Jeudi 14 novembre 2019 - N° 2333 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
1989 - 2019 TRENTIÈME ANNIVERSAIRE
de la convention internationale des droits de l'enfant
1989 - 2019 : TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA CONVENTION INTE NATIONS UNIES
SECOURS POPULAIRE EN GIRONDE
Il y a 30 ans, un traité international Ce calendrier qui fait grandir les droits des enfants on a amené un bus au Maroc parce que reconnaissait des droits spécifiques les enfants faisaient douze kilomètres aux enfants à pieds, aller et retour, pour aller en Depuis 30 ans, chaque année, le 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, est l’occasion de rappeler que tous les enfants ont les mêmes droits, même si, dans les faits, on en est loin. La Convention internationale des droits de l’enfant est le traité international le plus ratifié en matière de droits de l’homme. Elle a été adoptée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, le 20 novembre 1989, la France l’a ratifiée en janvier 1990. Au fil de 51 articles, ce traité définit ce que l’on appelle aussi « les droits de l’homme et de l’enfant ». Le préambule de la Convention internationale des droits de l’enfant affirme : « Il importe de préparer pleinement l’enfant à avoir une vie individuelle dans la société, de l’élever dans l’esprit des idéaux proclamés dans la Charte des Nations unies, et en particulier dans un esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d’égalité et de solidarité. » On trouve aussi à l’article 29 : « L’enfant doit être élevé dans un esprit de fraternité universelle et dans le sentiment qu’il lui appartient de consacrer son énergie et ses talents au service de ses semblables. » Le préambule précise aussi que les droits de l’enfant doivent être tous respectés, dans toutes les situations, et non pas quelques droits seulement. Quatre grands principes sont au cœur de la convention
La non-discrimination : les droits concernent tous les enfants, filles et garçons, quels que soient leur milieu, leur origine, leurs parents, leur couleur, leurs opinions, leur croyance, leur pauvreté ou leur richesse… L’intérêt supérieur de l’enfant : tout ce qui a un impact sur les enfants doit être bénéfique pour eux et leur développement. La survie et le développement : la responsabilité des États est pleinement engagée. Ils doivent prendre les mesures législatives, administratives et sociales pour assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être, en tenant compte des droits et devoirs de ses parents. Quand cela est nécessaire, ceux-ci doivent recevoir une aide pour jouer pleinement leur rôle.
informations, partager des idées, agir avec d’autres enfants… Les enfants ne sont pas épargnés par les inégalités
Comme le rappelait le Secours populaire français le mois dernier, les enfants sont de plus en plus touchés par la précarité, mais aussi de plus en plus conscients de cette réalité. 60 % des enfants entre 8 et 14 ans « ont peur de devenir pauvres ». En Gironde, en 2016, 185 000 personnes vivaient avec moins de 1 000 euros par mois, le taux de pauvreté est de 23,3 % de la population. 41 % des personnes aidées par une association comme le Secours populaire sont des mineurs. L’UNICEF, sur son site indique : « Un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté en France, soit près de 3 millions d’enfants en situation de pauvreté. Le taux de pauvreté des enfants est de 20 %, ce qui est nettement supérieur à celui de l’ensemble de la population qui oscille autour des 14 %. Plus spécifiquement, une étude de l’INSEE publiée en 2018 montre que les moins de trois ans et les 15-18 sont les plus touchés par la pauvreté. Malgré les politiques publiques déployées depuis plusieurs années, ce chiffre n’a pas baissé depuis 10 ans. » « Les différentes enquêtes réalisées s’accordent sur une proportion de mineurs de 20 % parmi les personnes sans-domiciles. Un quart des sans-domiciles adultes vivent avec des enfants : s’il y a très peu de sans-abri à la rue avec des enfants, les enfants sont très nombreux dans la catégorie des sansdomiciles hébergés en hôtels. À l’occasion de la rentrée scolaire 2017, une enquête flash menée dans la nuit du 4 au 5 septembre, dans 40 départements hors Paris, avait montré que les enfants représentaient 29 % de l’ensemble de la population enregistrée au 115. Environ 63 % des moins de 18 ans concernés par une demande d’hébergement au 115, n’avaient pu être hébergés. L’UNICEF France estime qu’environ 8 000 enfants vivent en bidonville en France métropolitaine. Ces enfants absents des chiffres nationaux sur la pauvreté vivent généralement dans des conditions d’extrême pauvreté. Une grande partie d’entre eux n’a jamais été scolarisée, ni en France ni ailleurs. »
La participation de l’enfant : celui-ci doit avant tout connaître ses droits. Parmi ceux-ci figurent des libertés qui accompagnent les progrès de son autonomie : avoir un avis sur ce qui le concerne et l’exprimer, donner son opinion, rechercher des 2 • Les Nouvelles 14 novembre 2019
Avec le calendrier de l’Avent solidaire, les enfants découvrent leurs droits et le Secours populaire offre des jouets aux enfants de familles en difficulté. En juin 2018, le Secours populaire de Gironde avait fait appel à un collectif de graffeurs et graffeuses pour mettre en valeur les murs de sa centrale de stockage alimentaire, sur le quai de Paludate. Parmi ces artistes figuraient des noms connus comme Rouge, Selor, A-Mo, Mika ou Philippe Poulet. Ce dernier, comme son nom de scène l’indique, dessine son gallinacé fétiche dans les rues et les lieux désaffectés de la région depuis plus de vingt ans. Un animal qu’il avait déjà utilisé pour confectionner un livre pour enfants (La vie est un jeu), aventure qu’il réitère cette année avec Chic Planète, livre de jeux et d’art (1). La rencontre s’est donc faite tout naturellement entre ce Poulet et les bénévoles du Secours populaire qui cherchaient à fêter dignement les 30 années de la convention internationale des droits de l’enfant. « Quand on m’a contacté pour réaliser bénévolement un calendrier de l’Avent, j’ai accepté avec plaisir, racontait Philippe, lors du lancement public du calendrier, promenade Sainte-Catherine, à Bordeaux, le 23 octobre dernier. Pour moi, les fêtes de fin d’année, c’est la joie de vivre, la famille, j’ai travaillé le côté ludique. Mon père a été bénévole dans plein d’associations donc je connaissais un peu le sujet, mais j’ai redécouvert tous les droits énoncés par la Convention internationale. Je suis papa, je suis donc particulièrement sensible au droit à l’éducation, c’est important, ça pose la base de beaucoup de choses. Le droit d’avoir un toit, de manger, de s’exprimer, ça nous paraît tellement évident… et pourtant ça ne l’est sans doute pas toujours. Alors si on peut sensibiliser, tant mieux ! » Pour le Secours populaire, c’est en effet l’occasion de faire (re)découvrir les droits de l’enfants, de mettre en valeur ses actions culturelles, son mouvement Copain du Monde et de réaliser une opération financière en faveur de la campagne Pères Noël Verts qui débute à la fin du mois de novembre. Des enfants « Copain du monde »
animaient un atelier, encadrés par les bénévoles de l’association, autour de dessins, de coloriages et de jeux dans un local mis à disposition par la promenade Sainte-Catherine, qui accueillera aussi les Pères Noël verts du SPF en décembre pour l’emballage des cadeaux. Ayond, 8 ans, qui vient de s’inscrire au mouvement Copain du monde avait choisi de dessiner « le droit d’avoir un chez soi » parce que « c’est plus facile à dessiner et parce que j’aime bien être chez moi. Pour moi c’est très important mais il y a des personnes pauvres qui n’ont pas de chez eux. » Maïalen a 13 ans, et elle est membre de Copain du monde depuis 2016 : « J’aime aider les gens, faire partager ce que je ressens. Je suis particulièrement sensible au droit d’être protégé contre la maltraitance. Je trouve qu’il y a beaucoup d’enfants mal traités. Avec Copain du monde, j’ai participé à des collectes de fonds, des réunions de préparation des activités,
classe. On a aussi permis d’ouvrir une deuxième classe dans l’école, inaugurée en 2019. » Quant à Megan, 11 ans, elle a aussi découvert la Convention internationale relative aux droits de l’enfant il y a deux ans, en rejoignant le mouvement pour aider les gens. « Je trouve important le droit d’être soigné, j’aimerais être médecin, explique-t-elle. Mais tous les droits sont importants et je ne les connaissais pas avant d’être à Copain du monde. Depuis, elle est allée à Paris pour des réunions, elle a vendu des crêpes pour collecter de l’argent… Quand j’en parle à mes amies, beaucoup sont intéressées. On essaie de trouver du temps pour être plus nombreux ». Avec ce calendrier, chaque jour, les enfants découvriront un nouveau chocolat et durant tout le mois de décembre, ils pourront jouer avec les droits de l’enfant, grâce au poster qui l’accompagne. Edité à 1 500 exemplaires, le calendrier fait son chemin dans les comités d’entreprises (Keolis, CMCAS, Cheminots, Université de Bordeaux,…) où des commandes groupées sont proposées. Il est vendu 9 euros ; on peut aussi le trouver au magasin Descartes (rue des trois Conils, Bordeaux).
(1) ulule.com/chic-planete-livre
Les calendriers de l’avent sont également disponibles dans nos locaux au 15 rue Furtado 33800 Bordeaux, auprès de Lisa.
Lancement du calendrier de l’Avent à la Promenade Sainte Catherine de Bordeaux, le 23 octobre, en présence de M. Poulet.
ERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT
ACTUALITÉ « DIE IN » DEVANT LE RECTORAT À BORDEAUX
Des enseignants dénoncent leurs conditions de travail Une dizaine d’enseignants s’est allongée devant le rectorat de Bordeaux mercredi 6 novembre. Cette action symbolique visait à dénoncer leurs conditions de travail et libérer la parole de leurs collègues en souffrance, le jour où était enfin réuni un CHSCT ministériel extraordinaire à la demande des organisations syndicales.
AVEC LÉO, LE LIONCEAU
Les Hurlements d’Léo mettent des mots d’enfant sur l’exil
Comment parler droits de l’enfant sans penser à ceux de l’exil ? Parce qu’ils sont eux-mêmes parents, Les Hurlementd’Léo ont souhaité aborder le thème de l’exil à travers un conte musical. Mondial Stereo raconte l’exil de Léo, enfant lionceau. Ce projet de création d’un spectacle jeune public et d’un livre-CD, en collaboration avec la SMAC des Landes, est passé par une résidence à l’Accordeur, à SaintDenis de Pile. Claire Bordachar, enseignante qui a participé avec sa classe à la création, nous raconte cette expérience. C’est un ode à la fraternité à l’adresse des enfants et de leurs parents que Les Hurlements d’Léo ont souhaité écrire et, pour ce faire, ils ont fait participer directement les enfants. À l’automne 2018, les auteurs du projet Laurent Bousquet, Olivier Daguerre, Thomas Jimenez, Chloé Legrand et Erwan Naour étaient dans des classes primaires et de collège de Dax et Montde-Marsan. L’objectif : faire travailler les enfants à l’écriture de chansons… mais aussi les sensibiliser à différents concepts clés pour appréhender la situation des migrants avec leurs mots et leur propre point de vue. En résidence à la Maison de l’Oralité et du Patrimoine de Capbreton, puis à l’Accordeur à St-Denis-de-Pile, les auteurs ont travaillé à la création des morceaux du spectacle. Léo, enfant lionceau de 12 ans, vit sur un autre continent, en Syrie. Après la mort de son père, il fuit la guerre avec sa mère avec qui il part en bateau et traverse la Méditerranée pour la France. Au terme de nombreuses
péripéties, il rencontre des musiciens et arrive à Mont de Marsan où il se produit dans la rue et se fait repérer par le directeur d’une salle. S’en suit une ascension du groupe jusqu’au succès et la diffusion de son projet en Mondial Stereo. Après leur passage dans les Landes, c’est donc avec des enfants du Libournais qu’ont travaillé Les Hurlements d’Léo, parmi eux il y avait la classe de CE2 de Claire Bordachar. Le droit à l’expression fait partie des droits affirmés par la Convention internationale des droits de l’Enfant mais comment amène-t-on les enfants à le faire sur un sujet comme l’exil ? « Le sujet de l’exil était très abstrait pour des enfants de 8 ans, explique l’enseignante. Nous sommes donc partis de deux entrées différentes : la lecture de deux albums, Bienvenus et La bille d’Idriss, qui racontent tous les deux une histoire d’exil et les difficultés que cela engendre. Un travail sur les sentiments éprouvés par les personnages des histoires a été mené. En même temps, nous avons “enquêté” sur les voyages faits par les familles des élèves. Cette enquête a d’abord permis de voir
que tout le monde a, dans sa famille, quelqu’un qui vient d’ailleurs ou qui a vécu ailleurs. Cela nous a aussi permis de découvrir que l’on peut partir de son pays pour fuir des choses comme la misère ou la guerre mais que l’on peut aussi aller volontairement dans un autre pays pour faire des études ou suivre quelqu’un que l’on aime. » « Les élèves ont ensuite participé à l’écriture des paroles d’une des chansons de l’album de Mondial Stéréo, poursuit Claire Bordachar. Ils ont pu s’exprimer en réfléchissant aux rêves que peuvent faire des enfants ou des adultes sur le chemin de l’exil. Ils décrivent alors les droits fondamentaux comme vivre en paix, aller à l’école ou pouvoir s’exprimer à travers la musique. Ces thèmes ont servi de base à l’écriture de la chanson. Ils ont ensuite construit une saynète autour de tous ces sentiments qui a été jouée devant les parents. Lors de cette soirée, il y a aussi eu une comédie musicale faite par des collégiens, un slam avec des jeunes migrants et un concert des Hurlements de Léo. L’ensemble de cette soirée a, je crois, permis aux enfants d’appréhender un peu mieux cette notion, compliquée pour eux, de l’exil à travers des moyens d’expression très divers. Elle a aussi permis qu’ils perçoivent en quoi la musique, la danse et le théâtre sont des moyens d’exprimer des idées, des sentiments mais aussi de faire des rencontres et de partager de beaux moments. » Les Hurlements d’Léo présenteront Mondial Stereo au Rocher de Palmer, à Cenon, le 14 mars 2020, les billets sont disponibles sur le site du lieu.
C’est un die-in, symbolique. Le mercredi 6 novembre, une petite dizaine d’enseignants s’est allongée devant le rectorat de Bordeaux. Une action symbolique qui s’est répétée dans de nombreuses villes de France, afin de dénoncer la souffrance au travail des enseignants et de rendre hommage à Christine Renon, directrice d’école à Pantin (93) qui s’est donné la mort en octobre, alors q’un CHSCT extraordinaire sur la souffrance au travail des enseignants et directeurs d’école qui se tenait à Paris. Parole Libérée
« Ce suicide et la médiatisation qui l’a entouré a libéré la parole, constate Samantha Fitte, professeure des écoles et représentante du SNUipp-FSU en Gironde. Très rapidement, on a vu des collègues, qui pourtant semblaient aller bien, faire remonter beaucoup
de choses : des agressions, des violences verbales ou physiques, le fait de ne pas se sentir reconnu dans son travail, d’être sous-payé… » Selon la représentante syndicale, la liste des motifs de mal être est longue. « Nous avons des classes surchargées, nous manquons de moyens pour inclure des élèves en situation de handicap », poursuit-elle. Samantha Fitte souligne l’augmentation, en Gironde, des arrêts maladie longue durée, et cite des cas de burn-out, dépression, ou encore d’hospitalisation pour raisons psychiatriques. « Tous ces mal-êtres sont liés au travail, assure-telle. On a chaque semaine des personnes qui viennent nous voir pour savoir comment démissionner ! » 58 suicides sur une année scolaire
Le SNUipp – FSU demande davantage de moyens pour le fonctionnement des écoles, mais aussi pour mieux accompagner les salariés. Selon les chiffres du ministère de l’Education, 58 agents de l’Education nationale se sont donnés la mort sur l’année scolaire 2018-2019. Les enseignants devraient être nombreux à se mobiliser le 5 décembre, lors des manifestations prévues contre la réforme des retraites.
URGENCE ROJAVA
Lancement du comité de soutien au peuple Kurde Vendredi 8 novembre dernier, au soir, à la salle polyvalente des Douves, a été lancé un Comité de soutien au peuple Kurde : Urgence Rojava. Si dessous, le texte d’appel. « Soutenir un allié envahi et trahi : les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) menées par les Kurdes du YPG ont été le principal allié de la coalition internationale contre Daech, et ont mis en place dans la région du Rojava, le nord Est de la Syrie, un régime politique, le confédéralisme Démocratique basé sur des valeurs de Démocratie directe, de défense des Droits de l’Homme, d’écologie, de Laïcité, d’Egalité absolue entre les hommes et les femmes, les ethnies et les religions. Depuis le 9 octobre, la Turquie du dictateur Recep Tayyip Erdogan a lancé, avec ses supplétifs Djihadistes une invasion militaire illégale sur le Rojava. Son objectif, procéder à l’épuration ethnique d’un peuple qui a toujours été persécuté par la Turquie. Urgence Humanitaire : La Turquie emploie toute son aviation pour bombarder aveuglément les villes kurdes, ainsi que des groupes terroristes
djihadistes qui provoquent la terreur et de nombreux crimes de guerre. En deux semaines, cette invasion a fait des centaines de morts parmi les civils, hommes, femmes et enfants, subissant notamment des bombardements à l’arme chimique, et plus de 300 000 réfugiés. Moyens d’action : Le Comité a pour projet d’organiser des manifestations visant à montrer le soutien populaire aux Kurdes, ainsi que la condamnation de cette insupportable attaque de l’Etat turc. Ils prévoit aussi la tenue de colloques, et de conférences-débats afin d’expliquer la situation de cette région du monde, et d’événements de partage de la culture Kurde. Ils envisagent aussi une campagne de récolte et d’envoi de dons aux ONG humanitaires aidant les victimes de cette Guerre. Composition du comité bordelais de soutien du peuple Kurde : le comité regroupe les organisations et les individus signataires qui partagent les valeurs et les moyens d’action cités plus haut. » Adresse postale : 29 rue du Maréchal Joffre, 33150, Cenon - Courriel : cdkbordeaux@gmail.com
Les Nouvelles 14 novembre 2019 • 3
ACTUALITÉ SNCF
GRÈVE ET MANIFESTATION LE 14 NOVEMBRE
On n’économise pas sur la sécurité : des contrôleurs sur tous les TER !!
Journée « Hôpital mort »
Ce vendredi 8 novembre le Comité Régional de Vigilance ferroviaire tenait une conférence de presse pour dénoncer, suite à l’accident en Champagne Ardennes, l’expérimentation sur la ligne Bordeaux Arcachon de trains sans contrôleurs par la région Nouvelle Aquitaine et à partir du 1er janvier 2020 sa généralisation sur plusieurs lignes. Le comité constitué lors du renouvellement de la convention TER entre la Région et SNCF se compose d’associations d’usagers : Train d’enfer (Arcachon), Cobartec, Collectif des Usagers Bordeaux-LeVerdon, Amicale des usagers du train Bordeaux-Blaye, Collectif En Train Pays Basque et Convergence Nationale Rail ; d’organisations politiques : Génération.S, FI, PG, Parti Communiste Français, et Ensembles ainsi que la CGT comme organisation professionnelle et syndicale. Personne n’a oublié le grave accident survenu en Champagne Ardennes où un TER avait percuté de plein fouet un convoi exceptionnel à un passage à niveau provoquant de très lourds dégâts au matériel roulant et blessant une dizaine de personne dont le conducteur aux jambes. Malgré ses blessures, le conducteur, seul à bord du train, avait sécurisé son convoi en amont et aval pour éviter le sur accident avec d’autres trains, mais sans pouvoir assister les passagers blessés à bord étant seul agent SNCF sur ce train. Suite à cet événement les agents SNCF avaient fait valoir leur droit de retrait spontanément et très largement dans le pays, paralysant le trafic ferroviaire pour dénoncer fortement l’économie qui était faite sur le dos de la sécurité des personnels et des usagers.
En Nouvelle Aquitaine, la nouvelle convention TER votée par la Région introduit le principe de TER sans contrôleur. Déjà expérimenté sur la ligne Bordeaux Arcachon, l’association d’usagers Train d’Enfer, qui a pu faire un sondage auprès des abonnés de cette ligne, dénonce et refuse la disparition du contrôleur à bord des TER. L’ensemble des associations d’usagers présentes sont du même avis alors que la Région envisage de généraliser l’expérience au 1er janvier 2020 sur les lignes Bordeaux-Arcachon, Bordeaux-Langon, BordeauxPointe de Grave et BordeauxCoutras comme notifié à l’article 14 de la Convention signée avec SNCF. C’est bien cet article 14 qui cristallise aujourd’hui les débats puisqu’il permet un avenant à la Convention pour faire marche arrière sur la suppression des contrôleurs à bord des TER et permettre leur financement. Avec 3 090 TER qui ont circulé sans contrôleurs entre janvier et juillet, la Région fait le pari dangereux qu’il n’y aura pas d’accidents. Or le constat est tout autre. Les incidents et accidents se multiplient démontrant de manière criante le besoin de contrôleurs pour assister le conducteur à bord des trains. « Comment peut-on envisager des trains à agent seul sur des lignes comme celle du Verdon avec 98 passages à niveaux ? » C’est mettre en danger les usagers dénonce le Collectif des usagers Bordeaux Le Verdon. Le député Loïc Prudhomme dénonce l’attitude du gouvernement et des pouvoirs publics en général vis-à-vis du conducteur et de la réaction des cheminots avec leur droit de retrait. Il estime que cet homme devrait être honoré et décoré pour son acte responsable et courageux et en aucun cas contesté et stigmatisé en parlant de grève illégale ! Enfin Claude Mellier, vice-présidente à Bordeaux Métropole dénonce la convention TER votée qui contractualise une baisse drastique de 25 % de la contribution régionale tout en exigeant plus d’offre de trains de la part de la SNCF, et surtout moins d’accueil en gare et de présence humaine dans les trains ! « Le risque ferroviaire ne doit pas être banalisé », insiste David Plagès de la CGT Cheminot, et « il ne peut pas y
avoir de risque calculé sur lequel ensuite échafauder des stratégies d’économie de personnels garantissant la sécurité à bord des TER. En aucun cas on ne peut faire l’économie de la sécurité dans les trains ! C’est irresponsable et dangereux ! » Les usagers et cheminots sont mobilisés et déterminés à faire reculer la Région avant le 31 décembre, pour assurer une présence des contrôleurs sur tous les TER.
ANNONCES LÉGALES LA GRANDE PRAIRIE
SAI au capital de 38 112 € € 15 rue Furtado 33800 Bordeaux 411 863 350 RCS Bordeaux Une Assemblée générale extraordinaire se tiendra le mardi 3 décembre 2019 à 18h00, au siège social afin de délibérer de l’autorisation de vente du terrain sis Courrejean 33140 Villenave d’Ornon. Pour avis, La Présidente
CE DIMANCHE À MIDI
Grand repas républicain La fédération de la Gironde du PCF invite à participer à son grand repas républicain le dimanche 17 novembre prochain salle Jean Lurçat à Bègles. Ce sera l’occasion d’échanger avec Cécile Cuckierman, porte parole du PCF et sénatrice communiste, sur l’actualité politique nationale et locale. 20 € pour les adultes, 8 € pour les enfants. Réservation possible à la fédération du PCF. Tél. 05 56 91 45 06 ou gironde.pcf@gmail.com Les Amis de la Renaissance seront présents avec leur stand de livres, dont de nombreuses nouveautés.
CONFÉRENCE DE PIERRE DHARRÉVILLE
« Bâtir une politique culturelle populaire, un enjeu de société » La fédération de la Gironde du PCF reçoit Pierre Dharréville le vendredi 22 novembre 2019, à 18h30 dans ses locaux du 15 rue Furtado à Bordeaux.
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932
4 • Les Nouvelles 14 novembre 2019
Pierre Dharréville, député des Bouches du Rhône, et délégué national à la culture du PCF, viendra nous présenter les travaux de la convention autour du thème : « Bâtir une politique culturelle populaire, un enjeu de société ».
La lutte des services d’urgence ne cesse de s’élargir. Dans le cadre d’une journée nationale, les syndicats SUD, CGT, CNT, CFDT et UNSA avec le collectif Interurgences et les associations d’usagers, La santé un droit pour tous et le comité de défense de l’hôpital Robert Picqué, proposaient une mobilisation en Gironde. Un rassemblement était prévu ce jeudi à 13h devant l’Agence régionale de santé de Bordeaux, suivi d’une manifestation festive en centre ville en tenue de travail depuis d’une assemblée générale pour décider des suites de cette journée. Cela fait maintenant plus de 7 mois que les personnels des services d’urgences sont mobilisés. Cette lutte prend un nouveau tournant depuis le 10 octobre à Paris, où une assemblée générale des hospitaliers (médecins compris) a décidé d’élargir le mouvement à tous les corps de métiers et services de l’hôpital public (EHPAD, Psychiatrie, Blocs opératoires, Médico-techniques, Services de soins, Services techniques et administratifs, etc.). Depuis plus de 20 ans, les gouvernements successifs s’emploient à détruire
l’hôpital public, outil d’égalité et de justice sociale. La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) prévoit une économie supplémentaire pour les hôpitaux publics d’environ 800 millions d’euros, alors qu’il aurait fallu injecter plusieurs milliards d’euros pour redresser ce service public essentiel à la population. C’est contre cet étranglement financier qui diminue l’offre publique de soin et ouvre la porte à une médecine lucrative à deux vitesses que les syndicats et associations d’usagers de Gironde appelaient à participer à cette journée « Hôpital mort », le 14 novembre. Perte de sens au travail, épuisement professionnel, vies privées constamment bouleversées, précarité de l’emploi, salaires indigents, polyvalence et charge de travail trop importante… Ils et elles n’en peuvent plus. Ils-elles demandent du personnel en nombre, titulaire et formé, l’arrêt des fermetures de services, d’établissements et de lits, du matériel en quantité et en bon état, l’arrêt des rappels sur repos, du respect et de la reconnaissance, une revalorisation générale des salaires (point d’indice), des garanties d’accès, de proximité et d’égalité de prise en charge pour la population sur tout le territoire…
PARTI COMMUNISTE FRANCAIS
Loto de la section des Rives De Dordogne La section des Rives de Dordogne organise un loto à Libourne, salle du Verdet, le dimanche 24 novembre 2019, à partir de 14h30.
paniers garnis, huîtres, appareil de mises sous vide, viandes, volailles, bourriche surprise, jambon, télévision, etc. Buvette : crêpes, boissons.
Nombreux lots à gagner : table gigogne, poussette de marché, radio réveil, medisana bain balneo, horloge,
Prix du carton : 1 carton = 1.50 € 6 cartons = 8,00€ – 15cartons = 12€
EXPOSITION
Les passerelles du temps, Michel Politzer MLS Galerie (123 quai des Chartrons 33000 Bordeaux 09 44 32 86) propose une exposition inédite jusqu’au 14 décembre 2019 de tableaux et sculptures de Michel Politzer, intitulée Les passerelles du temps. Michel Politzer est plasticien, poète, illustrateur, et auteur en 2013 de « Les trois morts de Georges Politzer ». Son père, le philosophe Georges Politzer, à travers sa lecture critique de la pensée de Bergson, son vis acéré pour Freud, a introduit la psychanalyse dans la pensée philosophique. Son concept de drame existenciel est à la source de l’Existentialisme, que Jean-Paul Sartre a modélisé, en reconnaissant sur le tard sa dette envers lui. Résistant avec nombre d’intellectuels français
anti-fascistes dont Paul Langevin et Henry Lefebvre, il s’est impliqué dans la création de l’Université Populaire. Georges Politzer fut fusillé en 1942 par les nazis au Mont Valérien. Son épouse, Maï, la mère de Michel Politzer succombait peu après au Typhus à Auschwitz. L’enfant, sous le toit de sa GrandMère, entend inventer sa propre vie, à distance de cette double perte. L’œuvre puissante et raffinée de Michel Politzer – 86 ans, épris de la vie, habité par la littérature et la peinture – est ancrée dans ce deuil individuel et collectif, sublimé par la couleur et le trait dans une métaphore imagée de la destinée humaine. Marie-Lys Singa