Dossier pédagogique La Bohème

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dossier pédagogique saison 2011-2012

La Bohème Giacomo Puccini

En deux mots Les aventures de quatre artistes qui attendent leur jour de chance, celui où viendra la gloire. En toile de fond, la douloureuse histoire d’amour entre Rodolfo et Mimi.

Contacts Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • fklein@onr.fr Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • hpetit@onr.fr Opéra national du Rhin • 19 place Broglie • BP 80 320 • 67008 Strasbourg Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr

www.operanationaldurhin.eu


La Bohème Giacomo Puccini

21 10 20 11 opéra

Scènes lyriques en quatre tableaux Livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa Créé à Turin, Teatro Regio, le 1er février 1896

strasbourg ve 21.10 20 h di 23.10 15 h di 30.10 15 h me 02.11 20 h ve 04.11 20 h ma 08.11 20 h

Direction musicale Stefano Ranzani

Mimi Virginia Tola

Mise en scène Robert Carsen

Rodolfo Enrique Ferrer

Reprise Frans de Haas

Musetta Agnieszka Slawinska

Décors et costumes Michael Levine

Marcello Thomas Oliemans

Lumières Jean Kalman

Schaunard Yuriy Tsiple

chorégraphie Michael Popper

Colline Dimitri Pkhaladze

assistant lumières Glen D’haenens

Benoît / Alcindoro René Schirrer

Dramaturgie Ian Burton

parpignol / marchand de prunes Seung Bum Park un sergent Mario Brazitzov

Chœurs de l’OnR Petits Chanteurs de Strasbourg

Maîtrise de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse éditions Ricordi Milan

Production de l’Opéra de Flandre

un douanier Jaesun Ko

la filature

mulhouse ve 18.11 20 h di 20.11 15 h

conférence d’André Tubeuf « Contre Ut dans la mansarde » je 20.10 18 h 30 Strasbourg Opéra Entrée libre Langue : italien surtitré en français et en allemand Durée approximative : 2 h Conseillé à partir de 12 ans : collège et lycée


L’argument Paris, dans les années 1830 Premier tableau Une mansarde Quatre artistes, Rodolfo le poète, Marcello le peintre et amant de la riche Musetta, Schaunard le musicien et Colline le philosophe, y cohabitent mais n’ont plus un sou pour payer le loyer. Pour se chauffer, Marcello et Rodolfo brûlent le manuscrit de ce dernier. Arrivent Colline, en colère de n’avoir pas réussi à mettre en gage ses livres, et Schaunard, avec nourriture, cigares et argent obtenus en travaillant avec un gentleman anglais. Ce dernier leur propose à tous d’aller dîner au Café Momus. Arrive Benoît, le propriétaire, qui réclame son loyer. Ils le saoulent et lui font raconter sa liaison avec une maîtresse. Soit disant indignés, les locataires le mettent dehors. Tout le monde descend sauf Rodolfo qui reste pour finir un article. Ses trois amis l’attendent en bas de l’immeuble. Une voisine frappe à la porte qui demande du feu pour allumer sa bougie. Elle s’aperçoit qu’elle a égaré sa clé. Les deux voisins se retrouvent d’un seul coup plongés dans l’obscurité. Rodolfo a mis la main sur la clé qu’il empoche. Il profite de la pénombre pour se présenter et déclarer son amour à Mimi, surnom de la voisine, qui semble sensible à ses avances. En bas, les amis de Rodolfo s’impatientent. Les deux tourtereaux les rejoignent. Deuxième tableau Dans le Quartier Latin Au milieu de la foule et des vendeurs surgit la bande d’amis. Rodolfo achète un chapeau à Mimi. Puis ils entrent au Café Momus. Pendant le dîner, l’ex-maîtresse de Marcello, Musetta, entre accompagnée du riche Alcindoro, vieux conseiller d’État à qui elle s’adresse avec mépris. Malgré cela, Marcello montre sa jalousie. Prétendant souffrir des pieds, Musetta envoie Alcindoro chez le cordonnier. Elle reste seule avec Marcello et les amoureux s’enlacent et se réconcilient. L’argent de Schaunard ne suffit pas à payer l’addition, mais Musetta s’arrange pour la mettre sur le compte d’Alcindoro. Voilà qu’arrive le régiment. Musetta est toujours sans chaussures et Marcello et Colline la portent sur leurs épaules, acclamés par la foule. La joyeuse bande s’éloigne. Alcindoro est de retour avec les chaussures réparées. Faute de trouver Musetta, il hérite de l’addition et des moqueries de la foule. Troisième tableau À la « Barrière d’Enfer » (actuelle Place Denfert-Rochereau), au petit matin Des paysans et des marchands attendent de franchir les barrières de la ville. Mimi apparaît, épuisée et prise d’une quinte de toux. Elle trouve Marcello, qui vit et peint des enseignes dans une petite taverne tandis que Musetta donne des cours de musique. Mimi lui fait part de sa séparation d’avec Rodolfo. Marcello lui confie que Rodolfo a dormi dans la taverne. Le voilà qui apparaît. Mimi se cache et l’entend raconter à Marcello qu’il souhaite de séparer d’elle, soit disant exaspéré par sa coquetterie. Il finit par avouer que, étant donné sa pauvre condition, il ne peut rien pour soigner Mimi de sa tuberculose et améliorer son sort, lui souhaitant pour cela de rencontrer un autre homme plus fortuné. La présence de Mimi est révélée par un accès de toux. Elle et son amoureux décident de se séparer au printemps malgré leur amour sans faille. Marcello, quant à lui, se dispute violemment avec Musetta. Quatrième tableau Dans la mansarde, au printemps Marcello et Rodolfo parlent de leurs ex-compagnes qui mènent grande vie auprès d’hommes fortunés. Les rejoignent Schaunard et Colline et les quatre locataires du lieu s’attablent autour d’un repas frugal dont ils parlent comme d’un festin. Ils dansent et chantent. Arrive Musetta accompagnée de Mimi, très malade, qui souhaite passer ses derniers instants dans la mansarde. Marcello part mettre en gage les boucles d’oreille de Musetta pour acheter un remède. Colline fait de même avec sa redingote, accompagnée de Schaunard, laissant seuls Mimi et Rodolfo. Retour sur leur amour passé, leur première rencontre. Leurs amis reviennent avec des remèdes. Mimi a déjà perdu connaissance et ne tarde pas à perdre la vie. Rodolfo crie avec désespoir le prénom de son amour.

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« scÈnes de la vie de bohème » - Henri Murger La pièce de théâtre La Vie de bohème, tirée du roman d’Henri Murger, Scènes de la vie de bohème, ont tous deux inspiré le livret de La Bohème. Extrait du roman d’Henri Murger « Rodolphe rencontra donc la jeune Mimi qu’il avait jadis connue, alors qu’elle était la maîtresse d’un de ses amis. Et il en fit la sienne. Ce fut d’abord un grand haro parmi les amis de Rodolphe lorsqu’ils apprirent son mariage ; mais comme Mademoiselle Mimi était fort avenante, point du tout bégueule, et supportait sans maux de tête la fumée de la pipe et les conversations littéraires, on s’accoutuma à elle et on la traita comme une camarade. Mimi était une charmante femme et d’une nature qui convenait particulièrement aux sympathies plastiques et poétiques de Rodolphe. Elle avait vingt-deux ans ; elle était petite, délicate, mièvre. Son visage semblait l’ébauche d’une figure aristocratique ; mais ses traits, d’une certaine finesse et comme doucement éclairés par les lueurs de ses yeux bleus et limpides, prenaient en de certains moments d’ennui ou d’humeur un caractère de brutalité presque fauve, où un physiologiste aurait peut-être reconnu l’indice d’un profond égoïsme ou d’une grande insensibilité. Mais c’était le plus souvent une charmante tête au sourire jeune et frais, aux regards tendres ou pleins d’impérieuse coquetterie. Le sang de la jeunesse courait chaud et rapide dans ses veines, et colorait de teintes rosées sa peau transparente aux blancheurs de camélia. Cette beauté maladive séduisait Rodolphe, et il passait souvent, la nuit, bien des heures à couronner de baisers le front pâle de sa maîtresse endormie, dont les yeux humides et lassés brillaient à demi clos sous le rideau de ses magnifiques cheveux bruns. Mais ce qui contribua surtout à rendre Rodolphe amoureux fou de Mademoiselle Mimi, ce furent ses mains que, malgré les soins du ménage, elle savait conserver plus blanches que les mains de la déesse de l’oisiveté. Cependant, ces mains si frêles, si mignonnes, si douces aux caresses de la lèvre, ces mains d’enfant entre lesquelles Rodolphe avait déposé son cœur de nouveau en floraison, ces mains blanches de Mademoiselle Mimi devaient bientôt mutiler le cœur du poête avec leurs ongles roses. Au bout d’un mois, Rodolphe commença à s’apercevoir qu’il avait épousé une tempête, et que sa maîtresse avait un grand défaut. Elle voisinait, comme on dit, et passait une grande partie de son temps chez des femmes entretenues du quartier, dont elle avait fait la connaissance. Il en résulta bientôt ce que Rodolphe avait craint lorsqu’il s’était aperçu des relations contractées par sa maîtresse. L’opulence variable de quelques-unes de ses amies nouvelles avait fait naître une forêt d’ambition dans l’esprit de Mademoiselle Mimi, qui jusque-là n’avait eu que des goûts modestes et se contentait du nécessaire, que Rodolphe lui procurait de son mieux. Mimi commença à rêver la soie, le velours et la dentelle. Et malgré les défenses de Rodolphe, elle continua à fréquenter les femmes, qui toutes étaient d’accord pour lui persuader de rompre avec le bohémien qui ne pouvait pas seulement lui donner cent cinquante francs pour s’acheter une robe de drap. – Jolie comme vous êtes, lui disaient ses conseillères, vous trouverez facilement une position meilleure. Il ne faut que chercher. »

Au café Momus Au 17 rue des Prêtres, près de Saint-Germain-l’Auxerrois, le Café Momus occupe le rez-de-chaussée du Journal des débats. Rendez-vous de la « bohème » artistique et littéraire, mais aussi des journalistes, dont Chateaubriand, Sainte-Beuve, Taine, Renan… et Baudelaire, qui y connaît ce jeune journaliste qu’est Champfleury, ami d’Henri Murger. Avant de devenir roman en 1851, les Scènes de la vie de bohème furent d’abord publiées en feuilleton dans le journal satirique Le Corsaire Satan, entre 1845 et 1849. Murger s’inspire de personnages de la vie réelle. Sous les traits de Rodolphe, on reconnaît Murger ; le peintre et compositeur Schanne devient Schaunard ; le peintre Tabar devient Marcel ; le sculpteur Joseph Desbrosses devient Jacques ; le journaliste Barbara devient Carolus Barbemuche ; les philosophes Jean Wallon et Marc Trapadoux donnent naissance à Gustave Colline.

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La rue des Prêtres, en 1849. À droite, le café Momus. Aquarelle sur traits à la mine de plomb par Henri Lévis (Bibliothèque nationale de France)

bohème... Le terme est déjà présent au Moyen Age ! Un « bohème » (on dira plus tard « bohémien ») est un vagabond, comme il s’en situait alors dans la région de Bohême. Appelés aussi Tsiganes ou « Égyptiens », ils bénéficient d’une image favorable quand ils arrivent en France au début du XVe siècle, jusqu’au XVIIe siècle. Ils sont chrétiens, leurs danses et leur mode de vie oriental séduisent la noblesse qui les protège. Puis surgit un certain protectionnisme, dont ils sont victimes. Au XVIIe siècle, le terme « bohème » prend une signification plus intellectuelle, signifiant une personne vivant à la marge, mais apportant une forme nouvelle de liberté de pensée liée aussi à des codes vestimentaires, tout cela à la faveur du romantisme naissant face à une société qui s’industrialise et s’urbanise à outrance. Dans les années 1840, la bohème est reine, en témoignent les romans de Musset Frédéric et Bernerette en 1838 et Mimi Pinson, profil de grisette en 1845, Un prince de la Bohème de Balzac en 1844, Les Bohémiens de Paris, adaptation au théâtre des Mystères de Paris, en 1843, et les Scènes de la vie de bohème de Murger. On pourrait encore citer les Physiologies, ces études de mœurs dont les auteurs se nomment Balzac, Sophie Gay, Frédéric Soulié, Louis Huart, etc. De 1835 à 1850, la bohème est campée dans différents lieux de Paris : dans le Quartier Latin, mais aussi sur la rive droite, en général non loin des quais. Mais l’on a aussi affaire à différentes bohèmes, dont celle qui, associée à l’aristocratie, sera le dandysme. Source : www.terresdecrivains.com/La-boheme-litteraire-a-Paris

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une gestation difficile Ricordi à Puccini : extrait d’un échange épistolaire entre l’éditeur et le compositeur « […] Il me semble maintenant que nous avons réussi ! Le dernier acte et particulièrement la mort de Mimi devraient provoquer des torrents de larmes. J’étais moi-même très très ému. Bien qu’il ne comprenne que quatre actes, le livret me semble long. Mais Illica [un des librettistes] et moi nous sommes déjà mis d’accord, et il sera facile de le raccourcir ici et là. Du reste, vous pourrez le faire suivants les impératifs musicaux, qui s’imposeront au cours de la composition. » Paru dans le programme de La Bohème de l’Opéra National de Lyon (1996-1997)

Cet échange donne le ton de la grande difficulté rencontrée lors de l’élaboration de l’opéra. Le chantier dura en effet quelque trois ans pendant lesquels compositeur et librettistes eurent des discussions continues. Certaines scènes furent retravaillées quatre ou cinq fois. Le livret subit même des changements encore après la première représentation. L’intervention de l’éditeur en arbitre faisait suite à des échanges parfois houleux entre le librettiste Giacosa et le compositeur, sans cesse en quête de modifications. Les deux librettistes avaient cependant chacun leur rôle. Illica dressait le scénario, tandis que la transformation de la prose en vers revenait à Giacosa. La mort de ce dernier sonna d’ailleurs le glas de la collaboration entre Puccini et Illica, celui-ci se révélant seul incapable d’assumer ce pour quoi le duo s’entendait à merveille. En témoignent les trois opéras pour les livrets desquels ils travaillèrent en parfaite complémentarité : La Bohème, Tosca et Madame Butterfly.

extrait du livret - 4e tableau RODOLFO Ah ! Mimi ! Ma belle Mimi ! MIMI Je suis encore belle ? RODOLFO Belle comme une aurore. MIMI Tu t’es trompé d’image... tu voulais dire : belle comme un crépuscule. « On m’appelle Mimi, mais je ne sais pas pourquoi. » RODOLFO L’hirondelle est revenue... vers son nid et elle babille. MIMI Mon petit bonnet, mon petit bonnet ! Te souviens-tu de la première fois où je suis entrée ici ? RODOLFO Si je m’en souviens ! MIMI Ma chandelle s’était éteinte... RODOLFO Tu étais si troublée ! Et puis, tu égaras ta clef... MIMI Et tu te mis à la chercher à tâtons... RODOLFO Et je cherchai, je cherchai... MIMI Mon joli petit monsieur, je peux bien le dire maintenant : vous ne mîtes pas longtemps à la trouver. RODOLFO Je secondais le destin. MIMI Il faisait nuit ; tu ne me voyais pas rougir. « Votre petite main est gelée... Laissez-moi la réchauffer ! » Il faisait nuit, et tu me pris la main. RODOLFO Ah ! mon Dieu ! Mimi ! DP La Bohème 2011-2012 • 6

Couverture de la partition de La Bohème Parmi les fioritures apparaît le nom du romancier Henry Murger


robert carsen réinvente « la bohème » Après sa magnifique Affaire Makropoulos la saison dernière, Robert Carsen revient à l’OnR avec une mise en scène incontournable de La Bohème : pureté et émotions en sont les maîtres-mots.

La vie de bohème « Nous sommes restés attachés à l’opéra plutôt qu’au roman de Murger. Nous avons voulu montrer la vie de bohème très franchement, pas de manière intellectuelle. Il s’agit d’une expérience directe, fondatrice. Et cela est très important : c’est la vie qui prime, pas la mort. […] En aucun cas, je ne veux créer un spectacle muséal. 1 » Pas question pour Robert Carsen de représenter le Montmartre de la Belle Époque. Sa proposition n’est pas dans la démonstration et il ne souhaite pas imposer d’images aux spectateurs. Il aborde l’œuvre de Puccini avec des symboles, des suggestions. Tout est dans l’ouverture et dans l’émotion. Les métaphores utilisées résonneront différemment chez chacun. Comme toujours dans les mises en scène de Robert Carsen, l’histoire est intelligemment remise en question : ici, « il décentre partiellement la relation du couple Mimi-Rodolfo et l’élargit à tous les protagonistes, qui perdent ainsi leur statut secondaire et deviennent des personnalités fortes. 2 » « Les couples vivent des expériences parallèles, quoique fondamentalement décalées. Un amour juvénile et sincère d’un côté, plus expérimenté de l’autre […]. 1 » Ainsi les quatre amis occupent tous une place importante et révèlent Mimi.

La Bohème, Opéra de Flandre, photo

s Annemie Augustijns

1. Extraits du programme de La Bohème, entretien avec Robert Carsen 2. Christophe Vetter, Concertonet, 2001

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La Bohème, Opéra de Flandre, photos Annemie Augustijns


la bohème

version (plus) contemporaine par Jérôme Eneau Bon, on va donner tout de suite le ton : faudrait imaginer qu’on va rentrer dans une histoire, t’as peut-être pas l’habitude. Pas l’histoire elle-même, ça, ça pourrait arriver aujourd’hui. Mais la musique, la façon dont ils s’expriment ; tout ça… si t’as jamais entendu, il faut prendre le temps, il faut rentrer dedans. Peut-être que ça te paraîtra un peu daté, ou un peu décalé. Mais bref, je te raconte l’histoire et après tu vois. Ou plutôt tu écoutes ; tu réécoutes… À la fin, il y a des chances que tu gardes la musique dans la tête. Juste la musique. C’est le plus important… Donc, c’est l’histoire d’une bande de potes. Ils sont quatre, et c’est un peu la galère. Quand je dis la galère, ça va, y’a pire : pas une tune, ça c’est clair, mais ils se débrouillent. Une bande de super bons copains : il y en a un qui est musicien, l’autre écrit, l’autre peint… En gros, chacun leur trace, mais toujours fourrés ensemble. Évidemment, ils aiment la teuf ! Tout va bien, même si c’est un peu galère. Quand je dis la galère, c’est ça en fait qu’on appelle la « bohème ». Et l’idée de la bohème, on peut pas faire plus simple : c’est des potes, et pas de prise de tête. Donc, les quatre se foutent de tout : de leur proprio à qui ils ne payent pas le loyer, des vieux bourges qu’ils croisent dans les cafés ; en gros, ils se marrent bien. Évidemment, tu te dis qu’il va se passer un truc, ça va partir en vrille… Au début, tu les vois tous les quatre, dans une piaule sous les toits. Il fait un froid de gueux. Ah oui, j’ai oublié de dire : t’es à Paris, c’est y’a un siècle, et t’es en plein hiver ; résultat : il fait froid, pas à moitié. Dans les côtés moins sympas de la bohème, t’as pas vraiment de quoi payer le chauffage ! Là, tu en as un qui essaye de peindre, l’autre qui rêve au bouquin génial qu’il voudrait écrire et qui passe au feu… Je passe les détails ; une fois que tout le monde part pour boire un coup, il reste juste Rodolfo, le rêveur, celui qui voudrait être écrivain. Et là ça bascule. Le truc qui foire, c’est une nana qui arrive. La voisine. Elle dit qu’on l’appelle Mimi. Et dès qu’elle l’ouvre, Mimi, tu craques. Quand elle chante… je sais pas comment dire, t’as jamais ressenti ça ? Tu as juste envie de la prendre dans tes bras, de la protéger ; elle a l’air tellement fragile… tu sens que ça ne tient à rien. Du genre « petit oiseau qu’on peut broyer dans la main ». Rodolfo, évidemment, il tombe raide dingue. C’était plié d’avance. Tu vois tout de suite qu’ils vont pas y échapper. Ni l’un ni l’autre. C’est gros comme une maison, mais je sais pas pourquoi, on y croit quand même. Toute leur histoire, c’est ça : elle, elle est faite pour être aimée, pour qu’on prenne soin d’elle ; et lui, il est prêt pour une histoire impossible, à tout laisser tomber, parce que ça ne va pas durer. C’est idiot, mais ils sont tellement faits l’un pour l’autre... Bon, évidemment, tu peux toujours te dire qu’ils se font un film. Mais tu peux te dire aussi qu’après tout, c’est peut-être normal, que ça peut vraiment arriver. Qu’est-ce que tu veux y faire : quand ça te tombe dessus, c’est tellement incroyable, tu ne peux plus gérer… Après, plus tard, on les retrouve tous ensemble, qui font la bringue dans un restau, avec Mimi et Rodolfo, braqués l’un sur l’autre. Là, Marcello, le peintre de la bande, revoit tout d’un coup une ex à lui. Elle est avec un vieux blindé de tunes ; inutile de dire que ça le rend jaloux à mort. Tu te demandes quand ça va tourner à la baston ! Pendant ce temps-là, Mimi et Rodolfo sont dans leur bulle, fous amoureux ; tout le monde flotte un peu… C’est ça, être heureux ? On fait la fête, on regarde les deux qui ont l’air d’avoir une histoire trop grande pour eux ; ils ont même tellement peur de ne pas gérer, qu’ils pensent déjà à se séparer… Tu écoutes la musique, ça commence à tanguer : les uns sont dans la fête, les autres dans la provoc, les deux autres à fond dans leur histoire… Mais comment ça peut tourner, une super bande de potes, quand tout d’un coup, il y a de l’amour, et puis de la jalousie ? Alors Mimi se barre. Rodolfo, trop fier, et trop trouillard, n’assume rien du tout. Marcello le jaloux, avec son ex, même combat. Tout le monde se sépare. Ça aurait du faire « happy end », cette histoire de bohème, et puis pas du tout. Je te laisse découvrir la fin. Mimi, elle est vraiment malade, on le savait dès le départ. Rodolfo, rêvait à un truc du style « ma vie est un poème » ; il commence à regretter. Comme on dit, ce genre de truc, ça finit mal, en général. Et quand ça se termine, il te reste la musique dans la tête. Il y a un air que tu réécoutes ou qui te revient des fois. Juste la musique, qui te raconte les bons moments où tu te foutais de tout, où tout pouvait arriver. Et comment une rencontre peut tout changer. La musique qui te reste, plus tard, c’est ça qu’elle te rappelle : que ça peut vraiment arriver. Mais quand tu t’en rends compte, c’est déjà passé...

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séquence musicale par Laurence Grauwet

Version CD : « La Bohème », sir Colin Davis, Orchestra and chorus of the Royal Academy, Covent Garden, 1979, DECCA

la composition de l’orchestre • Flûte piccolo, 2 grandes flûtes, 2 hautbois et cor anglais, 2 clarinettes et clarinette basse, 2 bassons • 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 trombone basse • Timbales, grosse caisse, tambours, triangle, cymbales, carillon, clochettes, xylophone • 2 harpes • Violons, altos, violoncelles, contrebasses Musique de scène (banda) : fifres (flûtes piccolos), trompettes et tambours

portraits et voix des rôles principaux et secondaires Le couple mimi / rodolfo Rôle de Mimi, voix de soprano lyrique Douce, discrète, Mimi brode des fleurs sur le thème du printemps. Elle est jeune, belle et simple. Déjà malade au premier acte, Mimi est condamnée par la phtisie, comme Violetta dans La Traviata de Verdi. Rôle de Rodolfo, voix de ténor lyrique Poète et écrivain (Marcello et lui brûlent son manuscrit pour se réchauffer). Amoureux de Mimi. Il est jeune, candide et raffiné.

Le couple musetta / marcello Rôle de Musetta, voix de soprano C’est un rôle de grisette très sûre d’elle, à l’opposé de celui de Mimi. Le personnage est plein de fantaisie, expansif, dans la séduction et la représentation. Musetta se montre plus généreuse et sympathique lors des derniers moments de l’opéra. Rôle de Marcello , voix de baryton Amoureux de Musetta, il est peintre et alter ego de Rodolfo. En mimétisme avec ce dernier, il reprend souvent les phrases ou thèmes musicaux chantés par Rodolfo. Marcello se pose en grand frère.

Les amis et colocataires de Rodolfo et Marcello Schaunard, baryton Musicien, il est malicieux et volubile. Colline, basse Il est philosophe, réfléchi et posé.

Les rôles secondaires Benoît, basse Le propriétaire. Alcindoro, basse Conseiller d’état, il est l’amoureux éconduit de Musette. DP La Bohème 2011-2012 • 10


Parpignol, ténor Marchand de jouets ambulant. Un sergent, basse C’est un douanier.

Les chŒurs Chœurs et chœurs d’enfants Marchands ambulants, enfants, soldats, garçons de café et clients, garçons et filles, étudiants, ouvrières, commerçants, citadins.

déroulement et écoutes • L’œuvre comporte quatre tableaux et commence dans le vif du sujet sans ouverture ou prélude instrumental. • Puccini utilise les leitmotive (ou thèmes) qui circulent dans l’œuvre.

premier tableau - Une mansarde Centré sur le couple Mimi / Rodolfo dont la rencontre est le point culminant, il est structuré en quatre épisodes. épisode 1 Le rideau s’ouvre sur le duo de Rodolfo et Marcello qui travaillent malgré le froid. Pour se chauffer, Rodolfo et Marcello brûlent le manuscrit de Rodolfo avec des jeux de mots et métaphores. Colline entre. écoute 1 : début de l’œuvre (Cd 1, plage 1) • On repère d’emblée un passage brusque et joyeux au tempo rapide, c’est le thème de la bohème (impérieux, descendant, rythmé suivi de sa réponse légère aux bois aigus). Il est utilisé à maintes reprises dans l’œuvre, par exemple au début de la plage 10. • Viennent ensuite l’air et le thème de Rodolfo, « Nei cieli biguardo » (« dans les cieux gris je regarde fumer Paris aux mille cheminées ») au caractère épique. Ils sont ponctués par Marcello et des variantes de l’orchestre sur le thème de la bohème. à remarquer : les passages a cappella des deux solistes (petits récitatifs). • Enfin, on entend la reprise des thèmes précédents et la voix de Colline. à remarquer : l’intervention des cuivres graves et, à la fin, les phrases descendantes et chromatiques (quartes et quintes de la harpe) décrivant l’extinction progressive du feu. épisode 2 Comme un coup de théâtre, Schaunard les rejoint avec deux garçons apportant des provisions et du bois qu’il range ensuite (« No ! Queste cibarie »). Moment joyeux, bonne surprise (thème carré et insouciant), conversation animée par Schaunard, très cocasse autour d’un perroquet. écoute 2 : quatuor « Abasso, abasso l’autor » (Cd 1, plage 2 jusqu’à 1’23) • Tempo rapide, rythmé, plusieurs fois le même motif mélodique. • Chant de Schaunard souvent caractérisé par une marche rapide (6/8) et une mélodie en mode mineur descendant en marche harmonique. • Passage orchestral en Parlante : continuité mélodique de l’orchestre. épisode 3 Deux coups frappés à la porte : Benoît, le propriétaire de leur appartement vétuste vient réclamer les loyers. Après quelques verres, celui-ci s’épanche sur ses frasques amoureuses (« Timido in gioventu »). Les compères le chassent et sortent avec lui tandis que Rodolfo, qui termine un article, promet de les rejoindre au Quartier Latin. épisode 4 Une voisine frappe à la porte. C’est la première entrée de Mimi. Sa chandelle s’est éteinte. Rodolfo se présente (« Che gelida manina »), ainsi que Mimi, épuisée par la montée des étages. Elle égare la clef de sa chambre. Rodolfo, conquis, dissimule la clé retrouvée et engage la conversation.

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écoute 3 : air de Rodolfo « Che gelida manina » (Cd 1, plage 8, à partir de 2’49) enchaîné à l’air de Mimi se présentant « Si. Mi chiamano Mimi. » (plage 9 jusqu’à 3’35) Notions à aborder : • Notion de mouvement et expression lyrique (nuances, changements de densité et d’orchestration, de hauteur), aspect descriptif de la musique • Timbre : les voix de soprano et de ténor, duo, harpe, flûte, cordes • Forme : répétition et variantes thématiques • Phrasé legato des lignes vocales et de l’accompagnement Repères musicaux : • Thème principal de Rodolfo : repris lors du duo « O soave fanciulla » et lors du dernier tableau (Cd 2, plage 14 jusqu’à 1’50) lorsque Mimi évoque la rencontre avec Rodolfo « Te lo ram menti » (« Te rappelles-tu ? ») en une sorte de « flash back ». • écriture vocale des deux solistes très expressive, contrastes entre des phrases douces ou animées rythmiquement et de grandes envolées passionnées vers le registre aigu, en crescendo, amplifiées par l’orchestre (trémolos de cordes et roulements de timbales). • Instruments qui doublent les voix ou reprennent les thèmes afin de varier la couleur et d’intensifier les expressions vocales : les violons ou le violon solo (parfois les violoncelles pour Rodolfo), ou la flûte entre autres, la harpe qui souligne délicatement le chant de Mimi. • Déroulement fluide du discours musical : phrasé lié du chant et de l’orchestre, arpèges de la harpe. Suite de l’écoute 1 : duo Rodolfo / Mimi « O soave fanciulla » (plage 11, jusqu’à 1’45) • Décrivez l’atmosphère de cet extrait (bouleversante, intense, passionnée, émouvante, etc.). • Quelles sont les nuances du début à la fin de ce passage ? (piano, crescendo, forte, decrescendo) • Combien de voix différentes entendez-vous ? Lesquelles ? (deux : soprano et ténor, c’est un duo) • Quelle mélodie (thème) chantent les solistes ? (le thème de Rodolfo)

deuxième tableau - dans le quartier latin Il est caractérisé par le nombre important d’ensembles vocaux, la foule et la diversité souvent simultanée des événements, la gaîté et le comique de situation. Une place, des boutiques et le café. Des marchands ambulants vantent leurs marchandises ; des bourgeois, étudiants et ouvrières s’interpellent. Un joyeux tourbillon que la musique décrit avec des bribes de chœurs, des morceaux de récitatifs et un accompagnement orchestral changeant qui donne sa cohérence à la scène. Rodolfo offre un chapeau à Mimi et la présente à ses amis assis à la terrasse du café. Le quatuor, devenu quintette avec Mimi, commande à boire et à manger. Soudain, ils voient passer Musetta, l’ancienne maîtresse de Marcello, accompagnée d’Alcindoro. Chant des boutiquières : « C’est Musetta ! Un vieux gâteux l’accompagne ! ». Musetta cherche à reconquérir Marcello au cours de l’air : « Quando me’n vo’ soletta per la via ». Marcello ne résiste pas longtemps ! Suite de l’écoute 3 : valse de Musetta « Quand me’n vo’ soletta per la via » (Cd 1, plage 16) • C’est une valse lente (3/4). • Elle est structurée par un thème principal « A » (antécédent / conséquent) : A Musetta, phrasé lié, nuance piano B Orchestre plus fourni, crescendo, decrescendo, récitatif de Marcello et decrescendo A’ Contrepoints de Mimi, nuance forte C Intervention des autres solistes, léger, piano puis longues notes tenues (Musetta) T Transition : cri et montée chromatique des bois et des cordes aigus A’’ Marcello et vocalises de Musetta, nuance forte A’’’ Climax. Orchestre dominé par les cuivres. Fortissimo et piano subito, chœurs solistes • écriture vocale de Musetta : très virtuose et brillante, elle comporte des vocalises très aigues, une grande ampleur de nuances et d’expression, ainsi que des gammes ascendantes et des notes piquées. Musetta se débarrasse d’Alcindoro, embrasse aussitôt Marcello et rejoint les autres. Le repas commandé par Alcindoro est servi. On entend se rapprocher les tambours du régiment, le marchand de jouets et les enfants, les mères, bref, une grande confusion règne sur la place. La foule ovationne Marcello, Colline et Musetta (portée par les compères), tandis qu’on se moque d’Alcindoro.

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écoute 4 : marche (Cd 1, plage 17 jusqu’à 2’03) • Musiciens de scène qui défilent (et jouent). On appelle cela une banda. • Déplacement des musiciens : effet de spatialisation sonore (la mélodie de cette musique militaire existait vraiment à l’époque de Louis-Philippe). • Les chœurs d’enfants rappellent ceux de Carmen. • Cet extrait est de caractère rythmique, ludique. Il est caractérisé par un mouvement d’amplification (crescendo, déplacement et densité grandissante des chanteurs).

Troisième tableau - à La « barrière d’Enfer » Ce tableau comporte en majorité des duos, mis à part le début du tableau. Une barrière à la sortie de Paris dans une aube glaciale. Paysans, livreuses de lait et balayeurs attendent d’entrer dans la ville. Les officiers sont endormis. écoute 5 : Paris qui s’éveille, un matin brumeux et enneigé (Cd 2, plage 1 et plage 2 jusqu’à 1’30) • Motif descendant, de caractère un peu « chinois » (quintes parallèles, gamme pentatonique, percussions métalliques), entendu pendant 114 mesures, évoquant une atmosphère quasi immobile et flottante. • Réminiscences de la valse (Musetta) et de la fête dans le Quartier Latin. • Trémolos et notes tenues dans le grave et l’aigu (flûte) symbolisant l’attente, le suspens. • Après une cadence, on retrouve le thème du début de l’œuvre. Il annonce ici Marcello. Le thème de Mimi (violons), puis les roulements de timbales, amorcent un changement d’ambiance plus dramatique (on entend les cloches qui sonnent à l’église du quartier). écoute 6 : quatuor « Addio dolce svegliare » (Cd 2, plage 8) Adieux émouvants de Mimi et Rodolfo et dispute de Musetta et Marcello. Mimi est résignée (« Adieu donc, soit heureux. »). En même temps, une dispute éclate à l’auberge entre Musetta et Marcello qui se traitent de « crapaud ! » et « vipère ! ». Mimi et Rodolfo décident de se séparer au printemps. • Quatuor vocal : on peut comparer les caractères de Mimi, douce et mélancolique, et de Musette, plus agressive. • Contrastes du discours musical (phrasé, rythme et débit vocal, accentuation) entre les deux couples • Thème de la bohème • Dialogue entre les voix et l’orchestre • Climax du quatuor en homorythmie (à 2’55) suivi successivement par : > Des éclats de voix (et de rire) > Un duo très lent de Mimi et Rodolfo > Une phrase très lyrique des violoncelles > Des accords de cors > Une cadence vigoureuse et soudaine (deux accords)

Quatrième tableau - Dans la mansarde Rodolfo se languit de Mimi, et Marcello de Musetta qui l’a quitté. Schaunard et Colline arrivent avec de la nourriture (rappel du premier tableau). Tous les quatre restent dignes malgré leur extrême pauvreté. S’en suit une scène plus enjouée où ils s’amusent comme des enfants, au son d’une danse interprétée de manière comique par Schaunard. Les amis miment ensuite un duel. écoute 7 : « Gavotta » (Cd 2, plage 11) enchaînée à « C’é Mimi che mi segue e che sta male » (plage12 jusqu’à 0’24) Cette écoute aux contrastes saisissants illustre l’insouciance et la jeunesse des personnages, mais aussi leur misère. • Dérision et légèreté : la gavotte comique de Schaunard Minuetto « la, la… » et le duel pour rire. • Dramatisation soudaine à l’arrivée de Musetta informant que Mimi est là et mourante : accord sec créant une rupture, phrase tragique jouée par les violons, trémolos des cordes et roulements de timbales. Arrivée de Mimi. Rodolfo la guide jusqu’au lit à cause de son état de faiblesse. Tandis que Musette tend ses boucles d’oreilles à Marcello pour qu’il aille les vendre, Colline (après la chanson du manteau) sort également acheter des vivres. Musetta court chercher son manchon pour les mains glacées de Mimi. DP La Bohème 2011-2012 • 13 Rodolfo et Mimi restent seuls.


écoute 8 : air de Mimi « Sono andati » (Cd 2, plage 14 jusqu’à 1’49) • Introduction instrumentale (reprise de thèmes, très nostalgiques), cordes et bois, ½ cadence. • Chant de Mimi qui descend par paliers, dans un registre grave, soutenu par les cordes et bois (caractère pesant, rythme régulier). Il sera repris par l’orchestre comme conclusion de l’œuvre (plage 16). Musetta revient avec les autres et réalise, avant Rodolfo, que Mimi s’est éteinte. Rodolfo s’effondre en criant « Mimi ».

approche possible par thématique • Les couples Mimi / Rodolfo et Musetta / Marcello (écoutes 3 et 6) • Les quatre amis, la vie de bohème (écoutes 1, 2, 7 et 8) • évocation de Paris et du Quartier Latin dans La Bohème : atmosphères musicales (écoutes 4 et 5)

pratique musicale Les thèmes sont faciles à mémoriser et à chanter. De nombreux passages comprennent des rythmes répétitifs pouvant donner lieu à une démarche de création.

thèmes transversaux

La Bohème, Opéra de Flandre, photos Annemie Augustijns

• Les contrastes et les changements de ton, entre effusion et moments plus légers • Les grands mythes d’amour et de mort • Le roman social dont le sujet est inscrit dans la vie quotidienne, hors des grands idéaux • Naturalisme et Vérisme • Les héroïnes des opéras de Puccini et de Verdi • Champs lexicaux : par exemple le froid, la pauvreté

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1896, année de la création de « La Bohème » le contexte historique • Nicolas II est fait Tsar et fera une visite en France. Il sera le dernier Tsar. • Jean Jaurès fait une intervention remarquée à la Chambre des députés à propos du massacre des Arméniens par les Turcs. • Madagascar et Djibouti deviennent des colonies françaises. • Création de la CGT • L’affaire Dreyfus, qui a commencé en 1895, connaît ses premiers rebondissements. • Des massacres éclatent en Crête après les révoltes contre l’Empire ottoman. • Budapest ouvre son métro, le deuxième d’Europe. • Fondation de la société Hoffmann Roche à Basel • Reconquête du Soudan par l’armée égyptienne • Révolution aux Philippines, qui gagnent leur indépendance. • Décès de Paul Verlaine, Anton Bruckner, Alfred Nobel, Ambroise Thomas… • Premiers jeux olympiques modernes à Athènes • Becquerel découvre la radioactivité naturelle. • Invention de l’ampoule à diode • Marconi invente le télégraphe sans fil. • Création du Dow Jones

le contexte artistique Musique • Camille Saint-Saëns, Le Carnaval des animaux • Richard Strauss, Also sprach Zarathoustra • Johannes Brahms, Quatre Chants sérieux • Unberto Giordano, l’opéra Andrea Chenier • Hugo Wolff, Der Corregidor • Claude Debussy, Pour le piano, Habanera

Arts plastiques • Pierre Bonnard, L’omnibus, le cheval de fiacre • Paul Gauguin, Autoportrait • Gustav Klimt, Allégorie de la sculpture • Edgar Maxence, Profil au Paon • Gustave Morau, Le Sphynx • Edvard Munch, La rue Karl-Johan, le soir • Georges Seurat, Un dimanche à la Grande Jatte • Paul Signac, Vue de Saint-Tropez • Pablo Picasso (il a 15 ans), La première communion • Henri de Toulouse Lautrec, Le bain • Edouard-Jean Vuillard, Le grenier • Paul Cézanne, Vue de l’Estaque • Matisse expose pour la première fois au « Salon des Cent »

Cinéma Le film court métrage des Frères Lumière, Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, a un effet fulgurant chez les spectateurs qui sont effrayés par l’avancée de la locomotive vers eux. Paul Cézanne, Vue de l’Estaque

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Littérature • Paul Verlaine disparaît, Antonin Artaud naît. • Alphonse Allais, Œuvres Anthumes : on n’est pas des bœufs • Christophe, Le Sapeur Camembert • Alphonse Daudet, Suzanne • Gustave Flaubert, Par les champs et les grèves • Jean Lorrain, Une femme par jour • Marcel Proust, Les plaisirs et les jours • Arthur Schnitzler, La ronde • Jules Renard, Histoires naturelles • Anton Tchekhov, La mouette • Paul Valery, Monsieur Teste

La Bohème à l’onr • 1977 : Direction Alain Lombard Mise en scène Jean-Pierre Ponnelle • 1998 : Direction musicale Jan Latham-Koenig Mise en scène Torsten Fischer

giacomo puccini (1858 – 1924) De son nom complet Giacomo Antonio Domenico Michele Secondo Maria, Puccini naît le 22 décembre 1858 à Lucca en Italie. Cinq générations de musiciens d’église le précèdent. À cinq ans son père meurt, il est confié à son oncle. C’est Aida de Verdi (1813 -1901) qui lui donne le goût de l’opéra. En 1882, il participe à un concours d’écriture pour un opéra en un acte. En naît Le Villi, son premier ouvrage qui est représenté en 1884. L’éditeur Ricordi lui commande un nouvel opéra, Edgar. Il s’éprend d’Elvira Gemignani, femme mariée qui deviendra sa femme. Tonio naît de ce mariage. Son troisième opéra, Manon Lescaut, débute sa collaboration avec les librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa. Avec eux, il compose La Bohème, considéré comme l’un des meilleurs opéras romantiques, qui contient les airs les plus populaires de son répertoire, le début d’un succès mondial. En 1900, il compose La Tosca. En 1903, un accident de voiture le rend boiteux. En 1904, Madame Butterfly, qui reçoit un accueil mitigé, sera également un incontournable de son répertoire. En 1910, il compose La Fanciulla del West, créé au Metropolitan Opera de New York. Il Trittico est créé en 1918. Le triptyque est composé de trois opéras : Il Tabarro, Suor Angelica et Gianni Schicchi. Ce dernier est le plus populaire. Son dernier opéra, Turandot, écrit en 1924, reste inachevé ; Franco Alfano en compose les deux dernières scènes, très contestées. En 2001, un nouveau final est réalisé par Luciano Berio. Puccini, malade, meurt à Bruxelles le 29 novembre 1924.

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biographies Stefano Ranzani Direction musicale

robert carsen Mise en scène et lumières

Il étudie le violon, le piano et la composition à Milan, sa ville natale et devient, en 1980, l’un des principaux violonistes de l’Orchestre Philharmonique de La Scala. Il démarre une carrière de chef d’orchestre en 1983, travaillant avec Leonard Bernstein et assistant Gianandrea Gavazzeni. Il dirige pour la première fois l’Orchestre de La Scala en 1987, début d’une longue collaboration avec cet orchestre. Il dirige aussi de nombreux orchestres comme le Maggio Musicale Fiorentino, les Pomeriggi Musicali, le Mozarteum Orchestra de Salzbourg, l’Orchestre du Teatro Regio et le Rai Orchestra de Turin, le Bayerische Rundfunk, le Berliner Philharmoniker, le Hamburgischer Symphoniker, le Tokyo Philharmonic Orchestra, etc. Ces dernières saisons, il a dirigé Lucia di Lammermoor et La Bohème au Maggio Musicale Fiorentino, au Teatro Regio de Parme et à la Deutsche Oper de Berlin, I due foscari et Adriana Lecouvreur à La Scala, Cavalleria rusticana, I Pagliacci, Un ballo in maschera, Simon Boccanegra et Stiffelio à Zurich, Bologne et Ravenne, La Traviata, Lucia di Lammermoor, Il trittico et La Bohème à la Deutsche Oper de Berlin, Ernani à Trieste, Mefistofele et La Traviata à Palerme, Don Giovanni et Un Ballo in maschera à Catane, Aida à Oviedo et au festival de Macerata. De 2007 à 2008, il est directeur musical du Teatro Massimo Bellini de Catane. Ses engagements récents l’ont mené au Metropolitan Opera de New York pour Il trittico de Puccini, au Mai musical de Florence et en Chine pour Rigoletto avec l’Opéra de Parme, au Staatsoper de Berlin pour Madama Butterfly, à Dallas pour Don Pasquale, au Deutsche Oper de Berlin et à Wiesbaden pour Lucia di Lammermoor, à Buenos Aires pour La Bohème, à Helsinki pour Aida, Lausanne pour Un ballo in maschera et à Montpellier pour Il barbiere di Siviglia. En projet : Aida au Finnish National Opera à Helsinki, Un ballo in maschera à Minorque, Il barbiere di Siviglia à Montpellier, Cavalleria rusticana et I Pagliacci à Copenhague, Zurich, Bologne et Ravenne et Lucia di Lammermoor à Palerme. Il retournera également au Metropolitan Opera pour diriger La Bohème. Parmi ses projets figurent Cavalleria rusticana et I Pagliacci à Copenhague, Madama Butterfly au Bayerische Staatsoper de Munich, à Tel Aviv. Il retourne au Met pour La Bohème.

Né au Canada, Robert Carsen entame une carrière de metteur en scène qui le conduit sur les scènes les plus prestigieuses. Parmi ses nombreuses mises en scène, citons notamment Tannhäuser, Capriccio, Rusalka, Les Contes d’Hoffmann, Alcina à l’Opéra National de Paris, Candide de Leonard Bernstein (Châtelet, ENO, La Scala), Eugène Onéguine et Mefistofele au Metropolitan Opera, Dialogues des carmélites à Amsterdam et à La Scala de Milan et Iphigénie en Tauride à Chicago et au Royal Opera House Covent Garden, ainsi que Il Trovatore au festival de Bregenz et Der Rosenkavalier au festival de Salzbourg. Il est régulièrement invité à l’Opéra de Flandre pour les cycles Puccini et Janáček (Jenůfa, Kat’a Kabanova et La Petite Renarde rusée) et la création de Richard III de Battistelli. Son travail est récompensé par de nombreux prix, notamment pour les productions de A Midsummer Night’s Dream, Dialogue des carmélites et Fidelio (Amsterdam et Florence). Robert Carsen a également réalisé des mises en scène pour le théâtre, dont Mère Courage et ses enfants (Brecht) pour le Piccolo Teatro de Milan, Rosencrantz and Guildenstern Are Dead (Stoppard) au Roundabout Theatre de New York, L’Éventail de Lady Windermere (Wilde) au Bristol Old Vic et Nomade, un spectacle conçu pour Ute Lemper au Châtelet. Il a conçu la scénographie de l’exposition Marie-Antoinette au Grand Palais, ainsi que celle consacrée à Charles Garnier à l’Ecole des Beauxarts à Paris. Ses réalisations et projets récents comprennent Ariadne auf Naxos à Munich, Berlin et Copenhague, Le Couronnement de Poppée à Glyndebourne, Bordeaux et Vienne, Carmen à Amsterdam, Salome à Madrid. On se souvient à l’OnR de ses productions d’Orlando d’Haendel (1997) et du Songe d’une nuit d’été de Britten, (1998) de Richard III de Giorgio Battistelli, et de Jenůfa puis L’Affaire Makropoulos de Janáček. Il a mis en scène My Fair Lady au Théâtre du Châtelet et Rinaldo de Haendel au festival de Glyndebourne et a fait l’ouverture de la saison 2011-2012 de la Scala de Milan avec Don Giovanni.

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Michael Popper Chorégraphie

Enrique Ferrer Rodolpho, ténor

Il travaille tant pour la danse que pour l’opéra. Ses chorégraphies pour l’opéra comprennent Armida au Garsington Opera, Artaxerxes au Covent Garden, Cendrillon au Welsh National Opera, Orlando au festival d’Aixen-Provence. Il est invité au Ballet national d’Ankara, au Ballet d’Islande, Tanz Forum, Scottish Dance Theatre, Edimbourg, à l’Opéra de Flandre, au Schauspiel Bonn. Il se produit comme danseur, acteur et chanteur avec le ballet Rambert, la Compagnie Renaud-Barrault, Insomniac, Opera Holland Park, Opera Circus, Lindsay Kemp Company et le Purcell Quartet. En 2008, il a participé en tant que chanteur dans Differences in Demolitions de Nigel Osborne, avec qui il collabore à nouveau en 2009, créant et interprétant Remembering… Forgetting, œuvre chorégraphiée pour basse, violoncelle et piano.

Né à Madrid, où il effectue ses études au conservatoire royal de musique, il fait ses débuts en 1989 en tournée de Zarzuela avec José Tamayo. Il se perfectionne à Philadelphie et prend part aux productions de Falstaff, Don Giovanni, Così fan tutte et Don Pasquale, ainsi qu’en concert au Carnegie Hall de New York. Finaliste notamment du concours international « Luciano Pavarotti » de Philadelphie, il chante au Kennedy Center de Washington dans La Traviata sous la direction de Placido Domingo. Depuis, il est invité à Rome, Torre del Lago, au Théâtre du Châtelet à Paris, à Monte Carlo, à Montpellier, au Carnegie Hall, à Washington pour des rôles verdiens et pucciniens. Ses projets comprennent Francesca da Rimini à Buenos Aires et Monte Carlo, Turandot, Il Trovatore en 2011 ; La Bohème, La Navarraise, Don Carlo, La Fanciulla del West, Andrea Chenier, Carmen et Ernani en 2012, aux Arènes de Vérone, à Monte Carlo, Madrid, Buenos Aires, Ankara et Cologne.

Virginia Tola Mimi, soprano

Agnieszka Slawinska Musetta, soprano

Lauréate de nombreux prix, la soprano argentine fait ses débuts au Teatro Colón de Buenos Aires en 1998, dans la création mondiale du Don Juan de Juan Carlos Zorzi. Depuis, elle est invitée par les principales scènes lyriques internationales (Los Angeles, Washington, Bruxelles, Amsterdam, Madrid, Séville, Valencia, Monte Carlo, Lausanne, Rome, Turin…) dans un répertoire incluant Mozart (Fiordiligi, Elvira, Comtesse des Nozze), Verdi (Traviata, Falstaff, Luisa Miller, Otello), ainsi que Bizet (Micaela dans Carmen), Gounod (Marguerite dans Faust). Récemment, elle a chanté la Messa da Requiem de Verdi avec l’Orchestre Philharmonique de Bergen à l’Opéra d’Oslo. Elle donnera prochainement une série de concerts avec Placido Domingo à Baden-Baden, Shanghai, Washington, Los Angeles, Barcelone, Lisbonne, Grenade… Elle a enregistré chez Delos le Don Rodrigo de Ginastera.

Elle étudie le piano et le violon puis le chant à Lodz. Elle se perfectionne avec Gianfranca Ostini, Renata Scotto, Teresa Zylis-Gara, Francoise Pollet, Rolando Panerai, Evgenii Nesterenko et Michel Plasson. De 2003 à 2006, elle est membre de la troupe de l’Opéra Nova à Bydgoszcz en Pologne où elle chante notamment Pamina dans La Flûte enchantée. De 2006 à 2008, elle est membre de l’Opéra Studio de l’OnR et chante des rôles tels qu’Ilia (Idomeneo), Bacchis (La Belle Hélène), Laoula (L’Étoile) et Masha (The Music Shop). En 2008, elle chante Micaela (Carmen) au festival de Montmorillon, puis en 2009, elle est invitée à l’Opéra de Bern pour le rôle de Musetta (La Bohème), et participe à Julie de Boesmans à Orléans et à L’Athénée. Au cours de la saison 2009-2010, elle est Barena (Jenůfa) à l’OnR. Elle se produit également en concert, notamment dans le Requiem de Mozart et en récital à l’Opéra de Lille. Elle reprend, depuis 2010, le rôle de Pamina, dans la production de Peter Brook aux Bouffes du Nord, en tournée mondiale, et a chanté récemment le rôle de Fiordiligi (Così fan tutte) à l’Opéra de Bern.

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Thomas Oliemans Marcello, baryton Né à Amsterdam en 1977, Thomas Oliemans est diplômé du conservatoire d’Amsterdam. En 2002, il gagne le Prix Bernac de l’Académie Internationale de Musique Maurice Ravel. Il fait ses débuts à l’opéra en 2002 au Nationale Reisopera des Pays-Bas avec Pollocino (le Père) de Hans Werner Henze. Il y retourne pour interpréter Minos (Arianna in Creta d’Haendel) et Ned Keene (Peter Grimes) et plus récemment le rôle de Donner (Das Rheingold). En 2005, il débute au Festival de Salzburg en Gonsalvo Fieschi dans Die Gezeichneten de Schreker dirigé par Kent Nagano. Depuis, il a interprété Papageno (La Flûte enchantée) au Théâtre du Capitole de Toulouse ainsi qu’à l’Opéra de Nantes et Angers, Guglielmo (Così fan tutte) à l’Opéra de Genève, Figaro (Il Barbiere di Sevilla) au Scottish Opera de Glasgow, le rôle-titre dans Adam en Exil, le Grand Prêtre (Castor et Pollux) et Silvano (Un Ballo in Maschera) au Nederlandse Opera d’Amsterdam, Tarquinius (Le Viol de Lucrèce) ainsi que Maximilian (Candide) pour l’Opéra des Flandres à Anvers et Gand, Frank (Die Tote Stadt) à l’Opéra national de Nancy, Arlequin (Ariadne auf Naxos) à l’Opéra du Rhin, Hercules (Alceste) au festival d’Aix-en-Provence et Figaro (Le Nozze di Figaro) au Scottish Opera. Thomas Oliemans donne régulièrement des concerts et des récitals, et son vaste répertoire comprend des Lieder de Schubert, Schumann, Wolff, Brahms, Poulenc, Fauré, Ravel et Duparc. Parmi ses enregistrements, citons le nouveau disque de Mélodies de Francis Poulenc et Gabriel Fauré avec Malcolm Martineau au piano. Parmi ses projets figurent : Schaunard (La Bohème) à l’Opéra Royal Covent Garden, Marcello (La Bohème), Gunther (Das Ring des Nibelungen) au Nationale Reisopera des PaysBas, Lescaut (Manon) au Théâtre du Capitole de Toulouse.

Yuriy Tsiple Schaunard, baryton Né en Ukraine au sein d’une famille roumaine, il chante dès l’âge de dix ans dans divers festivals populaires avant d’étudier la musique à l’Université de Bucarest avec le ténor Ionel Voineag. Il est lauréat en 2007 du 1er prix d’opéra et de lied « Mihail Jora » de Bucarest

et en 2006 du Grand prix du concours national de Lied « Ionel Perlea ». Il participe à des concerts et enregistrements avec l’Orchestre national et l’Orchestre de chambre de la Radio. Il participe notamment à la première roumaine des Chants bibliques de Dvorak en 2009. La même année, il fait ses débuts sur scène à l’Opéra de Francfort dans les rôles de Roberto et Nardo (La Finta Giardiniera), puis d’Alcindoro (La Bohème) et du Marquis d’Obigny (La Traviata) et le rôle-titre de Pimpinone de Telemann. En 2010, à l’invitation de la Radio nationale roumaine, il chante Missa Tango de Bacalov avec l’Orchestre de chambre roumain et participe, avec l’Orchestre philharmonique de Bucarest, à un concert pour le Roi Michael de Roumanie retransmis en direct à la télévision. En 2011, il chante le rôle de Ramiro de L’Heure espagnole de Ravel à la Maison de la radio de Bucarest. En décembre et janvier dernier, il fut Ali Baba dans Ali Baba ou les Quarante Voleurs d’après Cherubini et incarne le Docteur Malatesta dans Don Pasquale.

Dimitri Pkhaladze Colline, basse Né en Géorgie à Dedoplistskaro, il obtient ses prix au conservatoire d’état de Tbilissi dans la classe de Tengiz Mushkudiani. Au cours de ses études, il interprète des rôles tels que Sarastro (Die Zauberflöte), Gremin (Eugène Onéguine), Sparafucile (Rigoletto), le Docteur (La Traviata), Don Basilio (Il Barbiere di Siviglia), le vieux Tzigane (Aleko). De 2006 à 2008, il se produit en concert et dans de nombreux festivals avec le conservatoire. En 2006, il entre au conservatoire national supérieur dans la classe de Tengiz Mushkudiani, puis en 2008 devient membre de l’Opéra de Paliashvili où il interprète notamment Ramfis dans Aida. Il est finaliste, en 2009, du concours « Neue Stimmen », puis devient soliste de l’Accademia d’arte lirica di Osimo en Italie où il participe à de nombreux concerts. En décembre et janvier dernier, il a incarné le rôle d’Aboul-Hassan dans Ali Baba ou les Quarante Voleurs d’après Cherubini. Il vient de chanter le rôle-titre de Don Pasquale sur les scènes de l’Opéra national du Rhin. Cette saison à l’OnR, il chantera le rôle du frère aîné dans Le Chat botté de César Cui, celui de Martino dans L’Occasione fa il ladro et du Commissaire dans Der Rosenkavalier.

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René Schirrer Benoît / Alcindoro, baryton-basse Il aborde le chant à Strasbourg avant de se perfectionner à la Musikakademie de Bâle et au Mozarteum de Salzbourg. Il a participé aux productions telles que Les Paladins avec William Christie au Châtelet et à Tokyo, La Somnambule à l’Opéra Comique, La Traviata et Otello à Orange, Hamlet, La Bohème, Carmen et Nozze di Figaro à Rouen, Lohengrin et Die Zauberflöte à Nancy, Les Pêcheurs de Perles à Bordeaux, La Mascotte d’Audran à Montpellier, Saint-Etienne et Marseille, Zelmira de Rossini à Lyon et au Théâtre des Champs-Elysées, Le Roi de Lahore à Saint-Étienne et Bordeaux, Don Carlos à Toulon, Juliette de Martinu, Otello, The Rake’s Progress, Louise à l’Opéra de Paris, Les Troyens, Les Contes d’Hoffmann, La Damnation de Faust et L’Etoile à Genève, Salomé à Monte-Carlo, La Flûte enchantée à Avignon, La Belle Hélène à Bordeaux... Il est régulièrement invité par l’OnR où il a chanté Boris Godounov, Tarare de Salieri, Les Voyages de Monsieur Broucek, L’Affaire Makropoulos, De la Maison des Morts de Janáček, Lucia di Lammermoor (grand succès personnel dans le rôle de Raimondo), Don Carlos, Roméo et Juliette, Ariadne auf Naxos, Le Prince Igor, Les aventures du Roi Pausole d’Arthur Honegger, Eugène Onéguine, Les Contes d’Hoffmann, Cendrillon, La Traviata, Les Noces de Figaro, La Belle Hélène et Iphigénie en Aulide… Il se produit régulièrement en concert où il aborde un vaste répertoire (de Bach à Haendel, Mozart, Rossini, Verdi…) avec une prédilection pour la redécouverte de la musique ancienne ainsi que pour le Lied. Il a récemment chanté L’Enfance du Christ avec l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de Lille et l’OPS, Béatrice et Bénédict et Werther au Capitole de Toulouse, La Damnation de Faust à Lille, Julietta ou la Clé des songes de Martinu avec le Berliner Philharmoniker… Parmi ses projets : Cendrillon (Pandolphe) à Lille, Julietta à Genève, La Chauve-Souris à Nancy, Traviata à Monte Carlo.

filmographie • 1965 : La Bohème, réalisé par Wilhelm Semmelroth, avec Mirella Freni (Mimi) et Gianni Raimondi (Rodolfo) • 1988 : La Bohème, réalisé par Luigi Comencini, avec Barbara Hendricks (Mimi), José Carreras (Rodolfo, voix) et Luca Canonici (Rodolfo, jeu)

Pour aller plus loin • Puccini : compositeur d’opéras • Puccini : passionné par les romantiques Alfred de Musset et Heinrich Heine • Le « rubato » dans la partition de Puccini • Toscanini dans le succès de Puccini • Puccini dans l’opéra italien • Paris selon Puccini • Le roman d’Henri Murger, Scènes de la vie de bohème • La pièce de théâtre La Vie de bohème • Une autre malade : Violetta dans La Traviata • Une autre vision lyrique de Paris : Louise de Gustave Charpentier • Le vérisme italien • Le monde culturel au tournant du XXe siècle • La condition de la femme à la fin du XIXe siècle

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