Les territoires de l'intermediaire

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LES TERRITOIRES DE L’INTERMÉDIAIRE

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LES TERRITOIRES DE L’INTERMEDIRAIRE

ENSA Marseille/ PFE Juin 2016 / Departement Lab 43 / Métropoliser S,M,L,XL Pauline Wolff encadrée par les enseignants J.Morales, R.Marciano et J-L. Fugier avec pour directeur d’études Rémy Marciano 5


SOMMAIRE

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1. METROPOLE ÉCONOMIQUE 1. Une compétitivité métropolitaine 2. Structuration géographique d’une armature économique

2. MÉTROPOLE PAYSAGE 1. Structure térritoriale métropolitaine 2. Le «bien commun» 3. Urbanité intermédiraire

3. LES LIEUX DE L’INTERMEDIAIRE 1. L’habitat pavillonnaire comme intermédiaire ville-paysage 2. La lisière pavillonnaire 3.Désserte autoroutière de la lisère 4. L’intermediaire en question 5. Observations territoriales et projet métropolitain 6. Immersion 7. Historique d’une mutation 8. Analyse du schéma intermediaire 9. Vitrolles, cas d’étude métropolitaine 10.métrodologie 11. Un projet possible 7


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PAVILLON :Construction individuelle en recul par rapport à la voirie avec un jardin à l’avant du bâtiment, la présence d’un terrain à l’arrière, et l’absence de contrainte de mitoyenneté.

P.Tiretiak, Podcast, France culture «Les zones pavillonnaires entre enfer et paradis» 16.05.2012 9


Bill Owens, «Untitled.» De la série “Suburbia”, 1973.

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Avant propos Périphérie, suburbia, banlieue.... Bon nombre d’adjectifs ont qualifié ces territoires qui ont une histoire pas si laide qu’il y paraît. Cette histoire je la connais bien puisque qu’elle m’est un peu personnelle. J’ai grandi dans ce que l’on nomme «la banlieue». En périphérie, loin de tout donc près de rien, Il y a toujours cette limite qu’il faut franchir, cette distance avec le centre, la ville. Je ne peux nier la part de vérité qu’elle véhicule. Ces stéréotypes, ces images pré-fabriquées où tout est stigmatisé, uniformisé ou chacun se sent chanceux de posséder son petit bout de terrain, sa jolie maison sa petite piscine récemment construite et accessoirement, le barbecue qui l’accompagne. C’est un paysage que j’ai eu l’occasion de fréquenter au quotidien. On rejette cette image, mais combien de gens rêvent d’être les heureux propriétaires de leurs propre pavillon, et «peu importe si il ressemble à celui du voisin puisque dans tout les cas, «ce sera la mien». Envisager la possibilité de développer sa propre vie, de pouvoir y voir grandir sa famille. C’est ce qui anime notre

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univers de pauvre rêveurs. Une rêverie dans laquelle nous nous sommes perdu. Cette idée de la maison d’enfance dans laquelle on a grandi, que nos parents ont conservé jusqu’à ce qu’il ne puissent plus l’entretenir, et qu’enfin , le cœur lourd, décident de vendre. On l’a vu s’agrandir selon les cycles de nos vies, la cabane construite avec papa, la balançoire offerte par mamie. C’est ce modèle qu’on souhaite reproduire. «Posséder sa maison, c’est se posséder soi-même», Cela représente une réelle réussite personnelle incarnant l’ambition de tous les français, mais à quel prix ? Le problème ne vient pas de ses habitants, qui investissent et se saisissent des occasions d’accéder au bonheur. Le problème est plus profond, puisqu’en réalité il n’a été que très récemment abordé dans le domaine de l’architecture. Initialement, c’était l’opportunité d’acheter un terrain à prix attractif, et d’y construire sa maison excentrée de la ville. Puis c’est très rapidement devenu le pouvoir de l’acheter «clés en main» dans une zone fraîchement construite. Des zones où les politiques et promoteurs on la part belle. Où la tentation est trop grande et il faut sauter sur l’occasion pour

investir dans de la pierre. Mais à t-on déjà envisagé les moindres projets pour désuniformiser ces lieux accueillant la projection de tous nos fantasmes de vie ? On peut reprocher à ces territoires d’être le cauchemar d’une vie bien rangée, où rien ne sort du lot, où la vie y suit tristement son cours, sans être dérangée par un élément imprévu. Mais n’est-ce donc pas cela que l’on est venue chercher au bout du compte ? Un petit coin paisible où les voisins ne sont pas trop bruyants, où la circulation n’y est pas trop importante, et où les commodités n’y sont pas trop loin. Nous nous trouvons donc dans cet univers du «pas trop», un lieu où rien est poussée à l’excès et donc où l’on trouve une certaine contenance qui n’est pas présente en ville. Malheureusement, derrière ce modèle se cache aussi beaucoup d’éléments néfastes, qui dans ce microcosme pavillonnaire, ne font que de se disséminer aussi vite que le modèle lui-même. La difficulté de l’’accès à la culture et à la sociabilisation est l’un des fléaus qui parcours les banlieues pavillonnaires. En effet on parle de phénomènes appelés «effet barbecue» et «vote barbecue». Ces slogans amusant évoque la dure réalité

P.Tiretiak, Podcast, France culture «Les zones pavillonnaires entre enfer et paradis» 16.05.2012 JeanLaurent Cassely, «Le vote barbecue», www.slate.fr, 30.09.2013. 13


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du repli sur soi, derrière son mur ou sa haie de jardin, de l’entre soi. Le fait de ne pas investir l’espace public et de rester bien protégé et de ne surtout pas se mélanger avec le voisin, d’avoir ses idées et de penser qu’en dehors des murs le monde est mauvais. C’est ce manque de sociabilisation et d’information qui produit alors des votes extrèmes, des façons pensées obtues et une peur de l’autre qui devient de plus en plus présente. Elle tend également vers une uniformisation des modes de pensée.

«Ce qui fait l’esprit du pavillonnaire c’est l’idée que chacun s’estime être individuel et qu’en réalité il n’est que la copie du voisin.»

P.Tiretiak, Podcast, France culture «Les zones pavillonnaires entre enfer et paradis» 16.05.2012 15


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«La principale caractéristique du fait métropolitain, sa complexité, résulte d’un enchevêtrement de sujets, problèmes, enjeux, tous en interactions. Elle tient aussi à l’enchevêtrement des échelles, celles de la proximité (quartiers, villages, communes, bassins de vie) et celles de la compétitivité (région, Méditerranée, Europe, monde).»

Aix-Marseille Provence, Convergences métropolitaines, Misson interministeriel pour le projet mmétropolitain Aix-Marseille Provence,CGET, La documentation Française, 2015

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«Aix-Marseille n’est pas seule au rendez-vous du siècle métropolitain. L’affaire est planétaire. Le monde achève son urbanisation par une polarisation accélérée, et la grande ville est la forme dominante de cette mutation contemporaine»

La métropole Aix-Marseille-Provence s’incrit aujourd’hui dans un nouveau schéma mondial où règne la compétitivité, les stratégies financières et économiques au grand royaume de la mondialisation. Il faut donc être en mesure de s’imposer pour pouvoir rivaliser avec les autres nouvelles métropoles qui se bâtissent en France, mais aussi en Europe. Il est nécessaire que la métropole rayonne en mettant en avant ses points forts dans tous ses domaines de prédilection. Il s’agit d’utiliser les meilleurs outils pour pouvoir développer, structurer, connecter, et lier les territoires cette métropole qui est en gestation.

Aix-Marseille Provence, Convergences métropolitaines, Misson interministeriel pour le projet mmétropolitain Aix-Marseille Provence,CGET, La documentation Française, 2015

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Ce nouvel établissement de coopération intercommunale (EPCI), depuis le 1er Janvier 2016, a pour but d’unifier le territoire. Il regroupe les six intercommunalités existantes de l’aire urbaine, ce qui fait d’elle la plus vaste des quatorze métropoles française. C’est dans cette remarque que l’on note l’aspect paradoxal entre ce qui est projeté, et ce qui est vécu. En effet, ce nouveau territoire est composé de quatre vingt douze communes où l’on retrouve des identités, des singularités propre à chacune. C’est en réalité un territoire actuellement morcelé que l’on veut globaliser afin d’en tirer le plus d’atouts possibles.

«Avec l’urbanisation planétaire, les prévisions banalisent l’idée selon laquelle la mégalopole préfigure le devenir des humains et celui de la terre. La course actuelle aussi effrénée qu’illusoire visant à constituer de vastes agglomérations dénommées « Grand Ceci » ou « Grand Cela ».»

«Désastre urbains, les villes meurent aussi», Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2015

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2.STRUCTURATION GÉOGRAPHIQUE D’UNE ARMATURE ECONOMIQUE

POINT D’APPUIS ECONOMIQUE ET DÉMOGRAPHIQUES MÉTROPOLITAINS CENTRALITÉ METROPOLITAINE ( - 100 000 Hab.)

CENTRALITÉ METROPOLITAINE DE TERRITOIRE ( 20 000 - 50 000 Hab.)

POINT D’APPUIS MÉTROPOLITAIN (20000-8 000 Hab. )

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Carte réalisé d’après l’AGAM, Décembre 2014

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2.STRUCTURATION GÉOGRAPHIQUE D’UNE ARMATURE ECONOMIQUE Pour entrer dans la vive course métropolitaine, le territoire a besoin d’une structure établie pour être influente. Elle se définit suivant des critères tant démographiques (qui induisent par conséquent une superficie), qu’économiques puisque ces villes de plus ou moins grosse envergures regroupent des activités primordiales pour la métropole ou incarnent des pôles d’espoir ou d’impulsion à développer. Le tout doit donc définir le schéma hiérarchisé, permettant la composition d’une armature économique métropolitaine forte et stable Cette structure se décompose en trois temps: .Centralités metropolitaines Marseille et Aix en Provence sont les deux centralités métropolitaines de 100 000 habitants. Elles sont avant tout les principaux interlocuteurs avec les autres métropoles à l’échelle régionale, nationale et internationale. D’autres parts elles regroupent à elles deux les fonctions de majeures de commandements et les équipements métropolitains. Enfin, elles sont catalyseurs des flux de déplacements sur le territoire.

Définition de l’AGAM, Décembre 2014

.Centralités «de territoire» Au nombre de neuf, ces villes de 25 000 à 50 000 habitants représentent aujourd’hui les centres des communautés d’agglomérations. Elles ont donc un rôle secondaire, et jouent le rôle satellites des centralités métropolitaines pour ce qui est de gérer administrativement le territoire. Elles rayonnent à leurs échelles territoriale en ce qui concerne les flux qu’elles réunissent. .Les points d’appuis métropolitains Enfin les vingt cinq point d’appuis qui sont de l’ordre du bourg, où l’on retrouve une petite partie du bassin de vie métropolitain. Ces villes constituent pour certaines d’entre elles des pôles d’espoir et de développement dans un futur proche en fonction de leurs positionnements géographiques. L’armature et les normes ainsi définies montrent bien que notre métropole se prépare à la compétition pour un rayonnement international. Emportant avec elle des villes qui n’y sont pas encore préparées ou développées et un territoire qui reste toujours divisé.

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«Le paysage qui par définition cadre la géographie, la renouvelle et en fait une discipline centrale pour l’approche des nouvelles questions de l’architecture et de l’urbanisation. Il est a proprement parlé la peau de la grande échelle qui varie selon les régions. C’est pourquoi il en porte les irruptions cutanées et les plaies suscitées par la crise et la vitesse.»

« Architecture et grande échelle ; Du Massif Central au Bosphore » Métis Presses, Collection Vues d’ensemble, 2012

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1.STRUCTURE TERRITORIALE METROPOLITAINE BÂTI

RELIEFS METROPOLITAINS MAJEURS

RESEAUX FLUVIAUX

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Face à cet engouement économique pour le territoire, il était intéressant de soulever une autre facette, qui elle n’est pas stratégique : c’est la métropole paysage. Le territoire sous cet angle est aussi structuré, mais cette fois par ses reliefs qui viennent l’animer et le déranger. L’urbanisation se développe et s’organise en fonction de ces derniers qui constituent de véritables ressources naturelles. Dans ce système privatisé, où tout est prétexte à être développé pour une meilleure rentabilité, les espaces naturels restent les seuls lieux préservés. C’est un «bien commun» qui est libre et accessible à tous. Leurs prégnances dans le territoire renforce sa singularité et sa richesse. C’est dans ce cadre que l’architecte et urbaniste italien Alberto Magnaghi, initiateur de l’école territorialiste italienne, explique que le territoire naturel est actuellement relégué au rang «d’aire territoriale limitée». C’està-dire des aires protégées, des biens culturels et paysagers, ou des lieux qu’il faut conserver, le reste du territoire étant support à l’établissement de l’homme.

Allant à l’encontre de cette dualité existante, il propose de s’appuyer sur ces «biens communs» pour «reterritorrialiser» et créer une nouvelle économie en accord avec le territoire. Le territoire Aix-Marseille-Provence peut d’ailleurs être le support d’un tel discours, et c’est ce que met en avant l’équipe Lin lors de sa consultation pour la métropole publiée dans l’ouvrage «Convergences Métropolitaines». Les reliefs métropolitains sont la toile de fond de la métropole paysage. Ils déterminent, d’après la proposition de l’équipe Berlinoise, des parcs naturels qui eux même produisent en leurs périphérie une «lisière active». Cette lisière, mise en relation avec les tâches urbaines nous permettent de faire un constat simple; plus l’urbanisation devient diffuse, plus on se rapproche des espaces naturels. On se rend finalement compte que cette urbanisation suburbaine, outre les zones d’activité, est principalement constituée de zones pavillonnaires, pas vraiment urbaines, pas vraiment naturelles, mais disposant de forte potentialités quant à leurs «reterritorrialisations» et donc l’utilisation des ressources dont elles disposent.

Aix-Marseille Provence, Convergences métropolitaines, Misson interministeriel pour le projet mmétropolitain Aix-Marseille Provence,CGET, La documentation Française, 2015 Alberto Magnaghi, La biorégion urbaine, petit traité sur le territoire bien commun, Eterotopia, Collection Rhizome 2014

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1.STRUCTURE TERRITORIALE METROPOLITAINE

2.BIEN COMMUN (CONSULTATION LIN)

BÂTI

PARCS METROPOLITAINS

RELIEFS METROPOLITAINS MA-

LISIÈRE ACTIVE

RESEAUX FLUVIAUX Aix-Marseille Provence, Convergences métropolitaines, Misson interministeriel pour le projet mmétropolitain Aix-Marseille Provence,CGET, La documentation Française, 2015

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3.URBANITÉ INTERMEDIAIRE HABITAT INDIVIDUEL TYPE PAVILLONNAIRE

Stanislas Von Moos, Archithese n°16, 1975

«Il serait naïf et présomptueux de croire que les problèmes d’environnements sont avant tout des problèmes d’architecture; d’autre part il serait grand temps d’aborder les vrais problèmes d’une théorie de l’architecture qui soit en rapport (peut être ironique) avec les réalités du public et qui respecte l’environnement existant»

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«Les caractéristiques générales -et négatives- de la périphérie peuvent être repérés pas sa configuration dans un tissu construit irrégulier et hétérogène comme jamais, qui détermine un environnement qui n’a plus la libre harmonie du paysage naturel, mais qui ne possède pas non plus l’ordre spatial et volumétrique du paysage urbain formé avant le 19ème; surtout qui ne présente pas tous les éléments caractéristiques d’organisation de la vie ensemble, élément caractéristiques de la ville de formation historique»

Aldo Rossi, «Il problema de la citta moderna» casablla n°241

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1.L’HABITAT PAVILLONNAIRE COMME INTERMÉDIAIRE VILLE-PAYSAGE

STRUCTURATION DU TERRITOIRE CENTRALITÉ METROPOLITAINE ( - 100 000 Hab.)

CENTRALITÉ METROPOLITAINE DE TERRITOIRE ( 20 000 - 50 000 Hab.)

POINT D’APPUIS MÉTROPOLITAIN (8 000 - 20 000 Hab.) PARCS MÉTROPOLITAINS

PAVILLONNAIRE 38


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1.LE PAVILLONAIRE COMME INTERMEDIAIRE VILLE NATURE

2.LA LISIÈRE PAVILLONNAIRE

Si l’on s’amuse à superposer les modèles décrit précédemment (soit la métropole économique à la métropole paysage), on se rend compte que ces lieux de l’intermédiaire ne sont autre que de l’habitat diffus de type pavillonnaire, qui se glisse systématiquement entre les reliefs et les différentes centralités urbaines du territoire. La lisière en périphérie des reliefs, composée d’un habitat diffus englobe tous «les points d’appuis métropolitains». Ce sont ces villes/villages de 20000 à 8000 habitants, qui habitent la lisière active. Ces villes initialement formées par des centres anciens historiques, se sont étendues avec le temps de manière horizontale par excroissance, favorisant la maison individuelle. Le point positif de cette remarque étant que d’après les sources de l’INSEE reprises par LIN, l’expansion pavillonnaire tend à se stabiliser sur les vingt prochaines années dans notre région. On note une baisse de ce parc de logements depuis 2007. Les principaux occupants des maisons individuelles étant majoritairement des ménages, qui lors du départ des enfants et éventuellement d’un des deux membres du couple, se retrouvent seuls dans une maison trop grande.

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3.DESSERTE AUTOROUTIÈRES DE LA LISIÈRE PAVILLONNAIRE

STRUCTURATION DU TERRITOIRE CENTRALITÉ METROPOLITAINE ( - 100 000 Hab.)

CENTRALITÉ METROPOLITAINE DE TERRITOIRE ( 20 000 - 50 000

POINT D’APPUIS MÉTROPOLITAIN (8 000 - 20

PARCS MÉTROPOLITAINS

PAVILLONNAIRE

RÉSEAU AUTOROUTIER 42


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4. L’INTERMEDIAIRE EN QUESTION

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Aujourd’hui le pavillonnaire constitue de concrets intermédiaires, trop loin des centres métropolitains, tournant le dos à la nature qu’il investit et qu’il pourrait éventuellement envahir dans quelques décennies, d’autant plus qu’il est au centre des possibles corridors écologiques, pas assez présents sur notre territoire pour la biodiversité des espèces. Aux vues de ces analyses ainsi que de la mouvance métropolitaine, on se rend compte que ces lieux de l’intermédiaire constituent un élément nécessaire à traiter pour le bon fonctionnement du territoire. Il faudrait donc valoriser et équilibrer ces territoires qui ont progressivement émergés et qui incarnent aujourd’hui un réel enjeu pour une bonne cohésion du schéma général. N’ayant que rarement bénéficié d’attentions urbanistiques, on les a laissé librement se disperser dans ces zones en périphérie.

«Il faut affronter la question du pavillonnaire vanté un temps par les sociologues et ignorée superbement tout au long du XXème siècle par les architectes »

C’est d’après ce constat que la métropole Aix-Marseille-Provence, soutiendrait alors cette nouvelle initiative de qualification de ses zones pavillonnaires, de manière à rendre flexible ces territoires de l’inflexible en accueillant, créant, une nouvelle mixité qui apporterait de la vie et viendrait recréer un quartier dynamique. Yves Lion, «stimuation pavillonaires», École nationale superieure d’architecture de la ville et des territoires de marne la vallée, Ed archibooks+ Sautereau, 2014.

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5. OBSERVATIONS TERRITORIALES ET PROJET MÉTROPOLITAIN 1.SÉNAS

2. EYGUIÈRES

La responsabilité de ce projet de requalification d’ordre métropolitain reviendrait au 92 communes de la métropoles qui mèneraient cette action dans leurs zones pavillonnaires respectives.

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LA CHAINE DES COTES 1

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2

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3. PELISSANE

4. LA ROQUE D’ANTHÉRON

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LA CHAINE DE LA TRÉVARDE 1

4

2 3

1.PUY SAINTE RÉPARADE

2. SAINT CANAT

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3. VENELLES

4. MEYRARGUES

Le but étant de réactiver ces zones dans un premier temps, et de venir créer une nouvelle porosité en les reconnectant avec leurs centres villes, et centres historiques.

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1. LANÇON DE PROVENCE

2. LA FARE LES OLIVIER

Dans un deuxième temps faire redécouvrir la ressource naturelle environnante que constitue les relierfs de la métropoles

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3. COUDOUX

4. EGUILLES

CHAINE DE L’EGUILLES 1 4

2

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2.BOUC BEL AIR

1.PALETTE

MONTAGNE SAINTE VICTOIRE

1

2 4

3

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3. GARDANNE

4. ROUSSET

Le dernier temps de cette intervention urbaine serait de venir gérer les flux majeurs de déplacements dus à la dépendance de ces zones loties aux centres actifs où l’on trouve travail et consommation.

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6. IMMERSION

Aubagne

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Vitrolles

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Auriol

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Logis neuf Allauch

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Auriol

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Auriol

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Auriol

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Aubagne

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7. HISTORIQUE D’UNE MUTATION

ANTERIEUR ANNÉES 60/70

RELIEFS

RURAL

VILLE

RURAL

RELIEFS

Le développement historique du schéma de cette morphologie pavillonnaire est un cas qui a muté au cours du XXème siècle. En effet, ces territoires qui étaient anciennement des zones rurales ou naturelles deviennent un nouveau potentiel foncier pour les villes.

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POSTERIEUR ANNÉES 60/70

RELIEFS

RURBAIN

VILLE

Les centres villes étant devenus les lieux de la verticalité, de l’hyper-activité, où le coût de la vie est trop élevé. La périphérie représentait cette nouvelle possibilité d’accession à la propriété individuelle, un espace de projection de l’individu et d’appropriation.

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RURBAIN

RELIEFS


«POCHES» PAVILLONNAIRES ENTRE VILLE ET NATURE

Etage (4)

SYSTÈME D’ACCÈS NORMALISÉ

VOIES DE DISTRIBUTION INTERNES INDIVIDUALISÉES

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 0.40.100.100

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8. ANALYSE DU SCHÉMA INTERMEDIAIRE Ces zones sont tristement qualifiées de «poches» pavillonnaires par leur morphologie mono-centrées et leur situation géographique non connecté aux éléments qui les entourent. Ce sont ces excroissances non contrôlés qui viennent se glisser horizontalement dans le paysage et se démultiplient aux pourtours des villes.

Le système quasi impénétrable pour tout étranger de ces zones prend forme suivant une route principale ponctuée par des ronds points, rythmant le parcours, et desservant , une entrée et une sortie, nous permettant d’accéder à la zone.

La résidence pavillonnaire, profitent une fois à l’intérieur, d’un système de circulation labyrinthique desservant les maisons individuelles. Dans la plus part des cas le système est constitué d’un axe majeur à la résidence, duquel dérive une multitude d’impasses.

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DÉMULTIPLICATION DU PRINCIPE ET HETEROGÉNÉISATION

ESPACE CLOS «MICROCOSME»

+

+ +

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 0.40.100.100

ÉLOGE DU MUR ET DE

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+ + +


Ces tissus se démultiplient sur le même principe de système fermé et hermétique, Cette uniformisation qui renvoi à un modèle codifié et normalisé suivant des critères identiques qu’on retrouve de manière récurrente dans chaque opération.

Ces lieux fonctionnant sur un principe systémique, s’articulent sur un circuit fermé où chacun développe son propre confort individuel sans se soucier du voisin, et de ce qu’il peut éventuellement se passer a l’extérieur de son quartier, à moins d’avoir la nécessité de se déplacer pour consommer ou travailler.

Le mur devient alors le symbole de l’intimité, de la vie privé, du développement de son propre petit coin de paradis. Il protège des vues intrusives et permet de délimiter son jardin avec sa piscine. Le confort personnel est la priorité, et le lien social avec le voisinage n’existe que lorsqu’il vient à déranger .

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AIX EN PROVENCE

PLATEAU DE L’ARBOIS

VITROLLES LES PENNES MIRABEAUX

MARSEILLE

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9. VITROLLES, CAS D’ÉTUDE MÉTROPOLITAIN Le cas d’étude métropolitain considéré comme l’une des première initiative du traitement de ces territoires intermédiaires se situe sur la commune de Vitrolles. Cette ville, qui comme nous l’avons vue précédemment, est l’une des neufs centralitée métropolitaine de territoire se situe au sud du plateau de l’Arbois La ville est préoccupée par la vaste étendue pavillonnaire située à l’ouest de la ville (qui n’est autre que les constructions initiées lors du projet villes nouvelles de l’Étang de Berre dans les années 70) et qui est limitrophe avec la commune des Pennes Mirabeau. Cette zone composée de plusieurs résidences pavillonnaires, fait aujourd’hui l’objet d’une demande de requalification de la part de ses habitants, mais interpelle aussi la commune qui se rend compte de la nécessité d’intervenir sur ces dans ces lieux de manière à rééquilibrer son schéma de cohérence urbain.

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LOTISSEMENT «LES PINCHINADES»

SORTIE N29 VITROLLES / AIRE DE VITROLLES

BOULEVARD MARCEL PAGNOL

AUTOROUTE DEPARTEMENTALE A7 D113 70


Nous nous intéresserons donc à cette zone résidentielle stratégiquement positionnée. On retrouve un accès a l’autoroute A7 à proximité (2KM) en lien direct avec la départementale et les routes nationnales qui vient irriguer les résidences environnantes du schéma de la ville nouvelle et notamment l’ensemble pavillonnaire des «Pinchinades». A proximité de cette zone pavillonnaire on trouve une vaste pinède connectée au parc du Griffon qui constitue un réel potentiel naturel aujourd’hui présent mais non mis en valeur. La prégnance de la zone industrielle en perte de vitesse au nord, et de la zone commerciale au sud, en fait un territoire déconnecté de tout.

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ECOLE PRIMAIRE ÉLEMENTAIRE VERS PARC DU GRIFFON

ENTRÉE OUEST

INSTITUT MÉDICOEDUCATIF 72

ENTRÉ EST


La résidence des «Pinchinades» compte actuellement environs 300 maisons individuelles, ainsi qu’un ensemble de logements de petit collectif semiindividuel accueillant une centaine de foyers. La typologie de ce pavillonnaire qui s’est développée en sept opérations successives. La pionnière située au sud le long de la pinède, a été réalisée par l’architecte M.Fabre. Ce dernier a effectué un travail intéressante en travaillant sur l’habitat méditerranéen, et sur des venelles en relations avec cette interface prédominante de nature. Malheureusement aujourd’hui elle ne représente qu’un détail minime et négligée de l’opération non perçu par ses habitants. On note toutefois que les maisons sont basées sur une typologie, déclinée en fonction des superficies proposées. Les opérations suivantes qui se sont multipliées ont tendu vers cette stéréotypisation de la maison pavillonnaire formant des blocs homogènes. On note que le système de distribution interne reprend les codes énoncés précédemment, depuis un axe principale qui est le boulevard Marcel Pagnol, puis deux possibilités d’accès marqués. 73


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1. Accès normé et codifié

3. Prégnance de la frontière

Dès l’entrée dans résidence on est saisi par la prégnance des long et hauts murs, la route semble être l’élément déclencheur de ce type de réactions, visant à se protéger le plus possible à la fois du bruit et des regards qui dérangent l’intimité des résidents. Ce qui est toutefois paradoxal, c’est cette dualité entre le paysage existant qui s’offre littéralement au riverains (le début du plateau de l’Arbois), et qui est à la fois totalement ignoré au profit d’un confort personnel beaucoup plus important. Le boulevard Marcel Pagnol est le seul moyen d’accéder au zones pavillonnaires du secteur. L’intitulé du boulevard, tout comme les autres noms donnés aux rues alentours renvoie à une certaine identité et histoire provençale que l’on tente de venir injecter à ces lieux qui sont encore en train de chercher la leur.

Que ce soit de l’ordre du mur ou bien de celui de la barrière, la frontière se révèle être l’un des éléments des plus présent dans ce paysage. Ce dispositif semble nécessaire pour exprimer la limite et ainsi protéger le foyer du voisinage. Mais il vient créer des lieux hermétique et fermés sur eux même, empêchant toute porosité possible au quartier mais aussi aux pavillons.

2.La typologie pavillonnaire L’habitat d’inspirations néo-provençale évoque littéralement les années 70. Des typologies de lotissements individuels se développent,où l’on retrouve de manière systématique les toit en tuiles et les tons orangés venant orner les façades. D’autre part, les maisons disposent quasiment toutes d’un espace attenant a pour y stationner sa voiture.

4. Le vide délaissé C’est notamment ce qui émerge de manière physique lorsqu’on se penche sur les places du quartier. Lorsque l’accès voiture est impossible, le lieux est vide et délaissé. par ses habitants. Lorsque l’accès à la voiture y est possible, elles viennent envahir l’espace bloquant toute activité possible. 5. Le potentiel naturel omniprésent L’espace naturel constitué par la vaste pinède vient cerner la zone pavillonnaire, offre un point de vue privilégié sur le paysage de Vitrolles et ses alentours. C’est ce point fort que M.Fabre a travaillé dans la trame qu’il avait projetée, faisant entrer la nature à l’intérieur des zones. On la perçoit toujours, et on peut circuler au sein de ces venelles, mais elle ne jouent plus le rôles aux elles étaient destinées. 87


« -Je viens ici pour le médecin, la pharmacie c’est ma femme qui n’emmène» Problème de mobilité inter-residence « -Vous savez moi je suis un ancien rapatrié d’Algerie, à l’origine je viens de la banlieue parisienne, puis la société où je travaillais a fait faillite. Et j’ai trouvé du travail à Marseille du coup je suis descendu. Mais on était mal logé. On a eut l’opportunité d’acheter à Vitrolles. Et puis quelques années après, la société a déménagé juste à coté, j’ai eut de la chance! » Accession plus facile a un logement plus qualitatif « -Les gens ne se parle pas, ici c’est chacun de son coté, chacun sa télé, aucun partage. C’est pas comme dans les villages où on boit l’apéro et le terrain de boules. Ici, On connaît que son voisin d’a côté et c’est tout. » Individualisme

ERIC // 40 ANS // RESIDENT « -Vous devriez parler à mes parents, ils sont là depuis 1981, la construction! Ils sont venus ici parce qu’ils ont acheté, avant ils étaient en HLM sur Marseille (où ils travaillaient ).» Accession facile à un logement plus qualitatif

« -On n’est pas mal ici,, mais c’est pas un village, c’est plus une zone urbaine, une zone résidentiel. On est à 3 bornes du centre ville. Et puis Vitrolles c’est 14 km de bandeau, ça facilite pas les rencontres. » Inaccessibilité du territoire

JACQUES// 77 ANS // RESIDENT // RETRAITÉ

« -Je travail aussi sur Marseille. C’est plus un confort d’habiter ici, c’est pas la ville et puis il y a tout à proximité avec Vitrolles, Plan.» « Il y a tout à Vitrolles.» Proximité avec les lieux ce consommation « -À l’époque tout autour c’était la campagne, que des champs, rien n’existait. Maintenant tout est urbanisé. Tout le plateau a été fait dans les années 80, après ça s’est construit en bas.» Urbanisation rapide et étendue 88


« -On habite depuis 18 ans. On a toujours beaucoup bougé mais on a choisi ici parce que l’emplacement était stratégique entre gare, aéroport et zone résidentielle plûtot calme.» Positionnement stratégique

ELISE // 45 ANS // VELAUX // DIRECTRICE D’ÉCOLE

« - Avant on était actif, on partait le matin travailler et on rentrait le soir, on prêtait pas attention aux choses. Mais quand on s’arrête, c’est comme ça qu’on se rend compte que l’endroit est mort. On pense à déménager, d’ailleurs, vous avez vue le nombre de maison à vendre dans le quartier ?» Espace sans vie, anarchie

« - Je travail dans cette école depuis un peu plus de 2 ans. J’étais à la recherche d’un poste de direction dans le secteur, et j’ai flashé sur cette école parce que le quartier me plaisait.» Interet pour l’ambiance du quartier

« - Moi je fais parti du CIQ (comité interquartier). On se retrouve confronté à des gros problèmes avec les constructions illégales de murs, de portails, tout ça c’est pas réglementaire, mais tout le monde s’en fiche.» Espace sans vie

« - Ce sont des enfants du quartier, ou de l’extérieur parce que les nourrisses ou les grands parents habitent ici.» Facilité géographiques

«-Vitrolles centre pour nous c’est horrible et insalubre, on a pas de plaisir à fréquenter le centre ville qui n’est pas du tout attractif, et c’est bien dommage. Donc on est bien content de vivre ici.» Qualité de vie meilleur qu’en centre ville « -On se bat pour pas qu’il détruise notre paysage, avec le Lidl dont on a demandé le déplacement, juste a coté de la pinède dont on ne prend pas soin du tout !» Destruction de l’espace environnant naturel « -Moi j’étais responsable dans une boite d’import-export. Quand je suis arrivé ici, les zones industrielles de l’Angoly et l’Estroublant se lançaient. Aujourd’hui vous avez vu ce que c’est ? Allez y faire un tour! Ça a été mal entretenue et ils n’ont rien fait.» De mémoire la plus grande zone d’activité en France.»

Interview réalisé dans la résidence des Pinchinades, Vitrolles le 22.03.2016

ROBERT & SANDRINE 65 ANS // RESIDENTS// RETRAITÉS 89


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Compte tenue des constats établis, il serait judicieux de se questionner sur les moyens de (ré-)activation d’une identité et de la valorisation d’une démarche de requalification de ces lieux de l’intermédiaire. Quel nouveau schéma à la fois social, économique et urbain peut on proposer pour trouver une cohésion générale de ces espaces, incarnation d’un accomplissement pour notre société mais qui laissent transparaître en toile de fond une triste standardisation et individualisation?

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Ce schéma se construit grâce a l’analyse de quatres ouvrages qui m’ont permis, une fois mis en commun, de dégager les point importants à étudier et résoudre .«Les situationnistes en ville»» Thierry Paquot Ed. Infolio, 2015Coll. Archigraphy poche «La ville situationniste repose sur l’imagination de ses habitants qui en détournent certains élément, en magnifient d’autres, la parcourent pour la découvrir comme un territoire inexploré et néanmoins connu, en subvertissent les codes, les convenances, les habitudes, en perturbent les horaires, les rythmes. La chahutent. La dimension émotionnelle et temporelle importe beaucoup» .«Désastres urbain, les villes meurent aussi» Thierry PaquotEd. La Découverte 2015 Collection : Cahiers libres «Une consumérisation du capital foncier qui passe inapréçu puisqu’elle est vendue de la manière la plus rêveuse et parfaite possible a ses habitant. Ne vendrions nous pas une fin de la ville ? » .«La biorégion urbaine, petit traité sur le territoire bien commun», Alberto Magnaghi, Eterotopia, Collection Rhizome 2014 «Agglomération autogérée développant des économies territoriales en accord avec l’environnement et qui donne une valeur primordiale aux particularités identitaires et savoirs faires locaux» .Jana Revedin, La Ville Rebelle, Paris, Collection Manifestô Alternatives, Gallimard, 2015 «Rappelons-nous que les chefs d’oeuvres de l’espace public n’ont été crées ni par la planification ni par des planificateurs - ils sont nés plutôt pour répondre à des vagues d’innovation et de révolution, de destructions et de reconstructions, de désertion et de migrations dans le temps. Ils ont mûri au fil des siècles. »

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10. MÉTHODOLOGIE

SPHÈRE NOYAU FACTEURS DE PRODUCTION

De manière à comprendre et cerner les niveaux d’interventions possibles, il est nécessaire de mettre au point une méthodologie pour étudier ces lieux. Ainsi le schéma se développe en quatre phases distinctes qui sont interdépendantes les unes des autres. Les deux premières étapes sont issues d’un état des lieux, et les deux dernières étapes qui seraient de potentielles réponses amenant des pistes au projet.

La première étape est la phase initiale. Elle regroupe les éléments appelés «producteurs» puisque ce sont eux qui viennent former et moduler toute action émise. On ne peut nier que toute opération entreprise induit forcément une temporalité particulière, une situation géographique précise, ainsi qu’un panel de personnes. Ces éléments engendre naturellement un impacte produit malgré ou grâce a eux.

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SPHÈRE D’ÉTUDE ÉLÉMENTS PRODUIT DE MANIÈRE INSTINCTIVE ET INHÉRENTE

De cette première sphère découle la deuxième étape soit la sphère produite. Ces notions sont développées de manière innée en fonction du temps, du lieu, et de la population. Ainsi les identités, les usages, les pratiques, et les mémoires qui se sont construits dévoilent les points faibles et les manques de ces lieux de intermédiaires. Ils révèlent les points à traiter pour requalifier ces zones pavillonnaires.

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SPHÈRE DE DÉVELOPPEMENT STRUCTURE À PRODUIRE

La troisième étape vient générer une sphère d’éléments à produire, soit des réponses proposées pour trouver un nouvel équilibre. En concevant que chaque étape est toujours interdépendantes des autres, on estime les répercutions depuis la périphérie jusqu’au noyau et ainsi venir palier aux manques et points faibles.

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SPHÈRE RÉSULTANTE LES POSSIBLES DU PROJET

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Enfin, la dernière étape est une suggestion illustrée des moyens par lesquels peuvent être résolues les problématique soulevées. 99


11.UN PROJET POSSIBLE

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Le projet émerge alors, sous forme d’une boite à outils, venant par échelles et temporalités re-tisser les liens de la sociabilisation du quartier, que ce soit une réorganisation intérieure depuis l’espace public jusqu’à la parcelle privée, ou encore un meilleure perméabilité au vue de son environnement alentour. Le tout est d’extérioriser les usages pour rendre plus flexibles ces lieux considéré comme inflexible.

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LA BOITE À OUTILS DU PROJET

+

+

PLATEFORME MOBILITÉ

PLACES REVERSIBLES

TEMPS 1

TEMPS 2

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+ SENTIERS & RUE INVESTIES

MAISONS CONCERTÉES

TEMPS 3

TEMPS 4

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Le premier champ d’intervention concerne la grande échelle. C’est la première temporalité du projet. Au vue de la structure formé par l’autoroute (A7) et ses sorties qui viennent desservir chaque zone pavillonnaire. Ces sorties s’effectuent en deux jonctions, la première qui lie l’autoroute à la départementale, la deuxième connectant la départementale à la nationale. À ces emplacements on trouve systématiquement des terre pleins centraux de superficie très importantes qui viennent créer du vide au milieu de cette hyperactivité routière.

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Ici pour exemple, un zoom sur un tronçon de l’autoroute A7 et de quatre sorties successives donnant respectivement accès à des zones pavillonnaires importantes: Elles permettent de desservir des zones de 3000 habitations.

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AUTOROUTE ACCES MÉTROPOLES

SORTIE N°34 “LOTISSEMENT X”

Ainsi, ces terre-pleins centraux faisant le lien avec la départementale elle même connectée dans une deuxième phase à l’autoroute représentent donc des surfaces potentielles à exploiter. Elles sont considérées comme les interfaces stratégiques faisant le lien entre les centres métropolitains Aix et Marseille qui centralisent les flux de déplacement les plus importants de la métropole et les ensembles pavillonnaires multiples. via l’autoroute

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PÔLE

Le premier mode d’intervention serait alors d’intervenir à l’échelle de ces point centraux de venir créer des zones d’échanges en matière de mobilité, permettant de dé-saturer les réseaux et les zones pavillonnaires actuellement étouffées par la voitures.

DE MOBILITÉ & D’ÉCHANGES

AUTOR ACCES

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Cette infrastructure de services s’implante de manière systémique, s’adaptant morphologiquement à chaque site en question, sous forme de «plateforme de mobilité et d’échange». En centralisant les différents modes de transports possible, elle incarnent un temps de pause dans le trajet, où l’on trouve un parking silo pour y déposer sa voiture lorsqu’on ne l’utilise pas, des zones aménagées et gérées d’auto-partage de manière à organiser mutualiser les trajets planifiés entre les différentes destinations métropolitaines. Elles intègrent une desserte de réseaux de bus à haut niveau de services permettant de rejoindre le centre ville ou les multiples zones pavillonnaires.

Et enfin elle propose un service d’emprunt de voiture électriques, de scooters pour les plus jeunes, et de vélos efficients pour répondre à la demande. Ces services s’articulent avec un aménagement de voies deux roues et cyclables. Dans les zones habitées, on retrouve des «hameaux» intégrant des bornes de charges pour les véhicules, deux roues et vélo, de manière a assurer un service optimum. Cette première temporalité nous permet de clarifier et organiser ces espaces engorgés par les voitures ou le piétons n’a plus sa place. L’espace public devient alors plus accessible et praticable.

Etage

GSEducationalVersion GSPublisherVersion 0.80.100.100

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N N N N

G G G G

E

N

A PA UTO RT AG

A M UT VÉ OT O’L LO O’ IB ’L LIB IB

P A R K I P A R K I P A R K I P A R K I P A R K I

G

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Cette première temporalité nous permet, une fois appliquée, de libérer l’espace extérieur de manière a le rendre praticable et ré-appropriable par ses riverains. La mise en place de ces hameaux ponctuent le quartier et le rendent plus lisible pour se habitants. Cette première intervention permet d’inciter les foyers a utiliser seulement une voiture par ménage. L’éventualité d’utiliser son propre véhicule n’est pas évincé puisque les rue conservent toujours leurs fonction desserte aux maisons lesquelles disposent respectivement de garages. L’idée étant d’évincer progressivement le schéma une voiture/ un habitant.

CF «Altermobilité a l’oeuvre»» p123 dans «Le Grand Paris, des densités dispersées, Brès + Mariolle et chercheurs associésMembre du conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris,Juin 2013, Bresmariolle.fr

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PLACES REVERSIBLES

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La deuxième temporalité applique le dispositif des «places reversibles». On note dans le quartier la présence de deux équipements qui sont des écoles (L’école élémentaire des «Pinchinades» et le centre médico-éducatif des fauvettes). Ces établissements participent à une dynamique intéressante, puisque après constat, on se rend compte qu’elles animent littéralement le lieu, attirant des élèves venues de l’extérieur du quartier, donc une fréquentation externe à la zone pavillonnaire. D’autre part ces équipements fonctionnent sur une plage horaire précise, étant investies par ses élèves suivant un emploie du temps établie. La déduction est la suivante, ces lieux moteurs d’activités ne sont pas occupés les soirées, week end, ou encore vacances scolaires. L’idée n’est non pas d’utiliser ces écoles, mais d’investir de manière réversible leurs espaces extérieurs utilisées quotidiennement, et d’en faire des places animées. Les scénarios d’occupations sont les suivants: Les places proposent une superficie de base, propice à accueillir des activités répondant à la demande des habitants du quartier. Et une superficie dite «ajoutée» qui est l’espace

Lorsque les écoles sont en fonctionnement, les places sont indépendantes des équipements. Lorsque les écoles sont fermées les places elles s’ouvrent et annexes les espaces attenants aux équipements. Ils deviennent accessibles aux habitants qui prennent possession des lieux et font vivre ces espaces réversibles. Pour exemple l’école élémentaire ayant cette position centrale en lien avec l’espace public, produit une place indépendante où s’implantent des commerces. Elle est aussi susceptible d’être investie par des marchés, foires locales, cirques de manière ponctuelle attirant des riverains extérieurs au quartier. Lorsque l’école est fermée, la place s’agrandit et vient proposer alors des jeux d’enfants et terrains de foot appartenant à l’école à disposition des habitants. Le principe est le même pour l’espace de l’institut médico-éducatif, qui lui jouit d’une petite ferme animalière indépendante de l’école. Lorsque l’école est fermée, elle révèle un espace cultivable entretenu par ses habitants qui viennent s’y retrouver pour récolter, et partager cette nouvelle ressource Lorsque l’institut est ouvert ce sont les élève qui s’en occupe.

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Après avoir mis en place ces premiers dispositifs, incitant la zone pavillonnaire à la réversibilité, et à la sociabilisation pour devenir un vrai quartier animé, une troisième temporalité apparait: Un principe simple pour faire entrer la nature dans ce lieu grâce aux «sentiers et rues investies», des espaces conviviaux qui permettent de faire redécouvrir le patrimoine naturel environnant comme un lieu de ressource et convivialité. Pour cela on propose aux habitants au vue de la réussite des actions antérieurement menées de partager dans l’idée du bien commun leurs arrières ou avants de parcelles sur une distance d’un mètre soixante quinze, ce qui va générer trois dispositifs possibles; . Les rue investies, qui sont des anciennes rues aujourd’hui plantées ou l’on trouve des arbres fruitiers dont tous peuvent jouir et entretenir, ce qui engendre un partage et l’occasion de rencontrer son voisin au cours d’une récolte. . Les venelles intérieures qui émergent grâce à la mise en commun des arrières de parcelles. Elles sont de véritables petits sentiers qui peuvent être appropriés par chacun où l’on peut par exemple laisser ses enfants en toute

tranquillité faire du vélo , installer son panier de basket, son barbecue le tout dans un esprit de mutualisation. .La lisière, qui fait écho à la pinède existante, que l’on vient révéler. Se créer alors toujours grâce aux arrières de parcelles un sentier venant cerner le quartier et proposant un promenade naturelle. Ce sentier est lui aussi appropriable par ses habitants qui peuvent l’investir de la même manière que les cas précèdent. Cette troisième intervention propose une mutualisation des biens dit privés, sans pour autant venir briser leurs confort initial. C’est une alternative à l’individualité qui existait auparavant, et qui fait prendre conscience aux gens que partager les usages permet de rentabiliser l’investissement et de créer du lien. Aujourd’hui cette mise en commun intégrée, permet aux riverains d’apprécier l’environnement dans lequel ils habitent, d’en jouir à nouveau, de le considérer comme une ressource qu’ils ont participé à créer sans pour autant sacrifier leurs intimité. Une nouvelle dynamique se forme et des liens sociaux plus forts apparaissent .

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La quatrième temporalité intervient à une échelle encore plus réduite qui est celle de la parcelle. Elle s’articule avec les rues et sentiers générés précédemment. Cette intervention vient répondre au problème soulevé du nombre de maisons désertés ou inhabitées dans ces secteurs pavillonnaires. La commune au vue de cela décide d’intervenir financièrement et d’investir dans des parcelle libérées, qu’elle rachète et réactive de manière à les dédier au quartier, et riverains alentours. On les nomme «les maison concertées», elles se développent suivant les typologies d’espaces naturels dans lesquels elles s’inscrivent. L’idée est d’une part faire modèle en terme d’architecture pour toutes éventuelles extensions ou initiatives qui tendent à développer le BIMBY dans le quartier. Ces architectures jouant avec les archétypes du pavillon sont déclinables en fonction de l’implication de ses habitants qui peuvent être plus ou moins demandeurs. Les superficies de ces maisons concerté sont donc superficies en variables et déclinables. Elles sont formées grâce à l’implantation initiale de l’ancien bâti qui constitue le socle.

Ces maisons se composent en deux fonctions: la première jouant le rôle d’équipement associatif inter-quartiers, donnant l’occasion aux riverains de venir investir ces lieux par des activités diverses (cours, ateliers, réunions...). La deuxième intégrant tout les services domestiques dans une bande servante (cuisines, salles de bains, et lits) permettant de dégager un vaste espace pouvant acceuillir des usages diversifiés. En exemple: le sénario de Mme B. qui fête son anniversaire et invite toute sa famille issue du Nord, elle peut alors utiliser cette maison pour les héberger. On retrouve trois typologies de maisons développées donnant lieux a des loisirs en liens avec l’espace environnant: . La réinterprétation de la cabane qui s’inscrit dans les rue investie par les vergers. . La réinterprétation de la densité pavillonnaire, formant des placette de village plus urbaine en lien avec les sentier inter-parcelles . La réinterprétation de la pergola méditerrannéenne dans la lisière naturelle qui vient des arbres fruitiers et des activité sportives.

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La dernière temporalité est celle qui appartient aux habitants, et qui est en lien avec les pavillons eux même, celle du BIMBY (Built in my Back Yard ou «construire dans mon arrière de parcelle»). Cette nouvelle alternative qui a récemment émergé et qui à déjà fait ses preuves dans beaucoup d’opérations notamment en région parisienne menée par Benoit Miet et Damien Le Foll est entre les mains de ses habitants voyant les maisons devenir trop grandes, ou peut rentable. L’idée est de venir densifier le pavillonnaire en attirant de nouvelles populations envieuses de venir habiter ces nouveaux lieux requalifiés, défendant de nouvelles valeurs, identités et histoire à continuer.

Bimby, Benoit Miet et Damien Le Foll, www.bimby.fr

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«Une maison entre deux garages»

Yves Lion, «stimuation pavillonaires», École nationale superieure d’architecture de la ville et des territoires de marne la vallée, Ed archibooks+ Sautereau, 2014.

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«Vendre juste ce qu’il faut»

Yves Lion, «stimuation pavillonaires», École nationale superieure d’architecture de la ville et des territoires de marne la vallée, Ed archibooks+ Sautereau, 2014.

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