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actu outre-mer
LA FRANCE RENFORCE SON ENGAGEMENT POUR LES OCÉANS LORS DU PREMIER « ONE OCEAN SUMMIT »
Ci-dessus : fonds marins photographiés début février à La Réunion, avant le passage du cyclone Batsirai. © Jean-Sébastien Philippe
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Le premier sommet international « One Ocean Summit » s’est tenu du 9 au 11 février à Brest, à l’initiative de la France, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne.
Plus de 40 États, des représentants de la société civile et des entreprises se sont rencontrés avec l’objectif de mobiliser plus fortement la communauté internationale sur les sujets « Océan », et ainsi partager cette responsabilité commune vis-à-vis des milieux marins.
Couvrant plus de 70 % de la surface de la planète, l’Océan est en effet trop souvent absent des négociations internationales concernant la biodiversité ou le climat, malgré son rôle de régulateur de grands équilibres environnementaux. Les écosystèmes marins sont pourtant bel et bien menacés par les pollutions, notamment plastiques, et par la surexploitation de ses nombreuses ressources – halieutiques, minerais, sable, hydrocarbures...
À l’issue des discussions, les dirigeants rassemblés à Brest ont choisi d’agir « pour la préservation de la biodiversité marine, l’arrêt de la surexploitation des ressources, la lutte contre les pollutions et l’atténuation du changement climatique ». Au-delà des mesures prises par la France au niveau international, le président de la République et le président de la Polynésie française ont annoncé des engagements spécifiques aux territoires ultramarins, qui entreront en vigueur dès cette année.
Dans les TAAF, la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises sera ainsi étendue à l’ensemble des espaces maritimes des îles Kerguelen, Crozet et Saint-Paul-et-Amsterdam, pour former la deuxième plus vaste aire marine protégée au monde, de près de 1,6 millions de km² .
En Polynésie française, une nouvelle aire marine protégée baptisée « Rahui nui », de plus de 500 000 km², sera également créée, à l’est du territoire (Australes, Marquises, est Gambier). Des mesures de protection réservées à la pêche artisanale vivrière seront par ailleurs mises en place autour de chacune des 118 îles polynésiennes, offrant ainsi des bénéfices écologiques substantiels aux écosystèmes côtiers et marins.
De plus, la France renforce ses engagements pour lutter contre la pêche illégale ou les mauvaises pratiques, notamment en accompagnant le développement des techniques de pêche innovantes afin de protéger les tortues marines en Guyane et dans le bassin amazonien.
Dans le cadre de la lutte contre la pollution, la France accélérera le traitement des décharges « à risque » situées en zone littorale. Le site de l’ancienne décharge de l’anse Charpentier, en Martinique, sera ainsi dépolluée dès 2022.
La France et la Colombie ont par ailleurs lancé une « Coalition internationale pour le carbone bleu » visant à rassembler les acteurs gouvernementaux et privés pour contribuer au financement de la restauration d’écosystèmes, comme les mangroves ou les herbiers marins.
Enfin, la France publiera prochainement une « stratégie nationale polaire », pour réinvestir dans la recherche polaire dans les TAAF et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Ces différentes mesures regroupées dans les « Engagements de Brest pour l’Océan » ont pour but d’aider la France à œuvrer collectivement contre la dégradation de l’Océan et à agir concrètement en faveur des écosystèmes marins et côtiers des territoires ultramarins.
Rédaction Lucie Labbouz