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Modes, arts et créations à Paris

Keira Knightley Michael Douglas Pio Marmaï José Garcia

Spécial Hommes Mode et montres L’AGENDA très parisien

N U M É R O

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Magazine cadeau

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Sommaire

77 Avril - Mai

2019

La Météo des Modes 12. Nouvel homme? Le prêt-à-attendre

14. Fashion hubs. Marques d’influenceurs. Oiseaux

Talents

16. Keira Knightley «La maternité a bouleversé ma vie, mon point de vue sur les choses, tout, en fait» 20.Michael Douglas «Nous avons su nous adapter au nouvel Hollywood. Tant bien que mal» 24.Christopher Pine «Pas encore trouvé ce qui m’excite» 26. Marie-Flore «Je veux être une femme de mon époque»

28. Pio Marmaï

«J’aime bien être un peu franc tireur» 30. Raphaëlle Le Baud

ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution

La force des artisans 32. Des gens que j’aime… José Garcia 34. Nathalie Dufour «Tous ont rejoint l’Andam par envie désintéressée d’aider la jeune création» 36. Bertrand Chamayou «Je suis un artiste pluriel» 38. Rasmus Michau Du dancefloor à l’open space AV R I L / M A I 2 0 1 9

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BOUTIQUES

PARIS

10, Place Vendôme 271, rue Saint-Honoré 50, rue Pierre Charron

Big Bang MP-11 3D Carbon. Boîtier en carbone tri-dimensionnel. Mouvement manufacture avec 7 barillets couplés en série et une réserve de marche de 14 jours. Série limitée à 200 pièces.


Sommaire

77 Avril - Mai

2 019

Mode

42.Mondes magiques Voyage onirique dans les univers fascinants des bijoux de la créatrice Lydia Courteille Photographies Léa Nielsen

58.Melimelo mecs Carnets de Mode 76. Sylvain Fischmann «La silhouette, c’est notre signature» Montres

80. Le temps des hommes 96.La diagonale du flou Peintures Michael Takacs 106. Béatrice Coullaré

Retrouvez aussi votre magazine sur issuu.com, facebook, instagram

107. L’AGENDATRÈS PARISIEN 108 . Galeries & Musées 112 . Restos & Bars 116 . Musiques & Fêtes 120 . Envies & Plaisirs 140 . Boutiques & Adresses 145 . Où trouver votre magazine-cadeau. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Rédaction Magazine édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef, Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Anne Delalandre, Sabine Euverte, Marie Godet (stagiaire), Sandra Hirth, Philippe Latil, Claude Maggiori, Eloïse Nespo, Bertrand Raison, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Esther Valas, Ellen Willer Juliette Michaud Correspondante à Los Angeles Photographies : Léa Nielsen www.leanielsen.com/ Maud Bernos, Marco Borggreve, François Goizé, Laurent Humbert, Hugo Kerr, Raphael Lugassy, Mark Mann / August, Laurent Pons, Justin Stephens / August Alexandre Tabaste, Benoît Teillet, Greg Williams / August Photographie de couverture:Keira Knightley par Austin Hargrave/ August PUBLICITÉ. Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 I M P R I M E R I E . Imaye Graphic ZI des Touches 53022 Laval Cedex Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01.

Making of Série Mode

A

vec ses bijoux féériques, la créatrice parisienne Lydia Courteille nous emporte dans un univers baroque, onirique et merveilleux. Chaque bijou, le plus souvent une pièce unique, est une invitation au rêve. La maison de Gournay nous a offert le cadre poétique de ses papiers peints, réalisés à la main, pour mettre en scène notre série mode Mondes Magiques avec la photographe Léa Nielsen. «Je pense que, dans le monde de la photographie, la mode est l’espace où je peux le mieux traduire mes idées. J’adore photographier les gens, mais je préfère mettre les choses en scène et créer un univers original. Dans la mode, il y a beaucoup de liberté pour le faire. Je suis souvent attirée par des images empreintes d’un certain mystère, avec quelque chose de légèrement ambigu», explique la photographe. Quelques jours après avoir défilé pour Marc Jacobs, Miu Miu, Maison Margiela… la pâleur douce, la courbe des sourcils et la nonchalante beauté du mannequin Sarah Abney ont incarné avec élégance l’esprit couture de ce voyage onirique. ANNE DELALANDRE

Photographe: Léa Nielsen. Directrice artistique: Anne Delalandre. Stylisme: Coline Peyrot. Mannequin: Sarah Abney @Jill Models Management. Elle porte un chapeau Benoît Missolin, une combinaison et une robe brodée Christian Dior et quatre bagues : «Catacombes» en or, diamants et cristal de roche cheveux de Vénus, «Camées et glyptiques» en or, argent, rubis, diamants, camée XIXe, «Rosa Del Inca» en or, rhodochrosite, spinelles, saphirs de couleur, rubis et diamants noirs, et «Star System» en or, diamants et perle de culture, Lydia Courteille. Casting: Mitch Macken . Mise en beauté: Eny Whitehead. Coiffure: Roberto Pagnini. Manucure: Huberte Cesarion. (Photographie retouchée) AV R I L / M A I 2 0 1 9

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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUËT

Nouvel homme? A

près Barack Obama et Justin Trudeau, qui se laisse aller à pleurer en public, Virgil Abloh et Kanye West fondent en larmes dans les bras l’un de l’autre à la fin du défilé Louis Vuitton et lancent le débat sur l’expression de la masculinité dans le milieu du rap. Des icônes mondiales comme le prince Harry ou le rappeur Jay-Z ouvrent la discussion sur les tabous liés à la sensibilité masculine, le hashtag #toxicmasculinity déferle sur Instagram… Après #MeToo, le masculin s’interroge et annonce l’avènement d’un nouvel homme. En France, les femmes s’emparent du sujet et en font le cœur de nombreux podcasts: The Boys Club invite des hommes, connus ou pas, à donner leur définition de la masculinité contemporaine. LesCouilles sur la Table, en présence de sociologues et de philosophes, cherche à déconstruire les mythes. Pour Mansplaining, Thomas Messias, professeur et journaliste, interroge le façonnement des stéréotypes de genre à travers le cinéma. Au Royaume-Uni, le média en ligne TheBook of Man s’adresse à tous les hommes «frustrés par les idéaux d’une masculinité old school». Aux Etats-Unis, Fatherly accompagne les hommes dans leur rôle de père. The Every Man Project, un projet photographique évolutif, s’attaque aux complexes physiques des hommes. Au Maroc, dans sa série TheNew Romantic, la photographe Yasmine Hatimiinterroge les codes de la «virilité» en mettant en scène de jeunes hommes avec des fleurs. La mode masculine explose, notamment avec le streetwear qui convertit les hommes à une culture fashion pointue et exigeante. Des maisons de couture jusqu’alors exclusivement féminines, comme Jacquemus, Mansur Gavriel, Soeur, développent leurs lignes masculines. De même Fashion Nova, le phénomène planétaire de la mode en ligne. Du côté de la beauté, de nouvelles marques, comme Hims ou Keeps, rejoignent les grandes, comme Chanel avec sa collection de maquillage pour hommes Boy. Et quand Louis Vuitton lance une collection de parfums masculins, c’est en déclarant qu’elle cherche à répondre aux attentes d’«une nouvelle masculinité».

Le prêt-à-attendre

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t si attendre, c’était bien? Si la patience était non seulement une vertu, mais une promesse de qualité et de plus grande satisfaction de ses désirs… La maison de souliers Caulaincourt Paris, après avoir constaté qu’il était impossible de compresser le délai de fabrication de ses produits «made to order», a décidé de mettre en place un service de vidéo personnalisée. Filmées par ses artisans au cours des huit semaines de confection, ces vidéos ont pour but de transformer l’impatience en désir. Même démarche pour Nike, qui, dans la rubrique «A venir» de son application, fait monter l’attente et la pression sur les modèles en lancement imminent. En cosmétique, Function of Beauty continue de proposer des shampoings et après-shampoings formulés à partir d’un questionnaire personnalisé, avec délai de livraison de 10 à 20jours. Le nouveau joaillier 404 Place Vendôme y ajoute la cocréation: en ligne, sur son site, des joailliers pros se mettent à la disposition des internautes pour créer avec eux des bijoux uniques, ou redesigner en restaurant des pièces familiales. Un parti pris repris par Gucci DIY, qui confie aux internautes «les rênes du design» et leur propose de personnaliser de nombreuses pièces, cardigans, pulls, blousons, par des créations colorées originales dessinées par des artistes, par des initiales brodées ou par des doublures extravagantes.

As Virgil Ablohand Kanye West sobbed in each other’s arms in public, #toxicmasculinity hashtags were flying across social media. It’s perhaps time to rethink what it is to be a man. In France, that means lots of talking, such as at Les Couilles sur la Table(Balls on the Table) where sociologists and philosophers attempt to deconstruct the myths of traditional masculinity. In Morocco, it can mean striking portraits by photographer Yasmine Hatimi, whose The New Romanticproject asks young men to pose with flowers. Fashion is never far behind any possible new market, so Louis Vuitton’s latest men’s fragrance is, it is said, a response to this “new masculinity.” AV R I L / M A I 2 0 1 9

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In a world of instant gratification, sometimes it’s good to wait to get your stuff. Particularly when you can watch in almost real time what you’ve ordered being made. So, shoemaker Caulaincourt Parismay take eight weeks to make your new footwear, but during that time, you will receive video updates of the process filmed by the artisans themselves. Call it the process of turning impatience into desire.


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La Meteo des Modes

Les marques d’influenceurs

Fashion hubs L

a mode est entrée dans une nouvelle ère, celle du phygital: l’alliance du physique et du digital. Ateliers, conférences, master class, lieux dédiés… le but est de créer ce «moment parfait» à partager sur les réseaux sociaux. Rien d’étonnant dans ces conditions si les «hubs», ces laboratoires d’idées où convergent online et offline, entièrement dédiés à la création et à l’innovation, fleurissent aux quatre coins du globe. A l’occasion du lancement de sa montre Santos, repensée et redessinée, la maison Cartier organise à San Francisco un social lab qui réunit des pionniers dans leur domaine. L’occasion de s’extraire du digital et de revenir au réel grâce à des mini-talks inspirants. A Florence, Gucci lance son ArtLab, une usine-laboratoire destinée à innover, accélérer et mieux contrôler sa production. La créativité de la maison est incarnée jusque sur les murs de l’institution, décorés par des artistes qui ont récemment collaboré avec la marque: Unskilled Worker, Ignasi Monreal, Angelica Hicks, Coco Capitan. Lors de la Fashion Week de Milan, c’est le géant Moncler qui installe son dispositif Moncler Genius Building, un hub «d’esprits exceptionnels» dont l’objectif est de toucher de façon plus créative des personnes d’âges, d’origines, de styles et de goûts variés. Au cœur de Londres, Matchesfashion.com imagine son creative hub pour développer des événements culturels, notamment une installation Prada, et échanger autour de discussions retransmises en direct sur les réseaux sociaux.

Fashion and luxury brands are uniting the digital and the physical in creative hubs all over the world. Cartier recently organized one in San Francisco with pioneers in many fields discussing their work (filmed and fed back out into the digital world). In Florence, Gucci’s ArtLabis a factory-lab for innovation, while the Moncler Genius Buildingwas last seen in Milan and Matchesfashion.com’s has opened a creative and cultural hub in London.

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i on a le pouvoir d’influencer, autant s’en servir pour soi… C’est le raisonnement de blogueurs qui, plutôt que de faire la courte échelle aux marques existantes, ont décidé de lancer la leur, transformant leurs abonnés en acheteurs. C’est le cas de la ParisienneJeanne Damas, fondatrice du label Rouje, et de la marque Not Your Girl, imaginée par Jodielapetitefrenchie, ou encore de Heaven May, lancée par Thylane Blondeau, jeune mannequin, dont le hoodie est la pièce maîtresse. Ces marques sont souvent dirigées par des experts de la mode: Musier Paris, incarnée par la blogueuse Adenorah, est en réalité animée par Axelle Aiméet Dorothée Rubinski, qui en gèrent la direction artistique, la production et la logistique; Insima, la marque de l’influenceur Raphaël Simacourbe, a été créé par l’agence So-Lab. Elle propose un vestiaire complet pour hommes, avec des matières de qualité et des prix serrés. La marque pop et fun de chaussures, accessoires et vêtements de l’Italienne aux 15millions d’abonnés, Chiara Ferragni, ouvre son flagship au cœur du Marais, après celui de Milan. Dernier exemple notable, Perl, une influenceuse virtuelle qui propose une gamme de maquillage spéciale intelligence artificielle et prétend contribuer à une société plus inclusive pour les robots… Bloggers are doing it for themselves! After all, if you’ve built up a following, why not monetize it? Like Jeanne Damas, founder of Rouje, or Jodielapetitefrenchiewith Not You Girl, or Italian influencer megastar Chiara Ferragni, who now has two IRL stores. There are now even agencies, such as Axelle Aimé andDorothée Rubinski’sIt Collection, that launch and run influencers’ brands, like Musierfrom Adenorah (over 400,000 followers).

Drôles d’oiseaux

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n cage ou en liberté, en déco et en accessoire, l’oiseau est roi. Dans le bestiaire de l’artiste parisienne Emilie Bouguereau, les perroquets prennent vie à la pointe de son pinceau. Chez Kilometre Paris, des oiseaux multicolores, brodés à la main, donnent de la vivacité aux chemises vintage et marquent le goût de la marque pour le voyage. Chez Fête Impériale, les oiseaux en cage semblent retrouver la liberté. Le motif se décline du maillot au kimono, dans une formidable luxuriance de détails. Toucans et perroquets sont les héros des sacs et minaudières de la designeuse brésilienne Serpui. Dans les céramiques ibériques de Casa Lopez, l’oiseau bleu lapis est la star d’un motif végétal datant du XVIIIe siècle, décliné sur tous les arts de la table. Et la plume rouge-gorge s’habille de cuir pour les accessoires érotiques de Domestique Paris, marque française créée par Bastien Benyet Simon Delacour.

Pierre-François Le Louët est président de l’agence NellyRodi.

Birds, birds, birds. Watercolors from Parisian artist Émilie Bouguereau. Hand-embroidered ones on shirts at Kilometre Paris. Caged on kimonos at Fête Impériale. Tropical on bags at Brazilian label Serpui.

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Ta l e n t s

Keira Knightley

«La maternité a bouleversé ma vie, ma façon de travailler, mon point de vue sur les choses, tout, en fait» C

haque apparition de Keira Knightley, au cinéma comme dans la vie, est un bonheur. C’est à l’hôtel Dorchester, à deux pas de Hyde Park, son parc londonien préféré, que nous succombons à la fraîcheur espiègle de cette jeune maman de 34ans. Si délicieusement fragile. L’an dernier, cette enfant de la balle a confessé un troublant burn-out après le succès dévastateur de Pirates des Caraïbes, qui a bien failli lui faire arrêter le cinéma… Heureusement pour nous, l’inoubliable héroïne de Love, Actually, a choisi de privilégier désormais les films à taille humaine. Tels Cœurs ennemis de James Kent, un triangle amoureux dans une Allemagne en ruine. Rencontre enchantée.

Le rôle de Colette vous a marqué?

Des relations amoureuses troubles dans le Hambourg dévasté des années d’après-guerre… Qu’est-ce que vous avez aimé dans Cœurs ennemis? KIERA KNIGTHLEY. Sa résonance avec aujourd’hui. La

Seconde Guerre mondiale est une époque que j’ai déjà beaucoup explorée à l’écran. Mais j’ignorais tout de la façon dont l’Allemagne et l’Europe ont été reconstruites, et comment la génération en charge de cette reconstruction a permis l’une des plus longues périodes de paix de l’histoire. Si ces femmes et ces hommes, qui avaient connu de tels traumatismes, ont pu se pardonner les uns aux autres, nous devrions sûrement être capables de le faire nous aussi aujourd’hui, non? Cœurs ennemis aborde aussi le thème de la communication dans le couple. A cette époque, les hommes devaient garder leurs sentiments pour eux. Comment cette épouse délaissée, qui se retrouve coincée entre deux types ultra-séduisants mais renfermés, peut-elle s’en sortir? (Rires) Vous avez connu cela dans votre vie?

Des hommes qui ne savent pas communiquer leurs émotions? (Rires) Non, voyons, je n’en ai jamais rencontré!

J’ai adoré jouer Gabrielle Colette, parce qu’elle brisait les tabous et inventait son propre style. J’aime les films en costumes, même si cela signifie frôler la congélation à Hambourg, en hiver, dans une fine robe de soirée dorée imposée au dernier moment par la styliste! (Rires) L’importance de Chanel et Karl Lagerfeld dans votre vie?

Je repense à notre première entrevue, totalement impromptue, dans la rue, sous ses bureaux… c’était si parisien. La rencontre avec un génie. Je fête souvent la fin d’un tournage en portant un vernis à ongles rouge-noir de chez Chanel… Sur le tournage de Cœurs ennemis, vous aviez avec vous votre fille de 18 mois: cela a changé votre jeu?

Les scènes émotionnelles étaient plus faciles car je dormais si peu que les larmes venaient toutes seules! (Rires)Personne ne vous dit à quel point l’accouchement est difficile, et que, non, on ne retrouve pas sa ligne par miracle au bout de huit jours… Tout le monde en revanche vous dit que votre perspec-

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Greg Williams / AUGUST


{Talents}

«J’ai un contrat de nonnudité. On me laisse même choisir ma doublure et j’ai le “final cut” sur les scènes de sexe, ce qui implique souvent une disVous entretenez votre ligne? J’évite de manger trop de chips, ma nour- cussion avec le metteur en riture préférée, et j’ai une coach particu- scène, avec des commenlière, Suzy, que je vois trois fois par semaine, taires du genre : “OK, ce bout de sein, là, c’est bien, pour qu’elle me crie dessus… (Rires) mais l’autre , vous Vous apparaissez nue dans Cœurs m’enlevez ça tout de suite”» ennemis. C’est vraiment vous? tive de la vie change lorsque vous êtes parent, et ça, c’est encore très en deçà de la réalité. La maternité a bouleversé ma vie, ma façon de travailler, mon point de vue sur les choses, tout, en fait!

Non. J’ai un contrat de non-nudité. On me laisse même choisir ma doublure et j’ai le «final cut» sur les scènes de sexe, ce qui implique souvent une discussion avec le metteur en scène, avec des commentaires du genre : «OK, ce bout de sein, là, c’est bien, mais l’autre, vous m’enlevez ça tout de suite.» (Elle éclate de rire) Pour la scène que vous voyez dans Cœur ennemis, j’étais dehors en train de prendre le thé! Parmi les acteurs masculins avec lesquels vous avez travaillé, lesquels vous ont le plus marquée? A commencer peut-être par Johnny Depp?

Le plus extraordinaire avec Johnny est que, sur le papier, Jack Sparrow était un personnage de pirate assez banal. Au fur et à mesure du tournage, la production était paniquée, ne voulait pas de ses improvisations, mais Johnny leur rétorquait que c’était à prendre ou à laisser. Pour moi, qui débutais à 17 ans, voir cette créativité rebelle en action, c’était extraordinaire. Parmi mes partenaires masculins qui ont compté, il y a aussi Ralph Fiennes, sur LaDuchesse, avec qui je viens de retravailler dans Official Secrets. Ralph est comme un volcan: il bout et, au moment où la caméra tourne, c’est l’éruption! Il y a dixans, je n’étais pas à la hauteur. Cette fois, j’ai vraiment pu m’amuser et profiter de son talent. Je garde un souvenir ému de Matthew MacFadyen pendant notre scène électrique sous la pluie dans Orgueil et préjugés.Et puis il y a James McAvoy, Benedict Cumberbatch... La liste serait trop longue… et trop sexy! (Rires) On va aussi vous voir cette année dans Berlin, I Love You, Official Secrets et Misbehaviour.

J’ai fait Berlin, I Love You parce que le film est coréalisé par ma

merveilleuse amie Massy Tadjedin, avec qui j’avais tourné Last Night, avec Guillaume Canet et Sam Worthington. Mais aussi pour l’opportunité de retravailler avec Helen Mirren, qui est brillantissime et joue ma maman… qui ne comprend pas que je veuille aider les réfugiés… Dans le thriller Official Secrets de Gavin Hood, je joue Katherine Gun, une femme extraordinaire que j’ai rencontrée, une agent des services secrets anglais qui a révélé un mémo précipitant une résolution de l’ONU et le vote pour la guerre en Irak. Misbehaviour, de Philippa Lowthorpe, raconte la prise de pouvoir par le MLF dans les années 1970 et un concours de Miss Monde qui vit de profonds bouleversements... Vous êtes mariée à un musicien. La musique, c’est important, pour vous?

J’aime bien le rock des années1990, même si mon idole reste Kate Bush et que j’ai plutôt besoin d’un concerto de Rachmaninov pour me mettre dans l’humeur d’une scène. Je suis émue quand je vois ma petite fille Edie de 3 ans rester attentive devant toute la comédie musicale du Roi lion. Son père passe son temps à enregistrer dans son studio au sous-sol, donc elle est bercée par la musique. Ce qui ne veut pas dire qu’on la poussera vers un instrument. C’est elle qui décidera. L’art est important. Vital. Toutes les formes d’art.

Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D «Cœurs ennemis», de James Kent, sortie le 1er mai.

We meet Keira Knightleyin the Dorchester in London to talk about her new film, The Aftermath, the 34-year-old new mother looking healthy and happy (“Being a mum has completely changed my life”). Set in Hamburg in the aftermath of World War II, the film also stars Jason Clarke and Alexander Skarsgård. With Clarke, she says, it’s like climbing into the ring, you have to be ready to dodge and weave – “it’s exhilarating!” – while Skarsgård is just the “kindest man in the world.” The pair can be added to the long list of stars with whom she’s shared the screen, starting with Johnny Depp in Pirates of the Caribbean. The amazing thing, she says, about that performance is that it was all Depp: “On the page, it was just a run-ofthe-mill pirate character – Jack Sparrow didn’t exist.” The recent death of Karl Lagerfeld has brought back memories of first meeting the “genius”; it was “completely impromptu, in the street, so Parisian”. Knightley is now married to a musician, James Righton, and music plays an important role in her life. “Being a 1990s girl, I love rock from that time, even if I can need a Rachmaninov concerto to put me in the right frame of mind for a scene.” Her daughter loves it, too: “Her dad spends his time recording in his basement studio, so it’s like a lullaby.”

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Copyright 2019 Twentieth Century Fox

Keira Knightley, dans «Cœurs ennemis», de James Kent.



{Talents}

Michael Douglas «Nous avons su nous adapter au nouvel Hollywood. Tant bien que mal»

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ils d’une légende du cinéma centenaire, 50ans de carrière, rescapé d’un cancer… Michael Douglas est drôle et poignant dans le rôle d’un acteur déchu confronté aux ravages de l’âge dans la série Netflix LaMéthode Kominsky. Un rôle qui, bien loin de son image sulfureuse des années1980, lui a valu l’an dernier le Golden Globe du meilleur acteur. En attendant la saison 2, où Michael Douglas retrouvera Kathleen Turner, sa partenaire d’A la poursuite du diamant vert, rencontre avec une énorme star qui s’est très bien adaptée au nouvel Hollywood. Vous voilà, avec LaMéthode Kominsky, revenu à la télévision, où vous avez fait vos débuts…

La Méthode Kominsky vous a été offerte sur un plateau?

Totalement. Je ne connaissais pas Chuck Lorre, mais j’aimais bien ses séries Mon oncle Charlie etBig Bang Theory, et je n’avais jamais travaillé avec Alan Arkin, qui avait retrouvé un formidable second souffle avec Little Miss Sunshine. Pourtant, notre alchimie a tout de suite fonctionné, lui dans le rôle de mon ancien agent bougon qui vient de perdre son épouse, moi dans celui d’un acteur devenu prof d’art dramatique à LosAngeles. LaMéthode Kominsky m’a tellement séduit que j’ai décidé d’en être aussi le producteur. C’est rare, un projet qui réunit tous les bons éléments. J’ai vécu ça

avec Basic Instinct, mais c’était Sharon Stone, merveilleuse, qui prenait toute la lumière. Ici, je peux enfin briller. (Rires) La comédie vous manquait?

Oui. J’ai commencé à montrer une autre image de moi avec Mavie avec Liberace, de Steven Soderbergh. Mais les rôles de salauds, comme celui de Wall Street, vous collent à la peau… Les «vétérans d’Hollywood», comme vous ou votre complice Jane Fonda, ont soudain un nouvel âge d’or à l’écran?

Le public américain vieillit en même temps qu’émerge la nouvelle génération, et il a besoin d’être représenté.Nous avons su écouter nos enfants et nous adapter au nouvel Hollywood. Tant bien que mal.(Rires) C’est mon fils Dylan qui m’avait conseillé d’accepter de jouer le mentor dans la franchise Marvel des Ant-Man, en me faisant comprendre grosso modo que je n’avais pas le choix! (Rires) J’avoue n’avoir rien compris au scénario qui faisait référence aux sagas Marvel, mais si ces films positifs peuvent divertir les spectateurs du monde entier en cette époque très troublée, c’est une bonne chose. Et je peux vous dire qu’à 74ans jouer devant un écran vert est une expérience totalement nouvelle pour moi.

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Justin Stephens / AUGUST

C’est intéressant, parce que lorsque je tournais le feuilleton LesRues de San Francisco à la fin des années1970, la télévision était considérée comme un médium mineur que l’on pouvait regarder gratuitement entre deux publicités, alors qu’au cinéma il fallait payer. Le cinéma me snobait d’autant plus que je n’avais pas la gueule d’un jeune premier, et sans Vol au-dessus d’un nid de coucou, que j’ai produit et qui a remporté cinq Oscars dont celui du meilleur film, je n’aurais peut-être jamais percé. Maintenant, le public doit payer pour vous regarder sur les plateformes de télévision! (Rires) En plus, il n’y a pas de pub, pas de censure. Alors, pour moi qui aime les productions indépendantes avec un contenu, c’est un milieu créatif très excitant.


«Je peux vous dire qu’à 74ans jouer devant un écran vert est une expérience totalement nouvelle pour moi»


{Talents}

Cela ne s’était pas fait avant parce que Catherine (Zeta-Jones, son épouse) et moi habitons sur la côte Est. Mais tout à coup c’était le bon moment, et d’autant plus émouvant que ma famille au grand complet était présente, mon père, mes deux fils et ma fille, et ma petit-fille, puisque je suis grand-

Michael Douglas en professeur de théatre dans la série Netflix «La Méthode Kominsky».

père. Même si je voyais dans le regard de Kirk qu’il se disait: «Mais comment c’est possible que mon fils ait déjà cinquante ans de carrière derrière lui!» (Rires)

After 50 years of career, Michael Douglashas returned to his roots in television with The Kominsky Method. The actor remembers back in when he was starring in The Streets of San Francisco–it ran from 1972 to 1977 –that TV was then considered second-rate, but now, he says, “there are no ads and no censorship, and as I like independent productions with some real content, it’s a really exciting creative environment.” He chose to star and co-produce the show because he liked creator Chuck Lorre’s other work (including The Big Bang Theory) and he had never worked with his co-star Alan Arkin (“Things just clicked right away with Alan”). Douglas says his generation of actors is finding work on screen because the American public is aging but still wants to see itself on screen, and, he adds, “we’ve understood how to listen to our children and adapt to the new generation in Hollywood.” Indeed, he says, it was his son, Dylan, who recommended that he sign up for the Ant-Manfilms. Between Douglas and his father, Kirk, “we cover 120 years of cinema!” And rather than being a burden, having a Hollywood legend as his father was a positive: “Growing up in a house where Tony Curtis, Frank Sinatra and Gregory Peck would often come round to talk about their worries allowed me see them as ordinary people – and helped me understand the movie world.”

Aujourd’hui, comment vivez-vous ce formidable héritage de cinéma, et quels souvenirs vous reviennent, lorsque vous rendiez visite, enfant, à votre père sur les plateaux?

Entre lui et moi, nous couvrons 120ans de cinéma! Avec mes enfants qui veulent prendre le relais, nous avons acquis ce sens d’immortalité, c’est très spécial. Etre élevé dans une maison où Tony Curtis, Frank Sinatra ou Gregory Peck venaient souvent parler de leurs doutes, les voir comme des gens comme tout le monde, m’a aidé à comprendre le monde du cinéma. La première fois que j’ai rendu visite à mon père sur un tournage, celui desEnsorcelés de Vincente Minnelli, avec Lana Turner, tout était plongé dans le noir, c’était la grande scène d’amour, mon père devait la prendre dans ses bras et l’embrasser. Je ne savais rien, mais j’étais en plein dans sa ligne de mire. Il a tourné les yeux vers moi, m’a regardé, l’air de dire… «désolé, c’est mon boulot». (Rires) C’était embarrassant, et je suis parti sur la pointe des pieds. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D

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Copyright Mike Yarish/Netflix

Vous venez, l’an dernier, de recevoir votre étoile sur Hollywood Boulevard. Qu’est-ce que ça représente pour vous?



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«Je suis amoureux de L.A. J’ai besoin de L.A. C’est mon monstre à moi»

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Christopher Pine

«je n’ai pas encore trouvé ce qui m’excite vraiment» E

ntre deux Wonder Woman, le tandem Chris Pine et Patty Jenkins a tourné une mini-série rétro, IAm the Night, diffusée en janvier aux Etats-Unis et bientôt chez nous. Chris Pine y joue un journaliste déglingué en proie à ses démons et à ceux d’un Hollywood tourmenté. L’occasion idéale de mieux connaître cet acteur de 38ans révélé sur le tard par Star Treck, magnifique en braqueur de banques dans Comancheria de David Mackenzie et impressionnant dans LeRoi hors-la-loi. D’un rôle à l’autre, il prouve qu’il est bien plus qu’un beau gosse et le visage d’Armani Parfums. Costume élégant et palmiers brodés sur sa chemise, Chris Pine, cool et cérébral, s’installe et plante son regard bleu foncé dans le nôtre. Entretien. I Am the Night est votre troisième collaboration avec Patty Jenkins, et vous venez de terminer avec elle le deuxième volet de Wonder Woman…. CHRIS PINE. Sur le tournage du premier Wonder Woman, elle

m’avait dit vouloir tourner une série télévisée sur l’histoire d’une jeune femme, Fauna Hodel, à la recherche de ses origines dans un Hollywood hanté par l’ombre du Black Dahlia. Je ne suis pas fasciné par les criminels, mais la série parle surtout des démons qui nous habitent et du racisme qui rongeait Hollywood dans les années 1950... Patty m’a proposé le rôle du reporter cabossé que je ne pouvais pas refuser. Patty Jenkins sait exactement ce qu’elle veut et pourquoi elle le veut. Travailler avec elle est très structurant. J’aime bien ça. Vous produisez aussi I Am the Night…

Je suis devant les caméras depuis quinze ans, et cela fait du bien d’avoir un peu de contrôle à Hollywood. Mais le mot producteur a un sens vaste: alors ne me parlez pas de chiffres, je suis nul avec ça.(Rires) En revanche, l’«arc» d’un personnage et d’une histoire, la façon dont un rôle doit mijoter avant d’arriver à maturation, ça m’intéresse.

Mark Mann / AUGUST

Vous avez grandi à Los Angeles, dans le milieu du cinéma…

Mon père (Robert Pine) jouait dans la série policière CHiPs, ma mère et ma sœur sont actrices, et ma grand-mère, Anne Gwynne, était considérée comme une des reines du film d’épouvante de série B. Mais je suis surtout amoureux de la ville elle-même: L.A., cette cité folle entre océan et montagnes. Je rêve parfois de Rome ou de Paris, mais j’ai besoin de L.A. C’est mon monstre à moi. (Rires)

Barbra Streisand dit que vous êtes l’un des sex-symbols les plus «hot» d’Hollywood…

Avec elle, j’ai tout fait pour ressembler à Frank Sinatra. (Rires) J’ai presque 40ans. Avant, je faisais ce métier pour me rassurer. Aujourd’hui, j’ai plus d’opportunités et d’argent que je n’en ai jamais rêvé, j’ai l’impression de baigner gentiment dans l’eau chaude de la Méditerranée par une belle journée ensoleillée... J’ai de très beaux projets, notamment une série avec Michelle Williams, une autre que je coproduis sur JFK, je suis infiniment reconnaissant à la vie... mais je n’ai pas encore trouvé ce qui m’excite vraiment. Dans I Am the Night, vous êtes confronté à des paparazzis. Cela résonne avec votre célébrité croissante?

Lorsque j’ai tourné la scène des paparazzis à Malibu, je sortais tout juste du tournage boueux du Roi hors-la-loi, et j’ai eu un long fou rire quand il m’a fallu montrer ma peau blanche en maillot de bain! Il aurait pu y avoir des dizaines de vrais paparazzis planqués derrière tous les rochers, j’avais d’autres graves soucis en tête! (Rires) Votre définition du cool?

Le jazz. Coltrane. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D

After the hit Wonder Womanfilm, director Patty Jenkins and Chris Pineteamed up again to makeI Am the Night, a sixpart neo-noir in which Pine plays a ruined journalist investigating a web of intrigue in Hollywood. “She has the perfect qualities to make her a great director: character, kindness, psychology, clear-sightedness, as well as the intelligence to work with the right people and know exactly what she wants and why.” Pine grew up in Los Angeles; his father, Robert Pine, was an actor (who starred in the seriesCHiPs), as were his mother and sister. “My grandmother, Anne Gwynne, was considered one of the queens of low-budget horror films! I know all the old Hollywood gossip and I love this dysfunctional city, caught between the sea and the mountains.” Upcoming projects – apart from the next Wonder Woman– include a series with Michelle Williams set in Carmel and another about JFK that he co-produced. Life is good, he says; indeed, it all feels like “gently bobbing in the warm water of the Mediterranean on a beautiful sunny day.”

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Marie-Flore

«J’ai évolué vers de l’électro pop chanté en français»

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ne jeune et jolie chanteuse qui cite Leonard Cohen, le Velvet Underground, Christophe et Serge Gainsbourg comme influences majeures ne peut que susciter la curiosité. L’écoute deBraquage, single prélude à l’album éponyme qui sort ce printemps, confirme que Marie-Flore est une artiste en pleine éclosion. «C’est moi qui te briserai le cœur en mille taches de rousseur», chante, menaçante, la trentenaire sur une mélodie électro pop lancinante. Chez Marie-Flore, les histoires d’amour finissent toujours mal. «C’est un disque honnête, vécu. Chaque chanson est la photo d’un moment dans une histoire d’amour. C’est assez sombre, mais je n’ai pas une vision pessimiste de l’amour. On n’est jamais victime à 100%, ni bourreau à 100%. Mais je pense que cela parlera aux gens, rien n’est fabriqué ou marketé.» Produite par Julien Creuzard (6&7), flair le plus affûté du moment, Marie-Flore distille de sa voix suave un romantisme urbain, parfois cinglant, brutal et cru, parfois fort ou fragile, toujours moderne. Une mélancolie d’aujourd’hui qu’ont en commun ces jeunes Parisiennes, fleurs de nuit, passionnées et passionnantes, mais dont on pressent le caractère vénéneux. La jeune femme a grandi dans la capitale. Parents profs. Plusieurs années de violon, mais des études de droit. «Entre-temps, je m’étais mise à la guitare et j’ai commencé à écrire des textes. Mon premier manager a

cru en moi et m’a convaincue de poursuivre dans la musique. J’ai foncé.» Elle a aussi travaillé dans la mode, chez Maison Kitsuné. «J’ai adoré cette expérience qui a duré bien peu car j’ai dû arrêter en 2014, à la sortie de mon premier album, By the Dozen.» Une galette folk sous influence Joan Baez, guitare sèche et chant en anglais. Virage artistique trois ans plus tard pour l’EP Passade digitale. «J’ai évolué vers de l’électro pop chanté en français. J’avais envie de changer, cela correspondait mieux à la femme que j’étais devenue. Je veux être dans mon époque, parler aux gens, être comprise.» Et pour ceux qui aiment les références, Marie-Flore fraie aussi avec OMOH, le groupe constitué des complices musicaux de Julien Doré. P H I L I P P E L A T I L “It’s an honest record, based on experience,” says Marie-Flore, 30-something singer-songwriter about her new, eponymous album. “Each song is like a photo of a moment in a love story. It’s pretty dark, even if I don’t really have such a pessimistic view of love.” Marie-Flore’s first record, released in 2014, was a folk album sung in English; the new album is electro-pop sung in French: “This sound is much more like the woman I’ve become. I wanted to be in tune with the times, communicate with people, and be understood.”

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Alexandre Tabaste

«Je veux être une femme de mon époque»


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P

io Marmaï sait tout jouer: il peut passer avec aisance du théâtre au cinéma, de la Comédie-Française au Burger Quiz d’Alain Chabbat, de Pierre Salvadori à Cédric Klapisch. Dans le premier long-métrage d’Audrey Diwan, Mais vous êtes fous, il incarne un personnage rassurant a priori, jusqu’au moment où il devient franchement inquiétant. Trouble. Et ça lui plaît. Pourquoi être devenu acteur? Mes parents travaillaient à l’Opéra du Rhin à Strasbourg. Assez naturellement, j’ai fait une classe théâtre au lycée, un peu de figuration.De la filiation… Mes parents m’ont toujours dit : «Tu peux faire ce que tu veux, sauf CRS, n’importe quel travail à partir du moment où tu te sens libre.» C’était un plaisir de m’amuser à inventer des choses: être un artiste, participer à des projets, théâtre, cinéma, art contemporain… Je me suis rendu compte que je pouvais en vivre, que ce n’était pas seulement un loisir. Que je pouvais gagner de l’argent. Ça me comble, ça fait en sorte que je me sente un humain dans cette société, quelqu’un…

Dans votre métier, vous avez l’impression d’appartenir à une bande? Je considère mon travail

Vous êtes aujourd’hui satisfait de votre parcours?

Je n’échangerais mon parcours pour aucun autre mais… récemment, j’étais au Met, à New York, devant un tableau de Klimt. Et je me suis dit que si je n’avais pas été Pio Marmaï, j’aurais aimé être Klimt… ou rock star sataniste, dans un groupe, avec des chaînes… Aujourd’hui, ce serait quoi la proposition qui vous ferait sauter au plafond? Un méchant, un très méchant:

Pio

Marmaï

comme un travail. Je m’investis à fond, mais j’ai toujours préféré mettre une sorte de distance entre mon travail et l’image que ça peut développer. J’aime bien être un peu franc tireur, isolé. Depuis que je travaille avec Pierre Salvadori, c’est peut-être un peu différent. On est assez proches, avec Catherine Corsini, Jacques Audiard, des cinéastes des années1980… Mais j’aime bien l’idée d’être un électron libre, de garder la capacité de voyager d’un univers à l’autre, d’être autonome. «Ce qui me

«J’aime bien être un peu franc tireur»

Comment choisissez-vous vos rôles ? Pour Mais vous êtes fous, c’est

fascine, c’est le chaos, la destruction. Dans cette société normative, avec une bienséance qui m’emmerde profondément, j’adorerais jouer quelqu’un de diabolique»

drôle, j’ai remplacé un acteur qui a finalement refusé de faire le film. Je n’étais pas le choix numéro un. Ce n’est pas grave, ce qui compte, c’est que j’ai eu la chance de le faire. Pour un premier film, on fait plus confiance à l’écriture qu’à la capacité de mettre en scène. Le scénario est arrivé comme ça, chez mon agent. J’ai un rapport très proche avec lui, une grande confiance. On bosse ensemble depuis toujours. J’ai rencontré Audrey et c’est parti très vite. Vous avez aimé faire ce film? Il y a un truc de violence, d’abandon, de douleur qu’il a fallu aller chercher. Chaque fois, pour chaque rôle, le parcours est différent. Mais c’est grisant, comme si, à chaque fois, il fallait réinventer une manière singulière de jouer.

le Joker… Ce qui me fascine, c’est le chaos, la destruction. Dans cette société normative, avec une bienséance qui m’emmerde profondément, j’adorerais jouer quelqu’un de diabolique. Je pense que je suis diabolique d’une certaine manière. En si peu de temps, 25films, c’est beaucoup? Parfois, j’ai le senti-

ment que c’est trop. Et puis, si je ne travaille pas pendant six mois, je n’aime pas. 25films, c’est bien, oui. Je sais que j’ai une chance assez dingue. Et de toute façon, 25films, c’est comme ça, et je continuerai tant qu’on me donnera la chance de le faire. Propos recueillis par E L L E N W I L L E R «Mais vous êtes fous», d’Audrey Diwan, sortie le 24avril2019.

Pio Marmaïhas proved his acting chops across the board, from classical drama at the Comédie-Française to popular comedies on the big screen: “My parents always said I could do whatever job I liked as long as I didn’t become a riot policeman. I always really enjoyed collaborating with people and inventing things, and then I realized that I could make a living from it! I give it my all, but I still like to keep my distance, to move between different worlds. In Mais vous êtes fou” – his latest film in which he plays a married man who hides his drug addiction – “I wasn’t the first choice, but who cares? What matters is that I got to make the film.” And the future? “I’d love to play a real bad guy, like the Joker. I’m fascinated by chaos and destruction. In our prescriptive society with its annoying good manners, I’d love to play someone really diabolical.”

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RaphaëlleLe Baud

e l’énergie, un sourire radieux, deux grands yeux bleus, le verbe haut et la parole alerte, Raphaëlle Le Baud se confie avec conviction. Née sur un bateau au pied du pont Alexandre-III, Raphaëlle a grandi sur la Seine auprès d’un père entrepreneur-navigateur et d’une maman psychanalyste. Diplômée de Sciences Po et nantie d’une licence de lettres, elle veut rendre sa noblesse au travail des artisans. Avec, d’abord, un choix original: les éventails. Qui s’intéresse aux éventails, aujourd’hui? Raphaëlle! Et son amie, Eloïse Gilles, experte en patrimoine, avec qui elle rachète en2010 Duvelleroy, qui fut la plus grande maison d’éventails au XIXe siècle. «On a voulu remettre l’éventail au goût du jour. L’héritier nous a confié 5 000 documents originaux, le trésor de cette maison, sur lesquels on s’appuie encore pour créer les collections: deux collections en prêtà-porter et deux en haute couture par an. On vient de finir une magnifique ligne pour Hermès Petit h.» Mais Raphaëlle veut aller plus loin. Après Mayaro, une galerie d’artisans contemporains, des marques de prestige l’approchent pour développer leur produit et leur communication, en s’appuyant sur les métiers d’art: Métiers Rares est

né. Elle s’associe avec une «Mme Digitale», Céline Brajou, pour créer des ponts entre les maisons de luxe et les métiers d’art. «Ma vraie vocation, à chaque mission, est d’apporter du business et de la notoriété à un atelier.» Sa dernière invention? TheCraft Project. «C’est le discours des artisans sur le monde, en plus de leur savoir-faire, qui rend ma vie plus intéressante. Je veux partager ça.» ÉLOISE MAILLOT NESPO Duvelleroy. 17 rue Amélie, Paris VIIe.

In 2010, Raphaëlle Le Baudjoined forces with a friend, Eloïse Gilles, to buy Duvelleroy, Paris’s most prestigious fan maker. “We wanted to bring it up to date,” she says. “The heir left us a treasure trove of 5,000 original documents that we use to help with the two ‘ready-to-wear’ and two ‘haute couture’ collections we create each year.” Their production also includes limited-edition fans that companies including Van Cleef & Arpels, Cartier, Chanel, Guerlainand Diorgive as exceptional gifts to their privileged clients. “We’ve just finished a piece for Hermès’ petit hline, too,” says Raphaëlle.

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Maud Bernos

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La force des artisans


PubMichaok - 02.qxp_Palace 05/02/2019 17:30 Page1

ALEXANDRE VAUTHIER . ANJUNA . AU SOLEIL DE SAINT TROPEZCAMILLA . AVANT TOI BAOBAB . BICHE OPTIC . BRUNELLO CUCCINELLI . BY SOPHIE . CALARENA CAMILLA . CAPUCCINO . DJULA . ELISABETTA FRANCHI . ERMANNO SCERVINO . ETRO . FREE LANCE HANA SAN . HOTEL PARTICULIER . JIL D’HOSTUN . LE TRICOT PERUGIA LES INTERCHANGEABLES . LES NÉO BOURGEOISES . LOLA PANAMA . MANZONI . MARA DI LATTE MEXICANA . MM6 . NORMAKAMALI . OUD . PITUSA . SAVE MY BAG . ST BARTH STAR MELA . STUART WEITZMAN . THEN PARIS . VANITA ROSE . YVES SALOMON . HER SHIRT ICEBERG . MISSONI . MISSONI MARE . MES DEMOISELLES . KALMAR . GOLD HAWK . PHILIP KARTO

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Des gens que j’aime…

José Garcia

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a scène de danse de Zorba le Grec m’a toujours évoqué quelque chose de la vie rêvée. Si bien qu’en découvrant cette liste, j’ai souri, claqué des doigts et esquissé un pas de sirtaki. Qu’on se le dise: José Garcia, homme étonnamment cordial et hardi, a mille vies. Onze ici: «C’est le minimum: chacun représente une partie de ma personnalité.» 1. ANTHONY QUINN. «C’est un type qui change à chaque fois: arabe dans Lawrence d’Arabie, mexicain dans Viva Zapata!, ou grec. Dans La Vingt-cinquième Heure, il est même pris pour un Juif, puis pour un Aryen. Moi, je suis espagnol. Comme lui, j’ai joué un peu les minorités visibles. J’ai été mexicain, brésilien, juif, homo… ça me plaît bien. J’adore ce qu’il projette, surtout dans Zorba le Grec. Il y a toute l’humanité dans ce personnage. En fait, il me donne confiance. Dans son regard, il y a cette invitation: “Arrête de penser, émerveille-toi!” A un moment, il lance: “Regarde, regarde! un dauphin!” puis il se retourne vers l’autre gars et lui dit: “Quel genre d’homme es-tu, toi qui ne te réjouis pas de voir un dauphin? Tu lis mais tu ne vis rien, aucune émotion!”» 2. MARCELLO MASTROIANNI. «La grâce incarnée. Ce que j’aimerais devenir comme acteur. C’est une telle puissance et en même temps une telle aisance! Il est sublime dans les émotions. C’est du Bach, du Mozart, un opéra à lui tout seul! Le film où il m’émeut le plus, c’est LesYeux noirs de Mikhalkov. Il est tellement beau, tellement génial, tellement désespéré! Ce sont ces moments où vous vous dites: “Merde! J’aimerais bien avoir des rôles qui me permettent d’exprimer ça” Je l’ai croisé à deux reprises, mais ce que j’aurais voulu, c’est être sur un plateau et le regarder travailler.» 3. ERNEST HEMINGWAY. «D’abord, l’homme. Et la vie. Je trouve fabuleuse la vie qu’il peut y avoir dans ce gars-là, jusqu’au geste de mettre fin à ses jours parce qu’il se voyait dépérir. Il faut une sacrée dose de courage. Il a terminé comme il avait vécu. C’est un beau personnage, qui est allé d’un coin de guerre à un autre, qui pêchait l’espadon à Key West… Je le trouve fascinant par sa force, son énergie, sa littérature, Paris est une fête, le nombre de gens qu’il a croisés… Partout où vous arrivez dans le monde, Hemingway était là. C’est le côté festif aussi qui me parle. Et sa démesure.» 4/5. CATHERINE MAUNOURY et AMELIA EARHART. «Je pilote. Je voulais faire de la voltige, j’ai rencontré Catherine Maunoury, directrice du Musée de l’air, double championne du monde. Dans un Extra300, elle a dit: “On va vite voir ce que t’as dans le ventre!” Elle est partie en flèche, un tonneau, dix-sept bascules. Et là, j’ai compris! (Rire)Ça, c’est une femme! Elle est truculente, sans rien perdre de sa féminité! Je parraine l’association Rêves de gosse, qui fait voler des enfants dont certains sont handicapés. J’avais peur du

handicap ; maintenant, je ris, je m’amuse avec eux. Avec Amelia Earhart, je voulais aussi saluer l’aptitude qu’ont toujours eue les femmes à investir n’importe quel domaine et y dépasser les hommes. Vers 1930, elle a battu tous les records. Voler, ça vous ouvre les cieux. C’est un pied de nez magnifique à la prétendue virilité, à tous ceux qui essaient de planquer les femmes, de les abîmer ou de les harceler. Elégance, panache et, comme disaient les pirates, “Never surrender”. Elles sont inatteignables, à ce niveau-là.» 6. CHRISTOPHE COLOMB. «Pour l’audace, le courage, l’envie de découvrir. Quand même: explorateur! On part avec trois bateaux, sans savoir si on va trouver… quoi que ce soit. Après, ça s’est transformé en autre chose, mais ils ont ouvert une voie. Voyager, c’est un beau cadeau que j’ai donné à mes filles. Elles ont vu des centaines de pays, la beauté extraordinaire, et aussi la misère. Ne pas avoir peur de l’autre, c’est aussi l’histoire de mes parents, partis, avant de se connaître, chacun de leur côté, de leurs petits villages en pierres, pour fuir la misère. Je pense au périple d’une femme seule comme ma mère, deux jours, deux nuits de train pour rejoindre la frontière, sans savoir ni lire ni écrire, et maintenant, à ceux qui partent carrément à travers la mer sans savoir nager…» 7. ERIC SCOTTO. «Président et cofondateur d’Akuo Energy, c’est quelqu’un qui a changé ma vie en m’apprenant toute l’écologie que j’aime. On est plusieurs à parrainer sa fondation: Aure Atika, Mélanie Laurent, qu’il a aidée pour Demain. Là, on sort un documentaire écologique avec quatre cents enfants autour du monde. J’apprends avec eux, je vais à des éco-symposiums, je rencontre des gens qui font de la permaculture. Ce qui m’éclate, c’est que ça marche.Voir comment on peut changer les choses et contribuer à les changer.» 8 / 9 / 10. RAPHAËL ENTHOVEN, ADÈLE VAN REETH, ERIC FIAT. «Je me suis arrêté en troisième, à l’école. Grâce

aux émissions de Raphaël Enthovensur Arte, j’ai pu apprendre la philosophie: ça m’a poussé à chercher le point et le contrepoint, à lire… En plus, c’est un type délicieux. C’est Caroline Vigneaux qui me l’a présenté, et grâce à lui que j’ai rencontré Adèle et Eric. Adèle Van Reeth, elle faisait Les Nouveaux Chemins de la connaissance sur France Culture. Elle est d’une limpidité: l’intelligence incarnée. J’adore les femmes comme ça, belles, charismatiques, jamais prétentieuses. Elle maîtrise des émissions de 2 h 30 où elle rebondit sur Kant ou Jankélévitch… Je l’écoute quand je pars en tournage, et, quand je descends de ma voiture, je suis un peu moins bête. Eric Fiat, lui, est extraordinairement jovial. Il traite de sujets qui me touchent énormément: la fatigue, la dignité... Et puis, c’est un homme tellement bon. Ces troislà, ils font énormément pour mon âme, mon cœur.»

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Hugo Kerr

11. CAMILLE RABINEAU. «Certaines costumières de films, vous leur parlez d’un rôle, et elles vous sortent un portant avec toutes les fringues de Paris. Ça m’horripile. Camille, la première fois, elle a pris des notes. Elle m’a sorti un portant avec dix fringues, les dix fringues du film. Quand j’ai commencé, je jouais des personnages border line et je portais exprès des vêtements qui ne m’allaient pas, mais, dans la vie, j’ai toujours adoré me saper. Camille, elle a un goût incroyable, l’œil, le swag. C’est elle aussi qui a fait le stylisme de mes photos personnelles. Grâce à Camille, je vais voir des artisans, je fais fabriquer ce dont j’ai envie. Voilà, je vais faire mes fringues, de la permaculture, je vais finir comme ça… en autarcie!» S A B I N E E U V E R T E A l’affiche de «Chamboultout» d’Eric Lavaine et bientôt de «Nous finirons ensemble» de Guillaume Canet.

The 10 people admired by José Garcia, French and Spanish, actor and a nice man. 1. ANTHONY QUINN. “He gives me confidence. It’s that look in his eye that says, ‘Stop thinking and just let yourself be filled with wonder!’” 2. MARCELLO MASTROIANNI. “Gracefulness incarnate. He is what I’d like to become as an actor. Sublime with emotions, he’s Bach, Mozart, his own opera. I met him twice, but I always really wanted to be on set with him and watch him at work.” 3. ERNEST HEMINGWAY. “What a man, what a life. I find his strength, energy and literature fascinating. I’m attracted by both his festive and his excessive side.” 4 & 5. CATHERINE MAUNOURY & AMELIA EARHART. “I’m a pilot and I wanted to do some tricks, so Catherine Maunoury, two-time world aerobatics champion, took me up. We did 17 loops – what a woman! With Earhart, I wanted to salute women’s ability to throw themselves into anything and always do it better than men.” 6. CHRISTOPHER COLUMBUS. “For his daring, courage and desire for discovery! After he arrived, things changed, but he opened a route. Like my mother, who couldn’t read or write, and who fled Spain walking two days and nights on her own.” 7. ERIC SCOTTO. “President and founder of Akuo Energy” – an renewable energy company – “I’m an ambassador for his environmental foundation.” 8, 9 & 10: RAPHAËL ENTHOVEN, ADÈLE VAN REETH, ÉRIC FIAT. “I left school at 15, but Raphaël Enthoven taught me philosophy with his TV show. Thanks to him I met Adèle and Éric. I listen to her radio shows about philosophy in the car and they make me a little less thick. Éric is just such a good man. All three do so much to improve my heart and soul.”

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NathalieDufour

orsque Nathalie Dufour a eu l’idée il y a trente ans de créer ce qui deviendra l’Association nationale pour le développement des arts de la mode, cette dernière relevait avant tout de l’industrie. Contrairement au design, à la photographie mais aussi à la haute couture, elle n’est pas alors considérée comme un art. Les grands créateurs entraient certes au Musée des arts décoratifs, des expositions étaient consacrées à Thierry Mugler ou Azzedine Alaïa, mais les jeunes créateurs restaient en marge de cette reconnaissance. Le projet de Nathalie Dufour, qui va créer le département de la mode au ministère de la Culture, est de promouvoir cette jeune création et de lui donner ses lettres de noblesse. «Il s’agissait bien sûr de les aider à se faire connaître, mais aussi de préserver et de permettre que se transmette le patrimoine du luxe à la française.» Le projet est ambitieux et bénéficie d’emblée du soutien de Pierre Bergé, qui sera relayé, à sa mort, par Guillaume Houzé, le président de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette. Au fil des ans, Nathalie Dufour est parvenue à fédérer autour de son projet l’ensemble des grands groupes du luxe, LVMH, Chanel, Hermès, Chloé, Kering, Swarovski, Lacoste... «Tous ont rejoint l’Andam par envie désintéressée d’aider la jeune création, mais aussi parce qu’ils sont conscients que l’avenir de leur industrie est dans les mains des générations futures. Et leur implication est immense.» La grande originalité de l’Andam est de ne pas se limiter à l’octroi d’un prix (d’un montant conséquent) aux quatre gagnants du concours annuel dont le jury rassemble les plus grands professionnels du secteur. Il est aussi dans l’engagement des mécènes à véritablement accompagner les lauréats dans le développement de leur marque: de la stratégie commerciale à la communication, de l’identité à la culture de marque, les gagnants bénéficient un an durant de conseils de très haut niveau. «Dans un secteur de plus en plus complexe, qui nécessite des investissements impor-

tants, pouvoir bénéficier du réseau de l’Andam est une aide essentielle. La contrepartie demandée est bien sûr de monter son entreprise en France, de faire appel aux façonniers français et aux métiers d’art français.» En trente ans, on ne compte plus les grands noms qui ont émergé avec le soutien de l’Andam: de Martin Margiela, son premier lauréat en1989, à Jeremy Scott, Iris van Herpen ou encore Charlotte Chesnais dans le domaine des accessoires. Un nouveau prix vient également récompenser l’innovation technologique tant du point de vue des matériaux que du processus de création ou de l’expérience client. N A D I N E V A S S E U R

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Thirty years ago, Nathalie Dufour created the Association National pour le Développment des Arts de la Mode (ANDAM), an organization to support young «La contre- designers and “allow the partie heritage of French luxury demandée to be passed down to future est bien sûr generations.” Since then, de monter France’s luxury poweson rhouses – Kering, LVMH entreprise and Hermès – have joined en France, “because they know that de faire the future of their industry appel aux lies with the next generafaçonniers tion.” The organization is français now best known for its et aux annual prize awarded to a métiers designer, but it also delid’art français» vers behind-the-scenes support to young designers to help with brand development, from communications to business strategies. “In an increasingly complex sector,” says Dufour, “access to the ANDAM network can be an essential help.”

François Goizé

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«Tous ont rejoint l’ANDAM par envie désintéressée d’aider la jeune création»


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BertrandChamayou

«Je suis un artiste pluriel»

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ors du concert d’ouverture de sa résidence à Radio France en septembre, l’auditorium faisait salle comble. Ce soir-là, Bertrand Chamayou interprétait le Concerto n°5 «Egyptien» de Saint-Saëns. Le pianiste vient de consacrer un album au compositeur avec ses concertos de veine romantique et un bouquet de pièces pour piano seul (Erato). A 38ans, il est l’un des meilleurs ambassadeurs de la musique française: avant son hommage à Saint-Saëns, la critique s’était déjà emballée pour son intégrale Ravel (Erato). Ce Toulousain a débuté le piano à l’âge de 7 ans. Quand Jean-François Heisser le fait monter à Paris pour suivre sa classe au Conservatoire de Paris, Bertrand a 16 ans. Quatre ans plus tard, en2001, un prix au concours Long-Thibaud le fait connaître. Que conseillerait-il aux candidats, lui qui assure régulièrement des master class et qui sera en novembre directeur artistique et vice-président du jury, aux côtés de Martha Argerich, du concours devenu Long-Thibaud-Crespin? «Si un jeune veut faire une carrière, il faut qu’il assume sa personnalité, ses choix.» Récompensé par quatre Victoires de la musique classique, dont une pour son enregistrement phare des Années de pèlerinage de Liszt (Naïve), ce virtuose ne se limite pas à un seul répertoire. «Je suis un artiste pluriel. Beaucoup de choses différentes m’intéressent: le cœur du répertoire avec les concertos, les grandes œuvres classiques, et le répertoire moins connu tel celui de SaintSaëns, la création contemporaine et aussi le répertoire du XXe siècle. J’aime aussi créer des spectacles originaux qui intègrent d’autres arts ou encore jouer sur du

pianoforte.» Après avoir captivé le public de la Maison de la radio avec Saint-Saëns, Beethoven et Bartók, il poursuit sa résidence dans d’autres salles parisiennes. «En mai, je vais créer le concerto de Michael Jarrell à la Philharmonie. La musique contemporaine m’intéresse depuis l’enfance. Je voulais être compositeur, plus qu’interprète. J’avais une passion pour Boulez, Messiaen, Steve Reich.» Sa saison s’achèvera en juin avec un récital au Théâtre des ChampsElysées autour de la personnalité de Saint-Saëns, mais une autre résidence attend déjà Bertrand avec des concerts au festival de Gstaad cet été. A L I C E D E C H I R A C Master class à Royaumont, le 26avril, et à Radio France, le 11mai. «Concerto pour piano» de Michael Jarrell à la Philharmonie, le 25mai. Récital au Théâtre des Champs-Elysées, le 19juin. Album «Saint-Saëns» (Erato).

«La musique contemporaine m’intéresse depuis l’enfance. Je voulais être compositeur plus qu’interprète»

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Marco Borggreve

Bertrand Chamayouis one of French music’s best ambassadors. The 38-year-old pianist has just released an album of Saint-Saëns’ concertos, the follow-up to his recording of the complete Ravel. He began the piano aged seven, and in 2001, aged 20, won the Concours Long-Thibaud-Crespin, a competition for which he will be vice-chair of the jury in November. He’s also playing more contemporary music: “In May, I’m going to play Michael Jarrell’s piano concerto at the Philarmonie in Paris. I’ve always been fascinated by the contemporary and always wanted to be compose more than play.”


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{Talents}

RasmusMichau

Du dancefloor à l’open space

ne figure de la nuit parisienne, réputée pour les fêtes qu’elle organisait au début des années2000, publie en ce début d’année un très sérieux Les robots n’auront pas notre peau! Ce qui va changer dans l’entreprise à l’heure de l’IA. Rasmus Michau, 44printemps, a déjà eu plusieurs vies. Créateur des fameuses soirées déguisées de Bagatelle, réinventeur du karaoké au restaurant LeRenard, distillateur de la marque de tequila Blitz, inventeur de l’application de rencontres BonjourBonjour, ce touche-à-tout est né en France, puis il a vécu entre le Danemark et l’Italie, pour enfin rentrer à Paris pour faire Sciences Po, où il enseigne aujourd’hui le business digital. Il a aussi monté une start-up dans la mode, fait du conseil en stratégie, passé un MBA à l’Insead, travaillé trois ans à la division marketing luxe de L’Oréal, monté Say Hmm!, une agence de création au service de marques de luxe, et enfin Say You, site de soirées parisiennes… Mais l’homme en veut encore: «Avec mon ami Laurent Geneslay, nous avons créé il y a deux ans TheBureau, un espace de coworking “premium”. Je voulais inventer le bureau idéal où l’on rêve d’aller travailler.» Pari réussi au 16cours Albert-Ier dans le VIIIe arrondissement et au 17rue Monsigny dans le IIe. Deux cents entreprises et 600personnes ont accès 24h/24 à des bureaux meublés en mode «plug and play», à des postes dédiés en open space ou à des postes volants en coworking. «Notre offre est plus issue des métiers de l’hôtellerie que de celui de l’immobilier de bureaux», précise Rasmus en égrainant la conciergerie de The Bureau, le Room Service, le Pres-

sing, le Shoe Shine, le restaurant, le bar, le spa, la salle de sport, les cours de yoga ou les expositions et les conférences culturelles qui égaient tant la vie au bureau… «Nos clients (Dior Digital, LVMH, Les Sources de Caudalie...) sont sensibles à l’adresse et à l’ambiance», savoure-t-il, fier de diriger le seul espace de coworking de Paris disposant d’une licence IV. Ne manque qu’un night-club en sous-sol… Et les robots, alors? «Toujours avec Laurent Geneslay, nous avons écrit Les robots n’auront pas notre peau ! en réaction au catastrophisme ambiant concernant l’avènement des robots et de l’intelligence artificielle. Les technologies changent, pas les hommes, et l’homme est un animal social. L’IA ne remplacera pas l’homme. Nous saurons la contrôler. De même, si des emplois disparaissent demain, d’autres vont naître.L’essentiel, c’est d’investir dans la recherche-développement, dans la formation des travailleurs, et que les marchés financiers s’organisent afin que l’Europe fasse émerger des champions de l’IA. Il n’y a pas de raison de ne pas y parvenir. Je suis optimiste.» P H I L I P P E L A T I L

Rasmus Michauwas born in Paris, moved to Denmark and Italy aged five, and has since lived many lives in his 44 years: author, digital consultant and agency owner, party organizer, karaoke-bar opener, tequila distiller, and creator of apps for dating and fashion. His latest mission is to reinvent co-working with his premium office spaces The Bureau. “I wanted to invent the office I’ve always dreamed of working in,” he says. At the two locations in central Paris, 200 companies and 600 freelancers now have 24-hour access to fully equipped offices, open-space desks, or hot-desking areas. They can also enjoy services including restaurants, bars, spas, gyms, yoga classes and exhibitions. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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The Socialite Family

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www.redline-boutique.com


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Mondes magiques Voyage onirique dans les univers fascinants des bijoux de la crĂŠatrice Lydia Courteille

Photographies

LĂŠa Nielsen Direction artistique

Anne Delalandre Stylisme

Coline Peyrot


Chapeau à bord large en feutre avec chaîne et robe en laine, Gucci. Broche «Sahara» en or, opale bleue, hessonites, saphirs et diamants ; bague «Singe» collection «Bestiaire» en or, argent, diamants, rubis et jade noir; bague «Cabinet de curiosités» en or, diamants, rubis, émail et aigue-marine ; boucles d’oreilles «Sahara» en or, diamants bruns, rubis et lapis-lazuli sculpté, Lydia Courteille.


Body en coton et soie avec lavallière, Elisabetta Franchi. Veste en cuir, Alaïa. Boucles d’oreilles «Un automne à Pékin» en or, jade blanc, saphirs et diamants, Lydia Courteille.


Robe en coton, Zimmermann. Bague «Un automne à Pékin» en or, diamants noirs, saphirs jaunes, ambre jaune et cristal de roche gravé ; boucles d’oreilles «Rosa Del Inca» en or, rubis, saphirs de couleur, rhodochrosites et onyx, Lydia Courteille.


Robe en organza, Valentino. Boucles d’oreilles «Catacombes» en or et diamants noirs ; broche «Camées et glyptiques» en or, perles, camée agate XIXe français; bague «Camées et glyptiques» en or, diamants, émail, camée agate XIXe représentant Bacchus, Lydia Courteille.



Robe en taffetas, Miu Miu. Robe en soie et lurex, Forte Forte. Boucles d’oreilles «Or Fétiche» en or, argent, diamants, bois et émail ; manchette «Egyptomania» en or, diamants, émail et œil égyptien ancien, Lydia Courteille.


Chapeau en paille, Benoît Missolin. Combinaison en jersey, et robe brodée en tulle, Christian Dior. Bague «Catacombes» en or, diamants et cristal de roche cheveux de Vénus; bague «Camées et glyptiques» en or, argent, rubis, diamants, camée XIXe ; bague «Rosa Del Inca» en or, rhodochrosite, spinelles, saphirs de couleur, rubis et diamants noirs; bague «Star System» en or, diamants et perle de culture, Lydia Courteille.


Chemise en popeline de coton, pull en cachemire et robe en satin, Prada. Collier ÂŤSaharaÂť en or, opales bleues, citrines, topazolites, hessonites et saphirs jaunes, Lydia Courteille.


Blouse en soie, Schiaparelli. Gilet en laine, Leandro Cano. Pantalon, 9-1ppm. Boucles d’oreilles «Animaux de la ferme» en or, diamants bruns, saphirs jaunes, perles, topazes et citrine ; bague «Animaux de la ferme» en or, diamants, perles, onyx et émail ; bague «Camées et glyptiques» en or, diamants et émail, miniature début XIXe, Lydia Courteille.


Boucle d’oreille «Sahara» en or, opale bleue, diamants bruns et saphirs orange, Lydia Courteille.




Chapeau en fibre naturelle, Louis Vuitton. Robe en nylon et veste en lin, Acne Studios. Ballerines en reptile, boucle «T Ring», Tod’s. Boucles d’oreilles «Or Fétiche» en or, argent, diamants et bois, Lydia Courteille.



Photographe : Léa Nielsen @Visuals Artists Directrice artistique : Anne Delalandre Stylisme : Coline Peyrot @Opos Mannequin: Sarah Abney @Jill Models Management Casting : Mitch Macken @MM Casting Mise en beauté : Eny Whitehead @callisteagency Coiffure : Roberto Pagnini @airport agency Manucure : Huberte Cesarion @Marie-France Thavonekham Assistant photographe : Mickael Bambi Assistante stylisme : Izabele Giedre Assistante mode : Marie Godet Oiseaux : Design & Nature www.designetnature.fr Photographies retouchées. Merci à la maison de Gournay pour son formidable accueil. www.degournay.com

Chapeau en organza métallisé, Giorgio Armani. Robe en coton, MM6 Maison Margiela. Boucles d’oreilles «Marie Antoinette Dark Side», titane bleu, saphirs, aigues-marines et topazes bleues, Lydia Courteille.


m M M Dossier

Hommes

Meli Melo Mecs

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Dossier

Hommes Vestelongue un bouton large en toile de laine et mohair lilas, pantalonlarge en sergé de laine stretch bleu indigo, tee-shirten jersey de coton bleu, topcol V sans manches à rayures en maille de laine mélangée violet, blousonzippé en tissu technique rouge, Lanvin.

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Dossier

Hommes

Cardigan«Lion» gris oversize en laine, short«Lion» en coton sable foncé, chaussuresà lacets en toile blanc cassé avec semelle en caoutchouc noir, Loewe.

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Dossier

Hommes

De gauche à droite et de haut en bas: Bracelet «Bang Bang» en cuir marron, personnalisable et disponible dans une vingtaine de couleurs, or rose et diamants, Akillis.

Sac de voyage 24h «Donibane» en python, Aïzea.

Bracelet en or rose, diamants et perles d’Akoya, Shamballa Jewels.

Cabas verni «Baker» noir et blanc, Acne Studios.

Broche Christian Marclay «Beep» en émail, cristaux et laiton doré, Celine par Hedi Slimane.

Boutons de manchette «Altiplano» en or rose et hématite, Piaget.

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Dossier

Hommes

Foulardimprimé en soie, sweatshirten coton à impression digitale, shortrayé en coton, chaussettesen coton, sneakersen suède, MSGM.

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Dossier

Hommes

De gauche à droite et de haut en bas: Sac à dos en cuir brodé, Giorgio Armani.

Sac «Peekaboo X-Lite» en cuir, Fendi.

Lunettes de soleil «DiorChroma2» en métal gun et acétate noir, verres miroir multicolore, Dior.

Bague «Paloma’s Groove» en or, Tiffany & Co.

Sac «Mickey» en résine, Gucci.

Boutons de manchette ronds cerclés argent et noir et boutons de manchette carrés en argent avec liseré rouge, Figaret Paris.

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Dossier

Hommes

Veste col Mao, pantalon Ă pinces en coton, chapeau en feutrine, clippers en cuir et maille, Giorgio Armani.

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Dossier

Hommes

Chemise en popeline blanche avec poche embossée en cuir, pantalon et casquette en cuir, chaussures «Andy Démesure» en cuir noir et blanc, Berluti.

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Dossier

Hommes

Pull en maille de laine, coton et fil d’acier mélangé, pantalon large en sergé de laine stretch couleur brick, tee-shirt en jersey de coton gris clair, débardeur en jersey de coton et laine mélangée noir avec empiècement en coton rayé, Lanvin.

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Dossier

Hommes

De gauche à droite et de haut en bas : Sac «Saddle» en crocodile satiné noir, Dior.

Porte-document «Maison Ravn 07» en cuir de crocodile noir, anse et numéro en cuir de python doré, doublure en cuir d’agneau doré, Maison Ravn.

Mocassin «Gommino» en cuir imprimé croco, Tod’s.

Bracelet «Bangle Move Titanium Graphite», Messika.

Bracelet chaîne «Monogram Eclipse», Louis Vuitton.

Boutons de manchette guillochés personnalisables en or, et boutons de manchette «Nœuds» en or, Tiffany & Co.

Cabas rond en cuir et cristaux, Gucci. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Dossier

Hommes

Veste oversize et pantalon en coton et sac tube,

Louis Vuitton.

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Dossier

Hommes

A gauche: Surchemise transparente en film technique rose, chemise en serge de soie à imprimé fleurs all-over, broderie abeille Kaws, chino en satin de soie, avec broderie abeille Kaws, ceinture à boucle en laiton finition palladium mat, sneaker «B24» en toile imprimé «Dior oblique», bague chevalière «CD» en argent et onyx noir, Dior.

A droite: Chemise en serge de soie à imprimé fleurs all-over, patchs bijou abeille Kaws, débardeur côtelé transparent en jersey technique noir, chino en drill de coton noir avec broderie «CDGothique» dorée, ceinture à boucle en laiton finition palladium mat, boots en nubuck noir, boucle d’oreille «CD» en argent et fluorite, broche épingle à nourrice «CD» en argent et safety-pin brooch portés façon boucle d’oreille, Dior.

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Dossier

Hommes

De gauche à droite et de haut en bas: Grand sac à dos à jacquard fleuri en velours, Gucci.

Sac en coton et cuir, Jil Sander.

Epingle à cravate «Juste un clou» en or rose, Cartier.

Sac «Voyageur 1838» en toile de lin et coton avec application clous métalliques, Létrange.

Bracelet «MyColors» en cuir tressé noir et blanc, Tod’s.

Mocassins en tissu semi-stretch, Prada.

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Dossier

Hommes

A gauche: chapeau, veste, short, sac en coton blanc, chaussures en cuir blanc; au centre: cape en laine, chemise en coton blanc, blazer et short en coton noir, chaussures en cuir noir; Ă droite: chemise et short en coton, pull en laine blanc, chaussures en cuir noir, Jil Sander.

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Hommes

Pantalon rayé en coton et viscose bleu et gris, sneakers «Lightning» en veau violet et bleu et détails réflectifs, Lanvin.

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Dossier

Hommes

De gauche à droite et de haut en bas: Basket «Trek Comet» en néoprène, suède, veau mesh, Pierre Hardy.

Basket «Jaw» blanche et noire, Givenchy.

Sandale en toile technique et veau, Hermès.

Sandale en cuir et résille, Gucci.

Basket «Jaw» grise et rouge, Givenchy.

Sandale en cuir et matière technique, Dsquared2.

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Hommes

Chemise «Buston», jean «Jack», Isabel Marant.

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Sac oversize «Keepall 50B» en fourrure,

Louis Vuitton.

Bague «Panthère» en or gris, diamants, émeraudes et onyx, Cartier.

Chapeau à bord large en feutre, Gucci.

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Hommes

«On n’est clairement pas une marque excentrique. Si on va trop loin, on n’est plus une marque de sur-mesure de costumes, et si on va pas assez loin, on est comme les autres. Etre comme les autres est ma plus grande hantise !»

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Dossier

Hommes

Sylvain

Fischmann

«Nous travaillons avant tout sur la silhouette. la silhouette, C’est notre signature»

S

ylvain Fischmann, le créateur et fondateur de Rives, la maison parisienne de costumes sur mesure, travaille une nouvelle allure. Plus contemporaine, en alliant créativité, savoir-faire et qualité.

codes qu’on respectait, et on laissait en retrait sa personnalité. Aujourd’hui, personne n’a envie de ressembler à un pingouin quand il va à l’église ou à la mairie! Quel est l’essentiel, pour vous? Nous ne cherchons pas le truc ou le gadget. Nous cherchons le vrai. Nous travaillons essentiellement sur la silhouette, et c’est pour ça que, très rapidement, nous avons fait le choix de travailler avec un des plus beaux ateliers et avec les plus beaux tissus du monde. La silhouette est notre signature.

Quelle était votre ambition lorsque vous avez créé Rives ?

Proposer une créativité tout à fait portable. Avant tout, nous faisons des costumes. Nous travaillons avec des ateliers traditionnels parce que, si c’est industriel, on ne peut plus faire ce que l’on veut. Nous pouvons allier qualité et savoir-faire à une créativité débridée parce que nous ne sommes pas corsetés par des programmes informatiques. Nos ateliers ont des modélistes, des couturiers, couturières, qui fabriquent le vêtement.

Comment la définissez-vous?

C’est assez structuré, on essaye de jouer avec les différents volumes. De longues jambes, ou l’inverse, un long buste, du très large pour le bas et plutôt ajusté en haut… On n’est clairement pas une marque excentrique. Si on va trop loin, on n’est plus une marque de surmesure de costumes, et si on va pas assez loin, on est comme les autres. Etre comme les autres est ma plus grande hantise!

Photographe: Raphael Lugassy / Stylisme: Jeffrey Cameron

Le costume sur mesure, c’est votre cœur de métier? Absolument. Même si on déve-

loppe de plus en plus de pièces de streetwear, ce qui nous a conduits à créer trois lignes d’univers différents: Le Lab, qui nous permet d’expérimenter des choses qui n’ont quasiment plus de rapport avec le costume… et d’assumer le kimono, la cape ou le baggy… la ligne DaytoDay, qui propose des bombers, des vestes peignoirs… et Cérémonie, car les gens se marient à nouveau, mais de façon très différente, et ils n’ont plus envie du costume classique. La tenue devient de plus en plus importante pour les hommes. Avant, il y avait des

Votre point de vue sur le nœud papillon? On en fait beaucoup.

La cravate représentant plutôt le côté conventionnel.

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Hommes

Dossier

«La pochette est pour moi un moyen d’expression. Elles sont toutes fabriquées en Italie, sur commande» sais pas trop quoi» a besoin d’exemples. Le second rendez-vous est consacré à la réalisation, et là on va y passer au moins deux heures. On sait faire plus vite pour des gens pressés ou pour des gens qui recommandent chez nous. On poursuit la discussion, on formalise les choses et on détermine chaque élément qui constitue le vêtement. Et, évidemment, on prend toutes les mesures, parce que c’est ça, le cœur du métier, car la base, c’est quand même de proposer un vêtement dont la forme correspond parfaitement à la silhouette qu’on souhaite avoir! Vos clients sont fidèles? Oui. Se laisser guider par quelqu’un qui vous connaît et qui n’est pas là pour vous vendre quelque chose mais pour vous conseiller, c’est formidable, parce que l’expérience d’achat n’est pas la même. Dès qu’une personne me dit : «J’ai envie de faire un costume avec vous», je n’ai plus rien à lui vendre, il ne reste plus qu’une relation d’échange, et c’est génial. Propos recueillis par

Et la pochette? La pochette est pour moi un moyen d’expression. Elles sont fabriquées en Italie, sur commande. On a le choix entre une centaine de soies différentes, roulottées à la main. Pour cette collection, nous sommes allés chercher de la dentelle de Calais, pour le savoirfaire français ancestral.Cela exprime quelque chose sans que ce soit trop ostentatoire, trop excentrique. C’est ça qu’on cherche: la subtilité. Le nom Rivesest en référence à Paris? Oui, on cherchait un nom intemporel qui évoque Paris. Au pluriel, comme les deux rives, les deux faces d’une pièce, toujours cette ambivalence entre la tradition et la créativité.

ANNE DELALANDRE

“Iwanted to offer wearable creativity,” says Sylvain Fischmann, the founder and designer of Parisian label, Rives. “We make tailor-made suits with small manufacturers, because if it’s industrial we can’t bring together savoir-faire and creativity. We specialize in madeto-measure suits, and we have three other lines: the experimentalLe Lab; the casual Day to Day; and Cérémonie. The shape of our suits is pretty structured, but we do try to play with different volumes – long in the leg or the torso, flared at the bottom or perfectly fitted. We are clearly not an eccentric label, because if we go too far, we’ll no longer be a tailor and if we don’t go far enough, we’ll be like everyone else. And that would be the worst!”

Comment se passe la réalisation d’un costume sur mesure? L’important, c’est de passer

du temps avec chaque personne. On fait du 100% sur mesure. On est les seuls à avoir une proposition aussi large, du plus formel au plus streetwear. Le premier rendez-vous dure une heure, on parle énormément du besoin et de l’envie de la personne qui vient nous voir. C’est pour ça qu’on a autant de choses à montrer dans le magasin. On a plus de 250vestes différentes à montrer, parce qu’un client qui arrive et qui dit : «Je voudrais quelque chose qui sort un peu de l’ordinaire mais je ne AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Caveau de la Tour

Spécialiste en Grands Vins Plus de 3000 références, un tour du monde des plus belles bouteilles, des vins hors norme, des vins «coup de cœur». Z.A. Les Champs-Lins 21190 Meursault (Bourgogne) France +33 (0) 3 80 21 66 66 jp.madaleno@cdlt.fr


Le temps des hommes

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acheron Constantin étonne avec sa toute nouvelle collection Mécaniques Sauvages. Les indications d’heures, de minutes, de jour de la semaine et de mois sont présentées dans 4guichets, permettant à l’animal de se déployer au centre du cadran. Le félin du modèle Tigre Impérial est gravé en or rose et or gris sur un fond paysage de marqueterie de bois. Le modèle Panda Sauvage est quant à lui réalisé uniquement en marqueterie de bois. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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P

iaget démontre son excellence dans l’horlogerie extra-plate avec ce nouveau modèle Altiplano. L’association de l’or rose et de la météorite grise offre un écrin d’élégance et de légèreté à ce garde-temps de 3mm d’épaisseur. Le bracelet en alligator gris souligne la finesse du modèle.

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H

. Moser & Cie présente sa nouvelle collection Concept où le logo et les index ont été supprimés du cadran.Le Venturer Tourbillon Sapphire est un écrin précieux avec son boîtier en saphir et un cadran entièrement pavé de saphirs. La nouvelle Endeavour Tourbillon Cosmic Green: sur un cadran épuré vert électrique à finition soleil, deux fines aiguilles argentées et une ouverture à 6h qui dévoile un tourbillon volant. La Swiss Alp Watch Concept Black sonne l’heure sans l’afficher. Sur le cadran, seul se trouve un tourbillon minute visible derrière un pont squelettisé. Un travail minutieux a été réalisé afin de créer une caisse de résonnance qui amplifie le son des heures, des quarts et des minutes.

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Ecrins précieux

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olex propose l’étincelante Oyster Perpetual Datejust 41 en Rolesor jaune (une combinaison d’acier Oystersteel et d’or jaune) avec son cadran champagne finition soleil, sa lunette cannelée et son bracelet Jubilé. Le modèle est équipé d’un mouvement de nouvelle génération, le calibre 3235, entièrement développé et manufacturé par l’horloger suisse. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Les spectacles du temps

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lysse Nardin ose un design audacieux et avant-gardiste – sans couronne, ni aiguille, ni cadran – avec son modèle Freak. L’effet doré nervuré tout à fait singulier est obtenu grâce à la fusion de particules d’or et de carbonium, matériau utilisé dans l’aéronautique.

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B

ovetprésente une collection exclusive dédiée à l’astronomie avec ici le modèle Récital 21. Le cadran satiné circulaire bleu avec décor côtes de Genève laisse la place à une grande diversité de détails et une hiérarchisation des informations. L’horloger a fait passer l’aiguille des secondes sous le cadran d’heures et de minutes pour une mise en scène subtile et surprenante. Le boîtier en or rouge et le bracelet noir en alligator viennent contraster et ajouter une touche finale d’élégance. En bas, le modèle gousset Amadeo Fleurier en or gris. Les aiguilles délicates tournent sur un cadran en nacre de couleur sur le motif «carpe koï».

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L

aurent Ferrier propose son premier garde-temps rectangulaire, le Bridge One, inspiré de la passerelle de l’Ile à Genève. La composition épurée du cadran en émail grand feu orné de chiffres romains offre une belle lisibilité. Le boîtier en acier incurvé souligne l’allure fine et chic de cette montre. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Le temps au carré

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artier, avec le nouveau modèle Santos, allie simplicité, praticité et innovation, en s’inspirant toujours de l’aviateur Alberto Santos-Dumont, qui commanda à l’horloger, en 1904, un modèle poignet permettant de lire l’heure en vol. En 2019, la maison inaugure un nouveau mouvement quartz à haute efficience permettant une plus grande autonomie.

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En hommage au chic anglais

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reitling s’est associé pour la Premier Bentley Centenary Limited Editionavec le constructeur automobile Bentley, une marque qui partage ses valeurs, à savoir la qualité, le luxe et la performance. Ce modèle en or rouge doté d’un élégant cadran avec deux compteurs noirs (un chronographe des minutes et un des secondes) est présenté sur un bracelet en cuir brun dont les détails rappellent les sièges d’une Bentley. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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aeger-LeCoultre affiche son goût pour la précision dans la Master Grande Tradition Gyrotourbillon Westminster Perpétuel. Le modèle est doté d’un tourbillon multi-axes, d’une répétition minutes à carillon Westminster reproduisant le son des célèbres cloches du Big Ben à Londres et d’un quantième perpétuel conçu pour afficher automatiquement la date exacte. Le style sobre et contemporain en fait un modèle facile à porter. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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H

ermès propose une nouvelle façon de lire l’heure, la tête dans les étoiles. La montre Arceau L’Heure de la Lunenous plonge dans un univers cosmique et onirique. Dans un boîtier en or gris, deux compteurs laqués blancs, affichant l’heure et la date, gravitent en satellite sur un cadran en aventurine, en laissant apparaître deux lunes, Nord et Sud, faites de nacre naturelle.

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A

udemars Piguet présente un garde-temps à quantième perpétuel astronomique qui s’orne d’un cadran en aventurine évoquant une constellation étincelante. Le boîtier, les aiguilles et les index en or mettent élégamment en valeur le ciel étoilé d’un bleu profond ainsi que la lune à 6 heures reproduite par gravure laser. Ci-dessous, le modèle Tourbillon Squelette avec son squelettage tridimensionnel et ses 70 angles polis à la main.

Toutes les étoiles du cosmos

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ublot présente la Classic Fusion Aerofusion Chronograph Orlinski Red Magic, avec un design original signé Richard Orlinski, célèbre pour ses sculptures au pliage tridimensionnel et aux couleurs vives. La composition est en céramique innovante et brevetée.

L’heure des couleurs

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ichard Mille bouleverse les codes de l’horlogerie avec sa collection Bonbon. Un savant mélange de friandises et de sens aiguisé du détail confère beaucoup d’originalité à ces modèles.La RM 07-03 Automatique Litchi étonne avec son jeu de couleurs et de superpositions de textures et avec son boîtier en carbone et quartz. Posés sur des plaques de titane grade 5, les décorations sucreries sont travaillées avec précision. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Mécaniques de précision

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acob & Co a partagé sa passion pour le design d’exception avec le constructeur automobile Bugatti pour créer ce modèle luxueux en fibre de carbone. La Twin Turbo Furious Original est inspirée par le modèle Chiron de Bugatti, avec son incroyable double tourbillon à triple axe, son chronographe avec mécanisme de tour en colonne et son cadran serti de turquoise. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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oger Dubuis innove en associant son gardetemps au nouveau pneu neige de Pirelli. L’Excalibur Pirelli Ice Zero2 nous surprend avec son design sport, son habillage squelette et son double tourbillon volant. Le bracelet en caoutchouc noir avec clous en titane imite le pneu Ice Zero, conçu pour une parfaite adhérence dans les virages verglacés…

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reubel Forsey présente un garde-temps scintillant, le Diamond Set Balancier Contemporain. Les cadrans de nacre et le système de balancier exclusif sont soulignés par l’éclat des diamants présents sur la couronne et la carrure du boîtier.

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La Diagonale duFlou

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ikael Takacs est un peintre qui efface des photographies. Au premier regard, on peut prendre ces images pour des photographies déformées numériquement. Il n’en est rien. Mikael Takacs peint des portraits à l’acrylique sur des toiles. «Toujours bien à l’horizontale, précise-t-il, sinon la peinture coule.» Puis, avant que son premier travail ne sèche, il strie et déforme ses peintures avec divers outils, des bâtons, des griffes ou des peignes. A l’arrivée, des images «marbrées», comme vues à travers une vitre cathédrale. Takacs utilise toujours comme base des photographies, qu’il réalise lui-même ou qu’il découpe dans les magazines. Il les peint ensuite minutieusement sur sa toile. Avant de chercher à s’en éloigner. L’éloignement est pour lui essentiel. Il veut prendre des distances avec le réel. «Mes motifs tourbillonnent sur la toile lorsque vous les regardez de près, mais reprennent la forme du portrait lorsque vous faites quelques pas en arrière.» Il aime que le portrait redevienne anonyme. Que la ressemblance s’efface, que le flou s’installe. «Vous projetez vos propres pensées plus facilement sur quelqu’un que vous pouvez à peine voir.» Ce qui est important pour lui, c’est de trouver la bonne distance, entre le vivant et le vague, le figuratif et l’abstrait. «Si je devais peindre un paysage, j’aurais peur de me perdre complètement dans les motifs.» C L A U D E M A G G I O R I

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Swedish artist Mikael Takacs is a marbler, a technique that involves using tools such as combs or sticks to drag the paint on an image into patterns, deforming the original. He specializes in portraits, based upon photographs that he takes himself or finds in magazines. “The patterns I make swirl across the canvas when you look at close up,” he says, “but then recombine to become a recognizable portrait when you take a few steps back.”











{Talents}

BéatriceCoullaré

L

les plaisirs de la monnaie

a monnaie, répondra le commun des mortels, c’est ce qui sert aux échanges depuis l’Antiquité. Sans elle, pas d’économie, pas de commerce, qu’elle soit faite de métal plus ou moins précieux ou, comme dans certaines cultures, de coquillages rares, de perles colorées ou de feuilles de tabac. Mais les monnaies, ce sont aussi «des objets d’art qu’on manipule tous les jours, qu’on laisse traîner dans ses poches sans avoir conscience de leur valeur, qui n’est pas seulement monétaire», comme le rappelle Béatrice Coullaré, responsable des collections et du musée de la Monnaie de Paris, au 11quai Conti. Des graveurs, des émailleurs, des fondeurs, nombre de métiers d’art concourent à leur fabrication. Des artisans que l’on peut encore voir travailler chaque matin ici même en plein Paris. «Si les monnaies courantes sont fabriquées dans les usines de Pessac, les monnaies de collection, les médailles et les décorations sont toujours fabriquées ici, dans ce qui est la dernière entreprise implantée au cœur même de la capi-

Vous pourrez ainsi frapper vous-même votre monnaie à l’ancienne. Mais inutile de demander dans quels matériaux et de quelle manière sont fabriqués nos euros. Car leur secret de fabrication est jalousement gardé pour éviter les contrefaçons. Qui dit monnaie dit aussi bien sûr trésor. Vous pourrez découvrir certains d’entre eux, exhumés de la terre ou de la fente d’un mur et découverts des siècles après leur enfouissement. Le dicton a beau dire que «l’argent n’a pas d’odeur», le visiteur se retrouve plongé dans un univers sensoriel où les odeurs des ateliers se mêlent au bruit des espèces sonnantes et trébuchantes. Et toutes les disciplines du savoir sont sollicitées: de l’économie à l’histoire, de l’art à la chimie, de la technique au langage. Car l’argent est également à l’origine de nombre d’expressions courantes. Dans ce musée qui n’est pas qu’une mine d’or, mais aussi une mine de connaissances, on apprend par exemple que «rester comme deux ronds de flanc» provient de la fabrication des monnaies. Lesdits ronds de métal étant restés vierges de toute frappe de monnaie. L’argent, à ce que l’on dit, ne fait pas le bonheur. Mais il procure ici bien des plaisirs des sens et de l’esprit. NADINE VASSEUR Monaie de Paris. 11 quai de Conti, Paris VIe. Exposition «Chic et utile, l’art du porte-monnaie», à partir du 17mai2019.

tale», explique avec fierté Béatrice Coullaré. Du processus de cette fabrication, le musée révèle toutes les étapes dans un parcours où se mêlent de magnifiques machines anciennes, des bornes multimédias pour mieux comprendre l’histoire fascinante de la monnaie ou son rapport au pouvoir, et même des jeux. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN Galeries&Musées Restos&Bars Concerts&Fêtes Envies&Plaisirs Boutiques & Adresses

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G ALERIES &M U S É E S ShunkKender

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omme le titre ne l’indique peut-être pas, l’exposition fait référence à deux photographes, Harry Shunk(1924-2006) et János Kender(1937-2009), qui, se rencontrant dans le Paris de la fin des années 1950, ne se sont plus quittés. Armés de leurs objectifs, ils ont été les témoins des expositions des artistes des deux côtés de l’Atlantique. Regarder leurs photos, c’est suivre les turbulences de l’art qui ont agité les années 1960 et 1970: des peintures de feu d’Yves Klein aux séances de tir de Niki de Saint Phalle, en passant par les chorégraphies de Merce Cunningham ou de Trisha Brown. BR

CENTRE POMPIDOU.

Shunk-Kender. L’art sous l’objectif, 1957-1983. Place Georges-Pompidou, ParisIVe. Jusqu’au 5août2019. Vernissage de l’exposition «Andy Warhol» à la Galerie Ileana Sonnabend, Paris, 1965, Shunk-Kender ©J.Paul Getty Trust. Tous droits réservés ©Centre Pompidou/ Bibliothèque Kandinsky, Photothèque Rmn-Grand Palais.

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Hammershøi

ammershøi est l’un des peintres les plus importants du Danemark. Son œuvre se situe entre naturalisme et symbolisme, mais offre des affinités frappantes avec les tendances de l’art d’aujourd’hui. Principalement connu pour ses intérieurs et ses portraits de femmes vues de dos, l’artiste est cette fois présenté sous un jour nouveau: le peintre taciturne et solitaire, dont le manque de variété dans les modèles représente en fait la pauvreté de sa vie sociale, est cette fois exposé aux côtés de certains de ses proches. MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ. Hammershøi. Le maître de la peinture danoise, 158boulevard Haussmann, ParisVIIIe. Jusqu’au 22 juillet2019. Carl Holsøe, «Intérieur, femme lisant», 1886, ARoS Aarhus Kunstmuseum ©Ole Hein Pedersen, belong to Aros Artmuseum.


L’AGENDA TRÈS PARISIEN

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Les Nabis et le décor

L’aventure du Cavalier bleu

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es peintres qui se mirent sous la bannière des Nabis, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, souhaitaient être les prophètes d’un art nouveau à la fin du XIXe siècle et ne dédaignaient pas les motifs décoratifs. Pourtant, ce ne fut pas une affaire typiquement hexagonale, l’intérêt pour l’ornement, parti d’Angleterre sous l’impulsion du mouvement Arts&Crafts, embrasa l’Europe entière. Découvrant en même temps les estampes japonaises, les Nabis se convertirent à l’absence de perspective et aux lignes sinueuses pour faire vibrer céramiques, papiers peints, tapisseries et autres vitraux. BR

igures majeures de l’expressionnisme allemand, Franz Marc(1880-1916) et August Macke(18871914) connurent le destin tragique des étoiles filantes. Morts tous les deux lors de la Grande Guerre, ils ont eu le temps de bouleverser de fond en comble tous les attendus de l’art de leur temps. Un siècle après leur disparition, c’est leur première rétrospective française, l’occasion unique de les découvrir, car, malheureusement, les musées de notre douce France ne possèdent quasiment aucune de leurs œuvres. Une absence regrettable qui exige une visite de l’exposition toute affaire cessante. BR MUSÉE DE L’ORANGERIE. L’aventure du Cavalier bleu. Jardin des Tuileries, ParisIer. Jusqu’au 17juin2019. Franz Marc, «Trois animaux (chien, renard et chat)», 1912, Kunsthalle Mannheim. August Macke, «Torrent de forêt», 1910, Bloomington, Eskenazi Museum of Art, Indiana University, don partiel de la Robert Gore Rifkind Collection ©Kevin Montague. Photo Kunsthalle Mannheim/Cem Yücetas.

MUSEÉ DU LUXEMBOURG.

Les Nabis et le décor. 19 rue de Vaugirard, ParisVIe. Jusqu’au 30juin2019. Pierre Bonnard, «Femme à la robe à pois blancs», 1891, Paris, Musée d’Orsay ©Rmn-Grand Palais (Musée d’Orsay)/ Hervé Lewandowski.

Antoon Krings

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our fêter les 25ans de la série de livres jeunesse qui mettent en scène les petits animaux du jardin, l’exposition réunit 500 peintures, dessins et objets d’art d’Antoon Krings. Cinq thématiques sont abordées: la faune et la flore, le jardin, les Arts & Crafts, les animaux dans la littérature et l’adaptation audiovisuelle de l’œuvre. L’exposition, conçue comme une promenade dans le jardin de l’artiste, nous plonge dans un monde enchanteur aujourd’hui menacé. MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS. Les drôles de petites bêtes d’Antoon Krings.107rue de Rivoli, ParisIer. Du 11avril au 8septembre2019. Grandville, «Les Métamorphoses du jour», 1854 ©Bibliothèque du MAD, Paris/Suzanne Nagy. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Galeries & Musées

Thomas Houseago

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homas Houseago, dont c’est la toute première rétrospective dans un grand musée français, est né à Leeds (Grande-Bretagne) en1972; il vit et travaille à Los Angeles. Méconnu du public, c’est pourtant un acteur majeur de la sculpture contemporaine. Multipliant les expérimentations et les matériaux, il est obsédé par une forme en particulier: celle de la figure humaine. La matière est brute, parfois des fils de béton sortent d’un torse, parfois le plâtre est malaxé, abîmé, creusé. MUSÉE D’ART MODERNE. Thomas Houseago. Almost human. 12avenue de New York, ParisXVIe. Jusqu’au 14juillet2019. «Rattlesnake Figure», aluminium, 2011, collection particulière, Paris. «Fractured Face for MEF», 2015, courtesy de l’artiste, Los Angeles ©Thomas Houseago ©Adagp, Paris, 2019.

La Lune. Du voyage réel aux voyages imaginaires

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our célébrer les 50ans de cette extraordinaire aventure, le Grand Palais propose d’étudier la longue histoire qui relie les hommes à la Lune, depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, àtravers des œuvres d’art, dessins, sculptures, peintures, venant d’Europe, mais aussi des civilisations africaines, arabes et extrême-orientales, et des objets, comme des équipements et des instruments scientifiques témoignant de la recherche des connaissances sur l’astre. GRAND PALAIS. La Lune. Du voyage réel aux voyages imaginaires. 3avenue du Général-Eisenhower, ParisVIIIe. Jusqu’au 22juillet2019. William Dyce, «Francesca da Rimini», 1837 ©National Galleries of Scotland, Edinburgh/Bridgeman. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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L’Orient des peintres, du rêve à la lumière

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iche d’une soixantaine de chefsd’œuvre provenant des plus importantes collections publiques et privées d’Europe et des Etats-Unis, le parcours de l’exposition nous entraîne dans l’Orient méditerranéen propre à l’empire colonial français. On y retrouve deux types de peinture: les portraits et les paysages. L’expérience des scènes de la vie quotidienne en plein air précipite l’émancipation de la couleur. Dans l’éblouissement de la lumière d’Orient et face à des spectacles inconnus naissent de nouvelles manières de peindre. MUSÉE MARMOTTAN MONET. L’Orient des peintres, du rêve à la lumière.2rue LouisBoilly, ParisXVIe. Jusqu’au 21juillet2019. Edouard Debat-Ponsan, «Le Massage, scène de hammam», 1883, Toulouse, Musée des Augustins ©Daniel Martin. Félix Edouard Vallotton, «Le Bain turc», 1907 ©Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève.


L’AGENDA TRÈS PARISIEN

Reflets

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aetitia Lesaffre est artiste plasticienne, peintre, laqueuse et photographe, issue d’une triple culture, vietnamienne, italienne et française. Son travail explore le phénomène de réflexion, en cherchant à dépasser la frontière entre peinture et photographie. Sa série Reflection&Colorsillustre son travail sur la perception que nous avons de nous-mêmes, différente de l’impression que nous donnons aux autres. Kathy Le Vavasseur s’inspire de la magie de la lumière sur les eaux des fleuves ou des effets des turbulences du vent sur la matière. GALERIE HEGOA. Reflets.16rue de Beaune, ParisVIIe. Jusqu’au 4mai2019.

Laetitia Lesaffre, «Par un soir bleu d’été», 2015.

Yingguang Guo

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ingguang Guo s’intéresse à la condition des femmes chinoises à travers la pratique du mariage arrangé. La série exposée se concentre sur le Jardin du Peuple à Shanghai, qui devient un lieu de marchandisation où les parents placardent des annonces pour se lancer à la recherche d’un conjoint pour leurs enfants.

MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE. Yingguang Guo. The

bliss of conformity,5/7rue de Fourcy,ParisIVe. Du 20avril au 26mai2019. «Untitled 1», «Untitled 10», «Untitled 9» ©Guo Yingguang.

La bascule du regard

«L

a bascule du regard» réunit des œuvres de Pierre Boucher, Jean Moral et André Steiner. Artisans de la Nouvelle Vision, ils représentent cette génération de la photographie expérimentale des années 1920, issue du Bauhaus et portée par les promesses techniques de la société industrielle. LES DOUCHES LA GALERIE. La bascule du regard.5rue Legouvé, ParisXe. Du 13avril au 15juin2019. «Nu avec ombres», c. 1936 ©Jean-Louis Bouche /courtesy Les Douches la Galerie. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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R ESTOS &B ARS Le Zyriab Cuisine orientale

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oilà Guy Martin, chef étoilé du Grand Véfour, hissé au sommet de l’Institut du monde arabe, prestigieuse institution culturelle qui offre l’une des plus belles vues de Paris. Son credo? Proposer une version gastronomique de la cuisine arabe, en conjuguant traditions et notes contemporaines. Carte courte entièrement cuisinée maison à partir de produits d’exception, le Zyriab tape juste et tient le rang sans trahir l’âme de cette cuisine. Au menu ce soir-là, rafale de mezzes canailles et stylés: mechouia aux langoustines, brochettes de chevreau de lait, coings et airelles, foie gras aux pruneaux et beignets d’agneau, boulghour et abricots noirs. A suivre, un tendre agneau cuit huit heures et son couscous aux sept légumes, raisins secs et oignons caramélisés, arrosé

minute d’un jus racé: mémorable. Pour finir, une volée de pâtisseries savoureuses: baba à l’alcool de figue, cigare aux amandes et sa mousse framboise et le fameux millefeuille oriental au sésame, chocolat et mandarine. Vin syrien enivrant et thé à la menthe servi comme là-bas épanchent la soif et installent l’ambiance. Verdict? Un grand oui. LE ZYRIAB. Institut du monde arabe, 1 rue des Fossés-SaintBernard, ParisVe. 0184142248.

Ran Japon fun errière ces trois lettres se cache l’adresse la plus courue du moment. Lové entre les murs de l’ancien hôtel particulier du marquis de La Fayette, ex-1728, Ran, c’est le nouveau lieu de Blackcode (Kinugawa, Yoko), qui s’est associé ici au Moma Group de Benjamin Patou (Manko). Réinventé par l’architecte Tristan Auer (leCrillon, les Bains), cet espace majestueux qui déploie un bar et trois salons en enfilade vibre sur un beau mélange d’ancien et de contemporain. En cuisine, le chef Shuhei Yamashitasigne des assiettes qui font honneur à la gastronomie japonaise. La carte compile les incontournables du genre (californias, makis, gyozas), se pique d’audace (délicieux tempura de camembert) et va se frotter à la cuisson robata (gril en pierre de lave) pour faire rougir côtes d’agneau et filet de bœuf, et arrose le tout de sauces relevées. Ajoutez une bandeson festive, une équipe aux petits soins dirigée par Frédéric Gerval, le maître des lieux, et concluez que c’est là qu’il faut être en ce moment. RAN. 8 rue d’Anjou, ParisVIIIe. 0140170477.

B

lend, enseigne créée en2012 par Victor Garnier, poursuit sa success-story parisienne en inaugurant une nouvelle adresse aux abords de la Madeleine. Le proclamé «hamburger gourmet» a revu sa copie en s’associant ici avec Jean-Louis Costes. L’idée? Etoffer sa carte en proposant des plats signature Costes comme la Caesar Salad, la King Crab Salad, la soupe coco citronnelle… ainsi que des recettes de hamburger inédites, comme l’excellent Parm, qui capture dans son pain bun maison du poulet fermier mariné, parmesan AOC affiné 24mois, caviar de tomates spicy et roquette. En prime pour la touche healthy, la carte propose la célèbre salade radieuse de Stéphane Saclier, bombe vitaminée mélangeant plus de 15ingrédients extrafrais. Et, grande première, Blend Madeleine ouvre ses portes dès le matin et régale de propositions douillettes pour un breakfast gourmand: pancakes, buns perdus, petite assiette œuf… Le tout se déguste dans une ambiance californienne imaginée par le jeune architecte Régis Botta, qui a revisité en élégance les codes des «dinners» américains. Un sans-faute. BLEND MADELEINE. 18 rue Duphot, ParisIer. www.blendhamburger.com

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Benedetta Chiala

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Blend Burger chic


Jacques Gavard

L’AGENDA TRÈS PARISIEN

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uréolé d’une myriade d’étoiles, à la tête d’un empire comptant une quinzaine d’adresses à travers le monde, Pierre Gagnaire apprivoise les saveurs avec tendresse autour d’une cuisine d’excellence, sincère et créative. A Paris, aux côtés de son adresse historique rue Balzac triplement étoilée, il orchestre deux nouvelles tables déjà adulées.

les yeux, et le dressage participe au PIERRE La cuisine a besoin d’être Gagnaire plaisir. magnifiée par une succession de détails

«Je m’attache à mettre de la poésie dans les assiettes»

qui créent de la tendresse. Je m’attache à mettre de la poésie dans les assiettes. La présentation m’apprend l’harmonie et m’apporte une forme de paix. Et le service? C’est mon autre cheval de bataille. C’est d’une importance capitale: la plus belle cuisine du monde, si elle est mal servie, perd 30% de sa saveur.

Votre actualité parisienne est marquée par les ouvertures de Gaya et Piero TT. Chez Gaya, ex-

Ferme Saint Simon, nous poursuivons une belle histoire autour d’une cuisine marine confortable utilisant de très bons produits à des prix qui ne sont pas ceux d’un 3 étoiles. C’est une adresse élégante et décontractée à la fois, grâce au bar où l’on peut déguster des petits plats sur le pouce avec un verre de bon vin. Chez Piero TT, calqué sur l’adresse de Courchevel, c’est un hommage à l’Italie dans une ambiance chaleureuse avec une carte courte qui révèle les grands classiques de la cuisine transalpine: antipasti, pâtes faites maison, poissons crus et desserts gourmands. Vous avez composé la carte de LaGrande Maison à Bordeaux… LaGrande Maison, c’est une aventure impro-

bable main dans la main avec le chef Jean-Louis Bras, qui cuisine comme il respire! C’est une table d’excellence, une cuisine de haute volée, et notre objectif était de conserver les 2 étoiles de cet établissement. Pari réussi! Quels sont les fondements de votre cuisine? Cela fait quarante ans que je fais ce métier, et je cherche avant tout à donner du sens et de l’émotion. Je vise l’honnêteté pour offrir du bon et du bien fait. La rigueur et la régularité sont essentielles pour moi au même titre que des équipes enthousiastes et soudées. Accordez-vous une grande importance au dressage? Oui, c’est une façon de respecter le produit et le client que je veux surprendre et gâter. La gourmandise commence avec

Le Guide Michelin a attribué sa pluie d’étoiles pour l’année 2019. Que représente-t-il pour vous? Le Guide

Michelin est un baromètre, il offre un état des lieux et conserve son statut de référence ultime. Mais le juge suprême d’un restaurant, c’est la porte qui s’ouvre! Un restaurant est fait pour recevoir des clients, pas que des notes. Et, comme disait Kant: «Le génie, c’est de durer.» Votre définition d’un bon repas? Quand vous sortez de table et que vous dites: «J’ai passé un bon moment.» C’est une question de justesse, ni trop, ni pas assez. Un mot d’ordre? Que l’on reste joyeux! Propos recueillis par S A N D R A S E R P E R O Restaurant Pierre Gagnaire. 6 rue Balzac, Paris VIIIe. 0158361250. Gaya.6 rue de Saint-Simon, Paris VIIe. 0145447373. Piero TT. 44 rue du Bac, Paris VIIe. 0143200040.

Chef Pierre Gagnairehas won Michelin stars all over the world and is now at the head of an empire of 15 restaurants: “I’ve been in the trade for 45 years and I’ve always looked to create meaning and emotion. Rigor and consistency are essential to me, as are my enthusiastic and united kitchen teams. It’s always a question of precision, not too much, not too little. I want to present poetry in my dishes, so good presentation teaches me harmony and brings me a sort of peace. The Michelin guide remains a barometer, but the ultimate judge of any restaurant is people coming through the door.”

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restos & Bars

Pauses Plaisir

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Flora Danica

mateurs de quatre-heures et autres gourmands avides de s’offrir une pause plaisir, voici nos meilleures adresses pour se régaler en pleine après-midi.

Le Drugstore Spot emblématique

Le lieu: élégante brasserie plantée sur l’avenue des Champs-Elysées, Flora Danica cultive l’esprit nordique au fil d’un décor inspiré signé par le célèbre studio GamFratesi: sculptural bar en marbre émeraude, assises du même ton et murs ornés de beaux dessins. On mange quoi? Des viennoiseries typiques du Danemark faites maison: roulé à la cannelle, roulé caramel-pécan, tresse sirop d’érable-pécan et tresse au chocolat. Servies chaque après-midi entre 15h et 18h. On boit quoi? Un café au lait ou un cappuccino, parce que, oui, les Danois sont fous de café et le font bien. BRASSERIE FLORA DANICA. 142 avenue des Champs-Elysées, ParisVIIIe. 0144138626.

Le lieu: esthétique contempo-

raine d’un décor signé Tom Dixon mélangeant laiton solaire, marbre précieux, banquettes en cuir et terrasse prisée offrant une pleine vue sur l’Arc de triomphe. Une adresse parisienne et cosmopolite à la fois, passée entre les mains du chef triplement étoilé Eric Frechon. On mange quoi? On opte pour la formule Tea Time qui propose un mélange sucré-salé idéal pour caler les faims soutenues de l’après-midi. Au programme, cake au citron, marbré au chocolat et finger sandwiches raffinés (œuf mayo, saumon fumé, emmenthal et jambon de Paris, poulet au curry…). On boit quoi? Un thé vert ou un expresso. LE DRUGSTORE. 133 avenue des Champs-Elysées, ParisVIIIe. 0144437507.

Chocolaterie Jacques Genin

Ralph’s

Moment réconfortant

Le lieu: lovée dans la cour d’un

Pause US

Le lieu: un salon de thé niché dans une alcôve de ce

grand espace de vente qui accueille les créations de l’un des meilleurs chocolatiers de Paris et déploie sans frime de jolies tables en bois sombre posées sur un parquet brut. On mange quoi? Le millefeuille monté à la minute, merveille de finesse, précis et délicat. Attention addiction! On boit quoi? Sans hésiter, le chocolat chaud avec ou sans crème fouettée, à l’onctuosité ravageuse. Révélant une saveur unique en bouche, ce nectar caressant est à lui seul une haute gourmandise. CHOCOLATERIE JACQUES GENIN. 133 rue de Turenne,

ParisIIIe. 0145772901.

sublime hôtel particulier, une terrasse intime à l’élégance rive gauche avec ses tables nappées et ses belles banquettes recouvertes de coussins moelleux. A l’intérieur, une salle cosy so Ralph Lauren avec poutres massives et tableaux de scènes équestres. On mange quoi? L’incontournable carrot cake maison, franchement bon. Et aussi, pour les amateurs de saveurs US, pioche heureuse avec le cheese-cake de saison ou le délicieux brownie. On boit quoi? Le chocolat chaud au Whisky Tullamore 12 ans d’âge, recette unique et ultra-gourmande. A deux? Pour le glam’ et la frime, pourquoi pas une coupe de champagne Louis Roederer Brut ?… RALPH’S. 173 boulevard SaintGermain, ParisVIe. 0144777600.

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Nathalie Carnet / Yann Deret

A l’heure danoise


L’AGENDA TRÈS PARISIEN

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Hôtel de Crillon

Très parisien Le lieu: perché sur la

Le chic luxe

Albin Durand

Le lieu: dorures, grands

lustres, tapis XL, banquettes demi-lune, dans le salon jardin d’hiver du Crillon, on retrouve le faste et l’élégance des lieux hors normes. Ou le raffinement d’un palace hissé dans le top ten des plus beaux hôtels du monde. On mange quoi? Les créations imaginées par le nouveau chef pâtissier Pablo Gicquel, 28ans à peine, qui fait découvrir l’étendu de son talent dans le «Goûter des Ducs» servi en trois temps et comptant une constellation de gâteaux. Une seule pâtisserie? On craque pour l’Hématite, une merveille de sphère en chocolat noir arrosée minute d’une sauce chocolat tiède qui fait fondre la coque et découvrir un caramel puissant. Extatique. On boit quoi? Une tasse de thé du mont Phoenix, récolté en Chine, qui s’accorde à merveille avec l’amertume du cacao. HÔTEL CRILLON ROSEWOOD HOTEL. 10 place de la Concorde, ParisVIIIe. 0144711500.

colline de Belleville, ce tout nouveau café de quartier piloté par la fine équipe Belleville Brûlerie Paris a soigné son décor, habile mélange d’élégance à la française et de rusticité chaleureuse avec grand zinc, banquettes en bois sombre, murs bleus et éclairage délicat. On mange quoi? Les délicieux sablés maison (nature, citron-pavot…) ou le stylé pain d’épice toasté servi avec du beurre salé. On boit quoi? La star du lieu, c’est le café. Qualité premium, soigneusement sélectionné et torréfié dans les règles de l’art. On le déguste ici court, long, noir, filtre, crème au lait cru ou végétal, bref, comme on veut ! LE 50. 50 rue de Belleville, ParisXXe.

Bontemps Gourmandise à l’état pur

Le lieu: prolongeant sa

Breizh Café Paris-Cancale

Le lieu: pour sa quatrième adresse parisienne,

Bertrand Larcher a choisi de poser ses casseroles en plein cœur du village des Batignolles. Dans un décor brut et chaleureux avec cuisine ouverte, tables d’hôtes et longues banquettes, cette nouvelle adresse conserve l’ADN de la maison en offrant le nec plus ultra des produits pour garnir ses galettes et ses crêpes. On mange quoi? Une crêpe, bien sûr! Aux côtés des classiques (et excellentes) beurre-sucre, chocolat-chantilly, flambée Grand Marnier, notre préférence va pour la crêpe aux agrumes, où l’on retrouve toute la fraîcheur des fruits. On boit quoi? Un verre de Guillevic domaine de Gorvello, soit un cidre brut tendre qui porte bien son nom. BREIZH CAFÉ. 31 rue des Batignolles, ParisXVIIe. 0140071169.

petite pâtisserie, le salon de thé Bontemps, lové entre les murs d’une ancienne imprimerie, est un boudoir coquet marqué par la patte esthète de Fiona Leluc, maîtresse des lieux, qui a chiné mobilier et vaisselle pour habiller cet écrin avec goût. En prime, une terrasse hors du temps que l’on ne veut pas quitter. On mange quoi? Des pâtisseries à tomber! Difficile de choisir entre le cake au citron, le cake gianduja, les tartes aux fruits de saison et leur épatante pâte sablée fleur de sel, l’aérien mont-blanc, le croustillant chocolat aux noisettes du Piémont, la pavlova… A en perdre la tête! Emotions et frissons garantis à chaque bouchée. On boit quoi? L’orangeade maison à la fleur d’oranger du Liban ou un thé milky oolong, thé bleu-vert de Chine au doux parfum lacté. BONTEMPS. 57 rue de Bretagne, ParisIIIe. 0142741068.

Rubrique «Restos & Bars» réalisée par S A N D R A S E R P E R O AV R I L / M A I 2 0 1 9

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M USIQUES & F ÊTES

Cinq raisons de célébrer

We Love Green

Georgia Fenn

epuis Greenjuice, un premier album vitaminé et ensoleillé, le duo français et son univers indolent, pop et rétro, est de retour avec Night Sketches,qui ne change pas une formule qui gagne. Entre titres virant doucement vers le disco, folk caressante comme une vague et petites virées sous les palmiers d’Hollywood, les deux garçons viendront nous faire découvrir sur scène un album qui donne envie de l’écouter sur un matelas gonflable posé sur une piscine bleu turquoise. PAPOOZ. La Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 15mai.

Klara Kristin

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n pensait qu’elle avait perdu de vue son public de fidèles, mais la chanteuse star anglaise, après une longue absence, a décidé de nous faire replonger dans ses tubes calibrés pour danser dans notre salle de bain, sa voix idéale pour s’échauffer et ses mélodies imparables, avec un cinquième album, Still on My Mind, qu’elle viendra nous faire découvrir dans un écrin de choix. DIDO. L’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 21 mai.

P

arce qu’Erykah Badu, la plus grande quand on parle de funk et de soul music, sera là pour partager son nouveau projet en collaboration avec le dément Trippie Redd. Parce que face à ce poids lourd en or massif on annonce une belle tripotée de stars : la révélation Aya Nakamura et son girl power comme un doigt d’honneur; Booba et ses punchlines qui tuent; Laurent Garnier, meilleur DJ de France et du monde carrément; Future, le poids lourd du hip-hop yankee; Cardi B infiltrée dans le rap game; et Chris& TheQueens, qu’on ne présente plus. Parce qu’il faut venir y découvrir les chansons larme à l’œil de Mailk Djoudi, chouchou d’Etienne Daho, et de Rosalia, qui dépoussière le flamenco de manière torride. Parce que, pour ceux qui aiment le rock sans manières, celui qui tache et boit de la bière, les Sleaford Mods seront de la partie et que vous risquez de vous en souvenir. Parce que c’est en plein cœur du bois de Vincennes qu’on peut s’y poser, se régaler avec les nombreux foodtrucks, assister à des conférences, danser, se perdre, s’oublier et y faire la rencontre d’une vie. FESTIVAL WE LOVE GREEN. Au bois de Vincennes, Paris XIIe, les 1er et 2 juin.

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Jamie Morgan

O

Papooz

Dido


Planningtorock

Goodyn Green

P

lanningtorock, artiste transgenre, a fait de sa musique le terrain d’expérimentations sonores sans précédent, jouant autant avec son apparence physique que sa voix déformée à grand renfort de technologie, pour mieux semer le trouble sur le dancefloor. Spécialiste des concerts surréalistes, des collaborations hors norme, comme son travail avec le groupe The Knife, Planningtorock a pour ambition de mettre le feu à la Gaîté Lyrique. On vous aura prévenu. PLANNINGTOROCK. La Gaîté Lyrique, 3 bis rue Papin, Paris IIIe, le 18 mai.

Constance Verluca

E

Hidiro

n2007, cette jeune Parisienne, aidée par le guitariste de Devendra Banhart et Joanna Newson, sortait un premier album de folk intimiste aux paroles coquines et cruelles. Pour notre plus grand bonheur, et alors qu’on pensait l’avoir oubliée, Constance est de retour avec Longtemps, un album pop et rieur, comme un sachet de bonbons Haribo ou une bulle de chewing-gum. CONSTANCE VERLUCA. Les Etoiles, 61 rue du Château-d’Eau, Paris Xe, le 23 mai.

David August

Manu Fauquet

A

même pas 30 ans, l’Allemand David August a fait de la musique électronique un champ d’expérimentation qui le voit flirter autant avec la musique classique que les BO de films, les performances artistiques que les spectacles de danse. Contemplative et cinématographique, sa musique tout en pulsation le rapproche d’un Max Richter, avec qui il partage une certaine idée de la contemplation. DAVID AUGUST. Festival Villette Sonique, parc de la Villette, Paris XIXe, le 9 juin.

F

Stereolab

ormé aux débuts desnineties, Stereolab est un groupe devenu mythique par ses expérimentations comme sa manière de triturer la pop dans tous les sens. Autant inspiré par le Krautrock que la musique répétitive, les rythmes brésiliens que les débuts de l’électronique, Stereolab est devenu par son influence aussi bien dans la pop que le hip-hop, le rock ou l’électro un groupe cultissime dont les lives trop rares ne peuvent pas se manquer. STEREOLAB. Festival Villette Sonique, parc de la Villette, Paris XIXe, le 9juin.

Hyphen Hyphen

L

e trio niçois a, en une dizaine d’années, dessiné un joli bout de carrière, sur disque comme sur scène, où se mélangent l’énergie brute du rock et les mélodies élaborées de l’électro. Pas loin de l’univers musical d’une Florence&The Machine, par le travail sur la voix autant que par la puissance pop et les rythmes funky de leurs productions, le trio rêve d’une carrière à l’international. Et ils ont de quoi! HYPHEN HYPHEN. Zénith de Paris, parc de la Villette, Paris XIXe, le 14 juillet.


Musiques & Fêtes

Deena Abdelwahed

T

Giorgio Moroder

vec le tube absolu I Feel Love,qu’il a composé pour la diva Donna Summer dans les années 1970, Giorgio Morodera marqué durablement le disco et toute la pop des années1980 et 1990, entre tubes fous pour Blondie et bandes originales mythiques, comme celle de Midnight Express. Le producteur multi-récompensé, à qui les Daft Punk ont rendu hommage, se lance dans une tournée mondiale avec au programme une relecture radicale de ses nombreux tubes. GIORGIO MORODER. Au Grand Rex. 1 boulevard Poissonnière, Paris IIe, le 25 avril.

G

Rammstein

roupe allemand culte, les six garçons de Rammstein ne font pas dans la demimesure avec leur hard rock qui fait saigner les oreilles, leurs tenues de scène entre Mad Max et une partouze SM, leurs muscles saillants et leurs shows bourrés d’effets pyrotechniques à faire passer le 14Juillet pour un pétard mouillé. RAMMSTEIN. La Défense Arena, 8 rue des Sorins, Nanterre, le 28juin.

Beak

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ix ans après son lancement comme un gag par Geoff Barrow, tête pensante de Portishead, le trio Beak est devenu une référence de la musique intello et farouchement libre. Difficile à cataloguer, entre trip-hop, rock désaccordé ou krautrock énervé, le groupe est surtout réputé pour ses prestations scéniques, qui ne laissent personne indifférent. Du moins en patientant jusqu’au prochain album de Portishead attendu depuis des millions années! BEAK. La Gaîté Lyrique, 3 bis rue Papin, Paris IIIe, le 24 mai.

Chilly Gonzales

T

ouche- à- tout canadien, Gonzales s’est forgé une sacrée réputation de joueur de piano en remportant le record du plus long concert au monde avec 300 morceaux joués pendant 27heures. Depuis, il s’est fait une spécialité des déclinaisons délicieuses et, pianopiano, de standards de la pop, tirées dans la discographie de Drake, des Daft ou de Lana Del Rey, qu’il transforme en comptines idéales pour tomber amoureux. CHILLY GONZALES. Le Trianon, 80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 25 juin.

D

Dead Can Dance

epuis les années1980, le duo issu du mouvement gothique a progressivement glissé vers une musique plus sacrée, empruntant autant à la liturgie qu’aux chants sacrés, aux rythmiques primitives qu’à la sérénité asiatique, transformant leur univers en une sorte de bougie parfumée spéciale méditation. Reformé depuis quelques années, le duo viendra diffuser son aura sur la scène du Grand Rex. DEAD CAN DANCE. Au Grand Rex, 1 boulevard Poissonnière, Paris IIe, le 10mai.

Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par P A T R I C K T H E V E N I N AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Olaf Heine

A

ous les yeux sont rivés sur cette productrice et DJ tunisienne qui n’en finit pas de monter et dont le premier album, Khonnar, concentré d’électro, de paroles en arabe, de sons trafiqués, de rythmes discordants, attaque de front les questions du féminisme, du patriarcat et du futur des musiques électroniques. DEENA ABDELWAHED. Festival Weather, La Seine musicale, île Seguin, Boulogne-Billancourt, le 27 avril.


L’AGENDA TRÈS PARISIEN

A

26ans à peine, le jeune chanteur et peintre fait chavirer tout le monde. J’ai rencontré Johan Papaconstantino par hasard il y a deux ans au gré de mes pérégrinations sonores sur le Web, un jour de juillet2017 où le jeune Marseillais avait publié sur la Toile Pourquoi tu cries?. Un titre qui ressemblait à un tube de variété grecque des années 1970, capté, grésillements compris, dans l’autoradio d’une vieille caisse de location, louée pour s’échapper tout au sud à la recherche d’un peu de fraîcheur dans les calanques. Johan a grandi à Marseille, d’un père grec et d’une mère française. Ado, il emprunte la guitare de son grand-père sur laquelle il répète deux-trois accords piqués à Django Reinhardt ou David Gilmour, de Pink Floyd. Avec les platines vinyles de son père, il s’improvise DJ à grands coups de standards funk et house, il s’enfuit dans le rap comme tous les kids de son époque, et se prend de passion pour le bouzouki, une guitare orientale d’un autre genre. Il suit des cours au lycée d’arts appliqués de Marseille, se plonge dans l’histoire de la peinture, monte à Paris tout en gardant un pied sur la Canebière, dans l’idée de plonger les mains dans la gouache, même si des petits bouts de musique restent collés dans ses oreilles. Ecrit d’un jet, pour demander à sa petite amie qui l’a quitté de lui donner une seconde chance et de revenir, Pourquoi tu

cries ? et son mélange de variété grecque, ses rythmes trap endormis et ses paroles en français passées délicatement à l’autotune, offre un cachet rétro à ce joli tube estival qui fait songer à la liesse triste des chansons de mariage. Entre sa carrière de peintre, ses grandes toiles oniriques peuplées de couleurs vives et sa nouvelle stature de pop lover, Johan Papaconstantino a refusé de choisir, et vient de sortir, en avant-goût d’un album attendu pour l’année prochaine, neuf titres qui rendent hommage autant aux stars de la variété grecque, comme Dimítris Mitropános ou Vangelis Perpiniadis et leurs mélodies imparables, qu’aux beats trafiqués et ensommeillés de la scène rap UK. Le tout nappé de textes qui parlent d’emportements et de déceptions amoureuses et accompagné de clips post-naturalistes où on se trimballe dans un mariage traditionnel, un barbecue improvisé ou les criques du bord de mer. Fil tendu entre les célébrations orientales et le minimalisme de l’électronique, entre la tradition et la modernité, Johan Papaconstantino et ses chansons terrassantes comme un chagrin d’amour, sa belle gueule et sa nonchalance en forme de pétard bien roulé, est bien évidemment le latin lover qu’on attendait tous de pied ferme. PATRICK THEVENIN Johan Papaconstantino, «Contre-jour» (A6).

Marie Deteneuille

JOHAN Papaconstantino, le latin lover

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Mykhaylovska

E NVIES &P LAISIRS

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

Hommes Les nouveaux codes de la fraîcheur N

ous vivons une époque pleine de paradoxes. Nos goûts en matière de parfums ne sont pas épargnés: d’un côté, une envie largement partagée de sentir «frais», de l’autre, une obsession très contemporaine pour les sillages puissants et tenaces. Deux désirs irréconciliables? Pas si sûr. Car il est loin, le temps où les eaux de Cologne incarnaient la seule option en matière de fraîcheur. Faiblement concentrées et composées d’agrumes et d’aromates – des ingrédients par nature très volatils –, ces fragrances revigorantes mais légères ont habitué des générations entières à l’idée que la fraîcheur sent le citron, et surtout qu’elle est fugace. Mais la donne a changé. Aujourd’hui, les marques redoublent d’inventivité et de technicité pour proposer des sillages à la fois vivifiants et performants et s’installer sur un segment de marché aussi juteux qu’incontournable. Même Serge Lutens, maître des sillages orientalistes et capiteux, se lançait il y a bientôt dix ans dans l’aventure des eaux fraîches avec un parfum sobrement baptisé L’Eau, qui depuis a fait des petits. Dernier en date,L’Eau d’Armoise concilie la subtilité d’un sillage aromatique léger avec la promesse d’une tenue digne d’un parfum. «La fraîcheur d’aujourd’hui a changé de nature, témoigne Tiffanie Ereno, chargée de communication pour la marque, pour Monsieur Lutens, qui déteste le côté “collant” des agrumes qui lui sont traditionnellement associés, elle passe notamment par le fait de travailler des ingrédients inattendus, comme l’encens qui offre une fraîcheur étonnamment minérale à L’Eau Froide.» D’autres

marques explorent elles aussi des notes inhabituelles pour souffler une fraîcheur aux senteurs inédites. Et parce que l’intensité est devenue un impératif, toutes consolident leurs compositions à l’aide d’ingrédients modernes comme les muscs de synthèse ou les molécules boisées ambrées, qui «accrochent» les parfums sur la peau et leur offrent une longévité étonnante, impensable au temps où l’eau de Cologne régnait en maître. A ceux qui pensent que c’était mieux avant, voici quelques contre-exemples bien sentis: Eau d’Armoise, Serge Lutens: un shoot vivifiant d’aromates autour d’une note d’armoise originale et légèrement amère. Verveine du Sud, Bastide: agrumes fusants, verveine et menthe tonifiantes… Un instantané de Provence ensoleillée. Afternoon Swim, Louis Vuitton: la fraîcheur électrique et très longue durée d’un cocktail d’orange, bergamote et mandarine. Eau de Citron Noir, Hermès: zesté, acidulé, le citron s’installe durablement sur la peau grâce à des notes boisées et fumées. Cologne Come Together, Mugler: une overdose de muscs moelleux pour une sensualité irrésistible. S A R A H B O U A S S E We live in a time of paradox. And that counts for perfumes, too, as they respond to the seemingly impossible demands for both “freshness” and powerful sillage. Today you can find light, yet lasting sillages thanks to advances in perfume ingredients. Even Serge Lutens, the master of power and hater of citrus, has hisEau rangewhose latest addition is the aromatic Eau d’Armoise. Others include Bastidel’s Verveine du Sud (the sun in Provence); Louis Vuitton’s Afternoon Swim(electric freshness);Hermès’s Eau de Citron Noir(all zest); and Mugler’s Cologne Come Together(an overdose of musk). AV R I L / M A I 2 0 1 9

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Envies & Plaisirs

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

L

Des vélos sur mesure La marque propose plusieurs collections avec chacune sa ligne artistique, mais chaque vélo reste unique pour être le prolongement de la silhouette de son propriétaire. Excellence, esthétique et confidentialité sont les maîtres mots de la Maison Tamboite. L’atelier parisien du XIIe arrondissement de Paris n’a pas pignon sur rue et accueille les futurs propriétaires chanceux de ces sublimes vélos pour prendre leurs mesures (taille, longueur des bras, pointure) dans le but d’épouser leur morphologie pour un parfait confort de conduite. C’est donc au fond d’une cour du quartier Bastille que vous pourrez choisir votre Marcel, votre Henri ou votre Fauve dans le plus grand secret. E S T H E R V A L A S

Benoît Teillet

’histoire commence en 1912 quand Léon, l’arrièregrand-père, passionné d’art, de peinture et de vélos, crée sa marque de cycles près du quartier Montmartre. Quelques années plus tard, il rachète un commerce de bicyclettes à Maurice Tamboite, coureur cycliste. Le nom reste, et, pendant près d’un siècle, jusqu’à aujourd’hui, toujours dans le cercle familial, la marque va capter le meilleur de la technologie pour parfaire sa production et son savoir-faire. Sont utilisés les matériaux les plus nobles – acier, cuir patiné à la main, bois verni –, pour des créations uniquement sur mesure.

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Envies & Plaisirs

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

Toujours plus

de visiteurs à Paris… L

aurent Ponsaime à se définir comme «photographiste», c’est-à-dire qu’il est beaucoup photographe et un peu graphiste, ou l’inverse. En tout cas, il maîtrise parfaitement l’art du montage. A partir de figurines qu’il réalise lui-même, il crée des images troublantes. Qui viennent d’ailleurs. De la saga Star Wars, laquelle, un jour sombre, a débarqué avec vaisseaux et robots dans les rues de Paris. Laurent Pons réinvente un monde, plus poétique et amusant que le nôtre. Il imagine et conçoit de manière très réaliste ce dont nous rêvons.

Expo-vente chez Connect, 24 avenue George-V, Paris VIIIe. 0145633066. macpons@me.com

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Envies & Plaisirs

the sound of hotel costes

U

ne bande-son éclectique, entre musique vintage, curation contemporaine et remixes inédits sélectionnés par Studio HC en collaboration avec Watch Your Music. Musical treasures from the Hôtel Costes historical collection and current playlist selections curated by Studio HC in collaboration with Watch Your Music. For a distinctive experience of time, sound and music, join the Hôtel Costes channels: «Hôtel Costes» on Apple Music @hotelcostesofficial on Spotify

IKKSfête ses 20 ans

et choisit Laetitia Casta comme égérie

L

aetitia Castaest une des plus belles femmes du monde. D’abord mannequin, repérée par Jean Paul Gaultier, dont elle devient une des muses, elle a défilé pour les plus grandes maisons de couture. Avant d’entamer une belle carrière au cinéma. Alternant les rôles légers ou sombres et profonds. En 2011, elle est nominée au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Gainsbourg (vie héroïque). En 2016, elle fait ses premiers pas de réalisatrice avec le court-métrage En moi, présenté à la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Laetitia Casta a toujours tenu à son indépendance et son autonomie. Pas étonnant que, maman de trois enfants, elle soit aussi ambassadrice de l’Unicef pour les droits des femmes et des enfants. Lorsqu’on lui demande si elle est féministe ou non, Laetitia Casta répond avec aplomb: «Je ne suis pas féministe, je suis une femme et je suis libre de penser.» Qui de plus évident pour incarner le nouveau visage d’IKKS Women au moment où la marque célèbre son 20e anniversaire? Iconique Marianne de l’an 2000, Laetitia Casta incarne la femme française dans toute sa splendeur: affirmée et rayonnante. Pour célébrer ses 20 ans, la marque créée «par des Esprits Libres pour des Esprits Libres» n’a pas hésité à choisir ce tempérament insaisissable. Belle et rebelle, passionnée et naturellement engagée, Laetitia Casta possède des qualités uniques. Des valeurs qui résonnent avec l’ADN d’IKKS. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

D

ans la mouvance des boucles d’oreilles graphiques, Messika propose des boucles d’oreilles diamant asymétriques. En or blanc 18carats, elles illuminent le visage et apportent un éclat particulier au regard. Un bijou Messika à porter en paire ou seul: sur l’oreille gauche, une créole modernisée grâce à son jeu avant-arrière de deux diamants taille poire et émeraude. Les pierres semblent vouloir se toucher sans y parvenir. La boucle d’oreille My Twin, déclinée en version avec tige pavée, est une nouveauté qui prend la forme d’un hameçon qui semble avoir traversé le lobe.

U

n look tout en noir et blanc avec une veste kimono, un débardeur caraco brodé et un jean slim de la marque Un Jour Ailleurs. Porté avec élégance par Andie MacDowell, l’ensemble chic est parfait pour une belle soirée de printemps…

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Envies & Plaisirs

I

l est aujourd’hui possible de faire restaurer son transistor vintage adoré. Créé en 2015, l’atelier Charlestine propose un service sur mesure. Pour faire de votre radio d’époque un objet unique et moderne: les bois sont ravivés, les pièces métalliques sont lustrées, le système audio modernisé (amplificateur classe D, haut-parleur, module Bluetooth 4.0). Un processus entièrement réalisé à la main. Les radios Charlestine sont disponibles dans une sélection de points de vente (Printemps Haussman, Galeries Lafayette, The Conrad Shop…) ainsi que sur les e-shops The Cool Republic et Charlestine.

Les

radios

se refont une beauté

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

D

es sacs intrigants: des formes basiques dans un matériau unique, le cuir froissé, percé de petits trous. Ils sont proposés par la marque Duren, fondée en 2013 au Japon par Masaki Matsukawa et Kohei Okamoto, en collaboration avec Benoit Pierre Emery, directeur de création pour la table Hermès et dessinateur des carrés Hermès. Boutique au 37 rue Debelleyme, Paris IIIe. www.duren.jp

Cuirs

froissés

L

LeDico mode de Cécile Olivieri

a directrice artistique de la marque Lollipops s’est prêtée au jeu du dictionnaire mode. Smiley. Une belle rencontre avec le créateur du smiley, un homme joyeux et fantasque à l’image de son invention. Nous avons en commun une joie de vivre indéfectible. Bonheur. En famille forcément, près de la mer évidemment, sur l’île de Beauté très souvent! Parisienne. Depuis plus de vingt ans, cette ville, je l’aime et je la désaime, j’aime y vivre et m’en échapper. Paris m’évoque deux chansons que j’adore, Paris de Taxi Girl et Il est 5heures, Paris s’éveillede Jacques Dutronc! Sans hésitation, c’est la plus belle ville du monde! Elégance. L’élégance chez un homme me touche énormément, je pense à l’élégance de mon fils de bientôt 18 ans tout comme à celle de Barack Obama! L’élégance a le privilège de ne pas se faner avec le temps...Clint Eastwood en est l’exemple parfait. Fantaisie. La fantaisie est dans ma tête, dans ma façon de AV R I L / M A I 2 0 1 9

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vivre ou de penser, mais très peu dans mon dressing! Je préfère l’exprimer à travers un accessoire, un sac, une paire de chaussures ou de lunettes. Style. Toujours le même depuis des années, plutôt rock et sombre l’hiver, plus fleuri et plus bohème sous le soleil! Une ou deux pièces suffisent à le réveiller, comme une veste verte ou une longue robe rouge! Cet été, j’ai très envie de craquer pour des bottines jaunes Isabel Marant!


Blouse en coton brodé, short en coton mélangé, boots en cuir velours, ba&sh.


L’AGENDA TRÈS PARISIEN

«Claudia Schiffer nous a beaucoup inspirées depuis nos débuts, c’était un rêve de l’avoir. A 48 ans, elle est l’illustration qu’il n’y a pas d’âge pour être belle. Nous habillons toutes les femmes».

ba&shfête ses 15ans et lance une ligne hommes

«C

’est incroyable!» Barbara Boccara et Sharon Krief, les deux meilleures amies qui fondèrent ba&sh il y a quinzeans, savourent le succès de la marque. «Ce qu’on a fait en France est d’une grande richesse, et maintenant nous partons à la conquête des Etats-Unis, avec des bureaux à New York et Los Angeles, et de l’Asie, à Hongkong et Shanghai… On en rêvait, on l’espérait, mais on n’imaginait pas y parvenir.» Et pour fêter dignement cet anniversaire, ba&sh s’offre une nouvelle icône publicitaire mythique en la personne de Claudia Schiffer. «ba&sh, c’est une collection de vêtements lifestyle, simples, beaux, de qualité et pas trop chers. Un luxe accessible qui n’existait pas il y a quinzeans: il n’y avait que du grand luxe ou du cheap bas de gamme! En fait, nous sommes nos propres consommatrices. Nous créons ce que nous avons envie de porter», expliquent Barbara Boccara et Sharon Krief. Claudia Schiffer nous a beaucoup inspirées depuis nos débuts, c’était un rêve de l’avoir. A 48ans, elle est l’illustration qu’il n’y a pas

d’âge pour être belle. Nous habillons toutes les femmes. Nous sommes une marque instinctive, on ne marche pas dans les clous. Claudia, c’est un mythe qui dure, et les jeunes la connaissent et l’aiment.» ba&sh se lance cet été à la conquête de l’homme avec une première collection capsule, une seconde étant déjà en préparation pour l’hiver prochain. A quoi ressemblera l’homme ba&sh? «C’est un homme très viril, très masculin, qui a bien sûr envie d’être beau, qu’il travaille, voyage ou sorte», résument Barbara et Sharon. Leurs modèles? L’incontournable Vincent Cassel, mais aussi Louis Garrel ou Pierre Niney. Sur un marché de l’homme en pleine ébullition, nul doute que ba&sh saura gagner sa place! PHILIPPE LATIL

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Envies & Plaisirs

L

a marque Françoise a été fondée par la créatrice parisienne Johanna Senyk, fondatrice et designer de la marque parisienne Wanda Nylon. Elle aime les vêtements intemporels twistés, le dialogue entre modernité et grands classiques, le décomplexé chic, la fusion entre le savoir-faire italien et l’esthétique hédoniste française. Aujourd’hui, pour les sacs, c’est panier boule en cuir et osier; demain, ce sera besace souple seventies, seau drapé, minisac précieux, minaudière flapper. Et quand ça lui chante, elle, comme son dénommé sac Françoise, sort avec ou sans frange. Son truc, ce sont les matières simples, travaillées avec ardeur par les meilleurs fabricants italiens pour un rendu sophistiqué et exceptionnel. Au menu des sacs, ce sera nubuck, cuir glacé, nappa et daim. La métallerie sera siglée avec un «F», comme First Class.

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

Les Manoirs de Tourgéville Deauville autrement…

S

ur un chemin de traverse, entre Deauville et Trouville,Les Manoirs de Tourgéville sont le refuge idéal des amoureux en quête de nature et de cocooning. Chambres spacieuses et remplies de charme, salons chaleureux avec cheminées crépitantes, les Manoirs transmettent à chacun de leurs hôtes la sensation unique d’être «comme à la maison». Une atmosphère cosy propice aux réunions de famille et aux escapades en amoureux… Rester dans sa chambre conçue comme un nid d’amour, faire quelques longueurs dans la piscine chauffée, se

faire chouchouter au spa, profiter de la salle de cinéma de l’hôtel pour regarder son film préféré ou encore savourer la cuisine bistronomique du restaurant le «1899». Hôtel Les Manoirs de Tourgéville.0231144868. Restaurant, le «1899». www.lesmanoirstourgeville.com Chambre double «Manoirs» à partir de 180€.

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With its spacious and charming rooms, pool and spa, cinema, inviting salon with open fire, and the gastronomic restaurant 1899, Les Manoirs de Tourgéville, near Deauville on the Normandy coast, is the perfect spot for anyone seeking a peaceful escape.


Envies & Plaisirs

Manches

gonflées P

ortées sur des shorts extrêmement courts, les blouses aux manches longues et ultra-amples sont rehaussées de corsets et micro-tops ornés de broderies à œillets métalliques, de dentelle texturée et de brocarts en lurex sculptés sur mesure et cousus à la main. Célèbre pour ses robes de mariée, Vera Wang, la créatrice américaine d’origine chinoise, unit un design moderne à une élégance traditionnelle.

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

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ortés sur des pantalons noirs, les tops surprennent avec leurs manches aux volumes coniques et bouffants démesurés. «Je voulais faire une collection de vêtements à porter pour les femmes à l’esprit curieux», raconte Kym Ellery, la créatrice australienne de la marque Ellery.

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Envies & Plaisirs

M

aison Fragile est le nom, tout en délicatesse, d’une toute jeune marque de porcelaine de Limoges qui réinvente avec finesse et originalité l’art de la table. La fondatrice, Mary Castel, a souhaité remettre au goût du jour un art créé au XVIIIe en donnant à la porcelaine un côté fun et moderne tout en restant «French touch». Les pièces de Maison Fragile nécessitent dix-sept étapes de création réalisées par dix-sept artisans experts pour une production 100% made in Limoges. La collectionChers Parisiens, réalisée en collaboration avec l’illustrateur Jean-Michel Tixier, décline les portraits des personnalités françaises chics et glamour qui ont marqué l’histoire de Paris: d’Yves Saint Laurent à Françoise Sagan en passant par Serge Gainsbourg… Les pièces sont si jolies qu’on serait presque tenté de les disposer à table juste pour les regarder…

Pour des dîners ultrachics

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

I

ssey Miyakeprésente Shades of Paradise, une série de parfums en édition limitée, nés d’un voyage extraordinaire d’Aurélien Guichard, parfumeur, et de Mai Hua, color designer, au Japon. Deux artistes réunis pour la première fois sur l’île de Zamami, un point sur l’océan, au bout du monde, à l’extrémité sud de l’archipel japonais. Une île de sable magique, battue par l’océan et les vents, où alternent falaises, jungle luxuriante et un lagon paisible: des paysages rares et inspirants. L’idée était de faire naître de ce voyage exceptionnel une collection de fragrances infusées de sensations neuves, imprégnées d’émotions fortes. Une véritable quête artistique. «L’envie de capturer des mouvements qui nous ont émus et de les transcrire en tension ou en synergie dans une collection de parfums», dit Mai Hua. «Cette approche était complètement expérimentale, c’est la première fois que j’ai travaillé de cette façon», ajoute Aurélien Guichard.

Des parfums rares nés d’une expérience unique

Du soleil, de la mer, du sable, de la jungle et du vent sont sortis quatre parfums (dont deux seulement sont commercialisés en France: L’Eau d’Issey Shade of Sunrise,au flacon laqué de jaune d’or,et L’Eau d’Issey pour Homme Shade of Lagoon, dans un flacon turquoise.

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Envies & Plaisirs Vo i t u r e s d e R ê v e

Bentley Continental GT Convertible

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n bolide hors normes. Un bijou absolu. Qui vous décoiffe au premier regard. La version décapotable de la magique Continental GT Coupé. Surpuissante (635 ch), basé sur le châssis très réussi de la Porsche Panamera, cette 4-roues motrices dévore la route avec avidité et suavité, grâce à son 12-cylindres en W et à sa boîte de vitesses à double embrayage à 8 rapports: le compteur affiche une vitesse de pointe de 333 km/h, le 0 à 100 km/h est atteint en 3,8 secondes! Mais toute cette énergie est contenue dans un luxe et un raffinement suprêmes jusqu’au moindre détail: cuir, bois précieux et matériaux haut de gamme, le tout monté à la main. Un des summums de l’élégance et de la technologie.

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e Stylo 4 Couleurs multifonction Clarins est de retour! Nouvelles teintes, nouveau pack, mais toujours aussi pratique et ludique. On choisit sa couleur, on fait tourner le curseur pour descendre la mine de son choix. Idéal pour une retouche express au cours de la journee ou de la soirée. Mi-soin, mi-maquillage, chaque teinte contient un complexe de cires de tournesol, jojoba et acacia noir qui offrent un confort absolu aux paupières et aux lèvres. Joli Rouge Lacquer est lui aussi surprenant. En plus d’hydrater vos lèvres, il leur donnera un brillant insolent. AV R I L / M A I 2 0 1 9

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

Passion vintage

I

l se passe encore des choses passionnantes dans la presse écrite. La preuve : AVANT, un nouveau magazine très chic et très pointu. AVANT veut raconter, avec finesse et élégance, «une histoire moderne du vêtement ancien». AVANT célèbre le vêtement vintage: son passé, son présent et son avenir. Le premier numéro est une ode au vêtement de travail américain et à tous les désirs fous qui l’entoure: une ruée vers l’or, les chasseurs de jeans, les collectionneurs, la passion des Japonais pour l’Americana, les racines du succès de Levi’s ou encore le workwear à Hollywood… Chaque histoire offre un regard neuf sur la façon dont les vêtements vintage interagissent avec la société actuelle. AVANT, en vente dans des lieux exclusifs, 22€. www.theavant.mag AV R I L / M A I 2 0 1 9

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B OUTIQUES &A DRESSES

Buccellati

239 rue Saint-Honoré

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uccellati a ouvert les portes de sa nouvelle boutique à Paris, au 239 rue Saint-Honoré, sur la façade de l’Hôtel Costes, où quatre grandes vitrines vous invitent à découvrir les merveilleux bijoux de la prestigieuse maison de haute joaillerie, une des plus renommées du monde. Les bijoux Buccellati sont admirés dans le monde entier non seulement pour leur design et leur artisanat authentique, mais aussi pour les techniques de gravure de la maison, qui remontent aux anciennes traditions des ateliers d’orfèvrerie de la Renaissance italienne. Le nouveau magasin, avec ses 150m2 d’exposition et de vente, présente, dans un écrin d’un raffinement extrême, toutes les collections de bijoux, d’argenterie et de montres. BUCCELLATI. 239 rue Saint-Honoré, Paris Ier.

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

Graff

237 rue Saint-Honoré raff ouvre, en ce début de printemps ensoleillé parisien, sa plus grande boutique au monde: 370m² au 237 rue Saint-Honoré! Le nouvel écrin abritera un salon dédié aux collections Bridal, un salon VIP, un salon dédié aux collections de haute joaillerie et, pour la première fois, un cabinet de curiosités, entièrement revêtu de plumes de paon, apposées une par une à la main par un artisan. Monsieur Laurence Graffet le célèbre architecte américain Peter Marino,qui a conçu les somptueux intérieurs du salon, ont choisi des œuvres d’art afin de donner à la boutique un cachet exceptionnel. Les vitrines en or signées André Dubreuilembellissent les murs et mettent en valeur les sols en marbre, éclairés par des chandeliers en verre et bronze, créés sur mesure par Thaddeus Wolfe. Les miroirs œil-debœuf de Roland Mellan créent un halo de lumière à l’entrée de la boutique. Le salon Bridal est surplombé d’un dôme géodésique reprenant les facettes d’un diamant et orné d’un chandelier de 2,40 m d’envergure de l’artiste verrierNathalie Ziegler Pasqua. Le salon VIP abritera une table de cocktails en verre de Murano dessinée par Vincenzo De Cotiis, un miroir en platine de Barnaby Barfordet une console sculptée par Peter Marinolui-même. Dès leur entrée, les clients seront transportés dans un autre monde: celui du luxe et du raffinement. GRAFF. 237 rue Saint-Honoré, Paris Ier.

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Boutiques & Adresses

Granado

11 rue des Francs-Bourgeois

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près avoir ouvert sa première boutique parisienne à Saint-Germaindes-Prés en 2017, Granado investit le quartier du Marais. Fondée en 1870, à Rio de Janeiro, la pharmacie Granado, chère au cœur de tous les Cariocas, a acquis en 2004 la parfumerie haut de gamme Phebo. Et lancé sa bibliothèque olfactive, une collection qui met en valeur les fragrances emblématiques du Brésil. Le style de la boutique recrée le décor rétro et chaleureux des pharmacies brésiliennes du XIXe siècle. GRANADO. 11 rue des FrancsBourgeois, Paris IV e.

Archive 18-20 18 rue des Archives

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ans ce lieu polymorphe de 500m2 niché au fond d’une cour, mais ouvert sur le monde, Séverine Lahyani, fondatrice et directrice artistique d’Archive 18-20, propose une sélection d’objets et pièces rares de créateurs établis ou émergents: sa vision personnelle de la création contemporaine. Au rythme des saisons se succèdent aussi expositions, vernissages et pop-up. «La sélection oscille entre pièces luxe et créations streetwear. Silhouettes contemporaines et attitude chill, comme un lazy-day échappant à la pression de la ville et où suspendre le temps devient un art de vivre et une ligne de conduite», affirme la fondatrice. ARCHIVE 18-20. 18 rue des Archives, Paris IV e.

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L’AGENDA TRÈS PARISIEN

Micha

25 rue Marbeuf

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e Micha Concept Store de la rue Marbeuf est une invitation à shopper de façon à la fois chic, détendue et agréable. Un lieu où les femmes peuvent se sentir «comme à la maison», dans leur dressing, avec «l’armoire grande ouverte». On pourra découvrir un très grand choix de marques, dont ont été sélectionnées les meilleures pièces. MICHA. 25 rue Marbeuf, Paris VIIIe.

Franck Boclet

90 rue de Grenelle ranck Boclet, ex-directeur artistique d’Arrow, Courrèges, Smalto et Ungaro, vient d’ouvrir sa première Officine Concept Store, à Paris, dans le VIIe arrondissement. Un écrin raffiné, dont les couleurs et les matériaux ont été choisis avec soin: sols et murs peints en noir mat, meubles sur mesure en bois brûlé, tapisserie au plafond, sans oublier le mur d’étagères paré des flacons de parfum et des «œufs gigognes» en cuir véritable du créateur. Parfums, vêtements et accessoires, aussi bien féminins que masculins, se côtoient sur deux niveaux. FRANCK BOCLET. 90 rue de Grenelle, Paris VIIe.

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Paris IIe

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Paris IIIe

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Paris XIe

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