Croisements
n° 21 janv. / fév. mars / avril 2015
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DU 7 FÉV. 2014 AU 14 AOÛT 2015 WWW.MUSEE-WURTH.FR TÉL. 03 88 64 74 84
The Last Judgement (détail), 1995 –1999, Céramique, béton, laiton, acier, bois de jarrah, bois d’ekki et chêne / 28 stations, Collection Würth, Inv. 5417-5441
ŒUVRES MAJEURES DE LA COLLECTION WÜRTH
Toutes les activités du Musée Würth France Erstein sont des projets de Würth France S.A.
édito
Contacts Opéra national du Rhin 19 place Broglie • BP 80320 67008 Strasbourg cedex 8 +33 (0)3 88 75 48 00 opera@onr.fr
Billetterie Strasbourg 0 825 84 14 84 (0,15 € / min) Mulhouse +33 (0)3 89 36 28 28 Colmar +33 (0)3 89 20 29 02
Directeur de la publication Marc Clémeur Responsable de la rédaction Mélanie Aron Conception graphique et secrétariat de rédaction Aurélie Greiner - OnR Impression Gyss Imprimeur Obernai Journal imprimé à 25 000 exemplaires ISSN : 2103-981X Licences 2-1055775 et 3-1055776 Photos : couverture & p.3 Klara Beck
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Pour poursuivre notre saison, quatre opéras vous seront proposés. Un début d’année riche en émotions ! Tout d’abord Katarina Thoma signera sa première mise en scène en France, avec La Clemenza di Tito, entourée de Julia Müer pour les décors et d’Irina Bartels pour les costumes. Suivra Tristan und Isolde, l'œuvre la plus intérieure de Wagner, mise en scène par Antony McDonald et dirigée par Axel Kober. La saison se poursuivra sur un thème plus léger avec Il Matrimonio segreto de Domenico Cimarosa, dans la mise en scène vitaminée de Christophe Gayral. Enfin, Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas, dans une mise en scène très attendue d’Olivier Py, nous conduira à nous poser la difficile et dérangeante question de la liberté. Les amateurs de danse ne seront pas en reste : à partir de janvier, place à la poésie avec La Strada vue par Mario Pistoni sur une musique de Nino Rota. Jeux Inconnus nous proposera ensuite un programme varié, un voyage au royaume de l’espièglerie, de l’imagination et bien sûr du jeu. La saison du Ballet s’achèvera en beauté avec Silk : un programme tout en délicatesse ayant pour fil rouge le voile. Les deux prochains récitals mettront à l’honneur le lied romantique. Anne Schwanewilms nous transportera le temps d’une soirée avec des lieder de Schumann, de Liszt et de Mahler, et Markus Werba interprétera le célèbre Winterreise de Schubert. Je tiens à féliciter Giusi Pajardi, nouvelle présidente de Fidelio, l’association pour le développement de l’OnR et la remercie chaleureusement pour son engagement, son enthousiasme et son dynamisme envers notre Maison. Je vous souhaite une belle année 2015 ! Qu'elle soit synonyme de découverte et de plaisir à l’Opéra national du Rhin. Marc Clémeur Directeur général
Ils vous ont fait vibrer...?
Les Dîners sur scène reviennent les
Informations et réservations www.operanationaldurhin.eu / fidelio@onr.fr / 03 88 75 48 40
photo Klara Beck
26, 27 et 28 mai 2016
L’Opéra national du Rhin tient à remercier l’ensemble de ses partenaires, entreprises et particuliers, pour leur confiance et leur soutien.
06
mécènes
Banque CIC Est Cercle Richard Wagner Fondaction Orange Réseau GDS
Sponsors Caisse d’Épargne d'Alsace Crédit Agricole Alsace Vosges Dagré Communication
08
Partenaires
Advisa Café de l’Opéra Cave de Turckheim Champagne Nicolas Feuillatte Chez Yvonne CRT Alsace CTS Exterion Media Fnac Kieffer traiteur Lagoona L’Altra Le Pont des Vosges Librairie Kléber Musée Würth France Erstein Parcus Wattwiller
Partenaires médias
Culturebox Dernières Nouvelles d’Alsace France 3 Alsace France Bleu Alsace France Musique L’Alsace Lagardère Métropoles Le Figaro Libération Mezzo Qobuz.com Radio Accent 4 Radio FIP Strasbourg RTL 2 Szenik.eu
LA Clemenza di Tito
Tristan und isolde
06 Responsabilité et solitude du pouvoir 08 Poème d'amour et de mort
Il Matrimonio segreto 10 Couleur, joie et légèreté au pays de Christophe Gayral
la strada 16 ou l'émerveillement trahi, entretien avec Philippe Miesch
Ariane et barbe-bleue 12 Ré-enchanter les plateaux, entretien avec Pierre-André Weitz
Jeux inconnus 18 La danse, ce jeu d'enfant
24
concerts apéritifs Pierrot lunaire Soleil levant Chapeau basses Jazz'Opéra
Les membres de Fidelio
Association pour le développement de l’OnR
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication Direction régionale des affaires culturelles d’Alsace, de la Ville et Communauté urbaine de Strasbourg, des Villes de Mulhouse et Colmar, du Conseil régional d’Alsace , du Conseil général du Bas-Rhin et du Conseil général du Haut-Rhin.
16
récitals 25 Anne Schwanewilms Markus Werba 26
Profession... Machiniste
4 questions 27 Giusi Pajardi la presse 28 Quai ouest L'Amico Fritz Nó
à...
en parle
silk 20 Levez le voile cabaret danse 22 Le Ballet fait son Cabaret
Ce que je veux aborder dans ma mise en scène, c’est la situation exceptionnelle des puissants – la responsabilité qui incombe à un dirigeant, mais aussi sa solitude. En tant que souverain, Titus vit comme dans l’œil du cyclone – les émotions et les passions ont beau faire rage autour de lui, il en est étonnamment peu affecté et malgré tout son désir, il est incapable de nouer une relation authentique. Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est la question de l’autorité, de la faute et de leurs conséquences : du temps de Mozart, en ce siècle d’absolutisme finissant, le fait qu’un souverain pardonne à un auteur d’attentat et à un terroriste potentiel représentait un exploit incroyable (quels qu’aient pu être les motifs de celui-ci). Dans la société actuelle, la question se pose différemment : l’exploit ne serait-il pas plus grand encore si l’on en tirait les conséquences et que l’on exigeait que cette faute soit expiée ; autrement dit, que l’on défende des règles claires, universellement valables et que l’on donne ainsi au coupable la chance de 8 se réinsérer dans la société ?
18
maquettes des décors de Julia Müer
Katharina Thoma, novembre 2014.
La Clemenza di Tito Wolfgang Amadeus Mozart
Responsabilité et solitude du pouvoir À Rome en 79-81 après J-C, Titus vient de monter sur le trône impérial. Amoureusement lié à Bérénice, il est victime d’un complot élaboré par Sextus, son ami, et Vitellia, autre prétendante au titre d’impératrice. Regrets ou remords, Vitellia et Sextus veulent arrêter le complot : trop tard, le Capitole brûle. Titus échappe à la mort et pardonne.
« Opera seria transformé en vrai opéra par Mazzola » avait écrit Mozart dans le catalogue de ses œuvres. C’est tout un siècle que Mozart résume et achève avec cet ultime opéra commandé pour le couronnement de Léopold II. Travaillant déjà sur La Flûte enchantée, il accepte cette commande royale tant attendue dont le sujet lui est imposé : un livret de Métastase (le treizième) déjà mis en musique une quarantaine de fois, notamment par Léo, Hasse, Gluck, Jommelli ou Traetta. Ayant pour sujet l’intrigue de Cour, on y loue la bonté, la raison et l’humanité d’un souverain d’exception, sujet idéal pour un couronnement. Avec cet ouvrage, Mozart parvient à redonner vie ou plutôt à rénover un genre musical qui avait connu son heure de gloire avec Haendel presque un demi-siècle plus tôt, l’opera seria. Il demande à C. Mazzola de revoir le livret pour en faire un « vrai opéra » en condensant l’action et en allégeant l’intrigue secondaire sans pour autant modifier l’intrigue principale. Il introduit également des duos, des ensembles et des chœurs afin de rompre l’usante alternance des récitatifs et des airs codifiés de l’opera seria. Dans les trente ans qui suivent sa mort, La Clemenza di Tito est le seul de ses opéras à lui survivre et le premier à être joué en Angleterre. Il connaît un réel succès dans les pays germaniques, en France et même en Italie où les opéras de Mozart ne s’imposent vraiment qu’au XIXe siècle. Le romantisme s’entichera ensuite du personnage de Don Juan, reléguant La Clemenza à une commande de dernière heure. Ayant toujours su dépasser les époques et les styles, Mozart et sa Clemenza clôturent avec brio le XVIIIe siècle et ouvrent paradoxalement les portes du romantisme.
Nouvelle production Opera seria en deux actes Livret de Caterino Mazzolà d’après Metastasio Créé au Théâtre national de Prague le 6 septembre 1791
Direction musicale Andreas Spering Mise en scène Katharina Thoma Décors Julia Müer Costumes Irina Bartels
Première mise en scène en France !
Pour cette nouvelle production de La Clemenza di Tito, l’OnR accueille une nouvelle équipe artistique, entièrement féminine, composée de Katarina Thoma pour la mise en scène, Julia Müer aux décors et Irina Bartels pour les costumes. Jeune metteur en scène, Katharina Thoma a déjà signé de nombreuses productions, dont Gianni Schicchi et Die Zauberflöte, Vanessa à Malmö, La Finta Giardiniera à Francfort et Eugène Onéguine à Nordhausen, puis Piero-Ende der Nacht à la biennale de Munich, Madama Butterfly à Stockholm et Eliogabalo de Cavalli à Dortmund où elle est artiste en résidence de 2011 à 2013. Elle met également en scène La Bohème et Boris Godounov à Dortmund et Die Zaubeflöte à Kassel. Récemment, elle a signé Ariadne of Naxos au festival de Glyndebourne, Rigoletto à Nordhausern et Un ballo in maschera au Covent Garden de Londres.
Lumières Olaf Winter Tito Benjamin Bruns Vitellia Jacquelyn Wagner Sesto Stéphanie d’Oustrac Servilia Chiara Skerath Annio Anna Radziejewska Publio David Bizic Chœurs de l’OnR Direction Sandrine Abello Orchestre symphonique de Mulhouse Bärenreiter-Verlag Kassel · Basel · London · New York · Praha
STRASBOURG Opéra
MULHOUSE La Filature
ve 6 février 20 h di 8 février 15 h ma 17 février 20 h je 19 février 20 h sa 21 février 20 h
ve 6 mars 20 h di 8 mars 15 h
Mozart, le retour aux sources, conférence d’André Tubeuf STRASBOURG Librairie Kléber je 5 février 18 h 30 - Entrée libre La Clémenza di Tito • Croisements • 7
tristan und isolde Richard Wagner
Poème d'amour et de mort À la recherche d’un idéal artistique, Richard Wagner voit le théâtre comme le lieu privilégié pour unir tous les arts et atteindre ce qu’il appelle « l’art total » (Gesamtkunstwerk). Tristan und Isolde s’inscrit dans cette recherche d’absolu. C’est une des œuvres les plus incroyables de l’histoire de l’opéra, un immense poème lyrique à la fois magnifique et passionné mais aussi terrifiant, et Wagner, en l’écrivant, a tout à fait conscience qu’il est en train de créer quelque chose d’inouï. Voici ce qu’il écrit dans son journal le 8 décembre 1858 : « Mais… quelle musique que cela devient ! Toute ma vie, je pourrais ne plus travailler qu’à cette seule musique. Oh ! Cela devient profond et beau ; et les merveilles les plus sublimes font corps si facilement avec l’idée. Jamais jusqu’à présent, je n’ai fait rien de tel. » Un des objectifs de ce regroupement des arts en une seule œuvre et en une seule main est de placer toutes les disciplines sur un plan d’égalité : « Quiconque, en jugeant ma musique, sépare l’harmonie de l’instrumentation est aussi injuste à mon égard que celui qui sépare ma musique de ma poésie, mon chant des paroles ! (lettre du 31 mai 1852). Plus qu’une cohabitation, il s’agit là d’une fusion entre poésie et musique. »
C’est un drame axé non pas sur une action visible mais sur ce qui a lieu dans l’âme des personnages. Dans un sens, il s’agit de la pièce la plus abstraite que Wagner ait écrite. Dès le départ, Tristan et Isolde sont voués à la mort. Tristan cherche lui-même la mort pour dépasser ses limites et quitter le monde en même temps qu’Isolde. La séparation est d’une douloureuse violence, mais également le chemin vers quelque chose de positif : la paix et la lumière. Cette pièce n’est donc pas une simple histoire d’amour, mais un poème d’amour et de mort. Tristan et Isolde tentent éperdument de supprimer la séparation. Cette conscience que la mort est la seule issue est clairement évoquée par Tristan : « Lorsque je reconnus la douce mort que ta main m’offrait, lorsqu’un pressentiment sublime et certain me montra ce que me promettait l’expiation, alors que la nuit doucement établit en moi son éminente puissance, mon jour était consommé ! » Le livret magnifie l’opposition romantique entre la nuit (acte II), propice à l’accomplissement de tous les désirs, et le jour hostile à l’amour (acte I et III).
Tristan und Isolde forme un ouvrage à part dans la production wagnérienne puisqu’il met en scène le fruit de son amour impossible pour Mathilde Wesendonck, pour laquelle il écrit les Wesendonck Lieder, qui entretiennent des liens littéraires et musicaux avec l’opéra. « Comme, dans mon existence, je n’ai jamais goûté le vrai bonheur que donne l’amour, je veux élever à ce rêve, le plus beau de tous les rêves, un monument dans lequel cet amour se satisfera largement d’un bout à l’autre. J’ai ébauché dans ma tête Tristan et Isolde ; c’est la conception musicale la plus simple, mais la plus forte et la plus vivante ; quand j’aurai terminé cette œuvre, je me couvrirai de la « voile noire » qui flotte à la fin, pour…mourir » (Richard Wagner à Franz Liszt le 16 décembre 1854).
maquettes des décors d'Antony McDonald et Ricardo Pardo
Plus qu’une simple histoire d’amour ?
« Jamais jusqu’à présent, je n’ai fait rien de tel. » Richard Wagner
Dans une lettre à Mathilde Wesendonck, il livre ses impressions sur la pièce : « Ce Tristan devient quelque chose de terrible ! Ce dernier acte !... Je crains que cet opéra ne soit interdit – à moins que la mauvaise représentation ne le parodie – seules des représentations médiocres peuvent me sauver !
Opéra en trois actes Livret du compositeur Créé à Munich le 10 juin 1865
Direction musicale Axel Kober
La révolution de Tristan et Isolde ou l’avènement du drame musical et de la musique moderne Ouvrage-clé dans l’histoire de la musique, Tristan et Isolde bouleverse les codes de la musique, et ce dès le début de l’œuvre en imposant un tout premier accord plein de mystère et d’ambigüité qu’aucun musicologue encore aujourd’hui n’arrive à expliquer de façon entièrement satisfaisante. Il s’agit du célèbre « accord de Tristan ». Ce traitement des accords et de l’harmonie, d’une nature tout à fait nouvelle, permet à Wagner d’illustrer les méandres de l’inconscient, le conflit entre la raison et les désirs de l’âme, et de les opposer à des épisodes où s’expriment la raison et le réel. De cette manière il rapproche un peu plus le texte de la musique. Une autre révolution se trouve dans la manière d’aborder et de traiter le déroulement de l’œuvre : Wagner abandonne le découpage par numéro pour adopter une œuvre continue, sans interruption (durchkomponiert). On peut penser que ce changement est anecdotique mais il transforme radicalement, mais sans heurts, le genre de l’Opéra.
Nouvelle production
Mise en scène, décors et costumes Antony McDonald
De complètement bonnes rendront l’auditoire fou, – je ne puis penser autrement ! C’est à cela que je devais aboutir une fois de plus ! Malheureux que je suis !... C’est d’un tragique inouï ! Cela écrase tout ! » (10 avril 1859). L’écriture de ce monument se passe dans une atmosphère de tension, d’excitation et d’épuisement physique dûe à l’intensité avec laquelle l’auteur se voue à cette composition. La genèse de l’ouvrage est difficile. Plusieurs tentatives de création infructueuses se succèdent dont une, à Vienne, nécessite 72 répétitions, avant que le soutien indéfectible du roi Louis II de Bavière contribue à la création de l’ouvrage à Munich en 1865. Le soir de la première, le roi est ému aux larmes. Wagner au comble de la joie écrit à Louis II en 1865 : « Une chose malgré tout est conquise : ce merveilleux Tristan est achevé. Vous savez que tous ceux qui depuis Gottfried de Strasbourg ont travaillé au poème l’ont laissé inachevé. Le mauvais sort semblait presque vouloir s’étendre jusqu’à mon œuvre, qui ne fut accomplie, en vérité, que lorsqu’en sa forme charnelle et dramatique, elle vécut devant nous, et put enfin parler directement au cœur et aux sens. Et ceci fut. »
Décorateur et costumier associé Ricardo Pardo Lumières Mimi Jordan Sherin Dramaturgie Helen Cooper Tristan Ian Storey Le Roi Mark Attila Jun Isolde Melanie Diener Kurwenal Raimund Nolte Brangäne Michelle Breedt Melot Gijs Van der Linden Un berger, un marin Sunggoo Lee Un timonier Fabien Gaschy Chœurs de l’OnR Direction Sandrine Abello Orchestre philharmonique de Strasbourg
STRASBOURG Opéra
MULHOUSE La Filature
me 18 mars 18 h 30 sa 21 mars 18 h 30 ma 24 mars 18 h 30 lu 30 mars 18 h 30 je 2 avril 18 h 30
ve 17 avril 18 h 30 di 19 avril 15 h
Tristan, opéra expérimental, conférence de Christian Merlin STRASBOURG Librairie Kléber ma 17 mars 18 h 30 - Entrée libre Tristan und isolde • Croisements • 9
Il Matrimonio segreto, photo Alain Kaiser
Un négociant fraîchement enrichi et ses deux filles à marier, un noble authentique mais totalement ruiné, un jeune commis sans fortune, une tante plus tout à fait jeune… Tous les ingrédients d’une comédie tourbillonnante sont réunis
Il matrimonio segreto Domenico Cimarosa
Couleur, joie et légèreté au pays de Christophe Gayral Mise en scène joyeuse et rythmée, décors et costumes vitaminés, Christophe Gayral condense, dans une production enlevée, le meilleur du chef-œuvre de Cimarosa. Production de l'OnR Fille aînée de Geronimo, Elisetta est promise au comte Robinson, mais ce dernier lui préfère sa cadette Carolina, laquelle est mariée en secret à Paolino, commis de Geronimo… Elisetta confie ses inquiétudes à sa tante Fidalma, laquelle avoue son faible pour Paolino... « J’ai transposé l’œuvre dans les années 19501960. À cette époque-là en France, le souci de « bien » marier ses enfants, le couvent ou le pouvoir de la morale religieuse sur les gens, les rapports hiérarchisés étaient encore profondément ancrés dans la société. J’ai choisi aussi un certain côté étriqué de la province, la peur du qu’en dira-t-on. On assiste dans les années cinquante à l’émergence d’une émancipation féminine (Carolina peut en être en quelque sorte un symbole naissant) mais l’autorité parentale est encore bien présente. On préférait alors marier sa fille avec un notaire ou un médecin pour gravir les échelons de la hiérarchie sociale. Le comte est excessif, peut-être un farfelu à la Louis de Funès. C’est le Parisien descendu en province que les filles perçoivent comme un diamant qui brille. À moins qu’il ne fasse semblant et qu’il ne soit en fait un vrai calculateur… Le père est un peu plus vieux, la tante est une veuve riche qui s’ennuie mais tombe amoureuse. Elle tient Geronimo par son argent. On peut faire d’elle un personnage haut en couleur. Des deux filles qui sont à marier, l’une est la gentille et l’autre donc est la méchante… C’est une joyeuse comédie certes, mais une comédie dramatique. Je veux qu’on puisse en saisir les deux aspects. Ce mariage secret cache un vrai secret, que je ne vous révèlerai pas ici...
J’ai comme référence Jacques Tati pour son goût du burlesque et le sens de l’absurde. Pour les couleurs, le théâtral Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. Le décor du deuxième acte est un long couloir avec des portes qui claquent comme chez Feydeau. Mais le Boulevard ne m’intéresse pas. On doit aussi – parfois mais pas toujours – suivre la musique et entendre ce qu’elle dit. Je ne fais pas de différence entre théâtre et opéra, surtout pour ce genre de répertoire ! À l’origine j’ai pensé à l’univers factice de la maison de poupée et l’intérêt de regarder ce qui pouvait se passer derrière la façade. Chez Tati où l’environnement est très théâtral, j’aime les décalages, notamment l’utilisation des objets qui ne répondent jamais ou font autre chose que ce qu’on attend d’eux. J’ai aussi pensé aux vieux métiers disparus aujourd’hui, au petit commerce. Comme dans les Parapluies de Cherbourg où la mère vend des parapluies dans une boutique (semblable à un vrai décor de cinéma où étrangement il ne vient jamais personne), Geronimo pouvait être patron d’une petite entreprise familiale. Je pars d’une situation concrète – une fabrique artisanale – pour la détourner d’un traitement naturaliste, pour la décaler. Le décor se veut ouvertement factice, nous sommes délibérément au théâtre… Le premier acte peut être une journée quotidienne dans un atelier de travail familial. Le second acte, c’est la nuit et l’on se trouve devant ou derrière des portes de chambres avec des secrets sur le palier. » Extrait de l'entretien avec Christophe Gayral, programme de salle d'Il Matrimonio segreto à l'OnR, saison 2009/2010
Dramma giocoso per musica en deux actes Livret de Giovanni Bertati Créé au Burgtheater de Vienne le 7 février 1792
Direction musicale Patrick Davin Mise en scène Christophe Gayral Décors Camille Duchemin Costumes Cidalia Da Costa Lumières Christian Pinaud Signor Geronimo Nathanaël Tavernier Carolina Rocío Pérez Elisabetta Gaëlle Alix Fidalma Lamia Beuque Paolino Peter Kirk Comte Robinson David Oller / Jaroslaw Kitala Orchestre symphonique de Mulhouse éditions Ricordi 1976
COLMAR Théâtre
MULHOUSE La Sinne
STRASBOURG Opéra
ve 20 mars 20 h di 22 mars 15 h
ma 31 mars 20 h je 2 avril 20 h
ve 3 juillet 20 h sa 4 juillet 20 h
Il matrimonio segreto • Croisements • 11
« La poésie est une chose à revendiquer à notre époque. » Pierre-André Weitz
visuel Nis&For
Paul Dukas
Ariane et barbe-bleue En 1910, trois ans après la création, Paul Dukas écrit quelques pages pour servir de commentaire à la signification poétique et musicale du personnage d’Ariane. Il débute ainsi : « Personne ne veut être délivré. La délivrance coûte cher parce qu’elle est l’inconnu et que l’homme (et la femme) préférera toujours un esclavage "familier" à cette incertitude redoutable qui fait tout le poids du "fardeau de la liberté". »
Nouvelle production Opéra en trois actes Livret d’après la pièce de Maurice Maeterlinck Créé à l’Opéra Comique à Paris le 10 mai 1907
Direction musicale Daniele Callegari Mise en scène Olivier Py Décors et costumes Pierre-André Weitz Lumières Bertrand Killy Barbe-Bleue Marc Barrard Ariane Jeanne-Michèle Charbonnet La Nourrice Sylvie Brunet-Grupposo
« Barbe-Bleue n’a pas fait périr ses femmes successives, comme on le croit. Il les a enfermées dans un souterrain sans lumière et sans liberté. Et il a épousé Ariane, qui arrive dans le château tristement fameux pleine de curiosité. Mæterlinck offrait à Paul Dukas un beau poème, le poème de la délivrance, un poème plein de pensée, plein de sous-entendus symboliques, de fécondes réticences, à dessein un peu vague dans quelques-unes de ses indications, pour mieux laisser sa part à la méditation – riche d’humanité dans son fond un peu obscur. » Paul Landormy, La Musique française après Debussy. Gallimard, Paris 1943, p. 29-34
Sélysette Aline Martin Ygraine Rocío Pérez Mélisande Gaëlle Alix Bellangère Lamia Beuque Un vieux paysan Jaroslaw Kitala Deuxième paysan Peter Kirk Troisième paysan David Oller Chœurs de l’OnR Direction Sandrine Abello Orchestre symphonique de Mulhouse Éditions Durand
STRASBOURG Opéra
MULHOUSE La Filature
di 26 avril 15 h ma 28 avril 20 h je 30 avril 20 h lu 4 mai 20 h me 6 mai 20 h
ve 15 mai 20 h di 17 mai 15 h
Rencontre avec Olivier Py et Pierre-André Weitz STRASBOURG Librairie Kléber sa 25 avril à 18 h 30 - entrée libre Ariane et barbe-bleue • Croisements • 13
Olivier Py et Pierre-André Weitz mettent ensemble en scène et en plateau Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas. Entretien avec le scénographe qui nous invite à la poésie.
Ré-enchanter les plateaux Hervé Petit Pierre-André Weitz, votre collaboration avec Olivier Py ne date pas d’hier, peut-on rappeler quelques points qui l’ont marquée ? Pierre-André Weitz Nous nous sommes connus il y a fort
longtemps. Olivier et moi sommes d’abord comédiens et chanteurs. J’ai moi-même fait partie de l’Atelier Lyrique du Rhin avec Pierre Barrat, c’est vous dire mon attachement à cette région qu’est l’Alsace. Nous avons monté tous deux plus d’une centaine de spectacles ensemble. Der Freischütz de Weber fut le premier projet lyrique pour l’Opéra de Nancy en 1999. Depuis nous en avons monté une trentaine. H. P. Comment abordez-vous l’opéra ? P. A. W. Il s’agit d’offrir un écrin aux les chanteurs, un espace
sonore qui soit un porte-voix. À l’opéra, du fait de la présence de la fosse d’orchestre, la distance entre le plateau et le public offre une occasion de jouer encore plus avec l’illusion. Ce que l’on voit est faux, mais il ne faut pas oublier bien sûr que la musique est tout.
Au premier plan un espace apocalyptique : celui où sont enfermées ces femmes qui, dans ce livret, ne sont pas mortes mais enfermées dans les bas-fonds du château. Un lieu en ruine, celui d’un château sans âge ou des décombres de bombardements. L’autre monde est une fenêtre ouverte sur un monde en mouvement dans lequel des modules se déplacent faisant apparaître des faces successives. C’est comme un labyrinthe dans lequel la lumière est très présente. H. P. Une des faces de ces modules représente la forêt. Quelle est son importance dans les images que vous développez ? P. A. W. La forêt implique un rapport vertical au monde, un
rapport entre la terre et les cieux. Ce n’est pas une vraie forêt mais une image de forêt ; une image en négatif d’ailleurs, blanche sur fond noir. Dans cette forêt passent des animaux, de vrais animaux et des hommes-animaux, des humains qui portent des masques d’animaux, rappelant peut-être le côté animal de l’humain. Certains sont nus, ou ont l’apparence de la nudité, une nudité classique comme on la représente sur de nombreux tableaux exposés dans les musées, ramenant l’homme à la nature. D’ailleurs, de vrais animaux sur une scène, et il y en aura certainement dans Ariane
H. P. Avez-vous un parti pris d’interprétation dans votre projet ? P. A. W. Oui, celui de ne pas en avoir ! Nous créons un objet
poétique dans lequel le spectateur, qui se trouve dans notre troisième espace, doit pouvoir se projeter. En tout cas nous ne faisons aucune allusion à l’actualité par exemple. Le temps de l’opéra doit être un temps suspendu.
H. P. Il y a quand même un rapport étrange entre les femmes, prisonnières de Barbe-Bleue, qui dans le livret est relativement peu présent, et Ariane ? P. A. W. Nous ne voulons pas imposer de cliché dans ces relations.
Les femmes sont victimes certes mais le fait de refuser de sortir de leur geôle démontre une fascination pour leur bourreau. On est dans un rapport qui pourrait être consenti et non subi. Le spectateur est lui-même pris à parti dans un rôle de victime ou de tortionnaire.
H. P. Les matières que vous utilisez dans la confection des décors sont souvent très importantes. Je me trompe ? P. A. W. J’utilise par exemple encore la gélatine* parce que je suis
l’enfant qui regarde à travers les morceaux de verre et qui trouve, qu’à partir de ce moment, le monde vous apparaît comme jamais il ne vous est apparu, fascinant.
maquettes des décors de Pierre-andré Weitz
H. P. Et ne ce qui concerne Ariane, en quoi consiste cet écrin ? P. A. W. Nous avons souhaité mettre en exergue deux mondes.
« Il ne faut pas avoir peur du faux au théâtre »
Regarder à travers un prisme n’est pas que regarder à travers un prisme, re-coloriser le monde n’est pas que re – coloriser le monde donc, de part cette transformation, je redécouvre le monde. Je veux partager ces sensations. Je travaille les matières nobles ; elles racontent énormément et elles donnent dans les harmoniques, dans la façon où elles vont prendre l’espace même si cela est quasi imperceptible. Le bois est complètement différent du métal. Celui-ci évoque la froideur, le coupant, la richesse aussi de par sa brillance. H. P. Et pour Ariane, voir des ruines qui n’en sont pas ? P. A. W. C’est du faux, du « carton-pâte » ; il ne faut pas avoir
peur du faux au théâtre. De toute façon, les arbres qui sont là représentent une forêt sublimée, mais avant tout une angoisse de la forêt. Comme tout le monde sait que tout cela est faux, cela représente autre chose que du « carton-pâte » ; les arbres sont blancs, ils bougent tout le temps, cela raconte autre chose. Je suis né dans la forêt et je sais ce qu’est la vraie forêt. Le réalisme de la forêt ne m’intéresse pas. H. P. Y’a-t-il eu des choses difficiles à aborder avec cet opéra ? P. A. W. Ce n’est pas à proprement parler difficile de travailler
avec une partition ou avec un texte. Il faut simplement être respectueux de l’ouvrage, de la musique et du livret et savoir ce que l’on raconte. Il faut faire en sorte d’aimer l’œuvre et d’essayer de la comprendre pour faire des propositions esthétiques. Nous sommes des artisans, nous ne sommes pas des artistes qui faisons un sens où il n’y en a pas. Il faut remettre l’œuvre dans son contexte politique et historique et de se demander ce que les signifiants peuvent évoquer de nos jours, dans une époque très particulière qui amène des bouleversements du signifiant, concernant, entre autres et particulièrement, la condition de la femme, la guerre, l’amour, le couple. Cette œuvre est donc d’actualité c’est-à-dire qu’elle résonne dans la tête du spectateur. Nous montrons un spectacle et cela de manière générale à des spectateurs qui ont des personnalités différentes. Il nous faut donc être assez généreux pour que chacun puisse trouver le sens qu’il a envie d’y trouver. On propose un imaginaire à partir duquel ils peuvent partir avec nous le temps d’un opéra dans une autre réalité qui est sensée les aider à mieux comprendre leur vie mais il leur faut pour cela rentrer en catharsis. Si celle-ci n’a pas lieu, c’est raté. Ceux qui font
le spectacle doivent faire cinquante pour cent du chemin et le spectateur les autres cinquante pour cent. L’instant présent qui dure le temps du spectacle doit être comme sanctifié. La beauté est fugace comme le moment du spectacle. H. P. Ce moment peut-il se prolonger ? P. A. W. C’est le rêve de ceux qui créent le spectacle. Si la pensée
poétique vous habite tout ou partie de votre vie, elle lui donne du sens. La poésie est une chose à revendiquer à notre époque. Nous devons faire en sorte que tout se passe de manière virtuose, de manière à ce que le réel ne rentre pas en compte. La virtuosité doit toucher au génie mais n’est pas le génie. Le temps de l’opéra doit être suspendu, entre deux monde, un monde à lui tout seul. C’est important qu’on crée à l’opéra un espace de communion, de rencontre et de convivialité. Un opéra est un lieu, une idée, et quand on achète le billet, on est déjà rentré dans le processus. On sait qu’on va sortir du réel. Pour que les spectateurs rentrent dans l’histoire, il faut ré-enchanter les plateaux. H. P. Dans votre manière de travailler, à Olivier Py et à vousmême, les personnages sont souvent très actifs, les décors souvent mouvants et ils le sont en partie dans votre mise en scène d’Ariane. Il y a un vrai style dans votre démarche ? P. A. W. Dans la réalité les forêts ou les murs ne bougent pas,
mais dans la réalité les gens ne chantent pas non plus. Là où nous travaillons, c’est là que le spectateur va être dérangé. Si je veux voir des gens normaux, je vais dans un bar, pas à l’opéra ou je veux voir des phénomènes. Aller à l’opéra et être face à rien me pose problème. Nous voulons être de ceux qui donnent presque trop pour que le spectateur trouve son bonheur. H. P. Le spectateur doit sortir grandi d’un spectacle ? P. A. W. C’est notre vœu le plus cher, mais il faut pour
cela n’avoir aucun préjugé et se laisser porter par les images. Nous sommes, à l’opéra, liés complètement à la musique. Nous tâchons d’être respectueux de l’œuvre. C’est un précepte auquel nous ne voulons pas déroger.
*Gélatine : filtre coloré translucide qui, placé devant un projecteur, permet d’obtenir un faisceau lumineux coloré.
Ariane et barbe-bleue • Croisements • 15
Philippe Miesch revient à l’OnR pour une aventure chorégraphique. Il signe les décors de La Strada et nous plonge dans une ambiance poétique et mélancolique, onirique et fellinienne. Rencontre.
Mélanie Aron : De quel univers parle votre scénographie ? Philippe Miesch : Cette histoire est une fable féroce : l’histoire d’une errance vagabonde dans un monde gris, l’histoire de l’émerveillement trahi. Nous sommes dans une Italie d’aprèsguerre, période de grand changement : le monde ancien, rural, pauvre, en place depuis des siècles, est en train de disparaître. La ville attire les jeunes, c’est l’exode rural. Autour de Rome on construit des immeubles d’habitation au milieu des terrains vagues, la musique change, les jeunes dansent le jazz. Le monde de Fellini dans La Strada et son film contemporain La note di Gabbiria nous parle de ces changements, de cette confrontation, au milieu des terrains vagues et des villes nouvelles, qui alternent avec des campagnes ancestrales, où des fragments du merveilleux d’avant persistent. Le cirque vient toujours s’installer sur les terrains près des villes, les processions et la ferveur religieuse sont indemnes, les fanfares continuent de jouer et de défiler. C’est cet univers qui est représenté dans la scénographie. Dans un environnement gris abstrait et minimaliste s’installent au lointain en silhouette des pins parasols, des silhouettes de ville nouvelle, une église, qui racontent ces paysages italiens. Le traitement est celui d’une fable, avec la naïveté et la poésie qu’elle suppose. C’est un ensemble d’objets qui posent les lieux et font sens. Sur le plateau prennent place en volume et en couleur le cirque, le couvent, la moto-charrette. Des cintres descendent les objets de lumière : les guirlandes du mariage, les guirlandes du cirque, la silhouette lumineuse de l’église, toutes les lumières qui sont des étoiles dans les yeux de Gelsomina.
visuel Nis&For
Gelsomina, jeune femme naïve et innocente, est vendue par sa propre mère à l’effroyable Zampanò. Voilà le cadre d’une cruelle et sombre intrigue… mais ne nous y trompons pas, le scénario fellinien – typique du néoréalisme italien – offre une poésie irrésistible. Mario Pistoni a su s’en saisir pour créer le ballet le plus emblématique de la scène italienne. Immortalisée par l’interprétation de la danseuse étoile Carla Fracci, en 1967, la chorégraphie connaît un succès retentissant dès sa première représentation, chaleureusement applaudie par Fellini et sa muse, Giulietta Masina. Tournée dans le monde entier, La Strada, très peu reprise dans l’hexagone, est enfin remise à l’honneur par une compagnie française.
La Strada
maquettes dés décors de Philippe Miesch
ou l’émerveillement trahi
M. A. Comment le lien avec Fellini s’établit-il ? P. M. Réaliser un décor pour La Strada c’est aussi se rattacher à l’univers du film. Fellini a été présent au moment de la création de la chorégraphie. La trame du ballet reprend la trame du film. Tous les thèmes propres présents dans le film, développés dans son œuvre, se retrouvent dans le ballet. J’ai souhaité reprendre sa logique de fabrication fonctionnant sur la poésie des contrastes. Les éléments qui viennent enchanter et ravir Gelsomina sont des éléments « extraordinaires » présents dans son quotidien. La rencontre de ces moments clés et de ces déceptions sous-tend la narration. C’est un monde poétique ancré dans l’enfance de Fellini sous le ciel couleur de plomb de l’hiver des Apennins et sa fascination pour le cirque et les saltimbanques. J’ai voulu accompagner ce propos en redonnant au spectateur la pureté du regard de Gelsomina dans une esthétique propre aux thèmes de Fellini.
M. A. À quoi ressemble le monde des rêves de Gelsomina ? Comment le décor fait-il partie du rêve ? P.M. Tous les éléments « extraordinaires » du quotidien de Gelsomina viennent l’enchanter, la ravir. Gelsomina est une jeune fille candide et innocente qui a grandi sur un terrain vague près de la mer. Elle vit dans un monde triste et hostile, elle n’a rien connu d’autre. L’ailleurs, elle en a entendu parler, elle l’a rêvé. Lorsque Zampano vient acheter Gelsomina à sa mère, elle est triste bien sûr de quitter son monde et sa famille, mais au fond d’elle-même elle se réjouit de partir sur la « Strada » et de devenir une danseuse, une artiste. Ainsi chaque fois qu’elle rencontrera une situation correspondant à ses rêves, la scénographie exaltera cette vision et la fera partager au public. A chaque fois que des éléments de sa nouvelle vie seront en adéquation avec son rêve, le monde gris prendra des couleurs, s’illuminera. La moto-charrette de Zampano est le premier élément qu’elle rencontre, ce sera le carrosse qui l’emmènera ailleurs à travers les villages et campagnes jusqu’au cirque, apothéose de son rêve.
STRASBOURG Opéra
MULHOUSE La Filature
COLMAR Théâtre
me 14 janvier 20 h je 15 janvier 20 h ve 16 janvier 20 h sa 17 janvier 20 h di 18 janvier 15 h
sa 24 janvier 20 h di 25 janvier 15 h ma 27 janvier 20 h
di 1er février 15 h* ma 3 février 20 h* * Représentations données avec une musique enregistrée. Tarif spécial
Danse à l'Université Strasbourg, US, Le Portique me 7 janvier 18 h 30 entrée libre
Ballet en six tableaux sur un sujet de Federico Fellini et Tullio Pinelli
Chorégraphie Mario Pistoni Musique Nino Rota Direction musicale Myron Romanul Costumes, décors Philippe Miesch d'après Mario Pistoni Ballet de l'Opéra national du Rhin Orchestre symphonique de Mulhouse Édition Ricordi Milan
Créé au Théâtre de la Scala, Milan
L'Université de la danse Mulhouse, Studio du Ccn je 18 décembre 19 h entrée libre
LA Strada • Croisements • 17
Inconnu(e) Nom ou adjectif « qui est inexploré », « que l’on n’a jamais vu », « dont on n’a (encore) aucune connaissance », « dont on n’a pas l’expérience »
jeux inconnus Il n’y a pas d’âge pour l’enchantement du jeu… Que l’on ait six ans dans une cour d’école ou cinquante autour d’une tablée, le jeu, comme une récréation du quotidien, est ce souffle de vie qui éveille les cœurs et réjouit les esprits. Soudainement, là où sourires et rires s’immiscent, le temps s’arrête : valsent les tracas, place au ravissement et à l’espièglerie, qui se font éternels pour un instant. Stephan Thoss et Marcos Morau célèbrent ainsi le jeu dans ce programme mixte. Jeux inconnus, c’est la promesse d’un mélange détonant, de la tombée des chaînes et l’envoûtement des corps, dans des chorégraphies résolument contemporaines.
Boléro Stephan Thoss
Le Boléro, tube du répertoire classique, est pour Stephan Thoss une formule magique qui délivre les esprits de l’emprise de la raison. « J’ai voulu renouer avec le souffle premier de la partition de Ravel et associer ce puissant crescendo à la force d’une jeunesse et d’une beauté éternelles. J’ai alors imaginé ces six vieilles dames qui, au cours de leurs retrouvailles rituelles à l’heure du thé, sont soudain emportées par le rythme de la musique. Elles trouvent alors le courage de vivre leurs rêves les plus délirants. Même si rien ne sort des murs de leur salon, cela peut paraître complètement fou ! Pourtant je ne me moque pas de ces vieilles dames, chacune d’entre elles a une personnalité digne de respect. Au fond, ce Boléro est un appel à réaliser ses désirs les plus secrets. [… ] Pour mon travail, je cherche une musique qui me captive si possible d’emblée, qui prenne possession de moi, m’enveloppe comme une sorte de filet et ne me lâche plus. Je me laisse conduire et diriger par elle, et j’essaie de rendre visible ce que l’écoute a fait naître devant mon œil intérieur. » Extrait du programme de La Folie dans la danse
JEU Synonyme libérateur Définition Ouvrir les horizons, bousculer le quotidien
Boléro, photos Jean-Luc Tanghe
La danse, ce jeu d’enfant
La Chambre noire Stephan Thoss boléro Se figurer l’infinie étendue de l’univers, le vaste vide et le vertigineux silence : voilà qui est devenu mission impossible dans un monde où l’attention est sollicitée à chaque instant, à chaque endroit. Les téléphones sonnent, vibrent, les images surgissent et se succèdent à une incroyable vitesse, l’Internet offre l’accès immédiat à tout : le repos est devenu angoissant et le néant sinistre. Face à ce flot d’informations se perd une denrée rare et pourtant vitale : l’imagination. Stephan Thoss propose un remède : la plongée dans sa Chambre noire, un espace vide qui soignerait du trop-plein en contraignant l’individu à faire face à lui-même dans la plus profonde solitude, avec pour unique compagne la puissante et éphémère imagination. Les danseurs se retrouvent alors à la croisée de l’étrange, du mouvement inquiétant, de l’expression à l’état pur.
Marbre
JEU Synonyme imagination Définition qui nous rend à nous-même
Synonyme surprise Définition jetée dans l’inconnu
Musique Maurice Ravel, Max Raabe Décors Arne Walther Créé par le Ballet du Théâtre de Kiev
La Chambre noire Chorégraphie, décors, costumes, lumières Stephan Thoss
Création
Marcos Morau
JEU
Chorégraphie, costumes, lumières Stephan Thoss
Le jeu a également une dimension créative, c’est pourquoi le Ballet de l’Opéra national du Rhin invite dans sa cour Marcos Morau, jeune chorégraphe espagnol à la tête du collectif La Veronal, pour clôturer ce programme mixte par une création. Création allant de mise avec inconnu, voici les seules règles du jeu à être révélées à ce jour : Règle n°1 - Se libérer des préjugés : Marcos Morau n’est pas danseur, ses premiers terrains de jeu ont été la photographie et le théâtre. Il crée ses chorégraphies à partir de story-boards et les pense sous forme de plans cinématographiques. Règle n°2 - Réapprendre à lire : Marcos Morau invente son propre langage corporel et son propre vocabulaire gestuel. Règle n°3 - Rester attentif aux moindres détails : la musique et la scénographie servent la création tout autant que le mouvement. Règle n°4 - Être prêt à se laisser porter : Marcos Morau envisage la danse comme un moyen de se connecter à la réalité et de se plonger dans l’instant présent. Ses chorégraphies ne se veulent pas intemporelles, elles sont marquées par le contexte dans lequel il crée et sont liées au monde qui l’entoure.
MULHOUSE La Filature
STRASBOURG Opéra
Salle modulable me 11 mars 20 h je 12 mars 19 h ve 13 mars 20 h
Salle Ponnelle ve 5 juin 20 h sa 6 juin 15 h sa 6 juin 20 h di 7 juin 15 h ma 9 juin 20 h
COULISSES STUDIO Mulhouse, studios du CCN je 5 mars 18 h – entrée libre
Musique Jean-Sébastien Bach, Hans Zimmer, Javier Naverette, Kronos Quartet, Kimmo Pohjonen, Samuli Kosminen, Felix Mendelssohn-Bartholdy Assistante à la chorégraphie Mia Johansson Créé par le Ballet du Théâtre national de Wiesbaden
marbre Création Chorégraphie, décors, costumes Marcos Morau Assistante à la chorégraphie Lorena Nogal Spectacle présenté avec des musiques enregistrées
L’UNIVERSITE DE LA DANSE Mulhouse, Studios du CCN lu 9 mars 19 h – entrée libre
jeux inconnus • Croisements • 19
Silk Levez le voile Without
Pour clore sa saison, le Ballet de l’Opéra national du Rhin exulte dans un programme des plus classiques autour de trois générations de chorégraphes : Silk, c’est trois écritures différentes, deux heures de délicatesse et une célébration de la danse pure.
Figure importante de la scène dansée actuelle, Benjamin Millepied est, depuis peu, directeur de la Danse à l’Opéra de Paris. Chopin a marqué son enfance et son adolescence : en même temps que son amour pour la danse naissait sa tendresse pour le compositeur polonais, indissociables l’un de l’autre. C’est sur sa musique que tous les matins, inlassablement, le jeune danseur prenait la classe. Préludes, nocturnes et études se sont fondus dans le corps jusqu’à faire naître euxmêmes la danse. Dans Without, il enveloppe le mouvement dans l’atmosphère romantique et parfois sombre du pianiste qui a marqué tout le XIXe siècle. C’est une danse sensible, d’une technique classique soignée et brillante qui s’exprime sur scène, à travers cinq duos.
20 • Croisements • silk
Un fil rouge : le voile, symbole de légèreté, de l’envol fragile et sûr du danseur, tisse un fil narratif entre les trois pièces. Dans Without, des rideaux découpent l’espace, créant des entrées et sorties ; dans Untouched le voile se fait brume et pare la scène d’une atmosphère mystérieuse ; dans Gemini, il fait corps avec les danseurs et se dessine avec grâce au gré de leur gestuelle.
untouched, photos Todd Rosenberg
Benjamin Millepied
Untouched Azsure Barton Pour Azsure Barton aussi, la musique raconte la danse, mais plutôt que source d’inspiration, elle est ici partenaire de jeu. Fait rare : la première née d’Untouched est la chorégraphie. La musique, elle, n’est venue qu’à la fin, comme une couronne qu’on pose sur un front accompli. Tout aurait pu s’arrêter là, si les partitions de Njo Kong Kie, Curtis Macdonald et Ljova ne s’étaient faites compagnes des danseurs. Contretemps, arythmie, accentuation, la chorégraphe canadienne nous entraîne en plein cœur d’un néoclassicisme malicieux, émouvant et voluptueux, là où danse et musique s’échappent, se rattrapent, se miment ou s’esquivent sans relâche, comme deux complices inséparables.
WITHOUT
Gemini
Chorégraphie, scénographie Benjamin Millepied
Glen Tetley
Musique Frédéric Chopin
Chorégraphe majeur du XXe siècle, Glen Tetley opère dans Gemini la rencontre entre le ballet classique et la danse moderne américaine de l’après-guerre. Du classique, il reste les bases fondamentales et les pointes, auxquelles vient se greffer la technique de Martha Graham, l’une des fondatrices du mouvement contemporain en danse. Sur scène, ne subsiste qu’une danse virtuose et abstraite, d’une performance impressionnante, portée par la musique d’Hans Werner Henze. Pièce athlétique pour quatre danseurs, l’exécution de Gemini ne tient qu’à un fil. Pour que les corps se maintiennent, la musique ne doit se faire ni trop lente, ni trop rapide. Passionnée, sensuelle, mélancolique, éblouissante… Les mots ne manquent pas pour encenser cette pièce qui, malgré les décennies, ne prend pas une ride.
Créé au Joyce Theater, New York
UNTOUCHED Chorégraphie Aszure Barton Musique Njo Kong Kie, Curtis Macdonald, Ljova Décors Aszure Barton, Nicole Pearce Costumes Fritz Masten Lumières Nicole Pearce Assistant à la chorégraphie Jonathan Emmanuel Alsberry Créé par la compagnie Hubbard Street Dance Chicago (HSDC)
GEMINI Chorégraphie Glen Tetley Décors et costumes Nadine Baylis
Gemini, photo Jeff Busby 2012 - Amber Scott, Australian Ballet Image provided courtesy of The Australian Ballet
Lumières John B. Read Musique Hans Werner Henze Mise en répétition Bronwen Curry Créé par l’Australian Ballet
Ballet de l’Opéra national du Rhin
MULHOUSE La Sinne
COLMAR Théâtre
STRASBOURG Opéra
sa 25 avril 20 h di 26 avril 15 h ma 28 avril 20 h
me 6 mai 20 h je 7 mai 20 h
je 21 mai 20 h ve 22 mai 20 h sa 23 mai 15 h & 20 h di 24 mai 15 h ma 26 mai 20 h
Coulisses studio Mulhouse, Studios du CCN me 15 avril 18 h – entrée libre
L'Université de la danse MULHOUSE La Sinne : je 16 avril 18 h 30 – entrée libre
Danse à l'Université Strasbourg, US, Le Portique ma 12 mai 18 h 30 – entrée libre
Répétition publique Mulhouse, La Sinne je 23 avril 18 h 30 – entrée libre
Le Ballet fait son cabaret ! L’espace d’une soirée, plongez au cœur d’une ambiance intimiste et découvrez les danseurs du Ballet comme vous ne les avez jamais vus. Tables dressées et lumières tamisées, rendez-vous est pris avec un artiste invité, pour une incitation à la magie et à la rêverie…
Sébastien Perrault Voyage onirique autour d’un artiste de l’Accueil Studio
À travers ce solo, Sébastien Perrault explore le royaume de l’inconscient, là où les corps deviennent symboles et se font miroirs de l’âme. Par le mouvement, il effleure l’indicible et fait apparaître cette mystérieuse force invisible qui réside en chacun de nous.
Naissance d’une création Sous vos yeux, la fabrique du spectacle et le minutieux travail d’un chorégraphe : Cabaret danse vous entraîne au cœur du processus de création d’une œuvre. Guidés par Sébastien Perrault, danseurs et danseuses du Ballet de l’OnR inventent, évoluent et composent des bribes de sa prochaine pièce.
STRASBOURG Opéra, salle Ponnelle sa 28 février 20 h di 1er mars 17 h ma 3 mars 20 h me 4 mars 20 h 22 • Croisements • cabaret danse
Tarif unique Plein tarif : 11 € Tarif jeunes : 5 €
L’Accueil Studio L’Accueil Studio est un dispositif mis en place par le Ministère de la Culture auprès des Centres Chorégraphiques Nationaux (CCN) depuis 1998 : ce dispositif vise à donner à des artistes indépendants la possibilité de travailler dans des conditions professionnelles, que cela soit par la mise à disposition des studios ou par une aide administrative et technique plus élargie. Le Ballet de l’OnR a ainsi soutenu le travail de nombreux chorégraphes. L’objectif est avant tout de permettre aux projets d’exister, de favoriser les rencontres et de permettre ainsi à la danse de se développer sur le territoire.
visuel Nis&For
Nekyia
JEUNE PUBLIC La belle au bois dormant La Belle au bois dormant, opéra de Ottorino Respighi créé en français à Colmar en décembre, met en exergue les qualités de nos jeunes chanteu(r-euse)s et pianistes de l’Opéra Studio dans un spectacle qui, comme à l’habitude, enchante les grands comme les petits. La Belle se pique, s’endort et s’éveille au baiser de son prince… on ne vous apprend rien. Ce qui nous étonne, c’est la sobriété des décors : des voiles qui se meuvent, dans lesquelles les protagonistes se déplacent, se réfugient, voire s’accrochent. Une simplicité apparente qui a demandé des trésors d’ingéniosité à nos équipes techniques. Des costumes oniriques à l’avenant, des interprètes qui se glissent dans cet écrin, et le tour est joué. Entre deux séries de représentations en Alsace, toute l’équipe et la production seront parisiens du 17 au 22 janvier au Théâtre de l’Athénée, Louis-Jouvet.
Mercredis découverte Deux ateliers pour faire connaissance avec les secrets de notre maison.
Petit Chanteur à l’Opéra Découvrir que les jeunes chanteurs de la Maîtrise de l’OnR sont des enfants comme les autres, c’est bien un des buts de cet atelier, s’amuser en chantant en est l’objectif principal. Un après-midi à « faire » sa voix, s’échauffer, apprendre des chansons bien-sûr en compagnie de ceux qui le font toutes les semaines, et pourquoi pas venir les rejoindre… on se lance, même si on prétend ne pas savoir chanter. Strasbourg, Opéra, mercredi 8 mars 14h-17h. Réservé aux 8-12 ans.
À vous de danser Non, il ne faut pas connaître la danse pour y participer. Oui, on peut être un garçon et venir s’y amuser. Après ces précisions, on peut venir partager un après-midi extraordinaire à côtoyer les danseurs et danseuses professionnel (le)s du Ballet, les voir s’échauffer et s’entraîner et surtout, apprendre en peu de temps une petite chorégraphie. L’atelier a lieu au cœur de la création et de l’entraînement du Ballet de l’OnR à Mulhouse.
Avec le mécénat de la Fondation Orange
Mulhouse, Ballet de l’OnR, Centre Chorégraphique mercredi 8 avril 14 h 30-17 h. Réservé aux 6-10 ans. Inscription obligatoire : Département jeune public de l’OnR - jeunes@onr.fr
dorm ant La Belle au bois
Il est paru ! aux Éditions de l’Opéra national du Rhin !
Sophie Tschie gg Lital Tyano • Anne-
5€ -6
N : 978-2-9527-982-6
Le livre La Belle au bois dormant
du rhin
opéra d'europe
L’histoire de la Belle au bois dormant telle qu’elle est contée dans notre opéra. Une manière de préparer les enfants à leur venue à l’Opéra. Les illustrations de l’artiste Anne-Sophie Tschiegg et le texte poétique de Lital Tyano font briller ce conte séculaire comme un sou neuf…
En vente : 5 € à l’Opéra de Strasbourg, au Théâtre Municipal de Colmar, au Théâtre de la Sinne et à la Filature, et en librairie.
concerts apéritifs Des « gens de la Maison », chanteurs, instrumentistes ou parfois les deux nous offrent des variantes à leurs activités pour ces concerts-apéros, bien nommés puisque la Cave de Turckheim nous offre un petit verre pour échanger avec les artistes à l’issu des spectacles…
Pierrot Lunaire op. 21 Arnold Schoenberg. Trois fois sept poèmes d’après Albert Giraud Coproduction de l’OnR avec l’OPS
soleil levant
Le poète belge Albert Giraud compose en 1884 sept poèmes traduits en allemand par Otto Erich Hartleben en 1893. Ce dernier en change la structure et quand Arnold Schönberg décide de composer pour cette version, l’œuvre musicale qui est créée en 1912, il préfigure ce qui fera sa marque de fabrique : les œuvres dodécaphoniques. Pour animer ce spectacle, Fréderic Schalk a imaginé de faire vivre les personnages de la Commedia dell‘arte cités tout au long des poèmes : Colombine, Pierrot, Cassandre que campent les musiciens. Ils accompagnent l’unique chanteuse qui interprète un héros sans identité propre, un poète perdu qui, malgré son manque d’inspiration, narre une histoire à laquelle répond la lune, ce personnage central. Le mystère règne en maître sur cet étrange ouvrage.
Comme le rendez-vous est le 14 février, le titre complet est Voyages d’amour sous le soleil levant. Nos chanteu(r-se)s sont originaires de Corée, de Chine ou du Turkistan, et nous réservent quelques airs d’amour du « Far East » mais ils nous promettent, toujours dans la veine amoureuse, des œuvres de Franz Lehár, Giacomo Puccini, Gaetano Donizetti, Gioachino Rossini, Leonard Bernstein comme le duo de Maria et Tony de West Side Story… Tiens, nous voilà « à l’Ouest »… un concert torride à vous faire perdre le Nord…
Nathalie Gaudefroy soprano Thomas Gautier violon Angèle Pateau alto Juliette Farago violoncelle Aurélie Becuwe flûtes Alain Acabo clarinettes Cordelia Huberti piano Frédéric Schalk scénographie
ARTISTES DES CHŒURS Oguljan Karryeva soprano Fan Xie mezzo-soprano Seung Bum Park ténor Seong Young Moon ténor Young-Min Suk basse Vérène Rimlinger piano
STRASBOURG Salle Bastide Sa 14 février 11 h
STRASBOURG Salle Bastide Sa 24 janvier 11 h
Jazz'Opéra Chapeau basses Les airs du répertoire lyrique pour basses et barytons ne sont pas pléthoriques, les duos entre ces deux tessitures encore moins. C’est à un florilège que nous vous invitons et quelques titres des ouvrages suffiront à eux même pour mettre l’eau à la bouche… La Cenerentola de Rossini, Don Pasquale de Donizetti, Simone Boccanegra de Verdí Le Nozze di Fígaro de Mozart… Jeasun Ko basse Jesus De Burgos basse Nicola Gaudino piano
24 • Croisements • concerts apéritifs
STRASBOURG Salle Bastide Sa 7 mars 11 h
L’Opéra fait son cinéma - Concert Jazz C’est dans Le Magicien d’Oz que la divine Judie Garland interprète l’hymne « Somewhere Over The Rainbow »…. Nul doute : dans la voix de nos chanteurs, ce thème comme ceux d’autres comédies musicales et de films sauront vous séduire.
Dilan Ayata Soprano Mario Montalbano Ténor Jens Kiertzner piano David Florsch saxophone Yuko Oshima batterie Nicolas Dreyfus basse
STRASBOURG Salle Ponnelle Sa 18 avril 11 h
récitals Anne Schwanewilms Il est des rencontres qui marquent l’existence d’un mélomane. Une présence, un timbre, une élégance dans le phrasé, dans cette manière que très peu ont de savoir faire chanter les mots... Tout cela n’est pas – loin s’en faut – le quotidien de nos scènes ! Anne Schwanewilms fait partie de ces rares artistes pour qui la voix n’est pas qu’un son. Ou alors, un son qui vit, un son nourri d’âme et de lumière. Ses premières apparitions en France ont d’emblée créé le buzz, comme on dit aujourd’hui : une Marie de Wozzeck en 2000 à Bordeaux, suivie d’une Leonore de Fidelio au Théâtre du Châtelet, permettait de découvrir un tempérament comme on n’en fait plus : un improbable mélange de Tiana Lemnitz et d’Elisabeth Schwarzkopf se donnait à entendre, liquidité du timbre, moelleux de la voix, puissance, fraîcheur, intelligence du mot... Elle s’est tout naturellement imposée sur les plus grandes scènes comme l’interprète majeure de Richard Strauss, imposant aux côtés de sa bouleversante Maréchale (il existe un DVD ensorcelant, capté à Dresde), de son Impératrice, de Chrysothémis, d’Ariane évidemment, les plus rares Daphné et Danaé. En dehors de l’opéra, Anne Schwanewilms s’est fait un devoir de porter haut l’art du lied, répertoire qu’elle défend de plus en plus fréquemment même hors des frontières allemandes. Les disques, toujours plus nombreux, en témoignent (dans les plus beaux Wolf et Schumann, justement, comme ce soir, mais aussi dans Wagner, Strauss et jusqu’à Messiaen !). Après une première apparition sur notre scène en 2008, Anne Schwanewilms nous revient, dans un répertoire où Liszt côtoiera Schumann et Mahler. Occasion de retrouver cette artiste de l’émotion à bout de lèvres... Mieux qu’un son : une lumière !
photo javier del real
La lumière faite voix
ANNE SCHWANEWILMS soprano
MANUEL LANGE piano FRANZ LISZT Die Loreley ROBERT SCHUMANN Liederkreis op. 39 FRANZ LISZT Oh! quand je dors GUSTAV MAHLER Rückert Lieder STRASBOURG Opéra sa 7 février 20 h
Markus Werba
photo DR
L’élégance du romantique
MARKUS WERBA baryton GARY MATTHEWMAN piano FRANZ SCHUBERT Winterreise STRASBOURG Opéra sa 28 mars 20 h
S’il est un baryton qui s’est imposé ces dernières années dans le répertoire mozartien, Markus Werba est assurément de ceux-là. Ses Papageno, Guglielmo de Così fan tutte, Figaro et Don Giovanni surtout, ont conquis Zurich, Paris, Venise et Vienne. Mozart comme épine dorsale d’un répertoire, c’est assurément un signe : celui d’une tradition, d’une qualité de chant volontairement préservée, d’un choix de promouvoir l’élégance face à l’emprise de plus en plus grande du gros son, de l’émotion qui déborde. L’émotion, chez Markus Werba, est d’autant plus poignante qu’elle est pudique. Son chant, formé et sans cesse repoli aux exigences mozartiennes, fait de lui l’un des plus beaux Harlekin d’Ariane à Naxos, pour ne rien dire de son bouleversant Olivier dans Capriccio. Et quand il aborde le répertoire romantique, qu’il s’agisse d’Alfonso et Estrella, le rarissime opéra de Schubert, ou du plus habituel Tannhäuser – où il est l’un des plus émouvants Wolfram de sa génération –, quand il se lance dans Les Scènes de Faust de Schumann, c’est toujours avec ce sens aigu du beau chant, qui est aussi et avant tout une école du bien dire. Pour son récital chez nous, il a choisi le voyage le plus émouvant que Schubert nous ait laissé, ce Winterreise testamentaire où se résument en l’espace de vingtquatre mélodies les aspirations, les peines et les regrets d’un homme conscient qu’il touche à la fin du chemin. Un voyage dans lequel Markus Werba devrait nous conduire sans peur du tragique, de la mélancolie, mais avec cette tendresse et cette compassion qui sont la marque de son chant.
récitals • Croisements • 25
Profession
Machiniste Il (elle) monte et démonte les décors, avant, pendant et après les spectacles, et exécute les changements pendant les représentations. Un métier de terrain, de précision et de rapidité, qui ne laisse de place ni à l’erreur ni au hasard. Il y a quinze ans de cela, Hélène Diemer postule pour devenir machiniste à l’OnR. Son profil est considérée comme original lorsqu’elle auditionne. Jusqu’à présent aucune fille n’avait jamais candidaté à un tel poste. Hélène est engagée, et exerce depuis lors son métier avec passion et exigence.
Mélanie Aron : Quelles sont les qualités requises pour être machiniste ? Hélène Diemer : Être manuel et polyvalent, avoir du bon sens,
être rigoureux et méthodique, savoir travailler en équipe, et accessoirement, être diplomate.
M. A. : Qu’est-ce qui vous fait le plus vibrer dans cette aventure ? H. D. : Faire naître un décors sur scène, en le montant élément
par élément, le voir ensuite habillé de lumière grâce aux projecteurs, et découvrir chaque fois un nouvel univers. L’ambiance du direct lors des représentations, la rencontre avec certains artistes. L’idée de travailler dans l’ombre et de participer à la réussite du spectacle : l’atmosphère est stimulante, jamais routinière. Les manipulations techniques sont un vrai challenge, à chaque fois renouvelé. Ce métier est éclectique et passionnant. M. A. : Comment se passe le montage d’un décor, les changements de décors ? H. D. : Lors des essais aux ateliers, on prépare un ordre de
montage et de démontage, un genre de mode d’emploi qu’on met en place et qu’on respecte. Lors des répétitions sur scène, selon les demandes du metteur en scène et du décorateur, on organise les déplacements et les manipulations du décor. L’intensité du travail dépend de la difficulté du (des) changements à effectuer. Parfois l’espace disponible est très juste : par exemple, de hauts châssis sur chariot peuvent entrer en conflit avec des éléments accrochés en porteuses (frises, vidéo-projecteur, éléments de décors...), et ne laissent que peu d’espace. La tension monte… Les plus grands chariots sont montés sur des roulettes satellites à coussins d’air qui permettent leurs déplacements. Les coussins sont gonflés juste avant les changements. Il est déjà arrivé qu’une grosse fuite d’air nécessite une intervention rapide. Au moment où le rideau se baisse à la fin d’un acte, tout est prêt à être manipulé.
26 • Croisements • profession machiniste
Une nouvelle présidente pour Fidelio 4 questions à...
Giusi Pajardi
Une fois que tout est placé pour l’acte suivant, on respire. Avant chaque lever de rideau, on ressent quelques palpitations, le trac en fait. Il faut être toujours prêt à intervenir en cas de problème technique ou humain… Lorsque les changements de décor sont nombreux, nécessitent des interventions rapides, on fait le plein d’adrénaline et on adore ça ! Mais en définitive, on ne voit jamais les spectacles sur lesquels on travaille, sauf des coulisses ou sur les retours vidéo. M. A. : Machiniste, un métier d’homme ? H. D. : C’est ce que je pensais. Le premier jour, on m’a
demandé de déplacer un piano. J’ai essayé de le soulever. Il n’a pas bougé. À partir de là, on m’a appris à porter avec les jambes, en rigidifiant le haut de mon corps. Porter s’apprend, tout est question de technique et de volonté. Les filles peuvent finalement être aussi efficaces que les garçons… Est-ce que ma présence féminine a apporté quelque chose en machinerie ? Je ne sais pas. Cela dit, j’apprécie beaucoup de travailler dans ce milieu masculin, mais ça, c’est personnel et subjectif. En tant que fille, on a vraiment notre place sur scène. D’ailleurs nous sommes aujourd’hui plusieurs à la machinerie. Si je devais penser à une évolution, je me verrais bien monter une saison dans les cintres, où le travail est encore plus sportif et demande une très bonne condition physique ! Mais le machiniste n’est pas toujours au sol ! L’équipement du grill, par exemple, peut aussi relever de notre domaine : on porte, on est plié, on rampe entre les poutres… un autre exercice physique !
photo Alain KAiser
M. A. : Une journée type de machiniste ? H. D. : Si on démarre un nouveau chantier, on passe de 3 à
5 jours à monter un décor. On travaille en parallèle avec les électro et les accessoiristes. Une fois le décor implanté, les matinées sont consacrées à la création des lumières et les après-midi et soirées, aux répétitions de la mise en scène. Les journées, à cette période-là, sont longues et bien chargées, allant de 8h à 23h et ce rythme se poursuit en moyenne pendant 3 semaines, puis s’enchaînent les représentations. Suivent enfin quelques jours de récupération. On vit dans le noir, habillés en noir, sur de longues périodes de répétitions et de production, et cela peut sembler parfois déprimant ! Quand le soleil revient on essaye de s’échapper de temps en temps à l’extérieur pour profiter de la lumière. Mais je n’échangerai mon travail pour rien au monde ! Un vrai épanouissement. Je me vois bien poursuivre ma carrière ici.
Giusi Pajardi est italienne. Juriste et fonctionnaire au Conseil de l’Europe, elle entend la musique comme facteur universel de culture, de communication, de cohésion sociale et développement économique. Elle est engagée dans des contextes associatifs au soutien de la musique, notamment Euterpe dont elle a assuré la Présidence, jusqu’à récemment. Elle s’investit par ailleurs en faveur de projets pour des enfants à Madagascar depuis de nombreuses années. Elle est, depuis novembre dernier, la nouvelle Présidente de Fidelio, association pour le développement de l’OnR.
Vous aimez la musique, comment êtes-vous tombée dedans ? En allant à la Scala avec mes parents lorsque j’étais enfant. Mon premier opéra, Falstaff, m’a beaucoup impressionnée. J’ai vu aussi beaucoup de grands ballets classiques. C’était mes plus beaux cadeaux de Noël et d’anniversaire. Quel est votre plus beau souvenir ? C’est de voir la danseuse étoile Carla Fracci danser avec Rudolf Noureev sur la scène de la Scala de Milan. Si vous étiez un instrument de musique ? Le piano parce qu’il me procure un sentiment de plénitude et de solidité. Si vous étiez une chanteuse ? La mezzo-soprano Vivica Genaux. Je l’ai entendue à Paris avec Christophe Rousset, à Venise, en Espagne… mais j’ai surtout eu la chance de mieux la connaître à l’occasion des représentations de Farnace de Vivaldi à l’Opéra national du Rhin en 2012.
LA PRESSE EN PARLE... QUAI OUEST
Magnifique décor à transformations conçu par Bruno de Lavenère […] ; Il faut enfin saluer les magnifiques interventions du Chœur de l’Opéra du Rhin, invisible mais extrêmement présent. Laurent Bury
Pari réussi pour le compositeur Régis Campo, qui fait rentrer par la grande porte Bernard-Marie Koltès sur la scène de l’opéra. Patrick Sourd
Là où le spectacle aurait pu n’être qu’atmosphère, le compositeur l’enrichit de vie et de surprise, avec une formidable partie orchestrale qui combine différentes influences musicales au cours de 30 séquences qui s’enchainent à la manière d’un film policier. Laurent Vilarem
Régis Campo signe une partition attractive et habile, avec une orchestration somptueuse… Stefano Nardelli
Markus Bosch fait vibrer les rythmes et éclaire les couleurs des cuivres de l’OSM. Egon Bezolt
Les chanteurs d’un très haut niveau mettent en valeur cette collaboration intense du compositeur avec le metteur en scène et les librettistes. 音楽現代 Hiroshi Sanko Ongakugendai
La sobriété de la mise en scène et la plasticité du décor servent ce drame confiné, où la partition-caméléon épouse le mouvement du texte. Franck Mallet
Julien Behr campe de belle manière un Charles déchiré entre l’envie de fuir et la soumission envers un père monstrueux. David Verdier
Régis Campo signe une partition riche, forte, avec une série de rappels à différentes inspirations mais avec une homogénéité originale et un très beau traitement du lyrisme et surtout un dessin quasiment au lavis des chœurs, une très belle idée. Pedro-Octavio Diaz
Remarquable travail de direction de Marcus Bosch. À la tête de l’OSM, il épouse finement chaque élément de la partition avec un sens aigu de la construction dramatique. Michel Dieuade Régis Campo a un grand sens des ambiances. Pour l’atmosphère surréaliste de la pièce, il trouve les sons adéquats. Rainer Köhl
Décors impressionnants de Bruno de Lavenère éclairés de manière suggestive par Nicolas Descoteaux. Peter Hagmann
Mélodiste de talent, Régis Campo tire de cette situation quelques beaux morceaux de vocalité hybride. La mise en scène de Kristian Frédric épouse la pièce séquentielle de Koltès d’une manière éminemment musicale. Pierre Gervasoni
L'Amico Fritz
Du foie gras pour les oreilles : Régis Campo compose une musique d’un effet puissant mais sait aussi laisser de la place à des moments plus contemplatifs. Peter Krause
Paolo Carignani dirige avec clarté et légèreté un OPS manifestement enthousiasmé de rendre cette belle visite à l’« Ami Fritz ».
La mise en scène très vive de Kristian Frédric, restitue bien l’écriture, acérée et lyrique de Bernard-Marie Koltès. Jean-Marie Lebrun
Teodor Ilincai (Fritz) offre à son personnage sa voix solide et ample, mais aussi tout son charme, avec un soupçon de candeur. Brigitta Kele (Suzel) parfaite dans son rôle.
Philippe Venturini
Anne Suply
Dans ces ambiances cinématographiques, on retrouve souvent la poésie propre à l’art de Koltès. Emmanuel Dupuy
Grand succès pour ce petit bijou de Mascagni, une gourmandise musicale qu’on a hâte de déguster à nouveau. Nicolas Grienenberger
Régis Campo a réussi une orchestration brillante, colorée et fascinante, proche du cinéma. H. W. Koch
Le mezzo-soprano lumineux d’Anna Radziejewska anoblit le rôle de Beppe.
28 • Croisements • la presse en parle
Werner Häussner
On ne se plaindra pas que la mariée soit trop belle, ni le gâteau trop succulent. Tout cela est vivant, bouge constamment, et le plat est souvent relevé d’une pointe d’humour. Encore une fois, merci Strasbourg !
Laurent Bury
L’équipe vocale de haute tenue, la mise en scène simple mais pas simpliste, efficace et crédible. Il faut remercier l’OnR d’avoir inscrit cette œuvre au répertoire et de lui rendre pleinement justice. Maestro.net (Pologne) Leszek Bernat L’écriture vocale met en valeur les chanteurs et quand ceux-ci sont du niveau de la distribution réunie par Marc Clémeur, le succès est au rendez-vous. Michel Thomé
Fidèle de cette maison, Vincent Boussard nous livre un spectacle plein de fraicheur et d’une belle sobriété.
Jérôme Pesque
Merci à Vincent Boussard, il stylise et allège. Pas d’inutile folklore, mais la jolie lumière qui change avec l’humeur. André Tubeuf
Avec L’Amico Fritz de Mascagni, l’OnR sort la rareté vériste de la naphtaline et présente une très poétique et intelligente comédie sentimentale.
Philippe Carbonnel
Décor épuré, aux couleurs discrètes de Vincent Lemaire, costumes sobres de Christian Lacroix, douces lumières de Guido Levi : tout joue sur la suggestion.
Didier Van Moere
Nó Nó, de la chorégraphe Deborah Colker, entre au répertoire de la troupe strasbourgeoise qui l’interprète avec un élan magnifique. ARIANE BAVELIER D’une gestuelle à la finesse tranchante, à la beauté éblouissante et à l’intensité soutenue que sous-tend une liberté immense. VENERANDA PALADINO Les bravos chaleureux ne tarissent plus pour les danseurs du Ballet du Rhin, qui ont à proprement parler donné une représentation époustouflante de leurs qualités d’interprètes et d’athlètes. MARIE BOHNER Nó affirme la polyvalence du Ballet de l’Opéra du Rhin, à ce jour l’une des meilleures de la scène chorégraphique française, et y confirme sa place éminente. GILLES CHARLASSIER
LE QUATUOR FLORESTAN fête ses 25 printemps Le Quatuor Florestan, est formé en 1989 par quatre musiciens issu de l’OPS, animés de la même passion pour le quatuor à cordes ainsi que d’une constante exigence artistique. Depuis 1993, il est régulièrement invité à se produire en concert à l’OnR et depuis 2010 avec les artistes de l’Opéra Studio. Ce fut l’occasion de présenter en première strasbourgeoise des œuvres de Schnittke, Korngold, Kokkonen, Hilpipre, Reber et von Zemlinsky. Le programme fait la part belle aux œuvres favorites de l’ensemble : les « géants » Schubert et Beethoven auxquels se joindront Ravel et Kodaly, figures marquantes du XXe siècle.
Une soirée, trois concerts : 18 h : FRANZ SCHUBERT Lied : Der Tod und das Mädchen Quatuor : La jeune fille et la Mort D.810 19 h : LUDWIG VAN BEETHOVEN Adelaïde Quatorzième Quatuor op. 131 20 h : GABRIEL FAURÉ : Mélodie Les Berceaux MAURICE RAVEL : Quatuor en fa ZOLTAN KODALY : Lement a map a maga jarasan et Andante du Premier Quatuor
Philippe Lindecker premier violon Sylvie Brenner second violon Roland Cheney alto Agnès Lindecker violoncelle avec la participation de l’Opéra Studio de l’OnR : Nathanaël Tavernier basse Sunggo Lee ténor et Ildiko Lorentz soprano
STRASBOURG Opéra, salle Paul-Bastide ve 27 mars 18 h - 19 h - 20 h Tarif : 11 euros par concert Tarif jeunes : 5 euros Renseignements et réservations à la caisse de l’OnR
Arts de la table Luminaires Tissus Papiers peints Petits mobiliers Textiles Objets décoratifs Idées cadéaux! Teema by Kaj Franck (Iittala)
Taika by Klaus Haapaniemi (Iittala)
FAN-
TASIO Opéra de Jacques Offenbach redécouvert avec des surtitres allemands et anglais
dès 5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 03 88 22 08 03 · info@lamaisonscandinave.fr www.lamaisonscandinave.fr · Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30
13.12.
TICKETS 0721 933 333 ABOS 0721 3557-323/-324 WWW.STAATSTHEATER.KARLSRUHE.DE
Überall wo Menschen sind.
citylightcontact info@citylightcontact.de
Calendrier
Opéra Danse Récitals Jeune public Concerts & concerts apéritifs
CCN : Centre chorégraphique national, 38 Passage du Théâtre, Mulhouse Kléber : Librairie Kléber, Salle Blanche, 1 rue des Francs-Bourgeois, Strasbourg US : Université de Strasbourg, Le Portique, 14 rue René Descartes, Strasbourg Athénée : Athénée Théâtre LouisJouvet, sq. de l'Opéra Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, Paris 9e
Informations communiquées sous réserve de modifications
JANVIER
Sa 03 Di 04 Me 07 Me 07 Ve 09 Di 11 Me 14 Je 15 Ve 16 Sa 17 Sa 17 Sa 17 Sa 17 Di 18 Di 18 Ma 20 Me 21 Je 22 Sa 24 Sa 24 Di 25 Ma 27 Sa 31
La Belle au bois dormant Strasbourg CMD La Belle au bois dormant Strasbourg CMD Danse à l’université La Strada Strasbourg US La Belle au bois dormant Strasbourg CMD La Belle au bois dormant Strasbourg CMD La Vie parisienne Colmar Théâtre La Strada Strasbourg Opéra La Strada Strasbourg Opéra La Strada Strasbourg Opéra La Strada Strasbourg Opéra La Belle au bois dormant Paris Athénée La Belle au bois dormant Paris Athénée La Vie parisienne Mulhouse Sinne La Strada Strasbourg Opéra La Vie parisienne Mulhouse Sinne La Belle au bois dormant Paris Athénée La Belle au bois dormant Paris Athénée La Belle au bois dormant Paris Athénée Pierrot lunaire Strasbourg Opéra La Strada Mulhouse Filature La Strada Mulhouse Filature La Strada Mulhouse Filature La Belle au bois dormant Mulhouse Sinne
FÉVRIER
Di 01 La Belle au bois dormant Mulhouse Sinne Di 01 La Strada Colmar Théâtre Ma 03 La Strada Colmar Théâtre Je 05 Conférence La Clemenza di Tito Strasbourg Kléber Ve 06 La Clemenza di Tito Strasbourg Opéra Sa 07 Récital Anne Schwanewilms Strasbourg Opéra Di 08 La Clemenza di Tito Strasbourg Opéra Sa 14 Soleil levant Strasbourg Opéra Ma 17 La Clemenza di Tito Strasbourg Opéra Je 19 La Clemenza di Tito Strasbourg Opéra Sa 21 La Clemenza di Tito Strasbourg Opéra Sa 28 Cabaret danse Strasbourg Opéra
MARS
Di 01 Cabaret danse Strasbourg Opéra Ma 03 Cabaret danse Strasbourg Opéra Me 04 Cabaret danse Strasbourg Opéra Je 05 Coulisses studio Jeux inconnus Mulhouse Ccn Ve 06 La Clemenza di Tito Mulhouse Filature Sa 07 Chapeau basses Strasbourg Opéra Di 08 La Clemenza di Tito Mulhouse Filature Lu 09 Université de la danse Jeux inconnus Mulhouse Ccn Me 11 Jeux inconnus Mulhouse Filature Je 12 Jeux inconnus Mulhouse Filature Ve 13 Jeux inconnus Mulhouse Filature Ma 17 Conférence Tristan und Isolde Strasbourg Kléber Me 18 Tristan und Isolde Strasbourg Opéra Ve 20 Il Matrimonio segreto Colmar Théâtre Sa 21 Tristan und Isolde Strasbourg Opéra Di 22 Il Matrimonio segreto Colmar Théâtre Ma 24 Tristan und Isolde Strasbourg Opéra Ve 27 Quatuor Florestan Strasbourg Opéra Sa 28 Récital Markus Werba Strasbourg Opéra Lu 30 Tristan und Isolde Strasbourg Opéra Ma 31 Il Matrimonio segreto Mulhouse Sinne
AVRIL
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Calendrier • Croisements • 31
Contes Barbares (Detail), 1902, Öl auf Leinwand, 131,5 × 90,5 cm, Museum Folkwang, Essen, Foto: © Museum Folkwang, Essen
FONDATION BEYELER 8. 2. – 28. 6. 2015 RIEHEN / BÂLE
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www.fondationbeyeler.ch
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L’événement artistique de l’année à la Fondation Beyeler
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