Vendée Va’a :
les femmes entrent dans la compétition de pirogues polynésiennes
© Christophe FAVREAU
Les organisateurs de la course l’attendaient. Leur souhait va devenir réalité. Car le Va’a, ce sport venu d’Océanie est aussi une histoire de femmes. Pour la première fois, du 24 au 27 mai, la Vendée Va’a accueillera deux équipes mixtes.
DIX-NEUF ÉQUIPAGES Qui a dit que le Va’a ne s’adressait pas à la gent féminine ? Sûrement pas les organisateurs, qui espéraient depuis longue date ouvrir la compétition aux rameuses. Si elles sont encore peu nombreuses à pratiquer ce sport en Europe, en Polynésie, elles ont leur épreuve depuis 1995 dans la grande compétition internationale de Va’a, la Hawaiki Nui. Ce sont maintenant près de 25 équipes féminines qui affrontent les flots lors de la deuxième journée de cette course. Pour sa 8e édition, c’est enfin au tour de la Vendée Va’a de se féminiser. Dix-neuf équipages sont inscrits cette année dont six étrangers : trois polynésiens et trois brésiliens. « Parmi les équipes brésiliennes, deux sont mixtes. C’est un plaisir pour nous de les recevoir parce que le va’a peut aussi bien être pratiqué par
34 | LES SABLES MAGAZINE N°19
les hommes que par les femmes. C’est un sport d’endurance mais surtout une activité d’équipe et de coordination où le mental est très important. Le va’a est un bon moyen de prendre de soin de son corps. Il est même souvent conseillé dans la rééducation après un cancer du sein », précise Denys Remy, président de l’association organisatrice SAPOVAYE. LES SABLES, VILLE D’ANCRAGE DE LA PIROGUE EN EUROPE La Vendée Va’a a vu le jour en 2010 avec pour principal objectif de faire connaître ce sport et de préparer les équipages à la Hawaiki Nui Va’a, la référence mondiale en termes de compétition de va’a. De fil en aiguille, elle a réussi à se faire un nom et est même considérée par les compétiteurs comme la course la plus difficile au monde en raison du froid, des vagues courtes et du vent auxquels les rameurs
doivent face face. Elle est d’ailleurs l’une des étapes de qualification du championnat de France. Chaque année, elle attire plus de 200 sportifs et mobilise 125 bénévoles ! Une belle vitrine pour l’association qui compte mettre en place des échanges entre étudiants polynésiens et sablais et œuvre pour développer le nautisme en Polynésie et faire découvrir son école sablaise de Va’a. 128 KM EN HAUTE MER... La course se déroule en trois étapes au départ et à l’arrivée des Sables-d’Olonne et rassemble six équipiers sur des embarcations conçues en fibre de verre et carbone. Le parcours retenu est identique à celui de l’an dernier. « Il faut compter 10 à 13 heures d’effort pour parcourir les 128 km de la course , précisent les organisateurs. Cela représente environ 38 000 coups de rame par équipier ! »