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Edito
Sommaire
A ceux qui nous lisent, Chaque année la Saint-V est prétexte à toutes sortes de cris d’alarmes, à jeter l’opprobre sur tel responsable ou telle association fautive. Chaque année le public est cependant au rendez-vous. Que ce soit par tradition, curiosité, intérêt ou obligation, le badaud côtoie le baptisé, et l’étudiant lambda se mêle aux dinosaures venus participer à leur 55e cortège.
Across tiche Cacaricature Le Camion Ivre De Assen van Folklore Monsieur Viagra pour le moral PAIX The Hipster’s Guide Special Saint-V’s day Hymne à la légitime défonce Tu le sens mon crucifix : caricature(s) ? Sudocouille Errare humanum est, perseverare… Je dénonce Quelques conseils pour passer une bonne Saint-Veraeghen De l’importance d’être responsable dans sa guindaille Ton père en lycra gris Petit Traité de Diplomatie Gaudeamus Igitur Guide pratique de tous les jours Le folklore est bipolaire Récit caricatural Hé, toi ! Le Folkloriste et le Cerclocrate
Que malgré les événements récents, et le ton acerbement critique souvent employé dans ces pages, l’on n’oublie pas que cette fête de Saint-Veraeghen est ce qu’elle est : une fête. Pas une manifestation, pas un rassemblement revendicatif, mais bien l’occasion de célébrer tous ensemble nos Universités et les valeurs qu’elles représentent (du moins en théorie). Alors mon frère, mon ami, pauvre con, rengaine ce journal dans ta poche, empoigne ton verre et va trinquer avec l’inconnu le plus proche. Car au fond, quel meilleur pied de nez à la mélancolie, aux bourgeois ou à de sombres papes rabat-joie, que de montrer à tous que tu n’as pas oublié les valeurs de fraternités et de dérision qui t’animent toujours, j’en suis sûr. L’Ordre du Phallus te souhaite, que tu sois de corvée à la corde ou affalé dans ta pisse, une bonne Saint-V 2012 !
Grand Moufti de mon cul sur la commode
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p3 p4 p6 p7 p8 p9 p10 p12 p14 p14 p17 p17 p18 p19 p20 p22 p24 p27 p29 p34 p35 p37 p38
Across tiche Le constat n’est que plus triste chaque Saint-V Engageons nous tous ensemble, membres de notre communauté Face à la diminution des infrastructures qu’on nous octroie Osons affronter ceux qui entravent notre action originale Le libre-examen n’est-il pas notre idéal Klaxonnons haut et fort notre désarroi Obtempérer ne fait pas partie de notre communauté Résistons à nos détracteurs En maintenant notre folklore dans les mœurs Subir les entraves qui lui sont faites en silence Equivaudrait à renier son essence Mobilisons-nous sur l’ensemble du campus, poils, plumes, comitards En quittant notre ghetto, nous diminuerons les stéréotypes bien ancrés ULB, nous faisons partie de ton identité Rassemblons-nous tous ensemble avant qu’il ne soit trop tard Terrible serait la disparition d’une si belle tradition Nostalgique d’un Temps passé
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avait suscité de vives réactions dans la communauté musulmane. Inutile de dire que publier de telles caricatures allait aggraver la situation déjà tendue entre l’Occident et le monde musulman. Ces caricatures ont donc eu comme effet la fermeture des écoles françaises dans plus de 20 pays du Maghreb et du Proche-Orient, des appels à manifestations dans les grandes villes de France et tout ce qui en découle. Le monde politique a tenté de calmer le jeu en critiquant l’hebdomadaire, en ne cautionnant pas son contenu et en s’interrogeant sur le but de la manœuvre. Le pire a été évité puisqu’aucun fait grave n’a été constaté. Cependant une question s’élève dans nos esprits: qui blâmer?
Cacaricature
Nous voici une nouvelle fois au Sablon, pour célébrer une phête qui nous tient tant à cœur. Phête qui a pour effet de nous faire oublier tous nos problèmes du moment. Pourtant, des problèmes, il y en a. Qu’ils soient personnels ou à plus grande échelle, ils restent bien présents. Ainsi, ces derniers mois, les caricatures ont été au cœur de l’actualité en raison des problèmes qu’elles ont causés. Un hebdomadaire a d’ailleurs été sous le feu des projecteurs à deux reprises en moins d’un an : Charlie Hebdo. En effet, ce journal a publié par deux fois des caricatures du Prophète et cela a suscité de vives réactions. Piqûre de rappel pour ceux qui ne s’en souviennent pas: leur une de début novembre de l’année dernière avait provoqué un incendie criminel de leurs locaux. L’hebdomadaire a récidivé à la miseptembre, en remettant une couverture qui caricaturait les musulmans et on pouvait retrouver à l’intérieur du journal de nouvelles caricatures de Mahomet.
En publiant ces nouvelles caricatures dans le contexte précité, Charlie Hebdo pouvait s’attendre à de vives réactions. En effet, ils savent que la communauté musulmane réagit toujours vivement à des caricatures de son Prophète et ils en avaient déjà fait les frais l’année dernière. Alors pourquoi tenter le Diable? Lorsqu’on analyse les faits de plus près, chaque numéro de Charlie Hebdo reprenant des caricatures du Prophète s’écoule beaucoup plus. En effet, ces dessins, jugés offensants par certains, font vendre jusqu’à trois fois plus d’exemplaires. Inutile de dire que c’est une poule aux œufs d’or pour l’hebdomadaire. “Attaquer” les musulmans dope donc les ventes et peut rapporter gros. Cependant, l’hebdomadaire retranche son choix derrière la liberté d’expression. C’est vrai que nous vivons dans une partie de l’Europe où énormément d’importance est accordée à cette liberté. C’est un des principes fondateurs de nos démocraties et il est impensable de bafouer ce principe. A partir du moment où l’on déclare être une démocratie, comment pouvons-nous critiquer et remettre en cause les actions d’un journal qui utilise la liberté d’expression? Surtout dans le cas des
Ce qu’il y a d’intéressant dans cette histoire, c’est de réfléchir à l’utilité de ces actions. Les caricatures de septembre dernier sont arrivées peu après la projection aux Etats-Unis du film anti-islam “Innocence of Muslims” qui 4
caricatures, qui, comme leur nom l’indique, sont des dessins à prendre au second degré.
puisqu’un certain nombre d’entre eux proviennent de milieux radicaux. Même si cela ne devait juste concerner les pays en question, force est de constater que ce retour du radicalisme religieux au pouvoir affecte toute la communauté internationale et soulève des questions.
Cela nous amène à soulever une autre question: pourquoi de si vives réactions? Caricaturer Mahomet entraîne souvent de violentes réponses voire de l’incitation à la haine de l’Occident de la part de la communauté musulmane. Pourtant, lorsque des caricatures sont faites sur d’autres personnages emblématiques d’autres religions, les réactions sont rares et tombent vite dans l’oubli. Ces vives réactions interpellent et mettent en évidence une montée d’un radicalisme religieux dans les terres musulmanes. Ce n’est pas les seuls faits qui pointent ce radicalisme du doigt. On a pu assister, après le printemps arabe, au retour en force des religions dans les sphères décisionnelles. Que ça soit en Tunisie ou en Egypte, les élections de l’année dernière ont remis des hommes fortement liés à la religion au pouvoir. Et pas n’importe lesquels
Tout ce qui a été dit ici doit éveiller l’intérêt de chacun et nous pousser à nous faire notre propre avis sur le sujet. Une fois réflexion et prise de position faites, ce sera à chacun de prendre ses responsabilités.
« Si l’on interroge bien les hommes, en posant les bonnes questions, ils découvrent d’euxmêmes la vérité sur chaque chose. » Platon
moi Je N’aime pas la forêt
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Le Camion Ivre (d’après A. Rimbaud)
Comme je descendais les avenues impassibles, Je ne reconnus plus les premières valeurs; Certains courts d’esprits les avaient prises pour cibles, Et libérèrent les bourgeois de leurs peurs.
Aujourd’hui les cochons sourient En attendant la mort du guindailleur. J'ai dépassé, au crépuscule, les tristes transis, Jonchant le caniveau, amorphes et inexpressifs Il est pourtant grand temps de sonner l’hallali Car vos rites glissent vers les abîmes poussifs !
J'étais insoucieux de tous ces bavardages, Buveurs absurdes, tonnant flamand ou français. Quand au soir se couronneraient les tapages, C’était la fraternité qu’ils chanteraient.
J'ai heurté, savez-vous, les dipsomanes livides In Vino Veritas, certes mais point trop n’en faut Car si le nectar de Bacchus peut assouplir les brides, Il sait aussi engendrer les plus vils troupeaux.
Vomissures acides qui rongent le pavé ; Je parais bien dénudé et glisse tristement L’ivresse n’attend pas, ils ont dû me bâcler S’ils ont le vin, pourquoi se soucier du passant ?
Plus question de saccager la cité, sombre masse A présent boit de l’eau au pied des chars, Surtout ne choquez pas la belle et noble classe, Il faut désormais recycler vos abreuvoirs.
La liesse a rameuté d’entre eux les plus sages, Qui lapant, renouent les indéfectibles liens A la mémoire d’un bienheureux passage Qu’ils n’observent plus que de très loin ;
Car la pierre bleue, les enluminures, les réverbères Transformés, hideux au fond des fossés suintant Et les immondices chargées de débris de verres Ont disparu, de peur qu’on se coupe en dégorgeant.
Jadis plus douce qu'aux frères le jus du raisin mûr, La clameur prometteuse pénétrait mon sein Et, alors drapé dans mon étincelante parure Farouche, j’accomplissais mon noble dessein
Jadis j'aurais voulu montrer à tous ces parades Un flot aux cent odeurs, âmes d'or à l’unisson. - Mais qu’en reste-t-il dans cette copie fade Maintenant soumise à un strict règlement ?
Si mon parcours est resté le même Notre jour doit-il enfin plier face aux bienpensants ? Alors que poils, plumes et comités de baptême Achèvent difficilement leurs deux mois décadents ;
J’étais martyr lassé des pôles et des zones, Mes rouages mouillés d’urine, leur poids sur mon dos Ils montaient sur moi, parés de bleu, de gris, de jaune Mais la cause honorable, valait mon lourd fardeau.
Vide car à présent seul sur mon piédestal Sous les rythmes lents et les mugissements sourds, La torpeur ambiante me rappelle l’atonie postcoïtale Qu’avez-vous fait de l’essence de ce jour ? J’ai vu arborer les fiers feutres d’apparats S’échanger les pamphlets sous les tabliers La fratrie exaltée quand soudain la nuit est là, Pourtant le cortège n’est pas seul à dévier.
Vous avez laissé faire, vos tristes représentants Par eux je me sens léger mais solitaire en ce jour, Moi qui chérissais de supporter ces étudiants. Qui blâmer, maintenant qu’on ne peut faire demitour ?
J'ai vu les nuages bas, voiler ce cortège mystique, Masquer ces hommes dansant comme les feuxfollets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Passant devant les bourgeois fermant leurs volets ;
Or moi, machine perdue dans la masse informe, Jeté par l'ouragan dans ce flot sans raison, Moi dont les roues ont précipité la réforme Ils m’en veulent pour cette sinistre transformation ;
Dominant de ma cabine la foule abrutie, Poursuivant mon but bafoué avec ardeur,
Libre, fumant, jamais n’ai failli de par moi-même,
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Moi qui trouais la foule, seul et droit comme un mur Réduit au silence, aveuglé par des œillères blêmes, Rendu terrible par la peur, triste sous l’azur ;
Dites-moi, est-ce toujours un honneur ? Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Le réveil est navrant. Il ne sert à rien d’en ajouter, vous l’avez voulu Et ils en ont après mon pouvoir enivrant. Ô qu’ils aillent au diable, ils ne comprennent plus !
Moi qui roulais, taché de frénésies électriques, Bateau fou, escorté des coiffes blanches et noires, Quand novembre faisait crouler à coups de triques La bienséance de ceux qui jadis venaient vous voir;
Car désirant une fête mémorable, lupercalesque Il faut avancer sans cesse vers le crépuscule nacré Laisser derrière, ceux qui vous ont abandonnés presque Pour mener à bien la tâche qui m’a été confiée.
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des futurs ténors de toute une nation, Dois me résoudre, à présent à donner raison à ceux Qu’étrangement vous nommez encore « vieux cons »!
Frayer mon chemin, parmi vos gosiers gloutons, Je ne puis plus. C’était pourtant mon devoir de camion Ni traverser l'enfer pavé comme je savais le faire, La faute à l’Association ou à l’Union ?
J'ai vu des moments sidéraux ! Et des routes Dont l’asphalte était couvert de vrai bonheur : Mais en ce chemin à présent il me coûte,
John Keats.
De assen van Folklore Folklore, weer dat rijke woord dat zich langzaam laat degusteren, als een heerlijk glas wijn. Ook de kennis, die door proberen en proeven tot stand komt, is vergelijkbaar. Het woord is mijns inziens individueel: iedereen beleeft, ervaart, geeft, neemt en deelt deze traditie op zijn eigen manier. Als kind van zijn tijd, net als wijn, kan de folklore last hebben van een slecht jaar. Maar wie is dan de schuldige? Het huidige jaar, het voorgaande jaar, die daarvoor? In plaats van met de vinger te wijzen zouden we, indien we daar de mogelijkheid toe krijgen, zelf initiatief moeten nemen. Neem nieuw initiatief, start nieuwe tradities, nieuwe folklore! Blaas het vuur aan door het zuurstof te geven, blaas het niet uit! Zorg ervoor dat als jouw opvolgers aich mijn vragen stellen, zij die duidelijk voor zichzelf kunnen antwoorden, zij een helder idee hebben van wat jij hen hebt doorgegeven. Zij hoeven het daarom niet per se eens met je te zijn, maar durf indruk te maken op en achter te laten bij anderen. Ik wil in deze tijden van verandering, verwatering en aanpassing dan ook aansporen om de schouders niet te laten zakken en niet nostalgisch terug te blikken naar tijden die in onze ogen beter waren, maar om moed te vinden zoals al onze voorgangers dat hebben gedaan, moed te vinden in onszelf om ons recht om te weigeren te laten gelden. Moed om binnen onze eigen vereniging te durven zeggen als iets niet goed gaat, alsook om hetzelfde te doen in de organisaties die stellen dat zij ons vertegenwoordigen! Dat elkieder zijn verantwoordelijkheid opneemt. Groot Adviseur 7
Monsieur
Si toi aussi, on t'a déjà appelé Monsieur; Si toi aussi, tu te marres quand tu croises un pey scaré (mais tu ris beaucoup moins quand tu réalises que le tien commence à sérieusement dater); Si toi aussi, tu ne vas plus au cercle tout seul parce que tu sais pertinemment bien que tu ne connaîtras pas les barmans (et inversement); Si toi aussi, tu rigoles intérieurement quand tu vois une quiche à moitié sèche décorant le trottoir qui mène à ton boulot; Si toi aussi, tu as déjà jugé - même involontairement - un bleu fraîchement baptisé qui croit tout savoir sur le Folklore; Si toi aussi, tu as déjà dû quitter des potes qui picolent à l'unif pour rejoindre un apéritif-dînatoire entre couples; Si toi aussi, tu te prends une mandale quand tu penses que les bleus d'aujourd'hui sont nés dans les années 90; Si toi aussi, tu as hésité à venir à la Saint-V cette année, parce qu'elle ne tombe pas un vendredi; Si toi aussi, tu dois prendre congé quand tu vas au TD; Si toi aussi, tu as déjà pensé qu'avant, c'était mieux; Alors, toi aussi, tu es vieux.
Sénile Dion
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Viagra pour le moral Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez, autant que possible en bons termes avec toutes les personnes. Dites doucement et clairement votre vérité. Ecoutez les autres, même les simples d'esprit et les ignorants, ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l'esprit. Ne vous comparez avec personne : il y a toujours plus grands et plus petits que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe. Soyez vous-même. Surtout, n'affectez pas l'amitié. Non plus ne soyez pas cynique en amour car, il est, en face de tout désenchantement, aussi éternel que l'herbe. Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d'esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d'une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l'univers, pas moins que les arbres et les étoiles. Vous avez le droit d'être ici. Et, qu'il vous soit clair ou non, l'univers se déroule sans doute comme il le devait. Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre cour. Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Tachez d'être heureux mais surtout de prendre vos responsabilités. Anxiolytique Divin
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PAIX Eh oui ça a jasé sur les réseaux sociaux ! #PrixNobelPaixEU, ça y allait. Après Obama, il fallait en remettre une couche pour être sûr de discréditer une fois de plus ce prix que même Gandhi n'a jamais obtenu et pour lequel Hitler a été un temps nominé en 1939. Mais passons le prix Nobel qui n'est jamais qu'un vleck pour intello et posons nous la question: qu'est-ce que la paix ? Vaste question. En effet, si dans le sens commun nous pourrions la considérer dans les relations internationales comme l'absence de conflits armés, cela n'est pas si simple. Si le projet de paix perpétuelle de Kant semble quelque peu utopique de par son caractère essentiellement théorique, beaucoup de penseurs ont tenté de réfléchir la paix. Nous ne retracerons pas ici la genèse complète de cette idée, dont le contrat social de Hobbes, mettant théoriquement fin à l'Etat de nature et à la guerre de tous contre tous, est un moment important. Mais il faut préciser que selon Hobbes, ce contrat social ne vaut pas entre les Etats. Nous serions donc, dans les relations internationales de retour à un état de nature. Pour Michel Foucault on ne s'arrête pas au niveau des relations entre les Etars. En effet il nous dit : « C'est la guerre qui est le moteur des institutions et de l'ordre : la paix, dans le moindre de ses rouages, fait sourdement la guerre. Autrement dit, il faut déchiffrer la guerre sous la paix : la guerre, c'est le chiffre même de la paix. Nous sommes donc en guerre les uns contre les autres ; un front de bataille traverse la société tout entière, continûment et en permanence, et c'est ce front de bataille qui place chacun de nous dans un camp ou dans un autre. Il n'y a pas de sujet neutre. On est forcément l'adversaire de quelqu'un. ». Cette thèse généralisant le conflit pourrait se réfléchir au niveau des relations internationales en ce que les diplomates seraient donc des acteurs particuliers de cette guerre sous la paix. En effet, si cette thèse est défendable d'un point de vue des individus et donc des diplomates entre eux, elle peut également s'appliquer aux relations entre les Etats par le biais de la domestic analogy. Les diplomates deviendraient donc, en quelque sorte, des agents de l'Etat pris dans ce conflit permanent, dans cette guerre sourde continue. Des rapports de force interagissent donc constamment. En ce compris pour les Etats. C'est peut-être à cette guerre là que pensait Machiavel lorsqu'il affirmait dans Le Prince : « La guerre ça ne s'évite pas. ». Et d'ajouter : « les hommes politiques ‘doivent donc faire de l'art de la guerre leur unique étude et leur seule occupation...’ ». Ce que Michel Sennelart confirme en disant que : « la politique, pour Machiavel est un art qui s'exerce sur fond de guerre permanente. » La pratique diplomatique serait donc prise dans ces rapports de force incessants et la sauvegarde de la paix ne serait en fait qu'une recherche d'un équilibre des pouvoirs, un équilibre des rapports de forces, qui naîtrait de la négociation. Cet équilibre étant sous-tendu par cette guerre des uns contre les autres. Foucault disait d'ailleurs : « Jusqu'au XVIIe siècle la guerre c'était bien, essentiellement, la guerre d'une masse contre une autre masse. Boulainvilliers, lui, fait pénétrer le rapport de guerre dans tout rapport social, va le subdiviser par mille canaux divers, et va faire apparaître la guerre comme une sorte d'état permanent entre des groupes, des fronts, des unités tactiques, en quelque sorte, qui se civilisent les uns avec les autres, s'opposent les uns les autres, ou au contraire s'allient les uns avec les autres. Il n'y a plus ces grandes masses stables et multiples, il va y avoir une guerre multiple, en un sens une guerre de tous contre tous. ». Les moyens pour mettre en oeuvre cette sauvegarde de la paix comme équilibre relèveraient donc de moyens propres à des relations de 10
guerre. Le diplomate, représentant de l'Etat, serait donc un équilibriste devant jouer des intérêts des uns et des autres tout en dissimulant son jeu dans cette guerre sourde, ceci afin de défendre au mieux ses propres intérêts. Carl von Clausewitz disait : « La guerre n'est que la continuation de la politique par d'autres moyens ». Ce que la pensée de Michel Foucault renverse habilement en la considération que c'est la politique qui est la continuation de la guerre par d'autres moyens. La politique, et la diplomatie en ce qu'elle fait partie des instruments de la politique extérieure des Etats, seraient des outils permettant, d'une certaine façon et avec certains moyens comme le secret, à cette guerre sourde de le demeurer. La paix relevant plus de cet équilibre sourd entre les Etats qu'à un état de paix perpétuelle. En ce sens, nous pourrions considérer les relations diplomatiques comme des relations de guerre sourde dans lesquelles seule une sorte de droit dans la guerre y serait appliqué, ou une forme de morale minimale propre aux relations guerrières. Alors diplomatie européenne, prix Nobel de la paix ?
Terrifiante Grandiloquence
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The hipster’s guide; Special Saint V’s day A critical selection of the best goodies and savoir-faire needed to get close to the hype lifestyle.
La penne à la visière craquée A peine baptisé et déjà imprégné de la guindaille, le véritable hipster coupe sa visière au cutter, en gagnant du temps sur l’érosion naturelle des pennes, il ne regarde plus l’horizon, il ne voit que le bout de son gland tombant lamentablement. La moustache En bon adepte du style outreAtlantique inspiré de l’élégance française, il arbore fièrement ses poils sous le nez. Il ne trouve pas le temps de se raser. Il ne suit pas une tendance, il se démarque comme tout le monde. Et puis sa moustache est pratique, quand il sniffe de la poudre, il en garde un peu pour plus tard. Et quand il passe brouter du gazon, il fait frémir ses conquêtes.
Le polaroïd Il couche sur papier le moment présent, capture les émotions. Il distribue ensuite les clichés instantanés de ses mannequins éphémères à la recherche d’une gloire transitoire pour oublier leur misère journalière. Le hipster s’en sert surtout pour garder des souvenirs des moments pendant lesquels son esprit volera vers d’autres cieux, abandonnant son corps à la dure réalité. 12
C’est à ces moments-là que ses talents sont enfin reconnus et admirés, que tout son potentiel artistique peut s’exprimer dans ses multiples autoportraits, par vue interne anale. Le gobelet en plastique réutilisable Le geste le plus hype en 2012 est évidemment de commander un verre d’eau à un char de Saint V, le tout servi dans un gobelet réutilisable flambant neuf. La chope en verre est trop lourde à porter, trop encombrante, trop bruyante. Il claque des doigts en lançant son verre à un barman derrière la pompe, et retient ses larmes quand son verre plein lui revient en pleine face. L’iPhone connecté Il tweete @typiqueULB quand il voit son assistant chevaucher sa prof chargée d’exercice derrière un camion en panne. Il fait toujours son check-in avant de tagguer ses potes d’AngryBird sur facebook. Il est reconnu dans sa pseudo société électronique, anticipe et formule son post avant la fin de l’évènement qu’il est en train de vivre. Il ne remet jamais en compte l’idée de leur utilité. Tous les progrès technologiques lui semblent du pain béni, il ne se soucie pas des effets secondaires. Le 5h Pour tenir le coup et bien finir la journée, un petit goûter sain est le bienvenu. Une pomme constitue un en-cas de choix, apportant fructose, vitamines. A condition de la partager. La paire de couilles En option dans le kit du hipster de luxe, la paire de couilles est un produit qui devient incontournable. Les acheteurs bénéficient d’un complément pour prendre leurs responsabilités. Cette paire supplémentaire s’installe très rapidement et se détache tout aussi facilement, facile quand on n’assume pas ses choix et qu’il faut vite changer d’avis. Le paradoxal règlement de la Saint-V En excellent orateur, il connaît le règlement par cœur parce qu’il sait que ce sera le sujet de discussion phétiche du jour. Il ne perçoit pas le paradoxe latent d’une Saint V chapeautée par la police et dirigée par des gens extra-ULB mais il s’en fout. Il marche sur la corde qui entoure le char tel un funambule. Il ne sait pas à quoi nous avons échappé : un parcours de la Saint V en boucle, une série de stands de malbouffe sur le parcours, des bars fixes répartis sur le circuit, un système de carte à trous pour remplacer les forfaits… Il préfère se plaindre et se morfondre plutôt que d’essayer de comprendre.
Il en oublie l’essentiel. La Saint-V est notre journée. Vivons-la comme la tradition nous le conseille, dans la bonne humeur, le respect et la fraternité. The Daily Banger
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Hymne à la « légitime défonce » : Prends une Bière ou Spliff, Honnête tu seras quel que soit ton choix Arrête d'osciller, j'observe en toi une hésitation Laisse-toi porter par leurs effets stimulants ou reposants Libère-toi des mauvais esprits, ne sois pas un simple pion Use de ta raison tout en faisant mine de gérer les effets psychotropes, dont tes hallucinations Soit bon, dans ta feuille s'amoncellent des ronces, j'annonce, tu fonces droit dans le mur de la défonce Bonne St-V aux stonards de merde !
Mange ta Feuille, Arraché des Grands soirs
Tu le Sens mon Crucifix : Caricature(s) ? Cette fois ce serait la bonne, enfin. Le monde n’avait pas voulu voir jusqu’à présent. Mais cette fois, il saurait. Pédale (c’était son nom de baptême) était arrivé au cercle ce matin avec une grosse gueule de bois, et pour être honnête, là assis sur un bac de 365, il n’attendait pas grand-chose de ce vendredi. Mais quand Baraki, son président de baptême, petit prodige du folklore ULBiste est venu le trouver, son monde était sur le point de basculer. Il était arrivé sans faire de bruit. Silencieusement il s’était approché de Pédale. Puis en un éclair, Baraki avait sorti sa main gauche de l’intérieur de son slip et collé son index sous le nez de Pédale en hurlant : - « C’est mon cul ! » Ils avaient tous deux éclaté d’un rire sonore. Ils avaient toujours privilégié l’humour lors des bleusailles du CXXX (le Cercle de XXX). Baraki l’avait ensuite regardé intensément de son œil torve. Il lui avait tendu une bière et lui avait posé la question comme ça, directement, sans autre formalité : - « Ton père, il l’a toujours sa caméra ? Ca te dirait de filmer notre vidéo de descente ? » - « Heu… Ouais. » Avait répondu Pédale, contenant sa joie. « Ouais, je veux bien, ok. » -« Parfait. Tu t’occupes de tout ? On commence demain ! » précisa Baraki. C’était inespéré. Il allait enfin pouvoir montrer au comité et à toute la communauté folklorique qu’il méritait la toge qu’il portait à présent sur le dos. Cette vidéo serait son chef d’œuvre. La trace qu’il laisserait à jamais dans le folklore. Son Apocalypse Now à lui. Alors qu’il était en train de réaliser l’ampleur de la tâche qui s’offrait à lui, Pédale sentit monter comme une angoisse. Les 14
folkloreux l’attendraient au tournant, il ne pouvait pas les décevoir. Une boule s’était à présent formée dans son estomac. Il à-fona sa 365, fit tourner son joint de cannabis et sorti du cercle quelque peu nauséeux. De retour dans son kot, Pédale réalisait à peine les difficultés que représentait la production d’une telle vidéo. Il fallait des acteurs crédibles, du matériel de qualité, des lieux de tournages variés et surprenants mais surtout, un scénario béton. Pour les acteurs, la question était réglée d’avance, le comité de baptême se partagerait les rôles. Au niveau du matériel, son père possédait un véritable caméscope Sony et lui-même venait d’acquérir le tout nouvel iPhone 5 qui possédait un appareil photo avec fonction vidéo et une résolution de pas moins de 8 millions de mégapixels. En ce qui concernait les lieux de tournages, le comité de baptême du CXXX venait tout juste de confirmer la réservation d’une maison dans le Hainaut pour leur week-end comité. La situation était idéale. Non, le problème résidait plutôt dans le scénario. Il lui fallait écrire le film le plus époustouflant possible pour le folkloreux moyen. La nuit allait être longue. Comment s’y prendre ? Pédale avait toujours eu un faible pour le septième art. Il faut dire qu’en dehors du folklore et des émissions de Jean-Marc Morandini, le cinéma était plus ou moins sa seule passion. Et qu’avant d’entamer des études à l’ULB en XXX et de se réorienter en histoire, Pédale avait longuement considéré la possibilité de s’inscrire en arts visuels à La Cambre. Pourtant il était dans l’impasse. Il lui fallait procéder méthodiquement. Il consulta alors l’internet dans le but de découvrir les secrets d’un film qui marche. Il se focalisa vite sur les deux plus gros succès du cinéma de l’année écoulée : Intouchables avec Omar Sy et Rien à Déclarer de l’excellent Danny Boon. Après un tour sur sa plateforme de téléchargement favorite et chez son dealer, Pédale s’installa dans son canapé, sous l’œil protecteur de Frank Dubosc dont il possédait un poster sur le mur (au dessus de son écran plat) et entama le visionnage de ces deux classiques du cinéma français. « Mais oui ! Bien sûr ! » s’écria Pédale une fois arrivée à la moitié de son joint, au quart de sa bouteille de Docteur Pepper et aux trois quarts d’Intouchables. La solution lui apparaissait clairement désormais. Il avait eu raison de se fier aux maitres du genre. Pédale avait en effet ciblé la recette secrète qui faisait de ces deux films de si gros succès : par deux fois, le fond était un thème grave, de société et la forme était légère. C’était aussi simple que ça, il suffisait de trouver un sujet lourd et grave (comme le handicap, le racisme ou l’incompréhension entre deux peuples) et de le traiter de manière humoristique et légère. La moitié du chemin était parcouru. Décidemment, Pédale se sentait l’âme d’un Tarantino ce soir. Restait à trouver un thème grave qui passionnerait les foules. « Pas évident », se dit Pédale. Pédale se leva de son canapé, but une gorgée de Docteur Pepper et regarda par la fenêtre. La nervosité le regagnait, il commençait à faire nuit et il n’avait pas encore écrit une ligne de son scénario. Il se rassit dans son canapé, ralluma son joint et décida de se changer les idées. Il alluma la télé. Un homme y apparut, entouré de ses enfants : - « Ouais ! Allé dis-le ma couille ! Vas-y petit mafiosi » , disait le père de famille. - « Faut qu’elle crève ! » répondaient les enfants. Pédale mit quelques minutes avant de réaliser qu’il s’agissait d’un reportage sur la libération conditionnelle de la femme du tristement célèbre Marc Dutroux, Michelle Martin. Son sang ne fit 15
qu’un tour : il tenait son idée. La pédophilie. Quoi de plus grave que la pédophilie ? Il se demandait comment il n’avait pas pu y songer avant. Un filon pareil valait de l’or. C’est là qu’il aperçut sur l’écran, en arrière plan, une nonne. Probablement une des Sœurs Clarisses qui allaient accueillir la femme de Dutroux. C’était trop beau. Pédale tenait désormais le sujet qui allait lui valoir les faveurs de Baraki : la pédophilie chez les prêtres. Pédale passa alors la nuit à rédiger son script. Il ne se ménagea pas. Et il ne comptait pas ménager le spectateur non plus : fellations, sodomies, cire chaude, son scénario regorgeait de scènes chocs. À la manière de Bertolucci dans Un Dernier Tango à Paris il misait tout sur l’émotion et cela passait entre autres par la violence sexuelle. Pédale avait décidé de s’inscrire dans une démarche iconoclaste pleine de rage pour, il l’espérait, symboliser le caractère anticlérical et anti-establishment du folklore estudiantin. Baraki, Pet de Fouffe, Sombre Merde et le reste du comité allaient être aux anges. Au petit matin, Pédale avait 15 pages de scénario. Fumant une cigarette, il contemplait son travail. Il avait travaillé dur sur les dialogues et la mise en scène lui avait fait perdre pas mal de temps, mais le tournage était presque entièrement planifié : décors, accessoires, costumes, Pédale avait tout prévu. Il avait même un titre : « Descente CXXX 2012 : Tu le Sens mon Crucifix ? ». Les personnages étaient bien campés, l’humour était au rendez-vous, certaines scènes plus que cocasses et les comitards étaient bien sûr mis en valeur. Et que dire du final hors-norme qu’il avait imaginé ? Dans cette dernière scène d’un réalisme sans nom et fortement inspirée de Melville et de la nouvelle vague française, le charismatique Baraki, sorte d’Alain Delon moderne habillé en évêque, s’allumait un joint face caméra sur de la dance music. Pédale était excité à l’idée de briser les codes cinématographiques et sociétaux de cette manière provocatrice. Nom de dieu, ce qu’il avait comme bonnes idées tout de même. Il faudrait que je pense aussi à lui parler de mon idée d’entrée présidentielle pour le baptême, se dit-il. Et là, à cet instant précis, les yeux rivés sur son écran, Pédale sut ce que ressenti Picasso lorsqu’il mit la touche finale à Guernica. Pas de doute, il leur prouverait qu’il l’avait méritée, sa toge. Le folklore n’est pas mort.
qu’ils aillent se faire foutre les Godard, Ivory, Jarmusch et autres Kassovitz
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Errare humanum est, perseverare...
Cher lecteur, chère lectrice, Toi qui dans ton éthylisme grandement mérité après ces mois éreintants de bleusaille comparables à une réunion des Alcoolique Anonymes, tu te souviens sûrement que dans le même torchon paru il y a 368 jours, ton cher écrivain à la plume légère s’était distingué par sa grâce et sa finesse dans un article quelque peu sujet à controverse. Je tiens évidemment à m’excuser pour les mots déplacés que j’ai pu avoir dans un article, ma foi, fort mal rédigé. Je tiens aussi et surtout à m’excuser auprès de toutes les personnes que cet article aurait dû choquer, mais qui furent distraites par une syntaxe approximative et hâtive. Je fais donc solennellement la promesse de continuer à utiliser mon Libre-Examen pour dénoncer, parfois contre l’avis de la Masse, les situations me paraissant contraire aux valeurs que nous prétendons défendre. Phraternellement vôtre, Marin Anxieux.
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Je dénonce… le systême politique belge la gestion du chômage en Belgique les inégalités hommes/femmes encore présentes dans notre société la pauvreté et la précarité toujours en augmentation la montée du nationalisme et le racisme omniprésent les problèmes d’immigration et d’expulsion des étrangers la qualité de notre enseignement les sommes astronomiques versées à nos ministres et à la famille royale la montée de l’intégrisme religieux la crise économique et sa gestion par nos politiques la diminution de la liberté d’expression la peur des étudiants d’affronter les « autorités » académiques le manque d’investissement de la communauté folklorique la diminution des moyens mis à disposition du folklore ulbiste C’est bien mon grand… Mais commence d’abord par dénoncer ton manque d’investissement, tout comme le mien sans doute !
Que chacun prenne ses responsabilités !
un braNleur parmi d’auTres
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Quelques conseils pour passer une bonne Saint-Verhaegen
- ne rampez pas, surtout en fin de cortège; - pétez un coup de temps en temps, ça fait du bien; - ne perdez pas ce journal; - pensez à sourire, même si vous n'êtes pas (tout le temps) filmés; - évitez la mousse au chocolat du patron; - rappelez-vous que toute personne que vous croiserez aujourd'hui est votre frère (même s'il ne chante pas son verre); - si vous vous prenez au sérieux, n'oubliez pas d'en rire; - mangez du beurre.
Saint Dieu!
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De l'importance d'être responsable dans sa guindaille : Bonjour à toi cher fidèle lecteur de notre humble mais sophistiqué journal, Prenons langue subtilement deux à trois minutes pour parler folklore, guindaille,... afin de dire tout haut ce que tout (ou presque) le monde pense tout bas.
J'énonce 3 points sur lesquels je déblatère dans cet article : Guindailler pour guindailler ou comment s'évader de la pression quotidienne Guindailler oui mais en étant conscient de notre microcosme folklorique et de ses traditions Guindailler en étant garant d'un trésor unique au monde
Abordons le premier point, l'évasion. Que cherchons nous dans le folklore, si ce n'est échapper à nos soucis sociaux et nos responsabilités scolaires ? Le folklore est un lieu où fourmillent l’autodérision et les rencontres. Les badauds sauvages que nous sommes, utilisons (pour les plus sérieux) le plus clair de notre temps à nous instruire contre l'infamie qu'est l'ignorance. Mais l'instruction est un travail de longue haleine et en œuvrant pour atteindre un niveau décent d'érudition, nous nous rapprochons des profondeurs qui mettent en lumière les failles de notre système. Nous nous retrouvons face à une réalité qui nous dépasse rapidement malgré notre capacité à objectiver les rainures formées par les structures désorganisées, c'est à ce moment-là que le folklore entre en jeux. Lorsque la tension est à son maximum, quoi de mieux que d'aller boire une bière au cercle entre copains, quoi de mieux que d'aller rire jusqu'aux larmes après un travail qui t'as pris une nuit blanche et un paquet de cigarettes dont tu as maîtrisé tous les aspects. Parce que mesdames et messieurs, le folklore c'est ça ! C'est une permission d'évasion après avoir sué des litres d'ingéniosité. En son sein nous relativisons nos problèmes, nous exprimons aux autres ce qui nous a interpellés ou émus, nous en discutons avec eux afin de débattre et étayer notre point de vue sur le sujet débattu. Si certains d'entres-vous doutaient de cet aspect du folklore, réfléchissez-y (pas trop longtemps) et après ceci...profitez de ses ressources.
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C'est ainsi que nous arrivons au point deux, la prise de conscience. En effet, beaucoup guindaillent, mais peu essaient de comprendre pourquoi nous possédons toutes ces traditions et pourquoi nous les perpétuons. J'observe et je constate que beaucoup de folkloristes togés avec qui je parlemente, perpétue un folklore dont ils ne connaissent rien. Ces folkloristes convaincus se disent souvent garants de coutumes innombrables que l'on immortalise depuis des années dans son cercle. Ils croient connaître l'essence du folklore derrière un fût, sous une toge ou avec une coupe de cheveux à moitié bien faite. Mais regardez-vous ! Vous n'êtes garants que d'un folklore ressemblant à vos aînés, vous ne cherchez que la gloire et la reconnaissance pendant que d'autres triment et essaient d'apprendre aux bleus des valeurs, un sens de la fête et un esprit de camaraderie à l'égard des autres (sens général). Vous ne cherchez pas à innover, vous n'osez pas toucher à ce que les anciens laissent et lorsqu'un d'entre vous propose du changement, vous lui rabâchez un classique ; « mais tais-toi ! C'est pas comme ça qu'on fait, on fera comme les anciens nous ont montré ! » Je ne juge pas votre état d'esprit simpliste et réducteur, j'aimerais juste que chacun prenne conscience de la chance que nous avons de faire partie de l'élite (ne te sens pas offensé si tu es au cercle ou simple poil, tu es garant de notre folklore à ta manière seulement tu es moins visible) de notre folklore et il est de notre devoir de montrer l'exemple. Il est de notre obligation de parfaire sans bafouer les usages et pratiques qui enrichissent nos vies pendant deux mois.
Ceci m'amène à palabrer sur la troisième partie, la responsabilité. Si tu t'enrichis ou te moques de ce que tu lis en ce moment, sache que cette partie nous concerne tous. Je parlais de valeurs, de traditions et de perpétuation dans un constant climat d'évolution pour en arriver à ce point qui pour moi est nécessaire voire obligatoire. En connaissant la manière dont s'est construit notre folklore et en comprenant pourquoi toutes ces choses sont assemblées et tiennent ensemble, nous ne pouvons nier notre responsabilité de protecteur face à ces coutumes. Je remarque qu'il y a un manque de rigueur dans nos cercles respectifs. Trop souvent, il arrive à certains, désinhibés après quelques verres, de discuter volubilement avec des chroniques (excusez-moi du terme) des secrets que comporte notre folklore. Je ne dénonce rien mais j'accuse ce genre de fait qui corrompt nos 21
idéaux et le travail de beaucoup d'entre nous pour préserver cette tradition orale inépuisable. Il n’y a pas meilleur apprentissage que l’inconnu et le dépassement de soi. Si vous gâchez cette surprise inouïe, vous agissez contre ce devoir de pérennisation. Vous participez à la formation de tête bien pleines au lieue de favoriser les têtes bien faites.
Sur ces paroles enjouées de mélancolie et d'amertume, je vous souhaite à tous une bonne St-V ! Bonne picole aux hommes libre de toute charge et bon calvaire aux enchaînés. Profitez de ce jour où le folklore s'impose en ville mais surtout, comme dirait mon grand-père : « Vous connaissez le proverbe ? Il n'y a pas de bonne fête sans lendemain. » Balzac Votre dévoué, Master of Fouf', Grappe à chAttes
Ton père en lycra gris
Paris, un matin brumeux, parvis de la Défense. Accroupis et entremêlés, une poignée d’hommes et de femmes se relèvent, habillés respectivement de vert et de rose. Lentement, de leur union jaillit, tel un papillon d’une corolle, un homme vêtu d’une combinaison moulante en lycra gris. Comme un oisillon sitôt sorti de l’œuf, il déploie ses longues ailes vertes et roses, elles aussi, portant l’inscription « Papa » pour l’une, « Maman » pour l’autre. Vacillant et maladroit, il chancèle entre deux rangées de personnes assises à même le sol, soutenu par une clameur de « Papa ! » et de « Maman ! », qui l’aident à trouver l’équilibre nécessaire pour avancer. Un rassemblement de Gaïa pour protester contre le gavage des oies ? Non. Une réunion pour rétablir la vérité sur les extraterrestres de Roswell ? Non plus. Un happening des Pussy Riot (enfin, ce qu’il en reste...) ? Nenni. Cette étrange manifestation a eu lieu simultanément dans plusieurs villes françaises. Sa raison d’être ? Protester contre une proposition de loi concernant le mariage homosexuel (et sous-entendu l’adoption d’enfants par ces mêmes couples). En effet, nos amis français ont encore une longueur de retard sur le sujet. En Belgique, le mariage entre personnes de même sexe est reconnu par la loi depuis le 30 janvier 2003, et l’adoption par un couple homosexuel est légalisée depuis le 30 juin 2006. Mais chez nos voisins, cela semble plutôt mal embarqué. Depuis le passage de cette proposition de lois, nombre d’associations politiques et/ou religieuses se mobilisent pour contrecarrer le « lobbying LGTB » (comprenez lesbiennes-gays-transgenres-bisexuels), à l’image de cette étrange manifestation organisée par l’association « Alliance Vitale ». Le Petit Journal de Canal+ était présent dans le public, et c’est là que ça dérape. Loin de la recherche de l’équilibre du système familial traditionnel papa-maman, les manifestants se lâchent dans le micro 22
du journaliste qui récupère leurs réactions. Et vas-y les « J’ai des amis d’amis qui sont homosexuels », les « Comment des parents qui pratiquent la sodomie pourraient élever correctement un enfant ? », et « L’homosexualité, ça peut être dangereux ». On pensait avoir touché le fond du panier, quand on découvre seulement la fin de l’interview... Appelons la « Monique ». Monique doit avoir la grosse quarantaine, mère de famille, et catholique pratiquante. J’ai l’air de caricaturer, mais jusque là, c’est bien elle. Comment je le sais ? C’est très simple. Extraits de l’interview : Journaliste : - Et si un de vos enfants était homosexuel ? Monique : - Je souffriraisHan (oui, Monique parle avec des « Han » insupportables à la fin de chaque mot) et j'essaierais de trouver des personnes pour une guérisonHan, parce que c’est une souffranceHan. Monique... Sais-tu que l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie mentale depuis les années 1970 (même s’il a phallu attendre 1981 pour que ce soit le cas en France, et 1992 pour qu’elle ne soit plus considérée comme un délit) ? On continue. Journaliste : - Vous n’avez rien contre les homosexuels ? Monique : - Non pas du toutHan, c’est même un homme qui à l’âge de 10 ans m’a appris à tricoter. Ma mère ne savait pas. Mais j’en garde un très bon souvenirHan, même si c’était contre-natureHan. Monique, ce qui n’est malheureusement pas contre-natureHan, c’est un peu ta connerie... Et le meilleur pour la fin. Journaliste : - Que pensez-vous de la société actuelle ? Monique : - Ouhlàlà, c’est la décadenceHan, si cette loi est votée on attire une condamnation sur notre société. La colère de Dieu va s’abattre sur la FranceHan. Merci Monique. Je pense que tu viens de réussir à prouver toute seule que toi et tes potes en lycra gris êtes plus dérangés du ciboulot que deux personnes de même sexe, qui veulent voir reconnaître la liberté de pouvoir s’aimer aux yeux de la justice, l’égalité de tous devant la loi, et la fraternité de ne pas avoir à supporter tes jugements d’origine divine et mystique. « Papa ! Maman ! On ne ment pas aux enfants ! ». Si vos parents étaient sortis couverts, il y aurait un peu moins d’abrutis sur Terre. Que chacun prenne ses responsabilités, à commencer par tes vieux. Sans rancune, Monique.
Garde ton Rhume Reportage du Petit Journal : http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3351-c-le-petitjournal.html?vid=756018 Reportage de la VRT sur la même controverse : http://www.deredactie.be/cm/vrtnieuws/mediatheek/programmas/volt/2.25098/2.25099/1.1476273
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Petit Traité de Diplomatie De par diverses expériences personnelles, j’ai appris quelques règles sur l’art subtil et délicat qu’est la Diplomatie. Je voudrais aujourd’hui les partager avec vous.
1. Le diplomate ne ment jamais Cela peut surprendre les plus réalistes d’entre vous, mais non, un diplomate ne ment jamais. En effet, il ne pourrait, pas peur de voir toute sa crédibilité s’effondrer, se risquer à cet exercice hasardeux aux conséquences imprévisibles que représente le mensonge. A l’inverse il maniera l’art de la Diversion pour éviter de se voir contraint de dire une vérité souvent blessante pour son interlocuteur/interlocutrice. Il est rare qu’on vous pousse à dire la vérité, les gens préférant souvent le confort de l’insouciance à la triste froideur de la réalité. Petit exemple : Si le diplomate vient à rencontrer lors d’une soirée une donzelle à la laideur sans pareil, il serait inconvenant qu’il lui dise toute l’horreur et la répulsion que ses traits lui inspirent. Il dira plutôt : « Votre beauté ne se révèle pleinement qu’à la faveur d’une nuit (chuchotez : sans lune) ». Il n’a pas menti, mais n’a pas blessé son interlocutrice non plus. Bon d’accord… Cet exemple est peut-être légèrement déplacé mais vous en saisissez l’idée centrale. Dans les cas, rares, où le diplomate est acculé, qu’il a usé tous ses tricks pour se dérober à son ‘devoir’ de vérité et qu’il devra affronter l’Aveu, l’élément essentiel est qu’il ne flanchera pas. Dans ces moments se révèle toute la force du diplomate. D’un côté il doit dire la vérité aussi froide et directe soit-elle, sans donner l’impression de continuer à contourner le problème, et de l’autre il doit essayer d’ajouter à cette vérité, un élément la rendant soit obsolète, soit totalement inverse. Imaginons le cas où la Vérité serait une critique blessante, il doit arriver à glisser un compliment (subtil !) afin d’en diminuer la portée. Ne jamais mentir, toujours être ‘au plus près de la réalité’.
2. L’agenda, arme principale du diplomate Le deuxième élément que le diplomate veillera à chérir est : son agenda. En effet, la pratique de la diplomatie peut se révéler extrêmement chronophage et le diplomate pourrait se voir totalement débordé par les évènements, cela ne doit jamais arriver. Le diplomate devra toujours rester maître de la situation. Cela peut paraitre anodin mais cela ne l’est absolument pas ! Imaginez la situation où le diplomate se laisserait dépasser par les évènements et venait à fixer deux rendez-vous des entités inconciliables le même jour, à la même heure. Il est évident que cela créerait un clash diplomatique sans précédents. C’est dans ces cas-là que le diplomate se trouvera acculé et qu’il sera obligé de dire la vérité, sans détours. Il faut éviter cela à tout prix. 24
Pour ce faire le diplomate veillera à trouver un moyen efficace de gérer son emploi du temps. De nouveau une petite mise en garde s’impose. Si un agenda ‘papier’ peut avoir un certain charme, voire une certaine classe, il ne faut jamais oublier ces mots : « verba volant, scripta manent ». Effectivement, il serait une erreur primordiale pour le diplomate de révéler son calendrier, même de façon involontaire. Il n’est pas rare qu’un œil indiscret se penche sur un agenda papier qui traine donc évitez ce genre d’erreurs de débutant. Un agenda électronique du type « google agenda » sera donc votre meilleur allié. Organisez-vous cela rendra votre travail plus efficace et plus agréable. Vous me remercierez plus tard.
3. Toujours se faire remarquer sans en faire trop Troisièmement et finalement un diplomate veillera toujours à la façon dont il est perçu. Tout le monde connait le proverbe : « L’habit ne fait pas le moine ». Cher lecteur, personne ne respecte ce proverbe. Lorsque le diplomate arrive dans une soirée il sera, comme les autres convives, jugé de la tête aux pieds. Le but du diplomate est simple : se faire remarquer sans se faire remarquer. Il se doit d’être une personne normale tout en se détachant de la Masse. Différents éléments sont à soigner dans ce cadre : niveau de discussion, intérêt intellectuel, apparence extérieure,… Alors que certains tenteront de miser sur certains de leurs atouts qu’ils pensent plus avantageux, le diplomate, le vrai, devra exceller dans tous ces domaines en même 25
temps. Il se devra de pouvoir tenir une discussion intéressante, sans être endormante, end tout en y glissant quelques blagues. Dans le même temps, on ne pourra le reprendre sur une faute de goût vestimentaire, sur un manquement à la bienséance ou sur une faute de langage. Petite parenthèse ; certains ertains me demanderont si le plan physique joue sur le travail du diplomate. Si la nature ne vous a pourvu d’atouts physiques indéniables, il est évident que cela est immuable et inchangeable.. Par contre, les éléments physiques ‘modifiables’ doivent être tenus à l’œil. l’œil Vous l’aurez compris : le diplomate plomate doit paraitre [presque] parfait. Mais attention : jamais le diplomate ne pourra réellement se détacher de la masse. Un diplomate jouissant d’une aura de perfection semblera inaccessible, l’empêchant d’atteindre certains de ses buts. Le diplomate veillera ve donc à paraitre tel un humain lambda tout en ayant certains atouts. C’est un délicat équilibre équili totalement essentiel pour la Diplomatie.
Cher lecteur, après ces quelques conseils, tu peux maintenant, tu lancer dans l’art l’ subtil de la Diplomatie, l’appliquer ppliquer à ton quotidien. N’oublie pas que cet art demande de la pratique. Des échecs seront nécessaires pour ta formation, mais tu veilleras à ne jamais baisser les bras : chaque déconvenue sera une leçon t’apprenant à modifier de façon bénéfique ta maitrise de la diplomatie. Tu me demanderas pourquoi cet cet article sans fondement et détaché de tout dans un journal semisemi satyrique lu par des ivrognes par une froide journée de novembre ? Tout simplement car cet article est une caricature en tant que tel, et seule l’analyse du QR Code ci-dessous ci dessous te permettra de le comprendre pleinement.
j’espère que tu MettrAss en pratique mes enseignements. enseignement
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Gaudeamus Igitur Ceci n'est pas un article visant à maudire les étudiants et anciens étudiants ne connaissant pas le Gaudeamus Igitur par coeur, non. Par ailleurs, cet article n'est pas non plus voué à affirmer que le Gaudeamus Igitur n'est qu'un chant chiant, en latin de surcroît, dont on ne comprend strictement rien, mais que l'on est obligé de se farcir en début de cantus, alors que l'on attend impatiemment que le Senior lance La Bière, pour qu'on puisse picoler avec son miroir: Josselin, son pote poil! Le Gaudeamus Igitur est un peu plus que cela. Cet article tentera d'expliquer quelles sont les valeurs véhiculées par ce chant, trop souvent incompris(es).
Il s'agit en fait d'un des plus vieux chants repris au sein de notre Alma Mater - là je ne vous apprends rien - mais également partout en Europe. On estime en effet son apparition au XVIIIe (du moins, la version que l'on chante actuellement), et il est considéré par beaucoup comme l'Hymne Européen Etudiant. Il affirme que notre vie sur terre est éphémère et qu'il faut profiter de notre jeunesse. Il rend gloire aux personnes qui rendent cette jeunesse belle, et maudit ceux et ce qui peuvent entraver celle-ci! C'est en fait une ode à la vie, un peu dans la veine de ce qu'Otis pense de la situation de scribe. Il est donc utile, hormis le fait de le comprendre (le Gaudeamus, pas Otis), de le chanter avec vigueur, conviction et passion!
Oh, hé puis merde, démerdez-vous avec la traduction en fait:
Gaudeamus Igitur / Réjouissons-nous! Réjouissons-nous, tant que nous sommes jeunes (bis) Après une jeunesse agréable Après une vieillesse pénible La terre nous aura (bis) Où sont ceux qui furent sur terre avant nous (bis) Ils ont été vers les cieux Ils sont passés par les enfers Où ils ont déjà été (bis) Notre vie est brève, elle finira bientôt (bis) La mort vient rapidement Nous arrache atrocement En n’épargnant personne (bis) Vive l’école, vivent les professeurs (bis) 27
Que chaque membre vive Que tous les membres vivent Qu’ils soient toujours florissants ! (bis) Que vivent les vierges, faciles (ou minces), belles (bis) Vivent les femmes Tendres, aimables, Bonnes, travailleuses! (bis) Vive l’Etat et celui qui le dirige (bis) Vive notre cité Et la générosité des mécènes, Qui nous protège ici (bis) Que s’en aille la tristesse, les ennuis (bis) Que s’en aille le diable, Maudit de la patrie, Et des autres! (bis) un article sur le Gaudeamus Igitur, Fallait le Faire!
Traduction: http://goliards.etudiantforum.com
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Guide pratique de tous les jours. Liste & illustrations nonexhaustives Comment identifier un Phallus? ⑤ L’alimentation phallique ⑤⑤Les plats principaux Ses pates
Sa pizza
Sa patate
Son poulet
⑤⑤Les desserts Sa glace
Ses sucreries
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Son café
Son biscuit
⑤ Un phallus à l’université En biologie marine
En paléontologie
En chimie
Son stylo
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⑤ Les boulots probables d’un phallus En planification urbaine
En construction de la route
En informatique
⑤ Les loisirs phalliques Le mingolf
Le sport
Les films
Le rodeo
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⑤ Une soirée phallique En Concert
La terrasse
Le bar
⑤Le repos phallique Ses espoirs
Ses rêves
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⑤ Le phallus et son chez lui Son salon
Son jardin
Ses chevaux
cArtésien désaBusé, « Comment identifier un Phallus? », Editions Phallique, vol.❺, n°⑤, pp.❺⑤
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Le folklore est bipolaire. Novembre 1963. Célébration de la sempiternelle Saint-Verhaegen. Déluge d’étudiants avinés, penne vissée sur la tête, tablard ou toge sur les épaules. Explosions de pétards et pantalons baissés pour choquer le bourgeois. Ces mêmes bourgeois d’ailleurs pestant contre le bruit et l’odeur (sic), ne supportant pas le désordre joyeux et les grossièretés assumées des chants estudiantins qui retentissent dans les rues de la ville comme autant de cris libératoires. L ‘esprit est à la jeunesse, à la contestation, à la subversion. Les étudiants représentent un vent nouveau, balayant des traditions sclérosées et conservatistes de vieux cons réactionnaires. Les étudiants brandissent fièrement des drapeaux facultaires, régionaux et mêmes nationaux. Cependant certains de ces jeunes s’agacent. Les traditions se perdent. Le folklore est en danger. Trop de jeunes se perdent dans les festivités folkloriques. Trop de beuveries irréfléchies et inconscientes. En cette année 1963, les légataires folkloriques se soucient. Que vont devenir les traditions sans eux, les gardiens de ces traditions ? Les jeunes sont des incapables.
Novembre 2012. Célébration de la sempiternelle Saint-Verhaegen. Déluge d’étudiants avinés, penne cassée vissée sur la tête, toge ou pull de hipster sur les épaules. Explosions de Dubstep et pantalon baissés pour uriner sur les portes de maisons. Les bourgeois, les bobos, les clodos pestant, légitimement par ailleurs, contre ces étudiants baptisés qui, pleins-morts, sont violents, insultants, dédaigneux. Boire fraternellement, chanter joyeusement, maîtriser la subversion, sont autant de valeurs qui se sont transformées au fil des années en boire beaucoup (trop) pour se mettre minable, hurler des conneries, et maitriser le sens de l’orgueil. L’esprit n’est plus à la contestation. Le sentiment initial du changement et du renouveau a glissé vers l’immobilisme, ou plutôt vers le suivisme. Et c’est ce glissement qui est le principal danger qui menace le folklore estudiantin. 34
Discours volontairement catastrophiste et alarmiste? Oui. Le folklore est-il réellement en danger ? Peut-être. Est-ce que le changement du paradigme folklorique est un mal ? Pas sûr.
Alors pourquoi s’insurger contre les transformations, les mutations de la vie folklorique ? S’il n’est pas certain qu’il y ait une déliquescence du folklore, l’obsolescence est plus sûre. Il suffit de voir la diminution toujours croissante du nombre de jeunes entamant leur bleusaille, les moyens de plus en plus réduits accordés par l’ULB aux cercles, et le peu d’intérêt qu’il engendre.
Que pouvons-nous faire afin de lutter contre cette perte de vitesse ? Je n’ai pas de réponse concrète.
Par contre, certaines dérives absurdes (à mon sens) peuvent être évitées : les comitards (ou président) en 1re bachelier, les chants et cris folkloriques massacrés sur la scène de baptême, ou chantés après « La Forêt », des bleusailles avec quatre bleus (comment refaire un comité l’an d’après ?), les cercles qui ne tournent jamais, les baptêmes à l’emporte-pièce réalisés en une paire d’heures et sans investissements des intéressés, la prétention de comitards Jean Foutre, …
Bien Pensant.
Récit caricatural
Il est midi, il se réveille. Gueule de bois, la pâteuse. Un léger étourdissement même lorsqu'il s'assied sur le coin de son lit. Le temps de tourner la tête et de voir à côté de lui l'affreuse déléguée psycho qu'il a encore ramenée. Comment c'est possible se demande-t-il alors ? Mais impossible de se rappeler, ses souvenirs lui échappent, un peu comme cette comitarde droit qu'il a toujours rêvé de se faire. Le mal de crâne s'accentue, il veut se recoucher mais la déléguée risque de se réveiller et puis de toute façon il est déjà en retard au rendez-vous fixé par son prez' de bapt. Pas le temps de prendre un douche, il se rhabille, attrape sa toge et sa penne et se met en route. En sortant du kot, il s'allume une cigarette, il se rappelle qu'il n'aime pas fumer mais que ça lui donne de la consistance et du charisme face aux autres comités mais surtout face aux bleus. En chemin vers le cercle il allume son GSM qui vibre par 5 fois. Il ouvre la liste des appels en absence, le président l'a déjà appelé quatre fois ! Il faut se magner ! Le dernier SMS est d'une fille de son groupe de TP lui rappelant qu'il avait un travail à remettre pour la séance d'aujourd'hui à 8h00. Merde, se dit-il, c'est
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trop tard. Une seconde sess' alors qu'on est qu'en octobre... Mais soit, je suis en deuxième deuxième, j'ai déjà prouvé que je pouvais réussir l'unif se rassura-t-il. 13H15, après être passé prendre un sandwich et un coca au Campouce, notre homme arrive au cercle pour sa réunion de comité de baptême. • • •
C'est à cette heure-ci que t'arrive ? Lui beugle son président encore ivre du Luigi's. Tu pourrais au moins prévenir ou allumer ton GSM ! Ouais sorry j'étais plein mort j'ai pas mis de réveil, mais c'est pas ma faute y avait une énorme file au Campouce. Rétorqua-t-il à son président d'un air dédaigneux. Oublie pas ton affond soubirac punition lui dit le président énervé par ce manque de respect pour son illustre personne et pour le reste du comité en train de comater dans les canapés du cercle.
Il s’exécuta, 5 verres de soubirac (pour les 5 fois 15 minutes de retard) dans la musette avant la réunion pour préparer l'activité du soir. • • • •
Quelqu'un a t-un idée ? Lança le président, dans un bref accès de lucidité, à son comité. Une idée pour quoi ? Répondit la comitarde togée uniquement pour ses nichons. Ben pour l'activité de ce soir tiens ! Des idées sur le contenu ou la forme ? ...
Un silence pesant dans l'assemblée. Les membre du comité se regardent sans rien dire, les plus hypes du comité n'osant pas une petite blague pour détendre l'atmosphère. •
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Si on faisait comme l'année passée ? C'était bien l'année passée osa notre homme qui en était quand même à sa deuxième année de toge. C'est quand même kekchose ! Se dit-il. Et puis moi j'ai envie de tourner ! Ajouta-t-il l'air fier de lui. T'as ramené la moche de psycho hier ?! Lui lança le bogoss du comité. Eclats de rire dans le cercle. Ouais j'avoue j'ai foiré j'étais trop plein mort. Cette BSG était une mauvaise idée. Bon et pour l'acti ?! S'énerva le président ! Bah on a qu'à faire comme la dernière fois. Le comité acquiesce. Allons tourner ! Le cercle s'occupera des courses ! S'emporta la vice-présidente de baptême. Plus potiche qu'ayant un véritable rôle ou une quelconque responsabilité.
La suite vous la connaissez, Tournée/Activité/TD/BSG/Luigi's/PompeESSO. Et demain recommencer. Et ça jusqu'à la Saint-V.
Caricatural ?
Triste Gériatre 36
Hé, toi !
Toi le comitard, Fier du tissu que tu portes Heureux de transmettre des valeurs qui t’importent Réfléchis, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que tu as représenté pendant la bleusaille Tu le restes encore quelques temps auprès de tes ouailles. N’abuse donc pas de ton statut Pour parvenir à trouver un plan cul. Comment as-tu pu agir de la sorte, sans remord ? Alors que, de l’argument d’autorité, tu as juré la mort. J’espère que tu as pris conscience de tes agissements Et qu’une once de regret, parfois, tu ressens. Je suis un coN
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Le Folkloriste et le Cerclocrate Le président de baptême Fuckozord se balade nonchalamment sur les abords du parking du Janson, la bleusaille bien finie il peut finalement flanquer un rictus de satisfaction sur sa trogne labourée par les soirées à la Jefke. Il avait réussi à faire aussi bien que ses pairs en baptisant une chiée de bleus et surtout, la plupart des comités avaient chanté le CV, son cercle chéri, dans le top trois de leur baptême. Il passe devant les cercles et distribue quelques signes aux gens qu’il juge dignes de son attention, se voit offrir une bière et en refusant fait admettre au barman qu’il est temps de faire une pause avant la Saint-P. Très insistant, ce dernier lui rétorque du haut de ses deux étoiles bien gagnées : «T’as changé gars, il y a deux semaines c’était mieux ». Le sang coupé à la levure de Fuckozord ne fait qu’un tour dans ses veines obstruées de big bacon. Ce petit barman ose remettre en doute la grandeur bibitive du président, une telle bravade ne s’était pas laissé entendre depuis que le comité de cercle avait été détogé six ou sept ans auparavant. « Tremble petit délégué car en bafouant ma grandeur folklorique tu invoques les démons gélatineux de fin de fût. Par le feu de ma gorge et par les grands folklores d’Europe, tu repasseras par le con de ta mère sans user du vît ». Il attrape d’un geste leste mais trop précis le gobelet rempli sur le coin du bar. Sa descente impressionnante ne laisse même pas le moindre rayon de soleil battre sur le bord de son verre et sa bière disparaît en deux gorgées contrôlées. Le braman, tremblant face à l’entité maligne qu’il avait invoquée, sais ce qui lui reste à faire. Il se cache derrière sa penne et son bar et enclenche la pression. Il sait, il le sent, il va falloir servir… A l’autre bout du campus une horloge sonne le coup de 14h et la ruche ouvre ses portes. Jean-Frédéric pousse la porte de l’auditoire en rajustant ses lunettes, quelques feuilles de notes volent, tant pis il doit se dépêcher. Parfois son esprit divague quand ses responsabilités le rattrapent : à quoi bon cet empressement ? À quoi bon cette gestion et ces dépenses d’énergies ? C’est juste pour que Fucko’ se rince à l’œil ? Bref, c’est sur sa réunion de cercle qu’il doit se concentrer, les nouvelles mesures de sécurité de la Saint-P vont être drastiques, il a déjà pensé à mettre le petit Barman qui fait ami-ami avec le comité de baptême à l’avant du char, il restera sobre, ça lui apprendra. Il sort sa penne trop clean de sa besace de cours, J-F n’est plus, laissant place au président de cercle Brikachu prêt à gérer son comité. Son esprit reste concentré sur ses prochains objectifs, il transpire la motivation pour oublier ses doutes. En abordant le parking il voit son comité de cercle au garde à vous devant le local mais quelque chose cloche. Brik claque une ou deux bises et remarque les quelques regard glacés qui se tournent vers l’intérieur du local, il s’attend au pire en entendant les beuglements caractéristiques de son rival éternel, Fuckozord en personne... La scène est atroce, le barman nu couché sur le bar se vomis dessus en essayant de boire encore quelques centilitres tandis que le président ayant remis sa toge saute partout en targuant son comparse de noms d’oiseaux de toutes espèces. Le sol du local est jonché de gobelets explosés, de sécrétions humaines et de quelques paquets de chips éclatés. Les oreilles de Brik rougissent, il essaye de crier mais point de son ne se fait entendre. Fucko’, d’un air satisfait, claque une grosse tape dans le dos du cerclocrate en balbutiant : « Il est folklo, ton petit barman ». Brik, rougi par la vapeur se dégageant de son col anglais « Espèce d’animal incompétent, c’est à cause de raclures de pompe de ton genre que tout foire, que personne ne vient ici, que nos activités 38
sont bâclées par l’alcool et salies par la quiche ! Espèce d’ignare ! Si au moins tu cartonnais tes études on te considèrerait pour quelque chose de concret ! Tu passes ton temps à glander pendant que moi je fais fonctionner notre association ! T’es qu’un fantoche de paille, le président c’est moi ! Toi tu…» il n’eut pas le temps de vider complètement son sac, le sol caressait ses tempes et le choc du bras vengeur du folklore lui avait fait perdre un paquet de neurones. Il se relève, chancelle en essuyant le sang de son nez avec un bout de manche, pas le temps de reprendre ses esprits, un grondement se fait sentir. Le cercle tremble, les quelques bouteilles vides triomphantes sur le bar s’éclatent au sol. « Enculé de fasciste, tu te rends compte de l’énergie et du temps que j’ai mis pour ce Cercle ? Tu te rends compte que je me suis ruiné la santé ! Pourquoi ? Pour qui ? Pour que ton fils de pute de délégué culture puisse ramener du monde à ses sorties ! Pour que ton bar tourne et que tu puisses avoir un public à ton festival de thérémine ! Et pourquoi tu crois que t’es là ? Et tout ton comité de puceaux ? C’est parce que notre Folklore avait apparemment besoin d’une structure d’imbéciles administratifs pour qu’il puisse continuer à vivre ! C’est toi le fantoche boyard, ose seulement remettre en question la grandeur du geste de pérennisation perpétuelle que mon comité met en place ! Ose nier que toi et tes copains de l’ACD vous n’êtes qu’une sale bande de collabos qui font de la lèche aux autorités pour buter notre Folklore à petit feu ! ». En terminant sa phrase Fucko’ prend un bout de verre et le croque sans verser une goutte de sang ; il est fort ce Fuckozord ! Le président du cercle a les genoux qui flanchent… Qu’est-ce qui lui a pris d’insulter l’ogre de la sorte ? Il sait que la toge de baptême lui pendait au nez s’il menait sa présidence à bon terme. Tous ses espoirs brisés, il ne pouvait que surenchérir par « l’argument ultime » et couper court à ce dialogue de sourd. « Qui paye les amendes quand t’enterres une tête de cheval sur le Square K ? Qui paye pour les poussins que tu dégommes à ton activité de sauvages ? Qui permet que tu gaspilles des tonnes de bouffe et d’alcool pour souiller une bande de gamins de 18 ans ! C’est ces petits délégués que tu débauches et puis que t’obliges à nettoyer ta merde ! ». Les interpellations continuèrent jusqu’aux petites heures, tous les gens qui avaient assisté à la scène se sont lassés, ils quittent le campus sporadiquement. Mais la joute entre les deux piliers n’est pas finie, l’un attend que l’autre flanche, aucun ne se laissera abattre. Il ne reste que le petit barman, faisant passer la clé du local entre ses doigts mais n’osant pas réagir. Fucko’ cherche ses meilleures insultes pour ponctuer ses phrases tandis que Brikachu aiguise de plus en plus ses arguments. Aucun des deux ne mettra fin à ce long débat, le Barman le sait et la petite bleuette qu’il a réussi à charmer l’attend dans son lit. Il entame donc un acte fort, destiné à la simple obtention de désir charnel, en posant son pied entre les deux présidents. « Bon les mecs ça commence à bien faire là ! On nous rabâche « solidarité » et tout le tsointsoin pendant deux mois, on nous présente le tout comme une famille unie, comme une grande fraternité et vous passez votre soirée à vous bouffer la gueule pour savoir qui a le mérite ! Nous voyons tous ce cercle comme des entités complémentaires en interaction permanente, votre gros cou pourrait diminuer si vous vous placiez un peu à notre place, vous n’êtes que de s… ». La réponse se faisait sentir, les deux géants répondirent en cœur sans se concerter : « Ta gueule Bleu ! ». Question de Caricature
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Pub finale
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