Collection FW16 / ENGLISH BREAKFAST
OLOW™ est une marque de vêtements française, créée en 2006 à Montreuil par Mathieu Sorosina et Valentin Porcher. Elle se distingue par des collections brutes, surréalistes, et prône un style de vie simple, fait de travail manuel, d’art, d’évasion et de poésie… Fidèle à des valeurs d’éthique, de proximité et d’indépendance, OLOW™ produit au Portugal, et collabore en majorité avec des artistes internationaux inconnus. La marque organise également régulièrement des expositions. _
OLOW™ is a French clothing brand, created in Montreuil (France) in 2006 by Mathieu Sorosina and Valentin Porcher. It is distinguished by raw, surrealistic collections, and advocates a simple lifestyle, handmade craft, art, an escape, and poetry … In keeping with ethical values, proximity and independence, OLOW manufactures all its’ garments in Portugal and works mostly with unknown international artists. The brand also organizes exhibitions regularly.
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Autumn adventures with Mylo the Hylo
Portraits in Black and White
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Savages, de la rage et des filles
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Adult Jazz, sublime bric-à-brac.
A song to bring you home
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Le quatuor artistique
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Dans les profondeurs des illustrations d’Ugo Gattoni
English Breakfast
- 38 Poème court
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The slow-fashion designer
Décontextualisation
- 40 Sur les traces de Jim
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Believe it or not
A jack of all trades
- 110 L’invitation de mariage
- 98 Le nuage électrostatique
- 114 Le tatoueur burlesque
- 100 Typographies d’antan
- 116 L’harmonie des couleurs
- 102 Onirisme à la nantaise
- 122 Le rituel du Yorkshire
- 108 L’intemporel
- 130 Poème long
ENGLISH BREAKFAST
L’English Breakfast est à l’Angleterre ce que les lasagnes sont à l’Italie, ce que la paella est à L’Espagne…Une véritable institution, un rituel ! Qu’on aime ou non, à chaque fois qu’on se rend Outre-Manche, impossible de faire l’impasse dessus tant il fait partie du décor, du voyage… Mélange improbable de textures, de formes, de goûts et de couleurs, le petit-déjeuner anglais est à l’image du pays : à la fois bordélique et magnifiquement ordonné. C’est sur cette idée que nous est apparue l’évidente métaphore qui reflète les bases de notre collection automne-hiver : jouer sur les contrastes qui font, à notre sens, toute la magie de l’Angleterre. Nous avons alors posé nos valises lourdes de voyages en terres shakespeariennes pour créer une ligne où la diversité est reine ; des vêtements parfois distingués, d’autres un peu farfelus, du textile hérité de la pure tradition britannique juxtaposé à des matières et formes novatrices, des basiques se parant de détails soignés… Et en prime, pour vous immerger un peu plus dans cette aventure, on vous a concocté une multitude de découvertes culturelles qui raviront, on l’espère, vos oreilles et votre âme de curieux baroudeur. Servez-vous donc une tasse de thé bien chaude, mettez-vous un disque de bonne vieille britpop et asseyez-vous pour déguster avec nous ce joyeux méli-mélo qui tient au corps.
ÉDITO
Valentin Porcher
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ÉDITO
ENGLISH BREAKFAST
Valentin Porcher
The English breakfast is to England what lasagne are to Italy and paella is to Spain: a true institution, a ritual! Whether you’re a fan or not, each time you cross the Channel, it’s down right impossible to avoid something which is part of the scenery. An improbable mixture of textures, shapes, tastes and colours, the English breakfast is just like the country: at once shambolic and beautifully organised. Using this idea, the metaphor at the root of our Fall-Winter collection was clear to us: to play around with the contrasts that we think make up England’s magic. So, we plonked our heavy suitcases down in Shakespeare’s land to create a collection where diversity is key: clothes at times distinguished, sometimes wacky, textiles inherited from pure British tradition juxtaposed with innovative shapes and materials, and basics adorned with carefully-chosen details. As a bonus, to help you immerse yourself a little further in our adventure, we concocted a multitude of cultural discoveries for you, which we hope will delight your ears and your travelling spirit. So, make yourself a nice cup of tea, put on some good old Britpop, and settle down with us to enjoy this delightful hotchpotch that’ll enthuse your senses.
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LUCIE TRARIEUX
RÉCIT
AVENTURES D’AUTOMNE AVEC MYLO THE HYLO C’est les vacances d’octobre. Au cours des dernières semaines, les feuilles sur les arbres se sont peu à peu parées des plus belles couleurs. Les températures ont chuté, et les bonnets et les écharpes ont remplacé les t-shirts et les shorts. L’automne est enfin arrivé ! Quel meilleur moyen de découvrir la beauté de ce pays que de faire un dernier road-trip dans ma Citroën Romahome Hylo, alias ‘Mylo the Hylo’? Toutes les deux, nous avons déjà vécu d’extraordinaires aventures cette année. Des vues à couper le souffle et de l’escalade dans le Lake District, des routes sinueuses et des plages perdues en Cornouailles, et des paillettes, déguisements et sottises lors d’un festival local. Mais cette fois-ci, le plaid à pique-nique, le barbecue et les serviettes de plages ont été remplacés par des couvertures, des chaussettes bien épaisses, et des bouillottes. Je commence ce trip, comme d’habitude, avec une tasse de thé, un plan, et un guide Lonely Planet sur les endroits à visiter au RoyaumeUni. Pour ce voyage, j’ai choisi le sud du Pays de Galles, la Péninsule de Gower en particulier. C’est un endroit où je suis souvent allée plus jeune, mais où je ne suis pas retournée depuis bien longtemps, même si ce n’est qu’à seulement deux heures de là où j’habite, à Bristol. N’ayant aucune idée de la couverture réseau sur la route, mon amie et moi griffonnons quelques indications sur notre itinéraire, le nom d’un camping, et un numéro de téléphone sur un bout de papier. Après avoir vérifié nos rations de survie (sachets de thé, papier toilette, musique), on décolle ! En passant devant les docks, les alignements de magnifiques maisons colorées, et sous le pont suspendu de Clifton, je me sens fière de ma ville. Nous filons sur l’autoroute, traversons le Severn Bridge, et quelques heures plus tard, nous nous frayons un chemin sur les routes sinueuses du Pays de Galles. Le paysage change radicalement, et nous sommes soudainement face à une magnifique vue de toutes petites maisons minières nichées dans les collines verdoyantes à perte de vue. D’immenses plages désertes constituent l’arrière-plan, et pour la première fois, nous apercevons la mer ; nous sommes presque arrivées ! Ou du moins…c’est ce que nous pensions. Nous sortons le bout de papier griffonné et essayons de faire sens des notes inscrites dessus. Nous sommes au beau milieu de nulle part, et l’instruction « tourner à droite à la poste » ne nous aide vraiment pas. Il est temps d’allumer Google Maps. Pendant une demie heure, nous fixons l’écran qui n’arrive pas à charger l’application, notre précieuse batterie de téléphone est en train de mourir lentement, et nous devons nous résoudre à l’évidence: nous sommes perdues. Nous nous garons sur le bas-côté et regardons la baie. Le soleil d’automne est bas, la marée aussi. Des silhouettes minuscules se baladent le long de la plage, laissant leurs empreintes dans le sable. On se rend compte que le camping est de l’autre côté de la baie, mais avec une telle vue, on s’en moque ! On décide alors de faire bouillir de l’eau pour le thé, et on se laisse absorber par la vue. Une heure plus tard, après avoir surfé sur les petits chemins, nous gravissons la colline jusqu’au camping. Une femme emmitouflée dans à peu près mille épaisseurs nous accueille d’un sourire radieux et nous demande, avec un fort accent Gallois, si nous voulons vraiment camper ici cette nuit. Nous réalisons alors que son commentaire d’adieu « vous êtes folle ! » est très juste lorsqu’une rafale de vent glacial manque de nous bousculer tout en bas de la colline. Heureusement que nous avons emporté plein de couvertures ! Nous ouvrons le
toit, installons l’auvent, et ouvrons une bouteille de cidre en admirant les dunes et la plage. Après avoir repris notre souffle, nous entamons l’important processus d’enfilage des couches. Chaussettes épaisses, pulls en laine, manteaux waterproofs, nous sommes prêts à partir déguisés en Bibendum Michelin. Le soleil d’automne se couche sur la plage, les derniers maîtres promènent leurs chiens et, de temps en temps, leur lancent des bâtons pour leur plus grand plaisir. Des enfants se dandinent comme des étoiles de mer, rigides dans leurs tenues imperméables. Un groupe d’amis profite des derniers rayons de soleil et joue un match de cricket pas très acharné. Une odeur de feu de bois flotte dans l’air ; des campeurs courageux se préparent à s’installer pour une soirée sur la plage. Nous ne sommes pas aussi téméraires ! Nous escaladons une falaise et tombons nez à nez avec un pub plutôt en piteux état et aux fenêtres embuées. Nous ouvrons la porte ; la chaleur et l’odeur de la bière nous envahissent. Il n’y a quasiment plus de place à l’intérieur, mais nous nous faufilons jusqu’au bar, en essayant désespérément d’ôter toutes nos couches de vêtements. C’est soir de rugby à la télé : dans quelques minutes, le Pays de Galles va savoir s’il poursuit son chemin dans la Coupe du Monde. Malgré la défaite, l’ambiance reste étonnamment sympathique et joyeuse. Mon amie et moi dévorons notre fish and chips et savourons nos pintes de cidre, en regardant la lune miroiter sur la mer dans la baie. Nous entendons des bribes de conversation autour de nous, bercées par cet accent Gallois si doux, et je me sens vraiment heureuse de vivre dans un
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LUCIE TRARIEUX
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Autumn adventures with Mylo the Hylo
It’s October half term. In the last couple of weeks, the leaves on the trees have turned the most incredible colours. The temperature has dropped and woolly hats and scarves have replaced t-shirts and shorts. Autumn is officially here! What better opportunity to see just how beautiful this country is by squeezing in one last road trip in my Citroen Romahome Hylo aka ‘Mylo the Hylo’? Mylo and I have already had some amazing adventures this year. From breathtaking views and mountain climbs in the Lake District; winding roads and hidden beaches in Cornwall; to glitter, fancy dress and super silliness at a local festival! This time, the picnic rug barbeque and beach towels are replaced with blankets, thick socks and hot water bottles. I start my trip, like all trips, with a cup of tea, a map and a Lonely Planet guide on places to visit in the UK. This time, I choose South Wales, specifically the Gower Peninsula. It’s a place I visited a lot as a child but one I haven’t been back to for a long time, despite the fact it’s only a couple of hours down the road from where I live, in Bristol. Not knowing what the phone signal will be like once we’re on the road, my friend and I scribble down a couple of directions, the name of a campsite and a phone number. After checking vital supplies (tea bags, toilet roll, music) we’re off! Driving past the docks, the rows of beautiful multi-coloured houses
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LUCIE TRARIEUX
and under the Clifton suspension bridge, I feel proud of the city I live in. Down the motorway, over the Severn Bridge and a couple of hours later, we’re weaving our way through winding Welsh roads. The landscape drops dramatically and suddenly we’re faced with stunning views of rows of tiny old mining cottages nestled into rolling green hills. Huge open beaches fill the background and my friend and I get that all important first glimpse of the sea, we’re nearly there! Or at least... We think we are. We pull out the scrap of an old bill and try to make sense of the directions scrawled on the back. With nothing to see for miles around the : ‘turn right at the post office’ note is pretty useless. Time to turn on Google maps. Half an hour of starring at the ‘screen loading’ icon, watching our precious phone batteries slowly die we resound to the fact: we’re lost. We pull into the next lay-by and look out at the bay. The autumn sun is low and the tide is out. A few dots meander along the beach, leaving tiny footprints as they go. We realise we’re at the opposite end of the bay to the campsite, but with a view like this, who cares? We decide to pop the kettle on and just soak it all up. After another hour of weaving in and out of tiny lanes, we finally climb the hill to reach our campsite. A woman wrapped in a million layers greets us with a beaming grin, and asks, in a thick Welsh accent, if we’re really planning on camping tonight. We realise that her parting comment of ‘you’re mad!’ is very apt as we turn the corner and nearly get blown back down the hill by a huge gust of freezing wind. Lucky we packed those extra blankets! We pop the roof, get the awning up and crack open a cider as we look out over the sand dunes and onto the beach. Once we’ve caught our breath, we start the all important ‘layering up’ process. Thick socks, woolly jumpers, waterproof coats and with a distinct look of ‘The Michelin Man’ about us, we’re ready to go. As the autumn sun sets on the beach, the last few dog walkers ramble along, occasionally throwing the odd stick to their delighted pooch. Toddlers waddle like starfish, rigid in their wet weather gear. A group of friends are making the most of the setting sun, playing a lazy game of cricket. The smell of wood smoke wafts lightly in the air as the few brave campers prepare to settle down for an evening on the beach. We are not so brave! After a little climb up the cliff we reach a run-down looking pub with steamed-up windows. The heat and the smell of beer hits us as we open the door. There’s barely room to get in and as we try and squeeze our way to the bar, desperately peeling off layers as we go, we realise the rugby is on and Wales are minutes away from their World Cup fate. Despite losing the game, the pub remains amazingly friendly and cheerful. My friend and I tuck into our fish and chips and pints of cider, looking out at the moon reflecting on the sea in the bay. We catch snippets of conversations around us, sung in the beautiful soft tones of the Welsh accent and I feel grateful to live in such an incredible place.
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ADULT JAZZ
Adult Jazz, sublime bric-Ă -brac.
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Julien Catala
MUSIQUE
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ADULT JAZZ
Par les temps qui courent, rare est l’impression du jamais-entendu, comme si des styles et des rythmes s’adonnaient à cœur joie dans une mécanique orgiaque. On se souvient d’Alt-J et de son impressionnante vague qui avaient éberlué – et le font encore – bon nombre d’entre nous avec leurs arrangements visionnaires et leur goût futé pour la réinvention. Un mélange de genres à n’en plus finir, un tohu-bohu de sonorités virales et acérées, intensément jouissives, qui formait l’un des groupes les plus intéressants de ce début de millénaire. Mais comme un miracle n’arrive jamais seul, c’est toujours en terre britannique – une fois de plus –, qu’Adult Jazz sort de la masse avec son nom franchouillard, un rien pompeux, pour dénuder autant d’influences que le triangle de Bristol. Il y a quelques temps, un magnifique double single « Am Gone/Springful », sorti chez le très indépendant Spare Thought, brillait sur les arcanes déjà bien inextricables du jazz. C’est donc avec plaisir inconditionnel que l’on accueille le chef-d’œuvre « Gist Is », premier album d’une inventivité débordante, d’une élégance rayonnante, d’un charme fou qui frôle la démagogie. Quelque part entre le folk, le blues, le jazz – et d’autres genres dont on ne soupçonnait pas l’existence – la musique des jeunes gens de Leeds associe tant qu’elle dissocie. Elle acquiert une résonance tumultueuse au fil des pistes, un crescendo bancal qui surprend sans cesse. Quand on croit que tout s’écroule, tout se redresse aussi vite que ces petites figurines, déformées et lasses, que l’on redresse ensuite par un coup de doigt. Leur intelligence se trouve dans la volonté inédite de créer puis disposer leurs notes, brèves et simples, au service de la temporalité musicale. Leur musique ne se joue pas, elle se pense, comme pour le jazz. Ils préconisent l’enchainement incongru, l’effervescence abusive. Nous entendons les magnifiques « Pigeon Skulls » et « Idiot Mantra » faussement handicapées, comme en rééducation. La voix de Harry en est le chef d’orchestre, elle vire dans les aigus, se confond souvent au bruitage pour ainsi construire un ensemble loin de l’attendu. Le groupe fait du recyclage, transmute les instruments. Des guitares affolées, des percussions éparses, un trombone, des claquements de mains, un saxophone, des sons métalliques, tout est sens dessus dessous. Leur univers peut sembler imperméable, même un peu rude, mais l’apprivoiser ne permettra qu’à élever leur plus belle tendresse.
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In this day and age, rare is the impression of the ‘neverheard-of ’, when styles and rhythms abandon themselves wholeheartedly in an orgiastic mechanism. Alt-J spring to mind, crashing into our lives with their impressive waves that left us all flabbergasted – and still do – with their visionary arrangements and clever taste for reinvention. It’s a savvy never-ending mix of genres, a hullabaloo of intensely exhilarating, viral and sharp sonorities, which formed one of this century’s most interesting bands. But as a miracle never happens on its own, still on English soil - once again – Adult Jazz stand out from the crowd with their typically French-sounding, slightly pompous name, laying bare as many influences as the Bristolian triangle. A while ago, they released their beautiful double A-side “Am Gone / Springful” on the very independent Spare Thought label, and shone on the already inextricable mysteries of jazz. It’s therefore with unconditional pleasure that we welcome the masterpiece “Gist Is”, a first album of overflowing inventiveness, of radiant elegance, of incredible charm that verges on demagoguery. Caught somewhere between folk, blues, jazz – and many other genres we never suspected existed – Adult Jazz’s music associates as much as it dissociates. As the tracks play on, it acquires a tumultuous resonance, a wonky crescendo that ceaselessly surprises. Right when you feel like everything is tumbling down, everything rises as quickly as those little figurines, deformed and tired, you straighten up with a touch of your finger. Their intelligence is found in their novel wish to create, and then dispose of their notes, brief and simple, in the service of musical temporality. Their music cannot be played, it must be thought-out, just like jazz. They advocate for incongruous sequences, abusive effervescence. We hear falsely handicapped music, as if in rehab. Harry’s voice is its conductor, it launches into the high notes, often merges with the noise to disrupt the classical nuances. The band recycles, transmutes instruments. Panicked guitars, scattered percussions, a trombone, the clapping of hands, a saxophone, metallic sounds, everything is turned upside down. Their world may be impermeable and slightly rugged, but taming it will only serve to elevate their most beautiful tenderness. Website: adultjazz.bandcamp.com
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UGO GATTONI
Marion Pecou
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Dans les profondeurs des illustrations d’Ugo Gattoni In the depths of Ugo Gattoni’s illustrations
Ugo Gattoni est un illustrateur parisien reconnu dans le monde entier pour sa technique et ses créations infiniment minutieuses. Après avoir travaillé avec Hermès, le New York Times ou encore Rolex, il s’associe avec Olow pour une collaboration surréaliste…
Salut Ugo, pour commencer on voudrait revenir rapidement sur ton parcours. Comment es-tu passé du bac scientifique à l’illustration en freelance ?
Hi Ugo! We’d like to begin by looking back on your journey. How did you go from a scientific baccalaureate to freelance illustration?
Après le Bac scientifique, j’ai tenté sans trop de convictions le concours de l’EPSAA, une école de graphisme à Paris. J’ai fait une prépa’ puis 3 années d’études avant d’obtenir mon diplôme en 2010. Je travaille depuis cette date en freelance. Tu utilises différents outils pour dessiner comme le rotring ou le graphite. Peux-tu nous expliquer ce que ça apporte à tes créations ? Ce sont deux techniques différentes, pour des rendus différents. J’effectue un travail minutieux avec les deux outils. Mon trait se rapproche de la gravure lorsque j’utilise l’encre alors que le crayon me permet des approches plus surréalistes, comme dans mes portraits par exemple. Mais je travaille aussi la couleur depuis un moment. Tes dessins nous rappellent souvent les fresques religieuses ou médiévales où étaient racontées les grandes histoires de l’Humanité. En quoi tes dessins ont-ils cette fonction narrative ? J’ai toujours aimé me raconter des histoires en dessinant, que ce soit une histoire globale ou plein de petites narrations perdues dans les détails. Ces grands formats me permettent cela mais permettent aussi au spectateur de se raconter
Ugo Gattoni is a Parisian illustrator renowned the world over for his technique and his infinitely meticulous creations. After having worked with Hermès, the New York Times and even Rolex, he joined forces with Olow for a surreal collaboration.
After obtaining my scientific baccalaureate, I tried, without much hope, the EPSAA entrance exam, a graphic design school in Paris. I did a preparatory school for a year, and then three years of studies before obtaining my degree in 2010. I’ve been freelancing since then. You use different tools, like Rotring or graphite, to draw. Can you tell us what they bring to your creations? They’re two different techniques, for two different results. I work meticulously with those two tools. My stroke resembles engravings when I use ink, whereas I am able to work more surrealistically with crayons, like with my portraits. But I have also been working with colour for a while now. Your drawings often remind us of religious or medieval frescos where humanity’s great stories were depicted. In what way do your illustrations have that narrative function? I have always liked telling stories when drawing, whether it be a whole story or little narrations lost in the details. Those large formats enable me to do that, and also enable the spectators to make up their own stories when viewing the
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sa propre histoire en se baladant dans le dessin, en s’y perdant même parfois. Le format de frise aussi, façon tapisserie de Bayeux comme mon livre Bicycle, impose une sorte de chronologie des événements du dessin. La plupart du temps, je dessine mes frises de gauche à droite, faisant évoluer l’histoire au fur et à mesure.
drawing, at times loosing themselves in it. The frieze format as well, Bayeux Tapestry style like my book Bicycle, imposes a kind of chronology to the drawing’s events. Most of the time, I draw my friezes from left to right, evolving the story bit by bit.
Il y a plusieurs niveaux de lecture selon que l’on se trouve proche ou éloigné de tes créations. Qu’est-ce qui te plaît dans cette espèce de mise en abyme ?
There are many levels of interpretation to your creations, whether we look at them up close or from afar. What do you like about that kind of mise en abyme?
L’interprétation que les gens peuvent en avoir. Je crois que j’aime aussi que les spectateurs soient surpris ou amusés par un détail qui leur avait échappé lorsqu’ils étaient plus loin du dessin. De loin, on comprend le contexte ; que c’est une ville par exemple, on se rapproche en entrant dans cette ville puis on continue d’approcher pour finir à l’échelle des personnages de cette ville, s’y identifier. Cette progression à travers le dessin m’intéresse beaucoup.
People’s interpretations of them. I also think I like to see the spectators surprised or amused by a detail they hadn’t seen when they were further away from, or closer to, the drawing. From afar, you can understand the context; that it’s a town, for example, you move closer by entering the town, then you continue moving forward and end up on the scale of the town’s characters, you identify yourself to them. I’m very interested by that progression throughout the drawing.
Ton travail a souvent été salué pour sa précision et sa minutie. Quelle oeuvre t’a demandé le plus de temps ? Un grand format que je fais pour un papier peint, pour Pierre Frey. Ça va faire 6 mois que je suis dessus et je n’en vois pas le bout… Le projet verra le jour en 2016. On n’a pas pu s’empêcher de remarquer tes collaborations avec des poids-lourds de l’industrie du textile et du luxe comme Hermès pour qui tu as dessiné des carrés de soie ou encore Céline, Nike et Sandro. Qu’est-ce qui rend le travail pour le textile aussi intéressant ? C’est vrai que j’ai une grosse affinité avec la mode et le monde du textile. C’est une façon de sublimer un dessin sur des matériaux surprenants, avec des techniques et un savoir-faire uniques. Le dessin vibre complètement différemment sur soie ou en jacquard, par exemple. C’est aussi le côté collaboration avec les artisans qui me plaît beaucoup et comment mon dessin est interprété.
Your work has often been commended for its precision and meticulousness. Which piece took you the longest to complete? Large format wallpaper I created for Pierre Frey. I’ve been working on it for 6 months and I still can’t see the end of it. The project will see the light of day in 2016. We couldn’t help but notice your collaborations with heavyweights of the textile and luxury industries like Hermès, for whom you designed silk scarves, or even Céline, Nike and Sandro. What do you find so interesting in working with textiles? It’s true that I have quite an affinity for fashion and the world of textiles. It’s a way of sublimating drawings on surprising materials, with a unique savoir-faire and techniques. Illustrations resonate completely differently on silk or Jacquard, for example. I also like the aspect of collaborating with craftsmen, and seeing how my drawing will be interpreted.
VISU COLLECTION
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Pourquoi avoir choisi de faire une collaboration avec Olow ?
Why choose to collaborate with OLOW?
Je connaissais déjà les vêtements, certaines de leurs collab’ ont été réalisées avec des artistes que j’affectionne et le feeling est bien passé lors de notre rencontre. Pas besoin de grand chose de plus pour partir sur un projet ensemble.
I already knew their clothes, a few of their collaborations were carried out with artists I am very fond of, and we got along well when we first met. No need for much else to begin a project together.
Il paraît que tu voyages beaucoup entre Paris et Londres. Comment le Royaume-Uni influence-t-il tes dessins ? Je le fais de moins en moins aujourd’hui mais en 2012/2013 je faisais beaucoup l’aller-retour. Londres est une ville que j’affectionne beaucoup pour son ouverture d’esprit, les expositions que j’ai pu y faire et les collaborations. J’ai mon éditeur là-bas aussi et je viens de signer chez Nomint à Londres, en tant que réal’. Donc oui, j’y suis beaucoup attaché, c’est la raison pour laquelle j’ai illustré cette ville dans Bicycle. Est-ce qu’on peut espérer admirer tes dessins dans une expo prochainement ? J’espère pouvoir prendre du temps pour moi et penser une expo’ pour fin 2016 à Paris !
Apparently you travel a lot between Paris and London. What kind of influence does the United Kingdom have on your drawings? That was more in 2012/2013, I do that less nowadays. I love London for its open-mindedness, the exhibitions I was able to do there, and the collaborations. My editor lives there, and I have just signed with Nomint in London, as a director. So yes, there’s a bond there, it’s why I chose to illustrate the city in my book Bicycle.
Will we be able to admire your drawings during an exhibition anytime soon? I’m hoping to take time off for myself, and then think about an exhibition for the end of 2016 in Paris! website: ugogattoni.fr
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RAPHAËLLE H’LIMI
R a p h a ë l l e
PORTRAIT
H ’ l i m i
la styliste slow-fashion Marion Pecou
« Olow ne crée pas des produits mais des atmosphères», voilà la raison qui a motivé la styliste Raphaëlle H’limi à travailler sur notre vestiaire cette saison. Créatrice parisienne indépendante, elle a choisi de s’éloigner de la fast-fashion pour penser des collections modernes et universelles. Souhaitant mêler streetwear, art contemporain et graphisme, elle partage la même vision de la mode que nous : « la rue comme une galerie d’art ».
Pour la collection automne-hiver 2016, Raphaëlle a puisé dans des éléments du workwear urbain, du chic anglais avec les codes du tailleur et de la simplicité bohème avec des imprimés poétiques, fleuris ou graphiques. En créant des panneaux d’inspirations autour du thème « English Breakfast », elle a insufflé de nouvelles formes, matières et gamme de couleurs apportant une touche à la fois fraîche et respectueuse de notre état d’esprit et notre positionnement. Son coup de coeur de la saison est sans doute le pull RETRO même si selon elle, les pièces maille sont les plus originales et les plus représentatives de nos aspirations. Raphaëlle a particulièrement apprécié son voyage dans nos usines de production au Portugal où, malgré la charge de travail, elle s’est sentie accueillie par une famille. Là-bas, elle a travaillé au sein d’une « équipe soudée » que nous prenons le temps d’écouter et de mettre en valeur.
Site web : raphaellehlimi.com
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« Olow creates atmospheres, not products. » This is the reason why stylist Raphaelle H’limi is renewing our wardrobe this season. An independent Parisian designer, she chose to move away from fast-fashion to take the time to think about modern and universal collections. Wanting to mix streetwear with contemporary art and graphic design, she shares the same idea of fashion as us: “the street as an art gallery”.
For the 2016 Fall-Winter collection, Raphaelle took elements from urban workwear, English chic tailoring, and bohemian simplicity with its poetic, flowery and graphic prints. By creating mood boards around the theme “English Breakfast”, she used new forms, materials and colours, instilling a fresh touch respectful of our state of mindset and positionning. Her coup de coeur of the season is the RETRO jumper even if she does think that the knitwear pieces are the most original and most representative of our aspirations. Raphaelle particularly enjoyed her tour of our factories in Portugal where, despite the workload, she felt welcomed as a member of the family. She was able to work within a tight-knit team that, we, are the brand,take the time to listen and showcase.
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ELISA ROUTA
BELIEVE IT OR NOT!
RÉCIT
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ELISA ROUTA
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La première fois que j’ai mis les pieds à Londres, je devais avoir un peu plus d’une quinzaine d’années. La fermeture éclair de mon sac à dos estampillé de patchs brodés à l’effigie de Korn, Slipknot et Slayer, avait craqué lorsque j’avais tenté de ramener la totalité du rayon néo-métal du HMV d’Oxford Street. Jonathan Davis avait, à l’époque, toutes mes attentions. Le chanteur du groupe Californien était, à mes yeux, aussi complet qu’une assiette combinée qu’on nous sert dans les restaurants de la frontière franco-espagnole: bourratif mais jubilatoire. Il était un binoclard au teint toujours pâlot, plus blanc que le bicarbonate de soude retrouvé sous le nez de Maradona. Sur scène, il aimait porter des kilts typiquement Ecossais et des bracelets éponges en pilou au poignet. Il affichait des dread locks rachitiques, portait terriblement mal le bouc et son bras droit était couvert de tatouages disgracieux. Un évêque au visage de clown, a priori assez énervé, tapissait le haut de son épaule. A l’image d’un ‘Oeuf, saucisses basques, steak haché, frites, pimientos, salade, fromage et confiture de cerise’, le leader du groupe n’avait apparemment jamais eu à répondre de l’incohérence de son style. Et je crois que c’est ce qui m’a toujours intriguée. Avoir le droit à tant de mauvais goût était à la fois déroutant et fascinant. Pourtant, je n’avais encore rien vu. Jonathan Davis était le premier sur ma liste. Mon appétit d’adolescente en quête d’identité n’attendait qu’à être influencé et perverti. Le quartier de Camden Town, dans le nord de Londres, s’apprêtait à être le berceau de ma dépravation. Aucune règle, aucun accord de couleurs, des superpositions de formes et de matières en tous genres, voilà ce
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que le quartier, point de repère des cultures punks, gothiques, rock n’ roll et disco, allait m’apprendre en terme de style. Pour la première fois de ma vie, j’avais la sensation d’avoir accès à une forme de liberté. Je regardais les gens comme on campe devant les informations en période de guerre, sans relâche et sans cligner des yeux pour n’en perdre aucune miette. J’absorbais chaque détail, chaque extravagance et chaque curiosité. Je m’imprégnais de leur allure, ingurgitais leur postures comme on avale un Bailey’s en fin de repas, afin de les reproduire une fois à la maison. Je repensais alors à ce passage dans «Un Roman Français», de Frédéric Beigbeder: «Pour moi, la vie commençait quand on quittait sa famille. Alors seulement l’on décidait à naître. Je voyais la vie divisée en deux parties: la première était un esclavage, et l’on employait la seconde à essayer d’oublier la première.» Je me défaisais peu à peu de mes chaines. Sans restriction, sans jugement ni peur de déplaire, sans l’appréhension de froisser, je devenais moi-même. Durant les années qui suivirent, mes placards ont vu se succéder une bonne dizaine de styles différents. D’abord métalleuse, puis hippie, grunge aux cheveux violets, ensuite bouddhiste à tendance rastafari avec de la banane écrasée dans les cheveux, j’allais finir par être une rock star en jogging et imposer à ma mère tout un tas de croyances éphémères. Pourtant, tout ça, c’était moi. Chacune de ces personnes, c’était moi durant un temps donné, pendant un mois, ou une année. «Believe it or not!» j’étais devenue moi-même grâce aux autres.
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Believe it or Not! I must have been about 15 years old when I first set foot in London. The zip on my backpack, plastered with Korn, Slipknot and Slayer patches, was ready to break under the pressure from the entire neo-metal section from Oxford Street’s HMV I’d managed to stuff inside of it. At that time, Jonathan Davis had my undivided attention. To my eyes, the singer from the Californian band was as complete as those assortment platters served to you in the restaurants at the Franco-Spanish border: filling, but exhilarating. He was a four-eyed, pale-skinned man, whiter than the baking soda found under Maradona’s nose. On stage, he liked to wear typically Scottish kilts and sponge wristbands. He displayed scrawny dreadlocks, wore a goatee terribly badly, and his right arm was covered in ungainly tattoos. A clown-faced bishop, apparently quite angry, covered the top of his shoulder. Just like an ‘Egg, Basque sausages, burger, chips, pimientos, salad, cheese and cherry jam’, the leader of the band apparently never felt the need to address the incoherence of his style. And I think that’s what always intrigued me. Being allowed to showcase such bad taste was at once disconcerting and fascinating. But more was yet to come! Jonathan Davis was first on my list. My adolescent appetite in search of an identity was impatiently waiting to be influenced and corrupted. Camden Town, North London, was to be the cradle of my depravity. No rules, no colour harmony, the juxtaposition of all kinds of patterns and textiles, that’s what the area, a hotspot for punk, gothic, rock ‘n’
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roll and disco cultures, was going to teach me in terms of style. For the first time in my life, I had that feeling of having access to a form of freedom. I stared at people the same way you stare at your television in times of war, relentlessly and without blinking so as not to miss a thing. I absorbed every single detail, extravagance and curiosity. I took in every single look, and gobbled up their postures like you swallow a glass of Bailey’s at the end of a meal, in order to reproduce them once back home. It made me think of an extract from Frédéric Beigbeder’s “Un Roman Français: For me, life began when you left your family. Only then could you decide to be born. I saw life divided in two parts: the first was a form of slavery, and you used the second to try to forget the first.” I was slowly but surely getting rid of my shackles. Without restriction, without judgement or fear of upsetting, without the apprehension of offending, I was becoming myself. During the following years, my wardrobes saw dozens of different styles pass through them. A metalhead first, then hippy, grunge with purple hair, then a Rastafari-leaning Buddhist with crushed banana in my hair, I ended up being a tracksuit-wearing rock star, imposing a whole load of ephemeral beliefs on my poor mum. And yet, all that, it was me. Every single one of those people, they were all me for a time being, for a month, or even a year. Believe it or not! I became myself thanks to others.
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SAVAGES
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Savages, de la rage et des filles Julien Catala
Parmi les racks de la Rough Trade, temple immaculé de la meilleure musique au monde, je fus violemment coupé dans ma recherche alphabétique. Une bande de filles, accoutrée dans l’esprit du quartier, perfecto noir, leggins fumé et Doc Martens dépareillés, parlaient en criant une bière à la main. Non, elles rigolaient en criant. Nuance faite, elles jacassaient fortement. Je me suis éloigné pour m’éviter de râler et sortis du magasin finalement de bonne humeur. Une heure plus tard, je revins au temple pour assister à un concert de rock. Je me faufile entre les gens, je ne vois pas encore la scène. Les premiers riffs de guitares se font entendre, intenses et lourds, qui crépitent salement dans la sono. Je ne vois toujours pas la scène. J’entends un chant féminin, menaçant et suave. Me voilà maintenant dans un recoin clairsemé de gens. J’aperçois sur le devant de la scène les mêmes filles qui jacassaient il y a une heure. J’ai ouvert grand les yeux, surpris et secoué par le son, en ravalant difficilement ma salive. Qu’on soit de Pierre, de Paul ou de Jacques, rien ne nous destine à être comme Pierre, Paul et ainsi de suite. Nous sommes donc libre de changer de chemise comme bon nous semble, surtout quand elle ne nous
Amongst Rough Trade’s racks, immaculate temple of the world’s best music, I was violently stopped in my alphabetical search. A group of girls, dressed in the spirit of the neighbourhood, black leather jackets, smoked leggings and odd Doc Martens, were talking whilst shouting at each other, pints in hand. No, they were laughing whilst shouting. Nuance out of the way, they were jabbering loudly. I moved away to avoid a predictable, bitter-old-man reaction, and finally came out of the shop in a good mood. An hour later, I returned to the temple to attend a rock concert. I weave amongst the crowd; I can’t see the stage yet. The first guitar riffs, intense and heavy, begin to crackle nastily in the sound system. I still can’t see the stage. I hear a feminine voice, menacing and suave. I am now in a scattered nook. I can see the stage, the jabbering girls are going into raptures over the corrosive sound, and then I opened my eyes wide, surprised, swallowing back my saliva with difficulty. Whether we be Peter, Paul, or John, nothing destines us to be like Peter, Paul or John. We are therefore free to change shirt as often as we please, especially when said shirt isn’t our correct size. Jehnny Beth, under her
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convient plus. Jehnny Beth, sous son vrai nom Camille Berthomier, débute dans le cinéma en 2005. Elle sera pré-nommée la même année au César du meilleur espoir féminin. Elle trace vite son chemin comme chanteuse et musicienne dans la pop suave de John & Jehn, puis rencontre plus tard Gemma Thompson, la guitariste, qui se formait pour être pilote de ligne, Ayse Hassan, une bassiste fan d’Halloween, et la batteuse Fay Milton qui avait travaillé six mois dans un hôpital psychiatrique. C’est de ces divers horizons que Savages s’est tracé le sien, dans la tourmente des salles underground de Londres et en première partie d’artistes reconnues. Les femmes sont finalement assez peu reconnues dans l’univers du rock. Il est peut être simple de citer telle ou telle chanteuse, Angel Olsen ou Courtney Barnett par exemple, mais il est tout de suite plus difficile de citer un groupe de rock entièrement féminin. C’est ce qui rend Savages diablement séduisant. Mais outre sa dimension féministe et émancipatoire, la bande de filles cogne sévèrement, comme un double combo, avec des musiques noires, sales et rudes, comme promues et élevées par des durs à cuire. Qu’on se le dise, les titres comme « Shut Up », « Fuckers » ou « The Answers » suintent carrément la testostérone. Une force garantie, une rage retenue. Tous ces qualificatifs sont en deçà du sentiment ressenti. Les Runaways peuvent aujourd’hui, promptement et décemment, couronner leur descendance.
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real name Camille Berthomier, started her film career in 2005. She was pre-nominated for a Cesar that same year for Best Female Newcomer. She quickly blasted her way as a singer and musician in the suave pop duo John & Jehn, and then met guitarist Gemma Thompson, who at the time was training to become an airline pilot, Ayse Hassan, a bass player fan of Halloween, and drummer Fay Milton, who had worked for six months in a psychiatric institute. It’s from all these diverse horizons that Savages wrote their own story, in the whirlwind of London’s underground stages and opening for renowned artists. As a matter of fact, women aren’t very renowned in the world of rock. It may be simple to name this or that female singer, Angel Olson or Courtney Barnett for example, but it is quite harder to name an entirely feminine rock band. It’s exactly that that renders Savages terribly seductive. But not only that. Besides their emancipatory feminine dimension, Savages hit hard, like a double combo, from the very first notes. A dark, dirty, rough sound, as if birthed in garages. A stone-like sound, coarse, hard, that straight out oozes – let’s say it – testosterone. A guaranteed force, a contained rage. All those terms are beneath what can be experienced. The Runaways can forthwith, promptly and decently, crown their progenies. Website: savagesband.com
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RODÉO BASILIC
LE QUATUOR ARTISTIQUE Basée à Nantes, l’agence de design d’espace et de création graphique Rodéo Basilic est la rencontre entre quatre talents hétérogènes qui créent ensemble des univers graphiques uniques. Du mobilier en bois à la carterie, Rodéo Basilic est une agence polyvalente et avide de diversité en constante évolution. Rencontre avec un quatuor bien accordé…
Marion Pecou
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RODÉO BASILIC
Que signifie le nom de votre agence « Rodéo Basilic »? Dynamique aromatique à l’américaine. Vous travaillez actuellement à quatre. Comment arrivez-vous à coordonner vos talents pour réaliser vos créations ? On travaille autour d’une table qui tourne. Qu’est-ce qui fait le style Rodéo Basilic ? Pour être un peu plus sérieux, Rodéo Basilic c’est tout d’abord une rencontre autour d’un lieu, une bonne entente rapide et l’envie d’entreprendre ensemble. On vient d’univers différents les uns des autres, mais nos goûts restent assez proches. Le style Rodéo Basilic, je ne sais pas si on sait nous-mêmes le définir ou si on a envie de le définir. Dernièrement, pour une expo’ on nous a fait remarquer que notre dernière série d’affiches était très différente de ce que l’on avait l’habitude de faire, et bien cela nous a fait très plaisir ! Simon est architecte d’intérieur, et c’est naturellement que son expérience est venue enrichir nos créations graphiques et vice-versa. C’est finalement très intéressant de voir comme une idée, un goût ou une envie peut prendre différentes formes par le prisme d’un visuel, d’un objet ou d’un aménagement. L’Oréal, Center Parcs, l’Université de Nantes, Olow… Qu’est-ce qui vous attire dans la diversité de vos clients ? Effectivement, les projets se suivent mais ne se ressemblent pas, le grand écart pour nous c’est de travailler du boucher de notre quartier à de gros groupes immobiliers. Il faut s’adapter, c’est stimulant et parfois aussi assez déstabilisant. On n’est encore à un niveau où on ne refuse pas grand chose, et c’est finalement pas plus mal d’un point de vue créatif. Vous faites beaucoup de projets avec les acteurs de la vie nantaise (commerces, bars, écoles, etc.). En quoi la ville enrichit-elle votre travail ? Chacun à notre façon, on adore cette ville, en mode
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familiale ou nocturne, tu y trouves facilement ton compte. Avec la série carterie de quartier on souhaitait mettre en avant cette diversité comme un clin d’oeil graphique. Quel a été le projet qui vous a demandé le plus d’imagination ? Pour les projets de nos clients on envisage souvent les choses comme une question à laquelle il faut répondre avec le plus de justesse possible. Pour ce qui des projets perso’, là, cela se complique. Le choix d’une couleur devient parfois débat, on se remet en question, on monte et démonte sans cesse nos créations, sans connaître le fin mot mais avec pour objectif notre satisfaction commune. Qu’est-ce qui pourrait vous pousser à refuser une collaboration ? Le manque d’ouverture d’esprit du client est pour nous rédhibitoire ; on sait respecter les cahiers des charges mais on aime aussi quand on fait appel à nous pour apporter quelque chose d’un peu différent ! En quoi Olow correspond-il à votre univers graphique ? Olow dégage l’image d’une marque ouverte aux collaborations et concrètement ancrée dans la diversité. C’est pour nous essentiel lorsque l’on veut inscrire sa démarche créative sur du long terme. Notre collection Automne-Hiver 2016 est basée sur l’Angleterre. Parlez-nous d’une anecdote ou d’un souvenir que vous avez de ce pays. Les mémoires de Jeff nous rappellent un périple dans un vieux camping-car Bedford. Un tour des Cornouailles par des sentiers « quite tiny » ont mené à plusieurs déboires dans les fossés. Simon de son côté a eu quelques soucis à l’immigration. Jérémie, lui, y a confirmé l’amour. Quel est votre QG préféré à Nantes après le boulot ? L’été, les bords de l’ Erdre sont vraiment devenus incontournables. L’hiver, certains d’entre nous font leur apparition du côté de chez Monsieur Machin
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Rodeo Basilic, an artistic quartet Based in Nantes, Rodéo Basilic is a spatial design and graphic creations agency, where four heterogeneous talents think up and create unique graphic worlds together. From wooden furniture to card making, Rodéo Basilic is a versatile agency, thirsty for diversity and continually evolving. We took the time to meet up with this finely tuned quartet.
What’s the meaning of your agency’s name, “Rodéo Basilic”? American-style aromatic dynamic. There are currently four of you working together. How do you manage to coordinate your talents in order to make your creations? We work around a rotating table. What’s Rodéo Basilic’s style all about? We’ll try to be a little bit more serious here! Rodéo Basilic is first and foremost a gathering around one place, a quick bonne entente and a real desire to work together. We’re all from different backgrounds, but our tastes are quite similar. Rodéo Basilic’s style, I’m not sure if we could even define it, and I don’t really think we want to. During our last exhibitions, we were told our latest poster series was very different to what we usually do, and that made us very happy! Simon is an interior designer, and his experience naturally enriched our graphic creations and vice versa. In the end, it’s incredibly interesting to see how an idea, a feeling or a wish can take on different forms through diverse visuals, objects or layouts. L’Oréal, Center Parcs, the University of Nantes, Olow… What do you like about the diversity of your clients? Indeed, the projects follow, but don’t resemble one another. We like splitting ourselves between our neighbourhood butcher and property developers. You have to adapt your style, it’s stimulating yet sometimes destabilizing. We haven’t quite reached that stage where we can refuse work yet, but creatively speaking, that’s not such a bad thing. You’ve done a lot of projects with the people of Nantes (shops, bars, schools, etc.). In what way does the town enrich your work? We love this town each in our own way, with your family or at nighttime, you can easily find what you’re looking for. With our card series on neighbourhoods, we wanted to place this diversity at the forefront, a graphic nod of some sorts, to our city. With which project did you have to use your imagination most? For our clients’ projects, we try to see things like a question to which we have to answer with as much accuracy as possible. It’s with our personal projects that things start to get complicated. We sometimes debate over the choice of a colour, we question ourselves, and we constantly assemble and then tear down our creations, without knowing what they
will look like in the end, but with sole objective our common satisfaction. What would push you to refuse doing a collaboration? Client close-mindedness is a real deal breaker for us; we know how to follow instructions, but we also like it when we are called upon to bring something a little different to the table! In what way does Olow match with your graphic world? Olow has the image of a brand that is open to collaborations and concretely anchored in diversity. That’s essential for us if we want a long-term collaboration. Our 2016 Fall-Winter collection is based on England. Can you tell us an anecdote or a memory you have from that country? Jeff remembers a journey we took in an old Bedford campervan. We drove around Cornwall, down tiny paths that often led us into ditches. As for Simon, he had quite a few troubles with immigration. Jérémie, well he reinforced his love there. Where do you like to hang out in Nantes after work? During summer, the banks of the Erdre river have really become firm-favourites. During winter, some of us like to go to Monsieur Machin to warm ourselves up a bit.
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NICOLA ZACCHEDU
Mon rire ridé, Dans un baiser de Tamise, Deviendra soudain l’écho D’un ricochet levant.
Nicola Zacchedu
POÈME
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SUR LES TRACES DE JIM L’envie de tout connaître sur sa vie – après la douleur initiale, c’est ce qui m’a le plus marqué quand mon grand-père Jim est mort. J’avais besoin de fouiller dans ses dizaines de boites pleines de veilles photos, dans sa maison, dans son jardin, dans sa vie. J’avais besoin de retracer les dates et les lieux exacts de sa vie – dans les limites du raisonnable. J’avais besoin de retourner à ses racines, sa terre natale, les Highlands Ecossais. Il était dans la R.A.F., la Royal Air Force Britannique, donc déménageait souvent, et il vécu jusqu’à l’âge respectable de 96 ans. Sa femme, Liz, ma Nanna, était encore en vie quand j’ai commencé ce projet. Deux ans plus tard, elle est décédée. Le point de départ de mes recherches m’est apparu comme une évidence : Southampton, Angleterre, la maison dans laquelle il vécut avec ma grand-mère pendant plus de vingt-cinq ans. Je connais cette maison par cœur. J’y passais tous mes Noël. Mais sans lui, elle prit une autre dimension. Un vide se faisait ressentir. Liz, atteinte d’une perte accrue de la mémoire, pensait qu’il était toujours en vie. Elle parlait de lui comme s’il était encore à côté dans le salon, assis sur son fauteuil à regarder le football. Mais ma grand-mère continuait à vivre sa vie. Elle allait chez le coiffeur toutes les semaines. Elle invitait ses filles à boire le thé. Et elles l’emmenaient de temps en temps manger au pub du coin... Quand elle mettait la table, elle sortait toujours les couverts pour Jim. Malgré son absence, il était présent en permanence. Son manteau encore accroché, son gilet par dessus son fauteuil, son lit parfaitement fait, sa robe de chambre qui n’avait pas bougée. Et puis je suis allée en Ecosse. Bizarrement, les bases aériennes à travers l’Angleterre n’étaient pas ce qui m’intéressait le plus. Je voulais marcher à travers cette campagne austère qui était sienne pendant une grande partie de sa vie, et tout absorber. Un pèlerinage d’une certaine manière, où j’ai découvert son passé, et me suis souvenue de sa vie. Il y a un calme inné dans tous ces endroits. Des endroits pour se remémorer, des endroits pour oublier, mais par dessus tout, des endroits qui amènent la tranquillité d’esprit.
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IN JIM’S FOOTSTEPS
The need to find out everything about his life – after the initial grief, that’s what hit me when my grandfather Jim died. I needed to rummage through his dozens of boxes of old photographs, through his garden shed, through his house, through his life. I needed to find out the exact dates and exact places he had ever been - within reason. I needed to go back to his roots, back to his homeland, to the Scottish Highlands. He was in the Royal Air Force so moved around a lot, and lived until the ripe old age of 96. His wife Liz, my Nanna, was still alive when I started this project. Two years on, and she has passed. The starting point seemed obvious to me: Southampton, England, the house where he lived with my Nanna for more than 25 years. I knew every nook and cranny of that place. I spent all of my Christmases there. But without him, it had taken on a different dimension. A kind of void could be felt all around. Liz, whose memory was somewhat glitchy, thought he was still alive at the time. She talked about him as though he was sitting next door in the living room, watching football. But Liz continued to live her life. She went to the hairdresser’s every week. She invited her daughters round for tea. And from time to time they took her out for dinner at the pub. When she set the table, she always set a place for Jim. Despite his absence, he was always there. His coat still hung under the stairs, his cardigan was still draped over the chair, his bed was still perfectly made, his dressing gown, which hadn’t moved, was still on the hook of the bedroom door. And then I went to Scotland. Strangely enough, the air bases throughout England weren’t what held my attention. I wanted to walk around this stark countryside he called home for a large part of his life, and soak it all up. A pilgrimage of some sort, where I discovered his past, and remembered his life. There is an innate calmness to all of these places; places to reminisce, places to forget, but most of all, places to bring you peace of mind.
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SIXO SANTOS
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Sixo Santos, portraits en noir et blanc Marion Pecou
Sixo Santos est un artiste basé à Montreuil et travaillant chez The Tattooed Lady. Amoureux du dessin depuis toujours, il commence par le graffiti avant de se lancer dans le tatouage, son activité principale aujourd’hui. Pour lui, tatouer est une pratique intransigeante basée sur un échange entre deux personnes. Les bombes de couleurs étant trop coûteuses à ses débuts, Sixo Santos fût contraint de travailler exclusivement en noir et blanc. Par la suite, ces deux teintes lui semblèrent idéales pour dessiner et tatouer ses portraits. D’après lui, « le visage est le reflet de nos émotions » ; il peut les découper, les remodeler et les déshumaniser pour raconter ce qu’il désire. En tatouant des portraits de femmes, il souhaite aussi perpétuer la tradition des tatouages « ladies ». La première fois qu’il s’est rendu en Angleterre, Sixo Santos a participé à un jam de graffiti à Bristol. À part la nourriture, tout lui a plu dans ce pays : la musique, les gens, l’architecture, les sous-cultures… Après avoir dessiné sur papier et sur peau, Sixo Santos souhaite se mettre à la peinture sur verre… Affaire à suivre !
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SIXO SANTOS
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Portraits in Black and White Sixo Santos is an artist based in Montreuil and working for The Tattooed Lady. He has always been passionate about drawing, and began with graffiti before launching himself into tattooing, his main activity today. For him, tattooing is an intransigent practice based on an exchange between two people. As spray paints were too expensive for him when he started out, Sixo Santos was forced to work exclusively in black and white. Subsequently, he deemed those two tints ideal to draw and tattoo his portraits. According to him, “the face is a reflection of our emotions”; he can cut them up, remodel them, and dehumanise them in order to tell the stories he wants. By tattooing portraits of women, he also wants to perpetuate the “ladies” tattoo tradition. During his first trip to England, Sixo Santos took part in a graffiti jam in Bristol. Except the food, he liked everything about the country: the music, the people, the architecture, the underground culture... After having drawn on paper and on skin, Sixo Santos would like to start painting on glass. To be continued! His
website:
sixosantostattoo.tumblr.com
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Kamila & Izabela K Stanley
A song to bring you home
L’Angleterre est une si petite île; c’est peut-être ça qui donne cette faim de s’échapper. Aussi longtemps que je me souvienne, notre famille a toujours été une bande de vadrouilleurs. À vingt ans on a zoné l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Sud et du Nord. De retour à la maison, en Angleterre il n’y a ni canyons, ni salar, ni geysers ou montagnes, aucun volcan ni désert, ou autre caprice de la nature qu’on a été chercher ailleurs. Le relais des saisons vient sans la fougue qui l’accompagne à l’étranger, où la métamorphose de l’automne à l’hiver est stoïque et pleine de drame. En Angleterre, les changements d’un mois à l’autre sont des nuances. Été comme hiver, le pays entier est embaumé de brume et une fine dentelle de pluie. Mais la beauté est ailleurs. Elle est dans les petites choses. L’odeur de la terre et les feux de camps, les batailles de pommes et le cidre chaud, les arabesques de la ronce des haies, la buée bleuâtre suspendue aux matins. À l’étranger la nature est faite d’audace et de défi; en Angleterre elle est fertile et pleine d’énigme. La rosée tend des colliers de perles aux toiles d’araignées, une percée de soleil entraîne l’euphorie, la mélancolie des hivers s’attarde l’année entière. C’est la vraie terre maternelle, un monde sauvage où on s’abandonne sans retenue car on la connaît pour n’être jamais trop rude ou contrariante. C’est la jeunesse et le goût de la maison. Le reste du monde a ses étés et océans, mais ce bohème-là c’est mon tout.
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Kamila & Izabela K Stanley
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Kamila & Izabela K Stanley
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A Song to Bring You Home England is such a small island, that may be why there is such a yearning to escape. For as long as I can remember, our family has always been on the road. At twenty years old, we travelled all over Europe, Asia, South and North America. Back home, in England, there are no canyons, no salars, no geysers or mountains, no volcanoes or deserts, nor any of Mother Nature’s other whims we encountered around the globe. The changing of the seasons here happens with a little less passion than abroad, where the metamorphosis from autumn to winter is stoic and full of drama. In England, there are only nuances. In summer just like in winter, the whole country is embalmed in mist and fine rain lace. But beauty is elsewhere. It’s found in the little things. The smell of earth and the campfires, ducking for apples and warm cider, the arabesques of hedgerows, the bluish mist hanging from the mornings. In foreign lands, nature is bold and defying; in England, it is fertile and full of enigmas. The morning dew forms pearl necklaces amongst the spider webs, a ray of sunlight brings euphoria, the melancholy of winter hangs around all year round. It’s the true maternal land, a wild world where we abandon ourselves unrestrainedly because we know it to never be too harsh or thwarting. It’s childhood and the love of being home. The rest of the world has its summers and oceans, but this bohemian, here, is my all.
Collection FW 16 ENGLISH BREAKFAST
ENGLISH BREAKFAST
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FW 16
GLOSTER BEIGE
GLOSTER BLACK
BREEZE KHAKI
BREEZE NAVY
BOYLE HEATHER GREY
NUTSFORD BLACK
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
SIR GREY / BLACK
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ENGLISH BREAKFAST
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FW 16
BRUNCH BLUE / WHITE PATTERN HITE PATTERN
FIELD PLAID
SEA BED BI-COLOR
HIGHLANDS PLAID BLUE / WHITE
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
MAC QUEEN BLUE DIAMOND-SHAPED
MEADOW BLACK
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ENGLISH BREAKFAST
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FW 16
PATCHWORK BLACK / BLUE
PATCHWORK MUSTARD / BLUE
PAIMPOL 16 MUSTARD
PAIMPOL 16 KHAKI
JINK NAVY
JINK HEATHER ECRU
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
TRICOT 16 HEATHER GREY
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WEEK-END WOOL MIX
EWAN MUSTARD / NAVY
EWAN KHAKI / NAVY
MC MURDO BLACK
MC MURDO KHAKI
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ENGLISH BREAKFAST
RETRO GREY / BLACK
RETRO MUSTARD / NAVY / KHAKI
FW 16
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
DRUKKIN 16 STRIPED JERSEY
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ENGLISH BREAKFAST
66
FW 16
MALT KHAKI
MALT MUSTARD
KOEPPLER NAVY
KOEPPLER KHAKI
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
KOEPPLER BLUE
67
ENGLISH BREAKFAST
68
FW 16
YOKO BALCK
YOKO GREY
SCOTTISH NAVY
SCOTTISH KHAKI
MONTY BLACK
PYTHON NAVY
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
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CODA HEATHER GREY
ORWELL HEATHER GREY
COCKNEY NAVY
COCKNEY MUSTARD
DIVERSION NAVY
HUXLEY BLACK
ENGLISH BREAKFAST
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FW 16
MILKY WAY NAVY / WHITE DOTS
DOTS MULTICOLOR EMBROIDERY
TWISTER HEATHER ECRU PATTERNS
SCOTS HEATHER BLUE
SCOTS HEATHER ECRU
SCOTS MUSTARD
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
CONTRAST ECRU
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CONTRAST NAVY
GEOMETRY STRIPE BLUE / WHITE
ENGLISH BREAKFAST
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FW 16
HIDE SHORT HEATHER BLACK
HIDE SHORT HEATHER ECRU
HIDE LONG HEATHER BLACK
HIDE LONG HEATHER ECRU
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
ABSTRACT MUSTARD / BLUE
ABSTRACT BLACK / BLUE
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ENGLISH BREAKFAST
74
FW 16
ROYALITY BLACK / GREY
GRANT KHAKI
COLMAN MUSTARD
GRANT BLUE
COLMAN KHAKI
BRICKLANE NAVY
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
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RACKHAM STRIPED JERSEY
LORD WOOL MIX
SINUOUS HEATHER ECRU
SINUOUS NAVY
COSY MUSTARD
COSY KHAKI
ENGLISH BREAKFAST
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HOWTH 16 KhAKI
FW 16
HOWTH 16 NAVY
HOWTH 16 MUSTARD
COTTAGE WOOL MIX
GRAMP BREY
DAVIS STRIPED JERSY
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
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CHILLY 16 HEATHER GREY
CHILLY 16 HEATHER BLUE
YARREL MUSTARD / KHAKI / NAVY
YARREL GREY / BLACK
LIAM KHAKI
LIAM MUSTARD
ENGLISH BREAKFAST
FW 16
by ELISA MUNSO
TURTLE 16 MUSTARD
TURTLE 16 KHAKI
SNATCH HEATHER GREY
SNATCH HEATHER ECRU
OLOW FAMILY HEATHER GREY
OLOW FAMILY HEATHER ECRU
by ELISA MUNSO
by BLAQ
by BLAQ
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ENGLISH BREAKFAST
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by BENE RHOLMANN
by BENE RHOLMANN
FW 16
PLANT HEATHER GREY
WONDERS OF LIFE HEATHER GREY
WONDERS OF LIFE WHITE
FW 16
by SIXO SANTOS
LOVE HEATHER GREY
LOVE HEATHER ECRU
BOAT HEATHER GREY
BOAT HEATHER ECRU
by SIXO SANTOS
ENGLISH BREAKFAST
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ENGLISH BREAKFAST
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by BRICE POIL
by BRICE POIL
FW 16
MIROIR HEATHER ECRU
FESSテ右 MUSTARD
FESSテ右 HEATHER ECRU
ENGLISH BREAKFAST
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HEADLOCK WHITE
FW 16
HEADLOCK HEATHER GREY byUGO GATTONI
by UGO GATTONI
JINK HEATHER GREY
ENGLISH BREAKFAST
by FELIX ROOS
FOX HEATHER ECRU
LEAF WHITE
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by FELIX ROOS
FW 16
FW 16
by CHRISTOPHE LUEZ
TOGETHER KHAKI
SUN MUSTARD
LONDON BLACK
KINGDOM BLACK
by CHRISTOPHE LUEZ
ENGLISH BREAKFAST
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ENGLISH BREAKFAST
by CHRISTOPHE LUEZ
GOD SAVE THE QUEEN BLACK
LONDON MUSTARD
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by CHRISTOPHE LUEZ
FW 16
ENGLISH BREAKFAST
FW 16
by RODÉO BASILIC
by RODÉO BASILIC
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BRIGHTON NAVY
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by THE FEEBLES
by THE FEEBLES
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GRASSLAND KHAKI
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ELISA MUNSO
E L I S A
M U N S O
D E C O N T E X T UA L I S AT I ON Marion Pecou
Elisa Munso est une jeune espagnole diplômée des Beaux-Arts de Barcelone. Depuis plusieurs années maintenant, elle travaille sur des photos achetées dans les marchés, trouvées dans la rue ou empruntées à sa famille. Ces photos, elle les décontextualise pour en faire ressortir les personnages, leur pose et leur expression. L’artiste accorde beaucoup d’importance aux petits détails de la vie quotidienne qu’elle tente de retranscrire dans son travail. Lorsqu’elle n’est pas chez elle, Elisa emmène toujours avec elle des petits carnets dans lesquels elle griffonne « des dessins inutiles, des idées de projets ou des tâches à effectuer ». Elisa a connu Olow par hasard en tombant amoureuse d’un des tee-shirts de Jean Jullien pour la collection Printemps-Été 2015. Lorsque nous l’avons contactée par la suite, la collaboration a été évidente. Elle n’avait jamais travaillé pour le textile avant mais souhaite « continuer cette technique dans les années à venir ». Elisa a beaucoup de projets pour les prochains mois et réalise actuellement un livre pour enfants qu’on attend avec impatience.
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ELISA MUNSO
Elisa Munso is a young Spanish graduate from the Beaux-Arts of Barcelona. For a few years now, she has been working on photographs bought at market stalls, found in the street or borrowed from her family. She decontextualizes these photos to bring out the figures, their poses and their expressions. The little details of every day life, which she tries to transcribe in her work, are incredibly important to her. When she isn’t home, Elisa always carries around little notebooks with her, in which she jots down “futile drawings, ideas for projects or things to do”.
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Elisa found out about Olow by chance, after having fallen in love with one of Jean Jullien’s t-shirts he did for our 2015 Spring/Summer collection. When we subsequently contacted her, a collaboration was obvious. She had never worked with textiles before, but wants to “continue using that technique”. Elisa has lots of projects lined up for the coming months, and is currently creating a children’s book we cannot wait to get our hands on! Website : elisamunso.com
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CHRISTOPHE LUEZ
CHRISTOPHE LUEZ A JACK OF ALL TRADES LE TOUCHE À TOUT Marion Pecou
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CHRISTOPHE LUEZ
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CHRISTOPHE LUEZ
Polyvalent et passionné, Christophe Luez canalise son énergie et son imagination débordante dans des créations graphiques sensibles et intelligentes. A vélo, il arpente la France et mène une vie épicurienne faite de naturel et de témérité. Après plus de huit ans de collaboration mutuelle, on prend plaisir à redécouvrir notre ami Chris en toute simplicité… Salut Chris ! On sait que tu es un peu « touche à tout » dans la vie de tous les jours. À quel moment as-tu su que tu devais te consacrer aux arts graphiques ? Je dirais que comme tout gamin on m’a mis des Crayola entre les doigts à la maternelle et j’ai aimé ça. Cette voie s’est doucement imposée jusqu’à aujourd’hui, mais comme tu l’as dit je suis un peu « touche à tout » et je n’exclus pas de faire quelque chose de totalement différent à l’avenir, même si je reste fortement attiré par le travail des mains. Et si tu devais te reconvertir dans un métier sans rapport avec l’art, ce serait quoi ? Je pense que je pourrais bosser dans le bois, genre ébéniste ou menuisier. J’ai quelques potes qui font ça et leur boulot m’impressionne beaucoup, ça donne vachement envie ! Sinon, j’aime bien me dépenser et être dehors, je suis d’ailleurs actuellement coursier à vélo le soir en plus de mon activité de graphiste, ça me fait trimer un peu, j’me vide la tête, c’est quelque chose dont j’ai besoin. On sait que tu as quelques tatouages, que représentent-ils pour toi ? Sont-ils issus de tes propres dessins ? En effet, j’en ai quelques uns. Ils héritent de périodes ou événements qui m’ont -manifestement- marqué, j’en ai moi-même fait une grande partie avec les moyens du bord. C’est pas forcément hyper clean mais ça correspond au style de tatouages que j’apprécie ; du moins je m’en convaincs (rires). J’ai aussi comme tout le monde quelques tatouages « à la con » comme le « L-E-T-‘-S D-A-N-C-E » que j’me suis tatoué sur les orteils en référence à Bowie. Mais sinon oui, ils sont issus de mes dessins pour la plupart.
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Tu pourrais devenir tatoueur professionnel du coup ? Ah non surtout pas ! Je ne tatoue que les potes et de toute façon je pense que je n’aurais jamais la précision et la patience qu’ont les tatoueurs, je laisse ça aux « vrais ». Ça fait 8 ans que tu bosses régulièrement avec Olow. Quel regard portestu sur la marque ? Bientôt huit ouais ! Ça me fait marrer. J’ai eu la chance de suivre l’évolution de la marque depuis les touts débuts, à l’époque du logo avec les deux bâtons : un petit et un grand pour faire Valentin et Mathieu ! C’est une hyper belle évolution et un bel exemple de réussite. Content d’avoir pu suivre et de suivre encore aujourd’hui l’ascension de la marque et de mes potes pendant toutes ces années, c’est la famille maintenant ! En 2013, tu as réalisé une des planchettes intitulée La Liporne. Peux-tu nous en parler un peu et nous expliquer la phrase que tu as mis au dos ? Je ne peux pas te donner tous les détails je vais me mettre des gens à dos ! Mais, en gros, La Liporne c’est un porc déguisé en Licorne. C’est pour me moquer des gens qui veulent tellement se démarquer qu’ils ne ressemblent plus à rien, et plus à eux-mêmes, c’est surtout
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ça qui est triste. Je veux dire : ce n’est pas une corne frontale et une crinière arc-en ciel qui vont te transformer en licorne, au même titre qu’une paire de sneakers bariolées et des chaussettes cannabis achetées rue Tiquetonne ne vont pas te rendre plus cool. Racontes-nous un de tes meilleurs souvenirs avec nous. Sans aucun doute le Picasso-tour 2010 ! Quand Olow n’avait pas d’agents commerciaux et qu’on devait démarcher nous mêmes tous les shops. Un mois à cruiser sur les côtes françaises, avec les campings à l’arrache et le vieux portant de sapes qui perdait une roue toutes les semaines (sur 4 semaines je vous laisse faire le calcul). On s’est bien marrés, c’était la débrouille ! Je dois avoir quelques images au fond d’un disque dur, il faudrait que je ressorte ça ! Il paraît qu’il t’arrive de voyager à vélo, une anecdote à raconter ? Il y en a beaucoup et les meilleures ne sont peut-être pas adaptées au contexte ! Mais beaucoup de moments sont vraiment beaux à vivre : rouler dans du brouillard tellement épais que tu ne vois plus ta roue avant, complètement paumé entre Paris et Bruxelles avec le petit frère qui braille parce qu’il a les deux genoux en feu, se retrouver en
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haut d’une montagne le ventre creux quelque part entre Poule-les-Écharmaux et Saint-Nizier-D’Azèrgues et se régaler des dernières minutes de soleil qui éclairent la vallée… Ou se baigner dans des petits plans d’eau cachés entre Limoges et Clermont… Tout est beau à vélo ! Selon toi, quelle musique représente le mieux Olow ? Je dirais un mix entre Canned Heat pour l’amour du voyage et des grands espaces, Metallica pour faire plaiz’ à Mathieu et Dutronc pour la French Touch ! En ce moment tu es sur Bordeaux, pourquoi avoir choisi cette ville ? L’année dernière, j’ai ressenti l’envie de connaitre autre chose que Paris, et même si j’ai grandi à la campagne dans la profonde banlieue, je suis tombé amoureux des grandes villes. Après Paris j’ai vécu quelques mois à Marseille, j’ai un peu chillé à Bruxelles aussi - j’ai failli y habiter d’ailleurs - mais un beau jour j’ai eu envie de poser un peu mes fesses et comme je connais bien la scène skate bordelaise je savais que je pouvais trouver un canap’ à squatter facilement. C’était il y a un an, et je suis toujours sur un canap’. Mais j’me soigne. Quels sont tes projets à Bordeaux ? Continuer à augmenter mon portefeuille client, continuer à parcourir la ville sur mon biclou, continuer à y vivre tout simplement ! Si pendant une journée tout était possible, gratuit et légal que ferais-tu ? Je ferais comme d’hab’ ! Un peu de dessin, quelques disques, quelques clopes, une petite balade à St-Mich’… Ce n’est pas trop un fantasme de tout pouvoir faire ou obtenir sans effort, on nous apprend depuis tout petit qu’il faut se friter avec le dragon avant de sauter la princesse, j’applique ! Le mot de la fin ? Un gros bisou à Valentin et Mathieu, heureux d’avoir fait tout ce chemin ensemble. Beaucoup de réussite et de fun aux deux gaillards, on se prend une mousse bientôt ! Site web : http://www.luez.com/
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A jack-of-all-trades, Christophe Luez channels his energy and very active imagination into his sensitive and intelligent graphic creations. Resourceful and a professional high-roller, he rides around France on his bike, leading a naturally care free and intrepid epicurean life! After more than eight years collaborating together, we enjoyed rediscovering our friend Chris in all simplicity...
Hi Chris! We know you’re a jack-of-all-trades in your everyday life. At what point did you realise you had to devote yourself to graphic arts? I’d say that, like every kid, Crayolas landed in my hands at nursery school and I enjoyed it. That career path slowly established itself over time, but as you said, I’m a “jack-of-all-trades” and I’m not against doing something completely different in the future, even if I’ll always strongly be drawn to manual work, craftsmanship even. And if you had to start over and do a job that has nothing to do with art, what would it be? I’m pretty sure I could work with wood, be something like a cabinetmaker or a carpenter. A few of my friends are in that field, and their jobs really impress me; I find myself really wanting to do that! I also like being physically active and outside; I’m actually a night-time bike courier now, as well as a graphic designer. It gets me working, clears my head, it’s something I need to do. We know you have a few tattoos; what do they represent to you? Are they your own designs? Indeed, I have quite a few. They stem from periods or events that – evidently – left their mark on me. I actually did most of them myself, with what I had at hand. They’re not necessarily very clean, but they correspond to the type of tattoos I like; at least that’s what I try to tell myself (laughs). I also have, like everyone else, shitty tattoos like “L-E-T-’-S D-A-N-C-E » on my toes as a big-up to David Bowie. But yes, most of them are my own designs.
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Could you ever become a professional tattoo artist then? Definitely not! I only tattoo mates, and anyway, I don’t think I’ll ever have the precision and patience that tattoo artists have, I’ll leave it to them, the “real guys”. You’ve been working regularly with Olow for eight years now. What do you think about the brand? Nearly eight, yeah! I was lucky enough to follow the evolution of the brand from the very beginning, back when the logo was just two sticks: a big one and a little one, one for Valentin and the other for Mathieu! It’s a really beautiful evolution and a good example of success. I’m very happy to have been able to follow, and still follow, the rise of the brand and of my friends during all these years, they’re family now! In 2013, you created a board titled “La Liporne”. Can you talk to us about it and explain the sentence written on the back? I can’t give you the full details, if I did I’d make a few enemies! But, roughly, “La Liporne” is a pig (‘porc’ in French) disguised as a unicorn (‘licorne’). I’m making fun of people who so badly want to be different that they end up
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looking like nothing, and especially not like themselves, that’s the saddest part. I mean, it’s not a frontal horn and a rainbow mane that are going to transform you into a unicorn, just like a colourful pair of trainers and cannabis leaf-patterned socks bought in rue Tiquetonne won’t make you any cooler. Tell us about one of your best memories with us. Without a doubt, the 2010 Picasso-tour! When Olow didn’t have any sales representatives and we had to go ringing on all the shops’ doorbells ourselves. One month spent cruising the French coasts, camping wherever we wanted, and the old clothes rail that would lose a wheel each week (over four weeks, I’ll let you do the maths). We had a good laugh, we managed! I must have some photos stored away somewhere, I’ll have to try and find them! Apparently you like to travel by bike; any particular anecdote you could tell us? There are loads, and the best probably aren’t fit for here! But I have lived many beautiful moments: cycling in fog so thick that you can’t see your front wheel, being completely lost between Paris and Brussels with my
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little brother bawling his eyes out because his knees are on fire, ending up on top of a mountain with an empty stomach somewhere between Poule-les-Echarmaux and Saint-Nizier-D’Azèrgues and feasting on the last few minutes of sunshine lighting up the valley. Or bathing in small stretches of water hidden between Limoges and Clermont. Everything is beautiful when riding your bike! What music do you think represents Olow best? I’d say a mix of Canned Heat for the love of travelling and wide open spaces, Metallica to please Mathieu, and Dutronc for the French touch! You’re currently living in Bordeaux, why did you choose this town? Last year, I felt the need to experience something other than Paris, and even though I grew up in the country in the deepest suburbs, I fell in love with big cities. After Paris, I lived a few months in Marseille, I chilled for a bit in Brussels as well – I almost ended up settling down there – but one fine day, I felt the need to sit my bottom down somewhere, and as I knew Bordeaux’s skateboarding scene, I knew I would be able to find a sofa on which to sleep easily enough. That was a year ago, and I’m still on a sofa. But I look after myself. What are your projects there? Continue to thicken my client portfolio, continue to travel all over the city on my old bike, continue living, really! If everything were possible, free and legal for a day, what would you do? I’d do what I always do! A bit of drawing, listen to a few CDs, smoke some cigarettes, take a little stroll to St-Mich’. It’s not really a fantasy of mine to be able to do everything or obtain things with little effort. You’re taught from the very first day that you have to fight the dragon to be able to screw the princess; I’m putting that into practice! Any final words? Big kisses to Valentin and Mathieu, I’m happy to have walked this path with them. I wish those two lads all the success and fun in the world. Let’s grab a beer soon!
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CLOUD BOAT
MUSIQUE
Cloud Boat, nuages électrostatiques. Julien Catala Perché sur sa bute de béton et de pelouse verte, St Pancras Old Church est l’église musicale la plus petite de Londres. A côté de l’Union Chapel, celle-ci est un Polly Pocket. Le soir de ma première venue, devant l’édifice, je me suis vu endimanché pour une messe hebdomadaire. Et bien non. Les concerts se font aussi dans les églises. A l’intérieur, Cloud Boat préparait son office sonore et j’attendais en trépignant d’impatience que les portes s’ouvrent enfin. A ce moment là, je ne réalisais pas encore que j’allais assister au plus beau sermon de ma vie. Entre un mioche qui braille pour un peu d’eau sur le front, des beaufs qui s’unissent collé-serré et un homme qui déblatère sur le pourquoi du comment, je préfère encore le souvenir d’un groupe qui utilise l’édifice pour ce qui l’est : un lieu de partage et de pure folie. Adolescents, Tom Clarke et Sam Ricketts ont joué dans des groupes de metal et de post-rock avant de se tourner vers la production. Pendant que les deux étudiaient dans des universités séparées, ils furent tout deux attirés par l’électro, en particulier Ricketts qui trainait déjà dans les clubs underground de la capitale, comme le FWD>> et le DMZ, connu pour leur dubstep, drum’n’bass, grime et autres plaisirs tachycardiques. Une fois leurs études terminées, les deux amis ont travaillé sur de nouvelles inspirations. Cloud Boat sort des nuages en 2011 chez le label réactivé R&S et l’incroyable « Lions On The Beach » fait son apparition en offrant une version hybride de dubstep et de folk mélancolique, quelque part entre Hood et Burial. Il s’en suit alors, après quelques remixes, leur premier album « Book Of Hours », myriade de titres épurés et ultra-romantiques incluant le poignant « Dréan » et le magnétique « Youthern ». En 2014, sous la poupe renversante de leur première pépite, Cloud Boat revient avec « Model of You », un second album marqué par une évolution radicale de leur musique. Leur brume dramatique s’est dissipée vers quelque chose plus riche, aventureux et résolument plus gai. L’émotion éthérée du début s’estompe au détriment d’un rythme plus fort et soutenu, amené par une pop transie et hypnotique, comme le montre les titres « Hideaway » et « Carmine » de l’album. L’homme en charge d’aider Cloud Boat dans sa transformation est le producteur anglais Andy Savours, qui a également travaillé avec My Bloody Valentine, The Horrors et les célèbres rêveurs islandais de Sigur Rós. Le résultat est là, aiguisé, propre et certainement indélébile. A tribord toute, le bateau nuageux n’est pas prêt de jeter l’ancre.
MUSIQUE
CLOAD BOAT
Perched high up on its mound of concrete and green grass, St Pancras Old Church is London’s smallest musical church. Compared to Union Chapel, this one clearly is Polly Pocket-sized. Anyway, I thought my first night at St Pancras Old Church was going to be spent attending Sunday mass. Yes, concerts also take place in churches. Inside, Cloud Boat was preparing its musical service, and I was eagerly awaiting the opening of the doors. At that moment, I didn’t quite realise I was going to attend the most beautiful mass of my life. If I had to choose between a nipper bawling its eyes out with its water-covered forehead, chavs joining together dressed in white, or a guy going on about the whys and wherefores of life, I’d largely prefer the memory of a band who uses the edifice for what it is: a place of sharing and a place of sheer madness. As teenagers, Tom Clarke and Sam Ricketts played in metal and post-rock bands before turning towards production. During their studies in their respective universities, they were both attracted to electronic music. Ricketts in particular, who was already hanging out in the capital’s underground clubs, FWD>> and DMZ, known for their dubstep, drum’n’bass, grime and all types of other tachycardiac pleasures. Once their studies over, they began work on new
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inspirations. Cloud Boat emerged from the skies in 2011 under the revived label R&S, and released the incredible “Lions On The Beach”, offering a hybrid version of staggered dubstep and melancholic folk, caught somewhere in between Hood and Burial. After a few remixes, their first album “Book Of Hours” followed, astounding with its ultra-romanticism and clinical smoothness. In 2014, with the wind in their sails after their first golden creation, Cloud Boat returned with “Model Of You”, a second album marked with a radical evolution in their music. Their dramatic mist dispersed into something richer, more adventurous and resolutely more cheerful. The ethereal emotion of the start fades into a faster and sustained rhythm, carried by transfixed, hypnotic pop, as demonstrated in “Hideaway” and “Carmine”. The man in charge of helping Cloud Boat with their transformation is English producer Andy Savours, who also worked with My Bloody Valentine, The Horrors, and the famous Icelandic dreamers Sigur Rós. The result is here, sharp, clean and most certainly indelible. Hard to starboard, lads! The boat in the clouds is nowhere near ready to drop anchor. Website: cloudboat.co.uk
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BLAQ
BLAQ, Typographies d’antan Marion Pecou Son nom est une référence à la couleur noire. Originaire du Havre et résidant aujourd’hui à Nantes, BLAQ, de son vrai nom Nassim Lahreche, n’a jamais été très studieux. Balancé de formation en formation, même lorsqu’il entre en école de graphisme, sa tête est ailleurs… Son dossier n’en reste pas moins le meilleur de toute la section. C’est grâce à l’association événementielle montée par ses cousins qu’il commence réellement à bosser en faisant ici et là des flyers, affiches et logos pour le monde de la musique. Fan du Chicago des années 1930, son style s’inspire de la typographie des enseignes de merceries et d’épiceries d’antan. En 2014, il réalise pour nous une typographie « Olow » éphémère à l’aide de curcuma. Aujourd’hui auto-entrepreneur, BLAQ a des projets plein la tête. Il prépare actuellement une exposition à Angers et aimerait monter son propre collectif nantais réunissant rappeurs, DJs, producteurs, graphistes, photographes et vidéastes afin de construire des albums de A à Z de manière indépendante. Plus tard, il se verrait bien travailler dans un salon de tatouage.
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BLAQ, Typographies of Yesteryear His name is a reference to the colour black. Originally from Le Havre and now living in Nantes, Blaq, real name Nassim Lahreche, has never been very studious. Thrown about from training to training, even when he was at graphic design school, his head was always elsewhere. Nevertheless, his portfolio ended up being the best out of his whole year. It’s thanks to his cousins’ events organisation that he truly began working, designing flyers, posters and logos for the music world. A fan of 1930s Chicago, he is inspired by the typography on old haberdasher and grocery stores’ signs.
In 2014, he made an ephemeral “Olow” typography for us using turmeric. Now self-employed, Blaq has got a head full of ideas. He is currently preparing an exhibition in Angers and would like to put together his own collective of rappers, DJs, producers, graphic designers, photographers and video makers in order to be able to make albums from A to Z independently. Down the road, he sees himself working in a tattoo parlour. His website: blaq-blaq-blaq.tumblr.com
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The Feebles, Onirisme à la nantaise Le studio de design graphique nantais The Feebles nous accompagne régulièrement dans nos projets artistiques. Nous avions déjà rencontré Gaëtan et Anaël à l’occasion d’une collaboration l’année dernière pour parler de leur style atypique, à la fois minutieux et onirique. Menés par leur credo « Design & Happiness », les deux Nantais mettent à l’honneur l’idée et la réflexion dans des créations intelligentes et intemporelles. On les retrouve aujourd’hui, toujours aussi passionnés et talentueux…
Marion Pecou
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THE FEEBLES
Salut Gaëtan, salut Anaël. Quelles sont les news depuis
notre dernière visite ?
Gaëtan - Tout va bien, les projets se sont un peu enchaînés, c’était un peu speed. Anaël – On a fait notre exposition personnelle à l’Espace LVL à Nantes il y a presque un an, c’était cool. Gaëtan – Il y a eu beaucoup de monde et on a eu de bons retours donc ça nous donne envie d’en faire une autre. Plus récemment, on a fait une fresque à l’Antipode à Rennes. C’était une super expérience. Maintenant, on essaye de faire de plus en plus de projets artistiques même si on a toujours notre travail institutionnel de graphistes. En 2013, vous réalisiez des designs pour les paquets de biscuits Mikado, l’année dernière on vous avait croisé sur un projet pour le festival nantais Scopitone et aujourd’hui vous bossez avec la marque de voitures de luxe Jaguar. Peu de rapport chez vos clients, a priori. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette mixité ? Anaël – C’est le renouveau. On travaille tout le temps dans un univers différent même si on essaye de ramener un peu le nôtre à chaque fois pour approprier ce que l’on fait à la marque. La diversité des projets fait que l’on ne s’ennuie pas. C’est très riche comme manière de travailler. Gaëtan – Ce qui est intéressant c’est de se dire qu’on peut faire le même style pour Jaguar que pour un visuel Olow, par exemple. Quand les gens viennent nous chercher pour un style ça nous permet de le développer sur énormément de supports. C’est sûr que parfois il y a plus de contraintes mais on aime ça aussi. Gaëtan, tu dis que les gens viennent vous chercher pour votre style. Comment est-ce que vous définiriez votre
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style, justement ? Anaël – Dure question… Je pense que le dessin illustré au trait avec des ombrages au petit point est un truc qui s’est démarqué un peu malgré nous. C’est devenu un peu notre marque de fabrique. Gaëtan – C’est le style du pigeon pour le tee-shirt Olow qu’on avait fait. Ce style s’est créé avec la pyrogravure qu’on avait utilisé pour un projet une fois. Cette technique a amené à ce style-là. Mais le but n’est pas de rester que dans cet univers. Ça fait déjà un certain nombre d’années que vous travaillez ensemble. Comment votre vision artistique et votre style évoluent-ils au fil des années et des collaborations ? Anaël – Ça évolue forcément mais je crois qu’on ne s’en rend pas vraiment compte. On essaye de faire évoluer notre style en proposant des choses un peu plus décalées parfois. Ça ne fonctionne pas toujours. Par exemple, pour notre prochaine collaboration avec Olow on était parti sur un premier visuel qui changeait beaucoup de ce que l’on fait d’habitude et ça ne collait pas forcément. Mais il faut tester. Gaëtan – Ça fait parti du jeu de se prendre des scuds mais c’est important de se développer et de se remettre en question. On vous sait très centrés sur l’élaboration de l’idée avant l’action. Quel a été le projet qui a demandé le plus de réflexion ? Anaël – Ce qui nous a pris le plus de temps de réflexion c’est notre expo’. Gaëtan - On devait tout réfléchir de A à Z et on voulait que ça raconte quelque chose. Généralement, ce qui nous demande le plus de réflexion ce sont les grands
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projets, en fait. Quand on doit décliner un visuel sur plusieurs supports il faut savoir si le style va fonctionner sur des flyers, des affiches pour les abris de bus, etc.
côté print. On veut tester et voir si ça prend. Si ça fonctionne, on développera plus de produits et peut-être du textile. Mais ça prendra du temps.
Vous aviez déjà travaillé avec OLOW plusieurs fois. Qu’est-ce qui vous a motivé pour rebosser avec nous ?
Vous avez l’air assez intéressés par l’univers musical. Quel est votre rapport à la musique ?
Anaël – On s’entend bien avec Valentin et Mathieu. C’est bon esprit et on a carte blanche. Gaëtan – On aime bien l’esprit de la marque : le côté libre et poétique. Les artistes sont hyper mis en avant donc c’est aussi très intéressant pour nous. On se sent valorisé. Anaël – Les supports aussi sont intéressants. Cette année, Olow nous a proposé de faire une broderie sur un sweat, ça changeait et ça amenait une contrainte technique différente.
Anaël – On écoute de tout. On a un style de musique pour chaque création. Gaëtan – Il y a quand même beaucoup de mélancolie dans ce que l’on écoute. Des choses poétiques… Anaël – Lorsque l’on crée, on a besoin d’être dans notre bulle et d’écouter quelque chose de posé et mélodieux. Le son doit correspondre à notre état d’esprit à ce moment-là. Ça peut être une chanson de blues/country mais ça peut aussi être hyper électro comme le dernier album de Superpoze par exemple. On est hyper en osmose avec la musique.
Lors de notre dernière rencontre, vous nous avez dit avoir commencé par faire des tee-shirts avant de vous mettre au design graphique. Avez-vous déjà pensé à retenter le projet et à lancer votre propre marque de vêtements ? Anaël – C’était vraiment au tout début au fer à repasser avec du flocage Super U pour nos copains. C’est vrai qu’on aimerait bien avoir une marque et développer tout ça mais il faut quand même avoir une certaine notoriété pour se lancer en tant qu’artistes… Gaëtan – Faire des visuels au service d’une marque c’est cool aussi. On s’adapte au style et on crée des séries limitées ; c’est très intéressant pour nous. Après c’est vrai que réfléchir à une collection entière ça pourrait être intéressant. Un jour peut-être. Anaël – On a un projet de boutique en ligne mais plus du
Quels sont vos grands projets pour l’année à venir ? Anaël - On a fait la pochette d’Aymeric Maini un chanteur de blues nantais. Ça sortira en février 2016. Comme c’est un copain, on a suivi tout le processus de création de son album. C’est très intéressant car il a un peu créé le visuel avec nous donc il y a une sorte de synergie entre le visuel et la musique. Gaëtan – Comme projets on a aussi les festoch’ HIP OPsession et Au Foin de La Rue. Encore dans la musique, on a un truc de prévu avec DJ One Up, un antais. On a peu de visibilité sur nos projets au-delà de deux mois mais dans tous les cas on aimerait vraiment ouvrir notre shop perso’. Site web : thefeebles.com
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The Dreamers from Nantes The graphic design studio from Nantes, The Feebles, regularly accompanies us on our artistic projects. We had already met up with Gaëtan and Anaël during our collaboration with them last year, finding out more about their journeys and their projects. It’s with great pleasure that we meet up with them again a year later, as passionate and talented as ever.
Hi Gaëtan, hi Anaël! What’s new since your last visit? Gaëtan – Everything’s good. We’ve been working on lots of projects, it’s all been quite hectic. Anaël – We had our personal exhibition at l’Espace LVL in Nantes nearly a year ago. That was cool. Gaëtan – Lots of people came and we had great feedback so it made us want to do another one. More recently, we did a fresco at l’Antipode in Rennes. That was a great experience. Now, we’re trying to do more and more artistic projects even though we still have our jobs as graphic designers.
In 2013, you designed the packaging for Mikado biscuits, last year we bumped into you on a project for the Scopitone festival in Nantes, and today you’re working with luxury car brand Jaguar. There doesn’t seem to be much in common between all your clients. What do you like about this diversity? Anaël – It’s the novelty aspect. We’re always working in different worlds, but we always try to bring our own touch every time, in order to adapt what we do for the brand. The diversity of projects means we never get bored. It’s a very rich way of working. Gaëtan – What’s interesting is thinking that we can work for Jaguar and Olow, for example, and still use the same style. When people come to hire us for a particular style, we’re able to develop it using many different mediums. Obviously there are more constraints, but we like that too.
Gaëtan, you say people come to hire you for your style. How would you define your style, then? Anaël – Hard question… I think our line drawings with
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dotted shading are what ended up standing out most. It sort of became our trademark. Gaëtan – It’s the style we used for the Pigeon t-shirt we did for Olow. We created that style doing pyrographing during another one of our projects. That technique gave us that style. But our aim is to not stay solely in that world.
You’ve been working together now for quite a while. How do your artistic vision and style evolve over the years and through your collaborations? Anaël – Of course it evolves, but we don’t necessarily notice it. We try to keep our style evolving by offering slightly quirkier things. But that doesn’t always work. For example, for our next collaboration with Olow we had an idea that was very different from what we usually do, and it didn’t really stick. But you have to try. Gaëtan – Getting shot down is part of the game, but it’s important to develop and question yourself. That’s all part of our job.
We know that you’re very focused on the elaboration of an idea before taking action. Which project had the biggest thought process behind it? Anaël – The thing that got us thinking most
was our exhibition. Gaëtan – We had to think about everything from A to Z, we wanted it to really say something. Generally, what gets us thinking are the big projects, actually. When we have to use our visuals on lots of different mediums, we have to know if the style is going to work on flyers, posters, etc. On that level, our creations for the HIP OPsession festival required a lot of work because the organisation has many different advertising mediums.
You have already worked with OLOW quite a few times. What was your motivation to want to work with us again? Anaël – We get along well with Valentin and Mathieu. It’s all in good spirit, and we have carte blanche. Gaëtan – We like the spirit of the label: its free and poetic side. We recognize ourselves in the brand. The artists are also at the forefront, which is very interesting for us. We feel valued. Anaël – The mediums are also interesting. This year,
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THE FEEBLES
Olow asked us to do embroidery on a sweatshirt, it was something different and brought about yet another technical constraint.
During our last meeting, you told us you had started by making t-shirts before going down the graphic design route. Have you ever thought of trying that again and creating your own clothing label? Anaël – That was really at the very beginning, with an iron and cheap flocking, just for our friends. It’s true we’d love to have a label and be able to develop it, but you do need a certain reputation to try that as an artist. Gaëtan – Doing visuals for a brand is cool as well. We adapt to its style and we create limited editions; that’s very interesting for us. Thinking about an entire collection could be interesting, too. Maybe one day. Anaël – We have an online shop idea, but with prints. We want to try that out and see if it works. If it does, we will develop more products, and maybe textiles. But it’ll take time.
You seem quite interested by the music world. What is your relationship with music?
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Anaël – We listen to everything. We have a different musical genre for each creation. Gaëtan – There’s quite a lot of melancholy in what we listen to. Poetic stuff… Anaël – When we’re creating, we need to be in our bubble and listen to something calming and melodic. It has to match our mood at the time. It could be a blues/ country song or something really electronic like Superpoze’s last album, for example. We work in unison with music.
What are your big projects for the coming year? Anaël – We’ve designed the album art for Aymeric Maini, a blues singer from Nantes. It’ll be released in February 2016. As he’s a friend, we followed the whole album creation process. It’s very interesting because he kind of created the visuals with us, so there’s osmosis between the visual side and the music. Gaëtan – We also have the HIP OPsessions and Au Foin de La Rue festivals as projects. Still with music, we have something planned with DJ One Up, from Nantes as well. We don’t really know what we’ll be doing two months from now, but we still would love to open our personal shop.
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BENE ROHLMANN
PORTRAIT
Bene RohlmanN L’INTEMPOREL TIMELESS STYLE Marion Pecou
Bene Rohlmann est un illustrateur allemand fasciné par l’Alaska depuis qu’il a vu le célèbre film de Sean Penn, Into The Wild. En 2014, il a d’ailleurs participé à une résidence d’artistes dans cet état désert d’Amérique du Nord pendant deux mois. Cette expérience sensationnelle n’était pourtant qu’une étape de son long voyage artistique. En effet, depuis plus de cinq ans, Bene expose aux quatre coins de la planète.
Artiste intemporel et universel, il souhaite développer des images intelligibles et interprétables par le monde entier. S’il pouvait entrer dans la peau d’un autre artiste pendant une journée, il choisirait probablement René Magritte et irait traîner avec ses amis dans le Paris des années 1920. Lorsqu’il pense à l’Angleterre, il revoit un délicieux sandwich au fromage fondu de Borough Market à Londres. Pour lui, Olow rime avec qualité et quantité.
PORTRAIT
BENE ROHLMANN
Bene Rohlman is a German illustrator fascinated by Alaska ever since he saw Sean Penn’s film Into The Wild. He incidentally took part in an artist residency in this North America deserted state. This marked the beginning of an artistic world tour for the illustrator, whose work was subsequently exhibited all over the globe. A timeless and universal artist, he wishes to develop images that are intelligible and interpretable by everyone, everywhere. If he could be someone else for a day, he would probably choose René Magritte and hang out with his friends in 1920s Paris. When he thinks about England, the melted cheese sandwiches at London’s Borough Market spring to mind. For him, Olow rhymes with quality and quantity. His website: pearpicker.de
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VALENTIN PORCHER
RÉCIT
L’ i n v i t a t i o n d e m a r i a g e Une invitation de mariage envoyée par Vincent, un de mes cousin anglais, et me voilà début octobre dans un covoiturage qui me mène à Rouen. Là-bas, il y a une impressionnante cathédrale et surtout la voiture familiale qui m’attend, chargée d’un tas de sacs, de babioles, de mes parents et de l’un de mes grands frères. Nous roulons de nuit en pleine campagne et le temps ne présage rien de bon. Des éclairs commencent à éclater ici et là puis un véritable déluge s’abat sur le pare-brise. L’arrivée à Dieppe prend plus de temps que prévu. Il nous reste maintenant 5h à tuer avant de prendre le ferry de 4h du matin. Je me dégourdis les jambes au-dessus de l’eau dans un noir des plus opaques. Seul le bruit du roulement des vagues sur les galets me rappelle que je suis à la mer. Derrière moi il y a une esplanade, un cirque et des chevaux sur l’herbe. Même eux semblent endormis. J’essaye désespérément de fermer l’œil, allongé sur le siège arrière de la voiture, mes jambes dépassant par la fenêtre. Le froid me transperce. Je remonte ma couverture Boule et Bill que mes parents m’ont gracieusement prêtée. Le bateau est à l’heure. Les voitures s’entassent désormais en rang d’oignon, les mines des conducteurs rivalisent avec celles des insomniaques. A l’intérieur du ferry, plus de machines à sous comme dans mes souvenirs d’enfant. Après m’être quelque peu assoupi à côté de mon frère, je sors sur le pont. Le soleil qui se lève sur cette mer froide est d’une beauté implacable. A l’horizon j’aperçois les phares de Newhaven et ses innombrables maisons colorées. Direction Brighton ! Mon frère n’a jamais roulé à gauche. Nous avançons dans le bruit incessant des klaxons de conducteurs exaspérés. De chaque côté, des moutons nous regardent intrigués en broutant l’herbe des pâturages. Nous cherchons désespérément une place pour nous arrêter et finissons contre notre gré dans un parking hors de prix. La jetée ressemble à celle de Blackpool où je m’étais rendu avec ma mère plus de 20 ans auparavant. Il y a une grande roue et d’innombrables jeux qui clignotent de partout, véritables pompes à fric animées par la joie et la musique. La ville est à la fois décalée et attractive. Nous traînons dans un parc, écoutons de la musique en longeant le Royal Pavilion, impressionnante demeure au style anglo-indien. Après un premier English Breakfast, nous repartons déambuler dans ces rues jonchées de petits cafés cosy, de salles de concerts, de friperies, de disquaires et de jeunes gens lookés à la Pete Doherty. L’heure tourne, le prix pour le stationnement aussi. Il est temps de partir pour Oxford. Après d’impensables embouteillages, nous posons enfin nos bagages à l’auberge. A l’intérieur tout est miteux, et l’odeur ambiante de sueur acide nous donne la nausée… On mange japonais pour se remonter le moral et on se perd dans cette « ville-musée » où chaque bâtiment semble tout droit sorti d’Harry Potter . Cela fait plus de 35h que nous n’avons pas vraiment dormi. Ça tire ! Avant de nous échouer définitivement sur les matelas d’un autre âge, nous dégustons quelques bières dans le jardin bruyant d’un pub. La nuit n’en sera que meilleure. Le réveil est matinal et assez abrupt. L’English Breakfast proposé est sans doute le pire de tout le Royaume-Uni et des clients se plaignent d’une araignée tombée dans leur assiette. Ça nous fait vaguement sourire. A proximité du lieu du mariage, nous nous changeons dans un champ,
drôle d’idée de mes parents pour ne pas froisser leurs habits. Après quelques accolades et la découverte des derniers marmots de la famille, place à la cérémonie dans une salle de l’hôtel, entourée de belles peintures de lévriers. Les discours sont à la fois amusants et émouvants. L’assemblée passe du rire aux larmes en un instant. Après une petite sieste, la suite est classique : cocktail, bonne bouffe et vins à profusion. Ce qui l’est moins c’est l’heure de clôture : 22h. Après avoir dansé comme des dératés à l’heure quasiment de l’apéro, nous nous couchons avec une vague impression de « travail non-fini ». Le lendemain, le petit déjeuner sonne comme une routine : quelques toasts, des saucisses, des champignons, des baked beans… Une balade dans le charmant patelin et nous reprenons la route vers la maison de mon oncle à Bicester. Le soir venu, ma tante Maria nous sert son meilleur chili con carne et nous buvons à grosse gorgée deux bonnes bouteilles de vin. Je pourrais m’étendre à profusion sur la suite de l’histoire : mon bus pour Oxford, les étudiants jouant au cricket, les écoliers en uniformes, les terrains de rugby, le train ensuite direction Bristol pour rendre visite à ma cousine. Vous parler de ces 80 jeunes résidents de cette auberge de jeunesse, de cet endroit paisible où on boit, mange local et écoute de bons concerts pour quasiment rien, de ce bus à 5 pounds pour Londres, de ma gymnastique sur le quai, de mes déambulations dans Brick Lane… Mais pour l’instant la seule chose dont j’ai vraiment envie est d’aller m’empiffrer enfin de croissants et de bonnes tartines…
RÉCIT
VALENTIN POCHER
Th e we ddin g invitat ion A wedding invitation sent to me by Vincent, one of my English cousins, and here I am, carpooling to Rouen at the beginning of October. There’s an impressive cathedral over there, but above all, the family car is waiting for me, packed full of bags, trinkets, my parents and one of my elder brothers. We set off at nighttime and the weather does not bode well. Lightning strikes here and there and an almighty downpour crashes down on our windscreen. We arrive in Dieppe later than planned. Only five hours to wait before embarking on the ferry at 4 in the morning. I stretch my legs looking over the blackest of waters. Only the noise of waves rolling in over the pebbles reminds me I’m at the seaside. Behind me, there’s an esplanade, a circus and horses grazing. Even they seem sleepy. I desperately try to get some shut-eye, stretched out on the back seat of the car, my legs hanging out the window. I’m freezing down to my bones. I pull up my Billy and Buddy blanket my parents so graciously lent me. The boat is on time. The cars are now piling up in endless rows, their driver’s faces rivalling with those of insomniacs. Inside the ferry, there are no longer money machines like in my childhood memories. After having nodded off briefly next to my brother, I head outside on the deck. The sun rising over the cold sea is of an implacable beauty. On the horizon, I catch a glimpse of Newhaven’s lighthouses and its innumerable coloured houses. Let’s head to Brighton! My brother has never driven on the left-hand side. We roll along to the incessant noise of exasperated drivers’ horns. On each side, intrigued sheep stare at us while grazing on the green grass. We desperately look for somewhere to stop and end up, against our will, in an overpriced car park. The pier looks like the one in Blackpool, which I had visited twenty years earlier with my mum. There’s a Ferris wheel and dozens upon dozens of games everywhere, flickering with brash colours, true money-pumping machines animated by joy and music. The town is at once quirky and attractive. We wander around a park, and listen to music while walking beside the Royal Pavilion, an impressive Anglo-Indian-style palace. After our very first English breakfast, we head out in the cold again, strolling down little streets sprinkled with cosy cafés, concert halls, vintage shops, record shops and young people dressed like Pete Doherty. The clock is ticking, and the parking meter too. It’s time to head for Oxford. After unimaginable traffic jams, we finally put our suitcases down in the inn. Inside, everything is shabby-looking, and the smell of rancid sweat makes us feel nauseous. We eat some Japanese food to cheer ourselves up, and proceed to getting lost in this museum-like town where every single building looks like its been pulled straight out of a Harry Potter film. We haven’t slept properly for more than 35 hours. Our eyes are getting heavy! Before collapsing on mattresses that have long past their prime, we enjoy a few pints in a pub’s noisy garden. The night can only be better. We wake up early and abruptly. The English breakfast served to us is, without a shadow of a doubt, the United Kingdom’s worst breakfast of all time; one of the customers even complains of a spider bathing in its plate. We vaguely smile. We get changed in a field near the wedding venue, another one of our parents’ funny ideas in order to not crease up our clothes. After a few embraces and the discovery of the family’s latest additions, the ceremony begins in one the hotel’s rooms, its walls bedecked with paintings of greyhounds. The speeches are amusing and moving at the same time. The assembly goes from laughter to tears in an instant. After a little nap, what comes next is the norm: cocktails, good food, and plenty of wine. What isn’t quite the norm is the closing time: 10pm. After having danced like maniacs during aperitif time, we go to bed with a vague impression of “work not quite finished”. The following day, we routinely head down for breakfast: bits of toast, sausages, mushrooms, baked beans… Just the time for a quick stroll around the charming village and we hit the road towards my uncle’s house in Bicester. Come evening, and my aunt Maria dishes up her best chilli con carne for us, washed down with two good bottles of wine. I could go on forever about the rest of the story: my bus to Oxford, students playing cricket, uniform-wearing school children, rugby fields, and the train to go and see my cousin in Bristol. I could tell you about the 80 young residents of that youth hostel, of that peaceful place where you drink, eat locally sourced food, and listen to good concerts for hardly nothing, of that £5 bus ride to London, of my gymnastics on the platform, of my wanderings down Brick Lane. But for now, the only thing I truly want to do is stuff myself with big slices of jam-covered toast and good old croissants.
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BRICE POIL
Brice Poil, le tatoueur burlesque Marion Pecou
Après avoir cherché sa voie du côté du parachutisme, des banques et des assurances, Brice Poil comprend qu’il doit faire un travail artistique. Attiré par l’aspect permanent du tatouage, il est formé sur le tas par son acolyte Rocky Zéro qui lui enseigne les secrets du métier. Sans trop chercher à percer à tout prix dans le milieu, Brice souhaite avant tout emmener ses clients dans son univers inspiré par les cultures underground. Aimant jouer avec les expressions de la langue française, le tatoueur prend plaisir à délier les langues grâces à ses ambiances burlesques et grivoises. D’après lui, « pour savoir, faut boire » ! Le choix de la couleur « lie de vin » pour accompagner le noir et blanc de ses dessins parle donc de lui-même… S’il souhaite travailler seulement avec trois teintes c’est aussi pour se créer une image professionnelle forte et reconnaissable. Pour Brice, le textile est le compromis idéal entre un tatouage indélébile et un dessin accroché au mur pour affirmer sa personnalité. Afin d’assouvir sa soif d’indépendance, Brice Poil a ouvert son propre atelier Les Vilains Bonshommes avec Rocky Zéro à Nantes.
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The Burlesque Tattoo
After having considered a career in parachuting, banks, and insurance, Brice Poil eventually realised he had to pursue an artistic career. Drawn by the permanent aspect of tattooing, he was trained by his acolyte Rocky Zero, who taught him the secrets of the trade. Brice doesn’t feel the pressure to make his mark in the field; above all, he wants to lead his clients into his own world, inspired by underground culture. He likes to play around with French expressions, and takes great pleasure in loosening tongues thanks to his burlesque and bawdy atmosphere. According to him, “in order to know, you
BRICE POIL
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have to drink”! His choice of adding the color “lie de vin” to his black and white drawings says it all… If he chooses to only work with three colours, it’s to create a strong and recognisable professional image. According to Brice, textiles are an ideal compromise, between an indelible tattoo and a drawing hung up on a wall, to assert your personality. In order to quench his thirst for independence, Brice Poil opened his own workshop in Nantes, Les Vilains Bonshommes, with his friend Rocky Zero. His Facebook page: @BricePoil
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FELIX ROOS
Felix Roos Colour Harmony L’harmonie des couleurs
Marion Pecou
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FELIX ROOS
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FELIX ROOS
Les illustrations west coast de Felix Roos Suédois de naissance, Felix Roos est un amoureux de la Californie qui s’est installé dans la Baie de San Francisco pour peindre face à la mer. Ses créations épurées sont des morceaux de vie aux couleurs sucrées et doucereuses. Jeune diplômé de l’Académie d’Art, Felix partage avec nous sa passion pour l’harmonie des teintes et l’Amérique du Nord…
Salut Félix. Tu habites actuellement en Californie mais tu es né en Suède. Comment retrouve-t-on l’influence scandinave dans tes illustrations ? Je ne suis pas certain qu’elle soit visible. Mes illustrations, mon style et mon esthétique sont lourdement influencés par la Californie, et à ce que je sache, le seul truc Scandinave à propos de mes illustrations, c’est moi ! D’où te vient cette passion pour l’art ? Je ne sais pas si je pourrais identifier un moment précis, un évènement qui aurait soudainement éveillé ma passion, mais il y a pleins de choses à dire sur l’épanouissement et le sentiment de créer « quelque chose ». D’une certaine manière, ma passion pour l’art n’est pas tant le besoin d’un profond désir d’expression, mais plutôt un truc qui me permet de me coucher la nuit en sachant qu’aujourd’hui, j’ai fait quelque chose dont je serai fier demain. Sur ton compte Instagram, on peut voir que tu utilises souvent des couleurs pastel. Quelle ambiance souhaites-tu donner à tes créations ? Si je devais y attribuer un nom, ce serait « sombre été ». C’est coloré et éclatant, mais t’en profites que quand t’es à l’intérieur. Les couleurs pastel renforcent naturellement cette idée dans le sens où on dirait qu’elles s’harmonisent instantanément. Un rouge vivrait volontiers à côté d’un bleu, un vert à coté d’un orange, un rose à côté d’un jaune, et aucune de ces couleurs ne
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vole la vedette. En substance, j’adore cette idée que les couleurs soient équilibrées et calmes, alors que la vitalité ressort éclatante à travers les ombres. Si tu devais comparer tes illustrations à un style de musique, lequel serait-ce ? Probablement surf-rock ! Pourquoi avoir choisi de collaborer avec Olow ? J’adore les beaux t-shirts comme tout le monde. Qu’est-ce qui te plaît en Californie ? Tous les meilleurs trucs des Etats Unis se trouvent làbas ! Les gens sont super, la nourriture bonne, les villes géniales, des océans, des montagnes, la neige, l’été toute l’année, mais surtout, des avocats gigantesques. Quelle est le meilleur spot pour admirer la Baie de San Francisco ? En haut de la Coit Tower. Là-haut, tu as une super vue du Bay Bridge, du Golden-Gate Bridge et de mon appartement. Aurais-tu un artiste californien dont tu aimerais nous faire découvrir le travail ? J’imagine que tout dépend de ce que vous voulez, mais Brendan Monroe, alias Brendantheblob, a longtemps été mon préféré. Son travail est vraiment unique. Que t’inspire l’Angleterre par rapport à l’Amérique du Nord ? J’ai toujours aimé les peintres paysagistes, William Turner en particulier. Alors je dirais que je me tourne vers l’Angleterre pour tout ce qui est vieux, traditionnel et enraciné dans l’histoire, et vers l’Amérique du Nord pour le nouveau, le dynamique et peut-être même le commercial. Quels sont tes grands projets dans les mois à venir ? J’ai une tonne d’inspiration, un carnet plein d’idées, et les projets à venir dépendront du temps que j’aurais pour retranscrire ces idées sur du papier. Le mot de la fin en suédois ? Min bror tycker jag målar fult, kan han ha rätt? (Mon frère pense que je peins mal, a-t-il raison ?)
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FELIX ROOS
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West Coast illustrations by Felix Roos Born in Sweden, Felix Roos is a California lover who decided to settle down in the San Francisco Bay area, to draw looking out at the sea. He paints clean and fresh pieces of life with summery soft colours. A recent graduate of the Academy of Arts University, Felix shares with us his passion for colour harmony and North America Hi Felix! You live in California now but you were born in Sweden. In what ways can your Scandinavian influences be found in your illustrations? I am not sure if they can. My illustrations, style and aesthetics are heavily influenced by my time in California and as far as I am concerned the only Scandinavian thing about my illustrations might be me! Where does your passion for art stem from? I don’t think I could pin point a moment in time, trigger, or event that suddenly sparked the passion but there is something to be said about the fulfilment, and feeling of actually creating ‘something’. In some ways my passion for
art is not so much about a deep desire of self-expression but rather so I can go to bed at night knowing I did something today, that I’ll be proud of tomorrow. We notice you often use pastel colours on your Instagram account. What mood do you want to give to your creations? If I had to coin a term for it I’d go with sombre summer. It’s colourful and vibrant but you happen to be enjoying it from indoors. Pastels naturally enforce this idea in the sense that they seem to instantly harmonize. A red will gladly live next to a blue, a green next to an orange, a pink next to a yellow, and no one seems to steal the show. In essence I love the idea of the colours feeling level headed and quiet while the vibrancy still shines through the shades. If you had to compare your illustrations to a genre of music, what would it be? I’d probably go with Surf-rock!
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Why choose to collaborate with OLOW? I love a good shirt as much as the next guy. What do you enjoy most about California? It’s got the best that America has to offer! Good people, good food, great music, cities, oceans, mountains, snow, summer all year round, but most importantly humungous avocados. Where’s the best spot to admire the San Francisco Bay from? Up at Coit Tower. You get a great view of the Bay Bridge, the Golden-Gate Bridge, and my apartment. Is there a Californian artist in particular you’d like to tell us about? I suppose it depends on what you’re looking for but Brendan Monroe aka Brendantheblob is a long time favourite of mine. There’s nothing quite like it. What does England inspire you compared to North America? I have always had a love for landscape painters, William Turner in particular. So I would say I turn (no pun intended) to England for work that’s old, traditional and rooted in history and North America for the new, vibrant and maybe even commercial. What are your projects for the coming months? I have a pile of inspiration, a note book full of ideas and the projects to come will be to find the time to put those ideas on paper. A Swedish last word? Min bror tycker jag målar fult, kan han ha rätt? ( My brother thinks I paint badly, is he right?) Website: felixroosillustration.com
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JOSSELIN PICARD
RÉCIT
RÉCIT
JOSSELIN PICARD
Le rituel du Yorkshire Alors que la voiture parcourait les routes sinueuses et étroites du Yorkshire, le paysage qui défilait n’en devenait que plus typique et ensorcelant. L’Angleterre, dont l’atmosphère particulière est difficile à décrire par le seul jeu des mots, fussent-ils bien choisis : des collines verdoyantes où se distinguent les courbures de forêts profondes et humides, des pâturages pentus et clôturés, bordés de haies touffues, où paissent quelques vaches, d’étroites routes serpentant au travers d’un paysage dont la gaieté mélancolique ne saurait masquer le côté rude et farouche d’une région à la fois sauvage mais accueillante. La voiture est, entre les bonhommes et les surfs, pleine à craquer, la musique qui jusque- là motivait à prendre la route, à rester éveillé après la sortie du tunnel, à accompagner les discussions bruyantes et chargées d’éclats de rire, mue à l’image du paysage : plus posée, plus calme. Pour ces collines, elle doit se faire respectueuse. L’ambiance est elle aussi plus détendue : non pas qu’elle soit plus joyeuse, un roadtrip entre amis est déjà une fête, une joie à la fois personnelle et collective, mais elle se veut plus intimiste. Plus anglaise. Finalement, on ne sait plus si cette paix intérieure qui envahit petit à petit les occupants de la voiture est due au voyage ou au paysage : certainement aux deux, tant la majestueuse présence du second donne au premier ce caractère si exceptionnel. Cette alchimie entre ce que nous voyons, ce que nous ressentons et ce que nous vivons donne à cet instant précis un caractère unique au road-trip : celui d’une parenthèse dans notre vie, sans que la violence silencieuse d’un quotidien morne et banal n’y puisse quelque chose. Puis viennent les villages, aux maisonnettes blanches regroupées autour d’une église sombre et moussue, hameaux dans lesquels trône fièrement l’inébranlable pub où se mêlent bières, rires bruyants et pleurs étouffés. Pub devant lequel on passe en attendant de pouvoir y rentrer. L’endroit dont on parle, l’endroit où l’on se parle. L’atmosphère y est aussi bien propice aux confidences qu’aux éclats, on y vient pour boire, pour voir. La mer est là, également. S’il est possible de l’occulter lorsque la bande regarde vers le pub, on ne l’oublie pas : elle est violente, froide, parfois calme, souvent agitée, à l’occasion démontée. Lorsque nous nous mettons à l’eau, c’est l’accomplissement : surfer ici, c’est surfer ailleurs. Pas de vent, les vagues s’enchaînent, un mètre cinquante, parfois plus, parfois moins. Peu importe, la bande est là, les collines, à la fois luxuriantes et déchirées, nous protègent du reste du Monde. L’eau est froide, très froide même, les conditions parfaites, les amis présents. Et après, il y a le pub.
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The Yorkshire ritual
The car was heading down the narrow, winding Yorkshire roads, and the moving landscape was becoming even more quintessential and enchanting. England’s particular atmosphere is hard to describe using only words, even if they are carefully chosen ones. Green hills with the distinguishable curvatures of deep and humid forests, steep, fenced-off pastures bordered by thick hedges where a few cows graze, narrow roads winding through the countryside, whose melancholic cheerfulness could not mask the wild but welcoming region’s harsh and wild nature. The car is, between the men and the surfboards, full to bursting. The music that until now had motivated us to hit the road, to stay awake after the tunnel exit, to accompany the noisy and laughter-filled discussions, changes with the scenery: slower, calmer. For the hills, it has to be more respectful. The atmosphere is also more relaxed: not any less joyful, a road trip with friends is always a party, a personal as well as collective joy, but more intimate. More English. In the end, we didn’t know if the interior peace that slowly came over the car’s occupants was due to the journey, or to the landscape: both, most probably. The majestic presence of the second gave the first the most exceptional character. That alchemy-
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between what we saw, what we felt, what we were living, gave, at that very moment, a unique feel to the road trip: like an interlude to our life, where the silent violence of glum and banal everyday life has no say. Then appear the villages, with their little white houses gathered around a sombre and mossy church, hamlets where pubs have the unwavering place of honour, where beers, noisy laughter and stifled tears mingle. A pub in front of which we pass, waiting for the right moment to enter. The place we talked about, the place where we talk. Its atmosphere welcomes long talks just as much as bursts of laughter. We come here to drink, to see. The sea is there as well. Even though we missed it when looking for the pub, we could never forget it: violent, cold, sometimes calm, often rough, at times raging. When we throw ourselves into it, something is fulfilled: surfing here, is surfing elsewhere. No wind, the waves flow one after the other, five feet tall, sometimes more, sometimes less. No matter, the group is here, the hills, luxurious and torn up at the same time, protect us from the rest of the world. The water is cold, very cold even, the conditions perfect, the friends present. And afterwards, we’re going to the pub.
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My coat is heavy with Albion’s leaves My boots? They’re roots. Lying beneath Those crowned, Dusty, old stars. And while my gloves are fed By the moonfilled wind, My breath speaks songs That men no longer wish To sing. And now, Now I no longer move. Listen. Now, My voice is dressed As gold raven’s eyes. Oh, hear my voice, There! Here she flies! She passes upon every head, Every mark, She wanders through our beds Between all dawns and dark. She flies along Stones, And bright beetles’ shanties. She flies, Above time roses Growing on Arthur’s Last dream.
POÈME
POÉME
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She now wings over That King’s Cross secret train; Within her nine and three quarters Beating hearts, Fuelled With singing rain. She travels; Faster than birds She lights all Suburban skies. Then she goes down, Down to that pub Made of proud crimson stones And merry young eyes. And there, like a jewel in the crowd, My love Also sings. She sings for days yet to come, For mountains and sea. For me For her. My voice goes near, Near her ears. She stops. She understands! Our two voices Rejoin, rejoice! My love is smiling, And so am I. Now that we know That spring May never die.
NICOLAS ZACCHEDU
MAGAZINE Edito : Valentin Porcher Interview et portraits : Marion Pécou Récits + photos : Autumn adventures with Mylo the Hylo : Lucie Trarieux http://lucietrarieux.com/ Sur les traces de Jim : Fiona Filipidis http://www.fiona-filipidis.com/ L’invitation de mariage : Valentin Porcher Le rituel du yorkshire : Josselin Picard Believe it or Not ! : Elisa Routa http://elisarouta.fr/ A song to bring you home : Kamila & Izabela K Stanley http://www.kamilakstanley.com/ http://time-tales.tumblr.com/ Découvertes musicales (Adult jazz, Savages, Cloud Boat) : Julien Catala Poèmes : Nicola Zacchedu Traduction : Fiona Filipidis Design graphique : Maxime Beldent
COLLECTION
Art direction : Mathieu Sorosina, Valentin Porcher Stylisme : Raphaelle H’limi Collaborations artistiques Ugo Gattoni, Rodeo Basilic, Sixo Santos Elisa Munso, Chritophe Luez, Blaq, The Feebles, Bene Rohlmann Brice Poil, Felix Roos
Photographie : Gregory Voivenel Merci également à Pierre Lenfant, Aurélie Thuilleau et Sylvain Langlois
CONTACT SALES / DISTRIBUTION mathieu@olow.fr PRESS INQUIRIES valentin@olow.fr
WEBSITE www.olow.fr