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Nouvelle-Calédonie
LES AGRICULTEURS CALÉDONIENS FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Ci-dessus : une plante rare (Pseuderanthemum melanesicum) de la province des Îles Loyauté, photographiée à Maré et Lifou. © IAC | L. Terrier
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L’année 2022 a été la plus arrosée et la plus chaude jamais observée, impactant durement les agriculteurs qui assistent, impuissants, aux conséquences du changement climatique. Pour les accompagner et trouver des solutions, l’Institut agronomique néo-calédonien (IAC) inscrit un volet « Adaptation au changement climatique » à ses grandes priorités pour les cinq ans à venir.
INTERVIEW
LAURENT L’HUILLIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’INSTITUT AGRONOMIQUE NÉO-CALÉDONIEN (IAC)
• Quel est le rôle de l’Institut agronomique néo-calédonien ?
- L’IAC est un institut local de recherche finalisée – ou appliquée – qui accompagne le développement du territoire dans les domaines de l’agriculture durable, de la prévention de l’environnement et des transformations du monde rural. Nous terminons en ce moment la nouvelle programmation scientifique prévue pour les cinq années à venir, de 2023 à 2027.
Nous avons défini quatre grands défis : les questions d’agroécologie, de santé globale et d’alimentation ; la valorisation et la conservation de la biodiversité et des ressources naturelles ; l’aménagement du territoire et, enfin, l’adaptation au changement climatique. Même si cette dernière thématique était déjà abordée auparavant, elle apparaissait alors moins prioritaire.
• Pourquoi l’adaptation au changement climatique est-elle aujourd’hui une priorité ?
- Les collectivités et les agriculteurs s’intéressent de plus en plus aux questions d’adaptation au changement climatique. Ils nous demandent de les aider dans ce sens. On constate, de manière visible, l’impact du changement climatique sur les îles du Pacifique et notamment en Nouvelle-Calédonie.
L’année dernière, nous avons en effet subi une année exceptionnelle, jamais vécue, marquée par une période de pluviométrie extrême, tout en battant des records de températures. Les agriculteurs ne peuvent plus cultiver leurs champs avant le mois de mai, voire de juin, car les sols sont détrempés. Cela ajoute de l’insécurité à notre système alimentaire alors que nous sommes déjà très dépendants des importations, avec environ les trois quarts de nos produits alimentaires importés. On a du mal à maintenir ces 25 % de production locale et l’impact du changement climatique ajoute des difficultés.
• Quelles solutions envisagez-vous ?
- Nous concentrons nos études notamment autour d’espèces végétales et animales moins sensibles à ces changements. On développe ainsi un programme autour des plantes endémiques, indigènes ou introduites depuis longtemps, car on estime qu’elles sont plus adaptées au contexte environnemental.