LES SABLES MAGAZINE N°19

Page 86

Jean-Luc

Van Den Heede, L’infatigable loup de mer en route vers un nouvel exploit

Jean-Luc Van Den Heede, vous avez commencé à naviguer à l’âge de 17 ans. Comment en vient-on à pratiquer la voile lorsqu’on a grandi à Amiens ? Très jeune, le large me faisait rêver. Ma culture maritime était livresque au départ. En vacances à Berck, j’ai navigué un peu. Ça a été une révélation. Il faut savoir qu’à l’époque, on ne commençait pas la voile à l’âge de 7-8 ans comme aujourd’hui. Ça a dû me frustrer et j’ai eu envie de m’investir encore plus (rires). Mes parents voyant mon goût prononcé pour cette discipline m’ont promis de me payer un stage aux Glénans si j’avais mon bac. Je suis ensuite devenu moniteur puis professeur de mathématiques pendant plusieurs années avant de me consacrer totalement à la voile. Le record du tour du monde à la voile à l’envers, un titre de champion du monde Imoca, la première Mini Transat suivie d’une autre participation en 1979, les deux premières éditions du Vendée Globe, le deuxième BOC challenge en 1986, puis en 1995... On en passe. Quel est votre meilleur souvenir ?

84 | LES SABLES MAGAZINE N°19

© Jean-Marc Arthot

Quatre tours du monde à l’endroit, un tour du monde à l’envers dont il détient encore le record. Rien que ça. À bientôt 72 ans, Jean-Luc Van Den Heede est une force de la nature qui n’a pas froid aux yeux. Il s’engagera dans une nouvelle épreuve en 2018 et pas des moindres : la Golden Globe Race. Rencontre avec un skipper au parcours brillant et aux passions multiples.

On m’a souvent pris pour un fou (rires). Même si j’ai énormément de bons souvenirs, le meilleur est sans doute mon premier Vendée Globe. C’était mon deuxième tour du monde. J’avais un bateau que les gens jugeaient différent des autres et pas compétitif. Je ne m’attendais pas à voir autant de monde à l’arrivée. Et le pire ? C’est mon échouage en Australie durant mon deuxième BOC challenge, en 1994. Vous avez participé à deux Vendée Globe. Pourquoi avoir arrêté ? J’en avais fait le tour et je trouvais que les bateaux devenaient dangereux. D’ailleurs, il y a eu des drames par la suite. Vous préparez actuellement la Golden Globe Race. Cette course partira en juin 2018 d’Angleterre, dans les mêmes conditions que le Golden Globe Challenge, qui s’est déroulé en 1968. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer ? Après mon tour du monde à l’envers, j’ai levé le pied. Je ne pensais plus m’engager dans une grande épreuve. Mais j’ai toujours aimé la nouveauté. Et la Golden Globe Race sera une première pour moi puisqu’elle réhabilite la navigation à l’ancienne, comme en 1968.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.