PalaceCostes 74

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Bradley Cooper Claire Foy Rami Malek Hugo Marchand Stéphane de Groodt Tom Villa

Carnets de

Mode Enfin l’automne!

palacescope

l’agenda très parisien

Magazine cadeau

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E-S H O P : M ESSI K A .COM


# D ia m o n d A d di c t io n

Collections Move avec Gigi Hadid


Sommaire

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Septembre-Octobre 2018

24 La Météo des Modes

24 La saison des masques. Le marbre bouge. 26 Body positive. Finland touch. Cheval parade. 28 Service Palace Le top des disquaires vinyle .

30 Talents

30 Claire Foy «Mon rôle dans la série The Crown m’a mise sur la liste des actrices du moment». 34Bradley Cooper «J’ai envie d’être réalisateur depuis toujours». 38 Hugo MarchandLa lumière de l’étoile. 40 Rami MalekTransformé par Freddie Mercury 44 Noée Abita«Je vis mon rêve d’enfant». 46 Kiddy SmileEnfant de la ball room. 48 Collectif We Do Not Work Alone. 52 Frédéric Jousset«La culture est un produit

de première nécessité». 56 Tom Villa«Dans l’humour, on a tous une date

de péremption… mais on ne la connaît pas». 60 Roos&Roos Parfums de femmes. 62 Chris CollinsParfums de Harlem. 64 Inès MéliaEntre visuel et son. 66 Des gens que j’aime…Stéphane De Groodt 70 Stéphanie D’heygere. Accessoiriser l’accessoire. 74 Salimata Diop. «Je veux créer des ponts». 76 Jean-François Piège. Un rêve de bistro. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution



Sommaire

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SeptembreOctobre 2018

80Mode

Enfinl’automne! Photographies Anthony Arquier

100 Carnets deMode 100 La parade du talon. 102 La montée du plat.

104 MaxiMix 108 Le retour du corset. 110 La tapisserie se porte.

113PALACEscope L’agenda très parisien 114 Galeries & Musées

Picasso. Jean-Michel Basquiat, Egon Schiele. Miró. Caravage. Eblouissante Venise. Dorothea Lange. 118 Restos & Bars

Girafe. Perruche. La Coupole. Robert. Cravan. Retrouvez aussi votre magazine PalaceCostes sur issuu.com, facebook, instagram

122 Musiques & Fêtes

Kylie Minogue. Corine. David Byrne. Morcheeba. Neneh Cherry. Childish Gambino. Indochine. 126 Envies & Plaisirs

Anissa Kermiche. Le corps en bijou. Maison FabergéLe temps retrouvé. Ernest Leoty Sport au féminin. 140 Boutiques & Adresses 146 Les lieux exclusifsoù trouver PalaceCostes.. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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B O UCLES U CLE S D’OREILL D ’ OREI LLLE LES S HAUTE HA UT TE JOAILLERIE JO AILLERIE DEU X DIAMANTS DEUX DIAMANT S TA AILLE P OIRE A O DIAMANT S BL ANCS DIAMANTS ANC CS PIÈ CE UNIQUE PIÈCE UNIQ UE DE E 8 88. 8 . 70 7 0 CTS C TS

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Rédaction

PalaceCostes est édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N . 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem Rédactrice en chef PalaceScope Lucie Gouze avec Sandra Serpero et Patrick Thévenin English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Sarah Bouasse, Anne Carpentier, Alexis Chenu, Anne Delalandre, Sabine Euverte, Sandra Hirth,Philippe Latil, Hortense Le Boul’ch (stagiaire), Claude Maggiori, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Nadine Vasseur, Ellen Willer Juliette Michaud Correspondante à Los Angeles P U B L I C I T É . Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 Directrice Commerciale Marianne Tran mariannetran@palacepresse.com 0620997757 I M P R I M E R I E . Imaye Graphic ZI des Touches 53022 Laval Cedex Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01.

Making of Série Mode Photographie de couverture: Anthony Arquier Direction artistique: Anne Delalandre Stylisme: Coline Peyrot. Mise en beauté: Tatsu Yamanaka @Marie-France Thavonekham. Coiffeur: Tobias Sagner @Calliste Mannequin: Victoria Tuaz @Elite Elle porte une cape en mouton retourné et une robe patchwork en soie et coton, Christian Dior, et une bague «Storm», en diamants et rubis, Djula.

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quelques minutes de Paris, se niche à Villed’Avray une oasis d’eau et de verdure: deux petits étangs recouverts de nénuphars et entourés d’arbres. C’est ici, loin des voitures et de l’agitation urbaine, que nous avons choisi de photographier notre série mode intitulée Enfin l’Automne! «J’ai aimé ce décor, car la nature et les grands espaces reflètent la mode actuelle. Les volumes et les couleurs de la saison hiver 2018-2019 se sont intégrés sans effort», raconte Anthony Arquier, PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Making-off

Matthieu Cellard / Roberta Valerio / Tibo Dhermy / DR

photographe autodidacte qui a signé les images. Accueillis chaleureusement par l’hôtel Les Etangs de Corot, du nom du peintre Jean-Baptiste Camille Corot– considéré comme le père de l’impressionnisme –,qui immortalisa le lieu avec ses peintures aux feuillages argentés et aux ambiances brumeuses. C’est un hôtel au charme fou qui surplombe les étangs qu’Alice et Jérôme Tourbier, fondateurs de Caudalie, ont voulu préserver. Un véritable havre de paix, élégant et accueillant, mais aussi un restaurant étoilé où le chef Rémi Chambard utilise le végétal comme élément principal d’une cuisine inventive et gourmande. Une guinguette classée au patrimoine exceptionnel où vous pouvez déguster un verre d’absinthe ou découvrir un spa où les vinothérapeutes prodiguent des soins uniques au monde et un jardin fleuri pour flâner et rêver… ANNE DELALANDRE PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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_ Ohoud Al Enezi _ djulajewelry www.djula.fr _




IRINA SHAYK & STELLA MAXWELL CO-DESIGNERS BAG SERIES


Collection de sacs / Photographies retouchĂŠes / thekooples.com






La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUET

La saison des masques

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ur de nombreux défilés AH 19, masques, cagoules et lunettes XXL occultent une partie du visage. Apparue à New York chez Raf Simons, Calvin Klein, Priscavera, la cagoule connaît de nombreux avatars à Milan, chez Gucci, qui convoque en renfort des masques et des lunettes intégrales pour sa collection croisière. Elle gagne Paris, dans les collections de Marine Serre, chez Dior, Lanvin, Chanel, Balenciaga, Maison Margiela, sous des formes plus ou moins couvrantes. Dans de nombreuses campagnes de publicité, les mannequins posent de dos, comme chez Calvin Klein, ou sont dissimulés par un sac ou une étole chez Hermès. Les femmes Balenciaga, elles, semblent se refuser à l’objectif d’un paparazzi… Ce nouveau rapport au visage participe à la volonté de flouter des genres et de représenter la diversité: autant laisser les projections ouvertes et permettre à chacun de s’imaginer. Le people égérie laisse la place à une nouvelle incarnation de la mode, plus neutre, plus anonyme, laissée au choix de chacun. The Fall/Winter 2019 shows were dotted with masks, XXL glasses and balaclavas to hide the face. In New York; it was atCalvin Klein and Priscavera; in Milan at Gucci; in Paris at Martine Serre, Dior, Chanel and more. And faces are even disappearing from ad campaigns (Hermès, Balenciaga), perhaps in a quest to find a place where everyone can choose who to be.

tree therapy

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le marbre bouge

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ette saison, en déco, déferle une grande vague de marbre. La pierre polie et arrondie prend tout son sens dans l’éclat de la lampe Mooncrater d’Elliptic Circle. Avec Hauri, le studio de design mexicain Peca puise ses références dans la tradition du peuple des Indiens huichols et leur pèlerinage sur le site de Wirikuta, où se situerait l’origine du monde. Pour Archimobilier, la console de marbre, ultraclassique, se twiste en version contemporaine, les nervures de la pierre communiquant leur fantaisie aux angles droits. Les danoises Tanja Vibe et Petra Olsson Gendt de All the Way to Paris créent des tables gigognes en marbre vieux rose pour Please Wait to Be Seated. Designée par Emil Thorup pour Handvärk, la pierre verte convoque une forêt danoise au beau milieu de la maison, en table de salle à manger, table basse ou console. Et sous l’inspiration d’Elisa Strozyk pour Pulpo, la céramique se déguise en marbre fumé dans des variations de blanc, de gris et de noir. Marble is this season’s stone to have: polished and smooth in Elliptic Circle’s Mooncraterlamp and in a perfect globe for Peca’s Hauricandle holder. Archimobilier uses it for an ultramodern console table, while All the Way to Paris transforms it into a nest of pink tables and Handvärk a dining table.

es arbres s’érigent en solide pivot de l’art de vivre. Julie Maroh, auteure de bandes dessinées inspirées, appelle «cœurs-forêts» ses dessins au stylo bille bleu. Pour Eva Jospin, artiste plasticienne, la forêt incarne un lieu de liberté qu’elle recrée à travers des sculptures monumentales en carton. Cyprien Chabert laisse la nature envahir ses fresques. Cha Ling, maison «eco-born» créée par Laurent Boillot, président de Guerlain, prend pour fil rouge la préservation de la biodiversité, notamment les forêts de théiers, et produit ses cosmétiques à partir de thé pu-erh aux propriétés antioxydantes et anti-âge. La marque française Paradi Skateboard recycle à la main les planches de skate et les grave du nom et de la ville d’origine du premier donateur. Le bois se transmet ainsi de skateur en skateur à travers le monde. Keef Palas propose des bijoux éphémères inspirés des arbres du bord de Méditerranée: mimosa, branches d’olivier, feuilles gigantesques de magnolia… La maison new-yorkaise Calico choisit l’artiste Faye Toogood pour créer un wallpaper inspiré de la campagne rurale anglaise. Guy Morgan, pour sa ligne Apothecary, extrait les propriétés des racines d’un arbre mystique utilisé par les druides et décore ses flacons de ses branches entrelacées. It’s all about trees. Julie Marohcreates them with her ballpoint pen, Éva Jospin in monumental cardboard sculptures, and Cyprien Chabert puts them in his giant line drawings. Eco-label Cha Ling has forests of tea plants for its cosmetics. Paradi Skateboard recycles old skateboards into new ones to save trees, while Keef Palas makes jewelry from Mediterranean wood.

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La Meteo des Modes

Finland touch

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Body positive

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a lingerie n’a pas attendu la récente libération de la parole féminine avec #MeToo et le scandale Weinstein pour s’adapter aux nouveaux codes de la féminité. Les réseaux sociaux, Pinterest et Instagram en tête, célèbrent la diversité des physiques, délaissent la perfection et favorisent l’émergence du body positivism: accepter avec bienveillance son corps, avec ses défauts, ses imperfections et les traces laissées par les événements de la vie, sans pour autant renoncer ni à la séduction ni à la sensualité. Emily Bador et Arvida Byström affichent sur Instagram leurs poils, leurs boutons, leurs bleus, leur cellulite… et remportent un vif succès auprès des millennials. L’artiste canadienne Chloe Wise comptabilise 89000followers sur Instagram avec ses stories et ses dessins qui mettent à l’honneur tous les physiques féminins. Dans le prolongement, de nouvelles marques de lingerie naissent, offrant de multiples alternatives à la traditionnelle opposition confort versus séduction. En mettant en valeur chaque type de corps, chaque type de beauté, chaque envie, chaque moment du jour, elles permettent aux femmes d’exprimer leur féminité dans ce qu’elle a de multiple et de riche. Mr est une traînée, créé par Milena Sevette, propose des sous-vêtements décomplexés, ironiques, qui s’affranchissent des codes désormais dépassés de la lingerie. Murielle Scherre, la créatrice belge derrière la marque de lingerie La Fille d’O, prend de la distance avec les corps lisses et retouchés des mannequins classiques et organise un casting ouvert pour trouver ses égéries. La marque Thinx propose une lingerie dédiée à la période des règles, assurant protection et liberté de mouvement, avec une vraie dose d’esthétique et de charme. Lingerie is changing as women celebrate the glorious diversity of their bodies. Milena Sevette’s label Mr est une traînée is inhibition-free, ironic underwear that joyously breaks all the rules. Belgian designer Murielle Scherre created “avant-garde” La Fille d’O in 2003 as she “felt unheimlichwhen looking at ‘modern’ lingerie.’” Meanwhile, Thinx has pretty yet comfortable underwear designed especially for when you have your period.

emarqués dans les concours mode internationaux, récompensés à Hyères – en 2018, trois des dix finalistes du Festival sont finlandais –, invités d’honneur du Pitti Uomo lors de sa 93e édition, les créateurs de mode finlandais ont le vent en poupe. Tous issus du département mode d’Aalto University, leurs créations sont singulières, novatrices et anticonformistes. Une large connaissance des matières, de l’architecture, des innovations technologiques les met à l’abri des préjugés et leur permet de penser hors cadre. A cette approche très ouverte s’ajoute l’absence de culture mode du petit pays. Longtemps isolée, hors du poids d’une histoire «fashion» et de ses normes, la création finlandaise profite de cette virginité stylistique pour s’affranchir des conventions. Des marques comme H&M et The North Face l’ont compris en recrutant ces créateurs avant même leur diplôme. Et il faut commencer à s’entraîner à épeler les noms de Tuomas Laitinen, Maria Korkeila, Tuuli-Tytti Koivula, Juha Vehmaanperä, Hanne Jurmu, Anton Vartiainen… Finnish designers Tuomas Laitinen, Maria Korkeila, TuuliTytti Koivula, Juha Vehmaanperä, Hanne Jurmu and Anton Vartiainen are riding a wave from Hyères to Pitti Uomo. All are graduates of Aalto University and their designs are unique, innovative and anti-conformist, creating new ideas of what fashion can be.

cheval parade

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e cheval, ses accessoires, son univers déboulent dans la ville. De la bombe au jodhpur nouvelle génération, l’équitation fait sa révolution pour investir la rue. Les jeunes cavalières Iman Perez, Mathilde Pinault, Tatiana Mountbatten, Flore Giraud sont les ambassadrices de Miasuki, marque italienne spécialisée dans l’univers équestre qui dépoussière les écuries. A porter fièrement même en dehors des champs de courses, les panamas Artesano, fabriqués par des artisans équatoriens, sont destinés à toutes celles qui soignent leur allure. Et dans le cadre du concours de photographies organisé par The Nature Conservancy, le grand prix a été attribué à la Lyonnaise Camille Briottet pour sa photo intitulée Stallions Playing. Loin des posters et des images pour calendriers désuets, la puissance de ces deux étalons camarguais souffle un vent de sauvage liberté. Horses and equine accessories are hitting the streets on riders such as Iman Perez, Mathilde Pinault and Tatiana Mountbatten, all faces of Italian brand Miasuki. Once dismounted, might we recommend an Artesano panama hat to wear while watching the polo?

Pierre-François Le Louët est président de l’agence NellyRodi. www.nellyrodilab.com. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Service palace Les adresses très parisiennes

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Le top des disquaires vinyle

e n’est plus un secret pour personne: alors qu’on pensait le format révolu, le disque vinyle n’a jamais eu autant la cote. A cela s’ajoute le goût de l’objet collector, le travail de petits labels indépendants qui ressortent des disques oubliés dans des coffrets luxueux, la cote en hausse des DJ qui ne jouent qu’en vinyle, le disquaire day qui d’année en année prend de l’importance et l’arrivée de nouveaux temples du vinyle qui ont su se réinventer. Petit tour des bacs parisiens. Tout en longueur, avec son comptoir en mosaïque et son mur recouverts de flyers photocopiés, Le Walrus (34 ter rue de Dunkerque, Paris Xe) sent l’amour de la musique indé, des discussions sans fin autour d’un verre bercé par un riff de guitare où les heures passées à fouiller dans les bacs à la recherche de la perle rare qui manquait à notre collection. Vous l’avez compris, le Walrus est un lieu de vie pour les adeptes du vinyle, on peut y boire un coup, se poser, écouter les nouveautés, assister à des concerts, bref, c’est un paradis de quartier. Qui plus est tenu par deux filles qui prouvent que le vinyle n’est pas qu’une passion de garçons. Rattaché au célèbre disquaire Ground Zero, un des meilleurs de la capitale, Nationale7 (114 rue du Faubourg-Poissonnière, Paris Xe) mélange musique et design avec une collection de meubles d’inspiration seventies et scandinave, des platines vinyle dernier cri déclinées en gamme de couleurs, des lampes vintage en acier, une sélection de 33-tours aux petits oignons et surtout une collection de meubles de rangement pour disques, en bois clair et à la ligne épurée, qui auront plus fière allure dans votre salon que la célèbre étagère Billy connue de tous les collectionneurs de 33-tours. Le nom du magasin, Beers&Records (7 bis rue de Vincennes, Montreuil), ne ment pas, et ici on trouve deux choses : de la musique et de la bière, bref, une association qui a fait ses preuves depuis de longues années ! Toute une variété de bières artisanales soigneusement choisies par Amadeo, Alban et Roméo, trois potes d’enfance qui se sont lancés dans cette drôle d’aventure en plein Montreuil il y a trois ans et qui ont fait le bon choix. Côté vinyles, on trouve aussi bien de l’occasion que du neuf, des rééditions que des pressages flambant neufs, beaucoup de soul,

de hip-hop et de funk, mais évidemment aussi du rock et de l’électro. Fondé il y a plus de dix ans par Didier Allyne, figure du deejaying à la française, Synchrophone (4-6 rue des Taillandiers, Paris XIe) tient la tête haute à tous les disquaires parisiens en étant le passage obligé de tout DJ qui se respecte en quête des dernières nouveautés. Deux grandes salles, plusieurs milliers de vinyles dans lesquels se perdre des heures durant, des platines d’écoute et une section électro sélectionnée par les oreilles exigeantes et érudites de Blaise. Mais Synchrophone, c’est aussi un label du même nom, laboratoire idéal pour lancer sa carrière de DJ, et des événements clubbing parmi les plus courus de la capitale. Petite boutique par la taille, grande par les choix fournis, La Fabrique Balades Sonores (1&3 avenue Trudaine, Paris IXe) est une sorte de caverne d’Ali Baba pour les fans de pop, d’indie et de rock, même si la sélection s’ouvre aussi à d’autres styles. Avec sa déco de récup inventive qui change des bacs à vinyles sans âme en contreplaqué, l’endroit alterne 33-tours, CD, quelques livres, des DVD et aussi une série de fringues qui attesteront de votre engagement en faveur de la pop music. Mais l’endroit est aussi connu, en plus de sa coolitude, pour être un des hot-spots du quartier où sont proposés régulièrement mini-concerts, showcases et découvertes de jeunes talents. P A T R I C K T H É V E N I N It’s no secret that vinyl has returned from the dead. So where are the best places to buy your records in Paris? Pop into Le Walrus(34ter rue de Dunkerque, 10th)with its mosaic counter and love of indie, buy a record and then stay for a drink, a mini-concert, or a listening party. Nationale 7(114 rue du FaubourgPoissonnière, 10th)sells both a wide range of discs and a collection of chic Scandinavian-style furniture. Beer& Records(7bis rue de Vincennes, Montreuil)does what the name suggests with a good selection of artisanal beers and records to suit all (good) tastes. Didier Allyne’s Synchrophone(4-6 rue des Taillandiers, 11th)is both a label and store where top DJs head to get their hands on the latest releases. La Fabrique Balade Sonores (1 & 3 avenue Trudaine, 9th)is a sort of Ali Baba’s cavern for fans of pop, indie and rock, as well as a neighborhood meet-up for concerts, showcases and discovering new talent.

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Ta l e n t s

Claire Foy

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onsacrée par la série The Crown et sa superbe interprétation de la jeune ElisabethII, la belle Claire Foy s’apprête, à 34ans, à vivre un automne royal. Après Paranoïa, de Steven Soderbergh, on va la voir dès le 17octobre dans First Man, le nouveau film du réalisateur de La La Land, Damien Chazelle, et, le 14novembre, dans le rôle-titre de TheGirl in the Spider’s Web de Fede Alvarez, nouveau volet de la saga Millenium. Claire Foy, zéro maquillage et look de garçon manqué, prend place devant nous dans un hôtel de Barcelone, en plantant droit dans le nôtre son intense regard bleu. Interview avec «la fille qui va aller loin».

Passer des dorures de Buckingham Palace aux méandres de la saga Millenium, c’est un virage revendiqué?

«Mon rôle dans lasérie “The Crown” m’a mise sur la liste des “actrices du moment”» Vous aimiez Millenium et les films qui en ont été tirés?

CLAIRE FOY. Je suis un peu spécialiste des projets histo-

riques… mais c’est une bonne école, car, sans les costumes Oui. J’avais déjà lu tous les livres, les deux actrices avant moi ou le protocole royal, tout paraît plus facile (Rires). TheCrown avaient fait un boulot fantastique, je ne pouvais donc pas s’est arrêté pour moi après deux saisons, c’était le contrat: juste me reposer sur la coiffure punk et les tatouages, même la chronologie de l’histoire nécessitait que je sois remplacée si j’adore leur esthétique. Pour devenir cette hackeuse justi(Olivia Colman joue désormais ElisabethII plus âgée). Ce rôle cière tourmentée, je me suis plongée à fond dans la psychofaçonné par le grand Peter Morgan, qui avait déjà écrit logie du personnage, notamment dans sa relation compliThe Queen avec Helen Mirren, a été un vrai cadeau. Quand je quée avec sa sœur. Je savais que le tournage à Berlin serait regarde, chez moi, le Golden Globe que j’ai remporté pour physiquement intense, avec beaucoup de cascades, mais le cette série, je me pince encore. Cela m’a mise sur la liste des plus important, c’était de saisir la force et la froideur de Lis«actrices du moment» et les offres sont arrivées: Steven beth. Et en même temps d’avoir l’air cool! (Rires) Soderberg et son thriller paranoïaque tourné en dix jours Cela ne pèse pas un peu, un rôle aussi sombre? sur son iPhone; Damien Chazelle qui me propose de jouer la J’ai heureusement un enfant en bas âge que j’adore. Quand femme du premier homme qui a marché sur la Lune; et les mes journées de tournage s’achèvent, je laisse tout au porteproducteurs de Millenium qui m’offrent manteau pour m’occuper de quelqu’un de d’incarner Lisbeth Salander après plus important que ma petite personne. «Quand mes journées Rooney Mara et Noomi Rapace. C’est à C’est aussi un rôle très féministe. Que de travail ce moment-là que j’ai eu la pression! pensez-vous de l’avancée de la cause des femmes depuis un an à Hollywood?

Le fait qu’on doive toujours se battre pour l’égalité entre femmes et hommes me choque au point que j’ai même du mal à en parler. J’aimerais être plus optimiste, mais ça reste très fragile. Il va falloir plusieurs générations

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Ryan Pfluger / August - A

s’achèvent, je laisse tout au portemanteau pour m’occuper de quelqu’un de plus important que ma petite personne»



{Talents}

«Enfant, j’adorais observer les actrices à la télévision: j’étais obsédée par Doris Day, Emma Thompson, Helena Bonham Carter, Helen Mirren…»

Ryan Gosling et Claire Foy dans une scène de «First Man» de Damien Chazelle.

avant que les mentalités changent. Mais qu’on puisse avoir cette conversation est déjà un progrès. Tourner avec le réalisateur de La La Land et son acteur fétiche, Ryan Gosling, c’était comment?

Damien Chazelle et Ryan Gosling sont des anges. Moi qui déteste prendre l’avion, j’ai beaucoup appris de cette incroyable course contre la montre dans l’espace. Je n’ai pas rencontré Janet, la vraie femme de Neil Armstrong, et j’espère que j’aurai l’occasion de le faire. Ce n’était pas juste «la femme de», et Damien explore brillamment la contribution de Janet Armstrong à l’exploit de son époux. D’où vient votre désir d’être actrice?

Personne dans ma famille n’est dans le milieu cinéma. J’ai de bonnes grosses racines irlandaises, j’ai grandi dans un petit village anglais avant de poursuivre des études d’art dramatique à Oxford. Mais, enfant, j’adorais observer les actrices à la télévision: j’étais obsédée par Doris Day dans Calamity Jane; ensuite ça a été Emma Thompson, Helena Bonham Carter... et Helen Mirren. Le seul fait de me dire qu’elle sait aujourd’hui qui je suis pourrait suffire à me faire prendre la grosse tête. (Rires) Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D «First Man», de Damien Chazelle, avec Ryan Gosling et Claire Foy. Sortie le 17octobre.

Claire Foyhas been busy. After The Crownand Steven Soderbergh’s iPhone thriller Unsane, she will soon be back on our screens in First Man, Damien Chazelle’s biopic of Neil Armstrong, and as the iconic Lisbeth Salander in the latest part of the Millennium saga, The Girl in the Spider’s Web. “I’d already read the books and the two actresses who played her before me did an amazing job,” she says. “But for the film I had to really go deep into the character’s psychology and understand her complicated relationships.” In First Man, she plays Neil Armstrong’s wife, Janet, alongside Ryan Gosling. “I didn’t meet Janet Armstrong, but I hope to one day” she says. “Damien made the role so much more than just ‘the wife of’ and he explores so brilliantly how much Janet contributed to her husband’s achievements.” Foy herself grew up in in a small English village and studied drama in Liverpool and Oxford. “As a kid, I was obsessed by Doris Day in Calamity Jane, then Emma Thompson and Helena Bonham Carter, as well as Helen Mirren. The simple fact that she now knows who I am makes me really proud!”

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{Talents}

Bradley Cooper

«J’ai envie d’être réalisateur depuis toujours»

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l a fait d’elle une actrice, elle a fait de lui une rock star... Bradley Cooper en musicien alcoolique, Lady Gaga en chanteuse timide qui monte… Uneétoile est née, premier long-métrage réalisé par l’acteur Bradley Copper, est «le» film événement de l’année. Une poignante histoire d’amour, des performances à Oscars, des chansons originales, filmées pendant de vrais concerts… A 43ans, le beau gosse de Hollywood se révèle un vrai metteur en scène et prouve que tout est toujours possible au cinéma. Vous aviez envie de mettre en scène depuis longtemps? BRADLEY COOPER. J’ai envie d’être réalisateur depuis tou-

jours. J’ai eu la chance d’avoir trois mentors : Todd Phillips, sur les Very Bad Trip, Clint Eatswood, avec qui je termine le tournage de TheMule, notre deuxième film ensemble, et David O. Russell, avec qui j’ai fait trois films. Tous les trois m’ont fait participer au processus créatif, comme s’ils me préparaient à passer à l’acte. Mais j’attendais l’histoire sur laquelle j’avais vraiment un point de vue personnel à offrir.

est venue nous rendre visite sur le film! Auparavant, il y avait eu Judy Garland… Pour mettre en valeur le contraste, le rôle de la «chanteuse débutante qui va devenir star» doit être une diva. Beyoncé s’est retirée... Lady Gaga s’est imposée. Mais, à l’époque, je ne savais même pas à quoi elle ressemblait! Votre première rencontre avec la Lady?

Lady Gaga?

On peut dire que Clint m’a repassé le bébé. (Rires) En tout cas, c’est certainement ma relation avec lui qui m’a mis en position de force avec la Warner. J’adore la version de 1976 avec Kris Kristofferson et Barbra Streisand. Laquelle, je me pince encore,

musicien. J’ai toujours composé des chansons et j’adore les films musicaux

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Mark Mann / Augus-Agence A

Un coup de foudre. Je suis allé la voir dans sa maison de Malibu, j’ai tout de suite été séduit par ses yeux: très émouvants. Au bout de dix minutes, je lui ai demandé si elle Pourquoi avoir choisi le classique Une étoile est née, connaissait la chanson Midnight Special. Elle m’a dit non, dont vous livrez ici la quatrième version? mais elle l’a téléchargée, s’est mise au piano, moi je faisais J’adore les histoires d’amour au cinéma. Uneétoile est née parle des hauts et des bas tragiques de la célébrité, mais c’est défiler les paroles sur mon téléphone, et nous voilà à chanter en duo comme un vieux couple! Et elle m’a dit que avant tout une indémodable love story. De plus, depuis que j’avais une belle voix! Sur le tournage, Gwen Stefani, j’ai 6 ans, j’ai le sentiment d’avoir six personnages en moi… puisque je l’appelle par son vrai nom, voulait qu’on retrouve dont un musicien. J’ai toujours composé des chansons, et toujours cette même innocence. Humainement, je l’adore ; j’adore les films musicaux. Mais, ceci étant dit, tout le artistiquement, sa performance monde autour de moi essayait de me dissuader «Depuis que dans le film est une révélation. de m’attaquer à ce remake. A cause de son côté j’ai six ans, projet maudit. Mais mon instinct me disait le Comment êtes-vous devenu j’ai le contraire… chanteur? sentiment d’avoir Vous deviez au début simplement jouer dans J’ai surtout travaillé à rendre ma voix six personle film sous la direction de Clint Eatswood, nages en moi… plus grave, comme celle de Sam Elliott, qui joue mon frère dans le aux côtés de Beyoncé. C’est vous qui avez imposé dont un



{Talents}

Bradley Cooper et Lady Gaga chantant ensemble dans une scène du film «Une étoile est née».

film. Je me suis aussi inspiré de chanteurs comme Neil Young, Eddie Vedder, Tom Petty, Thom Yorke de Radiohead. Sans doute aussi de Bruce Springsteen. Tout le reste, c’est le résultat de quarantetrois ans à écouter du rock! Une partie du film est tournée, souvent à plusieurs caméras, dans de vrais concerts, comme à Coachella!

«Lady Gaga m’a dit: “Je te fais confiance pour faire de moi une actrice correcte, mais tu dois me faire confiance pour faire de toi un musicien crédible”»

C’était vraiment dingue. Lady Gaga m’a dit: «Je te fais confiance pour faire de moi une actrice correcte, mais tu dois me faire confiance pour faire de toi un musicien crédible. On chantera en direct, sur scène. Il n’est pas question que quiconque soit doublé.» J’étais terrifié, mais elle avait raison. J’en serais d’ailleurs venu là, car mon envie de filmer de la musique est partie d’un concert de Metallica auquel j’ai eu la chance d’assister «de l’intérieur», juste derrière le batteur. C’était tellement puissant que j’ai pensé: «Pour faire partager de telles sensations, il n’y a rien de mieux que la scène.» Mais de là à se retrouver en live devant 80000 spectateurs! (Rires) Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D «Une étoile est née», de et avec Bradley Cooper et Lady Gaga. Sortie le 3octobre.

AStar Is Bornnot only marks Bradley Cooper’s debut as a director, but also brings a certain Lady Gagato the big screen for the first time. “I’ve always wanted to direct,” he says. “I’ve had three mentors: Todd Phillips on The Hangover movies; Clint Eastwood who I just finished shooting The Mulewith, our second film together; and David O. Russell who I’ve done three films with.” With Lady Gaga, it was love at first sight – “her eyes were so moving” – and within 10 minutes of meeting at her home, they were singing a duet around her piano. He is more than happy with his choice of co-star. “Her performance,” he says, “is a revelation.” He plays an older singer in the film and says he wrote songs and worked on deepening his voice, inspired by Neil Young, Tom Petty, Thom Yorke and “absolutely Bruce Springsteen.” Which meant that when it was time to film the film’s concert scenes, he was ready, if a little scared. Shot at the Coachella festival, he and Lady Gaga performed together in front of 80,000 people – “and we sang live!”

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HugoMarchand

ugo Marchand est une étoile. Pas du genre filante, mais du type danseur exceptionnel. Aérien, gracieux et émouvant. Depuis le 3mars 2017, il est danseur étoile de l’Opéra de Paris, qui n’en compte que neuf. Une ascension aussi brillante que rapide. «Je ne saurais expliquer d’où me vient ma passion pour la danse, se remémore le jeune homme de 25ans. Certes, j’ai baigné toute mon enfance dans la musique classique, car mon père était un mélomane et ma famille est cultivée et ouverte sur le monde. Mais je pense que nous avons tous en nous une petite graine qui ne demande qu’à germer, et, pour moi, c’était la danse. C’était mon karma!» Après la gymnastique, puis le cirque, celui que ses parents surnomment «Zébulon» demande un beau matin à s’inscrire au conservatoire de Nantes, où il est né. Très bien formé par Marie-Elisabeth Demaille, ancienne danseuse des Ballets du Rhin, il réussit le concours d’entrée à l’Ecole de ballet de l’Opéra de Paris en 2007. «C’est un concours très difficile. Il n’y a que 154 danseurs permanents à l’Opéra de Paris, et le concours est organisé chaque année pour remplacer ceux qui partent à la retraite, et pas un de plus. Si un seul danseur s’en va, il n’y a qu’une place. Je me suis classé troisième une année où il y avait quatre places: à 17 ans, j’ai décroché un CDI à l’Opéra de Paris! Mais cette grande maison est très hiérarchisée, avec des grades qu’il faut gravir pour espérer danser les ballets les plus intéressants. On démarre quadrille, puis on passe coryphée, sujet et enfin premier danseur. Pour moi, les choses sont allées vite, puisque je suis devenu premier danseur en novembre 2015.» Cette carrière est encore boostée par l’arrivée de Benjamin Millepied à la tête du Ballet. Il apprécie Hugo et le fait beaucoup danser, le propulsant au firmament de l’Opéra de Paris. Puis, c’est Aurélie Dupont, succédant à Benjamin Millepied, qui nomme Hugo Marchand danseur étoile le 3mars 2017 à Tokyo, à l’issue de la représentation de La Sylphide. Depuis, la nouvelle star du Palais Garnier enchaîne classiques et créations contemporaines. Cet automne, il se pro-

duira à la soirée Jerome Robbins (Afternoon of a Faun et A Suite of Dances), s’envolera pour le New York City Ballet danserLe Songe d’une nuit d’été en hommage à George Balanchine et, pour les fêtes de fin d’année, dansera dans Cendrillon et Le Lac des cygnes. «J’essaie aussi de porter un message social en profitant de la médiatisation actuelle des danseurs.La danse s’est démocratisée, notamment sous Benjamin Millepied, et le statut de danseur étoile permet d’ouvrir des portes. Ma génération a la lumière sur elle, et nous avons le devoir d’être plus responsables. Personnellement, je suis ambassadeur de l’association The What Dance Can Do Project, qui met en avant des initiatives soulignant l’impact social de la danse. Par exemple, avec une danseuse étoile, nous allons danser à l’hôpital Necker pour les enfants malades.» P H I L I P P E L A T I L Since 2017, Hugo Marchandhas been one of only nine principal dancers at the Opéra de Paris. “I can’t explain where my passion for dance comes from,” the 25-year-old says, “but I think that we all have a seed inside us that just needs to germinate. For me, it was dance.” After training in Nantes, Marchand auditioned for the Paris Opera’s ballet school in 2007. “It was very difficult, but I got the third of four places and at 17, I had a permanent contract at the Opéra de Paris! Today I try to use dance to send out a social message – my generation has a duty to use responsibly the spotlight we have. For example, a prima ballerina and I go and dance regularly for the kids at a children’s hospital in Paris.”

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Franck Seguin / Presse Sports

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la lumière de l’étoile


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Rami Malek

«Jouer le rôle de Freddie Mercury a fait de moi un homme»

I

l est né à Los Angeles, a été révélé par la cyber-série Mr. Robot, a joué dans le remake de Papillon, sorti cet été, mais c’est surtout dans Bohemian Rhapsody de Bryan Singer, le biopic sur Queen, que Rami Malek, acteur solaire et merveilleusement atypique, crève véritablement la toile. Votre première réaction quand on vous a proposé le rôle de Freddie Mercury? RAMI MALEK. J’étais terrifié, excité, ému, fasciné. Et je le

suis toujours. Plus je découvrais son mélange de génie et de timidité, de sensibilité et d’extravagance, plus je tombais amoureux de lui. Vraiment! Les membres de Queen ont-ils participé au film?

Combien de temps pour devenir Freddie Mercury?

Il s’est écoulé presque deux ans avant que je signe pour le rôle. Le tournage était sans cesse reculé, mais j’ai décidé de me préparer à fond pour être prêt quoi qu’il arrive. Dès que le tournage de Mr.Robot le permettait, j’allais à Londres, à mes frais, pour m’immerger «au pays de Queen»…

Oui. Brian May a notamment retrouvé des enregistrements Entre-temps, vous avez tourné le remake de Papillon. inédits de la chanson cultissime Bohemian Rhaspody: le film Je sais : dur de marcher dans les pas de Dustin Hoffman... utilise à la fois ma voix et celle, phénoménale, de Freddie (Rires) Gentiment, le département maquillage, qui devais Mercury. Roger Deacon, le bassiste, s’est aujourd’hui un peu me vieillir pour le rôle de Papillon, m’a fabriqué les fausses éloigné, mais Brian May, le guitariste, et dents de Freddie Mercury pour que je puisse m’entraîner à Roger Taylor, le batteur, devaient chanter comme lui… Ensuite, j’ai tra«Les producapprouver le casting, et, comme Freddie vaillé avec Polly Bennet, un coach en gesteurs du film, graham king et tuelle. Le plus dur était de devenir aussi était leur «petit» frère, ils ne m’ont pas robert de niro, instinctif que Freddie Mercury. Et transmâché le travail! Je me suis retrouvé à pensaient que auditionner devant eux à Abbey Road! mettre son incroyable lien avec le public. je la jouais

Comment s’est déroulée cette audition à Abbey Road?

modeste quand je leur disais que je savais très peu chanter et que je n’avais jamais touché un piano de ma vie… c’était vrai!»

J’étais en retard. Mais, malgré mon stress, je me suis arrêté pour regarder toutes les photos des musiciens mythiques dans les escaliers du studio. Il y en avait une de Queen avec leurs autographes, et Freddie me regardait avec l’air de dire: «Ne le fais pas, ou alors, ne le foire pas!» (Rires) Alors, je me suis très bien préparé. Du moment où j’avais eu l’aval de Brian et Roger, plus rien ne pouvait m’arrêter.

Qu’est-ce qui vous touche le plus chez Freddie Mercury?

Réaliser qu’il s’appelait en fait Farrokh Bulsara, originaire de Zanzibar, envoyé passer sa scolarité en Inde avant d’arriver avec sa famille à Londres où les gosses se moquaient de son physique, donne encore plus de dimension à sa réussite. Je viens moi aussi d’une famille d’immigrés: mes parents sont égyptiens, mon père était guide touristique au Caire; j’ai un frère jumeau; et parce que j’ai une tête un peu bizarre, j’ai aussi connu le harcèlement à l’école. Votre chanson préférée de Queen?

Lily of the Valley, qui est moins connue, et Somebody to Love. Et puis Love of My Life, qu’il avait écrite pour Mary Austin, son grand amour, jouée dans le film par Lucy Boynton.

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Ramona Rosales / August-Agence A

Pression maximum, donc !

(Rires) Exactement! En plus, les producteurs du film, Graham King et Robert De Niro, pensaient que je la jouais modeste quand je leur disais que je savais très peu chanter et que je n’avais jamais touché un piano de ma vie… C’était vrai!



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Rami Malek dans le rôle de Freddie Mercury, en jeans et débardeur blanc, dans une scène du film de Bryan Singer «Bohemian Rhapsody».

Pour devenir Freddie, j’ai aussi écouté en boucle ses idoles: Jimi Hendrix, Aretha Franklin, Led Zeppelin, David Bowie, Liza Minnelli, et Elvis, à qui il a rendu hommage avec Crazy Little Things Called Love. Un mot sur les costumes de Freddie Mercury et sur la mode en général, qui vous fait les yeux doux…

J’adore la mode. Etre choisi pour la collection automne-hiver 2018 de Dior Homme, c’est magique! Pour Bohemian Rhapsody, mon grand plaisir a été de me pavaner en jeans et débardeur blanc, la tenue de l’extraordinaire concert Live Aid de 1985 qui clôt le film. Ce blanc représente tout ce que Freddie était. Au sein même du groupe, où ça chauffait souvent, il était un pacificateur.

«Mon grand plaisir a été de me pavaner en jeans et débardeur blanc, la tenue de l’extraordinaire concert live aid de 1985 qui clôt le film. ce blanc représente tout ce que freddie était. au sein même du groupe, où ça chauffait souvent, il était un pacificateur»

De quoi êtes-vous le plus fier aujourd’hui ?

Queen donnait cet été un concert à Barcelone. Je suis allé les voir et j’ai dîné avec eux. Là, soudain, leur manager, Jim Beach, qui venait de voir le film terminé, m’a dit: «Tu as fait un sacré putain de bon boulot, petit.» Cette phrase, avec Brian et Roger dans ma ligne de mire qui acquiesçaient de façon bienveillante, a changé ma vie. Jouer le rôle de Freddy Mercury a fait de moi un homme. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D «Bohemian Rhapsody», de BryanSinger, avec Rami Malek, Lucy Boynton, Aaron McCusker. Sortie le 31octobre.

After Mr. Robotand the remake of Papillon, Rami Malekis getting ready to launch his biggest acting challenge yet: playing the one and only Freddie Mercury in Bryan Singer’s Queen biopicBohemian Rhapsody. “I was terrified, excited, touched and fascinated – and I still am,” he says about being offered the role. “But when I discovered Freddie’s mix of genius and shyness, sensitivity and extravagance, I fell completely in love with him.” To get the part he had to audition in front of Queen’s guitarist Brian May and drummer Roger Taylor at Abbey Road Studios. “I was late, but I still took the time to look at all the photos of the legendary musicians on the walls. It felt like Freddie looked at me from his and said, ‘Don’t do it, but if you do, don’t mess it up!’” Malek says Mercury’s story touched him deeply, particularly when the moment he discovered what they shared: “It was when I realized he was called Farrokh Bulsara and from Zanzibar, and when he moved to London the kids mocked his looks. I’m also from a family of immigrants – my parents are Egyptian – and because I’m funny looking, I also got bullied at school.”

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NoéeAbita

«je vis mon rêve d’enfant»

«B

ombe sensuelle», «future grande actrice», «la relève du cinéma français»… Rarement une jeune actrice, pour son premier film, aura été autant encensée par la critique. C’était au Festival de Cannes, il y a un peu plus d’un an, pour Ava de Léa Mysius et son interprète, de 18ans à l’époque, Noée Abita. «J’étais bien sûr très contente mais pas particulièrement surexcitée, confie avec une modestie non feinte la demoiselle, en promo pour LeGrand Bain, premier film de Gilles Lellouche. «Je tiens un joli second rôle auprès d’une brochette d’acteurs géniaux: Virginie Elfira, Leila Bekhti, Marina Foïs, Philippe Katerine, Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Jean-Huges Anglade…» Drôle et attachant, le film raconte les aventures d’une équipe masculine de natation synchronisée composée de bras cassés qui vont trouver là un nouveau sens à leur vie. «Ce qui est merveilleux, c’est que je vis mon rêve d’enfant, raconte la comédienne. J’ai grandi à Paris et à Aix-en-Provence, et mes grands-parents, très cinéphiles, m’ont très tôt inculqué le virus du cinéma. Petite, je regardais déjà des films “de grands”. Je me suis imprégnée de ces ambiances cinématographiques et je conserve une

énorme admiration pour Romy Schneider, l’une de mes actrices préférées. Je n’imaginais pas la possibilité de devenir actrice, je pensais être directrice d’école. Je souhaitais même inventer ma propre méthode éducative et créer mon école! C’est d’ailleurs quelque chose dont j’ai toujours envie.» Noée Abita se consacre désormais exclusivement au cinéma, et un troisièmefilm sur les premiers émois amoureux, Genèse, de Philippe Lesage, débarque en salle avant la fin de l’année après avoir été présenté au Festival de Locarno. «Et puis j’ai des projets en route, mais il est encore trop tôt pour en parler.» P H I L I P P E L A T I L «Le Grand Bain», de Gilles Lellouche, avec Noée Abita, Mathieu Amalric, Guillaume Canet. Sortie le 24octobre.

When Noée Abita’s hit the screen in Avaat Cannes in 2017, some critics declared the 18-year-old actress an instant star. “Of course I was happy,” she says now, before adding modestly, “but not that excited.” Growing up in Paris and Aix-en-Provence, her grandparents gave her the cinema bug really early, but, she says, “I never imagined becoming an actress; I thought I would become a teacher, invent my own teaching method and create my own school!”

Léa Mysius

«Je n’imaginais pas la possibilité de devenir actrice, je pensais être directrice d’école»

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Kiddy

Smile

Enfant de laball room

ous les yeux sont rivés sur ce jeune performer qui fait souffler un vent de fraîcheur et d’excentricité sur les dancefloors tout en remettant au goût du jour l’esprit du voguing et de la house new-yorkaise des nineties. Le 21juin au soir, Kiddy Smile,vêtu d’un tee-shirt avec inscrit dessus Fils d’immigrés. Noir et pédé, et accompagné de sa bande de danseurs, a créé la sensation dans la cour de l’Elysée, qui avait, à l’occasion de la Fête de la musique, convié DJ et invités triés sur le volet à célébrer le charme de l’électro à la française. Félicité par le plus grand nombre pour son audace, conspué par d’autres qui ne se gênaient pas pour afficher leur racisme décomplexé, Kiddy Smile a ce soir-là, avec juste quelques disques et des pas de danse, posé les bases de toute sa philosophie: «Je me définis comme un artiste de house music. Queer est limitatif. Ma musique reflète mon quotidien. Je parle de moi, du fait d’être noir et gay. Mes morceaux parlent d’amour, ils ne sont pas politiques mais mon œuvre l’est.» Pierre Hache, de son vrai nom, est d’origine camerounaise. Il est né et a grandi dans une cité de Rambouillet, il y a une trentaine d’années. Très tôt, sa taille et sa corpulence, son amour de la mode et sa manière de s’habiller lui font comprendre qu’il est différent des autres garçons. Adolescent turbulent et révolté, il se calme avec la danse urbaine, dans laquelle il excelle et qui lui vaut quelques petits jobs, comme une apparition dans un clip de George Michael et une audition pour une tournée de Madonna. Le monde de la nuit lui ouvre ses portes, il s’installe derrière les platines, où il ressort les tubes house salace plein de sous-entendus coquins des années1990, s’essaie au métier de styliste, fait la rencontre de Beth Ditto, qui va devenir sa meilleur supportrice à ce jour, et trouve dans la scène voguing parisienne et ses compétitions hautes en couleur, une communauté où il peut enfin être lui-même sans jugements: «J’ai compris que le voguing n’était pas qu’une danse, mais un style de vie, avec une importante dimension sociale et politique. La ballroom (compétition de voguing, ndlr), c’est un endroit où tu n’es pas regardé pour ta sexualité, ta couleur de peau ou ton sexe biologique, c’est un lieu où tu peux enfin être toi-même sans jugements extérieurs.» Aujourd’hui, Kiddy Smile sort son premier album, une invi-

Nico Bustos

T

tation à danser à l’humour très «camp» qui réactualise les plus beaux moments de la house new-yorkaise, apparaît dans Climax, le nouveau film de Gaspard Noé, plongée brutale au cœur de la nuit, joue aux défilés Balmain, est salué comme l’artiste français le plus rafraîchissant par le New York Times et, cerise sur le gâteau, encensé par RuPaul, la reine et la plus célèbre des drag-queens. On appelle ça une consécration. P A T R I C K T H É V E N I N Kiddy Smile, «One Trick Pony» (Grand Musique Management). En concert le 25 octobre à la Gaîté Lyrique.

“My music reflects my daily life,” says DJ and musician Kiddy Smile, who has just released his first album, One Trick Pony. “I talk about myself, the fact of being black and gay; my songs talk about love. They’re not political, even if the rest of my work is.” The 30-something from just south of Paris found his way in life through music, fashion (styling Beth Ditto) and dance, notably on the Parisian voguing scene. “Voguing isn’t a dance but a lifestyle with a deep social and political importance,” he says. “The ballroom is where you’re not seen for your sexuality, your skin color or your sex, it’s where you can be yourself without anyone judging you.”

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photo ARNO BANI

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{Talents} E t o n n a n t e s Pa r i s i e n n e s

COLLECTIF WE DO NOT WORK ALONE «Nous voulons introduire l’art dans les gestes les plus quotidiens»

V

manière plus engagée et plus directe, afin de refléter notre croyance en la capacité de l’art à changer la vie, selon l’assertion de Robert Filliou: “l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art”, célèbre mais toujours pertinente à nos yeux! Ainsi est née l’idée d’éditer de pièces accessibles, manipulables et qui introduisent l’art dans les gestes les plus quotidiens. Quelles ont vos règles pour sélectionner les artistes? Et celles qui déterminent l’édition des produits? La seule règle -essentielle- c’est d’aimer le travail des artistes que nous invitons. Nous travaillons selon deux “vitesses”: celle des petits objets accessibles pour lesquels la démarche consiste à trouver les moyens de production, et l’autre, comme ce fut le cas pour la vaisselle de Matthieu Cossé ou les tapis d’assise fabriqués

Matthieu Cossé

ous avez probablement déjà aperçu ces objets d’artistes à la FIAC,tout récemment à ART-O-RAMA ou chez Yvon Lambert: gants de manipulation d’œuvres d’art Love and Hate de Mathieu Mercier, Mètre-Coold’Annette Messager, parapluie de Karina Bisch, vaisselle de Matthieu Cossé… Derrière se cache WE DO NOT WORK ALONE, un groupe de trois élégantes, tout autant esthètes qu’entrepreneuses, gourmandes et inséparables: Louise Grislain, Anna Klossowski et Charlotte Morel. D’ailleurs, elles répondent toujours d’une seule voix. Comment tout à commencé?«Nous nous sommes rencontrées en études d’histoire de l’art à la Sorbonne, dans un master formant des commissaires d’exposition. Nous avons organisé ensemble quelques expositions collectives, avons pris goût aux visites d’ateliers, au travail avec les artistes. En 2015, nous avons eu envie de travailler à leurs côtés de

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Uchino. Puis nous avons participé au MAD (Multiple Art à Kurashiki, où nous identifions un savoir-faire local et Days) à la Monnaie de Paris. Nous enchainons en octobre artisanal vers lequel nous accompagnons les artistes. avec la présentation à la FIAC du Taille-Pipe-Crayon de FranQuant aux lieux de diffusion, idéalement ils seraient le çois Curlet dans de nouveaux préplus large possible, concept-store et sentoirs à roulettes… boutiques de musées bien-sûr, mais Enfin, racontez-nous le nouaussi supermarchés, magasins de briveau produit, ce tapis d’assise colage… Nous adorerions que nos dont l’utilité reste inconnue en objets soient vendus dans les Konbini France. Oui effectivement! C’est ouverts 24h/24h au Japon! un objet hybride qui se comprend si Vous accordez-vous un droit de l’on revient à son origine. Ils sont regard sur le travail des artistes? produits à Kurashiki, au Japon, Droit de regard n’est peut-être pas le dans une école de teinture et de tisterme approprié, mais nous n’accepsage fondée par un élève des fondatons pas systématiquement la preteurs du Mingei qui a inventé dans mière proposition de l’artiste. Le les années 1950 cette forme entre le choix d’un objet dont la fonctionnazabuton (coussin plat japonais utilité ne serait pas suffisamment évilisé notamment pour la méditadente, peuvent motiver des refus. À tion) et le tapis en laine à poils longs chaque nouvelle collaboration avec un occidental. C’est un très bon artiste, nous espérons arriver à ce que exemple de production du mouvel’édition que nous réalisons ensemble ment Mingei, influencé par l’Arts soit un écart ou un pas de côté, avec la «A chaque and Crafts tout en célébrant des objets et pratique habituelle de l’artiste. collaboration Annette Messager a-t-elle été «cool» et avec un artiste, des techniques japonaises. Les huit nous espérons modèles de la collection Kurashiki Knotting François Curlet pas trop «casse-pipe»? Ils arriver à ce que sont à poser sur une chaise ou un banc mais ont tous les deux été des Maîtres-Cool! l’édition que Quel est le produit dont vous êtes les plus nous réalisons sont aussi des tableaux poilus. Comme on le sait, Matisse a espéré que la peinture fières? C’est l’ensemble des objets qui ensemble soit un écart ou un puisse avoir les qualités délassantes d’un résume la démarche. L’idée de constituer un pas de côté bon fauteuil ou d’un bon coussin ajoutecatalogue est au cœur de notre démarche. Ce avec la pratique rons-nous donc. que nous construisons c’est une maison habituelle mentale We Do Not Work Alone, remplie de Propos recueillis par A N N E C A R P E N T I E R de l’artiste» tous nos objets, une œuvre d’art totale. “Our only rule is that we have to love an Sotheby’s a fait appel à vous pour mettre en scène Now!, artist’s work,” say Louise Grislain, Anna Klossowskiand une de leurs ventes prestigieuses. C’est intéressant de se Charlotte Morel, the three founders of We Do Not Work Alone, confronter à un autre contexte. Ce qui nous a plu dans la which produces and sells limited-edition objets d’art, half of proposition de la vente Now!, c’est qu’elle est une incitation them at under €100. “We met studying history of art at the à débuter une collection grâce à des œuvres accessibles qui Sorbonne,” they say with one voice. “In 2015, we decided we ne marquent pas de distance avec wanted to work more directly with celui qui les regarde, contrairement artists by producing accessible à des pièces majeures très couteuses. objects. We want them to be as Quels sont les prochains événewidely available as possible. We love ments où l’on pourra vous voir? that our objects are sold in Japanese Notre rentrée est plutôt chargée. convenience stores, for example! En septembre nous avons organisé Our approach is summed up in all au Cœur, un project space du our objects, but the idea of creating Marais, une exposition intitulée a catalogue is at the heart of it. What Mingei&Friends, pensée en collabowe’re building is a mental We Do ration avec la galerie en ligne Not Work Alone house, full of all our Lebensformen et l’artiste Natsuko objects, a total work of art.” PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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FrédéricJousset

«la culture est un produit de première nécessité»

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l faut rendre la culture accessible à tous», affirme Frédéric Jousset, cofondateur de Webhelp, le leader européen des centres d’appels, mais aussi président de Beaux Arts Magazine, membre du conseil d’administration du Louvre, mécène… Rencontre avec un homme engagé. Votre mère était conservatrice au Centre Pompidou? Oui! J’ai été élevé dans les musées. Elle a fait de l’art sa passion et son métier et m’a transmis son amour du patrimoine. C’est très œdipien. J’ai plein de souvenirs d’accrochages d’expositions, comme des madeleines de Proust… Une qui vous a particulièrement marqué? L’exposition Starck. Je me souviens de cette relation forte et compliquée entre eux. Je me souviens des réflexions de ma mère pour expliquer un processus créatif et particulièrement du soir où elle a eu l’idée d’un masque illuminé pour raconter l’histoire iconique des objets exposés. C’est proche de la démarche entrepreneuriale, où la créativité ne s’arrête jamais. On a des idées, on s’émerveille, on critique, on se réinvente… Vous avez été membre de la commission des acquisitions du Louvre pendant dix ans. Depuis 2016, vous êtes au conseil d’administration. Pourquoi le Louvre, après avoir «grandi» à Beaubourg? Lorsque j’ai commencé ma démarche de mécénat, à 35ans, ma mère était encore en activité à Beaubourg. Quelque part, ça me faisait passer pour un fils à papa, ou à maman, plutôt! Mais le Louvre Vous avez contribué à l’achat de La Fuite n’est pas un choix par défaut, ma rencontre «L’apprentissage de la culture en Egypte de Nicolas Poussin? Là, ce n’est avec Henri Loyrette, président-directeur du est aussi celui plus un mécénat personnel, c’est Webhelp musée, a été décisive. La démarche mécénale de la richesse qui a participé à l’achat du tableau. du Louvre est intelligente, sur des projets qui du monde, de me touchent, comme un chantier de fouilles l’altérité et de Ce tableau est un trésor national, Henri la complexité. Loyrette m’a appelé et on a monté cette au Soudan, des réfections de portes de mosquées… J’ai créé le Fonds Frédéric Jousset c’est essentiel opération avec plusieurs entreprises. non seulement En 2016, vous rachetez le magazine pour les publics empêchés, pour tous ceux pour le qui physiquement ne peuvent pas aller dans développement Beaux Arts… C’est un titre mythique, personnel, comme Vogue ou Vanity Fair. C’est surtout les musées. Il finance des projets dans les mais aussi pour un projet d’entreprise qui fait la synthèse hôpitaux, envoie des conférenciers d’histoire la survie de de l’art dans les prisons… la démocratie» avec les deux choses que j’aime, l’entrepreneuriat et la culture. Je crois à la presse culturelle. Nous avons développé un projet englobant le digital, l’international, les services autour des voyages, de la formation et de l’événementiel. Le lectorat est reparti à la PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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hausse et les revenus publicitaires se sont envolés de 30%. Nous avons aussi acquis le LeQuotidien de l’art,puis récemment Point Parole, un petit bijou qui organise des visites privées ultra haut de gamme des grandes expositions, et enfin Exponaute. Quelle est la finalité de votre engagement pour l’art? Dans le contexte de notre époque marquée par le populisme, c’est fondamentalement utile. La culture, qui est un privilège, devient un produit de première nécessité. On est en train de mesurer «Je suis ravi que monde. Ce n’est pas un investissement, les chinois c’est un plaisir. que tous les électorats en Europe ou aux Vous venez aussi d’ouvrir l’hôtel Relais Etats-Unis qui ont voté pour les populistes aillent au musée, c’est bien pour de Chambord, rénové par Jean-Michel sont les moins éduqués et les plus éloignés de mon pays. la culture. L’apprentissage de la culture est Mais je voudrais Wilmotte… C’est l’idée d’une très jolie que celui maison de campagne, chaleureuse et de aussi celui de la richesse du monde, de l’alqui vote front très bon goût, à laquelle on ajoute une térité et de la complexité, car regarder un national fonction culturelle. On a disséminé des tableau du XVe siècle n’est pas simple. C’est et rejette œuvres qui répondent à l’œuvre centrale essentiel non seulement pour le développel’europe aille ment personnel, mais aussi pour la survie aussi au musée» qui est le château. Vous êtes aussi sportif, colonel de réserve de la démocratie. Je suis ravi de mener un de l’armée de l’air, vous avez un élevage de porcs pata combat, à ma petite échelle, pour casser cette réalité où les negra en Espagne… Comment arrivez-vous à gérer tout musées sont visités par la même fraction de la population, cela? C’est la question récurrente! Le secret de la réussite riche et éduquée. professionnelle, c’est de travailler avec les bonnes Il n’y a pourtant jamais eu autant de monde dans les musées… Je suis ravi que les Chinois aillent au Louvre, c’est personnes dans la durée et la confiance. Sur les projets personnels, l’armée est un engagement qui ne me prend bien pour mon pays. Mais je voudrais que celui qui vote qu’une journée par an, et le sport est indispensable. Une vie Front national et rejette l’Europe aille aussi au musée. intense dépend d’une très bonne condition physique. C’est ce combat qui relie vos investissements? AbsoluLa vie étant, on espère, un marathon et pas un sprint, il faut ment! Il y a aussi le Pass Culture, une idée d’Emmanuel tenir dans la durée. Macron que Françoise Nyssen m’a demandé de définir et Votre prochain rêve? L’Everest. Je monte une expédition de mettre en œuvre avec Eric Garandeau, inspecteur des pour l’année prochaine! finances. C’est pour soutenir l’attractivité de Paris que vous avez Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E investi dans les restaurants Big Mamma et dans LeCab? Je “Culture has got to be accessible to everyone,” saysFrédéric suis français, mais je me sens parisien et européen. Il y a dix Jousset. The founder of Europe’s largest call-center company ans, l’offre de taxis était une honte. Lorsque Benjamin CarWebhelp, arts patron, owner of Beaux Arts magazineand a doso est venu nous voir avec l’idée du Cab, je me suis dit que trustee of the Louvre grew up surrounded by art because his ça pouvait les forcer à se renouveler. On a non seulement mother was a curator at the Pompidou Centre. “I was brought fait une affaire, mais, grâce à la concurrence, on a fait évoup in museums,” he says. “She made art her passion and her luer les taxis. Big Mamma a tellement réussi qu’ils vont job and she passed on her love of culture.” His involvement in s’installer à Londres… et même à Milan! J’aime que mes art includes being a member of the acquisitions committee at investissements aient un rendement, mais aussi particithe Louvre for over 10 years and a trustee since 2016, as well as pent à la démocratisation culturelle, comme Arteum, qui the founder of the Fonds Frédéric Jousset. This organization is gère des boutiques de musées, ou Short Edition à Grenoble, “is about giving people who cannot physically go to museums qui propose dans les lieux publics des bornes pour access to art,” he explains. “It finances projects in hospitals, imprimer une histoire courte à lire dans les transports. sends art historians to teach in prisons. In the current Vous êtes aussi collectionneur. Qu’est-ce qui vous capcontext, which is being so marked by populism, art is sometive dans l’art contemporain? C’est quelque chose qui me thing fundamentally necessary; culture becomes essential. touche beaucoup. Je n’achète que de l’art contemporain car To learn about culture is to learn of the world’s wealth, its il est réalisé par des artistes qui me racontent le monde dans otherness and complexity, because looking at, say, a 15thlequel je vis. Ils m’ouvrent les yeux sur d’autres facettes du century painting isn’t easy. Art is essential not just for personal development, but also for the survival of democracy.”

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ESSENTIEL ANTWERP


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TomVilla

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«Dans l’humour, on a tous une date de péremption… mais on ne la connaît pas»

l fut le stagiaire de Salut les Terriens de Thierry Ardisson, et le voici enfin promu animateur du Warm Up, l’avantSLT. Jolie progression pour Tom Villa, jeune humoriste de 29ans qui semble ainsi devenir animateur télé. «Non, c’est juste une évolution de mon rôle au sein de Salut les Terriens. Je reste humoriste, je suis en train d’écrire un nouveau oneman-show pour 2019. Sans oublier mon métier d’acteur: je viens de tourner la seconde saison de la série Munch avec Isabelle Nanty, pour TF1. J’ai souvent profité d’un super timing, on peut même parler de chance, mais c’est aussi beaucoup de travail non-stop, avec peu de vacances. La concurrence est féroce dans le secteur de l’humour, mais je crois que le boulot paie. La difficulté est de rester drôle. Dans l’humour, on a tous une date de péremption, mais on ne la connaît pas. Certains sont au top… et deux ans après ils ont disparu!» S’il est né en 1989 à Nogent-sur-Marne, Tom Villa a grandi à Roissy-en-Brie, la ville de Paul Pogba, dont les frères étaient en classe avec lui. Très timide, il regardait beaucoup la télé et se régalait déjà de Thierry Ardisson, Laurent Baffie et Stéphane Guillon. «Il y avait peu de gens qui dégommaient comme eux à la télé.» Il cite également le sketch du Lâcher de salopes de JeanMarie Bigard (écrit par Laurent Baffie), Franck Dubosc, Gad Elmaleh, Jamel, la bande du Morning Live et le Kamoulox de Kad et Olivier. Et c’est justement Kad, rencontré lors d’une avant-première à Roissy-en-Brie, qui lui conseille de rentrer dans le monde de l’humour par le biais de la radio. Il entre à SportMX (ex-O’FM) en tant que journaliste sportif (son autre passion), puis, après le rachat de la station par le groupe Lagardère, ce sera Europe1 Sport et enfin Europe 1. Au gré des évolutions de grille, Tom Villa grignote du terrain jusqu’à obtenir une chronique humoristique. Il travaille avec Jérôme Commandeur, rencontre Kader Aoun, qui lui donne sa chance sur scène, et sera enfin repéré par Canal +. «Fin 2012, c’est le trou,

je n’avais plus aucune collaboration, et c’est Mathieu Madénian, un vrai copain, qui me sauve en me proposant de faire sa première partie sur sa tournée. Petit à petit, la machine s’est remise en marche: Europe1 avec Jean-Marc Morandini, FranceInter avec Nagui et donc Salut les Terriens avec Thierry Ardisson, que j’avais fait rire quand il était venu chez Morandini. Ensuite, nous avions reçu sa femme, Audrey CrespoMara, et, là aussi, il s’était marré. C’est comme ça que notre collaboration a commencé.» Le cinéma lui fait à présent de l’œil. Il est apparu dans le récent Neuilly sa mère, sa mère ! et s’apprête à tourner dans une fiction pour France 2. Il écrit aussi pour d’autres humoristes, notamment Jeff Panacloc. Ne reste plus qu’à lui souhaiter une carrière aussi longue que celle de Thierry Ardisson… PHILIPPE LATIL

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Tom Vilamight have worked as a sports journalist and now spend much of his time appearing on TV, but the 29-year old is keen to stress that he’s not lost touch with his comedy roots. “I’m still a standup,” he says. “The competition is fierce in the comedy world and it’s difficult to stay funny. All comics have a sell-by date – we just don’t know it. There are some who get to the top and then a couple of years later, they’ve completely disappeared. I’ve had lucky breaks, but my career has also been about non-stop work and I think hard work pays.”





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l y a deux univers dans lesquels le nom Roos résonne avec un écho particulier: celui du parfum et celui de la musique. Dans le premier, Chantal Roos fait carrément figure de légende vivante. Révélée à l’époque Opium d’Yves Saint Laurent, best-seller scandaleux auquel elle a travaillé aux côtés du couturier, cette marketeuse visionnaire a posé son empreinte sur des jus mythiques comme Kouros, Paris, L’Eau d’Issey ou encore Le Mâle. Dans le second, celui de la chanson française plus particulièrement, c’est Alexandra Roos, la fille de Chantal, qui s’est fait connaître au début des années 2000. Compositrice et interprète, quatre albums au compteur, elle nous a laissé dans un coin de la tête des mélodies qui ne s’oublient pas, comme Tout est fini ou encore N’astu jamais rêvé, chanté en duo avec Julien Clerc. Mais tout ça, c’était avant. Car Chantal et Alexandra ont choisi d’écrire la suite ensemble: en 2014, elles s’associaient pour fonder leur propre maison de parfum. Entreprise familiale, transgénérationnelle et féminine par-dessus le marché, Roos&Roos est un petit ovni dans l’univers de la parfumerie. D’autant plus que l’équation fonctionne. «Elle

a le pied sur le floor, moi j’ai la tête dans les étoiles», résume joliment Alexandra. L’une connaît sur le bout des doigts les exigences du métier et la réalité du marché. L’autre apporte sa sensibilité de créatrice mais aussi une fraîcheur – une naïveté, même – indispensable à qui veut prendre de la hauteur dans un secteur où les archétypes ont la dent dure. Chez Roos&Roos, il n’est guère question de sensualité, de glamour ou de séduction, tous ces clichés derrière lesquels se cachent tant de jus sans personnalité. On préfère imaginer des sillages de caractère aux noms malicieux, truffés de références à la musique ou au cinéma (Oud Vibration, In the Wood for Love…), capturés dans de beaux flacons qu’Alexandra fait dessiner par des artistes. Sa mère sait exactement quand lui laisser les rênes. «Moi, mon talent, c’est de pousser les gens créatifs à exprimer ce qu’ils font de mieux. Je les catalyse», résume celle qui, au début des années 1990, osait offrir à un parfumeur inconnu, un certain Francis Kurkdjian, la chance inespérée de signer LeMâle de Jean Paul Gaultier parce qu’elle avait flashé sur sa proposition olfactive. Aujourd’hui, Chantal travaille avec Fabrice Pellegrin, parfumeur chez Firmenich, qui explore pour la marque un registre extrêmement varié, passant d’un floral solaire immense et envoûtant (Love Song) à un oriental boisé électrifié par la menthe (Mentha Religiosa, lauréat d’un Fifi Award en 2017) en passant par une rose sublime, épicée de cannelle sur lit crémeux de santal (I Love My Man). Certains ont le panache d’un grand classique, d’autres l’audace de la modernité, souvent les deux à la fois. Qu’on ne vienne plus nous dire que faire du business en famille est une mauvaise idée. SARAH BOUASSE

Chantal Roosis a living legend who worked on Yves Saint Laurent’s best-selling and scandalous Opium and later on legendary scents such as L’Eau d’Issey and Gaultier’s Le Mâle. Alexandre Roosis a singer-songwriter with four successful albums. Together they are Roos & Roos, a perfume brand they founded in 2014. With the help ofFabrice Pellegrin, the duo has created an original vision of modern perfumery: a variety of scents – from beguiling florals to woody orientals – with fun names (In the Wood for Love, Oud Vibration). It all works, says Alexandra, because her mother “has her feet on the ground and I’ve got my head in the stars.”

Roos&

Roos

Parfums de femmes

Courtesy of Roos & Roos

I


www.angelacaputi.com

ph. alessandrobencini.com


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etranscrire l’atmosphère envoûtante et langoureuse de Harlem en parfum: voilà le pari de Chris Collins, mannequin américain, ex-ambassadeur pour la marque Polo Ralph Lauren. Baptisée The Alchemy of Fragrance, sa première collection rassemble trois jus signatures qui racontent ce quartier mythique de New York où il est né et vit depuis de nombreuses années. C’est en juillet dernier, en pleine Fashion Week, que Chris Collins est venu présenter ses parfums chez Jovoy Paris. Une passion qui s’est déclarée très tôt: «Enfant, j’étais fasciné par l’odeur et le flacon de Grey Flannel de Geoffrey Beene que portait mon père. Un souvenir prégnant qui a nourri un intérêt grandissant pour la parfumerie. Puis, j’ai rencontré le créateur Kilian Hennessy à Cannes, qui m’a donné l’impulsion pour créer mes propres fragrances en m’amenant à Grasse.» Dans la capitale du parfum, Chris Collins s’initie pendant plusieurs mois à l’art du parfum et à son langage. Puis, se lance main dans la main avec la Maison Argeville, pour capturer en notes et en combinaisons de matières l’univers énigmatique de Harlem. Humblement, il confie: «Je ne suis pas parfumeur ; lui, c’est un magicien. Je suis simplement l’auteur d’histoires que j’ai souhaité traduire en parfums.» Un hommage olfactif qui prend corps dans une collection de trois

parfums sensuels et puissants, Harlem Nights, Renaissance Man et Danse Sauvage, tous inspirés des mouvements culturels et artistiques de ce quartier qui a abrité des figures emblématiques comme Joséphine Baker, Duke Ellington ou Louis Amstrong… Source d’inspiration depuis près d’un siècle, Harlem se chante, se danse, se lit, prend la pose en photographies et se respire désormais. Chris Collins est amoureux de Harlem et de Paris aussi! «Paris est la ville la plus romantique du monde. Dans mon imaginaire, Paris est une femme, Harlem un homme, Paris est une rose, Harlem un rhum.» S A N D R A S E R P E R O Parfums Chris Collins en vente chez Jovoy, 4 rue de Castiglione, ParisIer. www.jovoyparis.com

With Alchemy of Fragrance, Chris Collinsset himself a challenge: recreate the heady atmosphere of Harlem in three perfumes. “As a kid I was fascinated by the Geoffrey Beene Grey Flannelthat my father wore,” says the ex-model and face of Ralph Laurenwho grew up in the New York City neighborhood. “That important memory grew into an interest in perfumes. Then I met perfume designer Kilian Hennessy in Cannes and he encouraged me to think about creating my own.” So, after studying in Grasse, he did — and the three successful results are called Harlem Nights, Renaissance ManandDanse Sauvage.

Chris

Collins

Parfums de Harlem

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BLOND DORÉ BLOND FONCÉ CHÂ ÂT TA T AIN CLAIR CHÂT ÂT TA AIN FONCÉ


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Inès

P

eut-être l’avez-vous déjà croisée derrière ses platines à la soirée Shifumi des Bains Douches, où elle a élu résidence une fois par mois, ou au défilé haute joaillerie de la Maison Chanel cet été, dont elle a programmé et joué la musique? Inès Mélia, oiseau de nuit et belle de jour, le teint diaphane et le style solaire, fait partie de la génération des néo-DJ parisienne, qui mixe pour les plus grandes marques et dans les lieux les plus tendances et prestigieux de la capitale. «J’ai travaillé dur avant de faire ce que je veux! Maintenant, j’ai la chance de pouvoir choisir.» Et les

Mélia

pleuvent pour cette jolie blonde habituée au sud de la France où «J’aime propositions a grandi, auprès de parents qui font trouver elle du vin et qu’elle a quitté à l’âge de 18 ans, obtenir un master de business en des ponts pour marché de l’art à Paris. Avec l’objectif de commissaire-priseur… Huit entre ce devenir ans plus tard, Inès est DJ, sound desiet peintre. «J’avais cette passion qui est gner pour la musique. J’ai commencé à mixer un Costes à Etienne-Marcel. J’esvisuel et dans saie vraiment de faire ce que j’aime, en phase avec ce que je ressens. sonore» d’être Je me suis dit: “Si tu peux gagner de l’argent avec ça, tu auras conjugué ta passion avec le côté utile.”» Comme mettre en avant l’éclat des pierres chez Chanel via un design sonore produit sur mesure, ou mixer pour la soirée Longchamp, ou effectuer un set pour la marque de Jeanne Damas, Rouje? «Mixer est instinctif, ce n’était pas un projet de vie.» Aujourd’hui, elle enchaîne shooting photo, interviews, collaborations et expertises son auprès de créateurs et d’enseignes du luxe. Tout semble pourtant attirer cette jeune femme de 28 ans vers la peinture qu’elle pratique depuis l’enfance mais avait arrêtée en arrivant à Paris. «Un matin, j’ai eu envie de me concentrer sur quelque chose d’autre que la musique, je me suis remise à peindre de manière très naturelle, et j’ai adoré. Ça me canalise, me centre, me fait beaucoup de bien, j’aime trouver des ponts entre tout ce qui est visuel et sonore. J’ai fait une petite expo collective en mars 2018, galerie Ellia Art dans le Marais. En peignant, j’ai l’impression d’écrire de la musique.» ELOISE MAILLOT NESPO

Carly Smith

«En peignant, j’ai l’impression d’écrire de la musique»

“DJing is instinctive,” says Inès Melia. “I’m always trying to do what I love and be in tune with my feelings, so I said to myself, ‘If you can make some money playing music, you will have joined your passion for music with something useful.’” Which she did. She now regularly DJs around Paris, creates unique sound design for brands including Chanel, and has recently returned to her first love, painting. “It centers me and does me a lot of good,” she explains. “When I paint, I feel like I’m writing music.”

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Des gens que j’aime…

Stéphane De Groodt racines, ça pousse moins bien… J’ai beaucoup aimé sa vie, aussi, compliquée, fantasque, entre Paris et Bruxelles, son sens particulier de la famille. Il n’a jamais divorcé, il avait toujours sa femme et ses filles qui l’attendaient, un port d’attache. Il vivait loin des siens, mais dans “loin des siens”, il y a “siens”. Quant à ses chansons, il avait une façon de les vivre, de les “souffrir”; de les “souffrir”, c’est presque une expression à la belge! Le fait qu’il soit belge a compté, à une époque où la réputation des Belges n’était pas fameuse. Avec Hergé, Simenon et Eddy Merckx, Brel a été le premier Belge à rayonner… C’est mon beau-père, le mari de ma mère, qui l’écoutait. A 10-11 ans, c’était difficile d’accès, mais ça m’intriguait. C’est venu petit à petit, j’en ai été complètement imprégné, et touché aussi par son destin de vivre auprès de Mesdames les Marquises avant de s’éteindre. Ensuite, Claude Lelouch m’en a parlé. C’est un peu l’histoire de l’homme qui a vu l’homme: l’entendre évoquer par ceux qui l’ont connu me fascine. Ce qu’il y a encore avec Brel – c’est la marque des grands –, c’est que personne ne peut passer derrière. Quand on me compare parfois à Devos ou Desproges, c’est pareil: je dis non, à côté d’eux, je suis tout petit.»

I

l a abandonné les écuries pour son dada, les autos pour les mots, devenant le numéro 1 des formules. Ex-chroniqueur toujours auteur et comédien, avant la sortie en salles du Jeu (de Fred Cavayé), le 17 octobre, Stéphane de Groodt s’est prêté au nôtre. 1. JACQUES BREL. «J’ai choisi Brel autant pour ses chansons que pour son discours sur la vie, cette forme de poésie rare, d’intelligence émotionnelle, de vision, ce mélange de philosophie et de sensibilité artistique. Il m’a donné confiance en une certaine manière de voir la vie, d’essayer des choses, sans craindre d’échouer. Il avait ce charisme, il m’a transmis cette conviction de se lever et d’y aller, quitte à se planter. Il disait qu’il fallait parfois couper la racine et aller se planter ailleurs. C’est un peu ça qu’il appelait la bourgeoisie, ce confort implanté: quand il y a trop de

2.JEAN-PAUL BELMONDO. «Le deuxième personnage – la notion de personnage est appropriée –, c’est Belmondo. Parce qu’il a bercé une époque, celle de l’enfance, de l’adolescence, et, encore aujourd’hui, c’est une espèce de héros, de chevalier des temps modernes, c’est un mec formidable, qui a une gueule, une générosité hors pair. Peu de personnes croisées dans ma vie m’ont produit cette impression quand je les ai vues “en vrai”. J’ai été vraiment hypnotisé par cet acteur. Il fait partie des meubles. Il y a la Marianne, il y a Jean-Paul. Un jour, j’étais dans un restaurant, je venais de recevoir le premier exemplaire de Voyages en absurdie. La personne avec qui je déjeunais me glisse: “Regarde qui est derrière toi”. C’était Belmondo. Je me lève, je vais le trouver, je lui dis: “Il se trouve que j’ai dans les mains le premier exemplaire de mon premier livre, je serais très heureux de vous l’offrir.” Six mois plus tard, à une soirée, quelqu’un s’approche: “Je suis un grand ami de Jean-Paul Belmondo”. Je réponds: “Vous en avez de la chance!” Il continue: “J’ai remarqué votre livre sur sa table de chevet”… Mon livre sur la table de chevet de Belmondo,

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Lunettes entièrement faites en France #NathalieBlancParis


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c’est fou l’impression que ça m’a fait! Dernier épisode: il y a quelques mois, j’étais à Roland-Garros avec Claude Lelouch. Arrive Richard Anconina à notre table, et je me fais la réflexion qu’il manque Belmondo pour boucler l’Itinéraire d’un enfant gâté. A ce moment-là, les photographes s’agitent. Apparaît Belmondo. C’était extraordinaire. Même à Roland-Garros, personne ne suscite ça. Lelouch me présente et Belmondo répond: “Mais je le connais, j’ai son livre!” J’étais tellement heureux, j’ai même posté une photo avec lui sur Instagram. Pour faire le lien, je vous citerai en passant JeanLouis Trintignant, celui qui m’a fait croire qu’on pouvait être pilote de course et comédien. J’ai été pilote de course pendant quinze ans. Il m’a accompagné malgré lui, il ne le sait pas trop. Et celui qui m’a donné envie de faire ce nouveau métier, c’est Louis de Funès. Faire rire, c’est la chose la plus noble qui soit. Quand j’ai rencontré Danièle Thompson la première fois, je voyais aussi la femme qui avait vu l’homme… avant qu’elle ne devienne une amie et que je découvre une femme fantastique. Elle a d’ailleurs sa place dans ces pages. Mais, en troisième, je vais vous parler d’un auteur…»

qu’on n’a pas beaucoup d’occasions, par pudeur peut-être, de dire aux gens qu’on les aime. Je t’aime, c’est pourtant une jolie expression, et je les aime.» «Avec mes filles, ponctue-t-il, j’ai ouvert la porte de l’intime.» Elle nous mène à… 6. ODILE D’OULTREMONT. «Odile d’Oultremont, ma femme, qui a récemment sorti un roman formidable, Les Déraisons, est quelqu’un qui, malgré notre situation, est encore aujourd’hui une complice précieuse. C’est la mère de mes deux trésors, et on arrive à former un team, à maintenir cette notion de famille. Quand on compose avec la décomposition, ça devient une très jolie mélodie, cette composition… C’est quelqu’un qui est très important pour moi, d’essentiel même, si la flamme a pris une autre forme, il y a toujours une lumière, comme un phare. Elle a sa place dans cette rubrique, dans les gens que j’aime.» SABINE EUVERTE

3. SYLVAIN TESSON. «On ne s’est jamais vus et je parle de lui à chaque interview. Paradoxalement, je ne lis pas énormément, mais j’adore lire, et voilà quelqu’un qui surgit immanquablement à chaque fois que je prends ma plume, que j’envisage un livre. Il a une écriture rare, un style d’une simplicité et d’une efficacité formidables. Il a réinventé une forme de poésie, une poésie moderne, et je suis fasciné par le bonhomme. A chaque fois que je l’écoute en interview, je suis conforté dans la perception que j’ai de cet esprit vif et pertinent. A l’instar de Brel, il a une philosophie teintée de poésie, ce sont des personnages, des esprits singuliers, donc pluriels… C’est un aventurier d’aujourd’hui, il n’est pas “cosmétique”.» 4 et 5. MES FILLES. « Vous me demandez des gens que j’aime, j’ai envie de vous parler de mes filles. C’est peut-être un peu bateau, mais elles m’embarquent, elles me font flotter. Elles ont 12 ans et demi et 9 ans et demi. Moi, j’ai commencé dans la course, un métier où vous ne pensez qu’à vous, à vous dépasser et à dépasser les autres. Moi, ma victoire, être le premier, ça a été longtemps ma vie. Jusqu’à ce que j’aie des enfants et que je me rende compte de ce que c’était que d’être plusieurs. Ce n’est plus moi avant tout, ce sont elles. Moi, il pourrait m’arriver n’importe quoi, ça n’a pas d’importance du moment que ce n’est pas grave pour elles. A l’époque, j’avais un moteur dans ma voiture; aujourd’hui, le moteur, ce sont ces deux petites perles. C’est vrai

Belgian comedian, writer and ex-racing driver Stéphane De Groodtreveals the people he loves. 1. JACQUES BREL. “I chose Brel as much for his songs as his idea of life, his rare poetry, emotional intelligence, vision, his blend of philosophy and artistic sensitivity. He gave me the confidence to see life in a certain way, to try things and not be afraid to fail. He had a way of making his songs come to life, to make them ‘suffer.’ Like with all the greats, nobody can follow on from Brel.” 2. JEAN-PAUL BELMONDO. “Belmondo is a hero, a knight of modern times. He’s a great guy, utterly generous. The day my first book came out I was in a restaurant and he was there. I went to see him and said, ‘In my hands is the first ever copy of my first book and I would love you to have it.’ Six months later, I met a friend of his who said, ‘I saw your book on his bedside table.’ I can’t tell you how that made me feel!” 3. SYLVAIN TESSON. “A modern-day adventurer and a writer with a rare style that’s so simple and direct. He has reinvented a form of modern poetry and he fascinates me.” 4. & 5. MY DAUGHTERS.“They’re aged 12 and 9 and a half. When I was racing it was me first, but it’s now about them. It’s true that we don’t have many occasions to tell people we love them – and I love them.” 6. ODILE D’OULTREMONT.“My wife who recently published an amazing novel, Les Déraisons. She’s a precious accomplice; we’re a team. She’s someone so important to me, essential even, and if the flame has changed shape, there is still the light – like a lighthouse.”

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«J’aime beaucoup l’idée de pouvoir accessoiriser son accessoire»

De gauche à droite: ceinture en cuir avec «Charm Bag», boucle d’oreille «Concentric Earing», gant en cuir «Convertible Gloves» et collier en argent «Canister Necklace».

Arnaud Lajeunie

STÉPHANIE D’heygere

près avoir signé les bijoux de belles maisons de mode, Maison Margiela, Dior et Y/Project–avec qui elle collabore encore –,Stéphanie D’heygere, diplôméede la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers, a lancé en 2018 sa propre marque de bijoux et de petite maroquinerie, D’heygere. La jeune créatrice belge installée à Paris fait aussitôt sensation et, en juin, elle gagne le prix accessoires de mode de l’Andam. Ses propositions répondent toujours avec audace et esthétique à des besoins du quotidien. «Je mets toujours du rouge à lèvres, donc j’ai créé ce porte-carte avec



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De haut en bas et de gauche à droite: colliers en cuir «Mirror Holder», «Sleevepack» en coton, gant «Convertible gloves» en cuir d’agneau.

Arnaud Lajeunie / Ecoute Chérie

un miroir en forme de carte de crédit qui se porte autour du cou, ou au passant d’un pantalon grâce à un mousqueton.» Grâce à un bouton-pression, ses gants peuvent se transformer en collier. Surprenantes et ludiques, ses boucles d’oreilles surdimensionnées peuvent contenir de petits objets, comme une cigarette ou une fleur. «J’aime beaucoup l’idée de pouvoir accessoiriser son accessoire.» A N N E D E L A L A N D R E Before launching her own label in 2018, Stéphanie D’heygeredesigned for houses including Diorand Maison Margiela. Her prizewinning collection of jewelry and small leather pieces is full of ingenious ideas such as gloves that transform into a necklace. “I love,” she says, “the idea of being able to accessorize your accessories.”



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SALIMATADiop

«Je veux créer des ponts. Maintenant, j’yarrive: c’est le rôle que je me donne»

que j’ai apprécié, c’est qu’ils se sont demandé quelles étaient les personnes à consulter. C’est un projet titanesque. Je sais que je vais être impliquée dedans, d’une manière ou d’une autre.» Salimata Diop a récemment été désignée comme faisant partie des cinquante Africains les plus influents par le magazine JeuneAfrique. Elle est également très présente au Sénégal, où elle passe beaucoup de temps en tant que directrice artistique du tout nouveau Musée de la photographie de Saint-Louis. A Londres, elle a cofondé en 2013 l’agence Creative Intelligence, qui organise des formations destinées aux professionnels du monde de l’art. A Paris, avec une amie photographe, elle a lancé le studio de création numérique Endless Knot afin de créer des jeux vidéo intelligents. «La vision du studio est de mettre en scène, avec l’art comme médium, un dialogue multiculturel inédit en 3D. Ça paraît prétentieux de le dire, mais il va y avoir beaucoup d’innovations avec la réalité virtuelle. Aujourd’hui, tout devient de plus en plus clair pour moi. Grandir métisse n’est pas facile, mais j’ai la certitude que cela me donne une meilleure faculté pour créer des liens. On m’a souvent reproché de m’éparpiller. Mais je veux créer des ponts. Maintenant, j’y arrive: c’est le rôle que je me donne.» ELOÏSE MAILLOT NESPO

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’AKAA (Also Known As Africa), la seule foire d’art contemporain à Paris dédiée aux œuvres africaines, dont Salimata Diop a été la commissaire et la directrice de la programmation de 2015 à 2017, lui doit ses lettres de noblesse. «J’ai fait partie de l’équipe fondatrice», précise cette jeune femme d’à peine 30 ans, née à Paris et ayant grandi au Sénégal. Après une formation de pianiste, des études littéraires en hypokhâgne-khâgne au lycée de la Légion d’Honneur et un master en littérature anglaise à la Sorbonne, Salimata choisit, par passion, l’immersion totale dans l’univers artistique. Sa détermination à développer l’art africain en France lui aura permis de se faire remarquer par les équipes d’Emmanuel Macron. Une chance de redéfinir ce que représente la culture africaine, à l’occasion de la venue de la délégation du président au Sénégal et dont l’ambitieuse Salimata a fait partie. «C’était formidable! Ce

Recently named as one of the 50 most influential people in Africa by influential French magazine Jeune Afrique, Salimata Diopnever stops. After an MA in British literature at the Sorbonne, she set up London-based art-training agency Creative Intelligence in 2013, then was part of the founding team of Also Known as Africa, the only fair for contemporary African art, and its curator and director between 2015 and 2017. Today, still only 30, she is the director of a new photography museum in Saint-Louis, Senegal, and co-founder of Endless Knot, a studio aimed to make intelligent video games.

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n se postant aux commandes de La Poule au Pot, véritable institution du quartier des Halles, Jean-François Piègese glisse dans l’histoire d’une adresse française mythique. Le chef étoilé y a posé sa patte et quelques notes personnelles, mais a conservé l’âme et l’intime de ce lieu dans le décor comme à la carte qui rend hommage à la cuisine française. Entretien. En quoi reprendre une institution comme La Poule au Pot était un rêve? J’ai toujours rêvé d’un bistrot patrimonial comme celui-ci, et le fait que nous soyons, mon épouse Elodie et moi-même, seulement les troisièmes propriétaires en quatre-vingt-troisans me fascine. Ouverte en 1935 dans le ventre de paris, La Poule au Pot fut, après avoir abrité une boucherie, le repaire des marchands venus se restaurer dès l’aube. C’est là que se forge son identité culinaire, faite d’ingrédients livrés quelques minutes auparavant et de plats nourrissants. Peu à peu, les artistes prennent l’habitude de se rendre dans ce restaurant aux horaires décalés. A la fin des années1970, lorsque Paul Racat reprend l’établissement, ce dernier devient le refuge de personnalités du show-business. Les noms des célébrités habituées de l’endroit sont inscrits sur des plaques métallique – 363 aujourd’hui – que l’on accroche aux boiseries du restaurant, comme les témoins d’un esprit convivial et d’une gastronomie chaleureuse inchangés depuis près de quatre-vingts ans. Avez-vous changé la carte? J’ai composé une liste de 300plats représentant le patri-

moine culinaire français. J’ai ensuite affiné cette liste afin de ne travailler que des plats traditionnels de la cuisine bourgeoise. Je propose une gastronomie presque familiale où viandes, sauces, mijotés ou gratinés font passer le goût avant tout. L’ingrédient est au cœur. J’ai apporté une attention extrême aux produits. Les cuisses de grenouilles proviennent d’animaux élevés en France, tout comme les escargots petits-gris ou la crème issue de vaches pie noir de Bretagne. La justesse de l’assaisonnement, la cuisson et bien souvent de petits secrets, comme cet ingrédient que mon grand-père ajoutait à son beurre d’escargot, achèvent de transformer ces recettes traditionnelles en créations personnelles. Nous avons gardé la façade à l’identique. La salle est elle aussi restée dans son jus avec les éléments qui font l’histoire de ce lieu comme le papier peint orné de feuilles de vigne et de grappes de raisin, les grands miroirs, les appliques, les colonnes dorées… Nous avons apporté notre touche au service qui ne s’effectue pas à l’assiette, mais dans de grands plats, argenterie ou cocottes Le Creuset, déposés sur la table. Une pratique qui caractérise l’identité de la cuisine française bourgeoise et la générosité de ces plats. Quels sont les plats emblématiques?La poule au pot, bien sûr! Qui sera à la carte cet hiver. Mais aussi le hachis Parmentier, la blanquette de veau, les grenouilles, les escargots, la gratinée des Halles... L’ambiance en deux mots?Celle d’un bistrot parisien dans son jus. LA POULE AU POT. 9 rue Vauvilliers, Paris Ier. 01 42 36 32 96. Ouvert tous les jours au déjeuner et au dîner.

JEANFRANÇOIS Piège

«J’ai toujours rêvé d’un bistro patrimonial»


POUR UNE MODE PLUS RESPONSABLE DEPUIS 120 ANS LES GALERIES LAFAYETTE SÉLECTIONNENT LE MEILLEUR DE LA CRÉATION ET CAPTENT L’AIR DU TEMPS. MAIS LE MONDE AUJOURD’HUI CHANGE PLUS VITE QUE LES MODES ET LE COMMERCE A PARFOIS DES CONSÉQUENCES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES INDÉSIRABLES. PARCE QUE CETTE RÉALITÉ N’EST PAS UNE FATALITÉ, NOUS LANÇONS LE MOUVEMENT GO FOR GOOD POUR UNE MODE PLUS RESPONSABLE, UNE DÉMARCHE DE PROGRÈS, CRÉATIVE ET COLLABORATIVE QUI RASSEMBLE PLUS DE 500 MARQUES PARTENAIRES DANS TOUS NOS MAGASINS. ENSEMBLE, NOUS PROPOSONS UNE SÉLECTION DE PRODUITS PLUS JUSTES ET PLUS DURABLES, MAIS AUSSI DES SERVICES, DES RENCONTRES ET DES ÉVÈNEMENTS QUI ALLIENT RECHERCHE DE STYLE ET RECHERCHE DE SENS.

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Cape en mouton retourné et robe patchwork en soie et coton, Christian Dior. Bague «Storm», diamants et rubis, Djula. Page de droite: Veste et pantalon en coton, Victoria Beckham. Chemise en coton, Margaret Howell. Top zippé en coton imprimé, Dumitrascu. Choker simple «Pampilles», choker double rangs «Œil», et bague «2C», l’ensemble or et diamants, Djula.


Enfin

l’automne! Photographies

Anthony Arquier Direction artistique

Anne Delalandre Stylisme

Coline Peyrot


Cape à franges en laine, Dsquared2. Robe bicolore en laine, Valentino. Bottes cavalières en cuir, Hermès. Collier «Dentelle», or et diamants, et collier «Cinq V», or et diamants, Djula.



Robe en soie et laine, Fendi. Ceinture en cuir à pampilles en perles, Àcheval Pampa. Cuissardes en caoutchouc, Aigle. Collier «Maïa», turquoises et perles, collier court vermeil et turquoises et collier long vermeil et turquoises, Djula.




Page de gauche: Sous pull en coton, Majestic Filatures. Pull en laine, Koché. Jupe à franges en laine, Isabel Marant. Fuseau en laine, Joseph. Boucles d’oreilles pendantes «Marquise», or et diamants, Djula. Trench oversize en coton, Acne Studios. Chemise en soie, The Kooples. Chemise en cuir, Tod’s. Boucles d’oreilles pendantes «Hiéroglyphes», or et diamants, Djula.


Canotier oversize en paille, Off-White sur MyTheresa. Robe en coton à franges, MM6 Maison Margiela. Chaussettes en alpaga, Polder. Boots en cuir, Christian Louboutin. Boucles d’oreilles «Pendantes Gouttes», or et diamants, et bracelet «2C», or et diamants, Djula.


Canotier oversize en paille, Off-White sur MyTheresa. Robe en coton à franges, MM6 Maison Margiela. Boucles d’oreilles «Pendantes Gouttes», or et diamants, Djula.



Robe imprimée en soie, veste sans manches en laine et mohair et bottes en cuir, Louis Vuitton. Bague émeraude, or et diamants, bague deux anneaux, or et diamants et bague «Spider», or et diamants, Djula.


Veste en cuir verni et col en fourrure, Yves Salomon. Echarpe en laine, Max Mara. Robe en tweed, Chanel. Boucles d’oreilles «Waves», or et diamants, Djula.


Veste en cuir verni et col en fourrure, Yves Salomon. Echarpe en laine, Max Mara. Robe en tweed, Chanel. Boucles d’oreilles «Waves», or et diamants, Djula.


Manteau en cuir verni, Miu Miu. Créoles «Barbelé», or et diamants, Djula.


Manteau en cuir verni, Miu Miu. Ceinture en cuir, Maison Vaincourt. Grandes crĂŠoles, or et diamants, Djula.


Veste cape prince de galles en laine et pantalon en cuir, Gucci. Pull col montant en laine, Not Shy. Sautoir «Cléopâtre», vermeil et émeraudes, Djula.


Veste en velours côtelé, Neith Nyer. Pull camionneur en laine torsadée, Chloé sur MyTheresa. Ceinture en cuir, Elisabetta Franchi. Jupe à sequins, Paul&Joe. Boucles d’oreilles «Simza», or et diamants, Djula.


Photographe: Anthony Arquier @ASG Directrice Artistique: Anne Delalandre Stylisme: Coline Peyrot @Opos Mannequin: Victoria Tuaz @Elite Mise en beauté: Tatsu Yamanaka @Marie-France Thavonekham Coiffure: Tobias Sagner @Calliste Assistante styliste: Mathilde Christ Assistant photographe: Nicolas Méphane Assistante Mode: Hortense Le Boulc’h Photographies retouchées. Merci à l’hôtel Les Etangs de Corot pour son formidable accueil.


Trench oversize en coton, MM6 Maison Margiela. Manteau prince de galles en laine, Vivienne Westwood. Sous-pull en coton, Majestic Filatures. Chemise imprimée en soie, Christian Wijnants. Jupe en coton, Marine Serre. Chaussettes en angora, Miu Miu. Boots en cuir, Esteban Cortazar. Bague «Vagues», or et diamants, Djula.


Carnets de

Mode

La parade du talon

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Carnets de

Mode

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louté, doré, tressé… cet automne, le talon s’émancipe. Page de gauche, de gauche à droite et de haut en bas: slingback avec un talon architectural «Laminato» couleur or jaune, Poiret; bottine «Rylee» en velours lasuré sur cuir avec un talon clouté; botte en PVC, Balmain; bottine en cuir avec détails cloutés, Aperlai; bottine en cuir «Grommet Ankle» avec un talon miroir à facettes, Proenza Schouler. Page de droite, de gauche à droite et de haut en bas: Botte avec talon multimatière, Poiret; bottine en cuir verni à talon doré «cigarette», Stella Luna; bottine en cuir et plumes, Balmain.

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Carnets de

Mode

La montée du plat

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ltra-décoré, le talon redescend sur terre, cet automne. De haut en bas: escarpins en soie moirée et cristaux, Gucci; escarpins velours, Emporio Armani; sandales en daim noir, Aperlai; slingback brodé de perles avec un talon en cristaux, Tom Ford.

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Carnets de

Mode

Robes «Sophia» en tulle camel et gris clair portées sur une robe «Kendall» avec imprimés Lynch ou fleurs et mocassins à talons en alter-cuir, Stella McCartney.

Le tulle laisse apparaître en transparence le visage de «Tina», célèbre peinture de J.H. Lynch, qui orna des milliers d’intérieurs anglais dans les années 1960 et que l’on aperçoit même dans «Orange mécanique».

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Maxi Mix P

ois, rayures, fleurs, carreaux… l’exubérance s’impose cet automne. Le règne du «less is more» est terminé. Il s’agit de superposer les matières, associer les motifs et les textures, combiner les styles et mixer les cultures, en faisant exploser les conventions, se jouant du bon et du mauvais goût, pour inventer un nouveau vocabulaire de style, personnel, parfois à la limite du kitsch.

Top en soie multicolore asymétrique, body et jupe en soie, sac en cuir de veau, ceinture en cuir de veau, boucles d’oreilles et bague en métal doré, foulard en soie imprimée noir et blanc, Versace.

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A

lessandro Michele, chez Gucci, est passé maître dans l’art d’associer les contraires. Il a inventé un nouveau langage, libre et ironique, mêlant les genres, les époques et les cultures. Comme chez Marine Serre, le look est asymétrique, la tête couverte, le visage masqué.

Veste matelassée en soie imprimée avec doublure en peau retournée, chemise en coton rayée, jupe et châle en soie, baskets «Flashtrek» avec cristaux amovibles, sac en cuir matelassé et cabas en veau velours, Gucci.

Top en foulards de soie, robe en soie, legging et cagoule avec imprimé zébré, jupe en soie avec imprimé carreaux, boucle d’oreille et sac boule avec foulard en soie upcyclé, chaussures Nicholas Kirkwood x Marine Serre, Marine Serre.


Carnets de

Mode

A

lessandro Dell’Acqua, chez Numero21, superpose des pièces du vestiaire féminin et masculin, Nicolas Ghesquière, chez Vuitton, ne laisse qu’un seul gant à ses mannequins, un top long à larges basques se porte comme une robe sur un chandail, tandis que Prada joue sur les contrastes, mêlant matières techniques et laines pied-de-poule.

Chemise en laine imprimé tartan avec des franges en sequins sur les manches, robe en nylon et dentelle, tee-shirt imprimé avec bordure en cristal, creepers en cuir avec détails en cristal, Numéro21.

Bustier et jupe en pied-depoule, robe en organza imprimé, gants en nylon technique et bottes en cuir et nylon rose et blanc, Prada. Pull en laine, top en laine et soie, pantalon en cuir d’agneau, gant en cuir, bracelet et boucles d’oreilles en métal argenté et doré, escarpins en cuir, Louis Vuitton. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Carnets de

Mode

Corset en cuir noir et longue ceinture avec boucle argentée portés sur une robe «Goliath» en tulle brodée à la main, minaudière brodée de scarabées, choker en cristaux argentés et boucles d’oreilles scarabée en argent et cristal, Alexander McQueen.


Carnets de

Mode

Le retour duCorset

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et automne, le corset revient en force dessiner les tailles: chez Alexander McQueen, il se porte sur une robe transparente brodée de scarabées ; chez Versace, il ceinture robes et tee-shirts logotés, tandis que, chez Louis Vuitton, il apparaît en trompe-l’œil dans un top lacé.

Tee-shirt en coton blanc imprimé, jupe en soie multicolore et brodée de cristaux, sandales en cuir avec détails en maille dorée, foulards en soie imprimé tartan multicolore, et bustier en laine, Versace. Robe en soie imprimée multicolore, bustier en laine noire, Versace. Top en laine et soie rebrodée, pantalon en laine et soie, manchette en coton, escarpins en cuir, Louis Vuitton.

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Carnets de

Mode

Body veste en tapisserie bleu ciel, Off-White c/o Virgil Abloh.

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Carnets de

Mode

La Tapisserie se porte

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adis, les tapisseries étaient destinées à décorer les murs, cet hiver elles se portent en manteau, en robe, et même en body. Virgil Abloh chez Off-White, personnalise et modernise un dessin d’archive représentant une scène de chasse du XIXe siècle, Dries Van Noten décline une série de manteaux aux imprimés floraux, tandis que Mary Katrantzous’inspire des tapisseries d’Aubusson.

De gauche à droite: chemise en coton, pantalon cigarette et robe bustier tapisserie, Off-White c/o Virgil Abloh; manteau avec col en fausse fourrure, Dries Van Noten; manteau «Crusoe », en tapisserie Jacquard, Mary Katrantzou. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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PALACESCOPE

L’agenda très parisien

Galeries&Musées Restos&Bars Concerts&Fêtes Envies&Plaisirs

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G ALERIES &M U S É E S

Picasso

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u’est-ce qu’un chef-d’œuvre chez Picasso? L’exposition répond à cette question en réunissant quelques-unes de ses œuvres maîtresses: un nombre impressionnant de peintures, dessins, sculptures et gravures du maître inscrites dans l’inconscient collectif. Parmi elles, on peut citer LesDemoiselles d’Avignon, l’acte de naissance du cubisme, les différents Arlequins, dont les poses sont empreintes d’une même mélancolie, mais aussi LesBaigneuses, réunies pour la première fois en France. MUSÉE PICASSO. Picasso. Chefsd’œuvre!5 rue de Thorigny, Paris IIIe. Jusqu’au 13 janvier 2019. «Grande baigneuse au livre», Paris, 1937, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979, MP160 ©Succession Picasso 2018. «La Chèvre», Vallauris, 1950, Musée national Pablo Picasso, dation Pablo Picasso, 1979, MP339 ©Succession Picasso 2018.

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e Musée d’Orsay et le Musée national Picasso-Paris s’associent pour réaliser cette exposition événement consacrée aux périodes bleue et rose de Pablo Picasso, qui ont vu éclore tant de chefs-d’œuvre, et qui sont particulièrement déterminantes dans la carrière de l’artiste. La période bleue est marquée par les thèmes mélancoliques de la mort, de la vieillesse et de la pauvreté. La période rose, pendant laquelle l’artiste est heureux avec sa compagne Fernande Olivier, met en lumière des tons plus gais, orangés et roses. Des documents d’archives viennent enrichir l’ensemble. MUSÉE D’ORSAY. Picasso. Bleu et rose.1 rue de la Légion-d’Honeur, Paris VIIe. Jusqu’au 6 janvier 2019. «Autoportrait», 1901, huile sur toile, 81 x 60 cm, photo©Rmn-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris)/Mathieu Rabeau ©Succession Picasso 2018. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Miró

ans cette rétrospective dédiée au grand maître catalan Joan Miró, près de 150 œuvres essentielles sont réunies afin de donner à cet artiste unique toute la place qui lui revient. Cette exposition intervient quarante-quatre ans après celle organisée dans ce même lieu en 1974. Des prêts exceptionnels, provenant de grands musées internationaux, européens et américains, ainsi que de grandes collections particulières mettent l’accent sur les périodes charnières de Miró, qui déclarait: «Les gens comprendront de mieux en mieux que j’ouvrais des portes sur un autre avenir, contre toutes les idées fausses, tous les fanatismes.» La montée du fascisme, dans les années 1930, le voit s’engager dans une lutte acharnée pour la liberté. GRAND PALAIS. Miró. 3avenue du Général-Eisenhower, Paris VIIIe. Du 3 octobre 2018 au 4 février 2019. «La Ferme», 1921-1922 ©Succession Miró/Adagp, Paris 2018, photo National Gallery of Art, Washington.

Jean-Michel Basquiat, Egon Schiele

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a Fondation propose deux expositions temporaires en simultané. La première est consacrée à l’artiste Jean-Michel Basquiat et la seconde honorera l’œuvre d’Egon Schiele, peintre autrichien. Si leurs styles respectifs et leurs époques diffèrent, les deux hommes ont eu des vies courtes (Basquiat est mort à l’âge de 27 ans et Schiele à l’âge de 28ans), mais intenses. En moins d’une décennie, ils seront devenus des figures majeures de l’art de leur siècle. Leurs travaux interpellent, interrogent, suscitent toujours une réaction.

FONDATION LOUIS VUITTON. Jean-Michel

Basquiat, Egon Schiele. 8 avenue du Mahatma-Gandhi, Paris XVIe. Du 3 octobre 2018 au 14 janvier 2019. Jean-Michel Basquiat, «Untitled», 1982, collection particulière ©Estate of JeanMichel Basquiat, licensed by Artestar, New York. Egon Schiele, «Autoportrait debout avec un gilet au motif paon», 1911, collection Ernst Ploil, Vienne.

Victor Hugo, Caricatures

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ette exposition invite à un parcours chronologique à travers 180 caricatures politiques ou littéraires consacrées à Victor Hugo, publiées entre 1830 et 1885. La satire, sous sa forme moderne, se répand à partir des années 1830 et elle accompagne le développement technique et économique de la presse. Poète, romancier, homme de théâtre et, à partir de 1848, homme politique, Victor Hugo a fait l’objet d’innombrables caricatures: à charge, moqueuses ou admiratives, elles nous indiquent comment et pourquoi Hugo fut en son temps aimé, admiré, détesté, respecté ou haï. MAISON DE VICTOR HUGO. Caricatures. 6 place des Vosges, Paris IVe.Jusqu’au 6 janvier 2019. Honoré Daumier «Victor Hugo», «Le Charivari»,20 juillet 1849 ©Maisons de Victor Hugo/Roger-Viollet.

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Galeries & Musées

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Caravage

ix chefs-d’œuvre de l’artiste, dont sept qui n’ont encore jamais été présentés, sont exposés. Né en 1571, Michelangelo Merisi, dit Caravage, va révolutionner la peinture italienne du XVIIe siècle par son usage novateur du clairobscur. L’exposition met aussi en lumière les rapports que l’artiste entretenait avec les poètes et les érudits de son temps, mais aussi avec les artistes et les collectionneurs d’art. MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ. Caravage à Rome, amis & ennemis. 158 boulevard Haussmann, Paris VIIIe. Jusqu’au 28 janvier 2019. «Madeleine en extase, dite Madeleine Klain», 1606, collection particulière, Rome.

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Collections privées

ette exposition présente 62 peintures, dessins et sculptures. L’intégralité des collections permanentes du musée étant issue de donations privées, un hommage est rendu ici à tous les généreux amateurs d’art. A partir de 1938, les dons et les legs se succèdent, permettant de doubler les collections du musée et de l’ouvrir à l’impressionnisme. Des chefs-d’œuvre qui offriront aux visiteurs une promenade inédite à travers la fin du XIXe et le début du XXe siècle. MUSÉE MARMOTTAN-MONET. Collections privées. 2 rue Louis-Boilly, Paris XVIe. Jusqu’au 10 février 2019. Emile Bernard, «Les Falaises d’Yport», 1892, collection Daniel et Laetitia Malingue ©Florent Chevrot.

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es salles du Grand Palais ouvrent leurs portes à la «Serenissima» Venise, pour un vibrant hommage aux arts qui ont animé l’histoire de la cité flottante. Piazzetta, Giambattista Tiepolo, Canaletto, Porpora, Hasse, Vivaldi… Tant de noms qui ont contribué à l’âme d’une civilisation amoureuse des arts. L’exposition retrace la Venise artistique duXVIIIe siècle, où même les orphelines abandonnées rece-

Eblouissante Venise

vaient des cours de musique et de chants; les théâtres, les libraires étaient nombreux et très actifs; le carnaval raffiné, et parfois polisson, connaissait son apogée. C’est ce raffinement extrême qui est mis en valeur. GRAND PALAIS. Eblouissante Venise. 3 avenue du Général-Eisenhower, Paris VIIIe. Jusqu’au 21 janvier 2019. Canaletto, «Le Campo San Vidal et Santa Maria della Carità», 1725, photo ©The National Gallery, Londres.

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PAL ACE scope

La fabrique du luxe

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Dave Heath

eux ans après sa disparition, Le Bal consacre une exposition à Dave Heath, photographe inclassable. Dave Heath photographie des personnes dans la rue, personnages banals dont il veut faire le sujet d’une histoire. Il apprécie tout particulièrement les regards profonds et tristes. Que ses sujets posent volontairement pour lui ou non, l’artiste s’attache à capturer leur émotion naturelle, la plus pure possible. Dave Heath occupe une place singulière dans l’histoire de la photographie américaine. A Dialogue With Solitude, son livre publié en 1965, compte parmi les plus marquants de la décennie. LE BAL. Dave Heath. Dialogues with solitudes. 6 impasse de la Défense, Paris XVIIIe. Jusqu’au 23 décembre. «Chicago», 1956 ©Dave Heath, courtesy Michael Torosian.

endeurs de tout, faiseurs de riens», suivant la féroce sentence prononcée par Diderot dans son Encyclopédie, les «marchands merciers», forment une très ancienne corporation parisienne, d’abord spécialisée dans le commerce international des tissus, puis reconvertie, au XVIIe siècle dans le négoce des objets de luxe. A travers les destins de marchands comme Gersaint ou Duvaux, le musée présente une centaine d’œuvres d’art, de documents et d’archives illustrant les origines du luxe parisien. MUSÉE COGNACQ-JAY.

La fabrique du luxe. Les marchands merciers parisiens au XVIII e siècle. 8 rue Elzévir, Paris IIIe. Du 29 septembre 2018 au 27 janvier 2019. Candélabres à deux branches en bronze ciselé et doré ©Musée Cognacq-Jay/ Roger-Viollet.

Dorothea Lange

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orothea Lange, décédée en octobre 1965 à San Francisco, reste parmi les photographes les plus importants et influents du XXe siècle. Pionnière du documentaire social, ardente porte-parole de la photographie et de son pouvoir de dénonciation, Lange utilise son appareil photo comme outil de lutte politique pour mettre en lumière ce qui lui apparaissait comme autant d’injustices et d’inégalités sociales. Ses travaux les plus importants ont été réalisés pendant la Grande Dépression débutée en 1929. En 1932, choquée par la misère des chômeurs et des sans-abris dans les rues de San Francisco, la photographe abandonne son activité de portraitiste de studio. L’exposition met l’accent sur la force émotionnelle qui émane de ses photographies. Plus d’une centaine de tirages vintage, réalisés de 1933 à 1957, sont exposés et mis en valeur par des documents et des projections. JEU DE PAUME. Dorothea Lange. Politiques du visible. Place de la Concorde, ParisVIIIe. Du 16octobre2018 au 27janvier2019. «Migrant Mother», Nipomo, California, 1936 ©The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California, City of Oakland, gift of Paul S. Taylor.

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R ESTOS &B ARS

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Perruche

issé au sommet du Printemps de l’Homme, Perruche,audacieux rooftop, signe le projet fou du duo parisien formé par Alexandre Giesbertet Julien Ross déjà à la tête de Daroco, associé aux experts Gilles Malafosse et Laurent de Gourcuff (stars de cette rentrée). Surprise d’un jardin suspendu de 500 m2 mis en scène par Toro & Liautard où un design chaleureux fait de bois clair et de plantes exotiques habillent cette terrasse haut perchée comptant parmi les plus magiques de Paris. Carte courte, vins percutants et produits minutieusement sourcés font la joie d’une cuisine conviviale et décomplexée : tartare en dorade, salade niçoise, poulpe grillé, saucisse purée, entrecôte à partager… Pour la soif et la fête, direction le bar imaginé façon pool house où les cocktails de Nico de Sotoélectrisent ce décor de carte postale à la saveur unique. PERRUCHE. 2 rue du Havre, Paris IXe. 01 42 82 60 00 Ouvert tous les jours de midi à 2h du matin.

Girafe

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près Loulou et Monsieur Bleu, Gilles Malafosseet Laurent de Gourcuff enchantent la rentrée avec cette nouvelle adresse allurée nichée au cœur de la Cité de l’architecture. Plongé dans un décor sensuel imaginé par l’architecte Joseph Dirand, Girafeimpose son élégance charnelle et invite sur sa terrasse ravageuse la tour Eiffel à notre table. Dans le prolongement de ce petit miracle visuel, une cuisine marine, heureuse et souple signée par Benoît Dargère, chef des cuisines qui affirme son penchant pour les inspirations d’ici et d’ailleurs. Eloge iodé en version chic, canaille, cru, cuit, exotique autour des grandes stars de la mer : homards, sole, thon, daurade, bar… Entrées coquettes (sublimes ravioles de langoustines), fruits de mer cueillis au meilleur de la criée servis en plateaux ou à l’assiette et desserts ultra-gourmands

(plantureuses chouquettes à la crème vanillée) complètent la carte de ce lieu délicieusement spectaculaire qui fixe Paris dans les yeux. GIRAFE. 1 place du Trocadéro et 11-Novembre, Paris XVIe. 01 40 62 70 61.

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La Coupole

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œur battant de Montparnasse depuis son ouverture en 1927, la brasserie La Coupole, célèbre pour son style Art déco, revient pimpante sur le devant de la scène et renoue avec son passé festif. Chaque semaine, des artistes de talent animeront les dîners, tandis que le dancing, entièrement rénové, assurera le show le week-end. A la carte, les amoureux de l’adresse retrouveront les plats qui ont fait son succès: le curry d’agneau à l’indienne, le pied de cochon grillé, l’aile de raie à la grenobloise, les crêpes Suzette. LA COUPOLE. 102 boulevard de Montparnasse, Paris XIVe. 01 43 20 14 20.

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Robert

Cravan

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iscrètement repris pendant l’été par Franck Audoux (ex-Chateaubriand), ce petit bistrot de quartier datant de 1911 a emballé les foodeurs avec ses photos alléchantes publiées sur Instagram. Gracile et racé avec son décor d’époque et sa jolie terrasse, Cravan revendique son appellation «café», ouvre ses portes dès 8h et régale d’une cuisine maison balançant en manières œufs du matin, granola, croque-madame, salade césar, tarama de crabe, lobster roll… et la joie d’une carte de cocktails savants qui offrent un supplément de caractère à ce lieu qui n’en manque pas. CRAVAN. 17 rue Jean-de-La Fontaine, Paris XVIe. 01 40 50 14 30 Ouvert 7/7 de 8h à 23h.

e voilà, le beau Robert, assumant le chic et le raffiné dans le décor comme dans l’assiette. Aux manettes, la fine équipe d’Au Passage, Loïc Martin et Edouard Bergeonet le chef australien Peter Orr, qui poursuit sa quête gourmande avec l’ouverture de ce premier restaurant. A l’aise dans son registre bistrotier et dans l’art du bien manger, la carte déroule des plats de haut goût, précis et inventifs, révélant tout le talent de ce chef passé chez les meilleurs étoilés italiens de Londres qui fait la surprise de pâtes divines: ce jour-là gnocchi tomates, basilic et buratta à tomber. En prime, une belle cave de vins naturels et un service en délicatesse. On adore. ROBERT.32 rue de la Fontaine-auRoi, Paris XIe. 01 43 57 20 29.

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La Lorraine

e restaurant de poissons créé en 1919 et hissé au rang des institutions, dévoile à l’aube de son 100e anniversaire un nouveau décor orchestré par l’architecte star Laura Gonzalez. Fresques murales, marbre au sol, panneaux d’acajou impriment un style élégant qui épouse l’âme du lieu. Ajoutez le nouveau bar à l’américaine furieusement glamour, une terrasse agrandie et une nouvelle carte orchestrée par le chef Gérard Delaunay, maestro de la cuisine marine qui source le meilleur de la mer et sublime les étals avec de coquettes assiettes bistronomiques. Bon jusqu’au soufflé au Grand Marnier, à ne pas laisser filer!

BRASSERIE LA LORRAINE. 2 place

des Ternes, Paris XVIIe. 01 56 21 22 00.

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t de deux pour la talentueuse Julia Sedefdjian! Quelques mois après l’ouverture de son premier restaurant, Baieta, la plus jeune étoilée de France remet le couvert en toute décontraction dans le Quartier latin avec ce bar à manger d’inspiration caribéenne. Une adresse du soir menée par une cool équipe où les verres s’agitent autour d’une belle collection de rhums en provenance de Martinique, de la Guadeloupe, de l’île Maurice, de Cuba… Cocktails classiques et créations originales écrivent une carte pimpante, diablement séduisante. Pour accompagner ces élixirs shakés, on pioche parmi les authentiques souskaï papaye et mangue, un féroce d’avocat, une langouste au beurre de piment, une pana cotta coco et mangue… Bref, on passe une bonne soirée. BÔ. 8 rue de Poissy, Paris V e. 07 60 56 16 28 Ouvert de 17h à 2h du mardi au samedi. Sans réservation.

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Auberge du Jeu de Paume A

Petrossian

osté face à la boutique historique du VIIe arrondissement, le tout nouveau restaurant Petrossian imaginé par le studio MHNA mêle avec une élégance de rigueur la noblesse des beaux matériaux à des éléments de décorations hautement créatifs. A la carte, imaginée par le chef Renaud Ramamourty, le caviar tient la vedette, se pique de fantaisies, révèle des mariages parfaits, parfois inattendus : le cœur de filet de bœuf s’entoure d’une viennoise de caviar, le cabillaud se dote d’une croûte de caviar, les frites se trempe à l’envi dans le caviar liquide… Mention spéciale pour l’étonnante tarte fine crémeux aux oignons, nappée de caviar alverta maturé. Le tout? Un snobisme jubilatoire, follement addictif.

seulement 40km de Paris, ce refuge 5 étoiles affilié Relais & Châteaux fait partager à ses hôtes le calme de son environnement et l’élégance de son art de vivre. Posé au cœur du domaine de Chantilly, cet édifice luxueux compte 67 chambres et 25 suites décorées en charme dans un style français classique. Un décor raffiné qui fait écho au restaurant gastronomique de l’hôtel, La Table du Connétable, pilotée par le jeune chef Julien Lucas, passé chez Joël Robuchon et au Bristol sous Eric Fréchon. Son credo? Une cuisine éthique qui vise le goût, raconte une histoire, s’éprend de nouveaux produits et d’associations audacieuses. Une inspiration qui infuse chaque plat: des œufs parfumés à la chicorée, ail des ours et livèche, au sandre en darne, champignons de Paris et noisettes jusqu’à ce bluffant dessert qui confronte le chocolat grand cru aux endives de Picardie. AUBERGE DU JEU DE PAUME. 4 rue du Connétable, 60500 Chantilly. 03 44 65 50 00.

RESTAURANT PETROSSIAN.

13 boulevard de La Tour-Maubourg, Paris VIIe. 01 44 11 32 32

On guette l’ouverture de Bien Ficelé, nouveau restaurant de viandes d’Arthur Lecomte et Dimitri Abouker,déjà à la tête de Bien Elevé. Sous la houlette d’Emilie Bonaventure, cette nouvelle adresse conviviale posée dans le vibrant XIe proposera du cochon de lait, des volailles de première catégorie, du bœuf maturé cuit à la braise et à la broche et aussi une pêche du jour pour les amateurs de poissons. Hâte! BIEN FICELÉ, 51 boulevard Voltaire, Paris XIe.

Rubrique «Restos & Bars» réalisée par S A N D R A S E R P E R O PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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M USIQUES & F ÊTES

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Corine

vec sa moumoute en forme de choucroute blonde, ses combinaisons en lamé-strassé et son maquillage idéal pour franchir la porte redoutable du Studio54, notre Corine nationale ressuscite toute la magie du disco à la française. Paroles naïves et à double sens, beat rivé au niveau des hanches, voix humide comme un tee-shirt mouillé, Corine est une gigantesque boule à facettes revisitée à l’heure d’Instagram. CORINE. Au Trianon, 80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 26 novembre.

David Byrne L

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eader des Talking Heads, le groupe qui dans les années1980 a mélangé funk et rock, rythmes afro et pop occidentale avec brio, David Byrne est aussi un des derniers géants musicaux de ce siècle, que ce soit à travers ses embardées solo comme ses collaborations avec Brian Eno ou Caetano Veloso. Autant dire que son passage sur scène à Paris fait partie de ces dates à marquer au fluo dans son agenda.

Kylie Minogue

50 ans tout ronds, l’Australienne Kylie Minogues’est construit, année après année, un statut de diva sur mesure qui lui permet de se comparer aux plus grandes, Madonna en tête de liste, sans avoir à rougir. Reine des shows démesurés, des explosions de paillettes et des chorégraphies déjantées qui plaisent tant à son public gay, Kylie viendra défendre à Paris son dernier album avec une des tournées hautes en couleur et surprise dont elle a le secret. KYLIE MINOGUE. A la Seine Musicale, île Seguin, Boulogne-Billancourt (92), le 9 novembre. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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DAVID BYRNE.

Au Zenith, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe, le 5 novembre.


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Morcheeba

ans les années 1990, avec des formations comme Massive Attack ou Portishead, les deux frères anglais, accompagnés de différentes vocalistes au fur et à mesure des albums, furent une des pierres angulaires du trip-hop, son rythme dub et ses emprunts au jazz comme à la soul ou au blues. Après des années passées dans l’ombre, les voilà de retour, plus en forme que jamais, profitant du revival nineties comme jamais. MORCHEEBA. Au Trianon, 80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 13 novembre.

A D

Neneh Cherry

epuis ses débuts dans les années 1990, avec sa fusion entre funk, hip-hop et soul music, la fille de Don Cherry n’a jamais cessé de nous trimballer au fil de son univers pour notre plus grand bonheur. Après différents projets et une vie de saltimbanque moderne, Neneh Cherry se rappelle à notre bon souvenir avec Kong, un titre engagé qui dénonce le sort des migrants et pour lequel elle retrouve le producteur 3D de Massive Attack. La question restant de savoir si Neneh va présenter un éventuel prochain album! NENEH CHERRY. Au Café de la Danse, 5 passage Louis-Philippe, Paris XIe, le 26 septembre.

Childish Gambino

cteur, scénariste, producteur, humoriste et on en oublie certainement en route, Donald Glover est aussi un des musiciens américains les plus talentueux du moment. Sous le pseudo Childish Gambino, il dessine le hip-hop d’aujourd’hui. Un rap plus mixte, entre r’n’b, soul et dance, à l’image de son dernier single, This Is America, dont le clip, bien parti pour s’imposer comme une des plus belles vidéos de l’année, cumule déjà 300 millions de vues. CHILDISH GAMBINO. Au Zénith, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe, le 30 octobre.

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Indochine

n ne présente plus le groupe intergénérationnel qui fait pousser des cris d’hystérie à votre grand-mère comme à votre petite-nièce. Avec plus d’une vingtaine d’albums au compteur, presque quarante ans de fiers et loyaux services rendus à la France et des tubes comme s’il en pleuvait, les papis post-gothiques viendront défendre en live leur dernier album, le bienheureux 13. INDOCHINE. A l’AccorHotels Arena, 8 boulevard de Bercy, ParisXIIe, le 14novembre. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Musiques & Fêtes

John Carpenter

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Moodoïd

mmené par le musicien Pablo Padovani, Moodoïd et sa galaxie farfelue est certainement l’une des choses les plus excitantes arrivées à la pop française depuis longtemps. Capable de passer des ambiances psychédéliques aux délires disco et paillettes, de la pop érotique au rock mélodieux, Moodoïd dessine à chacune de ses sorties un univers onirique dans lequel on est impatient de plonger en live. MOODOÏD. A la Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris XXe, le 14 novembre.

éalisateur prodige de films d’horreur cultes (The Thing, Christine, Assault on Precinct 13), John Carpenter est aussi adulé pour la musique de ses films, qu’il a toujours composée lui-même et qui a énormément influencé la musique électronique. Il a pourtant fallu attendre 2015 pour qu’enfin Carpenter sorte Lost Themes, un premier album studio où il prouve avec brio qu’il n’a pas perdu la main. JOHN CARPENTER. A la Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe, le 11 octobre.

Jon Hopkins L

a petite quarantaine, formé très tôt à la musique classique, producteur réclamé par Coldplay ou Brian Eno, le Britannique Jon Hopkins a, en une dizaine d’albums, de bandes originales et de collaborations diverses et variées, forgé une électro raffinée et mentale, gavée de mélancolie et de rythmes cardiaques, radieuse comme une symphonie du futur et qu’il met en scène à coups de projections visuelles et de jeux de lumière absolument fascinants. JON HOPKINS. Au Trianon, 80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 26 octobre.

E

Sage

x-membre du groupe rock Revolver, Ambroise Willaume, aka Sage, a opté, en solo, pour une voie de traverse remplie de piano feutré, de voix caressantes et de mélodies pop dans lesquelles résonnent les ombres des Beatles ou d’Elton John à ses débuts. Son dernier album, Paint Myself, certainement son plus intime à ce jour, place Sage aux côtés de cette nouvelle variété française délicate façon Woodkid ou Clara Luciani. SAGE. Au Café de la danse, 5 passage Louis-Philippe, Paris XIe, le 23 octobre.

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the sound of hotel costes

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écouvrez la sélection du mois avec 15 morceaux soigneusement sélectionnés par Studio HC en collaboration avec Watch Your Music sur AppleMusic, dont: • Fevers and Candies de Dita Von Teese - • Ajaja Rhythmus de Nummer - • Rest in Piece de Rene Schier - • And So What de Caroline Loeb - • Love Honey, Love Heartache de Man Friday - • Ageispolis d’Aphex Twin. «Hôtel Costes» on Apple Music. @hotelcostesofficial onSpotify

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E NVIES &P LAISIRS

Le corps en bijou

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Eva K. Salvi

près des études d’ingénieur, Anissa Kermiche, s’oriente vers la joaillerie et lance en 2006 sa première collection. Mêlant art et humour, elle veut créer des bijoux qui reflètent les femmes actives, puissantes et drôles. «Après avoir passé beaucoup trop de temps dans le domaine un peu rustre de l’ingénierie, il me fallait exprimer mon côté glamour et sexy. Et quoi de plus féminin qu’un bijou?» Sa ligne Body Langage, veut être une ode à la femme: « Je trouve la féminité précieuse, et elle doit être célébrée.» Le collier Le Derrière, comme la boucle d’oreille Yes we can can, détournement du slogan d’Obama, pour nommer les jambes de femmes dansant le french cancan… apportent la touche d’humour qu’elle juge nécessaire à ses collections. «Je trouve le monde du bijou un peu poussiéreux et trop sérieux à mon goût. L’humour est une valeur qui me tient à cœur et c’est mon premier critère de sélection en amour et amitié.» Elle a aussi créé une ligne en hommage à Calder: «De petites sculptures portables, censées susciter des émotions comme le ferait une peinture. Je trouve intéressant de faire communiquer le design, l’art, la joaillerie, l’histoire. Ma dernière collection Louise

De haut en bas: collier «Le Derrière» en argent et or jaune brossé; boucles d’oreilles «Mobile» en laiton, or jaune et perle d’eau douce; ear cuff et boucle d’oreille «Louise d’Or» en or jaune, et diamants; boucles d’oreilles «Tête à Tête» en laiton, or jaune et perles d’eau douce; collier «Pit Power» en argent, or, onyx noir, rubis et spinelle noir. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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«je trouve intéressant de faire communiquer le design, l’art, la joaillerie, l’histoire».

d’Or, où sont gravés un buste de Marianne et la devise “Liberté Egalite Féminité”, rend hommage à la première marche des femmes, avant la Révolution française, lorsque des intellectuelles influentes avaient pris les devants pour protester. Chaque pièce porte le nom d’une des révolutionnaires.»

Eva K. Salvi

ANNE DELALANDRE

De haut en bas: boucles d’oreilles pendantes «Rubies Boobies» argent plaqué or et rubis; boucles d’oreilles «Louise D’Infinie» or et diamants; choker «Louisette»; choker et pendentif «Louise D’Or», or et rubis.

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Les must have de l’automne Galeries Lafayette

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es Galeries Lafayette lancent Go for Good, le mouvement pour une mode plus responsable. Découvrez notre sélection de produits plus justes et plus durables qui allient recherche de style et recherche de sens. Go for Good, pour une mode plus responsable. Retrouvez nos engagements en magasin et sur goforgood.galerieslafayette.com, 40 boulevard Haussmann, Paris IXe. Ouvert tous les jours. Carnet «Paris mon amour…» et «Slow Life», 64 pages lignées, 15 x 21 cm, 10€. Bloc «Cœur d’artichaut», 120 pages blanches, 10 x 15 cm, 7,50€, Les Éditions du Paon, fabriqué en France, matière recyclée

K-Way Capsule, Stella McCartney, nylon, 795€, matière recyclée

Capuche de pluie, Capuches à Mémé, coton, 55€, fabriqué en France

Chaussons «Kosmic», Collégien, 82 % coton, 16 % polyamide, 2 % élasthanne lycra, 29,50€ du 18/19 au 34/35, 37€ le 36/37, fabriqué en France

Robe, Mini Rodini, coton biologique, 55€, du 4 au 12 ans

Sweat-shirt, Ecoalf, coton, 79€, matière recyclée

Parka «Kindness», Insane in the rain, tissu provenant de bouteilles plastique recyclées, 120€

Huile barbe et visage «Argan Baobab», Le Baigneur, flacon 50 ml, 19,50€, cosmétique biologique PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Kshanti, le studio de yoga de Catalina Denis L

’ancienne mannequin et comédienne d’origine colombienne vient d’ouvrir son premier studio de yoga à Paris. Une adresse ouatée, cachée dans la cour d’une ancienne église du VIe. «Un lieu où j’ai senti les bonnes énergies et un lieu de silence parfait pour s’occuper du corps et de l’esprit», résumet-elle. Aux origines de sa passion, un accident de la cheville soigné en pratiquant l’Iyengar, la déclinaison traditionnelle du yoga, suivi d’années de pratique entre Paris et Los Angeles. «Une ville où le yoga devient vite votre hygiène de vie, et qui a fini par me sauver la vie», confie-t-elle. Entourée des meilleurs professeurs venus des meilleurs centres de yoga de Los

Angeles, elle a imaginé à Paris un lieu intimiste: cocon aux belles matières et immédiatement relaxant. Le yoga qui y est enseigné, accessible et «sans objectif de performances», ajoute aux grands classiques des cours complètement inédits à Paris. Il faut tester ici le chromo-yoga, associant aux postures la luminothérapie, le nidra, un yoga du sommeil, et les cours dédiés à la respiration yogique (pranayama). Un principe clé, selon Catalina Denis, car plus on apprend à bien respirer, plus on apprend à mieux vivre. ALEXIS CHENU

Kshanti Yoga, 13 rue du Vieux-Colombier, Paris VIe. www.kshanti-yoga.com

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Jan Welters / Thibault Stipal

ette saison, l’actrice américaine Andy MacDowellest l’ambassadrice de Un Jour Ailleurs, la maison française reconnue pour ses classiques intemporels et chics. «J’adore les françaises. Elles sont, selon moi, les plus chics de toutes. La collection a ce coté très français, élégant et raffiné.» Séductrice dans Unjour sans fin de Harold Ramis, inoubliable dans Quatre mariages et un enterrement de Mike Nevell, l’actrice renoue aujourd’hui avec ses premières passions parisiennes lorsqu’elle débutait sa carrière de mannequin. «Vivre à Paris a grandement contribué à mon éducation. J’ai pu côtoyer des personnes qui avaient vu le monde, qui connaissaient l’Europe, qui voyageaient, qui allaient au musée, et mon univers en tant que mannequin s’est complètement ouvert. C’était une expérience formidable pour moi.» Devant l’objectif de Jan Welters, elle incarne à la perfection le style chic et décontracté de UnJour Ailleurs. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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on grand manteau camel nonchalamment posé sur ses épaules, la fille Ba&sh a ce je ne sais quoi qui définit un état d’esprit et une allure si parisienne. Une jupe à carreaux subtilement fendue, un tee-shirt esprit vintage et des boots en cuir blanc en disent long sur sa féminité chic et naturelle.

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Envies & Plaisirs

Bijoux d’art

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aurence Graff OBE, est l’un des plus grands collectionneurs d’art moderne au monde, il apprécie profondément les maîtres qui ont révolutionné la scène artistique du XXe siècle. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que les créations Graff ne s’inspirent du monde de l’art. Ce sont les œuvres calligraphiques de l’artiste américain Cy Twombly et d’autres artistes, tels que Christopher Wool, qui ont constitué le point de départ pour les designers de Graff pour créér une collection de chefs-d’œuvre contemporains où la spontanéité du geste -la ligne impromptue animant les pièces- est présentée par des pierres précieuses scintillantes. «Laurence Graff OBE is one of the world’s most renowned modern art collectors, and has always been an admirer of artists from the 20th century. Inspired by the calligraphic forms of Cy Twombly, Graff’s designers created a series of masterpieces decorated with precious stones.» PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Ouverture d’une nouvelle boutique, fin d’année 2018, au 237 rue Saint-Honoré Paris 1er


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Le temps retrouvé L

a Maison Fabergé repousse les limites de la créativité, mêlant surprise et plaisir, ingéniosité technique et, par-dessus tout, une qualité exceptionnelle… Autant d’éléments dignes des meilleurs maîtres horlogers du monde, comme en témoignent les dernières collections Fabergé. Le modèle Fabergé Visionnaire DTZ, un garde-temps aux lignes affirmées, est doté de complications techniques précises. Reconnue et récompensée par le grand prix d’horlogerie de Genève en 2016, cette montre est à la fois raffinée et sophistiquée. «La collection Visionnaireimplique la mise au point de complications toujours plus modernes et originales, précise Aurélie Picaud, directrice de la branche horlogère. Si tous les éléments de notre patrimoine sont

présents, nous laissons libre cours à notre imagination pour les réinterpréter afin de créer une offre unique.» Egalement primée, la montre Lady Compliquée Peacock se décline en divers coloris, et son cadran est orné de motifs en pierres précieuses et diamants éclatants. Son design et son mécanisme sont directement inspirés de l’œuf Peacock créé par Peter Carl Fabergé en 1908. «Réservant une surprise inattendue, ce garde-temps nous permet d’insuffler une nouvelle vie à une création enchanteresse du passé qui allie élégance des lignes et complexité technique, explique Aurélie Picaud. Il est parfaitement en phase avec l’esprit Fabergé, tout en ayant une personnalité propre.» En vente en exclusivité à la boutique Chronopassion, 271 rue Saint-Honoré Paris Ier. www.faberge.com

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Envies & Plaisirs

Sport

au fĂŠminin

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ujourd’hui, la tendance est à l’athleisure, contraction des mots «athletic» et «leisure», sport et loisir: des pièces de mode pointues inspirées du style et des matières techniques du sport. La tendance n’est pas nouvelle, mais connaît actuellement un boom incroyable. «Je voulais imaginer de beaux vêtements techniques et créer une marque de vêtements de sport à porter tous les jours», raconte Marion Rabate, la jeune fondatrice d’Ernest Leoty, qui vient de présenter sa première collection. Après avoir suivi des études d’ingénieur à l’Ecole des mines, puis au Massachusetts Institute of Technology, elle a travaillé quelque temps pour un fonds d’investissement à la recherche de marques dormantes ayant un potentiel dans la mode. En flânant à la bibliothèque des Arts déco, elle découvre la Maison Leoty, marque ancienne de corsets dont elle rachète les droits. Ernest Leoty était l’un des plus célèbres corsetiers parisiens du XIXe siècle. Avec leur coupe intelligente et leur élasticité, ses corsets permettaient aux femmes de respirer. Aujourd’hui, ils sont exposés au MET de New York. «Le but est de faire un objet d’art confortable, qui facilite le mouvement au lieu de le restreindre tout en gardant un côté enchanteur», écrivait-il. «Il était féministe avant l’heure, sans aucun compromis avec l’élégance, ajoute Marion. On s’inspire de la tradition mais avec un savoir-faire et des matières de luxe très techniques. Les coutures des tops font le soutien, elles sont à plat pour être douces et verticales pour ne pas aplatir la poitrine, à la différence des vêtements de sport. On a créé un corset dans une matière ultraconfortable et nos leggings sont taille haute pour affiner la silhouette.»

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’est l’histoire de deux amies qui se sont rencontrées sur leur lieu de travail. Leur passion pour la joaillerie les a conduites à créer leur marque: Sylna, mélange des deux prénoms, Sylvie Wulwik et Nathalie Leret Bacri. Leur collection s’appuie sur un design unique, décliné pour homme et femme, quel que soit leur âge, avec un symbole, celui de l’amitié et de l’amour éternels. Ce symbole, elles l’ont créé avec la complicité de Nicolas Perrin. Il s’agit d’un cœur à l’infini, porté comme un portebonheur.

ANNE DELALANDRE www.ernestleoty.com

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Envies & Plaisirs

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iguille d'or d’ESMOD Paris et premier prix de lingerie du concours international de mode à Dinard, c’est rue du Jour au cœur de Paris, que Paloma Casilea établi sa boutique-atelier. «Je réalise les patronages à la main et crée chaque prototype, de cette façon j'écris l'histoire de chaque pièce.» Elle crée ses propres broderies et chaque pièce est conçue puis réalisée à la main dans les règles de l’art d’un savoir faire traditionnel français. Chacune de ses créations est l’éloge d’une matière: dentelle de Calais, broderie française, guipure, soies de Lyon qu’elle associe à des découpes graphiques et inattendues, des jeux d’élastiques travaillés comme des accessoires et des attaches métallisées placées comme des bijoux.

www.palomacasile.com

près Constance Jablonski et Arizona Muse, Majestic Filatures, la griffe de maille de luxe, a choisi Lara Stone comme nouvelle égérie. La top néerlandaise a aussi inspiré la nouvelle collection capsule. Rencontre à Paris. Qu’aimes-tu le plus dans ton métier?C’est une vie très riche d’expériences, de rencontres et de voyages étonnants. Une sorte de conte de fées. Plus jeune, j’avais toujours mon passeport dans la poche. Maintenant, c’est plus difficile de laisser mon fils à la maison: il faut trouver le bon équilibre. Est-ce vrai que tu n’aimes pas défiler à cause de tes «petits pieds»? Oui, c’est vrai! Je n’aime pas les gens qui me regardent. Je n’aime pas marcher avec des talons, et les chaussures sont souvent trop grandes. En défilant, je pense toujours : «Ne tombe pas, ne tombe pas…» Dans le dernier show, tout allait bien, et puis j’ai trébuché sur ma jupe. Heureusement je ne suis pas tombée, mais c’est gênant! Qui est ton créateur de mode préféré? Riccardo Tisci, et je suis excitée de voir ce qu’il va faire avec Burberry. Nous sommes amis depuis dix ans: une personne merveilleuse! Cette capsule est ta première expérience de mode? Oui. Ils ont suivi mes goûts et mes intentions, les formes et les couleurs que j’aime: le jaune et surtout l’orange, la couleur nationale de mon pays d’origine. Et puis, j’aime toujours les basiques, comme le noir, le blanc et le gris. Ton activité préférée à Paris? Aller au Jardin d’acclimatation avec mon fils.

Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Gilles Bensimon

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Hotel Palafitte Hotel Napoleon Paris Baccarat Hotel New York Grand Hotel Tremezzo

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700 hôtels, 85 pays: un nombre infini d’expériences inoubliables

e groupe hôtelier américain Preferred Hotels &Resorts℠ célèbre son 50e anniversaire. Cinq décennies d’évasion ultime. Avec une passion inchangée, celle d’inspirer chaque voyageur à vivre une expérience unique au sein de l’hôtel et la résidence de luxe qui répond exactement à ses préférences. Que vous voyagiez tout près ou ailleurs, pour affaires ou loisirs, en solo ou avec vos proches, une aventure personnalisée, authentique et exaltante vous attend. De surcroît, le client dispose du plus vaste programme de fidélisation d’hôtels indépendants au monde, I Prefer℠ Hotel Rewards, qui offre la possibilité d’accumuler des

points échangeables contre des nuits gratuites, d’effectuer ses dépenses dans l’établissement de son choix, et, en plus du statut Elite, de nombreux autres avantages, notamment l’accès gratuit à Internet et le surclassement selon disponibilité dans plus de 650établissements participants à travers le monde. PreferredHotels.com Preferred Hotels & Resorts℠celebrates 50 years of inspiring travel as the ultimate guide to the finest independent hotels, resorts, and luxury residences in the world. Their continued passion is helping travelers live the Preferred Life, with special benefits at more than 650 participating properties worldwide.

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Envies & Plaisirs

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Mert and Marcus

De haut en bas et de gauche à droite: bracelet , mini-créoles, boucles d’oreilles pendantes, bague «Toi et Moi» et bague pavée, collection «My Soul by Gigi Hadid», Exclusivement en boutique, Messika.

e duo de choc récidive: Gigi Hadid et Valérie Messika signent, pour la seconde année consécutive, une collection inédite: My Soul by Gigi Hadid. Dans un univers bohème chic très sensuel, ces bijoux, portés en accumulation s’inscrivent parfaitement dans la tendance actuelle du «stacking». Reflets de ces deux femmes de caractère, les pièces de la nouvelle ligne Messika By Gigi Hadid se veulent à la fois sensuelles et ultra-désirables. Vibrance de l’or, fluidité des chaînes, ergonomie du porté, les deux amies travaillent le diamant en pampille de lumière fidèle à la signature «mix&match» de la Maison Messika. Dans un esprit de liberté, les pièces se posent sur la peau tels des chokers, bracelets de main ou de cheville, piercings et autres créoles, Valérie Messika affirme encore un peu sa position de pionnière du néobijou: «Cette deuxième collaboration aux côtés de Gigi a été incroyable. Main dans la main, nous avons conçu une collection exclusive à son image. A la fois solaire et féminine.»

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B OUTIQUES &A DRESSES

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Akillis

quelques minutes de la place Vendôme, Akillis ouvre les portes de son nouvel écrin. Dans un décor graphique, en marbre noir et blanc, les vitrines fuselées comme des pierres précieuses dévoilent les dernières collections de Caroline Gaspard, fondatrice et créatrice de la marque qui fête ses 10 ans. A l’étage, un salon privatif vous accueille dans une atmosphère douce et feutrée pour essayer les bijoux en toute intimité. AKILLIS. 354rue Saint-Honoré, Paris Ier.

Miu Miu M

iu Miu, la petite sœur de Prada, renforce sa présence à Paris avec une nouvelle boutique sur trois étages dans un immeuble du XIXe de la prestigieuse rue du Faubourg Saint-Honoré. Le plafond, la moquette, les colonnes et les tables sont d’une même teinte bleu clair, créant l’effet d’une boîte monochrome. Par un escalier suspendu, bleu lui aussi, les visiteurs accèdent au premier étage, accueillis par de sublimes canapés de velours du même ton. MIU MIU. 1rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris VIIIe. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Beaupassage

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Anne-Emmanuelle Thion

enouant avec la tradition des passages parisiens, mais cette fois à ciel ouvert, Beaupassage relie le boulevard Raspail, la rue de Grenelle et la rue du Bac. Concentré d’excellence, ce lieu de flânerie est dédié à l’art, au bien-être et à la gastronomie. On y retrouve les grands noms de la gastronomie et pâtisserie française: Yannick Alléno avec L’Allénothèque qui rassemble sur trois niveaux un restaurant et une cave à vins; Le Café Pierre Hermé, le premier café du chef pâtissier; La Boulangerie de Thierry Marx avec ses pains aux farines biologiques pétris et cuits sur place; le Daily Pic d’Anne-Sophie Pic; La BoucherieRestaurant Polmard et ses viandes hibernées; Mersea, le restaurant street food de la mer; la traditionnelle Fromagerie Barthélémy; %Arabica et Champion Spirit une académie du sport imaginée par Abdoulaye Fadiga, le champion du monde de boxe thaïe. BEAUPASSAGE. 53-57rue de Grenelle, Paris VIIe.

Maison TTF

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a maison TTF, spécialiste de la jadéite, ouvre sa première boutique au monde à Paris. Inspiré des fines menuiseries chinoises traditionnelles du Xe siècle, un jeu de panneaux de bronze dorés et satinés encadre les vitrines épurées qui dévoilent les plus belles pièces de la maison: Trésors intemporels, Magnolia impérial, Lotus sortant de l’eau… Un magnifique escalier en spirale accède à un petit salon privé pour essayer en toute discrétion les plus belles pièces de la maison chinoise de haute joaillerie. TTF. 9rue de la Paix, Paris IIe.


Boutiques & Adresses

Arije a Maison Arije inaugure un nouveau flagship à son adresse historique, rue Pierre Charron, au cœur du triangle d’or parisien et propose plus de trente marques horlogères et joaillières ainsi qu’une sélection d’objets précieux et d’arts de la table. Signé par le duo d’architectes d’intérieur Didier Masquida et Ute Wegener, de l’agence Au-delà de l’idée, l’immense espace se développe sur trois étages avec au centre un escalier monumental orné de ses cet écrin architectural offre une expérience exceptionmilliers de lames en métal doré, telles les secondes marnelle pour les amateurs éclairés de design et de montres. quées sur le cadran d’une montre. Précieux et chaleureux, ARIJE. 50rue Pierre-Charron, Paris VIIIe. PA L AC E COS T E S S E P T E M B R E / O C TO B R E 2 0 1 8

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Luc Boegly

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Sommaire

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