Croisements
n° 23 sept. / oct. nov. / déc. 2015
operanationaldurhin.eu
jusqu’au 15 mai 2016
Avertissement : une partie de l’exposition est déconseillée aux moins de 14 ans
Toutes les activités du Musée Würth France Erstein sont des projets de Würth France S.A.
La chambre rose, 1999, huile sur toile, Collection Würth, Inv. 5862 / Photo : Volker Naumann
Collection Würth et prêts
édito Contacts Opéra national du Rhin 19 place Broglie • BP 80320 67008 Strasbourg cedex 8 +33 (0)3 68 98 51 80 opera@onr.fr
Billetterie Strasbourg 0 825 84 14 84 (0,15 € / min) Mulhouse +33 (0)3 89 36 28 28 Colmar +33 (0)3 89 20 29 02
Directeur de la publication Marc Clémeur Responsable de la rédaction Mélanie Aron Conception graphique et secrétariat de rédaction Flora Klein - OnR Impression Gyss Imprimeur Obernai Journal imprimé à 27 000 exemplaires ISSN : 2103-981X Licences 2-1055775 et 3-1055776 Couverture et p.3 : nis&for
La saison lyrique 15-16 se poursuit avec le très rarement donné Pénélope de Fauré, une nouvelle production mise en scène par Olivier Py. Anna Caterina Antonacci et Marc Laho y incarnent Pénélope et Ulysse. C’est une grande joie pour nous de retrouver Olivier Py et son équipe, après le succès d’Ariane et Barbe-Bleue la saison passée. Pour les fêtes, Vincent Boussard sera dans notre Maison pour une nouvelle mise en scène de La Traviata. Christian Lacroix signe les costumes, Patricia Ciofi et Ana-Camelia Stefanescu chantent Violetta. Frissons assurés. Pendant ce temps, le Ballet accueille Stephan Thoss et sa version du Sacre du printemps. Puis la soirée All we love about Shakespeare nous invite à un voyage au cœur de l’œuvre du célèbre dramaturge. Marie-Eve Signeyrole présente cette saison la mise en scène de notre production jeune public, Cendrillon de Wolf-Ferrari, interprétée par les chanteurs de l’Opéra Studio. Une Cendrillon rock’n roll, issue d’une famille recomposée. Enfin, la mezzo-soprano Karine Deshayes et le baryton Simon Keenlyside seront en récital chez nous, avec Brahms, Schumann, Duparc et Fauré d’une part, et des lieder de Schubert de l’autre. Nous vous promettons de l’émotion, de la grâce, de la rareté, mais aussi du questionnement et du bouleversement. Suivez-nous ! Marc Clémeur Directeur général
du rhin
opéra d'europe
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dîner des initiés Rendez votre soirée inoubliable !
Vivre une soirée d’exception Être initié aux secrets du théâtre Sentir l’ambiance du plateau Respirer l’atmosphère des coulisses Poser le pied sur scène avant le lever de rideau Savourer un dîner dans un salon privé redécoré Assister au spectacle aux meilleures places Formule ouverte aux entreprises et aux particuliers à partir de 10 personnes.
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10
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pénélope
06 ... ou la fidélité récompensée 08 Qu'attendons-nous ?
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Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication Direction régionale des affaires culturelles d’Alsace, de la Ville et l'Eurométropole de Strasbourg, des Villes de Mulhouse et Colmar, du Conseil régional d’Alsace et du Conseil départemental du Haut-Rhin.
10 la traviata Mourir d'aimer 12 le sacre Sacré Sacre
du printemps
14 all we love... En corps Shakespeare de gauche à droite : photos nis&for, klara beck et Aymeric Giraudel
Culturebox Dernières Nouvelles d’Alsace France 3 Alsace France Bleu Alsace France Musique L’Alsace Lagardère Métropoles Le Figaro Libération Mezzo Qobuz.com Radio Accent 4 Radio FIP Strasbourg Radio Judaïca RTL 2 Szenik.eu
16 Cendrillon Manga-Rock 18 concerts apéritifs Un Autre Barbier De l'aube à la nuit 19 récital Karine Deshayes Simon Keenlyside
20
le mécénat
22
l'action culturelle
23 la maîtrise C'est la rentrée ! Voyage vers la capitale de Noël 24 l'opéra studio Saison 15-16 27 en bref Autour de Penthesilea Les Bibliothèques idéales la presse en parle 28 Ariane et Barbe-Bleue 29 La Dame de pique 29 Silk 31
calendrier
19
pénélope gabriel fauré « Je défais chaque soir ce que le jour j’ai fait… » Une fois n’est pas coutume, l’OnR exhume une vraie rareté du répertoire français en programmant Pénélope de Fauré. Et c’est Olivier Py, désormais habitué à la redécouverte des pépites oubliées, qui en signe la mise en scène…
Un opéra de la maturité On connaît surtout Gabriel Fauré pour sa musique de chambre, ses mélodies et ses œuvres chorales, du célèbre Cantique de Jean Racine au sensible et intime Requiem. Mais, à l’instar de nombre de ses collègues français, il ne s’est curieusement jamais vraiment aventuré du côté de l’opéra, alors qu’il témoigne pourtant d’un vrai goût pour les voix. En dehors d’un projet hybride, Prométhée, conçu en 1900 pour les arènes de Béziers et réunissant pas moins de 800 interprètes, Pénélope demeure le seul opéra du compositeur. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit aucunement d’une expérimentation de jeunesse ! Car c’est bien à près de 70 ans que Fauré s’est lancé dans l’aventure… Tout commence en février 1907. Artiste à la réputation assise et récemment nommé à la tête du conservatoire de Paris, Fauré entend poursuivre son œuvre malgré une surdité de plus en plus
envahissante. L’une des grandes cantatrices du moment, Lucienne Bréval, qui excelle chez Wagner mais a également créé plusieurs opéras français pour l’Opéra et l’Opéra-Comique, lui souffle alors l’idée de composer un ouvrage lyrique dont elle serait ravie d’incarner le rôle-titre. Pour achever de le convaincre, elle lui présente René Fauchois qu’elle verrait bien en librettiste. Ce jeune comédien tout droit sorti des troupes de Sarah Bernhardt et de Mounet-Sully est aussi brillant dramaturge. Il vient d’ailleurs de signer quelques pièces à succès qui sont autant de biographies romancées de grands compositeurs, de Beethoven à Mozart en attendant Liszt. C’est dire s’il aime la musique ! Même si la postérité le retiendra surtout comme l’auteur de Boudu sauvé des eaux qui deviendra un célèbre film de Renoir avec Michel Simon dans le rôle principal. L’affaire est entendue, ce sera Pénélope
STRASBOURG Opéra
mulhouse La Filature
rencontre
ve 23 octobre 20 h ma 27 octobre 20 h je 29 octobre 20 h sa 31 octobre 20 h ma 3 novembre 20 h
ve 20 novembre 20 h di 22 novembre 15 h
avec Patrick Davin, Olivier Py et Anna Caterina Antonacci
6 • Croisements • pénélope
Strasbourg, Librairie Kléber je 22 octobre 18 h 30 entrée libre
nouvelle production d’après L’Odyssée d’Homère. Un sujet à la gloire de la fidélité conjugale capable de magnifier La Bréval. Le travail est loin d’être idyllique entre Fauré et Fauchois, le compositeur reprochant régulièrement au jeune écrivain son verbiage. « Ces sacrés Prétendants sont des discuteurs intarissables », ironise-t-il. Il ne faut pas moins de cinq ans à Fauré pour achever, telle Pénélope, la partition, le laissant, de son aveu même, exténué. L’opéra passe de cinq à trois actes et finit par se recentrer presque exclusivement autour du
oubli. Faute de cantatrice à la hauteur de ce rôle vocalement difficile qui exige également un vrai tempérament de tragédienne ?
Poème lyrique en trois actes de Gabriel Fauré Livret de René Fauchois Créé à l’Opéra de Monte-Carlo le 4 mars 1913
Ariane et Pénélope, un diptyque
Direction musicale Patrick Davin Mise en scène Olivier Py Décors et costumes Pierre-André Weitz Lumières Bertrand Killy
Alors qu’elle l’a incarnée au concert lors de sa reprise aux Champs-Élysées dans le cadre du centenaire du théâtre et de l’ouvrage, Anna Caterina Antonacci
photo nis&for
Assistant à la mise en scène Daniel Izzo Assistant aux décors Pierre Lebon Assistante aux costumes Nathalie Bègue
couple Ulysse-Pénélope qui perdent dans la bataille leur Télémaque de fils étrangement absent de la distribution. La création de Pénélope est prévue à l’Opéra de Monte-Carlo dont le célèbre directeur, Raoul Gunsbourg, a par avance retenu la primeur. Mais là encore, la collaboration est loin d’être aisée. Et Fauré de s’irriter : « Sauf le chef d’orchestre, Léon Jehin, personne n’a l’air de s’intéresser à mon œuvre. C’est déprimant. » Il faut avouer que Gunsbourg est davantage préoccupé par sa propre prochaine création : Saint-Saëns n’hésite d’ailleurs pas à l’accuser d’étouffer Pénélope au profit de sa Venise. La première, qui a lieu le 4 mars 1913 après des répétitions plutôt tendues, se conclut par un succès d’estime. Même les propres amis du compositeur paraissent mitigés. Si la musique recèle plusieurs moments « délicieux », selon Charles Lecocq, le livret est loin de faire l’unanimité. Qu’à cela ne tienne, tout opéra a droit à sa deuxième chance… Elle intervient au Théâtre des Champs-Élysées deux mois plus tard : le public est cette fois-ci debout ! Mais la déroute financière du théâtre a raison du triomphe… Il faut finalement attendre l’entrée de Pénélope à l’OpéraComique en 1919 avec Germaine Lubin dans le rôle-titre pour que l’ouvrage parvienne à s’imposer dans la durée. Il est, par exemple, donné à Strasbourg en février 1923. Et Régine Crespin de reprendre vaillamment le flambeau au détour des années 1950 avant que l’opéra finisse par tomber dans un relatif
semble être l’interprète idéale de cette résurrection scénique, capable de reprendre enfin le flambeau. Elle est secondée par une brillante distribution, de Marc Laho dans le rôle d’Ulysse à Jean-Philippe Lafont dans celui du vieux berger Eumée, en passant par Edwin Crossley-Mercer en Eurymaque ou Élodie Méchain en Euryclée. Et on se réjouit bien entendu de retrouver Olivier Py et son fidèle collaborateur, PierreAndré Weitz, quelques mois seulement après Ariane et Barbe-Bleue. Olivier Py y voit d’ailleurs comme un diptyque alors que les deux opéras ont été créés à la même période. Convoquant la mythologie pour mieux évoquer le présent, tous deux sont empreints des mêmes obsessions du XIXe siècle finissant : dans une sorte d’expectative permanente, persuadés que l’artiste peut indiquer l’avenir et chanter des lendemains meilleurs. Personne ne sait encore que, malheureusement, c’est la boucherie de 1914-1918 qui attend l’Europe au tournant. Sans omettre quelques références à Homère, les deux artistes ont choisi un univers intemporel aux couleurs symbolistes. Et, comme à leur habitude, ils ont élaboré un dispositif scénique impressionnant constitué de plusieurs scènes tournantes, qui permettent non seulement une multiplicité d’images, mais invitent à un mouvement perpétuel au plus près de la musique. Le tout, si le défi n’était pas encore assez grand, baignant au beau milieu d’une immense étendue d’eau ! Gageons que cette brillante équipe produira à nouveau une de ces soirées à même de rester dans les annales de l’OnR…
Pénélope Anna Caterina Antonacci Ulysse Marc Laho Euryclée Élodie Méchain Cléone Sarah Laulan Mélantho Kristina Bitenc Phylo Rocío Pérez Lydie Francesca Sorteni Alcandre Lamia Beuque Un Pâtre Zia Grob / Lia Inès Goldman Eumée Jean-Philippe Lafont Eurymaque Edwin Crossley-Mercer Antinoüs Martial Defontaine Léodès Mark Van Arsdale Ctésippe Arnaud Richard Pisandre Camille Tresmontant Eurynome Aline Gozlan Danseurs Julie Amesz, Charlotte Dambach, Clément Debras, Sylvain Lecomte, Ivanka Moizan, Armando Neves Dos Santos Chœurs de l’OnR Direction Sandrine Abello Orchestre symphonique de Mulhouse Maîtrise de l'OnR Direction Luciano Bibiloni Edition Heugel
pénélope • Croisements • 7
Qu’attendons-nous ? par Pierre Dulau
D’une certaine manière, l’attente simplement comblée dans les limites de sa propre prévision est toujours déçue. L’attente qui se conclut par un « je m’y attendais » ou un « je m’en doutais » n’était qu’un calcul ; un soupçon plus ou moins fondé. L’attente authentique, elle, est riche d’une promesse par laquelle elle se dépasse toujours. Qu’attendons-nous en effet sinon d’être heureusement surpris par un événement qui saura révéler que l’attente n’était pas ce qu’elle croyait être ? Qu’attendonsnous sinon d’être dépassés par quelque chose d’inattendu, déjoués dans nos prévisions, contredits dans nos calculs, nos plans, subjugués par ce que nous n’osions espérer ? L’attente est le vœu d’une réconciliation mais elle n’est réellement accomplie que si elle se découvre finalement autre que ce qu’elle pensait être d’abord : comblée parce que débordée. Le paradoxe fondamental de l’attente est ainsi qu’elle est toujours attente de ce à quoi l’on ne peut pas s’attendre. Si l’attente sait à quoi s’attendre (« je le savais ! »), c’est qu’elle n’attend plus, mais qu’elle escompte. Et si à l’inverse l’attente ne s’attend à rien (« advienne que pourra », « on verra bien »), elle n’attend plus non plus, elle constate et se contente d’enregistrer la réalité. Ni calculatrice, ni purement passive, ni soupçonneuse, ni dépassionnée, l’attente authentique est, par différence, la disposition par laquelle l’homme se tient disponible pour une possibilité dont il suppose qu’elle viendra surprendre et excéder ce qu’il croit savoir d’elle. Elle est le pari d’une délivrance qui déborderait le désir et qui du même coup l’introduirait à sa réelle profondeur ; infinie. C’est la raison pour laquelle il n’y a d’attente authentique que de l’inespéré et de l’inouï. à quoi bon attendre si ce n’est pas pour être renversé ? L’attente s’accomplit ainsi par cette contradiction, comme ouverture vers l’inespéré qui vient lui révéler rétroactivement qu’elle était plus que ce qu’elle croyait savoir d’elle-même. Comme un coup de foudre amoureux qui authentifie soudain un manque que l’on ne se savait pas avoir, une œuvre d’art qui vérifie un besoin que l’on ne savait pas nous travailler, une modulation harmonique qui vient d’un coup d’un seul nous surprendre et authentifier l’intensité d’un vœu à demi-formulé. Se rendre à l’opéra et attendre… De découvrir que peut-être, ce qui va se jouer, va dépasser, mais en passant par elle, notre espérance.
photo nis&for
C’est sans doute là le sens de la parole énigmatique d’Héraclite : « Sans l’espérance, on ne trouvera pas l’inespéré, qui est introuvable et inaccessible. » Pourquoi, alors même que l’inespéré est introuvable, l’espérance y donnerait-elle accès ? Parce que c’est lui qui a l’initiative, c’est lui, l’inespéré, qui nous trouve, c’est lui qui franchira ou ne franchira pas la distance qui nous en sépare. Espérer en l’inespéré signifie alors : se confier à la possibilité d’une délivrance dont on sait que la perfection tiendra précisément à ce qu’elle débordera toutes nos capacités d’action, d’anticipation et de réflexion. L’attente ne comprend au fond que cette exigence qui est en même temps l’acte de piété par excellence ; acte par lequel l’homme vérifie qu’il est une vigie de l’inouï qui ne vit que pour la joie d’heureuses surprises.
Pierre Dulau est né en 1978. Il est docteur ès lettres (Paris-IV Sorbonne) et agrégé de philosophie. Il a publié des études sur la pensée de Heidegger ainsi que sur la pensée antique. Il vit et enseigne à Strasbourg.
pénélope • Croisements • 9
Giuseppe Verdi
la traviata Une héroïne touchante
En quelques mots
Créé au Théâtre La Fenice à Venise le 6 mars 1853, cet opéra en quatre actes est le plus populaire de Giuseppe Verdi. Le livret de Piave s’inspire de la pièce d’Alexandre Dumas Fils, La Dame aux camélias, elle-même tirée de son roman fondé sur la vie d’Alphonsine Duplessis, célèbre demi-mondaine morte de la phtisie en 1847. En 1852, lorsque Verdi découvre à Paris La Dame aux camélias, il en propose le sujet au Théâtre La Fenice à Venise. Les répétitions de La Traviata commencent à Venise en février 1853. Pour la première fois, le compositeur emprunte un sujet d’opéra à la littérature de son temps, s’attache à la peinture d’un univers quotidien, à la recherche d’une émotion intérieure et du réalisme psychologique, atteignant l’équilibre parfait entre drame et musique. Mais le choix d’un sujet contemporain se heurtant aux traditions de l’opéra, Verdi doit accepter que l’histoire se déroule au XVIIIe siècle, cette transposition ne masquant finalement guère le caractère profondément contemporain du sujet. Pas de mort violente, pas de suicide, ni de malédiction. Rien ni personne n’est héroïque dans ce drame de mœurs. La création est un fiasco, probablement dû aux interprètes mais aussi au public qui se reconnaît facilement dans la société décrite et accueille La Traviata avec des huées. La critique pourtant ne condamne pas l’œuvre. Un an plus tard, l’opéra, légèrement revu, est repris dans une nouvelle production et triomphe à Venise. C’est le début d’un succès plus jamais démenti.
Violetta Valery, belle courtisane, surnommée la Dame aux camélias, tombe amoureuse pour la première fois du jeune Alfredo Germont. Elle quitte sa vie de demi-mondaine et s’installe avec lui à la campagne. Mais cet amour est loin d’être sans nuages : le père d’Alfredo vient la voir en secret et demande à la jeune femme de renoncer à cette union. Le futur mariage de sa fille est menacé par le scandale de leur liaison. Violetta accepte à contrecœur et retourne auprès de son ancien protecteur, le baron Douphol – atteinte de phtisie, elle a pleinement conscience que ses jours sont comptés. Alfredo insulte alors publiquement Violetta au cours d’une soirée donnée par Flora Bervoix. Il est provoqué en duel par le baron et désavoué par son père. Il apprend finalement la vérité à propos du sacrifice de Violetta, et retourne auprès d’elle alors qu’elle se meurt. Tout au long de l’œuvre, cet irrémédiable compte à rebours transforme sa vie en un tourbillon de plaisirs, de souffrances, d’espoirs et de désillusions. Tantôt elle accepte son fatal destin, tantôt elle se révolte, cueillant les plaisirs, endurant les souffrances, se cachant pour mourir.
STRASBOURG Opéra
mulhouse La Filature
rencontre
ve 11 décembre 20 h di 13 décembre 15 h ma 15 décembre 20 h lu 21 décembre 20 h me 23 décembre 20 h di 27 décembre 15 h 10 • Croisements • XXXX ma 29 décembre 20 h
ve 8 janvier 20 h di 10 janvier 15 h
avec Pier Giorgio Morandi et Vincent Boussard Strasbourg, Librairie Kléber je 10 décembre 18 h 30 entrée libre
nouvelle production Opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi Livret de Francesco Maria Piave d’après La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils Créé au Teatro la Fenice à Venise le 6 mars 1853
Direction musicale Pier Giorgio Morandi Mise en scène Vincent Boussard Décors Vincent Lemaire Costumes Christian Lacroix Lumières Guido Levi Mouvements Helge Letonja
maquettes des décors de vincent lemaire
Assistant à la mise en scène Natascha Ursuliak Assistant aux costumes Jean-Philippe Pons
Le projet de mise en scène de Vincent Boussard
Violetta, un personnage fascinant
L’opéra baigne tout entier dans une ambiance de mort car Violetta Valéry se sait condamnée, comme tous ceux qui l’entourent d’ailleurs. Alfredo est cette bulle d’oxygène, il est totalement étranger à cette atmosphère morbide. Il lui offre, de surcroît, la formidable chance de se racheter. Prête à y croire, elle se jette sincèrement dans cette nouvelle relation, persuadée d’arrêter le temps qu’elle brûlait dans sa vie mondaine, mais se trouve bien vite contrainte à renoncer au bonheur. Ce n’est pas pour cela qu’elle abandonne son profond désir de purification. Au contraire, elle finit, telle une sainte, auprès de son amant revenu trop tard dans une sorte de joie extatique. Vincent Boussard s’est beaucoup inspiré de la vie de Marie Duplessis, l’illustre courtisane à l’origine du roman puis de la pièce d’Alexandre Dumas fils. Plusieurs objets y font d’ailleurs référence sur scène, dont notamment les célèbres camélias. La scénographie, unique pour tous les actes si ce n’est quelques éléments pour signifier les lieux successifs du livret, est traversée de voilages noirs sous différentes formes qui soulignent obstinément le destin funeste de l’héroïne. Quant aux somptueux costumes de Christian Lacroix tout en noir et blanc pour les hommes et en camaïeu de rouges pour les femmes, ils s’inscrivent dans un style qui prend ses références au cœur de plus d’un siècle de mode et se jouent, notamment, au deuxième tableau de l’acte II, des clichés sexuels, renversant les codes masculin / féminin.
Violetta est une créature fragile et bouleversante pour laquelle Verdi écrit en style bel canto. Toutes les cantatrices qui en possèdent la tessiture ambitionnent d’interpréter ce rôle nécessitant une solide technique vocale. Selon Verdi, il demande avant tout « de la sincérité, du sentiment et une belle présence scénique ». Ileana Cotrubas qui interprétait Violetta en 1974 au Covent Garden de Londres disait à ce propos : « Je suis brisée, totalement à bout de force, comme consumée, après La Traviata, et à la fin, j’ai l’impression d’être vidée de mon sang parce que je me laisse entraîner par les émotions d’un personnage que je vis en scène. » à l’OnR, Patrizia Ciofi et Ana-Camelia Stefanescu incarneront tour à tour cette touchante héroïne à l’occasion des neuf représentations données à Strasbourg et à Mulhouse.
« Qu’il sache le sacrifice que j’accomplis par amour, et que l’ultime soupir de mon cœur sera pour lui. »
Violetta Valéry Patrizia Ciofi (11, 15, 21, 27/12 et 8/01)*
Ana-Camelia Stefanescu
(13, 23, 29/12 et 10/01)*
Alfredo Germont Roberto De Biasio Giorgio Germont Étienne Dupuis Flora Bervoix Lamia Beuquee Annina Tuba Mankal Dekak Docteur Grenvil René Schirrer Gaston de Letorières Mark Van Arsdale Baron Douphol Francis Dudziak Marquis d’Obigny Jean-Gabriel Saint-Martin Giuseppe Kyungho Lee Un domestique de Flora Mario Montalbano Un commissionnaire Young-Min Suk * Sous réserve
Chœurs de l’OnR Direction Sandrine Abello Orchestre philharmonique de Strasbourg
Violetta, Acte II Avec le soutien de
fidelio association pour le développement de l'Opéra national du Rhin
sacré Laurine Koenig : Est-ce qu’il y a un moment que vous aimez particulièrement dans la partition du Sacre ? Stephan Thoss : Je trouve que l’un des passages les plus beaux est la fin de la première phrase musicale, ainsi que le début de la deuxième : il y a un tel contraste entre les deux ! La première est puissante tandis que la deuxième est calme, sensible, intimiste… par opposition à la première, elle est tout en délicatesse. Cela vous donne la chair de poule !
le sacre du printemps
Stephan Thoss, ce nom vous dit peut-être quelque chose… et pour cause ! Chorégraphe allemand, il a déjà signé le Boléro et La Chambre noire pour le BOnR au cours des saisons dernières. C’est avec un monument de la danse qu’il revient pour ouvrir la saison 15-16 : Le Sacre du printemps. En première partie du programme, sa Chambre noire vous embarquera à nouveau dans un univers entre le rêve et l’étrange. Focus sur le domptage d’un monstre.
L.K. : Le Sacre du printemps est comme un rite de passage pour les chorégraphes, qu’est-ce qui vous a donné envie de vous attaquer à cette œuvre ? S.T. : À l’époque de la création en 1913, la structure de la partition de Stravinsky était révolutionnaire, autant que celle de la chorégraphie de Nijinski ! La première représentation a donné lieu à l’un des plus importants scandales de l’histoire de la musique et a marqué le début de l’ère moderne en art. Mais au-delà de ces faits marquants, c’est la musique qui m’a donné envie de créer ma propre version du Sacre, elle est très inspirante et permet un travail intéressant sur le mouvement. Quand on l’écoute, c’est un peu comme si l’on entendait du mouvement : chaque geste est directement lié à la musique. C’est le son qui produit le geste du danseur, qui devient à son tour musicien d’un instrument : son corps. Les danseurs sont alors comme la résonance de la musique. L.K. : Que raconte votre Sacre, que dit-il de différent ? S.T. : Je me suis éloigné de la dramaturgie d’origine, en évacuant complètement l’idée de sacrifice par exemple. J’ai préféré me concentrer sur la musique et le mouvement plutôt que sur la narration, pour essayer de trouver ce parallèle entre son et geste. Par ailleurs, dans cette pièce, j’envisage le corps comme une magnifique œuvre d’art créée par la nature, que l’on peut opposer aux machines. Au cours de ces dix dernières années, on a nettement amélioré la performance physique en prenant soin de son corps et en le façonnant – par l’alimentation par exemple. Il y a eu une véritable élévation du corps ! L.K. : De quoi vous êtes-vous inspiré ? S.T. : Je me suis inspiré de mouvements artistiques existants autour de la date de la création du Sacre du printemps, en 1913. C’était une période faste pour l’industrialisation. Le Futurisme, qui prônait l’amour de la vitesse et de la machine à travers tous les arts, prenait de plus en plus d’ampleur. Je m’en suis nourri pour mettre en évidence l’opposition entre le corps et la machine. L.K. : Pouvez-vous nous parler de l’univers visuel de votre pièce ? Costumes, lumières, décors… quels choix avez-vous faits ? S.T. : Les danseurs portent des costumes gris unis, qui laissent apparaître leurs bras et leurs jambes. Il était important que les costumes soient sobres
12 • Croisements • le sacre du printemps
stephan thoss : photo benjamin schenk • page 13 : Photo klara beck
sacre
L.K. : Parmi toutes les relectures chorégraphiques du Sacre, y en a-t-il une qui vous a vraiment touché ? S.T. : Oui, celle de Pina Bausch m’a beaucoup impressionné, elle a réussi à faire entrer dans le corps des danseurs le flot de la musique. Quand j’ai vu sa chorégraphie, j’ai eu l’impression que la musique s’incarnait en mouvements à travers les danseurs et que leurs muscles ne pouvaient pas y résister, comme s’ils devaient s’y soumettre jusqu’à la fin de la partition. La version de John Neumeier m’a également beaucoup marqué, je l’ai dansée au Semperoper de Dresde.
la chambre noire
afin de souligner chaque mouvement. Les danseurs sont délibérément vêtus de la même manière car ce n’est pas l’individualité qui m’intéresse ici : chacun est comme un instrument qui fait partie d’un orchestre, d’un ensemble plus grand. Le décor, quant à lui, est constitué d’éléments en acier en référence au monde industriel, la lumière y est l’adversaire de la machine et incarne une force de la nature. L.K. : Qu’est-ce que ça fait de s’attaquer au Sacre ? S.T. : On éprouve du respect, de l’humilité et aussi un peu de peur face à ce chef-d’œuvre de la musique. L.K. : Est-ce qu’avoir dansé vous-même Le Sacre a changé quelque chose dans votre processus de création ? S.T. : Tout à fait. En tant que danseur, je me souviens que la musique était difficile à aborder, j’étais très impressionné lorsque je me suis rendu compte à quel point il était compliqué de garder le compte pour exécuter les pas. C’est aussi pour cela que j’ai voulu créer une version dédiée à la musique plutôt qu’à un contenu narratif. L.K. : Vous avez créé cette œuvre avec une autre compagnie, elle entre maintenant au répertoire du BOnR : comment se passe le travail de transmission d’une pièce ? S.T. : Pour les danseurs, c’est à chaque fois la découverte d’une nouvelle pièce : pour la leur transmettre je procède sensiblement de la même manière que lorsque je la travaille pour la toute première fois. En premier lieu j’arrive dans les studios avec un objectif à atteindre, je présente mes idées aux danseurs et, au fur et à mesure que le travail avance, les danseurs nourrissent mes idées. Le résultat est le fruit d’un travail commun. Lorsque je transmets une pièce, c’est pareil : une sorte de conversion s’opère au contact des danseurs. Ensuite c’est comme si ma pièce se transmettait d’elle-même et s’appliquait aux corps.
Chorégraphie, décors, costumes, lumières Stephan Thoss Musique Jean-Sébastien Bach, Hans Zimmer, Javier Naverette, Kronos Quartet, Kimmo Pohjonen, Samuli Kosminen, Felix Mendelssohn-Bartholdy Assistante à la chorégraphie Mia Johansson
le sacre du printemps Chorégraphie, décors Stephan Thoss Musique Igor Stravinsky Costumes Katerina Meinke Assistante à la chorégraphie Mia Johansson
Ballet de l’OnR Créé par le Ballet du Théâtre national de Wiesbaden Spectacle présenté avec des musiques enregistrées
30 ans ! Mulhouse, CCN et La Sinne sa 10 octobre Les Centres chorégraphiques nationaux ont 30 ans ! Pour célébrer l’événement, le Ballet vous convie à une après-midi d’ateliers au cœur du Théâtre de La Sinne et des studios du CCN. À l’issue de la représentation du Sacre du printemps, les danseurs du Ballet vous réservent une surprise… Soyez prêts et venez fêter avec nous ! > Plus d’infos operanationaldurhin.eu
MULHOUSE La Sinne
COLMAR Théâtre
STRASBOURG Opéra
autour du spectacle
ve 9 octobre 20 h sa 10 octobre 20 h di 11 octobre 15 h
sa 24 octobre 20 h di 25 octobre 15 h
di 15 novembre 15 h lu 16 novembre 20 h ma 17 novembre 20 h me 18 novembre 20 h je 19 novembre 20 h
Coulisses studio, Mulhouse, CCN je 24 septembre 18 h L’université de la danse, Mulhouse, CCN je 1er octobre 19 h Répétition publique, Mulhouse, La Sinne ma 6 octobre 18 h3 0 Danse à l’université, Strasbourg, Le Portique XXXX • Croisements • 13 ma 3 novembre 18 h 30
en corps shakespeare all we love about shakespeare
On sait que Shakespeare est une source intarissable d’inspiration pour l’opéra. C’est aussi le cas pour la danse entre grands ballets adaptés de ses ouvrages ou pièces chorégraphiques inspirées par ses personnages. All we love about Shakespeare propose une nouvelle incursion dans l’œuvre du plus célèbre des dramaturges anglais autour de la reprise d’une pièce mythique du Ballet de l’OnR et de deux créations.
Disparu au début de l’été 2014, Bertrand d’At restera comme l’un des grands directeurs du Ballet de l’OnR qu’il a accompagné pendant quinze ans, tout en ayant grandement contribué au renouveau de l’art chorégraphique en France. Alors que son Roméo et Juliette, créé en 1990, est devenu une version de référence, il semblait naturel, à l’occasion de ce programme Shakespeare, d’en rappeler les plus beaux moments. Pour ceux qui n’auraient jamais eu le plaisir d’assister à ce ballet, régulièrement repris au cours des saisons suivantes, il invite à une relecture originale du chef-d’œuvre shakespearien. C’est que la musique a été composée par Serge Prokofiev, musicien russe puis soviétique puisqu’il assiste à l’énorme chamboulement de la Révolution communiste. Bertrand d’At propose de resituer l’intrigue de Vérone à Kiev et de la placer autour de la période 1917-1920, années cruciales du basculement. Le moment où le peuple se révolte contre le carnage de la Première Guerre mondiale, la famine, le chômage et l’exploitation des masses par les capitaines d’industrie et les grands propriétaires terriens. En quelque mois, l’autocratie des Romanov va
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photo nis&for
Hommage à Bertrand d’At
s’écrouler. Pour la première fois de l’Histoire, la classe ouvrière va prendre le pouvoir. À Kiev, ces événements donnent lieu à de violentes batailles de rue entre factions rivales dans une atmosphère de chaos idéologique que décrit parfaitement Mikhaïl Boulgakov, dans son roman La Garde blanche. Bertrand d’At fait de Juliette une héritière de l’aristocratie et de Roméo, un jeune étudiant pauvre tenté par la révolution. Dans ce contexte, ils commettent la faute impardonnable de passer outre leur statut social et de transgresser l’idéologie de leurs camps respectifs pour vivre pleinement leur passion amoureuse, gangrenant ainsi l’action engagée collectivement. Traîtres ou martyrs ? Simplement deux êtres qui se reconnaissent au-delà des clivages politiques ou sociaux et le paieront volontairement de leur vie. La musique de Prokofiev colle parfaitement à cette transcription : au bruit et à la fureur d’une fin de règne chaotique répondent des moments de pur lyrisme où les deux amants se retrouvent, comme un contrepoint sensuel et passionné à l’atmosphère glacée de mort et de décadence qui règne au dehors. Au travers de cette transposition, Bertrand d’At dénonce les horreurs des guerres fratricides qui se répètent à travers les siècles, sans que l’humanité n’en tire de réelles leçons. Au-delà du thème de l’amour rédempteur, le sujet est davantage ici le conflit lui-même. La mise en scène et la chorégraphie sont trépidantes tout en laissant la place à de nombreux moments d’une sensibilité à fleur de peau. Le tout sublimé par de somptueux décors inspirés de l’architecte véronais Carlos Scarpa et des costumes d’une grande élégance, signés par Rudy Sabounghi.
Regards européens Place à la création maintenant ! C’est le moment d’évoquer deux figures fascinantes du Panthéon shakespearien : la belle Ophélie tout droit sortie de Hamlet, avec Ophélia madness and death de Douglas Lee, et les terrifiantes Sorcières qu’on croise dans Macbeth, avec Fatal de Rui Lopes Graça. Quelques mots sur les pièces qui ont inspiré
les deux chorégraphes. La première a pour cadre le Danemark. Le jeune héros, obsédé par le meurtre de son père dont il cherche à punir les auteurs – sa propre mère et son oncle devenus époux –, simule la folie. Son comportement finit par décontenancer tout le royaume. Mais s’il parvient à démasquer les traîtres, il le paie de sa vie et entraîne dans sa chute Ophélie, son amante, qui se jette dans les flots. Complots et meurtres sont aussi au programme de Macbeth, où le héros, à qui des Sorcières prédisent un destin de roi, n’hésite pas à tuer son propre souverain avec le concours de son épouse, la terrible Lady Macbeth. Les deux paieront également de leur vie cet acte odieux. Deux pièces suffisamment sulfureuses et riches pour stimuler l’imaginaire de brillants chorégraphes rompus à la création. Douglas Lee est un jeune artiste britannique qui a également intégré le prestigieux Ballet de Stuttgart dont il devient le premier danseur en 2002. Menant à la fois sa carrière d’interprète et de créateur, il est invité par de nombreuses compagnies, du New York City Ballet au Ballet de l’Opéra de Perm, sans oublier sa compagnie d’origine, avant de se consacrer exclusivement, dès 2010, à la chorégraphie. Après le Nord, honneur au Sud puisque c’est au Portugal que travaille Rui Lopes Graça dont le public de l’OnR a déjà pu applaudir Don Quichotte en 2013. Lui aussi a d’abord été interprète, notamment comme soliste au sein du Ballet national du Portugal. Puis, à partir de 1996, il s’est entièrement consacré à la chorégraphie, répondant à l’invitation de compagnies de tous les coins de la planète alors que lui-même s’intéresse particulièrement au dialogue interculturel au travers des différentes esthétiques. Attaché à sa mission de transmission, il enseigne aussi à l’université de danse de Lisbonne ainsi qu’à celle de Stavanger en Norvège. Deux regards aux deux confins de l’Europe dont on a hâte de découvrir l’inventivité avec laquelle ils sauront faire danser Shakespeare, le tout, cerise sur le gâteau, accompagné par les musiciens de l’Orchestre symphonique de Mulhouse.
Roméo et Juliette
Extraits Hommage à Bertrand d’At Chorégraphie Bertrand d’At Mise en répétition Mark Pace Musique Sergueï Prokofiev Décors, costumes Rudy Sabounghi
Ophelia
Madness and Death Création Chorégraphie Douglas Lee Musique Henry Purcell, Frank Henne Lumières Bonnie Beecher
Fatal
Création Chorégraphie Rui Lopes Graça Musique Franz Schubert (La Jeune Fille et la mort) Lumières Bonnie Beecher
Direction musicale Myron Romanul (sauf 9, 10/01) Wolfgang Heinz (9, 10/01) Ballet de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse
MULHOUSE La Filature
STRASBOURG Opéra
COLMAR Théâtre
autour du spectacle
di 20 décembre 15 h & 20 h ma 22 décembre 20 h
je 7 janvier 20 h ve 8 janvier 20 h sa 9 janvier 15 h & 20 h di 10 janvier 15 h
sa 16 janvier 20 h di 17 janvier 15 h
Coulisses studio, Mulhouse, CCN me 9 décembre 18 h L’université de la danse, Mulhouse, CCN je 3 décembre 19 h Danse à l’université, Strasbourg, Le Portique ma 5 janvier 18 h 30 XXXX • Croisements • 15
c
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k c -ro
Ermanno Wolf-Ferrari
Hervé Petit : Comment aborde-t-on un opéra comme celui-ci, qui doit être visible à partir de 6 ans ? Marie-Eve Signeyrole : Tout dʼabord, lʼidée est de sʼadresser à un public à partir de 6 ans et bien plus. Si nous ciblons les tout petits, nous excluons tous les autres. Dans cette version il n’est, entre autres, pas question de citrouille. Le livret présente un prince profondément triste et une Cendrillon très malmenée par sa belle-famille. Le sujet évoque deux jeunes personnages, Cendrillon bien-sûr et le prince, finalement le plus important, fils unique du roi, dont la mère est absente. Cendrillon, fille de son époque, plutôt « rock’n roll », version manga, est issue d’une famille qu’on définit aujourd’hui de « recomposée ». Elle est nantie d’une marâtre et de ses deux filles qui forment une sorte d’animal à deux têtes, toutes méchantes, et d’un père maladivement absent. La mère tient tellement à emmener ses deux filles au bal quʼon en vient à se demander si elle-même ne cherche pas le prince charmant. Le roi est 16 • Croisements • cendrillon
maquette de fabien teigné
Dans l’histoire de l’opéra, des interprétations très diverses de ce conte existent, entre autres celles de Jules Massenet, de Pauline Viardot ou de Rossini avec La Cenerentola. Les contes de fées ne recèlent pas que du merveilleux… souvent même une grande cruauté. La metteur en scène Marie-Eve Signeyrole et son équipe artistique ont œuvré pour l’OnR sur l’ouvrage du compositeur Ermanno Wolf-Ferrari créé en 1900, mais adapté aux enfants d’aujourd’hui.
un roi d’aujourd’hui, qui organise des rallyes dansants pour marier son fils. Et les fées… pas de conte sans fées ! Avec mes collaborateurs, nous traitons le conte de façon réaliste, dans un monde plus proche des spectateurs mais si nous nous ne sommes pas dans le fantastique, le surréalisme apporte le rêve lié à l’esprit des contes. H.P. : Quels rapports ont ces personnages entre eux ? M.-E.S. : Curieusement, Cendrillon donne l’impression de sauver le prince plus que l’inverse. On peut même imaginer que le personnage de Cendrillon est une invention du prince afin de s’extraire de son quotidien. Elle est en réalité issue du même milieu que lui, elle n’a donc pas besoin de lui pour assurer son ascension sociale. C’est la marâtre qui l’a transformée en souillon en l’asservissant. Ses filles suivent aveuglément l’attitude de leur mère. Le roi se désole de voir son fils dans un état dépressif. Il organise le bal pour tenter de rompre sa solitude. Les conseillers, amis du prince, sont là pour le distraire, entre autres lors d’une scène où ils se font passer les uns pour les autres pour épater les deux sœurs. Et les fées ! On les croit sorties tout droit d’un chantier de BTP… c’est logique… elles réparent une cloison de la chambre saccagée par Cendrillon dans un accès de colère. H.P. : Mais où se passe cette histoire ? M.-E.S. : L’espace du jeu : les chambres des adolescents, où ils cachent leurs secrets, tout ce qu’on ne veut pas raconter à ses parents, un territoire intime, propre à l’imaginaire de chacun. Voilà une chose qui doit parler aux plus jeunes. D’un point de vue esthétique, nous utilisons le langage graphique de cette génération : le dessin, voire le graffiti, les raccourcis textuels et le langage d’aujourd’hui. Les chambres sont contiguës, voire même se superposent, par des effets de vidéo par exemple. Le prince compte les jours en traçant des traits sur le mur. Au fond de sa chambre, un placard qui devient la chambre de Cendrillon… On se demande s’il n’a pas inventé Cendrillon et son histoire… Des « saynètes parallèles » qu’on voit au travers des cloisons stimulent l’imaginaire. Cendrillon remplit les murs de sa chambre de graffitis, reflets de ses pensées du jour comme un journal intime. H.P. : Comment traitez-vous les scènes du bal ? M.-E.S. : Le bal est le moment où « quelque chose doit se passer », particulièrement pour les sœurs. Elles s’y rendent afin de « chasser » un futur mari. Les ambassadeurs amis du prince les courtisent, elles se prêtent au jeu puis les repoussent. Le moment de minuit est évidemment important. Tout s’emballe, Cendrillon s’enfuit, le prince la poursuit.
H.P. : Vous avez travaillé avec des adolescents sur un spectacle autour de la Grande Guerre, 14 + 18, pour lequel vous avez d’ailleurs co-écrit le livret. Vous évoquiez la difficulté à comprendre leur langage. En quoi cette expérience vous a-telle armée pour travailler sur des productions pour le jeune public ? M.-E.S. : Je pense tout simplement que je n’ai jamais pensé « jeune public ». Je pense « tout public éveillé ou éclairé ». Ce qui signifie que les jeunes du public sont souvent préparés par leurs professeurs et pour ce qui concerne 14 + 18, ils devaient avoir abordé la Grande Guerre. Je pense au contraire avoir proposé un spectacle fait par des adolescents à destination des plus grands, parents, grands-parents. C’était ça la grande force de ce spectacle : que des enfants soient capables de bouleverser un public d’avertis et de bousculer les préjugés. Ma seule arme c’est la patience et l’énergie. Il en faut beaucoup avec des grands groupes. Nous étions 100. Pour le reste, je leur demande la même exigence qu’à des professionnels. H.P. : Vous avez monté pour le Festival d’Aix-enProvence un opéra jeune public, Le Monstre du labyrinthe. Monter un opéra pour les enfants, en quoi est-ce différent d’un opéra pour « les grands » ? M.-E.S. : Je pourrais vous répondre de la même façon. La seule différence c’est qu’ils étaient 300 et que la moitié étaient des adultes. Nous avons actualisé le mythe du monstre en traitant de la question des migrants. Une fois de plus, je ne pense pas avoir mis en scène un spectacle pour enfants et ce n’était pas la commande. Ce sont des spectacles tout public dont une partie de la distribution est composée d’enfants qui savent souvent mieux parler que nous de sujets importants.
Mercredi découverte Dans le carrosse de Cendrillon Envie de découvrir en avant-première les coulisses de la création du spectacle, en présence des chanteurs, de l’équipe artistique et des techniciens de l’OnR le temps d’une répétition ? Rendez-vous le mercredi 9 décembre à 14 h au Théâtre municipal de Colmar. Réservé aux 8-12 ans • Tarif 6 € Réservation obligatoire : 03 68 98 75 21 / jeunes@onr.fr
colmar Théâtre
STRASBOURG CMD*
MULHOUSE La Sinne
me 16 décembre 14 h 30 ve 18 décembre 20 h
sa 9 janvier 20 h di 10 janvier 15 h me 13 janvier 14 h 30 ve 15 janvier 20 h di 17 janvier 15 h
sa 30 janvier 20 h di 31 janvier 15 h
* Cité de la Musique et de la Danse
Création française Nouvelle production
Conte de fées en trois actes d’Ermanno Wolf-Ferrari Livret de Maria Pezzè-Pascolato d’après le conte des frères Grimm Créé à Venise le 22 février 1900 Opéra pour enfants
Direction musicale Vincent Monteil Mise en scène Marie-Eve Signeyrole Décors Fabien Teigné Costumes Yashi Lumières Philippe Berthomé Assistante à la mise en scène Aurélie Lemaignen Traduction et adaptation du livret
Vincent Monteil
Cendrillon Francesca Sorteni La Marâtre Coline Dutilleul Anastasie Rocío Pérez Javotte Gaëlle Alix Le Prince Diego Godoy-Gutiérrez / Camille Tresmontant Le Bouffon Emmanuel Franco Ambassadeur / Grand Sage Jaroslaw Kitala Ambassadeur / 2e Sage Nathanaël Tavernier Ensemble orchestral du Conservatoire de Strasbourg Arrangement de Douglas Victor Brown © Josef Weinberger
Opéra pour enfants Production de l’Opéra Studio de l’OnR Avec le soutien de
Fondation
cendrillon XXXX • Croisements • 17
un autre barbier Extraits mis en espace d’Il Barbiere di Siviglia de Giovanni Paisiello ARTISTES DE L’OPÉRA STUDIO Rosina Coline Dutilleul Il Conte d’Almaviva Diego Godoy-Gutiérrez Bartolo Jaroslaw Kitala Figaro Emmanuel Franco Basilio Nathanaël Tavernier Piano Tommaso Turchetta Mise en espace Carolina Pecheny
colmar Théâtre ma 6 octobre 12 h 30 strasbourg Salle Ponnelle sa 10 octobre 11 h
En 1775, la Comédie-Française faisait un triomphe au Barbier de Séville, pièce de théâtre de Beaumarchais, qui ne tarda pas à rencontrer un succès dans toute l’Europe. Saint-Pétersbourg connut d’ailleurs un tel engouement pour la pièce qu’en 1782, l’impératrice Catherine II en commanda un opéra à son maître de chapelle, Giovanni Paisiello. Cet opera buffa suscita un vif enthousiasme dans de nombreux pays, fut joué des centaines de fois à travers l’Europe et marqua jusqu’à Mozart, qui mit en musique sa suite, Les Noces de Figaro. En 1816, Rossini eut d’ailleurs bien du mal à conquérir le public avec sa version du Barbier de Séville. Si la postérité a vu cette tendance s’inverser et l’opéra de Rossini s’imposer, le Barbier de Paisiello n’en reste pas moins un classique de son répertoire. Considéré comme son œuvre majeure, il est encore connu aujourd’hui pour la célèbre cavatine du Comte Almaviva. Légèreté de ton, situations comiques, péripéties amoureuses sont de mises chez Paisiello et reflètent parfaitement la vivacité italienne du XVIIIe siècle. Aussi, le compositeur s’est particulièrement attaché à mettre en valeur l’histoire d’amour entre le Comte Almaviva et Rosine, laissant s’exprimer pleinement l’esprit galant du folklore napolitain. L’interprétation des artistes de l’Opéra Studio et la mise en espace de Carolina Pecheny vous invitent à la rencontre de cet autre barbier, promettant intensité dramatique et virtuosité du lyrisme italien.
concerts apéritifs
En partenariat avec la Cave de Turckheim
de l'aube
à la nuit
18 • Croisements • XXXX
ARTISTES DEs chŒurs Tatiana Zolotikova soprano Elena Iachtchenko mezzo-soprano Cordelia Huberti piano
strasbourg Salle Bastide sa 7 novembre 11 h
photos onr & nis&for
La vie est une succession de jours et de nuits, mêlant joie et tristesse, espoirs et déceptions. Ce concert est un petit récit sur la succession du jour et de la nuit, les aubes magnifiques et les crépuscules envoûtants, les journées éblouissantes et les nuits magiques. Félix Mendelssohn, Mikhail Glinka, Sergeï Prokofiev, Arthur Rubinstein, Johannes Brahms, Piotr Illitch Tchaïkovski ou encore Jacques Offenbach... autant de compositeurs, entre autres, que tous ces sujets ont inspirés et qui seront de la partie pour ce rendez-vous exclusivement féminin.
récital
Elle les accumule, les vivas et les bravos, celle qui a interprété pour l’OnR Béatrice dans Béatrice et Bénédicte de Berlioz en 2004-2005 et le rôle du Page Urbain dans Les Huguenots (2011-2012). Nous l’avons également reçue en 2008 et 2009 pour deux récitals en duo avec respectivement Nicolas Cavallier puis Stéphane Degout. C’est vous dire qu’on l’apprécie dans notre maison. Nous ne sommes pas les seuls : couronnée du prix Charles-Cros en 2010, Madame Deshayes a été nommée par deux fois artiste lyrique de l’année en 2011 et en 2015. Celle qui en début de carrière s’est rapidement illustrée dans les rôles rossiniens et mozartiens, comme dans d’autres registres, notamment à Barcelone, Moscou, New York, Salzburg, Madrid et à l’Opéra de Paris. Voici donc une nouvelle pause à Strasbourg pour une des mezzos les plus prisées du moment. Elle nous invite à partager avec son pianiste Philippe Cassard un répertoire composé de lieder et mélodies de Brahms, Schumann, Duparc et Fauré… Bienvenue chez vous Karine.
karine
deshayes
philippe cassard
Brahms Schumann Duparc Fauré
Piano
mezzo-soprano
STRASBOURG Opéra sa 7 novembre 20 h
de gauche à droite : photos Aymeric Giraudel et Uwe Arens
Avec le soutien de
La carrière de Simon Keenlyside l’a amené à parcourir le monde : l’Opéra de Hambourg, le Met de New York, Covent Garden à Londres ou les Opéras de Munich et de Vienne. Entre autres rôles, les plus grands rôles-titres pour baryton ont déjà été à son actif : Don Giovanni, Eugène Onéguine, Pelléas, Wozzeck, Hamlet, Macbeth et Rigoletto. L’OnR a eu la chance en 2004 de le voir exceller dans le rôle de Prospero pour la création française de The Tempest de Thomas Adès. On connaît ses enregistrements de lieder de Schumann avec Graham Johnson et quatre récitals avec Malcolm Martineau consacrés à Schubert, Strauss, Brahms. Il a gravé récemment les Songs of War avec lequel les deux complices ont obtenu un Grammy Awards en 2012. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, ce sont eux qui nous donneront à entendre des lieder de Franz Schubert. Il faudra peut-être créer alors les « Opéra du Rhin Awards » car le plaisir est au rendez-vous… Lieder de Franz Schubert
malcolm martineau Piano
STRASBOURG Opéra sa 12 décembre 20 h
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keenlyside baryton
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photo kraemer
être mécène le sens du partage au service de la culture Les mondes de l’art et de l’entreprise partagent des valeurs communes. En s’associant, ils contribuent au rayonnement de leur ville et de leur région, et participent à une expérience unique. L’OnR développe des projets sur mesure pour toute entreprise souhaitant devenir mécène. Soirée autour d’un spectacle, visite des coulisses, découverte des secrets de fabrication des décors ou des costumes, présentation des ouvrages, accès aux répétitions : collaborateurs et clients sont associés à cet enrichissement mutuel autour d’événements spécialement organisés pour eux. Quelles sont ces valeurs ? Pourquoi soutenir l’Opéra ? Lumière sur un nouveau mécène : le Groupe Yannick Kraemer.
Mélanie Aron : Qu’est-ce qui vous a amené à devenir mécène de l’OnR ? Yannick Kraemer : Plutôt néophyte en ce qui concerne l’opéra, j’apprécie cet art qui me touche et m’offre beaucoup de sensations. La Callas m’a bouleversé plus jeune, et aujourd’hui je cherche ces moments de grâce, où la voix me donne la chair de poule. Ma sensibilité me conduit à aimer l’opéra de plus en plus, au fil de mes découvertes, je me laisse porter et je savoure. Je suis également très réceptif à la mise en scène et aux décors, qui font partie intégrante du spectacle. Par leur ingéniosité, par leur beauté et leur créativité, ils nous transportent, nous permettent de nous évader, et d’accéder à une dimension où se mêlent imaginaire et émotion. Enfin, je suis fasciné par l’égrégore ressenti / observé à chaque fois : l’art seul crée une telle communion entre les êtres ! M.A. : Quel sens trouve le groupe Yannick Kraemer à ce rapprochement ? Y.K. : J’y trouve un sens, un sens profond. La coiffure touche à la beauté, au ressenti, au visuel et à la sensibilité artistique. L’opéra est une passerelle, notre éthique professionnelle s’y reconnaît, s’y retrouve. Le public de l’Opéra est proche de notre clientèle : sensible à l’émotion et au beau. Nos salons reflètent cette philosophie : repères artistiques et culturels y sont présents. Car notre groupe est sensible à l’art !
Un mécénat sur mesure Pour inaugurer notre collaboration, Yannick Kraemer est mécène de La Traviata. Le talent des coiffeurs du groupe s’exprimera le soir de la Première, ils viendront métamorphoser nos ouvreuses. Entre autres surprises.
être mécène • Croisements • 21
tisser des liens Action culturelle La culture est un vecteur d’ouverture à soi et aux autres, elle élargit les horizons, permet aux plus démunis de renouer avec des notions aussi simples et fondamentales que la joie, le plaisir ou la reconnaissance. Ce sont ces axes que l’OnR développe chaque saison en partenariat avec des structures et associations relevant de l’action sociale. Les publics sont divers et sans cesse renouvelés, les projets ponctuels ou pérennes. Tous poursuivent un objectif commun : distiller de la légèreté et du rêve au cœur de ces quotidiens pas toujours faciles.
visages de spectateurs Lors de leur venue au spectacle, les personnes âgées accueillies par l’EHPAD* Emmaüs Diaconesses ont ressenti la joie d’être prises en considération. La musique a eu d’incroyables effets sur les résidents : certains d’entre eux, qui habituellement ne parlent pas, se sont mis à battre la mesure et ont commencé à chanter. Ce premier pas réussi les incite à reconduire leur projet de sensibilisation avec un travail de préparation plus approfondi. * établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
Les demandeurs d’asile, adhérents de l’Association CASAS*, ont « vécu un rêve » en poussant les portes de l’Opéra. Habitués aux situations d’urgence et à la plus grande précarité dans leur quotidien, ils sont redevenus, le temps d’un spectacle, des personnes à part entière, avec leurs goûts et leurs envies. Touchés par la proposition qui leur était faite, ils se sont apprêtés afin de profiter pleinement de cette bulle de découverte, mettant provisoirement à distance la violence politique, l’exil et leurs conditions de vie parfois insupportables. Une famille, totalement conquise, a même formulé le souhait de retourner seule à l’Opéra ! * Collectif d’Accueil aux Solliciteurs d'Asile à Strasbourg
Dîners sur scène
26, 27 et 28 mai 2016 19h15 - strasbourg, Opéra
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à partir de 34 €* *coût réel après déduction fiscale
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Les enfants de la Fondation Protestante sonnenhof se souviennent encore de leur première rencontre avec l’opéra, autour de La Dame de pique. Curieux et très intéressés par la découverte de ce monde nouveau – sur laquelle ils reviennent volontiers avec humour et intérêt –, c’est à une initiation à la danse que nous les convions cette saison, accompagnés de leurs aînés, également pris en charge par la Fondation.
Une bulle d’air, une bulle d’oxygène... Voici ce que nous offrons chaque saison aux familles d’enfants pris en charge par le service d’oncohématologie pédiatrique de l’Hôpital de hautepierre, en partenariat avec Réseau GDS. Venue au spectacle en soirée pour les enfants en accueil de jour et récital des chanteurs de l’Opéra Studio au cœur du service pour les patients en hospitalisation longue : deux propositions complémentaires profondément adaptées aux publics concernés.
contact 03 68 98 75 21 / 23 actionculturelle@onr.fr
la maîtrise fait sa rentrée C’est la rentrée, les 94 petits chanteurs de la Maîtrise reprennent le chemin des répétitions. Au programme cette année, l’apprentissage du solfège en s’amusant, des cours de piano, de composition, la découverte de la langue des signes en musique, des masterclasses avec de grands solistes, le travail sur scène, et la chance d’assister à des répétitions générales d’opéras. Et comme chanter, c’est aussi s’ouvrir aux autres, les chœurs préparent activement leurs tournées qui les conduiront au Portugal pour le chœur d’enfants et aux États-Unis pour les plus grands en avril 2016. Quant à l’équipe pédagogique, elle amènera cette année le chant choral jusque dans les écoles strasbourgeoises. L’actualité de la Maîtrise, c’est encore la sortie du CD Hallelujah, prévue pour juin 2016, et la création du Jardin vocal, qui accueille les plus petits dès l’âge de 6 ans depuis septembre.
voyage vers la capitale de noël à la recherche du Père Noël, les chanteurs de la Maîtrise voyagent par le chant. S’agit-il de Saint Nicolas venant d’Asie, de Nise de Scandinavie, du Celte Gargan ou du Viking Odin ? Les Américains l’appellent Santa Claus. Strasbourg, aux origines celtes, pourrait être sa résidence aussi. Sur la route, les petits chanteurs de la Maîtrise de l’OnR feront dialoguer grands classiques et créations mondiales. Bon voyage ! strasbourg Opéra sa 12 décembre 11 h
Comme Gabrielle, ils sont 19 petits nouveaux à intégrer la Maîtrise cette année, pour apprendre le répertoire et découvrir la polyphonie à géométrie variable. Parrainé par un « ancien », chaque petit chanteur stagiaire va aussi apprendre à vivre au sein d’un groupe et – surtout ! – se faire des amis. Gabrielle, le chant pour toi c’est... Quelque chose de précieux Ton opéra préféré ? La Flûte enchantée Qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre la Maîtrise ? Je viens de Besançon où je faisais partie d’une chorale et je voulais continuer à Strasbourg parce que j’adore ça. C’est mon précédent chef de chœur qui m’a parlé de la Maîtrise. Comment imagines-tu cette année au sein du chœur ? Qu’en attends-tu ? J’espère que je serai à l’aise et que je m’améliorerai encore en chant. Chanteuse d’opéra, un rêve ? J’y ai pensé mais je ne sais pas encore. contact régie des chŒurs 03 68 98 75 70 maitrise@onr.fr
opéra studio Emmanuel Franco
31 ans • baryton • Mexicain 29 ans • mezzo-soprano • Belge Le rôle de vos débuts sur scène ? Zerlina dans La Servante maîtresse de Pergolèse. Votre modèle ou source d’inspiration ? Je suis très inspirée par les chanteurs touchant tant au lied et à l’oratorio qu’à l’opéra et ayant de grandes qualités créatives et artistiques comme Anne Sofie von Otter, Christian Gerhaher ou Susan Graham. Le rôle que vous rêvez de chanter ? La Trilogie mozartienne : Chérubin, Dorabella et Donna Elvira qui pour moi forme une évolution tant du point de vue technique que dans la complexité des personnages. Votre remède contre le trac ? Une goutte d’huile essentielle de Rose de Damas sur le plexus solaire. Votre passion ? Le piano et la nature. Où serez-vous dans dix ans ? Je l’espère toujours sur mon chemin, grandie par de merveilleuses rencontres musicales et humaines.
Le rôle de vos débuts sur scène ? Figaro, Il Barbiere di Siviglia de Gioacchino Rossini. Votre modèle ou source d’inspiration ? Plácido Domingo. C’est vraiment mon modèle. Pendant mes études à Mexico City et à San Francisco, j’ai eu l’opportunité de mieux le connaître, pas seulement comme interprète, chef d’orchestre et directeur artistique, mais aussi sur le plan familial et amical. C’est l’un des êtres les plus gentils que j’ai rencontrés. Le rôle que vous rêvez de chanter ? Bien que je ne chanterai probablement jamais ces rôles, j’aimerais incarner Scarpia (Tosca) et Tonio (I Pagliacci). J’aime vraiment les rôles de « bad guys » ! Votre remède contre le trac ? Honnêtement, non je n’en ai pas. J’aime sentir l’adrénaline juste avant d’entrer en scène pendant que j’écoute l’orchestre. Votre passion ? Danser ! Quand je ne suis pas sur scène, vous pouvez me trouver au cours de Zumba ! Ou alors à la cuisine. J’adore me plonger dans les livres de cuisine, acheter des légumes frais au marché et passer des heures à cuisiner en écoutant de la Bossa nova. Où serez-vous dans dix ans ? Où me mènera ma carrière. Éventuellement, j’aimerais m’installer dans une ville méditerranéenne, mais j’aimerais être occupé à voyager pendant de nombreuses années et me produire sur scène tout autour du monde.
Diego Godoy-Gutiérrez 23 ans • ténor • Chilien
Jaroslaw Kitala
Le rôle de vos débuts sur scène ? Benvolio dans Roméo et Juliette de Charles Gounod (Teatro Municipal de Santiago, 2013). Votre modèle ou source d’inspiration ? L’art lyrique lui-même, tout ce qu’il implique est sublime. Le rôle que vous rêvez de chanter ? Werther, rôle-titre de l’opéra de Jules Massenet. Votre remède contre le trac ? Je ne souffre pas du trac. Mais je crois en la préparation, la confiance en soi et la concentration. Votre passion ? Les voyages, j’aime découvrir des cultures différentes. Où serez-vous dans dix ans ? Je vais chanter dans les plus importantes maisons d’opéra à travers le monde. ☺
Le rôle de vos débuts sur scène ? Antonio, le jardinier ivre, dans Le Nozze di Figaro de Mozart. Votre modèle ou source d’inspiration ? La beauté (en général mais subjectivement définie, bien sûr) de la nature et de l’art. Le rôle que vous rêvez de chanter ? Un rôle écrit spécifiquement pour moi… Votre remède contre le trac ? J’imagine qu’il y a des métiers bien pires… Votre passion ? Les sciences naturelles et sociales, le cinéma, des vacances non programmées, la cuisine, etc. Où serez-vous dans dix ans ? Heureux dans ma petite maison, quelque part à la campagne, j’espère…
Tokiko Hosoya
31 ans • baryton • Polonais
30 ans • pianiste • Japonaise
Tommaso Turchetta
Vos débuts ? La Flûte enchantée de Mozart. Votre modèle ou source d’inspiration ? Les chanteurs avec qui je travaille ! L'œuvre que vous rêvez d'interpréter ? Der Rosenkavalier de Strauss. Votre remède contre le trac ? L’huile essentielle de lavande. Votre passion ? Le yoga. Où serez-vous dans dix ans ? Chef de chant dans un théâtre.
Vos débuts ? Pianiste pour une production de Don Giovanni. Votre modèle ou source d’inspiration ? Carlos Kleiber. L'œuvre que vous rêvez d'interpréter ? Interpréter la musique de l’opéra Werther de Massenet. Votre remède contre le trac ? Je chante dans ma tête une mélodie que j’ai apprise enfant. Votre passion ? Le cinéma. Où serez-vous dans dix ans ? Dans un théâtre, travaillant comme chef de chant.
24 • Croisements • Opéra Studio
28 ans • pianiste • Italien
premier plan : Rocío Pérez, Camille Tresmontant, Tommaso Turchetta, Emmanuel Franco, Coline Dutilleul (de gauche à droite) second plan : Francesca Sorteni, Tokiko Hosoya, Diego Godoy-Gutiérrez, Nathanaël Tavernier, Jaroslaw Kitala (de gauche à droite)
photo klara beck
Coline Dutilleul
saison 15-16 Francesca Sorteni
26 ans • soprano • Italienne Le rôle de vos débuts sur scène ? Carolina du Matrimonio segreto de Cimarosa en 2013 au Teatro Bibbiena de Mantoue (je pense que c’est le plus beau jour de ma vie). Votre modèle ou source d’inspiration ? J’ai découvert le « monde de l’opéra » avec un film sur Maria Callas ; j’avais 17 ans et à partir de ce moment-là, j’ai commencé à étudier le chant et Maria Callas était mon premier modèle. Maintenant je suis inspirée par Mariella Devia, Natalie Dessay et Anna Netrebko. Le rôle que vous rêvez de chanter ? J’aimerais chanter le rôle-titre de Lucia di Lammermoor de Donizetti. Je pense que c’est un rôle difficile, mais il me donne beaucoup d’émotions. Votre remède contre le trac ? Chaque fois que je monte sur scène, j’emmène avec moi une médaille de la Vierge Marie et je me sens plus sûre, rassurée. Votre passion ? Parallèlement à ma passion pour le chant, je termine mes examens à l’université pour devenir pharmacienne. Depuis que je suis petite, j’ai toujours aimé les matières scientifiques, biologie, chimie… Où serez-vous dans dix ans ? J’espère chanter sur les scènes d’opéra du monde entier. Ma passion est le chant. Si je peux en faire mon métier je serai très heureuse.
Nathanaël Tavernier 30 ans • basse • Français
Le rôle de vos débuts sur scène ? Le Génie du Froid dans King Arthur de Purcell. Votre modèle ou source d’inspiration ? Cesare Siepi. Le rôle que vous rêvez de chanter ? Wotan du Ring de Wagner. Votre remède contre le trac ? La méditation. Votre passion ? L’ikebana (arrangement floral japonais). Où serez-vous dans dix ans ? Qui sait ? En préparation du cru 2025...
Camille Tresmontant 30 ans • ténor • Français
Le rôle de vos débuts sur scène ? Vincent dans Mireille de Charles Gounod. Votre modèle ou source d’inspiration ? Le ténor français Alain Vanzo. Le rôle que vous rêvez de chanter ? Vincent (Mireille de Gounod), Nemorino (L’Elisir d’amore de Donizetti), Roméo (Roméo et Juliette de Gounod), Tamino (La Flûte enchantée de Mozart). Votre remède contre le trac ? « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. » Votre passion ? Le tango. Où serez-vous dans dix ans ? Entouré de ma compagne, de ma famille et de mes proches.
Rocío Pérez
24 ans • soprano • Espagnole Le rôle de vos débuts sur scène ? Sophie dans The Little Sweep de Britten au Teatro Real de Madrid à l’âge de 14 ans. C’est alors que j’ai décidé d’en faire mon métier. Votre modèle ou source d’inspiration ? Ce qui m’inspire et me donne envie de continuer c’est de sentir le public qui apprécie mes prestations. Le rôle que vous rêvez de chanter ? Il n’y a pas de rôle en particulier, chaque jour je découvre de nouveaux rôles qui me plaisent. Votre remède contre le trac ? Normalement, j’arrive à contrôler le trac avec la respiration, mais si ça ne marche pas, je me concentre sur le chant et l’interprétation du rôle. Votre passion ? Voyager, découvrir des cultures et des langues nouvelles. Où serez-vous dans dix ans ? Qui sait ? J’espère surtout continuer à chanter et être heureuse.
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au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg du 24 septembre 2015 au 3 janvier 2016
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Berlinde De Bruyckere – Penthesilea
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La scénographe de Penthesilea, Berlinde De Bruyckere, faisant partie des plasticiens contemporains les plus en vue, l’Opéra national du Rhin et le Mamcs ont souhaité s’associer pour présenter quelques-unes de ses dernières œuvres créées dans le sillage du projet scénographique de l’opéra. Un va-et-vient permanent entre l’atelier et la scène pour montrer comment l’artiste a insufflé sa propre démarche aux décors de l’opéra mais également comment cette nouvelle expérience a nourri sa création plastique. Les spectateurs pourront ainsi voir « de près » les étranges et fascinantes créations de Berlinde De Bruyckere dont le clou est sans nul doute une imposante sculpture de plus de 3 mètres de haut. © Avec l’autorisation des Editions Salabert / Universal Music Publishing Classical
www.musees.strasbourg.eu
projection - débat
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Horaires des séances disponible sur www.cinemaodyssee.com
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L’actualité artistique permet parfois d’heureux hasards ! Alors qu’il n’a jamais été diffusé en France après sa présentation au Festival de Cannes en 1997, le film de Marco Bellochio adapté de la pièce éponyme de Kleist sort enfin sur les écrans ! L’occasion pour l’Opéra national du Rhin et le cinéma Odyssée de dévoiler ensemble une autre facette de cet auteur énigmatique qui a inspiré l’opéra de Pascal Dusapin dans une brillante charge antimilitariste. D’autant que l’adaptation du cinéaste italien, à la patte très lyrique, est reconnue d’aucuns comme magistrale, emportée notamment par l’interprétation du ténébreux Andrea Di Stefano. Que rêver de mieux pour (re)découvrir sur la toile le chef-d’œuvre de Kleist qui a fait les grandes heures du festival d’Avignon…
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au Cinéma Odyssée de Strasbourg du 7 au 20 octobre Projection suivie d'un débat le 11 octobre à 18 h
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Le Prince de Hombourg de Marco Bellochio
en bref • Croisements • 27
LA PRESSE EN PARLE... ariane et barbe-bleue Équilibre parfait : l’œuvre de Paul Dukas mise en scène par Olivier Py est magnifiée par les décors, la direction d’orchestre et les interprètes. La mise en scène d’Olivier Py crée d’emblée une atmosphère gothique fascinante, campée par l’admirable décor de Pierre-André Weitz. Christian Merlin
Spectacle formidablement abouti dont la puissance des images vous poursuit longtemps après que le rideau est tombé. Alain Cochard
– la prédilection de Weitz pour le noir, qu’il fait chanter aussi magnifiquement que Pierre Soulages – et les thèmes récurrents chez Py. Michel Parouty
La scénographie, les décors et costumes pensés par PierreAndré Weitz sont faits de pure magie. Il y a quelque chose de cinématographique dans l’utilisation de l’espace, une profondeur de champs sans cesse redéfinie qui offre son lot de surprises et d’onirisme. Marie Bohner
Avec Py, le politique n’est jamais loin, il est juste à côté de l’animal, et sa force est de savoir judicieusement interpénétrer éclairs de raison et moments de ténèbres. Guillaume Tion
Py rhabille Dukas en majesté. Trois ans après Les Huguenots qui avaient déjà placé la barre très haut, Olivier Py et Pierre-André Weitz marquent de leur empreinte l’histoire de l’OnR. Anne Suply
Dix-huit techniciens – pas moins – viennent saluer, avant même les artistes, marquant l’importance de leur travail dans ce splendide Ariane et Barbe-Bleue […]. On n’en est pas surpris : personne n’aurait pu songer que la maîtrise du dispositif scénique, qui convoque plusieurs plateaux tournants et superposés, ne nécessitait pas une équipe aussi nombreuse et talentueuse. Philippe Venturini
Olivier Py restitue à la rare Ariane de Dukas ses interrogations symbolistes et sa perversité, dans une production parmi les plus réussies du prolifique metteur en scène. Yannick Million
Davantage qu’en maître d’œuvre, Olivier Py travaille en fédérateur d’énergies, en laissant chacun exprimer pleinement sa personnalité une fois qu’il a trouvé sa juste place dans le dispositif. D’où sans doute l’impression de naturel que suscite par exemple l’Ariane de Jeanne-Michèle Charbonnet, jamais statique, jamais convenue, et dont pourtant aucun geste ne paraît se conformer à une direction d’acteurs trop minutieusement préétablie. Laurent Barthel
En fin connaisseur de cette partition complexe, Daniele Callegari obtient avec l’OSM une dynamique et une sonorité parfaites et est un soutien sensible pour les chanteurs. Johannes Schenke
Olivier Py et Pierre-André Weitz ont construit un univers plastique, poétique et philosophique, qu’ils continuent à creuser en profondeur. On en connait les constantes esthétiques
Du grand art aussi l’exécution musicale, guidée par l’inspiration de Daniele Callegari qui exalte la somptuosité sonore de la partition de Dukas, soutenu par un Orchestre symphonique de Mulhouse en grande forme. Stefano Nardelli
Olivier Py prouve ses affinités avec le monde sombre et mystérieux de Maurice Maeterlinck et signe une mise en scène d’une beauté et d’une intelligence rares. Emmanuel Andrieu
C’est la conviction de Py, sa force créatrice, sa foi en l’œuvre qui, tirant le meilleur de chacun, de tant de noir sur scène, fait jaillir l’évidence d’une action, et nous restitue un chef-d’œuvre dans sa vérité aveuglante. André Tubeuf
La dame de pique Comme toujours chez Carsen, la direction d’acteurs est remarquable et les mouvements des chœurs parfaitement réglés, coulés dans sa conception à défaut d’être toujours en accord avec le livret original. Sous la direction musicale de Marko Letonja, la partition dévoile toutes ses richesses, sa force dramatique et ses élans lyriques. Erna Metdepenninghen
Le metteur en scène Robert Carsen offre à l’Opéra du Rhin une Dame de pique sombre, magnifiée par une distribution d’une grande homogénéité.
Une même boîte qu’à Strasbourg même très récemment on a vue sous des habillages divers, pour De la maison des morts ou Makropoulos ou Tosca, se revêt ici d’un superbe vert, vert tapis si on peut dire, où pourront évoluer sans frein ni contrainte les admirables personnages vivants que Carsen, en exceptionnel directeur d’acteurs qu’il est, lâche dans l’action comme des fauves et des fous, en une danse de mort. André Tubeuf
Bruno Serrou
La forte présence du chef, Marko Letonja, s’impose ici. Il donne son rythme et sa puissance à la partition de Tchaïkovski, dont il détaille aussi la finesse et la souplesse.
Cette Dame de pique de Tchaïkovski referme la saison de l’Opéra national du Rhin par un spectacle remarquable d’intensité théâtrale et d’entente entre la fosse et le plateau. Michel Le Naour
Marc Munch
Fidèles à leur réputation, les Chœurs de l’Opéra du Rhin complètent dignement les forces vocales en présence, tandis que l’Orchestre philharmonique de Strasbourg dirigé par Marko Letonja fait surtout ressentir la légèreté et la limpidité de la partition de Tchaïkovski. Laurent Bury
Une production très belle et intelligente : Carsen possède une empathie exceptionnelle pour les souffrances humaines (particulièrement remarquable face au détachement que beaucoup cultivent aujourd’hui), d’où une mise en scène très théâtrale.
photos alain kaiser (ariane et barbe-bleue), klara back (la dame de pique), jean-luc tanghe (silk)
Michaela Mojzisova
Fort de sa connaissance intime du répertoire russe, Marko Letonja dirige l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, ainsi qu’un plateau vocal des plus alléchants où se côtoient dans une belle diversité artistes polonais, russes, et ukrainiens. bachtrack Samuel Aznar
C’est la distribution parfaitement équilibrée et dominée par la somptueuse Lisa de Tatiana Monogarova ainsi que la direction ultra-romantique de Marko Letonja qui emportent l’adhésion. Le Chœur de l’Opéra national du Rhin, précis et puissant, apporte sa collaboration décisive à cette soirée musicalement de très haut niveau. Michel Thomé
silk
Les solistes forcent l’admiration dans cette performance littéralement époustouflante. GILLES CHARLASSIER
Vingt minutes époustouflantes où Stéphanie Madec-Van Hoorde, Valeria Quintana Velasquez, Yann Lainé et Alexandre Van Hoorde […] conjuguent l’extrême technicité et l’émotion. […] Une ovation particulièrement intense a été réservée aux danseurs. CLAUDINE STUDER-CARROT
La distribution toute entière des douze danseurs était superbe. Chaque danseur a fait preuve d’une réelle identité artistique de haut niveau et d’une intelligence dans l’interprétation du mouvement. OLI SPEERS
Une danse dramatique et intense, sans temps mort, comme une explosion permanente. Un vrai dépassement de soi. […] la danse d’Aszure Barton est réjouissante. Une vraie révélation. ISABELLE GLORIFET
C’est un grand mérite pour le Ballet du Rhin d’avoir repris et […] dansé cette pièce. ALFIO AGOSTINI la presse en parle • Croisements • 29
LE GRAND MAGASIN CAPITALE DE LA MODE
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PROPHÈTE Grand opéra de Giacomo Meyerbeer En français. Surtitré en allemand et en anglais
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calendrier SEPTEMBRE Je 24 Ve 25 Sa 26 Lu 28 Ma 29 Me 30
Coulisses studio Le Sacre du printemps Mulhouse
Ccn 18 h Rencontre Penthesilea Strasbourg Grenier d'abondance 18 h 30 Penthesilea Strasbourg Opéra 20 h Penthesilea Strasbourg Opéra 20 h Récital Sandrine Piau Strasbourg Opéra 20 h Penthesilea Strasbourg Opéra 20 h
OCTOBRE
Je 01 Penthesilea Strasbourg Opéra Ccn Je 01 Université de la danse Le Sacre du printemps Mulhouse Colmar Théâtre Ma 06 Un Autre Barbier Mulhouse Sinne Ma 06 Répétition publique Le Sacre du printemps Ve 09 Le Sacre du printemps Mulhouse Sinne Sa 10 Un Autre Barbier Strasbourg Opéra Sa 10 Le Sacre du printemps Mulhouse Sinne Di 11 Le Sacre du printemps Mulhouse Sinne Kléber Je 22 Rencontre Pénélope Strasbourg Ve 23 Pénélope Strasbourg Opéra Colmar Théâtre Sa 24 Le Sacre du printemps Colmar Théâtre Di 25 Le Sacre du printemps Ma 27 Pénélope Strasbourg Opéra Je 29 Pénélope Strasbourg Opéra Sa 31 Pénélope Strasbourg Opéra
NOVEMBRE
Ma 03 Pénélope Strasbourg Opéra Ma 03 Danse à l'université Le Sacre du printemps Strasbourg US Sa 07 De l'aube à la nuit Strasbourg Opéra Sa 07 Récital Karine Deshayes Strasbourg Opéra Di 15 Le Sacre du printemps Strasbourg Opéra Lu 16 Le Sacre du printemps Strasbourg Opéra Ma 17 Le Sacre du printemps Strasbourg Opéra Me 18 Le Sacre du printemps Strasbourg Opéra Je 19 Le Sacre du printemps Strasbourg Opéra Ve 20 Pénélope Mulhouse Filature Di 22 Pénélope Mulhouse Filature
DéCEMBRE
Je 03 Université de la danse Shakespeare Mulhouse Ccn Colmar Théâtre Me 09 Mercredi découverte Dans le carrosse... Mulhouse Ccn Me 09 Coulisses studio Shakespeare Kléber Je 10 Rencontre Traviata Strasbourg Ve 11 La Traviata Strasbourg Opéra Sa 12 Voyage vers la capitale de Noël Strasbourg Opéra Sa 12 Récital Simon Keenlyside Strasbourg Opéra Di 13 La Traviata Strasbourg Opéra Ma 15 La Traviata Strasbourg Opéra Colmar Théâtre Me 16 Cendrillon Comar Théâtre Ve 18 Cendrillon Filature Di 20 All we love about Shakespeare Mulhouse Filature Di 20 All we love about Shakespeare Mulhouse Lu 21 La Traviata Strasbourg Opéra Filature Ma 22 All we love about Shakespeare Mulhouse Me 23 La Traviata Strasbourg Opéra Di 27 La Traviata Strasbourg Opéra Ma 29 La Traviata Strasbourg Opéra
20 h 19 h 12 h 30 18 h 30 20 h 11 h 20 h 15 h 18 h 30 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 18 h 30 11 h 20 h 15 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 15 h 19 h 14 h 18 h 18 h 30 20 h 11 h 20 h 15 h 20 h 14 h 30 20 h 15 h 20 h 20 h 20 h 20 h 15 h 20 h
Opéra Danse Récitals Jeune public Concerts & concerts apéritifs
CCN : Centre chorégraphique national, 38 Passage du Théâtre, Mulhouse Kléber : Librairie Kléber, Salle Blanche, 1 rue des Francs-Bourgeois, Strasbourg US : Université de Strasbourg, Le Portique, 14 rue René Descartes, Strasbourg Informations communiquées sous réserve de modifications
Calendrier • Croisements • 31
À la recherche de 0,10 La dernière exposition futuriste de tableaux
www.fondationbeyeler.ch
Kasimir Malewitsch, Gegenstandslose Komposition, 1915, Staatliches Museum Ekaterinburg
FONDATION BEYELER 4. 10. 2015 – 10. 1. 2016 RIEHEN / BÂLE