Nouvelles N° 2330

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Jeudi 24 octobre 2019 - N° 2330 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

À LA SÉCURITÉ DES CHEMINOT·E·S ET DES USAGER·E·S P.3

SQUATS Les élus communistes invitent à créer un rapport de force

5 DÉCEMBRE 2019 Convergence pour les retraites

LETTRES DU MONDE Alain Domasio en avant-première

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ACTUALITÉ DIMANCHE 27 OCTOBRE 15H

SQUATS

75 cérémonie d’hommage aux fusillés de Souge

Les élus communistes invitent à créer un rapport de force

e

Les Familles des Fusillés, l'Association du Souvenir des Fusillés de Souge, Jean Lavie (Secrétaire général de l'Association du Souvenir des Fusillés de Souge), Michèle Vignacq (ANFFMRFA), Roland Boisseau (AFMD), Alain Lagardère (ANCAC), Régis Saphores (ARAC), Stéphane Obé (CGT), Érick Aouizerate (Consistoire Israélite de la Gironde), Alain Reiller (FSU), Martine Dorronsoro (Honneur et Patrie 17), Sarah Bromberg (LICRA Bordeaux et Gironde), Monsieur Sébastien Laborde (PCF) ont l'honneur de vous inviter à la cérémonie annuelle dédiée aux Fusillés de Souge sur les lieux d’exécution à Martignas-sur-Jalle, dimanche 27 octobre 2019 à 15h, sous le haut patronage de : Fabienne Buccio, préfète de la Région NouvelleAquitaine, préfète de la Gironde, Éric Poulliat, député de la Gironde, Alain Rousset, président du Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine, Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde, conseiller départemental du canton Sud Gironde, Patrick Bobet, maire du Bouscat, président de Bordeaux Métropole, Nicolas Florian, maire de Bordeaux, vice-président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani, maire de Mérignac, Michel Vernejoul, maire de Martignas-sur-Jalle, conseiller métropolitain, Joël Le Cloitre, président de l'Union Départementale des Associations d'Anciens Combattants de Gironde, et des autorités civiles, militaires et religieuses. Cette journée sera placée sous la présidence du Général commandant d'armes, délégué de la place de Bordeaux. Déroulement de la cérémonie : 14h30 - Accueil des familles, cheminement dans le mémorial, accompagnement musical, accueil des autorités. 14h45 - Mise en place des porte-drapeaux. 15h - Début de la cérémonie. Cérémonie des couleurs. Allocutions. Appel des morts. Dépôt des gerbes. Hommage aux drapeaux. 16h - Salut - Remerciements aux porte-drapeaux. 16h15 - Dépôt de gerbes à la 1re enceinte. 16h45 - Dépôt de gerbes au monument aux morts de Martignas. Un bus est organisé au départ de l’église de Bègles. Attention : Munissez-vous de l’invitation, en raison du plan Vigipirate, elle vous sera demandée à l’entrée. BORDEAUX LAC, MARDI 22 OCTOBRE

Rassemblement en soutien aux familles expulsées Le mouvement de solidarité autour des familles expulsées des squats cet été par la préfecture et qui n’ont trouvé d’autre refuge que des tentes appelait à un rassemblement mardi 22 octobre à la plage du lac pour exiger l’’ouverture de lieux d’hébergement d’urgence et la réquisition de logements pérennes. « Les tentes sont inondées et les conditions climatiques s’aggravent et ces personnes sont rendues encore plus vulnérables ! », dénoncent citoyens, personnalités, associations, organisations politiques et syndicales. « Il faut trouver une solution d’urgence pour ces familles, ces femmes, ces enfants, ces hommes afin qu’ils et qu’elles soient placées à l’abri des intempéries et en sécurité ! Il est nécessaire d’ouvrir des lieux pour abriter toutes ces personnes au vu de l’urgence de la situation. Nous demandons aux collectivités locales, à la Préfecture, à la Mairie de Bordeaux, à Bordeaux Métropole, aux organisations et organismes propriétaires de locaux ou logements vacants, d’agir de toute urgence ! » PESSAC CE DIMANCHE 27 OCTOBRE

Hommage aux époux Reyraud L’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) rendra un hommage aux époux Reyraud à la stèle qui leur est dédiée, à l’angle de la rue des Résédas et de la rue de l’Horloge à SaigeFormanoir, le dimanche 27 octobre 2019 à 11h. La présence de toutes et tous, chaque année, témoignent d’une volonté commune, celle de rendre hommage à ceux qui sont morts en combattant pour libérer notre pays de l’occupation. Volonté des familles éprouvées, des enfants meurtris par la mort du père et parfois des deux parents, mais aussi volonté des citoyens de ne pas laisser dans l’oubli ces années et leur combat. Ce combat victorieux fait de nous des femmes et des hommes libres. Notre gratitude est immense. Gratitude car nombre d’entre eux ont exprimé le sens de leur lutte, souvent dans leur dernière lettre. Au-delà de leur très grande diversité de personnalité, d’engagement, de conviction, leur but commun était la libération de leur pays. Cette cérémonie aura lieu en présence des drapeaux des associations regroupées au sein du Comité d’entente des anciens combattants, présidé par Patrick Chavarot. La municipalité de Pessac sera représentée par M. Benoît Grange maire-adjoint. À l’issue de la cérémonie, un vin d’honneur sera offert aux participants par la municipalité à la salle Alain-Coudert. Alain Ardiley, ARAC 2 • Les Nouvelles 24 octobre 2019

Jeudi 17 octobre, élus et militants communistes étaient aux côtés des parents d’élèves de la FCPE de l’école élémentaire Jules Ferry à Mérignac pour alerter sur la situation d’une famille d’origine albanaise avec 3 enfants scolarisés dans l’établissement qui venait d’être expulsée de son logement Cada et se retrouvait donc, comme tant d’autres à la rue.

« Accueillir les réfugiés est un devoir humain, les expulser est criminel et inhumain », c’est le titre de la tribune des élus communistes à Bordeaux métropole. « Notre pays sera encore confronté, à l’avenir, à des réfugiés toujours plus nombreux, fuyant la guerre ou les désordres climatiques à travers le monde et il est de notre responsabilité collective de décideur public de les accueillir dignement dans le respect des droits élémentaires », rappellent ces élus. Fin septembre, à l’occasion du vote au Conseil départemental de délibérations sur les squats, ils s’étaient à nouveau exprimés sur le sujet par la voix d’Odile Blein dont nous publions l’intervention ci-dessous. « Les vagues d’expulsion de squats cet été, massives et répétées, ne vous auront pas échappé. 50 jeunes mineurs isolés mis à la rue à Bordeaux Centre, une centaine de personnes, dont des familles avec enfants et personnes âgées expulsées de Rives d’Arcins, et combien d’autres ?

Nous étions présents lors des mobilisations, avec de nombreuses associations et avons vu les conditions dans lesquelles ces personnes survivent. Nous avons alors alerté par une lettre ouverte aux élus, début septembre, de cette situation et demandions que les maires prennent véritablement position afin de répondre à l’urgence. La création de la mission squat, la création des ETI et LTI, dont la décision date déjà de 2017, et dont il est question dans les délibérations que nous votons aujourd’hui, sont indispensables. Mais elles ne suffiront pas ! Ce sont encore plusieurs centaines de personnes, dont une majorité en situation régulière, qui vivent à l’heure où nous parlons, dans des conditions indécentes et inhumaines sur notre Métropole. Or les solutions proposées par les présentes délibérations, qui ne prendront effet pour la plupart qu’en 2021, ne répondent pas à l’urgence immédiate des besoins de ces populations. Il est un point sur lequel nous voulons insister : si c’est bien de l’autorité de la

préfète dont relève la réquisition de logements et l’expulsion de squats, c’est du devoir des maires et des élus, avec les associations, voire la population, de créer le rapport de force nécessaire afin de pousser la préfète à changer de politique. De plus, nous voyons bien que ces méthodes ne fonctionnent pas et ne font que déplacer la misère temporairement. Les squats évacués sont soit déplacés, soit réoccupés, comme cela a pu l’être pour celui Rives d’Arcins. Ce cycle d’expulsions, mobilisations, relogement d’urgence, dure depuis maintenant de nombreuses années. Il est temps d’y mettre un terme. Il faudra faire preuve de volonté politique pour mener la bataille de la part des élus de la Métropole. Ce n’est que par notre action réelle, déterminée, soutenue par la population, comme l’ont montré les mobilisations de cet été, que nous pourrons enfin proposer des conditions de vie plus humaines à toutes ces personnes. Nous appelons donc, une fois de plus, les maires et les élus de la métropole à agir contre les expulsions et pour un accueil digne des populations forcées à occuper des squats pour survivre. Nous soutenons la demande d’une table ronde avec la Préfète. Celle-ci doit rapidement déboucher sur des décisions. Les récentes déclarations du Président de la République sur l’immigration ne sont pas pour nous rassurer ! C’est avec ces attentes et cette volonté que nous voterons ces deux délibérations. »

MOBILISATION DU 17 OCTOBRE À EDF PERTURBÉE

« Ils n’arriveront pas à nous faire taire » Cela aurait dû être une action syndicale assez classique où les militants se positionnent aux barrières de l’autoroute pour une opération « péage gratuit » qui permet de diffuser aux automobilistes de l’information. L’intersyndicale CGT, CFE-CGC, FO et CFDT qui entendait protester ainsi contre le projet Hercule à EDF ne s’attendait pas à un tel déploiement de forces pour l’en empêcher… Pour leur deuxième journée d’action nationale, les énergéticiens en grève, emmenés par une intersyndicale CGT, CFE-CGC, FO et CFDT – pour demander le retrait du projet « Hercule » de réorganisation, avec privatisation, d’EDF – avaient choisi une opération péage gratuit à Virsac. Trois jours avant, la préfecture interdit le rassemblement, évoquant les dégradations sur le péage de Virsac dans le cadre du mouvement des gilets jaunes et les difficultés de circulation sur l’aurotoute A10. Les organisations tenteront de la mener au péage de Saint-Selve, estimant que l’endroit est moins sensible. Mal leur en ont pris !

« Après une journée d’information et de débat avec le personnel le 10 octobre dernier, il s’agissait ce 17 octobre d’utiliser un mode d’action populaire pour s’adresser à la population avec un tract et une pétition », explique Bastien Leymergie de la CGT énergie 33. Un incroyable dispositif des forces de l’ordre a intercepté les bus sur l’autoroute et a tout fait pour empêcher les grévistes d’arriver à Saint-Selve. « Très vite on s’est rendu compte qu’on était suivi, poursuit Bastien Leymergie. On était une centaine mobilisée sur cette action, alors qu’une centaine d’autres à la centrale de Blaye participaient à une opération interne de barrage filtrant. Pour arrêter nos 3 bus, les gendarmes étaient bien 60, avec hélicoptère, brigade cynophile, pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie... À croire que le gouvernement a peur d’une nouvelle fronde populaire. Mais nous étions 60 % de grévistes en Gironde, ils n’arriveront pas à nous faire taire. Ils nous ont obligés à sortir à Martillac. Quand on voit ce qu’ils sont capables de faire avec des pompiers qui manifestent, nous n’avons pas voulu mettre en danger les agents et les chauffeurs de bus. Par

contre, une fois sortis nous avons occupé le rond-point, le temps de négocier de pouvoir distribuer nos tracts et faire signer les pétitions qui demandent le retrait du projet Hercule et le maintien du service public de l’énergie. Nous avons d’ailleurs reçu un excellent accueil des automobilistes malgré les problèmes de circulation créés. Nous avons recueilli 400 signatures sur la pétition en une heure. » Malgré l’annonce par le PDG d’EDF d’un report de plusieurs mois d’Hercule, les salariés restent donc mobilisés pour le retrait du projet. Suite à la mobilisation du 19 septembre, les organisations avaient pu obtenir de rencontrer la Ministre Elisabeth Borne et le PDG d’EDF, Jean-Bernard Levy. D’après l’interfédérale, les deux interlocuteurs « refusant de porter la responsabilité originelle du projet Hercule et donc de son retrait », un rendez-vous a été demandé à l’Élysée, et obtenu « à quelques heures de la mise en œuvre du préavis de grève ». Le cabinet de la Présidence de la République devrait donc recevoir les fédérations syndicales le 28 octobre. C.D.


ACTUALITÉ

Editorial

SNCF

Un droit de retrait massif, symptôme d’un large malaise

Droit de retrait, une urgence pour tous ?

Le droit de retrait des cheminots s’est propagé comme une traînée de poudre à la suite de l’accident du TER, signe d’une profonde inquiétude des salariés après une réforme ferroviaire délétère, imposée sans concertation. Alors que les principaux trains longue distance (Ouigo, TGV) reprenaient les rails lundi, le retour à une circulation normale était beaucoup moins clair sur les TER et Intercités. Parmi les zones les plus touchées, la Champagne-Ardenne restait particulièrement perturbée. C’est là que l’accident a eu lieu mercredi 16 octobre, entraînant un droit de retrait généralisé des agents craignant pour leur sécurité. « Le droit de retrait doit amener des mesures immédiates de la direction, et rien ne s’est passé », a dénoncé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, lundi, sur RMC. « Sur les TER, les modules radio sont à l’avant du train. Cela fait plusieurs fois que nous remontons le problème. (…) Il a fallu ce droit de retrait d’une ampleur exceptionnelle pour que la direction accepte de corriger cette malfonction », a dénoncé le syndicaliste. Des cheminots menacés de sanctions

Six jours après l’accident, la direction de la SNCF n’a toujours pas réussi à convaincre. Elle proposait, d’un côté, une modification de « certains équipements » comme la radio des TER, « des groupes de travail sur les procédures de sécurité » et l’accélération de recrutements. Mais, de l’autre, Guillaume Pepy dénonçait une « grève surprise qui ne respecte pas la loi », méprisant le caractère juridique du droit de retrait, malgré le danger grave et imminent constitué et estimé déjà par deux inspecteurs du travail. Le syndicat national CGT-TEFP a tenu à rappeler que ces droits de retrait exercés « possèdent un fondement légal fixé par les dispositions du Code du travail », fustigeant « les interventions scandaleuses de l’exécutif en soutien à la direction de la SNCF, le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari allant jusqu’à invoquer lui-même la prise de sanction contre les cheminot·es ». Pour le syndicat, auquel adhèrent notamment

les agents de l’inspection du travail, « ces menaces sont illicites et constituent une entrave à l’exercice du droit de retrait ». Et de rappeler qu’en 2018 déjà, le gouvernement intervenait en soutien de la direction de la SNCF concernant les modalités de calcul des jours de grève, avant que celle-ci soit désavouée par les tribunaux. Mais pourquoi la réaction des cheminots a-t-elle été aussi fulgurante ? Depuis 2014, la réforme du système ferroviaire s’est accélérée, avec la création d’un groupe public constitué de trois entités distinctes. Le statut juridique de la SNCF a muté, faisant place à une multitude de sociétés anonymes et filiales. À l’intérieur de chacune, des salariés à la carrière empêchée, à la mobilité forcée, et une souffrance au travail sans cesse dénoncée. Les garanties sociales avancées en regard de la transformation du système ont disparu. « Cette situation, il y a quatre ou cinq ans, aurait été réglée dès le premier jour », explique Laurent Brun. Si cela ne l’a pas été dans ce délai, c’est « parce que la direction de l’entreprise est complètement désorganisée » et à cause de « l’intervention politique du gouvernement, vendredi, qui a bloqué toutes les négociations », poursuit-il. Les concertations annoncées quant à la réorganisation de l’entreprise n’ont pas eu lieu, la transformation à marche forcée a pris place. La négociation sur la convention collective a achoppé et le gouvernement a préparé un décret, avec pour conséquence la possibilité de pouvoir rattacher des métiers à d’autres conventions collectives moins protectrices. « Ce conflit montre le caractère hautement inflammable de l’ état social de la SNCF », a confirmé la CFDT cheminots dans un communiqué. « On est dans une situation de blocage », résume Didier Mathis, de l’Unsa ferroviaire, qui enchaînait les réunions ce lundi « pour décider de la stratégie à adopter ». Pour la CGT, tout est lié : sécurité, convention collective, attaque contre le statut réactivée par la réforme des retraites. Le syndicat numéro 1 à la SNCF appelle donc à participer « massivement » à la journée d’action du 5 décembre. SUD rail entend, dans un premier temps, « continuer de soutenir les cheminots qui vont exercer le droit de retrait, car la direction ne propose rien de concret pour la sécu-

rité », selon le secrétaire fédéral Julien Troccaz, et continue aussi d’appeler à la mobilisation du 5 décembre. Cheminots Bordeaux gare : « La sécurité n’est pas une variable d’ajustement »

« Depuis plusieurs années, sous couvert de rentabilité et de réductions des coûts de production, la Direction SNCF déshumanise les gares et les trains, déclarait en fin de semaine dernière la CGT Cheminots Bordeaux gare. Elle généralise sa politique dite de l’EAS – ANS*, cela veut dire que les trains circulent sans contrôleurs, le conducteur restant seul agent SNCF à bord. Au moindre incident, accident, l’agent de conduite doit gérer seul la situation : assurer la sécurité des autres trains, appliquer les procédures réglementaires et obligatoires (sécurisation du site, appel des services d’urgence, …). Mais il doit également assurer la sécurité et l’information des usagers sans avoir les moyens de communication nécessaires pour le faire. Les accidents sur des passages à niveau sont malheureusement fréquents et la politique de déshumanisation des trains multiplie les risques et le danger pour les usagers et les agents de conduite. La nouvelle convention TER en Nouvelle-Aquitaine n’échappe pas à cette stratégie politique de productivité au détriment de la sécurité des usagers et des cheminots. Cette dernière prévoit que tous les TER au départ de Bordeaux, hormis ceux à destination de la Rochelle, Périgueux et St Mariens peuvent circuler en équipement agent seul ». « Cette décision démontre que rien n’a été retenu du combat des associations d’usagers concernant la désastreuse expérimentation sur la ligne Bordeaux-Arcachon ». Le fait que le Conseil Régional se réserve la possibilité de payer pour avoir un contrôleur dans chaque train démontre que le sujet est sensible, tout en conservant la possibilité de faire des économies de rétrocessions en généralisant l’EAS. « Chacun comprendra dès lors ce qu’ il nous reste à faire pour inverser le sablier », concluait le syndicat. Avec l’Humanité du 22/10/2019

Suite à l’accident de TER survenu le 16 octobre dans la région Champagne-Ardenne, les cheminots ont fait valoir leur droit de retrait. Le gouvernement, les éditorialistes, les chaines d’information en continu ont trouvé là une situation parfaite pour faire la chasse aux « fainéants grévistes », à « l’irresponsabilité des cheminots ». La direction de la SNCF a également immédiatement condamné la situation, en désinformant les usagers par un communiqué occultant le droit de retrait par une grève sauvage. Le Premier ministre Édouard Philippe a estimé qu’il s’agissait d’un abus du droit de retrait et a demandé à Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, d’évaluer tous les recours y compris juridiques. De quoi parle-t-on vraiment ? Des agents du service public exercent leur droit de retrait parce que l’un d’eux vient de sauver des vies, alors que blessé et ayant été mis dans une situation qui, par la conséquence de choix de gestion ayant installé une situation accidentogène, n’est pas locale mais bien générale. Cet accident survient après de nombreuses alertes antérieures, que la direction de la Sncf comme les décideurs des politiques publiques refusent d’entendre. Ce sont les économies sur le personnel, la qualité et l’entretien du matériel à la SNCF qui installent un contexte accidentogène, concrétisé le 16 octobre. M. Pepy ferait mieux de répondre à ces exigences plutôt que de réprimer ceux qui exigent pour tous les usagers, les moyens de la sécurité des circulations. Car oui, si les cheminots ne parviennent pas à faire reculer leur direction, il y aura des morts. Oui les cheminots protègent les usagers. Les services de l’Inspection du Travail en Alsace demandent à la SNCF, dans un courrier, de suspendre la conduite des trains régionaux avec un seul agent à bord. Cette demande formulée par l’Inspection du Travail pourrait faire jurisprudence sur l’ensemble du réseau ferré. Dans l’ensemble des régions françaises, les trois-quarts des TER, et la totalité des Transiliens, circulent avec un seul agent à bord, le conducteur. Dans une lettre ouverte, la fédération du PCF de la Gironde et ses élu.e.s ont interpellé le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, pour exiger le respect de l’article 14 de la convention qui lie la SNCF et la région, concernant les TER. Celle-ci prévoit que des personnels puissent être affectés sur des lignes alors que ceux-ci ont disparu.

Olivier Fondriest membre de l’exécutif du PCF 33

* EAS : Équipement Agent Seul ANS : Accompagnement Non Systématique

Les Nouvelles 24 octobre 2019 • 3


ACTUALITÉ PROTOCOLE D’ACCORD ENTRE FORD, L’ETAT ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

UNEDIC AU RÉGIME SEC

La CGT de l’usine dénonce une « capitulation des pouvoirs publics »

Les chômeurs privés de droits

Quelques dizaines de personnes étaient rassemblées à l’appel de la CGT, lundi en début d’après-midi devant la préfecture de la Gironde, alors que débutait la réunion sur un protocole d’accord devant être entériné entre Ford Aquitaine Industries (FAI), l’État et les collectivités territoriales (Région, Département, Bordeaux Métropole, Ville de Blanquefort) en vue de la signature d’une convention sur la revitalisation et la réindustrialisation du territoire. Nous publions, ci-dessous, la déclaration de la CGT Ford Blanquefort à l’issue de cette réunion. « L’histoire de l’usine Ford se terminerait donc ainsi ? Le Comité de Suivi de ce jour à la Préfecture a bien confirmé qu’une page se tournait. L’État et les collectivités territoriales se sont accordés avec Ford sur la gestion de l’après : démantèlement, dépollution, revitalisation du bassin

d’emplois, devenir du terrain. Ford s’en sort très bien. La “guerre” promise par l’État, le ministre Le Maire, Juppé, Rousset notamment, n’aura finalement pas eu lieu. Ford, patiemment et sans trop de difficultés, a imposé sa volonté : une fermeture pure et simple, pas de repreneur, pas de continuité d’activité. Les pouvoirs publics ont plié face au diktat de la multinationale, signant un accord rédigé par Ford et taillé sur mesure. Ford garde les machines qui l’intéressent pour transférer notamment l’activité dans d’autres de ses usines. Ford garde le terrain au moins 5 ans pour le revendre quand elle le voudra, se remboursant ainsi les coûts de dépollution comme de revitalisation. Ford aura même réussi à faire signer une clause de « non-agression » par l’ensemble des pouvoirs publics qui ne pourront pas réclamer quoique ce soit. Comme un solde de tout compte qui efface le passif. Quelle prouesse !

Un tel accord signe une terrible capitulation. Certes tous s’en défendent, unanimes, en disant qu’ils ont fait au mieux, par «pragmatisme», que c’est mieux que rien. Ils se déclarent optimistes pour la suite, au contraire, on s’en doute, des salariés futurs chômeurs ou précaires. Ils vantent (c’est osé !) les atouts du territoire, revendiquent un objectif surréaliste de créer rapidement au moins 2 100 emplois. Mais croient-ils à ce qu’ils racontent ? Toutes leurs autojustifications ne pourront pas effacer leur échec ou plus précisément leur inaction par manque de courage ou par complicité. Elles ne changent rien au scandale de la situation. La fermeture de l’usine est illégitime et même illégale car sans motif économique valable. C’est une catastrophe sociale et humaine. Ce sont près de 900 emplois directs qui sont supprimés et pas loin de 2 000 emplois induits qui vont disparaître en conséquence.

Il y avait autre chose à faire que de signer un accord qui laisse tout pouvoir à Ford. Rien n’empêchait de mener le bras de fer avec la multinationale, de la contraindre à lâcher le terrain et les machines pour donner une chance à une réindustrialisation du site. Comment l’État et les collectivités territoriales ont-ils pu passer de déclarations dénonçant la trahison de Ford et une fermeture injustifiable, d’une hypothèse de reprise, d’un objectif de réindustrialisation jusqu’à même envisager un court moment une nationalisation temporaire, à cet accord qui permet à Ford de partir sans reproche et sans contrainte, avec un solde de tout compte ? Ce retournement, cet aveu d’impuissance, cet abandon de l’intérêt général sonne comme un incroyable déballonnage. On n’oubliera pas les mensonges et manipulations de Ford mais on n’oubliera pas non plus que ceux qui ont le pouvoir d’agir ont laissé faire l’inacceptable. Alors nous continuerons à batailler pour faire la démonstration que les licenciements sont illégaux, nous irons en cassation puis aux prud’hommes. Nous étudierons aussi les possibilités de saisir les tribunaux contre ce qu’on pourrait appeler une “non-assistance à usine et emplois en danger”. Nous mènerons une bataille pour faire reconnaître le droit «sacré» à l’emploi, pour qu’une législation contre les «casseurs d’emplois» soit effective, pour stopper les licenciements et les suppressions d’emplois à Ford comme ailleurs. Alors c’est promis, ni Ford ni les pouvoirs publics n’en ont fini avec nous. »

La nouvelle assurance chômage s’applique au 1er novembre. Imposée par le gouvernement Macron, elle vise à faire 4 milliards d’économie sur le dos des chômeurs. C’est une véritable régression sociale qui s’attaque aux plus précaires, c’est pourquoi AC ! Gironde appelle à un rassemblement devant Pôle Emploi Meriadeck (1 Terrasse Front Du Médoc Tour 2000, Bordeaux - Tram A arrêt Saint Bruno /Hôtel de Région), le mardi 5 novembre à 11h. L’association rappelle que la revalorisation de l’assurance chômage n’est plus de la responsabilité des partenaires sociaux mais de celle du Ministère du Travail et donc du Gouvernement. « L’accès à l’assurance chômage qui passe de 4 mois à 6 mois de travail sur 24 mois au lieu de 28 mois aujourd’hui, privera ou retardera l’indemnisation de plus de 300 000 demandeurs d’emplois, rappelle-t-elle. Le rechargement des droits qui passent de 1 à 6 mois touchera 250 000 demandeurs d’emplois. Les indemnités chômage seront calculées à partir du salaire journalier moyen de référence et non plus des jours travaillés, cela devraient impacter 2 millions de personnes ». AC ! Gironde exige, entre autre, l’abrogation du décret (un recours a été déposé au Conseil d’État) et l’arrêt des contrôles, des sanctions et des radiations ; un financement de l’assurance chômage prenant en compte les profits et dividendes. Écoutez l’émission «AC! Tonne» tous les mercredis à 17h sur La Clé des Ondes 90.10 Mhz

L’ENJEU DES TRANSPORTS DANS LA CAMPAGNE DES MUNICIPALES

Interview de Claude Mellier, vice-présidente à la Métropole Les Nouvelles. La liaison Créon Bordeaux, un mois après son lancement, atteint 547 personnes par mois. Que penses-tu de ce succès et du souhait du maire de Bordeaux de mettre en place ce type de liaison vers Langon, Arcachon, Libourne ? Claude Mellier. Nous assistons à un bon démarrage de la ligne de cars express Bordeaux- Créon. Les 1ers résultats, les 600 voyageurs/ jour ont été dépassés, confirment une attente réelle des populations de l’Entre-deux-mers, qui sont largement dépourvus de transports efficaces pour rejoindre la Métropole. Pour autant, je m’interroge sur la pertinence, à long terme d’un tel projet routier. Ces lignes ne doivent pas concurrencer les lignes ferrées. De même, pas question de pallier au

manque de voies ferrées, l’abandon ou la fermeture des « petites lignes du quotidien ». C’est ce que propose le maire de Bordeaux, avec la mise en place de ce type de liaison vers Blaye, Langon, Arcachon, Libourne. Au moment où nous devons relever le défi écologique, réduire les émissions de CO2, le maire de Bordeaux s’enferme dans le tout-routier, une des sources du réchauffement climatique. On retrouve cette vision du tout-routier dans la proposition de la mise à 2x4 voies de la rocade à vitesse limitée. Par contre, l’évocation par N. Florian d’utiliser le fleuve Garonne pour les déplacements des personnes et des marchandises correspond à une approche efficace pour désengorger la ville et répondre à une amélioration de la livraison de marchandises. A Bordeaux, nous avons le Marché d’Intérêt national (MIN) qui reçoit des fruits, légumes tant de producteurs du Sud-Ouest que du monde

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entier. Par exemple, une péniche a commencé ses livraisons sur la Seine avec la complémentarité de véloscargos. Pourquoi pas à Bordeaux ?

NBSO. La question des transports va être un gros sujet durant cette campagne pour les municipales… Claude Mellier. Les déplacements, comme le logement, sont deux secteurs importants qui impactent la vie au quotidien. La galère des transports, la saturation des transports en commun, tramway et bus, les énormes bouchons sur la rocade, les accidents quotidiens sur l’A63, A 62 ou l’A89 « pourrissent » au quotidien la vie des Girondin·es. Il apparait urgent d’investir des axes innovants pour répondre aux besoins, comme le propose le PCF girondin, en investissant dans : • Un tram-train St Médard-en-

Jalles/Lacanau. • Un tram-train Andernos/Biganos, la mise à l’étude d’un tram-train entre l’aéroport et le nord-Bassin. • La réouverture de la ligne StMariens/Blaye. • La mise à l’étude d’une ligne entre Brazza et Créon. Ces propositions sont des atouts pour résorber la situation actuelle, à mettre en débat pour ces élections municipales dans tout le département.

NBSO. La page métro est-elle définitivement tournée ? Claude Mellier. Le métro n’est pas enterré. Le réseau de surface est saturé. Face à la densification de la population, comment répondre aux besoins de déplacement ? Le métro est une solution d’avenir, permettant de réaménager l’espace

dans la ville en réduisant le nombre de voitures, créer des zones apaisées, ce qui passe par une utilisation du sous-sol. À Bordeaux, dans la Métropole, c’est possible. Aujourd’hui, un tunnel est en construction sous la Garonne pour l’évacuation des eaux usées, un autre existe à la hauteur de la rue Naujac pour les mêmes raisons. Se pose la question du financement, pour un investissement qui doit durer des décennies. L’Etat doit apporter sa pierre à l’édifice mais aussi en instaurant, comme l’a fait la Sté du Grand Paris, des taxes sur les bureaux, sur les billets d’avion, sur les parkings d’hypermarchés, un relèvement de la taxe de séjour. La Métropole doit apporter sa contribution annuelle. C’est, dans les mois qui viennent, une décision politique qui doit être prise pour 1 métro en 2030. Alors cette question du métro est aussi à débattre pendant la campagne des municipales.


RETRAITES MOBILISATION DU 5 DÉCEMBRE

ENGAGEMENT CITOYEN La blogueuse Emma publie une BD pour expliquer la réforme

Convergence entre privé et public

« C’est quand qu’on arrête ? Interroge la blogueuse Emma, le 23 septembre. Ces derniers jours, j’ai voulu savoir ce qui nous attendait avec la réforme des retraites. Conclusion : le rapport Delevoye, c’est le coup final porté à la solidarité intergénérationnelle. J’explique pourquoi, en images ». Une BD en accès libre « pour toute utilisation militante » sur emmaclit.com

La contestation contre la réforme des retraites prend de l’ampleur. Pour la première fois, une large intersyndicale appelle à une journée de grève interprofessionnelle le 5 décembre, rejoignant les syndicats de la RATP. Des syndicats de salariés, CGT, FO, FSU, Solidaires, aux organisations de jeunesse, Unef, UNL, MNL et FIDL, tous « s’engagent à construire un plan d’action contre le projet de réforme des retraites par points ». Avec l’appel à la grève « illimitée » de plusieurs syndicats de la RATP, soutenus par des syndicats de la SNCF et des transports routiers, la mobilisation du 5 décembre pourrait être massivement suivie dans les transports. Après cette journée, la protestation devrait se poursuivre : quinze organisations des professions du droit, de la santé et du transport aérien, réunies au sein du collectif SOS Retraites, ont prévu une grève le 3 février, « si elles ne sont pas rassurées d’ici là ». En Gironde, Stéphane Obé, secrétaire général de l’Union départementale CGT et Philippe Mano, secrétaire général de l’UD FO nous racontent comment leurs syndicats abordent cette journée du 5 décembre.

C’est très bien fait, on aurait tort de s’en priver.

CGT

Stéphane Obé : « Les salariés ont intégré cette réforme comme une régression sociale, le gouvernement le sait » « Cette journée intersyndicale et interprofessionnelle est un bon signe en terme d’amplification du mouvement. Cette date du 5 décembre est venue suite à la grève intersyndicale du 13 septembre à la RATP, elle a très vite été reprise dans différentes professions à la CGT. Souvenons-nous qu’avant la journée du 24 septembre, la première journée confédérale contre la réforme Macon/Delevoye des retraites, il y avait eu le 11 septembre dans la santé, le 12 à La Poste, le 19 dans l’Énergie. Il était temps de mettre fin à la dispersion. Cette première date avec FO est donc une perspective intéressante mais il y a les dates de manifestation et ce que nous travaillons dans les entreprises pour faire monter la reprise en main de l’outil de travail. Cela passe par des grèves comme elles ont eu lieu dans l’Énergie ou plus récemment à la Sncf. Les deux ne sont pas contradictoires mais ce sont aux salarié·es de décider. Pour faire grandir la mobilisation, nous travaillons actuellement sur 3 axes. Le premier consiste à réaliser le maximum d’information auprès des salariés sur les conséquences du projet de réforme des retraites, à travers des réunions d’information, réunions de service, assemblées générales, etc. Le deuxième axe, porté par l’Union départementale, se traduit par des journées d’étude avec des « experts » nationaux sur le sujet des retraites, c’est de la formation militante. Enfin, nous souhaitons que nos organisations participent au plus grand nombre de débats contradictoires possibles, comme l’a fait Philippe Martinez en débattant avec le ministre Philippe Delevoye à la fête de l’Humanité ou comme je l’ai fait pour TV7 avec une député de LREM, mais au plus près des lieux publics, des lieux de travail. Nous ne sommes pas des donneurs de leçons, contrairement au gouvernement qui fait passer pour du débat des conférences au format maître d’école, nous n’avons pas peur de la contradiction sur ce qu’est la justice sociale et la répartition des richesses. Car c’est bien de cela dont il s’agit.

Nous sommes pour le maintien des 42 régimes spéciaux de retraite car ils prennent en compte la spécificité des métiers, leur pénibilité. Mais en effet, s’il n’est pas normal qu’un chauffeur de bus dans une ville n’ait pas les mêmes conditions de départ en retraite qu’un autre chauffeur de bus, dans une autre ville, nous sommes favorables à ce que le régime spécifique soit étendu, en nivelant par le haut. Car c’est cela la justice sociale, c’est cela le progrès. L’argent existe pour le faire, il suffit d’aller le chercher dans les poches des actionnaires, du patronat, mais ça, le gouvernement ne veut pas le faire. Partout où un système de retraite par point a été mis en place, il y a eu une baisse des pensions. Notre revendication principale c’est de maintenir un régime de répartition à prestation définie (c’est-à-dire dans lequel on sait à l’avance ce que l’on va percevoir), avec un départ maximum à 60 ans, pas de pensions en dessous de 75 % du Smic et la prise en compte des métiers et de leur pénibilité. Pour financer cela, il faut aller chercher l’argent avec des cotisations. Si on

taxe les dividendes à la hauteur où sont taxés les salaires, donc le travail, il y aurait 40 milliards sur la table, de quoi faire partir bien plus tôt les salariés. C’est possible, il suffit de le décider et cela pose la construction du rapport de force. Les salariés ont tendance à s’adapter en fonction des annonces du gouvernement, or celui-ci le sait, comme il sait que les salariés ont intégré cette réforme comme une régression sociale, il est donc en réflexion. Vendredi dernier, en comité exécutif, nous avons analysé son annonce de n’appliquer la réforme qu’aux jeunes qui ne sont pas encore entrés dans le monde du travail, comme une attaque du niveau des projets CNE et CPE sous Chirac (NDLR : contrats spécifiques à l’emploi des jeunes) qui a entraîné un fort mouvement social jusqu’à leur retrait. Le gouvernement fait le pari que la question des retraites n’intéresse pas les jeunes alors que des organisations syndicales de lycéens et d’étudiants appellent au 5 décembre. Nous prenons en ce moment des contacts et nous construirons une riposte adaptée. »

FO

Philippe Mano : « Le gouvernement craint la mobilisation des salariés mais la réforme reste inacceptable » « Hasard de calendrier, nous étions en congrès départemental, les 3 et 4 octobre derniers, qui a réuni des centaines de syndicalistes de l’alimentaire, de l’éducation nationale, de la métallurgie, de la santé, des transports, etc. Nous y avons confirmé notre opposition au projet de réforme des régimes de retraite actuels au profit d’un régime de retraite par point. Nous sommes favorable au maintien des 42 régimes qui ont fait leurs preuves (le régime général, le code des pensions civiles et militaires, la CNRACL, les régimes spéciaux…) et sont inséparables des droits statutaires et conventionnels collectifs afférents, garants de l’égalité de traitement de tous les retraités. On voit bien que là où un système de répartition par points a été mis en place comme en Suède, il y a eu une baisse drastique des montants des retraites. Dans son éditorial du 16 octobre, le journal Les Echos écrit : “Il est l’heure de sonner la retraite sur la réforme des retraites. Sinon, la grande bataille d’Emmanuel Macron risque de tourner à la Bérézina […] Après les mobilisations de professions ayant nulle envie de changer de régime, l’appel lancé ce mercredi à une grève interprofessionnelle le 5 décembre invite à ne pas renouveler l’erreur d’appréciation du plan Juppé, dont les stigmates demeurent vifs. De surcroît, dans cette époque où le corps social est plus inflammable, l’épisode des gilets jaunes invite à ne pas négliger des signaux forts de radicalisation.” Le gouvernement craint la mobilisation des salariés. Ces derniers jours, il a fait filtrer « l’information

» qu’un plan B serait à l’étude, que l’application de la réforme serait étalée dans le temps, que seuls les nouveaux salariés seraient impactés. Ne nous laissons pas abuser. Il s’agit de manœuvres de diversions. Pour FO, la « réforme » reste inacceptable maintenant ou plus tard. Après la réussite de la manifestation FO du 21 septembre à Paris, fin septembre, la Confédération FO a soumis la proposition de rejoindre, par un appel interprofessionnel, la grève unie des syndicats de la RATP et des transports à compter du 5 décembre prochain pour empêcher et mettre en échec le projet Macron / Delevoye. Il est clair que la construction du rapport de force s’est engagée. Pour cela, FO entend œuvrer à l’unité d’action syndicale la plus large et demande à ses syndicats d’organiser les réunions et assemblées générales pour préparer la grève reconductible car nous ne voulons pas de journées de grève espacées. Nos syndicats FO sont appelés, dans tous les secteurs, à multiplier les AG de personnels, multiplier les appels et motions, contacter les autres syndicats afin de préparer l’action commune. C’est ce que nous allons faire, dans les prochains jours, avec l’UD CGT 33, la FSU 33 et Solidaires 33. Nous avons déjà travaillé à des réunions communes dans le secteur de l’enseignement primaire avec la CGT Éduc’action, une quinzaine est prévue dans le département. Le bureau FO COM 33 a sorti une motion pour préparer la grève à compter du 5 décembre. L’UDR 33 a sorti un appel appelant les retraités à se mobiliser, au côté des salariés ».

Les Nouvelles 24 octobre 2019 • 5


INTERNATIONAL CHILI

SYRIE

Soulèvement après une hausse du ticket de métro

Crimes de guerre lors de l’offensive turque selon Amnesty

L’annonce d’une hausse du ticket de métro de Santiago, qu’utilisent environ 3 millions de citadins, a provoqué dans tout le Chili des manifestations d’une ampleur inédite depuis la fin de la dictature Pinochet. Sur fond d’exaspération sociale à l’égard des politiques libérales amplifiées par les réformes du président de droite, Sebastian Pinera, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour entamer de gigantesques concerts de casseroles. « Le Chili est une Cocotte-Minute qui

est en train d’exploser », souligne un témoin cité par l’AFP. Le pouvoir a tenté de répliquer par la manière forte au soulèvement populaire, qui a vite concerné d’autres villes du pays comme Valparaiso. On déplorait dimanche 20 octobre au moins trois victimes, tuées dans l’incendie d’un supermarché en marge d’un défilé qui a tourné à l’émeute. Sur la défensive, le pouvoir a annoncé la suspension de la hausse du prix du métro.

EVO MORALES

La pauvreté est son ennemi Evo, comme on l’appelle affectueusement dans les quartiers populaires de La Paz, a réussi à s’imposer depuis 2005 à la tête de la Bolivie grâce à une politique résolument à gauche. Premier président amérindien d’Amérique latine, il affiche un bilan social impressionnant alors qu’il brigue un 4e mandat. Son pays, qui fut l’une des terres les plus déshéritées de la planète, connaît un développement vigoureux et régulier. Le salaire minimum a pu être quasiment multiplié par six. Et le taux de pauvreté est passé de 38 %

à 15 %. L’ancien syndicaliste paysan, dirigeant du Mouvement vers le socialisme, a promis de le « ramener à 5 % en 2025 » s’il est réélu à l’occasion du scrutin dont le premier tour a eu lieu ce dimanche 20 octobre. Seule ombre au tableau : Morales affronte la critique virulente d’agriculteurs autochtones lui reprochant d’avoir cédé aux pressions d’une certaine agriculture intensive qui empiète sur la forêt amazonienne. En contradiction avec son discours sur la « pachamama », la terre nourricière. Bruno Odent

Jour après jour, les témoignages émergent des exactions commises par les supplétifs de l’armée turque. L’ONG de défense des droits humains parle d’un « mépris honteux pour les vies civiles ». Les forces turques et leurs supplétifs syriens ont commis lors de leur offensive contre les forces kurdes dans le nord syrien des « crimes de guerre », dont des « exécutions sommaires » et des attaques meurtrières contre des civils, a dénoncé vendredi Amnesty International. L’offensive a fait au moins 72 morts parmi les civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). « Les forces militaires turques et une coalition de groupes armés soutenue par la Turquie ont fait preuve d’un mépris honteux pour les vies civiles »,

a fustigé Amnesty international dans un communiqué. L’ONG de défense des droits humains évoque des « preuves accablantes de crimes de guerre ». L’organisation se base sur les témoignages de 17 personnes – secouristes, travailleurs médicaux, déplacés, journalistes et humanitaires. Amnesty rapporte le témoignage d’un secouriste du Croissant rouge kurde qui dit avoir retiré des corps des décombres après un raid turc le 12 octobre sur le village de Salhiyé près d’une école, où des déplacés avaient trouvé refuge. « Je ne pouvais pas dire si (les enfants tués étaient) des garçons ou des filles, parce que les corps étaient noirs comme du charbon », raconte-t-il. Amnesty revient également sur l’exécution sommaire le 12 octobre d’une responsable politique kurde, Hevrin Khalaf, par des rebelles

proturcs. « Elle a été traînée hors de sa voiture, battue et abattue par balle de sang froid par les combattants d’Ahrar al-Sharkiya. » Un rapport médical consulté par l’ONG montre que Hevrin Khalaf avait de « multiples blessures par balles à la tête (…) des fractures aux jambes, au visage et au crâne ». Toujours selon Amnesty, « le jour même et dans le même secteur des combattants d’Ahrar al-Sharkiya ont capturé et tué au moins deux combattants kurdes ». Ces mêmes djihadistes soutenus par la Turquie auraient kidnappé deux civils travaillant pour une organisation médicale, toujours portés disparus. Ankara assure avoir pris toutes les mesures nécessaires pour éviter les pertes civiles… Les chefs djihadistes ont ordonné à leurs hommes de ne plus diffuser ce genre de scènes.

LIBAN

Manifestations contre la corruption Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes du pays du Cèdre. Le premier ministre menaçait de démissionner. Pour le quatrième jour consécutif, dimanche 20 octobre, les Libanais se sont rassemblés dans diverses villes du pays, et même dans certaines capitales étrangères. « Révolution ! », « Le peuple veut la chute du pouvoir », a-t-on pu entendre, notamment samedi, où l’on comptait des dizaines de milliers de personnes dans la capitale, Beyrouth. À Bruxelles, un manifestant arborait une pancarte « Au fait, ce n’est pas uniquement à cause de WhatsApp ! ». Celle-ci fait référence à la mesure qui a été la cause des premières protestations, jeudi : une taxe sur les appels via une messagerie Internet, comme l’application WhatsApp. Devant le tollé, l’exécutif a aussitôt retiré la disposition. C’était trop tard. Car l’imposition des messageries participe d’un ensemble de mesures qui ont été à l’origine de plusieurs manifestations, ces dernières semaines. Celles-ci sont la contrepartie exigée par les bailleurs de fonds réunis à l’occasion d’une conférence internationale pour le Liban contre le versement de 11,6 milliards de dollars d’aides.

Une crise institutionnelle

La lutte contre la corruption, l’appel à un renouvellement du personnel politique sont au centre des préoccupations. Cette mobilisation entraîne une crise politique. Les Forces libanaises, l’un des partis gouvernementaux, ont retiré leurs ministres, samedi. Le premier ministre, Saad Hariri, a quant à lui exigé de ses ministres qu’ils acceptent les réformes, menaçant, si ce n’était fait sous soixante-douze heures, de démissionner. Le Hezbollah subit également les critiques. La mobilisation a été autorisée dans ses fiefs. Son chef, Hassan Nasrallah, a dit comprendre les raisons du mouvement social et a demandé que l’effort économique pèse « sur les sociétés et les banques » et pas seulement « sur le peuple ». Mais il a aussi rappelé qu’une démission du gouvernement entraînerait une crise institutionnelle très longue, d’un ou deux ans. À Tyr, où le leader du parti Amal et président du Parlement, Nabih Berri, a été accusé d’escroquerie par la rue, des miliciens de sa formation s’en sont pris physiquement aux manifestants.

6 • Les Nouvelles 24 octobre 2019

Gaël De Santis, l’Humanité du 21/10/2019

Pierre Barbancey : « Le danger, c’est un nettoyage ethnique » Pour le grand reporter de l’Humanité, spécialiste du Moyen-Orient, ce qui se joue en ce moment en Syrie, « ce n’est pas seulement la guerre et l’offensive d’une armée nationale qui a amené avec elle des forces islamistes sur le terrain », « c’est la mise en place d’un véritable nettoyage ethnique. Erdogan veut changer la population dans cette partie Nord Est de la Syrie, que les Kurdes appellent le Rojava. Sous prétexte d’installer des réfugiés syriens en Syrie, la Turquie est en train de faire en sorte que les Kurdes soient minoritaires dans toute cette partie frontalière avec la Turquie. » Voir la vidéo sur : humanite.fr

MOYEN-ORIENT

Trêve sanglante au nord de la Syrie Les forces turques ont poursuivi leurs raids malgré un cessez-lefeu déclaré jeudi 17 octobre, sous pression de Washington. Les jérémiades européennes n’y ont rien fait. Vendredi 18 octobre, bien impuissants, les dirigeants de l’UE réunis en sommet ont condamné « l’action militaire unilatérale menée par la Turquie dans le nord-est de la Syrie » et demandé la fin de l’opération militaire. Malgré une trêve annoncée, à la suite des pressions des États-Unis, par Ankara la veille au soir, les troupes turques ont mené des raids tout le week-end. Sur la seule journée de vendredi, et malgré le « cessez-le-feu », on comptait au moins 13 morts parmi les combattants arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), mais également plus d’une dizaine de victimes parmi les civils. Selon le

décompte, dimanche, de l’Organisation syrienne des droits de l’Homme basée à Londres, ce ne sont pas moins de 114 civils et 256 membres des FDS qui ont été tués, contre 196 combattants pro-turcs depuis le début de l’offensive d’Ankara, le 9 octobre dernier. Dimanche, 50 véhicules formant un convoi ont quitté l’hôpital de Ras al-Aïn, d’où s’élevaient des flammes, pour transporter les blessés et des hommes et femmes des FDS. Mazloum Abdi a confié à l’Agence France Presse que les FDS, dont il est le chef, s’étaient retirés totalement de cette ville assiégée, pour respecter l’accord de trêve trouvé jeudi entre Washington et Ankara. Ce dernier prévoyait la suspension pendant cinq jours de l’offensive turque, en échange de la création d’une zone de 32 kilomètres à la frontière syro-turque en territoire syrien, d’où doivent partir les FDS.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, escompte installer dans cet espace 3,6 millions de réfugiés syriens, ce qui y rendrait les Kurdes minoritaires. Pour parvenir à ses fins, l’armée turque a emmené dans ses bagages des supplétifs syriens, pour certains islamistes. La trêve prenait fin mardi, jour où Vladimir Poutine, le président russe, et Recep Tayyip Erdogan se rencontraient à Moscou. Les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Boris Johnson, et allemand Angela Merkel, envisagaient également de s’entretenir avec l’homme fort d’Ankara mais pas avant les 3 ou 4 décembre, à l’occasion d’un sommet de l’Otan. Cette Alliance atlantique qui est l’un des nœuds du problème. Avec Gaël De Santis, dans l’Humanité du 21/10/2019


PCF DIMANCHE 17 NOVEMBRE 2019 À MIDI

RAPPORT SUR L’INDUSTRIE :

Grand repas républicain avec Cécile Cuckierman à Bègles

L’État prête à des entreprises en difficulté à des taux usuriers

La fédération de la Gironde du PCF invite à participer à son grand repas républicain le dimanche 17 novembre prochain salle Jean Lurçat à Bègles. Ce sera l’occasion d’échanger avec Cécile Cuckierman, porte parole du PCF et sénatrice communiste, sur l’actualité politique nationale et locale. 20 € pour les adultes, 8 € pour les enfants. Réservation possible à la fédération du PCF. Tél. 05 56 91 45 06 // gironde.pcf@gmail.com FRUITS ET LEGUMES

Les circuits courts passent aussi par les quartiers populaires

L’initiative de vente solidaire de fruits et légumes du PCF/MODEF s’est tenue le week-end dernier dans cinq villes de la métropole bordelaise. Vendredi en début d’après-midi, le camion en provenance du Lotet-Garonne arrive rue du Prêche à Bègles. Michel, le conducteur, vient livrer 3 tonnes de fruits et légumes, dans le cadre de l’opération de ventes solidaires organisées chaque année par le Parti communiste avec le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF). Le local de la section PCF de Bègles se transforme en plateforme logistique. Ou, pour rester plus proche de la nature, en une véritable ruche. Les militant·e·s des cinq sections participantes cette année (Bègles, Bordeaux, Mérignac, Talence, qui se lançait dans l’opération pour la première fois, et Villenaved’Ornon) s’activent pour se répartir les volumes des douze produits venant du Lot-et-Garonne. Juste après 17 heures, les Mérignacais ont déjà installé leur stand devant la résidence du Pont-de-Madame. La présence régulière, chaque année, de l’opération, ancre la présence communiste dans ce quartier. Ce n’est toutefois pas la cohue à l’ouverture des étals, comme ce fut le cas l’an dernier (1). Est-ce dû à l’horaire un peu plus tardif cette année ? Au temps

maussade au premier soir des vacances scolaires ? A des difficultés accrues en matière de pouvoir d’achat et qui prennent là toute leur illustration ? Il y a sans doute un peu des trois. Si le constat était partagé sur les différents points de vente vendredi soir, il était néanmoins contredit dès le lendemain, avec des points de vente particulièrement fréquentés, que ce soit aux Aubiers, à Bordeaux, ou cité Maurice-Thorez à Bègles. Des pistes de travail en commun

Vendredi soir à Mérignac, il y a tout de même un flux régulier devant les plateaux de fruits et légumes. Quand un camarade tend un tract à une habitante, le discours sur les circuits courts, les produits de qualité et un modèle économique dégagé des marges de la grande distribution fait mouche. L’argumentaire sur la juste rémunération du travail des producteurs et sur des prix compatibles avec le pouvoir d’achat du plus grand nombre reçoit bien entendu un écho largement favorable. Tout le week-end, les communistes ont pu apprécier ce contact facile avec la population, amenant parfois des échanges particulièrement riches et constructifs. Encore une fois, cette action concrète a mobilisé fortement les militants. Elle permet de démontrer simplement que des alternatives

SOUSCRIPTION FÉDÉRALE

Pour faire grandir nos combats communs le PCF compte sur vous !

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33 ILS ONT DONNÉ 1 600 euros : Mme LAPEBIE Simone, Salles ; M. DUBERTRAND Michel, Bordeaux ; Mme ELORRI Mireille, Bordeaux ; Mme BAUDRAIS Christelle, Bordeaux

échappant aux profits du capitalisme sont possibles. Elle permet aussi de tracer des pistes de travail, en commun, pour permettre à tous les quartiers de bénéficier de la transition écologique. Les circuits courts doivent eux-aussi passer par les cités populaires. En vue des municipales, ce fut une bonne occasion pour les sections mobilisées de renforcer la construction du rassemblement, en lien étroit avec la population. Devant le succès répété de cette opération Fruits et légumes, il est donc envisagé par la commission fédérale du PCF de faire vivre cette thématique tout au long de l’année. Par exemple lors de la Fête de l’Huma 33 à Villenave-d’Ornon ce qui appellera à mobiliser l’ensemble des réseaux des militants. Et ce week-end, entre la vente de belles pommes du Lotet-Garonne et la pesée d’une bonne part de citrouille, l’idée de renouveler l’opération avec les légumes d’hiver a circulé… Olivier Escots (1) Dans le cas d’invendus, les sections engagées dans l’opération ont proposé d’autres points de vente dans le week-end ou des paniers d’assortiments de fruits et légumes.

Raymond Girardi : « Une garantie pour la santé » Lors de sa venue sur le point de vente solidaire de Mérignac vendredi soir, Raymond Girardi (MODEF) a rappelé les enjeux en cours en matière d’indépendance alimentaire, de concurrence déloyale et de préservation de la santé : « Il y a quelques années, la France couvrait la totalité de ses besoins et même exportait. Aujourd’hui, avec la concurrence déloyale dûe aux importations, on couvre à peu près 55 % de nos besoins et on importe donc 45 %. C’est une atteinte à l’indépendance alimentaire de la France. » « En plus, ce qu’il faut savoir, c’est que tous ces fruits et légumes importés sont traités avec des molécules, des produits chimiques interdits en France. C’est une question à la fois d’indépendance et de garantie sanitaire pour les Français. Pourquoi un produit phytosanitaire interdit en France et dangereux s’il était utilisé par des producteurs français ne le serait plus quand il est utilisé par des producteurs marocains, espagnols ou d’Europe centrale ? » « Il faut donc dire aux consommateurs ‘‘vous avez raison de consommer français car c’est la meilleure garantie que vous ayez au niveau de votre santé et de votre sécurité sanitaire.’’ Il faut demander à l’État français d’arrêter l’importation de fruits et légumes qui sont entachés par des molécules et des produits chimiques interdits en France. »

Sébastien JUMEL, député de Seine-Maritime et Fabien ROUSSEL, député du Nord et secrétaire national du PCF présentaient mardi soir en commission des affaires économiques et le lendemain, mercredi après-midi, en commission des finances un rapport sur les crédits « Industrie » du projet de loi de finances 2020. Ce rapport fait particulièrement le point sur les dispositifs destinés à accompagner les entreprises en difficulté. Il montre que plusieurs budgets sont en baisse, alors qu’ils devraient être maintenus, voire augmentés. Il révèle aussi que l’État, via le Fonds de développement économique et social (FDES), prête à des taux usuriers, de 10 à 20%, à des entreprises qui sont déjà en difficulté. La raison d’une telle aberration tient aux règles européennes. L’État doit en effet prêter aux mêmes conditions que les prêteurs privés impliqués dans le tour de table. Or en France, les banques font défaut, laissant toute la place à des fonds vautours qui prospèrent sur le dos des faillites d’entreprises. C’est pourquoi les députés communistes ont proposé trois pistes pour faire émerger de véritables investisseurs industriels : - création d’un label identifiant les fonds de retournement « responsables », c’est-à-dire ceux qui respectent des conditions strictes en matière de sauvegarde de l’emploi, de responsabilité environnementale et de maintien de l’activité en France ; - création d’un fonds public-privé de retournement, abondé par l’État, les grandes entreprises et le secteur bancaire ; - création de fonds spécialisés par filière, à l’image du fonds de modernisation des équipementiers automobiles, créé en 2009 et qui s’est avéré très utile pendant la crise. Le rapport des députés communistes insiste ainsi sur la nécessité d’élaborer une stratégie industrielle offensive, permettant l’identification de filières structurantes pour l’avenir de l’industrie française.

MUNICIPALES À BORDEAUX

Un quartier, un thème : l’environnement Point-rencontre du PCF Bordeaux, samedi 26 octobre aux Capus, de 10h à midi sur le thème de l’environnement. Les questions environnementales, d’écologie et de santé publique sont clairement devenues incontournables aujourd’hui. Elles ne cessent d’être mises à l’ordre du jour de l’actualité. Les grandes villes comme Bordeaux se doivent d’être exemplaires en matière d’empreinte carbone, de gestion des déchets et de la pollution et d’éducation au développement durable. Tout en travaillant au rassemblement des forces de gauche et écologistes, comme ce fut le cas avec une participation active au Forum pour l’Alternance à Bordeaux du 28 septembre, les communistes bordelais ont engagé un cycle de rencontres avec les habitants pour échanger avec eux sur les thèmes qui seront centraux lors des prochaines municipales. Après les services publics à Bacalan le 5 octobre, les transports au Grand Parc le 12 octobre et la question du pouvoir d’achat, samedi dernier, aux Aubiers dans le cadre de la vente solidaire de fruits et légumes, les militants communistes bordelais seront ce samedi 26 octobre, de 10h à midi au marché des Capucins. Ils partageront leurs propositions et échangeront avec la population sur le thème de l’environnement. Contact : sectionbordeauxpcf@gmail.com - Jean-Jacques Bordes : 07 86 56 38 86

UNION SOVIÉTIQUE ET 2DE GUERRE MONDIALE

Les vétérans du PCF de la Gironde condamnent une résolution de l’UE « Nous condamnons fermement la résolution adoptée au parlement européen le 19 septembre 2019, votée par une majorité allant de l’extrême droite aux sociaux démocrates et verts. Nous alertons car cette résolution est une imposture historique et un grand danger pour l’avenir. Elle attribue à l’Union Soviétique la responsabilité de la seconde guerre mondiale au prétexte du pacte germano-soviétique. Elle passe honteusement sous silence la responsabilité du patronat et du capital qui ont délibérément choisi la guerre, des forces réactionnaires qui affirmaient en France « plutôt Hitler que le Front populaire ». Elle exonère les gouvernements européens de leur responsabilité et de leur lâcheté, eux qui ont abandonné l’Espagne républicaine à Franco, qui ont tous refusé tout accord avec l’URSS et négocié avec Hitler, jusqu’à la capitulation de Munich. En mettant sur le même pied Hitler et Staline, l’URSS et l’Allemagne, fascisme et communisme, elle veut effacer la place prise par l’URSS et les communistes dans la victoire contre le nazisme. Elle insulte tous ceux qui ont payé de leur vie ce combat, tous ceux qui ont subi la répression nazie. Elle cache la terrible répression contre les communistes allant jusqu’à l’interdiction en Pologne, en Ukraine, des interdits professionnels en Allemagne… Cette résolution vient renforcer ceux qui veulent effacer à tout jamais l’affrontement de classe. Elle participe de la banalisation des idées portées par l’extrême droite, qui progressent dans toute l’union européenne. Nous appelons les communistes à éclairer les enjeux de cette résolution et à porter avec courage et confiance l’histoire des communistes du 20e siècle. C’est un combat pour l’avenir. »

Les Nouvelles 24 octobre 2019 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ EN AVANT PREMIÈRE DU FESTIVAL LETTRES DU MONDE

par Jeanne R.M.

Concert-lecture Alain Damasio et Palo Alto Comme dans la Horde, il y a plusieurs narrateurs dans les Furtifs, avec une polyphonie de points de vue et de formes d’expression. Pourquoi ? A.D. Il y a une raison politique évidente : restituer la réalité d’une seule tête, d’un seul point de vue, c’est fascisant. Quand il y en a plusieurs, cela pousse le lecteur à circuler, à s’interroger, à affiner son regard. C’est lui qui opère le lien. Son intelligence est stimulée. La Horde ne peut pas être seulement ce que l’un de ses membres en dit. Elle est forcément plurielle. (…) Alain Damasio, génie de la sciencefiction française se fait aujourd’hui complice du groupe marseillais Palo Alto et invite le public à redécouvrir son œuvre lors d’un concert-lecture programmé au Rocher de Palmer (Cenon), le mercredi 13 novembre, à 20h30, en avant première du festival Lettres du monde*. Après plus de 10 ans d’écriture, Les Furtifs, d’Alain Damasio, est enfin paru et rencontre un succès immédiat. Ce nouveau roman réunit ses préoccupations politiques, son inventivité de langage et ses innovations typographiques. L’auteur avait été interviewé par Aurélien Soucheyre pour l’Humanité du 31 mai. De brefs extraits ci-dessous (retrouvez l’intégralité sur www.humanite.fr). Dans votre roman, qui se déroule en France en 2040, les Furtifs sont des créatures pourchassées par les militaires car quasiment indétectables à l’œil nu. Est-ce que disparaître constitue la plus grande subversion possible ? Alain Damasio. Fuir est un mode de résistance inévitable aujourd’hui. On est en société de traces, de contrôle avancé. L’arrivée du numérique a tout accéléré. (…) Et par-dessus, le téléphone portable est devenu le traceur numéro un. J’estime donc que le premier degré de liberté que l’on peut reconquérir est d’échapper à ce système de traçabilité. Il faut trouver des angles morts, des failles, des brèches, des endroits où il y a encore une forme d’invisibilité. (…) C’est pour répondre à cette vague de contrôle infiniment plus forte que celle que j’imaginais que j’ai créé les Furtifs. Il fallait aussi que je trouve une forme d’incarnation capable de rivaliser avec l’extrême

capacité d’adaptation du capitalisme, de répondre à cette fluidité de l’argent couplée au numérique et très dure à contrer. (…) Dans votre livre, des multinationales rachètent et gèrent des villes. LVMH contrôle Paris, la Warner Cannes et Orange… Ces cités dont la gestion est privatisée échappent aux citoyens et sont appelées « villes libérées »… A.D. C’est très novlangue, mais c’est comme ça qu’ils nous l’amèneraient, j’en suis sûr. (…) L’oxymore est devenu la figure majeure du discours politique. Dans la novlangue d’Orwell, c’est l’apposition des contraires qui fait la double pensée. Il faudrait être capable de penser deux choses contradictoires en même temps. (…) Ici, dire d’une ville privatisée qu’elle est « libérée » est un non-sens. Mais dans la logique néolibérale, cela peut être défendu avec des poncifs comme « on vous libère de l’impôt, de l’État, de l’immobilisme, de l’inefficacité, etc. ». Je crois que la plus grosse arnaque des 40 dernières années a été de faire croire que le privé allait avoir une gestion supérieure à celle du public, et que la compétition allait améliorer la qualité de service. C’est du délire. Et les gens ont fini par y croire… Il n’y a plus d’impôt permettant de créer un pot commun, mais des « forfaits citoyens » qui segmentent l’accès aux services, aux transports et aux rues. L’espace est de plus organisé pour pousser à l’achat… A.D. Ce n’est pas de l’anticipation, c’est du présent hypertrophié. Tout est déjà là, simplement le degré de déploiement n’est pas le même. (…)

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 24 octobre 2019

Vous inventez et hybridez des mots, comme les « proferrants » ou les « vendiants », en plus de jouer avec la typographie… A.D. Quand j’écris, j’aime choisir la dominante de consonnes ou de voyelles, et la couleur de son. Faut-il mettre du sombre avec des « on » et des « an », ou du clair avec des « i » et des « u » ? Quel rythme choisir dans telle situation : en zigzag, en tourbillon, en chute ? On ne peut pas reproduire à l’infini une seule structure de phrase. Et il faut aussi s’interroger sur les hampes et les jambages. Les lettres ont une forme qui communique quelque chose au lecteur. (…)

*En partenariat avec Musiques de Nuit / Le Rocher de Palmer.

Plus d’informations sur : lettresdumonde33.com/avant-premiere-concert-lecture-les-furtifs-paralain-damasio-le-groupe-palo-alto lerocherdepalmer.fr/artistes/alain. damasio/

« Il est cinq heures, Paris s’éveille.. »

Je l’avais pourtant tout de suite bien aimé. Certes le dernier arrivé dans notre bande, il avait immédiatement séduit l’entourage par sa douceur autoritaire et son calme pourtant convaincant. Son air détaché le rendait à mes yeux attachant. Le baroudeur des temps modernes à qui la vie donnait cette allure de sécurité, malgré les tempêtes et les avalanches. J’aimais cette allure à la fois lointaine, sauvage et forte. Le bon mot, le bon moment. Ce personnage inaccessible, mâle viril, des films d’amour ou d’action, que l’on souhaite un jour croiser et que seuls les rêves autorisent. Il était cette perfection qu’un zozotement ou un petit strabisme ne rendrait que plus divin. Il est cinq heures, les traversins sont écrasés, les amoureux sont fatigués. Je l’aimais bien mais ne l’aimais pas. J’avais quitté mon amoureux dernièrement et je ne retrouvais pas chez lui cette émotion qui m’emportait, m’allégeait. Ma flamme, devenue flammèche au cours des années, paraissait s’être éteinte définitivement. Cette résignation nécessaire au deuil, l’anesthésie qui permet de tenir un peu droit dans la vie, en attendant. Il est cinq heures, sur les boulevards, Paris n’est plus qu’une carcasse. La soirée était soirée, fin de semaine, débauche, besoin de lâcher le costume de scène, on mange, on boit, on rit, on boit trop… Le rire est thérapeutique, dit-on. Soirée raclette ou soirée pizza, soirée copains c’est certain. Canal historique ou copains de passage, pourvu que la parenthèse du quotidien et du boulot soit la seule règle. Il est cinq heures, les camions sont pleins de lait, les balayeurs sont pleins d’balais. Au début je ne souhaitais rien, puis la fatigue anéantit mes dernières ressources. Je succombais sans envie, je pliais à ses demandes d’abord farfelues puis humiliantes. Nue, avachie, sans plus aucune forme digne, il ramassa mes vêtements pour les mettre en boule dans un sac poubelle noir. Il est cinq heures, me dit-il, j’entends les éboueurs, c’est l’heure du ramassage des ordures, alors dégage. Il est cinq heures, Paris se lève, je n’aurai plus jamais sommeil.

ANNONCES LÉGALES MODIFICATION DE CAPITAL SOCIAL NOMINATION DIRECTION

BORDEAUX WORLD SAS au capital de 10.000€ Siège social : 8 Rue Nungesser et Coli 33140 CADAUJAC 829 035 302 RCS Bordeaux Par décision de l’assemblée générale du 4 octobre 2019 il a été décidé de nommer Mme Dominique PIQUEMAL épouse LACROIX au poste de directrice générale à compter du 4 octobre 2019. Par décision du 5 août 2019 de réduire le capital social pour le passer de 10000 euros à 7000 euros à compter du 5 août 2019 Mention au RCS de Bordeaux Pour avis, AVIS DE CONSTITUTION

Par acte SSP du 4/10/2019, il a été constitué une société Dénomination : PIER 24 Forme : SASU Siège social : 24 quai de la Monnaie à BORDEAUX 33000 Objet social : toutes activités de marchand de biens, achat, vente, construction, promotion, exploitation, gestion, location, réparation, entretien, rénovation, décoration, aménagement de tous immeubles ou droits immobiliers ; maitrise d’oeuvre, conseils, formations en matière immobilière ; commerce d’articles de décoration et d’équipements maison. Capital : 1 500 € Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Bordeaux Présidente : Mme GILI Dominique demeurant 13 rue Charles Domercq 33800 BORDEAUX Pour avis,

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