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die fledermaus
La vengeance de la chauve-souris
la bohème
La mélancolie de l'espoir
opus corpus Au plus près du corps
le chat botté Le rêve d'un chat
octobre – novembre – décembre 2011 • n°9
Audi Occasion :plus Sans compromis. Voyager en Audi doit toujours être synonyme de sérénité, qu’elle soit neuve ou d’occasion. C’est pourquoi le label Audi Occasion :plus vous propose une large sélection d’Audi récentes, strictement contrôlées sur 110 points par des techniciens Audi, garanties pour une durée minimum de 12 mois et bénéficiant d’une assistance mobilité à vie. Acquérir un modèle certifié Audi Occasion :plus, c’est l’assurance d’accéder sans compromis à l’univers Audi, avec les mêmes exigences de qualité et de service que pour un modèle neuf. Retrouvez l’ensemble des offres et des engagements Audi Occasion :plus sur Audi.fr/occasion.
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Qu’importe le choix, ce sera forcément le bon.
édito « Une saison alléchante et luxueuse », écrit Opéra Magazine ! Alléchante, nous l’avons voulue, par l’attractivité et la variété des titres que nous proposons ; luxueuse, nous l’avons désirée, par la qualité et la renommée des artistes que nous aurons la joie d’accueillir sur nos scènes. La Bohème de Puccini, chef-d’œuvre du répertoire, dans une mise en scène devenue mythique de Robert Carsen, dirigée par Stefano Ranzani, illuminera ce début d’automne. Un spectacle d’une grande actualité. Puis nous nous envolerons avec Die Fledermaus, mise en scène par Waut Koeken, dans une profonde légèreté, pour des fêtes de fin d’année étourdissantes. Le Ballet poursuit son travail d’exploration chorégraphique avec un chef-d’œuvre du répertoire, Workwithinwork de William Forsythe, la création contemporaine D’un pays lointain de Noé Soulier et As if de Johan Inger : Opus Corpus, une soirée à découvrir absolument. L’opéra jeune public qui nous est si cher sera cette saison Le Chat botté de César Cui, servi par les chanteurs de notre Opéra Studio, en partenariat avec le Conservatoire de Strasbourg. Soile Isokoski souffrante sera remplacée par le grand baryton Ludovic Tézier, ami de la maison, que nous avons la chance d’avoir engagé pour le premier récital de notre saison. Marc Clémeur Directeur général
Contacts
Billetterie
Strasbourg 0 825 84 14 84 (0,15 € / min) Mulhouse +33 (0)3 89 36 28 28 Colmar +33 (0)3 89 20 29 02
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Directeur de la publication Marc Clémeur Responsable de la rédaction Mélanie Aron Conception graphique et secrétariat de rédaction Flora Klein - OnR Impression Ott Imprimeurs Journal imprimé à 25 000 exemplaires ISSN : 2103-981X licences 2-1040374 et 3-1040375
Couverture : Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
Opéra national du Rhin 19 place Broglie • BP 80320 67008 Strasbourg cedex 8 +33 (0)3 88 75 48 00 opera@onr.fr
Toutes les activités du Musée Würth France Erstein sont des projets de Würth France S.A. Udo Zembok, Cœur 2 (détail), 2011 Verre float fusionné en multicouches, thermoformages, inclusions de pigments, support cadre acier – 215 x 450 x 180 cm Collection de l’artiste – Photo : Udo Zembok – design graphique : www.ithaque-design.fr
10
06
10 Die Fledermaus 10 La vengeance de la chauve-souris 12 L’éternel retour de Batman 14 Opus Corpus Au plus près du corps 16 Le Chat botté 16 Le rêve d’un chat 18 Interpréter Gustave Doré 19 Concerts
apéritifs
20 Récitals 20 Ludovic Tézier 21 Bejun Mehta
L’Opéra national du Rhin est composé des Villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar et subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Alsace, associée à l’ensemble des actions programmées dans le cadre de la saison 2011-2012, le Conseil général du Bas-Rhin, le Conseil général du Haut-Rhin. L’Opéra national du Rhin tient à remercier l’ensemble de ses partenaires, entreprises et particuliers, pour leur confiance et leur soutien.
Mécènes
Audi Strasbourg Banque CIC Est Caisse des Dépôts Cercle Richard Wagner Fondation Orange Philéa Réseau GDS
Sponsors
Allianz Banque Neuflize OBC Dagré Communication La Poste / Direction du Courrier de l’Alsace GDF Suez
Photo Nis & For
26 Les brèves 26 Deux nouveaux prix pour l’OnR 27 L’OnR à Shanghai 27 Quatre questions à Klaus Wenger 28 Fidelio 30 Le ballet 30 Les nouveaux danseurs 31 Les tournées
sti
06 La bohème 06 La mélancolie de l’espoir 08 Une version (plus) contemporaine
22 L’action culturelle Une affaire de rencontre
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32 La
presse en parle
Illustration Laurie Agu & Jérôme Dubois
Sommaire
Photo Annemie Augusti
jns
Photo Jutta Missbach
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35 Calendrier
Partenaires
Advisa Asyspro Brasserie Flo Café de l’Opéra Cafés Reck Cave de Turckheim Champagne Nicolas Feuillate Chez Yvonne CBS Outdoor Citylight Contact CRT Alsace Fnac Galerie Aquatinte Galeries Lafayette Kieffer traiteur Librairie Kléber Musée Würth France Parcus Pâtisserie Goehry St-art Wattwiller
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Arpèges Armand Meyer Musique Banque CIC Est Crédit Agricole Alsace-Vosges
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Les membres de Fidelio
Association pour le développement de l’OnR
Croisements • 5
opéra strasbourg
ve 21 octobre 20 h di 23, di 30 octobre 15 h me 02, ve 04, ma 08 novembre 20 h
conférence d'André Tubeuf
« Contre Ut dans la mansarde » je 20 octobre 18 h 30 • entrée libre
la filature mulhouse ve 18 novembre 20 h di 20 novembre 15 h Scènes lyriques en quatre tableaux Livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa Créé au Teatro Regio le 1er février 1896 Direction musicale Stefano Ranzani Mise en scène Robert Carsen Reprise Frans de Haas Décors et costumes Michael Levine Lumières Jean Kalman chorégraphie Michael Popper Assistant lumières Glen D’haenens Dramaturgie Ian Burton Mimi Virginia Tola Rodolfo Enrique Ferrer Musetta Agnieszka Slawinska Marcello Thomas Oliemans Schaunard Yuriy Tsiple Colline Dimitri Pkhaladze Benoît / Alcindoro René Schirrer Parpignol / Marchand de prunes Seung Bum Park Un sergent Mario Brazitzov Un douanier Jaesun Ko Chœurs de l’OnR Petits Chanteurs de Strasbourg
Maîtrise de l’OnR
Orchestre symphonique de Mulhouse Éditions Ricordi Milan
Production de l’Opéra de Flandre 6 • Croisements • La Bohème
la bohème
La mélancolie de l’espoir Robert Carsen revient sur les scènes de l’OnR avec un des classiques du répertoire : « La Bohème », dans une mise en scène devenue mythique. La saison 2011-2012 de l’OnR pose la question du monde en mouvement, de la société en changement, des mœurs en mutation. Ancrée dans cette thématique, La Bohème aborde l’éclosion d’une contre-société où la jeunesse crée ses propres règles. Paris, une mansarde dans le Quartier Latin où vit un quatuor inséparable : un peintre, un philosophe, un musicien et Rodolfo le poète. Ils sont jeunes et pauvres, vivent au jour le jour en attendant la chance qui leur apportera la gloire dont ils rêvent. Un soir, Rodolfo rencontre Mimi : c’est le coup de foudre. Quelque temps plus tard, les amants se séparent avec regrets. Mimi, malade, rejoindra le groupe sous les toits pour y mourir là où elle avait connu le bonheur. Lorsque Mimi s’éteint, c’est un peu comme s’ils regardaient la mort en face. L’humanité dont ils font preuve pour la sauver relève de l’espoir qu’ils nourrissent de sauver leurs propres rêves. À la mort de Mimi, les protagonistes perdent subitement une bonne part de leur jeunesse et de leurs espoirs. Quand la réalité sort de l’ombre Pour son quatrième opéra, Puccini demande à ses librettistes Giacosa et Illica d’adapter Les Scènes de la vie de Bohème d’Henry Murger qui dépeint la vie de jeunes artistes dans le Paris du XIXe siècle : une existence faite de joies, de peines, d’amours et d’amourettes que l’auteur a vécus lui-même. Le compositeur se plonge avec tendresse dans ce monde du Paris estudiantin,
où les amours se font et se défont, où la pauvreté et la maladie mettent à mal l’insouciance des jeunes couples. En pleine révolution vériste (version italienne du naturalisme français), le compositeur aspire au réalisme musical et croque des êtres « ordinaires », auxquels le public peut s’identifier. Bonheur fuyant Un sentiment de nostalgie se dégage de l’œuvre qui dépeint un bonheur fragile, érodé par la fugacité, le dénuement et la maladie. « Les espérances et les rêves s’usent à l’épreuve de la vie qui passe, du hasard, de la maladie ou de la misère. La faim et surtout le froid retrouvent alors tout leur poids symbolique : l’effritement de la jeunesse et de la poésie au gré du hasard ou des pesantes contraintes de la vie de tous les jours, leur métamorphose progressive en regrets, en nostalgie, en souvenir. 1 » Pourtant, Puccini n’en oublie pas l’humour, un humour un peu désenchanté, un humour teinté de mélancolie. Tel un impressionniste, il juxtapose avec beaucoup de subtilité et d’équilibre des touches tantôt tragiques, tantôt comiques afin de reproduire le souffle même de la vie : « Le comique, le drame et le pathos se mêlent dans une poésie insaisissable du quotidien fait de rêves, d’espérances, de déceptions et de mélancolie. Mais c’est bien l’humour qui ressort de cette oscillation constante entre gaieté, tristesse, tendresse et drôlerie. 1 » M.B. 1. Gilles de Van, L’Avant-scène Opéra
Robert Carsen réinvente « la Bohème » Après sa magnifique Affaire Makropoulos la saison dernière, Robert Carsen revient à l’OnR avec une mise en scène incontournable de La Bohème : pureté et émotions en sont les maîtres-mots. La vie de bohème « Nous sommes restés attachés à l’opéra plutôt qu’au roman de Murger. Nous avons voulu montrer la vie de bohème très franchement, pas de manière intellectuelle. Il s’agit d’une expérience directe, fondatrice. Et cela est très important : c’est la vie qui prime, pas la mort. […] En aucun cas, je ne veux créer un spectacle muséal. 2 » Pas question pour Robert Carsen de représenter le Montmartre de la Belle Époque. Sa proposition n’est pas dans la démonstration et il ne souhaite pas imposer d'images aux spectateurs. Il aborde l’œuvre de Puccini avec des symboles, des suggestions. Tout est dans l’ouverture et dans l’émotion. Les métaphores utilisées résonneront différemment chez chacun.
La Bohème, Opéra de Flandre, photos Annemie Augustijns
Comme toujours dans les mises en scène de Robert Carsen, l’histoire est intelligemment remise en question : ici, « il décentre partiellement la relation du couple Mimi-Rodolfo et l’élargit à tous les protagonistes, qui perdent ainsi leur statut secondaire et deviennent des personnalités fortes. 3 » « Les couples vivent des expériences parallèles, quoique fondamentalement décalées. Un amour juvénile et sincère d’un côté, plus expérimenté de l’autre […]. 2 » Ainsi les quatre amis occupent tous une place importante et révèlent Mimi. Un beau plateau musical Virginie Tola chantera Mimi, rôle qu’elle a déjà interprété à plusieurs reprises. Cette soprano argentine mène une carrière internationale, d’Argentine à Oslo en passant par Washington, Los Angeles, Turin, Trieste, Bruxelles. Nous retrouverons Agnieszka Slawinska, jeune soprano d’origine polonaise qui fit partie de notre Opéra Studio et qui a chanté chez nous les rôles d’Ilia dans Idomeneo, Vertraute dans Elektra en 2007 et Barena dans Jenůfa en 2010. Enrique Ferrer, ténor espagnol qui fut déjà Rodolpho à l’Opéra de Monte Carlo en 2010, fera ses débuts sur la scène de l’OnR. Thomas Oliemans, baryton qui nous vient d’Amsterdam, chantera Marcello, rôle qu’il a interprété la saison passée à Eschende. Deux artistes de l’actuelle promotion de notre Opéra Studio sont mis à contribution : Yuriy Tsiple dans le rôle de Schaunard et Dimitri Pkhaladze dans le rôle de Colline. Sans oublier un grand habitué de notre maison, René Schirrer, dans les rôles de Benoît et d'Alcindoro. V.M. 2. Extraits du programme de La Bohème, entretien avec Robert Carsen 3. Christophe Vetter, Concertonet, 2001
« Il me faut mettre en musique des passions véritables, des passions humaines, l’amour et la douleur, le sourire et les larmes et que je les sente, qu’elles m’empoignent, qu’elles me secouent. »
Giacomo Puccini
Le maestro Stefano Ranzani sera aux commandes de l’Orchestre symphonique de Mulhouse Voilà bientôt trente ans que Stefano Ranzani écume les salles d’opéra européennes – et, depuis peu, américaines, car il a fait ses débuts au « Met » en 2009 et y retourne prochainement pour La Bohème. Régulièrement invité par la Scala de Milan, sa ville natale, le chef à la direction sensuelle et attentive, formé notamment auprès du grand Leonard Bernstein, maîtrise parfaitement le répertoire italien. La saison dernière, il a dirigé Le Barbier de Séville à Montpellier et sera cette saison au Danish Royal Opera pour Cavalleria Rusticana et I Pagliacci, ainsi qu’à Munich et Tel Aviv pour Madama Butterfly.
La Bohème • Croisements • 7
la bohème version (plus) contemporaine par
Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
Jérôme Eneau
Bon, on va donner tout de suite le ton : faudrait imaginer qu’on va rentrer dans une histoire, t’as peut-être pas l’habitude. Pas l’histoire elle-même, ça, ça pourrait arriver aujourd’hui. Mais la musique, la façon dont ils s’expriment ; tout ça… si t’as jamais entendu, il faut prendre le temps, il faut rentrer dedans. Peut-être que ça te paraîtra un peu daté, ou un peu décalé. Mais bref, je te raconte l’histoire et après tu vois. Ou plutôt tu écoutes ; tu réécoutes… À la fin, il y a des chances que tu gardes la musique dans la tête. Juste la musique. C’est le plus important… Donc, c’est l’histoire d’une bande de potes. Ils sont quatre, et c’est un peu la galère. Quand je dis la galère, ça va, y’a pire : pas une tune, ça c’est clair, mais ils se débrouillent. Une bande de super bons copains : il y en a un qui est musicien, l’autre écrit, l’autre peint… En gros, chacun leur trace, mais toujours fourrés ensemble. Évidemment, ils aiment la teuf ! Tout va bien, même si c’est un peu galère. Quand je dis la galère, c’est ça en fait qu’on appelle la « bohème ». Et l’idée de la bohème, on peut pas faire plus simple : c’est des potes, et pas de prise de tête. Donc, les quatre se foutent de tout : de leur proprio à qui ils ne payent pas le loyer, des vieux bourges qu’ils croisent dans les cafés ; en gros, ils se marrent bien. Évidemment, tu te dis qu’il va se passer un truc, ça va partir en vrille…
« Quand je dis la galère,
c’est ça en fait qu’on appelle la “bohème”. Et l’idée de la bohème, on peut pas faire plus simple : c’est des potes, et pas de prise de tête.
»
Au début, tu les vois tous les quatre, dans une piaule sous les toits. Il fait un froid de gueux. Ah oui, j’ai oublié de dire : t’es à Paris, c’est y’a un siècle, et t’es en plein hiver ; résultat : il fait froid, pas à moitié. Dans les côtés moins sympas de la bohème, t’as pas vraiment de quoi payer le chauffage ! Là, tu en as un qui essaye de peindre, l’autre qui rêve au bouquin génial qu’il voudrait écrire et qui passe au feu… Je passe les détails ; une fois que tout le monde part pour boire un coup, il reste juste Rodolfo, le rêveur, celui qui voudrait être écrivain. Et là ça bascule. Le truc qui foire, c’est une nana qui arrive. La voisine. Elle dit qu’on l’appelle Mimi. Et dès qu’elle l’ouvre, Mimi, tu craques. Quand elle chante… je sais pas comment dire, t’as jamais ressenti ça ? Tu as juste envie de la prendre dans tes bras, de la protéger ; elle a l’air tellement fragile… tu sens que ça ne tient à rien. Du genre « petit oiseau qu’on peut broyer dans la main ». Rodolfo, évidemment, il tombe raide dingue. C’était plié d’avance. Tu vois tout de suite qu’ils vont pas y échapper. Ni l’un ni l’autre. C’est gros comme une maison, mais je sais pas pourquoi, on y croit quand même. Toute leur histoire, c’est ça : elle, elle est faite pour être aimée, pour qu’on prenne soin d’elle ; et lui, il est prêt pour une histoire impossible, à tout laisser tomber, parce que ça ne va pas durer. C’est idiot, mais ils sont tellement faits l’un pour l’autre... Bon, évidemment, tu peux toujours te dire qu’ils se font un film. Mais tu peux te dire aussi qu’après tout, c’est peutêtre normal, que ça peut vraiment arriver. Qu’est-ce que tu veux y faire : quand ça te tombe dessus, c’est tellement incroyable, tu ne peux plus gérer…
Après, plus tard, on les retrouve tous ensemble, qui font la bringue dans un restau, avec Mimi et Rodolfo, braqués l’un sur l’autre. Là, Marcello, le peintre de la bande, revoit tout d’un coup une ex à lui. Elle est avec un vieux blindé de tunes ; inutile de dire que ça le rend jaloux à mort. Tu te demandes quand ça va tourner à la baston ! Pendant ce temps-là, Mimi et Rodolfo sont dans leur bulle, fous amoureux ; tout le monde flotte un peu… C’est ça, être heureux ? On fait la fête, on regarde les deux qui ont l’air d’avoir une histoire trop grande pour eux ; ils ont même tellement peur de ne pas gérer, qu’ils pensent déjà à se séparer… Tu écoutes la musique, ça commence à tanguer : les uns sont dans la fête, les autres dans la provoc, les deux autres à fond dans leur histoire… Mais comment ça peut tourner, une super bande de potes, quand tout d’un coup, il y a de l’amour, et puis de la jalousie ?
« Et quand ça se termine,
il te reste la musique dans la tête. (...) Juste la musique, qui te raconte les bons moments où tu te foutais de tout, où tout pouvait arriver. Et comment une rencontre peut tout changer.
»
Alors Mimi se barre. Rodolfo, trop fier, et trop trouillard, n’assume rien du tout. Marcello le jaloux, avec son ex, même combat. Tout le monde se sépare. Ça aurait du faire « happy end », cette histoire de bohème, et puis pas du tout. Je te laisse découvrir la fin. Mimi, elle est vraiment malade, on le savait dès le départ. Rodolfo, rêvait à un truc du style « ma vie est un poème » ; il commence à regretter. Comme on dit, ce genre de truc, ça finit mal, en général.
Et quand ça se termine, il te reste la musique dans la tête. Il y a un air que tu réécoutes ou qui te revient des fois. Juste la musique, qui te raconte les bons moments où tu te foutais de tout, où tout pouvait arriver. Et comment une rencontre peut tout changer. La musique qui te reste, plus tard, c’est ça qu’elle te rappelle : que ça peut vraiment arriver. Mais quand tu t’en rends compte, c’est déjà passé...
Une version (plus) contemporaine de La Bohème • Croisements • 9
nouvelle production
opéra strasbourg
sa 10, lu 12, sa 17, lu 19, ma 27 décembre 20 h lu 26 décembre 17 h
la sinne mulhouse me 4, ve 6 janvier 20 h di 8 janvier 15 h
théâtre colmar ve 20 janvier 20 h
Rencontre avec Waut Koeken et Roland Böer animée par Marc Clémeur ve 09 décembre 18 h 30 • entrée libre
die fledermaus
la vengeance de la chauve-souris Opérette en trois actes de Johann Strauss fils Livret de Richard Genée Direction musicale Roland Böer Vincent Monteil (20/01) Mise en scène Waut Koeken décors Yannik Larivée costumes Susanne Hubrich mouvements Joshua Monten gabriel von eisenstein Thomas Oliemans rosalinde Jacquelyn Wagner adele Hendrickje Van Kerckhove dr falke Wiard Witholt alfred Christian Baumgärtel frank Rainer Zaun prince orlofsky Isabelle Druet dr blind Lars Piselé ida Emmanuelle Schuler frosch Jean-Pierre Schlagg Chœurs de l’OnR Orchestre philharmonique de Strasbourg Strauss Editions Wien, représentés par Alkor-Edition Kassel
Coproduction avec le Staatstheater Nürnberg
Après avoir mis en scène « Aladin » de Nino Rota en 2009 et « Die Entführung aus dem Serail » en 2011 à l’OnR, Waut Koeken nous livre cette saison sa version de « La Chauve-souris ». Cette nouvelle production, en coproduction avec le Staatstheater Nürnberg, vous invite au bal, dans le tourbillon de la valse dont Johann Strauss est le maître incontesté. C’est déguisé que l’on se rend au bal donné par le Prince Orlofsky. Là se côtoient nobles, bourgeois, artistes et même domestiques rêvant de s’élever dans l’échelle sociale. Certaines viennent y confondre un époux volage et d’autres s’y venger d’une vieille farce. Rebondissements et quiproquos s’enchaînent pour finalement se dénouer à l’aube en prison… en célébrant une fois de plus la gloire du « roi Champagne ».
Johann Strauss fils, le plus Strauss de la dynastie
Surnommé le « roi de la valse » à Vienne, où danser était une activité primordiale à cette époque, Strauss a su transformer une simple danse en un brillant divertissement, surpassant ses prédécesseurs Joseph Lanner et Johann Strauss (son père). Ses valses Sang viennois, La Valse de l'empereur, Le Beau Danube bleu ont fait le tour du monde. Admirateur de Wagner, de Verdi et ami de Liszt, il s’est toujours appliqué à faire apparaître dans ses œuvres les recherches de ses grands contemporains. Wagner aura une grande influence sur lui, notamment dans ses valses où de longues lignes mélodiques remplaceront les petits motifs brillants de ses débuts. Offenbach lui-même l’encourage à écrire des opérettes. Il se lance. En 1873, pour sauver le Theater an der Wien de la crise, son directeur lui propose un nouveau livret, Die Fledermaus, un vaudeville endiablé. Strauss est littéralement subjugué et sa musique s’en ressent. En 1874, c’est le succès. Il est au sommet de sa carrière.
10 • Croisements • Die Fledermaus
« Die Fledermaus », apothéose de l’opérette viennoise et de l’œuvre de Strauss Die Fledermaus est tirée d’un vaudeville écrit par Meilhac et Halévy (les librettistes d’Offenbach), Le Réveillon, lui-même inspiré d’une pièce autrichienne de Benedix, Das Gefängnis (La Prison). « Sous le couvert des exagérations permises par le théâtre, le livret fustige d’une manière parfaitement évidente les nouveaux riches de Vienne avec leurs prétentions aristocratiques, l’élégance douteuse de leurs mœurs et de leurs affaires sentimentales, leur désinvolture vis-à-vis des autorités et de la loi. Strauss qui avait une connaissance intuitive sûre des milieux sociaux (…) décela toutes ces qualités dans le livret et réagit avec tout le génie et toute l’énergie possibles. 1 » Emporté par un enthousiasme effréné, il compose l’œuvre entière en seulement quarante-trois jours. La Première a lieu le 5 avril 1874, en pleine période de crise, un an après le krach boursier de Vienne, le « Vendredi noir » du 9 mai 1873, ayant entraîné la ruine de nombreuses familles. Cette satire des mœurs bourgeoises ne fait pas l’unanimité auprès des Viennois, encore sous le choc des récents événements. Suivent pourtant 45 représentations à « guichets fermés » à Vienne, un accueil triomphal à Berlin et des reprises dans le monde entier. Il devient « la référence » en matière de grande opérette viennoise. Die Fledermaus est l’œuvre lyrique la plus magistrale du « Roi de la Valse », la consécration de Strauss comme compositeur d’opérettes. C.S. 1. Hans Fantel, Les Strauss, rois de la valse dans la Vienne romantique, Ed. Buchet/Chastel
« Une fois réveillé, il fut obligé de traverser la ville en plein jour dans son déguisement de chauve-souris, exposé à la risée des gamins des rues. » « Die Fledermaus », acte II, scène 12
Die Fledermaus, Staatstheater Nürnberg, photo Jutta Missbach
t isabelle drue s attendu un prince trè
« L’homme est moins lui-même quand il est sincère, donnez-lui un masque et il dira la vérité. » Oscar Wilde
Do Photo Caroline
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Une voix solaire, un charisme impressionnant : Isabelle Druet évolue sur scène avec passion et sérénité. Révélation lyrique des Victoires de la Musique 2010, elle nous offre sa prise de rôle du Prince Orlofsky dans « Die Fledermaus ». À ne pas manquer. Isabelle Druet n’a pas attendu d’être « Révélation lyrique des Victoires de la Musique » l’an dernier pour se faire un nom – et lequel ! – dans le monde du chant français. En effet, la chanteuse, éblouissante, a d’emblée su se faire remarquer par ce petit plus qui fait trop souvent défaut même aux meilleurs chanteurs : le charisme. Car Isabelle Druet ne se contente pas de chanter : elle brûle les planches ! Quand on sait qu’elle fut comédienne avant de se consacrer entièrement au chant (elle a même fondé en 2000 sa propre compagnie, « La Carotte », à Besançon), on comprend mieux cette aisance, ce naturel avec lequel elle fait siens les rôles qu’elle interprète. Et qu’on ne la croie pas uniquement spécialisée dans la musique ancienne : bien sûr, on garde en mémoire ses interprétations de la musique de Lully (Armide au Théâtre des Champs-Elysées, Amadis à Massy et Avignon, Cadmus et Hermione à Rouen et à l’Opéra Comique, etc.), de Monteverdi (le fameux Combattimento di Tancredi e Clorinda, dont elle a fait un disque avec Le Poème Harmonique, dir. Vincent Dumestre), Purcell ou encore Cavalli. Mais elle est aussi à l’aise dans les répertoires plus récents : Richard Strauss à l’Opéra de Paris pour un Page de Salome cet automne même, Le Chant de la Terre de Mahler à Tokyo, les lieder de Zemlinsky à Liège… La critique s’est enthousiasmée pour sa Carmen, « Une Carmen idéale pour un Bizet aux couleurs de Goya [...] Actrice accomplie, diction impeccable, ses talents de comédienne s’allient à un timbre de mezzo-soprano aux multiples ressources. Toute en fièvre, en rébellion et en sensualité, elle fait sienne cette femme qui veut vivre sa vie et non celle que lui impose la société des hommes. Magnifique, tout simplement [...] », comme le soulignait Caroline Alexander en janvier dernier (Webthea). Le rôle du Prince Orlofsky devrait lui permettre de donner toute la mesure de son talent de comédienne-chanteuse. JJ.G. Die Fledermaus • Croisements • 11
l’éternel retour de batman par
Frédéric Aron
Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
Une silhouette au sommet d’un gratte-ciel. Un masque aux oreilles pointues, une cape tourbillonnante sur un fond de pleine lune. Sur le torse, le symbole d’une chauvesouris… On reconnaît ce personnage en un clin d’œil, sans s’étonner de son drôle de costume. Icône de la culture américaine, Batman fait aussi partie de notre imaginaire. Une dizaine de longs-métrages, une série télé culte, des dessins animés… sans oublier les centaines de comic books qui déclinent la légende depuis plus d’un demi-siècle. « Batman Forever », nous dit le titre de la version cinéma de 1995… Le justicier de Gotham City n’en finit jamais de revenir.
12 • Croisements • L’éternel retour de Batman
L’âge d’or des super-héros Il naît en 1938 dans la revue DC Comics, sous le crayon de Bob Kane (18 ans) et de Bill Finger (25 ans). Dans le sillage de Superman, qui triomphe depuis 1933, les jeunes auteurs composent un super-héros à mi-chemin de Zorro et de Dracula : un justicier masqué, vengeur et solitaire, qui cherche à inspirer la terreur chez les criminels en endossant un costume de chauve-souris. L’influence des pulps (The Shadow, The Spirit) ou le souvenir d’un film muet (où « The Bat » est le surnom d’un tueur) rencontrent un croquis de machine ailée de Léonard de Vinci… L’univers macabre des débuts est plus proche d’un pulp d’horreur que de Superman. D’ailleurs, Batman ne vole pas, il n’a aucun super-pouvoir. Il est certes un « savant exceptionnel » ayant atteint « la perfection physique », il n’en reste pas moins homme, avec ses failles. Car c’est pour venger la mort de ses parents, assassinés sous ses yeux lorsqu’il était enfant, que le milliardaire Bruce Wayne s’est donné pour mission de purger Gotham City. Cette scène originelle plante une angoisse existentielle au cœur de l’univers de série Z des comic books. Le trait est rapidement adouci. Dès 1940, Batman renonce aux armes à feu et Dick Grayson, le fils d’acrobates de cirque (eux aussi assassinés), gamin gaffeur et effronté, devient son coéquipier sous le costume coloré de Robin. Tiré de sa solitude, le vengeur impitoyable devient « le plus grand détective du monde », un nouveau Sherlock Holmes allié à la police, qui combat une étrange galerie de personnages plus siphonnés les uns que les autres, dont le Joker est le plus emblématique. Le succès est fracassant. Batman rejoint les pages des plus grands journaux sous forme de strip quotidien, un serial en quinze épisodes est adapté à l’écran… Bientôt, il voyage dans le temps jusqu’à la Rome antique (1944), lutte contre des extraterrestres (1947) et fait équipe avec Superman (1952). Chaque génération réinvente le personnage selon ses besoins…
Le temps des blockbusters En 1989, le Batman de Tim Burton franchit la barre des cent millions de dollars de recette en moins de dix jours et devient (provisoirement) le premier succès de tous les temps. Une campagne de publicité sans précédent est orchestrée dans le monde entier par la Warner, tandis que la batmania devient un véritable phénomène de société. L’histoire du justicier de Gotham, superstar des mass medias, s’écrit en millions de spectateurs, mais aussi de disques, figurines, t-shirts, pin’s ou sous-vêtements vendus… En 1966, une vague de batmania avait déjà déferlé sur l’Amérique, avec une série télé très vite devenue culte. Loin des affres du chevalier noir, Batman était alors un emblème pop art, célébré par Andy Warhol lui-même (il pose avec Nico en costumes de Batman et Robin pour le magazine Esquire en 1967). Les costumes fauchés et le kitch des décors de la série télé, les bagarres ponctuées de cartons flashy – « Zap ! », « Flaff ! », « Zowie ! » –, les situations improbables, les dialogues absurdes ont fasciné plusieurs générations d’enfants (jusqu’en France où la série, montrée par l’ORTF dès 1967, est régulièrement rediffusée).
Jeu de masques et de reflets Hollywood s’en est souvenu quand le succès de Superman avec Christopher Reeve, en 1978, fait revenir les super-héros sur le devant de la scène. Le projet Batman restera pourtant pendant une décennie dans les cartons, avant d’échoir à un cinéaste d’à peine 30 ans. Tim Burton puise son justicier solitaire dans l’univers des premiers comic books, et décalque Gotham City sur le New York des années 1940. Armé d’un équipement remis au goût du jour (sa Batmobile est digne de James Bond), Batman n’a pas le physique d’un athlète bodybuildé et porte une armure aux pectoraux moulés. Michael Keaton campe un Bruce Wayne fragile et renfermé, obsédé par le souvenir de l’assassinat de ses parents. Le choix de cet acteur, connu surtout pour ses rôles comiques 1 avait créé une polémique, la Warner récolant 50 000 lettres de protestation de fans. Mais la vraie star du film, c’est Jack Nicholson. Arborant le sourire perpétuel du Joker, il en fait des tonnes en bouffon mégalomane du crime, au point de voler la vedette à Batman. Tim Burton enfonce le clou avec Batman, le défi, une adaptation beaucoup plus libre, deux ans plus tard, où le héros de la série s’efface derrière Catwoman et le Pingouin.
La première (jouée par Michelle Pfeiffer) mène elle aussi une double vie en combi de latex, et affole l’homme chauve-souris à coups de griffes et de fouet. Quant au Pingouin (nez d’oiseau, mains palmées, corps difforme), créature au passé traumatique dégoulinant de haine, n’est-il pas lui aussi un reflet déformé de Batman ?
Un héros ambivalent Le Joker fait son grand retour sur les écrans en 2008 dans The Dark Knight de Christopher Nolan, qui bat de nouveaux records au box-office 2. Dans un style réaliste mêlant psychologie et scènes d’action explosives, Nolan construit le Joker comme « une pure forme d’anarchie », survolté, mais crédible. Interprété par Heath Ledger – décédé la même année d’une overdose médicamenteuse –, il éclipse Batman une fois encore. Malgré les efforts du réalisateur pour inscrire son chevalier noir dans l’Amérique de l’après 11-Septembre, faisant de lui un héros ambivalent, désireux de changer le monde, mais dont la justice personnelle et le sentiment de toute-puissance entraînent le chaos. Il devient un paria, tout comme dans la BD The Dark Night Returns de Frank Miller, un bestseller qui renouvela le comic book de super-héro en 1986 3. Après Batman Begins et The Dark Knight, le dernier volet de la trilogie de Nolan, en cours de tournage, fera intervenir Catwoman. Il est frappant que ces personnages qu’on retrouve de version en version existent depuis les origines : le Joker, Catwoman, le Pingouin ou Double-Face sont en place dès 1942. Depuis, Batman ne cesse de les combattre, eux, de s’évader de l’asile d’Arkham, et les parents de Bruce Wayne, de s’effondrer dans une ruelle… Une répétition sans fin qui fait de Batman un héros tragique et l’élève au rang de mythe. Frédéric Aron est diplômé de l’INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle - Bruxelles). Il a réalisé plusieurs courts-métrages et produit des documentaires pour France Culture. Il vit et travaille actuellement à Paris. 1. Le fantôme répugnant et survolté de Beetlejuice, c’est lui. 2. Aujourd’hui, il a dépassé le milliard de dollars de recette dans le monde, le double du premier Batman de Tim Burton. 3. Dans Dark Night Returns, un Batman sexagénaire, hanté, aigri et violent, reprend du service. Du même auteur, Year One (avec le dessinateur David Mazzucchelli) retrace à la manière d’un polar la transformation de Bruce Wayne en Batman, tout comme le fait le premier volet de la trilogie de Nolan, Batman Begins. L’éternel retour de Batman • Croisements • 13
la sinne mulhouse
opéra strasbourg
répétition publique
danse à l’université
ve 04, sa 05 novembre 20 h di 06 novembre 15 h La Sinne, Mulhouse sa 29 octobre 16 h • entrée libre
me 16, je 17, ve 18, sa 19 novembre 20 h di 20 novembre 15 h
théâtre colmar sa 26 novembre 20 h
Université de Strasbourg, Le Portique me 09 novembre 18 h 30 • entrée libre
opus corpus
s p r o c u d s è r p s u l p u a
Le Ballet de l’OnR ouvre la saison avec « Opus Corpus », « une radiographie de ce que fait la compagnie depuis 15 ans ». Au programme, William Forsythe reprend « Workwithinwork » dans une version intégrale cette fois, et Johan Inger, après « Empty House » l’année dernière, revient avec « As If », pièce créée en 2005 par le Ballet Cullberg. Entre les deux géants, le tout jeune Noé Soulier nous présente la création « D’un pays lointain », qui lui a valu les lauriers du concours « Danse élargie » du Théâtre de la Ville et du Musée de la danse. Bertrand d’At nous livre sa vision du spectacle.
WORKWITHINWORK Version intégrale, création en 1998 par le Ballet Frankfurt CHORÉGRAPHIE, DÉCORS ET LUMIÈRES William Forsythe MUSIQUE Duetti per due violini, Vol.1 (1979-83) Luciano Berio COSTUMES Stephen Galloway D’UN PAYS LOINTAIN Création CHORÉGRAPHIE Noé Soulier AS IF Création en 2005 par le Ballet Cullberg CHORÉGRAPHIE Johan Inger DÉCORS ET COSTUMES Mylla Ek LUMIÈRES Erik Berglund Ballet de l’OnR Spectacle présenté avec des musiques enregistrées
Louise Devaine : Quel sens avez-vous voulu donner à ce programme ? Bertrand d’At : Opus Corpus, c’est la volonté d’être au plus près du corps comme médium de l’œuvre chorégraphique dans ses différentes options : de la danse pure, abstraite, où le corps se fait instrumental, à une véritable dramaturgie du corps, pour finir sur une forme particulière de l’histoire de la danse, la pantomime du XIXe siècle qui joue cette fois sur le récit des corps. Au cours de l’évolution de la danse, le corps s’est émancipé tour à tour du costume, des structures, du récit. Chacune de ces étapes est essentielle à saisir. Opus Corpus, c’est la radiographie de ce que fait la compagnie depuis 15 ans. Il s’agit de présenter des œuvres porteuses, séduisantes et déconcertantes. En bref, ne rien céder sur notre mission de découverte, d’éveil, notre volonté de susciter la polémique, sans jamais évacuer la notion de spectacle. L. D. : Au Ballet de l’OnR, on s’est habitué à des programmes qui, apparemment hétéroclites, se révélaient être parfaitement construits et raisonnés. Quel est le défi de celui-ci ? B. d’A. : Il est certain qu’entre le monstre sacré de la danse contemporaine qu’est William Forsythe, l’héritier de la mouvance Ek / Kylián qu’est Johan Inger et le tout jeune créateur qu’est Noé Soulier, le lien semble ténu. Pour les danseurs de la compagnie, reprendre Workwithinwork de William
14 • Croisements • Opus Corpus
Forsythe, c’est pouvoir s’exprimer dans une œuvre forte tout en se mesurant à des références. La pièce de Noé Soulier n’en est pas moins exigeante, elle demande de se plonger dans une rêverie très particulière où la fragilité d’un jeune talent requiert le plus grand soutien du Ballet qui se doit d’apporter toute son expérience. Quant au travail avec Johan Inger, celui-ci s’inscrit dans une suite logique de profonde complicité entre un chorégraphe et une compagnie. L. D. : La reprise de « Workwithinwork », au répertoire du Ballet depuis la saison 2006-2007, consacré comme un classique de la danse actuelle, prend-elle un sens particulier aujourd’hui ? B. d’A. : Ce n’est pas une reprise comme les autres. Abstraite, parfois austère, cette pièce déploie pourtant un lyrisme exceptionnel. Puisant sa force dans la musique hypersensible de Luciano Berio, elle repousse brillamment les limites de la danse académique. Quand nous l’avions représentée en 2007, elle avait connu un grand succès mais pour des raisons de temps, nous nous étions limités à une version raccourcie. Aujourd’hui, nous l’abordons dans son intégralité. C’est une réorganisation complète, un nouveau regard. Depuis 2007, nous l’avons beaucoup jouée en tournée. Notre vision en a mûri, les danseurs l’occupent complètement. On peut dire que, désormais, la gestique de William Forsythe
compose l’ADN du Ballet. Cette complicité tissée entre le chorégraphe et les danseurs correspond à une volonté délibérée, elle permet de présenter l’œuvre au plus près de son énergie originelle.
La pantomime selon Noé Soulier La pantomime est une forme d’expression théâtrale uniquement gestuelle. Elle se développe dès l’Antiquité, puis dans les farces du Moyen âge et la commedia dell’arte. Dans les ballets académiques, la pantomime correspond aux scènes où les danseurs racontent le récit au moyen d’une expression corporelle où chaque geste répond à un mot précis. Au cours du XIXe siècle, la pantomime devient un art totalement codifié et fait l’objet d’un enseignement. Aujourd’hui, ces scènes sont le plus souvent gommées, sinon carrément coupées. Noé Soulier explique pourquoi à 23 ans, il s’est intéressé à la pantomime du XIXe siècle : « La pantomime peut apparaître aujourd’hui comme l’un des artifices les plus rebutants de la danse classique, mais c’est précisément cette tension entre mouvement, langage et sens qui m’intéresse. Le sens ne se trouve plus dans le message lui-même mais dans l’espace entre les messages, entre le visible et l’audible. »
L. D. : Pourquoi avoir voulu glisser entre ces deux « pointures » le jeune chorégraphe Noé Soulier, fraichement révélé lors du concours « Danse élargie » du Théâtre de la Ville ? B. d’A. : Le travail avec un très jeune chorégraphe s’avère toujours passionnant. De formation très académique mais passé par Parts, l’école d’Anna Teresa de Keersmaeker, Noé Soulier mène une réflexion féconde sur la danse et son histoire. Dès sa première pièce, Le Royaume des ombres, titre du troisième acte de La Bayadère, un des grands ballets de Marius Petipa, il cherche à jouer avec la construction, la syntaxe de la danse classique. D’un pays lointain prolonge cette démarche en posant cette fois la question de la pantomime : comment à partir du texte de La Belle au bois dormant de Charles Perrault parvient-on au geste de danse qui permettra de raconter l’histoire d’une fée Carabosse frustrée de ne pas être de la fête ? Au-delà de l’exercice de style, cette pièce parvient à démontrer la qualité esthétique de cette forme de danse en créant, à partir d’un empilement de gestes codifiés, une chorégraphie unique. On peut d’ailleurs considérer que la pantomime du XIXe siècle n’est pas si éloignée de notre quotidien envahi par la signalétique où la communication se fait plus signe que sens. Le travail de Noé Soulier pose donc aussi la question de notre rapport physique au monde.
Photos OnR
Répétition D'un pays lointain de Noé Soulier (gauche) et Workwithinwork de William Forsythe (droite) photos Nis & For
L. D. : En troisième partie de programme vous présentez « As if », un titre déroutant… Tout ne serait qu’illusion ? B. d’A. : Non, mais c’est la question de l’acte théâtral qui est posée aux danseurs : font-ils vraiment ce qu’ils font ou font-ils « comme si » ? Sur scène, assiste-t-on à un spectacle codifié et construit ou voit-on l’être humain se dévoiler dans ses doutes ? Dans cette pièce, point de surtitres, c’est une théâtralité offerte à la libre interprétation. La danse propose, le spectateur dispose…
écouter
larmes
Opus Corpus • Croisements • 15
nouvelle production
théâtre colmar
je 15 décembre 10 h 30 * & 14 h 30 * ve 16 décembre 14 h 30 * & 20 h
cmd ** strasbourg
lu 09, ma 10, je 12 janvier 10 h * & 14 h 30 * me 11 janvier 14 h 30 & 20 h ve 13 janvier 14 h 30 * & 20 h
mulhouse la sinne
ve 17 février 10 h 30 * & 14 h 30 * sa 18 février 15 h & 20 h * Représentations réservées aux groupes scolaires Réservations : département jeune public ** Cité de la Musique et de la Danse
le chat botté
... ou le rêve d’un chat Opéra pour enfants de César Cui, d’après un conte de Charles Perrault Arrangement de Douglas Brown Production de l’Opéra Studio Direction musicale Vincent Monteil Mise en scène Jean-Philippe Delavault décors Caroline Ginet costumes Sue Lecash lumières Thierry Kocher le chat Marie Cubaynes jean John Pumphrey / Mark Van Arsdale le deuxième frère/ l’ogre Rudi Fernández-Cárdenas / le frère aîné Dimitri Pkhaladze le roi Yuriy Tsiple la princesse émilie Brégeon / Hanne Roos Chœurs de l’OnR Petits Chanteurs de Strasbourg
Maîtrise de l’OnR
Ensemble orchestral du Conservatoire de Strasbourg En partenariat avec le Conservatoire de Strasbourg 16 • Croisements • Le Chat botté
Poésie et imaginaire sont au programme de cet opéra pour enfants de César Cui. Fable résolument optimiste, son « Chat botté » nous démontre qu’à force de malice et d’audace, chacun peut aspirer à vivre le meilleur, quelle que soit sa condition sociale. Le chat botté est le bon génie qui va changer le destin de Jean, pauvre meunier déshérité par ses frères. Pour Jean, le chat va conquérir la sympathie du Roi, provoquer l’ogre et le dévorer pour s’emparer de son château.
Un amour pur Le Chat botté nous parle de débrouillardise, mais aussi d’amour, celui naissant entre la princesse, gâtée par un papa-gâteau, et Jean, le pauvre meunier que le chat rusé et malicieux a transformé en marquis de Carrabas. Aux côtés de ces personnages hauts en couleurs évoluent courtisans et paysans, joués tour à tour par les enfants de la Maîtrise de l’OnR 1. Jean-Philippe Delavault, metteur en scène, les a imaginés en chatons auxquels le jeune public ne manquera pas de s’identifier, « faisant de ce conte le rêve d’un chat. [Quand] chacun sait que les chats dorment environ vingt heures par jour… que de rêves en perspective ! 2 »
À l’écoute de la nature Omniprésente, la nature occupe une place toute particulière dans l’opéra, et intervient comme porte-parole des sentiments des personnages. L’équipe artistique a choisi de la mettre à l’honneur en s’inspirant des gravures réalisées par Gustave Doré pour illustrer les contes de Charles Perrault. Caroline Ginet, en charge des décors, nous projette ainsi dans l’univers
théâtral des gravures du XIXe siècle. « La forêt, en se refermant, devient le palais dont les colonnes sont les fûts des arbres qui enferment, étouffent et font aspirer la princesse à la fraîcheur du ruisseau et la liberté de l’espace ouvert des champs et des prés. 2 » Un sacré challenge ! Côté costumes, Sue Lecash reste dans cette même veine en insistant sur la symbolique des personnages. Élément central de l’opéra et source d’inspiration constante pour l’équipe artistique, la musique composée par César Cui, membre du fameux « groupe des cinq », est toute empreinte du charme de la mélodie russe. Elle nous prend par la main et nous emmène dans un monde merveilleux et poétique, mais elle n’oublie pas au passage de nous interroger sur l’injustice du travail des enfants encore très répandu dans la Russie de 1912. Le Chat botté, dans sa forme modeste et naïve, nous offre ainsi de nombreux enseignements tout en nous divertissant. Que rêver de mieux ? 2 » Sur scène, nous retrouvons les solistes de l’Opéra Studio et les enfants de la Maîtrise de l’OnR, accompagnés par l’Ensemble orchestral du Conservatoire de Strasbourg, de jeunes artistes talentueux qui raviront petits et grands. Ils seront dirigés par Vincent Monteil 3. F.K. 1. Direction : Philippe Utard 2. Extrait de la note d’intention rédigée par Jean-Philippe Delavault, metteur en scène (août 2011) 3. Vincent Monteil est directeur musical de l'Opéra Studio de l'OnR.
exposition « Chat, me voilà ! » au Musée
Finzo agusti Dubois Le Chat Botte
Un jeune meunier se lamente car il vient d’hériter en tout et pour tout d’un simple matou. Mais l’animal a plus d’un tour dans son sac et de l’esprit pour deux. Loin de finir en ragoût, il va user de ruse et de malice pour conduire son maître vers tout le bonheur du monde.
5 € ISBN : 978-2-9527-9824-2
Finzo • agusti • Dubois
Maquettes des décors (Caroline Ginet) et costumes (Sue Lecash)
Cet album est inspiré de l’opéra éponyme de César Cui.
l’album illustré
Promenade dans les images de Gustave Doré, de l’Imagerie populaire de Wissembourg et de Tomi Ungerer, sur les pas du Chat botté et des contes de Perrault. Une excursion poétique et drôle dans l’univers de la débrouillardise, du pouvoir et de l’amitié. Visite « Une heure / une œuvre », le vendredi 16 décembre à 12h30 : « La représentation du Chat botté dans l’Imagerie populaire de Wissembourg, de Gustave Doré et de Tomi Ungerer »
Illustration Laurie Agusti & Jérôme Dubois
À découvrir absolument ! Le Chat botté, un livre illustré inspiré de l’opéra jeune public. Texte Finzo Illustrations Laurie Agusti et Jérôme Dubois Prix : 5 € Liste des points de vente : www.operanationaldurhin.eu
Animation proposée par les Musées de la Ville de Strasbourg, accrochage spécifique de novembre à janvier au Musée d'Art Moderne et Contemporain. Renseignements et inscriptions auprès du service pédagogique des Musées : Martine.DEBAENE@strasbourg.eu
concert maîtrise
les noëls d’antan
Avec : La Maîtrise de l’OnR Direction musicale Philippe Utard Chef de chŒur Cécile Bienz Piano et orgue Roselyne Koeniguer
Les enfants de la Maîtrise chantent pour d’autres enfants et nous font retrouver le sens d’une fête à partager : les fonds recueillis au bon cœur des spectateurs de ce concert iront en effet à l’association « Franck, un rayon de soleil », qui œuvre pour la lutte contre le cancer chez les jeunes. À l’approche de Noël, les grands classiques sont de sortie en français, en allemand, et même en alsacien ! Stille Nacht, La Marche des Rois, Es ist ein Ros entsprungen, Adeste Fideles et d’autres airs pour charmer les spectateurs. Église du temple neuf Strasbourg ma 29 novembre 20 h
Le Chat botté • Croisements • 17
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interpréter gustave doré
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direction les ateliers de décors
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Les décors de notre « Chat botté » sont largement et de manière revendiquée inspirés des gravures du Strasbourgeois Gustave Doré. Au vu du défi que représente leur réalisation, on redécouvre la finesse du trait et la précision de détails qu’il faut reproduire « en grand ».
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1. Antoine Helbert, notre chef peintre, à la tâche. 2. La maquette de la forêt fournie par la décoratrice Caroline Ginet, inspirée de Gustave Doré. 3. Quelques essais de peinture sur fond noir… 4. Le détail de la base des arbres imaginés par la décoratrice : une colonne. 18 • Croisements • Le Chat botté
5. La réalisation de ce détail : essai en peinture. 6. Pour réaliser grandeur nature la végétation (à gauche), on se base sur le modèle (à droite). 7. Puis place au travail de peinture... H.P.
Photos OnR
On ne change pas une formule qui gagne ! Les concerts apéritifs font maintenant partie des traditions de la maison. Des choix éclectiques à l’image des interprètes qui montent sur scène et viennent ensuite prendre un verre avec les spectateurs, un gage de convivialité.
Franz Liszt à l’honneur ! Marie Cubaynes mezzo-soprano, Mark Van Arsdale ténor, Rudi Fernández-Cárdenas baryton Cordelia Huberti piano En son époque étoile des salons parisiens, pianiste et compositeur émérite, Liszt a 200 ans… en 2011. Quel beau prétexte pour lui organiser une petite fête et pour souffler ses bougies ! Demandons à nos jeunes chanteurs de l’Opéra Studio de se placer autour d’un gâteau couvert de cerises : des airs en italien tels I vidi in terra, en allemand comme Die drei Zigeuner et Über allen Gipfeln ist Ruh ou en français comme Tristesse sont la preuve du côté cosmopolite de leur compositeur qui adapte sa musique à chaque langue. Plus qu’un hommage, une preuve de son éternel talent. On n’a pas tous les jours 200 ans… Happy birthday Franz !
Opéra Strasbourg Salle bastide sa 8 octobre 11 h
théâtre colmar
ve 14 octobre 12 h 30
Concert donné dans le cadre de l’année Liszt
Musique dans les Carpates Simona Ivas Mezzo-soprano, Hervé Huyghues Despointes ténor Michel Capperon piano Les Carpates ne sont pas seulement le domaine des vampires… ces montagnes qui trônent au centre de la Roumanie résonnent d’une musique qui inspire ce programme. Georges Enesco, compositeur roumain de la première moitié du XXe siècle, arrive très jeune à Paris où il étudie notamment avec Gabriel Fauré. Avec les Sept mélodies sur des poèmes de Clément Marot, Hervé Huyghues Despointes nous donne à entendre la rencontre de ce compositeur avec un classique facétieux et profond de la littérature française du XVIe siècle. Puis Michel Capperon, qui accompagne les chanteurs au piano, plonge en solo dans un univers musical propre à la Roumanie en interprétant une des Rhapsodies roumaines d’Enesco dans une transcription du compositeur. Poussant plus loin le décentrement exotique, Simona Ivas nous entraîne jusqu’aux racines folkloriques de cette inspiration musicale avec des chants traditionnels de ses Carpates natales, des pièces anciennes transcrites pour piano et voix par Tiberiu Brediceanu, compositeur roumain remarquable. Chanteurs et pianiste se retrouvent enfin pour des Noëls traditionnels tout droit issus de ce pays magnifique.
Opéra Strasbourg Salle bastide
sa 5 novembre 11 h
Jazz for Christmas Emmanuelle Schuler Chant Jens Kiertzner Piano, David Florsch saxophone, Nicolas Dreyfus contrebasse, Yuko Oshima batterie White ? Sera-t-il blanc ? En tout cas, Noël va swinguer à l’Opéra ! Des thèmes du répertoire lyrique et des traditionnels « tubes » venus d’Italie, d’Allemagne, de France et bien sûr des États-Unis pour évoquer l’hiver, les boules de neige, le sapin, le tout sur des arrangements « maison ». Comme quoi on peut – encore – se laisser surprendre par les traditions. Le groupe « Whisper note » nous réserve – c’est Noël avant l’heure – bien des cadeaux dans un programme surprise pour les grands et les petits. H.P.
Opéra Strasbourg Salle ponnelle sa 3 décembre 11 h
Concerts présentés en partenariat avec la Cave de Turckheim Concerts apéritifs • Croisements • 19
Photo Élodie Heitz & Anne Perret
concerts apéritifs
Récital Ludovic Tézier
Opéra Strasbourg me 28 septembre 20 h
baryton
Thuy Anh Vuong piano
ludovic tézier
Photo Cassandre Berthon
Au carrefour des cultures européennes
Hector Berlioz Les Nuits d’été Jacques Ibert Don Quichotte Gustav Mahler Kindertotenlieder
Soile Isokoski souffrante est remplacée, pour le premier récital de la saison, par le grand baryton français Ludovic Tézier. Cet artiste de renommée internationale, dont on connaît l’attachement pour l’Alsace, a immédiatement accepté de revenir à l’OnR, où il fut récemment un mémorable Comte des « Nozze di Figaro ». Il sera accompagné au piano par Thuy Anh Vuong.
Le programme que nous propose Ludovic Tézier est, à l’image de notre institution, au carrefour des cultures européennes. Avec ses célèbres Nuits d’été sur des poèmes de Théophile Gautier, on entre de plain-pied dans l’univers romantique de Berlioz. Aujourd’hui, la version orchestrale de ces œuvres a presque fait oublier que l’original fut écrit pour voix et piano (1838-1841). Mahler, l’un des derniers grands postromantiques de la musique, nous conduit à un autre bout de ce chemin entrouvert par Berlioz, dont il est, d’une certaine manière, un héritier. Mais avec ses Kindertotenlieder, l’esthétique un rien gourmée des poèmes de Théophile Gautier cède la place à l’univers autrement plus oppressant de Friedrich Rückert, qui écrivit ces textes suite au décès de deux de ses propres enfants… Carrefour des cultures, le Don Quichotte de Jacques Ibert l’est à lui seul à plus d’un titre : personnages espagnols, musicien français, dédicataire russe (la grande basse Fiodor Chaliapine !) et le tout, composé pour les besoins d’un film de l’Autrichien Georg Pabst ! M.H.
20 • Croisements • Récital
Opéra Strasbourg ve 16 décembre 20 h
Récital Bejun Mehta
contre-ténor
Julius Drake piano
bejun mehta Photo Marco Borggreve
La voix du ciel
Ce programme offre un panorama haut en couleurs de la mélodie anglaise, qui nous transporte de l’esthétique édouardienne de Quilter ou du premier Vaughan Williams à l’expressivité intense d’un Howells ou d’un Finzi. Les réalisations purcelliennes de Britten et de Tippett, pour leur part, nous montrent deux grands compositeurs du XXe siècle en prise directe avec leur patrimoine musical. Le contre-ténor Bejun Mehta est l’un des artistes les plus recherchés de sa génération, dans son répertoire, comprenant des rôles tels que l’Orlando d’Haendel. Il se produit dans les premiers rôles dans les Opéras les plus prestigieux à Londres, Munich, Vienne, New York ou Berlin ainsi qu’aux festivals de Salzbourg, de Glyndebourne, d’Édimbourg, d’Aix-en-Provence, de Verbier et aux BBC Proms à Londres. Il sera, en octobre 2011, à Vienne, au Theater An der Wien pour le rôle d’Arsemene du Xerxes d’Haendel, puis y incarnera le rôle-titre de Telemaco avant de chanter Tamerlano à Barcelone. Il tiendra, en 2012, l’un des rôles principaux dans la création mondiale d’un opéra du Britannique George Britten. Il est invité aussi à la Scala de Milan, au Covent Garden de Londres et donnera des concerts et récitals à Salzbourg, Prague ainsi qu’à Londres, Bruxelles, Barcelone, DEUX ENREGISTREMENTS Amsterdam et Madrid. Chez Bejun Mehta la mélodie coule de source. À NE PAS MANQUER Sa voix richement colorée de contre-ténor, la douceur des aigus et certaines inflexions caressantes, conviennent à merveille pour ce programme où se mêlent joie et mélancolie. bejun mehta M.H. L’enregistrement CD du récital que donnera le contre-ténor Bejun Mehta le 16 décembre à Strasbourg à 20 h, Down By The Salley Gardens, paraît chez Down By The Salley Gardens Harmonia Mundi le 29 septembre 2011. Une soirée de mélodies romantiques anglaises Henry Purcell Ralph Vaughan Williams Herbert Howells Roger Quilter Gerald Finzi Lennox Berkeley Ivor Gurney Peter Warlock
farnace
L’enregistrement de Farnace de Vivaldi à l’affiche de l’OnR en mai-juin 2012 paraît en CD avec dans le rôle-titre Marc Emmanuel Cencic – direction Diego Fasolis avec l’Ensemble I Barocchisti. Sortie prévue le 12 septembre chez Virgin-Classics.
Récital • Croisements • 21
L’« action culturelle » une affaire de rencontre par
Daniel Payot
Photo OnR
Comme d’autres institutions, l’Opéra national du Rhin consacre une part importante de son énergie et de ses ressources à l’« action culturelle ». Ce terme recouvre des initiatives multiples, mobilisant des acteurs divers, destinées à des personnes très différentes : par exemple des élèves d’écoles élémentaires, de collèges ou de lycées professionnels, des détenus du département des mineurs d’une maison d’arrêt, des adolescents suivis par la protection judiciaire de la jeunesse, des personnes affectées de la maladie d’Alzheimer, des enfants et adolescents longuement hospitalisés, les patients d’un hôpital de jour, des femmes d’une Cité actives au sein du Centre SocioCulturel de leur quartier, des personnes en phase d’insertion sociale et professionnelle, les enfants d’une école de danse, les pensionnaires d’une maison de retraite, les élèves et les professeurs d’établissements scolaires réunis dans un Réseau d’éducation Prioritaire, des enfants souffrant de déficience auditive ou visuelle…
22 • Croisements • Action culturelle
« Il est de l’essence
même de l’art et de la culture de s’ouvrir à une multiplicité de destinataires, de susciter des impressions, des commentaires, des évaluations diverses, de ne laisser personne éloigné a priori des chemins qu’ils tracent ou qu’ils parcourent.
Parce qu’elle s’adresse chaque fois à des destinataires précis, chaque action a ses spécificités, chacune est organisée comme une opportunité unique et ne trouve sa forme qu’au terme d’échanges visant à l’adapter au mieux à des besoins, des désirs, des rêves toujours particuliers. Chacune est une rencontre, et ce mot est certainement celui qui peut le mieux nous faire deviner le sens, la finalité, la nécessité de cette « action culturelle ». Un Opéra, un Théâtre, un organisme culturel en général ne seraient rien s’ils n’étaient pas des invitations à la rencontre, et ils ne seraient pas grand chose s’ils ne s’adressaient qu’à une seule catégorie de personnes. Car il est de l’essence même de l’art et de la culture de s’ouvrir à une multiplicité de destinataires, de susciter des impressions, des commentaires, des évaluations diverses, de ne laisser personne éloigné a priori des chemins qu’ils tracent ou qu’ils parcourent. Dans un monde où trop souvent se manifestent des clivages, des spécialisations outrancières, des répartitions injustes, des frontières intangibles entre fonctions, entre catégories sociales, entre communautés, les institutions culturelles ont aussi pour devoir d’ouvrir de nouveaux passages, de réintroduire des circulations, de rétablir les liens qui manquent.
Bien entendu, aucune expression artistique, et l’opéra pas davantage que les autres, ne se résume à un tel rôle, aucune n’est simplement au service d’une intention politique ou sociale, aucune ne trouve son sens exclusif dans une telle mission, aussi généreuse soit-elle. Parler d’action culturelle, ça n’est pas faire de la propagande, ça n’est pas seulement imaginer des stratégies de conquête de nouveaux publics ou des tactiques de communication. Les initiatives conçues dans ce cadre feraient long feu si elles n’étaient pas intrinsèquement reliées à l’artistique lui-même, à l’intérêt que nous portons à tel art, à la volonté de le propager, d’y contribuer de telle ou telle façon. Ce qui nous enjoint d’aller à la rencontre du plus grand nombre dans toutes ses diversités, ce n’est pas un calcul, un souci de rentabilité, un plan d’accroissement de l’audience, c’est l’opéra lui-même, c’est le chant, c’est la musique, c’est la danse, ce sont ces formes d’expression elles-mêmes, avec leurs spécificités, leurs finalités propres, leurs histoires, leur traversée des temps et des sociétés. Ce qui rend légitime et nécessaire l’action culturelle, ça n’est au fond rien d’autre que l’art lui-même, qui par essence n’est réservé à aucune élite, n’est interdit à aucun individu, n’est allergique à aucune réception et à aucune contribution.
»
Action culturelle • Croisements • 23
« Ce qui rend légitime et nécessaire l’action
culturelle, ça n’est au fond rien d’autre que l’art lui-même, qui par essence n’est réservé à aucune élite, n’est interdit à aucun individu, n’est allergique à aucune réception et à aucune contribution.
»
Apporter du rêve L’OnR se rend pour la quatrième année consécutive dans le service d’oncohématologie pédiatrique de l’Hôpital de Hautepierre pour une intervention des chanteurs de l’Opéra Studio. Les enfants et le personnel médical assistent ainsi à un récital de grands airs d’opéra. Les enfants hospitalisés en service de jour viennent à l’Opéra voir les spectacles jeune public de la saison, Le Chat botté et Rêves 8, et découvrent l’envers du décor en visitant le théâtre. Action menée par le biais de l’ARAME, Association Régionale d’Action Médicale et sociale en faveur d’Enfants atteints d’affections malignes et soutenue par le Réseau GDS.
À l’Hôpital de jour de Colmar, l’OnR accompagne un public autiste dans les domaines lyrique et chorégraphique à travers des rencontres avec des artistes, des échanges, des exercices. Les enfants assistent également à des répétitions et à un concert apéritif.
Ceux qui ont la chance d’avoir fait la rencontre d’un art, l’opéra par exemple, savent qu’avec le plaisir ressenti, avec les expériences vécues, avec les vérités suggérées, cette rencontre leur lègue aussi un héritage à transmettre. S’occuper d’art, ça n’est pas le confisquer à son seul profit, c’est au contraire répondre à l’injonction dont il est porteur, qui est de le faire connaître à d’autres encore, sans limitation, sans exclusive. Transmettre est une exigence, c’est aussi une passion. Nous avons hérité de savoirs, d’expériences, de goûts, de curiosités portées à telle ou telle forme d’expression ; nous avons le désir de partager cet héritage, parce que, si nous avons la chance d’en avoir été destinataires, il est évident que nous n’étions pas les seuls et que ces expressions, ces paroles, ces sons, ces émotions étaient en fait envoyés, au-delà de nos seules personnes, vers des bénéficiaires potentiels en nombre indéfini. La rencontre n’est pas un additif, un accessoire ajouté pour les besoins de la mode ou de l’air du temps, elle fait intégralement partie de l’idée d’art, elle en est une composante constitutive. Vivre de manière égoïste sa passion de l’art lyrique, de la musique ou de la danse, ce ne serait pas seulement ignorer ses semblables, ce serait aussi se méprendre sur l’art lyrique, sur la musique, sur la danse. Le désir de partage est inhérent à la passion artistique, parce qu’il est constitutif de l’art. Chacun ressentira différemment ce qui se produit sur la scène : mais telle qu’elle se propose, la prestation artistique qui s’y déroule est en droit destinée à tous. Cela explique peut-être pourquoi celles et ceux qui à l’Opéra national du Rhin ont en charge l’action culturelle sont à ce point enclins à la sollicitude, à l’hospitalité, au partage : ce sont des passionnés de la rencontre. Ils aiment l’art parce que celui-ci trouve son sens dans la rencontre ; et ils ne comprendraient pas que tous ne viennent pas un jour ou l’autre à la rencontre de l’art, puisque celui-ci, en somme, n’attend lui-même que cela ! Daniel Payot Président de l’Opéra national du Rhin
24 • Croisements • Action culturelle
Maintenir le lien Permettre la création et le maintien de liens sociaux, favoriser l’épanouissement personnel par la rencontre : tels sont les objectifs de l’Espace Bel Âge (Colmar) et de la Maison du temps libre (Mulhouse), que nous accueillons à nos spectacles. À Strasbourg, les pensionnaires de plusieurs maisons de retraite viennent à nos représentations jeune public. Grâce au spectacle, les aînés restent en contact avec les autres, avec le monde, et partagent, ensemble, des moments magiques.
L'Enlèvement au
Sérail vu par les
de la Meinau enfants : 150 élèves
1 - Photo OnR
péra le 20 juin 201
et du Neuhof à l'O
Nous allons également à leur rencontre dans le cadre d’ateliers interactifs : interventions autour de la pratique gestuelle par nos danseurs, exercices autour de la voix par les chanteurs de l’Opéra Studio, venue à des répétitions et à un concert apéritif.
développer l’imaginaire
« Transmettre est une
exigence, c’est aussi une passion. (...) Le désir de partage est inhérent à la passion artistique, parce qu’il est constitutif de l’art.
Aider des mineurs en phase d’insertion sociale et professionnelle à renouer avec la réalité du monde extérieur, se construire de nouveaux repères et développer son imaginaire, tels sont les objectifs de l’action menée avec la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse). Ainsi, chaque saison, plusieurs mineurs sont sensibilisés au spectacle vivant, visitent le théâtre, assistent à des répétitions, rencontrent des artistes, viennent au spectacle et ont la possibilité de réaliser un stage de découverte des métiers de l’Opéra. Cette année l’action sera concentrée autour de Die Fledermaus.
» Action culturelle • Croisements • 25
Deux nouvelles récompenses pour l’OnR ! Le 20 juin dernier, le Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse a remis son Grand prix 2011 à l’OnR pour « Götterdämmerung ». Les membres du Syndicat Professionnel de la Critique ont décerné à l’OnR le Grand prix du meilleur spectacle lyrique de l’année pour sa nouvelle production Götterdämmerung de Wagner (direction musicale Marko Letonja, mise en scène David McVicar), point d’orgue de l’exceptionnel Ring de notre maison. Après avoir reçu un double prix pour Aladin et la lampe merveilleuse et Platée en 2010, cette récompense montre une fois de plus que l’OnR affirme sa place parmi les premières scènes lyriques de France.
Le Ring de l’OnR
C’est une aventure de longue haleine qui a pris fin avec le Crépuscule des Dieux en février dernier. Une aventure initiée il y a plus de six ans maintenant, quand l’OnR demandait au metteur en scène écossais d’entreprendre ce long et formidable travail sur l’opus magnum wagnérien. Cette entreprise artistique et humaine formidable, ce projet ambitieux, avec des défis techniques sans précédent, trouvent avec ce prix une reconnaissance valorisante pour toutes les équipes de l’OnR. Plus d’infos sur www.syndicat-critique-tmd.fr
Le baryton Jean-Gabriel Saint-Martin est nommé « révélation classique 2011 » par l’ADAMI*
Photo Alain Kaiser
Après avoir passé deux saisons au sein de l’Opéra Studio, Jean-Gabriel Saint-Martin prend son envol. En prime, il a été nommé en mai dernier « Révélation classique 2011 » par l’Adami. Un avenir prometteur s’ouvre à lui. Nous lui souhaitons bon vent ! Jean-Gabriel Saint-Martin découvre le chant au chœur d’enfants de l’Opéra de Paris dirigé par Francis Bardot. Après des études de droit, il se forme auprès de Nicole Fallien et au CNSM de Paris dans la classe de Pierre Mervant. Au Théâtre du Châtelet à Paris, il participe à la création des opéras contemporains The Fly d’Howard Shore ainsi qu’à Pastorale de Gérard Pesson en 2009. Il chante dans Thésée de Lully au Théâtre des Champs-Élysées et à l’Opéra de Lille, ainsi que dans Dardanus de Rameau en 2009 avec le Concert d’Astrée à Lille, Caen et Dijon. Il est membre de l’Opéra Studio de l’OnR de septembre 2009 à juillet 2011. En 20092010, à l’OnR, il participe à la création française de Richard III de Battistelli (rôles de Rivers et Catesby), chante les rôles du Perruquier dans Ariadne auf Naxos, du Comte Robinson dans Le Mariage secret de Cimarosa et du Génie de l’anneau dans Aladin et la lampe merveilleuse. En décembre et janvier dernier, il incarne le rôle d’Ours-Khan dans Ali Baba ou les Quarante Voleurs d’après Cherubini. En juillet dernier, il reprend le rôle du Docteur Malatesta dans Don Pasquale. * l’Adami, administration des droits des artistes et musiciens interprètes Plus d’infos sur www.adami.fr
26 • Croisements • Les brèves
Götterdämmerung, photo Alain Kaiser
ion quatre quest
Photo OnR
L’OnR à Shanghai Marc Clémeur est invité à participer au treizième festival international des arts de Shanghai qui aura lieu du 16 au 20 octobre 2011. Il s’agit d’un festival d’échange et de rencontre autour du spectacle vivant, visant à bâtir une plateforme internationale de coopération et de promotion des institutions, des compagnies et des artistes chinois avec le reste du monde, ainsi que de permettre aux chinois de découvrir des artistes du monde entier. Il s’agit du plus grand festival des arts de Chine. Marc Clémeur y donnera une conférence sur le thème : « Le pouvoir des Opéras de taille moyenne en Europe ».
s à...
Klaus wenger Vous aimez la musique, comment êtes-vous tombé dedans ? En écoutant d’une manière involontaire les disques rayés de mon père : ma chambre se trouvait au dessus du salon ; plus tard, un magnétophone me laissait imaginer une salle de concert. Quel est votre plus beau souvenir d´opéra ? Le Ring à l’Opéra de Stuttgart, revisité par quatre metteurs en scène, qui en gardant comme unique fil rouge la musique, ont réussi à transformer chaque partie en une histoire originale (avis aux amateurs : il est disponible sur DVD dans ARTE – Édition). Plus récemment, le Richard III de Giorgio Battistelli à Strasbourg (OnR) : opéra contemporain d’une intensité musicale et scénique captivante. Si vous étiez un instrument ? Un piano : créer des couleurs en partant du noir et blanc. Si vous étiez un personnage lyrique ? Simon Boccanegra dans l’opéra de Verdi : l’amour, la générosité, la compréhension, bref : une vie bien remplie malgré une mort précipitée. Klaus Wenger est historien, gérant d’Arte Deutschland et Président de l’Association « Europe, Culture et Citoyenneté ». Les brèves • Croisements • 27
Photo OnR
fidelio Vous aimez l’opéra et la danse ? Vous désirez soutenir et partager votre passion ? Alors rejoignez Fidelio et devenez ambassadeurs de l’Opéra national du Rhin. Fidelio est l’association de soutien de l’Opéra national du Rhin, ouverte à tous, curieux, néophytes, érudits ou amateurs, spectateurs réguliers ou occasionnels. Bénéficiez de réductions sur les spectacles, de rencontres avec les artistes, découvrez les coulisses et les répétitions, rencontrez d’autres passionnés d’art lyrique et de ballet. Tout au long de la saison, Fidelio propose un accès prioritaire aux meilleures places des théâtres, des événements festifs, un accès à l’envers du décor, et des sorties dans d’autres institutions culturelles.
Avantages tarifaires
L’adhésion à Fidelio permet de bénéficier d’offres exclusives, telles que : • Des tarifs préférentiels sur tous les abonnements (sauf bus) • Des places réservées prioritairement sans majoration de prix sur toutes les représentations • Des offres promotionnelles (invitations, réductions…) durant toute la saison • Des tarifs d’adhésion très avantageux grâce aux dons déductibles des impôts
Autres avantages
• Une nouvelle catégorie d’adhésion pour les jeunes de moins de 30 ans • Découverte des coulisses de l’OnR et rencontre avec les artistes qui composent la saison : répétitions, rencontres, visites… • Une information régulière : courriers et e-mailing, Croisements… • Visites d’autres institutions culturelles de Strasbourg et d’ailleurs Découvrez tous les avantages sur www.operanationaldurhin.eu [rubrique Soutenir l’Opéra]
28 • Croisements • Fidelio
Comment adhérer ?
L’adhésion à Fidelio est valable de date à date, c’est-àdire durant un an à compter de la date d’enregistrement de l’adhésion à l’association. Vous pouvez choisir entre les catégories d’adhésion suivantes (en solo ou en duo) : Amis jeune (<30 ans) : entre 20 € et 30 € Amis : entre 57 € et 84 € * Associé : entre 171 € et 249 € * Fidelio : entre 548 € et 710 € * *
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La brochure et le bulletin d’adhésion sont disponibles sur simple demande : Fidelio Opéra national du Rhin 19 place Broglie BP 80320 67008 Strasbourg cedex Tél. : +33 (0)3 88 75 48 40 fidelio@onr.fr ou sur www.operanationaldurhin.eu [rubrique Soutenir l’Opéra]
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Un chef-d’œuvre de Vivaldi en première mondiale
VIVALDI FARNACE
Max Emanuel Cencic Ann Hallenberg Karina Gauvin Daniel Behle Ruxandra Donose Mary-Ellen Nesi Emiliano Toro Gonzales I Barocchisti
Diego Fasolis 1 e r enregistrement mondial de la version Ferrare de 1738
“Quelle affiche ! Une nouvelle fois, Vivaldi aux anges… Max Emanuel Cencic, qui a la souplesse, l’agilité et l’autorité d’un Roi… Fasolis est habité : énergie vitale à tout instant… un bonheur ” Diapason
Le ballet Les nouveaux danseurs
Sarah Hochster Rémy Isenmann
Anna Grigorian Née en 1989, de nationalité francojaponaise, elle passe son enfance au Japon et intègre la Tokyo Ballet School avant de poursuivre sa formation à l’école Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower. Au cours de son expérience au Ballet du Theater Ulm puis au Ballett Meiningen/Eisenach en Allemagne, elle interprète de grands rôles tels que Juliette, Odette et Odile.
De nationalité franco-arménienne, formée au Conservatoire National Supérieur de Danse de Lyon, elle intègre sa première compagnie professionnelle au Ballet de l’OnR.
Wendy Paulusma
Né en 1991 à Mulhouse, élève à l’école de danse du Ballet National de Paris, puis au Conservatoire National Supérieur de Danse de Lyon, il termine son cursus à l’écoleAtelier Rudra Béjart à Lausanne. Engagé par le Ballet de l’OnR comme supplémentaire pour le Lac des cygnes en 2011, il est membre de la compagnie cette saison.
Née en Hollande en 1981, après une formation à l’Académie Nationale de Ballet à Amsterdam, elle intègre Europa Danse puis le Het Nationale Ballet et danse depuis 4 ans pour le Staatsoper de Hanovre. Au cours de son expérience, elle se produit dans des pièces de Forsythe, Balanchine, Martha Graham et tout le grand répertoire classique.
Formé à l’école de l’American Ballet, il intègre plusieurs compagnies aux états-Unis dont le Kansas City Ballet et le Washington Ballet avant d’arriver en Europe et d’être engagé au Ballet d’Augsburg. Son parcours est marqué par les pièces de Balanchine, Mark Morris, Twyla Tharp et Amanda Miller.
Lateef Williams
De nationalité américaine, il fait ses études de danse aux états-Unis dont deux années à la San Francisco Ballet School et rejoint l’Europe en 2009 au sein du Stadttheater Bremenrhaven. Les chorégraphies de Bournonville et Balanchine font partie de son répertoire.
Photos OnR
Kevin Yee-Chan
les tournées En plus des spectacles programmés cette saison, le Ballet de l’OnR part en tournée. Il sera à Paris au Théâtre des Abbesses pour la première de la création « D’un pays lointain » de Noé Soulier. Puis il ouvrira la saison de l’Opéra de Angers-Nantes avec «Le Mandarin merveilleux », chorégraphié par Lucinda Childs sur une musique de Bartók.
Béjart !
SONATE A TROIS
LE MARTEAU SANS MAÎTRE
CHORÉGRAPHIE Maurice Béjart
Création en janvier 1973 à la Scala de Milan CHORÉGRAPHIE Maurice Béjart
MUSIQUE Pierre Boulez sur des poèmes de René Char Décors, lumières et costumes Roger Bernard MISE EN RÉPÉTITION Bertrand d’At et Didier Merle
Création en mai 1957 au Théâtre d’Essen
MUSIQUE Béla Bartók, Sonate pour deux pianos et percussion (1938)
VARIATIONS POUR UNE PORTE ET UN SOUPIR
Création le 22 octobre 1965 au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles CHORÉGRAPHIE Maurice Béjart MISE EN RÉPÉTITION Bertrand d’At MUSIQUE Pierre Henry
En alternance, le Ballet proposera le programme Béjart ! (le 5 et 7 octobre au Théâtre Le Quai à Angers ; le 15 et 16 à Nantes) composé du Marteau sans maître, de la Sonate à trois et de Variations pour une porte et un soupir, trois pièces qui permettent d’aborder une facette peu connue, plus intime de l’œuvre de Béjart. Plus d'infos sur www.operanationaldurhin.eu [rubrique Le Ballet en tournée]
LE MANDARIN MERVEILLEUX
Création en janvier 2004 par le Ballet de l’OnR CHORÉGRAPHIE Lucinda Childs
Photos Jean-Luc Tanghe
MUSIQUE Béla Bartók DISPOSITIF SCÉNIQUE ET COSTUMES Rudy Sabounghi LUMIÈRES Christophe Forey
Les tournées • Croisements • 31
Photo Alain Kaiser
La presse en parle... die entführung aus dem serail « La distribution, d’une vraie qualité, est dominée par Blonde. […] La mise en scène de Waut Koeken colle assez fidèlement à l’intrigue et à la musique. » Gérard Condé « Légèreté et enjouement tout au long de la représentation, également pour l’orchestre. » Georg Rudiger
« Le plus grand effet de surprise de la mise en scène est l’échec de l’enlèvement. On trouve dans ce spectacle magie scénique et force symbolique, ce qui montre que le théâtre est toujours capable d’associer exigence intellectuelle et aura. Waut Koeken maîtrise parfaitement le chahut subtil du Singspiel d’origine viennoise. » Alexander Dick
« Parfaitement équilibré, uni par une complicité musicale palpable, ce plateau est un mariage idéal entre les cinq voix en présence. […] Blonde emporte aussi la palme dans cette nouvelle production : dotée d’une jolie voix, cristalline et tendre, affirmée et maitrisée, la soprano autrichienne Daniela Fally est d’une justesse absolue en tout, et d’une souplesse rare. » Jérémie Szpirglas
« Le geste de Rinaldo Alessandrini, chef venu de la sphère baroque, a une vision claire de l’univers mozartien, et cela a été à tous égards très profitable à cet Entführung bien enlevée et, le soir de sa première, très applaudie. » Marc Munch « La colorature Laura Aikin chante avec beaucoup de finesse. » Anne Suply
« L’équipe a créé l’atmosphère visuelle efficace, expressive, qui permet aux acteurs de donner le meilleur d’euxmêmes. (…) Laura Aikin a séduit dans le rôle de Konstanze par sa voix exquise et son rayonnement d’une grande beauté et d’un grand charme esthétiques. » Gunther Thiel « Certains se demanderont ce qu’il faut penser de cette description de l’opéra de Mozart vu par Koeken. Non seulement, je trouve que cette vision fonctionne très bien théâtralement, mais je pense que l’idée du « harem comme allégorie » est un coup de génie qui révèle les dimensions psychologiques qui me semblent inhérentes à cet opéra. La distribution des deux couples d’amants européens est tout à fait louable, non seulement vocalement, mais aussi par leur présence et leur apparence scéniques. » William Burnett
« Rinaldo Alessandrini a dirigé l’Orchestre philharmonique de Strasbourg avec vitalité et assurance. Un Enlèvement au Serail réussi, que le public a longuement applaudi. » Colette Kaufmann « Laura Aikin est d’une musicalité sans faille. » Michel Le Naour
autour du metteur en scène belge Waut Koeken, on peut également voir des tissus somptueux et des lumières tout à fait attrayantes. » Georg Rudiger
« Ceux qui en ont par-dessus la tête des concepts de mise en scène intellos, de la déconstruction théâtrale et des hommes en caleçon trouveront leur bonheur à l’OnR. Le Directeur général, Marc Clémeur, mise très délibérément sur des mises en scène esthétiquement plaisantes, qui ne cherchent pas à choquer mais à séduire, ne prennent pas les spectateurs à rebrousse-poil, mais se placent au service de l’œuvre. Dans L'Enlèvement au Sérail, le Singspiel de Mozart, monté par la jeune équipe réunie
« Le metteur en scène Waut Koeken sait donner une forme précise aux espoirs et aux inquiétudes, sa direction d’acteurs qui cherche toujours à respecter le flot naturel des événements renonce entièrement aux outrances de l’action et à l’humour forcé, ce qui assure une absence d’agitation fort plaisante et une grande unité. » K. F. Schulte
rêves 7 - songe... d’une nuit d’été « Mathieu Guilhaumon a créé une jolie pièce jeune public. (…) Soutenu par l’engagement des danseurs de la troupe au quasi grand complet, Guilhaumon passe sans complexe de Mendelssohn au Cabaret de Bob Fosse, dans un tourbillon de couleurs vives signées Christelle Reboulet. (…) Fluidité néo-classique, tempo syncopé, humour à double lecture (…), le chorégraphe aime la comédie musicale et ça se voit. » Gilles Haubensack « Mathieu Guilhaumon distribue idéalement les danseurs du Ballet du Rhin et (…) révèle au sein de la troupe de véritables saltimbanques. Son audace, son invention auront raison de beaucoup d’autres interprétations du Songe d’une nuit d’été. (…) Une belle comédie, une réflexion légère mais réelle sur l’illusion du monde du spectacle. À l’image de la liberté de l’œuvre de William Shakespeare, elle mêle avec art les tons et les sujets. » Veneranda Paladino
hamlet « […] Cohérence, efficacité, vigueur. » Christophe Rizoud « La mise en scène romantique et stylée de Vincent Boussard, qui a l’intelligence de ne pas chercher Shakespeare derrière Alexandre Dumas, la prise de rôle exemplaire de Stéphane Degout, idéal de timbre, de diction et d’incarnation, la présence funambulesque de l’Ophélie d’Ana Camelia Stefanescu […]. » Christian Merlin « Le baryton français Stéphane Degout chante son premier Hamlet à l’OnR avec un succès retentissant (…) tout comme la seule « étrangère », la Roumaine Ana Camelia Stefanescu, en excellente Ophélie. » Clauspeter Koscielny « Stéphane Degout : un très grand Hamlet. […] Saluons l’OnR de permettre la redécouverte du chef-d’œuvre d’Ambroise Thomas. » Nicolas Grienenberger « Les Chœurs aussi brillants dans la puissance que dans l’extrême douceur étaient magistralement dirigés par Michel Capperon. » Pierre Benveniste « Ana Camelia Stefanescu est une révélation. Au-delà de la performance vocale, inévitable, la soprano roumaine incarne l’insaisissable légèreté de l’être, timbre de cristal enflammé, sans la moindre trace de mécanique virtuose. » Mehdi Mahdavi
trilogie russe
« Un spectacle magnifique à tous égards. […] Atout maître de cette réalisation, la direction de Patrick Fournillier communique à l’Orchestre symphonique de Mulhouse une rare qualité d’engagement en même temps qu’un précieux raffinement du détail. » Marc Munch « C’est un drame nu, que rien d’étranger ne vient déranger, habillé par la seule musique, par le seul chant. » Jean-Claude Ober « En Alsace, Stéphane Degout l’a maintenant égalé [Thomas Hampson]. Il a fait ses débuts dans le rôle à l’OnR : une voix de qualité internationale – fondamentalement lyrique, capable en même temps d’une immense expansion, un chant d’une rondeur parfaite, d’une force de rayonnement phénoménale, souple même dans l’ébullition du forte, et de surcroît, un remarquable acteur. » Heinz W. Koch « Les Chœurs de l’OnR, qui ont travaillé l’ouvrage sous la direction de Michel Capperon, ont apporté à leur participation un élan solennel et de grandes nuances sonores. » Udo Klebes « Musicalement aussi, l’Orchestre symphonique de Mulhouse sous la baguette de Patrick Fournillier réussit à réhabiliter un opéra injustement oublié. » Dagmar Guilcher
« Le Ballet de l’Opéra national du Rhin dirigé par Bertrand d’At nous présente ici un programme intéressant et original avec un choix intelligent de trois chorégraphies très différentes. » Oli Speers « Déconcertant de facilité, Garry Stewart se joue des rythmes (…), il esquive, bondit, et impose sa danse. Le corps de ballet détonne : contemporain, volcanique et influence hip-hop patente (…) Stewart et Stravinsky sont merveilleusement connectés à notre époque hyperactive. » Nicolas Six « Un brin de mystère, une pincée de poésie, un grand verre d’audace… La recette d’un programme alléchant (…). Talentueux chorégraphes, Michel Kelemenis, Garry Stewart et Virginia Heinen savent ici flatter les sens des spectateurs. Leurs compositions laissent un arrière-goût sucré salé, agréable et déroutant. » Luc Bohler « Michel Kelemenis (…) signe là une œuvre sobre et résolument contemporaine qui vit s’exprimer l’excellent soliste Miao Zong (…). Garry Stewart offre au public une création résolument originale et novatrice. »
« Vincent Boussard se distingue par sa remarquable compréhension des chanteurs, qu’il dirige de façon convaincante et tout à fait naturelle entre pathos opératique et théâtre statique peu ambitieux, pénétration psychologique et arrangement discret, avec une simplicité qui n’est pas dénuée de sensualité. » Nikolaus Schmitt
« Une création originale du Ballet du Rhin chaleureusement applaudie par un public conquis. » Nicolas Pinot « Un éventail de propositions fructueuses. Michel Kelemenis (…) surprend d’entrée avec (...) Le Baiser de la fée (…). L’écriture chorégraphique, fluide et déliée (…) convainc pleinement. (…) Garry Stewart réussit un tour de force. Virginia Heinen s’en tire avec une légèreté aérienne (…), un univers joliment pastel (…), un gracieux élément perturbateur (Myrina Branthomme) (…). Un vrai plaisir d’enfant ! » Gilles Haubensack « Il est incontestable que la chorégraphie de Virginia Heinen (Chout) est remarquable. (…) Garry Stewart déconstruit son Stravinsky de telle manière que son Sacre devient appréhensible de manière tout à fait contemporaine. » Harmut Regitz
« Die Entführung aus dem Serail » & « Hamlet » : photos Alain Kaiser « Rêves 7 » : photo Nis & For « Trilogie russe » : photo Jean-Luc Tanghe
La presse en parle • Croisements • 33
Les bulles * sans le sel ! Ă&#x153;berall wo Menschen sind.
citylightcontact info@citylightcontact.de
* Seulement 0,003g/l de sodium
Calendrier Octobre sa 08 sa 08 ve 14 je 20 ve 21 di 23 sa 29 di 30
Franz Listz à l’honneur ! Strasbourg Opéra La Nuit de Gutenberg Mulhouse Filature Franz Listz à l’honneur ! Colmar Théâtre Conférence « La Bohème » Strasbourg Opéra La Bohème Strasbourg Opéra La Bohème Strasbourg Opéra Répétition publique « Opus Corpus » Mulhouse Sinne La Bohème Strasbourg Opéra
11 h 20 h 12 h 30 18 h 30 20 h 15 h 16 h 15 h
Novembre me 02 ve 04 ve 04 sa 05 sa 05 di 06 ma 08 me 09 me 16 je 17 ve 18 ve 18 sa 19 di 20 di 20 sa 26 ma 29
La Bohème Strasbourg Opéra 20 h Opus Corpus Mulhouse Sinne 20 h La Bohème Strasbourg Opéra 20 h Musique dans les Carpates Strasbourg Opéra 11 h Opus Corpus Mulhouse Sinne 20 h Opus Corpus Mulhouse Sinne 15 h Strasbourg Opéra 20 h La Bohème Danse à l’université Strasbourg US 18 h 30 Opus Corpus Strasbourg Opéra 20 h Opus Corpus Strasbourg Opéra 20 h La Bohème Mulhouse Filature 20 h 20 h Opus Corpus Strasbourg Opéra Opus Corpus Strasbourg Opéra 20 h La Bohème Mulhouse Filature 15 h Opus Corpus Strasbourg Opéra 15 h Opus Corpus Colmar Théâtre 20 h Les Noëls d’antan Strasbourg Temple Neuf 20 h
Décembre sa 03 ve 09 sa 10 lu 12 ve 16 ve 16 sa 17 lu 19 lu 26 ma 27
Jazz for Christmas Strasbourg Opéra Rencontre « Die Fledermaus » Strasbourg Opéra Die Fledermaus Strasbourg Opéra Die Fledermaus Strasbourg Opéra Récital Bejun Mehta Strasbourg Opéra Le Chat botté Colmar Théâtre Die Fledermaus Strasbourg Opéra Die Fledermaus Strasbourg Opéra Die Fledermaus Strasbourg Opéra Die Fledermaus Strasbourg Opéra
11 h 18 h 30 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 17 h 20 h
Opéra
Danse
Récitals
Jeune public
Concert Maîtrise
Concerts apéritifs
Informations communiquées sous réserve de modification
UHA :
Université de Haute Alsace, 3 rue des Frères Lumière, Mulhouse
US :
Université de Strasbourg, Le Portique, 14 rue René Descartes, Strasbourg
temple neuf :
Église du Temple Neuf, 6 rue du Temple Neuf, Strasbourg
Calendrier • Croisements • 35
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*Jusqu'où iriez-vous par am ur 12, rue de la Mésange - Strasbourg - 03 88 21 80 00