Croisements 13

Page 1

Croisements www.opera

u nationaldurhin.e

octobre – novembre – décembre 2012 • n°13


L’Harmonica ▪ Matthieu Chiara ▪ épisode 2


édito Les Variations Goldberg, qui ont ouvert la première saison d’Ivan Cavallari à la tête du Ballet, se poursuivent à Colmar et Strasbourg : un chefd’œuvre chorégraphique, la perfection musicale, à voir ou à revoir. Parallèlement, après Strasbourg – le syndicat intercommunal est souvent « sur la route » –, la création scénique en France de Der ferne Klang se rend à Mulhouse. Stéphane Braunschweig et Marko Letonja se sont alliés pour rendre justice à Franz Schreker… Mettre en scène un ouvrage culte, tel est le défi que relèvent notre amie Mariame Clément et sa complice Julia Hansen : nous attendons tous avec beaucoup d’impatience cette nouvelle production de La Flûte enchantée, sous la baguette de Theodor Guschlbauer. Puis nous interrogerons le miroir, avec la création française de Blanche-Neige, composé par Marius Felix Lange, dans une mise en scène de Waut Koeken, dont nous gardons tous en mémoire le célèbre Aladin. Une œuvre pleine d’humour et de poésie, à savourer en famille. Jennifer Larmore, qui enflamme les scènes lyriques du monde entier, viendra nous présenter son récital Heart’s desire. Nous sommes également très heureux d’accueillir la soprano Véronique Gens accompagnée par Susan Manoff, pour un récital dédié à la mélodie française. Enfin, nous proposons fin janvier la quatrième édition de nos dîners sur scène : deux soirées pour découvrir l’envers du décor, à table, en musique et en chanson. à ne pas manquer ! Marc Clémeur

Directeur général

Contacts

Opéra national du Rhin 19 place Broglie • BP 80320 67008 Strasbourg cedex 8 +33 (0)3 88 75 48 00 opera@onr.fr

Billetterie

Strasbourg 0 825 84 14 84 (0,15 € / min) Mulhouse +33 (0)3 89 36 28 28 Colmar  +33 (0)3 89 20 29 02

www.operanationaldurhin.eu

Directeur de la publication Marc Clémeur Responsable de la rédaction Mélanie Aron Conception graphique et secrétariat de rédaction Flora Klein - OnR Impression Gyss Imprimeur Obernai Journal imprimé à 20 000 exemplaires ISSN : 2103-981X Licences 2-1055775 et 3-1055776 photos couverture et p.3 www.benoitpelletier-diabolus.fr


Toutes les activités du Musée Würth France Erstein sont des projets de Würth France S.A.

Ernst Ludwig Kirchner, Waldinneres mit rosa Vordergrung (détail), 1913/1920, Huile sur toile, 121 × 91,5 cm, Collection Würth, Inv. 4393 / Photo : Volker Naumann, Schönaich


18

06

24

Sommaire 06

10

13

la une d’octobre 06 Le Son lointain 07 Colloque Franz Schreker et son temps 08 Les Variations Goldberg 09 Récital Jennifer Larmore

10 Mettre en scène La Flûte enchantée ? 11 Liberté, moralité, humanité 12 Rencontre avec Julia Hansen

jeune public Blanche-Neige Rencontre avec Waut Koeken

Jeune public

Nouveautés et bons plans !

récital véronique gens

L’Opéra national du Rhin est composé des Villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar et subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Alsace , associée à l’ensemble des actions programmées dans le cadre de la saison 2012-2013, le Conseil général du Bas-Rhin, le Conseil général du Haut-Rhin. L’Opéra national du Rhin tient à remercier l’ensemble de ses partenaires, entreprises et particuliers, pour leur confiance et leur soutien.

mécènes

Banque CIC Est Caisse des Dépôts Cercle Richard Wagner Philéa Réseau GDS

Sponsors

Dagré Communication La Poste / Direction du Courrier de l’Alsace

19

les Concerts

20

opéra studio

la flûte enchantée

13 16 18

La nouvelle promotion est arrivée

22 Carte culture : 20 ans, ça se fête

23 Fidelio : rejoignez-nous !

24 40 ans, ça se danse : retour en images

26 Exposition 40 tuiles peintes pour 40 ans d’histoire 27 4 questions à Jean Wittersheim

Partenaires

Advisa Café de l’Opéra Cave de Turckheim Champagne Nicolas Feuillate Chez Yvonne CBS Outdoor Citylight Contact CRT Alsace Fnac Kieffer traiteur Librairie Kléber Mars Chocolat France Musée Würth France Parcus Wattwiller

28

lA PRESSE EN PARLE

31

calendrier

Sponsors de la Maîtrise de l’OnR Banque CIC Est

Partenaires médias

Arte Danser Dernières Nouvelles d’Alsace France Bleu Alsace France 3 Alsace L’Alsace Lagardère Métropoles Le Figaro Mezzo Pilipili

Qobuz.com Radio Accent 4 Radio Fip Strasbourg Radio RBS Strasbourg RTL 2 Szenik.eu Têtu

Les membres de Fidelio

Association pour le développement de l’OnR

Croisements • 5


u ne

octobre à l’OnR

nouvelle opéra strasbourg production ve 19, sa 27, ma 30 octobre 20 h di 21 octobre 15 h

Création scénique la filature mulhouse en France ve 9 novembre 20 h

Le Son lointain Histoire d’une création

photos alain kaiser

Der ferne Klang en répétitions

6 • Croisements • Le Son lointain

di 11 novembre 15 h


photo DR avec l’aimable autorisation de la Fondation Schreker

Colloque international

Franz Schreker et son temps

Université de Strasbourg Opéra national du Rhin du 18 au 20 octobre 2012

colloque ▪ grandes lignes JEUDI 18 OCTOBRE 2012 Opéra national du Rhin, Salle Paul Bastide de 9 h à 19 h 30

VENDREDI 19 OCTOBRE 2012 Université de Strasbourg, Palais universitaire, Salle Pasteur de 9 h à 18 h

L’esthétique et le style de Franz Schreker

Franz Schreker et Vienne Les opéras de Franz Schreker

SAMEDI 20 OCTOBRE 2012 Université de Strasbourg, Palais universitaire, Salle Pasteur de 9 h à 12 h 30

Nouveaux médias et réception de son œuvre autour du colloque concert Jeudi 18 octobre à 20 h 30 Cité de la Musique et de la Danse, Auditorium

concert Samedi 20 octobre à 20 h 30 Cité de la Musique et de la Danse, Auditorium

Franz Schreker (1878-1934) Franz Schreker (1878-1934) Der Wind, pour violon, clarinette, cor, violoncelle et piano Sonate pour violon et piano en fa majeur (1898) Kammersymphonie (1916) Fünf Gesänge (1909)

Amaury du Closel direction musicale Anna Holroyd mezzo-soprano Ensemble « Les Voix étouffées » Étudiants de l’Académie Supérieure de Musique de Strasbourg et du Conservatoire à Rayonnement Régional de Strasbourg Entrée libre

Lieder

Étudiants de l’Académie Supérieure de Musique de Strasbourg et du Conservatoire à Rayonnement Régional de Strasbourg Entrée libre

Retrouvez le programme détaillé du colloque sur www.operanationaldurhin.eu


u ne

Entrée au répertoire

théâtre colmar sa 27 octobre 20 h di 28 octobre 15 h

opéra strasbourg

me 7, je 8, ve 9, sa 10, ma 13 novembre 20 h ve 9 novembre 14 h 30 *  * tarif spécial « famille » pour cette représentation (voir p.17)

danse à l’université

octobre à l’OnR

Université de Strasbourg Le Portique ma 23 octobre 18 h 30 • entrée libre

Les Variations

Goldberg

Créé en 1993 au Ballet du Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf Chorégraphie Heinz Spoerli assistant à la chorégraphie Guy-Jocelyn Alizart Musique Jean-Sébastien Bach Décors Keso Dekker * Costumes Agnès Letestu éclairages Jürgen Hoffmann Piano Alexey Botvinov Ballet de l’OnR Production du Ballet du Deutsche Oper am rhein  *

Opéra de Zurich

Dans Les Variations Goldberg, musique et danse se mêlent entre pureté et émotion. Heinz Spoerli traite les trente variations de Bach comme une totalité continue pour composer un ballet cohérent et fluide. Dans une grande maîtrise picturale, les tableaux s’enchaînent et enchantent par la précision et le rythme hypnotique des mouvements. Si l’interprétation au piano la plus connue est celle de Glenn Gould, celle d’Alexey Botvinov révèle avec une grande sensibilité toute la dimension chorégraphique, l’éloquence du geste et l’intensité du mouvement. Pour en profiter, on court, on vole à Colmar et Strasbourg.

Alexey Botvinov, pour que la musique danse Alexey Botvinov est né en 1964 à Odessa, une terre qui a accueilli plusieurs légendes du piano dont Sviatoslav Richter et Emil Gilels. La légende, Alexey Botvinov y est entré grâce aux Variations Goldberg : il détient le record du pianiste qui a joué le plus souvent sur scène la partition redoutable de Jean-Sébastien Bach avec pas moins de 250 représentations ! Au-delà des chiffres, le parcours d’Alexey Botvinov est digne des plus grands. Bien qu’il se défende d’avoir eu la carrière d’un musicien prodige, enfant d’une famille de mélomanes, il démontre dès son plus jeune âge des

8 • Croisements • Les Variations Goldberg

dons exceptionnels. À treize ans, il donne son premier récital en public et à quinze ans il interprète brillamment le Concerto pour piano n°1 de Prokoviev. Après son entrée au conservatoire de Moscou, il gagne le prix du Concours Rachmaninov alors qu’il en est le plus jeune participant, puis se voit remettre le premier prix du huitième concours « JeanSébastien Bach » de Leipzig et du Concours « Clara Schumann » de Düsseldorf, avec parmi les membres du jury Martha Argerich et Alexis Weissenberg. C’est à cette occasion qu’il est repéré par le chorégraphe suisse Heinz Spoerli. Ce dernier lui propose alors de participer à ses productions, dont les deux premières seront Scènes d’enfants (Schumann) et Les Variations Goldberg. Le pianiste et le chorégraphe s’engagent alors dans une collaboration durable qui porte encore ses fruits aujourd’hui. Pour Alexey Botvinov, jouer sur scène pour un ballet requiert un talent particulier et une véritable passion pour la transmission : « Interpréter la même partition dans ces conditions, plusieurs soirs de suite, c’est très exigeant physiquement et intellectuellement. Ce qui m’aide c’est que je ne joue pas pour les experts ni les critiques. Je joue pour que la musique danse, pour la rendre accessible à tous. Même si j’ai interprété la partition des centaines de fois, je ne m’en suis jamais lassé, il y a toujours quelque chose de différent, un aspect qui n’a jamais été révélé. » L.D.

Les Variations Goldberg - photo Peter Schnetz

Une partition mythique, une chorégraphie d’une pureté intemporelle… Il n’en fallait pas plus pour séduire les spectateurs mulhousiens et bien d’autres qui, au-delà des frontières de l’Alsace, ont répondu présents à l’appel du chef-d’œuvre d’Heinz Spoerli. Et pour ceux qui en redemandent, ne manquez pas les représentations à Colmar et Strasbourg.


Récital Jennifer Larmore

u ne

Opéra Strasbourg ve 26 octobre 20 h

MEZZO-soprano

Antoine Palloc piano

octobre à l’OnR

Jennifer

Larmore Heart’s desire La mezzo-soprano américaine Jennifer Larmore n’est pas une inconnue en Alsace, où elle fut à plusieurs reprises la Rosine dans la production du Barbier de Séville présentée au festival de musique de Strasbourg et à l’OnR dans les premières années de sa carrière. Cette artiste majeure dans le monde lyrique fait preuve, en récital, d’un grand talent.

photo Audra Melton

Au programme :

Maurice Ravel Schéhérazade Kurt Weill Youkali Georges Bizet Carmen Chanson bohémienne Roger Quilter Love’s philosophy Richard Hundley Heart, we will forget him Samuel Barber Solitary Hotel Charles Ives Memories Jake Heggie Leather Winged Bat Leonard Bernstein West Side Story: I Feel Pretty Irving Berlin What’ll I Do? Jeanine Tesori The Girl in 14-GKurt Weill O Foolish Heart Victor Herbert Art is calling for me

Jennifer Larmore n’en finit pas d’enflammer les scènes lyriques du monde entier. Capable d’une grande versatilité, faisant preuve d’une présence scénique remarquable et de qualités musicales brillantes, la cantatrice excelle dans un large répertoire, enchantant ainsi autant le public dans l’univers baroque que dans la musique contemporaine. Elle est une chanteuse majeure dans le monde lyrique. Heart’s Desire, nous annonce son très original programme. Le chant, le récital de chant c’est, sous ses mille formes et dans ses mille styles possibles, de toute façon cela : un cœur qui devient voix. Une jeune femme ici, expressément, désire autre chose ; aspire à l’Ailleurs, où qu’il soit. Au dépaysement. De Schéhérazade de Ravel et du Youkali de Kurt Weill à la Bohémienne de Georges Bizet – qu’aucune entrave ne retient, et surtout pas l’amour –, Jennifer Larmore nous offre aussi en kaléidoscope différentes vues musicales américaines, illustrant l’amour sous toutes ses formes : clins d’œil à sa culture native. L’Amérique d’aujourd’hui, avec Hundley, Heggie (Dead Man Walking) fait écho à une Amérique plus ancienne, celle de Bernstein, Ives et Herbert. Avec quelle allégresse elle endossera le vêtement de désir taillé sur mesure par Herbert : l’évasion dans le chant même, dans la défroque, les paillettes, les vertiges de la Diva. À elle de jouer ! M.H. Récital • Croisements • 9


Mettre en scène La Flûte ? Rêve ? Cauchemar ? Voilà que l’Opéra national du Rhin me demande de mettre en scène La Flûte enchantée ! Je ne suis pas metteur en scène, mais le métier ne s’apprend pas dans une école, on peut s’y improviser, ça s’est vu, et même brillamment vu. Le seul titre que je me connaisse ? Sur plus de cinquante ans j’ai bien dû voir autant de productions différentes, dont cinq ou six ici même, et on a dû se dire que je réussirais toujours à en faire une synthèse ou, moins ambitieusement, un patchwork. Tant de choses sont permises dans La Flûte ! Elle n’a d’unité ni stylistique ni dramaturgique, seulement le cachet divin (et unificateur) qu’y imprime partout le génie de Mozart, ici à son plus pur (et plus naturel : on parle ici la langue du peuple). Guignol il y a, délibérément, avec Papageno, sa cage d’oiseaux, sa promise déguisée en chipie et l’arbre pour s’y pendre ; métaphysique aussi, avec ce Bien et ce Mal, cette Nuit et ce Soleil, bien grandes majuscules pour des contenus r largement plus flous ; mais simplicité pa aussi, humanité à son plus nu quand, échappant aux schémas qu’on leur a mis autour, ce petit prince, cette petite princesse soudain sourient, souffrent, et crient un peu, comme on ne le fait que chez le plus beau Mozart. Vérité du cœur et du sentiment, traduction en musique de ce qui est le plus purement sentiment : seule donnée en dernier ressort qui compte ab-so-lument.

vint Ponnelle, en 1969. Il n’avait pas de tels chanteurs, mais il croyait aux personnages, aux situations, et il y ferait croire. Dès l’Ouverture les symboles étaient là, tournant, Soleil et Lune, Ciel et Terre ; d’emblée ce qu’il faut de hiératisme dans le monde ordonné des Prêtres ; de fantaisie (un rien loustic) chez les Dames, avec même hiératisme (mais dardé en traits de feu vocaux) chez la Reine dans sa robe inouïe : voilà pour le décoratif. Plus le côté terre à terre, bon enfant, le guignol, et cette vertu essentielle au guignol : la lisibilité ! à preuve : près de moi une très petite fille (quatre ans, c’était son premier opéra) a repéré et suivi de l’œil l’ombre chinoise de Monostatos aux aguets, et compris qu’il quittait le camp de Sarastro pour passer à celui de la Reine. Donner à regarder, expliquer par l’évidence : c’était tout le secret de Ponnelle. À Salzbourg il fera plus orné, plus extrêmisé, plus festival, le niveau Nature sera joué plus naïf, le niveau Surnature plus fantastique, l’espace génial du Manège des Rochers prêtant ses arches aux portes du temple, aux apparitions de la Reine un étage plus haut, tout un jardin de Papageno venant s’y planter en pleine vue, comme à niveau humain. Je me sentais, spectateur, tout près de l’idéal : en précisant qu’à moins d’un lieu naturel pareil (plus les moyens musicaux et vocaux de Salzbourg) l’idéal ne serait réel qu’ici. Cette Flûte fit dix saisons. Suivra le succulent guignol forain mécanisé signé Achim Freyer. Cependant Paris multipliait les Flûtes, et dans quel désordre ! Une ne montrera que du maçonnique, Mozart asséné comme un bulletin de vote ; dans une autre l’imagerie Wilson et le hiératisme qui lui est propre feront merveille, oubliant hélas que les airs stoppent tout et que trois minutes figées, même de Mozart, c’est long. On n’avait encore rien vu, une autre suivra, avec matelas et rien que matelas, choses qui tombent et rebondissent, et des deux côtés deux comédiens potiches (sur)payés débitant un speech inaugural assassin. Ah ça en fait, des images qui se bousculent en moi, des bonnes, des mauvaises, trop de toute façon. Je ne sais plus où j’en suis, ni où donner de la tête. Je vais refuser le job. Qu’on prenne quelqu’un qui a vu moins, et a fait davantage, Mariame Clément par exemple. À son Werther elle a mis de la sympathie, vertu devenue de toutes la plus rare. Elle a montré qu’elle aime les personnages qu’elle traite, même la nymphe Platée. Elle saura bien les tirer des situations un peu absurdes où ce diable de Schikaneder les a fourrés !

Dans mon jeune temps, comme on ne savait trop quoi faire de ce composite (un niveau naïf, un niveau éduqué, un niveau supposé surnaturel), pour l’unifier on s’adressait à des peintres. À Paris Chapelain-Midy, chic, un peu léché, avec plumets sur Pamina, qui est bien née ; balançoire et fulgurances pour la Reine là-haut ; et très beau ciel étoilé. Kokoschka à Salzbourg avec symboles mais sans barbouillage, et Grümmer dedans, sublimée. Plus tard New York nous la fera Chagall avec toute son imagerie et sa ménagerie bien à lui : et pourquoi pas ? Bergman, lui, s’est donné les commodités de la caméra : on est au cinéma, donc on fait vrai, les gamins sont des gamins, pas des donzelles potelées, avec un Sarastro bonhomme et une Reine garce. Le style suffit à tout unifier ; à l’œil il offre une cohérence ; et que les caractères, les situations, se débrouillent pour devenir ce qu’ils ont à être. Ici même en 1963 une première Flûte (ma quatrième ou cinquième) n’avait valu que par le chant : décors prêtés d’ici, costumes de là, le tout rafistolé pour tenir en scène à peu près ensemble. Mais Wunderlich et Lorengar ! Et on se disait : que ce Tamino et cette Pamina se meuvent avec la même grâce qu’ils chantent, et c’est bien assez de mise en scène. Alors 10 • Croisements • Mettre en scène La Flûte ?

André Tubeuf est écrivain, philosophe et critique musical. Agrégé de philosophie, il enseigne au Lycée Fustel de Coulanges de Strasbourg de 1957 à 1992. Il collabore principalement au magazine Le Point, à l’Avant-Scène Opéra, Diapason et Classica. Auteur d’essais sur Mozart, Beethoven, Wagner, Verdi, Strauss et le lied, ainsi que de portraits de ses amis artistes, tels qu’Elisabeth Schwarzkopf ou Régine Crespin, il vient de publier son Dictionnaire amoureux de la musique chez Plon.

photo dr

André Tubeuf


nouvelle production

opéra strasbourg

la sinne mulhouse

ve 7, ma 11, ma 18, je 20 décembre 20 h di 9, di 23 décembre 15 h

di 6 janvier 15 h ma 8, je 10 janvier 20 h

théâtre colmar di 20 janvier 15 h

rencontre

avec Theodor Guschlbauer et Mariame Clément animée par Marc Clémeur je 6 décembre 18 h 30 • entrée libre

Liberté, moralité, humanité

Opéra en deux actes de Wolfgang Amadeus Mozart Livret d’Emmanuel Schikaneder Créé le 30 septembre 1791 au Theater auf der Wieden

N’allez pas lui dire qu’elle est une jeune metteur en scène ! À 38 ans, Mariame Clément a monté une vingtaine d’opéras et travaille sur les plus grandes scènes lyriques. Pour sa cinquième production à l’OnR, elle relève un défi courageux : offrir un regard neuf sur La Flûte enchantée de Mozart. Avant de monter entre autres Hänsel und Gretel de Humperdinck à l’Opéra national de Paris (avril 2013), Don Pasquale à Glyndebourne (juillet 2013) et Il ritorno d’Ulysse in Patria au Festspielhaus BadenBaden (septembre 2013), Mariame Clément et sa décoratrice attitrée Julia Hansen se lancent dans leur cinquième aventure à l’Opéra national du Rhin, après La Belle Hélène (2006), Werther (2009), Platée (2010) et Der Rosenkavalier (2012). Ultime partition de Mozart composée en 1791 peu avant sa mort, La Flûte enchantée est sans doute l’opéra le plus représenté dans le monde. Écrite suite à la commande d’une œuvre « féérique » de l’acteur Emmanuel Schikaneder, directeur du Theater auf der Wieden à Vienne, l’œuvre fait un triomphe dès sa création, un succès jamais démenti depuis deux siècles.

photo alain kaiser

Un défi courageux pour Mariame Clément : comment revisiter l’opéra le plus joué au monde ? La Flûte enchantée a en effet la réputation d’être un véritable casse-tête pour les metteurs en scène. L’œuvre est foisonnante tant dans sa musique que dans son livret. Pour Mariame Clément, il s’agit avant tout d’aller au-delà des oppositions, des symétries qui collent à la peau de l’ouvrage (noir/blanc, masculin/ féminin, etc.) et de « faire confiance à Mozart » qui, rappelle-t-elle, était très impliqué dans la création du livret. Mariame Clément souhaite conserver le côté foisonnant, disparate, parfois complexe de l’ouvrage et ne pas imposer une vision trop univoque, ni une interprétation trop structurée et linéaire. De par « ses aspects magiques, arbitraires », La Flûte permet de proposer une lecture sur plusieurs niveaux afin d’en révéler toute la poésie.

Direction musicale Theodor Guschlbauer Mise en scène Mariame Clément décors et Costumes Julia Hansen Lumières Marion Hewlett vidéo fettFilm (Momme Hinrichs et Torge Möller) Sarastro Bálint Szabó La Reine de la Nuit Susanne Elmark Tamino Sébastien Droy

Pour la metteur en scène, il faut être ambitieux avec cet opéra, avec les questions qu’on pose. Certes La Flûte enchantée a un côté féérique. Néanmoins les questions éthiques et morales qu’elle aborde, bien que dépassées aujourd’hui, étaient au XVIIIe siècle des enjeux brûlants et cruciaux : lutter contre l’obscurantisme et la servitude des masses par l’émergence de l’individu, combattre pour un monde meilleur, des êtres humains éclairés, le triomphe de la raison… Il s’agit aujourd’hui de trouver un référent contemporain équivalent, d’élargir et de « transposer » les questions que pose cet opéra. Mariame Clément propose de transformer les questions de morale individuelle soulevées par La Flûte enchantée en enjeux éthiques collectifs d’aujourd'hui, et de replacer la nature et la raison – concepts essentiels pour les Lumières – dans le contexte contemporain. Comment pouvons-nous, devons-nous cohabiter avec la nature ? Comment redonner à la « raison » une connotation positive, dans un temps où la science semble plutôt être devenue un objet de méfiance ? Avec Sébastien Droy (Tamino), Olga Pasichnyk (Pamina) et Theodor Guschlbauer à la tête de l’Orchestre symphonique de Mulhouse, cette Flûte enchantée nous promet un voyage initiatique traité avec jeunesse et intelligence, un parti pris résolument contemporain et porte un regard neuf sur ce chef-d’œuvre absolu. M.B.

Pamina Olga Pasichnyk Papageno Paul Armin Edelmann Papagena Mélanie Boisvert Monostatos Adrian Thompson Première Dame Anneke Luyten Deuxième Dame Aline Martin Troisième Dame Eve-Maud Hubeaux Premier Prêtre, 1er Homme armé Mark Van Arsdale Deuxième Prêtre Jean-Gabriel Saint-Martin L’Orateur, 2e Homme armé Raimund Nolte Chœurs de l’OnR Petits chanteurs de Strasbourg

Maîtrise de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse Coproduction avec l’Opéra Nice CôTE D’AZUR

La Flûte enchantée • Croisements • 11


Mariame Clément travaille avec sa scénographe, Julia Hansen, depuis sa première mise en scène en 2004. Elle l’a rencontrée à la remise d’un prix dont elle était lauréate et que Julia avait gagné l’année précédente. Depuis, elles développent un vrai parcours artistique et ont monté ensemble pas moins de 18 productions. Julia Hansen, décoratrice et créatrice de costumes pour l’opéra, le théâtre et la danse, nous parle du tandem artistique qu’elle forme avec Mariame Clément et de sa scénographie pour cette nouvelle Flûte enchantée, leur cinquième production à l’OnR.

Marie Brault : Concevoir les décors et les costumes d’un des opéras les plus joués au monde représente-t-il un challenge pour vous ? Julia Hansen : Quand on nous a proposé de faire La Flûte enchantée, ma première réaction a été : Super ! Enfin ! La deuxième, plus durable, a été : Oh non, pas ça ! Comment peut-on transposer une œuvre pareille sur scène ? Concevoir cet univers tellement particulier, étranger et fantastique de La Flûte enchantée représentait évidemment un défi, mais on découvre rapidement que cette histoire est composée d’éléments disparates, et qu’il va bien falloir trouver une solution pour les traduire dans l’espace. Une interprétation et une localisation uniques de l’histoire ne sont pas satisfaisantes. Il s’agit en effet de montrer plusieurs aspects, d’ouvrir plusieurs niveaux. Car nous tenons beaucoup à offrir également aux personnages plusieurs espaces de jeu, pour qu’ils ne soient pas entravés par une interprétation réductrice ou trop partiale. M.B. : Quels ont été pour vous les écueils à éviter dans cet opéra, dont on sait combien il est difficile à traiter ? J.H. : Cet opéra est donné tous les ans dans tous les établissements lyriques du monde, on l’a tellement entendu depuis qu’on est enfant qu’on le connaît par cœur et qu’on pourrait en chanter tous les airs. Mais quand on entre vraiment dans le détail et qu’on essaie de percer à jour une histoire sur laquelle on ne s’est pas trop posé de questions, on se rend compte qu’en réalité, on n’y comprend plus rien. Qu’est-ce que ça raconte exactement ? Abstraction faite du « rigolo » Papageno, du sinistre Monostatos, du serpent terrifiant et de l’écrasante Reine de la Nuit qui reste encore si présente en nous depuis notre enfance, il reste encore deux heures d’histoire à appréhender, deux heures d’une histoire qu’il va falloir raconter. Le premier défi consiste à trouver comment y accéder.

M.B. : Pouvez-vous déjà nous livrer quelques indications sur votre travail ? J.H. : Notre première démarche a été de concevoir un ordre « propre » au monde de La Flûte enchantée, une ère de fin des temps ou de nouveau départ qui exige qu’on réinvente la morale. Nous trouvons-nous dans le passé ou dans l’avenir ? Ou encore dans le présent ? Nous jouons avec différents niveaux temporels dans lesquels les personnages se meuvent de façon surprenante. L’apparition soudaine de Tamino prend ainsi une signification plus profonde et nous avons à cœur d’inciter le spectateur à envisager plusieurs possibilités d’interprétation. En même temps, nous ne voulions surtout pas présenter une Flûte enchantée « cérébrale » ; nous voulions aussi jouer avec la vision du monde espiègle, pleine d’humour et d’imagination enfantine de cette œuvre. Pour beaucoup de gens, La Flûte enchantée a été le premier spectacle d’opéra de leur vie, et c’est un souvenir d’enfance qui les a profondément marqués. M.B. : Vous travaillez en équipe avec Mariame Clément depuis longtemps. Comment fonctionne votre tandem artistique ? J.H. : Nous avons déjà plusieurs collaborations à notre actif mais chaque fois, nous repartons à zéro, curieuses de découvrir ce qui va se passer, pour nous et pour notre projet. Le fondement de notre travail est le désir commun d’éclairer une histoire sous tous ses angles, puis de nous attaquer à son noyau. Nous recherchons donc ensemble un accès nouveau, personnel, que nous approfondissons et que nous étoffons. La musique étant évidemment au cœur de notre travail, nous commençons par écouter la musique de l’opéra, d’abord de façon intuitive, puis en l’explorant en profondeur avec le livret et le contexte. Cela nous inspire une foule d’idées que nous décidons ensuite d’un commun accord d’utiliser ou de rejeter. Chacune essaie de s’immerger dans la sphère de réflexion de l’autre, et nous finissons par mettre au point une conception d’ensemble extrêmement détaillée, qui permet, au moment des répétitions, de se concentrer surtout sur les chanteurs. Propos recueillis en septembre 2012 ▪ Traduction Odile Demange

12 • Croisements • La Flûte enchantée


nouvelle production Création française Production de l’Opéra Studio

théâtre colmar ve 21 décembre 20 h

cmd* strasbourg

di 6 janvier 15 h me 9 janvier 14 h 30 & 20 h ve 11 janvier 20 h

la sinne mulhouse

sa 26 janvier 15 h & 20 h

* Cité de la musique et de la danse

paris** athénée théâtre louis-jouvet sa 20 avril 15 h & 20 h di 21 avril 16 h ma 23 avril 19 h me 24, je 25 & ve 26 avril 20 h

Blanche-Neige Confidences face au miroir De ce conte ancestral, Marius Felix Lange écrit un opéra, créé en 2011 en allemand. Cet hiver, l’OnR en propose la création en France et en langue française. Metteur en scène entre autres d’Aladin et la lampe merveilleuse (2009-2010), Waut Koeken nous fait part de son approche de l’ouvrage.

Hervé Petit : Quelle a été votre première réaction à la lecture du livret de Marius Felix Lange ? Waut Koeken : Avant tout et surtout, j’ai été vraiment ravi de relire une fois de plus un des contes les plus riches et les plus profonds qu’on ait jamais écrit ! […] On est tellement loin d’un divertissement pour enfants « innocents » ! Comme tout artiste qui s’intéresse à l’histoire de Blanche-Neige, le compositeur a créé sa version « personnelle » du conte, ajoutant des personnages, des situations et des allusions à notre propre temps et à notre propre société. Mais j’ai été frappé –  et enchanté – par sa fidélité à la structure du récit « original », c’est-à-dire de l’histoire telle que nous la connaissons par les frères Grimm.

illustration amélie carpentier & margaux othats

H.P. : Comment avez-vous décidé de traiter cette version contemporaine du conte des frères Grimm ? W.K. : Il est rempli de références directes à notre temps, à notre monde. Mais pour moi, cela ne fait que prouver la nature intemporelle du sujet. […] Ce dont je rêve pour cette production, c’est qu’elle fonctionne comme un miroir où chaque enfant puisse se reconnaître dans Blanche-Neige et dans ses expériences. Il m’a paru essentiel que notre présentation visuelle laisse suffisamment de place

Opéra pour enfants de Marius Felix Lange Livret du compositeur d’après le conte des frères Grimm Créé en 2011 à l’Opéra de Cologne

Direction musicale Vincent Monteil Mise en scène Waut Koeken

à l’imagination du public – qu’elle évoque le palais, la forêt obscure, les sept montagnes, la maison des nains… et surtout l’impression que dégagent ces lieux et leur signification – plutôt que d’en proposer des images « figées ». H.P. : Mettre en scène un opéra pour enfants : quelles sont les spécificités ? W.K. : Qu’un opéra pour enfants puisse être une sorte de « réduction » ou de simplification condescendante de « la chose authentique », une sorte de menu enfants, est une idée qui me fait horreur. […] Les enfants méritent – et apprécient – la forme artistique dans toute sa complexité. À propos de critiques : une particularité du travail pour les enfants est que les critiques n’arrivent pas a posteriori, dans la presse, non, vous les obtenez à chaud, sur place ! Les enfants sont extrêmement réceptifs, leur faculté de compréhension est étonnante – sans doute parce que leur esprit n’est pas encore bourré de préjugés… – et leur expérience est très immédiate – ce qui exige du metteur en scène et des chanteurs une honnêteté foncière à tout moment : des belles images, un beau chant ne suffisent pas, il faut que les enfants puissent vous croire. Pas de trucages ! La vraie magie, ils n’accepteront rien d’autre.

décors Florian Angerer costumes Carmen Van Nyvelseel Lumières Glen D’haenens traduction, adaptation du livret Benjamin Prins Blanche-Neige Sahara Sloan La reine Marie Cubaynes Le miroir Huub Claessens Le chasseur Alexander Schuster Le marchand ambulant Laurent Deleuil Le prince Guillaume François Les sept nains Anaïs Mahikian Kristina Bitenc Sévag Tachdjian Jérémy Duffau Andrey Zemskov Alexander Schuster Laurent Deleuil Orchestre philharmonique de Strasbourg Orchestre Lamoureux

**

(pour les représentations à Paris) Musikverlag Hans Sikorski, Hamburg


Avec un public d’enfants, une des choses les plus merveilleuses – et les plus difficiles, surtout pour les chanteurs –, c’est que pour eux, c’est toujours la « première fois » (et si nous faisons mal notre boulot, peut-être la dernière !) parce qu’ils risquent d’associer par la suite opéra avec ennui, ou pire encore, avec bidonnage. […] En m’asseyant au milieu de mon public pendant les représentations, j’ai appris les choses les plus incroyables.

H.P. : Que répondriez-vous à la Reine si vous étiez le Miroir ? W.K. : Je ne suis pas très sûr qu’un simple mortel comme moi soit capable d’asséner une Vérité aussi absolue et implacable qu’un Miroir Magique qui « voit tout et qui dit TOUJOURS la vérité »... Cette honnêteté absolue n’est sans doute pas notre qualité humaine la plus marquante... Cocteau a dit un jour avec beaucoup d’esprit : « les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer des images » ! – ce genre de « réflexion »

très humaine nous rend peut-être enclins à une certaine hésitation devant la vérité, à la flatterie et même à l’hypocrisie. […] Je ne peux pas désapprouver la justice et la sagesse du Miroir quand il déclare à la Reine que son corps deviendra aussi répugnant que son âme. Mais j’aurais peut-être pitié d’elle. J’ai pitié d’elle parce que – bien que la Beauté soit l’unique obsession de sa vie – elle est incapable de la voir et d’en être émue. Cette reine de beauté ne pourra jamais comprendre la Beauté, de près ou de loin. Elle est incapable de voir la plus belle chose de sa vie : la beauté d’un enfant qui devient adulte. H.P. : Si vous deviez choisir le rôle de l’un des nains de cette version, quel serait-il ? Pourquoi ? W.K. : J’aurais du mal à choisir un seul rôle... Je considère les nains comme un tout – une sorte d’entité « mystique » ou magique telle que nous en rencontrons souvent dans les contes. […] Ils vont ensemble, si on en voit un, on les voit tous. Dans le conte de Grimm, les nains ne possèdent même pas de noms, ni vraiment de personnalités individuelles. […] Marius Felix Lange leur a attribué différents métiers, qui reflètent à leur tour certains aspects de leurs personnalités. […] Mais si vous tenez absolument à ce que je choisisse un nain en particulier (étant moi-même l’aîné d’une fratrie de quatre : trois nains et une Blanche-Neige), j’avoue que je serais probablement Api, le plus vieux, plein de bonnes intentions, mais qui est bien obligé parfois de reconnaître que toute la sagesse n’est pas contenue dans ses livres… Propos recueillis en septembre 2012 Traduction Odile Demange

illustrations amélie carpentier & margaux othats ▪ photo Stéphanie Linsingh

H.P. : Le miroir est le fil conducteur de l’histoire. Comment l’avez-vous envisagé ? W.K. : Dans cette pièce, le miroir est […] un personnage à part entière, qui commente les événements qu’il reflète et assume souvent une fonction de « narrateur ». Cela ne fait pas seulement de lui un symbole de vérité, mais une incarnation de la sagesse et du savoir. Le miroir est un symbole si puissant, si ancien et si riche dans la littérature aussi bien que dans la psychologie mondiales qu’il est devenu l’élément central de notre interprétation et de notre scénographie – pas comme un ingénieux « trucage de théâtre magique » destiné aux passages de « Miroir, mon beau miroir », mais comme métaphore poétique de tout ce dont traite cette histoire, à mon sens. Le miroir se rattache à tous les thèmes centraux de Blanche-Neige : identité et recherche d’identité, connaissance de soi et illusion, l’enfant et son développement. L’étape du miroir c’est le risque, le moi vient au monde ; l’enfant réalise qu’il est différent de sa mère ; son identité commence. Le Miroir montre ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Il montre l’opposition entre la vraie nature des individus et le paraître. Il est le reflet de la vie réelle, mais en même temps du sombre côté des choses, toute l’horreur du monde. En fait, il s’agit de ce que l’on peut voir de l’autre côté du miroir. On montre l’apparence, puis on présente la vérité. La présence permanente de l’objet miroir et sa multiplication dans la scénographie lui donnent le change : le somptueux palais de la Reine, la forêt menaçante, avec des arbres qui semblent avoir des visages, les sept montagnes, le fameux cercueil en verre... Le cadre de scène est lui aussi le cadre d’un miroir, mettant en abyme les personnages, leurs actions, leurs ressorts et leurs rêves – le Théâtre, c’est pour moi le Miroir Magique dans lequel nous regardons pour voir la vie, le monde et nous-mêmes.


Autour de Blanche-Neige ▪ Mercredi découverte

« De l’autre côté du miroir »

▪ Livre illustré

bio express

(voir p.17)

Marius Felix Lange Pour notre plus grand bonheur, Marius Felix Lange poursuit son aventure lyrique par un nouvel opéra pour enfants et adultes : Schneewittchen (Blanche-Neige), créé en allemand en 2011 à l’Opéra de Cologne. Quel plus bel exemple de vitalité de l’opéra que de voir des contemporains composer pour les plus jeunes !

photo johanna brault

Berlin voit naître, il y a quelque 43 ans, celui qui se détermine très tôt pour la musique. Violoniste, il joue à 18 ans au sein de l’orchestre du festival du Schleswig-Holstein sous la direction de Leonard Bernstein et Sergiu Celibidache. Ce dernier influence beaucoup sa compréhension de la musique. Après avoir écrit ses premières œuvres à l’âge de 24 ans, il s’intéresse à la musique populaire et au jazz entre 1997 et 2000. Puis il suit des études de composition et obtient ses prix en 2006, après avoir étudié notamment la musique de film et le design sonore à la Filmakademie du Bade-Wurtemberg entre 1998 et 2002. Das Opernschiff oder Am Südpol, denkt man, ist es heiss (Le Bateau opéra ou Au Pôle Sud, croit-on, il fait chaud), son premier opéra composé en 2004, est couronné du 1er prix du concours international de composition d’opéra pour enfants et adultes de Cologne. Primé lui aussi, et à plusieurs reprises, le livre-disque Das Orchester zieht sich an (L’Orchestre s’habille) pour lequel il crée la musique. Des projets ? Bien entendu ! Notre compositeur y travaille avec, entre autres, un rendez-vous à l’Opéra de Zurich en 2013 pour la création d’un ouvrage, Das Gespenst von Canterville (Le Fantôme de Canterville) d’après Oscar Wilde, ainsi que l’écriture d’un nouvel opéra, d’après un livret de l’écrivain Martin Baltscheit, pour les Opéras de Düsseldorf/Duisburg, Dortmund et Bonn. Blanche-Neige • Croisements • 15


Jeune public L’accompagnement pédagogique

Une programmation séduisante

Aller à l’Opéra, ça ne va pas toujours de soi. Le chant lyrique est un art déroutant pour les plus jeunes, plutôt habitués et familiarisés avec le Top 5 du Box-office. Et pourtant, une fois dans nos murs, ils se prennent au jeu et apprécient pleinement les richesses du spectacle vivant, d’opéra ou de ballet. Les raisons de cette réussite ? Une préparation indispensable en amont de la venue au spectacle, assurée par les professeurs, en lien étroit avec le département jeune public de l’OnR. Pour chaque groupe, nous mettons en place des parcours « à la carte », en fonction du profil des élèves et en accord avec les projets pédagogiques. La variété des métiers de la maison – production, ateliers de décors, de costumes, de perruques, machinerie, technique, régie, etc. – offre 1 001 possibilités d’approche, allant parfois jusqu’à susciter des vocations ! Les élèves ont ainsi la chance d’appréhender les coulisses de la création : visite du théâtre pour comprendre son fonctionnement, visite des ateliers, accès à des répétitions ou à la classe du ballet. L’aboutissement étant évidemment toujours d’assister au spectacle, en matinée scolaire – 22 au total en 2012-2013 – ou en représentation tout public. Cette saison encore, près de 150 projets vont être mis en place.

Aladin, Ali Baba, le Chat botté et Blanche-Neige : une galerie de personnages de contes de fées pour le moins séduisante, chacun héros des opéras pour enfants programmés depuis 2009 par Marc Clémeur, directeur général de l’OnR. Profondément attaché et impliqué dans le développement d’une politique jeune public solide et pérenne, il a su trouver la formule magique pour inviter petits et grands à des voyages imaginaires, parfois initiatiques, toujours oniriques. Tout est pensé pour les enfants : de la mise en scène à la durée du spectacle, en passant par les décors et costumes. Les rôlestitres de ces opéras sont confiés aux chanteurs de l’Opéra Studio, devenu centre de création d’opéras pour enfants destinés à tourner en France et à l’étranger. Aladin de Nino Rota sera donné à l’Opéra de Lausanne en janvier 2013, tandis que Blanche-Neige posera ses valises en avril à Paris (Athénée Théâtre Louis-Jouvet). À bon entendeur… pour ceux qui ne pourront le voir en Alsace ! F.K.

Parmi eux, citons le travail intergénérationnel mené par plusieurs classes du Lycée professionnel du Rebberg, qui emmèneront les aînés de la Maison du temps libre de Mulhouse au spectacle. L’occasion de confronter différents points de vue, différentes sensibilités aussi. Le Lycée Scheurer Kestner de Thann a fait quant à lui le pari d’emmener 80 élèves au Requiem de Verdi au Zénith, au lendemain de la rentrée des classes. Une belle expérience qu’ils ne manqueront pas de réitérer ! Le Gymnase Jean Sturm renouvelle l’« opération 100 » : les habitués du Ludwig van club ont la mission de faire découvrir le ballet La Folie dans la danse à leurs amis non initiés. L’objectif ? Former un groupe de 100 jeunes – ou plus – le temps d’une… folle soirée !

16 • Croisements • Jeune public

Photos Alain Kaiser ▪ illustration marie mignot & camille pépin

Ils ont entre 5 et 26 ans et sont chaque saison plus de 30 000 à pousser les portes de l’Opéra, seuls, en groupe ou en famille. À l’OnR, les jeunes sont toujours les bienvenus. Notre mission ? Les accompagner dans leur parcours de sensibilisation, les inciter à découvrir les richesses du spectacle vivant afin d’en faire des spectateurs de demain avertis et, si possible, passionnés.


Livre illustré

Côté coulisses

de l’autre côté du miroir Une après-midi pour découvrir les coulisses de la création de l’opéra pour enfants Blanche-Neige : répétition du spectacle, rencontre-échange avec les chanteurs et les équipes artistique et technique. Une occasion unique de percer les secrets de la magie du spectacle ! Colmar Théâtre me 12 décembre 14 h Réservé aux 6-12 ans Tarif : 5,50 € Inscription : 03 88 75 48 54 / jeunes@onr.fr

L’action pédagogique à l’OnR se double parfois d’une dimension culturelle, lorsqu’il ne s’agit pas de projets d’action culturelle à part entière. Les publics concernés témoignent tous d’une envie de découvrir les arts lyrique et chorégraphique, mais, pour diverses raisons, en sont éloignés ou en ont peur. Aussi, pour chacun, nous inventons des formes spécifiques et adaptées à leurs attentes et à leurs possibilités, en venant à eux, en allant parfois même « chez eux ». Adultes et familles en voie de réinsertion, mineurs accueillis par la Protection judiciaire de la jeunesse, enfants en hospitalisation longue ou de jour, personnes âgées, adolescents souffrant de troubles du comportement et d’autisme : ils représentent chaque saison plus de 3 000 spectateurs.

famille

L’action culturelle

Blanche-Neige Texte Finzo Illustrations Amélie Carpentier & Margaux Othats Dès 5 ans - 5 € Points de vente www.operanationaldurhin.eu

La danse en

Mercredi découverte

Blanche-Neige

Des tarifs attractifs Parmi les 30 % de jeunes accueillis chaque saison à l’OnR figurent également des particuliers qui, entre amis ou en famille, assistent aux spectacles. Grâce à la Carte culture et à la carte Atout Voir, ils bénéficient du tarif très préférentiel de 5,50 €. Une aubaine et, surtout, l’occasion rêvée de découvrir toutes les formes culturelles partenaires de ce dispositif unique en France. Pour ceux qui ne disposeraient pas de ces réductions, les moins de 26 ans peuvent profiter de places à demi-tarif pour tous les spectacles et dans toutes les catégories. Un abonnement famille a également été mis en place. Le principe : les enfants emmènent leurs parents, et vice versa !

Nouveau ! En panne d'inspiration ou à la recherche de nouvelles activités pour occuper les vacances de vos enfants ? Cette saison, l’OnR propose des représentations de danse en après-midi, pendant les vacances scolaires. Découvrez-les sans tarder...

Les Variations Goldberg ve 9 novembre 14 h 30 Strasbourg, Opéra

La Folie dans la danse je 18 avril 14 h 30 Strasbourg, Opéra

... et profitez d’un tarif spécial « famille » ▪ 5,50 € par enfant ▪ demi-tarif pour l’adulte accompagnateur Conditions : Tarif valable uniquement pour ces deux dates 1 adulte accompagnateur par enfant Dans la limite des places disponibles

Photo nis & for

Contact Département jeune public 03 88 75 48 54 / 79 jeunes@onr.fr

Jeune public • Croisements • 17


Opéra Strasbourg sa 8 décembre 20 h

Récital Véronique Gens soprano

Susan Manoff piano

Gens

Une grande dame, partout chez elle « Véronique Gens est passée de l’Atelier lyrique de Tourcoing au festival de Salzbourg, avec l’aisance des vraies grandes dames que l’on croit partout chez elles 1. » Antoine Livio, Anaclase (1984)

1

18 • Croisements • Récital

Au programme : JULES MASSENET Chant provençal - Rondel de la belle au bois dormant - L’âme des oiseaux La mort de la cigale - Soleil couchant - Nuit d’Espagne HENRI DUPARC Invitation au voyage Romance de Mignon - Chanson triste CHARLES GOUNOD Ô ma belle rebelle - Prends garde Où voulez-vous aller ? - Sérénade ERNEST CHAUSSON Les papillons - Le colibri Le temps des lilas - La chanson bien douce REYNALDO HAHN Quand je fus pris au pavillon Trois jours de vendange – Lydé – Tyndaris – Pholoé À Chloris - Le printemps

photo alexandre weinberger © virgin classics

Véronique

Véronique Gens a toujours chanté : dès l’âge de trois ans dans un chœur d’enfants où on lui donnait des petits solos, puis en chœur. Dans la classe du Conservatoire de Paris, elle rencontre William Christie, qui l’engage très vite pour le fameux Atys de Lully. À ses côtés, Marc Minkowski jouait du basson et Christophe Rousset était au continuo. Tous ont par la suite fondé leur propre ensemble. Elle a bénéficié de cet élan. Elle domine dès lors la scène baroque. Elle compte aujourd’hui parmi les interprètes mozartiennes les plus renommées. Sa Donna Elvira (Don Giovanni) ne quitte pas l’affiche, du festival d’Aix-en-Provence à celui de Salzbourg, ou à l’Opéra national de Paris, où elle vient de le reprendre dans la production de Michael Haneke. Récemment, elle a chanté Il Burbero di buon cuore de Martin y Solers avec Jordi Savall au Liceu de Barcelone, Hercule mourant de Dauvergne à Versailles avec Christophe Rousset et Iphigénie en Aulide avec Marc Minkowski à Amsterdam. Mais elle ne se cantonne pas au répertoire baroque et aborde des rôles tels que Mélisande (Pelléas et Mélisande de Claude Debussy), Alice (Falstaff de Verdi), La Veuve joyeuse de Lehár, ou encore Eva (Die Meistersinger von Nürnberg de Wagner). Elle est cet automne Donna Elvira (Don Giovanni) au Wiener Staatsoper et participe à un concert, sous la direction de Marc Minkowski Salle Pleyel. Début 2013, elle sera Agathe (Der Freischütz de Weber) au Staatsoper de Berlin. Dans le domaine de la mélodie où elle excelle, son premier souci est de se faire comprendre, car les poèmes sont beaux et le texte aussi important que la musique. Élue « Artiste lyrique de l’année » en 1999 aux Victoires de la Musique Classique, elle a réalisé plus de 70 enregistrements d’opéra et de mélodies, notamment Mélodies françaises, les Nuits d’été de Berlioz et les Chants d’Auvergne de Canteloube. La revoici à l’OnR (elle a donné ici un récital en 2008) accompagnée au piano par Susanne Manoff pour une soirée dédiée à la mélodie française, mélange de légèreté et d’esprit qui caractérise le génie des compositeurs tels que Massenet, Duparc, Gounod, Chausson et Hahn. Rien que des « standards », pour notre plus grand bonheur. M.H.


Massenet forever pour le centenaire de sa mort

photo frédéric godard

Ils seront tous là ! La nouvelle promotion de l’Opéra Studio, cellule de formation pour jeunes chanteuses, chanteurs et pianistes de l’Opéra national du Rhin est exceptionnellement réunie au grand complet autour d’extraits de l’œuvre du prolifique Jules Massenet. Les célèbres airs de Werther ou de Manon (« Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps », « Adieu notre petite table », etc.) ou bien encore le duo de Dulcinée avec Don Quichotte dans l’œuvre éponyme, côtoieront des extraits d’un opéra plus confidentiel créé il y a 100 ans exactement, Roma. éternel Massenet, à jamais inscrit dans le postromantisme. théâtre

colmar je 8 nov 12 h 30

concert Maîtrise

apéritifs

Les concerts apéritifs font partie des traditions de la maison. Des choix éclectiques à l’image des interprètes qui montent sur scène et viennent ensuite prendre un verre avec les spectateurs, un gage de convivialité.

Kristina Bitenc et Sahara Sloan Soprani Marie Cubaynes mezzo-soprano Jérémy Duffau et Guillaume François ténors Laurent Deleuil Baryton Sévag Tachdjian baryton-basse Alexander Schuster basse Suwon Kim et Alice Meregaglia piano

photo alain kaiser

Concerts

Le tour du monde du père Noël Dilan Ayata-Benet Soprano Nadia Bieber Alto Fabien Gaschy Baryton Young-Min Suk Basse Irene-Cordelia Huberti Piano La musique dite populaire retentit de manière particulière en période de Noël et ce, quelle que soit ses racines. Quatre chanteuses et chanteurs d’origines bulgare, turque, coréenne et française, ainsi qu’une pianiste polyglotte nous donnent à entendre des airs venus d’Espagne ou d’Arménie, d’Allemagne ou de Corée, de Bulgarie ou de France, de Finlande ou d’Angleterre, et même d’Alsace. De surprenantes mélodies signées Hugo Wolff, Max Reger et du Cubain Joaquin Nin apportent elles aussi une dose supplémentaire d’exotisme dans ce tourbillon de Noël. Comme si cette fête conférait à des peuples d’origines différentes une unité dont nous ferons la démonstration. Opéra

Opéra

Strasbourg Salle Bastide sa 15 déc 11 h

Strasbourg Salle Bastide sa 10 nov 11 h

Voyage au C(h)œur du pays de Noël De l’attente à l’émerveillement De l’Avent à l’épiphanie, la chrétienté suit à Noël le cheminement du nouveau-né dans la crèche. C’est dans cette évocation que les jeunes interprètes des Petits Chanteurs de Strasbourg - Maîtrise de l’Opéra national du Rhin nous suggèrent de nous entraîner. Empruntant des œuvres du répertoire grégorien, mais aussi composées par Jan Campanus Vodnansky au XVIe siècle, par Heinrich Schütz au XVIIe, César Franck, Jean Sibelius ou Benjamin Britten aux XIXe et XXe, du contemporain Thierry Escaich, ou provenant du répertoire des King’s Singers, ces noëls, traditionnels ou non, nous feront voyager dans le temps comme dans l’espace. temple neuf strasbourg ve 21 déc 20 h

Entrée libre plateau au profit de l’ARAME (Association Régionale d’Action Médicale et sociale en faveur d’Enfants atteints d’affections malignes)

Petits chanteurs de Strasbourg

Maîtrise de l’OnR Philippe Utard

Direction musicale

Roselyne Koeniguer orgue


Opéra

Studio

La nouvelle promotion 2012-2014 est arrivée ! Ils sont jeunes, pleins d’énergie, enthousiastes, prêts à brûler les planches des plus grands opéras ! Choisis parmi plus de 230 candidatures, ils ont deux ans pour parfaire leur art et devenir les étoiles de demain. Kristina Bitenc

Jeremy Duffau

26 ans, Français, Ténor Signe distinctif ? Yeux verts et look de d’Artagnan des temps modernes ! ;-) Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Je suis saxophoniste et comédien de formation, mon cœur balançait entre la musique et le théâtre, j’ai choisi de faire les deux en même temps ! De plus, je suis passionné par les grandes voix ! Si vous étiez un personnage d’opéra ? Rodolfo dans La Bohème, il habite au cœur de Paris, c’est un artiste, il a des rêves plein la tête, il est drôle, romantique et a du caractère. Pour ce qui est de le chanter sur scène, j’attendrai que ça soit le bon moment !

Sévag Tachdjian

30 ans, Française, Mezzo-soprano Signe distinctif ? Un certain goût pour l’éclectisme. Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Cela s’est plutôt imposé à moi. Avec un père chanteur d’opéra et une mère danseuse classique et aussi chanteuse, j’ai toujours baigné dans un milieu où la pratique des arts était naturelle et fortement encouragée […]. Je trouve dans l’opéra le parfait compromis entre ma passion pour le chant et la musique et mon goût pour le théâtre et la représentation. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Cherubino des Nozze di Figaro de Mozart. C’est un personnage irrésistiblement solaire qui s’offre au monde avec toute l’ardeur et l’impatience de sa jeunesse et dont la soif débordante d’amour, la relative naïveté et la tendre maladresse me touchent particulièrement.

30 ans, Français, Baryton-basse Signe distinctif ? 2 mètres (très pratique pour prendre les mesures dans un appartement ou un magasin de meubles). Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Pour me réaliser autant en tant qu’artiste qu’en tant qu’homme et découvrir des choses en moi que je ne soupçonnais pas. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Une personne au destin sublime, qui contraste avec mon quotidien très « ordinaire » – mais en qui je peux également me reconnaître –  : Amfortas, Barbe-bleue (Bartók), Agamemnon, le Garde-chasse (Janáček)...

26 ans, Slovène, Soprano Signe distinctif ? J’ai le pouce vert. Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Parce que je ne peux pas être heureuse si je ne chante pas. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Susanna des Nozze di Figaro de Mozart.

Laurent Deleuil 27 ans, Franco-canadien, Baryton Signe distinctif ? Je suis un imitateur hors pair. Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? D’abord et avant tout parce que chanter est ce que j’aime le plus faire au monde ! Si vous étiez un personnage d’opéra ? Figaro des Nozze di Figaro de Mozart.

photos frédéric godard

Marie Cubaynes


Sahara Sloan

Alexander Schuster

Guillaume François 30 ans, Français, Ténor Signe distinctif ? Aime autant conduire ses aigus que son tracteur en Auvergne. :-) Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? C’est ce que je pense savoir faire le mieux (après conduire mon tracteur bien sûr...). :-) Si vous étiez un personnage d’opéra ? Tamino dans Die Zauberflöte de Mozart.

31 ans, Allemand, Basse 22 ans, Canadienne, Soprano Signe distinctif ? J’ai été danseuse pendant 13 ans. Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Parce que mes parents étaient artistes et finalement, ça m’a moi aussi beaucoup plu. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Fiordiligi de Così fan tutte de Mozart.

Signe distinctif ? Sans ma barbe, j’ai l’air d’avoir 13 ans. Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Mon professeur de musique m’a encouragé à entrer dans la chorale de l’école, c’est le départ de ma passion. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Gurnemanz dans Parsifal de Wagner.

Où les entendre ?

29 ans, Italienne, Pianiste chef de chant Signe distinctif ? La conscience. Pourquoi avez-vous choisi de devenir pianiste chef de chant ? J’aime beaucoup la musique et les mots... l’opéra les réunit ! Si vous étiez un personnage d’opéra ? Peut-être... Cherubino des Nozze di Figaro de Mozart.

Alice Meregaglia

29 ans, Coréenne, Pianiste chef de chant

Suwon Kim

Signe distinctif ? Je suis malade quand je ne parle pas, j’aime beaucoup bavarder. Je m’habille avec beaucoup de couleurs et je ne peux pas sortir sans maquillage. Pourquoi avez-vous choisi de devenir pianiste chef de chant ? à 21 ans, j’ai vu l’opéra Otello et ce fut le grand choc, la révélation. Je suis partie en Italie étudier l’opéra à 23 ans. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Je ne suis pas chanteuse, mais si j’étais une soprano, j’aimerais faire Musetta, dans La Bohème. Je suis une personne drôle, si je ne deviens pas pianiste, peut-être que je serai actrice comique !

Vous découvrirez les artistes de l’OS cette saison sur les scènes de l’OnR, dans deux productions d’opéra qui leur sont dédiées. La création française de Blanche-Neige de Marius Felix Lange, dans une mise en scène de Waut Koeken (on se souvient de son inoubliable Aladin). Nous les retrouverons plus tard dans Owen Wingrave de Benjamin Britten, mis en scène par Christophe Gayral. C’est la première fois que cet opéra sera chanté en langue anglaise en France. Ils participeront aussi aux productions de l’OnR : Le Son lointain de Franz Schreker, création scénique en France confiée à Stéphane Braunschweig, et Tosca de Puccini, mise en scène par Robert Carsen. Sans oublier les concerts apéritifs : Massenet forever, Des glaçons dans l’apéro, Saxovoce et L’Heure espagnole.

Basé à Colmar, l’Opéra Studio est la cellule de formation lyrique de l’OnR, dirigée par Vincent Monteil depuis 2008. Opéra Studio • Croisements • 21


20 ans, ça se fête ! La Carte culture a beau avoir 20 ans, elle surprend toujours les nouveaux étudiants ! Par ses avantages tarifaires notamment dans de nombreuses structures culturelles. à l’OnR aussi, bien sûr : des places à 5,50 €, quelle que soit la zone *, pour des spectacles dont la qualité n’est plus à prouver. Pour fêter cet anniversaire, l’OnR sort le grand jeu avec des activités gratuites ouvertes à tous, car 20 ans de Carte culture, c’est aussi 20 ans de partenariat. Alors, à tous les étudiants : venez à l’Opéra ! C’est aussi votre Opéra !

danse concert opéra

Programme détaillé sur www.carte-culture.org

Autour de l’opéra Der ferne Klang, au mois d’octobre :

deux répétitions exceptionnellement ouvertes au public, www.carte-culture.org

deux visites de l’opéra et de la scène avec le décor de la production, et même une visite de nos ateliers de construction de décors permettent aux étudiants de découvrir l’opéra côté coulisses.

Lundi 12 novembre à 12 h 15, les jeunes chanteurs de

l’Opéra Studio rompent le silence de la Bibliothèque U2 - U3. Ils proposent un concert d’une petite heure, Massenet forever, avec des extraits d’opéras de l’emblématique compositeur français.

Bibliothèque U2/U3 - Campus centre Plus d’infos : voir p.19

Le campus au cœur de la danse : à l’Université de Haute-Alsace à Mulhouse, une centaine d’étudiants a assisté sur leur lieu de cours, dans le hall de l’ENSISA, à une démonstration des danseurs du Ballet de l’OnR. Danse à l’Université fête aussi les 20 ans de la Carte culture, proposant deux rendez-vous, à Mulhouse (Gymnase universitaire) et à Strasbourg (Le Portique) le 23 octobre à 18 h 30 avec les danseurs du Ballet de l’OnR, pour une mise en bouche du spectacle Les Variations Goldberg.

Enfin, l’Opéra national du Rhin a le plaisir d’accueillir la cérémonie de présentation des résultats de l’enquête « Pratiques et sorties culturelles des étudiants » menée à l’occasion de cet anniversaire par l’Université de Strasbourg, l’Université de Haute-Alsace, en partenariat avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles et la Région Alsace. 22 • Croisements • Carte culture : 20 ans, ça se fête !

* Dans la limite des places disponibles de haut en bas : © www.benoit-pelletier.diabolus.fr © frédéric godard © peter schnetz


Idée cadeau !

fidelio

L’Opéra à votre table

L’Opéra, c’est vous ! L’Opéra national du Rhin, ce sont des voix, de la musique, de la danse, de la lumière. Ce sont des chanteurs, des danseurs, des compositeurs, des librettistes, des chefs d’orchestre, des chorégraphes, des costumiers, des décorateurs, des techniciens, qui travaillent de concert et donnent le meilleur d’eux-mêmes, pour que sur scène la magie s’opère. Et c’est aussi vous ! L’OnR existe grâce à la générosité et à l’implication de chacun d’entre vous. être membre de Fidelio, la seule, l’unique association des fidèles de l’OnR, c’est apporter votre pierre à cet édifice complexe et sophistiqué, et ainsi participer à son équilibre et à sa réussite. Mais c’est aussi découvrir la vie du théâtre de l’intérieur, assister aux répétitions, visiter les coulisses, dialoguer avec les artistes et les artisans des spectacles, bénéficier d’invitations, pour vous et vos proches, et être au cœur de l’actualité du théâtre. Enfin, c’est soutenir le programme d’action culturelle et pédagogique de la maison, ouvrir à tous les portes de notre institution et former le public de demain.

dîners lyriques sur scène

Vos avantages

▪ Des invitations ▪ Des expositions ▪ Les coulisses ▪ Les répétitions ▪ L’envers du décor ... et bien d’autres surprises !

Strasbourg

Opéra

Fidelio remercie tous ses donateurs individuels pour leur soutien et leur générosité. Parlez-en autour de vous, afin d’élargir notre communauté, car plus nous serons nombreux, plus nous pourrons agir.

je 17 janvier 19 h 30 ve 18 janvier 19 h 30

La brochure et le bulletin d’adhésion sont disponibles sur simple demande : Fidelio Opéra national du Rhin 19 place Broglie BP 80320 67008 Strasbourg cedex Tél. : +33 (0)3 88 75 48 40 fidelio@onr.fr ou sur www.operanationaldurhin.eu [rubrique Soutenir l’Opéra]

renseignements

photo philippe leroy

photo frédéric godard

CONTACT

Rejoignez-nous !

Direction de la communication et du mécénat maron@onr.fr – mbrault@onr.fr +33 (0)3 88 75 48 95 / 40 Plus d'infos sur www.operanationaldurhin.eu

Fidelio • Croisements • 23


40 ans, ça se danse ! Retour en images... Samedi 6 octobre à La Filature, rencontre avec le Ballet et les équipes de l’OnR. Vous étiez nombreux à fêter en dansant un anniversaire digne de ce nom ! Au programme : du sport, des sueurs, des rires, des découvertes et la révélation de nouveaux talents… Après avoir assisté à la classe des danseurs sur scène, petits et grands ont pu s’y essayer eux-mêmes au cours d’un atelier « Open’barre en musique » mémorable. Les visiteurs ont frémi devant les effets spéciaux, ils ont découvert l’envers du décor avec l’atelier accessoires et se sont émerveillés devant la magie des maquillages et des costumes. Des graines de dessinateurs se sont révélés lors de l’atelier « Dessine-moi un décor » et les plus petits ont pu surprendre leurs parents à l’issue de l’atelier d’éveil à la danse avec une véritable chorégraphie sur Les Variations Goldberg…

Effets spéciaux

Open’barre

24 • Croisements • 40 ans, ça se danse !

photos frédéric godard

Accessoires


Perruques...

... & maquillages

Répétition publique

40 ans Dessine-moi un décor


Exposition

40

tuiles peintes ans d’histoire

Pendant presque un siècle, elles ont entendu, abrité et protégé les plus grands artistes. Elles ont écouté, frissonné au son des plus grands airs. Puis leur temps est passé, et elles ont été remplacées par d’autres, neuves et étincelantes. Les tuiles de l’Opéra : des tonnes d’ardoise, des années de mémoire, auxquelles nous avons donné une seconde vie. En peinture. Pour fêter les 40 ans de l’Opéra national du Rhin, nous avons choisi 40 productions symbolisant 40 saisons. Antoine Helbert, chef peintre aux ateliers de décors de l’OnR, a représenté sur chaque tuile une image emblématique de ces spectacles. Chaque tuile devient ainsi une œuvre d’art en tant que telle. Jusqu’à fin décembre, venez vous souvenir avec nous et revivre 40 ans d’émotions, de spectacle et de passion.

Hall de l’opéra Du lundi au vendredi de 12 h 30 à 18 h 30 Entrée libre

De haut en bas : L’Affaire Makropoulos, Saison 1993-1994 Macbeth, Saison 1997-1998 Le Mandarin merveilleux, Saison 2003-2004 Das Rheingold, Saison 2006-2007 Simon Boccanegra, Saison 2010-2011 Le Chat botté, Saison 2011-2012

photos frédéric godard

Merci à Jacques Teslutchenko, directeur technique, Stefan Abromeit, responsable des ateliers de construction de décors, Olivier Perin, responsable Service batiment et équipements, ainsi qu’aux services Peinture, Serrurerie, Lumières, Accessoires et Maintenance de l’OnR.


4 questions à...

En novembre, marchez sur les pas de la danse grâce au temps fort danse organisé par la Médiathèque Meinau, en partenariat avec l’ADIAM 67 – musique & danse dans le Bas-Rhin –, Pôle Sud – scène conventionnée pour la danse et la musique – et le Ballet de l’Opéra national du Rhin – Centre chorégraphique national. Pour les fans du Ballet de l’OnR, ne pas manquer l’exposition de costumes et photos (tout le mois de novembre) et l’atelier danse animé par Pasquale Nocera (les 7, 10 et 21 novembre à 10 h sur inscription au 03 88 40 12 79 ou à la médiathèque). Programme détaillé sur www.mediatheques-cus.fr

De la façade aux coulisses, suivez le guide. À paraître très prochainement, un petit livret consacré à l’histoire du théâtre de la Place Broglie, à ses spécificités architecturales et techniques. Les façades, la grande salle, le foyer, la scène et ses dessous n’auront plus aucun secret pour vous. à consulter ou à télécharger sur : www.opernationaldurhin.eu

Les brèves

Il était une fois… l’Opéra de Strasbourg

Les brèves

Quel est votre plus beau souvenir ?

http://www.arien-artists.com/arien_artists_hubeaux_cv_fr.html

Les brèves

de haut en bas : photo nis & for - Le Lac des cygnes, BOnR, saison 2010-2011 ▪ photo frédéric godard ▪ photo alain Kaiser ▪ photo onr

Wittersheim

Un peu de violon, du chant choral, des concerts de l’Orchestre Radio Symphonique de Strasbourg écoutés à la radio en famille… Un souvenir de gamin fut la Symphonie des Adieux de Haydn avec Karl Munchinger au Théâtre de la Sinne… Puis on y prend goût : Ionisation de Varèse par les Percu bissé lors du premier Festival Musica. Le cycle Mozart/Harnoncourt à Zurich… Je me souviens de la première du Don Giovanni avec Thomas Hampson. Il faut savoir que dans les années 80, Jean-Pierre Ponnelle se faisait siffler par le public. Hallucinant quand on connaît l’évolution de la mise en scène !

La mezzo-soprano Eve-Maud Hubeaux reçoit un nouveau prix ! Le jury du 49e Concours international de Chant de Toulouse, présidé par Frédéric Chambert, a décerné à Eve-Maud Hubeaux le Troisième prix dans la catégorie « Voix de femme ». Vous pourrez retrouver cette ancienne artiste de notre Opéra Studio sur les scènes de l’OnR dans La Flûte enchantée.

Marianna Chelkova vient d’être nommée par la Ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti, dans l’Ordre des Arts et des Lettres au grade de Chevalier. Adjointe au Maire de Colmar en charge du Pôle du Développement culturel, elle est Présidente de l’OnR depuis mai 2012. Elle est également coordinatrice artistique du Festival International de musique de Colmar et Vice-présidente de « Délice musical », association mulhousienne qui œuvre pour la promotion de la musique de chambre.

Jean

Vous aimez la musique, comment êtes-vous tombé dedans ?

Félicitations Eve-Maud !

« La musique classique EST ma vie ! » M.C.

photo arte

Les brèves

Temps fort danse à la Médiathèque Meinau

Impossible de répondre… il y en a trop ! à l’Opéra du Rhin, La Traviata par Lombard/Ponnelle, puis la première Fiordiligi en France de Karita Mattila. à Vienne, l’intensité bouleversante de Boulez/Chéreau dans De la maison des morts de Janáček ; à Salzbourg, le Boris d’Abbado et du regretté Wernicke, un des rares metteurs en scène à maîtriser les foules sur l’immense scène du grosses Festspielhaus. Pour des raisons très différentes : le concert devenu historique de Daniel Barenboim donné à Ramallah. Les préparatifs tumultueux de l’événement diffusé en direct sur Arte puis le concert lui-même restent des moments réellement marquants. Enfin un bonheur musical immense : les concerts Mahler (Résurrection, 6ème, 9ème...) donnés par l’Orchestre du Festival de Lucerne et Claudio Abbado. Et sur un tout autre registre, à Caracas, un concert de Gustavo Dudamel devant « son » public en liesse…

Si vous étiez un instrument ?

Le violoncelle qui dialogue avec Philippe II dans l’air de l’acte IV de Don Carlos. Si vous étiez un personnage lyrique ? Pas un personnage de premier plan avec de grands airs… Da Ponte et Mozart sont dans la subtilité en imaginant Alfonso du Così fan tutte. Jean Wittersheim est directeur de l’unité spectacles d’Arte.

Croisements • 27


La presse en parle... Der Rosenkavalier

à la tête de l’orchestre philharmonique de Strasbourg, Marko Letonja réussit à bien mettre en valeur chacun des pupitres et à respirer avec les chanteurs. Louis Bilodeau

Mariame Clément présente une mise en scène clairement structurée, qui sait éviter toutes les surinterprétations grossières et violentes. Frieder Reininghaus Deutschland Radio Dans l’ensemble, à la tête de l’OPS, Letonja passe avec un grand naturel de l’intimité à la harangue, de la légèreté au pathos appuyé. Georg Rudiger

Cette version, allégée mais non émaciée, fonctionne, fait rire et émeut. Jean-Claude Hurstel

Photos Alain Kaiser

Les Chœurs de l’OnR ont été admirablement préparés par leur chef, Michel Capperon et ils savent également se montrer à la hauteur sur le plan scénique. Les costumes (Julia Hansen) sont superbes et s’intègrent parfaitement aux différentes situations. Gunter Thiel

Dans le rôle d’Ochs, Wolfgang Bankl n’a rien d’une brute tapageuse ; il prête au contraire une véritable élégance à ce noble provincial grâce à sa voix de basse pleine de souplesse. Georg Rudiger

Melanie Diener, une Maréchale hors du commun, voix souveraine et diction transcendante ; et la voix longue et blonde de Michaela Selinger, Quinquin tout neuf, déjà bête de scène. C’est assez pour un vrai succès. Mais le triomphe est celui de Mariame Clément. Elle fait bouger ses personnages avec un tact de chorégraphe, les fait comprendre et aimer. Rarement on aura si bien entendu et écouté le texte, si explicitement suivi l’action, enjouée avec détails dont le connaisseur s’enchante. André Tubeuf

Melanie Diener [est] une grandiose maréchale aux pianos enchanteurs et à l’authentique « son straussien » tel qu’on peut le souhaiter pour ce rôle. Dagmar Guilcher

C’est du théâtre subtil et sans effets spectaculaires, mais intelligent et fait avec un métier brillant. Le niveau musical remarquable de la production n’est pas en reste. Une fête vocale. Thomas Rothkegel

La grandeur de cette soirée : l’absence de spectaculaire. Les décors et les costumes de la partenaire de longue date de Mariame Clément, Julian Hansen, n’y sont pas étrangers, car elle trouve, en recourant aux tréteaux de la Commedia ainsi qu’à quelques accessoires du théâtre shakespearien, un langage d’une clarté et d’une immédiateté indéniables. Alexander Dick

Une excellente distribution. […] C’était une belle réussite. Colette Kaufmann

Un chevalier à la rose, des musiciens parfaits, un chef inspiré et une metteuse en scène ingénieuse pour cette nouvelle production. […] Dans un décor minimaliste mais habité avec subtilité et une pointe d’humour et de fraîcheur, les chanteurs de cette production de l’année ont su tirer leur épingle du jeu subtil composé par Strauss et Hofmannsthal. Anne Suply

28 • Croisements • La presse en parle


40 ans aux Deux Rives ! Incontournable ! L’occasion pour l’Opéra national du Rhin, ses chanteurs et ses danseurs, de souffler ses quarante bougies avec son public et de continuer à démocratiser la musique d’opéra auprès des néophytes.

L’OnR peut regarder fièrement le bilan de ces quarante années. Le Ballet du Rhin enchante avec une danse grandiose du Roméo et Juliette de Prokofiev. De grands moments musicaux et un orage monumental qui resteront longtemps dans les mémoires.

Photo onr

Oscar Sala

Forte de sa dimension européenne, l’Opéra ne pouvait rêver meilleur écrin. Le symbole évolue, il est heureux. (…) Malgré l’averse, les rires fusent. Un anniversaire sous la pluie, ça doit être de bon augure.

Requiem de Verdi au Zénith SPECTACULAIRE ! Une œuvre majeure : jeudi soir au Zénith, dans une production aux moyens exceptionnels. La spectaculaire soirée a déployé la puissance de la masse chorale et instrumentale. Les chœurs ont manifesté une remarquable cohésion tout au long de la soirée.

Près de 8 000 spectateurs, pour une production très événementielle. Outre quatre solistes d’exception, le concert affichait une puissance exceptionnelle des chœurs. Serge Hartmann

Photo Alain Kaiser

Marc Munch

La musique classique dans un Zénith, c’est tout simplement du « jamais vu », et sûrement pas avec cette qualité-là. sébastien ruffet

Photo frédéric godard

L’OnR dans le trio d’excellence ! à l’occasion de son palmarès des opéras de province, le Figaro classe l’OnR dans la catégorie « Le trio d’excellence ». Une reconnaissance médiatique qui impose notre maison comme l’un des meilleurs théâtres lyriques en région. De quoi célébrer le 40e anniversaire de l’OnR en beauté ! « Les opéras de province au banc d’essai », Christian Merlin, 9 octobre 2012


Songbirds by Kay Bojesen (Rosendahl)

Aalto bowl (Iittala)

Arts de la table Luminaires Tissus Papiers peints Petits mobiliers Textiles Objets décoratifs Idées cadéaux!

5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 06 08 86 67 30 · info@lamaisonscandinave.fr www.lamaisonscandinave.fr · Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30

PUB CITYLIGHT Überall wo Menschen sind.

citylightcontact info@citylightcontact.de


Calendrier octobre je 18 ve 19 di 21 ma 23 ve 26 sa 27 sa 27 di 28 ma 30

 Rencontre Le Son lointain Strasbourg Opéra 

Le Son lointain Strasbourg Opéra

Le Son lointain Strasbourg Opéra

 Danse à l’Université Strasbourg US  Récital Jennifer Larmore Strasbourg Opéra 

Le Son lointain Strasbourg Opéra  Les Variations Goldberg Colmar Théâtre  Les Variations Goldberg Colmar Théâtre  Le Son lointain Strasbourg Opéra

18 h 30 20 h 15 h 18 h 30 20 h 20 h 20 h 15 h 20 h

novembre me 07 je 08 je 08 ve 09 ve 09 ve 09 sa 10 sa 10 di 11 ma 13

Les Variations Goldberg Strasbourg Opéra  Massenet forever Colmar Théâtre  Les Variations Goldberg Strasbourg Opéra  Les Variations Goldberg Strasbourg Opéra  Les Variations Goldberg Strasbourg Opéra  Le Son lointain Mulhouse Filature  Massenet forever Strasbourg Opéra  Les Variations Goldberg Strasbourg Opéra  Le Son lointain Mulhouse Filature  Les Variations Goldberg Strasbourg Opéra

20 h 12 h 30 20  h 14 h 30 20 h 20 h 11 h 20 h 15 h 20 h

décembre lu 03 je 06 ve 07 sa 08 di 09 ma 11 me 12 sa 15 ma 18 je 20 ve 21 ve 21 di 23

 Danse à l’Université Strasbourg US

18 h  30  Rencontre La Flûte enchantée Strasbourg Opéra 18 h 30  La Flûte enchantée Strasbourg Opéra 20 h  Récital Véronique Gens  Strasbourg Opéra 20 h  La Flûte enchantée Strasbourg Opéra 15 h  La Flûte enchantée Strasbourg Opéra 20 h  Mercredi découverte Blanche-Neige Colmar Théâtre 14 h  Le tour du monde du père Noël Strasbourg Opéra 11 h  La Flûte enchantée Strasbourg Opéra 20 h  La Flûte enchantée Strasbourg Opéra 20 h  Voyage au C(h)œur du Pays de Noël Strasbourg Temple Neuf 20 h  Blanche-Neige Colmar Théâtre 20 h  La Flûte enchantée Strasbourg Opéra 15 h

US :

Université de Strasbourg, Le Portique, 14 rue René Descartes, Strasbourg

      

Opéra Danse Récitals Jeune public Concerts apéritifs  Concert Maîtrise événementiel

Informations communiquées sous réserve de modifications

TEMPLE NEUF : Place du Temple Neuf, Strasbourg

Calendrier • Croisements • 31


Nouvelle collection

cartier.com

Collection Trinity

12, rue de la MĂŠsange - Strasbourg - 03 88 21 80 00


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.