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Dita Von Teese Sharon Stone Spécial Mode
Couleurs et douceurs Eclats d’étoiles palacescope l’agenda très parisien
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64 RUE DES SAINTS-PÈRES, 75007 PARIS
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PHOTOGRAPHIE RETOUCHÉE / THEKOOPLES.COM
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Sommaire
71 FévrierMars 2018
20 La Météo des Modes 20 Transparence et puritanisme. Beauté sans genre. 22 Poulpe fiction. Snack 4 étoiles. Maca super-aliment.
24 Talents
24Dita Von Teese La voix du glamour. 28Sharon Stone «Je suis une survivante». 32 Laura LauneL’ingénue provocatrice. 34 Paul Thomas Anderson
«Nous avons pensé qu’un milieu beau et luxueux ferait mieux passer la noirceur». 38 Zita Hanrot«Un rôle, c’est une voix». 40 Jonathan CohenLe plus drôle des mythos. 42 Marianne Crebassa«Quand je chante de la mélodie française, je me reconnecte à ce que je suis». 44 Des gens que j’aime…Grand Corps Malade. 48 Sonya YonchevaVoix royale. 50 Marianne GuedinArtiste florale. 52 Alain Marhic Des bijoux «rétro-modernes» élégants, chics et abordables.
56 SpécialMode
Couleurs et douceur Photographies Spela Kasal
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ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution
Sommaire
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FévrierMars 2018
SpécialMode 66 Giampiero Bodino
«Je veux dessiner des bijoux qui font rêver». 70 Peet Dullaert «Mes coupes sont fluides pour suivre les mouvements du corps des femmes».
Éclats d’étoiles Photographies Aaricia Varanda
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Lerêve desfleurs Photographies Daniel Shipp.
97PALACEscope L’agenda très parisien 98 Galeries & Musées
David Goldblatt. Bijoux d’artistes. Margiela. Alaïa. Artistes et Robots. Gérard Garouste. Foujita. Art Paris Art Fair. Susan Meiselas. Luc Delahaye. Jean Fautrier. Pierre et Gilles. Anselm Kiefer. Retrouvez aussi votre magazine PalaceCostes sur issuu.com, Facebook, instagram
104 Restos & Bars
Le Flaubert. Bouillon Pigale. Les Foodies. Epoca. Aux Vins des Pyrénées. Le Yacht Club. Les bars à manger. Nos petits déjeuners préférés.. 110 Musiques & Fêtes
Concerts. Clubbing. 116 Envies & Plaisirs
Boules de lumière. Gants sensuels. 128 Les lieux exclusifsoù trouver PalaceCostes. PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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la Rédaction
PalaceCostes est édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N . 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem Rédactrice en chef PalaceScope Lucie Gouze avec Sandra Serpero et Patrick Thévenin English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Responsable Photo Lucie Gouze Ont collaboré à la Rédaction: Anne Delalandre, Alice de Chirac, Sabine Euverte, Shino Itoi (rédactrice mode), Patricia Khenouna, Philippe Latil, Claude Maggiori, Juliette Michaud, Coline Peyrot (rédactrice mode), Robert Puyal, Floriane Rey, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Nadine Vasseur, Ellen Willer Photographies: Jules Faure www. julesfaure.com Spela Kasal www.spelakasal.com Aaricia Varanda www.aariciavaranda.com P U B L I C I T É . Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 Directrice Commerciale Marianne Tran mariannetran@palacepresse.com 0620997757 I M P R I M E R I E . Imaye Graphic ZI des Touches 53022 Laval Cedex Gravure Nader Kassem Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture: Dita Von Teese par Sheryl Nields August-Agence A.
Making of des séries Mode lles sont jeunes, parisiennes et photographes. Passionnées de mode et de tendances, elles ont en commun un regard neuf, moins fantasmé, sur la beauté et la féminité. Spela Kasal, formée à l’Ecole des beaux-arts de Ljubljana, essaye toujours de capturer quelque chose de réel. Elle a d’ailleurs publié un livre intitulé The Feeling I Get When I'm With You. Mêlant art et mode, elle a photographié pour ce numéro Spécial Mode la série Couleurs et douceur, dans la galerie Zeuxis, un concept inédit de galerie-appartement qui vient d’ouvrir dans le IXe arrondissement de Paris. Diplômée d’un BTS photographie, Aaricia Varanda, elle, s’intéresse à la beauté naturelle et singulière des femmes. «J’aime les montrer comme je les vois, fortes et belles, sans trop les déguiser ni les déformer. C’est ainsi que je conçois la femme moderne», raconte celle qui a réalisé la série Eclats d’Etoiles, avec la très belle mannequin Carol Paes, de l’agence Viva. C’est un regard contemporain que toutes les deux posent sur les tendances de l’été, où les volumes graphiques se déploient dans des matières contrastées et des couleurs acidulées.
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ANNE DELALANDRE Photographie: Aaricia Varanda@Opos. Mannequin: Carol Paes@Viva Model. Carol porte une chemise en tulle, Dsquared2 et une bague, boule saphir, émeraudes et diamants, Djula. Tissu «Douceur Sable», Maison Thevenon. Direction artistique: Anne Delalandre. Styliste: Coline Peyrot. Mise en beauté: Camille Siguret. Coiffure: Carole Douard@Call my agent. Photographie retouchée par Nadya Vasilenko.
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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUET
Transparence et puritanisme
beauté sans genre es collections de produits de beauté non genrés, destinés aussi bien aux femmes qu’aux hommes, secouent les classifications traditionnelles et confirment la volonté de revenir à l’essentiel, à une consommation en dehors des modes. Les marques cherchent à discréditer la place du rose et du bleu dans l’inconscient collectif, comme sur les étagères des rayons, en privilégiant des emballages neutres, au vocabulaire simplifié. La marque Make affiche sa volonté de s’adresser à toutes et tous avec des produits fonctionnels: soins antistress, soins antipollution, basiques du maquillage… The Origin, dont les flacons sobres renferment des antioxydants, des huiles végétales et des vitamines, propose une collection de produits faciles à utiliser. Même approche pour la marque française Absolution, qui oriente ses soins unisexes sur l’équilibre de l’épiderme . De son côté, Juliette Lévy, fondatrice du concept store beauté Oh My Cream, commercialise désormais sa propre marque de soins autour des gestes essentiels. La parfumerie, qui explore ce territoire depuis de nombreuses années, notamment avec CK One, le premier lancé sur cette démarche en 1994 et toujours best-seller, offre un vaste choix de senteurs essentielles, sans destination de genre ni d’époque. Avec Boy de Chanel, Chergui de Serge Lutens, les colognes Byredo, Vetyverio de Diptyque, les notes réputées de la parfumerie masculine – la cannelle, le tabac, le poivre, le vétiver – s’invitent dans les parfums féminins. Unisex products are shaking up the gendered beauty sector with neutral packaging chasing away all that pink and blue. Brands tapping into this new market include Make; The Origin, with its sober bottles holding easy-to-use products; and French brand Absolution. Perfumes are also exploring the gender fluid, following in the footsteps of the pioneering CK One (launched in 1994!). Chanel has Boy, Serge Lutens has Chergui, while Diptyque’s Vetyverio adds men’s notes (tobacco, pepper, vetiver) to a woman’s fragrance.
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Panitram
ur les défilés printemps-été 2018, un double mouvement capte l’air du temps. D’un côté, la transparence, la peau, les dessous, comme un revival de la libération sexuelle, qui invitait les femmes à s’affranchir de leur soutien-gorge, symbole d’asservissement. Chez Dior, d’élégants plissés dévoilent une culotte haute, chez Christopher Kane, Fendi, une mousseline délicate la révèle. Chez Missoni, Prabal Gurung, Nina Ricci, Rodarte, la lingerie se montre. Et le sein s’expose sous des plumetis, des voiles et des dentelles chez Jacquemus, Chanel, Balmain, Valentino, Saint Laurent et encore Leonard… D’un autre côté, célébré avec talent par Céline, Margaret Howell, mis en avant sur le compte Instagram simplicitycity, l’ascétisme chic et pur triomphe avec des robes monacales, des formes minimalisées et le tailleur masculin comme un uniforme. Conflit entre puritanisme et liberté? Dans cette apparente contradiction, une prise de position également féministe: dévoiler le corps des femmes, c’est afficher fièrement, poétiquement, élégamment les attributs de leur genre, c’est leur offrir la possibilité de se réapproprier des codes longtemps dominés par l’imaginaire des hommes… De façon complémentaire, leur proposer des vêtements qui jouent l’austérité, c’est répondre à leur désir d’invisibilité, c’est leur donner la possibilité d’exister pour ce qu’elles sont, pas pour ce qu’elles suscitent. C’est les libérer de leur fonction archaïque d’objet de désir. Dans les deux cas, une mode qui permet à la femme de déjouer les clichés masculins et de reprendre le pouvoir sur l’image qu’elle projette. Spring/Summer 2018 was about transparency and simplicity. Transparency at Dior (elegant pleats over high pants), Christopher Kane and Fendi, with lingerie showing at Missoni, Prabal Gurung and Rodarte, and exposed skin, veils and lace at Jacquemus, Chanel, Balmain, Valentino and Saint Laurent. Simplicity, however, was the keyword at Céline and Margaret Howell, with austere dresses, minimalist shapes and masculine tailoring. Freedom versus restraint? Perhaps neither, but rather a moment when womenswear reversed the male gaze and began to impose its own vision on its own terms.
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La Meteo des Modes
evenu en force sur les cartes des restaurants, véritable incontournable de la bistronomie, le poulpe étend ses tentacules sur tous les univers de la tendance, mode, bijou, déco, où il est apprécié pour sa forme complexe et sa symbolique puissante. Le poulpe géant est à la fois fondateur des sociétés nordiques, le fameux kraken, figure érotique au Japon, symbole de sagesse chez les Grecs de l’Antiquité et étrange personnage de fiction en Europe, avec son statut redoutable de monstre marin. L’animal est de tous les mythes et nourrit les imaginaires collectifs de toutes les cultures. Issu de territoires inexplorés, de la profondeur et de l’obscurité des abysses, avec sa tête qui fait office de corps et ses tentacules qui n’en finissent pas de s’enrouler, peut-être d’étrangler, le poulpe est mystérieux. Bref, il fait peur, il fascine, et de nombreux créateurs, du street art au motif textile, s’emploient à le déchiffrer en jouant avec lui… En imprimé chez Valentino, en motif brodé chez Macon & Lesquoy, sa forme souple et tortueuse inspire Paula Crevoshaypour ses bijoux. Et Gianluca Tamburinien fait le héros invasif et inquiétant de l’un de ses modèles de sandale à haut talon, Scilla (à voir en ligne sur shoe virtual museum). Avec le regain de goût pour les cabinets de curiosités, les planches botaniques, les images d’herboristerie et les gravures animalières, le design ne pouvait pas non plus passer à côté de cette créature étonnante. Le poulpe fait ainsi de nombreuses apparitions en décoration: coupe chez Objet Luxe, vase par Isabelle Sicart… Il s’invite même dans les arts de la table, de H&M àFornasetti, de Conran àHema. Le grand écart, en quelque sorte. Mais avec ses longs tentacules, rien d’impossible. The octopuses are coming! And these mysterious creatures from the depths have already got their tentacles around fashion, jewelry and interior decoration. They can currently be spotted on prints at Valentino and an embroidered pattern at Macon & Lesquoy, while Paula Crevoshay was inspired by their eight-legged shapes for her jewelry and Gianluca Tamburini put the creatures on a shoe.
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Snack 4 étoiles e snack vite choisi, vite avalé, est désormais revisité dans des versions de luxe, salées ou sucrées. Exit l’industriel, place à l’artisanal. Désormais, des chefs de renom signent ce genre de créations. Pierre Marcolini concocte des barres chocolat mêlant jeux de texture et alliances originales de saveurs: caramel-vanille, gianduja, pistache et lait noisette. La start-up Frichti propose de livrer à domicile des en-cas d’exception signés Patrick Roger, comme cet onctueux praliné aux amandes torréfiées croquantes et caramel croustillant enrobé de chocolat noir. Les nouveaux snacks version 4 étoiles revisitent les classiques avec des saveurs étonnantes. La nouvelle enseigne Barrelle, installée à Blagnac, dans les environs de Toulouse, met en avant l’utilisation de produits frais, de saison et locaux, notamment du lait de la ferme voisine, pour du 100% fait maison. Les amateurs de salé ne sont pas oubliés: My Crazy Pop met au programme du pop-corn au gingembre, au café, à l’aneth… Dans leur microboutique du Marais ouverte récemment, Scarlett Johansson et son mari Romain Dauriac parfument leur pop-corn à la truffe, au parmesan, au cheddar et au sirop d’érable. Dans une société tiraillée entre tentations et injonctions, ces snacks nouvelle génération disent oui au gras, oui au sucré, oui au salé, du moment qu’ils sont de qualité. It’s a snack attack! And this time they’re not industrially made. Pierre Marcolini is coming up with chocolate bars featuring original textures and flavors (gianduja and pistache), while Patrick Roger’s high-end bars can be delivered to your door by Frichti. Popcorn lovers in Paris can nip to My Crazy Pop (coffee flavor, anyone?) or Yummy Pop –owned by Scarlett Johansson and her husband Romain Dauriac –which has flavors including truffles and Parmesan.
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maca super-aliment
armi les derniers végétaux phares, la maca, une sorte de ginseng péruvien ultra-nourrissant, se voit propulser sous les projecteurs et attire de plus en plus de foodistas. Légume-racine de la famille des crucifères, comme les radis, son goût, entre la noix et le caramel, est particulièrement intense, ce qui pousse à la mélanger à d’autres saveurs pour mieux l’apprécier. And the award for this week’s superfood goes to… maca! A sort of Peruvian ginseng, it tastes like an intense mix of walnuts and caramel.
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Alexandra Petruk
poulpe fiction
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Photographie Sheryl Nields/August-Agence A.
Dita Von Teese lavoix du glamour
’est un cadeau de princesse. Un beau matin, Dita Von Teese, la diva du burlesque, celle qui a propulsé le genre vers des galaxies inexplorées, reçoit dans sa boîte mail un message du label Record Makers lui annonçant que Sébastien Tellier lui a écrit entièrement un album à sa gloire, un disque original rien que pour elle, où elle n’aura plus qu’à poser sa voix et se laisser bercer. Dita manque défaillir, elle est tombée sous le charme du compositeur français quand, il y a quelques années, son petit ami de l’époque, l’acteur Jérémie Elkaïm, lui a fait écouter L’Amour et la Violence. «Ce morceau est resté scotché dans ma tête, coincé dans ma mémoire, se souvient-elle, j’étais littéralement hantée par la beauté et la mélancolie qui s’en dégageait. On aurait dit du Serge Gainsbourg moderne. Quand j’ai fait mon spectacle au Crazy Horse, j’ai demandé si on pouvait inviter Sébastien Tellier. C’est comme ça qu’on a enfin fait connaissance et que j’ai en plus découvert
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un garçon très séduisant.» Elle se rappelle Porcelaine, My Lips on Your Lips, Sparkling «Je ne suis pas alors avoir plongé dans la discographie du Rain…) dessinent en creux une image quelqu’un qui a très confiance sublimée de Dita passée au prisme des barbu sensible, défriché des territoires élecen soi. je ne fantasmes de Tellier, est une sorte de troniques qu’elle ne connaissait guère, elle me suis jamais voyage onirique où des éclats tropiqui ne jure que par la musique des années considérée caux se mélangent à des rythmiques 1940 et 1950, celle des big bands et des voix comme une bonne danseuse, langoureuses, où le Gainsbourg de 24 carats à la Sinatra. «Il y a beaucoup de ses ni comme une Jet’aime moi non plus montre le bout de morceaux que j’adore, mais, comme j’écoute chanteuse son nez, où le franglais de Dita tout sur Spotify, je ne regarde jamais le nom hors pair. susurrée en version mouillée file des des titres, j’aime ceux qui sont rapides, plus ce que je sais faire surtout, frissons de plaisir, où s’échappent des dansants, par exemple celui qu’il a joué à c’est créer des bribes de disco-cocktail idéales pour l’Eurovision (“Divine”, ndlr). Et quand il a fantasmes et accompagner une piscine à débordedébarqué au volant de sa petite voiture, oh des illusions.» ment face au Pacifique. Un disque qui mon Dieu, c’était si drôle !» sent à la fois le soleil, les embruns et les peaux salées, les On connaissait Dita la touche-à-tout, capable de passer siestes crapuleuses, les ambiances moites et les déshabillés du burlesque à un show dédié à sa féminité au Crazy Horse, de soie, l’amour et la violence et l’amour à la belle étoile. d’un shooting pour un magazine de mode branché à une gamme de lingerie féminine, du rôle de femme d’entreprise Bref, un album doux comme une bougie parfumée au jasmin. P A T R I C K T H É V E N I N à celui de femme fatale. Il faudra désormais ajouter chan«Dita Von Teese», Record Makers. teuse comme une énième corde à son arc. «Je ne suis pas One day multitalented burlesque legend Dita Von Teese quelqu’un qui a très confiance en soi, nous confie-t-elle, je opened her computer and discovered a message. It said that ne me suis jamais considérée comme une bonne danseuse, ni comme une chanteuse hors pair. Ce que je sais faire surSébastien Tellierhad written an album just for her; all she tout, c’est créer des fantasmes et des illusions. had to do was add her voice. Coincidentally, a few years before «Mais Sébastien Tellier en studio a parfaitement anticipé an ex-boyfriend had played her Tellier’s song “L’amour et la mes angoisses, m’expliquant comment je devais aborder violence” and it had stuck in her head. So she began to listen to telle chanson, me faisant écouter les disques de la top model more of his tunes. “There were so many I loved,” she says. des années 1970 Christina pour que je me base sur son So she agreed to take part in the project, and soon found herphrasé, baissant le tempo des morceaux quand je n’arrivais self in a studio with Tellier. “I’m not naturally self-confident,” pas à suivre, me réconfortant quand je n’étais pas certaine she says, “but Sébastien anticipated my worries and de telles ou telles paroles. C’était un pari risqué, certains explained how to approach each song.” The result is 10 tracks proches m’ont déconseillé de me lancer dans cette aventure that take the listener on a dreamy musical journey composed à coup de “Mais tu n’es pas chanteuse!”. Et puis mon amour of Serge Gainsbourg-like tunes and whispery vocals. And pour la chanson française, les Line Renaud, Brigitte Bardot Dita is more than happy with it: “I know that when I’m older, ou Barbara, mais surtout pour Tellier, a emporté toutes mes I’ll be proud that I can say to my grandkids, ‘I made a record réticences. Je sais que, quand je serai plus âgée, je pourrai with Sébastien Tellier.’” dire fièrement à mes petits-enfants : “J’ai fait un disque avec Sébastien Tellier.”» L’album qui en résulte, sorte de sorcellerie moderne forte de dix morceaux écrits sur mesure, dont les titres (Parfum, PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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Camille Vivier
Sébastien Tellier et sa muse Dita Von Teese.
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haron Stone, la plus glamour, la star des stars des années 1990. L’héroïne de Basic Instinct et Casino se tient devant nous dans le soleil de Beverly Hills: silhouette de rêve drapée de satin gris, cheveux courts, plus liane et plus sexy que jamais. A 60ans (vous avez bien lu!) en mars, et après une traversée du désert, cette maman de trois fils adoptifs et ambassadrice de grandes causes humanitaires est prête pour son come-back. Elle le prouve dans Mosaic, la série «interactive» de Steven Soderbergh, un suspense psychologique filmé dans de superbes décors de neige. Gros plan.
Sharon Stone
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«je suis une survivante»
Vingt-six ans après Basic Instinct, vous jouez à nouveau une mangeuse d’hommes dans Mosaic, comme si vous et Steven Soderbergh aviez voulu jouer avec votre image...
choisie parce qu’il pouvait faire résonner ma propre image de cinéma et mon vécu dans ce personnage d’écrivain pour enfants en apparence forte et qui attire les hommes, mais en fait bourrée de doutes. Dans BasicInstinct, cependant, je jouais une pure sociopathe. Olivia Lake, mon personnage dans Mosaic, est quelqu’un de normal, auquel j’ai pu m’identifier. Comme Olivia, le succès m’est tombé dessus comme une avalanche, cela m’a dépassée et je n’ai pas toujours été certaine de le mériter. Le concept de la série est très innovant: six épisodes traditionnels, mais avec une application qui permet au spectateur de prendre les commandes du dénouement…
Je suis fan de toutes les nouvelles séries et plateformes de télévision, mais, entre nous, j’aurais accepté n’importe quoi pour Steven Soderbergh… Justement parce qu’il est le maître de l’expérimentation. Steven travaille avec des petits moyens et très vite. Comme vous le savez, il filme tout luimême et sans éclairage. Du coup, pour être raccord avec son concept, j’ai joué sans maquillage, le visage quasiment à nu . Il fait travailler son équipe et ses acteurs comme une troupe de théâtre. C’est passionnant. Nous tournions trente pages de scénario par jour! Pour moi qui reviens de tellement loin, avoir pu tenir un tel rythme tient du miracle.
Aujourd’hui, vous parlez ouvertement de toutes les épreuves de santé que vous avez traversées, et du trou de carrière qui en a découlé. Je suis une survivante. En 2001, j’ai eu un accident cérébral, suivi d’une hémorragie du cerveau que les médecins n’avaient pas décelée. Je me suis vue mourir, et cette expérience a bouleversé ma vie. Il m’a fallu sept ans pour retrouver toutes mes facultés, trois ans juste pour pouvoir écrire mon nom. J’avais perdu la mémoire, l’usage de ma jambe droite, ma vision avait disparu, je bégayais... Avoir essuyé deux divorces n’aidait pas. Je pensais que je n’arriverais plus jamais à travailler à Hollywood, qui n’est pas, comme vous le savez, un milieu tendre. On m’a offert des petits rôles, comme dans la série Law and Order, et ça a été une sacrée leçon d’humilité, car je parvenais à peine à dire mes répliques… Vous avez pensé tout arrêter ? Sur les conseils de mon ami, le chanteur Willie Nelson, je me suis consacrée aux causes caritatives qui me tiennent à cœur, et surtout je me suis recentrée sur ce que j’ai de plus cher, l’éducation de mes trois garçons, qui ont 11, 12 et 17 ans. Je suis vraiment reconnaissante à mon AVC, parce qu’avant je vivais dans une bulle. Même quand mes fonctions cognitives sont revenues, je ne voulais pas quitter la maison pour des tournages plus longs que deux semaines, pour rester avec les enfants. Je me suis alors fondue dans des rôles secondaires. Dans Lovelace, où je joue la mère de Linda Lovelace, dans Bobby d’Emilio Estevez... J’ai pu ainsi travailler
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SHARON STONE. Je sais bien que Steven Soderbergh m’a
«Le succès m’est tombé dessus comme une avalanche, cela m’a dépassée et je n’ai pas toujours été certaine de le mériter.»
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avec Jim Jarmush, ce dont j’avais toujours rêvé, avec aussi Nick Cassavetes. J’ai adoré disparaître dans ces petits rôles poignants sans que certains me reconnaissent, à moins de lire le générique de fin. Ça a été libérateur. Comment regardez-vous votre statut de star? J’ai percé à 32 ans, même 33, et à l’époque – c’était juste après Total Recall –, on me voyait comme la mannequin venue de sa Pennsylvanie ouvrière qui ne réussirait jamais vraiment… C’était une période très sombre, «Je ne me suis mais je savais, j’en étais cer- jamais troutaine, que la roue aller tourner. vée sexy, et probablement En mai 1992 quand Basic Instinct que je ne a fait l’ouverture de Cannes, l’étais pas. j’étais prête. Je revois très bien mais j’ai été le moment bizarre où Paul assez maligne pour Verhoeven m’a poussée en comprendre avant sur le tapis rouge, j’ai res- qu’il fallait senti comme un soulagement, que j’aie comme si je reconnaissais ce l’air sexy.» moment: «Enfin, nous y sommes!» Et là, j’ai tout fait à deux cents pour cent, parce que je savais que ça ne durerait pas. Vous étiez très consciente de votre sex-appeal?
Je ne me suis jamais trouvée sexy et probablement que je ne l’étais pas. Mais j’ai été assez maligne pour comprendre qu’il fallait que j’aie l’air sexy. Votre plus grande fierté d’actrice?
Que Marty Scorsese m’ait permis de tout donner dans Casino, et la nomination à l’Oscar qui a suivi. (Les larmes lui montent aux yeux.) Je revois Bob De Niro me dire sur le tournage de Casino que sa performance dépendait de la mienne… DansMosaic, ma performance dépend de mes partenaires masculins, les si émouvants Paul Reubens, Garrett Hedlund et Frederick Weller. Mais j’ai aussi employé ma célébrité à des causes humanitaires, l’amfAR en priorité, c’est ce qui m’a sauvée pour ne pas succomber à toute cette folie d’Hollywood. Aujourd’hui, vous vous dites prête pour votre come-back ?
Je vais fêter discrètement ces 60 ans dont tout le monde parle (elle pousse un grand soupir avant d’éclater de rire), et je veux retourner sur les plateaux. S’il y a une définition de la star, c’est cette lumière qui ne brille que pour vous et qui va et vient. Je ne sais pas d’ailleurs comment font ceux qui restent toujours dans les projecteurs, comme Leo (DiCaprio, avec qui elle a tourné dans Mort ou vifde Sam Raimi), parce que c’est aveuglant. La lumière a besoin de l’ombre. Vos projets immédiats ?
Je vais jouer dans une nouvelle série télévisée de Paolo
©OCS/Home Box Office
Garrett Hedlund et Sharon Stone dans la série «Mosaic» de Steven Soderbergh.
Sorrentino, dont j’avais adoré The Young Pope. Je campe une «marraine» de la drogue dans Sunny, une comédie très noire signée d’une fabuleuse réalisatrice scandinave, Eva Sorhaug. J’ai aussi un gros projet de comédie avec Bette Midler et... un autre tenu encore top-secret avec Martin Scorsese. Je suis de retour! (Rires) Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
«Mosaïc», la minisérie de Steven Soderbergh, a débuté le 23 janvier sur OCS City. On peut aussi voir Sharon Stone faire une apparition dans «The Disaster Artist» de James Franco, qui sort le 7 mars. Sharon Stone, the most glamorous star of the 1990s, is returning to our screens, both large and small. Now aged nearly 60, she recently starred in Steven Sodebergh’s “interactive” miniseries Mosaic with a role that has echoes of what remains her most famous role: Olivia Lake in Basic Instinct. But, there is a difference: her character in Mosaicis less of a complete sociopath and is someone she can actually identify with. She says she would have worked with Sodebergh on any project he wanted,because he is a “master of experimentation” who works fast and with a small team. That she could handle the rapid-fire experience is something of a miracle, though, because as she says: “I’m a survivor.” In 2001, she suffered a massive stroke after a brain hemorrhage went undiagnosed. “I lost my memory, the use of my right leg, my vision disappeared, I could hardly speak,” she says. It took her three years just to write her own name and seven to recover fully. During that time, she thought she would never act again and so dedicated herself to working for her favorite charities and looking after her three adopted children, now aged 11, 12 and 17. Today, she is back in good health and can reflect on her career before her stroke with a sense of distance. She says that she will always be eternally grateful to Martin Scorsese who “allowed her to give it her all” in Casinoand to Robert De Niro who told her that he was relying on herperformance in that film for his. And talk of Scorsese now also means looking forward. Among her upcoming screen work – which also includes a miniseries with Paolo Sorrentino – is a secret, untitled project with her Casinodirector. Or, as she puts it simply: “I’m back!”
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LauraLaune
L’ingénue provocatrice e one-woman-show de Laura Laune, Le Diable est une gentille petite fille, annonce la couleur: pendant 1h30, cette jeune humoriste belge de 31ans (mais qui en paraît 20) joue l’ingénue tout en débitant des vannes horribles mais hilarantes sur les islamistes, les pédophiles, les gays, la maternité… C’est cru, cash, interdit aux moins de 14 ans et irrésistiblement drôle. «Cet humour effectivement assez noir et ironique me vient naturellement, je l’ai toujours pratiqué avec mes amis ou en famille», raconte la jeune femme, très posée après le show. «J’étais fan de la série Friends, mais c’est vrai que j’aime beaucoup l’humoriste australien Jim Jefferies. Comme lui, j’ai envie d’aborder des thèmes de société, et l’humour noir permet de faire passer, au second degré, un propos grave. J’ai envie de faire rire, mais pas seulement. Je veux aussi exprimer mon point de vue et susciter la réflexion chez mon public.» Pour se faire une idée, le mieux est encore de regarder sa chaîne YouTube (Laura Laune, tout simplement). «Je fais le pari que les gens sont intelligents et comprennent que ce que je dis est de l’humour», poursuit-elle. En tout cas, moi, je le vois comme une façon de dénoncer les drames de notre société, et donc je l’assume et ne me censure jamais. Je comprends que cela puisse choquer, mais personne n’est obligé de venir voir mon spectacle!» Produite par Jérémy Ferrari, autre spécialiste de la provocation (Vends 2 pièces à Beyrouth), Laura Laune compte quelques buzz polémiques à son actif (on se souvient du reportage de France2 en janvier). «Cela nous ramène à la célèbre question : “Peut-on rire de tout avec tout le monde?”, sourit Laura Laune. J’entends souvent qu’aujourd’hui on ne pourrait plus rien dire. Moi, vu ce que l’on me dit après le spectacle ou les commentaires que je reçois sur Internet, j’ai plutôt le sentiment que les gens ont envie de cette liberté de ton. Ils me disent que cela leur fait du bien et que je dois continuer.» Laura Laune s’inscrit parfaitement dans la nouvelle génération de comiques féminines qui osent tout, sans limites. «Il y a effectivement un mouvement actuel de femmes qui ont envie d’être cash, de se libérer de tous les a priori et de s’imposer, analyse Laura Laune. Moi, je ne suis pas dans une démarche féministe, cela m’est juste venu naturellement. Mais comme dans le mouvement#balancetonporc, il y a une libération de la parole. L’humour reste un métier d’homme,
Laura Gilli
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et quand une fille monte sur scène on commente d’abord son physique et sa manière de s’habiller, alors que pour un homme on s’en fout! Du coup, peut-être qu’inconsciemment les femmes veulent s’imposer, ne pas se laisser faire et se défendre pour se faire entendre.» Assurément, Laura Laune n’a pas fini de faire du bruit… P H I L I P P E L A T I L «Le Diable est une gentille petite fille», au Petit Palais des Glaces jusqu’en avril, puis à la Comédie de Paris en mai-juin.
“Ijust think that people are smart and understand that what I’m saying is comedy,” says Belgian stand-up Laura Laune. “In any case, I see it as a way to denounce society’s problems and I’m comfortable with that and never censure myself. I understand how it might be shocking, but no one is forced to come and see my show!”
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Vous avez le même genre de processus créatif ?
Paul Thomas Anderson
Très similaire: une longue période d’incubation et de recherches en tout genre accompagnée de songes et rêveries… Avec ce genre de méthode, une année est vite passée. Au fur et à mesure de nos conversations, il s’est avéré que nous avions envie de faire une romance et d’analyser la place d’une relation romantique dans un contexte familial. Avec un personnage tout en contrôle obsédé par son travail, ce qui est souvent le cas des créatifs. Il n’est pas impossible que Daniel ait pensé à son propre père. Je voulais aussi explorer son obsession pour la fabrication de choses avec ses mains. Daniel est un très bon peintre et un excellent cordonnier. Et Rebecca d’Alfred Hitchock me trottait en tête. J’adore ce film, sauf que je me demande toujours pourquoi l’héroïne se laisse martyriser! Ainsi est née cette relation entre une star de la couture impossible à vivre et une jeune fille naïve… mais qui ne se laisse pas faire.
«Nous avons pensé qu’un milieu beau et luxueux ferait mieux passer la noirceur»
Pourquoi la mode?
Nous avons pensé qu’un milieu beau et luxueux ferait mieux passer la noirceur. Nous nous sommes inspirés de couturiers anglais comme Charles James, mais aussi Balenciaga et Dior... Daniel a un sens du style inné. Je lui disais souvent: «Surprends-moi», et nous devenions comme deux filles jouant avec une boîte à déguisements! (Rires) Pourquoi une inconnue pour jouer le rôle de la muse?
ix ans après There Will Be Blood, le tandem de rêve Paul Thomas Anderson et Daniel Day-Lewis nous surprend avec un élégantissime film au suspense hitchcockien dans le milieu de la mode et de la haute société londonienne des années 1950. A 47 ans, cet Angeleno brillant, rare et éclectique nous explique la création de ce film joyau et l’éclat si fascinant de son interprète, Daniel Day-Lewis, dans «son dernier rôle».
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Parce que, lorsque Daniel la voit pour la première fois, le public la découvre lui aussi pour la première fois. Nous avons repéré la Luxembourgeoise Vicky Krieps dans un petit film allemand, The Chambermaid Lynn. Elle ressemble à une jeune Meryl Streep, et elle était aussi plausible en serveuse que portant des magnifiques toilettes. Elle est la vraie héroïne du film, et elle a tenu la dragée haute à Daniel pendant le tournage.
Daniel Day-Lewis a mis toute sa force dans l’interprétation de ce grand couturier célibataire endurci dont la vie est soudain chamboulée par sa rencontre avec une jeune serveuse. Comment est née cette histoire ?
Nous avons fini de tourner en avril 2017 et nous avons appris la nouvelle en juin quand il en a parlé dans son interview pour le magazine W. Je n’ai pas été choqué, puisqu’il parle d’arrêter depuis Le Boxeur de Jim Sheridan, mais j’accuse le coup. Mais, comme il le dit lui-même, cela ne lui ressemble pas de faire une telle annonce: il travaille si rarement qu’il aurait pu ne rien dire… Daniel est un homme fin, intelligent et déterminé, c’est son choix et il n’y a rien que je ne respecte plus. Cela ne veut pas dire que je ne sois pas triste.
Daniel Day-Lewis a annoncé qu’il arrêtait le cinéma?
PAUL THOMAS ANDERSON. D’abord par un désir mutuel,
avec Daniel, de retravailler ensemble. Nous pensions que c’était le bon moment. Je voulais me servir d’une part de lui qui a peu été exploitée: dans la vie, j’adore le voir beau, bien habillé… je voulais mettre en lumière son côté gentleman britannique. Par chance, Daniel avait lui aussi envie d’affronter enfin son héritage britannique. Le scénario s’est fait en collaboration très étroite. Photographie Pal Hansen/Contour By Getty Images
Endosser pendant des mois un personnage rigide et mélancolique a-t-il pu déclencher sa décision ?
Aucun de nous deux ne l’a vue venir, mais, au fur et à mesure du tournage, une vague de tristesse nous tombait dessus...Ce comédien fantastique, qui semble boire une
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Universal
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Daniel Day-Lewis dans «Phantom Thread» de Paul Thomas Anderson.
potion magique dès qu’il joue, est doté d’un sens de la discipline hors norme: pour The Phantom Thread, il a travaillé comme apprenti costumier au New York City Ballet pendant près de deux ans, avec comme rite de passage de coudre 100 boutonnières… et il les a cousues! Cet acteur trois fois oscarisé dont le grand-père, Michael Balcon, a été l’un des producteurs les plus importants de l’histoire du cinéma britannique, dont la mère était actrice de radio et le père, Cecil Day-Lewis, un magnifique poète anglo-irlandais, est tout sauf déprimé. Il est enjoué, plein d’humour. Le rôle que nous avons créé l’a plombé, et c’est troublant. Mais je ne vais pas le laisser s’en tirer à si bon compte. J’espère de tout cœur qu’il reviendra un jour sur sa décision. Peut-être avec vous ?
C’est une très bonne idée ! (Rires).
Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
«Phantom Thread» de Paul Thomas Anderson, avec Daniel DayLewis, Vicky Krieps, Leslie Manville, Gina McKee. En salle depuis le 14 février.
The Phantom Thread reunites Paul Thomas Anderson and Daniel Day-Lewis 10 years after There Will Be Blood. A Hitchcockian thriller set in high-society 1950s London, their new collaboration sees Day-Lewis play a fashion designer,a character inspired by British designer Charles James and Spanish legend Cristóbal Balenciaga. The film, Anderson says, took a long time to come together and not just because Day-Lewis prepared for this role as the emotionally controlling, but brilliant designer by training for a year as an apprentice in the costume department at the New York City Ballet, where he learned how to create costumes, cut fabrics and embroider. The final screenplay was written in close collaboration with his leading actor, who, says Anderson, “seems to drink a magic potion when he is acting.” Which made Day-Lewis’s announcement that the film would be his last even sadder for Anderson. “I hope with all my heart that he’ll come back one day,” he says. Perhaps with you? “That would be a great idea!”
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Zita
Hanrot
un rôle, c’est une voix D
ans son dernier rôle, elle est Sihem, une jeune femme qui peine à sortir de la dépendance à la drogue. Un film sombre et drolatique, qui raconte l’aventure d’une amitié entre deux filles, «genre Thelma et Louise», précise Zita Hanrot. Le film s’intitule Lafête est finie, un peu surprenant étant donné le sujet. «Cette expression est celle qui revient le plus souvent dans la bouche de ceux qui sortent de la drogue ou de l’alcool, car alors commence une longue lutte. La dépendance est une maladie du lien, une difficulté à trouver sa place dans sa famille, dans la vie. Ce qui m’a intéressée et touchée dans le personnage de Sihem, c’est sa difficulté à tisser des liens avec les autres. Elle ne s’adapte pas, n’arrive pas à trouver les mots. J’aime son côté décalé, timide, brutal. Il fallait travailler, comme actrice, à retenir la parole.» Pour Zita Hanrot, un grand rôle de composition, tant, au contraire, dans la vie, sa parole est limpide, précise, vive. «Ce n’est pas la première fois que je dois interpréter cette forme de parole retenue, voire empêchée. Nisrine, dansFatima (qui lui valut en 2016 le César du meilleur espoir féminin), est, elle aussi, beaucoup dans le silence. Comme pour tous mes rôles, il a d’abord fallu que je trouve sa voix, le rythme de sa parole. J’ai fait du chant lyrique au conservatoire et cela m’a donné le goût du silence avant le son. J’ai le sentiment de tenir le personnage quand je tiens son phrasé, sa manière de poser les mots.» On est surpris quand on apprend que l’une des icônes de Zita Hanrot, si posée, presque cérébrale, a longtemps été Béatrice Dalle et tout ce qu’elle incarne de l’excès. «Oui, j’aime son côté irrévérencieux, sauvage, sensuel.
Comme j’ai aimé Adèle Haenel et son jeu complètement fou dans Les Combattants. Moi, j’ai un côté poli. Je sais aujourd’hui que je ne serai jamais une actrice dans leur genre. Ce sont mes rôles qui me permettent d’exprimer ce que je ne montre pas dans la vie.» N A D I N E V A S S E U R Photographie Julien Vallon
«La fête est finie», sortie en salles le 11 avril. In her latest film, La Fête est finie, Zita Hanrotplays Sihem, a recovering drug addict. “Like for all my roles, I had to find her voice, the rhythm of her speech,” she explains. “She can’t adapt or find the right words, so I had to work on holding back. But I studied classical singing at the conservatoire, which taught me to appreciate the silence before the sound.”
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uand Serge le Mytho – alias l’acteur Jonathan Cohen – débite à ses deux potes médusés (Orelsan et Gringe) des bobards XXL, on croit dur comme fer que Brad Pitt lui a fait des avances, que Beyoncé est «tombée en kif sur lui» et que, pour lever la malédiction sentimentale qu’il a héritée de ses ancêtres, il a parcouru le monde à la recherche d’une mystérieuse femme aux pieds de biche… Ce personnage de loser à la tchatche intarissable est né de l’imagination de Jonathan Cohen en 2015, dans la minisérie Bloqués, diffusée sur Canal+. «Les quatre premiers épisodes ont été montés à partir de 50minutes d’impro non-stop», souligne l’acteur. Trente épisodes plus tard et en ligne depuis sur YouTube, les vidéos de Serge le Mytho font des millions de vues. A tel point qu’il aura prochainement droit à son biopic sur grand écran… Couronné «homme le plus drôle de l’année» par le magazine GQ, Jonathan Cohen a le vent en poupe. «C’est un kif
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Jonathan
Cohen Le plus drôle des mythos énorme de toucher les gens en les faisant rire!» Ce gamin de Pantin est passé de (très mauvais) vendeur de biens à (piètre) commercial en fenêtres, pour finalement devenir (brillant) acteur et baratineur génial. «Figurez-vous qu’un jour, à Los Angeles, j’ai déshabillé Mel Gibson qui venait d’avoir un accident de voiture avant de le conduire à l’hôpital.» Mais bien sûr… Et à nous aussi Sharon Stone a déjà roulé une pelle. «Je vous jure que c’est vrai! proteste Jonathan Cohen avec véhémence. J’ai réellement dégrafé la chemise de Mel Gibson pour vérifier s’il n’avait pas une côte cassée! Il y a souvent de quoi écrire un bon scénar à partir des trucs fous qui m’arrivent!» La mine est sincère, l’œil, attendrissant… on croit sur parole ce grand ado de 36ans. «J’ai toujours été espiègle – mais gentil, hein, pas caillera! Je me faisais tout le temps des films; je jouais les flics, je me sapais comme Brad Pitt dans Fight Club… En accompagnant un jour un pote à son cours d’impro, j’ai eu la révélation! J’ai compris que j’étais fait pour jouer la comédie.» Après le Conservatoire national d’art dramatique, Jonathan fréquente pendant dix ans les scènes des théâtres subven-
tionnés et les plateaux de cinéma. En 2009, son premier grand rôle dans la série Les Invincibles (Arte) est déjà un personnage de menteur impénitent! Jonathan sera le 4 juillet à l’affiche de Budapest, de Xavier Gens, mais, en attendant, il rêve de «jouer des choses de plus en plus denses» et peaufine le scénario d’un long-métrage sur la prison. Au fait, quid de la mystérieuse femme aux pieds de biche? L’a-t-il trouvée pour de vrai? Sourire ému, regard légèrement troublé. «Oui. Et elle est super cool!» PATRICIA KHENOUNA Photographie Francois Berthier/ Contour By Getty Images
If you believe Serge le Mytho(“Serge the Liar”), he’s been propositioned by Brad Pitt and Beyoncé is crazy in love with him. The tall stories of Serge – or actor and comedian Jonathan Cohen – began on French TV and have now been seen millions of times on YouTube. “I’ve always been mischievous,” he explains. “Then one day I accompanied a friend to an improv class and eureka! I realized that I was born to be a comedian.”
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e la Scala de Milan à Salzbourg et au Palais Garnier, son timbre mordoré envoûte quand elle chante Mozart. A 30 ans à peine, Marianne Crebassaa été consacrée en 2017 artiste lyrique de l’année aux Victoires de la musique classique. L’art lyrique a bercé la nouvelle étoile du chant français dès l’enfance. «Dans la famille, mon grandpère, un immigré espagnol, était ténor amateur. De l’autre côté, ma grand-mère chantait en s’accompagnant à la mandoline. J’ai étudié le piano et commencé un cours de chant lyrique à 14 ans.» Après le conservatoire de Montpellier, des débuts remarqués au Festival de Radio France lui permettent d’intégrer en 2010 l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris. «Cela a été une étape dans ma carrière, avec les premières vraies expériences sur scène. J’ai passé deux années intenses en abordant des répertoires allant du baroque au contemporain, de l’opéra au récital.» Les rôles en pantalon, dans Mozart notamment, propulsent la mezzo-soprano sur le devant de la scène et lui offrent un premier album, Oh,Boy! (Erato), couvert de louanges. L’hiver dernier, son Fantasio d’Offenbach au Châtelet subjugue la critique. Mais les métamorphoses en jeune homme ne suffisent plus à la pétillante brune. «J’espère aborder d’autres rôles : Charlotte dans Werther de Massenet, et, quand ma voix se décidera à devenir dramatique, j’envisagerai Carmen de Bizet.» En mai, à Berlin, elle incarnera Mélisande, enfin prête à chanter le Pelléas de Debussy, une ode au mystère féminin. Debussy, encore, ouvre son nouvel album de mélodies françaises, Secrets (Erato). «J’avais l’idée d’un album intime qui serait comme un voyage à travers les pensées d’une femme : Shéhérazade de Ravel, Bilitis de Debussy, les Mirages de Fauré, des mélodies de Duparc… C’est un voyage sensuel qui aborde des thèmes comme l’éveil de la sexualité. Quand je chante de la mélodie française, je me reconnecte intimement à ce que je suis.»
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Crebassa «Quand je chante de la mélodie française, je me reconnecte àce que je suis»
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Simon Fowler Erato
Album «Secrets» avec Fazil Say (Erato). Récital avec le Concert d’Astrée au Théatre des Champs-Elysées, le 7 avril. “When I sing French melodies, I reconnect with who I am,” says 30-year-old mezzo-soprano Marianne Crebassa. “In my family, my grandfather was an amateur tenor, while my grandmother accompanied him on the mandolin. I studied piano and began classical singing aged 14.” She has since won prestigious prizes, appeared in a number of roles at celebrated venues (most recently as Offenbach’s Fantasio at the Opéra Comique) , and released a number of albums. She describes her latest, Secrets, as “an intimate album that’s like a journey through the thoughts of a woman”.
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Des gens que j’aime…
Grand Corps Malade n janvier, j’étais censée rencontrer Jean d’Ormesson. Parfois, l’équipe du magazine me propose des noms: Grand Corps Malade sort un album le 16février. Le temps de voir son film, Patients, en urgence, je reçois le CD. Il s’appelle PlanB. Et voilà le vieil académicien né avec une cuiller en argent remplacé au pied levé par un basketteur du 93 devenu slameur par accident: comme lui, un homme heureux aux yeux bleus, bienveillant, séduisant. «Qui j’aime? Commençons, débute-t-il, par le plus proche…» 1. JEAN-RACHID «C’est mon producteur depuis le tout début. Il était comédien, humoriste. Il est venu m’écouter slamer dans un bar, je lui ai fait entendre mes premières petites maquettes et il a décidé de me produire. C’est quelqu’un de très atypique. Déjà, dans son parcours scolaire: il a fait deux CM1, deux CM2, trois cinquièmes… ça donne quoi, 17ans en cinquième? Il a grandi au Val-Fourré, la plus grosse ZUP d’Europe. On a commencé à produire un album tout seuls, sans savoir ce que c’était. Il a produit tous les autres, les tournées, coproduit le film. Aujourd’hui, il est très reconnu dans la profession, et toujours aussi atypique. Quand des gens du métier le voient pour la première fois, souvent, ils ont un peu de mal, parce qu’il est un peu fou et d’un naturel qui déstabilise. C’est aussi un grand déconneur, le roi du canular téléphonique. Après, en général, les gens l’aiment beaucoup. Parce qu’au final c’est un vrai professionnel et quelqu’un de très réglo, il a une loyauté dans le travail qui est super agréable. Ça fait douze ans qu’on travaille ensemble et on n’a aucun contrat, qu’un contrat moral.» En rentrant, je découvre que Jean-Rachid a épousé la fille de Charles Aznavour. Entre-temps, on est passé au suivant. 2.MICHAEL JORDAN «J’ai vu que Ben l’Oncle Soul l’avait choisi aussi, mais j’ai des anecdotes mieux que lui! C’est ma seule vraie idole. J’ai joué à un bon niveau de basket, national. Jordan était à son apogée quand j’étais adolescent, donc au moment où on est le plus fan. Je me levais en cachette la nuit pour regarder les finales de NBA. Je me couchais tôt, je mettais mon réveil à 2heures du mat. J’étais debout toute la nuit, ça durait trois-quatre heures, avec des mi-temps interminables que je remplissais de petits exercices pour travailler ma détente… Jordan, c’est évidemment pour moi le sportif le plus accompli de tous les temps, tous sports confondus. Il a révolutionné son sport, il a un charisme, une intelligence, tous les titres, individuels et collectifs. Et moi, j’ai eu la chance de le rencontrer. A un dîner organisé par son sponsor. Personne n’osait trop aller le voir. A la fin, je me suis décidé et je lui ai dit dans un anglais quasi impeccable (c’est-à-dire pas terrible): “Vous savez, en France et dans le monde entier, tout le monde vous aime, mais personne ne vous aime comme moi je vous aime.” Il a rigolé, il m’a fait un hug à l’américaine, il m’a pris dans ses
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bras, on s’est fait un check. J’ai eu la chance de rencontrer beaucoup d’artistes, mais je suis beaucoup plus impressionné par les grands sportifs, parce qu’à la base c’était mon truc. Je sais tellement ce que ça représente d’être le meilleur dans son sport, comme travail, comme talent, comme sacrifices…» 3. JANIS JOPLIN «Je voulais absolument citer une femme. Janis, ce qui est particulier, c’est que je la connais beaucoup moins bien que plein de chanteurs ou de chanteuses, même parmi les morts, mais j’ai cette espèce d’admiration… Je l’ai découverte tard, au lycée, par un pote. Moi, j’avais une culture très hip-hop, je connais très bien le rap français, mais peu le rock, et j’ai vraiment été assez fasciné par le personnage, par cette blanche qui a une voix… pas de chanteuse noire, mais unique, à la fois tiraillée, grinçante, chaude. Je m’étais acheté un best of de Janis Joplin, que j’ai “saigné”, comme on dit, tellement je l’ai écouté. Quand je l’entends, c’est presque de la nostalgie, j’ai l’impression d’être au lycée, dans les soirées chez les potes… Je l’écoute très souvent, il y a un truc affectif. Sa plus belle chanson, pour moi, c’est sa reprise de Summertime, un Summertime déchirant, avec des guitares électriques presque dissonantes, et d’un seul coup ça redevient très calme, je trouve ça très beau. J’aime bien aussi ses live où on l’entend parler au public, j’imagine toujours que c’est à Woodstock: ça me plonge dans une époque que je n’ai pas connue, dans une musique qui n’est pas celle que j’écoute le plus, mais qui fait quand même partie de ma culture musicale.» 4. BOB MARLEY «Grosse fascination pour Bob Marley. Quand j’étais ado, j’avais lu une biographie sur lui, j’avais regardé deux ou trois documentaires sur sa vie. Il y a quand même peu de gens qui peuvent se targuer d’avoir inventé une musique. Et puis… Mort à 35,36ans? Un côté James Dean, il rentre dans la légende, on se demande tous ce qu’aurait été le reggae s’il était allé jusqu’à 70ans, ce qu’il aurait fait après. Même les très bons musiciens et compositeurs sont impressionnés. Derrière ce rythme reggae, il y a vraiment des trouvailles, c’était un génie. Après, il y a toute la dimension politique, tout ce qu’il a fait en Jamaïque. A un moment, sur scène, il a rapproché les deux opposants qui se faisaient la guerre, il leur a fait se tenir la main… Et puis, c’est pas le plus glorieux, mais j’ai lu qu’il avait quasiment un droit de cuissage sur chaque Miss Jamaïque. C’était un séducteur incroyable, je ne sais pas combien il a eu de femmes et d’enfants. Enfin, avant sa maladie, chez lui, c’était la maison du bonheur, il rentrait, il y avait des dizaines de personnes, il les connaissait pas tous, il accueillait les clochards, il donnait à manger à tout le monde, apparemment, ce n’était pas une légende. La dernière photo de lui est terrible, il pèse 35kg,
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ça doit être quelques jours avant sa mort… Parfois, on pose la question: à quel concert t’aurais aimé assister? Moi, j’aurais aimé assister à un concert de Bob Marley. Pas seulement pour fumer de la weed, hein – ça devait sentir bon dans le public, en tout cas –, mais oui, pour son génie. Un peu comme Michael Jackson. J’aurais pu le citer aussi. C’était un personnage tellement bizarre, on pense au showman, au moonwalk, on oublie à quel point c’était un génie musical, mais bon, j’ai une fascination un peu plus grande pour Bob Marley ou Janis Joplin.» S A B I N E E U V E R T E Grands Corps Malade, Plan B (Caroline Records) Au Trianon, le 7 mars.
Spoken-word poet and lyricist Grand Corps Malade talks about four people he loves. 1. Jean-Rachid:“My producer since the very beginning. We began by producing the album by ourselves, then he produced all the others, the tours, and coproduced the film. He’s a practical joker and people love him. He’s also completely honest: We’ve been working together for 12 years and we still don’t have a contract.” 2. Michael Jordan:“I nearly became a professional basketball player and he’s my only real idol. He was obviously the most accomplished athlete of all time, in any sport. He revolutionized basketball. I had the chance to meet him and I said to him in my best English (which isn’t very good): ‘In France and around the world, everyone loves you, but no one loves you like I love you.’ He laughed and gave me a hug.” 3. Janis Joplin:“I was really fascinated by her, this white woman with a voice not like a black singer, but a unique, torn, rough, warm voice. I love the live recordings when she speaks to the audience. I always imagine it’s at Woodstock and it sends me back to a time I never knew, to a music I don’t listen to anymore, but which is a key part of my musical culture.” 4. Bob Marley:“I loved Bob as a teenager. There aren’t many people who can say they invented a type of music. Then, to die at 36! A sort of James Dean. You have to wonder what reggae would have become if he’d lived until he was 70, what he would have done afterwards. I would have loved to have seen him in concert. Not only for the weed, but also for his genius.”
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SonyaYoncheva voix royale
es applaudissements à n’en plus finir retentissent dans l’Opéra Bastille. Sur scène, la nouvelle étoile de la planète lyrique, Sonya Yoncheva, remporte un triomphe dans DonCarlos de Verdi. Après avoir ôté son costume de Reine d’Espagne dans sa loge, décontractée et souriante, la soprano revient sur son parcours. «J’ai commencé le piano à 6 ans. Ma mère rêvait que je devienne pianiste ! A 15 ans, j’ai découvert que j’avais une voix et je suis tombée amoureuse de ce métier.» Avec son timbre somptueux, elle quitte sa Bulgarie natale et entre au Conservatoire de Genève. Lors d’une master class, William Christie, le grand chef d’orchestre baroque, la repère et la fait entrer aux Arts Florissants en 2007. «C’était la première fois que je chantais du baroque. Il m’a appris les ornements, l’histoire des œuvres, comment travailler, faire des recherches, se préparer, et cette discipline m’a suivie toute ma vie.» Mais une autre figure tutélaire bouleverse ses débuts baroques. En remportant le 1er prix du concours Operalia de Plácido Domingo en 2010, les héroïnes de Verdi s’offrent enfin à elle. «J’ai toujours senti cette nécessité d’aller vers le drame, vers ces couleurs-là.» Yoncheva, c’est une immense tragédienne, dans la lignée de Callas, avec une voix ample qui la rend incontournable dès ses débuts en 2013 au Metropolitan Opera de New York et à l’Opéra de Paris. Cette saison, elle est Mimi dans LaBohème de Puccini, et elle aura ajouté quatre nouveaux rôles à son répertoire, de Paris à New York, puis à la Scala de Milan, sans compter des retrouvailles avec William Christie au Festival de Salzbourg l’été prochain dans LeCouronnement de Poppée de Monteverdi. Des rêves ? «J’ai envie de chanter Strauss et Wagner.» Après Paris, mon amour, un hommage à la langue française, qu’elle maîtrise à merveille, et Händel, son troisième album solo chez Sony vient de paraître. ALICE DE CHIRAC
Julian Hargreaves/Sony Music Entertainment
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Bulgarian soprano Sonya Yoncheva’s talent was first spotted by William Christie, who taught her “how to work, research, be prepared, work hard, and be disciplined.”Since then, she has won Plácido Domingo’s world opera competition, Operalia, and begun singing the great roles. “I’ve always been drawn towards drama,”she says. This season, she will appear in Paris, in New York at the Met, and in Milan at the Scala, before reuniting with Christie in Salzburg.
«The Verdi Album» (Sony). «La Bohème», de Puccini, en direct du Metropolitan Opera de New York au cinéma (www.pathelive.com), le 24 février.
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MarianneGuedin artiste florale
lle réalise des scénographies florales surprenantes, somptueuses, démesurées et délicates pour les plus grandes marques de haute couture, les dîners du Festival de Cannes et autres clients prestigieux, mais Marianne Guedin n’oublie pas qu’elle est une «fille de la campagne». C’est d’ailleurs la nostalgie pour sa campagne natale, qu’elle éprouve dans un Paris trop minéral où elle est venue étudier à l’Ecole des arts décoratifs, qui la fait renouer avec les fleurs. «Pour gagner un peu d’argent, étudiante, je faisais des bouquets chez une fleuriste de mon quartier.» Son diplôme de designer en poche, elle poursuit chez un grand fleuriste parisien qui lui enseigne la «haute bouture», ou comment travailler les fleurs comme un peintre travaille ses couleurs. Pour ses scénographies florales, c’est d’ailleurs à des étudiants en école d’art que Marianne Guedin fait appel pour l’assister. «Par exemple, pour ce grand dîner à Versailles où je devais réaliser un décor de table de 150mètres composé de fleurs, de fruits et de bonbons fabriqués spécialement à Apt. Avec ma brigade d’étudiants, nous avons travaillé pour l’installer 22heures d’affilée!» Prouesse dans la virtuosité des décors, la scénographie végétale exige aussi une technique de haute voltige. Travailler un matériau aussi fragile et périssable que les fleurs nécessite une précision extrême. «Il faut que pendant les quelques heures que dure l’événement, les fleurs soient à parfaite maturité. Les pivoines, par exemple, il faut les recevoir très serrées quatre ou cinq jours à l’avance pour qu’elles soient les plus belles le jour J. Je choisis les végétaux selon le cahier des charges du client, mais aussi la saison, la résistance de telle ou telle fleur à la chaleur ou l’humidité du lieu.» Transformer le jardin d’une villa tropézienne en savane africaine le temps d’un soir, créer un décor «tribal éthiopien» pour Valentino, évoquer le cosmos pour Aqua Azzura, le cahier des charges peut être extravagant, parfois même à la limite de la mission impossible, «comme pour le dîner Valentino de Rome, où je devais réaliser 700 mètres de décoration linéaire, que ce soit joli pour chaque convive et tout ça par 35 °C à l’ombre! J’aime ce côté record du monde! Une fois, j’ai eu besoin de 400m3 de feuilles mortes. Une autre fois, j’ai dû teinter des fleurs en bleu pour que, de naturelles, elles deviennent surnaturelles.» Sans qu’elles dérogent pour autant à ce qui fait le style de Marianne Guedin, un peu sauvage, à son goût pour les herbes folles, le jardin à la française.
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“For a dinner at Versailles I had to create a 150-meter-long table decoration made of flowers, fruit and candy,” explains floral artist Marianne Guedin. “With my army of students, we worked 22 hours nonstop.” For her, each job brings its own unique challenges. Like transforming a Provencal garden into the African savannah or decorating a Valentino event in Rome: “I had to create a line of decoration 700 meters long, which would be pretty for every guest – and it was 35ºC in the shade. I love these world-record type events!”
NADINE VASSEUR Photographie Jules Faure pour PalaceCostes PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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#SHINEINFLATS
{Talents}
Alain
Marhic an des seventies, Alain Marhicaime décorer ses boutiques d’objets qu’il a chinés. Le vert, couleur de la maison, domine. Lunettes rétro, col roulé et veste de velours, passionné de design, il a le goût des belles choses. Le regard affûté. Il sait exactement ce qu’il veut et où il veut aller: «Faire une montre élégante et raffinée, avec une identité stylistique forte et reconnaissable, mais sans tomber dans l’overdose de design, est un exercice de style très difficile», nous raconte le fondateur de MarchLA.B, la marque de montres aux inspirations vintage. Originaire de Biarritz et passionné de surf, il commence sa carrière chez Quicksilver, responsable des combinaisons de plongée, puis des lunettes, et enfin des montres. «Je me suis découvert une passion pour cet objet très technique qui implique évidemment la mécanique, mais surtout une justesse de l’esthétique au millimètre près. La montre, c’est un ensemble de petits détails qui font que, in fine, on a quelque chose qui a du caractère. J’ai compris qu’il n’existait pas vraiment de marque élégante, chic, et abordable, et qu’il y avait quelque chose à inventer.» Il fait le pari de lancer une marque de montres de caractère et de haute qualité, mais à des prix raisonnables. L’aventure commence avec ses deux amis.Joseph Chatel, qui propose de financer le projet et devient son business angel, et Jérôme Mage, designer basé à Los Angeles, qu’il choisit «parce qu’il a un œil, qu’il vise la simplicité et la sobriété, mais toujours avec ce petit twist qui fait que le produit a une richesse et une force différente». De cette association naîtra le nom, LA.B, pour Los Angeles et Biarritz. Pour «baisser les prix tout en gardant une haute qualité de produit», ils décident de produire et d’assembler en France, à Besançon et en Bretagne. Le succès est là, après une première boutique dans le Marais, ils en ouvrent une seconde au Palais Royal, puis viennent les grands magasins, les bons horlogers de France, l’Asie… bientôt Soho et Londres, en attendant les Etats-Unis et Tokyo. «Petit à petit, on a défini les codes stylistiques “rétro-modernes” : la couronne de remontoir à 4 heures, les cadrans avec des applications métalliques, un traitement brillant sur les côtés et brossé au milieu, car les contrastes de lumière, ça change vraiment tout, des aiguilles qui se terminent par de petites fourches qui se voient à peine,
des bijoux «rétromodernes» élégants, chics et abordables
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le verre positionné à l’extérieur de la montre, et enfin, lorsque nos montres ont un fond squelette, il est toujours vert émeraude, la couleur signature de la marque.» Pourquoi le vert ? «Ça remonte à l’enfance. Ma mère achetait les mêmes vêtements, bleu pour mon grand frère, rouge pour le moyen et vert pour moi.» Et le surf, dans l’histoire ? «Je l’adore et le pratique tout le temps, il fait partie de ma sensibilité esthétique. J’aime bien les belles choses un peu brutes. C’est un sport qui est d’une simplicité déconcertante, tu n’as besoin de personne pour t’affronter avec les vagues…» Nos coups de cœur ? «L’édition limitée de l’AM59, au cadran œil de tigre aux reflets mordorés, unique puisqu’il est taillé dans la pierre, à choisir avec un bracelet daim, mesh, gold ou alligator; l’AM2, au design radicalement 1970 avec un bracelet cannage résolument rétro, inspiré des sièges de la Ford Mustang; et bien sûr les dernières nouveautés, l’AM89 automatique, élégante et carénée et l’Agenda au double compteur. Le week-end, Alain Marhic reçoit lui-même ses clients dans sa boutique de la rue Charlot. «On a des clients raffinés qui ont le sens du style. La majorité possède déjà une Rolex, une Omega ou une Piaget. Ils ne viennent pas là par hasard, ils viennent chez nous parce qu’ils veulent une montre qu’on ne voit pas sur tout le monde.» A N N E D E L A L A N D R E
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Dimitri Coste
«La montre, c’est un ensemble de petits détails qui font que, in fine, on a quelque chose qui a du caractère»
“Creating elegant and refined watches with a strong and recognizable identity, without going overboard with the design, is a really difficult exercise,” says Alain Marhic, founder of vintage-inspired watch brand, March LA.B. “I discovered I loved these mechanical objects that require incredibly accurate design. A watch is a collection of small details that all together create something with character,” he explains. “I realized that there wasn’t an elegant, chic yet affordable brand out there; there was something new to invent.” Marhic founded the company with partner and “business angel” Joseph Chatel and LA-based designer Jérôme Mage, and they began producing and assembling the watches in France. And with two shops in Paris and the watches now stocked across France and Japan, and in London, it looks like March LA.B’s retro-styled time has come.
Page de gauche, de haut en bas et de gauche à droite: montre homme, «Agenda Magnum», bracelet en alligator noir; montre femme, «Montpensier Electric Royal»bracelet double tour veau noir; montre homme, « Automatic Black Mage», bracelet acier en PVD or; montre femme «Montpensier Electric Royal»bracelet acier. Ci-contre: montres hommes, «AM 59 automatic, œil de tigre»édition limitée, bracelet acier PVD oret «AM 89 Automatic Evergreen», bracelet acier sept maillons.
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Couleurs et douceur Photographies
Spela Kasal Direction artistique
Anne Delalandre Stylisme
Shino Itoi
Top en jersey, Christian Wijnants. Robe en soie, Olivier Theyskens. Collants, Wolford. Chaussures, Christian Dior.
Robe tricotée, Acne Studios. Boucles d’oreilles fleur avec strass, Off-White. Cuissardes en maille tartan, Fendi. Toile jaune, série des «Possibles», Pola Carmen, galerie Zeuxis.
Robe en maille et sandales en cuir, Alaïa. Pantalon en crêpe, Zuhair Murad. Boucles d’oreilles «Cactus de Cartier » or jaune et diamants, Cartier.
Robe en soie, Sies Marjan chez Maria Luisa en exclusivité au Printemps. Bague en argent, Louis Vuitton. Collants, Wolford. Chaussures glitter en cuir et PVC, Christian Louboutin. Toile jaune, série des «Possibles», Pola Carmen, galerie Zeuxis.
Mules en cuir, Stuart Weitzman. Toile verte, série des «Possibles», Pola Carmen, galerie Zeuxis.
Robe façon lin, ba&sh. Collants, Wolford. Boucle d’oreille, Atelier Swarovski by Mary Katrantzou. Toile, Anne Commet, galerie Zeuxis.
Top frangÊ, Marco de Vincenzo. Jupe en maille, Stella McCartney chez mytheresa.com. Boucles d’oreilles forme fleur avec strass, Off-White.
Robe en jersey, Paula Knorr.
Pull en jersey, Ellery chez mytheresa.com. Pantalon en crêpe viscose, Pallas Paris. Boucles d’oreilles en or blanc, diamant poire et diamants micro blancs, David Morris. Sculpture en bronze «Alliance», Victoire d’Harcourt, galerie Zeuxis.
Top en maille, Missoni. Pantalon en lin, Rejina Pyo chez mytheresa.com. Sandales en cuir, Robert Clergerie. Bague papillon en or blanc, tourmaline Paraíba, tourmalines cabochon et diamants blancs ronds, David Morris.
Photographe: Spela Kasal Directrice Artistique: Anne Delalandre Stylisme: Shino Itoi Mannequin: Felice Veen @Women Management Mise en beauté : Khela@Call my agent Coiffure : Nori Takabayashi @Marie-France Thavonekham Assistante styliste : Haruka Suzuki Assistant photographe : James Fonteneau Assistant: Guillaume Chaigneault Photographies retouchées. Merci à la galerie Zeuxis pour son formidable accueil. www.zeuxis-art.com/fr
Pull et culotte en laine, robe brodée en organza, Miu Miu. Boucles d’oreilles fleur avec strass, Off-White. Mules en veau velours, Jérôme Dreyfuss.
Carnets de
Mode
Giampiero
Bodino «je veux dessiner des bijoux qui font rêver» a couleur préférée, c’est la beauté en général», dit Giampiero Bodino, designer, collectionneur et peintre. Pendant plus de dix ans et sous couvert d’anonymat, il fut le directeur artistique du groupe Richemont; aujourd’hui, il œuvre pour sa maison éponyme de haute joaillerie et nous offre des pièces uniques aux couleurs étourdissantes. La villa Mozart, érigée dans les années 1930 et entièrement rénovée, incarne tout l’univers de la Maison. Il y travaille et reçoit en privé ses clientes. Gilet trois pièces, bagues imposantes et barbe finement ciselée… c’est ici qu’il nous accueille d’un solaire «buongiorno»!
«M
Votre parcours est jalonné d’heureuses rencontres… J’ai eu beaucoup de chance! Pendant
mes études d’art et d’architecture, j’étudiais le soir le design automobile. J’ai eu l’occasion de présenter des croquis à Giorgetto Giugiaro, le célèbre designer de voitures, et il m’a de suite embauché. Deux ans plus tard, le joaillier Gianni Bulgari, qui visitait l’école à la recherche de designers, a vu mes dessins de voitures… et m’a proposé de dessiner des bijoux. Plus tard, en cherchant une maison à Milan, l’agent immobilier me demande ce que je fais, et si, par hasard, Cartier m’intéresse… je montre mon portfolio… et suis engagé. Vous avez alors à peine 30 ans… Je voulais rester
free-lance, mais chacun voulait une exclusivité. J’ai donc choisi de me dédier uniquement au groupe Richemont. En 2002, ils m’ont nommé au poste emblématique de directeur artistique du groupe.
Vous avez fait les créations de chaque pièce de chacune de ces marques ?
Oui, oui, j’ai tout dessiné.(Sourire) J’aime beaucoup travailler. J’ai aimé cette dimension de «ghost designer». Je n’ai jamais cherché la lumière. Ma plus belle satisfaction est de voir les gens porter les choses que j’ai dessinées. Aujourd’hui, je me permets de dire que vous me faites plaisir, car vous portez quelque chose que j’ai fait… ça me suffit. Attention, ce n’est pas de la fausse modestie, j’ai horreur de la fausse modestie… Je suis très curieux, et totalement transversal. Je ne suis pas quelqu’un qui se met devant une page blanche pour avoir des idées. Au début, j’ai à l’esprit une vision claire de l’objet, puis, après, pour donner une preuve lisible, je réalise le dessin technique. (Il montre ses nombreux petits carnets noirs avec des croquis d’une ultime précision de bijoux, montres, stylos…)
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De haut en bas et de gauche à droite: Collier Barocco, or rose, rubellites, améthystes, opales de feu, béryls jaunes, diamants; Collier Corona, or blanc, saphirs, émeraudes, opales de feu, diamants.
Giovanni Gastel
Bijou Tesori Del Mare,transformable, or blanc, saphirs, tourmalines Paraíba, tsavorites, cristal de roche, diamants; Bague Mosaico, or blanc, diamants; Bague Primavera, or blanc et jaune, grenat mandarin, tourmalines Paraíba, émeraudes, diamants; Bracelet Mosaico, or rose, opales rose, améthystes,diamants.
«Je n’ai jamais cherché la lumière. ma plus belle satisfaction est de voir les gens porter les choses que j’ai dessinées»
Page de gauche: Collier Barocco, or blanc, tourmalines Paraíba, diamants.
Carnets de
Mode
En 2014, vous fondez votre propre maison de haute joaillerie… Johann
Rupert, président du groupe Richemont, me répétait toujours : «Giampiero, on doit faire quelque chose!» C’est lui l’initiateur de la Maison. On n’a pas d’histoire, on est en train de bâtir un futur. Quels étaient vos rêves? Réussir à partager une passion pour une forme et pour une esthétique. Créer des bijoux que les gens portent parce qu’ils les aiment, et non pour montrer leur pouvoir d’achat. Porter des bijoux pour les autres, c’est vulgaire. Ne pas faire du nouveau pour faire du jamais vu, innover à petits pas, sur des subtilités et des détails. Dessiner des pièces qui font rêver. Enfin, juste se poser la question : «est-ce que c’est beau?» Et créer, entre les femmes et leurs bijoux, des histoires d’amour qui durent! Vos bijoux sont le plus souvent une ode à l’Italie… C’est évident. J’ai
une passion pour ce pays, sa joie et ses couleurs, mais aussi ses contradictions, pauvre et richissime, modeste et fier… On a des trésors incroyables, que je continue toujours de découvrir. J’ai une préférence pour le début du XXe siècle, les années 1910, 1920 et 1930… une époque dure mais fascinante… Ce sont les contradictions, qui vous intéressent ? Absolument!
Vos créations sont très riches en couleurs, mais vos peintures, en noir et blanc… Vous ne faites pas de lien entre votre travail de peintre et de joaillier? Certo! Je déteste les bijoux
d’artistes. L’art, c’est l’art, et les bijoux, c’est autre chose. Il y a de magnifiques colliers ornés de camées… Là est le point de contact avec l’art! J’aime les portraits. Ce sont des camées anciens, datés et achetés chez les antiquaires. Avez-vous des pièces favorites? Les boucles d’oreilles, parce que c’est le bijou le plus proche des yeux… la porte de la personnalité de l’âme. Je ne peux pas me battre avec les géants de la bijouterie, j’ai envie de proposer une petite voix, qui est la mienne. Elle a un ton, comme en musique. Propos recueillis pas A N N E D E L A L A N D R E
For over 10 years, Giampiero Bodinowas perhaps the leastknown, yet most powerful creative director working in luxury: He was head creative at Richemont, the second-largest luxury group in the world. In 2013, however, he launched his eponymous house, backed by the Swiss giant and based in the beautifully renovated Villa Mozart in Milan. “I enjoyed being a ‘ghost designer,’” he says today. “I never looked for the spotlight. My greatest satisfaction was seeing people wearing what I’d designed. But Johann Rupert, the president of Richemont, was always saying to me, ‘Giampiero, we have to do something together!’ He was behind the house from the beginning. Now I want to make jewelry that people wear because they love it, not because they’re showing off what they can afford.I just want to offer my own little voice, which has its own tone, like music.”
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D.R
J’aime associer des choses apparemment en totale contradiction. C’est la façon dont on mixe qui crée du charme et déclenche la magie.
De haut en bas et de gauche à droite: Bijou Tresori Del Mare, transformable, or blanc, pierres multicolores, diamants; Collier Corona,or blanc et saphirs bleus; Bracelet Mosaico,or rose, diamants. Bague Tesori Del Mare or blanc, titane, perles, pierres multicolores, diamants; Bague Tesori Del Mare, or blanc, tourmaline Paraíba, saphirs, tsavorites, cristal de roche, diamants.
«Je veux créer des bijoux que les gens portent parce qu’ils les aiment, et non pour montrer leur pouvoir d’achat»
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Peet
Dullaert «Mes coupes sont fluides pour suivre les mouvements du corps des femmes» l a le débit de parole ultra-rapide de ceux qui n’ont pas de temps à perdre. Le créateur néerlandais Peet Dullaert travaille des silhouettes fluides et raffinées où la liberté de mouvement est essentielle. Rencontre. La nature est l’élément fondateur de tes collections ? Absolument, les formes de l’océan, les vagues, les coraux, les textures du désert… La nature crée des pièces uniques, comme chacun de nous, et c’est merveilleux. Les bijoux sont en coquillages, les chaussures sont ornées de minibijoux de perles naturelles, le collier est une corne de bœuf polie, les sacs sont en bois certifié… Je veux être responsable écologiquement. Nous fabriquons aux Pays-Bas, et une part des bénéfices est reversée à deux organisations qui soutiennent des projets de plantations d’arbres, fournissent graines et outils et aident les familles locales à gérer leurs ressources. C’est une philosophie que je trouve vraiment importante pour la marque. Quelle est cette ligne ondulée que l’on retrouve sur la plupart de tes pièces ? On réinterprète chaque saison cette «zen line», comme une ligne de vie, vibrante, pleine d’harmonie. Elle est devenue un élément signature. Parfois utilisée pour façonner des vêtements de tissus différents, dont nos vêtements «techno-plissés», un long travail technique réalisé par une maison du sud de la France. Ces lignes font écho aux fréquences de la terre. C’est magnifique, c’est la vie ! Loin de la mode oversize, tu travailles des lignes qui soulignent le corps…Les vêtements ne sont jamais patronnés, on travaille directement sur le modèle. Mes coupes sont fluides pour suivre et reproduire les mouvements du corps des femmes. Quelle que soit la morphologie, le vêtement s’adapte. La liberté de mouvement est essentielle à la vie moderne. Par exemple, cette veste en soie peinte avec de l’acrylique donne un effet particulier, mais elle reste très fluide et
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souple, on a l’impression de flotter dans les airs quand on le porte. On ne fait que deux collections par an, disponibles immédiatement et que l’on peut commander pendant plusieurs saisons. Je ne fais pas de défilé, c’est trop rapide, je préfère raconter une histoire pour proposer un univers et communiquer sur ce qui est magnifique dans notre monde. Tu as commencé cette aventure très jeune… Oui, à 23 ans. Avant de fonder ma marque, j’ai rencontré beaucoup de gens qui m’ont conseillé: Alber Elbaz lors d’un stage chez Lanvin, Hélène de Ludinghausen, la première d’atelier haute couture d’Yves Saint Laurent, et surtout Pierre Bergé. J’ai réfléchi à comment faire la mode que j’aime, sans chercher à suivre les tendances, comment me faire une place pour pouvoir produire autrement, travailler à mon rythme. Les vêtements font vraiment partie de la vie… pas uniquement parce qu’on les porte. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E
Carnets de
Mode
Robbert Jacobs
“My cuts are fluid and follow the movements of women’s bodies,” says Dutch designer Peet Dullaert. “The clothes adapt because freedom of movement is essential in modern life. I began aged 23. Before creating my label, I met lots of people who gave me advice: Alber Elbaz during an internship at Lanvin; Hélène de Ludinghausen, director of Yves Saint Laurent’s couture salons; and above all, Pierre Bergé. I really thought about how to make fashion I love. We only do two collections a year and I don’t do shows; I prefer to tell a larger story. Clothes are an essential part of life, and not only because we wear them.” PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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Plastic
glamour
e gauche Ă droite et de haut en bas : sandales en cuir, satin et PVC, Emporio Armani, Balmain, Jimmy Choo xOff-White,Sophia Webster, Marco de Vincenzo.
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NEUILLY
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DEAUVILLE
LE TOUQUET
LILLE
COURCHEVEL
SHOP ONLINE AT NOTSHY.FR
MÉRIBEL
MEGÈVE
LAUSANNE
KNOKKE
ZURICH
Carnets de
Mode
Gants sensuels
ette saison, les gants pimentent toutes les silhouettes. De gauche à droite et de haut en bas: gants en velours noir et mouches dorées,Gucci;gants en cuir nappa bicolore, Bottega Veneta; gants noirs en cuir,Michael Kors Collection; gant long en agneau avec application de velours et rivets Zelmire, Causse; gants en cuir noir à volants,Rodarte; gants en agneau noir Open, Maison Fabre.
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Eclats d’etoiles Photographies
Aaricia Varanda Direction artistique
Anne Delalandre Stylisme
Coline Peyrot Top à volants en coton, Monographie. Pantalon en velours, Chanel. Collants en résille, Wolford. Mules en cuir, Boss. Créoles «Extra Large» et bague «V Gipsy» en or et diamants, Djula.
Veste en cuir verni, Lutz Huelle. Single «Grand Siècle Beverly Hills» en or et diamants, Djula.
Robe en coton transparent, COS. Tissu «Douceur Sable», Maison Thevenon. Créoles en émeraudes, Djula.
Top en laine, Marni. Robe en soie, Paul&Joe. Ceinture en cuir et argent, Maison Vaincourt. Collant en résille, Wolford. Choker «Graphique» et bracelet «Ponpon Beverly Hills Grace» en or et diamants, Djula.
Robe en mesh, Mulberry. Boucle d’oreille «Single Flamme» en or et diamants, Djula.
Chemise en tulle, Dsquared2. Tissu «Douceur Sable», Maison Thevenon. Collier «V précieux» en or et diamants et bague, boule saphir, émeraudes et diamants, Djula.
Veste en soie et fourrure et pantalon en soie, Gucci. Collants en résille, Wolford. Collier «Barbelé», en or et diamants, Djula.
Robe en soie et mesh, Esteban Cortazar. Béret en cuir, Ainur Turisbek. Choker cuir «Magic Poire» et boucles d’oreilles «David Star» en or et diamants, Djula.
Robe en coton, Jacquemus sur MyTheresa.com Collants en résille, Wolford. Boucles d'oreilles «Soleils» en or et diamants, Djula.
Photographe: Aaricia Varanda @Ôpos Directrice artistique: Anne Delalandre Stylisme: Coline Peyrot @Ôpos Mannequin: Carol Paes @Viva Model Mise en beauté: Camille Siguret Coiffure: Carole Douard @Call my agent Manucure: Huberte Cesarion @Marie-France Thavonekham Casting: Mitch Macken / MM casting Assistant styliste: Benoît Paquet Assistante photographe: Chloé Romeyer Assistants : Juliette Allix Guillaume Chaigneault Photographies retouchées par Nadya Vasilenko
Veste en coton, JW Anderson. Tissu «Milano Terre de Sienne», Maison Thevenon. Bague «Multi V» et «Single Graphique» demi-lune en or et diamants, Djula.
Le rêve des fleurs
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es images sont mélancoliques, des fleurs tristement confrontées à un monde dur et froid. Mais si on y regarde de plus près, ces photographies sont des images d’espérance. Car on y voit des fleurs faire de la résistance. Ce que nous montre Daniel Shipp, photographe australien, c’est la revanche des fleurs, la nouvelle aube des végétaux, les matins où les plantes réapparaissent, petits soldats armés de tiges et de feuilles, d’épines et de piquants, fragiles combattants en uniformes de toutes les couleurs qui, malgré la dureté de l’environnement, les attaques de la pollution, les destructions de l’urbanisation à outrance, les ravages de la bétonisation, parviennent toujours et encore à fleurir. «Ce travail photographique est pour moi un moyen d’explorer la menace de l’homme sur le monde de la nature, dit Daniel Shipp. Je constate avec émerveillement l’habileté des plantes à s’adapter et survivre.» L’artiste n’utilise pas Photoshop, ne retouche aucune de ses images. Il se promène dans les restes de nature qui persistent dans nos villes et recueille des spécimens végétaux qu’il installe sur des fonds industriels. Toutes les photographies de Daniel Shipp sont construites sur plusieurs plans: à l’arrière, le monde moderne, bétonné, lugubre et hostile; au centre, des plantes qui ont souffert, sèchent et dépérissent; au premier plan, des plantes et des fleurs qui réémergent, luttent et poussent à nouveau. Pour lui, les végétaux ont une force et un talent incroyable pour la vie. Chaque fleur brandit sa couleur superbe comme un drapeau de révolte, face au gris glauque de notre monde inquiétant. Chaque couleur est pour lui une lueur d’espoir, une petite merveille qui nous réenchante. Comme une flamme qui refuse de s’éteindre. Comme le rêve d’un autre monde. C L A U D E M A G G I O R I
Southern Remedial Exclusion
Defunct Industrial Site
Arterial Road Duct
Sheltered Urban Extremity
Established Supply Corridor
Mixed Use Enclosure
Regeneration at Perimeter - www.danielshippstudio.com
PALACESCOPE L’agenda très parisien Galeries&Musées Restos&Bars Concerts&Fêtes Envies&Plaisirs
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G ALERIES &M U S É E S
David Goldblatt
imposée par la minorité blanche jusqu’en 1991. Ses photos noir et blanc dénuées de tout pathos, à l’écart de tout sentimentalisme, en disent finalement davantage que des clichés avides de sensationnalisme. C’est avec patience qu’il s’attache au détail des corps et des territoires. En fait, il aime le constat, se contentant d’ajouter une légende précisant le contenu de l’image. A l’exemple de ces employés qui, habitant loin des villes, subissent toujours les conséquences de la politique de discrimination et sont obligés matin et soir d’effectuer des heures de bus pour se rendre sur leur lieu de travail. Ses photographies ne cessent de montrer les blessures sociales d’une partition qui n’en finit pas de se prolonger.
plus de 80 ans, David Goldblatt est une figure clé de la scène photographique sud-africaine. Si le Centre Pompidou lui consacre sa première rétrospective en France, il est loin d’être un inconnu sous nos latitudes. Rien que l’année dernière, la fondation Vuitton, avec «Art/Afrique, le nouvel atelier», et surtout l’exposition à la Villette des «Afrique Capitales» avaient montré toute la diversité artistique du continent africain, pas forcément soluble dans un art dit africain. De plus jeunes photographes, comme Zanele Muholi ou Pieter Hugo, s’inscrivent à leur manière dans le sillage tracé par David Goldblatt. Mais là où ils s’engagent avec véhémence dans une lecture particulièrement critique des fractures d’une société bouleversée par l’apartheid, leur «mentor» n’a jamais emprunté la voie militante, même aux heures les plus noires de la ségrégation
A
BERTRAND RAISON CENTRE POMPIDOU. David Goldblatt.
Place Georges-Pompidou, Paris IVe. 01 44 78 12 33. Jusqu’au 7 mai 2018. «AM/PM, Travellers from KwaNdebele Buying Their Weekly Season Tickets at the PUTCO Depot in Pretoria», 1984, courtesy David Goldblatt and Goodman Gallery Johannesburg and Cape Town ; «Woman Smoking», Fordsburg, Johannesburg, 1972 ; «Woman With Pierced Ear», Joubert Park, Johannesburg, 1975 ©Centre Pompidou/Dist.Rmn-GP/ Philippe Migeat ©David Goldblatt. PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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PALACE scope
De Calder à Koons, bijoux d’artistes
Azzedine Alaïa e ne pense pas toujours à faire des nouveautés, à être créatif, mais à faire un vêtement pour que les femmes soient belles.» Une exposition à la mémoire d’Azzedine Alaïa présente 41 pièces majeures du couturier. C’est dans ce lieu qu’il souhaitait créer sa Fondation, adresse où il vivait et travaillait. Les œuvres ont été choisies par Olivier Saillard, qui, en 2013, avait organisé la première rétrospective de l’artiste au Palais Galliera.
«J
l y aura une chronologie à l’intérieur de laquelle seront insérés des thèmes, comme le portrait et la nature.» Diane Venet, collectionneuse de bijoux d’artistes depuis plus de trente ans, nous fait partager sa passion pour ces œuvres miniatures. D’Alexander Calder à Jeff Koons, en passant par Picasso ou Niki de Saint Phalle, venez découvrir sa collection riche de 230 pièces, associée à des prêts exceptionnels de galeries, mais aussi de collectionneurs et de familles d’artistes.
«I
MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS. De Calder à
Koons. Bijoux d’artistes. La collection idéale de Diane Venet.107 rue de Rivoli, Paris Ier. Du 7 mars au 8 juillet.
ASSOCIATION AZZEDINE ALAÏA. Je suis coutu-
«Bague»,Frank Stella, 2010, édition de 5, The Gallery Mourmans, collection Diane Venet ©Brian Moghadam, New York. Broche cuillère avec montre-peigne, Salvador Dalí, 1957, édition de 6, collection Diane Venet ©Philippe Servent, Paris.
rier.18 rue de la Verrerie, Paris IVe. Du 22 janvier au 10 juin.
Margiela
remière rétrospective à Paris pour le créateur belge de Maison Margiela. Son style repose sur la déconstruction et la réinvention du vêtement. A travers silhouettes, vidéos, archives. Une exposition à ne pas rater pour en savoir plus sur le mystérieux Margiela.
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Collection couture été 1990, collection couture été 1986 ©Andrea& Valentina.
PALAIS GALLIERA – MUSÉE DE LA MODE DE LA VILLE DE PARIS. Mar-
giela/Galliera. 1989-2009. 10 avenue Pierre-Ier-de-Serbie, Paris XVIe. 0156528600. Du 3 mars au 15 juillet 2018. Margiela, veste perruques et postiche, automne-hiver 2008-2009, collection «Artisanal», puis printemps-été 2009 ©Stéphane Piera/Galliera/Roger-Viollet ; col de chemise, printemps-été 2003; semelles «Tabi», printemps-été 1996 ©Françoise Cochennec/Galliera/Roger-Viollet.
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Galeries & Musées
Gérard Garouste Artistes & Robots roposé dans sa première version au Centre d’art contemporain d’Astana, «Artistes & Robots» s’installe à Paris avec une trentaine de créations qui sont le fruit de collaborations entre des artistes et des programmes robotiques qu’ils ont inventés. L’exposition se répartit en trois séquences – «La machine à créer», «L’œuvre programmée» et «Le robot s’émancipe» – pour nous interroger sur la paternité d’une œuvre, ce qu’elle est, qui en décide. Dans l’air du temps.
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ne série d’œuvres sous le thème du zeugma («le lien» en grec): le pont entre le Talmud, les récits mythologiques et sa propre histoire, en s’attachant à créer un «entre-deux» qui fait surgir l’interrogation et l’humour. Après s’être penché sur les grands textes fondateurs, de la Bible à Goethe en passant par Cervantes, l’artiste applique à son travail l’exégèse talmudique,
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qu’il considère comme l’inconscient de la philosophie occidentale. «Regarder, c’est apprendre, apprendre à lire ce qui n’est pas écrit», dit l’artiste. GALERIE TEMPLON. Gérard Garouste. Zeugma. 30 rue Beaubourg, Paris IIIe. 01 42 72 14 10. Du 15 mars 2018 au 19 mai. «Diane et Actéon», 2015 ©Musée de la chasse et de la nature, photo David Bordes.
Foujita inquante ans après la mort de Tsuguharu Foujita, nous pouvons redécouvrir, à travers plus d’une centaine d’œuvres majeures, la richesse et l’originalité du plus oriental des peintres de Montparnasse. L’exposition se concentre sur la période parisienne des Années folles de l’artiste. MUSÉE MAILLOL. Foujita. Les Années folles (1913-1931).59-61 rue de Grenelle, Paris VIIe. Du 7 mars au 15 juillet.
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GRAND PALAIS, GALERIES NATIONALES. Artistes &
Robots. 3 avenue du GénéralEinsenhower, Paris VIIIe. Du 5 avril 2018 au 9 juillet.
«Autoportrait au chat», 1927, Léonard Tsuguharu Foujita, collection particulière, France©Fondation Foujita/Adagp, Paris, 2017
«Human Study #2.d La Grande Vanité au corbeau et au renard», 2004-2017 ©Patrick Tresset.
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PALACE scope
Art Paris Art Fair e rendez-vous parisien de l’art moderne et contemporain réunit 140 galeries d’une vingtaine de pays autour des thèmes de la découverte et de la diversité. En 2018, Art Paris Art Fair fête ses 20 ans. Et propose d’associer le regard subjectif, historique et critique d’un commissaire d’exposition, François Piron. Après l’Afrique, c’est la Suisse qui est le pays invité d’honneur. Si la nouvelle scène artistique suisse des années 1990, menée par des figures comme John Armleder, Thomas Hirschhorn, Peter Fischli et David Weiss, Pipilotti Rist et Ugo Rondinone, s’est imposée, qu’en est-il de la jeune création suisse d’aujourd’hui ? GRAND PALAIS. Art Paris Art Fair.3 avenue du GénéralEisenhower, Paris VIIIe. Du 5 avril au 8 avril 2018.
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«Chandigarh, la Main ouverte», 1951, Le Corbusier, courtesy Galerie Eric Mouchet/Galerie Zlotowski;«Es Kommt Nâher», 2015, Annette Barcelo, courtesy galerie Anne de Villepoix.
Luc Delahaye ette troisième exposition personnelle de Luc Delahaye propose sept œuvres photographiques et une vidéo réalisées entre octobre 2015 et mars 2017 en Palestine. «Sumud» est un mot arabe qui signifie «stabilité et résistance». L’artiste nous montre des extraits de vie, pris sur le vif ou reconstitués avec des modèles autour de cette philosophie.
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Susan Meiselas
ne rétrospective consacrée à la photographe américaine Susan Meiselas. Rare femme membre de Magnum, son regard critique sur les pratiques visuelles documentaires a influencé des générations de photographes. Pour cet événement, Susan Meiselas a créé une nouvelle œuvre,A Room of Their Own, portant sur le thème de la violence domestique en Angleterre. A découvrir parmi une sélection d’œuvres des années 1970 à nos jours. JEU DE PAUME. Susan Meiselas. Médiations.1 place de la Concorde, Paris VIIIe. 0147031250 Du 6 février au 20 mai.
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«Roseann sur la route pour Manhatten Beach», New York, 1978, série «Prince Street Girls», 1975-1990 © Susan Meiselas/Magnum Photos. PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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GALERIE NATHALIE OBADIA. Luc Delahaye.
Sumud et autres histoires. 18 rue du Bourg-Tibourg, Paris IVe 0142746768. Du 7 février au 31 mars. «Sumud», 2017 ©Luc Delahaye, courtesy de l'artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Brussels.
Pierre&Gilles
e couple Pierre et Gilles est de retour. Ode à la tolérance et à la liberté, collant à l’actualité, laissez-vous embarquer dans le parcours de leurs œuvres au style immédiatement reconnaissable. Vous pourrez étudier à travers cette exposition le travail complexe de ces deux artistes français mondialement reconnus. GALERIE TEMPLON. Pierre et Gilles. Le temps imaginaire. 30 rue Beaubourg, Paris IIIe. 0142721482. Du 13 janvier au 10 mars.
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«Loving You (Hommage à Michael Jackson)», 2017 ©Pierre et Gilles, courtesy Galerie Templon, Paris & Brussels.
Jean Fautrier
’histoire est cruelle, Jean Fautrier (1898-1964), peintre et sculpteur, attendra longtemps avant de bénéficier de la reconnaissance du grand public. Il obtint plutôt celle des écrivains, Jean Paulhan, Francis Ponge, André Malraux, que celle de ses pairs. On l’oublia parce qu’il ignora avec superbe toutes les écoles en vogue à son époque, du cubisme au fauvisme. Et, faute impardonnable, il fut sans doute le premier à franchir les frontières de la figuration et de l’abstraction, voire à les mélanger sans retenue dans une peinture très matiériste. BR MUSÉE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS. Jean Fautrier. Matière et lumière.11avenue du Président-Wilson, ParisXVIe. 0153674000. Jusqu’au 20 mai 2018.«Le Grand Sanglier
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noir», 1925, Jean Fautrier, don de l’artiste en 1964, Musée d’art moderne de la Ville de Paris ©Eric Emo/Parisienne de Photographie ©Adagp, Paris 2017.
Anselm Kiefer a Galerie Thaddaeus Ropac présente une nouvelle série d’œuvres de l’artiste allemand Anselm Kiefer. L’exposition, intitulée «Für Andrea Emo», montrera une sélection de vingt toiles ainsi que quatre sculptures. Le philosophe Andrea Emo et les poèmes de Baudelaire ont inspiré l’artiste, qui a redonné vie à d’anciennes œuvres en y faisant couler… du plomb. Un mélange curieux à découvrir. GALERIE THADDAEUS ROPAC. Anselm Kiefer. Für Andrea Emo.69 avenue du GénéralLeclerc, Pantin (93). Du 11 février au 31 mai.
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«Gehäutete Landschaft», 2015-2017 ©Anselm Kiefer, courtey Galerie Thaddaeus Romac, photo Georges Poncet. PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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ANNONCE costes:Mise en page 1 06/02/18 14:11 Page1
Palais Brongniart
De 12 h à 20 h
Place de la Bourse 75002 Paris
Nocturne le jeudi 22 mars jusqu’à 22 h
Expositions
Dessins du Musée d’arts de Nantes L’Art du dessin chez Chaumet, Imaginer - Créer
www.salondudessin.com
R ESTOS
&B ARS ries
Bistrots et Brasse
Le Flaubert BISTROT RÉFÉRENCE
ellement rétro avec ses petites tables en bois et marbre, sa guirlande de lumière et ses étagères alignant à l’excès barbotines et moulins à café, ce bistrot mignon est le témoin d’une belle audace, celle de Michel Rostang qui en 1987 présentait ici les versions modernes des plats typiques de sa région, le Dauphiné. Trente ans plus tard, Sir Rostang passe la main à Romain Bréchignac, jeune chef qui incarne le renouveau de la maison. Ce jour-là, les bien nommées «extraordinaires» grosses coquillettes, jambon
Lisa Klein Michel
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blanc de Paris et cèpes ont assuré le festin et comblé l’appétit. Après ce plat coquin et savoureux, indécent dans les proportions, la place manquait, mais comment résister à ces petits pots de crème au chocolat? On a cédé et on n’a pas regretté! LE FLAUBERT. 10 rue Gustave-Flaubert, Paris XVIIe. 0142670581.
Bouillon Pigalle PARISIEN, BON ET PAS CHER !
eux étages, 300 places, des plats de tradition, des prix mini: chez Bouillon, c’est la belle vie de midi à minuit! Merci, la famille Moussié (Hôtel Providence, Chez Jeannette), qui tape dans le mille avec cette nouvelle adresse déjà très convoitée et remet au goût du jour ces anciennes brasseries pleines de vie qui balançaient joyeusement des petits plats du quotidien. A la carte et à bien y regarder, ils sont tous là: l’œuf mayo (1,90€), le poireau vinaigrette (3,40€), la soupe de pain (3,20€), la brandade de morue (9,20€), le bifteck frites sauce au poivre (10,50€), la blanquette
oignons grelots (10,50€), la profiterole au chocolat (4,50€), la poire Belle-Hélène (3,40€)… Pour la soif, les eaux, sodas, vins et bulles coulent à verse, du magnum au verre. On adore. BOUILLON PIGALLE. 22 boulevard de Clichy, Paris XVIIIe. 0142596931.
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Benoit Linero
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Yann Deret
Aux vins des Pyrénées BISTROT À LA FRANÇAISE
Les Foodies
elle renaissance de cette table institution créée en 1905 que l’on doit à Florian Cadiou, qui fait revivre entre ces murs tout le charme de cette incroyable petite maison plantée en plein Marais. Vintage avec sa mosaïque au sol, ses tables en bois, ses miroirs piqués et ses luminaires années1930, ce bistrot de quartier a fait peau neuve mais a conservé ses beaux attributs d’époque. Derrière les fourneaux, le chef Jimmy Reffet, passé chez Saturne, célèbre avec brio les produits du terroir et les petits plats emblématiques des brasseries parisiennes: poireaux fondants aux éclats de noisettes, terrine de campagne, croque-monsieur au gouda truffé, pain perdu... Et surprise à l’étage avec le 1905, un bar à cocktails aux allures de cabinet de curiosités qui fait le plaisir d’une terrasse intime, coquette en diable. AUX VINS DES PYRÉNÉES. 25 rue Beautreillis, Paris IVe. 0142726494.
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REPAIRE DE GASTRONOMES
lanquée dans une petite rue du Marais, cette pépite de table crée l’addiction depuis son ouverture. Dans un style Art déco infusé de couleurs, ce restaurant est piloté par un duo de globe-trotter: l’Américain Alex Kogan et Davide Galloni, chef milanais aux origines thaïlandaises. La cuisine? Fusion, forcément, elle s’en va piocher par-ci, par-là dans les recettes méditerranéennes, les classiques français et les saveurs asiatiques. Porté par ce bel éclectisme, Davide Galloni fait un sans-faute: épatant tartare de langoustine, fève, pancetta et pecorino pour commencer. A suivre, des spaghetti chitarra à l’encre de seiche posés sur un carpaccio de coquilles Saint-Jacques qui ne s’oublient pas. Et, pour le final, un savoureux banana-split entièrement revisité, comme touché par la grâce. Trop bon. LES FOODIES. 6-8 square Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, Paris IVe. 0982427309. (Crédit photo : Les Foodies)
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Epoca
Le Yacht Club
BELLE ITALIE
irection la rive gauche pour découvrir la belle seconde adresse du chef Denny Imbroisi, déjà aux commandes du testé et approuvé Ida, rue de Vaugirard. Pour le décor, Emilie Bonaventure a plongé ce nouveau lieu vibrant dans un esprit Art déco avec banquettes en velours, luminaires vintage et tables en bois laqué noir. Et dans les assiettes? Des recettes italiennes, généreuses et rassurantes. A l’envi et selon l’appétit: des carcioffi alla giudia, des bocconcini di mozzarella, des gnocchi alla sorrentina bordés de sauce aux tomates confites et de mozzarella fondante ou des spaghettoni cacio e pepe. De toute façon, la pioche est toujours bonne! Et s’il vous reste un peu de place, le tiramisu est dément. EPOCA. 17 rue Oudinot, Paris VIIe. 0143068888.
Epoca:Nicolas Matheus/Rina Nurra
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BRASSERIE DE PLAGE
ls fêtent cette année les 4 ans de leur première (et incontournable) adresse rue Lacharrière, et, depuis, la sacrée bande des Niçois, emmenée par Olivier Chiniet Luc Sananes, ne cesse de répandre sa bonne humeur dans Paris. Avec le Yacht Club, leur dernier spot taillé XXL, ils ont sorti la grande voile pour amarrer leur «brasserie de plage» du côté de Saint Lazare. A la carte, ça dégaine une cuisine qui sent bon le Sud et le soleil : ceviche, poulpe grillé, couteaux à la plancha occupent le haut de l’affiche aux côtés de sympathiques entrées (ce jour-là œuf parfait ratatouille) et coquets petits desserts (avec un baba au rhum du capitaine de compét). Le soir, pimpantes assiettes à partager et hot cocktails pour s’enivrer jusqu’au premier étage, où vous pourriez bien finir la soirée autour d’un karaoké. LE YACHT CLUB. 8 rue SaintLazare, Paris VIIIe. 09 53 57 61 15.
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Antonin Borgeaud
Bars à manger
La Buvette Paris RADE CANAILLE
out en charme avec son comptoir en bois et son carrelage blanc aux murs, ce spot taille XS piloté par Camille Fourmont (Mama Shelter, Le Dauphin) aimante une clientèle de potes fidèles et autres trendy people. Collés-serrés, on y sirote des vins coup de cœur de toutes les couleurs et on s’y régale de petites compositions maison joliment servies. Pas de cuisine ici, mais des produits premium, et, quand les assiettes l’autorisent, la touche créative de la maîtresse des lieux. Star de la carte, les gros haricots blancs aux zestes de bergamote ou encore la burrata auréolée d’une poudre d’écorces de mandarines de Sicile, de framboise ou de cassis, selon l’humeur. Carrément attachant. LA BUVETTE PARIS. 67 rue Saint-Maur, Paris XIe. 0983569411.
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Mister T FUNKY PLACE
ixant styles new-yorkais et sud-américain, ce repaire décalé piloté par le chef japonais Tsuyoshi San, alias Mr. T, s’est hissé au palmarès des adresses branchées du Marais. La recette du succès? Une carte métissée et bien inspirée, délivrant une palette de saveurs grisante à chaque plat. Du délicat taco calamar, tomate et avocat à l’épatant Oreo foie gras et cacao, en passant par le roasted chicken, mousse de potiron et sauce cranberry, jusqu’au dessert intensément cacaoté, quelle joie! Ajoutez à cela des cocktails signatures, des vins d’exception et du son hip-hop soul des années1990 qui punche le tout! MISTER T. 38 rue de Saintonge, Paris IIIe. 0142711534.
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Le bar de Biondi
Wim A Table
ROCK ARGENTINE !
assé par les cuisines de Ducasse et de Jean-Georges Vongerichten, le chef flamand Wim Van Gorp, qui a fait de Paris sa ville d’adoption et des Batignolles son quartier de prédilection, ouvrait à la fin de l’été, tout à côté de son bistronomique Comme chez Maman, sa deuxième adresse consacrée à la «gastronomie de bar». Ambiance conviviale et tamisée en début de soirée avec des petites assiettes créatives à prix doux. Ce soir-là: oursin de Bretagne sauce yuzu servi sur son toast, samoussas d’agneau mini-betteraves minute, poitrine croustillante et condiments à l’orange, tartare de bœuf à l’américaine servi dans sa boîte de conserve, exquises brochettes de canard confit... Carte des desserts plus anecdotique, mais suffisamment convaincante pour se laisser tenter par un indécent riz au lait, glace vanille, amandes caramélisées. Pour le vin, on se laisse faire avec de belles propositions piochées dans la cave 100% bio. WIM A TABLE. 45 rue des Moines, Paris XVIIe. 01 42 29 10 41.
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Fred Jagueneau
e chef Fernando de Tomaso double la mise en installant à côté de son restaurant Biondi un bar éponyme dédié aux petits plats de comptoir, aux cocktails et aux bons vins. Animé par l’envie de proposer le meilleur de la cuisine franco-argentine, porté par l’amour du goût et des produits de qualité, il orchestre dans ce spot tout en décontraction des assiettes précises et aromatiques. Emotions à chaque plat avec des petites bombes de tapas faisant défiler ce soir-là accras de tourteau, taco de canard, ceviche de saumon, anticucho de poulpe, terrine de sanglier… Pour la touche sucrée, une poire au safran et sa mousse coco, de toute beauté. Et pour se désaltérer? Un pisco Biondi, pardi! LE BAR DE BIONDI. 116 rue Amelot, Paris XIe. 0143558377.
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Lucas Muller
BAR GASTRONOMIQUE
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La Condesa T
David Lanher
Virtus
Benjamin Didier
Laurent Dupont
HAUTE CUISINE
out juste 30 ans, un premier restaurant et un talent qui fait du bruit. Installé depuis quelques mois dans un lieu intime de 24couverts, le chef mexicain Indra Carrillo signe entre ces murs ouatés une cuisine française d’excellence ponctuée d’influences internationales. Chaque jour, il concocte un menu d’inspiration en carte blanche où se succèdent des assiettes aussi précises qu’esthétiques. Un défilé tout en saveurs en 4 ou 6 séquences, où quelques plats signatures, comme son veau mariné, algues kombu, haricot-salicornes-persil ou ses agnolotti de courge, huile de piment, poudre de sauge et lard de Colonnata, tiennent déjà le haut de l’affiche. Accrocheur jusqu’à la très belle sélection de vins. LA CONDESA. 17 rue Rodier, Paris IXe. 0153209490.
SUBTILES SAVEURS
n les avait quittés dans leur écrin de poche rue Crozatier, on les retrouve du côté du marché d’Aligre dans un nouveau décor, qui fut autrefois celui du regretté Gazzetta et du plus éphémère Tondo. Nouvelle ère et retour en majesté pour les chefs Chiho Kanzaki et Marcelo di Giacomo, qui signent pour leur Virtus nouveau un menu plus libre, qui se décline désormais à la carte midi et soir. Des assiettes toujours plus précises, pleines de panache jusque dans les associations de saveurs, avec, ce midi-là, un réconfortant risotto d’orge et girolles, œuf parfait, pile dans la saison, un rafraîchissant tartare de mulet noir, avocat, crème ciboulette, suivi d’un carré de porc, sauce orange. Pour finir en beauté avec un orgasmique crémeux de chocolat, glace maté. Côté cave, la réputée Paz Levinson, toujours aux commandes, nous épate avec une sélection pointue des meilleurs crus dénichés aux quatre coins du monde. VIRTUS. 29 rue de Cotte, Paris XIIe. 09 80 68 08 08.
Thomas Duval
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acines, le Caffè Stern, Noglu, Le Bon Saint-Pourçain, Anima,il est peu probable que vous ne connaissiez pas au moins une de ces adresses. Elles comptent parmi les plus courues de Paris. Derrière ce petit empire gourmand qui se déploie jusqu’à New York, un homme: David Lanher. Entrepreneur gourmet, devenu une référence de la nouvelle gastronomie parisienne, il chapeaute une dizaine d’établissements. Dernier en date, la Maison Bréguet, hôtel 5 étoiles niché dans le XIe arrondissement, et sa table bistronomique pilotée par le jeune chef Giulian Maiuri. Sa recette du succès: «une cuisine juste et inventive, de bons produits, de beaux lieux, et ma présence au quotidien». Ce qu’il n’aime pas? «Les menus carte blanche: un restaurant est un espace de liberté où l’on doit pouvoir choisir ce que l’on mange.» Ses journées commencent à 6heures du matin avec un Gianni Frasi, un café de Vérone que l’on retrouve dans chacun de ses établissements: «C’est mon péché mignon, je ne mégote pas sur sa qualité ni sa préparation!» A 8h30, cet hyperactif (c’est lui qui le dit) décollepour son bureau, et, jusqu’au soir tard, c’est un rituel, il sillonne Paris en scooter et fait le tour de ses restaurants. Toujours en effervescence, David Lanher se nourrit de projets, porte une attention particulière à tout se qui se fait à Paris, trouve l’époque excitante, loue l’entrain des Parisiens qui aiment aller au restaurant: «Mais si j’avais le temps, je voyagerais sans cesse et je ferais client, comme métier!» S A N D R A S E R P E R O
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Ses 3 restaurants fétiches à Paris :
Le Bistrot Paul Bert, 18 rue Paul-Bert, Paris XIe. Osteria Ferrara, 7 rue du Dahomey, Paris XIe. Yam’Tcha,121 rue Saint-Honoré, Paris Ier.
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restos & Bars
NosPetitsdéjeuners préférés
Le Drugstore LE PLUS PARISIEN
epuis sa flamboyante renaissance sous la houlette du designer Tom Dixon, la mythique brasserie des Champs-Elysées fait le plein, et ce dès son ouverture à 8heures du matin. A sa carte, trois formules de qualité (Le Parisien, Le Drugstore etLe Healthy) et une liste bien fournie de bons classiques et petits snobismes parisiens pour répondre à toutes les envies et toutes les exigences. Et comme ce qu’on affectionne ici particulièrement, c’est l’ambiance, plus parisienne tu meurs, rien ne vaut l’indémodable combo tartine de pain frais, café et grand jus de fruits pour commencer la journée sous les meilleurs auspices. LE DRUGSTORE. 133 avenue des ChampsElysées, Paris VIIIe. 01 44 43 75 07.
Nathalie Carnet
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Café Foufou LE PLUS GOURMAND
n voilà, un café qui porte bien son nom ! Foufou, comme sa généreuse tartine avocat-œuf mollet, parfaitement assaisonnée et tout aussi délicieuse dans sa version sans gluten, must du genre et incontournable de cette carte affriolante consacrée aux plaisirs du brunch et du petit déjeuner. Petit frère du (toujours) très couru café La Perle, ce coffee shop de poche installé du côté d’Oberkampf sert en continu scones maison, tartines, pain brioché, granola, pancakes, œufs en tout genre, sans oublier les biens nommés Bonne Mine, Bonne Santé, Gueule d’Ange et autres jus minute super vitaminés.
Pour le café, on prône la qualité, bien sûr, avec le kivu du Congo, bio et équitable, servi ici en exclu. CAFÉ FOUFOU. 10 rue Oberkampf, Paris XIe. Du lundi au vendredi de 8h à 18h, samedi et dimanche de 9h à 18h.
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Mathieu Kermabon
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Claus Saint-Germaindes-Prés LE PLUS CHIC
lanté aux abords du marché Saint-Germain, le nouveau Claus au décor signé par l’architecte italien Fabrizio Casiraghi s’inspire des cafés viennois. Banquettes en velours design, teintes laiteuses et fleurs fraîches, l’adresse dessine une ambiance élégante, discrète et confortable. Même veine, même âme, le petit frère Claus poursuit la quête de son aîné hissé en référence du petit déjeuner depuis sa création en 2011 par Claus Estermann. Dès le matin, une palette de saveurs riches et gourmandes avec des confitures artisanales, des thés de grande tradition, des cafés honduriens, des viennoiseries au beurre et des pains d’infinies variétés. A ne pas laisser filer: le fameux muesli Claus préparé la veille au soir, le Pfannkuchen bavarois (pancake à base de pommes, de cannelle et d’amandes), le rœsti (galette de pomme de terre accompagnée de saumon mariné) et les œufs brouillés, si doux. Verdict? Un grand petit déjeuner!
Yann Deret
Anne-Emmanuelle Thion
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Flora Danica LE PLUS HEALTHY
ans cette brasserie à l’esthétique radieuse et ultra cosy signée par le couple star Gam Fratesi, le petit déjeuner en parfaite cohérence se pique d’influences danoises. Au menu, l’incontournable muesli préparé maison et accompagné de fromage blanc velouté et d’une compote de pommes extra. A suivre, des œufs comme il vous plaît avec du pain aux céréales toasté de chez Lalos, quelques tranches de bacon et du ketchup home made. Pour la soif, un jus bio typique, le Bryghuset Økologisk tout droit débarqué du Danemark ou, mieux, un Cucumber mélangeant nectar de concombre, citron vert, sirop de canne et gingembre pour faire le plein de vitamines et d’énergie de bon matin. FLORA DANICA. 142 avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe. 0144138626.
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CLAUS SAINT-GERMAINDES-PRÉS. 2 rue Clément,
Paris VIe. 0155269510.
HB5
LE PLUS BRANCHÉ
es revoilà ! Nico Alary et Sarah Mouchot ont fait quelques pas de côté pour installer leur deuxième coffee shop baptisé HB5. Réplique sans variante ou presque du Holybelly 1, les mètres carrés en plus, avec ses banquettes XL, les briques aux murs et la cuisine ouverte. A la carte pour le petit déjeuner, de quoi se ravigoter sérieusement en piochant à l’envi dans ces jolies choses à manger, copieuses et gourmandes en diable. Notre préférence ? Les pancakes joufflus carrément addictifs, en version salée d’abord, surmontés d’œufs au plat, de bacon et arrosé de sirop d’érable, puis dans leur version sucrée, auréolés de fruit de saison, de noisettes, de crème fouettée maison et de sirop d’érable. Entre deux bouchées, un café de la Brûlerie de Belleville ou un jus de pêche blanche home made. Régalant ! HB5, 5 rue Lucien-Sampaix, Paris Xe. holybellycafe.com
Nico Alary
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Rubrique «Restos & Bars» réalisée par L U C I E G O U Z E & S A N D R A S E R P E R O PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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M USIQUES
& F ÊTES Concerts
Jacob Banks
Aloïse Sauvage
ÉMOTION SOUL
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hanteur et compositeur anglais, le jeune Jacob a fait de la soul et du r’n’b, dans leurs versions les plus classiques et old school, son terrain de jeu préféré, n’hésitant pas à les pervertir en empruntant des bribes hiphop ou des séquences électroniques. Portée par une voix tour à tour profonde et solaire, la soul digitale de Jacob Banks, comme il aime à la définir, donne envie de remettre au goût du jour les quarts d’heure slow torrides dans les clubs. JACOB BANKS,au Trabendo,le 21 mars.
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HIP-HOP SLOW MOTION
n l’a repérée dans 120 battements par minute, le film sur Act Up, la turbulente association de lutte contre le sida, qui a fait pleurer toute la France l’année dernière. Mais derrière l’actrice prometteuse se cache aussi une danseuse et une chanteuse qui a cédé aux avances du cloud rap. Du hip-hop français au beat ralenti, aux paroles évasives, aux nappes de synthés à rallonge et à l’ambiance codéinée, et déjà deux titres qui laissent à penser que le destin d’Aloïse est désormais entre de bonnes mains. ALOÏSE SAUVAGE,à la Bibliothèque historique de la ville de Paris,le 17 mars.
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BLUES URBAIN
écouvert par le merveilleux label La Souterraine, le jeune Chaton, juste accompagné de son micro, son autotune et ses poèmes urbains, est la révélation de la jeune scène française post-PNL. Son premier album, Possible, est une sorte de bande-son originale tout en langueur et éclats de voix métalliques, idéale pour affronter le spleen quotidien des grandes mégalopoles. Avec ou sans son skate. CHATON, à la Maroquinerie,le 22 mars.
Edward Cooke
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Ilyes Griyeb
Chaton
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Ruven Afanador
Desiigner GROS FLOW
gé d’à peine 20 ans et originaire de Brooklyn, Sidney Royal Selby III, qui a opté – et on le comprend – pour un pseudo plus simple à prononcer, est la jeune étoile du hip-hop, repéré par son tube Panda et aussitôt signé sur Good Music, le label de Kanye West. Avec ses beats sans concessions, son flow caverneux et ses mélodies minimales, le rap entêtant de cet espoir naissant pourrait bien faire de l’ombre à sa principale idole: la superstar du hip-hop Future. DESIIGNER, à l’Elysée Montmartre,le 11 avril.
Fabien Montique
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Sam Smith SOUL MODERNE
écouvert par le duo Disclosure, qui l’avait invité sur son tube Latch, le chanteur anglais Sam Smith, qui s’est depuis affranchi en solo, est de retour avec The Thrill of It All. Quatre Grammy Awards plus tard pourIn the Lonely Houret des featurings avec Mary J. Blige ou John Legend, le jeune Londonien, toujours porté par ses influences soul et jazz, signe, avec ses ballades gospel(Pray)et sentimentale (Too Good at Goodbyes),un deuxième album plus abouti, plus émouvant. SAM SMITH,à l’AccorHotels Arena, le 30 avril.
Flavien Prioreau
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Bagarre CULTURE CLUB
our leur premier album, Club12345, les Parisiens barrés de Bagarre plongent en apnée et sans complexe dans la club culture. Dancehall, trap, baile, postEDM, UK Garage, tout se mélange, tout se mixe, tout s’hybride le temps de dix titres remuants, sautillants, touchants, comme une sorte de post-Yelle qui aurait avalé trop de canettes de Red Bull. BAGARRE, à la Cigale,le 10 avril.
Norman Wong
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ROCK ALTERNATIF
ls sont frères, ils sont anglais et, depuis une dizaine d’années, ils distillent un rock qui puise ses références dans la fusion des eighties, comme le post-punk des Talking Heads ou de XTC, quand le rock s’amusait à défricher à tout va, quand Steely Dan nous enchantait de mélodies ensoleillées ou que Bowie rêvait de galaxies lointaines. Après cinq albums studio malheureusement trop peu connus, le groupe Field Music est de retour avec Open Here. FIELD MUSIC, au Flow,le 7 avril.
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Oscar & The Wolf
Majid Jordan
ÉLECTRO-POP ENVOÛTANTE
HIP-HOP JACUZZI Frederik Heyman
Field Music
orti de l’ombre grâce àHold On, We’re Going Home – le tube balnéaire écrit pour leur mentor qui a enchanté l’été 2013 –, le duo canadien Majid Jordan (contraction de Majid Al Maskati et Jordan Ullman), signé sur le label Ovo Sound de Drake, est de retour avec The Space Between. Un deuxième album où leur hip-hop langoureux s’ébroue dans la pop culture, fait des câlins aux sonorités eighties, se la joue lover comme jamais et ressuscite la bonne vieille recette du r’n’b façon Janet Jackson ou R. Kelly. On ne manquera pas d’aller la jouer collé-collé à l’occasion de leur premier vrai concert parisien. MAJID JORDAN, à l’Elysée Montmartre,le 11 mars.
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’est le chouchou du vétéran Elton John, qui répète à qui veut bien l’entendre à quel point ce jeune artiste belge est talentueux. On veut bien faire pour une fois, aveuglément confiance à tonton Elton, tant, en deux albums, le jeune queer Oscar& TheWolf a su se créer un univers intime entre r’n’b en apesanteur (sur le modèle de Drake, qu’il adore), rythmes dancehall et électro-pop. Un univers à découvrir sur scène, où le jeune Belge, extraverti et libre comme l’air, prend toute sa dimension fantasque. OSCAR&THEWOLF, au Trianon,le 30 mars.
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Barbagallo
Aldous Harding
VARIÉTÉ DE QUALITÉ
FOLK INTIME
n se souvient de son titre Swell Does the Skill,interprété simplement à la guitare sèche dans sa salle de bain et de cette voix qui nous transportait dans une autre dimension. Avec déjà deux albums sous le bras acclamés par la critique, la jeune Néo-Zélandaise Aldous Harding, repérée, gage de qualité, par le label anglais 4AD, s’est fait une place de choix dans la galaxie folk, quelque part entre Joanna Newsom, Joni Mitchell et Kate Bush.
atteur attitré du groupe postpsyché australien Tame Impala, Julien Barbagallo, après une tournée de plus de 300 dates à travers le monde, s’est posé dans sa ville d’origine, Toulouse, pour mettre au point, tout seul comme un grand, Grand chienet Danse dans les ailleurs. Deux albums de pop française douce et raffinée dont les maquettes ont été bricolées tout autour du monde entre avions et chambres d’hôtel. Comme un voyage low-fi où guitares et synthés, main dans la main, bricolent des pop songs douces et raffinées terriblement séduisantes. BARBAGALLO, au Café de la Danse,le 15 mars.
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Les Femmes s’en mêlent
Tajette O'Halloran
Musiques & Fêtes
ALDOUS HARDING,
epuis plus d’une vingtaine d’années, le festival LesFemmes s’en mêlent s’est donné pour mission de mettre les femmes auteures, compositrices, productrices ou chanteuses en vedette, et ce quels que soit les genres musicaux dans lesquels elles excellent, que ce soit la pop, la folk, le rock ou l’électro. Pour cette nouvelle édition, le festival nous offre un panorama à 360° du meilleur de la scène féminine, avec en highlight Virginie Despentes, qui lira du Calaferte sur la musique énervée du groupe Zëro, la DJ Chloé, qui viendra présenter la version live de son dernier disque, l’excellent Endless Revisions, et Corine, qui nous amènera jusqu’au bout de la nuit avec sa disco régressive. FESTIVAL LES FEMMES S’EN MÊLENT, à la Machine du Moulin Rouge,les 16 et 17 mars.
The Limiñanas
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Asaf Avidan
GARAGE ROCK
oué par des groupes comme Franz Ferdinand ou Primal Scream, TheLimiñanas entretient depuis de longues années la flamme garage rock. Avec quatre disques loin du formatage mou et lisse opéré par les majors, le duo perpignanais s’est forgé, à l’étranger surtout, une jolie réputation grâce à leur mélange de post-yéyé agrémenté de paroles désenchantées, de rock vibrant et de décontractions du bassin. Avec The Shadow People, leur nouvel album, enregistré à Berlin en compagnie d’Anton Newcombe, leader de The Brian Jonestown Massacre, le groupe s’offre enfin la place qu’il mérite dans le paysage du rock français. THE LIMIÑANAS, au Trianon,le 29 mars.
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Melissa Laveaux
FOLK ÉMOTION
epuis le succès mondial du remix de son titre The Reckoning par le DJ allemand Wankelmut, on ne présente plus Asaf Avidan. Le chanteur israélien qui s’est fait connaître par sa folk douçâtre pétrie d’histoires d’amour s’est surtout imposé grâce à sa voix au timbre hors norme à filer des frissons aux plus endurcis. Il vient, son humilité légendaire en bandoulière, nous offrir une version live et solo de son dernier album, le très dépouillé The Study on Falling, qui résonne d’hommages tout en finesse à Bob Dylan ou Leonard Cohen. ASAF AVIDAN solo, au Grand Rex,le 6 avril.
Ojoz
LINE-UP FÉMINISTE
Emmanuel Fontanesi
au Café de la Danse, le 31 mars.
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EXOTICO POP
la sortie de son premier album (repéré par l’exigeant label No Format!), cette jeune compositrice et chanteuse qualifiait sa musique de «folk blues à la rythmique haïtienne». Avec ses bribes d’exotisme, ses guitares énergiques, mais surtout sa voix râpeuse, Melissa, qui se revendique afro-féministe, puise dans l’héritage des musiques créoles et établit un pont délicat et engagé entre la pop moderne et les musiques traditionnelles qui ont bercé son enfance. MELISSA LAVEAUX, dans le festival Les Femmes s’en Mêlent #21, au Théâtre Les Etoiles,le 8 mars
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Romain Staros Staropoli
Concerts
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Musiques & Fêtes
Young Marco
onnu pour son franc-parler et son extravagance, Seth Troxler est l’un des personnages les plus barrés de la musique électronique. Mais celui qui n’hésite pas à tourner une vidéo nu en mangeant une banane pour faire la promo d’un festival ou à clasher Nina Kraviz en interview reste surtout l’un des artistes les plus doués de sa génération. En octobre dernier, on pouvait découvrir, sur son label Tuskegee, Lost & Found, un EP de morceaux enregistrés en 2006 avec Omar-S sous son alias Young Seth, en attendant la sortie prochaine de This Is Ten, une compilation rétrospective de ses dix ans passés en Europe. Après avoir retourné le T7 aux côtés de D’Julz en janvier dernier, Seth Troxler, ô joie, est de retour dans le cadre plus intimiste du Badaboum. Un événement à ne manquer sous aucun prétexte. SETH TROXLER, au Badaboum,le 30 avril.
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igger invétéré, le Néerlandais Young Marco, surdoué du label Dekmantel, est connu pour son impressionnante collection de vinyles aux multiples influences et ses sets absolument réjouissants qui mixent tour à tour house africaine, jamaïcaine ou italienne. Une ouverture caractéristique de la scène d’Amsterdam, sa ville natale, aujourd’hui connue et reconnue grâce au label et shop Rush Hour. En guise d’avant-goût, payez-vous son excellente compilation de house italienne Welcome to Paradise: Italian Dream House 19891993, ou encore sa Boiler Room, enregistrée à l’occasion de la dernière édition du festival Dekmantel. YOUNG MARCO, à la Machine du Moulin Rougepour la soirée DureVie avec Mr Ties & guests, le 24 mars.
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Adam Beyer roducteur prolifique à la tête du label Drumcode depuis 1996, Adam Beyer compte parmi les headliners les plus demandés des gros festivals, habitué entre autres des Awakenings et autres Cocoon in the Park. Icône des dancefloors du monde entier, celui qui forme avec la DJ Ida Engberg un des couples les plus cool du milieu de la musique techno peut se vanter d’une carrière déjà longue de plus de vingt ans. De passage à Paris, il prendra possession du flambant neuf T7, le dernier club bouillant de la capitale, qui recevra par ailleurs La Mamie’s All Night Long (le 3 mars), le collectif Blocaus (le 17 mars) et Etienne de Crécy (le 4 avril). ADAM BEYER, au T7,le 30 mars.
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onstre sacré de la techno, DJ très technique et producteur émérite avec une discographie aussi longue que la queue du Berghain un samedi soir, le Londonien Ben Sims fera résonner sa puissante techno entre les murs de la Machine. Son compatriote James Ruskin, autre poids lourd du genre et boss du label Blueprint, viendra lui prêter main-forte. La Française Myako, connue pour ses sets éclectiques et résidente Rinse France avec son Bluepanther Show, se chargera quant à elle de chauffer le parquet à coups de tracks bien sentis. BEN SIMS, à la Machine du Moulin Rougepour la soirée EncoreMamie’s, le 10 mars.
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Nastia ette nouvelle star de la techno ukrainienne enchaîne les sets depuis quelques années dans les clubs les plus prestigieux, de Fabric au Panorama Bar, en passant par l’Amnesia. Anastasia Topolskaia (de son vrai nom) a fait ses classes à Donetsk en tant que promotrice, danseuse, animatrice radio, avant de devenir une figure incontournable du festival KaZantip. Celle que l’on compare souvent (à tort?) à Nina Kraviz est également à la tête du label de vinyles Propagand et des soirées du même nom. Sa légendaire énergie communicative promet une soirée riche en good vibes et Shazam à tout-va. NASTIA & friends, au Faust,le 3 mars.
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Brian Park
Ben Sims
Daniella Midenge
Seth Troxler
Clubbing
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Daniel Avery
Mall Grab Non Stop Feeling Tour
l’occasion des 30 ans du Rex, Daniel Avery est de retour pour fêter la sortie du très attendu Song of Alpha. Après un premier disque encensé par la critique, le producteur londonien a puisé dans sa vie de DJ en transit entre les aéroports, les clubs et les chambres d’hôtel: «Le lieu de prédilection de Drone Logic était la piste de danse. Pour cet album, c’est sans aucun doute la route. Ces longues nuits et matins brumeux à trouver l’inspiration derrière le brouillard.» Une musique céleste et mélodieuse, à la fois mentale et physique, devenue la signature de ce musicien hors normes. DANIEL AVERY, au Rex Clubpour sa release party, le 16 mars. «Song for Alpha» (Phantasy/[PIAS]), sortie le 6 avril.
jacob khrist
Vicky Grout
Steve Gullick
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l’occasion de sa tournée européenne Non Stop Feeling Tour, le DJ australien Mall Grab débarque à Concrete avec un line-up taillé sur mesure. On se réjouit de la présence ce soir-là de Moxie, l’une des DJ britanniques les plus en vogue du moment et figure de la radio underground de l’est de Londres NTS, déjà (re)connue pour ses compilations et ses fines sélections entre house, techno et disco. Et de la Parisienne Miley Serious, DJ techno membre du collectif TGAF et animatrice d’une émission du même nom sur Radio PiiAF.
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Madben idèle de la team Astropolis et petit protégé de Laurent Garnier, Benjamin Leclercq, aka Madben, continue sa belle ascension avec la sortie de Fulgurance(s). Un premier album qui séduit par son éclectisme et son casting d’invités en béton, avec l’alliance inattendue de Rebeka Warrior, moitié de Sexy Sushi, et du DJ hardcore Manu le Malin, sans oublier notre Lolo national, qui vient poser sa voix sur l’entêtant Stripes. Toujours fidèle à l’esprit rave, Madben apporte avec sa techno pimentée de pointes d’acid une sacrée bouffée d’air frais. Et confirme qu’il joue désormais dans la cour des très grands. MADBEN, au Rex Clubpour sa release party, le 27 avril. «Fréquence(s)» (Kompakt), sortie le 30 mars.
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MALL GRAB NON STOP FEELING TOUR, à Concrete, le 9 mars.
Haïku omme à son habitude, le collectif Haïku nous a concocté un joli programme cette saison avec la venue de deux labels phares outre-Rhin. En mars, c’est la bande du label deep house berlinois Keinemusik qui passera derrière les platines du Yoyo à l’occasion de son You Are Safe Tour. Rampa, qui nous a fait tourner la tête avec son morceau Necessity, sera accompagné de ses acolytes &Me et Adam Port. Avant une spéciale Robert-Johnson, club de Francfort devenu mythique pour son design et sa musique minimaliste, qui se tiendra au Badaboum avec un live de Lauer et un set d’Oliver Hafenbauer, son directeur artistique. On s’en réjouit d’avance. HAÏKU, au Yoyo,le 23 février et au Badaboum,le 17 mars.
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Cassy ésidente du Panorama Bar et signature de Perlon, Cassy est une valeur sûre de la house, et chacun de ses sets est un bijou d’élégance à la sélection toujours impeccable. Il y a quelques mois, cette hyperactive lançait Kwench Records, son nouveau label consacré aux collaborations avec Please Me, un premier EP, en novembre dernier, cosigné avec le producteur canadien Demuir. Et on ne se lasse pas de sa reprise de Strange Relationship de Prince, petite merveille downtempo issue de son dernier album, Donna, sorti sur Aus Music, le label londonien fondé par Will Saul (curateur des célèbres DJ-Kicks), également à l’affiche ce soir-là. CASSY, au Badaboum,le 9 mars.
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Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par L U C I E G O U Z E et P A T R I C K T H E V E N I N avec F L O R I A N E R E Y PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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E NVIES &P LAISIRS
Lingerie passion isa Chavya travaillé pour les plus grands avant d’ouvrir son propre atelier de création parisien, l’Atelier31. C’est là que LIVY est née! «La lingerie m’a toujours fascinée, car elle est au plus près du corps, de l’intime et des sentiments. On la devine sans la voir, comme une limite troublante et secrète que seules les femmes peuvent révéler.» Les femmes d’aujourd’hui sont multiples, elles font le tour du monde d’un clic et se réinventent chaque jour. Elles n’ont plus à choisir entre lingerie sexy ou confortable, luxe ou abordable. LIVY est tout cela à la fois: un savant contraste entre tradition et modernité, sensualité et puissance. C’est pourquoi elle est divisée en trois villes: Paris, New York et Los Angeles. Une diversité qui se retrouve dans les matières: dentelle de Calais ultra précieuse, satin de soie, tulle aérien et microfibre! LIVY est globale. C’est cet esprit international qui la rend vivante et connectée avec les besoins de sa communauté. Actuellement, LIVY est présente à Paris avec des boutiques à Passy, au Bon Marché, aux Galeries Lafayette Haussman. LIVY est en ligne sur li-vy.com
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PALACEscope
Boules de lumières
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vec ses créations colorées, la Franco-Libanaise Flavie Audi donne un éclat particulier au verre, qui la fascine par sa sensualité, sa transparence et sa fluidité. «Le verre me permet d’exprimer un certain vocabulaire et de définir un nouveau type d’esthétique. Mes œuvres ressemblent à des pierres précieuses venues d’un autre cosmos. Elles sont tactiles et expriment une sensualité. C’est une manière de faire danser les couleurs ensemble.» Après avoir exposé dans plusieurs galeries à travers le monde, elle a récemment dévoilé une collaboration avec la créatrice de bijoux libanaise et amie Noor Fares, pour une collection baptisée Superlunary. F R
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Envies & Plaisirs
Parures fines et délicates aroline Najman est parisienne. Ses créations sont made in Paris. L’atelier du 109 boulevard Beaumarchais est un laboratoire d’idées d’où naissent deux collections par an et de nombreuses collections capsules: des bijoux fins et délicats, subtils et originaux, pour apporter une touche rock sur une tenue sage ou un détail classique sur un look branché. La fameuse bouche sertie de strass Swarovski, emblème de la marque, des boucles d’oreilles aériennes, des bagues séduisantes… Les bijoux Caroline Najman sont dorés à l’or fin 24 carats et combinent des matières naturelles et une fabrication à la main qui confère à chaque pièce un caractère unique… et un plaisir sans cesse renouvelé.
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PALACE scope
Le temps précieux irigée par Jacob Arabo, Jacob&Co. crée des montres révolutionnaires et des bijoux magnifiques, qui ravissent les clients privés, intriguent les experts du monde de l’horlogerie et captivent les célébrités. Elle est ainsi devenue une marque de luxe mondialement reconnue et respectée. Situés sur la 57e Rue et Park Avenue à Manhattan, la boutique phare
et le siège social se trouvent dans l’un des quartiers les plus chics du monde. Le quartier général horloger de la société se trouve, quant à lui, au cœur même de l’horlogerie à Genève, en Suisse. La Maison repousse en permanence les limites de l’horlogerie pour la conception de montres haut de gamme: l’attention méticuleuse portée aux détails se retrouve au cœur de chaque montre et s’étend aux magnifiques pierres qui décorent chaque pièce. Jacob&Co. démontre son expertise joaillière par la sélection de diamants et de pierres précieuses exceptionnels, strictement axée sur l’intégrité de la source. Grâce à de remarquables techniques et un savoir-faire méticuleux, elle maximise la beauté de chaque garde-temps et bijou et lui donne vie dans un design fascinant. www.jacobandco.com
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Envies & Plaisirs Nouveautés à l’Essai
Aston Martin Vanquish S Zagato Shooting Brake. Artistes associés
ans l’automobile de haute couture, c’est l’une des unions les plus anciennes. Une relation faite de coups de foudre à répétition: Aston Martin, l’aristocrate sportive britannique, etZagato, le fringant carrossier italien, se sont rencontrés en 1959 pour créer la DB4GTZ, l’une des Grand Tourisme les plus couronnées de son temps. Plusieurs aventures s’en sont suivies, donnant à peu près une Aston Zagato à chaque décennie… Celle qui nous arrive est spéciale. Sur la base prestigieuse de la VanquishS et de son impressionnant V12, Zagato a créé une famille de voitures : un coupé, un cabriolet, un spider plus radical, pare-brise bas et appuie-tête carénés, et cette affolante exécution coupé-break. Le break de chasse, ou «shooting
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brake», est une tradition Aston, née en 1965 avec quelques exemplaires très convoités de la DB5. Une machine qui allie les proportions d’un coupé deux places et les accommodements arrière d’un break, censé pouvoir transporter à haute vitesse les fusils, des Purdey si possible, voire un couple de chiens. Zagato offre ici à Aston Martin une interprétation immédiatement indispensable. Honorer la personnalité de l’autre, c’est la marque des amours réussies et des mariages de passion. R O B E R T P U Y A L Aston Martinand Zagatoare launching a new special model. Based on the Vanquish S and its impressive V12 engine, this shooting-brake combines the proportions of a two-seater coupe and the rear space of a station wagon.
L’attrait du trait au Salon du dessin e Salon du dessin, qui se déroulera au Palais Brongniart du 21 au 26 mars, a fait de Paris la capitale mondiale du dessin faisant redécouvrir les arts graphiques à un large public. Cette 27ème édition sera chic et glamour: la maison Chaumet y exposera des dessins historiques autour du diadème, les 39exposants montreront des dessins anciens et modernes, de Cesare da Sesto, l’un des meilleurs élèves de Léonard de Vinci à Niki de Saint-Phalle en passant par Greuze, Monet, Le Corbusier ou David Hockney. Le Salon du dessin est aussi l’épicentre de toute l’actualité culturelle pendant une semaine : colloque international, conférences, remise du Prix du dessin contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain, parcours hors-les-murs dans 28 musées et institutions qui ouvrent exceptionnellement leur cabinet d’arts graphiques au public.
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Pour plus d’informations www.salondudessin.com (Galerie de Bayser, Stephen Ongpin Ltd et Maison Chaumet) PA L AC E COS T E S F E V R I E R / M A R S / 2 0 1 8
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Vintage déstructuré arole Petit, fondatrice et créatrice de la maison de prêt-à-porter Diega, basée dans le Haut Marais, à Paris, construit ses collections avec des tissus italiens. Ces tissus sont lavés, le montage des modèles est déstructuré, ce qui donne un aspect vintage aux collections. Les tissus imprimés sont tous exclusivement réalisés pour la maison Diega par la créatrice elle-même, ce qui renforce la personnalité de la marque. Aujourd’hui, Diega est implantée dans une vingtaine de pays en Europe, en Asie, au MoyenOrient, mais aussi sur le continent américain ainsi qu’en Australie.
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Envies & Plaisirs
ud est une marque de prêt-à-porter 100% made in Paris lancée début 2017 par Patricia Bittonet Raphaël Riv, deux amis qui partagent les mêmes goûts pour les belles matières, la mode chic et bohème, classique et élégante. Øud s’inscrit dans l’univers bohème gipsy, avec des nuances street: des silhouettes aux lignes sobres et épurées, vaporeuses et légères, soyeuses et aériennes, souples et confortables, qui peuvent aussi bien se porter en journée qu’en soirée. Des robes longues, des combinaisons, des tuniques, des blouses, dans des matières nobles comme la soie, le satin de soie, la dentelle: une ode à la femme. Points de vente: Le 66, Saint-Barth, Monaco.
Ø arolina Ritzler s’inspire des femmes à la fois courageuses, élégantes, combatives et sensuelles, pour qui rien n’est impossible. Elle réinterprète l’historique bleu de travail et crée des combinaisons qui deviennent des pièces incontournables, des alliées de tous les instants. A l’heure des métamorphoses, c’est au vêtement de s’adapter et non l’inverse. La maison Carolina Ritzler propose quatre combinaisons iconiques qui s’adaptent à toutes les morphologies. Toutes les collections sont fabriquées dans un atelier parisien.
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es créations glamour et anticonformistes de la maison Edouard Nahum ont fait sa renommée, mais l’ont sacré joaillier des stars. Véritable hymne à l’amour, ce bracelet issu de la collection Promise joue avec brio sur l’intemporalité des diamants et saura ravir l’être aimé pour la Saint-Valentin. Déclinés en or blanc, or jaune ou or rose, incrustés de diamants mêlés de 1,80carat, ces bijoux sont fabriqués dans les ateliers parisiens de la maison par les meilleurs sertisseurs de France (dont le meilleur ouvrier de France). Ces bracelets I Promise To Love You sont l’emblème d’un amour passionnel et éternel. Edouard Nahum. 20 avenue Franklin-D.-Roosevelt, Paris VIIIe. www.edouardnahum.fr
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Bijoux talismans J
ouant un contraste entre tradition et modernité, la designer arménienne Laura Sayan réinvente le bijou talisman avec élégance et féminité. Pour sa deuxième collection, on retrouve l’emblématique fleur de lys avec sa ligne intemporelle Chouchane, mais aussi la transmission de ses valeurs avec les médailles, une collection de messages ou de signes astrologiques. Sans oublier son collier Amulette, pavé de rubis rouge ou de saphirs qui vous protégera des ondes négatives tout en embellissant n’importe quelle tenue et son célèbre Dream Catcher décliné en pierres semiprécieuses. En vente chez Mad Lords et Montaigne Market. www.laurasayan.com
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aptisées «Méduses», ces fascinantes sculptures tentaculaires sont taillées à la main à partir de verre en fusion. Des créations oniriques qui rappellent les formes ondulantes des animaux aquatiques. En fondant le verre à très haute température avec la technique de la vitrofusion, l’artiste italienne Daniela Forti crée des mondes poétiques aux couleurs vives et aux formes malléables, qui dessinent les contours de tables ou de vases, avec une élégante transparence délicatement sublimée par la lumière. Née à Rome, elle a étudié l’architecture et le design d’intérieur, avant de s’installer dans le Chianti en Toscane pour ouvrir son atelier de sculpture de verre.
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Formes en fusion
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Les must have des Galeries Lafayette ans un esprit années 1980 mais pas seulement, la collection Galeries Lafayette par Laetitia Ivanez promet de nous en mettre plein la vue. Les couleurs saturées et joyeuses y sont pour beaucoup. Le style libre, l’inspiration nomade et les envies de voyages finissent de nous convaincre. Imperméable quadricolore, short à imprimé volant de badminton, robe salopette, sweat en éponge, jupe midi et jean minuit… Cette mode est facile à porter, facile à s’approprier et facile à partager. Eclatante de bonne humeur, elle nous promet un été sous les UV! 40 boulevard Haussmann, Paris IXe. Ouvert tous les dimanches de 11h à 19h.
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Chemise Pauguste, Galeries Lafayette, coton, 49,99€.
Blouson Garyl, dos imprimé, Galeries Lafayette,coton, 89,99€.
Blouse imprimée Gwendol, Galeries Lafayette,coton, 59,99€. Tee-shirt Sea, Galeries Lafayette, coton, 19,99€.
Robe rouge à boutons Persona, Galeries Lafayette,lin, 79,99€.
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Combinaison Pompiste, Galeries Lafayette, coton, 79,99€.
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Julianne Moore et
l’élégance française P
our Julianne Moore, «la féminité consiste avant tout à être soi-même. Quelle que soit la façon dont on la conçoit, c’est quand on se sent bien dans sa peau qu’on est la plus féminine.» Mère, épouse, actrice, elle inspire toutes les femmes. Pour une seconde saison, elle incarne le renouveau d’Un Jour Ailleurs, la maison française à l’élégance chic et casual. Cet été, imprimés floraux, rayures marinières et dentelles dessinent une allure fraîche et intemporelle. L’actrice incarnera cette année Gloria Steinem, une des leaders du mouvement féministe dans les années 1960-1970, dans le biopic My Life on the Road, réalisé par Julie Taymor.
PVC à l’extérieur, cuir à l’intérieur lles sont cousines, on pourrait croire qu’elles sont sœurs. L’une est styliste, l’autre a une formation en maroquinerie (elle a fait ses classes chez Vuitton époque Marc Jacobs). Clémenceet Océane Cahulancent leur marque de maroquinerie. Elles ont grandi et joué en Normandie, dans l’entreprise de fabrication de jeux gonflables de leurs papas. «Ils sont leaders sur le marché, raconte Clémence. Ils font les arcs du Tour de France, les Mickey Club sur la plage… des princes saoudiens leur commandent des parcs privés…» Elles utilisent la même toile PVC, hyper résistante et complètement imperméable. «L’idée est de ne faire que du basique, avec peu de bijouterie, pour le style et la légèreté, des sacs hyper pratiques, pour une femme en jogging ou en robe de soirée. L’intérieur est en cuir : le but, c’est d’être hyper luxe à l’intérieur, pour soi… c’est hyper snob!» www.cahuparis.com
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Ressan, reporter du désir près un beau et étonnant Paris Libertin, Ressan poursuit son reportage photographique sur le désir dans Ressan Volume 2, 196 pages de plaisir trouble. La démarche est documentaire – de chambres d’hôtel en appartements, il ouvre au lecteur les portes d’un monde secret où le sexe se conjugue au pluriel – et artistique, tant ce disciple de Helmut Newton invente des images à l’esthétique inédite. Pas de poses ni de modèles professionnels ici. Chacun(e) n’existe que par la sensualité de son corps, l’expression de ses fantasmes et le plaisir qu’il donne et reçoit. Les amoureux de la capitale se réjouiront de voir que le Paris by night existe encore. P L «Ressan Volume 2», en vente sur www.ressan.fr , sur Amazon et LaMusardine, 122 rue du Chemin-Vert, Paris XIe.
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Frenchy chic es lunettes tout en élégance! Simples et chics. Luguète se veut la marque de haute lunetterie française, fabricant de lunettes optiques et solaires pour hommes et femmes. Chacun des modèles est produit en édition limitée de 99 exemplaires. Une attention très particulière est portée à un ensemble de détails subtils et de finitions minutieuses qui lui confèrent une identité forte et unique.
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Nos Lieux Exclusifs
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