La matière lumière : Ambiances au bureau

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École Nationnale Supérieure d’Architecture de Grenoble

Daran Sarah

La matière lumière : Ambiances au bureau

Mémoire de projet de fin d’étude mention recherche Date : Lundi 18 et Mardi 19 Juin 2012

Master Architecture et Cultures Sensibles de l’Environnement



Jury : Christian Drevet, architecte, enseignant ENSA de Saint Etienne Jacques Schmitt, Direction du Développement et de l’Aménagement Université de Grenoble Nicolas Dubus, architecte, enseignant ENSA de Grenoble Eric Seguin, architecte, enseignant ENSA de Grenoble Catherine Pierre (sous réserve), rédactrice en chef adjointe de la revue AMC Hubert Guillaud, architecte, enseignant ENSA de Grenoble Grégoire Chelkoff, architecte, enseignant ENSA de Grenoble (directeur d’études) Magali Paris, ingénieure paysagiste, enseignante associée ENSA de Grenoble (représentant de l’UE) Encadrement du master ACSE : Grégoire Chelkoff, responsable du Master ACSE, architecte, professeur Yann Blanchi, architecte, maître-assistante associée Jacques Scrittori, architecte d’intérieur, maître-assistant associé Magali Paris, ingénieure paysage, maître-assistante associée Avec les participations de : Nicolas Tixier, architecte, maître-assistant Walter Simone, architecte, vacataire



Je tiens particulièrement à remercier l’ensemble de l’équipe pédagogique ainsi que mes proches.


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Sommaire

Introduction

8

I.

Modalités d’ajustement 11

I.1

Ajustement à un espace 13

I.2

Ajustement à une situation

I.3

Espace ajustable / Espace meuble

I.3.1

Le bureau cloisonné

19

I.3.2

Le bureau ouvert

21

II.

La lumière naturelle comme matière

II.1

Impact lumineux

II.2

La richesse des fluctuations lumineuses 29

II.2.1

Orientation des ouvertures

II.2.2

Variations temporelles 32

II.3.3

La lumière : matière à projet

14 17

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II.3.3.1 Dimension Morphologique

30 36 37

Le tribunal de Nantes 39 II.3.3.2 Mur transparent II.3.3.3 Brise-soleil

43

45

II.3.3.4 Atrium 49 III

La maison de l’Université

III.1

Grenoble Universités

III.2

La maison de l’université

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III.3

Donner forme au bâtiment

59

III.4

Jeux d’ombres 61

III.5

Aménagements intérieurs

III.6

Jeux de lumière 65

Conclusion

53

55

63

67

Références documentaires Iconographie

73

Annexes

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68

7


Introduction

Notre quotidien est jalonné d’espaces que nous pratiquons, l’espace de travail est l’un des plus vécu. En effet, nous passons plus de la moitié de notre temps éveillé sur notre lieu professionnel. Toute entreprise, petite ou grande, a un espace attribué à la partie administrative de son activité. Ce sont les espaces de bureaux, nommés aussi espaces tertiaires. Ils sont réservés à l’exercice administratif ainsi qu’à la production, traitement et/ou transfert de l’information. Ces espaces sont propres à certaines activités telles que lire, écrire, le plus souvent sur ordinateur, téléphoner … Les tâches professionnelles demandent une certaine qualité de lumière qui est définie par des normes. Mais ces normes s’appliquent surtout à l’éclairage artificiel. « Deux articles du Code du travail insistent sur le recours à la lumière naturelle pour l’éclairage des locaux de travail et la possibilité de vue sur l’extérieur pour ceux qui y travaillent. Le but est de procurer un environnement de travail permettant un équilibre physiologique et psychologique des individus, en atténuant les effets néfastes que produit le confinement dans les locaux aveugles.1 » Les normes sont alors plus de l’ordre de la quantité que de la qualité lumineuse. En effet Marc Fontoynont, chercheur ingénieur en matière d’énergie, définit la qualité de la lumière par des paramètres mesurables qui sont la luminance, l’intensité lumineuse et l’éclairement. Or la lumière influe sur les usagers et leurs modalités ajustement des espaces de bureaux par diverses qualités autre que mesurable, telles que les qualités sensorielles, celles du vécu, du ressenti de la lumière qui est propre à chacun. Comme à la sortie de l’hiver, certains cherche les rayons lumineux et se déplace pour les suivre et en profiter, quand d’autres évitent la lumière du soleil. Les pratiques que nous faisons des espaces de bureaux sont propres au lieu de l’entreprise. Le cadre nous est imposé, nous devons alors ajuster notre comportement de manière à nous adapter à ces espaces. Ce cadre est à la fois spatial mais aussi temporel. La majorité des salariés est assignée à un temps sur leur lieu de travail. Comment alors ressentir le temps s’écouler autrement que par l’emploi du temps imposé par l’entreprise, si ce n’est par la lumière naturelle et les ambiances lumineuses changeantes qu’elle engendre? La lumière est un élément essentiel de l’architecture. Nombre d’architectes se réfèrent à elle dans la conception des espaces. Comme Tadao Ando pour qui « la diffusion de la lumière en relation avec les volumes fait naître 1 FONTOYNONT Marc, Construire avec la lumière naturelle, Paris, Ed. Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), 2011, p. 12 8


une chaleur et fournit simultanément un support physique.2 » La lumière naturelle est une matière qui se travaille au même titre que les matériaux de construction. La lumière naturelle doit alors être façonnée : « Travaillée afin de lui donner une forme particulière3 », de manière à concevoir des ambiances lumineuses adéquates aux espaces de bureaux. Notre objectif est de rendre compte des manières de façonner l’architecture des bureaux et l’espace public qui les environne afin d’autoriser des modalités d’usages variées et ainsi de permettre aux usagers de s’adapter à leur lieu de travail. Afin de mener à bien cette entreprise, nous nous reposerons sur des sources documentaires telles que des enquêtes faites auprès d’usagers d’espaces tertiaires, des ouvrages portant sur l’éclairage naturel, ainsi que des ouvrages et articles portant sur le monde de l’entreprise et la lumière naturelle. Les enquêtes permettent d’analyser le ressenti des « habitants » des espaces de bureaux et les usages et modalités d’adaptation qu’ils mettent en œuvre face à la lumière. Ces enquêtes sont extraites de Tribunal des sens, un rapport de recherche de Daniel Siret, chercheur au CERMA, du mémoire de master de Marion Gardette, étudiante de ENSA Montpellier, enquête réalisée dans les locaux du CRESSON et portant sur le confort lumineux. À ces documents s’ajoute des entretiens semi-directifs fait auprès des occupants des locaux de l’administration situés premier niveau de l’ENSA Grenoble. Ces bureaux étant orientés pour une part au sud et pour l’autre au nord, cela permet de questionner les usagers sur leur ressenti et la lumière naturelle aux orientations différentes. Puis nous nous reporterons aux ouvrages guides de la lumière naturelle dans les bâtiments, ayant pour auteurs des chercheurs de différents laboratoires, tel que le LASH à Lyon ou Architecture et Climat à Louvain-La-Neuve (Belgique). Ces différents écrits permettent d’étudier les différents dispositifs lumineux et leur impact sur les usages des espaces de bureaux mis en évidence par les enquêtes. La mention recherche a permis de développer une réflexion et de se confronter à ces questions. Au cours d’un stage au CRESSON, nous avons participé au réaménagement d’un des espaces du laboratoire et observé le rapport de chacun avec la lumière du jour et ses incidences sur l’aménagement du bureau. De plus les entretiens semi-directifs nous ont permis saisir les différentes pratiques vis-à-vis de la lumière et des espaces tertiaires. La collecte de ces informations est le support de conception du projet de fin d’étude portant sur la Maison de l’Université du campus de Grenoble. 2 USSAUME Yann, Tadao Ando et la question du milieu, réflexions sur l’architecture et le paysage, Paris, Editions Le Moniteur, 1999, p.179 3 http://www.cnrtl.fr/definition/façonner

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I.

Modalités d’ajustement

Un établissement organise son lieu selon son activité. Il structure son espace sous forme pôle d’activités différenciés et complémentaires. Il y a alors une hiérarchie et des protocoles mis en place, l’ensemble étant légiféré par un règlement. Chaque entreprise a son propre cadre. Les employés se plient à cette organisation au bénéfice du bon déroulement de la production. Chacun s’ajuste alors à ces contraintes de manière adéquate au lieu, aux personnes, aux situations. L’ajustement le plus perceptible à une situation est lors de l’ouverture d’une porte. La porte est un passage entre deux espaces, deux situations. Prenons l’exemple d’une salle où a débuté une réunion. L’entrée d’une personne retardataire dans la pièce est différente selon l’emplacement du tableau de présentation par rapport à la porte. Si le tableau se trouve à l’opposé de la porte, les personnes présentes dans la salle tournent le dos à la porte, elle n’est donc pas dans leur champ de vision. La personne qui ouvre la porte marque un temps d’arrêt, observe la pièce, la disposition des personnes et les places libres, pour aller ensuite s’assoir. Si la porte est dans le même champ de vision que le tableau, le temps d’observation est plus court. L’entrant se trouve face aux personnes. Nous remarquons une hésitation plus prononcée, le corps semble se balancer d’avant en arrière, le temps de décider d’entrer ou pas. Si la personne entre, elle se dirige rapidement au fond de la salle de manière à prendre un nouveau temps d’observation pour trouver où s’assoir. La personne entrant s’est alors ajustée à une situation déterminée par une organisation spatiale. Alain Berthoz, neurophysiologiste, définit cerveau comme « un simulateur d’action », permettant de simuler l’action sans l’exécuter, pour choisir la meilleure1, ce qui est marqué dans l’exemple précédent par l’hésitation et le temps d’observation. Ainsi la personne entrant analyse la situation et envisage les différentes possibilités d’actions, de mouvements et leurs conséquences avant de faire un choix. A. Berthoz cite les propos de Poincaré pour qui « Localiser un objet dans l’espace, c’est simplement se représenter les mouvements qui seraient nécessaires pour l’atteindre.2 » La personne entrant s’identifie alors en tant que corps devant se déplacer pour atteindre une assise et s’identifie en tant qu’individus vis-à-vis des personnes présentent dans la salle et devant agir selon des convenances appropriées à la situation.

1 Emission radiophonique : Métropolitain par F. Chaslin (France culture) 25.03.2010, Rencontre avec Alain Berthoz 2 Berthoz A. « Fondements cognitifs de la perception de l’espace », in J.-F. Augoyard (dir.), Faire une ambiance, A la croisée, 2011, pp 121- 132. 11


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I.1

Ajustement à un espace

D’un point de vue physique, le cerveau, selon A. Berthoz, développe deux « stratégies de navigation » dans l’espace. La stratégie de route, egocentrée ou kinesthésique est une stratégie qui fait référence au corps et à la mémoire du mouvement. Par ce biais nous nous référons alors aux obstacles et aux repères que nous rencontrons lors d’un parcours dans un espace. Durant une déambulation sur le campus de Grenoble lors de notre analyse de site, nous sommes partis de l’arrêt de tramway Hector Berlioz puis nous avons longé une esplanade, traversé une place, contourné la Bibliothèque Universitaire, passé le long d’une terrasse… Ainsi quand nous voulons nous rendre à un point de rendez-vous, nous pouvons nous référer à ces repères pour élaborer notre parcours. Le cerveau, comme « simulateur » utilise aussi « la stratégie de vol », appelée aussi par A. Berthoz allocentrée ou topographique, pour planifier un parcours, comme un G.P.S. (tout droit, tourner à gauche à la prochaine intersection...). Le cerveau combine ces stratégies pour percevoir un espace et s’y adapter quel qu’en soit l’échelle. Nous nous identifions en tant que corps dans un espace. Pour autant nous nous ajustons aussi selon les situations rencontrées.

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I.2

Ajustement à une situation

« L’action, en tant que distincte de la fabrication, n’est jamais possible dans l’isolement ; être isolé, c’est être privé de la faculté d’agir.3 » Hannah Arendt rappelle ainsi qu’il ne peut y avoir d’action sans l’autre. Nous sommes constamment en interaction face à l’autre, de fait un processus d’ajustement se fait aussi d’un point de vue social, selon différentes modalités d’action. Michel de Certeau différencie deux processus de d’ajustement : les stratégies et les tactiques, que nous pouvons appliquer aux pratiques des espaces tertiaires. Les stratégies sont attachées à un lieu identifiable dont le sujet de pouvoir et de vouloir, comme une entreprise, les met en œuvre. La stratégie «postule un lieu susceptible d’être circonscrit comme un propre et d’être la base d’où gérer les relations avec une extériorité de cible ou de menaces (les clients ou les concurrents...)4» Les actions de l’entreprise sont de l’ordre des stratégies et instaurent un cadre qui lui est propre et auquel les salariés doivent se plier. L’entreprise ajuste, met aux dimensions convenables5 et règle ainsi l’organisation de sa structure. «Les stratégies sont donc des actions qui, grâce au postulat d’un lieu de pouvoir (la propriété d’un propre), élaborent des lieux théoriques (systèmes et discours totalisants) capables d’articuler un ensemble de lieux physiques où les forces sont réparties.6» Il est donc question de rapport de forces et de puissance tant face à des clients, des concurrents que des salariés. Ces lieux de l’entreprise sont un cadre où le management se transcrit dans l’organisation des espaces de travail dont nous développerons les différentes typologies de bureau par la suite. Les tactiques, quant à elles, s’infiltrent dans le système mis en place par les stratégies. La tactique «doit jouer avec le terrain qui lui est imposé tel que l’organise la loi d’une force étrangère7» Les tactiques sont les modalités d’ajustement des usagers d’une entreprise. Quel que soit leur statut, ils s’ajustent selon le cadre qui leur est imposé. Les tactiques sont «sans lieu propre, ni vision globalisante8», ainsi elles sont de l’ordre de l’opportunité, de l’occasion, voir même de la ruse. «Les tactiques sont des procédures 3 ARENDT Hannah Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 2004 (première édition 1961), p. 246 4 DE CERTEAU Michel L’invention du quotidien, 1. Art de faire. Paris, Ed. Gallimard, 2010 (première édition 1980), p. 59 5 REY-DEBOVE Josette et REY Alain (dir.) Le nouveau petit Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert, 2003 mise à jour et augmentée (première édition 1967) p. 59 6 DE CERTEAU Michel Op. cit, p. 62 7 Ibid. p. 60 8 Ibid. p. 62 14


qui valent par la pertinence qu’elles donnent au temps9», retournant les circonstances d’un cadre en situation favorable. Hors de lieu, les tactiques occupent l’espace, l’espace de travail. Chacun ajuste son espace de travail à soi. Les tactiques sont des insertions subtiles mais tenaces, propre à chacun, permettant d’opérer dans son propre espace, le faisant sien. Chacune de ces modalités d’ajustement a sa propre temporalité. « Les stratégies misent sur la résistance que l’établissement d’un lieu offre à l’usure du temps ; les tactiques misent sur une habile utilisation du temps, des occasions qu’il présente et aussi des jeux qu’il introduit dans les fondations d’un pouvoir.10 » L’entreprise impose des horaires, un emploi du temps et une structure spatiale aux quels se plient des salariés. Les employés quant à eux développent des tactiques notamment face à la lumière naturelle qui pénètre dans les pièces. Ils s’orientent selon les ouvertures de manière à capter ou non les rayons solaires, ils gèrent selon les cas l’apport lumineux. Ils ont alors une action sur leur espace de travail indépendamment de l’organisation de l’entreprise.

9 10

Ibid.. p. 63 Ibid. p. 63 15


Typologies de bureau

Bureau cloisonné individuel

Fenêtre

Bureau ouvert

Mur transparent

Bureau semi-cloisonné

Debord de toit

Bureau d’équipe

Bureau cloisonné partagé

Bureau ponctuel 16

Dispositifs lumineux

Brise soleil

Planfond tranparent

Atrium


I.3

Espace ajustable / Espace meuble

Les ajustements sont inhérents aux perceptions que nous avons de l’espace et des ambiances tant produites par les personnes que par le bâti et l’organisation de l’espace. L’analyse des différentes typologies de bureaux permet de questionner les possibles ajustements dans les espaces de bureaux dont les modalités sont induites par la lumière naturelle. L’émergence des d’espaces de bureaux, comme nous les connaissons, se fait au XIXe siècle avec la révolution industrielle et les débuts des télécommunications. L’évolution des espaces de bureaux suit celle de l’organisation du travail au cours du XXe siècle et des technologies. Pour autant la typologie demeure, c’est la raison pour laquelle nous illustrerons chacun des types qui la compose avec des photos qui datent des premières années de leur construction. Cette analyse permet de faire apparaître une conception du travail à un moment donné, son impact spatial et les tactiques déployées par les employés en termes d’espace lumineux. Nous nous concentrerons sur deux types le bureau cloisonné et le bureau ouvert, ce sont des espaces de travail où chacun à son bureau attitré à la différence des salles de réunion ou de travail collectif.

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Bureau Nord, Administration ENSAG

Bureau Nord, Administration ENSAG 18


I.3.1 Le bureau cloisonné

Le bureau cloisonné est le plus ancien aménagement qui existe dans l’activité tertiaire. C’est une conception individuelle du travail. Le cloisonnement permet de contrôler les allées et venues, il isole, permettant ainsi d’avoir une grande concentration et une certaine confidentialité. Ce cloisonnement, nécessaire selon les activités comme celles des tribunaux, est l’aménagement le plus couteux car il demande plus de surface. L’apport de lumière naturelle est latéral. Le volume réduit de ces pièces permet une grande variété de dispositifs lumineux, malgré tout la fenêtre et le mur transparent sont les plus utilisés. La fenêtre concentre les rayons lumineux et crée un événement par les tâches solaires projetées sur les parois. Ce dispositif permet un cadrage sur l’extérieur. Le mur transparent permet quand à lui une pénétration optimale de la lumière. Mais ce rayonnement direct peut entrainer un certain éblouissement, qu’il faut gérer soit par un aménagement du mobilier adéquat, en positionnant le bureau à la perpendiculaire de la fenêtre, soit par l’utilisation de filtres. En cela il faut se protéger d’un trop plein de lumière, dont les effets de serre et les éblouissements, sont les principaux inconvénients. Comme il en ressort du Tribunal des sens, notamment à Nantes où les usagers ont mis des feuilles de kraft sur les baies vitrées des bureaux, en façade sud, pour se protéger du soleil et des désagréments qui lui incombe. Parfois, les usagers s’orientent de manière à ne pas être gêné par le soleil, il y a alors un déplacement des personnes dans les bureaux selon l’orientation du rayonnement. Comme le rappelle un usager du laboratoire CRESSON dans l’enquête de Marion Gardette « Ben moi, je préfère la lumière changeante, (...) même si, il va falloir que je m’adapte, c’est pas compliqué de tourner un tout petit peu, (...)11»

11 GARDETTE Marion, Le confort lumineux dans les espaces de bureaux : Etude de cas, ENSAM, CRESSON, Juin 2008 19


Un pool de dactylo vers 1900 aux États-Unis

Johnson Wax : Frank Lloyd Wright

New York Times : Renzo Piano 20


I.3.2 Le bureau ouvert

Sous l’influence du taylorisme et de l’organisation scientifique du travail, «les bureaux s’agrandissent pour ressembler au travail à la chaîne. Il s’agit de gagner de l’espace et de contrôler le personnel12» L’image ci-contre fait penser à une usine dont les postes de travail sont les bureaux. L’optimisation est telle qu’il est difficile de définir une modalité d’adaptation. La lumière naturelle semble provenir de grandes baies vitrées qui se trouvent dans le dos et à droite des dactylos, de cette manière elles ne sont pas éblouies. Les plafonds hauts permettent de faire entrer profondément la lumière dans la pièce. Les cloisons ne doivent pas être un frein à la circulation de l’information, les espaces s’ouvrent, ce sont les débuts des open space, littéralement les espaces ouverts. Cet aménagement autoritaire ne permet une appropriation de son espace de travail que très subtile, comme une pile de dossiers à droite ou à gauche du bureau ou l’emplacement des stylos. Le bureau ouvert est basé sur le principe du plan libre, il est d’ailleurs question de travail par plateau ou plate-forme dans le vocable du management. L’aménagement du mobilier se fait alors au gré des organisations successives de l’entreprise. Ces espaces tertiaires ont un plafond haut de manière à optimiser l’entrée de lumière naturelle. Pour le service administratif de la Johnson Wax (1939), F.L.Wright conçoit un éclairage zénithal associé à des fenêtres bandeaux hautes. Ce qui permet d’avoir une lumière diffuse et homogène dans la pièce évitant ainsi l’effet d’éblouissement. De même, la verrière des bureaux de l’immeuble du New York Times, conçu par Renzo Piano utilise les qualités de la lumière zénithale. La verrière est protégée par un brise-soleil de manière à éviter une surchauffe de l’espace. Nous pouvons noter sur les images que l’éclairage naturel définit l’espace central par une lumière qui lui est propre et différencié de l’éclairage artificiel des bureaux adjacents. Le particularisme de ce dispositif ne permet pas d’en doter tous les espaces de bureaux car cela demande une relation directe avec le toit du bâtiment. Or la majorité des bâtiments d’entreprise, les bureaux sont répartis sur plusieurs niveaux. De ce fait l’apport de lumière naturelle se fait couramment par des ouvertures latérales que ce soit par le biais de fenêtres, de murs transparents ou translucides. 12 POTTIER Claire, Espaces de travail, travail de l’espace, Issyles-Moulineaux, Edition Form’a, 2006, p.19 21


Un Open space, vide...

Bureaux de HOK Ă Hong Kong 22


L’ambiance lumineuse n’est alors pas la même comme on peut le voir cidessus. La lumière naturelle est plus intrusive au point que certains salariés utilisent des calendriers en carton pour s’en protéger. Les employés tournent le dos au soleil, de ce fait, leurs écrans réfléchissent la lumière. Nous pouvons remarquer que la plupart des bureaux sont disposés à la perpendiculaire des baies vitrées, évitant ainsi l’effet d’éblouissement. Ceux qui ne le sont pas ont des stores de taille suffisante pour qu’ils soient quasiment personnels, de manière à ne pas gêner les autres salariés. De par leur taille, les plateaux ne peuvent se soustraire d’un éclairage artificiel. En effet la lumière naturelle est bien trop variable pour être utilisée comme éclairage principal, n’apportant pas l’homogénéité et l’intensité nécessaire à l’activité bureaucratique. Les plateformes sont mal acceptées par les salariés qui souffrent d’une constante visibilité, de problèmes sonores, ou de difficultés de concentration. Pour pallier à ces gênes, les frères Eberhard et Wolfgang Schnelle inventent, dans les années 1960, le bureau paysagé. Il s’agit de plateau aménagé par un mobilier haut et agrémenté de plantes. Les espaces sont alors délimités par zones en termes d’équipe ou de fonction. Une fois assis chacun est cloisonné visuellement de ses voisins, toutefois il reste une continuité visuelle quand on se trouve debout. Ces bureaux semi-cloisonnés sont un obstacle à la lumière naturelle qui pénètre en partie haute de la pièce, selon l’orientation du mobilier celui-ci peut- faire ombre sur le plan travail et dans certain cas empêche l’éblouissement ou la réflexion sur les écrans. Les bureaux ouverts perdurent mais en nombre restreint d’une dizaine de personnes, de manière à minimiser les nuisances induites dans les espaces ouverts. «Aujourd’hui la tendance mise sur la coexistence de différents systèmes aménagement. Des espaces fermés pour ceux qui doivent réfléchir et décider, des espaces ouverts ou semi-cloisonnés pour les équipes qui vont se constituer et qui effectueront autant les tâches de conception que d’exécution.13»

13 POTTIER Claire, Espaces de travail, travail de l’espace, Issyles-Moulineaux, Edition Form’a, 2006, p.19

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II.

La lumière naturelle comme matière

La lumière naturelle est ressentie par les usagers des espaces tertiaires de manière à saisir son importance de cette lumière pour les habitants des bureaux nous utiliserons les entretiens des enquêtes sont extraites de Tribunal des sens, un rapport de recherche de Daniel Siret, du mémoire de master de Marion Gardette ainsi que des entretiens réalisés dans les locaux de l’administration de l’ENSA Grenoble. Dans un premier temps nous constaterons l’impact de la lumière naturelle sur les personnes, puis nous développerons la complexité de la lumière naturelle et son influence sur les tactiques employées dans les bureaux, enfin nous nous concentrerons sur l’échelle architecturale en analysant la lumière comme matière au travers de deux études de cas que sont le tribunal de Nantes, et celui de Bordeaux.

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II.1

Impact lumineux

Le besoin de lumière « C’est vital !1 » L’homme ne peut se passer de lumière naturelle. Elle influe indéniablement sur le vécu de notre quotidien, tant d’un point de vue physiologique que psychologique. Bernard Paule2 rappelle l’importance des effets biologiques de l’éclairage naturel sur l’homme. « Aujourd’hui nous savons que la variation quotidienne de la lumière joue un rôle de synchronisation de nos rythmes « internes » aux cycles diurnes et saisonniers.3 » Ainsi cette lumière est primordiale pour le bien être des usagers, les ouvertures sont alors d’autant plus importantes dans les espaces de travail au vu du temps que nous y passons.

La lumière naturelle : un impact psychologique Le niveau d’éclairement influe sur la vision que nous avons de la lumière, c’est à dire sur la perception que nous en avons et la façon dont on la qualifie. La température de la couleur de la lumière naturelle dépend du niveau d’éclairage, ce qui influe sur la vision de la lumière. Ainsi une ambiance lumineuse avec un faible éclairage donc une température basse sera ressentie comme une ambiance agréable grâce à la teinte chaude des rayons4. À l’inverse, une lumière de midi avec une température élevée donc avec une teinte froide produit une ambiance blafarde, « elle pousse à fermer les yeux5 » Ainsi la qualité mesurable, l’intensité lumineuse, agit sur notre appréciation de la lumière, pour autant ces impressions sont plus complexes car la lumière naturelle n’est pas seulement un éclairage. La lumière naturelle est perçue comme une ouverture sur l’extérieur. L’absence d’éclairage naturel est souvent vécue comme un enfermement, comme il a été relevé dans différentes enquêtes. « Toutes les salles de réunion sont des pièces mais Moi j’ai besoin de lumière, j’étouffe là, on ne voit pas le jour.6 » « Les gens qui n’ont pas de référence à la lumière naturelle 1 Enquête ENSAG occupant d’un bureau orienté au sud 2 Directeur associé d’Estia SA, Lausanne, Docteur ès sciences, chargé de cours à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, Architecte DPLG. 3 B. PAULE, F. BOUVIER, G. COURRET, Éclairage naturel, 10 févr. 2008 (Consulté le 18.01.2010) disponible sur : http://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/ construction-th3/espace-visuel-et-circulation-interieure-42228210/eclairage-naturel-c3315/ 4 REITER Sigrid, DE HERDE André, L’éclairage naturel des bâtiments, Louvain, Presses universitaires de Louvain, 2004 5 Enquête ENSAG occupant d’un bureau orienté au sud 6 SIRET Daniel (Ed.), BALAÏ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.), Au tribunal des sens, Les ambiances dans la production architecturale contemporaine : qualités programmées, qualités exprimées : l’exemple des nouveaux palais de justice, Nantes : CERMA, 2004, p.171 26


se sentent enfermés, la lumière naturelle apporte cette sensation de liberté que la lumière artificielle n’apporte pas, il n’y a rien à y faire.7 » Ce qui est confirmé dans les entretiens faits dans l’administration de l’ENSAG. Pour certains « Vivre dans les bureaux sans éclairage naturel, c’est insupportable, j’en ai déjà fait l’expérience. » À la question de l’absence de lumière naturelle, les usagers réagissent vigoureusement à la sensation d’enfermement que cela leur laisse entendre. « J’ai besoin d’avoir une échappée visuelle.8 » Ici la fenêtre est une ouverture vers l’extérieur palliant à l’enfermement dans un bureau. C’est une échappée comme sortir de l’espace de travail un moment et y revenir. Pour d’autre un bureau borgne « c’est une régression. 9» dans le sens d’une régression sociale. L’absence de lumière naturelle est alors vécue comme une négation de la personne. Cette impression se retrouve dans l’enquête de Daniel Siret, comme à Bordeaux où « l’absence de lumière naturelle devient un critère d’attribution des bureaux.10 » La qualité de la lumière naturelle tend alors à hiérarchiser les espaces tertiaires. La fenêtre est alors une ouverture sur l’extérieur. L’entrée de la lumière naturelle dans un espace de bureau, offre une relation, un temps de la journée, temps climatique, aux saisons. C’est une connexion dedans/dehors nécessaire. Une interface qui permet de faire entrer une autre temporalité que celle des horaires de travail.

7 8 9 10

Id. p.179 Enquête ENSAG occupant d’un bureau orienté au nord Enquête ENSAG occupant d’un bureau orienté au sud SIRET Daniel (Ed.), BALAÏ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.) Op. cit. 27


N

Lumière du Sud Lumière du Nord

Plan et coupe de l’administration ENSAG mis en lumière 28


II.2

La richesse des fluctuations lumineuses

La richesse de la lumière naturelle provient de son changement perpétuel d’intensité, de direction et de teinte, selon les heures et les saisons, auquel s’ajoutent les interactions avec les conditions atmosphériques et météorologiques augmentant ainsi ces fluctuations. Dans un espace intérieur l’éclairage naturel est une relation avec l’extérieur permettant de connaître « le temps qu’il fait » et de se situer dans le temps de la journée. Les ouvertures qui laissent entrer la lumière naturelle sont des interfaces entre le dehors et le dedans, permettant une interaction de la lumière sur les usages dans les espaces tertiaires.

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II.2.1 Orientation des ouvertures

L’orientation des ouvertures est prépondérante pour la qualité de lumière entrant, elle définit le temps dans la journée. En effet chaque heure peut se définir par une certaine lumière, aux différentes qualités selon la direction des rayons et l’orientation des ouvertures. Au sud, la direction des rayons solaires est la plus importante. En hiver, les rayons horizontaux pénètrent profondément à l’intérieur. Très directionnelle, elle peut-être intrusive, occasionnant des désagréments tels que l’effet de serre dû aux rayons frappant directement sur les vitres en été et surchauffant les bureaux ou encore l’éblouissement en hiver. « Le problème c’est qu’elles ont des grandes baies vitrées plein sud, et pour ouvrir c’est une petite baie qui ouvre à 16 cm. Quand on rentre làdedans, dans le couloir il fait peut-être 18°, et chez elles on arrive à 30°, c’est intenable dans ces bureaux-là.11 » (une fonctionnaire du tribunal de Nantes) En cela il faut protéger les ouvertures par des brise-soleil ou d’autres filtres de manière à réguler les rayons et pouvoir travailler confortablement. Au contraire, au nord, la lumière est constante, il n’y a pas de rayonnements directs et donc pas de variations lumineuses à proprement dit. La fluctuation de la lumière est due aux conditions météorologiques. C’est une lumière diffuse qui est souvent complétée par de la lumière artificielle qui peut être agréable par sa douceur et sa constance mais qui n’est pas toujours suffisante dans les espaces de travail et doit alors être complétée par un éclairage artificiel. « La qualité c’est surtout que c’est une lumière qui est très régulière, dans le sens où c’est une lumière nord, elle ne change pas beaucoup. Donc tu n’auras pas le soleil direct sur la surface de travail, ce qui est très fatigant.12 » doctorant au CRESSON. À l’ouest et à l’est, la lumière définit clairement le temps de la journée, l’est le matin et l’ouest l’après-midi. À l’est les rayons sont horizontaux et bas sur horizon, c’est une lumière pénétrante dont il faut se protéger pour éviter les éblouissements, pour autant l’apport calorifique en hiver peut être appréciable. De même à l’ouest, les rayons horizontaux s’engouffrent profondément dans les espaces. Si cette lumière peut sembler douce et chaleureuse par sa température basse, il faut s’en protéger correctement car la lumière peut 11 Id. p.171 12 GARDETTE Marion, Le confort lumineux dans les espaces de bureaux : Etude de cas, ENSAM, CRESSON, Juin 2008, Enseignante: Sandra Fiori (mémoire de master 1) 30


devenir envahissante comme l’a constaté une magistrate de Bordeaux : « Les jours où on a des couchers de soleil plein ouest. Ici, on a le bureau qui est empli de lumière et les espèces de lamelles là, on a des traits de lumière très agressive et on fatigue un peu (…) plein ouest le soir j’étais illuminée de lumière mais d’une lumière rouge orangée, c’est très beau, mais on en prend plein les yeux (…) le soir je ne voyais plus rien.13 » Le risque d’éblouissement est réel sans protection tout autant que celui de surchauffe.

Bureau Nord, Administration ENSAG

13

Bureau Sud, Administration ENSAG

SIRET D. (Ed.), BALA? O. (Coll.), MONIN E. (Coll.) Op. cit. p.190 31


II.2.2 Variations temporelles

« Le rapport à l’extérieur de la lumière c’est plein de choses à la fois, c’est le rapport au temps, temps : la météo, le temps la temporalité, le rapport à la saison tu vois avec D. on sait quelle saison il est. Parce que des fois tu sais bien quand tu arrives au boulot à huit heures du matin tu ressort à dix-sept heures c’est la nuit quand tu arrives c’est la nuit quand tu pars et tu peux avoir travaillé toute la journée sans avoir vu le jour et là quand même si tu es à l’intérieur de ton bureau sans être sortie de ta journée tu bouges même pas tu as quand même un rapport à la lumière à l’extérieur au temps qu’il fait aux deux expressions du mot temps, voilà tu vois.14 »

Le temps de la journée La lumière naturelle est un repère temporel autre que celui de l’emploi du temps professionnel comme le rappelle un doctorant du CRESSON « le minimum c’est déjà un repère dans le temps dans la journée.15 » D’autre parle d’une régulation de la journée : « c’est la journée qui est régulée, je dirais non pas par l’heure, même si elle est là et on peut l’observer, mais par le temps naturel...le jour qui évolue et euh...jusqu’en soirée par exemple.16 » Le temps lumineux a sa propre course qui indique des moments et des rythmes influant sur notre travail. Un doctorant du CRESSON parle d’un temps flou, d’un manque de repère quand la lumière naturelle n’est pas suffisante dans un espace de travail. « Je pense que ça peut être gênant dans le sens où tu n’as pas des contrastes de rythme de travail. Quand tu n’as pas des sensations très marquées, de l’heure du jour ou...tu as l’impression d’être un peu dans un temps très flou, très vague, donc tu n’as pas des pics de travail ou des moments plutôt relax, tu as un peu de mal à gérer ton temps en fait.17 » 14 15 16 17 32

Enquête ENAG au sud GARDETTE Marion Op. Cit un doctorant GARDETTE Marion Op. Cit un administratif GARDETTE Marion Op. Cit un doctorant


Le temps météorologique L’importance du rapport intérieur, extérieur se trouve aussi dans la possibilité de pouvoir savoir « le temps qu’il fait ». L’espace de bureau est un milieu où il n’y a que peu de variations. La lumière est souvent contrôlée par un éclairage artificiel de manière à être suffisante. La température est aussi stable tout au long de la journée. Ainsi dans ce vase clos l’ouverture permet d’avoir un lien vers le dehors, un autre lieu. « Mon besoin je l’assouvis en ayant justement ce regard sur la lumière sur l’extérieur comme je suis ici par exemple quand je bosse j’ai toujours mon coin de ciel bleu ou de ciel gris qui me permet de voir ou on en est et ça c’est vachement important.18 » La lumière naturelle propose une autre dynamique vis-à-vis du temps de l’entreprise. Autre que la course du soleil, les rayons lumineux interagissent aussi avec les conditions météorologiques. Ainsi chaque jour, la lumière crée des événements lumineux différents dans les espaces tertiaires. Telles que les taches de lumière qui se déplacent durant la journée, poussant parfois les occupants à se déplacer avec le soleil, pour en profiter ou le fuir. Pour certain : « ça c’est vital ! C’est moi, il me faut ça ! Sinon je vis pas. Je vis pas quand il y a pas de soleil quand c’est tout nuageux, je le vis très mal.19 » Quel que soit le temps, la lumière naturelle a des variations, ce qui la rend plus attractive que l’homogénéité et la constance de l’éclairage naturel. « La lumière naturelle est rarement glauque même un jour de pluie (…) c’est vrai que ça peut durer un ciel gris et bas. Mais vous avez toujours des petites trouées et des petites intensités qui changent. Comme ça, en descendant, soit en devenant un peu plus lumineux. Et qu’une lumière glauque, vous savez, une espèce de vieille ampoule qui est moche elle restera comme ça moche.20 »

18 19 20

Id. occupant d’un bureau orienté au nord Id. occupant d’un bureau orienté au sud Id. occupant d’un bureau orienté au nord 33


34


Le temps des saisons La lumière du jour varie tout au long de l’année par les saisons et les différentes inclinaisons du rayonnement solaire. « Alors la lumière, j’ai essayé beaucoup de positions selon les saisons, là il va falloir que je me retourne parce que maintenant, le soleil arrive sur l’écran d’ordi et au début j’avais disposé différemment parce que j’ai dû m’installer, je ne sais plus dans quelle saison, donc j’avais remarqué ça, et puis après, l’hiver je me suis mis comme ça parce que le soleil...je suis un peu mobile, même si il y a pas beaucoup de place.21 » L’hiver, l’intensité lumineuse est moindre, de ce fait les contrastes sont plus doux et la lumière est plus diffuse. Cette lumière semble alors être plus agréable pour le travail tertiaire. « l’hiver, parce que c’est quand même la lumière d’hiver, c’est une lumière justement très abondante, très confortable pour lire.22 » « L’hiver, c’est finalement plus chaleureux, j’ai l’impression qu’il y a plus de luminosité que l’été, parce que finalement l’été, l’intensité lumineuse est plus importante et comme je la vois pas rentrer, c’est plus frustrant quoi.23 » La différence entre intérieur et extérieur se fait moins ressentir, au nord, elle est moins tranchée qu’en été. Pour autant, elle n’est pas suffisante et doit être complétée par un éclairage artificiel. Comme le souligne un doctorant du CRESSON « La lumière c’est une lumière nord, donc c’est peut-être agréable l’été, c’est peut-être un peu pauvre comme qualité de lumière l’hiver, c’est peut-être un peu triste, il manque un peu de lumière, il faut renforcer avec la lumière artificielle, d’autres systèmes d’éclairage, pour travailler à l’aise.24 » L’été, la lumière est puissante, hormis la question de l’éblouissement, le problème majeur de ce rayonnement est la surchauffe des bureaux. « L’inconvénient, l’été le soleil, il fait une chaleur étouffante dans ce bureau.25 » Les protections, est, sud, ouest, deviennent obligatoires. La perception de la lumière naturelle au cours des saisons, est surtout décelée en été ou en hiver. Ce temps long est, en fait, souvent associé à l’environnement comme la végétation qui change au fil des saisons.

21 22 23 24 25

GARDETTE Marion Op. Cit enseignant chercheur GARDETTE Marion Op. Cit enseignant chercheur GARDETTE Marion Op. Cit. bibliothèque CRESSON GARDETTE Marion Op. Cit. un doctorant GARDETTE Marion Op. Cit occupant d’un bureau orienté au sud 35


II.3.3 La lumière : matière à projet

L’éclairage naturel apporte une telle richesse aux ambiances d’un espace qu’il est complexe de la moduler, de la façonner. Beaucoup de concepteurs s’appuient sur l’éclairage artificiel pour uniformiser et maîtriser l’éclairement des espaces de travail de manière à maintenir un confort visuel correct. La mixité des éclairages est inévitable. Pour autant, la lumière naturelle aussi impalpable soit-elle, est une matière qui fait entièrement partie de l’architecture. Elle doit être alors façonnée, dirigée, modelée. À la différence de la glaise où le matériau est modelé puis révélé à la lumière. La lumière est façonnée par les matières qu’elle traverse, longe, rencontre. Comme le rappelle Tadao Ando, la lumière naturelle génère des ambiances qui sont indissociables des espaces vécus et de leurs usages. « Moduler la diffusion de la lumière en relation avec les volumes fait naître une chaleur et fournit simultanément un support physique.26 » La lumière fournit un support physique, elle génère des ambiances lumineuses autant que thermiques, elle est englobante. Elle a alors une action sur les espaces, à l’exemple de Peter Zumthor qui définit « la lumière comme agent matériel27 »

26 27 36

NUSSAUME Yann Op. Cit. ZUMTHOR Peter, Penser l’architecture. Bâle, Birkhäuser VerlagAG, (1re éd. 2006) 2008, p.91


II.3.3.1

Dimension Morphologique

La lumière a une dimension morphologique. En la prenant en compte comme matériau comment peut-elle déterminer les formes des bâtiments, des espaces intérieurs ? À partir des ouvrages portant sur la lumière naturelle dans les bâtiments, nous interrogerons les stratégies de la lumière : capter, transmettre, distribuer, contrôler. Ces guides sur l’éclairage naturel parlent « d’outil destinés à permettre aux architectes de prédire les performances lumineuses de leur projet.28 » et de répondre ainsi aux exigences lumineuses des règles en vigueur. La stratégie de la lumière est-elle génératrice de dispositifs lumineux qui lui sont propres, est-ce un outil de conception ? La lumière naturelle est analysée uniquement comme un éclairage or comme nous l’avons vu d’autres qualités lui incombent. Nous analyserons ici la stratégie de la lumière vis-à-vis de deux projets qui sont les tribunaux de Nantes de Jean Nouvel et celui de Bordeaux de Richard Rogers.

28 PAULE Bernard, FONTOYNONT Marc, Maîtrise de l’éclairage naturel dans le projet architectural. / LAHS (Laboratoire Sciences de l’habitat), ENTPE (Ecole nationale des TPE), Vaux en velin, 1988, p. 1 37


N

Lumière du Sud

Lumière du Nord

Plan et coupes du tribunal de Nantes mis en lumière 38


Le tribunal de Nantes

Le tribunal de Nantes a été inauguré en 2000. Les bureaux sont répartis sur la façade Sud et sur l’ensemble du dernier niveau organisés autour de patios.

Façade Sud 39


N Plan rez-de-chaussée mis en lumière

Est 40

Ouest

Coupe tranversale mise en lumière


Le tribunal de Bordeaux

La réception du tribunal de Bordeaux a été faite en 1998. Les bureaux se trouvent de chaque côté du corps du bâtiment, donnant soit sur la façade ouest soit sur l’atrium.

Façades Sud et Ouest 41


Tribunal de Nantes : vues du patio et d’un bureau donnant sur le patio

Tribunal de Nantes : vue d’une salle d’attente donnant sur le patio

Tribunal de Bordeaux : vue d’un bureau donnant sur l’atrium 42


II.3.3.2

Mur transparent

Que ce soit à Bordeaux ou à Nantes les bureaux sont pourvus de murs transparents. « Un mur transparent consiste en une ouverture occupant l’intégralité de la surface d’une des parois de la pièce.29 » Cette ouverture est optimale pour capter la lumière naturelle, la faisant pénétrer par la totalité de la paroi. En dehors de tout dispositif de régulation, le mur transparent présente cependant plusieurs inconvénients. La transparence, comme à Bordeaux, suscite un certain malaise car travailler dans cet espace, c’est être à la vue de tous. Une magistrate rappelle que quand « il y a un regard extérieur permanent on est moins libre, donc l’intimité du travail n’existe pas vraiment30 » Le regard extérieur s’immisce dans l’espace professionnel. Il y a une exposition permanente des salariés qui ne peuvent se soustraire aux yeux de tout un chacun. Les usagers sentent alors une surveillance constante qui met à mal la liberté de travailler sereinement et ne laisse aucune échappatoire. D’un point de vue lumineux, l’inconvénient majeur est l’éblouissement, dû à un ensoleillement direct. En effet, la lumière inonde les pièces de lumière provoquant ainsi un inconfort visuel manifeste. Comme à Nantes, où une fonctionnaire en rapporte les conséquences : « (…) vous avez des collègues qui portent des lunettes de soleil pour pouvoir taper sur leur écran, pour pouvoir lire l’écran. Ou bien on s’oriente différemment, mais alors on a le soleil dans la figure. 31» Le soleil est alors une gêne qui empêche de travailler correctement. L’autre désagrément est l’effet de serre, amplifié par la grande surface vitrée. La surchauffe des bureaux, constatée notamment au sud apparaît comme un réel problème. « Dans le couloir il fait peut-être 18°, et chez elles on arrive à 30°, c’est intenable dans ces bureaux-là », explique un fonctionnaire de Nantes. L’ouverture sur l’extérieur qu’offre le mur transparent est intéressante que ce soit en termes d’échappée visuelle et de cadrage sur un paysage. Pour autant le dispositif lumineux ne peut se soustraire de filtre comme un brisesoleil.

29 http://audience.cerma.archi.fr/index.html 30 SIRET Daniel (Ed.), BALAÏ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.), Au tribunal des sens, Les ambiances dans la production architecturale contemporaine : qualités programmées, qualités exprimées : l’exemple des nouveaux palais de justice, Nantes : CERMA, 2004, p.186 31 Ibid, p.171 43


Tribunal de Nantes : vues de bureaux de la faรงade Sud

Tribunal de Nantes : vues du brise-soleil de la faรงade Sud

Tribunal de Nantes : vues du brise-soleil de la faรงade Sud 44


II.3.3.3

Brise-soleil

Le brise-soleil a pour fonction de briser les rayons du soleil de manière à les contrôler il peut aussi les rediriger vers le plafond de la pièce. À Nantes, c’est une grille uniforme couvrant la totalité la façade sud qui filtre la lumière. Ce dispositif permet, par ailleurs de séparer les bureaux du jardin public puisqu’elle se trouve à 4m de la façade. Les tôles perforées permettent de garder la couleur de la lumière tout en l’atténuant, comme le signifie un magistrat : « Ça apporte un confort visuel, ça tamise tout ça, ça adoucit. Ça ne me dérange pas, c’est agréable, parce que ce n’est pas frontal. Ce que je vois, c’est que c’est moins agressif comme lumière, donc c’est agréable, plus doux.32 » Le fait de décaler la paroi de la façade évite le sentiment d’enfermement provoqué avec un filtre accolé aux menuiseries. Pour autant ce moucharabieh n’est pas suffisamment efficace pour empêcher les désagréments, déjà cités, du mur transparent. Comme l’indique une magistrate : « Il y a des jours où je mets le store à fond, des affiches partout. Et, quand on rentre, ça fait à moitié fou, le truc complètement fermé pour essayer de se protéger du soleil tellement il y en a. Vous avez vu, tous les bureaux de la façade sud où tout le monde a collé des grands bouts de papier kraft.33 » Malgré des stores extérieurs supplémentaires, la lumière reste très intrusive, les usagers sont alors obligés de se protéger du soleil avec ce qu’ils ont sous la main pour pouvoir travailler correctement. À Bordeaux la façade ouest est dotée de pare-soleil coulissants à lamelles horizontales. C’est un principe simple qui permet à chacun de gérer sa propre lumière. Cependant ces protections sont inefficaces comme l’explique un magistrat : « Les jours où on a notamment des couchers de soleil plein ouest ici, on a le bureau qui est empli de lumière et les espèces de lamelles là, on a des traits de lumière très agressive, et on fatigue un peu. Il y a des bureaux au 4e et au 3e où il y a des espèces de grosses grilles bleues qui sont fixes, qui ne servent à rien, côté cour d’Albret à l’ouest. Les couchers de soleil plein ouest sont magnifiques. J’ai fait 5 bureaux en 4 ans ici, donc je commence à bien les avoir testés, j’ai eu un bureau cour d’Albret qui était en face d’une petite rue plein ouest, le soir j’étais illuminé de lumière, mais d’une lumière rouge orangée, c’est très beau, mais on en prend plein les yeux, et j’ai exigé, enfin j’ai demandé et obtenu qu’on nous pose des stores à lamelles intérieures pour pouvoir se protéger, sinon le soir on ne voyait rien sur l’écran.34 » Ces lamelles n’empêchent pas l’éblouissement et créent des tâches de lumière dans la pièce, rendant inconfortable le travail sur écran. 32 33 34

Ibid. p.141 Ibd. p.171 Ibid. p.190 45


Tribunal de Bordeaux : vues des brise-soleil de la faรงade Est

46


Les tribunaux sont munis de stores que les usagers peuvent abaisser au besoin. Étant extérieur, ces stores se relèvent automatiquement dès que le vent atteint une certaine vitesse. Or que ce soit à Nantes comme à Bordeaux, les journées ensoleillées et ventées ne sont pas rares. Le contrôle du rayonnement solaire de mur transparent n’est pas aisé. Ce dispositif reste pourtant l’une des figures architecturale majeure des immeubles de bureaux. L’image de la transparence d’une institution ou d’une entreprise reste une image forte dans l’imaginaire commun. Y a-t-il réellement une solution adéquate pour ce dispositif lumineux ? Pour ces deux exemples, c’est la multiplication des filtres extérieurs, intérieurs, fixes et mobiles qui semble résoudre les incommodités lumineuses.

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Tribunal de Bordeaux : vue de l’atrium sur les bureaux d’en face

Tribunal de Bordeaux : vue d’un bureau donnant sur l’atrium (source : Rogers Stirk Harbour + Partners)

Tribunal de Bordeaux : vue de l’atrium (source : Rogers Stirk Harbour + Partners) 48


II.3.3.4

Atrium

L’atrium est un dispositif lumineux aussi utilisé dans les immeubles de bureaux. Il est disposé généralement en partie centrale d’un édifice et est couvert par une verrière. L’apport zénithal de lumière induit une meilleure pénétration des rayons solaires puisque cela s’ouvre en totalité sur la voûte céleste. C’est un dispositif de transmission de la lumière qui permet d’éclairer en second jour les espaces adjacents. L’atrium accueille fréquemment les fonctions de circulations tant verticales qu’horizontales et ainsi articule les différentes parties d’un bâtiment. Outre son caractère distributif l’atrium est un espace particulier générant sa propre ambiance. C’est un lieu de communication, de rencontre, de discutions. Ce n’est pas un couloir dont on longe les murs, le volume, traversant un immeuble, permet d’avoir une vue sur ce qui passe sur les autres paliers. L’atrium peut avoir aussi un lien direct sur l’extérieur comme dans le projet de la Maison de l’Université, offrant un cadrage sur le paysage. Cet espace intérieur est alors un lieu autre proposant une coupure avec les espaces de travail. Le tribunal de Bordeaux est pourvu d’un atrium qui est conçu plus pour ses propriétés thermiques, organisant la ventilation du bâtiment, que pour son apport lumineux. Les images de cet espace diffusées par l’agence Rogers Stirk Harbour + Partners montrent un espace où la lumière atteint le sol et éclaire les bureaux adjacents. Or le rapport de recherche de Daniel Siret fait apparaître une carence d’éclairement naturel dans les espaces tertiaires accolés à l’atrium. Seuls les deux derniers étages sont éclairés par les verrières comme le note le conducteur d’opération: « c’est que les gens qui sont sur atrium surtout en niveau bas, jusqu’au deuxième étage d’ailleurs, je dirais trouvent que c’est trop sombre. Alors surtout quand en été on ramène les brise-soleil sur la serre là-haut, vous baissez encore le niveau de luminosité.35 » Malgré les murs de verre des bureaux la lumière ne pénètre pas suffisamment ce qui participe à un sentiment d’enferment des usagers qui n’ont pas de vue sur l’extérieur.

35

Ibid. p.138 49


50


La complexité de la lumière naturelle ne permet pas d’utiliser les guides portant sur l’éclairage naturel dans les bâtiments, de manière littérale. Ce sont des outils qu’il faut utiliser avec justesse, selon l’architecture voulue et son environnement. La stratégie de la lumière est utilisée pour parer les inconvénients des rayonnements lumineux. Les bâtiments tertiaires sont les emblèmes des structures qu’ils accueillent, en cela l’application stricto sensu des outils proposés dans les guides paraît difficile. La variabilité de la lumière naturelle rend complexe l’élaboration des ouvertures et leurs impacts dans les espaces de bureaux. L’apport de lumière naturelle se fait par des ouvertures qui induisent alors d’autres dimensions que seulement l’éclairage comme la dimension thermique, le rapport à l’extérieur et une dimension sociale. L’enjeu de la lumière naturelle se trouve dans sa complexité à générer des espaces changeants au cours des différentes temporalités et l’impact sensible sur chacun.

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III

La maison de l’Université

La réflexion menée tout au long de cette année, questionnant la lumière naturelle dans les espaces de bureaux, nous a permis de réfléchir au projet de fin d’études qu’est la Maison de l’Université mettant en application les dispositifs lumineux et le potentiel des tactiques des usagers.

La mention recherche a permis de développer une réflexion et de se confronter à ces questions. Au cours d’un stage au CRESSON, nous avons participé au réaménagement d’un des espaces du laboratoire et observé le rapport de chacun avec la lumière du jour et ses incidences sur l’aménagement du bureau. De plus les entretiens semi-directifs nous ont permis saisir les différentes pratiques vis-à-vis de la lumière et des espaces tertiaires. La collecte de ces informations est le support de conception du projet de fin d’étude portant sur la Maison de l’Université du campus de Grenoble.

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III.1 Grenoble Universités

Le domaine universitaire de la métropole grenobloise est l’un des rares campus en France. Conçu comme un parc de 180 hectares par l’architecte Georges Bovet, il regroupe la majorité des facultés sur un même territoire dans les années 1960. Grenoble est l’une des villes les plus étudiantes de France, elle accueille plus de 60 000 étudiants. C’est aussi le premier pôle de recherche public et privé après Paris, le campus accueille près de 3200 enseignants et chercheurs et plus d’une centaine de laboratoires de recherche. En 2005, le Groupement d’Intérêt Public (GIP) «Grenoble Universités» fédère les établissements d’enseignement supérieur grenoblois. L’année suivante l’ensemble universitaire grenoblois s’inscrit dans une démarche de constitution d’un Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES). Cette unification permet alors d’avoir une image internationale et ainsi candidater au classement de Shangaï (classement qui compare 1200 institutions d’enseignement supérieur selon différents critères basés sur la recherche). Ce développement s’inscrit aussi à l’échelle territoriale, les pôles de recherche étant répartis sur l’agglomération. Sur le domaine universitaire cela se traduit par le projet « Campus 2025 Grenoble-Alpes », initié en 2010 par le PRES. Les objectifs sont déclinés en trois missions principales : - Développer l’attractivité par une meilleure visibilité de l’excellence grenobloise, une lisibilité des compétences et des acteurs, une identité commune portée par tous et reconnue partout ; - Renforcer les partenariats et le rôle des universités dans le développement territorial par ses interactions avec les collectivités, organismes de recherche, d’enseignement supérieur et acteurs du monde économique; - Améliorer la coopération des établissements par l’amélioration de la gouvernance du site, une réorganisation des moyens communs et un pilotage renforcé. Peter Ahrends réalise, en 1990, le schéma directeur d’aménagement initial du domaine universitaire. Régulièrement actualisé par des urbanistesconseils, il est aujourd’hui encore la trame de fond du Schéma directeur d’aménagement et de développement durable conçu par l’agence INterland. Cet aménagement réactive l’axe est-ouest dont la maison de l’université en la figure de proue, accueillant la Présidence et les services de Grenoble Universités ainsi que le Collège Doctoral.

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III.2 La maison de l’université

La Maison de l’Université est conçue à l’image de la dynamique d’un tourbillon qui se développe en trois étapes : happer, élever, propager.

Happer Située à l’entrée ouest du domaine universitaire, le bâtiment est fait office d’accueil. Elle est l’articulation qui fait lien entre la ville et le campus, centralisant tant les personnes que les informations. Les différents pôles d’accueil font de cet édifice l’interface de Grenoble Universités avec ses partenaires, tant à l’échelle locale qu’internationale.

Elever À l’image de l’envergure que veut atteindre Grenoble Universités, le bâtiment attire ces personnes-là, mais ils montent les étages où sont redistribués les pôles de l’université. Par le siège doctoral, faire venir les doctorants, et les élever, les amener à cette excellence que veut Grenoble Université et ensuite propager Le bâtiment, faisant office d’accueil, attire les personnes à lui, pour les faire monter aux étages où sont répartis les différents bureaux de l’administration de Grenoble Université. De la même manière, le siège du Collège Doctoral amène à lui les doctorants et les chercheurs dans les derniers étages de la Maison de l’Université.

Propager Les personnes alors accueillies sont redirigées vers les différents bâtiments du campus. Les savoirs sont diffusés et partagés au travers du bâtiment dans les salles de travail, dans l’auditorium ou encore dans le foyer. Ils propagent dans les différentes facultés par les enseignements jusqu’à avoir un écho international au travers de colloques et conférences.

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N

Rotattion

Grille Vents dominants 58

Murs

Poutres


III.3 Donner forme au bâtiment

Dans l’idée du tourbillon, la Maison de l’Université est formée de plateaux elliptiques tournant sur eux-mêmes, et s’élevant. Sa structure est basée sur les vents dominants, de manière à établir la direction d’une grille structurelle. Chaque point d’intersection est un emplacement de poteau. Les murs de contreventements ainsi que les poutres principales suivent cette orientation. Ainsi, trois espaces se dégagent. Au nord et au sud, les espaces de fonctions, au centre, l’atrium. Situé entre les deux poutres, il est formé d’ellipses qui s’agrandissent à mesure de son élévation dans les étages. Cet espace est le cœur de la Maison de l’université. Axe de circulation tant vertical qu’horizontal, il est un lieu de rencontres qui s’ouvre sur l’extérieur par de grandes baies vitrées.

Espaces fonction

Atrium

Cœur de Bâtiment 59


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III.4 Jeux d’ombres

Le traitement du parvis et de ses environs est conçu à partir des différentes temporalités propres au cadre des bureaux, et définissent des typologies de mobilier urbain. Les temps de trajets (8h et 18h) sont représentés par des tracés au sol, les temps de pause (10h et 16h) sont définis par des bancs, et les temps du repas (de 12h à 14h) par des tables. La définition des tracés se fait par rapport aux ombres portées des bâtiments. Ainsi chaque temporalité est multipliée par les saisons été, hiver et misaison. Etant au croisement des différentes saisons, les usagers peuvent s’approprier ce mobilier et choisir l’exposition au soleil qui leur convient.

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Maison de l’Université Collége Doctoral Grand Public

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III.5 Aménagements intérieurs

Distribution des espaces dans la Maison de l’Université Le rez-de-chaussée est conçu comme un espace public couvert. Il est l’accueil principal du bâtiment où l’on redirige les visiteurs dans les étages. Le premier étage est l’accueil des étudiants et chercheurs. Le deuxième et le troisième étage abritent l’auditorium, des espaces de bureau, et la Présidence. Le quatrième héberge d’autres espaces tertiaires ainsi que le Collège Doctoral. Enfin, le dernier étage est réservé aux salles de travail et au foyer.

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III.6 Jeux de lumière

Le travail de façonnage de la lumière des espaces s’est fait à partir de maquettes placées sur héliodon. L’atrium amène une lumière zénithale directe dans les deux derniers étages et une lumière plus diffuse en partie centrale. Ainsi il projette des tâches lumineuses qui vont tourner au fil de la journée et créer différents évènements. Une peau brise-soleil entoure chaque ellipse. Elle est composée panneaux de métal perforé. Ce dispositif, une fois fermé, filtre la lumière. L’orientation des panneaux pivotant fait office de brise-soleil grâce à l’épaisseur de leur cadre. Les occupants des bureaux peuvent alors gérer leur apport lumineux.

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Conclusion

L’objectif de ce mémoire mention recherche est de rendre compte des manières de façonner l’architecture des bureaux et l’espace public qui les environne afin de permettre des modalités d’usages variées. Le cadre de l’entreprise structure les espaces professionnels selon sa propre logique de management. Pour autant, la lumière naturelle s’insinue dans des espaces où les usagers développent des tactiques pour gérer l’apport lumineux à leur convenance. La richesse de la lumière naturelle, par ses diverses fluctuations, impacte différemment sur les espaces intérieurs tout au long de la journée, que ce soit par des tâches solaires créant un évènement ou par une imprégnation de lumière diffuse emplissant les locaux. Ce qui amène une autre temporalité dans les espaces de bureaux et influe les différents usages. La lumière naturelle est une matière qui se façonne au même titre que les matériaux de construction. La lumière fournit un support physique aux espaces, elle génère des ambiances lumineuses autant que thermiques, elle est englobante. Elle a alors une action sur les espaces, à l’exemple de Peter Zumthor qui définit « la lumière comme agent matériel ». La mention recherche a permis développer une réflexion et de se confronter à ces questions. Au cours d’un stage au CRESSON, nous avons participé au réaménagement d’un des espaces du laboratoire et observé le rapport de chacun avec la lumière du jour et ses incidences sur l’aménagement du bureau. De plus les entretiens semi-directifs nous ont permis de saisir les différentes pratiques vis-à-vis de la lumière et des espaces tertiaires. La collecte de ces informations est le support de conception du projet de fin d’étude de la Maison de l’Université du campus de Grenoble, de manière à développer les possibles produits par les interactions de la lumière naturelle avec les usagers. Ce bâtiment est conçu à l’image de la dynamique d’un tourbillon qui se développe en trois étapes : happer, élever, propager. Il fait office d’accueil de l’université. Les visiteurs comme les usagers accèdent aux bureaux par l’atrium qui est le cœur du bâtiment. À la fois dispositif lumineux et axe de circulation, l’atrium distribue l’ensemble des espaces. Le choix d’une peau brise-soleil permet de proposer aux usagers de gérer eux-mêmes leur apport de lumière. Le dessin de l’aménagement extérieur repose sur les ombres portées de la Maison de l’Université aux différents Heures de la journée et des saisons. Chacun peut alors profiter de la lumière à sa convenance.

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Références documentaires

OUVRAGES

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Iconographie

p. 12 : shémas de shémas des typologies de bureau : VAN MEEL Juriaan, MARTENS Yuri, VAN REE Hermen Jan Planning Office Spaces: A Practical Guide for Managers and Designers, Laurence King Publishing, 2010, 144 p. Shémas des dispositifs lumineux : Odile Besème http://www.crdpmontpellier.fr/themadoc/Architecture/ArchitectureImp.htm p. 16 : photographie personnelle p.18 Un pool de dactylo vers 1900 aux États-Unis - PELEGRIN-GENEL E. L’art de vivre au bureau, Paris, Flammarion, 1995, p. 37 Johnson Wax : Frank Lloyd Wright : http://participatoryurbanisms. blogspot.com/ ( consulté le 07.03.2012 ) New York Times : Renzo Piano : 2007 Renzo Piano : http://www.nytimes. com/interactive/2007/11/20/arts/20071120_TIMES_GRAPHIC.html#/ tab=6 (consulté 20.04.2012) p.20 Un Open space, vide... de FlickR / Fab738 dans Et vous, vous bullez au boulot? , L’Expansion.com - publié le 25/05/2009 à 15:02, diponible sur http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/et-vous-vous-bullez-auboulot_181797.html consulté le 16.03.2012 Bureaux de HOK à Hong Kong LEED Gold for Hong Kong Office – Another Step in an Evolving Practice publié le 05.02.09 disponible sur http:// hoklife.com/2009/02/05/hong-kong-office-achieves-leed-gold/ consulté le 16.03.2012 p.26 Plan de l’admenistration : R. Simounet (source ENSAG) p.29 photographies personnelles

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p.36-37 plan, coupes, photographie : SIRET Didier (Ed.), BALAŸ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.), Au tribunal des sens, Les ambiances dans la production architecturale contemporaine : qualités programmées, qualités exprimées : l’exemple des nouveaux palais de justice, Nantes : CERMA, 2004, 165 p. (rapport de recherche)

p.38-39 plan : http://www.rsh-p.com/render.aspx?siteID=1&navIDs=1,4,25,83 0&showImages=detail&imageID=1007&showParent=true (cousulté le 31.04.2012) coupe : SIRET Didier (Ed.), BALAŸ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.) Op. cit photographie : http://fr.structurae.de/photos/index.cfm?JS=177055 ( consulté le 25.05.2012) p.40 Tribunal de Nantes : vues du patio et d’un bureau donnant sur le patio Tribunal de Nantes : vue d’une salle d’attente donnant sur le patio Tribunal de Bordeaux : vue d’un bureau donnant sur l’atrium SIRET Didier (Ed.), BALAŸ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.) Op. cit p.42, Tribunal de Nantes : vues de bureaux de la façade Sud SIRET Didier (Ed.), BALAŸ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.) Op. cit Tribunal de Nantes : vues du brise-soleil de la façade Sud : SIRET Didier (Ed.), BALAŸ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.) Op. cit p.44 Tribunal de Bordeaux : vues des brise-soleil de la façade Est : SIRET Didier (Ed.), BALAŸ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.) Op. cit 74


p. 46 Tribunal de Bordeaux : vue de l’atrium sur les bureaux d’en face : SIRET Didier (Ed.), BALAŸ Olivier (Coll.), MONIN Eric (Coll.) Op. cit Tribunal de Bordeaux : vue d’un bureau donnant sur l’atrium (source : Rogers Stirk Harbour + Partners) : http://www.rsh-p.com/render.aspx?siteI D=1&navIDs=1,4,25,830&showImages=detail&imageID=1659&showParent =true (cousulté le 31.04.2012) Tribunal de Bordeaux : vue de l’atrium (source : Rogers Stirk Harbour + Partners) http://www.rsh-p.com/render.aspx?siteID=1&navIDs=1,4,25,8 30&showImages=detail&imageID=1026&showParent=true (cousulté le 31.04.2012)

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Annexes

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Entretiens semi-directifs des occupants des locaux du premier niveau de l’administration de ENSA Grenoble

N

Lumière du Sud Lumière du Nord

Plan et coupe de l’administration ENSAG mis en lumière


Bureau Nord

-je vous écoute -première question ça va être a propos de l’aménagement de l’espace comment vous avez aménagé votre bureau et selon quels critères -moi ici -oui vous -alors la première chose c’est que j’ai un peu triché par ce que je me suis fait faire l’aménagement par un architecte rires -par ce que en fait je vie avec un architecte -d’accord -et quand je lui dit par ce que voilà j’ai fait plusieurs bureaux dans l’école et quand je suis revenu ici en fait j’avais bossé dans un autre bureau qui était au nord par rapport à l’espace par rapport à mon bureau (objet) que je trimbalai d’un autre bureau je lui dit tu me fais le plan ? -rire d’accord -c’est pour ça qu’il est aménagé comme ça mon bureau -d’accord vous n’avez pas essayé de changer quelque chose -non c’est à dire -par rapport à l’usage en fait -en fait à l’usage c’était devenu un truc de stockage d’archives -d’accord -c’était pas il avait pas été un bureau mais il était pas aménagé comme ça -non mais voilà par exemple on vous a fait le plan de votre bureau est ce que à l’usage vous avez trouvé des choses à changer par exemple -non -il était très bien comme il était -oui c’était ce que je voulais -d’accord heuuuuuuuu la question après c’est la question le rapport à la fenêtre -oui -quel rapport vous avez à cette fenêtre -c’est vachement important -pourquoi -par ce que j’ai besoin d’avoir un échappée visuelle moi donc en plus la fenêtre elle s’ouvre comme ça et moi c’est pour ça que je suis comme ça par ce que j’ai besoin en fait quand je bosse de pouvoir de temps en temps -sur un coin de l’œil regarder vers l’extérieur -oui toujours avoir l’impression je me suis mis dans ce sens par rapport à la porte éventuellement si il y a quelqu’un qui vient dans mon bureau -houai -mais c’est vraiment chercher à être


-avoir une échappée -avoir une échappée par rapport à la fenêtre tout en étant en trouvant un système d’ouverture par rapport à l’espace par ce que il est pas très grand -non hum et l’écran par exemple vous l’avez placé là par ce qu’il est en face de laaaa -non c’est un peu le problème c’est par ce que j’ai un système de clavier qui est particulier -houai d’accord -qui est en fait un système qui est soudé et je peu pas faire autrement que de mettre l’écran comme ça -que de l’avoir en (face) -ce qui est pas très pratique en soi du coût mon bureau est un peu condamné si je veux faire un travail d’écriture ou si je veux m’étaler en fait je me déplace -d’accord si vous aviez pu si vous n’aviez pas ce système de clavier vous auriez mis l’écran ailleurs ? -houai je l’aurai poussé de façon à ce que par exemple vous voyez j’ai l’écran au milieu -d’accord OK comment qualifieriez vous la lumière dans votre bureau -elle est pas bonne -c’est à dire -c’est à dire qu’en fait on est obligé de mettre un système d’éclairage artificiel -hum hum -alors que j’aimerai pouvoir travailler avec l’éclairage...(naturelle) -elle est pas suffisante -houai pas suffisante -d’accord -bien que le système soit bon c’est un éclairage nord mais c’est pas suffisant -comment vous vivez la lumière naturelle afin est ce que vous en avez besoin vous m’avez parlé de la vue mais la lumière naturelle est ce que c’est un besoin ? -houai et ce qui me manque beaucoup dans ce bureau -rire-vous l’imaginé bien c’est le soleil alors par le.. je le connais bien puisque j’ai déjà vécu dans l’autre bureau d’à côté ici en fait le seul moment ou on a un peu de soleil c’est quand il y a de la réverbération d’en face -oui -sinon on n’a jamais de soleil -c’est un manque -houai -besoin qu’il y ait vraiment des rayons qui rentrent


- houai ça c’est vraiment très agréable parce que j’ai eu aussi l’occasion de travailler dans des bureaux au soleil c’est vrai que c’est très agréable y a ça et la chaleur puisque ici ce sont des bureaux qui sont très froids -d’accord -l’hiver c’est.... -c’est radiateur obligatoire -houai par contre l’été c’est -appréciable... rire mais vous avez besoin de soleil mais la lumière naturelle heuuuu les changements par exemple de lumière entre le matin midi et le soir est ce que c’est un besoin aussi... de voir le... -oui en fait mon besoin je l’assouvi en ayant justement ce regard sur la lumière sur l’extérieur comme je suis ici par exemple quand je bosse j’ai toujours mon coin de ciel bleu ou de ciel gris qui me permet de voir ou on en est et ça c’est vachement important -d’accord -et comme je suis une adepte j’aime beaucoup cette école et donc j’aime beaucoup la vue que j’ai là sur le béton -le petit cadrage -houai je trouve qu’elle est vraiment superbe que se soit quand il fait beau quand il fait pas beau. en fait les jeux de gris sur le béton moi c’est quelque chose qui me fait que j’aime beaucoup -d’accord -je suis un peu particulière je sais il y en pas beaucoup qui sont comme ça à l’école enfin je sais c’est un bâtiment qui est beaucoup critiqué par ce que c’est du béton brut mais je trouve qu’il est très beau ce béton -oui en même temps le cadrage que vous avez là il est très graphique donc avec le jeux de lumière qu’il peut y avoir dessus ça peut être très agréable -puis c’est vraiment le fait d’avoir le coin de ciel bleu j’ai vraiment j’ai le biais là en plus je sais quand je part à vélo moi donc je sais si je vais avoir beau temps pas beau temps s’il fait froid -rire -il y a pas mal de critères qui sont importants -hum -voila


Bureau Nord

Rire -donc d’où la lumière naturelle -hé houai -est ce que ça vous gène ? -qu’elle soit dans le dos ? Pas du tout non par ce que si je regarde de l’autre côté après je suis attirée par -par ? -par ce qui se passe derrière il vaut mieux que je regarde de ce côté là -pour la concentration ? Il vaut mieux le mur ? -houai rire -rire et justement du coût vous avez organisé votre bureau comment et par rapport à quel critère -en fait j’ai pas tellement le choix vous pouvez constater que j’ai pas beaucoup de place donc mon objectif c’est l’accueil du public des étudiants donc comme ça quand ils arrivent je les voie c’est pas plus difficile que ça c’est très basique -d’accord et l’écran par rapport à la fenêtre ? -ça va ben il y a des moments ça reflète un peu mais pas beaucoup quoi -d’accord -ça me gène pas en tout cas -il a été placé là par rapport à la fenêtre ou par rapport à votre manière de travailler -par rapport au bureau je crois que c’est plus je dois être droitière donc j’imagine qu’il est à gauche naturellement -d’accord -enfin il me semble hein je ne me suis pas trop posé de question enfin j’imagine que c’est l’instinct qui a parlé -OK -non je le voie mal là par ce que après les gens je les voie pas bien -d’accord -je suis pas grande -très bien heuuuu quel est votre rapport à la fenêtre à cette baie vitrée -alors heuuuu donc moi elle me paraît indispensable je ne pourrai pas travailler dans une pièce borgne par exemple déjà elle a tout son intérêt ça me fait une lumière un peu froide par ce que il y a jamais rarement du soleil là heuuu oui ça me fait une clarté et du coup je l’ai pas de face c’est pas -c’est pas gênant -c’est pas agressif aux yeux -la lumière froide c’est un défaut -non afin heu bon si l’hiver c’est vrai que j’aimerai bien avoir du soleil quand même mais alors comme je suis au travail je préfère encore ça par ce que


pour moi quand j’ai le soleil c’est pas avec le travail ça va pas avec donc rire je sais pas si je me fais bien comprendre -oui les vacances au soleil -pour moi soleil c’est pas travail -d’accord -c’est bien compartimenté dans mon cerveau donc lumière bien. mais du coup pas attiré comme ça on s’oblige à travailler je sais pas si je suis très -si si tout à fait comment vous la qualifieriez la lumière -je vous avais dit qu’elle était un peu froide -lumière naturelle par rapport qu’est ce que... pourquoi absolument une lumière naturelle -heuuu je pense que ça doit être quand même la perception du cerveau par exemple j’allume très peu les lampes -les néons -houai les néons par ce que c’est super agressif et en même temps tout le monde par ce que ça c’est le genre de truc dans le service ou on me dit tu es dans le noir donc moi c’est lumière naturelle ou rien -c’est sur que dans une pièce borgne c’est très dur -c’est pour ça que je n’aime pas les pièces borgnes et du coup j’allume la lumière l’hiver la maintenant ça va aller mais l’hiver pratiquement cinq heures du soir quand je peu pas mieux faire. Et très peu allumé le jour par ce que c’est trop agressif -houai les néons sont trop violents -et même une lampe d’appoint ça me plairait ça me plaît pas -oui dans les bureaux par exemple à côté des allogènes -oui y en a plein comme ça -plutôt que les néons -ça me plaît pas je sais pas je le fais par ce que ça me plaît pas je saurais pas vous dire pourquoi rire -quel rapport à la lumière naturelle justement est ce que il y a un besoin de voir le temps passer enfin comment vous voyez par exemple du matin au soir -bien sur le changement l’heure qui avance bien sur avec la nuit qui tombe heu des fois l’hiver c’est presque nuit encore on voit pas tout à fait c’est vrai que c’est le temps qui passe mais quand vous dites lumière naturelle c’est naturel c’est quelque chose de vital -d’accord -c’est il y a la notion de temps le temps passe très très vite par ce que nous sommes très dérangés là donc -hum hum -mais ça parait quelque chose d’incontournable et c’est pour ça que je ne pourrai jamais vivre dans une pièce borgne je ne saurais pas la qualifier mais mon cerveau il a considéré ça comme quelque chose d’indispensable à son


fonctionnement peut-être -rire par rapport à ce qu’il y a à l’extérieur qui se déroule -oui -l’impact extérieur intérieur -c’est une façon, c’est un éclairage par ce que vous voyez je tourne le dos quelque part c’est pas ça qui m’attire heuuu c’est un éclairage qui est très bien perçu par mes cellules nerveuses je pense que c’est ça -c’est ça c’est l’explication rire -je vois pas autre chose -rire elle ne fonctionne qu’à la lumière naturelle (interruption digression) -donc qu’est ce qu’on disait -besoin de lumière naturelle pour les cellules du cerveau -houai je pense c’est essentiel à la vie je pense que n’importe quel animal plante et autre humain pourrait vous le dire rire -un besoin d’accord -oui c’est je en fin silence entre Julien qui me pose des questions sur le son et là sur la lumière vous êtes compliqué chez cresson pour moi heuuuu ben la lumière c’est la vie c’est la vue -la vue ? -ben oui vous voyez pas sans vu vous voyez pas la lumière -la vue par la fenêtre -dans le sens -de voir par ce que il faut une lumière pour voir les objets -d’accord ben oui -d’accord c’est pas la vue par la fenêtre -non c’est pas la vue dans le sens oh la belle vue ! Oui c’est la vue physique complètement c’est très lié avec les nerfs vous savez optiques rire -rire prolongé -mon dieu rire -fou rire -la pauvre je voudrais pas être là quand elle va faire la synthèse -la retranscription déjà …...... -la vue c’est la vie c’est positif enfin la lumière -oui la lumière -oui je me reprend La lumière c’est tellement bien ! -lc’est positif je peu pas mieux dire c’est comme les cinq sens la question de l’air qu’on respire je sais pas moi c’est indissociable tout ça -d’accord -l’air est pas terrible, la lumière est parfois moins décevante que l’air que l’on respire en même temps on a besoin non mais -la lumière décevante c’est quoi pour vous par ce que vous m’avez dit que la


lumière pouvait être moins décevante que l’air -ça veut dire enfin j’imagine quelque chose de sombre qui ne met pas en évidence soit les objets soit heuuu une lumière qui peut être glauque du coup je la verrai plus dans de la lumière artificielle par ce que la lumière naturelle est rarement glauque même un jour de pluie - hum hum -alors c’est vrai que ça peut durer ciel gris et bas mais vous avez toujours des petites trouées et des petites intensités qui changent comme ça en descendant soit en devenant un peu plus lumineux et qu’une lumière glauque vous savez une espèce de vieille ampoule qui est moche elle restera comme ça moche. -mais en fait ce qui vous intéresse dans la lumière naturelle c’est ces variations qu’elle peut avoir -bien sur c’est même parfois magique quoi. Bon pas celle là encore qu’ici des fois j’ai un reflet là -avec les fenêtres d’en face -avec les fenêtres d’en face et du coup je peut voir les changements du ciel des fois il est bleu des fois il est un peu rose par un temps orageux il peut être particulier du coup j’ai pas tout perdu avec ma petite terrasse au nord -c’est bien -donc je pense que même la plus moche des lumières naturelles j’imagine un plafond bas des fois avant un orages il y a des des c’est un peu spécial comme ou après ça dépend même par brume hé ben il y a toujours quelque chose qui attire l’oeil que le cerveau analyse toujours comme quelque chose de positif -d’accord -j’imagine que quelqu’un qui est aveugle ça doit être horrible s’il l’a connu avant si il l’a pas connu ma fois le manque ça doit être horrible silence -je sais pas question -moi je me met à la place -mais c’est que la lumière par rapport à la vue est ce qu’il n’y a pas aussi d’autre sens … avec la chaleur -il y a la chaleur oui bien sur c’est pas forcement moi par exemple je prend des photos la lumière de midi je l’aime pas elle est chaude souvent mais ça me fait une lumière très blanche du coup ça me gate mes photos -ça aplati -houai c’est sur exposé celle là c’est pas forcément et elle de toute façon elle pousse à fermer les yeux elle est tellement violente quoi en attendant ça faire comme ça ou mettre des lunettes noires donc c’est pas celle là bien sur qu’à la sortie de l’hiver cette lumière chaude ect ça réchauffe


les os bien sur des fois on se prendrait pour un lézard mais c’est pas celle que je préfère j’adore la lumière d’automne elle est plus rasante les ciels sont plus bleu heuuuu je crois que la plus belle c’est celle d’automne -et est ce que vous la ressentez dans le bureau celle là -alors... -en étant au nord -en étant au nord par la vue du ciel bleu mais c’est difficile de la ressentir à Grenoble par ce que il y a un nuage de pollution qui et là ou je la ressent le mieux c’est en montagne -d’accord -et vraiment ça c’est une des plus belle avec enfin toutes les saisons ont leurs qualités mais en ce qui concerne la lumière je trouve que c’est l’automne ou fin d’été qu’elle est la plus belle et vraiment l’œil il se rince, on se rince l’œil rire -avec de la lumière -ben moi je peu difficilement dissocier les deux par ce que la lumière et l’oeil pour moi ça va avec c’est sinon j’arrive pas à l’imaginer ... j’ai du mal a la qualifier de toute façon il y a pas des lumières naturelles qui sont pas liées à l’œil je sais pas -non mais pas que à l’œil peut-être, est ce que elles sont liées que à l’œil -ben avec la peau quand elle est chaude et intense mais sinon les sens l’ouï, la lumière fait pas de bruit sauf quand il y a un moustique qui va sur la lampe bleu rire -mais elle est pas naturelle cette lumière là -pour le coup -rire -après le toucher, toucher la lumière -c’est la peau -c’est la peau si ça peut être marrant quand il y a des rayons un petit peu rasants à travers une persienne c’est pas la toucher c’est la couper c’est mettre ses doigts c’est faire des ombres ça ça peut être marrant ou les petites poussières qui filtrent comme ça ça peut-être sympa -houai -mais c’est toujours lié -rire -mais bon qu’est ce qu’on a cinq sens le goût la lumière n’a pas de goût -trop loin -et non puis j’irai pas y goûter -rire -je vous le conseille pas ça fait de belles flammèches rire bon j’en aurai dit des âneries -merci beaucoup


Bureau Nord

-heu donc heu voilà c’est un travail sur la lumière naturelle donc la question c’est la première question c’est l’aménagement de l’espace de bureau, comment vous avez choisi ben de mettre la table là de mettre l’écran là par rapport à quel critère en fait -En fonction des gens que je reçoit,j’aime bien être en face -oui -heu la lumière et encore j’ai du orienter mon bureau d’une autre manière par ce que on a eu un contrôle d’un de d’une personne qui était vraiment heu heu dans ce domaine là et il nous a conseillé de réorienter les bureaux, moi c’est vrai qu’au départ j’étais un petit peu disposé un peu de partout je dirai et après -c’est à dire contre vous faisiez face au... -j’étais comme ça à un moment donc j’étais face ici je regardais l’entrée heuuuuuuuuuu à un moment je me demande si j’étais pas là le bureau était placé ici et on m’a conseillé après que la lumière devait être dans le dos mais bon -la lumière dans le dos d’accord vous avez une lumière du nord donc du coup ça tape pas beaucoup -non non -d’accord vous étiez côté ouest -heuuuuu et le rapport à cette fenêtre comment heuuuu -heureusement j’ai cette fenêtre moi je pourrais pas travailler dans un bureau complètement fermé de la lumière naturelle chuporterai pas de travailler qu’au néon d’ailleurs mes néons sont jamais éclairés par ce que c’est trop trop puissant trop fort... -ils sont trop fort -à houai -c’est pour ça que vous avez l’allogène -à houai -d’accord comment vous la qualifieriez cette lumière naturelle cette lumière qui rentre dans votre bureau -silence heuuuuu j’ai pas trop d’adjectifs heureusement qu’elle est là -houai -mais sinon -s’il peut y avoir d’intrusif doux heuuuuu -au non pas intrusif non non c’est doux quand même houai non non -heuuuuuu silence vous avez besoin.. pourquoi avoir besoin de cette fenêtre pour avoir la vue sur l’extérieur pour avoir heuuuu -la lumière naturelle -naturelle c’est à dire avec les variantes qu’elle peut avoir -voila ! Par ce que franchement heuuuu extérieur c’est moche mon côté,


tout au nord c’est, j’ai pas de j’ai pas de lumière quand je veut voir le ciel il faut que je m’approche de ma fenêtre pour voir le le ciel sinon c’est nul quoi j’ai pas de.. j’ai pas de vue hein -il n’y a pas de vue -à part les fenêtres des bureaux d’en face bon encore Julien il met de la végétation sur la terrasse -houai -si ça peut tenir le coup rire -c’est des essais on va dire mais bon non non sinon c’est pas chouette heuuu l’empilage de cageots là bas ce n’est pas super non plus mais bon -c’est expérimental -ben voilà on va dire que c’est comme ça -rire-on est dans une école d’archi rire -d’accord c’est donc vraiment ce besoin de temporalité par rapport à l’extérieur -à oui oui moi j’ai besoin d’avoir houai la lumière du jour qui vienne dans mon bureau même si elle est exposé nord c’est pas grave j’ai au moins un petit coin naturel ça c’est important -et heuuu quel qu’elle différence voyez vous entre la lumière de l’hiver et la lumière de l’été, est ce que ça change beaucoup -ben ça assombrit déjà plus forcément l’hiver hein -houai -bon c’est vrai que c’est sympa quand on voit heuuuu l’été l’ensoleillement quand même qui arrive sur cette fenêtre bon moi je l’ai pas l’ensoleillement par ce que c’est l’exposition nord mais c’est sympa de voir que en été il y a le soleil il se reflète sur les façades en face de ma fenêtre silence -d’accord silence OK silence bon voilà -voilà -merci bien -de rien pause reprise -mieux exposé heuuuuuu -mieux exposé c’est quoi un bureau -au soleil -plein sud -peut-être pas plein sud par ce que il fait chaud mais oui avec le soleil qui rentre un peu dans le bureau, c’est ça


-d’accord -c’est pour ça moi je compense avec une plante ça c’est clair, mon bureau il faut que je puisse travailler dans un endroit qui ressemble un peu à chez moi, si je suis dans un bureau heuuuuu ou il y a que des papiers que des meubles c’est pas chaud c’est pas chaleureux je ne supporterais pas je me sentirais très mal -houai -donc moi il faut qu’il y ait de la verdure des photos faut que voilà -d’accord une appropriation complète de l’espace -moi c’est chez moi -rire -rire -OK -laisse rentrer les gens quand même -rire -voila -hé bé merci


Bureau Sud

Sud Bureau 204 -première question l’aménagement de l’espace comment vous avez choisi cet aménagement la table par rapport -par rapport à la lumière -à la lumière du jour -je n’ai pas trop de possibilités c’est à dire si je me mettais dans l’autre sens j’avais la lumière derrière donc je voyais absolument pas mon ordinateur l’écran -houai -puis j’ai horreur de descendre les rideaux j’aime bien faire rentrer le soleil quand il y a du soleil surtout l’hiver et donc ben j’avais que cette opportunité hein j’ai pas d’autre solution -juste juste à l’équerre ici pour éviter l’éblouissement -houai tout à fait houai -d’accord heuuuu quel est le rapport quel rapport vous avez avec cette fenêtre justement en terme de vue ou d’exposition -j’aime j’aime avoir la lumière du jour j’aime bien le soleil donc moi ça me va très bien, je voudrais surtout pas être au nord -rire -rire -vous avez la possibilité de mettre des stores est ce que vous les -je les descend uniquement l’été quand il fait très chaud -c’est juste pour la lumière -pour la chaleur a oui par ce que tant pis même si je vois pas trop bien je veux pas enlever le soleil -rire -d’accord comment vous la qualifieriez cette lumière naturelle silence est ce que elle est douce intrusive -non douce elle est pas du tout intrusive -d’accord heuuu qu’est ce qui vous plaît dans la lumière naturelle, d’avoir la lumière naturelle silence -ça c’est vital c’est moi il me faut ça sinon je vie pas je vie pas quand il y a pas de soleil quand c’est tout nuageux je le vie très mal -d’accord -c’est vraiment besoin -c’est vital silence -heuuuuu par rapport au heuuu et justement comment vivez vous la différence avec la lumière d’hiver et la lumière d’été ce rapport


-oui je vis mal la lumière d’hiver sauf s’il y a un plein soleil mais la lumière normale habituelle d’hiver les nuits longues et tout je déteste interruption extérieure rires -non il me faut ça vital -vraiment vital -je suis du sud je suis pas du nord déjà pour moi ici c’est le grand nord je supporte pas j’aime l’ombre l’été ça oui j’aime la douceur de l’ombre l’été c’est quand le soleil est tres violent mais encore là il est pas encore violent le soleil il est pas agressif il est doux -fin juin par exemple début juillet -oui ben là j’ai un peu de mal je suis comme tout le monde je oui je ferme -oui il y a quand même effet de serre ça chauffe -oui sinon tu crèves oui il fait très chaud là -oui -obligé de fermer -faut le -oui oui ça oui effectivement je suis obligée -OK -mais c’est vraiment juste le mois de juin juillet quoi -hum -après c’est fini je rentre tout en septembre et tout l’hiver je laisse ouvert -et donc en fait c’est plus le besoin de soleil que de lumière naturelle -oui c’est le soleil moi -d’accord -hum hum hum -OK -j’ai besoin de chaleur -rire -rire -très bien c’est parfait -hé bé merci bien -de rien rire


Bureau Sud

- Donc la question première c’est l’aménagement de votre bureau. Comment ça c’est passé, est ce que c’était un mobilier imposé, comment vous avez organisé votre bureau en fait ? - Il y avait déjà un mobilier heu imposé. Enfin, au départ, hein puisque que ce sont les meubles qui sont là en bois. - oui - Ensuite pour ce qui concerne l’agencement du bureau ou autre, non. C’est un choix, heu... - D’accord et vous l’avez fait à partir de clair critère en fait ? Pourquoi vous l’avez organisé comme ça? - Pff, pourquoi je l’ai organisé comme ça? très bonne question. - Hum, par rapport à la porte... - Non c’est un espace qui est assez ouvert puisque parce que moi je laisse, heu, la porte est ouverte, les portes sont ouvertes ici dans les bureaux. Donc c’est un espace assez ouvert et heu, je l’ai fait ce contexte là. Il faut qu’il soit assez, heu, - Par rapport à l’accueil, que les gens arrivent directement? - Oui, oui ,oui... - D’accord et par rapport à la baie vitrée que vous avez? - (souffre qui veut dire comment dire...) pff - Quel heu... Comment vous, vous vivez cette baie vitrée ? Enfin, je vois qu’il y a des stores plus ou moins tirés - Bien sûr. Alors. Y a l’avantage, y a l’inconvénient. Bon l’avantage c’est que c’est très lumineux, c’est bureau qui est très très lumineux et c’est appréciable. Heu... L’inconvénient, l’été le soleil, il fait une chaleur étouffante dans ce bureau. Ya pas de, y a pas de climatisation, à part heu ... un petit soufflant. heu ... Mais sinon y a pas. heu ... Mais sinon heu l’avantage, oui, c’est c’est c’est cet espace très lumineux - D’accord est ce que les stores, heu, sont tout le temps tirés ou est ce que vous les ouvrez? - Non. Pas tout le temps tirés. Non, non, non, quand même. Faut profiter de la lumière extérieure ! (rire) Heu non vraiment heu je, je, je ferme mes rideaux, je les ferme, quand il y a des fort coup de chaleur. Parce que j’ai aussi un rideau extérieur, en plus de mes, de mes lamelles. - D’accord. Heu ... Par rapport à la vue, parce que vous donnez sur une terrasse, est ce que ça vous gène ? - Non pas du tout, moi ça ne me gène pas du tout. Ce qui peut me gêner le plus c’est le bruit. Ben forcément, sur la terrasse c’est bruyant c’est passant, donc, heu, c’est très bruyant. Mais bon ça ne me gêne pas plus que ça quoi ... - D’accord, heu ... La lumière vous la qualifierez comment ? - pfff ... je la qualifierais comment ?(silence)


- Le matin par exemple ? - Oh je sais pas je peux pas vous dire ... - Est ce qu’elle est intrusive ? est ce quelle est, heu ... violente par moment ou heu... - Hummmm, non, pas pas violente le matin, elle serait plutôt violente, heu, en mi-journée puisque le soleil tombe... - il tape direct. - tape directement sur les vitres, mais, heu, intrusive, non. - Et est que pour vous c’est important, justement, cette lumière naturelle par rapport au, heu, ben à la fois au temps de la journée? Vous voyez la journée passez aussi par rapport à la lumière naturelle ou par rapport aux saisons aussi ? - Heu. Ben, suivant les saisons, heu, pfff, ça reste très très lumineux même si, heu, enfin, en fonction du temps de toutes façon, ça reste très lumineux. C’est, c’est très heu ... un espace assez ... Comment dire. (rires) heu ... oui, non. je ne sais pas comment qualifier ça. Heu ... - lumineux - Mais bon, heu ... c’est, non, c’est un bureau qui est assez agréable, très très lumineux... - Oui. Et par rapport à l’écran de l’ordinateur, vous l’avez mis là, par rapport à, ben, l’agencement du bureau ou par rapport à la fenêtre aussi ? - Oui ( l’agencement), c’est pas gênant du tout. - C’est pas gênant ? - Non, non, non, pas gênant du tout. Non, non, non. - Parce que là il fait dos (à la fenêtre) - Non parce qu’on a l’impression que c’est la lumière directe qui vient dessus mais ... - oui - Non ça ne me gène pas, pas plus que ça. - Pas d’éblouissement ou de problèmes de reflets. - Non, non, non, du tout, non, non, - OK ben merci beaucoup - rires


Bureau Sud

-vous enregistrez -j’enregistre -d’accord allez s’y alors je vous écoute je peu faire deux choses à la fois donc ça ne me gène pas -bon très bien la première question c’est l’aménagement de votre espace de bureau -oui -comment vous l’avez organisé et selon quel critère -heuuuu ben vous voyez que les marges de manœuvre sont assez réduites par ce que j’aime bien avoir la tête devant la porte c’est à dire pour voir les gens qui entrent -oui oui -plutôt que tourner le dos aux gens qui entrent dans le bureau donc j’avais pas tellement le choix de ce point de vue là et puis le mobilier était présent existant et assez imposé donc pas vraiment de possibilité d’aménagement quoi -d’accord donc face... -face à la porte dos à la lumière ce qui n’est pas toujours bien pour l’écran d’ordinateur à certaines périodes de l’année mais y a pas beaucoup de soleil non plus qui pénètre donc heuuuu -vous avez pas heuuuu et votre rapport à ces ouvertures à ces fenêtres -ça c’est essentiel je pense je crois que de vivre dans des bureaux sans éclairage naturel c’est insupportable vous avez déjà fait l’expérience -qu’est ce qui vous manquait justement -oh ben la lumière, la lumière naturelle quoi qui est totalement différente vous voyez je n’allume pas là par exemple -hum hum -à cause de la qualité de la lumière naturelle qui n’a rien avoir avec la qualité des lumières artificielles -hum en terme de qualité quelle qualité vous donneriez à la lumière naturelle -très bonne diffusion heuuuu oui une très bonne diffusion dans l’espace une lumière très bien répartie surtout quand les ouvertures sont grandes comme ici je pense que si c’était juste un petit hublot ce serait diffèrent -oui -mais là vu la taille des ouvertures c’est vraiment heuuuu c’est vraiment intéressant de pouvoir être complètement à la lumière naturelle pas artificielle quoi -d’accord et les variations de lumière lors du d’heure de la journée par exemple -houai je suis pas trop concerné par ce que en fait j’ai un bureau qui est lumineux pratiquement toute la journée par ce que il est quand même


un peu orienté côté sud des fois il y a le soleil qui est gênant d’avec les dépassées de toit que l’on a il ne pénètre jamais directement dans le bureau peut-être en hiver à un certain moment mais il y a quand même pas mal d’écrans entre la verdure ce bout de mur l’escalier -vous utilisez vous vos stores pour la lumière -non heuuu quasiment pas jamais jamais mais ma collègue à côté les utilisent tout le temps -parait qu’elle les lève de temps en temps -houai c’est assez rare -rire -d’accord ben voilà -bon c’était même pas dix minutes -même pas -très bien -merci bien


Bureau Sud

- vous êtes deux dans cette (bureau)… comment vous avez organisé l’espace, aménagé cet espace de bureau on répond à tour de rôle comment ou tu veux qu’on - oui à tour de rôle à non je peu pas répondre pour toi Danièle on n’a forcément choisi l’espace de travail deux dans ce bureau là, c’est pas forcement un choix optimal du tout déjà le fait d’être deux donc après pour j’aimerai dire que c’est, on a greffé comme on peut par ce que là on limite en espace de circulation et des qu’on doit un petit peu s’étaler pour des dossiers et on est carrément mal s’il faut faire des réunions, des petites réunions, recevoir des gens, moi ça m’arrive que je reçoive deux personnes au delà deux déjà ça marche plus si on veut recevoir trois ou quatre étudiants en même temps et du coup on se gène les uns les autres donc voilà - et vous avez deux orientations différentes elles ont été faites comment ? Pourquoi vous avez cette orientation là de... dans l’histoire c’est moi qui occupe le bureau au départ majoritairement du coup c’est moi qui ait eu le choix dominant au départ puisque avant l’arrivée de Danièle dans le bureau il y a quelques mois c’était un poste occupé temporairement et d’ailleurs l’orientation était différente la personne regardait dans ce sens (face au mur) là donc c’est moi qui ait choisi cette orientations - pourquoi ? par ce que j’aime regarder ce qui se passe dans le couloir et en même temps je peut avoir accès à.... (la fenêtre) - donc la double orientation et l’emplacement de l’écran, l’orientation de l’écran il est dicté par la place que j’occupe moi d’autre part c’est lié au fait que j’ai choisi un bureau rond si c’était un bureau rectangulaire ou carré j’aurai sans doutes une orientation qui serait moins économe en espace je mettrai un bureau rectangulaire comme ça donc il y aurai beaucoup de perte de place - en biais en biais oui en diagonale soit je le mettrait comme ça et du coup je suis à ce que je voulais c’est à dire - d’accord et vous madame Beraldin l’autre bureau … était de face oui - il était donc positionné comme ça donc vous avez rien changé j’ai rien changé j’ai simplement amené mon bureau heu le meuble là - vous auriez pu le changer d’orientation ? oui j’aurais très bien pu me mettre comme ça aussi - oui


dans la mesure ou je pouvais, si les tiroirs les ouvertures étaient possibles je sais pas j’ai pas essayé - d’accord elle vous convenait comme ça oui j’aime bien avoir la lumière naturelle de face - d’accord d’avoir la lumière justement comment qualifieriez vous la lumière naturelle dans ce bureau moi je dirai elle est bonne elle est quelque fois excessive on peut la tempérer par le store donc si on trouve qu’a un moment on le trouve excessif notamment par rapport à l’écran ou Daniele se le prend carrément dans les yeux on peut choisir de baisser le store à moitié - est ce que elle est... on nuance l’éclairage, l’intensité par le store - l’intensité d’accord est ce que ça vous arrive souvent de la nuancer cette jusqu’à maintenant pas beaucoup il faut dire qu’on a pas été inondé par le soleil - c’est maintenant que ça va venir c’est à partir du mois d’avril on a la courbe du soleil mais là on parle bien de l’éclairage naturel ? Ne pas confondre avec l’éclairage artificielle, l’éclairage naturel et est ce qu’elle est suffisante en éclairage naturel toujours ? - toujours c’est à dire que des fois on en hiver quand il fait un peu plus sombre à l’extérieur on est obligé d’allumer l’allogène on a besoin d’un petit peu de lumière d’appoint dans le creux là sombre - quelle importance vous donnez à la lumière naturelle ? énorme oui - pourquoi ? par ce que sinon moi ça me rend clostro. Pas d’accès à l’air, c’est l’accès au ciel hou ! Je me sent enfermée je me sent pas bien l’impression d’être clostrophobe récemment moi j’ai été dans une chambre d’hôtel sans fenêtres. avec juste une petite fenêtre qui donne même pas sur une cheminée ou une courette intérieure c’est un conduit de cheminée vertical qui mène à rien tu ouvre tu te demande à quoi ça sert un puits de six étages c’était bien juste pour dormir mais moi insupportable - donc c’est le besoin de la relation à l’extérieur qui est vraiment... et quelle... la lumière naturelle va varier tout au long de la journée elle est pas constante est ce que ça a aussi son importance ou heuuuu lequel (interruption) - qu’est ce que... - la qualification de la lumière naturelle, les variations de la lumière


naturelle au cours de la journée quand tu dis le rapport à l’extérieur de la lumière c’est plein de choses à la fois, c’est le rapport au temps, temps la météo, le temps la temporalité, le rapport à la saison tu vois avec Daniele on sait quelle saison il est par ce que des fois tu sais bien quand tu arrives au boulot à huit heures du matin tu ressort à dix sept heures c’est la nuit quand tu arrives c’est la nuit quand tu parts et tu peut avoir travaillé toute la journée sans avoir vu le jour et là quand même si tu es à l’intérieur de ton bureau sans être sortie de ta journée tu bouges même pas tu as quand même un rapport à la lumière à l’extérieur au temps qui fait aux deux expressions du mot temps, voilà tu vois - donc ça c’est important pour vous houai je sais pour moi dans ma manière de le vivre après je sais que Daniele répondrait sur autre chose c’est très personnelle pour moi c’est primordial également dêtre en contact direct avec la lumière, apercevoir un petit peu la nature, voir le temps qu’il fait - d’accord d’avoir ce rapport intérieur extérieur intérieur extérieur c’est primordial - donc un bureau borgne ? à non c’est hors de question - rire surtout pas c’est une régression je crois en terme de condition de travail, vraiment, tel qu’on le vit nous par ce que .on peut très bien avoir un bureau éclairé sans lien avec l’extérieur mais on est dans un aquarium un espace borgne beaucoup de gens travaillent dans un espace borgne, les gens qui … les caissières à carrefour il y a plein de gens qui bosses dans des conditions là je mesure le privilège finalement que j’ai à travailler dans cet espace, que j’ai pu choisir mon installation je trouve que c’est une chance que tout le monde n’a pas dans son travail - OK merci bien


Ce travail propose de considérer la lumière naturelle non pas comme éclairage mais comme un facteur ambiantal structurant l’espace architectural. Nous passons plus de la moitié de notre temps éveillé sur notre lieu de travail. Ce lieu est réglé par l’organisation de l’entreprise tant du point de vue temporel que spatial, il est refermé sur son activité. La lumière du jour pénètre dans les pièces influant sur les usagers et leurs modalités d’ajustement au lieu, aux personnes et aux situations. La richesse de la lumière naturelle provient de son changement perpétuel d’intensité, de direction et de teinte, selon les heures et les saisons, auquel s’ajoutent les interactions avec les conditions atmosphériques et météorologiques augmentant ainsi ses fluctuations. Ce qui amène une autre temporalité dans les espaces de bureaux et induit différents usages. La lumière du jour apporte une telle richesse aux ambiances d’un espace qu’il est complexe de la moduler, de la façonner. Pour autant elle est un élément essentiel de l’architecture, Tadao Ando la définie comme un « support physique », Peter Zumthor comme « agent matériel ». La lumière naturelle est une matière qui se façonne au même titre que les matériaux de construction. L’objectif du mémoire mention recherche est de rendre compte des manières de façonner l’architecture des bureaux et l’espace public qui les environne afin de permettre des modalités d’usages variées. Les différentes dimensions de la lumière sont alors le support de conception au projet de fin d’année portant sur la Maison de l’Université du campus de Grenoble, de manière à développer les possibles produits par les interactions de la lumière naturelle avec les usagers. Ce bâtiment est conçu à l’image de la dynamique d’un tourbillon qui se développe en trois étapes : happer, élever, propager. Il fait office d’accueil de l’université. Les visiteurs comme les usagers accèdent aux bureaux par l’atrium qui est le cœur du bâtiment. À la fois dispositif lumineux et axe de circulation, l’atrium distribue l’ensemble des espaces. Le choix d’une peau brise-soleil permet de proposer aux usagers de gérer eux-mêmes leur apport de lumière. Le dessin de l’aménagement extérieur repose sur les ombres portées de la Maison de l’Université aux différents Heures de la journée et des saisons. Chacun peut alors profiter les la lumière à son choix.


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