PATATRAS ! MAG' Hors série n°1

Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse modifiée par la loi n°2011-525 du 17 mai 2011 - AVRIL 2014

HORS-SÉRIE - 1

.

3,50 €

P A t A tR AS P RA MAG’

HORS-SÉRIE

Mensuel ludo-culturel des 7-12 ans

LE PALAIS IDÉAL DU

FACTEUR CHEVAL N

1

SOMMAIRE - Dossier pages 4 à 9 - Il était une fois . . .

Portrait de Ferdinand Cheval page 10 - Il était une fois (bis) Portrait de la brouette de Ferdinand Cheval page 12 - Petit cours d'histoire page 14 - La Bell e Histoire de Tonton Grégoire : La Culture du caillou page 18 - Ateliers (ré)créatifs page 23 - Atelier photo : Bestiaire imaginaire page 25 - Emma au jardin : Les coquil ages page 26 - Les ateliers du Palais pages 27 - À toi de jouer pages 29 - Reno et Dr Chips pages 38 - Quoi de neuf Clémentine ? : La surprise de pépé page 40 - Coups de coeur page 44 - Culture page 46 - Espèce de sale canard ! page 52 - Pat & Compagnie page 53 - Jeux page 54 - Le labyrinthe de Hauterives page 58 - Agenda page 62 - Infos pratiques page 64

OURS Directeur de publication : Nico Juret Rédac’ chef : Emmanuelle Berne Rédacteur-trice(s) : Grégoire Damon, Nico Juret, Annabel Coavoux, Emmanuelle Berne Maquette : Nico Juret

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Graphismes et illustrations : La Coulure, Duck, Nico Juret, Emma Lidbury, Faustine Brunet, Max Lewko Photographie : Romain Carmona

Patatras ! édité par

+ coquille d’ours

association loi 1901

26, rue Villeroy, 69003 Lyon Hors-série - AVRIL 2014 Imprimé par Rotimpres C/Pla de l’Estany s/n, 17181 Aiguaviva, Girona, Espagne.

ISSN 0753-3454 Dépot Légal à parution.

ÉDITO Wahou !

Le tout premier hors-série de Patatras ! À la rédac', on est tous super fier(e)s de se lancer dans un défi aussi fou.

Aussi fou ?

Oui, aussi fou que le Facteur. On connaissait bien sûr son Palais. Mais là, redécouvrir son oeuvre avec un oeil nouveau et en apprendre encore plus sur ce singulier personnage, quelle joie !

Et c'est cela que nous voulons maintenant partager avec toi.

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DOSSIER LE

BLA BLABLA BLABLA BLA BLA

L'univers onirique du Facteur Cheval, en mots.

Le Palais Idéal du Facteur Cheval offre au regard du visiteur une profusion de richesses architecturales et de détails surprenants autant que féeriques. Construction improbable, sortie tout droit du rêve de son auteur et dont la logique ne repose que sur son imaginaire infatigable.

Découvrons ensemble son langage et ses motifs oniriques.

BROUETTE C’est avec cette petite brouette en bois,

que l’on peut voir bien tapie dans son antre de la façade Est du Palais, que le Facteur Cheval a charrié pierres et petits cailloux trouvés sur sa route. Il l’a appelée « sa fidèle compagne ».

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PIERRES Sans pierres pas de Palais Idéal ! C’est à partir

de la pierre de molasse que l’on trouve dans la Drôme, que le Facteur Cheval a bâti son Palais.

Première pierre de son édifice, avec la pierre d’achoppement, la pierre de molasse apporte sa couleur rosée à ses parois. On retrouve aussi des galets trouvés dans les champs et de petits cailloux glanés sur les chemins.

MATÉRIAUX Pour consolider son édifice, Ferdinand

Cheval a utilisé le mortier de chaux et le béton armé (ce qui est très novateur pour son époque), en particulier pour réaliser sa pieuvre ou le serpent, près d’Adam et Eve.

ReVE Ferdinand Cheval est parti d’un

rêve avant de se lancer dans cette aventure titanesque. Il se voyait construire le Palais Idéal. Il a donc suivi son rêve durant 33 ans, avec obstination.

ART BRUT-ART NAiF

Sans le savoir, le Facteur Cheval a réalisé une œuvre architecturale singulière, qui fait désormais partie de la grande famille de l’Art brut, défini par le peintre Dubuffet. L’Art brut réunit des œuvres que l’on peut qualifier de spontanées, sans intention de faire de l’art, un rien enfantines. Le Palais Idéal peut aussi être apparenté à l’Art naïf, dont le peintre le plus représentatif est le Douanier Rousseau.

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FONTAINES La présence des fontaines

est un élément majeur du Palais Idéal. La Source de vie, la Grotte de saint Amédée et la Source de la Sagesse ornent la façade Est de l’édifice. Elles en sont le point de départ. Ferdinand Cheval souhaitait que l’eau circule dans son Palais à travers ces fontaines et celles de la galerie intérieure.

Ce qui n’a pu être possible afin de préserver le bâtiment de l’humidité.

ARCHITECTURE L’architecture du Palais Idéal

N

O

E

est pensée comme un véritable dédale dans lequel le visiteur peut déambuler d’un côté à l’autre et entrer à l’intérieur. Une porte, façade Est, sous les colonnes du Temple égyptien, s’ouvre sur un passage qui traverse l’édifice. Façade Ouest, deux portes donnent accès à la galerie, au cœur du Palais. Le bâtiment est également flanqué de trois escaliers arrondis, façades Est et Ouest, qui offrent la possibilité de monter sur la terrasse.

S

TOUR Juchée sur le haut de la terrasse et point culminant du Palais Idéal, la Tour de Barbarie donne à l’ensemble des allures de château fort médiéval. Cette construction circulaire, aux bords crénelés, a été bâtie par Ferdinand Cheval pour faire office de réservoir d’eau et alimenter les fontaines du Palais.

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TEMPLES ET MAISONS Structures colossales qui semblent former l’assise du Palais Idéal sur ses façades Est et Ouest, le temple hindou et le temple égyptien apportent au Palais Idéal toute la grandeur et l’exotisme qui en font une œuvre inédite. Plusieurs maisons se succèdent sur la façade Ouest : le Chalet suisse, la Maison blanche, la Maison carrée d’Alger et... un Château du Moyen-Age ! Ce dernier semble répondre à la Tour de Barbarie. La Mosquée vient clore la façade Ouest.

TROIS GÉANTS Comme des sentinelles, les Trois Géants,

César, Archimède et Vercingétorix, veillent sur les alentours du Palais Idéal, de toute leur hauteur. Ferdinand Cheval a lui-même inscrit : « C’est sous la garde des Trois Géants que j’ai placé mon Monument ». Ces trois géants, dont la présence peut paraître énigmatique, font référence à trois figures historiques chères à l’époque du Facteur Cheval et symbolisant la défense de son pays, la conquête et la science.

BESTIAIRE Lapin, éléphant, serpent, pieuvre, bélier, loutre,

guépard, lion, dragon, crocodile, chien, colombe, chouette, flamant rose et bien d’autres encore...

Ce petit monde animalier, parfois bien caché, peuple les façades et la galerie du Palais Idéal.

Ce bestiaire est à la fois inspiré par les rêveries d’exotisme du Facteur Cheval et par la littérature médiévale, dont Le Roman de Renart.

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PERSONNAGES Les recoins du Palais Idéal sont constellés

de personnages : ici deux momies, côté Est, là de nombreux visages, souvent anonymes, sauf ce Socrate, dont le nom est marqué. Et au sommet de la façade Est, des pèlerins, dont on peut suivre la marche.

COUPLES Près de la Source

SOCRATE

de vie, côté Est, un petit couple se tient par la main. La façade Nord est l’antre d’Adam et Eve, sorte de sanctuaire surmonté d’un immense serpent.

A l’Ouest, dans l’embrasure de la porte centrale : un homme et une femme se font face. Lui, tend une épée comme pour vaincre cette paroi qui les sépare. Dans la galerie, un autre bas-relief montre un couple face à face. L’homme tient dans sa main une flamme qu’il présente à la femme.

VÉGÉTAL Un monde végétal

foisonnant se mêle au monde animal et minéral du Palais Idéal. Les plantes représentées témoignent encore de l’attrait du Facteur pour l’exotisme et les pays lointains. Les palmiers, les cèdres et les aloès parsèment de leurs feuilles et ponctuent l’architecture du Palais, en font une jungle à ciel ouvert.

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POÉSIE Suite à une visite au Facteur Che-

val et impressionné par son oeuvre, le poète et romancier Emile Roux Parassac va dédier à ce dernier un poème, qui figure désormais dans la galerie du Palais Idéal. C’est grâce à ce poème, intitulé « Ton Idéal, ton Palais », que Ferdinand Cheval rebaptisera son Temple de la nature : le Palais Idéal.

TON IDÉAL TON PALAIS C'EST DE L'ART C'EST DU ReVE ET C'EST DE L'ENERGIE

CITATIONS Comme des légendes ou des épitaphes, AIDE TOI LE CIEL T'AIDERA

les citations sont inscrites en nombre sur les façades du Palais Idéal. Avec elles, le Facteur Cheval s’adresse à la postérité. Il parle aux visiteurs et raconte son aventure. Il y exprime également ses pensées, ses croyances et ses valeurs.

TOMBEAU Ferdinand Cheval a

construit dans la façade Est du Palais Idéal une tombe à deux places, initialement prévue pour y être enterré avec son épouse. Mais la loi interdisant de se faire inhumer chez soi, c’est au cimetière d’Hauterives que Ferdinand Cheval ira construire son tombeau. Cet édifice ressemble à un temple hindou. Ses façades sont riches en frises entrelacées. On y retrouve également le motif récurrent du serpent.

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Portrait

A d

IL ETAIT UNE FOIS, PETIT

Article et illustration de Nico Juret

PORTRAIT DE FERDINAND CHEVAL Quel drôle de personnage que le gars Ferdinand. Plus timbré que le courrier qu’il était ce facteur-là ! Et la caboche dure comme de la roche...

E

t oui, à Hauterives, tout le monde le croyait zinzin le facteur. Déjà qu’il s’appelait Cheval, c’était-y pas banal ?

Et qu’est-ce qui lui a prit à cet original, ce jour d’avril 1879, de ramasser ce fichu caillou qui le fit trébucher lors de sa tournée ?!

Car tout a commencé ce jour-là. Oh, bien sûr, déjà petit il avait la tête dans les nuages, rêvait de voyages et de pays lointains. Et pis, avec toutes ces cartes postales qu’il 10

devait aller donner aux habitants de la région, ça lui a pas arrangé le ciboulot...

Le v’la-t-y pas qu’il se prend pour un architecte ! Avec plus qu’une chose en tête, construire un palais. Et pas n’importe quel palais, je vous prie, un palais «idéal» ! On aura tout vu !

Et vas-y que je te ramasse tous les cailloux de la région, que je te les fourre dans la poche et que le soir venu je te mélange tout ça à de la chaux, et que j’te les empile, et que je te construis ici une fontaine, ici une tour...

Et même si c’est lourd comme un âne mort les cailloux, ça ne l’a pas empêché, le père Cheval, de les collectionner pendant trente-trois ans. C’est qu’il était têtu, l’animal !

D’ailleurs, Dieu seul sait comment il arrivait à voir d’un seul coup d’œil quelle bestiole s’était cachée dans tel ou tel caillou. Chien, dromadaire, oiseau et même une pieuvre !

Ils devaient sans doute parler ensemble, le soir à la lueur de la lanterne, entre créateurs, Dieu et le Ferdinand. Ils ont dû bien se disputer aussi, quand ce sacré bon Dieu lui a enlevé enfants et épouses juste par jalousie. Satanés grains de sable dans un si beau palais de cailloux, c’est pas des choses qui se font...

Et malgré le chagrin, il a été jusqu’au bout le Ferdinand, en trente-trois ans.

Et comme il lui restait un peu de temps et de force à soixante-dixsept ans, il a lui même construit son tombeau dans le cimetière du village, là, bien à l’entrée...

Comment je sais tout ça ? C’est simple, j’étais sa brouette !

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IL ETAIT UNE FOIS, (bis)

PORTRAIT DE LA BROUETTE d DE FERDINAND CHEVAL

« Moi sa brouette, j’ai eu cet honneur d’avoir été 27 ans sa compagne de labeur. »

C'

est par ces mots qu’elle se présente, derrière la grille de sa niche. Elle repose là, dans une retraite bien méritée, après 33 années à bourlinguer s u r l e s ch e mi n s ent o ura nt Hauterives.

Sans jamais rechigner, elle a accompagné « l’Auteur » pour ses dix kilomètres quotidiens, collectant une à une ces pierres devenues si précieuses.

Elle l’aurait bien accompagné sur les trente deux kilomètres de tournée son beau facteur s’il lui avait demandé.

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BIOGRAPHIE DE FERDINAND CHEVAL 19 avril 1836 Naissance de Joseph-Ferdinand Cheval à Charmes-sur-l’Herbasse dans la Drôme.

1842-1848 Ferdinand fréquente l’école communale de Charmes où il apprend à lire et à écrire.

1856 Il exerce le métier de boulanger à Valence.

1858 Il se marie avec Rosalie et devient agriculteur.

1859 Ferdinand est à nouveau boulanger.

1864 Naissance de son premier fils, Victorin-JosephFerdinand.

1865 Décès de Victorin-Joseph-Ferdinand.

1866 Naissance de son second fils Cyrille.

1867 Ferdinand obtient son poste de facteur.

1873 Décès de Rosalie.

1878 Ferdinand se remarie avec Claire-Philomène.

1879 Naissance de sa fille Alice-Marie-Philomène.

1894 Décès de sa fille Alice à l’âge de 15 ans.

1896 Le facteur prend sa retraite.

19 août 1924 Ferdinand Cheval meurt à 88 ans.

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Du Temple de la Nature au Palais Idéal, l’oeuvre de toute une vie

Petit cours d’histoire

«

1879 à 1912 - 10 mille journées, 93 mille heures, 33 ans d’épreuves. Plus opiniâtre que moi se mette à l’oeuvre ». Cette phrase, inscrite par Ferdinand Cheval à l’entrée de son Palais Idéal, en dit long sur l’ardeur avec laquelle il aura mené, pierre après pierre, cette entreprise colossale en trois décennies. Découvrons les grandes étapes de la construction de cette œuvre si singulière.

LA PIERRE D'ACHOPPEMENT

Lors d’une de ses tournées quotidiennes, Ferdinand Cheval va faire, en avril 1879, une découverte décisive qui sera à l’origine de son aventure personnelle : une pierre de molasse aux formes érodées par l’eau et le temps. Elle devient la première pierre de son œuvre et son point de départ. Ferdinand Cheval la placera sur la terrasse de la façade Est, comme l’un des piliers de son œuvre.

LE POTAGER

C’est dans la parcelle de son potager, près du petit canal de la Galaure, que Ferdinand Cheval débute la construction du Palais Idéal en cette année 1879. En dix ans, il rachète trois autres parcelles côté Est pour poursuivre son entreprise et bâtir sa propre maison, la Villa Alicius, qu’il dédie à sa fille.

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LE DÉBUT DE LA FAcADE EST

La construction de cette façade Est prend les vingt premières années de la réalisation du Palais Idéal. En deux ans, Ferdinand Cheval conçoit, en son centre, ce qu’il nomme « la Source de vie ». Cette partie très organique et végétale est façonnée à partir d’un assemblage de coquilles d’huîtres et d’escargots ainsi que de coquillages, agglomérés grâce au mortier de chaux.

La façade se poursuit, en 1881, avec « la Grotte de saint Amédée », dédiée au saint patron d’Hauterives. C’est à cet endroit que Ferdinand Cheval inscrit la date où il débute la réalisation du Palais : 1879. Vient ensuite « la Source de Sagesse », vers la droite.

TOMBEAU EGYPTIEN ET TEMPLE EGYPTIEN

Dans un renfoncement de la façade Est, le Facteur Cheval installe son Tombeau Egyptien, avec ses deux tombes côte à côte.

Ferdinand Cheval voulait être enterré dans son Palais, à l’image des pharaons. Pilier de la façade Est : le Temple Egyptien, avec ses quatre colonnes baroques aux formes arrondies et aux lignes superposées de pierres rondes et concassées, décorées de fins motifs floraux.

TROIS GÉANTS ET TOUR DE BARBARIE

A l’opposé du Temple Egyptien et autre pilier de la façade Est : les Trois Géants, dont les hauteurs majestueuses répondent aux colonnes du Temple Égyptien et soutiennent de leur côté la façade. 1899 est la date à laquelle le Facteur Cheval termine cette partie du Palais, en y déposant un dernier élément : la Tour de Barbarie en son sommet.

Cette date apparaît entre les Trois Géants.

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LA GALERIE INTÉRIEURE

C’est le cœur du Palais. Son antre mystérieuse, sorte de grotte souterraine remplie de messages. Les détails animaliers et les motifs végétaux y sont également nombreux. Là, un éléphant, plus loin, un lapin. C’est en 1904 que le poète Emile-Roux Parrassac écrit en l’honneur du Facteur Cheval « Ton Idéal, ton Palais » que l’on peut lire à l’entrée de la galerie. Sa construction précède de peu celle de la galerie intérieure, dont elle fait office de couverture.

LA TERRASSE

Accessible par l’escalier de la façade Est et ceux de la façade Ouest, cette terrasse, dont l’ouvrage est commencé en 1896, est achevée en 1902. Un peu comme un écrin qui accueille le visiteur, elle est ornée de vasques gigantesques et de motifs très travaillés. Cette terrasse tire l’ensemble de l’édifice vers le haut, comme la plupart des palais classiques dont elle s’inspire.

LES FAcADES OUEST...

De 1899 à 1904, Ferdinand Cheval bâtit la façade Ouest du Palais Idéal, aux lignes plus géométriques et structurées. Cette façade vient en effet en contrepoint de la façade Est, plus baroque et foisonnante. Ornée de ses deux escaliers tournants à chaque extrémité, menant à la terrasse, cette façade s’appuie sur une série de colonnes rectilignes encadrant l’enfilade de niches qui abritent les « maisons » et la mosquée. Elle est de plus percée de trois portes par lesquelles on peut entrer dans la galerie intérieure.

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...ET SUD

La façade Sud est réalisée en même temps que le début de la façade Ouest. Elle se compose d’un « musée antédiluvien », espace dans lequel le Facteur Cheval entreposait ses pierres. A son fronton sont inscrits les termes de « Reine des grottes ».

LA FAcADE NORD FINAL DE L'ŒUVRE

C’est la dernière étape de la construction du Palais. Adam et Eve en sont le cœur. Cette partie est un retour à l’aspect foisonnant et baroque de l’édifice, avec ses gargouilles, son serpent, ses grottes et de nombreuses citations. Ferdinand Cheval ajoute une dernière figure à son bestiaire fantastique : la pieuvre qui surgit de la paroi de toutes ses tentacules. 1912, Ferdinand Cheval a mis la dernière touche à son œuvre et achevé son Palais Idéal.

LE TOMBEAU

Deux ans plus tard, en 1914, Ferdinand Cheval reprend sa brouette et ses pierres pour aller construire à l’entrée du cimetière d’Hauterives son « Tombeau du silence et du Repos ». On y retrouve l’esprit baroque du Palais et une inspiration issue des plus beaux temples hindous. Il le termine en 1922, à l’âge de 86 ans.

Article d’Emmanuelle Berne Illustrations de Nico Juret

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Texte de Grégoire Damon Illustrations de Nico Juret

La Belle Histoire de Tonton Gregoire

La Culture du caillou Avec quoi fait-on un monument historique ? Avec des cailloux et de la sueur ? Oui, mais ça ne suffit pas. Un monument historique n’en est un que si on peut le visiter, et pour ça, il faut qu’il y ait un accueil pour vendre des tickets, une boutique de souvenirs, des panneaux indicateurs sur les routes avoisinantes et des restaurants autour pour profiter de la célébrité du lieu. Et il faut aussi des sous, pour payer les guides et les équipes qui se chargent de l’entretien et de la restauration.

Car un monument historique est une œuvre unique, qu’il importe de conserver, pour que tout le monde puisse en profiter le plus longtemps possible !

Eh oui, ça peut sembler bête, mais dans l’histoire, il est arrivé souvent que des œuvres d’art soient détruites par négligence ou par malveillance. Le temple d’Ephèse a été détruit par un tremblement de terre, la Bibliothèque d’Alexandrie a été incendiée, Pompéï a disparu pendant l’irruption du Vésuve. Pas de chance, n’est-ce pas ? Ah, mais heureusement, la Drôme des Collines n’est ni sur une zone sismique ni au pied d’un volcan, te dis-tu. Et puis les pierres, ça ne brûle pas. Donc pas de risque pour le Palais Idéal du Facteur Cheval !

Pas si vite.

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La Culture du caillou Il existe un type de catastrophe naturelle aussi terrible qu’un bombardement, une pluie de lave et une inondation réunis, même s’il agit moins vite : le désintérêt.

Prends le Colisée de Rome, où se déroulaient les jeux du Cirque et les courses de char. Il est en ruine. Pourquoi ? Pas à cause d’une guerre ou d’un tremblement de terre, mais simplement parce qu’au Moyen-Age, les gens ont cessé de s’y intéresser — et du coup, des petits malins ont eu l’idée de piquer les pierres pour en faire des maisons...

Que veux-tu ? Les choses auxquelles on accorde de l’importance varient selon les époques. De son vivant, le Facteur Cheval était vu comme un drôle de bonhomme qui s’adonnait à une œuvre un peu folle, on ne le comprenait pas. Certes, quelques personnes s’étaient intéressées à lui de son vivant et dans les années qui ont suivi sa mort, et notamment des peintres comme Picasso et Marx Ernst, et des poètes comme André Breton — mais leurs hommages n’auraient pas suffi à sauvegarder un palais : eux aussi, dans leur genre, étaient de drôles de bonshommes, s’adonnant à des œuvres un peu folles, etc.

Et puis c’était une époque où chaque génération connaissait encore sa guerre, sa famine ou son épidémie. Si on avait pris un passant au hasard pour lui demander ce qu’il pensait de la place du Facteur Cheval dans la culture française, il aurait sans doute répondu :

« Mais c’est pas d’la culture, c’est que des cailloux !

La culture, c’est du foin, des céréales, des abricots, des choses sérieuses, quoi ! »

Comme tu vois, on ne cessera jamais de nous embêter avec les « choses sérieuses »...

C’était compter sans André Malraux.

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La Belle Histoire de Tonton Gregoire

À première vue, André Malraux était tout le contraire du Facteur Cheval : il avait vécu une vie pleine d’aventures et voyagé à travers le monde, alors que Cheval ne connaissait que les trente kilomètres qu’il parcourait tous les jours pour faire ses tournées. Il avait été successivement romancier, mercenaire, escroc, résistant, ministre, quand notre facteur s’était dévolu, jour après jour, à une seule et unique tâche.

Mais ils avaient un point commun : ils étaient tous les deux guidés par un idéal un peu fou. Malraux était, lui aussi, un drôle de bonhomme. Certains disaient qu’il avait d’ailleurs inventé la plupart de ses aventures, qu’il avait retouché son dossier militaire en s’inventant des blessures, et exagéré ses exploits. Bref, que c’était un menteur.

Des gens sans poésie !

En fait, ce que Malraux voulait, c’était faire de sa vie un roman. Quelle importance s’il embellissait quelques détails ?

Il aimait tant l’héroïsme...

C’est ainsi qu’en 1945, après avoir fait un peu de résistance, il s’était entiché du grand héros du moment, le général de Gaulle. Ce n’était pas difficile : le général était déjà devenu une légende.

Malraux l’aimait tellement qu’il s’était débrouillé pour faire partie du gouvernement provisoire que de Gaulle dirigea juste après la guerre. Puis, quand le général avait démissionné, il avait cessé de faire de la politique jusqu’à son retour, dix ans plus tard, en 1958.

Le général de Gaulle aimait bien Malraux sans le prendre vraiment au sérieux. Quand Malraux insista pour être dans le nouveau gouvernement, il dit à ses conseillers : « Bon, trouvez-lui quelque chose, et qu’on n’en parle plus. »

Pas facile : les ministères sérieux — police, armée, justice — étaient déjà pris par des gens sérieux.

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La Culture du caillou « Si on créait un ministère de la Culture ? » dit quelqu’un. « Comme ça, il inaugurera des monuments, il prononcera de beaux discours, il sera content... »

Il faut dire que Malraux s’y connaissait en vieux monuments : dans les années 20, il avait été arrêté au Cambodge, pour avoir, paraît-il, volé des statues antiques d’une valeur inestimable.

C’est ce qu’on fit. Et tout se passa bien. Malraux fit de beaux discours, toujours environné de conseillers pour vérifier qu’il ne dépensait pas trop de sous. Et puis un jour, en 1969, ses yeux se tournèrent vers Hauterives.

« Comment ? Le Palais Idéal du Facteur Cheval n’est pas encore classé monument historique ? Mais il faut y remédier tout de suite ! »

Les conseillers paniquèrent : « Monsieur le ministre, vous n’allez pas classer ça ? C’est pas d’la culture, c’est que des cailloux ! Et c’est hideux, en plus ! »

Mais Malraux ne les écoutait pas. Il s’était déjà lancé dans un vibrant discours.

Et le Palais Idéal fut classé monument historique le 23 septembre 1969, ce qui lui permet d’être préservé et restauré régulièrement.

André Malraux (1901-1976) Ecrivain, aventurier et ministre français. On lui doit des romans tels que L’Espoir ou La Condition humaine, et un tas de jolis discours (« Entre ici, Jean Moulin !... ») Il fut le premier ministre de la Culture en France, de 1958 à 1969.

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QUIZZ

Es-tu incollable sur le facteur ?

1 Comment se nomment les trois géants

?? ?

représentés sur la façade Est du Palais ?

A

Gaspard, Melchior et Balthazar

B

César, Vercingétorix et Archimède

C

Pierre, Paul et Jacques

2 Combien d’années le Facteur Cheval a-t-il mis pour construire son Palais ?

A

60 ans et des poussières

B

33 ans et des brouettes

C

10 ans et quelques

3 Quelle pierre utilisait Ferdinand Cheval ?

De la pierre de molasse

B

De la pierre ponce

C

Des pierres précieuses Réponses : 1=B, 2=B et 3=C

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A

(Histoire de s’occuper à la maison quand on s’ennuie ou que dehors il fait un froid de canard !)

Mail Art !!!

VITE FACTEUR APPORTE MONŒUVRE AU PALAIS Étape 1 : Prends un carton ou une feuille de papier que tu peux plier pour faire une enveloppe.

Étape 2 : « Réserve » un cadre pour y écrire l’adresse du Palais Idéal du Facteur Cheval.

L’ADRESSE DU PALAIS Palais Idéal Du Facteur Cheval 8, Rue du Palais Idéal, 26390 Hauterives-Drôme-France

r

iers l e t A tifs a é r é) c

(r

Il te faut :

De quoi écrire et décorer ton enveloppe ou ta « carte postale ». Feutre, colle, crayons, peinture, papier, carton...

Étape 4 : Il ne te reste plus qu’à te rendre au bureau de poste pour y acheter un joli timbre. (N’oublie pas de faire peser ton œuvre avant de la timbrer.)

Étape 5 : Glisse ton courrier dans la boîte aux lettres !

LE SAVAIS-TU ?

Le Mail Art ou Art Postal est une technique artistique qui consiste à créer une lettre ou un objet, un peu comme un tableau et de l’envoyer par la poste !

Le Musée de la Poste à Paris présente des expositions autour de ce thème et te propose même d’envoyer des e-card à partir de leur site :

Étape 3 : Décore autour de ce cadre.

Sois aussi original que le facteur !

www.laposte.fr/adressemusee

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Atelier Photo Petit

Par Romain Carmona

BESTIAIRE IMAGINAIRE BESTIAIRE DE FOLIE

CERF-CARGOT SINGE-OISEAUu

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DRO-MOUTON

Il n’a pas fait de cheval dans son Palais, le facteur.

Car c’était peut-être sa brouette qui était son fidèle destrier, emmenant ses cailloux jusqu’à son Palais.

AGNEAU-TORO

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EMMA au

Coquillages

JARDIN

par Emma Lidbury

La première partie du Palais, dont une fontaine nommée “La source de la vie”, est construite avec des centaines de coquillages, coquilles, fossiles (traces laissées par la mer à l’époque préhistorique) trouvés durant ses tournées !

s s n’est pa Hauterive mer, près de la iennent tous v mais d’où ges ? la il u q o ces c x cailloux Contrairement au alentours, s de t qui proviennen ent envoyés ai ét es ag des coquill r! seillais du facteu par le cousin mar

L’huître aussi a

un manteau !

Le manteau de l’huître correspond à la membrane qui se rétracte lorsqu’on l’asperge de citron !

De nos jours, les coquilles rès d’huîtres sont collectées aup ns iro des habitants des env d’Hauterives pour restaurer le Palais !

C’est grâce à cette membrane que l’huître construit sa coquille dès son plus jeune âge et tout au long de sa vie.

quille

co st faite la e i o u q e D illages ? des coqu

Pour faire simple, la coquille est composée de calcaire et d’une substance organique organisée en couches comme le fait un maçon lorsqu’il construit une maison.

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un peu comme le du Facteur Ch Palais eval !

AU PALAIS TU PEUX AUSSI Y JOUER

!! !

Avec les écrans tactiles qui reprennent les façades du Palais, son bestiaire (biche, pélican, crocodile,...) et son architecture (temple hindou, maison carrée d’Alger...). À replacer au bon endroit.

Avec des dalles de mots pour reconstituer des citations ou en inventer d’autres.

Et dans le jardin, avec des faux galets aimantés pour reconstituer des figures, des architectures ou des mots sur des plaques de métal qui serviront d’habillage durant la période de chantier.

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JEU Les mots mêlés

Retrouve les mots suivants cachés dans la grille. Tu peux les lire de haut en bas, de gauche à droite ou de droite à gauche et en diagonale.

PIERRE - DROME - MONUMENT - PALAIS - BROUETTE - OEUVRE - TEMPLE - TERRASSE - GALERIE - IDEAL - TOMBEAU - NATURE - COQUILLAGE - CONSTRUCTION - TOURNEE - TRAVAIL HOMME - FACTEUR - GEANTS - FORMES - EXTRAORDINAIRE ANIMAUX - COLONNE - CHEVAL - IDEAL - JARDIN - LIEU - NAIF - REVE - POSTE - VILLA - VIE - CHAUX

X E X T R A O U O R A L G H D R C M M B S E J R E

R D I N A I R E I U P F O R M E S U O X P N I R G A L E R I E E O M E F I A N N A T U R S C R A N I M A U X V V T I R C F A C E T E M P L E

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N O I A U T R D E N F E T I A L R G T N L I E U B

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N E A E

À TOI DE JOUER

DÉCOUPAGE À partir d’éléments d’architecture, pages 30 et 35, que tu auras découpés, invente ton propre Palais Idéal sur la double page centrale (31 et 32) que tu auras détachée !!!

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DÉFENSE DE RIEN DÉCOUPER

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À TOI DE JOUER

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TRAVAIL DE ........

... JOURNÉES ... HEURES PLUS OPINIaTRE QUE MOI SE METTE À L'ŒUVRE.

Comme Ferdinand Cheval, inscris ici ton nom et le temps que tu as mis pour créer ton palais !

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COLORIAGE

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La surprise de Pépé

E

n ce vendredi soir d’avril, Clémentine, 9 ans et demi, était toute joyeuse ! Elle était en route avec ses parents pour un week-end de trois jours chez son Pépé et sa Mémé. Ses oncles, ses tantes et ses cousins venaient aussi et la fillette, qui n’avait pas de frère et sœur, aimait bien ces retrouvailles familiales.

Dans la voiture, Clémentine aimait regarder le paysage défiler et guetter les différentes étapes du trajet qu’elle connaissait par cœur. Quand la voiture quitta l’autoroute, elle savait qu’ils étaient bientôt arrivés et son excitation monta d’un cran ! Dans un village, ils passèrent devant la vitrine d’une boulangerie et Clémentine réalisa avec joie que c’était le week-end de Pâques.

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La surprise de pépé

Clémentine était très gourmande et surtout de chocolat.

Elle se réjouit en pensant à la traditionnelle chasse aux œufs que ses grands-parents allaient organiser dans leur jardin. Elle gardait un très bon souvenir de celle de l’an passé, où elle avait trouvé avant tout le monde le plus gros œuf en chocolat !

C’est sur cette pensée gourmande que Clémentine aperçut enfin la maison familiale. A peine la voiture arrêtée, elle courut à la rencontre de ses grands-parents qui attendaient sur le seuil. A l’intérieur, ses cousins, des triplés de 8 ans, Jules, Jérôme et Johan, étaient déjà là, ainsi que sa grande cousine de 13 ans, Mélodie. Après des retrouvailles joyeuses, ce fut l’heure du dîner.

A table, Pépé prit la parole : « Les enfants, on a décidé de ne pas faire de chasse aux œufs dans le jardin cette année… » A ces mots, les cinq cousins protestèrent bruyamment et Pépé éclata de rire, avant d’ajouter : « Du calme ! Au lieu du jardin, vous allez chercher les œufs dans le Palais Idéal du Facteur Cheval… » Les enfants se regardèrent alors, les yeux ronds d’incompréhension. « Le palais de qui ? » demanda Clémentine, dont les joues étaient devenues aussi rouges que ses cheveux. Mais Pépé ne voulut pas en dire plus. « Vous verrez dimanche, c’est une surprise ! », dit Mémé, amusée par l’impatience de ses petits-enfants.

Le lendemain, il pleuvait et Clémentine joua toute la journée aux cartes et à d’autres jeux de société avec ses cousins.

Ensemble, ils élaborèrent les théories les plus folles sur la surprise de Pépé. « Il a parlé d’un palais, dit Jules. Vous croyez qu’il y a un Roi ou quelqu’un de très riche par ici ?

- Mais il a dit que c’était un facteur ! C’est impossible, les facteurs ne sont pas riches ! protesta Mélodie.

- Peut-être que c’est un facteur qui a gagné au Loto ? », tenta Johan.

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À la fin de la journée, les enfants n’en savaient pas plus, mais chacun avait sa petite idée… Clémentine s’endormit en rêvant d’un palais extraordinaire où des œufs en chocolat par milliers seraient cachés dans tous les recoins.

Elle imaginait un facteur dans son uniforme tout brodé d’or et de pierres précieuses déambulant dans son palais sur un magnifique cheval blanc… « Debout c’est l’heure ! » Clémentine se réveilla en sursaut le dimanche matin. Après un petit-déjeuner vite expédié, chacun monta en voiture. Une vingtaine de minutes plus tard, toute la famille arriva dans un village nommé Hauterives. Les enfants levèrent la tête pour apercevoir le fameux palais, mais aucune tour, aucune coupole, aucun bâtiment ne dépassait à l’horizon, et ils furent tous déconcertés !

Enfin, ils arrivèrent devant un musée, où Pépé acheta des tickets. Une dame à l’accueil demanda : « Vous venez pour la chasse aux œufs ? Par ici ! » Tout le monde la suivit et se retrouva alors dans un jardin au milieu duquel se tenait une construction en pierres très étrange !

La guide expliqua les règles du jeu : « Voici le Palais Idéal, construit par Ferdinand Cheval il y a plus de cent ans. C’est une œuvre d’art unique où nous avons caché cent œufs peints. Chaque œuf trouvé vous donnera droit à un œuf en chocolat. Et il y a un œuf très spécial, peint en rouge et or, qui vous fera gagner le gros lot… » 42

La surprise de pépé

Les regards de Clémentine et ses cousins, ainsi que de la quinzaine d’autres enfants présents, se tournèrent alors vers un énorme lapin en chocolat qui trônait sur une table, derrière la guide. Celle-ci distribua un petit panier à chaque enfant avant de donner un indice pour gagner le gros lot : « Trouvez le lapin ! » La chasse aux œufs commença et tous les enfants se précipitèrent dans le Palais. Clémentine, ne sachant pas où commencer, gravit un escalier biscornu. Elle regardait partout à la fois et découvrit des sculptures représentant des tas d’animaux étranges : des oiseaux, un éléphant et même un chien. Mais le lapin restait introuvable, et plus les minutes passaient, plus la fillette craignait de voir le gros lot s’envoler !

Tout à coup, alors que Clémentine se trouvait tout en haut du Palais, des hourras retentirent. Sa déception céda immédiatement la place à la joie quand elle comprit que c’était les triplés qui brandissaient le petit œuf rouge et or… « Bravo les cousins ! » s’écria Clémentine. Pendant le trajet du retour, n’y tenant plus, elle leur demanda où était ce fameux lapin. « Ah, mystère… À toi de le trouver la prochaine fois ! »

Fin

Texte d’Annabel Coavoux Illustrations de Faustine Brunet

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Coups de cœur Les

de la rédaction

Les bouquins autour du facteur...

PALAIS IDEAL DU FACTEUR CHEVAL, de Gérard Denizeau aux nouvelles éditions Scala Un beau livre très complet sur l’histoire de Ferdinand Cheval et sur les grandes étapes de son aventure architecturale.

Le Palais Idéal photographié sous tous ses angles et dans ses moindres détails.

FACTEUR CHEVAL de Eliette Jafflin-Millet aux éditions du Poutan L’histoire du Facteur Cheval évoquée en images. Un texte très épuré et de jolies illustrations pour un personnage hors les normes. A partir de 3 ans.

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Cent regards pour le Facteur Cheval aux éditions Fage Pour célébrer les cent ans du Palais Idéal, un livre hommage de cent artistes, historiens et anonymes sous la forme d’un abécédaire.

LE PALAIS IDÉAL DU FACTEUR CHEVAL De Philippe Bonifay , Thierry Schneyder Dessinateur et Julien Grycan Dessinateur aux éditions Glénat Une bande dessinée qui retrace l’histoire du Facteur Cheval, racontée par un jeune reporter au journal L’Illustration.

MERCI FACTEUR !

Dans la collection Pont des Arts Aux éditions de l’Élan vert & Canopé Une drôle d’histoire entre les personnages qui peuplent le Palais idéal et le Facteur Cheval. À paraître à la rentrée prochaine

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Un peu de

Culture

Livres, musique, art, cinéma...

AUX SOURCES DU PALAIS IDÉAL LES CARTES POSTALES ET LE MAGASIN PITTORESQUE Pas besoin de voyager quand on est facteur ! Les deux sources d’inspiration majeures de Ferdinand Cheval, pour accomplir son Palais Idéal, furent essentiellement les cartes postales montrant palais et autres châteaux, ainsi que la fameuse revue Le Magasin Pittoresque . Découvrons-en les trésors.

L

es pays lointains et exotiques, dont il perçoit l’image à travers les cartes postales, font rêver Ferdinand Cheval. Les cartes postales se popularisent en 1873. C’est aussi la grande époque des premières expéditions archéologiques et le début des colonies françaises en Afrique du Nord et en Asie. Les voyageurs de l’époque envoient à leurs proches les photographies des lieux qu’ils découvrent sous forme de cartes postales.

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Ferdinand Cheval a eu en main quotidiennement, tandis qu’il les achemine jusqu’à leurs destinataires, de nombreuses cartes postales montrant bien des contrées lointaines et merveilleuses, comme les temples khmers au Cambodge, des palais hindous en Inde, des mosquées en Orient ou dans les pays du Maghreb.... et même des chalets suisses ! Toutes ces images de monuments et de pays exotiques ont ainsi formé l’imaginaire de Ferdinand Cheval.

Et c’est à partir de ces photographies qu’il a peu à peu façonné les éléments de son Palais, dont les façades et les détails témoignent bien de ces nombreuses influences architecturales.

Curieux de nature et désireux d’enrichir ses connaissances, Ferdinand Cheval est par ailleurs un grand lecteur de la revue Le Magasin Pittoresque, dont il possède de nombreux numéros. Cette revue est une sorte d’encyclopédie illustrée abordant l’histoire, l’archéologie, la science ou encore les voyages. C’est dans ces pages et à travers ces nombreuses gravures et illustrations qu’il a également puisé son inspiration. La revue offre en effet de belles représentations du monde animal et de l’architecture du monde.

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HOMMAGES D'ARTISTES DE BRETON À NIKI DE SAINT-PHALLE Ils ont été nombreux les artistes à reconnaître l’oeuvre du Facteur Cheval ! Tous ont salué à leur manière la démarche insolite de cet artiste naïf bien avant l’heure. C’est à travers leur poésie et collages, leurs dessins, peintures, sculptures ou installations qu’ils lui ont rendu hommage. Petit album de ces artistes inspirés par Ferdinand !

Visitant le Palais Idéal à plusieurs reprises dans les années 30, le poète et fondateur du Surréalisme, André Breton, exprime son admiration pour le Facteur Cheval en lui consacrant un poème. Paru dans le recueil Le révolver aux cheveux blancs, édité en 1931, il débute par ces vers : « Nous, les oiseaux que tu charmes du haut de ces belvédères... ».

Son ami Max Ernst, peintre et photographe, issu du Dadaïsme, également très impressionné par le Palais Idéal, réalise en 1932 un portrait de Ferdinand Cheval qu’il nomme : The postman Cheval. Ce tableau, à base de collages, d’encre et de gouache, fait aujourd’hui partie de la collection de Peggy Guggenheim à Venise.

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A ut re g ra n d a d m i rat e u r d u Facteur Cheval : le peintre Pablo Picasso, qui lui aussi vient souvent visiter le Palais Idéal lors d’escales quand il se rend dans le sud de la France. Le Palais lui inspire, en 1936, une série de 12 croquis dessinés dans un carnet « avec un drôle de Cheval ». (le même que celui de Guernica).

Quant au sculpteur Jean Tinguely, c’est de Ferdinand Cheval qu’il revendique une filiation artistique pour Le Cyclop. Cette œuvre, appelée aussi La Tête ou Le monstre dans la forêt, est installée à Milly-la-Forêt.

La peintre et plasticienne Niki de Saint-Phalle est venue visiter le Palais plusieurs fois. Elle dit avoir été marquée dans sa démarche de création par deux influences majeures : l’architecte catalan Gaudí et... le Facteur Cheval. En 1962, elle lui dédie une de ses œuvres, dans la série des Tirs, intitulée Hommage au Facteur Cheval.

Articles d’Emmanuelle Berne

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JEU

LES GÉANTS DE FERDINAND ET LES NANAS DE NIKI

Amuse-toi à colorier les géants à la façon de Niki et les nanas de Niki à la façon des géants.

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JEU

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Parmi les ĂŠlĂŠments du Palais, retrouve les intrus.

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Il paraît que le facteur a construit un palais après que son pied se soit pris dans un caillou ...

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w Espèce de sale canard !

Crotte !

Zut !

Prout !

Heureusement qu’il n’a pas marché dans une crotte de chien !

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Bande dessinĂŠe : Pat & Compagnie

Par Max Lewko

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Jeux

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Les 7 erreurs Retrouve les 7 erreurs qui se sont glissĂŠes entre ces deux palais.

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AIDE LE FACTEUR À DÉPART

ENTRÉE

SORTIE

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RETROUVER SON CHEMIN ENTRﾃ右

SOCRATE

SORTIE

ARRIVﾃ右 57

LES

Photo : g.cabella@balloïde-photo.com

LABYRINTHES DE HAUTERIVES

JEUX DE CACHE-CACHE ET DINOSAURES Le Facteur Cheval aurait certainement aimé flâner et se perdre dans les Labyrinthes de Hauterives, situés à quelques kilomètres de son Palais Idéal. En plein cœur de la Drôme des Collines, ce lieu offre un espace de jeux à ciel ouvert, à parcourir en famille.

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Plus de dix ans après sa création, le site abrite les frondaisons de quelque 6500 arbres et s’étend sur 4 hectares de terrain où serpentent, sur 7 km de parcours, les quatre labyrinthes façonnés dans les glycines, les plants de lavande, les cyprès et les charmilles.

Archéologue de formation et passionné par la création de mosaïques, Alain Orcel crée en 2001 un premier jeu consacré à l’initiation à la mosaïque, intitulé Mosacube. Dans la foulée, il imagine et conçoit pour ses propres filles un premier labyrinthe végétal, taillé dans l’herbe. Au fil du temps, il lui vient peu à peu l’idée d’associer en un même lieu, autour de sa maison et de son terrain, ce qu’il aime : la mosaïque et les labyrinthes. Les labyrinthes de Hauterives étaient nés !

C’est sous les tonnelles de glycines que l’on peut commencer le parcours initiatique dans le premier labyrinthe, dont le cheminement se montre sinueux.

Puis, l’on peut poursuivre par le labyrinthe de lavandes, dont les petits bosquets bordent les 1.5 km. De forme carrée, il présente des chemins sans issue pour se perdre un peu et une seule sortie.

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Photo : g.cabella@balloïde-photo.com

Pour finir le périple : le labyrinthe des charmilles, dont les 2,5 km de spirales s ’ e n ro u l e nt à f l a n d e coteau et jouent à cachecache avec le visiteur en l’entrainant dans une série d’impasses.

Le labyrinthe de cyprès emmène le visiteur à travers ses 3,5 km et ses six spirales imbriquées. On y entre comme dans une comptine pour enfants par la phrase : « il m’aime... ».

Puis, à chacun sa sortie : « un peu », « beaucoup », « passionnément... ».

Enfin, pour faire une pause à l’ombre et se rafraîchir, le site offre une aire de piquenique et un LabyrinthePlage, équipé de jets d’eau, de brumisateurs et de sable blanc.

Ce labyrinthe est le plus ludique des quatre, avec son jeu pédagogique composé de questions à choix multiples autour du système solaire et dont les panneaux présentent l’ensemble des planètes.

Informations pratiques Les Labyrinthes de Hauterives, 390 Les Bessées - 26390 Hauterives Tél. 04 75 68 96 27 Site internet : www.labyrinthes-hauterives.com 60

Photo : Les Labyrinthes de Hauterives

LES DINOSAURES S'INSTALLENT AUX LABYRINTHES. Les Labyrinthes de Hauterives accueillent dès le printemps une collection de dinosaures géants qui ravit les petits amateurs de Préhistoire, comme les grands !

Diplodocus, Stégosaurus, Iguanodon, Apatosaurus, Kentrosaurus, Deinonychus... en tout une cinquantaine de spécimens mythiques à découvrir, dont les reproductions fidèles ont été conçues sur la base des connaissances scientifiques.

Ces animaux fabuleux viennent pimenter le parc. L’exposition est accompagnée d’une série de panneaux didactiques, d’un quizz et d’un jeu de pistes constitué de lettres pour trouver un mot mystérieux.

Photo : Les Labyrinthes de Hauterives

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L'

Agenda DU FACTEUR

ARTISTES EN RÉSIDENCE

Tous les ans, des artistes plasticiens sont invités au Palais en résidence pour créer des œuvres inspirées par celle de Ferdinand Cheval.

Crédit Photo : Nils Udo

On compte parmi eux Hervé Di Rosa, Ben, Titouan Lamazou, Nils Udo ou encore Bernard Pras.

Installations, scupltures, dessins, photo, affiches...

Quel hommage foisonnant !

Bernard Pras

Ben

Di Rosa 62

Crédit Photo : Emmanuel Georges

Nils Udo

LA NUIT AU PALAIS L’été, à la nuit tombée, le Palais se transforme en salle de concert à la belle étoile.

Crédit Photo : Emmanuel Georges

Crédit Photo : Emmanuel Georges

De nombreux artistes musiciens séduits par les lieux, partagent avec le public, l’intimité de la nuit pour un moment magique et singulier, le temps d’un concert.

Louis Chédid, Jacques Higelin, Benjamin Biolay et bien d’autres encore...

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Décembre > Janvier de 9h30 à 16h30 Février > Mars de 9h30 à 17h30 Avril > Juin de 9h30 à 18h30 Juillet > Août de 9h30 à 19h00 Septembre de 9h30 à 18h30 Octobre > Novembre de 9h30 à 17h30

Ouvert toute l’année sauf le 25 décembre, le 1er mai et du 15 au 31 janvier

PARIS LYON

ST-VALLIER VALENCE

HAUTERIVES

ROMANS

MARSEILLE-NICE Palais Idéal du Facteur Cheval 8, rue du Palais 26390 Hauterives - Drôme Tél. +33 (0)4 75 68 81 19 Fax +33 (0)4 75 68 88 15 contact@facteurcheval.com

Logos:Mise en page 1 12/12/12 08:01 Page2

Le Palais Idéal est la propriété de la commune de

Ce numéro spécial a été réalisé avec le concours de Porte de DrômArdèche

HAUTERIVES www.facteurcheval.com HAUTERIVES - DRÔME