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Modes, arts et créations à Paris
P A L A C E S C O P E
Julianne Moore Vincent Macaigne
Spécial
N ° 8 0
Mode Tous en
Seine Christelle Kocher L’AGENDA très parisien Magazine cadeau
english texts
Photographies retouchées
CO L L E C T I O N L U C KY M O V E
messika.com
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Sommaire
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La Météo des Modes 16. Les nouveaux surréalistes. Asymétrie chérie. 18. Renouveau japonais. L’ère du son.
Talents
20. Julianne Moore
«J’ai besoin d’explorer la nature humaine».
24. Lucrezia et Andrea Buccellati
«La famille est le socle de la créativité». 28. Lauren Bastide.La parole aux femmes. 30. Dali Benssalah.Comédien comblé. 32. Lara Neumann.«Je suis une comédienne
qui chante». 34. Chilla.Le rap qui émeut. 36. Jodie Devos. L’éclat d’une colarature. 38. Delphine Plisson.«Bien manger, c’est bien vivre». 40. Mélanie Desplat.»J’ai envie que mes bijoux fassent du bien». 42. Des gens que j’aime… Vincent Macaigne. Carnets de Modes
48. Christelle Kocher
«Je m’adresse à tout le monde, à tous les corps, à toutes les cultures». ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Sommaire
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Septembre - Octobre
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Carnets de Modes
52. Spécial Mode
Tous en Seine Photographies Mehdi Sef. 74. Sacs de rêve. 78. La force du talon. 80. Talons tendance. 82. Hiver oversize. 84. Douces doudounes.
86.Doubleface Dessins Shira Barzilay. L’AGENDATRÈS PARISIEN
93 . Galeries & Musées 98 . Restos & Bars 100. Fabrice Gilberdy.Le sens de la fête. 104 . Musiques & Fêtes 107. SebastiAn.L’électro libre. 108 . Envies & Plaisirs
108. 10 arbres remarquables à Paris
126 . Boutiques & Adresses 129. Où trouver votre magazine-cadeau.
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Rédaction Magazine édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef, Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Soisic Belin, Camille Carow (stagiaire), Anne Delalandre, Alice de Chirac, Sabine Euverte, Patricia Khenouna, Sandra Hirth, Philippe Latil, Claude Maggiori, Bertrand Raison, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Ellen Willer Juliette Michaud correspondante à Los Angeles Photographies:Camilla Akrans, Guillaume Landry, Matthias Steffen, Nemo Perrier Stefanovitch, Marco Borggreve PUBLICITÉ. Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 I M P R I M E R I E . Imaye Graphic ZI des Touches 53022 Laval Cedex Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture:Mehdi Sef @Obvious Directrice artistique: Anne Delalandre. Styliste: Shino Itoi. Mise en beauté: Khela @Call my agent. Coiffure: Olivier Lebrun @Call my agent. Mannequin: Anastasia Ivanova @Supreme. Anastasia porte un top à liserés multicouleurs, Koché; une jupe frangée en lurex, Marco de Vincenzo; des boucles d’oreilles créoles collection «Soleil», or et diamants, Djula. Photographie retouchée
Making of
L
es touristes regardent Paris comme nous, Parisiens, le faisons rarement. Depuis leur piétonnisation, les quais de la Seine explosent de vie: les gens dansent dans le jardin Tino-Rossi, envahissent les rooftops des péniches, les amoureux s’enlacent au bord de l’eau… C’est ce que découvrent avec enthousiasme, et envie, les touristes à bord des Bateaux-Mouches. «C’est intéressant d’observer les touristes chez soi et de voir leur émerveillement sur notre quotidien», raconte le photographe Mehdi Sef, à qui nous avons confié la série mode de ce numéro Spécial Mode. Dans cette situation un peu surréaliste, la belle Anastasia Ivanova, de l’agence Supreme, a eu beaucoup de succès et s’est prêtée au jeu, partageant poses et selfies. «Elle a été incroyable, raconte Mehdi Sef. Non seulement elle n’hésitait pas à poser de manière excentrique parmi la foule, mais en plus elle jouait et riait avec les gens, ce qui a donné lieu a des clichés mémorables.» A la question :«Est-ce le choc de ces deux mondes qui t’a intéressé?», il répond sans hésiter: «Oui. Je trouvais intéressant de mettre l’accent sur le rapport entre la modèle, extravagante, et les touristes, étonnés et ravis. Il y a un décalage de style, mais, souvent étrangères et en transit, les mannequins ont une vision de Paris très proche de celle des touristes. Lorsque je lui demande: «Etait-ce important de proposer un nouveau regard, plus gai, sur la mode?», il précise: «Je trouve que, de plus en plus, la photographie de mode fait preuve d’autodérision et d’ironie, et j’adore ça. Le plus difficile étant de rester subtil pour ne pas tomber dans le cynisme et de garder un côté poétique… et très chic!» ANNE DELALANDRE
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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUET
Les nouveaux surréalistes P
L’imperfection, nouvelle perfection ?
roches de la démarche des artistes du début du XXe siècle, qui cherchaient à s’affranchir de toute contrainte et de toute logique pour créer plus librement, de nouveaux surréalistes sont à l’œuvre, incarnation puissante d’un monde en quête de réenchantement. Dans cette mouvance, l’œuvre d’art n’a plus à être «belle», on la préfère forte et porteuse d’un message, politique ou sociétal. D’où la fascination pour l’inconvenance, l’admiration pour ceux qui osent perturber l’ordre établi et l’émergence d’artistes de l’ère Instagram, comme Sara Shakeel, (700000 abonnés), Ugurgallen, (300000 abonnés)… Des photographes, qui collaborent avec des marques de luxe: Laura Bonnefous, pour Louis Roederer, Air France etIssey Miyake, transforme les espaces contemporains en lieux abstraits et métaphoriques; l’Américain Charlie Engman, pour Emilio Pucci, joue avec la platitude des images de mode; et Jamie Nelson cultive des partenariats prestigieux avec Dioret Shiseido… Après le défilé Gucci à Milan, référence en la matière, Alessandro Michelea fait défiler ses mannequins avec des cornes, des yeux de Cyclope sur le front et des bébés dragons. Pendant la Fashion Week de New York, l’identité excentrique et l’inspiration psychédélique de Collina Stradaont été remarquées. A Paris, la collection La Collectionneusede Jacquemus, reprenant l’idée d’Elsa Schiaparelli de considérer les poches comme des mini-tiroirs, a donné toute sa mesure théâtrale. Les bijoux également traduisent ces nouvelles aspirations: Charlotte Chesnais en France, Sonia Boyajian à LosAngeles en proposent une vision à la fois graphique et organique. Symptôme amusant de cette tendance, Desfaitsest la première revue 100% fake news. Entre ironie assumée et imaginaire bien tempéré, elle annonce avec le plus grand sérieux de fausses nouvelles complètement inventées.
A
vec sa signature Our models aren’t just clothes horses (nos modèles ne sont pas de simples séchoirs à linge), l’agence de mannequins londonienne Anti-Agency préfère, aux codes de la beauté fantasmée, des critères plus singuliers de personnalité et d’unicité. La démarche n’est pas nouvelle ; ce qui l’est plus, c’est la diversité de leurs clients. Marqueur fort, pour sa campagne Live Boldly, Revlon fait le choix délibéré de confier son image à Adwoa Aboah et Ashley Graham. Anti-Agency is the London-based model agency proving that uniqueness and character are now as important as classic ideas of beauty, and it’s proving a winner.
Like the surrealists, today’s artists and imagemakers are heading beyond reality. Sara Shakeeland Ugur Gallenkuare bringing their topsy-turvy artistic visions to thousands on Instagram, while photographers including Laura Bonnefousand Charlie Engmanare shaking up fashion photography’s conventions. In fashion, Alessandro Michele continues singlehandedly changing what fashion can mean with clothing and visual style that break down the barriers between the real and the oneiric. Perfect for a time when nothing makes much sense anymore.
Asymétrie chérie
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ans un monde à l’esthétique ultra-travaillée, l’asymétrie est forcément perçue comme un parti pris anticonformiste. Certains artistes et créateurs s’en emparent, comme d’un gage de singularité et d’authenticité. Virgil Abloh, avec sa marqueOff-White, qui a passé les dernières saisons à peaufiner son univers esthétique avec des silhouettes surdimensionnées, des vêtements déconstruits à couper et à coller, en a fait, de la robe au bikini, un leitmotiv. Pour le designer Gosha Rubchinskiy, c’est sa collab avec Burberry qui a donné le coup d’envoi à son goût pour la dissymétrie, avec des pièces à l’esprit militaire qui soulignaient encore plus le paradoxe. La marque ukrainienne Ksenia Schnaider, qui a «le goût de créer des choses sans raison», applique cette année la formule au denim, avec des jeans aux proportions surprenantes, une jambe ultra-large, l’autre slim. Le lunetier japonais Masahiro Maruyama pour sa collection Erase applique au design de lunettes le procédé du dessin et de l’effacement, pour créer une impression étrange et bousculer la symétrie. From Virgil Abloh at Off-White to Gosha Rubchinskiy and hisBurberry collaboration to Ukrainian label Ksenia Schnaider, designers are trashing the mirror image in favor of asymmetrical cuts, shapes and proportions. Japanese designer Masahiro Maruyama has even applied the idea to glasses frames; his Erase collection is, like the human face, defiantly asymmetrical.
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La Meteo des Modes
L’ère duson L
Renouveau japonais
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ony cède une part de son hégémonie au sud-coréen Samsung. L’art contemporain japonais intéresse peu le reste du monde, à l’exception du plasticien Takashi Murakami et des photographes Hiroshi Sugimoto et Nobuyoshi Araki. La culture nipponne s’exporte mal. Pourtant, le Japon accueille cinq fois plus de visiteurs qu’il y a cinq ans. Les Jeux olympiques de 2020 se tiendront à Tokyo, l’Exposition internationale de 2025, à Osaka. Et les candidatures à la Villa Kujoyama, Villa Médicis à la japonaise qui offre aux artistes accueillis la possibilité de travailler avec des artisans japonais, sont en nombre croissant. Dans des allers-retours incessants entre passé et modernité, épure et sophistication, héritage ancestral et obsession de la technologie, le Japon se réinvente. Du côté de la mode, l’esthétique radicale des années1980, portée par les iconiques Rei Kawakubo avec Comme des Garçons, Issey Miyake et Yohji Yamamoto, laisse la place à une nouvelle génération plus cool, plus ludique. Masayuki Ino, fondateur du label Doublet, a été lauréat du prix LVMH2018 du meilleur jeune créateur de mode pour son sportswear décalé et coloré. Le labelGirls Don’t Cry est cité parmi les dix à suivre par Hype Beast. Undercover de Jun Takahashicélèbre ses 25ans avec toujours plus de chaos, de fragilité et d’humour. Toga, KoloretSacai incarnent parfaitement le nouveau «cool japan», en mixant les grands archétypes contemporains. Et à partir d’un travail sur la coexistence du noir – lumière invisible – et de la transparence – couleur invisible –, le styliste d’Anrealage, Kunihiko Morinaga, lance sa collection Détail, qui aborde le décalage entre les images qui nous inondent et le réel. All eyes might be on Japan because of this autumn’s Rugby World Cup and next summer’s Olympics, but they should really be checking out the country’s exciting current fashion scene. Like the left-field and colorful sportswear Masayuki Ino, winner of the 2018 LVMH Prize, is producing at his label Doublet, or the achingly hip label Girls Don’t Cry, not to mention Jun Takahashi’s Undercover, which is still killing it 25 years after its creation. Toga, Kolorand Sacaiare other symbols of this new cool Japan, as is Kunihiko Morinaga, who is producing stunning collections by blending black (or invisible light) and transparency (invisible color) at his label Anrealage. Pierre-François Le Louët est président de l’agence NellyRodi.
e son se vend bien. Les enceintes connectées se répandent plus vite que les téléphones portables en leur temps. Ecouter devient une activité à part entière. En 2019, au niveau mondial, une personne sur trois écoute un podcast par mois. Tout le monde semble chercher à s’affranchir du visuel, qui exige plus d’attention et limite l’imagination. Aux Etats-Unis, Elocance, avec son manifeste Give Reading a Voice, se propose même de transformer en audio tous les contenus écrits. Si Apple Podcast est leader sur le secteur, Pandora, Google Podcast et Spotify peaufinent leurs programmes, et les radios à la demande se multiplient sur les plateformes de streaming. Un phénomène qui, s’il est plutôt américain avec TheVerge ou Audible, a aussi ses acteurs en France, notamment Majelan, porté par Mathieu Gallet, qui part à la conquête de l’audio narratif autour de trois priorités: les programmes jeunesse, le divertissement et l’apprentissage. Podcasts are taking over the sonic world. Apparently, one person in three is listening to at least one a month. And now there’s Elocance, an app that transforms any written document into audio. So now you can listen to your boss’s e-mail complaints wherever you are.
Internet et les femmes
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n 2016, Cathy O’Neil publiait Weapons of Math Destruction et posait pour la première fois la question du pouvoir sur le Web: qui l’a, qui ne l’a pas. En mars dernier, l’inventeur du Web, Tim Berners-Lee, rappelait que, s’il l’avait pensé au départ comme un espace pour apprendre, penser et partager, le réseau planétaire était devenu, «malgré tous ses avantages, un moteur de divisions». Avec un chef d’accusation majeur: la misogynie. Les chiffres le confirment: près de la moitié des sociétés de tech américaines, britanniques, canadiennes et chinoises n’ont aucune femme à leur conseil d’administration! Cinq ans après les rencontres Imagine a Feminist Internet, le propos a largement inspiré Code2019, le sommet annuel américain. Nicole Wong, ancienne directrice adjointe à la tech de la Maison-Blanche, a réaffirmé que le problème des Gafa n’était pas celui de leur taille mais de leur gouvernance. Et les anciens deFacebook, Antonio Garcia Martinez, et de Google, Jessica Powell, ont martelé qu’il était temps d’organiser une régulation. Recode propose d’intégrer le féminisme dans la grille de réflexion censée repenser les fondamentaux du Net. Et invite des organisations féminines, comme Girls in Tech, Girls Who Code, Duchess France, à prendre part à ses travaux. The Internet has a misogyny problem. For example, more than half of US, British, Canadian and Chinese tech companies have precisely zero women on their board. Five years after the creation of advocacy group Imagine a Feminist Internet Forum, Recode is trying to get integrate feminism into the fundamentals of the Internet and inviting campaign groups such as Girls in Tech and Girls Who Code to join the fight to make the virtual world a less male-dominated space.
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Ta l e n t s
Julianne Moore
«J’ai besoin d’explorer la nature humaine»
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ulianne Moore, Julie Ann (c’est son vrai prénom, tous ses proches l’appellent «Julie»), a toujours tout fait à sa façon et à son rythme. A la fois effacée et volcanique, à la fois star et en marge du système, la plus new-yorkaise des actrices hollywoodiennes nous a éblouis cette année dans deux remakes: Gloria Bell, sorti au printemps, remake par le ments, qui rappelle que la vie ne doit pas être planifiée, mais cinéaste chilien Sebastián Lelio de son propre film Gloria. vécue. Et je trouve formidable l’alliance improbable de ces Et After the Wedding, que l’on découvrira prochainement sur deux femmes que tout oppose, Michelle Williams, qui est nos écrans, remake américain du film éponyme de une amie de longue date, tout comme Billy la danoise Susanne Bier, qui marque la quatrième «A Hollywood, Crudup, qui joue mon mari dans le film. collaboration de Julianne Moore avec son mari réaNous sommes toutes et tous connectés les studios lisateur, Bart Freundlich, mais aussi sa première dans ce bas monde, nantis et démunis, veulent uniquement expérience de productrice. Rencontre. hommes et femmes, voilà ce que le film créer des démontre.
produits qui puissent divertir le monde entier, à coups de gros effets visuels»
JULIANNE MOORE. L’idée de faire un remake de ce film qui avait été nommé à l’Oscar en 2007 et qui faisait partie de la fameuse «école du dogme» créée par Lars von Trier a été amenée à Bart. Nous avions regardé ensemble l’original sur notre canapé devant la télévision, et j’avais trouvé l’un des deux personnages masculins, joué par l’acteur Rolf Lassgård – l’autre était joué par Mads Mikkelsen –, tellement fort, opaque, que j’ai déclaré à Bart que j’aimerais trouver un tel rôle. Il a alors eu l’idée de réécrire les deux rôles principaux pour des femmes, et j’ai bien sûr voulu en être. C’est un mélodrame brillant, avec de multiples rebondisse-
C’est vous, en revanche, qui aviez contacté le cinéaste chilien Sebastián Lelio après avoir vu son Gloria, le portrait d’une quinquagénaire éprise de liberté…
Je trouvais la performance de Paulina Garcia (la comédienne chilienne qui joue Gloria) énorme, magistrale. Cela m’a donné envie de travailler avec Sebastián, et, comme on a le même manager, on a pu organiser un rendez-vous. On s’est vus à Paris et on a longuement discuté du film. A un moment, il m’a dit: «Je sais que vous ne voulez pas faire de remake.» Alors, je lui ai répondu: «Si c’est vous qui le mettez en scène, je le ferai!» Aller chercher des histoires qui vous touchent dans deux films étrangers, est-ce seulement une coïncidence?
Le timing est pure coïncidence. En même temps, qu’il faille aller chercher des histoires profondes plus basées sur la langue, sur la nuance, à l’extérieur des Etats-Unis, n’est pas un hasard. A Hollywood, les studios veulent uniquement créer des produits qui puissent divertir le monde entier, à coups de gros effets visuels. J’ai fait quelques-uns de ces blockbusters, comme la série des Hunger Games, ou la fran-
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Camilla Akrans / AUGUST
Dans After the Wedding, vous incarnez une femme d’affaires richissime de Manhattan qui, à la veille du mariage de sa fille, veut donner une grosse somme d’argent à un orphelinat en Inde. Elle fait venir la directrice (jouée par Michelle Williams), mais tout va exploser: secrets et trahisons vont surgir, le combat entre riches et pauvres va s’intensifier… Qu’est-ce qui vous parlait autant dans ce film, pour vouloir l’adapter avec votre mari?
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Julianne Moore dans «After the Wedding».
chise des Kingsman, la parodie des James Bond, et je me suis bien amusée… en plus en ralliant enfin mes enfants à ma cause (Rires). Mais j’ai besoin d’explorer la nature humaine. Cela a toujours été mon ambition. Cela vient peut-être aussi du fait que je suis moi-même une étrangère dans l’âme, et qu’avec l’âge mes racines, écossaises par ma mère, allemandes et galloises par mon père, prennent le dessus. Tourner sous la direction de son époux doit être très fort…
Vous venez d’incarner la féministe Gloria Steinem à l’écran pour la grande réalisatrice Julie Taymor. Un rôle important ?
Enormément. Le film, TheGlorias, est adapté de l’autobiographie de Gloria Steinem, qui est encore aujourd’hui une vraie meneuse, mais douce, pleine de compassion, plus que jamais nécessaire, à l’ère du mouvement #MeeToo. J’ai aussi récemment tourné un bon thriller de Joe Wright, avec Gary Oldman et Amy Adams, et une série en huit épisodes pour Apple, Lisey’s Story, réalisée par J.J. Abrams et adaptée de Stephen King. Je n’avais jamais rien fait d’aussi long, et c’était une bonne expérience.
Oui. D’autant que, sur After the Wedding, nous avions engagé notre fille Liv, qui a 17 ans, comme assistante de production: donc ce film était vraiment une affaire de famille! J’ai rencontré Bart sur le tournage de notre premier film ensemble, De qui êtes-vous la plus proche, l’actrice impliquée ou la TheMyth of Fingerprints. L’auteur en lui parlait à muse des tapis rouges et des couturiers? «J’ai de plus l’actrice que je suis. Au départ, l’influence de Je ne suis aucune de ces femmes! Quand je ne en plus envie Robert Altman dans nos vies nous avait rapprojoue pas un rôle ou ne parade pas sur un tapis de tourner chés: moi parce qu’Altman m’avait révélée à rouge, car la mode est aussi un jeu, je rededes films qui moi-même et aux autres dans Short Cuts(1993); viens moi. Juste moi. (Rires) me corresBart parce que c’était son maître à penser… Bon, Propos recueillis par J U L I E T T E pondent» Bart est aussi très beau… je me paie aussi le chic MICHAUD d’avoir un époux de dix ans plus jeune que moi… je l’avoue, son physique me parlait aussi… pas juste Julianne Moorehas always done things her own way. The son intelligence et sa grande générosité d’esprit sur un plalatest proof being her roles in two remakes she helped get teau. (Rires) Mais nous avons surtout un lien artistique qui made:Gloria Bell, Chilean filmmaker Sebastián Lelio reworvaut la peine d’être exploré. Parce que j’ai de plus en plus king of his own film,Gloria; and After the Wedding, directed by envie de trouver des films qui me correspondent, et que Bart her husband Bart Freundlich, an adaptation of Danish me connaît bien, et parce que Hollywood, un jour, cessera director Susanne Bier’s 2007 Dogmafilm. “Bart and I watched de me dérouler le tapis rouge… donc nous allons être the original and I found one of the two main male characters so amenés à retravailler ensemble. strong and inscrutable,” she says. “I told Bart that I’d love to find a role like that and he had the idea to rewrite the two main Les films les plus marquants de votre carrière? roles for women. It’s a brilliant melodrama, with lots of plot Ceux que j’ai tournés avec Todd Haynes et Paul Thomas Anderson. Maps of the Stars, de David Cronenberg(qui lui valut twists, and a reminder that life can’t be planned – it has to be le prix d’interprétation à Cannes), Still Alice, où je devais affronter lived.” After seeing Paulina Garcia’s “remarkable” perforla maladie d’Alzheimer (qui lui a valu un Oscar). Mais, quand je mance in the original Gloria, she sought out Sebastián Lelio to see if they could work together. He suggested a remake; she rencontre des fans, ils se réfèrent souvent au Big Lebowski de said yes, as long as he directed it. She says that working on these mes amis les frères Coen. smaller films is vital to her and provides a nice balance with her roles in blockbusters. “In Hollywood, studios just want to create global products, with lots of special effects,” she says. “I’ve done a few of them, like theHunger Gamesseries or Kingsman, and I had a great time. But I need to explore human nature – that has always been my ambition.” SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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hez les Buccellati, tout est affaire de famille et de transmission. Depuis quatre générations se perpétue ce travail d’orfèvre unique au monde où l’or et l’argent sont travaillés comme de la dentelle grâce à des techniques ancestrales de gravure. Pour célébrer ses 100 ans, la maison dévoile un nouveau diamant exceptionnel composé de 57 facettes appelé le Buccellati Cut. Rencontre avec Andrea, fils de Gianmaria, petit fils du fondateur Mario Buccellati, et sa fille Lucrezia, avec qui il partage dorénavant la création.
Andrea, qu’est-ce que votre père vous a transmis?
Andrea.Dans le travail, je pense, presque tout. Je suis resté à côté de lui pendant quarante ans. J’ai absorbé tout ce que je pouvais: la technique, l’interprétation du travail, les proportions, l’équilibre… Le plus important est qu’il m’a dit de respecter avant tout le travail des artisans. Parce que ce n’est pas nous seuls qui possédons ce bagage, ce sont aussi les artisans. Ça, c’est la chose la plus importante. Et vous, Lucrezia, sauriezvous dire ce que votre père vous a déjà transmis ? («Je dois sortir?» demande Andrea en riant) Lucrezia. C’est intéressant, parce qu’on s’attend à ce que l’ancienne génération vous dise: «Restez dans notre ADN, dans notre style», mais, pour nous, c’est tellement automatique. Je me souviens qu’à l’école ils m’ont dit : «Essaie d’échapper à Buccellati pour être un peu différente.» Mais c’est impossible. Parce que c’est vraiment en nous et parce que nous avons tous grandi dans ce monde. Depuis que je suis petite, je vois comment il dessine et comment il est profondément impliqué. En ce qui concerne le design, il essaie toujours de me calmer, quand je deviens très enthousiaste pour les pièces, il dit toujours : «Tu dois te calmer et réfléchir davantage à la réalisation. Le dessin doit être parfait avant d’être donné à l’artisan.» Andrea.Les artisans doivent réinterpréter le dessin. Ils sont excellents dans la réalisation, mais parfois ils ne comprennent pas le style, là est la différence entre un artisan et un artiste. A l’époque de mon grandpère, nous passions des heures avec les artisans et suivions pas à pas la réalisation. Mon grand-père tournait dans les ateliers et il voyait tout de suite si quelque chose n’allait pas. Aujourd’hui, nous avons telle-
Lucrezia et Andrea
Buccellati «La famille est le socle de la créativité»
ment d’artisans et nous voyageons dix fois plus. Je vois les pièces étape par étape. Parfois, je les regarde dix fois, vingt fois, avant qu’elles soient terminées. Les techniques ont-elles beaucoup évolué?
Andrea. C’est difficile de faire les bijoux comme on les fait. Il y a des nouvelles techniques qui aident beaucoup et qui peuvent faire gagner cinq jours, et il y en a d’autres que je refuse. Avec l’ordinateur, ce n’est plus pareil. L’imperfection de la main humaine fait le bijou parfait. Avez-vous les mêmes processus de création?
Lucrezia. Non, moi, je suis plus libre… Andrea.Elle dessine beaucoup sur l’iPad ; moi, je n’y comprends rien du tout. J’ai besoin de mon petit crayon, un petit morceau de papier et ça suffit. Je mets une heure ; sur l’ordinateur, elle prend deux heures. Je suis beaucoup plus rapide… Lucrezia. Mais, avec le dessin sur l’ordinateur, je peux corriger, zoomer sur les détails, garder une pièce et la redessiner en boucle d’oreille… Vous travaillez ensemble?
Andrea. Sur la collection Mariage, la collaboration a été très intéressante. Nous sommes restés cinq jours à la maison, sans téléphone, sans personne. C’est pour ça qu’elle adore cette collection! On a fait tous les dessins ensemble. Puis, on a fait une autre collection avec l’aide de son mari inspirée par les peintures impressionnistes. On a choisi cinq peintures qui sont devenues cinq pièces dédiées à Monet, Bonnard… Puis, nous avons fait une exposition à New York avec les peintures à côté des bijoux. De haut en bas: montre «Bluebell», collection «Haute Joaillerie», émail vert et bleu, diamants; bague «Mabelle», collection «Diamond-Cut», diamants et or jaune; bague «Evathe», collection «Diamond-Cut», diamants, or blanc et or jaune.
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{Talents} Andrea, pensez-vous que le talent soit transmissible?
Andrea. Le talent, c’est aussi une question de travail, de travail et encore de travail. Pour y arriver, j’ai dû travailler beaucoup, avoir des expériences, rester à côté de mon père pour apprendre, c’est long et fatigant. Le talent, c’est une prédisposition et tu dois le cultiver.
jardins italiens, avec ce Buccellati Cut. Ça exprime l’anniversaire des 100ans, car on dit toujours qu’un diamant, c’est éternel. Et il y a les créations que Lucrezia a dessinées, réinterprétant les dessins typiques de Buccellati, mais en plus modernes. Lucrezia. J’ai créé ce choker avec les boucles d’oreilles dont le design géométrique n’est pas habituel chez nous. Le chocker est une pièce que la jeune génération aime porter. Quand je l’ai conçu, j’ai imaginé une femme avec un très long cou, un beau collier, de longues boucles d’oreilles et juste une longue robe bandeau noire.
Lucrezia, vous êtes la première femme à travailler dans la maison?
Lucrezia. Dans le dessin, oui. Et vous pensez qu’en tant que femme vous allez apporter quelque chose de nouveau?
Lucrezia. Oui, parce que nous pensons différemment. Je réfléchis aussi à comment porter les bijoux, pas seulement à la beauté du bijou. Quand je peux le mettre, s’il est confortable… Je pense aussi comme une mère moderne… Andrea. Il me vient une idée. Tu dois faire un bijou avec un son. Quand j’étais petit, ma mère avait un bracelet avec des médailles, avec notre portrait gravé. Quand j’étais en maternelle, j’entendais le son du bracelet et je savais que ma mère était là. Ça me donnait un sentiment de sécurité. On va travailler sur cette idée de bijoux pour les mamans ! Vous avez des enfants? Lucrezia. Oui, de 2 et 5 ans. Le petit passe des heures à dessiner des toutes petites choses, alors que les enfants de son âge ne dessinent pas comme ça. C’est vraiment spécial. Andrea.Il est très sensible. La prochaine relève est peutêtre déjà assurée… Qu’avez-vous imaginé pour le centenaire de la maison?
Andrea. J’ai dessiné un diamant qui rappelle le logo de la maison. On a développé une collaboration avec Taché Diamonds, expert pour des tailles spéciales de diamants. J’ai dessiné les classiques de la maison comme ce bracelet serti de trois diamants, une bague où je réinterprète le logo comme une fleur, une broche inspirée des labyrinthes des
Que penserait le grand-père fondateur s’il pouvait vous voir aujourd’hui?
Andrea.Je l’ai connu jusqu’à mes 7ans. C’était un homme qui avait beaucoup de qualités artistiques, et de business aussi. Mais c’était surtout un rêveur, avec la passion de réaliser des bijoux incroyables. Aujourd’hui, s’il regarde le monde, il peut voir que quatre générations ont continué son œuvre. Je pense qu’il est très heureux. Il y a tellement de marques dans le monde, mais il n’y en a pas beaucoup qui ont été capables de maintenir leur philosophie, qui sont restées fidèles au travail, à la qualité, au style. Merci à la famille qui est restée et qui est le socle de la créativité. Il y a des maisons qui sont plus anciennes que nous, mais qui ont perdu un peu leur âme parce qu’elles ont fait venir des personnes de l’extérieur, talentueuses, mais avec leur propre univers. Je suis heureux que ma fille continue la tradition. Et j’espère avoir la capacité de lui transmettre ce que mon père m’a transmis. J’aimerais qu’elle passe beaucoup plus de temps à Milan dans les ateliers. C’est difficile. Peut-être quand les enfants seront un peu plus grands… Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E
De haut en bas et de gauche à droite: boucles d’oreilles pendantes «Cricket», collection «Haute Joaillerie», or blanc et diamants, dessiné par Lucrezia Buccellati; bague «Chandra», collection «Diamond-Cut», or jaune, or blanc et diamants; bague «Brudelli», collection «Haute Joaillerie», kunzite, diamants, or jaune et or blanc. Collier «Cricket», collection «Haute Joaillerie», diamants, dessiné par Lucrezia Buccellati. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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«Il n’y en a pas beaucoup, des maisons qui ont été capables de maintenir leur philosophie, qui sont restées fidèles au travail, à la qualité, au style»
For four generations, Buccellati has been perfecting its unique approach to handcrafted jewelry. To celebrate its 100th anniversary, it is unveiling a remarkable 57-facette diamond called the BuccellatiCut. We met Andrea, grandson of the house’s founder Mario, and his daughter Lucreziawho now shares designs duties. “I worked next to my father for 40years,” says Andrea. “I absorbed everything I could: technique, proportions, balance. Most importantly, he taught me to respect the artisans – that was the most important thing.” Lucrezia says she has learned much from her father and that it was impossible to escape theBuccellati influence because, “it’s absolutely inside us.” While techniques have changed over time, Andrea still believes in certain values: “There are techniques that help us and others I refuse to use. When you use a computer, it’s not the same. The imperfection of the handmade is what makes a piece of jewelry perfect.” Lucrezia wanted to useBuccellati methods and apply them to something more contemporary, so she “created a choker with some earrings featuring a geometric design that is unusual for us.” Andrea was seven when his grandfather – and the house’s founder – died. “If he could see how four generations have continued with his ideas, I think he would be happy. I am so pleased that my daughter is continuing the tradition, and I hope I can pass on to her what my father passed on to me.” SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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De haut en bas: pendentif «Cnosso», collection «Diamond-Cut», or blanc, or jaune et diamants; collier collection «Opéra Haute Joaillerie», or blanc, or jaune, diamants et tourmaline; bracelet manchette, collection «Opéra Haute Joaillerie», or blanc, diamants et rubis
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LaurenBastide
n quelques années, Lauren Bastide, journaliste de 38ans, s’est retrouvée promue parmi les grandes figures de la nouvelle vague féministe post-#MeToo. Rédactrice en chef des pages sociétés de Elle, elle devient chroniqueuse aux côtés de Maïtena Biraben dans la nouvelle version du Grand Journalen 2015, elle n’y fera qu’une saison: le temps court de la chronique télévisée n’est pas fait pour elle, le format est incompatible avec son envie de développer l’information, d’aller au fond des sujets de société parfois sensibles: «Etre réducteur est un comble pour un journaliste, puisqu’il fausse l’information.» Amatrice et grande fan de podcasts américains, elle anticipe avec flair cette nouvelle façon de faire du journalisme radiophonique et décide de lancer, avec son collaborateur Julien Neuville, la boîte de production de contenu audio Nouvelles écoutes en 2016. Aujourd’hui, les podcasts sont multiples, ils apportent des contenus divers, tant narratifs qu’informatifs. Lauren propose, au sein de sa propre maison de production, un podcast féministe intitulé LaPoudre. Elle invite tous les 15jours une personnalité, une femme, à venir discuter de son enfance, de sa carrière, de ses combats, de son rapport aux autres en tant que femme… «Je m’épanouis totalement dans cette manière de faire du journalisme. C’était une prise de risque, de se lancer dans cette nouvelle aventure médiatique, mais ça valait le coup. Pour les interviews, le podcast est un format exceptionnel qui permet de jouer sur la forme et de travailler les sujets en profondeur, d’être dans la confidence et de mettre à l’aise la personne.» C’est avec une certaine évidence que celui-ci devient l’un des podcasts les plus écoutés: il figure parmi le top 10 des podcasts féministes et ses abonnés lui sont très fidèles. En 2018, Lauren décide de créer des événements spéciaux autour de LaPoudre avec une thématique sur les sorcières en cohérence avec la sortie du livre de Mona Chollet. En septembre, Lauren s’intéressera aux femmes dans l’art, comme artistes et non comme modèles. «Pour cette rentrée, je donnerai toutes leurs places aux femmes artistes avec des enregistrements en public de LaPoudre qui auront lieu au Centre Pompidou. Il y aura également une nouveauté : LaPoudre en replay. Ce sera un événement mensuel qui aura lieu au MK2, une session d’écoute collective des anciens épisodes devenus cultes. Je me hâte de préparer ces événements, parce qu’ils sont inclusifs. Ecouter un podcast en public, c’est une expérience commune où on partage des rires, des émotions…» Lauren est donc bien plus qu’une journaliste, aujourd’hui, elle rassemble autour d’elle une véritable communauté à qui LaPoudre parle.
Franck Aubry
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la parole aux femmes
Avec 48,2 K d’abonnés sur Instagram, la jeune femme est également influenceuse, et sa voix compte. Liée d’amitié avec une autre femme d’influence, la créatrice de mode Jeanne Damas, elle décide de se lancer avec elle dans une aventure éditoriale, le portrait de 20Parisiennes, pour casser le mythe faussé de la Parisienne, comme si cette dernière n’était pas multiple, variée et différente. Le livre paru aux éditions Grasset en 2017, intitulé À Paris, donne une fois de plus la parole aux femmes. Militer ne se limite pas à sortir dans la rue et à porter haut et fier des pancartes en scandant des slogans, c’est aussi lancer des initiatives quotidiennes et faire un véritable travail de journaliste et d’écrivain. C’est comme ça que l’on réussit à faire bouger les choses. Et ça, Lauren Bastide l’a bien compris. S O I S I C B E L I N Journalist Lauren Bastidestarted in magazines, did some television work, before deciding to move off camera and behind the mic in 2016. She founded a podcast company, Nouvelles Écoutes, where today, along with her co-founder Julien Neuville, she produces a wide variety of shows, including the one she introduces, the feminist interview-based La Poudre. “This medium is completely satisfying for journalism,” she says. “It was a risk to begin this media adventure, but it’s absolutely been worth it. Podcasts are just such a good format for doing interviews; they allow you to put interviewees at ease, be trusted by them and go deep.” Another recent project was a book, written in collaboration with fashion designer Jeanne Damas, called À Paris, which gave 20 Parisian women the chance to tell their own stories. She has also started organizing events that bring her podcasts to a live audience. “I can’t wait for the next ones,” she says. “They’re so inclusive.”
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Dali
Benssalah comédien comblé
u matin du 25avril dernier, Dali Benssalah, acteur franco-algérien de 26ans, était quasi inconnu du public. Le soir même, le monde entier connaissait son visage et son nom. Entre-temps, la production du 25e opus des aventures de James Bond avait annoncé que le jeune homme rejoignait Daniel Craig, Léa Seydoux et Christoph Waltz à l’affiche du film (sortie prévue le 8 avril). «Je ne réalise pas encore ce qui m’arrive, c’est tellement énorme!» s’exclame Dali Benssalah. Le réalisateur Cary Joji Fukunaga m’a repéré dans le clip Territory du duo The Blaze et a souhaité m’auditionner à Londres. Et voilà, je me retrouve à faire des cascades dans le film dont je rêvais depuis que je suis enfant: James Bond! Mais je demeure prudent tant que je n’aurai pas vu le montage final. Des scènes peuvent être coupées au montage...» Secret-défense oblige, on n’en saura pas plus sur Bond 25. En revanche, Dali Benssalah est plus prolixe concernantLesSauvages, nouvelle série signée Canal+, événement télé de la rentrée. Adapté des romans de Sabri Louatah, LesSauvages est une fresque familiale sur fond d’actualité: le jour des résultats de l’élection présidentielle, Idder Chaouch, le candidat élu, français d’origine maghrébine, est victime d’une tentative d’assassinat. Fouad, futur gendre du président, acteur en vogue, est désigné comme coupable. Poussé par la responsable de la sécurité présidentielle, il enquête sur sa propre famille pour comprendre ce geste… Vengeance, lutte fratricide ou manipulation? «La série interroge la France d’aujourd’hui. Elle interpelle, elle provoque, elle ose, et c’est ce qui fait son intérêt», explique celui qui incarne Fouad face à Roschdy Zem, le président Chaouch. La thématique de la série n’est pas sans évoquer Soumission, le roman de Michel Houellebecq (qui racontait l’élection d’un président de la République issu d’un parti politique musulman). Dans une France où le RN culmine à 23% aux dernières élections européennes, LesSauvages fera sûrement débat. «C’est utopique, mais j’aimerais que l’on parvienne un jour à reconnaître une personne politique pour ses idées, et non pas pour son image, que l’on dépasse la question des origines», confie le jeune acteur. En attendant, Dali Benssalah regarde son parcours avec fierté. Originaire de Rennes, élève moyen, il trouve l’évasion dans la boxe thaïe, dont il deviendra champion de France à 19ans. Le théâtre se présente à lui un été où, ne pouvant partir comme chaque année en vacances en Algérie, ses parents lui offrent une semaine de stage au cours Florent. «J’avais 17ans, c’était ma première fois à Paris, et j’ai découvert le plaisir du jeu, moi qui étais déjà en représentation permanente auprès de mes copains de classe.» Retour à Rennes, passage en fac d’éco-
Guillaume Landry
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nomie et blessure en boxe qui l’amène à s’investir totalement dans le théâtre. Il est rapidement sur scène, notamment sous la direction d’Olivier Py au Festival d’Avignon. Le clip Territory le révèle. Cette apparition lumineuse lui vaut de figurer ensuite dans L’Homme fidèle de Louis Garrel et de côtoyer007. «Tout cela est rapide, voire brutal, mais c’est ce que j’attendais. Je fais ce travail pour le plaisir, et j’espère toujours des rôles de plus en plus importants.» Pour l’heure, l’acteur fait une pause. On ne le retrouvera qu’en mai2020 aux Bouffes du Nord sous la direction d’Olivier Py. Mais nul doute que son agenda se remplira très vite. PHILIPPE LATIL
This past April, Dali Benssalah, a 26-year-old FrancoAlgerian actor, had a nice surprise: he had been cast in No Time to Die, the 25th James Bond film. “I still haven’t really got my head round what’s happening,” he says. “It’s so massive!” Originally from Rennes, he discovered acting, at a summer course at celebrated Parisian acting school Cours Florent. “I was 17 and it was my first time in the city,” he recalls, “and it’s where I discovered the pleasure of acting.” After studying economics in Rennes and suffering an injury that cut his Thai boxing career short (he was French champion aged 19), he decided to devote himself to acting. After stage appearances for renowned theatre director Olivier Py, he appeared in the video for The Blaze’s “Territory” and before he knew it, he was in Bond. “It’s been so quick, even brutal,” he says, “but it’s what I was hoping for. I’m doing this because I love it.”
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Lara
Neumann «je suis une comédienne qui chante»
lle part en tournée le lendemain avec deux opérettes redécouvertes cette année au Théâtre Marigny: Sauvons la caissede Lecocq et Faust et Marguerite de Barbier. Dans ces pièces au charme suranné, Lara Neumann déploie ses talents de comédienne et de chanteuse. Attablée en terrasse, elle s’enthousiasme pour ce style musical. «L’opérette, c’est de la comédie musicale à l’ancienne! On réunit le jeu d’acteur et la chanson. C’est festif et chatoyant.» Mam’zelle Nitouche d’Hervé, représenté en juin au Théâtre Marigny, lui a offert un rôle endiablé. En fausse ingénue au couvent qui se dévergondait le soir sur les planches d’un théâtre, la pétulante blonde rivalisait avec le jeu outrancier d’Olivier Py en mère supérieure. «Je suis une comédienne qui chante! Je me destinais au théâtre. J’en ai fait dès 9ans dans un conservatoire d’arrondissement, puis j’ai intégré le cours Simon à 16ans en classe professionnelle. Cela a duré deux ans. Après, j’ai passé trois ans à l’Ecole des enfants terribles. Pendant mes études théâtrales, j’ai créé un trio qui s’appelle Lucienne et les Garçons, et il fallait que je chante. On me disait que j’avais un filet de voix. Chanter ajoutait une corde à mon arc, alors j’ai pris des cours de chant lyrique. Quand j’ai commencé, on m’a fait écouter Montserrat Caballé dansLaForce du destinde Verdi. Une claque!» En 2010, Lara rejoint la compagnie lyrique des Brigands. Quand le Palazzetto Bru Zane, siège vénitien du Centre de musique romantique française, propose de remettre à l’honneur la musique légère avec LesChevaliers de la Table ronde d’Hervé en 2015, Lara est de l’aventure. L’exploration de ce répertoire se poursuit avec une première saison d’opérette, les Bouffes de Bru Zane, au Théâtre Marigny, et le triomphe de Mam’zelle Nitouche. A la rentrée, LeDocteur Miracle de Lecocq ouvre la nouvelle saison. Lara y incarne une belle-mère, «un personnage haut en couleur», puis la parodie deL’Air des bijoux de Faust et Marguerite de Barbier attend la soprano pour le gala des 10ans du Palazzetto Bru Zane. Toujours dans une veine légère, le troisième opus de Lucienne et les Garçons abordera les chansons grivoises des années 1930. D’Arletty à Ray Ventura, y’a d’la joie! ALICE DE CHIRAC «Le Docteur Miracle», de Lecocq, au Théâtre Marigny, du 26 au 29septembre. «Lucienne et les Garçons, chansons légères», au Théâtre de l’Essaïon, jusqu’au 27octobre. «Gala des 10 ans du Palazzetto Bru Zane», au Théâtre des Champs-Elysées, le 7octobre.
(c)Nemo Perier Stefanovitch
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“I’m an actor who sings,” says Lara Neumann. She started acting as child and all in all honed her craft for 14 years. After acting school, she founded a trio in which she had to sing, but “people said I had a reedy voice,” she recalls, “so I took classical singing lessons. They made me listen to Montserrat Caballé in Verdi’s La forza del destinoand it was love at first listen!” Her acting-singing recently saw her take a star turn in two once-popular 19th-century operettas, Sauvons la caisse by Charles Lecocq and Faust et Margueriteby Frédéric Barbier, which she describes as being like “old-fashioned musicals. They bring together acting and singing – and they’re festive and sparkling.”
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Chilla, the 25-year-old Franco-Madagascan singer, loves to mix styles, from R’n’B to pop to rap (“I listen to everything except heavy metal”). Her powerfully engaged songs are richly orchestrated and make the most of her rich, enchanting voice. “I write according to my mood,” she says. “When I’m calm, I can write something gentle and bright; when I’m pissed off, I rap.”
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genres: rap, afrotrap, r’n’b et pop. Ses inspirations: James Brown, Ray Charles et Henri Salvador côté paternel (son père, pianiste amateur malgache, est décédé lorsqu’elle n’avait que 14ans), Franz Ferdinand, Jacques Higelin et Barbara, de l’autre. «J’écoute de tout, sauf du metal», dit-elle. Son album Mûn est basé sur un instrumental soigné (confié à Fleetzy), des morceaux dansants comme Ego, émouvants comme Chico (un hommage à son père) et surtout sur sa voix grave, légèrement enrouée, envoûtante. Capable de faire frissonner et de déclencher les émotions les plus fortes. «J’écris en fonction de mes humeurs: quand je suis calme, je peux faire quelque chose de doux et lumineux. Quand je suis énervée, je rappe.» «Mûn» (Suther Kane/Capitole). Sur la scène de la Gaîté Lyrique à Paris, le 20décembre 2019.
Chilla
ela peut surprendre, mais Chilla, la jeune chanteuse franco-malgache de 25ans (de son vrai nom Mareva Rana), qui a fait le buzz l’année dernière avec ses titres engagés Sale chienne et Si j’étais un homme, se destinait à une carrière de violoniste… Son premier album, Mûn, peaufiné avec Tefa, producteur et ancien compositeur pour Diam’s, reflète cette complexité: la chanteuse alterne rap et chant, révolte et romance. Cet été, elle a été la seule femme programmée au Demi Festival, le grand rendez-vous du rap français. Chilla mélange les
Le rap qui émeut
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PHOTOGRAPHIE RETOUCHÉE
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JodieDevos
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l’éclat d’une colorature galantes de Rameau, l’événement de la rentrée à l’Opéra Bastille. «La mise en scène de Clément Cogitore va faire la différence dans cette partition. On sera dans deux univers extrêmement décalés, le hip-hop et le baroque durant tout l’opéra.» A L I C E D E C H I R A C «Les Indes galantes», de Rameau, à l’Opéra Bastille, du 26septembre au 15octobre. Récital Rameau, au Musée d’Orsay, le 16octobre. «Les Contes d’Hoffmann», d’Offenbach, à l’Opéra Bastille, du 21janvier au 14 février. Album: «Offenbach colorature» (Alpha Classics).
Aged 16, coloratura sopranoJodie Devoswanted to make pop music. “I took classical singing lessons to have a basis and technique,” she remembers. “That was how I came into contact with opera. I loved the physicality of singing.” After studying in Namur and London, in 2014, she came second at the prestigious Queen Elisabeth Competition and won the public prize. (“That was a huge turning point,” she says.) Next up is Olympia in Offenbach’s The Tales of Hoffmann, directed by contemporary artist Clément Cogitore: “His direction will make all the difference – there will be two extremely wild worlds during the whole production.”
Marco Borggreve
et été, les Chorégies d’Orange l’ont accueillie pour la première fois dans Guillaume Tell de Rossini. «Une scène enivrante», commente Jodie Devos. A 30ans, cette jolie brune venue de Belgique est la soprano colorature qui monte. Après des débuts à l’Opéra Bastille en2017, elle est revenue ce printemps en Reine de la Nuit dansLaFlûte enchantée de Mozart, un rôle qui lui a mis «une pression gigantesque» avec ses vocalises cultes. A 16ans, Jodie voulait faire de la musique pop. «J’ai pris des cours de chant classique pour avoir une base et de la technique. Cela a été la rencontre avec l’opéra. J’ai adoré la sensation physique que l’on ressent quand on chante.» Après des études musicales à Namur et à Londres, elle remporte en 2014 le 2e prix et le prix du public du prestigieux concours Reine Elisabeth de Belgique. «Ce concours a été un tournant énorme dans ma vie. Il m’a donné une visibilité importante dans le monde professionnel.» La même année, elle effectue ses premiers pas parisiens à l’Académie de l’Opéra Comique. Son répertoire s’étoffe au fil des saisons avec une panoplie d’aigus divins, de Lakmé de Delibes à la Comtesse Adèle dans LeComte Ory de Rossini. En janvier, elle prendra le rôle d’Olympia dans LesContes d’Hoffmann à l’Opéra Bastille. «C’est un challenge de chanter Olympia et de rendre intéressant un rôle de poupée!» En ce bicentenaire de la naissance d’Offenbach, elle lui rend hommage dans son premier album. «On connaît très peu les airs pour colorature, à part Olympia. L’idée, c’était de faire découvrir ce répertoire.» Le Palazzetto Bru Zane a accompagné ce projet inédit où Boule de neige et d’autres raretés côtoient les tubes des Contes d’Hoffmann. En juin, Jodie a incarné le rôle-titre de Psyché d’Ambroise Thomas pour ses débuts au Théâtre des Champs-Elysées, une pépite. Cet automne, place aux Indes
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NOTSHY.FR Pernille TEISBAEK #NOTSHYLOVESPERNILLE
In 2015, Delphine Plissonopened Maison Plisson, a fine-delicatessen-restaurant and food lover’s paradise on Boulevard Beaumarchais. Her latest project is the Petit Plisson, which is, she says, like a “concentrated version of Maison Plisson. It has eat-in or take-out dining for breakfast, lunch and drinks. The idea is to bring life back to the local café and reinvent the convenience store. I want to champion quality here.” She takes great pleasure in a feeling of being useful. She continues: “Today, I support 650 families of French producers and my team now has 130 employees.”
emme influente de la food, Delphine Plisson œuvre depuis 2015, avec Maison Plisson, à la défense d’une alimentation de qualité. La voilà à nouveau sur le devant de la scène avec Petit Plisson, au cœur du IIe arrondissement, qui reprend cet engagement en version café du coin. Quel est le concept de Petit Plisson ? L’idée est de réanimer
Delphine
Plisson
«Bien manger, c’est bien vivre»
l’âme des cafés du coin et de réinventer la proximité de qualité. Ouvert de 8h à 21h et 7jours sur7, Petit Plisson est un concentré de Maison Plisson avec une offre sur place ou à emporter de petit déjeuner, déjeuner, apéro, et un coin épicerie de dépannage avec une sélection de 100produits du quotidien. Je défends ici la qualité, mais aussi l’accueil et la convivialité: et c’est un couple à la ville qui gère le lieu…
Propos recueillis par S A N D R A S E R P E R O
Petit Plisson.14 rue des Petits-Carreaux, ParisIIe.
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Sylvie Castioni
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On y trouve quoi? Des plats cuisinés, des sandwichs, des quiches, des produits bruts (charcuterie, fromage), du pain, des croissants, le tout labellisé «Fait Plisson». Du bon café de la Brûlerie de Belleville. Et aussi des services qui simplifient la vie des citadins grâce au site marchand qui permet d’accéder à nos produits, que l’on peut récupérer en click&collect. Que pensez-vous de l’offre food à Paris? Elle est créative et audacieuse. La nouvelle génération de chefs œuvre pour une cuisine joyeuse, saine et appliquée. Paris rassemble un concentré de bonnes adresses. Par contre, pour faire ses courses, je trouve que c’est difficile de trouver des produits de qualité. Votre plus grande joie? L’impression d’être utile. Je soutiens 650familles de producteurs et vignerons français et mes équipes rassemblent aujourd’hui 130salariés. Un coup de gueule? Bien manger, c’est normal, mais on a l’impression que c’est devenu un luxe, aujourd’hui, alors que c’est une question de priorité. Quand on mange des produits de saison et que l’on cuisine un tout petit peu, c’est facile et peu onéreux de manger sainement. J’ai cinq enfants à la maison, je travaille, et pourtant, chaque soir, je cuisine. Bien se nourrir, c’est respecter son corps, la terre et la vie. Vous et Paris? C’est la ville où je suis née, c’est ma maison, je ne me vois vivre nulle part ailleurs. Je suis toujours contente de la quitter et toujours ravie de la retrouver! Trois adresses fétiches à Paris? L’hôtel Panache (1 rue Geoffroy-Marie, Paris IXe), la déco, l’assiette, l’accueil, tout y est. Chez La Vieille (1 rue Bailleul, Paris Ier), pour sa cuisine française raffinée. Et Clamato (80 rue de Charonne, Paris XIe), parce que j’adore les fruits de mer.
ph. alessandrobencini.com
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www.angelacaputi.com
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MélanieDesplat
«J’ai envie que mes bijoux fassent du bien»
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lle porte Eau d’Hadriend’Annick Goutal, la chevalière à l’index et un mystérieux tatouage sur la joue droite. Une étoile? Mélanie Desplat éclate de rire. «Non, c’est un Minion! Enfin… ce qu’il en reste, c’est-à-dire juste les fesses!» L’auteur du délit? Son fils aîné, Achille, 6ans, décalcomaniaque à ses heures. Lorsqu’elle évoque son parcours, son regard plonge dans le vôtre comme si elle voulait vous sonder l’âme. «C’est mon côté animal! J’ai besoin de sentir les gens», glisse-t-elle d’une voix timbrée faite pour enflammer les planches. Passionnée par le théâtre depuis l’adolescence, Mélanie y aurait bien consacré sa vie, au point d’intégrer une école de cinéma. Mais elle se retrouve finalement dans le milieu de la mode où elle est tour à tour coiffeuse studio puis bookeuse en agence de mannequins. Jusqu’à ce que l’artisanat s’impose à elle comme une évidence. «J’ai toujours aimé faire des choses de mes mains. Avec ma mère, on confectionnait des couronnes de pâquerettes.» Les premiers bijoux en perles au «look gipsy, très coloré» qu’elle vend à Bordeaux dans la boutique d’une amie ont beau séduire une clientèle fidèle, après la naissance d’Achille la jeune femme éprouve le besoin de s’épanouir différemment. «Tous les ans, je me rends au Brésil où habite son beau-père. Un jour que nous étions dans un taxi, j’ai eu une révélation: il fallait absolument que je lance une collection de “vrais” bijoux soudés!» De retour
en France, Mélanie déniche une formation et se perfectionne auprès d’un artisan joaillier, à Toulouse. Sa toute première collection voit le jour en 2016 sous la marque Margi Darika. «Ça signifie “vierge voyageuse” en indien navajo.» Laiton doré à l’or fin, argent, vermeil ou or massif… les boucles d’oreilles, colliers, bagues et chevalières qui sortent de son atelier reflètent l’esprit de liberté qui l’habite. «J’ai envie que mes bijoux fassent du bien, qu’ils soient comme des talismans!» Une rencontre, un mouvement, une odeur, tout inspire cette autodidacte qui réalise ses prototypes directement dans la matière, sans dessin préparatoire. Chaque pièce est unique. Parfois sertie de pierres précieuses (diamant, saphir bleu ou rose, grenat) ou semiprécieuses (spinelle). Les best-sellers? La chevalière Achille, clin d’œil à son fils, la bague jonc Rose (en hommage à sa petite dernière d’un an et demi) et les boucles d’oreilles en spirale Léo. «Tous mes bijoux peuvent être portés en même temps, quel que soit son style ou son âge, et j’assume parfaitement leur côté volontiers massif, masculin. Dans la vie, j’apprécie les personnalités qui ont des couilles!» Depuis le 4septembre, la créatrice signe une collaboration avec Make My Lemonade (Lisa Gachet) et entend bien faire grandir sa «vierge voyageuse» pour la mener un jour vers d’autres chemins de traverse. «La déco, la fringue, le parfum… je ne sais pas encore», songe Mélanie, fidèle à sa devise: «Ça passe ou ça casse». PATRICIA KHENOUNA
Mélanie Desplattrained as an actress and worked in fashion before a eureka moment. “I was in a taxi in Brazil and realized that I absolutely had to launch a collection of ‘real’ jewelry.” Back in France, she trained with an artisan in Toulouse and in 2016 launched Margi Darika(“virgin traveler” in Navajo). The earrings, necklaces and rings that come out of her workshop reflect their designer’s desire for freedom. “I want my jewelry to feel good,” she says, “for each piece to be like a talisman.” Everything inspires the self-taught Mélanie and she makes her prototypes directly without drawing them first, making each piece unique. “All my jewelry can be worn at the same time,” she says, “and whatever your style or age.”
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Photographie retouchĂŠe
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Des gens que j’aime…
Vincent Macaigne
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n 2013, The Observer le présentait comme «le nouveau Gérard Depardieu». Parce qu’il fait le lien entre le cinéma d’auteur, le cinéma populaire et le théâtre, Vincent Macaigne pourrait bien contribuer à réentraîner les spectateurs vers les scènes publiques, ce qui s’appellerait bien jouer. Pour commencer, voici sa fine équipe: 1/PAULINE LORILLARD. «Pauline, je la trouve géniale. C’est l’actrice principale de mon film Pour le réconfort. A mon avis, une des plus grandes actrices actuelles. Avec elle, j’ai envie de parler de tous les acteurs avec qui je travaille depuis toujours: ceux qui ont porté ce petit film que j’ai réalisé il y a un an; ceux qui m’ont accompagné au théâtre, Pascal Rénéric, Laurent Papot, Rodolphe Poulain, Sharif Andoura et tous les autres. Leur talent n’est pas assez reconnu du grand public, et il est immense; des gens qui ne sont pas assez payés, qui font du théâtre public, et qui y croient. Il y a une croyance. Un vrai effort social pour porter une idée de la culture et de l’art. Je trouve ça héroïque. Un peu comme des médecins qui continuent à travailler dans des hôpitaux publics peuvent être héroïques. Aujourd’hui, on n’entend plus parler de grands acteurs de théâtre comme Michel Piccoli ou Gérard Desarthe. C’est dommage, car ce sont des gens géniaux. Je ne me compare pas à Cassavetes, mais cette bande, c’est le plus important pour moi, plus que Nietzsche ou Dostoïevski.» 2, 3 et 4/CÉDRIC KAHN, CATHERINE DENEUVE et EMMANUELLE BERCOT. «Cédric Kahn, c’est le réalisateur de Fête de famille, dans lequel je joue notamment avec Emmanuelle Bercot et Catherine Deneuve. Je trouve hyper beau son personnage. Pour moi, c’est un des grands cinéastes français. Avec un parcours très humble. Il est intègre. C’est une énorme rencontre, très humaine. Etre acteur, c’est aussi formidable pour rencontrer les gens d’une façon plus légère et joyeuse, sans le poids qu’on a sur les épaules quand on met en scène. Donc, évidemment, j’ai envie de vous parler aussi d’Emmanuelle Bercot et de Catherine Deneuve… C’est un peu fou de travailler avec Catherine Deneuve. C’est une immense actrice, une légende du cinéma français, mais elle apporte une légèreté sur le plateau, une bonne humeur, une confiance en ce qui est fait, une atmosphère, un peu comme une maman. Elle est géniale, très exigeante, précise, et en même temps très douce: carrément la classe! Avec Emmanuelle Bercot, elles se connaissent bien, elles ont une sorte de tendresse l’une pour l’autre. J’ai trouvé ça incroyable de travailler avec elles deux en même temps. Même leur autorité est belle. Et Emmanuelle, c’est une actrice qui donne tellement! Je trouve sa performance aussi forte que dans Monroi. Elle m’impressionnait à tel point, de justesse, de folie, de proposition, qu’à certains moments, je ne jouais plus. Je la regardais jouer.»
5/GUILLAUME BRAC. «On se connaît depuis très longtemps. C’est lui qui m’a mené au cinéma. Vraiment. Avant, je n’étais que metteur en scène de théâtre. C’est lui qui m’a convaincu de jouer dans ses courts-métrages: LeNaufragé, Un monde sans femmes; par lui que j’ai fait des films... L’année dernière, il a réalisé un documentaire, L’Ile au trésor, sur ces îles de la banlieue parisienne où les gens qui n’ont pas assez d’argent pour partir passent leurs vacances. Il a fait aussi Contes de juillet… Il aime regarder les gens, les filmer. Comme Cédric Kahn, il aime la France dans son entièreté.» 6 et 7/DOSTOÏEVSKI et TCHEKHOV. «Dans une autre catégorie, je pense aux auteurs russes qui m’ont accompagné. Tchekhov a beaucoup influencé Pour le réconfort. Et j’ai écrit un texte très librement inspiré de L’Idiot pour le théâtre. Je trouve une sorte de parallèle entre leurs époques de troubles et la nôtre, malheureusement. Ils parlent d’un monde en changement dont on n’a pas encore les règles, où l’avenir semble dangereux. Je choisirais Dostoïevski en premier, que j’ai découvert très jeune, mais ailleurs, il y a aussi Thomas Mann, que j’adore, Nietzsche, évidemment…» 8 et 9/ROMEO CASTELLUCCI et FRANK CASTORF. «La première fois que j’ai vu un spectacle de Castellucci, j’ai réalisé que le théâtre pouvait être autre chose, quelque chose de pas ennuyeux et qui nous transforme. Une puissance d’imaginaire en action. Castellucci montre que le théâtre peut être un choc plastique, une expérience physique et viscérale. A un moment, l’acteur s’est allongé par terre et a écouté le sol. Et tout le théâtre s’est mis à battre comme un cœur: il avait mis la scène sous vérin. Ce n’était plus une histoire, mais une expérience. Il y a aussi Angélica Liddell, Christoph Marthaler… Et Frank Castorf, l’ancien directeur de la Volksbühne. Après la chute du Mur, ils ont donné la direction du théâtre de Berlin au mec le plus punk, qui venait de l’Est: ils ont confié le pouvoir à quelqu’un qui logiquement n’aurait jamais dû l’avoir, et ça a été une réussite. Un symbole sublime de vérité, de liberté. Castorf a synthétisé son époque, il a réuni les gens dans une énorme envie de théâtre. J’ai adoré toute cette mouvance. C’était hallucinant: les meilleurs acteurs du monde, les mecs les plus cool du monde! Comme un groupe de rock, on avait, on a envie de leur ressembler. Le théâtre, c’était vraiment l’endroit le plus cool. Plus cool même que le rock! Depuis, on n’a pas vu autant de gens géniaux sur scène. Un peu comme après les Beatles, il y a eu un vide. Ce qui reste, en Allemagne, c’est Ostermeier, ce qui est un peu plus triste, un peu plus sage.
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Comme c’est le cas en France, ça ne vient pas de ce que des gens si doués, des acteurs formidables, n’existent pas. Ça vient d’une confiance qu’à une époque on a donnée. Mais ça va revenir, les gens vont se rendre compte que, dans le théâtre public, quelque chose se passe, qui est du domaine de la vérité. Et pas du tout obtus, pas chiant comme on a pu le faire croire.» Vincent Macaigne se demande s’il a dit assez de bien de Fête de famille, qui a, résume-t-il, «l’odeur d’un film de vacances, tout en allant loin dans le drame». Et quand il en parle comme d’«une sorte de Festen, mais joyeux», et quand il chantonne, comme deux des héros, L’amour, l’amour, l’amour de Mouloudji, moi qui ai été bouleversée par ce film intime et extraordinaire, je me dis : «Vivement la prochaine création de Vincent Macaigne, le prochain film de Cédric Kahn et le César d’Emmanuelle Bercot.» SABINE EUVERTE
«Fête de famille», actuellement au cinéma
Stage and film actor and director Vincent Macaigne told us about a few of his favorite people. 1. PAULINE LORILLARD. “She’s great, plays the lead in my film, Pour le réconfort, and is one of the best contemporary actresses in my opinion. There are also all the actors I work with in the theatre – Pascal Rénéric, Laurent Papot, Rodolphe Poulain, Sharif Andoura – who are so talented.” 2, 3 and 4. CÉDRIC KAHN, CATHERINE DENEUVE and EMMANUELLE BERCOT. “Cédric Kahn directed Fête de famillein which I starred with Catherine Deneuve and Emmanuelle Bercot. He’s one of the great French directors. It was insane to work with Catherine Deneuve: a tremendous actress, a legend of French cinema, who brings a lightness to set. Emmanuelle Bercot is such a generous actress. At certain moments, I was no longer acting, but watching her acting.” 5. GUILLAUME BRAC.“He got me into cinema. I was directing in the theatre and he convinced me to appear in one of his short films. Like Cédric Kahn, he loves allof France.” 6 and 7. DOSTOEVSKY and CHEKHOV.“I think there’s a parallel between the troubled times described by late 19thcentury authors – French and Russian– and ours, unfortunately. They too wrote about a changing world that hadn’t yet understood itself, where the future seemed dangerous.” 8 and 9. ROMEO CASTELLUCCI and FRANK CASTORF. “The first time I saw a Castellucci production, I realized that theatre could be something else, something not boring that could transform you. It’s not about the story, but the experience. Frank Castorf used to run the Volksbühne in Berlin. After the Wall fell, they appointed him to run it – the most punk person possible – and it worked. A sublime symbol of truth and freedom.”
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Matthias Steffen
{Talents}
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Mode
Carin Kelly
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Christelle
Kocher
«Je m’adresse à tout le monde, à tous les corps, à toutes les cultures»
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n couronnant Christelle Kocher de son prestigieux grand prix 2019, l’Andam, qui identifie et soutient les jeunes talents de la mode depuis trente ans, a mis un joli coup de projecteur sur la fondatrice, en 2015, du label Koché. Dès juin 2016, votre magazine Palace Scope avait repéré et brossé le portrait de cette jeune femme de 41ans formée au Central Saint Martins et passée par Armani, Martine Sitbon, Chloé ou Dries Van Noten. Désormais, son mix de mode urbaine et de couture s’est imposé, et Koché est l’une des griffes plébiscitées par les fashionistas. «Je suis fière d’avoir reçu le prix Andam, pour moi et mes équipes. Cela me donne un véritable élan pour poursuivre mon développement», se réjouit la créatrice. Sans attendre le prix, Koché avait explosé en revisitant le maillot du Paris Saint-Germain, puis en proposant, à l’occasion de la Coupe SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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«La mode a le pouvoir de changer les choses»
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pour LaRedoute, mais aussi une petite capsule baptisée ReKoché consacrée aux maillots de football vintage. Le site Internet de la marque vient de voir le jour. Ne manque plus qu’une boutique. «Mais ce sera à la façon Kocher», prévient la jeune femme. On a hâte de voir… PHILIPPE LATIL
du monde de football féminin, en collaboration avec Nike, sa vision du maillot de football. «Je suis une passionnée de football, comme toute ma famille. Le maillot fait désormais partie du vestiaire quotidien des jeunes femmes, et le football incarne les valeurs de la marque: populaire, sens du partage, diversité, enthousiasme. Je viens d’un milieu modeste et je veux créer un dialogue positif et démocratique entre tous. Je m’adresse à tout le monde, à tous les corps, à toutes les cultures. Et, pour moi, il ne doit pas y avoir de clivage entre couture et sportswear-streetwear.» Cette passionnée de mode et de technique couturière (coupe et drapage n’ont aucun secret pour elle) cultive un style unique. Au confort et à la liberté du streetwear, elle adjoint la sophistication de la couture, avec des dentelles, des broderies, des plumes ou des pierres, n’hésitant pas à mélanger matières sportives ou techniques avec de belles étoffes, plus «classiques». «La Parisienne, celle de SaintGermain-des-Prés, n’existe pas, affirme la créatrice. Moi, ma France est métissée, multiculturelle, cosmopolite et dynamique. Il est important d’avoir un message positif afin de mieux vivre ensemble. Je ne perds pas espoir, il faut être présent. La mode a le pouvoir de changer les choses.» Egalement directrice artistique de la Maison Lemarié, cette amoureuse de la plumasserie et des broderies n’a pas fini de surprendre. Cet automne, elle livre sa seconde collaboration
“I’m so proud to have won the Andam prize, both personally and for my teams,” says Christelle Kocher, the designer behind Kochéand winner of the prestigious fashion award for 2019. “It gives me some real momentum to continue my development.” After having worked at Armani, Martine Sitbon, Chloéand Dries Van Noten, the designer set up Kochéin 2015 and her enticing vision of street couture proved an immediate success. “The classic Parisienne from the Left Bank doesn’t exist,” she explains. “My France is mixed, multicultural, cosmopolitan and dynamic. It’s important to have a positive message so we can live together – and fashion has the power to change things.”
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Top imprimé à fils métallisés, Paco Rabanne chez Mytheresa.com. Robe satinée et collants en nylon, Acne Studios. Escarpins en veau velours «I Love Vivier Pumps», Roger Vivier. Boucle d’oreille seule «Single Cascade», racine d’émeraude sculptée, or et diamants, Djula.
Tous en
Seine Photographies
Mehdi Sef Direction artistique
Anne Delalandre Stylisme
Shino Itoi
Veste en laine, chemisier avec détails de broderie et pantalon moiré, Gucci. Mules en velours «Très Vivier Strass», Roger Vivier. Collier collection «Serpent», malachite, or et diamants, et collier collection «Soleil», malachite, or et diamants, Djula.
Foulard en soie, Aalto. Robe en crêpe de laine, Valentino. Lunettes de soleil et escarpins, Acne Studios. Bague «Fairytale», labradorite, or et diamants, et bague collection «Serpent», labradorite, or et diamants, Djula.
Blouse imprimée en crêpe et pantalon évasé en jersey, Vetements chez Mytheresa.com. Boots en cuir, Stuart Weitzman. Sac accordéon en cuir, Y/Project. Boucles d’oreilles créoles «XL Barbelés», or et diamants, Djula.
Top en velours frappé, Balenciaga chez Mytheresa.com. Jupe plissée en cuir verni, Fendi. Boots en plexi et cristaux dorés à bouts ouverts, Gianvito Rossi. Boucles d’oreilles créoles collection «Soleil», or et diamants, et bague collection «Serpent», labradorite, or et diamants, Djula.
Top en velours frappé, Balenciaga chez Mytheresa.com. Jupe plissée en cuir verni, Fendi. Boots en plexi et cristaux dorés à bouts ouverts, Gianvito Rossi. Boucles d’oreilles créoles collection «Soleil», or et diamants, et bague collection «Serpent», labradorite, or et diamants, Djula.
Manteau à manches kimono en laine et cachemire, Louis Vuitton. Combinaison satinée et bottes en plexi, Le Studio Pierre. Collier «Main», turquoise brute, or et diamants, Djula.
Top imprimé «Myosotis» et blouse intégrée, Aalto. Jupe en laine, Aalto x John Sterner. Lunettes de soleil «Gentle Monster» by Marc Le Bihan. Boots en cuir, Stuart Weitzman. Boucles d’oreilles créoles collection «Beverly Hills», or et diamants, Djula.
Top imprimé «Myosotis» et blouse intégrée, Aalto. Jupe en laine, Aalto x John Sterner. Lunettes de soleil «Gentle Monster» by Marc Le Bihan. Boots en cuir, Stuart Weitzman. Boucles d’oreilles créoles collection «Beverly Hills», or et diamants, Djula.
Chemise en soie, Ellery. Pantalon en coton lamé, Dsquared2. Escarpins miroirs dorés et plissé lamé d’Orsay, Gianvito Rossi. Collier collection «Serpent», malachite, or et diamants, Djula.
Top à liserés multicouleurs, Koché. Jupe frangée en lurex, Marco de Vincenzo. Boucles d’oreilles créoles collection «Soleil», or et diamants, et bracelet en lapis-lazuli sculpté, or et diamants, Djula.
Photographe: Mehdi Sef @Obvious. Directrice artistique: Anne Delalandre. Stylisme: Shino Itoi. Mannequin: Anastasia Ivanova @Supreme. Mise en beauté: Khela @Call my agent. Coiffure: Olivier Lebrun @Call my agent. Assistante styliste: Alexandra Lefèvre. Assistante photographe: Gaëlle Pilleboue. Assistantes : Camille Carow, Anna Spano. Photographies retouchées. Nous remercions la Compagnie des Bateaux-Mouches® Pont de l’Alma pour son formidable accueil, www.bateaux-mouches.fr Ainsi que l’hôtel LeDamantin, www.ledamantin.com
Body et jupe en jersey, Marine Serre. Boucles d’oreilles créoles collection «Soleil», or et diamants, Djula.
Carnets de
Mode
Sacs
de rêve B
enedetta Bruzzichesinvente des sacs de contes de fées. Des rêves à porter et à remplir des siens. Elle dit qu’ils sont des «talismans». Benedetta vit et travaille à Caprarola, dans la province de Viterbe, un petit village italien où tout est resté comme toujours… Elle a vécu à Rome, à Milan, en Inde… pour revenir dans son petit village où elle veut raconter une aventure créative unique: sa terre, sa famille, ses valeurs… «Rester à Caprarola représente 50% de mon travail, a-t-elle expliqué à un magazine italien. Ce n’est pas un lieu, c’est comme une magie… qui m’inspire et me guide. Mes sacs sont faits à la maison. Avec le soin et la beauté des choses “faites à SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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la maison”. Mais, en même temps, il y a beaucoup d’innovation dans ce que nous faisons. Nos sacs ne sont pas seulement des “produits”, mais la concrétisation d’un miracle: nous avons commencé sans argent, et maintenant nous avons une fabrique qui crée et réalise quelques-uns des plus beaux sacs du monde. Je ne dis pas ça parce que c’est moi qui les imagine, mais parce que nous les faisons à plusieurs, en nous appuyant sur la solidarité de tous. La beauté est un choix. Une femme qui choisit un de nos sacs peut le faire pour se réveiller, pour se rappeler qu’elle peut être sublime. Pour la dernière collection, j’ai voulu célébrer la Vénus qui est en chaque femme. Les rêves sont comme des étoiles, ils peuvent te guider sur ton chemin.» SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Paris 6e 29, rue Saint-Sulpice 01.82.73.25.00
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Carnets de
Mode
De gauche à droite et de haut en bas: bottine beige, Boss; bottine «Bea», cuir de veau imprimé serpent, Chloé; boots «Chunky Ankle Boots», Stella McCartney.
La force du talon
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our cet automne, les talons volumineux se font remarquer: architecturaux, carrés et larges, droits ou en talus… ils s’imposent par leur forme et donnent le ton de la saison. Noirs ou en couleurs, en crêpe ou en serpent, définitivement perchés, toute la force du style est dans la forme imposante du talon!
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De gauche à droite et de haut en bas: bottine «Xina», Clergerie; sandale à plateau en cuir embossé, Dries Van Noten; mocassin à talon «Nico Visione», Casadei; mocassin à talon haut et plateau, Givenchy.
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Talons tendance
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ulia Toledano, fille de Sidney Toledano, qui dirigea Dior pendant vingt ans (maintenant à la tête de LVMH Fashion Group), lance Nodaleto, sa griffe de chaussures, inspirée de ses racines espagnoles et marocaines. Témoin pendant des années des coulisses de la mode, elle imagine et dessine tous les modèles pour ses «NodaletoGirls»: «des créatures impertinentes et courageuses qui voient les chaussures comme un moyen de sublimer leur journée». Tendance, cette saison, les talons sont imposants, larges et carrés, les bouts sont rectangulaires et l’inspiration, seventies. Cette première ligne dévoile une série de babies, bottines et sabots agrémentés d’éperons façon bijoux.
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Patou revient
Damien Blottière
a maison Jean Patou renaît avec un nouveau nom, Patou tout simplement, et nomme à sa direction artistique, le talentueux Guillaume Henry, qui fit revivre brillamment et avec succès la maison Carven, avant de partir
chez Nina Ricci. «Patou comme un surnom, un mot, un ami, une invitation, Patou pour la femme d’à côté et toutes les femmes de sa vie.» Ou encore : «Patou comme une promesse de style, avec du sens, comme un sous-titre, un beau chapitre, comme un sourire dévastateur…» explique la maison dans un poème qui illustre les toutes premières silhouettes. Jean Patou dessinait des robes du soir simples et chics. Il fut le premier à s’intéresser au sportswear (il habilla Suzanne Lenglen à Wimbledon) et également le premier à apposer sur ses créations un monogramme composé de ses initiales. On attend avec impatience la première collection!
Carnets de
Manteau croisĂŠ en laine et short en coton, Acne Studios.
Mode
Hiver oversize
«J
Trench en laine ceinturé à double boutonnage, jupe grise en maille et sac noué, Dries Van Noten.
e suis fasciné par notre rapport au temps. Les jeunes veulent paraître mûrs et sophistiqués, tout en étant encore jeunes. Je voulais prendre des codes de vêtements forts et les voir à travers des yeux de perturbateurs», déclare Jonny Johansson, directeur créatif d’Acne Studios. Dans d’épais et lourds tissus, les vestes et manteaux sont cintrés et structurés par des épaules et des manches surdimensionnées. Le total look gris asphalte s’impose. En parallèle de ses imprimés floraux, Dries Van Noten offre cet hiver toute une série de silhouettes déclinées dans un même gris anthracite. Les manteaux sont amples, le col est large, les épaules tombantes et les manches ultralongues couvrent entièrement les mains.
Ci-contre: manteau oversize en nylon, cagoule en laine avec dĂŠtails en perles, jupe en tulle et chaussures en cuir, 4 Moncler Simone Rocha. Page de droite: robe en nylon laquĂŠ, 1 Moncler Pierpaolo Piccioli.
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Douces doudounes
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haque année, pour son projet Genius, Moncler s’associe avec des designers d’autres maisons pour réinventer son iconique doudoune. Parmi les onze choisis, la créatrice irlandaise Simone Rocha invente un monde romantique. Ses silhouettes volumineuses, comme des couvertures ou des tentes devenues capes. Un clin d’œil au petit Chaperon rouge? Pierpaolo Piccioli, le directeur créatif de Valentino, s’est, lui, associé à son amie et top model Liya Kebede pour intégrer les codes vertueux de son label lemlem, manufacturé par des couturières en Ethiopie. «Ce que je recherche, c’est un équilibre entre la dimension onirique, la splendeur et un sentiment plus profond. J’ai fait appel à Liya Kebede, qui soutient activement les artisans africains avec son label lemlem, en créant quelque chose qui soit cohérent avec elle et Moncler, et à l’image de ma sensibilité. S’unir dans la diversité, c’est l’idée que j’ai de la créativité inclusive», affirme-t-il.
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Double face
photos annemarieke van drimmelen
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hira Barzilay dessine sur des photographies. Des formes simples, mais très expressives. Parce qu’elle a «une imagination très développée», dit-elle; et parce qu’elle voit «des visages partout». Shira est une illustratrice de mode basée à Tel-Aviv. Elle donne une deuxième vision à certaines images, une deuxième couche, en quelque sorte. Qui ajoute toujours une touche graphique et parfois poétique. Elle travaille toujours à l’ordinateur, mais avoue être inspirée par Picasso et Matisse. On croit deviner aussi des hommages à Fernand Léger ou Jean Dubuffet. Le travail de Shira Barzilay est comme une fusion moderne et stimulante entre la photographie, la peinture, le dessin et le numérique. Le tout visible sur Instagram.
photo rhys frampton
photo weronika izdebska
Photo isabella.stahl
Photo programzero
© Bal du Mooulin R Rouge 2019 - Mooulin Rouge® - 1-1028499
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G ALERIES &M U S É E S F
Francis Bacon
rancis Bacon (1909-1992) revient sur les cimaises du Centre Pompidou quelque vingt ans après la rétrospective de l’artiste britannique. Belle opportunité de découvrir ou de redécouvrir celui qui fut, note le dossier de presse, sans aucun doute, «le dernier enfant terrible de l’art moderne». Un géant à sa manière, autodidacte aussi scandaleux que singulier. Effectivement, rien de très lisse dans ce Portrait of George Dyer in a Mirror (Portrait de Georges Dyer au miroir) de 1968 où le corps convulsé de son amant fait face à la réflexion de son propre visage défiguré, disjoint, déchiré en deux. De l’homme qui se regarde exactement situé au centre d’une arène vide, nous percevons la noueuse torsion qui le précipite vers la glace. Il semble être le pivot d’une action vouée à la répétition d’un face-à-face en lambeau. C’est heurté, brutal, tendu, pas de place ici pour la sérénité plastique. Terrible puissance que la présentation a pris le parti de suivre en mettant en scène les toiles du peintre et les textes de sa bibliothèque, dont les livres, eux aussi, sont empreints de cette fureur qui éclabousse ses triptyques. Bien entendu, aucun de ses tableaux n’illustre les récits des auteurs choisis. C’est l’occasion de faire un pas de côté, de regarder autrement la peinture à travers la violence du théâtre d’Eschyle ou la littérature au marteau de Nietzsche. CENTRE POMPIDOU. Bacon en toutes lettres. Place GeorgesPompidou, ParisIVe. Jusqu’au 20janvier. «Portrait of George Dyer in a Mirror», 1968, huile sur toile, collection Agnelli, Londres ©The Estate of Francis Bacon/All rights reserved/Adagp, Paris and DACS, London 2019 ©The Estate of Francis Bacon/All rights reserved, DACS/ Artimage 2019, photo Hugo Maertens.
Toulouse-Lautrec
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ès que l’on évoque la vie et l’œuvre d’Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) surgit alors l’image de l’artiste un brin sulfureux et pourquoi pas maudit, tant qu’à faire. Mais il n’en a rien été: issu de la famille des comtes de Toulouse, il a été particulièrement choyé par sa mère, qui a d’ailleurs donné à la ville d’Albi une partie importante des œuvres de son fils. Certes, le tourbillon Lautrec existe, gros buveur d’absinthe, amateur de prostituées… Mais parlons des tableaux de ce créateur prolifique. Effectivement, il faut oublier l’horizon apaisé de l’impressionnisme. Laissons de côté les délices du miroitement des eaux d’un Boudin ou d’un Monet, car le spectacle se déroule aussi bien dans les bars de Montmartre de la dernière moitié du XIXe siècle, où il se tient jusqu’à pas d’heure, que sur ses toiles. L’homme, en effet, observe et croque à toute allure, on lui doit plus de 5000 dessins. Il aime le cabaret, les chansonniers, le cirque, bref, tout ce qui va vite, l’improvisation et surtout et par-dessus tout le mouvement. Le trait efficace, simple, parfaitement rendu par les affiches dédiées au monde de la chanson, de la danse. On connaît notamment celle célébrissime du couple star du Moulin Rouge formé par la Goulue et Valentin le Désossé. Voilà ce qui compte, l’instant, et voilà ce que l’on remarque, qu’il s’agisse de la prestation d’une écuyère, d’une Messaline descendant l’escalier ou d’Aristide Bruant, le poète, enfourchant son vélo. Tout bouge chez lui, à l’image de ses conquêtes de passage. B R GRAND PALAIS. Toulouse-Lautrec. Résolument moderne. 3avenue du Général-Eisenhower, ParisVIIIe. Du 9octobreau 27janvier. «Etude de nu : femme assise sur un divan», 1882, huile sur toile ©Musée Toulouse-Lautrec, Albi, France.
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Les grands maîtres naïfs
lus d’une centaine d’œuvres modernes et colorées vont être exposées pour la première fois. On y trouvera Henri Rousseau et Séraphine Louis, bien sûr, mais l’exposition vise aussi à mettre en lumière d’autres artistes moins connus tels qu’André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos, Jean Eve, René Rimbert, Dominique Peyronnet et Louis Vivin. Parmi leurs plus grands admirateurs, on trouve André Breton, Pablo Picasso, Kandinsky, Le Corbusier, conquis par leurs œuvres. MUSEE MAILLOL. Du Douanier Rousseau à Séraphine. Les grands maîtres naïfs.59/61 rue de Grenelle, ParisVIIe. Jusqu’au 19janvier. Camille Bombois, «Fillette à la poupée», 1925, collection particulière, photo ©Jean-Louis Losi ©Adagp, Paris, 2019.
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Léonard deVinci
eintre, scientifique, philosophe, inventeur, ingénieur, Léonard de Vinci incarne à lui seul la Renaissance, et son génie fascine encore 500ans après sa disparition.Pour cette exposition, les équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant dix ans. Le musée trouve en cette année de commémoration l’occasion de rassembler autour des cinq tableaux essentiels qu’il conserve, à savoirLaVierge aux rochers, LaBelle Ferronnière, La Joconde, Saint Jean-Baptiste et Sainte Anne, afin de les confronter, un large choix de dessins ainsi qu’un ensemble de tableaux et de sculptures de l’environnement du maître. En raison de l’affluence attendue, l’exposition sera accessible uniquement sur réservation. MUSÉE DU LOUVRE. Léonard de Vinci. Pyramide, cour Napoléon, ParisIer. Du 24octobre au 24février. «Portrait de femme, dit La Belle Ferronnière» © Rmn-Grand Palais (Musée du Louvre)/Michel Urtado.
Degas à l’Opéra
salle de danse, et s’attache à tous ceux qui les peuplent, danseuses, chanteurs, musiciens de l’orchestre, spectateurs, abonnés en habit noir qui hantent les coulisses… MUSÉE D’ORSAY. Degas à l’Opéra. 62 rue de Lille, ParisVIIe. Du 24septembre au 19janvier.
A
l’occasion du 350e anniversaire de l’Opéra de Paris, cette exposition nous fait découvrir la passion d’Edgar Degas. L’artiste était fasciné par l’Opéra et adorait en peindre tous les moments de la vie quotidienne. Jusqu’à en faire le point central de ses travaux, sa «chambre à lui». Il en explore les divers espaces, coulisses et scène, loges, foyer,
«La Classe de danse»,1873-1876, photo ©Washington, DC, The National Gallery of Art. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Galeries & Musées
I
Hans Hartung
Back Side
A
maginée par le Musée Galliera, l’exposition met en avant une des parties du corps les plus sensuelles, travaillée par les plus grands créateurs depuis des siècles: le dos. Sur les 200000 pièces que comprend la collection de mode de la Ville de Paris, l’exposition propose un parcours de 100silhouettes et d’accessoires du XVIIIe siècle sélectionnés pour leur vision inédite du dos. MUSÉE BOURDELLE. Back Side. Le dos à la mode. 16/18 rue Antoine-Bourdelle, ParisXVe. Jusqu’au 17novembre.
rtiste majeur du XXe siècle, Hans Hartung place l’expérimentation au cœur de son travail. L’exposition permettra de découvrir la grande diversité des supports utilisés, la variété d’exécution, la richesse des innovations techniques qu’il a su développer et la panoplie d’outils qu’il a expérimentés. De nombreuses œuvres seront rassemblées: des huiles sur toile, des œuvres graphiques, des photographies, des sculptures, des céramiques et des documents d’archives. MUSÉE D’ART MODERNE. Hans Hartung. Lafabrique du geste, 12/14 avenue de New York, ParisXVIe. Du 11octobreau 1er mars.
Jeanloup Sieff, «Hilde dans une robe trop petite», Paris (Robe Hervé Léger, publiée dans «Dépêche Mode» 1995) ©Estate of Jeanloup Sieff. JohnGalliano, «Robe fourreau fermée par 51 boutons», automne-hiver 19981999 ©Aurélie Dupuis/ patrimoine John Galliano/Azentis.
«Sans titre», 1955, Fondation Hartung-Bergman, Antibes ©Adagp, Paris, 2019.
Vincenzo Gemito
G
emito est l’une des personnalités les plus fortes de l’art italien de la fin du XIXe siècle: il est l’auteur d’une œuvre variée de sculpteur et de dessinateur, qui comporte aussi bien des portraits de célébrités comme Verdi que des figures pittoresques du petit peuple napolitain. La personnalité de Gemito est en effet indissociablement liée à sa ville natale, où il effectua l’essentiel de sa carrière. De son triomphe à l’Exposition universelle de Paris en 1878 à son combat contre la maladie mentale qui l’a rongé, l’exposition, la première en France, retrace le parcours de cet artiste au style inimitable, alliant virtuosité et réalisme. PETIT PALAIS.
Vincenzo Gemito (1852-1929). Avenue WinstonChurchill, ParisVIIIe. Du 15octobre au 26janvier. Vincenzo Gemito, «Pastore degli Abruzzi», 1874-1879, bronze, Museo Capodimonte, Italie, Naples ©Luciano Romano ; «Busto di Verdi», bronze, Museo Capodimonte, Italie, Naples ©Studio digital Speranza.
Luca Giordano
G
râce aux prêts exceptionnels des toiles monumentales du Musée national de Capodimonte et d’autres institutions européennes, le Petit Palais présente, pour la première fois en France, une rétrospective consacrée au plus grand maître de la peinture napolitaine du XVIIe siècle. Sa formation, qui le conduit de Rome à Florence et à Venise, lui fit assimiler aussi bien la grande peinture décorative baroque que le coloris de Véronèse. Fort de cet héritage, il connut une gloire européenne qui le mena notamment à la cour d’Espagne. PETIT PALAIS. Luca Giordano (1634-1705).Avenue Winston-Churchill, ParisVIIIe. Du 14novembre au 23février. «Diana ed Endimione», 1675-1680, huile sur toile, Verona, Museo di Castelvecchio, Archivio fotografico, photo Umberto Tomba, Verona. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Ernst Haas
p
rès de quarante tirages rassemblés, pour la plupart inédits, témoignent de l’intemporalité de l’œuvre d’Ernst Haas. Prises entre 1952 et 1981, les photographies présentées cultivent une ambiguïté proche de l’abstraction et sont traversées de reflets, de superpositions, de cadrages décentrés et d’effets de flou.
Boltanski
C
hristian Boltanski est plasticien, photographe, sculpteur et cinéaste. Il commence à peindre en 1958 avant de s’intéresser à d’autres modes d’expression. Sa biographie devient alors l’une de ses principales muses: «Les bons artistes n’ont plus de vie, leur seule vie consiste à raconter ce qui semble à chacun sa propre histoire.»
LES DOUCHES LA GALERIE.
Ernst Haas. La couleur visionnaire.5 rue Legouvé, ParisXe. Jusqu’au 9 novembre.
CENTRE GEORGES POMPIDOU. Boltanski.Place
«The Swimmer, Greece», 1970, Chromogenic print.
Georges-Pompidou, ParisIVe. Du 13novembre au 16mars. «Départ», 2015, ampoules rouges, câbles électriques noirs, courtesy Christian Boltanski et Galerie Marian Goodman, photo Rebecca Fanuele.
U
Charlie Chaplin
U
ne exposition pour redécouvrir l’œuvre du maître du cinéma muet dans sa dimension musicale: son rapport étroit à la danse, au rythme, à l’illusion de la parole et du son, rigoureusement «orchestrés» dans chacune de ses œuvres.
PHILHARMONIE DE PARIS.
Charlie Chaplin. L’hommeorchestre.221 avenue JeanJaurès, ParisXIXe. Du 11octobre au 26janvier. «Chaplin s’essayant au trombone dans ses studios», 1918 ©Roy Export Co Ltd.
Greco
ne exposition consacrée au fondateur de l’école espagnole du XVIe siècle: l’artiste crétois Dhomenico Theotokopoulos, plus connu sous le nom d’ElGreco. L’objectif est de présenter ses multiples facettes. Une synthèse qui donne au Greco une place particulière dans l’histoire de la peinture: celle du dernier grand maître de la Renaissance et du premier grand peintre du Siècle d’or. GRAND PALAIS. Greco.3 avenue du Général-Eisenhower, ParisVIIIe. Du 14octobre au 10janvier. «Saint Martin et le mendiant», 1597-1599 ©Washington, National Gallery of Art.
Yan Pei-Ming/Courbet
À
l’occasion du bicentenaire de Gustave Courbet (1819-1877), une dizaine d’œuvres, toutes issues des collections du Petit Palais, seront montrées en regard d’une quinzaine de toiles monumentales de Yan PeiMing réalisées pour certaines dans l’atelier de Courbet à Ornans. PETIT PALAIS. Yan Pei-Ming/Courbet. Corps-à-corps.Avenue Winston-Churchill, ParisVIIIe. Du 12octobre au 19janvier. Yan Pei-Ming, «Lui», 2018, photo André Morin ©Yan Pei-Ming, Adagp, Paris, 2019. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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La Rose du Louvre
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ean-Michel Othoniel présente ici une installation composée de six peintures inédites à l’encre sur feuilles d’or. L’artiste s’est inspiré de la rose peinte par Rubens dans LeMariage de Marie de Médicis et d’HenriIV (1621-1625). Choisie par l’artiste pour devenir la fleur emblématique du musée. Il en dévoile l’histoire dans son ouvrage L’Herbier merveilleux, publié à l’occasion des 30ans de la pyramide. MUSÉE DU LOUVRE. La rose du Louvre.Cour Puget, ParisIer. Jusqu’au 24février. Othoniel, «La Rose du Louvre 6» ©Claire Dorn.
R ESTOS &B ARS Marsan
C
nouveau et un crémeux de chocolat vibrato relevé d’un sorbet aux olives de Kalamata. Et surprise d’un café au siphon qui offre un véritable spectacle à la table et dans la tasse un nectar doux et gourmand. Mention très bien haut la main. MARSAN. 4 rue d’Assas, ParisVIe. 0142220011.
Lapérouse
e lieu de légende qui a traversé les siècles dans la splendeur de ses salons feutrés écrit une nouvelle page de son histoire sous la houlette de Benjamin Patou (Moma Group), qui a ravivé son éclat. Ce joyau a conservé ses convenances et sa noblesse, réveillées par Laura Gonzalez aux manettes de la décoration et par Cordelia de Castellane, qui a signé le graphisme et les arts de la table. Théâtre de la gastronomie française, il fallait à Lapérouse un chef d’envergure, et c’est à l’étoiléJean-Pierre Vigato que le défi a été confié. La carte inspirée de l’histoire de cette grande maison et le service classique à l’ancienne viennent asseoir son panache. Ce soir-là, une charlotte de pommes de terre de Noirmoutier, caviar gros grain, crème aigrelette au citron a tout de suite donné le ton. A suivre et en partage, le gigot d’agneau de lait comme à la broche ou le plaisir d’une découpe minute à la table et d’une viande à la tendreté parfaite. Pour terminer, un millefeuille glacé qui ravive le souvenir des desserts d’autrefois. Le tout? Mémorable. LAPÉROUSE. 51 quai des Grands-Augustins, ParisVIe. 0143266804. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Matthieu Salvaing
ingt ans après son ouverture et plusieurs mois de travaux plus tard, Hélène Darroze rouvre les portes de son restaurant historique de la rue d’Assas: bienvenue chez Marsan! Entre les murs, un univers entièrement repensé qui emprunte çà et là des influences japonaises, écrit une élégance minérale tout en blondeur et va à l’essentiel. Viscéralement attachée à son terroir, la cheffe basco-landaise fait plus que jamais honneur à ses racines: «Ce restaurant, c’est celui de mes rêves, il dit tout de moi.» On y retrouve les fondamentaux de sa cuisine marquée par la sincérité à la faveur d’un menu unique: «Il n’y a pas de carte, chez Marsan, j’aime que les gens me fassent confiance.» Ce jour de septembre, elle a eu la nôtre. Plaisir absolu avec ce déjeuner haut en saveurs qui a posé en entrée un saumon de l’Adour et yaourt fumé, puis une poitrine de cochon du Périgord, courgette trompette, girolle, oignon
Jean Marc Palisse/Patrice Gardera/Maxime Sicard
V
Pour voyager encore…
Escale en Sicile chez
A
près Non Solo Cucina et Non Solo Pizze, le chef Giuseppe Messina poursuit sa quête gourmande en nous conviant au cœur de sa Sicile natale. Et voilà une grande petite table au charme ravageur qui régale d’entrée avec son pain maison et ses huiles d’olive du pays. La carte harponne notre appétit en faisant défiler pizzetta, arancine, caponata au poulet, gnocchi frais au gorgonzola, linguinette à l’ail rose... Gardez une petite place pour les desserts signés Mamma Lina: le gâteau à l’orange est à tomber! Et des vins qui nous font voyager dans toute l’Italie… Inscrivez comme nous Pane & Olio au plus haut de votre palmarès des meilleures adresses italiennes de Paris. PANE&OLIO. 117 avenue Mozart, ParisXVIe. 0140711311.
Immersion en Thaïlande chez
D
Bambou
epuis son ouverture, tout le Paris branché se presse et s’émerveille des 500 m2 allurés de cet espace hors norme qui revisite en élégance les grands comptoirs d’Asie. Et s’il fallait une bonne raison d’y retourner, on vous la sert sur un plateau: Bambou a fait le plein de nouveautés pendant l’été. Au programme, un tout nouveau bar à cocktails dont la carte a été imaginée par le grand Oscar Quagliarini, des salons privatisables prolongés de leur terrasse et un concept de take-away pour emporter chez soi ou au bureau les délicats plats thaïs de la maison. Bravo au duo fondateur Thomas Delafon et Jean-Pierre Lopez, qui n’a rien laissé au hasard dans cette Asie décalée plus séduisante que jamais. BAMBOU. 23 rue des Jeuneurs, ParisIIe. 0140289830.
Direction la Grèce au
Grand Café d’Athènes
C
Les pieds dans l’herbe chez
Apicius
L
Pane &Olio
e Jardin d’Apicius ou la sensation chic de cette rentrée pour apéritif grande classe. Ce bel écrin posé à l’abri de l’agitation urbaine et indépendant du restaurant dévoile un jardin fleuri de 1 500m2 orné d’élégants fauteuils en bois tressé. Bercée par une musique chill et les nourritures graciles du chef Mathieu Pacaud, cette terrasse festive honore l’esprit de cocktails bien dosés, bien nommés (la Rose, la Violette, la Lavande, l’Hibiscus, le Jasmin, le Sureau), mais aussi de belles cuvées de champagnes et de vins minutieusement choisis. What else? APICIUS. 20 rue d’Artois, ParisVIIIe. 0143801966.
ette taverne coquette plantée sur le faubourg Saint-Denis remet à la fête la vraie cuisine grecque. Portés par leur amour hellénique, Chloé Monchalin et Benjamin Rousselet, déjà à la tête de Filakia, ont fait appel à l’agence Studio Parisien pour penser ce lieu façon bistrot méditerranéen, dépaysant dans l’âme et vibrant sous la couleur, des murs à la vaisselle. Dans les assiettes, même énergie, même veine avec des recettes revendiquant la tradition: tzatziki et pita dorée, spanakopita (chausson aux pousses d’épinard), feta psiti cuite au four, poulpe fondant, moules gratinées à la sauce tomate piquante… Bon jusqu’aux desserts, avec entre autres les fameux loukoumades, beignets chauds, glace cannelle et sirop de miel. Vraiment dépaysant. LE GRAND CAFÉ D’ATHÈNES. 74 rue du Faubourg-Saint-Denis, ParisXe. 0174646546.
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restos & Bars
F
igure de la nuit, mondain brillant, drôle et incisif, Fabrice Gilberdy, la quarantaine heureuse, est l’homme-orchestre de l’Alcazar. Aux commandes de la direction artistique de ce lieu mythique de la nuit parisienne qui souffle cette année ses 60bougies, il prône un savant mélange des genres et des gens, et une douce exubérance qui font la fête la plus belle. Rencontre. C’est une longue histoire… Une histoire de plus de vingt ans! L’Alcazar, c’est comme ma maison. J’ai été directeur général adjoint, maintenant je suis directeur artistique. J’aime cet endroit, ses vibrations. C’est mon temple. Une nuit à l’Alcazar, c’est quoi? C’est séduire, être séduit et rencontrer des gens. Mon but, c’est d’amuser mes hôtes tout en leur faisant passer des messages: mélangezvous et appréciezvous, parce qu’on peut tous faire la fête ensemble. C’est presque un message politique…
Fabrice Gilberdy
le sens de la fête
Quels sont les nouveaux rendez-vous de l’Alcazar ? On
commence le mercredi avec la soirée LaGroupie du pianiste,où on balance les standards de la variété française. Un jeudi par mois, il y aura le dîner de La Madame Klaude: ambiance paillettes, sequins et transformistes. Au programme également, un jeudi par mois, la soirée Cancanavec toutes les musiques de l’Afrique et des performances vocales. Et pour les vendredis et samedis, on reste sur une programmation classique avec DJ aux platines… La grande force de l’Alcazar, c’est d’être un lieu tout-en-un où l’on peut dîner, boire un verre et faire la fête. Se déplacer à Paris aujourd’hui est devenu compliqué et
stressant, et il reste peu de lieux qui offrent un moment complet. Je revendique à l’Alcazar un côté «auberge», dans le sens noble du terme.
Quels sont les indispensables d’une fête réussie?
En premier lieu, le casting de l’équipe qui doit assurer un bon accueil et un service impeccable. Ensuite, le mélange des invités et le choix de la musique. Et enfin, une vraie cohérence qualité-prix. La nuit, pour vous? La nuit se prépare le jour. J’aime que la nuit soit irrévérencieuse mais respectable. Je veux qu’elle détruise la certitude que j’avais la veille et que surtout elle ne me rappelle pas ma journée! Des secrets forme? Je fais une sieste de vingt minutes chaque jour et je me couche tous les soirs en écoutant les Nocturnes de Frédéric Chopin. Une phrase de la nuit? Ma marraine disait toujours : «Parole de nuit n’engage pas le jour.» C’est souvent vrai…
L’ALCAZAR. 62 rue Mazarine, ParisVIe.0153101999
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©Pierrick Rocher
Propos recueillis par SANDRA SERPERO
Le Pharamond
Lorette&les Garçons
C
et établissement mythique installé dans le quartier des Halles depuis 1832 et classé au titre des monuments historiques embrasse désormais l’esprit bouillon avec une carte bistrotière à petit prix. La maison fait honneur au terroir français et aux spécialités normandes avec des recettes bien menées qui vont droit à la réjouissance: cocotte de coquillettes à la crème et au fromage, andouillette sauce moutarde et frites, bavette d’Aloyau sauce aux échalotes, profiterole, île flottante… Avec le plaisir d’une terrasse ensoleillée, d’une salle dans son jus au décor Belle Epoque et de magnifiques salons privatisables hissés dans les étages. LE PETIT BOUILLON PHARAMOND. 24 rue de la GrandeTruanderie, ParisIer. 0140284518.
P
ortée sur l’authentique et la tradition bistrotière, cette table sympathique plantée dans le gourmand IXearrondissement régale en sincérité. Aux commandes, un duo d’amis trentenaire, Pierre et Vincent, partageant le goût du mijoté et des plats nostalgiques. A la carte, tout y est: les escargots, les œufs mayo, le poulet fermier, le tartare charolais, la saucisse purée, la mousse au chocolat, le baba au rhum... Attachant à en poser son rond de serviette. LORETTE&LES GARCONS. 9 rue Saint-Lazare, ParisIXe. 0142069498.
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Alma photos
R
Môm Paris
elifté en 2018, ce restaurant situé à deux pas de la place des Ternes accueille derrière ses fourneaux le chef Sylvain Bouzard, passé chez Ladurée et au Germain. Chez Môm, les courtes nourritures assurent façon apéritifs: tarama à la truffe, rosace de bœuf cecina/fromage manchego, mini mozzas panées... Pour combler les appétits plus sérieusement à l’heure des repas, la carte fonce dans les recettes à succès et révèle des compositions bien pensées, comme le tournedos de saumon dont la garniture évolue au fil des saisons (ce jour-là, quinoa au jus crustacés). Le Môm, c’est aussi un bar à cocktails et des espaces privatisables et même un boudoir fumeurs pour les amateurs de cigares. MÔM. 4-6 rue Pierre-Demours, ParisXVIIe. 0140687271.
Le Gallopin
’un côté la version grande tradition d’une cuisine bourgeoise assumée dans le décor, le service et l’assiette, de l’autre la version décontractée affichant dès l’entrée son propos avec deux superbes rôtissoires où grillent sagement des pièces entières de viande et de poisson. Cette annexe résolument moderne du Gallopin tape dans le gourmand et la belle facture. Au menu: jarret de cochon d’Auvergne, poulet fermier «pattes noires», poularde de 130jours, daurade royale... Même les légumes et les fruits sortent des rôtissoires. Il n’y a plus qu’à planter allègrement la fourchette: bon appétit! LA RÔTISSERIE GALLOPIN. 40 rue Notre-Dame-des-Victoires, ParisIIe. 0142364538.
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on y retourne !
Durand Dupont
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Beau Regard
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e concept citadin au chic germanopratin concilie nos envies en rassemblant dans un même espace un cinéma (l’Etoile Saint-Germain) et un restaurant à l’esprit brasserie dont la carte a été élaborée par le chef étoilé Mathieu Pacaud. Courte et vive, elle propose des petits plats appliqués toujours relevés d’une touche heureuse (purée fumée à ne pas laisser filer). Côté déco, Studio Ko a signé une mise en scène raffinée, mondaine et très rive gauche qui joue sur les textures et les couleurs chaudes. Une adresse qui vie 7 jours sur 7 du petit déjeuner jusqu’au dernier verre. Et bientôt des soirées jazz-club... BEAU REGARD. 22 rue Guillaume-Apollinaire, ParisVIe. 0140412020.
ette institution neuilléenne créée en 1902 a entièrement revu sa copie. La voilà pimpante dans un décor signé du studio d’architecture Clémence et Clément Goutal, toujours aussi expressive dans ses volumes avec terrasse XL et patio charmant qui assurent les belles séquences ensoleillées. La jolie carte concoctée par le chef Vincent Munierconserve l’esprit belle brasserie en déroulant des plats de tradition et autres recettes coquettes qui suivent les saisons. Pour les envies iodées, un bar à fruits de mer, et, pour la soif, une sélection de vins exclusifs et un bar à cocktails bien inspiré. DURAND DUPONT. 14 place du Marché, Neuilly-sur-Seine (92). 0141929300.
la collab’ food
Hugo Desnoyer & Henessy
P
l y a de l’entrain et l’envie de plaire à cette nouvelle table plantée au cœur du marché Saint-Germain qui a convié Baptiste Trudel(ex-Yard) en cuisine pour importer une bistronomie décomplexée de ce côté-ci de la rive gauche. Dans cet espace aux vastes volumes qui se prolonge d’une belle terrasse, on est invités au partage au gré d’une carte mouvante comptant une quinzaine de propositions. Ce soir-là, l’appétit volage et la fourchette baladeuse, on a goûté aux tomates anciennes, féta et poudre d’olive noire (rafraîchissantes), au thon rouge à la tahitienne (convaincant), aux pommes de terre, mayo miso-soja (dociles) et au poulpe grillé (impeccablement cuit). Fin du repas avec une ganache tout choco relevée de piment et de caramel fleur de sel: charmeuse comme le lieu. MORDU. 2 rue Félibien, ParisVIe. 0142398927. Rubrique «Restos & Bars» réalisée par S A N D R A S E R P E R O
HUGO DESNOYER. 28 rue du
Docteur-Blanche, ParisXVIe. 0146478300.
©Stéphane de Bourgies
I
Mordu
our célébrer la sortie en France du Hennessy Master Blender’s Selection n° 3, Renaud Fillioux de Gironde a fait appel au maître artisan boucher Hugo Desnoyer pour imaginer des accords viande-cognac. A l’œuvre, Hugo Desnoyer a associé ce breuvage parfumé aux notes de génoise et noisettes grillées à des viandes d’exception. Au final, trois plats de haute volée : un ceviche de veau de lait posé sur un émincé de champignons au cognac, un simmenthal d’Autriche grillé au cognac et relevé de poivre de Tellichery, décliné également en version onglet de bœuf. Le tout? Etonnant de justesse.
Pub.qxp_Palace 20/04/2018 09:46 Page3
M USIQUES & F ÊTES
Les Rita Mitsouko
C
’est certainement le festival le plus alléchant de l’année, situé en pleine Philharmonie de Paris, et qui s’ouvre autour de la figure des Rita Mitsouko, le groupe qui a marqué au fer chaud les années bénies de la variété française. Autour de Catherine Ringer, on retrouvera donc les très new wave Minuit emmenés par son fils et sa fille, les punk et pop Lulu Van Trapp, les bad boys anglais de Fat White Family et le musicien Roberto Basarte, vieux complice de route des Rita. LES RITA MITSOUKO. A la Philharmonie, 221 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe, le 27 septembre.
J
Lolo Zouaï
Rod Maurice
eune débarquée dans le rap game, avec un premier album, High Highs to Low Lows, la jeune Franco-Américaine fait idéalement le pont musical entre l’efficacité r’n’b US et la poésie urbaine à la française, la fille romantique et la killeuse de la rime, la langue anglaise et le français. Adoubée par Blood Orange, le producteur qui renouvelle la soul moderne, le futur de Lolo Zouaï s’annonce bel et bien radieux. LOLO ZOUAÏ. A La Machine du Moulin Rouge, 90 boulevard de Clichy, Paris XVIIIe, le 23 octobre.
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Reanud Corlouër
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MNNQNS
es MNNQNS(prononcer «mannequins») sont un tout jeune groupe issu du vivier musical que constitue Rouen, une ville qui entretient depuis longtemps une histoire avec le rock et la cold wave. Rassemblés autour d’Adrian, catalyseur du groupe qui s’y entend quand il s’agit de faire crisser ses guitares entre post punk, rock énervé et vocaux rageurs, les MNNQNS ont vite été repérés et signés sur le très tendance label anglais Fat Cat. La preuve qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’eux et de leur rage post-adolescente. MNNQNS. A la Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris XXe, le 3 octobre.
L’AGENDA TRÈS PARISIEN
Charlotte Adigéry
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levée à Gand en Belgique, mais avec des racines qui courent entre le Nigeria et la Martinique, la jeune Charlotte Adigéry est la nouvelle protégée des 2 Many DJ’s, deux frères belges qui se trompent rarement quand il s’agit de repérer les talents en herbe. Forte de quelques singles où la pop, la chanson et les expérimentations électroniques jouent au ping-pong, Charlotte viendra prouver qu’elle n’est pas juste une chimère de studio CHARLOTTE ADIGÉRY. Au Badaboum, 2 bis rue des Taillandiers, Paris XIe, le 23 octobre.
James Blake
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mateurs de mélodies tourmentées, de voix feutrées et d’ambiances douces-amères, le jeune prodige anglais James Blake s’est en quelques années, avec son univers puisant autant dans le jazz que le dubstep, le classique que le hip-hop, imposé comme le héros capable de remettre au goût du jour l’essence même de la soul. Evidemment, ça ne se loupe pour rien au monde. JAMES BLAKE. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 29 octobre.
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Sleaford Mods
ssus de la nouvelle scène anglaise punk rock qui bourgeonne, avec les Idles ou les Fat White Family entre autres (tous groupes qui règlent leurs comptes à coups d’insultes dans les médias comme à la bonne vieille époque d’Oasis et Blur), Sleaford Modsest un ramassis de bad boys, de rock qui tache, de concerts à la limite de l’expérience physique et d’un mur de guitares qui oblige à porter des protections auriculaires. Bref, une plongée dans le rock le plus sale, sexuel et inconvenant, mais qui vaut tous les liftings du monde. SLEAFORD MODS. A la Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 1er octobre.
Metronomy
O
n ne présente plus Metronomy, le groupe anglais que l’album The English Riviera, déjà huit ans, a installé tout en haut de la pile avec sa pop dansante, ciselée et diablement romantique. Joseph Mount, l’âme pensante derrière le groupe, a enfin décidé de donner de ses nouvelles avec Metronomy Forever, un disque à l’écriture plus dépouillée, aux sons plus bruts et aux excursions sucrées comme une glace à l’italienne, comme un joli concentré de nostalgie pré-automnale. METRONOMY. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 15 octobre.
Brandt Brauer Frick
Max Parovsky
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epuis 2008, ce trio germanique de concertistes avertis, mais aussi fans de la moiteur des clubs berlinois, a décidé de retranscrire la pulsion de la techno avec des orchestres dits traditionnels, et le succès ne s’est pas fait attendre. Brandt Brauer Frick se produit avec orchestres complets, entre festivals, clubs, centres d’art contemporain, jusqu’aux salles d’Opéra, où leur idée du classique donne de drôles de fourmis dans les jambes. BRANDT BRAUER FRICK. Au Point Ephémère, 200 quai de Valmy, Paris Xe, le 17 octobre. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Four Tet
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a quarantaine, le producteur londonien n’a cessé depuis une douzaine d’années de bousculer la dance music, l’emmenant vers des territoires où elle se montrait peu, que ce soit le jazz ou les sonorités africaines. Minimale, lorgnant vers le dub comme vers la house, répétitive, sachant être autant mélancolique que vouée au dancefloor, la musique de Four Tetest un appel au dancefloor. FOUR TET. Au 104, 5 rue Curial, Paris XIXe, le 23 octobre.
Musiques & Fêtes
Calypso Rose
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New Order
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n n’en finit plus de célébrer ce qui fut, à raison, un des meilleurs groupes des années 1980, qui tout au long de sa carrière a su conserver ses fondamentaux pour les confronter aux nouveaux styles musicaux, décontenançant les fans, qui, au final, y ont toujours retrouvé leurs billes. Pour cette nouvelle tournée, New Order vient présenter son nouvel album, un best of enregistré live au Manchester Festival où, agrémenté d’une ribambelle de synthés, le groupe culte revisite sa discographie. Bref, un autre concert inoubliable à ajouter à la longue liste des Mancuniens. NEW ORDER. Au Grand Rex, 1 boulevard Poissonnière, Paris IIe, le 11octobre.
Agoria
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e son vrai nom Sébastien Devaud, Lyonnais d’origine très attaché à sa ville, membre fondateur du festival Nuits sonores et cofondateur du fantastique label InFiné qu’il a depuis quitté, Agoriaest un producteur et DJ hors norme que certains, non sans raison, voient comme le prochain Laurent Garnier. Bébé nourri à l’électro, Agoria n’a de cesse de bousculer le genre, la preuve avec son dernier album, Blitz, qui secoue avec joie les codes de la pop moderne. AGORIA. A l’Elysée Montmartre, 72 boulevard de Rochechouart, Paris IIe, le 25 septembre.
Dope Lemon
n connaissait les douces envolées mélancoliques du duo frère-sœur Angus&Julia, il faudra désormais compter avec Angus Stone en solo, sous le nom de Dope Lemon. Enregistré dans la propre ferme d’Angus, avec le minimum de moyens et les instruments du bord, le projet solo navigue à vue entre blues, ballades à filer la chair de poule et voix rauque de fumeur sans filtre. DOPE LEMON. Au Trianon, 80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 27 septembre.
Dehors Brut
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epuis que l’équipe de la Concrete a perdu l’exploitation de la barge qui en sept ans a redonné comme jamais de l’énergie à la nuit parisienne, la bande techno n’a pas perdu de temps et a investi dans le XIIe arrondissement une friche en plein air sobrement appelée Dehors Brut, qui ne se veut ni club, ni rave, ni festival. Mais juste un lieu expérimental qui jusqu’à la fin octobre changera les règles du clubbing à papa. DEHORS BRUT. 20 boulevard Poniatowski, Paris XIIe, jusqu’à fin octobre.
Red Bull Music Festival Paris
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’est certainement un des festivals les plus réputés de Paris, avec sa programmation qui ne s’interdit rien. Etalé sur 7 jours, entre différents lieux à taille humaine et emblématiques de Paris, l’événement proposera à la fois le meilleur du hip-hop avec la beatmakeuse Wondagurl, une scène techno programmée par un des dieux du genre, aka Surgeon, et 12 heures de dancefloor disco signées par James Murphy, leader de LCD Soundsystem et grand amoureux du genre. Préparez vos paillettes ! RED BULL MUSIC FESTIVAL PARIS.Du 20 au 29 septembre.
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Sarah Bastin
vec 63ans de carrière derrière elle, 20 albums merveilleux à sa botte, Calypso Rose, qui a bluffé tout le monde lors de son passage au festival We Love Green par son énergie toujours remuante, revient chanter les louanges du calypso (son domaine de prédilection), faire briller l’Olympia en cadence et offrir à Paris un petit air de Trinidad plus que bienvenu. CALYPSO ROSE. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 9 octobre.
Beacause Music
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l y a une dizaine d’années, avec l’explosion de la French touch 2.0, toute une bande de DJ et producteurs, jeunes et talentueux, autant biberonnés à l’électro qu’au hip-hop ou aux riffs de hard rock, et menés de main de maître par Pedro Winter (l’ancien manager des Daft Punk), bousculaient la carte de l’électro à la française. Le duo Justice qu’on ne présente plus, le funky décalé Feadz, l’ingénue Uffie, le brillant DJ Mehdi, mais aussi Breakbot, Boston Bun ou Borussia. Sans compter sur le vilain petit canard du lot: SebastiAn. Un jeune vingtenaire, timide et introverti, entièrement vêtu de noir (comme un clin d’œil au déluge de couleurs du label EdBanger), venu du punk et de l’indé le plus brut. Un futur prodige dont Total,le premier album, agrémenté d’une photo noir et blanc signée Jean-Baptiste Mondino, nous faisait l’effet d’une claque. Avec son funk sombre, ses rythmes lents et puissants et ses crissements de machines en roue libre. Bref, un album qui ressemblait aux Daft Punk passés par la case essorage à haute vitesse. SebastiAn, depuis, fidèle à sa timidité, s’est fait rare, peu enclin à se montrer et à prendre part au grand cirque du show-business, lâchant quelques morceaux au compte-gouttes et préférant rester dans l’ombre pour s’atteler à l’écriture pour d’autres. Ce sera d’abord Magnum pour Katerine. Un album foldingue comme une plongée second degré dans le plus kitsch du disco, nappé du sens de la potacherie naturelle du chanteur. Et puis, en 2017, la production et
SebastiAn L’électro libre
l’écriture de Rest, le disque le plus réussi et intime de Charlotte Gainsbourg à ce jour, marqué par l’aisance de SebastiAn à se glisser dans l’univers des artistes avec qui il travaille. Deux ans après cette pluie d’éloges, SebastiAn est de retour avec un deuxième album, Thirst, où, tout en reprenant ses vieux gimmicks, le producteur, entouré d’une tripotée d’invités, dont, évidemment, Charlotte Gainsbourg, abandonne sa noirceur naturelle pour un disque solaire et romantique, dansant et symphonique, comme une percée funk au centre du dancefloor. PATRICK THÉVENIN
SebastiAn, «Thirst» (Because).
Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par P A T R I C K T H É V E N I N SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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10 arbres
«remarquables»
à Paris
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© Mairie de Paris
aris n’a pas que de beaux monuments de pierres ou de fer, mais aussi des arbres exceptionnels, véritables monuments naturels. 191 d’entre eux, appartenant à 52essences d’arbres différentes, ont même été classés «arbres remarquables», grâce à leur forme, leur rareté ou leur longévité exceptionnelle. Les platanes, les hêtres et les marronniers sont les plus représentés, de par leur longévité et leur port impressionnant. Ils se trouvent majoritairement dans les jardins, dans les bois de Vincennes et Boulogne, mais aussi sur les trottoirs, près de la voie publique ou dans les cimetières. Nous avons choisi de vous en présenter dix, particulièrement admirables.
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Le platane d’Orient
Le sophora du Japon
(photo page de gauche) Le plus gros arbre de Paris a été planté en 1814. Son énorme tronc noueux mesure près de 8 mètres de circonférence et ses branches montent à une hauteur de plus de 30mètres. Au parc Monceau, on trouve aussi le remarquable Ginkgo biloba (appelé également «arbre aux quarante écus»), planté en 1879. Parc Monceau, Paris VIIIe.
(photo ci-dessus) Il a été, en 1873, parmi les premiers végétaux implantés à la création du parc des Buttes-Chaumont. Aujourd’hui, à cause de son grand âge, ses branches tortueuses s’inclinent vers l’eau. Sa santé est fragile. Parc des Buttes-Chaumont, Paris XIXe.
du parc Monceau
des Buttes-Chaumont
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Le robinier
Les deux platanes
(photo page de gauche) Le plus vieil arbre de Paris a été planté en 1601 par Jean Robin, ancien jardinier du roi Henri IV, auquel il a donné son nom. Il se trouve square Viviani, un petit espace vert accolé à l’église Saint-Julien-le-Pauvre. L’essentiel du feuillage de ce faux acacia est aujourd’hui composé des rejets qui ont poussé de part et d’autre du vieux tronc d’origine. Malgré le système d’étayage, l’arbre menace de se fissurer. Les drageons issus de sa souche sont conservés afin d’assurer son avenir. Square Viviani, 25 quai de Montebello, Paris Ve.
(photo ci-dessus) Deux arbres majestueux plantés de part et d’autre de l’avenue. Ils sont contemporains de la création du Grand et du Petit Palais. Avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe.
des Champs-Elysées
du square Viviani
Le saule pleureur
du square du Vert-Galant Son feuillage abrite souvent les amoureux… et donne un aspect si poétique à cette pointe romantique sur la Seine. Et cela depuis plus d’un siècle! Square du Vert-Galant, place du Pont-Neuf, Paris Ier.
Le cèdre du Liban du Jardin des Plantes
Il culmine à plus de 20mètres au-dessus du sol! Il a été importé d’Angleterre, puis planté dans le Jardin des Plantes par Jussieu en 1734, et n’a cessé de se développer depuis. La légende raconte que, lors de son acheminement, Bernard de Jussieu avait cassé ses pots de fleurs et fut donc contraint de finir le transport des jeunes pousses dans son chapeau… Jardin des Plantes, 57 rue Cuvier, Paris Ve.
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Le platane multiple
L’amandier
du Champ-de-Mars
du square des Amandiers
(photo page de gauche) Cet arbre serait issu de la fusion entre six individus originels, plantés de manière très rapprochée. Les platanes, comme d’autres essences, sont capables d’unir leurs troncs pour n’en former qu’un seul lorsqu’ils se développent sur des zones exiguës. Champ-de-Mars, Paris VIIe.
(photo ci-dessus) Ce bel amandier a été planté il y a environ 80 ans. Il fleurit au printemps et se couvre alors de milliers de fleurs délicates d’un blanc rosé. Square des Amandiers, Paris XXe.
Le séquoia des Buttes-Chaumont
Le séquoia géant des Champs-Elysées Peu de Parisiens et de touristes le remarquent. Pourtant, ce séquoia géant, à proximité du Théâtre Marigny, est vieux de 140ans. Certains disent que son écorce produit de l’encens! Jardin des Champs-Elysées, allée Marcel-Proust, Paris VIIIe.
D’une circonférence de 4,70 m et d’une hauteur de plus de 35 mètres, cet arbre originaire de Californie est l’un des plus grands de la capitale. Il est vieux de plus de 150ans, c’est-à-dire que c’est encore un jeune végétal, les séquoias pouvant atteindre 3000 ans! Parc des Buttes-Chaumont, Paris XIXe.
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a collection capsule hommes THE KOOPLESrend hommage aux prestigieuses équipes qui ont fait l’histoire de la NBA et reprend les styles iconiques des équipes de basket américaines les plus légendaires. Cette collection, qui propose des tee-shirts, des shorts et des sweats à capuche, allie avec beaucoup d’élégance et de modernité la mode et le sport.
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ionnier du concept «bracelet diamant sur un fil», REDLINEest une maison de joaillerie parisienne prônant le made in France. De gauche à droite: le nouveau bracelet collection Promesse, or, doté d’une cornaline encerclée de petits diamants; le bracelet Initiale Duo M;le bracelet collection Tendresse doté d’une pierre opale encerclée par de petits diamants; la bague Tendresse, opale poire ornée d’or; les baguesDuchesse,ornées de diamants noirs ou blancs. En vente sur www.redline-boutique.com SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Les Manoirs de Tourgéville Deauville autrement…
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ur un chemin de traverse, entre Deauville et Trouville,LES MANOIRS DE TOURGÉVILLEsont le refuge idéal des amoureux en quête de nature et de cocooning. Chambres spacieuses et remplies de charme, salons chaleureux avec cheminées crépitantes, les Manoirs transmettent à chacun de leurs hôtes la sensation unique d’être «comme à la maison». Une atmosphère cosy propice aux réunions de famille et aux escapades en amoureux… Rester dans sa chambre conçue comme un nid d’amour, faire quelques longueurs dans la piscine chauffée, se faire
chouchouter au spa, profiter de la salle de cinéma de l’hôtel pour regarder son film préféré ou encore savourer la cuisine bistronomique du restaurant le «1899». Hôtel Les Manoirs de Tourgéville.0231144868. Restaurant, le «1899». www.lesmanoirstourgeville.com Chambre double «Manoirs» à partir de 180€.
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With its spacious and charming rooms, pool and spa, cinema, inviting salon with open fire, and the gastronomic restaurant 1899, Les Manoirs de Tourgéville, near Deauville on the Normandy coast, is the perfect spot for anyone seeking a peaceful escape.
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L’art subtil des papiers peints E
tre une «maison de papiers peints» a déjà, à l’énoncé, quelque chose de poétique.DE GOURNAY est une maison de papiers peints fondée en 1986 par Claud Cecil Gurneyet son neveu Dominic Evans-Freke. Aujourd’hui, Hannah et Rachel, fille de Claud, l’ont rejoint en tant que directrices de la maison. De Gournay fait revivre avec éclat les traditions et les techniques originales du XVIIIe siècle. Ses équipes d’artisans hautement qualifiés créent des papiers peints, des porcelaines, des tissus peints à la main et des meubles sculptés. De Gournay s’est spécialisé dans le sur-mesure, et, grâce à son savoir-faire, peut réaliser tous les rêves de décoration de ses clients, même les plus complexes: une salle à manger avec un décor peint de chinoiseries, un papier peint français du XIXe siècle ou encore un plafond réalisé à la feuille d’or… SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Page de gauche, en haut: dévoilé en 2018, le dernier design de chinoiserie trouve ses origines dans les tout premiers papiers peints chinois, une référence à l’installation originale du XVIIIe siècle dans la «Cabinet Room» de Houghton Hall à Norfolk: la plus belle demeure historique d’Angleterre. En bas: «Paradise Lost» s’inspire d’aquatintes et d’œuvres d’exploration du XIXe siècle. Un paysage onirique exécuté dans un style de peinture plus souple et plus expressif, qui marque une rupture avec le travail au pinceau précis qui caractérise le reste des dessins de la collection de paysages de De Gournay. Ci-dessus: «Symphony» est un motif à grande échelle inspiré des formes géométriques et sculpturales de l’art et du design du milieu du XXe siècle. Le motif est installé de manière spectaculaire sur un plafond de tonneau voûté.
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ne nouvelle marque d’outwear arrive à Paris. Avec des parkas réversibles mode, urbaines et écoresponsables. Rencontre avec la créatrice, Déborah Janicek. Quel est le concept deDUALIST?Dualist est une marque qui propose une nouvelle approche de l’outwear en alliant le style et le confort à un prix accessible et sans utilisation de fourrure animale. Nos parkas sont à la fois mode, urbaines et écoresponsables. Nous avons poussé le concept jusqu’à proposer deux parkas en une, avec une réversibilité inédite qui permet d’offrir deux styles totalement différents en un seul modèle: un côté parka et un côté doudoune. Le choix d’utiliser des matières écoresponsables était primordial pour vous?Mon premier choix était de ne pas utiliser de fourrure animale ni de duvet d’oie sur nos produits. Je me suis aperçue que nous pouvions tout à fait concevoir une collection à base de tissus recyclés ou organiques, même si cela apportait plus de contraintes. Il est donc possible d’allier légèreté et bonnes propriétés thermiques?Oui, complètement, avec les nouveaux matériaux issus de polyesters recyclés, qui reprennent les propriétés thermiques de la plume et sont très légers. Vous êtes présent sur Internet. Prévoyez-vous une ouverture de boutique?Nous lançons notre site Web courant septembre. Pour avoir un contact direct avec nos clients, nous ouvrons aussi une boutique au 47rue du Four dans le VIe, très prochainement. Il y aura également un pop-up au Printemps Hausmann en novembre.
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Messika Kate, Sylvia et Joan
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ESSIKA présente sa nouvelle collection, Lucky Move. «L’inspiration vient des médailles qui constituent des porte-bonheur, des talismans», explique Valérie Messika. «Cette année, la ligne iconique Move est revisitée toute en rondeur. Pour mettre en valeur la collection, j’ai voulu composer un trio de filles, une bande qui représenterait les femmes dans leur diversité et où chacune incarnerait un type de beauté. Kate Mossest depuis toujours ma muse, c’est “le” monstre sacré de la mode, doublé d’une icône rock’n’roll. Quant à l’actrice néerlandaise Sylvia Hoeks, elle m’a séduite par sa personnalité et son caractère. Enfin, j’ai choisi Joan Smalls pour son physique spectaculaire: elle dégage un glamour très contemporain», poursuit Valérie Messika. Ce trio affiche une attitude. Ce sont des femmes fortes qui insufflent leur propre style aux bijoux. Elles prennent l’ascendant sur les diamants, et non l’inverse. C’est, de fait, la grande spécificité de la joaillerie de Messika. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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«Petites luxures» le livre
ans les recoins d’Instagram, entre un énième post de célébrités et une photo, ratée, de vacances, se cachent de véritables artistes. Simon Frankart, créateur de Petites luxures, est l’un d’eux. «Trois idées guident mon travail: érotisme, humour et simplicité graphique», raconte celui qui, longtemps, resta anonyme derrière ses œuvres. «Je ne suis pas un dessinateur de bande dessinée. Je suis graphiste de formation et, jusqu’à cet été, j’étais directeur artistique dans une agence de publicité. Désormais, Petites luxures occupent tout mon temps.» S’il a toujours dessiné depuis son enfance, ce n’est qu’en 2014 que Simon Frankart sort pour de bons ses crayons. «J’étais cloué au lit par une grippe et, pour m’occuper, j’ai commencé à dessiner. Je n’étais pas dans la démarche de créer quelque chose de sérieux, c’était juste un dérivatif. L’érotisme m’intéresse, bien sûr, mais plus encore l’intimité. A la fin, j’ai posté mes dessins sur mon Instagram perso, et ma famille, mes amis ont très positivement réagi. Alors j’ai lancé le fil Instagram Petites luxures!» Les dessins sont explicites sans en montrer trop et laissent travailler l’imagination. C’est épuré et jamais vulgaire. Le succès est fulgurant: jusqu’à 1,2 million d’abonnés ces jours-ci et des messages des quatre coins du monde. «Mon inspiration est de trouver quelque chose de rigolo et d’érotique à partir d’un truc qui n’est ni érotique ni drôle, cela peut-être un lieu, un vêtement, une situation ou un mot.» Les mots, ou souvent les jeux de mots accompagnent chaque dessin ajoutant une élégante touche littéraire à cet érotisme graphique. Le 24octobre, la maison Gallimard publiera Petites luxures : histoires intimes, le livre. Les Américains raffolent du style de Simon Frankart, et ses dessins se vendent dans des galeries à New York et Los Angeles. Bizarrement, Paris est en retard, avec seulement quelques petites expositions de ci de là. La reconnaissance française ne devrait pas tarder, tant les projets affluent. La patte graphique de Frankart se prête à une infinité de déclinaisons sur de nombreux supports. Quant à l’érotisme, n’est-ce pas un sujet inépuisable? P H I L I P P E L A T I L
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lise Tsikis crée sa Maison de bijoux haute fantaisie en 2014, avec l’envie de proposer des pièces délicates et poétiques. Née d’un père grec et d’une mère française, Elise se nourrit de cette double culture. Elle choisit d’abord la voie du stylisme, en travaillant au sein des maisons parisiennes, comme Christian Dior ou Jacadi Paris, mais c’est dans l’univers du bijou qu’elle s’épanouit. Dans son atelier au cœur du VIIe arrondissement de Paris, elle donne vie à des collections qui sont comme des passages de son journal intime dans lequel elle dévoile ses émotions.
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UJTEN développe une collection unisexe exclusivement tricotée en cachemire organique, fruit de l’alliance du design parisien et du savoir-faire mongol ancestral. Elle est produite en association avec ses fournisseurs mongols afin de promouvoir la production de cachemire organique en Mongolie en milieu sauvage. Cette fibre d’exception offre quatre coloris, qui ne sont autres que les couleurs naturelles des chèvres que l’on trouve exclusivement en Mongolie. Il n’y a donc pas de traitement de teinture. Une collection organique, intemporelle, naturelle, confort, chic et mode à la fois.
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De gauche à droite et de haut en bas: collier «Passion», or, diamants et émail, Foundrae; collier avec locket en or jaune, chaîne et locket étoile en or rose, Marla Aaron; pendentif, or jaune, émail et diamants, Foundrae; collier «True Love», or jaune et diamants, Foundrae; bague «Protection», or jaune, émail et diamants, Foundrae; collier «Karma», or jaune et diamants, Foundrae; bracelet, or rose et locket en rubis, Marla Aaron.
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our Beth et Murat Bugdaycay(à droite), époux fondateurs de la marque Foundrae, ce qui a le plus de valeur dans leurs bijoux, ce n’est pas l’or ou les pierres, mais l’histoire qu’ils racontent et la valeur sentimentale qu’on leur donne. Pour Marla Aaron (à gauche), ses bijoux sont la combinaison de ses différentes passions: les ponts, la quincaillerie et la joaillerie. Ce qui donne des collections basées sur des mousquetons, déclinés dans différents matériaux et formes, à porter d’infinies manières. Ces superbes bijoux sont à retrouver chez MADLORDS, le concept de deux boutiques atypiques, à deux pas l’une de l’autre, spécialisées dans la joaillerie de créateurs: la première est une véritable caverne d’Aladin des temps modernes et la deuxième un étonnant cabinet de curiosités. MadLords.316 rue Saint-Honoré, Paris Ier. SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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L’AGENDA TRÈS PARISIEN
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a célèbre marque des jeans les plus reconnaissables de la planète, incontournable depuis des générations, lance une nouvelle collection capsule de sous-vêtements. L’ensemble de la collection LEVI’S est en grande partie conçue en Tencel Lyocell, un des tissus les plus respectueux de la planète, mais aussi un des plus confortables : la fibre absorbe l’humidité et l’évacue vers l’extérieur. La marque propose des bodys, des bralettes, des soutiens-gorge de sport, des culottes (taille moyenne et taille haute) et des leggings. Ces six pièces intemporelles, totalement dans la tendance du streetwear, à porter en sous-vêtements ou comme des pièces à part entière de votre garde-robe: une bralette sous une veste en jean ou sous un chemisier transparent associé à un pantalon taille haute…
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Envies & Plaisirs
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a jeune marque ATELIER GASTONutilise les chutes de cuir des maisons de luxe parisiennes pour créer, avec un soin extrême, de beaux accessoires pour nos très chers smartphones: coques, étuis, chargeurs… Des objets craquants, malins et durables.
studio hc at hotel costes
Discover a new series of albums and EP’s recorded at Studio HC in the confines of the Hôtel Costes. SCAN THE CODE WITH YOUR PHONE CAMERA TO LISTEN TO THE FIRST ALBUM «12 DAYS A WEEK» SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019
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Bugatti Centodieci, puissance extrême
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UGATTI vient de dévoiler son nouveau bolide pour célébrer ses 110 ans de constructeur: la Centodieci. C’est la Bugatti de série la plus puissante de l’histoire. Basée sur l’architecture de la Chiron, la Centodieci reprend son moteur W16 8L quadriturbo, dont la puissance a été portée à 1600 ch. La vitesse de pointe est bridée à 380km/h. Sa production sera limitée à 10 exemplaires, pour un prix qui dépasse les 8 millions d’euros. Certains vont être tristes: les dix voitures sont déjà toutes réservées.
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B OUTIQUES &A DRESSES
Gucci Haute Joaillerie 16 placeVendôme
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ucci ouvre sa première boutique de haute joaillerie à Paris, sur l’emblématique place Vendôme, consacrée aux créations poétiques d’Alessandro Michele. Chaque pierre précieuse est sertie de manière très particulière avec ce qu’Alessandro Michele appelle une «symétrie discordante», c’est-àdire un infime décalage qui canalise la spiritualité de l’imperfection. La collection comprend plus de 200pièces, la plupart uniques. Articulée autour de trois thèmes: le premier rend hommage aux emblèmes classiques de l’amour éternel; le deuxième
est une ode à la majesté du règne animal évoquant un bestiaire mythique et une faune antique; le troisième est consacré à des solitaires originaux revisités avec une allure maximaliste. Dans la boutique au design élégant, les couleurs vibrantes des créations joaillières sont mises en valeur dans des vitrines en bois noirci décorées de satin vert d’eau et de miroirs anciens auxquels fait écho un sol en mosaïque monochrome en marbre Maquina noir et marbre Thassos blanc. GUCCI HAUTE JOAILLERIE.
16 place Vendôme, Paris Ier.
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Bureau Postal d’Orsay
44 rue du Bac ’Orsay est une maison de parfumerie bicenteBoule: en tout, 1200heures de conception, 300heures naire. Pour son retour cette année, la maison d’études et 1500heures de fabrication, pour un résultat a souhaité rendre hommage à la correspondance que époustouflant. «Imaginez envoyer vos colis et vos lettres le couple fondateur entretenait. Pour cela, elle a créé d’amour depuis la boutique dans laquelle vous vous parLe Bureau Postal d’Orsay, entièrement habillé de bois de fumez.» La boutique en ligne vient tout juste d’ouvrir. noyer et de laiton doré «pour que plus jamais les corLa maison prévoit d’ouvrir une à deux boutiques par an : respondances des belles âmes ne disparaissent». en réinterprétant, à l’image du bureau postal, des lieux Pour les meubles et les décorations en laiton, la maison communs, comme un hall d’hôtel, ou un speakeasy… a fait appel à des artisans et menuisiers issus de l’école BUREAU POSTAL D’ORSAY. 44 rue du Bac, Paris VIIer.
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A Paris chez Antoinette Poisson
12 rue Saint-Sabin u fond d’une cour typiquement parisienne s’ouvre une boutique hors du temps, la première boutique A Paris chez Antoinette Poisson. Dans un décor de mobilier ancien, on y retrouve les produits phares de la collection fabriqués a Paris: papiers dominotés à la feuille, papiers peints, lins imprimés, papeterie, objets de décoration, mais également des antiquités. Les grandes baies d’orangerie ouvrent sur l’atelier, et, de la boutique, on peut apercevoir l’impression et la mise en couleur d’un savoir-faire oublié: la dominoterie, signature de la maison A Paris chez Antoinette Poisson.
Anne-Charlotte Moulard
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À PARIS CHEZ ANTOINETTE POISSON.
12 rue Saint-Sabin, Paris XIe.
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Boutiques & Adresses
Le Sommaire des Marques Koché www.koche.fr
AaltoAu Galeries Lafayette, L’Eclaireur, Le Bon Marché, Tom Greyhound www.aaltointernational.com Acne Studios124 galerie de Valois, Paris Ier 0142601662 www.acne studios.com Akillis 354 rue Saint-Honoré, Paris Ier 0140136404 www.akillis.fr Angela Caputi15 galerie Véro-Dodat, Paris Ier www.angelacaputi.com Antoinette Poisson A Paris chez Antoinette Possion 12 rue Saint Sabin, Paris XIe www.antoinettepoisson.com Atelier GastonFnac Champs-Elysées, Ternes www.ateliergastonparis.com
Lanson www.lanson.com Lavazza www.lavazza.fr Lemlem www.lemlem.com Le Studio Pierre www.lestudiopierre.com Levi’s www.levi.com Liu Jo www.liujo.com Louis Vuitton2 place Vendôme, Paris Ier www.louisvuitton.com
Balenciaga336 rue Saint-Honoré, Paris Ier 0176773700 www.balenciaga.com Ba&sh215 rue Saint-Honoré, Paris Ier; 27 rue de Passy, Paris XVIe; 2 place Michel-Debré, Paris VIe 0145081415 www.ba-sh.com Begüm Khan www.begumkhan.com Benedetta Bruzziches www.benedettabruzziches.com Buccellati239 rue Saint-Honoré, Paris Ier 0147040603 www.buccellati.com Bugatti www.bugatti.com Casadei www.casadei.com Céleste Mogador www.celeste-mogador.com Celine4 rue Duphot, Paris Ie www.celine.com Chloé253 rue Saint-Honoré, Paris Ier 50 avenue Montaigne Paris VIIIe www.chloe.com Clergerie326 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.clergerieparis.com
Mad Lords316 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.madlords.com Marc Le Bihan38 place du Marché-Saint-Honoré , Paris Ier 0142969642 www.marclebihan.fr Marco de Vincenzowww.marcodevincenzo.com Marine Serre www.marineserre.com Margi Darika www.margidarika.com Marla Aaron chez Mad Lords 316 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.marlaaaron.com Masoni www.masonispa.com Messika259 rue Saint-Honoré, Paris Ier 0170391800 www.messika.com Micha25 rue Marbeuf, Paris VIIIe www.michaconceptstore.com Moncler7 rue du Faubourg-Staint-Honoré, Paris VIIIe 0153059215 www.moncler.com Moulin Rouge82 boulevard de Clichy, Paris XVIIIe Paris www.moulinrouge.fr Musée du Parfum 9 rue Scribe, Paris IXe Mytheresa.com www.mytheresa.com Nodaleto www.nodaleto.com Not Shy www.notshy.fr
D’OrsayBureau Postal d’Orsay, 44 rue du Bac, Paris VIIe www.dorsay.paris/fr David Morris364 rue Saint-Honoré Paris Ier 0140411841 www.davidmorris.com De Gournay15 rue des Saints-Pères, Paris VIe www.degournay.com Djula269 rue Saint-Honoré, Paris Ier 0144860856 www.djula.fr Dries Van Noten3 rue du Platre, Paris IVe www.driesvannoten.be Dsquared2 249 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.dsquared2.com Dualist47 rue du Four, Paris VIe www.dualist.fr Ellery www.ellery.com Fendi51 avenue Montaigne, Paris VIIIe 0149528452 www.fendi.com Floirat www.groupe-floirat.com Foundrae chez Mad Lords 316 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.foundrae.com Gianvito Rossi40 rue du Mont-Thabor, Paris VIIIe 0140239643 www.gianvitorossi.com Givenchy28 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe 0142683100 www.givenchy.com Clarins www.clarins.fr Graff17 place Vendôme,Paris Ier;237 rue Saint-Honoré,Paris Ier www.graff.com Gucci23 rue Royale, Paris VIIIe 0144941470 www.gucci.com Gucci Joaillerie16 place Vendôme, Paris Ier www.gucci.com/capsule/gucci-high-jewelry
Patou www.patou.fr Pinel & Pinel5 boulevard Malesherbes, Paris VIIIe www.pineletpinel.com RedLine www.redline-boutique.com Roger Vivier 29 rue du Faubourg-Saint-Honoré , Paris VIIIe 0185146152 www.rogervivier.com Simone Rocha www.simonerocha.com Sotheby’s www.sothebysrealty.com Stella McCartney114-121 galerie de Valois, Paris Ier 0147030380 231 rue Saint-Honoré Paris Ier 0170753370 www.stellamccartney.com Stuart Weitzman 342 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.stuartweitzman.com Tara Jarmon73 avenue des Champs Élysées Paris VIIIe www.tarajarmon.com The Kooples www.thekooples.com Thom Browne www.thombrowne.com Un Jour Ailleurs33-35 rue Tronchet, Paris VIIIe www.unjourailleurs.com Vacheron Constantin2 rue de la Paix, Paris VIIe 0140201755 www.vacheron-constantin.com Valentino19 avenue Montaigne, Paris VIIIe 0147236461 www.valentino.com Vetementswww.vetementswebsite.com Y/Project www.yproject.fr
Hugo Boss www.hugoboss.com John Sterner www.johnsterner.com
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L’AGENDA TRÈS PARISIEN
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Boutiques & Adresses
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