Jeudi 23 février 2017 - N° 2191 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
DÉBAT - PROJECTION
LUNDI 6 MARS, 19H SALLE GEORGES MÉLIÈS
VILLENAVE D'ORNON lire dossier page 4 et 5
TRANSPORT DE MARCHANDISES CHANGEONS D’ÈRE !
DOCUMENTAIRE DE GILLES BALBASTRE
ACTUALITÉ LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES
COMMUNIQUÉ DU COMITÉ RÉGIONAL CGT AQUITAINE
#8mars15h40 : en grève !
Exigeons l’humanité !
La CGT, la FSU, Solidaires, l’Unef et les associations féministes appellent à la grève le 8 mars, notamment à 15h40. Toutes les infos pour agir : 8mars15h40.fr. Le 8 mars, ce n’est pas la journée de la femme, pour offrir des fleurs ou des produits de beauté, c’est la journée internationale de Lutte pour Les droits des femmes. En 2017, La mobilisation est plus que jamais nécessaire face à ceux qui veulent remettre en cause les droits et libertés des femmes en France, comme aux États-Unis, en Russie, en Pologne ou encore en Turquie. 15H40, pourquoi ? 15h40, c’est l’heure à laquelle les femmes arrêtent d’être payées chaque jour, sur la base d’une journée standard (de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h). Les femmes sont toujours payées 26 % de moins que les hommes : - parce qu’elles sont 30 % à travailler à temps partiel ; - parce qu’elles sont concentrées dans des métiers dévalorisés socialement et financièrement ; - parce qu’elles n’ont pas de déroulé de carrière ; - parce qu’elles touchent moins de primes, d’heures supplémentaires…
BORDEAUX-MÉTROPOLE
Le 8 février, après l’arrêt du plan grand froid, plusieurs familles ont trouvé refuge dans l’ancien EPHAD, désaffecté, de l’Alouette à Pessac. 35 femmes, hommes et enfants certains âgés de moins de 2 ans, d’autres scolarisés, en grande précarité, ont ainsi échappé à la rue. La direction du CHU a immédiatement ordonné la coupure de l’eau et de l’électricité et d’engager une procédure d’expulsion, prétextant l’insalubrité de l’établissement. La solidarité s’est organisée pour venir en aide à ces familles. Le 16 février, alors que des parents étaient partis travailler, des enfants
partis à l’école, la préfecture a mis à exécution l’avis d’expulsion. Sans sommation, sans solution de relogement, en grand nombre, les forces de l’ordre ont pénétré dans le bâtiment et délogé ces femmes et leurs enfants, ces hommes, ne leur proposant que la rue. À ce jour, une seule famille s’est vue proposer une solution temporaire d’hébergement à l’hôtel. Mais quelles solutions, quelles propositions pérennes ont été faites aux autres familles ? L’article 1 de la loi 90-449, dite BESSON, stipule : « Garantir le droit au logement constitue un devoir de solidarité pour l’ensemble de la nation.
Toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières, en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’existence, a droit à une aide de la collectivité, dans les conditions fixées par la présente loi, pour accéder à un logement décent et indépendant ou s’y maintenir et pour y disposer de la fourniture d’eau, d’énergie et de services téléphoniques. » Le Comité Régional CGT Aquitaine s’associe aux syndicats, associations, citoyens et citoyennes pour dénoncer le déni de justice et d’humanité, cautionné par les services de la préfecture et de l’État, dont sont victimes ces familles. Il est du devoir de l’État et de ses représentant-es et services d’appliquer la loi et de tout mettre en œuvre pour que ces femmes et ces hommes retrouvent le respect et la dignité auxquels ils ont droit. La lutte contre les discriminations et pour l’humanité est un enjeu de taille pour notre société. La CGT, ses militantes et militants, feront tout pour la rendre victorieuse. Bordeaux, le 20 février 2017
Urgence pour les piscines ! Le conseil de métropole du 17 février a validé le financement de la rénovation de la piscine universitaire de Talence. Financement dans lequel l’État intervient à hauteur de… 1/10e… ! Voici l’intervention de Max Guichard sur le sujet : « Cette délibération nous permet d’intervenir sur deux aspects. D’abord sur ce plan Campus qui a certes permis des rénovations de grande ampleur et ô combien nécessaires pour le domaine universitaire. Mais cela s’est fait encore une fois pour l’Etat en se délestant d’une partie de sa compétence sur la Région et la Métropole. Le tout en accompagnement d’une mise en autonomie des universités qui n’a pas fait la preuve de son efficacité pour une véritable démocratisation de la réussite des étudiants. Ce désengagement est particulièrement flagrant sur le financement de la piscine universitaire pour lequel l’Etat octroie généreusement 1/10e des sommes, soit 222 000 euros contre 1,5 million pour la métropole et la région. Ce serait anecdotique si cela ne se produisait dans le contexte actuel, particulièrement alarmant, de pénurie de bassins pour les habitants de la métropole. Dernier évènement en date, la fermeture de la piscine de Cenon met en lumière les enjeux de financement d’un véritable plan piscine qui doit maintenant aller bien au-delà des 20 millions que notre assemblée a - à juste titre, voté en juillet dernier. Evidemment, des solutions techniques provisoires sont envisageables. Mais je crois que nous devons maintenant intervenir collectivement pour interpeller l’Etat pour qu’il joue son rôle dans la réponse aux besoins de nos territoires, tant pour l’apprentissage de la nage pour les écoliers, que pour la pratique sportive et de loisir qui sont des enjeux de santé importants pour la société. »
BOURSE DU TRAVAIL
Rencontre avec Bernard Thibault Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT et membre du Conseil d’administration de l’OIT viendra débattre de son livre, La troisième guerre mondiale est sociale, le mardi 28 février 2017, à 14h, salle CEUD de la Bourse du Travail. Dans son livre, Bernard Thibault dénonce le culte du moindre coût qui sacrifie les salariés du monde sur l’autel de la concurrence, la solution ne pouvant être le repli sur soi nationaliste mais la promotion de l’égalité des êtres. 2 • Les Nouvelles 23 février 2017
COMMUNIQUÉ UNEF BORDEAUX
Non à l’expulsion d’Abdelbari Abdelbari Mustafa, jeune sahraoui de 25 ans est actuellement au centre de rétention administrative de Bordeaux. Il risque d’être renvoyé dans un pays où il est menacé de mort. L’Unef appelle à la solidarité. Après avoir fait une première demande d’asile en Italie, Abdelbari arrive en France en juillet 2016 après avoir été victime de menaces de mort. Dans le cadre de la procédure Dublin III, qui autorise un pays à renvoyer un demandeur d’asile dans le pays où la première demande a été effectuée, Abdelbari a été arrêté et placé en centre de rétention administrative le lundi 13 février 2017. Après avoir usé de tous les recours juridiques possibles, Abdelbari se voit contraint de retourner dans un pays où il subit toujours des menaces de mort, en raison de son identité sahraouie, et où sa sécurité ne sera donc pas garantie.
Étudiant engagé et studieux
Abdelbari Mustafa parle huit langues, est détenteur d’une double licence d’interprétariat et en sciences politiques et a été traducteur pour de nombreuses ambassades, festivals internationaux et ONG telles que Les Restos du Cœur ou Médecins du Monde. Il souhaite poursuivre ses études en France, dans le domaine de la traduction et des relations internationales. Depuis le 6 février, il est membre d’un programme qui propose à des réfugiés ou demandeurs d’asile un programme de 16h de cours hebdomadaires et un accompagnement professionnel, afin de les aider à reprendre leurs études et à retrouver un emploi. La participation à ce programme ainsi que son bénévolat lui ont permis de tisser des liens forts avec de nombreux Bordelais. Début mai, il devait recevoir une certification attestant de ces quali-
fications mais la mesure prise par le tribunal administratif de Bordeaux le 16 février le prive de cette opportunité. Face à cette injustice, agissons !
Nous pensons que le droit à la formation et au diplôme doit être un droit universel, dont aucune frontière ne devrait nous priver. Malgré la décision du Tribunal, M. le Préfet de Gironde demeure toujours en capacité d’annuler cette décision de renvoi. C’est pour cela que nous demandons à tous de se mobiliser afin d’infléchir la décision préfectorale. Nous exigeons la libération immédiate d’Abdelbari et la validation de sa demande d’asile, et nous demandons le soutien de la communauté universitaire. On peut trouver le lien de la pétition en ligne sur la page Facebook de UNEF Bordeaux.
ACTUALITÉ
Editorial
RASSEMBLEMENT À GAUCHE
Pour lever les blocages, le PCF appelle à un « pacte de majorité » La direction du Parti communiste a rendu publique, mardi, une « adresse au peuple de France » dans laquelle elle invite les forces de gauche à s’entendre sur les grandes mesures à mettre en œuvre et appelle les citoyens à s’en mêler. « Une victoire de la droite ou de l’extrême droite aux élections de 2017 précipiterait le pays vers plus de misère, d’arbitraire et de division », préviennent les communistes. « C’est pour éviter ce désastre, ajoutent-ils, que nous voulons faire gagner la gauche. » Pour y parvenir, la direction du PCF, qui réaffirme son soutien à Jean-Luc Mélenchon, appelle « les candidats et les forces de gauche à intensifier leurs discussions jusqu’à conclure ensemble un pacte de majorité » pour lequel le parti livre ses propositions. Parallèlement, il en appelle aux citoyens « pour faire entendre de toutes les manières possibles cette exigence d’union et d’engagement autour d’un pacte capable de changer vraiment la vie ». « Il y a énormément de citoyens qui se reconnaissent dans les valeurs de la gauche, qui ont été soulagés de l’empêchement de Hollande puis de la défaite de Valls et qui nous interpellent en disant “trouvez une solution, ne nous donnez pas Le Pen en héritage” », a expliqué hier, le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles. « L’appel du PCF est important. L’urgence est là et nous pouvons trouver un terrain d’entente », a réagi hier le député Michel Pouzol, un soutien de Benoît Hamon. Mais le candidat entend à la fois s’imposer comme un recours pour le rassemblement à gauche, mais aussi réconcilier son propre camp, entre « pro- » et « anti »-quinquennat. Une contradiction qui a contribué à tendre un climat qui n’est pas au beau fixe : Benoît Hamon appelant depuis Lisbonne ses concurrents à se ranger derrière lui et Jean-Luc Mélenchon estimant qu’il ne peut être question de s’aligner derrière un « corbillard ». Ce dernier avait adressé, vendredi, une lettre à Benoit Hamon (voir encadré). « C’est une patate chaude que se renvoient les uns et les autres », a commenté Olivier Dartigolles, jugeant à nouveau que ces échanges ne sont « pas au niveau » et appelant chacun à ses responsabilités, y compris pour les législatives. « Il n’est pas acceptable que des candidats de la France insoumise soient déclarés face à nos députés sortants », a-t-il notamment averti mardi sur LCP, évoquant, à propos des parrainages pour la présidentielle, un « climat (qui) pourrait être plus favorable ». Une rencontre PCF-FI était prévue jeudi 23 février. Du côté des écologistes, la volonté d’un rassemblement est aussi clairement affichée. « J’espère qu’on trouvera un accord et qu’avec la société civile, avec d’autres candidats – j’espère JeanLuc Mélenchon –, d’autres formations politiques, et surtout avec beaucoup
de Français, on créera la dynamique qui gagne », a déclaré Yannick Jadot, qui insiste à la fois sur les parrainages dont il disposerait désormais, sur l’urgence d’un accord dans la semaine, et sur son travail pour « faire en sorte qu’on ne crée pas de nouvelles déceptions, de nouvelles illusions ». Car des précautions sont là aussi de mise : « Il est évident que cela ne peut pas être avec Emmanuel Macron qu’on construit du neuf », juge Julien Bayou, porte-parole d’EELV, alors que JeanChristophe Cambadélis estimait, lundi, le candidat PS « compatible » avec celui d’En marche ! « On a tous soif d’une victoire encore jugée impossible il y a quelques mois. Il y a une fenêtre de tir, nous n’avons pas le droit de la rater, à condition que cela porte sur le projet », estime l’écologiste, citant à son tour les convergences sur la VIe République ou encore contre la loi travail. Au-delà de son appel, le PCF entend lui aussi passer aux actes avec une rencontre proposée à chaque candidat, l’ouverture « à toutes les forces de gauche » de sa « rencontre nationale le 28 février » sur le thème de la lutte contre la finance, et en proposant « que se tienne dans les plus brefs délais une grande rencontre de débat public pour un pacte de majorité à gauche ».
Bordeaux, 26 mars 2016
LA LETTRE DE MÉLENCHON À HAMON « Le PS dont tu es le candidat n’est plus en mesure de fédérer les français, constate Jean-Luc Mélenchon. Tout est à reconstruire dans notre pays. Veux-tu t’atteler à cette tâche ? Un accord à l’ancienne ne le pourra jamais. (…) Je te fais de bon cœur crédit de ta bonne foi. Mais nous ne pouvons avoir la naïveté de te croire sur parole alors même que tu es et reste le candidat d’un parti et d’élus majoritairement hostiles à l’orientation que tu défends. Il est donc légitime et honnête que nous te demandions des garanties politiques précises sur ton engagement à rompre avec le quinquennat et son bilan. » Jean-Luc Mélenchon a donc posé donc 7 garanties : 1 - Aucun accord ni à la présidentielle ni aux législatives avec Emmanuel Macron et son mouvement. 2 - La rupture avec la politique du quinquennat, abolition de la loi El Khomri, du CICE et de l’état d’urgence permanent, mise à l’écart des ministres du gouvernement qui a imposé cette “loitravail” à coup de 49/3. 3 - Convocation d’une assemblée constituante dans les trois premiers mois de la nouvelle mandature. 4 -Partage de la richesse : augmentation du SMIC et des minima sociaux, échelle des salaires limitée de un à vingt, instauration de la Sécurité sociale intégrale, retour aux 35 heures réelles, à la retraite à 60 ans avec 40 annuités. 5 - Sortie du nucléaire et passage au cent pour cent d’énergies renouvelables. 6 - Retrait de la signature de la France de l’accord CETA, consultation du peuple sur cet accord. Arrêt immédiat de l’application des directives européennes mettant en cause les services publics et passage au plan B en cas d’échec des discussions avec les partenaires européens.
Pour une dynamique transformatrice : la maîtrise citoyenne C’est un doux euphémisme que de dire que les échéances électorales à venir sont remplies d’incertitudes. La défaite de Valls aux primaires organisées par le PS, n’a été que le énième retournement de situation de scénarios qui, décidément, n’arrivent pas au bout de leur histoire. Ce fut un message clair envoyé à l’Élysée, à Matignon, à Solferino, pour dire combien le peuple de gauche rejette les politiques mises en place durant ce quinquennat. Ce fut un message fort sans ambigüité. Ce 1,2 millions de personnes a profondément transformé notre paysage politique. Depuis, des appels au rassemblement ont fleuri, des cafés citoyens ont vu le jour, avec plus ou moins de succès. Un espoir s’est fait jour, dans une partie de notre population, que le désastre annoncé de 2017 pourrait être évité. Cependant les pas de deux de Hamon et de Mélenchon ont vite refroidi ces ardeurs. Ils illustrent tous les deux, les ornières les plus dramatiques de la gauche française : la volonté hégémonique et l’intransigeance. Car ne nous y trompons pas, dans cette histoire les responsabilités des uns et des autres sont lourdes. Cela n’est pas responsable quand, à côté, semble se dessiner la victoire d’un candidat portant des propositions réactionnaires, au service du capital financier, qu’il s’appelle Macron, Fillon ou Le Pen. Notre peuple, ne peut payer deux fois l’addition d’un quinquennat fait de renoncement et de soumission aux marchés financiers. Une fois en ayant subi cette politique, une autre en voyant pendant 5 ans de plus une accélération des politiques antipopulaires. Car c’est cela qui est devant nous. L’appel du parti communiste (lire page 7) prend la dimension de cette situation. Il est une invitation à notre peuple à ne rien céder sur la critique sur les années écoulées, bien au contraire. C’est un appel au rassemblement sur des contenus forts de rupture avec les politiques mises en place ces dernières années, pour répondre aux besoins essentiels de la population. Il est surtout une invitation à se mêler du débat, à le prendre à bras le corps. Car là est le nœud de la question. Si nous laissons cette affaire à quelques états-majors, quels qu’ils soient, rien n’en sortira de bon. Les citoyens doivent changer cette donne, faire valoir leurs aspirations. Il ne peut y avoir de victoire probante, de succès abouti, sans que les citoyens de ce pays en aient la maîtrise, tant sur les contours que sur les contenus. C’est cet enjeu qui est devant les forces progressistes et notamment les communistes. Aider notre peuple à prendre le pouvoir, pour cette élection et pour la suite, c’est l’espoir que nous devons porter, en lui accolant des contenus fort comme nous le faisons depuis de nombreuses semaines avec la France en commun. Ce chemin, nous devons le prendre ensemble. C’est là que se trouve la dynamique transformatrice.
7 - Sortie de l’OTAN, retour à une politique pour la paix et de désarmement dans le monde.
« Le mouvement “la France insoumise” s’est constitué sur un programme et une candidature qui le porte. Rien d’autre. Cela nous suffit amplement pour vouloir en convaincre le grand nombre. Mais s’il existe une possibilité que la trame essentielle de ce qui nous a regroupé puisse aussi fédérer des partis politiques de la gauche traditionnelle, je suis prêt à consulter les 250 000 personnes qui se sont personnellement engagées à mes côtés sur la proposition qui leur serait faite. » Conclut J.L. Mélenchon, affirmant qu’il ne transigerait pas avec les engagements qu’il a pris.
Frédéric Mellier membre de l’exécutif du PCF 33
Les Nouvelles 23 février 2017 • 3
TRANS BORDEAUX-MÉTROPOLE
Circulation : d’abord retirer les camions ! C’est au conseil de métropole de janvier dernier, par le biais de la présentation du rapport sur le développement durable, qu’est venu le débat sur une zone à circulation restreinte (ZCR) qui pourrait englober les villes de Bègles et Bordeaux. Au-delà de cette mesure contestable par son aspect discriminant, la question du fret ferroviaire et fluvial est trop absente du débat. C’est ce qu’a constaté Claude Mellier, au nom du groupe communiste. « Le rapport sur le développement durable fait le bilan des actions menées sur l’agglomération afin de répondre aux ambitions et de permettre aux hommes et aux femmes de vivre dans un meilleur environnement et de préserver la qualité et la diversité de celui-ci. Notre établissement a commencé sa réflexion sur les zones à circulation restreinte (ZCR), réflexion qui a été largement diffusée dans la presse
avant même que l’ensemble des élus de notre établissement en ai eu connaissance, ce qui n’est pas sans poser quelques questions. Que ce soit sur ce rapport ou sur la ZCR, il nous semble qu’il manque un point important qui fausse notre réflexion: celui du fret. Je sais que, par bien des aspects, cela ne relève pas de notre compétence. Mais le débat existe. En effet, comment pouvons-nous lutter contre la dégradation de la qualité de l’air sans évoquer la présence massive de poids lourds sur nos routes ? Comment peut-on évoquer la thrombose de la rocade sans y inclure la présence massive du trafic de transit ? Nous avons vu récemment le retour sur le devant de la scène de la question du grand contournement, avec l’aide appuyée d’un dossier dans Sud-Ouest. Pour notre part, nous ne sommes pas pour le statu quo, pas plus que nous sommes pour des fausses réponses qui
ne font que déplacer les problèmes loin de notre agglomération. Il faut, à notre sens, changer de paradigme sur cette question. Nous avons aujourd’hui des outils qui sont à notre service sous-utilisés, que ce soit le fleuve ou le fret ferroviaire. Nous l’avons dit à plusieurs reprises ici, il nous faut plus et mieux utiliser le fleuve. En l’état, nous nous félicitons du rapport qui a été présenté en bureau en décembre dernier détaillant les projets de fret fluvial portés par voie navigable de France (VNF) et la région Midi-Pyrénées. Pour le fret ferroviaire, nous savons que l’essentiel ne se joue pas ici, cependant une pression volontariste de l’ensemble des collectivités auprès de l’Etat et de l’opérateur historique nous apparaît essentielle pour le sortir de la situation calamiteuse dans laquelle il a été mis ces 20 dernières années. »
Prenons l'air ! Il faut sortir des voitures et des camions, massivement, de nos routes, rocades et autoroutes. C'est un enjeu environnemental, un enjeu de santé publique, un enjeu de développement aussi, comme l'illustre Vincent Maurin dans ses conférences (lire cidessous). C'est possible, à condition de retrouver une maîtrise publique, par la création d'un pôle national des transports publics, comme le propose les communistes dans "La France en commun". Car la situation du fret en France montre que la libéralisation est incompatible avec la sauvegarde de l'environnement, avec l'intérêt commun. Pour sauver l'air, "changeons d'ère", proposent les cheminots du fret. Par un site dédié, un rapport coécrit avec le cabinet Émergences et un documentaire de Gilles Balbastre ils alertent sur la mort annoncée du transport de marchandises par le rail, après trois décennies de concurrence avec la route. "À moins de sauver dès maintenant le fret public, seuls les trafics les plus rentables seront demain assurés ; la circulation et la pollution routières vont continuer à augmenter ; toute politique d’aménagement du territoire sera d’avance condamnée ; le tout sur le dos des salariés et de la sécurité sociale qui paiera la facture finale, celle de la pollution de l’air et des accidents de la route." C'est pour déjouer ce funeste scénario que les communistes apportent leur soutien aux cheminots et ont engagé une "bataille du rail". Parmi les nombreuses initiatives, un débat aura lieu en Gironde, à Villenave d'Ornon, le lundi 6 mars à 19h, autour du documentaire de Gilles Balbastre, dont la présence est à confirmer.
CONFÉRENCE DE VINCENT MAURIN
L’emploi et le transport au cœur du développement urbain
Dans le cadre de la présentation du livre Vincent Maurin, « un communiste dans sa ville : entretiens avec Hervé Mathurin », publié aux éditions Dossiers d’Aquitaine, l’ancien élu municipal et communautaire, candidat aux élections législatives, tenait une conférence à l’Union Saint-Jean autour d’une question : comment mieux vivre la ville ? Vincent Maurin explique qu’en tant qu’élu, il s’est intéressé à tout ce qui participe à construire la métropole de demain, avec un fil conducteur : la démocratie, la participation citoyenne. Fort de son implication politique et citoyenne, de son expérience dans le quartier de Bacalan, il est question de mettre, ce soir-là, en regard le développement urbain de ce quartier et celui du sud de Bordeaux avec Euratlantique (Belcier, Paludate, mais aussi Floirac et Bègles). Il rappelle que ces deux zones de développement ont en commun une âme, celle de « la vie ouvrière, avec ses solidarités, ses associations ». Et le 4 • Les Nouvelles 23 février 2017
défenseur de la « ville pour tous » est venu avec un message : il faut que les citoyens se mêlent de ces grands projets, et pas seulement dans les espaces qui sont censés le leur permettre, « ça peut être de la démocratie de façade ». Il raconte la bataille des élus communistes, dans le cadre du développement urbain à Bacalan, contre les projets qui condamnaient la grande écluse et donc « occultaient complètement l’activité économique liée à la Garonne », la bataille avec l’association Vie et Travail à Bacalan pour l’avenir du refit, et la conviction indéboulonnable que l’on peut faire cohabiter activités économiques, logements et respect de l’environnement. Un long combat auquel se rallieront un cluster d’entreprises, des croisiéristes et qui finiront par convaincre municipalité et métropole. Aujourd’hui les mêmes enjeux se posent pour Bordeaux sud. Les Voies navigables de France (VNF) viennent d’éditer un rapport sur la relance de la batellerie entre Bordeaux-Blaye et Toulouse par la Garonne et son canal latéral. Ça représenterait 2,5 millions de tonnes
de marchandises, « c’est énorme quand on sait qu’aujourd’hui le port de Bordeaux c’est entre 8,5 et 9 millions de tonnes », s’exclame Vincent Maurin. VNF identifie des besoins dont l’un avait déjà été relevé par le groupe communiste à la CUB : le transport de granulat. « Ils viennent par camion de partout pour alimenter les grands chantiers qui se trouvent, justement, tous en bord de Garonne. À l’époque tout le monde trouvait que c’était une bonne idée mais personne n’avait pris le taureau par les cornes jusque qu’à ce que le port de Bordeaux décide de créer son 7 e terminal de Grattequina au Nord de Bordeaux ». Aujourd’hui, le projet de VNF comprend aussi le transport des déblais, du blé du Lot-et-Garonne, du bois sur les sites de biomasse et on pourrait imaginer utiliser la voie fluviale pour le transport des déchets jusque Bègles, celui du mâchefer sur les zones de traitement… Le rapport VNF évoque la création de 102 à 115 emplois à temps complet de mariniers, des emplois induits dans le secteur du BTP, une activité supplémentaire pour les chantiers navals et de multiples services liés à la batellerie. « Ce serait surtout 25 000 camions en moins sur les routes ainsi que 20 800 tonnes de CO2 ! Ces projets pourraient ouvrir des perspectives quant aux besoins d’emplois productifs à Bordeaux sud qui seraient plus proches de l’identité de ces quartiers d’activité ferroviaire, de Marché d’intérêt national (MIN) et d’abattoirs ». Même si les élus communistes ont accompagné les projets visant à amener plus de structures culturelles sur le secteur, comme la Méca (Maison de l’économie créative et de la culture d’Aquitaine), ils n’étaient pas partisans de faire table rase des abattoirs
mais plutôt de faire, avec le MIN, un pôle agroalimentaire porteur de développement économique. « Nous avons alerté sur le miroir aux alouettes des emplois annoncés dans le quartier d’affaire Euratlantique. La réalité, c’est que 70 % des emplois générés sont des emplois déjà existants, sur Paris mais aussi sur la métropole. Et il s’agit essentiellement d’emplois tertiaires. Nous avons aussi alerté sur la part de logements sociaux qui ne correspond pas aux besoins de la population locale, on avait fait la même critique sur les bassins à flot ». Vincent Maurin trouve aussi que le projet est « trop frileux » sur les transports urbains. Pour les élus et militants communistes, l’arrivée de la ligne TGV qui place Paris à 2h de Bordeaux représente une opportunité de réfléchir à un transport par rail permettant de résoudre les problèmes de circulation de la population bordelaise, notamment celle qui travaille et étudie. « Il faut intégrer à ce projet la ligne de ceinture permettant de relier la gare Saint-Jean à la gare de Ravezie, qui passerait à l’ouest par Mérignac-Cauderan-Le Bouscat et côté rive droite par La Bastide, et qui permettrait grâce à la gare Cenon Pont-rouge d’avoir ce vrai bouclage. On pourrait imaginer ensuite, sur le pont Chaban Delmas, un site non pas réservé aux bus mais à un tram-train ou simplement un train. D’ailleurs, le premier directeur de l’opération Euratlantique, M. Rol Tanguy, avait intégré dans ses premières projections en terme de déplacements la ligne de ceinture. Nous avions appuyé cette bonne idée qui en est toujours une, même pour la métropole et la SNCF mais nous ne sommes pas à la phase opérationnelle puisque pour l’instant, aucun investissement n’est prévu. Pour nous cela reste une aberration puisqu’une grande partie de la circulation de l’agglomé-
ration continuera de se concentrer sur la rocade ou sur les quais tant qu’on n’imaginera pas une circulation en site propre circulaire, 70 % des déplacements des étudiants et salariés se faisant de banlieue à banlieue ». Vincent Maurin échange aussi beaucoup avec la salle sur la question du logement, de son coût, de la nécessité d’une maîtrise publique plus importante et de la construction nécessaire et en grand nombre de logements très sociaux. Il appelle aussi à la vigilance sur les structures et services publics de proximité même si quelques engagements ont été pris et respectés dans ce sens (crèche, médiathèque, projet de piscine…). « On peut s’attendre avec le nouveau pont Jean-Jacques Bosc à des perspectives intéressantes, conclue-t-il, entre rive droite et rive gauche, les deux parties d’Euratlantique, avec la nouvelle salle de spectacle sur la rive droite et, sur la rive gauche, les aménagements urbains à articuler avec ceux de Bègles. Mais dans un Bordeaux qui est en train de faire très fort en terme d’accueil de nouveaux habitants – avec de nouveaux logements au Nord, au Sud et sur la rive droite – pour moi la question première est : combien et quel type d’emplois nos territoires vont pouvoir offrir à ces nouveaux habitants qu’ils arrivent de Paris ou d’autres secteurs de notre département ? Si on n’a pas ces questions en tête tout de suite, on risque de se positionner en ville dortoir, en espérant que les parisiens viennent, effectivement, habiter à Bordeaux et qu’ils y restent… » Vincent Maurin invite donc les citoyens à mettre leur grain de sel, lui-même peut témoigner qu’il est possible de faire avancer les choses, pour le peu qu’on ait des convictions, de la ténacité… CD
SPORT TRANSPORT DE MARCHANDISES
Changer d’ère - Obtenir très rapidement de l’Union européenne que les transporteurs routiers internationaux soient contraints d’appliquer la législation sociale des pays dans lesquels ils livrent, et non celle du pays de départ. 2 • Remettre en cause le dogme de la concurrence sur le fer
Après 15 ans d’intervention des cheminots pour sauver le fret ferroviaire, le CE Fret SNCF et Émergences ont co-écrit un rapport pour alerter de nouveau les pouvoirs publics et l’opinion et faire des propositions. Ils y dressent plusieurs constats :
1 • En matière de pollution, d’accidentalité et de coût pour la collectivité, le bilan de la route est mauvais. La circulation routière a augmenté de 39 % entre 1990 et 2015. La route représente désormais : - 3 % des émissions de gaz à effet de serre et 96 % des émissions de CO2 du secteur des transports. - Entre 75 et 100 % (selon les polluants) des pollutions dues au transport. - 81,5 % de la consommation des ressources naturelles en pétrole. - 350 594 personnes décédées sur les routes et 353 786 personnes gravement blessées en 40 ans. - Tous les ans, des morts prématurées et des hospitalisations pour causes respiratoires et cardiaques liées à la pollution de l’air (42 090 morts et 13 360 hospitalisations pour la seule année 2000 selon une étude commanditée par la commission européenne). - Un coût de l’accidentalité routière de 22,7 milliards d’euros pour l’année 2015 (à quoi s’ajoutent 10,1 milliards d’euros de dégâts matériels), et un coût annuel de la pollution de l’air estimé entre 68 et 97 milliards d’euros et 3 milliards pour la sécurité sociale. - Des métropoles encombrées et des millions d’heures perdues dans les embouteillages. 2 • Le fret ferroviaire est une alternative connue de tous. - Avec les transports en commun, il est l’un des leviers de la décongestion routière, puisqu’un seul train de 35 wagons transporte le chargement de 55 camions de 32 tonnes. - Le transport ferroviaire émet 3,5 fois moins de CO2 que le transport routier par tonnekilomètre, et est bien plus économe en énergie. - Il est le moyen le plus sûr de transporter les marchandises dangereuses. - Il contribue au fonctionnement de pans entiers de l’industrie française. - Il est un outil du développement des territoires, puisqu’il permet de faire fonctionner en synergie des territoires
aux ressources complémentaires. Ce rapport propose 3 explications à cette situation :
- Le besoin du néolibéralisme de déréguler les transports. - Les politiques publiques sont néolibérales. - La SNCF préfère le chiffre d’affaires au service public ferroviaire. Par exemple, tout en laissant mourir Fret SNCF, la SNCF a pris soin de développer son outil privé de transport routier, GEODIS, désormais premier transporteur français et quatrième groupe européen de logistique. Elle a aussi développé VFLI, sa filiale privée de fret ferroviaire, qui concurrence directement Fret SNCF à la faveur d’un dumping social interne. GEODIS et VFLI peuvent facilement, dès demain, en récupérer les activités. Le risque est donc grand que le fret public soit à très court terme privatisé et que la SNCF, en le filialisant, abandonne toute orientation de service public. Trois propositions pour sauver le fret ferroviaire
1 • Mettre un terme à l’ultralibéralisme routier - Financer le fret grâce à des ressources issues du transport routier (quote-part d’une nouvelle écotaxe, évolution de la TICPE, prélèvement sur les péages autoroutiers…), et affectées à la modernisation de l’infrastructure ferrée et à des programmes d’innovation technologique ;
- Entre pays de l’Union européenne, garantir que les grandes compagnies nationales de chemin de fer travaillent à l’amélioration des liaisons inter-états, plutôt que de chercher à prendre des parts de marché chez le voisin ; - en France, assurer un développement local du fret ferroviaire non pas par la concurrence d’opérateurs ferroviaires de proximité sur des liaisons déjà assurées par la SNCF, mais par un retour de l’organisation commerciale de la SNCF dans les territoires, afin de faire de l’opérateur public le pivot de solutions multimodales nouvelles ; - au sein même de la SNCF, favoriser les synergies entre le rail (Fret SNCF) et la route (Geodis), pour une offre de transport confiant au train les longues distances, et au camion les derniers kilomètres. C’est aussi mettre un terme aux politiques de filialisation de l’offre de transport ferroviaire (VFLI, STVA, Infrarail…) conduites dans l’unique objectif de tuer l’opérateur public. 3 • Reconnaître le fret ferroviaire comme service public dédié au développement durable - Les trains de marchandises pourront de nouveau irriguer tout le territoire national, et le fer pourra retrouver la part qu’il a perdue au fil des ans. - La SNCF pourra redevenir un acteur du développement territorial, capable de servir à la mise en réseau des acteurs économiques et à la mise en place de solutions de transports écologiques. - Les trains de voyageurs seront sauvés. Plus de trains de fret, c’est plus de financements pour la voie.
Dans le cadre de leur propositions pour une « France protectrice et solidaire », les communistes proposent un plan de mobilisation pour les transports avec : - la création d’un pôle national des transports publics favorisant le développement des transports collectifs et leur accès par toutes et tous, du transport ferroviaire et fluvial et du transport maritime côtier. - l’abrogation des lois de libéralisation du rail, de la loi Macron - lancement d’un processus de désendettement du système ferroviaire - la fin des mesures de défiscalisation et exonération favorisant le transport aérien par les entreprises bas-coût. - le renforcement de la tarification sociale jusqu’à la gratuité en zone urbaine et la création de parking relais pour les voitures. - le doublement, la généralisation et la modulation du « versement transport » payé par les entreprises. - la nationalisation des autoroutes - un moratoire sur les privatisations des ports et aéroports.
PARTI COMMUNISTE
La campagne pour « nos gares, nos lignes, nos trains » Le Parti Communiste Français à l’offensive sur le rail a lancé sa campagne « nos gares, nos lignes, nos trains » en février. Durant 6 mois, avec ses candidates et candidats aux élections législatives, il va réaliser un tour de France des territoires pour aller à la rencontre des cheminots, des usagers, des syndicalistes et des citoyens afin de réaliser un véritable état des lieux de la France ferroviaire d’aujourd’hui. Son objectif : faire du ferroviaire public une grande question nationale
qui tienne une place centrale dans le débat politique. Cette bataille du rail s’inscrit dans celle pour la défense de l’ensemble des services publics. Au terme de ce tour de France ferroviaire, le PCF restituera publiquement un état des lieux de la France ferroviaire. Pour suivre la campagne :
@batailledurail labatailledurail@gmail.com
DÉBAT PROJECTION
Stop au tout camion ! Débat projection, à l’initiative du PCF Front de gauche, autour du documentaire de Gilles Balbastre : Transport de marchandises changeons d’ère ! et du rapport co-écrit par le CE Fret & Émergences, lundi 6 mars à 19h, salle Georges Méliès, Villenave d’Ornon (face à l’arrêt lycée Vaclav-Havel, Tram C) Avec : Thomas Portes, syndicaliste cheminot, responsable national du PCF de « la bataille du rail » et Céline SIMON, secrétaire du CCE SNCF.
Les Nouvelles 23 février 2017 • 5
INTERNATIONAL CETA
Entre les multinationales et les citoyens, le Parlement européen a choisi
Le vote en faveur du CETA a confirmé la domination, au sein du Parlement européen, des partisans d’une Europe libérale favorisant les multinationales au détriment de l’environnement, de la santé, des droits sociaux et de la transparence démocratique. Lors du débat précédant le vote de mercredi, la députée hollandaise Anne-Marie Mineur (GUE-GVN) a bien résumé l’enjeu général : « le commerce mine les bases de la démocratie », a-t-elle dit , entendant par là, non pas qu’il fallait se passer du commerce ou l’entraver par principe (personne n’y pense), mais que ce qu’on appelle le « libre-échange », par son côté sauvage, et par les dérégulations qu’il instaure, était effectivement une menace pour une société démocratique. Car comme l’a rappelé Patrick Le Hyaric (GUEGVN), « le CETA n’est pas un accord commercial, c’est un accord de libre échange. » Sa particularité, ce n’est donc pas simplement de favoriser le commerce, c’est très particulièrement de lever toutes les barrières,
tant tarifaires (les taxes) que non tarifaires (les règlements, normes, etc.) entre l’Union européenne et le Canada. C’est ce qu’exigent d’ailleurs les grandes institutions financières internationales, à commencer par le FMI. En votant pour le CETA, les parlementaires européens leur ont simplement obéi. Avec le CETA disparaîtront effectivement toutes les taxes appliquées à certains produits en situation de concurrence dominante, destinées à protéger les producteurs nationaux qui, sans cela, risqueraient d’être mis en difficulté ou de disparaître. Le CETA affaiblira aussi des normes réglementaires, notamment en matière d’environnement et de droits sociaux. Il s’agit donc là de tout autre chose que d’un pur accord de commerce. Il s’agit de changer concrètement la façon dont les gens entendent vivre, dans quel type de société, et avec quelles règles démocratiques. Le député Vert allemand Klaus Buchner (Verts-ALE), l’a expliqué : « le CETA est truffé d’articles qui n’ont rien à voir avec le commerce, mais avec la destruction de la démocratie »,
exhortant le Parlement à « refuser ce coup d’état institutionnel au service des puissances financières ». Même Tiziana Beghin, du mouvement « 5 étoiles », a dénoncé « le coup d’état silencieux » que représentait le CETA qu’elle refuse de qualifier de traité. « Nous allons voter un accord qui place les droits des multinationales et des investisseurs au dessus des droits sociaux et environnementaux », a condamné pour sa part la députée belge Maria Arena, la première députée du groupe socialiste (S et D) à avoir pris la parole dans l’hémicycle pour appeler à voter contre le CETA. Elle sera suivie par le député français Emmanuel Maurel. Tous les autres députés sociauxdémocrates, qui interviendront appelleront au contraire à voter pour le CETA. Au cours du débat de 4 heures qui a précédé le vote du CETA par le Parlement européen, un contraste flagrant est en effet apparu dans les arguments avancés par la vingtaine de députés qui se sont exprimés sur le sujet. D’un côté des conservateurs et des libéraux défendant une position purement idéologique qui peut se résumer en une phrase : le commerce avec le Canada est bon pour l’Europe - on entendait surtout qu’il est bon pour le commerce. Là encore, aucune preuve tangible pour justifier cette position. De l’autre, des arguments fondés sur de multiples rapports, des enquêtes, et des analyses, prouvant que dans de nombreux domaines, le CETA allait avoir des effets désastreux. Ces rapports, réalisés sur plusieurs années, sont publics, tout le monde y a accès, tout le monde peut les contester, mais personne ne les a beaucoup contredis jusqu’à
maintenant. Se basant sur l’une de ces études, la députée italienne Eleonora Forenza (GUE-GVN) a par exemple rappelé, que 200 000 emplois seraient perdus en Europe à cause du CETA. Qui a voté quoi ?
« Il y a un goût amer dans ce vote, » nous confiait Younous Omarjee juste avant le scrutin, « parce que si le groupe des Sociaux-démocrates en bloc avait rejeté cet accord, il y avait une majorité pour rejeter le CETA, et ça aurait constitué un moment fondateur pour une nouvelle politique commerciale européenne.» Le vote a entièrement confirmé le pronostic du député de la Gauche Unitaire européenne. Deux groupes politiques au sein du Parlement européen ont démontré leur parfaite unité dans le refus du CETA : la Gauche Unitaire européenne (GUE-GVN) et les écologistes (Verts-ALE). À droite, pratiquement aucune voix des Libéraux n’a manqué en faveur du CETA, sauf 4, dont celle – notable – du député français Jean Arthuis (ALDE), qui a été ministre de l’économie et des finances de 1995 à 1997, et qui fait partie des opposants au CETA. De même le parti des conservateurs (PPE) – parti
dominant du Parlement européen – a voté massivement pour le CETA, sauf 4 députés qui ont voté contre, tandis que 7 d’entre eux ont préféré s’abstenir. Parmi eux, Michèle AlliotMarie, Brice Hortefeux, et Nadine Morano. C’est au sein du groupe des sociauxdémocrates que le fossé entre partisans et opposants au CETA a été le plus profond : 96 pour et 66 contre. Si tous les socialistes européens avaient décidé de s’opposer au CETA, il n’est pas certain que le « non » l’aurait finalement emporté. Ne sont cependant concernés, aucun des députés socialistes français, puisque tous, ont voté contre le CETA, rejoignant ainsi les Verts et la GUE. À l’extrême-droite de l’hémicycle, une majorité de députés s’est opposée au CETA, plus par opposition de principe à tout accord international, ou à tout vote en faveur d’une proposition européenne. Au final, le CETA est passé par 408 voix pour, 254 contre et 33 abstentions. Au cours du débat Jean-Luc Mélenchon (GUE-GVN) avait martelé que le CETA est « un très mauvais coup contre l’Europe, » ajoutant : « les générations futures s’en souviendront. » avec l’Humanité, J.J. Régibier, le 16/02/2107
« Fière d’une ville qui défend la vie et transforme la peur en espoir », c’est par ces mots que la maire de Barcelone, Ada Colau, a salué samedi 18 février le demi-million de manifestants venus de toute la Catalogne pour exprimer leur souhait d’accueillir migrants et réfugiés. Belle lueur d’humanité dans une Europe guettée par la montée de l’extrême droite et toujours incapable d’apporter des réponses rationnelles et humaines à la crise des réfugiés.
MOYEN-ORIENT
Le dessein d’une « Otan » israélo-arabe Au-delà des déclarations de Trump remettant en cause la création d’un État palestinien, les ÉtatsUnis, Israël et certains pays arabes pensent à une forme d’alliance militaire et à un partage du renseignement, dirigés en premier lieu contre l’Iran. En 2009, sous pression politique, Benyamin Netanyahou s’était déclaré – mais pas engagé – en faveur d’une solution à deux États, Israël et Palestine. Le voici dégagé de toute contrainte. À Washington, le président Donald Trump a affirmé : « Je regarde deux États et un État, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu’ils préfèrent. Les deux me conviennent. » Ce qui équivaut à abandonner l’idée de deux États. Rien de surprenant en réalité. Depuis plusieurs semaines maintenant, les discussions vont bon train entre la 6 • Les Nouvelles 23 février 2017
nouvelle administration américaine et un certain nombre de pays arabes sunnites, à commencer par l’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Égypte – ces deux derniers ayant en plus la particularité d’avoir signé un accord de paix avec Israël. Le liant : l’Iran et la volonté de combattre un État dont la dénomination chiite, sur un fond d’antagonisme confessionnel, masque la volonté d’endiguer la montée en puissance régionale de Téhéran. « Pour la première fois de ma vie et dans l’existence de mon pays, les pays arabes de la région ne voient pas Israël comme un ennemi mais de plus en plus comme un allié. Ce changement crée une opportunité sans précédent pour renforcer la sécurité et parvenir à la paix », s’est écrié le premier ministre israélien. Morton Klein, l’une des figures de l’Organisation sioniste d’Amérique, ne s’y trompe pas. « C’est la possibilité d’avoir une sorte de confédération de Jordanie avec
les Palestiniens qui vivent en JudéeSamarie (l’appellation biblique de la Cisjordanie – NDLR), a-t-il expliqué au quotidien israélien Haaretz. Avec d’autres États arabes profondément préoccupés par l’Iran s’ouvre l’opportunité d’avoir des États arabes soutenant ce type de fédération. » Le lien est ainsi fait entre l’abandon d’une solution à deux États et le développement de nouvelles relations entre Tel-Aviv et les principaux pays arabes de la région, à l’exception notoire de l’Irak, de la Syrie et, pour l’instant, du Yémen, soumis au feu de l’aviation saoudienne. Une forme d’alliance militaire pour contrer l’Iran
Le Wall Street Journal vient de révéler que l’administration Trump est en discussion avec des pays arabes alliés pour créer une forme d’alliance militaire qui partagerait notamment des renseignements (au sens de
l’espionnage) avec Israël, afin d’aider à contrer leur ennemi commun, l’Iran. Une telle alliance inclurait évidemment l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Jordanie et l’Égypte. Pour commencer ! « Pour les pays arabes impliqués, l’alliance aurait une composante de défense mutuelle de style Otan, qui prévoit qu’une attaque contre un des membres équivaut à une attaque contre tous », écrit le quotidien américain. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, peut bien réaffirmer, comme il vient de le faire, que la paix au Proche-Orient nécessitait « une paix juste et globale fondée sur une solution à deux États avec un État
palestinien indépendant », l’inactivité de son organisation, au diapason de celle des pays arabes, laisse subsister beaucoup de doutes sur sa volonté politique. Un véritable tournant pour les Palestiniens et leur direction politique, que ce soit le Fatah du président Abbas ou celle du Hamas (dont la dépendance politico-financière est multiple). Mais aussi un défi pour ceux qui, il y a à peine un mois, à Paris, à l’occasion d’une conférence internationale, réaffirmaient leur adhésion à la solution de deux États. l’Humanité, Pierre Barbancey, grand reporter, le 17/02/21017
PCF ADRESSE DU PARTI COMMUNISTE AU PEUPLE DE FRANCE
PCF
Vous voulez pouvoir intervenir et décider sur tout ce qui concerne votre vie, votre travail.
Une victoire de la droite ou de l’extrême droite aux élections de 2017 précipiterait le pays vers plus de misère, d’arbitraire et de division. Marine Le Pen veut faire régresser la France en l’entraînant dans le sillage du sinistre Donald Trump. François Fillon veut liquider la Sécurité sociale et tous nos services publics. Emmanuel Macron veut étendre la logique de l’ubérisation libérale à tous les domaines de la vie et du travail. Nous ne voulons pas de ces années noires pour notre pays. C’est pour éviter ce désastre que nous, les communistes, nous voulons lors des élections présidentielle et législatives de mai et juin prochains, faire gagner la gauche : une gauche qui reconstruise une grande politique de justice, d’égalité et de paix. Une gauche qui engage une politique de lutte efficace contre le chômage, les inégalités et la pauvreté, de sécurisation de nos vies, de droits nouveaux pour les salariés et les citoyens. Nous ne voulons pas de la politique qui nous a tourné le dos ces cinq dernières années en emboîtant le pas aux forces libérales. La gauche que nous voulons, c’est celle qui s’est battue contre la loi Travail, contre le projet de déchéance de nationalité, qui se bat pour l’avenir des services publics, qui peut ouvrir un nouvel avenir de progrès à la jeunesse. Il y a quelques mois, cela paraissait irréaliste. Aujourd’hui, la présence au second tour de l’élection présidentielle d’une candidature porteuse de ces combats et la constitution en juin
d’une majorité de gauche et écologiste paraissent à nouveau possibles. C’est ce pourquoi nous nous battons depuis un an : nous n’avons pas présenté de candidat communiste à l’élection présidentielle pour le permettre. Nous soutenons Jean-Luc Mélenchon, dont le programme est le plus proche du nôtre, avec cet objectif. Ce qui doit être au cœur de tout, c’est un pacte de majorité, clair et transparent qui se donne les moyens du changement . Voilà pourquoi nous appelons les candidats et les forces de gauche à intensifier leurs discussions jusqu’à conclure ensemble un pacte de majorité pour gouverner la France. Nous voulons élire en mai un président de gauche, en juin une majorité de députés de gauche à l’Assemblée nationale, qui appliquera une politique de rupture avec l’austérité. Au sein de cette majorité, élire des députés communistes et du Front de gauche bien plus nombreux qu’en 2012. Et, surtout, il faudra rester mobilisés et vigilants avant, pendant et après les élections, comme lors du Front populaire face au grand patronat, à la droite et à l’extrême-droite. Nous communistes, nous proposons que ce pacte comporte :
- une VIe République qui nous sorte du régime présidentiel, avec notamment la proportionnelle à toutes les élections et un statut de l’élu-e, des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises, le droit de vote des étrangers résidant en France, le récépissé contre les contrôles de police au faciès, la constitutionnalisation du droit à l’avortement ; - un programme de relance sociale avec l’abrogation de la loi El Khomri et son remplacement par une loi de sécurité de l’emploi et de la formation, l’augmentation des salaires, des minimas sociaux et des pensions, la diminution du temps de travail, la retraite à 60 ans, une nouvelle ambition pour la Sécurité sociale avec un retour progressif vers un remboursement de tous les soins à 100 % ; - un plan global d’action pour l’autonomie et l’émancipation de la jeunesse dans tous les domaines : petite
Mardi 28 février Écoutes collectives, rendez-vous locaux Initiative retransmise en direct sur le site du parti : www.pcf.fr et sur le nouveau site de campagne :
WWW.2017.PCF.FR
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Vous êtes des millions à vouloir tourner la page d’un système politique réduit à l’impuissance et rongé par les forces de l’argent ; vous êtes des millions à être en colère contre des politiques dures pour les faibles et faibles contre les puissants, en colère contre toutes les discriminations, contre une finance qui détruit tout dans notre pays, de l’emploi aux relations humaines les plus précieuses.
enfance, éducation, culture, sports, santé, logement, emploi ; - la création d’un ministère de plein droit pour l’égalité femmes-hommes et le renforcement des dispositifs contraignants pour l’égalité salariale et professionnelle ; - la lutte contre toutes les discriminations, qu’elles soient liées à l’origine, à la confession, à l’orientation ou l’identité sexuelle, à la maladie ou le handicap ; - la lutte contre la finance avec un plan d’action contre l’évasion fiscale, une COP fiscale mondiale, la création d’un pôle public bancaire pour changer le rôle du crédit avec la nationalisation de BNP-Paribas et de la Société générale ; - un plan de bataille pour la France en Europe avec la remise en cause du traité budgétaire européen, un plan de lutte contre l’exclusion et la pauvreté et d’investissement massif pour les services publics, le logement pour tous et les collectivités locales ; - un plan cohérent de nouvelle industrialisation créant un million d’emplois dans toutes les filières utiles au développement humain s’appuyant sur un développement conséquent de la recherche, de transition écologique avec un mix énergétique renouvelables-nucléaire sous contrôle public, de développement d’un nouveau modèle agricole. Nous proposons à tous les candidats et toutes les forces de gauche de discuter ces propositions. Le Parti communiste demande pour cela à les rencontrer. Dans le même mouvement, nous vous proposons donc à tous, sans attendre le jour ultime du vote, de multiplier les luttes sociales, les rencontres publiques de terrain, les débats sur les réseaux sociaux, de lever un immense forum citoyen pour faire entendre de toutes les manières possibles cette exigence d’union et d’engagement autour d’un pacte capable de changer vraiment la vie. Nous ouvrirons à toutes les forces de gauche notre prochaine rencontre nationale le 28 février à la Bellevilloise à Paris sur le thème : « l’ennemi, c’est toujours la finance ». Nous proposons que se tienne dans les plus brefs délais une grande rencontre de débat public pour un pacte de majorité à gauche avec les candidats et les forces qui les soutiennent. De nombreux citoyens le souhaitent. Pour notre part, nous y sommes prêts. À l’heure du dépôt des parrainages pour l’élection présidentielle, il faut avancer vite. Nous appelons également tous nos concitoyens à se mêler sans attendre des élections législatives. L’heure est à la mobilisation partout. Là aussi, les communistes et leurs candidats appellent au rassemblement pour garantir les moyens du changement espéré par nos concitoyens.
« Notre ennemi, c’est toujours la finance »
Les rencon
Pour le changement, un pacte pour une nouvelle majorité de gauche
NTRES CF LES RENACO LES DU P NATION
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La Bellevilloise 19-21, rue Boyer, Paris 20e M° Gambetta ou Ménilmontant Bus 26, 61, 69, 96
NTRES CF LES RENACO LES DU P NATION
Mardi 28comfévrier 2017 à 18h30 mun
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L’ennemi, c’est toujours la finance ! Prenons le pouvoir sur les banques Table-ronde des forces de gauche Ont déjà cOnfirmé leur participatiOn :
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Pascal Cherki, député PS, représentant de Benoît Hamon Éva Sas, députée EELV, un-e représentant-e de la France insoumise, interventiOns de Frédéric Boccara, membre de la commission économique du PCF, François Morin, professeur émérite de sciences économiques, membre des Économistes atterés, Marie-France Beaufils, sénatrice, auteure du rapport d’information sur le CICE, Françoise Davisse, réalisatrice du film Comme des lions
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
ILS ONT DONNÉ 1 780 € : Section des Graves, M. LAMAISON Alain, Mérignac ; M. BAQUE LAGAHE Francis, Mérignac ; M. TARIS Jean-Luc, Bègles ; Mme TARIS Isabelle, Bègles ; Mme NOUQUERET Yvonne, Bruges
Les Nouvelles 23 février 2017 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ MÉRIGNAC
par Jeanne R.M.
AG de l’association pour la mémoire des martyrs aéronautiques
L’association pour la mémoire des martyrs aéronautiques a tenu son AG le 11 février à la Maison des associations à Merignac. Le Président de séance a ouvert l’AG en rappelant le rôle de transmission de la mémoire aéronautique au-delà de l’objectif initial d’un déplacement de la stèle aux martyrs de la guerre depuis l’usine Stelia Aérospace vers un lieu visible et accessible. Une assemblée de 70 adhérents très
participants a permis d’enrichir les débats et apporter des pistes de réflexion. Au terme de la présentation des rapports moraux et bilans d’activité, il apparaît qu’après résolution de certaines difficultés administratives, le déplacement de la stèle sera concrétisé en 2017 sur le pôle aéronautique de Mérignac. Au cours des nombreuses prises de parole et de votes entérinés dans le cadre de la présentation des perspectives, une orientation est clai-
BORDEAUX- CIENFUEGOS : 1819 - 2019
rement définie pour un travail de recherche historique, de diffusion de la mémoire aéronautique et un rôle d’inspirateur pour peser sur la réalité économique. Une fois les formalités de renouvellement du CA et du bureau effectuées et les comptes approuvés, le nouveau président Patrick Gratchoff a rendu hommage au président sortant Guy Joubert pour son action depuis la fondation de l’association, il y a 5 ans. L’association continuera toutefois à bénéficier de son appui et de ses recherches sur le passé des usines aéro de Mérignac et de la SNCASO. Il est à noter que Mérignac revendique aujourd’hui son identité aéronautique ce qui légitime et augure bien des projets de l’Association pour la Mémoire des Martyrs. L’assemblée s’est dirigée ensuite vers la salle Roger Couderc du stade de Mérignac pour un moment partagé de façon très conviviale autour d’un buffet servi devant un feu de bois. EXPOSITION
Association pour le bicentenaire Convoi Invitation à l’assemblée générale constitutive* exceptionnel Il y a prés de deux siècles, une aventure épique a conduit 46 hommes et femmes, majoritairement originaires de Bordeaux, à s’embarquer sur trois navires qui quittèrent la ville et les conduisirent à Cuba où ils fondèrent, le 19 avril 1819, la ville connue sous le nom de Cienfuegos. C’est à l’image des grandes migrations de populations du Sud-Ouest vers les Amériques, que partirent ainsi de Bordeaux, sous la conduite de Luis de Clouet, lieutenant colonel de famille bordelaise, des tailleurs, menuisiers, agriculteurs, boulangers, forgerons… un médecin et un géomètre, poussés par la soif d’aventure, l’esprit d’entreprise… ou pour fuir la misère. Cette histoire unique en Amérique latine (une autre colonie au Paraguay, « Nueva Burdeos » n’eut qu’une brève existence) est bien sûr célébrée à Cienfuegos qui revendique cette « racine » bordelaise, et est contée dans tous les guides touristiques. C’est peut-être à Bordeaux que cette page de l’histoire est la moins connue, hormis chez les universitaires parmi lesquels le professeur Jean Lamore qui a écrit : « Cienfuegos
une ville française à Cuba ». Au moment où Cienfuegos (surnommée « la perle des caraïbes »), s’apprête à fêter le bicentenaire de sa naissance en 2019, nous pouvons avoir à cœur, à un titre ou à un autre, de faire connaître cette histoire et de la prolonger, en s’associant sous une forme ou une autre, au bicentenaire, en contribuant à tisser des liens d’amitié, de solidarité, des coopérations, avec la population de cette ville avec laquelle nous partageons un héritage. Pour y contribuer vous êtes invités à l’assemblée générale constitutive de l’association qui se tiendra : jeudi 9 mars à 18h, salle Pierre Tachou, 44 rue Joseph Brunet, Bordeaux Bacalan (tram Brandenburg) Jean Querbes et Vincent Maurin bordeaux200cienfuegos@orange.fr *premiers soutiens : Jean-Pierre Lefèvre, Claude Vatican, Patrick Alvarez, Vincent Taconet, Framboise Thimonier et Michel Richard, Alexandre Fernandez, André Rosevègue…
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 23 février 2017
L’Amicale laïque, la bibliothèque, le Kfé des familles, et le Bar cave de Bacalan vous invite à l’exposition Convoi exceptionnel avec les œuvres de Benoît Grimal, photographe, et Pipocolor, illustrateur. Cette exposition se déroule du 14 février au 10 mars, dans les différents lieux ci-dessus.
ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte sous seing privé en date du 15 février 2017 il a été constitué une société dont les principales caractéristiques sont les suivantes : Dénomination sociale : COMPOSITE INNOVATION Forme : société par actions simplifiée Capital social : 100 euros Siège social : Parc Scientifique Unitec 1, 2 allée du Doyen Brus, 33600 PESSAC Objet social : la fabrication, transformation et la commercialisation, sous toutes formes, de matériaux composites. Durée : 99 ans, à compter de son immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés de Bordeaux Premier Président : Monsieur Renaud de Langlade, 22A rue de la Maison Forte, 38460 Villemoirieu. Pour avis,
« Sous les pavés, le soleil » Il est entré dans son bureau, elle ne s’y attendait pas. Il avait attendu tranquillement en salle d’attente, entre les bébés et leurs parents, patienté entre les gazouillis, les pleurs et les mouvements étourdissants des êtres humains en devenir. Un vacarme coloré, le printemps permanent. Il paraissait clair au premier coup d’oeil qu’il venait demander des conseils pour autrui, un de ses petits voire arrières petits-enfants. Il n’avait plus l’âge de fréquenter ce lieu si ce n’est accompagné d’un enfant. Il a attendu que tous soient passés avant lui, la fin de consultation, ce moment où l’on peut se risquer à faire durer, à questionner le médecin, en sachant que, derrière lui, plus personne n’attend, plus personne ne souffre. Il se posa sur le siège, en face d’elle, avec la vitesse d’un nonagénaire. Il faisait froid pour lui dehors et les couches de laine semblaient interminables à défaire de ses articulations devenues raides. Elle le reconnut rapidement, son visage, sa voix, son style littéraire faisaient le tour des ondes et des médias, mais elle ne le connaissait pas. Il arrivait parfois qu’elle se retrouva en face d’une vedette en consultation, la surprise faisait aussi partie de son quotidien. Le risque, la vie des autres et les surprises. Il n’avait plus personne, derrière lui, qui l’attendait. Depuis trop longtemps, seul. Sa compagne, ses enfants, ses amis, tous disparaissaient. Il ne lui était resté que son amour inconditionnel pour la lecture et l’écriture. Un amour qui s’était imposé jeune et qui lui avait tracé le chemin de sa vie, un lien dictateur, solide, intransigeant. Cette passion qui fait dépasser toutes les douleurs, qui déplace les montagnes et qui permet d’attendre son tour, au soleil de l’éternité. Son médecin lui avait annoncé récemment qu’il perdait la vue, qu’il perdrait l’audition, progressivement, jusqu’à ne plus rien ressentir. Son amour le quittait donc, il n’aurait plus de corps. Lui la connaissait, il avait eu le temps de tout lire, de s’informer de tout. Il savait que ce n’était pas sa spécialité mais il cherchait cette autre. Il ne l’a pas suppliée, il lui a expliqué sa volonté incorruptible. Il avait besoin d’elle quand elle ne voulait pas avoir besoin de lui. Il exigea sa présence, son humanité, son savoir. Elle fut l’élue, parmi ses pairs, sans s’être jamais présentée à aucune élection. Elle n’eut pas le choix sinon de devenir tortionnaire. Elle l’accompagna le jour choisi, inavouable. Sa main trop jeune dans sa main si riche. Un pouvoir confié insupportable, une puissance de feu apprise en théorie, un passage à l’acte insurmontable qu’elle dut dépasser. Insoutenable et impossible, elle se battait pour rester en vie. La loi, républicaine lui interdit ce que la loi humaine maintenant lui imposait. Pour lui, cet illustre inconnu, et tout contre elle, cette bibliothèque qui bientôt se consume. D’une tristesse profonde et non partageable, elle le libéra. Son secret est intense et tant déshérité… Merci à Florence et à Chantal 49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et
Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M
14€
Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado € 33800 BORDEAUX
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