Lifestyle, mode, art et création à Paris
Scarlett Johansson Robert Pattinson Edward Norton
Irrésistibles
Tentations Comment le ciel regarde Paris Magazine cadeau English texts
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photo ARNO BANI
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Sommaire
81 Novembre - Décembre
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La Météo des Modes 18. Alcool? non merci. TikTok au top. 20. Mariés différents. Faux fish.
Talents
22. Scarlett Johansson «Nous les femmes, nous avons fait évoluer les mentalités. Et nous allons continuer».
28. Robert Pattinson n’en fait qu’à sa tête.
32. Edward Norton «J’aime mettre en lumière ce que la société veut rendre invisible». 36. Olga Kurylenko «Comédienne, c’est un vrai métier». 38. Camille Lellouche. Caricature sans méchanceté. 40. Pascal Pillard. «Représenter la nature est un acte écologique». 42. Fabien Bonillo. Chercheur d’or. 44. Alexandre Corot. «Chez Djula, je ne veux aucune limite à la créativité». 48. Alexandre Kantorow. Pianiste surdoué. 50. Alexis Moncorgé. «Le théâtre m’a canalisé». 52. Eléonore Pancrazi. «J’adore chanter des mélodies». 56. Des gens que j’aime…Boris Cyrulnik. ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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Sommaire
81 Novembre Décembre
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Spécial Haute Joaillerie
60. Irrésistibles
Tentations
Série mode PhotographiesAntoine&Charlie. Notre sélection des plus beaux bijoux.
94.Comment le ciel regarde Paris PhotographiesJeffrey Milstein.
L’AGENDATRÈS PARISIEN
104. FKA Twigs. 106 . Galeries & Musées 110 . Restos & Bars 114. Stéphanie Le Quellec. Seule en Scène. 116. Champagne. Vive les extra-bruts ! 118 . Musiques & Fêtes 122 . Envies & Plaisirs
122. L’Histoire en flacons
140 . Boutiques & Adresses 145. Où trouver votre magazine-cadeau.
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Rédaction Magazine édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef, Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Nathalie Bagdassarian (stagiaire), Astrid Bartholdi, Camille Carow, Anne Delalandre, Alice de Chirac, Sabine Euverte, Patricia Khenouna, Sandra Hirth, Philippe Latil, Claude Maggiori, Bertrand Raison, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Ellen Willer Juliette Michaud correspondante à Los Angeles Photographies:François Berthier, Michelangelo di Battista, Zoé Fidji, Mark Mann, Wesley Mann, Jean-Baptiste Millot PUBLICITÉ. Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 I M P R I M E R I E . Imaye Graphic ZI des Touches 53022 Laval Cedex Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture:August / Michelangelo di Battista Photographie retouchée
Making of
P
our notre série iconique Irrésistibles Tentations, nous avons sélectionné les pièces les plus exceptionnelles issues des dernières collections de haute joaillerie des plus grandes maisons. Nous avons imaginé, en collaboration avec les deux photographes parisiens Antoine&Charlie, en couple dans la vie comme à la création, la réalisation de cette série où les cheveux flamboyants de la mannequin Dustin Muchuvitz devaient répondre à l’éclat des diamants et aux couleurs profondes des rubis, saphirs, émeraudes et autres pierres précieuses: «Travailler avec la personne qui vous connaît le mieux au monde, c’est toujours un avantage, une légèreté, une inspiration et parfois même un réconfort. C’est notre équilibre, nous vivons ensemble pour la photo. Nous avons une sensibilité commune et singulière à la fois.» Antoine, de par son background, est très technique et s’occupe de la lumière, tandis que Charlie a une vision plus globale et travaille les concepts en amont. «Ce que nous retenons, c’est l’humain. Le plus important, pour nous, c’est la justesse de l’émotion, son intemporalité.» Quand on leur demande ce qu’ils ont préféré dans cette série, ils répondent en chœur: «La mannequin Dustin, sa beauté, sa force, ce qu’elle raconte des femmes, du genre. C’est une muse paradoxale et extraordinaire. Sa chevelure rousse flamboyante nous a beaucoup rappelé Lady Lilith de Rossetti. Nous voulions traiter cette histoire comme un tableau.» ANNE DELALANDRE
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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUËT
Alcool ? non merci P
as cool, l’alcool? Pour un nombre grandissant de millennials, en tout cas, c’est mauvais pour le corps, pour l’esprit, et pas si bien pour les relations sociales. Ce qui les conduit tout naturellement, au moment de l’apéritif, à enfourcher le trend NoLo (no alcohol/ low alcohol). Un mot d’ordre qui s’impose comme un nouveau lifestyle. Il restait à inventer un plus large choix de boissons sans alcool. Au Royaume-Uni, Everleaf et Æcorn Aperitifs proposent de dissocier les notions d’alcool et de convivialité grâce à des boissons à base d’extraits de vanille, de safran, de gentiane, d’iris, de fleur d’oranger… à mélanger avec de l’eau gazeuse. Dans les restaurants, cette démarche autour d’un sans-alcool sophistiqué est reprise par The Mulwray et The Clove Club à Londres. Le groupe hôtelier Hakkasan offre dans ses bars une «Orchard List» de près de trente boissons non alcoolisées inspirées de l’Asie. Haus, en Californie, marque sa volonté de s’éloigner des conventions culturelles de l’apéritif à la française, pour en faire un moment privilégié d’écoute et d’attention à l’autre. A New York, Atera crée sa propre boisson alcohol free, le Champine. La tendance s’illustre également dans les «mocktails», ces cocktails sans alcool plébiscités par de nombreux barmans américains. De nouveaux ingrédients stimulent la créativité: le chorizo, la rose, le safran, l’anchois, la sapote noire, le chardon… Au Danemark, la distillerie Empirical Spiritsmet en scène des ingrédients inexplorés jusqu’ici, comme la rhubarbe, le jasmin, le koji… En Israël, déjouant toutes les idées reçues, c’est l’eau qui prend le relais, avec O.Vine, une eau au goût proche du vin signée Wine EssenceWater...
TikTok au top
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ikTok, qui tient sa spécificité de la diffusion de vidéos de moins de 15secondes, est aujourd’hui la quatrième plateforme la plus téléchargée dans le monde, après Facebook, Snapchat et Instagram, et réunit désormais une communauté de près de 1 milliard d’individus, avec deux tiers d’utilisateurs âgés de moins de 30ans. En France, même si l’engouement a été plus tardif, l’étude #BornSocial de l’agence Heaven révèle que TikTok est le troisième réseau le plus utilisé par les collégiens français.
For a growing number of people, alcohol is a no-no – bad for the body and mind – so the now it’s time for NoLo (no and low alcohol) drinks. In you’re out in London, head over to the Mulwray and Clove Club for sophisticated no-alcohol drinks and mocktails. If you stay at home, then get sipping Everleaf and Æcorn Aperitifs’ crisp cordials or O.Vine’s “deliciously refreshing water with the essence of fine wine.”
TikTokand its 15-second videos have come from nowhere (well, China) to become the latest social-media phenomenon: nearly 1 billion people and counting.
Uniformes en forme
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e Balenciaga à Celine, on marque un regain d’intérêt pour l’esthétique bourgeoise, le «faussement simple», le «basique avec un point de vue». Ainsi, l’uniforme n’est plus un signe de bien-pensance, mais une preuve de modernité. Des marques créatives émergent: à New York, Peter Do, déclaré par The Face Magazine comme nouveau «look de base des femmes réelles»; en Grande-Bretagne, Ernest W. Baker, Mother of Pearl; au Danemark, Ganni; et en France, Salut Beauté, la marque lancée cet été par Mathilde Gindre et Sarah Nimir. Chez Off-White, les uniformes de la collection Women SS20 comptent parmi les plus iconiques de la marque. ChezElie Saab, Jacquemus, Moncler, le total look se réinvente dans un monochrome expressif. Alors que Uniforms for the Dedicated, de culture scandinave, insiste sur la matière, laine, feutre, coton et toile épaisse. From Balenciagato CelinetoOff-White, the bourgeoisie is back and transforming sensible clothing into statements of intent. Other designers on the bourgeois bandwagon include Peter Do, Ernest W. Baker, and Salut Beauté. Meanwhile, at Elie Saab and Jacquemus, the total look has gone expressively monochrome.
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La Météo des Modes
Faux fish
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Mariésdifférents D
ans les mentalités occidentales, le mariage cesse d’être une obligation sociale et s’affranchit des codes classiques pour devenir un mode d’expression lifestyle à part entière. Depuis la fin des années1980, on se marie moins: en France, les chiffres ont diminué de moitié en quarante ans. Pour neuf couples sur dix, on se marie après avoir vécu ensemble. Et surtout, on se marie pour montrer qu’on est capable de proposer une approche moins traditionnelle, plus créative et plus représentative de ce qu’on est ou de ce qu’on espère être. Preuve de ce renouveau, les acteurs historiques commePronuptia, Point Mariage et Cymbeline, qui occupaient le marché il y a dix ans, sont largement concurrencés par des marques récentes qui ont compris les macro-trends autour du sujet: Delphine Manivet, Rime Arodaky, Donatelle Godart, Laure de Sagazan… En Australie, où le mouvement est très fort, Courtney Illfield, la créatrice de Lola Varma, propose une vision moderne, pas formelle, pas cliché, aux teintes doucereuses mais aux audaces transparentes. Daughters of Simone, en référence à Simone de Beauvoir, et Fillyboo cultivent l’esprit rebelle et indocile qui flirte avec l’illicite dans un esprit glamour plutôt décalé. Le label Rue de Seine, en NouvelleZélande, fait des références appuyées à l’univers wild and free des cowboys…
uand les réserves naturelles menacent de se faire rares, les start-up qui fabriquent en laboratoire des aliments de substitution se mettent à pulluler. Après la «viande sans viande», dernière lubie d’une alimentation healthy et fonctionnelle, l’intérêt pour les protéines de synthèse s’étend au poisson. S’il est encore trop tôt pour imaginer le phénomène à grande échelle, plusieurs initiatives montrent qu’il devient possible de créer et multiplier, à partir de cellules souches, des cellules de poisson. En Californie, pour répondre à la demande croissante pour cette espèce en voie de disparition, Finless Foods a commencé à produire en laboratoire du thon rouge. Wild Type achève un cycle de 3,5millions de dollars pour son projet de chair artificielle de saumon. Quant à la société singapourienne Shiok Meats, fondée par Sandhya Sriram et Ka Yi Ling, qui se focalise sur la crevette, elle est gratifiée d’un investissement de 4,6millions de dollars et devient ainsi la première entité à bénéficier d’une telle somme dans ce secteur. When natural reserves are threatened, start-ups making substitutes spring up. After meatless meat, the latest goal is fishless fish. US firm Finless Foodshas been experimenting with lab-produced tuna and Wild Typeis looking into salmon, while Singaporean Shiok Meatsis investigating shrimp-free shrimp.
Emotion parfum
C
hoisir un parfum, c’est dire qui on est. Normal qu’on y mette beaucoup de ce que l’on croit savoir sur soi. Pour déjouer nos préjugés, changer notre relation aux parfums, nous guider vers un choix plus sincère et plus satisfaisant, Guerlain propose une expérience exclusive, quasi méditative: Mindscent. Un casque, un capteur relié à l’oreille, une tablette qui enregistre nos réactions en direct live, et le cerveau peut réagir en toute liberté aux signaux olfactifs… La raison cède la place à l’émotion, sincère, débarrassée de toute influence liée à la forme d’un flacon, à la couleur d’un jus ou à la crédibilité d’une égérie. Déconcertant, mais très instructif et carrément jubilatoire. Chez Maison Guerlain, 68 avenue des Champs-Elysées, à Paris, et bientôt dans toutes les boutiques Guerlain dans le monde.
Getting married ain’t what it used to be. Once a social necessity, now it’s a lifestyle choice and new companies are ready to meet these new needs. Like Delphine Manivert, Donatelle Godartand Rime Arodakyin France, Lola Varmain Australia, which offers modern and daring looks, and New Zealand-based Rue de Seine, with its cowboy looks.
To choose a perfume is to say who you are. To help you speak your perfume mind, Guerlainhas introduced Mindscent: a helmet linked to a computer that tracks how the user’s brain reacts to specific smells. So you can finally find out what you really, really want. Pierre-François Le Louët est président de l’agence NellyRodi. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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Ta l e n t s
ScarlettJohansson
«Nous les femmes, nous a vons fait évoluer les mentalités. Et nous allons continuer! » NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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August/Michelangelo di Battista
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’actrice la mieux payée d’Hollywood arrive par une porte dérobée de l’hôtel Four Seasons de Beverly Hills où nous l’attendons. Tout sourire, jean délavé, top ajusté, radieuse sous sa chevelure blonde, simple, spontanée, mais toujours débordante de sensualité. L’image même d’une superstar. A 35 ans, fiancée au comique Colin Jost, rencontré sur l’émission culteSaturday Night Live, Scarlett Johansson continue sa trajectoire de super-héroïne. Et pas seulement parce qu’elle représente le girl power à Hollywood, et qu’elle a déjà joué dans neuf films Marvel, dont La Veuvenoireque l’on découvrira l’an prochain. Le 6décembre, on la verra sur Netflix dans Marriage Storyde Noah Baumach, en NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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Copyright Netflix France
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Scarlett Johansson, avec Adam Driver, dans «Mariage Story».
plein divorce avec Adam Driver, et début janvier sur nos écrans dansJojo Rabbitde Taika Waititi, une satire sur Hitler… deux formidables films d’auteur dans lesquels Scarlett Johansson montre tous ses talents d’actrice.
rester en super forme physique. (Rires) Là aussi, tout s’est enchaîné naturellement. Entre-temps, le mouvement Time’s Up a pris de l’ampleur, les personnages féminins des Marvel peuvent maintenant avoir leur film solo et, qui sait, bientôt, un film qu’avec des filles… Mais surtout, connaître un tel succès avec ces films me donne la liberté de choisir des projets plus risqués.
Dans Marriage Story et Jojo Rabbit, vous jouez, pour la première fois, une maman à l’écran. Avez-vous le sentiment d’aborder une nouvelle phase de votre carrière? SCARLETT JOHANSSON. Demandez à ma mère! En voyant
Comment vous êtes-vous retrouvée dans le petit rôle de la mère dans Jojo Rabbit?
Marriage Story, elle s’est exclamée: «Tu es enfin une femme!» Que j’aie accouché cinq ans plus tôt, apparemment, n’était pas suffisant pour elle! (Rires) J’ai commencé enfant devant les caméras et j’ai toujours voulu être actrice, mais j’ai du mal moi-même à croire que je fais ce métier depuis vingt-cinq ans! J’ai maintenant une adorable petite fille de 5ans, le moment était venu pour moi de jouer une mère. Quels sont vos souvenirs d’enfant star?
C’est justement un gars des Marvel, Chris Hemsworth, qui venait de terminer le tournage de Thor: Ragnarok sous la direction de Taika Waititi, qui m’a conseillé de lire un scénario de Taika intitulé Jojo Rabbit. Il avait raison, le scénario était formidable, l’un des plus originaux que j’aie jamais lus – et j’en ai lu un certain nombre! –, un régal d’audace et de bouffonnerie, de candeur et d’humanisme. C’est l’histoire improbable d’un petit garçon enrôlé «Aujourd’hui, dans un camp nazi pendant la Seconde j’ai toujours Guerre mondiale, qui a pour ami imagiautant de naire Hitler, et une maman résistante et doutes à la fin pleine d’esprit qui l’élève seule. Il faut d’une journée signaler que Taika Waititi, qui est juif néode tournage, zélandais, joue Hitler de façon hilarante mais je sais dans le film!
Je me revois tourner L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux avec Robert Redford, et comprendre ce qu’était vraiment le métier d’acteur. Le plus difficile, gamine, était d’être séparée longtemps de ma famille. Mon frère jumeau, surtout, me manquait énormément. Mais j’ai eu une vie passionnante. Sur le plan artistique, j’ai eu des qu’on ne révélations et des déceptions. J’ai fait des films Bizarre, d’être dirigée par un type s’écrase pas qui, je pensais, trouveraient un public et ont été costumé en Hitler! avec les vagues. C’est terrifiant. (Rires) Mais nous avons des échecs, d’autres auxquels je croyais moins, Il suffit de qui ont séduit le public… J’ai eu des hauts exaltellement ri pendant ce tournage. Alors pagayer pour tants et des bas où je sombrais dans le désespoir… qu’il n’était pas évident au départ de pouretrouver une Aujourd’hui, j’ai toujours autant de doutes à la fin nouvelle vague, voir rire avec un tel sujet. Je suis juive par d’une journée de tournage, mais je sais qu’on ne ma mère, et, comme Taika, j’ai fait l’expéet savoir s’écrase pas avec les vagues. Il suffit de pagayer rience de l’absurde et odieux antisémiattendre…» pour retrouver une nouvelle vague, et savoir tisme, qui est hélas toujours bien vivant. attendre… Comme vous l’aurez compris, mon Participer à une satire aussi gonflée sur fiancé est surfeur! (Rires) En ce moment, je suis vraiment l’intolérance, alors que mon pays est dirigé par un président heureuse, soudain tout se recoupe, ma vie et ma carrière, dénué de compassion et paranoïaque, et que le monde tout est en harmonie. semble régresser… je voulais en être. Pour l’anecdote, Taika avait pensé au début à demander à Chris Hemsworth de Trouver des projets en dehors de l’univers Marvel jouer Hitler, mais il a changé d’avis en disant qu’il n’arriveest important? rait jamais à l’enlaidir. Au départ, c’est moi qui voulais faire partie de l’univers Marvel! Je suis donc heureuse d’enchaîner ces films qui nécessitent un entraînement d’athlète et m’obligent à NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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Scarlett Johansson, dans «Jojo Rabbit».
Vous êtes d’accord?
toujours se battre plus que les hommes pour se faire respecter. Mais les projecteurs sont enfin sur nous, et c’est nous seules qui avons fait avancer les mentalités. Et nous allons continuer!
No comment. Chris Hemsworth est tellement beau, il n’a pas besoin de plus de compliments de ma part! (Rires) Dans Marriage Story vous puisez plus encore dans votre expérience, puisque vous jouez une actrice en plein divorce, alors que vous traversez vous-même un divorce quand Noah Baumbach vous offre le rôle.
Où en sont vos projets de réalisation?
Noah ignorait que je traversais une crise personnelle. Quand je le lui ai dit, il a pensé que j’allais refuser. Le scénario est «multi-autobioraphique»: Noah était marié à l’actrice Jennifer Jason Leigh; j’ai été marié deux fois (à l’acteur Ryan Reynolds, puis avec le Français Romain Dauriac); Adam Driver avait lui aussi son expérience… Le scénario décrivait de façon très réaliste les deux côtés de la relation, c’est ce qui m’a incitée à accepter. J’aimais aussi le fait que si le film raconte la fin d’un mariage, cela reste une histoire d’amour. J’ai appris quelque chose au fil des années, et à travers ce film, sur la réussite d’un couple: il faut faire preuve de beaucoup de compassion. Ou, comme dit Alan Alda, qui joue dans le film: «Le secret d’un long mariage, c’est une mémoire courte.» (Rires) Un mot sur Adam Driver?
Je crois qu’on fait un bon couple de cinéma. Adam m’a dit sur le plateau: «Il y a parfois une scène que j’appréhende dans un scénario ; ici, j’ai peur dans toutes les scènes.» Je l’ai vu aller au-delà de ses limites, arriver aux larmes en exprimant toute sa sensibilité. Voir un homme, surtout de sa stature, car il est très grand et très imposant, sangloter, ça vous chavire. Il devenait alors facile pour moi d’exprimer tout un tas d’émotions conservées au plus profond de moi, de les lâcher sans inhibition. Black Widow, que nous découvrirons en mai prochain, est mis en scène par une femme, Cate Shortland… C’est à votre initiative?
C’était important. Voir Sofia Coppola à l’œuvre dans Lost in Translation m’a fait voir très jeune que les femmes pouvaient faire n’importe quel boulot à Hollywood. J’avais adoré Lore, de Cate Shortland, je voulais travailler avec elle. La voir tenir l’équipe sur Black Widow m’a rappelé que les femmes doivent
Je cherche le bon scénario! J’aimerais mettre en scène un film dans la veine de Honey Boy d’Alma Ha’rel, ou The Rider, de Chloé Zhao. Des histoires avec des personnages singuliers qui n’ont pas peur de s’aventurer dans des zones émotionnelles complexes. Scarlett Johanssonarrives in the Four Seasons in Beverly Hills, all smiles. And smile she might. After finishing the main Avengers films, she will soon have her own stand-alone Black Widow, and is starring in two hotly anticipated upcoming films. There’s Noah Baumbach’s Marriage Story with Adam Driver and Taika Waititi’s daringJojo Rabbit, a Hitlerian satire. An actor for over 25 years now, her big break came in Robert Redford’sThe Horse Whispererin 1998: “It’s was where I understood what it meant to be an actor”. Since then, she says she has had her career ups and downs, highs and disappointments, and still has doubts at the end of each day’s filming, but now “I know that the waves won’t crush you and you just have to keep paddling and wait for a new one to arrive.” Today, she says, she’s in a great place, “suddenly everything has fallen into place, my life, my career – it’s all in harmony.» She was recommended the script of Jojo Rabbitby her Avengers co-star Chris Hemsworth and it was “one of the most original I have ever read.” She particularly wanted to star in this biting satire on anti-Semitism as “my country is run by a paranoid president who has no compassion.” In Marriage Storyshe plays a woman going through a divorce. The film was “multi-autobiographical”, with Baumbach, Driver and herself all using their life experiences. «I also really liked that the film may be about the end of a marriage, but it’s still a love story.» Black Widowhas a female director, Cate Shortland, which Johansson believes is important: “I loved Cate’s film Lore and I really wanted to work with her. Seeing Sofia Coppola at work on Lost in Translation showed me very young how women could do any job in Hollywood.» As for her own directing ambitions: “I’m searching for a good screenplay!”
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Copyright 2018 Twentieth Century Fox
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Robert Pattinson N’en fait qu’à sa tête
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epuis Twilight, il n’a cessé de casser son image avec des rôles chic et chocs, que ce soit dans Cosmopolis de David Cronenberg, Good Time des frères Safdie, ou High Life de Claire Denis. Avec toujours cette pointe d’amusement dans son regard trouble et troublant, comme pour dire que c’est comme ça et qu’en plus nous n’avons encore rien vu. Et en effet! Dans l’hallucinant drame gothique en noir et blanc TheLighthouse de Roger Eggers, qui sort le 18décembre, Robert Pattinson campe avec Willem Dafoe une paire de gardiens de phare solitaires qui combattent les éléments et leurs démons. Dans LeRoi, de l’Australien David Michôd, diffusé sur Netflix, il est l’hilarant Dauphin de France, rival de Timothée Chalamet, qui joue Henry V. Et, entre-temps, il a tourné un thriller avec Christopher Nolan, et sera le prochain Batman! Pattinson n’en fait qu’a sa tête! Qu’est-ce qui vous a donné envie de tourner dans TheLighthouse?
deviennent cinglés quand ils n’ont plus rien à picoler et qui finissent par se tourner vers le kérosène. (Rires) Mais j’en dis trop sur l’histoire. J’en dis toujours trop sur les histoires en interview! On ressort indemne, d’un tel tournage?
J’aime être poussé dans mes retranchements. C’est très cathartique, en même temps, de s’enfermer dans l’obscurité et la folie pendant des semaines… Vous devenez très bizarre. Si vous deviez le faire un jour, je vous conseille de vous associer avec Willem Dafoe ; avec lui, cela devient vite du délire. Willem Dafoe, c’est un démon fraternel. (Rires)
ROBERT PATTINSON. Les thèmes de la solitude, de la masVous êtes saisissant aussi dans LeRoi. J’ai le sentiment culinité et de l’émasculation, la magie de la mer, les esprits… que vous vous êtes beaucoup amusé à endosser ce rôle, J’avais vu TheWitch, le premier film de Robert Eggers, et, alors cette période historique, porter des longs cheveux blonds… que je ne suis pas fan des films d’horreur, l’étrangeté de ce J’ai eu de la chance, car le réalisateur m’a laissé toute laticonte terrifiant, sa force de persuasion m’avaient marqué. tude, comme celle de tresser mes cheveux pour aller à la Je n’avais donc aucun doute sur le fait que son bataille… et je l’en remercie. Comme dit deuxième film qui avait un excellent scénario fonc«Comme dit Hunter S. Thompson: «Il faut pousser le boutionnerait. Le problème d’un bon scénario, c’est que chon aussi loin que vous le pouvez.» (Rires) Hunter S. l’acteur principal peut tout foutre en l’air! (Rires) Thompson : Je n’aime pas la manie des films hollywoodiens de faire parler anglais tous les peuples. Quel était le plus grand défi à relever pour “Il faut Pour justifier que mon personnage de prince vous, dans ce récit d’isolement… pousser français s’exprime en anglais, j’ai fait en sorte Et de démence! Déjà, ne pas boire de vrai alcool le bouchon que l’on sente qu’il le faisait juste pour pour les scènes de cuite. J’avais essayé sur le touraussi loin s’exercer à pratiquer la langue de Shakesnage de Del’eau pour les éléphants, ça ne marche pas: que vous pouvez”.» peare. Du coup, cela donne quelque chose vous devenez parano et vous êtes persuadé que de très drôle. Et puis se déplacer en costumes tout le monde vous juge! (Rires) Le défi était de d’époque, c’est tout ce que j’aime sur un jouer en liberté face à Willem Dafoe, tels deux plateau, tout ce qui fait monter l’adrénaline. amoureux de la mer qui perdent la raison et qui voient apparaître une sirène flirteuse jouée par Valeriia Karaman, Comment avez-vous développé vos méthodes d’acteur une actrice polonaise fascinante. Je pense d’ailleurs qu’il depuis qu’on vous a découvert gamin dans Harry Potter? fallait être polonaise pour accepter un rôle aussi extrême, Je me suis formé progressivement, notamment en regarpasser des heures dans la mer froide face à deux types qui dant des tonnes de films. Ce que j’ignorais à l’époque, c’est que j’aimerais autant ce métier. Que je serais toujours aussi excité par un projet étonnant. J’adore accepter un film dont je sais que tout le monde va dire: «Oh non, pas lui! Pas lui pour ce rôle!» (Rires)
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Vous qui avez tout fait pour trouver des cinéastes qui allaient casser votre image, vous êtes en plein tournage de Tenet, la superproduction top secret de Chris Nolan, et vous allez être le nouveau Batman…
Copyright Universal Pictures International France
Je n’ai pas voulu m’éloigner des studios hollywoodiens juste pour ne plus faire de gros films, mais pour faire ce que bon me semblait. Vous avez un sentiment différent lorsque vous faites un film en sachant qu’il va être vu par des tas et des tas de gens. C’est comme si vous pressiez des boutons différents. Mais même à l’époque de Twilight, une part de moi ne détestait pas faire partie de quelque chose qui pouvait atteindre une grande audience… Je ne sais pas, j’ai dû me sentir assez sûr de moi pour dire oui. Et, que voulez-vous, j’aime être sur le devant de la scène! (Rires)
Willem Dafoe et Robert Pattinson dans «The Lighthouse».
«Je n’ai pas voulu m’éloigner des studios hollywoodiens juste pour ne plus faire de gros films, mais pour faire ce que bon me semble»
Interrogé sur votre rôle en Batman, Christian Bale a déclaré en riant: «Il ferait bien de commencer à faire de la musculation, car on va lui demander d’enlever sa chemise !» Comment appréhendez-vous un tel rôle?
Je ne peux rien dire. Je vous assure. Même pour Tenet, la Warner m’a appelé, pas plus tard que quelques minutes avant de vous rencontrer, pour me rappeler que je n’avais pas le droit de piper mot sur l’histoire! Pour ce genre de films, on vous fait lire le scénario enfermé dans une pièce! Donc là, je finis toutes mes scènes de nuit avec Chris Nolan, et ensuite je vais torturer mon corps pendant six mois pour être prêt. J’ai déjà appelé mon entraîneur en lui disant: «Tu sais, tout ce que j’avais dit sur les stéroïdes? Eh bien, je le retire!» (Rires) J’ai déjà une petite idée de la façon dont je vais pouvoir m’approprier Batman. Vous serez surpris. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
Since finishing the Twilightseries,Robert Pattinsonhas taken on increasingly interesting roles with great directors, such as David Cronenberg for Cosmopolisand Claire Denis for High Life. His latest now include The Lighthouse, directed by Roger Egger, and David Michôd’s The King. He chose the first for its “themes of solitude, masculinity and emasculation, the magic of the sea and spirits. I saw Robert Egger’s first film, The Witch, and I couldn’t forget its strangeness and power.” The film, shot in extreme conditions, was a genuine challenge but “I like being pushed out of my comfort zone. Plus, it’s cathartic to be shut away surrounded by darkness and madness for a few weeks. You become very strange. If you do, I recommend teaming up with Willem Defoe.” Pattinson looks as if he had great time playing the Dauphin of France in The King. “I was lucky because the director gave me lots of leeway, like plaiting my hair before going into battle, and I thank him for that. Like Hunter S. Thompson said, ‘you have to push it as far it will go.’” What has changed since he made his debut in Harry Potter? “I didn’t know back then how much I would enjoy this job. That I would still be as excited by surprising projects.” Two of those are Tenet, Christopher Nolan’s top-secret new project, and the new Batman– of which he can say absolutely nothing! “For these kinds of films, they make you read the screenplay in a locked room! So I will finish my night scenes with Chris Nolan and then I will torture my body for six months to be ready for Batman. I’ve already a little idea about how I can make him my own. You’ll be surprised…”
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Edward Norton
N
e vous fiez pas au chic élégant d’Edward Norton. Derrière les traits fins et l’allure d’intellectuel de ce New-Yorkais de 50ans se cachent quelques-uns des rôles les plus déjantés du cinéma américain! Le psychopathe bégayeur de Primal Fear, le néonazi repenti d’American History X, le cadre masochiste de Fight Club. Ou encore l’acteur troublant de Birdman, personnage qui, dit-on… serait très proche de lui dans la vie! Ce qui rend immanquable son grand retour à l’écran dans son deuxième film en tant que réalisateur: Brooklyn Affairs, un pur film noir avec une incroyable brochette de stars. Dont le scénario, inspiré de faits réels, renvoie tout droit à l’Amérique de Trump.
«J’aime mettre en lumière ce que la société veut rendre invisible»
Brooklyn Affairs est un film très noir. Qu’est-ce qui vous plaisait dans cette histoire très «pulp»? EDWARD NORTON. La force du livre, dont le film est
adapté, Les Orphelins de Brooklyn de Jonathan Lethem, est de décrire la corruption politique et immobilière dans le New York des années1950. Il fait directement écho à ce qui se trame à la Maison-Blanche aujourd’hui. Le thème est intemporel. Cela fait vingt ans que j’essaie de monter cette adaptation! Vous êtes séduit par les personnages marginaux…
Je suis souvent attiré par les personnages marginalisés par un handicap, j’aime mettre en lumière ceux que la société veut rendre invisibles. J’ai adoré des films comme Forrest Gump, Rain Man, ABeautiful Mind, Good Will Hunting, parce que, lorsqu’on aime les héros de ces films, plus politiques qu’on le croit, on se sent meilleur. Peut-être que ces personnages qui luttent dans la vie avec une infirmité (et souvent avec un bon sens de l’humour) représentent nos luttes et nos limites à nous tous et nous encouragent à nous élever. Et l’aspect film noir?
Les films noirs ont toujours eu un rôle social critique. Leurs ombres et leurs tripots enfumés sont là pour nous dire de nous méfier de l’idéalisme américain. Tous les classiques du genre, LeFaucon maltais, LeGrand Sommeil, Chinatown…, montrent la dépravation derrière le vernis des élites. Qu’est-ce qui vous a donné confiance en vos talents de cinéaste?
J’ai beaucoup appris de Dick Pope, le grand chef opérateur anglais de Mike Leigh avec qui j’avais travaillé sur TheIllusionist. J’ai
compris avec lui l’importance de la lumière, souvent maltraitée en salle, où les exploitants montrent les films de façon trop sombre, ce que je dénonce ici. Je dois tout au merveilleux Milos Forman, qui m’a dirigé dans Larry Flynt. Milos Forman a été mon mentor. Vous dites que personne ne voulait faire Brooklyn Affairs…
Monter un film, c’est très long. Au bout d’un moment, vous ne savez même plus pourquoi on vous dit non. Et, comme en cours de route la vie vous donne d’autres priorités, comme vous marier et avoir un enfant, on arrive vite à mettre vingt ans pour faire un film. (Rires) «Les films Le tout est de rester exigeant.
noirs ont toujours eu un rôle social critique. Leurs ombres et leurs tripots enfumés sont là pour nous dire de nous méfier de l’idéalisme américain»
Votre exigence vous pousse à écrire vos propres histoires?
J’ai mes opinions, mais je suis prêt à faire beaucoup de choses, comme retourner chez Marvel s’il le fallait. Et j’ai assez prouvé dans Birdman d’Alejandro Iñárritu, un film qui se moque de l’obsession d’Hollywood pour les super-héros, alors que Michael Keaton avait été Batman et que j’avais joué, justement, Hulk pour Marvel, que j’ai quand même un peu d’humour. (Rires)
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August / Mark Mann
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Copyright Warner Bros France
Edward Norton dans «Brooklyn Affairs».
Un mot sur l’impressionnant casting de Brooklyn Affairs…
Il y a longtemps, Bruce Willis, que je ne connaissais pas du tout, était venu me voir au théâtre. Le soir, en rentrant à mon hôtel, je trouve une longue lettre magnifique, signée Bruce, disant que voir la pièce lui avait rappelé pourquoi le petit gars du New Jersey qu’il était avait voulu être acteur, et qu’il serait prêt à jouer n’importe quel rôle avec moi. J’ai cru à une blague! Bien des années plus tard, quand j’ai enfin eu le feu vert pour Brooklyn Affairs, je l’ai appelé en me disant qu’il avait dû oublier (ou qu’il préférerait faire un Piège de cristal 5). Mais il a dit oui sans même lire le scénario! Willem Dafoe et Alec Baldwin, j’ai commencé avec eux au théâtre, nous étions toute une bande dont faisait aussi partie Philip Seymour Hoffman et Mark Ruffalo. Je remercie tous les acteurs de Brooklyn Affairs. Tout comme le génial Thom York, qui a signé la bande-son jazzy, d’avoir fait le film pour un salaire minimal. J’ai une dette envers tous ces gens-là. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D «Brooklyn Affairs», de et avec Edward Norton. Sortie le 4 décembre.
Edward Nortonspent 20 years bringing Jonathan Lethem’s novel Motherless Brooklynto the screen. The resulting film, his second as a director and in which he also stars, is a troubling film noir set in 1950s New York. “The book’s strength was in its description of the corruption in politics and real estate back then,” he explains. “It’s a timeless theme, but it does echo with what’s going on in the White House today. Film noirs have always played a role as social critics. The smoky shadows and underbelly are there to warn us not to trust American idealism. All the classics – The Maltese Falcon, The Big Sleep, Chinatown– reveal the depravity beneath the surface.” Norton says that over the years he has worked with the masters and learned from them, such as cinematographer Dick Pope and director Milos Forman (“my mentor – I owe him everything). Motherless Brooklynfeatures an all-star cast, including Willem Defoe, Alec Baldwin, and Bruce Willis. “Bruce came to see me years ago in the theatre and wrote me a long letter afterwards, explaining that the play had reminded him why he’d wanted to become an actor,” explains Norton. “I called him for Motherless Brooklynthinking he would have forgotten, but he said yes without having read the screenplay!”
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Olga
Kurylenko «Comédienne, c’est un vrai métier, ce n’est pas arriver le matin, être belle et se taire»
Qu’est-ce qui vous a séduite dans Les Traducteurs de Régis Roinsard?
L’originalité de ce thriller, car il se déroule dans le milieu littéraire, a priori calme et feutré. Le spectateur ne s’attend pas à ce que cela vire rapidement «dark». Le suspense est très fort. Vous avez vécu de près la catastrophe de Tchernobyl?
Je suis née en Ukraine, j’avais 6 ans au moment de la catastrophe. Je vivais dans le sud-est du pays et le nuage radioactif est parti vers le nord-ouest. Même si je pense que la radioactivité était partout dans l’air, je ne suis pas une survivante de Tchernobyl. Nous avions peur et nous prenions des précautions: ma grand-mère m’interdisait de sortir sous la pluie, que tout le monde pensait radioactive…
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Le 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin vous ouvre la possibilité d’aller travailler à l’Ouest…
Oui, mais cela n’a pas été aussi facile que cela. Il m’était impossible d’obtenir un visa français pour venir à Paris. Je suis rentrée dans l’espace Schengen avec un visa touristique portugais, et de là j’ai rejoint l’agence parisienne de mannequins qui m’avait repérée, en août 1996, j’avais 16 ans. Cela ne vous a pas dérangée d’être un peu réduite au stéréotype de la belle fille de l’Est?
Franchement, en arrivant à Paris, je ne pensais pas du tout à cela. J’étais juste contente d’avoir pu sortir de mon pays, de pouvoir travailler et gagner de l’argent. Ma famille en avait vraiment besoin. Vous savez, je suis venue à Paris par nécessité. Ma mère m’a dit que c’était notre seule chance de survie et que cette chance ne repasserait pas une seconde fois. Donc, en arrivant ici, je n’étais pas du tout dans un mood festif type «cool, je suis mannequin à Paris, faisons la fête!». J’avais une pression. Je devais absolument réussir, alors j’étais super sérieuse, je bossais, je ne sortais pas, je n’avais ni copains ni copines. J’étais recluse chez moi avec des livres, à apprendre le français. Alors, qu’on me catalogue comme mannequin à la beauté slave, je m’en fichais totalement! (Rires)
Pourquoi avoir déménagé pour Londres, alors que vous êtes très attachée à Paris?
Avant Quantum of Solace, je n’avais qu’un agent, en France. Après le film, plein d’agents m’ont appelée, et j’ai signé avec l’un d’eux à Londres. Il m’a convaincue que ma carrière internationale impliquait d’être basée à Londres, où les Américains viennent caster. Et en même temps, je peux tourner en France, Paris est à deux heures de chez moi. Je suis deux à trois fois par semaine a Paris. J’aime cette ville. Vous serez très présente sur les écrans début 2020 avec plusieurs films. Un mot de Romance, une série pour France2?
C’est l’un des meilleurs souvenirs de ma carrière. L’équipe, le réalisateur, Hervé Hadmar, les acteurs Pierre Deladonchamps, Barbara Schulz… ont été formidables, et c’est une très belle histoire qui se déroule au début des années 1970. C’est esthétiquement très beau et ça parle d’amour. Il y a six épisodes, mais je rêve d’une seconde saison. Comment se fait-il qu’une beauté comme vous ne soit pas l’égérie d’une marque de luxe?
(Rires) Tout le monde me pose la question. Je ne sais pas. J’ai pourtant posé pour toutes les plus grandes marques de beauté quand j’étais mannequin. Peut-être m’a-t-on oubliée? (Rires) Mais bien sûr que cela m’amuserait, je sais le faire. L’appel est lancé!
Assez logiquement, au bout d’un moment, vous prenez le virage du cinéma…
Copyright Mars Films
Je faisais du théâtre à l’école, mais, chez nous, comédienne n’était pas un vrai métier, on ne pouvait pas en vivre. En tant que mannequin, je m’ennuyais intellectuellement, je ressentais un vide immense. Comédienne, c’est un vrai métier, ce n’est pas juste arriver le matin, être belle et se taire.
(Rires) C’est toujours assez drôle, parce que, dans la vie de tous les jours, je suis tranquillement en jean et tee-shirt… Ce rôle a tout changé. Du jour au lendemain, j’étais célèbre, et les portes d’Hollywood se sont ouvertes. En 2012, dans A la merveille de Terence Malick, vous montrez enfin tous vos talents d’actrice...
C’est ce que je cherchais. (Rires) Quelle chance j’ai eu de rencontrer Terence! Nous sommes devenus très amis et sommes toujours en contact. C’est un véritable philosophe, un bouddha très sage, spirituel et profond. Il a compris les vraies valeurs de la vie et il sait les exprimer avec des mots très simples. Il est génial! Vous avez recentré votre carrière sur l’Europe . Pourquoi?
François Berthier
Propos recueillis par PHILIPPE LATIL
En 2008, vous êtes la James Bond Girl de Quantum of Solace: la fille la plus sexy du monde...
Cela correspond à la naissance de mon fils. Je ne peux plus partir aux Etats-Unis pour faire une série toute une année, ou alors il faut que mon fils vienne avec moi, et c’est toute une organisation… A moins d’une proposition qui ne se refuse pas…
«Les Traducteurs», en salle le 18décembre. “In 1996, I got a tourist visa for Portugal and then came to Paris,” remembers Olga Kurylenko, who was born in Ukraine in 1979. “I was signed by a modelling agency aged 16. I was just happy to be there because my family really needed supporting. My mother had said to me that I was our last chance to survive. I was under such pressure to succeed, so I wasn’t out partying – I was really serious.” After over a decade modelling, she began to feel the need for something more (“I was bored, intellectually”) and in 2008 became an actress – as a Bond girl in Quantum of Solace. “That film changed my life,” she says. “I became famous overnight and the doors of Hollywood opened.” That led to steady work and in 2012, a meeting with Terrence Mallick and a role in To the Wonder. “I was so lucky to meet him!” she says. “We became friends. He’s a genuine philosopher, wise, spiritual and deep.” Kurylenko now lives in London, but returns to Paris at least once a week. Indeed, she has recently finished filming a series,Un mot de romance, for French TV: “A beautiful love story set in the 1970s, it’s only six episodes – but I’d love to do a second season!”
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CamilleLellouche
Caricature sans méchanceté
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a chanteuse et comédienne vit une aventure extraordinaire: en octobre, elle va remplir la Salle Pleyel; en janvier, elle sera à l’Olympia, avant une tournée nationale dans neuf Zénith… Il y a encore trois ans, elle était serveuse dans un restaurant. Ça existe, la chance... Je vis un conte de fées! J’ai toujours voulu chanter, jouer la comédie. Après le bac, je suis partie en Angleterre. A mon retour, j’ai travaillé dans des bars, puis je suis arrivée au restaurant de la Terrasse des Archives. Je gagnais de quoi payer mon loyer. Au resto, sans le vouloir, je faisais le show. Les clients me conseillaient de créer un spectacle humoristique… Et puis, j’ai rencontré Rebecca Zlotowski, qui m’offre le second rôle féminin de Grand Central…
bien». Et, instantanément, ça a buzzé. Les likes défilaient à toute allure. Je suis passée sur Instagram pour des pastilles d’une minute. C’est devenu ma vitrine. Au total, ma communauté compte 2millions de personnes! Sans pubs ni communication, les salles se sont remplies par la seule puissance des réseaux sociaux.
Une rencontre qui va tout changer…
Tous les jours, Rebecca venait écrire le scénario de Grand Central au restaurant et je la servais. Nous avons sympathisé. Un jour, elle m’a annoncé qu’elle avait pensé à moi pour un petit rôle. Je n’avais rien à perdre, j’ai dit oui. J’ai passé le casting, les essais, et là, j’ai découvert qu’il s’agissait du second rôle du film. Pendant tout ce temps où je la servais au resto, elle avait écrit ce rôle pour moi. Elle avait lu en moi et m’avait choisie. Il y avait une condition pour ce rôle… Oui, se raser la tête! Aucune possibilité de se faire poser un faux crâne. Je suis petite-fille de déportés. Dans les camps, on a rasé mes grandsparents. C’était très violent. Je ne pense pas le refaire un jour. Grand Central est allé au Festival de Cannes 2013 et a remporté le prix François-Chalais dans la section Un certain regard. Mais après, vous connaissez un gros passage à vide…
J’étais retournée au restaurant, et le décalage était total. Je venais de faire le Festival de Cannes, et j’étais à nouveau serveuse. Avec mon crâne rasé, les gens me demandaient si j’étais malade… Il y a eu des propositions, mais je les ai refusées. Toujours des rôles de flic à cause de mon côté garçon manqué ou alors de lesbienne. Mon agent de l’époque ne m’avait pas bien cernée, les gens ne me connaissaient pas, il fallait qu’ils me découvrent pour pouvoir me faire confiance. Mon spectacle, c’est ça: un casting géant où je montre tout ce dont je suis capable. Vous êtes devenue une star d’Instagram… En fait, j’ai fait une grosse déprime: j’allais moins souvent travailler, j’accumulais les retards de loyer, je me terrais chez moi. Ma mère a débarqué et m’a ramenée à la maison. Mais je m’ennuyais et j’ai commencé à faire sur Facebook des vidéos de «filles pas
échecs, je ne voulais plus y aller. Mais je me suis laissée convaincre de tenter une dernière fois ma chance, et ça a marché. Peut-être parce que j’étais déjà connue sur les réseaux sociaux. C’est là que j’ai rencontré Laurent Junca, le frère de mon ami l’humoriste Titoff. Laurent a cru en moi. C’est mon ange gardien. Et on a commencé à écrire mon spectacle… Mes références sont Elie Kakou et Gad Elmaleh. Comme eux, j’incarne des personnages, je fais rire, pleurer, je fais de la musique. Je suis dans l’observation des gens, et je caricature leurs mimiques, leurs manies, mais toujours avec bienveillance, sans méchanceté. A travers mes personnages les plus populaires – Ninette la cousine de Kim Kardashian, Charlotte Léonie ou la femme de Lenny –, je pose un regard sur notre société. Mes personnages sont tous unis par un même sentiment: la solitude. Propos recueillis par P H I L I P P E L A T I L Sur la scène de l’Olympia le 16 janvier 2020.
“I’ve living a fairy tale,” says singer and actress Camille Lellouche. “I was working in a restaurant when a customer, Rebecca Zlotowski, wrote a small part for me in her screenplay. I passed the audition and when I read the part, it was the main supporting role! The film, Grand Central, ended at the Cannes Film Festival in 2013, but afterwards I went back to working in the restaurant. I kept getting offered the same parts – cop or lesbian. I suffered a period of depression and my mother took me back home, but I was bored so I started making videos for Facebook and then Instagram. They were a success – and my community is now 2 million people! My shows are like giant auditions in which I show off everything I can do. I like character-based humor. I like to observe people, mimicking them, caricaturing their tics and behavior, but it’s always done kindly. It’s never nasty. My characters are united by one feeling: loneliness.”
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Zoé Fidji
Vous avez aussi été en demifinale de The Voice… Après trois
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PascalPillard
«Représenter la nature est un acte écologique»
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ascal Pillard est un artiste qui ne quitte jamais sa maison sans son carnet de croquis. C’est l’extérieur, les arbres, l’eau, le vent, la pluie, la nature qui l’inspirent. Son travail a été exposé dans le monde entier, à Belgrade, Canberra, Sydney, Londres, Paris, Los Angeles et Bâle. Il vient de réaliser une magnifique fresque pour célébrer l’ouverture de la prochaine boutique parisienne de la marque Canada Goose.
Vous avez créé une fresque pour Canada Goose. Comment est née cette collaboration? Canada Goose m’a contacté pour
travailler sur un projet artistique qui permettrait d’amener l’art dans l’espace public: un dessin original pour une palissade de 35m de long qui habillera le rez-de-chaussée de l’immeuble de la nouvelle boutique à Paris. Un sublime challenge que j’ai tout de suite voulu relever! Je cherchais de nouveaux moyens de partager mes créations, et je pense que
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cette collaboration s’inscrit parfaitement dans la philosophie de la marque, «Live in the Open» (vivre au grand air). Pouvez-vous nous décrire cette fresque? J’ai réalisé cette œuvre à différents moments.Et de façon nomade. Je l’ai fait évoluer au gré de mes déplacements, à Bordeaux, à Lacanau… La nature est très présente, mais également cette idée d’excursion qui fait partie intégrante de mon œuvre. C’est une promenade à travers différents paysages naturels, totalement vierges, dans lesquels j’ai placé des personnes qui m’ont accompagné tout au long de la réalisation. Il n’y a pas de lien logique entre eux, c’est comme dans un rêve, on passe d’un état à un autre. A chacun de trouver son interprétation.
pour capter toutes les mutations du ciel. Les photos que j’ai prises m’ont servi à retravailler les formes. Comment définiriez-vous le style de Canada Goose?
J’aime l’aspect réconfortant, qui nous protégera dans n’importe quelle situation climatique, des vêtements Canada Goose. Les lignes sont sobres et efficaces. Il est important pour moi de porter des vêtements authentiques, fabriqués à la main, indémodables et qui vont vivre avec moi des expériences et durer dans le temps.
Dans cette fresque pour Canada Goose, vous avez représenté une nature un peu «brute». Pourquoi? Je me suis
dit que la ville allait être présente tout autour de cette palissade, donc le plus intéressant était de recréer une ouverture dans la ville sur une nature à l’état brut. J’ai été très touché par la philosophie de Canada Goose, qui est d’inspirer et permettre à tout le monde de vivre au grand air. La fresque met en avant l’importance de la nature, mais aussi celle de l’être humain en contact avec elle.
Pourquoi avez-vous dit que «le dessin est la base de tout»?
Parce que, pour moi, dessiner, c’est prendre du recul sur le monde, sur soi-même et savoir renoncer à ses «J’aime l’aspect habitudes, se mettre toujours dans des condiréconfortant, tions extrêmes. Ne pas avoir peur de tenter des qui nous protégera dans expériences nouvelles, de rater et de recommencer pour mieux faire. n’importe
quelle situation climatique, des vêtements Canada Goose»
Un homme se retourne, les gens marchent et un adolescent tient la Terre dans sa main... Est-ce une façon de montrer qu’une rencontre avec la nature est encore possibleaujourd’hui?
Oui, la rencontre avec la nature est plus que possible, elle est évidente, c’est un devoir. La regarder et la représenter pour montrer sa beauté est déjà un acte écologique. Comment pourrions-nous défendre ou sauver ce que nous ne connaissons pas?
Vous avez dit : «Le dessin est une façon de scruter la réalité.» Pouvez-vous nous en dire plus? La base de mon travail est le dessin d’ob-
servation, donc dessiner le réel, ce que je vois. Ce que je n’ai pas dessiné, je ne l’ai pas vraiment vu. C’est un exercice, comme dans la vie: il faut savoir renoncer à la facilité et faire face aux difficultés, aux problèmes.
Comment voulez-vous que les gens vivent l’expérience de l’œuvre d’art que vous avez créée avec Canada Goose?
Canada Goose est une entreprise qui crée des vêtements d’extérieur pour des conditions climatiques extrêmes. Avez-vous un vêtement que vous emportez avec vous lors de vos voyages ? Je prends toujours mon imperméable Canada
Goose, il est léger, ne prend aucune place, et, lorsque je me retrouve en pleine nature, je sais que je suis complètement protégé de la pluie et du vent et que je peux poursuivre ce que je suis en train de faire. J’ai aussi un sac à dos qui est entièrement étanche que j’ai trouvé dans un surplus militaire. Tout mon matériel, l’appareil photo, mes carnets, mes crayons, est en sécurité. De quelle façon, le temps influence-t-il votre travail? La météo reste mon alliée en tout temps. Si je ne peux pas dessiner à cause d’une tempête, je prends mon appareil photo
Je souhaite que les spectateurs se reconnectent avec cette nature à l’état brut. En voyant cette palissade, je veux qu’ils aient envie de revenir à l’essentiel même en ville et de retrouver cette vie qui nous est indispensable. S’ils pouvaient regarder cette fresque et se dire: «Tiens, si je prenais le temps seul, en famille ou avec des amis, pour respirer un peu dans un parc ou une forêt, et apprendre à regarder, revenir aux plaisirs simples?», alors je n’aurais pas fait ce dessin pour rien. Rendez-vous rue Saint-Honoré pour découvrir la fresque.
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FabienBonillo
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chercheur d’or
arisien d’origine, Fabien Bonillo, le fondateur des Puces du Design by Design Fair Paris, qui fête sa 40e édition cette année, confie avoir traversé toute son enfance les Puces de Saint-Ouen pour aller jouer au football. «Je ne sais pas si ça a un lien», s’interroge-t-il, avant de poursuivre le film de sa vie, ponctuée d’heureux hasards ou de coïncidences, qu’il revêt de l’anaphore «chance», laquelle le mènera en 1995 au métier de brocanteur, après être «tombé un jour dans un garage, sur un stock de vieux papiers anciens, d’affiches et de magazines». 1997, c’est l’ouverture, passage du Grand-Cerf, de son premier local, avec du mobilier des années 1950, 1960 et 1970. «Tout le quartier de Mon-
torgueil venait d’être refait et piétonnisé. Il était désertifié pendant sa rénovation, des amis m’ont informé qu’ils cherchaient des gens pour installer un commerce. On m’a offert un pont d’or, une année gratuite! Ça tombait bien, je recherchais un lieu pour vivre et travailler. Ça n’existe plus aujourd’hui dans Paris.» Suit alors l’idée «toute bête» et novatrice, après divers échanges avec les marchands parisiens et antiquaires de mobilier d’après-guerre – une quinzaine à l’époque –, de promouvoir le Passage et leur activité. «Ça a été un très gros succès qui a attiré la curiosité des gens et des journalistes.» C’est toujours la chance aux trousses qu’il bénéficie de la médiatisation de son événement de rue, grâce à l’aide enthousiaste et bénévole de l’attachée de presse, Aude Charrier. «C’était facile, ça n’existait pas encore, pas même en Europe!» Aujourd’hui, le salon a lieu deux fois par an et réunit 70 à 100exposants. Cette année, sous le nouveau nom de Design Fair Paris by Les Puces du Design, il embrasse sa dimension internationale et sa nouvelle ouverture à tous les modes d’expression, avec l’intégration de créateurs contemporains. Si les antiquaires d’avant 1950 n’ont pas compris ce qu’ils faisaient: «Il y avait du plastique, ils nous regardaient en se marrant, qu’est-ce qu’ils font, ces fous?!», pendant les périodes de crise, il est resté le seul marché non touché. Pour cette édition anniversaire exceptionnelle et au travers de l’exposition de Ray et Charles Eames, designers emblématiques du métier d’antiquaire, il s’agit de montrer ce qu’est le design. «Une réussite commerciale et un confort. Ce mobilier est toujours vendu, alors que les dessins datent des années 1950.» Ce qu’a toujours voulu valoriser Fabien Bonillo? «Le travail de ces antiquaires, c’est eux qui ont créé ce marché avec moi, eux qui le renouvellent. Sans eux, tout ce mobilier serait passé aux oubliettes. Ce sont vraiment des chercheurs d’or.» ELOÏSE MAILLOT NESPO
Design Fair Paris, du 14 au 17 novembre 2019, Paris Expo Porte de Versailles. Fabien Bonillo, the founder ofDesign Fair Parisby Puces du Design, talks a lot about “luck”. Like being offered a free shop space in the beautiful Passage du Grand Cerf in central Paris in 1997. “The area had just been pedestrianized and was a complete desert,” he remembers. “They were looking for tenants and they offered me a year rent free!” With 15 other antique dealers, they began promoting their arcade, thanks to the help of PR guru Aude Charrier (another stroke of luck). Today, that group has grown to become the biannual Design Fair Paris: 70 to 100 participants, selling modern and contemporary design pieces.
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NOTSHY.FR Pernille TEISBAEK #NOTSHYLOVESPERNILLE
Alexandre
Corrot
«Chez Djula, je ne veux aucune limite àla créativité»
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encontre rue Saint-Honoré avec Alexandre Corrot, créateur et fondateur de la marque Djula. Il a sur lui, autour du cou et aux poignets, de multiples bijoux. Des bijoux Djula. «Je ne porte que des créations Djula», dit-il d’emblée. Son credo : «la créativité». Sa fierté : «avoir fait briller la femme d’une autre façon».
Vous êtes à la création, la commercialisation et la communication. Vous gérez tout? Oui. Comment vous faites? Ça me prend beau-
coup de temps, je ne dors pas beaucoup. J’aime bien mettre mon empreinte un peu partout. En plus, tout le monde me demande mon avis, je n’ai pas le choix. Mais je suis aussi bien secondé. Djula, c’est aussi une histoire familiale.
Qu’est-ce que signifie le mot Djula?
Djula, c’est un diminutif du mot «jewel» en anglais: bijou. Comment est née la maison Djula? J’ai commencé avec une bijouterie à Saint-Germain-des-Prés, à l’époque où ce quartier était très précurseur de modes. Nous faisions des bijoux couture… très haut de gamme. Et on a commencé à faire quelques modèles en or, très fins… Petit à petit, j’ai fait des collections de joaillerie fine, qui ont très bien marché. Beaucoup de stars affluaient dans le magasin. En parallèle, j’ai commencé à internationaliser la marque. J’ai ouvert des boutiques à New York, à Beverly Hills. La marque s’est développée… et aujourd’hui, on continue. Nous avons ouvert une franchise au Qatar, une à Cannes, et chez Harrods il y a deux mois: nous faisons désormais partie des top 3 des meilleures marques. Je peux vous faire une annonce en exclusivité : un des plus importants fonds mondiaux s’apprête à rentrer dans Djula pour accélérer l’expansion. Cela va se concrétiser d’ici la fin de l’année.
Quelle est votre ambition pour Djula?
Je veux que Djula soit la marque la plus tendance. Mais qu’elle soit aussi abordable, accessible! Je veux que les copines de ma fille puissent venir acheter des bijoux. Et je veux aussi pouvoir vendre, comme on le fait, à des princesses du Moyen-Orient et à des stars. Je veux aussi qu’on garde une grande qualité, qu’en termes de design nous soyons à la pointe, que nous lancions une dizaine de collections et de modèles par mois. Je veux garder cet élan de créativité. De gauche à droite et de haut en bas:
Sautoir, or et diamants à pendentif petite turquoise, collection Unique by Djula. Bracelet coulissant,soie et or, collection Barbelés. Manchette, «Soleil» or et pavage diamants. Bague,motif serpent en or, diamants et cabochon labradorite, collection Unique by Djula.
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«Djula, c’est des styles différents. Proposer une sélection la plus large possible, c’est notre concept»
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Djula, c’est des styles différents? Oui, exactement, «Je ne veux pas des styles différents! Je veux que, quand la cliente que nous soyons, rentre chez nous, elle en ait plein les yeux: si elle comme aime les couleurs, elle doit trouver une collection beaucoup tendance avec des thèmes de couleur; si elle veut du d’autres plus classique, il faut qu’elle puisse le trouver; marques, si elle désire des pièces plus tendance, elle se tour- identifiables nera vers les chockers et les créoles… Proposer une à un seul sélection la plus large possible, c’est notre concept! modèle» Qu’est-ce qui relie tous ces bijoux ? Qu’est-ce qui fait que ce sont tous des créations Djula? La finesse, le
design. Je ne veux pas que nous soyons, comme beaucoup d’autres marques, identifiables à un seul modèle. Moi, je ne veux aucune limite à la créativité. Nous avons été les premiers à casser les codes. Il y a quinze ans, les femmes allaient repérer des bijoux en boutique ; après, elles se les faisaient offrir… Nous avons voulu désacraliser cela. Que la cliente puisse acheter un bijou comme elle s’achète un très beau sac à main ou une très belle paire de chaussures. Je voulais donner un aspect rock à la joaillerie, désacraliser le diamant, faire briller la femme d’une autre manière. Nous avons fait partie des marques qui ont bousculé la place Vendôme, je ne dis pas que nous avons été les seuls, parce que je reste humble. (Rires)
Comment avez-vous eu l’idée des barbelés ? Je
voulais un symbole fort pour l’homme. Car c’était une collection d’hommes que l’on a ensuite adaptée à la femme. Je cherchais une forme forte qui n’avait pas été faite… un peu provocatrice. Et c’est un grand succès! Oui, depuis des années. Mais Djula reste une marque féminine, l’homme ne représente que 5%. Le diamant reste une de vos pierres de prédilection… Tous nos bijoux sont en pierres précieuses,
tout tourne autour du diamant, toujours, même si parfois nous utilisons des pierres de couleur, des pierres fines. Vous vous souciez de la traçabilité, pour vos diamants?
Oui, tout à fait, ils ne viennent pas de pays qui seraient susceptibles de faire travailler des enfants ou de pays dirigés par des dictateurs. Vous pensez quoi du diamant de synthèse? Je n’y crois pas du tout! Le diamant de laboratoire, c’est non. L’essence même du diamant, c’est la magie d’une pierre qui est née il y a des centaines voire des milliers d’années. Le diamant, c’est la pierre la plus résistante, la plus forte. Le diamant de synthèse, pour moi, c’est de la science-fiction.
Ça vous fait quoi de voir Rihanna porter depuis longtemps et toujours vos bijoux : vous êtes habitué ? Non,
Vous avez vos propres ateliers?
A Paris, nous avons nos studios de design. Nous fabriquons en France nos pièces importantes, la haute joaillerie est dans le Marais, à Paris. Djula restera toujours une marque parisienne. La mode dans le monde est française et parisienne.
c’est génial! C’est toujours un bonheur. Bracelet or, collection Barbelés.
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De gauche à droite et de haut en bas :
Bague, or, diamants et cabochon labradorite. Sautoir, or et diamants à pendentif en agate. Sautoir, or et diamants à pendentif palmier fossile. Earcuff, or, diamants et cabochon racine d’émeraude gravée, collection Unique by Djula. Créoles, «XL», or et diamants, collection Barbelés. Bague, «Soleil», or et diamants. Gourmette, «XL», or et pavage diamants, collection Unique by Djula.
L’image de Paris est primordiale pour la marque Djula. Paris est inscrit dans notre logo. Vous croyez au pouvoir des pierres? Oui, j’aime bien les avoir contre moi. Ça me fait du bien, je les touche tout le temps. Je ne me dis pas que ça m’envoie des énergies, c’est plus une histoire de transmission. Comme les bijoux de famille. De l’ordre de l’intime, de l’enfance… Vos passions, à part les bijoux et les pierres? L’art, les voyages, les restaurants… J’essaye d’éveiller mes sens à tout! La vie, quoi… Oui, la vie! Je trouve qu’il y a dans vos bijoux une certaine douceur. Il y a une autre idée de la joaillerie… Tout à fait, merci! Nous
ne nous enfermons pas dans un cadre, ni pour les créations, ni pour les modèles. Nous sommes libres, nous laissons parler nos envies et nos passions. Nous ne sommes pas, comme certaines grandes maisons, totalement formatés. En ce moment, nous travaillons sur des bijoux de tête (ça aussi, c’est une annonce exclusive). 95% des marques de la place Vendôme ne voudront pas aller sur ces terrains-là. Nous faisons aussi des bijoux de ventre, des bijoux de visage… Nous allons sur tous les terrains où nous avons envie d’aller, nous n’avons pas de limites. Propos recueillis par ANNE DELALANDRE
“Ibegan with a jewelry shop in SaintGermain-des-Prés, back when the neighborhood was still a trendsetter,” says Alexandre Corrot, founder and creator of jewelry house, Djula. “We made couture jewelry before starting with collections, which proved really popular. We’ve continued growing since then and now have boutiques in New York, Beverly Hills, Qatar, Cannes and Harrod’s in London. I want Djula to be the most fashionable brand around, but also affordable and accessible. I want to sell jewelry to both my daughter’s friends and Middle Eastern princesses. I don’t want any limits on our creativity, so we aim to offer as large a selection of different models as possible. We were the first to break the old rules of jewelry; I still want women to see buying jewelry as if they were treating themselves to a handbag or a beautiful pair of shoes. I want to bring a bit of rock’n’roll to jewelry and make women shine differently. All our pieces use precious stones, but everything is centered on diamonds, which are ethically processed; diamonds will always be our favorite stones. At Djula, we have another idea of jewelry; we are free to express our desires and passions – and we have no limits.”
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pianiste surdoué
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on exploit a été suivi dans le monde entier sur Medici.tv en juin. Après une prestation hors du commun en finale au cours de laquelle il a interprété le Concerto n° 2 de Tchaïkovski puis leConcerto n° 2 de Brahms, Alexandre Kantorow a remporté la médaille d’or et le grand prix du concours Tchaïkovski. A seulement 22ans, il est aussi le premier pianiste français à gagner ce prestigieux concours créé en 1958. «Le concours Tchaïkovski, c’est une énorme exposition. Il y a des artistes que j’admire depuis longtemps comme musiciens qui m’ont contacté pour pouvoir jouer ensemble à l’avenir.» Avec Valery Gergiev, le tsar des maestros et directeur du comité d’organisation du concours, Alexandre enchaîne déjà les concerts cet automne et se produit en récital au Carnegie Hall de New York. Chez les Kantorow, la musique est assurément dans les gènes. Une mère violoniste et un père violoniste et chef d’orchestre réputé, Jean-Jacques Kantorow, forment le premier cocon musical où Alexandre découvre le piano dans le salon. «J’ai essayé le violon un petit peu. Au piano, la satisfaction immédiate d’appuyer sur les touches me plaisait. Cela a commencé comme un jeu.» Au lycée Racine, sa vocation se précise. Il entre alors au Conservatoire de Paris. A 16ans, il se produit à la Folle journée de Nantes, et sa prestation remarquée le fait démarrer comme soliste. Fidèle, il reviendra lors de la prochaine édition en 2020 jouer Beethoven en ce 250e anniversaire de la naissance du compositeur, puis le retrouvera à Radio France pendant le week-end de l’intégrale des sonates. «Je joue ses premières sonates.
C’est le jeune Beethoven, qui a envie de prouver qu’il va être un grand.» La Fondation Louis Vuitton qui le programme en concert depuis plusieurs saisons a servi d’écrin à l’enregistrement de son prochain album autour de Brahms, son compositeur préféré, et des rhapsodies de Liszt et de Bartók. Dans les bacs, son quatrième album, encensé par la critique, rend hommage aux concertos de Saint-Saëns, qu’il a enregistrés avec son père et le Tapiola Sinfonietta. «Quand je suis chez moi, je travaille quatre à cinq heures par jour», avoue ce perfectionniste pour qui «le public doit ressortir d’un concert en ayant vécu quelque chose de fort émotionnellement». A L I C E D E C H I R A C «Quatuor avec piano» de Mahler, avec les solistes de l’Orchestre philharmonique de Radio France, à la Philharmonie, le 15 novembre. «Concert Beethoven», à l’auditorium de la Maison de la Radio, le 22 mars. Album : «Saint-Saëns» (Bis Records). In June, pianist Alexandre Kantorowgave two remarkable performances to win first prize at the International Tchaikovsky Competition in Moscow. Aged just 22, he was the first Frenchman to win since the prize’s creation in 1958. “It gives you enormous exposure,” he says. “Artists I have always admired have since contacted me to work together.” He began playing piano as a child because he “loved the immediate satisfaction of pressing down the keys.” Today, he practices four to five hours a day, “so the audience will leave the concert having been through a powerful emotional experience.”
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Jean-Baptiste Millot
AlexandreKantorow
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AlexisMoncorgé
e doux rêveur à la voix chaude a toujours su que sa place serait sur les planches plutôt que dans le haras familial. De son tout premier rôle à la kermesse de l’école – un Pierrot lunaire –, Alexis Moncorgé garde pourtant un souvenir mitigé. «J’étais en larmes, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, le public m’effrayait!» Depuis, il le galvanise. Et sa remarquable adaptation d’Amok lui a même valu le Molière de la révélation masculine en 2016. Actuellement à l’affiche de Rouge, la pièce de John Logan aux six Tony Awards, le jeune homme de 33ans y campe l’assistant du peintre expressionniste abstrait Rothko (incarné par Niels Arestrup). Un face-à-face incandescent qui nous questionne sur la place de l’art. «Pour préparer ce rôlej’ai arpenté pendant six mois les musées, moi qui n’avais jamais été initié à la peinture. A la Tate Gallery, à Londres, je suis resté planté deux heures devant la série Seagram. Un Rothko, ça t’appelle, ça te happe, tu ne peux pas y échapper!» Fasciné par les récits de Kerouac, ce voyageur dans l’âme a grandi dans un petit village de 200âmes (Giel-Courteilles), niché en pleine campagne normande. «Gamin, je me prenais volontiers pour Indiana Jones et voulais parcourir le monde à la recherche de trésors cachés! Quand on a la nature pour terrain de jeu illimité, un simple tas de fumier devient une cabane ou une grotte. Il suffit d’y croire. C’est pourquoi je reste convaincu qu’un acteur doit garder son âme d’enfant. Les films de Belmondo, Bourvil, de Funès ou Steve McQueen, dont mon père était un grand fan, ont bercé mon enfance.» Perturbé par le divorce de ses parents, il participe activement à la troupe de théâtre du lycée. «Quand tu vis ça à 15ans, tu as envie de tout péter! En me raccrochant à l’essentiel, le théâtre m’a canalisé, avoue Alexis. L’héritage que je porte engendre fatalement de la pression.» Derrière cet héritage auquel il fait si pudiquement allusion plane l’ombre de son grand-père, Jean Gabin, né Moncorgé, monstre sacré du cinéma français. Mais ne comptez surtout pas sur lui pour brandir cette filiation en étendard. «J’ai pris très tôt conscience du poids que représentait mon nom et des réactions qu’il suscitait. Je ne voulais aucun passe-droit.» D’ailleurs, dès son arrivée à Paris, lorsqu’il s’inscrit aux cours de Jean-
Laurent Cochet puis à ceux d’Hélène Zidi après avoir brillamment suivi un double cursus de lettres internationales et de sciences politiques, Alexis n’a qu’une obsession: se mettre à nu sur un plateau.Vite repéré pour son talent, il est engagé dans LaPaix du ménage de Maupassant, qui fera un triomphe à Avignon en 2010. L’expérience lui donne envie de défendre un projet auquel il croit. Ce sera Amok, un texte de Stefan Zweig qu’il adapte en deux semaines en un monologue poignant. «L’apothéose d’un rêve», dira-t-il, certain de marcher désormais dans ses propres empreintes… L’acteur, qui a tourné depuis avec Denis Podalydès (LesGrands Esprits, 2017), rêverait de travailler pour Jacques Audiard, Alice Winocour ou encore Thomas Cailley. «En fait, j’aime les aventures. Je suis un acteur qui vibre, un artisan qui essaie d’utiliser au mieux ses outils pour construire le plus bel édifice possible.» PATRICIA KHENOUNA
You can currently find Alexis Moncorgéon stage in Rouge, John Logan’s play about Mark Rothko. To prepare for the role as the painter’s fictional assistant, the actor “spent six months in museums – I spent two hours in front of Rothko’s Seagram series at the Tate in London.” The grandson of Jean Gabin, one of French cinema’s most legendary stars, the young actor first took to the stage aged 15 after his parents’ divorce: “By bringing me back to the essential, theatre gave me focus.” Today, after triumphing in plays in Avignon and Paris, and winning a highprofile award for Amok, his adaptation of a text by Stefan Zweig, he dreams of working with Jacques Audiard or Alice Winocur. “I love adventures,” he says. “I’m an actor, an artisan trying to build the most beautiful edifice I can.”
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Astrid Jamois
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«le théâtre m’acanalisé»
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ALBERTO BIANI . ANJUNA . AU SOLEIL DE SAINT TROPEZ . BAOBAB . BICHE OPTIC . BRUNELLO CUCINELLI . BY SOPHIE . CALARENA . CAMILLA . DJULA . dM N PARIS . ERMANNO SCERVINO . ETRO . FRAME . FREE LANCE . GOLD HAWK . ICEBERG . INOA . KALMAR . LAS NOCHES IBIZA . LE TRICOT PERUGIA . LES INTERCHANGEABLES . LES NÉO BOURGEOISES . POUPETTE ST BARTH . MANZONI . MES DEMOISELLES . MIMI LIBERTÉ . MOTHER . PHILIP KARTO . PITUSA . REXALINE . SAVE MY BAG . SIYU . ST BARTH . STAR MELA . THEN PARIS
25, rue Marbeuf 75008 Paris +33(0)1 49 52 09 09 22, boulevard Jean-Jaurès 92100 Boulogne-Billancourt 70, rue Désiré-Le Hoc 14800 Deauville www.michaconceptstore.com
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EléonorePancrazi inaliste du concours Voix nouvelles et de la Glyndebourne Opera Cup l’an passé, Eléonore Pancrazi accumule les honneurs: elle a été Révélation lyrique de l’Adami en 2018, puis Révélation lyrique des Victoires de la musique classique en 2019. Cette mezzo-soprano corse a découvert tôt le chant. «Mes parents écoutaient de l’opéra à longueur de journée à la maison. J’avais adoré LaPérichole d’Offenbach à la télévision. Sur le conseil de mon père, j’ai écrit à Jérôme Savary qui le mettait en scène à l’OpéraComique. Il m’a répondu qu’il allait monter le spectacle à Bastia. Lorsque je suis allée le voir, j’ai eu un déclic: j’avais vraiment envie d’être sur scène!» Après deux années au conservatoire d’Ajaccio, Eléonore poursuit ses études à Paris à l’Ecole normale de musique Cortot et en conservatoire d’arrondissement durant quatre ans. Depuis, elle enchaîne les rôles. Alors qu’elle incarnait, en mai, Carmen dans une adaptation de l’opéra de Bizet, UneCarmen, étoile du cirque, au Théâtre des Champs-Elysées, elle retrouve l’avenue Montaigne pour un rôle travesti, Chérubin, dans LesNoces de Figaro de Mozart. «J’aime me fixer comme challenge de pouvoir tout faire. Chérubin est un jeune adolescent qui s’exprime tout le temps avec son cœur. Dans cet opéra, on parle de sujets assez graves: de droit de cuissage, de mari infidèle, de couple avec des problématiques sociales. Tout est bien ficelé. On pleure, on rit. C’est une œuvre ultime et parfaite.» Lauréate de la Fondation Royaumont, elle y a chanté en octobre La Chanson perpétuelle de Chausson, un tube de mezzo. «J’adore chanter des mélodies. C’est un répertoire beaucoup plus intimiste.» Et c’est
sans surprise aux mélodies de Chausson que sera consacré son premier album en mai prochain. D’autres projets discographiques sont annoncés: Ô mon bel inconnu de Reynaldo Hahn avec le Palazzetto Bru Zane,LesVoyages de l’amour de Boismortier avec le Centre de musique baroque de Versailles, Sémiramis de Destouches avec Les Ombres. Ce répertoire français oublié, Eléonore le chérit pour la créativité qu’il lui offre. En attendant, elle va nous enchanter en italien avec Voiche sapete, la romance de Chérubin. A L I C E D E C H I R A C «Les Noces de Figaro», de Mozart, au Théâtre des ChampsElysées, du 26novembre au 8décembre. Concert «Vienne éternelle», au Théâtre des ChampsElysées, le 15décembre. «Tolomeo, re d’Egitto», de Haendel, au Badisches Staatstheater de Karlsruhe, du 14au25février. «Sémiramis», de Destouches, à l’Opéra royal de Versailles, le 4mars.
“Ihad loved watching Offenbach’s La Péricholeon TV,” remembers Corsica-born mezzo Eleonore Pancrazi, “so I wrote to Jérôme Savary who had directed it and he replied that he was going to stage it in Bastia. I went to see it and eureka! I knew I really wanted to be on stage.” After two years studying in Corsica and four more in Paris, her career took off immediately: Bizet and Mozart, in major productions and recordings, all accompanied by numerous prizes and awards. And the future? “I like,” she says, “to set myself the challenge of doing it all.”
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Florent Drillon
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«J’adore chanter des mélodies»
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Des gens que j’aime…
Boris Cyrulnik
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ans doute avions-nous besoin d’un mot pour désigner la faculté de dépasser ses traumatismes. En lançant, sur le modèle anglo-saxon, cette nouvelle acception de «résilience», Boris Cyrulnik a enrichi à la fois la langue française et nos vies. Il a popularisé la possibilité de s’en sortir. L’aura du neuropsychiatre est telle qu’à 82ans on fait encore appel à lui pour organiser les Assises de la maternelle, comme pour animer l’image du rugby pour la Coupe du monde. Des gens qu’il aime? Il a naturellement choisi des «images identificatoires». 1/ ÉMILE. «Après la guerre, ça a été mon principal soleil. Je n’avais connu que le fracas. De la guerre, de l’avant-guerre, même, car mon père s’était engagé dans la Légion étrangère dès 1939 et, les femmes seules ne gagnant pas leur vie, nous vivions dans une immense pauvreté. Ensuite, comme nous étions juifs, ils m’ont mis en pension pour me sauver des nazis, puis ils ont disparu tous les deux. Les deux années d’après-guerre ont été encore plus dures. Pendant la guerre, j’étais protégé par des Justes. Après, on m’a placé dans des institutions dont les moniteurs avaient pour consigne de ne pas adresser la parole aux enfants; une quinzaine d’institutions en deux ans… Quand Emile, le compagnon de la sœur de ma mère, a été nommé mon subrogé tuteur, j’avais 10 ans. Il était costaud – qualité très importante pour un petit garçon fracassé –, il était gentil et, déjà, un grand scientifique. Centralien, ingénieur, il avait participé aux premières découvertes sur l’oscillographe cathodique, et il était aussi rugbyman. J’avais besoin d’un substitut paternel. Je me suis mis à jouer au rugby et j’ai présenté mon premier exposé de lycée sur l’oscillographe cathodique sans savoir qu’un jour ça deviendrait la télé… Il était appelé à faire des conférences internationales… Et voilà: j’ai fait des conférences internationales et du rugby.» 2/ RÉMI.De Sans familled’Hector Malot. «L’autre versant identificateur. Emile était un super-matheux. Rémi m’apportait le côté poétique, littéraire. Je n’avais pas appris à lire. J’ai rattrapé mon retard en quelques mois. J’ai très souvent vu ce déclic. John Bowlby l’a formalisé le premier dans LaThéorie de l’attachement: ce qui fonde la performance intellectuelle, c’est la sécurité affective; l’intelligence est une qualité relationnelle. Donc, à 11 ans, je me mets à lire comme un fou, et Rémi me met des paillettes dans l’âme. Ça racontait des histoires merveilleuses sur le thème: même quand on est un enfant abandonné, on peut s’en sortir. Quand on est petit, on a besoin de catégories claires. Je les avais: les Justes et les nazis, les bons et les méchants. Rémi confirmait ces catégories du monde abusivement mais nécessairement claires. En plus, du côté des bons, il y avait Madame Barbarin, Vitalis, les animaux… Or, dans les institutions où j’étais placé, j’avais de petites responsabilités d’un garçon de ferme de 7 ans: mener les ânes… Mes seules relations affectives étaient avec des animaux.»
3 et 4/ A.J. CRONIN et PIERRE FRESNAY. «Après LaCitadelle, j’ai lu tous les livres de Cronin. Médecin, écrivain et footballeur, il était représentatif de ce que je rêvais de devenir. A nouveau, un parfait identificateur. Officiellement, mes parents n’étaient pas morts, ils étaient disparus (je n’ai appris que bien plus tard qu’ils étaient déjà morts depuis longtemps en camp de concentration). Donc, je ne touchais pas de bourse. J’allais peu au lycée, je faisais les marchés; ma première année de mariage, j’ai continué à faire les marchés aux puces d’Argenteuil. Même si j’aimais l’esprit scientifique, je n’étais pas capable de faire une grande école. Médecin, oui: il suffisait de travailler pour décrocher son diplôme. Je me rêvais donc médecin, métier parfait pour être intégré. Du film Ungrand patron, avec Pierre Fresnay, je suis sorti bouleversé et galvanisé. Avec Cronin et Pierre Fresnay, je poursuivais cet idéal du moi.» 5/ HARRY HARLOW. «Monsieur et Madame Harlow, primatologues… Au lycée, j’allais beaucoup au cinéma. A l’entracte, des ouvreuses proposaient «cigarettes! esquimaux!». Je ne pouvais pas me les payer mais, dans ma poche, j’avais toujours un livre, une revue. Là, c’était un article de Harlow. J’ai le souvenir d’un moment parfait, d’un moment heureux… En isolant de jeunes macaques des autres singes, notamment de leur mère, puis en les resocialisant, les Harlow ont été les premiers, dans les années1950, à prouver expérimentalement l’impact de la privation d’altérité. Maintenant, avec la neuro-imagerie, et même au scanner, on peut photographier comment, en trois semaines, une carence relationnelle grave peut générer une atrophie cérébrale… et comment un substitut affectif peut réparer. Les expériences des Harlow ont été le point de départ de l’éthologie animale, et le début de mon aventure en éthologie animale et humaine.» 6/ JOSÉ ABOULKER. «Il était professeur de neurochirurgie à Paris et j’ai été son interne. Je l’admirais beaucoup. Il a fait des découvertes importantes. Il a sauvé des amis de la tétraplégie… Il était communiste. Il arrivait à 8heures, L’Humanitésous le bras, on lui donnait des nouvelles de ses malades pendant son café. Il était simple, chaleureux. Etudiant en médecine, il avait participé au débarquement des Américains à Alger, avec Jean Daniel, le futur patron du Nouvel Observateur, alors étudiant en littérature. Ils avaient 21ans. Ils savaient le port piégé de canons allemands. Ils ont attaqué la poste, envoyé des messages: “Surtout, n’entrez pas dans le port, on connaît une plage…” Avec des lampes, ils ont orienté ce débarquement qui autrement aurait été un massacre. Arrêté et déporté dans le Sud par le gouvernement de Vichy, José avait repris ses études quand le nazisme était tombé. La famille Aboulker, juive, prenait la défense des
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Arabes, ce qui ne les a pas empêchés d’être chassés de leur pays en 1962. Une biographie passionnante que j’ai découverte plus tard car il n’en parlait pas. En revanche, il nous a parlé de Mao. Dans ces années 1967-1968, Mao, qui commençait à aller mal, avait déclaré: «Je ne veux être soigné que par un neurologue français et communiste.» Invité en Chine, Aboulker a fait son diagnostic : encéphalite grave, puis est rentré en France. A cette époque où Michel Foucault, Philippe Sollers, etc. ne juraient que par le «Petit livre rouge», il nous a révélé que Mao ne savait plus ce qu’il disait… J’aime bien ces histoires-là, qui bousculent un peu la doxa.» Comme j’aime aussi les relations étonnantes, je l’interroge sur son ami Roland Topor. Ils se sont connus à 11ans, ont dîné ensemble quelques jours avant sa mort. Au lycée, ils courtisaient les mêmes filles. Il se rappelle une «Jacqueline merveilleuse» auprès de laquelle ils avaient «échoué tous lesdeux» … Jacqueline, si vous me lisez, SVP, contactez-moi: il m’a demandé votre numéro. S A B I N E E U V E R T E
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©DRFP/OdileJacob
Boris Cyrulnik, doctor, neurologist, psychiatrist, ethologist, and the man who introduced the idea of ‘resilience’ into French reveals some of his favorite people. 1. Émile.“When war broke out and as we were Jewish, my parents put me in a home to save me from the Nazis before disappearing. I lived in homes after the war – 15 in two years – until Émile, my aunt’s companion, was named my guardian. He was hard, but kind, intelligent, a great scientist, and a rugby player.” 2. Rémi, a character in Sans Famille (Without a Family) by Hector Malot. “I hadn’t learned to read, but caught up in a few months and aged 11 started to read like a lunatic, including abandoned Rémi. The book told wonderful stories about how even if a child is abandoned, it can survive.” 3 & 4. A.J. Cronin and Pierre Fresnay. “I read all Cronin’s book. Doctor, writer and footballer, he became a new role model for what I wanted to become. I had a scientific bent, but I wasn’t up to going to a top-flight school. But I dreamed of being a doctor and for that you just had to work hard to get your diploma. Seeing Un grand patron[a film about a surgeon] with Pierre Fresnay galvanized me.” 5. Harry Harlow.“By isolating young macaques from others, then by resocializing them, Harry Harlow was the first to prove experimentally the impact of solitude. His and wife Margaret’s experiments were the beginning of my adventures in human and animal behavior.” 6. José Aboulker.“My professor of neurosurgery in Paris, he took part in the landings in Algeria aged 21. He came to France after independence in 1962 and in 1967, was chosen to go to China to treat Chairman Mao. He returned to tell the famous Maoists like Foucault that their idol had no idea what he was saying any more. I love stories like that, which shake up received opinion.”
© Bal du Mooulin R Rouge 2019 - Mooulin Rouge® - 1-1028499
Agencce o cédille - Photo Ben Massiot
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Irrési stibles Tenta tions Dossier réalisé par A N N E D E L A L A N D R E Photographies
Antoine&Charlie Direction artistique
Anne Delalandre Stylisme
Coline Peyrot
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Boucles d’oreilles DIOR JOAILLERIE, «Diorama Précieuse», or, émeraudes et améthyste. Collier DIOR JOAILLERIE, «Rose des vents», or, diamants, nacre, lapis-lazulis, malachite, turquoise, onyx, œil-de-tigre, cornaline et opale rose.
Boucles d’oreilles LYDIA COURTEILLE, «Ailes», or, titanium, saphirs et morganites. Bague LYDIA COURTEILLE, «Léda et le Cygne», or, morganite et diamants. Robe en soie TARA JARMON
Boucles d’oreilles et collier PIAGET, «Limelight Mythical Journey II », or, émeraudes, grenats démantoïdes, diamants et tourmalines. Bague PIAGET, «Limelight Gem of Roses», or , diamants, émeraudes et saphir.
Boucles d’oreilles DJULA, «Cascade», or et diamants, collection Unique by Djula. Quatre chockers DJULA, or et diamants, collection Unique by Djula. Deux bagues DJULA, «Beverly Hills», or et diamants, collection Unique by Djula. Top en satin VERSACE.
Boucles d’oreilles et bracelet HARRY WINSTON, «Link», diamants et monture platine. Collier HARRY WINSTON, «Cluster», saphirs, diamants et monture platine. Chemise en dentelle CHRISTOPHER KANE sur MyTheresa.com. Top avec gant en velours MARINE SERRE.
Boucles d’oreilles DE GRISOGONO, «Melody of Colours», or, saphirs et apatites. Collier MIKIMOTO, «Jeux de Rubans» en perles de culture du Japon, diamants sur or. Bague DE GRISOGONO «Allegra», or, saphirs. Combinaison en coton MUGLER.
Boucles d’oreilles GUCCI, «Hortus Deliciarum», or, opales, grenats et diamants. Collier GUCCI, «Hortus Deliciarum», or, tanzanite, saphirs et diamants. Top et gant en satin GUCCI. Petit chandelier ASTIER DE VILLATTE.
Ear cuff AKILLIS, «Capture-Moi», or et diamants. Boucle d’oreille piercing de nez MESSIKA PARIS, «Wild Moon», or et diamants.
Boucles d’oreilles DAVID MORRIS, or, perles et diamants. Collier DAVID MORRIS, or et diamants. Top en tulle, FENDI. Robe en soie lamée THE ATTICO.
Bague DAVID MORRIS, «Palm Flower», or, aigues-marines et diamants. Bague MIKIMOTO, «La Désirable», perles de culture et diamants sur platine. Bague LYDIA COURTEILLE, «Léda et le Cygne», or, morganite et diamants. Bague LYDIA COURTEILLE, «Orchidée», or, turquoise, tanzanite, saphirs et diamants. Bague DAVID MORRIS, «Palm Flower», or, tourmalines et diamants. Top en coton BALENCIAGA sur MyTheresa.com
De gauche à droite et de haut en bas
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ollier DE BEERS, «Monarch Butterfly», diamants. Collier DE BEERS, «Electric Cichlid», or et diamants. Collier à pampilles DAVID YURMAN, «Renaissance», or. Collier GRAFF, «Threads», or et diamants. Bague CHANEL, «Médaille Solaire», or, platine et diamants. Bague CHARLOTTE CHESNAIS xBYREDO, or et diamants. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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Boucles d’oreilles CHANEL JOAILLERIE, «Lion Pépite», or et diamants. Collier CHANEL JOAILLERIE, «Lion Vénitien», or et diamants. Top en tulle plumetis MARCO DE VINCENZO. Robe en soie et tulle BOTTEGA VENETA.
Photographe: Antoine&Charlie @TristanGodefroy. Directrice artistique: Anne Delalandre. Stylisme: Coline Peyrot@Opos. Mannequin: Dustin Muchuvitz @Women360. Mise en beauté: Marielle Loubet@Calliste. Coiffure: Tie Toyama@Calliste. Manucure: Marie Rosa. Assistante styliste: Caroline Martin. Assistant photographe: Jules Martin. Assistante: Nathalie Bagdassarian. Retouches photo: Processus. Photographies retouchées.
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oucles d’oreilles LYDIA COURTEILLE, «Corset», or, morganites et diamants noirs. Boucles d’oreilles FRANCESCA VILLA, or, saphirs, boutons vintage 50s. Sautoir BOUCHERON, diamants, onyx, cristal de roche et or. Bague LYDIA COURTEILLE, «Lips», or et diamants noirs. Bracelet HERMÈS, or, jade et diamants. Bracelet TABBAH, or, onyx et diamants. Bague FRANCESCA VILLA, or, diamants et boule vintage en corne. Bague VHERNIER, titane et diamants.
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autoir BOUCHERON, «Verrière», émeraudes, diamants, or, titane et verre soufflé. Collier BULGARI, platine, émeraude et diamant. Bague DAVID MORRIS, or, diamants et émeraudes, collection Miss Daisy. Collier HARRY WINSTON, «Emeraude», émeraudes, diamants, platine et or. Collier et bague CARTIER, platine, émeraudes, cristal de roche, onyx, laque noire, diamants. Boucles d’oreilles JACOB&CO, platine, émeraudes et diamants. Bague PIAGET, or, diamants et émeraude, collection Golden Oasis. Bague DIOR, «Vert Sinople Emeraude», or, diamants et émeraudes. Bague ROBERTO COIN, or, diamants et malachite.
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ollier GRAFF, platine, or, diamants et émeraudes. Boucles d’oreilles LOUIS VUITTON, or, émeraudes, diamants et onyx. Collier BULGARI, platine, émeraude et diamant. Bracelet MARINA B, «Salvia», émeraudes, diamants, onyx noir et saphir noir. Bague BULGARI, platine, émeraude et diamant. Bracelet HARRY WINSTON, «Emeraude», émeraudes, diamants, platine et or. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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autoir DAVID MORRIS, or et diamants. Bague LYDIA COURTEILLE, «Lapin», or, saphirs et diamants. Boucles d’oreilles MAUBOUSSIN, «Tu es la Sublime Fleur de ma Vie», or, saphirs et rubis. Boucles d’oreilles BULGARI, or, rubellites, améthyste, émeraude, améthyste et diamants. Broche CINDY CHAO, diamants, saphirs, titane et or. Boucles d’oreilles MARINA B, «Livia», opale, spinelle noir, saphirs, diamants et or. Bague LYDIA COURTEILLE, «Abeille», or, morganites, saphirs, rubis et diamants. Bague HARRY WINSTON, «Saphir rose», saphir, diamants et platine. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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oucles d’oreilles GUCCI, or jaune, aigues-marines, béryls, opales, améthystes, topazes, péridots et diamants. Bracelet CHANEL,or, émail, saphirs, grenats mandarins et tsavorites, perles de culture et diamants. Boucles d’oreilles BULGARI,or rose, améthyste, citrine, péridot, tourmaline et diamants. Bague DIOR,«Multicolore Anglais Rubis», or, diamants, rubis, saphirs, grenats et émeraudes. Boucles d’oreilles JACOB&CO, or, tanzanite, diamants et spinelle. Bague ALEXANDRA ABRAMCZYK,or jaune, saphirs, apatites, tsavorites et diamants. Bague, VAN CLEEF&ARPELS, or, saphir et diamants. Bracelet ANNA HU, diamant, tourmaline Paraïba, grenat démantoïde, saphirs, spinelle, tsavorite.
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oucle d’oreille AKILLIS, «Python Croix Python», or et diamants. Collier GORALSKA, platine et diamants. Pendentif BUCCELLATI, or et diamants, collection Diamond Cut. Collier TTF, diamants. Bague ANA KHOURI, «Phillipa», diamants. Bague BUCCELLATI, or et diamants, collection Diamond Cut. Collier CINDY CHAO,diamants et titane. Bague YAEL SONIA, «Wrapped Curve», rhodium, or blanc, perle de Tahiti et diamants. Manchette fermée AKILLIS, «Capture-Moi», or et aimants. Bracelet DJULA, «Jonc», or et diamant.
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oucles d’oreilles SILVIA FURMANOVICH, or, diamants et améthyste. Collier LOUIS VUITTON, or, platinium, aigues-marines et diamants. Sautoir DJULA, «Soleil», or, diamants et cabochon de malachite. Médaillon DE BEERS, or et diamants. Bracelet DJULA, «Serpent», or, diamant et cabochon de turquoise. Bague POMELLATO, or, calcédoine, aigues-marines et saphirs. Bague DIOR, or, diamants, rubis, saphirs, grenats et émeraudes. Bracelet VAN CLEEF&ARPELS, or, aigues-marines, saphirs, émeraudes, spinelles et diamants. Bracelet BULGARI, or, tanzanites, citrine, aigues-marines et diamants.
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ollier PIAGET, or, rubis du Mozambique et diamants. Collier TTF, rubis et diamants. Collier LOUIS VUITTON, or, émeraudes et diamants. Bague PIAGET, or, rubis du Mozambique et diamants. Bague MAUBOUSSIN, «Tellement Sublime Mon Amour», or, diamants et rubis. Collier BULGARI, or, rubellites, saphirs et diamants.
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hoker DAVID MORRIS, «Amaryllis», or blanc, diamants et rubis birman. Bague GRAFF, «Inspired by Twombly» or blanc, diamants et spinelles. Bague VAN CLEEF&ARPELS, «Filtro d’Amore», or blanc, rubis et diamants. Bracelet BULGARI, or, rubellites, tourmalines, rubis et diamants.
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ague TASAKI,or jaune et perles d’Akoya. Collier MIKIMOTO, tissage de perles de culture du Japon et diamants sur or gris, collection Col. Collier PIAGET, or, diamants et perles. Pendentif MARC DELOCHE, «Antiope», œil-de-tigre sur torque et or. Bague DELFINA DELETTREZ,«Two in One», or blanc, jaune, diamants et perles Akoya. Boucles d’oreille PIAGET «Golden Oasis», or, diamants et perles Akoya. Bague MARC DELOCHE, «Thaletris», or jaune et argent. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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oucles d’oreilles PIAGET, or et diamants, collection Golden Oasis. Sautoir BOUCHERON, «Armoiries», topaze, diamants et or. Boucles d’oreilles, TIFFANY&CO, or, platine et diamants. Bague GUCCI, or, béryls et saphirs. Bague MAUBOUSSIN, «Princesse des Steppes», or et diamants. Bracelet GUCCI, or, saphirs et diamants. Bague POIRAY, or et diamants. Créoles POIRAY, or et diamants. Bracelet manchette BUCCELLATI, «Gotico», or, diamant. Bagues ROBERTO COIN, or et diamants. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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endentif DAVID YURMAN, diamants. Bijou d’oreille MESSIKA PARIS, diamants, collection Cushion Lasso. Boucles d’oreilles CARTIER, platine et diamants. Bague CHOPARD, or blanc et jaune. Bracelet DAVID MORRIS, or et diamants. Bague MESSIKA PARIS, diamant, collection Cushion Lasso. Bague FRED, or, spinelles et diamants. Bague CHANEL, or, platine et diamants. Bracelet DE BEERS, or et diamants.
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ollier PIAGET, saphirs et diamants, collection Golden Oasis. Collier TIFFANY&CO, platine, saphirs, tanzanites et diamants. Collier VAN CLEEF & ARPELS, «Verona», or, saphir et diamants. Boucles d’oreilles GRAFF, «Inspired by Twombly», or, diamants et saphirs. Bague MELLERIO, diamants et lapis-lazuli. Bague MAUBOUSSIN, «Tu es la Sublime Fleur de ma Vie», or, saphirs et diamants.
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ague ROBERTO COIN, or, diamants, saphirs et onyx. Broche ANNA HU, gemmes multicolores et diamants. Pendentif MARINA B, «Virius», spinelle, citrine, diamant et or. Bague ALEXANDRA ABRAMCZYK, or, rubis et diamants. Collier TIFFANY&CO, or, diamants et pierres de couleur. Bague TABBAH, or, diamants et émeraudes. Broche TIFFANY&CO, or, émail, diamants et perles. Bracelet GUCCI, or, tsavorites et diamants.
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ROLEX, «Oyster Perpetual Pearlmaster 34», or gris 18 ct et diamants. Montre PIAGET, or blanc, diamants et malachites. Montre GRAFF, «Threads», mouvement quartz, or et diamants. Montre DIOR, or jaune, diamants, tanzanite, émeraudes, grenats, tsavorites, rubis et saphirs. Montre DEGRISOGONO, «Baby Grappoli», or, rhodium, rubis, rubellites et quartz.
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Comment le ciel regarde Paris Page de gauche, la place de l’Etoile. Ci-dessus,la tour Eiffel.
Ci-dessus, les Invalides. Page de droite, le jardin du Luxembourg.
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e là-haut, la ville n’est plus chaos, agitation, désordre, bruit et fureur, mais un agencement pensé et construit, tranquille et apaisant, graphique et gracieux. La complexité stressante devient un ordre géométrique. Vu du ciel, tout est plus pur, pas de pollution, d’énervements et d’encombrements, la ville montre une beauté nouvelle, celle de sa structure. On découvre des formes et des espaces invisibles de la rue ou du trottoir: la noblesse des constructions, le raffinement du dessin des places, l’élégance du tracé des avenues, l’alignement subtil des arbres, la diversité des immeubles. Et aussi les fantaisies des toits, les cours cachées, les jardins secrets, les terrasses exclusives… Ces très étonnantes images sont dues à Jeffrey Milstein, photographe, architecte, graphiste et pilote. Il a obtenu l’autorisation, rarement donnée, de photographier, à l’aide d’une caméra haute résolution moyen format, la capitale à partir d’un hélicoptère, directement au-dessus des principaux monuments de la ville. Il y a quelques années, il avait photographié de gros avions au décollage vus de dessous, des paquebots scintillants vus du dessus et toute une série de villes vues d’avion ou d’hélicoptère, comme New York, Los Angeles et Miami. Aujourd’hui, c’est Paris. Et la surprise de la découverte de la capitale vue du ciel est un émerveillement. CLAUDE MAGGIORI
La Défense.
Ci-dessus, les Halles.Page de droite, la place de la Madeleine.
Ci-dessus, la place des Vosges.Page de droite, les jardins de Versailles.
{Talents}
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FKA Twigs
l y a sept ans, en couverture du magazine de mode branché anglaisI-D,qui se trompe rarement quand il s’agit de dénicher les talents qui feront la pop de demain, FKA Twigs affichait son visage métissé, ses accroche-cœurs sur le front, ses cheveux tressés et son anneau dans le nez, comme une vision radieuse de ce que le futur avait de meilleur à nous apporter. De son vrai nom Tahliah Debrett Barnett, Anglaise née d’un père jamaïquain et d’une mère anglo-espagnole, l’inconnue qui n’avait à l’époque sorti qu’un quatre-titres sobrement intitulé EP1, accompagné de vidéos aussi expérimentales que futuristes, n’était pas alors la compositrice, productrice, chanteuse et (surtout) danseuse hors norme considérée désormais comme la future Björk, Aaliyah ou Kate Bush. Débarquée à Londres à 16 ans pour suivre une école de danse, elle se retrouve vite à accompagner les tournées de Kylie Minogue, Ed Sheeran ou des Français The Shoes. Mais, partisane d’un art total se réclamant de figures hautes en couleur comme Siouxsie Sioux, Billie Hollyday ou Nina Simone, Tahliah sait que son salut est ailleurs. Son premier album, en 2014, écrit en collaboration avec Arca, jeune producteur prodige repéré par Kanye West, la voit imposer un univers chimérique où les rythmes le dis-
putent aux influences dub qui s’envolent en fumée, où la musique classique se mélange aux sons âpres des machines, pendant que la voix cristalline de FKA, tout en souffle et respiration, impose comme une dimension liturgique à son univers. Le tout accompagné de vidéos au-delà du sublime où le corps de FKA Twigs se fait élastique et mutant, empruntant autant à la danse moderne qu’aux circonvolutions du voguing. Passée du statut d’inconnue à star planétaire, égérie pour Nike ou les Google Glass, fiancée à Robert Pattinson, le sex-symbol de l’Amérique, comme après un conte de fées malheureusement terminé, FKA vient de sortir d’un long silence médiatique, prélude à la sortie de son nouvel album. Un Magdalene écrit en collaboration avec le mélancolique et contemplatif Nicolas Jaar, rempli de notes de piano contemplatives, de paysages sonores et de ballades mélancoliques hantées par la voix incroyable de FKA Twigs, quasi religieuse. Un album tout en douceur, conçu comme un plaid en prévision des frimas de l’hiver qui arrive. P A T R I C K T H É V E N I N FKA TWIGS.Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe, le 1er décembre.
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN Galeries&Musées Restos&Bars Concerts&Fêtes Envies&Plaisirs Boutiques & Adresses
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GALERIES & M USÉES O
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n n’a pas coutume de voir rassemblées dans un même lieu les œuvres d’une cinquantaine d’artistes émergents, ici collectionnées par le fonds de dotation Famille Moulin. C’est la première fois qu’une partie de cette collection familiale bénéficie d’un tel accueil muséal. Une occasion à saisir pour découvrir loin du tintouin des reconnaissances officielles un état de la création internationale. Un climat, ou plutôt des climats, puisque installations, sculptures et vidéos ont été réparties en cinq chapitres autour des quatre éléments: l’eau, le feu, l’air et la terre, auxquels s’ajoute le métal. MUSÉE D’ART MODERNE. You. Œuvres de la collection Lafayette Anticipations, 11 avenue du Président-Wilson, ParisXVIe. Jusqu’au 16février2020. Maggie Lee, «AA xxx», 2016, collection Lafayette Anticipations ©Maggie Lee, courtesy de l’artiste et d’Edouard Montassut, Paris, photo ©Gina Folly. Delphine Coindet, «Dear M.», 2008, collection Lafayette Anticipations ©Adagp, Paris, 2019, photo ©Annik Wetter.
Soulages au Louvre
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ix ans après les 90ans du peintre célébrés au Centre Pompidou, le Louvre lui offre les cimaises du Salon carré pour son centième anniversaire, retraçant ainsi un impressionnant itinéraire depuis ses débuts, en 1946. Belle épopée pour celui qui continue de peindre envers et contre tout. Etiqueté sous le drapeau de l’abstraction, il bénéficie désormais de la reconnaissance des institutions muséales et de celle du marché. Toujours gênant, ce label de l’abstraction, car on ne voit pas trop ce qu’il recouvre. L’affaire serait entendue, puisque Soulages travaille les mille et une variations du noir. Et c’est encore ambigu comme constat, puisqu’il souhaite surtout créer de la lumière à partir de cette couleur. «Le blanc d’une page, précise-t-il, s’illumine si l’on y ajoute des traits noirs.» Une expérience qui remonte à l’enfance. Questionné sur ses dessins, ces traces d’encre qu’il portait sur le papier, il répondait: «Je fais de la neige.» C’est donc sous cet angle qu’il convient d’appréhender l’œuvre en envisageant les différentes matières des noirs comme de la lumière venue du noir, réfléchie par la trame des surfaces sombres. Cette aventure singulière déplaçant les priorités le situe aussi du côté du temps long de l’art, vers cette origine vieille de plusieurs centaines de siècles où des mains œuvraient dans la profondeur obscure des grottes. L’histoire de la peinture, après tout, ne débutant pas à la Renaissance, les grands formats de Soulages s’inscrivent très naturellement dans l’ombre portée de ces lointains commencements. B E R T R A N D R A I S O N MUSÉE DU LOUVRE. Soulages au Louvre. Rue de Rivoli, ParisIee. Du 11 décembre 2019 au 9mars2020.
elui que Jean Paulhan appelait F.F. (1861-1944) aura été à cheval sur deux siècles, et, s’il fallait filer la métaphore, on dira qu’il chevaucha en éclaireur l’art de son temps. Tour à tour employé turbulent, journaliste incisif, critique nerveux, galeriste d’avant-garde et anarchiste toujours, il donna le la de son époque. Amoureux des artistes, il découvre Georges Seurat, et, libre de tous les partis pris artistiques, collectionne tous azimuts aussi bien les arts dits non occidentaux que Matisse tout en s’intéressant aux futuristes italiens. MUSÉE DE L’ORANGERIE. Félix Fénéon. Les temps nouveaux, de Seurat à Matisse. Jardin des Tuileries, place de la Concorde, ParisIer. Jusqu’au 27janvier2020.
«Portrait de l’artiste», 2 octobre 2017 ©Collection Raphaël Gaillarde ©Rmn-Grand Palais. «Brou de noix», 1946» Rodez, Musée Soulages ©Archives Soulages ©Adagp, Paris 2019.
Paul Signac, «Opus 217. Portrait de M. Félix Fénéon en 1890», huile sur toile, The Museum of Modern Art, New York, gift of Mr. and Mrs. David Rockefeller ©Digital image, The Museum of Modern Art, New York/Scala, Florence.
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Félix Fénéon
LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Nikolina Petolas
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ikolina est une photographe et artiste plasticienne originaire de Zagreb, en Croatie. Elle travaille avec diverses techniques, telles que le collage photo, les huiles et les acryliques. Dans ses présentations métaphoriques, allant de paysages oniriques et fantastiques à des personnages étranges et sombres, des créatures et des environnements, elle propose une expérience subjective du monde. GALERIE BORIS. Nikolina Petolas. Compositions photographiques. Tale of the Blue Pear.3 rue Saint-Philippe-duRoule, Paris VIIIe. Jusqu’au 21 décembre2019.
Hassan Hajjaj
L La collection Alana
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a collection Alana (Àlvaro Saieh et Ana Guzmán), l’une des plus précieuses et secrètes collections privées d’art de la Renaissance italienne au monde, dévoile ses chefsd’œuvre de la peinture transalpine: Fra Angelico, Bellini, le Tintoret, Véronèse, Bronzino, Gentileschi... On traverse ainsi cinq siècles de peinture grâce à 75tableaux d’exception. MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ. La collection Alana, Chefsd’œuvre de la peinture italienne. 158 boulevard Haussmann, ParisVIIIe. Jusqu’au 20janvier2020. Maître de Pratovecchio (Florence, actif vers 1440–1460), «Vierge à l’Enfant sur un trône avec deux anges, sainte Brigitte de Suède et saint Michel archange», années 1450, collection Alana, Newark, Delaware, Etats-Unis, photo ©Allison Chipak.
«Passing Strangers» ©Nikolina Petolas/ Galerie Boris.
Julien Colombier
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’exposition s’appréhende en trois temps: découverte de nouvelles jungles luxuriantes peintes dans les tons bleu-vert si caractéristiques de l’artiste. Puis, des végétaux plus abstraits, couplés avec des éléments minéraux. Enfin, le dernier tiers de l’exposition se consacre aux recherches les plus récentes de l’artiste. GALERIE LE FEUVRE&ROZE.
Julien Colombier. Messing with the blue.164 rue du Faubourg-Saint-Honoré, ParisVIIIe. Jusqu’au 7décembre 2019. «A Deeper Shade of Blue», 2019, courtesy Le Feuvre & Roze.
Helena Rubinstein, la collection de Madame
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vec 60sculptures primitives, portraits et objets d’art, cette exposition propose une approche originale de l’art vu par une femme passionnée qui s’intéressait à ce que d’autres considéraient comme «laid». Partie de rien, Helena Rubinstein est entrée dans l’histoire grâce à un empire cosmétique. Pendant toute sa vie, la femme d’affaires a acquis de nombreuses œuvres d’art et s’est constitué une grande collection. Elle s’entoura d’artistes, dont Colette, Cocteau, Man Ray et Chagall, sans négliger les coups de cœur rapportés de ses voyages dans le monde entier. MUSÉE DU QUAI BRANLY-JACQUES CHIRAC.
Helena Rubinstein. La collection de Madame. Quai Branly, ParisVIIe. Jusqu’au 28 juin2020. «Helena Rubinstein posant devant des objets de sa collection, 216, boulevard Raspail, Paris», c. 1930 ©Lipnitzki/Roger-Viollet. «Marionnette de sogo bo», Bamana, Mali, début XXe siècle. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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a MEP présente la première rétrospective en France de l’artiste anglomarocain Hassan Hajjaj, en lui donnant carte blanche. Le parcours retrace plusieurs années du travail de l’artiste: de nombreuses séries photographiques, mais également des vidéos, et du mobilier. Né en 1961 à Larache au Maroc et londonien depuis 1973, Hassan Hajjaj vit et travaille entre les deux pays. Il est autant influencé par les scènes culturelles et musicales londoniennes que par son héritage nord-africain. La RATP accompagne l’exposition de Hassan Hajjaj en présentant un projet inédit dans une dizaine de stations et gares.
MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE. Carte
blanche à Hassan Hajjaj. 5-7 rue de Fourçy, ParisIVe. Jusqu’au 17 novembre2019. «Sans titre» de la série «Handprints» ©Hassan Hajjaj, 2000/1421. «M.» de la série «Kesh Angels» ©Hassan Hajjaj, 2010/1431.
Galeries & Musées
Pierre et Gilles
Charlotte Perriand
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harlotte Perriand est désormais reconnue comme l’une des plus grandes créatrices de mobilier du XXe siècle. A l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort, la Fondation Louis Vuitton lui consacre une grande exposition où l’on pourra déambuler dans L’Appartement idéal de l’artiste, fait de meubles en acier chromé, créé en 1927; dans son Refuge tonneau imaginé en 1938; et dans sa Maison de thé, réalisée en 1993 pour l’Unesco. Artiste engagée, Charlotte Perriand tente de répondre aux problématiques d’habitat de son époque et n’aura de cesse de dénoncer «la grande misère de Paris».
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epuis les années 1980, Pierre et Gilles ont photographié plusieurs générations de stars. A travers l’installation La Fabrique des idoles, la Philharmonie de Paris nous invite à découvrir l’histoire d’amour qui lie les deux artistes à la musique, en conduisant le visiteur dans un parcours pop où les saints musiciens côtoient reliques, objets liturgiques et produits dérivés, tous issus de l’atelier de Pierre et Gilles. PHILHARMONIE DE PARIS. Pierre et Gilles. La fabrique des idoles. 221 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe. Du 20 novembre 2019 au 23 février2020.
FONDATION LOUIS VUITTON.
Le monde nouveau de Charlotte Perriand.8avenue du Mahatma-Gandhi, ParisXVIe. Jusqu’au 24février2020.
«Sainte Mary MacKillop (Kylie Minogue)», 1995, collection privée ©Pierre et Gilles.
«Chaise ombre», 1954, Paris ©Centre Pompidou/Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle ©Adagp, Paris, 2019.
Zineb Sedira
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ineb Sedira vit et travaille entre Paris, Alger et Londres. Née en France, en 1963, un an après la fin de la guerre d’Algérie, son œuvre revient comme un leitmotiv sur les fractures de l’immigration. Ses installations, vidéos et sculptures retracent la cartographie des multiples blessures engendrées par les déplacements. Ses films interrogent les paysages mutilés par la frénésie économique et se font l’écho de ceux qui en rapportent le récit. JEU DE PAUME. Zineb Sedira. L’espace d’un instant. Jardin des Tuileries, place de la Concorde, ParisIer. Jusqu’au 19janvier2020.
Tyson/ Monet
Zineb Sedira, «Lighthouse in the Sea of Time», 2011, installation vidéo ©Zineb Sedira/ Adagp, Paris, 2019, courtesy de l’artiste et Kamel Mennour, Paris/Londres.
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epuis plus de trente ans, l’artiste britannique Keith Tyson, travaillant avec divers matériaux – peinture, argile, métal, résine –, remet en question le rôle de l’art dans la représentation. A l’occasion de son second opus des Dialogues inattendus, le musée l’invite à venir dialoguer avec deux œuvres de ses collections : Le Pont de l’Europe, gare Saint-Lazare et Bras de Seine près de Giverny, soleil levant, de Claude Monet.
Huysmans critique d’art
crivain crucial de la fin du XIXe siècle, Joris-Karl Huysmans reste un critique d’art mal connu du grand public. Plutôt féru de Frans Hals et Rembrandt, Huysmans a découvert Degas lors de l’exposition impressionniste de 1876. Ses critiques invitent à un moment particulier de l’art européen et de la sensibilité moderne, à la croisée de la poussée naturaliste des années 1870, du décadentisme des années 1880-1890 et du retour aux primitifs sur fond de renaissance catholique. MUSÉE D’ORSAY. Huysmans critique d’art. De Degas à Grünewald, sous le regard de Francesco Vezzoli.1 rue de la Légiond’Honneur, ParisVIIe. Du 26novembre 2019 au 1er mars2020.
MUSÉE MARMOTTAN MONET. Tyson/Monet. Une
question de peinture.2 rue Louis-Boilly, ParisVIIIe. Jusqu’au 1er mars2020.
Giovanni Boldini, «Robert de Montesquiou», 1897, ©Rmn-Grand Palais/Hervé Lewandoski.
Claude Monet, «Le Pont de l'Europe, gare Saint-Lazare», 1877, Musée Marmottan, Paris, France.
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Barbara Hepworth
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eu connue en France, cette figure majeure de la sculpture britannique du XXe siècle a pourtant côtoyé Henry Moore, Picasso, Calder… Le Musée Rodin propose une vue d’ensemble de sa carrière et de son œuvre, ainsi que ses méthodes de travail. MUSÉE RODIN.
Barbara Hepworth. 77 rue de Varenne, ParisVIIe. Jusqu’au 22mars2020. «Barbara Hepworth taillant une œuvre au Palais de la danse», 1961, collection Hepworth, photo ©Mathews. Barbara Hepworth, «Curved Form (Trevalgan)», 1956, bronze, Tate Barbara Hepworth ©Bowness, photo ©Tate.
Marche et démarche
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a chaussure, par sa diversité, fascine. De la tong dont l’utilisation remonte au IVe millénaire avant notre ère aux sneakers qui envahissent les trottoirs du monde entier, il y a de quoi faire. On pourrait y ajouter les mules, les chaussons et autres poulaines médiévales sans épuiser le sujet, et on n’a encore rien dit des bottes de sept lieues, des talonnières ailées du dieu Hermès, ni de la pantoufle de vair malheureusement perdue par Cendrillon. Passons aussi sous silence les innombrables appellations qui désignent cet auguste objet ; souvenons-nous seulement de l’increvable pompe et du croquenot avachi. Complétons avec certaines versions plus décoratives qu’utilitaires, à l’exemple des souliers minuscules (sup)portés par Marie-Antoinette à la fin du XVIIIe siècle. Bref, la liste est intarissable et permet de jouer sans retenue avec toutes les variations existantes de par le globe. Au lieu de se livrer à une simple addition de modèles aussi ébouriffants les uns que les autres, la bonne idée consiste à envisager cette vertigineuse exposition de semelles à partir de la marche. Effectivement, la démarche est aussi individuelle qu’il y a
d’individu chaussé, et, de plus, on ne navigue pas de la même manière avec des brodequins militaires ou perchée sur des escarpins, sans parler des sols boueux ou uniformes qui rendent le déplacement pénible ou léger selon l’humeur ou la pente à gravir. On parle alors de port et d’allure, il suffit de penser aux claquettes, et on aura un aperçu tonique de cette présentation qui suit de près le pied sans botter en touche. B E R T R A N D R A I S O N MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS. Marche et démarche. Une histoire de la chaussure. 107 rue de Rivoli, ParisIer. Jusqu’au 23février2020. www.madparis.fr #marchetetdemarche_mad
«Bottes rouges», collection Falbalas ©MAD Paris, photo Hughes Dubois. «Horseshoes», Iris Schieferstein ©MAD Paris, photo Hughes Dubois. Vivienne Westwood, «Modèle Gillies», Londres, collection automne-hiver 1995, Paris, Musée des arts décoratifs ©MAD Paris, photo Jean Tholance. Roger Vivier pour Christian Dior, «Escarpin et son talon Choc», Paris, 1955 ©MAD Paris, photo Hughes Dubois. Lempori, «Bottines», vers 1910 ©MAD Paris, photo Christophe Dellière. Christian Louboutin et David Lynch, modèle Ballerina Ultima Paris ©MAD Paris, photoHughes Dubois. Paco Rabanne, «Modèle Verseau» ©MAD, Paris, photoJean Tholance.
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R ESTOS & B ARS La Table du 53 lottie dans le passage des Panoramas, cette table immaculée a conservé son décor laiteux mais a revu sa copie. L’ancien second, Hideki Nakamura, est désormais aux manœuvres et s’est hissé sous la toque de chef de la maison. Même veine, même ton d’une cuisine poétique et distinguée qui va à l’essentiel. Même atmosphère au luxe apaisé, tout en finesse et discrétion. La nouveauté, c’est ce menu déjeuner à prix doux (35€) qui régale d’assiettes maîtrisées, belles comme des astres, où le goût est au rendez-vous: filets d’anchois sur crème de haddock, chips croustillantes, fenouil et émincé de pommes vertes. En plat, un épatant cabillaud meunière sauce aux câpres et vin blanc, pommes de terre confites et chou croquant. Et des desserts de haute voltige, comme la pavlova aux châtaignes, aussi gracieuse qu’une danseuse étoile. LA TABLE DU 53. 53 passage des Panoramas, ParisIIe. 0142330435.
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Pavyllon
Veronese
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n investissant le rez-dechaussée du pavillon Ledoyen, Yannick Alléno, chef 3 étoiles, crée l’émoi de cet automne 2019. Dans l’absolu confort d’une salle ouatée, cette nouvelle table dont le décor a été imaginé par l’architecte Chahan Minassian installe élégance et déconnexion. Affranchie du cérémonial classique du grand restaurant, Yannick Alléno invite ici ses hôtes autour d’un monumental comptoir planté devant les cuisines. Campé sur des chaises hautes, on assiste au spectacle d’une cuisine minute, vive et appliquée. Ce midi-là, voyage en mer avec un saint-pierre émincé à cru, mariné au persil, brunoise en herbes: vivifiant. A suivre, un blanc de bar en escalopines, caviar golden osciètre: subtil. Avant le dessert, des petits légumes en tempuras comme tombés du ciel arrivent sur la table. Et, enfin, ce bien nommé parfait glacé au café, crème pistache et brioche fleurée. Verdict? On veut rester là, ne plus partir… PAVYLLON. Pavillon Ledoyen, Carré des Champs-Elysées, 8 avenue Dutuit, ParisVIIIe. 0153051010.
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pour moi, j’étais jeune et je me concentrais là-dessus. Aujourd’hui, je ne fais pas la cuisine pour les étoiles ; mon envie première, c’est d’amener mes clients à vivre une expérience culinaire.
uccesseur d’Alain Senderens chez Lucas Carton, Julien Dumas, 39ans, officie avec panache et talent à cette table iconique de Paris. Auréolé d’une étoile, ce chef engagé et humaniste défend des valeurs fortes et prône une cuisine vivante exigeante.
Quels sont les fondamentaux de votre cuisine? Le côté humain que je mets au
Etre dans un lieu aussi emblématique que Lucas Carton, est-ce intimidant ou exaltant? Cela me donne de l’énergie et me
centre de mon métier: mes fournisseurs, ma brigade, les clients. J’ai une profonde admiration pour ceux qui cultivent la terre avec respect. Je ne travaille qu’avec des porte. Il s’est passé tellement de choses, ici... producteurs locaux dans un rayon de 200 km. Quand j’y suis arrivé, à 32ans, l’excitation était Pour le poisson, j’ai choisi deux pêcheurs très forte et je partais un peu dans tous les sens. bretons qui participent à la préservation des Aujourd’hui, j’ai canalisé cette énergie, la matuchef du océans. Je suis un passeur de produits et de rité y est sûrement pour quelque chose. Vous avez décroché une étoile au Guide Lucas Carton messages: je milite pour une cuisine vivante. J’aime associer des poissons nobles avec des Michelin. Que représente ce guide pour vous? produits qui le sont moins, comme la sardine… et le caviar. C’est d’abord un souvenir d’enfance, mon père et mon grand-père ne voyageaient qu’avec ce guide. Mon grandQuel est votre plat signature? Le chou-fleur, mais un père était d’ailleurs directeur adjoint de l’usine Michelin à chou-fleur pas figé. J’aime la cuisine qui évolue. Clermont-Ferrand. Plus tard, les étoiles ont été un objectif LUCAS CARTON.9 place de la Madeleine, ParisVIIIe. 0142652290. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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Fred Laures
Julien Dumas
LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Kitsuné
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Coya
l était attendu, il est là! Coya a investi les murs d’une ancienne église à Beaupassage et frappe fort avec ses 700 m2, son pisco bar et sa belle terrasse. Dans un foisonnement de matières et de couleurs, un décor spectaculaire pensé par le studio londonien Sagrada qui donne tout de suite le ton. Plus qu’un lieu, un univers. Dans cette ambiance vibrante et joyeuse, on se laisse séduire par une cuisine péruvienne aguicheuse, débridée et convaincante. Ce soir-là, guacamole minute, ceviche, tacos, tiraditos, viandes grillées au charbon défilent sur la table, assument le partage et nous collent le sourire. Et quand les churros au chocolat au lait viennent assurer le final, là, c’est carrément le bonheur! COYA. 53-57 rue de Grenelle, ParisVIIe. 0143220065.
a marque au petit renard qui nous régalait déjà avec ses cafés étoffe son offre avec l’ouverture de son premier restaurant. Planté à deux pas du Palais-Royal, le lieu imaginé par le studio d’architecture Ciguë revisite le bistrot parisien et accueille dès le matin avec des petits déjeuners gourmands: pancakes japonais, œufs Bénédicte portobello... Derrière les fourneaux, la cheffe Chihiro Yamazaki propose une cuisine sous influences mi-française, miaméricaine, teintée çà et là de touches nippones. On est déjà addict au houmous d’édamame, on craque pour le croque-monsieur au thon, citronnelle et gingembre et on peut revenir tous les jours pour le mochi aux fruits de saison! CAFÉ KITSUNÉ LOUVRE. 2 place André-Malraux, ParisIer. 0140159965.
Chez Jeanne
Shabour
Social food
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e chef Assaf Granit et sa bande complice, Dan Yosha, Uri Navon et Tomer Lanzman, remettent le couvert! Après Balagan, les voici à demeure chez Shabour, table heureuse située en plein cœur du Sentier dans un espace brut qui affiche fièrement ses volumes et ses pierres. Réunissant ses hôtes autour d’une cuisine ouverte, Shabour, c’est d’abord un lieu complice constellé de bougies où le décor et les cuisiniers nourrissent un climat plein d’allant et nous font nous sentir chez nous. Cette irrésistible table fait goûter à une cuisine israélienne de haut vol: thon rouge, épinard, shifka, saint-jacques, riz noir et labane, rouget matbucha et feta… Au moment du dessert, la mousse au chocolat arrive dans une louche, s’arrose minute d’huile d’olive et d’une pincée de sel. Et tandis que les dîners s’éternisent, que le sommelier étonne avec ses grands crus du monde, la vie pétille comme nulle part ailleurs de ce côté-là de Paris. Unique. SHABOUR, 19 rue Saint-Sauveur, ParisIIe. Réservation sur internet.
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uel plaisir de retrouver le chef Alexandre Arnal (Takaramono) aux commandes de cette coquette cantine! Derrière ce joli concept, la it girl Jeanne Damas, qui a inauguré cet espace alluré décoré par Démodé, avec d’un côté la boutique rassemblant sa ligne de vêtements (Rouje) et de l’autre la table et sa carte bistrotière bien dans l’époque. Au menu, donc, des plats de brasserie alléchants (Croque-Jeanne et sa béchamel au thym et romarin, œufs mayonnaise, salade César…) et des plats du jour offrant toujours une option végétarienne, comme ces resplendissantes carottes en trois façons. Et le dimanche? C’est brunch avec huîtres et vin blanc. Smart. CHEZ JEANNE. 11 bis rue de Bachaumont, ParisIIe. Ouvert tous les jours en continu, sans réservation.
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restos & Bars
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dieu, robusta aigre, du matin pour un réveil jus de chaussette en douceur; Body Builder, âcre, filtre insipide et autres musclé et intense, riche moutures douteuses.Chez en arômes et relevé de Belleville Brûlerie, on sait notes fumées; leMistral, faire un bon café! Trois rayonnant, vif et léger, bons amis, David Flynn, aux notes florales... On Thomas Lehoux et Jeff peut déguster tous ces Marois, ont fondé cette cafés chez soi, confortabelle maison de torréfacblement installés, grâce tion, ancrée dans le quarà la formule d’abonnetier bouillonnant de Bellement mensuelle qui ville, en 2013. Succès! Ils permet de recevoir dans revendiquent haut et fort sa boîte aux lettres des un savoir-faire artisanal sachets de café de tricolore et réinventent le 250grammes fraîchecafé parisien, avec un ment torréfié. On peut credo: «démocratiser le aussi les savourer dans bon café pour que chacun les lieux que Belleville puisse quotidiennement Brûlerie a lancés : LeQG, avoir accès à ce plaisir». non loin de l’adresse hisadresses très parisiennes A la base de tout, un approtorique, dans le XIXe ; visionnement en direct de LaFontaine de Belleville, cafés de spécialités issus dans le Xe; Le50 (notre des dernières récoltes et préféré), dans le XXe ; des meilleures fermes: Belleville Brûlerie travaille avec des LeBelleville Brûlerie Marais, rue Dupetit-Thouars, à deux importateurs de renom, tels Collaborative, Cafés Imports pas du Carreau du Temple; et le petit dernier, installé rue ou Coffee Sources. La maison signe des créations inédites de Grenelle. Et aussi à des adresses qu’on adore, comme élaborées à partir des meilleurs cafés pour donner laMaison Plisson ou Holybelly. naissance à une véritable complexité aromatique dans SANDRA SERPERO ses cafés d’assemblage aux noms rieurs et aux packagings Belleville Brûlerie. 14bis rue Lally-Tollendal, Paris XIXe. délicieusement graphiques et rétro: Pantoufle, le mélange www.cafesbelleville.com
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Albin Durand
Belleville Brûlerie
LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Lisa Klein Michel
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La crémerie
n investissant les murs de la plus ancienne crémerie de Paris (1880), cette cave à vin taille XS auréolée d’un superbe plafond d’époque peint à la main provoquait déjà l’émotion. Elle s’ouvre désormais à une gastronomie vivante et moderne. Merci David Lanher (Le Bon Saint Pourçain, Racines), qui a posté aux manœuvres des cuisines le chef japonais Tsuyoshi Yamakawa, passé au Cracco2 à Milan, puis à Paris, chez Saturne. Et voilà la carte qui s’amourache des grands classiques de bistrot magnifiés par des dressages sophistiqués et des associations originales: burrata des Pouilles, champignons, châtaignes, hachis parmentier de canard tout en légèreté avec sa viande effilochée et son siphon de pomme de terre… Et des jolis flacons pour la soif, avec une sélection mêlant vins naturels à des références de choix (barbera d’alba, saumur, sancerre…). On adore. LA CRÉMERIE.9 rue des Quatre-Vents, ParisVIe. 0143549930.
La Régalade
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’emblématique Régalade de la rue Saint-Honoré, pilotée par le chef Bruno Doucet, figure toujours en tête de liste de nos meilleures adresses parisiennes, de celles où on laisserait volontiers notre rond de serviette! On y aime le décor façon bistrot chic, la belle salle en longueur et la table d’hôtes installée face à la cuisine. Maître des lieux, Bruno Doucet défend une cuisine sincère, énergique et terrienne, avec des plats droits dans les textures et les saveurs. Et des spécialités qui ont fait la renommée de la maison, comme sa fameuse terrine de campagne posée en préambule de chaque repas et son iconique riz au lait si crémeux. LA RÉGALADE.106 rue Saint-Honoré, ParisIer. 0142219240.
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Le Coq Rico
Agence Ollie
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n planque au sommet de la butte Montmartre, cette adresse est celle des amateurs de belles volailles à la chair tendre et au parfum délicat. Le concept? Le chef Antoine Westermann propose un tour de France chaque mois à sa table en mettant en avant la volaille d’une région élevée par des agriculteurs engagés. Après la volaille du Mans et le pigeon mirthys de Savoie, c’est au tour de la dinde rouge des Ardennes d’animer ce mois de décembre. Cuite dans les règles de l’art, joliment dorée, elle arrive sur la table escortée d’une farandole d’accompagnements: frites croustillantes, fricassée de légumes de saison, salade fraîche et gratin de macaronis. A vos appétits! LE COQ RICO.98 rue Lepic, ParisXVIIIe. 0142598289.
Bruce
ieu brut, ambiance décontractée et fiévreuse, service aux petits soins et plats appliqués, Bruce revisite la cuisine asiatique, étonne et remporte la mise avec ses assiettes créatives et ses cocktails signatures. Par ici la burrata twistée à la japonaise avec poivre sancho, algues noris grillées et chips de riz. A suivre, l’alléchant tartare de bœuf façon thaïe parfaitement assaisonné qui honore la faim. Le tout s’arrose d’une bière Asahi. Et si l’envie de sucre vous fait des appels de phare, foncez sur le bombesque gâteau au chocolat, chantilly matcha. BRUCE.12 rue des Petites-Ecuries, ParisXe. 0142465774.
Rubrique «Restos & Bars» réalisée par S A N D R A S E R P E R O NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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d’une omelette aux cèpes, d’une soupe ou d’une salade, et le soir partager des tapas en sirotant des cocktails ou du champagne. Et au second niveau, il y a la table gastronomique avec une cuisine ouverte sur la salle, intime et conviviale à la fois, avec une carte courte et mouvante que j’ai voulue comme un répertoire et qui rend hommage à la cuisine française.
i vous avez raté les épisodes précédents: gagnante de la saison2 de Top Chef, Stéphanie Le Quellec officiait, depuis 2012, au restaurant La Scène, à l’hôtel LePrince de Galles. Sept années et deux étoiles plus tard, l’hôtel décide de fermer les portes de sa table gastronomique. Un coup de théâtre qui sonne comme une occasion, celle pour Stéphanie Le Quellec d’exprimer pleinement son talent en ouvrant son restaurant. Octobre 2019, la voilà de nouveau en Scène, mais chez elle, cette fois!
Quels sont les plats phares à la carte de la table gastronomique?
Avez-vous eu l’impression d’être bousculée par les événements, ou finalement le moment était venu de quitter le Prince de Galles?
On retrouve ma brioche au caviar et le ris de veau que je propose avec du chou-fleur rôti et une pomme dorée et laquée d’une harissa.
Je pense que j’étais arrivée au bout d’une histoire. J’avais emmené la maison où je voulais et décroché deux étoiles. Il y a eu un petit coup d’accélérateur, mais l’envie de partir était là et j’étais prête à me lancer dans une nouvelle aventure.
sereine. J’ouvre ma maison, je suis en phase avec ce que je suis et ce que je fais. J’ai confiance en mes équipes et je trouve le restaurant vraiment très beau. Les architectes Toro&Liautard ont parfaitement retranscrit dans le décor l’ambiance que je voulais.
Stéphanie LeQuellec seule en Scène
Vous êtes maman de trois enfants, cheffe et entrepreneuse. Un sacré défi, au quotidien? Je suis habi-
tuée au stress! Et j’ai la chance d’avoir un mari qui m’aide beaucoup et m’épaule dans la gestion du quotidien. Pourquoi avoir conservé le même nom, La Scène? Parce que pendant sept ans j’ai raconté une histoire au Prince de Galles, j’ai obtenu deux étoiles et je n’avais pas envie de jeter tout ce capital à la poubelle. J’avais envie de poursuivre cette histoire. Garder ce nom, c’est un état d’esprit, un ADN que je voulais conserver. Que représente pour vous cette ouverture? C’est le projet d’une vie, c’est être chez soi, et ça change tout! Je vais beaucoup plus loin dans mes créations, je peux m’exprimer pleinement et offrir ma vision de la cuisine. Je fais ce métier depuis que j’ai 14 ans, et ce restaurant est l’aboutissement de toutes ces années de travail, de remise en question et de doutes parfois. C’est un rêve qui se réalise. Parlez-nous de votre restaurant? C’est un lieu de vie où la simplicité rencontre la haute gastronomie. Il compile tout ce qui me plaît dans la vie. Au premier niveau, le bar et son comptoir sont ouverts en continu de 8h du matin jusqu’à 2h. On peut y venir le matin pour un café-croissant, déjeuner sur le pouce NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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livre très personnel pour lequel j’ai quitté les rives de la cuisine gastronomique pour offrir 80recettes simples et généreuses adressées aux familles, aux amateurs de bons plats et aux grandes tablées. J’y donne mes astuces antigaspillage et la recette d’un de mes plats fétiches: le potau-feu simplissime! Propos recueillis par S A N D R A SERPERO LA SCÈNE,
32 avenue Matignon, Paris VIIIe. 0142650561
Benoît Linero
Votre restaurant vient d’ouvrir ses portes. Dans quel état d’esprit êtes-vous? Je suis
Vous sortez dans la foulée un nouveau livre de recettes? Oui, c’est un
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restos & Bars
Champagne,
vive les extra-bruts
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râce à de nombreux facteurs environnementaux et viticoles, les champagnes se débarrassent petit à petit de tout sucre ajouté. Pour le bonheur des amateurs de pureté. Le monde du champagne est bien plus complexe qu’on pourrait le croire à première vue. Certes, lorsqu’on se rend chez son caviste pour trouver la bouteille qui égaiera l’apéritif, la variété de bouteilles de maison et de vigneron donne une idée de cette diversité de savoir-faire et de terroirs, d’assemblages et de choix de cépages. Ainsi, comment expliquer qu’un blanc de noirs offre une belle robe dorée, alors qu’il est réalisé à partir de raisins noirs (pinot noir et/ou meunier)? Cette pratique, typiquement française, permet d’obtenir au pressurage des raisins des jus clairs en évitant que les matières colorantes des Le peaux n’aient le temps de les champagne «tacher». Quant aux rosés, ils sont perd en sucre issus d’assemblages de vins blancs mais gagne et rouges, la Champagne étant la en pureté seule région viticole en France à être autorisée à le faire. Mais la vraie spécificité des vins de champagne réside dans l’art d’assembler les vins de l’année et ceux d’années précédentes, ce que l’on appelle les vins de réserve. Cette pratique permet d’éviter l’«effet millésime» et de garantir au consommateur que le goût de son brut sans année préféré sera quasiment le même au fil des décennies. Reste cependant une dernière étape qui permet aux producteurs de «lisser» leurs vins: le dosage. Pendant longtemps, pour répondre aux goûts des différents marchés, on ajoutait de fortes doses de sucre au champagne avant le bouchage, ce que l’on appelle la liqueur d’expédition. Ainsi, au XIXe siècle, les Russes
appréciaient des vins dosés à près de 300 grammes par litre… Imbuvable pour un palais contemporain! Même si aujourd’hui nous apprécions le goût sucré dans nos boissons, un tel dosage se rapproche plus d’un sirop qu’autre chose. «Pendant longtemps, on pouvait dire qu’une bouteille de champagne contenait 1,5 kg de raisin et 500 g de betterave», explique Frédéric Zeimett, directeur général de la maison Leclerc Briant. D’ailleurs, la réglementation a évolué au fil des ans pour diminuer les doses de sucre autorisées dans les champagnes, même si l’on peut encore se tromper à la vue des dénominations. Ainsi, un champagne dit «sec» contiendra entre 17 et 35 g de sucre par litre. Même confusion possible avec l’«extra-dry», qui peut contenir entre 12 et 20 g de sucre. Pour atteindre des dosages raisonnables, il faut aller vers les catégories les moins dosées: l’extra-brut, voire le brut nature ou non dosé. Si la première tolère jusqu’à 6 g de sucre par litre, la seconde n’autorise aucun ajout. Pendant longtemps, l’ajout de sucre a surtout servi à arrondir les angles et à masquer les imperfections des vins. Le vignoble champenois, particulièrement septentrional, avait parfois du mal à atteindre les maturités nécessaires, et le sucre venait gommer l’acidité excessive des vins. Le réchauffement climatique a, pour une fois, un effet bénéfique. Les raisins profitent d’un ensoleillement supplémentaire et les maturités augmentent. Du coup, plus besoin de masquer la qualité du vin. Ce fut déjà le cas en 1964: les vins riches et peu
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acides n’ont pas nécessité d’ajout de sucre. Mais c’était une année exceptionnelle… Pour Philippe Jamesse, sommelier et œnologue, cette baisse de dosage est surtout liée au «résultat d’un travail à la vigne qui commence à porter ses fruits. Le respect environnemental, le travail des sols et des vendanges, plus précises, permettent d’avoir une matière naturellement plus mûre, avec des taux de sucre naturel plus élevés. Sans pour autant oublier l’acidité qui fait l’excellence des champagnes de grande qualité.» Une vision plus globale de la viticulture et de la vinification qui accompagne l’essor du bio et de la biodynamie. L’essor de ces cuvées peu ou pas dosées est cependant assez récent, et la production encore minime. Les champagnes extra-bruts et bruts nature ne représentent encore qu’un peu plus de 1% de la production champenoise, dominée par les bruts sans année (BSA), qui titrent jusqu’à 12g de sucre par litre. Précurseur des bruts nature, Laurent-Perriera développé, dès la fin du XIXe siècle, une cuvée sans sucre ajouté qui disparaîtra avant de renaître, portée par la nouvelle cuisine, au tout début des années 1980. La maison Ayalapropose ainsi depuis 2005 un brut nature qui ne représente toutefois qu’une petite part de sa production. Plus récemment, la maison Louis Roederer s’est associée au designer Philippe Starck, qui reconnaît être «fou de champagne non dosé», pour créer une cuvée. «Ces champagnes n’ont pas besoin de plus d’artifices, reconnaît le designer. Leur beauté se dévoile au cœur. La seule chose à enlever, c’est le bouchon!» Reste que, pour apprécier ces champagnes, encore faut-il être sensible à la sensation de pureté. «Des marchés comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et les pays scandinaves sont précurseurs en
matière de service et de dégustation de ces vins», précise Philippe Jamesse. Parfaits pour un apéritif délicat, les champagnes non dosés peuvent délivrer une décharge électrique sur les papilles. Leur style très particulier est assez clivant, alors que leur pureté est justement un gage de subtilité. Mais c’est surtout avec tous les produits iodés qu’ils se marient le mieux. Huîtres, sushis, oursins, caviar trouvent enfin le compagnon idéal, sans alourdir le palais… ni l’esprit. A S T R I D B A R T H O L D I Notre sélection d’extra-bruts et de non-dosés: Frerejean Frères Extra Brut Premier cru 2006 (200 €) Sadi Malot Zéro Liqueur (18 €) Billecart-Salmon Extra Brut (46 €) Collet Extra Brut Premier Cru (35 €) Palmer & Co Extra Réserve (33 €) Joseph Perrier Brut Nature Blanc de Noirs 2010(52 €) Noël Bazin Cuvée La Révélation 2015 (20 €) Charles Philipponnat Royale Réserve Non Dosé (35 €) Tarlant Zéro Brut Nature (35 €) Laurent-Perrier Blanc de Nlancs Nature (72 €) Roederer Brut Nature 2012 (70 €) Prestige des Sacres Brut Nature (27 €) Leclerc Briant Blanc de Meunier Premier Cru Brut Zéro(115 €) Lallier Brut Nature (30 €) Clos du Château de Bligny Cuvée 6Cépages Brut Nature(49 €) Ayala Brut Nature (36 €)
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M USIQUES & F ÊTES
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Lomepal
n même pas dix ans, l’homme au visage pâle (d’où vient son surnom) a ouvert le rap français vers de nouvelles sonorités et a réussi à le métisser avec la variété française sans qu’il y perde son âme rebelle. Le deuxième album de Lomepal, Jeannine, le voit pousser encore plus loin la fusion entre variété et hip-hop, comme le portrait attachant d’un garçon de sa génération avec ses doutes, ses peurs, ses efforts et ses espoirs. LOMEPAL. AccorHotels Arena, 8 boulevard de Bercy, Paris XIIe, le 17novembre.
The Chemical Brothers
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ormé à Manchester, dans la foulée de l’explosion des raves sauvages, le duo anglais a marqué l’histoire de la dance avec des tubes planétaires comme Hey Boy Hey Girl, Star Guitar ou In Dust We Trust, qui combinaient la puissance de la techno aux guitares trépidantes du rock. Revenu en pleine forme avec No Geography, débordant de tubes endiablés et funky, le duo présentera ce concentré de danse lors d’un de leurs lives, véritable expérience visuelle et sonore. THE CHEMICAL BROTHERS. La Seine musicale, île Seguin, Boulogne-Billancourt (92), le 15novembre.
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Malik Djoudi
e temps de deux albums, ce Poitevin d’origine a construit un univers de romantique écorché à vif, une plongée dans une pop électronique minimale, gavée de refrains parfaits pour vous tirer une larme et appuyée par une voix androgyne à fleur de peau, qui deviennent vite des drogues dures. Etienne Daho ne s’y est pas trompé, qui s’est invité sur le sublime A tes côtés. Reste à savoir si le père de la pop française sera dans la salle ce soir-là. MALIK DJOUDI. Le Trianon,80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 20novembre. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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Nitzer Ebb
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ormé dans les pas de la new wave et du punk, le groupe anglais Nitzer Ebb, avec les Allemands D.A.F et les Belges de Front 242, sont les parrains de l’EBM (pour Electronic Body Music), une musique où les rythmiques industrielles sont reines et où le chant, scandé, est parfait pour sauter dans tous les sens. Retour du genre, porté par toute une nouvelle génération, l’EBM sera célébrée comme il faut avec une des (trop) rares apparitions de Nitzer Ebb dans la capitale. NITZER EBB. La Machine du Moulin Rouge, 90 boulevard de Clichy, Paris XVIIIe, le 17novembre.
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Philippe Katerine
l aura fallu un bout de temps pour enfin célébrer à sa juste mesure le talent souvent déroutant du comique troupier PhilippeKaterine, aussi à l’aise en duo avec Lomepal qu’avec Depardieu, en star seventies à paillettes qu’en acteur dans l’hilarant Grand Bain. Après avoir mis ses pattes dans la variété électro, puis le disco et la chanson française, Katerine lâche un nouvel album, où il s’aventure vers les confins de la musique urbaine avec sa manière de faire. A la Katerine, c’est-à-dire unique. PHILIPPE KATERINE. La Cigale,120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, les 16 et 17décembre.
Chilly Gonzales & Chassol
oilà une rencontre au sommet qui promet! D’un côté le trublion Gonzales et ses sessions de piano où il alterne Daft Punk et Bach, de l’autre Chassol, petit génie de la composition qui, combinant sons et images, nous convie à des voyages d’une beauté à couper le souffle. C’est la très chic Salle Pleyel qui, pour l’occasion, accueillera ces deux musiciens qui n’en font qu’à leur tête.
CHILLY GONZALES & CHASSOL. Salle
Pleyel, 252 rue du Faubourg-SaintHonoré, Paris VIIIe, le 16novembre.
Two Door Cinema Club
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riginaire d’Irlande, le trio a eu la chance de bénéficier de la production miraculeuse de Philippe Zdar (mort accidentellement au printemps) il y a dix ans pour leur premier album, Tourist History. Une leçon de génie qui leur a appris à mettre de la pop dans leur rock, les positionnant en rivaux crédibles face à la puissance des Phoenix ou Tame Impala. Leur quatrième album, False Alarm, confirme leur aisance à écrire des pop songs dansantes et énervées qui prennent sur scène une tout autre dimension. TWO DOOR CINEMA CLUB. L’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 23janvier.
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Temples
uatuor anglais formé au début des années 2010, les Temples ont déjà reçu la bénédiction de Noel Gallagher (Oasis) et de Johnny Marr (ex-Smiths), qui les considèrent comme le meilleur groupe de la perfide Albion. On ne saura les contredire, tant Temples s’est fait précurseur de la nouvelle scène punk-psyché (avec des groupes comme Idles, Fat White Family), remettant le bon vieux rock anglais, pintes de bière, gueule de bois, guitares énervées et chants contestataires, au goût du jour. TEMPLES. Trabendo, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe, le 20 novembre.
Hot Chip
ormé au tout début des années 2000, le groupe Hot Chip s’est vite imposé par son mélange irrésistible entre dance music, pop sucrée et mélodies disco qui n’appartient qu’à lui. Parmi les rivaux anglais les plus crédibles face aux figures que sont les New Order ou les Pet Shop Boys, ils viendront défendre sur scène leur septième album, A Bath Full of Ecstasy, qui porte merveilleusement bien son nom. HOT CHIP. L’Elysée Montmartre, 72 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 7 décembre.
Zimmer
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écouvert par le très actif label Roche, le producteur Zimmer s’est imposé comme le futur de la French touch avec son électro qui mélange les styles au gré de ses envies passant de la nu-disco à l’électro-pop chantée, de la techno mélodique aux plages relaxantes, de la trance de l’espace au r’n’b de lover. Toutes raisons d’aller voir comment Zimmer défendra son premier album tout seul sur scène. ZIMMER. Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris XXe, le 15janvier
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Angele
n un coup de baguette magique, la jeune Belge Angele, et accessoirement sœur de Roméo Elvis (tête de file de la nouvelle scène hip-hop), s’est creusé un sillon hip-pop à coups de stories Instagram touchantes de sensibilité où elle joue la Lolita pas si candide que ça, de questionnements de jeunes filles en herbe et de chansons mid-tempo sur les affres amoureuses parfaites à susurrer sous la douche et capables de réconcilier ados comme plus de 77ans. ANGELE. Zénith de Paris, 211 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe, le 29novembre.
Kompromat
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n n’aurait pas pensé que Kompromat, le duo composé de Vitalic, le roi de l’électrodisco, et de la bête de scène Rebeka Warrior (membre de Mansfield.TYA), connaîtrait un tel succès, avec son mélange de cold wave et de techno lancinante. Après une tournée d’été remplie à craquer, ils viendront clôturer le succès de leur premier album, certainement un des meilleurs disques de l’année. KOMPROMAT. La Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 12 décembre.
J
Floating Points
eune producteur anglais, DJ mais aussi neuroscientiste, issu de la scène post-dubstep anglaise (comme Caribou, JaimieXX ou Four Tet), Floating Points est l’homme de toutes les expérimentations. Capable de passer de l’ambient au jazz, du classique aux rythmiques dub, du dansant au méditatif, avec la même aisance, un goût profond pour l’hybridation, mais surtout un sens puissant de la mélodie. FLOATING POINTS. L’Elysée Montmartre, 72 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 13novembre.
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Ezra Furman
n solo ou accompagné de ses différentes formations live, l’Américain Ezra Furman, qui joue de son androgynie, ressuscite le glam, le punk et l’essence du rock & roll, avec une énergie de l’ordre du surnaturel. Pour tous ceux qui se plaindraient de la mollesse propre du rock actuel, l’antidote est arrivé. Prévoyez quand même les bouchons d’oreille. EZRA FURMAN. La Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris XXe, le 19novembre.
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n mai dernier, à Cannes, tous les yeux étaient rivés non pas sur le dernier réalisateur en vogue ou la dernière starlette à la mode, mais sur la scène du mini-concert organisé par Aya Nakamura sur une jolie plage privée de la Croisette. Un event réservé à quelques happy few qui avaient poussé des coudes. Quelques semaines plus tard, dans un parc floral en plein bois de Vincennes terrassé par la chaleur, Aya s’affichait comme la star du meilleur festival français, WeLove Green. Aya Nakamura, avec ses déhanchés provoquants, occupait la scène gigantesque comme personne et prouvait haut la main qu’elle n’était pas juste une toquade musicale. La djadjamania La preuve quand on entendait la foule qui ondulait du bassin reprendre en cœur les paroles de l’incontournable refrain «Oh Djadja/ Y a pas moyen Djadja/ J’suis pas ta catin Djadja, genre en Catchana baby tu dead ça», du tube dont la vidéo sur YouTube cartonne à presque 450millions de vues! 24ans cette année, mère célibataire d’une petite fille, Aya Danioko est née au Mali avant de suivre, toute jeune, ses parents immigrés à Aulnay-sous-Bois. Elevée dans une famille de griots, Aya rêvait du haut de son 1,80m de devenir mannequin, «mais (ses) rondeurs en ont décidé autrement», s’amuse-t-elle aujourd’hui. Elle enchaîne les petits boulots, fait une école de modéliste. Mais son problème avec la hiérarchie, sa «fainéantise», comme elle en rigole, son caractère en acier trempé et son franc-parler n’arrangent rien à l’affaire. Alors elle se met à chanter, balance quelques titres sur YouTube qui la font sortir de l’anonymat et rencontre les producteurs Christopher Ghenda et Dems, dont sortira Brisé, rampe de lancement idéal à Journal intime,son premier album, où elle mélange dancehall, zouk, hip-hop et variété française, le tout porté par un flow sec et caressant. Mais c’est avec Nakamurason deuxième album-du nom de son personnage favori dans la série Heroes- et disque d’or au bout de deux semaines, que Aya va être lancée sur orbite. Son Djada, et ses paroles connues de tous, devenant le cri de ralliement des nouvelles féministes. Et un obligé des karaokés autour du monde. P A T R I C K T H É V E N I N Aya Nakamura, en concert le 27 novembre au Zénith de Paris.
Aya Nakamura
Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par P A T R I C K T H É V E N I N NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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E NVIES & P LAISIRS Flacon avec côté portrait porcelaine bleu, bouchon oiseau
Flacon résille boules
Flacon amoureux, argent
Flacon verre, bouchon chevalier argent
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L’Histoire en flacons
e Musée du parfumà Paris possède une des plus belles collections de flacons de parfum anciens. Véritables objets d’art, ces flacons, insolites, raffinés et précieux, ont depuis toujours fait l’objet du plus grand soin: vases à onguents égyptiens, flacons décorés grecs et romains, pommes de senteur du XVIe et XVIIe siècle, trésors d’orfèvrerie, bagues à parfum et flacons à messages du XVIIIe siècle, créations surprenantes et objets glamour du XXe siècle. Commencée à la fin des années1960 par le dirigeant de la maison Fragonard, Jean-François Costa, la collection a été largement complétée par les acquisitions de sa fille Françoise Costa à l’occasion de la réouverture du musée après des travaux de rénovation et d’agrandissement.
Flacon bouchon argent dragon
Flacon poignard
Flacon pistolet
Flacon verre et argent, bouchon oiseau
Flacon dentelle or
Flacon vinaigrette, pierres dures et or, Allemagne, XVIIIe siècle
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Flacon verre et or
Flacon cristal bleu
Flacon à double décor de fleurs de lys et de cœurs, verre moulé, argent, atelier Bernard Perrot, France, deuxième moitié du XVIIe siècle
Flacon bijou bouchon perle
Flacon boule, cristal, habillé d’une large résille d’or gravé et orné de turquoises, boîte d’origine marquée au nom de l’orfèvre H&E Tessier, Londres XIXe siècle
Flacon or de deux couleurs émaillé blanc sur or guilloché et quartz rose, maître orfèvre Michael Perchin pour l’atelier Fabergé, Russie, Saint-Pétersbourg, vers 1900.
Flacon poing verre blanc
Flacons, rare association de pâte de verre polychrome, de verre doré et de verre filé, Nevers ou Innsbruck (atelier de Ferdinand II) à la facon de Venise, fin du XVIe siecle
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Flacon de style rocaille, porcelaine et or, France, vers 1755
Envies & Plaisirs
Tabatière chinoise montée en flacon, verre de Pékin, argent émaillé et doré, améthystes, Chine, XVIIIe siècle, et France, vers 1920-1930
Flacon «Belle de nuit», verre laqué or, Fragonard 1946
Porte-flacon bijou «Shocking Scamp», Elsa Schiaparelli, verre métal doré, résine, création de Fulco di Verdura, New York, Noël 1940
Flacon «Snuff», Elsa Schiaparelli, verre, modèle dessiné par Fernand Guéry-Colas, 1939
Flacon et sa boîte «Succès fou», Elsa Schiaparelli, verre laqué vert et or, dessiné par Fernand Guéry-Colas, vers 1952
Flacon «Tortue», Guerlain, cristal Baccarat, vers 1914
Flacon «Shocking», Elsa Schiaparelli, décoré de fleurs en verre, dessiné par Fernand Guéry-Colas, Paris, vers 1940
Flacon «Sleeping», Elsa Schiaparelli, verre rehaussé d’or, Baccarat, vers 1938
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Flacon «L’Amphitrite» verre moulé pressé patiné gris, René Lalique 1920
Flacon «LaViolette», pour Gabilla, verre moulé pressé émaillé, René Lalique, 1925
Flacon GM bleu, Lalique
Poudrier, Elsa Schiaparelli, laiton estampé noir, dessiné par Salvador Dalí, 1935
Flacon «Pan», René Lalique, 1920 Flacon «Suprême», Fragonard, verre, Lalique, vers 1930
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Flacon «Double marguerite», Lalique,
Envies & Plaisirs
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ne marque de joaillerie qui célèbre la joie, l’été, le soleil et la mer Méditerranée.Canaglia a été fondée durant l’été ensoleillé 2017 par Nathalie D’Asaro Biondo et son mari Carlo, aidés, pour la création, par le directeur artistique Gilles Neveu. Canaglia propose une collection emblématique, Les Bouées Corail, ludique, facile à porter, dynamique et colorée. Des boucles d’oreilles, des colliers, sautoirs, bracelets et bagues dans un corail éclatant, serti d’or jaune et de diamants. Pour des raisons écologiques, la marque a choisi un corail reconstitué, dont le procédé garantit la stabilisation de la couleur et la dureté de la matière.
Bijoux soleils
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Séduction
à la française
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l ne faut pas jamais sous-estimer le stage d’observation que les ados effectuent en troisième. C’est en faisant le sien chez Max Chaoul, créateur de sublimes robes de mariées, que Paloma Casile, 30ans aujourd’hui, s’est aperçue que la mode était, chez elle, une évidence. Ce fut donc Esmod, la célèbre école, où elle s’oriente vers la lingerie. Un stage chez Chantal Thomass et un autre chez Cadolle (excusez du peu) confirment son coup de foudre pour les parures qui cachent ce que l’on montre et montrent ce que l’on cache. Elle remporte un prix au Festival international des jeunes créateurs de mode de Dinard avec sa première collection et crée sa marque. «Je propose une alternative de séduction sans que cela soit trop premier degré, explique la jeune créatrice, une lingerie subtile, qui puisse se porter sans en faire trop, qui n’annonce pas la couleur d’entrée de jeu. J’aime être dans la sensualité sophistiquée, dans une séduction à la française, très assumée mais “normale”.» Dans son atelier, au sous-sol de la boutique de la rue du Jour, cet «artisan de la ville de Paris» fabrique chaque année 2500 pièces, faites de
dentelles de Calais, de broderies italiennes ou de boucles lyonnaises en métal écologique. Les techniques traditionnelles de la lingerie de luxe et la corseterie sont au centre des créations architecturées de Paloma Casile, avec des patronages et des gradations des tailles réalisés à la main. «Nous avons aussi une ligne bis, moins chère, qui est fabriquée au Maroc dans l’usine qui travaille pour les plus grandes marques de luxe. L’exigence, tant au niveau des matières que des savoir-faire, est la même, les pièces produites à Paris ont un drapeau bleu-blanc-rouge sur l’étiquette avec le nom de la personne qui a fabriqué et le temps que cela a nécessité! Pour celles qui ne connaissent pas encore (50% de la clientèle en boutique est américaine), il faut courir découvrir la ligne signature Jane ou la sensuelle ligne Anna. Transparence des dentelles, jeux de laçages, liens métalliques: difficile de ne pas succomber à la lingerie Paloma Casile. PHILIPPE LATIL
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Envies & Plaisirs
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ean-Maurice Sacré est collectionneur de menus historiques. Il vient même de couronner trente années de recherches avec la sortie d’un superbe ouvrage couvrant deux siècles de gastronomie. Un coffret d’art qui nous ouvre les portes d’un univers secret où diplomatie et gastronomie se rejoignent. Comment est née cette idée de collection? Par un
heureux hasard: il y a trente ans, je me baladais dans une brocante et je suis tombé sur le menu de la réception du roi d’Espagne Alphonse XIII à l’Elysée en 1905… Je l’ai acheté parce que je le trouvais beau. Le déclic est venu le soir en rentrant chez moi lorsque j’ai commencé à faire des recherches. A partir de là, je suis régulièrement allé à la recherche de menus anciens. Jusqu’à en rassembler 3000. Cet ouvrage est un aboutissement? Oui, ce livre célèbre mes trente ans de collection et reproduit 88menus . Cet ouvrage, codirigé par Nicolas Kenedi, secrétaire perpétuel de l’Académie des gastronomes, a été édité à 200exemplaires numérotés et dédicacés. C’est un choix délibéré de présenter ce livre comme un objet d’art. Il a d’ailleurs déjà rejoint les prestigieuses bibliothèques du château de Versailles et de l’université de Stanford. Quelle place occupe cette passion dans votre vie ? Mon objectif n’est pas d’amasser. J’ai une démarche cohérente axée sur les menus officiels qui rassemblent toutes les réceptions du président de la République française, de Louis-Napoléon Bonaparte à Emmanuel Macron. Mais j’ai aussi rassemblé des menus de la Grande Guerre, des menus érotiques de la Belle Epoque, ceux du siège de Paris où l’on mangeait du rat en buvant de la Romanée-Conti, et bien d’autres... Depuis trois ans, je consacre tout mon temps à cette passion. Elle me donne l’occasion de rencontrer beaucoup de monde. Ce qui m’intéresse, c’est de reconstituer le puzzle des réceptions diplomatiques et d’en étudier toute la symbolique. Les menus ont tous une âme et une histoire,
et il y a un véritable pont entre la gastronomie et la diplomatie. La gastronomie est le reflet d’un patrimoine et la table une forme de gouvernement, de pouvoir. Avez-vous un menu fétiche? Oui, le menu qu’a rédigé Auguste Escoffier pour le déjeuner de l’armistice du 11novembre 1918 qui a eu lieu au Carlton à Londres. L’armistice a été signé à 5h30 du matin, les cloches ont sonné à 11heures pour annoncer la fin de la guerre, et ce menu a été élaboré dans la foulée. Il a une symbolique très forte et m’émeut particulièrement.
Menus
d’Histoire
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Propos recueillis par S A N D R A SERPERO
«Menus de légende», collection Jean-Maurice Sacré, aux Editions Dilecta (800 euros).
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Elégants mélanges
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aroline De Marchi crée une maroquinerie luxueuse et originale que les Américaines, les Japonaises et les Italiennes s’arrachent. Les élégantes Parisiennes connaissent également sa boutiquesalon, cachée au fond d’une ravissante cour de la rue Saint-Honoré. «Le sac est le premier accessoire que l’on regarde chez une femme, et elle y transporte sa vie, estime Caroline De Marchi. J’ai la prétention de croire qu’on reconnaîtra la marque à travers les modèles et mes assemblages. Ma spécificité, c’est le mélange des matières (lin-cuir, passementerie, velours).» Si la collection de cet hiver est sous inspiration espagnole, celle de l’été prochain respirera l’Afrique. A découvrir aussi, une gamme vegan en cuir synthétique, en collaboration avec l’artiste Aurélien Raynaud. P L
Envies & Plaisirs
L’art du cochon
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es cochons bariolés sont des créations de l’artiste belge Wim Delvoye, figure majeure de la scène artistique belge, artiste ultracoté et roi de la provocation. Des œuvres d’art, et donc, en aucun cas, dit-il, «des objets de décoration». Les porcelets de cette série, intitulée Taxidermy, sont réalisés en résine, puis recouverts de tapis en soie fabriqués en Iran, dont les couleurs varient en fonction de l’animal. Il y a quelques années, Wim Delvoye avait déclenché une polémique en dévoilant une collection représentant… des cochons tatoués. Wim Delvoye est représenté en France par la Galerie Perrotin.
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a maison Lafont est dirigée depuis le décès de leur papa par les deux frères Lafont, Thomas et Matthieu. Une direction bicéphale bien organisée: Matthieu s’occupe du business et de l’administratif; Thomas se concentre sur le côté artistique... Ils viennent d’ouvrir un atelier de fabrication de lunettes sur mesure, au sein de la boutique historique, rue Vignon, ouverte par Louis Lafont en 1923. Un service unique et d’exception qui permet de réaliser tous les rêves de lunettes, des plus classiques au plus excentriques. Une grande diversité de matières est disponible ainsi que 110 coloris. Une vision moderne du raffinement, une certaine idée du luxe parisien.
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Envies & Plaisirs
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ésolument attachée à la culture urbaine, la maisonZapa propose un univers sophistiqué, chic et trendy. Depuis sa création en 1972, l’entreprise parisienne a toujours misé sur sa créativité: élégance, modernité, exigence de qualité sont les valeurs qui animent ses créations. Comme cette cape Mathilde en 100% cuir d’agneau verni réversible, must have de cet hiver 2020: effet shinny lorsqu’elle est portée côté noir et plus cocooning lorsqu’elle est mise côté mouton tout doux.
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Foulards en laine, luxueux, extrafins et ultradoux
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a jeune marque d’écharpes de luxe Amédée Parisa été lancée sur internet fin 2018. Elle est issue d’une longue histoire. Elle utilise le label de laine mérinos écotraçable Nativa Precious Fiber, mis au point en 2017 par Chargeurs, le groupe qui avait racheté en 1987 le peignage Amédée à Roubaix, créé en 1851 par l’industriel Amédée Prouvost. La directrice de la marque Amédée, Deborah Berger, explique l’originalité de la marque: «La laine qui compose écharpes, étoles et plaids est douce, soyeuse, caressante, légère. Amédée Paris est surtout une entreprise 100% écoresponsable. Un de nos foulards est équipé d’un code-barres né du projet de blockchain développé par Chargeurs. Ce groupe qui source la laine aux quatre coins du monde a mis en place un label de laine mérinos écotraçable, Nativa Precious Fiber, auquel adhèrent des fermiers en Argentine, Uruguay, Tasmanie et Nouvelle-Zélande. Nous avons un engagement avec Control Union, organisme indépendant, qui est chargé d’auditer nos 300fermes fournisseurs. Du mouton qui produit la laine jusqu’à l’écharpe qu’achète le consommateur, le processus dans son intégralité est contrôlé pour assurer une transparence totale. La solution, c’est la transparence: le consommateur ne veut pas qu’on lui mente, il veut la vérité. Cette certification électronique des données a permis la mise en place du code-barres. Aujourd’hui, un seul foulard en est équipé, mais, à l’horizon 2020, notre objectif est que l’ensemble de nos produits le soit. Le processus est simple: le consommateur photographie le QR code qui lui donne accès à toutes les informations: nom du produit, emplacement de la ferme de production, lieu du filage de la laine, lieu du tissage et lieu de
l’impression. Nos collections évoquent les voyages. Les motifs ont une interprétation contemporaine de l’architecture Art déco ou des peintures de Sonia Delaunay. Nous venons aussi de lancer une première collaboration avec le calligraphe et directeur artistique Nicolas Ouchenir: 7 foulards représentant 7 destinations, qui seront distribués en exclusivité pour Noël. Nous avons développé avec des artisans imprimeurs italiens une technique d’impression sur laine qui permet de restituer l’aspect aquarellé des dessins de Nicolas Ouchenir.» Disponible au concept store du Ritz.
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e collier en résine à double file, qui fait partie de la collection Oman de la marque Angela Caputi, est présenté pour les fêtes de fin de l’année. Cette collection sophistiquée et élégante se démarque par la gravure qui crée les effets de reflets, lumière et ombres. This is a necklace of our “Oman” collection. It is a double strand necklace made in resin material. We present this “Oman” line for Christmas time and for New Year holidays. It is a very sophisticated and elegant collection with It is a very bright and shiny collection, the engraved manufacturing makes the difference and creates a special effect of reflection, lights and shadows.
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a marque Céleste Mogador, c’est avant tout et surtout une artiste, Pascale Nivet-Bernetière, «créatrice compulsive», pour qui la broderie est devenue un «anxiolytique manuel». Pulsion qui a finalement donné naissance à de magnifiques bijoux brodés main aux couleurs chatoyantes et aux motifs évoquant une multitude de symboles oniriques: porte-bonheur ou simples gris-gris... Certaines créations sont inspirées par les motifs des vêtements des peuples samis et incas, des masques chinois… Les Américains s’arrachent déjà ses bijoux, disponibles sur le site internet et le profil Instagram de la marque.
Broderies portebonheur NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2019
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ous pouvez désormais préserver, remonter ou exhiber votre plus belle montre, dans votre salon ou sur votre table de chevet. L’écrin Twin est conçu et habillé dans les ateliers parisiens de Pinel&Pinel. Son corps est gainé de cuir ou de toile et sa lunette est en aluminium. A l’intérieur, un remontoir Bluetooth de la marque SwissKubik effectue des cycles de 1 600tours que vous pouvez personnaliser grâce à votre smartphone. A s’offrir ou à offrir.
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e premier sac «vanity» de la marquefrançaise The Kooples, le Barbara by The Kooples, codesigné par Barbara Palvin, qui s’inspire de l’étui utilisé habituellement pour transporter les produits de beauté. Il est proposé en taille moyenne pour une utilisation au quotidien et en taille mini pour le soir.
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Envies & Plaisirs voitures de rêve
Audi RS7 Sportback, super-puissante
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e coupé 5 portes impressionne: une ligne agressive et élégante, une finition parfaite, un moteur V8 biturbo de 600 ch. Qui pousse très fort: des accélérations diaboliques, une motricité sans faille et un équilibre imperturbable. Une excellente boîte automatique Tiptronic. Le tout sécurisé par de bons gros freins en carbone. Ce qui
donne un comportement routier irréprochable et un plaisir de conduite rare. Un plaisir à la carte, puisque la RS7 propose six modes de conduite, dont deux particulièrement agressifs. Premières livraisons en janvier 2020.
studio hc at hotel costes
Discover a new series of albums and EP’s recorded at Studio HC in the confines of the Hôtel Costes. SCAN THE CODE WITH YOUR PHONE CAMERA TO LISTEN TO THE SECONDALBUM «ROUND THE CLOCK» NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2019
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our la saison froide, la marque Liu Jo, fondée en 1998 à Capri par les frères Marco et Vannis Marchi, propose deux manteaux chics, glamour et résolument féminins: à gauche, un manteau animalier avec franges en laine à porter avec une ceinture; à droite un manteau en viscose verni porté sur une blouse en soie imprimée.
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Envies & Plaisirs
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oute nouvelle déclinaison des diamants en mouvement, concept phare de la maison de joaillerie Messika Paris, Lucky Move est une collection qui ne vous laissera pas indifférentes. Raffinés et féminins, on aime l’esprit graphique de ces colliers médailles en or blanc et diamants, dotés d’une chaîne coulissante qui signeront votre allure, accompagnant chacun de vos looks. Exprimez et faites graver sur ce bijou personnalisé un ou plusieurs mots: une date, des initiales, ou encore un souvenir symbolique. Il n’en sera que plus précieux. 259, rue Saint-Honoré, Paris Ier. messika.com
A
gauche, une des deux nouvelles versions de la collection Overseas, dédiée aux voyageurs, de la maison de haute horlogerie Vacheron Constantin. Le boîtier ultra-plat est toujours d’une incroyable finesse: 8,1mm d’épaisseur seulement. Au centre, une couleur inédite pour le modèle Patrimony, un bleu nuit majestueux avec finition satinée soleillée. A droite, le premier modèle tourbillon de la collection Overseas. Le cadran est bleu dans un boîtier en acier. NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2019
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otheby’s, la célèbre maison de vente aux enchères, existe maintenant depuis plus de deux siècles. Afin d’offrir l’ensemble des services immobiliers qu’exigeait sa clientèle, Sotheby’s International Realty® a été constitué en 1976 aux Etats-Unis. Leader mondial de l’immobilier de prestige, Sotheby’s International Realty regroupe plus de 1000 agences immobilières à travers le monde et plus de 50 agences en France. Représentant Sotheby’s International Realty® à Paris depuis plus de dix ans, Propriétés Parisiennes s’intègre parfaitement dans ce réseau mondial en confirmant sa renommée internationale. Les agences Propriétés Parisiennes Sotheby’s International Realty vous offrent ainsi un très grand choix d’appartements et d’hôtels particuliers à la vente comme à la location. A Paris, Propriétés Parisiennes Sotheby’s International Realty® vous accueille dans ses trois agences avec des équipes constituées de professionnels attentifs à vos besoins pour répondre au mieux à vos demandes.
Neuilly-sur-Seine . Saint-James Hôtel particulier de 506 m2 ouvrant sur jardin
Paris XVIe . Alma - Marceau Duplex de 189 m2 aux vues exceptionnelles
Paris VIIIe . Marceau Penthouse de 361 m2 rénové par architecte
Paris IIIe . Marais Somptueux appartement de 255 m2
Paris VIIe . Beaupassage Duplex neuf de 164 m2 avec terrasse
Paris VIe . Odéon Appartement de 212 m2 avec terrasse
Paris VIe . 29, rue Saint-Sulpice Paris VIIe . 114, rue du Bac Paris VIIIe . 95, rue du Faubourg-Saint-Honoré
www.proprietesparisiennes-sothebysrealty.com
BOUTIQUES & A DRESSES
A. Lange&Söhne 241 rue Saint-Honoré n cette fin d’année 2019, A. Lange&Söhne, la marque horlogère allemande aux lignes épurées et classiques, investit la rue Saint-Honoré. Un décor harmonieux de bois et d’acier évoque la région d’origine de la marque au cœur des monts métallifères du centre de l’Europe. «Nous avons voulu créer un lieu reflétant dans les moindres détails le caractère de A. Lange & Söhne, déclare Wilhelm Schmid, qui dirige l’entreprise depuis 2011. Et nous sommes ravis de notre partenariat avec la Maison Dubail, qui partage nos valeurs et développe avec succès la marque depuis de nombreuses années en France.» A. LANGE&SÖHNE. 241 rue Saint-Honoré, Paris Ier.
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Canada Goose rue Saint-Honoré a première boutique Canada Goose, célèbre marque de parkas de luxe capables de résister à toutes les températures, même les plus extrêmes, va ouvrir son premier magasin français, à Paris, rue SaintHonoré. Pour saluer l’événement, la marque a fait réaliser par un artiste, Pascal Pillard (voir interview page 40), une fresque de 35 mètres de long sur le thème de la nature.
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Liu Jo
20 rue de Charonne our Liu Jo, c’est la saison du dynamisme: un restyplancher d’origine en bois clair a été préservé, l’univers ling important à Milan, un nouvel emplacement Liu Jo le plus chic et le plus désinvolte: la boutique préà Anvers et bientôt à Barcelone, et une nouvelle boutique sente notamment les collections Liu Jo White et Black Label, à Paris, dans le quartier boho-chic de la capitale, à deux ainsi que la maille et le monde denim, sans oublier les pas de la place de la Bastille. On retrouvera dans cet espace chaussures et les accessoires. intime de 90 m2, avec trois vitrines sur extérieur, où le LIU JO. 20 rue de Charonne, Paris XIe.
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Bleu Comme Gris
31 rue François-Ier a maison de couture dédiée à l’enfant Bleu Comme Gris, fondée par Vanessa Marrapodi, inaugure son nouveau flagship parisien. Une boutique écrin qui se visite comme un appartement haussmannien, avec un escalier majestueux, de belles cheminées, des corniches et des cimaises. La boutique, sur 200m2, offre un espace dédié à la naissance, au homewear, un bar à parfums, une grande pièce consacrée aux collections filles et garçons. L’agrandissement de l’«atelier parisien» de la rue Scribe va permettre aux couturières de réaliser de plus en plus de commandes sur mesure. BLEU COMME GRIS. 31 rue François-Ier, Paris VIIIe.
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Boutiques & Adresses
Dice Kayek
15 rue Saint-Benoît a toute première boutique de la marque. Dans une ancienne galerie d’art, au cœur de Saint-Germain-desPrés. Un lieu sobre, traversé de colonnes et de poutres de béton, où ont été installés deux majestueux murs de marbre. Ece Ege et Ayse Ege, les deux créatrices de la marque, originaires de Bursa, première capitale des sultans ottomans, haut lieu de production de la plus belle soie, ont construit en vingt ans une identité unique, celle de la modernité très affirmée, riche d’influences variées. DICE KAYEK. 15 rue Saint-Benoît, Paris VIe.
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Dover Street Parfums Market
11 bis rue Elzévir uinze ans après l’ouverture de la première boutique à Londres, un concept store Dover Street Parfums Market ouvre ses portes à Paris. Rei Kawakubo, créatrice de la marque Comme des Garçons, propose un voyage dans une forêt de colonnes creusées de niches ovoïdes. Dans une ambiance très blanche, très épurée, pour prendre le contre-pied des supermarchés de la beauté, surchargés de couleurs et d’odeurs. La boutique proposera une sélection de marques de parfums, cosmétiques et maquillages du monde entier. Majoritairement des marques éthiques et bio. DOVER STREET PARFUMS MARKET.
11 bis rue Elzévir, Paris IIIe. NOVEMBRE / DECEMBRE 2019
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David Foessel
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PARIS Ier - RUE ROYALE - 2 150 000 €
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u quatrième étage d’un immeuble en pierre de taille, appartement de 110 m² entièrement rénové par un architecte. Il comprend une entrée avec placards, un séjour, une cuisine équipée, un bureau et une suite parentale. Un local au cinquième étage et une cave complètent ce bien. Réf : 2942792 Daniel Féau Saint-Honoré-140, rue du Faubourg St-Honoré - 75008 Paris - 01 84 79 75 49 - sainthonore@danielfeau.com
PARIS VIIe - CHAMP-DE-MARS - 4 850 000 €
D
ans un immeuble de standing des années 1930, appartement en duplex de 227 m² entièrement rénové. Il se compose d’une entrée, d’un séjour, d’une salle à manger, d’une cuisine et de deux chambres dont une suite de maître. Belle hauteur sous plafond. Une cave complète ce bien. Réf : 3277681 Daniel Féau Saint-Dominique-118, rue Saint-Dominique – 75007 Paris - 01 84 79 74 20 - saintdominique@danielfeau.com
Boutiques & Adresses
Le Sommaire des Marques Akillis354 rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 40 13 64 04 www.akillis.fr A.Lange & Söhne241 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.alange-soehne.com Alexandra Abramczyk01 42 65 63 77 www.alexandraabramczyk.com Amédée Paris www.amedeeparis.com Ana Khouri www.anakhouri.com 38rue du Mont-Thabor, Paris Ier www.whitebirdjewellery.com Anna Hu www.anna-hu.com Audi www.audi.fr Balenciaga336 rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 76 77 37 00 www.balenciaga.com Begüm Khan www.begumkhan.com Bleu Comme Gris31 rue François-Ier, Paris VIIIe, 4 rue Scribe, Paris IXe, 208 boulevard Saint-Germain,Paris VIIe ; 50 rue Vital, Paris XVIe 01 43 12 99 91 www.bleucommegris.com Boucheron26 place Vendôme, Paris Ier 01 42 44 42 40 www.fr.boucheron.com Bottega Veneta www.bottegaveneta.com Buccellati10 rue de la Paix, Paris IIe 01 42 60 12 12 www.buccellati.com Bulgari25 place Vendôme, Paris Ier 01 55 35 00 50 www.bulgari.com Canada Goose www.canadagoose.com Canaglia www.canaglia.fr Caroline De Marchi www.carolinedemarchi.com Caveau de la Tour www.cdt.fr Cartier01 42 48 43 83 www.cartier.com Céleste Mogador www.celeste-mogador.com Chanel Joaillerie18 place Vendôme, Paris Ier 08 00 25 50 05 www.chanel.com Charlotte Chesnais www.charlottechesnais.fr Chopard1 place Vendôme, Paris Ier 01 55 35 20 10 www.chopard.fr Christopher Kane www.christopherkane.com Cindy Chao The Art Jewel www.cindychao.com Clarins www.clarins.fr
Goralska12 rue de la Paix, Paris IIe www.goralska.com Graff17 place Vendôme, Paris Ier 01 76 77 37 00 www.graffdiamonds.com Gucci23 rue Royale, Paris VIIIe 01 44 94 14 70 www.gucci.com Gucci Joaillerie16 place Vendôme, Paris Ier www.gucci.com/capsule/gucci-high-jewelry Harry Winston29 avenue Montaigne, Paris VIIIe 01 47 20 03 09 www.harrywinston.com Hermès24 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe 01 40 17 46 00 www.hermes.com Jacob & Co www.jacobandco.com Lafont www.lafont.com Lanson www.lanson.com Lavazza www.lavazza.com Liu Jo20 rue de Charonne, Paris XIe www.liujo.com
Mad Lords320 rue Saint Honoré, Paris Ier www.madlords.com Maison Tabbah www.tabbah.com Exclusivité au Printemps Haussman 64 boulevard Haussman Paris IVe 01 42 82 50 00 Marc Deloche www.marc-deloche.com Marco de Vincenzo www.marcodevincenzo.com Marina B www.marinab.com Marine Serre www.marineserre.com Mauboussin15 rue de la Paix, Paris IIe www.mauboussin.fr Mellerio9 rue de la Paix, Paris IIe www.mellerio.fr Messika259 rue Saint-Honoré, Paris Ier 0170391800 www.messika.com Micha25 rue Marbeuf, Paris VIIIe www.michaconceptstore.com Mikimoto8 place Vendôme, Paris Ie 0142603355 www.mikimoto.com Moulin Rouge82 boulevard de Clichy, Paris XVIIIe www.moulinrouge.fr Mugler www.mugler.fr Musée du parfum3-5 square de l’Opéra-Louis-Jouvet, Paris IXe 01 40 06 10 09 www.musee-parfum-paris.fragonard.com Not Shy www.notshy.fr Objet d’Emotion www.objetdemotion.com Paloma Casile10 rue du Jour, Paris Ier 01 40 41 91 30 www.palomacasile.com Piaget7 rue de la Paix, Paris IIe 01 58 18 14 15 www.piaget.fr Pinel & Pinel5 boulevard Malesherbes, Paris VIIIe www.pineletpinel.com Poiray70 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe www.poiray.com Pomellato350 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.pomellato.com
David Morris364rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 40 41 18 41 www.davidmorris.com David YurmanPrintemps Haussmann et Galeries Lafayette www.davidyurman.com De BeersPrintemps Haussmann et Galeries Lafayette www.debeers.fr De Grisogono358 bis rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 47 20 35 35 www.degrisogono.com Delfina Delettrez www.delfinadelettrez.com Dice Kayek15 rue Saint-Benoît, Paris VIe www.dicekayek.com Dior Joaillerie8 place Vendôme, Paris Ier 01 40 73 73 73 www.dior.com Dover Street Parfums Market11bis rue Elzévir, Paris IIIe www.doverstreetparfumsmarket.com Djula269rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 44 86 08 56 www.djula.fr Fendi51 avenue Montaigne, Paris VIIIe 01 49 52 84 52 www.fendi.com Fred14 rue de la Paix, Paris IIe www.fred.com Francesca Villa www.objetdemotion.com
Louis Vuitton2place Vendôme, Paris Ier www.louisvuitton.com Louis Roederer www.louis-roederer.com Lydia Courteille231 rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 42 61 11 71 www.lydiacourteille.com
Roberto Coin www.robertocoin.com Rolex16 place Vendôme, Paris Ier, Wempe Paris,16 rue Royale, Paris VIIIe www.rolex.com Rosa De la Cruz www.objetdemotion.com Silvia Furmanovich www.objetdemotion.com Sotheby’s www.sothebysrealty.com Tara Jarmon73 avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe www.tarajarmon.com Tasaki Ritz Paris 15 place Vendôme, Paris Ier 01 43 16 30 30 www.tasaki.fr The Attico www.theattico.com The Kooples www.thekooples.com Tiffany & Co62 avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe 01 84 82 02 00 www.tiffany.fr TTF9 rue de la Paix, Paris IIe www.ttf.fr Un Jour Ailleurs33-35 rue Tronchet, Paris VIIIe www.unjourailleurs.com Vacheron Constantin2 rue de la Paix, Paris VIIe 0140201755 www.vacheron-constantin.com Valentino19 avenue Montaigne, Paris VIIIe 01 47 23 64 61 www.valentino.com Van Cleef & Arpels22 place Vendôme, Paris Ier 01 58 18 14 15 www.vancleefarpels.com Versace24 rue de Penthièvre, Paris VIIIe www.versace.com Vhernier63 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe 01 40 17 93 15 www.vhernier.it Yael Sonia www.objetdemotion.com Zapa 98 rue Vieille-du-Temple,Paris IIIe ;120 rue de la Pompe,Paris XVIe ; 64 boulevard Haussmann, Paris IXe www.maisonzapa.fr
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