Architectural Portfolio 2020 - Paul de Greslan

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PA U L D E G R E S L A N D. E. H M O N P Po Ca architecture portfolio 2020 +33 6 85 43 65 49 / pauldg@hotmail.fr


« Il suffit de quelques branches disposées les unes à côté des autres pour se sentir à l’abri ou, comme l’écrivait joliment Bachelard « concentrer de l’être à l’intérieur des limites qui protègent » Arthur LOCHMANN, La vie solide. La Charpente comme éthique du faire. Payot & Rivages, Paris, 2019


A

RCHITECTE D.E.-HMONP & Post-Carbone Passionné d’architecture, autonome et engagé

246 rue de la Convention 75015 Paris, France Né à Nouméa, Nelle Calédonie

EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES Avril 2019 à oct. 2020 : Chef de projet urbanisme et projets outre-mer chez ATELIER PHILIPPE MADEC - Concours à Mayotte pour la construction d’un lycée (mars 2020) et la rénovation d’un collège (octobre 2020) - Suivi en tant que mandataire du groupement de MOE de la ZAC Seguin-Rives de Seine à Boulogne-Billancourt pour le compte de la SPL Val de Seine Aménagement - Assistant de projet pour la MOE de la restructuration de la ville du Précheur en Martinique, sous la direction du PUCA Fév. à octobre 2019 : Commissaire associé pour l’exposition «Taking the Country’s Side : architecture & agriculture» pour la Triennale d’Architecture de Lisbonne puis Archi Zoom à l’EPFL, avec Sébastien Marot, philosophe de l’environnement. Responsable des recherches et contenus iconographique, audiovisuel, et de la scénographie Depuis le début de mes études : Conception et suivi de projets personnels, allant de l’esquisse au chantier, à Béganne (2019), Paris (2018), Limoges (2017-2019), et en Nouvelle-Calédonie (2013 et 2016). Assurance MOE à Euromaf Mai à Juill. 2016 : Stage dans l’agence Bull O’Sullivan architects, à Auckland, Nouvelle-Zélande. Participation active aux travaux de l’agence, réalisation de maquettes et suivi de chantier Sept. 2015 à mars 2016 : Stage long chez ATELIERS LION ASSOCIÉS, Architectes Urbanistes Paysagistes. Collaboration à la conception d’un écoquartier de 4000 logements avec commerces et équipements, sur une friche asilaire 2014, 2012, 2011 : Stages chez CAYROL ARCHITECTES et VUE SUR MER ARCHITECTES Nlle Calédonie FORMATION Sept. 2019 à Juill. 2020 : Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre, Éav&t, encadrée par Guillaume Boubet. Sujet : Ici ou là, structure pour une pratique au creux du lieu. Avec la participation d’Amélie le Paih, Bernard Quirot, Philippe Madec, et Simon Teyssou Sept. 2018 à Sept. 2019 : DPEA Post-Carbone, Éav&t et École des Ponts ParisTech. Objectif : transmettre aux architectes les savoirs, méthodes et outils nécessaires à l’interprétation et à la réaction aux enjeux climatiques, sociétaux, et de raréfactions des ressources. Prof. Jean François Blassel, Raphaël Ménard et Julien Chopin Fév. 2017 à Juill. 2018 : Master Transformation, Éav&t : l’architecture comme maîtrise des transformations sociales, spatiales et environnementales. Prof. Julien Boidot, Mathieu Delorme et Paul Landauer Sept. 2016 à Janv. 2017 : Premier semestre de master 1 au Waterford Institute of Technology, Irlande Sept. 2012 à Juill. 2015 : DEA, l’Éav&t. Prof. Florence Lipsky et Jean-Marc Weill 2011 : Baccalauréat section scientifique mention très bien COMPÉTENCES Langues : Anglais : niveau C2 ; TOIEC 960/990 Maitrise des logiciels : Autocad, Sketchup pro, Photoshop, Indesign, Illustrator, Premiere Pro, et la suite office, et logiciels environnementaux (Pléiades, Climate Consultant, Dialux, Contam) Notions d’Archicad, Rhinoceros, Grasshoper LOISIRS Séjours (Nouvelle Calédonie (18 ans), Irlande (5 mois), Nouvelle Zélande (6 mois) et Australie (2 mois), voyages (Vanuatu, Espagne, Portugal, Italie, Allemagne, Suisse, Ecosse), heureux co-propriétaire d’un voilier.

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C

ONCOURS : LYCÉE TANI MALANDI - Chirongui, Mayotte - 2019/20 Proposition pour un lycée mahorais bioclimatique en zone à risque (45M €, 18 500 m²)

Chef de projet pour Atelier Philippe Madec, sous la direction de A. Petitjean

La baie de Bouéni

La Mangrove

Chirongui

Le lycée

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Les padzas

Les coteaux boisés

La forêt humide

Le Choungui

Coupe territoriale 1/20 000


Situé sur les rives calmes de la baie de Bouéni et à l’abri du volcan Choungui (le gardien en mahorais), le site du lycée général et professionnel Tani Malandi est une perle à la rencontre des grands paysages. L’édification du lycée prévoit la réunion de deux lycées prééxistants, avec la création d’environ 18 000 m² de surface de plancher sur un site particulièrement contraint. D’un côté, cette forte densité bâtie invite à penser ce lycée à l’échelle de la commune de Chirongui, comme un véritable morceau de ville avec tout le vocabulaire associé : places, parvis, jardins, bois, clairières et venelles. De l’autre, elle suppose d’orienter la conception des espaces extérieurs et bâtis vers la préservation voire le renforcement de la qualité paysagère de ce site, à l’interface avec les paysages extraordinaires alentours. Posé sur la plaine littoral, le lycée est soumis à terme aux submersions marines d’une part, de l’autre aux inondations pluviales. Dès lors, la conception s’attèle en premier lieu à la légereté et la reversibilité, notamment des rez-de-

chaussée. La majeur partie du lycée est construite sur pilotis, à 50 cm minimum du sol. En rez-de-chaussée, des murs en briques de terre crue compressée viennent délimiter les programmes les plus gourmands en espace (cafétaria, ateliers de construction, équipements sportifs), glissés dans la trame des étages supérieurs. Les constructions en étages sont toutes issues de la déclinaison d’un système constructif unique : une barre de 7 mètres de large en structure bois et plancher béton, avec coursive rapportée de 1,5m, largement ouverte sur ces deux côtés grâce à des ventelles tantôt en bois, tantôt en verre. Une double peau de brises soleils ajustés en fonction des orientation les protège des surchauffes solaires. Cette double peau de structure bambou se retourne en attique pour supporter la surtoiture bacacier. Le vent passe ainsi à la fois sous les bâtiments, entre les façades et les doubles peaux, à travers les classes et entre toitures et sur-toiture, permettant tout à la fois de capter les caloris de l’intérieur et d’éviter le rayonnement direct. L’ensemble de la conception est ainsi le fruit d’une vision bioclimatique tropicale contextualisée.

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Gestion de l’eau : cours d ’eau, noues, bassins

Plan des sols : stabilisé, béton, pleine ter re

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Plan de masse 1/2000

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Croquis de la cour jardin ouverte sur le coteau

Croquis de la cour jardin, en cœur de lycée

Coupe du gymnase à la route nationale 1/1000

Coupe de la salle d’EPS à la cour jardin 1/1000

Coupe sur la circulation centrale du lycée 1/1000

Plan de rez-de-chaussée 1/2000

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8h

Albizia

D 21 ° 60 re mb éce

° 21 40 h 17

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Salle Informatique Atelier modelage

Bananier

Blue Daze

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Saliette

Salle de lancement Salle de lancement

Atelier Plâtre

Terrain existant

Atelier Peinture

Coupe sur les ateliers 1/500

Manguier

8h D 21 ° 60 re mb éce Classe

Antsombera

Salle cours physique-chimie

° 21 40 h 17

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Salle TP SVT Jasmin

Salle de travail

Salle de travail

Espace détente

Hazo Mpiki

Salles des étudiants

Foyer lycéen

Terrain existant

Coupe sur les bâtiments partagés 1/500 8h

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22° - 21 Ju 16h

Antsombera Mwinga Vavi

Salle de cours

Salle de cours

Kalanchoé Dianella & Fougère

Salle de cours

Hibiscus de bord de mer

Salle de cours

Dypsis Lanceolata

Refectoire Terrain existant

Coupe sur le réfectoire 1/500

Plan masse bioclimatique 1/1500

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Le hall d’accès

Les bâtiments partagés

Les barres

La halle E.P.S.

Axonométrie structurelle

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U

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N JARDIN D’HIVER SUR LA VILAINE - Béganne - 2019/20 Rénovation énergétique et extension d’une longère bretonne.

Indépendant, en MOE complète


Budget : 130 000€ Durée du chantier : 5 mois Ossature bois : SARL ACB Scierie : Woodstone Epaillard Nichée au creux du port Foleux, dans le Morbihan, cette ferme était historiquement fermée sur l’extérieur. A sa proue, une ancienne verrière tombait en ruine, et formait une véritable passoire énergétique. A l’extérieur, la grande terrasse en granite est entièrement reconstruite et une piscine est ajoutée. Par ailleurs, une filière d’assainissement non collectif de type filtre à sable nouvelle génération est créée pour mettre répondre aux exigences environnementales.

De son côté, l’extension/rénovation associe de nombreux dispositifs pour améliorer les qualités spatiales et d’usages tout en garantissant un confort en toutes saisons et sans dépense énergétique. La récupération des eaux de pluie pour le jardin, la création d’une cheminée de tirage favorisant la ventilation et le rafraîchissement naturels, l’utilisation mesurée de l’énergie solaire reçue et une construction en matériaux majoritairement locaux et renouvelables (bardage en chêne local brut de sciage, douglas des pays de Loire, contreplaqué en pin maritime des Landes) font de ce projet un pari réussi apportant au client une pleine satisfaction d’usage. Croquis d’intention

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Février 2019

Mai 2020

Juillet 2020

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Plan R+1, DCE, 1/50

Septembre 2020

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Coupe Ouest-Est, DCE, 1/50

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Coupe Nord-Sud, DCE, 1/50

Avant travaux

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L

École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée

ARGUONS LES AMARRES, POUR UN DOLUS SOLIDAIRE - Dolus d’Oléron - 2018 Étude territoriale historique et prospective. 260 pages

avec I. Skaragkou et F. Cornée, prof. J.-F. Blassel, J. Chopin et R. Ménard

Estran vaseux*

Florentin Cornée Paul de Greslan Iliana Skaragkou

Marais doux* Claires* Bâtis

Cahiers du DPEA PoCa Post-Carbone 2018 – 2019

Larguons les amarres, pour un Dolus solidaire

Forêts

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Plages 3500 m


Etude réalisée pour le Plan Urbanisme Construction Aménagement et la mairie de Dolus d’Oléron. Un tourisme inégalement réparti aussi bien dans le temps que dans l’espace, une dépendance énergétique au continent, une mobilité à prédominance carbonée, une population vieillissante, une périurbanisation sans précédent, des classements paysagers indénombrables et, finalement, les dérèglements climatiques. L’adaptation d’Oléron la Lumineuse à ses nombreux défis semble bien difficile à envisager. Inscrite dans cet environnement contraint, la présente étude fait de Dolus le théâtre de démonstrations embrassant le champ des possibles pour habiter Oléron demain. Il s’agit à présent de considérer les bienfaits d’une insularité ré-enchantée, porteuse d’un écologisme authentique. Le paysage offre une lecture du dialogue entre les humains et le territoire qu’ils ménagent. Les trois unités paysagères d’Oléron - le littoral atlantique, les terres hautes, les pertuis et

Cordons littoraux actuels à prédominance sableuse

Dunes de type parabolique à apport aérien dominant

Calcaires détritiques et glauconieux

Alluvions fluviatiles siliceuses sables et graviers

leurs marais - forment alors les portes d’entrée de stratégies territoriales, urbaines, architecturales et paysagères, visant la production d’hébergements spécifiques à chacun : dolusien actif ou retraité, résident secondaire, touriste de passage, saisonnier... Tout d’abord, la courte histoire du tourisme de masse sur le littoral atlantique nous invite à prendre le parti de la légèreté, autorisant une occupation du sol résiliente aux usages et au climat. Dans un deuxième temps, l’explosion pavillonnaire récente du centrebourg, conçue pour la mobilité automobile, interroge sa densification inspirée des qualités du tissu urbain historique. Dans un troisième temps, la diversification de l’activité dans les marais ostréicoles, historiquement inscrite dans la vase mainte fois remodelée, s’impose à nouveau comme garante du maintien écosystémique faisant la richesse de l’île. Ensemble, ces démonstrations portent un projet commun de mobilité, renouent avec les filières insulaires, et font la part belle aux savoir-faire. Par leurs interrelations, elles affirment la solidarité comme pièce faîtière de la construction oléronaise.

Vase brune (prise récente) : d’origine laguno-marine

Vases sableuses, alluvions à apport marin dominant

100 m

1000 m

Une question d’orientation

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45°

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Les points cardinaux n’ont guère d’importance pour Oléron, l’île elle-même nous le montre. Oléron résulte de l’agrégat de sédiments sur l’extrémité d’une dorsale calcaire griffant l’Aquitaine de sud-est en nord-ouest. Issue du Jurassique et du Crétacé supérieurs et soumise aux courants marins et fluviaux, c’est cette dorsale qui donne à Oléron sa forme linéaire et son orientation, marquée au sud-ouest par des plages et leur système dunaire, et au nord-est par un estran vaseux* et ses marais salés*. Ces deux côtes et les déplacements de l’une à l’autre façonnent le quotidien des Oléronais selon des orientations différentes des nord-sud-est-ouest habituels. Le touriste se rendant à la plage chemine vers le sud-ouest, l’ostréiculteur joignant sa cabane prend une route vers le nord-est, l’habitant ayant affaire sur le continent emprunte la départementale en direction du sud-est, et l’inverse s’il se rend au phare. La météo semble aussi reprendre cette inflexion d’azimut de 45° par rapport au nord terrestre. La lecture des vents, transmise par voie orale à travers les générations, a même engendré l’invention de termes vernaculaires pour désigner leurs directions. Les vents de Nordet et de Suroît sont les vents dominants, ponctués parfois par les vents de Noroît ou de Suet. Il faut donc se l’admettre, Oléron n’est pas héliotropique. C’est le parti que prend cette étude, en admettant la primauté du Noroît, Nordet, Suet et Suroît vis-à-vis des axes cardinaux.

Ce que le vent nous raconte

La brise de Noroît, de nord-ouest, est fraîche et se manifeste en fin de matinée pour prévenir d’un beau temps durable. Surnommée « balais de la côte », elle éloigne le varech et les poissons du littoral atlantique. Le vent de Nordet, de nord-est, annonce lui aussi le beau temps s’il souffle le matin. S’il s’étire parfois dans l’après-midi, c’est pour annoncer des orages pour la soirée, et s’il s’établit sur plusieurs jours, il dessèche alors les terres agricoles de la dorsale. Le vent de Suet, de sud-est, s’accompagne

de pluie fine et de brume, de vaguelettes cassées, et du tintement de la cloche de l’église de Saint-Georges d’Oléron s’il tend vers le sud. Enfin, le vent de Suroît, de sud-ouest, et aussi fréquent que mauvaise est sa réputation. Quand il souffle, c’est trop souvent pour apporter le mauvais temps, les vents les plus violents et les tempêtes en hiver. Il forme alors une houle terrible dont le fracas sur les dunes résonne à travers l’île et fait frissonner les thieuzines*. 1

1.

Ces informations sont issues des panneaux explicatifs du Phare de Chassiron, au nord-ouest de l’île.

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L’HORIZON

Marais de la Perrauche

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Le littoral atlantique Si l’on considère le temps long, le littoral actuel est la représentation d’une parenthèse optimiste voire naïve d’une société pensant pouvoir tirer un trait sur son passé. Pourtant, les épisodes climatiques récents ont eu raison de cette insouciance, en rappelant durement à l’humanité sa responsabilité de ménagement. La montée du niveau des océans, le réchauffement des températures, ainsi que les épisodes climatologiques d’une violence et d’une fréquence inouïe placent en grande détresse les populations des zones à risques, en particulier sur les littoraux de la planète. A Oléron, les tempêtes hivernales se multiplient et la houle atteint des records de puissance, mettan à rude épreuve la dune littorale. Conjugué à l’urbanisation chaotique du littoral sous l’effet du tourisme, les changements climatiques représentent une menace pour Dolus, entre risques d’érosion et de submersion. La proposition présentée ici est celle d’une unité d’hébergement démontable et évolutive. Réfléchir au démontage invite à réfléchir le tout sous la forme d’un kit, avec un nombre réduit d’éléments les plus légers

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possibles et construits à partir du minimum de matériaux. Sur l’île, une ressource est disponible et peu valorisée ; le pin maritime est considéré comme trop tortueux pour en faire du bois d’oeuvre. Or, cet arbre permet la réalisation de bonnes planches, et s’impose ainsi avec évidence comme le produit étalon de base de ce projet. Le détachement du sol et la légèreté de l’unité permettent de s’adapter aux différents sols sans travaux de terrassement préparatoire. L’unité d’hébergement, stockée et déployée en fonction des nécessités, permet de répondre au plus près des besoins et des évolutions de la saison touristique. Gérée par la municipalité, elle favorise la mise en place d’une gestion instantanée, flexible et cohérente de l’occupation littorale, indifférente aux aléas climatiques hivernaux. En complément d’une relocalisation de certaines résidences en coeur des bourgs protégés de la submersion, et du développement d’une activité touristique alternative sur les marais, l’unité d’hébergement démontable permet d’envisager un avenir au littoral atlantique.


Matériaux locaux

Matériaux importés

... à habiter

Photographies de la maquette à l’échelle 1/10.

Extrait du livret de recherche

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LA FOR Ê

LA MAIRIE

LE MAR

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LA PLAINE AUX VIGNES

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Les terres hautes En 53 ans depuis l’ouverture du pont, la surface du bourg a été multipliée plus de sept fois en passant de 0,16km² à 1,15km². Cela correspond à une augmentation annuelle des surfaces artificialisées de deux hectares par an, soit près de trois terrains de football. Cette explosion urbaine - motivée par l’idéal du pavillon à quatre façades – marque une rupture radicale avec les caractéristiques du centre-bourg. À une consommation de plus en plus rapide d’espace répond en effet une densité bâtie de plus en plus faible, vecteur d’une péri-urbanité distendue. Les liens sociaux s’étirent à mesure que la voiture individuelle devient le maître moyen de la planification urbaine, à grand renfort de voies de contournement, d’impasses et de raquettes de retournement. Relier les impasses et rendre accessible de façon sécurisée et agréable les services et commerces du bourg, à pied ou à vélo, favoriserait le maintien d’une activité à l’année. La densification s’inscrit par nature dans l’opération « redynamisation des centre-bourgs » de la Communauté de Communes, portée par l’association « Cœurs de Village ». De plus, ces nouvelles continuités douces offrent une

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alternative à la voiture individuelle aujourd’hui plébiscitée pour amener les enfants à l’école, aller faire ces courses ou rendre visite aux amis. Ces déplacements de courtes distances constituent une part importante des émissions de gaz à effet de serre liées à la mobilité. Le quéreu (figure urbaine historique de l’île) a plusieurs avantages. « Revisiter cette organisation originale dans les opérations d’urbanisme », comme le propose la charte paysagère et architecturale, c’est aller au-devant de nombreux sujets influençant positivement la conception. Tout d’abord, la question essentielle du commun et du privé ; dans une logique préindustrielle comme dans une logique post-carbone, la mutualisation d’équipements et d’activités est un terreau fertile. Tondre sa pelouse, jardiner, bricoler, boire l’apéro, faire un barbecue ou laver son linge sont aujourd’hui autant d’activités dont les outils peuvent être partagés, en constituant à la fois des motifs de voisinage et d’économies pour le foyer. Dans un second temps, le quéreu est indissociable de la question de l’eau, de son captage, de son partage et de son écoulement.


Matériaux importés

Des habitats implantés à l’Oléronaise Cas 1 : Ouverture au Suet

La stratégie urbaine détermine la position des maisons sur leurs parcelles. Ainsi les maisons, disposées en bordure des venelles, sont solidaires de l’espace public et participent de sa qualité. À l’arrière, elles disposent d’un jardin à l’abri des regards.

Cas 3 : Ouverture au Suroît

Loggia

Pergola

Porche

Porche

Véranda

Loggia et contrevents

Cas 2 : Ouverture au Nordet

Cas 4 : Ouverture au Noroît

Jardin d’hiver

Appentis

Porche

Porche

Appentis

Jardin d’hiver

À première abord, les maisons ne sont donc pas orientées selon les carcans du bioclimatisme. Il s’agit d’un parti pris de conception, car, nous l’avons vu, le sud, le nord, l’est et l’ouest n’ont à Oléron pas la même valeur que les Suroît, Noroît, Nordet et Suet. Le vent et le soleil de l’après-midi invitent à considérer une approche bioclimatique alternative, adaptable selon les orientations. Deux approches combinées permettent de tirer profit de telles orientations. Tout d’abord, plutôt qu’une surface captante au sud, mais exposée plein vent, le projet privilégie des murs intérieurs masses, qui, avec l’inertie de 40 cm de terre, amortissent les variations de température sur plusieurs jours. Dans un second temps, les façades les plus longues s’épaississent pour recevoir des espaces tampons adaptés aux orientations. Vérandas, terrasses couvertes, appentis, jardins d’hiver ou pergolas se mobilisent pour associer plaisir du jardin et du climat. Côté venelle, un porche offre l’hospitalité.

6m

Matériaux locaux

N 8 m

Extrait du livret de recherche

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Les pertuis et leurs marais Situé entre les terres hautes et fertiles et la mer intérieure des pertuis charentais, le paysage des marais ostréicoles du littoral nord-est de Dolus d’Oléron présente des contours découpés, enchevêtrés, superposés plus ou moins nettement, créant une dentelle de bassins saumâtres et de terre pelliculaires. Cette unité paysagère est issue d’une longue histoire, fruit de maintes adaptations de ses utilisateurs. Aujourd’hui et à l’inverse de son voisin atlantique, ce littoral atypique n’attire qu’une petite partie des touristes dont l’île fait le plein chaque été. S’il ne stimule pas encore le plus grand nombre, il est pourtant le berceau d’une riche biodiversité. La présence de marais gâts constitue un facteur essentiel de recolonisation naturelle par une flore unique, où de nombreuses espèces d’oiseaux rares et menacés nichent ou font halte lors de leur migration. Ces habitants à plume partagent l’espace avec les ostréiculteurs qui vont et viennent tout au long de l’année entre leurs cabanes*, leurs claires et les parcs à huître situés sur l’estran vaseux*. Cet univers atypique invite à la découverte.

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De nombreux facteurs s’assemblent pour indiquer que le réchauffement climatique menace à moyen terme l’ostréiculture. Par ailleurs, les ostréiculteurs voient depuis peu se développer une activité culturelle dans les marais, avec laquelle la plupart n’ont que peu d’emprise. La stratégie présentée s’attache à démontrer les intérêts paysagers, sociaux, culturels et économiques d’une diversification des activités économiques, en renfort de l’ostréiculture. Il s’agit ainsi de construire, avec les ostréiculteurs, le renouvellement de leur pratique des marais oléronais. Pour ce faire, elle s’appuie à la fois sur l’opportunité économique que représente la proposition de voie des huîtres, et sur le potentiel d’expérimentation architecturale et programmatique au sein de certaines exploitations.Il est notamment question d’hébergements inspirés du carrelet charentais, et en symbiose avec l’exploitation ostréicole, permettant l’immersion totale dans la vie des marais, à la manière du tourisme à la ferme.


Matériaux locaux

Matériaux importés

Une cabane bioclimatique

Toilettes sèches

Citerne E.P 0.7 m3

Thieuzine 14 m²

Contrevents

Mur chauffant

Panneau solaire thermique

L’hébergement proposé ici a comme facteur de conception sa soumission au facteur submersion. Pour cette raison celui-ci se hisse sur des pieux en châtaigner, imputrescibles, à la manière des carrelets charentais. Ces pilotis lui permettent d’être à l’abri à moyen terme, hors de la hauteur d’eau Xynthia +20. Le reste du projet est constitué d’une ossature bois en pin maritime issu de la filière locale, en moisant des éléments de petites dimensions entres eux et avec une trame de 60 cm. L’isolation est faite par remplissage de cette trame avec de la laine de chanvre.

Concernant le confort d’été, le projet profite d’une fenêtre bandeau haute au sud-est, qui permet d’extraire l’air chaud et créer un mouvement d’air rafraîchissant. Le débord de toiture protège des rayons de soleil de l’après-midi, quand il fait le plus chaud.

1m

L’entrée du carrelet se situe au suet et sa large terrasse au noroît. Cette orientation est dictée par le site, le climat et l’usage. Avec une inclinaison de 33° par rapport au Nord, les ouvrants de l’hébergement sont à l’abri des vents dominants de suroît et de nordet. La terrasse bénéficie du soleil de fin de journée, et permet d’y étirer les après-midi. Conçu pour pouvoir héberger toute l’année sans chauffage actif, le carrelet dispose sur sa façade sud-ouest d’un système de chauffage passif : un réseau de fluide caloriporteur permet, l’hiver, de capter toute l’après-midi l’énergie des rayons du soleil et de transmettre par convection cette chaleur à l’intérieur de l’hébergement, via un mur chauffant.

Avec 8 degrés de température moyenne l’hiver à l’extérieur, ce système permet de maintenir une température intérieure de 20°C, avec + ou - 2°C au cours de la journée.

N 0,6 m

Extrait du livret de recherche

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D

IOGÈNE : FAIRE LE MUR FACE À LA MER - Marseille, France - 2018 Workshop pour un habitat minimal et bio-climatique dans les calanques

prof. J.-F. Blassel et R. Ménard

Août 14h : La vie sauvage + 550 W : ventilation naturelle

Janvier 9h : L’appel de l’horizon - 270 W : occupants et poêle

En Eté, on vit dans les arbres au Nord, en toute intimité. L’auvent permet d’abriter la terrasse des rayonnements solaires, et la baie Ouest est protégée par la toiture et par un volet coulissant.

En Hiver, on profite de la vue sur les couchers de soleils à l’Ouest, tout en captant l’énergie de l’après-midi. La baie Nord ainsi que son auvent sont fermés pour éviter les déperditions.

A l’abri derrière la frondaison d’arbres du littoral, un site de forte déclivité bénéficie d’un ensoleillement annuel ainsi que d’une vue sur l’horizon à l’Ouest. Les températures y descendent rarement sous les 5°C ou grimpent au-dessus des 30°C. Le différentiel de températures jour/nuit est de 10°C toute l’année, ce qui laisse deviner l’intérêt d’utiliser l’inertie pour amortir les périodes d’inconfort thermique. Le Mistral, vent fort et sec du Nord Nord Ouest, souffle régulièrement avec des rafales pouvant dépasser les 50 km/h. En premier lieu, un mur en moellon est érigé au Sud de façon à capter l’énergie du soleil d’Hiver. Il est protégé de l’été par un large débord de toiture. Ensuite, une architecture faite de sections de chêne assemblées par moisage reprend par sa géométrie la poussée du Mistral, et protège ainsi le mur. Enfin, la paroi Est, la moins bien exposée, concentre en une bande active les différents éléments techniques comme le stockage de l’eau, la cuisine et les WC. Cette épaisseur crée un espace tampon qui limite les déperditions vers l’extérieur.

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Plan 1/50

Au bord de l’eau Coupe transversale 1/100

Volume de matériaux pour 1m²

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1/10 000

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U

N PORT POUR AGRICULTEURS MÉTROPOLITAINS - Le Mans, France - 2018 De la rencontre entre une agriculture malmenée et un parking relais

prof. J. Boidot, M. Delorme et S. Leclercq

Les pécheurs et le volcan Si le Mans était une île... Au Nord-Ouest, le campus serait une presqu’île qu’un volcan nommé Université aurait gagné sur le bocage. Au début isolé, ce volcan se serait propagé jusqu’à joindre les côtes. Si naguère les hommes de la mer, éleveurs de perles, pécheurs et ramasseurs de crustacés pouvaient jouir d’un océan qui leur assurait revenus et sécurité, les coulées du volcan compliquaient maintenant cette situation. À peine l’ancre jetée au creux d’une baie abritée, que sitôt le magma repoussait plus loin leurs intentions … Le littoral ne cessait donc de s’agiter. Un chemin pourtant, bâti sur les flancs du volcan à grand frais par des bien-pensants, demeurait insensible aux glissements. Mais il ne permettait guère qu’à une poignée de rêveurs/joggeurs de contempler l’horizon au soleil couchant, à la recherche de quelconque cétacé. Un beau jour, une poignée de marins décidèrent de ne plus se laisser faire. Ils s’unirent alors, et posant pied à terre, entamèrent les pourparlers avec le volcan. Empreints de tout le solennel requit par un tel évènement, et n’oubliant pas d’apporter des offrandes, ils lui proposèrent le plan ci-dessous décrit. La presqu’île Université était vaste, et disposait de tant d’espaces où la lave pouvait couler. Le volcan rugirait encore de longues années s’il s’y déversait. Les marins s’établiraient dès lors sur son littoral fertile, et produiraient en retour suffisamment pour chaque jour lui porter des denrées océanes. Appâté par les victuailles apportées, le volcan concéda sans broncher de se répandre sans s’étendre. Les marins s’en allant rassurés empruntaient à présent quotidiennement le sentier jadis réservé aux tendres. Ils pouvaient dès lors passer de baies en baies sans s’embêter de la marée. Bientôt, ils furent suffisamment nantis pour s’aménager un port cap Bartholdi. Ils choisirent ce lieu pour sa darse abandonnée, construite un jour mais n’ayant jamais servi. La qualité de ce plan d’eau abrité tout comme sa position centrale sur le sentier en faisait un lieu de refuge et de passage fort indiqué. De la capitainerie au matin, on aurait ainsi pour bruit de fond le tumulte des moussaillons impatients d’embarquer. Mais à quoi peut donc ressembler un port pour agriculteurs métropolitains ?

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Relevés de fermes existantes

Réveiller le littoral

Belvédère en attique de l’existant

2007 : La route et la presqu’île

2010 : Germination

Présence du parking sur la place

2022 : Expérimenter, s’ancrer et relier

2025 : Imaginez un littoral

Le Pôle d’Excellence et d’Innovation en Agriculture Métropolitaine est un collectif d’acteurs - organismes publics, associations, université et entreprises - sur le campus. Sa mission : identifier les spécificités du contexte métropolitain afin de développer des initiatives agricoles adapatées. Ce projet, qui lui est destiné, le situe à la rencontre de deux infrastructures sur-dimensionnées du XXIe siècle : - D’une part, le boulevard Nature, une voie douce. Ce projet en fait le fil d’Ariane de 170Ha agricoles délaissés, les mettant à disposition des étudiants et diplômés du pôle. - D’autre part le parking relais Bartholdi, utilisé à 13%. Il s’agit d’un bâtiment en béton fondé à 30 mètres de profondeur mais avorté de l’extension prévue faute d’utilisateurs.

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Jeter l’ancre cap Bartholdi

RDC R+3

1/300

2007 : Etat initial, porteur d’avenir

2010 : Troncature et cicatrices

La première phase d’installation du pôle consiste en une résidence en attique, permettant d’héberger une pépinière agricole, l’administration et des espaces de travail. Un maximum de parti est tiré de l’existant, de l’inertie du béton, de la praticité des rampes, du hors d’eau des ventelles de verre... Un couple d’isolation en sous-face et de couverture de serres préserve la hauteur sous-plafond des ateliers. La deuxième phase complète l’existant par une nef construite sur la plateforme Ouest, pour abriter la logistique et l’amphithéâtre.

2022 : Occuper le parking

2025 : Bâtir la nef

Ces deux phases présentent un large retrait au sud. Répondant à la pergola préexistante en attique, cette bande filtre les apports de l’extérieur et accueille les circulations, le stockage de l’eau pluviale ainsi que celui des matières premières.

Amarrage du parking sur le Bd Nature - horizontale : 1/10 000, verticale 1/2 000

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Composer les moyens du bord

Coupe perspective du patio. 1/75 La structure est entièrement réalisée par moisage de madriers de douglas (7.5*22.5). Ce dispositif simple répond aux capacités des scieries locales.

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La halle s’abrite du vent par des claires-voies en chêne au calepinage variant selon l’orientation, des rideaux agricoles permettent la régulation climatique des serres et de la halle.

Portiques principaux

Permanence structurelle du projet

L’isolation, en chanvre, ravive cette filière historique Mancelle. Le plateau est ainsi isolé en voie sèche en laine de chanvre de 20 cm, tandis que l’amphithéâtre l’est par voie humide en béton de chanvre projeté de 35 cm, liant chènevotte et chaux. L’extérieur est laissé à nu, et la finition intérieure est faite des panneaux de contreplaqués du fond de coffrage.

Gestion climatique de la halle

Gestion climatique des ateliers


Afin de prendre ses quartiers, cette proposition compose donc un vocabulaire constructif adaptable dérivé du vernaculaire agricole, et joue de toutes les caractéristiques de l’existant. Ces « moyens du bord » rendent possible une occupation économe et bioclimatique des différents espaces-types du parking. Ce projet à l’implantation militante se positionne comme faire-valoir de la ruralité en contexte métropolitain. En parasitant de grands objets urbains du XXIe siècle tels que le Boulevard Nature et le parking Bartholdi, il participe au réveil du littoral agricole et invite à mettre en débat la place de l’agriculture au cœur des réflexions péri-urbaines.

Maquette écorchée. 1/50

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Le pied - L’ancre

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La façade - La coque


La coursive - Le pont

Le toit - La voilure

La Nef. 1/100

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M

ICRO-ESPACE, MAXI-MEUBLE - Paris 18e - 2018 Rénovation intérieure avec un meuble couteau-suisse - Livré

avec L. Papelier

Axonométrie éclatée du meuble 1/50

Le meuble en disposition Jour

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Budget : 15 000€, soit 1 000€/m² Durée du chantier : 2 mois Tous corps d’état : Dakmarb 92 Menuisier : Batmen agencement Le client souhaitait une cuisine, un coin repas et travail, des rangements et un lit double dans moins de 10m². Afin de résoudre la contradiction entre un tel programme et la surface disponible, ce projet a concentré les efforts sur un meuble multi-fonctions. Ce meuble a été préfabriqué en atelier puis assemblé sur site, de façon à éviter les nuisances sonores et l’exiguïté de l’appartement. L’ensemble (hors élements de cuisine) est réalisé en hêtre d’Île de France, sous forme de contreplaqué ou de lamibois.

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D

ES MURS POUR (SE) CULTIVER - Campus Descartes, France - 2017 Un système agricole post-industriel pour une émancipation sociale et économique

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avec C. Bénard, L. Papelier et C. Vié - prof. J.-F. Blassel et R. Ménard


Alors que le vent souffle, la pluie s’abat et le froid s’étend, ma baraque résiste. Je suis de ceux que l’on ignore et dont l’invisibilité arrange. Je suis de ceux qui voyagent, mais par nécessité, non pas par désir. Durant mon parcours, j’ai posé bagages, femme et enfants sur ce lopin de terre, Bois de Grâce… Grâce, il en faut. 11 janvier 2018, nous avons été sollicités dans le camp un matin très frais par quatre étudiants, appartenant à la fois à l’association « Système B » et à « la charrette ». Ils ont récemment gagné un appel à projet lancé par l’EPA-Marne pour la piétonisation du boulevard Descartes et ils cherchent de l’aide pour le mettre en œuvre. Tous étaient en école d’architecture et ils ont vu en moi et en quelques autres, un potentiel non négligeable. Ils m’ont proposé de participer à un projet de « permaculture ». L’idée consiste m’engager par contrat d’apprentissage rémunéré pour les aider à construire un bâtiment outil en bauge et à créer un champs agricole au milieu du campus, pour faire pousser et vendre des légumes temporairement… Drôle d’idée, mais j’ai la robustesse d’un arbre, la motivation d’un jeune et la force d’un titan. Puis, si quelqu’un pose enfin les yeux sur moi, c’est qu’il me tend la main vers un nouvel avenir… J’attaque l’aventure. 30 avril 2040, le printemps est très largement engagé. Les températures sont douces en matinée et chaudes en après midi, le sol gel de moins en moins. Moi, je suis désormais traducteur spécialiste en agriculture urbaine et construction en terre, j’ai été à l’origine de ce programme. Aujourd’hui j’ai repris la tête de la gestion. Le campus, comme l’appel les occidentaux, commence à ressembler à un potager géant. C’est officiel, les politiques s’effondrent et plus aucune architecture ne verra le jour sur notre territoire… Nous en profitons pour spécialiser notre lopin en mur à culture que nous couvrons d’une ferme photovoltaïque. Cette magie d’un retour à la terre me rappelle mon enfance, la nature reprend ses droits et nous offre ce qu’elle a de plus beau: sa profusion nourricière. À l’instar d’une mère qui allaite son enfant, nous dépendons d’une subtile proximité à notre terre. Nous la soignons et elle nous alimente en retour… Nous stockons d’avantage, protégeons d’autant plus et vendons sans interruption. L’éléctricité produite par nos panneaux nous assure un revenu suffisant pour parer les imprévus. De plus, mon savoir-faire sur la construction en terre «low tech» et son assemblage avec les panneaux solaires «high tech» me permet de former d’autres personnes du campus : nous sommes désormais une trentaine de roms engagés. 12 juillet 2070, il fait terriblement chaud et nous prenons plaisir à travailler à l’ombre des murs, le matin à l’Ouest, l’après-midi à l’Est. Finalement, tout le campus s’est transformé en espace agricole. Ce quartier suburbain ingrat a fini par trouver son objectif, son paysage et son histoire. Ce lieu, à l’origine agricole, a traversé la phase bâtarde d’une urbanité sans substence, mais une interface a en définitive émergée à travers l’équilibre entre une nature contrôlée ou sauvage et un bâti abandonné ou réutilisé. La spécialisation agricole s’est généralisée, chaque micro-climat nous permet de diversifier au maximum les essences sur site. Aujourd’hui, j’ai 68 ans, mon dos me brûle, mes chevilles gonflent et mes mains sont ridées. Seulement, j’observe ce tableau et j’y vois une centaine de semblables formés dont trois jeunes sur site valorisant leur savoir régulièrement en formant à leur tour la population, sans hiérarchie sociale. Je charge la chariote de courges, monte à cheval et me dirige vers le nord échanger mon gain contre un autre…

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AV T EN S EN P

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La Ferme de Haute Maison

s Ver ille

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The Loud Place

La tour Descartes

Stratégie de développement urbain 1/2 000

lier, César Vié 1/10/17 | 7/35

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Le soleil et la pluie pour cultiver et vivre : Métabolisme du projet

Chaud et humide

Herbes folles, framboises, fraises, cassis, aubergines, courges, courgettes, etc...

Frais

Pommes de terre, fleurs, choux, carottes, navets, poireaux, radis, salade, etc...

Chaud et sec

Haricots, pêches, poires, pommes, raisins, tomates, etc...

Murs et sol, une variété de micro-climats 1/75

S’appuyer sur les buttes existantes pour concevoir une trame agricole productive 1/200

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Confort d’hiver

Confort d’été

SERRE 1 2 3 4 5

Structure : Ancres et tirants : platines d’encastrement Poutrelles T 10*20 cm Couverture : Tôle PC réemployée Tôle galva réemployée Rideaux solaires : film polyester métallisé

4 3

MURS PORTEURS 6 7

8

9 10

2

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Mur en bauge ep:50 cm Double épaisseur de parpaings, liés par mortier et ferraillage Lit de pneu lestés Ferme solaire : Panneaux PV Support en bambous moisés sur banches supérieures

TALUS 19

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Cuve : Cintrage en planches de chêne réemployées Bâche caoutchouc ep:0,1 cm Mur : Membrane d’étanchéité Soutènement bauge sur parpaings Puits canadien (pente 2%, profondeur 2m)

25 21

8

19

9 20

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1

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22 6

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CAVE

7 14

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18 17 14

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15 14

18

Voûtes : Plein cintre briques (25*12,5*6,25), l=225 cm Dalle terre battue 20cm Caillebotis zénithaux : aération et lumière Murs périphériques : Géotextile Gravas concassés Membrane d’étanchéité Soutènement bauge Drain PVC

18 13

11

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Ca

Axonométrie éclatée 1/50

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L’allée Descartes 12 août 2019

L’exploitation 24 octobre 2067

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Maquette 1.100

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1 - Pisé Terre tassée Retrait 4,5%

2 - Bauge Paille + terre Retrait 2,3 %

Prototype ech.1/5 Fondation : Lit de pneus lestés Deux rangées parpaings par ferraillage

Soubassement : Terre crue : Briques de terre cuite,30% paille, 50% terre, mortier, ferraillage 20% gravats, 1l d’eau dePanneau solaire Retrait 3,2% liéesFixations bambous moisant le banchage

3 - Bauge tassée Paille + terre Retrait 3%

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U

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NE LIMOUSINE AUX VOLETS BLEUS - Limoges - 2017,2019 Transformation d’une maison de 280m² - En chantier. 140 000€

avec L. Papelier


Budget 140 000€, soit 500€/m² Durée du chantier : 1 an Tous corps d’état : ALVAREZ SARL Chauffage : A.C.S Scierie : EURL Bonnetaud Verrière : Verriere Factory Ravalement : JFC SARL - Rénovation thermique complète - Mise aux normes électricité et chauffage - Viabilisation de 130m² (ancien atelier menuisier)

La maison se situe en bordure de Limoges, le long de l’Aurence. Elle est agrippée à une parcelle dont la forte déclivité vient mourir contre la rivière. En face, les pâturages offre des panoramas magnifiques aux fenêtres étagées. Intouchée depuis sa construction, la maison souffre d’un intérieur mal isolé, sur-cloisonné et décoré à grand renfort de papiers peints. La seule transformation notable a été l’ajout dans les années 80 d’un atelier de menuisier en extension de la cave. Ouvrir la maison à ses vues, abattre les cloisons et coudre les espaces hétérogènes en un continuum cohérent, tel est l’esprit de cette transformation. La structure porteuse ainsi que de nombreux éléments sont réutilisés, de façon à rendre honneur au lieu et rentrer dans l’économie du projet. L’escalier central est ainsi remanié et forme, avec le nouveau jardin d’hiver et la cuisine, un triptyque marquant l’axe d’équilibre de la maison. Ce triptyque est marqué par le Douglas, un pin issu d’une filière locale.

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Rez de chaussĂŠe

R+1

Rez de jardin Plans des niveaux, avec en rouge les modifications. 1/250

EntrĂŠe

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Séjour

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I

CI OU LÀ, Structures pour une pratique professionnelle « au creux du lieu » Habilitation à la Maîtrise d’Oeuvre en son Nom Propre - Eav&t - 2019,2020

Mémoire HMONP, Au sein de l’Atelier Philippe Madec, tuteur d’agence : Antoine Petitjean Avec la participation de Amélie le Paih, Bernard Quirot, et Simon Teyssou. Dirigé par Guillaume Boubet, soutenu le 6 juillet 2020. 74 pages

La rencontre avec Philippe Madec, après avoir été tant désirée, bouscule : il me faut trancher. Ce mémoire soutient la mue d’une conviction à un projet d’avenir : ici ou là, jamais les deux à la fois. L’occasion se présente de rejoindre l’Atelier Philippe Madec. Au sein de cette agence d’une vingtaine de salariés et sous la houlette d’Antoine Petitjean, je découvre l’envers du décor de la frugalité, l’engagement face à la réalité de la pratique. Je prends conscience de la complexité contractuelle, des responsabilités du métier, de la position centrale de l’architecte dans les équipes de maîtrises d’oeuvre. En prises avec les grands projets de l’agence - concours en Outre-mer et ZAC nationales - je perds pied. Ces grands projets me satellisent et les territoires disparaissent en même temps que s’étend « la métropole », bien que parée de vertus écoresponsables. Il doit y avoir une issue. L’habilitation à la Maîtrise d’OEuvre en son Nom Propre me fournit l’occasion de faire le point, de prendre le recul nécessaire pour tendre l’oreille et écouter mon petit doigt autant que le monde qui gronde. Où est ma place ? Quelle peut-être mon utilité et comment la structurer ? Ce mémoire poursuit la réflexion d’un concepteur préoccupé par l’état des choses tout autant que décidé à porter sa pierre à l’édifice. Il délivre le message de certains qui, ayant décidé de prendre le parti de la campagne, ont planté leurs pratiques dans les territoires pour y nourrir les conditions d’un avenir meilleur. Il livre ainsi quelques clefs de leur réussite, notamment grâce à leur structuration toujours inventive, résiliente car répartie. Parachevant ce travail d’enquête, je dessine à gros traits une idée d’entreprise d’inscription locale et de structuration solidaire, humble graine d’envies à faire éclore.

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É

CRITURE ET ÉDITION - Mémoire de master Suite au stage long chez Atelier Lion associé - Eav&t - 2018

L’asile public d’aliénées de Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne Lecture et enseignements de la spatialisation psychiatrique au chevet d’un asile sacrifié Dirigé par Mathias Rollot, soutenu le 5 février 2018. 110 pages

Cette recherche explore les rapports entre architecture et psychiatrie en France au cours des deux siècles derniers, dans le cadre d’un asile témoin de bouleversements majeurs: Maison-Blanche à Neuillysur-Marne. Grâce à la constitution de trois notions architecturales associées à trois périodes thérapeutiques, l’ultra-spatialisation pour la période Classique, la non-spatialisation pour l’Asile-Village et la dé-spatialisation pour la Sectaurisation, il questionne les conditions de création des milieux de soin de la folie. Plus largement, le sujet abordé est la responsabilité et le crédit accordé à l’architecte dans des domaines très spécialisés, tels que la psychiatrie.

Dissocié Prospective en 2050 Récit affilié au mémoire de master. 24 pages Jusqu’à quel point le milieu asilaire peut-il influencer le comportement de l’usager ? Ce travail d’écriture prolonge le mémoire. Il s’inscrit dans le site de l’asile de Maison-Blanche. Par sa configuration close et par la juxtaposition de milieux urbains radicalement différents, il est le terrain idéal pour imaginer la composante prédéterminée par l’espace du comportement humain. Un jardin à la française prédispose-t-il à l’organisation, un parc à l’anglaise à la sociabilité, et un patio à l’introspection ?

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É

CRITURE ET ÉDITION - Sélection de recherches Mémoire de licence, rapport d’études et autres travaux universitaires

La place de la maquette au sein des ateliers du second cycle de l’EAV&T Actualité et prospectives d’un outil d’architecture au service de la pédagogie Dirigé par Pascale Joffroy, soutenu le 4 juin 2015. 104 pages

Ce rapport interroge la légitimité de la maquette aujourd’hui et en particulier dans le second cycle de l’EAV&T. Une courte étude historique sur l’utilisation de la maquette, la restitution des interviews de professeurs et praticiens (Eric Lapierre, Florence Lipsky, Jacques Lucan, David Mangin, Marc Mimram, Patrick Rubin et Pierre-Alain Trévelo), les promenades photographiques dans les ateliers de master et les illustrations d’un questionnaire fait aux élèves ont été réunis dans ce document, permettant la compréhension des multiples places accordées à la maquette au sein du second cycle à l’ENSAVT.

Torre Velasca - Où comment BBPR opéra le détournement des concepts modernes. Avec L. Papelier Janvier 2014, 18 pages

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Bagnolet, une porte aux aspects pluriels

Tjibaou Cultural Center/RPBW - a pictorial story

Avec T. Fétiveau et A. Aarouj Décembre 2013, 19 pages

Juillet 2013, 34 pages


Extension à Foleux, Béganne, esquisse, 2019


PAUL DE GRESLAN

+33 6 85 43 65 49 / pauldg@hotmail.fr


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