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Derrière la porte

Qu’il se passerait des choses extraordinaires derrière la porte constituait le pitch de ce classique du porno qu’est Behind the green door. L’Opéra de Lyon reprend l’idée – en version moins hard et plus musicale, bien sûr – pour son festival de printemps intitulé « Franchir les portes ». Trois œuvres, inégalement célèbres et aux tonalités très contrastées, sont proposées : Les Noces de Figaro (Mozart/Da Ponte) qu’on ne présente plus, Bluthaus ou La Maison du crime (Haas/Klaus) qui reprend une partition de Monteverdi pour raconter les crimes sordides commis derrière les murs d’une maison autrichienne, et Le Château de Barbe-Bleue de Bartók. Cet opéra inspiré de Charles Perrault s’impose en regard de la thématique de l’édition 2023 : le récit s’organise autour des sept portes que Judith, la nouvelle épouse de Barbe-Bleue, désire absolument ouvrir en dépit des mises en garde de son ombrageux mari. Elle y découvrira surtout du sang, des larmes et, derrière la septième, les précédentes épouses de Barbe-Bleue. Formule originale et stimulante : le metteur en scène ukrainien Andriy Zholdak en propose deux interprétations différentes dans la même soirée. Gageons qu’il évitera celle qui, bien plate, aboutirait à la conclusion que la curiosité est un vilain défaut. Peut-être invitera-t-il plutôt à réfléchir à la perpétuelle exposition des femmes à la violence ou à la propension des auteurs hommes à dessiner des personnages féminins prêts à se sacrifier par amour pour un sale type qui n’en vaut pas la peine. Pas de doute : il se passe des choses extraordinaires derrière les portes de l’Opéra de Lyon.

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