Croisements17 bd

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Croisements

n°17 oct. / nov. déc. 2013

www.operanationaldurhin.eu


DES PHOTOGRAPHES RENCONTRENT DES ARTISTES COLLECTION WüRTH WWW.MUSEE-WURTH.FR TÉL. : 03 88 64 74 84

Toutes les activités du Musée Würth France Erstein sont des projets de Würth France S.A.

E. L. Kirchner, Waldinneres mit rosa Vordergrund (détail), 1913/1920 – Jean-Michel Basquiat par James Van Der Zee (détail), 1982 © Donna Mussenden Van Der Zee

5 JUIN 2013 > 5 JANVIER 2014


édito Alors que De la maison des morts poursuit avec succès son chemin sur la scène de la Filature à Mulhouse, changement radical d’univers avec Le Sang des étoiles, premier programme de la saison du Ballet. Fidèle à sa danse, inventive et sensuelle, le chorégraphe Thierry Malandain revisite le mythe de Callisto et s’inspire non sans malice de la tradition classique pour ouvrir un bal cosmique entre l’homme et la nature. De la mythologie grecque où les dieux nouent et dénouent le destin des hommes, direction le célèbre conte de Perrault Cendrillon, revisité par Rossini avec sa non moins célèbre Cenerentola. Classique du répertoire, cet opéra-bouffe promet de faire rêver et beaucoup rire petits et grands, au rythme effréné de la musique de Rossini. J’en ai confié la mise en scène à Sandrine Anglade, accueillie par notre maison pour L’Occasione fa il ladro en 2012 ; à la baguette, Enrique Mazzola, remarqué dans Macbeth en 2010. Dans le rôle de la virtuosissime Angelina, nous aurons la joie de découvrir pour la première fois à l’OnR la mezzo Maite Beaumont. À la veille des fêtes de fin d’année, place à Rigoletto de Verdi. Ce chef-d’œuvre du dérisoire et du sublime nous plonge dans les passions primaires que sont la vengeance et l’amour. De retour à l’OnR, Robert Carsen nous promet comme toujours avec cette nouvelle production beauté des images et poésie des situations. Dans le rôle-titre, le baryton George Petean : une chance pour nous d’accueillir ce grand chanteur dans un rôle qui ne devrait laisser personne indifférent. Après l’arrivée de cinq nouveaux chanteurs et d’un pianiste, l’Opéra Studio est désormais au complet pour entamer la saison 2013-2014. Première rencontre avec eux en petit comité lors des concerts apéritifs de l’automne ; puis nous les entendrons dans l’inoubliable Aladin et la lampe merveilleuse de Nino Rota (création en 2009 à l’OnR), mis en scène par Waut Koeken, un voyage pour petits et grands dans l’univers des Mille et Une Nuits. À découvrir aussi en avant-première dans ces pages, le nouveau rendez-vous que vous concocte le Ballet pour le printemps : les Cabarets danse, une invitation à rencontrer la compagnie en toute intimité côté café-concert. Un automne haut en couleurs ! Marc Clémeur Directeur général

Contacts

Opéra national du Rhin 19 place Broglie • BP 80320 67008 Strasbourg cedex 8 +33 (0)3 88 75 48 00 opera@onr.fr

Billetterie

Strasbourg 0 825 84 14 84 (0,15 € / min) Mulhouse +33 (0)3 89 36 28 28 Colmar  +33 (0)3 89 20 29 02

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Directeur de la publication Marc Clémeur Responsable de la rédaction Mélanie Aron Conception graphique et secrétariat de rédaction Flora Klein - OnR Impression Gyss Imprimeur Obernai Journal imprimé à 25 000 exemplaires ISSN : 2103-981X Licences 2-1055775 et 3-1055776 photos : couverture & p.3 nis & for photo couverture : remerciements aux musées de la ville de strasbourg et plus particulièrement au palais rohan


12%

DE LA POPULATION MONDIALE SOUFFRE DE SOUS-NUTRITION

LES ASSIETTES CONTRE LA FAIM LE 30 NOVEMBRE & 1ER DÉCEMBRE 2013

EXPOSITION DES ASSIETTES

30 NOVEMBRE DE 13H À 18H 1ER DÉCEMBRE DE 11H À 19H AU COLLÈGE DOCTORAL EUROPÉEN, 46 BOULEVARD DE LA VICTOIRE TRAM : LIGNES C, E, F, ARRÊT OBSERVATOIRE

VENTE AUX ENCHÈRES

LE 1ER DÉCEMBRE À 17H

LES ASSIETTES DÉCORÉES PAR LES ARTISTES SERONT VENDUES AU PROFIT D’ACTION CONTRE LA FAIM. POUR VOIR LES ASSIETTES : actioncontrelafaim.com/delegation/67 KIEFFER


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09 Sommaire 06

09

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06 De la maison des morts 07 Le Sang des étoiles

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cendrillon Rigoletto

12 La chair de sa chair 14 Chez Verdi, rien n’est gratuit

Concerts & concerts apéritifs

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L’Opéra national du Rhin est composé des Villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar et subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Alsace , associée à l’ensemble des actions programmées dans le cadre de la saison 2013-2014, le Conseil général du Bas-Rhin, le Conseil général du Haut-Rhin. L’Opéra national du Rhin tient à remercier l’ensemble de ses partenaires, entreprises et particuliers, pour leur confiance et leur soutien.

mécènes

Banque CIC Est Cercle Richard Wagner Philéa Réseau GDS Roederer

Sponsors

Crédit Agricole Alsace Vosges Dagré Communication Krauthammer / KP-M Printemps

Promotion 2013-2014

fidelio bibiloni

les brèves

4 questions à...

Aladin 16 Imaginer pour mieux rêver 17 Le génie des coulisses

22

opéra studio

23 luciano

Il était une fois... 12

la une d’octobre

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Partenaires

Jean-Luc Nancy

les secrets de cendrillon lA PRESSE EN PARLE calendrier

Advisa Café de l’Opéra Cave de Turckheim CBS Outdoor Champagne Nicolas Feuillatte Chez Yvonne CRT Alsace Effervescence Fnac Kieffer traiteur Le Pont des Vosges Librairie Kléber Mars Chocolat France Musée Würth France Erstein Parcus Wattwiller

Partenaires médias

Arte Dernières Nouvelles d’Alsace France Bleu Alsace France 3 Alsace L’Alsace Lagardère Métropoles Le Figaro Les Inrockuptibles Libération Mezzo Qobuz.com Radio Accent 4 Radio FIP Strasbourg Radio RBS Strasbourg RTL 2 Szenik.eu Têtu

Les membres de Fidelio

Association pour le développement de l’OnR

Croisements • 5


la une d’octobre

opéra strasbourg

ma 1er, je 3, sa 5 octobre 20 h

la filature mulhouse

ve 18 octobre 20 h di 20 octobre 15 h

Direction musicale

Marko Letonja Mise en scène

De la maison des morts Au cœur des ténèbres

Voici que s’achève, avec De la maison des morts, le cycle Janáček entamé à l’OnR en 2009-2010. Ultime opéra du compositeur, l’œuvre nous plonge dans le quotidien d’un camp de prisonniers. Sur scène, un décor unique et monumental – jusqu’à 12 m de hauteur ! –, qui enferme les chanteurs et les contraint à la promiscuité si caractéristique des prisons. L’action se veut intemporelle et universelle, et, comme le précise Robert Carsen, l’accent est porté sur « le côté anonyme de la masse des prisonniers, de laquelle s’extrait soudain un individu avant d’y retourner*. » Il ajoute que, « paradoxalement, dans cette œuvre où l’on pense ne pas pouvoir reconnaître l’individualité, c’est justement ce qu’[il] essaie de mettre en lumière : faire ressortir un individu de la manière la plus forte quand son moment arrive. C’est très bref pour certains, plus long pour d’autres. Ils peuvent être n’importe qui d’entre nous… Janáček parvient à nous faire réfléchir au-delà des murs du pénitencier. Sommes-nous vraiment libres ? Il existe d’autres prisons que celles créées par l’homme. La vie elle-même peut être vue comme une sorte de prison. La mort va tous nous emporter sans que l’on ait le moindre contrôle sur elle. Notre existence est basée sur cette réalité dont on nous parle très peu et que l’on passe notre temps à chercher à oublier. Il y a quelque chose de cet ordre dans l’expérience de cette œuvre, ou en tout cas, [il] l’espère, dans cette production*. »

photo frédéric godard

* Extraits de l’entretien avec Robert Carsen. Propos recueillis par Frédéric Aron le 3 septembre 2013. Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le programme du spectacle.

Robert Carsen Décors

Radu Boruzescu Costumes

Miruna Boruzescu Lumières

Robert Carsen et Peter Van Praet Chorégraphie

Philippe Giraudeau Dramaturgie

Ian Burton

Chœurs de l’OnR Orchestre philharmonique de Strasbourg


Le Sang des étoiles Des hommes, des ours et des dieux

Entrez dans la danse Samedi 12 octobre à partir de 12 h

Du haut de l’Olympe, la danse des passions des dieux noue et dénoue le destin des hommes. La voûte céleste en garde précieusement la mémoire... Thierry Malandain aussi. Dans sa chorégraphie créée en 2004, il revisite le mythe de Callisto. Celle-ci, tour à tour victime de l’amour de Zeus, de la jalousie d’Héra et la colère d’Artémis, se voit métamorphosée en ourse puis en étoile et accède avec son fils à l’éternité. Ainsi, naissent la Grande Ourse et la Petite Ourse, de chair et de sang. Découvrez en avant-première les répétitions de la compagnie dans les studios du Ballet de l’OnR...

Rencontrez les artistes sur scène et dans les coulisses du spectacle, ateliers et répétition publique pour entrer dans la danse.

Au programme CHORÉGRAPHIE

> 12 h - 13 h 15 : La classe des danseurs à la barre

Thierry Malandain MUSIQUE

Mulhouse, Centre chorégraphique Sur inscription

Gustav Mahler Richard Strauss Emile Waldteufel Léon Minkus

> À partir de 13 h 30 : Atelier-rencontre avec un danseur

DÉCORS ET COSTUMES

Jorge Gallardo

Les danseurs du Ballet reviennent sur les plus beaux moments de leur carrière. Ils racontent en images et en danse leur ballet fétiche dans un échange interactif avec le public. Mulhouse, Centre chorégraphique Sur inscription

LUMIÈRES

Jean-Claude Asquié ASSISTANTE à LA CHORÉGRAPHIE

Françoise Dubuc

photos répétitions : onr - photos spectacle : Olivier Houeix & Jose Usoz

Ballet de l’OnR Spectacle présenté avec des musiques enregistrées

> 17 h - 18 h : Atelier d’éveil à la danse

Créé au Malandain Ballet Biarritz

la sinne mulhouse

me 16, je 17, sa 19 octobre 20 h

danse à l’université

Université de Haute-Alsace Gymnase universitaire je 3 octobre 18 h 30

théâtre colmar

di 3 novembre 15 h ma 5 novembre 20 h

opéra strasbourg

me 13, je 14, ve 15, sa 16 novembre 20 h di 17 novembre 15 h

danse à l’université Université de Strasbourg Le Portique me 6 novembre 18 h 30 entrée libre

Pasquale Nocera, danseur et responsable des animations du BOnR, propose une initiation à la danse en lien avec Le Sang des étoiles. Mulhouse, Centre chorégraphique Sur inscription > 18 h 30 : Répétition publique sur scène

Mulhouse, La Sinne (entrée libre)


2013 2014 la billetterie est ouverte ! pour l’ensemble de la saison

billetterie en ligne photo nis & for

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opéra strasbourg

ve 25, ma 29, je 31 octobre 20 h di 3 novembre 15 h ma 5 novembre 20 h

la sinne mulhouse

ve 15 novembre 20 h di 17 novembre 15 h

théâtre colmar

je 28 novembre 20 h

Rencontre avec Enrique Mazzola et Sandrine Anglade animée par Marc Clémeur je 24 octobre 18 h 30 • entrée libre

Il était une fois...

Cendrillon C’est l’histoire d’un conte de fée. Un vrai. L’histoire, on la connaît ; une jeune fille, belle et vertueuse, injustement persécutée, des sœurs jalouses et cruelles, et un prince charmant, qui, en faisant triompher l’amour et la justice, fait de la pauvrette une princesse. Mais nous sommes ici chez Rossini. Point de citrouille ou de pantoufle de vair : esprit des Lumières oblige, c’est un philosophe qui remplace la fée. La Raison et la recherche de la Vérité, en lieu et place de la magie… Plus de marâtre non plus mais un parâtre. Et aussi, un faux mendiant, un faux prince, un faux valet, autant de situations propices aux jeux de rôles, faux-semblants et travestissements et qui offrent, comme toujours chez le maître italien, des scènes d’une bouffonnerie irrésistible. Un rythme effréné, une musique ciselée, cette pépite du répertoire rossinien est orchestrée avec finesse par Sandrine Anglade. À l’opéra comme au théâtre, talentueuse et passionnée, la jeune metteur en scène est de celles que l’on a plaisir à retrouver. Après L’Occasione fa il ladro, elle reprend le chemin de notre maison, toujours entourée de ses fidèles compagnons de route : Claude Chestier pour les décors et costumes, éric Blosse pour les lumières, Pascaline Verrier pour la chorégraphie.

Opéra en deux actes de Gioacchino Antonio Rossini Livret de Jacopo Ferretti d’après la Cendrillon de Charles Perrault et les livrets de Charles-Guillaume Étienne pour la Cendrillon d’Isouard (1810) et Francesco Fiorini pour Agatina, o La virtù premiata de Stefano Pavesi (1814)

Direction musicale

Enrique Mazzola (sauf le 28/11) Thomas Blunt (le 28/11 ) Mise en scène

Sandrine Anglade Décors et costumes

Claude Chestier Lumières

Éric Blosse Chorégraphie

Pascaline Verrier

Don Ramiro

Bogdan Mihai (sauf le 28/11) Mark Van Arsdale (le 28/11) Dandini

Edwin Crossley-Mercer Don Magnifico

Jean-Philippe Lafont Angelina

Maite Beaumont Clorinda

Hendrickje Van Kerckhove Thisbe

Sophie Pondjiclis

Maite Beaumont Ce n’est qu’à 20 ans passés que Maite Beaumont décide de se consacrer au chant. Certes, la musique a toujours fait partie de la culture familiale : un père chanteur amateur, une mère chef de chœur et une sœur aînée, Francisca, mezzo de son état. Elle-même a longtemps pratiqué le violon au Conservatoire de Pampelune, dans sa Navarre natale… Que de chemin déjà parcouru pourtant, depuis cette prise de conscience relativement tardive, et une carrière qui l’a aujourd’hui menée sur les plus grandes scènes lyriques du monde, de la Scala de Milan à Salzbourg en passant par Dresde, Vienne ou encore Berlin ! L’élégance de son chant, la couleur si douce et chaude de son timbre, ont fait d’elle une interprète idéale de Telemann, Haendel et Mozart. En moins de dix ans, elle a su s’imposer dans la constellation pourtant fort riche des mezzos baroques. Mais si les hasards des programmations semblent faire d’elle la spécialiste incontestée de ces répertoires du XVIIIe siècle, Maite Beaumont n’en reste pas moins une chanteuse complète, aussi à l’aise dans la musique plus ancienne (formidable Ottavia du Couronnement de Poppée) que dans celle de notre temps (elle a créé en 2003 le rôle de Nino dans l’opéra Das Fest im Meer de Jörn Anercke). Pour ses débuts à l’OnR, c’est Rossini et sa virtuosissime Cenerentola qu’elle nous propose. Un événement à ne pas rater.

Alidoro

Ugo Guagliardo Chœurs de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse Édition critique révisée par Alberto Zedda. Fondation Rossini de Pesaro, en collaboration avec Casa Ricordi, Milan

COPRODUCTION avec le Scottish Opera

Croisements • 9


rou il l e Cit

Vect e l’aut ur du vo re, d yage e à la clart l’antre . Aller d ’un m é du de la s’év a b m o de C nouit da al. Chez aison d nde à ns le ener e R Ma o ss s e par l e dé ntola. é méandr ini, la ci gnifico ch sir es tro d’un aille de part appée b du rêve uille ir ve elle, urs. rs le s pro mue mess es

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Esquisses Rossini lui va si bien… De L’Occasione fa il ladro à La Cenerentola, il n’y a qu’un pas : celui de Sandrine Anglade. De « citrouille » en « métamorphose », elle dessine en ombres chinoises le portrait d’une production sensible et poétique.

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Em b Clin lème d u co carr d’œil osse à la nte de com Perr fin d de com me une fumée e notre ault. o de l me une rémini u de lu specta ’aut scen miè cle : i m com a r r c me e côté d ge en s e loin e, tain la ro usp um ed en ue d o u de nde. S s d’un u cont a stin roue voya e, . tour ge nan te

photo sandrine anglade : Pascal François - photo fond : nis & for

10 • Croisements • La Cenerentola

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lle Ros s de l ini. L’ a a de l musiq gilité e a de t la u ec croi v n sant tellièr omme irtuos ité Mag cell et d e sur e les nifique écrois son ca s des m a n ains rigu otes da mécan nt ses f rreau i eur u ns l q s u e eq au a et fa ntai plus ex ui tiss x. sie. trêm e e

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Cene r de v entola n air à e pe rd m Elle offre inuit. E ra pas s a pa d’un lle n plutô n e où e bracelet t au Prin perd rie toufle lle s p n ce le our q par e Elle le m trouve, a u’il vie double hasard. n e Elle u n’att t à l’épre cœur d ne la ret r e end u pas. ve. Ell la misè ouver e ag r Elle e . est m it. aître de so n rêv e.

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Petit Les mot de l ’e b Alid ras d’un nfance e oro a père des c , son t grande u sec u e de l’ ndres le ours de C regard, s r d’un rô enfa a nce. souveni enerent présen le à rem pl ce ol r Un v rai p des cont a qui fai essenti ir. elle. es et ère c t sor tir ontre la un fa douceu ux, M r agni fico.

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Le li e forg u où la m e un usiq e le pa ssé, space né ue écrit le te le pr Le p cess m a é r dram incipe sc sent et l’ ire et ren ps, aven énog d co aturg sur c njoin i r es co ique de aphique r. ts n de c e et es présenc otre Ce t la mi se ne pace e poét s tempo rentola en œuv relle ique re fonc s, ti qu’o ffre profitan onnent la m usiq t ue.

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nce Ou ê tre b ossia on p a de la la Bontà r nature. « La b in tr o nt de C ener é. Le rêv iunfo ». L Ceneren ento la bo tola e pré e trio la n m rossi té à la b où les p onitoir mphe e n e r Où l ienne un auté fai inces pr t ’inno é e d fère e l’ fab de c upid cence m le plutô œuvre nt ité d t e e Ma t à bas l qu’un c onte es rê gnifi . v co e t ses es filles .

La Cenerentola • Croisements • 11


rigoletto

La chair de sa chair

Ainsi résumé, l’ouvrage de Giuseppe Verdi et Francesco Maria Piave semble directement inspiré des tragédies antiques. C’est d’ailleurs le théâtre, à tous points de vue, qui nourrit cet opéra. En effet, il s’agit d’une adaptation de la pièce de Victor Hugo, Le Roi s’amuse, créée une vingtaine d’années plus tôt, que Verdi

12 • Croisements • Rigoletto

tenait pour « la plus grande intrigue et le plus grand drame des temps modernes ». Mais Rigoletto marque aussi une évolution notable dans l’écriture musicale de Verdi, qui se démarque ici du style du bel canto en composant une œuvre organisée en une suite de scènes, plutôt que sur une suite d’airs et de cabalettes. Ce faisant, Verdi propose une approche dramaturgique bien plus riche des personnages, au premier rang desquels le rôle-titre. Le métier de Rigoletto est donc de faire rire. Si l’on insiste souvent sur le fait que ce rire est cruel, puisque le bouffon se moque, il est à mon sens important de revenir à la source de cet humour, qui n’est autre que le drame. Si Rigoletto est cruel, c’est qu’il a subi lui-même la cruauté. Dans la Huitième Scène de l’Acte I, on trouve ce monologue, véritable confession du héros malheureux de Verdi : « ô hommes ! ô nature !... Quel vil scélérat avez-vous fait de moi !... ô rage !... être difforme !... être bouffon !... Ne devoir, ne pouvoir rien d’autre que rire ! L’héritage de chaque homme… les larmes… m’est interdit… (…)

rigoletto, Festival d’Aix-en-Provence, juillet 2013 : photos Patrick Berger - artcomart

Lors d’un bal au palais ducal, Rigoletto, le bouffon bossu du Duc de Mantoue, réjouit l’assistance en faisant du Comte Ceprano la risée de tous. Pour son malheur, Ceprano voit en effet son épouse courtisée par le duc, libertin cynique et séducteur compulsif. Surgit alors dans l’assistance une autre cible potentielle des railleries du bouffon, le Comte Monterone, dont la fille a été également séduite par le Duc. Mais Monterone, dans un dernier sursaut d’orgueil, maudit le Duc et Rigoletto. Ce dernier va prendre cette malédiction au sérieux, mais pas suffisamment pour l’empêcher. Elle va donc s’exercer en touchant sa fille, Gilda, que Rigoletto maintient recluse en sa maison, pour protéger son enfant des horreurs et des bassesses d’un monde qu’il connait trop bien. Las, le duc séduira sans mal la pure Gilda, et son père, voulant venger la chair de sa chair par l’intermédiaire d’un tueur à gages, conduira sa propre enfant vers son bourreau.

par Arnaud Laporte


Sa place de bouffon lui permet d’être le miroir des infirmités de chacun et de tous.

Je vous hais, courtisans railleurs ! Que j’ai de joie à vous mordre ! Si je suis infâme c’est par votre seule faute... » Le clown, on le sait, cache toujours une fêlure, un douloureux secret qui est en fait le carburant maléfique de son humour acide. Pour Rigoletto, son infirmité a fait de sa personne, depuis sa naissance, l’objet d’un rejet, la cible de toutes les moqueries. Voilà pour la fêlure.

photo Laurence Millet

Mais si l’on s’en tient à l’amour chaste d’un père protégeant à l’excès sa fille, on trouvera aussi dans sa façon de faire les ferments du drame à venir. On sait l’amour de Verdi pour Shakespeare, et c’est bien parce qu’il voit en Hugo un Shakespeare qui lui serait contemporain que le compositeur italien attache tant d’importance à l’auteur, Sa place de bouffon lui permet qu’il avait déjà adapté L’amour exclusif et possessif d’être le miroir des infirmités avec Ernani. de chacun et de tous. Moins Rigoletto peut ainsi faire de Rigoletto pour sa fille (...) peut immédiatement visibles que penser au Marchand prêter à différentes interprétations, la bosse sur son dos, les tares de Venise, sur un point et le portrait à peine esquissé de qu’il débusque chez bien précis, et central. la mère de Gilda ne fait que troubler ses contemporains n’en sont Si Shylock demande en gage pas moins profondes, d’un prêt « une livre davantage encore. Avec la possibilité et autrement plus méprisables, de chair », espérant ainsi d’un secret dans le secret, on peut puisqu’elles révèlent obtenir la mort d’Antonio, ainsi trouver une explication possible son rival en affaire, les traits de caractères et les du comportement de Rigoletto. façons d’agir des courtisans. c’est parce que la fille unique Mais le secret de Rigoletto, de l’usurier, Jessica, a fui c’est sa fille Gilda, dont nul, à la Cour du Duc de Mantoue, la maison de son père par amour pour un jeune homme, ne soupçonne l’existence. Ce secret amènera plusieurs Lorenzo, ami d’Antonio. quiproquos, jusqu’à l’issue finale et fatale. Si le bouffon du Duc de Mantoue souhaite la mort Ainsi, lorsque la présence d’une jeune femme est de son maître, c’est bien parce que sa fille, Gilda, découverte dans la demeure de Rigoletto, on soupçonne est amoureuse de celui-ci, et pas parce que le Duc d’abord le bouffon de cacher au regard du monde a dérobé la vertu de la jeune fille. une jeune maîtresse. Si cette femme recluse suscite L’amour du père est exclusif, et tout rival ne peut la stupéfaction des courtisans, elle devient évidemment être que condamné à mort. pour le Duc un trophée supplémentaire à conquérir. Mais ce déni du réel ne peut qu’amener in fine Mais la découverte du secret de Gilda laisse dans le même au sacrifice de l’enfant. Les bases du drame sont ainsi temps flotter pour le public un parfum d’inceste. L’amour posées par Rigoletto lui-même. Incapable de lui laisser exclusif et possessif de Rigoletto pour sa fille, jusque vivre sa vie, le père préfèrera voir mourir sa fille ! dans cette réclusion forcée, peut en effet prêter à différentes interprétations, et le portrait à peine esquissé de la mère de Gilda ne fait que troubler davantage encore. Avec la possibilité d’un secret dans le secret, on peut ainsi Arnaud Laporte, après des débuts sur France 3 trouver une explication possible du comportement Languedoc-Roussillon, entre en 1987 à France de Rigoletto. Si l’on accepte ce présupposé, on pourrait Culture, et y anime depuis 2000 différentes émissions dès lors considérer que c’est délibérément qu’il sacrifie quotidiennes, tout en travaillant régulièrement sa fille, la libérant par là-même définitivement de sa dans le secteur de l’édition. Après Multipistes, de 2000 à funeste emprise. 2003, consacré à la création émergente, il anime de 2003 Voilà pour le douloureux secret. à 2005 les débuts de soirée de France Culture, de 20 h 30 à ce stade, on peut s’étonner que Sigmund Freud n’ait pas étudié cet ouvrage comme il a pu le faire avec les pièces d’Ibsen. Il aurait trouvé là, à n’en pas douter, une belle et riche matière.

à 22 h, puis dirige le grand magazine d’actualité culturelle de la mi-journée, Tout Arrive, à partir de 2006. Depuis 2011, Arnaud Laporte propose aux auditeurs des regards critiques sur toute l’actualité culturelle, dans La Dispute, diffusée du lundi au vendredi, de 21 h à 22 h.

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nouvelle production

Rigoletto

Chez Verdi, rien n’est gratuit

Lors du travail préparatoire de cette nouvelle mise en scène, en mars dernier, Robert Carsen s’est prêté au jeu des questions-réponses. Extraits.

L’AMOUR Quand on travaille à l’opéra, on ne peut qu’admirer et aimer Verdi. Le théâtre de Verdi est un miroir du XIXe siècle. Mais sa théâtralité est très particulière, chez lui rien n’est jamais gratuit. Son écriture est très directe et sa façon de déployer la ligne mélodique est unique. Verdi ne tombe jamais dans un système, il cherche toujours à se renouveler. Et il y a toujours une sincérité dans sa musique.

L’amour est examiné ici sous toutes ses formes. L’amour absolu, l’amour physique, l’amour filial aussi. Il y a quelque chose de terriblement égoïste chez Rigoletto, dans sa manière de protéger sa fille. Car Gilda n’a pas le droit de vivre sa vie.

LA TRAGÉDIE Le mécanisme de la tragédie veut que la chose la plus précieuse que Rigoletto possède, sa fille, soit détruite à cause de lui. Pour quelle raison surprotège-t-il Gilda ? Et la musique ajoute à cette histoire glauque une méditation sur l’inutilité et le danger de la vengeance.

LE DUC DE MANTOUE

LE CLOWN TRISTE Rigoletto est un personnage complexe. Victor Hugo insiste beaucoup sur son rôle moqueur et vicieux, avant qu’il ne soit frappé par la malédiction. Le bouffon est un memento mori * vivant : il rappelle en permanence la vanité de l’existence humaine. Il est le seul à avoir le droit de ridiculiser le roi, c’est son rôle. Or ce rôle de clown moqueur me semble très important. D’autant qu’il s’agit d’un clown triste, qui cache un secret.

Il est nimbé d’une certaine innocence. Certes, il couche avec toutes les filles qu’il rencontre, il semble mener une vie insouciante et heureuse : on ne le voit jamais en train de comploter, c’est juste un homme à femmes. Curieusement, Verdi donne au Duc une certaine sincérité à travers sa musique, même si ses sentiments ne sont pas très profonds.

* « Souviens-toi que tu mourras »

L’ÂME HUMAINE

GILDA

Le défi de tous les opéras de Verdi, c’est de laisser vivre les émotions sans que les impératifs du théâtre ne coupent les ailes à leur dramaturgie et à leur musique. Il faut être sûr que l’interprétation scénique laisse toute sa place à l’expressivité verdienne, à son cri du cœur qui a l’âme humaine pour sujet. Ce cri du cœur émerge à travers la douleur et la souffrance, et non à travers la joie comme dans les opéras de Mozart. On s’approche ainsi de l’essence de l’art, qui traite de la condition humaine et de la souffrance, tout en se confrontant aussi à l’instinct vital.

Le regard de cette société d’hommes sur les femmes est assez choquant. Gilda est entourée d’hommes qui lui mentent. Elle est vraiment seule et, comme beaucoup d’héroïnes d’opéra, elle trouve une vraie force lorsqu’elle comprend la vérité. Elle prend alors sa destinée en main en décidant d’aller contre la volonté de son père et de se sacrifier pour l’homme qu’elle aime.

Propos recueillis par Marie Goffette le 25 mars 2013. Extraits de l’entretien avec Robert Carsen, programme de Rigoletto, festival d’Aix-en-Provence, été 2013.

14 • Croisements • Rigoletto

PASSIONS PRIMAIRES Rigoletto traite de passions primaires : la vengeance, l’amour… C’est une œuvre très spontanée, dans laquelle les personnages vivent des passions immédiates. Mais il y a aussi des moments dans cet opéra où l’on a l’impression d’être hors du temps. C’est pour cette raison que j’ai voulu essayer d’être plus « universel » : l’action scénique ne doit pas être dominée par la question de l’époque historique, mais plutôt par la question du point de vue, afin de renouer avec la dimension subjective de cette œuvre.

rigoletto, Festival d’Aix-en-Provence, juillet 2013 : photos Patrick Berger - artcomart

VERDI


opéra strasbourg

di 8 décembre 15 h sa 14, lu 16, je 19, sa 21, lu 23 décembre 20 h

la filature mulhouse

me 8, ve 10 janvier 20 h

conférence d’André Tubeuf

sa 7 décembre 18 h 30 • entrée libre

Il faut le remercier (Carsen) de savoir, comme nul autre, avec cette inventivité qui lui est propre, s’emparer d’une œuvre et la reconsidérer sans en corrompre ni l’esprit, ni la lisibilité. Oui, comme toujours chez Carsen, une idée de départ sert de socle à la scénographie. Dans le cas de Rigoletto, la transposition de l’intrigue dans un cirque. Oui, comme toujours chez Carsen, le parti-pris est assumé jusqu’au bout et non abandonné en cours de route ou soutenu mordicus jusqu’à l’absurde ou au contresens. Oui, la transposition fonctionne et les contraintes imposées par le livret et la scène de l’Archevêché habilement contournées : un décor unique – un cirque donc –  à l’intérieur duquel les différents lieux de l’action sont suggérés au moyen d’une roulotte pour la maison de Gilda, et d’un tourniquet pour le repère de Sparafucile. Comme toujours enfin, la beauté des images et la poésie des situations ne sont ni négligées, ni gratuites.

La presse en parle

Livret de Francesco Maria Piave d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo Direction musicale

Paolo Carignani

Mise en scène

Robert Carsen

réalisation de la Mise en scène

Christophe Gayral Décors

Radu Boruzescu costumes

Miruna Boruzescu

Christophe Rizoud

La nouvelle production de Robert Carsen est sombre, troublante et aussi astucieuse que tout ce que cet élégant metteur en scène a réalisé. Non pas que la production, située au cirque, devienne superficielle : c’est l’une des interprétations les plus sombres et dérangeantes du chef-d’œuvre de Verdi. John Allison

Robert Carsen a magistralement réussi son grand retour à Aix où il a prodigué les fantasmagories les plus enchanteresses. Son Rigoletto est de cette lignée. Magnifique idée d’avoir circonscrit le drame verdien à l’arène d’un cirque. Dérisoire et sublime. Gilles Macassar

Dans le décor unique de Boruzescu, mis en valeur par les remarquables lumières de Van Praet et de Carsen lui-même, le metteur en scène canadien (…) rend avec force la profondeur dramatique du texte verdien. Stefano Nardelli

Il y a chez Carsen un mélange d’intelligence et d’efficacité qui fait que, même lorsqu’on n’est pas pleinement convaincu par le propos, on ne peut que s’incliner devant l’habileté de fabrication et le sens des images. Christian Merlin

L’univers du cirque est admirablement dosé et étayé. Marie-Aude Roux

Carsen réussit son parti avec l’éblouissant savoir-faire qu’on lui connaît. Trouvant une solution inventive à chaque situation du livret, il parvient même à une relative cohérence dramatique, grâce au dispositif ingénieux de Radu Boruzescu. Le spectacle est esthétiquement superbe. Moniche Barichella

Opéra en trois actes de Giuseppe Verdi

Lumières

Robert Carsen et Peter Van Praet

George Petean Ceux qui ont assisté à la Lucia di Lammermoor donnée ici-même au printemps 2007 ne l’auront pas oublié : un jeune baryton roumain y brûlait les planches, avec sa voix d’une insolente facilité, osant des la aigus dans les duos avec son Edgardo d’alors, Joseph Calleja ! Tout feu tout flamme, George Petean est un tempérament à part : cette énergie vocale, cette technique unique, s’accompagnent chez lui d’un sens de la scène assez exceptionnel pour qu’il soit capable, quand il doit remplacer au pied levé un collègue tombé malade, de se fondre dans une mise en scène comme s’il l’avait toujours connue. Un tempérament qui sait toutefois s’assagir quand il s’agit de gérer sa carrière : pas de choix intempestifs, pas de rôles trop lourds qui abîmeraient prématurément son superbe instrument. Alors, pourquoi Rigoletto, direzvous, rôle lourd et exigeant s’il en est ? C’est que George Petean connaît la maison, le format humain de nos théâtres ; ici, il sait qu’il pourra chanter Rigoletto comme le rôle est écrit, avec toutes les nuances qui caractérisent cet être blessé, capable de douceur et de tendresse autant que d’éclats rageurs. Une chance pour nous, qui pourrons donc admirer cette performance qui ne devrait laisser personne indifférent.

Chorégraphie

Philippe Giraudeau dramaturgie

Ian Burton

Le Duc de Mantoue

Dmytro Popov Rigoletto

George Petean Gilda

Nathalie Manfrino Sparafucile

Konstantin Gorny Maddalena

Sara Fulgoni

Comte Monterone

Kurt Gysen Marullo

Manuel Betancourt Borsa

Mark Van Arsdale Comte Ceprano

Ugo Rabec

Comtesse Ceprano / Page

Anne Maistriau

Chœurs de l’OnR Orchestre philharmonique de Strasbourg

Coproduction OnR, festival d’Aix-en-Provence, Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles, Théâtre du Bolchoï, Grand Théâtre de Genève

Croisements • 15


jeune public

Aladin

et la lampe merveilleuse

Imaginer pour mieux rêver... Au programme en cette fin d’année et pour notre plus grand plaisir, l’opéra de Nino Rota qui avait enchanté petits et grands à sa création à l’OnR en 2009. à voir ou à revoir, sans modération !

16 • Croisements • Aladin et la lampe merveilleuse

contemporaines. Une jolie occasion de réviser ses classiques. Au moyen de gestes simples, caricaturaux, d’effets de lumières et de fumées, Waut Koeken suggère que le merveilleux est partout et nous amène, mine de rien et à l’image du jeune Aladin, à nous interroger sur notre propre identité. Une invitation au rêve, une évasion en pays enchanteur : pas de doute, la magie opère !

“Be careful what you wish for” Waut Koeken, qui a su conserver intacte son âme d’enfant, nous livre quelques secrets. Flora Klein : Si une lampe merveilleuse vous offrait trois vœux, quels seraient-ils ?

Waut Koeken : Il y a en anglais un joli proverbe qui dit « Sois prudent quand tu fais un vœu… ». En hollandais, nous disons que si tu ne gardes pas secrets tes vœux les plus chers, ils risquent de ne pas se réaliser… C’est donc une question piège… ! Il me semble que l’histoire d’Aladin nous montre qu’il existe plusieurs types de vœux –  et que pour réaliser les plus sincères et les plus profonds, nous n’avons pas vraiment besoin de lampe merveilleuse : il faut vouloir assez fort, et puis vivre ce rêve malgré tous les obstacles et tout faire pour qu’il se réalise… Ou au moins, faire de notre mieux et continuer à souhaiter. Aladin découvrira aussi que les vœux ne se limitent pas forcément à trois et qu’il peut lui-même contribuer à réaliser les vœux d’autrui. Mon vœu le plus cher est que personne ne perde jamais la faculté de faire des vœux et de les accomplir.

aladin et la lampe merveilleuse, onr, saison 2009-2010 - photos alain kaiser

Il était une fois… une princesse, un jeune garçon des rues et un magicien maléfique. Ajoutons à ce tableau deux bons génies et fermons les yeux. Nous voici transportés, « comme par magie », dans l’univers coloré des Mille et Une Nuits. Fidèle à la version originale du conte, ce petit bijou du compositeur fétiche de Fellini nous invite à partager les péripéties d’Aladin. Sa devise ? Travailler le moins possible, vivre heureux et épouser la plus belle fille de la région. Une existence tranquille somme toute… que vient perturber – car un conte, on le sait, ne se satisfait jamais de simplicité ! – l’apparition d’un mage aux intentions douteuses, qui se prétend l’oncle du héros et l’envoie chercher la lampe qu’il convoite au fond d’une grotte. Secondé par les génies de la lampe et de l’anneau, Aladin parviendra à duper le sorcier et à conquérir la belle princesse Badr’-Al-Budur. Tout est bien qui finit bien. Le troisième génie de cet opéra pour enfants est peut-être son jeune metteur en scène, Waut Koeken. Il parvient, avec des petits « riens  » – objets du quotidien ou de récupération – à créer des tableaux et des ambiances dignes des plus grands effets spéciaux, parfois plus impressionnants encore, tant ils sollicitent l’imaginaire qui sommeille en chacun de nous et ne demande qu’à s’exprimer. Que voir dans un aspirateur ? Une pipe à eau bien sûr ! Et dans une table à repasser ? Un buffet d’apparat ! Le fil rouge de l’histoire reste un grand livre, dont les métamorphoses successives marquent les temps forts de l’œuvre : il devient tour à tour la porte d’entrée de la grotte magique, un tunnel, un château ou un grand lit. Référence explicite au conte originel, il ancre définitivement le spectacle dans sa tradition et le relie à ses origines, trop souvent oubliées au profit de versions plus


théâtre colmar

me 18 décembre 14 h 30 ve 20 décembre 20 h

F.K. : Si vous étiez un des personnages du conte d’Aladin, lequel seriez-vous ?

W.K. : évidemment, un conte est toujours raconté de façon à permettre au « public » de s’identifier au personnage principal, au « héros ». Mais un conte serait-il aussi captivant, aussi excitant si nous ne nous identifions pas également – que nous le voulions ou non – aux méchants, aux personnages sombres ? Si les contes parlent de victoire sur le danger et sur les ténèbres, ils nous conduisent aussi à reconnaître en nous-mêmes une certaine noirceur – potentielle ou réelle. Comme la philosophe Martha Nussbaum, je pense que la signification et l’importance extraordinaires des contes, de la littérature, du théâtre, de l’art résident dans le fait qu’ils nous aident, par le jeu de l’identification, à nous comprendre et à comprendre les autres –  qui ne sont pas si différents de nous... Le grand don d’imagination engendre le grand don d’empathie. Votre question est particulièrement intéressante dans le cas d’Aladin, qui raconte l’histoire d’un jeune garçon devenant adulte, en quête de son identité. C’est une histoire qui évoque le rôle important joué par l’identification dans la découverte de sa propre identité. Aladin aurait-il pu vaincre le méchant enchanteur s’il n’avait pas été capable de… s’identifier en partie avec lui ? En réalisant cette production, je me suis bien sûr identifié à Aladin – ou plus exactement au petit garçon qui devient Aladin dans notre production, qui ressemble beaucoup au petit garçon que j’ai été, et en partie à celui que je suis aujourd’hui –, à l’enfant que j’ai été un jour et à tous les enfants qui traversent ce courant merveilleux et difficile d’expériences qu’on appelle « devenir adulte » et découvrir… Mais je peux aussi m’identifier au magicien : c’est un adulte qui comprend parfaitement et qui envie le pouvoir immensément précieux que possède l’enfant Aladin : la magie de l’imagination qui rend tout possible et que nous avons perdue, nous, les adultes…

la sinne mulhouse

me 8 janvier 14 h 30 & 20 h

Du côté des spectateurs... Nos jeunes spectateurs se sont également prêtés à l’exercice. Si une lampe merveilleuse vous offrait trois vœux, quels seraient-ils ? Milo, 10 ans : Avoir tous les pouvoirs, avoir tout

ce que je veux, avoir tous les vœux que je veux Mathilde, 10 ans : Avoir un chien, avoir un chat, rester amie avec mon groupe d’amies Pierre, 12 ans : Sortir avec Melissa, avoir des bonnes notes à l’école, avoir plein d’habits Pierre-Antoine, 7 ans : Un skate-board, un fusil « Nerf », une bonne famille quand je serai grand Adrien, 6 ans : Un skate-board, faire un tour de grand huit, un pistolet à disques Si vous étiez un des personnages du conte d’Aladin, lequel seriez-vous ? Milo et Pierre : Je serais Aladin. Mathilde : Je serais la belle princesse. Pierre-Antoine : Je serais Aladin à cause

de la couleur des cheveux et de la peau, il me ressemble. Adrien : Je serais le génie de l’anneau parce que j’ai le même bracelet que lui, les mêmes muscles et le même caractère !

ve 17, sa 18 janvier 20 h di 19 janvier 15 h me 22 janvier 14 h 30

Opéra pour enfants Conte lyrique en trois actes et onze tableaux de Nino Rota Livret de Vinci Verginelli, d’après le conte éponyme des Mille et Une Nuits

Direction musicale

Vincent Monteil

Mise en scène

Waut Koeken Décors

Marnik Baert, Marcoen Dolhain et Waut Koeken costumes

Carmen Van Nyvelseel Lumières

Glen D’haenens adaptation du livret

Benoît Deleersnyder

Aladin

Jean-Christphe Born / Sunggoo Lee Le Magicien du Maghreb

Andrey Zemskov

Princesse Badr’-al-Budur

Kristina Bitenc / Gaëlle Alix

Mère d’Aladin

Lamia Beuque Le Sultan

Jean-Gabriel Saint-Martin

Livre illustré

Le Grand Vizir

Alexander Schuster Le Génie de la lampe

Sévag Tachdjian

Traduction Odile Demange

Le Génie de l’anneau

David Oller Martinez

Côté coulisses

Mercredi découverte

cmd strasbourg

Le génie des coulisses

Ensemble orchestral du Conservatoire de Strasbourg

La lampe merveilleuse dissimule une foule de trésors. Tout comme les coulisses de l’opéra pour enfants Aladin. Le temps d’une répétition, les enfants pénètrent dans l’envers du décor et percent certains des secrets qui font la magie du spectacle.

Orchestration réduite par Rainer Schottstädt © Schott Music, Mayence

Aladin Texte Kees Spiering Traduction

Martine Bom

Colmar Théâtre me 11 décembre 14 h

Illustrations

Réservé aux 6-12 ans Tarif : 5,50 € Inscription : 03 88 75 48 54 / jeunes@onr.fr

Dès 6 ans - 10 € Points de vente www.operanationaldurhin.eu

Els Dezwarte

production de l’Opéra studio coproduction de l’Opéra de Flandre et du Grand Théâtre de Luxembourg / Coproduction Opéra de Lausanne

Croisements • 17


Concerts

Les concerts apéritifs font partie des traditions de la maison. Des choix éclectiques à l’image des interprètes qui montent sur scène et viennent ensuite prendre un verre avec les spectateurs, un gage de convivialité.

apéritifs

En partenariat avec la Cave de Turckheim.

Cordissimo ! Le Quatuor Florestan, constitué par des musiciens de l’OPS, nous fait l’amitié de venir partager un concert apéritif avec l’Opéra Studio. Résumons cette édition en quelques mots : la rencontre des cordes vocales et instrumentales. C’est André Caplet, compositeur du Septuor pour cordes vocales et instrumentales qui l’inspire. Disciple de Debussy dont il orchestra certaines œuvres, épris d’Isadora Duncan, il compose en 1909 cette œuvre d’un quart d’heure de grâce et dans laquelle il aborde la quintessence de sa recherche sur le timbre de la voix et de l’instrument. Carte blanche ensuite à Sévag Tachdjian qui nous propose les Cinq Rückert Lieder de Gustave Mahler, donnés en toute première exécution pour l’OnR dans la transcription pour quatuor à cordes de Pierre Thilloy. écrits par Mahler entre 1901 et 1902, créés en 1905, ces poèmes de Friedrich Rückert sont emprunts de romantisme. Jugez par vous-même en lisant l’un d’eux : « Je respirais un doux parfum. Il y avait dans la chambre une branche de tilleul. Le cadeau d’une main chère. Comme c’était doux, le parfum du tilleul... » (extrait de Ich atmet’ einen Linden Duft). Une perle enfin, une rareté que l’on vous offre avec ce Quatuor à cordes de Giuseppe Verdi, seule pièce de musique de chambre qui lui ait survécu. « Seules les sept ou huit personnes qui viennent souvent me rendre visite étaient présentes », écrit le compositeur en évoquant la création. Les « happy few » seront plus nombreux en octobre. Opéra

Strasbourg Salle Bastide sa 12 oct 11 h

théâtre

colmar ma 15 oct 12 h 30

QUATUOR FLORESTAN Philippe Lindecker violon Sylvie Brenner violon Roland Cheney alto Agnès Lindecker violoncelle

Gaëlle Alix soprano Kristina Bitenc soprano Lamia Beuque mezzo-soprano Sévag Tachdjian baryton basse

Kristina Bitenc soprano

Sévag Tachdjian baryton basse

Cordelia Huberti piano théâtre

colmar je 7 nov 12 h 30

Opéra

Strasbourg Salle Bastide sa 9 nov 11 h

18 • Croisements • Concerts apéritifs

Deux artistes de l’Opéra Studio se retrouvent pour une évocation de la Tchécoslovaquie et de la Slovénie. La République tchèque, traversée par les gens du voyage, est emprunte de leur culture et l’évocation de la liberté, de leur proximité avec la nature sont largement présentes dans ce cycle de mélodies tziganes d’Antonín Dvořák, véritable emblème du nationalisme tchèque. Composées dans la langue du pays, créées en allemand, occupation oblige, les voilà rendues pour ce concert à leur langue d’origine. La liberté, il en est également question dans ces Vier Lieder nach Worten chinesicher Poesie (Quatre mélodies d’après des poésies chinoises) de Pavel Haas, hymne à la nature étonnamment composé au camp de concentration de Terezîn où il était détenu. C’est dire comment l’art pouvait servir d’échappatoire à l’artiste qui devait disparaître à Auschwitz. Apollinaire sera évoqué également, mis en lumière par la musique de Bohuslav Martinů. Kristina Bitenc est slovène et c’est pour elle un plaisir de nous faire partager la richesse du répertoire de son pays. La tradition de la musique populaire est portée notamment par Uroš Krek, compositeur décédé en 2008, Josip Pavčič, dont elle nous propose des Lieder ou encore Marjan Lipovšek. Quand on sait que Richard Wagner a travaillé à Lubjana, que Hugo Wolf avait des ancêtres slovènes, on ne s’étonnera pas de retrouver pendant ce concert des sonorités évocatrices de ces compositeurs qui nous sont plus connus.

photos os + chœurs : frédéric godard - photos maîtrise : nis & for

Sur la route de Prague


Deux concerts pour deux ensembles. Les dames du Chœur à Colmar, Mulhouse et Strasbourg, les jeunes chanteurs de la Maîtrise au Temple Neuf de Strasbourg : deux formules pour quatre soirées fabuleuses.

Concerts

Toutes en Chœurs Les Chœurs de l’OnR jouent aux dames. Ce spectacle réunit les dames du Chœur autour d’un répertoire francophone qui leur est destiné. Michel Capperon, qui les dirige, a fait resurgir des morceaux emblématiques comme d’autres, oubliés, qu’il a découverts pour l’occasion. Ainsi a-t-il souhaité faire entendre le fruit de ses recherches. La Nuit, poème de Théodore de Banville qu’Ernest Chausson a mis en musique et une autre Nuit, celle de Camille Saint-Saëns. Une intéressante variation sur le thème. Claude Debussy a composé sur un texte d’Anatole de Ségur Salut Printemps. Gabriel Pierné, compositeur plus méconnu et contemporain du précédent, a mis en musique le même texte. Le concert permet d’entendre comment ils s’en sont emparés. Rendez-vous avec une perle rare : La Mort d’Ophélie, d’Hector Berlioz. D’autres œuvres encore de César Franck, Gabriel Fauré et le ludique Ma Mère Loye de Maurice Ravel accompagné au piano à quatre mains.

Chœurs Dames de l’OnR théâtre

colmar ma 22 oct 20 h

la sinne

mulhouse ma 5 nov 20 h

Opéra

Michel Capperon direction Vérène Rimlinger Piano

Strasbourg je 7 nov 20 h

Noëls d’antan,

d’ici et d’ailleurs

La terre tourne, et où qu’on le fête, Noël fait entendre ses musiques spécifiques. Cette année, les musiques du monde se parlent, résonnent, se répondent et se mêlent pour ce rendez-vous. Entendons-nous, avant d’entendre au Temple Neuf les voix de nos jeunes chanteurs. Luciano Bibiloni, nouveau directeur musical de la Maîtrise, a souhaité, entre autres, faire se superposer des chants offrant un effet de spatialisation, dans le temps, puisque ces airs ne sont pas toujours de la même époque, autant que dans l’espace, leur provenance étant le Sénégal, comme l’Amérique, la Grande Bretagne comme l’Alsace, l’Ukraine ou la Catalogne. Ce sera une seule histoire, une scène, qui complèteront la sensation d’universalité de ce moment de réjouissances qu’est Noël. temple neuf Strasbourg ma 17 déc 20 h Petits chanteurs de Strasbourg

Entrée libre - plateau

Roselyne Koeniguer Piano / orgue

En partenariat avec la fondation passions alsace

Maîtrise de l’OnR

Concerts • Croisements • 19


Opéra

Bienvenue à la nouvelle promotion 2013-2014 ! Enthousiastes et pleins d’énergie, ces dix jeunes artistes

Studio

rejoignent notre maison pour parfaire leur art et devenir les étoiles de demain.

Kristina Bitenc

Sunggoo Lee

29 ans, Française, Mezzo-soprano 32 ans, Coréen, Ténor Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Quand j’avais 17 ans, ma mère me passait un CD d’Enrico Caruso. La musique était si belle qu’elle m’a donné l’envie de devenir chanteur. L’air d’opéra qui vous caractérise ? « Mamma quel vino » dans Cavalleria Rusticana Si vous étiez un personnage d’opéra ? Turiddu dans Cavalleria Rusticana

Sévag Tachdjian

Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Je ne l’ai pas vraiment choisi, je crois. Mon premier professeur de chant m’y a poussé à la fin de mon premier cursus estudiantin. à l’époque, je n’étais pas vraiment convaincue alors qu’aujourd’hui, je ne m’imaginerais pas faire autre chose. L’air d’opéra qui vous caractérise ? L’air du compositeur dans Ariadne auf Naxos de Strauss (« Sein wir wieder gut »). Si vous étiez un personnage d’opéra ? Carmen, parce que c’est un rêve d’enfant (c’est le premier opéra auquel j’ai pris part quand je chantais en chœur d’enfants)

27 ans, Slovène, Soprano Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Après avoir vu Der Rosenkavalier à Vienne quand j’avais 15 ans. L’opéra est pour moi le parfait équilibre entre chant et théâtre, et je me sens toujours moi-même en le faisant. L’air d’opéra qui vous caractérise ? « Chi bel sogno di Doretta » de Puccini Si vous étiez un personnage d’opéra ? Manon de Massenet. C’est un personnage plein d’énergie, avec une large palette d’émotions, servi par une musique magnifique.

31 ans, Français, Baryton-basse Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Parce que c’est l’un des seuls métiers où je peux changer de vie en même temps que de costume. L’air d’opéra qui vous caractérise ? « Lieben, hassen, hoffen, zagen », air de Harlekin dans Ariadne auf Naxos. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Amfortas de Wagner ou Barbe-bleue de Bartók : parce que ce sont des personnages incroyables et la musique est sublime...

Jean-Christophe Born 32 ans, Français, Ténor Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? L’art et l’expression artistique me passionnaient. J’ai choisi Histoire de l’Art à la fac. Mais étudier l’Histoire de l’Art est forcément passif et parle de l’œuvre que d’autres ont accomplie. J’ai entendu Maria Callas et j’ai su que c’était ça que je voulais faire. L’air d’opéra qui vous caractérise ? «Dies Bildnis ist bezaubernd schön » dans La Flûte enchantée Si vous étiez un personnage d’opéra ? Tamino, un personnage voué à la quête de la vérité, plein de courage et d’innocence.

photos frédéric godard

Lamia Beuque


Gaëlle Alix

David Oller Martínez 28 ans, Française, Soprano

31 ans, Espagnol, Baryton Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Un peu par hasard. J’ai commencé mes études avec le piano, que j’ai voulu compléter... Comme je ne voulais pas acheter un nouvel instrument à transporter, j’ai choisi la voix. C’était une décision pratique ! L’air d’opéra qui vous caractérise ? « Comme une pâle fleur » dans Hamlet d’Ambroise Thomas Si vous étiez un personnage d’opéra ? Figaro dans Le Barbier de Séville. C’est un personnage très charismatique qui contrôle toute l’intrigue de l’opéra avec un grand sens de l’humour.

Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Pour me faire du bien et faire du bien aux autres. Le chant a des vertus thérapeutiques ! L’air d’opéra qui vous caractérise ? « Deh vieni non tardar », l’air de Suzanne dans Les Noces de Figaro. Si vous étiez un personnage d’opéra ? Sophie, Der Rosenkavalier. J’adore chanter en allemand. L’œuvre offre un panache de couleurs exceptionnelles. Le personnage de Sophie révèle une jeunesse fragile, mais aussi passionnée et courageuse.

Alexander Schuster 32 ans, Allemand, Basse Pourquoi avez-vous choisi de devenir artiste lyrique ? Parce que la musique est ma vie ! L’air d’opéra qui vous caractérise ? « In diesen heiligen Hallen » dans La Flûte enchantée Si vous étiez un personnage d’opéra ? Figaro parce que le personnage est très coloré, comme la vie !

Où les entendre ? 30 ans, Italienne, Pianiste chef de chant Pourquoi avez-vous choisi de devenir pianiste chef de chant ? Pour soutenir les chanteurs, on doit être à la fois musicien, pianiste et un peu psychologue. Le travail de chef de chant demande une diversité que j’aime chercher et cultiver. L’air d’opéra qui vous caractérise ? « Una voce poco fa » dans Le Barbier de Séville Si vous étiez un personnage d’opéra ? Cherubino ! dans Les Noces de Figaro

Alice Meregaglia

26 ans, Française, Pianiste chef de chant

Amandine Duchênes

Pourquoi avez-vous choisi de devenir pianiste chef de chant ? Tout simplement parce que j’aime la voix et que je trouve que c’est un métier passionnant ! L’air d’opéra qui vous caractérise ? « O mio babbino caro » chanté par Lauretta dans Gianni Schicchi de Giacomo Puccini Si vous étiez un personnage d’opéra ? Tosca ! C’est un personnage extraordinaire par sa force de caractère incroyable et sa grande sensibilité.

Vous découvrirez les artistes de l’Opéra Studio cette saison sur les scènes de l’OnR, dans deux productions d’opéra qui leur sont dédiées. L’opéra pour enfants Aladin et la lampe merveilleuse de Nino Rota, dans une mise en scène de Waut Koeken (voir p.18-19). Nous les retrouverons plus tard dans La Colombe de Charles Gounod et Le Pauvre Matelot de Darius Milhaud, deux courts opéras en une soirée, mis en scène par Stéphane Vérité. Sans oublier les concerts apéritifs – Cordissimo !, Sur la route de Prague (voir p.16-17), Sacré Wolfgang !, Il Campanello – et les dîners lyriques sur la scène de l’Opéra (voir p.22).

Basé à Colmar, l’Opéra Studio est la cellule de formation lyrique de l’OnR, dirigée par Vincent Monteil depuis 2008. Croisements • 21


Fidelio L’Opéra à votre table

Quel rôle allez-vous jouer ?

Dîners lyriques sur scène

Vous êtes passionné d’opéra, de danse, et souhaitez vous engager aux côtés de l’Opéra national du Rhin en participant à sa stratégie de mécénat ? Rejoignez dès à présent Fidelio, la seule, l’unique association des fidèles de l’OnR. Témoignez ainsi votre attachement à l’une des premières maisons d’opéra d’Europe et contribuez à la soutenir dans ses défis d’avenir.

Strasbourg Opéra

Adhérer à Fidelio, c’est :

me 14, je 15, ve 16 mai 19 h 15

Faire avancer les secteurs de la musique et de la culture ▪ S’engager de façon concrète pour l’une des plus grandes maisons d’opéra en Europe ▪ Partager et faire partager des idées, des valeurs convergentes ▪ Ouvrir et élargir l’accès de l’opéra à de nouveaux publics

Sur le plateau de l’Opéra tel que vous ne l’avez encore jamais vu, les artistes de l’OnR interprètent les plus grands moments d’opéra et de ballet du répertoire. Un événement gastronomique, musical et chorégraphique devenu incontournable.

Découvrir la vie du théâtre de l’intérieur ▪ Assister aux répétitions ▪ Visiter les coulisses ▪ Dialoguer avec les artistes et les artisans des spectacles ▪ Bénéficier d’invitations, pour vous et vos proches ▪ être au cœur de l’actualité du théâtre

Les bénéfices de la soirée seront entièrement consacrés au soutien des projets artistiques de l’OnR.

Et contribuer à soutenir l’OnR dans ses défis d’avenir ▪ Des projets dans les domaines sociaux, éducatifs et artistiques ▪ Des artistes émergents, des créations et des tournées

CONTACT

Rejoignez-nous ! La brochure et le bulletin d’adhésion sont disponibles sur simple demande :

Fidelio

Opéra national du Rhin 19 place Broglie - BP 80320 67008 Strasbourg cedex Tél. : +33 (0)3 88 75 48 40 fidelio@onr.fr ou sur www.operanationaldurhin.eu [rubrique Soutenir l’Opéra]

Direction de la communication et du mécénat

fidelio@onr.fr +33 (0)3 88 75 48 95 / 40 www.operanationaldurhin.eu

photos frédéric godard

renseignements

photo frédéric godard


Luciano Bibiloni Marie Brault : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours avant votre arrivée à l’OnR ? Luciano Bibiloni : Ma formation musicale a été fortement marquée par mon passage à l’Université Nationale de ma ville natale, en Argentine. J’y ai étudié la composition et la direction orchestrale ; on nous encourageait à nous immerger dans la pratique du piano et des instruments de l’orchestre. J’ai toujours chanté quand j’étais petit mais la voix est vraiment revenue dans le centre de ma vie quand elle s’est stabilisée, après la mue. Depuis, voix et direction ont toujours été mêlées. Quand je suis arrivé à Paris, après avoir fini mes études universitaires, j’ai pu mélanger mes expériences comme chef de chœur avec des ensembles très variés, d’amateurs et de professionnels. Les trois années passées avec la Maîtrise de Paris m’ont permis de trouver une meilleure efficacité dans mon rôle de directeur musical. Ensuite, j’ai contribué pendant ces quatre dernières années au développement extraordinaire de la Maîtrise de la Cathédrale de Toulouse. L’ensemble est passé de moins de vingt chanteurs à plus de trois cents : un vrai engouement pour l’excellence vocale chez des enfants et des jeunes de plus en plus motivés.

photo nis & for

premières fois....

M.B. : Comment définiriez-vous l’identité artistique des Petits Chanteurs de Strasbourg, Maîtrise de l’OnR ? L.B. : Avant d’arriver, j’ai trouvé que leur identité passait beaucoup par l’éclectisme musical ; une espèce d’artisanat de la variété et de la qualité. Mais l’identité d’un ensemble est définie par ses membres, selon le projet du directeur, qui les connaît. En ce sens, j’ai découvert que les maîtrisiens de la maison ont deux casquettes, et de plusieurs points de vue : ils sont capables d’être très professionnels mais sont toujours prompts à s’amuser ; ils sont passionnés par le travail en équipe mais savent relever le défi de s’exprimer individuellement quand c’est le moment ; ils recherchent la beauté vocale de tout style musical abordé mais cherchent à utiliser tout le corps pour s’exprimer.

Le nouveau directeur des Petits Chanteurs de Strasbourg, Maîtrise de l’OnR arrive, des idées plein la tête ! Rencontre. M.B. : Quels seront les temps forts de la saison 2013-2014 ? L.B. : Dans une ville qui porte le titre de « capitale de Noël », un des temps forts aura lieu lors du concert du 17 décembre au Temple Neuf. Le concert apéritif d’avril articulera notre saison car les enfants seront aussi bons chanteurs que comédiens. Nous commençons à voir le bout de l’organisation d’une tournée en Russie, où nous avons l’intention de porter les couleurs de l’OnR aussi loin que possible. M.B. : Comment choisissez-vous vos chanteurs ? Quelles sont les qualités que vous attendez d’eux ? L.B. : Le mot clé est toujours la motivation, car cela rend possible tout le reste. Les chanteurs de la Maîtrise peuvent parfois ne pas avoir la voix très développée quand ils arrivent, c’est là que l’on voit la force de l’équipe pédagogique déjà en place pour les former avec succès, mais ils parviennent, grâce à leur enthousiasme, à faire sortir l’expression, de la voix et du corps, qu’ils ont au fond d’eux. M.B. : Quels projets aimeriez-vous développer avec la Maîtrise de l’OnR en tant que nouveau directeur musical ? L.B. : Nous avons beaucoup de projets en développement actuellement, de fond et de forme. D’une part, un travail approfondi de l’expression globale, et non seulement vocale, des petits chanteurs, en collaboration avec un metteur en scène tout le long de l’année. D’autre part, des partenariats artistiques avec des ensembles français et étrangers sur des répertoires éclectiques : de la musique de notre temps qui peut aller de la comédie musicale à l’opéra, au soundpainting ou à la création contemporaine. Nous avons par exemple un projet européen de commémoration du début de la Grande Guerre avec, comme partenaire, un orchestre de jeunes Allemands très enthousiastes. Propos recueillis en septembre 2013.

> Première rencontre avec le chant ? à 4 ans, en maternelle, la préparation d’un concert. > Premier souvenir musical ? Vague souvenir de ce concert et d’un (certainement) court solo dans la cathédrale

de ma ville récompensé par une superbe glace à la confiture de lait. Le souvenir de la glace est bien présent. > Premier souvenir d’opéra ? La Bohème, au théâtre Colon, en Argentine, qui a un son tellement enveloppant qu’on fait partie du spectacle où que l’on se trouve. > Première direction de chœur ? Un ensemble de copains de l’université, avec lesquels on alternait l’interprétation de pièces de Take 6 et de pièces d’avant-garde. > Première fois à l’Opéra national du Rhin ? En 2012, un mélange de nouveauté et de tradition assez impressionnant. > Première répétition avec la Maîtrise de l’OnR ? Il y a deux semaines ! Les petits (et grands) chanteurs cherchaient à cerner ce drôle de personnage venu d’un autre continent. On a fini par s’amuser comme partout dans le monde. Luciano Bibiloni • Croisements • 23


eau ! v u o n

Le Ballet fait son cabaret Grande nouveauté. Le Ballet concocte une nouvelle formule pour se rapprocher toujours plus de son public. On oublie le côté cour, on déserte le côté jardin pour s’installer confortablement en très bonne compagnie côté café-concert avec les Cabarets danse. Un bon verre, des petits fours, une ambiance intimiste… Tous les ingrédients d’une soirée réussie seront réunis. Au plus près de la scène, les spectateurs seront sans doute séduits par le maître de cérémonie. Ivan Cavallari, directeur artistique du Ballet de l’OnR, vous invitera à revisiter les grands moments de l’histoire chorégraphique. À la carte : extraits dansés par la compagnie, projections, musique… et plein d’autres surprises. De quoi dépoussiérer l’histoire de la danse !

Hommage à Uwe Scholz

Salle Ponnelle, Strasbourg je 13 mars 20 h sa 15 mars 17 h

Cette saison nos Cabarets danse rendront hommage à Uwe Scholz pour célébrer l’anniversaire des dix ans de la mort de ce chorégraphe majeur. Injustement méconnu en France, cette grande figure de la danse néo-classique allemande se distingue par sa haute sensibilité musicale, sa finesse et son perfectionnisme. En son honneur, les invités surprise proches du chorégraphe seront conviés à partager leur passion pour la danse de Scholz avec le public.

> Plus d’infos, réservations : www.operanationaldurhin.eu

Exposition « Wagner

vu de France - Aus gallischer Sicht »

Ces cent ans de la réception de Wagner en France sont documentés par de nombreuses illustrations, lettres, photographies, livres et documents sonores dans l’exposition « Richard Wagner vu de France - Aus gallischer Sicht ». Les objets présentés sont presque tous issus de l’important fonds rassemblé entre 1930 et 1970 par Paul Boulet et Pierre Devraigne, deux collectionneurs parisiens, amateurs éclairés de Wagner. Ce fonds, acquis en 2012 par la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, est présenté pour la toute première fois dans le cadre de cette exposition qui a été montrée cet été à Bayreuth et en septembre à l’ambassade de France à Berlin. Commissariat scientifique de l’exposition : Mathieu Schneider L’exposition est produite par le Cercle Richard Wagner de Strasbourg avec l’aide de la Ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg, de la ville de Bayreuth, de l’ambassade de France à Berlin, de l’Université de Strasbourg (Labex GREAM), de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg et du groupe Suez Environnement.

Médiathèque André-Malraux, Strasbourg du 5 octobre au 9 novembre mardi et jeudi de 12 h à 19 h ; mercredi et samedi de 10 h à 19 h ; vendredi de 12 h à 20 h ; fermé dimanche et lundi • entrée libre

de haut en bas : photo onr • photo Christian Lutz-Sorg

La création de Tannhäuser à Paris en mars 1861 déclencha en France une virulente polémique au sujet de la musique de Richard Wagner et de sa prétendue modernité. Les débats et controverses animèrent les artistes, les intellectuels et les politiques français jusqu’à la Première Guerre mondiale. Alors que Wagner était entré au répertoire, la montée du nazisme entre les deux guerres et les liens étroits qu’ont entretenus les héritiers du compositeur avec Hitler troublèrent à nouveau la perception que les Français avaient du compositeur allemand. Seuls le virage esthétique amorcé par les petits-fils de Wagner à Bayreuth à partir des années 1950 et la volonté politique de sceller une amitié durable entre la France et l’Allemagne permirent aux Français de porter un autre regard sur Wagner.


4 questions à...

20 ans déjà

Jean-Luc

Nancy

Un grand merci à tous ceux qui se sont associés à l’OnR pour fêter les 20 ans de La Filature. Après vous être faufilés dans les coulisses des répétitions de la compagnie, vous avez été nombreux à avoir vibré une nouvelle fois devant Les Variations Goldberg à l’occasion de la représentation exceptionnelle offerte par le Ballet de l’OnR. Certains d’entre vous se sont glissés avec joie et brio dans la peau d’un danseur à l’occasion d’un cours de danse à la barre ouvert à tous et animé par le danseur Pasquale Nocera et Maxime George, pianiste accompagnateur. Bravo à eux ! Vous avez aussi plébiscité la découverte des arcanes de La Filature à travers une « visite théâtralisée » menée par David Lescot, artiste associé à la scène nationale, en compagnie des chanteurs de l’Opéra Studio. Une ouverture de saison qui donne le « la » pour 2013-2014 : que la fête continue !

Vous aimez la musique, comment êtes-vous tombé dedans ?

Par la chanson, les chansons populaires de mon enfance, celles de ma jeunesse – Brassens, Brel, Dalida, les Platters ; en même temps le jazz, la musique « classique » ou « savante » est venue plus tard, avec la découverte de l’opéra et plus précisément de Verdi. Le reste a suivi, et suit toujours : il s’agit toujours à nouveau de tomber dans de nouveaux gouffres, Wagner ou Steve Reich, Ligeti ou Lachenmann, l’électronique, le chant mongol… Quel est votre plus beau souvenir ?

Le plus obsédant en tout cas est le chœur composé par Boulez pour l’Orestie montée par Barrault, en 1955 à Bordeaux. J’entends toujours « Prends ta voix lugubre, lugubre… » psalmodié par une douzaine de vieillards en gris. C’était saisissant, poignant, inquiétant et ce surgissement pour moi inattendu du chant sur le théâtre a transporté tout le spectacle dans une dimension magique. J’avais quinze ans, je n’avais jamais rien entendu de tel, mais je crois que la musique a frappé aussi de plus avertis que moi.

Bravo !

Si vous étiez un instrument ?

Si vous étiez un personnage lyrique ?

ève-Maud Hubeaux, qui fut membre de l’Opéra Studio de l’OnR de 2009 à 2011, et a participé ici à Aladin et la lampe merveilleuse, Il Matrimonio segreto, La Nuit de Gutenberg et La Flûte enchantée la saison dernière (Troisième Dame), a remporté le 6 juillet dernier le 2e prix du concours international de chant du Belvédère à Amsterdam. Christophe Rizoud, rédacteur en chef du site Internet Forumopera y était, et relate dans ses colonnes : « Le timbre possède une robe idéale, capiteux sans être lourd, les registres sont unis ce qui n’empêche ni le grave d’être audible, ni l’aigu de viser juste et haut ; le chant est agile, la vocalise déliée, l’interprète expressive. » Bravo !

Dio che nell’alma infondere Amor volesti e speme Desio nel cure accendere Tu dei di libertà *… Vous voyez que je choisis effrontément un duo… mais il s’agit justement de faire deux en un… j’imagine que chacun des chanteurs doit sentir l’autre résonner comme au bord de sa propre voix… En tout cas cet accord, c’est-à-dire à la fois sa consonance et sa dissonance, l’identité dans la différence, et la façon dont il s’élance sur « amor », oui, j’aimerais m’y reconnaître… photo Jean-Pierre Daumard

les variations goldberg : photos Jean-Luc tanghe • ève-maud hubeaux : photo Paul van Wijngaarden

Je n’arrive pas à me contorsionner en violon ou en basson… Je serais plutôt la voix. C’est-à-dire l’instrument qui est en moi comme en chacun, cette jouissance qui s’ouvre dans la gorge lorsqu’au lieu de parler elle se prête à la modulation et à la résonance, à cette pulsion et pulsation qui monte et s’ouvre le passage pour se répandre et se perdre au dehors. être cette effusion, sa vibration… être, ne pas être : voiser.

* Duo Carlo / Rodrigo dans Don Carlo de Verdi

Jean-Luc Nancy est professeur émérite à l’Université de

Strasbourg, où il a longtemps collaboré avec Philippe Lacoue-Labarthe. Il a aussi enseigné aux états-Unis, en Allemagne, en Italie. Il a publié de nombreux ouvrages et articles, dont plusieurs autour de questions d’esthétique.

Croisements • 25


les coulisses de la création

Les secrets de Cendrillon

épisode 2 Résumé de l’épisode précédent (Croisements n°16) : avant que démarre la construction des décors, la confection des costumes, des perruques, des masques, et des accessoires, l’équipe artistique – composée de Sandrine Anglade, metteur en scène, Claude Chestier, scénographe et costumier et éric Blosse, éclairagiste – a présenté le projet lors du dépôt des maquettes, celles du décor et des costumes, à tous les chefs des ateliers. Le travail avance dans les ateliers.

cors... à l’atelier de dé

Ces modules à deux faces peuvent se retourner sur la scène...

... à l’aide d’un ingénieux support en métal piloté électroniquement et susceptible de pivoter.

Les mêmes modules peuvent effectuer des translations rectilignes, entraînés par un système manuel.

26 • Croisements • Les coulisses de la création

photos onr

La décoration des modules est peaufinée, notamment avec des paillettes.


Lumineuse, la fraise !

à l’atelier des effets spéciaux, des fraises garnies d’un système d’éclairage… seront du plus bel effet dans le noir.

stumes... o c e d r e li te a l’ à

... on coupe, ... on assemble, ... on coud, avant les premiers essayages

Les coulisses de la création • Croisements • 27


La presse en parle... Les Aventures de Peer Gynt

Dans ce spectacle tout public, même les grands sont admiratifs. Gilles Haubensack

Mathieu Guilhaumon (…) donne vie aux images que la lecture de la saga d’Ibsen a fait naître dans son imagination. Idéalement distribués, les danseurs du Ballet du Rhin en suivent les inflexions, la gestuelle néo-classique, les variations émotionnelles. Veneranda Paladino

à 34 ans, Guilhaumon, avec un temps de répétition très limité, a su brosser un conte haut en couleur, riche d’inventions piquantes ou carrément loufoques, comme Grieg et Ibsen le voulurent. Tour de force de costumes à la fois fantastiques et modernes comme ceux de l’épisode du Roi des trolls et de sa fille, en perruque rouge et souliers verts, cocasserie capiteuse d’Anitra, incarnée par un garçon – l’excellent Lateef Williams – qui n’est pas sans évoquer l’esclave d’or du Schéhérazade de Fokine, costumé par sa complice Christelle Reboulet, magnifiques idées de lumière. (…) La troupe du Ballet du Rhin s’en donne à cœur joie dans ce jeu de cartes, dominé par Grégoire Daujean, Peer Gynt ascétique et chien fou, gambadant comme un forcené avec une aisance de saut et de tourbillons qui coupe le souffle. Les piliers féminins qui l’encadrent sont aussi magnifiques, de la bouleversante Äse de Stéphanie Madec-Van Hoorde, à Solvejg, Marine Garcia, au parcours délicat et inspiré. Il faut aussi compter sur la force comique de Christelle Molard-Daujean en fille du Roi des Trolls.

28 • Croisements • La presse en parle

photos nis & for

Jacqueline Thuilleux


Tosca Une distribution exceptionnelle et des artistes à la fois merveilleux chanteurs et excellents acteurs. Jean-Claude Ober

Une mise en scène de Robert Carsen qui n’a pas pris une ride. Jean-Claude Hurstel

Daniele Callegari prend son temps pour détailler en fin coloriste les subtilités de l’orchestration puccinienne mais sait aussi se dramatiser pour un second acte à la violence contrôlée. Le Chœur de l’OnR est toujours aussi superbe. Michel Thomé

Cette Tosca imaginée par Carsen est l’une de ses premières mises en scène... et parmi les plus abouties qu’il ait montées. Saluons l’Opéra du Rhin de clore ainsi en majesté sa saison avec cette superbe production à la fois cohérente et pleine de grandeur. Emmanuel Andrieu

Owen Wingrave La mise en scène sobre de Christophe Gayral, le décor minimaliste et les lumières angoissantes d’Eric Soyer, respectent l’esthétique comme le côté pratique typiques des œuvres écrites par Britten. D’une baguette experte David Syrus conduit une partition dont il connaît les moindres secrets. Mieux, il inspire un plateau de jeunes chanteurs issus de l’Opéra Studio, presque tous parfaits. Jean-Charles Hoffelé

Grâce à l’excellente direction d’acteurs de Christophe Gayral on parvient en tout cas constamment à y croire, et l’étau psychologique dans lequel Britten sait si bien enfermer progressivement ses personnages, et le public avec eux, se resserre sans aucune pitié. Très beaux aspects visuels, avec un décor astucieusement réduit à quelques parois coulissantes dont les mouvements enferment et oppressent. (…) Un très beau travail collectif, pour une fin de saison psychologiquement marquante. Laurent Barthel

photos alain kaiser

La représentation de l’OnR prend les traits d’un théâtre intime d’une grande richesse de relations tout en révélant le profil psychologique angoissant d’un marginal. (…) Avec l’OSM, David Syrus a réussi à donner une transposition très souple de la texture de musique de chambre prégnante, d’une rare densité, propre au style tardif revêche et réduit de Britten. Rolf Fath

La presse en parle • Croisements • 29


Sécurité très design

Détecteur de fumée Lento (Jalo)

5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 06 08 86 67 30 · info@lamaisonscandinave.fr www.lamaisonscandinave.fr · Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30

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Calendrier octobre

ma 01  De la maison des morts Strasbourg Opéra je 03  Danse à l’Université Mulhouse UHA je 03  De la maison des morts Strasbourg Opéra sa 05  De la maison des morts Strasbourg Opéra Strasbourg Opéra sa 12  Cordissimo ! CCN sa 12  Entrez dans la danse Mulhouse Sinne sa 12  Répétition publique Le Sang des étoiles Mulhouse Colmar Théâtre ma 15  Cordissimo ! me 16  Le Sang des étoiles Mulhouse Sinne Sinne je 17  Le Sang des étoiles Mulhouse ve 18  De la maison des morts Mulhouse Filature Sinne sa 19  Le Sang des étoiles Mulhouse di 20  De la maison des morts Mulhouse Filature Colmar Théâtre ma 22  Toutes en Chœurs Strasbourg Opéra je 24  Rencontre La Cenerentola ve 25  La Cenerentola Strasbourg Opéra ma 29  La Cenerentola Strasbourg Opéra je 31  La Cenerentola Strasbourg Opéra

novembre

di 03  La Cenerentola Strasbourg Opéra Colmar Théâtre di 03  Le Sang des étoiles Sinne ma 05  Toutes en Chœurs Mulhouse ma 05  La Cenerentola Strasbourg Opéra Colmar Théâtre ma 05  Le Sang des étoiles Strasbourg US me 06  Danse à l’Université Strasbourg Opéra je 07  Toutes en Chœurs Colmar Théâtre je 07  Sur la route de Prague Strasbourg Opéra sa 09   Sur la route de Prague Strasbourg Opéra me 13  Le Sang des étoiles Strasbourg Opéra je 14  Le Sang des étoiles Strasbourg Opéra ve 15  Le Sang des étoiles ve 15  La Cenerentola Mulhouse Sinne Strasbourg Opéra sa 16  Le Sang des étoiles Strasbourg Opéra di 17  Le Sang des étoiles di 17  La Cenerentola Mulhouse Sinne je 28  La Cenerentola Colmar Théâtre

décembre

sa 07  Conférence Rigoletto di 08  Rigoletto me 11  Le génie des coulisses sa 14  Rigoletto lu 16  Rigoletto ma 17  Noëls d’antan, d’ici et d’ailleurs me 18  Aladin et la lampe merveilleuse je 19  Rigoletto ve 20  Aladin et la lampe merveilleuse sa 21  Rigoletto lu 23  Rigoletto

20 h 18 h 30 20 h 20 h 11 h 12 h 18 h 30 12 h 30 20 h 20 h 20 h 20 h 15 h 20 h 18 h 30 20 h  20 h  20 h

15 h  15 h 20 h  20 h  20 h 18 h 30 20 h  12 h 30 11 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 15 h 15 h 20 h

Strasbourg Opéra 18 h 30 Strasbourg Opéra 15 h Colmar Théâtre 14 h Strasbourg Opéra 20 h Strasbourg Opéra 20 h Strasbourg Temple Neuf 20 h Colmar Théâtre 14 h 30 Strasbourg Opéra 20 h Colmar Théâtre 20 h Strasbourg Opéra 20 h Strasbourg Opéra 20 h

     

Opéra Danse Récitals Jeune public Concerts événementiel

Informations communiquées sous réserve de modifications

UHA Université de Haute-Alsace, 3 rue des Frères Lumière, Strasbourg US Université de Strasbourg, Le Portique, 14 rue René Descartes, Strasbourg Tempe Neuf Place du Temple Neuf, Strasbourg Calendrier • Croisements • 31


www.fondationbeyeler.ch

Walser’s Wife, 2011, Foto: Luise Heuter, © 2013, ProLitteris, Zürich

FONDATION BEYELER 6. 10. 2013 – 2. 2. 2014 BASEL / BÂLE


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