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3.4. Limites et évolutions
Malgré cela, les intérêts pour les groupes de conflit ou stratégiques divergent:
• Le CPAN se concentre sur les relations entre les genres, les relations générationnelles, les relations entre les classes et les relations entre les origines ethniques. En ce qui concerne l'organisation de la classe et du travail, le CPAN se concentre sur les détails du règlement, l'exploitation basée sur le genre, le travail infantile, l'origine ethnique, etc.
L'évolution dans le temps constitue un deuxième élément d'intérêt.
• LASDEL se concentre principalement sur les acteurs locaux leurs interactions avec les normes des organes institutionnels gouvernementales et internationale, les stratégies qu’ils déploient dans la fabrique des mécanismes de résilience face à la pauvreté et les contraintes sociales et économiques qu’elle implique.
Même si le CPAN s'intéresse surtout à l'évolution des politiques et des approches politiques, il utilise l'analyse de l'intégration politique comme une intention de financer correctement l'état développementiste, le LASDEL, quant à lui, s'intéresse surtout au niveau local et aux normes institutionnelles. Il s'agit probablement de la plus importante différence entre les approches de ces organisations. Ces normes sont multipleset incluent, d’une part, les normes sociales des populations, elles-mêmes variées et parfois contradictoireset, d’autre part, les normes pratiques des agents de l’Etat, qui régulent leurs écarts aux normes officielles, avec un large spectre qui va des normes clientélistes aux normes palliatives, des normes corruptives aux normes compassionnelles.
3.4. Limites et évolutions
L'analyse quantitative de la pauvreté présente des avantages certains, notamment en raison des possibilités de généralisation de l'analyse et de comparaison des besoins matériels dans l'espace et dans le temps. Cependant, l'approche statistique de l'analyse de la pauvreté présente certaines limites. Par exemple, les enquêtes basées sur des questionnaires présentent de nombreux biais: les statistiques publiques ne sont parfois pas fiables ou présentent des erreurs de mesure et certains éléments, comme les activités professionnelles informelles, qui sont essentielles à notre analyse, sont régulièrement sousestimées. Nous avons tenté de résoudre certains de ces problèmes, par exemple, comme indiqué plus haut, en appliquant une plage de limitation de 5% comme indiqué ci-dessus pour limiter les erreurs de mesure. Dans d'autres cas, l'ajout aux données quantitatives de données qualitatives collectées et analysées constitue un autre moyen de triangulation des données.
En pratique, la collecte et l'analyse des données qualitatives rencontrent également certains écueils:
1. Catégories de bien-être: les catégories locales/subjectives sont opposées aux catégories universelles basées sur des années de recherches sur la pauvreté. Après la rédaction, nous avons dû interpréter nos rapports pour définir si le répondant devait être considéré comme pauvre ou non et déterminer son niveau de bien-être.
2. Un biais engendre une diminution du nombre de pauvres et de personnes sorties de la pauvreté (TE, SE, NN) ou leur requalification comme des personnes n'ayant jamais été pauvres. Ces répondants s'étaient estimés comme pauvres par rapport aux autres personnes de leur groupe. Par exemple, dans son récit du parcours de vie d'enfant, un répondant a travaillé dans la ferme familiale, il a vendu des produits (tala tala) ou a gardé des troupeaux, ce qui le classe dans la catégorie des personnes pauvres. Cependant, en réalité, le père, l'oncle ou la tante de certains répondants pouvait être riche (mais absent) et pouvait prendre en charge ses frais d'études supérieures. Cela constitue une opportunité dont la majorité des pauvres chroniques ne bénéficie pas. Par conséquent, de nombreux répondants ont été requalifiés.
3. Différents chercheurs mènent des expériences d'étude des moyens de subsistance, des biens, des crédits et des types de relations entre les travailleurs agricoles ou les ouvriers du bâtiment et les employeurs en milieu rural et périurbain. Cela signifie que l'attention portée aux moyens de subsistance n'était pas toujours visible, sauf demande spécifique ou question à une personne clé de la vie de chaque répondant (par exemple un employeur, un créancier ou un parent). Par exemple, le type de sources de capitaux pour le commerce, le mode d'établissement des relations avec un commerçant pour la revente de marchandises ou le type de pouvoir dans les relations (entre commerçant et revendeur) n'ont pas été interrogés régulièrement.
Ces informations peuvent rester invisibles alors qu'elles sont essentielles à la compréhension de l'évolution vers une sortie de la pauvreté. Le temps d'entretien était limité, et, alors que des acteurs gouvernementaux d'institutions ont été interrogés, il aurait été utile de réaliser des entretiens avec des informateurs clés tels que des commerçants locaux, des employeurs, des propriétaires de grandes exploitations agricoles qui emploient des gardiens de troupeaux, etc.
4. Les hypothèses de base et l'idéologie de l'ECRIS et de l'étude de terrain ont posé quelques difficultés, notamment l'énoncé normatif concernant le genre et les moyens de subsistance générationnels, les conflits et les normes (par exemple, s'agit-il de travail infantile ou, lorsqu'il travaille, l'enfant assume-t-il sa responsabilité?).
5. Le choix des jeunes dont le récit figure dans le recueil de parcours de vie, le choix des groupes de discussion et les contraintes des sites étudiés ont créé certains biaisd'application, même si, lors de l'atelier, nous avons mentionné la nécessité d'équilibrer la constitution des groupes de discussion afin qu'ils comportent à la fois des répondants jeunes et des répondants âgés issus de groupes de bien-être variés.
En pratique le besoin de passer par les chefs communautaires n’a pas permis de diversifier les réseaux au sein des communautés étudiées.
6. Même si, les six catégories de bien-être ainsi que leur correspondance avec les définitions locales ont bien été mentionnées lors de l'atelier du CPAN, les définitions émiques de la pauvreté, dans les langues locales, n’ont pas été suffisamment prises en compte. Elles sont en effet éloignées des définitions statistiques, comme des définitions savantes.