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Modes, arts et créations à Paris
Nora Arnezeder
La grâce d’un ange Justin Timberlake Michael Fassbender
Paris
LaCréation
en fête
Palacescope l’agenda très parisien N U M É R O
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N°
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Sommaire «Du glamour parisien lové dans un écrin laqué noir, poudré d’élégance.» Julien Fournié, «Je suis fan de Palace Costes! Il offre en effet un panorama culturel à la fois exhaustif et inattendu, notamment des expositions à Paris. Le magazine, très visuel, met parfaitement en valeur le travail des artistes plasticiens. Le discours y est humain et proche de la parole des artistes. Chaque numéro est l’occasion de faire de nouvelles découvertes et transmet l’enthousiasme des créateurs.» Valérie Belin, artiste
créateur
Par
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N° 5 0 «PalaceCostes est un rendez-vous mondain, terriblement parisien. Il nous mène des institutions aux nouvelles découvertes!» Alexis Mabille,
architecte
«Un joyeux anniversaire pour ce 50e numéro, toujours précurseur des dernières tendances et gourmandises parisiennes» Cyril Lignac, chef «PA comme Paris LA comme Langoureux CE comme Celebrate! CO comme Colette ST comme Style ES comme Espiègle.» Sarah Andelman (colette)
«PalaceCostes, c’est classe! PalaceCostes, c’est Paris! 50, Happy Birthday!» Kamel Mennour,
«Cela faisait longtemps que nous étions interpellés par cette revue que l’on trouvait sans s’y attendre au hasard de nos sorties. Et puis, nous avons été interviewés pour le numéro de mai2013. Nous avons trouvé les pages tellement belles qu’on les a épinglées aux murs de notre atelier.» Ophélie Klèreet François Alary
«Les couvertures les plus glam. Les articles et photos originaux et pointus. Beaucoup de recherche… Bravo PalaceCostes !!!» Monica Bellucci, actrice
créatrice
«Plaisirs des yeux. Provocations émoustillantes. Sémillantes beautés. Vénus volcaniques. Courants d’air du temps. Tout ce qu’il faut pour alarmer l’œil et bousculer ce bon vieux bon goût toujours si sûr de lui avec seulement du papier très glacé: celui du PalaceCostes.» Jean Nouvel,
animateur producteur
galeriste
créateur
«J’ai deux amours, mon pays et Paris… J’aime beaucoup PalaceCostes, car on apprend des choses sur Paris, les Parisiens… et il nous fait aussi voyager grâce à la diversité de ses sujets. Bravo!» Junko Shimada,
«Le magazine PalaceCostes est le seul que je n’arrive pas à jeter quand je l’ai lu!» Thierry Ardisson,
(Dévastée)
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La Météo des Tendances
10. Paris retrouve le Nord. 12. La vague «bleu». 14. La vie facile. Le temps des papillons. 16. Touristes… jamais!
«PalaceCostes est le premier magazine pour lequel j’ai fait un shooting. Pouvez-vous y croire?Il y a tant d’années, ils m’ont soutenue et ils croient toujours en mon travail. C’est un réel plaisir d’avoir une collaboration aussi loyale depuis tant d’années.» Kourtney Roy, photographe
«J’aime le syncrétisme très “patchwork” de PalaceCostes. C’est un vivifiant reflet de l’énergie parisienne, proche des créateurs et des courants. Une anecdote… Je me rappelle d’un tournage à Hongkong, il y a quelques années: le directeur artistique de Wong Kar-wai m’avait rencontré, car il souhaitait travailler à mes côtés sur ce projet. Je lui avais alors montré une série dans un exemplaire de PalaceCostes pour lui donner une référence de l’atmosphère que je souhaitais. Avec une incroyable minutie, il avait alors photographié la totalité du magazine, page par page, avec son simple iPhone… Souvenirs.» Bruno Aveillan, photographe, réalisateur
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Ta l e n t s
20. Justin Timberlake,moderne et élégant. 24. Alka Balbir.Pop mélancolie. 26. Nora Hamzawi.Show girl. Jérémy Ferrari. «Je suis un provocateur!» 28. Pierre Niney.L’enfant prodige.
30. Michael Fassbender, sensuel et troublant.
34. Bruno Decharme. Passion brute. 36. Bertrand Belin.Chanteur de tête. 38. Jérome Bureau.ParisPremière innove. Myriam Ullens. Le luxe nomade. 40. Etienne de Swardtn’a peur de rien. 42. Pascal Vilcollet.Galerie de gala.
«Le PalaceCostes est un support d’une grande qualité, au cœur même du glamour parisien. Mon amitié et ma gratitude sincère vont à cette équipe de talent qui a choisi de soutenir la marque depuis ses débuts.» Yiqing Yin, créatrice
«De l’énergie, de l’empathie, du chaud… enfin une revue qui ne donne pas envie de se tailler les veines…» Rudy Ricciotti, architecte.
PHOTOGRAPHIE DE COUVERTURE : Eric Guillemain @2bmanagement. Nora Arnezederporte la robeYiqing Yin,«Shalimar» pour Guerlain en organza liquide, cristaux et dentelle, et un bracelet Maison Auclert,en or serti d’une paire de menuki parl’orfèvre Teiji Goto. Stylisme Yasmine Eslami. Maquilleuse Carole Colombani @Jedroot. Coiffeur Jérôme Cultrera@Calliste Merci au Bon Marché Rive Gauchepour son formidable accueil. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DECEMBRE 2013
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«Je trouve le magazine magnifique et je l’adore. Mais surtout, je découvre dans PalaceCostes des noms de créateurs, de marques qui me plaisent et que je ne retrouve pas dans d’autres magazines. J’aime aussi beaucoup la maquette et la mise en page du magazine.» Chantal Thomass,
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«Ce journal est un oiseau rare! Transversal, charmeur, séduisant, titillant, fourmillant, riche mais light, je le regarde avec appétit et je le lis avec délectation.» Andrew GN, créateur
créatrice
«PalaceCostes a su conquérir une audience large grâce à une volonté d’excellence, de rigueur et d’originalité. Je rends tout particulièrement hommage à Claude Maggiori, un rédacteur en chef passionné, engagé et drôle. Ça, c’est Palace!» Ali Mahdavi, artiste photographe
«Le magazine PalaceCostes, j’adore! J’adore! J’adore tellement! C’est pertinent, c’est dans le coup, c’est pointu, c’est l’avantgarde parisienne. On y trouve des adresses de boutiques, des références de restaurants, des infos sur la musique, sur les arts, sur le design, sur l’architecture, sur la mode, qui reflètent la modernité. Les interviews sont très bien menées, et les photos superbes. Parfois, je m’arrête au Costes rien que pour aller chercher un exemplaire…!» Pierre Hermé, pâtissier
«Un magazine dans l'air du temps, pointu, qui nous fait toujours découvrir des lieux insoupçonnés. J'ai toujours plaisir à le lire, car je sais que j’y trouverai des actualités que je ne trouve pas ailleurs.» Lorenz Bäumer, créateur bijoux
«Le magazine PalaceCostes, pour moi, c’est l’élégance. Tout y est chic:la maquette, le papier, le ton… Un vrai plaisir pour les yeux. Et le lire est toujours un très bon moment. J’aime vraiment beaucoup ce journal.» Sylvie Lancrenon,
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Sommaire
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Nora Arnezeder
La grâce d’un ange
Interview et série mode. Photographies Eric Guillemain
Paris 62
la Création
en fête
Bijoux superbes, stylistes créatifs, objets étonnants,artistes innovants Made in Paris. Passionnément parisien. 63. Bulgari. 64/65. Van Cleef&Arpels. Dior. Maison Mellerio dits Meller. Harry Winston. 66. Taher Chemirik. Les «bijoux de maison». 71. Chanel. Roberto Coin. Poiray. 72. Jean-François Pereña, cuir et galuchat. 74/75. Cartier. Chaumet. Van Cleef&Arpels. Piaget. Buccellati. H.Stern. 76. Messika. Lorenz Bäumer. 77. Aurélie Bidermann, or végétal. 78. Moutton Collet, duo doué. 79. Boucheron. Cartier. Maison Mellerio dits Meller. 80/81. Sylvie Corbelin. Garnazelle. Delfina Delettrez. Messika. Fabergé 82. Lizonia, prouesses de légèreté. 83. H.Stern. De Beers. Eternamé. 84. Repossi. Hervé Van der Straeten. Valerie MacCarthy. Roberto Coin. 85. Gilbert Albert. Le joaillier aux dix oscars.
«Je trouve le magazine toujours à la pointe de la tendance, mais toujours avec ce côté si élégant, si classe, si parisien… C’est le magazine qui est libre!! Qui ose… Qui est lui et aucun autre…» Céline Rivet (Garnazelle)
PalaceCostesest édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori Rédaction: 64rue Tiquetonne 75002 Paris. 0144 88 24 94 palace@palacepresse.com
Directeur de la rédaction, directeur de la création Claude Maggiori Graphisme, mise en page et retouches Nader Kassem Responsable photo Lucie Gouze Direction mode Anne Delalandre English Text Tom Ridgway Secrétariat de rédaction Philippe Bottini Assistante et assistante de rédaction Lucie Tigoulet contact@palacepresse.com
Ont collaboré à ce numéro: Virginie Bertrand Sarah Bouasse Anne Carpentier Christian Caujolle Anne Delalandre Sandrine Dyckmans Lucie Gouze Charlotte Guillemin Antoine Laurain Juliette Michaud Robert Puyal Bertrand Raison Max Robert Sandra Serpero Patrick Thévenin Lucie Tigoulet Nadine Vasseur Ellen Willer Photographies Eric Guillemain www.2bmanagement.com
Flavien Prioreau
flavienprioreau.4ormat.com
Lisa Roze
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Quentin Shih
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Publicité:Figaro Médias 9, rue Pillet Will 75009 Paris 01 56 52 26 93 Anne-Constance Breton, acbreton@figaromedias.fr
Bertille de la Pontais,
blapontais@figaromedias.fr
Imprimerie SEGO, 95150 Taverny Fabrication Annick Torrès/Rivages Chromie&gravure Nader Kassem
«Je n’en pense que du bien!» Frédéric Taddeï,
nader@naderkassem.com
ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution Diffusion : 40 000 exemplaires
journaliste animateur
photographe
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«PalaceCostes est un excellent support. Avec un vrai contenu qui cible très bien le public qui est le nôtre, celui des gens, en ce qui nous concerne, qui s’intéressent à l’art, à l’architecture. Nous avons toujours eu un large écho des articles parus sur nous dans PalaceCostes.» Enrico Navarra,
créateur
(Antik batik)
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«PalaceCostes a toujours été très informatif et hautement créatif. Chaque numéro est un parfait équilibre entre le pratique et la créativité.» Jeff Mills, DJ producteur
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Etranges cadeaux. La confrontation entre les cultures occidentale et orientale. Photographies Quentin Shih
Paris la Création en fête
98. Eugène Riconneaus. «Je ne fais pas de chaussures… que des souliers.» 102. Sophia Webster, fun shoes. 104. Christian Wijnants, sculpteur de laine. 106/107. Cuirs d’exception. 108. Bijoux à main. 110. Perrin. 112. Benedetta Bruzziches,sacs à malice. 114. Fausto Puglisi. 116. Alexandre Mattiussi,l’ami masculin. 118. Léa Peckre. 120. Aurelie Demel,la sensualité du métal. 124. Zuhair Murad, éclat couture. 126. Victoria Beckham. 128. Rochas. 130. ValGrine, les plus beaux putters du monde. 132. Trônes de stars. L’eau précieuse. Portable d’exception.
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Infomania
136. Les manuscrits ont leurs palais. «Je suis une très grande fan de PalaceCostes. Le magazine est toujours en avance sur les nouveautés et ce qui se passe d’excitant à Paris. C’est toujours un plaisir de se procurer un exemplaire, surtout quand il comporte une photo que j’ai prise :-)» Ellen Von Unwerth, photographe
«Tout comme son hôtel, PalaceCostes reflète l’art de vivre parisien avec sensualité et séduction. Que ce soit un lieu, une destination ou un objet de luxe… chaque page m’apporte un désir nouveau! J’admire aussi la qualité de son iconographie, toujours sublime et sophistiquée. Bravo, Palace Costes!» Sally Perrin (PerrinParis)
«Précurseur, chic et audacieux, I❤you, PalaceCostes!» Stéphanie Mardokh (Gat Rimon)
«Quand je pense à PalaceCostes, je pense à ses très belles pages glossy pleines de stylistes, de designers, de créateurs, de musiciens d’avantgarde. Ceux qui constituent une nouvelle génération, toujours sexy, toujours surprenants, jamais ennuyeux.» Corto Moltedo, créateur
Porte-folio
«Palace Costes, c’est le P.C. de la Fashion Week, avec le premier rang pour tous. Une fenêtre ouverte sur la Mode, l’Art et la Culture, au fil des jours et des nuits parisiennes.» Jean-Claude Jitrois, «J’adore feuilleter le magazine dans le petit salon de l’hôtel, au coin de la cheminée. C’est la fête, c’est le luxe que de se plonger dans les portraits et écumer les pages!» Gabriella Cortese
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«Le magazine est à l’image de son lieu d’origine: beau, luxueux et surprenant. Bravo, PalaceCostes!» Rabih Kayrouz,
galeriste
créateur
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138. Le monde des carnets. Spaghettis en stock. 139. La force du beau.140. L’Icona Vulcano. 141. Arthur Benzaquen,l’infatigable. 142. Le son parfait. Vive Paris. 145. Jean-Philippe Haut,vin mode d’emploi. Pola is back. Cocon musical
146. Charles Zana.Eloge de la fluidité. 147 Pa l a c e s c o p e
148. Expositions. Erwin Blumenfeld, goûteur d’images. Les nuits fertiles. Anders Petersen. Raymond Depardon. Vivian Maier.Christophe Jacrot. Philippe Parreno. Jean-François Lepage. Maleonn. Empire State. Du Zhenjun. America latina. André Rau. Yusuf Sevincli. Jim Morrison. Jerry Schatzberg. La voix. Robert Polidori. Pixar. Jim Shaw.
Emmanuel Perrotin, l’art en scène Les trésors de Cartier 168. Bonnes adresses. 178. Service Palace. Les conseils très parisiens d’Anne Carpentier. 180. Musique & Nuit.
Retrouvez votre magazine PalaceCostessur facebook et issuu.com PA LACE COST ES NOVEMBRE / DECEMBRE 2013
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Adresses Alexandre Vauthier 01 47 23 57 17 Angel Jackson www.angeljackson.com Aperlai www.aperlaiparis.com Aurélie Bidermann 01 45 48 43 14 Benedetta Bruzziches www.benedettabruzziches.com Bottega Veneta01 42 65 59 70 Caroline de Marchi 09 53 58 35 73 Caroline Herrera 01 58 62 41 03 Cartier01 42 18 43 83 Casadei01 42 82 34 56 Chanel Joaillerie 08 00 25 50 05 Charlotte Olympia www.charlotteolympia.com Corto Moltedo www.corto.com Delfina Delettrez www.delfinadelettrez.com Dior01 40 73 73 73 Dolce Gabbana www.fra.dolcegabbana.com Edéennewww.edeenne.com Elie Saab 01 42 56 77 70 Eternaméwww.etername.fr Fausto Puglisi www.faustopuglisi.com Fendi01 49 52 84 52 Garland01 42 61 84 47 Garnazelle www.garnazelle.com Gianvito Rossi01 49 26 96 43 Hervé Van Der Straeten www.vanderstraeten.fr Lanvin01 44 71 31 73 Lea Peckre www.leapeckre.com Lisoniawww.lisonia.fr Loewe01 53 57 92 50 Lorenz Baümer www.lorenzbaumer.com Louis Vuitton09 77 40 40 77 Maison Auclert www.maisonauclert.com Marc Jacobs01 55 35 02 60 Messika www.messika-joaillerie.com Moutton Collet www.moutoncollet.com Nancy Gonzalez www.nancygonzalez.com Nina Ricciwww.ninaricci.com Paul & Joe www.paulandjoe.com Paule Kawww.fr.pauleka.com Perrinwww.perrinparis.com Pierre Hardywww.pierrehardy.com Rochas01 43 06 37 79 Sophia Websterwww.sophiawebster.co.uk Sylvie Corbelin www.sylvie-corbelin.com Tiffany & Cowww.tiffany.fr Valérie MacCarthywww.valeriemaccarthy.com Van Cleef & Arpels www.vancleefarpels.com Victoria Beckham (au Printemps) 0142 82 50 00 Yiqing Yin06 17 01 05 54 Zuhair Murad01 45 63 03 06
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La Météo des Tendances
Paris retrouve le Nord
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es grandes villes se cherchent et se trouvent ailleurs. Leur centre de gravité et d’attraction se déplace. On assiste dans toutes les capitales à la «gentrification» de certains quartiers, avec les «hipsters», ou bobos, comme on veut les appeler, qui en prennent peu à peu possession. C’est évidemment le cas pour New York, qui n’hésite pas à traverser la rivière pour conquérir Brooklyn, sur l’autre rive, face à Manhattan. Il en va de même pour Paris. Paris sera toujours Paris, bien sûr, mais Paris n’hésite plus à explorer d’autres lieux, d’autres ambiances. La capitale des capitales choisit, elle, d’aller voir vers le nord. La Goutte d’Or, qu’on annonce depuis longtemps, par provocation, comme le dernier quartier à la mode, est bel et bien en train de le devenir. Les agences de créations, les modeux, les artistes s’installent volontiers vers Belleville, Pigalle, laVillette. Bien sûr, parce que, pour l’instant, ces adresses sont plus abordables. Mais aussi parce qu’on y redécouvre un Paris pur jus, plus popu, mais surtout plus authentique. La marque ParisNord en est une parfaite incarnation et s’en fait un formidable porte-parole.Nastassja est attachée de presse et Mario designer graphique : «Nous aimons tous les deux la mode, le street art et les bonnes blagues, et nous avons eu envie de mettre à profit ce que nous savions faire de e mieux, tout en nous amusant. On vit dans le XIX , et on ne traverse que très rarement la Seine, car, selon nous, tout ce
qui fait le vrai Paris d’aujourd’hui se trouve rive droite. Notre nom, Paris Nord, revendique l’appartenance à ce Paris qui nous ressemble, avec tout ce qu’il a de brut, de jeune, de provocateur, de multiculturel et de beau. Contrairement à l’esprit “rive gauche”, nous ne sommes pas adeptes du “c’était mieux avant”, nous ne sommes pas chics, ni sérieux. On souhaite faire reconnaître la culture de Paris Nord parce que nous sommes fiers d’y vivre. Le Paris qui nous inspire, c’est un néon rouge boulevard de Clichy, la ligne 2 du métro, qui devient aérienne entre Anvers et Barbès, les Orgues de Flandre, une feuille de journal qui navigue sur l’eau du bassin de la Villette, un touriste qui se prend en photo tout seul devant le Sacré-Cœur.» Un déplacement qui s’amorce et qui, s’il ne concerne pour l’instant qu’une élite acérée et réactive, n’en constitue pas moins une véritable lame de fond. Big cities are changing, their hotspots moving, and Paris is no exception, as artists, companies and brands move north to once forgotten neighborhoods such as the Goutte d’Or, Belleville, Pigalle and La Villette. One such brand is Paris Nord inspired not by the Left Bank clichés of yesteryear but everything northern: the “red neon of the Boulevard de Clichy, the number two Métro line, the Orgues de Flandre [housing projects]. They’re everything we are: raw, provocative, multicultural and beautiful.”
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La Météo des Tendances
La vague bleu e bleu est dans l’air et les esprits.On l’a vu en mode avec les dernières créations Céline, Stella McCartney, Kenzo et récemment Sonia by Sonia Rykiel, toutes marquées au sceau du bleu. On le voit exploser dans tous les univers qui font la tendance. Moins qu’une coïncidence mystique, signe de dévotion à la Vierge, c’est le reflet d’une esthétique visuelle prépondérante, d’une envie monomaniaque de monochromie. Du bleu dans les cheveux des filles, de Léa Seydoux aux seapunks. Le bleu, couleur indispensable des tatouages vintage, les seuls portables désormais. Le bleu de Monsieur Bleu, le restaurant situé dans la nouvelle aile ouest du Palais de Tokyo, aux abords des quais et face à la tour Eiffel, qui propose une cuisine simple dans un espace hybride, cosmopolite et international pensé et dessiné par l’architecte Joseph Dirand. Bleu dans l’art, la déco, l’identité des marques… Etude Studio est à la fois marque de mode et maison d’édition dédiée à la photographie. Ce collectif, qui réussit le délicat équilibre de prendre la parole sur de nombreux supports en restant précis, désirable, dans l’air du temps et cohérent, utilise un bleu cobalt proche du bleu Klein comme signature de tous ses projets et publie régulièrement ses Blue Books. Pour sa Moodcyclopedia, bleu encore, pour Ill Studio. Le bleu, c’est aussi, depuis peu, la couleur d’un nouveau lieu : Le Blue, au pied de la butte Montmartre, rue Muller. A la fois bar à cocktails et à pâtisseries, sa programmation alterne concerts, burlesque, live électro et DJ sets. Dernier avatar de la Splendens Factory, qui réunit Maison Muller, Silver ClashetLe Rosie,Le Bluesera la vitrine animée et agitée de leurs bouillonnantes activités. Plus qu’un simple club, c’est un espace «digital arty» entre musique, art et numérique. A la carte des desserts, le designer culinaire Guillaume Sanchez, qui fait aussi partie du collectif et signe à ce titre le cocktail emblématique du lieu. Associé à Ghislain de LaChaise, Adrien Moisson, qui est à l’initiative du collectif, explique sa blue manie: «Déjà, on ne le sait pas assez, mais le bleu est la couleur préférée des Français. Le bleu, c’est la spiritualité, le bleu du ciel, de la mer. De l’horizon. Je défends des artistes, j’ai un boulot créatif, il fallait que je sois remarquable, original, tout en restant sobre et classe. Il y a un an et demi environ, j’ai décidé de teindre mes cheveux en bleu…»
Clins d’œil L’œil devient un motif récurrentcomme l’ont été la tête de mort, les ailes d’ange ou plus récemment la moustache. Clin d’œil aux figures de proue du surréalisme, il est notamment mis en avant par de nombreux esprits créatifs avec, en tête, le duoCarol Lim et Humberto Leon pour Kenzoqui en a fait son motif de la rentrée, et par Delfina Delettrez pour ses bijoux, dont la mono-boucle d’oreille, or, diamants et perle. Et la bague «œil onirique» deDior. Dans cette époque menaçante, besoin de protection superstitieuse ? Eyes are staring out of the latest collection from Carol Lim and Humberto Leon at Kenzo, Dior, and Delfina Delettrez’s jewelry.
Hiver exotique L’été est bien révolu, maisles imprimés exotiques demeurent. En général, l’automne les balaie comme les feuilles mortes, mais, cette année, ils persistent et signent, comme un été indien qui n’en finirait pas, dans des couleurs peut-être un peu moins vives, mais des motifs largement aussi chargés. Une façon de se raccrocher à des souvenirs plus solaires et de réchauffer l’hiver. Summer’s over, but exotic prints are still warming our hearts.
Blue is everywhere: fromLéa Seydoux’s hair in Blue is the Warmest Color to collections by Céline, Stella McCartney, Kenzo, and Sonia by Sonia Rykiel. There’s the blue in vintage-style tattoos or the one inMonsieur Bleu, the newest restaurant at the Palais de Tokyo, and in the books by Etude Studio, a fashion and publishing house that uses cobalt blue on all its projects. Then there’sLe Blue, a new bar-digital-art venue in Montmartre with cocktails, concerts and DJs, plus desserts designed by Guillaume Sanchez.
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Défilé Stella McCartney, Hiver 2013/2014.Collier Œil en métal Paule Ka, Boucle d’oreilleDelfina Delettrez, bague «Oeil Onirique» Dior.
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La Météo des Tendances
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REPÈRES EXPRESS Le temps des papillons
Monsieur Jean Yvesremet le nœud papillon au cœur des désirs. Cet accessoire très parisien reprend en effet du galon sous l’impulsion de cette marque qui propose chaque saison près de 500modèles. Tout est fait sur place, au studio et à l’atelier, depuis le premier fil de soie, le motif, le développement textile, le choix des couleurs, jusqu’aux derniers points de finition. Au-delà de la soie, du cuir, du cachemire et des tissages aux accents frenchies et britanniques, pour des créations déjà très identifiables. (showroom, 9 rue Thérèse, Paris 1er, sur rendez-vous au 01 40 26 44 64) Bow ties are Monsieur Jean Yves’ obsession: the brand has over 500 different types with blue this season’s It color.
The next-generation ready meal is here. In a box you get all you need to feed a set number of people, from pre-sliced meat to the right spices, plus the recipe to make it yourself. It’s a trend launched by Les Commis and now been taken up byCookit, Hello Fresh and Cook’in the World. The same principle of DIY applies to cocktail making with tutorials a-go-go online, as well as the kits onMILH (Make It Like Huguette), an online haberdashery store, and Isabelle Mathez and Frédéric Winkler’s W.Trousseau, 43 indispensable kitchen items in a box. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DECEMBRE 2013
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©Diavolessa
n jour le kit naquit.Et fit des petits. Car la tendance «do it yourself» se généralisant, il fallait bien qu’on invente un moyen de faire soi-même sans pour autant y passer des heures. Les services de kits prêts à cuisiner se développent à une allure grandissante. Le principe: tout est dans la boîte, en fonction du nombre de convives qu’on a indiqué et du menu qu’on a choisi. Dans la boîte, les ingrédients déjà dosés, de la viande déjà tranchée emballée sous vide à la cuillerée d’épice rare qu’on n’aurait même pas su trouver soi-même, la recette pas à pas, façon feuille de route, et les conseils pour tout enchaîner sans paniquer. Les Commis ont lancé le mouvement, avec en bonus des chefs réputés aux commandes et des ingrédients déjà lavés, épluchés, taillés, portionnés. On peut aussi mentionner Cookit, Hello Freshou encore la box-food deCook’in the World. Et Kochhaus, une épicerie allemande où l’offre est construite et proposée autour de recettes précises. Ce type d’initiatives s’étend à présent à d’autres domaines, comme les cocktails, où les amateurs sont de plus en plus nombreux. Boosté par le «do it yourself», le kit s’impose aussi du côté de l’ouvrage. Tout est parti des premiers tutoriels DIY new-yorkais, ces vidéos qui vous apprennent step by step à créer, réinterpréter, personnaliser. Sauf que la demande a évolué plus vite que l’offre et que, pour s’approvisionner en rubans, boutons, fils, tissus et autres passementeries, il fallait replonger dans l’atmosphère poussiéreuse d’une vieille mercerie. D’où l’idée de donner un coup de frais à tout cela en même temps qu’un coup de pouce. MILH (Make it like Huguette)est une boutique en ligne qui a su traiter le sujet avec distance et humour. Et pour les cuisiniers esthètes qui n’ont pas le temps de se constituer patiemment leur batterie de cuisine, encore un kit! Isabelle Mathez et Frédéric Winkler ont réuni dans leurMalle W. Trousseau 43 objets indispensables, de la coupe à la cuisson, et jusqu’aux torchons. Du bien pensé, bien fabriqué, bien sélectionné, et fait pour durer toute une vie. Pour satisfaire les aspirations de perfection de tous ceux, et ils sont nombreux, qui se prennent désormais pour des chefs et en ont les légitimes exigences.
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La Météo des Tendances
Touristes… jamais!
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oyager est devenu un mode de vie,une activité naturelle, une occupation récurrente. Mais, avec des services comme la location saisonnière en ville, type AirBandB, et les greeters, ces locaux qui vous accueillent à l’arrivée et vous font vivre la ville comme si on en était, on peut même s’offrir le luxe de voyager sans passer pour un touriste. Pas étonnant que la cosmétique ait envie d’en être, donnant naissance à une véritable tendance. Les travel kits et travel sizes se multiplient, dans les points de vente d’aéroport comme ailleurs. La réglementation qui interdit d’emporter des liquides en cabine a contribué à la généralisation de ces mini-formats, réunis en trousse ou pas. Certaines marques vont plus loin.Kiehl’s formule des soins spéciaux pour le voyage, notamment l’In-Flight Refreshing Facial Mist, une brume pour le visage pour rééquilibrer et apaiser la peau pendant le trajet.Biotherm, de son côté, traite le sujet par un «soin global du voyageur»,Travel Recharge, disponible pour homme comme pour femme, à utiliser «avant, pendant et après le vol». Quant aux lingettes imprégnées, si pratiques en avion, elles se multiplient aussi: bareMinerals propose même des lingettes démaquillantes ironiquement appelées Take-off. Louis Vuitton investit l’avenue Montaigne jusqu’au 31 décembre avec son pop-up store dédié au voyage.L’Aventure invite à l’évasion avec une sélection d’objets dédiés au voyage comme on ne les fait plus, mais pas seulement. Une grande place est faite à la personnalisation, qui met en œuvre des savoir-faire très divers. L’«art of packing» y a aussi sa place, qui fait redécouvrir la meilleure manière de bien faire ses bagages, avec animations et démonstrations à l’appui sur place. Ce qui nous rappelle au passage que Louis Vuitton en personne se chargeait de plier et d’emballer les affaires de l’impératrice Eugénie. Et puis, on trouve aussi la collection complète des city guides de la vénérable maison, qu’on ne présente plus, qui se complètent pour l’occasion de cartes postales. Mis en place avec l’équipe du Canadien Tyler Brûlé, fondateur deWallpaper et rédacteur en chef de Monocle, «la bible du voyage avec style», cette exposition-animation se donne pour mission de procurer tout ce qu’il faut au modern traveler pour voyager dans de bonnes conditions. Pas de doute, tout y est. ELLEN WILLER, avec Pierre-François Le Louët, président de l’agence NellyRodi. www.nellyrodilab.com
REPÈRES EXPRESS My logo
Cheeky Booom est une petite maison de broderie toute récente fondée par Agathe Rousselle et Jean André qui se consacre à la personnalisation, quitte à le faire en petite série. Tout est fait à la main, toujours. Des collaborations avec Ed Banger, Princesse tam.tam, Poyz& Pirlz, mais aussi, si vous en avez envie, une broderie tout exprès pour vous, motif, couleur et taille, pour en finir une bonne fois pour toutes avec les logos de polo. Cheeky Booom is an embroidery service set up by Agathe Rousselle and Jean André. They’ve worked with Ed Banger and Princesse tam.tam – and they’ll work for you, too.
Pur sucre Dernière trouvaille des ateliers artisanaux de Brooklyn: le marshmallow. Chez Little Boo Boo Bakery, Hanna et Kieran utilisent toute la palette de saveurs et de créativité que cette délicate gourmandise peut inspirer pour nous faire redécouvrir la guimauve. Un pur shoot de sucre à une époque où manger autre chose que du kale relève de l’hérésie. Attention, ça arrive à Paris! Marshmallows are the new cupcakes and their ground zero is Little Boo Boo Bakery.
It’s about traveling properly, with style and freedom; the kind of traveling thatLouis Vuitton has always encouraged. Until December 31, the house has opened L’Aventure, a pop-up shop dedicated to the art of travel, in collaboration with Tyler Brûlé (Mr. Monocle). It’s about personalized travel, such as “art of packing” demonstrations and workshops in the store, as well as the house’s own city guides and special postcards. In other departures, travel kits full of security-friendly, mini-format cosmetics are taking off, including ones from Kiehl’s and Biotherm.
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Talents
Justin
Timberlake A
près six ans loin des studios d’enregistrement, Justin Timberlake a frappé fort. Deux albums coup sur coup : The 20/20 Experience, et sa suite, The 20/20 Experience 2 of 2, que son maître Michael Jackson aurait adorés, et une tournée mondiale qui s’arrêtera le 26avril au Stade de France. Entre-temps, Justin a épousé la sublime Jessica Biel et a enrichi sa carrière d’acteur. C’est aussi avec un doublé qu’il revient au cinéma. AprèsPlayers, avec Ben Affleck, on le retrouve le 6novembre en chanteur folk dansInside Llewyn Davis, de Joel et Ethan Coen. Chemise à carreaux Tom Ford et banane gominée –notre rencontre a lieu à LasVegas, fief des crooners–, Justin Timberlake, 32ans, six Grammys, n’a pas fini de nous faire danser. On a le sentiment que les dieux sont actuellement avec vous! JUSTIN TIMBERLAKE. La période est assez cool.(Rires) C’est la première fois que mon travail de musicien et celui d’acteur donnent leurs fruits exactement au même moment. J’ai un contrôle sur ma musique, mais pas sur la sortie des films. Mais 2013 a été une très belle année, parce que je sais que j’ai donné le meilleur de moi-même. Pourquoi un double album? Je n’ai pas juste copié l’album blanc des Beatles et l’album gris de Jay-Z. (Rires) Au départ, j’ai voulu qu’il y ait un album pour l’été et l’autre pour l’hiver… Sentir avec certains morceaux que le soleil brille, et avec d’autres être baigné dans une lumière plus lunaire. Ma maison de disques aurait préféré espacer mes deux disques d’un an, ou sortir d’abord quatre ou cinq chansons tous les trois mois. Mais moi, j’avais la vision d’un projet qui devait exister comme un tout, d’où les deux titres similaires. Vous avez tout contrôle artistique sur vos disques? L’une des raisons pour lesquelles je me lance dans des entreprises d’«homme d’affaires», alors que je n’en suis pas un – créer une ligne de vêtements, ce genre de choses–, c’est pour
moderne et élégant
m’exprimer différemment, mais surtout pour avoir une assise qui me permet de ne pas dépendre de l’industrie du disque. Ma liberté artistique est ce que j’ai de plus précieux. Garder vos projets musicaux secrets jusqu’au dernier moment, c’était également important? Quand j’étais gosse, j’avais l’impression d’être laissé au fond de la classe. Maintenant, j’ose tout, mais de façon très méthodique, pensée, travaillée. La plupart des choses que j’ai accomplies, c’est parce que des gens m’avaient dit que je n’en étais pas capable. Comme quoi ? Comme jouer… chanter… quitter ‘NSync pour faire une carrière solo ! (Rires) Après votre rôle dans «The Social Network», les offres de cinéma ont dû affluer. C’est aussi l’attrait du risque qui vous a fait choisir «Players», un film sur l’univers du poker sur Internet? J’ai besoin d’adrénaline, mais je ne suis pas un flambeur. L’un des plus grands risques de ma carrière fut de rechanter avec ‘N Sync ! (Rires) J’ai fait Players pour pouvoir jouer avec Ben Affleck, parce qu’il s’inscrit dans la tradition d’acteurmetteur en scène à la Clint Eastwood, Warren Beatty ou le Mel Gibson de Braveheart. Et parce que ça me rappelait les thrillers que j’aimais plus jeune, commeNoWayOut. Le genre de film où ce sont les spectateurs qui sont confrontés à un dilemme moral, alors que les personnages restent ambigus, souvent des types en cavale. Entamer une tournée, c’est aussi être un peu en cavale? Surtout quand on est marié depuis peu… Je n’ai jamais voulu être sédentaire. Je ne regrette pas d’avoir quitté l’école à 16ans et d’avoir bossé sur la chaîne
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Players ©Twentieth Century Fox
«J’ai besoin d’adrénaline, mais je ne suis pas un flambeur.»
Memphis est très important pour vous: pour son héritage Disney. Enfin, vous connaissez la suite… Mais c’est musical, mais aussi pour votre enfance: votre grand-père pasaussi une existence déstabilisante. Je travaille depuis teur baptiste et votre père directeur de la chorale de l’église… les deux tiers de ma vie. J’étais hier à Rio, aujourd’hui à Memphis est mythique à cause de Sun Studio, où Las Vegas. Je sais, il y a plus horrible! (Rires) Mais je tant de légendes ont enregistré. Tout part de là. travaille dur, et je me réveille souvent avec ce sentiLa musique coule dans mes veines. J’ai grandi plus ment de vivre dans une bulle. Quant au mariage, précisément à Millington,dans la banlieue de même si mon emploi du temps est contraignant, Memphis. Une communauté assez pauvre, mais j’adopte un état d’esprit quasiment bouddhiste. avec une fierté et un sens critique très fort. Quand vous décidez de vous marier, cela signifie A chaque fois que je reviens au bercail, je dois que vous êtes en phase avec l’autre: tout se met refaire mes preuves. Si je suis resté «normal», en place organiquement. c’est grâce à ces racines. Tourner avec les frères Coen, c’était un rêve? Je tiens un petit rôle, mais j’aurais accepté encore Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D moins, comme un apprenti. J’adore le cinéma. Votre cinémathèque idéale? Justin Timberlake is on a roll. Two albums –The Citizen Kane, découvert très jeune. Orange mécanique et 20/20 Experience and The 20/20 Experience 2 of 2– he’s Dr.Folamour, Docteur Jivago, E.T., qui passait quelques now touring and which his idol Michael Jackson années après sa sortie dans un cinéma en plein air de would have adored, recently married to Jessica Biel, la banlieue de Memphis où j’ai grandi. Mon père me and films including a role in the Coen brothers’Inside tenait la main. C’est un de mes plus beaux souvenirs. Llewyn Davis (to which he also contributed some folk Où vivez-vous aujourd’hui? songs). The albums he says were released separately Je vis partout, mais mon point d’attache est toujours because he wanted one for summer and the other for mon Tennessee natal. Nous y avons une maison winter, while he would have accepted an even smaller décorée avec de l’art contemporain. Mais, comme je role than the one he has inInside if it meant he could suis un méticuleux, ce que je préfère, c’est choisir les poignées, work with the Coen brothers (“I love their work”). But above les tiroirs…(Rires) all what counts professionally for Justin Timberlake is his artistic freedom. It is, he says, “the most precious thing I have.”
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AlkaBalbir
Pop mélancolie
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u haut de ses 28ans, forte d’un profil de it girl en puissance, Alka Balbir joue la comédie et dégaine La Première Fois, un album que lui a composé sur mesure le prolifique Benjamin Biolay. Comment t’es-tu retrouvée à embrasser une carrière artistique ? Ma mère m’a inscrite très jeune à la danse, au théâtre, au piano… Pour elle, c’était aussi important que l’école. La première fois que je suis montée sur scène, j’ai su que ce serait ma vie:faire des spectacles était la seule chose qui me rendait heureuse. Tu es actrice et chanteuse... Entre les deux, ton cœur balance ? Je ne me suis jamais posé la question. Je me fiche de la forme. Ce qui m’importe, c’est le fond: raconter des histoires. Je suis une interprète. L’album avec Benjamin Biolay a mis six ans à se faire… Sept ans, en fait! D'abord, Benjamin est très occupé; ensuite, avec ma maison de disques, ça a mis du temps à se mettre en place… Ce que je sais, c’est que je n’ai jamais lâché, je me suis battue pour qu’il sorte, j’ai dû être très collante! Moi qui aime bien les plaisirs immédiats, j’ai dû apprendre la patience. Benjamin te proposait des titres et tu disais oui ou non, ou tu lui avais expliqué ce que tu désirais chanter? Quand Benjamin est arrivé dans ma vie, j’étais très malheureuse et perdue. Il a été mon seul confident. Ce garçon me connaît très bien. Je n’ai rien eu à lui expliquer. Il a mis mon histoire et mes souffrances en chansons, et ça m’a guérie en partie. Les paroles de ton album sont souvent crues et directes. Ce fut parfois difficile à chanter? Non, pas du tout, ça me correspond totalement ! Je sais que j’ai l’air d’une petite fille sage, mais si vous me connaissiez! Je n’aurais jamais pu chanter des mots qui n’étaient pas moi. Je suis incapable de me forcer. On te dit que ta voix ressemble à celle d’Isabelle Adjani? Je réponds : merci. J’aimerais bien être exceptionnelle et ne ressembler à personne, mais je sais que ma voix ressemble à celle d’Isabelle Adjani. Ça tombe bien, c’est une de mes actrices préférées! Que peut-on te souhaiter? De faire de grands films et de beaux albums toute ma vie!
Alka Balbiris 28, an actress and a singer. Her first album, La Première Fois, was written for her by French star Benjamin Biolay. She’s always known she was going to perform; the first time she climbed on stage it was “the only thing that made me happy.” The album took seven years to finish (“I had to learn to be patient”) and she says that Biolay managed to “put my past and my pain into songs –and that partly healed me.” PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Partel Oliva
Propos recueillis par P A T R I C K T H E V E N I N Alka, «La Première Fois» (Naïve). Au Nouveau Casino,le 26 novembre.
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{ Talents } peine arrivée dans le café, le serveur lui dit qu’il l’a vue à la télé hier soir. Preuve que le succès des pastilles «Oh-oh de Nora» dans leBefore du Grand Journal de Canal ne se dément pas. Pourtant, ce n’est pas tout à fait elle que le jeune homme a vue à la télévision, c’est «Nora»… Nora a inventé un personnage homonyme, sorte de double névrosé d’elle-même. Cet avatar qui lui ressemble sans lui ressembler –mais quand même un peu sûrement– lui permet de se placer dans des situations cocasses, absurdes, remarquablement ficelées, qui tournent le quotidien des filles en dérision. Nora écrit ses textes et ses spectacles. Pour Canal, elle tourne trois épisodes par jour en troissessions par mois. «Quand je me mets à écrire, j’en écris quinze et j’en redéveloppe six. Les meilleurs sont souvent les derniers. J’aime beaucoup écrire le soir, seule… avec un verre de vin ! Je me sers de mes pires côtés. J’ai envie que ce que j’écris fasse écho pour les gens, qu’ils se disent:“Mais oui, c’est vrai, ça m’est arrivé, à moi aussi!” On a tous besoin de savoir qu’on n’est pas tout seul.» Après avoir participé en tant qu’auteur à la sérieScènes de ménage, il y a un an et demi, elle s’est définitivement lancée. «Je me sens mieux sur scène ou devant une caméra que dans la vie réelle. Je me uls-bénits s’abstenir ! Jérémy Ferrari et son show sens protégée, je suis dans l’instant, et mes angoisses du Allelujah Bordel!, plein de vannes sur les religions chréquotidien disparaissent.» A N T O I N E L A U R A I N tienne, musulmane et juive, ravissent les uns et choquent les autres. L’humoriste a déjà passé à la moulinette le handicap, Les vendredis et samedis au Petit Gymnase. www.cheznora.fr l’obésité, le suicide, l’homosexualité et la misère sociale… «Je Nora Hamzawi’s short-sketch show Le Oh-oh de Norahas me fais régulièrement insulter et menacer, avoue l’humomade her and her neurotic, absurd, foot-in-her-mouth riste, mais l’inverse serait inquiétant: je suis un provocateur. alter ego a new star. For the show on TV network Canal+, “I use my worst sides. I want it to touch a chord with people, Et quelqu’un qui n’a rien compris à mon spectacle et me so they say, ‘That happened to me, too!’ We all need to know prend pour un raciste me fait autant rire qu’un fan qui adore we’re not alone. Personally, I feel better on stage or in front ce que je fais!» Ferrari est sur Direct8 dans Touche pas à mon of a camera than in real life. I feel protected; I live in the ins- poste et sur Europe1, avec Cyril Hanouna, en librairie avec Allelujah Bordel!, le livre, et à la Fnac avec son DVD. Puis, il y tant and my daily fears disappear.” aura un nouveau one-man-show: Vends deux pièces à Beyrouth, et le tournage d’un film consacré… au chômage! «L’influence de ma mère, qui tenait un petit commerce alimentaire à Charleville-Mézières, est certaine. Elle prenait tous les drames de la vie avec recul, cynisme, et un humour très noir. J’ai déjà placé certaines de ses vannes dans mes sketchs.» Ferrari arrête l’école à 16ans, fonce à Paris et monte rapidement sur scène. Le jour où l’assistante de Laurent Ruquier l’appelle pourOn n’demande qu’à en rire, il réunissait, dans un bar, ses trois meilleurs amis pour leur annoncer… qu’il arrêtait ! «Je n’en pouvais plus de ne pas avoir de propositions, alors, j’ai refusé celle de Ruquier! Je ne vous dis comme mes potes m’ont engueulé! Evidemment, j’ai rappelé le lendemain. Je suis apolitique, mais complètement contre les extrêmes, de droite comme de gauche. C’est la bêtise, le désarroi, la déception à l’égard des grands partis qui poussent les gens vers le Front national. Marine LePen est très intelligente d’avoir réussi à faire croire qu’elle n’était pas la fille de son père.»M A X R O B E R T “I’m regularly insulted,” saysJérémy Ferrari, “but then it would be worrying if I wasn’t: I’m a provocateur.” No one escapes his satirical eye: Christians, Jews, Muslims, the handicapped, the obese, gays, rich and poor… On TV or during his one-man shows, he says that he’s “totally apolitical,” just “completely against the extremes, whether right or left.”
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Pierre Niney
L’enfant prodige
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ierre Niney, 24 ans et tous les talents. Auteur, acteur et chef de bande deCasting(s) pour Canal. Rôle-titre dans Yves Saint Laurent, le film très attendu de Jalil Lespert. Pensionnaire à la Comédie-Française où chacune de ses apparitions est attendue avec émoi et impatience. Vous avez commencé à faire du théâtre vers 11ans. Qu’est-ce qui vous a fait réaliser que c’était fait pour vous et pour de vrai ? Deux choses très simples: le plaisir incomparable que j’avais à imaginer des personnages et à les jouer. Puis la fascination que j’ai eue très tôt pour les coulisses:un lieu mystérieux, fort et attirant pour moi. La frontière entre la fiction et la réalité des acteurs derrière ces rideaux, j’adore ça! Pensionnaire, on peut tout se permettre?A la Comédie-Française, c’est comme sur un plateau de théâtre: on peut tout faire… mais pas n’importe quoi. Il y a des règles. Si on n’est pas trop asocial et qu’on aime vraiment le théâtre, il y a de quoi être très, très heureux, dans cette troupe. Dans l’expression «le benjamin de la vénérable maison de Molière», y a-t-il un mot qui vous fait plaisir ou qui vous agace ? Non. Par contre, dans la phrase que j’ai vue un peu partout : «Casting(s) : la pastille humoristique de Pierre Niney», j’avoue que le mot «pastille» me rend relativement fou. Je trouve ça tellement moche. Comme si j’essayais de vous faire avaler de la comédie de force.
Avez-vous dû passer un casting pour «Yves Saint Laurent»? Non. Un soir, après une répétition à la Comédie-Française, j’ai bu une bière avec Jalil Lespert, le réalisateur. On a parlé de Saint Laurent. Il m’avait vu dans un shooting photo pour un magazine où je portais des lunettes. J’avais mis ça sur mon nez pour déconner, à l’époque. Mais cette silhouette m’a vraiment aidé à décrocher ce rôle. Quand on a déjà tant à 24ans, qu’est ce qu’on veut? Je veux simplement raconter de bonnes histoires aux gens, de plein de façons. Et je désire ardemment être heureux en faisant tout ça, pour longtemps. A ce jour, votre plus grand frisson professionnel? Mon entrée sur le podium pour la dernière scène du filmYves Saint Laurent. Propos recueillis par E L L E N W I L L E R Photographie Lisa Roze/Contour by Getty Images
Pierre Niney is may be only 24, but he’s already a company member at French national theater, La Comédie Française; writes and stars in comedy seriesCasting(s) for French TV network Canal+; and will soon be seen in the title role of Jalil Lespert’s highly anticipated biopicYves Saint Laurent. He’s loved acting since he first hit the stage aged 11 and today says, “I simply want to tell beautiful stories to people in lots of different ways –and I passionately want to be happy doing it, for a long time.”
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Michael
Fassbender L
’acteur électrique (il est aussi Magneto dans les X-Men) revient plus intense que jamais chez ses réalisateurs fétiches Steve McQueen et Ridley Scott, pour deux chocs cinématographiques qui pourraient l’amener jusqu’aux Oscars. Dans Twelve Years a Slave, l’odyssée bouleversante (et vraie) d’un homme libre capturé pour être asservi, Michael Fassbender joue un terrifiant propriétaire d’esclaves. Dans The Counselor, d’après un scénario de Cormac McCarthy, il est un avocat trop avide entraîné dans l’enfer du cartel. Dans la vie, à Londres, où il habite et où nous le rencontrons, Michael Fassbender est un garçon tout simple aux cheveux courts, qui se dit lui-même «un peu démodé». Pour nous, plutôt charmant et craquant…
sensuel et troublant
C’est la série «Band of Brothers» qui vous fait connaître? Oui. Mais c’est surtout à ma rencontre avec l’Anglais Steve McQueen que je dois ma carrière. Mon fantasme, quand j’ai commencé, c’était d’être en osmose avec un réalisateur, comme l’étaient Martin Scorsese et Robert DeNiro. Quand Steve McQueen m’a choisi pour incarner Bobby Sands, le prisonnier irlandais qui fait la grève de la faim dansHunger, j’avais trouvé mon mentor. Il m’a ensuite proposéShame, portrait d’un yuppie accro au sexe, à la même époque où Je suis en présence du comédien le plus hot du marché! David Cronenberg me faisait jouer Carl Jung dansA DangeMICHAEL FASSBENDER. Vraiment? Mais où est-il, dans rous Method. J’ai réalisé, en me pinçant, que j’étais entré dans cette pièce ? (Rires.) la cour des grands. Vous êtes du moins l’un des acteurs les plus imprévisibles. Vous retrouvez Steve McQueen pour la troisième fois pour Je suis surtout un peu schizophrène… J’aime les rôles très «Twelve Years a Slave», et Ridley Scott pour la deuxième fois conflictuels parce que cela rend mon travail plus facile, pour «The Counselor». Comment sort-on indemne de tels films, mais du coup, à force d’être attiré par des rôles sombres, les gens construisent des similarités. A tel point que, après époustouflants, certes, mais aussi très violents? Je vais voir un psy! (Rires) Non, je fais de la moto ou du karPrometheus, j’ai voulu faire une comédie,Frank, avec Maggie Gyllenhaal : un choix conscient, pour me renouveler. Puis, ting… J’adore la vitesse, c’est cathartique pour moi. Depuis peu, je m’essaie au surf. Lorsqu’il s’agit de quelqu’un j’ai pris une année sabbatique pour me «recharger». comme Ridley Scott, vous savez que vous travaillez avec un Comment êtes-vous devenu acteur? A 17 ans, je ne pensais pas du tout à être acteur, j’étais un peu maître: vous saisissez l’opportunité en vous sentant très fier perdu, je voulais juste avoir un groupe de heavy metal… Et de vous retrouver sur son plateau, parce qu’il réunit la puis, à Killarney, en Irlande, où j’allais au lycée, j’ai vu une meilleure équipe du monde. Il tourne parfois avec onze affiche pour des cours d’art dramatique. Je me suis retrouvé caméras, ce qui vous permet de tout essayer en sachant que rien ne sera perdu. C’est très, très impressionnant. à jouer Mr.Pink dans une production théâtrale sans imaTrès différent des tournages «ramassés» de Steve McQueen? giner qu’un jour je tournerais avec Quentin Tarantino! Oui, différent du cocon d’amour, de protection, qu’instaure Steve sur des périodes courtes… bien qu’il signe des plans très longs ! (Rires) Nous avons tourné Twelve Years a Slaveen 35 jours. Le point commun de ces deux maestros est leur background artistique, et leur aptitude à «pousser» les acteurs. Le leitmotiv de Steve, c’est: «Nous allons tous mourir un jour, alors n’ayez pas peur de vous planter...» PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Cartel ©Twentieth Century Fox
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«Le point commun entre Cameron Diaz, Penélope Cruz et Javier Bardem, c’est leur instinct animal. Mais le plus étonnant, chez toutes ces stars, c’est l’humilité.» Dans «The Counselor», vous jouez un avocat amoureux de Penélope Cruz, embobiné par des personnages sulfureux joués par une Cameron Diaz hallucinante, Javier Bardem et Brad Pitt! Cameron, Javier et Brad jouent des allumés, alors que moi je suis le candide qui s’imagine que s’habiller chic et conduire une Bentley fait de lui quelqu’un d’important. Mon personnage se retrouve dépassé par les événements et craque émotionnellement… Je pleure dans plusieurs scènes. Toutes n’étaient pas écrites ainsi. Les larmes sont venues spontanément. Le point commun entre Cameron Diaz, Penélope Cruz et Javier Bardem, c’est leur instinct animal, que je décèle aussi chez les acteurs irlandais. Brad Pitt figure également dans Twelve Years a Slave, film qu’il a produit. Mais le plus étonnant, chez toutes ces stars, c’est l’humilité. Pour «Twelve Years a Slave», Steve McQueen vous a tout de suite proposé l’odieux personnage d’Epp? Oui, il m’a dit que je pourrais le rendre «à la fois horrifiant et vulnérable». Le plus horrible, c’est que le fait d’humilier les esclaves qui travaillaient dans les plantations de coton et de sucre dans le sud des Etats-Unis avant la guerre civile était la norme : la norme sociale, morale et économique… Vous venez de tourner le nouveau volet de la série des «X-Men». Cet aspect commercial de votre carrière vous convient-il? Oui, c’est fun! Pour le nouveau, avec Jennifer Lawrence, qui sortira en mai2014, l’histoire se situe dans les années1970. Aussi, je me suis essayé à quelques mouvements de karaté. Mais je ne suis pas sûr que mes efforts soient retenus au montage final. (Rires)
Juste pour le plaisir: vos trois films préférés, et votre histoire d’amour favorite ? Le Parrain, chef-d’œuvre que j’ai découvert au moment même où ma vocation se dessinait,Mean Streets, The Big Lebowski. Mon histoire d’amour préférée? Un livre: Demande à la poussière, de John Fante. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
When Michael Fassbender was 17 and living in Killarney, Ireland, he never imagined himself acting. Then he joined an acting class and got a part in a play based on Reservoir Dogs; 15 years later he found himself working with Quentin Tarantino on Inglourious Basterds. Since then he’s been busy and he’s got two films – Steve McQueen’s12 Years a Slaveand Ridley Scott’s Cormac McCarthy-writtenThe Counselor – coming out soon, and the secondX-Men reboot in which he plays Magneto out in May 2014. He’s obviously an actor directors enjoy working with as it’s his third film with McQueen (after Hunger and Shame) and his second with Scott (after Prometheus). He credits McQueen with launching his career and says that when you work with Scott you know you’re in the presence of a master filmmaker. His three favorite films are The Godfather (“a masterpiece I discovered at the same time as my desire to act”);Mean Streets; and The Big Lebowski. His favorite love story:Ask the Dust by John Fante.
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BrunoDecharme L
Passion brute
’art brut semble avoir de nouveau le vent en poupe. Ces œuvres dont le vocabulaire et les techniques n’ont d’autre origine que l’univers intérieur de ceux qui les créent fascinent chercheurs et artistes, au premier rang desquels Jean Dubuffet, qui inventa en1946 le terme d’art brut. Bruno Decharme est l’un de ces passionnés. Depuis trente ans, il collecte aux quatre coins de la France et du monde ces œuvres dont les auteurs sont en grande partie internés dans les hôpitaux psychiatriques, d’autres de simples autodidactes, comme le célèbre Facteur Cheval. Sa collection, riche d’environ 4000pièces, est reconnue comme étant la plus belle du monde. S’y retrouvent tous les artistes majeurs et les œuvres les plus importantes de l’art brut du XIX e siècle à nos jours. Cinéaste de profession –il a commencé comme assistant de Jacques Tati–, Bruno Decharme a suivi des études de phi losophie. «Michel Foucault, Jacques Lacan, Gilles Deleuze, mes professeurs à l’époque, parlaient tous de la folie, de marginalité, mais bizarrement ils ne parlaient jamais d’art. C’est même étonnant à quel point l’art ne les intéressait pas. Et puis, un jour, par hasard, j’ai découvert la collection de Jean Dubuffet. Tout ce que j’avais étudié d’un seul coup prenait corps. Je me retrouvais face à une création qui était au cœur de la pensée de cette deuxième moitié du XXe siècle. Face aussi à ce que la folie peut produire d’extraordinaire. Ce que nous enseigne l’art brut, c’est que des êtres dont le comportement échappe à la norme sont capables de produire des œuvres qui nous touchent tous au plus profond, qui nous parlent de nous.Ce dont nous parle l’art brut, au travers de formes qui évoquent une sorte d’archaïsme mental, c’est de la relation de l’homme au divin, à la maladie, à la mort, aux peurs, au chaos. Curieusement, on ne sait comment on reconnaît immédiatement une œuvre d’art brut, il y a quelque chose en elle qui nous fait signe. Cette année, à la Biennale de Venise, il était tout à fait fascinant de voir le public s’agglutiner sans le savoir autour de ces œuvres. Elles nous appellent car elles vont directement à l’essentiel.» Pour constituer sa collection, Bruno Decharme a commencé par nouer contact avec des médecins dont les artistes étaient les patients. «Dans les années1980, ces œuvres ne valaient rien. Le problème n’était pas l’argent, mais que ceux qui les possédaient acceptent de s’en défaire.
Mon objectif était de diffuser ces œuvres, de les faire sortir des hôpitaux, d’où l’association abcd (art brut connaissance et diffusion) que j’ai créée et qui s’est adjoint depuis2005 un espace d’exposition. Aujourd’hui, acheter des œuvres d’art brut est devenu plus difficile et surtout beaucoup plus cher! Les noms historiques comme Henry Darger, Adolf Wölfli, Aloïse Corbaz ou Auguste Forestier sont devenus introuvables ou à des prix faramineux. Mais je continue avec les artistes contemporains encore méconnus.» Pourquoi l’art brut a-t-il un tel succès aujourd’hui ? «Peut-être par lassitude à l’égard de certaines productions de l’art contemporain, aussi provocantes qu’ennuyeuses, dont l’origine est une idée, un “truc”. Il n’y a pas de truc dans l’art brut. Ce sont des œuvres habitées par l’angoisse, une angoisse qui est celle de notre civilisation. Ces artistes nous parlent de la fragilité, du chaos. Mais ils sont aussi pour nous des modèles : ils ont été anéantis par la vie, et pourtant ils se sont reconstruits, à partir de leur imaginaire, en inventant un système qui les fait tenir debout. Ils nous aident à tenir.» La collection de Bruno Decharme sera exposée à partir d’octobre2014 à la Maison Rouge. Propos recueillis par NADINE VA S S E U R
“One day, by chance, I discovered Jean Dubuffet’s collection,” says Bruno Decharme, another collector extraordinaire of Art Brut or outsider art. “Everything I’d studied [with Michel Foucault, Jacques Lacan and Gilles Deleuze] suddenly became real: I was face to face with art that went to the heart of the human condition in the second half of the 20th century. Art Brut talks of the relationship between humans and the divine, sickness, death, fear and chaos. It teaches us that people whose behavior is outside the norm are capable of producing deeply touching artworks. They can also serve models to us: life has destroyed them, yet they have rebuilt themselves, using their imagination, by inventing a system that lets them make sense of things. They also help us understand.”
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Alexandre Lobanov,«Sans titre»; Janko Domsic, «Sans titre»; George Widener, «Sans titre»; Judith Scott, «Sans titre»; Collection abcd/ Bruno Decharme.
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BertrandBelin
Chanteur de tête
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n dit de Bertrand Belin qu’il est un chanteur élégant. L’adjectif lui colle à la peau, qu’il s’agisse de la personne ou de sa musique. C’est probablement pourquoi il est comparé à Alain Bashung. Les deux hommes ont en commun une forme de raffinement et de pudeur, ainsi qu’une appétence pour les textes singuliers, exigeants, une poétique énigmatique, non dénuée d’humour, surtout en concert, où Bertrand Belin s’amuse à jouer avec les sons et leurs sens. En dix ans, cet auteur-compositeur-interprète de presque 43 ans a sorti quatre disques, le poussant toujours un peu plus dans la lumière. Son troisième album,Hypernuit, et sa chanson éponyme, une mélodie douce sur une histoire brutale, l’ont tiré du cercle des amateurs éclairés. Le quatrième, Parcs, confirme la solide place qu’il s’est patiemment construite dans le paysage musical français. Les critiques sont globalement élogieuses. «Je me préoccupe de l’accueil que reçoivent mes disques, car il déclenche l’intérêt des programmateurs de concerts. Ils sont au moins autant attentifs à la couverture médiatique d’une sortie d’album qu’à son succès commercial», reconnaît-il. A l’heure où les ventes de disques dégringolent, c’est un facteur non négligeable. Pour décrire les chansons de cet artiste, peut-être pourrait-on dire qu’on y entre comme dans un bon bain chaud. La voix est veloutée, portée par des mélodies délicates, apaisantes. Mais, tel un jet d’eau froide qui viendrait troubler ce bain, cette sensation de plénitude est comme tourmentée par la part de mystère qui nimbe volontairement les brèves histoires que nous raconte ce chanteur cérébral: «Il y a très peu de choses expliquées dans mes chansons. Il y a un lieu, une période, une situation, une, deux personnes ou plus. La chair du récit est apportée par l’imaginaire de celui qui l’écoute. Et par la musique aussi. Dans les moments de silence, elle prend une part du récit.» Les textes sont courts, ramassés, ce qui peut dérouter: «Certains s’arrêtent sur l’aspect osseux de mes textes pour n’y voir que sécheresse et pauvreté. Pour ceux qui sont habi-
Philippe Lebruman
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tués à des manières plus classiques de recevoir une chanson, seulement une écoute plus appuyée peut révéler leur contenu. Mais je suis ouvert à d’autres types d’écriture. Il y a d’ailleurs dans mon disque une chanson,Pauvre grue, qui est beaucoup plus dense, justement pour que cette pratique de l’assèchement ne devienne pas une règle.» La nature et ses éléments y sont omniprésents: le feu, l’eau fraîche, la neige, la pluie fine, le déluge, les liserons… «Ce sont des éléments de mise en scène symboliques, sensuels et sensibles. A l’instar d’un photographe qui attend les conditions idéales pour faire une belle photo, je mets dans mes chansons des conditions météorologiques et je dispose des indications, comme on le fait dans les haïkus, où la saison doit être précisée. On peut se représenter la qualité d’une situation à partir de certains éléments. L’été et l’hiver ne s’impriment pas de la même façon dans l’imagination des gens.» Quand on l’interroge sur sa popularité naissante et ce qu’elle pourrait entraîner comme bouleversement de vie, Bertrand Belin répond: «La musique m’a déjà apporté énormément depuis l’adolescence. Ce dont l’absence de succès commercial pourrait me priver, je m’en passerais sans peine. Comme la grande majorité des habitants de cette planète», conclut-il. S A N D R I N E D YC K M A N S
Bertrand Belin’s secret is to mix a gentle voice and delicate melodies with elliptic, sometimes cruel lyrics. “I don’t explain much in my songs,” he says. “There’s a place, a time, a situation, one or two people or more. The flesh on the bones of the story is brought by the listener’s imagination. And by the music.” His fourth album,Parcs, came out in May to almost universal acclaim and looks like bringing him more recognition. “Music has already given me so much since I was a teenager,” he says. “So I can easily live with what a lack of commercial success might deprive me of –just like the vast majority of the planet’s inhabitants.”
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Myriam Ullens Le luxe nomade
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érôme Bureauest très à l’aise dans son rôle de président. Pour cet ancien journaliste sportif, ancien patron de L’Equipe, puis directeur de l’information de M6, nommé à la présidence de Paris Première en octobre 2012, le passage à la direction s’est fait naturellement: «C’est un glissement progressif, explique-t-il. Par le contenu. J’ai toujours fabriqué des contenus. Aujourd’hui, je les fais fabriquer, je les organise, je les vends, les rentabilise… Je n’ai pas changé d’univers. Je suis aussi de très près les contenus et les émissions des autres chaînes, surtout à l’étranger. La télé est en train de se mondialiser: les Israéliens, les Turcs proposent des nouveautés intéressantes... Les Asiatiques lancent des séries étonnantes. Les Anglo-Saxons ne dominent plus tout. L’Asie était un géantdormant, il se réveille.» Quelles nouveautés justement sur Paris Première? «Nous allons lancer La Grande Expo,une émission sur l’art pour le grand public. Nous commençons par Lichtenstein. Nous voulons aussi réinventer le talk-show. Nous travaillons sur une idée originale: enfermer deux personnes dans un espace clos, des personnalités qui a priori n’ont rien à voir, mais dont on espère qu’elles ont beaucoup de choses à se dire… Nous avons aussi imaginé une rencontre entre des invités sur scène, dans un théâtre, avec du public… Nous relançons Paris dernière, avec François Simon en présentateur caché. Il a une gourmandise, un appétit, à chaque rencontre il cherche immédiatement le point de curiosité, le point de tendresse ou de rupture… Je crois que cela va être savoureux. Nous avons travaillé avec Pierre Palmade, qui a monté une «école de comédie», une troupe de jeunes avec qui il travaille à mettre au point des sketchs… Nous avons tourné trois séries, cela passera en prime time, à 20h 30. A la question «qu’est-ce qui vous agace à la télé en ce moment?», notre président répond: «Quand tout le monde fait la même chose. Dans une offre pléthorique qui aboutit à une standardisation de la télé, ParisPremière doit se singulariser.» Et qu’est-ce qui l’épate en ce moment? «La qualité des auteurs des programmes courts…Caméra café, Scènes de ménage, Bref, Connasse…c’est vraiment épatant. C’est super bien écrit.» E L S A M A R T I N I Jérôme Bureau used to be a sports journalist; now he’s president of TV network Paris Première. “I’ve always produced content,” he says. “Today I make it, organize it, sell it, make it profitable. I haven’t really changed worlds.”
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emme d’affaires riche et philanthrope, Myriam Ullens de Schootenboucle sa valise 300 jours par an, courant de sa résidence bruxelloise à l’imposant Centre d’art contemporain Ullens, à Beijing, en Chine, de sa maison du Verbier en Suisse aux orphelinats du Népal qu’elle a créés. Aussi avons-nous fait notre sac pour la rejoindre chez Sotheby’s Londres pour la vente caritative «The Power of Love», destinée à récolter des fonds pour la Fondation Mimi, qui finance les centres de soins esthétiques et soutien psychologique qu’elle a montés pour les femmes atteintes comme elle, il y a dix ans, d’un cancer. Drôle d’endroit pour parler de l’ouverture de la boutique parisienne, 4rue Marignan, de sa griffe de mode,Maison Ullens. Mais pas tant que cela… «Les choses sont liées, explique Myriam Ullens. La maladie m’a permis de prendre conscience que le temps est compté et que, dans la vie, il faut faire les choses que l’on aime. Et la mode est l’une de mes passions!J’ai parlé à la créatrice belge Véronique Leroy de l’idée de créer une collection casual pour des femmes très actives, qui passent souvent du bureau à une soirée mondaine et qui voyagent beaucoup», raconte-t-elle. Ainsi, en2011, est née sur le concept du luxe nomade la Maison Ullens. Fabriquée en France et en Italie, la collection est un mix malin de sportswear et de luxe sur la base de la maille, matière fétiche de la marque. La voyageuse y trouvera cardigans, trenchs, pulls, vestes-chemises ou robes en viscose stretch, des pièces en cuir perforées, en daim, en cachemire, en laine ou en fourrure polaire. Vestes et manteaux sont réversibles, point fort de la marque. Et comme des fils invisibles relient les activités très différentes de cette femme d’affaires et de cœur, 10 euros provenant de chaque vente de la Maison Ullens sont reversés à la Fondation Mimi.
MAX ROBERT
International businesswoman and philanthropist Myriam Ullens de Schootentravels 300 days a year, from her Brussels residence to the Ullens Center for Contemporary Art in Beijing to her house in Verbier, Switzerland to the orphanages she set up in Nepal. She also has a luxury-nomad fashion line,Maison Ullens, set up in 2011 with Belgian designer Véronique Leroy, from which €10 of every sale goes to another of Myriam’s ventures, a cancer charity called Mimi Fondation.
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Jérôme Bureau ParisPremière innove
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EtienneDeSwardt
n’a peur de rien
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tienne de Swardt, qui a fondé l’intrigante maison de parfum Etat Libre d’Orange, n’est pas du tout comme on se l’imagine. Le parfum qui a fait parler de lui –et beaucoup– s’appelle Sécrétions Magnifiques. Et si le nom ne suffit pas à nous renseigner, on apprend en sous-titre qu’il se réfère au sang, à la sueur, à la salive et au sperme. Alors, comment s’attendre à ce jeune homme parfait à la voix douce, aux yeux clairs, si délicat et bien élevé, qui parle de ses parfums avec la bienveillance d’un père aimant? Sur la tranche des flacons, la phrase: «Le parfum est mort, vive le parfum.» Pourquoi une telle proclamation? «Je travaillais dans l’industrie du parfum. J’en ai eu assez. Disons que j’ai fait ma révolution, ma déclaration d’indépendance. A présent, j’édite les parfums que je veux. Ici, on met en odeur des fantasmes, pas des concepts marketing.» Bien sûr, ce n’est pas pour tout le monde. Mais qui a envie de trop partager ce qui est rare? Il y a aussi les noms, lancés comme une provocation: Charogne, Vraie Blonde, Eloge du Traître, Putain des Palaces… Et puis il y a les jus. Certains ont l’air terribles, sauvages. Ils se laissent pourtant apprivoiser, jusqu’à nous tenir dans une sorte de délicieuse dépendance. Au fond, Etienne de Swardt remet le parfum exactement à sa place, c’est-à-dire du côté de la sexualité. C’est ce qui rend sa démarche unique, donc indispensable. Etat Libre d’Orange est un territoire où on se sent libre. Like This est une collaboration avec Tilda Swinton: «Elle est venue à la boutique avec un ami qui porte Tom of Finland. Elle a tellement aimé ce qui se passait ici que je lui ai proposé une collaboration, sans trop l’espérer. Elle a non seulement accepté, mais elle s’est prise au jeu. Elle a activement travaillé à la fragrance avec nous. En fait, elle a
rêvé un parfum, et on le lui a fait. C’est un de nos plus beaux succès.» Le dernier-né, sorti en octobre? La Fin du Monde. L’idée ? «C’est la fin du monde, et ça sent bon…» Etienne de Swardt n’a peur de rien et il a raison. Il n’hésite pas, dans un univers plutôt frileux, à multiplier les créations : «Aujourd’hui, nous avons 28parfums. C’est ingérable. Et indéfendable commercialement. Mais peu importe. Comment dire non à une belle idée?» ELLEN WILLER Parfumerie Etat Libre d’Orange. 69rue des Archives, ParisIIIe.
Etienne de Swardtcreated his perfumery État Libre d’Orange to be free. “I worked in the perfume industry and I’d had enough,” he says. “So I declared my independence. Now I bring out the perfumes I want, without thinking about the cost or whether the ordinary client will like it. Here, we make odors into fantasies, not marketing concepts.” So his perfumes have unfocus-grouped names like Putain des Palaces (“Whore of the Palaces”) and Charogne (“Bitch”), and when Tilda Swinton popped in he asked her to collaborate on a scent (the result, Like This, sells well). “Today we have 28 perfumes,” he says. “It’s unmanageable and indefensible. But, whatever; how can you say no to a good idea?”
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Etonnants Créateurs
PascalVilcollet P
Galerie de gala
ascal Vilcollet peint ce qui le fascine, les personnages qui hantent son imaginaire: des icônes, des héros, des stars… Il recompose leurs visages à grands traits, comme happé par leur charme et leur énergie. Comme s’il voulait dépasser le portrait pour atteindre à l’aura. «Il me semble que je peine depuis toujours. La gouache, l’acrylique, du Tipp-Ex, peu importe. Ce qui est essentiel, c’est de s’exprimer et de faire passer des émotions. Je peins avant tout pour ma satisfaction, le visage est mon sujet de prédilection, peut-être une obsession... Je ne cherche pas l’effet, je peins pour me soulager d’un poids. Je travaille vite pour
être le plus fidèle possible à mon idée de départ. Faire de la figuration pure ou de l’hyperréalisme ne m’intéresse pas, je préfère cette frontière entre la réalité et l’abstraction.» Pascal Vilcollet paints what fascinates him: the faces of icons, heroes and stars, recomposing their visages in large strokes. “What’s essential,” he says, “is to express oneself and convey emotions. I paint quickly to stay as faithful as possible to my original idea, and I prefer the frontier between reality and abstraction.” A la Galerie Géraldine Zberro, 23 rue Jean-Mermoz, Paris VIIIe. 0142894964.
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Nora
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La grâce d’un ange N
ora Arnezeder arrive dans ce café avec la fraîcheur et l’impulsivité des très jeunes filles. Et si elle focalise tous les regards, ce n’est pas parce qu’on la reconnaît –en jean et en pull trop large, les cheveux à peine coiffés, elle pourrait passer inaperçue–, mais parce qu’elle a cette grâce naturelle qui attise la curiosité et cette beauté spontanée qui aimante l’attention.
Eric Guillemain
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Vous avez conscience de votre beauté? NORA ARNEZEDER. Certains jours oui, certains jours non. Quand je me sens sage, je me sens belle. Quand je suis posée, quand je m’écoute, quand je m’assume… Vous portez l’une des productions les plus attendues de cette fin d’année : «Angélique, marquise des anges»… J’ai eu peur avant le tournage, et pendant. A chaque scène, j’appréhendais. Aujourd’hui, le film est fait, et je n’ai plus peur. J’aimerais que ça marche, Ariel Zeitoun le mérite. Et puis, Angélique est un personnage que j’aime profondément. C’est quelqu’un de bien, elle représente la femme idéale. J’aime son tempérament. C’est une héroïne, elle a mille visages, mais elle reste entière. Vous aimeriez être une héroïne? Ce serait mon rêve. Je ne suis tellement pas une héroïne dans la vie… Alors, si je peux incarner ça au cinéma, tant mieux. Dans «Faubourg 36» aussi, vous incarniez une «héroïne»… C’était un rôle magnifique. Quand on me l’a proposé, je ne savais pas vraiment si j’avais envie d’être comédienne. En tant que comédienne, je n’étais pas totalement à l’aise ni sûre de moi. Alors que la chanson, il y avait( lire suite page 61)
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sur les toits Photographies
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Robe en dentelle et velours, Alexandre Vauthier. Bague ÂŤMonsieur DiorÂť finition or jaune et palladium, Dior
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Robe rebrodĂŠe de sequins, Marc Jacobs
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Robe «Shalimar» pour Guerlain en organza liquide, cristaux et dentelle , Yiqing Yin. Bracelet en or serti d’une paire de menuki par l’orfèvre Teiji Goto, Maison Auclert
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Robe rebrodĂŠe de cristaux, Dolce&Gabbana
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Combinaison en satin duchesse et strass, Paule Ka
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apporté sa guitare, j’avais la mienne, il sait tout jouer, il chante comme un dieu, il est incroyable. On a commencé à faire des bœufs, on s’est enregistrés et on s’est dit qu’il fallait qu’on continue. A New Orleans, on loue une maison et on habite tous ensemble, avec tous ses copains musiciens, qui quelque chose d’évident. Christophe Barratier m’avait dit que j’étais trop jeune pour le rôle, mais que je pouvais passer sont juste des génies. Avec eux, je compose, j’écris… Il y a des essais pour un rôle secondaire. J’ai travaillé les chansons plein d’inspirations différentes, hip-hop, électro, classique. Je suis heureuse de faire les films que je fais, mais je suis jour et nuit, pendant deux semaines, ce n’était pas mon heureuse aussi de pouvoir faire des breaks, d’être indépenrépertoire naturel, et je voulais «déchirer» ces morceaux. dante et de financer mon album grâce à ces films. Vous chantiez quoi, auparavant? Cet album sort bientôt? Pas mal de jazz. A Aix-en-Provence, où j’ai vécu un an, j’ai Quand il sera génial. Pour l’instant, il est juste bien… fait une école de chant lyrique. Après, j’ai fait une école de Quelle est la carrière dont vous rêvez? comédie musicale. J’ai pris des cours de chant, avec Kelly Je ne pense pas à ça. Je pense à m’améliorer. Quand je me Adamson, qui m’a énormément appris vocalement. Pour les chansons des années 1930 du film, la voix est plus projette dans le futur, c’est dans l’amélioration de moimême en tant qu’être humain et en posée, portée, il fallait que je m’adapte. Je suis tant qu’artiste, plus qu’en termes arrivée à l’audition, j’ai chanté, et on m’a finalede carrière. J’aimerais arriver à ment proposé le rôle principal. Ça a été un des plus apaiser les gens. Aguérir. Ça peut beaux jours de ma vie. Et je suis sortie de ce film en paraître fou. C’est ce qui me fait du sachant que c’était le métier que je voulais faire. bien. J’aimerais transmettre de Vous avez tourné trois films aux Etats-Unis, dont façon généreuse. J’ai rencontré des un blockbuster, «Safe house», avec Ryan Reynolds et maîtres généreux, des gens qui te Denzel Washington… laissent prendre le chemin que tu Je suis partie en vacances à Los Angeles –j’ai un voulais, mais tout en te donnant des agent américain–, j’ai passé les auditions, et j’ai été pistes, des idées, des conseils, j’aiprise. Ça faisait longtemps que je n’avais pas bossé, merais devenir quelqu’un comme et j’étais heureuse de travailler avec ces acteurs et ça pour les autres. avec ces réalisateurs. Plus que recevoir un oscar? Vous êtes bilingue? Si j’avais un oscar, j’adorerais ça, Pas totalement, mais je me débrouille… J’aime bien vraiment, c’est sûr que je passerais jouer dans une autre langue que ma langue materla meilleure soirée de ma vie. Mais nelle. On intellectualise moins, on est plus dans après ? l’instinct, ça décomplexe… Je ne suis pas en train de décortiquer chaque mot, chaque phrase, Propos recueillis par chaque idée. Je pense que c’est vraiment lié à la ELLEN WILLER langue. Mon père est autrichien, il parle bien français, mais avec un accent et il fait des fautes. Depuis Nora Arnezeder has already que je suis petite, il me parle en anglais et en franstarred in three Hollywood films, çais. Ma mère est égyptienne. On est une famille including Safe House, with Denzel assez cosmopolite, et il peut m’arriver de faire des Washington, and will soon be on petites fautes de français. En anglais, qui n’est pas ma langue screen in French blockbusterAngélique. But this daughter of «officielle», je me sens plus libre. an Austrian father and an Egyptian mother has other strings Quel type de film aimeriez-vous faire, à présent? to her bow, such as a great singing voice. Indeed, her first J’aimerais faire des films contemporains, sociaux… starring role on film was in Faubourg 36, which featured her Qu’est-ce qui fait qu’on ne vous les propose pas? vocal talents honed after lessons in Aix-en-Provence. While Ce n’est sans doute pas le moment. Chaque chose en son working on Safe House she became friends with Ryan Reytemps. Je suis heureuse de ce qu’on me donne. J’ai un nolds’ assistant, and together formed a group: “We rent a groupe de musique en Louisiane. C’est un des plus beaux house in New Orleans and live together with all his musician endroits du monde. Sur le tournage deSafe House, je suis friends. I’m happy to be able to finance the album with my devenue amie avec l’assistant de Ryan Reynolds. Il avait films.” The album will be out “when it’s amazing; for the moment, it’s just good…”
«Je compose, j’écris… Il y a plein d’inspirations différentes, hip-hop, électro, classique. Je suis heureuse de faire les films que je fais, mais je suis heureuse aussi de pouvoir faire des breaks, d’être indépendante et de financer mon album grâce à ces films.»
Photographies: Eric Guillemain Direction artistique: Anne Delalandre Stylisme: Yasmine Eslami Maquillage:Carole Colombani @Jedroot Coiffure: Jérôme Cultrera@Calliste Assistants photographes : Laurent Pascot et Olivier Jeanne-Rose Assistante styliste : Clémence Belin Merci au Bon Marché Rive Gauche pour son formidable accueil. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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enfête Bijoux superbes
Stylistes créatifs Objets étonnants Artistes innovants
MadeinParis Passionnément parisien PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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es parures somptueuses. Un collier de la collection «Diva», première collection de haute joaillerie de Bulgari. Il est composé d’or blanc, de jadéite, de rubellite et de diamants pavés, ainsi que 80 perles de culture des mers du Sud.
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age de gauche: en haut, le collier Oriental Princess de la collection «Pierres de Caractère», VanCleef&Arpels, or blanc, diamants ronds, poires et baguettes, rubis baguette, poire et coussin; en bas, collier Majestueuse Multicolore de la collection «Cher Dior», Dior, or jaune, diamants, saphirs roses, saphirs jaunes, saphirs, émeraudes, grenats démantoïdes, grenats spessartites, tourmalines Paraiba, saphirs violets et rubis. Page de droite: en haut, le collier asymétrique Luxuriant créé par Edéenne pour la collection dédiée à Marie de Médicis à l’occasion des 400ans de la Maison Mellerio dits Meller,composé de saphir et de diamants; en bas, le collier Vintage 1959, Harry Winston, monture en platine, rubis et diamants.
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Ci-contre, Taher Chemirik devant le paravent «Mer démontée», 2012 Page de droite, paravent «Planétarium», 2013
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Les «bijoux de maison»
aher Chemirik voit grand. Les bijoux de ce créateur, élu il y a quelques années par le magazine Time comme l’un des designers les plus influents, sont de dimension imposante. Larges bracelets de pierre ou de bois précieux, anneaux de collier surdimensionnés… Quand il ne décline pas ses bijoux en meubles, qu’il appelle «bijoux de maison». Ce toucheà-tout de génie, d’abord formé à l’architecture,
a ensuite étudié la scénographie aux Arts décoratifs de Paris. «J’ai commencé par créer des costumes, des décors, puis des accessoires pour le théâtre et l’opéra.» Ces différents savoir-faire sont aujourd’hui mis au service de son travail d’orfèvre, ainsi qu’en témoignent aussi ses «robes bijoux» dont les attaches sont un montage de pierres et de
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Le meuble tout entier devienne bijou. «C’est mon côté sculpteur. J’aime aller à la forme plutôt qu’aux détails.»
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Paravent «Calligraphie», 2013 PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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métal qui peut également se porter en collier. «J’aime toutes les matières, le tissu, le bois, le métal, la pierre. Je n’utilise que des pierres naturelles que j’achète à un marchand qui fournit la place Vendôme. Et j’aime les mélanger.» En des mélanges parfois surprenants. Comme ces bijoux mêlant scoubidous, polymères, pierres précieuses, or ou diamant. Il mêle aussi le poli d’une perle de Tahiti au toucher brut du corail, le brossé et le satiné, le lisse et le cabossé, comme pour son lustre La Mariée, qui déroule sur 5 mètres de long sa traîne stylisée de fleurs de laiton et de cuivre. Réaliser des meubles bijoux n’est pas en soi une nouveauté, les marqueteries et leurs incrustations de pierres dures ou semiprécieuses existent depuis le XIVe siècle. La nouveauté est que le meuble tout entier devienne bijou. «C’est mon côté sculpteur. J’aime aller à la forme plutôt qu’aux détails.» Les pierres, il les utilise entières ou simplement tronquées, comme pour son paravent en agates ou encore ses nombreuses tables aux plateaux de pierre ou de cristal de roche. Même chose pour ses bijoux à porter qui s’apparentent davantage à des parures qu’à de discrets bijoux ciselés. «Un bijou, il faut qu’on le voie. Il faut que la femme qui le porte le sente. Contrairement à ce que l’on pense, un tel bijou peut être magnifiquement porté par une petite femme. Tout est une question de personnalité. Il faut en avoir, c’est sûr ! Sinon, porter un tel bijou fait peur.» D’où sortent ces formes parfois incongrues? «De partout, de la rue, du trottoir où je ramasse toutes sortes d’objets, du rayon bricolage du BHV, qui est toujours très inspirant, j’y trouve plein d’idées que je détourne ensuite. Je prépare pour l’année prochaine une nouvelle application du bijou. Mais, pour l’instant, ça compote, ça cuisine, je ne peux pas encore en parler…» N A D I N E VA S S E U R
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Lustre «La Mariée», 2012. Cabinet «La Naïve», 2013. Courtesy Galerie BSL
«J’aime toutes les matières, le tissu, le bois, le métal, la pierre. Je n’utilise que des pierres naturelles. Et j’aime les mélanger.» Photographies Alain Cornu
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“I started out designing costumes, sets and accessories for the theater and opera,” says designer-artist-artisan Taher Chemirik. Today he’s designing (often oversized) jewelry and loves using “all materials: fabric, wood, metal, stone,” which he mixes with precious stones and pearls for pieces that are studies in contrasts. He also createsmeubles-bijoux – furniture as jewelry as sculpture. “I like,” he says, “thinking about the shape rather than the details. It’s the sculptor in me.”
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n haut, bagues Lion San Marco et Lion Rugissant, de la collection «Sous le signe du Lion», l’animal fétiche de Gabrielle Chanel,Chanel, en or jaune et platine, lapis-lazuli, étoile sertie de diamants jaunes et blancs. En bas, à gauche, la bagueLion, Roberto Coin, en or jaune pavé de diamants et saphirs roses; à droite, bague de la collection «Tresse»,Poiray, en or blanc et rose, diamants.
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Cuir et galuchat
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ean-François Pereña crée ce qu’il appelle des «objets de rêves», des bijoux de taille imposante, d’une beauté forte, des pièces uniques, réalisées dans des matériaux étonnants qu’il associe tel un peintre des couleurs. Il utilise surtout le cuir, matière de base à laquelle il ajoute de la nacre, de l’os, du laiton, de l’aluminium, du plexiglas… et du galuchat. «Cette matière, dit l’artiste, est tout à fait exceptionnelle. Ce cuir de poisson nous vient des requins et de la raie. C’est une peau souple, très résistante, dont la surface est constituée de pastilles cartilagineuses, ce qui lui confère une grande préciosité. Il peut être utilisé brut, poli, teinté, brillant… J’aime tout particulièrement sa texture qui accroche la lumière.» www.bijoux-createur.com
André Le Mauff
Jean-François Pereña creates what he calls “dream objects”: large-scale jewelry in surprising materials such as bone, brass, aluminum, Plexiglas and shagreen (shark or ray skin).
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«Le galuchat, ce cuir de poisson qui nous vient des requins et de la raie, est tout à fait exceptionnel. J’aime tout particulièrement sa texture qui accroche la lumière.»
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es manchettes sont de toutes les saisons. En haut, manchette Voluptuous, de la collection «Paris Nouvelle Vague», Cartier. Ce bracelet, dessiné par Sara Singh, est en or rose, perles et diamants. En bas, bracelet de la collection «Hortensia» de Chaumet, en or blanc, saphirs bleus, diamants et lapis-lazuli. Page de droite: en haut, manchette «Perlée», Van Cleef&Arpels, en or rose et diamants ronds, sertis neige; à droite, la montre manchette Limelight en or rose et diamants issue de la collection «Couture Précieuse», Piaget ; au centre, bracelet Tulle Ducale articulé avec sa dentelle en nid d’abeilles, modèle iconique de la maison Buccellati, en or gravé et diamants; en bas, bracelet en or rose et diamants incrustés couleur cognac de la collection «Iris», du joaillier brésilien H.Stern. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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n haut, manchette Move Infinie, , en or rose et diamants. En bas, manchette Ile au Trésor, Lorenz Bäumer, en or blanc et titane, tourmaline verte, pavage d’aigues-marines, tourmalines vertes et de Paraiba, tsavorites, diamants et saphirs multicolores.
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n 2013, Aurélie Bidermann a fêté les 10 ans de sa maison de joaillerie. «C’est en Inde, lors d’un voyage de deux mois, que j’ai réalisé et fabriqué ma toute première collection de bijoux. Je suis tombée sous le charme de ce pays ! Depuis, mes collections évoluent avec ma vie.» Sa dernière collection, dessinée dans son studio de création de la rue Saint-Honoré, s’inspire des icônes bohèmes des années1960 en exil au Maroc. «J’ai pensé à Talitha Getty et à ses amies drapées de caftans, alanguies sur la terrasse d’un palais maure ou dans les jardins de Tanger.» Créoles et sautoirs de corne ou bijoux à motifs de roses déclinent une collection aux couleurs exotiques, sublimées par l’éclat de l’or. Plus étonnant, le motif si reconnaissable de la feuille de Ginko biloba dessine des bijoux à l’élégance organique. «Il y a des années, j’ai commencé à utiliser ce procédé qui consiste à figer dans le temps des papillons, de la dentelle, des plumes… je poursuis avec les plumes de cygne, les feuilles de ginko et les trèfles à quatre feuilles.» Aurélie Bidermann a toujours créé des bijoux qu’elle avait envie de porter. «Mes pièces sont solaires, on se les approprie facilement en les accumulant au fil du temps. Je pense que c’est pour cela que les femmes s’identifient à mes créations.» Proenza Schouler et Jason Wu ont récemment fait appel à elle pour accessoiriser leurs défilés. La créatrice partage son temps entre Paris et New
Aurélie Bidermann
Or végétal
York. Elle vient de réaliser un petit film en hommage aux Parisiennes, si libres et indépendantes, à découvrir sur son site. Sa ville d’adoption lui transmet son énergie. «Bizarrement, quand je suis là-bas, je me sens moins stressée, plus sereine !» Déjà vendue dans les shops les plus sélects du monde entier, c’est donc à New York qu’Aurélie Bidermann, qui a inauguré sa boutique rue des Saints-Pères l’automne dernier, ouvrira sa seconde boutique en 2014. S A R A H B O U S A S S E Aurélie Bidermann this year celebrates 10 years of her eponymous jewelry line. “My collections,” she says, “have evolved with me.” Her latest sees her inspired by 1960s Bohemian icons: “I thought of Talitha Getty and her friends draped in kaftans, lazing in Moorish palaces or Tangiers gardens of a weekend.” Her work has seduced designers including Proenza Schouler and Jason Wu. “My pieces are radiant,” she says, “over time you make them your own. I think that’s why women identify with them.”
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Duo doué
atthieu Mouton et Nicolas Collet se sont rencontrés sur les bancs de l'école en Belgique. Ils ont créé leur marque à Paris en 2005. «On fait tout à 50/50. Tout se fait naturellement. L'un peut très bien commencer une collection, puis l’autre arrive et la termine. Rien ne sort s’il n’y a pas l’approbation des deux. Nos bijoux sont un peu étranges, sophistiqués. On est dans quelque chose de glacial, presque d’hitchcockien, comme la beauté froide de Grace Kelly. Cela peut paraître intimidant parfois...»
Xavier Carioux
Matthieu Mouton and Nicolas Collet met at school in Belgium and founded their brand in 2005. “Our jewelry is a little bit strange, sophisticated. There’s something freezing about it, like Grace Kelly’s cold beauty.”
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et hiver, les bagues rivalisent d’imagination. En haut, bague deux doigts de la ligne «Messagers Célestes», qui rend hommage aux insectes qualifiés par Françoise Sagan de «messagers», Boucheron, en diamants et saphir. A droite, bague spirale de la collection «Paris Nouvelle Vague»,Cartier, diamants et or rose godronné. En bas, bagueLuxuriante de la collection dédiée à Marie de Médicis,Maison Mellerio dits Meller, saphir et diamants.
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age de gauche: en haut, la bagueMarquise Palace, Sylvie Corbelin, en or et vermeil, entièrement pavée de diamants et de tsavorites. En bas, bagues Garnazelle : à gauche, en or blanc, saphir rose et bleu ; à droite, bagueNi oui, Ni non,moitié pavage diamants, moitié surface perlée or jaune. Page de droite: en haut, à gauche, bague piercing,Delfina Delettrez, or, diamants, quartz prase et topaze orange; à droite, bague Toi et Moi Poires,Messika, en or et diamants poires rose et blanc. Au centre, bague de la collection «Emotion», Fabergé, or jaune, rubis, tsavorites, émeraudes, diamants, saphirs orange, rose, violet, jaune et bleu. En bas, bague piercing 3doigts, Delfina Delettrez, topaze verte, orange et violet.
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Prouesses de légerté L
a maison Lisonia, surnom affectueux donné par sa grand-mère italienne, qui lui a légué sa passion pour les bijoux et les diamants, a été fondée en 2008 par Elisa Nataf. Elisa crée des bijoux que l’on porte facilement au quotidien, des parures pour les élégantes d’aujourd’hui. Qui s’inspirent des émotions féminines pour donner vie à des collections qui ressemblent aux femmes. Des œuvres d’art délicates et aériennes, véritables prouesses de sertissage. Des bijoux légers comme une seconde peau, sublimés par l’éclat des diamants. Comme leLoup très précieux, tout droit sorti d’un bal masqué dans un palais vénitien, qui serait inspiré parEyes Wide Shut de Stanley Kubrick…
Elisa Nataf’s Italian grandmother used to call her Lisonia, so that’s what the jewelry designer named her label. Since 2008, she’s been producing jewelry for today’s women: feminine, delicate, ethereal and beautifully set.
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n haut à gauche, baguePompylius de la collection «Iris», H.Stern, en or jaune et diamants. A droite, bagueStream de la collection «Phenomena», DeBeers. En bas, à gauche, bagueReflet, Eternamé, en malachites et saphirs jaunes; à droite, bague Fleur Dentelle de la collection «Nature», Eternamé, en or jaune serti de diamants et citrine.
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n haut, manchette de la collection «Art Nouveau», Repossi, en or rose. Au centre, à gauche, les manchettesHervé Van Der Straeten, collection «Franges», martelées à la main puis dorées à l’or fin; au centre, à droite, manchetteLa Rosée, Valérie MacCarthy, de la collection «Crystal Waters», en or, diamants, topaze bleue et apatite. En bas, manchette de la collection «Ipanema», Roberto Coin, en or jaune, topaze bleue, quartz jaune, améthyste violette, verte et citrine. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Gilbert Albert
Le joaillier aux dix oscars
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Paris, la vitrine deGilbert Alberta ceci de particulier que beaucoup de passants lui tournent le dos: elle s’est installée, au printemps dernier, juste en face du palais de l’Elysée. Cette première adresse parisienne est symbolique : il aura fallu attendre près de soixante ans pour que Gilbert Albert, pourtant adulé dans sa Suisse natale et par les connaisseurs du monde entier, se décide à ouvrir une boutique en France. Il aurait été dommage de priver Paris des créations éblouissantes du joaillier, aujourd’hui âgé de 83ans. Formé à l’Ecole des arts industriels de Genève, il est d’abord, pendant huit ans, le chef d’atelier virtuose de Patek Philippe. Les montres qu’il a conçues pour la maison sont aujourd’hui des pièces de collection. Ce n’est qu’en1962 que Gilbert Albert emprunte le chemin de la joaillerie et établit sa galerie et ses ateliers à Genève. Très vite, ses créations séduisent les amateurs. Le style de Gilbert Albert, si particulier, tient beaucoup aux matériaux insolites qu’il emploie: on peut admirer dans sa vitrine parisienne un collier où le bois de cerf côtoie un os de dinosaure fossilisé; une bague majestueuse dont le corps est taillé dans de la noix de bétel ; un sautoir au bout duquel se balance un véritable scarabée dont les couleurs métalliques de sa carapace, irisées, inouïes, sont parfaitement conservées grâce à un procédé
gardé secret. Gilbert Albert, joaillier le plus récompensé des Diamonds International Awards avec dix oscars au compteur, est un artiste exposé aux quatre coins du monde. Outre ses créations d’exception, dont le prix peut en faire frémir quelquesuns, Gilbert Albert a développé une ligne de bijoux accessibles: bagues et pendentifs transformables, dont la pierre centrale, amovible et taillée en forme de bille, peut être remplacée à l’infini par une autre pierre semi-précieuse vendue par la boutique. Une ligne qui commence déjà à attirer une clientèle plus jeune, en quête d’originalité. En attendant de séduire –ultime consécration– la première dame de France, ce qui pourrait arriver plus tôt que prévu : en bon voisin, François Hollande a récemment traversé la rue pour venir boire un café chez Gilbert Albert.S A R A H B O U A S S E
Swiss jewelry designerGilbert Albert has finally opened his first Parisian store, a new showcase for his particular talents. After beginning in watch design (for Patek Philippe), he moved into jewelry in 1962, establishing his gallery and workshops in Geneva. Since then he has always used unusual materials in his work. Visit the store today (opposite the Élysées Palace, the French president’s official residence) and you’ll find a necklace of deer antler and fossilized dinosaur bone or a long sautoir with a real, still-iridescent beetle. For a younger clientele, Albert has now a diffusion line of rings and necklaces whose semiprecious stones can be changed on a whim.
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uentin Shihest un photographe chinois fasciné par la confrontation entre les cultures occidentale et orientale. Pour cette série sur Wuhan, la capitale de la province chinoise du Hubei, sur les rives du fleuve Bleu, l’artiste a construit des décors ouverts sur les rues, qui représentent des lieux ordinaires de la vie chinoise où des mannequins occidentales, habillées Dior Couture, semble être invitées à une mystérieuse cérémonie… qui soulève plus de soupçons que de gaîté, plus de trouble que de joie. Comme si les deux mondes n’arrivaient pas à se rencontrer. Les regards se détournent, les corps sont figés. Les mannequins, très apprêtées, très glamour, ont un paquet-cadeau en main, parfois deux… mais ces présents semblent plus encombrer qu’ouvrir les portes… Le tout est baigné dans une inquiétante lumière très cinématographique. Au-delà de l’époustouflante beauté des images, de la qualité étonnante de la mise en scène, de la finesse des décors et des détails, de la magie de la lumière et de l’éclat des couleurs… nous découvrons des images messages, des photographies qui «racontent» et posent des questions. Quentin Shih le dit luimême: «A travers la photographie, nous pouvons raconter une histoire. Nous pouvons peindre avec de la lumière. J’aime que mes photographies soient dramatiques, qu’elles aient un aspect narratif.» L’artiste a été sélectionné pour participer à l’exposition «Dior et les artistes contemporains chinois» au Centre Ullens d’art contemporain de Pékin.
«Dior Wuhan C», 2012.
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«Dior Wuhan A», 2012.
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Exposition «Quentin Shih» jusqu’au 14 décembre à l’Inception Gallery, 37 rue de Poitou, ParisIIIe. 01 77 16 68 07. «Dior Wuhan G», 2012 © Quentin Shih, courtesy Inception Gallery.
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Quentin Shih is a Chinese photographer fascinated by the confrontation between East and West. “We can tell a story with photography,” he says. “We can paint with light. I like my photographs to be dramatic with a narrative angle.” This series was taken in Wuhan and features Western models wearing Dior in sets based on ordinary Chinese environments, which Shih built in the city’s streets. The result is cinematic and unsettling.
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«Je ne fais pas de chaussures… que des souliers!»
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ugène vient d’emménager dans ses nouveaux bureaux, tout est encore blanc. Il regrette ses murs couverts de dessins. Un brin dandy, il reconnaît avoir parfois un look d’étudiant. «Au showroom, parfois j’apporte le café, on me prend pour le stagiaire. J’observe, et à la fin je me présente, ça m’amuse.» Ses collections sont entièrement conçues par des artisans français avec des peausseries d’exception. Une ligne ultra-gaie, colorée, avec des scratchs, franges, semelles dentelées et imprimés léopard flashy. Comment a débuté cette passion? Grâce à la rencontre avec un bottier, à l’âge de 12 ans. Je suis skateur depuis que je sais marcher. Quand on skate, les chaussures ne durent pas longtemps. Je suis issu d’une famille modeste, je n’avais pas les moyens d’avoir des nouvelles chaussures chaque mois, et je voulais être skateur pro. J’ai réfléchi à comment réparer mes chaussures: je suis allé voir un bottier, et quand je suis entré dans l’atelier, j’ai su que c’était le métier que je voulais faire. Ce sont les chaussures qui m’ont choisi ! Tous les mercredis aprèsmidi, je restais assis dans un petit fauteuil cireur et je regardais. Petit à petit, il m’a confié des missions. Il s’appelait Gino. C’était en Sologne. Il fabriquait des bottes de Saumur sur mesure pour la chasse à courre. A l’école, j’étais super timide.Alors, je faisais des petits mots avec un dessin de chaussure, des petits cœurs et le nom de la fille. Et ça marchait bien ! C’était le prétexte que j’avais trouvé pour que toutes les filles de l’école s’intéressent à moi. Quelques années plus tard, une amie m’a dit: « Eugène, lance ta marque !» J’ai appelé les fabricants et tout le monde m’a donné des chutes de cuir. J’ai donc fait mes premiers prototypes avec les cuirs de mes concurrents d’aujourd’hui. Sans argent, juste l’envie et la volonté.
Tu sais faire de tes mains une paire de chaussures? Bien sûr ! Mais ce n’est pas mon métier, je suis styliste. Mais ça m’a aidé pour me faire respecter à 18ans dans les ateliers. Et ça me permet de faire des pièces exceptionnelles. Comme cette pièce avec tous ces clous où il a fallu poser tous les studs en métal un à un. Tu préfères l’appellation «souliers»? Je ne fais pas de chaussures, que des souliers!
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Raphaël Lugassy
«Je suis skateur depuis que je sais marcher. Quand on skate, les chaussures ne durent pas longtemps. J’ai commencé à réfléchir à comment réparer mes chaussures. Je suis allé voir un bottier, et quand je suis entré dans l’atelier, j’ai su que c’était le métier que je voulais faire. Ce sont les chaussures qui m’ont choisi!»
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Chaussures, c’est pour les autres. J’aime bien reprendre les gens lorsqu’ils me disent que je fais des chaussures. C’est surtout plus fin, plus élégant, plus approprié à la femme. As-tu l’impression de leur donner plus que des chaussures? Oui, du désir. La chaussure, c’est du désir! Pour moi, la femme Riconneaus est en basket dans la journée et le soir en talons 12 cm. Je ne crée pas deux collections, sport et soir, mais une série de modèles pensés comme un ensemble. Qui sont tes maîtres? Raymond Massaro, le bottier de Chanel. C’était mon rêve de le rencontrer; il s’est réalisé! Nous sommes devenus amis. Nous philosophons sur le soulier et la femme … Roger Vivier, André Perugia, qui a presque tout inventé… les talons bizarres, articulés. J’espère un jour faire la direction artistique d’une de ces maisons. En mode, quelle est la place des souliers? C’est la seule chose que tu ne portes pas, mais qui te porte. Qui change ta vitesse, ta manière de marcher, ton allure… c’est donc l’essentiel. C’est aussi la première chose que tu mets le matin en te levant, et la dernière que tu enlèves le soir. Suis-tu la mode? Je ne suis qu’Alaïa! Mais je ne m’inspire pas du prêt-à-porter. Je m’inspire plutôt du street, du skate et de l’art contemporain. Des artistes très engagés comme Dan Colen ou Dash Snow.
“You don’t wear shoes, they carry you,” says designer Eugène Riconneaus. “They change your speed, your way of walking, your look. They’re essential.” His love of shoes began when, aged 12, he met a bootmaker. “I was a skater and when you skate your shoes don’t last long,” he explains. “I come from a modest background and didn’t have the money for new shoes every month. Then I walked into his workshop and I knew what I wanted to do. Years later a friend told me to launch my brand, so I called manufacturers for off-cuts; my first prototypes were made with my now competitors’ leather! A Riconneaus woman is in sneakers during the day and 12cm heels at night, but I don’t design two different collections –I design a series of models imagined as whole.”
Propos recueillis par A N N E
DELALANDRE En vente chez colette.
«Les souliers, c’est la seule chose que tu ne portes pas, mais qui te porte. Qui change ta vitesse, ta manière de marcher, ton allure… c’est donc l’essentiel.» PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Sophia Webster
Fun shoes
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vec une créativité rafraîchissante et un style ultra féminin, Sophia Webster propose une nouvelle vision totalement décomplexée de la chaussure. Parée de détails ludiques et régressifs: des grosses perles de couleur au plexi pailleté, en passant par les imprimés aztèques, les pois façon Yayoi Kusama, ses modèles sont un vrai remède anti-morosité.
With their bright colors, Aztec prints, and polka dots, Sophia Webster’s shoes bring a new happy and playful vision to footwear.
En vente chez colette.
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ChristianWijnants
Sculpteur de laine
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hristian Wijnants travaille la laine comme un sculpteur. Pour lui tout, commence par un fil mérinos blanc. Ses robes et gilets seront ensuite tricotés à la main d’une seule pièce. Parfois détricotés et retricotés et teints toujours à la main, ce qui lui permet d’obtenir des matières surprenantes qui renouvellent totalement le rendu de la maille et d’offrir des vêtements éclatants, très créatifs, très féminins et très sexy: une réinterprétation très moderne de la laine. Christian Wijnants, installé à Anvers, a récemment remporté le prix Woolmark International à Londres, qui consacre son traitement novateur de la laine ainsi que sa maîtrise de la couleur. Né à Bruxelles en 1977, Christian déménage à Anvers
en 1996 pour étudier le stylisme à l’Académie royale des beaux-arts. Après avoir assisté Dries Van Noten à Anvers et Angelo Tarlazzi à Paris, il lance sa propre marque en 2003. Il présente désormais ses collections deux fois par an pendant la fashion week de Paris. e (En vente au Printemps et chez Spree, 16 rue Lavieuville Paris XVIII )
Christian Wijnants works wool like a sculptor, and his handmade, feminine and sexy pieces recently won him the Woolmark International prize in London. Born in 1977 in Brussels, he studied in Antwerp and set up his label in 2003. He has been redefining what’s possible with wool ever since. Photographies Viviane Sassen
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Christian Wijnants obtient des matières surprenantes qui renouvellent totalement le rendu de la maille et offrent des vêtements éclatants, très créatifs, très féminins et très sexy: une réinterprétation très moderne de la laine.
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age de gauche: en haut, satchel en cuir avec détails en peau de serpent naturel, Angel Jackson (en vente au Bon Marché). En bas, sacBoy en cuir matelassé et tweed,Chanel. Page de droite: en haut, à gauche, sac en galuchat et ayers, Bottega Veneta ; à droite, sac Tom en python beige, Paul&Joe. En bas, sac 100% cuir impression croco moutarde/bordeaux, Let&Her (en vente chez Brand Bazar).
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n haut, minaudière Susan C Star, Battle of Snakes and Karung Black ; clutch en cuir de veauRouge Rouge Bomb, . Au centre, à gauche, minaudièreTime Piece, Charlotte Olympia ; à côté, minaudièrePrismick Pouch Vegas, Roger Vivier. En bas, à gauche, minaudière chèvre façon poulain, Caroline De Marchi ; à côté, minaudière marine brodée avec fermoir pyramide,Elie Saab.
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es sacs aux lignes pures, sans logo ostentatoire, avec des cuirs toujours précieux, pour une certaine idée de l’élégance à la française. Refined bags, sans logos, in rich leathers for French elegance.
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Benedetta Bruzziches
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es petits sacs adorables imaginés par une jeune créatrice italienne de 27 ans, Benedetta Bruzziches. Elle vit à Viterbo, un peu au nord de Rome, là où, dit-elle, «les sacs respirent l’air pur»... Lorsqu’elle parle de son travail, elle dit : «Je ne dessine pas des collections; mes sacs, je les écris, je les raconte. Souvent ils naissent de belles histoires, de personnages. J’invente l’histoire, et les sacs apparaissent.» En vente aux Galeries Lafayette.
Young Italian designer Benedetta Bruzziches says, “I don’t design my collections; I write my bags, I tell their stories. I invent a story and the bags appear.”
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Puglisi o t s u a F
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houchou des stars depuis qu’il a dessiné les costumes de scène de Madona, Beyoncé et Jenifer Lopez, le designer sicilien électrise sa collection avec des accents punk rock mixés avec des délires baroques très provocateurs. Designer to stars including Beyoncé and J-Lo, Sicilian designer Fausto Puglisi’s latest collection mashes up punk and the baroque.
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AlexandreMattiussi
L’ami masculin
lexandre Mattiussi, 33 ans, est en train de réussir un pari simple sur le papier, mais absolument insensé dans le petit monde de la mode masculine : habiller les hommes dans la vraie vie –comprenez hors des podiums des défilés et des photos de magazines– avec des vêtements chics et portables, simples mais élégants. «L’homme ne se reconnaît pas toujours dans la proposition parfois trop créative de certaines marques. Le vêtement doit être un coup de cœur, facile, portable et surtout bien fait. Et la notion de prix est centrale dans l’acte d’achat», explique le créateur d’AMI, couronné cette année du prestigieux grand prix de l’Andam. Pour Alexandre Mattiussi, les hommes sont des amis qu’il conseille avec chaleur et confiance. En retour, il est devenu «le» couturier masculin dont tout le monde parle. «Une silhouette homme se compose essentiellement autour d’une veste, d’une chemise, d’un pantalon/jean, de chaussures/baskets, de teeshirts/polos et d’un blouson/manteau. Le champ de manœuvre est assez restreint, et j’aime ces limites, j’aime le vêtement masculin, son héritage, ses codes avec lesquels jouer. Aimer les “essentiels” d’un dressing n’empêche pas d’être créatif! Je propose une dégaine chic où l’on retrouve les codes du vestiaire classique, mais twistés, avec des proportions contemporaines, de la qualité et la rue comme inspiration majeure.» Sa première collection, en 2011, est immédiatement achetée par le grand magasin newyorkais Barneys et est disponible dans une cinquantaine de boutiques. «Qu’aije envie de porter?
Qu’est-ce qui ferait plaisir aux hommes? Voilà les questions que je me pose en dessinant, et ma plus grande fierté est de voir mes vêtements dans la rue! sourit Alexandre Mattiussi. J’ai en moi ce côté commercial : je veux plaire autant aux clients qu’aux journalistes mode, mais, à la fin, c’est bien le client qui vient en boutique acheter quelque chose qu’il a vu et qui lui a plu!» La griffe en orbite, son créateur expose ses ambitions : faire de la femme et de l’enfant, ouvrir une seconde boutique parisienne après celle du boulevard Beaumarchais, se développer à l’international. «AMI, c’est ma vie! conclut le créateur. Je veux que ça grandisse, et c’est le moment. La mode est cruelle:on est en tête de file à un moment, mais on ne tarde pas à être imité. C’est pourquoi je ne veux pas être la marque parisienne branchée du moment, car la branchitude passe très vite. Au contraire, je dois enchaîner et progresser. C’est comme une actrice après le premier rôle qui l’a révélé : le second est capital pour la suite de sa carrière!» MAX ROBERT 109 boulevard Beaumarchais, Paris IIIe. 09 83 27 65 28.
With his label AMI, Alexandre Mattiussi, 33, is dressing real men in really chic and wearable clothes. “I first ask myself ‘What do I want to wear?’ and ‘What would make men happy?’” he explains. “Menswear gives you limited room for maneuver, but I love its heritage and rules with which you can play.”He’s hoping to open a second Parisian store soon and increase his international network, but he’s not resting on his laurels: “Fashion is cruel – which is why I don’t want to be the trendy Parisian label of the moment. Trendiness passes quickly –I want to move forward and grow.”
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Laurent Humbert
«Je propose une dégaine chic où l’on retrouve les codes du vestiaire classique, mais twistés, avec des proportions contemporaines, de la qualité, et la rue comme inspiration majeure.»
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rois ans à peine queLéa Peckre a remporté le grand prix du Festival d’Hyères, et pourtant la créatrice de 28ans semble déjà savoir précisément où elle va. Diplômée de la prestigieuse école belge LaCambre, elle avait bluffé le jury, en2011, grâce à la maîtrise remarquable de sa collection: une élégance très sophistiquée et des proportions travaillées qui esquissaient déjà, dans les grandes lignes, le style Léa Peckre. Une patte couture rigoureuse. «Ce qui est primordial pour moi, explique Léa, c’est que le vêtement soit d’une grande précision tant dans la coupe et dans les matières que dans les finitions. Je veux créer des pièces qui peuvent se transmettre d’une génération à l’autre, que l’on gardera dans notre armoire toute la vie et dont on sera toujours fière d’avoir fait l’acquisition. Que ce soit une belle veste de tailleur ou une robe entièrement brodée, l’idée est la pérennité de la façon. J’aime le fait d’avoir plusieurs niveaux de transparence et d’opacité afin de dévoiler sans montrer, de mettre en lumière certaines parties du corps et de jouer avec la carnation de la peau.» Déjà vendue chez Maria Luisa au Printemps et chez RA à Anvers, la marque ne va pas tarder à annoncer de nouveaux points de vente en Angleterre, en Chine et aux Etats-Unis. «Les débuts rendent l’aventure très excitante, sourit-elle. Mais nous souhaitons nous développer doucement et sûrement.» Elle peut compter sur le soutien des plus grands, notamment Azzedine Alaïa, qui a déjà repéré le génie de Léa.S A R A H B O U A S S E Three years ago Léa Peckre won the Grand Prix at Hyères. Today, aged 28, she has a fan in Azzedine Alaïa, and is sure of where she’s going. “What’s essential for me,” she says, “is that clothing be extremely precise, whether in cuts, fabrics or finishes. I want to create pieces that can be handed down from one generation to another, ones you’ll always be proud of having bought.” Her Spring 2014 collection, inspired by the famous cliffs of Étretat, Normandy, plays with ideas of transparency. “I love to be revealing without showing off,” she says, “to highlight certain parts of the body and play with skin tones.”
Pascal Montary
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ette collection est un véritable coup de cœur ! Un style chic et minimaliste, ultra-féminin ! Du noir, du blanc, quelques touches de gris métallisé. Une allure racée, au caractère affirmé, jouant le masculin-féminin, le froid-le chaud, le noir et le blanc, le strict et le souple. Un mix tout en contrastes de pièces ultrafluides, ultra-légères, et de pièces fortes en fourrure ou en métal. Aurelie Demel a 26 ans et déjà un langage artistique très affirmé. Elle est passionnée d’époque médiévale, surtout fascinée par les chevaliers, samouraïs, gladiateurs et autres guerriers antiques… Sa spécialité? Elle revisite les armures. Elle conçoit des pièces en cotte de mailles, véritables vêtements bijoux en laiton, inox, parfois dorés, à la frontière entre le vêtement et l’œuvre d’art. Des pièces modernes, d’une grande finesse, où la nudité se révèle. Avec ses longs cheveux blonds qui entourent son visage et ses yeux couleur noisette, elle raconte sa démarche avec passion. Comme une artiste, elle reconnaît être attachée à chaque pièce et peine à s’en séparer. Comment réalises-tu les pièces en métal? La cotte de mailles arrive sous forme d’écharpe, que l’on coupe au ciseau ou à la pince. Les plaques de métal sont coupées à la main. Puis on assemble avec des anneaux. Il n’y a pas de couture. Tout est fait à la main! C’est un vrai travail d’orfèvrerie en collaboration avec Simon Azoulay, grand spécialiste du travail du métal. Puis les cottes de mailles passent dans des bains de couleurs. On peut obtenir beaucoup de subtilités. On fait des tests avec le doreur. Quelles couleurs peuxtu obtenir avec le métal? Il y a le bronze, le nickel, des patines vieillies, de l’or pâle (quelques pièces sont plaquées or), du noir, du vert de gris. On peut aussi les peindre, les frotter avec de la laine de verre, les vernir… J’ai fait beaucoup d’expérimentations pour
faire réagir le métal. Puis les pièces évoluent et se patinent avec le temps… La cotte de mailles, c’est une idée de protection, et pourtant elle dévoile le corps, comme une dentelle… Oui, c’est très sensuel. Les pièces en cotte de mailles sont douces, à peine lourdes, et extrêmement agréables à porter. Elles forment une carapace fine et protectrice, qui se pose sur la peau et épouse le corps. Le toucher de la cotte de mailles est très important. Ça bouge, c’est très souple. Ça fait un léger bruit lorsque l’on marche. J’aime bien ce bruit, cette sensualité! Tu mixes le métal à des matières très fluides et légères… Je veux être moderne! Il faut faire attention à ne pas faire trop médiéval. Il faut que mes vêtements puissent être portés. A côté des pièces radicales, je développe un vestiaire plus basique, fluide et frais! Une chemise avec juste le col cravate en maille de fer, un top (tout de même tissé avec un fil métallique!) avec des bretelles en chaîne… Cet hiver, les vestes Spartacus en fourrure ont des épaulettes gainées de cuir. Avec une structure forte, une taille très marquée. C’était l’idée de se mettre la peau de bête sur le dos, comme les gladiateurs. Chaque pièce a un nom de guerrier ! L’été sera plus radical: un style comme coupé au couteau et pourtant plus aérien. Je regarde les gens dans la rue. Souvent ils se cachent derrière des écharpes, des bonnets, ils sont comme empaquetés. J’essaye de dévoiler les corps et de rendre la vie plus légère. Tout est fabriqué en France? Absolument ! C’est un grand plaisir de travailler dans les ateliers avec les artisans. Ils me suivent et sont très réceptifs à mes projets, accueillants, souriants. Tout est toujours possible avec eux ! Tes pièces préférées? La robe bustier avec le haut en métal et le bas en voile blanc. Le voile est hyperléger, comme un nuage, il casse l’as-
Portrait:Edoardo Carver Paszkowski. Pascal Gillet.
La sensualité du métal
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«Les pièces en cotte de mailles sont douces, à peine lourdes, et extrêmement agréables à porter. Elles forment une carapace fine et protectrice, qui se pose sur la peau et épouse le corps. Le toucher de la cotte de mailles est très important. Ça bouge, c’est très souple. Ça fait un léger bruit lorsque l’on marche. J’aime bien ce bruit, cette sensualité!»
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pect dur et lourd du métal cisaillé. Les vestes en fourrure de cet hiver, avec effet ceinturé, proche du corset, et cette cotte de mailles, où j’ai réussi à associer un or pâle et un argent mordoré! Mais j’ai envie d’intégrer à mon vestiaire quelques pièces plus sportwear, chics et faciles à porter. Je voudrais travailler les plumes: une cotte de mailles qui bouge avec des plumes, ça peut être très joli, très intéressant. Et aussi ladentelle, avec des dessins particuliers, plus modernes. Un jour, j’ai appris que Jérémie Bélingard, danseur étoile à l’Opéra de Paris, essayait mes cottes de mailles entreposées chez un ami. Nous nous sommes rencontrés. Son élégance, sa manière d’évoluer m’ont tellement touchée que j’ai souhaité faire un film avec lui. Et il est devenu ma muse. Il est totalement libre, c’est extraordinaire! Puis, il m’a fait rencontrer Alice Renavand, première danseuse à l’Opéra de Paris. Elle est d’une grâce et d’une douceur inouïes. La danse montre que la cotte de mailles peut bouger, qu’elle est souple et qu’elle prend sens sur le corps. Je trouve plus riche la présence d’un danseur que celle d’un mannequin. Je n’oublie pas qu’un vêtement doit être porté, qu’il faut pouvoir bouger et vivre avec. Propos recueillis par
ANNE DELALANDRE En vente chez L’Eclaireur.
Chantelle Dosser
Young designer Aurelie Demelloves armor, so she uses metal sheets and chainmail in collections that sit somewhere between clothing and art. “The chainmail arrives like a scarf, which you cut with scissors or wire cutters,” says Aurélie. “The metal plates are cut by hand, then assembled with rings. There’s no sewing involved. The chainmail then goes into color baths and we do gilding tests. Chainmail has this idea of protection, yet it reveals the body like lace; it’s really sensual. The pieces in chainmail are soft, quite light, and extremely nice to wear. They form a delicate, but protective carapace. My favorite pieces? The bustier dress with the top in metal and the bottom half in white muslin. The muslin is really light, like a cloud, and breaks up the harsh and heavy look of the chiseled metal. But I want to create pieces that are more sportswear, chic and easy to wear. Chainmail and feathers could also be really pretty and interesting. I never forget that clothing has to be worn, though, that it has to move and be lived with.” PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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«Je voudrais travailler les plumes: une cotte de mailles qui bouge avec des plumes, ça peut être très joli, très intéressant. Et aussi la dentelle, avec des dessins particuliers, plus modernes.»
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Zuhair Murad
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ibanais de cœur, couturier attitré de nombreuses princesses et célébrités, Zuhair Murad marque la mode par un style ultra-féminin, équilibre subtil entre Orient et Occident, entre faste et épure, glamour chic et sensualité. Dans son écrin parisien, il nous dit ses inspirations et sa vision de la femme. Votre studio de création est à Beyrouth. Et aussi à Paris. L’espace de cet appartement (400m2)m’a permis d’intégrer un studio de création relais de la maison libanaise. La boutique-showroom est consacrée aux collections de prêt-à-porter, l’étage est dédié à la couture et aux robes de mariée, mais il y a aussi un atelier et des salons pour accueillir les clientes. Et une vue sublime sur les quais de Seine! Qu’est-ce que vos créations disent de vous ? Elles expriment ma culture, mes origines libanaises, et elles sont empreintes de sentiments. Depuis mon enfance au Liban, je scrute l’allure des femmes, leur manière de bouger. J’ai grandi entouré de femmes, ma mère et mes deux sœurs. Enfant, je coupais les rideaux pour leur faire des robes! Quelles sont vos sources d’inspiration ? Les femmes dans la rue, les héroïnes de film… et les déesses grecques. De mon enfance à Baalbek, ville de vestiges, j’ai gardé le goût pour l’imaginaire antique et les déesses. Je travaille souvent les drapés façon vestale. Votre définition de la féminité? La sensualité, la douceur. Une attitude, une posture, un geste… Votre matière préféré? La soie, surtout la mousseline, pour sa délicatesse et sa souplesse. Ce que vous n’aimez pas en mode? Le minimalisme et son austérité. Une couleur fétiche? La couleur pourpre, celle de la vie, celle de l’amour. Je la décline souvent du
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rouge vif au bordeaux. Le thème de votre collection couture hiver 2013-2014 ? Un rêve, une forêt enchantée, une nuit glaciale, la lumière de la lune: il y a un mélange de romantisme et de gothique dans cette collection. Et pour la collection prêt-à-porter? J’ai travaillé des robes et des pantalons très structurés qui dénudent le corps en transparence. Il y a beaucoup de dentelle, de plumetis, mais aussi du cuir et du velours. Un trait de caractère qui vous définit ? La sensibilité dans les détails et une éternelle insatisfaction. Qu’ont en commun les femmes pour qui vous créez? Ce sont des femmes qui ont confiance en elles, qui affichent leur féminité et assument leur sensualité, sans ostentation, mais avec éclat. Propos recueillis par SANDRA SERPERO Boutique showroom. 1rue François-Ier, Paris VIIIe.
Couturier to the stars, Lebanese designer Zuhair Murad’s ultrafeminine style is a subtle balance between East and West. He recently opened a huge space in Paris (with showrooms for his ready-to-wear, haute couture and wedding dresses, as well as a client salon) for his work that “expresses my culture and is stamped with feelings.” He says that, “Since my childhood in Lebanon, I’ve studied women’s looks, their way of dressing, of moving, of being. Femininity is sensuality, softness and tenderness. It’s also an attitude, a posture, a gesture.” His Winter 2013-2014 couture collection is “a mix of romanticism and the gothic” and inspired by “an enchanted forest, a freezing-cold night, moonlight.”
«Pour la collection prêt-à-porter, j’ai travaillé des robes et des pantalons très structurés qui dénudent le corps en transparence. Il y a beaucoup de dentelle, de plumetis, mais aussi du cuir et du velours.»
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La longuieur mid t en subtilem fendue révèle e une femém décid e,e, modernre à l’allu ble impecca
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et hiver, les robes crayon, cintrées à la taille et très près du corps de Victoria Beckham sont sages et simples, mais d’une élégance parfaite. Une allure stricte adoucie par des épaules arrondies, très tendance cet hiver, et un gris, en laine feutrée, d’une douceur incroyable. Tight pencil dresses, fitted at the waist, with rounded shoulders for simple elegant refinement.
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arco Zanini reconnaît être un excentrique qui aime les classiques. Cet hiver, la collection s’inspire des années 1950, avec une variété de matières souples et de couleurs tendres. Une silhouette fine, gracieuse, à la féminité décontractée. Self-confessed eccentric Marco Zanini delivers a 1950s-inspired collection with soft fabrics and gentle colors for relaxed femininity.
Cet hiver, les rob et les jupeess s’allon sous le ggeennot et les gris seu déclinent
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Les plus beaux putters du monde «L’entreprise ValGrine est la première en France à répondre à l’exigence ultime du client dans le domaine du golf.» ValGrine makes the Rolls-Royce of putters. CEO Grégory Moreau spent three years of R&D on the three models that are made of watchmaker’s stainless steel, aeronautical aluminum, and forged carbon fiber, with grips in unique leathers such as shagreen, ostrich or elephant. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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a passion mène à l’absolu, l’exigence et la recherche de perfection à l’excellence. Ainsi est née la marque ValGrine, la Rolls des greens, le nec plus ultra des pots de golf. La marque lancée, après trois ans de recherche, parGrégory Moreau veut atteindre le luxe absolu. L’exigence ultime. Grégory Moreau a concentré son attention sur un seul produit, le putter: des 14clubs d’un sac de golf, c’est celui qui sert à faire entrer la petite balle dans le dernier trou du parcours. Celui qui consacre la victoire. Il a voulu sacraliser ce dernier geste en offrant un putter d’exception. Fabriqué avec de l’inox d’horloger, de l’aluminium aéronautique, de la fibre de carbone forgée. Chaque putter peut être gravé selon les souhaits des clients, les vis peuvent être en or, des diamants peuvent être incrustés… La poignée des putters est recouverte de cuirs rares (galuchat, autruche, crocodile, hippopotame, éléphant…). «L’entreprise est la première en France à répondre à l’exigence ultime du client dans le domaine du golf», affirme l’entrepreneur. A part le tube chromé du putter, toute la fabrication est française. «C’est une démarche gauloise pour redorer le made in France», ajoute-t-il. ValGrine propose une collection de trois pièces: le Dandy, leur nouveauté, dont la tête est en inox;l’Epsilon, un maillet dont la tête est en aluminium aéronautique, rouge, noire, bleue ou champagne, avec gravure à la demande; et le demi-maillet, leCupidon, plus rond, avec un point, deux lignes et une flèche à la tête…
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eux excentriques frères bulgares, de la famille Slokoski, ont imaginé ces extravagants fauteuils, les Frame Chairs. Des sièges pour trôner chez soi en majesté comme dans un palace impérial ou le plus beau des théatres intimes. Pour ceux qui souhaitent se mettre en majesté: ils auront le choix entre une finition or ou argent pour le cadre en tilleul sculpté de leur meuble baroque.
Trônes de stars
Frame Chairs, designed by eccentric Bulgarian architect George Slokoski, are Baroque picture frames in which you can sit.
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L’eau précieuse Q
uand l’eau devient le plus précieux des éléments. Ce superbe écrin, Bella Vita Nero, de la société Fillico, en verre dépoli avec incrustations d’or et de cristaux Swarovski, contient «l’eau la plus chère du monde», provenant d’une source extrêmement rare située à Kobe au Japon. La couronne qui sert de bouchon est en or véritable. De l’eau bijou en édition limitée pour ceux qui ont soif d’extravagance. www.fillico.com Polished glass with gold and Swarovski crystals for the bottle and contents from a source near Kobe, Japan, makes Bella Vita Nero the world’s most expensive water.
n ordinateur portable «made in France»! C’est bien ce que propose la marqueCottin depuis deux ans, mais sur un créneau unique et sans concurrence : le luxe. François Cottin, 35 ans, ancien consultant, a donné naissance à la collectionCouleurs du temps, ligne de PC portables démarrant à… 11 000 euros ! A ce prix-là, l’excellence est évidemment au rendez-vous, tant sur le plan technique (Intel Core i7 3.2GHz, 16Go de mémoire, vitrage diamant de l’écran et un système de refroidissement inédit, inusable et parfaitement silencieux!) qu’esthétique (coque en or 24carats, argent brossé, barrette de décoration en noyer, ébène, gainerie en lézard, crocodile, galuchat…). Chaque «appareil», personnalisable, est fabriqué à la main et nécessite pas moins d’une centaine de jours de travail! Une conciergerie informatique accompagne l’ordinateur, et chaque accessoire, des «clés mémoire» Palisse ou Aragone (des clés USB en or et bois de rose ou en palladium et nacre blanche) aux étuis ou mallettes, est un petit chef-d’œuvre de luxe à la française. De quoi séduire les esthètes, les riches moyen-orientaux, russes ou chinois fans du raffinement français et les palaces, boutiques de luxe, décorateurs et autres fabricants de yachts toujours en quête d’exceptionnel pour leurs clients. Installé au 60 du quai des Orfèvres, Cottin est disponible à Dubai, Hongkong, Moscou et Monaco.M A X R O B E R T Cottin Paris makes computers for people who can not only think, but also buy different. Entirely designed and made in Paris, the Cottin 413 has all you’d expect from a high-end computer (Intel Core i7, HD screen, 16GB of memory, etc.), but encases it in a distinctively designed box of luxury materials, such as crocodile leather, bronze, cherrywood and mother of pearl. Hi-tech meets traditional craftsmanship: the future of French manufacturing starts at €22,000.
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Infomania Des infos étonnantes et des objets excitants
Les manuscrits ont leurs palais
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aradoxal, peut-être, mais, à l’heure des mails et SMS, le public s’intéresse de plus en plus à l’écriture manuscrite. Les cours de calligraphie sont très courus, les Journées européennes du manuscrit, en septembre dernier, ont été un succès et le Musée des lettres et manuscrits, au 222 boulevard Saint-Germain, dont Patrick Poivre d’Arvor est le parrain, accueille 30 000 visiteurs par an. Un nouveau lieu, secret jusqu’ici, s’ouvre ces jours-ci, aux amoureux de la plume: l’hôtel de la Salle,2 rue Gaston-Gallimard, Paris VIIe, siège du tout nouvel Institut des lettres et manuscrits, présidé par l’écrivain Didier van Cauwelaert.
Ci-contre, le manuscrit autographe des «Feuilles mortes» de Prévert et une partition de Schumann. Page de droite: une lettre autographe de RaoulDufy, une lettre d’Edouard Manet, des notes manuscrites d’Einstein, un message codé de Napoléon Ier adressé à son ministre des Relations extérieures Hugues-Bernard Maret, à Moscou en 1812.
Derrière le musée et l’institut, un homme, Gérard Lhéritier, président d’Aristophil. «Aristophil est une société qui achète, expertise et vend des lettres et manuscrits depuis 1990, explique Pascal Fulacher, directeur du musée et bras droit de Gérard Lhéritier. Avec 140 000 lettres et manuscrits, achetés au fil des ventes publiques auprès de particuliers, de la famille et des amis des artistes, nous avons constitué le plus grand fonds privé d’Europe. Nous nous agrandissons désormais avec un second lieu. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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L’institut accueillera en soirée, dès novembre, concerts, lectures et représentations théâtrales à partir des manuscrits originaux, notamment deL’Aigle à deux têtes de Cocteau. Puis, au printemps 2014, une grande exposition sur «La Saga de l’écrit» et une autre sur «La Correspondance durant la Première Guerre mondiale». Le lieu est chargé d’histoire. «La maison a été édifiée en1639 par Thomas de Bragelonne, conseiller du roi et président du Parlement de Paris, nous raconte Pascal Fulacher, mais c’est Cambacérès, président du Comité de salut public sous la Révolution et fidèle de NapoléonIer, qui décore avec un faste tout impérial l’hôtel.» Puis l’hôtel de la Salle échoit à l’Etat, qui y installe, en1920, les… douanes ! Dorures et bas-reliefs sont soigneusement conservés, mais, étonnamment, l’Etat s’en sépare en2005. Le groupe Carlyle Real Estate, géant mondial de l’immobilier, rachète le lieu. Avant de le céder à Aristophil... Des pièces étonnantes et passionnantes vont trouver là un écrin à leur hauteur : un manuscrit de Charlotte Brontë, une partition du Faust de Schumann, un document sur la théorie de la relativité de la main d’Einstein, le texte desFeuilles mortes de Prévert, la Déclaration à tous les Français, testament politique de Louis XVI, une lettre chiffrée de Napoléon Ier, laLettre du suicide de Baudelaire, leManifeste du surréalisme de Breton. Pour l’exposition «Jean Cocteau le magnifique», l’institut a pu acquérir, auprès de la famille de Francine Weisweiller, mécène historique de Cocteau, le manuscrit du scénario original de La Belle et la Bête. «Le marché du manuscrit existe depuis le XIX e siècle, mais il ne touchait que des collectionneurs avertis. Là, il s’ouvre enfin au grand public, et nous participons à sa démocratisation et à sa valorisation», conclut Pascal Fulacher. Certains documents de grands auteurs dépassent en effet désormais les 500 000 euros ! Fouillez bien dans vos greniers, des trésors en papier y dorment peut-être… M A X R O B E R T
Next spring, Paris will have a new museum: the Musée des lettres et manuscrits. Housed in the beautiful Hôtel de la Salle, Gérard Lhéritier’s collection of letters and manuscripts –the biggest in Europe with 140,000 items– will open to the public in spring 2014. Treats for visitors will include a Charlotte Brontë manuscript from 1850; a document on the Theory of Relativity written by Einstein in 1939; Baudelaire’s 1845 “suicide letter”; and André Breton’s first Surrealist Manifesto of 1924.
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Le monde des carnets F
ine & Candy, comme son nom ne l’indique pas, est une marque de papeterie traditionnelle portugaise, basée à Porto depuis 135ans. Leurs carnets, fabriqués presque entièrement à la main, sont juste sublimes.
www.fineandcandy.com
Fine & Candy: fine and dandy handmade stationery out of Porto, Portugal, for 135 years.
Spaghettis en stock C
ette drôle de lettre entre le M et le H, sert… à mesurer les spaghettis. Il est en marbre de Carrare, chaque encoche correspond à la quantité nécessaire pour une, deux, trois ou quatre personnes. Absolument indispensable ! Inventé et produit par leStudio Lievito. www.studiolievito.com
This strange letter fromStudio Lievito is in Carrare marble and lets you measure out just the right amount of spaghetti.
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Le Cristal en fête
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a maison Roederer lance une extraordinaire édition limitée, à 400 exemplaires, de son jéroboam de Cristal 2002, le «Flacon Médaillon», recouvert d’une résille d’or. Nous avons demandé au designer, Philippe Di Méo, de nous en dire plus: «Je souhaitais habiller le flacon sans le priver de sa transparence, de sa lumière. Jouer de ses reflets dorés. L’idée m’est venue de créer un maillage enrobant, précis comme un bijou à fleur de peau. Cet habillage fait partie intégrante du jéroboam, il est monté par les orfèvres à même la bouteille. Le bouchon ciselé est bien sûr la seule partie qui se retire. Nous avons pris d’infinies précautions, car le vin est déjà dans la bouteille… sensible à la lumière et à la chaleur. C’est de l’artisanat d’art, une réalisation 100% manuelle : quatre jours de travail, deux maîtres orfèvres, 70mètres de ruban de laiton dans un bain d’or 24 carats, 158 points de soudure à l’argent... sont nécessaires à sa réalisation.»
La force dubeau
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vec le soutien de L’Oréal,Valérie Solvit s’est penchée sur le beau comme certains médecins s’assoient aux pieds d’un blessé: pour lui redonner des forces. Notre monde devient laid, il est donc urgent de réfléchir au beau. C’est un combat. Cela donne un impressionnant ouvrage, tout autant étrange que très beau. On y trouve d’étonnants contributeurs: Jack Lang, Valéry Giscard d’Estaing, FranzOlivier Giesbert, Pierre Bergé, Fernando et Umberto Campana, Luc Ferry, Fernando Botero, Oscar Niemeyer, Alfredo Arias, Jean-Louis Costes… que du beau monde. On découvre aussi une très belle phrase de JoeyStarr (oui, le rappeur): «Le beau est la splendeur du vrai quand le monde est à l’endroit.» Et une autre, très émouvante, d’Alain Delon : «Je ne serai pas le premier à croire que tout s’éteint parce qu’il y a moins de lumière là où il se trouve. Mais non, l’affaire est plus grave, et ce crépuscule est plus pervers. L’argent, le commerce et la télévision ont bousillé la machine à faire rêver. Les grands acteurs meurent les uns après les autres. Bientôt, il n’y aura plus que la télévision et quelques films d’auteur, que des attardés iront voir dans des salles improbables, sur des écrans de timbre-poste. Voilà, mon cinéma est mort. Et moi aussi.» Philocalie means a “love of the beautiful” in Greek. It’s also n blouson Strellson, édition the title of a book of interviews edited byValérie Solvit in limitée à 1500 pièces: la which the famous (Oscar Niemeyer, Pierre Bergé, Alain veste Swiss Cross, avec son col en Delon) describe what beauty means to them. fourrure d’agneau et son couteau fourni en bois véritable de la marque Wenger. Cette veste est la réinterprétation d’une veste créée il y a dix ans pour l’anniversaire de la marque. La doublure est dans le même matériau ultra chaud et super résistant utilisé par les soldats de l’armée helvète.
Armé pour l’hiver
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No u v e a u t é s à l ’ E s s a i
Icona Vulcano H - Turismo V12 Parfum de flamme Q
uand un financier (chinois) lâche la bride à des ambitions déraisonnables, quand un ingénieur (italien) veut surpasser tout ce qui existe, quand un designer (français) règle ses neurones sur ultra-haute température… c’est l’éruption. Cette machine du diable répond aux imaginaires les plus débridés. Silhouette enflammée, technique exubérante (160 chevaux électriques plus un V12 de 790 chevaux !), la Vulcano s’assume tentatrice, scandaleuse, diabolique. Et, comble du bonheur, la Vulcano existe pour de bon, dans le monde réel. Oh, elle n’en abuse pas: cinq voitures seulement doivent être construites. Pour l’instant, le seul exemplaire existant «tourne», du Salon de Shanghaï, où elle est construite, au concours d’élégance de Pebble Beach, où elle vient déranger l’esprit du lieu, bousculer la parade alanguie des belles carrosseries classiques. Il se trouvera donc cinq mortels de par ce monde pour sacrifier au culte de cette diablesse, et répondre
à son défi. Tester sa maîtrise, tenir l’équilibre au milieu d’un séisme, garder son sang-froid en plein incendie. Que leur promet-elle ? L’accélération surhumaine, le don d’ubiquité, la jeunesse éternelle…R O B E R T P U Y A L Hybride, V12 central avant + électrique, 950ch, 0 à 100 km/h en 2,9 secondes, châssis aluminium, carrosserie carbone, boîte 7vitesses, 350 km/h.
Have you heard the one about the Chinese financier, the Italian engineer and the French designer? Well, the result of their meeting, theIcona Vulcano HTurismo V12, is far from a joke. With 160 brake horsepower from its electric motors backed up with 790 from a V12, the car can do 060mph in 2.9 seconds and top speeds at 217mph. The only problem? Only one Vulcano exists for the moment – and only five ever will.
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Etonnants Pa r i s i e n s
Arthur Benzaquen dans le rôle de Milady, dans la saison 3 de «Zak».
Arthur Benzaquen l’infatigable P
eut-on s’occuper de la condition physique de ses contemporains, les faire rire à la télévision, les enchanter au music-hall et les faire danser jusqu’au bout de la nuit ? Oui, à condition de s’appelerArthur Benzaquen, propriétaire du Klay, créateur de la série déjantéeZak sur Orange Cinémax, producteur de l’hilarantSpamalot à Bobino, spectacle musical inspiré du mythiqueMonty Python: Sacré Graal, et tout juste repreneur du non moins mythique Castel. «Je suis un chef d’orchestre, un producteur dans l’âme qui aime fédérer des énergies et des talents autour d’une idée. Je suis très corruptible au talent, alors je jongle avec les contraintes financières et les ego!» sourit ce tout juste quadra, qui doit dormir très peu… Arthur est le fils de Mireille et Pierre Benzaquen, les créateurs du Ken Club, salle de sport chic du quai Kennedy, où le Tout-Paris des affaires, de la politique et des médias aime venir transpirer. Avec son frère Franck-Elie, ils ont ouvert le Klay, un club de sport niché rue Saint-Sauveur, dans un exceptionnel bâtiment du XIXe siècle. Mais Arthur Benzaquen a plusieurs passions: il démarre dans la musique en tant que directeur artistique d’une maison de disques. Puis bifurque bientôt vers la télé, où il devient auteur de textes humoristiques pour des émissions
de Canal+. Après quelques apparitions en tant qu’acteur dans Coco de Gad Elmaleh ouGomez vs Tavarès, il imagine Zak, série comique inspirée de son propre parcours. La dernière saison de la série démarre en novembre et accueille de prestigieux guest, tels Franck Dubosc, François Berléand ou Cyril Hanouna. Cette année,Zak s’attaque à l’Eurovision ! Le jeune producteur veut toujours aller plus loin: il réalisera pour le cinéma l’été prochainLes Nouvelles Aventures d’Aladin ! Pour le rachat de Castel, le célèbre club de la rue Princesse, tout a été simple pour l’infatigable Arthur Benzaquen. «Nous n’avions pas de lieu à nous pour faire la fête !» M A X R O B E R T “I’m a conductor, a born producer who loves bringing together people’s energy and talents around an idea,” says man-about-town Arthur Benzaquen. In practical terms, this means he owns a hyper-trendy sports club (Klay); writes a TV sitcom (Zak, now in its third season); produced the French adaptation ofSpamalot; is getting ready to direct his first feature film (The New Adventures of Aladdin); and has just bought legendary Parisian nightclub Castel. His reason for that most recent purchase was very simple: “We had nowhere to party!”
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Le sonparfait n rêve impossible est la plus sûre façon, si on le réalise, de rencontrer le succès. C’est exactement ce qu’est en train d’accomplir Pierre-Emmanuel Calmel. En inventant l’ampli capable de reproduire le son de la façon la plus fidèle au monde, il a comblé tous les amateurs de musique. Trois ans pour parvenir à combiner, idée brillante, l’analogique et le digital, et mettre au point une technologie révolutionnaire : l’ADH, pour Analogic Digital Hybrid. 2500 composants conçus et imbriqués pour fonctionner ensemble, de concert. Musicalité exceptionnelle, distorsion négligeable, à peine mesurable. La presse pro est unanime: c’est la technologie la meilleure au monde! Quelques années encore pour trouver les bons partenaires, Emmanuel Nardin, le designer, etQuentin Sannié, le stratège, pour lever les fonds nécessaires: «Quentin avait réuni des amis, une quarantaine. Ils n’ont pas hésité. On a reçu deux fois plus qu’espéré.» En2012, avant d’entrer dans l’affaire aux côtés de Xavier Niel, Marc Simoncini et Jacques-Antoine Granjon, Bernard Arnault demande à faire tester les performances de la technologie par une équipe de son choix. PierreEmmanuel accepte. Une fois la preuve faite de l’incontestable supériorité de l’ADH, marque désormais déposée, les quatre grands ne mesurent ni leur soutien ni leur participation. Assise dans leur salon, j’écoute le concert d’Adèle au Royal Albert Hall comme si j’y étais. En fait, j’y étais. Mais là, dans leur showroom, au 123de la rue Réaumur, c’est encore mieux. Le son parfait, qui vous touche au ventre avant de monter au cerveau et de vous faire battre le cœur, dans une sorte de vérité qui vous vrille. Le prix? 4990 euros pour le premier modèle. Aujourd’hui, un ampli Devialet s’accouple avec un ordi, une tablette, un smartphone. Mais bientôt, selon l’inventeur luimême, la technologie ADH pourra s’introduire dans tout ce qui produit du son.E L L E N W I L L E R With his Devialet amplifier,Pierre-Emmanuel Calmel has invented the sound equivalent of Ultra HD. His Analogic Digital Hybrid or AHD technology mixes the analogue and the digital for incredible musicality, absolute silence, and negligible (almost undetectable) distortion. It took him three years of R&D, and then a few more to get the funding together, but with the help of, among others, Bernard Arnault, Devialet was born. The amplifiers may start at just under €5,000, but really, what price perfection?
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ViveParis
’association La lettre P, regroupant de jeunes passionnés des arts graphiques, dont Aurélie Pollet et Michael Prigent, a pris l’initiative de lancer The Parisianer, un journal imaginaire, dont les couvertures, à la manière duNew Yorker, sont dessinées par des illustrateurs. Une exposition-événement se tiendra du 20 au 23 décembre dans la Galerie de la Cité internationale des arts, 18 rue de l’Hôtel-de-Ville. www.theparisianer.fr Le Lettre P, an association of illustration lovers, is organizing The Parisianer, an exhibition of front covers about an imaginary New Yorker-style magazine.
De haut en bas, de gauche à droite ©Ludovic Rio, Cruschiform, Elisa Géhin, Vincent Pianina, Aude Picault, Fräneck. The Parisianer, 2013.
Anthony Ghnassia
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L A N S O N V I N TAG E C O L L E C T I O N LE STYLE UNIQUE LANSON Le Style de la Maison Lanson repose sur 3 piliers : le fruité, la puissance et la fraicheur. Cette signature provient de deux éléments essentiels : - Le choix des cépages, une majorité de Pinot Noir pour le corps et la puissance, et un tiers de Chardonnay pour l’élégance, la finesse et la richesse aromatique. - Le mode de vinification traditionnelle sans fermentation malolactique. Cette spécificité, gage de fraicheur permet le développement optimal des arômes issus du fruit et met en avant la pureté originelle du raisin. Ce procédé préservant toute l’acidité naturelle du raisin prédestine les cuvées à un heureux vieillissement et en fait de véritables vins de garde.
LE PARFUM DU TEMPS Fruit d’un savoir-faire historique judicieusement transmis, la Maison est l’une des rares à posséder de grands millésimes. La Lanson Vintage Collection rassemble des vins d’années millésimés depuis plus d’un siècle. Chaque année seuls quelques flacons à partir de 1976 sont proposés à un cercle restreint d’amateurs en recherche d’émotions œnologiques. Ces vins sont admirés et convoités par les amateurs du monde entier.
UN CHAMPAGNE «SUR MESURE» Chaque flacon repose depuis son origine dans les conditions optimales des caves historiques de la Maison. Chaque acquisition est traitée avec le soin particulier de l’artisanat sur mesure comme une véritable «commande spéciale». Le dégorgement est réalisé à la volée. Cette opération consiste à extraire le dépôt de levure concentré dans le col
de la bouteille. La dégustation du vin est effectuée par le Chef de Caves lui-même ou une personne de son équipe resserrée afin de s’assurer de la parfaite conformité du champagne contenu dans le flacon. Le bouchage, le muselage et l’habillage sont accomplis à la main dans la plus pure tradition champenoise.
UNE SELECTION DE MILLESIMES «Au sein de la Maison Lanson depuis 1972, j’ai eu l’honneur d’élaborer chacun des millésimes de la LANSON VINTAGE COLLECTION. Durant toutes ces années, j’ai toujours mis en œuvre les techniques d’assemblage qui m’ont été transmises par les générations précédentes. Chaque millésime de la Collection est un chef-d’œuvre assemblé avec passion et dévouement. Ils sont le fruit d’une quête perpétuelle de l’excellence, d’un engagement hors du commun d’hommes et de femmes de la Maison Lanson».
Jean–Paul Gandon Chef de Caves de la Maison depuis 1986 PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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L’œil de Montaigne Market
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our mon dressing d’hiver, j’opterai pour la doudoune Sacai. Idéale pour la saison qui arrive. Le mélange des matières et de la fourrure lui donne beaucoup de caractère. Le jeansCurrent Elliott en cuir : meilleure coupe, meilleur fit, on l’adopte! Les boots Carritz : faciles à porter tous les jours, tout en apportant une touche d’originalité grâce à leur matière. Cet hiver, on veut encore et toujours des clous, et cette fois on les porte jusqu’au bout des doigts avec les superbes gantsValentino. Côté accessoires, on opte pour la bagueLynn Ban : étoile montante de la joaillerie alternative US; on adore l’idée d’en porter une à chaque doigt. Enfin, le sac à dosThe Row : le retour du backpack n’échappe pas aux sœurs Olsen, indispensable dans sa garde-robe cet hiver. L I L I A N E J O S S U A Montaigne Market. 57avenue Montaigne, ParisVIIIe. 01 42 56 58 58. www.montaignemarket.com PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Infomania E t o n n a n t s Pa r i s i e n s
Jean-Philippe Haut
Vin mode d’emploi
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ean-Philippe Hautmet la bonne bouteille de vin, sur la bonne table, au bon moment. Avec sa société de services unique en son genre,Wine Sitting, il rend le vin facile: constitution de cave, stockage, il va même jusqu’à débusquer le vin rare, cher ou pas. «J’ai toujours été très intéressé par le vin. Chaque fois que des amis venaient dîner à la maison, ils repartaient conquis: ce qu’ils goûtaient chez moi, ils le voulaient pour chez eux. Et comme j’avais une très grande cave, c’est moi qui stockais leur vin. Il y a six ans, dans l’ascenseur, j’ai pris ma décision. J’ai dit à ma petite amie, qui est devenue ma femme depuis : on y va! On a démissionné tous les deux. Et on est partis en vacances pour fêter ça. Ce sont les dernières qu’on a prises. On a trouvé un entrepôt de 7m2, on a démarré, avec une table et deux ordis. Au début, avec les proches. Aujourd’hui, on a près de 500clients, et, sur 700 m2 à Bercy, on stocke des centaines de milliers de bouteilles.» Comment ça marche? «Pour le stockage, c’est un montant, assez bas, par bouteille, quel que soit le prix de la bouteille, qu’on l’ait achetée ou pas. Dans notre entrepôt, on a des conditions idéales, sécurité, degré d’humidité… On a mis au point un système par code-barres qui permet de retrouver chaque bouteille sans erreur possible. Et on dépose le vin à la demande, à domicile, pour un prix forfaitaire. Si des bouteilles n’ont pas plu… on les reprend! Et puis il y a les demandes spéciales. Un client qui me demande pour le lendemain trois chambertins, trois meursaults et trois champagnes d’un millésime pas évident. Déposer chez lui, en milieu d’après-midi, le vin décanté deux fois, prêt à être mis en carafe, et le champagne à bonne température, c’est ce que j’aime pardessus tout.» C’est quoi, un bon vin? «Avec un ami, l’un des plus grands vignerons du monde, on est tombés d’accord sur une définition: c’est un vin dont on a envie d’ouvrir une deuxième bouteille. Peu importe le prix.» Propos recueillis par E L L E N W I L L E R
Wine Sitting. 0981 41 72 02.
Jean-Philippe Haut’s Wine Sitting began six years ago with a few bottles in a 7m2 cellar; today he stocks hundreds of thousands in a 700m2 temperature-and humidity-controlled warehouse (each bottle has a unique barcode so it can’t be misplaced). Jean-Philippe also loves helping his clients create their own cellar, following their tastes and using his inside knowledge. So, what’s a good wine? “With a friend, one of the best winemakers in the world, we agreed on a definition,” says Jean-Philippe. “It’s a wine that makes you want open a second bottle –whatever its price.”
Pola is back
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n a tous la nostalgie du Polaroid! Alors, un certain nombre de marques essaient de relancer la passion. Ici, l’Instax Mini 90 «Néo Classic» de Fuji, reprend la mythique technique, mais avec des pellicules Fuji (disponible chez colette). The Instax Mini 90 Neo Classic is like a Polaroid with Fuji film.
Cocon musical U
n fauteuil sonorisé. Pour déguster vos musiques préférées. En cuir, avec quatre haut-parleurs, un caisson de basses et un autre d’infrabasses, leSonicChair est fabriqué par Designatics. www.uaredesign.com A hi-fi chair in leather with four speakers, plus extra bass and subwoofers, designed by Designatics.
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Charles Zana
Eloge de la fluidité
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N A D I N E VA S S E U R
Interior architect Charles Zana likes onyx, marble, brick, metal and plaster. He also likes working with exceptional artisans of bronze, glass and ceramics. He has designed exhibitions spaces for James Turrell and Philippe Parreno, and the interiors of restaurants, shops, and the interiors of apartments and houses. He loves fluidity, whether visually or in the way people move around his creations, because it’s another of “those things that aren’t visible, but which are decisive in how a client feels.”
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Portrait : Julien Oppenheim ©Jacques Pepion
u café de la maison de vente Artcurial, aux allures de jardin d’hiver, à l’esthétique discrètement coloniale du restaurantMme Shawndans le XIe arrondissement, en passant par les innombrables demeures privées de ses clients collectionneurs, Charles Zana imprime partout sa marque reconnaissable mais sans cesse renouvelée. «Nous avons un style, aime-t-il à dire, mais pas de recettes.» Charles Zana a un goût sûr pour l’art et le design qu’il intègre avec l’œil du connaisseur à ses espaces: meubles et objets d’Ettore Sotsass, d’Andrea Branzi, des frères Bouroullec ; installations de James Turrell ou de Philippe Parreno... Le résultat : des volumes très architecturés, aux lignes très tendues, une attention extrême portée aux espaces de circulation qui partout se conjuguent à une
«note de folie». «Nous avons un style contemporain, mais je n’aime pas le “total look”, j’aime y intégrer des objets.» Charles Zana aime l’onyx, le marbre, mais aussi la brique, le métal, le plâtre. Il aime aussi s’adjoindre le talent d’artisans bronziers, verriers, céramistes, dont la France, et Paris en particulier, a su perpétuer le savoirfaire. «Il existe en France une vraie culture de l’architecture d’intérieur. Paris est l’une des seules capitales où l’on trouve encore des artisans d’exception. Ce n’est pas pour rien que nombre d’architectes, américains notamment, viennent régulièrement s’y ressourcer. Dans quel autre pays trouve-t-on un musée des Arts décoratifs ? Il y en a très peu. Une manufacture des Gobelins, une manufacture de Sèvres ?» Son art d’architecte d’intérieur n’a que peu à voir avec celui d’un «décorateur». Ici, rien d’anecdotique, Charles Zana reste architecte avant tout. «Les clients qui font appel à nous s’attendent à un résultat très architecturé, où c’est le détail d’un faux plafond, le percement d’un mur, la mise en valeur du volume et de la lumière qui font la décoration de la pièce. Les plus réussis, ceux qui résistent le mieux au temps, sont ceux qui apparaissent comme une évidence, où l’on ne distingue pas l’intention de l’architecte.» Epure, lignes de force, Charles Zana aime aussi la fluidité. C’est même l’un de ses maîtres mots. Fluidité visuelle, fluidité dans les circulations. «Toutes sortes de choses qui, là encore, ne se voient pas, mais qui sont déterminantes dans le ressenti du client.»
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L’agenda très parisien Expositions Bonnes adresses Musique Nuit
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Erwin Blumenfeld Goûteur d’images
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e parcours d’Erwin Blumenfeld (1897-1969), photographe impénitent, se lit comme les chapitres d’un roman mouvementé. Cet infatigable expérimentateur à la poursuite des saveurs de l’instant écrit, dans sa scintillante autobiographie, Jadis et Daguerre,qu’il a toujours été «fermement décidé à montrer à la lentille une représentation de la vie excitante, forte et belle». Et, en effet, tout va très vite pour ce Berlinois de naissance qui découvre à l’âge de 10ans les charmes magiques de la chimie photographique dans le cabinet de toilette de ses parents. Sa première composition, sorte de nature morte où l’on retrouve pêle-mêle un exemplaire de La Bible illustréepar Gustave Doré, leMoïse de MichelAnge et une pomme de terre à moitié épluchée flanquée d’une brosse à dents, sera, dit-il, «le modèle des photos publicitaires que quarante ans plus tard l’industrie américaine (lui) achètera à prix d’or». En attendant, il s’entiche du mouvement Dada, dessine, multiplie les collages et les photomontages. Rattrapé par les cauchemars de la Première Guerre mondiale, l’ambulancier qu’il est devenu transporte les cadavres et tient les comptes d’une maison close gérée par l’armée. Sorti vivant du cataclysme, il se rend à Amsterdam, se marie et tient un magasin d’accessoires pour femmes dont il transforme l’arrière-boutique en studio photo. Dès1935, sa boutique fait faillite. Il ne lui reste plus d’autre solution que de devenir photographe. Belle opportunité, qui, après plusieurs expositions, lui ouvre le chemin de Paris et du monde de la mode.Grâce à Cecil Beaton, admirateur de son travail, le voilà embarqué dans l’aventure française deVogue. De cette période date la vertigineuse photo de Lisa Fonssagrives défiant les hauteurs de la tour Eiffel. A peine signe-t-il un contrat avecHarper’s Bazaar que la guerre, encore une fois, le renvoie aux tumultes de l’histoire. Allemand, donc indésirable en France, il se retrouve interné. Au bout d’un périple haletant, après une courte période de détention au Maroc, il parvient enfin, en1941, à rejoindre New York avec toute sa famille. Là, les années fastes commencent. Il devient un des photographes de mode les mieux payés, créant plus d’une centaine de couvertures pourVogue, Cosmopolitan, Life… Il passe à la publicité et met son talent au service de L'Oréal, Elizabeth Arden, Helena Rubinstein. Un trajet exceptionnel que l’exposition du Jeu de Paume s’attache à dévoiler en présentant l’insatiable curiosité d’un photographe qui regarda son temps avec la patience du graphiste, exemple dont Richard Avedon et William Klein retiendront la leçon. Mais c’est surtout le portraitiste qui émerge, celui qui tourne autour du visage à la recherche d’une saveur précise, comme si finalement l’image aussi avait un goût et en était le récit.B E R T R A N D R A I S O N JEU DE PAUME.Erwin Blumenfeld (1897-1969). Photographies, dessins et photomontages. 1 place de la Concorde, Paris VIIIe. 01 47 03 12 50. Jusqu’au 26janvier.
Born in Berlin in 1897,Erwin Blumenfeldbegan taking still lifes aged 10, which, he said, “were the model for the advertising photos that American industry would pay top dollar for 40 years later.” In between he worked with the Dadaists and as an ambulance driver during World War I, moved to Amsterdam and set up a shop with his wife, while taking photographs in his spare time. He turned professional in 1935 and with the help of Cecil Beaton began working for Vogue. When war broke out again he eventually got to New York, where he shot covers for USVogue, Cosmopolitan and Life, and ads for L’Oréal, Elisabeth Arden and Helena Rubinstein. His style, which proved so influential for Richard Avedon and William Klein, is perhaps best encapsulated in his exquisite portraits. «Lisa Fonssagrives sur la tour Eiffel», 1939; «Nu sous de la soie mouillée», 1937 ©The Estate of Erwin Blumenfeld.
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uoi de plus merveilleux pour un musée que de faire l’éloge du sommeil dans une institution qui, par principe, ordonne au visiteur de garder les yeux ouverts ? Et qui n’a pas été tenté, un jour, tout au long des couloirs et des galeries, de s’évader de la stricte ordonnance des salles? Vous l’avez rêvé, le Musée du Luxembourg l’a fait en proposant un parcours qui, de Bosch à Véronèse, trace les contours indécis des songes et de leurs interprétations. L’accrochage célèbre les corps endormis et dessine en quelque sorte toute l’importance que la Renaissance attachait à la dimension onirique considérée comme la possibilité d’entrer en relation avec l’au-delà ou tout au moins d’établir un pont entre la matière et l’esprit, entre l’univers physique et le monde de l’âme. Les rêveurs du XVIe siècle embrassent les récits de la mythologie et de l’histoire sainte et ne s’engagent guère sur le chemin des rêveries personnelles, à l’exception célèbre du cauchemar diluvien rapporté et peint par Dürer un jour de juin 1525. A suivre l’itinéraire de la nuit à l’aurore, les peintres du Sud préfèrent les visions plus pacifiées que leurs confrères nordiques, attirés par les terreurs de l’Apocalypse et autres monstres hallucinés. Outre cette opposition de tempérament ou de climat psychologique, l’expositionpose au regard des questions stimulantessoulignées par les auteurs du catalogue. Entre autres, celle-ci: «comment représenter l’inconsistance d’une illusion par définition insaisissable?» «Comment, signale Yves Hersant, donner tout son poids, non à l’apparence, mais à l’apparition?» Répondre à cette interrogation exige que l’on s’affranchisse de la représentation du visible hors de laquelle, à l’époque, il n’y avait point de salut. Seconde difficulté plus retorse encore: comment le peintre, s’il montre le rêveur et le rêve, se débrouille-t-il pour distinguer les deux espaces, pour nepas mélanger les lambeaux du mirage à la pesanteur du réel? Lorenzo Lotto, avec Le Songe de la jeune fille(1505), joue sur l’ambiguïté des références baignées dans un érotisme discret. La rêveuse, les yeux ouverts, apparaît sous une pluie de fleurs blanches déversées par un Amour ailé qui, à l’aplomb de la jeune fille, nourrit son rêve. Le pied gauche de la belle assoupie désigne le dos musclé d’un satyre ivre, tandis qu’une satyresse cachée par un arbre épie toute la scène. Censée représenter l’allégorie de la chasteté, la toile noue étroitement l’innocence de la somnolence à l’évocation du désir. De son côté, le Véronèse deLa Vision de sainte Hélène
Les nuits fertiles (1570-1575) oppose de haut en bas le songe et la rêveuse comme deux scènes qui s’enchâssent l’une dans l’autre. Ce tableau dans le tableau organise très distinctement l’espace du rêve et celui de la sainte penchée au bord de sa vision. Toutefois, le plus beau des paradoxes de ce chemin renaissant n’est-il pas encore celui de garder l’œil ouvert devant tant de paupières fermées et de corps alanguis offerts à la promesse de la nuit? BERTRAND RAISON
MUSÉE DU LUXEMBOURG.La Renaissance et le rêve. Bosch, Véronèse, Greco…19 rue de Vaugirard, ParisVIe. 01 40 13 62 00. 26 janvier. The Musée de Luxembourg is celebrating the oneiric, from Bosch to Veronese. The exhibition Dreams and the Renaissance –which began in Florence– explores the period’s vision of dreams as our access to the other side, between the physical world and the soul; their mythological aspects (see Dürer’s 1525 watercolor transcription of his diluvial nightmare); the terrors of the Apocalypse and its attendant monsters; and sleep’s secrets desires (Lorenzo Lotto’s The Dream of the Young Girl from c.1505). «Le Songe de la jeune fille, ou Allégorie de la Chasteté», vers1505 ©Courtesy National Gallery of Art, Washington.
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Anders Petersen doute une contradiction de plus, mais c’est peut-être mieux ainsi.» On sent cela en permanence dans toutes ses images, dans une façon unique de cadrer, de se mettre en danger et de s’effacer derrière ce qu’il photographie. Puis d’affirmer qu’il ne veut pas penser au moment de la prise de vue mais doit être «responsable» au moment de la sélection. Il dit tout ce qu’il doit àChrister Strömholm –dont on expose au même moment les portraits d’artistes au Centre culturel suédois–, qui, pourtant, lui imposait la netteté dans ses photos, ce dont il eut du mal à se défaire. Il fut à la fois son professeur et une sorte de père, avant d’être vraiment un ami. Il avoue qu’il répète cette relation avecJH Engström –lui aussi exposé, avec son travail sur Paris, au Centre culturel suédois–, dont il a refusé de voir le film que le jeune émule a réalisé sur son «maître et complice». Rester vivant, toujours. Etre aujourd’hui sans certitudes et espérer que les images s’imposeront. Alors, tout est possible, dans les villes parce qu’elles sont «érotiques», du côté du paysage qui l’intéresse de plus en plus parce qu’il est «une mémoire vive». Mais s’il s’avoue sentimental, nostalgique parfois, Anders Petersen veut continuer à se confronter au monde. «Plus je vieillis, plus j’apprends.» Des visages, des corps, des perspectives, quelques paysages, des souvenirs, du noir et blanc traversé de fulgurances de lumière, comme les tatouages qui marquent les corps, un monde recomposé qui devient autoportrait. Une vie, en somme, qui ne cherche qu’à continuer, malgré une «rétrospective», ou à cause d’elle. C H R I S T I A N C A U J O L L E ême s’il n’aime pas le terme –ce boulimique BNF. Anders Petersen [photographies].Quai François-Mauriac, d’images avoue avoir peur de la mort–, la grande Paris XIIIe. 01 53 79 59 59. Jusqu’au 2février. exposition d’Anders Petersen à la BnF est bien une rétrosCENTRE CULTUREL SUÉDOIS. 2 x Paris: JH Engström pective. Qu’il accroche à rebours, des images les plus et CHR Strömholm.11 rue Payenne, ParisIIIe. 01 44 78 80 20. récentes à celles qu’il réalisa dans les années 1970, à HamJusqu’au 12 janvier. bourg, dans ce Café Lehmitz où il vivait et photographiait et Anders Petersen may not like the word, but his current dont il tira un livre qui, après que sept éditeurs l’eurent exhibition at the Bibliothèque Nationale de France feels refusé, apparut comme l’affirmation d’une autre façon like a retrospective. Petersen says while he always begins d’explorer le réel, acteur autant que regardeur. «Pour faire working with “one foot inside, the other outside, my de bonnes photos, j’ai besoin d’avoir un pied dedans, un problem is I always end up with two feet inside!” This pied dehors. Mon problème, c’est que je finis toujours avec involvement can be felt in his celebrated images taken at les deux pieds dedans! Alors je suis obligé de sortir, avant de Café Lehmitz in Hamburg during the 1970s, perfect revenir.» Ainsi résumée, la démarche semble évidente, examples of his intimate, tightly framed, and poetic style. explicite, qui pose la question de la distance à ce qui est As time passes he admits to feeling occasionally sentimental photographié autant qu’elle affirme l’inépuisable curiosité and nostalgic, but he says, “The older I get, the more I learn.” d’un écorché vif pour qui rien n’est plus important que de «Café Lehmitz», 1970 ©Anders Petersen, courtesy Galerie VU’, BnF, Estampes et photographie. rencontrer l’autre, au plus près, à même la peau. Il se dit «chaotique», mais ajoute immédiatement: «C’est sans
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Raymond Depardon R
aymond Depardon est donc le premier photographe vivant à exposer au Grand Palais. Il ne faut y voir ni une conséquence du fait qu’il a réalisé le portrait officiel de François Hollande ni, de sa part, une envie de consécration: «Ce n’est pas une rétrospective, je pense que c’est encore un peu tôt, j’ai encore plein de choses à faire et, de toute façon, l’espace ne s’y prête pas.» Dans ce lieu prestigieux, on aurait pu s’attendre à une sorte de best of réunissant les icônes qui l’ont marqué et que l’on retrouve dans son abondante bibliographie. Il n’en est rien, et c’est du côté de la couleur que l’ancien fondateur de Gamma, devenu membre de Magnum, est allé chercher la matière de son exposition. Mais pas celle que l’on attend. Plutôt des images oubliées, ou non valorisées, et des toutes nouvelles, réalisées pour l’occasion.
Comment est née l’idée de l’expo? C’est une proposition, un jour, d’Hervé Chandès, le directeur de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, avec qui j’ai beaucoup travaillé et qui est un ami. Il m’a juste demandé si je voulais exposer au Grand Palais, et je lui ai demandé d’être le commissaire de cette exposition. Tu savais ce que tu voulais montrer? Cela m’a pris un peu de temps. Je ne pensais pas en termes de rétrospective, mais je me suis dit que ce devait être l’occasion de regarder des choses que je n’avais plus vues depuis longtemps, et aussi que je devais avoir la possibilité de produire des images. Et puis, c’est formidable de pouvoir avoir un regard extérieur sur son travail, de voir ressurgir des images que l’on a oubliées ou que l’on n’a jamais valorisées.
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Les Expositions D’où vient le titre? Il est caractéristique de la façon dont nous avons procédé. Hervé est quelqu’un qui baigne dans l’art contemporain, qui ne se soucie pas particulièrement de photo, même si cela l’intéresse toujours, et je lui ai passé des boîtes d’images, des choses que j’avais mises de côté. Une boîte réunissait des photos d’Amérique latine et d’Afrique, et j’avais écrit dessus «Un moment si doux». C’est devenu le titre. J’en suis content, car ces images correspondent à des moments particuliers pour moi: ce sont des photos que j’ai faites sans douleur, ce n’est pas si fréquent. Ce sont des moments dont j’ai un souvenir de douceur, de bonheur, et j’avais oublié cette boîte… Comment s’organise l’exposition? A mes débuts, lorsque je photographiais en couleur pour la presse, comme tout le monde, je changeais juste de rouleau et je ne réfléchissais pas au fait que je devais tout revoir en termes de composition. Il en reste quelques images de débutantes ou d’Edith Piaf, mais surtout celles que je faisais pour moi. Ma mère, la ferme, au Rolleiflex, dans ce carré dont j’ai toujours aimé la respiration. Ensuite, Hervé a choisi trois «reportages», trois sujets de l’époque Gamma: le Chili en 1971, un an après l’élection d’Allende, une période difficile pour moi, Gilles avait disparu, j’étais déprimé, peut-être désespéré. Je suis parti avec Robert Pledge, et là tout était photographiable : les paysans, la joie des gens, l’ambiance dynamique du quotidien, la vie. Je l’ai fait en Kodachrome, ce qui donne ces tonalités si particulières. Beyrouth en 1978, pour Stern, dont nous montrons essentiellement les images qui n’ont pas été publiées, celles qui n’étaient justement pas dans la convention de presse, mais qui sont plus intéressantes. Et le Glasgow de 1980, que leSunday Times, qui l’avait commandé, n’a pas publié. Beaucoup d’enfants, d’alcooliques, trop sans doute, du social, et une couleur extraordinaire. Moi qui dis que mes lumières sont au Sud, celles du Nord me réussissent plutôt! C’est la fin de l’aspect journalistique? Oui, cela aurait été répétitif, et puis, de la période Gamma, bien des choses ont été perdues. Nous passons au cœur de l’exposition, à ce «moment si doux» tellement particulier et dans lequel je me retrouve dans la proximité à l’enfance. Effet de l’âge, sans doute. Encore que… Aujourd’hui, je ne suis plus en colère de la même manière, j’ai davantage de retenue qu’avant et, aussi, je vois les choses plus clairement. Mon noir et blanc est finalement très français, dans une tradition sentimentale. Ma couleur, entre autres le travail sur la France, est plus proche d’une tradition américaine. Et j’ai toujours admiré Walker Evans. C’est pour cela que, pour la commande de la Datar, j’avais photographié la ferme du Garet en couleur et en grand format. Comme l’exposition sur la France est très récente, nous n’avons gardé que quelques images… Tu as aussi produit de nouvelles images... Pour moi, c’était indispensable, sous peine que ce ne soit qu’une exposition de plus. J’avais envie, besoin aussi, de faire des images en ayant en tête cette question de la couleur. J’ai eu la possibilité de partir six mois pour travailler. Je suis d’abord parti en Argentine, sur les routes, du nord au sud, et j’ai bien vite compris que cela ne servait à rien. Alors, j’ai décidé d’aller dans des palmeraies, parce que j’adore les palmeraies, les oasis. Et d’y rester à chaque fois deux semaines.
A Harar en Ethiopie, un retour au Tibesti, à Tarabuco, une ville qui est un marché important de l’Altiplano bolivien, sur la promenade des Anglais à Nice, à Honolulu et à Los Angeles, qui est aussi une grande palmeraie un peu particulière… J’ai travaillé au Rolleiflex, avec ce 55mm qui ne déforme rien. C’est une sensation que j’adore. La couleur, cela signifie une autre façon de se situer par rapport à un propos documentaire comme le tien... Oui, quand le tracteur de mon frère est rouge, je trouve que ça a un sens de le photographier en couleur. Et puis, j’aime changer de format –cela vient sans doute de ma pratique du cinéma, où je détermine mon cadre–, et Walker Evans avait du grand format et son 24x36. Le format t’oblige à déterminer ta distance et ce qui est essentiel, c’est ce qui me plaît tant dans le carré, cette respiration. C’est tout le contraire du dogme de l’instant décisif ou du nombre d’or. Mais il y a beaucoup de «couleurs» différentes. Oui, la couleur a longtemps été pauvre, presque dans une pratique «bête», avec des ektas médiocres, en France en tout cas. Certes, il y avait des précurseurs fondamentaux, Luigi Ghirri en Italie, Willam Eggleston aux Etats-Unis, qui a su nous montrer les couleurs d’un Sud pauvre. Mais, aujourd’hui, alors que les émulsions vont disparaître, elle est plus belle que jamais, plus fine et plus fidèle dans ses possibilités. Et puis, la couleur est une cuisine complexe, on ne réfléchit pas assez aux températures de couleur, au fait qu’elles ont été déterminées à Rochester, et que la lumière est différente ailleurs. Du coup, je surexpose pour obtenir les blancs que je souhaite obtenir. Alors, tu vas continuer en couleur? Qui sait? L’essentiel, comme après une exposition ou après un livre, c’est de continuer à réfléchir et surtout à produire, à faire des photos, à travailler. Propos recueillis par C H R I S T I A N C A U J O L L E
GRAND PALAIS. Raymond Depardon. Un moment si doux. Avenue Winston-Churchill, ParisVIIIe. 01 44 13 17 17. Jusqu’au 10 février. With Un moment si doux, Raymond Depardon becomes the first living photographer to be exhibited at the Grand Palais, Paris. “Such a Sweet Moment” is not a retrospective, but rather a collection of unseen, unpublished older work and new photographs taken with a 55mm Rolleiflex. Mixing color and black-and-white, Depardon sees the exhibition as both “the chance to look at things I haven’t seen for a long time” and to produce some new work. “I gave [curator Hervé Chandès] a box of photographs of Latin America and Africa on which I’d written ‘Un moment si doux’ and it became the title,” he explains. “I’m happy because these images correspond to particular moments in time for me: they’re photos that were painless to take, something that doesn’t happen that often. The memories of these moments are gentle and happy – and I’d forgotten about this box. Today, I’m not angry in the same way; I’m more restrained than before and I see things more clearly. My black-and-white work is, in the end, really French, in a sentimental tradition; my color work is much close to the American tradition. After an exhibition or a book, the essential is to carry on thinking and above all producing, taking photos, working.” «Edith Piaf», Paris, 1959 ©Raymond Depardon/Magnum Photos.
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Vivian Maier
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otalement anonyme de son vivant, Vivian Maier exerçait le noble métier de nourrice à New York, puis Chicago. Elle avait l’habitude de se promener dans la ville avec ses enfants, son Rolleiflex autour de cou, et de photographier tout ce qui accrochait son regard. Faute d’argent, elle ne développait jamais ses négatifs… Ce n’est qu’en 2007 que John Maloof, un jeune agent immobilier à la recherche de clichés sur le quartier de Portage Park, à Chicago, fit l’acquisition, pour 400dollars, de plus de 100000 négatifs à l’occasion d’une vente aux enchères et révéla le talent photographique de Vivian Maier. Nous découvrons ici sa première exposition parisienne. LES DOUCHES LA GALERIE.Vivian Maier. 5 rue Legouvé, Paris Xe. 01 78 94 03 00. Jusqu’au 21décembre. Vivian Maier was a nanny in New York and then Chicago who used to take her Rolleiflex out with the kids. In 2007 – just two years before her death – John Maloof bought some of her 100,000 negatives in a thrift store and began promoting her pioneering street photography. «Untitled, self-portrait» ; «New York, NY» © Vivian Maier/Maloof Collection, courtesy Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches La Galerie, Paris. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Christophe Jacrot
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hristophe Jacrot revient avec une série étonnante: New York in Black. Prévenu par un ami fin octobre 2012 qu’une coupure d’électricité due à l’ouragan Sandy plongeait dans le noir tout le sud de Manhattan, il saute dans un avion pour immortaliser la «fragilité de la ville». Un jeu d’ombres et de lumières pour une série d’images mi-inquiétantes mi-poétiques. GALERIE DE L’EUROPE.Christophe Jacrot. New York in black.55 rue de Seine, ParisVIe. 01 55 42 94 23. Jusqu’au 11 janvier. The images in Christophe Jacrot’sNew York in Blackwere taken when the south of Manhattan was plunged into darkness in the aftermath of Hurricane Sandy. Unsettling and poetic. «5th Avenue», 2012; «West Broadway», 2012 ©Christophe Jacrot.
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Philippe Parreno
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et artiste plasticien français a répondu à la carte blanche donnée par le Palais de Tokyo et est le premier artiste à occuper la totalité des espaces agrandis du lieu. Il aime créer «une chorégraphie mentale» rythmée par des images, des films, des sons… PALAIS DE TOKYO. Philippe Parreno. Anywhere, anywhere out of the world.13 avenue du Président-Wilson, ParisXVIe. 01 81 97 35 88. Jusqu’au 12janvier. The Palais de Tokyo gave Philippe Parreno carte blanche to fill its entire 22,000m2; so he did. The result isAnywhere, Anywhere Out of the World. Vue de l’exposition de Philippe Parreno «Anywhere, Anywhere, Out of the World», Palais de Tokyo, 2013. Philippe Parreno, «The Writer», 2007.
Jean-François Lepage
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a manière de photographier est très proche de celle des artistes plasticiens. Il recherche, comme il dit, «l’équilibre déséquilibrant». Lame à la main, il retravaille toujours le négatif à la manière d’un peintre. L’anatomie du corps s’en trouve dérangée, réinventée. GALERIE MADÉ. Jean-François Lepage. Inside the mirror. 30 rue Mazarine, ParisVIe. 01 53 10 14 34. Jusqu’au 7janvier. Jean-François Lepagelooks for “unbalanced balance” in his photographs. So he reworks his negatives with a knife to create strange images that can now be seen inInside the Mirror. «Moonlight Zoo #6», 2006, courtesy Galerie Madé ©Jean-François Lepage.
Maleonn
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ne série d’images entre rêve et histoire. Des photographies de personnages comme mis en scène dans des décors de boutiques vintage, que Maleonn recolorise et retouche comme s’il possédait un «pinceau magique». GALERIE PARIS-BEIJING. Maleonn. A specimen of time. 54 rue du Vertbois, ParisIIIe. 01 42 74 32 36. Jusqu’au 21déc. Somewhere between history and dreams, Maleonn’s A Specimen of Timeis a dive into a recolorized and retouched world of vintagestyle decors and characters. «Maleonn, My Photo Studio 04», 2010, courtesy Maleonn/Galerie Paris-Beijing. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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America Latina
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’exposition présentée par la Fondation Cartier en coproduction avec le Museo Amparo de Puebla (Mexique) retrace l’histoire de la photographie latino-américaine de 1960 à nos jours, en explorant l’interaction entre textes et images. A travers des inventions formelles, les artistes ont cherché à rendre compte de la complexité et de la violence du monde qui les entourait pendant cette période tumultueuse, et, dans certains cas, à déjouer la censure. FONDATION CARTIER. America latina. 261 boulevard Raspail, ParisXIVe. 01 42 18 56 50. Jusqu’au 6 avril. Co-organized by the Fondation Cartier and the Museo Amparo de Puebla in Mexico, America Latina retraces the history of Latin American photography since the 1960s.
Miguel Calderón, «Sans titre (rings)», 2006, courtesy de l’artiste et kurimanzutto, Mexico ©Miguel Calderón. Paolo Gasparini, «El habitat de les hombres…», Caracas, Bello Monte, 1968, ©Paolo Gasparini.
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Yusuf Sevinçli
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«Sans titre», série «Good Dog», 2004, courtesy Galerie Les filles du Calvaire.
André Rau
hotographe stambouliote, le Turc Yusuf Sevinçli recherche la mixité et la fantaisie qui colorent Istanbul. Il capture des instants précieux et en tire des images fortes, parfois cruelles. Toujours en noir et blanc. Il est l’une des figures centrales de la scène turque émergente. GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE. Yusuf Sevinçli. 17 rue des Filles-du-Calvaire, Paris IIIe. 01 42 74 47 05. Jusqu’au 11 janvier. Like Anders Petersen or Antoine D’Agata, Turkish photographer Yusuf Sevinçli creates beautiful yet disturbing black-andwhite images, which capture the spirit of his native city of Istanbul.
l fut l’assistant de Peter Lindbergh avant de devenir un photographe de mode à la renommée internationale. D’origine allemande, il qualifie lui-même son style de «sophistiqué et propre». GALERIE BETTINA. André Rau. 2 rue Bonaparte, Paris VIe. 06 77 97 25 05. Jusqu’au 28déc. Once Peter Lindbergh’s assistant, André Rau is now a renowned fashion photographer in his own right who describes his style as “sophisticated and clean.” «Isabella Rossellini», New York, 1993; «Yves Saint Laurent», Marrakech, 1991 ©André Rau.
Jim Morrison par Günter Zint
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e 8 décembre, Jim Morrison aurait eu 70ans. A cette occasion, la Galerie Blumann –spécialisée dans la photo noir et blanc de stars du rock’n’roll– lui consacre une exposition à travers les clichés de Günter Zint, photographe allemand ayant notamment travaillé pour le célèbre StarClub de Hambourg, qui a vu défiler pendant de nombreuses années les plus grands groupes de rock du monde. Günter Zint avait suivi les Doors lors de leur tournée en Allemagne. GALERIE BLUMANN. Jim Morrison. 4 place des Vosges, ParisIVe. 06 09 93 55 22. Jusqu’au 29 décembre. Jim Morrison would have been 70 on December 8. To celebrate: images taken by Günter Zint during a German tour of the Doors. ©Gunter Zint/Ulf Kruger/Grauwert Hamburg. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Jerry Schatzberg
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hotographe et réalisateur américain, Jerry Schatzberg est considéré comme l’un des photographes de mode les plus brillants. Il signe des portraits d’artistes quasiment cinématographiques qui prolongent le simple cadre de la photographie et racontent toute une histoire. Comme dans ses célèbres portraits de Faye Dunaway, Mick Jagger ou Bob Dylan… GALERIE SEINE 51.Jerry Schatzberg. 51 rue de Seine, ParisVIe. 01 43 26 91 10. Jusqu’au 14décembre. American photographer and director Jerry Schatzberg takes cinematic portraits that seem to tell a story; his subjects have included Bob Dylan, Faye Dunaway and Mick Jagger.
«Thumb and Eye. Bob Dylan», 1965, courtesy Jerry Schatzberg/Galerie Seine51, Paris. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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La voix
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omment fonctionne notre voix? Que reflète-t-elle de nous? La voix est porteuse d’émotions, de souvenirs… «La Voix, l’expo qui vous parle», réalisée en partenariat avec l’INA et l’Ircam, est la première exposition d’ampleur sur ce thème qui nous concerne tous. Au travers de jeux d’écoute inédits et d’expériences interactives, le visiteur est invité à tester et à transformer sa propre voix. Il découvre ses mécanismes, ses possibilités expressives et ce qu’elle peut révéler de la personnalité de chacun. Nadine Vasseur, notre collaboratrice, est l’initiatrice et l’une des commissaires de cette exposition. CITÉ DES SCIENCES ET DE L’INDUSTRIE. La voix, l’expo qui vous parle. 30 avenue Corentin-Cariou, Paris XIXe. 0140057000. Jusqu’au 28 septembre. An exhibition that invites you to discover the secrets of our voices at Paris’ science museum, co-curated by Palace’s very own Nadine Vasseur.
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Robert Polidori
ue ce soit à Versailles, à Tchernobyl ou ailleurs, Polidori, photographe canadien, immortalise des espaces marqués par les traces et les cicatrices de leur histoire. Des images qui racontent des lieux, le plus souvent des lieux cachés, secrets ou très difficiles d’accès. Des portraits d’intérieur qui nous racontent des histoires. GALERIE KARSTEN GREVE.Robert Polidori. La mémoire des murs. 5 rue Debelleyme, ParisIIIe. 01 42 77 19 37. Jusqu’au 21décembre. Robert Polidori’s La Mémoire des mursis another part of his long-standing project of capturing the scars history leaves on the world around us. «Salle de Crimée Sud, (98) ANR.02.035, salle de l’Afrique, aile du Nord,er1étage, château de Versailles, France», 2007, courtesy Galerie Karsten Greve Köln, Paris, St Moritz.
Jim Shaw
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e ne sont pas les œuvres de l’artiste californien hors norme qui seront présentées, mais les archives de ce collectionneur invétéré qui chine depuis toujours sur eBay et dans les brocantes, des images d’artistes souvent anonymes, ayant toujours pour point commun de monter une certaine représentation de l’Amérique. CHALET SOCIETY. Jim Shaw/Archives. 14 bd Raspail, ParisVIIe. Jusqu’au 24janvier. Californian artist Jim Shaw is not showing rt Ludique, premier musée dédié à his own work but rather his collection of l’art contemporain issu de l’«entertainment», ouvre ses portes avec l’exposition found art that inspires it. «Pixar». Inaugurée pour la première fois V.T. Houteff, «The Church to and Back from the Wilderness», 1933, collection de Jim Shaw. en 2006 au MoMA de New York, elle s’est enrichie avec la sortie de nouveaux films. L’occasion de découvrir plus de 500 crayonnés, de story-boards et de dessins d’étude des décors et des personnages. ART LUDIQUE.Pixar, 25 ans d’animation. 34 quai d’Austerlitz, ParisXIIIe. Jusqu’au 2mars. Over 500 drawings, storyboards and décor and character sketches from 25 years of Pixar films on show at new “entertainment” museum Art Ludique.
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«Sans titre» ©Disney Pixar. PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Emmanuel Perrotin
L’art en scène
Portrait : Guillaume Ziccarelli
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mmanuel Perrotin a le sens de la scène, il aime la nuit et la fête. A tel point que, dès ses débuts, à 21 ans, il a choisi de travailler dans l’univers des galeries d’art. Lieu idéal qui, n’ouvrant pas avant 11heures du matin, lui laisse le temps de se remettre de ses échappées nocturnes. Cet heureux commencement placé sous le signe de la fièvre musicale annonce le succès non moins électrique de son entreprise. Aujourd’hui galeriste confirmé, porte-drapeau de l’art contemporain, il a pignon sur rue à Paris, Hongkong et New York. L’ex-noctambule dirige une cinquantaine de personnes et représente plus de trente artistes, et non des moindres : Maurizio Cattelan, Xavier Veilhan, Sophie Calle… Grâce à son flair, on lui doit la première expo de Damien Hirst en1991. Epoque héroïque où, traversant la Manche, il transporte lui-même les pièces de l’artiste dûment sanglées sur le toit de la voiture de sa mère. C’est lui encore que l’on trouve au démarrage du japonais Takashi Murakami, en 1994, l’auteur des créatures papillonnantes rose bonbon, accompagnées de sculptures suaves. Malheureusement, les découvertes n’assurent aucune exclusivité, et Emmanuel Perrotin a vu avec regret ses trouvailles partir à la concurrence, ce qui ne l’a pas empêché de rebondir et de gravir peu à peu tous les échelons de la reconnaissance. A 45 ans, il fête ses 25ans de métier au Tripostal de Lille, à l’invitation de Martine Aubry. Une exposition-fleuve sur 6000 m2 qui réunit jusqu’au 14janvier 2014 tous ceux qui sont passés par la galerie, les membres fidèles comme les nomades. Une liste ébouriffante, de Wim Delvoye à Philippe Parreno, qui donne un aperçu du trajet parcouru par cet autodidacte. La formule de cette réussite tient-elle finalement à ce que ses détracteurs lui reprochent: pas de ligne
directrice évidente, un néo-pop brutal?… Mais la cohérence ne viendrait-elle pas de cette aptitude à capter justement les mouvements les plus contradictoires et à prendre des risques ? Il fallait oser l’aventure parisienne, bref, avoir la fibre de l’entrepreneur et le sentiment très vif que tout peut s’arrêter à l’image de ces personnages de Fitzgerald qui le fascinent. On sent bien qu’il ne défend pas une chapelle esthétique, mais qu’il aime s’engager auprès de ses artistes en participant financièrement à la production de leurs projets. Un enthousiasme qui a convaincu Maurizio Cattelan, qui a transformé, en1995, son galeriste en un gigantesque lapin-pénis rose du plus bel effet. Ce joueur aime les coups de poker et l’ouverture de l’annexe new-yorkaise cette année y ressemble fort, car là-bas comme ailleurs la chasse aux artistes est ouverte. Le voilà bien dans la fosse aux ours en compagnie des mammifères synthétiques polaires de Paola Pivi, qui font l’objet de sa première exposition américaine. B E R T R A N D R A I S O N Aged 45, Emmanuel Perrotincurrently represents 30artists including Maurizio Cattelan and Sophie Calle, and was the first to show Damien Hirst and Takashi Murakami in France. To celebrate 25 years in the business he’s been invited by the mayor of Lille to curate an exhibition at the city’s Tripostal venue. It’s a who’s-who of the past two decades of contemporary art, as well as the story of a selftaught art lover whose first gallery in a Parisian apartment has now become a mini-empire with 45 employees working in galleries in Paris, New York and Hong Kong. «Who Told You White Men Can Jump?», 2013, Paola Pivi, courtesy Galerie Perrotin.
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Les Expositions
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n1989, le Petit Palais consacrait à la maison Cartier sa première rétrospective majeure. Depuis, plus de 25 expositions ont eu lieu aux quatre coins du monde, de Saint-Pétersbourg à Tokyo, en passant par Mexico ou New York, célébrant chacune l’art du grand joaillier sous les facettes les plus diverses. La dernière, qui s’est tenue en2013 en Chine, à Shenyang, s’attachait à l’influence de l’art chinois sur ses créations. L’exposition du Grand Palais, «Cartier. Le style et l’histoire», est la plus importante et la plus ambitieuse jamais réalisée. Quelque 600 bijoux, montres, pendules et pièces de joaillerie, de 1847 à nos jours, y sont exposés, retraçant son aventure hors du commun. On connaît la célèbre formule du roi Edouard VII consacrant Cartier «Joaillier des rois, roi des joailliers». Parler de l’histoire de Cartier, c’est bien sûr parler de l’histoire des «Grands» auxquels son destin et ses créations sont indissociablement liés. Pour reprendre les termes de Pierre Rainero, directeur image, patrimoine et style chez Cartier, beaucoup sont des «bijoux de pouvoir». Diadèmes, tiares, parures… de celles de Grace Kelly à celles de Kate Middleton. Mais l’histoire, c’est aussi, on le sait moins, le lien de Cartier au général de Gaulle, dont la maison facilita l’installation à Londres. «En1942, nous avons crééL’Oiseau en cage, un oiseau bleu-blanc-rouge dans une cage dorée. Pour l’avoir exposé dans toutes les vitrines de la rue de la Paix, Jeanne Toussaint, la directrice d’alors, fut arrêtée par la Gestapo. En 1945, il a été remplacé parL’Oiseau libéré, qu’on peut voir dans l’exposition.» L’histoire de Cartier,c’est aussi,bien sûr, celle du cinéma et de ses icônes, de Maria Félix à Marlene Dietrich et Liz Taylor. C’est surtout celle des Arts décoratifs, dans laquelle Cartier a joué un rôle de premier plan. Cette histoire est celle qui sert de fil conducteur à l’exposition, laquelle met en regard les créations de Cartier au fil du temps avec d’autres témoins de la vie artistique et du goût de l’époque: vêtements, pièces de mobilier, revues de mode, photographies publicitaires, tableaux… Quant au style, la question se pose de savoir s’il existe un style Cartier par- delà ses innombrables déclinaisons à travers le temps. Qu’y a-t-il de commun entre le «style guirlande» du début du XXe siècle, d’inspiration néoclassique mêlant platine et dia-
mants, les abstractions géométriques des bijoux Art déco, le style tutti frutti avec son mélange de pierres colorées d’inspiration indienne ? «On reconnaît d’emblée un bijou Cartier, commente Pierre Rainero, par le sens des proportions, les volumes, un certain vocabulaire. Ce vocabulaire, c’est, par exemple, le serti muguet, les cabochons de couleur, la combinaison de trois couleurs d’or. Et, bien sûr, certains motifs comme l’orchidée ou les félins, au premier rang desquels la panthère, emblème de la maison. Présente dans nos collections dès 1914, la panthère, à la fois prédatrice et élégante, discrète et prête à bondir, est en lien avec une évolution psychosociologique de l’époque, un style de vie où les femmes se permettaient d’affirmer leur caractère. La duchesse de Windsor incarne parfaitement ces femmes, certes fort riches, mais riches aussi d’une grande liberté d’action, voyageant d’une capitale à l’autre, s’entourant d’artistes.» Le style de Cartier ne cesse d’évoluer, repoussant toujours plus loin la technique, explorant de nouveaux champs d’inspiration, un nouveau type de féminité, ainsi qu’en témoignent les colliers de la dernière collection, d’une souplesse telle que les pierres semblent tissées entre elles. N A D I N E V A S S E U R GRAND PALAIS. Cartier. Le style et l’histoire.21 avenue Franklin-Roosevelt, Paris VIIIe. 01 43 59 76 78. Jusqu’au 16février. Cartier: Le style et l’histoireis the house’s biggest ever retrospective. More than 600 pieces of jewels, watches, clocks and pieces of jewelry made between 1847 and today will be on show in the Grand Palais. It’s a story of wealth –from royalty (Edward VII, Grace Kelly) to stars (Marlene Dietrich, Liz Taylor)– and style. “You can recognize a Cartier piece,” saysPierre Rainero, the house’s current image and heritage director, “by its proportions, volumes and a certain vocabulary, such as the panther. Present in our collections since 1914, the panther, both predatory and elegant, discreet but ready to pounce, was linked to women’s psycho-sociological evolution at the time.”
Les trésors de Cartier
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«Bracelet rigide Panthère, Cartier», Paris, 1958, photo N. Welsh ; «Collier Crocodiles, Cartier», Paris, commande de 1975, photo V.Wulveryck ; «Sac», 1961, photo Nick Welsh, collection Cartier ©Cartier.
PHILIPPE JACQ
Carte [+-] blanche un an à la Galerie W avec une première installation spectaculaire WIP* Exposition :15 novembre 2013 / 15 janvier 2014
44 rue Lepic Paris 18 info@galeriew.com 01 42 54 80 24 www.galeriew.com Tlj 10h30-20h00 Vincent Bousserez João Luíz Bulcão Jean-Marc Dallanegra Yom de Saint Phalle Benjamin Deroche Antoine Desailly Jean-Claude Gautrand Pierre-François Grimaldi Raymond Hains Troy Henriksen Philippe Jacq Nicola L. Elodie Lachaud Mirko Lovric Chris Morin Pierre-Alex. Georges Poncet Bernard Quentin Denis Robert Toma-L Winnie * Work In Progress
Exposition
J. Johns aime l’eau de Léo C - Dessins coutures et signes sur tapisseries - 160 x 220 cm - 2013
du 15 nov. 2013 au 15 jan. 2014
Photo © E. Jondreville
Par Sabine Euverte (extrait) Dans ma déjà longue vie plutôt pleine de vedettes, Philippe Jacq est ma 3ème rencontre de ce type : un artiste t’explique, déroule, déplie, délie. Unfold. Et ton intelligence, ton esprit, ton cœur, s’agrandissent. Simple et fantastique, inoubliable et dynamique. « Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire » écrivait Baudelaire. Avec Philippe Jacq, peindre, tapisser, aussi. Ici, tout est lié, délié, emporté, vaudou, fantasmagorie et magie. Et à l’écouter et l’écouter encore, on est saisi par la force simple, naturelle, coulant de source, d’autres images ou mots joints, qu’on aurait a priori pris pour des provocations faciles et qui, à y réfléchir, s’assimilent peut-être davantage aux cadavres exquis de Duchamp et ses amis surréalistes. Des cadavres exquis que Philippe Jacq déroule tout seul, sur des tapis… Aurais-je aimé ses jardins si je n’y étais pas vraiment descendue ? À première vue, des couronnes mortuaires Macabres, douteuses, flippantes. Et les corps, et les têtes, et les crânes et os. De plus près, on est troublé, happé, par des roses aux feuillages délicats, embarqué dans tout un univers parallèle de crustacés imaginaires tendant leurs pinces vers des objets volants, des Dark Vador, des Christs planants, en polychromie ; on est enveloppé par des phrases jetées comme des ponts, une finesse, une santé, on plonge au côté des tentacules SF de Lovecraft pour voler vers les combines Pop art de Rauschenberg, et atterrir en pleines traditions mexicaines, célébration de la vie dans la grande fête des morts. Et plus on s’approche et plus les mots éveillent. À tisser. « Comme une pelote que tu défiles ».
Détail Installation Mur - Céramiques originales, objets, signes - Dimensions variables - 2012
Aiguille, sésame « qui ouvre la porte du souvenir »… Dans ses fils rouges tendus dans ses flammes jaunes, l’intouchable Kaaba se retrouve coiffée d’un cerf ou d’un chasseur, les minarets surplombés de danseuses de ballets, encerclés de musées d’art moderne, et le muezzin résonne sur fond d’hallali...
Verbatim de Philippe Jacq : « Je tends sur de grands châssis des tapisseries orientales populaires, Mecque, harem, paysage, chasse aux lions dans le désert… Et je couds dessus des morceaux de tapisseries occidentales populaires, chasse à courre, ballerine, vieux moulin, scène christique… des roses… souvent d’inspiration classique et académiques. Le frottement-rencontre entre les différents motifs génère des histoires, des scénarios comme autant d’hypothèses souvent humoristiques. Je vois ces tableaux comme une métaphore de l’état actuel du monde (mélange des cultures, «mix ethnique», questionnement identitaire). » « Nulle volonté de ma part de profanation ou de sarcasme mais plutôt une volonté d’émancipation par le jeu: Super héros de mon enfance qui partent à la chasse aux lions avec les hommes du désert, moulin-minaret, Lac des cygnes mis en scène dans la mosquée transformée en opéra (hommage aux années passées à faire de la figuration à l’opéra du Rhin à Strasbourg pour financer mes études aux Beaux-Arts). La vie est une fête que j’essaie de célébrer à ma manière. » Détail Installation Mur - Céramiques originales, objets, signes - Dimensions variables - 2012
« Il y a dans ce travail quelque chose de dadaïste, voire néo-dadaïste. Je pense à Rauschenberg, son grand-père médecin allemand marié à une indienne Cherokee, ses collages, ses céramiques japonaises, ses dessins sur des tapis de cérémonie, son projet ROCI (Rauschenberg Overseas Culture Interchange) pour développer une communication artistique entre une dizaine de pays : Mexique, Chili, Venezuela, Tibet, Japon, Malaisie, Cuba, USA et ceux qui s’appelaient encore URSS et RDA. » « Aux États-Unis, j’ai voulu rencontrer tous les gens qui m’intéressaient. J’en ai fait une série de films : I wanted to meet a famous artist que je projetais dans des cinémas de quartiers ou des garages qu’on me prêtait [...] Louise Bourgeois m’a pris en amitié, à Londres, Gilbert et George. Au festival de cinéma le plus au nord du monde, j’ai tenu la cantine d’Aki Kaurismaki, en France, fait jouer le muet à Manuel Poirier, filmé des centaines de femmes en Joconde sur des années, pêché au Sénégal, trekké en Laponie ». « J’avais cueilli une grosse orange un beau jour en pleine campagne. C’est stupide, mais une orange peut laisser un souvenir incroyable, profondément ancré, et je crois que je recherche encore le goût de cette orange. Peut-être que cette recherche m’a amené à mon métier aujourd’hui. Oui, je dis métier, à dessein, car pour moi l’art est quelque chose de très concret, comme une orange, et tisse des liens étroits avec l’artisanat que je respecte au plus haut point. »
Le chasseur à l’affût du souvenir de Bambi - Dessins coutures et signes sur tapisseries - 200 x 260 cm - 2013 Photo © E. Jondreville
Daniel à la chasse - Céramique originale - 23 x 41 cm - 2013
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Paris New York ’est une adresse réputée du faubourg Saint-Denis, proclamée par certains comme «la» meilleure adresse de burger à Paris. On a voulu juger par nousmêmes et on s’est rendus un mardi soir auParis New York (pour être certains de trouver une place). Alors, l’enseigne rappelle celles des vieux cinémas américains, on aime à l’intérieur le bar en ciment brut, mais surtout le ciel d’ampoules de manège qui se reflètent à l’infini dans les miroirs. A la carte, cinq burgers parmi lesquels on a choisi le vintage double cheese et son cheddar affiné. C’est effectivement un succulent burger avec un steak généreux (la viande maturée est cuite à la flamme) qu’on nous apporte servi dans de jolies assiettes en émail. Bon point pour les vins proposés, parmi lesquels le «cool», le «very cool» et le «best». Mais ce qui nous aura le plus amusés, finalement, ce sont les toilettes, mais on
ne vous dira pas pourquoi. Une chose est sûre, leParis New York est une adresse que l’on recommande vivement. PARIS NEW YORK.50 rue du Faubourg-Saint-Denis, ParisXe. 01 47 70 15 24. For those in need of a good burger, look no further than the generous, tasty and flame-grilled ones at Paris New York. The toilets are also rather amusing.
Rémi Guénaire, Adrien Toubiana/Maison Nue, David Foessel.
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Big Fernand
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Grillé
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u burger au hot-dog, en passant par le croquemonsieur, le sandwich n’en finit pas de se réinventer à Paris. Dernier snobisme, le kebab, revu et corrigé par un trio de choc: Marie Carcassonne, Hugo Desnoyeret Frédéric Peneau (Le Chateaubriand, Le Dauphin). La recette chez Grillé ? Du pain maison fabriqué à base de farine bio de petit épeautre et de blé blanc, des légumes et des herbes du jour et, pour la viande, du veau de lait estampillé Hugo Desnoyer, boucher star. Rajoutez une sauce blanche à base de crème de fromage au raifort ou verte avec pulpe de tomate piment vert et oignons doux de Sicile, et vous obtenez un kebab 5étoiles ! GRILLÉ. 15 rue Saint-Augustin, ParisIIe. 01 42 96 10 64. After designer burgers, hot dogs andcroque monsieur, it was perhaps inevitable that the kebab would be next for a makeover. At Grillé, get ready for organic pitas, veal from a star butcher, white sauce with horseradish, and sweet Sicilian onions.
mbiance terroir pour ce temple du burger à la française qui, depuis son ouverture, ne désemplit pas. Chez Big Fernand, «les hamburgés» sont fabriqués minute et garnis de produits de qualité. Au menu, dans un pain bun artisanal, viande d’élevage française (bœuf, veau ou agneau de lait) agrémentée, au choix, de tomme de Savoie ou de fourme d’Ambert, le tout nappé de sauces créées spécialement par la maison et parsemé d’herbes fraîches. Best-seller de la carte? Le Bartholomé: bœuf, fromage à raclette, poitrine de porc fumé, oignons confits, ciboulette et sauce barbecue. Avec ou sans frites, pardon, «Fernandines», comme on les appelle ici, c’est goûteux et copieux. BIG FERNAND. 32 rue SaintSauveur, Paris IIe. 09 67 22 40 06. Burgers à la française: handmade patties, artisanal bun, proper cheese (like tomme or fourme), special sauces and fresh herbs. And the fries aren’t half bad either.
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Lo Zio
ans le paysage gastronomique de la capitale, on attendait une adresse comme celle-ci, entièrement consacrée à cette spécialité italienne: la piadina. Christophe et Pierre-Louisnous ont fait ce plaisir entre les murs de cet espace aux accents vintage qui reprend les codes d’une authentique trattoria. ChezLoZio, les charcuteries et les fromages qui garnissent les piadines sont importés chaque semaine de petits producteurs du nord de l’Italie. Au menu, les grands classiques transalpins: prosciutto crudo di Parma, mozzarella di bufala ou parmesan taillé à la meule, mais aussi le Squacquerone, la Fontina ou bien n a désormais l’embarras du choix si on veut manger encore la Porchetta. Confectionnées devant nos yeux par le duo complice, les piadines sont cuites quelques secondes avec les doigts à Paris! Direction le canal Saintà la plancha, roulées, puis servies dans une pochette ultraMartin pour découvrir le premier Fish& Chips parisien : pratique. Une belle alternative à la pizza. The Sunken Chips.Ambiance so british à l’intérieur avec tables et bancs de chantier en bois, murs en carrelage blanc LO ZIO. 40 rue du Faubourg-Poissonnière, ParisXe. 01 45 23 36 04. et grand bar pour passer les commandes. Aux manettes, The piadana – filled flatbread from northern Italy – now has deux amis britanniques, Michael Greenwold (Roseval) et a home in Paris, thanks to Christophe and Jean-Pierre’s new James Whelan (L’Inconnu), et au menu la pêche du jour piadinerie. Generous, tasty fraîche, panée et légère, servie dans sa boîte en carton: and fast. sole, merlu, encornet, joue de lotte… Avec? Une (démente) purée de petits pois à la menthe, des frites dorées et charnues et une sauce tartare maison qui vaut le supplément. THE SUNKEN CHIPS.39 rue des Vinaigriers, ParisXe. 01 53 26 74 46. Paris’s first chippy is just off the canal Saint-Martin on, rather aptly, Vinegar Maker Street and features a choice of fish, marvelous minted mushy peas, fine fries and a top tartar sauce.
The Sunken chips
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Fairy Cakes
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ubliez tout ce que vous savez (ou presque) sur les cupcakes et laissez-vous porter par la douceur dans ce tout nouveau temple gourmand où la jeuneMapia Castelli a réinventé le célèbre gâteau américain. Out, la crème au beurre et le beurre tout court! Dans ses cupcakes, c’est le yaourt qui fait le liant avec une pointe d’huile de tournesol. En version mini, sucrés ou salés, ces délices sur mesure nous chavirent les papilles avec leur cœur fondant.
Notre préférence ? Le marbré choco cœur Nutella ou encore le courgetteparmesan et crème de truffe. FAIRY CAKES. 34 rue Condorcet, ParisIXe. 06 24 29 18 62. Forget what you think you know about cupcakes and get your teeth into Mapia Castelli’s delicious versions in which cream and butter have been replaced by yoghurt and a touch of sunflower oil.
M.O.B
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Francis Amiand
près Brooklyn l’année dernière, c’est à la Cité de la mode et du design queCyril Aouizerate (mentor et sauveur des lieux par ailleurs) a ouvert son deuxième restaurant M.O.B. Fondateur du concept, inédit à Paris, celui qui entend «dépoussiérer les nourritures sans matière animale» voulait prouver qu’on peut être végétalien tout en aimant faire la fête et boire du vin. Est-ce un hasard, d’ailleurs, si le restaurant se trouve juste devant l’entrée du Nuba ? A la carte, pensée avec le chef Senderens, de classiques fast-foods revisités sans viande, ni lait, ni œufs. Ni tofu. Ici, le steak Mob Burger Deluxe est remplacé par un mélange de champignons japonais, carottes et aubergines frites, et la saucisse du Mob Dog à base de petits pois-carottes. Très convaincus par le concept, on a quand même été un petit peu déçus par notre «vegan dinner», qui, selon nous, manquait, ce jour-là un peu de goût. M.O.B. Cité de la mode et du design. 34 quai d’Austerlitz, ParisXIIIe. 01 42 77 51 05. A Parisian rarity: a vegan restaurant. Its burger is made from Japanese mushrooms, carrots and fried eggplant; the hot-dog from peas and carrots. The results: mixed.
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Alain Gelberger
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Lazare
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uand Eric Fréchon, le chef 3étoiles du Bristol, installe une brasserie en plein cœur de la gare Saint-Lazare, il allume forcément la flamme de la gourmandise. Le lieu: une brasserie feutrée qui laisse voir sa cuisine et se déploie autour d’un bar central. Autour, des alcôves, un salon avec des fauteuils club en cuir et de larges tables d’hôtes en bois comme autant de propositions à profiter du moment. La carte : terroir et patrimoine français qui s’affichent avec fierté avec des pommes rattes en vinaigrette à l’andouille de Guéméné, des escargots à la tomate, gratinés au beurre rappé de la patte talentueuse de la décoratriceLaura persillé, des filets de sole dieppoise, sauté d’épinards Gonzalez, le Mems s’est offert un relooking intégral. à cru… et le fameux paris-deauville, dessert signature Mixant savamment les genres, juxtaposant motifs, du restaurant. Et le dimanche, exit les brunchs, Eric imprimés et matières, ce bistrot de quartier réinvente le Fréchon rend hommage aux traditionnels déjeuners genre dans un esprit «appartement urbain». Un petit côté comme à la maison que l’on retrouve dans l’assiette autour dominicaux autour d’un menu unique. de plats qui font la part belle aux produits frais et qui comp- Verdict ? On coche la case aller-retour. tent l’incontournable burger capturé dans un bun artisanal LAZARE. Parvis de la gare Saint-Lazare, et agrémenté de frites maison. Sinon, le pain servi à table est rue Intérieure, ParisVIIIe. 01 44 90 80 80. issu de la maisonPoujauran, les fromages de chezDomiEric Fréchon has three Michelin stars at nique Kintzinger, tandis que la carte des vins compte Le Bristol hotel and his new brasserie quelques pépites, comme le Clos Béru monopole, un chablis inside Saint-Lazare station is a delight, a puissant et iodé. Côté desserts, le choix est cornélien:pain haven of great French products well perdu au caramel au lait ou banoffee? Le mieux est encore treated. de partager ! MEMS. 1 rue de Marseille, ParisXe. 01 42 06 32 31. After a renovation overseen by interior designer Laura Gonzalez, Mems is back offering its well-sourced comfort food. a marque américaine de prêt-à-porter made in LosAngeles a frappé fort pour sa première boutique parisienne. En face de la Samaritaine, Forever 21 s’est offert un espace de 4 500 m2. Au programme, une mode fast-fashion qui se renouvelle à la vitesse de la lumière en accueillant chaque jour de nouveaux arrivages sur les portants et, sur les étiquettes, des petits prix qui vont rendre les filles folles de joie. FOREVER 21.144 rue de Rivoli, ParisIer. 01 39 46 40 12. Los Angeles’ finest fast-fashion flies into the French capital in a flamboyantly big new space opposite La Samaritaine department store. Prices and looks to suit all tastes.
Mems
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Philippe Levy
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Marc Bertrand
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Café Kousmichoff
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ien n’a été laissé au hasard dans ce beauCafé Kousmichoff, niché au premier étage de la boutique Kusmi Tea des Champs-Elysées. Portant le nom du fondateur de la maison, il décline sa légitimité franco-russe dans tous les domaines. Le décor ne fait pas exception: couleurs chaudes, éclairage par des lustres aux formes de coupoles russes, parquet clair, chaises et tabourets en cuir chocolat. A la carte, on se régale de pirojkis, caviar, bortsch, saumon fumé et blinis, côté russe; de club-sandwich, foie gras, carpaccio de bœuf ou tarte du jour, côté français… Pour ce qui est des douceurs, une farandole de spécialités russes, comme le pain d’épices, le cake aux griottes et pavot ou le traditionnel gâteau au fromage blanc, et des desserts classiques français signésLa Pâtisserie des Rêves. Et, pour arroser le tout, du thé Kusmi, bien évidemment ! CAFÉ KOUSMICHOFF. 71 avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe. 01 45 63 08 08. Above Kusmi Tea’s Champs-Élysées store and named after the company’s founder, this Franco-Russian tea room is all Russian and French classics, both sweet and savory.
The Paris Liquor Store
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açon épicerie fine, cette échoppe branchée dédiée aux spiritueux rares et précieux renouvelle le genre en y ajoutant une vraie dose d’élégance. Le concept est né dans l’esprit de Thomas Barclay, concepteur-rédacteur dans une agence de publicité qui a confié la décoration et l’événementiel du lieu au collectif créatif Ninjaz. Résultat, sur les murs, des illustrations à la craie, et, à la vente, des bouteilles surprenantes, cocasses, furieusement tendances ou innovantes, comme l’Hedonist (cognac, gingembre, vanille) ou le Crystal Head (vodka canadienne créée par l’acteur Dan Aykroyd, réalisée à partir d’eau de fonte des glaciers). Le plus du lieu ? Il s’y passe tout le temps quelque chose: des thématiques, des DJ set, des jeux-concours, des expos… Bref, une adresse innovante pour «tiser» chic. THE PARIS LIQUOR STORE.29 rue du 4Septembre, Paris IIe. 01 40 06 02 36. A new style of liquor store stocked with surprising, silly, trendy and innovative spirits from around the world, which also hosts events from DJ sets to competitions.
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Thomas Millet
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Edgar
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lébiscité pour sa grande terrasse installée sur une petite place tranquille en plein cœur du Sentier, Edgar est devenu en quelques mois un des spots les plus convoités de la capitale. La salle intérieure, frappée de turquoise et de bois, s’est habillée de mobilier scandinave pour une ambiance cosy aux accents Art déco. A la carte, une succession de plats raffinés pour une cuisine qui a du pep’s, avec une belle sélection de poissons: cabillaud à l’orange sanguine, calamars à la plancha, langoustines rôties au beurre d’algues… Les chambres aussi valent le coup d’œil. Résolument arty et aussi inattendues les unes que les autres, elles ont été décorées par une pléiade d’artistes, décorateurs, stylistes et photographes. HÔTEL-RESTAURANT EDGAR.31 rue d’Alexandrie, ParisIIe. 01 40 41 05 69. Hotel-restaurant Edgar has quickly become one of the hottest of hotspots thanks to its lovely terrace, a thoughtfully refined menu, and arty hotel rooms all decorated by a different artist.
Philippe Busser
Caravane
Georges&Co
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vec son bar à encres et ses trente couleurs, son comptoir à stylos qui tourne au centre comme un carrousel, sa «carnethèque», sa maroquinerie de bureau, ses enveloppes qui se déploient en arc-en-ciel, Georges & Co nous fait retrouver le plaisir de l’écriture et l’art du beau papier. Cette papeterie contemporaine accueille, en plus de sa sélection affolante de produits, des expositions temporaires consacrées à l’écriture et des ateliers pour s’initier à l’art de la calligraphie. Tandis que la star des lieux, «Georgette», la machine d’impression, permet de retranscrire vos messages de façon manuscrite en choisissant style, encre et papier. GEORGES & CO. 90 rue du Bac, Paris VIIe. 09 81 32 33 74. (Re)discover the joys of stationery and writing by hand in this wonderful shop. Don’t miss “Georgette”: a printer with a difference.
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a marque mythique de l’ethnique chic s’installe rive gauche et ouvre sa quatrième adresse parisienne. Scénographiée comme un appartement, la boutique nous fait découvrir, au fil des pièces éclairées par une large verrière, ses imprimés originaux, ses matières subtiles, ses couleurs enveloppantes et ses iconiques canapés XXL en lin. Mobilier, accessoires, arts de la table et textiles présents dans chaque pièce signent des intérieurs apaisants doucement teintés d’une touche d’indolence. Toujours aussi plaisant et dépaysant. LA MAISON CARAVANE.9 rue Jacob, ParisVIe. 01 53 10 08 86. Ethno-chic’s best ambassador has opened its fourth Parisian outpost, this time on the Left Bank. Designed like an apartment, it is packed with furniture, home accessories and fabrics.
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Michalak Masterclass
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ouvelle égérie d’une marque de prêt-àporter, le photogénique Christophe Michalak n’en oublie pas pour autant son activité principale. Le chef pâtissier duPlaza Athénée vient d’ouvrir son école avec son atelier de production et sa boutique dédiée à ses créations. Des cours de deux ou trois heures consacrés à la pâtisserie proposeront des ateliers autour des desserts au mètre, desserts du tour du monde ou encore les desserts allégés. Les exclusifs Michalak seront animés, dès que son emploi du temps le lui permettra, par le chef luimême. On surveille déjà l’annonce de la prochaine session! MICHALAK MASTERCLASS. 60 rue du FaubourgPoissonnière, Paris Xe. 01 42 46 10 45. ww.christophemichalak.com Another celebrity chef, this time Christophe Michalak, head pâtissier at the Plaza Athénée hotel, has just opened a cooking school offering pâtisserie classes.
La Pâtisserie by Cyril Lignac vec l’ouverture de sa deuxième pâtisserie, l’incontournable Cyril Lignac investit (enfin) les beaux quartiers. Une boutique au charme authentique avec ses carreaux de faïence et sa fresque ancienne au plafond. Avec son acolyte chef pâtissier Benoit Couvrand, ils ont imaginé une parfaite collection d’automne avec, entre autres, une tarte myrtille-cassis qui pourrait bien détrôner la déjà cultissime tarte aux framboises, ou encore l’éclair coco. A partir du 13décembre seront également disponibles les gâteaux de fête avec la bouleRouge en coque de chocolat noir recouverte d’un velours de chocolat rouge, l’éclair au chocolat Arriba 75% recouvert de feuilles d’or et une bûche à base de chocolat blanc caramélisé à la fleur de sel, de ganache Gianduja. Vivement Noël! LA PÂTISSERIE BY CYRIL LIGNAC.2 rue de Chaillot, ParisXVIe. 01 47 20 64 51. Celebrity chef Cyril Lignac’s second pâtisserie– his first on the swanky side of town – is full of seasonal treats such as autumnal blueberry and blackcurrant tarts and, from December 13, Christmas cakes from the chocolate gods.
Ciel
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Annabelle Schachmes
Yann Deret
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vec leur texture mousseuse comme un nuage, on pourrait croire ces Angel Cakestombés du ciel. Très appréciés aux Etats-Unis et au Japon, c’est rue Monge, dorénavant, qu’on pourra trouver ces petits gâteaux composés d’une génoise légère et peu sucrée, fourrés aux fruits et à la chantilly. Parmi les parfums proposés, on préférera aux classiques vanille, caramel ou chocolat les plus exotiques saveurs japonaises comme le yuzu, le matcha ou le sésame noir. La chef Aya Tamuraproposera par ailleurs un nouveau parfum éphémère tous les mois A emporter dans sa jolie boîte origami ou à déguster sur place avec des versions salées le soir, accompagnés d’un thé, d’une coupe de champagne ou d’un bon whisky japonais Hibiki. CIEL. 3 rue Monge, ParisVe. 01 43 29 40 78. Heaven-sent angel cakes in traditional flavors (vanilla, caramel and chocolate) and more exotic ones (yuzu, matcha and black sesame), the latter reflections of chef Aya Tamura’s Japanese roots.
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Reine Rosalie
Lisa Galimberti
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orte d’un savoirfaire initié en1856, cette marque italienne harlotte Ziegler porte déroule dans son showses cheveux noirs en room-boutique ultrachignon haut un peu confidentiel ses collecdéglingue avec une frange tions raffinées et nous espiègle qui lui mange les fait goûter au luxe délisourcils, elle a une bouche cieux de parures en immense rouge rouge rouge et qui sourit jusqu’au ciel, un pur coton égyptien de 400 fils. Ici, chaque pièce look boyish dément, et surtout, surtout, elle porte des tas est réalisée dans les règles de l’artisanat et les de bijoux shiny qui claquent. housses de couette sont Des bijoux en strass glam et exclusivement coupées à rétro qui sont à l’image du si joli nom qu’ils portent : Reine Rosalie. Deux prénoms hérités des grands-mères de Char- la main. Modernité des propositions, élégance lotte… car ces bijoux dangereusement attractifs et qui absolue des finitions, les réveillent en chacune de nous l’excitation des petites filles collections Lisa Galimberti se teintent de couleurs vitamidevant un déguisement de fée, c’est Charlotte elle-même nées ou de blanc intemporel, se parent de broderies déliqui les crée: une réinterprétation funky-chic de pièces anciennes dénichées aux puces ou chez les antiquaires, avec cates, de volants aériens, d’imprimés graphiques… Comune (déjà iconique) broche nœud pap, un collier flocons de plice de toutes les envies, la maison propose aussi une jolie collection de pyjamas et liquettes pour femme. Tout un art neige noué par un ruban flashy, une maxi-manchette de vivre la nuit. glitter… Reine Rosalie, make me shine forever! C . G . LISA GALIMBERTI. 19 rue de la Paix, ParisIIe. 01 49 24 05 25. REINE ROSALIE.48 rue du Four, ParisVIe. 01 42 22 93 09. Charlotte Ziegler designs jewelry under the names of her The Galimberti’s have been involved with fabrics since two grandmothers; the results are reinvented vintage 1856. Today the company makes luxurious bed linen in pieces, including the already cult bowtie brooch and a 400-thread Egyptian cotton and delicate colors. There are snowflake necklace on a lovely ribbon. also pajamas and nightshirts for women.
Agent Provocateur
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a marque anglaise de lingerie de luxe a le vent en poupe, avec l’ouverture d’une boutique parisienne sur la très prisée rue Cambon. Un nouvel écrin avec son espace VIP où l’on reconnaît les codes et les mises en scène iconiques de la marque. Dans un décor baroque, un brin décomplexé et intensément sensuel, à l’image des collections sulfureuses de la maison, on retrouve la ligne principale Agent Provocateur, la ligne des signatures classics, la ligne couture, une sélection soirée, mais aussi les collections mariage, bain, collants, accessoires et beauté. AGENT PROVOCATEUR. 12 rue Cambon, Paris Ier. www.agentprovocateur.com The British lingerie brand has arrived on the oh-so-chic Rue Cambon with Baroque decor, a new VIP space and the whole range of sexiness.
Rubrique «Nos Bonnes Adresses» réalisée par L U C I E G O U Z E & S A N D R A S E R PE R O PA LACE COST ES NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2013
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Amalfi Zucchero
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Monsieur
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l était une fois une dame chic et élégante qui avait décidé d’appeler sa marque de bijoux Monsieur. Depuis, ses délicates créations séduisent des Parisiennes charmées par la finesse de ses pièces. Elle, c’est Nadia Azoug. Dans sa boutique, qui a fait peau neuve à la rentrée, on retrouve ses inspirations ainsi que l’intégralité de la collection Monsieur, mais pas seulement. La particularité de cette boutique-atelier, a marque française de prêt-à-porter qui a fêté cette année ses 100ans s’offre, avec cette troisième adresse ce sont les artisans bijoutiers qui façonnent et créent sous nos yeux des bijoux uniques. Pièces en or, vermeil ou parisienne, un bel espace en plein cœur du Marais. On y argent, pierres fines ou précieuses, lignes épurées, design retrouve les valeurs de la griffe autour d’une décoration raffiné, mariages audacieux... chez Monsieur, chaque bijou épurée qui fait la part belle au mélange des matières:bois, est serti de délicatesse et correspond à une envie. Imposvégétaux, laine… Authenticité et modernité, à l’image des sible de quitter les lieux les mains vides! créations Mont StMichel, avec ses collections homme et ATELIER-BOUTIQUE MONSIEUR. 53 rue Charlot, ParisIIIe. femme et une sélection de must have: chaussures, sacs à main, écharpes et produits de beauté, sans oublier la collec- 01 42 71 12 65. tion Collector, dessinée pour le centenaire de la marque. Nadia Azoug is the chic and elegant mademoiselle behind A découvrir aussi, la toute nouvelle ligne de vêtements Monsieur, the studio-store where customers can get masculins The Jante Law. original, beautiful and unique jewelry. LE MONT ST MICHEL. 96 rue Vieille-du-Temple, ParisIVe. 01 42 74 86 07. The French ready-to-wear brand is celebrating its 100th anniversary with a new store in the Marais neighborhood. Inside you’ll find the simple, yet stylish collections that have kept the Mont going all this time.
Le Mont St Michel
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Salon Sur Rendez-vous Bon Marché Rive Gauche
Cirque Electrique
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la frontière de Paris et des Lilas, le Cirque électrique a installé au-dessus du périphérique son drôle de chapiteau sur la dalle du maquis. Un lieu hybride qui a pour ambition de fédérer un public éclectique grâce à une programmation artistique décalée avec de nouvelles créations, cirques-laboratoires, bals du dimanche, spectacles pour enfants, concerts… Ce cirque underground ne ressemble à rien que l’on connaisse déjà, à l’image des spectacles qu’ils proposent comme celui qu’on a pu voir, unStarmania déjanté revisité par les performers de la troupe Travlators. De belles initiatives que l’on ne peut qu’encourager. LE CIRQUE ELECTRIQUE. Place du Maquis-du-Vercors, Paris XXe. www.cirque-electrique.com On top of Paris’s ring road, the Cirque Électrique is a multidisciplinary space for new shows, experimental circus, tea dances, children’s shows and concerts.
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e Bon Marché Rive Gauche vous invite à constituer votre vestiaire idéal. Après une première approche de vos attentes, un styliste vous accompagnera dans vos choix pour des séances de deux heures ou d’une demi-journée avec l’option d’un rendez-vous à domicile pour explorer votre dressing. Des prestations supplémentaires sont également proposées avec, entre autres, la livraison gratuite de vos achats, le service voiturier offert et la possibilité d’agrémenter votre journée. La journée idéale, en somme. SALON SUR RENDEZ-VOUS.Bon Marché Rive Gauche, 24rue de Sèvres, ParisVIIe. Renseignements et réservations 0144 39 50 65, surrendezvous@lebonmarche.fr To help you get the right look Le Bon Marché now offers the services of a stylist for two hours or a half-day; they’ll even send someone round to your place to explore your wardrobe.
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Nos Bonnes Adresses
Service Palace
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ous les cavistes ont de la bouteille, mais, quand la cave est au sommet et que le caviste se rebiffe, on ne saurait que vous recommander cette élite des litres. Dans des endroits divins, le partage des découvertes, les conseils généreux, la patiente pédagogie œnologique vous seront dispensés avec générosité et vous guideront pour dénicher, au choix, un grand cru ou un vin de soif. Les Caves Augé (116 boulevard Haussmann, ParisVIIIe), le top du top, puisqu’il s’agit ici de la plus vieille cave de Paris (depuis 1850 !), où les nez fins et gourmands palais viennent se délecter, de Marcel Proust à Philippe Starck, d’étiquettes de prestige, de rares spiritueux qui s’étalent du sol au plafond. Et pas seulement. Marc Sibard est aussi l’un des pionniers du vin bio, dont il propose le meilleur, bien entendu. Son dessein? «Sauvegarder intacte cette lecture fine et précise de l’expression de ce que nous défendons le plus chèrement, ce fameux goût du terroir, pour le plus grand plaisir de nos papilles.» Les Caves de Taillevent (199rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe), filles du restaurant multi-étoilé, sont tout aussi historiques. La tradition rapporte que Taillevent fut l’un des tout premiers à briser le monopole du bordeaux et à ouvrir sa cave aux autres appellations, notamment à la Bourgogne, dont elle s’est fait la spécialité. La maison inaugure ses caves en1987 afin de permettre à ses clients fidèles d’avoir accès aux vins dégustés à table. Aujourd’hui, plus de 1500 sublimes références classées en vins «découvertes», «incontournables» ou «rares» se déploient sur ce coin du faubourg. De Vinis Illustribus(48 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, Paris Ve), pour ceux qui recherchent de rares millésimes et des bouteilles de collection. Lionel Michelin fêtera les 20 ans de sa boutique en2014, l’occasion de déboucher un armagnac 1904 ou un Château Lafite Rothschild1994 ! Particularité de sa sélection: le riche panel de millésimes, propices à correspondre aux dates d’anniversaire… Chapitre 20 (8 rue Saint-Paul, ParisIVe) est l’unique caviste de Paris spécialisé dans le vin blanc. Emmanuel Dupuis propose une sélection constituée à 90% de blancs de Bourgogne, de Champagne, de Provence, de Wachau, de Galice, du Palatinat, de Tokaj, secs, liquoreux, effervescents, sous
voile, mutés… ils sont tous réunis ici. Autre particularité: la cave intègre une bibliothèque riche d’environ 800 ouvrages consacrés à l’univers vinicole. Sur la place parisienne, on trouve encore quelques révolutionnaires, en marge des AOC, tous trois exaequo dans la catégorie «biodynamie» : La Cave des Papilles(35rue Daguerre, ParisXIVe), le spécialiste avec ses 1200 références, La Cave du Verre Volé(38rue Oberkampf, ParisXIe), qui aligne ses bouteilles entre ses crocs de bouchers (la boutique vaut le déplacement), etLa Contre-Etiquette(36rue Sainte-Marthe, ParisXe). Ces passionnés de «vins nature», cavistes vifs et généreux, vous font découvrir des pépites atypiques. Toutes ces adresses proposent des dégustations: mensuelles thématiques aux Caves Augé ; déjeuners ou soirées sur mesure chez De Vinis Illustribus ; tous les jeudis auChapitre 20 ; de sublimes accords mets-vins à La Contre-Etiquette… Autant de rendezvous à inscrire dans vos agendas flambant neufs. Top five wine merchants
Les Caves Augé(116 Boulevard Haussmann, 75008 Paris)has been around since 1850, meaning customers from Marcel Proust and Philippe Starck have perused its selection. Prestigious labels and rare spirits share the floorto-ceiling shelves with a wide selection of organic wines. Les Caves de Taillevent(199 Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris)is celebrated restaurant Taillevent’s wine shop. Set up in 1987 so customers could buy wine they’d drunk à table, it now stocks 1,500 different references. Lionel Michelin opened De Vinis Illustribus(5 Rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 75005 Paris)nearly 20 years ago, and specializes in vintages perfect for birthday and anniversary presents. Chapitre 20(8 Rue Saint-Paul)is different: it’s the sole wine shop in Paris to only stock whites. For more offbeat and biodynamic wines tryLa Cave des Papilles (35 Rue Daguerre, 75014 Paris),La Cave du Verre Volé (38 Rue Oberkampf, 75011 Paris)and La Contre-Etiquette (36 Rue Saint-Marthe, 75010 Paris).Many wine shops also hold tastings for those who wantto discover more about what they’re drinking.
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Le top5 des cavistes
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vitrines bijoutières de ces mets sucrés. Essayez, offrez une boîte de ces douceurs sucrées aux esprits les plus chagrins, et les mines les plus déconfites se désourcilleront. The best candied fruits
Candied fruit apparently goes extremely well with coffee, which is why Café Verlet (256 Rue Saint-Honoré, 75001 Paris) has a dozen different flavors on offer. Its fruit is made at Lillamand in Provence thanks to the special alchemy that replaces the water in the fruit with sugar over a period of about three weeks. Sébastien Gaudart (22 Rue des Martyrs 75009 Paris)offers trays of candied whole fruit that are straight out of an old master, while chic patisserieHugo et Victor (40 Boulevard Raspail, 75006 Paris)fills its windows with the sweet fruit from mid-November.
Où trouver l’excellence des fruits confits?
Mais où dénicher des boules de Noël toute l’année?
oujours dans les repas qu’on fit, les fruits confits s’invitaient à la table, attisant la gourmandise de tous, et cela depuis les temps anciens, des Romains à nos jours. Régal des yeux et saveur du palais vous sont promis chez Cafés Verlet(256 rue Saint-Honoré, ParisIer). Ne pensez pas que c’est le café qui prime ici, et que tout autre produit gourmand serait accessoire. Depuis 1880, la célèbre maison propose chaque hiver une dizaine de fruits confits à côté de sa riche gamme de cafés: melons, ananas entiers, aiguillettes de citron, angéliques confites… Pour quelle raison? Les fruits confits se marient très bien avec le café, seuls ou en cake. La manne arrive de Saint-Rémy-de-Provence, du confiseur Lilamand, le spécialiste. Il y a une certaine poésie lorsque ce dernier raconte l’art du confisage: «Une alchimie technique remplace l’eau du fruit par un sirop de sucre. C’est ce que l’on appelle confire. De bouillons successifs durant trois à quatre semaines une osmose se crée entre la chair du fruit et ce nectar gourmand. Les fruits sont ensuite oubliés dans un fruitier durant deux mois minimum afin de parfaire le confisage.» Une tradition artisanale qui sied parfaitement à Sébastien Gaudart (22 rue des Martyrs, Paris IXe). Chaque année désormais, il propose des plateaux de fruits confits qui semblent venir des tableaux de natures mortes du XVIIe. Poires entières, pêches, cerises, rondelles d’ananas… un panel de douceurs et de suavités qui feront assurément leur effet sur les tables de fin d’année. Dès la mi-novembre, la pâtisserie chic Hugo et Victor(40 boulevard Raspail, Paris VIe)va, elle aussi, remplir ses
omme une vieille coquette se rendant au bal ressort de son tiroir ses bijoux illusoires, le sapin de Noël, en rien original, retrouve trop souvent ses divers accessoires. Mais d’un Noël à l’autre, Noël sera autre: cheminées et sapins, portes et salons trouveront un décor à nul autre semblable pour faire de cette fête une fête incomparable… La Colomberie (7 rue Condé, ParisVIe), une librairie religieuse, comme il y en a beaucoup autour de Saint-Sulpice, s’est spécialisée dans les décorations de Noël depuis cinq saisons. Rentrer dans cette boutique est une attraction: Pères Noël de toutes les couleurs, bonhommes de neige de toutes les formes, rennes… et nombre de personnages exotiques qui s’immiscent dans le répertoire de Noël, unFantasia du 25 décembre : hippopotames, crocodiles, kangourous, caniches… 100 % en verre. La Maison se fournit chez les plus grands spécialistes, entreprises artisanales et quelques industriels situés en Allemagne, en Pologne et en Italie. Les boules polonaises sont toutes en verre soufflé et peintes à la main; celles fabriquées en Italie, chez Soffieria, sont d’une finesse incroyable: de véritables scènes de verre. Bonnes fêtes de fin d’année!
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the best Christmas baubles?
Religious bookshop La Colomberie (7 Rue Condé, 75006 Paris) has been selling Christmas decoration for the past five years: Santas, snowmen, reindeer, and so on, all in glass, all from the best manufacturers in Germany, Poland and Italy. A N N E C A R P E N T I E R est la fondatrice de Mon Chasseur d’Adresses.com, le service sur-mesure pour adresses d’exception à Paris.
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Musique & Night
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Daniel Avery
26 ans, le jeune Anglais qui a grandi dans le sud de l’Angleterre, à Bournemouth exactement (ville remplie de casinos et de clubs de striptease où il est de bon ton d’aller enterrer sa vie de garçon), est l’objet de toutes les convoitises et de toutes les hypes par excellence. Découvert par Andrew Weatherall et Erol Alkan –soit deux des meilleurs DJ et producteurs que compte la perfide Albion–, Daniel Avery vient de lâcher sur Phantasy, le label d’Erol, Drone Logic. Un mégamix de douze titres où celui qui a grandi dans l’héritage d’un père fan de musique et dont le premier groupe qu’il ait vu en concert, à 11 ans, s’appelait Prodigy, dévide douze tracks de pure techno remplie de bleeps, de boucles acides, de synthés menaçants et de beats constamment en tension. Croisement entre l’acid house, quand elle faisait bouillir les nerfs de Chicago dans les années 1990, de toute la techno
anglaise et ecstasiée des raves et de la transe mélancolique comme l’a popularisée la minimale allemande, Daniel Avery mélange les influences, les maltraite et les malmène, pour en recracher une musique brute et sans concession qui sent les dancefloors crades et suants, la dope et le sexe, l’énergie et le paradis. Douze titres qui nous amènent tout au bout de la nuit sans jamais cesser de danser : prodigieux ! P A T R I C K T H É V E N I N Daniel Avery, « Drone Logic »,(Because). Au Trabendo, le 22 novembre, pour la Tsugi Super Club. Photographie Flavien Prioreau
Daniel Avery is 26, English, was discovered byAndrew Weatherall and Erol Alkan, and has just released a massive mega-mix of pure techno full of beeps, acid trips and menacing synths.
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We Love Visionquest
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eth Troxler, Ryan Crosson, Lee Curtisset Shaun Reeves, qui ont entamé une petite tournée internationale pour leur Visionquest2013, seront de passage à Paris pour une date exceptionnelle. Une super fête naturellement orchestrée par We Love Art, qui investira pour la deuxième fois la Cité de la mode et du design, avec «before rooftop» et autres réjouissances. Pour une nuit avec le crew du hype label de Detroit, on dit forcément oui. A la Cité de la mode et du design,le 20 décembre. Seth Troxler, Ryan Crosson, Lee Curtiss and Shaun Reeve are bringing their Visionquest 2013 tour to Paris for one night only.
On Ice
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vec l’arrivée de l’hiver, ce sont surtout les soirées OnIce qui reviennent pour une cinquième saison à la patinoire Pailleron. Tous les premiers vendredis du mois, du 1er novembre au 1er mars, les artistes des meilleurs labels indépendants français animeront en musique vos prestations artistiques entre triple axel et autre boucle piquée. Born Bad Records ouvrira le bal avecDorian Pimpernel (en live) etTopper Harley. Suivront ensuiteClapping Music (le 6 décembre), Versatile(le 3 janvier), Bromance(le 7 février)et TsunamiAddiction (1er mars). Faites chauffer vos patins! A la patinoire Pailleron,tous les premiers vendredis du mois, du 1er novembre au 1er mars. Every Friday from November 1 to March 1, the best artists on the best independent French labels will be redefining ice dancing when they play the Pailleron ice rink in northern Paris.
Nous sommes 2014!
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our fêter ses 2ans d’existence, le très en vogue label Bromance s’offre pour son anniversaire une mini-tournée, «Nous sommes2014», à Lyon, Lille et bien sûr Paris. A cette occasion,Brodinski, en bon chef de file, jouera aux côtés de son acolyte, le jeune loupGesaffelstein. Ils seront accompagnés des meilleurs représentants des labels amis Marble et Zone, parmi lesquels The Hacker, Para One, Club Cheval, Surkin… Dix-sept artistes pour trois soirées exceptionnelles qui, si l’on en croit le succès de l’édition de l’année dernière, devraient se jouer à guichets fermés. Lieu tenu secret, à Paris,le 19 décembre. To celebrate its second birthday, label-of-the-moment Bromance is going out on tour, and it’s taking 17 friends, including Brodinski and Gesaffelstein, as well as others on the Marble and Zone labels.
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Ricardo Villalobos
Lars Borges
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rès attendu le 25octobre dernier à l’occasion des 25 ans du Rex, Ricardo Villalobos avait été contraint d’annuler sa venue suite à une mauvaise chute, certificat du booker à l’appui. Grosse déception pour ses fans, qui se sont vus offrir une nouvelle date en guise de compensation. Séance de rattrapage, donc, avec le Chilien superstar, qui sera accompagné de ses camarades Alex et Laetitia deKatapult. Au Rex, le 5 décembre. The Chilean superstar was supposed to play in October but fell over, so he’s coming back in December to make up for his fans’ disappointment.
Molly
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’est la fin du mois d’août, Paris est désert, c’est encore les vacances. Elle, n’est pas encore partie. En pleins préparatifs du mois de festivités bien chargées pour les 25ans du Rex (qui ont eu lieu fin octobre), elle est un peu débordée. Depuis sept ans,Emeline Ginestet s’occupe de la communication du mythique club du boulevard Poissonnière aux côtés deFabrice Gadeau et Rémy Baiget (à la programmation). Elle a vu le club changer et débarquer la nouvelle génération, «celle au courant de tout très vite». La concurrence aussi, «qui nous permet d’être en recherche perpétuelle de nouvelles idées, ajoute-t-elle. Pour évoluer, c’est bien d’observer.» Elle est du genre à voir le bon côté des choses. Trouve que la nuit se porte bien avec une scène parisienne en pleine ébullition. Elle sait de quoi elle parle. Celle qui, derrière les platines, se fait appelerMolly pourrait même se vanter de son succès grandissant. Mais elle reste modeste, au point même d’avoir longtemps refusé de jouer à ses soirées HeadOn, sa résidence au Rex, par peur de se mettre trop en avant. Depuis, elle a intégré l’agence de booking Concrete, tourne de plus en plus à l’étranger (de la closing de Luciano à Ibiza au Panoramabar à Berlin). Elle a déjà joué aux côtés des DJ qu’elle admire, sauf Kerri Chandler peut-être, «avec qui ça serait la classe. Pour quelqu’un qui ne voulait pas faire carrière, c’est vrai que je m’en sors plutôt bien...» A la Concrete,avec Laurent Garnier, le 24novembre. Emeline Ginestat has worked on PR at the Rex Club in Paris for seven years; at night, though, she transforms into Molly, a DJ who has played alongside the best and in the best joints (Luciano in Ibiza; Panorama Bar in Berlin).
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n une dizaine d’années, le producteur et DJ danois a su imposer ses ambiances deep house et planantes dans les playlists des meilleurs DJ. Devenu une des stars du deejaying mondial, fort de remixes pour Depeche Mode, M83, Modeselektor ou même Bruce Springsteen, Trentemoller semble depuis quelque temps avoir délaissé les nappes de synthé radieuses pour des ambiances plus sombres et pop, voire rock. En témoigne Lost, son dernier album, où s’invitentJonny Pierce des Drums ou Kazu Makino de Blonde Redhead, virage à 90°, en forme de voyage sonique trépidant. Au Trianon, le 19 novembre. After 10 years as a worldwide DJ star, remixer for Depeche Mode, M83, Modselektor and even Bruce Springsteen, Trentemoller has now moved from deep house to darker, rockier shores.
Depeche Mode
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ui aurait pu penser que, trente-cinq ans plus tard, ceux qu’on surnommait à leurs débuts «les garçons coiffeurs», avec leurs mèches peroxydées, leurs jupes en cuir et leurs tubes remplis de synthé sautillant, seraient toujours en exercice et en si grande forme? En témoigne leur dernier album,Delta Machine, sorti en mars dernier, qui a fait l’unanimité des critiques sans jamais jouer la carte de la nostalgie et a ajouté une énième brique à la «depechemodemania». Une folie qu’on constatera une fois de plus sur scène, où le groupe excelle. Bref, ne tardez pas avant de réserver vos places.A Bercy,du 29 au 31 janvier. Who’d have thought 35 years after they first bleached their hair and put on leather skirts thatDepeche Mode would still be producing cracking records? Discover the latest,Delta Machine, in concert.
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Philip Wiper
Jacob Khrist
Trentemoller
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Agnes Obel Frank Eidel
La voix chaude
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n a souvent comparé sa blondeur à celle des héroïnes de Hitchcock, l’un de ses cinéastes préférés. Elle a leur mystère, une apparente placidité sous laquelle couve le feu.Agnes Obel est danoise, elle a 32ans, et, pour son premier album,Philharmonics, sorti en2011, elle a remporté une quantité de prix. Depuis, ses mélodies tout à la fois inspirées de Debussy et de Ravel, mais aussi du folk et du blues, sa voix profonde et délicate ont fait le tour du monde. Son deuxième album,Aventine, est dans les bacs. Aventine, ou le mont Aventin, l’une des sept collines de Rome, est le titre de l’une des chansons. Une chanson qui parle de sa manière de travailler, sans plan ni but préétablis, en suivant son instinct. «On sent simplement qu’il faut continuer pour trouver. Comme lorsqu’on avance dans le noir ou qu’on gravit une montagne, sans savoir quand on atteindra le sommet… Le mont Aventin, je le vois encerclé d’oiseaux comme des fantômes qui tournoient. C’est risqué d’y aller, mais on y va quand même.» Agnes Obel aime la mélancolie. C’est un sentiment, dit-elle, qui l’«habite en permanence». Mais qu’on ne s’y trompe pas, dans ce dernier album pointent aussi l’espoir et la joie quelquefois. Comme dans sa chansonWords Are Dead (les mots sont morts), qui, derrière ce titre inquiétant, évoque l’émerveillement. «Ce peut être une très belle chose que les mots soient morts. Quand on n’a pas de mots
pour le dire, c’est peut-être qu’une chose merveilleuse est en train d’arriver, si forte qu’aucun mot ne peut la décrire. Je mets beaucoup de temps à écrire mes textes, car la musique raconte déjà en elle-même une histoire.» Ne rien dire qui soit de trop, ne pas surjouer... C’est de la simplicité qu’Agnes Obel tire sa force. Les notes qu’elle égrène au piano dialoguent avec le son chaud de sa voix, comme deux solos qui se répondent. On a dit parfois qu’elle avait une voix de sirène. Envoûtante, oui, assurément. N A D I N E VA S S E U R
Agnès Obel, «Aventine» (Pias). Au Trianon, le 2 décembre; au Grand Rex, le 14 avril. A Hitchcock blonde, all fire beneath the ice,Agnes Obel is 32, Danish, and inspired as much by Debussy as by folk and the blues. She has a voice that has people talking of Nina Simone, Elizabeth Fraser, Karen Dalton and Billie Holiday. But on her second albumAventine, she’s also defiantly herself: delicate, direct, and slightly wistful. This melancholy comes lit up with spots of joy, such as in her upbeat (despite its title) songWords Are Dead. “Dead words can be a beautiful thing,” she says. “When there are no words to say something, it’s perhaps because something marvelous is happening –something so strong that no word can describe it.”
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Clara Moto
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n avait drôlement aiméPolyamour, sorti en 2010, on se souvient du somptueuxGlove Affair ou encore du percussif Take a Second. Clara Moto est de retour avec son deuxième album, Blue Distance, très réussi, qui oscille tour à tour entre techno contemplative et dancefloor. Et on a demandé à la jeune DJ-productrice autrichienne, qui compte définitivement parmi les valeurs sûres du label Infiné, de nous parler de ses morceaux favoris. Le morceau qui te fait sortir du lit le matin? Sunny de Boney M. Même s’il ne fait pas toujours beau dehors, leurs chansons me donnent immédiatement envie de sauter du lit. C’est que des «bonnes vibes»! Le morceau idéal pour ouvrir un DJ set? Je commence très souvent par Loverboy de Steve Bug. Cela dépend de l’heure à laquelle je joue, mais c’est un morceau qui ne donne pas de direction limitée à mon set. Le morceau pour réveiller le dancefloor? Cela dépendra de l’atmosphère, des grands classiques commeLosing Control de DBX ou Timeline d’Underground Resistance sont incroyablement efficaces. Le morceau que tu aurais aimé composer? Probablement Last Christmas de Wham, surtout quand je pense aux royalties ! Ça aurait été incroyable et j’aurais eu plein d’argent pour les cadeaux de Noël chaque année! Le morceau sur lequel tu ne peux pas t’empêcher de danser? Définitivement, Superstition de Stevie Wonder. Il me donne presque envie de monter sur les tables! Le meilleur morceau de ton nouvel artiste préféré? Le der-
nier album d’Oneohtrix (chez Warp) est juste hallucinant, en particulier le morceauZebra. Mais tout l’album est simplement remarquable. Ton morceau préféré absolu? Je crois que c’estThis Must Be the Place de Talking Heads: la structure est géniale et les paroles si spirituelles. A bien y réfléchir, j’aime toutes leurs chansons, c’est vraiment un groupe que j’adore. Le morceau qui te fait pleurer? Une chanson qui fait passer plein d’émotions à la fois, c’estHurt de Johnny Cash: ça me donne les larmes aux yeux. Son expérience de la vie donne à cette chanson encore plus de mélancolie par rapport à l’original de Nine Inch Nails. Le morceau que tu préfères sur ton nouvel album? Holy, car c’est une chanson très intime. Mais j’aime tout autant I Saw Your Love,avec les drums de mon ami Ritornell. LUC I E G O U Z E Clara Moto «Blue Distance», (Infiné).
A la Machine du Moulin Rouge, le 23 novembre pour sa Release Party. Photographie Flavien Prioreau
Some questions for Austrian DJ-producerClara Moto, back with a second album of contemplative disco called Blue Distance. The song that gets you out of bed?Sunny by Boney M. Best way to open a set? Steve Bug’sLoverboy. The song you wish you’d written? Wham!’sLast Christmas – for the royalties. Absolute favorite song? Talking Heads’This Must Be the Place.
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Gesaffelstein Zu Pan
n l’appelle le Prince noir de l’électro, et à raison. Depuis quelques années, le jeuneMike Levy, aka Gesaffelstein, autant inspiré par la techno mentale de Detroit que l’Electronic Body Music des eighties ou le rap lourd et sourd, est celui sur qui tous les regards se portent. Il faut dire que le garçon ne fait pas forcément dans la dentelle et que son mélange entre beats qui tuent et ambiances sombres, survitaminé par les stroboscopes, s’avère comme la bande-son d’une jeune génération qui adore secouer la tête dans tous les sens. Il faut dire aussi qu’il a remixé Lana Del Rey, qu’il tourne comme DJ dans le monde entier et que Kanye l’a convoqué surYeezus, son dernier album. Aleph, le premier disque de Gesa, qui risque très fort de rajouter une couche de hype à la popularité du producteur, a le goût d’un électrochoc à dancefloor. On vous aura prévenus. A l’Olympia,le 30 janvier. Electro’s Black Prince, DJ and remixer of Lana Del Rey, the man who worked on Yeezus for Kanye,Mike Levy – aka, Gesaffelstein – is the new sound of dance-floor electroshock treatment.
Un rêve avec Anja Schneider
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nja Schneider aux manettes de l’édition du mois de novembre d’«Un rêve», c’est la promesse d’une nuit bouillante, car, on le sait, la boss du label Mobilee est connue pour capter l’attention de son public avec ses sets musclés. Le Français Oxia viendra lui prêter main-forte pour finir la nuit en beauté. Côté warm-up,Rafaël Murillo nous fera-t-il la surprise d’un live? Sa dernière prestation à la We Are Family avait marqué l’esprit des plus avertis restés jusqu’au petit matin pour l’applaudir. Pour être sûrs de ne pas passer à côté, arrivez tôt. A n’en pas douter, c’est une nuit de rêve qui s’annonce.Au Rex, le 29 novembre. Mobilee label boss Anja Schneider is in control of this night that will also featureOxia and Rafaël Murillo.
OSBGS ld School But Good School est avant tout un site musical qui référence les pépites de la musique électronique de la grande époque (avant les années 2000) avec redécouvertes, playlists mensuelles et autres podcasts. Depuis trois ans, ils ont aussi leur résidence trimestrielle au 4Eléments, des soirées conviviales qui réunissent aussi bien les vieux routards que les jeunes amateurs de bonne musique. Pour cette édition de fin d’année, c’est Alex K, Teknodad, Yanixet Dan Weber qui officieront derrière les platines. Au 4 Eléments,le 7 décembre. Old School But Good Schoolis a website that (re)discovers lost treasures of electronic music from the last millennium; for its residency at the 4 Éléments it’s invitedAlex K, Tecknodad, Yanix and Dan Weber.
Anna Calvi
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nna Calvi prend de la hauteur et revient avec un deuxième album électrique et sensible. Dans One Breath, la guitare est plus présente, au point de vrombir parfois, la voix a pris en relief et s’affirme dans des morceaux comme Sing to Me, en hommage à Maria Callas. Derrière cette grande blonde à l’allure fragile se cache une bête de rockeuse, qui, une fois sur scène laisse exploser toute sa puissance. Au Trianon, le 15 février. Ms. Calvi is back with a second album that’s electric yet sensitive; her live sound will blow your mind.
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Roger Deckker
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Emmanuel Cossu
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Maxime Chermat
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Big Bang Theory
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e vous laissez pas piéger pas son nom, qui pourrait être celui d’une chanteuse pop bimbo tombée dans la soupe dance et les paillettes. Bien au contraire, la Française Robi, avec son premier album, met la chanson française à ses pieds, évoque ses influences «cold» (Suicide, Young Marble Giants…), s’acoquine avecDominiqueA sur le sublime Maroute et a le culot de reprendre le tube underground de Trisomie 21, Il se noie. Avec sa pop vénéneuse et mélancolique, portée par une voix qui vous transperce de part en part, Robi est la bonne nouvelle de la french pop. En tournée tout autour de la France, elle se fend d’une visite à Paris : ce serait dommage de la louper. Au Nouveau Casino,le 20 novembre. She might have a teenybopper name but Robi is actually French pop’s latest savior thanks to cold-wave influences and poisonously melancholic tunes.
Tim Paris
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epuis les débuts des années 1990, le FrançaisTim Paris, désormais installé à Londres, est de toutes les aventures de la French touch et n’a jamais désarmé, que ce soit pour sa collaboration avecIvan Smagghe pour It’s a Fine Line, son électro vicieuse et eighties, ouChallenge avec Pete Herbert. Bonne nouvelle, celui qui est à la fois DJ, producteur et organisateur de soirées se lance enfin dans l’aventure solo avecDancers. Un album où la pop se prend les pieds sur le dancefloor et où Georg Levin, Coco Solidou Sex Judas, viennent de leur voix calmer les impulsions trépidantes et électroniques de Tim. Au Zig Zag Club, le 21 décembre. Tim Paris is French but lives in London. He is also a producer, DJ and promoter who has just released a solo album called Dancers. Which is what you’ll all become when you see him live.
Frank Loriou
Robi
Etienne Boisrond
près avoir investi cinq jours durant au printemps dernier le chalet de la Porte Jaune avec la première édition de leur festival, la bande de Marvellous Island est de retour avec Big Bang Theory. Un line-up explosif avec les étoiles des labels Minus, Item & Things et Crosstown Rebels, qui se relaieront deux soirs durant. Démarrage en puissance avec Magda et Damian Lazarus, qui ouvriront les festivités. Programmation complète surbigbang-theory.com Ile de la Porte Jaune,les 29 et 30novembre. The Marvellous Island gang is back with its second festival. On the bill: the stars of the labels Minus, Item & Things, and Crosstown Rebels; as well asMagda and Damian Lazarus.
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Saint Michel
Eric Beckman
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Discodeine
hilippe et Emile, le duo deSaint Michel, viennent de Versailles. Ils ne se revendiquent pas pour autant comme les nouveaux représentants d’une French touch2.0. Mais les influences sont là, avec des sonorités qui pourraient rappeler leurs prédécesseurs du groupe Air. Avec ses ballades pop sensuelles et lumineuses, à l’image des titresLucie etKatherine, ce premier album,Making Love & Climbing,est la petite perle de cet hiver.A la Maroquinerie,le 12 décembre. Like Air, Philippeand Émile of Saint Michel are from Versailles. Like Air, they make sensual and luminous ballads, which can be heard on their debut album,Making Love & Climbing.
epuis 2007, Pilooski (surnommé «le roi de l’edit» depuis qu’il a redonné une seconde vie au cultissime Beggin de Frankie Valli) etBenjamin Morando (croisé au sein d’Octet ou France Copland) n’ont de cesse de jouer avec l’électro, pour mieux la pousser dans ses retranchements, la croiser d’influences voodoo ou Krautrock, l’orner de gamelans ou de mélodies orientales, la forcer à ralentir le rythme et lui faire digérer –enfin– ses influences house. Bref, le duo s’est donné comme mission d’inventer la disco du futur, bien déviante s’il vous plaît, et personne ne s’en plaindra. Si leur premier album et ses tubes imparables, commeSynchronize avec Jarvis Cocker de Pulp ou Singular avec Matias Aguayo, s’amusait à jouer avec le concept de pop pour mieux le jeter en pâture dans les sous-sols des clubs,Swimmer calme leurs ardeurs grand public. L’album se fait plus introverti, se recentre sur le dancefloor, fourmille d’expérimentations, glisse dans les ambiances comme une jungle et s’avère, au final, une machine à danser redoutable et vénéneuse. P A T R I C K T H É V E N I N Toutes les dates sur facebook.com/discodeine Benjamin Pilooski and Benjamin Morando have been doing their electro thing as Discodeine since 2007. It’s like voodoo Kraftwerk, a future disco that’s dance-floorcentric and tinglingly experimental.
Eric Beckman
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Anoraak
L
e Nantais Frédéric Rivière, aka Anoraak, officiellement reconverti, revient avec une électro pop joyeuse qui tend parfois à grands coups de synthé vers une néo-new wave agitée. Et son nouvel album,Chronotropic, pourrait bien être la bande originale de nos nuits d’ivresse par laquelle on se laissera bien volontiers porter jusqu’au bout de la nuit. Au Nouveau Casino,le 5 décembre. Anoraak is Frédéric Rivière from Nantes and his new album Chronotropic is a joyful collection of electro pop.
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