Menhir - Beltaine 2015

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Bonjour à tous pour notre nouvelle édition du Menhir, Voici le temps de Beltaine. Notre Terre s’est couverte de nouveau de ses parures fleuries, les arbres se sont réveillés, les animaux sont sortis de leur léthargie. Le Soleil puissant caresse de sa douce chaleur les flancs de la Déesse, et nous fêtons leur union sacrée et féconde. Honneur au Roi Vert et à la Reine des Fleurs, allumons les Feux jumeaux et dansons ! Nous nous retrouvons pour cette seconde édition, un grand merci aux rédacteurs et aux traducteurs, qui je l'espère sauront vous enchanter à nouveau. Le Menhir est votre journal, vous êtes donc les bienvenus pour étoffer l'Echo des tribus avec vos annonces, vos témoignages, pour contribuer à la Plume du Barde avec photos, dessins, poésies, ainsi que les rubriques Je fabrique moi-même et Sites sacrés dans ma région. Présentez-nous vos Clairières, annoncez vos célébrations ou n’hésitez pas à laisser un message si vous êtes en recherche d’autres membres de l’Ordre dans votre région (envoyez-moi vos contributions à saille@carnutes.com

Redacteurs

Sommaire

Traductrices des textes anglais: Dany Seignabou, Dominique Goedert, Laure-Alice Baud, Jody Mohammadioun et Joëlle Lapietra pour l'italien. Le Menhir : Annick Jacq Célébrations : Jean-Jacques Meyfroid Symboles : Dominique Paquot Notre carte du ciel : Myrdhin Dossier archéologie : Annick Jacq/ Jody Mohammadioun/Dominique Goedert Le Monde des plantes sauvages : Florence Laporte Dossier : Sophie Boquet, Myrdhin, Bagher Mohammadioun Les étoiles de la Terre : Annick Jacq Conte celtique et breton : Jody Mohammadioun/Philippe le Maréchal/Annick Jacq Mise en page et graphisme : Annick Jacq

- Mégalithes sur Saint-Jean-Brevelay (photo de couverture) - Traduction de Touchstone : Taliesin - Traduction : Dieu existe-t-il ? - Célébration de Beltaine - Symbole : Le chaudron des Druides - Notre ciel pour la fête de Beltaine - Morris Dancing - La Plume du Barde - La lyre et le carnyx - Le mythe de la Crau - Le monde souterrain - Le monde des plantes sauvages - Dossier archéologie - Je fabrique moi-même : Mon pain - Les étoiles de la terre : Harmonisation - Conte breton : Le Druide et l’enfant - Fontaine Blanche et Pierre de la Fée - A voir, à lire, à découvrir - Les échos des Clairières - Les Clairières de l’OBOD Page 2


Megalithes sur Saint-Jean-Brevelay Le menhir de Coleho

Le menhir de Kerdramel

(photo de couverture)

Il est situé à proximité du lieu-dit « Colého », sur la route Plaudren-Colpo, sur la commune de SaintJean-Brévelay (56). Il mérite l’effort de le découvrir : situé dans un petit bois, à quelques dizaines de mètre de la route, il est, avec ses 5,5m de haut, l’un des plus grands du département, et il porte des cupules sur sa face sud. Il présente une belle énergie à la fois douce et se diffusant bien autour de lui : on sent sa présence dès que l’on pénètre dans le bois.

Un peu difficile à trouver, car non balisé ; voici ses coordonnées GPS : 47,79928°N, 2,75042°O. Cinq menhirs et deux dolmens attestent de la présence à Saint-Jean Brévelay d’un peuplement au néolithique.

Ce menhir étrangement triangulaire mesure 5 mètres de hauteur et se trouve sous un arbre dans le lieu-dit Kerdramel ou Kerarmel.

Roch-Koh-Coet

Vestige d’une allée couverte dont l’allée a été ruinée, ce dolmen de 8 mètres de longueur, situé dans le bois de Goh-Menhir, comprend une table de 6 mètres de largeur supportée par trois gros blocs.

Menguen-Lanvaux

À 200 m de l’allée couverte de Menguen-Lanvaux (sur la commune de Plaudren), ce menhir dresse ses 4 mètres de hauteur dans un champ.

Le menhir de Lann-Douar

La stele du Moustoir

Il mesure 4,5 mètres de hauteur et se dresse dans un champ.

Stèle gravée d’une croix pattée pouvant provenir d’un menhir

Men Gouarec Dolmen situé en plein champ. Sur la face externe de la dalle de chevet on remarquera la sculpture d’une paire de seins.

Goh-Menhir.

C’est le plus haut des menhirs de Saint-Jean-Brévelay, avec 6 mètres de hauteur. Il a donné son nom au lieu-dit Goh-Menhir.

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Taliesin :

guide interieur et inspirateur

A Beltaine, la déesse Ceridwen a eu un enfant qu’elle a abandonné au bon vouloir de la mer, selon l’histoire de Taliesin que traduit Lady Charlotte Guest dans ses légendes des Mabinogion. C’est pourquoi Beltaine semble être le bon moment pour commencer à écrire une histoire sur Taliesin – Front-Radieux (c’est ce que son nom signifie).

C’était en 1998 et cela marquait le début d’un vaste voyage. Les auteurs disent souvent que les personnages de fiction finissent par avoir une vie indépendante et mener l’intrigue, au lieu de la suivre. J’ai découvert que les choses allaient encore plus loin, que le roman et son héros entraient en interaction avec les évènements de ma vie personnelle. Bien que, naturellement, il ne s’agisse pas d’un personnage de fiction mais d’un grand barde ayant jadis réellement existé.

Pour ceux qui ne sont pas des familiers des Mabinogion : Ceridwen emploie un garçon nommé Gwion Bach pour remuer le chaudron dans lequel elle a préparé un élixir d’inspiration pour son fils Afaggdu, afin de lui garantir la sagesse qui compenserait son extrême laideur. Lorsqu’une goutte de liquide brûlant éclabousse le doigt de Gwion, celui-ci le porte à ses lèvres et c’est lui qui, ainsi, bénéficie du don qui devait profiter à Afaggdu. Suit une série de métamorphoses, tandis que Ceridwen, folle de rage, poursuit Gwion, jusqu’à ce que, transformé en grain de blé, ce dernier ne soit avalé par la déesse qui a pris la forme d’une poule

noire. Neuf mois plus tard, elle donne naissance à un bel enfant, doué d’extraordinaires pouvoirs bardiques. Le Taliesin mythique est un archétype de Mabon : un enfant de lumière qui irradie cette lumière dans le monde et dont la naissance symbolique advient donc au commencement de l’été celtique.

Ce conte a une forte résonance pour les païens modernes et il est populaire dans les ateliers, les cercles de conteurs et autour des feux de camp. Il est, par essence, le récit d’une initiation chamanique où la première personnalité du personnage meurt pour renaître avec une conscience et une sagesse nouvelles. A un niveau plus ordinaire, il peut symboliser la manière dont, tous, nous changeons et évoluons grâce à l’expérience et à l’adversité ; la manière dont la vie même est une suite d’initiations et de transformations.

De nombreux druides voient en Taliesin un modèle, l’esprit d’un ancêtre qui a parcouru le chemin qu’ils aspirent à suivre et qui marche à leurs côtés sur un plan intérieur. Chacun de nous a sa propre façon de le voir et de travailler avec lui et je suis très consciente de ce phénomène : bien qu’il soit le héros de mon livre, je ne saurais avoir aucune prétention sur Taliesin, je ne fais que partager ma vision personnelle.

Les trois années que j’ai passées à écrire FrontRadieux correspondaient au temps de mes études d’ovate et à ma découverte du chamanisme. Au fur et à mesure que je décrivais l’entraînement de Taliesin, ma propre progression, mes propres affinités avec lui rendaient mon expérience plus profonde et m’aidaient à écrire, à partir de cette expérience-même.

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On sait peu de choses du barde historique qui a vécu pendant la deuxième moitié du VIe siècle. Ce que nous en connaissons vient de ses propres œuvres : 12 poèmes que les spécialistes authentifient, des poèmes de batailles et des éloges aux chefs de guerre auxquels il était attaché, en particulier Urien de Rheged (Cumbrie). On ne pense pas que les poèmes mystiques comme Cad Goddeu (la Bataille des Arbres) et Preiddeu d’Annwn (Le Butin d’Annwn) aient été écrits par le barde historique lui-même. On les considère plutôt comme une partie du corpus traditionnel oral, mis par écrit au Moyen Âge. Cependant, même s’il s’agit d’œuvres d’autres poètes qui ont écrit sous son nom ou, même, s’ils lui ont été attribués à défaut d’auteur connu, son esprit les a inspirés et vit à travers eux.

Pour

qu’on se souvienne de Taliesin plus que d’aucun autre barde, il faut que quelque chose l’ait ainsi placé à part. Il doit avoir été quelqu’un d’extraordinaire, d’exceptionnellement doué et, au fil du temps, il a atteint un statut presque divin, celui d’un ancêtre divinisé, qui rend difficile de distinguer le personnage historique du personnage mythologique. Pendant que j’écrivais, j’avais souvent l’impression de rapporter des évènements plutôt que de les imaginer et je me surprenais à penser : « Ainsi, c’est ce qui s’est passé ! » Et j’ai découvert que tout cela m’avait été enseigné, que la poésie de Taliesin me révélait de nouvelles visions spirituelles tandis que je le regardais recevoir de Ceridwen l’art de la versification ou réciter ses poèmes dans la grande salle d’Urien.

Taliesin est l’archétype du barde qui parle à travers les âges ; il personnifie le pouvoir de la voie bardique à effectuer des changements, intérieurement et extérieurement.

Dans ses poèmes épiques, il exhorte son peuple à combattre les envahisseurs anglo-saxons qui menacent sa terre et son héritage, tout comme son esprit peut inspirer ceux qui, dans un contexte différent, au 21e siècle, combattent pour la terre : les militants écologistes qui luttent pour préserver ce que nous avons, pour les générations futures. Dans ses

poèmes chamaniques, il parle de batailles mythiques et de voyages dans l’Autre Monde, nous donnant la force de vaincre les épreuves émotionnelles et psychologiques.

Lire

ses œuvres m’a conduite à celles d’autres anciens bardes, d’autres poètes celtes de la nature, ravivant mon intérêt pour la poésie, me faisant réaliser son véritable pouvoir en tant qu’art magique jusqu’à ce que je sente qu’écrire sur les interprétations de bardes n’était plus suffisant et que je devais écrire ma propre poésie.

Tout

le temps où j’ai écrit Front-Radieux, je vivais à Glastonbury. La fin du roman a coïncidé avec l’évidence que je devais partir : vivre dans un endroit plus calme, moins intense. J’en étais à discuter un contrat avec un grand éditeur mais il insistait pour que je supprime la spiritualité païenne et, comme je n’arrivais pas à trouver un éditeur qui ait été sur la même longueur d’onde que moi, j’ai mis le manuscrit dans un tiroir et je me suis concentrée sur l’écriture d’ouvrages documentaires. Mes aspirations poétiques sont passées à l’arrière-plan. J’ai terminé ma formation de l’OBOD et je continue sur la voie druidique, vivant pratiquement comme un ermite, dans une cabane de bois de cèdre, entourée par les hêtres.

Sept ans plus tard, lorsque j’ai de nouveau été amenée à Glastonbury, j’ai été ramenée du même coup à Front-Radieux et j’ai commencé à travailler sur une nouvelle version. Mes rêves de prestations bardiques ont ainsi refait surface et, cette fois, je les ai concrétisés. Une fois de plus, la vie et le livre se sont entremêlés. Cela a été un parcours long et parfois dur pour y arriver mais, à Beltaine, cette année, j’ai aussi réalisé mon rêve de voir ce roman publié et le voyage commence une nouvelle phase.

Touchstone de mars 2015 WATLING (H. Catherine). Radiant Brow: The Epic of Taliesin. Disponible chez Amazon en version papier et en ebook.

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Dieu existe-t-il ? « Dieu existe-t-il ? » Interrogez une centaine de druides et vous obtiendrez certainement une centaine de réponses différentes. Il est donc utile de commencer en abordant deux questions. Premièrement : « Quelle sorte de personne devient Druide ? » « La réponse est facile », avaient coutume de répondre nos bardes d’antan. Nous sommes ceux qui souhaitent explorer leur spiritualité à travers la nature. Et deuxièmement : « Le Druidisme est-il une religion ? » Si l’on entend par là l’appartenance à une organisation reconnue, avec dogmes et système de croyances auxquels les membres doivent souscrire… non. Mais nombreux sont les druides qui considèrent le Druidisme comme une religion : donc, pour un druide, la définition ainsi que la relation avec un ou plusieurs dieux proviennent d’un contexte bien particulier. Procédons en l’examinant.

L’exploration des connexions spirituelles à travers le paysage entraîne chaque druide dans un cheminement personnel durant lequel il tire ses propres conclusions concernant la déité. Le point de départ de ce cheminement passe par la reconnaissance du royaume spirituel : l’acceptation de forces qui ne peuvent être expliquées par le monde de nos cinq sens. Reporter ceci au monde réel de la nature avec ses myriades de modes d’expressions de cette mystérieuse qualité que l’on appelle « la vie » nous amène à comprendre le trait commun au sein de la diversité. Nous savons intuitivement qu’il existe un modèle que notre cerveau n’est pas capable de percevoir, mais que nous reconnaissons d’une manière subtile ; et nous observons que chaque chose vivante se développe conformément aux lois naturelles qui dictent sa taille, sa forme, son système reproductif, etc.

Mais, bien évidemment, les amoureux de la nature font la même chose sans pour autant se considérer druide. Pour que le mot « Druide » prenne un sens, nous assumons en partie le rôle de ces anciens prêtres indigènes qui fleurissaient à l’âge de fer britannique* : nous recherchons, dans le but de la comprendre, quelle mentalité était celle de nos ancêtres. Nous sommes des romantiques, attirés d’abord par le prestige des contes anciens, séduits par l’idéal de l’homme équilibré et possédant une profonde compréhension de son pays natal ; et nous écartons toute adéquation à un nationalisme de forme grossière, car dans le monde moderne, nous sommes tous de potentiels vagabonds du village global. Dans le monde entier, des druides créent une connexion avec un pays loin de leur pays de naissance, et l’esprit de la terre y est sensible et accepte tous ceux ayant l’instinct d’agir ainsi.

Lorsque nous

observons nos ancêtres Druides, nous découvrons qu’ils étaient respectés en tant que juges et prêtres, devins, compétents dans les traditions des herbes et des étoiles, toutes les sciences naturelles. Le merveilleux art sinueux et les riches décorations de la culture de l’âge de fer impliquent l’amour de la diversité de la vie ; et le message est clair. Nous sommes ici pour comprendre et utiliser les richesses de la terre, avec respect, et pour célébrer notre état d’humain, et non dans le but de le transcender.

Nous possédons des indices de l’ancienne pensée spirituelle, par le biais de l’archéologie et des vestiges de monuments dans le paysage, par les écrits des commentateurs antiques et les murmures de l’histoire ancienne qui résonnent encore à travers les plus anciens manuscrits – de poésie, d’histoires et de mythologie. Quels témoignages des croyances

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anciennes représentaient les ex-voto placés dans l’eau ? Quelles sont les leçons des plus anciens animaux mythiques ? Comment et pourquoi les anciens bâtisseurs faisaient-ils référence aux directions et aux schémas trouvés dans le ciel ? Grâce à l’étude, la conjecture et la pratique, nous poursuivons une voie résultant de l’expérience.

La plupart des druides diront qu’observer consciemment avec une intention spirituelle le monde naturel – marcher dans les bois, observer un coucher de soleil – développe en nous un sentiment de profonde confiance en l’harmonie essentielle du tout dont nous faisons partie. Nous sentons qu’au-delà de notre compréhension rationnelle se trouve la clef de ce modèle ; qu’il existe une force créative et que notre monde est cohérent et non pas chaotique. Et cette essence créative, avec son irrésistible besoin de s’exprimer de millions de manières différentes, est ce qui nous rapproche le plus de pouvoir définir l’inexprimable – la déité. Les Druides d’antan étaient censés pouvoir manipuler les conditions météorologiques, et ils conjuraient la brume pour confondre leurs ennemis et tenter d’explorer les grands mystères de la vie. « Dieu existe-t-il ? », d’une manière rationnelle, est l’équivalent d’un vagabondage sans boussole dans la brume. Toutes tentatives de définir la « vérité » sur ce qui existe dans les royaumes du mystère profond sont vouées à l’échec ; nous ne sommes tout simplement pas équipés de manière adéquate pour y parvenir.

Tout

ce que nous pouvons dire est que nous sommes en mesure de développer à partir de nos expériences une compréhension des schémas du monde et de l’univers. Si nous avons l’impression que c’est comme si tout émanait d’une pulsion créative cohérente, cela implique alors l’existence de la déité – et, dans une réflexion cosmique de la nature, que la déité peut se manifester de plusieurs manières. Et lorsque nous agissons comme si les Dieux existaient, les événements dans notre monde semblent répondre comme si c’était vrai. Seul un ou une fantaisiste persiste dans une vision du monde qui n’est pas démontrée par son expérience dans la « vie réelle », et seul un fantaisiste confond les événements dans le monde des cinq sens avec ceux des royaumes de l’imaginaire ;

mais, à l’intérieur des limites de la réalité physique acceptée, la plupart des druides ont des exemples de petits ou de grands événements merveilleux, qui semblent corroborer notre vue du monde.

Un fait merveilleux peut-il être petit

? Oui, c’est même la pierre angulaire du Druidisme ; concentrer notre attention sur de simples événements quotidiens qui montrent que la vie est une voie magique. Nous entretenons une relation avec le monde et considérons que chaque aspect de la nature possède un esprit : chaque arbre, chaque colline, chaque ruisseau. Et si chaque chose possède un esprit, nous pouvons établir une connexion. Si nous pouvons avoir un dialogue, nous pouvons interagir. Mais alors que nous abordons la vie d’une manière magique, ce n’est jamais d’une manière manipulatrice ou en « commandant » à un monde qui est obligé de nous répondre. Au contraire, c’est nous qui nous sensibilisons et qui nous harmonisons avec les marées de la vie et c’est lorsque nous vivons plus harmonieusement que les synchronicités se produisent. Ouvrir votre fenêtre au moment où un rouge-gorge chante ne signifie pas qu’il chante pour vous ; pourtant le moment choisi est magique, il a une signification personnelle et vous vous sentez béni par cette connexion. Puis, en personne responsable, vous continuez votre vie de tous les jours, le travail, les enfants, la lessive. Pas d’évasion hors du monde réel, uniquement un enrichissement de ce monde. Tout ce qu’il nous suffit de faire est de porter notre attention sur le monde naturel – présent même au cœur de la ville – et de commencer à voir.

Donc notre mot de passe est «

connexion », et non pas « culte ». Cet esprit créatif est présent telle notre propre étincelle de Dieu/Déesse/Dieux en nous tous – mais nous ne voulons pas être idolâtrés par les autres. Nous voulons qu’ils nous respectent, qu’ils entrent en contact avec nous si nos chemins se croisent, nous voulons communiquer. C’est tout simplement une question de politesse entre des formes de vie douées de sens de manières différentes. La compréhension, que possédaient nos ancêtres proches, de cette vérité est à l’origine de la superstition qui veut par exemple que certains arbres soient amicaux pour les hommes alors que d’autres leur sont hostiles ; que ceux

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avec des ruches doivent régulièrement « raconter aux abeilles » les nouvelles de la famille sous peine de les voir essaimer.

Il existe une prière des Druides largement utilisée dans le monde par un grand nombre de groupes différents. Nous y faisons, à la fin, référence à la Déité et c’est le moment lorsque le mélange des voix de nombreux druides se dissipe dans un son similaire au bourdonnement d’une abeille, pendant que nous choisissons discrètement le mot qui nous convient… « L’amour de (Dieu/Déesse/Esprit/autre mot) et de toute bonté. »

Ce «

bourdonnement » est le plus grand accomplissement du Druidisme. Bien que tous connectés par une idéologie qui révère la terre et qui célèbre notre place en son sein, nous conservons le droit absolu à l’autonomie dans la manière d’imaginer la Déité, et dans la façon de nous relier à elle. Je considère cela comme un don fait à un monde troublé par l’intolérance religieuse ; c’est une preuve de maturité pour les temps à venir. Et à l’heure où les problèmes liés à l’environnement continuent de s’aggraver, cela semble de plus en plus pertinent : une spiritualité enracinée dans le respect du monde naturel, qui révère une déité sans motifs cachés, mais qui est à l’écoute et toujours sensible à l’harmonie de base de la nature.

reconnaissance est une invitation et une permission d’étendre notre sens de nous-mêmes à la merveille que nous contemplons. Le principe de création, ou déité, le modèle et le plan nous inspirent également à la créativité, à utiliser au maximum notre potentiel, à co-créer notre propre monde en harmonie avec ce que nous voyons. À nous engager d’une manière éthique, responsable, durable, meilleure. Et nous sommes de nous-mêmes arrivés à cette conclusion, sans gourous, instructions ou dogmes, mais à travers l’expérience. Ce réflexe pourrait être « l’étincelle de Dieu à l’intérieur » travaillant en nous. Et une pratique spirituelle qui encourage un développement dans le but d’obtenir le meilleur de nous-mêmes justifie pleinement la voie du Druidisme.

Penny Billington, rédactrice de Touchstone le journal de l Obod en langue anglaise, est également l'auteur de 2 livres: The path of Druidry et The wisdom of Birch, Oak and Yew (Printemps 2015). * Note du rédacteur : Penny s’adresse à un public anglais et fait référence à « l’âge de fer britannique », mais nous pouvons parler de l’âge de fer tout simplement.

S’il existe un Dieu

qui éprouve un réel intérêt personnel pour chacun d’entre nous, alors je pense qu’il ou elle s’inquiétera moins de nos conclusions confuses sur ces questions que de l’intention avec laquelle nous vivons nos vies.

Autour de nous est un monde habité d’esprits n’attendant que notre contact. La vision de ses moments cinématographiques les plus glorieux – la lune au-dessus de la mer et l’éclat brûlant des étoiles – produit simultanément deux effets sur nous. Le premier nous indique clairement notre place dans le plus grand ordre des choses ; nous sommes minuscules. Mais cela nous mène, d’une manière plutôt merveilleuse, au deuxième effet : la prise de conscience de notre propre insignifiance ne nous diminue pas ; au contraire, cette Page 8


Beltaine Beltaine est une des fêtes majeures de la tradition Druidique. On l’appelle aussi « Fête du premier mai », « Veille de mai », « Roodmas », « Cethsamhain », « Whitsun » ou « Old Bhealltainn », « Bealtinne », « Walburga », « Eté Celte », « Calendes d’Eté », « Nuit de Walpurgis* ». *près de Haguenau, à Walbourg en Alsace, un culte dédié à Sainte Walburge existe encore de nos jours. Cette sainte chrétienne d’origine saxonne est fêtée le 1er mai ! Ce vocable est très proche de « Walpurgis », et comme on sait que la forêt de Haguenau était peuplée de celtes…

Beltaine était fêtée lors de la première floraison de l’aubépine. C’est une fête de la nature qui ne trouve pas de correspondance dans le christianisme. C’est la fête de la jeunesse et des amours.

Chez les gaulois, le dieu Bel ou Bélenos représente le soleil. Beltaine est la fête du feu, de la lumière solaire, de l’énergie radiante, de la victoire définitive de la lumière solaire sur les ténèbres de l'hiver. C’est le début de la période lumineuse qui ira jusqu'à Samain. Le feu de Bel à Beltaine est le pendant de la lumière de Lug à Samain.

fiés en passant entre deux grands feux qui accompagnent et renforcent symboliquement l’astre solaire. Cette purification par le feu succède à la purification par l’eau d’Imbolc. Ce besoin de purification se retrouve de façon inconsciente dans le « nettoyage de Printemps » que l’on effectue chez soi : on ressent le besoin de nettoyer et de purifier son intérieur en ouvrant toutes grandes les fenêtres pour laisser entrer le soleil dans la maison.

On allume également à Beltaine un grand feu autour duquel on danse pour reproduire la course du soleil dans l’univers et la résurgence de L’Énergie vitale primordiale. C’est la saison des amours, l’appel à l’union et à la reproduction pour la survie et l’épanouissement des espèces. La fusion des polarités qui se réalise dans la nature à cette période peut nous aider à accorder les aspects féminin et masculin de notre nature. Dans nos cérémonies, l’union de ces deux aspects est illustrée par la Reine des Fleurs et le Roi Vert.

Dans la mythologie celtique, Beltaine est le jour où les dieux prirent pied sur le sol d’Irlande et brûlèrent leurs vaisseaux pour ne pas être tentés de revenir en arrière. Beltaine marque ainsi l’engagement définitif, irréversible, et par là, la confiance dans l’avenir et dans la destinée.

Les troupeaux qui sortent des étables à ce moment pour retourner dans les pâturages sont puri-

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Quand le Roi Vert fait chanter le Chaudron de la Déesse


Le chaudron des Druides LA SECONDE BATAILLE DE MAG TURED

Ce texte Irlandais évoque les quatre Druides pri-

§ 1. Les Tùatha Dé Dànann étaient dans les îles au Nord du Monde, apprenant la science et la magie, le druidisme, la sagesse et l’art. Et ils surpassèrent tous les sages des arts du paganisme.

mordiaux et leurs quatre talismans. Parmi ceux-ci, le chaudron du Dagodeuos (Dagda), qui est l’un de ses attributs divins. On retrouvera d’ailleurs celui-ci (le chaudron) sous différentes formes et mythes. Le Saint Graal de la légende arthurienne en est un exemple.

§ 2. Il y avait quatre villes dans lesquelles ils apprenaient la science, la connaissance et les arts diaboliques, à savoir Falias et Gorias, Murias et Findias. § 3. C’est de Falias que fut apportée la Pierre de Fal qui était à Tara. Elle criait sous chaque roi qui prenait l’Irlande. § 4. C’est de Gorias que fut apportée la lance qu’avait Lug. Aucune bataille n’était gagnée contre elle ou contre celui qui l’avait à la main.

Mais qu’a de si particulier ce chaudron

?

Il est «

magique » bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement,lorsqu’il s’agit d’un attribut divin ? Sa première qualité extraordinaire c’est qu’il ne se vide jamais et quel que soit le nombre des convives à un festin, tous trouveront grande et bonne nourriture dans ce chaudron. Personne ne le quittera sans être rassasié.

§ 5. C’est de Findias que fut apportée l’épée de Une autre de ses vertus fait de lui un instrument Nuada. Personne ne lui échappait quand elle était d’immortalité ou plutôt de résurrection. Ainsi les tirée du fourreau de la Bodb et on ne lui résistait pas. guerriers morts au combat sont-ils plongés dans le § 6. C’est de Murias que fut apporté le chaudron du chaudron et reprennent vie. Même si cette nouvelle vie est un peu différente et que ces guerriers ne Dagda. Aucune troupe ne le quittait insatisfaite.

disposent plus tout à fait de toutes capacités (on dira que ces guerriers ressuscités sont muets).

§ 7. Il y avait quatre druides dans ces quatre villes. Morfesae était à Falias. Esras était à Gorias. Uiscias était à Findias. Semias était à Murias. Ce sont Ainsi le chaudron représente il la vie inépuisable, les quatre poètes de qui les Tùatha Dé apprirent la la source d’abondance, voir une porte une ouverture entre les mondes du vivant et celui des morts science et la connaissance. La symbolique est équivalente dans les deux cas : source de nourriture ou de vie, source de transformation.

Il serait d’ailleurs assez intéressant de creuser le sujet en particulier en s’intéressant à la symbolique cosmique du chaudron. Page 10


Analogiquement,

la voûte du Ciel se présente comme un chaudron retourné et contient l’ensemble du vivant, passé, présent et à venir.

Nous n’aborderons pas le mythe de Taliesin, qui serait hors sujet, et resterons sur le symbole du chaudron.

L’analogie

du chaudron de Kerridwen avec le ventre d’une Mère semble assez pertinente. Ce qui y est contenu est tenu au chaud, cela se transforme, évolue et c’est seulement après le « terme » d’une période révolue qu’il accouche de quelques « parcelles » de l’awen.

Quel que soit le chaudron, son propriétaire, son histoire, les points communs existent et concernent tout ce qui a trait à la vie, à l’esprit, à la nourriture y compris spirituelle et à la transformation.

Le chaudron de Gundestrup, un des plus célèbres Il est aussi analogiquement lié aux cycles de saiartefacts attribué aux celtes, illustre cette symbolique par plusieurs de ses aspects. Ce chaudron pour certains auteurs déclinerait dans les symboles qu’il porte différents aspects remarquables du Ciel. L’un n’empêchant pas l’autre : certains de ces dessins évoquent des thèmes que l’on retrouve dans les mythes transmis par la tradition insulaire. Enfin, il avait probablement une fonction sacrée qui reste à découvrir, mais la vocation de contenant d’une substance (liquide) consacrée est vraisemblable.

son. La saison claire et ses récoltes est le chaudron d’abondance, la saison sombre correspondant au chaudron de disette. C’est bien dans ces résonances que nous allons utiliser le chaudron dans nos rites. Nous le placerons souvent à l’Ouest, par affinité avec l’élément Eau auquel il est lié. Il servira à contenir le liquide des libations, le feu, les encens, les offrandes qu’il sacralisera par ses vertus de transformation, de maturation mais aussi parce qu’il est un lieu de transition de résurrection.

e chaudron insufflera ainsi une « force » spiriMythe plus tardif, le Saint Graal tire son pouvoir L tuelle, un souffle sacré dans les substances qu’il non pas de sa forme ou de sa décoration mais de son contenu. Le Graal contient, ou a contenu, un sang « sacré » qui en essence constitue les fondements de toute vie, voire de toute sagesse.

Un autre aspect du chaudron se présente dans le mythe celtique, c’est celui du chaudron de Kerridwen. Nous ne trouvons pas directement ici les symboles liés à la nourriture, à l’abondance. Le chaudron de Kerridwen recueille les herbes et toutes les substances qui, après une longue transformation dans cette matrice qu’est le chaudron, sont sensées porter toute sagesse et inspiration.

protège. Nous le remplirons d’eau et nous pencherons au-dessus de cette surface sombre pour « voir » ce qui s’y reflète : images qui se créent et mirent dans l’eau du chaudron Nous contemplerons le ciel nocturne, comme le fond d’un chaudron retourné constellé d’étoiles, sur lequel nous lisons les signes des Dieux.

Nous trouverons nos propres chaudrons intérieurs, centres de force et de transformation. Et peut-être, à l’image des antiques, nous plongerons-nous dans le chaudron de transformation comptant y recueillir quelques gouttes d’inspiration.

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Beltaine degres symboliques Pour une celebration le 1er Mai 2015 a 11h

Soleil à 10° en taureau : dans un pré, Belenos est couché sous le soleil, deux merles sur le dos, un joli chien joue avec deux femmes toutes joyeuses malgré la présence d'un serpent.

° d'appetits physiques La lune

à 11° en Balance ; Eskia, la figure noire, sommairement vêtue, mains et pieds blancs, essaie, en courant de se hisser sur l'arrière-train d'un centaure qui brandit son arc.

° de dualite Mercure à 29° en taureau ; Lug, un fouet à la main, chasse devant lui deux Fomorés. Par le portail de Tara, une femme lascive traîne un bouc par les cornes.

° de lascivite Vénus, à 22° en gémeaux, Sirona, allongée paisiblement sous un frêne, donne à manger à des oiseaux chanteurs.

° d'art et de bonheur Mars à 22° en taureau. Sur un bel arbre de mai, un essaim d'abeilles. Esus tend la main aux hommes présents.

° d'utilite personnelle Jupiter à 13° en Lion ; Taranis debout sur un

° d'opiniatrete Saturne

à 3° en Sagittaire. Sur le fronton des portes de Tara, une déesse nimbée, des rayons fluidiques lui prolongent les mains. Elle étend les bras dans un geste de protection sur deux groupes antagonistes.

° de longanimite Uranus à 17° en Bélier. Borvo se promène sous les hautes futaies de Brocéliande. les rayons du soleil passant entre les branches illuminent son visage.

° de serenite Uranus à 9° des Poissons ; Mananann descend le mont du Tuchen Gador; Il regarde un penti dont la cheminée fume . La porte, ouverte, semble l'inviter.

° de peregrinations Pluton a 15° du Capricorne ; Un grand trépied dans un grand brasier . Béli se tient debout ,un mouton sur les épaules.

° de vie ardente. On notera un trigone entre Jupiter et Uranus , sextile Solei-Neptune et encore la quadrature difficile entre Uranus et Pluton

éperon de schiste rouge dans une pose conquérante. Page 12


Morris Dancing Parmi les festivités traditionnelles qui marquent, dans les îles britanniques, le 1er mai, et partant notre fête de Beltaine, on retrouve une danse exécutée par des cadres d’hommes (ou éventuellement de femmes) habillés à l’identique dans les rues ou sur la place publique, le plus souvent en milieu rural. Quant à ses origines, les avis diffèrent. Le nom n’est attesté par écrit en Angleterre qu’en 1448 ; il semble évoquer une danse mauresque sans qu’il y a un quelconque rapport avec la provenance de cette pratique. Certains font un rapprochement entre le terme et caractère fantasque de la danse elle-même, ainsi que des vêtements des danseurs, bref, à l’exotisme. Dans la mesure où les artistes se noircissait souvent le visage, on sug-

gère que la coutume évoquerait effectivement les Maures (au teint basané), les travailleurs des mines de charbon (soit “les gueules noires”), ou encore un déguisement arboré par des mendiants danseurs. Une autre interprétation associerait la pratique avec le terme “moor”, désignant des terrains épuisés et souvent marécageux qui revêtent certaines régions des îles, souvent celles soumises à une déforestation agressive ayant exposé les terres à l’érosion. D’autres personnes, cependant, font remonter ces pratiques à des origines bien plus anciennes. En effet, quoi qu’un lien éventuel entre les Druides et les sites mégalithiques, bien plus anciens, soit à

Le Cardigan Banner, un “side”, ou ensemble de danseurs Morris, à l’œuvre devant le Shire pub à Cardiff, au Pays de Galles. On note, habillé de rouge, un étrange personnage à tête d’animal qui pourrait être une variante de Hobby Horse (à moins qu’il ne s’agisse d’un dragon !).

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exclure, sauf à des époques différentes, il n’existe aucune raison de mettre en doute le fait que les célébrations liées aux fêtes celtiques durant l’antiquité d’une part, et les rituels mis en œuvre dans des cercles de pierres et sur d’autres sites mégalithiques, de l’autre, aient fait figurer la danse. Si des preuves matérielles du dernier nous manquent clairement, le folklore et d’autres indices suggèrent, par exemple, que la danse a bien eu lieu sur le site de Stonehenge, ne serait-ce que grâce à la description suggestive de Geoffrey de Monmouth, écrivant au 12ème siècle, qui applique à Stonehenge la désignation de Danse des Géants (soit, chorea gigantum). Bien plus tardivement, cette danse a été pratiquée autour d’un dolmen à St. Weonards, dans le Herefordshire. En somme, on propose qu’elle soit une survivance de danses de la fertilité celtiques préchrétiennes ou druidiques.

trois individus, mais qui peuvent aussi faire intervenir un plus grand nombre de personnes. Pour certaines danses, les participants tiennent un mouchoir à chaque main, alors que dans d’autres, ce sont des bâtonnets que le porteur frappe l’un sur l’autre ou sur celui d’un voisin. Le costume comporte en outre des clochettes qui sont généralement attachées en-dessous des genoux. Parfois, d’autres personnages grotesques se mêlent au défilé, et notamment celui représentant un cheval, ou un cavalier monté sur un cheval, et qu’on appelle “Hobby Horse”, ou simplement “the Hoss” (un hobby horse étant aussi un jouet consistant d’un gros bâton surmonté d’une tête de cheval en bois et sur lequel l’enfant monte à califourchon).

La danse Morris traditionnelle s’associe aujourd’hui en particulier à la région des Cotswolds, laquelle s’étend entre Oxford et le Pays de Galles, bien qu’elle existe aussi ailleurs en Angleterre. Elle est souvent pratiquée par des cadres de six danseurs disposés en deux rangées de

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Inspiré notamment d’un article par Chris Witcombe dans “Earth Mysteries”


Invocation du sol pour la fete de Beltane

Servante des Fleurs, ouvre ta porte, Forgeron des Âmes, entrez. Que l'on accueille la force grandissante, Que l'on accueille l’Été de l'Année. En bouton et en fleur vous voyagez, En fruit et en parfum vous arrivez. Que le temps béni de Beltane Enflamme les âmes de tous les êtres, Apportant énergie et efforts ignés. Des profondeurs aux hauteurs, Des hauteurs aux profondeurs, Au coeur de chaque âme Bréviaire celtique A dire à la porte de devant la veille de Beltane

Peintures Jacques Puiseux

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Chene

Des écroulements où je voudrais revoir ma vie. Des balancements qui laissent fleurir La décadence des ruines. Le chêne tord doucement ses branches Et la musique des herbes éclaire la voie. Tu as bu au bol écarlate vers les douces visions Que rien ne saurait esquisser. Prends ma main et compte Les jours qu’il te reste à transmettre. Et le livre est descellé désormais Pour que tu t’avances Vers la beauté des jours.

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La Licorne

Pâle, l’aube qui s’insinue à l’est,

Pâle, le brouillard qui se love au bosquet, Pâle, le bouquet d’aubépines blanchies, Pâle, la forme qui se blottit, flanc opale, crinière soyeuse et bouclée, qu’un souffle paisible soulève dans sa couche d’humus odorant, chaude et moite. Encore épuisée d’avoir tant dansé parmi les charmes : Grandes et petites en lévitation, suspendues Aux fils de lune, comme des marionnettes, ou des chevaux de carrousel, Se jouant des règles de cette nature même Dont elles sont l’essence secrète. Son rêve s’effiloche. Elle ouvre un oeil de ciel, à regret, bleu, gris, pâles nuages changeants, Dresse la tête, secoue sa torsade de corne nacrée, Relève une patte au sabot fendu, que pensivement elle lèche, Broute une touffe d’herbe à portée de bouche goulue.

L’air visqueux se vide de son mystère, Se ponctuant de chants d’oiseaux, Traits de lumière multicolores, Et le jour sonore réimpose son règne. La Licorne, comme mue d’un chagrin secret, Laisse en silence échapper une larme de cristal Qui vient se figer dans le calice d’un pétale. Son image se désagrège, devient brume, S’entremêlant aux loques de la nuit. Le bois achève d’intégrer le monde banal. De la belle, il ne reste plus sur l’épine fleurie, Qu’une touffe de poils, pâles, comme un fanal.

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La Licorne Espece en voie de disparition Elle se fait rare de nos jours, la Licorne.

Du moins peine-t-on à trouver une personne prétendant en avoir réellement aperçu une. Ceci dit, la tradition veut que ces êtres fantasques dédaignent la compagnie des humains en général pour ne s’approcher que des seules jeunes femmes vierges qui ignorent tout des délices de l’amour. Et de nos jours, force est de constater que cette chasteté perdure peu au-delà de l’enfance dans nos sociétés dévergondées (o tempora, o mores !). Aussi l’absence des unes pourrait-elle expliquer la rareté apparente des autres. Dans le doute, cependant, ne serait-il pas sage de nous mettre en devoir pour tenter de préserver l’espèce en en augmentant ses nombres?

?

-

Une nuée de cette brume délicieuse qui, à l’aube d’un beau matin de printemps, glisse dans le vallon le long d’un petit ru ;

-

Une flaque de rayons de la pleine lune, filtrant entre les branches d’un grand arbre de votre jardin et qui, passant par la fenêtre de votre chambre, se concentre sur le sol.

Mélangez délicatement ces deux substances afin qu’elles se fondent voluptueusement l’une dans l’autre pour ; ainsi se fera l’union alchimique du jour et de la nuit.

Vous accommoderez ensuite, à votre guise, cette matrice encore nébuleuse et qui commence à peine à prendre une forme reconnaissable, des assaisonnements suggérés ci-après : -

À cette fin, je vous suggère

ci-après une méthode pour en créer une. Elle est relativement facile à mettre en œuvre à condition de réunir les ingrédients idoines. D’abord, mêler à parts égaux et sans substitution possible :

-

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Une touffe de poil blanc de chat angora. La robe de la licorne en sera plus soyeuse, et ses yeux se tinteront d’un bleu ciel du plus bel effet. Un échantillon de “corne” de narval (qui est de fait une dent), pour que sa corne bien torsadée prenne naissance et s’allonge, ancrée au milieu du front (dans l’impossibilité de procurer cet ingrédient rare, on pourra se contenter d’une coquille de potamide, petite gastropode des lacs d’eau douce, pour indiquer le résultat voulu). De l’écume d’une mer démontée que les vagues déposent sur une plage bretonne (par exemple). Elle fera que la queue, la crinière et la barbichette de votre animal tomberont ondulées comme si elle sortait juste de chez le coiffeur (car elle est coquette).


-

Une coquille d’huitre bien nacrée. Celle-ci mettra en valeur la finesse des pieds ongulés de votre licorne, délicats et irisés comme des escarpins de jeune fille allant au bal pour danser, le pied léger.

-

Des glaçons prélevés sur le bord d’un toit où fond la neige. Cristallines, ces piques transparentes se conservent bien au congélateur. Leur but est de faciliter des échanges avec les rares humains dont les licornes supportent la présence. Sont-elles équipées pour produire des sons articulés, ou bien communiquent-elles par le truchement de l’esprit les sons qu’on pourrait croire entendre ?

Votre

licorne aura achevé alors de s’organiser dans toute sa splendeur. Mais vous aurez sans doute peu de temps pour admirer cette créature amenée par vous à l’existence pour les raisons citées plus haut. Au cas contraire, et pour l’aider à rejoindre plus aisément son milieu naturel, un peu de poudre d’escampette peut éventuellement s’avérer utile. Question brûlante : les licornes sont-elles d’un sexe donné ? Par convention, la licorne est un nom féminin. Mais ceci ne permet pas de trancher la question, pas plus que le fameux débat sur le sexe des anges d’ailleurs. Si les licornes perdurent encore (à moins de vivre éternellement, dont on peut douter), elles (ou ils ?) se reproduisent d’une manière ou d’une autre. Et là, deux possibilités se présentent. Les licornes seraient tant mâles que femelles, et s’unissent comme le commun des mammifères, pour leur plus grand plaisir et la propagation de l’espèce. On se complaît alors à les imaginer, à la saison des amours, les mâles s’affrontant en entrechoquant leurs cornes (pourtant grêles) pour gagner la faveur de leur compagne convoitée. Ou, toutes de sexe féminin (comme les amazones), elles se reproduiraient par parthénogénèse, auquel cas elles seraient les seuls animaux évolués à pouvoir agir de la sorte. Le débat reste ouvert...

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En pream’bulle d’Ecume Il était une fois, deux fois et même... trois ! Voire plus... Un ours sur un chemin d'histoires... Ce plantigrade, héritier d'un roi déchu, a décidé un beau jour de quitter le trottoir des avenues le théâtre de la vie urbaine où l'on oublie d'être humain. Aux néons il a préféré les étoiles Au bitume les sentes, les chemins, rivages et clairières de sa Bretagne natale. Un temps pour s'acclimater se faire reconnaître des terres de brumes des forêts, du vent et de la mer en tous ses états Un temps pour se saouler de l'odeur iodé des côtes, de l'hydromel et de l'humus des sous-bois Un dernier pour changer de peau trouver une muse, faire sa mue, vider ses poches des souvenirs et brûler la pelisse qui ne le quittait pas. Se défaire des soucis et des scories En faire des étincelles, Étoiles nouvelles dans un ciel à soi. Il s'est baigné à la nuit dans un reflet de lune Et lisant sur la plage des nouvelles de son enfance Il a découvert sa couleur de bleus et de verts enlacés L'ours s'est éveillé Les abeilles et le bouleau l'ont baptisé en sa langue Arzh puisque tu es Ours Glaz comme les bleus de la vie Glaz comme le vert de l'espérance ! Glaz comme l'amer qui fait place à la mer. AINSI ARZH GLAZ EST NE ! Page 20


LA SOURCE AUX FEES

Esprit de la montagne, du cœur de la Terre Esprit libre et sauvage Emportant les secrets de la Vie, de sa vie Passe à travers la roche et à travers le temps

Rythme lent, séculaire, qui soudainement S’accélère C’est le grand jour enfin Celui de la naissance espérée et secrète Après ce long périple de millions d’années Filtrée par la montagne Libérée des entrailles fumantes de la Terre Le départ est lancé

Jaillissante En mille éclats et en folles giclées Geyser qui éclabousse

Genèse des rivières, des fleuves, de la mer Jeunesse du saumon qui n’oubliera jamais C’est une course folle, un voyage au long cours Dévalant les parois avec un chant d’amour La gaité des eaux vives Qui sous haute pression s’élance dans le vide

Est-ce un cri… Ou un chant cristallin qui fait tinter les coupes ?

Espiègle Instinctive Pure Innocente et savante

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Pas de répétition Elle coule sans filet Découvre son chemin Court et glisse sans fin C’est une aventurière qui trace droit devant Et où elle est passée ne reviendra jamais. Au cœur de chaque goutte…

Point S de la vie vers lequel on remonte en long pèlerinage… Nécessaire voyage C’est le lieu du retour Objectif d’un poisson qui fraye avec amour De la mer à la mère Un saumon migrateur

Cette source enchantée, magique, première née, Se répand, amoureuse, par les siècles des siècles Offre la guérison à qui la lui demande Partage sa fraîcheur… …Elle est non loin d’ici et passe dans ce bois…

Ce temple de verdure abrite un beau royaume Où vivent des gardiennes, amoureuses des arbres, Des fleurs, de l’eau, des roches, Des animaux enfin, de la Nature entière

Serons-nous invités à la table des fées

? Elles sont d’un autre monde et leur musique douce Berce nos plus beaux rêves La clairière connaît leurs tours et leurs chansons Le parfum qu’elles répandent Leurs fines vibrations

Dès que le charme opère Voyageur… Attention ! Si la poudre de fées se colle à vos semelles… Recevrez-vous douceur, amour et protection ? Ou autre sortilège à faire perdre la tête ? Saurez-vous le chemin ? Aurez-vous un cadeau ? Un don ? Un rêve étrange ? Page 22


Esprits de la forêt aux demeures secrètes Sont-elles magiciennes ? Savantes ? Peut-on suivre leurs pas ? Voyons-nous leurs empreintes laissées sur la mousse ?

Et les beaux champignons… Leurs servent-ils de parapluie ? Les bulles de nectar sont-elles à leurs menus ? Ou sont-elles des perles qui ornent leurs colliers ?

Sont-elles belles

? Légères comme les plumes ? Les ailes de papillons, les feuilles déjà tombées ?

Complices

?

Folie ? D’un autre plan ou de ce monde ?

Énergies légères virevoltant sans cesse

?

Curieuses ? Apeurées ? Sont-elles heureuses ou en danger ? Le saurons-nous jamais……

Et si l’on s’approchait de la Source des Fées…. °°°

°°°

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?


Naïa Dédicace : À NAÏA de Rochefort-en-Terre

Elle ne se disait point ‘Druidesse’, Elle vivait sous une hutte, faite de branchages divers et de fougères. Elle n’avait jamais été à l’école. Les hommes en avaient une peur bleue ! Dans la lande, ils l’a voyait disparaître à son gré ! Aussi, ils l’appelèrent la ’Sorcière’ !!! Cependant, les femmes venaient à elle ; elle prodiguait soins et conseils, avec succès. Vêtue humblement et toujours munie de son bâton, elle vécut très longtemps ! Jusqu’à ce que les hommes, la surnomment ‘l’Immortelle’ ! De son regard doux et pénétrant, de ses mains calleuses et puissantes, de sa petite taille trapue et très robuste, se dégageait une PRÉSENCE surnaturelle ! Et pourtant à l’heure d’AUJOURD’HUI, elle me parle intérieurement… cette 'NAÏA' ar Roc'h an Argoed ! L’observation de la NATURE lui a TOUT appris ! La Transmission est une chose étrange, pour le visiteur de passage, ou pour l’intrus qui n’habite pas réellement son Être… Elle est encore mystérieuse lorsque la lignée et la filiation dépassent tout entendement, hors l’espace et le temps.

YAH ! Frères et Soeurs, nous sommes de la maisonnée de NAÏA, la guérisseuse, sans pareille, qui réveille ses petits-enfants de la TERRE ! Que Grand-Père CIEL prenne soin d’elle, dans son habitat naturel et céleste : le nid de la chouette argentée, au vallon de l’aubépine Enchantée ! ∞ Improvisation nocturne ­ 21 Décembre 2014, Bretagne sud

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Les sept dons du druidisme

Il Calderone

Voici

un petit mot de nos amis italiens, qui réalisent le magazine de l’Obod Il Calderone, à l'intention des lecteurs du Menhir. Un grand merci à tous pour leur gentillesse.

« Nous sommes très heureux de créer cette première rencontre entre nous parce que, tout en marchant sur le même Chemin, nous savons que nous en partageons le même Esprit et son enthousiasme. Le Druidisme de l'OBOD nous unit au-delà de notre langue et de nos frontières et nous embrasse dans un cadre de paix plein de vieilles et de nouvelles perspectives ! En espérant d’avoir bientôt l'occasion de nous rencontrer, nous vous souhaitons toutes les bénédictions sur votre chemin. Bisous "Il Calderone" »

Le premier don est une philosophie

: qui met en valeur l’aspect sacré de toute vie et notre part dans la grande toile de la création.

Le

second don nous ramène au contact de la nature : huit célébrations saisonnières nous permettent de retrouver le cycle de la nature, et nous aident à structurer nos vies au travers de l’année, et à développer un sens de la communauté avec tous les êtres vivants.

Le

troisième don apporte la guérison, par des pratiques qui apportent guérison et renouvellement. Utilisant des méthodes holistiques, spirituelles et physiques, pour promouvoir la santé et la longévité.

Le quatrième don nous présente nos vies comme un voyage avec des rites de passage, pour l’accueil et le nom d’un enfant, pour les mariages, les décès ainsi que d’autres moments initiatiques.

http://issuu.com/ilcalderone

Le cinquième don nous ouvre à d’autres réalités.

Dicton breton

Avec des techniques nous permettant d’explorer d’autres états de conscience, d’autres réalités, l’Autre Monde. Tous ancrés dans un imaginaire et une tradition Celtique et Druidique.

Le sixième don développe notre potentiel. C’est

Fleurs d’Avril en mai nouées, De celles-là nous remplirons nos robes.

Triades

une voie de développement intérieur qui encourage notre potentiel créatif. Notre intuition et notre capacité psychique. Et encourage notre croissance intellectuelle et spirituelle.

Il est trois unités immenses :

Le septième don du druidisme est le don de la

L’Espace Le Temps La vie

magie. Il enseigne l’art de porter les idées vers la manifestation. L’art de découvrir puis de nourrir. Et apprendre comment utiliser le pouvoir de l’inspi-

Car nulle d’entre elles n’a de commencement ni de fin.

ration spirituelle, connue sous le terme d’Awen dans le druidisme.

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LA LYRE ET LE CARNYX Ce n’est pas à vous, ici, que j’apprendrai que les Celtes refusaient de figer la pensée en mouvement, et donc la musique, dans des notations. Tant pis pour nous, on ne saura jamais ce qu’étaient leurs airs préférés. Les préjugés romains de “barbarie” n’ont rien arrangé et l’ardeur scientifique n’a jamais été encouragée. Un défi à relever ? – peutêtre. Heureusement qu’aujourd’hui on saigne nos campagnes de voies expresses et d’autres lignes TGV. Bon, je sais, ce n’est pas drôle, mais en revanche, ces trouées permettent des découvertes archéologiques inattendues, notamment concernant l’instrumentarium gaulois.

Il y a encore vingt ans, il nous fallait nous tourner vers les Grecs et les Romains pour tenter de se faire une idée. En 1988, les travaux routiers entre Tréogan et Glomel dans les Côtes d’Armor révèlent un village gaulois et, dans ce village, un atelier de sculpteur sur pierres, et dans cet atelier, le seul témoignage lithographique d’époque celtique représentant un instrument à cordes avec autant de précisions. Le torque du barde qui tient la lyre date la sculpture du IIIe s. av. J.C. cette statuette dite “de Paule” (nom du village), constitue la seule figuration d’un barde celte actuellement connue. Comme Diodore de Sicile, le Grec Timagène (Ier s. av. J.C.) écrivait que “les

les bras. Mais comment l’instrument était-il accordé ? Comment était-il joué ? Le mystère demeurera...

À côté de la lyre, le carnyx est l’instrument qui a le plus frappé leur imagination (tiens donc, ils en avaient ?) Cette trompe verticale dotée d’un pavillon capromorphe est unique dans l’antiquité. Eustathe de Théssalonique nous a livré sa graphie grecque au XIIe s. : “aiguë, la trompe celte est appelée carnyx.” Diodore de Sicile parle de “trompettes spéciales et barbares”. Comme la lyre, le carnyx figure sur les monnaies gauloises et aussi sur le revers d’un denier romain du IIè s. av. J.C. ainsi que sur une monnaie du IIe s. av. J.C. figurant la résistance des Étoliens face à Brennus. Toutes les représentations sont conformes à la description d’Eustathe : la crête le long du tube renvoie aux soies du sanglier. La trompe n’est jamais figurée embouchée – sauf sur le chaudron de Gundestrup daté du Ier s. av. J.C. où trois fantassins en sonnent. Dans le manuscrit de la même époque appelé Paradoxograpes Vaticanum, on peut lire qu’en cas de jugement pour crime, le Gaulois est absout s’il offre un cheval ou un carnyx. On sait que ce sont les druides qui fixaient les dommages et les peines. Ceci révèle bien l’importance du carnyx dans le monde gaulois : ne répandait-il pas la terreur dans les rangs ennemis ? Polype écrit : “La quantité de carnyx

bardes chantent aux doux était incalculable et aux sonneries s’ajoutaient des accents de la lyre”. Ce cor- clameurs guerrières discordantes”. Le revers d’une dophone costarmoricain associe la forme de la lyre à celle de la cithare. Les cordes devaient s’enrouler autour du joug fixé entre

monnaie éduenne du Ier s. av. J.C. montre un guerrier tenant le carnyx d’une main et une tête coupée de l’autre. Les Romains glorifient la répression sur l’Arc d’Orange : 37 carnyx ornent les branches latérales des trophées de la façade. Le

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carnyx devint le symbole du gaulois vaincu ! (cf. la statue d’Auguste de Primporta au musée du Vatican). De militaire, le carnyx devint cultuel ; c’est du moins ce que l’on déduit de la découverte à Mandeure dans le Doubs. Ce carnyx, comme celui trouvé à Deskford en Écosse, témoigne de la maîtrise des forgerons celtes. LE CONFLIT DES CORDES ET DU SOUFFLE

Pour changer de registre et rejoindre l’immatériel qui nous est cher, je vous invite à prendre une sente “mythière” comme on dit cheu nous, en Pays Gallo. Prenons-en toutefois une sérieuse, celle de la Tenue par exemple (Trého). Je le fis un des trois jours de la Samhainn dernière. Alors que je montais vers Métairie Neuve, je crus voir Morghana qui là, il y a bien longtemps, avait forgé un carnyx. Elle l’avait fait pour jouer au fest noz ar varc’hein, mais ses amies s’étaient moqué d’elle. Elle était alors descendue au fond du Val et s’était regardée dans le miroir aux Fées; elle vit ses joues gonflées et son visage défiguré. Elle jeta le carnyx dans l’étang et lança un geis sur celui qui le récupé-

rerait... Un jour de Lugnasad de l’an 2453 de l’ère M.T., un certain Affgan allait se faire prendre au piège. La canicule avait fait baisser l’eau de l’étang et le carnyx s’était échoué sur le sable schisteux. Affgan le ramassa, le nettoya et voulut l’essayer. Mais le carnyx lança sec ? ses harmonies, qui parcoururent tout Brocéliande et l’enchantèrent au point que Merlin lui-même faillit en perdre la tête... Il n’était pas question qu’un instrument à vent l’emporte sur un cordophone. Merlin proposa une joute musicale au terme de laquelle le vainqueur ferait ce qu’il voudrait de son adversaire ; mais les jours passèrent et ni l’un, ni l’autre ne s’imposa. C’est alors que Merlin s’écria : “Je te

défie de faire sur ton instrument ce que je fais sur le mien : tourne-le à l’envers, joue et chante en même temps.” Le carnyx ne permettait guère la chose, et Merlin fut, comme d’habitude, l’espiègle vainqueur. Il fit attacher son rival à un saule, tête en bas, et il l’oublia. Les larmes du saule augmentées de celles des lutins et autres korrigans donnèrent naissance à ce cours d’eau qu’on appelle encore aujourd’hui l’Aff.

A voir et ecouter

Vidéos de John Kenny : https://www.youtube.com/watch?v=N2hE8Se9u6Y https://www.youtube.com/watch?v=NYM0xB5Jrc0 Carnyx retrouvé à Tintignac : https://www.youtube.com/watch?v=479eSll671w Page 27


Sur les traces d’Ogmios Le Mythe de la Crau

: archéologie d’une pensée religieuse celtique de Valéry Raydon traite apparemment d’un point de détail : lorsqu’il décrit le paysage de la Plaine de la Crau en Provence, le géographe grec Strabon, contemporain d’Auguste, se réfère à Eschyle. En son temps (Ve siècle avant notre ère), le tragédien a mentionné un épisode mythologique qui explique la géologie du lieu : Zeus y aurait déclenché une pluie de pierres pour sauver Héraklès (Hercule) des géants ligures.

Dans l’Antiquité, à une époque où l’on ignorait encore qu’elle gardait la trace du passage de la Durance vers la Méditerranée aux ères quaternaire et tertiaire, la plaine de la Crau intriguait par ses innombrables galets. Strabon parle de la Pierreuse comme d’une des rares merveilles du littoral compris entre Massilia et l’embouchure du Rhône. Aristote explique ce phénomène par un tremblement de terre et Posidonios d’Apamée par la solidification des eaux d’un ancien lac.

Dans le texte d’Eschyle, Prométhée délivré, dont ne nous sont parvenus, hélas, que de rares et brefs extraits, Prométhée informe Héraklès du périple qu’il devra accomplir, du Caucase jusqu’aux Hespérides. Il lui annonce qu’il va rencontrer le peuple des Lygiens (Ligures), intrépide et belliqueux, qu’il n’aura pas d’arme pour les combattre, mais que Zeus fera tomber pour lui une pluie de pierres qui lui permettront de chasser ses adversaires. Eschyle n’est probablement pas à l’origine de ce récit : on imagine mal pourquoi il aurait improvisé ce mythe fondateur d’une lande pierreuse située aux confins du monde occidental. Non seulement cette anecdote se retrouve dans son Prométhée enchaîné, mais plusieurs témoignages concordants,

chez l’astronome et mythographe latin Hygin, chez Pomponius Mela dans la Description de la terre et même, au XIIe siècle, chez le grammairien byzantin Eustathe de Thessalonique, confirment l’existence du mythe.

Le toponyme «

Crau » n’est attesté dans une version du mythe qu’en 1226, mais il dérive de la racine indo-européenne, voire pré-indo-européenne, « Kar », en irlandais « carn », en gallois « carn » et « carnedd », en breton « carnac », qui évoque un tas de pierres.

Ce mythe a dû voir le jour dans un environnement grec occidental, voire simplement hellénisé, bien informé de la géologie et de la toponymie de la Celtique méridionale.

Une autre forme d’échanges culturels entre Grecs et Gaulois est la récupération par ces derniers de la figure d’Heraklès, probablement à une époque où le philhellénisme des nations celtes bat son plein, peut-être vers le IVe siècle avant notre ère. Il faut ajouter que ce mythe est sans parallèle dans la mythologie grecque, alors que les éléments-clés du récit et leur articulation trouvent des pendants exacts dans les textes irlandais médiévaux.

Les armes offertes par Zeus (dieu, entre autres, de l’orage chez les Grecs) à Heraklès sont décrites par Eschyle comme des « pierres rondes » qui tiennent dans la main, des armes de jet, donc, des balles de fronde.

Dans la mythologie irlandaise, la balle de fronde dite « pierre de main », comparée à un globe ou à une pomme, est, avec la lance, un des attributs du Dieu Lugh. On la retrouvera entre les mains du

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héros Cuchulainn, fils de Lugh et clairement investi du pouvoir de l’orage. Sa lance est décrite comme un javelot-foudre, et sa fronde sert à accomplir le « jeu du tonnerre ». Lors de la bataille de Mag Tured, la lance et son pendant, la balle de fronde, talismans de la souveraineté des Tuatha De Danann sur l’Irlande, donnent la victoire aux Tuatha sur les Fomoire, en frappant le champion ennemi Balor. La mythologie irlandaise (dans la Bataille de Mag Tured, et la Razzia des Vaches de Cooley) présente cinq cas d’armées mises en déroute par une averse de cailloux.

Dans La Deuxième bataille de Mag Tured, après le lancer de Lugh, on voit les compagnons d’armes du dieu reproduire son geste par mimétisme et lapider l’armée adverse. Cuchulainn, imprégné de la divinité paternelle, fait pleuvoir une averse de balles de fronde sur l’armée de la reine Medb. « Quand les armées furent sur le soir, elles virent que

l’on lançait une pierre sur elles de l’Est et qu’on en lançait une autre de l’Ouest à sa rencontre (…).Les troupes étaient assises avec leurs boucliers au-dessus de la tête pour se protéger de la multitude de pierres et la plaine fut pleine de pierres. C’est de là que vient le nom de Mag Clochair » (= la plaine des pierres) »

On sent que le récit mythologique de la Crau est structuré selon des conceptions théologiques celtiques ; il est probable que ce soit la version hellénisée d’un mythe gaulois.

Les fonctions du souverain céleste Zeus (pour les Grecs) et de Lugh (dans le panthéon irlandais) nous rappellent l’existence d’un dieu homonyme en Gaule et en Espagne. Ce Lugus gaulois et ibérique relève du même modèle théologique que le Lugh irlandais ou le Lleu gallois, si l’on compare les sources antiques continentales et les documents médiévaux insulaires.

En ce qui concerne Heraklès, l’autre héros du mythe, il convient de rappeler que Lucien de Samosate signalait, au temps de la Gaule romanisée (2e siècle), quand le culte d’Hercule était très populaire, l’assimilation du héros et demi-dieu Héraklès à une importante divinité gauloise, Ogmios, connue par quelques inscriptions rédigées à l’époque impériale, découvertes à Brigantium (Bregenz, Autriche) et à Rutupiae (Richborough, en Angleterre) où son nom prend la forme Ogmia. La littérature médiévale irlandaise, elle, le nomme Oghma et fait de lui un des principaux dieux de son panthéon.

Chacun, le bouclier au-dessus de sa tête… c’est Le témoignage de Lucien est parfois discuté, du déjà l’attitude adoptée par les Fomoire et les Tuatha lorsque Lugh lance sa première balle de fronde ! Et cela évoque l’unique motif de peur admis par les guerriers celtes devant Alexandre le Grand en 335 et consigné par Ptolémée Lagide : la peur que le ciel ne leur tombe sur la tête. La chute du ciel est considérée comme un des trois faits annonciateurs de la fin de l’Ordre cosmique normal, avec le tremblement de terre et le raz de marée.

Dans la Razzia des vaches de Cooley, le roi de l’Ulster, Conchobar décrit cette chute du ciel comme une averse de météores. Dans la Bataille de Mag Tured, la violence de l’engagement des Tuatha dans la mêlée est comparée au « bris violent des étoiles sur les mottes bariolées de la terre ferme », qui adviendra à la fin des temps.

fait de son caractère tardif et isolé. Mais Lucien a voyagé en Gaule méridionale à plusieurs reprises, et il déclare tirer ses renseignements de la visite d’un temple gaulois d’Heraklès. La surprenante représentation murale du héros l’avait troublé car, bien que pourvu de ses attributs habituels (peau de lion, massue et arc), le héros était montré sous la forme d’un très grand vieillard qui, en marchant, tirait des hommes enchaînés par leurs oreilles à sa langue par des liens d’ambre et d’or. Lucien s’était d’abord demandé si les Gaulois ne se moquaient pas ainsi des Grecs. Mais un philosophe gaulois, présent au temple, lui avait alors expliqué que « Les Celtes faisaient d’Heraklès un maître de la parole supérieur à Hermès » et lui attribuaient un âge avancé pour figurer la maturité achevée de son éloquence. « Les Gaulois appellent Heraklès du nom d’Ogmios dans la langue du pays » (in Prolalia, Heraklès).

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Ce

témoignage de Lucien concernant Ogmios correspond aussi à l’Oghma irlandais, qui est maître de la parole sacrée, qu’elle soit exprimée oralement ou par écrit : il est « savant en éloquence et en poésie » ; il est également l’inventeur des oghams. Il incarne la souveraineté magico-guerrière, comme le dieu védique Varuna, comme Odin (dieu magicien, maître du savoir poétique, créateur de runes et grand guerrier). Le terrible Oghma et le bienveillant Dagda (le dieu-druide qui personnifie l’autre volet de la souveraineté, celui des affaires juridico-sacerdotales) sont présentés comme deux frères engendrés par Elada, autrement dit des fils de la science. Aux deux, on prête un grand âge car ils appartiennent à la première génération divine des Tuatha.

représenté, entre autres, par Jean-Louis Brunaux, archéologue, en ce moment référence médiatique obligée dès qu’il s’agit des Gaulois, et son directeur de thèse Christian Goudineau, considèrent qu’il n’y a pas de source antique, grecque ou latine, qui offre des données mythologiques gauloises permettant de vérifier une éventuelle correspondance avec les textes médiévaux des Celtes insulaires. Pour eux, ces textes sont trop tardifs pour avoir conservé une pensée religieuse païenne, et seul leur domaine, l’archéologie, leur paraît à même d’appréhender la religion gauloise. Leur approche conclut à une absence d’unification des populations celtes sur le plan religieux, y compris pour les peuples des Gaules : il y aurait ainsi une multitude de religions gauloises qui seraient un agrégat composite de cultes, croyances, rites… acquis au hasard de l’histoire et des rencontres civilisationnelles.

Mais les textes mythologiques irlandais révèlent L’auteur de ce livre, qui est docteur en histoire un autre aspect fondamental d’Oghma : c’est un lanceur de pierres ! A l’occasion de l’arrivée du jeune Lugh à Tara, où les Tuatha tiennent assemblée, une joute oppose le nouveau venu à Oghma, le champion du roi Nuada. Cette épreuve, comme bien d’autres, sert à prouver l’omni-valence fonctionnelle de Lugh, dont le surnom « Samildanach » signifie : l’artisan aux multiples talents, le polytechnicien.

La cohérence théologique entre l’Ogmios gaulois et l’Oghma irlandais établie, il est significatif de retrouver dans le mythe de la Crau, cet aspect « jeteur de pierres » d’ Héraklès, un dieu que Lucien nous dit assimilé par les Gaulois à Ogmios.

L’enjeu de cette thèse dépasse la fondation de la

ancienne et manifestement proche du courant comparatiste, estime que, si l’archéologie peut nous renseigner sur les pratiques rituelles, les offrandes, les lieux de culte, leur architecture, elle ne peut donner une idée précise des croyances véhiculées par la tradition orale sous forme de mythes qui expliquaient la raison des rites, le choix des offrandes, la localisation des lieux de culte… Il fait ici une démonstration brillante, documentée, référencée de cette thèse.

Valéry Vayron.- Le Mythe de la Crau : archéologie d’une pensée religieuse celtique. Editions du Cénacle, 2013 ;(Terre de promesse)

Crau. Au début de son ouvrage, Valery Raydon explique que deux courants scientifiques, intéressés aux recherches sur la religion gauloise, s’opposent : les comparatistes duméziliens et les archéologues proto-historiens. Dans le premier camp, Françoise Le Roux (historienne des religions), Christian Guyonvarc’h (linguiste), Jan de Vries… défendent avec Dumézil l’existence d’une religion commune à l’ensemble de la mosaïque des peuples celtes, y compris ceux installés dans les Gaules aux temps pré-romains. Le second camp, Page 30


Le monde souterrain et les seismes Lors de certains rassemblements organisés par les savants de la nature, qui sont aussi des amoureux de celle-ci (et à ne pas confondre avec les savons de Marseille, même si certains d’entre eux pourraient être marseillais), il m’est échu la tâche pernicieuse, voire périlleuse, de réveiller les Dragons. Imprudent, en effet, de titiller ces êtres souterrains et leurs semblables car, de nature irascible, ils peuvent engendrer de grands catastrophes.

Les plaques grimpent les unes sur les autres, ou s’entrechoquent, au gré des Namazus, lesquels s’affrontent par plaques interposées, et créent... des SÉISMES.

Mais “quid

?”, me direz-vous, des continents ? Là, point d’océan, donc point de Namazus. Pour répondre à cette question, il nous faudra remonter très loin dans le temps, quelque 300 millions d’années en arrière. Les reptiles régnaient alors en maître sur les terres émergées. Et ces terres, en fait, étaient réunies en une, seule et unique, la Pangée, ceinte d’un vaste océan, la Panthalassa (où les Namazus pouvaient s’en donner à cœur joie). De ces reptiles sont nés aussi bien les sauriens que les mammifères, nos lointains ancêtres. Fait moins bien connu, car non conservé dans l’archive géologique, a émergé une autre race, celui des Dragons. Les proto-dragons, avec le temps, se sont différenciés selon leur prédilection pour les différents éléments que sont l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre.

Comme preuve, au Japon, on attribue à de gigantesques poissons-chats nommés Namazus qui se logent dans la mer toute proche d’être responsables des grands séismes qui affligent cet archipel. En bougeant, ils font se rajuster les plaques, qui se chevauchent. Or, le manteau supérieur de notre planète bleue compte une douzaine de plaques qui forment, et ont formé à toute époque, un vaste puzzle dont les pièces s’articulent et se recomposent au fil du temps. Ainsi, on peut imaginer une cohorte de petits Namazus qui déplacent les plaques comme bon leur semble, seul ou à plusieurs, sans forcément tenir compte de celle des voisins. Page 31


C’est de ces derniers dont il s’agit ici, car leur rôle Heureusement a été primordial pour façonner les terres telles que nous les connaissons actuellement et se présenteront, méconnaissables, dans un avenir très lointain.

S’enfonçant dans les profondeurs de la terre et résistant aux conditions extrêmes qui y règnent (qui rendraient n’importe qui de mauvais poil, ou plutôt de mauvaise écaille), les Dragons de Terre n’ont eu de cesse qu’ils eussent scindé cette belle unité des terres en plaques, à l’instar de l’océan livré, lui, aux Namazus. Ce supercontinent s’est donc disloqué à partir de – 200 millions d’années par l’agence de ces Dragons pour former les continents que nous connaissons aujourd’hui, au sein desquels se produisent aussi des séismes dont ils seraient responsables. Deux races donc s’affrontent désormais à qui mieux mieux (faisant en outre inverser périodiquement le champ magnétique de notre planète en agissant sur l’immense dynamo qui réside dans son noyau), et nous, faibles humains que nous sommes, demeurons à la merci de leurs sauts d’humeur.

pour nous, l’énorme poids des terres amoncelées qu’ils portent sur leurs épaules tend aussi à rendre les Dragons plus léthargiques que les Namazus (dont le fardeau est plus léger), tout en restant, hélas, capables de soubresauts aux effets meurtriers. Mais c’est ainsi que, si nous désirons un petit apport d’énergie pour appuyer nos rituels, nous pouvons — précautionneusement — faire appel à eux à chacune des directions qui sont sous leur gouverne. Aussi allons-nous, tout doucement, les réveiller un petit peu. Ils répondent à cet appel comme une personne qui se retourne dans son sommeil, remonte un peu à la conscience, réarrange ses draps et son duvet et tasse son oreiller, puis retrouve ses rêves, d’humain ou de dragon.

Il reste un dernier mystère qui, je pense, ne sera pas élucidé de si tôt. Les Dragons s’avèrent être, de père en fils et de mère en œuf, des iranophones. Aussi, pour s’adresser à eux et solliciter leur concours, convient-il de les réveiller doucement en leur murmurant “Bidar sho” (soit “réveille-toi”). Si l’on tient à s’assurer qu’ils s’endorment en clôturant la cérémonie, on pourrait leur chuchoter “Boro be-khâb” (soit vas dormir).

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L’aubepine (epine blanche) L’aubépine, qui se couvre de fleurs blanches au mois de mai, symbolise la purification. En Bretagne, on dit qu’elle est liée aux activités des sorcières, dont le vrai nom devrait être « sourcières ». On dit aussi que l’aubépine n’est jamais touchée par la foudre… C’est un arbre protecteur que l’on plantait autour des maisons. En plus, grâce à ses épines, l’aubépine forme des haies solides, véritables clôtures naturelles… Au mois d’août elle est recouverte de fruits rouges, c’est l’arbre du cœur. A n’importe quelle époque, l’aubépine vous apaisera et vous consolera de vos peines de cœur, elle calmera vos stress et vos angoisses, vous aidera à vous recentrer.

Infusion de fleurs: 1 cuillère à café par tasse d'eau bouillante, à prendre 3 à 4 fois par jour. Les cures devront durer au moins 3 mois. En usage externe: elle est recommandée pour les peaux sèches, fragiles et dévitalisées, sous forme de lotion.

Les fleurs d’aubépine ont un parfum d’amande, très subtil. Elles peuvent être dégustées dans une salade de fruits par exemple.

C'est seulement depuis peu de temps que l'on connaît les remarquables pouvoirs médicinaux de l'aubépine.

Les parties utilisées sont l’écorce, les baies, les feuilles, mais surtout les fleurs à récolter en mai/juin en début de floraison.

En usage interne, c'est une plante antispasmodique, tranquillisante, tonicardiaque. Elle permet de régulariser la tension, de supprimer l'arythmie, la tachycardie, les angoisses et les insomnies.

Elle est recommandée pour l'artériosclérose, l'angine de poitrine, les troubles nerveux, la mauvaise circulation du sang, l'hypo ou l'hypertension.

Les infusions sont également bénéfiques pour les enfants angoissés qui ont du mal à se concentrer à l'école.

Les fruits de l'aubépine (cenelles) sont comestibles en confitures et compotes ; on dit qu’il est préférable d'attendre les premières gelées pour les ramasser pour qu’elles ne soient pas trop dures.

Astuce : vous pouvez leur faire passer une nuit au congélateur pour obtenir le même effet, ce qui vous

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Recette du vin d’aubepine

permettra de ne pas attendre les gelées et de faire vos récoltes avant que les oiseaux ne fassent la leur…

Cet apéritif, très commun en Vendée, est connu sous le nom d’ « épine ».

Ingrédients: * 100 g de jeunes pousses d’aubépine * Un litre de bon vin rouge * 200 g de sucre * Un verre d’eau de vie Préparation:

L'élixir de fleurs d'aubépine est conseillé en cas de

1) Cuire les tiges et le vin pendant 10 minutes

peine affective, de séparation ou de deuil, Les personnes qui font de l'accompagnement aux mourants y trouveront une aide précieuse.

2) Faire un sirop froid avec le sucre et l’alcool

Je considère vraiment l’aubépine comme l’arbre du cœur. Sur le plan physique, elle apaise les problèmes cardiaques ; sur le plan émotionnel, elle soulage nos peines de cœur affectives, et son énergie nous aide à nous recentrer au plus profond de nous-mêmes, dans notre cœur secret Elle nous appelle à transcender nos dualités pour retrouver la dimension de l’amour et de la paix.

3) A froid, mélanger les deux et laisser macérer deux semaines 4) Filtrer et mettre en bouteilles.

Mail: florencelaporte@plantessauvages.fr

Stages dans la nature : Roue celtique des arbres, découverte des plantes sauvages …., Fabrication d’élixirs floraux www.plantessauvages.fr Formation en ligne sur les plantes sauvages: pour apprendre facilement, à travers des vidéos et des fiches techniques, à découvrir, reconnaître et utiliser les plantes sauvages comestibles et médicinales www.aubonheurdesplantes.net/

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Recette du Champagne De sureau Vous pouvez, au lieu d’exposer au soleil, faire une infusion à chaud des fleurs et des autres ingrédients. Commencer la recette de la même façon. Une fois que tout est mélangé, mettre dans un grand faitout et faire chauffer. Éteindre le feu au moment des premiers frémissements avant ébullition. Recouvrir, laisser macérer une journée, filtrer et mettre en bouteilles tout de suite...

Ingrédients (pour 15 litres) :

D’une manière générale, prenez des bouteilles qui ferment bien : vous pourriez avoir des surprises si ce n’est pas le cas !

* 15 belles ombelles de sureau * 15 litres d’eau * 6 citrons * 2 kilos de sucre * Un verre de vinaigre blanc

Cette boisson s’alcoolise avec le temps. Les fleurs de sureau sont anti-inflammatoires, diurétiques et fébrifuges. De bonnes raisons pour en boire une petite bouteille de temps en temps, l’hiver au coin du feu…

Préparation:

2) Bien nettoyer les fleurs à sec pour faire tomber les insectes 3) Presser les citrons pour en récupérer le jus 4) Faire fondre le sucre dans un peu d’eau chaude 5) Mélanger le tout avec l’eau et mettre dans une bonbonne en verre couverte au soleil, pendant cinq jours en remuant de temps en temps 6) Mettre ensuite la bonbonne au frais et l’ouvrir avec précaution 7) Mettre en bouteilles type Champagne et stocker au frais

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Un village gaulois de 2200m2 dans la Manche

Tombe princiere decouverte a Troyes

L’INRAP a mis au jour des occupations humai- Cette tombe princière celtique du Ve siècle avant nes gauloises et gallo-romaines à Lessay, dans la Manche. L’étude de ce site informe sur la transformation des campagnes entre la fin du 1er millénaire avant notre ère et le début de l’Antiquité. Une surface avoisinant les 2200 m2 est délimitée par des fossés de près de 2m de large. A partir des prélèvements réalisés dans le comblement des fossés, des analyses de pollens seront par ailleurs effectuées afin de dresser un aperçu de l’environnement dans lequel les populations humaines de l’époque se sont implantées et ont prospéré.

notre ère, est une découverte qualifiée d’ « exceptionnelle », par l’ l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) qui fouille ce site archéologique depuis la fin de l’année 2014. Cette nouvelle tombe se trouve à Lavau, à quelques kilomètres de Troyes. Au centre d’un tumulus de 40 m de diamètre, le défunt et son char reposent au cœur d’une vaste chambre funéraire de 14 m², une des plus vastes recensée par les archéologues pour cette période.

Exposition

Exposition

Gaulois d’ici et d’au-delà, au Musée Archéa (56 rue de Paris 95380 Chennevières les Louvres), jusqu’au 17/05/2015 A travers les objets redécouverts il y a quelques années dans le Nord du Parisis, on retrace la vie des Parisii, Gaulois habitant la Gaule Belgique au Nord et la Gaule Celtique au Sud : habitat, agriculture, artisanat, pratiques funéraires… Les objets conservés dans les nécropoles évoquent aussi bien les pratiques religieuses des Gaulois que leur mode de vie. Les pièces exposées datent du Ve au IIe siècle avant notre ère et reflètent les évolutions artistiques du monde gaulois : on voit apparaître ce qu’on appelle aujourd’hui l’art celtique. Visites guidées , ateliers de fabrication de monnaie, de fibules, et peinture sur argile

La tombe contient des dépôts funéraires d’une richesse digne des plus hautes élites de la fin du premier âge du Fer, dont : un chaudron en bronze, d’environ 1 m de diamètre, doté de quatre anses circulaires ornées de têtes d’Acheloos, dieu-fleuve grec. Le bord du chaudron est également décoré de huit têtes de lionnes. L’œuvre est étrusque ou grecque. À l’intérieur, repose une oenochoé en céramique attique à figures noires : Dionysos allongé sous une vigne fait face à un personnage féminin. Elle est la plus septentrionale à ce jour. Ce service à boisson d’origine gréco-italique reflète les pratiques de banquet des élites aristocratiques celtiques.

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Mille et une graines pour Beltaine Le Rituel du Pain

A l’instar des petites graines que l'on met dans notre pain quotidien, profitons de cet éternel symbole printanier pour mettre dans notre menu les intentions chères à notre cœur, afin qu'elles prennent vie en commençant dans notre estomac... Fabriquer son pain à la maison n’est pas si compliqué ni long... Pas besoin de machine ni de chronomètre. Vos petites mains agiles et quelques formules bien récitées seront d’une grande efficacité. Ingrédients : * 500g de farine Bio * Vos graines magiques bien sur. Exposées à la pleine lune précédent le rituel, elles seront des plus explosives... * Un demi cube de levure fraîche (en magasin ou chez le boulanger), * Un bol d’eau de source tiède et une pincée de sel de l’Himalaya

Pour information : Le lin est laxatif, le son et le germe de blé sont plein de vit B pour vos cheveux, ongles et font une jolie peau, le sésame est un trésor de calcium alors que le pavot renforcera votre système immunitaire, ainsi que le sarrasin d’ailleurs... En pratique : Attendez la nouvelle lune. Pendant toute la période de la lune croissante vous pourrez... 1) Faire fondre le demi-cube de levure dans le bol d’eau tiède de votre source préférée. Le laisser fermenter une dizaine de minutes (une pincée de sucre aide à la fermentation). 2) Pendant ce temps, admirez vos graines, fermez les yeux, bénissez-les et mettez-y toutes vos intentions en leur demandant de bien vouloir faire croître vos projets avec toute la puissance qu’on leur connaît...

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Pensez à une graine de Sequoia ou de Baobab, cela vous donnera une idée de ce qu’elles sont capables de vous rendre comme service. 3) Mettez la farine et déposez délicatement les graines dans un récipient de terre ou de grés. Traitez toujours les graines avec déférence. Elles y sont sensibles.

N’hésitez pas à y mettre tous vos souhaits comme dans le conte de Peau d’âne: “un souhait d’amour s’impose tandis que la pâte repose”. La levée n’en sera que meilleure, et vôtre pain réussi. Cela ne devrait pas prendre plus de 10 minutes sauf si votre liste est longue... 7) Quand la texture vous semble correcte et ne colle plus aux doigts (sinon rajouter un peu d’eau ou de farine), mettez le pain dans un moule et mettez-le directement au four sans l’allumer. De temps en temps, jetez un coup d’œil attentionné. En général au bout d’une heure ou deux le pain a bien gonflé (si vous l’avez oublié, c’est encore mieux). C’est ainsi que l’inconscient fonctionne le mieux).

Vous pouvez alors allumer le four. Une vingtaine 4) Ajoutez-y le sel de la vie et un souffle de votre âme pour que l’esprit de la graine puisse germer dans l’univers... 5) Versez sur la farine l’eau de source préalablement remagnétisée si vous vivez en ville. 6) Commencez alors à pétrir tendrement le mélange comme si vous faisiez un massage à votre amoureux.

de minutes suffisent... A vous de voir si la couleur vous semble assez dorée... Le coup de main vient avec la pratique... Le coup de cœur beaucoup moins. Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas.. Alors... Revenons à nos moutons, et bonne fête de Beltaine à vous... sorciers et sorcières de tous horizons...

Bonne création et rendez-vous aux moissons...

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Harmonisation Je vais donc utiliser la pierre comme technique d’harmonisation des *KN. Les KN sont associés à des couleurs et la couleur de la pierre va rentrer en résonance avec celle des différents *KN. C’est pourquoi il est préférable, soit de choisir autant de pierres que de KN (mais là attention à leurs propriétés), soit d’utiliser le cristal de roche. On va le retrouver sous différentes formes, en particulier l’icosaèdre, qui fait partie des solides de Platon, cristal taillé possédant vingt faces, chaque face étant un triangle isocèle parfait ou le cristal naturellement bi-terminé ; c’est une pierre qui a poussé simultanément dans les deux sens et qui permet un échange harmonieux entre ses deux pointes. Nous poserons la pierre sur les différents KN, puis visualiser leur symbolique et ressentir l’énergie qui se renforce à l’aide du cristal de roche.

Regardez les feuilles, qui frissonnent dans le vent. Sont-elles vert clair ou vert foncé ? Pouvez-vous reconnaître son essence ? Nous allons désormais harmoniser chaque KN et nous reviendrons ensuite vers notre Arbre.

Posons le cristal sur notre Terre (1er chakra). Elle est vitale, elle porte tous les symboles de la vie et de l’énergie. Regardez votre Terre : comment est-elle ? Sans mouvement ? Calme, mais en rotation ? Est-elle comme le volcan, en perpétuelle éruption ? Vous sentez-vous relié au sol, et comment ? Sentezvous ces canaux d’énergie qui courent le long de vos jambes jusqu’à vos pieds ? Sentez-vous cette énergie monter en vous ?

Nous allons dans un premier temps découvrir notre Arbre. Positionnons le cristal sur le KN AN DERV (au niveau du cœur), l’arbre, notre arbre. Il est le lien entre notre Terre et notre Ciel. Comment est-il : lisse, noueux, large ou plutôt étroit et élancé ? Doucement, levez les yeux vers ses branches. Sont elles largement déployées, ou se lancent-elles vers le ciel ? Sont-elles très hautes, ou touffues ?

Voyez-vous votre arbre déployer ses racines vers le sol, les enfoncer en terre ? Comment sont-elles ? Fortes et vigoureuses ? Ou multiples et légères, serpentant sur le sol ? Comment vos racines se déploient-elles ? Profondément, à la surface, plutôt devant vous ou derrière vous ? Tout autour de vous ? Ancrez les racines de votre arbre dans le sol, prenez votre temps, laissez-les se déployer. Le KN AN DOUAR est rouge, comme le centre de la Terre. Voyez-vous cette couleur rouge, rouge comme le sang qui circule dans vos veines, rouge comme le volcan ? Regardez à nouveau votre terre, a-t-elle changé ?

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Posons le cristal sur notre Chaudron (juste au

Il est le Feu, notre soleil, notre capteur des énergies cosmiques. Comment le voyez-vous ? Est-il comme l’âtre de la cheminée, un feu vigoureux où les flammes dansent en sarabande, est-il comme la petite flamme fragile de la bougie qui veille et diffuse une douce lueur, est-il soleil, boule de feu tournoyante ?

Le KN AN CHAODOURON est le creuset de l’alchimiste, le concentrateur des énergies, la potion magique, centre de fécondité et de l’énergie sexuelle.

Regardez-le, attisez sa flamme si vous le trouvez trop faible, approchez-vous de lui pour sentir sa chaleur vous envelopper. Sentez cette douce chaleur envahir votre corps, circuler dans vos veines ; vous devenez soleil, tout votre corps brille de cette couleur jaune.

Il est aussi pour les Ovate le moyen d’ouvrir l’œil qui voit le temps.

Visualisez cette couleur, que vous évoque-t-elle ? Que ressentez vous à son contact ?

dessus du pubis).

Nous allons donc descendre dans notre chaudron. Est-ce une coupe de cristal, est-ce un creuset de pierre brute, est-ce une coupe garnie de pierres précieuses, est-ce, enfin, un chaudron de cuivre ? Penchez-vous maintenant au-dessus : que voyezvous ? Est-il vide, contient-il un liquide dans lequel vous voyez votre reflet ? Contient t-il un liquide bouillonnant ? Est-il chaud ou froid ? Quelle odeur sentez-vous ?

Déplaçons de nouveau le cristal vers le KN AN

Il émane du chaudron une couleur orange, vivifiante, pleine de vie et de joie, pleine de vitalité. Visualisez cette couleur chaude, sentez votre chaudron se réveiller, voyez cette couleur orange qui s’amplifie, les énergies qui s’y concentrent pour mieux se diffuser encore dans votre corps.

Posez la main sur l’écorce de votre arbre, puis essayez de sentir sa chaleur, son énergie, son amour. Car votre arbre est amour, il est l’amour universel, l’amour de notre Terre Mère, l’amour inconditionnel.

Pour ceux qui se sentent prêts, penchez-vous pardessus et regardez, plongez votre regard tout au fond de votre chaudron, qu’y voyez-vous ?

DERV (au niveau du cœur).

Il est la vie. Caressez son écorce, penchez votre front contre lui, enroulez vos bras autour de son tronc. Entrez en communication avec lui et laissez-vous porter par cette sensation d’amour, mais aussi de force, fondez-vous en lui, sentez sa sève couler dans vos veines. Vous êtes lui, et il est vous. Une douce brume verte et rose vous enveloppe tous les deux, dans une danse, une sensation de spirale qui s’élève vers le ciel.

Posons le cristal sur notre Feu (plexus solaire), et concentrons notre esprit vers le KN AN TAN.

Vous êtes le lierre qui l’enlace, et il est votre colonne vertébrale.

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Posons le cristal sur notre Source, vers le KN AN STIVELL (au niveau de la gorge). Il est l’Eau, principe primordiale de la vie, votre eau. Comment est-il ? Est-ce une eau tranquille, calme, est-ce le Miroir aux Fées, étang magique de Brocéliande, eaux profondes au petit matin, douillettement cachée sous une brume nacrée. Est-ce une rivière qui serpente dans la plaine, un large fleuve majestueux. Est-ce un torrent fougueux qui dévale la montagne ? Est-ce la mer, une mer calme au lever du soleil, bleue comme une aigue-marine, transparente ? Est-ce une mer du sud, chaude et turquoise ? Est-ce un océan déchaîné aux vagues furieuses se fracassant sur la grève ? Est-ce une source discrète, nichée aux creux des bois dont le murmure cristallin se mêle au chant des oiseaux ? De quelle couleur est votre Eau ? De quelle nuance de bleu est cette Eau. Laissez votre esprit s’envelopper avec délice dans cette eau, et sentez la couler, le long de votre corps, à l’intérieur de votre corps. N’essayez pas de la retenir : au contraire laissez-là couler et s’exprimer avec plaisir.

Posons le cristal sur notre Oiseau

: il se nomme ici le corbeau, messager des Dieux (le 3ème œil), mais ce peut être un autre oiseau qui vous est plus familier. Le KN AN BRAN, est siège de la pensée, de la sagesse, mais aussi le troisième œil. Si le Chaudron vous permet de connaître l’essence profonde de votre être, de votre inconscient et de vos vies, le Corbeau vous permet de vous projeter vers l’avenir.

Regarder-le, comment est-il ? Que fait t-il ? Laissezle vous emporter avec lui : suivez son vol sans crainte. Que voyez-vous par les yeux de votre corbeau ? Laissez vos yeux s’ouvrir à ce monde inconnu ; oubliez ce que vous savez, ce que l’on vous a appris, et laisser-vous porter sur ses ailes. Votre corps est à l’écoute, votre sensibilité en éveil, vous baignez dans une couleur indigo. Visualisez bien cette couleur. Où vous emporte votre oiseau ?

Posons le cristal sur notre Ciel

: votre arbre y lance ses branches si haut que vous pouvez tout juste les discerner. Suivez-le, jetez vos branches vers le Ciel, vers les Dieux et les Déesses. Ouvrez-vous totalement, l’Air vous rend léger, vous abreuve, vous porte et vous flottez dans le Ciel. Le KN AN NEÑV est de couleur violet, comme une légère brume : laissez-vous envelopper, laissezvous guider.

Revenons une dernière fois vers notre Arbre, et constatons les changements qui se sont produits. A-t-il grandi, changé de couleur, est t-il bien ancré en Terre, ses branches se sont-elles déployées vers le Ciel ? Pouvez-vous désormais en discerner son essence ? Restez un instant avec lui, enlacez vos jambes dans ses racines, mêlez vos doigts dans ses branches et ses feuilles, redressez bien votre tronc le long du sien. Nous avons vu notre arbre grandir et s’épanouir, nous sentons l’énergie qui circule de notre Terre vers notre Ciel, et de notre Ciel vers notre Terre, nourrissant chaque KN. Nous allons maintenant doucement reprendre conscience du monde physique.

* Kreizenn Nerzh veut dire « centre d’énergie » en breton.

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Ar rannou -

La serie du Druide et de l’enfant

La pièce qui ouvre le Barzaz Breizh est une des plus singulières et peut-être la plus ancienne de la poésie bretonne. La leçon, sous forme hermétique, d'un druide à un enfant son élève. Celui-ci demande : chante-moi la chanson du nombre un, deux, trois, etc ; le druide répond par des formules difficiles à comprendre, où les images sont groupées par deux, trois, etc

1 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi tout beau, que veux-tu que je chante ?

4 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi que veux-tu que je chante ? Chante-moi la série du nombre quatre, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui. Quatre pierres à aiguiser, pierres à aiguiser de Merlin, qui aiguisent les épées des braves.

5 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi que veux-tu que je chante ?

Chante-moi la série du nombre un, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui. Pas de série pour le nombre un : la Nécessité unique, le Trépas, père de la Douleur ; rien avant, rien de plus.

Chante-moi la série du nombre cinq, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui. Cinq zones terrestres : cinq âges dans la durée du temps ; cinq rochers sur notre sœur.

2 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi 6 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi que veux-tu que je chante ?

que veux-tu que je chante ?

Chante-moi la série du nombre deux, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui.

Chante-moi la série du nombre six, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui.

Deux bœufs attelés à une coque ; ils tirent, ils vont expirer ; voyez la merveille !

Six petits enfants de cire, vivifiés par l’énergie de la lune ; si tu l’ignores, je le sais. Six plantes médicinales dans le petit chaudron ; le petit nain mêle le breuvage, son petit doigt dans sa bouche.

3 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi que veux-tu que je chante ? Chante-moi la série du nombre trois, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui. Il y a trois parties dans le monde : trois commencements et trois fins, pour l’homme comme pour le chêne. Trois royaumes de Merlin, pleins de fruits d’or, de fleurs brillantes, de petits enfants qui rient.

7 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi que veux-tu que je chante ? Chante-moi la série du nombre sept, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui. Sept soleils et sept lunes, sept planètes, y compris la Poule. Sept éléments avec la farine de l’air.

8 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi que veux-tu que je chante ? Page 42


Chante-moi la série du nombre huit, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui.

12 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-

Huit vents qui soufflent ; huit feux avec le Grand Feu, allumés au mois de mai sur la montagne de la guerre. Huit génisses blanches comme l’écume, qui paissent l’herbe de l’île profonde ; les huit génisses blanches de la Dame.

Chante-moi la série du nombre douze, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui.

9 - Tout beau, bel enfant du Druide ; réponds-moi que veux-tu que je chante ? Chante-moi la série du nombre neuf, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui.

moi que veux-tu que je chante ?

Douze mois et douze signes; l’avant-dernier, le Sagittaire, décoche sa flèche armée d’un dard. Les douze signes sont en guerre. La belle Vache, la Vache Noire qui porte une étoile blanche au front, sort de la Forêt des Dépouilles; Dans sa poitrine est le dard de la flèche ; son sang coule à flots ; elle beugle, tête levée : La trompe sonne ; feu et tonnerre ; pluie et vent ; tonnerre et feu ; rien ; plus rien ; ni aucune série !

Neuf petites mains blanches sur la table de l’aire, près de la tour de Lezarmeur, et neuf mères qui gémissent beaucoup. Neuf korrigan qui dansent avec des fleurs dans les cheveux et des robes de laine blanche, autour de la fontaine, à la clarté de la pleine lune. La laie et ses neuf marcassins, à la porte de leur bauge, grognant et fouissant, fouissant et grognant ; petit ! petit ! petit ! accourez au pommier ! le vieux sanglier va vous faire la leçon.

10 - Tout beau, bel enfant du Druide ; répondsmoi que veux-tu que je chante ? Chante-moi la série du nombre dix, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui. Dix vaisseaux ennemis qu’on a vus venant de Nantes ! Malheur à vous ! malheur à vous ! hommes de Vannes !

11 - Tout beau, bel enfant du Druide ; répondsmoi que veux-tu que je chante ? Chante-moi la série du nombre onze, jusqu’à ce que je l’apprenne aujourd’hui. Onze Prêtres armés, venant de Vannes, avec leurs épées brisées ; Et leurs robes ensanglantées ; et des béquilles de coudrier ; de trois cents plus qu’eux onze.

Notes de l’auteur Les Druides, on le sait, étaient les instituteurs de la jeunesse. Ils avaient, dit César, un nombre immense de disciples[2] ; l’enseignement qu’ils leur donnaient était oral et non écrit. Ils faisaient apprendre par cœur une multitude de vers sur les dieux, l’immortalité de l’âme et son passage d’un corps à un autre après la mort ; les astres et les révolutions sidérales ; le monde, la terre, et la mesure de l’un et de l’autre ; enfin toutes les choses de la nature[3]. Leurs leçons étaient traditionnelles et sous forme de dialogue[4]. Diogène Laërce complète le témoignage de César en disant qu’ils y employaient souvent l’énigme et la figure[5]. Il nous prouve en outre, par une citation, que leur rhythme privilégié était le tercet, ou strophe de trois vers monorimes. Le chant armoricain offre donc, quant au fond et quant à la forme, les caractères généraux des leçons des Druides ; on y retrouve les principales données de leur enseignement ; il présente la même méthode technique, à savoir le dialogue et le tercet, et les énigmes n’y manquent pas ; essayons de les deviner.

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A SUIVRE …..


Chapelle de la Fontaine Blanche Plougastel-Daoulas (29) La Fontaine Blanche

Le mot gwenn, blanc, a en ancien breton le sens de « sacré

». Dédiée à la Vierge, cette fontaine, sur laquelle veille une Vierge à l'Enfant en kersantite*, fait partie des quatre fontaines guérisseuses de PlougastelDaoulas. Les enfants fiévreux étaient plongés nus dans les eaux de ce bassin.

Datation XVIIe siècle

La statue de la Divinite de la fecondite

Le buste de la sculpture ainsi qu'un bloc de *kersantite sculpté sont remisés dans la chapelle NotreDame-de-la-Fontaine-Blanche. Redécouverts en 1977 dans la chapelle Notre-Dame-de-la-FontaineBlanche, les deux fragments de la statue ont permis d'identifier la représentation de la fécondité tenant de la main droite son phallus. Elle a subi des mutilations successives : d'abord brisée au niveau des jambes, puis au niveau du phallus et de la main droite qui a été martelée et arrachée jusqu'à l'épaule, elle a ensuite été débitée en deux blocs.

La partie inférieure avait été retrouvée en 1951, lors du déplacement du calvaire de l'autre côté du chemin. Cinq siècles se sont écoulés avant la réunion des deux parties. La tête, séparée récemment (après 1913) n'a pas encore été retrouvée.

*kersantite : est une roche magmatique de composition proche du granite, et présentant un intérêt certain pour la sculpture, car elle allie la facilité à être sculptée à la résistance au temps et aux intempéries. Elle tire son nom du hameau de Kersanton proche de Brest.

La partie inférieure fut enterrée et placée en guise de calage sous le calvaire lors de sa construction au XVe siècle. Le buste, par contre, continua à être vénéré à côté de la fontaine sacrée jusqu'en Pour plus d’information : http://www.lavieb1913, puis l'abbé Yves-Pascal Castel le retrouva aile.com/article-chapelle-de-la-fontaine-blanche-aau fond de la chapelle en 1976 lors des campaplougastel-le-culte-de-la-fecondite-110364713.html gnes menées par l'Inventaire général des Monuments de France. Page 44


La Pierre de la Fee Draguignan (83) La Pierre de la Fée se trouve au nord-ouest de Draguignan. C’est un mégalithe du type dolmen : une sépulture préhistorique (néolithique, 2000 à 2500 ans avant notre ère) dont la couverture originelle de pierres et de terre, formant un tumulus, a été enlevée. Plusieurs dolmens se trouvent sur les collines qui environnent la ville.

Ici,

il reste la chambre funéraire ouverte vers l’ouest (soleil couchant). La dalle de couverture mesure 6 m sur presque 5 m et pèse près de 20 tonnes. La dalle de chevet de la chambre sépulcrale et les deux piliers restants la tiennent à 2,30 m de hauteur. Un troisième pilier existait jusqu’au XIXe siècle.

Une restauration archéologique a mis au jour, en 1951, une vingtaine de perles, certaines taillées en rondelles ou en tonnelets, une dent de cerf aménagée en parure, des pointes de flèches en silex, des boutons en os, des dents et quelques ossements, non datés : peu de choses, car le site avait subi des fouilles d’amateurs depuis le XIXe siècle et des pillages.

Estérelle, installée

« sous une grande et grosse

pierre soutenue de trois grosses pointes en forme d’obélisque », administrait des breuvages magiques aux femmes stériles. Mais Hermentaire chasse la fée, et ne « laisse debout que la grosse pierre, pour

mémoire perpétuelle, [que l’on a] depuis, nommée la Pèiro dé la Fado [...] Elle est assise dans les vignes, à côté du chemin royal tirant à Ampus... » (il s’agit de l’ancienne voie romaine vers Riez, actuelle RD 955). Frédéric Mistral, dans Calendal (1886), a perpétué la légende : « Vers Draguignan, couro que trèves, /

t’ensignaran, se te n’entrèves / La Pèiro dé la Fado : es un immènse blot / Entaula brut sus quatre lauso... »

Le dolmen a été classé Monument Historique en

Par son ampleur et sa situation en plaine, la Pierre de la Fée est devenue une image de la ville de Draguignan dont elle a souvent servi d’emblème, en concurrence avec la Tour de l’Horloge.

1889. Il a résisté au dynamitage d’un pilier, perpétré en 1977, dans l’effervescence suscitée par le transfert du siège de la préfecture à Toulon.

La Pierre de la fée est

non seulement un site patrimonial et touristique, très visité, mais un lieu familier, cher aux Dracénois, et, pour certains d’entre eux, un lieu sacré.

Dès le XVIe siècle, la Pierre de la Fée apparaît dans la « Légende de St Hermentaire » de Jehan de Nostredame. Une fée nommée Page 45


Le gaz de schiste

Breviaire celtique

Conscient des enjeux considérables autour du gaz de schiste, l’auteur nous livre le fruit de sa recherche approfondie sur ce sujet complexe et technique. Cet ouvrage n’a pas pour objectif de surfer sur une actualité brûlante ni de rebondir sur un débat politique déjà très houleux et contradictoire. Il a une vocation éducative; il représente une mine d’informations présentées de manière accessible et précise afin que le citoyen puisse se faire une opinion.

Le bréviaire Celtique a pour but d'aider les personnes à créer et développer leur propre chemin spirituel dans l'agitation du monde actuel. Puisé aux sources du celtisme, ce livre se concentre sur les différentes saisons du monde celte. Cet ouvrage combine des bénédictions traditionnelles avec de nombreuses prières, méditations, bénédictions et cérémonies inédites à ce jour.

Ce

livre sort à point nommé pour documenter le débat. En effet, il explore tous les aspects de la question : données géologiques, impact sur notre environnement, analyse financière et retentissements économiques. Il a pour finalité de confronter les informations disponibles avec la réalité du terrain et ainsi percer les mirages dogmatiques. Le travail de recherche et de compilation par Olivier Parks fait de ce livre un ouvrage de référence indispensable pour comprendre tous les enjeux du gaz de schiste.

Diplômé de HEC, Olivier Parks est également titulaire d’un Master en Environnement. Il se spécialise dans la compréhension du Réel et du Devenir ainsi que dans l’étude systémique des implications d’un monde fini sur notre société.

Caitlin

Matthews est l’auteur de nombreux ouvrages. Elle est une sommités dans le domaine de la tradition spirituelle celtique qu’elle enseigne dans le monde entier.

L’invocation du sol pour la fête de Beltaine est tirée du Bréviaire Celtique

Site web : www.olivierparks.com Page 46


Nos Fleurs de Reves Bouquet d’idees

1984-2014 : 30 ans de harpes a Dinan

Cet

ouvrage est le fruit d'une rencontre entre deux poètes, l'un de culture indienne, écrivant en hindi et anglais, et l'autre étant de culture bretonne… Ici ce sont deux auteurs contemporains qui vous parlent, avec tous leurs sentiments, de ce qui sourd en eux, à l’écoute du chant de la ‘Source Originelle’, et qui cultivent l'amour qu'ils portent aux êtres et à la nature privilégiée ! Les fleurs de l’amitié, qui poussent sur ce terreau d’humanité, s’ancrent puissamment dans le jardin de la Gratitude et rayonnant de l'éclat de la Joie par la Grâce divine!

Pour fêter ces 30 ans, trente artistes sont venus de quinze pays dont l'Afrique occidentale. Au fil de ce siècle celtique s'est formée une grande famille de harpeurs, luthiers, compositeurs, stagiaires et aficionados. Chaque année, le festival veille à révéler les multiples facettes et toutes les couleurs de la harpe. La petite harpe est décidément plu-rielle : bretonne certes mais aussi médiévale, renaissance, baroque, expérimentale, électrique, jazz, latino américaine.

L’ouvrage a été produit par Philippe Le Maréchal (dont le pseudonyme, en tant que poète est P.L.M~Saorsa Aum ∞), qui réside dans le Pays Vannetais, en Bretagne sud, et préfacé par Dianann. Vous pouvez le commander sur l’internet (via CB sur Paypal), télécharger le bon de commande, ou communiquer avec les deux auteurs sur www.nosfleursdereves.fr ISBN : 978-2-9552024-0-1 - Prix 19,80€ + 3,70€ de frais de port

E-mail : contact@maisondelaharpe.org web : www.harpe-celtique.fr Prix 15€ à la Maison de la Harpe : 6 rue de l'Horloge .22100. Dinan Tel 02 96 87 36 69

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Les Et oiles d’ Artio Calendrie r de

tre o n ans d au ive e r v p Nou espace es t u arn C des risés

Beltaine le 1 Alban He f Lugnasad

mé ts nu n e ocum d ue t e thèq es r o i v l i l b Bi Des enu m e l dans

Contact

s célébrat ions :

mai en A lsace

in les 20

le 2 Août

et 21 juin en Alsace

en Alsace

Plantes sauvages Calendrier des stages : - Dimanche 3 mai : Fabriquez vos Elixirs floraux vous-même ! - Du vendredi 15 au dimanche 17 mai : Plantes sauvages médicinales et comestibles Niveau 2 en co-animation avec Joëlle Salaun - Dimanche 24 mai : la roue des Arbres L’Aubépine - Samedi 6 et dimanche 7 juin : Cuisinez les Plantes sauvages - Dimanche 28 juin : la roue des Arbres - Le Chêne - Du 6 au 10 juillet : Découverte des Plantes sauvages, médicinales et comestibles en coanimation avec Joëlle Salaun - Du 17 au 19 juillet : Arbres Maîtres et tradition celtique - Dimanche 26 juillet : la roue des Arbres - Le Houx

La Clairiere des Carnutes Calendrier des célébrations : Beltaine le 10 mai 2015 au Luteau (28) Alban Hefin le 21 juin dans le Centre Lugnasad le 2 Août dans le Centre

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Le Souffle de l'Ourse

le nom de “Pointe de Luguenez” (soit la pointe de Lug !). Ceci pour dire que, lors d’une promenade sur le chemin côtier de cette fameuse pointe et étant en recherche d’un nom pour la future Clairière, un message de nos Divinités a retenti aux oreilles de Den Ar C’Hoat et tout naturellement, le nom de la Clairière était trouvé.

La naissance de la Clairière “Bugale Loù” a pris naissance sur les Terres de Bretagne aux noms des Ancêtres et des Âmes de tous les Celtes en ce mois de Lugunassatis, 3880 de l’ère de Mag Tured (2009 èv). Den Ar C'Hoat, Druide Sacerdotal, a salué en ce point du Temps toutes celles et ceux de ses Sœurs et Frères en Druidisme qui avaient fait le déplacement pour l’accompagner dans la spiritualité de nos Pères. Au cours de la Cérémonie, il a été demandé traditionnellement à tout un chacun et chacune qui nous rejoindrait de faire preuve d’une grande exigence relative à notre fonction, à la Quête désormais collective que nous allions entreprendre, ainsi qu’un grand respect envers celles et ceux qui nous ont précédés sur le chemin de la Clairière de Lumière et grâce auxquels nous étions réunis en ce jour béni des Déesses et des Dieux. La naissance de “Bugale Loù” a été proclamée dans les vents des quatre points cardinaux.

Le Souffle de l'Ourse a été consacré à Alban Arthan 2012 après un an et demi d'existence. Nous célébrons les huit fêtes de la Roue dans la forêt de Mormal située dans le département du Nord. Contact : Minerva Mail : lesouffledelourse@gmail.com

Bugale Lou

Les origines de la Clairière

L'origine du nom de la Clairière “Bugale” signifie “Enfant” en langue Bretonne, et “Loù” est la désignation du Dieu Lug, également dans la même langue. En conséquence de quoi, “Bugale Loù” signifie “Enfants de Lug”. Le siège social de la Clairière se situe chez son créateur le Druide Den Ar C’Hoat, qui réside sur la commune de Mahalon (29) non loin de la Pointe du Raz. Or sur la côte du “Bout du Monde” se trouve une avancée rocheuse qui se prolonge quelque peu dans la Baie de Douarnenez et porte

La Clairière “Bugale Loù” se réclame d’une filiation tout à fait légitime et légale puisque ses origines remontent en 1792 èv, c’est-à-dire à la lignée culturelle instaurée par Iolo Marganowg. En effet, bien que provenant de la Gorsedd Beirdd Ynys Brydain créée en 1792 èv par Iolo, premier GrandDruide de la lignée, via la Breuriez Barzed Breiz (1855 èv), du Barde Hervarker, via la Gorsedd Gourenez Breizh (1900 èv), du Grand-Druide Ian ab Gwillern (Lemenik) et de ses successeurs Kaledvouc’h et Taldir. De par sa filiation, la Clairière “Bugale Loù” est un des surgeons de ce tronc

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commun, mais elle se différencie toutefois de cette branche par une “rupture” avec celle-ci. Vous pourriez me dire que connaître tout ce qui précède n’a plus guère d’importance à l’heure actuelle. Mais bien au contraire, il me paraît nécessaire de savoir d’où on vient, car en réalité, qu’y-at-il de vraisemblable là-dedans ? La filiation est en quelque sorte un sujet tabou, car il n’existe pas à ce jour de filiation authentiquement Druidique. Toutes les filiations originelles ont disparues. Celles, diverses, qui sont transmises de nos jours au sein de différents collèges comme mentionné cidessus sont des créations relativement récentes, soit trois à quatre siècles au grand maximum pour les plus anciennes d’entre-elles. Elles sont en générales toutes basées sur et découlent par dissidence ou mixage, soit des trois lignées néo-druidiques du 19ème siècle, soit des filiations issues de l’une ou l’autre des lignées cultuelles dites “d’Orient et d’Occident”, soit crées de toutes pièces par les fondateurs de leurs collèges respectifs.

Même les filiations dites originaires d’Irlande ne sont plus conformes aux filiations des Druides d’il y a plus de 2000 ans, car totalement imprégnées du christianisme du 3ème au 7 ème siècle de notre ère. Il nous faut bien reconnaître que nous n’avons AUCUN écrit provenant des Celtes en ce qui concerne leur spiritualité sur les plans “pratiques”. Par essence, les initiations, ainsi que les arcanes des Connaissances et principes des filiations, nous sont donc totalement inconnues à ce jour ! Ce qu'on appelle “filiation” n’est qu’une forme “égrégorique” particulière à chaque collège, c’est-à-dire à chaque lignée de base et plus particulièrement différenciée par rapport aux personnes types au sein de ces collèges. Cet égrégore va du plus simple, au plus complexe et puissant, suivant les compétences ésotérico-occultes des responsables “initiateurs” de chaque collège, de quelles que lignées que ce soit, druidisante ou non... Ces “problèmes” d’acceptation, rejet, reconnaissance, etc. entre collèges, basés comme ils le sont uniquement sur cette fameuse filiation, sont donc de pures spéculations égotiques. Seule la façon dont chaque individu vivra individuellement ses initiations fera une différence dans les suites transcendantales qu’il connaîtra par la suite. Ce n’est pas “La” filiation qui fera

évoluer l’individu en Druidisme, mais les enseignements et travaux pratiques préalables, concrètement assimilés et intégrés au plus profond de soi, qui permettront, lors de chaque initiation, d’effectuer les déclics transcendantaux nécessaires au cheminement de chaque individu le long du cursus qu’il poursuit. Cette petite mise au point étant faite, dans le néo-druidisme actuel, cela fait Bien aux yeux de certains de nos contemporains de se prévaloir d’une filiation.

Ainsi donc, la Clairière Druidique “Bugale Loù” (Les Enfants de Lug) est une Clairière dont le siège social se situe sur la Commune de Mahalon (29) comme mentionnée ci-dessus. Elle célèbre les huit fêtes druidiques de la roue de l’année, mais aussi toutes les cérémonies liées à la famille (Union druidique “Mariage” - Présentation aux Eléments “Baptème''- Rituels domestiques “Prise de possession d’une habitation ; remise en harmonie avec les éléments telluriques du lieu d’habitation” ; les rites funéraires).

Le fondateur de la Clairière, le Druide Den Ar C’Hoat est issue de la lignée remontant, comme dit précédemment, à Iolo Marganvg, ceci à travers la filiation transmise par la Kredenn Geltiek Hollvedel mais de laquelle il s’est éloigné pour des raisons personnelles d’orientations spirituelles. “Bugale Loù” est une fraternité Initiatique et Traditionnelle qui professe un Art et une Sapience compatible avec le monde d’aujourd’hui. Fidèle à sa devise “Verité - Amour - Vertu - Sagesse - Justice - Nature - Humilité”, la Clairière travaille à cette dernière préconisant pour se faire, la recherche du Vrai, du Beau et du Juste. A l’instar d’autres formations existantes en druidisme, la Clairière se refuse le droit de prendre des positions philosophiques, religieuses, politiques, économiques et sociales en harmonie avec notre tradition du Druidisme Éternel. Elle se donne pour mission d’œuvrer à la résurgence du Druidisme authentique, traditionnel et ancestral.

Bien

que n’étant pas directement rattaché à l’OBOD (Ordre des Bardes, Ovates et Druides), le Druide Den Ar C’Hoat, pour parfaire ses connaissances en la matière, a suivi l’enseignement diliPage 50


genté par cet Ordre. Un enseignement basé sur les fondamentaux du druidisme et diffusé à travers des fiches est adressé a chaque membre de la Clairière à titre individuel.

vivre aujourd’hui en accord avec un environnement qu’il faut appréhender à nouveau comme un élément unique, réunissant à la fois matière et esprit. C’est parce que l’homme est soumis aux aléas de la nature qu’il doit apprendre à la connaîD’orientation panthéiste, c’est-à-dire que nous tre et à la respecter. Partant de là, l’homme, redevevoyons la Divinité présente dans toutes les formes nu raisonnable, verra se ré-enchanter le monde et de vie et que cette dernière se manifeste en chaque la vie ! Et cette pensée, depuis la nuit des temps, chose à travers la beauté et l’harmonie de la Mère- s’appelle Le Druidisme, c’est-à-dire “Grande ConTerre ainsi que de l’Univers en général, “Bugale naissance”. Quant à la Vérité, elle doit être criée à Loù” s’inscrit dans la continuité du paganisme qui la face du monde, quels que soient les modes et les était l’apanage des peuples Celtes avant la récupé- tabous du moment, et cela, même au prix de ration de la nouvelle religion d’alors, autrement l’impopularité. dit “le Christianisme”. A l’inverse de certaines Nous ne sommes pas des sorciers jeteurs de sorts clairières druidiques, toutes les personnes présen- aux recettes obscures, ni des mages jaloux de leurs tes (initiés ou non initiés) se retrouvent dans le pouvoir occultes. Nous ne sommes encore moins cercle et peuvent ainsi participer pleinement à la de grands maîtres d’une religion pleine de mystère et de secrets nébuleux, et nous ne sommes pas non cérémonie. plus les tenants farouches d’un paganisme obscurantiste. Pas de “Gourous” sectaires tentant d’imQui sommes-nous ? Nous ne sommes en vérité que d’humbles servi- poser leur délire à des foules fanatisées chez nous, teurs de la Connaissance et de la Vérité. Nous mais nous nous revendiquons comme les tenants dénonçons avec une rigueur cartésienne autant la d’une Tradition Primordiale, celle que l’on peut superstition, l’obscurantisme ainsi que les préju- appeler “La Spiritualité de la Terre-Mère”. gés, le matérialisme aveugle et l’intolérance dogma- Il est à souligner pour terminer que la Clairière tique. Nous nous revendiquons d’une fraternité “Bugale Loù” était membre du Rassemblement philosophique initiatique dont le but premier est Druidique de Bretagne (R.D.B.), mais également le service de la Terre-Mère et la Connaissance en membre du Conseil des Clairières Druidiques ouvrant à une vie en harmonie avec son environ- Continentale (COMARLIA). En raison du comnement tant spirituel que matériel afin de trans- portement et de l’orientation égocentrique de mettre aux générations futures une expérience certains individus ayant appartenu à ces formaapprofondie de ce qui nous a été donné par nos tions, “Bugale Loù” s’en est farouchement détaAnciens. Il faut bien se mettre dans l'idée que nous chée et n’aspire à ce jour qu’à vivre en harmonie n'imposons quoi que ce soit, à qui que ce soit. avec les Éléments, les Déesses et les Dieux. Issue d’une longue continuité ininterrompue dont l'origine remonte à la nuit des temps notre philo- Contact : Den Ar C'Hoat sophie n'est que la continuation d’une tradition Mail : catacos.celtis@gmail.com très, très ancienne. Aujourd’hui, l’étudiant en druidisme s’efforce de 1. En des temps où la Gorsedd sacrifiait par trop au respect décrypter tous ces anciens textes mythologiques à accorder à l’église catholique, des druidisants désireux de afin d’y retrouver ce que nos anciens maîtres vivre “leur” Druidisme de manière exclusivement païenne décidèrent de la création de la Breuriez Spered Adnevezi avaient à nous dire. Étudier le druidisme est une (1936 èv) et de son moyen d’expression, le bulletin KAD. Le invitation au voyage à travers les siècles ! Il ne Ri-Drevon de ce qui allait bientôt devenir la Kredenn Geltiek s’agit pas là d’une nouvelle religion qui se propose (1937 èv) fut le Druide Artonouios. Deux ans plus tard, en d’offrir le salut pour tous, comme le font de plus 1939 èv:, le Druide Lugumarcos lui succéda et garda ce poste en plus de sectes. Il s’agit bien plutôt d’un chemi- jusqu’à sa mort en 1990 èv. Cette souche “mère” donna nement qui permet de revisiter les valeurs et les naissance à plusieurs ramifications, qui, bien que différentes, traditions de nos ancêtres, de notre terre et de puisent toutes aux mêmes racines. Page 51


Les Etoiles d’Artio

Clairiere des Carnutes

Contact : Ioan Mail etoiles.artio@gmail.com

Contact : Dianann Mail : saille@carnutes.com

Le Souffle de l’ourse

Bugale Lou

Contact : Minerva Mail : lesouffledelourse@gmail.com

Contact : Den Ar C'Hoat Mail : catacos.celtis@gmail.com

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