Dp light dame de pique onr

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Dossier pédagogique

Saison 2014-2015

Tchaïkovski

la dame

de pique

nouvelle production

En deux mots Hermann veut tout faire pour découvrir la combinaison des trois cartes à jouer et gagner au pharaon. Mais l’extorquer à la comtesse comporte des risques…

Contacts Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • fklein@onr.fr Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • hpetit@onr.fr Opéra national du Rhin • 19 place Broglie BP 80 320 • 67008 Strasbourg Photo Nis & For

du rhin

opéra d'europe

www.operanationaldurhin.eu


nouvelle production

Opéra en trois actes de Piotr Ilitch Tchaïkovski Livret de Modeste Tchaïkovski d’après Alexandre Pouchkine

STRASBOURG Opéra

ma 16 juin 20 h je 18 juin 20 h di 21 juin 17 h ma 23 juin 20 h je 25 juin 20 h

MULHOUSE La Filature

di 5 juillet 17 h me 7 juillet 20 h Rencontre avec Robert Carsen et Marko Letonja animée par Marc Clémeur Strasbourg, Librairie Kléber lu 15 juin 18 h 30 • entrée libre

Direction musicale Marko Letonja Mise en scène Robert Carsen Réalisation de la mise en scène Christian Räth Décors Michael Levine Costumes Brigitte Reiffenstuel Lumières Robert Carsen et Frank Evin Chorégraphie Philippe Giraudeau Herman Misha Didyk Lisa Tatiana Monogarova Comte Tomski Roman Burdenko Prince Yeletski Tassis Christoyannis La Comtesse Stefania Toczyska Pauline Eve-Maud Hubeaux Tchekalinski Jérémy Duffau Sourine Andrey Zemskov Tchaplitski Peter Kirk Naroumov Nathanaël Tavernier Maître des Cérémonies Sunggoo Lee Chœurs de l’Opéra national du Rhin Orchestre philharmonique de Strasbourg Hermann Wien, représentée par Alkor-Edition Kassel

Langue : russe surtitré en français et en allemand Durée approximative : 3 h Conseillé à partir de 12 ans : collège et lycée


Argument La Dame de pique, nouvelle fantastique écrite en 1833 par Alexandre Pouchkine est publiée dans le « Cabinet de lecture » en 1834. Structurée comme un roman, cette nouvelle met en scène des personnages dans l’esprit de ceux du théâtre populaire. Saint-Petersbourg, fin du XVIIIe siècle

Acte I Premier tableau En été dans un parc Aux beaux jours, l’activité bat son plein dans le parc. Certains enfants jouent aux petits soldats. Tchékalinski et Sourine parlent de leur partie de cartes de la veille à laquelle assistait le ténébreux Hermann. Le voici d’ailleurs accompagné du Comte Tomski à qui il confie sa préoccupation : il est amoureux d’une jeune femme qui vit avec la Comtesse sa grand-mère. Mais un officier ne peut épouser une femme noble. Arrive le Prince Eletski qui annonce qu’il vient de se fiancer à Lisa, précisément celle dont Hermann est amoureux, et qui apparaît avec la Comtesse. Les deux femmes ont remarqué le regard insistant d’Hermann et se renseignent sur le jeune homme. Le Prince et les dames s’éloignent et Tomski raconte alors la légende de la Comtesse. Jeune, elle était grande joueuse et ayant perdu tout au jeu, avait accepté de se donner le temps d’un seul rendez-vous au Comte de Saint-Germain qui la courtisait en échange du « secret des trois cartes ». La combinaison lui avait permis de se refaire. Elle avait ensuite partagé le secret avec son mari et un amant. Le divulguer à une troisième personne la conduirait à la mort, selon un rêve peut-être prémonitoire. Un orage éclate. Hermann, qui ne s’en abrite pas, est bien déterminé à conquérir Lisa. Second tableau Dans la chambre de Lisa La jeune fille et sa compagne Pauline chantent en duo, puis Pauline interprète un air seule à la demande des autres amies. Toutes commencent à danser jusqu’à l’intervention de la gouvernante qui met fin au remue-ménage. Lisa, restée seule, s’interroge sur le bien-fondé de son projet de mariage, même si elle reconnaît au Prince bien des qualités. Hermann entre dans sa chambre par la fenêtre et lui déclare son amour. Menaçant tout d’abord d’appeler à l’aide, elle écoute son prétendant qui menace de se suicider faute de pouvoir l’épouser. Alertée par le bruit, la Comtesse entre dans la chambre. Hermann se cache jusqu’au départ de la grandmère, rassurée. Il sort de sa cachette et s’apprête à partir pour accomplir son funeste dessein, mais Lisa le retient et lui déclare à son tour son amour.

Acte II Premier tableau Un bal costumé dans une riche demeure Tchékalinski, Sourine et Tomski taquinent Hermann, obsédé par ses « trois cartes ». Le Prince Eletski réaffirme à Lisa son amour « au-delà de toute limite » et s’étonnant de sa tristesse, l’invite à se confier. La jeune fille a donné rendez-vous pour lui parler à Hermann qui, s’il connaissait le secret de la main gagnante, pourrait s’enrichir et alors prétendre à l’épouser. Un court spectacle est donné, La Bergère sincère, dans lequel Prilièpa reste fidèle à son amoureux Milovzor, malgré la tentative du riche Zlatogor de la courtiser en lui montrant son or. à la fin de la saynète, Lisa glisse dans la main d’Hermann la clé d’une porte par laquelle il pourra accéder aux appartements et à la chambre de Lisa en passant par celle de la Comtesse. Leur échange est interrompu par l’arrivée de la Tsarine que tous acclament. Second tableau Dans la chambre de la Comtesse Hermann y pénètre et se cache à son arrivée car elle est accompagnée de suivantes. Elle les congédie pour rester seule. Hermann apparaît alors et la prie instamment de lui confier le secret tant convoité. Face à sa résistance, il sort un pistolet, ce qui la fait mourir de frayeur. Lisa entre alors dans la chambre, voit Hermann s’enfuir et constate la mort de sa grand-mère.


Acte III Premier tableau Dans la chambre d’Hermann à la caserne L’officier lit une lettre de Lisa qui le disculpe de sa volonté de tuer sa grand-mère. Elle est prête à le rejoindre au bord du canal à minuit pour fuir avec lui. Des chants funèbres résonnent dans son esprit, ceux de l’enterrement de la Comtesse. Voici que le spectre de la défunte apparaît, qui lui révèle le secret des cartes : le Trois, le Sept, l’As, en échange de la promesse de sauver Lisa. Deuxième tableau Sur les bords du Canal Lisa attend Hermann qui arrive alors que minuit sonne. Il la presse de l’accompagner à la maison de jeu pour jouer les Trois Cartes. Il lui raconte alors les circonstances de la mort de la Comtesse. Lisa, quoique l’accusant de meurtre, est toujours prête à le suivre. Mais le garçon, en proie à ses obsessions, la repousse. Elle se jette dans le canal. Troisième tableau La maison de jeu Tomski, habitué du lieu, entonne une chanson reprise par les autres joueurs. Eletski est là aussi qui, malheureux en amour, compte bien profiter de son bonheur au jeu. Hermann fait son entrée et joue tout d’abord contre Tchekalinski. Le Trois, puis le Sept lui portent chance… C’est alors le Prince qui, seul à accepter le défi lancé par l’officier, joue contre lui. Hermann retourne la carte, persuadé que c’est un As. C’est la Dame de Pique qui apparaît, sous les traits du personnage grimaçant de la Comtesse. Hermann sort un poignard et se tue, en implorant le pardon du Prince.

Les personnages > Hermann, Герман, ténor > Le comte Tomski, Граф Томский, baryton > Le prince Yeletski, Князь Елецкий, baryton > La comtesse, Графиня, mezzo-soprano ou contralto > Lisa, Лиза, sa petite-fille, soprano > Pauline, Полина, confidente de Lisa, mezzo-soprano ou contralto > La gouvernante, Гувернантка, mezzo-soprano > Tchekalinski, Чекалинский, ténor > Sourine, Сурин, basse > Tchaplitski, Чаплицкий, ténor > Naroumov, Нарумов, basse > Le maître des cérémonies, Распорядитель, ténor > Macha, Маша, domestique de Lisa, soprano > Le commandant des enfants, Мальчик-командир, rôle parlé > Prilepa, Прилепа, dans le rôle de Chloé, soprano > Milovzor, Миловзор, dans le rôle de Daphnis, contralto > Zlatogor, Златогор, dans le rôle de Ploutos, baryton > Cupidon, Hymen, rôles muets > Bonnes d’enfants, gouvernantes, nourrices, promeneurs, enfants, joueurs, bergers et bergères, chœur

La Dame de Pique Comme toutes les cartes de la famille, elle n’est pas d’un bon présage. On la dit femme jalouse, envieuse, veuve et solitaire, fausse amie ou parente jalouse, symbole de rupture d’amitié, de menace, de destin contraire, elle n’a rien pour plaire si ce n’est que cette carte incite à la vérité. Le mauvais présage éclate effectivement dans cette histoire. Cartes anciennes (XVIIe siècle)


Le livret Il est signé Modeste Tchaïkovski, frère cadet du compositeur. Il est très proche de la nouvelle de Pouchkine à cette différence près qu’il situe l’action à la fin du XVIIe siècle, ce qui confère des sentiments exacerbés. à la passion d’Hermann, malgré l’amour impossible que représente celui-ci, se substitue la passion qu’il porte au jeu, activité qui pourrait lui permettre de prétendre à épouser sa bien-aimée. La mort rôde elle aussi, et emporte les personnages principaux : la Comtesse, Lisa et Hermann lui-même.

Extrait du livret : Acte I, scène 1 Après l’intermède, les invités reprennent leur conversation. Hermann se dirige vers l’avant-scène. HERMANN « Celui qui, brûlant d’un amour passionné ! » Et alors ? Ne suis-je pas amoureux ? Bien sûr... Oui ! SOURINE (masqué) Regarde, ton aimée ! HERMANN Encore... encore. J’ai peur ! La même voix... Qui est-ce ? Démon ou homme ? Pourquoi me harcèlent-ils ? Malédiction ! Oh, que je suis pitoyable et ridicule ! LISA (s’approchant, masquée) Écoute, Hermann ! HERMANN Toi, enfin te voilà ! Quel bonheur que tu sois venue ! Je t’aime ! Je t’aime ! LISA Ce n’est pas le lieu... Pas pour ça que je t’ai demandé de venir ! Écoute... Voici la clef d’une porte secrète du jardin... Il y a un escalier... Il te mènera à la chambre de grand-mère... HERMANN Comment ? À sa chambre ?... LISA Elle n’y sera pas... Dans la chambre Près de son portrait, une porte mène à ma chambre. Je t’attendrai ! À toi, à toi j’appartiendrai... À toi seul ! Nous devons tout prévoir ! À demain, mon amour, mon aimé ! HERMANN Non, pas demain non, j’y serai cette nuit ! LISA Mais, mon amour... HERMANN Je le veux ! LISA Qu’il en soit ainsi ! Je suis ton esclave ! Pardonne-moi... (Elle sort.) HERMANN À présent, ce n’est plus moi mais le destin qui décide, Et je connaîtrai les trois cartes ! (Il sort en courant.)


La partition Elle s’emploie à porter les sentiments extrêmes et le désespoir du livret. Des leitmotive accompagnent les personnages. Il est étonnant aussi d’y trouver des évocations : chœurs de nounous, petits soldats, romance russe des jeunes filles, ballet pastorale, chanson à boire, qui l’animent de nombreuses couleurs. D’après le programme de grand Théâtre de Genève, 2008.

La culture au XIX e siècle en Russie Ce siècle est pour la Russie celui de l’explosion de la culture littéraire. à cet essor qui est dû, entre autres, aux noms de Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï et Tourgueniev, s’ajoute une vive activité musicale, bien souvent associée. Rappelons que le livret de La Dame de pique est inspiré de la nouvelle d’Alexandre Pouchkine. Cet essor est cependant limité par la forte censure imposée par l’autocratie. Les musiciens ne seront pas déportés comme le fût Dostoïevski. Ils s’inscrivent dans une dynamique européenne qui se développe entre 1815 et 1914, les artistes de chaque pays y apportant une particularité liée à leurs influences. Notons au passage la formation du « Groupe des Cinq », né dans les années 1860, constitué par Moussorski, Cui, Borodine, Balakiev et Rimski-Korsakov qui empruntent pour la première fois des rythmes orientalisants. Les thèmes sont souvent liés à l’histoire de la Russie comme dans Boris Godounov de Moussorski, créé en 1874, qui montre les souffrances du peuple – le servage a été aboli officiellement en 1861 –, ce qui choquera la haute société de l’époque. La peinture est elle-même sujet à controverse quand elle aborde des sujets populaires comme l’a fait Ilya Repine. à l’inverse, le Prince Igor de Borodine, dont l’intrigue s’inspire d’événements historiques extraits d’un poème épique médiéval. Les opéras russes évoquent pour la première fois des thèmes politiques comme dans La Pskovitaine de Rimski Korsakov ou Ivan le Terrible et La Kovantchina de Moussorski qui décrit un complot politique sous Pierre Le Grand. D’après Diapason n°477, spécial musique russe.

Les Bateliers de la Volga, Ilya Repine (1870-1873), Musée Russe, Saint-Pétersbourg

Du temps de Catherine II C’est à cette époque que se situe l’opéra. La souveraine fait en effet une apparition dans le premier tableau de l’Acte II. Née le 21 avril 1729 en Poméranie, Sophie Augusta Frédérique d’Anhalt-Zerbst est fille d’un prince allemand. C’est à 15 ans que se scelle son destin : l’Impératrice Elisabeth de Russie lui fait épouser son neveu destiné au trône, qui deviendra le Tsar Pierre III. Mais ce dernier est loin de l’avoir épousée par amour, allant même jusqu’à la dédaigner. Cette femme forte de caractère ne lui est de fait pas soumise et va chercher auprès d’autres le réconfort… Pierre venant à perdre la raison, elle saisit l’opportunité pour prendre le pouvoir et fait enfermer son mari dans une maison où il sera assassiné. Le pouvoir lui appartient alors pour trente-quatre ans d’un règne dont les actes et l’aura lui confèreront le nom de Grande Catherine.


Le pharaon, jeu de cartes Très en vogue à la cour de Versailles sous Louis XV et Louis XVI. « En ce temps, les dames jouaient au pharaon. Un soir, à la cour, ma grand-mère, jouant contre le duc d’Orléans, perdit sur parole une somme considérable. » Les règles de ce jeu avantageaient le banquier. Il était facile de tricher à ce jeu. Casanova écrit dans son Histoire de ma vie qu’il ne faut jamais ponter au pharaon si on veut gagner et il rapporte comment il prit part à une opération de tricherie avec un « correcteur de fortune » milanais. Le pharaon se joue avec un jeu de cinquante-deux cartes. Lié au hasard, il oppose un banquier et un nombre non indéfini de joueurs. Le banquier tire toutes les cartes de suite et les dispose tantôt à sa droite, tantôt à sa gauche. Chaque joueur peut prendre une ou plusieurs cartes par paire et mise une certaine somme sur sa main. Le banquier gagne la mise du Une partie de pharaon au XVIIIe siècle, joueur lorsque la carte de celui-ci arrive à la main droite dans un rang Johann Baptist Raunacher (1729-1771) impair, et il perd lorsque la carte du joueur tombe à la main gauche, et dans un rang pair. Le banquier prend la moitié de ce que le joueur a mis sur la carte, lorsque dans une même main, la carte du joueur vient deux fois, ce qui avantage le banquier. La dernière carte qui devrait être pour le joueur n’est ni pour lui, ni pour le banquier… encore un avantage pour le banquier !

1890 Année de la création de l’œuvre > Le 15 mars, la première Conférence internationale du travail à Berlin envisage une législation internationale du travail. > Le 20 mars, Bismarck est démis de ses fonctions de chancelier de l’Empire allemand. Il s’était opposé à la Weltpolitik de l’empereur, qui refuse de renouveler ses engagements envers la Russie ou en politique intérieure. > Le 1er mai, la première manifestation commune d’unité d’action internationale des travailleurs est célébrée pour la première fois en Suisse. > En Hongrie, soixante mille ouvriers célèbrent le 1er mai. > Contre-réforme des zemstvos en Russie, qui modifie le régime électoral. > Le 1er juillet est signé le traité Heligoland-Zanzibar entre l’Allemagne et le Royaume-Uni. Contre des concessions en Afrique, l’Allemagne récupère l’archipel de Heligoland, au large de l’embouchure de l’Elbe. > Après la mort sans descendance de Guillaume III, roi des Pays-Bas et souverain du grand-duché de Luxembourg, le Luxembourg devient indépendant. > Le 7 décembre en Hongrie, le parti ouvrier devient le Parti social-démocrate. > Loi d’industrialisation en Autriche-Hongrie. > Réduction de la journée de travail à 10 heures en Espagne. > Caprivi fait fermer les frontières allemandes aux céréales russes et espère consolider l’alliance avec l’Autriche en ouvrant le marché du Reich aux céréales hongroises.

Arts : quelques faits marquants > Henri de Toulouse-Lautrec, La Danse au Moulin Rouge. Le peintre décède le 29 juillet. > Le 8 novembre, décès du compositeur César Franck. Quelques parutions littéraires : > L’Inutile Beauté de Guy de Maupassant > La Bête humaine d’Émile Zola > Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde > La Sonate à Kreutzer de Léon Tolstoï > Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand Henri de Toulouse-Lautrec, La Danse au Moulin Rouge


Piotr Ilitch Tchaïkovski

Compositeur

Né en 1840 à Votkinski dans l’Oural, il apprend le piano très jeune avec sa mère. En 1848, la famille déménage à Moscou puis à Saint-Pétersbourg. De 1852 à 1859, il poursuit des études de droit. En 1862, il entre au Conservatoire de Saint-Pétersbourg et suit les cours de piano d’Anton Rubinstein. De 1866 à 1877, il est professeur de théorie au Conservatoire de Moscou et peut s’adonner librement à la création grâce tout d’abord à une rente annuelle que lui donne Nadejda von Menck, puis à une solde d’honneur accordée par le Tsar. En 1867, il écrit son premier opéra. La mort de sa mère, en 1854, l’affecte beaucoup et fait de lui un homme au caractère sensible et pessimiste, d’un tempérament fort et d’une mélancolie profonde. Il voit dans Mozart son idéal. Ami de Rimski-Korsakov et de Mili Balakirev, Tchaïkovski s’inspire de la culture musicale romantique de l’Occident et la musique folklorique russe. En 1877, il créé Le Lac des cygnes, mais c’est un échec. Puis, il entreprend l’écriture d’Eugène Onéguine sur un texte de Pouchkine (1799-1837) : c’est un succès. Il est alors acclamé dans le monde entier pour ses symphonies et notamment pour ses concertos. En revanche, ses nouveaux opéras (Mazeppa, La Pucelle d’Orléans) n’accèdent pas au même succès. Pouchkine l’inspire et c’est avec La Dame de Pique qu’il compose son meilleur opéra. à celui-ci succèdent ses ballets : La Belle au bois dormant et Casse-noisette, chorégraphiés par Marius Petipa. C’est en 1893 que la Russie perd un de ses plus grands compositeurs. Ayant eu la possibilité de voyager à travers le monde, sa musique est marquée par l’art lyrique français, italien et allemand, on dit d’ailleurs de lui qu’il est le plus occidental de tous les compositeurs russes.

Les œuvres majeures de Tchaïkovski > 1868 : Fatum, poème symphonique > 1869 : Roméo et Juliette, ouverture fantaisie > 1875 : Concerto pour piano n°1 > 1875-76 : Le Lac des cygnes > 1877-78 : Eugène Onéguine > 1877-78 : Symphonie n°4 > 1878 : Concerto pour violon > 1880 : Ouverture 1812 > 1885 : La Symphonie Manfred > 1888 : Symphonie n°5 > 1888-89 : La Belle au bois dormant > 1890 : La Dame de pique > 1891-92 : Casse-noisette > 1893 : Symphonie n°6 « Pathétique »


Alexandre Pouchkine écrivain

Le 26 mai 1799, il naît à Moscou, fils d’Alexandre Sergueiévitch Pouchkine, issu d’une vieille famille noble, et de Nadiejda Ossipovna Hanibal, arrière-petite-fille de l’Africain Hannibal, esclave affranchi et anobli par Pierre le Grand. En 1811, il entre au lycée de Tsarskoïé Siélo, réservé aux enfants nobles qui rentreront au service de l’État. En 1814, À un ami poète, son premier texte, est publié dans la revue « Le Messager de l’Europe ». En 1817, il entre au ministère des Affaires étrangères. Il débute l’écriture de son poème Rouslan et Ludmila. En 1820, il est envoyé en exil administratif en Ukraine à la suite de la publication de poèmes jugés séditieux. En 1822, c’est la publication du Prisonnier du Caucase. En 1825, il écrit le premier chapitre d’Eugène Onéguine, qui sera mis en opéra par Tchaïkovski. Il termine Boris Godounov, qui fera l’objet d’un opéra de Moussorgski. En 1826, à l’avènement de Nicolas Ier, Pouchkine retourne à Moscou. Le tsar déclare être son censeur personnel. En 1827, il part pour Saint-Pétersbourg. Il publie Poltava en 1828 et voyage dans le Caucase et en Arménie en 1829. En 1830, après censure, est publié Boris Godounov. En 1831, il épouse la jeune Natalia Gontcharova. En 1833, Eugène Onéguine est publié dans son intégralité et Pouchkine est élu membre de l’Académie russe. En 1834, La Dame de pique est publié dans « Le Cabinet de lecture ». En 1835 est publié le Coq d’or, en 1836, La Fille du Capitaine. Le 27 janvier 1837, il provoque en duel Georges d’Anthès qui faisait la cour à sa femme depuis des mois. Il décède le 29 janvier des suites de ses blessures.

Les œuvres majeures de Pouchkine > Poésies, recueil de poèmes > 1814 : Souvenirs à Tsarskoïe Selo > 1817 : Ode à la liberté > 1817-1920 : Rouslan et Ludmila, poème épique, mis en opéra par Glinka > 1821 : Le Prisonnier du Caucase > 1821 : La Gabrieliade > 1824 : La Fontaine de Bakhtchisaraï > 1825 : Le Comte Nouline > 1825 : Le Fiancé > 1827 : La Tempête > 1828 : Le Noyé > 1829 : Le Matin d’hiver > 1829 : L’Avalanche > 1823-1831 : Eugène Onéguine, roman en vers, duquel Tchaïkovski tire un opéra > 1824 : Les Tsiganes > 1828 : Poltava, roman > 1830 : La Petite Maison de Kolomna > 1833 : Le Cavalier de bronze, nouvelle en vers


Biographies Marko Letonja

Direction musicale Le chef slovène se produit, depuis 1991, tant en concert qu’à l’opéra sur les scènes internationales. Il est directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg depuis 2012 et directeur artistique de l’Orchestre Symphonique de Tasmanie. Il étudie le piano et la direction à l’Académie de musique de Ljubljana, suit les cours d’Otmar Suitner à Vienne où il obtient ses prix en 1989. De 1991 à 1993, il est directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Slovénie. Rapidement invité sur les scènes internationales, il se produit avec les Wiener Symphonikern, le Münchner Rundfunk Orchester, les orchestres de Stuttgart, Munich, Hambourg, effectue une tournée avec l’Orchestre symphonique « Giuseppe Verdi » de Milan, ou accompagne la soprano Nina Stemme avec l’orchestre de l’Opéra de Stockholm. Il est invité par les grandes scènes lyriques européennes (Berlin, Dresde, Genève, Lisbonne, Milan), fait ses débuts à l’Opéra de Vienne en 2013 avec La Dame de pique, dirige Tosca à Stuttgart, Roméo et Juliette aux Arènes de Vérone. Il retourne à Vienne en 2014 pour Les Contes d’Hoffmann. À l’OnR, il a dirigé Die Walküre (2008), Götterdämmerung (2011), Der Rosenkavalier, Der ferne Klang (2012), De la maison des morts (2013) et Der fliegende Holländer (2014).

Robert Carsen

Mise en scène et lumières Né au Canada, il est invité par toutes les scènes lyriques les plus prestigieuses. Il a réalisé à l’invitation de Marc Clémeur à l’Opéra de Flandre des cycles Puccini et Janáček et la création de Richard III de Battistelli. Il a conçu la scénographie de l’exposition L’Impressionnisme et la mode récemment présentée au Musée d’Orsay. Ses réalisations comprennent Ariadne auf Naxos à Munich, Rinaldo, Le Couronnement de Poppée à Glyndebourne, Carmen à Amsterdam, Salome à Madrid, My Fair Lady et Candide au Châtelet, Don Giovanni à la Scala de Milan, Mitridate à Bruxelles et Vienne, Orfeo ed Euridice à Chicago, Semele à Zurich. Récemment, il a mis en scène JJR de Fénelon à Genève, Die Zauberflöte à Baden-Baden et Paris, Rigoletto au festival d’Aix-enProvence, Elektra à l’Opéra de Paris, Falstaff à New York et Amsterdam, Platée au Theater an der Wien et à l’Opéra-Comique, La Petite Renarde rusée à Lille, Die Walküre à Barcelone et La Dame de pique à Zurich. À l’OnR, il a mis en scène Richard III de Battistelli (2009), Jenůfa (2010), L’Affaire Makropoulos et La Bohème (2011), Kat’a Kabanova (2012), La Petite Renarde rusée, Tosca, De la maison des morts et Rigoletto (2013).


Prolongements pédagogiques Arts du son

> Repérer, chanter, jouer : les principaux motifs de l’œuvre (introduction orchestrale) et les cellules rythmiques récurrentes > Atmosphère tragique liée à l’obsession du jeu : thème des trois cartes (parallèle avec des thèmes de musiques de films à suspens) > Comparaison avec Carmen de Bizet : chœur des petits soldats et Scène des cartes > Admiration du compositeur pour Mozart : emprunt au Concerto pour piano KV503 (duo de Chloé et Daphnis) > Mélodie de la chanson française « Vive Henri IV » et air de Richard Cœur de Lion de Grétry (Air de la comtesse) > Références à la musique populaire russe > Tchaïkovski : une sensibilité musicale « à fleur de peau », ses œuvres majeures

Arts du langage

> Un livret en russe > étude, portrait des personnages principaux > La nouvelle de Pouchkine, la vie de l’écrivain > Jeu de rôles : la partie de cartes dans Marius de Marcel Pagnol (à voir en vidéo également)

Arts du visuel

> Jeux de cartes et œuvres d’art > Cinéma et jeux de cartes : Alice au pays des merveilles par exemple (quinze films proposés sur le site senscritique.com) > Travail sur le clair/obscur (élément très présent dans l’atmosphère de l’opéra) > Les œuvres emblématiques du musée de l’Ermitage

Arts du quotidien (arts plastiques, technologie)

> Imaginer, créer des jeux de cartes à partir des personnages de La Dame de Pique

Arts de l’espace

> Les monuments de Saint-Pétersbourg, ville de Pouchkine

Histoire / Géographie

> Situer Saint-Pétersbourg > La Russie à la fin du XVIIIe siècle (référence au livret de l’opéra) > La Russie de Tchaïkovski et de Pouchkine

Discussion-débat avec des intervenants (mis en place par l’infirmière par exemple) > Les addictions aux jeux


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