Nouvelles N° 2211

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Jeudi 13 juillet 2017 - N° 2211 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

L’ÉTÉ

ÇA N’EST PAS FAIT

POUR CASSER LE CODE

DU TRAVAIL !

CODE DU TRAVAIL

Le combat à l’Assemblée avant celui de la rue


ACTUALITÉ GÉODIS BM À BRUGES

FORD

100 % des salariés en grève illimitée

La vigilance toujours de mise

Le mardi 27 juin, les 12 salariés manutentionnaires de Géodis BM à Bruges et leur chef d’équipe se sont mis en grève illimitée pour leurs conditions de travail et leurs salaires. Les conditions d’hygiène et de sécurité des manutentionnaires de Géodis Bruges, sous-traitant de La Poste pour le tri et l’acheminement d’une grande partie des colis (Colissimo) de Gironde, seraient si mauvaises que l’inspection du travail promet une fermeture administrative du site le 4 septembre. Douches, salle de repos, de réunion, vestiaires, zone fumeur ne seraient pas conformes au simple respect de ces salariés qui demandent une mise en conformité avec la convention collective mais aussi des augmentations de salaires et un 13e mois. La direction, refusant de discuter avec des salariés en grève, a fait appel à des intérimaires pour les remplacer, ce qui est illégal. Éric Laporte, au rassemblement pour Ford, à la préfecture le vendredi 7 juillet, décrit la poussière de l’entrepôt, la chaleur l’été, le froid l’hiver, les paniers repas qui n’ont pas été augmentés depuis 10 ans. Il remercie de la solidarité qu’ils reçoivent sur le site et leur permet de tenir, notamment celle du Front social 33. Une cagnotte en ligne pour le soutien financier des salariés en grève a été ouverte : www.leetchi.com/c/solidarite-des-12-employes-de-geodis.

À droite : Marithou Flipo, présidente du comité de soutien aux « Ford »

SÉCURITÉ SOCIALE EN GRAND DANGER

Mobilisons-nous largement et sans tarder ! Communiqué de presse du PCF du 10 juillet Les interventions du président Macron au Château de Versailles comme celle de son premier Ministre, Édouard Philippe, au Palais Bourbon, sont édifiantes quant aux perspectives programmées à l’encontre, notamment, de notre système de santé publique et de protection sociale. Nous le dénoncions, lors de la campagne électorale, nous en avons la confirmation aujourd’hui, le Gouvernement a bien l’intention de donner un coup fatal aux retraites, comme d’une manière générale à la Sécurité sociale, en voulant supprimer dès 2018, les cotisations sociales pour cette fiscalisation injuste et inefficace qu’est la CSG. Celle-ci va toucher en premier lieu les plus faibles revenus, puisqu’il s’agit de ponctionner les pensions des retraité-e-s à partir de 1200 euros mensuels. Une stratégie qui vient à la suite des Lois HPST1 et 2, de Bachelot et Touraine, restructurant d’une manière drastique l’Hôpital public au profit du privé et ce, malgré la désertification médicale que dit vouloir combattre le gouvernement. La décision d’obligation vaccinale, compréhensible en terme de santé publique, devra s’accompagner du remboursement des vaccins à 100% par la sécurité sociale et d’exigences vis-à-vis des Pouvoirs publics comme des laboratoires pharmaceutiques pour restaurer la confiance de l’opinion publique. C’est donc maintenant dans la rue, et ceci dès la fête de l‘Humanité, que le débat doit avoir lieu, et que nous devons faire reculer de tels projets de déstructuration de notre Sécu comme de notre système de santé. Les communistes en appellent au rassemblement le plus large pour ces luttes de la rentrée, alors que se préparent les Plans régionaux de santé, en toute opacité comme l’a dénoncé le groupe Communiste Républicain et Citoyen au Sénat. SANTÉ

Après Robert Picqué, Saint-André est en danger… Profitant du débat sur la taxation des locations Airbnb dans le cœur de l’agglomération, Max Guichard a alerté le conseil de métropole sur la situation des hôpitaux Saint André et Robert Picqué. Une intervention suivie d’un silence gêné de l’assemblée… À Bordeaux, les communistes ont pris tous les contacts pour organiser la riposte dès la rentrée. « Puisqu’il est question de la vie en centre-ville et de la capacité d’y maintenir les services essentiels pour ses habitants, permettez-moi de dire deux mots, monsieur le président, de l’annonce faite cette semaine dans Sud-Ouest par la direction du CHU. Comme nous l’avions déjà évoqué ici, le directeur du CHU a en effet confirmé son intention de fermer les urgences de l’hôpital Saint-André, avant d’en venir à la fin d’autres services, comme la chirurgie. Selon le CHU, il ne s’agit pas d’une fermeture mais d’un redéploiement. Seuls peuvent comprendre ce langage ceux qui comprenaient déjà qu’on pouvait parler de maintien de l’offre de soins à Robert Picqué, alors que le projet Bahia acte le passage de 750 personnels de santé à 250. Je le dis avec une pointe d’ironie, mais cela cache mal ma colère. Nous avons adopté ici une motion en mai 2016, qui portait l’idée du maintien de l’offre de soins pour un territoire du Sud de l’agglomération en très forte croissance démographique. Un certain nombre ici semble avoir oublié ce qu’ils ont voté en 2016. Avec l’hôpital Saint André, nous ne sommes géographiquement pas très éloignés et la pression démographique est aussi très forte. Il n’y a donc pas de redondance, comme semble le penser la direction du CHU, avec des urgences de Pellegrin qui sont elles saturées. Ces décisions coordonnées par l’ARS sont donc parfaitement inadmissibles. Les élus locaux doivent se mobiliser pour maintenir voire développer l’offre de soins publique sur l’agglomération. Nous serons pour notre part aux côtés des populations qui doivent se mobiliser pour défendre ces services publics essentiels. »

2 • Les Nouvelles 13 juillet 2017

Sous un soleil de plomb, il y avait bien du monde pour soutenir les « Ford » venus démontrer leur vigilance devant la préfecture alors que s’y réunissait un comité de suivi qui a entrebâillé une porte sur l’avenir mais surtout une nouvelle phase d’attente. Plusieurs syndicats CGT et Sud ainsi que l’ UD CGT et le bureau de Solidaire 33, la CNT, le Collectif de Luttes 33, le Collectif du Pavé Brûlant, le Front Social, Attac, CIP (intermittents et précaires), les salariés de Géodis en lutte, les élus communistes de Bordeaux métropole, le député FI de la 3e circonscription sont venus soutenir les « Ford » en lutte. C’est dire ce que l’avenir du site industriel intéresse. « Intéresser largement à l’avenir de Ford Blanquefort était une idée de Max Guichard, élu communiste de Cenon et à la Métropole, rappelle Marithou Flipo, présidente du comité de soutien. L’idée lui était venue, en 2008, après avoir constaté l’impact qu’avait eu celui créé pour Sogerma. Il a donc appelé à une large mobilisation pour que Ford investisse sur le site de Blanquefort, en quelques semaines la pétition a recueilli 27 000 signatures. Le comité de soutien a été déclaré l’année suivante. » Dans l’élan créé, Ford rachète l’usine

À droite : Thierry Jeans, ouvrier et délégué CGT chez Ford

pour 1€ symbolique et s’engage sur 1 000 emplois d’ici 2018, ce qui nécessitait d’investir dans des projets industriels. « À GFT, les salariés sont inquiets, poursuit la présidente du comité de soutien, car les investissements dans la production ne sont pas suffisants, cela peut mettre en panne l’usine. C’est pareil à FAI. Le manager de l’usine noie le poisson mais n’investit toujours pas. Il y a un plan de 10 000 suppressions d’emploi à l’international. La direction dit que ça ne concerne pas la France. Mais c’est bizarre car il faut 3 ans pour mettre en place un nouveau projet et là d’ici 2 ans, il n’y a rien de prévu. Aujourd’hui, on est à peine à 900 emplois et les 2 usines sont mises en concurrence. » Même inquiétude pour Thierry Jeans, ouvrier de Ford et délégué CGT. « C’est la réunion de CE extraordinaire de la semaine dernière qui a déclenché la mobilisation d’aujourd’hui, expliquet-il. Ford nous fait croire qu’il s’occupe de nous en disant qu’il fabriquerait une nouvelle boîte de vitesse mais à la réunion du CE, on s’est aperçu qu’il s’agissait de petits volumes, ce qui nous fait penser qu’ils préparent la fin de l’usine. » Dans l’entreprise, seule la CGT a appelé à la mobilisation du jour car elle considère que le travail des délégués ne suffira pas sans la mobilisation

des salariés. « En 2008-2011, ça a payé. La fin de la production était annoncée pour 2010 et on est toujours là. » Dans la semaine, les « Ford » ont rencontré le nouveau député du Médoc, le préfet, la Région pour que tous aient les dernières informations avant la réunion du comité de suivi. « On espère que tous vont pousser Ford dans ses retranchements. Il faut qu’ils sentent la pression », insiste Thierry Jeans. « Ils avaient annoncé 127 000 unités en prévision de fabrication, depuis ça a baissé de moitié. Ils ont changé de stratégie pour l’équipement des petits véhicules de segment B et c’est ce qui nous fout en l’air. » Au cours du comité de suivi, auxquels participaient syndicats, élus des différentes institutions, préfet, direction Ford Europe et direction FAI, les pouvoirs publics ont réaffirmé l’importance qu’ils attachent à l’usine FAI. D’après Ford, la fabrication d’une boîte, la 8F-MID, destinée aux véhicules Diesel, et qui n’est pas encore vendue sur le marché européen, pourrait assurer l’avenir du site. Mais il faudra attendre une étude de faisabilité pour le confirmer. Si le préfet a trouvé la réunion constructive, du côté des salariés et de leurs soutiens, la vigilance reste de mise. Christelle Danglot

SANTÉ ET TRAVAIL

Des gens de rien qui seront tout… Le 6 juillet, dans le cadre de l’Université d’été pluridisciplinaire et internationale sur le travail, le Comité Régional CGT présentait le film « Oporajeo » (Les Invincibles) et organisait un débat avec MarieAnge Moreau, professeure de droit social, Christophe Martin, réalisateur et membre de l’Envol, Centre de Transformation Sociale par l’art (Arras), Marthe Corpet et MarieAnnick Le Bris, Confédération Générale du Travail (CGT), Aurore Bourdenx, Marion Galy et Baptiste Delmas, doctorants en droit social de l’université de Bordeaux. Le film donnait la parole à des ouvrières de l’industrie textile du Pas de Calais, licenciées après avoir été surexploitées, à celles du Rana Plaza (immeuble abritant des ateliers de confection au Bengladesh) surexploitées et abandonnées. Le réalisateur est revenu sur la tragédie annoncée de

cette usine : 1 000 ouvrières ensevelies dans leur usine par suite de la folie patronale et plus de 200 victimes toujours sous les décombres plus de 2 ans après. La contradiction du travail a été mis en exergue, à la fois émancipateur pour les femmes bengalies et aliénant par le système capitaliste. Ce tragique événement a été l’occasion d’une prise de conscience du déplacement de l’exploitation capitaliste, nous a expliqué M-A Moreau. Quelques timides avancées vers les droits des travailleurs ont été réalisées avec, par exemple, la création du Fond Mondial d’Indemnisation des victimes des délocalisations. Timide aussi, la loi du 27 mars 2017 qui envisage un plan de vigilance pour évaluer les risques liés à la sous-traitance, la prévention et corrections y afférant. Des outils de formation pour les délégués syndicaux des entreprises sous-traitantes par les syndicats des entreprises des donneurs d’ordre

peuvent être mis en place a souligné M. Corpet. Elle a appelé à créer des coalitions pour organiser la lutte et l’intervention citoyenne à tous les niveaux du local au global. Un débat a eu lieu : faut-il faire payer les consommateurs ou modifier la répartition des richesses entre le capital et le travail ? Plutôt que de culpabiliser le consommateur au pouvoir d’achat restreint, l’urgence a été défendue de parler non plus seulement du coût du travail mais aussi et surtout du coût exorbitant du capital. Sur les ruines du Rana Plaza, les enfants jouent dans une odeur pestilentielle et découvrent des os humains qu’ils montrent aux caméras. Ceux des ouvrières ensevelies, des « gens de rien » dirait Macron, gens de rien qui seront tout en prenant conscience de leur force par delà les frontières. Pierre Bordas


ACTUALITÉ

Editorial

SECOURS POPULAIRE

Entre deux congrès, ils font toujours vivre la solidarité ! C’est sous l’égide de son président national Julien Lauprêtre et avec une actualité chargée que la fédération girondine du Secours populaire a tenu son congrès, le 8 juillet à Floirac. Une centaine de déléguéses, issus-es des antennes et comités répartis sur le département ont ainsi pu échanger autour de leurs pratiques et de leurs objectifs. Mais cette année 2017 est autrement chargée pour les bénévoles girondins puisqu’ils devront, en novembre prochain, accueillir 1 000 de leurs semblables venus de toute la France. C’est en effet à Bordeaux, que le Secours populaire français a choisi de tenir son congrès national, du 24 au 26 novembre prochains. Outre de lui réserver un accueil chaleureux, les girondins ont aussi à cœur de faire de ce moment un temps de forte publicité du Secours populaire et de ses actions. Membre du secrétariat fédéral, Lisa Deloubes a ainsi décliné les évènements en gestation autour du congrès national, tels qu’une grande vente aux enchères d’œuvres d’art, une conférence-débat axée

sur la solidarité, la réalisation d’une fresque dans le quartier des Aubiers, une grande soirée festive au Palais de la Bourse et une animation joyeuse des enfants « Copain du monde » sur le miroir d’eau. Pour Julien Lauprêtre, qui a pris part toute la journée aux débats du congrès départemental, c’est au niveau des résistants qui, dans la clandestinité, rêvaient tout haut des « Jours heureux », que les acteurs du Secours Populaire doivent aujourd’hui se hisser pour construire des gestes de solidarité plus audacieux. Au cœur des discussions, la crainte de la disparition du programme européen de Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). Plutôt que de rester dans la crainte, le Secours Populaire a mis autour de la table les principales associations nationales pour défendre ce système de soutien financier à l’aide matérielle, surtout alimentaire. Le congrès s’est également penché sur l’avenir du mouvement « Copain du monde », destiné à permettre aux enfants de concrétiser le besoin de solidarité. Ce que les enfants girondins ont concrètement réalisé

en organisant le financement d’un bus scolaire dans une ville du Maroc. Mais le mouvement est encore trop balbutiant, les bénévoles se sont donc interrogés sur son développement. Comme sur le développement du don financier au Secours Populaire. Bénéficiant d’une image très positive dans la population, le Secours n’en reste pas moins en queue de peloton pour les dons financiers. Raison pour laquelle le don par SMS, récemment permis, a été largement promu (1). Rejoints par les personnalités invitées, les congressistes girondins se sont quittés au son d’une fanfare et avec des devoirs plein les cartables. Au premier rang desquels, l’organisation des journées à la plage cet été et de la journée des oubliés-es des vacances. Elle amènera 500 enfants et leur famille à l’Aquarium de La Rochelle le 24 août prochain. VB. (1) - Envoyez un SMS au 9 22 22 en tapant DON2 pour faire un don de 2 €, DON3 pour faire un don de 3 €, DON5 pour faire un don de 5 €, DON10 pour faire un don de 10 €…

FINANCES

La métropole se désendette et oublie l’investissement ? Le conseil de métropole du 7 juillet a adopté un budget supplémentaire. L’occasion pour le groupe des élus-es communistes, par la voix de Max Guichard, de s’inquiéter du niveau des investissements qui baisse alors que les besoins, en matière de transports notamment, sont immenses et urgents. « Ce budget supplémentaire illustre à plusieurs titres les inquiétudes que nous avions exprimées lors de la présentation au dernier conseil du compte administratif. D’abord, et c’est l’essentiel, sur les restes à réaliser que nous devons évidemment constater quand le taux de réalisation des investissements est descendu en dessous des 60 %. C’est devenu une habitude, vous utilisez, monsieur le vice-président, ces sommes en désendettement qui vous permettront d’arguer d’une bonne santé de Bordeaux Métropole. Oui, alors que les taux d’intérêts sont historiquement bas, la capacité de désendettement atteint seulement 1,8 année ; un chiffre à en faire pâlir les communes membres de la Métropole et bien d’autres collectivités. Mais, je veux le rappeler, ceci se produit dans un moment où notre taux de réalisation est lui aussi historiquement bas : 59 %. Ceci est inquiétant alors que les besoins sociaux sont, eux, très élevés. Nous l’avons dit à plusieurs reprises sur des équipements comme les piscines dont la métropole est

sous-équipée. Il ne se passe pas une semaine sans mauvaise nouvelle dans ce domaine : je pourrais parler des difficultés que nous rencontrons avec la piscine de Cenon, mais j’ai aussi lu que celle du Grand Parc serait fermée durant tout l’été et que, faute de financement disponible, le projet porté par la ville du Taillan était mis en attente. Je pourrais aussi bien parler des transports, domaine structurant de l’action de la Métropole. Nous venons d’avoir le débat au sujet de la desserte de l’Ouest de la Métropole, nous pourrions parler du même type de desserte pour l’axe Cenon-Gradignan, je n’oublie pas la ligne de ceinture ferroviaire et son bouclage par le pont Chaban-Delmas. Je n’oublie pas non plus les chantiers à venir aux portes de notre agglomération, avec la revendication portée par les éluses communistes de Saint-Médard et reprise par les élus de Lacanau d’une liaison en tram-train vers cette zone. Ceci révèle l’urgence de la rénovation et de l’investissement pour la desserte du Médoc, du Bassin d’Arcachon ou de Libournais. Pour l’ensemble de ces chantiers, les investissements à venir sont immenses et urgents. Cela ne dépend pas seulement de notre Métropole. L’État, la région devront y prendre leur part naturelle. Mais il n’en reste pas moins que notre effort d’investissement doit se maintenir. Sinon, c’est l’acceptation même de l’accroissement démographique qui sera remis en cause par nos

concitoyens et ils n’auront pas tort. Construire une métropole accueillante, sobre dans ses déplacements et qui conserve la qualité de vie de ses habitants, cela passe par le maintien des investissements à un niveau élevé sur les transports. Quelques unes de vos récentes déclarations nous ont, à ce titre, plutôt inquiété, monsieur le président. Enfin, maintenir et développer l’action de notre métropole sur des sujets aussi majeurs, cela passera nécessairement par un renforcement humain de certains secteurs. Je pense évidemment à la propreté, à la collecte des déchets mais aussi aux ingénieurs et techniciens qui rendent possible la réalisation de nos projets. A ce titre, le comité technique a eu à débattre d’un sujet que nous avons également évoqué lors du dernier conseil, celui des agents contractuels. Le décalage entre les salaires du privé et ceux de la fonction publique saute aux yeux au point que, pour retenir des ingénieurs, on leur propose des grades A+, inédits dans notre établissement. Ceci est la preuve, si elle était nécessaire à certains, que la revalorisation de la rémunération des fonctionnaires est aussi une urgence. Urgence sociale à laquelle, dans la droite ligne de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron vient de tourner le dos. Nous continuerons d’intervenir ici pour que la Métropole ne tourne pas le dos aux urgences du quotidien, en réduisant son niveau d’investissements. »

Un été de lutte Après seulement quelques semaines, Macron tout fraîchement élu, dévoile sa méthode et s’attaque d’entrée au code du travail ! Oui il n’y a pas eu beaucoup de suspense ! Le gouvernement s’est mis rapidement en marche pour une application immédiate du programme macronien. Casse du CDI, conditions de travail dégradées, baisse des salaires, licenciements facilités, instances du personnel affaiblies ; à ce stade nous sommes déjà dans les objectifs poursuivis au titre des lois Macron, Rebsamen et El Khomri, qui aggravent le démantèlement du droit du travail au détriment des salarié(es), particulièrement des jeunes et des plus précaires. Lundi 10 juillet : les débats en séance publique sur la réforme du Code du travail ont commencé. Onze séances sur cinq jours ont été réservées à la discussion sur le projet de loi d’habilitation qui permettra au gouvernement de « prendre par ordonnances » les mesures contre le code du travail. La ministre du Travail justifie ce choix d’emprunter la voie express par « l’énorme attente des Français d’un changement profond et rapide ». Malheureusement, si les français ont soif d’un changement ce n’est pas celui de la casse du code du travail encore protecteur des salariés. Le gouvernement veut aller vite et rendre impossible la mobilisation populaire. Pour nous, le fond et la forme de cette réforme sont à revoir. Cet été, nous devons être présents sur les lieux de vacances, les quartiers populaires, les entreprises pour informer des tenants et des aboutissants de cette loi travail XXL. Notre campagne « L’été n’est pas fait pour casser le Code du travail » doit être visible, car oui un changement est nécessaire et notre proposition de loi de sécurisation de l’emploi et de la formation démontre qu’un autre choix de société est possible. Le défaitisme, la résignation c’est le quotidien de beaucoup de gens. La sensation que rien ne pourra jamais changer, et la non confiance aux politiques sont devenues monnaie courante lors de nos rencontres et les scandales récents ne peuvent qu’aggraver la situation. Nous devons éveiller les consciences sur la dangerosité du texte car la philosophie de ce texte est bien de précariser le travail. Mettons tout en œuvre pour que les salariés, jeunes, retraités retrouvent confiance en la politique, qu’ils redeviennent acteurs et partie prenante du destin de la nation. Car si cette réforme passe, le quotidien va être bien sombre. Alors allons-y, au même titre que nos députés sont à offensive dans l’hémicycle, soyons le sur le terrain ! Nous n’avons rien à perdre mais plutôt tout à gagner.

Sophie Elorri membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

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TRAV DANS LE TEXTE

Une nouvelle loi pour précariser les salariés Les principaux points à retenir des neuf articles du projet de loi « d’habilitation à prendre par ordonnances les mesures pour le renforcement du dialogue social ». Accords : élargissement des négociations au niveau de l’entreprise

Dès l’article 1, le gouvernement introduit son intention d’« attribuer une place centrale à la négociation collective, notamment d’entreprise ». Si, depuis la loi El Khomri, les accords d’entreprise peuvent se substituer aux accords de branche, notamment sur le temps de travail, la prochaine loi Macron entend étendre ce principe et multiplier les thèmes de négociation à cette échelle. Le gouvernement a déjà évoqué sa volonté d’introduire au niveau de l’entreprise les négociations sur les salaires et sur les conditions de travail. Finie, dans ce cas, la protection de l’accord de branche par rapport à un accord local. Le salarié devra alors s’incliner ou la rupture du contrat de travail pourra être prononcée. La fameuse inversion de la hiérarchie des normes est validée. Et ce sera au salarié d’en prouver l’illégalité s’il conteste l’accord. De plus, la loi entend faciliter « le recours à la consultation des salariés pour valider un accord », même si le texte n’a pas été signé par des syndicats majoritaires, en favorisant l’emploi du référendum. Représentants : fusion de toutes les instances du personnel

Second point important et déjà amorcé depuis quelques lois : la fusion des délégués du personnel (DP), du comité d’entreprise (CE) et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans une seule structure. Au départ, un seuil maximal était requis pour regrouper les DP et le CE en une instance unique ; ce seuil a été augmenté et le CHSCT peut désormais lui aussi intégrer une DUP (délégation unique du personnel). Les conséquences sont néfastes pour les représentants du personnel, qui cumulent les fonctions tout en voyant leurs heures de délégation réduites par rapport à l’addition des heures si chaque instance restait indépendante. Le projet de loi veut pouvoir tout fusionner sans introduire de seuil, mais se réserve la définition des « conditions de mise en place, la composition, les attributions et le fonctionnement de cette instance, y compris les délais d’ informationconsultation, les moyens, le nombre maximal de mandats électifs suc4 • Les Nouvelles 13 juillet 2017

cessifs ». Plus inquiétant encore, le texte entend revoir « les conditions et modalités de recours à une expertise », pouvoir important qui a toujours inquiété l’employeur, qui n’a eu de cesse de vouloir le réduire en cherchant à limiter ses moyens et les possibilités de recours. Prud’hommes : des indemnités plafonnées pour tous

Il y aura mis le temps, mais y sera finalement arrivé. Après avoir été plusieurs fois retoqué, le projet d’Emmanuel Macron de plafonner les indemnités prud’homales pour réparation après des irrégularités de licenciement va voir le jour. Le texte fixera « un référentiel obligatoire » pour encore une fois « sécuriser » l’employeur, qui pourra provisionner en amont un budget licenciement dans ses comptes, aux dépens du salarié remercié « sans cause réelle et sérieuse ». Le projet précise tout de même que ça ne concernera pas les « licenciements entachés par une faute de l’employeur d’une particulière gravité », sans préciser pour autant en quoi la gravité sera plus inacceptable que l’absence d’une « cause réelle et sérieuse ». CDI précaires : une extension des contrats de chantier

Le CDD à vie pour tout le monde ? Le projet d’habilitation veut pouvoir autoriser à modifier « les règles de recours à certaines formes particulières de travail », en favorisant télétravail et « recours aux contrats à durée indéterminée conclus pour la durée d’un chantier ». Spécifique au secteur de la construction, ce contrat assure aux entreprises une main-d’œuvre jusqu’à l’issue de la mission, sans date précise de fin. L’achèvement du chantier constitue un motif de licenciement pour « cause réelle et sérieuse ». Un CDI flexible et moins protecteur qu’un CDD.

Loi d’habilitation du gouvernement à réformer le Code du travail par ordonnances. Un travail conduit au bulldozer, une philosophie purement libérale. Plus de quarante fois en moins de trois heures, mercredi dernier, à l’Assemblée nationale, le rapporteur a inlassablement opposé son « avis défavorable » à tous les amendements des députés déposés sur le projet de loi d’habilitation du gouvernement à réformer le Code du travail par ordonnances, entraînant leur rejet systématique par la majorité macroniste à la commission des Affaires sociales. Et le même scénario s’est répété à chaque réunion d’examen du texte, la semaine dernière. Un travail conduit au bulldozer dans le but de déblayer la voie jusqu’à l’Hémicycle au projet de loi gouvernemental, dont l’examen démarrait lundi 10 juillet en séance plénière. « Fait-on confiance ou pas au dialogue social ? » a fait mine d’interroger la ministre du Travail pour justifier de laisser grands ouverts non seulement le champ de la « concertation », mais surtout celui des ordonnances que le gouvernement s’apprête à écrire dans le secret de l’été pour démanteler le droit du travail. La loi d’habilitation devrait être examinée et adoptée au Parlement avant fin juillet. Les ordonnances elles-mêmes seront envoyées au conseil d’État avant fin août, avant leur adoption en Conseil des ministres le 20 septembre. CODE DU TRAVAIL

Les communistes déterminés à faire « échouer » le texte

Alors que les débats dans l’hémicycle débutaient lundi pour habiliter le gouvernement à légiférer par ordonnance, députés et sénateurs communistes dénoncaient une réforme à « marche forcée » et préparaient leur riposte. Les parlementaires communistes se sont positionnés en première ligne contre la nouvelle loi travail préparée par le gouvernement, avec la volonté d’« éveiller les consciences » sur la « dangerosité » du texte. « Ce projet de réforme va réveiller le mouvement social », veut croire Pierre Dharréville. Le député communiste des Bouchesdu-Rhône a tenu une conférence de presse, lundi à l’Assemblée nationale, avec son collègue Dominique Watrin, sénateur du Pas-de-Calais. Les deux hommes sont les porte-paroles de leur groupe dans cette bataille législative. Rien qu’à l’Assemblée, le

député promet « une centaine d’amendements » pour s’opposer au texte du gouvernement, mais également pour « proposer un code du travail du XXIe siècle », en s’attaquant notamment à la « financiarisation de l’économie ». « Front commun » avec les Insoumis

Les élus PCF sont vent debout contre la philosophie du texte : « Laisser penser qu’il n’y a pas assez de flexibilité, que c’est ça qui crée le chômage, c’est un contre-sens économique ! », critique Dominique Watrin, qui a siégé pendant 80 h au Sénat contre la loi El Khomri en 2016, et qui est prêt à remettre le couvert cette année. À l’Assemblée, le groupe communiste a déposé une motion de rejet mais ne pourra pas la défendre, puisque c’est celle de la France insoumise qui a été tirée au sort (une seule motion de rejet

par lecture est possible). Pierre Dharéville promet toutefois « beaucoup d’amendements convergents » avec les Insoumis, ce qui laissait augurer de délibérations assez longues toute la semaine dans l’hémicycle. Le communiste s’étonne également du silence des députés la République en marche pendant les travaux en commission : « Cela nous interroge sur la nature de cette majorité, ses intentions… » D’ailleurs, le député souligne que la méthode des ordonnances, qui donne les mains libres au gouvernement sur le contenu des mesures, prive « d’abord les députés de la majorité de leurs prérogatives ». « Tout cela laisse laisse à penser que le président se méfie de sa propre majorité », estime-t-il. Mobilisation du 12 septembre en vue

En plus de la bataille à la tribune, les élus communistes comptent préparer le terrain pour la mobilisation syndicale du lundi 12 septembre, qui sera un test grandeur nature pour les opposants à cette réforme du code du travail. Dernière cartouche que les communistes n’excluent pas d’utiliser à l’automne : la saisine du Conseil constitutionnel. Il faudra alors recruter au-delà de leurs propres rangs pour espérer rassembler la signature de 60 députés.

COLLECTIF « POUR NOS DROITS SOCIAUX »

Pénibilité : négation des risques au nom de la simplification

Pour un Code du Travail protecteur des salariée-s, non à la loi travail XXL !

Alors qu’Édouard Philippe a annoncé vouloir réformer le compte pénibilité, en en sortant tout simplement certains critères (la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques) et en supprimant la cotisation imposée aux employeurs, l’article 5 du projet va lui permettre de tout remettre en cause à des fins soi-disant de « sécurisation juridique et de prévention ». Bref, la simplification ultime, en niant la possibilité d’évaluer certains risques.

Le collectif « Pour nos droits sociaux » a lancé un appel « pour empêcher la loi travail d’Emmanuel Macron » et « à abroger la loi El Khomri ». Il organise grand meeting unitaire le samedi 9 septembre, place de la République, à Paris. « Outre la banalisation de l’état d’urgence qui permettra de museler le mouvement social, indique l’appel, c’est aussi la continuité de l’austérité, les attaques contre les Services publics, les fonctions publiques de l’État, hospitalière et territoriale, la remise en cause du statut général des

fonctionnaires et de leurs statuts, de la Sécurité sociale et plus généralement de la protection sociale et des retraites, qui sont programmés. Les projets du gouvernement prévoient également un soi-disant élargissement des droits au chômage – aux non-salarié-e-s et aux démissionnaires – qui s’accompagne de la fin de l’assurance chômage remplacée par un système de solidarité d’État financé par une hausse d’impôt (la CSG) qui touchera avant tout les classes moyennes et les salarié-e-s (…) ». « Des alternatives existent à la casse

du Code du travail, des services publics, de la sécurité sociale et plus largement des protections sociales. Des alternatives existent au manque de démocratie et à l’état d’urgence permanent. (…) Nous, militant-e-s associatifs, syndicalistes, politiques, intellectuel-le-s, salarié-e-s de toutes catégories avec ou sans-emploi, jeunes, retraité-e-s, appelons à construire la mobilisation pour faire échec à ces projets et construire une alternative au service du progrès social ». Appel à signer sur : www.humanite.fr


VAIL PROPOSITION DE LOI

GOUVERNEMENT

Pour une sécurité de l’emploi et de la formation

Le choix d’une ligne dure

Militants et députés communistes au rassemblement intersyndical contre la casse du code du travail, le 27 juin 2017.

Le 25 janvier 2017, les député-e-s communistes et Front de gauche ont déposé une proposition de loi « pour une sécurité de l’emploi et de la formation ». Ils y ont rassemblé et mis en cohérence de nombreuses propositions progressistes et radicales alternatives. Le texte est consultable sur le site de l’Assemblée nationale (www. assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion4413.asp). Voici un extrait de l’exposé des motifs : « Notre ambition, c’est l’éradication progressive du chômage en promouvant l’emploi et la formation de chacun dans un véritable système de sécurité mobile d’emploi ou de formation. Il s’agirait avec ce projet, aussi révolutionnaire que le fut la Sécurité sociale à la Libération, d’éradiquer progressivement le chômage et la précarité comme naguère on a pu éradiquer l’insécurité engendrée par les difficultés dues à la maladie ou à la vieillesse, grâce à la mutualisation des financements. Avec ce système, on sécuriserait les gens dans leur emploi et on favoriserait une mobilité choisie et ascensionnelle, dans la sécurité des revenus et des droits de chacun. Chaque travailleur pourrait alterner, de sa sortie de formation initiale jusqu’à sa retraite, emplois stables et correctement rémunérés et formations permettant d’accéder à de nouveaux emplois, avec la garantie d’une continuité de revenus et de droits élevés. Cela constituerait une toute autre régulation économique. Ce faisant, un volant permanent de salariés serait en formation, se substituant progressivement ainsi au volant de chômeurs actuel jusqu’à éradiquer le chômage, tandis que mobilité, cohésion sociale, emploi et productivité pourraient progresser ensemble. On poursuivrait ainsi le mouvement amorcé dans le code du travail et contrecarré ensuite : la protection des salariés conjuguée au droit à la promotion par la formation et sa reconnaissance.

Il s’agirait, avec la création de nouveaux droits, de faire en sorte que tous les salariés aient droit à une formation qualifiante pour qu’ils puissent accéder à des emplois gratifiants et évolutifs, pourvoir les emplois libérés par la réduction du temps de travail, les retraites et ceux créés par la croissance sociale et écologique. La qualification de tous s’accompagnerait d’une augmentation générale des salaires pour la satisfaction des besoins sociaux, la reconnaissance des qualifications et la relance de la consommation intérieure tout en refondant la production. On pourrait libérer de très nombreux emplois grâce à une nouvelle réduction du temps de travail réel pour tous et le retour à la retraite à 60 ans, tout en répondant aux aspirations des salariés à plus de temps libre, et à de meilleures conditions de vie et de travail. On sécuriserait aussi les emplois en s’opposant efficacement à toutes les formes de précarité et de dumping social par la conversion des contrats à durée déterminée et intérimaires en emplois stables, et en luttant contre les licenciements et les externalisations (sous-traitances abusives, délocalisations, ubérisation). Ces grands objectifs sociaux, visant la création de millions d’emplois grâce à un nouveau type de croissance, sont possibles à condition de s’en donner les moyens financiers, de s’attaquer à la dictature des marchés financiers avec la création d’un nouveau type de crédit pour les entreprises, d’un pôle financier public, de fonds régionaux pour l’emploi, de nouvelles règles de calcul des cotisations sociales et l’élargissement des cotisations existantes. Il ne suffit pas en effet de répartir autrement les richesses créées mais il est indispensable d’orienter autrement l’utilisation de l’argent pour qu’il serve au développement créateur d’emplois. Ces grands objectifs sociaux ne sont possibles qu’à condition de remettre en cause les pleins pouvoirs des dirigeants d’entreprise, de démocratiser

les entreprises en dotant les salariés et leurs comités d’entreprise de réels pouvoirs de décision dans les gestions, et en prenant en compte les intérêts des populations dans les territoires. Cela exige aussi d’instaurer de nouveaux pouvoirs de décision pour les salariés, voire pour les habitants, de nouveaux droits sociaux sur l’argent et son utilisation par les entreprises, ainsi que de nouvelles institutions économiques et sociales. Ces institutions permettraient de discuter des projets d’investissement, de leurs effets, de leur contenu en emplois, en formations, et du suivi de l’utilisation de l’argent et du crédit. Ces institutions auraient le même caractère novateur que la création des comités d’entreprises à la Libération. Car le code du travail est aussi un code qui organise les pouvoirs et institutions démocratiques (pouvoirs des employeurs, des salariés, représentants, institutions sociales, etc.). Enfin, le service public de l’emploi verrait son rôle transformé et élargi, en appui aux salariés et à leur sécurisation, et en couplage étroit avec les instances de formation. La mobilisation des autres services publics économiques et sociaux à l’appui de la sécurisation de l’emploi et de la formation est tout autant indispensable. La proposition de loi qui suit gagnerait en outre à être confortée par une modification du préambule de la Constitution, ouvrant de fait la voie à une VIème République. (…) Ces réformes pourraient être mises en application immédiatement pour les unes, progressivement pour d’autres, de telle manière que réformes sociales, formations, embauches, accroissement des ressources avancent ensemble, se nourrissent mutuellement en s’appuyant sur un changement radical de l’utilisation de l’argent et sur les pouvoirs d’intervention nouveaux des travailleurs. Une spirale vertueuse, ascensionnelle se substituerait à la spirale infernale actuelle dans laquelle les néo-libéraux de toutes étiquettes entraînent le pays.

La barémisation des indemnités prud’homales suscite « l’opposition » exprimée de la CFDT, tout comme la possibilité d’un recours au référendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur, ou encore celle de négocier dans l’entreprise sans la médiation des syndicats. La CFECGC pointe le risque de « dumping social et économique » présent dans le « renvoi au niveau de l’entreprise de la négociation sur la rémunération ». Quant à FO, elle indique carrément n’être « pas demandeuse de cette énième loi ‘‘travail’’ », la CGT dénonçant de son côté une opération visant à « démanteler cent vingt ans de droits du travail » (lire ci-dessous). Au final, seul le Medef semble se satisfaire d’un projet qui doit « laisser un maximum de portes ouvertes » aux ordonnances pour ouvrir « un champ plus large de liberté » aux entreprises. Mais c’est encore la méthode des ordonnances qui suscite la plus large opposition, l’exécutif ayant pour but « d’empêcher le pays de prendre conscience de l’ampleur de ce (qu’il s’apprête) à faire », selon le député FI Adrien Quatennens. En témoigne l’étude d’impact de la réforme four-

nie, comme la loi l’y oblige, par le gouvernement aux députés, et qui se révèle totalement inconsistante, se contentant de renvoyer les « impacts – sociaux, économiques et financiers » – des mesures envisagées à chaque article « à la lumière des contours définitifs » des ordonnances… Sur ce point, même la droite, pourtant favorable à « un texte rendu nécessaire par la situation économique de notre pays alors même que la loi El Khomri (…) avait laissé un goût d’inachevé », selon le député LR Arnaud Viala, conteste « la précipitation » de l’exécutif. Le PS, par la voix de Boris Vallaud, a aussi appelé à un « débat parlementaire respectueux du pluralisme et des droits de l’opposition ». En vain, pour l’instant. En commission, le rapporteur a justifié le choix des ordonnances, « légitimé » selon lui par le vote de confiance au premier ministre, mardi 4 juillet, et a prévenu que « la majorité des amendements » recueillera un « avis défavorable » par « souci de respecter la méthode mise en place ». Le choix d’une ligne dure qui ne pouvait qu’entraîner un débat houleux dans l’Hémicycle.

LOI D’HABILITATION

La CGT appelle à l’action et la grève le 12 septembre Dans un communiqué du 28 juin, la CGT constatait que le projet de loi d’habilitation était « la copie conforme » de l’avant-projet de loi publié par la presse et dont le « gouvernement assurait qu’il n’émanait pas de lui et démentait son contenu ». « La conférence de presse de la ministre du Travail, en ce début d’après-midi, confirme ce que la CGT craint depuis le début du mois de juin : des attaques qui, comme la loi El Khomri, sont des attaques portées au monde du travail d’une importance jamais égalée, participant d’une généralisation de la précarité, a poursuivi l’organisation syndicale. En plus d’utiliser les rencontres avec les organisations syndicales comme faire-valoir alors que le bilan était écrit d’avance, le changement promis par le Président Macron n’est pas au rendez- vous ! Tant sur le manque de sincérité dans ladite “concertation” que sur les contenus, le gouvernement du “changement” est dans la continuité de ce que le précédent avait entrepris. Pour la CGT, ce procédé jette le discrédit sur la “concertation” tant vantée par le gouvernement. Un projet de loi dans lequel “liberté juridique” des employeurs rimerait avec ”sécurité juridique”des salariés est, en réalité, une remise en cause profonde des valeurs et du fondement de notre système social. Le quotidien des salariés dans le monde du travail serait profondément

bouleversé ; de la précarisation des emplois aux atteintes aux droits à la représentation collective des salariés ». La CGT veut créer toutes les conditions pour que s’ouvre une véritable négociation à partir de ses propositions d’un Code du Travail du XXIe siècle et invite tous les salariés à se mobiliser, le 12 septembre, dans l’action et la grève. En Gironde, CGT, FO et FSU toujours mobilisées

Réunies en intersyndicale, les organisations CGT, FO et FSU de Gironde se sont délcarées « toujours mobilisées » contre la loi travail « qui va casser 120 ans de Code de Travail » et en exigent l’abrogation. Outre l’inversion de la hiérarchie des normes, le plafonnement des indemnités des prud’homales, le référendum d’entreprise, la fusion de toutes les instances représentatives du personnel, les licenciements facilités, les syndicats refusent « la suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et chômage financée par une hausse de la CSG dont les retraités modestes en supporteraient les effets désastreux sur leurs pensions » et la « suppression annoncée de 120 000 postes de fonctionnaires qui impacterait l’ensemble des services publics déjà victimes de suppressions massives de postes ». CGT, FO et FSU girondines préviennent « qu’elles se préparent à des mobilisations massives contre ces régressions inacceptables ». Les Nouvelles 13 juillet 2017 • 5


INTERNATIONAL IRAK

G20

Mossoul doit devenir un symbole de paix

Un sommet très « trumpo-compatible »

Les peuples n’ont pas besoin de guerre, mais de paix. Ils n’ont pas besoin d’ingérence, mais de coopération. L’armée irakienne vient de remporter une victoire qui dépasse le simple cadre militaire. Après dix mois de combats d’une rare intensité, la ville de Mossoul a été libérée. Le prix payé est lourd : des milliers de morts, des centaines de milliers de civils déplacés, des quartiers totalement dévastés. Sur place, le premier ministre irakien, Haïder Al Abadi, a marqué l’autorité du pouvoir central. Car, si les djihadistes sont vaincus, se posent maintenant des questions d’ordre politique, notamment celle de la gestion de cette ville où se côtoyaient des communautés multiples et des confessions différentes. L’« État islamique » (EI) n’a pas seulement tué, il a aussi distillé sa haine. Les populations devront réapprendre à vivre ensemble. Le gouvernement de Bagdad doit tourner le dos à une politique sectaire dans le cadre de la reconstruction de Mossoul et au-delà. C’est d’autant plus nécessaire que l’« EI » (Daech) n’a pas disparu. Il

contrôle encore des zones dans le nord de l’Irak et des localités situées dans la province d’Anbar. Autant de points d’appui pour des contreattaques sanglantes. Sans parler des cellules dormantes disséminées ici et là. L’« EI » est également présent en Syrie : à Raqqa, sa seconde capitale, où la bataille de la libération a également commencé, et dans d’autres zones du pays où les alliances entre organisations islamistes armées (Daech, Front al-Nosra, Jaich alIslam…) sont fortes. La victoire de Mossoul doit être l’occasion de s’interroger sur les conditions et les raisons de l’apparition de l’« EI», qui lui-même a pris la place d’al-Qaida. Les théories fumeuses du « choc des civilisations » sont dans l’impasse. Tant qu’on ajoutera de la guerre à la guerre, le Moyen-Orient sera en feu et les obscurantistes auront de beaux jours devant eux. Les peuples n’ont pas besoin de guerre, mais de paix. Ils n’ont pas besoin d’ingérence, mais de coopération. Mossoul doit en devenir le symbole. Édito de Pierre Barbancey, l’Humanité du 10/07/17

En marge du G20, la ville de Hambourg a été l’épicentre de manifestations anticapitalistes et altermondialistes. La grande majorité des militants a défilé dans le calme. Subissant une présence policière outrancière qui a exacerbé les tensions et des groupes de casseurs qui s’insinuaient dans les mouvements, les cortèges ont continué leurs protestations sans fléchir. Samedi, ils étaient plus de 70 000 dans les rues, pour une dernière marche qui s’est déroulée sans heurt.

Hambourg constitue une funeste victoire d’étape pour un président des États-Unis qui veut bâtir un nouvel ordre mondial à l’encontre du climat et du multilatéralisme. Donald Trump, qui ne cache pas sa volonté d’imposer au profit des États-Unis un vaste remodelage de l’ordre mondial hérité de l’aprèsguerre, a remporté samedi 8 juillet à Hambourg une funeste victoire d’étape. Après les controverses de ces dernières semaines sur des sujets essentiels comme le climat ou le commerce, le compromis trouvé par les puissances les plus influentes de la planète réunies en G20 dans la ville hanséatique correspond à toutes les attentes du président nationaliste. (…) Sur le climat, qui constituait le principal sujet de friction, les États-Unis obtiennent un blanc-seing du G20 pour conduire une politique très « divergente ». Sous couvert de laisser la porte ouverte à son hypothétique retour dans la négociation, le G20 accepte toutes les conditions de la

Maison-Blanche. Ainsi, l’administration Obama avait-elle engagé Washington à soutenir les pays en développement pour leur permettre de réaliser les investissements indispensables en matière de transition énergétique. Si Washington maintient cette aide, il la transforme, avec l’aval du G20. Elle devient un soutien à ces pays pour qu’ils puissent… « avoir accès et utiliser des énergies fossiles ». Soit une politique en pleine contradiction avec l’objectif de l’ONU, scellé par l’accord de Paris, de bâtir une économie mondiale qui réduise fortement ses émissions de carbone. Le deal imposé par Donald Trump est en pleine adéquation avec les desiderata du monde pétrolier états-unien, surreprésenté au sein de son administration. (…) Emmanuel Macron plaide que cet alignement sur un registre « trumpocompatible » sera payé de retour. « Je ne désespère jamais de convaincre », a déclaré le président français, qui juge, comme la Britannique Theresa May, qu’ainsi tout espoir de ramener les États-Unis dans le giron mondial

contre le réchauffement climatique ne serait pas perdu. Une analyse peu crédible, estime Jean-François Julliard, de Greenpeace France. Car « là, concrètement, dit-il, les États-Unis se désengagent ». Même l’hôtesse du sommet, Angela Merkel, est beaucoup moins euphorique. Elle qui a déclaré « ne pas partager l’optimisme » de ceux qui croient à un retour prochain de l’Oncle Sam à la climatoresponsabilité. La chancelière encaisse, il est vrai, en Europe les attaques les plus virulentes de Trump depuis quelques mois. Singulièrement en matière économique et commerciale. Sur ce sujet, la victoire d’étape du locataire de la MaisonBlanche est tout aussi incontestable. La déclaration finale adoptée à Hambourg fait valoir le besoin de lutter « contre le dumping » pour recourir à « des instruments légitimes de défense commerciale ». Pas question dans ce texte, ni dans l’esprit d’ailleurs du milliardaire-président, soupçonné de vouloir jouer du protectionnisme, de mettre en cause en quoi que ce soit « le libre-échange ». Simplement, il faut veiller à « se prémunir de la concurrence déloyale », commente Emmanuel Macron, le doigt pointé sur la Chine. Avec un suivisme trumpiste qui ignore le dumping fiscal annoncé par le président des États-Unis. Lequel, on le sait, veut ramener de 35 % à 15 % l’impôt sur les sociétés. Ce qui au demeurant devrait créer un avantage de compétitivité autrement plus dangereux pour les firmes hexagonales que celui des productions low cost chinoises. (…) Bruno Odent, l’Humanité, 10/07/2017

DANS MOSSOUL LIBÉRÉE

TURQUIE

Liesse et peur de l’après

Rassemblement géant à l’arrivée de la « marche pour la justice »

La reconquête de la seconde ville d’Irak laisse des questions sur l’administration de la cité et du pays. Une nouvelle bataille s’annonce sur la recomposition du MoyenOrient. Malgré la subsistance de poches de résistance djihadiste à Mossoul, les scènes de liesse et les images d’un retour à la vie dans les quartiers libérés ont précipité la fin de la bataille. Dimanche 9 juillet, l’annonce de la reconquête de la deuxième ville d’Irak par le premier ministre irakien, Haïder Al Abadi, après huit mois de combats, signait, localement au moins, la fin de la terreur imposée par l’autoproclamé « État islamique » (EI). Aux policiers fédéraux faisant le V de la victoire répondait le spectacle d’habitants de la partie orientale de la ville se faisant symboliquement raser la barbe. (…) En périphérie, les colonnes de civils, visiblement épuisés, affamés, en état de choc, et 6 • Les Nouvelles 13 juillet 2017

dans l’attente d’une prise en charge dans un camp de réfugiés, donnaient un autre visage à l’horreur. (…) La situation reste explosive à plus d’un titre. D’une part, la persistance de troupes de l’EI en Irak et en Syrie, à la frontière mais aussi à Raqqa, ne signe pas totalement la fin de la bataille même si l’assaut final sur la « capitale » syrienne du califat est lui aussi annoncé. D’autre part, unies contre un ennemi commun, les forces irakiennes, kurdes et les Hachd al-Chaabi, les unités de mobilisation populaire, chiites, risquent de s’affronter sur un terrain plus politique lorsque se posera la question de la répartition du pouvoir à Mossoul et dans le reste de l’Irak. Les peshmergas kurdes, qui ont jeté toutes leurs forces dans la bataille, ont annoncé de longue date vouloir poser la question de l’indépendance une fois la ville reconquise. Autonome depuis 1991, la province septentrionale organisera un référendum sur

l’autodétermination le 25 septembre après avoir pris le contrôle de secteurs entiers que Bagdad n’entend pas céder. Parmi ceux-ci, Kirkouk, la ville pluriethnique également convoitée pour ses importantes ressources pétrolières par les Turkmènes, les Arabes, y compris chiites, soutenus par l’Iran, qui entendent par ailleurs mettre la main sur les régions du Sinjar, de Makhmour et Khanakine. Les luttes de pouvoir seront également observées au-delà des frontières irakiennes par Ankara, Damas et Téhéran. Aucune de ces capitales ne souhaite voir concéder un millimètre d’indépendance aux Kurdes irakiens de crainte de voir des revendications similaires germer plus fortement sur les territoires qu’elles administrent. (…) Après Mossoul, la question du devenir de l’ensemble des États-nations de la région est posée. Lina Sankari, l’Humanité, 10/07/2017

Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies, dimanche 9 juillet, à Istanbul pour assister au meeting marquant la fin de la « marche pour la justice ». D’environ 450 km, elle a été entamée le 15 juin à Ankara, la capitale, par Kemal Kiliçdaroglu, un des chefs de l’opposition au président

turc, Recep. « Nous avons marché pour la justice, nous avons marché pour le droit des opprimés, nous avons marché pour les députés emprisonnés, nous avons marché pour les journalistes incarcérés, nous avons marché pour les universitaires limogés », a clamé ce responsable politique de 68 ans.


PCF ORDONNANCES TRAVAIL

LAMOTHE MONTRAVEL

La bataille ne fait que commencer ! Le projet de loi d’habilitation à légiférer par ordonnances « portant renforcement du dialogue social » a été adopté par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale le 7 juillet dernier avec les voix de la majorité « En Marche » et celles du groupe Les Républicains.

Des pistes pour amorcer la réflexion, en l’enfermant pas dans un entre-soi militant, sur les transformations nécessaires du PCF, en amont de la rencontre nationale des animateurstrices de sections à l’automne. Dès la rentrée et en lien avec les ini-

tiatives à développer en direction des écoles, l’éducation, la formation, une Assemblée départementale se tiendra le 30 août (à confirmer) et une demijournée d’étude le 2 septembre au matin (à confirmer). www.gironde.pcf.fr

Mardi 15 août, au Parc de la Gare à Lamothe-Montravel organisée par le Parti communiste Français Toute la journée : VIDE-GRENIER Inscriptions : 05 53 27 54 99 (heures repas) ou 05 57 40 08 74 Animation musicale « Scarlett Déon » Restauration rapide – Buvette Animations – Bouquinerie – Jeu enfant 11h : Débat « loi travail » 12h : Vin d’honneur 12h30 : Repas gastronomique

Sous couvert de « dialogue social », ce projet prévoit d’organiser une entreprise de démolition en règle du code du travail. « Une réforme qui ravit la droite et le MEDEF et sur laquelle les organisations de salariés ont émis de grandes réserves » soulignait dans un communiqué Pierre Dharréville, porte-parole des députés-ées communistes. Ajoutant : « Pour nous, la bataille ne fait que commencer ! » En Gironde, un flyer « loi travail, c’est toujours non », a été tiré à 20 000 exemplaires, à diffuser tout l’été, et mis à la disposition des communistes dès cette semaine. Plusieurs sections en ont déjà commandé 8 500 pour tenir des points de diffusion sur les marchés, aux embauches ou débauches des entreprises, aux arrêts de tram… Dans cette période de vacances, des initiatives d’information et de débat s’organisent sur les lieux de loisirs (Bègles Plage, lac de Bordeaux, plages et villégiatures…) en se prolongeant aussi, comme viennent de le décider les Béglais, par des soirées pique nique où les discussions se poursuivront.

54e grande fête populaire

15h : Orchestre de Dominique Tamisier 16h30 : Débat avec les représentants de la Dordogne et de la Gironde du PCF « Reconstruire une alternative de progrès » 21h : BAL avec l’orchestre NEPTUNE

15, 16, 17 SEPTEMBRE 2017

Diffusion de la vignette : c’est parti ! Chaque année la fédération de Gironde contribue à cet immense événement politique, populaire et festif au travers de notre espace fédéral « l’Entrecôte bordelaise » et « l’espace gourmand ». Chaque année, entre 150 et 180 camarades et amis-es participent à la fête en aidant dans le stand. Pour contribuer encore un peu plus au succès de la fête, nous lançons dès maintenant la diffusion de la vignette en Gironde. Le programme sera disponible dans le numéro 2212, du jeudi 20 juillet.

LOI TRAVAIL

C’EST TOUJOURS NON !

Carnet

UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU PCF

3 jours de formation politique et de culture

BASSENS. Notre camarade Christiane Cacho, née Dedieu, est décédée à l’âge de 67 ans. C’était une militante communiste appréciée, ancienne élue de Bassens, syndicaliste CGT à Carrefour, dirigeante de l’UL CGT de la Presqu’ile, élue prudhommale. Ses obsèques ont lieu lundi 17 juillet à 10h en l’église de Bassens, puis elle sera incinérée au crématorium de Mérignac à 12h.

Campus universitaire d’Angers, du vendredi 25 août à 14h au dimanche 27 août à 13h.

Au terme d’un cycle électoral qui a transformé radicalement le paysage politique, c’est une occasion précieuse de prendre le temps de faire le point, de comprendre les profondes mutations politiques, économiques, sociales à l’œuvre dans notre pays. Ce sera entrer dans la connaissance fine des mauvais coups préparés par Emmanuel Macron et poursuivre avec force la résistance. Ce sera aussi

penser le dépassement du capitalisme et les voies les plus pertinentes dans la période qui s’ouvre. Cette université d’été 2017 sera une immense agora avec à l’ordre du jour la transformation du Parti pour mener efficacement la lutte de classes du XXIe siècle. La situation politique appelle chaque communiste, chaque progressiste, à appréhender au mieux la réalité qui l’entoure, que ce soit sur le plan social, économique, international, culturel, environnemental, idéologique… Avec des dizaines d’intervenants (prix Nobel, chercheurs, responsables politiques et syndicaux), cette université d’été est un outil précieux pour relever ce défi. Ce sont aussi trois jours de découvertes, de Dante au Capital, de la physique des particules à Lord Byron, des luttes de classes médiévales aux comètes et météorites en passant par le centenaire d’Octobre ou le

75e anniversaire de l’assassinat du philosophe martyr Georges Politzer, fusillé au Mont-Valérien. Bien entendu, cette université d’été est ouverte à tous les adhérents, sans exclusive pour des non-adhérents. 15 camarades girondins-nes et des membres du CN sont inscrits. Le coût est de 155 euros (hébergement, restauration), auxquels s’ajoutent les frais de transport (co-voiturages, 2 minibus, fluides). La moitié est prise en charge par la fédération et l’autre moitié par les sections et les participants. Pour celles et ceux qui souhaitent y participer sans hébergement, le coût sera de 60 euros. À venir dans Les Nouvelles du 20 juillet le programme complet. Toute l’info sur : universite-ete.pcf.fr/101036

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 455 € : M. GIRARD Joël, Mérignac ; M. RIOLS Jean, Mérignac ; M. LAMAISON Alain, Mérignac ; M. BOISSON Gerard, Mérignac ; Mme GOMEZ Maryse, Bègles ; M. et Mme FEUGAS Joël et Jeanne, Bassens Les Nouvelles 13 juillet 2017 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ JAU-DIGNAC-ET-LOIRAC

par Jeanne R.M.

Festival Salut à vous les 21, 22 et 23 juillet

Dans un site sauvage à peine touché par l’homme, 33 hectares de prairie et de forêt, avec des yourtes, une scène de concert, des espaces dédiés à la découverte culturelle… Le domaine de la grande Prade ouvre ses bras à l’imagination de chacun. Parking gratuit, un espace pour planter la tente, restauration et buvette sur place. À 3 km de l’estuaire de la Gironde. À 12 km de l’océan. À 18 km de Soulac ; à 20 km de Mon-

talivet ; à 17 km de Lesparre Médoc. À 1h de Bordeaux et de Royan. Le festival propose un lieu de partage et d’échange pour toutes les familles du Médoc qui ne peuvent se rendre jusqu’à Bordeaux pour s’enivrer de musique, de spectacles, et de divertissement : concerts, animations ludiques et artistiques pour petits et grands et La Jau Barjo (course à pied de l’extrême). Les membres de l’association veulent réunir un maximum de personnes pour prouver que l’union fait la

force. « Le divertissement, la culture et le partage sont les clés de voute de la bonne santé de notre société. Malheureusement le slogan et leitmotiv de l’association “Créer c’est résister” n’a jamais été autant d’actualité. Le message est clair : poursuivons ensemble la quête du bonheur pour tous et le métissage social et culturel, pour triompher sur ce fléau qu’est la peur de l’autre ». Facteur de développement touristique local, mais aussi facteur d’implication de la jeunesse dans un projet territorial, le festival a véritablement vocation à donner des ailes aux volontaires et laisser s’exprimer et s’essayer la jeunesse en quête de nouvelles expériences. Pour cette 3e édition : 3 jours d’événements avec un tarif pré-ventes en ligne à 15 € le pass week-end ! Musique, arts de rue, théâtre, il y en aura pour tous les goûts et tous les plaisirs. HK & les Saltimbanks (officiel) L’Empire de Papier - La Tournée - Le Pied de la Pompe, SCARECROW The Blues Hip Hop, Mon côté punk, Alee & Ordoeuvre, Ryon, La P’tite Fumée, Ashkabad, Green Dawa, Les Pères Siffleurs. Toutes les informations et billets en ligne sur : www.salutavous.fr

DU 19 AU 22 JUILLET 2017

L’Été de l’Escale du livre / Partir en livre Du 19 au 22 juillet 2017, à Bordeaux, Saint-Médard-en-Jalles, Ambarès et Lagrave, Villenaved’Ornon et Talence, gratuit. L’Escale du livre enfile son short pour un programme d’Été littéraire et ludique, dédié au jeune public, au ado et à leur famille. À l’affiche, un programme nomade mêlant concert slam, balade, pictionary déglingo, quarts d’heure littéraires, ateliers créatifs avec des illustrateurs, jeux, lectures… L’Été de l’Escale du livre s’inscrit dans « Partir en livre, la grande fête du livre pour la jeunesse », dispositif national qui aura lieu partout en France du 19 au 31 juillet 2017 et dans le cadre de l’Eté Métropolitain, événement de Bordeaux Métropole. Mercredi 19 juillet quai des sports, Bordeaux 17h à 20h : ateliers ludiques et créatifs, jeux, siestes littéraires…, atelier

d’écriture créative avec le Labo des Histoires, librairie éphémère de la Machine à lire 18h : Pictionary déglingo avec les illustrateurs Nena et Nikola Witko 19h : Concert slam / électro «To be electric» Vendredi 21 juillet - refuge le prisme, Ambarès-et-lagrave 15h à 19h : ateliers ludiques et créatifs, jeux, siestes littéraires…, librairie éphémère de la Machine à lire 15h à 17h : lectures à la demande pour tous 15h et 17h30 : Paysages, lectures par la comédienne Stéphanie Cassignard 16h : Tous au cirque !, atelier de papier créatif avec l’illustratrice Marie Caudry 16h30 : Origami floral, atelier de papier plié avec l’illustratrice Annabelle Buxton 16h30 : Les Youpiks, conte conçu en volume avec l’illustrateur Gau-

thier David et la comédienne Marie Bouchacourt 17h : Balade botanique Et aussi

Mercredi 19 juillet, espace nautique de Saint Médard en Jalles Jeudi 20 juillet, piscine olympique de Villenave d’Ornon Samedi 22 juillet, dans le cadre du festival En plein arts à Talence Des Quarts d’ heure littéraires qui vous invitent à un court temps de lecture par la comédienne Stéphanie Cassignard, d’extraits de livres enfant, ado et adulte autour du thème des paysages et des ateliers ludiques et créatifs, des jeux, des siestes littéraires…

«78 651 » Elle aimait à dire qu’elle ne pouvait pas oublier ces dates. Leur aller et son retour, attachées à son être le plus profond. Il est des dates, même pour les plus négligeants, les plus en froid avec l’histoire, qui ne peuvent s’échapper. Pour les uns leur propre date de naissance est une croix qu’ils portent quand pour d’autres les dates s’enfilent comme des perles à un collier du temps. L’humain est ainsi fait, une mémoire qui s’impose malgré ses choix, une capacité à espérer en regardant loin devant. Il a ce cerveau qui peut entrevoir le meilleur. Elle se battra contre la capacité de ce dernier à détruire l’homme par l’homme. Son aller en enfer, elle en est revenue. La plupart y sont encore, répétant à l’infini leurs plaintes et leurs douleurs, hurlant contre cette injustice dans les cauchemars quotidiens des vivants. Comme un retour improbable d’un coma profond, elle est revenue parmi nous. À son être le plus profond, dans sa chair, immatriculée Auscwitch, tatouée juive en Pologne. 78 651, un numéro qui sonne comme une date pour elle. Il y eut au moins soixante-dix-huit mille six cent cinquante femmes avant elle, elle sut qu’il y en eut encore plus derrière. Elle n’avait plus de stock de peur, tout fut consommé là-bas. Alors leurs grandes dents, leur blouson kaki, leur tête rasée et leurs insultes ne la feraient pas reculer à la montée des marches juridiques. Une gloire qu’elle ne pressentait pas à ce moment de l’Histoire. Une gloire qui lui permettrait d’être la cinquième au pavillon masculin de notre République. Je ne pourrais oublier ces dates. Son entrée et sa sortie. La date de son entrée au parlement pour plaider l’impossible devant des millénaires de dictats philosophique et religieux, et celle de la sortie de la loi qui portera éternellement son nom dans le coeur des femmes. 75-17, 17.01.75, une loi qui sonne la liberté de tous. Je n’oublierais pas, j’y Veillerais, Madame. Les traits de son visage, de son regard digne et apaisé, sa force sont attachés maintenant à mon être le plus profond. Il y eut avant la loi et il n’y aura plus jamais de retour en arrière. Il est des dates agréables à retenir, des dates qu’on veut partager avec les futurs, ces dates qui ont changé irréversiblement le cours de l’humanité. Repose en paix, Simone Jacob-Veil.

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8 • Les Nouvelles 13 juillet 2017

49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges

Il a été décidé en date du 05/07/2017 de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes ; Dénomination : ICE BATIMENT Forme : SASU. Siège social : 39 rue Puységur 33800 Bordeaux. Objet : peinture, plâtrerie Durée : 99 ans. Capital : 1 000 euros. Président : M. ISSA Mohamed, demeurant 39 rue Puységur 33800 Bordeaux La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis,

et

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M

14€

Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado € 33800 BORDEAUX

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