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Galilée par Didier Domisse

Par Didier Domisse

Didier Domisse nous envoie un nouveau texte, preuve de sa grande vitalité et nous en sommes ravis. C’est parti pour Galilée, un classique dont on ne se lasse pas.

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Galileo Galilei (dit Galilée) (1564–1642)

On peut considérer Galilée comme le fondateur de la physique moderne. Il invente la cinématique, la microscopie, la thermométrie et il établit la loi de la chute des corps et du mouvement du pendule. En étant un des premiers à pointer une lunette vers le ciel, il fait en quelques nuits du mois de juillet 1610 la plus grande moisson de découvertes jamais faites par un astronome. Galilée publie en 12 mars 1610 le Sidereus nuncius « le Messager céleste » où il rend compte des découvertes qu’il vient de faire grâce à la lunette. Le livre a un succès prodigieux et immédiat : les 500 exemplaires imprimés sont épuisés. L’Europe entière ne parle que de Galilée, de la lunette, des montagnes de la Lune etc. Énumérons les découvertes en utilisant les croquis dessinés par Galilée.

Les découvertes de Galilée. Les lunettes de Galilée au Musée Galilée de Florence. La première lunette a un objectif de 51 millimètres de diamètre et une focale de 1330 millimètre. Sa lunette grossissait 3 fois. Avec la cinquième lunette qu’il fabrique, Galilée obtient un grossissement de trente fois.

Il s’agit de sa plus grande découverte et la plus spectaculaire. Il leur attribua le nom d’astres médicéens, en l’honneur de la famille de Côme de Médicis, son protecteur. Galilée tient la preuve que la Terre n’est pas le centre unique de toutes les révolutions célestes. Non seulement quatre satellites tournent autour de Jupiter, mais ils sont entraînés avec la planète dans son déplacement apparent.

Galilée et Saturne

Il s’aperçoit que Saturne a un aspect bizarre. Il imagine que les deux taches de part et d’autre de Saturne sont des satellites. Il faut préciser que sa lunette est trop faible pour qu’il puisse deviner, dans ses protubérances, les anneaux de Saturne. Cette découverte, c’est Huygens qui la fera quarante -cinq plus tard, avec une lunette bien plus puissante. Galilée n’a pas eu beaucoup de chance avec Saturne, il se rattrape avec Vénus.

Les phases de Vénus

Si les phases de Vénus ne peuvent à elles seules confirmer le système de Copernic, du moins elles invalident celui de Ptolémée : pour ce dernier, la planète devait toujours conserver une forme de croissant. Or Galilée observe un cycle complet de phases, preuve que Vénus tourne autour du Soleil. Vénus apporte des preuves décisives en faveur de Copernic.

Les taches solaires

En 1613, Galilée publie ses lettres concernant les taches solaires : en observant par projection le Soleil, il découvre que l’astre du jour a des taches et il mesure leur période de rotation. Il prouve que ces taches sont situées à la surface ou du moins très près, du Soleil. Le premier auteur à avoir publié (en 1611) un ouvrage sur les taches solaires est Fabricius (1587 – 1615) qui les a observées auparavant dès 1611.

Le relief lunaire et la Voie lactée

Sur la Lune, corps réputé, comme tous corps célestes depuis l’Antiquité, d’une sphéricité parfaite, Galilée observe des montagnes, des vallées et des cratères. L’astronomie officielle enseigne que la Lune est une boule lisse et parfaite, polie comme du cristal. Pour Galilée, il n’y a pas de doute : la Lune est montagneuse. Le mystère de la lumière cendrée de la Lune et du clair de terre est enfin dévoilé et expliqué par Galilée.

La Voie lactée, considérée par la majorité des auteurs comme une exhalaison de l’atmosphère, se révèle constituée d’une multitude d’étoiles invisible à l’œil nu.

Amas stellaires

« Merveille encore plus grande, les étoiles que certains astronomes ont appelées jusqu’à aujourd’hui des Nébuleuses sont des troupeaux de petites étoiles éparpillées d’admirable manière », Galilée, le Messager des étoiles.

Galilée raconte, dans « Le Messager des étoiles »: « J’avais l’intention de représenter toute la constellation du chasseur Orion, mais j’ai reculé devant la quantité d’étoiles qu’elle contient – plus de cinq cents. » Il dessine donc seulement le baudrier et l’épée d’Orion, avec 80 étoiles en plus des huit visibles à l’œil nu.

De la même façon, les six étoiles brillantes qui forment le groupe des Pléiades lui apparaissent dans un nuage de quarante étoiles, invisibles jusque-là.

Ci-dessous, à droite, la nébuleuse Praesepe, de la constellation du Cancer, dessinée par Galilée. A gauche, la nébuleuse d’Orion.

Auteur : Didier Domisse

Remerciement : Roland Boninsegna pour la relecture et pour ses précieux conseils. Source : DU formation de base en astronomie – Paris-Sud XI Galilée, le messager des étoiles de Jean-Pierre Maury

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