Nouvelles N° 2268

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L’ÉTÉ, L’ÉTÉ TOUS LES BALS SONT POPULAIRES

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Jeudi 16 août 2018 - N° 2268 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro


LES BALS P La foule, Édith Piaf Je revois la ville en fête et en délire Suffoquant sous le soleil et sous la joie Et j’entends dans la musique les cris, les rires Qui éclatent et rebondissent autour de moi Et perdue parmi ces gens qui me bousculent Étourdie, désemparée, je reste là Quand soudain, je me retourne, il se recule, Et la foule vient me jeter entre ses bras… Emportés par la foule qui nous traîne Nous entraîne Écrasés l’un contre l’autre Nous ne formons qu’un seul corps Et le flot sans effort Nous pousse, enchaînés l’un et l’autre Et nous laisse tous deux Épanouis, enivrés et heureux. Entraînés par la foule qui s’élance Et qui danse Une folle farandole Nos deux mains restent soudées Et parfois soulevés Nos deux corps enlacés s’envolent Et retombent tous deux Épanouis, enivrés et heureux…

BALS POPULAIRES

Pour RESF, pour les fifres et pour les victoires à venir ! C’est à l’occasion de la fête du réseau Education sans frontière (RESF), début juin, que le souvenir est revenu. Plus d’une dizaine de familles sans papiers « parrainées » par des dizaines de citoyens, de tous horizons. Le soleil qui inonde la place Saint-Michel en même temps que le sentiment qu’il en faudrait tellement peu pour que la solidarité prédomine dans notre pays et en Europe. Et puis, après le repas partagé, familles, citoyens et passants ont été bercés par le violon, l’accordéon et encore d’autres instruments. Beaucoup se sont levés, ont noué leurs petits doigts sur ceux du voisin, légèrement relevés et ont coordonné leurs pas cadencés. Ce soir-là, la musique était orientale peut-être. Mais c’était surtout le premier bal qui était arrivé. Avec lui sont revenus

les souvenirs de tous ces moments partagés, comme ce soir-là, sur la place Saint-Michel. Sur cette même place, sont arrivés ensuite les bals chaloupés de Chahuts et encore les kermesses des écoles. Plus loin, plus tard, ont résonnés les fifres de SaintPierre. Bientôt, ce serait le 14 juillet, le bal, le feu d’artifice et les départs en vacances. Chacun sa destination : qui le bal du camping, qui les fins de soirée à l’estaminet d’Uzeste, qui les Fest-Noz, qui les danses du pays Basque,… Les années passent, les modes aussi mais les bals restent. Voilà pourquoi nous n’avons pas manqué de chansons pour les illustrer. Comme les bals, leurs interprètes étaient ou sont populaires. Piaf, Lavilliers, Renaud,… ceux-là nous ont habitué à mettre des mots sur les peines et les

joies des gens du peuple. 1936, 1945, 1968,… les victoires ouvrières ne se sont-elles pas aussi souvent terminées autour d’un accordéon et de corps enlacés ? En cette mi-août, c’est peut-être l’heure du dernier bal d’été pour beaucoup de vacanciers. Mais la Fête de l’Humanité arrive et avec elle son bal (uzestois !) des Amis de l’Huma, celui du stand cubain, ses concerts, ses fins de soirées dans l’arrière du stand,… Et puis, pourquoi ne pas espérer qu’après la lutte digne des cheminots-es, la rentrée soit l’occasion de victoires pour les travailleurs et donc, de renouer avec cette belle tradition des bals populaires !?

Festival des Fifres à Saint-Pierre d’Aurillac

Et la joie éclaboussée par son sourire Me transperce et rejaillit au fond de moi Mais soudain je pousse un cri parmi les rires Quand la foule vient l’arracher d’entre mes bras… Emportés par la foule qui nous traîne Nous entraîne Nous éloigne l’un de l’autre Je lutte et je me débats Mais le son de sa voix S’étouffe dans les rires des autres Et je crie de douleur, de fureur et de rage Et je pleure… Entraînée par la foule qui s’élance Et qui danse Une folle farandole Je suis emportée au loin Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui me vole L’homme qu’elle m’avait donné Et que je n’ai jamais retrouvé… 2 • Les Nouvelles 16 août 2018

Dans son œuvre en trois tomes (*), Bruno Loth retrace la vie des familles ouvrières à Bordeaux, de 1936 à 1945. Où il est question de luttes, de guerres mais de joies aussi comme ici, lorsque les ouvriers des Chantiers de la Gironde fêtent les congés payés. * Apprenti puis Ouvrier (1 et 2), B. Loth, éditions La Boîte à bulles, 2010.

Vincent Bordas


OPULAIRES Le p’tit bal du samedi soir, Renaud Dans le vieux faubourg Tout chargé d’amour, Près du pont de la Villette Un soir je flânais, Un refrain traînait, Un air de valse musette, Comme un vieux copain Me prenant la main Il m’a dit «viens» Pourquoi le cacher Ma foi j’ai marché Et j’ai trouvé. REFRAIN Le p’tit bal du sam’di soir Ou le coeur plein d’espoir Dansent les midinettes, Pas de frais pour la toilette, Pour ça vous avez l’bonsoir, Mais du bonheur dans les yeux De tous les amoureux Ça m’a touché, c’est bête, Je suis entré dans la fête L’air digne et le cœur joyeux, D’ailleurs il ne manquait rien, Y’avait tout c’qu’il convient, Des moules et du vin rouge, Au troisièm’ flacon ça bouge, Au quatrièm’ ça va bien, Alors il vaut mieux s’asseoir Le patron vient vous voir,

crédit photo : Laure Bernier

Aux Chartons, avec Bordeaux Swing, une association qui a pour but de promouvoir et d’enseigner les danses swing sur l’agglomération bordelaise et organisent régulièrement des bals.

Il vous dit : c’est la mienne, Et c’est comm’ça tout’s les s’maines Au p’tit bal du sam’di soir. Vous l’avez d’viné J’y suis retourné Maint’nant je connais tout l’monde, Victor et Titi, Fernand le tout p’tit, Nénette et Mimi la blonde, D’ailleurs des beaux yeux Y’en a tant qu’on en veut, Ils vont par deux, Et blagu’ dans les coins On est aussi bien Qu’au Tabarin. Au p’tit bal du sam’di soir Où le coeur plein d’espoir Dansent les midinettes, Pas de frais pour la toilette, Pour ça vous avez l’bonsoir. Mais du bonheur des aveux Car tous les amoureux Se montent un peu la tête Quand l’accordéon s’arrête, Ils vont s’asseoir deux par deux, De temps en temps, un garçon Pousse un’ petit’ chanson Ça fait rêver les filles, Dans l’noir y’a des yeux qui brillent, On croirait des p’tits lampions, Oui, les lampions merveilleux

Du carnaval joyeux, D’une fête éternelle, On serre un peu plus sa belle Au p’tit bal des amoureux. Un dimanche matin Avec Baptistain (C’est le patron d’la guinguette) On s’est attablés Et nous avons joué Au ch’min d’fer en tête à tête, Comme il perdait trop Il a fait l’bistro, J’ai dit banco, J’ai gagné ma foi, Et depuis trois mois Il est à moi. Le p’tit bal du sam’di soir Où le coeur plein d’espoir Dansent les midinettes, Pas de frais pour la toilette, Pour ça vous avez l’bonsoir, Mais du bonheur dans les yeux De tous les amoureux, Vous pensez si c’est chouette Tout l’mond’ perd un peu la tête Ça fait qu’tout est pour le mieux. Baptistain dans l’occasion N’vait plus d’situation En perdant sa boutique, Mais comme il est sympathique Alors j’l’ai pris comm’ garçon, Et c’est lui qui sert à boir’ Aux amoureux dans l’noir Dans ma baraque en planches Du sam’di jusqu’au dimanche Au p’tit bal du sam’di soir

Vinon-sur-Verdon 1945, Robert Doisneau.

Les Nouvelles 16 août 2018 • 3


LES BALS POPULAIRES Bal, Bernard Lavilliers Je vois des danseurs fous tourner dans la lumière J’aime ces guerriers joyeux qui n’aiment plus les guerres Combien de souvenirs sur ces bras tatoués J’ai dansé Je danse avec ma fille que des garçons entraînent Déjà leurs yeux brillants lui font comme une traîne J’aime les femmes rondes qui nous emmènent au bal Tropical Plus jamais penser à mourir Plus jamais penser à vieillir Plus jamais penser à dormir

14 juillet, rue de Nantes, 1955, Robert Doisneau

Car jamais le soleil n’était monté si haut Jamais été si chaud, si chaud, si chaud Ah, j’ai dansé Je vois tous les volants soulever la poussière Tous les bras s’envoler comme pour la prière Combien d’amants nouveaux pour annoncer l’été Vont danser Je danse avec mon fils, je danse avec mes frères Je danse sur une île au loin perdu en mer Je danse les yeux bandés, l’Amour est dans ce bal Tropical Plus jamais penser à mourir Plus jamais penser à vieillir Plus jamais penser à dormir Car jamais mes amis n’étaient venus si beaux Jamais sauté si haut, si haut, si haut Ah, j’ai danse Je vois des danseurs fous tourner dans la lumière J’aime ces guerriers joyeux qui n’aiment plus les guerres Combien de souvenirs sur ces bras tatoués J’ai dansé Je vois tous les volants soulever la poussière Tous les bras s’envoler comme pour la prière Je danse les yeux bandés, l’Amour est dans ce bal Tropical

Villandraut, dans le cadre du festival des Nuits atypiques

SOUSCRIPTION 2018

La solidarité financière pour faire grandir nos combats communs

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

4 • Les Nouvelles 16 août 2018

Le Parti communiste mène tout au long de l’année la bataille face au gouvernement Macron et sa politique antisociale. Face à la casse de la SNCF, la casse des solidarités, la baisse des droits sociaux, les communistes sont là pour mobiliser, résister et construire une alternative politique pour la justice sociale, le progrès social et démocratique, pour la préservation de l’environnement et de notre écosystème. Les communistes agissent en permanence pour faire grandir un mouvement populaire porteur d’alternatives au libéralisme, et s’attaquant au coût du Capital sur nos vies. Ils agissent pour la paix et la solidarité entre les peuples. Nous voulons faire grandir la prise de conscience et rassembler le camp du

changement pour porter l’ambition d’une alternative à l’austérité en gagnant dans les mobilisations des avancées concrètes, démocratiques, sociales et environnementales. Le Parti communiste vit des cotisations de ses adhérents, du rever-

sement des indemnités de ses élus, de ses initiatives financières et de la souscription qui permet à chacun de contribuer à faire grandir nos combats communs. Sébastien Laborde

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33


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