dossier pédagogique saison 2012-2013
Marius Felix
Lange
Neige
Blanche -
Opéra pour enfants Livret du compositeur d’après le conte des frères Grimm Nouvelle production Création française
En deux mots Blanche-Neige plus blanc que blanc. Le conte des frères Grimm décapé à l’instar du visage lifté de la Reine. Mais le miroir magique ne sait pas mentir. De quoi, comme à l’accoutumée, déclencher la fureur de sa propriétaire et son envie de faire disparaître sa concurrente de belle-fille. Revu et à revoir, un conte pour enfants… petits et grands.
Contacts Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • fklein@onr.fr Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • hpetit@onr.fr Opéra national du Rhin • 19 place Broglie BP 80 320 • 67008 Strasbourg Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
a Direction musicale Vincent Monteil
Blanche-Neige Sahara Sloan
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Mise en scène Waut Koeken
La reine Marie Cubaynes
Orchestre Lamoureux
Décors Florian Angerer
Le miroir Huub Claessens
Costumes Carmen Van Nyvelseel
Le chasseur Alexander Schuster
Lumières Glen D’haenens
Le marchand ambulant Laurent Deleuil
Traduction, adaptation du livret Benjamin Prins
(pour les représentations à Paris)
Musikverlag Hans Sikorski, Hamburg
Le prince Guillaume François Les sept nains Anaïs Mahikian Kristina Bitenc Sévag Tachdjian Jérémy Duffau Andrey Zemskov Alexander Schuster Laurent Deleuil
COLMAR
MULHOUSE
théâtre
La Sinne
je 20 décembre 10 h 30 * et 14 h 30 * ve 21 décembre 14 h 30 * et 20 h
ve 25 janvier 10 h 30 * et 14 h 30 * sa 26 janvier 15 h et 20 h
STRASBOURG
PARIS
di 6 janvier 15 h lu 7 janvier 10 h * et 14 h 30 * ma 8 janvier 10 h * et 14 h 30 * me 9 janvier 14 h 30 et 20 h je 10 janvier 10 h * et 14 h 30 * ve 11 janvier 14 h 30 * et 20 h
sa 20 avril 15 h et 20 h di 21 avril 16 h ma 23 avril 14 h 30 et 19 h me 24 avril 20 h je 25 avril 14 h 30 et 20 h ve 26 avril 14 h 30 et 20 h
CMD **
Athénée - théâtre louis jouvet
Langue : français surtitré en français et en allemand Durée approximative : 1 h 20 Conseillé à partir de 5 ans : maternelle, élémentaire, 6ème
production de l’opéra studio
* Représentations réservées aux groupes scolaires Réservations : département jeune public Conseillé à partir de 5 ans : élémentaires et collèges (6ème) ** Cité de la Musique et de la Danse
argument Scène 1 - Au château
Entourée de ses courtisans, la Reine écoute les boniments d’un marchand itinérant qui lui vante les mérites du scalpel pour empêcher la beauté de se faner. Blanche-Neige apparaît et veut jouer avec sa belle-mère qui la renvoie. Le marchand exhibe alors le miroir qui, en aparté, donne de la Reine un portrait peu flatteur.
Scène 2 - Dans la clairière
Blanche-Neige, entourée d’animaux, fabrique des couronnes de fleurs et chante.
Scène 3 - Au château
Le miroir, voyant approcher la Reine, se désespère de la vérité qu’il s’apprête à lui asséner. « Miroir ô Miroir chéri, qui est la plus belle de tout le pays ? » Bon gré, mal gré, l’interlocuteur est bien contraint d’avouer que la plus belle est sa bru. L’appel du cor de chasse sauve in extremis la vie du miroir. La Reine demande au chasseur de tuer Blanche-Neige et de lui rapporter son cœur.
Scène 4 - Dans la clairière
Les animaux chantent autour de la petite, quand surgit le chasseur qui les fait fuir. Il révèle à Blanche-Neige la demande de sa belle-mère. Il lui laisse le temps de fuir. Les animaux lui concoctent un « cœur de Blanche-Neige » à rapporter à la Reine.
Scène 5 - Dans la forêt, à la maison des nains
Blanche-Neige, épuisée par sa course folle au travers des bois, découvre la maison des nains sans ses habitants. Elle y pénètre, se régale d’une soupe et s’endort dans le plus grand des sept lits. Voilà qu’arrivent Api, Quartz, Pic, Oups, Ourson, Chouquette et Rubi : les sept nains. Ils découvrent l’invitée surprise et décident de la laisser dormir.
Scène 6 - Au château
La Reine vient de faire du « cœur de Blanche-Neige » son repas, mais décide, quoique persuadée d’être désormais la plus belle du pays, de reposer la fameuse question au miroir. Et celui-ci de lui annoncer que Blanche-Neige, dans la maison des sept nains, est mille fois plus belle… La Reine en furie prépare sa vengeance.
Scène 7 - Dans la maison des nains
Blanche-Neige se réveille après une bonne nuit. Elle se demande chez qui elle se trouve. Chacun des nains se présente. Puis elle se présente à son tour, leur demandant asile en leur avouant les funestes projets de la Reine. Ils acceptent volontiers. Les nains quittent la maison, non sans avoir averti la nouvelle habitante de ne pas ouvrir la porte et de ne rien accepter de personne. Voilà que la Reine, déguisée, frappe à la porte. Malgré les conseils de ses nouveaux amis, Blanche-Neige lui ouvre et se laisse tenter par une guêpière que la « marchande » lui fait essayer, serrant si fort les lacets que BlancheNeige en perd connaissance. Revenant à la maison, les nains la découvrent, et desserrent le lacet. Elle reprend vigueur.
jalousie
beauté
Scène 8 - Au château
Revenue au château, la Reine questionne son miroir qui immanquablement lui répète sa litanie : « Blanche-Neige est toujours mille fois plus belle que vous ». La Reine ne s’avoue pas vaincue pour autant.
Scène 9 - Dans la maison des nains
Les nains sont sur le départ et redonnent leurs consignes à Blanche-Neige. Mais la Reine, coiffée d’un bonnet pointu, approche, prétend être la naine Germaine, et propose un bonnet à celle qui doit, selon elle, le revêtir pour être mieux acceptée par les nains. Bon gré mal gré, Blanche-Neige se laisse embobiner et enfile le bonnet trop serré qui lui fait encore perdre connaissance. Les nains la découvrent en rentrant et la libèrent du bonnet.
Scène 10 - Au château
La Reine consulte son miroir qui, une fois encore, lui annonce que Blanche-Neige est toujours la plus belle. La Reine affine sa vengeance. Une pomme. Une moitié blanche et sucrée, l’autre moitié rouge et… empoisonnée !
Scène 11 - Dans la maison des nains
Les nains vont quitter la maison, et interdisent à Blanche-Neige d’ouvrir à quiconque. Mais à peine partis, la Reine déguisée s’approche de la maison, propose des pommes à qui en veut. Entamant l’une d’elles du côté blanc, elle propose l’autre moitié, rouge, à la petite qui la croque et tombe à la renverse. Les nains découvrent Blanche-Neige morte et décident de ne pas l’enterrer, mais de l’exposer dans un cercueil en verre.
Scène 12 - Au château, le miroir raconte…
… que la Reine est déclarée la plus belle. Mais arrive un Prince…
Scène 13 - Dans la forêt
… le Prince Adelar, qui tombe amoureux à la vue de Blanche-Neige dans son cercueil. Cependant, les nains ne sont pas prêts à se séparer de la dépouille. Dans le tumulte qui les oppose au Prince, le cercueil tombe, Blanche-Neige en sort et le morceau de pomme sort de sa bouche. Elle se réveille. Le Prince arrive à convaincre les nains de le laisser partir avec elle.
Scène 14 - Au château
« Miroir ô Miroir chéri, qui est la plus belle de tout le pays ? » Folle de rage en entendant la sempiternelle réponse, la Reine brise le miroir.
Scène 15
Le miroir conte comment la Reine, chassée du château, en est réduite à se produire là dans une baraque de foire. Mais voici qu’arrive le cortège nuptial de Blanche-Neige et de son Prince...
blanche-neige
l’album inspiré de l’opéra ! Texte :Finzo Illustrations : Amélie Carpentier et Margaux Othats
Dès 6 ans - 5 € Points de vente sur www.operanationaldurhin.eu
Plus souvent que ses ministres, la reine Clothilde convoque son miroir magique. « Ma reine, tu surpasses en beauté toutes les femmes du royaume », lui répète chaque matin cet indispensable conseiller. Jusqu’au jour où Clothilde surprend dans son eau le reflet de sa propre belle-fille, Blanche-Neige. Le miroir ne peut taire la vérité. À peine sortie de l’enfance, c’est maintenant Blanche-Neige la plus ravissante personne qu’on ait jamais vue. Submergée par la jalousie, la marâtre fomente un traquenard qui doit conduire la jeune fille à sa perte.
Les sept nains se présentent Api Je suis Api, le Sage
Ourson Ourson, forgeron
Rubi Moi, Rubi, l’orfèvre Pic Pic, à la mine je pi-que Quartz Mon nom est Quartz-Pierre : souffleur de verre
Oups Numéro six, je m’appelle Oups Mes rimes gliss’, mais font parfois ‘gloups’ Chouquette Chouquette, ça c’est mon nom Question meubles je suis le patron
Extraits du livret de l’opéra
Du conte à l’opéra Marius Felix Lange au sujet de Blanche-Neige : « Clothilde, la marâtre de Blanche-Neige, est belle, très belle même. Mais de toute évidence, l’admiration qu’éveille son physique est montée à la tête de la reine qui manifeste des signes indiscutables de folie : personne ne doit la surpasser en beauté, coûte que coûte. L’importance de la beauté est à mes yeux l’élément central de ce conte. Une question tout à fait actuelle car l’importance que les médias surtout accordent aujourd’hui à une beauté standardisée et à la jeunesse qui en est indissociable prend souvent des traits absurdes, quasi religieux même. L’obsession de la reine-marâtre attire à la cour un certain nombre de profiteurs, dont un colporteur qui, outre des produits et des méthodes (chirurgicales) propres à accroître la beauté, lui propose un miroir magique. Celui-ci est d’un naturel plutôt accommodant et opportuniste, et souffre du sort qui le contraint à toujours dire la vérité. C’est lui le narrateur du conte. Si pour la reine, la beauté et l’admiration qu’elle suscite passent avant tout, Blanche-Neige, elle, n’a rien à en faire. Si elle est belle, c’est à cause de sa nature intérieure. Et l’infinie supériorité de sa beauté sur celle de la reine n’échappe pas au miroir qui s’affole, se voyant déjà réduit en morceaux. On peut encore citer parmi les participants un chasseur naïf grand amateur de tir, des nains bourgeois et besogneux qui ne voient de beauté que dans le travail bien fait, et le prince Adelar, un authentique prince de contes de fées. La marâtre de Blanche-Neige est belle, très belle même. Sa beauté est chantée par les bardes du royaume et vantée dans toute la presse. Elle va jusqu’à se procurer un miroir magique et parlant, chargé de la flatter à tout instant et de lui confirmer qu’elle est effectivement la plus belle de tout le royaume. Mais comme le miroir ne peut pas mentir, il répond un jour à la question immuable de la reine désireuse de savoir qui est la plus belle du pays : « Oui, la Reine est très belle, en effet, mais Blanche-Neige est mille fois plus belle qu’elle. » Prise d’une violente colère, la marâtre mijote un plan absolument diabolique. Et l’histoire suit son cours – également derrière les sept montagnes, chez les sept nains. » Traduction Odile Demange
L’orchestre Bois : 1 Flûte 1 Clarinette 1 Basson Cuivres : 1 Cor
Percussions : 1 Triangle 1 Woodblock 1 Tambourin Cymbales 1 Glockenspiel 1 Xylophone 1 Vibraphone 1 Petit tambour
Cordes : 4 Violons 1 3 Violons 2 2 Altos 2 Violoncelles 1 Contrebasse 1 Harpe
Confidences face au miroir Entretien avec Waut Koeken, metteur en scène
Hervé Petit : Quelle a été votre première réaction à la lecture du livret de Marius Felix Lange ? Waut Koeken : Avant tout et surtout, j’ai été vraiment ravi de relire une fois de plus un des contes les plus riches et les plus profonds qu’on ait jamais écrit ! […] On est tellement loin d’un divertissement pour enfants « innocents » ! Comme tout artiste qui s’intéresse à l’histoire de Blanche-Neige, le compositeur a créé sa version « personnelle » du conte, ajoutant des personnages, des situations et des allusions à notre propre temps et à notre propre société. Mais j’ai été frappé – et enchanté – par sa fidélité à la structure du récit « original », c’est-à-dire de l’histoire telle que nous la connaissons par les frères Grimm.
illustrations amélie carpentier & margaux othats ▪ photo Stéphanie Linsingh
H.P. : Comment avez-vous décidé de traiter cette version contemporaine du conte des frères Grimm ? W.K. : Il est rempli de références directes à notre temps, à notre monde. Mais pour moi, cela ne fait que prouver la nature intemporelle du sujet. […] Ce dont je rêve pour cette production, c’est qu’elle fonctionne comme un miroir où chaque enfant puisse se reconnaître dans Blanche-Neige et dans ses expériences. Il m’a paru essentiel que notre présentation visuelle laisse suffisamment de place à l’imagination du public – qu’elle évoque le palais, la forêt obscure, les sept montagnes, la maison des nains… et surtout l’impression que dégagent ces lieux et leur signification – plutôt que d’en proposer des images « figées ». H.P. : Mettre en scène un opéra pour enfants : quelles sont les spécificités ? W.K. : Qu’un opéra pour enfants puisse être une sorte de « réduction » ou de simplification condescendante de « la chose authentique », une sorte de menu enfants, est une idée qui me fait horreur. […] Les enfants méritent – et apprécient – la forme artistique dans toute sa complexité. À propos de critiques : une particularité du travail pour les enfants est que les critiques n’arrivent pas a posteriori, dans la presse, non, vous les obtenez à chaud, sur place ! Les enfants sont extrêmement réceptifs, leur faculté de compréhension est étonnante – sans doute parce que leur esprit n’est pas encore bourré de préjugés… – et leur expérience est très immédiate – ce qui exige du metteur en scène et des chanteurs une honnêteté foncière à tout moment : des belles images, un beau chant ne suffisent pas, il faut que les enfants puissent vous croire. Pas de trucages ! La vraie magie, ils n’accepteront rien d’autre. Avec un public d’enfants, une des choses les plus merveilleuses – et les plus difficiles, surtout pour les chanteurs –, c’est que pour eux, c’est toujours la « première fois » (et si nous faisons mal notre boulot, peut-être la dernière !) parce qu’ils risquent d’associer par la suite opéra avec ennui, ou pire encore, avec bidonnage. […] En m’asseyant au milieu de mon public pendant les représentations, j’ai appris les choses les plus incroyables. H.P. : Le miroir est le fil conducteur de l’histoire. Comment l’avez-vous envisagé ? W.K. : Dans cette pièce, le miroir est […] un personnage à part entière, qui commente les événements qu’il reflète et assume souvent une fonction de « narrateur ». Cela ne fait pas seulement de lui un symbole de vérité, mais une incarnation de la sagesse et du savoir. Le miroir est un symbole si puissant, si ancien et si riche dans la littérature aussi bien que dans la psychologie mondiales qu’il est devenu l’élément central de notre interprétation et de notre scénographie – pas comme un ingénieux « trucage de théâtre magique » destiné aux passages de « Miroir, mon beau miroir », mais comme
métaphore poétique de tout ce dont traite cette histoire, à mon sens. Le miroir se rattache à tous les thèmes centraux de Blanche-Neige : identité et recherche d’identité, connaissance de soi et illusion, l’enfant et son développement. L’étape du miroir c’est le risque, le moi vient au monde ; l’enfant réalise qu’il est différent de sa mère ; son identité commence. Le Miroir montre ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Il montre l’opposition entre la vraie nature des individus et le paraître. Il est le reflet de la vie réelle, mais en même temps du sombre côté des choses, toute l’horreur du monde. En fait, il s’agit de ce que l’on peut voir de l’autre côté du miroir. On montre l’apparence, puis on présente la vérité. La présence permanente de l’objet miroir et sa multiplication dans la scénographie lui donnent le change : le somptueux palais de la Reine, la forêt menaçante, avec des arbres qui semblent avoir des visages, les sept montagnes, le fameux cercueil en verre... Le cadre de scène est lui aussi le cadre d’un miroir, mettant en abyme les personnages, leurs actions, leurs ressorts et leurs rêves – le Théâtre, c’est pour moi le Miroir Magique dans lequel nous regardons pour voir la vie, le monde et nousmêmes. H.P. : Que répondriez-vous à la Reine si vous étiez le Miroir ? W.K. : Je ne suis pas très sûr qu’un simple mortel comme moi soit capable d’asséner une Vérité aussi absolue et implacable qu’un Miroir Magique qui « voit tout et qui dit TOUJOURS la vérité »... Cette honnêteté absolue n’est sans doute pas notre qualité humaine la plus marquante... Cocteau a dit un jour avec beaucoup d’esprit : « les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer des images » ! – ce genre de « réflexion » très humaine nous rend peut-être enclins à une certaine hésitation devant la vérité, à la flatterie et même à l’hypocrisie. […] Je ne peux pas désapprouver la justice et la sagesse du Miroir quand il déclare à la Reine que son corps deviendra aussi répugnant que son âme. Mais j’aurais peut-être pitié d’elle. J’ai pitié d’elle parce que – bien que la Beauté soit l’unique obsession de sa vie – elle est incapable de la voir et d’en être émue. Cette reine de beauté ne pourra jamais comprendre la Beauté, de près ou de loin. Elle est incapable de voir la plus belle chose de sa vie : la beauté d’un enfant qui devient adulte. H.P. : Si vous deviez choisir le rôle de l’un des nains de cette version, quel serait-il ? Pourquoi ? W.K. : J’aurais du mal à choisir un seul rôle... Je considère les nains comme un tout – une sorte d’entité « mystique » ou magique telle que nous en rencontrons souvent dans les contes. […] Ils vont ensemble, si on en voit un, on les voit tous. Dans le conte de Grimm, les nains ne possèdent même pas de noms, ni vraiment de personnalités individuelles. […] Marius Felix Lange leur a attribué différents métiers, qui reflètent à leur tour certains aspects de leurs personnalités. […] Mais si vous tenez absolument à ce que je choisisse un nain en particulier (étant moi-même l’aîné d’une fratrie de quatre : trois nains et une Blanche-Neige), j’avoue que je serais probablement Api, le plus vieux, plein de bonnes intentions, mais qui est bien obligé parfois de reconnaître que toute la sagesse n’est pas contenue dans ses livres… Propos recueillis en septembre 2012 Traduction Odile Demange
Le parti pris de la mise en scène Le metteur en scène Waut Koeken a imaginé avec son équipe artistique, et notamment avec le décorateur Florian Angerer, un monde dans lequel le miroir est présent en permanence. Le librettiste a lui-même personnifié l’objet, faisant de lui un véritable personnage qui répond à la Reine et s’adresse au public. La présence de l’objet miroir et sa multiplication dans la scénographie lui donnent le change. Le cadre de scène est lui aussi le cadre d’un miroir, mettant en abyme les personnages et leur histoire. Miroir sans tain, miroir brisé, danse de miroirs, nuée de miroirs, l’objet est au centre du décor, avec les significations qui s’y rapportent. Quelques éléments sur scène : > Une maison de poupée > Un cheval de bois qui, devenu grand, transporte ceux qui ont grandi… > Une armoire archi pleine de produits de beauté pour la Reine
Maquette de Florian Angerer
Plan pour le cadre de scène de Blanche-Neige
604
560
724
22.47
1042.74
714.46 762.74
BLANCHE NEIGE Nr.1 Frame (Colmar, Mulhouse) Scale = 1:50
Miroir, ô Miroir...
Des fioritures réalisées à partir d’un gabarit dessiné sur la plaque de plastique...
... et découpées...
... avant de venir couronner les cadres des miroirs de théâtre du décor de Blanche-Neige dont ils sont ornés
Une armoire... magique !
Les boiseries de cette armoire à glace sont trompeuses : si certains volumes existent effectivement, d’autres sont dessinés en trompe l’œil...
La maison des nains
Blanche-Neige et le Cinéma Blanche-Neige et Disney Blanche-Neige et les Sept Nains est pour les studios Disney le premier long-métrage d’animation, sorti le 21 décembre 1937 à Hollywood. Le budget de production bat des records pour l’époque. Il est un succès retentissant dès sa sortie et le reste, de génération en génération, accompagné de ses airs célèbres : Siffler en travaillant, Un jour mon Prince viendra, etc.
à propos des deux versions sorties en 2012 « […] Le conte de Blanche-Neige, dont la version littéraire la plus connue est celle des frères Grimm, connaît depuis plus d’un siècle un destin extraordinaire sur les écrans. "L’histoire de ce personnage est étonnamment riche et variée, relève The Atlantic : IMDB compte actuellement 91 films et émissions télé comportant un personnage nommé Blanche-Neige, soit des douzaines de plus que d’autres héroïnes de conte de fées comparables, comme la Belle de La Belle et la Bête, ou la Belle de La Belle au Bois dormant." […] "Il n’est pas inhabituel qu’Hollywood produise deux films très similaires en même temps », rappelle What Culture." […] » Source : Slate.fr - Publié le 30/03/2012
Un conte moderne « Il n’est pas étonnant, selon What Culture, que Blanche-Neige suscite l’intérêt d’un public de 2012, car l’histoire est extrêmement moderne. Prenez par exemple le miroir magique, qui donne des informations instantanées à la Reine sur elle-même, sa beauté, etc. C’est presque Siri, voix intégrée de l’iPhone, en version conte de fées. "Le fonctionnement des réseaux sociaux est aussi abordé : [la Reine] est préoccupée par Blanche-Neige qu’elle regarde incessamment dans le miroir à la manière dont une personne moderne peut être obsédée par la page Facebook d’un(e) rival(e), la rafraîchissant sans cesse pour vérifier qu’aucune nouvelle photo désavantageuse n’a été postée." Mais ces nouvelles versions de Blanche-Neige peuvent-elles vraiment apporter quelque chose de nouveau, s’interroge The Atlantic ? Jusqu’à présent, les multiples versions ont su ne pas toujours se répéter, et parfois aussi représenter l’époque. » Source : Slate.fr - Publié le 30/03/2012
Renouvellement permanent « Une version extrêmement raciste dans les années 1940 aux états-Unis avait imaginé Coal Black (Noir Charbon), faisant de Snow White (Blanche-Neige) So White (Si Blanche) et de Prince Charming (Prince Charmant) Prince Chawmin, mimant l’accent africain. à d’autres époques, Blanche-Neige a été réinventée en princesse indienne ou encore en collégienne. Mirror Mirror (avril 2012) a bien l’intention de proposer un angle nouveau. Dans la bande-annonce, précise The Atlantic, on entend Blanche-Neige s’exclamer : "J’ai entendu tellement d’histoires où le prince sauve la princesse, il est temps de changer la fin !" » Source : Slate.fr - Publié le 30/03/2012
biographies Marius Felix Lange, Compositeur Né à Berlin en 1968, il étudie le violon et le piano et a comme professeurs S. Gawriloff et T. Tomaszewski au Julius-Stern-Institut à l’université de Berlin. Il participe, en 1987 et 1988, en tant qu’instrumentiste de l’orchestre du festival du Schleswig-Holstein, marqué par la rencontre de Leonard Bernstein et de Sergiu Celibidache. Il poursuit ses études de violon à Cologne et Klagenfurt, puis à Stuttgart où il s’intéresse, entre 1997 et 2000, au jazz et à la musique populaire et compose ses premières œuvres. De 1998 à 2002, il étudie la musique de film et le design sonore à la Filmakademie du Bade-Wurtemberg et la composition avec Ulrich Leyendecker à Mannheim où il obtient ses prix en 2006. L’un des temps forts de sa carrière fut l’obtention du 1er prix du premier concours international de composition d’opéra pour enfants et adultes de Cologne avec Das Opernschiff oder Am Südpol, denkt man, ist es heiss (Le Bateau opéra ou Au Pôle Sud, croit-on, il fait chaud), sur un livret d’Elke Heidenreich, créé à l’Opéra de Cologne en 2004. Suit une deuxième collaboration avec le Gürzenichorchester de Cologne, cette fois sous la direction de son directeur musical Markus Stenz, qui aboutit à la production d’une musique pour le livre et CD « Das Orchester zieht sich an » (L’Orchestre s’habille), primé en 2010 et 2011 par plusieurs prix. Lors du dernier concours « Entscheidung im Internationalen Encore-Wettbewerb » d’Hilary Hahn, une de ses compositions a été créée. Le deuxième opéra de Marius Felix Lange, Schneewittchen (Blanche-Neige) est créé le 21 avril 2011 à l’Opéra de Cologne. Il compose pour l’Opéra de Zurich un opéra d’après Oscar Wilde, Das Gespenst von Canterville, dont la création est prévue en 2013.
Vincent Monteil, Direction musicale Après sa formation au Conservatoire d’Angers puis de Rueil-Malmaison, il poursuit des études de musicologie à la Sorbonne et se perfectionne grâce aux cours de direction d’orchestre de Gérard Devos et Pierre Dervaux. De 1991 à 1996, il est chef assistant au Capitole de Toulouse auprès de Michel Plasson. En 1996, il rejoint l’Orchestre philharmonique de Nice et y dirige une trentaine de représentations par an. De 1999 à 2003, il a initié une collaboration suivie avec l’Opéra national de Prague où il devient chef invité pour l’opéra français. Lors du Printemps de Prague 2002, il dirige Carmen, Robert le Diable, Ariane et Barbe-Bleue. Les opéras qu’il enregistre à Prague lui valent l’invitation de Sir John Eliot Gardiner à préparer pour lui Ariane et Barbe-Bleue à Zurich. Depuis 2005, il a été choisi par CulturesFrance pour diffuser la musique française à l’étranger dans le cadre du programme « un chef un orchestre ». Parmi ses dernières prestations : Samson et Dalila et Faust en Russie et trois soirées au FestivalOpéra de Saint-Eustache à Montréal. Il est directeur musical de l’Opéra Studio de l’OnR depuis 2008, et conseiller musical de l’OnR depuis 2011-2012.
Waut Koeken, Mise en scène Né en Belgique, il étudie l’histoire de l’art et la philosophie à Anvers et Louvain. Très jeune, il s’intéresse à l’opéra et apprend les arts du théâtre par la pratique : il travaille d’abord comme assistant de Robert Carsen, Bob Wilson, David McVicar, Christof Loy et Andreas Homoki. Sa première mise en scène est une adaptation pour enfants de La Flûte enchantée de Mozart. En coproduction avec le Grand Théâtre de Luxembourg et l’Opéra de Flandre, il signe la mise en scène et l’adaptation d’Aladin de Nino Rota en 2007, spectacle qui fut repris en 2009 à l’OnR et qui sera repris à Lausanne. Sa production du Medium de Peter Maxwell Davies, créé pour le Muziektheater Transparant (Anvers), a été présenté à Buenos Aires, Belgrade et Barcelone. D’autres engagements comprennent la création de l’opéra de Luc Van Hove, La Strada d’après Fellini, L’île de Tulipatan et Ba-ta-clan d’Offenbach au Wiener Kammeroper, Les Joyeuses Commères de Windsor de Nicolaï à Erfurt, Die Fledermaus à Nuremberg et Barbe-Bleue d’Offenbach à Maastricht. Il vient de mettre en scène la création mondiale de Der Turm de Claude Lenners au Grand Théâtre du Luxembourg et mettra en scène prochainement une version pour jeune public des Feen de Wagner à l’Opéra de Vienne. Il a monté à l’OnR Die Entführung aus dem Serail (2010-2011) et Die Fledermaus (2011-2012).
s Florian Angerer, Décors Il effectue ses études au Mozarteum de Salzbourg (décors, costumes, cinéma, design). Il est lauréat du Grand Prix Creativ pour la création de l’opéra-ballet Die rote Schuhe (mise en scène d’Ela Bauman). Après son diplôme en 2006, il est, pendant trois ans, assistant décorateur-costumier à l’Opéra de Linz. Il y participe aux productions suivantes : Heimatlos et Risiko et Picknick im Felde. Il conçoit le décor de La Veuve joyeuse au Kammeroper de Cologne dans la mise en scène d’Ela Baumann. De 2009 à 2011, il est assistant décorateur au Staatstheater Nürnberg pour les productions théâtrales de Nur Nachts et Hinein ins weite Blau. Depuis 2011, il est décorateur et costumier indépendant. Il a conçu les décors de Der Turm mis en scène par Waut Koeken au Grand Théâtre de Luxembourg, de Der Schnüffler à Nuremberg, de Das goldene Herz à la Philharmonie du Luxembourg, ainsi que les costumes de Der kleine Stern au Kindertheater Hof, d’Orphée aux enfers au kleinen Oper am Bodensee et du Rocky Horror Show au Kammertheater de Karlsruhe.
Glen D’haenens, Lumières Après des études de mise en scène pour la télévision et le cinéma, il débute sa carrière d’éclairagiste en 1998 pour l’Opéra des Flandres, où il est responsable de nombreuses productions, notamment Pelléas et Mélisande, Il Trittico, Powder her face, Jenufa, La Strada, Götterdämmerung… Il y signe également les éclairages de deux productions pour enfants : Amahl and the night visitors et, en co-production avec le Grand Théâtre de Luxembourg, Aladin (donné à l’OnR en 2009-2010). Parallèlement, il conçoit et réalise la performance multimédia Channel Z, ainsi que les éclairages de nombreuses productions par des jeunes, parmi lesquelles Aeneas et Oreste. Pour Zomeropera, il crée les éclairages de Die lustigen Weiber von Windsor, mis en scène par Christophe Gayral et, l’année suivante, de Die Zauberflöte. Il collabore pour la première fois avec Waut Koeken pour la version jeune public de Die Zauberflöte, donnée à l’Opéra des Flandres, La Monnaie de Bruxelles et le Grand Théâtre de Luxembourg. Pour l’Opéra Studio de l’Opéra des Flandres, il a signe les éclairages de Diana ! et de Albert Herring. Il conçoit également des éclairages pour « Anvers-Ville du Livre », « Wintervuur », « La Fête de la Fleur » à Bordeaux et « La biennale des antiquaires » au Grand Palais à Paris. Il a enseigné l’éclairage de théâtre au SIHA à Anvers. Parmi ses projets, le Projet Varèse pour le Holland Festival à Amsterdam, avec Pierre Audi et Gary Hill.
Carmen Van Nyvelseel, Costumes Après ses études de costumière de théâtre à l’Académie Royale des Beaux-arts d’Anvers, elle travaille à l’Opéra de Flandre et crée les costumes de De kelner van hout pour Woestijn’ 93, puis ceux d’Amahl and the Night Visitors, d’Aladin et la lampe merveilleuse et de La Strada avec Waut Koeken. Elle travaille pour l’Opéra de Flandre, le Ballet de Flandre, le Cirque du Soleil, le NTGent et le LOD. Elle réalise les costumes pour de nombreux théâtres de rue tels Image Entertainment et pour la pièce Fleur de Marie-Anne Dierixck. Elle a travaillé pour les designers Weyers & Borms et réalise les costumes pour la compagnie Traffik Theater : Wanja (prix Junge Ohrenpreis 2009), Les Habits neufs de l’empereur et Mausemärchen und Riesengeschichten. Pour la compagnie Traffo de Luxembourg, elle signe les costumes pour Dance 09 et Dance 10 ainsi que la scénographie d’ID 2011. Elle a réalisé les costumes et les marionnettes de De Ballade van de Grote Hand au Théâtre De Spiegel de Der Turm à Luxembourg et sera à Saint-Étienne pour les costumes de La Princesse de Trébizonde en 2013. À l’OnR, elle a signé les costumes de la création française d’Aladin et de L’Enlèvement au sérail.
Les frères
Grimm Wilhelm Grimm Wilhelm Grimm, né à Hanau le 14 février 1786, ne cesse de participer aux recherches philologiques de son frère Jacob, plus connu que lui, et de partager sa vie. Ils étudient ensemble le droit à Marbourg. En 1814, il est nommé secrétaire de la bibliothèque de Kassel et en 1831, il rejoint son frère à Göttingen, comme bibliothécaire adjoint. Pour des raisons politiques, il quitte en même temps que son frère l’Université de Göttingen et débute alors une carrière universitaire. En 1831, il est chargé de cours, et en 1845, il est nommé titulaire, devenu entre temps membre de l’Académie des sciences de Berlin en 1841. Il publie avec son frère et Görres les Contes d’enfants et du foyer en 1812, dont les plus connus sont Blanche-Neige et les Sept Nains et Hänsel et Gretel. C’est à lui que revient la rédaction de la majeure partie des Contes. Il meurt le 16 décembre 1859 à Berlin.
Jacob Ludwig Karl Grimm Jacob Ludwig Karl Grimm est né à Hanau le 4 janvier 1785. Orphelin très tôt, il passe une enfance difficile : il doit assumer la responsabilité de ses cinq frères et sœurs et subvenir à leurs besoins. Après avoir fait ses études à Marbourg et à Paris, il occupe dans son pays différents emplois dans l’administration. En 1814, puis en 1815, il revient à Paris pour récupérer des livres et des manuscrits qui avaient été subtilisés par les troupes de Napoléon. Il participe au Congrès de Vienne en 1816. à cette même époque, il est nommé bibliothécaire en second à Kassel où il demeure jusqu’en 1829, date à laquelle il part à Göttingen où un nouveau poste lui est proposé. Sa destitution, pour des raisons politiques en 1837, est retentissante. Il vit alors durant quatre ans à Kassel avec son frère Wilhelm jusqu’à leur nomination à l’Académie des sciences de Berlin. En 1848, il est élu au premier parlement allemand. Durant toutes ces années, il écrit beaucoup, réunissant et publiant les contes et légendes germaniques : poésie des maîtres chanteurs en 1811, Contes d’enfants et du foyer avec son frère en 1812, Légendes allemandes en 1818, et Légende héroïque allemande en 1829. On lui doit également une Histoire de la langue allemande en 1848 et un Dictionnaire allemand en 1852 et 1858, partiellement publié de son vivant. Il est considéré comme le fondateur de l’histoire d’Allemagne et comme le plus grand représentant de la méthode historique appliquée aux travaux littéraires. Il meurt à Berlin le 20 septembre 1863. Repères biographiques extraits du programme de Hänsel et Gretel de Engelbert Humperdick, OnR, Saison 2000-2001
ressources complémentaires • Extraits musicaux de l’œuvre à exploiter en classe
réalisés par Tania Grimaldi et Philippe Kaiser, conseillers pédagogiques en éducation musicale > à consulter (à partir de décembre) en suivant http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/HA/ Pour y accéder : onglet «Arts du son » dans la barre de gauche, puis « Blanche-Neige » à noter : consultez régulièrement cette rubrique. Elle sera enrichie au fur et à mesure de l’avancée des répétitions.
• Et aussi : le dossier pédagogique bilingue autour de l’opéra jeune public « Aladin et la lampe merveilleuse » à adapter au conte de « Blanche-Neige »
Arts du son
▪ Phrases parlées et rythmées / phrases chantées ▪ Des chants à apprendre en classe ▪ Consonances / dissonances et l’expression musicale ▪ Jeux vocaux : mouvements mélodiques ascendants et descendants, contrastes de phrasé et de nuances… ▪ Les instruments de l’orchestre ▪ Sonoriser une scène du dessin animé de Walt Disney
Arts du langage
▪ Du conte à l’opéra, l’humour du livret de Marius Felix Lange ▪ Le vocabulaire riche et imagé accompagnant les différentes parties de l’opéra ▪ La narration ▪ La description des personnages
Arts du quotidien
▪ Les métiers des sept nains ▪ Les costumes d’opéra
Arts du spectacle vivant
▪ Comment représenter le défilement des saisons et le temps qui passe ?
Arts du visuel
▪ Les images d’Epinal, les illustrations de livres pour enfants ▪ Blanche-Neige, le cinéma et les dessins animés ▪ Le portrait : représenter Blanche-neige, la reine et les sept nains en fonction des descriptions du livret
prolongements pédagogiques
Quatre ateliers y sont proposés : contes, scénographie, marionnettes et musique > à télécharger en suivant http://www.crdp-strasbourg.fr/main2/arts_culture/opera/aladin.php?parent=80