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Léa Seydoux
Effrontément glamour
Madonna Quelle énergie! Le Dico d’Eddy Mitchell
Les nouveaux frissons de la lingerie
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Géraldine Georges, collages au noir Les Carnets de mode Les montres tableaux Design, créations insolites Palacescope l’agenda très parisien
Le magazine cadeau
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Sommaire
N° 4 1
Avril/Mai 2012
Madonna Quelle énergie ! 8
L’icône pop veut ausi être cinéaste. Interview.
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Ta l e n t s
14. Eddy Mitchell. Le Dico. 16. Julie Fuchs. Révélation lyrique. 18. Xavier Gorce. Le Monde des Pingouins. 20. Camille Henrot. Libre artiste. 22. Frédéric Taddeï. Mon cinéma à moi. 24. Christophe Michalak. Vive la pâtisserie ! 26. Karuna Balloo. La reine des fleurs. 28. Racha Arodaky. Pianiste exigeante. 30. Philippe Collin et Xavier Mauduit. Rebelles complices.
Léa Seydoux Effrontément glamour 32
Interview.
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Dentelle Sensuelle Photog raphies Michèle Bloch-Stuckens.
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Les nouveaux frissons de la lingerie
Les précieuses formes des femmes semblent refaire la loi. Le corps est sollicité, nulle honte à l’épanouir, l’ajuster, le gainer, le corseter. La femme va pouvoir s’amuser avec sa lingerie, mais surtout assumer et afficher sans complaisance sa féminité. Revue des tendances de la saison.
Géraldine Georges Collages au noir 60
Carnet de
Mode
68. Les Carnets de Djemila. 70. Serkan Cura. Obession plumes. 73. Fleurs de printemps. Dolce & Gabbana, Missoni, Balmain, Tabitha Simmons. 74. On Aura Tout Vu. Voiles enflammés. 76. Julien Fournié. Couture du futur. Photog raphie de couverture : Eric Guillemain @2b management /Tr unkArchive/PhotoSenso Body à fleurs Prada, bracelets à fleurs et boucles d’oreilles Prada. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Sommaire
Carnet de PalaceCostes est un «magazine cadeau» édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori Rédaction 64 rue Tiquetonne 75002 Paris. 0144 88 24 94 palace@palacepresse.com
Directeur de la rédaction, directeur artistique Claude Maggiori Directeur financier Victor Malka Graphisme & mise en page Nader Kassem Iconographie Lucie Gouze Secrétariat de rédaction Philippe Bottini Assistante et assistante de rédaction Camille Lartigue camille@palacepresse.com
Ont collaboré à la rédaction Sarah Bouasse Christian Caujolle Emilie-Alice Fabrizi Lucie Gouze Amandine Grosjean Anna-Alix Koffi Philippe Latil Antoine Laurain Oscar Léon Juliette Michaud Bertrand Raison Michel Rebichon Sandra Serpero Nadine Vasseur Ellen Willer Photographies Michèle Bloch-Stuckens Eric Guillemain Remerciements à Anne Delalandre Publicité Figaro Médias 9, rue Pillet Will 75009 Paris 01 56 52 26 93 Sibylle Dubost-Foisil, Directrice de la Publicité sdubostfoisil@figaromedias.fr
Bertille de la Pontais, Chef de Publicité
blapontais@figaromedias.fr
Imprimerie SEGO, 95150 Taverny Fabrication Annick Torrès/DeltaGraphic Chromie, retouches & gravure Nader Kassem nader@naderkassem.com
Mode
80. Tom Ford. Confidences à Paris. 82. Balmain. Velours et broderies. 84. Jenny Packham. Voiles sensuels. 86. Sophie Hallette. La reine des dentelles. 90. Louie. Vintage couture. 92. Pyrenex. Carte blanche à Alexandre Vauthier. 94. Jason Wu. Short du soir. 96. Burberry Prorsum. Glamour strict. 98. Thierry Colson. Douceurs légères. 100. Maxime Simoens. Noir perlé. 101. Acne. Urban chic minimal. 102. Mark Fast. Tricot virtuose. 104. La Météo des tendances.
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Les montres Tableaux Le temps imagé Ces montres bijoux ont inventé l’heure poétique. En ajoutant à la palpitation du temps l’éblouissement d’une image précieuse sur le cadran. Des montres tableaux sur lesquelles le regard ne se lasse pas de s’attarder.
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Infomania
118. Quentin Garel. Beauté animale. 120. Elise Dray. Bijoux de peau. 122. Kate Van den Boogert. Paris city guide. 123. Maison Auclert. Joaillerie antique. 125. Inès Olympe Mercadal. Vintage fashion. 126. Black Lotus. Superbes armures brodées. 128. Les malles Moynat. Le voyage élégant. 129. Delphine Delafon. Mon sac à moi. Invader. L’envahisseur de Paris. 130. Le CyKlop. L’art à l’œil. 131. Jean-François Julien. Monsieur Chauves-souris. 132. Benedikt von Lepel. Bijoux aux lignes pures. Van Cleef & Arpels. L’Ecole des bijoux. 134. Abercrombie & Fitch. Les raisons d’un triomphe.
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Design Parade Créations insolites 142. Jean-Jacques Dutko. La passion du Beau. 144. Edouard François. L’architecture du vert. 146. Nicolas Bos. Le président créatif.
147 Pa l a c e s c o p e
148. Expositions.Gerhard Richter. Paolo Pellegrin. Daniel Buren. Erro. La collection Jonas Netter. Claude Garache. Gaël Davrinche. Robert Crumb. 162. Bonnes adresses. 168. Musique. 172. Nuit.
ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Star
Madonna Quelle énergie !
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lors que son album vient de sortir et qu’elle est attendue le 14 juillet au Stade de France, sa carrière multifacette nous fascine. Et si Madonna était une force, téméraire et sûre de sa vision? Dans la vie, la géante de la pop est de petite taille… Lorsque nous la rencontrons, elle nous intimide toutefois par son immense confiance en elle. Un ensemble Yves Saint Laurent rouge et noir lui confère un look très cinématographique. A son cou brillent les lettres W.E., le titre de son film, diminutif de Wallis et Edward, qui sort chez nous le 9mai. C’est l’histoire d’une jeune Américaine maltraitée, deux fois divorcée, pour laquelle le roi Edward VIII abdiqua sa couronne en 1936. Ce couple scandaleux devint le duc et la duchesse de Windsor, un pan de l’histoire britannique entraperçu l’an dernier dans Le Discours d’un roi. Mais c’est à la propre vie de Madonna que tout le film er nvoie! Pour PalaceCostes, l’icône a tenu à expliquer pourquoi il est si important pour elle d’être également cinéaste.
Un film, est-ce encore plus de pression qu’un disque? Je suis consciente d’être attendue au tournant, d’autant que je n’ai mis en scène qu’un seul long-métrage, Obscénité et vertu, en 2008. La musique aide à relâcher la pression. Je pense d’ailleurs que MDNA possède un son frais et joyeux qui reflète mon état d’esprit actuel. Etre réalisatrice, est-ce votre ultime fantasme? J’ai déjà réalisé une partie du fantasme en étant actrice. Mais endosser un rôle comme celui d’Evita, par exemple, c’est le même plaisir viscéral que celui de chanter: lorsque je suis sur scène, le retour est instantané; derrière la caméra, la sensation est inversée: ce sont les autres qui ont l’expérience viscérale. Votre plaisir est cérébral. Et j’ai de plus en plus besoin de cette intellectualisation. C’est vital pour moi. Décrivez-nous le premier jour de tournage sur «W.E». J’avais l’estomac noué et j’étais excitée au-delà des mots. Je voulais recréer dans l’appartement de Park Avenue, à Manhattan où nous filmions, une atmosphère d’église. Je voulais que cela devienne un endroit sacré, pour établir comme une communion avec le divin, pour générer une énergie pure et la faire circuler parmi l’équipe. Vous vous sentiez sûre de vous? Beaucoup de gens me voient comme une personne qui veut tout contrôler tout le temps,mais c’est une erreur. Je dépends des gens avec lesquels je travaille. Si l’un de mes danseurs se blesse pendant la tournée, je n’ai aucun contrôle là-dessus. Sur un tournage, on est dépendant de la météo, des contraintes financières… Il faut être prêt à être déçu au quotidien, et avec grâce. Mais ce que j’aime, c’est être préparée.
Un film et un disque,votre premier en cinq ans, des vidéos chocs, une tournée dans les starting-blocks: c’est l’une des périodes les plus actives de votre carrière! MADONNA. Et vous vous demandez pourquoi? Vous voulez savoir ce qui se passe dans ma vie? (Rires) Il m’a fallu trois ans pour mener à bienW.E. Pendant que je planchais sur le film, mes autres facettes artistiques semblaient me dire: «Eh, et moi? Occupe-toi de moi aussi!» (Rires) Je me suis souvenue que j’avais une carrière de chanteuse à entretenir, d’autant que c’est cette carrière-là qui paie le loyer. On m’a demandé de chanter à la mitemps du Super Bowl, ce qui est un immense honneur mais un boulot de titan,et il fallait penser à la tournée mondiale pour promouvoir le disque! Mais c’est la façon dont ma vie s’organise: c’est un vaste embouteillage!
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Star Qu’est-ce qui vous a autant touchée, dans l’histoire Vous dites avoir demandé des conseils avant le de Wallis Simpson ? tournage à vos deux ex-maris réalisateurs, Sean Penn J’étais intriguée par le fait qu’elle soit une personnalité et Guy Ritchie... qui suscite la polémique. En Angleterre, lorsqu’on parle Oui. Sean, je lui ai juste parlé de mon désir de faire ce d’elle, cela choque encore: elle est celle qui a volé son film, et il m’a encouragée à suivre mes instincts, à laisser souverain au royaume! Choquer l’opinion, c’est quelque parler mon oreille musicale en ce qui concerne les diachose que je peux comprendre… Mon mode de vie, ma logues, le tempo… Guy, je lui ai donné le scénario, parce façon d’exprimer ma sexualité ont parfois menacé cerque je savais que l’histoire de Wallis Simpson l’intérestains tabous sociaux… W.E. est un film sur le culte de la sait. Les deux m’ont encouragé à m’éloigner des films célébrité: on vous porte aux nues, mais décevez l’attente historiques conventionnels, toujours un peu décevants. des gens, et c’est impitoyable. Wallis me fascine parce Guy m’a donné des indications techniques précises et qu’elle venait de rien, l’un de ses maris la battait, mais m’a conseillé notamment sur le choix du chef-opérateur, elle avait tout surmonté pour partir en Angleterre. Je me Hagen Bogdanski (La Vie des autres), qui a été mon suis immergée dans son énergie mondaine et fraîche, sa maître. Je disais à Hagen quels films m’inspiraient, il me ténacité, son humour irrévérencieux, toutes ces qualités les expliquait techniquement… qui avait séduit un roi qui tomba en même temps amoureux du rêve américain: ce sentiment, nouveau pour lui, que l’on peut remodeler sa destinée et que l’on peut utiliser sa notoriété pour aider le monde.
«“W.E.” est un film sur le culte de la célébrité: on vous porte aux nues, mais décevez l’attente des gens, et c’est impitoyable.»
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Star «W.E.» évoque Wong Kar-wai pour l’esthétisme très stylisé, le glamour langoureux… Quels autres films vous ont inspirée? Merci, je l’adore... Je suis aussi fan deL’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais, les longs plans dans les couVous êtes toujours amoureuse de l’Angleterre? loirs, le long des miroirs… J’ai décortiqué un documen- Oui, je continue à être fascinée par ce pays. J’ai toujours taire sur le tournage de ce film avant-gardiste.Il y a aussi été attirée par la culture européenne en général. Sans que Persona d’Ingmar Bergman, pour l’histoire du dédouble- je puisse expliquer pourquoi, beaucoup d’artistes français ment de la personnalité… se sont introduits très Wallis Simpson était une tôt dans ma carrière. icône de style, comme vous. Je connais bien votre J’aime le look dramatique de la fin culture. Ce n’est pas un des années 1930 et je tenais à signer hasard si l’on entend un film affamé de mode. Nous des chansons comme avons quatre-vingts costumes difSalade de fruits dans férents pour la duchesse! Wallis le film. n’était pas belle de façon classique, Un homme s’est-il déjà mais elle avait su tirer le meilleur sacrifié pour vous de ce qu’elle avait. Son sens du comme le duc pour la style était remarquable, précurduchesse? seur et élégant. Je ne compterais pas Comment voyez-vous votre trop là-dessus à votre propre parcours de pionnière place. (Rires) Je sais ce depuis vos débuts, quand vous aviez que c’est qu’être aimée, mais personne 19 ans et que vous êtes venue de Detroit n’a jamais abandonné son royaume pour avec 35 dollars en poche pour tenter votre moi! Je me suis posé la même question chance à New York? en écrivant : «Qu’est-ce que cela doit J’ai débarqué à New York pour perfectionner faire d’être autant aimée?» J’en ai ma passion de la danse moderne.Je n’avais pas conclu que c’était une grande respondu tout imaginé que je deviendrais une chansabilité d’être à la hauteur d’une telle teuse et une compositr ice, mais, pendant les adoration. Mais tout grand amour auditions, j’étais ouverte aux rencontres. Lorsque contient la notion de sacrifice. J’aime quelqu’un m’a dit pour la première fois : «Pourmes enfants plus que tout (Madonna quoi tu ne viens pas enr egistrer des voix pour a quatre enfants âgés de 5 à 15ans, nous?», je n’ai pas répondu: «Non, non, je suis une dont deux adoptés), et je fais des sacridanseuse», j’ai juste dit: «Pourquoi pas ?» J’étais fices pour eux au quotidien: c’est la aventurière. nature de l’amour. Vous considérez-vous toujours comme Qu’est-ce qui vous inspire en ce moment? une danseuse? La vie m’inspire. P ropos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D . Oh oui, c’est ma formation. D’ailleurs, je n’ai plus guère de temps pour le yoga. Cette année, je danse à fond,c’est Photog raphies Mao/Agence A pour cela que je ne suis pas épaisse.Mais rien de meilleur pour les fesses! Le luxe dépeint dans «W.E.» évoque votre propre mode de vie. Qu’est-ce que le luxe signifie pour vous? Le luxe ne signifie rien si je ne suis pas heureuse. Je me sens privilégiée de pouvoir mener une vie luxueuse, de posséder un Tamara de Lempicka ou une robe de chez Balenciaga,mais cela n’est certainement pas un but en soi.
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Talents Eddy Mitchell
Rock’n’roll
Le vrai s’arrête en 1959 avec le dernier disque de Gene Vincent, Crazy Times! Le rock’n’roll est mort quand Elvis Presley est parti à l’armée. Après, c’était du rock.
Le Jeu du Dico
Chaussettes
On s’est appelés les Chaussettes Noires, mais ce n’était pas notre faute. Notre nom, au départ, c’était les 5 Rocks. Pas plus fameux, d’ailleurs. Notre manager, Eddie Barclay, qui était aussi le patron de notre maison de disques, avait signé sans nous prévenir un accord avec les chaussettes Stemm. On a découvert ce nom par hasard à la radio, quand ils ont passé notre titre la première fois.
Téléchargement
Ça remplace le disque au détriment de toute une industrie. Et la loi Hadopi,que moi j’appelle la loi «à deux balles», ne va rien changer. L’effet, sur moi, c’est 50% de vente de disques en moins.Maintenant, je m’en fous, ce n’est plus mon problème. Mais il n’y a pas que ça.Faites passer un disque, et à côté écoutez le même titre téléchargé, vous verrez, ils n’ont pas la même durée.Ce qui veut dire que le téléchargement ne se contente pas de piller la musique, il la dénature. Ça rapporte énormément d’argent aux gens qui organisent tout ça et qui ne reversent aux ayants droit que 50% de ce qui reste à la fin. Il vaut mieux être plombier. Mais je suis trop maladroit.
Ouest
L’Ouest américain. Le Nouveau-Mexique, l’Arizona, le Colorado. Ce sont des endroits où j’ai vécu pas forcément longtemps, en vacances, en famille, mais assez pour me rendre compte qu’un soleil couchant, sur les grands espaces, même sans caméra, ça existe. Ce n’est pas trafiqué, c’est là. Avalé, gobé, digéré, c’est plus fort que le fantasme. L’herbe est aussi verte que dans une scène de film, c’est mieux que du Technicolor. Moi, j’aurais bien vécu là-bas. Mais alors, je voulais tout: le ranch, la cuisinière mexicaine, les chevaux… Ma femme n’a pas voulu. Quand je travaille à Los Angeles, j’en profite toujours pour y faire un tour. J’apprécie ce que fait Martin Scorsese. C’est un grand metteur en scène. J’ai bien aimé son Hugo Cabret. C’est formidable, hors du commun. Mais j’aime moins ses films de gangsters, où on essaie de nous faire croire qu’un gangster a une famille, une vie normale. Ils tuent, et après ils rentrent tranquillement chez eux pour embrasser leurs enfants qui vont se coucher. C’est pire
Photographie Thierr y Legoues
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que Melville. Moi, j’aime les films de gangsters où le méchant est vraiment méchant. Un gangster ne peut pas être humain.
Hollywood
La seule chose que j’aime à Hollywood, c’est la tour Capitol. C’était une des plus hautes dans les années 1950.Sa forme ronde, comme des disques empilés,son logo, ça reste magique. Pour moi, c’est la maison mère. Il y a dans les couloirs les photos de Frank Sinatra, Dean Martin, c’est un endroit habité par tous ces fantômes. J’ai enregistré là-bas il y a cinq ou six ans, dans le grand studio A. Plus personne ne sait enregistrer comme eux. On a pris une claque. En un quart d’heure, ils avaient installé 80 violons et tous les micros étaient en place. Ils enregistrent encore beaucoup de musique de film, parce que, quand tu as un philharmonique avec toi, c’est la qualité.
Memphis
C’est un nom charmant pour une ville pas si charmante. On sent qu’elle est en faillite, avec des quartiers abandonnés. Des rues entières désertes, plus un habitant, plus un magasin. Et, à côté, le luxe. Je descends au Peabody, un vieux palace un peu décati. Leur emblème, c’est trois canards. J’étais à la réception. Je vois débarquer une troupe de touristes avec appareils photo. On déroule un tapis rouge, les portes de l’ascenseur s’ouvrent, deux grooms en sortent, habillés en Spirou, avec trois canards dans les bras qui sont venus barboter dans la fontaine au milieu du lobby. Et c’est comme ça tous les jours à3heures. Celui qui a construit l’hôtel aimait les canards…
Casino
Je me suis fait interdire. Je me souviens d’une vieille dame: quand elle gagnait, au lieu du geste machinal de la plaque qu’on lance au croupier à travers la table, elle arrêtait tout, allait vers lui, lui remettait la plaque de pourboire en main propre et disait : «Ça, c’est pour votre petite caisse à vous.» P ropos recueillis par E L L E N W I L L E R PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Julie Fuchs
Révélation lyrique n matin frais de printemps, Julie Fuchs m’ouvre la U porte de son appartement parisien, un studio de 20 mètres carrés coquet avec vue imprenable sur la
Seine, côté pont Marie… Sur son lit, elle a posé une valise qu’elle doit boucler rapidement puisqu’elle prend l’avion dans l’après-midi, direction l’Autriche, où elle va jouer Rita dans l’opéra éponyme de Donizetti. Une semaine plus tôt, elle a raflé une victoire de la musique dans la catégorie «révélation lyrique de l’année», le premier aboutissement d’un parcours de soprano remarquable, que Julie, 28 ans, a le bon goût de ne pas prendre trop au sérieux : «C’est cool, mais ça ne changera pas ma façon d’être. Quand on chante, on partage des choses avec le public. Le prix, ce n’est qu’un bonus.» Au conservatoire d’Avignon, où elle a appris le violon pendant douze ans, c’est grâce à ses cours de solfège qu’elle a découvert les joies du chant: «J’ai vite compris que c’était une forme d’expression qui me correspondait ; mieux que le violon,d’ailleurs.» A 15 ans, elle intègre, sur concours, la chorale Voices of Europe pour un mois de tournée avec Björk. «Après ça, je ne pouvais plus m’arrêter de chanter. C’était devenu une drogue !» L’année du bac, avec quatre copains, Julie monte un ensemble baptisé «Il en manque un pour faire un sextuor». En marge du Festival d’Avignon, ils se produisent dans la rue : jazz vocal, chants traditionnels… En 2006, Julie passe aux choses sérieuses et présente le concours d’entrée du conservatoire de Paris, comme à son habitude, sans stresser ni trop y croire. Cinq ans plus tard, après une scolarité éblouissante, elle présente son prix de fin d’études. «Je ne savais pas trop si j’avais le droit, mais j’ai fait monter tout un orchestre : on était 40 sur scène. On s’est tellement amusés !» Le jury est unanime : Julie Fuchs sort avec les félicitations. Cette même année, elle joue Maria dans La Mélodie du bonheur, au Théâtre du Châtelet, son premier grand rôle, celui qui lui donne la mesure de son propre talent : «C’est là que j’ai compris que je pouvais bien faire les choses, que j’avais les épaules pour ça.» Depuis,sa voix et son tempérament l’ont portée sur la scène de l’Opéra-Comique, à l’Opéra royal de Versailles, pour un King Arthur mis en scène par Shirley et Dino, ainsi qu’au Festival d’Aix, où elle s’est produite dansAcis et Galatée aux côtés de son amoureux, Julien Behr, lui aussi chanteur. Il faisait Acis, elle Galatée… un vrai conte de fées! Julie précise, sourire en coin, qu’elle ne va pas directement à Graz cet après-midi: elle passe d’abord par Vienne, où Julien chante en ce moment… S A R A H B O U A S S E PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Photographie Abdellah Lasri
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Xavier Gorce
Le Monde des Pingouins es lecteurs du journal Le Monde L ont vu débarquer il y a quelques mois en page 2 de leur quotidien
(c’était, pour être précis, en mai 2011) de drôles de petites créatures qui leur ressemblent étrangement. Des pingouins qui, comme eux, pérorent, s’emmêlent dans leurs contradictions, se distinguent par leurs mesquineries et leurs préjugés… Ce sont les «Indégivrables» du dessinateur X avier Gorce. Pourquoi «indégivrables» ? Parce qu’ils habitent la banquise, bien sûr. Mais aussi «parce qu’ils sont totalement givrés, et que, givrés, ils le resteront». Comme nous. Xavier Gorce a, depuis toujours, la fibre animalière. Ses croquis, d’abord publiés dans les pages des magazines du groupe Bayard : Phosphore, Okapi, et dans le magazineElle, puis pour la newsletter quotidienne en ligne du Monde.fr, renouvelaient la tradition de la caricature animalière, très utile lorsqu’on doit traduire en quelques traits le caractère d’un personnage. «Représenter quelqu’un en tigre, cela ne dit pas la même chose que de le représenter en souris!» Les animaux sont par ailleurs un réservoir de formes beaucoup plus variées que les humains, qui se ressemblent tous plus ou moins. Une aubaine, pour le dessinateur. Xavier Gorce les traite d’un trait rapide, minimal. «Ma main n’est pas faite pour les dessins appliqués. J’aime le jeté du geste. Je veux aller à l’essentiel, “aller à l’os”, une expression que j’aime bien. Pour moi, c’est cela, l’élégance, la créativité. Quand il y a du superflu, il ne reste rien.» Lorsque, au printemps dernier, Le Monde lui propose de reproduire dans la version papier du quotidien ses dessins pour la newsletter, il continue à faire vivre sa galerie animalière. Mais, bientôt, ses créatures sur quatre pattes l ’embarrassent, surtout quand il veut les doter d ’accessoires. Comment les dessiner devant un ordi-
nateur, en train de pianoter sur un iPhone, se promenant avec des dossiers? «J’avais besoin de silhouettes plus proches de celles de l’humain.» Le pingouin, alors, s’impose. «Il est grégaire, se distingue par des comportements moutonniers un peu bébêtes. Il donne l’impression d’être vêtu d’un uniforme. Graphiquement, il est d’une grande sobriété. Ce qui est très pratique quand on doit faire un dessin quotidien. On doit aller vite.» Il suffit d’un détail, d’une inflexion du trait pour que Xavier Gorce les dote d’expression. Et, bien qu’uniformes, ses pingouins déclinent toute une palette de sentiments. La plupart du temps peu glorieux. Le terrain de chasse des Indégivrables, c’est l’égoïsme, l’appât du gain, la mesquinerie. Un portrait de l’humanité où l’actualité est r arement traitée de front, mais de manière décalée. «L’amusant, c’est de montrer le cynisme, l’égocentrisme, et d’en faire rire sans être moraliste. Sinon, quel ennui!»
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Camille Henrot
Libre Artiste
du Centre Pompidou au Musée national d’art moderne, en passant par la Fondation Maeght, sans compter celles à l’étranger, mais Camille Henrot, la trentaine, n’essaie pas de prendre la pose. Elle la fuit, même. Tentant d’échapper aussi bien à elle-même qu’à ce que la reconnaissance peut avoir de lénifiant.«Ce que je veux,c’est qu’on ait du mal à me suivre, c’est ne jamais rester au même endroit, c’est garder ma liberté à l’égard du monde de l’art et des critiques.» Insaisissable, elle l’est. Tant par la diversité de ses supports –vidéos, dessins, sculptures, installations– que par les questions qui la hantent. Celles de l’ailleurs, de la dif-
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N A D I N E VA S S E U R Portrait Joakim
lle est représentée par l’une des plus E prestigieuses galeries parisiennes, Kamel Mennour, a déjà exposé dans nombre d’institutions,
férence, du brouillage des catégories et des frontières. Camille Henrot est fascinée par les cultures lointaines, ce qui lui vaut d’être qualifiée d’artiste anthropologue. Une anthropologue qui ne se contente pas d’observer, mais s’identifie à ce qu’elle regarde. Son œuvre joue d’un constant brouillage entre le proche et le lointain,la nature et la culture, le masculin et le féminin, se décline en multiples métamorphoses. Des sacs en plastique oubliés sur le site archéologique de Saqqara se transforment en hauts-reliefs, une carte de navigation mélanésienne devient un radiateur, des ailes d’avion se métamorphosent en totems ajourés de motifs décoratifs. Comme autant de fausses interprétations donnant naissance à une nouvelle forme culturelle. «C’est ainsi que s’écrit l’histoire de l’art, au gré de malentendus», déclare l’artiste. Son œuvre, éloge du malentendu, de la distance, l’est aussi du processus même du désir. «Les cultures du Pacifique sont celles qui me fascinent le plus, car ce sont les plus lointaines.C’est comme pour la libido, l’objet lointain est forcément pour moi un objet de désir. Désir de l’autre, de l’inconnu. La première expérience de la différence est celle des sexes.» L’un de ses derniers travaux, Tropics of Love, est une série de dessins mettant en scène des figures hybrides à la fois mâles et femelles, humaines, animales et végétales et des organes sexuels disproportionnés. Il allait de soi que son goût pour la différence, la métamorphose, les formes hybrides, rencontre la figure du monstre, la créature de Frankenstein, King Kong, qu’elle met en scène dans deux de ses films. Non pour leur côté inquiétant, mais pour leur profonde humanité. «La créature de Frankenstein, on l’oublie souvent, est une figure de l’innocence», dit-elle. Quel regard anthropologique porte-t-elle sur le monde de l’art dans lequel elle a fait,si jeune, une entrée fracassante ? Camille Henrot hésite, prudente : «Nombre d’artistes ont pris pour objet le monde de l’art, l’histoire de l’art. M’adresser au monde de l’art, moi, ça ne m’intéresse pas trop. Je trouve ça un peu étroit, c’est un environnement un peu confiné. Il ne me fait pas rêver.»
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{ Talents } Page de gauche, de haut en bas: «Discours sur le colonialisme»; «Vendredi ou la vie sauvage (Est-il possible d’être révolutionnaire et d’aimer les fleurs?)», 2012.
«Ce que je veux, c’est qu’on ait du mal à me suivre, c’est garder ma liberté à l’égard du monde de l’art et des critiques.» De haut en bas,de gauche à droite : «Tropics of Love», 2010 – 2011; «Still de la vidéo King Kong Addition», 2007; «Vidéo Dying Living Woman», 2005; «Le Pendu», 2010;
«Le prix du danger (Falcon)», 2011, vue de l’installation, Sculpture Project, Bold Tendencies, Londres, 2011; «Tropics of Love», 2010 – 2011 ©Camille Henrot, courtesy the artist and Kamel Mennour, Paris.
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Frédéric Taddeï
Mon Cinéma à moi ’animateur «le plus intelligent de la télé» anime L désormais les jeudis soir cinéma de France 3 et débarque sur le Web avec Newsring, un site dédié au vrai
débat. Rencontre. Vous êtes devenu le «Monsieur Cinéma» de France 3... Pour ça, il faudrait que je ne parle plus que de cinéma, comme Pierre Tchernia à son époque, ou Eddy Mitchell du temps de La Dernière Séance. Ce qui m’amuse beaucoup avec La Grande Soirée cinéma de France 3, c’est de raconter mon histoire du cinéma à moi.Tout sort directement de ma tête! J’invente des genres de toutes pièces. Je fais des rapprochements que je suis le seul à faire. Je donne des explications qui n’appartiennent qu’à moi. Vous avez trouvé un concept malin et inédit: parler de films que tout le monde a vus... Le cinéma à la télévision est assimilé à de la promo, et la promo a envahi la télévision.Je disais souvent que, pour faire une émission de cinéma qui marche, il faudrait en faire une qui ne parle que de films que les gens ont déjà vus. France 3 m’a pris aux mots. On regarde les films ensemble et on en parle après avec le réalisateur ou les comédiens. Plus besoin de langue de bois promotionnelle, tout le monde a vu les films.On ne peut plus mentir ! Ce n’est pas gênant que vous ne maîtrisiez pas la programmation des films de la soirée? Moitié-moitié. D’un côté, ça fait partie du jeu. Je laisse le public libre d’aimer ou pas le film.Je ne suis pas critique de cinéma. D’un autre côté, c’est parfois embarrassant de passer des films que je trouve stupides ou assommants. Mais qui suis-je après tout pour imposer mes goûts à l’ensemble de la population? Et puis, ce n’est pas comme s’ils allaient payer pour le voir. Là, c’est gratuit. A quoi ressemblerait votre «Grande Soirée cinéma»? Cela ne ressemblerait à rien qu’on ait déjà vu à la télévision, ça, c’est sûr ! Il y aurait plein de films de Fellini, Dino Risi, Joseph Losey, Will Ferrel, Preston Sturges, que j’associerais avec des films d’Orson Welles, de Jules Dassin, d’Henri-Georges Clouzot et des frères Coen… Il y aurait des rapprochements un peu pervers. Quand The Artist passera sur France 3, par exemple (la chaîne l’a coproduit), je programmerais le même soir La Dernière Folie, de Mel Brooks, qui est également un film muet, mais un film moderne, pas une reproduction, ou Vogue le navire de Fellini, qui commence comme un film muet et évolue vers autre chose. Ce serait amusant… Vous dites que le cinéma vous excite moins aujourd’hui ? C’est une question d’âge. La cinéphilie est une passion qui s’empare généralement des garçons (moins souvent des filles) à l’adolescence. A 12 ans, le cinéma m’a permis d’entrevoir la vie dans toute sa diversité,toute son énergie. Le cinéma permet de voir tout ce qui est
disponible : l’amour, la guerre, l’aventure, la politique, l’argent, la misère, la mort, la morale… A 20 ans, j’ai cessé d’aller au cinéma comme un fou: j’ai commencé à vivre… Vous n’êtes pas cinéphile, donc ? Les cinéphiles sont des gens qui ont vécu toute leur vie dans des salles obscures, plongés dans le rêve de quelqu’un d’autre. A 50 ans, ils n’ont que des souvenirs de cinéma, qui sont du même bois que les décors de cinéma. Cela dit, je suis possédé aujourd’hui par un autre type de cinéphilie, plus moderne. Je me suis mis à acheter tous les films que j’avais aimés entre 12 et 20 ans, tous ceux
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{ Talents } que j’avais rêvé de voir et que je n’avais pas vus, et puis j’ai reconstitué toute l’histoire du cinéma en DVD. Je les achète dans le monde entier, via Internet. J’en ai plusieurs milliers, classés par réalisateurs. Je les regarde la nuit, quand tout le monde dort. J’ai un peu honte. Le cinéma est peut-être aujourd’hui moins excitant? J’ai aussi cette impression, mais je me méfie.Je crois vraiment que c’est une question d’âge, de curiosité, de disponibilité d’esprit. Quand on a vu beaucoup de films, mansuétude des téléspectateurs de Ce soir (ou jamais!), comme c’est mon cas, on a plus de mal à être épaté. J’ai le qui sont souvent des gens fâchés avec la télévision et qui même problème avec la littérature, la musique ou les arts ne la regardent plus, c’est aussi parce que je ne donne pas plastiques. mon opinion, que je ne me comporte pas en procureur et Vous avez le même sentiment en ce qui concerne que mon émission n’est pas un tribunal. La réponse à la littérature ou les arts plastiques ? votre question, c’est que je suis animateur sur le service Evidemment. D’autant plus qu’il sort beaucoup plus de public. Si j’étais à Libération ou au Figaro, qui sont des livres que de films! Même chose dans les arts plastiques. journaux d’opinion, il n’y aurait pas de problème, je donBeaucoup de citations, de répétitions, très peu nerais mon avis, je serais payé pour le d’innovations ! faire. Sur le service public, je dois être C’est un discours paradoxal pour quelqu’un respectueux de ce que tout le monde qui a la réputation d’avoir rendu la culture peut penser et recevoir des invités de attrayante à la télé! toute sensibilité. C’est pour ça que Cela m’intéresse, je vous rassure. Et puis, vous tout le monde accepte de venir dans remarquerez que je ne suis jamais dans l’acmon émission. tualité culturelle. Ce soir (ou jamais !), c’est Depuis novembre, vous avez égalel’actualité vue par la cultur e, ce n’est pas ment installé le débat sur Internet avec La Grande Librairie. D’art d’art !, ce sont les «Newsring», dont vous êtes actionnaire œuvres qui sont dans les musées, pas l’actuaet directeur éditorial. Pourquoi ? lité des galeries. Quand Internet est né, il y a vingt ans, Votre réputation d’animateur «le plus on a dit que ce serait le nouveau lieu intelligent de la télévision» n’est pas usurpée... du débat, mais, au bout de vingt ans, Si j’étais méchant, je répondrais qu ’au il n’existait toujours pas de lieu où le royaume des aveugles les borgnes sont rois, débat pouvait s’organiser. Il y a bien mais si je suis lucide...(Soupir) Il y a quelque les forums, mais chacun y fait ce qu’il chose d’un peu moutonnier à répéter cette veut. Or un débat, ça s’organise, sinon phrase. Quelqu’un l’a dite une fois,Ardisson c’est de la conversation de bistrot. J’ai m’a interviewé sur ce thème… Ça ne mange donc réfléchi à ce que pouvait être le pas de pain. On n’arrête pas de dire à Laurent débat sur Internet, sachant qu’il est Delahousse qu’il est le plus beau,et il n’en est illimité dans le temps et dans le pas mort. (Rire) Moi, à une époque, je vounombre de participants. Du coup, il lais être le plus élégant, et, dans un sondage, existe une véritable égalité ; que l’on je n’étais arrivé qu’en seconde position. J’avais soit célèbre ou pas, on intervient de la trouvé cela très injuste, j’aurais voulu être le premier. On même manière. Pour cela, il ne fallait pas que les interveme considère comme le plus intelligent,bon, c’est une nants soient anonymes, cachés derrière des pseudos. Sur maigre compensation. J’aimerais qu’on dise de moi que Newsring, les gens débattent donc sous leur véritable je suis le plus ouvert, le moins sectaire et celui qui se met identité, via le Facebook Connect, la carte d’identité du le moins en vedette. Ça, ce serait de vrais compliments. Net. Et puis, le débat sur Newsring, à la différence des Vous ne prenez jamais parti. Du coup, certains vous forums, est un échange d’arguments, pas un échange ont reproché de laisser des gens comme Dieudonné, d’opinions ou d’injures. En moins de trois mois,le Marc-Edouard Nabe, Alain Soral ou succès est au rendez-vous. Les gens ont envie de vrais Mathieu Kassovitz débiter leur discours… débats sur tous les sujets. Oui, et je continuerai. Les seules opinions qui n’ont pas Qu’aimeriez-vous faire à la télé que vous n’ayez pas le droit de cité sont celles qui sont des délits.Tant qu’on encore fait en dix-huit ans de carrière ? ne commet pas de délit sur mon plateau,et personne Beaucoup de choses m’intéresseraient, mais, particulièn’en a jamais commis, je laisserai toujours toutes les rement, une émission politique. Le genre date un peu à opinions s’exprimer. Et je ne viendrai jamais les contrela télé. Il n’a pas beaucoup bougé depuis trente ans. carrer, car cela voudrait dire que je prends parti. J’aimerais me pencher sur la question. P ropos recueillis par M A X R O B E R T Et pourquoi ne jamais donner votre opinion ? Ce serait insupportable ! Si je bénéficie d’un peu de la
Photographie Julien Knaub/France Télévisions
«On me considère comme le plus intelligent, bon, c’est une maigre compensation… J’aimerais qu’on dise de moi que je suis le plus ouvert, le moins sectaire et celui qui se met le moins en vedette. Ça, ce serait de vrais compliments.»
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Christophe Michalak
Vive la Pâtisserie hristophe Michalak, le chef pâtissier star de la C cuisine sucrée, anime désormais sur Teva une émission sur la pâtisserie, Le Gâteau de mes rêves.
Photographies Stephane Bourgies
Pourquoi si peu d’émissions de télévision consacrée spécifiquement à la pâtisserie ? C’est incompréhensible! Faire Le Gâteau de mes rêves sur Teva me tient très à cœur, car mon métier est compliqué et que mon rôle aujourd’hui est de le décomplexer et de le rendre plus accessible. La pâtisserie, c’est compliqué? Avec un fond de frigo, je vous fais rapidement une bonne entrée et un bon plat: on mélange ce qui est disponible, avec un bon assaisonnement et une cuisson correcte, on s’en sort.
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{ Talents } Pour faire un gâteau, il y a vr aiment un mélange de matières premières pures et brutes, comme le beurre, la farine et le sucre, à réaliser. Il faut peser, doser précisément, et si, à la fin,votre gâteau est trop cuit, c’est irrattrapable, poubelle! Bref, c’est difficile de faire de la pâtisserie en live! Londres, Bruxelles, Nice, Paris, Kobé, New York, 3 étoiles au Guide Michelin… votre CV est en or massif! Ça se travaille! (Rires) Dans notre métier, on ne passe pas par des grandes écoles, on apprend au contact des professionnels. A 18 ans, j’étais dans une toute petite pâtisserie de province, dans le Maine-et-Loire, et les grands chefs me faisaient rêver. J’ai donc choisi de partir me former au contact des meilleurs.Mon rêve était de travailler avec Pierre Hermé chez Fauchon. Tous les ans, je postulais, sans succès. Je me suis finalement proposé en stage gratuit et j’ai été pris. Une fois là-bas, j’ai fait un maximum de bruit pour me faire remarquer, et ça a marché! Pierre m’a gardé. Pendant deux ans, j’ai été son golden boy à Paris et à New York où il faisait du conseil. Vous êtes devenu champion du monde de pâtisserie… Dès le début, j’ai voulu briller, faire partie de l’élite. Dans notre métier, il y a deux distinctions majeures: meilleur ouvrier de France et champion du monde.En 2005, j’étais capitaine de l’équipe de France au concours et j’ai gagné le titre. Mais l’essentiel, c’est le travail que l’on fait tous les jours, pas les concours. Comment définiriez-vous votre style? Ma philosophie tient en trois mots: élégance, équilibre et émotion. Elégance, car j’aime les beaux desserts, ils doivent dégager quelque chose, être d’abord un plaisir des yeux. Equilibre, car, mine de rien, il ne faut pas grandchose pour tomber dans le mauvais goût.Un dessert se compose de saveurs, de textures, de températures, et tous ces réglages demandent beaucoup de soin.Emotion, enfin, car elle est très importante. Dans un très grand restaurant, s’il n’y a pas un plat qui vous donne la larme à l’œil, c’est que le cuisinier est passé à côté.Il faut savoir susciter le désir et provoquer des émotions, et ça, il faut beaucoup bosser pour y parvenir! L’important, c’est de créer un
gâteau qui, quand on va le croquer, va provoquer quelque chose. J’y travaille chaque jour d’arrache-pied, et je suis heureux que certaines de mes créations comme la religieuse au caramel beurre de sel ou les macarons pêche melba soient aujourd’hui reprises partout. Vous aimez aussi inventer… Pas tellement. Ma pâtisserie est extrêmement classique. Il y a bien quelques saveurs un peu rock’n’roll, mais j’ai besoin d’identifier les parfums, de détecter tout de suite les saveurs que je mange.La priorité reste le goût. Après, dans la forme, j’essaie d’être un peu avant-gardiste, mais il faut se méfier: le très très beau est rarement très très bon! Vous vouliez devenir peintre? Oui, après une période super-héros et une autre rock star! En fait, j’ai toujours été un fan des Marvel Comics. J’ai failli aller aux Beaux-Arts… J’avais besoin de travailler de mes mains, et, comme j’étais un passionné de sucre, je me suis dirigé vers la pâtisserie. Je suis heureux de ce choix, car c’est un métier qui donne du plaisir aux gens. Dans les mariages, les mariés ne posent jamais autour du plat principal, mais autour de la pièce montée… La pâtisserie a retrouvé ses lettres de noblesse depuis quelques années, et c’est génial. Quel est votre dessert préféré? Je suis un inconditionnel du flan pâtissier. J’adore aussi le chocolat et la tarte à la fraise. Je suis très gourmand! Le diktat de la minceur, c’est embêtant, pour un pâtissier? Je suis addict au sucre, et j’en souffre le premier: je suis souvent au régime et je fais énormément de sport. Mais je rassure tous les gourmands comme moi: si vous dégustez raisonnablement de la pâtisserie et faites un peu d’exercice, il n’y a pas de problème. J’essaie dans mes gâteaux d’abaisser le pouvoir sucrant, mais il faut bien comprendre une chose: la pâtisserie sans sucre, comme la cuisine sans gras, c’est bien gentil, mais cela supprime les saveurs! La pâtisserie light, c’est se moquer des gens. Faisons-nous plaisir, on ne vit qu’une fois! P ropos recueillis par M A X R O B E R T
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Karuna Balloo
La Reine des Fleurs
es bonnes fées ont dû se pencher sur le berL ceau de Karuna Baloo et y semer quelques fleurs… Car ce sont elles qui ponctuent le par cours
de la créatrice, depuis sa naissance à l’île Maurice jusque dans son atelier de Montreuil, où elle m’a invitée à lui rendre visite. Karuna Baloo, 38 ans, a toujours porté des fleurs dans les cheveux, comme pour rehausser sa crinière de jais et sa beauté d’ailleurs. Elle n’a pas fait d ’exception pour notre rencontre: la fleur qu’elle a choisie ce jour-là lui donne une fraîcheur intrigante. «J’ai toujours joué la carte de la fille à 100 % exotique, explique-t-elle, et les fleurs répondent parfaitement aux clichés que véhicule mon physique typé, les vahinés, tout ça… Avec les garçons, ça marche à tous les coups!» Tant et si bien
qu’elle s’est encore fait draguer il y a quelques jours par les douaniers français à l’aéroport en revenant de l’île Maurice. La faute à sa carte d’identité, dont la photo montre une Karuna fidèle à elle-même, la fleur aux cheveux. Atout charme de la créatrice, ce sont encore les fleurs qui l’ont poussée à inventer son drôle de métier d’horticultrice textile, après s’être formée à l’Institut supérieur des arts appliqués de Paris, puis avoir travaillé dix ans dans la création de mode. «C’était en 2009. Je venais de me faire licencier d’un boulot qui ne me plaisait plus: assise devant un ordinateur, je dessinais des imprimés. J’avais toujours voulu faire ce job, mais, en fait, ça ne me convenait pas. J’avais envie de faire des choses avec mes mains. Finalement, c’est en me bidouillant un petit accessoire pour sortir un soir que l’idée de faire des fleurs
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m’est apparue.» Celles que crée Karuna du bout de ses dix doigts sont incroyables de précision et de réalisme. Elle chine des tissus vintage et, lorsque c’est nécessaire, teint elle-même son organza de soie pour obtenir exactement les couleurs «vivantes» qu’elle souhaite. Elle a mis au point une technique de pliage façon origami pour créer puis coudre les pétales, en décortiquant la construction des fleurs de geisha.Et une ancienne usine française lui a revendu ses vieux stocks de pistils et étamines en tissu,ceux qui servaient autrefois à orner les fleurs des chapeaux que les femmes portaient chaque dimanche à l’église. Une fois cousues, ces œuvres plus vraies que nature deviennent des broches, des barrettes, des ceintures… Et Karuna a prévu d’étendre sa gamme à des accessoires brodés, des gants et des bonnets. Elle choisit sur son établi deux grosses fleurs montées sur une broche, les place sur son épaule et constate : «On a toutes une petite robe qu’on adore mais qu’on trouve trop simple. Avec ce genre de pièces, il est facile d’accessoiriser toute une tenue.» Porter des fleurs, c’est afficher une féminité naturelle et sensuelle : pas toujours évident à assumer dans les rues de Paris, et pourtant les créations de Karuna ont du succès… et sur tout chez les hommes ! «Ils sont nombreux à en acheter pour leur femme. Certains espèrent qu’elles les porteront vraiment, d’autres aiment simplement l’idée de leur offrir une fleur éternelle…» SARAH BOUASSE
Objet Céleste, 34 rue Bichat, Paris Xe.
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Racha Arodaky
Pianiste exigeante acha Arodaky est la valeur confirmée de la jeune R génération. On parle de sa maîtrise technique et plus encore de sa personnalité. De son humanité. De la
Photographie Ade
clarté de son jeu. Ses concerts sont aussi frappants que bouleversants. Pleyel et Gaveau à Paris, mais aussi Moscou, Séoul, Le Caire, New York… Rien ne l’arrête : elle sort la musique classique et les récitals de piano de leurs lieux obligés et joue plusieurs fois dans des prisons. A 10 ans, Racha fait de la danse et du piano. «Pour moi, c’était des activités comparables. Dans les deux cas, on épouse la musique. Soit avec tout son corps. Soit du bout des doigts. Mais une carrière de pianiste dure plus longtemps.» Quand son professeur de piano au conservatoire de Paris dit à ses parents, venus de Damas pour les études, qu’un talent comme le sien,on en rencontre un tous les dix ans, ils bouleversent leurs plans et décident de rester en France. Avec son premier prix en poche, elle part à Moscou, pour se confronter à la mythique Ecole Tchaïkovski. A la fin d’un concert, elle va saluer Murray Perahia un bouquet à la main et lui fait une déclaration d’amour professionnelle. Il devient son maître.
Dans un milieu où les disques se vendent peu,elle fait trois jolis succès coup sur coup, avec Scriabine, Scarlatti et Mendelssohn. Après son album Haendel,elle signe avec une major. Puis, alors que tout est prévu pour ’lenregistrement des Partitas de Bach, elle décide de tout annuler : «C’est grave, pour moi, de graver un disque pour l’éternité… dont je ne suis pas complètement convaincue. Je suis à la recherche éternelle du son que j’ai dans la tête. Un son magique, que j’ai envie de transmettre. Mais ça ne peut pas être fait de façon désinvolte. Je vis avec ces œuvres 24 heures sur 24. Et tant que je ne suis pas capable d’obtenir dans la réalité le son que ’jai dans la tête, je ne suis pas prête.» Elle annonce son projet sur Facebook : «Le temps fait partie du plaisir. Je souhaite le prendre. Ce disque, je l’enregistrerai au moment où je saurai que c’est le bon moment. Ceux qui m’aiment me suivent.» Ils ont été assez nombreux pour lui permettre de mener son projet à bien. Il s’est passé quatorze mois entre la date prévue et la date réelle.Aujourd’hui, son album Bach est sorti. Et ses fans sont bien contents qu’elle ait pris son temps. E L L E N W I L L E R
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Philippe Collin et Xavier Mauduit
Rebelles complices réé avec leur complice de France Inter, Frédéric C Bonnaud, l’émission Personne ne bouge de Philippe Collin et Xavier Mauduit, sur Arte, est un collage de
France Inter, nous avons un public intelligent.» Des téléspectateurs qui n’auront en tout cas pas la vieux films hollywoodiens, comme Downtown, sur chance de voir les visages des deux compères: ils refusent France Inter, est un bidouillage sonore extravagant. catégoriquement d’apparaître à l’écran. Par snobisme? «Mais c’est un boulot de titan,100 heures de travail par «Pas du tout, répondent-ils. Nos racines, c’est la radio, émission, sourient les deux complices. Il s’agit de où, par définition, on ne voit pas nos visages.Ensuite, raconter une histoire en choisissant un film qui colle, si pour être un peu créatif à la télévision,nous pensons qu’il possible, à l’actualité. Par exemple, la semaine des Oscars, faut éviter le plateau. Nous ne sommes pas le sujet de c’était A Star Is Born. Nous disposons des 365 titres du l’émission. Enfin, cela nous permet de continuer à génial catalogue de la RKO dont nous avons acheté le prendre le métro en toute tranquillité. Mais on a aussi droit d’utilisation 100000 euros. C’est un énorme boulot un petit ego, et cette part de mystère suscite l’intérêt!» pour trouver une place naturelle aux sujets dans le Et c’est Pluto bien parti, question intérêt, avec déroulé du film. Nous découvrons des procédés narratifs 300000 fans le dimanche à 18h 45, une tranche horaire propres à l’image, à la longueur des scènes et aussi la jusque-là sinistrée sur Arte. «C’est l’horaire de tous les lourdeur de la télé.» magazines culturels qui ont marché ces dernières Collin et Mauduit ne cherchent pas à faire rire, mais à années», soulignent Collin et Mauduit. faire sourire. «Nous voulons un moment de télévision un Et pourquoi jamais d’extraits de films récents? «On peu fantaisiste et agréable, comme un spectacle, une créa- adorerait détourner Terminator, mais ça coûterait 2 miltion. Ça peut paraître un peu prétentieux, mais on sait ce lions d’euros, expliquent-ils. De plus, il faudrait l’autorique nous cherchons.» Alors, eux qui aiment sourire tout sation de Schwarzenegger, pas pour son droit à l’image, en informant, sont-ils des journalistes, des comédiens ou mais pour son droit d’auteur. Car, si la loi dit qu’il des humoristes? «Nous sommes incapables de nous n’existe pas de droit d’auteur pour les acteurs des films définir, répondent en chœur Collin et Mauduit.C’est d’avant 1965, jusqu’à cette date on peut leur faire dire ce le fameux “mélange des genres”. Nous ne sommes pas qu’on veut… à condition bien sûr de rester correct. complètement journalistes ou humoristes, nous sommes Après 1965, les acteurs ou leurs descendants ont un droit un peu tout ça… Heureusement, sur Arte, comme sur d’auteur sur ce qu’on leur fait dire!» M A X R O B E R T
Photographie Christophe Abramowitz
«Nous ne sommes pas complètement journalistes ou humoristes, nous sommes un peu tout ça… Heureusement, sur Arte, comme sur France Inter, nous avons un public intelligent.»
ARMANDO TESTA
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Star
Léa Seydoux Effrontément glamour u
uand je la rencontre, surprise, Léa Seydoux est Q brune, le cheveu très court… C’est le nouveau look de cinéma de l’actrice, qui tourne en ce moment
Ce métier d’actrice n’était pas une vocation… Non, je me voyais plutôt chanteuse lyrique. En fait, j’ai eu la révélation quand, à 18 ans, j’ai accompagné un ami comédien à ses répétitions…
Le bleu est une couleur chaude sous la direction d’Abdellatif Kechiche, le réalisateur deLa Graine et le Muletet de Vénus noire. Il me faut un moment poursurimprimer, à cette apparence «très manga», les longues et blondes boucles qui, d’habitude, habillent son ovale de madone entre Botticelli et Renoir… Nouvelle coiffure ? LÉA SEYDOUX. J’aime assez ce look qui colle bien avec mon côté femme virile, garçon manqué… Il fait partie de mon personnage, puisque, dans cette adaptation de la bande dessinée de Julie Maroh,je suis une peintre qui tombe amoureuse d’une autre fille… Un rôle perturbant sur le désir. Un rôle qui interroge sur la féminité,un rôle presque… masculin assez fascinant. Un de mes fantasmes, d’ailleurs, est de vivre dans la peau d’un mec quelques heures, quelques jours, pour voir… (Rires) Vous êtes en ce moment à l’écran dans «Les Adieux à la reine» de Benoît Jacquot et «L’Enfant d’en haut» d’Ursula Meier. Dans le premier, vous êtes la lectrice de la reine Marie-Antoinette, dans le second la sœur aînée dure et peu sympathique d’un gamin de 12 ans… Ces rôles ont-ils un dénominateur commun ? S’il y en a un –et il est valable pour tous les films que’aij tournés–, c’est la personnalité du metteur en scène! Pour moi, la rencontre physique, le contact humain, l’échange verbal avant d’accepter un film, même avant d’en lire le scénario, sont primordiaux. J’ai besoin d’être embarquée, séduite ou simplement intriguée par le metteur en scène et la manière dont il me donnera l’opportunité, à travers sa vision et à travers mon rôle, d’essayer quelque chose de différent. D’explorer de nouveaux terrains. De tenter de nouvelles aventures. De faire des voyages existentiels. De m’oublier…
En sept ans, on vous a vue dans une vingtaine de films. C’est une imposante filmographie, pour une jeune actrice de 26 ans… Franchement, non ! Tout cela est une affaire de hasards, de rencontres, de chance. Woody Allen comme moi croyons beaucoup à la chance.La chance d’être né dans tel milieu, d’avoir connu telle ou telle chose, telle ou telle personne, lu tel ou tel livre… Mais la chance ne se suffit pas à elle-même, elle se travaille. A moi de la faire fructifier. Je n’en suis encore qu’à mes débuts, c’est pourquoi je suis heureuse de pouvoir osciller entre des films, disons «indépendants», «d’auteur», en France, et plus «blockbuster», grand public, notamment en Amérique. Pouvoir passer de la fille paumée deBelle épine à la tueuse de Mission impossible, c’est un grand écart assez jouissif, et tant pis –ou tant mieux– si l’on a du mal à me mettre dans une catégorie bien labellisée ! Vous avez également tourné six longs-métrages sous la direction de femmes. Elles sont différentes, dans le travail ? Disons que les rapports sont plus… directs ! Moins… «enveloppés» qu’avec les hommes. Disons que l’approche metteur en scène/acteur entre personnes du même sexe est simplifiée, parce que l’on parle la même langue, tout simplement, et du coup tout va plus vite, plus fort, plus loin. Ce sont des rapports francs, sans ambiguïtés. Mais tout comme j’aime traverser les frontières, les styles de cinéma, j’aime être dirigée par les deux sexes. Vous avez aussi tourné en anglais. C’est plus difficile ? Paradoxalement, non. Je dirais même au contraire, car j’y trouve plus de liberté. L’anglais est comme un masque… verbal ! Ça me permet d’extérioriser mon jeu, de flirter
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«Un de mes fantasmes est de vivre dans la peau d’un mec quelques heures, quelques jours, pour voir…»
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Chemise Acne, jupe noire Prada.
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«Tout me fait peur… sauf ma peur. Mais, en même temps, cette peur-là, cette excitation-là, c’est mon moteur.»
Brassière et jupe Prada , bracelets à fleurs Prada.
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Star Cela veut-il dire que, dans la vie, vous êtes une ascète ? Non, pas du tout! J’aime bien sortir, danser, je peux aussi être assez consommatrice… avec le surjeu, surtout quand le rôle requiert un accent particulier. C’est très jouissif à faire, très ludique aussi. C’est une expérience vraiment enrichissante, et j’aime les challenges. Un jour, d’ailleurs, je me verrais bien sur les planches d’un théâtre. Tout me fait peur… Sauf ma peur. (Rires) Mais, en même temps, cette peur-là, cette excitation-là, c’est mon moteur. Benoît Jacquot vous définit comme «animale, intuitive et climatique». C’est une définition que j’accepte comme un compliment, venant de sa part ! Moi, j’ai aimé son tact, son raffinement et son intelligence… Vous demandez aux metteurs en scène pourquoi ils vous ont choisie, vous et pas une autre ? Non. Jamais. C’est très difficile de dire pourquoi on aime quelqu’un. Cette question, et j’en ai fait récemment l’expérience dans ma vie privée, me désarçonne. Que peuton répondre à cela ? Comme le disait encore Woody Allen, tout est affaire de feeling, d’atomes crochus. On fonctionne comme des aimants, et ça ne peut pas être toujours formulé. Vous avez également fait pas mal de pubs.Ça fait partie de l’apprentissage ? Oui. A mes débuts, c’était pour moi une manière d’apprivoiser le gros œil de l’appareil photo ou de la caméra que l’on braquait sur moi. En fait, ça a été une école comme une autre, et ce bien avant la campagne American Apparel et les clips pour Levi’s, et pour le dernier, sous la direction de Jean-Paul Goude, pour le parfum Candy de Prada. En fait, même s’il s’agit de films de 45secondes, j’ai abordé à chaque fois les pubs comme s’il s’agissait d’un vrai rôle, d’un personnage à faire exister au-delà d’une marque. C’est enrichissant –aux deux sens du terme (rires)–, mais cela permet d’exacerber sa féminité, sa sensualité… J’aime bien jouer les mannequins… Votre féminité, votre sensualité, est souvent «exploitée» à l’écran… Je ne suis pas dupe de ça.On m’a souvent vue dénudée à l’écran. Mais, par exemple, pour la scène où MarieAntoinette/Diane Kruger me demande de me dévêtir dans Les Adieux à la reine, Benoît Jacquot a quitté le plateau. Je trouve ça extrêmement élégant.Et j’ai accepté cette scène d’autant plus volontiers qu’elle est justifiée dans les rapports ambigus et amoureux qui existent entre la souveraine et sa lectrice… Mais, fondamentalement, je reste quelqu’un de pudique. Cela doit tenir à mon éducation protestante. Cela étant, pour être honnête, je dois reconnaître que le cinéma m’a permis aussi de m’assumer physiquement. J’ai eu, adolescente, le complexe du vilain petit canard…
J’en sais quelque chose… Parce que, sur un stand que je tenais aux Puces, rue de Bretagne, je vous ai vendu une veste vintage… Une veste rouge, Saint Laurent, avec des boutons dorés? Oui ! Vous l’avez essayée, reposée. Vous êtes revenue deux fois, pour finir par l’acheter. Et, le lendemain, vous êtes même repassée la veste sur le dos, pour me faire voir comme elle vous allait à merveille… Ah, c’est trop drôle! J’aime la mode, j’aime ce qui est beau, les beaux objets, les beaux tableaux, les belles maisons, les beaux livres… On a souvent, notamment à vos débuts, évoqué votre famille : votre grand-père (Jérôme Seydoux, président de Pathé), votre grand-oncle (Nicolas Seydoux, président de Gaumont), votre père (Henri Seydoux, businessman, fondateur de Parrot), votre parrain (Serge Bramly, romancier)… Oui, oui… comme si j’avais été pistonnée dans le métier… Eh bien, pas du tout! Il n’y a aucun atavisme dans ma décision d’actrice, je ne suis pas une enfant de la balle, je ne suis pas venue dans ce métier par ’exemple, l mais par goût, je dirais presque par besoin. D’ailleurs, je constate qu’avec le temps ces allusions se sont fort heureusement estompées, que j’existe par moi-même et par la diversité de mon travail. Qu’en est-il de «L’Ecume des jours» que vous deviez tourner sous la direction de Michel Gondry ? J’ai dû y renoncer pour une question de planning trop serré qui ne me permettait plus d’enchaîner le tournage d’Abdellatif Kechihe et celui de Gondry. Tant pis, j’aurai pris des cours de patinage sur glace pour iren… En revanche, «La Belle et la Bête» est-il toujours au programme ? Oui. Je vais tourner l’adaptation de ce conte sous la direction de Christophe Ganz (Le Pacte des loups) et j’aurai Vincent Cassel pour partenaire. C’est le premier film que je vais tourner sans autre référence que le film de Jean Cocteau, et ça m’excite beaucoup. J’ai aussi accepté de retrouver Rebecca Zlotowski (Belle épine) pour Grand central, une histoire d’amour sur fond d’usine nucléaire, avec Tahar Rahim... Et justement, l’amour, dans votre vie, c’est important ? (Rires) Oui. Très. Je veux des enfants.J’en aurai. Je suis du signe du Cancer, donc très famille, enfants… Mais, pour l’instant, je cherche un fiancé ! P ropos recueillis par M I C H E L R E B I C H O N Photographe Eric Guillemain @2b management /TrunkArchive/PhotoSenso Styliste Donatella Musco @ Jed Root.Coiffeur Joseph Pujalte @ L'atelier (68) Maquillage Marie Duhart @ L'atelier (68). Prod Sonia Adamczak @ 2b management
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Dentelles Sensuelles
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Michèle Bloch-Stuckens
Bagues en forme de roses or blanc diamants Dior Joaillerie. Bague motif panthère enchainée or, onyx et diamants Cartier. Bague or blanc et diamants Louis Vuitton.
Photographe: Michèle Bloch-Stuckens www.micheleblochstuckens.com Styliste: Melanie Perego. Maquilleur: Jabe @b-agency Coiffeur: Richard Blandel @b4-agency Mannequin: Natalya Belova @Next Paris Post-production: Stephanie Herbin. Et un très chaleureux remerciement pour son accueil à Camille Bürgi - Europ Auction PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Soutien-gorge porte jarretelles et culotte noir Chantal Thomas. Bas chair a bordures noir Fifi Chachnil. Collier boucle d'oreille et bague or blanc et diamants Louis Vuitton.
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Soutiengorge triangle et tanga porte jarretelle La Perla. Bague or blanc et diamants Chopard.
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Corset et jupe dentelle noir Agent Provocateur. Collier or gris serti de diamants Cartier. Manchette et bague or blanc, diamants brillant et diamants noirs Chanel.
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Soutien-gorge et string rose bordures en dentelle Chantelle. Collier or blanc et diamants Louis Vuitton. Boucle d'oreille et manchette or blanc, saphirs multicolores et diamants Chanel.
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Soutiengorge en tulle noir et jupe taille haute Fifi Chachnil. Collier en or blanc, diamants et saphirs roses et bague Oiseaux de Paradis en or gris et diamants Van Cleef & Arpels.
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Robe chair en tulle transparent Christian Dior. Bas chair couture noir Maison Close. Bague or jaune diamants corail, bague or rose diamant quartz rose, bague or jaune diamant calcédoine et boucles d'oreilles or rose diamants quartz roses Dior Joaillerie. Escarpin chair et doré a strass Yves Saint Laurent.
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Soutien-gorge et culotte taille haute en soie satin Carine Gilson. Bague en or gris, diamants, pierres de couleurs et amĂŠthyste. Bague en or gris, diamants, saphir et tourmaline paraiba. pendentif en or gris, diamants, pierre de couleurs et amĂŠthyste Chaumet.
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Les nouveaux frissons de la
lingerie ’industrie de la taille 34 peut bien dominer le papier glacé et,au passage, tenir à distance le L réel, les précieuses formes des femmes semblent refaire la loi du genre côté lingerie. Le corps majuscule est sollicité, nulle honte à l’épanouir, l’ajuster, le gainer, le corseter. La courbe inspire.
Ni «cochonne» ni nonne, la femme va pouvoir s’amuser avec sa lingerie, s’exhiber, l’exhiber, dominer, voire se dominer, mais surtout assumer et afficher sans complaisance sa féminité. Revue des tendances de la saison. Sans détour, le rayon lingerie laisse libre cours à la projection de nombreux fantasmes. A commencer par celui d’un corps assumé et «maintenu» avec sophistication et charme, d’un corps aux arrondis maîtrisés, mais non pas niés.C’est la vague «Shape», comprendre des sousvêtements qui empruntent à l’univers du remodelant (traduire: la gaine), mais débarrassés de leur look apparenté au paléolithique. Alors, certes, la culotte gaine est de ertour, et, comme sa lointaine parente, la question n’est pas de mincir, mais bien de masquer un bourrelet disgracieux, de galber les hanches ou de remonter une fesse un peu lourde.Reste que la néo-gaine et ses dérivés, comme le body (façon arme de reconstruction massive), se veulent chics,sexy, gourmands. Dans les faits, on les trouve là bordés de dentelles,comme chez Maison Close, ici en soie stretch ou en polyamide et élasthanne (moins cher),ailleurs en dentelle satin et jersey satiné,chez Erès, ou encore en dentelle et microfibre, chez Playtex. Côté couleur, accord tacite sur le noir ou le champagne , haro sur le grand déballage coloré. Résultat, in fine: les fonctions «ergonomiques» disparaissent au profit de modèles travaillés, aux détails recherchés, qui ne perdent rien en suggestions sensuelles.De quoi lever quelques obstacles chez les épicuriennes du style. Dans une acceptation moins «utilitaire», la culotte haute n’en perd pas moins son intérêt dans la panoplie «Rétro» consacrée par la lingerie. Largement présent dans les vestiaires de prêt-àporter des filles, le vintage a désormais son pendant dans l’intimité, avec des parures romantiques, des tenues affolantes à la Marilyn Monroe, Betty Page… Là, il s’agit moins de dompter ses formes que d’en jouer, de mettre en scène la courbe, d’en souligner son potentiel sensuel.Héritière des années 1950, de l’âge d’or hollywoodien, la lingerie de la pin-up a déjà erfait surface, par petites touches, sous l’impulsion de Dita Von Teese. Là, on la consacre. Elle se veut mutine, coquine, avec PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Camilla Akrans
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Pour cette collection «Masculinféminin», la marque Chantelle a associé des motifs délicats, faits avec de la dentelle Leavers, à de la maille opaque rayée, pour une création de sous-vêtements dans la tendance «vêtementslingerie».
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Jupon «Célia» taille haute de la marque Cadolle en dentelle Chantilly trompe-l’œil corseté. La maison innove cette année avec sa tendance de jupes aussi sexy que structurantes.
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Inspirés du bondage, ces poignets en satin et élastiques de velours font partie de la nouvelle collection «Caprice» de la marque Maison Close.
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Inspiré de la ligne «Retro Sculpt», ce modèle de culotte galbante Aubade provoque un effet seconde peau. Le soutien-gorge est fait d’une armature souple pour un ensemble en maille microfibre associée à de la tulle transparente.
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La marque Cadolle rend hommage à la pin-up avec une femme mutine, coquine, avec de la soie et des lacets de velours. Pour cet ensemble en dentelle stretch nirvana, culotte haute corsetée et soutien-gorge sans armature seront de rigueur.
des corsets en soie lacets de velours façonCadolle, soutiens-gorge enveloppants et légèrement pointus signés Jean Paul Gaultier pour La Perla, des culottes hautes en soie et dentelles d’Andres Sarda, Chantelle, Aubade, des guêpières… Il est aussi possible d’ajouter bas, talons aiguilles, portejarretelles… L’imaginaire fonctionne à plein.Composé d’un serre-taille et de jarretelles, lointain parent de la jarretière, le porte-jarretelles reste l’arme de séduction massive, objet de fantasme et puissant symbole de la féminité,que certaines marques, dont Fifi Chachnil et Chantal Thomass ne cessent d’explorer depuis de nombreuses années. Côté teintes, les marques ont joué avec les pastels: du vert amande au bleu lavande, en passant par la couleur champagne,le rosé poudré ou encore le gris perlé. Très peu d’imprimés cette saison. Chez Carine Gilson, on s’amuse avec les soies surpiquées dans des teintes de parme. Enfin, air du temps ou pas,se profile la démocratisation d’une lingerie chargée de vapeurs d’érotisme, suggestive et rassemblée sous la nouvelle tendance «Fétichic».Une tendance inspirée des podiums 2011 de la couture et du prêt-à-porter de Louis Vuitton, Alexander PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Pour cette deuxième collaboration, Jean Paul Gaultier et la maison La Perla proposent une collection dans l’esprit baby-doll avec du froufrou sous forme de mini-rocher.
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Pour sa collection «Nœuds et merveilles», Chantal Thomass a été très inspirée par le style rétro, avec une culotte haute aux tons pastel ou carrément flashy. La gaine s’enfile comme un gant pour une silhouette très féline.
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La collection «Chic» de Wacoal présente des modèles aériens en dentelle soyeuse et brodée de nœuds avec des gaines façon seconde peau.
McQueen ou encore Thierry Mugler et qui s’invite bel et bien dans l’univers de la lingerie. Trop souvent prêtées aux plus hardies, au profit d’interprétations obsessionnelles (vinyle, latex, fouet…) ces tenues sexy s’invitent sans goujaterie ni pudibonderie dans les tiroirs. La représentation de la femme, crinière au vent, dominatrice, campée dans ses cuissardes en cuir, pourrait bel et bien entrer dans la chambre à coucher de M.Tout-le-Monde. Reste à savoir s’il peut y avoir réconciliation entre la femme et la maîtresse… De fait, la marque Agent Provocateur, créée par le fils deVivienne Westwood, qui titille l’érotisme depuis plusieurs saisons (en ajoutant à la culotte et au soutien-gorge les accessoir es comme les gants, les lanières, les menottes ou encore la cravache), a fait des émules. Avec un point commun: exit la vulgarité. Il ne s’agit pas d’«agresser». Ainsi s’invitent les matières nobles, les bustiers en satin,les rubans en velours, les corsets-harnais en cuir, en dentelle, les lacets et lanières en soie, en stretch, comme chez Marlies Dekkers, Aubade ou encore Simone Pérèle. Et si, in fine, cette lingerie aux accents provocateurs réussissait à harmoniser les femmes avec leur corps, que le pli disgracieux, la cuisse un peu lourde étaient relayés en bas de page pour laisser la place au fantasme majuscule? E M I L I E - A L I C E FA B R I Z I
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Association raffinée entre la dentelle filet au motif floral et du satin surpiqué, le bustier push-up Wolford se porte avec le panty effet gainant.
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Baci propose une collection aux accents de glamour provocant avec une lingerie érotique à petits prix. L’ensemble soutien-gorge ajouré rose avec armatures est proposé avec des nippies à pompons blancs.
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es jambes des «L femmes sont des compas qui arpen-
tent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie.» La phrase culte du film de François Truffaut, L’Homme qui aimait les femmes,s’applique bien à la préoccupation constante d’Alain Regad, homme qui aime les jambes des femmes, mais surtout les pare des plus beaux collants du monde. Fondée en 1904, la marque Gerbe est une légende. Après avoir été une propriété familiale, puis avoir fait les beaux jours de Christian Dior, elle renaît sous la direction d’Alain Regad. Parcours atypique pour ce chef d’entreprise, ingénieur centralien de formation : «J’ai fait du ciment, de l’air liquide, de la sidérurgie. En 1992, j’ai repris Rhovyl. Là commence mon aventure dans l’industrie textile. Je suis un homme d’usine. Lorsque j’ai visité Gerbe pour la première fois, j’ai vu ce savoir-faire exceptionnel, et je me suis dit : il y a vraiment quelque chose à faire !» La collaboration avec Gaspard Yurkievich positionne la marque comme accessoire de mode avec ses collections haut de gamme. Pour Gaspard Yurkievich le collant n’est pas un sous-vêtement, mais un véritable accessoire, complément naturel de la chaussure, qui participe à la silhouette de la femme: «Je n’arrive pas à comprendre pourquoi le collant est associé à la lingerie. De toute évidence, il doit être rattaché au prêt-à-porter et à l’accessoire.» Véritable patrimoine vivant, l’usine Gerbe et ses petites mains sont le joyau de la marque et la fierté de son patron: «Nous voulons préserver notre savoir-faire et rester sur notre type de fabrication artisanale. Ce sont nos valeurs, et nous voulons les pousser vers ’lexcellence.
Nous voulons des produits parfaits, et cette qualité, nous ne pouvons l’obtenir que dans A gauche: bas «Carnation10», notre usine, en France, véritable bas voile avec nos machines et couture transparent nos ouvriers.» Ce souci mat. Ci-contre: bas jarretière de l’excellence se «Passion20», retrouve jusque semi-transparent dans les mat. recherches chromatiques des voiles, avec des couleurs adaptées aux tons de peau des femmes: Européennes, Africaines, Asiatiques… Le collant devient maquillage. Alain Regad tient à la racine latine de l’adjectif «manufacturé»: fait à la main. «Nous sommes la dernière usine de manufacture de collants en France.» Plus de 100 personnes travaillent sur le site et 60conseillères de vente sont missionnées en grand magasin. «A l’international, inutile d’expliquer qui nous sommes. Je constate, dans l’accueil qui nous est fait partout dans le monde, un véritable attachement à la marque.» Gerbe paraît bien en passe de s’établir comme le must du collant : une marque symbole de la plus grande exigence. «Le plus beau compliment, pour moi, c’est lorsqu’une femme achète un collant Gerbe et décide dès lors de nous rester fidèle.» A N T O I N E L A U R A I N www.gerbe.com
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éraldine Georges, jeune illustraG trice belge, réalise de drôles de collages, des «collages dessinés». Où s’entre-
mêlent photographies en couleur et traits d’encre noire. Des images superbes et émouvantes. Raffinées et intrigantes. Par leur traité contrasté et par les thèmes abordés : les femmes, les jeunes filles, la nature, le désir, l’inquiétude… Lorsqu’on l’interroge, elle dit «découper énormément de magazines», puis explique qu’elle assemble ces morceaux d’images, surtout des photographies de femmes, «comme un puzzle». Ensuite, elle retravaille ces formes étranges. «Je commence à dessiner à l’encre noire, au Rotring, sur les collages, en créant un nouvel enchevêtrement de formes… Puis je passe sur l’ordinateur pour l’étape finale, je colorise, nettoie les traits, lisse les peaux… J’aime le résultat pur et sobre.» Lorsqu’on l’interroge sur le «trouble» de ses images, lorsqu’on lui suggère que ses illustrations font penser à des contes où les petites filles sont perdues dans la nature, poursuivies par des ombres, elle répond doucement que «oui,ça pourrait être ça… Pas mal de contes sont assez traumatisants. Mais il ne faut pas voir les “coulures” comme quelque chose de sombre et noir, je vois plutôt un souffle de vie, comme de la sève qui circule…» Puis, elle conclut: «J’adore le calme que le travail long et minutieux de l’illustration procure. Ça m’apaise. Certains font des mots croisés, d’autres du jardinage, moi, je dessine…» Reste que ces images de «femmes en morceaux», de «filles emmêlées», dont souvent les yeux sont masqués, nous troublent et nous séduisent. Ces formes organiques torturées, mais très élégantes et graphiques, semblent toutes sortir de rêves obsédants et perturbants. Toujours l’histoire de jeunes filles emportées par leurs rêves. Le raffinement même des images ajoute au trouble. Comme si l’illustration n’était qu’une façon de prolonger le songe.
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Géraldine
Georges Collages au noir
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Les Carnets de Djemila Délivrez-nous du mâle
En mémoire d’Alexander McQueen, Sarah Burton interprète sa propre Symphonie pastorale. Les stylistes saint Benoît, saint François et saint Dominique créèrent chacun sa collection de religieuses : les Bénédictines, les Franciscaines et les Dominicaines. Saint Crépin, patron du cuir, se sentait en état de manque. A Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli, stylistes de Valentino, couturier de la botte, il confia le soin de dessiner la tenue de ses propres nonnes. Elle tient plutôt de celle de Diderot, cette religieuse cuirassée. A première vue, on se signerait en apercevant le chemisier. Sa blancheur est virginale et il monte jusqu’aux amygdales. Mais la luxure rit sous cape. De coupables transparences exhibent une chair qui nous rend faibles. Des contrastes autrement relevés nous attendent ! Voyez le visage
De symphonie à sainte Nitouche
de la fausse innocente! Sainte Nitouche pourrait être sa jumelle et on lui donnerait saint Crépin sans confession. Comme les grands crus, elle a de la classe, mais la cuisse ne lui fait pas défaut.Nues sont déjà les jambes,mais, pour le reste, cuir sur peau la rend plus nue que nue. Nonne ? Sœur ? On l’imaginerait mieux à la tête d’un bataillon de ces Samaritaines érotiques que préconisait le psychiatre suédois Lars Ullerstam. Il voulait qu’elles aillent soulager la misère des déshérités sexuels.
J
e viens de découvrir la vie des faux-bourdons. Cela me file un vrai coup de cafard ! Une vie de chien, celle de ces hyménoptères ! Même la plus enragée des chiennes de garde n’oserait faire subir au mâle le traitement infligé par la reine des abeilles à ce prince consort ramené au rôle de distributeur de liquide séminal. Au parc de Sceaux, à côté d’une ruche, un panneau explicatif résume le calvaire du faux-bourdon : «Ce sont les mâles qui s’accouplent avec la reine pendant les vols nuptiaux. Ils sont issus d’un œuf que la reine n’a pas fécondé. Un faux-bourdon vit 90 jours en été et de21 à 32 jours au printemps. Une fois la reine fécondée, les abeilles les chassent ou les tuent, car ils sont devenus des bouches inutiles à nourrir. Ils ont un temps de sursis lors des fortes périodes de chaleur, car ils deviennent ventileurs. Les faux-bourdons ne peuvent pas nous piquer, car ils ne possèdent pas de dard.»
A
bandonnons le vol du bourdon pour une symphonie presque mythologique. Au rendez-vous de la beauté avec l’étrange, on retrouve toujours Sarah Burton. Mode ébouriffée, toutes plumes dehors, ceinture à boucle gargouille, bottes pattes d’ours chaussées de patins à glace, Sarah nous fabrique de superbes animaux synthétiques et héraldiques à la fois. La chevelure se casque elle-même, puis se prolonge par la visière d’un heaume de chevalier spatial. Cet inventaire à la Prévert n’en débouche pas moins sur l’harmonie.
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Danse machine
n nous tympanise avec O la désindustrialisation de la France. C’est fini, car la
danse industrielle est là et bien là. Elle nous sort de la manufacture de papa pour nous réintégrer dans l’usine de Big Brother après un transit rocko-punko-gothicoheavy-métallesque. Parfois plaintifs ou inspirés par Boulez, sur fond proto-gay et toujours répétitif, les sons, loin de heurter l’ouïe, la flatteraient plutôt. A une cadence infernale, les ouvriers danseurs se mettent au rythme. Disciples de Stakhanov, ils s’efforcent même de dépasser l’énorme. La danse, comme le travail, peut se faire à la chaîne. Pas besoin de se forcer l’imagination. L’ajusteur ajuste, le tourneur tourne, la fraiseuse fraise, c’est en forgeant qu’on devient forgeron !
Saucer le diable
grégée de lettres A modernes, membre de jurys littéraires, Camille
Laurens est une intellectuelle trois étoiles. Si elle ouvrait un restaurant, elle pourrait les conserver. Personne mieux qu’elle ne sait accommoder le diable à toutes les sauces. Intitulé Les Fiancées du diable (Editions du Toucan), son album laisse espérer une sorte d’anthologie de peintures et de photos démoniaques dignes de l’enfer des bibliothèques et des officines sous le manteau. Le diable va rester sur sa faim. Certes, on nous montre Le Jardin des délices de Jérôme Bosch, où le Malin est partout chez lui. Mais rien de neuf sous le soleil de Satan. On eût aimé quelques zooms sur des
détails croustillants du tableau. Ensuite, l’auteur nous balade agréablement. Bravo pour l’Escarpolette de Fragonard ou le Phryné devant l’Aréopage de Gérôme. Belle photo contemporaine aussi, celle de Valie Export. On aime lorsqu’elle nous montre sa propre grotte interfémorale et ses environs immédiats ! Cet ensemble palpable, elle le considère comme emblématique de l’art médiatique qu’elle défend. Et le diable, dans tout cela? A moins qu’on ne diabolise l’érotisme et la femme en mouvement, il joue ici l’Arlésienne. D J E M I L A K H E L FA
Page de gauche, en haut: Valentino, défilé automne-hiver 2012/2013; en bas: Alexander McQueen, défilé automne-hiver 2012/2013 (Ilustration Edouard Bell)
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ra Serkan Cu
Obsession plumes l y a visiblement quelque chose de I très sérieux derrière les créations ailées de Serkan Cura. Forcément,
quand, à 13 ans, l’esprit libre et encore rêveur, on opte sans hésitation pour une école professionnelle de couture, le résultat, vingt ans plus tard,n’est plus vraiment le fruit du hasard. Pendant la Semaine de la couture printemps-été 2012, ce créateur belge d’origine turque a présenté à Paris sa première collection. Une collection rapprochée, composée de sept looks aussi stylés que comptés, qui a donné le ton de son «obsession» : les plumes. «L’histoire d’une vie», selon lui, qui vient de mettre la main sur une partie du stock de la maison Février, établissement parisien fondé en 1929 dont le nom a été récemment acquis par le Moulin Rouge et qui compte de nombreuses réalisations pour le music-hall et le théâtre. «Il me faudrait cent ans pour tout ranger !» dit-il, compte tenu de
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Christian Lartillot
toutes les espèces, formes et couleurs de plumes dont il est désormais le fier propriétaire. Dans sa caverne d’Ali Baba, à la périphérie de Paris, on découvre des espèces rares, voire interdites dans certains pays, comme l’aigle, le cygne ou encore l’ara. Reste que le rangement attendra. Pour Serkan Cura, il s’agit désormais de montrer sa force, de donner corps à l’imaginaire, à ses oiseaux de nuit, à ses envies «d’unique, de spectaculaire» qu’il mûrît depuis une dizaine d’années. Elève de l’Académie royale d’Anvers, Serkan Cura a été repéré par Olivier Strelli alors qu’il venait lui demander des tissus pour son défilé de fin d’études. Le créateur belge fondateur de la griffe éponyme lui conseille alors de s’orienter vers l’univers de la couture, plus acrobatique et moins polissé que celui du prêt-à-porter. En 2007, son diplôme en poche et un coup de pouce après un coup de fil passé à Jean
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Paul Gaultier, il intègre la maison parisienne. Il y restera quatre ans, découvrant les ateliers, la fourrure, les réalisations «de l’impossible», les coups de cœur du couturier français, ses extravagances. Quatre ans qui le renforceront aussi dans son attraction pour les plumes –un marché de niche–, qui permettent toutes les fantaisies. Pour l’heure, Serkan Cura entend laisser libre cours à des créations fantasmées, aériennes. Le tulle et la mousseline sont là pour accompagner les corsets et les boléros, sur lesquels il se concentre, et expérimente ses envies ailées. Au fil du temps, il a mis au point des techniques uniques pour fixer les plumes une par une sur les tissus,quels que soient leur taille, leur résistance ou encore leur diamètre. Un travail de titan pour certaines pièces, comme la jupe longue entièrement tissée de plumes d’autruche blanches. Il peut aussi livrer de véritable feu d’artifice coloré, comme le boléro surmonté de plumes XXL rouges, jaunes, bleues qui a ouvert sa présentation en janvier dernier. Le prochain rendez-vous est fixé pour juillet. E M I L I E - A L I C E FA B R I Z I
Mode Le tulle et la mousseline sont là pour accompagner les corsets et les boléros sur lesquels Serkan Cura concentre et expérimente ses envies ailées.
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Fleurs de printemps es chaussures ravissantes D pour un printemps de renouveau. De haut en bas:
escarpins à résilles Dolce&Gabbana; sandales en plexi et cuir metalie, avec broches fleur en plastique Missoni; bottine ouverte en python Balmain et sandales fleuries Tabitha Simmons.
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Tout Vu a r u A n O
Voiles Enflammés antasque, fascinante, parfois un brin F excessive, mais joliment inattendue, la couture du duo Livia S. Stoianova et Yassen
V. Samouilov, qui opère derrière On Aura Tout Vu, gagne chaque saison en maîtrise. Maîtrise des tissus, des imprimés (en témoigne leur dernière collection printemps-été 2012), attention portée aux coupes, aux volumes, exigence renforcée du détail, des accroches. Le regard est aussi capté par les accessoires, les sacs, comme ceux de la collection printemps-été 2012, les chaussures «flammes» du printemps-été 2011, les lunettes ou encore certains bijoux de tête, comme ceux de l’automne-hiver 2011-2012. Chacun, à sa manière, participe de l’imaginaire fantaisiste des créateurs. Et, familier ou non de la maison,de son univers scintillant et déjanté, on se prend au spectacle à chaque présentation. Car, chez On Aura Tout Vu, c’est toujours un peu plus qu’un simple défilé de mode.Entre deux looks plus communément admis jaillit une silhouette à l’allure débridée qui ne manquera pas d’intéresser Lady Gaga. E M I L I E - A L I C E FA B R I Z I
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urnié Julien Fo
Couture du futur l est sympathique, Julien I Fournié, bourré d’un charme fait de paradoxes intéressants : issu
Gilles-Marie Zimmermann
d’une famille d’artisans (un de ses grands-pères était tanneur, et l’autre maître d’œuvre de Le Corbusier), il a hérité, comme il le dit,d’une «sensibilité artistique et designesque», mais il a fait,matheux qu’il était, trois ans de médecine et décroché une licence de bio avant de bifurquer enfin vers sa destinée: la mode. Passionné de musique, il a pratiqué assidûment le piano durant vingt ans, tout en sculptant son corps à coup de séances de sport musclées. Esthète rêveur et aussi gentil que doux, il est d’une rigueur militaire et ne supporte pas le retard… Toute cette antinomie, ce bouillonnement, cette science mêlée de poésie, cette technicité mâtinée de grâce, ça donne des collections de couture d’une beauté renversante tout en contrastes, en nuances, en jeux de matières et de transparences : «Je crée de façon très anatomique. Je travaille sur les montrés-cachés, les voilages, les trompe-l’œil, le dos-fenêtre, comme une ouverture de tous les possibles sur le corps : je trouve que le comble du luxe et de l’élégance, aujourd’hui, c’est de se permettre d’être vulné-
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rable et de pouvoir dénuder son corps avec nonchalance, d’affirmer sa sensualité, sa quête du plaisir, comme si de rien n’était.» Ce qui ne l’empêche pas de se positionner à la pointe de la technique et de mêler à ses gracieux et aériens voilages de soie et d’organza des découpes anatomiques carrément rigides en néoprène, métal tissé ou cuir thermoformé. «C’est très logique pour moi. Que je travaille à mon atelier penché sur une machine à coudre ou avec des ingénieurs de chez Dassault sur des logiciels 3D hyper perfectionnés, mon but est le même: proposer une mode futuriste qui épouserait parfaitement le corps. Mon rêve ? Qu’à terme on ne sente même plus le vêtement!» CHARLOT TE GUILLEMIN
Gilles-Marie Zimmermann
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«Que je travaille à mon atelier penché sur une machine à coudre ou avec des ingénieurs de chez Dassault sur des logiciels 3D hyper perfectionnés, mon but est le même: proposer une mode futuriste qui épouserait parfaitement le corps.»
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Tom Ford
Confidences à Paris
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Courtesy Tom Ford
ela aurait dû être l’évéC nement fashion de ce printemps, mais, pour l’ou-
qui me manquait, c’était un film !» Cet amoureux du cinéma se lance alors dans verture, mi-mars, de sa preA Single Man, adapté d’un mière boutique parisienne, au roman du Britannique 48 bis de la rue François-Ier, Christopher Isherwood. Tom Ford avait choisi la dis«Tout ce que vous avez crétion. Il faudra donc se besoin de savoir à mon sujet rendre sur place pour découest dans le film. C’est ma vrir les 148 mètres carrés en crise de milieu de vie portée triplex d’une boutique comà l’écran, raconte Tom Ford. posée de petits salons et Par exemple, la scène où signée Bill Sofield, architecte George (Colin Firth), très du magasin sur Madison triste, s’habille longuement Avenue, à New York. Le sol devant sa glace n’est pas est en marbre de Carrare, les dans le livre. En revanche, murs anthracite et le mobilier j’ai exactement connu ça. en bois d’ébène de Macassar. Quand j’étais dépressif, Depuis que l’ex-designer de Gucci s’est lancé sous son après Gucci, m’habiller soigneusement devant le miroir propre nom, en 2007, il fuit la médiatisation et la folie était un rituel, comme enfiler une armure.» des Fashion Weeks. Les présentations intimistes ont La mode finira par rattraper ce passionné. Cosmésuccédé aux shows démesurés et quasi aucune image des tiques, parfums, lunettes, collections homme, puis collections ne filtre désormais. Toutefois, avant l’ouverfemme. Tom Ford, sans tapage, est revenu au premier ture à la rentrée prochaine d’une seconde adresse pariplan, mais travaille désormais à sa façon: «C’est un sienne, au 376 rue Saint-Honoré, le Texan a accepté mythe de croire que le style des hommes évolue en perd’être suivi par une caméra à New York et à Londres manence. Le look de chacun est avant tout dicté par ses pour un documentaire que diffuse la chaîne Stylia. goûts, ses habitudes et ses besoins.Ces derniers temps, la Ce film est précieux. Pour la première fois, le créateur mode a eu tendance à devenir un phénomène de masse. se livre intimement, parle de son succès, de sa traversée Elle s’est mise à dicter une silhouette saisonnière, une du désert, de son processus créatif. Extraits: «Je suis gamme de couleurs et des accessoires phares pour tous, obsessionnel et perfectionniste depuis toujours, je suis né mais cette standardisation n’a rien à voir avec le luxe.» avec ça. Enfant, je savais déjà très précisément ce que je Tom Ford propose désormais un dressing idéal, la pluvoulais, quel film je voulais voir ou pas,quelle chaussure part du temps sur mesure, très luxe. «Mon inspiration, je voulais porter ou pas. Je regardais beaucoup de films et c’est la vie. Il est important pour un créatif d’être dans le je rêvais d’une vie glamour. Je voulais m’échapper du monde, de lire, voir, écouter un maximum de choses, Texas, et, à 17 ans, je suis parti à New York pour devenir pour être contemporain et dialoguer avec le monde dans acteur. J’ai suivi des cours de comédie, tourné des pubs, lequel il vit. Les femmes qui ont de fortes personnalités mais j’ai vite réalisé qu’être comédien n’était pas pour et un style terrible ( Julianne Moore, Lauren Hutton, moi, car je ne contrôlais rien ! Comme j’aimais l’archiBeyoncé…) sont également des muses pour moi. La tecture, je me suis tourné vers ce métier, mais c’était vrai- mode est un business basé sur le désir. Le style, c’est ment trop sérieux pour moi ! Pourtant, j’aime construire, quelque chose de différent, qui ne dépend pas de l’argent que ce soit une marque, une boutique, un vêtement, un qu’on a. C’est l’expression d’une personnalité à travers film. C’est ce qui me rend heureux. J’ai finalement com- les vêtements.» pris que j’étais fait pour la mode, et l’architecture me sert Apaisé, désormais plus en phase avec lui-même, le beaucoup dans la construction du vêtement.» créateur affiche, en guise de conclusion, sa sérénité. «Je A l’époque Gucci et Yves Saint Laurent, Tom Ford peux mourir demain, je m’en moque. J’aurai eu une très dessinait seize collections par an! Mais quelque chose belle vie, et nous savons bien que rien ne dure… Pour manquait à ce bosseur acharné, quelque chose dont il va l’instant, je veux juste m’amuser. Dans la vie, on doit faire prendre conscience à la faveur de son départ du monde ce que l’on aime !» M A X R O B E R T «Tom Ford», documentaire diffusé sur Stylia de la mode : «J’étais vidé, et j’ai connu un grand creux. Je n’étais pas préparé à cela.Soudainement, mon agenda le 17 avril à 20h40 et rediffusé le 6 mai à 21h40. était vide. Je ne savais plus qui j’étais et qui j’étais supposé être. A 40 ans, j’avais tout, mais j’ai compris que ce PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Velours et Broderies igueur, souplesse et majesté pour R cette collection prefall. Olivier Rousteing a joué avec les velours et les
broderies de perles. Les vestes et les pantalons sont ainsi recouverts d’une intense série de broderies de perles: «Comme un œuf Fabergé», dit le designer. Ici, robe très courte en velours «dévoré» soie, serrée par une ceinture à boucles dorées. Et, page de droite, un top noir en maille coton et cachemire, et un pantalon marine à jambes larges inspiré de la Russie tsariste en velours surbrodé.
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ckham Jenny Pa
Voiles sensuels iplômée de la D célèbre St Martins School de Londres, Jenny Packham s’est fait remarquer grâce au glamour éclatant de ses créations, particulièrement appréciées sur les tapis rouges du monde entier. Ici, on découvre une série de tenues sexy: robes assymétriques, robes brodées, shorts en dentelles…
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Marques de mode
Sophie Hallette
La Reine des Dentelles
i, comme des millions de téléS spectateurs dans le monde, vous avez simplement jeté un œil au
«mariage du siècle», Sophie Hallette est un nom qui vous dit forcément quelque chose. Il ne cessait de revenir dans les commentaires au moment où le prince William, le bel héritier de la couronne d’Angleterre, s’unissait à la ravissante Kate Middleton. Car c’est à cette noble maison du nord de la France que l’on doit les sublimes dentelles de la robe de mariée la plus scrutée du monde. C’est à la télévision, comme tout le monde, que Maud Lescroart, petite-fille du fondateur de la manufacture située à Caudry, a découvert le spectaculaire résultat du patient travail de ses ateliers: «Nous avions eu cette commande de Sarah Burton, la directrice artistique d’Alexander
McQueen, mais nous ignorions tout de sa destination. Le secret de cette robe était parfaitement gardé.» Sophie Hallette est une grande maison traditionnelle. En 1887, déjà, les premières dentelles sortaient en écume mousseuse des métiers à tisser de la firme : «Sur un millier de métiers Leavers qui restent dans le monde, explique Maud, nous en avons près d’une centaine chez nous. Je suis née dans une famille de dentellier.La manufacture était au bout du jardin. C’est là qu’on passait nos journées avec ma sœur, à plier les dentelles, à jouer à cache-cache. Dans leur odeur et le bruit caractéristique des chariots de fil qui allaient et venaient. En rentrant de l’école, je m’asseyais sur les genoux des raccommodeuses, je les regardais faire, fascinée.» Les métiers Leavers sont de vénérables machines en fonte de 12 tonnes environ, capables de faire des nœuds délicats entre des milliers de kilomètres de fils d’une extrême finesse, particularité commune au tulle et à la dentelle: «Les artisans dentelliers qui travaillent sur ces machines s’appellent des tullistes. Une fois les dentelles tissées, elles sont visitées, c’est-à-dire contrôlées, puis raccommodées : les points manquants sont rebâtis à la main, des heures durant…» En 1967, le grand-père de Maud Lescroart décide d’ouvrir un bureau de représentation à Paris : «Il voulait se rapprocher de la couture parisienne.» Pas de chance, les années 1970 déboulent, avec ces femmes qui décident de se libérer en s’habillant en Mary Quant et en Courrèges, en jean, en minijupe très courte, sans
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Photographie portrait Sophie Hallette : Claire Mortreux. Photos d ’atelier : Philippe Schlienger.
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soutien-gorge… De dépit, de nombreux dentelliers cassent leurs métiers à tisser, convaincus que la dentelle a définitivement vécu. «Mon père, lui, s’est accroché. Il a décidé de racheter des métiers, qu’il a réhabilités, mais aussi des collections, des c atalogues, pour enr ichir nos archives. Et de maîtriser toute la chaîne, teinture comprise.» Aujourd’hui, la troisième génération Lescroart est en place, Maud et son frère Romain. Les ordinateurs secondent les jacquards, ces cartons perforés qui orchestrent les mouvements des machines. Des cordons de silicone viennent parfois souligner un motif. Le lin fait
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son apparition. Les plumes s’invitent, et les perles… Mais le métier reste le même. «Le long et patient travail du temps pour apprendre et pour accomplir. Le coup de crayon de l’esquisseur, qui crée le dessin, la virtuosité du metteur en carte, qui l’interprète. La dextérité du clipeur, qui coupe et rase les fils qui dissimulent le motif, ou de l’écailleur. La dentelle nous inspire, nous fait nous souvenir des gestes d’avant, nous transforme en inventeur fou pour aller au bout de nos idées. La majeure partie de notre production part à l’étranger, et nous continuons nos collaborations privilégiées avec la haute couture et la lingerie d’exception. Quand je pense à l’avenir, je pense aussi au passé. On propose des choses modernes, mais on sait aussi que la dentelle est plus grande que nous, qu’elle nous dépasse. Continuer à faire du beau. Et le faire savoir. Avant, le beau parlait de lui-même; à présent, il faut le raconter. Dire au monde : “Regardez comme c’est beau, d’où ça vient, comment c’est fait.” Ça meut et ça émeut.» ELLEN WILLER
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Agrément Cvv du 25/10/2001
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Vintage Couture ouie, aka Charlotte Couture (c’est son L nom pour de vrai, mais elle a préféré prendre Louie, un prénom volontairement
flouté, ni garçon ni fille, entendu dans un tube de rock) est une petite souris : elle récupère les oubliés, des invendus ici, des petites séries dégriffées là, chine des pièces vintage, trouve un bout de fine dentelle, une chute de tissu joliment imprimé, et avec tout ça crée, en recustomisant, recoupant, rajoutant un pli, une fronce, un bout de manche sur une poche ou de col sur une manche, sa propre collection de pièces uniques ou de micro-séries. Ce qui donne une veste patchwork constituée d’un assemblage de bouts de robes en soie, un short en cuir orné d’une poche en tissu kaki militaire, un blazer brodé de boutons, perles et sequins, ou encore un gros pull irlandais à empiècements de tweed et tours de poignets en dentelle… C’est trop frais et charmant. CHARLOT TE GUILLEMIN
www.mode-louie.com
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Pyrenex
Carte Blanche à Alexandre Vauthier ouveau tour de piste chez N Pyrenex. Après Alexis Mabille, aux commandes des créa-
tions mode les trois dernières saisons hivernales, c’est au tour d’Alexandre Vauthier de décoder les prochains succès des doudounes Pyrenex. Un exercice délicat au vu des nombreuses pièces phares qui jalonnent le vestiaire existant, mais c’est sans compter sur les ressorts créatifs d’un des favoris de l’échiquier mode. Acte I, donc, avec la prochaine collection 2012-2013. Au programme, pas moins d’une trentaine de pièces survoltées, d’un style varié mais toujours bien trempé, et qui, dans leur ensemble, offrent un large éventail de propositions pour homme et femme, à porter de jour comme de nuit,à la ville comme à la montagne, et peutêtre même l’été… Comme son prédécesseur, Alexandre Vauthier a eu carte blanche. A la lecture de sa première collection, il a opté pour une maîtrise contrôlée de l’espace. Selon lui, «soit on part sur une accentuation dans le matelassage, dans l’esprit
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bonhomme Michelin, et on peut beaucoup s’amuser, soit on cherche à affiner les coupes, à effectuer une répartition sur le matelassage». De fait, les coupes sont bien droites,on apprécie les épaules carrées, les lignes épurées. Parmi les pièces phares, le modèle doré aux manches blanches avec un «P» majuscule brodé en surimpression à gauche, à hauteur de poitrine. «C’est pour un montagnard futuriste, branché, technologique», explique Alexandre Vauthier. Pourquoi pas ? On peut aussi y voir un clin d’œil au blouson des footballeurs américains. A fortiori quand le lancement de la collection colle au Super Bowl, orchestré il y a quelques semaines aux Etats-Unis. Alors, coup de chance, ou sacré flair? «Un peu des deux, certainement. Au moins, ça me rassure !» renchérit Alexandre Vauthier. Et pour mieux lui donner le sourire, Madonna, qui a animé la mi-temps du Super Bowl, s’affiche en Alexandre Vauthier sur la couverture de son nouveau single. E M I L I E - A L I C E FA B R I Z I
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Jason Wu
Short du soir ason Wu, créateur d’origine J taïwanaise, a conçu, pour sa collection printemps-été 2012,
présentée à New York, des tenues chics et délicieusement sexy.
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Nouvelle cambrure
es armes fatales de séduction. D De haut en bas: l’escarpin Lady Max de Christian Louboutin; la bottine ouverte à lacets, en cuir rouge imprimé façon croco, et la sandale à ruban en velour de cuir de Viktor& Rolf; et le stiletto en poisson-loup et cuir nappa kaki, Givenchy par Riccardo Tisci.
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Prorsum Burberry
Glamour strict éminité absolue et élégance rigouF reuse pour la prochaine saison froide chez Burberry Prorsum. Christo-
pher Bailey a imaginé de magnifiques manteaux et des jupes crayon avec des ceintures à gros nœud. Un style sombre et strict, beaucoup de brun, de beige et de marron, mais le tout est terriblement tendance. Page de droite, des chaussures à plate-forme tressées, légèrement vintage et totalement modernes.
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olson Thierry C
Douceurs légères
Portrait : Franck Mura. Looks : Olivier Claisse
hierry Colson a la tchatche facile et de beaux T yeux bleus. Il a dessiné sa première collection en 2005 et passé les six années suivantes à ne créer que des vêtements été,très doux et romantiques. Après s’être enfin essayé à l’hiver pour la première fois la saison der nière, Thierry retourne ce pr intemps à la saison chaude, légère et intempor elle qu’il aime tant. «Cette fois-ci, j’avais envie de quelque chose de plus “femme”. J’avais envie de Riviera, de Capri, d’une ambiance méditerranéenne… Une partie de la collection nous emmène de Venise à Saint-Paul-de-Vence, avec ses imprimés à la Matisse en hommage aux femmes artistes, comme Jacqueline Picasso.» Dans son showroom du faubourg Saint-Honoré, où il m’a reçue, on s’est à peine assis pour discuter que Thierry se lève pour décrocher de son portant une r obe en popeline r ayée : «J’adore cette rayure, on dirait qu’elle est faite au spray. Elle me fait penser au Lido de Venise.» La deuxième partie de la collection, plus sombre, rompt
avec les traditionnelles teintes claires et nuances de blancs qui ont construit la griffe Colson. «Ces pièces-là sont d’inspiration hispanique: on part en Amérique centrale, à Cuba, avec des volants et des broderies… Je livre ici mon interprétation moderne du chic d’une autre époque.» Voyageur, Thierry aime tout particulièrement l’Inde, où il fait fabriquer une partie de ses pièces dans de petits ateliers artisanaux. Le reste est fait en France, notamment la popeline et la maille. Mais il lui arrive aussi de trouver son bonheur au coin de la rue. Le chapeau de cette collection en est un bel exemple : «Je suis tombé sur une boutique sud-américaine où j’ai vu ce chapeau péruvien pour homme. On l’a customisé façon Diana Vreeland ou canotier vénitien. Je l’adore !» Le créateur explique qu’il dessine lui-même ses imprimés, avec l’aide d’un peintre. Les motifs sont ensuite gravés dans du bois, trempés dans la teinture puis «tamponnés». Cette technique donne naissance à quelques irrégularités que Thierry accepte avec gaieté. «Mes vêtements ont une âme. Ils mettent en valeur les parties du corps féminin que je préfère : la nuque, les bras… Je ne fais pas de la mode bimbo!» SARAH BOUASSE
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Simoens Maxime
Noir Perlé u noir éclairé de D centaines de miniperles, comme un ciel
étoilé d’été. La veste et le pantalon sont en crêpe de soie, la robe évasée en crêpe de chine.
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Acne
Urban Chic Minimal l’origine, un collectif créatif natif de Stockholm A dédié au consulting pour des marques,au design, au graphisme, à l’animation… C’est important, car c’est ce qui distingue, Acne (pour Ambition to Create a Novel Expression) : un esprit pluriel et bouillonnant, une sensibilité artistique réelle, une curiosité de tous les instants,des collaborations à foison… Au sein de ce «crew» de jeunes créatifs, Jonny Johansson. La marque qu’il lance (1997), baptisée Acne Studios, s’est d’abord fait connaître avec le denim. Mais si les jeans Acne remportent illico tous les suffrages, Acne n’est pas une marque de denim. Acne est une marque de prêt-à-porter. Très vite, une garde-robe complète de basiques se développe, tee-shirts, vestes, cuirs : des produits hyper qualitatifs qui vont à l’essentiel, des matières au poil et des coupes simples pour un style unisexe, sobre, minimal, monochrome, qui s’impose bien avant que ce soit la mode partout. Acne se développe en Scandinavie, puis à Londres, puis enfin à Paris, où une boutique ouvre au Palais-Royal en 2008 (une seconde a ouvert depuis, dans le très branché haut Marais). La marque grandit également en interne : une ligne pour enfant, Acne Mini, une collaboration (juste incroyable) avec Lanvin de 2008 à 2010, une autre (des chemises) plus improbable, mais c’est justement ce qui est génial, avec Candy, magazine madrilène destiné aux travestis, une collection capsule l’an dernier avec l’artiste londonien Daniel Silver… Sans oublier, transversalité oblige, une fondation qui soutient les jeunes artistes via la vente de tee-shirts customisés, ou encore le magazine Acne Paper, pas du tout un catalogue, mais plutôt une incroyable vitrine culturelle et artistique, édité deux fois par an autour d’un thème (le dernier, exploite celui du corps). Bref, Acne Studios, hyper pointu mais carrément accessible, rebondit encore et encore, sans jamais froisser son âme ni entacher son authenticité: et c’est ce qui fait sa force, et c’est ce qu’on aime. CHARLOT TE GUILLEMIN
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st Mark Fa
Tricot virtuose amin grandi à l’orée d’un G bois dans les grands espaces canadiens, Mark Fast a gardé de
cette enfance 100 % green une façon très directe et organique d’aborder les choses, les corps en l’occurrence, puisqu’il s’est tourné vers la mode : champion ès tricots, il sculpte ses formes à même la peau avec des matières innovantes mêlant les mailles les plus classiques à du lycra, du nylon ou de l’élasthanne, permettant un jeu incessant et troublant entre maxivolumes et coupes très près du corps qui ondulent et dansent sur la peau. Cet été, le couturier virtuose des aiguilles joue une fois de plus avec les mouvements et les courbes du corps, sa lumière et ses zones d’ombre, avec une collection un peu bohème et romantique (grandes franges qui volent en cascade, plastrons rebrodés, minijupes froncées, grandes robes à falbalas et ajouts ici et là de froufrous en PVC) et un peu grunge sophistiqué aussi (robes en crochet résille arachnéennes qui dénudent le corps tout en couvrant l’essentiel et le moulant outrageusement). Ambiance chaude-bouillante sur le catwalk. C H A R L O T T E GUILLEMIN
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La Météo desTendances Toi+moi, valeur refuge
uand ça va mal, on serre Q les dents, on serr e les rangs, on r esserre les lignes de
ments communs, on peut au moins faire des enfants ensemble. Et ça, c’est connu, ça rapproche. Le phédéfense. A deux, forcément, on se nomène commence à pointer. Un sent plus fort et, puisqu’on ne peut site est déjà consacré au sujet.Sur plus jurer de rien, on peut au moins Modamily, aux Etats-Unis, on se jurer fidélité. Voilà pourquoi ne parle plus d’amour, le couple est en passe de devenir une d’affinité, de renvaleur refuge. Mieux, un étalon-or. contre, ni même de Après des années où les seules statissexualité, seulement de tiques visibles dans les médias, à son projet d’enfant à propos du couple, étaient celles du partager. Toi, homme; divorce, ça va nous changer la vie moi, femme; nous, faire conjugale et mettr e du baume au un enfant. Une photo, cœur. Cette tendance, déjà explorée une description, par la mode, avec The Kooples par quelques indices sur ses exemple, va se traduire par de plus en plus d’activités principes d’éducation, quelques La double chaise à faire à deux. Les danses de salon envahissent les mots : «Je cherche un homme qui «La Conversation» salles parisiennes. On note déjà les abonnements fera de moi une maman.» On préde Sam Baron couple à la gym. On ne va pas tarder à voir arriver les places (Galerie Peyroulet). cise si on veut le faire in vitro ou spécial couple au théâtre, au cinéma, au musée, dans les in vivo, mais, oui, c’est au transports… C’est bien sûr choix, et on organise la aussi une façon d’habiller garde alternée sans même des promos, mais ce n’est avoir à passer par la case pas un hasard si c’est le divorce. On fait aussi l’impasse sur la marche nuptiale, couple qui sert d’alibi. Les restaurants se passent le mot, c’est vrai, mais puisqu’on vous dit qu’il s’agit de simpliet nous, on ne va pas tarder à se passer les plats.Des plats fier... Tenté ? Plusieurs sites sont en préparation en dits «de partage», et pas seulement l’inaltérable côte de Europe sur ce modèle. bœuf. Il va falloir s’habituer à faire tourner l’entrée dans son plat collectif et la mousse au chocolat dans sa jarre au La lightitude force de faire dans le monumental, il fallait s’y dessert. La déco, elle aussi, entend prendre le trend en attendre, la joaillerie se déconstruit, s’épure et s’almarche : bi-goût, bi-matière, bi-inspiration, et surtout lège. Marre des excès, du gigantesque, du lourd autour bi-place, le design joue le couple à sa façon.Cette tendance provoque une conséquence assez insolite: la copa- du cou et du pesant autour des doigts.C’est trop, ça se voit trop. Ça donne un sentiment d’indécence, qui rentalité. Si on n’arrive pas à s’entendre sur des senti-
Le couple, c’est tendance
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Les verres «Endiablés» du designer José Levy pour Saint Louis.
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Ci-contre: bague «Twist» en or jaune, Tiffany En dessous: bague perlée en or rose, Van Cleef
diabolise le pailleté, on passe au mat,vite fait, quitte à le choisir très coloré. Pour la bouche, on mate à mort, sans hésiter. Chez Fred Farrugia, qui va jusqu’au bout de l’idée, une poudre à lèvres «Matte» s’assortit au rouge à lèvres pour jouer le velouté à fond. Pas facile à porter, mais qui a le mérite de l’insolite. On note au passage l’orthographe «matte», pour se différencier du mat de la peau.Tenir une tendance, c’est bien ; pouvoir en parler, c’est indispensable. Puisque tout ce qui brille ne doit plus briller, tout le monde travaille a minima à son feutre à lèvres qui colore ultra-terne. Dès la rentrée, ce sera le seul credo envisageable, qui remplacera le coup de gloss : même geste, même facilité d’application, au pire sans miroir, et effet exactement inversé. Et si on veut quand même se faire voir ? Une seule option, le roux. Les constatations génétiques le classant parmi les caractères en voie de disparition, il devient rare, donc il explose et on s’attend à une déferlante aux prochains défilés, ce qui tombe bien si on a envie d’être en plein dans le ton de l’automne. Et on n’hésite pas à aider la nature : le gène lui-même est peutêtre à bout de souffle, mais les adresses de bonnes coloristes ne manquent pas. Seule précaution : bien préciser «roux», et éviter absolument le rouge, l’auburn, le cuivre. C’est un roux adouci, assagi, plus vénitien que gothique, assez Botticelli, disons. En espérant que toutes les coloristes ont eu l’occasion de passer quelques jours en Italie et,en plus de Venise, ont eu la bonne idée de passer par Florence.
Assez d’excès!
conduit sans transition à une vive envie d’austère. Soit on ne peut plus se ’loffrir, et la question ne se pose pas. Soit on peut, et, tiens, puisque c’est comme ça, on ne veut plus. Comme toujours, au fond, en matière de tendance, tout comme le court conduit au long, le trop conduit à désirer le peu.Tous les bijoux qui dépassent la taille d’un petit caillou vont de voir rapidement être remisés au coffre, dans leurs écrins doublés de velours. Moins gr ave que de mettr e toute sa garde-robe au placard. On sort les bagues de communiantes, les chevalières en or ciselé, les fines gourmettes de naissance, surtout si elles sont gravées d’un prénom (qui peut ne pas êtr e le nôtr e). Alors, vite, si un cadeau se prépare, quelques carats enfilés sur un fil invisible, et voilà l’affaire. Attention, si r ien n’exige qu’il soit énorme, rien ne l ’empêche non plus. Car, entendons-nous bien, c’est l’effet qui compte, pas le prix. Foisonnement de petits bijouxso cute, si discrets, qui anticipent ces désirs, à peine un fil d’or blanc noué chez Tiffany, un anneau d’or rose perlé chez Van Cleef & Arpels. Ils annoncent des collections aussi discrètes que somptuaires.
Le mat attaque
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Mat, c’est chic!
n l’avait vu venir, mais on n’imaginait pas que ce serait si fort : le mat attaque. Quand l’automobile en a fait son option premium, Porsche et Audi en tête, on s’était bien imaginé que ça allait donner des idées et faire réagir les autres tenants du trend, mais on ne savait pas qui serait le premier à tirer. Chanel s’en était aussitôt emparé, avec son vernis noir, mais voilà qu’OPI, à qui rien ni personne ne fait peur, lance d’un coup six couleurs. Moyennant quoi, tout le monde y travaille à présent, nous préparant un automne d’une totale «matitude». Pour les yeux, on récuse l’irisé, on
ELLEN WILLER
Avec Pierre-François Le Louët, président de l’agence NellyRodi. www.nellyrodilab.com
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es montres bijoux ont inventé l’heure poétique. En ajoutant à la palpiC tation du temps l’éblouissement d’une image précieuse sur le cadran. Des montres tableaux sur lesquelles le regard ne se lasse pas de s’attarder.
A l’image de Van Cleef & Arpels, dont les deux montres Poetic Wish nous plongent dans l’horlogerie imagée et même narrative. Au centre de la montre féminine se dessinent les tours de Notre-Dame, qu’une jeune fille regarde, debout au premier étage de la tour Eiffel.A la demande, la scène s’anime et l’automate de la jeune fille s’avance au rythme des cloches. Un cerf-volant accompagne ses désirs… Sur la montre masculine, un jeune homme se tient debout au sommet d’une des tours. A la demande, la scène s’anime et une étoile filante en diamant surgit. Chez Vacheron Constantin, une superbe pièce reproduit dans son intégralité le plafond de l’Opéra de Paris réalisé par Chagall grâce à la technique genevoise ancestrale de la peinture miniature en émail «grand feu» sur 31,5 mm de diamètre, pour une œuvre qui occupe en réalité 200 mètres carrés ! Chez Jaeger-LeCoultre, les déesses des grands maîtres sont la source d’inspiration de ces véritables tableaux de poignet. Le cadran de la Master Minute Repeater peut s’orner, sous forme de miniatures en émail, de quatre œuvres maîtresses consacrées à la représentation de Vénus. Une montre ? Un tableau ? Une part de l’histoire de l’art, hors du temps. Les animaux sont à l’honneur chez Cartier, et les fleurs chez Piaget et chez DeLaneau. Chaumet, avec sa série Attrape-moi… si tu m’aimes, glisse une note espiègle dans l’horlogerie de grand luxe. Chaque cadran met en scène l’abeille napoléonienne dans un cache-cache amoureux et fantaisiste avec une araignée. Chez Chanel, Hublot, Richard Mille et Rolex les cadrans deviennent de petits chefs-d’œuvre de décoration. A N T O I N E L A U R A I N
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Van Cleef &Arpels Ces montres font partie de la collection «Poetic Wish». Ces deux modèles indiquent l’heure à la demande en tournant le bouton pressoir : dans celle de gauche, l’étoile filante indique les minutes et le jeune homme les heures ; dans celle de droite, la jeune fille et le nuage montrent les heures, tandis que les minutes sont indiquées par le cerf-volant. Les deux sont des séries numérotées, disponibles à la demande.
Chaumet (page de gauche) Une montre de la collection «Attrapemoi… si tu m’aimes», dont le bracelet est en satin noir, est disponible en édition limitée et numérotée de 12 pièces. Son cadran est pavé de diamants blancs rehaussés de diamants noirs dessinant une toile d’araignée tirée d’un côté par une abeille et de l’autre par une araignée. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Vacheron Constantin Une montre qui reproduit l’œuvre de Chagall peinte sur le plafond de l’Opéra Garnier en 1964. Elle fait partie de la collection «Métiers d’art» qui rend hommage à des compositeurs illustres. C’est une pièce unique.
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Jaeger-LeCoultre Cette collection de montres «Master Minute Repeater Venus» présente une déclinaison de différentes représentations de la déesse Vénus : «La Naissance de Vénus» de Botticelli, la «Vénus d’Urbino» du Titien, «La Toilette de Vénus ou Vénus à son miroir» de Vélasquez et la «Vénus Anadyomène» d’Ingres. Avec leur mouvement mécanique à remontage manuel, ces montres disponibles sur demande sont toutes des pièces uniques. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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DeLaneau La montre «Paon Amazone» en or rouge est entièrement faite à la main. Le cadran représente un paon émaillé et peint. En tout, 472 diamants de taille brillant ont été nécessaires à la réalisation du cadran. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Cartier La montre «Ballon Bleu» de Cartier en or gris présente un décor de singe entouré de diamants cognac. Etanche jusqu’à 30 mètres, elle est disponible en édition limitée numérotée de 50 pièces.
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Cartier (de gauche à droite et de haut en bas) Montre en or gris avec un cadran à décor d’ours, en émail pliqueà-jour paillonné. Etanche à 30 mètres, sa couronne est ornée d’un saphir cabochon. Une édition limitée et numérotée de 40pièces. Montre en or jaune avec tête de jaguar gravé à la main en hautrelief et émail grand feu. Cette montre comporte un mécanisme à remontage manuel. Edition limitée et numérotée de 80pièces. Montre en or gris ornée d’un décor de colibri avec marqueterie de nacre composée de 20saphirs roses. Etanche à 30 mètres. Edition limitée et numérotée de 50pièces. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Photographies Studio Dieleman © Cartier 2010
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Jaeger-LeCoultre La montre «Master Grand Tourbillon Enamel» est le premier tourbillon à quantième perpétuel réalisé par Jaeger-LeCoultre. Elle comporte un calibre entièrement décoré à la main avec un cadran en émail et un boîtier en or gris. La montre est en série limitée de 3 pièces.
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DeLaneau (de gauche à droite et de haut en bas) Montre de la collection «LesQuatre Saisons du cerisier»: ici, l’automne. Les branches gravées sur le cadran sont en émail. Montre de la collection «Rectangular Dôme Dahlia» dont le fond du cadran est en ébène et son entourage en or rouge. Montre de la collection «Magnolia». Le cadran est en nacre de perle. Le motif est gravé en or.
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Piaget Pour ces deux nouvelles montres de la série «Altiplano», Piaget propose des cadrans en émail à motif d’orchidée avec une lunette sertie de diamants de taille brillant. Ces deux modèles sont des pièces uniques.
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(De gauche à droite er de haut en bas) Montre Chanel de la collection «Première Tourbillon Volant» avec un mouvement mécanique à remontage manuel, calibre «Tourbillon Volant Camélia», conçue en exclusivité pour Chanel par Renaud et Papi. Edition limitée à 20 exemplaires numérotés. La «Boa Bang» de la maison Hublot met à l’honneur l’imprimé serpent. Edition numérotée à 250 pièces, disponible en acier ou en or rouge avec l’imprimé marron ou vert. La «RM 052 Skull» de Richard Mille représente une tête de mort réalisée en titane. Une création en série limitée de 21pièces dont 15 en titane et 6 en or rouge ou gris. La «RM 057 Dragon-Jackie Chan» marque le début de l’année 2012, celle du Dragon. Série limitée de 36 pièces en or rouge ou gris.
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Rolex La «Oyster Perpetual Datejust» est le nouveau modèle de la gamme «Oyster Perpetual» de la marque Rolex. Elle comporte un motif contemporain reposant sur un cadran en laque noir. En or Everose, la lunette est sertie de 60 diamants de taille baguette et de 120 diamants de taille brillant.
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Quentin Garel
Beauté animale uentin Garel sculpte des animaux, mais pour mieux Q les défendre: «Depuis quelques années, explique-t-il, j’ai développé un travail de sculpture autour du thème du
trophée; coutume orgueilleuse de l’homme que je tente de détourner en dénonçant le caractère dérisoire de cette pratique.» Reste que ces «trophées» sont magnifiques, époustouflants de réalisme et de poésie.Un hommage étonnant à la force et à la beauté animale.www.mazelgalerie.com
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Tête d’éléphant, bronze. Page de gauche: crâne de gorille, bois et céramique émaillée; étude de macaque, bronze; masque d’orangoutang, bois; bouquet d’autruches, bronze; tête de crocodile monumentale, assemblage de bois, courtesy Mazel Galerie
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Infomania
Etonnants Créateurs
Elise Dray
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Bijoux déco
ock’n’roll et bohèmes, les bijoux d’Elise Dray sont des petits trésors à glisser sur nos silhouettes.«Je considère le bijou comme un tatouage, une seconde peau. Il doit être léger et agréable à porter, même s’il est imposant. J’aime qu’on le porte simplement, à la Bardot, avec juste un jean!» confie la créatrice. A tout juste 24 ans, la jeune joaillière a déjà une belle collection à son actif dans son showroom boudoir ultra-féminin, rue de la Paix. Diamant noir, or jaune, œil-de-tigre, saphir bleu marine s’entremêlent délicatement sur ses pièces phares : la bague articulée, le bracelet à tête d’aigle, les boucles qui habillent entièrement l’oreille, la bague dragon… Ses bijoux sont fins, délicats, et s’amusent autour de
thèmes comme la nature, le végétal ou les animaux, et plus récemment des influences gothiques, avec des croix, des clous… «Je ne suis pas la mode, je ne suis pas accro aux défilés ni aux magazines.Je me demande ce que j’aimerais porter, et je le crée! J’ai une vraie culture du bijou, ma mère en portait beaucoup et mes parents étaient collectionneurs d’Art déco. Petite, j’étais déjà fascinée par René Boivin!» Des bijoux poétiques, étonnants et raffinés –incluant quelques pièces pour homme, comme des pinces à cravates, des colliers et des bracelets– font de l’univers d’Elise Dray une petite merveille de curiosité, complètement dans l’air du temps. AMANDINE GROSJEAN
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«Je considère le bijou comme un tatouage, une seconde peau.»
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E t o n n a n t s Pa r i s i e n s
Kate Van den Boogert
ate Van den Boogert m’emmène déjeuner à deux K pas de son bureau, sur les Grands Boulevards, dans un petit resto italien qu’elle adore : Scala. Et des
bonnes adresses, elle n’en manque pas. Kate est la créatrice de GoGo, un travel guide anglophone qui recense les meilleures adresses de Paris deux fois par an pour la version papier, tous les jours pour l’application iPhone. Avec son petit accent australien, elle me raconte son histoire autour d’une belle assiette de spaghettis aux fruits de mer. Née à Melbourne, Kate connaît un surprenant coup de foudre avec la France alors qu’elle est jeune fille au pair, à 18 ans, dans une «banlieue glauque» de Paris. Elle revient dans l’hexagone pour faire ses études en sciences humaines à Lyon. De retour en Australie, elle dégote son premier job dans une grande maison d’édition, où elle se familiarise avec les romans et les guides de voyage. Mais la France lui manque, et c’est sur un coup de tête que Kate prend un aller simple pour Paris, où elle s’installe sur le canapé d’une copine, bien décidée à faire son trou. On est en l’an 2000, et Kate a 28 ans. «J’étais prête à tout, je harcelais les gens. Et puis j’ai découvert que le magazine Crash, que j’aimais beaucoup, avait une partie anglophone très mal traduite. Je l’ai photocopiée en grand format, j’ai corrigé en rouge toutes les fautes et je l’ai envoyée avec mon CV à la rédaction.» Bingo! L’expérience de ce monde de culture et de mode underground la galvanise. Journaliste free-lance par la suite, elle écrit pour Citizen K et couvre les Fashion Weeks parisiennes. «J’ai tout de suite adoré le rythme de la presse. Moi qui venais de l’édition, où tout est très lent, j’appréciais la vitesse à laquelle se font les choses,l’importance de l’instant.» Recrutée par TimeOut Paris, Kate rédige les pages que le magazine publie dansLe Figaroscope. Lorsque l’aventure se termine, un an plus tard,elle
embarque toute l’équipe avec elle dans son nouveau projet : GoGo. «Je ne comprenais pas pourquoi il n’y avait pas de guide anglophone sur Paris. GoGo s’adresse aux touristes aussi bien qu’à ceux qui vivent ici.Mais on évite tout ce qui est bateaux-mouches et tour Eiffel…» Asa naissance, en 2005, GoGo est un mensuel gratuit qui s’intéresse à Paris, aux expos, au cinéma et à la mode.«Mais, au bout de quelques numéros,on a commencé à percevoir le potentiel du numérique et on a changé de stratégie. On a décidé de réunir tout ce qu’on connaissait de Paris dans un seul guide et de transformer le site en blog.» Tandis que les Inrocks en font leur «guide préféré de Paris», GoGo se vend comme des petits pains chez Colette, et a fini de trouver son rythme avec l’appli iPhone sortie au printemps dernier. «Notre approche est unique, GoGo étant un hybride entre le guide de voyage classique et le magazine, puisqu’il paraît deux fois par an. Ça nous permet d’être très réactifs, d’avoir toujours de nouvelles adresses, pointues et fraîches. Les gens qui voyagent sont contents de savoir ce qui buzze à Paris, et même les Parisiens s’en servent pour se tenir au courant. Les textes sont concis, les adresses répertoriées par quartier, et on veille toujours à équilibrer patrimoine et avant-garde.» Kate considère son passeport australien comme un atout professionnel : «J’ai un regard différent, forcément. J’apporte avec moi ma culture, mes centres d’intérêt. Mais il y a une telle richesse culturelle à Paris qu’on est constamment ébloui. Et, comme en tant qu’étrangers on n’a hérité de rien de tout ça, on n’est pas cyniques mais enthousiastes, curieux.» Poussée par le désir de partager ses découvertes, Kate envisage de sortir son guide en français, et fêtera aussi la naissance de GoGo Londres en mars. S A R A H B O U A S S E
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Photographie Anna Watts
Paris city guide
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Infomania Marques de luxe
Maison Auclert
Joaillerie antique
A
près vingt-cinq ans de joaillerie, Marc Auclert a eu envie de tout changer: «Marre de travailler pour les autres. Alors, je me suis creusé les méninges, je me suis demandé comment créer différemment. Je me suis souvenu d’une grenouille en or précolombienne offerte par ses parents à une de mes amies: elle la portait en pendentif, ce qui ne mettait en valeur ni l’objet ni elle-même. Je lui ai donc proposé de la valoriser sans l’abîmer, ni soudure, ni reperçage, juste en imaginant une monture, une bague en l’occurrence, qui la mettrait en majesté. J’avais 25 ans. Ce fut ma première création et, sans que je le sache, les prémices de ma maison actuelle.» Maison toute jeune qu’il a fondée en juin dernier, et dont
déjà on se refile l’adresse comme un sésame au creux de l’oreille. Car, on l’a compris, Marc Auclert fait ce qu’absolument personne d’autre ne fait. Dans ses vitrines, rien que des pièces uniques, créées à partir d’éléments anciens : calcédoines saphirines, maous agate de Mésopotamie (IIIe millénaire avant J.-C.), éléments en or du Japon (Ier siècle avant J.-C.), intaille grenat (VIe siècle avant J.-C.), camée romain, améthyste longue (IIe siècle avant J.-C.), perles de cornaline peintes par des joailliers de la vallée de ’lIndus (Ve millénaire avant J.-C.)… On y court, pour s’offrir des bijoux-talismans qui ornent autant qu’ils portent bonheur et font voyager très très loin. C H A R L O T T E G U I L L E M I N 10 rue de Castiglione, Paris Ier. 01 42 61 81 81.
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Brooklyn-Studio
Infomania
E t o n n a n t s Pa r i s i e n s
John Paul
Firt class
ous voulez savoir quel est le meilleur bar du VTrouver moment pour prendre un verre entre amis? une place pour le concert du siècle à
la dernière minute? Faire venir un plombier en urgence à 2 heures du matin? Réserver une salle de réunion à New York dans les deux heures? Mais aussi faire venir trente pingouins pour se mêler aux convives d’une soirée Black and White Party? John Paul s’en charge pour vous.Il n’a qu’une seule limite: votre imagination. Mais qui est ce John Paul? Un majordome anglais à l’accent so british? Un concierge top secret? Non, John Paul n’est pas un homme, mais 80, dont 55 concierges issus des plus grands palaces parisiens. L’homme au centre de tout c’est David Amsellem, un ancien chef d’entreprise et président d’un vignoble prestigieux qui, un jour, a eu l’idée d’offrir à ses clients millionnaires davantage que du vin: des services qui satisfassent tous leurs désirs, tous leurs caprices. John Paul est aujourd’hui la première entreprise de conciergerie privée du monde. De Paris à Londres et bientôt en Chine, au Brésil, au Qatar, elle exauce tous vos désirs 24heures sur 24 et 7 jours sur 7. Une sacrée réussite pour une entreprise née en 2007. Son concept novateur est d’avoir choisi pour cible privilégiée les grandes entreprises. Vous souhaitez fidéliser un gros client, récompenser vos meilleurs collaborateurs: offrez-lui le service John Paul. Il répondra à ses rêves les plus fous.
peaux de cuir
vec un cuir d’agneau très fin, très souple, très A doux, Natalia Brilli fait juste de la magie pure : elle gaine des objets, donnant naissance à des acces-
soires uniques, allant du sautoir de perles, son «bestseller ever», à la montre-manchette, en passant par un casque, un skate-board, un jeu de dominos… «Le gainage existait déjà au XVIe siècle, mais plutôt pour le mobilier, beaucoup aussi en déco dans les années 1920-1930, et Elsa Schiaparelli l’utilisait pour ses boutons : là où j’ai innové, en quelque sorte, c’est que j’ai adapté la technique à des objets en 3D.Ça a été un travail de recherche de dingue pour trouver comment bien l’assouplir, l’étirer, le placer, le coller.» On a cherché un atelier, et on a fini par trouver… en Inde.» Résultat, deux voyages par an, et un travail artisanal de haute voltige. Si le gainage, qu’elle a décliné en cuir moucheté ou métallisé-galuché, en velours et en veau rasé à imprimé léopard, reste sa marque de fabrique, elle a aussi imaginé une ligne de sacs en agneau à mourir de sensualité et de beauté,ainsi que des étoles en cuir d’agneau doublé de cachemire, en peau de kangourou ou de mouton toute bouclée, toute douce, ambiance hippie super chic. La magie opère.
CHARLOT TE GUILLEMIN
En vente chez L’Eclaireur et chez Maria Luisa. www.nataliabrilli.fr.
N A D I N E VA S S E U R
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Inès Olympe Mercadal
Vintage fashion
lle a lancé et entend développer Atelier Mercadal E Vintage. Oiseau de nuit et jeune femme d’affaires à l’allure de poupée rétro, Inès Olympe Mercadal,
Photographie Julien Soulien
24 ans, est une héritière très bien dans ses chaussures.
Vous êtes une héritière, très jeune, très branchée. Votre marque est votre parfum du moment ? C’est tellement faux! (Rires) Petite, je ne manquais jamais un mercredi à l’usine avec mes parents, j’ai grandi dans l’odeur des cuirs et du bruit des talons cloués. J’ai été ensuite vendeuse dans nos boutiques.Je tiens les stands des salons depuis mes 15ans, je maîtrise la gestion de stocks et j’ai ouvert notre stand du Printemps. Je suis surtout héritière d’un vrai savoir-faire. Racontez-nous la genèse d’Atelier Vintage. Je me suis lancée il y a deux ans.L’idée de la collection Vintage m’est venue parce que toutes mes amies portaient du Laurent Mercadal (la ligne fondée par le grand-père) acheté en friperie. Cela m’a donné l’envie de rééditer à l’identique ces chaussures et de les réactualiser avec de nouvelles matières et des couleurs rock’n’roll, comme les cuirs métallisés ou le lézard. Qui porte vos modèles ? Ma cliente est une fille très pointue qui revit la mode des années 1980, mais également sa mère, nostalgique, qui a porté ces mêmes escarpins. En plus d ’être française, elle est internationale; nous sommes, par exemple, très bien distribués au Japon. Qu’ont de si exceptionnel vos escarpins ? Le confort. Ce sont de vrais chaussons. Je sais que mes clientes viennent chez Atelier Vintage pour mes escarpins talons coniques de 7centimètres. Ce n’est pas très haut, mais la ligne reste jolie. Aussi, nous travaillons avec des petites tanneries italiennes qui réalisent elles-mêmes leurs bains, ce qui nous permet d’avoir des couleurs exclusives. A l’avenir, je compte faire des escarpins sur
trois hauteurs (5, 7 et 10 centimètres), toujours avec un talon conique pour garder l’esprit vintage. Mes modèles sont à 285 euros. En cette période de crise, ce n’est pas rien, et je cherche à les proposer moins cher pour que les jeunes femmes de mon âge puissent s’en offrir. Pour le moment, c’est une fabrication napolitaine, ce qu’il y a de plus cher, la meilleure qualité, celle d’Atelier Mercadal, notre ligne haut de gamme, que dirige ma mère. Qu’y a-t-il après la chaussure ? La musique. Là encore, c’est les années 1980. Daho, de la new wave, entre autres. Et du chant depuis peu. Alex Rossi (parolier et chanteur) m’a proposé une chanson. Nous sommes chez un label américain indépendant et nous venons de sortir un vinyle, Je te prends. Ce sont des duos amoureux, des jeux de mots, de jolis textes en français écrits par Alex. C’est assez underground. Nous travaillons sur l’écriture de plusieurs chansons... A N N A - A L I X K O F F I www.atelier-mercadal.fr
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Superbes armures brodées PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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lack Lotus» est né de la rencontre entre un «B rêveur et un brodeur. Ils se retrouvent au sud de l’Inde, où Emmanuel de St Barthelemy, le rêveur, pensait avoir trouvé un havre de paix et Jean-François Lesage, brodeur de génération en génération, s’était installé depuis vingt ans, à Madras… Dès 2010, ils entament une collaboration, qui livre aujourd’hui ses premiers fruits: «Black Lotus», une série de sept blousons brodés main exceptionnelle. Entre 300 et
600 heures de travail sont nécessaires à la confection de ces œuvres d’art sur cuir. Chaque pièce est unique et numérotée. Chaque blouson est brodé selon un thème original: Resurrected Skull (page de gauche), inspiré d’une tradition des tribus dayaks, Surpising Fur, en hommage à Moscou, Stone Diamant, et ses diamants facettes gaussés de cuir, Matador in Mourning, un clin d’œil à Christian Lacroix, et Dragon, symbole immortel de l’empereur de Chine… dgueras@gmail.com 06 22 65 10 29
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Photographies Gérard Lévy
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Marques de luxe
Les Malles Moynat
Le voyage élégant
réer une marque de luxe est une œuvre de longue C haleine, incertaine et coûteuse. Aussi, certains estiment qu’il est plus aisé de ressusciter un nom, porteur d’une histoire et d’un savoir-faire, même tombé dans l’oubli. C’est tout le pari de Bernard Arnault, président de LVMH, qui souhaite relancer Moynat, l’un des plus anciens malletiers français. Mais quel avenir pour des malles, certes d’exception, nées en 1849 place du Théâtre-Français, à Paris? «La malle, c’est l’élégance divine dans le voyage, répond Guillaume Davin, nouveau PDG de la maison Moynat. Ce sont des objets sublimes et d’une qualité artisanale incroyable. Nous avons là quelque chose de jamais vu auparavant, avec une histoire à raconter. Alors, il ne s’agit pas de rééditer les imposantes malles de l’époque, mais de les réinter préter dans une version contemporaine et fonctionnelle et de proposer toute une gamme d’objets de voyage. Nous avons les racines ; à nous de fair e pousser un arbre!» Ouverte en décembr e au 348 rue Saint-Honoré, la boutique accueille déjà une clientèle d’esthètes parisiens en quête d’exceptionnel. Karl Lagerfeld est tombé amoureux d’une petite mallette reprenant tous les codes de la mythique malle Moynat et en a commandé deux sur mesure. L’histoire des malles Moynat démarre avec la création du chemin de fer au milieu du XIXe siècle. Les gens aisés se mettent à voyager et recherchent des malles en rapport avec leur statut. Pauline Moynat, montée de Thonon à Paris, a épousé un layetier-emballeur, métier qui consiste à emballer les objets les plus divers,et tient sa boutique à l’Opéra. Avec l’aide
de ses amis Octavie et François Coulembier, fabricants de malles sur mesure, elle se met bientôt à son compte et, pressentant les changements de son époque, révolutionne les objets de voyage en les poussant jusqu’à la perfection. La liste de ses innovations est impressionnante: la malle osier, la toile enduite et imperméable (avant Vuitton!), le bandeau en métal émaillé assurant rigidité et légèreté de la malle, les bords en cuir, le cloutage le plus serré possible (7 mm, contre 1 cm chez ses concurrents), les serrures de sécurité inédite… L’imagination de Pauline (elle introduit aussi la couleur, fait appel à des artistes pour peindre la toile…), sa rigueur formelle (ses malles sont incassables, très légères, parfaitement gainées) et son souci constant du détail font vite la différence. Enfin, elle a l’idée de génie de s’installer en face duGrand Hôtel (le plus beau de la capitale à l’époque) l’année de l’Exposition universelle, ce qui lui garantit dès le départ une importante clientèle de voyageurs. «L’apogée de Moynat survient entre 1910 et 1930 avec l’automobile, poursuit Guillaume Davin. Ce sont les malles de limousine qui épousent formes et largeur des toits arrondis des premières voitures. Elles étaient également peintes dans la couleur de la carrosserie.» D’où cet inimitable mélange de masculinité (l’automobile, les malles) et de féminité (les arrondis), renforcé par la création de petits objets de voyage pour femmes qui font le succès de la marque. L’après-guerre est moins heureux. Moynat rate le virage du voyage moderne et de la valise.La griffe n’innove plus, et la maison ferme en 1975.C’est cette belle endormie que Bernard Arnault et Guillaume Davin, avec le renfort du designer Ramesh Nair, venu d’Hermès, veulent ressusciter aujourd’hui. Les malles, sur mesure et sur commande, sont toujours là. Une ligne de sacs pour homme a été dessinée par Ramesh Nair, notamment un magnifique porte-documents couleur ambre nommé le Juste à Temps. Pour les femmes, les courbes des sacs Pauline, Ballerine ou le Cabas Léger traduisent une élégance et un art de vivre aujourd’hui plus que jamais indispensable. MAX ROBERT
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Etonnants Créateurs
Invader
L’envahisseur de Paris
Delphine Delafon
Mon sac à moi elphine a fait ses armes en stylisme chez Carven, Irié D et Michel Klein, où elle a rencontré Alix, avec qui elle a lancé, en 2006, la marque Heimstone, avec le succès que
l’on connaît. Mais les meilleures choses ont une fin… Elle choisit de quitter l’aventure. Du coup, elle a fait un bébé.Et pendant que son ventre poussait, elle s’est bricolé un sac avec quelques bouts de cuir. Un joli sac «seau» sur lequel toutes ses copines ont flashé… Et,bien sûr, elles ont toutes voulu le leur. C’est comme ça que la seconde aventure créative de Delphine Delafon a pris forme : le bouche à oreille a marché du feu de dieu, et, depuis un an et demi,les commandes affluent. Le principe : un seul modèle disponible, mais en trois tailles; on prend rendez-vous avec la créatrice, on va à l’atelier, et on choisit son cuir (ou un autre matériau…), sa chaîne, ses couleurs, et puis des clous, des franges, des laçages… Chaque modèle est unique, numéroté, réalisé par ses blanches mains rien que pour soi. Le kif absolu. C G
6 rue de Marseille, Paris Xe. 0608849903. www.delphinedelafon.com
epuis une quinzaine d’années, Invader, aka D on-ne-sait-pas-qui-car-il-met-un-pointd’honneur-à-rester-anonyme, envahit les murs de
Paris et de tas d’autres villes partout sur la planète (une soixantaine en tout, de Tokyo à Londres, en passant par Mombassa et Katmandou) avec ses «space invaders», de petits personnages en carreaux de mosaïque inspirés du jeu vidéo japonais du même nom. Du street art à l’état pur qui a rendu leur auteur célèbre mondialement. Considéré comme un artiste contemporain à part entière, Invader expose également dans de vraies galeries d’art (expositions rendues possibles, car il reproduit, pour chaque space invader posé, un alias qu’il conserve sous plexi et qui est à vendre) et publie des livres, qu’il nomme ses «guides d’invasion». Il y eut d’abord L’Invasion de Paris : la Genèse, en 2003, qui recensait les 500 premiers space invaders posés dans Paris depuis le premier en 1996. Puis suivirent ceux de Vienne, New York, Los Angeles, Londres, Cologne, Rome… Le dernier en date, qu’on attend en piaffant: un second round consacré à Paris, baptisé L’Invasion de Paris 2.0 : Prolifération, avec cette fois les 500«nouveaux» petits personnages posés entre 2003 et 2011. Au programme : des clichés de chaque space invader, une «carte d’invasion» permettant de se lancer dans un jeu de piste et de sillonner la ville à leur recherche. CHARLOT TE GUILLEMIN
«L’Invasion de Paris 2.0: Prolifération» est à paraître fin avril 2012. A noter que pour l’occasion sortira un coffret réunissant ce dernier ouvrage et la réédition de «L’Invasion de Paris: la Genèse», introuvable car en rupture de stock depuis (trop) longtemps. www.space-invaders.com
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Photographies Cécile Gabriel, le CyKlop
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Le CyKlop
L’Art à l’œil epuis quelques années, la capitale a été envahie de milliers de petites D quilles protégeant les trottoirs et les piétons de l’agressivité des voitures… Jusqu’à la saturation. L’espace public est devenu un incroyable enchevêtrement de mobilier urbain, de panneaux et de barrières. Et, comme souvent, cette pollution visuelle a donné des idées à des artistes du détournement. Le CyKlop a ainsi eu envie de réintroduire «de la fantaisie dans la ville»: il a créé son personnage àl’œil unique qui redonne une deuxième vie à cette forêt de potelets.www.lecyklop.com PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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E t o n n a n t s Pa r i s i e n s
Monsieur Chauves-souris n garçon de 15 ans dans le grenier d’une maison U de vacances aide un bébé chauve-souris à regagner la poutre d’où sa mère l’a laissé tomber par
mégarde… Non, nous ne sommes pas dans la saga Batman, mais bien à l’origine de la spécialité scientifique de Jean-François Julien, chercheur en biologie moléculaire. Il est le «gardien» des chauves-souris de la capitale ! Pour le Muséum d’histoire naturelle, il les observe, les recense et les défend: «Je me suis vraiment intéressé à cet animal vers 18ans. Il y avait très peu de documentation, et longtemps j’ai été bloqué par le fait que je n’arrivais pas à reconnaître les espèces. Aujourd’hui, nous avons à peu près 300personnes qui participent à notre programme. Nous étudions tous les facteurs : milieu, climat, température. Les chauvessouris sont un baromètre de l’état de santé de la nature. C’est de l’écologie pure et dure !» Si 35 espèces différentes cohabitent en France, à Paris, c’est la pipistrelle qui règne sur les cimes des arbres et les corniches des bâtiments. «Peu de gens réalisent qu’on peut en trouver dans n’importe quelle maison. Lorsqu’ils en voient, cela les perturbe. Elles sont bizarres, et le mythe du vampire leur fait beaucoup de mal, alors que ce type de chauves-souris n’existe qu’en Amérique tropicale, pas chez nous.» Le portable sonne. Un très beau chant d’oiseau. «C’est un chant de chauve-souris, mais transformé», annonce Jean-François
Julien dans un sourire. Il faut ralentir l’ultrason dix fois pour l’entendre. Cet ultrason qui leur sert de radar et leur permet de se diriger, en détectant même les toiles d’araignée… Connaissez-vous le tunnel de Broussais? Non, bien sûr. Il se situe sous l’hôpital du même nom. C’est la base secrète des chauves-souris de Paris en hiver! «La colonie a été découverte dans les années 1950 par un cataphile (un amoureux des souterrains de Paris, ndlr). A l’arrêt de la circulation des trains sur la petite ceinture, la population est montée jusqu’à 1500 spécimens ! Il n’y avait aucun gîte équivalent dans toute ’lEurope de l’Ouest. Depuis, l’effectif s’est stabilisé à 500, ce qui est déjà considérable.» Aujourd’hui, des travaux doivent être entrepris dans le tunnel pour soutenir une dalle. «Ça va faire des vibrations terribles et les perturber.» Jean-François Julien a exigé que les travaux soient faits en été, et non en hiver, saison de léthargie des chauves-souris. «J’ai dit que j’alerterais la presse.» Le calendrier des travaux vient d’être modifié! Parmi les lieux recensés par le chercheur, on trouve pêle-mêle l’ambassade d’Australie, un préau d’école en banlieue… et une très grosse colonie migratrice à Notre-Dame. «Une espèce qui n’apparaît qu’à la mi-août. J’avais laissé mon enregistreur durant toute l’année, et là, c’était démentiel!» A N T O I N E L A U R A I N www.sfepm.org
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Infomania Etonnants Créateurs
Benedikt von Lepel
L’Ecole des Bijoux
Bijoux aux lignes pures Photographie Peter Falkner
e sa grand-mère, elle tient ne école de joaillerie: voilà l’idée originale de D U l’amour du vrai bijou rafVan Cleef & Arpels qui a vu le jour le 14février finé, et l’expertise en art contemdernier, jour de la Saint-Valentin. «C’est une première
porain lui vient d’une première vie professionnelle. Benedikt von Lepel conçoit et fabrique des bijoux d’une belle simplicité. «Je voulais raconter de belles choses, confie-t-elle. Je suis une créative toujours en quête d’une forme d’harmonie esthétique. Si je ne faisais que dessiner mes pièces, j’éprouverais une frustration et je me sentirais moins légitime. Je dessine et je façonne à la “cheville” tous mes bijoux dans mon atelier. Mes idées s’affinent et prennent corps lorsque je travaille la matière (bois d’ébène, cire et or), j’ai besoin de ce rapport physique et sensuel avec elle. Parfois, je pars d’une phrase dans un livre, d’une photo dans un magazine , avec la mode, avec les expos que je visite… Lorsque mon intuition créative se met en route, je fais des recherches dans mes livres et je dessine, c’est aussi exaltant que fatigant.L’artisanat, c’est réaliser avec précision et minutie, donc dans la lenteur; soit l’exact contraire de notre époque. C’est un monde parallèle, et j’aime cette marginalité positive. J’ai eu envie, avec ma collection All in Wood, de créer des bijoux architecturaux, mais avec des moyens restreints. J’aime les lignes pures et racées de l’esthétique Art déco, je suis une inconditionnelle de Suzanne Belperron et René Boivin. La période Art déco s’est développée dans l’entre-deux-guerres, une phase de restriction, donc hyper créative ! Des matières nouvelles telles que le bois ou les métaux non précieux apparaissent à cette époque dans le monde du bijou. C’est l’avant-garde du bijou contemporain. Une vraie révolution créative s’est faite à ce moment-là. Maintenant, je veux développer BVL. Comme pour ma collaboration avec Cordelia de Castellane, je vais continuer à créer pour d’autres marques. Je suis en discussion avec une ligne de bijoux qui fait de l’or éthique, avec une politique de commerce équitable très enthousiasmante.» A N N A - A L I X K O F F I
mondiale», se félicite Marie Vallanet-Delhom, présidente de ce «parcours d’initiation au monde de la joaillerie» situé place Vendôme. Mais l’Ecole Van Cleef n’est pas l’établissement d’études au sens scolaire du terme. «Nous proposons des itinéraires inédits d’initiation et d’éducation aux passionnés, aux amoureux de la beauté, aux curieux, à tous ceux qui souhaitent devenir des amateurs éclairés, précise Marie Vallanet-Delhom. Pour ceux qui aiment le vin,il existe de nombreux cours d’initiation… La démarche est la même ici. L’Ecole permet de rencontrer des experts, de toucher des matières et d’approcher au plus près les savoirfaire. Au même titre que l’on ne devient pas vigneron au terme d’un stage d’œnologie, on n’est pas joaillier après être passé par notre école. Mais l ’on devient un amateur éclairé, au goût et à l’œil aiguisés, qui a découvert un art et exploré une culture.» Ardent défenseur des métiers d’art, Van Cleef & Arpels estime avoir une «responsabilité», avec son école, et veut transmettre et partager son savoir-faire. Trois étapes correspondent à des niveaux d’initiation progressifs. La première, «Dévoiler», comprend l’histoire de la joaillerie et ses tendances esthétiques. «Eclairer» explore la joaillerie à travers ses mythes et propose d’expérimenter certains gestes de l’artisan. Enfin, «Révéler» permet d’entrer dans l’univers Van Cleef & Arpels, de visiter l’atelier de la maison et d’y rencontrer les créateurs de ces bijoux d’exception. Chaque module dure 4 heures, est animé par des professionnels –joaillier, expert, historien de l’art et gemmologue– et ne compte pas plus de douze «élèves». Un environnement très qualitatif qui explique des tarifs assez haut de gamme: 800 euros pour le module «Jeux de pierres» ou 950 euros pour accéder à la création de Van Cleef & Arpels. Le parcours d’initiation est entièrement composable à la carte et peut s’étaler sur plusieurs mois. Et pour celles et ceux qui n’habitent pas Paris, l’Ecole Van Cleef & Arpels sera itinérante, en France comme l’étranger. MAX ROBERT
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Fleurset flammes es sacs Miu Miu D glamour pleins de fantaisie: en cuir noir à flammes
rouge et noir, en patchwork de cuir, en cuir à fleurs roses et rouges et en toile imprimée pour le sac «seau». Etonnants Créateurs
Margaux Lange Barbie bijoux argaux Lange, jeune créatrice M américaine, a une lubie: mutiler les Barbie de son enfance pour en
David Balogh
faire des bijoux. Grande amoureuse, petite, de ces poupées plastique, elle en avait amassé une vraie collection. Un jour, elle crée laPlastic Body Series, ou comment donner une seconde vie à ses vieux jouets.Fabriqués uniquement à base d’argent et de résine, les bracelets, colliers, boucles d’oreilles et bagues de Margaux Lange ne sont pas destinés aux petites filles.«Mes clientes sont parfois choquées au premier abord, certaines trouvent l’idée sinistre ! s’amuse la découpeuse. Mais, une fois qu’elles se sont habituées, elles se mettent à adorer. Mes bijoux attirent beaucoup l’attention et font naître de nombreux débats: c’est ce qui me plaît.» Certaines pièces uniques se vendent même dans des galer ies, jusqu’à 3000 euros. Et, pour les amputations particulières, il est même possible de commander sa Barbie ciselée sur mesure… AMANDINE GROSJEAN
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Infomania Marques de mode
Abercrombie & Fitch
Les Raisons d’un Triomphe O
n appelle au seul numéro accessible, celui du magasin des Champs-Elysées. On tombe sur une voix féminine et facétieuse. Quand on lui demande les coordonnées du service de presse, elle répond par une question qui nous vrille par sa pertinence : «Vous avez déjà vu une pub pour Abercrombie & Fitch, vous?» Non, et alors ? Alors voilà: Abercrombie & Fitch fait son succès tout seul, comme un grand, un très grand, sans compter sur personne. Ni sur la pub, ni sur la presse. A&F réussit son irrésistible ascension sur sa seule capacité à créer l’événement et le désir partout où la marque choisit de débouler. Histoire d’un beau succès, d’une
dance, qui finit par s’étioler. En 1988, elle revend ce qu’il en reste –le nom– à The Limited, une chaîne de distribution de vêtements installée à Columbus,Ohio. Au même moment, Michael S. Jeffries rencontre des difficultés avec Alcott& Andrews, une marque de vêtements qu’il a lancée quatre ans auparavant, dédiée aux superwomen en tailleur et talons aiguilles.Né à Los Angeles, Californie, Mike a le commerce en héritage. Il a seulement 12 ans quand son père, qui possède une chaîne de magasins, lui confie le soin de faire les achats pour son rayon jouets. Mike est au bord de la banqueroute, quand The Limited le recrute. Il saute sur
belle marque, de beaux garçons et de belles filles... On pourrait croire que tout a commencé en1892, quand deux pétillants messieurs, David T. Abercrombie et Ezra H. Fitch, décident ensemble de se lancer dans le commerce d’articles de chasse et de pêche à Manhattan, New York City, USA. Selon la légende, leur clientèle compte ce qui se fait de mieux sur la côte Est,de Clark Gable à Greta Garbo, en passant par Ernest Hemingway, qui se serait suicidé avec un revolver de marque Abercrombie & Fitch… La firme prolonge vaillamment son activité jusqu’en 1976, date où elle fait faillite. En 1979, une chaîne de magasins de sport, Oshman’s Sporting Goods, à Houston, Texas, reprend le nom pour lancer une activité de vente par correspon-
l’occasion et reprend les choses en mains.Car Mike a une vision. Il sait exactement ce qu’il veut faire de cette marque : des vêtements chics et décontractés pour ado, très côte Est, avec une pointe de sexe pour pimenter le tout et rafler la mise. La recette est excellente. Une cinquantaine de magasins plus tard,The Limited lui laisse les pleins pouvoirs, et Mike peut conquérir le monde en solitaire. Abercrombie & Fitch, c’est partout la même recette qui marche. L’American dream en live, le rêve d’une perfection formelle, d’une vie saine, d’un corps lisse, l’idéalisation d’un esprit, d’une atmosphère, la force d’un scénario. Et quelques vêtements… Des magasinsmonuments sur plusieurs étages, sans enseigne visible,
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un décor immuable, de Londres à Tokyo, de la Ve Avenue à Orchard Road, où on peut imaginer toute la famille Kennedy se retrouver, au temps de sa gloire, pour un chaleureux week-end, des canapés profonds et de la lecture pour les hommes qui commencent à en avoir assez d’attendre leur rejeton hésitant entre le polo bleu marine et le même en gris, de la musique à fond, comme dans une boîte de nuit,un éclairage très faible, comme dans un bar, du parfum qui vous envahit le nez,
et une dizaine de modèles de base, des sweats, des teeshirts, des jeans, déclinés en quelques couleurs, sans cesse repliés en piles impeccables par une armada de modèles entraînés à l’exercice. Car ici, pas de vendeurs, mais des «mannequins» triés sur le volet. Non seulement beaux, mais si possible éduqués, ils sont repérés par des directeurs de casting à la sortie des universités et des bibliothèques. Et, bien sûr, à l’entrée, ce qui fait l’événement et remplace toutes les campagnes de pub: par tous les temps, sous tous les climats, ces jeunes hommes au torse nu et épilé, auxquels se frottent, le temps d’une photo, les clientes de passage. A Paris, au lancement, ils étaient, paraît-il, cent un, mais on ne les a pas comptés. Venus du monde entier pour l’occasion, ils se tenaient en rang serré collés aux grilles du mythique hôtel particulier Dassault du rond-point des ChampsElysées. Et ça n’a pas manqué: l’affluence, comme partout, les queues qui se forment, le désir qui s’aiguise, l’envie qui monte. Les ados ne jurent que par la marque. Le logo A& F est comme un passeport. Tu l’as ou tu l’as pas. Bien sûr, il y a eu le mini-scandale des soutiensgorges rembourrés en taille enfant, les questions récurrentes sur le recrutement ultrasélectif des vendeurs, mais, au-dessous d’un certain âge, qui aujourd’hui peut se passer de ce sésame, qui peut résister au frisson du sac shopping avec sa photo en noir et blanc signée Bruce Weber ? C’est cher ? C’est vrai. Alors, à présent, il y a Hollister. Même groupe, même dirigeant. On traverse les EtatsUnis, on vise la Californie et on reprend les mêmes, version Beach Boys. Et, comme ça marche, ça en inspire d’autres : Aerospostale, la même chose en cheap, Superdry, la même chose version anglaise, qui veut se donner des airs asiatiques. Mais la magie, c’est Abercrombie. Mike Jeffries, 66 ans aujourd’hui, devait s’arrêter en 2008. Il a finalement été reconduit jusqu’en 2014. Le temps pour lui de gagner Hambourg, ouverture ce mois-ci, Barcelone, Hongkong, Dublin, Amsterdam, Séoul, et de préparer la suite. ELLEN WILLER
23 avenue des Champs-Elysées, Paris VIIIe. 0153768626.
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Design Parade
Créations insolites arc Newson est un designer star, surdoué, M touche-à-tout et sans tabou. Pour l’éditeur italien Meritalia, il vient de concevoir cet étonnant canapé en forme… de jambon de Parme. Que le créateur australien a tout naturellement dénommé Prosciutto («jambon», en italien). On distingue clairement les courbes particulières des jambons, dix au total, qui, de plus, donnent à ce canapé tout blanc une assise très confortable. www.meritalia.it
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eux meubles délicieusement D créatifs: un présentoir pour collection avec ouvertures en forme
d’origami ou d’accordéon, créé par Maurizio Galante et Tal Lancman, présenté cette année pendant la Semaine du design de Milan,et le drolatique canapé Cactus, designé par le même Maurizio Galante; les deux pour Cerruti Baleri. www.cerrutibaleri.com
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Osez l’osier! eux façons très glamour de D revisiter l’art ancestral de l’osier… La chaise 56h du designer
italien Fabio Novembre, un rockingchair d’extérieur avec des courbes étonnantes de modernité. www.driade.com Et (page de droite) les créations de l’artiste philippin Kenneth Cobonpue, qui, à partir des matériaux les plus traditionnels, arrive à bâtir des meubles aux rondeurs très contemporaines. www.kennethcobonpue.com
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De haut en bas: le fauteuil club «Lulu», le tabouret de bar «Yoda», les fauteuils «Balou Easy» et «Pigalle Easy», et le tabouret de bar «Pigalle».
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ernard Lembrez, B peintre, sculpteur, décorateur, conçoit des
objets «poétiques», des meubles-sculptures, singuliers et ironiques. L’artiste les appelle «Momos». Ce sont toujours des pièces uniques, réalisées par l’artiste luimême, à la main.
www.bernard-lembrez.com
Objets d’art
De haut en bas: meuble rouge, «Odontogriphus» et meuble blanc et noir, «Nanou»
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Fauteuils & Canapés Club HAUT DE GAMME
L’indémodable fauteuil Club, plus de 80 ans et toujours plus de succès ! Cuir mouton ciré, patiné, vieilli, suspension à ressorts. Plus de 30 modèles en exposition.
80, rue Claude-Bernard - 75005 PARIS Tél. : 01.45.35.08.69
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E t o n n a n t s Pa r i s i e n s
Jean-Jacques Dutko
A
La passion du Beau
ttablé à L’Hôtel, rue des Beaux-Arts, Jean-Jacques Dutko raconte avec passion son métier de galeriste, installé rue Bonaparte depuis plus de trente ans. «Il faut montrer du beau, faire rêver les gens. C’est tout ce qui compte», lance-t-il comme préambule. Il raconte ses débuts comme antiquaire spécialisé dans le XVIIIe, puis son coup de foudre pour l’Art déco, qui n’a jamais cessé de le fasciner. Il en est aujourd’hui un spécialiste, coauteur d’un livre de référence sur le designer Eugène Printz, et il réserve une place de choix au mobilier Art déco de sa galerie, qu’il expose parmi une belle sélection d’œuvres contemporaines. Tel un metteur en scène , Jean-Jacques Dutko invente des univers en créant la rencontre entre les différents artistes qu’il expose. Qu’importent le style ou l’époque, «quand on met des œuvres de qualité les unes à côté des autres, elles se renforcent», dit-il avec passion. Il laisse donc son œil composer des atmosphères et donner naissance à des résonnances inattendues. En ce moment, rue Bonaparte, on peut voir une table basse «tortue» signée Manuela Zervudachi, mise en valeur par les tons éclatants d’une œuvre d’Olga de Amaral accrochée au mur voisin.
Il y a trois ans, Jean-Jacques Dutko a ouvert une deuxième galerie rue de Bretonvilliers : 200 mètres carrés baignés de lumière sur l’île Saint-Louis, un volume exceptionnel qui lui permet d’exposer des œuvres magistrales sur des périodes plus importantes. Cet hiver, l’artiste bosniaque Safet Zec y présente ses peintures: des toiles intenses tout en nuances de blanc,à la fois douces et inquiétantes. C’est aussi à cette adresse que vit le mobilier dessiné en exclusivité par le designer italien Bruno Romeda, devenu un ami du galeriste. Car c’est là toute la sagesse de Jean-Jacques Dutko: il encourage un renforcement du lien entre artistes, collectionneurs et galeristes. Aujourd’hui encore, il s’enthousiasme sans retenue pour de nouveaux talents et souhaite continuer d’exercer son métier en entretenant, avec ses artistes comme avec les acheteurs, «un rapport de discussion autour de l’art». Jean-Jacques Dutko a récemment été rejoint par son fils Sergueï, 27 ans. Il espère ainsi apporter «un peu d’ouverture et un sang toujours nouveau» à la galerie. S A R A H B O U A S S E
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Edouard François
douard François a choisi le restaurant où l ’on déjeunera: Le Dirigeable, dans le XV e arrondissement. A deux pas de là, l’agence d’architecture, d’urbanisme et de design qui porte son nom. Un lieu de travail atypique, où l’on parle toutes les langues et où s’accumulent les maquettes et les projets. L’un d’entre eux est une «tour de la biodiversité»,des logements sociaux sur 50 mètres de hauteur et qui verront le jour en 2014 dans le XIIIe arrondissement de Paris, ville où la construction est plafonnée à 37 mètres depuis les années 1970. Edouard François a su séduire la Mairie de Paris grâce à des façades végétalisées avec des espèces rares, des plantes «pursang», comme il dit. L’architecte rêve que le vent aidera à refertiliser la ville en transpor tant le pollen depuis ces murs à Masséna jusque dans tous les recoins de la capitale… Edouard François est un des pionniers de l’architecture écologique. Gentiment déjanté, il est également un ar tiste à par t entière, dont les œuvr es sont entrées dans les collections permanentes du Centre Pompidou et du Fonds régional d’art contemporain (Frac) Centre. Il a exposé à la F iac, en 2009, SoDD : une étrange matière légère et molle, exposée comme une œuvre d’art et, accessoirement, le nec plus ultra de l’isolation thermique. Récemment, le groupe LVMH lui a confié la transformation de la Samaritaine en hôtel. Ouverts en 1869 et brusquement fermés en 2005, ses 48 000 mètres carrés semblaient attendre leur jugement dernier. Deux agences ont été commissionnées pour les réhabiliter: tandis que les Japonais de l’agence Sanaa y construiront commerces, logements et bureaux, Edouard François livrera, en 2014, un hôtel de luxe, fleuron de la marque Cheval Blanc, qui comprendra 80 chambres, un spa, un jardin végétal et une terrasse… Edouard François n’en est pas à son premier palace: pour concevoir le Fouquet’s Barrière, quatre étoiles, sur les Champs-Elysées, en 2006, il avait choisi d’utiliser sa
Portrait B2B2SP
E
L’architecture du vert
technique de «moulé-troué». Pour donner une cohérence à l’îlot de sept bâtiments de style différent, il a reproduit en la moulant la façade d’un immeuble haussmannien traditionnel, avec ses balcons ouvragés, ses corniches et ses modénatures. Puis, il a troué dans le béton gris des fenêtres, à des endroits complètement indépendants de la trame de fond, qui se superposent sans cohérence apparente. La logique intérieure de l’hôtel ne correspond pas à ce qu’on voit depuis la rue, et ce décalage visuel force l’attention du passant. En y regardant de plus près, on note d’ailleurs que c’est le visage de l’architecte qui remplace les traditionnelles têtes de lion haussmanniennes.«Je sais que ça me fait passer pour un mégalo. Mais je sais aussi que les problématiques que je touche sont importantes. Je mets cet écran de fumée devant mes constructions, mais celui qui souhaite réellement en saisir le sens le peut», répond-il. Dans un sourire, il conclut : «Je préfère qu’on me déteste moi plutôt que mon œuvre.» SARAH BOUASSE
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Nicolas Bos
Le président créatif
en 2010, il est nommé président et directeur de création de la division Amérique et Asie, le département le plus important d’un des plus beaux joyaux du luxe français. Le plus surprenant n’est pas le jeune âge de Nicolas Bos, 40 ans; le fait plus inhabituel est de gérer à la fois les directions artistique et commerciale d’une maison d’une telle envergure. Créativité et management: deux facettes généralement peu compatibles, que cultive le Français depuis ses bureaux de New York. Chez Van Cleef, on explique que cette double aptitude s’inscrit dans la tradi-
pierres précieuses. Joaillier officiel de la principauté de Monaco, de la jetset internationale et surtout new-yorkaise, mené par Bos, Van Cleef & Arpels se tourne vers l’Asie. Soixantedouze ans après New York, le Tout-Hongkong a accueilli en septembre dernier la troisième maison Van Cleef. Nicolas Bos poursuit l’opération séduction et la ruée vers l’Est avec la rétrospective «Van Cleef and Arpels: Timeless beauty», qui se tiendra au Moca, le Musée d’art contemporain de Shanghai, du 20 mai au 15 juillet prochain. ANNA-ALIX KOFFI
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Van Cleef & Arpels
icolas Bos a intégré la maisonVan Cleef & Arpels N en 2000 et est à sa tête depuis 2009.D’abord viceprésident et directeur de création pour l’international,
tion d’art et de business qu’entretient la maison depuis sa création en 1906 à Paris par Estelle Arpels et Alfred Van Cleef. Bos doit continuer à diriger la création avec originalité en suivant les exigences de la haute joaillerie, historiquement plus sensible à une pierre exceptionnelle et à la technique qu’à un dessin différent. Or, ces dernières années, les créations de Cartier, Repossi, Bvlgari, Jaubalet ou même Chanel et Dior, confirment la course à la créativité pour ceux qui pratiquent la haute couture du bijou. Nicolas Bos n’est pas à ce poste par hasard. Passionné d’art, il a été secrétaire général de la Fondation Cartier pour l’art contemporain entre 1996 et 2000, avant de rejoindre la direction marketing du quartier général de Van Cleef & Arpels, 22 place Vendôme, où restent ancrés les ateliers et le studio de création. Chaque collection est menée dans le but de révolutionner le design pour séduire la clientèle, donc d’augmenter les ventes et de maintenir le rang de la maison pionnière de la création extravagante. En 2012, la collection Couleurs paradis innove avec l’apparition de perles de culture et l’usage de pierres dures, comme l’onyx, le turquoise ou le lapis-lazuli, mêlées aux
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L’agenda très parisien Expositions Bonnes adresses Musique Nuit
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Les Expositions
Gerhard Richter L’insécurité permanente près Londres et Berlin, Paris accueille la rétrospecA tive thématique et chronologique des cinquante ans de peinture de Gerhard Richter. Panorama fastueux,
car les 160 œuvres sélectionnées retracent l’itinéraire fertile en rebondissements d’un artiste qui fête cette année ses 80 ans et dont la cote sur le marché de l’art atteint aujourd’hui des sommets. Né à Dresde en 1932, le peintre fuit vers Allemagne de l’Ouest au début des années 1960 et ne va pas cesser de déconcerter ses contemporains. Surprise qu’il n’hésite pas attribuer à une liberté parfaitement assumée. «Je n’obéis, dit-il, à aucun système, à aucune tendance, je n’ai ni programme, ni style, ni prétention. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente.» Afin de cerner au mieux sa démarche, l’exposition interroge le dispositif qui, depuis le début, le fascine, à savoir cette exploration de l’acte de voir. Le Centre Pompidou rassemble les photo-peintures du début, des paysages, des portraits, de grandes toiles abstraites et des sculptures de verre. Autant de chapitres de l’œuvre que l’on pourrait considérer comme des étapes successives indépendantes les unes des autres. Or, le fil suivi avec patience ne revient pas à opposer la figuration l’abstraction, car tout fait figure puisque rien d’autre ne compte que la lente éclosion de la vision. C’est pourquoi tout nous parvient estompé. Les nuages, la mer, la flamme d’une bougie, la campagne aux environs de Chinon, une femme sur les marches d’un escalier, nous les percevons comme des images tremblées, bougées, prises pour ainsi dire dans leur défaillance. Tremblement que l ’on retrouve dans la suite consacrée à la mort des terr oristes allemands du gr oupe BaaderMeinhof, notamment ce portrait de G udrun Ensslin (Confrontation 3, 1988), ensevelie dans l’ombre ambiguë de son sourire. Il en est de même de ces grands panneaux de verre gris émaillé (Huit gris, 2002), montrés à Düsseldorf en 2005, qui, selon l’angle sous lequel on les
regarde, se transforment en miroir reflétant aussi bien la silhouette du visiteur de passage que l’espace environnant. Le jeu de ces reflets produit une instabilité sourde, à l’exemple de cet Iceberg dans la brume (1982) qui, flottant entre ciel et mer, perturbe la ligne d’horizon. La vibration qui émane de ces toiles est une manière, semble-t-il, de lutter contre la virtuosité. Qui n’est pas sans rappeler les grands coups de racloir que Richter passe sur ses toiles abstraites dans le but de mélanger les matières et les couleurs, donnant ainsi une forme au hasard.Hasard qui n’a rien de formel puisque le mettre à son service, c’est avoir la possibilité de mieux accueillir les choses et les êtres. A cet égard, le portrait de sa fille Betty vue de dos (1988) serait la métaphore d’une profonde tendresse inséparable de cet éloignement nécessaire qui favorise la lenteur duregard.
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BERTRAND RAISON
CENTRE GEORGES POMPIDOU. Gerhard Richter. Panorama. Place Georges-Pompidou, Paris IVe. 0144781233. Jusqu’au 24 septembre. «Betty», 1977 ©Gerhard Richter, 2012, Museum Ludwig, Cologne. «Betty», 1988 ©Gerhard Richter, 2012, Saint Louis Art Museum. Courtesy Centre Pompidou.
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Les Expositions
Paolo Pellegrin
nanimement reconnu comme l’un des plus U brillants photojournalistes actuels, Paolo Pellegrin est également un de ceux qui,même s’il est bien souvent
chaque fois que nous prenons des photos, nous nous plaçons en relation directe avec le sujet. L’image va et vient selon le cours de l’histoire, et cette capacité à créer des documents me paraît fondamentale, c’est la base même du photojournalisme. Sans aucun doute, la même photographie, le même corpus, peut convoquer des questions diverses. Je ne travaille jamais avec l’idée préalable de dire quelque chose de précis et de définitif. Je tente par-dessus tout de suivre le fil de ce que je documente.» Du Kosovo, auquel il a consacré un livre, fruit de plusieurs voyages, au Liban, d’Irak en Palestine, du Japon dévasté par le tsunami à Haïti écroulé après le tremblement de terre, comme du Darfour à l’Iran, il explore ce qui est en train de devenir histoire. Sans relâche, sans illusions, mais par nécessité.
passé d’un conflit à l’autre au cours des vingt dernières années, s’interrogent en permanence sur le sens de son approche, la nature de la photographie, les enjeux du témoignage et la place que le photographe occupe dans cette fonction et dans cette démarche. S’il a, après les formats carrés de ses premiers travaux au Cambodge, opté pour le rectangle et le grand angle, il a toujours conservé une prédilection pour le noir et blanc, pour des cadrages amples qui l’obligent à définir l’espace dans lequel il se situe, à choisir sa distance quelles que soient les situations.Documents, mais documents sensibles dans lesquels bougés et flous font vibrer CHRIST IAN CAUJOLLE la lumière et proposent de partager les émotions, ses MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOimages sont clairement tendues entre subjectivité obligée –et assumée– et claire volonté de donner à voir et GRAPHIE. Paolo Pellegrin. Dies irae. 5-7 rue de Fourcy, à savoir. «Je pense que la photographie est une voix com- Paris IVe. 0144787500. Jusqu’au 17 juin. «Membres de la Brigade des martyrs d’al-Aqsa à Gaza», 2004 plexe, profonde et à plusieurs niveaux.En questionner Pellegrin/Magnum Photos. Courtesy Maison européenne les enjeux est l’une des possibilités offertes. Mais il y en a ©Paolo de la photographie. d’autres. La photographie est aussi un document,et, à PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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L e s E x p o s i t i o nLse s E x p o s i t i o n s
Daniel Buren près Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian A Boltanski et Anish Kapoor, c’est au tour de Daniel Buren d’investir la nef du Grand Palais. Monumenta,
lancée en 2007 par le ministère de la Culture et de la Communication, donne l’occasion à un artiste contemporain de renommée internationale de concevoir une œuvre spécialement dédiée à la démesure du lieu. Le défi est de taille, car il s’agit d’affronter les 13500 mètres carrés de l’espace, sans compter les verrières qui culminent à 45 mètres de haut. Impossible donc d’apporter une réponse mitigée dans cet endroit exceptionnel. L’année dernière, le Britannique Anish Kapoor avait créé une gigantesque structure gonflable, créature fantastique visible de l’intérieur comme de l’extérieur et dont la peau en toile de PVC rouge changeait de nuance en fonction des variations de luminosité du ciel.Ce Léviathan moderne avait impressionné non seulement
par ses dimensions mais aussi par l’impossibilité d’avoir une vision globale du monstre, il fallait tourner autour de la bête pour la découvrir peu à peu. Cette année, pour la 5e édition, Daniel Buren, à qui l’on doit les fameuses colonnes controversées du Palais-Royal, va se mesurer comme ses prédécesseurs à l’échelle monumentale de la nef. Evidemment, on compte sur lui pour métamorphoser les lieux, mais, et c’est la règle en matière d’inédit, inutile d’insister pour en savoir davantage avant l’ouverture. Histoire de patienter, on suivra pourtant une des indications du sous-titre de l’exposition, «travail in situ». Cette notion est la marque de fabrique de l’artiste et veut tout simplement dire que l’œuvre naît dans l’espace dans lequel elle s’inscrit et qu’il n’y a pas d’autonomie de l’art: impossible, dès lors, de transporter une œuvre d’une cimaise à l’autre. En affirmant que le lieu agit sur l’œuvre, on admet aussi un lien indispensable entre les deux. D’où l’importance donnée à une véritable enquête menée sur les lieux mêmes de l’installation. On voit bien que la proposition de Monumenta correspond au cœur de la démarche de Daniel Buren. Enfin, dernier élément, les bandes verticales alternées blanches et colorées constituent certes la signature de l’artiste, mais elles représentent surtout un outil visuel, comme les mots dans une phrase, qui n’ont pas le même sens lus dans des textes différents. A cet égard, on pouvait, des fenêtres d’un musée de Chicago, voir des trains passer dont toutes les portes avaient été recouvertes de papier blanc et coloré. Les visiteurs munis des horaires de cette ligne de chemin de fer étaient conviés à attendre le passage des rames. Malheureusement, nous sommes en avance.Alors, d’ici à l’ouverture des portes de la nef, on se contentera d’imaginer les excentricités de Daniel Buren. Mais bon, allez, sur la foi d’une indiscrétion chuchotée par une attachée de presse bienveillante, il y aura de la couleur et encore de la couleur. Attendons donc. BERTRAND RAISON
NEF DU GRAND PALAIS. Monumenta 2012. Daniel Buren. Excentrique(s), travail in situ. Avenue WinstonChurchill, Paris VIIIe. 0144131730. Jusqu’au 21 juin. «Daniel Buren dans la nef du Grand Palais» ©Farida Brécemier. Courtesy Monumenta 2012, ministère de la Culture et de la Communication.
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Erro
onsidéré comme l’un des piliers de la figuration narrative, Erro a développé une vision cocasse de notre monde. «Il faut que les tableaux vous perturbent», dit-il. Coupures de magazine, réclames publicitaires et personnages issus de comics cohabitent sur ses toiles. Mais aussi des hommages à Picasso, Léger, Gauguin… L’exposition présentera une vingtaine d’oeuvres datées 1960 à 2011. GALERIE BESSEICHE LARTIGUE. Super Erro. 33 rue Guénégaud, Paris VIe. 0140460808. Jusqu’au 30 juin. «L’Echo du cirque», 1970 ©Erro. Courtesy Galerie Besseiche Lartigue. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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La collection Jonas Netter a Pinacothèque de Paris aime les L chemins de traverse et s’efforce de s’écarter, avec succès, du train-train habi-
un des courants du Montparnasse de l’époque rendant hommage à la figuration. Bien sûr, il y a les trois héros Soutine, Modigliani, Utrillo en position de domination souveraine, notamment Les Grands Arbres bleus tourmentés du premier (1922) et quelques toiles rarement montrées dont Elvire au col blanc (1918) du second. Mais il serait injuste d’oublier d’autres artistes singuliers, et tout particulièrement Suzanne Valadon, dont le Sousbois de 1914 rappelle le Coup de soleil de Matisse, non sans oublier les tonalités grises de La Forêt de Martigues d’un Derain, de 1914. Et puis, exception, deux compositions abstraites d’Hélion (1930) un peu perdues sur les cimaises,
tuel des expositions officielles au risque de fâcher l’establishment muséal, car le public, au-delà de la contr overse des experts, ne boude pas son plaisir . Avec Jonas Netter (1868-1946), la jeune institution parisienne marque une nouvelle fois des points et r evendique haut et for t l’originalité de ses choix. En effet, personne ne connaît –ou si peu– ce collectionneur discret et rigoureux qui, en l’espace de trente ans, a construit une collection exemplaire, en découvrant et soutenant Modigliani, Soutine et Utrillo. Dans le Paris de l’entre-deux-guerres, Jonas Netter ne brille pas dans le faste des Années folles. Non, il laisse cela au marchand d’art Léopold Zborowski, poète, fantasque, qui connaît le Montparnasse de l’école de P aris sur le bout des doigts. Fameux tandem que ce duo formé par un Polonais séducteur et un homme d’affaires alsacien, pianiste de surcroît remarquable, qui, fasciné par l ’art, donne toute sa confiance au mar chand pour le guider dans ses achats. Mais c’est tout de même Jonas N etter qui insiste pour que le galeriste prenne Soutine sous son aile, et c’est lui encore qui met la main au portefeuille chaque fois que Zborowski signe un ar tiste. Contrats par ailleurs assez folkloriques où l’on voit que les deux compères se partagent la production des peintres, mais si l’un honore rigoureusement les termes de la convention, l’autre réclame surtout les tableaux et paie en retard. Ce curieux attelage n’allait guère durer, la crise de 1929 ruinera «Zbo» et les petits arrangements du volatil Polonais finiront pas lasser la patience du collectionneur. Cela dit, le galeriste poète a ouvert la voie et Jonas Netter a su mettre à profit l’expérience de son mentor pour développer ses propres affinités électives. Les temps for ts de cette collection reconstituée grâce à des prêts et à la bonne volonté de la famille Netter renouent avec
mais qui situent très exactement l’ensemble de la démarche au plus près de ce qui fut une aventure exceptionnelle menée à l’abri du silence. BERTRAND RAISON
PINACOTHEQUE DE PARIS. Modigliani, Soutine et l’aventure de Montparnasse. La collection Jonas Netter. 28 place de la Madeleine, Paris VIIIe. 0142680201. Jusqu’au 9 septembre. «Portrait de jeune fille rousse (Jeanne Hébuterne)», 1918 ©Amedeo Modigliani, Adagp, Paris 2012. «Place de l’Eglise à Montmagny», 1907 ©Amedeo Modigliani, Adagp, Paris, Jean Fabris, 2012. «Autoportrait au rideau» ©Chaïm Soutine, Adagp, Paris 2012, Fabrice Gousset. Courtesy Pinacothèque de Paris.
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Claude Garache
l’occasion de l’acquisition récente A d’Yvie et Sauve, le Musée d’art moderne de la ville de Paris a demandé
à Claude Garache de présenter cette œuvre accompagnée d’un ensemble de douze peintures. Ces toiles réalisées entre 1976 et 2003 présentent notamment les premiers nus de l’artiste. Claude Garache est un passionné du corps féminin. Il le peint sous toutes ses formes au moyen d’une unique couleur : le rouge. MUSEE D’ART MODERNE. Dans la couleur de Garache. 11 avenue du Président-Wilson, Paris XVIe. 0153674000. Jusqu’au 24 juin. «Coeuvrine», 1991 ©Claude Garache, Adagp, 2012.
Lucio Fontana
ne sélection de U céramiques de l’artiste italien Lucio
Fontana représentant des paysages, des scènes religieuses, des sujets végétaux ou animaliers ainsi que des personnages de la commedia dell’arte. GALERIE KARSTEN GREVE. Lucio Fontana. Sculptures. 5 rue Debelleyme, Paris IIIe. 0142771937. Jusqu’au 23 juin. «II guerriero», 1949; «Arlecchino», 1948 ©Lucio Fontana. Courtesy Galerie Karsten Greve.
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Gilbert & George
ne sélection d’œuvres appartenant à la dernière série de Gilbert & George, London Pictures, pour laquelle les deux artistes ont collecté de gros titres de journaux qui ont secoué l’actualité de ces dernières années. Composés de trois à cinq mots, ceux-ci sont retranscrits sur les œuvres de façon répétitive, comme des slogans. GALERIE THADDAEUS ROPAC. Gilbert & George. London pictures. 7 rue Debelleyme, Paris IIIe. 0142729900. Jusqu’au 26 mai. «Hunt», 2011 ©Gilbert George. Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac.
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Vernissage [en présence de l’artiste] samedi 19 et dimanche 20 mai | 15h/19h
GALERIE W 44 rue Lepic Paris 18 | 01 42 54 80 24 | www.galeriew.com
Exposition 19 mai / 01 juin 2012
SAMUEL BENCHETRIT
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Li Wei
ne quinzaine de photographies géantes de l’artiste Li Wei, connu pour ses performances et sa façon insolite de se mettre en scène. Des œuvres qui créent l’illusion d’une réalité dangereuse. Flottant dans le vide en haut d’un building, accroché à un réverbère, cherchant l’amour en haut d’un arbre… cet artiste propose «une façon de nous voir, nous et notre entourage, d’un nouveau point de vue». PARC DE LA VILLETTE. Li Wei. 211 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe. 0140037575.Jusqu’au 19 août. «Bright apex, lumière au sommet», 2007 ©Li Wei.
Banditi dell’arte
es œuvres italiennes margiD nales, réalisées en dehors de tout système artistique officiel depuis
le début du XXe siècle. Des collections psychiatriques ou carcérales, proches de l’art brut, d’une incroyable richesse. HALLE SAINT-PIERRE. Banditi dell’arte. 2 rue Ronsard, Paris XVIIIe. 0142587289. Jusqu’au 6 janvier 2013. «44 masques» ©Alessandro Masia, Atelier Blu Cammello. «Sans titre», 2010 ©Franco Bellucci, Atelier Blu Cammello, Centre F. Basaglia, Livourne. Courtesy Halle Saint-Pierre.
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Vernissage [en présence de l’artiste] samedi 16 et dimanche 17 juin | 15h/19h
GALERIE W 44 rue Lepic Paris 18 | 01 42 54 80 24 | www.galeriew.com
Exposition 16 / 29 juin 2012
DENIS ROBERT
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Pascal Dombis
our sa seconde exposition personnelle, Pascal P Dombis présente une dizaine d’œuvres et deux installations vidéo réalisées selon un procédé lenticulaire qui lui est cher. Passionné par les nouveaux médias et les effets spéciaux,il utilise des algorithmes pour produire des répétitions excessives à partir d’images collectées sur Internet. GALERIE RX. Pascal Dombis. Extra_vague. 6 avenue Delcassé, Paris VIIIe. 0145631878. Jusqu’au 20 juillet.
«Sign_Xplosion (Atomic)», 2011, photo Lucas Botello; «Post Digital Minor», 2012 ©Pascal Dombis & Galerie RX, Paris.
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Jean-Louis Gaillemin
nspiré par la célèbre nouvelle de Kafka La Métamorphose, Jean-Louis Gaillemin s’interroge sur le corps en mutation. Les photographies présentent des modèles nus recouverts de tatouages et dans des poses parfois énigmatiques. La première série joue avec les ornements d’orfèvre et des masques du XVIe siècle, tandis que la seconde présente des incrustations de motifs zoologiques du XIXe. GALERIE NOBILIS. Jean-Louis Gaillemin. La métamorphose. 29 rue Bonaparte, Paris VIe. 0143258055. Jusqu’au 23 juin. «Janssen Jaime», 2011 ©Jean-Louis Gaillemin.
Louise Tilleke
ouise Tilleke L travaille la plupart du temps
en prenant comme base du papier coréen très résistant, ensuite intégré dans des sculptures ou des dessins faits à la gouache ou à l’aquarelle. Dans ces œuvres, on retrouve le thème prédominant des
Vis-à-vies
n ensemble de 180diptyques en noir et blanc créés U entre 2006 et 2007 par le photographe Thomas Bilanges. Cette série met en parallèle à chaque fois deux portraits réalisés selon un mode opératoire identique : même cadrage, même lumière, même prise de vue. Le portrait d’une personne travaillant dans le musée et, à côté, celui d’un personnage peint, dessiné, sculpté ou photographié. MUSEE CARNAVALET. Vis-à-vies. Photographies de Thomas Bilanges. 23 rue de Sévigné, Paris IIIe. 0144595858. Jusqu’au 29 juillet. «Pascale Lagrange et Yvette Guilbert, chanteuse, par J.E. Blanche»; «Philippe de Carbonnieres et Eugène Delacroix, par E.Callande de Champmartin»; «Christophe Boschetti et Au Nègre, enseigne de bijoutier» ©Thomas Bilanges/Musée Carnavalet/Roger-Viollet.
tensions humaines et écologiques. GALERIE CATHERINE HOUARD 2. Louise Tilleke. 31 rue Jacob, Paris VIe. 0143544443. Jusqu’au 9 juin. «Le Petit Garçon», 2012 ©Louise Tilleke.
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Les Expositions
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Gaël Davrinche
aël Davrinche présente des œuvres récentes et inédites aux dessins délicats. Les peintures, aux formats importants, sont des portraits «accessoirisés»: gants de boxe, pot de fleurs renversé, oreilles de porc… qui s’invitent sur les toiles. GALERIE MAGDA DANYSZ. Gaël Davrinche. 78 rue Amelot, Paris XIe. 0145833851. Jusqu’au 16 juin. «Autoportrait aux oreilles de porc», 2011 ©Gaël Davrinche. Courtesy Galerie Magda Danysz. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Les Expositions
Robert Crumb
a première rétrospective de l’un des plus grands dessinateurs de L notre époque, dont les œuvres sont considérées comme des symboles de la contre-culture américaine. Le parcours de l’exposition présente les œuvres autour des différentes obsessions de Robert Crumb: amour, haine, peur des femmes, musique… Plus de 700 dessins, 200 revues et le documentaire Crumb de Terry Zwigoff... MUSEE D’ART MODERNE. Crumb. De l’underground à la Genèse. 11 avenue du Président-Wilson, Paris XVIe. 0153674000. Jusqu’au 19 août. «The Playful Attitude of the Model», 2002, publié dans Art & Beauty Magazine (Fantagraphics Books), numéro 2, 2003, collection privée, Anvers, curtesy Paul Morris and David Zwirner, New York ©Robert Crumb. «L’Amazone aux tresses», 2007-2011, collection Paul Morris et Sam Grubman, New York ©Robert Crumb. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Photographie Michael Adelo
Bonnes Adresses
Sébastien Gaudard
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n passe de devenir un haut lieu de la gourmandise, la rue des Martyrs accueille Sébastien Gaudard, récemment installé dans l’ancienne boutique Seurre. Goûter son paris-brest ou ses éclairs à la vanille suffira à faire oublier cette ancienne institution. Sans fioriture ni prétention, le pâtissier nous régale avec ses grands classiques revisités. Sébastien Gaudard. 22 rue des Martyrs, Paris IXe. 0171182470.
Arlette
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nciennement occupée par Louison, cette élégante boutique a pris le nom d’Arlette. La nouvelle propriétaire, Sabine Cossé, expose avec goût sacs,chaussures et accessoires de créateurs pour la plupart labellisés français. Une sélection chic où se côtoient sandales
Visconti & du Réau et bottines de la Botte Gardiane, pochettes du soir pailletées Louison et sacs scoubidou Virginie de Vinster. On craque pour les bijoux et sacs brodés à la main de Sophia 203. Arlette. 20 rue Saint-Nicolas, Paris XIIe. 0143440262.
Claudie Pierlot
a Côte d’Azur débarque chez L Claudie Pierlot. La très en vogue Olympia Le-Tan a imaginé
une collection capsule rétro-ludique avec ses imprimés cartes postales. Vous pourrez retrouver ses nouvelles créations dans les deux nouvelles boutiques du Marais. Claudie Pierlot. 30 rue des Francs-Bourgeois, Paris IIIe. 0157406977 et 22 rue St-Antoine, Paris IVe. 0142786318.
Claus
oncept store spécial petit C déjeuner, Claus, avec son épicerie à gourmandises, propose
un large choix de produits: préparations pour pain Marlette, jus et nectars Alain Milliat, riz au lait en kit, confitures, muesli… A l’étage, une salle de restaurant joliment aménagée, où vous pourrez découvrir une carte riche avec des formules du jour toujours copieusement servies. Claus. 14 rue Jean-JacquesRousseau, Paris Ier. 0142335510. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Bonnes adresses
Wanderlust
’agence Savoir-Faire, qui peut se vanter du succès L du Silencio, a annoncé son nouveau projet à ’loccasion de la réouverture de la Cité de la mode et du design. Dans la lignée du club de la rue Montmartre, Wanderlust sera un lieu de performances «ludiques et interactives» et profitera d’un espace hors norme (structuré par Jakob+MacFarlane), avec la plus grande terrasse de Paris (1600 m2 en bord de Seine), un restaurant (dirigé par le chef Benjamin Darnaud), un espace de projection de 80 places à ciel ouvert, un club et un bar extérieur. Des soirées Respect le mercredi aux «beauty mornings» du week-end, avec cours de yoga, brunch et ateliers créatifs, Wanderlust s’annonce comme l’incontournable lieu de rendez-vous de l’été. Wanderlust. 32 quai d’Austerlitz, Paris XIIIe. Ouverture le 30 mai, du mercredi au dimanche, 18h-6h. www.wanderlustparis.com
SoWeAre
vec ses faux airs d’Urban Outfitters, SoWeAre A est un concept store lumineux et accueillant ouvert par deux copines, Hélène et Magali, qui nous
attirent dans leurs filets avec des vitrines alléchantes, avant-goût d’une sélection pointue de fringues, bijoux, accessoires et déco. On a repéré les petits chemisiers dentelle de La Petite Française, les adorables robes Dahlia et petites bottines flashy de Patricia Blanchet. On pourra bientôt retrouver leur coup de cœur en ligne avec le lancement de ’le-shop. SoWeAre. 40 rue de Charonne, Paris XIe. 0982376391.
Gyoza Bar
es places sont chères et on fait la queue, passage des L Panoramas, pour tenter d’avoir une place au bar à gyozas. Un genre de cabane minimaliste où, assis autour
du large bar, vous pourrez apprécier la préparation sous vos yeux des petites bouchées à déguster par8, 12 ou 16. Recettes légères, produits de choix (viande sélectionnée par Hugo Desnoyer) et petits prix, l’attente est méritée. Gyoza Bar. 56 passage des Panoramas, Paris IIe. 0144820062.
Terroir Parisien
Parisien, designé par Jean-Michel Wilmotte. Au menu, de pures recettes parisiennes revisitées, comme la gratinée des halles ou le navarin d’agneau. Le tout dans une ambiance «bistrot moderne». Le Terroir Parisien. La Maison de la Mutualité, 20 rue Saint-Victor, Paris Ve. 0144315454.
Photographie Jean-François Mallet
ans une Maison de la Mutualité entièreD ment rénovée, Yannick Alléno (chef du Meurice) ouvre son premier bistrot, Le Terroir
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Didact
près les bars à ongles,à sourcils, à chignons et A même à siestes… découvrez le bar à franges lancé par le salon éco-durable Didact. Vous pourrez choisir
à la carte parmi dix formes de franges amovibles à emporter, colorées et coupées sur mesure et clipsables. Une alternative idéale et rapide pour changer de tête à la minute ou rattraper les dégâts d’un coup de ciseaux hasardeux! Didact. Comptoir des franges. 2 rue du Jour, Paris Ier. 0182283010.
La Chambre aux Confitures
ourmande et passionnée, Lise Bienaimé a ouvert Showroom DavidB G n nouvel espace haut de gamme dédié au biensa petite boutique entièrement consacrée aux U être. Sous une magnifique verrière, vous pourrez confitures. Scrupuleusement choisis et fabriqués par quatre artisans, vous pourrez choisir, selon votre humeur découvrir le top des baignoires, comme la néobaroque
ou la saison, parmi plus d’une centaine de parfums classiques ou plus sophistiqués, comme mangue-chocolatcoco, ananas-citron vert, carotte-gewurztraminer. La Chambre aux Confitures. 9 rue des Martyrs, Paris IXe. 0171734377.
Stone One de chez Aquamass, gainée de cuir. Ainsi que toutes les plus belles références du carrelage et de la robinetterie, en particulier l’espace Gessi, marque italienne haut de gamme, aussi technologique qu’esthétique. Showroom DavidB. 60-62 boulevard de Charonne, Paris XXe. 0153273510.
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By Marie
ette boutique discrète abrite un véritable laboC ratoire de jeunes créateurs, qui regorge de pièces pointues et incontournables de la saison. Marie Gas est acheteuse, mais surtout voyageuse. Dotée d’un œil expert, elle met son talent de dénicheuse au service de ses quatre boutiques à Paris, Marseille et Saint-Tropez. Thakoon, forte_forte, Golden Goose, sans oublier la collection exclusive By Marie, la sélection se veut bohème chic et dans ’lair du temps. Vous pouvez retrouver tout l’esprit BY MARIE, ses inspirations, conseils et coups de cœur sur son site. BY MARIE. 44 rue Etienne-Marcel, Paris IIe. 0142333604. www.bymarie.fr
Gontran Cherrier
boulanger! Mais on se consolera de ne pas le trouver derrière ses fourneaux une fois goûté ses succulents petits pains (aux épices zaatar ou au citron confit) ou petits buns de toutes sortes, dont celui à l’encre de seiche. Gontran Cherrier. 8 rue Juliette-Lamber. Paris XVIIe. 0140547260.
Photographie Marie Taillefer
l faut bien l’avouer, quand on va chez GonI tran Cherrier, on espère secrètement tomber sur lui. C’est qu’on le trouve bien charmant, ce
PPAALLAACCEE CCOOSSTTEESS AAVVRRI ILL/ M / MAAI I 22001122
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Bonnes adresses
The Art Room
oute nouvelle adresse de l’effervescente T rue Tiquetonne, The Art Room propose une carte (g)astronomique de cocktails molécu-
laires à siroter dans son ambiance chic et dark: surprenants de technique et de saveur, ils sont concoctés sous nos yeux à base de produits frais. A la fois bar et lieu culturel, The Art Room héberge des concerts, des expositions et des projections, accueille régulièrement des DJ et ferme à 5 heures le week-end. Royal ! S B The Art Room. 13 rue Tiquetonne, Paris IIe. 0142330486.
Delfonics
’est dans une discrète boutique, C en plein cœur du Carrousel du Louvre, que le géant de la papeterie
Au Clocher de Montmartre
éjà à la tête de deux restaurants dans le quartier, D Antoine Heerah s’est installé au pied du SacréCœur avec son Clocher de Montmartre, probablement
pour la vue imprenable sur les toits de Paris. Une adresse qu’on conseillerait pour ses plats de bistrot: foie de veau purée, bœuf braisé au lard, oignons de Roscoff farcis. Au Clocher de Montmartre. 10 rue Lamarck, Paris XVIIIe. 0142649063.
japonaise Delfonics a choisi d’installer sa première boutique en Europe. Un choix impressionnant de carnets au design élégant, d’agendas et d’albums photo, mais aussi une multitude d’articles de papeterie traditionnelle, le tout entièrement made in Japan. Amoureux du papier, passionnés de mines de crayon, cette adresse est faite pour vous! Delfonics. Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, Paris Ier 0147031424. Rubrique «Bonnes adresses» réalisée par LUCIE GOUZE
Mazet
ême s’il s’échappe des M effluves de chocolat du fond de la boutique, chez
Photographie Francis Amiand
Mazet, c’est la praline la superstar. On retrouve un charme d’antan avec les boîtes en fer traditionnelles décorées aux armes de la maison. On ne résiste pas aux nombreuses gourmandises: grêlons, mirabos, givrettes, caramels et macarons. Mazet. 37 rue des Archives, Paris IVe. 0144051808.
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Musique
es deux superstars du rap, Jay-Z et Kanye West, L gonflés par le succès de leur albumWatch the Throne, débarquent à Paris pour trois dates exception-
Photographie Noah Abrams
nelles. Un véritable choc des titans pour cette rencontre au sommet qui, pour certains, s’annoncent comme l’événement musical de l’année. A Bercy, les 1er, 2 et 18 juin. Focus
Chairlift D
Electric Guest
ous ne les avez peut-être pas encore écoutés, ni vus. V Dépêchez-vous alors de vous frotter à leur pop électro un brin psyché, complètement funky, et parlez-en vite autour de vous. Vous ne le regretterez pas. On vous comptera même parmi les précurseurs aux bons goûts musicaux. Cet été (et même avant!), Electric Guest sera de toutes les soirées à la playlist impeccable. Le duo de Los Angeles produit par Danger Mouse (Gnarls Barkley, Beck, Gorillaz…) sort son album Mondo le 23 avril. Des titres qui fouettent, des rythmes qui se collent à vous, et une lignée de tubes à décoller la moquette. A M A N D I N E G R O S J E A N A la Maroquinerie, le 22 mai.
Photographie Tom Hines
ans la vague de MGMT, Chairlift est une particularité musicale, entre l’électro, la pop et l’indie rock. Repéré en 2008 avec l’opus Does You Inspire You, le groupe originaire du Colorado (mais résidant à New York) a refait surface cette année avec Something. Des sons aériens, entêtants, difficilement étiquetables dans une catégorie sonore identifiée. Chairlift (traduction : télésiège), qui voulait d’abord faire de la musique pour maisons hantées, a vite séduit les initiés newyorkais pour exploser un peu partout sur la planète. Aujourd’hui, le duo –Caroline Polachek et Patrick Wimberly– signe des titres produits par Dan Carey ou encore Alan Moulder. A M A N D I N E G R O S J E A N A la Gaîté Lyrique, le 6 juin.
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Musique Notre sélection
Electro
DJ Cam
Il compte par mi les pionniers de la F rench touch. Exilé à L os Angeles, DJ Cam est aujourd’hui de r etour avec un septième album. Il se produir a pour la première fois en live accompagné d’une projection des photos de son projet «Landscape Architecture». Au Café de la Danse,le 3 mai.
Rock métal
Photographie Spg Lepigeon
Marilyn Manson
Un album sorti en février, une potentielle nouvelle conquête (Lana Del Rey) et une date parisienne unique pour le si peu conventionnel Marilyn Manson. Au Zénith, le 5 juin.
Pop
Sébastien Tellier
Après son très remarqué single Pépito Bleu, suivi de l’album My God Is Blue, décrit par sa maison de disques comme celui «de la maturité spirituelle», Sébastien Tellier est l’icône gourou pop absolue du moment. Au Trianon, le 20 juin.
Electro-pop
Ariane Moffatt
Chanteuse audacieuse et solaire, il émane d’Ariane Moffatt et de sa voix suave une fantastique énergie communicative. Avec son nouvel album, MA, cette jeune auteur-compositrice originaire du Québec, multirécompensée, surprend avec ses textes empreints d’une charmante poésie. Au Nouveau Casino, le 30 mai.
Rock psyché
Girls et Tristesse Contemporaine Dans le cadre de l’excellent festival Villette Sonique, la Cité de la musique reçoit les groupes Girls et Tristesse Contemporaine. Deux groupes dont on vous conseille les albums, simplement beaux et envoûtants, voire indispensables. A la Cité de la musique,le 30 mai.
Hip-hop
Photographie Mathieu Tonetti
Theophilus London
Bête de style et charismatique it-boy, Theophilus London, prince de Brooklyn, est aussi le petit phénomène hip-hop de l’année. Après des premiers passages remarqués, son retour sur la scène duTrianon devrait en réjouir plus d’un. Au Trianon, le 22 mai. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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Reggae
Photographie Jeff Widener
Photographie Brock Fetch
Musique
UB40 Rap
A$ap Rocky
On faisait la queue devant le Social Club pour le précédent passage d’A$ap Rocky, nouvelle sensation rap US. Remarqué pour ses mixtapes, déjà adoubé par le New York Times, le jeune Rakim Mayers fêtera la sortie de son très attendu premier album au Bataclan. Au Bataclan, le 12 juin.
Avec une carrière longue comme le bras, le groupe britannique UB40 est toujours sur scène avec ses tubes reggae-pop vendus à travers le monde à plus de 70millions d’exemplaires. Au Trianon, le 12 juin.
Electro-pop
We Have Band
Photographie Serge Leblon
Dans un Trabendo flambant neuf, le joli trio sexy We Have Band, dont le nouPop-rock vel album, Ternion, Revolver vient de sor tir en Ambroise Willaume, Christophe Musset et Jérémie ce début d’année, est Arcache forment le trio parisien du groupe Revolver. de retour à Paris avec Ils confirment avec leur deuxième album leur talent pour sa réjouissante et énergique électro pop dancefloor. la pop légère et pleine d’entrain. A la Cigale, le 30 mai. Au Trabendo, le 13 juin.
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Musique
Comédie musiculte
Airnadette
Rock
Elvis Costello
Il n’était pas venu depuis dix ans.Pour son grand retour, Elvis Costello sera de passage à Paris à l’occasion de sa tournée Revolver Tour. Un show customisé pendant lequel le vétéran du rock interprétera de façon aléatoire tubes, reprises et autres inédits. A l’Olympia, le 25 mai.
Photographie Seb Gosset/Vivement la photo
Gunther Love et ses acolytes Château brutal, Moche Pitt, Jean-françoise, Scotch Brit et M-Rodz, tous réputés pour leurs performances électriques d’Air Guitar, forment le groupe Airnadette, sur scène pour un spectacle super énergique et hyper rock’n’roll. Au Bataclan, le 1er juin.
Chanson française
Anaïs
Avec son album A l’eau de javel, la truculente Anaïs remet au goût du jour les chansons des années 1920 aux années 1940. Un hommage au music-hall et à l’insouciance des Années folles ! Au Trianon, le 9 mai.
Chanson française
Julien Clerc
Notre Julien Clerc national, chanteur de ces dames, sera sur scène accompagné d’un orchestre symphonique pour une dizaine de dates parisiennes. Au Palais des sports, du 31 mai au 9 juin. Rubrique «Musique» réalisée par LUCIE GOUZE
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La Nuit
Möggli
Focus
Oxia R
Photographies Keffer
encontre au Ritz Bar, où il jouait la veille avec The Hacker, acolyte grenoblois de la première heure. Olivier Raymond, connu sous le nom d’Oxia, amorce tranquillement une période de promo pour Tides of Mind, annoncé sur le label InFiné, une nouvelle famille musicale qu’il a rejointe grâce à Sébastien Devaux, aka Agoria. Celui que l’on dit rare a néanmoins occupé une place de choix ces vingt dernières années dans le paysage français de la musique électronique, aussi bien avec ses labels Ozone Records et Goodlife que pour ses sorties, de son premier album, 24 heures, il y a huit ans, à son incontournable et entêtant track techno Domino, en 2006. «Il faut toujours surprendre. Alors, je voulais m’essayer à des genres nouveaux, peut-être moins dancefloor que pour mes EP et mes remix, et j’ai tenté des choses plus calmes», explique Oxia. Le DJ-producteur a aussi innové en faisant appel à des chanteurs comme Scalde ou Mesparrow. Mais aussi MissKittin, amie de longue date, qui a posé sa voix sur le track qui sonne comme le tube house de l’été, Housewife. Le résultat: des morceaux plus deep, plus mélodiques et assez groovy. Les influences sont multiples et, bien que différents les uns des autres, au final, ces morceaux cohabitent parfaitement. Oxia prépare également un live pour présenter Tides of Mind au public. «Enfin, il faudrait que je m’y mette!» s’amuse-t-il. Oxia se réjouit de ce projet abouti. Selon lui, sortir un album permet d’avoir une meilleure visibilité et de durer. «C’est comme ça que les médias s’intéressent à nous!» Il serait dommage de passer à côté.L U C I E G O U Z E Au Rex, le 25 mai. www.infine-music.com
’est une blonde pétillante, enjouée et plutôt C loquace quand il s’agit de parler boulot et électro. Emily (cette passionnée a choisi Möggli comme nom
d’artiste pour sa sonorité touchante et ambiguë: «on ne sait pas s’il s’agit d’un homme, d’une femme ou d’un petit animal!» s’amuse-t-elle) raconte avoir eu une «joyeuse révélation» en découvrant la musique électronique. C’était il y a deux ans,à l’époque où elle gravitait encore dans l’univers pop-jazz-folk. A son compteur, plus d’une centaine de chansons en tant qu’auteur-compositeur-interprète, stockées précieusement. Stephan & Tibo’z, directeurs artistiques du Showcase, la repèrent alors qu’elle écrit des chroniques musicales sur un blog et lui confient le poste de chargée de communication. Elle arrive à un moment propice: le club est en train de changer d’image et doit conquérir un nouveau public. «Grâce à leur culture musicale pointue et à une solide expérience du métier, Stephan et Tibo’z, qui sont aussi d’excellents DJ, ont su donner au club une véritable identité artistique», explique Emily. Et le Showcase, naguère considéré comme une boîte plutôt touristique, voit aujourd’hui défiler toutes les semaines les plus grands DJ internationaux et attire une clientèle plus ciblée. «Le Showcase est pour moi un lieu d’ébullition, d’apprentissage et de rencontres», dit-elle, en remerciant encore les deux acol ytes et A ddy Bakhtiar, le propriétaire du club, qui lui ont offert cette chance. Elle participe également au succès de laVillette Enchantée, lancée l’été dernier par le même duo, où elle est DJ résidente. Avec Philippe Marsaud, qui gère la programmation, ils ont imaginé le mini-festival VE Is My House (les 22 et 23 juin) pour célébrer le premier anniversaire du c lub. Un pr emier track, Ubik, sorti sur une compilation du label InFiné en début d’année, des DJ sets auprès d’artistes comme Ivan Smagghe et Marc Houle, Möggli, avide de nouveaux projets, n’arrête pas et aspire à des collaborations avec des artistes tels que Shlomi Aber, Oxia, John Roberts ou encore Karl Lagerfeld… DJ, productrice, vocaliste, pianiste, elle qui affirme dans un éclat de rire «tout faire, mais mal», montre surtout un enthousiasme détonnant et se révèle en parfaite ambassadrice d’une nouvelle nuit parisienne. LUCIE GOUZE
Au Point Ephémère, le 11 mai. A la Villette Enchantée, les 22 et 23juin. PA L A C E C O S T E S A V R I L / M A I 2 0 1 2
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La Nuit Notre sélection
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We Love Art à Monumenta
En attendant le festival Rendez-Vous programmé pour le début de l’été, Mercredi Production, qui entame une deuxième et réjouissante saison,devrait de nouveau faire l’unanimité avec cette soirée placée sous le signe de l’excellence et une programmation sans fautes avec Benoit & Sergio, Tale of Us, Slow Hands, Jozif et Le Loup. Au Cabaret Sauvage, le 5 mai.
We Love Art offrait l’année dernière une fête magnifique au Grand Palais face au Leviathan d’Anish Kapoor et une performance exceptionnelle de Richie Hawtin. Pour la soirée de clôture de Monumenta, ils renouvellent l’expérience, toujours associés à The Creators Project, avec un grand Bal Blanc au cœur de l’installation Excentrique(s) de Daniel Buren, et accompagnés des artistes Jamie xx, Caribou et Four Tet. Au Grand Palais, le 21 juin. Inscriptions sur www.weloveart.net
We Are Family
Porté par le succès de ses précédentes éditions, We Are Family invite pour une seconde fois l’inclassable Boris Boris Brejcha, dont la performance avait fait trembler le dancefloor. Il sera entouré des résidents Frenchy du collectif WAF, Rafaël Murillo, John Smthg et Vincent Vidal, qui se produira pour la première fois en live. Au Glazart, le 15 juin.
Wihmini Festival #2
C’est une pléiade d’artistes prestigieux qui se succédera pendant deux semaines pour cette nouvelle édition très spéciale produite par WIHM et le Showcase. Une programmation riche et éclectique, avec, entre autres, 2manydj’s (le 12), Art Departement (le 7), Jamie Jones (le 16), Sven Väth (le 4), Fritz Kalkbrenner (le 11). Au Showcase, du 30 avril au 16 mai. www.showcase.fr
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La Nuit
Kill the DJ
Chefs de file du label KTDJ, l’impeccable Ivan Smagghe et la délicieuse Chloé joueront aux côtés du DJ-producteur mexicain Rebolledo. Au Point Ephémère, le 5 mai.
Apéritif à la milanaise
Après une festive saison au No Comment, Marie Garreau s’installe pour le printemps dans l’hôtel particulier EuropaCorp. Au programme, apérosdîners avec assiettes italiennes, cocktails, et une programmation musicale assurée par les DJ résidents Tom Costino, Toni Vegas… A l’hôtel particulier EuropaCorp, tous les mardis. Inscriptions : mariegarreau.events@gmail.com
Le Bal de l’Elysée Montmartre La Machine accueille désormais le très populaire bal, rendez-vous incontournable des amoureux de la bonne humeur depuis seize ans. A la machine, le 12 mai.
Correspondant
Pour sa mensuelle Correspondant, Jennifer Cardini invite Sascha Funke, dont l’album Unknown vient de sortir sous son nouveau pseudo, Saschienne. Au Rex, le 28 avril.
Get the Curse
Désormais bien installée au Rex, la soirée Get the Curse recevra les frères Jonson de Midnight Operator pour une performance live. Au Rex, le 18 mai.
Cocobeach
Les fêtes dominicales sont de retour avec les beaux jours. Cocobeach entame une troisième saison dans un nouveau lieu, le Chalet Daumesnil, sur une île au milieu du lac du bois deVincennes. Au Chalet Daumesnil, tous les dimanches.
Pop in Fifteen
Le légendaire bar rock de la rue Amelot fête son anniversaire. Quinze ans de concerts et de nuits décadentes célébrés par une grande soirée de live et DJ sets avec, entre autres, Zombie Zombie, HushPuppies, I Was There, Rob My Life Is Acid, Autour de Lucie… Au Petit Bain, le 11 mai.
Hello
Ce mois-ci, Hello met à l’honneur le label munichois Harry Klein avec Dario Zenker, Franco Cinelli, Cesare vs Disorder, Avatism en live et le résident Pepperpot. Au Rex, le 24 mai. Rubrique «Nuit» réalisée par LUCIE GOUZE
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