Playsound le Mag #8

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MAGAZINE DÉDIÉ À LA CULTURE ROCK • N u m é ro 8 • www. pl a y s o u n d . f r • Ma r s 2 01 3 • Gr at u i t

CHRONIQUES BIFFY CLYRO OPPOSITES

FOALS HOLY FIRE

INTERVIEW THE JOY FORMIDABLE

LIVE REPORT ALL TIME LOW

FALL OUT BOY :

RETOUR SUR LE COME-BACK DE L’ANNÉE 2013 ET AUSSI : THE PLASTIC PEOPLE OF THE UNIVERSE • THE STROKES • MY CHEMICAL ROMANCE • PHOENIX • JACK WHITE • THE VIRGINMARYS • HIM • PALMS • STONE SOUR • MEGADETH • FRANK TURNER • ALKALINE TRIO • SOUND CITY • DEFTONES CHRONIQUES • NEWS • TALENTS • DOSSIERS • AGENDA...


PS MAG #8

PSMAG SOMMAIRE 03 PLAYLIST 04 ILS ONT FAIT L’HISTOIRE DU ROCK : THE PLASTIC PEOPLE OF THE UNIVERSE

06 ÇA N’ENGAGE QUE MOI 07 PHOTO DU MOIS 08 ACTUALITÉS 10 INTERVIEW :

NUMÉRO 8 • MARS 2013 RÉDACTEUR EN CHEF YANNIS MOUHOUN CO-DIRECTEURS DE PUBLICATION SAMI ELFAKIR FABIEN GALLET RÉDACTION MAG MATTHIAS MEUNIER FABIEN GALLET SAMI ELFAKIR MARINA LAY ELIE DIB DORIAN COLAS CELIA SOLSKEN MATHIEU ROLLINGER MARIE-AUDREY ESPOSITO EMMANUEL VAN ELSLANDE MARTIN VAN BOXSOM HUGUES HIPPLER LEA BERGUIG CYRIELLE LE PARC MAXIMILIEN DE BOYER ALINE THOMAS

THE JOY FORMIDABLE

12 TALENTS 13 ZOOM TALENT : VIRGINMARYS

14 FOCUS : LIVERPOOL, LA GRANDE SOEUR

15 ILS L’ONT DIT 16 DOSSIER :

GRAPHISTE MATTHIAS MEUNIER PHOTOGRAPHE FANNY SCHNEIDER

LE RETOUR DE FALL OUY BOY

18 LIVE REPORT :

CONTACT MAG@PLAYSOUND.FR

ALL TIME LOW

SITE WEB WWW.PLAYSOUND.FR

20 PHOTO DU MOIS 21 CHRONIQUES 24 DÉBAT :

- TOUS LES MOIS Playsound est une plateforme créative de découverte, d’actualité et de chroniques couvrant les différentes facettes de la culture rock au sens le plus général du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numérique via une plateforme dédiée à la promotion de jeunes talents.

LES COME-BACK À RÉPÉTITION

25 AGENDA

Vous pourrez retrouver la majeure partie des dossiers, articles et papiers publiés dans ce mag 15 jour après sa sortie sur notre site web. RECRUTEMENT OUVERT : www.playsound.fr UN PROJET DE : Association Médias Culture www.association-medias-culture.fr

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PS MAG #8

T S I L Y A PL 1. FALL OUT BOY

- LIGHT EM UP

2. YOUNG BOYS - SIN FANG 3. ALKALINE TRIO - TORTURE DOCTOR 4. CHVRCHES - RECOVER 5. INDOCHINE - BLACK CITY PARADE 6. PHOENIX - ENTERTAINMENT 7. JOHNNY MARR - UPSTARTS 8. STONE SOUR - DO ME A FAVOR 9. THE STORY SO FAR - RIGHT HERE 10. FOXYGEN - SAN FRANCISCO

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PS MAG #8

ILS ONT FAIT L’HISTOIRE DU ROCK Le rock est souvent présenté comme un mouvement musical révolutionnaire par bien des aspects. Principalement pour son style, son impact sur les mentalités mais moins souvent au niveau politique. Et si plusieurs groupes ou chanteurs – type John Lennon – prennent parti pour certaines causes, peu d’entre eux sont des acteurs directs de l’histoire, celle avec un grand H. C’est le cas de The Plastic People of The Universe. En 1968, Prague connait un souffle de liberté après 20 ans de communisme. Mais les réformes libertaires d’Alexander Dubcek prennent fin avec l’entrée des chars soviétiques en Tchécoslovaquie, le 21 août de la même année. Occupée par les soldats du Pacte de Varsovie, Prague se rebelle mais les révoltes et les immolations volontaires de deux jeunes étudiants n’y changeront rien. Face au gant de fer soviétique de Brejnev (chef de l’URSS de 1966 à 1982), les intellectuels et les démocrates se cachent. Le monde de l’underground est né. Un univers auquel appartient The Plastic People of the Universe (PPU). Entre 1968, année de sa création, et 1988, ce groupe devient le symbole de cette culture cachée, avant de devenir involontairement un des initiateurs de la “Charte 77”, texte fondateur de la Révolution de velours de 1989. SYMBOLES MALGRÉ EUX. Au départ, PPU n’est pas un groupe “politique”, et ne le sera jamais

vraiment d’ailleurs. Dans une interview donnée à Richie Unterberger* en 1997, Milan Hlavsa (1951 – 2001), bassiste et fondateur du groupe, explique que PPU “a émergé comme une centaine d’autres formations. Nous aimions juste le rock et nous voulions être célèbres.” Le musicien confesse également que l’invasion de l’armée du Pacte de Varsovie n’avait pas “influencé la création du groupe.” Avant d’ajouter que PPU “n’avait pas reflété (dans leur musique, ndlr) les causes ou les effets de l’invasion. Nous l’avons juste intégré comme une dure réalité. Par ailleurs, Ivan Jirous (producteur du groupe, ndlr) et plein d’autres amis, qui étaient bien plus familiers que moi avec la politique, nous assuraient que la situation (fin 1960, début 1970, ndlr) ne pouvait pas durer plus de 5 ans, et que nous pouvions y survivre clandestinement”. Seulement, le lustre s’est transformé en une double décennie. Malgré cette passivité politique affichée, la bande de Milan Hlavsa rentre très vite dans le collimateur du pouvoir. Ce dernier annule sa licence professionnelle, passe-droit indispensable pour jouer sur scène, dès 1970. Car aux yeux des instances tchèques, PPU est le symbole d’une culture indomptable portée par la musique rock occidentale et les cheveux longs – symbole évident d’insoumission des deux côtés du Mur de Berlin. Mais cette importante sanction envers un groupe “normal” va très vite se retourner contre le pouvoir central pragois. En effet, si PPU avait son petit succès 4

au début de son existence, son aura a réellement grandit avec la multiplication des sanctions. PPU passe ainsi du statut de simple bon groupe à celui de symbole en quelques années. Et devient par la même occasion une sorte d’ennemi de l’intérieur. Notamment à cause de ses fréquentations. RÉPRESSION ET CRÉATION Musicalement, les Plastic se rapprochent du rock décalé et psyché des Doors et de Frank Zappa, génial guitariste américain un peu fou. Au début, le groupe fait d’ailleurs des reprises de chansons anglophones avec Paul Wilson au chant, un Canadien alors en poste à Prague. Mais tout change dès 1972. Wilson quitte le groupe, et PPU chante désormais dans sa langue natale. Et en 1973, le dramaturge et philosophe Egon Bondy participe à l’écriture des textes du groupe. C’est à partir de là que les choses se compliquent pour le groupe. Pourquoi ? Car Bondy est tout simplement un opposant politique reconnu. Du coup, cette collaboration s’avère à la fois dangereuse et fructueuse au cours de l’année 1974. En mars, PPU attire – illégalement – les jeunes pragois pour un concert à Ceske Budejovice, dans le sud de la Bohême. Une manifestation qui se termine dans les cris et dans le sang. Tous les spectateurs sont renvoyés manu militari dans les trains, et plusieurs fans sont arrêtés par la police. Mais PPU ne se décourage pas et sort son premier album studio au mois de décembre : Egon


PS MAG #8 Bondy’s Happy Hearts Club Banned (en référence au célèbre Sgt. Pepper’s des Beatles). Grâce à cette répression et leur premier “vrai” CD, PPU devient donc le symbole de l’opposition au communisme. Simplement parce qu’ils osent jouer et chanter leurs compositions, sans jamais toutefois se présenter comme le leader d’une quelconque jeunesse révolutionnaire.

LE DÉCLIC PPU est désormais la cible du pouvoir. Ivan Jirous et le saxophoniste Vratislav Brabenec sont condamnés à plusieurs mois de prison en 1976 pour “trouble de la paix en bande organisée”. Brabenec est même contraint à l’exil en 1982. Paul Wilson, l’ancien chanteur canadien est expulsé. Mais ces répressions de 1976 ont le mérite de servir de déclic, et poussent les opposants politiques

à se réunir pour soutenir PPU. Menés par Václav Havel, ces derniers rédigent une pétition, intitulée “Charte 77”, qui commence à circuler au mois de janvier 1977. Ce texte illégal devient alors le manifeste de la future Révolution de velours (novembre-décembre 1989) qui mettra fin au régime communiste et portera Václav Havel au pouvoir. Finalement, le groupe se dissout en 1988 alors que le pouvoir lâche du lest. Mais la bande se divise autour des compromis exigés par les divers festivals, ou clubs, pour qu’ils puissent se produire légalement sur scène. “Nous avions reçu une proposition pour jouer dans un club de Brno, explique Milan Hlavsa, à la condition de mettre ‘un groupe de Prague’, et non le nom du groupe, sur les posters du concert.” Cette situation, jugée inacceptable pour certains Plastic, gangrène le groupe et met fin à l’histoire de PPU. Il faut attendre 1997, et l’appel du président Havel, pour revoir The Plastic People of The Universe se former pour les 20 ans de la “Charte 77”. Depuis, The Plastic People of The Universe traîne une image de révolutionnaire (au sens propre du terme) alors qu’il n’en a été qu’un simple acteur. Un simple groupe de rock. *biographe de plusieurs groupes de rock, http://www.richieunterberger.com/hlavsa.html Maximilien de Boyer

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“ÇA

” I O M E U Q E G A G N E ’ N

BERTIGNAC NE RÉPOND PLUS

Il est possible que l’on m’accuse de cracher dans la soupe populaire, tant The Voice atteint des sommets d’audiences avec près de 9 millions de téléspectateurs ce soir-là, soit 38,1% de part d’audience. Mais je ne suis pas le seul à penser que ce genre de casting géant, c’est comme les surprises de Kinder, le jouet à l’intérieur est bancal et a une durée de vie de deux semaines.

En perte de notoriété et de revenus depuis que ton groupe a raccroché, je ne sonderai pas tes motivations. Mais n’y avait-il pas pour un mec de ta trempe d’autres moyens pour revenir au devant de la scène, toi qui as pondu des riffs dont je raffolais lors de mes gratouillages adolescents ? Cendrillon est à deux doigts de faire un attentat à la Bombe Humaine avec tes âneries ! TF1 t’as embauché pour être la caution rock de son télé-crochet racoleur en mondovision, faisant de toi l’homologue de Joel Madden en Australie et d’Adam Levine aux States, eux aussi jurés. On a vu plus underground. Ta présence serait aussi inappropriée que celle de Nicolas Hulot dans le conseil de Koh-Lanta ou celle du cannibale Luka Magnotta autour des fourneaux de Top Chef. Ce qui est le plus blâmant Loulou, ce n’est pas que tu t’accoquines avec Nikos, mais plutôt qu’avec tes camarades du buzz, vous cherchez le meilleur “ performeur vocal “ et non pas le meilleur musicien. Schématiquement : celui qui crie le plus fort plutôt que celui qui procure cette émotion simple et sincère. Ce n’est pas à un crooner comme toi que je vais apprendre qu’un artiste ne concentre pas tout son talent derrière sa glotte, mais

aussi dans ses tripes, sa plume et son charisme. Difficile de le cerner chez des candidats, formatés par la production, que tu découvres privé de ton sens visuel! En mettant ma mauvaise foi de côté, je veux bien admettre que deux-trois illuminés de passage ce week-end sur votre plateau ont éveillé ma curiosité, comme ce bluesman camerounais. Mais jamais tu ne me feras croire que ces gars vont faire bouger les lignes du paysage musical. Si c’est ça que tu escomptais, tu t’es fait berner ‘Tignac ! La majorité des téléspectateurs, qui aura le fin mot, n’osera jamais choisir cet oiseau rare perturbateur, cet OVNI innovateur. Armés de leur smartphones, ils adouberont le type conforme à leurs standards. Les nouveaux talents, ces génies tant attendus fuient ces projecteurs cathodiques, car ils déplaisent aux goûts mainstream, avant de prouver leur légitimité artistique auprès d’une minorité et étant plus tard reconnus à leur juste valeur à plus large échelle. C’est décidé Louis, tu m’as trop déçu, je n’irais jamais à New-York avec toi. Mathieu Rollinger

© The Voice / TF1

Mon petit Louis, je me souviens t’avoir laissé bien haut dans mon estime. Et là, samedi, la neige et la fatigue ayant douché mes ambitions festives, je te retrouve vautré dans ton trône pivotant, t’adonnant à cette traque stérile du talent vocal de demain. Toi qui as réussi ton coup avec Téléphone, tu ne m’inspires plus que le coup de Bottin. Tu m’avais suggéré auparavant que la Terre était ronde et que la Lune était blonde. Mais, qu’en est-il de ton émission nauséabonde sur la première chaîne de France ? Entouré d’un Quasimodo québécois fantasmé par la ménagère, d’un baryton anarcho-hippie à cheveux gras et d’une cobaye de la filière musicale de Big Brother, tu sais bien que le vainqueur ne sera jamais tête d’affiche à Rock en Seine. Allô Bertoch’, il serait temps de te réveiller!

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PHOTO Fanny Schneider

ALL TIME LOW

LE BATACLAN

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NEWS 1. 2. 3. 4. 5.

EN BREF

NOUVEAU TITRE DES STROKES Après avoir dévoilé un premier extrait, One Way Trigger, les Strokes ont cette fois-ci partagé un nouveau morceau intitulé All The Time. On apprend par ailleurs que le cinquième album du combo New-Yorkais se nommera Comedown Machine et sera disponible dès le 25ème jour de ce mois-ci. Petite indication quant à la durée de ce nouvel effort qui sera long (et même court) de 37 minutes et 49 secondes…

MY CHEMICAL ROMANCE : ET MAINTENANT ? Le 5 février 2013 a été marqué par la sortie du dernier double-single de Conventional Weapons, compilation regroupant des morceaux que My Chemical Romance avait enregistrés durant la période Danger Days, soit en 2009. Pour clore cette avalanche d’inédits, on a finalement droit à deux morceaux intitulés Surrender The Night et Burn Bright. Attendez-vous désormais à retrouver le groupe avec un nouvel album tout frais pour bientôt… PHOENIX BALANCE LES DÉTAILS DE BANKRUPT! Ce mois-ci, les Versaillais ont été bien généreux concernant les détails de leur nouvel album. Non seulement les fans ont pu apprendre par l’intermédiaire d’une vidéo que Bankrupt! sortira dans la semaine du 22 avril, mais le groupe a également mis en ligne ce qui ressemble à une pochette d’album, accompagnée d’une tracklist de onze titres. Et, pour couronner le tout, un premier extrait intitulé Entertainment est à écouter sur le site… JACK WHITE DÉTERRE LE BLUES D’AVANT-GUERRE L’ex-leader des White Stripes, des Raconteurs et des Dead Weather a en tête l’idée d’endosser le costume d’archéologue afin de redonner vie à plus de 25 000 morceaux du répertoire blues d’avant 1940, époque à laquelle ce genre était encore quasi-exclusivement joué par des Afro-américains. Ce sera dans son laboratoire de Nashville, Tennessee, que Jack White enregistrera le tout sur vinyle. Ce dernier a d’ailleurs lui-même annoncé que ce projet n’est autre qu’une entreprise sans but lucratif. ELTON JOHN S’INVITE CHEZ LES REINES Après Dave Grohl, Nick Olivieri, Trent Reznor ou encore Jake Shears, voilà maintenant que Sir Elton John s’ajoute à la longue liste de guests du nouvel album des Queens Of The Stone Age ! En effet, lors de son passage dans l’émission Chelsea Lately (exceptionnellement présentée par Grohl lui-même), l’Anglais, qui s’avoue d’ailleurs être un grand fan des Them Crooked Vultures et de Josh Homme, a confié avoir fait un petit détour dans la Valley de Los Angeles pour participer au nouvel album des Reines de l’Age de Pierre. On ne demande qu’à entendre le résultat !

+ PLAYSOUND.FR/NEWS/ 8


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NEWS

FIL ROUGE

+ ON EN A PARLÉ :

Fall Out Boy est bel et bien de retour et ne se fera pas attendre plus longtemps que ça, puisque son nouvel opus “ Save Rock And Roll “ est déjà prévu pour le 16 avril 2013. Un premier titre, “ My Songs Know What You Did In The Dark “, est en écoute sur le site.

HIM DE RETOUR EN AVRIL On connaît désormais la date de sortie du nouvel opus de HIM ! Tears On Tape , le huitième album des Finlandais, sortira le 29 avril prochain, alors qu’un premier titre intitulé I Will Be The End Of You a déjà été joué en live par le groupe. Par ailleurs, ce dernier a annoncé sa signature sur le label américain Razor & Tie. RENDEZ-VOUS AVEC PALMS EN JUIN Palms. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il s’agit en fait du nouveau projet de l’infatigable Chino Moreno (Deftones) avec quelques membres du groupe Isis, à savoir Aaron Harris, Clifford Meyer et Jeff Caxide. A noter dès maintenant dans vos agendas que leur premier album, encore sans nom, sortira le 25 juin prochain sur le label Ipecac Recordings.

PREMIER EXTRAIT DU NOUVEL ESCAPE THE FATE Les américains d’Escape The Fate, qui prévoient cette année leur retour avec leur nouvelle galette Ungrateful, ont fait circuler sur la toile un nouveau single du même nom. Celui-ci est d’ores et déjà disponible en téléchargement sur iTunes. L’album, quant à lui, sortira le 14 mai prochain sur Eleven Seven Music. UN CINQUIÈME ALBUM POUR FRANK TURNER Produit par Rich Costey, le cinquième opus solo de Frank Turner s’intitulera Tape Deck Heart et verra le jour le 22 avril prochain. En plus du CD de douze titres, une édition deluxe avec six titres bonus sera également disponible pour un total de dix-huit morceaux. Les noms de ces derniers sont à découvrir avec l’artwork de l’album.

STONE SOUR : DEUXIÈME ACTE Seulement quelques mois après House Of Gold And Bones Part. 1, Stone Sour prépare la sortie du deuxième volet de son double-album en publiant son nouveau single ; Do Me A Favor, accompagné de son lyric video. House Of Gold And Bones Part. 2, dont les détails sont à retrouver sur le site, sortira le 9 avril prochain. NOUVEL ALBUM DE MEGADETH POUR L’ÉTÉ PROCHAIN Le successeur de TH1RT3EN (2011) se nommera Super Collider et, à l’inverse des trois albums précédents sortis via Roadrunner Records, les membres du Big Four ont cette fois décidé de sortir leur quatorzième et nouvel effort studio sur le label de leur propre frontman Dave Mustaine, Tradecraft, avec Universal. L’album devrait débarquer en juin.

VAMPIRE WEEKEND DÉBARQUE EN VILLE Plusieurs infos concernant le nouvel album de Vampire Weekend, disponible dès le 6 mai prochain, ont été divulguées sur le site officiel du groupe ; à savoir sa tracklist de douze morceaux, son artwork, ainsi que son intitulé répondant au nom de Modern Vampires Of The City. Par ailleurs, les New-Yorkais s’arrêteront au Casino de Paris le 15 mai 2013 le temps d’un concert. UN DEUXIÈME TITRE POUR BRING ME THE HORIZON Le nouvel effort studio de la bande, Sempiternal, sort désormais dans un peu moins de deux mois et, après avoir partagé le titre Shadow Moses, les britanniques de Bring Me The Horizon vous permettent d’écouter un nouveau single 9

cette fois-ci intitulé Anti-vist. Le nouvel album, produit par Terry Date (Deftones, Pantera…) sortira le 29 avril prochain. LES FOO’S & STEVIE NICKS SUR UN NOUVEL EXTRAIT DE SOUND CITY

Un nouvel extrait de Real To Reel, la bande-son de Sound City, a pu être découvert sur le plateau de David Letterman le mois dernier. Il s’agit de You Can’t Fix This, et c’est cette fois Stevie Nicks (Fleetwood Mac) qui prête sa voix de chanteuse blues. Ce petit live est aussi l’occasion de voir tous les membres des Foo Fighters à l’œuvre, accompagnés d’Alain Johannes à la guitare et Rami Jaffe au clavier. DU NOUVEAU POUR ALKALINE TRIO

Alkaline Trio a mis en ligne un nouveau titre, I Wanna Be A Wharol, sous la forme d’un lyric video. Il s’agit du tout premier morceau extrait du nouvel album du combo. Les rumeurs le concernant qui couraient sur la toile ont d’ailleurs été confirmées : ce neuvième opus des américains portera le nom de My Shame Is True et sortira le 2 avril prochain. Marina Lay

DEFTONES DE PASSAGE AU ZÉNITH DE PARIS LE 6/12/2013” “


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© Fanny Schneider

ITW : THE JOY FORMIDABLE

Salut à vous trois ! Bon avant tout, comment est-ce que vous vous sentez avant le concert de ce soir ? Rhydian Dafydd (Bassiste) : Horriblement mal (rires). Non, on va très bien ! On est ravis d’ouvrir pour Bloc Party. C’est super sympa de partir en tournée avec eux. Et puis on va commencer notre deuxième tournée au Royaume-Uni la semaine prochaine. Beaucoup de dates en perspectives. On est très excités vu qu’on joue des morceaux de notre nouvel album.

voulu avancer et faire quelque chose de plus joyeux. Wolf’s Law est sorti le mois dernier. Parlez-nous de sa création. Vous aviez des objectifs particuliers pour ce second album avant d’entrer en studio ?

Ritzy : Pendant la tournée de notre premier album (The Big Roar, ndlr), on a fait beaucoup de démos, d’enregistrements et d’expérimentation. On composait sans cesse dans les coulisses. On n’y pensait pas à chaque instant, mais on laissait Pouvez-vous nous parler de vos la musique prendre forme d’elle-même. début musicaux, en 2007 c’est bien On n’est pas simplement arrivés dans le ça ? Votre rencontre, votre ancien studio pour tout composer en deux. On groupe Sidecar Kisses… a laissé cet album germer pendant des mois. Ritzy Bryan (chanteuse & guitariste) :  Rhydian : On est fan de pas mal de genTout le monde fait cette erreur ! En fait on res et je pense vraiment que notre son s’est rencontrés en 2008 maison a fait reflète bien cet éclectisme musical. Sur notre tout premier live en 2009. D’ailleurs Wolf’s Law, il y a desparties heavy, orc’était chez vous, à la Maroquinerie ! chestraux, acoustiques, mais il y a toujoMatt Thomas (batteur) : C’était le pire urs la même voix, les mêmes musiciens. jour de ma vie (rires). On préfère privilégier le naturel avant tout. Ritzy : Il y a beaucoup de différences entre Peut-être que le prochain sera un album The Joy Formidable et Sidecar Kisses : une d’electro-flûte avec en guest le Barberautre dynamique, une autre personne à shop Quartet (rires). l’écriture, bref une vie radicalement différente. Quand on est retournés au Pays Pourquoi avoir choisi de produire de Galles, on a pris du temps pour se vous-même votre album ? ressourcer et se remettre en cause. On a 10

Ritzy : Très simplement, parce qu’on savait comment on voulait que les choses sonnent, on faisait ce qui nous semblait bon dans notre processus de création … On ne voulait pas d’un producteur qui vienne interférer dans notre façon de voir la musique. Et puis il y a de quoi être heureux lorsqu’on a la chance de produire soi-même son album. Rhydian : On savait ce qu’on voulait c’est sûr. Avec un autre producteur, on aurait plus vu ça comme une collaboration afin d’achever le son de l’album. Ritzy : Par contre on a vraiment eu une réelle connexion avec Andy Wallace. C’est lui qui a mixé notre album et y a mis sa pâte. Vous avez enregistré l’album aux USA et vous en avez profité pour y faire quelques dates l’année dernière. Comment vivez-vous tous ces voyages à l’étranger ? Ritzy : Honnêtement, on aime jouer absolument partout. Quand tu fais une tournée, tu visites le monde, tu rencontres un tas de personnes, c’est toujours différent même si tu reviens plusieurs fois au même endroit. La seule chose qui nous importe c’est notre passion, que les gens aiment ce qu’on leur donne et qu’ils soient transportés par notre musique. C’est toujours plaisant de voir qu’il y a des fans qui


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Vous êtes passés par le plateau américain du “ Late Night with Jimmy Fallon “. Quel effet ça fait de jouer un de ses titres dans de telles conditions ? Ritzy : Ce n’était pas notre première télé mais de toute manière, quand tu prends tes instruments et que tu commences à jouer un morceau, que ce soit en live, à la radio ou sur un plateau de télévision, tu es totalement transporté par la musique. C’est vraiment une expérience très intense à vivre. Rhydian : Oui du coup, que ce soit sur la scène de Jimmy Fallon ou d’autres on ressent toujours le même bonheur de jouer ensemble la musique qui nous ressemble. Revenons à l’album ! Wolf’s Law … pourquoi un tel titre ? Ritzy : Bonne question. En fait ce titre colle tout à fait avec nos expériences personnelles, notamment à travers ce qu’on a vécu à pendant l’enregistrement de cet album. Ce titre renvoie à la “ loi de Wolff “ qui évoque le fait de s’adapter à certains traumatismes. C’est un peu le but de l’album, prouver qu’il faut essayer de surmonter les épreuves, de se reconstruire et de se retrouver soi-même. D’un côté l’album est très personnel mais on s’est influencé de ce qui se passe aussi ailleurs. Rhydian : Et puis on aime jouer avec les mots. Quand on écrivait l’album on lisait beaucoup d’histoires avec des loups, des renards et on a remarqué que les animaux étaient des symboles d’émotions. Du coup on s’est approprié cette idée pour créer notre propre symbole. On a remarqué qu’il y avait de plus en plus des arrangements bien plus classiques et des parties de piano/synthé. Cela fait partie de vos objectifs pour faire évoluer votre son ? Ritzy : Oui en effet ! Rhydian joue du piano en plus de la basse donc on a écrit certains morceaux en pensant y rajouter quelques parties de piano. En ce qui concerne l’utilisation d’un orchestre, c’était un défi pour nous, quelque chose qu’on avait vraiment envie d’essayer. L’instrumentation est plus directe sur cet album, ce qui donne une saveur différente de celle de “The Big Roar” et surtout ça nous a vraiment stimulés au niveau de

l’écriture et pendant l’enregistrement. Rhydian : Jamais on se s’est dit que l’on était qu’un simple “guitar band”. On est inspirés par des compositeurs qui utilisent beaucoup d’instrumentation. On ne veut pas écrire des albums où tous les morceaux se ressemblent. C’était un défi pour nous, un moyen de nous améliorer surtout en ce qui concerne le live. Petite question pour toi Ritzy : ce n’est pas trop difficile d’évoluer dans un groupe quand on est la seule fille ? Ritzy : (rires) C’est vraiment horrible ! Ils se moquent de moi, c’est vraiment pas une vie ! Rhydian : Non, nous sommes tous de très bons amis. On prend le meilleur de chacun d’entre nous. Ritzy est aussi et surtout un vrai garçon manqué, donc on a plus l’impression d’être trois mecs dans le groupe ! Le live prend une place importante dans votre musique, surtout en ce moment où vous accumulez les dates. Quelle est votre relation avec la scène ? Ritzy : C’est une expérience incomparable qui nous permet de nous échapper un peu. C’est comme si on captait de l’énergie basée sur la passion partagée à trois. Chaque soir la connexion avec le public est différente et à chacun des concerts, tu découvres des choses que tu n’avais pas imaginé dans ta propre musique. Rhydian : C’est comme si tu avais une conversation avec le public. Il n’y a pas de barrière entre le public et la scène à ce niveau-là. La perfection du live, le fait de passer du temps sur des détails comme les lumières, c’est assez ennuyant. Nous ce qu’on cherche ce n’est pas de rejouer l’album dans son intégralité, avec les mêmes arrangements. Non, on préfère célébrer la spontanéité. Ritzy : Bien sûr, tu peux avoir une super connexion émotionnelle avec l’album, mais ça ne remplacera jamais l’expérience du live. Rhydian : Notre boulot ce n’est pas de reproduire l’album devant le public mais plutôt de toucher les gens avec ta sincérité. Il y a une semaine (le 12 février) vous étiez sur la scène de la Maroquinerie. Un bon souvenir ?

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Ritzy : C’était vraiment une très bonne soirée. On s’est beaucoup amusés surtout que le public était vraiment énorme. L’énergie, l’atmosphère qu’il y avait dans la salle était vraiment excitante. Paris est une de mes villes préférée ! On a eu une journée libre avant ce concert, ce qui est assez rare, c’était comme un Noël pour nous (rires). On espère vraiment revenir, et pourquoi pas faire quelques festivals. Quelles sont les prochaines étapes pour The Joy Formidable ? Ritzy : Eh bien on va devoir vous laisser pour aller manger puis passer aux balances et enfin le live. Tout va s’enchaîner, on va prendre le ferry et on ira se coucher. Et après tout ça, beaucoup de concerts, des futures collaborations dont on est déjà fiers, bref pleins de bonnes choses ! Rhydian : Quoi qu’il arrive, on restera nous-même, à faire une musique qui vient du cœur. A ceux qui disent “Non, n’écoute pas ça, c’est dépassé, c’est de la merde”, je réponds “fuck you” ! Continuez à écouter de la putain de bonne musique. C’est ça le futur du groupe : toujours se tourner vers la musique qui nous plaît et qui nous ressemble. C’est le seul moyen pour concrétiser nos divers idées et projets plutôt que de faire comme d’autres groupes et se dire “ bon, on va encore faire la même merde qui a plu à notre label “ ! Fabien Gallet

© Fanny Schneider

nous suivent depuis nos débuts, même aux USA.


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+ PLAYSOUND.FR/LABS/

© Richard Dumas

© Matthew Comer

TALENTS TALENT

THE POPOPOPOPS

TALENT MORAIN

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TALENT #4 THE STRYPES

WESTLAND apporte un nouveau souffle à une scène pop rock qui tend à rassembler des groupes aux mélodies similaires. Avec un premier album Don’t Take It Personal mixé par Mark Trombino (Jimmy Eat World, Blink–182, The Starting Line...) et un EP Intimacy Without Intricacy tout fraîchement sorti, le groupe, formé courant 2009, prouve qu’il est capable de présenter un travail solide et même très prometteur. Sous ses sonorités rappelant All Time Low, WESTLAND réjouira les amateurs du genre.

A base de Popopopops, Rennes a trouvé son style et ses chouchous, portedrapeaux de la pop-rock à la bretonne furieusement influencée par les cousins Foals, Delphic. Cinq “ P “, quatre “ O “, il n’en faut pas plus pour sauter à pieds joints dans leur univers enthousiaste et romantique présent dans leur premier album Swell (sortie le 25/03). Les Pops n’ont seulement qu’un peu plus de vingt ans, mais ils risquent de vous conquérir à coups de titres tranchants et pertinents comme Pure, R’n’R ou Color.

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce jeune quatuor, formé en 2009, a toutes les cartes en main pour faire parler de lui au sein de la scène rock britannique. Le premier EP du combo, Are We Lost, sorti en septembre dernier et en téléchargement gratuit sur bandcamp, a été acclamé par la critique. Porté par des mélodies accrocheuses, il vous donnera un très bon aperçu du très grand potentiel de Morain. Actuellement en studio, les anglais devraient nous offrir des nouveautés musicales très prochainement.

Ils pourraient sortir tout droit des 60s, et pourtant ils font bien partie de la génération future. The Strypes, tout jeune groupe irlandais composé de musiciens entre 14 et 16 ans, trace son chemin depuis 2011 et surprend son monde lors de concerts endiablés à travers toute l’Europe. Talentueux, ces gamins s ’ i n s p i re n t d e s p l u s grands comme les Beatles et Bo Diddley et sont même complimentés par Paul Weller en personne. Récemment, le groupe a signé un gros contrat chez Mercury Records.

Genre : Pop rock

Genre : Pop rock

Genre : Rock Indie

Genre : Rock’n’roll

Label : Indépendant

Label : ZRP

Label : Indépendant

Label : Mercury Records

Pays : USA

Pays : France

Pays : UK

Pays : Irlande

Site Officiel:

Site Officiel:

Site Officiel:

Site Officiel: www.thestrypes.com

WESTLAND

#1

http://www.wearewestland.tumblr.com

TALENT

#2

www.thepopopopops.com

www.morainmusic.com

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PS MAG #8

ZOOM TALENT

THE VIRGINMARYS AC/DC, ou récemment d’Enter Shikari et The Cult), ils vont prêcher la bonne parole qu’est le rock ‘n’ roll avec classe, maîtrise et énergie. Et autant dire qu’ils se font vite remarquer. Ils ont la chance de jouer au Download Festival en 2010 puis de nombreux groupes et artistes leur permettent de faire des premières parties. Parmi eux, un certain Slash (qui portait même leur tee-shirt sur scène), Feeder ou encore les Eagles of Death Metal. Le groupe passe même par la France début 2011 où il livre un set explosif à l’Olympia sur la tournée de Skunk Anansie. Recette d’une telle reconnaissance ? Du rock à l’état pur. Loin de la masse des jeunots prônant être les nouveaux avant-gardistes de la musique, les trois lascars de The Virginmarys ne se vantent pas. Eux savent de quoi ils parlent et ont capté l’essence même du rock, ces fondamentaux dont certains auraient bien besoin de revoir. La preuve en est avec les trois EP suivants, et surtout avec le tout premier album du groupe. Sorti au début du mois de février 2013, King of Conflict, tel est son nom, est un véritable diamant brut. Force du chant avec une voix éraillée comme jamais, puissance des riffs de guitares, dinguerie d’un combo basse-batterie irréprochable, tout y est même si en soit rien n’est révolutionnaire. Reconnaître les

influences des trois musiciens semble très facile. En étant totalement réducteur on pourrait parler d’un condensé magistral de Foo Fighters, de Jet ou d’Eagles of Death Metal. Du rock donc, mais pas que ! The Virginmarys c’est aussi une belle part de blues et de vagues relents psychédéliques. Certains y trouveront du Nirvana, d’autres du Led Zeppelin, peu importe, le fait est que l’on a à portée d’oreilles du son de qualité. D’ailleurs ce n’est pas pour rien si la BBC parle de la musique du trio comme étant “ crue et enivrante, dans la tradition la plus fine du genre “. Avec ce premier album produit à nouveau par Toby Jepson, le groupe anglais vise la Lune ou plutôt les USA et il peut se le permettre avec ses titres Dead Man’s Shoes, Bang, Bang, Bang ou Dressed to Kill. A force de talent, d’énergie et de maîtrise, The Virginmarys a tout pour se forger un nom au panthéon du rock. Un futur qui, on l’espère ne sera pas vierge de succès. Fabien Gallet

© copyright 2013 - Andy Willsher

Comment être passé à côté d’un tel groupe ? C’est la question qu’on peut se poser, et autant dire qu’on peut grandement s’en vouloir de ne pas avoir découvert plus tôt les gars de The Virginmarys. Mais ne vous méprenez pas. Derrière ce nom qui pousserait presque le pape à ne pas démissionner, ne se cache en aucun cas une bande de prêtres poussant la chansonnette en chœur. Rien de bien religieux chez ce trio, sauf s’il existe par le plus grand des heureux hasards un Dieu du Rock. Si c’est le cas, on peut sans grand risque se convertir et se plonger corps et âme dans la musique diablement jouissive que nous offre le groupe. Originaires d’un coin paumé du nord de l’Angleterre qui porte le nom très campagnard de Macclesfield, Ally Dickaty (guitare et chant), Danny Dolan (batteur) et Chris Birdsall (bassiste) montent The Virginmarys en 2006, sur les cendres d’un premier groupe, For Tomorrows. Pendant plusieurs années ils vont trainer leurs guenilles de rocker sur les routes anglaises jusqu’en 2009 où le bassiste Chris Birdsall est remplacé par Matt Rose. Les efforts vont porter leurs fruits. Armés de leur premier mini-album Cast The First Stone produit aux côtés de Toby Jepson (ex-guitariste des Little Angels) et surtout Mike Fraser (producteur de Metallica,

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FOCUS

LIVERPOOL : LA GRANDE SOEUR La musique ne se définit pas uniquement à travers son instrument ou son interprète, mais aussi à travers le territoire sur lequel elle a grandi. Tous les mois, Playsound Le Mag vous propose la visite musicale d’une ville qui a marqué l’histoire ! Depuis décembre, Playsound joue les touristes et explore ces villes qui ont marqué l’histoire du rock, mais nous ne nous étions toujours pas arrêtés à Liverpool. “ Liverpool “. Un nom aujourd’hui aussi légendaire que Abbey Road, mais qui, culturellement, signifiait bien peu avant les Beatles. De la même manière que Manchester quelques années plus tard (lire Le Mag #6), par on ne sait quel instinct de survie, la jeunesse liverpuldienne aura su tirer profit de la détresse économique de sa ville. On se réfugie dans les guitares et au total, les musiciens locaux auront hissé pas moins de 56 titres dans le top des charts. Un record, inégalé par aucune autre ville au monde. La clef de leur succès ? Le Merseybeat. Un hybride rock et pop qui allie la rythmique du rhythm’n’blues à des mélodies et harmonies vocales dans les 60’s. Au centre les guitares (une lead, une rythmique), avec elles, une basse et une batterie pour appuyer le “ beat “, et on chante tous en chœur sur le refrain. Une recette catchy qui fera le succès de nombreux groupes anglais et avant tout de Liverpool, que traverse le fleuve Mersey, d’où le nom. Si les Beatles (les scarabées) ont choisi leur nom en hommage aux Crickets de Buddy Holly, c’est aussi parce que dans Beatles, il y a Beat.

Avant d’envahir tout le Royaume puis les Etats-Unis, nos insectes remplissaient régulièrement le Cavern Club (ils s’y produisirent plus de 300 fois), tandis que s’animaient également le Downbeat Club, le Mardi Gras, le Hope Hall, le Ye Cracke, le Philharmonic Pub, et quelques années plus tard le Eric’s. De nombreux repères culturels qui feront de Liverpool un nouveau San Francisco pour le poète Allan Ginsberg, complètement enchanté de sa semaine parmi la jeunesse locale en mai 1965. “ Seulement, il y fait plus gris “. Ah, ça… La côte ouest de l’Angleterre, c’est pas la Californie ! A l’époque, le journal musical Mersey Beat fondé en 1961 (qui donna son nom à la mouvance plutôt que l’emprunter) recensa les groupes actifs du coin (« grosso modo “ le Comté de Merseyside) au nombre d’environ 350. De quoi garnir les colonnes d’un papier qui devint très vite la Bible de la jeunesse liverpuldienne. Pour Bill Harry, le rédacteur en chef, “ Liverpool, c’est comme la Nouvelle-Orléans au début du siècle, mais avec le rock’n’roll plutôt que le jazz “. Si le delta du Mississippi a su capter les influences de la musique noire, le port de Liverpool était un lieu idéal d’échanges commerciaux et culturels avec les EtatsUnis. Le rock est peut-être né là-bas, mais chacun sait que les anglais l’auront maitrisé comme personne. 14

Bon, c’est bien beau, mais il y a une vie après les 60’s. Le rock s’y est popularisé jusqu’à dominer, mais après ? Comme tout haut lieu culturel, la ville et sa région surent capter ensuite toutes les tendances : le punk, avec The Spitfire Boys et Big In Japan ; le post-punk avec Echo & The Bunnymen puis la new wave avec A Flock Of Seagull, Frankie Goes To Hollywood (on est très “ relax “ à Liverpool !) et Orchestral Manœuvres In The Dark ; on repassera sur les Atomic Kitten pour ensuite se focaliser sur toute la vague rock alternatif / rock indé d’abord représentée par The La’s puis The Lightning Seeds et plus récemment Bicycle Thieves, The Zutons, Wave Machines, The Wombats. Bref, le succès de Liverpool ne s’est pas arrêté avec la Beatlesmania. Si la ville capitalise aujourd’hui allégrement sur ses quatre garçons dans le vent, elle en oublierait presque qu’ils n’ont fait qu’ouvrir la porte à une pléiade de groupes tout aussi remarquables.

Martin Van Boxsom


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T I D T N O ’ L ILS “JE PENSE QUE LES GENS QUI N’ONT ENTENDU QUE “YEAH YEAH” VONT ÊTRE SURPRIS. CERTAINS TITRES SONT PLUSLENTS, PLUS ATMOSPHÉRIQUES SUR L’ALBUM.”  WILLY MOON À PROPOS DE SON PREMIER ALBUM (NME)

“JE PENSE QUE J’AI AUTANT DE CHANCE DE GAGNER QUE DE VOIR LES SEINS DE LA REINE.”  RICHARD HAWLEY À PROPOS DE SA NOMINATION AUX BRIT AWARDS (THE SUN)

“CET ALBUM DE BLACK SABBATH EST PROBABLEMENT LE PLUS IMPORTANT DE MA CARRIÈRE.” OZZY OZBOURNE À PROPOS DU PROCHAIN ALBUM DE BLACK SABBATH (NME)

“SI ON PARLE DE GUITARES QUI DÉFONCENT, DE BATTERIES QUI DÉFONCENT ET DE VOCAUX GUEULÉS QUI DÉFONCENT, ÇA EXISTE TOUJOURS.”

DAVE GROHL À PROPOS D’UN RETOUR POTENTIEL DU GRUNGE (REDDIT)

“ANDY BOYD ET ADRIAN HUNTER NE REPRÉSENTENT PLUS MES INTÉRÊTS PROFESSIONNELS. L’AVENIR EST INCERTAIN.” PETE DOHERTY À PROPOS DE SON FUTUR (ALBIONROOMS.COM)

Sami Elfaki 15


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LE RETOUR DE FALL OUT BOY

RÉTROSPECTIVE A l’occasion du comeback des Fall Out Boy, retour sur l’itinéraire d’un des groupes phares de la scène emo-rock de ce début de siècle. Influencés par des formations comme Green Day ou The Smiths, c’est en 2001 que deux potes de Chicago, Joe Trohman et Pete Wentz fondent leur groupe, qui restera pendant deux ans sans nom. Ils sont vite rejoints par Patrick Stump, d’abord recruté en tant que batteur, avant que les autres membres ne se rendent compte de ses qualités vocales et le désignent comme le principal chanteur du groupe. Le batteur sera finalement Andrew Hurley qui s’ajoute à la formation l’année de la sortie du premier album en 2003, Take this to your grave. Le début de carrière des FoB (nom tiré d’un personnage de la série  “  Les Simpsons “ et proposé par le public lors des premiers concerts du groupe) est plutôt underground et discret mais en 2005, le label Island Records les signe et produit From under the cork tree qui va les faire rentrer dans un autre univers. D’abord avec Sugar we’re going down, morceau pop/rock qui attire la curiosité des amateurs du style mais surtout avec l’implacable Dance, Dance, titre explosif qui leur vaudra d’être nommés dans la catégorie  “  meilleure révélation de l’année “ lors des Grammy Awards en 2006. Le groupe gagne en crédibilité et la consécration arrive grâce à Infinity on High en février 2007. Le quatuor impose son

style, mélange de pop, de rock et d’emo le tout sublimé par la voix très atypique de Stump qui partage le leadership avec Pete Wentz à la basse. Les tubes s’enchaînent (This ain’t a scene, it’s an arms race, The take over, the breaks over), les clips sont léchés (l’excellent et loufoque Thnks fr th mmrs) et des collaborations inédites naissent (l’intervention de Monsieur Jay-Z sur Thriller, la reprise de Beat it de M.Jackson avec John Mayer à la guitare). Rapidement, tout le monde parle des Fall Out Boy comme étant un incontournable de la scène internationale. Les places de concert s’arrachent, l’ambiance en live est dingue (voir le DVD Live in Phoenix paru en avril 2007). Et les gars ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Dans la même lignée, Folie à deux, fin 2008, se veut terriblement efficace avec des tubes comme I don’t care ou American Suitehearts. Le succès est encore au rendez-vous comme l’atteste le nombre d’exemplaires vendus à travers le monde en un peu plus d’un mois (1,5 millions). Néanmoins, et c’est alors que tout semble leur réussir, que fin 2009, suite à la sortie de leur premier best-of, les FoB annoncent être en hiatus pour une durée indéterminée. Même si en 2011, Patrick Stump annonce que le groupe n’a jamais splitté, l’incertitude domine auprès des 16

fans concernant le futur de la formation américaine. D’autant plus que chacun des membres du quatuor s’adonne à des projets parallèles (Patrick Stump avec les Gym Class Heroes, Joe Trohman et Andrew Hurley avec The Damned Things, Pete Wentz en fondant son propre label et en faisant quelques apparitions dans des séries TV) et ne semble pas montrer une véritable envie de se retrouver. Finalement, après plus de 4 ans de silence, la nouvelle de leur “ reformation “ le 4 février 2013 et de la sortie d’un nouvel album en Avril a résonné très fort à l’échelle internationale. Les médias musicaux en ont fait leur une, les réseaux sociaux se sont emballés, les places de concerts ont été vendues en l’espace de quelques heures. Inutile donc de préciser que le groupe a conservé son aura auprès de son public et que l’attente autour de lui est immense. Elie Dib


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DÉCRYPTAGE

FALL OUT BOY : QU’ATTENDRE DE LEUR RETOUR ? «Quand nous étions gamins, la seule chose qui remplissait nos journées était la musique. C’est pourquoi nous avons fondé Fall Out Boy dans un premier temps. Il ne s’agit pas d’une réunion parce que nous ne nous sommes jamais quittés. Nous avions besoin de faire la musique qui nous ressemble et qui nous importe. Le futur de Fall Out Boy commence aujourd’hui. Save rock and roll...» UN RETOUR TONITRUANT... ET SURPRENANT. C’est pas le biais de ce bref mais explicite communiqué que Fall Out Boy a marqué son retour sur la scène pop/rock internationale le 4 février dernier. Ce come-back est ainsi venu mettre fin à plusieurs jours pour le moins burlesques, de l’annonce par nos confrères de PropertyOfZack de leur retour le 25 janvier aux démentis successifs de Joe Trohman puis de Pete Wentz quelques heures plus tard. En somme, la formation, avant de revenir musicalement est revenue médiatiquement. La ferveur des addicts et autres sympathisants du quatuor américain s’est suffit à elle seule afin de célébrer dans un vacarme de circonstances le retour du messie. Ce retour, s’il est certes avant tout dû aux liens historiques forts qui sont propres aux membres du groupe, trouve une résonance dans l’échec relatif mais pas moins indéniable des carrières solo de ces derniers. On se rappelle notamment

du communiqué sanglant du brillant Patrick Stump annonçant quitter la musique en 2011 suite à l’accueil très mitigé réservé à son disque Soul Punk par le public. Même expérience du côté de Pete Wentz, avec son duo Black Cards : si les membres de Fall Out Boy ont essayé de sortir des sentiers battus, le poids de leur carrière semble lourd à porter, bien trop lourd. MÊME ENSEIGNE, NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES À défaut de pouvoir s’épanouir ailleurs, les quatre compères innoveront donc au sein même de Fall Out Boy : c’est bel et bien lorsque l’on ne les attendait plus qu’ils se sont estimeś prêts à revenir. Et quel retour ! Un nouvel album, Save rock and roll ; un nouveau titre, My Songs Know What You Did In The Dark -que nous appellerons sobrement Light Em Up pour plus de commodités- ; un clip et une tournée mondiale. Rien que ça. Au delà de la bonne nouvelle que constitue cette annonce pour tout amateur de musique, la capacité du groupe à dissimuler son retour lors de l’ensemble de son processus créatif et à limiter les fuites est impressionnante. Le Fall Out Boy 2.0 est arrivé. Rapide retour en arrière. En 2008, la formation atteint son paradigme musical avec Folie à Deux, fruit d’une maturité technique absolument bouleversante. Textes, mélodies, réalisation : tout y est. Pourtant, les fans se montrent très critiques vis à vis de ce disque considéré par beaucoup comme un écart sévère 17

aux sonorités rock de l’excellent Infinity On High, album primé les ayant révélé au grand public. Le groupe vivra affreusement mal cet épisode, et se sentira pris au piège de son propre succès. C’est bel et bien le sentiment de ne plus pouvoir composer librement qui mène Fall Out Boy au hiatus en 2009. C’est donc assez logiquement que Patrick Stump et ses compères reviennent dans une logique de rupture. Sur Light Em Up, du point de vue des sonorités, les guitares sont moins présentes et les compositions de façon générale sont moins pop, moins rock. Pourtant, la formation n’a rien perdu de sa capacité à créer des hymnes et il faut reconnaitre en tout honnêteté que la force de frappe de ce single est exceptionnelle. La symbolique perceptible dans la vidéo va dans ce sens : le feu brûle les instruments et les anciens opus de la bande, une page se tourne. A partir de là, le retour de Fall Out Boy est un évènement dont il faut se réjouir uniquement à partir du moment où l’on intériorise le fait que le groupe est en mouvement et que la liberté d’artiste de ses membres est un principe inaliénable. Etant donné le génie qui habite la plupart de ces musiciens là, prenons le pari que Save Rock and Roll saura nous surprendre et confirmera le très haut rang de la formation... A condition de faire preuve d’un minimum d’ouverture d’esprit. Rendez-vous en avril ! Yannis Mouhoun


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LIVE REPORT : ALL TIME LOW C’est au Landscape Rockshop, rue Keller, que nous retrouvons All Time Low en pleine séance de dédicace, le trottoir remplit de fans impatients d’approcher leur groupe favori. Ces derniers défilent devant la table où sont installés les Américains, mais les jeunes gens semblent ravis et heureux de retrouver la formation. On surprendra même Jack faisant des grimaces aux fans les observant derrière la vitrine du magasin ! De retour à la salle, c’est l’heure pour les détenteurs des précieux “backstage pass” gagnés via le Hustler Club (ndlr : Fan club officiel du groupe) d’entrer au sein du Bataclan. Le temps pour eux de poser leurs affaires et voici déjà le groupe qui sort des loges. Pas d’excitation extrême ou de pleurs parmi la quarantaine de filles présentes, des cadeaux et autres lettres sont donnés au groupe, quelques mots et accolades sont échangés. L’ambiance est détendue, les rires fusent, la complicité du groupe avec leurs fans est flagrante malgré le mutisme forcé d’Alex. C’est en déambulant dans la salle que nous tombons sur Alexe, montrant fièrement son tatouage dédié au groupe. Celle-ci nous confiera que ce “meet and greet” d’All Time Low est son premier, et que malgré le fait qu’il y ait un peu trop de monde à son goût, elle a passé un superbe moment. Il est temps pour le groupe de dire au revoir à ses fans et d’aller se préparer pour le concert. Lorsque les portes s’ouvrent, c’est la désillusion pour ceux et celles ayant fait

la queue depuis des heures. En effet, le premier rang est occupé par les jeunes filles ayant assisté à la rencontre quelques minutes plus tôt... La salle se remplit peu à peu sous les musiques diffusées afin de faire patienter l’audience. Une playlist diversifiée, passant de Ke$ha à Paramore. La foule reprendra même les refrains de Call Me Maybe en choeur ! Les lumières s’éteignent, c’est l’heure pour Lower Than Atlantis de faire son entrée sur scène. Les Anglais livrent une performance pleine d’énergie au travers de onze chansons, interagissant avec le public à de multiples reprises. L’assemblée se prend au jeu et exécute les moindres demandes du groupe, allant jusqu’à s’accroupir au sol avant de sauter, ce qui donne un résultat assez surprenant. Une chose est certaine, ce soir Lower Than Atlantis a gagné de nouveaux fans et c’est bien mérité au vu de leur prestation de ce soir ! Le groupe quitte la scène sous les acclamations de la salle conquise par leur set. Afin de faire patienter celle-ci, l’incontournable All The Small Things de Blink-182 résonne dans le Bataclan, les fameux na na na du refrain repris en chœur dans le public. L’ambiance est à la fête et le public attend All Time Low de pied ferme. La playlist diffusée ne laisse pas le public indifférent qui, à l’entente de Gangnam Style, voit se former quelques petits groupes prêts à reproduire la fameuse danse du Coréen, mais c’est avant le refrain que les lumières s’éteignent une nouvelle fois et que tout le monde comprend qu’All 18

Time Low s’apprête à faire son entrée sur scène... l’excitation est à son comble. Le groupe ouvre son set avec Somewhere In Neverland, extrait de leur dernier opus Don’t Panic. Dès les premières notes, on ne peut que remarquer les difficultés que rencontre Alex Gaskarth avec sa voix. Ce dernier intervient à la fin du morceau, murmurant qu’il n’a plus de voix dû à un rhume, qui s’avérera être une laryngite et qu’il va faire de son mieux pour chanter. Viennent par la suite Forget About It et Do It For Baltimore, quelques fans brandissant des feuilles sur lesquelles on peut lire “ Do It For All Time Low “. Mais malgré l’aide du public qui se déchaîne dès qu’il leur est demandé de chanter, Alex grimace à chaque note, Jack (Barakat, guitare) et Zack (Merrick, basse) l’aidant tant bien que mal sur les refrains. C’est donc sans surprise que suite à Stella, le groupe s’arrête un instant


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avons assisté à un autre geste qui mérite d’être cité, à son retour au tourbus, Alex est applaudit par les fans restant sur le parvis de la salle, ce dernier venant signer d’autres autographes avant de rentrer une bonne fois pour toute se reposer. Malgré cette setlist écourtée pour raison médicale, les All Time Low ont fait de leur mieux pour satisfaire tous ceux qui ont fait le déplacement. Il n’y a plus qu’à souhaiter à Alex un bon rétablissement en attendant leur prochain concert parisien. Célia Solskën

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pour se concerter et annonce quelques instants après sa décision de raccourcir le set, Alex ne pouvant pas continuer le show sous peine d’infliger des dommages irréversibles à sa voix. Jack rajoute qu’ils feront tout leur possible pour trouver une autre date avant leur tournée des festivals en Juin, Alex annonce que ces deux dernières chansons seront les dernières, s’excusant à maintes reprises. Tandis que les premières notes de Weightless résonnent, un pit se forme au millieu de la fosse, éclatant en un mélange de mosh, de two step et de pogo assez inattendu. Loin d’être rancunier et comprenant les difficultés de leur lead singer, le public d’All Time Low décide de célébrer dignement les deux derniers titres. Le groupe finit son set avec le légendaire Dear Maria sur lequel les mosheurs s’en donnent à cœur joie, le reste du public reprenant les paroles aussi fort que possible. Toutes ces attentions ne laisseront pas le groupe indifférent. En effet, une fois Alex ayant remercié tout ceux qui sont venus et n’oubliant pas de préciser qu’ils feront tout pour revenir au plus vite tout en s’excusant une énième fois, le reste de la formation prend la décision de revenir dans la salle après le show afin de signer des autographes à qui le voudra, un geste noble qui se fait bien rare aujourd’hui, preuve de la forte connexion existante entre le groupe et son public. Une fois la séance de dédicace finie, il est temps de dire au revoir au groupe. C’est en restant dehors à la rencontre des fans que nous

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DROPKICK MURPHYS -

LE ZÉNITH 20


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CHRONIQUE

ARTISTE BIFFY CLYRO ALBUM OPPOSITESG GENRE ROCK INDIE PRODUIT PAR BIFFY CLYRO GARTH RICHARDSON LABEL 14TH FLOOR RECORDS SORTIE 04/02/2013 Arrêter Biffy Clyro semble être peine perdue. Quelques jours à peine après sa sortie le nouvel album des écossais se plaçait déjà au top des charts UK. Cette semaine ils raflent le prix du meilleur groupe britannique aux NME Awards. Rien d’étonnant en soit. Le succès rencontré avec les deux précédents actes, Puzzle (2007) et Only Revolution (2009) ne semble pas se tarir. L’influence du trio sur le paysage musical est indéniable. Et pour cause, il a su faire évoluer sa musique, privilégiant un rock alternatif abordable au plus grand nombre. Mais attention, authenticité et talent sont restés indemnes. Malgré quelques tensions ces derniers mois, Biffy Clyro est toujours sur pieds et revient plus fort que jamais. A croire que les épreuves traversées par Simon Neil et les jumeaux Johnston (Ben & James) ont été sources d’inspiration. On reste cependant méfiant avant d’entamer l’écoute d’Opposites, leur sixième galette qui se scinde en deux. Il faut dire que le double album est une expérience périlleuse dont certains groupes ont récemment fait les frais (RHCP, Kaiser Chiefs …). Qu’en est-il ? La réponse est simple : pari réussi ! Opposites est une mine de tubes. C ô t é p ro d u c t i o n , p a s d e g r a n d changement. Comme sur les deux derniers albums, le groupe a fait confiance

à la pointure canadienne Garth Richardson à qui l’ont doit le Mother’s Milk des Red Hot ou l’album éponyme Rage Against The Machine. Côté sons, Opposites se veut être une entité conceptuelle où les deux disques seraient à la fois opposés et complémentaires. The Sand at the Core of Our Bones serait le côté sombre et torturé et The Land at the End of Our Toes le côté plus lumineux où l’espoir serait de mise et primerait sur la souffrance. Dès les premières notes de Different People, on est pris aux tripes. Une voix posée accompagnée par quelques accords de guitare et un discret synthé… puis les choses sérieuses commencent lorsque basse et batterie font leur apparition. Cette première face regorge de titres taillés pour les salles de concerts ou les stades à l’image du single Black Chandelier. Le jeu de guitare de Simon est toujours aussi incisif (Little Hospital). On retrouve la recette du titre larmoyant mais touchant avec Opposite et celle de l’hymne fédérateur avec le titre Biblical. On est donc tout sauf en terre inconnue. La seconde partie se révèle non pas totalement opposée, mais réserve tout de même de bonnes surprises. Après Stingin’ Belle, ses contretemps et son final made in Scotland, on est vite emballé par un Modern Magic Formula qui n’est pas sans rappeler les débuts ravageurs du groupe. On se laisse surprendre par 21

Spanish Radio et sa section cuivre qui apporte un peu de chaleur à cet album. Des nappes électro pointent discrètement le bout de leur nez sur certains titres à l’image de The Fog ou du très formaté Pocket, preuve que les claviers reviennent à la mode. Puissance, énergie et émotion sont donc au rendez-vous (Accident Without Emergency, Woo Woo) mais d’autres pistes sont également explorées en témoigne le morceau Trumpet or Tap et son côté bluesy. Au final cette double dose s’ingurgite bien sans mal. Avec Opposites, clairement pas d’évolution majeure. On retrouve le groupe là où on l’avait laissé il y a trois ans. Quoi qu’il en soit, les Biffy Clyro prouvent qu’ils sont capable de fédérer en restant à la fois humble et sincères. Mon The Biff, on en redemande ! Fabien Gallet

VERDICT Orchestrations (5/5) Créativité (4/5) Évolution (3/5) Lyrics (2/3) Cohérence (2/2) Artwork (1/1) Note globale :9/10


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SELECTION PS

FOALS HOLY FIRE

PRODUIT PAR FLOOD ET ALAN MOULDER MUSICIENS ACK BEVAN, EDWIN CONGREAVE, WALTER GERVERS, YANNIS PHILIPPAKIS, JIMMY SMITH LABEL TRANSGRESSIVE SORTIE 11/02/2013

Le groupe d’Oxford prétendait pouvoir se réinventer constamment, jeter aux flammes les succès acquis pour toujours surprendre. Avec leur troisième album, Foals a plus confirmé son énorme talent qu’exploré de nouveaux horizons. Leur math-rock s’amuse du mélange des émotions, des profondeurs étouffantes de Late Night ou Stepson aux bouffées d’air frais de Inhaler et de Every Time . Holy Fire devient alors un beau foyer autour duquel on réchauffe nos couennes, éblouis par les étincelles vocales de Yannis Philippakis. Obsédé devant l’éternel par la perfection, le fascinant quintet a cette fois laissé une place à ces petits défauts qui rendent son œuvre plus authentique et plus touchante. On aime : Inhaler, Late Night Mathieu Rollinger

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S E U Q I CHRON PROCHAINES SORTIES : Stereophonics  - Graffiti On The Train (03/03/13) // Jimi Hendrix - People, Hell and Angels (05/03/13) // Daft Punk - No End (13/03/13) // Alkaline Trio - My Shame Is True (02/04/13) // Paramore - Paramore (08/04/13) // Yeah Yeah Yeahs - Mosquito (16/04/13) // Phoenix - Bankrupt! (23/04/13) // Fall Out Boy - Save Rock & Roll (06/05/13) Et aussi : MGMT, The Shins...

LOCAL NATIVES HUMMINGBIRD

EELS WONDERFUL GLORIOUS

Elie Dib

Elie Dib

Quatre ans après l’étincelant Gorilla Manor, les Local Natives sont de retour avec Hummingbird. Si cet opus est moins surprenant que son prédécesseur, il dispose d’une véritable signature musicale au travers de compositions plus introspectives et nuancées. Avec leur style si particulier, les Américains continuent donc leur petit bout de chemin en captivant l’attention d’un public de plus en plus large.

Eels nous sort son dixième album, Wonderful Glorious, beaucoup plus léger et optimiste que ses prédécesseurs. Pas de nouveautés majeures à déclarer, mais toujours cette efficacité dans les compositions de Mr.E, qui, à l’aube de la cinquantaine, semble enfin s’épanouir malgré son lourd passé. Un album toujours aussi éclectique en termes de sonorités mais qui assoit un peu plus Everett comme l’un des meilleurs songwritter actuel.

On aime : You and I, Colombia

On aime : True original, Stick together

BEACH FOSSILS CLASH THE TRUTH

SILVERSTEIN THIS IS HOW THE WIND SHIFTS

Sami Elfakir

Marie-Audrey Esposito

Sur l’échelle des albums dont on apprécie l’effort mais qui s’avèrent un peu chiants, le nouveau Beach Fossils se positionne bien. Malgré ce soin apporté à l’ambiance et aux arrangements, l’album tourne en rond et peine à nous transporter, n’offrant ainsi que de trop rares fulgurances sur certains titres aux influences shoegaze ou encore quelques mélodies entêtantes venues agréablement chatouiller nos oreilles.

Sur This Is How The Wind Shifts, album au concept ambitieux, les Canadiens nous offrent des morceaux très travaillés qui forment un tout à la fois varié et cohérent résultant en un véritable voyage émotionnel. Après treize années de carrière, on peut constater que Silverstein, fidèle à lui-même, parvient encore à s’illustrer avec talent sans pour autant se contenter de nous proposer du déjà-entendu. On aime : Stand Amid The Road, Departures

On aime : Generational Synthetic, Careless 23


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DÉBAT

LES “COME-BACK”

À RÉPÉTITION

POUR

CONTRE

Led Zeppelin, Black Sabbath, The Stooges, Van Halen… Lequel de nos lecteurs ne rêverait pas de voir un jour au moins un de ces groupes sur scène ? Des groupes de légende, des albums qu’on achète et qu’on s’écoute en boucle. Et la triste réalité de ne les avoir découvert qu’après dissolution, et de maugréer que, décidément, on n’est pas né à la bonne époque. Non pas que les groupes d’aujourd’hui soient mauvais, mais ceuxlà avaient une âme que l’on se désespère de ne pouvoir pas goûter en live. Et puis voilà qu’on annonce leur grand retour sur scène. L’occasion est trop belle, la chose trop rare. Certes, le billet fait mal au portefeuille, et les chanteurs sont en fin de voix. Plus jamais, par exemple, Ian Gillian ne chantera Sweet Child In Time et ses cris déchirants (aaah le Made In Japan de Deep Purple..!). Mais quel plaisir d’entendre résonner les premières notes de Smoke On The Water dans la fosse ! Avouons-le, si on est dans la salle ce soir-là, ce n’est pas pour célébrer la sortie d’un énième album. Qui s’est vraiment intéressé à La Futura, le 15e album des ZZ Top ? A Different Kind Of Truth de Van Halen ? Qui exigerait d’Emile et Image un nouveau disque ? On ne demande qu’à brailler en chœur sur Les Démons de Minuit ; de mimer les soli tortueux d’Eddie Van Halen ou de sauter en communion sur Jump ; de chanter le riff de La Grange avec ces vieux barbus. Les 80’s l’ont bien compris, à en croire la sortie récente du film Stars 80 et la tournée qui s’ensuivie. Une pléiade d’artistes has-been, mais une compil de tubes mythiques. Les come-backs jouent volontairement sur la corde sensible en faisant appel à notre nostalgie et en capitalisant sur les valeurs sûres. Et alors ?

“ Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître “. Cette phrase signée par l’icône qu’est Aznavour pourrait bien résumer mon idée sur le débat pour/contre les comebacks. Aujourd’hui, on retrouve comme un effet de mode avec la “ renaissance “ d’artistes mythiques qui reviennent sur le devant de la scène. En vrac : David Bowie, Les Stones, ZZ top, Blur,… Même s’il faut reconnaître que ces reformations peuvent être une occasion de redécouvrir certains groupes ayant marqué de leur empreinte la scène musicale internationale, je reste sceptique sur le principe et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que nous sommes tous humains. Et que, lorsque l’on vieillit, on perd malheureusement en résistance physique et en termes de vocalises. Ainsi, il est souvent difficile de retrouver un show et une ambiance aussi impressionnant que lorsque ces groupes étaient à leur apogée. De même, avec l’instauration de nouvelles sonorités dans la musique actuelle, nombreuses sont les anciennes gloires voulant s’y aventurer afin de toucher un nouveau public. Et souvent, cela débouche sur des déceptions et un manque d’authenticité. Enfin, la question qui vient le plus rapidement à l’esprit, est : pourquoi ce retour? N’est-ce que pour le plaisir de jouer et satisfaire la demande des fans ? Arrêtons la mascarade. L’exemple le plus probant est sûrement la reformation des Pixies, groupe culte des années 90, en 2004. Trop honnête, Frank Black avait lancé lors d’une interview que la reformation du groupe avait été “ grandement motivée par l’argent qui [leur] a été proposé “ et par celui amassé lors des tournées. Sûrement pas un cas isolé. So, where is your mind ?

Martin Van Boxsom

Elie Dib

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PS MAG #8

L’AGENDA

CONCERTS

DVD

BIFFY CLYRO à Paris (75) - Bataclan le Mercredi 06 Mars 2013 à 19h30

VALTARI MYSTERY FILM EXPERIMENT

(Paul Brannigan)

SIGUR ROS Pour coïncider avec la sortie du dernier album de Sigur Ros “ Valtari “, le groupe a donné l’occasion à 16 réalisateurs de créer des courts métrages ou des vidéos basés sur des chansons de l’album. Ces films ont ensuite été postés, en avant première sur VEVO, tous les 15 jours de mai à novembre, sous le titre : The Valtari Mystery Film Experiment. Suite au succès de ces films, le groupe a décidé de publier un DVD regroupant les 16 films sélectionnés.

Écrire une biographie sur le touche-àtout Dave Grohl pourrait sembler un choix curieux, les lecteurs étant plutôt habitués à le situer comme simple batteur de Nirvana, ce groupe fantastique qui a contribué à ajouter un chapitre important à l’histoire du rock. C’est sans compter avec le destin hors normes du bonhomme. Sa carrière embrasse plusieurs scènes, parmi les plus intéressantes de ces dernières décennies. C’est là réside l’intérêt de cette biographie...

LIVRES

IN A LONELY PLACE : ÉCRITS ROCK

YELLOWCARD à Paris (75) - Bataclan le Jeudi 07 Mars 2013 à 19h30 BJÖRK à Paris (75) - Zenith De Paris le Vendredi 08 Mars 2013 à 19h30 STEREOPHONICS à Paris (75) – Bataclan le Mercredi 13 Mars 2013 à 19h30 BULLET FOR MY VALENTINE Première partie : HALESTORM à Bataclan (75) - Zénith le Mardi 19 Mars 2013 à 19h30 KILLING JOKE à Paris (75) - Trabendo le Mercredi 20 Mars 2013 à 20h00 STRATOVARIUS à Paris (75) - Trianon le Dimanche 31 Mars 2013 à 18h30 SKA P à Paris (75) - Zenith De Paris le Vendredi 29 Mars 2013 à 18h30

DAVE GROHL , THIS IS A CALL

SAN FRANCISCO 1965-1970, LES ANNÉES PSYCHÉDÉLIQUES (Barney Hoskyns)

Dès le milieu des sixties, San Francisco devient l’épicentre d’une nouvelle révolution culturelle. Dans le quartier de Haight-Ashbury, l’heure est aux tuniques indiennes, aux trips d’acide et à un rock nouveau, saturé d’électricité. Le célèbre journaliste Barney Hoskyns retrace l’odyssée de cette scène rock contestataire et allumée dont les principaux acteurs se nomment Jefferson Airplane, The Grateful Dead, Janis Joplin, Moby Grape ou Country Joe and The Fish.

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(Michka Assayas)

Cet ouvrage est une anthologie des meilleures chroniques de Michka Assayas parues depuis le début des années 1980 jusqu’aux années 2000, dans Rock & Folk, Les Inrockuptibles, VSD et Libération. Michka ASSAYAS est un auteur et un journaliste français. Il est notamment l’auteur du Dictionnaire du rock considéré comme une référence et régulièrement réédité.

Matthias Meunier


LE MAG’ _________________________

Numéro 8

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