Picsou Soir n°2

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PI CSOU N o2

SOI R

HIVER 2019

TRADITIONS HOLLANDAISES À DONALDVILLE

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SOMMAIRE

L'Édito

par Andrés de Fonollosa

03. ACTUALITÉS

03. Le secret de Tante Miranda Unique Heritage Entertainment 04. Mickey enquête sur 500 pages... 04. En vitrine en ce moment 05. Duckenstein et autres contes effrayants La couv' de Mittkib

06. ANALYSES

06. Un petit bout de Hollande à Donaldville ? 09. In Uncle Walt's Collectery 10. Le château du Duc Dément de Donaldville 12. Les experts à Donaldville 19. Les vilains petits canards

11. EXPRESSIONS

15. Gag - Pensée positive 16. Carte blanche : les fanarts des lecteurs 18. Gag - Howard et Donald 20. Gag - Coupure romantique

17. 0Le6coin de l'expert 09 18. Return to Duckburg Place (Partie 1) en français et en couleurs ! 20. L' il de l'expert

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Picsou Soir n°2 est enfin sorti, avec un peu de retard, c'est vrai, mais comme ça c'est à la fois votre cadeau pour Noël et pour le nouvel an. Une économie digne de notre canard le plus riche du monde préféré. Nous vous adressons d'ailleurs nos meilleurs vœux pour 2020, et tenons à remercier tous les retours chaleureux qui nous sont parvenus après la publication du numéro de septembre. Nous avons d'ailleurs été ravis de collaborer avec de nouveaux fans pour cette deuxième publication, et nous espérons que bien d'autres encore se joindront à l'aventure. Suite à la demande d'un certain nombre de lecteurs, nous avons aussi lancé une version papier de Picsou Soir : le n°1 est déjà disponible pour 3,15 € (hors frais de port) sur shop.picsou-soir.com ! Nous éditerons de même une version physique de ce présent n°2 si les lecteurs sont toujours intéressés. En tout cas, l'année 2020 semble prometteuse pour les fans de canards puisqu'elle s'ouvre sur plusieurs sorties : livres, hors-séries, et même une collection de figurines disponible en presse et dont nous reparlerons très certainement dans un prochain numéro... PICSOU SOIR N°2 - DÉCEMBRE 2019

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ENVIE DE PARTICIPER AU PROJET ? MAIL : CONTACT@PICSOU-SOIR.COM

www.picsou-soir.com Rédacteur en chef Andrés de Fonollosa Couverture Mitty Ont collaboré à ce numéro Mathieu Bert • le Bertel-Express • Kylian B. P. • Merlin Delrieu • Maxime Gerôme • Gaucelm • Gkenzo • Mikkel Hagen • HenLP • Alban Leloup • Loris Maiolino • Salemaru • Soupic Contact Mail : contact@picsou-soir.com Copyright Les images Disney sont © Walt Disney Company. Picsou Soir n'y est pas affilié. Toute reproduction, totale ou partielle, du contenu du fanzine est interdite. Version numérique. Merci à Picsou Wiki et ses 7651 pages !


COMPTE-RENDU

LE SECRET DE TANTE MIRANDA

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violence ou d'armes par exemple). C'est ainsi que naît Mickey's Craziest Adventures, écrit par le génial Lewis Trondheim. Disney est conquis et réitère sa confiance à Glénat qui confie des scénarios à d'autres auteurs comme Tébo (à qui l'on doit Captain Biceps) ou Cosey qui signe donc ici sa deuxième collaboration avec cette MinEn 2016, l'éditeur français Glé- nie version française. nat obtient le droit d'exploiter la licence Disney en bande UNE INVITATION AU VOYAGE dessinée à la condition de res- Minnie Mouse : Le secret de pecter le code Disney (pas de Tante Miranda est exactement ce que l'on pouvait attendre d'une collaboration francoaméricaine. Du Disney avec un style graphique franco-belge. Les dessins sont mignons, lissés, agréables. La neige a l'air chaude et tout porte à sourire. Et l'histoire ? Minnie reçoit une lettre de sa tante Miranda qui habite l'Himalaya lui indiquant qu'elle part à la retraite alors qu'elle a passé sa vie à chercher les traces de Big Foot. C'est donc un prétexte offert à près Une Mystérieuse Mélodie sorti il y a 3 ans, l'auteur suisse de 69 ans Cosey (connu hors-Disney pour Johnatan ou Le Bouddha d'Azur entre autres) et Glénat s'allient à nouveau en 2019 pour éditer Minnie Mouse : Le Secret de Tante Miranda.

Minnie et au lecteur pour l'emmener voyager dans les montagnes enneigées

QUELQUE CHOSE EN PLUS

Ce livre, comme toute la collection, a quelque chose d'important que les autres n'ont pas : c'est un objet de collection. À l'heure où pour se refaire l'intégrale de Don Rosa vous avez le choix entre racheter de vieux Picsou Magazine abîmés ou acheter l'intégrale Glénat que Flairsou lui-même ne pourrait pas s'offrir, ici, vous avez un bel ouvrage, édité avec respect et à prix correct. Quant aux œuvres, elles sont empreintes de la personnalité de leurs auteurs car ce ne sont pas des commandes mais des adaptations. Un must. Mathieu Bert

PRESSE

UNIQUE HERITAGE ENTERTAINMENT

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ans notre numéro de septembre 2019, nous vous annoncions la tenue de négociations entre Unique Heritage Media, groupe de presse jeunesse présidé par Emmanuel Mounier, et les deux actionnaires de Disney Hachette Presse (DHP) à propos du rachat de l'éditeur Disney français. La transaction a finalement été officiellement conclue le 1er octobre, pour une somme non divulguée à la presse. Pour l'occasion, DHP a

été rebaptisé « Unique Heritage Entertainment », un changement que vous avez pu aperçevoir dans l'ours (l'encart contenant les informations administratives et situé en fin de numéro) des derniers numéros de vos magazines préférés. Aussi, The Walt Disney Company France n'étant plus actionnaire de l'éditeur, ce dernier publie à présent ses magazines sous la licence Disney, comme le faisait déjà Glénat par exemple. Si des changements

concrets sont à prévoir, il est encore un peu tôt pour les déterminer. Andrés de Fonollosa

Emmanuel Mounier, président d'UHM, aux côtés d'Hélène Etzi, présidente de Disney France.

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COMPTE-RENDU

MICKEY ENQUÊTE SUR 500 PAGES...

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a fin d'année 2019 marque le retour dans les kiosques de « Mickey Mystère », un hors-série Super Picsou Géant.

Rappelez-vous : Mickey Mystère était un trimestriel qui a paru de 1993 à 1996 et qui contenait des histoires de Mickey et de Fantomiald. Nous retrouvons dans ce recueil en petit format 11 histoires, toutes scénarisées par l'italien Andrea Castellan (alias Casty), auteur de plus de 250 histoires de Mickey depuis 2003. Pour commencer, cinq histoires dessinées par Giorgio Cavazzano et Sandro Zemolin, où Mickey s'aventure, entre autres, au cœur de l'Afrique, au Mexique, mais aussi dans les abysses, et en Grèce. La suite s'annonce plus futuriste et dystopique : assisté de Dingo et du commissaire Finot,

Mickey rencontre à deux reprises le Fantôme Noir, notamment dans Une question de temps, une histoire de voyage temporel. Mickey retrouve aussi son ami, l'extraterrestre Iga Biva ! Certaines histoires sont également dessinées par Casty lui-même, dont la dernière du recueil, qui fait tout de même 90 pages : Le Tsunami Temporel. Le mystère est partout, même en quatrième de couverture où Unique Heritage Entairtainment annonce 12 histoires ! Pourquoi ? UHE souhaiterait éditer un nouveau numéro de Mickey Mystère... Affaire à suivre ! Maxime Gérôme

EN VITRINE EN CE MOMENT

Where's Donald ? Paru le 5 nov. 2019 (10.99 $) PI Kids (États-Unis)

The Complete Life and Times of Scrooge McDuck Paru le 29 oct. 2019 (59.99 $) Fantagraphics (États-Unis)

Les Trésors de Picsou n°49 Paru le 20 déc. 2019 (5.95 €) Dans tous les kiosques

APPEL AUX LECTEURS POUR UNE PROCHAINE RUBRIQUE Vous avez tous des questions sur l'univers de vos personnages préférés... Alors adressez-les au professeur Ludwig von Drake, spécialiste des mystères non résolus en matière de canards. Un seul moyen : un mail à contact@picsou-soir.com avec « Question pour von Drake » en objet.

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DUCKENSTEIN ET AUTRES...

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reizième numéro de la série Mickey Parade Géant, « Duckenstein et autres contes effrayants » compile 6 histoires ayant comme thème commun l’adaptation, à la sauce Disney, de romans assimilés au genre fantastique : du gothique à la fantasy, en passant par le roman de gare, ce numéro paru en novembre 2019 nous livre quelques pépites horrifiques et d’autres bien moins inquiétantes. Duckenstein de Mary Shelduck et Dracula de Bram Topker sont deux adaptations à peine déguisées du Frankenstein de Mary Shelley et du Dracula de Bram Stoker qui font intervenir nos amis canards et souris dans un univers gothique angoissant. Les auteurs, Bruno Enna et Fabio Celoni, excellent à nous raconter avec style ces histoires aux dessins très dynamiques et aux scénarios haletants et astucieusement construits. Plus légers, les deux histoires mettant en scène Fantomius, l’inspirateur de Fantomiald, dans L’incroyable Gong et Becphégor font écho au film King Kong de Merian C. Cooper (qui fait un caméo à la fin) et au feuilleton Belphégor, le fantôme du Louvre d’Arthur Bernède. Plaisantes à lire, elles se contentent de faire évoluer un ancêtre de Donald en gentleman cambrioleur à la Arsène Lupin, sans grands enjeux scénaristiques. Plus prometteur, Donald et le Poêlon Magique convoque avec brio l’esprit de J. R. R. Tol-

LA COUV' DE MITTY

Pour ce deuxième numéro, c'est la très douée Mitty qui a réalisé la couverture. Son parcours est un peu particulier puisqu'elle n'a découvert les canards Disney qu'une fois adulte, en travaillant dans une école primaire. Elle travaille donc peu à peu à enrichir sa connaissance des canards Disney. À 25 ans, elle est évidemment fan de Barks, mais aussi de l'école italienne : Cavazzano, De Vita, Scarpa... Côté scénario, Mitty apprécie Guido Martina (créateur notamment de Fantomiald) et le danois Lars Jensen. Son personnage préféré est celui qui passe son temps à exaspérer Donald : le cousin Gontran Bonheur !

kien et de sa trilogie de l’Anneau grâce au scénariste Gorgio Pezzin, adepte des grandes fresques à la manière Disney, et du dessinateur Franco Valessi dont les décors d’héroïc fantasy font penser à du Frazetta tout en rondeur. Enfin, et plus anecdotique, Le fantôme de Canterville, d’après le roman du même nom d’Oscar Wilde, pèche par sa courte longueur à nous livrer un récit prenant, utilisant des ressorts comiques simplistes et sans âme. Néanmoins de bonne facture, ce hors-série a le mérite de proposer certaines histoires encore jamais publiées en France. On regrettera juste l’utilisation d’un dessin de ET LE PROCHAIN, C'EST QUAND ? Daan Jippes et Ulrich M. Picsou, nos services sont saturés ! Schröder représentant un Des appels viennent de tout le pays pour savoir quand sortira le pro‐ Donald verdâtre affublé chain Picsou Soir ! Répondez ! de boulons en lieu et AVRIL 2020 ! place de l’une des deux magnifiques couvertures de Celoni présentes dans ce volume. Loris Maiolino

De quelle histoire provient cette case dont le texte a été modifié ? Le premier à nous donner la réponse par mail sera cité dans le prochain Picsou Soir !

COMPTE-RENDU

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CULTURE

UN PETIT BOUT DE HOLLANDE À DONALDVILLE ?

On l'a beaucoup dit et on le dira encore : les États-Unis sont un carrefour des peuples et un pays de migrants. Leur population est un véritable patchwork ethnique et culturel. Donaldville, la riante capitale de l'état du Calisota, ne fait pas exception. Même si sa culture est majoritairement de souche anglo-saxonne, on y trouve d'autres influences, comme nous allons pouvoir le découvrir à travers deux manifestations culturelles tout ce qu'il y a de plus pittoresques...

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onnaissez-vous la « Fête de la Mer » annuelle de Donaldville, centrée autour de la grande digue qui empêche la mer d'envahir les terres ? Durant cet événement, les Donaldvillois revêtent des tenues traditionnelles : coiffes blanches à ailettes, jupes amples et tabliers en dentelle pour les femmes, casquettes, vestes noires et pantalons bouffants pour les hommes, et sabots de bois pour tout le monde. Tous

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vont ensemble s'amuser au pied de la digue, décorée de faux moulins à vent et de vases remplis de tulipes. Le pouvoir dévastateur de la mer y est représenté par l'effigie d'un dragon, que les gens huent, certains que leur bonne vieille digue tiendra éternellement. Le soir, chacun se rend au Bal des Sabots de bois, où le meilleur couple de danseurs remporte un trophée. Le clou de la fête, bien sûr, c'est la mise à mort du dragon, assurant une année de sécurité supplémentaire pour la digue. Vous l'aurez compris sans aucune aide, les symboles forts sont tellement nombreux : la digue, les sabots, les tulipes… La Fête de la Mer est de toute évidence d'inspiration néerlandaise, certes un peu stéréotypée. Mais il y a une autre tradition donaldvilloise, beaucoup mieux documentée celle-là, qui témoigne encore plus fortement d'un possible héritage batave : la fête de la Saint-Nicolas. En effet, comme le savent bien nos lecteurs belges (ainsi que certains Français s'ils sont d'Al-

sace, de Lorraine, des Hautsde-France, de BourgogneFranche-Comté, ou encore de Bretagne), c'est le 6 décembre qu'on honore saint Nicolas de Myre, évêque lycien des IIe et IIIe siècles. Si la manière de le fêter varie beaucoup en fonction des régions, un trait commun à ces célébrations est la distribution de cadeaux ou de gourmandises aux enfants. Aux PaysBas spécifiquement, le grand saint débarque d'un bateau venu d'Espagne, monté sur un cheval blanc, devant le peuple réuni en masse pour l'accueillir. Hé bien figurez-vous que saint Nicolas ne réserve pas l'honneur de cette visite qu'aux Néerlandais, puisque les habitants de Donaldville y ont également droit ! Picsou, Donald, les triplés et même l'infâme Lardo ont plusieurs fois croisé son chemin. En vrac, citons un épisode où Miss Tick s'empara de la crosse du bon saint, apparemment source de son immortalité, dans l'espoir d'obtenir le convoité sou fétiche de Picsou par voie de chantage : la bourse ou la vie (de Nicolas) ! Heureusement, comme on s'en doute, le canard le plus riche du monde parvint à résoudre la crise sans renoncer à son « sou-venir » préféré. Notons enfin que Donald interviewe non seulement le grand saint chaque année pour la Gazette de Donaldville, mais qu'il a même plusieurs fois joué les assistants pour lui. Vous l'aurez compris, dans un


Donald en pleine interview avec Saint Nicolas.

pays où le Père Noël semble avoir le monopole de la distribution des cadeaux, il doit bel et bien partager ce rôle avec son lointain cousin européen dans la capitale du Calisota.

de dire, ça n'a rien de surprenant de trouver des traditions hollandaises à Donaldville. Hé bien si, ça l'est tout de même un peu. Pourquoi ? Parce que Donaldville et le reste du Calisota se situent dans la partie sud de la côte ouest des actuels États-Unis (tout le monde n'est pas forcément d'accord là-dessus, mais c'est une autre histoire), or cette zone ne fait pas partie des territoires historiquement liés à la colonisation néerlandaise. Car bien au contraire, c'est au Nord-Est des États-Unis que les Bataves se sont établis ! Sud-Ouest contre Nord-Est, on ne peut pas faire plus opposé. Du reste, nous savons tous que ce sont les Anglais de la Reine Élisabeth Ire qui mirent les premiers la main sur la colline Killmule et ses environs au mois de juin 1579. Mais alors, comment donc expliquer ce mystère ?

Ces deux exemples prouvent que certaines coutumes néerlandaises ont été importées à Donaldville. Mais en vérité, ce n'est pas un cas isolé au pays de l'Oncle Sam. En 2017, quelque 4,1 millions d'Américains se réclamaient entièrement ou en partie d'héritage néerlandais – c'est tout de même, excusez du peu, plus que la population du Nord-Pasde-Calais ! Après tout, les Néerlandais furent les premiers à coloniser le continent américain au XVIIe siècle. (On connaît bien l'histoire de Nouvelle-Amsterdam, qui ne devint New York qu'après sa conquête par les colons anglais, rivaux des colons hollandais, en 1664…) Aujourd'hui encore, les Hollando-Américains forment une communauté importante, avec ses manifestations culturelles On aurait envie de et patrimoniales spécifiques. sauter sur une solution Dans ce cas, seriez-vous tentés évidente : le fondateur

de Donaldville, Cornelius Coot (mieux connu des francophones sous la forme « Cornélius Écoutum »), aurait-il lui-même été néerlandais ou simplement d'ascendance néerlandaise ? Sa blondeur légendaire, qui lui a valu le surnom d'Épi en référence au maïs, n'est-elle pas une caractéristique fréquemment attribuée aux habitants des Pays-Bas ? Hélas, c’eût été trop simple ! En effet, la majorité des documents s'accordent pour dire que Coot est né américain – même s'il existe de rares voix discordantes, qui mériteraient à elles seules tout un article dans un prochain numéro. En outre, nous savons que ses ancêtres sont arrivés en Amérique à bord du navire marchand Mayflower. Or, les quelque cent passagers du Mayflower, des dissidents religieux qui devinrent les fameux « pères pèlerins » si chers aux Américains, étaient tous anglais. D'ailleurs, si Coot avait été issu d'une famille hollandaise, il se serait vraisemblablement appelé Cornelis, qui est la forme néerlandaise du prénom, et pas Cornelius. Cependant, il faut tout de même

Cornelius « Épi », blond mais pas batave.

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noter que les dissidents anglais du Mayflower avaient longuement séjourné aux Pays-Bas, d'abord à Amsterdam puis à Leyde, avant de s'embarquer pour le nouveau monde… Se pourrait-il que certains d'entre eux aient pris quelques bataves habitudes pendant leur exil, habitudes qu'ils auraient amenées avec eux jusqu'en Amérique ? C'est hélas impossible à savoir, mais l'hypothèse laisse songeur. En vérité, il existe une autre explication, qui semble plus probable parce qu'elle a le mérite d'être documentée. Il se trouve qu'en 1870, une association de propriétaires acheta dans le comté de Merced, en Californie, une belle vallée de terre fertile, mais sans eau. On y introduisit des colons hollandais, quatorze familles de fermiers aisés, qui travaillèrent à l'irrigation et à la culture des sols. Or, la Californie se situe, comme le Calisota, dans la partie sud de la côte ouest étasunienne. Mieux encore, nous savons que les deux états sont limitrophes – Donald a d'ailleurs un jour emmené ses neveux faire un peu de tourisme en voiture du côté de Los Angeles, souvenez-vous. Il n'est dès lors pas difficile d'imaginer que certains de ces colons de la fin du XIXe siècle aient fini par déménager dans le Calisota voisin, emmenant dans leurs valises la Saint-Nicolas et la Fête de la Mer. Les traditions hollandaises de Donaldville seraient donc relativement jeunes, elles auraient eu moins de cent ans dans les années 1950, à l'époque où se déroulent les grandes épopées barksiennes. Cela n'enlèverait,

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Image réalisée en 2012 pour une série de timbres rendant hommage à toutes les provinces des Pays-Bas (ici la Hollande-Méridionale), à l'occasion des 60 ans du magazine Donald Duck Weeblad.

bien sûr, rien à leur sincérité, mais permettrait en tout cas d'expliquer leur apparente incongruité. Connaîtra-t-on jamais le fin mot de l'histoire ? Ce serait formidable. Mais depuis que Popop travaille à mitemps à la Bibliothèque centrale de Donaldville, il n'y a plus moyen d'accéder au coffre contenant les archives des années 1870 : il paraît qu'il lui sert à caler une armoire bancale… En attendant, comme on dirait à Amsterdam, Tot ziens à tous et toutes ! Alban Leloup RÉFÉRENCES – Carl BARKS, Le héros de la digue, 1964 (W WDC 288-01). – Frank JONKER et Bas HEYMANS, Kasteel van Sinterklaas, 2006 (H 26057). – Jan KRUZE, Ben VERHAGEN, Guido MATENA, Het geheim van Sinterklaas, 1995 (H 95022). – Jules PELTZER, « Colonisation et émigration », in Bulletin de la Société Royale Belge de géographie, 1892.

– Oscar TEN HOUTEN, Carmen PÉREZ et Jordi ALFONSO, La quête de Nicolas, 2008 (H 28198). – UNITED STATES CENSUS BUREAU, « People Reporting Ancestry ». – Matteo VENERUS et Roberto VIAN, Aux origines de Donaldville, 2012 (I TL 2928-2).

Appel à la rédaction de Picsou Magazine La dernière publication française du Héros de la digue, l'histoire qui a inspiré cet article, date de mai 2000, soit il y a presque 20 ans ! Cette histoire, à part dans l'œuvre du grand Carl puisque, une fois n'est pas coutume, elle transpose les canards bien loin de leur unviers américain habituel, est pourtant un classique. Ce serait un beau cadeau de Noël que de la republier pour la faire découvrir aux nouvelles générations, et redécouvrir aux confirmés !


CAN-ART

IN UNCLE WALT’S COLLECTERY

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ette peinture de Barks fut réalisée en 1984, et mesure vingt pouces de largeur contre vingt-cinq pouces de hauteur. Elle représente l’une des nombreuses collections de Picsou, mais bien différente de ses luxueux amas de pierres précieuses ou de trésors rapportés des quatre coins du monde. C’est une collection d’ objets liés à l’univers Disney : comme l’indique le titre du tableau, il s’agit de la « collection de l’Oncle Walt ». Picsou et ses neveux entourent un mannequin de Mickey Mouse, qu’ils observent méticuleusement, tel un objet d’art. Donald tient un masque et une marionnette à son effigie. Le neveu en vert, lui, tient le premier numéro de Walt Disney’s Comics and Stories, daté d’octobre 1940, avec sa célèbre couverture dessinée par Hank Porter. Donald y fait un clin d’oeil malicieux, incitant le lecteur à ouvrir le magazine. On remarque une caisse de vieux comic books Disney, où l’on reconnaît aisément le trente-et-unième numéro de Walt Disney’s Comics and Stories, daté d’avril 1943, où est paru la première histoire de Barks dessinée pour ce magazine, Des couacs et des crôôôas. On peut également y apercevoir le neuvième numéro de Four Color Comics, d’octobre 1942, où est paru la toute première histoire de Barks, Donald et le trésor du pirate ! Serait-ce un hommage de l’Homme des canards à ses toutes premières histoires ? Pour autant, on peut voir une multitude d’autres références à

l’univers Disney dans ce tableaux : sur des étagères posent de nombreuses figurines, à l’effigie de Grand Loup, des Trois Petits Cochons, de Dingo, José Carioca, Jiminy Cricket, Pluto… On remarque même une statuette de Donald tel qu’il était dans Une petite poule avisée. Des pantins de Pinocchio et de Dumbo sont suspendus au plafond, et Blanche-Neige et Bambi semblent observer les canards d’un air interrogateur. De nombreux cadres représentant différents personnages Disney sont accrochés aux murs, tout comme une affiche du célèbre (et révo-

lutionnaire) film Fantasia, sorti en 1940 ; et un vitrail à l’effigie de Daisy, aux couleurs vives et féminines trône en arrièreplan. L’œuvre de l’Homme des canards regorge encore d’une multitude de détails, si bien qu’il serait impossible de tous les relever. Néanmoins, Barks rend ici un véritable hommage à tous l’univers Disney, un univers où il a laissé sa marque avec son oeuvre colossale, bien qu’il n’ait jamais réellement obtenu la reconnaissance qu’il aurait méritée pour son travail. Soupic

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TOURISME DONALDVILLOIS

LE CHÂTEAU DU DUC DÉMENT DE DONALDVILLE Avec cette deuxième étape de notre visite de Donaldville, nous allons découvrir un autre bâtiment emblématique de la cité des canards : le célèbre château du Duc Dément, l'un des monuments les plus sinistres et les plus mystérieux de la capitale du Calisota.

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n effet, à l’instar de la cathédrale de NotreDuck (voir Picsou Soir n°1), il semble étrange de découvrir ce monument médiéval dans une ville relativement moderne, dans une Amérique colonisée par les Européens seulement à partir de 1492. Ce château est de plus rempli de nombreux passages secrets et pièges machiavéliques, ce qui accentue ce côté mystérieux et sinistre. Quelle est donc l’origine de cet étrange château médiéval ? UN MYSTÉRIEUX CHÂTEAU

Pendant longtemps, les fans n’avaient que très peu d’informations sur le mystérieux Duc Dément, qui fut à l’origine de ce château. On ne

disposait que d’une seule représentation de celui-ci, dans un portait accroché sur un mur du château, dans La maison diabolique de Carl Barks. La question que se posaient tout naturellement les fans était comment un tel château médiéval pouvait exister dans une ville américaine ? Et surtout, qui était ce mystérieux Duc Dément, dont la réputation semblait être assez négative, étant donné son nom. Ils en déduisirent que le château avait pu être construit au XVIe siècle. En effet, en 1579, Francis Drake accostait sur les côtes donaldvilloises pour y fonder le Fort Drakeville, futur Fort Donaldville, sur la colline Killmule. Le Duc Dément pouvait donc avoir fait partie de son équipage. Cela pourrait correspondre avec les vêtements que portait le Duc Dément sur l’unique portrait dont on disposait de lui, qui laissait penser que le personnage avait vécu à la Renaissance.

Lord Quackett, alias Fantomius, personnage ayant poussé Donald Duck à devenir Fantomiald. Le véritable nom du Duc Dément serait Richard Quackett : il s’agirait donc d’un ancêtre de Fantomius. Il débarqua effectivement sur le territoire américain en 1579, avec Sir Francis Drake. Richard Quackett vola alors une partie du butin que Francis Drake devait donner à la Reine d’Angleterre Elisabeth Ire. Avec cet argent, il acquit différents terrains autour de la future Donaldville, et construisit notamment le fameux château du Duc Dément. Il construisit également le château des Trois Tours et le lugubre manoir de Valle Tetra, d’autres étranges monuments médiévaux aux alentours de Donaldville, qui apparurent dans plusieurs histoires de

UN PERSONNAGE MACHIAVÉLIQUE MAIS INVINCIBLE

Le portrait du Duc Dément

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Cette hypothèse fut confirmée par Marco Gervasio dans sa série dédiée au personnage de

La construction du château


Fantomiald. Francis Drake retourna en Angleterre à la suite de cet incident, mais Quackett resta sur place avec quelques colons pour devenir le mystérieux Duc Dément. Cet effrayant personnage disposait de dons remarquables dont il se servait avec de très mauvaises intentions, comme celui qui lui permettait d’imiter n’importe qui à la perfection… Il sombra rapidement dans la folie, dévoré par la cupidité. En 1585, Francis Drake décida de retourner à Drakeville pour récupérer le butin que lui avait soutiré le Duc Dément. Néanmoins, ce dernier apprit de la part de son ami le Comte de Malasorte le retour de Drake, et réussit à cacher le trésor et à disparaître totalement avant que le corsaire britannique ne le retrouve : Drake ne put ainsi retrouver le trésor manquant1.

Le château du Duc Dément à l'origine.

vestige de son passage fut son permit de suivre le canard à château médiéval truffé de travers l’obscurité de la nuit. Il pièges2. les emmena directement au château, et là-bas, les Rapetou UNE CACHETTE PARFAITE l’assommèrent ce qui lui proe Ainsi, au XX siècle, Balthazar voqua une amnésie. Picsou se Picsou décida de cacher sa for- retrouva alors sans savoir où il tune dans le château du Duc était, et où était caché son arDément, en prévision du gent. Mais les bandits tom« Jour R », le jour où les Rape- bèrent vite dans l’un des tou devaient sortir de prison. Le nombreux pièges dont était plan fonctionna à la perfection, truffé le château, et y furent les bandits ne comprenant pas bloqués. Finalement, Picsou put où était passé l’argent, en dé- retrouver où était caché son couvrant le coffre du milliar- argent avec l’aide de ses nedaire vide. Ils espionnèrent le veux, et les Rapetou furent arcanard en espérant qu’il ré- rêtés3. vélerait la cachette, mais celuiSoupic ci prenait de nombreuses précautions. Cependant, son NOTES argent lui manquait, et il déci- 1 Lire Marco GERVASIO, Le Trésor da de retourner au château de Francis Drake, 2016 (I TL bien qu’il était suivi par les 3139-1). bandits. Ses neveux durent 2 Lire Marco GERVASIO, Dolly PaLe Duc Dément et le comte de alors l’enfermer pour l’en em- prika, 2017 (I TL 3194-1P). Malasorte pêcher, mais le canard réussit à 3 Lire Carl BARKS, La maison s’échapper. Les bandits ver- diabolique, 1966 ( W US 63-02). Le Duc Dément s’était en réalisèrent sur lui une substance té réfugié au manoir de son phosphorescente, ce qui leur ami Duckermensil, qui était probablement un autre riche anglais arrivé avec l’équipage de Francis Drake dans la région. Le corsaire et ses hommes poursuivirent le Duc Dément, qui dut fuir par un passage secret du manoir de son ami. Depuis ce jour, le Duc disparut totalement, et le seul

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BARKSOLOGIE

LES EXPERTS À DONALDVILLE

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ans son oeuvre prolifique de près de 700 histoires, Carl Barks a pu traiter une bonne partie des caractéristiques du personnage de Donald Duck : sa malchance, sa sympathie, son entourage, ses valeurs, etc. Et il a en particulier développé le rapport de Donald au travail. Un rapport qui a d'ailleurs enDonald dans son usine de margarine. suite très souvent inspiré ses successeurs, tant il semble être vrier dans une usine de master » revient souvent en margarine, ce dernier n'occupe version originale) dans un doun ressort comique efficace. presque jamais le même em- maine bien précis. Il est acploi d'une histoire à l'autre. Ce- compli et épanoui dans son DONALD LE GAFFEUR Le point de vue le plus partagé la le conduit la plupart du travail, faisant ainsi la fierté de par les auteurs au sujet du tra- temps à être déconsidéré par son entourage. Ces histoires vail fait de Donald un gaffeur, son entourage : en caricatu- font partie de ce que les angloincapable de mener à bien ce rant, on peut dire que Daisy a saxons appellent le cycle qu'il a à faire. L'histoire Motel honte de le présenter à ses « Brittle Mastery of Donald Duck en est l'exemple parfait. amies, que ses neveux le com- Duck » (qui pourrait se traduire Le canard est ainsi célèbre pour parent aux parents de leurs par « fragile maitrise de Donald sa capacité à ne pas rester au camarades (ce qui transparaît Duck »), du nom d'un album même poste plus d'une journée dans plusieurs histoires de Gladstone de 1988 reprenant entière, un fait qui a même Barks comme Charmeur de 6 histoires d'expertise du inspiré une célèbre série de serpents), et que Picsou ne le maître des canards. C'est à ce gags : les « Petits boulots » de trouve pas à sa hauteur. Bien cycle que nous allons nous inDonald, publiés chaque se- sûr des exceptions existent, et téresser plus en détail, à tramaine dans le Journal de Mi- en premier lieu les histoires de vers quatre éléments : la ckey depuis les années 1990. Don Rosa (la conclusion de Et si formation, le savoir-faire, la reLes histoires montrent en gé- Donald n'existait pas ? en est connaissance et la chute. néral que le rapport de Donald un bon exemple), mais ce derau travail est difficile, au nier fait partie de ceux qui ont contraire d'ailleurs de celui de développé l'aspect positif de la Picsou ou de Riri, Fifi et Loulou, psychologie de Donald et reste qui sont plutôt caractérisés, un point de vue minoritaire. De eux, par leur abnégation et leur manière générale, Donald est efficacité : Picsou est l'idéal- donc présenté au lecteur type du self-made-man améri- comme celui qui n'arrive à rien cain qui a réussi sa vie, et les dans son travail. trois neveux – à travers leur place chez les Castors Juniors – Or, on peut justement remarn'échouent pratiquement ja- quer un Donald très différent mais. D'ailleurs, à part chez dans certaines histoires de une partie de l'école scandi- Barks : le canard est alors un nave pour qui Donald est ou- expert ou un maître (le terme «

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est devenu expert : on peut Contrairement à ses petits donc en déduire que dans ces boulots habituels, quand Do- cas, il a appris son métier sur le nald joue les experts, il doit tas. s'appuyer sur une solide formation car ses nouvelles LE SAVOIR-FAIRE tâches demandent des compé- Dans chacune des histoires tences assez précises. Or, il est d'expertise, Barks montre admis (ou sous-entendu) dans l'étendue du savoir-faire noula plupart des histoires que Do- vellement acquis de Donald et nald n'a pas fait d'études. Deux s'en sert pour divertir. D'abord, possibilités s'offrent alors à le canard utilise des instrunous : soit il est autodidacte, ments très sophistiqués. Roi soit il fait de la formation conti- des coiffeurs nous offre à voir nue. Une réponse est dévelop- quelques-uns de ces instrupée dans Professionnel de la ments dans le domaine de la beauté ! où l'on apprend que coiffure : une meuleuse pour aiDonald suit des cours du soir guiser les moustaches, un copour devenir esthéticien et ou- mic book qui propulse du gaz vrir son « salon de charm » (en soporiphique pour endormir les français dans le texte). D'après enfants trop agités, ou encore la première case de Roi des dé- un taille-haie pour les clients à molisseurs, Donald semble forte masse capillaire. Riri, Fifi avoir appris son métier de dé- et Loulou admettent même molisseur professionnel dans que leur oncle « tond les chedes ouvrages sur la chute de veux et taille les favoris en Rome (en 476), de Carthage scientifique ». Dans un autre (de 149 av. J.-C. à 146 av. J.-C.) domaine, Le roi de la fourrière et de Troie (autour du XIIe siècle nous montre une panoplie de av. J.-C.). gadgets destinés à attraper les chiens en liberté, dont un faux trottoir enrouleur, une bouche d'incendie piégée et divers appeaux. LA FORMATION

Les lectures de Donald dans l'histoire Roi des démolisseurs.

Dans la version originale de Docteur Cloche !, les trois neveux nous apprennent que leur oncle est devenu expert en réparation de cloches grâce à un « two-days course » (un stage de deux jours). Dans d'autres histoires en revanche, comme Le roi de la fourrière ou Roi des coiffeurs, il n'est fait aucune mention de comment Donald

Le fameux « trottoir enrouleur » pour piéger les chiens.

Donald fait aussi face à des demandes parfois incongrues : dans Maître de la météo où il incarne un expert capable de faire tomber la pluie sur commande, il est sollicité par un

Donald découpant un nuage en forme de croix pour son client.

client qui veut exactement 5 cm d'eau sur son champ en forme de croix, et un autre qui demande 3,5 cm de crachin sur ses groseillers, sans mouiller le linge qui sèche dans son jardin. Et Donald réussit. L'histoire Le maître verrier nous fait voir plusieurs clients amusants : un amateur de voitures de collection a besoin de réparer un phare du siècle dernier, et la fortunée Mme Richassoué a cassé le bocal de son poisson rouge. Dans les deux cas, Donald n'hésite pas à se servir d'outils perfectionnés. Enfin, dans Manager déménageur !, il doit déplacer la fille d'un client mais celle-ci est scotchée au téléphone (filaire à l'époque) du matin au soir : Donald branche donc un câble de rallonge pour transporter la jeune fille tout en lui permettant de rester au téléphone. La description du savoir-faire de Donald et des commandes des clients est de manière générale un moyen pour Barks de faire rire le lecteur d'une autre façon que celle qu'il utilise d'habitude : un rire bienveillant et pas moqueur, souvent issu d'un comique de situation. LA RECONNAISSANCE

Alors que Donald est la plupart du temps la risée de son entourage ou la honte de ses neveux, lorsqu'il est un expert il

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Donald acclamé par la foule après avoir démoli le Vieux Fort Indomptable.

devient au contraire un héros. Il est souvent félicité par ses clients qui le recommandent, favorisant alors son succès. Professionnel de la beauté ! montre une succession de clients satisfaits, dont Mme G. Lapokitomb Epaklapo Dayeur qui promet de parler du salon de Donald à toute la ville. Dans Docteur cloche !, l'oncle Picsou est très satisfait de la réparation de ses caisses enregistreuses par Donald et n'hésite pas à le qualifier de « génie de la sonnerie ». Il peut même arriver que le maire en personne ait à féliciter Donald. Ainsi, dans Roi des démolisseurs, la mairie fait appel à lui pour détruire le Vieux Fort Indomptable. Après sa réussite, Donald est acclamé dans tout Donaldville et les habitants se précipitent pour lui commander des démolitions. De même, dans l'histoire Le maître verrier, alors qu'il se rêve littéralement sous les feux des projecteurs, enthousiasmé par les commentaires de ses clients, Donald est chargé de réparer l'horloge géante de la tour de télévision, et l'opération est retransmise en direct à la télévision locale.

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LA CHUTE

Cependant, si Donald réussit pendant un temps, son habileté à tout faire échouer le rattrape très souvent. Cela peut être le simple fait de la malchance comme dans Roi des démolisseurs où Donald se trompe de maison à raser à cause d'un moustique venu se poser sur son bon de commande, ou dans Le maître verrier où il a simplement mal réglé son appareil à broyer le verre et détruit ainsi les vitres de tout Donaldville. Sa colère peut aussi le pousser à utiliser son savoir-faire pour nuire : dans Maître de la météo, Donald apprend que Daisy va pique-niquer avec le cousin Gontran et cherche à se venger en provoquant un violent orage. Dans ce dernier cas, Donald est contraint de s'exiler à Tombouctou, comme à la fin

La vitre de l'horloge détruite.

de Roi des démolisseurs où il se réfugie au pôle Nord. Enfin, il arrive aussi que Donald ne rate pas tout : dans Docteur cloche !, par exemple, il sauve sa famille et garde son travail.

Donald expert paysagiste !

Donald n'est donc pas seulement le colérique canard que l'on a l'habitude de rencontrer dans la plupart des histoires, mais est aussi de temps en temps un expert renommé. En digne héritier de Carl Barks, Don Rosa s'est aussi prêté à l'exercice dans l'histoire Maître jardinier où Donald incarne un paysagiste professionnel et a pour tâche de s'occuper du jardin du maire de Donaldville. Mais vous devinez évidemment comment cela se termine. Andrés de Fonollosa


BD

Pensée positive

par Stefan et Thea Binter & David Bühring, 2013 La vie devient plus heureuse quand on adopte la pensee positive ! Il suffit de croire fermememnt en quelque chose pour que cela ' ' ! devienne realite

PENSÉE POSITIVE '

Un exemple : Supposons que vous cherchiez une place de parking pour garer votre voiture ! Vous la trouverez si vous vous dites qu'il y en a une au coin de la rue !

' Peut-etre bien que lE professeur a raison...

Je ferais mieux de suivre sa ' methode maintenant !

'

'

J'aimerais une place ou me garer tout de suite ! Pensons positif : ' je suis sur qu'il y en a une dans la rue

Mais Que vois-je ? Une place de parking !

Professeur ?!

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CARTE BLANCHE

LES FAN-ART DES LECTEURS Envoyez-nous vos plus belles Œuvres par mail à l'adresse contact@picsou-soir.com En précisant votre nom ou pseudo et éventuellement le titre de votre dessin. On a hâte de vous lire ! La case originale de

Barks.

Un Picsou prêt à tout pour parvenir à ses fins, signé Mikkel Hagen, artiste norvégien que vous avez pu découvrir dans notre numéro de septembre 2019. Le dessin est inspiré d'une case de l'histoire Les mystères de l'Atlantide, grand classique de Carl Barks paru pour la première fois en 1954. « Je vais faire en sorte que les politiciens le fassent pour moi ! Ha ha, c'est si simple quand on les a dans sa poche ! »

Donald, Panchito Pistoles et José Carioca, alias Les Trois Caballeros, dans un fan-art signé Mitty qui a aussi réalisé la couverture du numéro que vous êtes en train de lire ! Comme souvent, José aide ses amis... à sa manière. C'est l'occasion de revenir rapidement sur ce personnage créé en 1942 et qui connaît une immense popularité au Brésil où il est surnommé « Zé ». Un succès si fort qu'ont été réalisés plusieurs remakes des histoires de Barks où José prend la place de Donald. Tous les dessins présents sur cette page ont été autorisés de publication par leurs auteurs.

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L'hommage de Salemaru et Toots réalisé en juin dernier pour les 85 ans de Donald Duck ! Essayez de retrouver les diverses références à la carrière de notre canard préféré. Vous pouvez remarquer entre autres : le casque d'or, le costume de Fantomiald, une toile de Barks, un cadre avec les deux autres caballeros, l'étoile de Donald sur le Walk of Fame, une photo de Donald à ses débuts en dessin animé, le tartan des McPicsou... La nouvelle Bande à Picsou a beaucoup inspiré Gkenzo qui nous livre ce magnifique fan-art. Picsou et Zaza ont l'air bien plus préoccupés par le rubis qu'il viennent de trouver que par ce qui arrive à Riri, Fifi et Loulou !

Notre Picsou semble avoir une idée en tête, c'est ce que nous montre en tout cas ce dessin du jeune Merlin Delrieu.

Picsou aime plonger dans son or comme un marsouin, y creuser des galeries comme une taupe... Enfin, bref, vous connaissez la suite ! Un dessin signé HenLP.

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BD

Howard et Donald par Gaucelm (a.k.a. Orora), 2014

S U I TE

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S U I TE

LES VILAINS PETITS CANARDS Le gag que vous venez de lire ritains qui veulent interdire la nécéssite probablement une nudité animale, Howard se réfugie chez un certain Wally petite explication. Sidney (parodie à peine cachée de Walt Disney), un tailleur qui HOWARD THE DUCK lui propose de l'habiller. Howard se laisse persuader et Sidney lui fait essayer plusieurs costumes, dont deux qui devraient vous évoquer quelque chose (voir ci-dessous)... Il finit par adopter un complet classique qu'il gardera définitivement. Certains auront sûrement reconnu Howard the Duck, un autre canard anthropomorphe apparu dans les années 1970 chez Marvel Comics. À l'époque, sa trop grande ressemblance avec Donald lui vaut d'ailleurs une menace de poursuite judiciaire de la part de Disney. Résultat : Marvel est contraint de redessiner Howard selon une grille fournie par Disney ! Il doit entre autres porter un pantalon, pour bien le différencier de son cousin en vareuse. Les scénaristes vont expliquer le changement d'apparence d'Howard (et critiquer Disney au passage) dans une histoire1 : alors qu'il est poursuivi par des militants pu-

Fagaly dans le comic book Jolly Jingles, Super Duck (surnommé « the Cockeyed Wonder ») est d'abord une parodie de Superman (d'où son premier costume, bleu et rouge), mais passe rapidement à des aventures plus classiques type-Barks. Il adopte alors des habits verts et rouges, justement pour se démarquer de ses débuts de super-héros.

Il évolue dans son propre magazine de 1944 à 1960, mais continue à faire de courtes apparitions. Un peu comme Donald, il est entouré de sa fiancée, Uwanna, de son neveu, Fauntleroy (sic) et doit faire face à un rival, Dapper. Andrés de Fonollosa

En 1986, Marvel produit une adaptation au cinéma du héros de comics : Howard... une nouvelle race de Héros (dont Donald tient la cassette VHS dans la première case du gag) mais le film est descendu par la cri- NOTES 1 tique. Bill MANTLO, Gene COLAN, Kllaus JANSON, Animal Indecency!, SUPER DUCK 1979. Créé en 1943 par un certain Al

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BD

Coupure romantique par Stefan Binter & David Bühring, 2013

Donald m'a invitee a diner pour ce soir ! J'espere qu'il va s'en sortir cette fois !

Daisy, Mon tresor ! Je suis ravi que tu sois deja la ! suis-moi dans le jardin !

Un diner aux chandelles au clair de lune ! Comme c'est romantique !

Un buffet froid et des petits fours ! Tu sais vraiment t'y prendre avec les femmes, Donald !

Ah... Je ne savais pas que Donald pouvait etre aussi romantique !

D'ailleurs, je suis contente que tu te sois souvenu que je suis au regime en ce moment !

Une chance que le courant ait ete coupe aujourd'hui finalement !

Euh... Oui, bien sur !

Ce gag et celui de la page 15 sont issus d'un numéro du Bertel-Express, fanzine allemand entièrement en ligne et avec qui nous démarrons une joyeuse collaboration ! > bertelexpress.blogspot.com.

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