L’Agence française de développement illustre son engagement en faveur de la préservation de l’environnement et de l’accès à la culture en soutenant les « Escales en Polynésie » de Titouan Lamazou. Ce projet est basé sur l’exposition éponyme du musée de Tahiti et des Îles, et sur de nombreuses actions à destination du public scolaire des 5 archipels.
L’origine des « Escales en Polynésie » remonte à 2018, alors que l’artiste peintre Titouan Lamazou expose au musée du Quai Branly son travail « Le Bateau-atelier » qui invite à une croisière imaginaire à destination des îles Marquises, avec une escale caribéenne et un détour par Tahiti. Le musée de Tahiti et des Îles propose alors à l’artiste de poursuivre cette exposition et de l’étendre à l’ensemble de la Polynésie française.
Un voyage de plusieurs années débute ainsi, au cours desquelles Titouan Lamazou s’est rendu dans les différentes îles des 5 archipels de la Polynésie française à la rencontre des habitants et de leur environnement, « aux biotopes d’une richesse infinie ». Cette mise en avant du milieu naturel et des écosystèmes fragiles et menacés de Polynésie française fait écho aux actions de l’Agence française de développement, présente depuis plus de 70 ans sur le territoire.
Au-delà de ses interventions en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations, ou de la réduction des inégalités, l’AFD appuie en effet les initiatives régionales contribuant à l’adaptation au changement climatique et à la préservation de l’environnement.
INTERVIEW CROISÉE
TITOUAN LAMAZOU, ARTISTE ET CÉLINE GILQUIN, DIRECTRICE DE L’AFD EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
• Quels sont vos principaux objectifs à travers cette exposition « Escales en Polynésie », et quelle y est la place de l’environnement ?
Titouan Lamazou :
Avec cette exposition, je m’intéresse à l’ensemble du Vivant auquel nous appartenons ; pas uniquement à l’Humain donc, mais aussi à la biodiversité terrestre ou marine, qui est absolument infinie. J’ai également souhaité montrer la diversité de la Polynésie : chacune des îles qui la compose est singulière, aucun atoll ne ressemble à un autre, et c’est d’ailleurs là toute sa richesse.
L’environnement est donc tout simplement l’axe principal de ces « Escales en Polynésie », que j’ai voulu représenter avec tous les « individus » qui la composent – humains et non humains.
Au-delà de la dimension artistique, mon principal objectif à travers cette exposition est de pouvoir réaliser un travail de médiation auprès des enfants.
« Escales en Polynésie » me sert de support pour les sensibiliser à l’environnement, leur faire prendre conscience de la beauté – et de la fragilité – des écosystèmes qui les entourent, et leur proposer des portraits de femmes et d’hommes qui ont fait le choix d’une vie plus apaisée, en harmonie avec la Nature.
J’ai aussi à cœur de pouvoir offrir à ces générations futures des rêves différents, au travers de mon parcours d’ancien élève « frustré », qui voulait devenir artiste à l’âge de 11 ans, et qui ne s’est pas toujours senti à sa place sur les bancs de l’école…
• En quoi ce partenariat avec l’exposition « Escales en Polynésie » s’inscrit-il dans les orientations stratégiques de l’AFD dans le Pacifique ?
Céline Gilquin :
`L’AFD a développé ses dernières années son axe stratégique « culture et développement » et s’investit dans le soutien à la Culture, en tant qu’outil indispensable pour construire une société durable.
Les thématiques de l’exposition résonnent par ailleurs fortement avec les valeurs de l’AFD, notamment au regard de notre mandat de protection de l’environnement.
Il nous est ainsi rapidement apparu évident d’accompagner le travail de Titouan, et notamment ces « Escales en Polynésie », pour répondre à ce double enjeu de préservation du patrimoine naturel et de soutien à la culture en Polynésie française.
Au-delà de l’exposition, le panel d’actions proposées par Titouan à destination des scolaires a été déterminant pour nouer ce partenariat avec l’AFD. Nous sommes en effet particulièrement attachés à cette dimension « éducative » et à la sensibilisation des générations futures aux enjeux environnementaux, en raison des menaces particulières qui pèsent sur les territoires du Pacifique et au regard des richesses naturelles et culturelles de ces territoires.
• Très concrètement, que va vous permettre ce soutien de l’AFD ?
Titouan Lamazou :
En premier lieu, et de manière très concrète, le soutien de l’AFD m’a permis de « boucler le budget », et a été indispensable pour terminer ce travail de quatre années, qui a abouti à « Escales en Polynésie ».
Nous allons aussi pouvoir faire découvrir l’exposition à un maximum d’enfants et de jeunes des 5 archipels. Nous pourrons faire venir certaines classes à Tahiti, ou organiser des visites virtuelles de l’exposition pour certaines autres, l’idée étant de cibler les enfants ayant moins facilement accès à la culture. Nous organiserons dans les collèges des conférences et des ateliers, où j’interviendrai en binôme avec un scientifique – historien, biologiste, anthropologue… – afin de sensibiliser ces jeunes aux enjeux environnementaux et culturels, de manière ludique et attrayante. Enfin, un grand concours de dessin « Dessinemoi un motu » est lancé avec le musée de Tahiti et des Îles, à destination de tous les enfants de CM1, CM2 et 6 ème .
En bref, ce soutien de l’AFD va permettre à l’exposition de « sortir du cadre », et de voyager d’île en île à la rencontre du plus grand nombre de jeunes Polynésiens et Polynésiennes.