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PYEONG CHANG
40 ans de légende
Le duel Boe Fourcade
ROMAIN GROSJEAN
Un pilote de F1 sur les skis
RODDY DARRAGON
Souvenirs olympiques
Quentin FILLON
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Février 2018 mynordic.fr @nordicmag
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Le duel Boe Fourcade
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Un pilote de F1 sur les skis
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Souvenirs olympiques
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LE GRAND LIVRE DES RECORDS
Résidence des Épilobes 300, chemin des Mouillettes 39220 Prémanon Tél. : + 33(0)6 85 96 90 94 E-mail : nordicmagazine@live.fr Nordic Ma est édité nordic par les Éditions du Jura SAS au capital de 5 000 € RCS Lons-le-Saunier 538 166 166 Président : Franck Lacroix MAGAZINE
} Rédaction Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Emmanuel Jonnier, Robin Duvillard, Marie Dorin-Habert, Bernard Morel, Léo Mignerey, Karine Garnier, Vincent Berlandis, Ugo Marseille, Marine Bouhier, Jean-Luc Girod, Iris Pessey, Armand Spicher. } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Nordic Magazine } Impression : Rotimpres } Abonnement 1 an - 4 numéros : 27 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 20 Anciens numéros : 5 euros le numéro. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, Louis Garnier, mairie de Bois d’Amont, Perrine Blanc, Sandrine Bailly, Raphaël Meunier, René Guy, Jacques Mignerey, Caves Jacquot Fils, Louis Delvinquière, Thomas Bray. Et merci à nos annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : février 2018 ISSN : 2257-4638
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Quel hiver ! Les Jeux olympiques n'ont pas encore débuté que, déjà, plusieurs athlètes ont trempé leur plume dans l'encrier qui sert à écrire les plus belles pages du grand livre du sport. Prenez le Japonais Noriaki Kasaï. À Pyeongchang, il vivra, à 45 ans, ses huitièmes JO. Du jamais vu ! Le seul qui pouvait égaler sa performance, le lugeur russe Albert Demchenko, est hors-Jeux, banni pour dopage. La première fois du sauteur à ski, c'était à Albertville, en 1992. Son coéquipier Junshirō Kobayashi avait un an, son autre compatriote avec qui il va bientôt défendre les couleurs nippones, Ryōyū Kobayashi, n'était même pas né. En 2002, l'Allemand Sven Hannawald avait, lui, réussi l'exploit de réaliser le Grand Chelem à la Tournée des Quatre Tremplins. Autrement dit, celui qui s'est reconverti en consultant pour une chaîne de télévision avait gagné tous les concours qui passionnent des millions de téléspectateurs à travers l'Europe au moment des fêtes de fin d'année. Un quatre à la suite que d'autres avaient touché du doigt après leurs succès à Oberstdorf, Garmisch et Innsbruck, avant de trébucher à Bischofshofen, le dernier étant le Finlandais Janne Ahonen en 2004/2005. Le 6 janvier, le Polonais Kamil Stoch n'a pas tremblé sur le tremplin Paul-Ausserleitner. À 30 ans, revenu de nulle part, il est entré dans la légende de son sport. Avec une cinquième victoire, il a enrichi un palmarès exceptionnel dans lequel figurent deux titres olympiques à Sochi. Le Suisse Dario Cologna avait disparu des radars avant d'écraser la concurrence au sommet de l'Alpe Cermis, dans le Val di Fiemme, terrible juge de paix du Tour de
Ski. Le Grison se voyait remettre, du même coup, un quatrième trophée (il avait déjà gagné en 2009, 2011 et 2012), ce qui, là encore, n'était jamais arrivé. Évidemment, Martin Fourcade est un familier des records. En coupe du monde, le biathlète français est ainsi monté 18 fois d’affilée sur le podium. Il fait ainsi mieux qu'un certain... Martin Fourcade (c'était en 2013-14). Avec soixante-sept victoires à ce jour, il égale la meilleure des disciplines d'hiver, la regrettée snowboardeuse Karine Ruby (44 pour Poirée, 26 pour Lamy Chappuis, 20 pour Sandrine Bailly). Pour le Catalan, déboulonner les statues devient compliqué, à moins de donner dans l'autoflagellation. Le seul qui lui fasse encore un peu d'ombre s'appelle Ole Einar Bjoerndalen. Sur ses étagères, le Norvégien a aligné vingt-cinq globes de cristal (6 gros globes et 19 petits). Avec sa collection exposée au siège social de Rossignol, Martin Fourcade a réussi à faire mieux que lui (6 gros globes, et 21 petits). Mais il faudra encore patienter pour dépasser (qui sait ?) les 94 victoires en coupe du monde du Scandinave. Bien des compétitions devront également se disputer avant qu'un fondeur puisse tutoyer le légendaire Bjoern Daehlie et ses 46 victoires sur le circuit mondial, ou chercher des poux dans la tête de Marit Bjoergen, la fondeuse aux 110 victoires. Mais ne croyez pas qu'il faille être un vieux routier pour voir son nom gravé dans le marbre. En mars 2017, le fondeur norvégien Johannes Hoesflot Klaebo est ainsi devenu, à 20 ans et 148 jours, le plus jeune vainqueur d'une étape en coupe du monde. On peut donc se faire un nom à tout âge.
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Prochain numéro :
Juin 2018
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La Transjurassienne
Romain Grosjean
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3 L'ÉDITO Le grand livre des records
6 ZOOM 6 Le Grand-Bo chavire pour Braisaz 8 Manificat en mode olympique
sur les skis
10 PLANÈTE NORDIQUE
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Pilote de Formule 1 au sein de l’écurie Haas F1 team, le Franco-suisse Romain Grosjean aime aussi chausser les skis de fond pour peaufiner sa préparation physique. Il a d’ailleurs participé à La Transjurassienne en 2017 et sera sur la ligne de départ le 11 février.
PRESSE SPORTS
10 Les sélections pour les Jeux olympiques 12 Shipulin et Ustiugov ne seront pas à Pyeongchang 14 Kamil Stoch dans la grande histoire 16 Les alpins chez les nordiques 18 Le retour de Super Dario
17 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE Delphine Claudel
20 ROBIN DUVILLARD Petit manuel pratique 22 LES 40 ANS DE LA TRANSJU'
NORDIC MAGAZINE
54 LE GRAND ENTRETIEN Roddy Darragon 62 ZECAMP, C'EST EUX
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34 Une cloche et des bougies 36 Romain Grosjean 42 Alexis Jeannerod 44 Laure Pequegnot 46 Le programme
Un centre d'hébergement destiné aux sportifs dans le Vercors
66 PAS VU À LA TÉLÉ Les athlètes publient des vidéos sur les réseaux sociaux
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Agenda nordique
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72 FOURCADE/BOE : DUEL À PYEONGCHANG
96 TERRE NORDIQUE :
PYRÉNÉES CATALANES 98 L'insatiable Pierre Dechonne 100 Bruno Magdinier, parent de la nature
L’épreuve grisonne, devenue mythique, va vivre sa 50e édition le deuxième dimanche de mars.
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102 IRIS PESSEY J'ai skié sur les pistes de Pékin 2022 104 L'AGENDA
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104 L'Engadine : 50 ans d'un succès ininterrompu 108 Trans'Vercors : la doyenne des Françaises
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116 RÉCIT NORDIQUE Sur les toits du Grand Nord
123 EMMANUEL JONNIER La montagne est belle
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86 FIGURES NORDIQUES 80 MARIE DORIN-HABERT Do you speak English ?
50 ans d'un succès ininterrompu
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80 LE GRAND PORTRAIT Quentin Fillon-Maillet La fratrie Pralong
L'ENGADINE
Quand on évoque le Marathon de l’Engadine, c’est d’abord une image qui s’impose devant les yeux : cette véritable marée humaine de plus de 10 000 skieurs et skieuses, partie de Maloja, qui envahit les lacs gelés et enneigés de Sils, puis de Silvaplana, dans le décor de rêve incomparable de la Haute-Engadine. Depuis sa création, en 1969, cette course populaire s’est élevée au rang de mythe parmi les épreuves de ski de fond et la beauté des paysages à plus de 1 800 m d’altitude n’y est pas étrangère. Au cours de l’année 1968, les quelques passionnés qui décidèrent de créer le Marathon de l’Engadine ne s’imaginaient pas que leur manifestation connaîtrait immédiatement un aussi beau succès. Ils se doutaient bien que le ski de fond, encore peu connu et peu pratiqué en Suisse malgré les médailles olympiques de Sepp Haas et Alois Kälin aux JO de Grenoble en 1968 [lire Nordic Magazine n° 25], était promis à un bel avenir, en particulier en ce lieu idéal qu’est l’Engadine. Mais quelle n’a pas été leur surprise de constater que près de 1 000 concurrents étaient au départ le 16 mars 1969. Le coup d’essai avait été une réussite et la suite des événements allait conforter les organisateurs dans leur idée que leur compétition était promise à un bel avenir. Pour la deuxième édition, en mars 1970, ce sont plus de 2 000 concurrents qui sont accourus. En 1971, le nombre avait encore doublé : plus de 4 000. Et cinq ans plus tard, en 1976, le cap des 10 000 coureurs était franchi. Plus jamais il n’est redescendu en-dessous. Il faut dire que le rendez-vous a rapidement pris une dimension internationale. Depuis quelques années, on compte plus de 13 000 participants, venus d’une soixantaine de pays. C’est la course populaire la plus importante de Suisse et la
Entretien avec Martin Fourcade
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LE GRAND-BO CHAVIRE POUR BRAISAZ Le staff de l’équipe de France connaissait son incroyable potentiel et se demandait quand elle allait éclore. Le début d’hiver leur a apporté une réponse. Maillot jaune de la coupe du monde après Östersund, puis auteure de sa première victoire en coupe du monde, qui plus est en France un dimanche de décembre au Grand-Bornand sur la course des reines, Justine Braisaz a franchi un cap important. Elle a passé une marche mentale de plus dans le processus de sa construction d’athlète. « On savait que ça allait arriver, confirmait Paulo Giachino, entraîneur de tir des dames au micro de L’Équipe. Elle le fait aujourd’hui, en France devant son public, c’est extraordinaire. Elle savait qu’elle pouvait gagner, il lui fallait juste un peu de patience. » La principale intéressée a vécu le moment avec émotion devant près de 16 000 personnes massées dans le stade Sylvie-Becaert et autour d’une piste noire de monde, preuve du succès grandissant du biathlon en France : « Je n’y crois pas, je ne pouvais pas demander mieux. S’imposer sur une mass-start, le jour de l’anniversaire de mon père, en France, c’est magique. » On retiendra surtout la manière dont la Savoyarde a construit son succès : en mode patronne, en prenant les commandes de la course, en imprimant son tempo sans se soucier de la concurrence. En mode Martin Fourcade en somme ! Mais cette fille de producteurs de Beaufort a les pieds sur terre et, à bientôt 22 ans, sait que le chemin vers la gloire olympique est parsemé d’embûches. Quoiqu’avec un tel talent… n Photo :6 Nils Louna/Agence Zoom
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Le sourire des Françaises en dit long sur le bonheur7partagé par l’ensemble de cette équipe dames.
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MANIFICAT EN MODE OLYMPIQUE Il se présente aux Jeux olympiques en tant que numéro un mondial ! Maurice Manificat, avant le week-end de la coupe du monde de Seefeld, occupait la première place du classement distance. Derrière lui, que des cadors : Hans Christer Holund, Alexey Poltoranin, Alex Harvey ou encore le maillot jaune de Johannes Hoesflot Klaebo... Il faut remonter à la belle époque de Vincent Vittoz, en 2005, pour retrouver un tricolore à pareil niveau dans le classement de la hiérarchie mondiale. Le fondeur de Saint-Nizier-enMoucherotte a surtout construit sa domination sur les épreuves en style libre, sa technique de prédilection. À la clé, des victoires à Davos sur le 15 km, sa station fétiche, l'argent sur le 15 km de Toblach, le meilleur temps sur la poursuite de Lenzerheide lors du Tour de ski, le deuxième chrono réalisé sur la terrible montée de l'Alpe Cermis ou encore la cinquième place sur le très relevé skiathlon de Lillehammer. Voilà un bilan comptable qui donne de légitimes ambitions au tricolore sur le 15 km libre olympique, programmé le 16 février à Pyeongchang. « Ce serait même presque une déception s'il ne gagnait pas une médaille tant il a été brillant sur les épreuves en skate cette saison », note l'expert Roddy Darragon, consultant pour Eurosport. C'est dire si les attentes concernant le vicechampion du monde de la spécialité en 2015 sont grandes. n Photo : Laurent Salino/Agence Zoom
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Compte tenu de son exceptionnel dĂŠbut de saison, Maurice Manificat est clairement l'un des favoris 9 pour le 15 km libre des Jeux olympiques.
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n DES DISTANCEURS ET DES SPRINTEURS AMBITIEUX
n UNE ARMADA DE BIATHLÈTES L'équipe de France olympique de biathlon, habituellement pourvoyeuse de médailles, aura de sérieux atouts dans son jeu. Derrière le double champion olympique Martin Fourcade, en quête d'une troisième couronne, Quentin Fillon-Maillet, Antonin Guigonnat et Simon Desthieux joueront la médaille. Émilien Jacquelin découvrira les Jeux, après un joli parcours en coupe du monde, alors que Simon Fourcade vivra ses derniers, en tant que deuxième remplaçant. Les dames ne seront pas en reste avec le quatuor Marie Dorin-Habert, qui rêve d'une belle sortie, Anaïs Bescond, Anaïs Chevalier et Justine Braisaz. Célia Aymonier sera la cinquième dame tandis que Julia Simon ou Chloé Chevalier, championne d'Europe de l'individuel, pourraient incarner la sixième place.
Derrière leur chef de file Maurice Manificat, les bleus défendront leur médaille collective de Sochi. Le doyen Jean-Marc Gaillard et le Mégevand Clément Parisse seront sans doute du relais olympique. La place de quatrième relayeur est ouverte en particulier entre Adrien Backscheider, Alexis Jeannerod et Damien Tarantola. En sprint, les hommes de Cyril Burdet ont coché avec envie le team sprint libre, après leur podium lors de l'étape pré-olympique. L'entraîneur s'appuiera sur le trio Lucas Chanavat, Richard Jouve et Baptiste Gros.
n LAMY CHAPPUIS AVEC LES COMBINÉS Il a réussi son improbable pari. Après deux ans d'arrêt, Jason Lamy Chappuis, titré à Vancouver en 2010, sera bien du voyage en Corée du Sud. Le Jurassien tentera de décrocher une médaille avec le relais, la seule qui manque à son palmarès. Il sera accompagné de Maxime Laheurte, François Braud et Antoine Gérard. Le jeune Laurent Muhlethaler vivra ses premiers Jeux en tant que remplaçant.
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La France alignera bien un relais dames à Pyeongchang, après deux années de disette en coupe et championnats du monde... De retour à un bon niveau, les trois mamans de l'équipe, Aurore Jean, Coraline Thomas-Hugue et Anouk Faivre-Picon, tenteront de rééditer l'exploit du relais français, quatrième à Sochi. À bientôt 22 ans, la Vosgienne Delphine Claudel découvrira les Jeux olympiques avec envie.
AGENCE ZOOM
n LE RETOUR DES FONDEUSES
La France en force à Pyeongchang n LE SAUT SANS COLINE MATTEL
UNE DÉLÉGATION SUISSE SANS SURPRISE
La médaillée de bronze de Sochi manquera à l'appel à Pyeongchang, où la toute jeune Lucile Morat (16 ans) et Léa Lemare représenteront la France côté féminin. Vincent Descombes-Sevoie, privé de JO en 2014, sera accompagné du jeune Jonathan Learoyd, tout juste 17 ans.
L'ambitieux Dario Cologna emmènera une belle délégation helvète en ski de fond avec Candide Pralong, Nathalie von Siebenthal, Laurien Van Der Graaf, qui a goûté les joies d'une victoire à domicile, Jovian Hediger... Simon Ammann, quadruple médaillé d'or, vivra une dernière expérience olympique. Tim Hug sera le seul combiné aligné, comme sur la coupe du monde. Benjamin Weger et Mario Dolder seront les cadres de l'équipe hommes de biathlon, quand les trois sœurs Gasparin, Selina, Aita et Elisa composeront l'équipe dames avec Lena Häcki.
À l'heure où nous mettons sous presse, la liste officielle n'est pas encore parue. Des changements peuvent donc intervenir.
SUIVEZ LES JEUX OLYMPIQUES SUR WWW.NORDICMAG.INFO 10
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Vive l’équipe de France olympique à PyeongChang 2018 ! Justine BRAISAZ, Membre du Team Caisse d’Epargne Rhône Alpes.
MON BANQUIER GÈRE L’ARGENT... NOUS VISONS L’OR ! Maurice MANIFICAT, Membre du Team Caisse d’Epargne Rhône Alpes.
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MATTHIAS HANGST/WITTERS/PRESSE SPORTS
Anton Shipulin lors des Jeux de Sochi, en 2014.
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'annonce a fait l'effet d'une bombe. Le 23 janvier dernier, le comité olympique russe (ROC) annonçait que deux des plus sérieux prétendants russes aux médailles olympiques nordiques n'étaient pas sélectionnables pour les Jeux de Pyeongchang. Le biathlète Anton Shipulin, champion du monde et olympique avec le relais, et le fondeur Sergey Ustiugov, champion du monde en titre du skiathlon et du sprint à Lahti, font partie des nombreuses victimes collatérales des révélations du rapport McLaren, dénonçant une pratique généralisée du dopage des sportifs russes lors des olympiades de Sochi 2014 et Rio 2016. Suite aux révélations du juriste canadien, le Comité international olympique a dans un premier temps suspendu la Russie des Jeux en Corée du sud, autorisant toutefois des athlètes, estimés propres, à concourir sous bannière olympique. Une première liste de 500 noms établie par le ROC a alors été soumise à l'approbation du CIO qui en a éliminé 111. Sans pour autant révéler l'identité des recalés. Sous la pression du CIO, le ROC a donc retiré préventivement de sa sélection plusieurs athlètes, dont les stars du nordique Shipulin
Shipulin et Ustiugov manqueront Pyeongchang et Ustiugov, acteurs majeurs du circuit de la coupe du monde, ou encore Viktor Ahn, sextuple champion olympique de short-track. Tout en soulignant que « les échantillons [que ces athlètes] ont fourni pendant leur
UN PETIT GLOBE POUR DEUX
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QUAND LE BRASSUS ACCUEILLAIT LA PLANÈTE NORDIQUE
Après les deux courses comptant pour le classement du petit globe de l’individuel, les biathlètes Martin Fourcade et Johannes Boe ont fini à égalité parfaite. Avec chacun une victoire et une troisième place. Conséquence : ils décrochent ensemble le globe. Comme l’IBU n’avait pas prévu deux globes, les deux hommes ont convenu, en conférence de presse à Ruhpolding, d’un petit arrangement : « On fera une garde alternée avec Johannes : une semaine en France, la suivante en Norvège », s'est amusé le Catalan ! Une scène amusante qui en dit long sur les excellents rapports entre les deux champions qui se rendent coup sur coup sur la piste… mais se portent un grand respect mutuel.
Notre calendrier à New York Implanté en plein cœur de la capitale économique des États-Unis, le French Cheese Board va exposer durant les Jeux olympiques les photos que vous avez découvertes dans le calendrier Les Étoiles nordiques qui a accompagné le n° 25 de Nordic Magazine.
carrière témoignent qu'ils sont des sportifs propres », le vice-président du ROC Stanislav Pozdniakov a précisé qu'il s'agissait d'une information « préliminaire » en attendant une décision définitive en lien avec le CIO.
Les épreuves internationales de ski du Brassus (« L’Inter » pour les intimes), une des plus importantes joutes sportives de ski nordique d’Europe centrale – auront, durant près de 50 ans, fait rayonner la Vallée de Joux bien au-delà de ses frontières. Et si cette épopée s’est terminée il y a quelque 20 ans déjà, elle est restée gravée à jamais dans le cœur de tous ceux qui y ont participé. Un recueil vient de paraître qui raconte cette épopée. On le doit à Jacques Piguet. Richement documenté et plein d’anecdotes, ce livre retrace ce qui s’est avéré être, suivant les éditions, des « épreuves », autant pour les organisateurs que pour les participants, de la première édition en 1952 à son extinction en 2000.
Premier dossard pour Romain Bardet
Il peut être commandé à Imprimerie Baudat, Le Crépon 1, L'Orient, case postale 120, CH-1347 Le Sentier.
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Martin Fourcade et Johannes Thingnes Boe lors de la coupe du monde de Ruhpolding, le 10 janvier.
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INSTAGRAM ROMAIN BARDET
Le leader d’AG2R La Mondiale a participé le 22 janvier au Duathlon des neiges à La Tour d’Auvergne.
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TROPHÉE CAISSE D’ÉPARGNE
CBiathlon hampionnats de FranCe • Ski de Fond • Combiné Nordique • Saut
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JOHANNES T. BOE EST FIANCÉ
Le Comité international olympique a banni à vie trois fondeurs russes ayant participé aux JO de Sochi et convaincus de dopage par la Commission Oswald. Il s'agit de Nikita Kryukov, Alexander Bessmertnykh (photo) et Natalia Matveeva.
Au moment de désigner les sportifs de l'année, les journalistes allemands ont tenu à honorer la biathlète Laura Dahlmeier et le combiné Johannes Rydzek. L'an dernier, l'un et l'autre ont enrichi leur palmarès respectif — où manque l'or olympique — de plusieurs médailles.
Johannes Thingnes Boe [lire pages 72 à 78] n’est plus un cœur à prendre ! Juste avant Noël, le 22 décembre, le biathlète a annoncé sur son compte Instagram qu’Hedda Kloevstad Dæhli, avec qui il partage sa vie depuis 2015, avait accepté sa demande en mariage.
INSTAGRAM JOHANNES BOE
LE NORDIQUE ÉLU EN ALLEMAGNE
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À Oberstdorf, Daniel-André Tande a été sacré champion du monde de vol à ski, en Allemagne. Le titre par équipes est également revenu à la Norvège.
DOPAGE : ENCORE DES EXCLUSIONS
CAPTURE D'ÉCRAN ZDF
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De l'or pour la Norvège
l'expérimenté autrichien Stefan Horngacher, engagé en 2016, a de nouveau contraint les journalistes à puiser dans leur stock de superlatifs. Non seulement ce fan absolu du Liverpool FC a gagné pour la seconde fois successive (avec une avance phénoménale de près de 70 points sur l'Allemand Andreas Wellinger) la célèbre Tournée, mais il a réalisé le Grand Chelem, devenant ainsi le deuxième homme à réaliser cet exploit, en soixante-six éditions. Le premier, Sven Hannawald, avait réussi la passe de quatre en 2002. Avant lui, neuf sauteurs avaient buté sur le dernier obstacle, à savoir qu'ils n'étaient pas parvenus à sauter la dernière haie à Bischofshofen, alors même qu'ils avaient brillé lors des trois premiers concours.
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Le fondeur de Méaudre a découvert la coupe du monde à Planica en Slovénie. À 19 ans, il a couru le sprint classique. Quelques jours plus tôt, en OPA, il avait été victorieux sur le même format.
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ébut 2017, Kamil Stoch remportait la Tournée des Quatre Tremplins. Déjà, on écrivait que le sauteur de Zakopane était entré dans l'histoire. Le double champion olympique en titre, vainqueur de la coupe du monde 2014 et champion du monde 2013 au grand tremplin glissait dans sa besace, seize ans après Adam Malysz, le dernier titre qui manquait à son palmarès, si l'on excepte un succès mondial en vol à skis. Il revenait alors de loin. Après son double sacre de Sochi, l'athlète avait connu deux saisons difficiles. Il n'en restait pas moins le deuxième Polonais à avoir été sacré champion olympique. Le premier, Wojciech Fortuna, s'était imposé à Sapporo, en 1972. Le 6 janvier dernier, à 30 ans, Kamil Stoch, entraîné par
VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM
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MODICA/NORDICFOCUS
Camille Laude dans l'élite
Kamil Stoch dans la grande histoire
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Le combiné jurassien qui avait dû s’éloigner du circuit de la coupe du monde à cause d’une blessure à la jambe droite (fissure de la tête fibulaire) a effectué son retour mi-janvier, lors de l'étape dans le Val di Fiemme. Il a pu aussi concourir devant son public à Chaux-Neuve.
STANKO GRUDEN/AGENCE ZOOM
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Le retour de Jason Lamy Chappuis
Kamil Stoch est considéré comme le meilleur styliste du circuit.
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Le podium
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VIANNEY THIBAUT/NORDICFOCUS
Oslo (Norvège).
LUCAS CHANAVAT
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La réparation
STANKO GRUDEN/AGENCE ZOOM
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Il n'avait pas encore connu les joies d'un podium individuel en coupe du monde. Depuis le 30 décembre dernier, le Bornandin a comblé ce manque en finissant troisième du sprint skate de Lenzerheide, en Suisse. Le 13 janvier, il montait de nouveau sur le podium à Dresde, en Allemagne.
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point : ce « city event » a un bel avenir devant lui. « Ce genre d’évènements a un futur prometteur, affirme le local Sebastian Foss-Solevåg. Outre le fait que c’est agréable d’être ici, de profiter de cette atmosphère à domicile, ce format plaît de plus en plus et devrait se développer. » Vainqueur de ce premier slalom parallèle, Andre Myhrer est d’accord : « On est plus proche du public, c’est vraiment à développer », confirme le Suédois. Ce qui fait le réel succès de l’épreuve, c’est bien sa localisation. « J'ai eu plaisir à découvrir Oslo, surtout pour moi qui suis à moitié norvégien », explique Pinturault. Et d'ajouter : « Venir dans le chaudron norvégien, connaître cette atmosphère du ski nordique, c’est vraiment formidable », assure-t-il. « C’est incroyable d’être ici, les lieux, les spectateurs… Tout ici donne envie de revenir », ajoute l'Américaine Mikaela Shiffrin. Mais avant que l’alpin ne revienne pour une deuxième édition, Holmenkollen accueillera le prochain skifestivalen du 9 au 11 mars. Fond, saut et combiné reprendront alors les commandes du temple du ski nordique.
La révélation
À 17 ans, le sauteur de Courchevel a franchi un cap en disputant les deux concours de coupe du monde d’Engelberg où il a réussi à se qualifier à deux reprises, puis en participant au début de la Tournée des Quatre Tremplins. STANKO GRUDEN/AGENCE ZOOM
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janvier 2018, à Oslo. Le tremplin d’Holmenkollen est prêt pour sa grande première. Aujourd’hui, ce n’est pas un sport nordique qui enflammera le stade norvégien, mais le ski alpin. La capitale scandinave accueille, pour la première fois, un slalom parallèle. Les plus grands noms sont présents et le public est au rendez-vous. Mais le brouillard aussi. Sous une chape qui ne se lèvera à aucun moment, les skieurs assurent malgré tout le show, font vibrer les 7 000 spectateurs venus les applaudir. Et si tous n’ont pas pu distinguer la totalité des portes, ils ont, en tout cas, pu profiter d’une compétition de haute volée face au tremplin de saut à ski. « Ces conditions ont été plus difficiles pour les spectateurs que pour nous », confie Marcel Hirscher à Nordic Magazine. Le Français Alexis Pinturault, quant à lui, regrette de ne pas avoir eu l’occasion d’admirer la vue que promettait Holmenkollen : « Cela aurait dû être fabuleux, dit-il. C’est dommage de ne pas avoir pu en profiter, car l’idée était vraiment chouette. » Malgré le temps déplorable dont les hauteurs d’Oslo sont familières, tous sont d’accord sur un er
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Les alpins chez les nordiques
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Les skieurs alpins ont découvert l'ambiance sur la neige d'Holmenkollen.
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La confirmation
Il avait créé la sensation au GrandBornand en montant sur le podium du sprint en décembre. Il a réitéré en prenant une nouvelle troisième place sur la mass-start de Ruhpolding.
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L’histoire continue
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Dans la nuit du 24 au 25 décembre, les gendarmes de Lamballe, dans les Côtes d’Armor, ont découvert un individu en train de courir, entièrement nu. Le jeune homme de 24 ans tenait à la main un balai qu'il brandissait comme une carabine. En fait, c’est un fan de biathlon qui mimait son sport favori, à la suite d’un pari perdu avec ses amis. Les militaires ont évidemment prié l’exhibitionniste de se rhabiller.
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Un fan de biathlon arrêté par les gendarmes
Photo finish
Dario Cologna, après la montée de l'Alpe Cermis et ses 3,6 km interminables.
Le retour de Super Dario
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le 31 décembre dernier, trois années se sont écoulées. Et c'est donc tout un pays qui s'enthousiasme du retour de ses succès. Sans doute parce qu'il marie à merveille discrétion et modestie, la Suisse aime Dario Cologna, au point qu'elle l'avait élu « personnalité de l'année » 2012. C'est comme si Maurice Manificat détrônait Jean-Jacques Goldman au baromètre du Journal du dimanche. Aujourd'hui, elle croit en ses chances de médailles en Corée du Sud. « Je pense que c'est dans le 15 km en skating qu'il aura sa meilleure chance », pronostiquait le consultant ski de fond pour la télévision (RTS) dans Nordic Magazine. La principale incertitude qui subsiste porte sur la capacité de Dario Cologna à s'imposer en cas d'arrivée au sprint. Tactiquement, techniquement, ainsi qu'en endurance-résistance, il est au top. Mais son explosivité n'est pas au niveau de celle d'un Klaebo ou d'un Ustiugov, par exemple. C'est en tout cas l'analyse de Swiss-Ski qui conseillera à sa star de durcir les courses et d'éviter tant que faire se peut les arrivées groupées. Ou alors, de veiller à les aborder dans un état de fraîcheur supérieur à celui de ses rivaux. b MARKUS KEHL
Le fondeur Petter Northug Jr, double champion olympique en 2010, en méforme cet hiver, n’a pas été retenu dans l'équipe norvégienne pour participer aux Jeux olympiques à Pyeongchang.
b MARKUS KEHL
Northug privé de Jeux
Le Suisse Dario Cologna est triple champion olympique, quadruple vainqueur du classement général de la coupe du monde... et désormais quadruple vainqueur du Tour de ski. Il avait déjà gagné en 2009, 2011 et 2012. Jamais personne n'avait inscrit à quatre reprises son nom au palmarès de cette course par étapes qui se dispute chaque année de part et d'autre du jour de l'An et se termine sur les terribles pentes à plus de 25 % de l'Alpe Cermis . À ce titre, le Grison entre dans l'histoire du ski de fond. En arrivant en tête dans le Val di Fiemme, à un mois des Jeux olympiques de Pyeongchang, le Grison opère un véritable come-back qui, il y a peu encore, n'aurait convaincu qu'une poignée de bookmakers. Il faut dire que le skieur du Val Müstair a enchaîné les blessures (deux opérations du pied, un claquage au mollet, une tendinite au tendon d’Achille au début de l'hiver...), les crises d’asthme et les casses de matériel. En revenant sur le devant de la scène, le fondeur du Val Müstair, qui fêtera ses 32 ans en mars, met fin à une longue traversée du désert. Entre sa victoire du 15 km skating à Rybinsk le 23 janvier 2015 et celle du 15 km classique de Lenzerheide,
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Style classique
n La coupe du monde, c'est comme une course du circuit OPA... ou vous voyez des différences ? Ce qui change, c'est d'abord le niveau global des athlètes ! On sent qu'on change de circuit. Avec le camion de fartage sur place, on ne gère quasiment pas les tests de ski et on est entièrement tournés vers notre performance. Mais le discours des coachs reste le même : donner le meilleur et prouver ce qu'on sait faire. Sans pression supplémentaire. n Quels souvenirs gardez-vous de votre première coupe du monde, à La Clusaz ? C'était particulier car c'était en France. Il y avait la pression de la première fois. Et puis je jouais à domicile devant des proches. J'étais hyper heureuse d'y être. On découvrait les cadors de la discipline et d'avoir fait le relais reste un bon souvenir. n Après deux années compliquées, le groupe féminin de l'équipe de France retrouve des couleurs. Vous y côtoyez des fondeuses expérimentées.
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Et j'en suis ravie ! J'ai la chance de pouvoir côtoyer « les trois mamans ». Leur expérience m'aide au quotidien et m'apaise car je suis une grande stressée. Je profite au maximum de leur présence.
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n Justement, est-ce compliqué de vivre de sa passion lorsqu'on est une jeune fondeuse française ? Très compliqué ! Sans l'aide de mes parents et de quelques partenaires, j'aurais arrêté le ski depuis longtemps. Je vis d'ailleurs à Bois d'Amont pour limiter la fatigue des déplacements entre les compétitions. n Comme vos confrères masculins les Poneys, vous affichez plutôt un profil de sprinteuse. Leurs résultats vous inspirent ? C'est un groupe qui vit très bien ensemble, qui se tire vers le haut, ça fait envie ! Le groupe distance est dans le même état d'esprit. Ils prouvent que tout est possible, à condition d'y croire. L'équipe de France hommes a de beaux résultats qui nous font penser qu'on peut aussi y arriver.
DELPHINE CLAUDEL
À BIENTÔT 22 ANS, LA FONDEUSE DE LA BRESSAUDE POURSUIT SON APPRENTISSAGE DU TRÈS HAUT NIVEAU.
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Style libre
n Trois raisons d'aimer le KO sprint ? La confrontation à plusieurs, le spectacle à vivre et à regarder. Enfin, c'est une distance courte où il faut tout donner sur un effort intense. n La qualité dont vous êtes la plus fière ? [Elle réfléchit] Je dirais la sincérité. n Et votre plus grand défaut ?
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Stressée ! Toujours. C'est un défaut qui m'encombre beaucoup, surtout avant des sélections. Une fois sur les compétitions, ça va beaucoup mieux. n Le truc qui vous agace profondément ? Les menteurs, je les hais. n Vous êtes plutôt Petter Northug Jr ou Johannes Hoesflot Klæbo ? Ah, Northug ! Avant d'être à bon niveau dans le ski, j'ai adoré le personnage. J'ai toujours eu plaisir à le voir s'amuser sur les pistes quand il était à son meilleur niveau. C'est un peu dommage et triste de le voir dans la difficulté cet hiver. n … Marit Bjoergen ou Charlotte Kalla ? J’aurais dit Marit il y a quelque temps, maintenant ce serait plutôt Charlotte Kalla. Elle fait un gros hiver et semble plus ouverte et plus souriante qu'avant. Les Norvégiennes sont plus difficiles d'accès et ont l'air d'avoir un sacré caractère. n Une idole dans la nordique, en fait ? Non pas d'idole, mais j'aime certains sportifs comme le décathlonien Kevin Mayer car je suis fan d'athlétisme que j'ai longtemps pratiqué. n Et à part le ski ? Delphine Claudel, après un été compliqué, est devenue championne de France de sprint cet automne.
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À côté du sport ? Ne rien faire ! Ou si, passer du temps avec mon copain. n La sortie de ski nordique de rêve pour vous, c'est... Je dirais une sortie de nuit en Laponie sur des kilomètres de pistes dans une ambiance polaire.
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Robin Duvillard
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on, je ne serai pas présent cette fois-ci à ce rendezvous olympique coréen, mais ce n’est pas parce que je ne suis pas concerné que je ne peux pas vous en parler. Les politiques ont bien le droit de parler de chômage, de réduction du pouvoir d’achat et de crise économique…
nPRONONCIATION C’est le point numéro 1 à connaître et surtout l’erreur numéro 1 à ne pas commettre, au risque de vous attirer des ennuis ou de vous retrouver au mauvais endroit : PYEONGCHANG ≠ PYONGYANG La différence de prononciation semble mineure à première vue, mais votre séjour sur place pourrait durer beaucoup beaucoup plus que quinze jours si vous n’achetez pas le bon billet à l’aéroport.
nLOCALISATION Même si, pour nous, l’hiver fait habituellement davantage penser au Nord, c’est bien en Corée du SUD qu’il faut vous rendre si vous voulez assister aux Jeux olympiques. Certes, ce n'est qu'à 40 km de la frontière nord-coréenne et seulement 295 km de Pyongyang, et même si les deux s’appellent Corée, le spectacle sur place risque d’y être complètement différent !
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que le parfait supporter devra mémoriser : « Chimaek » ! C’est la combinaison du poulet frit et de la bière (Chi de chicken et Maek de Maekju, qui signifie bière). Normalement, avec ça, vous pouvez amplement tenir quinze jours.
nLANGUE
Vous le savez, l’alphabet coréen va vous parler autant qu’un cours de fartage classique à un Angolais ou un Australien, sauf que vous ne pourrez pas dire « Ouh là là, c’est du chinois tout ça », puisque, par principe, ce sera du coréen... Mais, en vous reportant au paragraphe précédent, avec Chimaek vous avez de quoi boire et manger pendant votre séjour, donc il vous restera juste à préparer des panneaux avec le sport que vous voulez voir dessiné dessus et vous faire indiquer le chemin. Car oui, ne suivez pas bêtement les mouvements de foule des Coréens en vous disant qu’ils iront voir, comme vous, le biathlon. Vous auriez mille fois plus de chance de vous retrouver au short track, le sport d’hiver national ! Voilà, vous savez tout, maintenant si aller jusque là-bas vous semble un peu lourd et contraignant, sachez qu’il y a toujours votre canapé, le meilleur endroit pour ne rien rater... à condition de vous lever très tôt (ou vous coucher très tard, c'est selon) si vous voulez regarder le ski alpin par exemple ! n
Petit manuel pratique En fait, le petit conseil pratique pour ne pas se tromper est de suivre le sens des missiles : Pyongyang = départ des missiles ; Pyeongchang = arrivée des missiles. Simple non ?
nGASTRONOMIE
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SINDY THOMAS
Vous faire ici l’étalage exhaustif des bons petits plats coréens n’est techniquement pas possible (Nordic Mag bridant la longueur de mes textes encore plus que le temps de paroles des candidats à la présidentielle !), et pourtant, c’est peut-être ça que je suis le plus déçu de ne pas pouvoir découvrir. Bon, après, si vous avez peur de vous chopper une tourista et préférez vous concentrer sur les épreuves sportives, voici le seul mot
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Robin Duvillard est membre de l’équipe de France de ski de fond et médaillé olympique à Sochi en 2014.
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Photo: Vanessa Andrieux
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La Transjurassienne
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Courir La Transjurassienne, c'est un défi personnel pour des milliers d'amoureux du ski de fond, français et étrangers. C'est aussi la joie de participer à un mythe nordique. 26
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LA TRANSJU' 40 ANS D'UNE LÉGENDE Quelques pionniers eurent l'idée d'une VASALOPPET à la française. Leur rêve est devenu réalité. La plus grande course de France était née. Elle dure toujours. nordic
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La Transjurassienne
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Il aura fallu un sacré grain de folie à Georges Berthet et à Jacques Mandrillon (le Jacky) pour imaginer, en 1978, une Vasaloppet à la française ou, mieux, à la jurassienne. Le premier, président du comité régional de ski, et le second, journaliste, croient fermement que, dans ce massif du Jura, tous les ingrédients sont là pour créer un événement sportif populaire qui plonge ses racines dans une identité marquée par le ski, et pas n’importe lequel, le ski de fond. Alors, ils imaginent le pire… Une course à faire pâlir d’envie les pays nordiques : 76 km, pas moins que cela, avec départ à Mouthe et arrivée à Lamoura, dans le berceau du nordique tricolore. Une course bien dure ! La première réunion a eu lieu chez Jean-Claude Dalloz, plus exactement dans sa salle à manger. À l’époque, les projets prenaient souvent corps autour d’une bonne bouteille. Derrière l’épreuve sportive qui ne sera rien moins que la seconde plus longue course de fond au monde, l’ambition est de mettre en valeur la dizaine de villages qui jalonnent le parcours avec des noms prestigieux : Petite-Chaux, Chaux-Neuve, Bellefontaine, Bois d’Amont, Les Rousses, Prémanon, avec même une petite boucle en Suisse autour du Brassus. Sans vraiment l’exprimer, on était déjà dans la communication autour de la notion de massif.
1981
1982
UNE NAISSANCE DANS LA DOULEUR Un an plus tard, en 1979, la Progressime (c’est son nom d’origine en référence au journal pour lequel travaillait Jacques Mandrillon) était fin prête. En ce dimanche 18 février, des centaines de bénévoles venus des deux départements franc-comtois avaient préparé les ravitaillements, aménagé les parkings, accompagné les skieurs. Malchance, une pluie continue la semaine précédente faisait fondre la neige. Le grand projet tombait… à l’eau. Mais pas le moral ! Les pionniers croyaient en leur bonne étoile et, dès les semaines suivantes, le travail reprenait. Ce n’est donc qu’en 1980 qu’allait débuter la légende de La 28
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EMMANUEL JONNIER « IL FAUT GARANTIR LA COURSE »
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Albert Vandel ayant pris la présidence de Trans'Organisation, vous voilà directeur d'épreuve. Comment comptezvous remplir cette nouvelle mission ? Emmanuel Jonnier Je veux prendre en compte les attentes de l’élite mais aussi celles des amateurs. L’élite veut une piste au top, sans imprévu, qu’elle en connaisse tous les endroits délicats, que le traçage soit effectué les jours précédents, que le matin les skieurs soient accompagnés jusqu’à la dernière minute et, qu’à l’arrivée, ils soient pris en charge pour pouvoir se concentrer sur les courses suivantes. Pour les amateurs, il faut que la convivialité soit présente d’un village à l’autre, qu’il y ait donc des animations. Les participants aiment cette ambiance de fête.
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CH. GIRARD, RENÉ GUY, COLLECTION PRIVÉE
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Transjurassienne, avec un inversement du sens : on allait désormais faire Lamoura-Mouthe (tout un programme), moins difficile techniquement que le contraire, donc plus attirant pour les skieurs amateurs. Mais cette première allait se dérouler sans ses deux fondateurs partis à trois mois d’intervalle vers l’éternité des skieurs. Dès 1981, la course était inscrite à la Worldloppet (calendrier international regroupant vingt courses de ski de fond longue distance aujourd'hui, quatorze à l'époque) sous le nom
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En quelques années, les contraintes ne sont-elles pas devenues trop lourdes ? Nous sommes dans un standard de course qui nous impose un cahier des charges très lourd, en matière de secourisme, de bornes wifi, de chronométreurs, de circulation… Tout cela rajoute des chapiteaux, des salles, du déneigement sur les plateformes de départ et d’arrivée. Il n’y a pas que ce que l’on voit. Le damage représente des centaines d’heures, on utilise des scooters pour ouvrir et fermer la course en essayant de limiter l’impact sonore… Ce sont beaucoup de soucis d’organisation. Comment expliquez-vous qu’il y ait toujours autant de bénévoles ?
Ce sont de mini-pros formés dans les clubs. Je me retrouve avec des gens qui en savent plus que moi… C’est la grande chance de La Trans' d’avoir conservé cet esprit de villages de ski. Les anciens prennent des jeunes sous le bras et les emmènent. Partout, les équipes se renouvellent et, au final, ça tourne tout seul. Quand je les informe de ce qui change, ils le savent déjà car ils organisent tous des courses départementales ou régionales. C’est un vrai plaisir de me retrouver à leurs côtés. Je suis impressionné par leur force de frappe. L’enjeu, c’est de ne pas les essouffler. Il y a la boucle des bénévoles, le petit canon, le lien se fait aussi comme ça !
Que faut-il faire pour assurer l’avenir de La Transjurassienne ? Il faudra garantir quoi qu’il arrive la tenue de la course, donc l’enneigement. Ce n’est pas simple parce qu’on souhaite passer par les villages. Or, la neige est plutôt présente dans les forêts et en hauteur. On pourrait opter pour de la neige de culture avec une bande pour le passage des skieurs, mais ce n’est pas en discussion actuellement !
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Il est directeur d'épreuve, autrement dit la Trans, c’est lui. Un homme aux larges épaules.
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Dans le massif du Jura, tous les villages respirent le nordique. ••• qu'on lui connaît aujourd'hui. Une illustre aventure débutait… Mais trêve d’histoire. Une affaire d’hommes, disions-nous. Il faut les citer parce que beaucoup s’en sont allés : outre les deux fondateurs, Marc Dole, président de 1980 à 1993 du Comité régional de ski du massif jurassien (la structure organisatrice jusqu’en 1997), mort en 1993 ; Marcel Fleury, qui lui succède au même poste de 1993 à 1997. D’autres prennent la relève lors de la création de Trans’Organisation en 1997 : Jean-Claude Dalloz qui tiendra les rênes jusqu’en 2013 ; puis Hervé Balland jusqu’en 2016 et, depuis, Pierre-Albert — Pierrot — Vandel. Les hommes encore… Des centaines de bénévoles et des milliers de spectateurs qui donnent à cette course unique un relief particulier.
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Jean-Claude Dalloz, président de Trans'Organisation jusqu'en 2013
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La Transjurassienne
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UN PATRIMOINE COMMUN AU MASSIF
LA COURSE LA PLUS DURE DU CIRCUIT
Il faut la mériter cette fameuse cloche ! L’emblème de La Transjurassienne remise à chacun des vainqueurs est bien plus qu’un symbole montagnard. C’est le Graal des champions, de ceux qui inscrivent leur nom à l’illustre palmarès et, s’il a tant de prix, c’est parce que cette course est unique en son genre. Si la distance a finalement été réduite de 76 à 68 km, c’est pour des motifs sportifs, mais pas seulement. Beaucoup de coureurs dépassaient les temps impartis et, si les champions s’en sortaient en moins de trois heures, d’autres pouvaient rester huit heures ou plus sur les skis. En fait, la Trans' est réputée pour être sans doute la course la plus dure techniquement de tout le calendrier Worldloppet. Les bosses à répétition du Massacre, la traversée du Risoux, la combe des Cives, les montées de l’Opticien et au chalet des Ministres, ont ciselé sa légende, sans parler des années froides (-25 °C en 1981 et 1997 ; -21° en 2006 ; -20° en 2013) ou pluvieuses. De quoi motiver les plus grands noms du fond pour épingler cette cloche à leur palmarès ! 30
La Trans', quarante ans de succès. Pas forcément ! Il y eut des années noires : 1979, bien sûr, mais aussi 1990, 1993, 2001, 2007 et 2016, année où la course fut annulée. Sans parler des éditions où l'on est passé à deux doigts de la catastrophe à cause d’une météo versatile. Et puis, si le réchauffement climatique, qui n’est plus à démontrer, a contraint les organisateurs à imaginer des parcours de repli (douze pour l’édition 2018), il a fallu aussi concilier l’épreuve avec l’évolution de la réglementation environnementale. Un travail d’anticipation colossal, des dizaines de réunions avec les pouvoirs publics à imaginer des solutions à des scénarii qui ne se produisaient jamais. À l’arrivée, reste une course profondément jurassienne parce qu’elle réussit à allier le sport, l’identité d’un territoire et le spectacle médiatique d’une épreuve internationale, comme le souligne Jean-Claude Dalloz : « Dès le départ, tous les clubs de ski se sont impliqués parce que, dans le massif, tous les villages respirent le nordique et, si La Trans' est devenue la course de fond de référence en France, c’est parce que nous avons le relief, mais aussi l’identité. La plupart des coureurs viennent du Jura ou du Doubs, le reste a suivi et, aujourd’hui, une vingtaine de nations participent à l'épreuve. C’est aussi un événement patrimonial parce que les villages, il y a quarante ans, n’avaient pas d’animation en hiver, à part le ski. De là est née une implication. En 2002, une année sans neige, la course s’est faite entre Lamoura et Prémanon, mais les bénévoles du Haut-Doubs sont venus par bus pour donner la main. La Trans' permet de conserver cette cohésion du territoire. »
UNE MANNE ÉCONOMIQUE Le travail finit donc par payer. Désormais, La Transjurassienne n’est plus simplement une course, c’est une marque et, là, nous touchons au nerf de la guerre : pile, le sport ; face, l’argent. Chaque hiver, au moment des vacances scolaires de février, ce sont des milliers de touristes qui cherchent à se loger, comme le souligne Bernard Mamet, maire des Rousses et président de la communauté de communes de la Station : « Économiquement, La Trans' se déroule à une période où le taux de remplissage est déjà de 100 %. Forcément, il
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La Transjurassienne •••
En 2017, le Pontissalien Alexis Jeannerod s'apprête à remporter La Transju'Classic.
devient difficile de trouver un hébergement. Cette année, le village de vacances de Lamoura rouvre ses portes, il faudra voir l’impact. Il y a aussi le public qui vient sur une journée pour suivre l’épreuve, cet afflux génère des retombées économiques. Et puis La Trans' reste notre meilleur atout en termes de retombées médiatiques, notamment à l’international. » Les sponsors et partenaires régionaux, nationaux et internationaux [dont Nordic Magazine] participent eux aussi à cette notoriété. Résultat, près d’un million d’euros estimés en retombées directes pour le secteur (650 000 € selon une étude réalisée en 2009 par Jeunesse et Sports hors retombées médiatiques). Le chiffre est énorme, mais il donne en même temps une idée de l’enjeu. Aujourd’hui, La Transjurassienne, ce sont trois événements : les cinq courses (Transju'Classic de 56 km et Trans 25 CT de 25 km en style classique ; La Transju de 76 km ramenée à 68 km depuis 2015 ; La Transju'Marathon de 48 km et La Trans 25 FT de 25 km en libre) ; La Transjeune qui se court le dernier mercredi de janvier et La Transju'trail en juin. Cette machine énorme doit s’adapter pour attirer sans cesse de nouveaux sportifs, c’est en tout cas l’objectif du staff de direction emmené par le président Vandel : « Nous avons du mal à capter les skieurs étrangers à cause du certificat médical qui n’existe pas chez eux et qui leur coûte cher. De plus, on doit pouvoir proposer un hébergement de qualité et des formats de courses qui leur conviennent, c’est difficile. Nous tentons donc d’optimiser tout ce qui entoure la course pour faire venir des skieurs occasionnels. Notre objectif est clairement d’aller chercher ce public multi-activités outdoor. »
DES ÉQUIPEMENTS POUR L’AVENIR Et demain ? Quelle course ? Pour quel public ? Dans quels lieux ? En quarante ans, La Transjurassienne a permis à de petits villages de moyenne montagne de se faire connaître, de développer une offre touristique et d’en toucher les dividendes. C’est une chose, mais il ne faudrait pas oublier aussi ceux que cette course populaire a su enfanter. Fabrice Guy, Sylvain Guillaume, Marie-Pierre Guilbaud, Jason Lamy Chapuis et toute la cohorte des champions actuels, de Quentin FillonMaillet à Valentin Chauvin en passant par Hugo Buffard, sont les fruits de ces quarante années de travail acharné de femmes et d’hommes qui ont fait évoluer le ski de fond. Une histoire partagée par les milliers de participants anonymes dont le niveau a été tiré vers le haut. Yves Panier, des Verrières-de-Joux, est l’un des neuf « sénateurs » qui ont couru toutes les Trans' depuis 1980. Il a pu en mesurer les changements : « Il n’y a pas eu de choc, la progression s’est faite doucement, mais, par rapport aux débuts, on ne trouve plus de partici-
La Transju' reste notre meilleur atout en termes de retombées médiatiques. Bernard Mamet, président de la Communauté de communes des Rousses. 32
pants avec du matériel rudimentaire. Ce temps est fini. » Un événement de cette ampleur peut, à lui seul, transformer l’avenir d’une région, c’est le pari de Trans'Organisation. Le tremplin de Chaux-Neuve, le stade de biathlon d’Arçon, celui des Tuffes en pleine mutation [lire Nordic Magazine n° 25] ne sont-ils pas aussi les résultats de ce travail ? Pour William Trachsel, président de Jura Ski Events et ancien coordonnateur de La Transjurassienne, il faut profiter de cette dynamique : « Il est nécessaire aujourd’hui de rassembler les compétences humaines et techniques pour organiser sur place des événements qui permettront de faire perdurer ce qui existe et générer de l’activité économique. » Les épreuves nordiques (biathlon, combiné, saut) des Jeux olympiques de la jeunesse qui se disputeront à Prémanon en 2020 constituent peut-être une première réponse, au même titre que les épreuves internationales du calendrier des fédérations de ski de fond et de biathlon. n
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TRANS’ORGANISATION PRÉPARE L’AVENIR
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La Transjurassienne, course populaire et mythique, réfléchit à demain.
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Trans’Organisation a décidé de revoir son approche partenariale. Pourquoi cette restructuration ? Pierre-Albert Vandel, président en exercice, l’explique : « En dehors de l’organisation de la course et de l’accueil des coureurs, nous avions des lacunes. Il a donc été décidé que nos salariés se recentreraient sur ce qui relève de nos compétences, le reste a été confié à des prestataires : l’accueil et la gestion des médias, les partenariats… Il ne s’agit pas de rationaliser, de rechercher une efficacité maximum, mais de confier ce que l’on ne sait pas bien faire à des professionnels. » Stéphanie Metz a justement la responsabilité des partenaires classifiés sous une nouvelle forme : or, argent et bronze (selon leur apport), une formule nouvelle inspirée de ce qui se fait ailleurs : « Il faut prendre soin d’eux et vérifier que tout soit conforme par rapport aux conventions. » Mais le partenariat, c’est également une philosophie. En témoigne le Salon international du nordique et de l'outdoor qui fait sa mue. Exit Morez où le manque de place faisait obstacle. Les 9 et 10 février, il sera installé, pour la première fois, au centre sportif des Rousses, avec loges spacieuses, parterre, buffet, animations, espace agrandi pour les inscriptions… En complément, Transju'Land, le village des partenaires, aura pour mission de cocooner tout ce beau monde. Stéphane Dalloz est chargé, entre autres, de l'organisation et de la restructuration des partenariats Son expérience de l'événementiel est un véritable atout pour le développement plus professionnel de La Transju' : « Notre objectif est que les partenaires s’y retrouvent en termes de retombées et, à ce niveau, La Trans' a des choses intéressantes à proposer. Cette course est aussi une légende. Associer son image à cette épreuve est porteur. » Sur le marché du sponsoring, La Transjurassienne est bien sûr en concurrence avec d’autres courses internationales, mais aussi avec des événements de grande ampleur comme l'un des plus grands festivals de musique de France qui doit une partie de son succès au site naturel du Malsaucy, Les Eurockéennes. « Un partenaire réclamera la même qualité, tout doit être parfait. Nous nous donnons quelques années, mais il s’agit d’un cap à passer. » Alors, la Transjurassienne demain ? La partie sportive évoluera en fonction des besoins des pratiquants et, côté sponsoring, on s’achemine vers une formule à quelques gros-porteurs exclusifs. Reste l’aspect festif. Pendant deux jours, c’est tout un massif qui vibre au rythme des courses. Tous les villages sont concernés. Pourquoi ne pas en faire une grande fête du nordique ? La Transjurassienne peut aussi devenir une destination festive l’espace d’un week-end.
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La Transjurassienne
Départ de la course, en 2017, à Bois d'Amont. Le Vosgien Adrien Backscheider emmène le peloton.
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UNE CLOCHE ET DES BOUGIES Cette année encore, LA BAGARRE sera âpre sur la piste pour succéder à Robin Duvillard et à la Suédoise Maria Gräfnings.
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n cette année olympique, ils seront nombreux à briguer la cloche dévolue au vainqueur de La Transjurassienne. C'est surtout sur l'épreuve skating du dimanche que la concurrence fera rage. Les teams français ont surligné cette date en rouge dans leur calendrier international des longues distances. C'est le cas du team Grenoble Isère nordique du vainqueur sortant, Robin Duvillard, qui viendra dans le Jura défendre son titre, du team Jobstation-Rossignol, resté sur sa faim l'an passé à Prémanon, ou encore du Haute-Savoie Nordic Team d'un Ivan Perrillat-Boiteux qui rêve de décrocher une victoire en terre sainte [pour les fondeurs, tout du moins] après son podium de 2017. Dans l'équipe du Bornandin, Gérard Agnellet et Loïc Guigonnet auront aussi une belle carte à jouer. « Comme chaque Transju', il faudra adapter la stratégie de course en fonction du parcours, de la forme, des attaques de coureurs, confirme le directeur sportif du HSNT, Émilien Buisson. J'essaye de préparer les athlètes à tous les cas de figure possibles. » S'il sait qu'avec Aurélie Dabudyk, double vainqueur en quête d'une troisième victoire entre Lamoura et Mouthe, il tient une compétitrice 34
hors norme, le coach s'attend à une concurrence de choix chez les messieurs. D'abord avec les protégés de Stéphane et Sylvain Mouton, très en vue ce début d'hiver avec des victoires à Bessans et lors de la Dolomitenlauf, en Autriche : « Plus le plateau est relevé, plus je suis excité, assure Adrien Mougel, dernier vainqueur à Obertilliach. Cette émulation est bonne pour notre sport et pour La Transju', cette course que je rêve de gagner car c'est simplement la plus belle en France. » Le Vosgien qui vit dans le Jura compte parmi ses compagnons de route de sérieux clients : Bastien Poirrier, Thomas Chambellant ou encore le double vainqueur Benoît Chauvet... « Les équipes françaises sont compétitives à l'échelle internationale, il suffit de regarder le classement de la FIS Worldloppet Cup pour le mesurer, appuie le patron de l'équipe, Stéphane Mouton. On a les gars pour bien faire sur La Transju' et d'autres longues distances. On fera avec les forces du moment. » Face à cette liste de sérieux prétendants français, les « recalés » internationaux des Jeux olympiques trouveront maille à partir. Y compris des coureurs comme le Suisse Curdin Perl et autres skieurs norvégiens inscrits de dernière minute. n
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VICTORY
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– Photos : Agence Zoom - Semaphore. *Le monde a besoin de votre regard. (1) La victoire toujours à l’esprit. (2) Arme de prédilection.
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AERO MARTIN FOURCADE /
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Martin FOURCADE Biathlète 10 fois champion du monde individuel
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La Transjurassienne
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Le pilote de Formule 1 avant le dÊpart de sa première Transjurassienne, en 2017.
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Romain Grosjean sur les skis
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PILOTE DE FORMULE 1 au sein de l’écurie Haas F1 team, le Franco-Suisse Romain Grosjean aime aussi chausser les skis de fond pour peaufiner sa préparation physique. Il a d’ailleurs participé à La Transjurassienne en 2017 et sera sur la ligne de départ le 11 février. 37
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La Transjurassienne
PARFOIS, JE ME FAIS PLUS PEUR SUR LES SKIS À 40 KM/H QU'EN FORMULE 1.
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Romain Grosjean Oui et non ! Au final, dans le sport automobile
comme dans le ski de piste ou de fond, je retrouve un sentiment de vitesse à certains moments. Parfois, à 40 km/h, je me fais plus peur qu’en Formule 1. Je dois faire des choix de trajectoires, de lignes… Au-delà de ça, les pilotes que nous sommes avons un gros besoin de préparation physique pour la Formule 1. Or, aucun sport extérieur ne s’en rapproche. En cela, le ski de fond est un dérivatif intéressant pour peaufiner la condition physique.
À 31 ans, Romain Grosjean est une vedette des sports automobiles. Le Genevois compte déjà une centaine de départs en Grands Prix de Formule 1, après des débuts sur la piste de Valence en août 2009 au sein de l’écurie d’un certain Fernando Alonso, Renault F1 team. Ce Franco-Suisse, fils d’un père avocat et d’une mère peintre, est monté sur le podium à dix reprises sous les couleurs de Lotus F1 team entre 2012 et 2015. Depuis un an, ce père de famille de trois jeunes enfants évolue chez Haas F1 team, une nouvelle équipe. Romain Grosjean est très suivi sur les réseaux sociaux et bénéficie, depuis 2012, d’une marionnette à son effigie aux Guignols de l’info. En 2017, il a découvert La Transjurassienne dans une version raccourcie (48 km) en raison d'un enneigement insuffisant. Après plus de trois heures d'effort, il a terminé à la 791e place. Cette année, le pilote de F1 espère bien repousser ses limites en tant que skieur, et affronter les 68 km du parcours historique.
Justement, que vous apporte le ski nordique dans votre préparation sportive hivernale, avant la saison des Grands Prix ? Énormément. Dans un baquet de voiture de course, le gainage et le système cardio-vasculaire sont très sollicités. Le ski nordique permet de développer sa VO2 max [quantité maximale d'oxygène que le corps consomme lors d'un effort intense par unité de temps, N.D.L.R.], il n’y a qu’à voir les qualités physiques et physiologiques des meilleurs Français ! Et surtout, on gagne en résistance et en endurance car ce sport est très difficile, demande un travail incessant, une énergie permanente. On n’est jamais confortable dans les pulsations et ces changements de rythmes cardiaques apportent un vrai plus, sans oublier qu’on travaille les bras et le dos. Ce qui est plutôt bienvenu pour un pilote toujours à l’étroit dans son cockpit ! Le ski se prête merveilleusement bien à ce type d’entraînement et j’en ai fait beaucoup en 2008-2009 avec mon entraîneur à Chamonix, malheureusement décédé depuis. À mon retour en Suisse l’année dernière, je m'y suis remis pour découvrir ma première Transjurassienne l’hiver passé. J'attends maintenant la prochaine édition sur le parcours original.
NORDIC MAGAZINE Vous êtes la preuve vivante qu’on peut
pratiquer les sports mécaniques au plus haut niveau… et aimer le ski nordique. Pourtant, philosophiquement, les deux univers n’ont pas grand-chose en commun non ?
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ANDRE/EXPA/PRESSE SPORTS
Romain Grosjean sur le Grand Prix de Malaisie, en 2007.
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Vous avez grandi à Genève, une ville cernée par les montagnes avec le massif jurassien d’un côté, le Chablais ou le Salève de l’autre. La culture nordique vous parle-t-elle ? Aujourd’hui, oui. En fait, beaucoup plus que quand j’étais gamin. J’ai grandi plutôt tourné vers le Salève. Mais depuis mon retour à Genève où nous nous sommes installés du côté du Jura, j’ai découvert de nombreux sites magnifiques. Quand je quitte Genève sous la brume pour skier à La Vattay baignée de soleil et chargée de neige, c’est du bonheur.
Les paysages font donc partie des choses que vous recherchez quand vous chaussez les skis ? Je dirais que c’est plus l’effort et le plaisir de skier. Être dans un cadre splendide rend la balade évidemment plus agréable mais, parfois, même avec un jour blanc, on va trouver du plaisir sur une neige bien glissante. C’est surtout le challenge de se
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Le ski de fond fait partie intégrante de la préparation physique du pilote de Formule 1.
Romain Grosjean aime venir skier à La Vattay, dans l'Ain, à une demi-heure de chez lui.
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Aller vite à ski de fond, sur des lattes étroites, c'est une sensation agréable.
Qu’est ce qui vous a attiré dans l’idée même d’y participer ? C’était surtout le challenge de faire 68 km, même si la course fut réduite à 48 km. Ma plus longue sortie avant la course était de 25 km, donc je partais dans l’inconnu en termes de distance. Mais j’ai la chance de bien connaître mon corps pour ne pas exploser en partant trop vite par exemple. D’autres grandes courses vous font-elles rêver ? Oui, le Marathon de l’Engadine qui est très beau. Honnêtement, tant que je suis en carrière, ce sera compliqué de faire des courses à droite ou à gauche. Par contre, le jour où je raccroche, je tenterai plein de choses : disputer un ironman, des courses populaires en ski ou relever de nouveaux challenges.
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JÉRÔME PRÉVOST/PRESSE SPORTS
C’était génial, on s’est vraiment éclaté. C’est pour cela que je veux y retourner. C’est passé relativement vite, malgré trois heures de course. Une fois que j’ai eu trouvé mon rythme et ma place dans le peloton, j’ai vécu un bon moment.
••• dire qu’une sortie ne sera jamais simple en fonction de la météo par exemple. Ce sport est extrêmement demandant et c’est ce que j’aime ! Votre grand-père, Fernand Grosjean, fut vice-champion du monde de slalom géant à Aspen, en 1950. C’est dire si la glisse et les trajectoires étaient déjà dans les gènes de la famille. À quand remontent vos premiers souvenirs sur des skis de fond ? J’y suis venu tard, vers 2007, quand mon père m’a offert une paire de skating à Noël. C’est vrai qu’avec un papi champion d’alpin, la famille était plutôt tournée vers la piste que je ne fréquente plus de peur de me blesser. Désormais, je skie souvent à La Vattay, à une demi-heure de chez moi. J’aime beaucoup cet endroit. Pour La Transjurassienne, on s’entraîne aussi du côté de Mijoux. J’ai aussi skié à Megève. Des amis veulent m’emmener du côté de Plaine-Joux dans le massif des Brasses. Adepte du skating ou du style classique ? Du skating uniquement. Le classique, c’est définitivement trop lent pour moi [rires] ! Plus sérieusement, j’aime la vitesse. Aller vite à ski de fond, sur des lattes étroites, c’est une sensation agréable comparable au vélo quand on arrive à rouler à 40 km/h sur le plat. Il y a aussi l’envie de se tirer la bourre avec les copains au pied d’une grosse bosse. Et de gérer les descentes… L’an passé, vous avez découvert La Transjurassienne au côté d’un superbe plateau olympique. Quels souvenirs gardez-vous de cette course ? 40
Outre le ski de fond, êtes-vous également fan de biathlon ? En fait, ça fait longtemps que je rêve d’essayer le biathlon sans avoir eu vraiment l’occasion de le faire. Ce serait vraiment bénéfique pour l’entraînement de passer du ski intensif au tir où on doit retrouver son calme. Sinon, je regarde bien sûr les résultats de Martin Fourcade sur la coupe du monde. n
DU VOLANT AUX FOURNEAUX Le pilote de Formule 1 vient de publier avec sa femme Marion Jollès un livre de cuisine : Marion et Romain Grosjean, cuisine et confidences. Au total, 46 recettes allant du papet vaudois aux filets de perche à la sauce tartare en passant par les biscuits de Noël. La passion de Romain Grosjean pour les fourneaux est née en 2009. Le jeune homme devait alors perdre quelques kilos. Très vite, pour retrouver du plaisir à table, il a imaginé des plats moins moroses que le jambon blanc/haricots verts. Au point de se découvrir une véritable passion. Il a même envisagé une reconversion dans la restauration l'année où il s'est retrouvé sans volant. Dès qu'il rentre chez lui à Meudon, le pilote de F1 enfile son tablier pour régaler sa femme et ses trois enfants (un nouveau bébé vient d'arriver dans le foyer). PMarion et Romain Grosjean, Cuisine et confidences, Éditions Rougereau, 164 pages, 29,90 euros.
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crédit photo Zoom – Trans’Organisation
PARTENAIRE DE LA TRANSJU’ DEPUIS 2003
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La Transjurassienne
ALEXIS JEANNEROD La Transju'Classic est une référence Vainqueur de la Transju'classic 2017, le skieur de Pontarlier, grand amoureux du style classique, évoque ses souvenirs transjurassiens.
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au cœur des villages. Pour moi, les points stratégiques les plus importants sont d’abord la montée du Risoux : il faut réussir à accélérer, sans toutefois exploser dans cette partie. Ensuite, la montée du Pré Poncet est raide également, mais le plus compliqué reste la partie entre Chaux-Neuve et Mouthe, où il faut s’employer pour maintenir un gros rythme. Encore plus quand on est tout seul ! »
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« De ma victoire de l’an dernier, je me souviens surtout de cette dernière ligne droite à Prémanon, la cloche autour du cou. Un moment émouvant. Pour un Jurassien, ce trophée représente beaucoup. Quand j’étais gamin, La Transjurassienne c’était mieux que les championnats du monde ! Cette course est une référence et, même si le parcours n’était pas l’original en 2017 [entre Bois d’Amont et Prémanon, N.D.L.R.], je l’ai trouvé intéressant et varié. J’ai fait par contre la vraie Transju'classic en 2015 dans des conditions… de Transju'Classic, avec la bise, une neige froide et un gros plateau car l’épreuve était labellisée FIS Marathon Cup [coupe du monde des longues distances, N.D.L.R.]. Je me suis retrouvé à la bagarre avec Stan Rezac, Petr Novak, Jean-Marc Gaillard ou Benoît Chauvet. Ce fut une course difficile, mais très belle avec beaucoup de neige. L’ambiance fut populaire, avec les habitués venus supporter les skieurs
« What sticks out most in my mind when I reflect on my victory last year was the last stretch into Prémanon and that Transju’ bell around my neck. An emotional moment, one that means a lot for someone from Jura. When I was a kid, La Transjurassienne meant more to me than the World Championships! This is truly a reference event even if it doesn’t take place on the original track like in 2017 (between Bois d’Amont and Prémanon), the track was interesting and varied. The atmosphere is incomparable and popular with locals that come to cheer on the skiers in the heart of the villages… In my opinion, the important strategic points along the Transju’ track are at the Risoux climb: here you have to manage the fine balance between accelerating without exploding while keeping the second part of the course in mind. Then there’s the Pré Poncet climb, also very steep and then probably the most complicated section is between Chaux-Neuve and Mouthe where you have to maintain a strong rhythm, even more so when you are all alone! »
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LA RÉGION, PARTENAIRE
Conception : Région Bourgogne Franche Comté, direction de la Communication © A. Finistre, © T. Petit, © B. Becker, Agence Zoom
DE LA TRANS’JU 2018
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La Transjurassienne
LAURE PEQUEGNOT Découvrir l’ambiance de La Transjurassienne
Championne du monde de slalom en 1994 et vice-championne olympique en 2002, la skieuse de l’Alpe d’Huez va découvrir la reine des courses nordiques.
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sport, c’est devenu accessoire mais il reste toujours important pour le plaisir de se balader que ce soit en ski de rando ou en nordique. Mais je vous assure qu’à 1 900 m, on est vite dans le rouge cardiaquement ! J’espère vraiment profiter de la fête de La Transjurassienne, vibrer au rythme de l’événement et saisir l’énergie positive du moment. J’ai hâte d’y être. »
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« Je pratique vraiment le ski de fond pour m’aérer l’esprit quand j’en ai le temps. Et j’ai décidé, cette année, et pour la première fois de ma vie, de faire une course de ski de fond. Ce sera sur le 25 km de La Transjurassienne, entre Chapelle-des-Bois et Mouthe. C’est toujours un événement qui m’a attirée, par l’ambiance et le côté longues distances. Je m’aligne sur cette distance pour le plaisir de l’effort et de la découverte. J’ai fait pas mal de VTT et de vélo cet été pour entretenir un peu la caisse, mais je vais essayer d’engranger un peu de kilomètres avant La Transju', histoire de rester dans le plaisir et de ne pas trop souffrir… Aujourd’hui, je vis à l’Alpe d’Huez où je suis kiné et ai une vie de famille. Je donne aussi quelques cours de ski alpin que je continue d’ailleurs de pratiquer tranquillement. La compétition est loin désormais. Le
« Cross-country skiing is a real leisure sport for me, a way to get out for a little fresh air when I have the time. For the first time ever, I’ve decided to take on a cross-country ski event, the 25 km of La Transjurassienne between Chapelle-des-Bois and Mouthe. I’ve always been drawn to the atmosphere at these long-distance events so I decided to sign up for the 25km to experience it personally and for the pleasure of the effort. I live in Alpe d’Huez now where I’m a physical therapist and have my family life. Skiing is still an important part of my life and I continue to enjoy skiing for my personal pleasure, but competition is now part of my past. Sports have taken a secondary role in my life even if it’s still important for me to get out for the enjoyment whether on alpine skis, back-country or Nordic skiing! I hope to be able to take advantage of the Transju’ celebration, to vibrate with the excitement of the events and soak up the positive energy of the moment. I can’t wait to be there! »
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a Transju’ a su devenir LE plus grand évènement populaire du ski français ! C’est une grande fierté. Il faut dire que c’est une course hors normes : plus de 7100 fondeurs venus de 25 pays différents y participent chaque année. Avec ses 68 km, c’est la course la plus longue de France et la troisième au monde. Elle doit également son succès à nos paysages exceptionnels et à un état d’esprit unique, mélange de dépassement de soi et de convivialité. Le public est là, en masse, qui encourage et pousse les skieurs à se dépasser. La Transju’, c’est aussi une épreuve reconnue par les instances internationales du ski. Nous sommes fiers au Département d’être partenaires d’une si belle manifestation. Emblématique, elle met en valeur et anime notre territoire, contribue grandement à son attractivité. Elle montre le dynamisme et le talent de nos forces vives et porte nos couleurs à l’international. Je remercie Pierre-Albert Vandel, président de Trans’organisation, toute son équipe et le millier de bénévoles qui permettent d’accueillir dans les meilleures conditions possibles les skieurs et spectateurs autour de ce rendez-vous d’exception. Pour sa quarantième édition, je leur souhaite une «quarantième rugissante» dynamique et festive, forte du savoir-faire de ses organisateurs, de la passion toujours intacte de tous ceux qui œuvrent à sa réussite. Je souhaite également une très bonne course à chaque compétiteur qui s’engagera sur la ligne de départ ! Christine Bouquin
Le Doubs
Presidente du Département du Doubs
le sport est dans sa nature !
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LA TRANSJURASSIENNE
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LAURENT SALINO/AGENCE ZOOM
è 68 KM FT
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LA TRANSJU'CLASSIC
è 56 KM CT
è 25 KM CT
Les Rousses } Mouthe Départ à 9h – Start at 9:00 am
Chapelle-des-Bois } Mouthe Départ à 13h – Start at 1:00 pm
Worldloppet Gold Master
Worldloppet Silver Master
Ouverture du stade de départ (Route Royale) dès 7 h Arrivée à Mouthe : 1er à 11 h 40 et dernier à 17 h 15 Fermeture de piste : 17 h 30 Remise des fleurs : 12 heures Remise des prix : 13 h 30 sur l’estrade podium, à Mouthe. } Suivre la course par la route : prendre la N5 jusqu'à SaintLaurent-en-Grandvaux, puis la D437 vers Foncine jusqu'à Mouthe. Opening of the start area : 7:00 am (Les Rousses Route Royale). First arrival in Mouthe at 11:40 am and last arrival at 5:15pm Track closure at 5:30pm Flower Ceremony at 12.00 am Award Ceremony at 1:30pm - Podium, Mouthe. } Take the RN5 to SaintLaurent-en-Grandvaux and then the D437 via Foncine to Mouthe.
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LA TRANS 25 CT
Ouverture du stade de départ dès 12 h Arrivée à Mouthe : 1er à 14 h 10 et dernier à 16 h 30 Fermeture de piste : 17 h 30 Remise des prix : 15 h 00 sur l’estrade, podium, Mouthe. } Suivre la course par la route : Chapelle-des-Bois → Mouthe Opening of the start area from 12:00am First arrival at 2:10 pm & last arrival at 4:30pm Track closure at 5:30pm Award Ceremony at 3:00pm - Podium, Mouthe. } You can follow the race by car from Chapelle-des-Bois to Mouthe.
ULTRA TRANS L’UltraTrans additionne le temps du 56 km CT et du 68 km FT et récompense les trois premiers hommes et les trois premières dames. Remise des prix : dimanche à 15 h, à Mouthe. UltraTrans ranking adds the races time of the 56 km CT & the 68 km FT, the first 3 men and the first 3 women will be rewarded. Award Ceremony – Sunday - 3:00 pm - Mouthe.
Lamoura } Mouthe Départ à 8h30 Start at 8:30 am
Worldloppet Gold Master (Hommes/Men
Dames/Women)
Ouverture du stade de départ dès 6 h 30 Arrivée à Mouthe : premier à 11 h 30 et dernier à 18 h 15 Fermeture de piste : 18 h 30 Cérémonie des fleurs : 11 h 45 Remise des prix : 13 h 30 sur l’estrade podium, à Mouthe. } Se rendre au départ : prendre la D25 depuis Les Rousses ou Lamoura jusqu'au Village Vacances de la Station des Rousses. Stationnement unilatéral côté droit. } Suivre la course par la route : Lamoura → Mouthe Rejoindre directement l’arrivée à Mouthe : Les Rousses - N5 via Morez - Morbier - Saint-Laurenten-Grandvaux puis D 437 via Foncine jusqu'à Mouthe. Opening of the start area: 6:30am First arrival in Mouthe at 11:30am and last arrival at 6:15pm Track closure at 6:30pm Flower Ceremony at 11.45 am Award Ceremony at 1:30pm Podium, Mouthe. } Getting to the start: take the D25 from Les Rousses or Lamoura to the Village Vacances de la Station des Rousses. Car park on right side of the road only. } You can follow the race by car from Les Rousses to Mouthe. To go directly to the arrival in Mouthe, go through Les Rousses. take the N5 via Morez - Morbier Saint-Laurent-en-Grandvaux, the D437 via Foncine to Mouthe.
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è 48 KM FT
Les Rousses } Mouthe Départ à 10h30 Start at 10:30 am
LA TRANS 25 FT
è 25 KM FT
Chapelle-des-Bois } Mouthe Départ à 13h Start at 1:00 pm AGENCE ZOOM
LA TRANSJU'MARATHON
Worldloppet Silver Master
Ouverture du stade de départ (Route Royale) dès 8 h 30 Arrivée à Mouthe : Premier à 12 h 45 et dernier à 17 h 00 Fermeture de piste à 18 h 30 Remise des prix à 15 h – Estrade Podium à Mouthe } Suivre la course par la route : Les Rousses - Mouthe. Rejoindre directement l’arrivée à Mouthe : prendre la N5 jusqu'à Saint-Laurent-en-Grandvaux, puis la D437 via Foncine jusqu'à Mouthe.
Ouverture du stade de départ dès 12 h Arrivée à Mouthe : Premier à 14 h 05 et dernier à 16 h 30 Fermeture de piste : 18 h 30 Remise des prix à 15 h – Estrade Podium, Mouthe } Suivre la course par la route : Chapelle-des-Bois → Mouthe.
Opening of the start area from 08:30am (Les Rousses - Route Royale) First arrival in Mouthe at 12:45am & last arrival at 5:00pm. Track closure at 6:30pm Award Ceremony at 3:00 pm –Podium, Mouthe. } You can follow the race by car from Les Rousses to Mouthe. To go directly to the arrival in Mouthe, take the N5 to SaintLaurent-en-Grandvaux and then the D437 via Foncine to Mouthe.
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Worldloppet Gold Master
UN SUCCÈS QUI NE SE DÉMENT PAS Mesdames, Messieurs, Chers amis fondeurs, La Transjurassienne, l’une des plus mythiques courses populaires de ski de fond, va connaître cette saison sa 40e édition les 10 et 11 février prochains.
Opening of the start area from 12:00 am. First arrival at 2:05pm & last at 4:30pm. Track closure at 6:30pm Award Ceremony at 3:00pm – Podium, Mouthe } You can follow the race by car from Chapelle-des-Bois to Mouthe.
Inscrites aux calendriers national et international ainsi qu’au classement du Marathon Ski Tour, les épreuves de La Transjurassienne, qui se déroulent sur des distances et des parcours variés, accessibles à tous les âges, à tous les niveaux, bénéficieront, finalement, je l’espère, de bonnes conditions hivernales. Cette édition 2018, se déroulera en pleine période olympique, donnant ainsi à cet évènement sportif et populaire, une dimension majeure et un succès qui ne se dément pas au fil des éditions.
Je souhaite à tous les participants de prendre un maximum de plaisir sur ces épreuves et, pour ceux qui jouent le classement, de réaliser EDITO POUR LA TRANSJURASSIENNE 2012 de belles performances. je tiens à remercier celles La TRANSJURASSIENNE fait dorénavant partie Enfin, des courses de Longue Distance les toutes plus prestigieuses du Monde et représente un événement incontournable calendrier nordique et ceux qui, à du titre bénévole ou profesfrançais et international. sionnel, vont contribuer à la réussite
Quelles que soient les conditions climatiques parfois e très défavorables, la de cette édition, ainsi TRANSJURASSIENNE a toujours été organisée d’une manière40 parfaite grâce aux effortsque et à tous les l’engagement de ses dirigeants et bénévoles. partenaires qui soutiennent ce magniJe tiens à saluer le travail très professionnel de Trans’Organisation qui réussit à rassembler et fique événement. à coordonner toutes les énergies nécessaires pour une excellente organisation tant sur le plan sportif que sur le plan populaire.
Sportivement,
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Tous mes encouragements à l’ensemble des sportifs, skieurs de tous âges, confirmés ou amateurs, qui se confrontent avec le plus grand plaisir.
Le Président de la F.F.S. Michel Vion Le Président de la FFS
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Bon hiver à tous et bonne TRANSJU 2012 !!!
Michel VION
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La Transjurassienne
This year Worldloppet passport holders are invited to a convivial brunch, a moment to meet other Worldloppet skiers and exchange projects and experiences. The welcome will take place on Friday from 9:00 am till noon at the International Nordic Show in Les Rousses.
LES MÉDIAS SUR LA PISTE La Transjurassienne est un événement qui n'intéresse pas que les fans de ski de fond. Aussi, les médias (dont Nordic Magazine) seront-ils mobilisés durant tout le week-end. Afin de faire vivre aux auditeurs et téléspectateurs les temps forts du week-end, France Bleu et France 3 installeront même un studio sur la ligne d'arrivée à Mouthe. La Transjurassienne is an event for ski fans, but not only. Media (Nordic Magazine included) will be present all week-end long. In order to allow you to live the greatest moments of the week-end, local media will be on the arrival area. 48
Le salon international du nordique et de l'outdoor s'installe aux Rousses, village que la course traverse en son cœur.
Le salon du nordique aux Rousses
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ouveau : le salon du nordique change de nom et s'installe aux Rousses pour être au plus près des pistes et de l’ambiance hivernale de la station jurassienne ! Les 9 et 10 février, au centre sportif, se tiendra donc un tout nouveau salon international du nordique et des sports outdoor. Ouvert au public, celui-ci rassemblera une trentaine d’exposants sur 1 000 m² : fabricants de matériel de sport aussi bien pour les disciplines nordiques que celles de l'outdoor (ski, trail, VTT, etc.) mais aussi des magasins de sports, des gestionnaires de sites nordiques du massif jurassien ainsi que les organisateurs d’évènements sportifs. Un vaste espace sera également réservé aux 4 000 coureurs de La Transju’ pour le retrait de leurs dossards. Ils pourront ainsi obtenir toutes les informations sur leur course dans un confort amélioré, tout en découvrant les nouveaux produits et services des plus
grandes marques liées au ski nordique et aux sports outdoor. NEW : The International Nordic Fair will take place in Les Rousses bringing it closer to the ski tracks and to the winter atmosphere of the ski resort ! February 9th & 10th, the new Nordic outdoor sports fair will take place at the sports center in Les Rousses. Open to the general public, the Fair will bring together around thirty exhibits in sport equipment (ski, trail, Mountain bike…), accessories, services, shops, event organizers, nordic resort managers… A vast area will also be reserved for racer bib distribution for the 4 000 participants of the Transju’events ; and at the same time, racers will be able to get more information about their event while discovering the new products and services of the biggest brands in nordic skiing and outdoor sports.
En musique à Bois d'Amont Après l'effort, le réconfort. L'association Rock Ski Music organise, pour la première fois, un festival de musique « Rock sur les pistes de ski » sur la Station des Quatre villages. Celui-ci, qui va durer jusqu'au 25 février, débutera à l'occasion de La Transjurassienne. Au programme, le dimanche, de 10 h à 13 h, la fanfare Les Zallum' Gaz, qui va mettre l'ambiance au passage des coureurs à Bois d'Amont.
Le ski-club de Bois d'Amont, auquel est licencié le combiné Jason Lamy Chappuis, n'oubliera pas qu'au même moment se dérouleront les Jeux olympiques de Pyeongchang. Un écran géant diffusera les épreuves du jour.
After the race, have a break. Rock Ski Music organizes,
for the first time, a Music Festival called “Rock on ski slopes” in Bois d’Amont. It will start during La Transjurassienne week-end and will last until February 25th. Programm : On Sunday from 10 am to 1 pm, Zallum' Gaz band will encourage the skiers. The Bois d’Amont Ski Club, from which Jason Lamy Chappuis comes, will show the Pyeongchang Olympic Games on a giant screen.
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Cette année, les détenteurs d’un Passeport Worldloppet seront accueillis au Salon international du nordique aux Rousses le vendredi matin de 9 h à 12 h pour un moment de rencontre et de convivialité autour d’un « brunch ».
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BENJAMIN BECKER/AGENCE ZOOM
UNE COURSE DE LA WORLDLOPPET
ACTION TRANSJURASSIENNE 10/11 FÉVRIER 2018
le Conseil départemental soutient le
SPORT Crédit Photo : Trans’Organisation
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… et l’ensemble des associations départementales
PLUS QUE JAMAIS, LE DÉPARTEMENT EST LE PREMIER PARTENAIRE DU DYNAMISME DES 1149 ASSOCIATIONS SPORTIVES ET DES 2167 ASSOCIATIONS JURASSIENNES QU’IL SUBVENTIONNE.
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La Transjurassienne
New : Local products in the finish area :
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Les enfants s'amuseront avec des skis pas comme les autres.
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amedi et dimanche, le stade d'arrivée de La Transjurassienne, à Mouthe, sera très animé. C'est en fait une grande fête de l'hiver qui sera proposée aux familles. Bien sûr, les spectateurs pourront encourager les concurrents dans leur dernier effort. Ils pourront aussi — c'est nouveau ! — rencontrer des artisans et commerçants du massif jurassien qui présenteront leurs produits dans une ambiance conviviale et gourmande : charcuterie, brasserie artisanale, fromages, guirlandes, photographie paysagère et animalière, pâtisseries, bonnets et écharpes, articles en bois.... Côté animation, les enfants ne seront pas en reste : zone ludique avec l’Espace nordique jurassien (ENJ), biathlon laser avec l’ESF, chiens de traîneau pour les enfants (réservation sur place), etc. Tout sera mis en place pour occuper les bouts de chou. L'association La Sapaudia [lire par ailleurs] bien connue des fondeurs sera présente, ainsi que les sapeurs-pompiers dont il sera possible de visiter le camion : présentation de l’activité de volontaire, information sur les cursus de formation, démonstration des gestes qui sauvent, massage cardiaque.
Le Festival blanc prend ses quartiers d'hiver à Mouthe The area’s artisans and merchants will present their local products and crafts… perfectly situated near the finish line, spectators will be able to wander through the open market while waiting for their racers to cross the finish line (deli meats, brewery, cheeses, garlands, photographer, baked goods, hats and scarves, woodworking, candies…) .
TRANSJU'LA ND AUX ROUSSES
La Sapaudia, qui promeut le don de mœlle osseuse, se mobilise lors du week-end de La Transjurassienne. Elle tiendra un stand de sensibilisation dans le village partenaire et à l'arrivée. Les bénévoles de l'association reconnaissables grâce à leur kilt accompagneront les personnes en situation de handicap sur les 5 km du samedi et sur les 25 km ou 68 km du dimanche. In their campaign against leukemia, La Sapaudia will be present with their bus informing the public of their different activities.
Transju’Land will be set up for full-on fun at the Omnibus in Les Rousses! Our goal is to develop a village of animations for children of all ages. Among other activities to be discovered onsite… a Smoby play area and sledding hill will please the younger public, While outside Jacuzzis presented by Maison de la Pose will be the perfect way to kick back and relax ! Le Crédit Agricole of Franche Comté will host you at the « bar des sports ».
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Animations et activités attendent les spectateurs de La Transjurassienne, aux Rousses comme à Mouthe.
LA SAPAUDIA SE MOBILISE
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Transju’Land, c'est La Transjurassienne côté plaisir. Sur la place de l’Omnibus, aux Rousses, un village va réunir les partenaires de la plus grande course de ski de fond de France. Chacun aura à cœur de se présenter. Le centre d’essai BMW 4 roues motrices ravira tous les passionnés de belles voitures et de pilotage sur neige. Le Crédit Agricole de Franche-Comté accueillera les visiteurs au Bar des sports. Quant à l'aire de jeux du célèbre fabricant jurassien Smoby, elle séduira à coup sûr les enfants. Les plus grands se détendront dans des jacuzzis de la Maison de la Pose, le temps d'un petit massage aquatique ou goûteront aux joies de la luge.
Nothing will be lacking for children looking for a little fun: laser biathlon with the ski school ESF, children races, fun with our 3-person skis, sled dogs (reservation mandatory), etc… everything is aimed at pleasing the public by creating a true ski festival! Local Firemen will also be present adding to the activities and giving a tour of their fire truck!
Philippe Candeloro, ancien patineur sur glace, consultant sportif sur France télévisions, est un soutien fidèle de l'association. 50
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12/2017 - Crédit Photo : Fotolia
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La Transjurassienne INSTANCES SPORTIVES
PARTENAIRES INSTITUTIONNELS PRINCIPAUX
MÉCENAT
PARTENAIRES OFFICIELS
SPONSORS OFFICIELS CHRONOMÉTREUR
PARTENAIRES
BESANCON LES ROUSSES PONTARLIER
PARTENAIRES INSTITUTIONNELS
TRANSJU'CLUB
PARTENAIRES ASSOCIATIFS
SUPPORTERS Thomas Moulon Ferronnier d’Art A Fleur d'eau 52
Optic 2 000 Pontarlier Champagnole/Morteau/Les Fins
Distillerie Guy Vuez & Decreuse Yamaha Moto Performance
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Roddy Darragon Souvenirs olympiques
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MÉDAILLÉ D’ARGENT lors des Jeux olympiques de Turin en 2006, Roddy Darragon pose un regard lucide sur ce « moment fou » de sa carrière. Il ouvre, pour Nordic Magazine, son album de souvenirs olympiques.
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DANS MA TÊTE, L’OBJECTIF ÉTAIT TRÈS SIMPLE : NE PAS FAIRE QUATRIÈME. IL FALLAIT JUSTE EN “MANGER” UN POUR DÉCROCHER LA MÉDAILLE, C’ÉTAIT MA SEULE MOTIVATION.
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« Viens dans ma cabane ». C’est ainsi que Roddy Darragon accueille Nordic Magazine dans son petit chalet du Grand-Bornand, sur la route du Chinaillon, face aux Aravis. Le jeune homme, père de deux enfants qu’il a eus avec l’ancienne fondeuse Émilie Vina, n’a rien perdu de sa bonne humeur et de sa simplicité. Dans le salon, rien ne témoigne du palmarès olympique du discret propriétaire. Pas fétichiste pour un sou, le Haut-Savoyard ne sait même plus où est rangée la précieuse breloque au moment de la séance photo. NORDIC MAGAZINE Quelles premières images vous viennent
en tête lorsqu’on évoque le 22 février 2006, date de votre médaille d’argent olympique décrochée aux Jeux de Turin ? Roddy Darragon Ce sont des images de fin de course dans le stade d’arrivée. Des images de ski et rien d’autre. Je revois un moment fou dans un grand stade bien blanc, avec beaucoup de monde et une certaine pression, même si, moi, je n’en avais pas trop car je ne faisais pas partie des favoris. Les émotions sont-elles toujours présentes aujourd’hui ? Oui, un peu, même si au bout de onze ans, tout s’est estompé. Mais je me souviens bien de toute la joie qui a découlé de ce moment incroyable et tellement fou. C’était puissant, émouvant et imprévu. C’était difficile à croire sur le moment, mais j’étais vice-champion olympique. Avant, j’avais fait quelques Top 10, mais j’étais trop irrégulier pour imaginer une médaille le jour J. C’est quasiment la seule finale que j’ai bien réussie ! Des souvenirs précis de cette finale sous le soleil italien ? J’étais entouré de trois coureurs expérimentés dont Bjorn Lind [vainqueur, N.D.L.R.] et le local Christian Zorzi mais, dans ma tête, l’objectif était très simple : ne pas faire quatrième. Il fallait juste en “manger” un pour décrocher la médaille, c’était ma seule motivation. J’y ai pensé pendant vingt minutes avant le départ. Toute la journée, j’avais réussi à passer entre les mailles du filet, à éviter les chutes, les casses de bâton… Une journée de sprint réussie se résume souvent à cela : se faufiler, sortir du paquet et trouver sa ligne. C’était seulement ma deuxième finale !
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Vous étiez un peu à domicile sur le site de Pragelato ? Oui, il y avait deux cars venus du Grand-Bornand. C’est motivant et ça fait du bien de voir des têtes connues. Ils te donnent un petit plus en confiance pour la journée. Au moment de monter sur le podium pour recevoir votre médaille d’argent, à qui avez-vous pensé ? Je vis l’instant à 100 %. Émilie [Vina, sa compagne, N.D.L.R.] était là, mes parents aussi. J’ai profité de tout ce qui arrivait ce jour-là, à ce moment-là. Je n’ai pas réalisé de suite la médiatisation qui allait en découler. La médaille aide à concrétiser le podium olympique sur lequel je me trouvais. Ce fut un moment très puissant devant beaucoup de mes copains, d’autant plus fort qu’il a été partagé avec des personnes importantes pour moi [Il marque une pause]. Oui, c’était beau, en fait ! Ça restera, et de loin, la plus belle course de ma vie.
D’autant que la fête s’est poursuivie au Grand-Bornand. La station est connue pour l’alpin, mais beaucoup de locaux pratiquent le nordique. Ma médaille a été le début d’une longue série. C'était la veille de la médaille de Sylvie Becaert. Le retour a été très festif, un peu comme après Sochi d’ailleurs. J’ai vécu les Jeux 2014 ici, c’était grandiose de partager ça avec les Bornandins. Vous avez déclaré à nordicmag.info : « cette médaille m’est un peu tombé dessus ». Est-ce à dire qu’il y a aussi un revers de la médaille ? Oui. Ça a été dur à encaisser. J’ai toujours eu du mal avec l’hygiène de vie, j’ai fait la bringue tout le printemps, suis allé à Paris cinq ou six fois pour des sollicitations médiatiques diverses. J’ai eu du mal à me remettre dedans l’été suivant, alors que j’étais dans mes belles années. Tout le monde me parlait de podiums alors que je devais reprendre les choses à la base. Mon niveau en classique était loin et, en skate, j’étais irrégulier. On est passé à six coureurs en phases finales, de nouveaux gars sont arrivés. C’est à cette époque que le sprint a vraiment changé.
Est-on mentalement suffisamment préparé à la distinction olympique ? Pour moi, clairement non. J’étais trop irrégulier et pas habitué à faire des Top 3 tous les week-ends pour prétendre au podium olympique. C’est une récompense gratifiante certes, mais la médaille génère une attente difficile à vivre ensuite. Et, à long terme, on a un peu l’étiquette collée à soi : on te présente comme vice-champion olympique. On te résume à ça finalement.
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Pour Roddy Darragon, une médaille olympique donne un « certain statut social ».
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••• Après l'euphorie du moment, le blues est-il inéluctable ? Oui et non. J’ai surtout enchaîné avec une saison en dents de scie malgré un nouveau podium et quelques belles courses. J’étais content d’arriver à la fin de l’hiver suivant Turin pour repartir sur un nouveau cycle. Le coup de blues, je l’ai surtout eu avant Vancouver. Mon hiver 2009 fut vraiment intéressant, mais je suis tombé dans le surentraînement pensant préparer au mieux les Jeux canadiens où je n’ai pas réussi à passer la qualification [31e du jour, N.D.L.R.]. Comment avez-vous vécu ce revers ? Le sprint se joue à si peu de choses : une faute ou deux sur la piste, une chute, une casse... et c’est fini pour la qualification. C’était vraiment un revers en effet, mais, avant d’arriver là-bas, j’avais compris et intégré le fait que j’étais “cramé”. J’ai d’ailleurs arrêté ma saison juste après. Alors qu’en janvier, je tenais une forme étincelante. Mais les mois suivants, j’ai connu des insomnies à répétition. En fait, mon corps a fait “tilt” comme un flipper. Vous qui n’aviez jamais décroché de podium mondial avant le rendez-vous olympique en Italie, comment avez-vous géré les remarques désobligeantes pointant “le coup réussi d’un jour” ? Il faut l’accepter. Je disais, dans un sourire, que j’étais un opportuniste et on passait à autre chose. Je ne regardais pas vraiment les médias qui écrivaient des articles me concernant. Je me suis toujours protégé vis-à-vis de ça. Je vis ma vie dehors et n’ai jamais été fan des réseaux sociaux. Je viens juste de créer mon compte Instagram ! En fait, je n’aurais pas été un bon client pour Facebook et Twitter, et, au final, je me dis que ce n’est pas plus mal car le lien direct entre internautes et athlètes permet peut-être trop d’interventions directes aujourd’hui. Qu’a changé cette médaille olympique dans votre vie ? Sportivement, c’est la plus belle ligne de mon palmarès. Grâce à cette médaille, j’ai réussi ma carrière. Professionnellement, elle m’a ouvert quelques portes. Ça fait grandir. Grâce à ça, j’interviens sur Eurosport, je travaille avec Rossignol sur la cellule développement des skis. En fait, cette récompense t'offre un statut social et te donne confiance pour faire d’autres choses. Accessoirement, j’ai fait Fort Boyard avec les médaillés de Turin, une chouette expérience. J’ai aussi été invité à Roland-Garros…
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À long terme, on te présente comme vice-champion olympique. On te résume à ça finalement. nordic
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JEAN PIMENTEL/FRANCE 2
J PRIMOZ / PHOTOSI / PANORAMIC
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Jusqu'en août 2015, Roddy Darragon a mené une carrière
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d'athlète de haut niveau. Le 31 décembre 2006, il monte sur le podium lors du Tour de ski, aux côtés de Christoph Eigenmann et Devon Kershaw. Roddy Darragon devient le premier Français médaillé en ski de fond de l'histoire des Jeux olympiques, en remportant la médaille d'argent lors du sprint à Turin en 2006. En 2007, en plein entraînement. Sur la piste, Roddy Darragon a aussi défendu les couleurs du 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy, comme aux Jeux mondiaux militaires d'hiver de 2013 disputés en Haute-Savoie. Le 24 juin 2006, le Bornandin participe, avec d'autres athlètes engagés aux JO de Turin, à l'émission « Fort Boyard » sur France 2. En 2004, le Haut-Savoyard participe à sa première coupe du monde à domicile, à La Clusaz.
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Vous êtes toujours le seul médaillé olympique individuel français. Est-ce une fierté particulière pour vous ? Non, franchement. Quand on parle nordique, on prend en compte le combiné, le biathlon… et, là, les champions et médaillés sont nombreux. Et tant mieux ! Dans le ski de fond, Vincent Vittoz aurait dû l’avoir avant moi cette médaille, Manu Jonnier aussi. J’aimerais vraiment qu’un de nos Français en décroche une pour ne plus être le seul. Une médaille olympique peut-elle aider le ski nordique à sortir d’un certain anonymat médiatique ? Oui, ça aidera sur le moment. Mais ce n’est pas simple car, finalement, peu de gens pratiquent le ski de fond en France. De fait, on est plutôt sur un public de passionnés et de connaisseurs de la discipline. À l’inverse, le biathlon a pour lui le tir qui peut rebattre les cartes sur une course. Ce côté passionnant fait que l’audience, cumulée à des champions hors normes comme Martin Fourcade, a vraiment décollé autour de ce sport. Ce qui ferait du bien au ski nordique, c’est une diffusion télé gratuite pour le faire connaître davantage. Car, entre les sprints spectaculaires, les poursuites très disputées ou sur du
J’ai fait Fort Boyard avec les médaillés de Turin, une chouette expérience.
format comme le Tour de Ski, les épreuves ne manquent pas d’intérêt. Peut-être que le ski doit aussi évoluer vers un spectacle car les téléspectateurs ont besoin d’être impressionnés pour aimer le sport. En ajoutant des bosses sur les sprints, voire des petits sauts comme sur un nordic cross, ça ajouterait du piment à la discipline.
Qui sera le prochain tricolore à décrocher cette médaille floquée des cinq anneaux ? Plusieurs ont les cartes en main pour briller. Maurice Manificat a la plus grande probabilité de la faire vu sa saison ! Je dirais même que ce serait presque une déception s’il ne prenait pas une médaille. Il y pense et fait tout pour s’y préparer. Il est capable mentalement d’encaisser la pression inhérente à son statut.
Les sprinteurs français représentent une des chances de médailles à Pyeongchang. Que leur faudra-t-il pour réussir le jour J ? Les sprinteurs ont le potentiel, c’est une certitude. Mais oui, il leur faudra tout réunir le jour J : les bons skis, le fartage sur le sprint classique, la grande forme et un peu de réussite pour bien gérer les phases finales. Ça va skier groupé sur cette piste difficile. Nos Français peuvent viser le team sprint en skate, il y a une médaille à jouer. D’autant que les Russes ne pourront pas prétendre à une médaille sur cette épreuve où ils sont habituellement très forts. Les Italiens, les Norvégiens ou les Suédois seront de sérieux clients aussi.
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Roddy Darragon a grandi au Grand-Bornand, jolie station haut-savoyarde dominée par la 60 chaîne des Aravis.
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Vous qui êtes consultant ski de fond pour Eurosport, quel regard portez-vous sur le sprint actuel qui affiche une densité incroyable dans les 40 meilleurs du monde ? La densité est devenue dingue : un gars qui fait 35e sur une qualification peut aller en finale lors du sprint suivant. Heureusement qu’ils n’ont pas continué à 16 coureurs en phases finales comme à mon époque… Les courses sont de plus en plus rapides, engagées. Le niveau est monté d’un cran et quand tu vois ce que fait Klæbo sur le circuit, c’est juste fou. Aux Jeux, la dernière montée du sprint est très raide et je pense que ce jeune Norvégien va mettre des dynamites dans cette partie du tracé. Peut-être un bon lièvre à choisir !
Aujourd’hui, quelle est la place du ski dans votre vie ? Professionnellement, je travaille pour Rossignol en tant que technicien et testeur pour la cellule développement pilotée par Dominique Locatelli. Cet hiver, on a eu beaucoup de travail avec les nouvelles fixations, le nouveau ski. L’objectif est que le nouveau produit gagne la course des Jeux. Je regarde aussi beaucoup ce qui se passe sur le circuit international. Moi qui étais un peu franco-français, ça m’a ouvert les yeux de skier avec des athlètes d’autres nations comme les Suédois ou les Finlandais. Une grande richesse. n
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Loïs Habert et sa femme Marie, Robin Duvillard.
P M A ZZEEC P M A C C'EST EUX Dans le Vercors, la biathlète Marie Dorin, son mari Loïs Habert et le fondeur Robin Duvillard s’associent pour créer un CENTRE D’HÉBERGEMENT destiné aux sportifs de tous niveaux.
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Aux portes de la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, à Corrençon-en-Vercors, une nouvelle bâtisse se dessine. À l’automne prochain, elle abritera Zecamp, le centre d’hébergement de Robin Duvillard, Marie Dorin-Habert et son mari Loïs. L’architecte du projet, c’est lui. « J'ai fait partie de l’équipe qui a dessiné la piste de ski-roues. Comme entraîneur au Comité du Dauphiné, j’en ai ensuite suivi de près la construction. À la fin des travaux, j'ai dit qu’il ne manquait plus
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qu’une structure d’hébergement. L’idée est partie de ce constat fait avec l'ancien maire. Depuis, j'y passe mes jours et mes nuits », précise l’ancien pensionnaire de l’équipe de France de biathlon qui a raccroché les skis en 2012 et qui commente la coupe du monde sur Eurosport. Comment, dès lors, son épouse, puis son ami et colocataire Robin Duvillard, pouvaient-ils ne pas le suivre dans cette aventure ? « Aujourd’hui, nos trois personnalités se retrouvent dans le canevas final. On avait la même envie de transmettre notre passion du sport et de ce territoire. On a vraiment essayé de s’appuyer sur nos compétences, nos envies et nos réseaux pour construire un lieu qui nous ressemble » affirme d'ailleurs le fondeur de Villard-de-Lans.
LA STRUCTURE DE LEURS RÊVES Également à proximité du golf, la future infrastructure abritera seize chambres, cinquante-six couchages, un restaurant, une salle de musculation et un espace de récupération. « On voulait une structure à
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En fait, le trio tient à accueillir un large public. « On veut essayer de vulgariser le sport de haut niveau, pour donner accès à ses sensations et ses émotions. Les habitants du Vercors seront les bienvenus. On a également bien avancé avec les réseaux d’entre
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À proximité de Zecamp, la piste de ski-roues de Corrençon-en-Vercors que fréquente déjà l'équipe norvégienne de biathlon.
JACQUES MIGNEREY
AVEC DES VALEURS
On a la chance d’avoir une petite notoriété, même si les banques ont regardé nos compétences avant nos palmarès.
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taille humaine, positionnée sur le public sportif, mais pas seulement l'élite, même si on espère que l’univers du haut niveau y trouvera un outil adapté », indique Loïs Habert. Les trois compères qui parcourent encore la planète au gré des compétitions sont bien placés pour connaître les attentes de ceux dont on admire les exploits à la télévision. « On voulait créer la structure qu’on a cherchée pendant notre carrière », résume son épouse. Camp de base, Zecamp devrait donc être un véritable jardin d’Eden pour les équipes nationales des disciplines nordiques. Les Suédois en ski de fond et les Norvégiens en biathlon (les frères Boe, Emil Hegle Svendsen...), habitués des stages sur le plateau du Vercors, se sont déjà montrés intéressés. « On est complètement partants pour travailler avec eux. La structure est totalement ajustée à leurs besoins », explique Loïs Habert. Au sein de l’établissement, Robin Duvillard sera plus particulièrement chargé de l'académie du sport. Plusieurs stages et sessions se succéderont toute l’année avec des sportifs de haut niveau, des experts issus de professions différentes qui couvrent la totalité du champ de la préparation (diététique, préparation mentale et physique, coaching, kinésithérapeutes…). « L’hôtellerie et la restauration, ce n’est pas ce qui nous transcende. Ce que l'on veut, c’est partager nos expériences, transmettre ce que l'on a pu connaître dans nos carrières respectives, appréhender le sport comme école de la vie », développe le dernier vainqueur de La Transjurassienne [lire par ailleurs]. Si les disciplines nordiques seront naturellement à l’honneur, les initiateurs de Zecamp ont déjà des contacts avancés pour travailler avec d’autres sports, notamment ceux que l'on pratique l'été comme le trail, le cyclisme ou encore la course d’orientation. « On peut même imaginer accueillir des équipes de sport collectif. On a tant de choses à échanger sur nos vies de sportifs, nos techniques d’entraînement et nos préparations. Le champ est vaste », s'enthousiasme Robin Duvillard.
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BRENAS DOUCERAIN ARCHITECTES
Le projet tel que les trois figures du nordique tricolore l'ont imaginé.
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LE BLUES DE LA RECONVERSION Au-delà de ce qu'il va devenir, Zecamp amorce cette « seconde vie » des sportifs de haut niveau, trop souvent mal anticipée. Après la gloire des podiums, les émotions fortes et l’ivresse médiatique, l’après-carrière peut parfois sembler fade. Une vilaine gueule de bois, une « petite mort » dont certains ne se relèvent jamais totalement. « De mon côté, c’était une démarche naturelle de penser à la suite. J’ai mené des études en parallèle », confirme la jeune femme. Quant à Robin Duvillard, qui n'a pas l'intention de tirer sa révérence dans un proche avenir, ce sont les risques liés à la création d'entreprise qui l'ont fortement motivé : « Je ne cherchais pas quelque chose de rassurant. Je voulais au contraire un projet stimulant. Zecamp me fait peur. On a investi, il y a beaucoup d’attentes. C’est stressant de ne pas savoir si les gens vont apprécier, si le centre va fonctionner », expose le fondeur. Entre les pistes de fond où il compte bien encore se battre et Zecamp, le Villardien souhaite une transition en douceur avant d'endosser définitivement son nouveau costume. « Je sais déjà que le sport de haut niveau va me manquer. Le changement de statut va être délicat à gérer, mais ça reste excitant de se lancer dans une nouvelle aventure », valide Marie Dorin. Même sans carabine, Loïs Habert est convaincu d’avoir visé juste : « On a beaucoup travaillé, je me suis formé à tous les métiers de l’hébergement. On a la chance d’avoir une petite notoriété qui offre un beau carnet d’adresses, même si les banques ont regardé nos compétences avant nos palmarès. Nous créons une structure qui n’existe pas ailleurs. À trois, on a toutes les cartes en main », martèle le nouvel entrepreneur. « J’aime ce saut dans l’inconnu », acquiesce Robin Duvillard. C'est en tout cas une course d’endurance d’un genre nouveau qui attend les trois amis. Loin de la chasse aux médailles, Zecamp devrait leur permettre de continuer, avec la même humilité et une passion aussi forte, de regarder haut et loin. n 64
Plusieurs types de publics pourront bénéficier des services du centre d’hébergement et d’entraînement. Revue de détail avec Robin Duvillard.
n LES JEUNES SPORTIFS « Ils sont là où nous étions il y a 20 ans. Sans se substituer aux encadrements existants, l’idée est de leur apporter un plus sur une période courte, leur ouvrir les yeux sur le sport de haut niveau, leur donner envie de rêver plus grand avec des conseils sur la gestion de carrière ».
n LES ADULTES AMATEURS/COMPÉTITEURS EN QUÊTE DE PERFORMANCE « On organisera des camps de préparation sur deux ou trois jours en vue d’un objectif de course, la Foulée Blanche notamment. En ski de fond, c’est difficile de trouver un plan d’entraînement adapté sur internet contrairement à l’athlétisme ».
n LES ENTREPRISES « On proposera un catalogue de séminaires à la carte pour les entreprises car les passerelles avec le sport sont évidentes. Ma carrière, c’est mon entreprise. Il faut parfois augmenter ou baisser le volume de travail, savoir s’entourer, travailler en équipe ou seul, gérer sa communication, se fixer des objectifs, gérer de la réussite et de l’échec. Les valeurs du sport sont transposables au monde de l’entreprise et ça me botte énormément de proposer une offre unique qu’elles ne trouveront jamais ailleurs ».
n DES STAGES « VIS MA VIE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU » « On a imaginé une immersion de 100 heures dans la vie d’un athlète international. Ce sera un stage ouvert à tous, avec des petits ateliers qui ouvrent la porte de notre quotidien de sportif (séances d’intensité, découverte du matériel, récupération agressive…). »
Le bâtiment de Zecamp sort de terre. Il abritera seize chambres, cinquante-six couchages, un restaurant, une salle de musculation et un espace de récupération.
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prises », détaille Loïs Habert. « On a envie de conseiller les sportifs, mais aussi les touristes sur les balades du secteur, sur les chemins que nous connaissons bien. Notre structure sera donc un point de départ et un lieu de conseil », complète Marie Dorin-Habert, multiple championne du monde de biathlon. Fortement soutenus par la municipalité et soucieux de participer à l’attractivité touristique du plateau, les trois athlètes entendent exposer ce territoire qu’ils aiment tant. Si Robin Duvillard est un enfant du pays, Loïs et Marie ont choisi d’y fonder leur famille. Pour le couple, parent d'une petite fille, y construire la suite de leur vie professionnelle leur a paru naturel. « Pour les sports de plein air, le Vercors est vraiment un magnifique terrain de jeu, avec des reliefs variés. J’ai vraiment envie de faire découvrir ce paradis dans une logique de préservation de l’environnement », confie la biathlète. C’est une façon de donner suite à ses études en Master biologie, environnement et écologie. « Je termine mon cursus l’année prochaine, donc ça coïncide parfaitement. Je travaillerai dans un premier temps à 50 % pour Zecamp car j’aimerais en parallèle accompagner des collectivités sur leur politique environnementale. J’amènerai cette dimension dans le projet, avec une proposition d’alimentation saine et locale, le contact et le respect de la nature qui nous entoure », enchaîne la championne dauphinoise qui attendra les Jeux pour se prononcer sur la probable fin de carrière.
UNE ACADÉMIE DU SPORT SANS SÉLECTION
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AVEC VOUS
Somfy, premier sponsor des équipes de France de Nordique
JASON LAMY-CHAPPUIS
MARIE DORIN-HABERT
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L'ancien biathlète Alexis Bœuf, qui collabore avec la chaîne L'Équipe, a été un pionnier des vidéos d'athlètes nordiques, diffusées sur les réseaux sociaux.
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télé LOUIS GARNIER/TEAM VALOCHE/CAPTURES D'ÉCRAN DE VIDÉOS DE J.-H. KLAEBO, A. GUIGONNAT, A. BÈGUE, Q. FILLON-MAILLET
Depuis quelques années, les fondeurs et biathlètes se mettent en scène à travers des vidéos publiées sur les RÉSEAUX SOCIAUX. Si les objectifs sont multiples, l’idée pour eux est bien de montrer qu’une vie d’athlète de haut niveau peut être « fun ».
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De Johannes Hoesflot Klaebo à Quentin Fillon Maillet, fondeurs et biathlètes diffusent des vidéos sur les réseaux sociaux. 67
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Des sourires, des délires, une grande dose de bonne humeur et une généreuse rasade de ski. C’est la recette de la dernière vidéo de Lucas Chanavat. Sur plus de dix minutes, le sprinteur de l'équipe de France y dévoile les coulisses de son voyage à Pyeongchang, lors du rendezvous pré-olympique en février dernier. Il renvoie au passage l’image d’un groupe heureux. Depuis quelques années, le Haut-Savoyard n’est pas le seul athlète nordique à passer derrière la caméra. D’Alexis Bœuf, l’un des précurseurs avec Antonin Guigonnat, à Hugo Lapalus, en passant par Paul Goalabré, Aristide Bègue, Quentin Fillon-Maillet ou Charly Rousset, ils sont nombreux à s’emparer des codes visuels des réseaux sociaux pour dépoussiérer l’image de leur sport souvent perçu comme austère par le grand public. À coups de GoPro, de montages nerveux, de musiques énervées, de scènes cocasses et de prouesses physiques, fondeurs et biathlètes étalent leur vie de sportifs de haut niveau. Biberonnés aux plateformes de vidéos, ils y puisent leur inspiration. « Je suis un gros adepte de YouTube, témoigne Lucas Chanavat. C’est assez chouette de n’avoir aucun filtre, de présenter la réalité, sans qu’elle ne soit retouchée par d’autres ». C'est-à-dire par les médias traditionnels qui, de toute façon, s'intéressent peu au nordique en dehors des grands événements.
LES RÉSEAUX SOCIAUX, PASSAGE OBLIGÉ Ce lien direct avec le public, les skieurs d'aujourd'hui l'ont grâce à internet. Une communication à la carte, choisie, calibrée par chacun et pour chacun. Ils choisissent le rythme auquel ils délivrent leurs cartes postales aux fans qui les suivent. Beaucoup postent presque quotidiennement des « stories » [des vidéos courtes qui ne nécessitent pas de montage ou des photos] sur Instagram. Un suivi au quotidien qui permet à leurs supporters de suivre les champions au jour le jour. Le jeune prodige norvégien Johannes Hoesflot Klaebo publie chaque semaine un « vlog » [contraction de Vidéo et de Blog]. Aucune improvisation, le film est soigneusement monté. Il raconte en images les sept derniers jours de sa vie (parfois intime) de compétiteur. Sur le même principe, son aîné Petter Northug Jr avait, lui, carrément initié une Web TV à son nom. La vidéo de Lucas Chanavat est bâtie sur le même modèle. « Je voulais montrer ce qu’il se passe dans le groupe, raconte-t-il. Les gens ne se rendent pas compte des coulisses des courses et de nos stages ». Pour lui, l’aventure sur les réseaux sociaux a commencé un peu par hasard. Pour rire, comme souvent. Le Bornandin a mis en place un petit scénario en trompe-l’œil où, lors d’une séance de ski à roulettes, il donne l’impression de sauter au-dessus d’une voiture avant de passer allongé sous un deuxième véhicule. « La vidéo avait bien marché, se remémore-t-il. De quoi me donner envie de faire le “vlog” ». Pour produire de tels volumes de vidéos, les athlètes passent du temps avec leur smartphone à la main pour se constituer une banque d’images. Et cela peut parfois être difficile à assumer à l’entraîne68
Le sprinteur Lucas Chanavat a publié un « vlog » relatant les coulisses des pré-olympiques à Pyeongchang, en février dernier.
VLOG ment. « On reste des athlètes de haut niveau, explique Paul Goalabré. Lorsque l’on fait une séance, il faut être dedans ». Le fondeur du Queyras n’est malgré tout pas le dernier lorsqu’il s’agit de poster des clips. En début de saison, les équipes de France U20 et U23 se sont rendues sur ses terres pour s’entraîner sur la neige tombée précocement dans les Alpes du Sud. « J’ai filmé tous les jours pendant les dix jours du stage », s’amuse-t-il.
SÉDUIRE UN AUTRE PUBLIC Le Queyrassin a filmé du ski, bien sûr, mais aussi cette région qu’il aime. Ces vidéastes en herbe sont conscients que c’est l’un des atouts du ski de fond, de pouvoir évoluer dans un cadre naturel préservé, dans des paysages de montagne uniques. Lors du stage des Bleus en Finlande,
On veut dépoussiérer l'image du nordique. Charly Rousset, fondeur et vidéaste
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VLOG LUCAS CHANAVAT b
#1 EN LIVE
Désormais, les réseaux comme Facebook ou Twitter offrent la possibilité de diffuser des vidéos en direct. L’hiver dernier, le fondeur de La Féclaz Charly Rousset a carrément retransmis les championnats de France de sprint et des clubs avec son drone. « J’ai tendance à toujours me déplacer avec du matériel pour filmer, exposet-il. Je me suis dit que ce serait intéressant de diffuser l’événement en live. Habituellement les gens ne voient pas ces courses ».
Lucas Chanavat ne s’est pas privé de montrer Saariselkä vu du ciel. Au-delà de l’émerveillement, les « athlètes-vidéastes » cherchent à atteindre et séduire un public jeune et connecté. À coups de vidéos iconoclastes où le classique d’antan fait souvent la place à des backflips et autres exploits aériens. « Les gens n’imaginent pas que l’on puisse faire ces choses-là en ski de fond », rigole Charly Rousset. Le Féclazien a intégré l’équipe de production de « One Of Those Nordic Days » [lire par ailleurs] et accompagne Alexis Bœuf et la bande de la Team Valoche dans cette folle aventure. « On veut dépoussiérer l’image du nordique, abonde-t-il. On veut montrer son côté déjanté. On veut vraiment en finir avec
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Un rôle de composition pour Richard Jouve.
LOUIS GARNIER/TEAM VALOCHE
Le skieur freestyle et acrobatique Kevin Rolland découvre les rushs.
#Dynamite DansLeNordique À la base du projet, il y a Alexis Bœuf et la joyeuse bande de la Team Valoche. Des Minions, une tronçonneuse, un peu de fromage et des skis de fond, la recette a fonctionné. Pour leur troisième épisode, les joyeux drilles ont rassemblé un casting cinq étoiles. Les frères Fourcade, Julien Lizeroux, Tessa Worley, Mathieu Faivre, Kevin Rolland, Dorothea Wierer, Lucas Chanavat, Maurice Manificat ou encore Rancho : tous ont pris part au délire. « Ils sont toujours contents de participer à cette vidéo, raconte Charly Rousset. Le plus dur est de trouver un moment où ils sont tous libres. Les gens comme Martin, Julien ou Tessa sont sollicités et compliqués à booker ». La mayonnaise a pris très vite et la parution de One of Those Nordic Days est devenue un petit événement, avec une stratégie de communication millimétrée, avec bandes-annonces et messages sur les réseaux sociaux. Le résultat décoiffe et casse la frontière entre le ski nordique et l’alpin. La joyeuse bande s’est même retrouvée au High Five Festival d’Annecy, pour présenter son film au milieu des meilleurs freestyleurs de la planète. « Ce n’est pas rien d’amener le ski de fond là-bas, se souvient Charly Rousset. Notre film a été diffusé dans quatre salles en même temps, dans la plus grosse séance, avec Rancho et Bon Appétit. Les gens ont bien aimé, ils ont halluciné en voyant ce que l’on peut faire sur des skis de fond ». Pour la Team Valoche et ses acteurs, l’objectif est de toucher un autre public. Au regard du nombre de vues, ils ont tapé dans le mille. « Je connais des personnes qui suivent un peu plus le ski de fond grâce à ça », se réjouit le Féclazien. Et les jeunes adhèrent. Dans les ski-clubs, les vidéos tournent sur tous les téléphones et touchent les camarades des mordus de nordique. C’est maintenant aux institutions de capitaliser sur cette visibilité. 70
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Sur le tournage de One of Those Nordic Days, Alexis Bœuf donne ses dernières indications aux fondeurs et biathlètes de l'équipe de France.
••• cette réputation de sport vieillot ». Mais pour produire de telles vidéos, il faut du matériel adéquat. Pour les Chanavat, Rousset et autres Goalabré, le besoin de s’équiper est rapidement apparu. Charly Rousset est un exemple dans ce domaine. À 21 ans, le Savoyard possède « deux appareils photos haut de gamme, un stabilisateur pour chacun, bientôt quatre GoPro (caméras embarquées), un drone et un rail de travelling », et sa propre entreprise de production. Aujourd’hui, il vend ses services pour des événements autour du ski de fond, comme la Savoyarde. Il est également sollicité par des équipementiers pour promouvoir leurs marques. « Je cherche à m’ouvrir à d’autres domaines, expose-t-il. Je n’ai pas d’a priori. Si je me sens d’assurer, j’y vais ». Et le jeune homme sait aussi profiter de son carnet d’adresses pour gonfler celui des commandes. Notamment en ce qui concerne les athlètes en cours de reconversion. Charly Rousset est à la manœuvre sur le projet ZeCamp de Marie Dorin-Habert, son compagnon Loïs Habert, et Robin Duvillard [lire pages 62 à 64], ainsi que sur les campagnes Simon Fourcade Nordic by Glisshop.
DES SPONSORS ATTENTIFS Enfin, l’utilisation relativement intensive de la vidéo et des réseaux sociaux est une manière de toucher les sponsors. « On se fait connaître par ce biais, plus que par les médias traditionnels », constate Charly Rousset. Pour les athlètes de l’équipe de France, qui bénéficient d’une couverture médiatique plus importante, le besoin de reconnaissance n’est pas aussi pressant. « Les marques voient qu’on est actifs, assure Paul Goalabré. On leur donne une visibilité dans d’autres supports que le texte ou les photos. Mais je ne sais pas à quel point ils y sont sensibles ». Mais Lucas Chanavat va plus loin. « Je vais peut-être sortir certaines capsules vidéos avec l’aide de sponsors, se réjouit-il. Cela m’aide à leur donner plus d’images ». Des récits choisis et spectaculaires. Pour les athlètes, un double backflip rapportera bientôt peutêtre autant médiatiquement qu’une victoire en coupe du monde. n
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Johannes Thingnes Boe et Martin Fourcade se sont très souvent retrouvés ensemble en conférence de presse. À chaque fois, l’ambiance et leurs échanges furent conviviaux et très respectueux.
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Fourcade Le Boe duel Le porte-drapeau de la délégation française s'attend à un Johannes Boe olympique à Pyeongchang. Mais MARTIN FOURCADE ne veut pas seulement résumer les Jeux à ce strict duel : « Rien ne nous est acquis avant le départ des courses ». 72
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ls ne se quittent plus d'une semelle. Depuis le début de l'hiver, le Norvégien Johannes Thingnes Boe et le Français Martin Fourcade ont remporté à eux deux quatorze des quinze courses individuelles de la coupe du monde de biatlhon ! Celle qui leur a échappé a été gagnée par le grand frère du Viking roux, Tarjei Boe. D'une régularité de métronome, le chef de file de l'équipe de France, numéro un mondial, qui reste sur une exceptionnelle série de dix-huit podiums consécutifs (depuis la fin de saison dernière), évoque longuement cette rivalité avec le Scandinave. NORDIC MAGAZINE Aux deux-tiers de cette saison de coupe
du monde, deux coureurs se détachent clairement du lot sur le circuit : vous et Johannes Boe. Comment, dès lors, appréhendezvous ce statut partagé de grandissime favori pour les Jeux ? Martin Fourcade C'est un statut que je connais et que j'avais à Sochi il y a quatre ans déjà. Un statut que je suis habitué à gérer. Ce n'est pas nouveau, c'est simplement la réalité du terrain qui parle. Il y a eu quinze courses individuelles cette saison, à nous deux on en a gagné quatorze. C'est un constat lucide. Alors oui, on est favoris. Mais non, on n'est pas déjà sur le podium. Il faudra aller chercher les médailles sur les courses. Les autres auront encore plus envie de performer et cela s'annonce d'autant plus compliqué. Sur le week-end d'Antholz, il a marqué les esprits
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VICTOIRES INDIVIDUELLES
ÖSTERSUND Individuel 30 novembre
ÖSTERSUND Poursuite 3 décembre
HOCHFILZEN Sprint
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GRAND-BORNAND Sprint
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Poursuite
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GRAND-BORNAND Mass-start 17 décembre
OBERHOF Sprint
avec une magnifique victoire sur la poursuite. Craignez-vous son niveau de forme à Pyeongchang ? Johannes a signé sans doute l'une des plus belles courses de sa carrière sur cette poursuite. Mais non, je ne le crains pas. Si on regarde dans le détail, j'avais une meilleure forme que la sienne à Ruhpolding, où la dynamique était inversée. Tout est jouable pour les Jeux sur une piste que j'aime mais où je sais qu'il sera fort. Depuis le début de la saison, il a montré qu'il était le plus rapide sur les skis et qu'en tirant bien, il était le favori de ces Jeux olympiques ! J'ai aussi montré que je pouvais répondre présent. Il me reste une petite préparation avant Pyeongchang, mais si je suis battu par un gars meilleur que moi, j'aurais simplement à le féliciter. La rivalité que vous entretenez avec Johannes Thingnes Boe rappelle aussi le duel vécu entre Raphaël Poirée et Ole Einar Bjoerndalen voici une dizaine d'années... ...C'est génial pour notre discipline, pour nous deux également. Ça nous pousse à nous dépasser, à aller piocher des ressources qu'on ne soupçonne pas. La rivalité entre Johannes et moi est supérieure à celle entre Raphaël et Ole Einar, car notre niveau de biathlète est similaire avec des points forts et faibles qui sont les mêmes. À leur époque, ils avaient des qualités différentes l'un de l'autre et, finalement, jamais sur une saison on a vu des athlètes qui ont gagné quatorze courses sur quinze. En cela, la rivalité est assez exceptionnelle. Et je suis très content de tomber sur Johannes pour élever mon niveau car c'est très stimulant.
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Poursuite 6 janvier
RUHPOLDING
Les inséparables Français et Norvégien ont partagé douze podiums ensemble* ! (*au 21 janvier)
Individuel 10 janvier
RUHPOLDING Mass-start 14 janvier
ANTERSELVA Sprint
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ANTERSELVA Mass-start
Norvège 24 ans 74
MARTIN FOURCADE France 29 ans
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STEFAN ADELSBERGER/EXPA/PRESSE SPORTS
Sur les skis, chaque athlète a affiché un pic de forme impressionnant cette saison : Boe à Hochfilzen et Foucade à Ruhpolding avant de faire quasi jeu égal à Antholz.
••• Ce duel vous inspire, vous titille, vous agace ? Et bien déjà, il me fatigue [rires], c'est usant ! Mais ce duel nous magnifie tous les deux. Ce n'est pas quelque chose de pesant. Ce qui est important pour moi, c'est d'aligner tous les facteurs au bon moment pour défendre mes chances. Car, depuis ce début de saison, en quelques occasions, j'ai eu l'impression de ne pas être à mon meilleur niveau physique, sauf à Ruhpolding où j'ai joué en pleine possession de mes moyens. Aux Jeux, il faudra être dans une forme optimale. Penser que les Jeux se résumeront à un mano a mano entre vous deux serait une erreur ?
Johannes Boe a montré qu'en tirant bien, il était le favori de ces Jeux olympiques. Martin Fourcade. 76
Non et oui. Non, car si on est tous les deux à notre meilleur niveau, ce sera un duel entre nous, vu ce qu'on a montré ce début de saison. Et oui, car on fera des erreurs, lui ou moi. On va ouvrir des portes et des athlètes de grande qualité attendent simplement de saisir ces opportunités. Se voir tous les deux sur les podiums sera la plus grosse erreur à faire. Malgré ce qu'on a fait cet hiver, rien ne nous est acquis. Ce qu'on gagnera (ou pas) à Pyeongchang, il faudra aller le chercher. La vérité du début de saison n'aura aucune importance au départ des courses des Jeux. Cet hiver, vous êtes monté quinze fois sur le podium en... quinze courses. Quelle est la clé de votre régularité ? Il y a un niveau qui est excellent en tir et une exigence de ma part pour ne rien considérer comme acquis, pour me remettre toujours en question, pour travailler sur les lacunes, même quand ça marche bien. D'ici les Jeux, je dois penser à soigner ces petits détails et espérer arriver dans le même état de forme qu'à Ruhpolding par exemple. Ensuite, comme toujours en biathlon, espérer que les palettes tomberont du bon côté. Après Antholz, j'ai passé quelques jours en famille avec mes petites filles et entamé un nouveau cycle d'entraînement qu'on terminera en Corée pendant sept jours avant la cérémonie d'ouverture. L'objectif sera d'arriver le plus compétitif possible sur la première course. Qu'est ce qui aurait plus de valeur à vos yeux : un septième sacre au classement général ou un titre olympique ? [Il réfléchit] C'est une question délicate. Médiatiquement, dans une année olympique, c'est compliqué d'annoncer que le globe est une priorité. Ce n'était d'ailleurs pas un objectif ni pour Johannes, ni pour moi en début de saison. Notre bataille a suscité une envie pour le général et nous y consacrons beaucoup d'énergie
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là où beaucoup d'athlètes se tournent uniquement vers les Jeux. Celui qui repartira de Pyeongchang sans titre ou sans médaille sera malheureux, autant que celui qui perdra le globe en fin de saison. Que seront des Jeux réussis pour vous ? Je suis à la recherche d'un titre individuel et d'une médaille avec les copains du relais. Je rêverais à mieux si ça venait à bien marcher. Mais je n'en suis pas encore là. Au-delà de vos ambitions personnelles, quel porte-drapeau tricolore serez-vous à Peyonchang ? Un excellent porte-drapeau [rires]. Comme il n'existe pas de manuel « Porte-drapeau pour les nuls », je prendrai ce rôle avec ma personnalité. Le rôle du porte-drapeau est ce qu'on a envie d'en faire finalement. Je le ferai avec fierté et envie d'apporter quelque chose à cette équipe olympique, mais avec ma personnalité. Je ne serai pas le rigolo de l'équipe, mais essaierai d'apporter l'envie d'être exigeant et performant comme je le fais en coupe du monde. Cela génère-t-il de la pression ? Non. Honnêtement, j'ai eu peur avant d'accepter, mais j'en ai beaucoup parlé avec mon entourage. Ce qui en ressort, c'est que ça ne m'apporte pas davantage de pression que celle que j'ai déjà aujourd'hui en me présentant aux Jeux avec le parcours qui est le mien cette saison. J'ai surtout envie de profiter de ce rôle, de cet événement... Appréhendez-vous Pyeongchang différemment de Sochi ? Forcément oui. D'abord car j'arrive en Corée en tant que champion olympique en titre. J'ai décroché ce titre dont je rêvais tant et personne ne me l'enlèvera. J'ai toujours autant envie de gagner, envie de me dépasser... Par contre, il y a quatre ans, “je jouais ma vie” pour gagner ce titre. L'adversité ne sera pas différente, mais je n'ai pas plus peur de Johannes Boe cette année que d'Emil Svendsen il y a quatre ans à Sochi. n
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L’inoxydable Bjoerndalen, 44 ans, n'a pas réussi à se qualifier. Les résultats du plus grand biathlète de tous les temps n'ont pas été suffisants. Il reste le sportif le plus médaillé des Jeux d'hiver, avec 13 podiums au total (8 or, 4 argent, 1 bronze).
Médaillé de bronze olympique de la poursuite à Sochi, le biathlète du Vercors, qui aura 30 ans en mars, n’a pas pu décrocher son ticket pour les Jeux olympiques, après un début de saison compliqué, surtout derrière la carabine.
Le champion olympique du relais avec la Russie ne défendra pas son titre en Corée du Sud. Comme son compatriote fondeur Serguey Ustiugov, il a été retiré de la sélection nationale par le comité olympique russe [lire page 12].
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Blessée à un mollet en juin dernier, la biathlète tchèque a décidé de déclarer forfait pour les Jeux olympiques de Pyeongchang. En 2014, à Sochi, elle avait remporté les médailles d'argent de la mass-start et du relais mixte.
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Anton Shipulin
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Jean-Guillaume Béatrix
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Ole Einar Bjoerndalen
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CES STARS PRIVÉES DE JEUX
Depuis qu’il travaille avec le Français Siegfried Mazet, Johannes Boe affiche une grande régularité derrière la carabine.
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ien sûr, les supporteurs français auront les yeux rivés sur les performances de Martin Fourcade, en quête d'un troisième titre olympique à Pyeongchang, ce qui le placerait au même niveau qu'un certain Jean-Claude Killy. Mais rien n'est fait, loin de là, pour le sextuple vainqueur du globe de cristal. Bien qu'il se présente en Corée du Sud en tant que numéro un mondial, le Pyrénéen est sérieusement concurrencé, cet hiver, par un Norvégien : Johannes Thingnes Bœ. Deux hommes qu'Antonin Guigonnat, qui les a rejoints à deux reprises sur le podium, a plusieurs fois qualifiés d’« extraterrestres ». DUEL AU SOMMET. 24 ans, 1,87 m, 80 kg, une silhouette longiligne, le rouquin natif de Stryn fait jeu égal avec Fourcade en coupe du monde. À eux deux, ils se partagent quatorze victoires sur quinze possibles (compteur arrêté après l'étape d'Antholz) ! Volontiers chambreur (en 2014, la fédération norvégienne de ski lui avait tapé sur les doigts après le week-end de coupe du monde à Pokljuka, au cours duquel il avait dégonflé les pneus de plusieurs voitures et autobus), le petit frère de Tarjei Boe (vainqueur du classement général de la coupe du monde en 2010) s'est fait un prénom dans le cœur des Norvégiens. Et en l'absence d'Ole Einar Bjoerndalen aux JO, le jeune Viking a toutes les cartes en main pour ouvrir son compteur de médailles olympiques, quatre ans après Sochi où il avait déjà couru. D'autant que la plaie de la quatrième place des protégés du roi Harald V lors du relais ne s'est pas totalement refermée. UN GLOBE POUR DEUX. Sous la houlette de l'entraîneur de tir français Siegfried Mazet depuis deux saisons, le Scandinave, déjà excellent skieur, est devenu un redoutable compétiteur. « Dans la plupart des courses, on a souvent été un contre un, j’espère que cela va continuer ! », s'amusait-il, en conférence de presse au Grand-Bornand. Il a d'ailleurs décroché son premier globe de cristal cette saison (celui de l'individuel) qu'il partage avec Martin Fourcade. Tout un symbole. « Sa rivalité avec Martin Fourcade est supérieure à celle ayant opposé dans les années 2000 Raphaël Poirée et Ole Einar Bjoerndalen, note d'ailleurs Stéphane Bouthiaux, l'entraîneur des bleus. Ils ne se quittent pas sur le podium, c'est incroyable. » AMBITIEUX À PYEONGCHANG. Celui qui a encore une fois brillé en décembre dernier au pied des Aravis (« en 2013, je n’étais qu’un petit jeune contre les cadors de la discipline », se souvient-il), au nez et à la barbe des tricolores qui jouaient à domicile, affichait clairement la couleur en parlant des Jeux coréens. C'était au printemps dernier : « Revenir de Corée avec le plus grand total de médailles d'or et devenir le roi des JO, ce sera mon gros objectif de l'hiver ». Mais point de pronostics dans sa bouche : « Oui j’évite d’y penser, j’ai toujours fonctionné comme cela en prenant les courses les unes après les autres, mon niveau n’a cessé d’augmenter depuis Östersund et c’est avant tout cela qui me satisfait ». Ses deux médailles d'argent aux Mondiaux d'Hochfilzen l'hiver passé prouvent aussi que le gaillard sait résister à la pression inhérente aux grands rendez-vous. Mieux, il a montré, dans l'exercice du tir en confrontation directe (notamment avec Fourcade), d'impressionnantes capacités. Et quand son tir debout ultra-engagé fait mouche, il touche du bout de la carabine l'excellence de son sport. Mais cette rapidité dans l'exercice peut parfois lui jouer des tours. À bientôt 25 ans (le 16 mai), Johannes Thingnes Boe, qui vient de se fiancer, pourrait gâcher les rêves de Fourcade, prêt à en découdre avec ses adversaires. Avec tous ses adversaires. Car imaginer que le danger viendrait seulement du « petit Boe » serait une grave erreur, surtout aux Jeux olympiques où les surprises sont habituellement légion ! n
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Quenti n Fillon-Maille t
La modestie des grands Un socle familial solide, un joli parcours sportif pour intégrer le TOP MONDIAL DU BIATHLON et quelques escapades dans le Grandvaux de son enfance... le bonheur du Jurassien est fait de choses simples.
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Et dire que tout gamin, il confectionnait des arcs et des arbalètes avec ses frères et sœur dans le jardin de la maison familiale de Saint-Laurenten-Grandvaux (39). Déjà prêt à décocher des flèches vers les sommets, sans doute. On peut voir dans ce souvenir d'enfance un heureux présage pour celui qui est devenu, à 25 ans, l'un des tout meilleurs biathlètes de la planète. Rencontre avec un champion aussi simple que discret. Quentin Fillon-Maillet est tombé tout petit dans le nordique comme Obélix dans la marmite de potion magique. Sauf qu'en lieu et place du druide Panoramix, ce sont ses parents, Hélène et Laurent, qui lui ont donné le plaisir de l'effort, le bonheur de faire du sport en extérieur et en famille. « Quentin a toujours aimé ça, se souvient le papa. D'abord le ski alpin qu'on pratiquait régulièrement en famille, puis le ski de fond ». « J'aime être dehors », résume le sociétaire de l'équipe de France de biathlon. Le cadre majestueux et sauvage du Grandvaux, terre de rouliers, ces commerçants voyageurs arpentant les terres de toute l'Europe avec leurs longues charrettes, depuis plus de 500 ans [lire Nordic Magazine n° 15], invite justement à la contemplation et la découverte.
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Sur cette terre perchée à près de 1 000 m d'altitude, dans un Jura préservé, sont nées des générations de bûcherons, scieurs, fermiers et amoureux du grand air. Dont de nombreux sportifs ravis de profiter d'un tel décor d'entraînement. Avec une maman fondeuse, ancienne vainqueur du Marathon des Cimes, aux Fourgs, le jeune homme a de qui tenir. « Mes parents m'ont donné énormément. Ma mère m'a mis sur les patinettes à l'âge de quatre ans pour aller à l'école. C'est vrai que je dois aussi les remercier pour m'avoir légué de telles capacités physiologiques », s'excuse presque l'intéressé. Comme si son parcours et sa progression, marche après marche, ne devaient pas grand-chose à toute son implication et son investissement dans l'entraînement, chaque jour de l'année. Pas motivée par les médailles et la performance pure, la famille Fillon-Maillet fait d'abord du ski pour le plaisir d'être ensemble et de se profiter du grand air. L'aîné d'une tribu de quatre enfants (trois garçons et une fille) découvre un peu par hasard le biathlon à la télé, pen
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« Quentin est un athlète qui a énormément de talent et de 81 mérite. Il fait les choses bien », confie Martin Fourcade
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Quentin Fillon-Maillet a commencé la saison pied au plancher avec deux podiums à Östersund, validant d’entrée d’hiver son ticket olympique.
••• dant les Jeux de Salt Lake City, en 2002. Il a alors dix ans tout pile. « Ce sport m'avait surpris, avec ces skieurs et leur carabine dans le dos. Après coup, une fois devenu athlète, je me suis dit que cette cara était en fait l'arc de mon enfance ! »
FORCE DE CARACTÈRE Sa voie est toute tracée. Encadré par son paternel, entraîneur de biathlon au sein du Massif jurassien et du ski-club du Grandvaux, le jeune sportif se construit, pierre après pierre. De ces cailloux dont on fait les solides édifices comme l'église de Grande-Rivière, au bord du lac de l'Abbaye. Mais Quentin Fillon-Maillet emprunte, sur les conseils de
Sur la piste, c'est un accrocheur de folie, quel que soit l'athlète qui est devant lui. Stéphane Bouthiaux, entraîneur de l'équipe de France de biathlon. 82
ses parents, une voie différente de tous ses opposants inscrits en sportétudes. « Il a suivi le cursus scolaire normal et ça l'a toujours inquiété, note son paternel. Il craignait de prendre du retard sur la concurrence, y compris quand il était au Pôle France et qu'il redescendait suivre les cours de son BTS à Morez tandis que les autres partaient s'entraîner. Au final, il a tiré une très grande force de caractère de cette différence. Il a d'ailleurs, comme son oncle, un caractère de cochon parfois », rigole Laurent Fillon-Maillet. Excellent fondeur, le jeune homme affiche aussi une ténacité qui fait l'envie de tout le peloton du circuit mondial. De nombreux surnoms comme le charmant « morbac » saluent ce côté « je-ne-lâche-rien ». « Sur la piste, c'est un accrocheur de folie, quel que soit l'athlète qui est devant lui, confirme son entraîneur Stéphane Bouthiaux. Il ne sera jamais décroché, même sur les jours où il est moins bien. C'est une énorme qualité chez lui. » « Quentin est un athlète qui a énormément de talent et de mérite. Il fait les choses bien », appréciait, en connaisseur, le numéro un mondial Martin Fourcade, au lendemain de l'incroyable week-end de FillonMaillet à Östersund, lors duquel il est monté deux fois sur le podium. « Ce qui m'impressionne chez lui, c'est le plaisir de pratiquer et de s'entraîner. Son abnégation et sa volonté font partie intégrante du personnage, note Marie-Pierre Guilbaud, légende du ski jurassien et monitrice de ski dans le Grandvaux. Même tout petit, il ne lâchait rien, il ne baissait jamais les bras. C'est vraiment un exemple pour les enfants aujourd'hui et je veille à ce que les plus jeunes du club puissent côtoyer Quentin de temps en temps sur des entraînements. Lui, Aurore Jean et Léna Arnaud sont la preuve qu'en croyant à ses rêves, on peut réussir. » Une remarque d'autant plus juste que Quentin FillonMaillet a réalisé « ce rêve de devenir sportif de haut niveau ».
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« Je suis fier des bases éducatives de mes parents », dit simplement le jeune Jurassien, dont la discrétion est mise à mal par une notoriété grandissante.
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LE RÊVE, CE SERAIT DE DÉCROCHER LA MÉDAILLE D'OR À PYEONGCHANG.
Quentin Fillon-Maillet
« Mais quand je regardais les gars de l'équipe de France, ça me paraissait mission impossible, se souvient-il. Désormais, je fais du sport tous les jours, je vis de ma passion et cela n'a pas de prix. Je suis heureux du chemin parcouru ».
NOTORIÉTÉ ET PÉTANQUE Aujourd'hui, sa modestie et sa discrétion naturelles sont mises à mal par une médiatisation grandissante autour du biathlon et de ses vedettes françaises. Le Grandvallier a pu le mesurer au Grand-Bornand notamment, seule escale française du circuit de la coupe du monde cet hiver. « Comme il veut faire plaisir à tout le monde et ne sait pas vraiment dire non, il est vite débordé par les sollicitations », remarque son père. Mais les lumières n'ont pas métamorphosé le Jurassien de 25 ans qui n'aime rien moins que de profiter seul ou avec ses frères des pistes de son enfance à Saint-Laurent-en-Grandvaux, sur le site des Marais à Morbier ou encore à La Pesse. Grimper à la Dôle équipé de son drone pour réaliser de jolies vidéos à poster sur ses réseaux sociaux fait partie de ses plaisirs simples. Ses vrais amis le savent : « Quentin n'a pas changé : il est resté simple et c'est aussi pour ça que les gens l'adorent », note son meilleur ami et premier fan, Guillaume Blondeau. « C'est mon idole, dit-il tout haut. Il n'a jamais grillé d'étape et a montré que le travail paye à force de persévérance pour arriver sur les podiums de la coupe du monde. » Anthony Lombardi, un grand copain lyonnais mais jurassien d'adoption, confirme : « le bonhomme est toujours aussi accessible. » Avec sa chérie Lydie et ses amis, Quentin Fillon-Maillet passe chaque été une semaine de vacances dans le sud avec parties de golf et de pétanque ainsi que les réputées séances de “vélo scoot” : « vélo pour Quentin qui s'entraîne et scooter pour les moins courageux », résume, en riant, Guillaume Blondeau. En attendant les prochaines « mènes », cet hiver olympique requiert toute l'attention de Fillon-Maillet. Consciencieux, il se passionne notamment pour la fabrication de carabines : chaque année, il apporte des améliorations à l'arme qui l'accompagne autour du globe. « Il a toujours travaillé avec la vidéo, commente Bouthiaux. Il est très perfec-
DATES 16 août 1992 : naissance à Champagnole 18 janvier 2015 : premier podium individuel sur la mass-start de Ruhpolding 3 mars 2016 : champion du monde de relais mixte à Oslo Novembre 2017 : décroche deux podiums sur l'individuel et la poursuite d'Östersund
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tionniste et a des attitudes psychomotrices très fines. » Ses résultats, avec déjà plusieurs podiums décrochés en coupe du monde, dont deux à Östersund cette saison, donnent à Quentin Fillon-Maillet de grandes ambitions olympiques. « Le rêve, ce serait de décrocher la médaille d'or en signant ma première victoire internationale à Pyeongchang, le conte de fées serait beau. Ce genre de récompense change une carrière, une vie même ». « Quentin est médaillable sur tous les formats de course, confirme son entraîneur. Il a toutes les cartes en main pour bien faire en Corée. » Après une année personnelle délicate en 2017, marquée par la perte de ses grands-parents à quelques mois d'intervalle et la maladie s'incrustant dans son entourage très proche, 2018 pourrait être l'année de la consécration. « Quoiqu'il fasse en Corée, sa carrière, emprunte de discrétion, et son palmarès sont déjà exceptionnels », note MariePierre Guilbaud. « Quentin est capable de nous sortir sa meilleure course de l'année à Pyeongchang », ajoute Guillaume Blondeau. Ce qu'espère également toute une famille jurassienne heureuse de la réussite d'un « bon gamin, comme dirait ma grand-mère », conclut Bouthiaux. n
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LA FRATRIE PRALONG Les Valaisans CHARLES, CANDIDE ET MARC vivent à fond leur sport favori. Le premier comme entraîneur, les deux plus jeunes comme compétiteurs.
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Som-la-Proz, situé à la sortie d’Orsières, à l’entrée du val Ferret, est un petit bourg valaisan comme tant d'autres, sinon qu’il est le berceau d’une famille passionnée de ski de fond, les Pralong. Ils sont trois frères – Charles (30 ans), Candide (27 ans) et Marc (17 ans) – à pratiquer. Le premier est devenu entraîneur, les deux plus jeunes sont compétiteurs. Et, grâce à Candide, le village sera même représenté aux prochains Jeux olympiques de Pyeongchang. On le sait, le Valais est un canton avant tout tourné vers le ski alpin, en particulier dans la partie romande. Il faut aller du côté alémanique, au fond de la vallée de Conches, d’où viennent les légendaires Edy Hauser, Koni Hallenbarter et autres Brigitte Albrecht, pour voir la pratique du classique et du skating prendre franchement le dessus. « Ici, les fondeurs ne sont pas légion, mais nous ne sommes quand même pas les derniers des Mohicans »,
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••• s'amuse Charles Pralong, sourire en coin. « Dans le val Ferret, on pratique volontiers le ski de fond, explique Jacques Pralong, le père de cette attachante fratrie. J’ai encouragé mes enfants, mais sans faire le moindre plan de carrière. Je ne les ai jamais entraînés d’ailleurs. »
J'avais toujours dit que le jour où Candide me battrait, j'arrêterai. Charles Pralong
Tout naturellement, l'histoire a commencé avec Charles, l’aîné. « Comme le ski alpin n’a jamais été trop mon truc, j’ai suivi le conseil de mon père. Puis j’ai dit à Candide de venir avec moi et on a continué ensemble. » Sauf que le petit frère a progressé très vite, au point d’être à peu près du même niveau. Les liens fraternels se sont alors effacés au profit d’une certaine concurrence. « Un moment, il y a eu une vraie rivalité entre Candide et moi », relève Charles. Candide confirme : « Dès l’instant où nos niveaux ont été proches, nous nous sommes tiré la 88
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En février, Candide Pralong (au centre) participera aux Jeux olympiques. Tout le val Ferret soutiendra l'enfant du pays.
bourre. Et il faut bien avouer que, parfois, la situation était tendue. » Et ce qui devait bien arriver s’est produit : un jour, Candide a dépassé Charles. « J’avais toujours dit que le jour où il me battrait, j’arrêterai, précise l’aîné. Et c’est ce que j’ai fait. » « L’entente est immédiatement redevenue très cordiale », se félicite Candide. C’était en 2009. L'aîné n’avait que 22 ans, mais il comprenait alors qu’il n’avait pratiquement aucune chance d’arriver au plus haut niveau. « Par rapport à l’investissement, ma marge de progression était très limitée, ajoute-t-il. Je me suis alors lancé dans les études. D’abord un bachelor en sport et biologie, puis un master pour devenir entraîneur de sport d’élite. Début 2013, dans le cadre de mes études, j’avais travaillé comme farteur pour l’équipe de Suisse lors des Mondiaux de Val di Fiemme. Maintenant, je suis entraîneur à temps plein. À 60 % pour Swiss-Ski avec les juniors garçons et filles et 40 % pour Ski Valais avec les M16. »
UN PRALONG EN CORÉE DU SUD Candide, lui, a misé sur la compétition dès lors qu’il est entré dans les cadres de la fédération nationale car, du potentiel, il en avait. « C’est un gros moteur », affirme le coach qui, maintenant, s’occupe de ses plans d’entraînement. Mais des résultats en-deçà des espérances et quelques ennuis de santé au niveau du dos ont fait qu’il a été écarté des sélections un moment donné. « Quand j’ai été sorti, je comprenais », dit-il. Il ne s’est pas pour autant découragé – et avec raison, on va le voir – et a choisi d’autres options. Tout en entamant des études de sport et d’allemand à l’université de Fribourg, il a eu la chance d’intégrer, pour les courses de longues distances, le Team Gel intérim-Rossignol [aujourd'hui Jobstation-Rossignol, N.D.L.R.] dont font également partie, côté Suisse, Toni Livers et Seraina Boner.
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••• « Je suis très heureux d’être à leurs côtés. J’ai trouvé un bon équilibre entre les études et la compétition. J’aborde les courses avec moins de pression et, en plus, j’adore les longues distances. L’année dernière, sans gagner de course, j’ai même remporté le classement général de la Fis Worldloppet Cup. » « C’est vrai, ça l’a bien aidé, notamment au niveau mental, confirme Charles. Il a moins de pression et, comme il est super pro, il obtient des bons résultats. » Preuve en est sa qualification pour les Jeux olympiques – il fallait deux places dans les 25 en coupe du monde – obtenue grâce à une 18e place à Davos et une 19e lors de l'étape du Tour de ski à Oberstdorf. Le problème, pour Candide, c’est cependant de savoir doser les entraînements. « C’est vrai, j’ai tendance à vouloir trop en faire, admet-il. Je suis souvent à la limite du surentraînement. J’ai de la peine à prendre du recul et à me dire que la qualité est préférable à la quantité. »
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LE POTENTIEL DE MARC, LE BENJAMIN
De haut en bas, Marc, Candide et Charles Pralong. Les deux premiers sont compétiteurs tandis que le troisième, l'aîné, a débuté une carrière d'entraîneur.
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Son frère aîné reconnaît qu'il n’est pas simple de le freiner. « Il dépasse allégrement les 1 000 heures par année. C’est dur de casser chez lui cette idée qu’il doit à tout prix accumuler les charges pour réussir. » Le compétiteur, lui, apprécie le regard que porte son frère sur lui. « Charles est très compétent et il est super bien formé. Il est exigeant, direct et critique. J’ai besoin de ça. » Pour le plus jeune des frères, Marc, « Candide est un ravagé de l’entraînement ». « Mais on s’entend très bien, ajoute-t-il. Charles, lui, sait nous mettre en confiance. Il a réponse à tout et, si on suit ses conseils, on se dit qu’on va réussir. » Sensiblement plus jeune que ses deux frères, Marc Pralong s’est logiquement engagé dans leurs traces. « Au départ, je n’étais intéressé que par les courses, déclare-t-il. L’entraînement ne m’intéressait pas vraiment. » C’est vers 12-13 ans qu’un déclic s’est produit lorsque Charles lui a fait comprendre qu’il avait un choix à faire. Le benjamin s’est alors dit que s’il voulait vraiment progresser, il devait investir davantage sans dossard sur le dos. « Je me suis rapidement rendu compte qu’en m’entraînant plus, les résultats étaient meilleurs. » Marc n’a pas intégré de structure sport-études. Il suit une scolarité normale au collège de Saint-Maurice, mais avec des horaires aménagés. « Pour autant que je travaille bien à l’école », précise-t-il. Concernant son potentiel sportif, ses deux frères sont plutôt élogieux à son égard. « Il n’a peut-être pas un aussi gros moteur que Candide, mais il est un peu plus puissant », estime Charles. Pour Candide, « Marc travaille avec pas mal de sérieux et a un certain potentiel. Cependant, il se met un peu trop de pression ». Marc admet qu’il se pose parfois trop de questions. « J’ai souvent peur d’en faire trop ou pas assez. » C’est vrai qu’il se trouve actuellement à un tournant car, comme le relève Charles, « il est à un âge où il a un palier à franchir s’il veut entrer dans les cadres nationaux. » Trois frères, trois destinées à l’intérieur d’une même passion. Et une belle entente qui doit leur permettre de progresser encore. Ils ne se sont vus qu’une fois ensemble en compétition, à Ulrichen au tout début de la saison. Mais ils restent en permanence en contact entre eux. « Nous sommes une famille qui n’a jamais cherché la facilité, dans tous les domaines qui soient, reprend Jacques, le père. Alors nous apprécions ce qui arrive à nos fils, d’autant que c’est leur choix. Et ce qui fait vraiment plaisir à voir, c’est la complémentarité et la complicité qu’il y a entre eux. » n
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Photos : © Masterfile - Badoz
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Marie Dorin-Habert
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a vie dans les hôtels est particulière : rien à faire d’autre que s’entraîner et se reposer. Ah si, heureusement, il y a les repas... surtout en Italie où je suis au moment où j'écris ces lignes. Hyperdéroutant lorsqu’on a l’habitude à la maison de turbiner « pied taule » du réveil au coucher. Harcelée jusqu’au fond de mon lit par les pensées qui n’ont pas eu la chance d’être traitées durant la période de veille. Du coup, là, j’ai le temps de ne rien faire. En fait, « rien faire », c’est bien quand ça ne dure pas trop. Au bout d’une journée, je trouve que j’ai assez « rien fait » et comme je l’ai bien fait, j’estime avoir le droit de faire à nouveau quelque chose. Par quelque chose, je veux dire : « quelque chose qui me serve ». Parce que bien sûr, rouiller derrière son écran à regarder des trucs bidons, ça va bien de temps en temps, mais au bout d’un moment, j’ai l’impression de ressembler à un mollusque anémié. Lire, c’est cool, mais trois semaines de lecture pèsent lourd dans le sac. Et puis lorsqu’il s’agit de choisir entre la paire de chaussures de ski et le cinquième livre…Je choisis donc deux ou trois livres que j’essaie de dévorer doucement, en croquant une pomme.
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Depuis janvier, je fais au minimum 2 h d'anglais par jour.
Tricoter ? Mouais… ce n’est pas tellement mon truc. Déjà coudre les écussons de mes sponsors sur le bonnet me donne du fil à retordre.
Quand on creuse en fait, on trouve toujours quelque chose à faire : dessiner, écrire, réfléchir... Mais j’ai trouvé une nouvelle lubie : je vais profiter d’avoir du temps pour... travailler mon anglais. D’habitude, c’est le genre d’idée que je repousse à demain. Comment on appelle ça déjà ? Procrastination. Je n’ai pas encore le niveau de la traduire, vous m’excuserez… Donc depuis début janvier, je fais au minimum 2 heures d’anglais par jour. Grandes ambitions, grands moyens : - Skype une fois par semaine avec un professeur qui se trouve aussi être ma cousine ;
Do you speak English ?
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SINDY THOMAS
- Écoute de podcasts radio (« radiolab ») sur l’environnement et la science lors des sorties footing et des transports (autant s’instruire en même temps) ; - Visionnage de petites vidéos sur le site « TED talks » sur des idées, thèses ou autre reportages scientifiques ou non ; - Lecture du livre Monkey Beach qui m’emporte aux tréfonds de l’Alaska, dans des paysages sauvages et humides à la recherche d’un jeune Indien ; - Récitation de mes mots de vocabulaire glanés dans le livre ou le fruit de mes écoutes. Mes coéquipières Nanas ou Justine en font les frais... Mais elles se montrent très patientes et se prêtent au jeu. Voilà. Peut-être une page qui ne sert à rien. Des mots en l’air, la tête dans les nuages à regarder le temps filer doucement. Petit texte qui met en valeur ces moments d’oisiveté qui occupent nos hivers entre deux entraînements, une réunion, la récupération, les étirements, les journalistes, les mails et autres sollicitations du métier. Certains tricotent, dessinent, lisent, jouent à des jeux, rouillent sur internet, regardent films et séries… Moi depuis peu, je parle anglais. n
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Marie Dorin-Habert, sextuple médaillée lors des Mondiaux de biathlon d'Oslo en 2016, et double médaillé olympique.
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– Photos : © Semaphore - Shutterstock. Martin Fourcade *Peu importe le temps. **Le monde a besoin de votre regard.
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JURA
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Dans les Pyrénées-Orientales, l'esprit nordique souffle grâce à de nombreux passionnés.
Neige et soleil au sommet illuminent des centaines de kilomètres de pistes aux panoramas À COUPER LE SOUFFLE. Le paradis nordique est aussi catalan. nordic
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Il y a la montagne, le soleil…
OFFICE DE TOURISME FONT ROMEU
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En Capcir, rien n'entrave la paix qui règne sur les pistes, au cœur de cette nature si belle et si sauvage.
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Aude Ariège FONT ROMEU CAPCIR
Pyrénées orientales
Mer Méditerranée
Les Pyrénées catalanes réunissent à elles seules quatre territoires et deux pays : le Capcir, le Conflent, la Cerdagne française et la Cerdagne espagnole. L’Espagne et la France. Dans cette région où la mer et la montagne se disputent la vedette, deux stations nordiques se juchent sur les sommets, séparées d’à peine cinq kilomètres : le Capcir et Font-Romeu Pyrénées 2000. Toutes deux situées dans les PyrénéesOrientales, en Occitanie, la région la plus ensoleillée de France ! C’est dire si la lumière éclatante régnant sur les 300 km de pistes nordiques des deux domaines ferait pâlir d’envie tout fondeur.
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La station nordique du Capcir, gérée par la Communauté de communes Pyrénées Catalanes, s’étend sur quatre domaines : La Quillane, La Llose (tous deux labellisés 4 sapins par Nordic France), le lac de l’Olive et La Matte. Soit 90 km de pistes de ski de fond aux architectures naturelles variées. Les enfants du ski-club Capcir Haut-Conflent et les graines de fondeurs de l’ESF locale s’en donnent à cœur joie sur les deux aires ludiques implantées à La Quillane et La Llose ; ils peuvent même se laisser tenter par le freestyle sur les bosses du nordic park.
VUE PANORAMIQUE DEPUIS LE PIC CARLIT Comme nombre de ses « petites frères », le Capcir a développé une foule d’activités pour satisfaire des vacanciers de plus en plus éclectiques dans leurs choix d'activités hivernales. « Nous avons mis la balade au premier plan, avec 85 km de sentiers raquettes balisés et entretenus qui sillonnent les Pyrénées catalanes, entre plateaux d’altitude, vallées et pics montagneux », explique Raphaël Meunier, le responsable du service Communication. Par ailleurs, les promeneurs à pied, à vélo, à cheval ou en raquettes possèdent leur « voie blanche », un sentier damé et balisé sur 13 km qui leur est exclusivement réservé. Ce chemin relie deux villages du haut plateau sans dénivelé et traverse l’emblématique et mystérieuse 96
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Les stations catalanes du Capcir et de Font-Romeu Pyrénées 2 000 ont des idées complètement givrées pour mettre du piment dans notre hiver ! En Capcir, l’aventure de la plongée se fait sous la glace, d'une épaisseur de 30 cm à 1,50 m, pour admirer le ballet des bulles d’air et des couleurs de l’arc-en-ciel dans ce fascinant monde du silence. Au col du Puymorens, vers Font Romeu, les Inuits en herbe construisent leur propre igloo dans la journée pour passer une nuit fraîche et inoubliable sous le sac de couchage… après tout de même un apéritif convivial et un repas chaud au refuge ! Plus paisibles, les six « sentiers givrés » que vient d’inaugurer Font-Romeu Pyrénées 2 000 proposent des balades de 30 minutes à 1 h 15 pour les passionnés de randonnée hivernale. Les parcours extrêmement variés partent d’un point haut (accès par remontée mécanique) pour partir à la découverte de tracés boisés ou offrant une vue panoramique imprenable. D’autres sont plus culturels ou touristiques, les marcheurs rencontrant sur leur passage le musée sans murs, la cité de l’excellence sportive ou l’impressionnant snowpark. Après tout cela, un bon bain chaud peut s’avérer tentant. Des bains d’eaux chaudes jaillissent naturellement du cœur des montagnes catalanes ! Depuis la période romaine, la Cerdagne est connue pour ces bains de jouvence culminant à une température idéale de 37 °C. La détente après l’effort se pratique aux bains de Dorres, de Llo ou de Saint-Thomas (à Fontpédrouse). Pwww.capcir-nordique.com (rubrique Activités) Pwww.maisondelarando.com Pwww.altiservice.com/font-romeu-pyrenees-2000
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forêt de pins séculaires de la Matte. Dans sa manche, le Capcir cache encore d’autres trésors : balades en chiens de traîneau, fatbike sur une piste dédiée (ces vélos aux pneus surdimensionnés pour rouler sur neige ou sur sable), poneys-luge et, bien sûr, initiation au biathlon. Car, comment ne pas valoriser le biathlon au pays de Martin Fourcade ? Martin, c’est l’enfant chéri de La Llagone ! Avec son frère Simon, ils ont même un stade de biathlon à leur nom, le Germans Fourcade à Font-Romeu. Ce village situé à quelques encablures des communes du Capcir est le point central, avec Bolquère, de l’autre station des Pyrénées catalanes : Font-Romeu Pyrénées 2000. Perché à 1 800 m d’altitude, le bourg n’existe que depuis le XXe siècle, avec d’abord la construction de quelques chalets au-dessus du village d’Odeillo en 1903, puis la construction d’un grand hôtel entre 1911 et 1913. Font-Romeu doit son nom à la chapelle primitive de l’Ermitage qui se trouvait dans la forêt voisine : la fontaine (font) du pèlerin (romeu, celui qui va à Rome). La création de la première station de sports d’hiver remonte à l’aprèsguerre, en 1921, et la première remontée mécanique a vu le jour en 1937. Mais l’essor n’interviendra qu’après la Deuxième Guerre mondiale, soutenu entre autres par la presse et le cinéma. Aujourd’hui, les fondeurs glissant en classique ou
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COMMUNAUTÉ DE COMMUNES PYRÉNÉES CATALANES
IDÉES GIVRÉES À LA SAUCE CATALANE
Des espaces ludiques pour apprendre à tout âge. 97
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Terre nordique CARNET D'ADRESSES
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STATION NORDIQUE DU CAPCIR Communauté de communes Pyrénées catalanes contact@pyrenees-catalanes. com Tél. : 04 68 04 49 86 FONT-ROMEU PYRÉNÉES 2 000 Office de tourisme 82, avenue Emmanuel Brousse Tél. : 04 68 30 68 32
LA CHAUMIÈRE À Font-Romeu, Placida et François Will vous accueillent dans un cadre montagnard autour d’une cuisine d’inspiration catalane. À la carte, jambon serrano ou Mangalica et son pain tomate, mais aussi velouté de cariolettes, œuf du poulailler avec sobressade, patate douce et crumble d’olives, etc. Alléchant !
en skating sur la poudre blanche profitent du moment présent sur 22 boucles dédiées à la pratique du ski de fond, sur plus de 100 km. Les pieds dans la neige et l’esprit tranquille, les skieurs empruntent une voie royale ! Sur les traces du sextuple vainqueur de la coupe du monde, la piste Martin Fourcade (2,4 km) enneigée tout l’hiver rejoint les boucles adjacentes, offrant une vue à 360° depuis le Pic Carlit, le plus haut sommet des Pyrénées Catalanes qui culmine à 2 921 mètres. Le domaine est labellisé 3 sapins par Nordic France et permet différents niveaux de pratique avec sept vertes, dix bleues et cinq rouges sur les sites de La Calme, des Estanyols ou des Airelles. Comme sa voisine du Capcir, Font-Romeu Pyrénées 2000 amuse les familles : patinoire, piscine, pistes et concours de luge, espaces ludiques, centre de loisirs, centre équestre... Difficile de s'ennuyer ! Les deux stations disposent, en plus de leurs somptueux domaines nordiques, d'espaces alpins permettant de s’adonner à toutes les joies de la glisse. Petite parenthèse alpine : le très réputé snowpark de FontRomeu, sur le site de La Calme, offre un dénivelé de 170 m et différents espaces (jibbing, big air, deux parcours de boardercross) qui font frémir tous les freestylers débutants ou confirmés. À admirer de loin ou à tester de près. n
Prestaurantlachaumiere.fr
Pwww.font-romeu.fr
LE CHALET DU COL DE LA LLOSE
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LES CHALETS SECRETS À Bolquère, d'authentiques greniers d'alpages réhabilités en chalets élégants forment un véritable hameau autour d'un chalet spa, où l'on vient se ressourcer. Situés à proximité des pistes de Font Romeu, ces habitats d’exception allient dépaysement et confort moderne.
Dans ce snack/bar rénové en 2016, vous mangerez des plats variés de type brasserie, snack et produits régionaux. Les enfants trouveront de quoi s’amuser ! Le chalet propose de multiples activités.
Pwww.leschalets-secrets.com
REFUGE DU COL DEL TORN
Pwww.facebook.com/ColdelaLlose
VISITER
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LE MUSÉE SANS MURS DE FONT-ROMEU
Ce musée sans murs a investi la forêt de Font-Romeu pour jalonner un sentier d'œuvres d'art monumentales et contemporaines. Installée au pied de l'Ermitage de FontRomeu, cette galerie d’art à ciel ouvert évolue en permanence et reflète les influences artistiques transfrontalières.
Pwww.refugeducoldeltorn.fr
Pmuseesansmurs.e-monsite.com
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À 1 870 m d’altitude, à La Llagone, Dominique vous accueille dans un havre de paix pour savourer la beauté des paysages depuis la terrasse exposée plein Sud offrant une vue panoramique sur la chaîne des Pyrénées. Facile d’accès, au cœur du parc naturel régional des Pyrénées-Orientales, le refuge du Col del Torn propose naturellement le gîte et le couvert.
L’INSATIABLE PIERRE DECHONNE Pierre Dechonne a créé la marque Pyrénées Méditerranée Développement avec son associé de toujours, Thomas Depond. Ensemble, ils font bouger le territoire en organisant des événements et des séjours sportifs tels que la Romeufontaine, la Kilian’s Classik ou encore l’ultratrail 100 miles Sud de France, reliant les Pyrénées et la Méditerranée sur un parcours de 165 km. Ce passionné de sport et de tourisme, né à Perpignan, a bien des cordes à son arc : président du ski-club nordique Font Romeu Pyrénées 2000 de 2009 à 2015, il est aujourd’hui à la tête du Ski Club Font Romeu Pyrénées catalanes (600 licenciés), avec qui il organisait, en décembre dernier, la coupe du monde de ski freestyle. Avec Altitude Pyrénées, il organise des séminaires à la mer ou en montagne, et des événements « corporate » pour les entreprises. Et il prend aussi le temps de donner quelques cours à l’université de Font-Romeu aux élèves du DU Trail Running ! Comment se construit-on une carrière aussi variée ? D’abord en venant skier à Bolquère Font-Romeu grâce à la maison de vacances de son grand-père : « J’y passais mes vacances et mes week-ends », raconte Pierre Dechonne. En entrepreneur-né, Pierre Dechonne est convaincu que l’offre touristique offerte par la région est sous-exploitée : « Dire qu’il y a la mer, les montagnes et le soleil ne suffit pas. On se doit d’offrir et de vendre. Et pour cela, il faut créer ! »
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runo Magdinier est l’un de ces purs montagnards qui aiment ressentir au plus près le lien que l’homme entretient avec la nature. Venus des Hautes-Alpes du côté de Briançon il y a 33 ans déjà, lui et son épouse Claudine Chaboureau ont choisi le Capcir pour deux raisons : « D’abord parce que le relief est très bien adapté au ski de fond. Ensuite, parce que nous avions envie d’acheter une ruine pour créer une modeste ferme et redynamiser un petit bourg : c’est l’esprit du ski nordique de relier les villages entre eux. Nous avons eu cette opportunité ici ». Ici, c’est Puyvalador-Rieutort, un village à la limite de l’Aude et de l’Ariège aux prairies gorgées d’eau et de soleil où vivent à peine soixante-dix âmes à l’année, à 1 500 m d’altitude. Le couple y a développé plusieurs activités pour vivre aux quatre saisons au chevet de la nature et de la terre. « Nous avons un élevage d’ânes de bât qui nous permet de proposer des randonnées itinérantes en été et de bivouaquer à l’envi, les animaux servant non pas à porter les randonneurs, mais seulement
L’hiver, Bruno et Claudine chaussent les skis ! Tous deux sont entraîneurs d’un groupe de 22 enfants au ski-club Capcir Haut Conflent. « On leur apprend d’abord à être bien dans la nature à skis. C’est un truc d’harmonie que nous tentons de leur transmettre pour qu’ils s’en souviennent devenus grands. Sentir un lien de parenté avec les arbres, les animaux… La coopération aussi, c’est important, entre adultes et enfants notamment. Le sport, ce n’est pas uniquement la compétition, même si certains de nos jeunes entrent au sport-études ski de FontRomeu que nous avons la
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L’enfant d’adoption du Capcir élève des ânes, cultive des fruits rouges et emmène les curieux hors des sentiers battus.
UNE ÉCOLE DE VIE AU GRAND AIR
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parent de la nature
grande chance d’avoir ! » Bien sûr, Claudine et Bruno, moniteurs de ski de fond mais aussi accompagnateurs de montagne diplômés, emmènent des particuliers ou des groupes dans des virées à skis : ski de fond ou ski de rando. Et raquettes ! « J’ai personnellement un gros faible pour les itinéraires « tout terrain » : en raquettes par exemple, je vais dans des endroits sauvages pour voir les traces d’animaux, profiter des petits refuges que l’on garde propres et bien entretenus. » Et que font ces deux amoureux du grand air quand ils prennent des congés ? Ils traversent les Pyrénées à pied avec deux ânes ! « De l’Atlantique à la Méditerranée, il y a deux ans. On a mis 50 jours ; on a pris le temps… » n
Bruno Magdinier élève des ânes de bât.
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BRUNO MAGDINIER,
les bagages ! Je fais aussi un peu de portage pour les bergers, à dos de mules, afin d’apporter le sel pour les brebis et les croquettes des chiens patous dans les alpages. Et nous pratiquons aussi la culture de pommes de terre par traction animale », explique l’éleveur qui cultive par ailleurs de petits fruits rouges, essentiellement des cassis, pour confectionner des confitures.
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Terre nordique
À L'AGENDA
FINALE DES CHAMPIONNATS DE FRANCE CADETS EN SKI NORDIQUE. Rendez-vous sur le site de la Calme pour encourager l’élite française de ski nordique moins de 16 ans ! La finale des championnats de France U16 se déroulera les 17 et 18 mars. Le SCN Font-Romeu / Pyrénées 2000 est fin prêt pour organiser cette compétition qui débutera samedi 17 par la mass start classique, suivie le lendemain des relais mixtes. La remise des prix aura lieu au centre-ville de Font Romeu. 100
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Les voyages d'Iris Pessey
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uand je repense au tour de Chine auquel je viens de participer avec quelques autres fondeurs français, je ne sais pas si je dois ranger ce voyage de deux semaines dans la rubrique « compétitions » ou le comparer à un Rendez-vous en terre inconnue. Une chose est certaine, ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. Pour commencer, permettez-moi un conseil : si vous vous aventurez dans ce pays, ouvrez grand vos yeux ! Des surprises se cachent à tous les coins de rue (et de votre assiette). La Chine, c’est un spectacle 24 heures/24 : déjà, il y a des scooters partout, de toutes les formes, dans toutes les directions, surtout à contresens. Parfois, un seul engin porte toute une famille.
La compétitrice que je suis pensait que mes courbatures viendraient des courses de ski (6 épreuves en 12 jours). Mais non, l’étape la plus traumatisante pour moi a été la montée de la Grande muraille, ces fortifications militaires construites qu'on distingue depuis la Lune ! Je n’ai toujours pas compris pourquoi ils ont construit des marches si hautes pour un peuple à la taille moyenne si petite. Mais cessons de jouer les touristes et rechaussons les skis. Enfin, si l'on peut. Musique, danseurs, sculptures de neige dignes d'un dessin animé de chez Disney (ceci dit, je ne sais pas comment la Reine des Neiges peut porter une robe dans un palais si froid), il n'est pas facile de se souvenir que l’on porte un dossard (en tout cas moi, j’ai bien oublié). On se demande d'ailleurs d'où vient la neige sur laquelle nous skions, car le climat est très sec. Les températures ne remontent presque jamais au-dessus de zéro, nous dit-on. Alors, une fois aménagée, la trace ne bouge pas jusqu’au printemps. D'accord.
LES MARCHES DE LA GRANDE MURAILLE Autre découverte : la sieste se déroule en tous lieux et à n’importe quel moment. Les poissons sont gardés vivants dans les magasins ou les hôtels afin de garantir leur fraîcheur jusqu’à ce qu’ils soient cuisinés. Des distributeurs d’eau bouillante sont implantés dans les lieux publics. Ici, tout est expérience culturelle, même aller aux toilettes (sans siège, voir sans porte) ou (essayer de) faire des courses.
26-12-2017
#ROADTOBEIJING Tout nouveau, tout beau ! Lors de ce dépaysant Tour de Chine, j'ai pu emprunter les futures pistes qui accueilleront les prochains Jeux olympiques. Pas ceux de Pyeonchang dans quelques
J'ai skié sur les pistes de Pékin 2022 jours, mais ceux de Pékin, en 2022. Des JO qui s'annoncent populaires, si j'en crois ce que j'ai vu. En effet, j'ai ressenti un véritable engouement des Chinois pour le ski et le développement de leur équipe nationale en vue de cette échéance. Certes, il ne tombe en moyenne qu'un mètre de neige par an dans les montagnes qui accueilleront les athlètes du monde entier. Il faudra donc beaucoup de neige artificielle, ce qui ne va sans doute pas pas arranger l'énorme problème de pollution. Impossible de ne pas s'en apercevoir. En arrivant par avion au-dessus de certaines villes, telle la capitale, on distingue à peine les silhouettes des bâtiments noyés dans le brouillard.
Un petit coucou depuis la Muraille de Chine.
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IRIS PESSEY
MARIO KART Encore un mot : avez-vous déjà rêvé de jouer à Mario Kart dans la vraie vie et pouvoir faire des queues de poisson sans respecter aucun signe de sécurité, ni priorité ? Si oui, je vous conseille de monter à bord d'un taxi chinois. Sensations garanties. Dès lors, le train vous semble une option plus sûre. Oui, à condition de ne pas être agoraphobe. Le pays compte 1,4 milliard d'habitants, dont plus de 21 millions rien que pour celle que l'on appelle aussi Beijing. Même la Cité interdite, avec ses 72 hectares protégés par un mur de 10 mètres de haut et un fossé de 52 mètres de large, ne m’a pas paru si interdite, à en juger par sa fréquentation ! Comme dirait La Maille sur le site Internet de Nordic Magazine, avec tout ça, « au moins, on marque des points d'expériences de vie ! » n
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L'ENGADINE
50 ans d'un succès ininterrompu L’épreuve grisonne, devenue mythique, va vivre sa 50e ÉDITION le deuxième dimanche de mars.
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Quand on évoque le marathon de l’Engadine, c’est d’abord une image qui s’impose devant les yeux : cette véritable marée humaine de plus de 10 000 skieurs et skieuses, partie de Maloja, qui envahit les lacs gelés et enneigés de Sils, puis de Silvaplana, dans le décor de rêve incomparable de la Haute-Engadine. Depuis sa création, en 1969, cette course populaire s’est élevée au rang de mythe parmi les épreuves de ski de fond et la beauté des paysages à plus de 1 800 m d’altitude n’y est pas étrangère. Au cours de l’année 1968, les quelques passionnés qui décidèrent de créer le marathon de l’Engadine ne s’imaginaient pas que leur manifestation connaîtrait immédiatement un aussi beau succès. Ils se doutaient bien que le ski de fond, encore peu connu et peu pratiqué en Suisse malgré les médailles olympiques de Sepp Haas et Alois Kälin aux JO de Grenoble en 1968 [lire Nordic Magazine n° 25], était promis à un bel avenir, en particulier en ce lieu idéal qu’est l’Engadine. Mais quelle n’a pas été leur surprise de constater que près de 1 000 concurrents étaient au départ le 16 mars 1969. Le coup d’essai avait été une réussite et la suite des événements allait conforter les organisateurs dans leur idée que leur compétition était promise à un bel avenir. Pour la deuxième édition, en mars 1970, ce sont plus de 2 000 concurrents qui sont accourus. En 1971, le nombre avait encore doublé : plus de 4 000. Et cinq ans plus tard, en 1976, le cap des 10 000 coureurs était franchi. Plus jamais il n’est redescendu en dessous. Il faut dire que le rendez-vous a rapidement pris une dimension internationale. Depuis quelques années, on compte plus de 13 000 participants, venus d’une soixantaine de pays. C’est la course populaire la plus importante de Suisse et la 105
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LE NOMBRE DE VICTOIRES FRANÇAISES : HERVÉ BALLAND (3), ANOUK FAIVRE-PICON (3), CHRISTOPHE PERRILLAT ET PIERRE GUEDON.
LE RECORD DE VICTOIRES
C’est chez les femmes et c’est la Suissesse Rosemarie Kurz qui l’a réalisé dans les années 70.
Le nombre de trains (154) et bus (64) spéciaux nécessaires pour transporter les quelque 13 000 concurrents, d’abord sur le lieu de départ, puis après l’arrivée.
1991
L’ANNÉE OÙ LE MARATHON A DÛ ÊTRE ANNULÉ EN RAISON DE LA TEMPÉRATURE TROP ÉLEVÉE. L’EAU AVAIT PRIS LA PLACE DE LA NEIGE SUR LA GLACE QUI RECOUVRE LES LACS.
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LE NOMBRE DE SKI-CLUBS DE LA RÉGION QUI TRAVAILLENT À L’ORGANISATION DU MARATHON.
UN IMPACT ÉCONOMIQUE ÉNORME POUR L’ENGADINE En fait de marathon de l’Engadine, c’est de la Semaine du marathon qu’il faudrait parler. Car, depuis 2000, tout commence le dimanche précédent avec la « Frauenlauf » - Course des femmes – entre Samedan et S-chanf. Depuis 2008, se court également un semi-marathon entre Maloja et Pontresina. Et une course nocturne a aussi été inscrite au programme depuis l’année dernière. Alors même s’il y a d’autres compétitions d’envergure dans la région – coupe du monde de ski alpin, épreuves de bobsleigh, courses de chevaux sur la neige –, le marathon est la plus importante. « C’est la plus grande manifestation de l’Engadine, relève Catherine Fischer, membre de l’organisation. Nous sommes trois personnes et demie à plein temps durant toute l’année et trois personnes se joignent à nous dès le mois de décembre. » Économiquement, l’impact est très important pour la région. « Une récente enquête montre même qu’il est énorme, relève notre interlocutrice. On prononce le montant de 6 millions de francs rien que pour l’Engadine et de 33 millions pour l’ensemble de la Suisse. Ces montants englobent toutes les rentrées, les hôtels en premier lieu, mais aussi les billets d’avion, de train, les trajets en voiture, les restaurants, les commerces, etc. C’est dire la place qu’occupe le marathon de l’Engadine, non seulement dans notre région pour nos hôteliers et nos commerces, mais pour l’ensemble du pays. »
••• deuxième au niveau mondial. Pour les fondeurs suisses, qui représentent entre 75 et 80 % du peloton, le marathon de l’Engadine, c’est une épreuve qui compte beaucoup. À commencer par le plus célèbre d’entre eux, Dario Cologna. Au milieu de ses médailles olympiques et mondiales et de ses globes de cristal, l’épreuve engadinoise, qu’il a remportée à trois reprises, occupe une place de choix. « C’est le premier grand succès de ma carrière, rappelle le skieur du Val Müstair qui, au dernier Tour de Ski, « C'est le premier grand résultat de ma carrière », confie Dario Cologna à Nordic Magazine.
LE NOMBRE RECORD DE PARTICIPANTS.
C’était en 1998 pour la 30e édition. 106
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a connu la joie de remporter deux triomphes à domicile. Je l’oublie d’autant moins que c’était le 11 mars 2007, le jour de mes 21 ans. » Et d’ajouter : « C’est toujours un plaisir de venir courir le Marathon. Malheureusement, je ne pourrai pas être présent cette année car il y a la coupe du monde à Oslo en même temps. » Ce 11 mars 2007 est aussi à marquer d’une pierre blanche dans la carrière de Laurence Rochat, marraine de Nordic Magazine, puisqu’elle a remporté le Marathon féminin ce jour-là. « C’est une de mes plus belles victoires, dit-elle. J’ai chaque fois eu un sentiment particulier en disputant cette course car l’ambiance y est si magnifique, en particulier au départ. Et j’ai toujours obtenu des bons résultats. Mais pour nous Suisses, il y a une certaine pression quand on joue la gagne. On ne veut surtout pas se rater. »
FAIVRE-PICON... APRÈS BALLAND
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Coureur de coupe du monde dans les années quatre-vingt, Daniel Sandoz a également une relation très forte, non seulement avec le marathon qu’il a remporté en 1987 et en 1992, mais aussi avec l’Engadine puisqu’il s’est installé dans la région il y a une vingtaine d’années. « Même quand je courais en coupe du monde, j’ai toujours eu un faible pour le marathon, souligne le Neuchâtelois. Maintenant, j’en suis à trente participations. Et plus de dix fois, j’ai terminé dans les dix premiers. » Mais point n’est besoin d’être Suisse pour ressentir une attache particulière pour cette épreuve. Anouk Faivre-Picon est là pour le confirmer. Avec trois victoires en 2012, 2015 et 2016, elle est la skieuse étrangère qui s’est le plus souvent imposée. « Le marathon, je l’adore, lâche la skieuse de Pontarlier. C’est une course qui me faisait rêver depuis longtemps car mon papy est allé souvent skier en Engadine. En plus, elle se déroule dans un paysage majestueux. » Et d’expliquer comment elle s’est retrouvée au départ : « Comme je n’étais pas sélectionnée en coupe du monde, je me suis inscrite… et j’ai gagné. Cette victoire, je la dois beaucoup à Manu Jonnier qui était venu avec moi. Sa bonne humeur, son expérience, ses qualités de farteur m’ont si bien aidée que j’ai voulu lui donner mon trophée, mais il ne l’a pas voulu. Alors, la deuxième fois, quand je me suis retrouvée au sprint avec Seraina Boner, j’ai pensé très fort à Manu en me disant que cette fois, je lui donnerai le trophée et on en aurait ainsi chacun un. Avant ma troisième victoire, j’ai dit à Hervé Balland, qui a gagné trois fois dans les années quatre-vingt-dix, que je voulais l’égaler. Et j’y suis parvenue. » n
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TRANS'VERCORS
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ÉRIC CHARRON
La doyenne des Françaises
Les 3 et 4 mars prochains, la Traversée du Vercors en ski de fond fêtera SES 50 ANS. Cette course de longue distance sur les hauts plateaux du massif a marqué l’histoire.
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ur le parcours qui relie le Col de Rousset à Corrençon, c’est le 18 mars 1968 que les fondeurs, par équipes de deux, se lancent pour la première course de longue distance française : la Trans'Vercors. En fait, tout a commencé quatre ans plus tôt quand Claude Terraz, natif du Jura, a chaussé ses skis de fond pour rejoindre le GR 91 au départ de Corrençon avec la volonté de découvrir les étendues sauvages
LE PROGRAMME Les 3 et 4 mars prochains se déroulera la Trans’Vercors 2018, avec trois formats au programme : } le samedi, 35 km en style classique entre le Col de Rousset et Herbouilly. } le dimanche, le fameux 53 km en style libre, par équipes de 2, entre le Col du Rousset et Bois Barbu (Villard-de-Lans). } le dimanche, une rando transgénérationnelle par équipes de 2 à 6 entre Herbouilly et Bois Barbu. 108
des hauts plateaux du Vercors, ensevelis sous un épais manteau blanc. Il dira : « De grands paysages inconnus défilaient sous mes spatules, le terrain vallonné rendait propice mes ébats libres et légers. » Très vite, l’idée d’une compétition germe dans l’esprit de l’homme qui fait figure de pionnier du nordique en France. En effet, le Franccomtois est sans cesse à la recherche de nouveautés dans ce sport qui le passionne. Neuvième du circuit WorldLoppet à cette époque, il puise dans son expérience de coureur et s’inspire des courses étrangères comme celles organisées en Suisse ou encore en Suède avec la Vasaloppet. Il écrit d’ailleurs le livre : De Vercors en Vasa, qui est le premier ouvrage publié en France sur le sujet.
DAMAGE AUX PIEDS Son projet prend forme quelques années plus tard. Il a le soutien de Louis Juppet, du CAF de Grenoble, et de Bernard Salomon, eux aussi grands inconditionnels du Vercors, ainsi que de Gérald Taylor qui parcourt déjà cette « petite Laponie française » en chiens de traîneau. En 1968, l’appui des stations du Vercors, du comité du
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Photos : Nordic Magazine
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Dauphiné et de la Fédération française de ski a conforté les trois hommes dans leur souhait d’organiser cette année-là la fameuse « première ». L’organisation se met peu à peu en place. C’est un damage aux pieds qui est effectué sur le parcours, des lambeaux de vieilles chemises qui sont disposés sur les arbres pour faire office de balisage en cas de brouillard avec quelques fanions de couleur. Plusieurs ravitaillements sont également disposés le long de la piste dans les cabanes de bergers qui jalonnent le parcours. Le 18 mars, tout est prêt. La météo est clémente et les contrôleurs sont en place. Après un fartage « Klyster » dans l’ancien tunnel de Rousset, René Delacroix donne à 9 heures le départ à 49 équipes de deux coureurs. D’après la légende, les chronométreurs se font même surprendre à l’arrivée car ils n’attendaient pas aussi vite les premiers concurrents : 2 heures et 30 minutes au lieu des 4 heures estimées. La première longue distance française était née. Cette course prendra de L'édition l’ampleur au fil des années. de 1970. Dix ans après cette première expérience, les refuges sont bondés, le monde afflue le long du parcours, le damage est devenu mécanique, des liaisons radios renseignent les spectateurs, un hélicoptère survole même les 2 000 participants. La Trans’Vercors donnera naissance à d’autres courses de ce type en France. De nos jours, à l'instar de nombreuses courses populaires, elle tente de retrouver sa renommée passée. Elle espère remplir à jamais le but premier de Claude Terraz : « Rassembler dans une même épreuve des fondeurs de tous niveaux et se servir de la motivation créée par ces rassemblements populaires pour découvrir de nouveaux sites nordiques en France. » n
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La GTJ 200 en mode multi-sports 200 km de ski de fond à travers le massif jurassien, c’est le menu fou proposé par les organisateurs de la GTJ 200. Programmée les 9 et 10 mars prochains, cette épreuve au long cours se déroulera entre l’Ain et le Doubs, entre Giron et Grand'Combe-Châteleu en passant par le haut-Jura. Organisée tous les deux ans désormais en année paire, cette aventure disputée par équipe de trois évolue avec le changement climatique, et c’est là la grande nouveauté de cette édition 2018. D’abord, trois parcours sont empruntables en fonction de l’enneigement. Ensuite, les changements de disciplines seront possibles même si le skating reste la priorité. La course à pied, le ski de rando, les raquettes pourront suppléer les lattes de ski de fond en cas de besoin, en particulier sur les parties basses du parcours. Pwww.gtj200.com
LISTE DE DÉPART
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11e RUN & SKATE À CHAMONIX
Le 24 février aura lieu la 11e édition de la Run & Skate organisée par le club des sports de Chamonix et le magasin Ravanel & Co. Dans la capitale mondiale du trail, bonne humeur et sport se mêleront pour cette épreuve alliant ski de fond (14 km) et course à pied (11 km) à couvrir en individuel ou par équipe de deux. À noter que le trail blanc de 11 km, initié récemment et couronné de succès, est toujours d’actualité pour 2018. Pwww.runandskate.fr
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48e MARA AUX RASSES
La grande classique jurassienne suisse aura lieu le samedi 3 et dimanche 4 mars, sur le site nordique de Sainte-Croix/Les Rasses. En style libre le samedi (12 et 25 km), puis en classique le dimanche (12, 22 et 42 km), les épreuves proposeront un classement combiné, la maxiMara. Les enfants ne seront pas en reste avec la mini-Mara. L'an passé, la course reine fut dominée par l'Italien Simone Paredi et Nicole Donzallaz, quadruple vainqueur en Suisse. Pwww.ski-mara.ch
3
6e SKI-24 AUX MOSSES
C'est devenu un rendez-vous incontournable de la fin de saison de ski de fond. La Ski-24 séduit de plus en plus de skieurs (3 263 depuis le début de l'aventure), qui relèvent le défi de skier durant 24 heures sur le site nordique des Mosses, vers Leysin, en Suisse. La sixième édition est programmée les 31 mars et 1er avril, avec d'innombrables animations : montée de caisses, château gonflable, jacuzzi, bar des neiges, restauration non-stop, soirée avec DJ... Pwww.ski24.ch
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32e MARATHON des
De minimes U14 à masters
GLIèRes
Après Pyeongchang, Prémanon
18 mars 2018
Les championnats de France sont de retour sur le stade Jason Lamy Chappuis-Les Tuffes les 30, 31 mars et 1er avril. L’avantage indéniable du site ? La possibilité de réunir toutes les disciplines nordiques au cours des trois jours de compétition. Ce sera d’ailleurs le premier championnat de France disputé sur le site nouvelle version. Les travaux opérés en vue de l’accueil des épreuves nordiques des Jeux olympiques de la jeunesse de Lausanne 2020 [lire Nordic Magazine n° 25] offrent désormais la possibilité aux athlètes de sauter sur le flambant neuf tremplin de 90 m, taillé pour accueillir une coupe du monde féminine. Sauteurs et combinés se mesureront sur un individuel et un concours de saut par équipes. En ski de fond, Maurice Manificat, dominateur l’an dernier à Bessans, aura face à lui de sérieux adversaires bien décidés à lui chiper des titres. La concurrence sera tout aussi aiguisée dans le collectif féminin. Les “mamans” Aurore Jean, Anouk Faivre-Picon et Coraline Thomas-Hugue devront composer avec la jeune génération. Fondeurs et fondeuses se mesureront sur une mass-start classique le vendredi, un sprint le samedi et les très attendus relais du dimanche, souvent le feu d’artifice du week-end. En biathlon enfin, Martin Fourcade sera très attendu évidemment, mais le public vibrera tout autant pour les exploits de tous les membres des équipes de France. D’autant que le spectacle alliant mass-start le samedi et relais le dimanche sera passionnant à vivre.
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UN RASSEMBLEMENT POUR LES U14
ÉTOILES DU SPORT
Les 3 et 4 mars prochains, l'ASOP, le club de ski d'Oye-et-Pallet (25), organise le challenge national nordique U14. Il s'agit du premier championnat de France que peuvent disputer ces jeunes skieurs qui évolueront sur le stade de La Seigne aux Hôpitaux-Vieux. Le programme regroupe une épreuve de biathlon le samedi et une course de fond le dimanche. Près de 400 participants sont attendus.
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Stéphane Ricard avec le cycliste Alexis Vuillermoz lors des Étoiles du Sport.
LA CLUSAZ ET FONT-ROMEU EN MODE CHAMPIONNATS...
Objectif Espagne pour Ricard
La station pyrénéenne de Font-Romeu (66) va accueillir, les 17 et 18 mars, les championnats de France U16 de ski de fond : en individuel via une distance classique et en relais mixte via une épreuve mêlant styles classique et libre. La semaine suivante, direction la HauteSavoie, plus précisément La Clusaz avec les championnats de France de l'individuel classique le 24 mars. Le 25 mars se tiendront les championnats de France des clubs. Deux divisions masculines et une division féminine regrouperont plus de 500 coureurs pour des relais disputés là aussi en classique et skate.
Depuis 2012, Stéphane Ricard compte déjà deux titres de champion du monde de raquettes à neige, la première fois en 2014 en Suède et la seconde en 2016 en Italie. Si cette discipline, en démonstration aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010, s'est développée dans de nombreux pays, ce n'est pas encore le cas en France où les trails blancs ont pris le dessus. « Mais nous avons créé un club "Snowshoes" où de nombreux traileurs découvrent les maints atouts de la raquette. C'est un excellent moyen pour développer sa puissance musculaire. Sa pratique est ludique et elle permet de casser la routine de la course à pied », précise le compétiteur qui s'entraîne beaucoup à Ancelle (05), dans le Champsaur. Le 3 mars prochain, il sera à nouveau au départ des Mondiaux qui se dérouleront en Espagne, du côté de la Cantabria. « Les formats varient suivant les années. Mais, en général, ils ressemblent à ceux du cross avec 10 kilomètres et un dénivelé allant de 300 à 600 mètres suivant les années. Les parcours alternent entre pistes damées et passages "trappeurs". »
… TOUT COMME ARÇON ET SAINT-LAURENT En biathlon, les deux derniers rendez-vous nationaux auront lieu dans le massif jurassien. À Arçon d'abord, les 17 et 18 février, avec un super sprint et un relais, ainsi qu'un individuel pour les catégories U19, U21 et seniors. Dans le Grandvaux, les athlètes U16 se retrouveront les 10 et 11 mars pour un sprint et une poursuite.
LES SAISIES DÉCERNENT LE TITRE LONGUES DISTANCES
DU Mardi : Nocturne SOIRÉE ANIMÉE ET CROZIFLETTE GÉANTE !
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Samedi : Skate Dimanche : Classique
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LA SAVOYARDE EN JUGE DE PAIX
TROPHÉE DU BEAUFORT ET FINALE DU SAMSE NATIONAL TOUR
2,5 - 5 - 10 - 21 - 42 km
RENSEIGNEMENTS - INSCRIPTIONS
www.lasavoyardeorganisation.com
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siber www.la-
Qui succédera à Maurice Manificat et Aurore Jean devenus champions de France des longues distances l'hiver dernier à l'occasion de l'Étoile des Saisies ? Réponse le 8 avril prochain dans la station chère à Justine Braisaz. Le marathon de 42 km sera en effet le support des championnats nationaux de la spécialité pour les seniors et le 21 km pour les autres catégories.
La finale du Samse national tour, circuit national de ski de fond, aura lieu le 11 mars prochain, à l'occasion de la course populaire de La Féclaz disputée en style classique.
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www.photographit.ch – Image L. Donzé
Vivre le ski de fond... Respirer la nature...
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www.skidefond.ch 113
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Agenda nordique
À L'AGENDA
LA SIBERIENNE
¢ GRAND PRIX DE LA TOUR
LA BREVINE 24 FÉVRIER 2018 15 km FT – 30 km FT
LA TOUR D'AUVERGNE 4 MARS 2018 10 et 15 km FT
Pwww.la-siberienne.ch
¢ FOXTRAIL FOND'ACTION LES MOSSES 11 FÉVRIER 2018 15 et 30 km FT
¢ LA ROYALE HERBOUILLY 24 FÉVRIER 2018 30 km CT et 30 km FT Pwww.vercorsskidefond.fr
Pwww.espacenordique/foxtrail
¢ LA TRANSJURASSIENNE LAMOURA - LES ROUSSES - MOUTHE 10-11 FÉVRIER 2018 25 km et 56 km CT - 25, 48 et 68 km FT
¢ SKIATHLON DE NEVACHE MONTGENEVRE 25 FÉVRIER 2018 5 CT + 5 FT km / 7,5 CT + 7,5 FT km
LES BREULEUX 18 FÉVRIER 2018 10 et 30 km FT
GÉRARDMER 18 FÉVRIER 2018 10, 20 et 30 KM CT
SARDIÈRES-AUSSOIS 18 FÉVRIER 2018 15 et 30 KM FT
LES ESTABLES 18 FÉVRIER 2018 21 et 42 km FT
LA CHAPELLE EN VERCORS 3 - 4 MARS 2018 35 CT (sa) et 53 km FT (di)
Pski-club-samm.clubffs.fr
Ptransvercors-nordic.com
BARCELONNETTE 11 MARS 2018 21 et 42 km FT
¢ LA MARA SAINTE-CROIX – LES RASSES 3 ET 4 MARS 2018 Sa. 12 et 25 km FT / Di. 12, 22 et 42 km CT Pwww.ski-mara.ch
¢ TRACES BLANCHES DE L'AIGOUAL L'ESPEROU 3 MARS 2018 15 km FT Pwww.aigoual.org
¢ MARATHON DU GRAND BEC BOZEL 4 MARS 2018 21 et 42 km FT Pwww.marathondugrandbec.com
Pskiclubmezenc@gmail.com
¢ TRAVERSÉE DU MASSACRE
¢ LA TRACE DU MONOLITHE
PRÉMANON 4 MARS 2018 21 et 42 km FT
SARDIERES AUSSOIS 18 FÉVRIER 2018 15 et 30 km FT
¢ TOUR DE SKI PONTARLIER/LA MALMAISON 21 AU 25 FÉVRIER 2018 Pwww.csrpontarlier.fr
¢ LE TURCHET LES PONTETS 24-25 FÉVRIER 2018 10 et 21 km CT (sa.) - 21 et 42 FT (di.) 114
LA FÉCLAZ 10 - 11 MARS 2018 21 et 42 km CT (sa.) - 21 et 42 FT (di.)
LA VATTAY 10 MARS 2018
Pwww.monolitheskidefond.fr
¢ MARATHON DU MÉZENC
¢ LA SAVOYARDE
¢ TRANS VERCORS NORDIC
Pgerardmerskinordique.com
¢ LA TRACE DU MONOLITHE
Pwww.gtj200.com
¢ LA DÉGRINGOLADE
Pwww.sc-saignelegier.ch
¢ LA GÉROMOISE
MASSIF DU JURA 9 - 10 MARS 2018 200 km FT
Pscmvc.free.fr
Pwww.transjurassienne.com
¢ FRANCHES NORDIQUE
¢ GTJ 200
Pwww.traverseedumassacre.com
¢ LA TRANSFRONTALIÈRE
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Récit nordique
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Sur les toits du Grand Nord
À ski de randonnée, un groupe de Français est parti à l'assaut des TROIS PLUS HAUTS SOMMETS de Norvège, Suède et Finlande. Récit.
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Les altitudes peuvent sembler ridicules à côté des géants alpins. Il n'empêche, les trois plus hauts sommets de Norvège, Suède et Finlande se méritent. La météo peut rendre leur ascension redoutable, avec des températures extrêmes et des tempêtes de blizzard à décorner des rennes. Au cours des trois derniers hivers, le ski-club de Frasne-Drugeon (25) et quelques amis sont partis les découvrir à ski de randonnée nordique (back-country), en ajoutant à la liste des destinations la borne frontière aux confins des trois pays. Carnets de voyage.
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En direction du mont Halti, le point culminant de la Finlande avec 1 324 mètres d'altitude.
JEAN-LUC GIROD
n MARS 2015 : GLITTERTIND
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Dans le sud-Ouest de la Norvège, entre Oslo et Bergen, régions du Fillefjell et du Jotunheimen, deux sommets rivaux se font face : le Galdhöpiggen, 2 469 m, rocheux, et le Glittertind, 2 470 m, qui grandit chaque hiver car recouvert par une énorme corniche ! Mars 2015. Ce sont quatre personnes qui vont parcourir 210 km en neuf jours pour les atteindre. Au départ de Finsee (sur la ligne OsloBergen), elles rejoignent le refuge Finseehytta, situé à 500 m. Finsee est une gare insolite ; elle est située en pleine montagne. C'est probablement l'un des plus beaux sites pour le ski de randonnée avec une multitude de circuits possibles sur le Hardangger et le Fillefjell. Les montagnards passent par Kongshelleren, Bjordasbu — où ils restent bloqués une journée en raison de la tempête —, Sulebu et Slettningsbu. À l'hôtel Fondsbu, ils vivent un moment d’émotion. À leur départ, la patronne leur chante Les feuilles mortes en français. Étape suivante via Olavsbu, où le quatuor va devoir passer quelques heures supplémentaires à cause du mauvais temps, Memurubu, Glitterheim. Par chance, la montée au Glittertind (1 380-2 470 m) s'effectue par beau temps. La neige est fraîche, les Français font la trace. « Plus nous montons, plus le vent se lève », se rappellent-ils. Il leur faut désormais progresser sur un sol bien dur. Ce n'est pas le moment de déraper sur la dernière ligne de crête ! D'autant qu'il souffle davantage. Malgré une vue panoramique à couper le souffle, ils décident de redescendre une centaine de mètres plus bas pour se mettre en sécurité et reprendre des forces. Il faut aussi s’équiper pour la descente, d’abord difficile à cause d'une neige ondulée et croûtée, puis plus agréable. Au refuge, le gardien n'a pas de bonnes nouvelles ; il leur annonce une nouvelle dégradation. Raisonnables, ils décident de rejoindre Spiterstulen. La dernière descente en traversée entrecoupée de plaques de glace leur réserve quelques difficultés... Ouf, heureux d’arriver à Spiterstulen. Harassés, ils dorment dans un hôtel de montagne, entre courants d’air et congères ! Fin du raid à Lom et sa superbe église en bois. Le dernier jour, retour en bus via Lillehammer, puis l’aéroport d’Oslo. 117
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Récit nordique
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JEAN-LUC GIROD
pGLITTERTIND
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JEAN-LUC GIROD
pKEBNEKAISE
pRIDNITSOHKKA
our les deux autres raids, les Francs-comtois vont retourner en Scandinavie mais 1 000 km plus au nord, au-delà du cercle polaire, au pays des Saamis [le terme « Lapon » est en fait un terme péjoratif, N.D.L.R.] qui comprend toute la partie Nord de la Scandinavie (Norvège, Suède, Finlande et Russie). Ce peuple vit essentiellement de la pêche et de l’élevage de rennes. Le Grand nord, c’est aussi un lieu privilégié pour le spectacle lumineux des aurores boréales ! En avril, les nuits sont encore assez longues pour ces observations magnifiques, encore faut-il que le ciel soit dégagé… En Suède, la fameuse « Voie Royale-La Kungsleden » et son sommet mythique, le Kebnekaise, à 2 111 m, attendent les voyageurs. L’accès se fait depuis Stockholm (avion ou train pour Gällivare, Kiruna ou Abisko) ou Oslo via Narvik. Le plus courant, c’est le grand tour du Kebnekaise avec départ et/ou arrivée à Kiruna et Abisko. Dans les refuges, la proximité favorise la convivialité et les échanges avec les autres skieurs de toutes nationalités. Un soir de Pâques, il est arrivé au groupe de se voir offrir par le gardien une truite saumonée chacun, fraîchement pêchée dans le ruisseau proche de l'habitation !
n AVRIL 2016 : KEBNEKAISE Le périple va durer sept jours (140 km au total). Il commence à Nikkaluokta, jolie porte d’entrée. Le premier tronçon de 20 km est un peu perturbé par les chenillettes-taxi qui se dirigent comme les passionnés du ski-club de Frasne-Drugeon vers l’hôtel Kebnekaise station. Les montagnes environnantes sont abruptes, l’ambiance plutôt alpine. Dès le lendemain, ils repartent pour Singi et la Kungsleden dans un paysage de grand nord, avec ses immenses vallées glaciaires. C’est aussi la découverte d’activités basiques de la vie en refuge : chercher l’eau à la rivière, scier le bois, faire le feu... Le troisième jour, le ciel est dégagé, d’un grand bleu inattendu ! Pendant qu’une partie du groupe s'en ira vers le refuge suivant, à Sälka, quelques motivés vont tenter le « crochet » par le Kebnekaise. Il faut remonter un très long vallon avant la pente finale assez raide qui se termine par un replat et un joli petit sommet en pointe. De là-haut (plus haut sommet de Suède et de Laponie), le paysage est encore une fois somptueux, mais le froid se fait vite sentir ! Après une journée de 10 heures et 1 500 m de dénivelé, la descente sans difficulté majeure conduit jusqu'au reste du groupe. La suite du parcours passe par le col de Tjäktja, Alesjaure, puis dans un dépaysement total, les Haut-Doubistes arrivent jusqu'à Unna Allakas, avec une petite escapade dans les immensités norvégiennes. Étape suivante à Abiskojaure (superbe sauna !) et enfin Abisko avant un retour en train à Kiruna.
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out en haut de la Finlande (région dénommée « le pouce ou le bras de la Finlande ») aux confins de la Suède et de la Norvège, c'est la région de Kilpisjärvi qui se dévoile. Deux sommets attendent qu'on fasse connaissance : le Halti (1 324 m) sur la frontière Norvège/Finlande, et le Ridnitsohkka (1 317 m) entièrement finlandais.
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JEAN-LUC GIROD
n AVRIL 2017 : RIDNITSOHKKA
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Après un voyage aller via Oslo-Tromso un peu perturbé avec une arrivée à 4 heures du matin au lieu de 20 heures la veille, la beauté du paysage fait (presque) tout oublier. Au lever, à 7 heures du matin, les Jurassiens découvrent en effet Kilpisjärvi recouvert d'une belle neige fraîche et poudreuse [en finois, Järvi
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Récit nordique
Le guide des refuges
Les rennes regardent passer les visiteurs venus découvrir leur territoire enneigé.
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JEAN-LUC GIROD
n RAID 1 : NORVÈGE
Au refuge, il faut mettre la main à la pâte, comme aller chercher de l'eau à la rivière.
Les refuges (propres et confortables) sont gérés par le DNT (Den Norske Turistforening). La plupart du temps, il n'y a pas de gardien, auto-organisation donc. Achat possible de denrées de base (soupes, conserves...). En prenant la carte de membre du DNT, possibilité de se procurer une clé d’accès à tous les refuges. Sur les sites fréquentés, les refuges DNT (ou hôtels privés) proposent la demi pension.
n RAID 2 : SUÈDE En Suède, les refuges sont gérés par le STF (Svenska Turistföreningen). Ils sont assez confortables (couettes). Un refuge comprend souvent plusieurs bâtiments dont une partie réservée à un « gardien-concierge » chargé de la répartition des hôtes ; il propose la vente d’aliments de base. Sans oublier l’accueil : une tasse de jus d’airelles bien chaude à l’arrivée, ça s’apprécie !
Dans le nord de la Finlande, les refuges sont gérés par l’équivalent de l’ONF et par les parcs nationaux (National Parks Finland Huts). Ce sont de jolis chalets (huts) en bois rond, divisés en deux zones égales : partie « réservable » et « partie ouverte à tous », soit 2 x 8 places. Pas de gardien, conditions de confort assez simples : gaz, casseroles. Peu de places et donc toujours le risque d’être en surnombre.
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JEAN-LUC GIROD
n RAID 3 : FINLANDE
signifie lac et kilpis la santé]. Préparation des pulkas, récupération des clés et les voilà partis, un peu « dans le cirage » dû au manque de sommeil. D’ailleurs, en fin d’étape, ils ont la forte impression de monter alors qu'ils traversent des lacs! Saarijärvi puis Pitsusjärvi : l’itinéraire typiquement nordique est agréable. Vu l’absence de repères et de gardiens au refuge, il est parfois difficile de retrouver le trou dans la glace du lac pour puiser l’eau ! Le surlendemain, en matinée, ils prennent la direction du joli refuge du Halti d'où ils ont prévu plusieurs belles escapades sur les sommets alentour. D’abord le Halti, mais le blizzard leur cache la vue ! Ambiance différente au Ridnitsohkka (1 317 m), plus haut sommet de Finlande. La lutte contre le froid (il fait -30 °C) est compensée par le spectacle de givre sur la cabane et le pylône sommital ! Hors balisages, la troupe gagne Porojärvi puis Termisjärvi. L'équipée ressent comme une grande impression de solitude au cœur des montagnes blanches des Tunturis. Une dernière destination les attend : la borne frontière des trois pays qui n'est pas sans rappeler la Borne aux Lions de La Pesse (39) et ses jumelles. Après dix kilomètres à plat sur le lac de Kilpisjärvi, celle qui porte le numéro 294 est découverte. Le point est symbolique, mais pas exceptionnel, avec les emblèmes des trois pays : Norvège, Suède et Finlande. « Nous retiendrons surtout de cette virée, à quelques dizaines de mètres de la borne, le superbe petit refuge Kuokima très chaleureux où nous nous sommes bien restaurés avant d’entreprendre le chemin retour », avouent les randonneurs de ces terres nordiques qui ne cessent de faire rêver. n 120
Trois pays, trois sommets RIDNITSOHKKA
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KITTILÄ
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FINSE OSLO
HELSINKI STOCKHOLM
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Ski
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Emmanuel Jonnier
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ans l’ombre de sa maman, la petite Transjeune devient grande et de plus en plus belle. Elle est maintenant très fière d’accueillir ces quelque 2 700 enfants pour une gigantesque fête du ski. On y retrouve des courses qui forgent le caractère de nos jeunes « déjà » passionnés de ski, mais aussi des parcours beaucoup plus ludiques, avec le skiercross, au profil descendant et tournicotant qui aiguise l’équilibre et l’agilité. La tant attendue zone ludique a toujours autant de succès avec davantage de jeux qui mêlent rire et apprentissage de la technique. Et cette année, en plus de toutes ces réjouissances, on a eu droit à une petite spéciale… En 2018, sans doute pour coller au calendrier chinois qui célèbre l’année du chien, une partie du parcours était jonchée de... merdes de chiens de traineaux. Il faut dire que quelques jours auparavant, s’est déroulé, sur le même site, le championnat de France de ski joëring et de traîneaux. Je suis maintenant très conscient de l’intelligence de l’homme sur l’animal. Nous pouvons faire deux choses à la fois. En chier, sans chier. Cela me remémore une vieille blague de collégien :
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des lieux de pratiques sportives. Que l’on soit skieur, randonneur en raquettes, musher ou même vététiste, on aime tous parcourir les mêmes paysages. Historiquement, le skieur a su faire sa trace depuis plus longtemps que les autres et voit d’un mauvais œil ce qui salit ou abîme ses pistes. Le problème est résolu avec les usagers de la raquette qui ont leurs propres réseaux de sentiers balisés. Les skieurs, pourtant pratiquants le reste de l’année, restent vigilants face aux vététistes d’hiver qui laissent, eux aussi, de grosses traces de pneus sur les pistes ! Les fameux fatbikes, VTT aux très larges pneus, pour rouler sur tous les terrains, y compris la neige, devraient largement se développer dans nos stations nordiques qui connaissent des hivers de moins en moins enneigés. Pour que ce sport d’hiver puisse enfin trouver son public, il lui faut aussi des parcours dédiés. Nous autres, sportifs des montagnes, on est contents de se retrouver au sommet, il faut juste que l’on n’emprunte pas les mêmes chemins. Pourtant ... que la montagne est beeelle, comment, peut-on cohaaabiteeer ??? !!! n *Je vous ai dit blague de collégien, vous vous attendiez à quoi ?!
Se pose la question du partage des lieux de pratiques sportives. 122
Emmanuel Jonnier, ancien fondeur français, fait aujourd’hui partie de la “cellule glisse” de l’équipe de France.
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— Comment sait-on qu’une majorette a un chromosome de plus qu’un cheval ? — Parce qu’elle arrive à défiler sans chier dans la rue !*. Nous pouvons dorénavant établir le même constat entre le skieur et le meilleur ami de l’homme. Loin de moi l’idée de reprocher aux meneurs de meutes leur manque de civilité envers les autres usagers des pistes, ni même de pointer leur peu de scrupules dans le choix des croquettes low cost ; le pédagogue qui sommeillr en moi a apprécié ce formidable exercice basé sur la récompense par la réussite : que tu skies vite ou lentement, si tu ne tombes pas, tu ne sens pas ! Derrière ce fait de course, se pose aussi la question du partage
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Pourtant, que la montagne est belle
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OSEZ MONTS JURA, VOUS ALLEZ LIKER LÉLEX-CROZET MIJOUX-LA FAUCILLE VATTAY-VALSERINE MENTHIÈRES
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PETITE grandes choses faire de ANAÏS bESCoNd
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