2011/OCtobre
Analyses 01 Le magazine financier & lifestyle
OCTOBRE 2011
Une éCONOMIE en 3D: dettes, déficits, et démocratie
ANALYSES 01
Jérôme Truyens : notre homme pour les jeux olympiques de 2012
Le Hockey belge à la une
Le conseil financier de Puilaetco Dewaay : Une solution complète et entièrement personnalisée
La planification optimale de vos avoirs
Puilaetco Dewaay Private Bankers
Table des matières
Sommaire ÿ p. 10
ÿ p. 22
ÿ p. 72
ÿ p. 32
Finance
fabric n°702806
and
www.scabal.com
mr. natural
04 08 10 22 32 35 38 44 50
Avant-propos | Charles Velge, CEO
54 60 64
Planification successorale | La donation en cascade
Partenaire | Olivier Marquet, Banque Triodos
80 Art | Expositions, Félicien Rops et Auguste Rodin à Namur 82 Culture | Agenda 86 Loisirs | Vin, Fiona Morrison, Master of wine
Editorial | La fin d’une époque ? Chronique financière | A sad summer story Analyse sectorielle | Energie, Télécommunications, Luxe Nos services | Fonds maison
Lifestye
Nos services | Architecture ouverte Nos services | Planification financière Nos services | Gestion et conseil de patrimoine artistique
Planification successorale | La protection du conjoint survivant
Bureaux | Véronique Grisard de la Rochette, bureau de Namur-Liège Réalisation Roularta Custom Media Concept Ben Herremans & Kaat Kerkhove Rédacteur en chef Ben Herremans Lay-out Marie Vannesche, Isabelle Meurisse Coordination Pieter Taelman Textes Puilaetco Dewaay, Cantilis, Roularta Custom Media Régie Média Custom Regie Impression Roularta Printing Editeur responsable Dominiek Vanwynsberghe Avenue Herrmann Debroux, 46 1160 Bruxelles.
66 Business Ventures | John-Alexander Bogaerts 70 Sport | Golf, Puilaetco Dewaay Cup 72 Sport | Hockey, Jérôme Truyens 76 Art | Architecture, Francis Metzger et la rénovation de la Villa Empain
Green label Ce magazine est produit CO2 neutre Papier et impression sont achetés durables et l’émission de CO2 générée malgré tout par la production de ce magazine est compensée. Le magazine est imprimé CO2 neutre avec son utilisation de papier certifié FSC Souhaitez-vous réagir ? Puilaetco Dewaay Avenue Herrmann Debroux, 46 – 1160 Bruxelles e-mail : info@pldw.be www.pldw.be facebook : www.facebook.com/puilaetcodewaay
Analyses est une publication financière et lifestyle éditée sous la responsabilité de Danny Wittenberg, Chief Investment Officer, et de Christophe Van Canneyt, Responsable Obligations & Produits structurés, de Puilaetco Dewaay SA - dont le siège social est établi à l’Avenue Herrmann Debroux, 46 à 1160 Bruxelles TVA BE 0403.236.126 L’information diffusée ne peut pas être considérée comme une offre ou une proposition d’achat ou de vente d’un quelconque instrument financier. La rédaction de ce magazine a été clôturée le 6 septembre 2011.
www.pldw.be Bruxelles 02/679 80 00 | Anvers 03/248 59 10 | Hasselt 011/28 48 90 | Liège 04/340 46 00 Namur 081/32 63 00 | Sint-Martens-Latem 09/235 23 80 | Waregem 056/62 51 30
Octobre 2011 | Analyses | 3
Avant-propos | CHARLES VELGE
CHARLES VELGE, ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
la gestion de PATRIMOINE dans sa globalité texte Jean-Jacques Durré - photos Sofie Van Hoof
ÿ CHARLES VELGE.
Administrateur délégué Président du Comité de Direction Puilaetco Dewaay.
10 | Analyses
A l’occasion du lancement du nouveau magazine financier et Life Style édité par Puilaetco Dewaay, nous avons rencontré Charles Velge, Administrateur Délégué et Président du Comité de Direction de la banque. Quelle est la politique qui sous-tend ce changement ? Quelle stratégie de développement la banque privée entend-elle poursuivre ? Quelle est l’actualité de la banque ? Autant de questions auxquelles il a répondu en détaillant les axes des différents métiers de Puilaetco Dewaay, dont le socle reste plus que jamais le conseil aux clients en toute indépendance. Ceci en élargissant la palette de services qu’offre la banque pour parfaire son approche globale.
A
ujourd’hui, le monde financier évolue à grande vitesse. Les « changements sont récurrents et rapides. Il faut donc s’adapter en permanence pour répondre aux besoins des clients. Il faut aussi prendre la notion de patrimoine dans sa globalité et ne plus se limiter à la seule gestion d’actifs », précise d’emblée Charles Velge, qui rappelle que la banque Puilaetco Dewaay privilégie plus que jamais une approche spécifique et personnalisée qui se conjugue avec un sens de l’écoute et avec une discrétion absolue. DEUX NOUVEAUX DÉPARTEMENTS Il faut reconnaître que la décennie 2000-2010 a été plus que mauvaise. M. Velge n’hésite d’ailleurs pas à employer le qualificatif de « pourrie ». De fait, sur dix ans, les marchés d’actions ont affiché un return négatif, ce qui est inédit. « La gestion d’actifs ne doit donc plus être la seule mission du banquier privé. C’est en tout cas notre analyse. Dans un environnement difficile, nous voulons élargir la palette de services que nous proposons à la clientèle », explique l’Administrateur Délégué. Quels sont ces nouveaux services mis en place ? Charles Velge : « Puilaetco Dewaay a toujours voulu innover. Ce fut le cas avec le principe de l’architecture ouverte qui permet à nos clients d’accéder à ce qui existe de mieux sur le marché, même chez les concurrents, tout en leur assurant la qualité de service que nous développons depuis toujours. Une
autre innovation a été la mise en place du département de planification successorale afin d’aider le client, entre autres, dans la planification de sa succession et le transfert de son patrimoine à ses héritiers. Aujourd’hui, nous avons lancé deux nouveaux services : le conseil en valeur artistique et le Financial Planning. »
« CE MAGAZINE NOUS PERMETTRA DE COMMUNIQUER AVEC LA CLIENTÈLE SUR DES SUJETS D’INTÉRÊTS COMMUNS, PLUS INTEMPORELS. » Octobre 2011 | Analyses | 5
Avant-propos | CHARLES VELGE
Jaeger-LeCoultre Duomètre à Quantième Lunaire
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ÿ PUILAETCO DEWAAY. S’adapter en permanence pour répondre aux besoins des clients.
Pourquoi le conseil en valeur artistique ? CV: « Nous estimons que même un amateur d’art éclairé peut chercher un conseil professionnel et désintéressé. Ce type de conseil fait partie intégrante de l’offre de notre banque. L’art peut parfois constituer une part essentielle d’un patrimoine. Notre démarche s’inscrit dans une perspective de globalité qui tient compte de l’ensemble des aspects patrimoniaux. Grâce à la confiance que nous accordent nos clients, nous pouvons leur offrir un meilleur conseil par le savoir-faire de nos experts. Pour proposer ce nouveau service, nous avons recruté une spécialiste qui a travaillé durant 18 ans chez Christie’s, Christine Mostert. Elle va également pouvoir conseiller le client en matière d’assurances. Tous ces petits « plus » donnent de la valeur ajoutée à notre démarche et à nos activités. C’est ce qui nous différencie de nos concurrents : nous ne vendons pas de produits, mais du conseil. C’est l’évolution du métier de banquier privé. » En quoi consiste l’autre nouveauté, à savoir le département Financial Planning ? CV : « C’est une initiative qui a pour but d’aider le client à planifier ses besoins financiers tout au long de sa vie. C’est également une femme qui le dirige, à savoir Anouck Lejeune. En fait, la démarche consiste à épauler le client pour mieux envisager ses besoins au fil du temps tout en préservant ses biens. Cela nous permet aussi de toucher de nouveaux clients, qui n’ont pas encore un patrimoine élevé. » LA STRATÉGIE DE PROXIMITÉ RELATIONNELLE Deux nouveaux départements, dirigés par des femmes. La banque se féminise-t-elle ? CV : « Nous n’avons pas attendu de lois pour faire confiance aux femmes. Nous sommes la
banque la plus féminisée du pays. Elles sont présentes à notre Comité de Direction ainsi qu’à la direction de certaines de nos agences et de plusieurs de nos services. Pour moi, elles ont un rôle essentiel à jouer. Ce qui n’est pas surprenant puisque nous faisons surtout du relationnel. Dans notre métier où la confiance est primordiale, la femme a d’énormes potentialités. Nous avons un fer de lance commercial très féminin, avec un rendement excellent. » La banque a ouvert un nouveau bureau à Namur. Est-ce une démarche qui se poursuivra ? CV : « Nous avons ouvert des bureaux à Hasselt en 2007 et à Waregem en 2008. Notre bureau de Gand a déménagé à Sint-MartensLatem et s’est agrandi. Namur a ouvert en 2011. Cela cadre avec la stratégie de proximité relationnelle de notre métier. Nous ouvrons des bureaux avec des professionnels issus de l’endroit, c’est-à-dire des personnes qui connaissent bien le tissu social et urbain de leur région. C’est une question d’opportunité. Nous avons un projet également sur Bruges. » LE MEILLEuR ÉLÈVE DE LA CLASSE Quelle est l’actualité de Puilaetco Dewaay ? CV : « Dans le cadre des aides octroyées aux banques à la suite de la crise de 2008, KBC a dû mettre en vente le groupe KBL epb auquel nous appartenons. Après un refus des autorités concernant un premier acheteur indien, un nouveau round de marques d’intérêt a été organisé. Au 30 juin, KBL avait récolté 25 marques d’intérêt contre 14 lors du round de 2009. Tous ces candidats ne feront pas pour autant offre. KBC est chargé de faire une sélection des candidats retenus. On devrait connaître le nom du repreneur fin
septembre et il devra être avalisé par les autorités de contrôle. Mais je ne suis pas inquiet pour Puilaetco Dewaay qui est un très bon élève au sein du groupe KBL. Rien ne devrait donc changer pour nos clients. »
Cartier Calibre de Cartier
L’actualité, c’est aussi ce nouveau magazine. Quels en sont la raison et l’objectif ? CV : « Nous avons voulu opter pour un nouveau vecteur de communication. Un magazine semestriel qui nous permettra de communiquer avec la clientèle sur de nombreux sujets d’intérêts communs, plus intemporels. Ceci recouvrira l’ensemble des services que nous leur proposons, mais aussi des sujets d’intérêts plus généraux, comme la culture, l’art et le lifestyle. Ce magazine sera complété par une newsletter mensuelle qui traitera des matières financières, au plus près de l’actualité. »
IWC Schaffhausen Portuguese Chronograph
MAÎTRES HORLOGERS - DEPUIS 1904
« PUILAETCO DEWAAY PRIVILÉGIE PLUS QUE JAMAIS UNE APPROCHE SPÉCIFIQUE ET PERSONNALISÉE. »
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6 | Analyses | Octobre 2011
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CHARLES VELGE | DIRECTIF
ÿ ANGELA MERKEL-NICOLAS SARKOZY. Il n’y a plus de chefs d’État.
ÿ BARACK OBAMA. Un abaissement historique
ÿ LES ÉMEUTES À BIRMINGHAM. L’avant-goût d’une révolution ?
de la note de crédit aux Etats-Unis.
éDITORIAL
La Fin d’une époque? texte DANNY WITTENBERG - photos ROULARTA/REPORTERS
Cet été, les marchés financiers ont une nouvelle fois été mis à feu et à sang et aujourd’hui encore, le mal ne semble pas encore vaincu. À l’origine des turbulences ? Indubitablement l’extension de la crise de la dette européenne aux pays plus importants, comme l’Italie et l’Espagne.
Les solutions en demi-teinte proposées par nos dirigeants européens au cœur de la période estivale n’ont pas séduit longtemps les marchés financiers. La plupart de ces propositions sont d’ailleurs irréalisables à ce jour et semblent une fois de plus être rattrapées par les faits. Par ailleurs, à l’horizon des élections, le monde politique semble préférer les intérêts nationaux de son électorat à la solidarité européenne, ce qui affole régulièrement les marchés. « Sire, il n’y a plus de chefs d’État », il ne reste plus que quelques (mauvais) colmateurs de brèches. IL N’Y A PLUS D’ARGENT L’Europe n’a cependant pas eu le monopole de l’absence de direction politique. Aux États-Unis, les Républicains et les Démocrates ne sont pas non plus parvenus à trouver un compromis durable concernant le relèvement de leur plafond d’endettement et la proposition de réduction du déficit public, ce qui a finalement entraîné le premier abaissement de la note de crédit dans l’histoire des
8 | Analyses | Octobre 2011
États-Unis. Un avertissement, s’il en est un. Pour l’heure, les problèmes de la dette publique en Europe et l’héritage passé des mauvais emprunts hypothécaires aux États-Unis menacent de provoquer une nouvelle crise bancaire, avec cette différence que les autorités ne semblent plus en mesure de jouer les « sauveteurs de la dernière chance ». Il n’y a tout simplement plus d’argent et les marchés exigent des réductions, et en aucun cas des extensions, des déficits budgétaires. Vu les circonstances, les autorités monétaires ont non seulement une lourde charge sur les épaules mais se trouvent elles aussi dos au mur. Leurs bilans atteignent aujourd’hui des niveaux inégalés, les taux d’intérêt approchent d’un minimum historique et les mesures non conventionnelles comme le QE 2.0 ont montré leur inefficacité à stimuler l’activité économique. La prise de conscience de l’impuissance de tous les intervenants fait frémir les marchés financiers. Pendant 30 ans, depuis la présidence de Reagan, les crises ont été « étouffées dans l’œuf », par
l’injection de masses d’argent (public) (approche keynésienne). Greenspan et Bernanke ont également contribué à gonfler le système financier de dettes avec leur politique de taux d’intérêt monétaire faible. VERS UNE CRISE SOCIALE ? Les limites du possible semblent progressivement atteintes, précisément à un moment où l’activité économique ralentit à l’échelle mondiale. Si rien n’est encore joué, les indicateurs économiques récents montrent tous une stagnation économique au second semestre 2011. La vitesse à laquelle ces indicateurs reculent génère des inquiétudes et fait augmenter la probabilité d’une récession. L’indispensable vague d’austérité pèsera lourd sur le consommateur final et sur le contribuable. Il ne serait pas étonnant qu’un jour prochain, la crise bancaire (2008) et la crise publique (2011) finissent par déboucher sur une crise sociale. Le printemps arabe illustre ce qu’il peut advenir lorsque la population en a assez de ses dirigeants politiques. Pour
l’instant, l’Occident dispose probablement encore de quelque répit avant de connaître ce genre de révolution, mais laissez l’Union européenne craquer de toutes ses jointures et les 50 millions d’Américains qui vivent des tickets de rationnement descendre dans les rues et l’histoire prendra peut-être une tout autre tournure. Les récentes émeutes dans quelques villes anglaises seraient-elles un avant-goût de ce qui nous attend également ailleurs ? Il est évident que nous devons revenir à une orthodoxie fiscale et financière, mais il faudra du temps pour éliminer les excès du passé, du temps que les marchés financiers ne sont peut-être pas prêts à concéder. Dans ce contexte de turbulences, il convient plus que jamais d’adopter une attitude défensive et de rester vigilant et surtout de prévoir une diversification suffisante du portefeuille de placement. Chez Puilaetco Dewaay, nous pensons disposer des moyens pour y parvenir.
DANS CE CONTEXTE DE TURBULENCES, IL CONVIENT D’ADOPTER UNE ATTITUDE DÉFENSIVE ET DE RESTER VIGILANT.
Danny Wittenberg, Chief Investment Officer
Octobre 2011 | Analyses | 9
MACROéCONOMIE | CHRONIQUE FINANCIÈRE
CHRONIQUE FINANCIÈRE | MACROéCONOMIE
CHRONIQUE FINANCIÈRE
A sad
summer story TExTe © Christophe Van Canneyt - PhOTOS © ROULARTA/REPORTERS
L’été 2011 ne sera pas oublié de si tôt : gris, sombre, avec des averses persistantes, sans le moindre petit rayon de soleil susceptible d’apporter quelque espoir d’amélioration. Un climat qui a failli engendrer une dépression collective de la population. Il semble bien que la situation sur les marchés financiers ait reflété fidèlement la tristesse de cet été météorologique, avec des marchés également proches de la déprime. La cause principale doit être cherchée dans le dérapage total de la sempiternelle problématique de l’endettement international.
En Europe, après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, ce sont aujourd’hui des pays nettement plus grands et plus indispensables au système, comme l’Italie, l’Espagne voire la France, qui ont la vie dure. Aux ÉtatsUnis, la discussion sans fin concernant le plafond de la dette publique a placé le pays au bord de la faillite. La cause de tout cela est double. Premièrement, les chiffres économiques médiocres du second trimestre ont suscité des doutes concernant la force de la reprise économique mondiale. Deuxièmement, une croissance ralentie complique le processus d’assainissement budgétaire auquel de nombreux pays occidentaux sont confrontés, ce qui engendre une nervosité accrue sur les marchés. Le coup de grâce est venu du monde politique inapte à formuler une réponse adéquate à la détérioration de la situation. Le monde politique a plutôt donné l’impression de ne pas saisir la gravité de la situation et semblait en permanence dépassé par les faits. LE DOUTE DANS LE POLITIQUE Pour comble de malheur, les opinions concernant l’approche à suivre divergeaient même ostensiblement aux différents niveaux politiques. En conséquence, ne trouvant dans le politique que doute et discorde en lieu et place de directives et de transparence, les marchés déjà nerveux ont totalement perdu confiance dans le processus d’assainissement. Les marchés des capitaux ont cédé à la panique, ce qui a eu pour effet d’entraver
10 | Analyses | Octobre 2011
le financement des dettes de l’Italie et de l’Espagne à un taux d’intérêt acceptable, et d’engendrer pour ces pays un risque de verser dans une crise de liquidités. La réponse formulée par les responsables politiques européens lors du sommet du 21 juillet a été jugée insuffisante par le marché, contraignant la BCE à renoncer à son approche orthodoxe et à procéder une nouvelle fois au rachat direct des obligations d’État des pays les plus faibles. La BCE semble ainsi représenter la dernière ligne de défense contre l’aggravation de la crise européenne.
ÿ MANIFESTATION AU PORTUGAL. Le projet de l’euro révolte l’opinion publique.
Les chiffres économiques médiocres du second trimestre ont suscité des doutes concernant la force de la reprise économique mondiale.
Les États-Unis ont quant à eux échappé de justesse au défaut de paiement. Quelques heures avant l’échéance de la date limite de relèvement du plafond d’endettement maximal, un maigre train de mesures a été annoncé, mesures qui restent d’ailleurs à peaufiner. À peine quelques jours plus tard, le pays a vu S&P abaisser sa note de crédit. L’agence de notation justifiant son geste par un risque politique accru. Le fait que les mêmes hommes politiques, qui seulement quelques heures plus tôt avaient mené le pays (et l’économie mondiale ?) au bord du chaos financier, condamnent avec virulence la dégradation de la note de crédit démontre surtout que S&P avait visé juste.
LE RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE AMÉRICAINE Le second trimestre a montré des signes évidents d’un ralentissement de la croissance économique américaine. Ceux-ci se sont manifestés plus nettement dans la partie de l’économie la plus sensible à la conjoncture, à savoir le secteur manufacturier. Ce ralentissement n’est pas intervenu de manière totalement fortuite après la reprise très nette que le secteur manufacturier avait déjà connue l’année précédente. En revanche, la prise de conscience de ce ralentissement a été compliquée par l’impact du tremblement de terre au Japon. En effet, la catastrophe avait entraîné d’énormes problèmes dans la chaîne d’approvisionnement des pièces pour des
secteurs très importants comme l’industrie automobile et l’électronique de consommation, engendrant une baisse inévitable de la production. La plupart des économistes ont alors suggéré que ce ralentissement de la croissance serait de nature temporaire, et qu’une nouvelle croissance ne manquerait donc pas de s’amorcer rapidement. C’est précisément l’absence de relance qui a déconcerté les marchés et donné lieu à un doute croissant concernant la force de la reprise ultérieure. Après une baisse de la production industrielle en avril, il s’en est suivi une relance très modérée en mai et en juin, les chiffres des commandes évoluant eux aussi de manière défavorable. Différents Octobre 2011 | Analyses | 11
MACROéCONOMIE | CHRONIQUE FINANCIÈRE
RÉPUBLICAINS VS DÉMOCRATES : VERS UNE IMPASSE À mesure que la date limite de relèvement du plafond d’endettement approchait, les négociations semblaient hélas glisser progressivement vers une impasse politique. Les Républicains, qui depuis les élections de mi-mandat ont repris le contrôle de la Chambre des représentants, ont voulu tirer parti de cette date butoir pour obtenir de grandes concessions dans la réduction des dépenses publiques et ont rejeté toute forme d’augmentation de la fiscalité. Cette position intransigeante a été adoptée principalement sous la pression de l’aile ultraconservatrice du parti (le « Tea party ») dont l’influence va croissant.
Il était évident que des mesures urgentes s’imposaient pour maîtriser le dérapage du budget américain.
ÿ OBAMA ET LE PLAFOND D’ENDETTEMENT.
indicateurs de production régionaux ont entamé une chute aussi rapide qu’inquiétante : l’indice de la FED de Philadelphie a plongé de +43,4 en mars à -30,7 en août, un niveau que l’on n’avait plus vu depuis le premier trimestre noir de 2009. De même, l’indice ISM de l’industrie manufacturière s’est replié juste au-dessus de la barre de 50,0 (un niveau sous le seuil de 50,0 indique en principe une contraction de l’activité industrielle).
Indicateurs de l’industrie manufacturière américaine 03/11
4/11
05/11
06/11
07/11
Production industrielle
0.68
-0.34
0.22
0.37
0.91
Indice ISM
61.2
60.4
53.5
55.3
50.9
Richmond FED
16.0
9.0
-5.0
3.0
-1.0
Commandes de biens durables
4.6
-2.5
2.0
-1.3
4.0
12 | Analyses | Octobre 2011
La patate chaude a été reportée.
Le marché s’inquiétait en particulier de l’influence que ce ralentissement de l’activité commençait à exercer sur l’évolution positive de l’emploi. En mai et en juin, on n’a recensé au total que 100 000 nouveaux emplois créés. Pour remettre en selle l’économie américaine en berne, une hausse de l’emploi représente une absolue nécessité. En effet, pour réussir un tant soit peu à réduire l’endettement sans retomber dans la récession, il est essentiel que les revenus de la population continuent d’augmenter. Dans la situation actuelle de stagnation des salaires réels, seule une augmentation de l’emploi permettrait d’y parvenir. LE RELÈVEment DU PLAFOND D’ENDETTEMENT La question de savoir si le ralentissement de l’activité n’était pas dû notamment à l’incertitude générée par les discussions houleuses autour du relèvement du plafond d’endettement de l’État fédéral s’est progressivement imposée. Ce débat a peu à peu dominé l’actualité, et l’impasse politique qui en a découlé a fini par entraîner les États-Unis au bord d’une situation de défaut de paiement.
Déjà au mois de mars, le Trésor américain avait annoncé que le plafond légal maximal de USD 14,3 trillions de dettes publiques serait atteint durant les mois d’été. La date initiale avait même été fixée à la fin mai, mais quelques mesures de rationalisation de la méthode de travail de l’État ont permis de reporter la date ultime de relèvement de ce plafond au 2 août. Pour des raisons économiques, il était en tout cas évident que des mesures urgentes s’imposaient pour maîtriser le dérapage du budget américain. Dans l’intervalle, l’endettement de l’État américain atteint pratiquement le seuil de 100 % du PIB, et avec un déficit budgétaire supérieur à 10 % du PIB, la dette est encore en très forte hausse. Par ailleurs, le vieillissement de la population menace également de faire exploser les dépenses de soins de santé et de sécurité sociale non budgétisées. À politique inchangée, le déficit de ces postes pourrait même à moyen terme atteindre un multiple du déficit budgétaire. Il était donc grand temps pour les décideurs politiques de saisir le taureau par les cornes et de mettre les États-Unis sur une trajectoire budgétaire plus durable.
Obama et les Démocrates ne l’ont toutefois pas entendu de cette oreille. Ils voulaient également réduire en partie le déficit budgétaire en imposant de nouvelles taxes, principalement sur la population plus nantie. L’opiniâtreté qui a caractérisé l’ensemble des discussions peut s’expliquer partiellement par le gouffre idéologique croissant qui sépare les deux tendances, et ce dans le contexte de l’approche des élections présidentielles. Il convient également de dire que les décisions à prendre sont extrêmement difficiles et auront d’énormes implications économiques et sociales à long terme. Il est certes logique qu’il soit très difficile de prendre ces décisions sous la pression de la bombe à retardement que constituait la date limite du relèvement du plafond de la dette. La solution qui a fini par sortir du chapeau politique juste avant la date fatidique s’assimilait dès lors davantage à un vague compromis, qui a permis aux États-Unis d’éviter de justesse le défaut de paiement, mais qui n’a fait que renvoyer les décisions épineuses aux calendes grecques. LE RETRAIT DE LA NOTATION DE CRÉDIT AUX ÉTATS-UNIS Le plafond d’endettement sera dans un premier temps relevé de USD 900 milliards en échange de coupes budgétaires de l’ordre de USD 1 trillion. Cette mesure permettra en principe aux États-Unis de continuer d’honorer leurs factures jusqu’après les prochaines élections présidentielles, et pourrait soulager quelque peu la pression politique sur le processus. Dans un second temps, le seuil d’endettement pourrait être relevé de USD 1,2 trillions supplémentaires, pour autant que les
Républicains et les Démocrates s’accordent sur des réductions de dépenses supplémentaires de quelque USD 1,5 trillions avant le 23/11 au plus tard. L’accord n’a en tout cas pas répondu aux attentes des marchés, dans la mesure où il n’a en aucun cas permis de mettre les finances américaines sur la voie d’un redressement durable. Les USD 2,5 trillions de réduction des dépenses ne constituent qu’une goutte d’eau dans l’océan de mesures nécessaires pour parvenir à plus long terme à un budget en équilibre (à politique inchangée, les dépenses publiques augmenteraient de USD 4,6 trillions dans les 10 ans à venir), et n’ont pas non plus répondu aux exigences de S&P qui préconisait un minimum de USD 4 trillions d’économies. Par ailleurs, la patate chaude que constituent l’augmentation de la fiscalité, les coupes dans les différents programmes sociaux ainsi que la simplification du régime fiscal désespérément complexe a été reportée à une date ultérieure. Il semble donc que les discussions budgétaires resteront pour un certain temps à l’arrière-plan de l’agenda et continueront de susciter une incertitude inévitable. Autant de raisons qui pour S&P ont justifié le retrait de la notation de crédit AAA aux États-Unis. Le 5 août, S&P a annoncé qu’elle attribuait aux États-Unis une notation AA+, en conservant assez singulièrement la connotation de « negative watch » qui laisse présumer que de nouvelles rétrogradations ne sont pas exclues. Moody’s et Fitch, les autres grandes agences
La suppression de la dévaluation a engendré la disparition d’une sorte de soupape de sécurité de l’économie. Octobre 2011 | Analyses | 13
MACROéCONOMIE | CHRONIQUE FINANCIÈRE
Les marchés ont commencé à mettre en doute la viabilité de la dynamique de la dette des pays à problème.
de notation, ont quant à elles confirmé la cote AAA des États-Unis. EUROPE : LA CRISE REFAIT SURFACE Le ralentissement de la croissance constaté au second trimestre s’est également poursuivi en Europe. Dans l’ensemble de la zone euro, la croissance au second trimestre ne s’élevait plus qu’à 0,2 %, contre encore 0,8 %
le trimestre précédent. Le plus étonnant était que, pour la première fois, la locomotive allemande semblait présenter des ratés. Au second trimestre, la croissance allemande atteignait à peine encore 0,1 %, alors qu’elle affichait un fier 1,3 % au premier trimestre. En France, la croissance est même tombée au point mort, alors que l’Espagne (0,2 %) et l’Italie (0,3 %) ont enregistré une timide croissance.
Indicateurs de l’industrie manufacturière allemande 03/11
4/11
05/11
06/11
Production industrielle
1.2
-0.4
0.9
-1.1
Indice PMI industrie
60,9
62,0
57,7
54,6
52,0
Indice PMI services
60,1
56,8
56,1
56,7
52,9
14 | Analyses | Octobre 2011
07/11
Tout comme aux États-Unis, ce fut essentiellement dans l’industrie manufacturière que le ralentissement a été le plus marqué. Néanmoins, une perte de dynamique manifeste s’est également fait sentir dans le secteur des services, traditionnellement moins sensible à la conjoncture, comme le démontre l’évolution de l’indice allemand PMI (Purchasing Managers’ Index, un indice qui mesure le climat de confiance des acheteurs dans l’industrie et le secteur des services et qui reflète ainsi le niveau d’activité).
© cayman.be
ÿ LE PORT D’HAMBOURG. Même la locomotive allemande présente des ratés.
La croissance en perte de vitesse en Europe nous incite donc à parler d’un ralentissement synchronisé de la croissance à l’échelle mondiale. Ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour l’assainissement ultérieur des finances publiques. Tout comme aux États-Unis, la nervosité générée par la problématique du financement des dettes publiques a progressivement regagné du terrain en Europe. En revanche, en Europe, cette discussion est d’un tout autre ordre, vu qu’elle porte davantage sur la problématique du système qui semble former l’architecture de la zone mo-
Natiënlaan 215 / Knokke / T +32 50 622 633 / closed Wed + www.rrinterieur.be
CHRONIQUE FINANCIÈRE | MACROéCONOMIE
nétaire que sur les variables économiques en tant que telles. Le tableau ci-contre montre clairement que le ratio d’endettement et le déficit actuel de la zone euro soutiennent favorablement la comparaison avec ceux des États-Unis ou du Japon. LES INCONVÉNIENTS DE LA ZONE EURO NON IDENTIFiÉS Si la zone euro était une zone économique unique, le financement de notre dette nous coûterait probablement moins cher que celle des États-Unis ou du Japon. Que l’Europe doive en moyenne payer plus s’explique principalement par le fait que la zone euro se compose de 17 pays distincts, qui revendiquent chacun leur propre politique budgétaire et du marché de l’emploi, tout en étant liés à la même monnaie et à la même politique monétaire. En accédant à l’euro, chaque pays a renoncé de facto à contrôler sa propre devise. La conséquence économique qui en résulte se traduit par l’impossibilité pour le pays de résoudre ses problèmes de compétitivité par une dévaluation de sa monnaie. C’est précisément la disparition de ce risque de dévaluation qui a été considérée comme le grand avantage de la monnaie unique : les bailleurs de fonds étaient dorénavant assurés de la constance de la valeur de la devise dans laquelle ils seraient remboursés et ne devraient donc plus incorporer de « prime de risque » dans les rendements exigés pour les transac-
Déficit budgétaire, ratio d’endettement et paiement d’intérêts en % du PNB, 2010 Ratio d’endettement
Déficit budgétaire
Paiement d’intérêts
France
94,1
7,0
2,3
Allemagne
87,0
3,3
2,0
Portugal
103,1
9,2
3,0
Irlande
102,4
32,4
2,4
Italie
126,8
4,5
4,2
Espagne
66,1
9,2
1,5
Zone euro
88,3
6,7
2,8
États-Unis
93,6
10,6
1,6
Japon
199,7
8,1
1,4
tions avec les pays présentant une monnaie plus faible. Ceci a permis de faire baisser considérablement les taux d’intérêt dans les pays à faible devise. À titre d’exemple, l’Italie, qui autrefois dévaluait presque chaque année sa monnaie par rapport au mark allemand plus fort, a vu ses taux d’intérêt baisser considérablement. Durant ses 17 années d’adhé-
ÿ LE PARLEMENT ITALIEN. 16 dévaluations en 17 ans.
sion à l’ancien système monétaire européen ou serpent monétaire (dans lequel les devises pouvaient fluctuer par rapport aux autres devises dans une mince fourchette), l’Italie a dévalué sa monnaie non moins de 16 fois. Un taux d’intérêt inférieur impliquait évidemment un bénéfice économique non négligeable pour ces pays. Dans le même temps, le cours de change unique avantageait également les entreprises des pays affichant une monnaie forte, qui ont vu disparaître le risque de change dans leurs transactions avec les pays à faible devise et ont ainsi pu étendre considérablement leur rayon d’action. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Il aurait en effet pu en être ainsi si l’on avait également discerné les inconvénients de la construction européenne et si l’on en avait tenu compte au niveau politique. La suppression de la dévaluation a effectivement engendré la disparition d’une sorte de soupape de sécurité de l’économie, qui permettait de corriger d’emblée les problèmes de compétitivité. La politique des pays plus faibles aurait dû en tenir compte en maîtrisant mieux l’explosion des coûts salariaux internes de leur pays, ce qu’elle a malheureusement omis. Au niveau financier, on n’a guère pris
16 | Analyses | Octobre 2011
Les marchés se sont montrés soulagés, jusqu’à ce qu’il s’avère que les mesures doivent encore être approuvées par les 17 parlements. importantes dans les dettes de ces pays, encouragées à la fois par des raisons de bénéfices (ces obligations offraient en effet un rendement supérieur pour un risque estimé presque parfaitement identique) et par des raisons de diversification.
ÿ LA GRÈCE PROTESTE. La pression de l’Union européenne a miné la croissance.
conscience du fait que la disparition de l’option de dévaluation anéantissait également un système « d’avertissement précoce » des difficultés financières. Autrefois, dès que les marchés commençaient à perdre confiance dans un pays, cela se traduisait d’abord par un affaiblissement de la monnaie, puis dans une phase ultérieure par une hausse des taux d’intérêt. La monnaie ne pouvant plus dévaluer aujourd’hui, le marché n’a plus d’autres solutions que d’éviter les obligations de ce pays en cas de problème, ce qui peut entraîner le pays dans une crise de liquidités sou-
daine et beaucoup plus brutale. Une situation qui, à son tour, a des conséquences importantes pour le troisième effet de l’euro que l’on a largement sous-estimé : l’intégration rapide et extrême du secteur financier. Avant l’introduction de l’euro, les banques ne détenaient généralement que des positions limitées dans des obligations d’État étrangères (et certainement celles des pays plus faibles) précisément en raison du risque de pertes en cas de dévaluation. Après l’instauration de l’euro, elles ont commencé à constituer des positions nettement plus
Les banques ont ainsi agi exactement de la manière dont les hommes politiques l’avaient souhaité lors de l’introduction de l’euro : elles ont contribué à une plus grande internationalisation de la détention de la dette publique. Cela implique toutefois aussi que les banques sont devenues le mécanisme de transition par excellence, qui a permis à la problématique de financement d’un pays de se traduire aujourd’hui par un hypothétique effondrement du secteur financier d’un autre pays, et à la crise de s’étendre encore bien davantage. LA CRISE GRECQUE : UN CERCLE VICIEUX Le cas de la Grèce, qui a ressuscité les troubles en Europe, illustre parfaitement ces différents mécanismes. Après l’accès à l’euro, les taux d’intérêt ont effectivement baissé considérablement pour les Grecs, mais la prospérité accrue qui en a résulté a été affectée essentiellement à l’augmentation systématique des salaires. Il s’en est suivi une perte progressive de la compétitivité du pays, ce qui à son tour s’est traduit par une faible croissance économique. Une faible croissance implique également des recettes fiscales inférieures, qui associées à des dépenses toujours plus ambiOctobre 2011 | Analyses | 17
MACROéCONOMIE | CHRONIQUE FINANCIÈRE
CHRONIQUE FINANCIÈRE | MACROéCONOMIE
La situation sur les marchés a rapidement dégénéré en une panique générale. Et tout comme pour la crise bancaire, le dysfonctionnement des marchés menaçait précisément de résulter en une prédiction qui s’autoréalise : en refusant de refinancer les dettes publiques, les pays verseraient dans une crise de liquidités qui entraînerait finalement le défaut de paiement tant redouté. Les dirigeants européens n’ont guère réagi à ce moment-là, semant encore plus le trouble par des divergences de vue manifestes sur la marche à suivre. Finalement, le cataclysme qui secouait les marchés les a contraints à agir et un accord a finalement été trouvé fin juillet lors du énième sommet spécial sur la crise de la dette. Sans préciser les détails souvent complexes des mesures prises, les termes semblaient répondre à l’inquiétude des marchés sur une
tieuses (et dans le cas de la Grèce malheureusement aussi à la corruption et à la fraude) ont engendré une augmentation des déficits budgétaires et de la dette. La bombe financière a fini par éclater au printemps 2010, au moment où les marchés se sont aperçus de la situation réelle du pays. Ils ont brusquement perdu confiance dans la viabilité des finances publiques, plaçant rapidement la Grèce en défaut de paiement. À l’époque, les dirigeants européens n’ont pu faire autrement que de venir en aide à ce pays, et ce en dépit de la clause explicite de « no bail out » figurant dans le Traité de l’euro, vu qu’un défaut de paiement de la Grèce entraînerait inévitablement une quasi-faillite de leur système bancaire encore fragile. Pour calmer l’opinion publique de ses pays membres, l’Union européenne a imposé, sous la pression de l’Allemagne, des mesures d’assainissement draconiennes à Athènes, qui ont totalement miné la croissance. Au cours de l’année dernière, l’économie grecque s’est contractée de près de 5 %, les recettes publiques accusant systématiquement un retard sur le plan de redressement visé. Par conséquent, en dépit de l’opération de sauvetage de 2010, le secteur privé a perdu totalement foi dans le redressement de la Grèce. Les taux d’intérêt des obligations grecques restaient tellement élevés qu’il est devenu manifeste
18 | Analyses | Octobre 2011
La dure réalité est qu’une union monétaire ne peut fonctionner sans cette uniformisation.
ÿ JOSÉ MANUEL BAROSSO – HERMAN VAN ROMPUY. Les divergences de vue troublent le monde politique.
ÿ LA PANIQUE sur les MARCHÉS. La crise, est-elle structurelle ?
que le pays ne serait pas encore en mesure de se financer via les marchés des capitaux privés en 2012, comme le prévoyait le plan de sauvetage.
Confronté à la panique, le monde politique n’a pu quE faire appel au financement monétaire par la BCE.
série de points importants. La capacité du Fonds européen de stabilité a été augmentée à EUR 440 milliards, mais ce qui a surtout plu aux marchés, c’était que le fonds pourrait dorénavant agir de manière plus proactive en intervenant directement sur le marché secondaire (et exceptionnellement aussi sur les marchés primaires) et que des moyens pourraient également être affectés à la recapitalisation des établissements financiers. Dans un premier temps, les marchés se sont montrés soulagés de ces initiatives, jusqu’à ce qu’il s’avère que ce train de mesures doive encore être approuvé par l’ensemble des 17 parlements. Ce processus d’approbation durerait certainement quelques mois et n’est pas non plus dénué de risques, puisque chaque pays doit l’approuver. L’ambiance plus positive sur les marchés est donc rapidement retombée, et un nouveau mouvement de baisse s’est amorcé.
Après de longues tergiversations, les responsables politiques européens n’ont pu que reconnaître ce que le marché savait déjà depuis longtemps : un nouveau plan d’aide serait nécessaire. Les effets négatifs des économies drastiques sur la croissance ont fait apparaître clairement que le pays ne sortirait pas des problèmes à moins d’effacer une partie de l’ardoise. Le second plan d’aide à la Grèce, de l’ordre de EUR 109 milliards, a donc prévu explicitement une forme d’allégement de la dette, avec en l’occurrence également une contribution « volontaire » du secteur privé. LA GRÈCE ET LES AUTRES : LA PANIQUE GÉNÉRALE Ce rééchelonnement de la dette a toutefois rendu les choses incontrôlables : les marchés
ont commencé à mettre en doute la viabilité de la dynamique de la dette des autres pays à problème et surtout des pays membres nettement plus importants comme l’Italie et l’Espagne. Ils redoutaient que la dynamique négative de la dette puisse à terme entraîner également une perte partielle de capital. Et soudain, nous avons plongé dans une spirale négative infernale : cette inquiétude relative au risque d’un défaut de paiement partiel s’est traduite par une hausse des spreads de crédit pour les pays plus faibles. Ces spreads plus élevés étouffent à leur tour la croissance économique et compliquent le financement de la dette, engendrant encore plus d’inquiétudes concernant la viabilité de la dette et donc de nouvelles hausses de spreads de crédit. Les taux d’intérêt des bons d’État italiens et espagnols approchaient très rapidement de la limite critique des 7 %, limite au-delà de laquelle la situation d’endettement devient pratiquement intenable. Octobre 2011 | Analyses | 19
MACROéCONOMIE | CHRONIQUE FINANCIÈRE
CHRONIQUE FINANCIÈRE | MACROéCONOMIE
LA BCE, DERNIÈRE LIGNE DE DÉFENSE Confronté à cette nouvelle situation de panique, le monde politique n’a pu que se tourner vers la dernière ligne de défense qui restait pour remettre au pas les marchés en révolte : la BCE. La BCE, qui pouvait intervenir rapidement sans requérir l’unanimité des voix au conseil, a dû, en attendant les approbations du plan EFSF (European Financial Stability Facility), procéder aux rachats directs des obligations des pays visés. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, qui avait toujours soutenu que la politique devait régler elle-même les problèmes budgétaires et ne devait pas compter sur le financement « monétaire » des déficits publics par la BCE, a dû se faire violence et trahir ses propres principes. Heureusement, son pragmatisme l’a emporté sur ses principes grandiloquents et la BCE a procédé dès la deuxième semaine d’août à des rachats de soutien des obligations italiennes et espagnoles. Les marchés, bien conscients de ne pas jouir de l’impact financier de la BCE, ont rapidement baissé le ton. Les rendements des obligations italiennes et espagnoles ont chuté presque immédiatement et oscillent aujourd’hui à nouveau autour des 5 %, ce qui rend la situation d’endettement gérable. DES CHOIX CRUCIAUX POUR LE FUTUR Le tableau de l’économie occidentale fin 2011 est loin d’être réjouissant. La montagne de dettes a fini par glisser, via le système bancaire, du secteur privé vers les larges épaules de l’État, qui menace aujourd’hui lui-même de s’écrouler sous son poids. Aux États-Unis, en revanche, il semble que l’issue de la crise de la dette prenne une autre tournure par rapport à la solution européenne. Confrontés à une problématique endettement tout aussi massif dans le secteur privé, les États-Unis ont évolué bien plus loin que l’Europe dans le financement monétaire des déficits. Noyer la montagne de dettes dans une vague de création de monnaie y est manifestement considéré comme la solution la moins dérangeante (ou la seule encore possible?) pour l’économie et le système financier. Vu que les États-Unis contrôlent toujours intégralement leur devise et sont libres d’activer la planche à billets comme bon leur semble, ils ont l’avantage inestimable que les marchés ne peuvent boycotter leurs obliga-
20 | Analyses | Octobre 2011
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tions, et sont, assez paradoxalement, en mesure de se financer à un taux quasi nul. Cette méthode soutient certes le processus d’assainissement, mais n’évite pas en fin de compte de devoir assainir le budget. Les décisions difficiles en la matière restent cependant encore à prendre et l’incertitude qu’elles génèrent pourrait continuer de secouer les marchés. Le prix de la crise que les États-Unis devront payer à terme se traduira probablement par une nouvelle dévaluation de leur devise, assortie de la perte du statut de monnaie de réserve mondiale du dollar américain.
essentiellement de la mesure dans laquelle les dirigeants politiques parviendront à un compromis acceptable entre, d’une part, la croissance économique, la réduction des déficits budgétaires et, d’autre part, le maintien de la confiance des marchés financiers. Le principe de départ est que les marchés ne voudront financer les déficits que s’ils ont l’espoir d’une réelle réduction des déficits et de l’endettement. L’État devra procéder à l’assainissement budgétaire avec la prudence qui s’impose, s’il veut préserver la croissance économique indispensable.
En Europe, on tente de résoudre la problématique en procédant à l’assainissement des budgets sans recourir à la création de monnaie pure et simple. Ce processus s’est toutefois heurté au refus des marchés de continuer de financer les déficits à des taux acceptables en l’absence de direction et de directives politiques claires. Ce qui a contraint l’Europe à faire appel au financement monétaire par la BCE. L’importance des interventions est toutefois nettement moindre qu’aux États-Unis, de sorte qu’il est aussi plus facile de fermer le robinet des aides. Cette éventualité dépendra
La seconde piste à explorer est celle des mesures structurelles à long terme. Un certain nombre de pays requièrent des mesures afin d’améliorer la compétitivité. Quoi qu’il en soit, l’ensemble de l’Europe devra s’interroger sur la poursuite de l’intégration politique et économique (système fiscal, régime social, …). Car la dure réalité est qu’une union monétaire ne peut fonctionner sans cette uniformisation… Christophe Van Canneyt, Head of Fixed Income & Structured Product
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ANALYSE SECTORIELLE | ÉNERGIE
ANALYSE SECTORIELLE
L’ÉNERGIE EN TEMPS DE CRISE TExTe Marc ERNAELSTEEN - PHOTOS Roularta/REPORTERS
Jusqu’à présent, le cours du baril de pétrole Brent continue d’afficher une relative bonne stabilité à un niveau de prix élevé. Ceci est d’autant plus remarquable vu le contexte économique actuel et la morosité des marchés financiers. Déficit des finances publiques tant en Europe qu’aux EtatsUnis et pressions inflationnistes dans nombre de pays émergents … voici les ingrédients pour faire renaître les craintes liées à tout ralentissement de l’activité économique, à savoir l’aversion au risque. Contrairement à la relative bonne tenue du prix du pétrole, les principales Bourses ont été affectées par un vif regain de l’aversion pour le risque et, dans la foulée, les investisseurs se sont délestés des actions y compris celles exposées sur le secteur pétrolier.
22 | Analyses | Octobre 2011
E
xception faite des métaux précieux ayant un attrait de « valeur refuge », les prix des principales commodités se sont repliés mais dans une moindre mesure en comparaison aux actifs « actions ». Le baril de pétrole Brent n’a ainsi perdu que quelque 10% par rapport à son point le plus haut de 2011; sachant que les prix de l’énergie avaient notoirement augmenté depuis le début de l’année, exception faite pour le gaz naturel. Les tensions géopolitiques au ProcheOrient et en Afrique du Nord dans des pays producteurs comme la Libye, et dans une moindre mesure le séisme au Japon, en ont été la cause. Par ailleurs, l’annonce du 23 juin dernier par l’IEA (International Energy Agency) de la mise sur le marché de 60 millions de barils venant des réserves stratégiques n’a finalement eu qu’un effet à la baisse insignifiant sur le prix du pétrole. PAS DE RÉPÉTITION DU SCÉNARIO DE 2008 Alors que la croissance économique a visiblement commencé à marquer le pas dans les pays de l’OCDE, les pays émergents, au profil de consommation plus énergivore, et qui à eux seuls devraient représenter toute la croissance de la demande de pétrole, sont toujours en phase de croissance même si la dynamique ralentit aussi à cause de resserrements monétaires. On s’attend pour cette année et 2012 à une croissance de la demande de pétrole essentiellement alimentée par la Chine, l’Inde, le Brésil et les pays du Moyen-Orient (Arabie Saoudite).
Contrairement à la relative bonne tenue du prix du pétrole, les bourses ont été affectées par l’aversion pour les actions exposées sur le secteur pétrolier.
Sur base d’indicateurs économiques précurseurs, nous n’anticipons pas actuellement un scénario identique à celui de 2008, qui avait engendré un arrêt brutal de la croissance de l’activité au niveau mondial, suivi inéluctablement par un net recul de la demande de pétrole et un effondrement des prix.
ÿ LES REBELLES LIBYENS CONTRÔLENT RAS LANUF, VILLE PÉTROLIÈRE. Une résolution rapide de la crise en Libye est susceptible de causer un ajustement à la baisse du pétrole.
L’INFLUENCE DE LA CRISE EN LIBYE Quant à l’offre, quelques perturbations affectent encore le marché cette année comme les arrêts de production en Libye (soit 1,6m bbl/j mais un pétrole d’excellente qualité), en mer du Nord ou encore au Canada. L’offre en provenance des pays non affiliés au cartel de l’OPEP risque encore de décevoir les attentes en 2011. En réaction, les producteurs de l’OPEP ont augmenté la production, au-dessus de leurs quotas respectifs, de sorte que la « capacité
de réserve » du cartel a sensiblement diminué depuis la fin 2010, et se situe actuellement à quelque 3 millions/bbl par jour. Une résolution rapide de la crise en Libye avec l’arrêt des hostilités est susceptible de causer à terme, c’est-à-dire d’ici la fin d’année, un ajustement à la baisse du pétrole de l’ordre de USD 10/bbl. A plus long terme, la production en provenance des pays nonOPEP devrait bénéficier des nouveaux gisements en Amérique du Nord (production non conventionnelle) et au Brésil (off shore).
LES PRIX PÉTROLIERS RISQUENT DE RÉDUIRE LE POUVOIR D’ACHAT En partie du moins, les problèmes économiques actuels tant en Europe qu’aux ÉtatsUnis sont liés aux marchés des commodités. Alors que les revenus disponibles stagnent, avec un taux de chômage important (aux États-Unis, notamment), le niveau élevé des prix pétroliers réduit le pouvoir d’achat des consommateurs occidentaux. Nombre de pays émergents avec des devises sous-évaluées ont poursuivi des politiques Octobre 2011 | Analyses | 23
ANALYSE SECTORIELLE | TÉLÉCOMMUNICATION
ANALYSE SECTORIELLE
Dans un tel contexte, notre préférence va davantage aux producteurs INTÉGRÉS considérés comme plus « défensifs » par rapport au marché.
DES DéRANGEMENTS dans LE SECTEUR DEs
TéLéCOMMUNICATIONs
TExTe SANDRINE de MOERLOOSE - PHOTOS ROULARTA/REPORTERS
ÿ PRODUCTION PÉTROLIÈRE À KARAMAY EN CHINE. On s’attend à une croissance de la demande de pétrole au sein des pays émergents.
de croissance largement orientées vers l’exportation qui ont permis de constituer des surplus investis dans des dettes « sans risques » des États-Unis et de l’Europe. Entre-temps, ces pays émergents ont commencé à développer un marché de consommation domestique; ce qui continue de stimuler la demande pour les commodités énergétiques entre autres. Par le passé, à chaque fois que la part de l’énergie dans le PIB mondial dépassait le seuil de 8%, ce qui est le cas maintenant, il s’en est suivi une contraction de l’économie mondiale. En conclusion, nous n’excluons pas que dans les 6 à 12 prochains mois, le prix de pétrole (Brent) reflue vers un niveau de l’ordre de USD 85 à 90/bbl, niveau auquel l’OPEP pourrait intervenir, en réduisant l’offre, pour « stabiliser » le marché pétrolier.
PRESSIONS SUR LES PRIX ET LES MARGES Quelles implications en termes d’investissement pour les actions pétrolières ? Dans un tel contexte et abstraction faite d’un scénario d’effondrement rapide du prix du pétrole, notre préférence va davantage aux producteurs intégrés offrant malgré tout de bons dividendes, et qui sont des investissements en actions considérés comme plus « défensifs » par rapport au marché. Par contre, les prestataires de services sont plus vulnérables à un ajustement des dépenses d’investissements de leurs clients (sociétés pétrolières), entraînant dans la foulée une réduction d’activité, avec des pressions sur les prix et les marges. A ce stade du cycle et ce n’est pas surprenant, on observe une certaine forme de décorrélation entre les cours de ces valeurs parapétrolières et le prix du pétrole.
L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE AU CANADA (ALBERTA) ET EN NORVÈGE (LA MER DU NORD). Les arrêts de production affectent le marché.
24 | Analyses | Octobre 2011
En ces temps d’incertitudes boursières, il est important d’avoir des valeurs défensives en portefeuille, plus résistantes à la conjoncture. Parmi ces valeurs, les télécoms sont considérées comme défensives, grâce au caractère récurrent de leur activité, de la relative visibilité sur leurs cash-flows futurs que cela implique, et aux hauts dividendes qu’elles distribuent. Néanmoins, ces derniers temps, le secteur des télécoms a été downgradé par la plupart des analystes, car celui-ci fait face à des changements structurels.
ÿ SMARTPHONES. Les tarifs « data » pourraient eux aussi être régulés par la Commission européenne.
L
‘adoption des téléphones mobiles ayant débuté en Europe dès la fin des années 1990, l’industrie des télécoms y est un marché mature en comparaison avec les pays émergents où le développement des mobiles a commencé plus récemment. Depuis quelques années, la Commission européenne a mis une réglementation en place, afin de réguler le prix des communications entre opérateurs nationaux, ainsi que les prix entre opérateurs étrangers (roaming). Les opérateurs voient leurs revenus et leurs marges impactées et la concurrence se renforcer. Ils ont ain-
si du mal à continuer à faire croître leurs bénéfices, caractéristique essentielle pour assurer aux investisseurs que la génération de cash-flows par l’entreprise est soutenable. Afin de poursuivre leur développement, quelques opérateurs se sont diversifiés pour profiter de la croissance organique des marchés moins matures en développement, qui, depuis quelques années, connaissent une augmentation importante du nombre d’abonnés mobiles. Les opérateurs présents sur ces marchés y trouvent donc une source de croissance pour compenser la faiblesse de leurs revenus en Europe. Octobre 2011 | Analyses | 25
ANALYSE SECTORIELLE | TÉLÉCOMMUNICATION
TÉLÉCOMMUNICATION | ANALYSE SECTORIELLE
UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS NÉGATIFS Malgré ces opportunités, la croissance topline du secteur fut négative au cours des 18 derniers mois et le marché ne s’attend à aucune amélioration de la situation dans les trimestres à venir. Ces anticipations de croissance faible, voire nulle, des bénéfices prévus pour 2011-2012, se reflètent déjà dans les cours. De plus, les éléments négatifs s’accumulent de manière telle que les cours de Bourse des groupes de télécoms ont été plus affectés qu’auparavant lors des récentes crises et turbulences qu’ont connues les marchés. Par ailleurs, le marché peine à trouver des éléments qui permettraient d’inverser cette tendance. Les cours de Bourse restent donc majoritairement orientés à la baisse.
ÿ UTILISATEUR DE GSM EN INDE. Quelques opérateurs s’orientent vers les marchés en développement.
IL est possible que les hauts dividendes DISTRIBUéS PAR les opérateurs télécoms ne SOIENT PAS MAINTENUS dans le futur. 26 | Analyses | Octobre 2011
NOUVELLES SOURCES, NOUVELLES RÈGLES Néanmoins une partie des opérateurs ont déployé 100% de leurs activités en Europe. Ils tentent alors de réagir à ce phénomène en mettant en place des plans de réduction de coûts afin de stabiliser leurs bénéfices. Malheureusement, ceux-ci ont une durée de vie limitée… D’autre part, avec la mise en place de packs « multiple-play » et le développement des smartphones, qui fait littéralement exploser le volume « data » téléchargé, les opérateurs ont trouvé de nouvelles sources de croissance pour stabiliser leurs revenus. Malheureusement, les tarifs du « data » pourraient aussi être régulés par la Commission européenne d’ici quelques années, ce qui supprimerait une des dernières sources de croissance des opérateurs télécoms.
Autre conséquence de cette décroissance des revenus : les hauts dividendes distribués par les opérateurs télécom pourraient ne pas être soutenables dans le futur et donc revus à la baisse, si d’autres sources de croissance n’apparaissent pas. Si cela a effectivement lieu, le secteur des télécoms n’aura plus beaucoup d’intérêt pour les investisseurs. Celui-ci réside en effet actuellement dans les hauts dividendes distribués, même si, depuis plusieurs années, ceux-ci ne permettent plus de compenser la diminution des cours de Bourse. Pour ceux qui désirent néanmoins encore avoir des valeurs télécoms afin de diversifier leur portefeuille, le stock-picking s’avère être plus qu’important si l’on veut espérer engranger encore une plus-value dans ce secteur. NOTRE PRÉFÉRENCE : TELEFONICA ET TELENET Les opérateurs européens sont significativement exposés aux mêmes tendances négatives partout en Europe (notamment, la stagnation de la croissance, due à des économies « ternes » et la réglementation des marchés matures dans le fixe et le mobile) partiellement annulées par le potentiel que représente encore le « data » mobile. Néanmoins, les opérateurs exposés aux économies nordiques plus robustes et aux marchés émergents ont de meilleures perspec-
ÿ TELENET, QUARTIER GÉNÉRAL À MALINES. Une activité moins dépendante des marchés matures.
tives de croissance que leurs pairs moins diversifiés. En dehors de ces différences d’exposition entre opérateurs, d’autres relais de croissance existent encore. En effet, les télécoms opérant dans la télévision câblée continuent de prendre des parts de marché aux opérateurs de ligne fixe, grâce à leurs offres de packs « tripleplay » et « quadruple-play », ce qui
ÿ BOUTIQUE TELEFONICA EN ARGENTINE. Sa présence en Amérique du Sud est un élément favorable.
fait augmenter le revenu moyen par consommateur. Partant de ce raisonnement, nous préférerons donc Telefonica, pour sa présence en Amérique du Sud, où le secteur des télécoms n’est pas encore arrivé à maturité, et Telenet, pour son activité moins dépendante aux marchés matures (fixe et mobile) et plus dépendante des sources de croissance telles que le passage à la télévision digitale via le réseau câblé.
Les opérateurs exposés aux marchés émergents ont de meilleures perspectives de croissance. Octobre 2011 | Analyses | 27
ANALYSE SECTORIELLE | LUXE
ANALYSE SECTORIELLE
LA CHINE AIME LE
LUXE
TExTe © GWENAËLLE de VILLE de GOYET - PhOTOS © SVEN EVERAERT ET ROULARTA/REPORTERS
Après le ralentissement observé en 2008-2009, le retour de la croissance et des marges robustes ont permis aux groupes de l’industrie du luxe de se remettre à investir. Les investissements qui furent à la fois internes (restructuration, politique d’intégration…) et externes (développement dans les marchés émergents, prise de contrôle et participation, fusions & acquisitions…) ont permis au secteur de reprendre sa vitesse de croisière, voire d’atteindre des niveaux records sur certains marchés.
28 | Analyses | Octobre 2011
M
ême si la récente catastrophe de Fukushima a secoué les marchés, l’anxiété des investisseurs fut relativement vite résorbée à la vue des bons résultats publiés sur le premier semestre 2011. Aujourd’hui, une nouvelle impasse se présente aux marchés, qu’il est difficile de quantifier et de qualifier. Certains utilisent le terme « soft patch », d’autres « récession » voire même « double dip » ou « dépression ». Quoi qu’il en soit, il semble difficile de prédire correctement l’avenir. Allons-nous vers une crise pareille à celle de 2008 ? Le secteur du luxe va-t-il subir le même choc qu à cette période ? Aujourd’hui, il semble compliqué de répondre à ces questions. UNE CRISE N’EST PAS L’AUTRE À ce jour, malgré les bons résultats du premier semestre 2011 et des perspectives relativement positives, l’environnement morose qui pèse sur les marchés ne ménage pas le secteur du luxe. Cependant, dans cet environnement maussade, certains éléments pourraient être propices à ce secteur et plus précisément aux valeurs que nous recommandons. L’évolution et les changements au sein du secteur du luxe nous amènent à penser que si crise il y a, elle sera différente. En effet, (1) l’empreinte du secteur du luxe est davantage présente en Asie qu’elle ne l’était en 20082009, (2) la Chine talonne de plus en plus le Japon dans sa consommation du luxe, (3) le franc suisse s’est nettement renforcé, per-
Selon certains analystes, d’ici 2020, la Chine pourrait être le premier marché du luxe. turbant les producteurs de produits de luxe suisses (en moyenne, EUR/CHF = c. début 2008 vs EUR/CHF = c. 1,15 aujourd’hui), (4) la structure bilantaire s’est améliorée (Swatch, Richemont, Burberry et Puma sont en position cash net), (5) on perçoit un intérêt croissant pour les marques locales (exemple : décision de Hermès de créer une marque spécifique au marché chinois « Shang Xia », rachat par l’Oréal de la marque de cosmétique chinoise « Yue Saï »,…).
ÿ BILLBOARD DE DIOR À NANJING. La Chine se dessine comme LE nouveau marché du luxe.
L’IMPORTANCE DE LA CHINE : QUEL LUXE ! Premièrement, épinglons la décision suisse de la Commission de la concurrence (ComCo) d’autoriser Swatch Group à réduire ses livraisons (réduction de la partie mouvements mécaniques de -15% et assortiment Nivarox de -5%) aux entreprises tierces dès 2012. Cette décision permettra à Swatch d’augmenter ses capacités de production qui étaient pénalisées par ce problème. Il s’agit donc d’un avantage purement compétitif étant donné que la concurrence va continuer à souffrir de problèmes de capacité. Il n’est donc pas étonnant que Richemont
ÿ
UNE BOUTIQUE HERMÈS À PÉKIN. Hermès vient de créer une marque spécifique pour le marché chinois.
Octobre 2011 | Analyses | 29
ANALYSE SECTORIELLE | LUXE
SECTEUR | ANALYSE SECTORIELLE
leurs prévisions de bénéfice de 20% à 35%, sur une période de 12 mois.
ÿ SWATCH, MODÈLE WATERPROOF. Swatch
ÿ RICHEMONT. Augmentation des investisse-
ait annoncé récemment avoir augmenté son investissement dans la production de mouvements et composants afin de réduire cette dépendance pénalisante. Nous en concluons que cette décision est positive pour les acteurs ayant une forte intégration verticale.
mont mais également celui de Rémy Cointreau. LVMH, Pernod Ricard et Swatch, ne sont pas en reste puisqu’ils misent également fortement sur l’Asie.
peut utiliser davantage ses capacités pour ses propres marques.
Certaines analyses démontrent l’existence d’une corrélation entre la croissance organique des ventes du secteur luxe et l’évolution du PIB mondial. 30 | Analyses | Octobre 2011
Deuxièmement, face à la perte de croissance du Japon (vieillissement de la population, changement des comportements), la Chine se dessine comme LE nouveau marché du luxe. Selon certains analystes, d’ici 2020, la Chine pourrait être le premier marché mondial. Cette tendance s’expliquerait notamment par l’âge des millionnaires chinois (en moyenne, plus jeune de 15 ans par rapport aux millionnaires des autres pays), les retombées de trois décennies de croissance à deux chiffres et une proposition du gouvernement chinois pour réduire les taxes actuelles sur les biens de consommation de luxe importés. Face à une Chine qui lorgne de plus en plus le secteur du luxe, les principaux acteurs se sont bien positionnés puisque la Chine représente à la fois le premier marché de Riche-
ments dans la production de mouvements et composants.
Enfin, on ne peut que se réjouir de l’importance que prend la Chine pour les acteurs du luxe étant donné qu’en 2009, la croissance organique des ventes au Japon a dévissé fortement alors que l’Asie (hors Japon) a surperformé d’environ 15%. PARMI LES PIRES PERFOMANCES EN CAS DE RÉCESSION Par ailleurs, même si l’exposition à l’Asie (>30% des revenus et environ 50% de la croissance pour l’ensemble du secteur) augmente sensiblement, certains analystes s’attendent, en cas de « double dip », à une diminution significative des bénéfices nets. En effet, il semblerait que même une forte exposition aux pays émergents ne puisse pas couvrir l’entièreté des déboires d’une éventuelle crise financière. L’environnement économique maussade et le manque de visibilité a d’ailleurs poussé les analystes à diminuer
Enfin, bien que le secteur du luxe ait positivement surpris les marchés au premier semestre 2011, qu’il semble très bien positionné sur les marchés émergents et qu’il bénéficie de certains éléments qui pourraient lui être favorables pour sa croissance future, ce secteur risque de sous-performer par rapport au marché si l’hypothèse d’une récession se vérifiait. En effet, certaines analyses démontrent l’existence d’une corrélation entre la croissance organique des ventes du secteur du luxe et l’évolution du PIB mondial. La croissance organique des revenus a tendance, en moyenne, à croître 3 fois plus vite que la croissance du PIB mondial. À l’inverse, une croissance faible (<1%) ou négative du PIB, peut entraîner une contraction plus rapide de la croissance du secteur du luxe. Par conséquent, en cas de récession, les valeurs du luxe ont habituellement tendance à se retrouver parmi les moins bonnes performances alors qu’en période de stagnation, elles surperforment le marché.
Conclusion
En cas de récession, LVMH devrait mieux résister aux chocs que ses pairs grâce notamment à sa marque phare Louis Vuitton qui représente près de 60% du résultat opérationnel courant. Aussi, bien que nous ayons toujours un avis positif sur Swatch, nous nous attendons à ce que le secteur horloger suisse souffre dans un environnement en récession (impact négatif suite au renforcement du franc suisse) mais surperforme les marchés d’actions dans un environnement léthargique en très légère croissance. Enfin, en ce qui concerne PPR, son exposition « retail » pourrait assombrir voire anéantir les profits potentiels de son activité luxe. En conclusion et dans un environnement macroéconomique dégradé, notre seule recommandation reste LVMH.
ÿ SAC LOUIS VUITTON. Meilleure résistance aux chocs d’une récession possible. Octobre 2011 | Analyses | 31
FONDS MAISON | NOS SERVICES
que récemment le compartiment a réduit son exposition aux obligations émises par les états espagnol et italien car l’élément de prise de risque est plus important que le rendement additionnel procuré.
ÿ PLAN DE PLACEMENTS. La gamme de fonds de Puilaetco Dewaay permet de constituer la base stable d’un portefeuille diversifié.
FONDS PLDW
NOS EXPERTS DANS
votre portefeuille Texte © MARC ENGELS - PHOTOS © roularta/REPORTERS - THINKSTOCK
L’objectif de cette nouvelle rubrique est de commenter l’évolution des sicavs gérées par les équipes d’experts de la banque Puilaetco Dewaay. Dans chaque publication, nous ferons le point sur l’évolution d’un ou deux compartiments qui nous semblent particulièrement convenir dans l’environnement de marché du moment. Cette première rubrique sera quelque peu différente car elle consistera à vous présenter la carte globale des fonds gérés.
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Comme vous le savez, la banque Puilaetco Dewaay n’a pas pour vocation d’être une usine de fonds … nous laissons ce rôle à d’autres banques bien plus généralistes que nous. Les fonds peuvent être regroupés en trois catégories: les fonds d’actions, les fonds obligations et les fonds d’asset allocation. SICAV D’ASSET ALLOCATION En investissant dans le compartiment PLDW Fund (L) Global Allocation, l’investisseur délègue la totalité de la gestion aux équipes de Puilaetco Dewaay. Par totalité de la gestion, il faut comprendre non seulement le choix des lignes individuelles (actions, obligations, fonds de tiers) mais également (et surtout, serions-nous tentés de dire…) la répartition des classes d’actifs. Ce fonds traduit dans la pratique la vision globale des
stratégistes et analystes sur la situation des marchés. Une des particularités de ce fonds est sa très forte réactivité par rapport à des événements de marché. Néanmoins, il n’est disponible que dans une stratégie d’investissement « neutre » du risque. Cela signifie que si votre vision est plus prudente ou plus dynamique que la moyenne des investisseurs, ce fonds vous paraîtra trop « risqué » ou trop défensif. SICAVS OBLIGATAIRES Le PLDW Euro Prime Bonds est comme son nom l’indique un compartiment qui investit dans des obligations émises en euro, d’émetteurs de grande qualité. Il ne cherche aucunement à améliorer son rendement en prenant des risques inconsidérés sur des émetteurs de moindre qualité. C’est ainsi
Le PLDW Dollar Bonds permet au détenteur d’être exposé à la zone dollar. Bien que la Valeur Nette d’Inventaire soit exprimée en USD, le compartiment a la possibilité d’investir dans toute la zone dollar, en ce compris les canadien, néo-zélandais et australien. Comme pour le fonds précédent, les actifs sont investis dans des émetteurs de grande qualité. En investissant dans ce compartiment, vous aurez bien évidemment compris que le principal facteur de risque est la fluctuation des devises de la zone dollar, entre elles, mais aussi par rapport à l’euro, si votre portefeuille est libellé dans cette devise. Le PLDW Fund (L) International Bonds, est une assez bonne combinaison des deux premiers. Le compartiment a pour vocation d’investir dans des obligations d’émetteurs de première qualité (pas de risque pris sur l’émetteur) dans les principales monnaies internationales. Néanmoins, les monnaies en question ne se limitent pas à l’euro et à la zone dollar; le yen, la livre anglaise, le franc suisse, entre autres, sont également présents dans ce compartiment. La Valeur Nette d’Inventaire est exprimée en euro.
SICAVS D’ACTIONS Les quatre fonds ci-dessous composaient déjà la gamme de fonds d’actions lorsque Puilaetco Dewaay a été désignée comme meilleure société de gestion spécialisée en actions par Morningstar-La Libre-De Standaard en 2008. Le compartiment PLDW High Growth Europe investit dans des actions européennes de petites et moyennes capitalisations. Par cela, il faut considérer des valeurs situées entre 0.5 et 5 milliards d’euro. Notre philosophie d’investissement est très claire : nous investissons dans des idées, dans des convictions. Nous recherchons des sociétés dont nous comprenons la dynamique, dont la stratégie est claire et constante, dont nous pourrions acheter les produits ou utiliser
LA GAMME DE FONDS EST LE REFLET DE NOS ATOUTS EN TERMEs D’ANALYSE STRATÉGIQUE, AINSI QUE D’ANALYSE FINANCIÈRE SECTORIELLE ET FONDAMENTALE.
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Les bourses de Madrid et Milan. La PLDW Euro Prime Bonds a réduit son exposition aux obligations émises par les états espagnol et italien.
La dernière sicav obligataire, le PLDW Fund (L) Euro Bonds, vise à générer un rendement supérieur aux obligations d’états. L’objectif de ce compartiment est clairement la recherche de rendement avec une prise de risque sur l’émetteur un peu plus grande, sans pour autant se retrouver dans une environnement de high yield pur. L’investisseur trouvera donc dans ce fonds des obligations généralement d’échéances courtes (2-3 ans) d’émetteurs qui disposent d’une notation dans l’environnement BBB au côté de papier émis par des émetteurs A ou AA avec des échéances un peu plus longues (3-5 ans). La multiplication des émetteurs et des échéances permet de limiter le risque tout en offrant un rendement plus attractif. Octobre 2011 | Analyses | 33
ÿ LES ZONES MONÉTAIRES. La PLDW Fund (L) International Bonds investit dans des obligations d’émetteurs de première qualité dans les principales monnaies internationales.
les services. Avant chaque investissement, nous faisons un réel travail d’analyse. Nous parlons aux analystes et dans la mesure du possible nous rencontrons le management. Toutes les valeurs sélectionnées pourraient clairement se retrouver dans vos portefeuilles … mais prises individuellement elles présentent, de par leur taille, leur liquidité et/ ou leur positionnement dans le marché, un risque probablement un peu trop élevé … par contre, dans une sicav diversifiée vous pouvez bénéficier du meilleur sans trop en supporter le risque. Le compartiment PLDW Belgium investit pour sa part dans des valeurs belges. Il est une combinaison de valeurs de grandes capitalisations présentes dans l’indice Bel20, mais également de plus petites valeurs dont la qualité est reconnue, mais qui sont plus risquées et donc plus délicates à mettre comme telles dans un portefeuille. Comme pour le fonds précédant, l’expérience du gestionnaire, la capacité d’analyse de l’équipe et les contacts avec le management sont autant de facteurs déterminants de la réussite de la gestion. Le compartiment PLDW Holland suit la même philosophie que le Belgium mais est bien évidemment investi en valeurs hollandaises. Il se compose de grandes valeurs de l’indice AEX mais également de plus petites valeurs qui « subissent » le même travail
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d’analyse fondamentale que pour les deux fonds précédents. Finalement, le fonds PLDW Europe est investi dans de plus grandes capitalisations qui sont connues de tous les investisseurs. Pour ce compartiment, l’analyse sectorielle et le timing d’investissement sont bien plus importants. Ne pas hésiter à réduire au maximum le poids des valeurs bancaires, par exemple, est plus rémunérateur que le choix d’une valeur en particulier. Ce compartiment est une combinaison d’analyse sectorielle et de sélection de valeurs individuelles. Des informations plus détaillées, en ce compris les Valeurs Nettes d’Inventaire, peuvent évidemment être retrouvées sur notre site www.pldw.be. Marc Engels Head of Equities Research & Funds
CONCLUSION
PUILAETCO DEWAAY A ÉTÉ DÉSIGNÉE MEILLEURE SOCIÉTÉ DE GESTION SPÉCIALISÉE EN ACTIONS PAR MORNINGSTAR – LA LIBRE – DE STANDAARD EN 2008.
Comme vous pouvez le constater, la gamme de fonds n’est pas étendue, mais elle est le reflet de nos atouts en termes d’analyse stratégique (fonds d’asset allocation), de devises, de risque crédit et de taux (fonds obligataires) ainsi que d’analyse financière sectorielle et fondamentale (fonds d’actions). Sa qualité a été primée et elle permet de constituer la base stable d’un portefeuille diversifié.
Nos Services | ARCHITECTURE OUVERTE
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L’ARCHITECTURE OUVERTE CHEZ PUILAETCO DEWAAY TEXTE © XAVIER HANNAERTS - PHOTOS © ROULARTA/REPORTERS
L’utilisation de fonds d’investissement dans la gestion de portefeuille de Puilaetco Dewaay s’est globalement développée ces cinq dernières années. Pour ce premier numéro d’Analyses « nouvelle mouture », nous profitons de l’occasion pour rappeler notre philosophie en matière d’architecture ouverte et mettons en perspective certains thèmes d’investissement pour lesquels les fonds sont particulièrement utiles à la diversification de portefeuille.
Pratiquer l’architecture ouverte consiste à ouvrir le champ des investissements possibles au-delà de sa propre gamme de fonds. Nous pensons que cette « ouverture » d’esprit est devenue incontournable dans un environnement aux tendances toujours plus internationales et concurrentielles. Elargir la liste des placements possibles à des fonds d’autres institutions, ne signifie pas pour autant que nous promotionnons le « tout est possible ». Il y a en effet des milliers de fonds disponibles sur le marché. Il suffit d’ouvrir un journal financier pour se rendre compte que le nombre de fonds est devenu plus important que le nombre d’actions cotées. Il y a une surabondance de choix face à laquelle il convient d’être sélectif.
ÿ L’ARCHITECTURE OUVERTE. Une « ouverture » d’esprit est devenue incontournable.
UN ÉCHANTILLON DE GESTIONNAIRES DE PREMIÈRE QUALITÉ Puilaetco Dewaay a ainsi développé depuis maintenant près de dix ans un département spécialement dédié à la sélection de fonds de tiers. La « mission » de ce département consiste à rechercher parmi toutes les catégories d’investissements (actions, obligations, mixtes, …) un échantillon de gestionnaires de première qualité. Sur base de critères clairement définis, une liste de 100 à 150 fonds est ainsi établie. Cette liste est répartie au travers d’une cinquantaine de promoteurs différents comprenant à la fois des gestionnaires issus de grandes institutions internationales (par exemple BlackRock, JP Morgan, Fidelity, Franklin Templeton, Amundi…) que d’institutions plus spécialisées ou plus proches de chez nous (par exemple Rothschild, Carmignac, Lombard Odier, Pictet, Capital & Finance, TreeTop…). En vue de communiquer ses convictions, le département Third Party Funds met en avant entre trente à cinquante fonds (nous parlons de fonds recommandés/Top Picks) lors de réunions mensuelles auxquelles l’ensemble des équipes de gestion privée sont conviées. La chaîne de communication est ainsi assurée de sorte que les banquiers privés puissent choisir les instruments qui leur semblent les plus adéquats pour leurs clients. A certaines occasions, la visite des gérants dans nos bureaux participe également à la construction de convictions par les analystes et les banquiers privés. L’univers de fonds de tiers a donc pour objectif d’être, au-delà d’une sélection, une liste d’instruments qui permettent une construction de portefeuille adaptée aux besoins de la gestion. La complémentarité entre chacune de nos sélections, la diversification des proOctobre 2011 | Analyses | 35
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ARCHITECTURE OUVERTE | Nos Services
AMUNDI INTERNATIONAL ET MSCI WORLD (NR) de 2001 JUSQU’à MAINTENANT
FRANKLIN TEMPLETON GLOBAL BOND FUND ET JPM GLOBAL BOND INDEX DE 2001 JUSQU’à MAINTENANT
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AUGMENTER LA DIVERSIFICATION PAR LES FONDS DE TIERS Dans un environnement redevenu fortement volatil depuis l’été dernier et dans un
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Amundi International
contexte où la croissance de la zone euro est affaiblie par un déficit de coordination entre les états pour relancer l’activité économique d’un geste fort, nous pensons que la diversification doit rester au cœur de la stratégie de portefeuille.
AGRICULTURE AU BRÉSIL. Le niveau de « santé » des pays émergents est bien meilleur que celui de la zone euro et des états-Unis.
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Cette diversification peut se traduire au travers de fonds (tant sur le plan des marchés actions qu’obligations) davantage axés sur une approche internationale et sur les régions émergentes. Du côté obligataire nous restons ainsi favorables à inclure dans les portefeuilles certains fonds investis en obligations d’états des pays émergents. Le niveau de « santé » de ces pays est en effet bien meilleur que celui de la zone Euro et des Etats-Unis, leur niveau d’endettement étant bien moindre et leur niveau de croissance économique bien supérieur. Un investissement dans cette région permet donc d’une part de capter des niveaux de rendements supérieurs (Rendement attendu entre 5% et 7%) tout en espérant également une appréciation de la devise (vis-à-vis de l’euro et du dollar) étant donné leur meilleure santé relative tant sur le plan économique que budgétaire. Notons par ailleurs que le risque d’inflation qui constituait une menace début 2011 s’est réduit suite aux révisions à la baisse de l’activité économique européenne et américaine. Plusieurs véhicules au sein de notre univers permettent d’accéder à cette classe d’actif dont Franklin Templeton Global Bond, Pictet Emerging Local Currency Debt, Lombard Odier Emerging Local Currencies & Bonds. En complément des obligations d’états émergents, le marché des obligations de sociétés dans les pays émergents est également un moyen de diversifier la poche obligataire d’un portefeuille. Nous recommandons à cet
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moteurs, les thématiques mises en avant par nos stratégistes, les demandes de la clientèle sont ainsi autant de paramètres dont nous tenons compte dans l’élaboration de cet univers de fonds. Une fois intégré dans l’univers, chaque fonds est analysé et suivi par l’analyste spécialisé de la catégorie. Le monitoring de ces fonds est le travail le plus important étant donné qu’il dépasse largement l’analyse des performances et vise surtout à connaître et comprendre les expositions prises par les gérants et d’en examiner la cohérence au regard de leur stratégie d’investissement.
égard le fonds BlueBay Emerging Market Corporate Bonds (BlueBay est un gérant anglais expert en gestion de fonds d’investissements d’obligations d’entreprises). Franklin Templeton Global Bond Fund
UN MOYEN D’OUVRIR LE PÉRIMÈTRE RÉGIONAL Pour les mêmes raisons que celles liées à la poche obligataire, nous sommes favorables à diversifier les investissements de la poche actions en intégrant la thématique émergente. Même dans un climat de révision à la baisse de la croissance économique mondiale, les pays émergents conservent de meilleures perspectives de croissance, supportées en partie par la volonté des états émergents à développer la consommation intérieure. Dans cette optique, des fonds aux gérants expérimentés comme Aberdeen Global Emerging Markets, Comgest Magellan (géré par Vincent Strauss) et pour des profils plus dynamiques Franklin Templeton Asian Growth (géré par Mark Mobius) constituent d’excellentes façons d’accéder à la thématique. Notons également le fonds Invesco Asia Consumer Demand qui se focalise sur les secteurs les plus exposés à la consommation en Asie. Des fonds d’actions internationales constituent aussi un moyen d’ouvrir le périmètre régional en bénéficiant d’opportunités d’investissements qui vont au-delà de l’Europe. Amundi International et Merclin Global Equity sont deux fonds complémentaires de style plutôt défensif (« value style ») qui nous semblent particulièrement adaptés à l’envi-
ronnement de marché actuel. JPM Global Bond Index
DES BONS FONDS MIXTES FLEXIBLES ET L’OR Comme déjà évoqué dans d’autres numéros d’Analyses, nous restons convaincus que l’utilisation de certains bons fonds mixtes flexibles (de gérants tels que Carmignac, Ethna, BlackRock, Capital & Finance Delen,…) peut également apporter un effet de diversification intéressant de par leur gestion active entre les classes d’actifs. Il en va de même pour les obligations convertibles qui apportent une valeur ajoutée attrayante de par leur profil asymétrique. Nous sommes en faveur du fonds Lombard Odier Convertible Bond diversifié de façon internationale et au profil défensif. Pour des profils beaucoup plus dynamiques, le fonds TreeTop Convertible International constitue une autre possibilité. Enfin la thématique de l’or reste une façon complémentaire de diversifier (décorrélation de par son rôle de valeur refuge en période de grande incertitude). Nous noterons à cet égard que les trackers comme le Gold Bullion permettent d’accéder facilement à cette classe d’actif. N’hésitez pas à consulter votre banquier privé pour toute question au sujet de ces fonds ou pour lui demander notre sélection sur une autre catégorie que celles mentionnées dans cet article. Xavier Hannaerts, Head of Third Party Funds Selection
ÿ L’OR. Un instrument complémentaire de diversification.
AUSSI BIEN POUR LES OBLIGATIONS QUE POUR LES ACTIONS, NOUS SOMMES FAVORABLES À la DIVERSIFICATION EN INTÉGRANT LA THÉMATIQUE ÉMERGENTE. Octobre 2011 | Analyses | 37
NOS SERVICES | PLANIFICATION FINANCIère
NOS SERVICES | PLANIFICATION FINANCIère
Nouveau chez Puilaetco Dewaay : la planification financière SOUS
tous les angles TEXTE © cantilis - PHOTOS © sven everaert ET ROULARTA/REPORTERS - THINKSTOCK
Anouck Lejeune a débuté sa carrière en tant qu’avocate fiscaliste auprès du cabinet Tiberghien Avocats où elle s’est notamment concentrée sur les aspects juridicofiscaux de la planification successorale pour les Nederbelgen (les Néerlandais installés en Belgique). Grâce à ses connaissances et à son expérience spécifiques, Anouck a ensuite intégré en 2001 l’Instituut voor Persoonlijke Financiële Planning (IPFP, Institut de planification financière personnelle) dont elle est devenue directrice fin 2005. Anouck Lejeune a cherché un nouveau défi et l’a trouvé chez Puilaetco Dewaay.
ÿ ANOUCK LEJEUNE. La planification financière chez Puilaetco Dewaay.
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ÿ Planification financière. Le planificateur financier garde une vue d’ensemble de votre patrimoine.
L
a planification financière, ou Financial Planning, consiste à « examiner à la loupe la totalité du patrimoine de quelqu’un et à l’envisager à la lumière des projets d’avenir de celle-ci, » explique Anouck Lejeune. « Le travail d’un planificateur financier commence toujours de la même manière : nous dressons un inventaire, examinons comment le patrimoine d’une personne est constitué et veillons surtout à ne négliger aucun aspect. De nombreux prestataires de services financiers et/ou fiscaux se concentrent sur l’un ou l’autre volet de la gestion de patrimoine, comme la planification successorale ou la fiscalité... La planification financière a ceci de spécifique qu’elle examine précisément toutes les facettes en même temps. »
La discipline de l’exhaustivité La planification financière est donc la discipline de l’exhaustivité par excellence. Les particuliers ou entrepreneurs fortunés sont souvent bien entourés - par des juristes, fiscalistes, comptables - mais malgré cet encadrement, certains aspects échappent facilement à l’attention car personne ne voit la globalité. C’est le rôle du planificateur financier. « Bien sûr, il y a peut-être un plan de pension. Mais personne ne se demande à combien s’élèveront les revenus réellement disponibles lorsque la personne en question prendra finalement sa retraite. Des facteurs extérieurs interviennent dans ce cas et il faut essayer de les prévoir. Imaginez que la législation change entre-temps. Imaginez que les revenus proviennent d’une société qui est vendue... Quel Octobre 2011 | Analyses | 39
NOS SERVICES | PLANIFICATION FINANCIère
ÿ Départ en pension. Un moment-charnière pour vos finances. sera l’impact de tels événements ? Et le client peut-il s’armer contre ceux-ci ? Telles sont les questions que se pose un planificateur financier, » ajoute Anouck Lejeune. « Le planificateur financier fait un tour d’horizon du patrimoine, de la manière la plus complète possible, et compare alors les revenus disponibles - aujourd’hui et à l’avenir aux dépenses prévues, pour voir s’il y a un équilibre, et si cet équilibre peut être maintenu si les circonstances changent. » L’interprétation du rôle de la planification financière chez Puilaetco Dewaay est la plus large possible. Anouck Lejeune ne se concentre certainement pas uniquement sur les aspects juridico-fiscaux de la gestion et de la planification de patrimoine. Elle entend aussi, avec son département, apporter une réponse pratique à toutes les questions financières possibles que les clients se posent. Moments-charnières Selon Anouck Lejeune, la planification est un processus continu. « Les particuliers, et certainement les particuliers fortunés, devraient dresser un état des lieux de leur patrimoine chaque année. J’aime comparer cela à une société qui dresse un état des lieux annuel avec le bilan et le compte de résultats. En
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fait, nous devons considérer le patrimoine du client comme la S.A. familiale et évaluer ainsi chaque année la situation et les perspectives pour la S.A. ‘Moi & co’. » Mais la planification financière est surtout pertinente pour celui ou celle qui s’interroge sur les options possibles à un moment-charnière de sa vie. Anouck Lejeune donne à nouveau un exemple dans le contexte de la pension. « Imaginez que quelqu’un prenne sa pension dans 5 ans. Il recevra à ce moment-là un capi-
PLANIFICATION FINANCIère | NOS SERVICES
tal d’assurance-groupe. Mais ce capital sera-t-il suffisant pour couvrir ses dépenses ? Resterat-il assez pour acheter éventuellement un bien immobilier ? Ou le capital devra-t-il plutôt être investi de manière à ce que le bénéficiaire puisse compléter les revenus de sa pension par une rente ? » Mais il y a encore une quantité infinie d’exemples de tels moments-charnières : lorsque l’entreprise familiale passe dans d’autres mains dans le cadre d’une vente, ou lors de l’achat d’un bien immobilier. « Lorsque quelqu’un veut acheter un bien immobilier en Belgique ou à l’étranger, la première question que se pose un planificateur financier est la suivante : qui achète le bien immobilier ? Le client en tant que personne privée, ou une société propriété du client ? Estil conseillé dans ce dernier cas de travailler avec une combinaison d’usufruit pour la société et de nue-propriété pour la personne privée ? Et comment l’achat sera-t-il financé ? Sur fonds propres ou avec un crédit ? Il est parfois plus intéressant de conserver les fonds propres en portefeuille et d’utiliser l’effet de levier des crédits » ajoute Anouck. Aussi un exercice utile pour les chefs d’entreprise Les chefs d’entre-prise se consacrent souvent avec tant d’énergie au développement de leur société, pendant de nombreuses années, qu’ils perdent entre-temps de vue leur situation privée et celle de leurs proches. Or, il est précisément très important pour ces personnes de tenir compte des conséquences de la pension, d’un décès ou d’une invalidité. Dans le cas contraire, la famille du chef d’entreprise risque, à son décès, de devoir se contenter des revenus légaux qui sont très limités. La
société dans ce cas court également un risque réel de faillite si son inspirateur n’est plus en mesure de jouer pleinement son rôle. Voilà pourquoi il est certainement aussi intéressant pour les chefs d’entreprise de penser à temps à la planification financière. « Nous analysons alors ensemble, par exemple, les assurances. De nombreux chefs d’entreprise ne sont pas toujours conscients qu’ils risquent de devoir se contenter d’un revenu de remplacement d’environ 20 000 euros par an en cas d’incapacité de travail. Nous mettons nos clients en garde lorsqu’ils sont sous-assurés, en calculant pour eux les conséquences de tels scénarios. Notre tâche consiste plus particulièrement à proposer des mesures pour ne pas arriver à de tels extrêmes. Par exemple, dans ce cas, en concluant une assurance revenu garanti ou en conseillant au client de relever ses cotisations pour l’assurance-groupe. Et même s’il propose des solutions, un planificateur financier professionnel tient aussi compte des conséquences pour le patrimoine. Car si l’on veut augmenter les cotisations pour l’assurance-groupe, le salaire annuel brut devra aussi augmenter, ce qui aura un impact sur l’impôt des personnes physiques. « Nous faisons dès lors toujours plusieurs simulations pour trouver le juste milieu, » dit Anouck Lejeune. Une approche en 4 étapes
1 Inventaire
2 Formulation des objectifs
3 Analyse du patrimoine
Financial planning et Estate planning, les deux faces d’une même médaille
Le Financial planning prend en compte l’ensemble des moments charnières de la vie d’une personne fortunée. Aussi appelé planning patrimonial ou successoral, l’Estate planning se focalise, quant à lui, sur l’un de ces moments en particulier : la transmission du patrimoine à sa compagne ou son compagnon, aux enfants voire aux petits-enfants. L’Estate planning et le Financial planning font ainsi partie d’un même ensemble. Les deux disciplines partagent du reste certains « outils » comme l’inventaire initial en profondeur d’un patrimoine ou l’utilisation de simulations pour déterminer les interventions structurelles dont ce patrimoine peut avoir besoin. Ce n’est donc pas un hasard si les départements qui en ont la charge au sein de Puilaetco Dewaay travaillent en étroite collaboration.
4 Actions
La première étape d’un exercice de planification financière est toujours l’inventaire du patrimoine. Dans le cadre d’un premier entretien, le planificateur financier voudra se faire une idée précise du patrimoine du client, sous toutes ses facettes : mobilier, immobilier, assurances, œuvres d’art, ... et ce, tant pour la société (s’il y en a une) que pour le côté privé. Les dettes seront également inventoriées, tout comme les revenus et les dépenses. Cette première phase prend relativement beaucoup de temps par rapport au reste du processus.
TROIS SCÉNARIOS, UNE SIMULATION Une simulation donne une image concrète de ce qui peut se passer dans un cas extrême, dans le bon comme dans le mauvais sens, avec un patrimoine investi selon un profil de risque donné. 1.950.000 1.900.000 1.850.000 1.800.000 1.750.000 1.700.000 1.650.000 1.600.000 1.550.000 1.500.000 1.450.000 1.400.000 1.350.000 2009
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limite supérieure
Anouck Lejeune : « En général, plusieurs entretiens sont nécessaires avant d’avoir une image complète de la situation du client. Mais ce petit investissement en temps est rentable a posteriori. » Une fois cette première étape finalisée, place à l’inventaire des objectifs du client. Cela demande une véritable interaction entre le client et le planificateur financier. Le client a le plus souvent déjà une petite liste d’objectifs en tête et c’est la raison pour laquelle cet exercice est utile. D’un autre côté, le planificateur financier décèlera peut-être certains points sensibles dans son inventaire. Le fait d’éliminer ces points sensibles conduira automatiquement à de nouveaux objectifs qui devront être ajoutés. Le tout sera alors naturellement de veiller à ce que tout soit encore réalisable... Et cela nous amène d’emblée à la troisième étape du processus. Durant les deux premières phases, le client est très actif. Une fois les objectifs formulés, commence le véritable travail du planificateur financier. Il analyse le patrimoine, en dresse une « cartographie », compare la liste des objectifs avec les revenus et sources de financement présents et futurs
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2018
2019
Limite inférieure
« L’INTERPRÉTATION DU RÔLE DE LA PLANIFICATION FINANCIÈRE CHEZ PUILAETCO DEWAAY EST LA PLUS LARGE POSSIBLE. » Octobre 2011 | Analyses | 41
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et établit ce faisant le planning financier. Où et comment optimiser ? Comment le client peut-il atteindre ses objectifs ? Doivent-ils être ajustés pour que tout reste réalisable ? Il s’agit là d’un délicat exercice d’équilibriste qui requiert toute l’expérience et les connaissances les plus pointues du planificateur financier. La dernière étape du processus est finalement l’implémentation. Anouck Lejeune : « Nous proposons toujours différentes solutions pour atteindre les objectifs. Pour chaque solution, nous analysons ensemble les avantages et inconvénients de manière à ce que le client puisse prendre une décision mûrement réfléchie, en parfaite connaissance de cause. Il s’agit d’un processus très intense et nous y consacrons autant de temps que nécessaire. » Une fois les mesures fixées, le client est orienté vers les différents spécialistes nécessaires pour la mise en œuvre du plan financier. Anouck Lejeune : « Nous orientons toujours nos clients en toute objectivité vers la personne la plus indiquée - un réviseur d’entreprise, un avocat, un notaire, ou un collaborateur des autres services de Puilaetco Dewaay... » L’avantage de conseils indépendants et étayés Un élément très important de la planification financière est la simulation des rendements possibles du portefeuille de placements du client. « Les gens veulent un rendement élevé mais n’ont pas toujours conscience que cela implique aussi un risque élevé, » dit Anouck Lejeune. « Le questionnaire MiFID évalue certes l’aversion au risque des investisseurs, mais cela reste de la théorie. Un investisseur ignore souvent ce qui peut exactement se passer si les risques se matérialisent réellement. » À travers des simulations à partir de trois scénarios (celui du pire, du meilleur et celui de l’évolution attendue), les clients de Puilaetco Dewaay peuvent voir comment leur patrimoine évoluera en fonction d’un degré de risque donné. La limite inférieure est plus particulièrement un indicateur important. Celle-ci indique jusqu’où le patrimoine peut descendre dans le pire des cas. « Cette présentation visuelle confronte tant les clients que les banquiers privés qui les conseillent aux vraies conséquences des risques qu’ils prennent. Il s’agit toujours, pour que les choses soient bien claires, de simulations. Les scénarios de type catas trophe se réalisent rarement dans la réalité. Néanmoins, beaucoup de nos clients appré-
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cient que nous les aidions à évaluer jusqu’où leur choix pour un certain style de placement peut les conduire dans un cas extrême. Il apparaît alors clairement qu’un petit examen annuel de planification financière n’est pas un luxe superflu. » Un service unique au sein d’une banque privée Depuis l’arrivée d’Anouck Lejeune, Puilaetco Dewaay a intégré la planification financière dans son offre de services. La banque privée se distingue ainsi des autres banques où les clients doivent s’adresser à des conseillers externes pour les mêmes services. « En ce sens, notre présence au sein de la banque apporte clairement une plus-value, » confirme Anouck Lejeune. « Je tiens toutefois à souligner que nous travaillons de manière totalement indépendante et que nos services ne sont en aucune manière liés à la vente de certains produits ou solutions. Cela vaut du reste aussi les autres services que la banque propose comme les conseils en matière de patrimoine artistique. Nous sommes des observateurs objectifs. Nous déterminons la configuration du patrimoine, tenons compte du cash-flow, des revenus et des dépenses pour les années à venir, des objectifs, de la planification de la pension et du possible impact de certains évé-
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nements. Si des actions concrètes s’imposent dans le cadre de notre planification financière, nous proposons toujours plusieurs possibilités. Si un client décide de placer un certain patrimoine, nous l’aidons à définir les classes d’actifs susceptibles de convenir, mais n’allons pas plus loin. C’est le client qui décide luimême, ou avec l’aide de son banquier privé, des produits financiers dans lesquels il investit, sans que notre service intervienne. Nous sommes fiers de cette indépendance intellectuelle, car elle est le gage de la crédibilité de nos conseils. »
« NOS CONSEILS SONT INDÉPENDANTS. LE CLIENT CHOISIT LUI-MÊME LA SOLUTION QUI LUI CONVIENT LE MIEUX »
SYNTHÈSE
QU’EST-CE QUE LA PLANIFICATION FINANCIÈRE ? Quoi ? La planification financière détermine la configuration globale du patrimoine d’une personne, analyse l’interaction entre les différentes composantes et propose une approche pour une protection optimale du patrimoine Pour qui ? Particuliers (fortunés) et sociétés Quand ? Moments-charnières : vous abordez une nouvelle phase de votre vie (pension), vous devez prendre une décision qui pourrait avoir un impact important sur votre patrimoine Avantages ? • La planification financière dresse clairement l’inventaire de ce qui compose aujourd’hui votre patrimoine • Vous obtenez une idée de la faisabilité de certains projets • Le fait d’analyser simultanément toutes les composantes du patrimoine permet de mieux harmoniser l’ensemble et de parvenir ainsi à un meilleur rendement de la totalité de ce patrimoine
Vecteur de communication Les meilleures solutions s’expriment avec simplicité – Les systèmes d’aménagement USM ont un langage universel.
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NOS SERVICES | gestion et conseil de patrimoine artistique
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NOUVEAU SERVICE
l’art de la gestion
de patrimoine artistique texte PUILAETCO DEWAAY - photos © Christie’s
ÿ Jean-Auguste-
Dominique Ingres. Portrait d’homme en buste. 1819. Vendu à Paris, avril 2011, pour €193.000.
Comment faire estimer une commode Louis XV ? Acheter une œuvre de ce peintre chinois découvert l’été dernier à Shanghai ? Le monde de l’art n’est pas qu’affaire de goût et de passion. Pour le meilleur comme pour le pire, il n’est jamais très éloigné des questions d’argent. Même comme amateur éclairé, un conseil professionnel et désintéressé est toujours le bienvenu. Parce que l’art est aussi du patrimoine, dont il faut envisager la transmission, la protection, voire la rentabilité, Puilaetco Dewaay a intégré ce conseil dans son offre globale.
P
arce que l’art ne cesse d’évoluer, le marché de l’art suit la tendance. Et pour cause : à travers les siècles, la création artistique ne s’est que rarement affranchie de l’intérêt et des moyens financiers des mécènes, des collectionneurs, des fortunes de ce monde. On le dit miroir des civilisations et cela vaut tant pour les thèmes dont les artistes s’emparent que pour sa sphère de diffusion. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les mêmes phénomènes de démocratisation et de mondialisation qui transforment nos sociétés se manifestent dans l’univers des arts, avec une accélération sensible ces dernières décennies. Vous pensez encore que New York continue d’être la capitale de toutes les tendances, de toutes les avant-gardes ? Son influence reste certes prépondérante mais se voit chaque jour qui passe battue un peu plus en brèche par des rivales qui, voici une ou deux décennies de cela, n’existaient pas sur la carte mondiale de l’art contemporain. A l’Est (Moscou), en Asie (Mumbai, Delhi, Singapour, Hong Kong, Shanghai, Pékin, …), en Amérique latine (Mexico, Rio, Sao Paulo), les galeries exposent une nouvelle génération d’artistes qui créent sans complexe et se trouvent un public local de jeunes cadres urbains ainsi qu’une classe moyenne qui, le boom des économies émergentes aidant, disposent aujourd’hui des moyens et de l’éducation pour s’intéresser à ces créations.
Pour autant, le monde de l’art ne reste pas figé sous nos latitudes. L’offre artistique est foisonnante et, à côté des galeries, marchands et salons qui tiennent le haut du pavé, se développe un nouveau créneau. Des galeries tentent de jouer la carte d’un art de qualité, mais moins élitiste dans les prix.
L’art est aussi du patrimoine, dont il faut envisager la transmission, la protection, voire la rentabilité. Octobre 2011 | Analyses | 45
gestion et conseil de patrimoine artistique | NOS SERVICES
La valorisation d’une œuvre doit se comprendre au sens large. Il s’agit non seulement de sa cote potentielle, mais surtout de son authenticité.
ÿ Christine Mostert
Art Advisor 18 ans d’expérience chez Christie’s Belgium Historienne de l’art
ÿ James ensor. Poires, raisins, noix. 1889.
Vendu à Londres, février 2011, pour £ 289.250.
Besoin de clairvoyance C’est là, en l’occurrence, que gît toute la particularité du marché de l’art. Face à tant de diversification, s’y connaître est devenu aussi ardu que maîtriser les arcanes des produits dérivés les plus pointus. S’y ajoute la nécessité, depuis toujours de rigueur quant à elle, de faire abstraction de l’émotion, voire de la passion, qui sont le propre de l’art. Faire preuve de clairvoyance en matière d’art est donc encore moins aisé aujourd’hui qu’hier : mieux vaut s’entourer de conseils pour acquérir une œuvre – sans même d’intention spéculative – ou encore pour la vendre ou la transmettre. On peut certes requérir l’avis ou utiliser les services de spécialistes, marchands, experts, historiens de l’art, qui apportent leur éclairage sur leur domaine de compétence. En revanche, ces professionnels ne placent que rarement leur intervention dans la perspective globale d’un patrimoine privé : l’œuvre d’art n’est analysée chaque fois que
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sous un seul angle alors même qu’elle fait partie d’un ensemble de possessions. Allier, précisément, la connaissance du marché de l’art à cette vision patrimoniale est depuis peu le propos de Puilaetco Dewaay qui s’est adjoint, en interne, les compétences d’une historienne de l’art possédant une expérience de 18 ans au sein de la maison Christie’s, pour créer un service de gestion en patrimoine artistique. Unique dans le secteur de la Banque privée en Belgique, ce nouveau service propose une approche selon quatre axes couvrant l’ensemble des problématiques auxquelles nos clients peuvent être confrontés : la valorisation d’une œuvre (1), la transaction autour d’une œuvre (2), la planification successorale (3) et, enfin, la gestion matérielle d’une œuvre (4). En faisant appel à des spécialistes reconnus, ces services se veulent exhaustifs et s’appliquent à des domaines artistiques aussi variés que la peinture, la sculpture, le mobilier, les objets d’art, les
ÿ
George Stubbs, A.R.A. « Gimcrack on Newmarket Heath, with a trainer, a jockey and a stable lad. » Vendu à Londres, jullet 2011, pour £ 22.441.250.
arts non européens, les bijoux, les livres précieux… Valorisation Premier axe du service de gestion de patrimoine artistique, la valorisation d’une œuvre est fondamentale dans une logique patrimoniale. Evaluer une œuvre, inventorier une collection constituent des passages obligés pour, entre autres, déterminer une prime d’assurance, préparer le partage d’un patrimoine ou régler une succession. La valorisation d’une œuvre doit se comprendre au sens large. Il s’agit, non seulement d’aborder la question de sa cote potentielle sur le marché, mais aussi et surtout de commencer par l’étape indispensable de son authentification. Obtenir un certificat d’authenticité fait donc partie du volet « valorisation » au même titre que le conseil relatif à l’environnement fiscal et l’accompagnement en cas de prêt pour une exposition.
Allier La connaissance du marché de l’art à cette vision patrimoniale est depuis peu le propos de Puilaetco Dewaay.
Transaction Deuxième axe du service de gestion de patrimoine artistique, le conseil en matière de transaction s’applique tant à l’acquisition qu’à la vente d’une œuvre. Dans le premier cas, il s’agit d’aider l’acheteur à objectiver un ‘coup de cœur’, pour lui permettre d’asseoir son plaisir esthétique et émotionnel sur des certitudes. Il faut mettre en balance le prix demandé pour une œuvre et sa qualité, notamment dans le parcours créatif de son auteur (appartient-elle à une période féconde ou mineure ?), son état de conservation (une restauration a-t-elle déjà été effectuée ou s’avère-t-elle nécessaire ?), son authenticité, sa provenance… Au besoin, le service rendu peut aller jusqu’à la recherche d’une œuvre en fonction de critères propres à l’acheteur grâce au suivi du marché international de l’art assuré en interne par Puilaetco Dewaay. Vendre une œuvre dans de bonnes conditions ne requiert pas moins de conseils qu’acheter avec discernement. Il sera question dans ce
cas de proposer la meilleure stratégie de vente (enchères, marchand, gré à gré), en fonction de l’œuvre elle-même, mais aussi des exigences du vendeur qui veut, par exemple, privilégier une certaine discrétion. Dans ce cas, le service peut inclure l’organisation et la négociation de la vente pour le compte du client. Planification La planification patrimoniale prend toute sa dimension dans le troisième volet de l’offre proposée par la Banque dans le domaine de l’art. Entrent en jeu à cet égard l’ensemble des conseils qui intègrent l’œuvre ou la collection privée dans la transmission d’un patrimoine diversifié ou dans le règlement d’une succession, notamment sous l’angle fiscal et légal. L’expertise artistique s’intègre alors dans celle, plus large et bien établie, que Puilaetco Dewaay met au service de ses clients.
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gestion et conseil de patrimoine artistique | NOS SERVICES
U S I N E S S
C L U B
« The business center of Brussels South »
ÿ Eduardo Chillida, Untitled, 1986.
Vendu à Londres, février 2011,pour £ 32.450.
ÿ Natalia Goncharova, Les arbres en fleurs (Pommiers en fleurs), 1912. Vendu à Londres, février 2011, pour £ 3.961.250.
Gestion matérielle Dernier axe de la gestion de patrimoine artistique, une œuvre d’art est un objet physique qui nécessite une protection dans tous les sens du terme. Il faut l’assurer, mais aussi garantir sa conservation dans le temps. Nulle œuvre, a fortiori les plus anciennes, n’échappe à l’outrage du temps : quand et comment envisager sa restauration ou, plus dramatiquement, stabiliser sa dégradation ? L’éventail des services s’étend aux questions de stockage et de transport de l’œuvre, dans le cadre d’un prêt, d’une exposition, d’une expertise,… Investissement financier, l’œuvre ou l’objet d’art représente un des actifs possibles (souvent mis de côté) d’un patrimoine qui appelle à être géré au même titre que les valeurs mobilières et immobilières et à bénéficier de
la même discrétion, transparence et impartialité. C’est la mission de conseil que Puilaetco Dewaay s’assigne en proposant son nouveau service de gestion de patrimoine artistique. Celui-ci fait du reste partie d’une offre plus globale, dispensée à titre gracieux aux clients de la Banque.
L’investissement financier, l’Œuvre ou l’objet d’art appelle à être géré au même titre que les valeurs mobilières et immobilières et à bénéficier de la même discrétion, transparence et impartialité.
www.B19.Be
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0475 34 34 34
PLANIFICATION SUCCESSORALE | LA PROTECTION DU CONJOINT SURVIVANT
LA PLANIFICATION SUCCESSORALE
la protection du
conjoint survivant TExte Bernard d’Ursel - photos ROULARTA/THINKSTOCK
Des circonstances difficiles peuvent apparaître au décès du conjoint. A l’ouverture de la succession de son époux ou cohabitant, le survivant découvre parfois que le train de vie qu’il a connu, ne peut plus lui être assuré. Le changement dans les conditions d’existence peut être brutal. Comment optimaliser fiscalement la protection du conjoint survivant ?
Outre les diverses formalités à remplir et la gestion des dossiers à reprendre alors que ceux-ci l’étaient habituellement par le seul défunt, le conjoint doit parfois payer d’importants droits de succession en n’ayant toutefois hérité du défunt que d’un usufruit. Or, celui-ci ne lui donne droit qu’aux seuls revenus périodiques. Il doit dorénavant assumer des frais de gestion, d’entretien, voire de réparation d’une ou de plusieurs habitations qu’il occupe ou dont il jouit. Le survivant dépend alors de ses enfants. Cette situation peut parfois être mal vécue, voire aggravée par une mésentente avec la génération suivante. INFORMER, VÉRIFIER, ÉVALUER Les conjoints doivent vérifier les dispositions mises en place Une bonne planification requiert que les conjoints revoient quelques documents dont ils tirent certains droits ou avantages : les titres de propriété, les actes de donation, les contrats d’assurance, le contrat de mariage, les testaments éventuels. Il convient aussi de vérifier la valeur des biens appartenant aux conjoints. La valeur de ceux-ci a pu augmenter de manière considérable avec une conséquence sur l’estimation de l’usufruit soumis aux droits de succession dus par le conjoint. Qui pense à relire son contrat de mariage ? Un contrat de mariage contient des informations essentielles sur le statut des biens détenus par les époux et leur sort à la dissolution du mariage, ainsi que sur les droits dont peut se prévaloir chaque époux. Il peut aussi prévoir l’attribution, tout ou partie des biens meubles ou immeubles au survivant, que ce soit en pleine propriété ou en usufruit.
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Le mode de transmission de ces biens peut avoir des conséquences importantes en matière de droits de succession non seulement entre époux, mais lors du décès du survivant. Une modification du contrat de mariage ou l’insertion d’une nouvelle disposition permet de limiter le risque fiscal.
Assurer une protection au conjoint survivant est de nature à le rassurer.
ÿ DÉCÈS. Des circonstances difficiles peuvent apparaître au décès du conjoint.
LES DIFFÉRENCES D’ÂGE ET DE CAPITAL La différence d’âge entre les conjoints doit inciter à une meilleure protection Lorsque les conjoints ont une différence d’âge plus ou moins importante, l’intérêt d’organiser une planification destinée à sauvegarder le confort du survivant apparaît évident. Assurer une protection au conjoint survivant est de nature à le rassurer. En discuter entre conjoints afin de déterminer les dispositions à prendre ou souhaitées permet non seulement de préparer l’avenir, mais aussi d’éviter des écueils ou des malentendus, notamment avec les autres héritiers.
Le patrimoine détenu par chacun des époux peut être déséquilibré Pendant la vie commune, certains biens ont été acquis ou recueillis par donation ou succession par un des époux. Leur contrat de mariage a souvent été conçu sans tenir compte de l’arrivée de ces biens. En outre, l’activité professionnelle exercée par un époux peut lui avoir permis de constituer un capital tel qu’il dispose d’un patrimoine nettement plus important que celui détenu par son conjoint.
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CONJOINTS. On peut optimaliser l’avenir financier du conjoint survivant.
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Une protection du conjoint survivant peut avoir été mal conçue et dès lors impliquer un risque fiscal important. ÿ COUPLE ET ENFANTS. Il est normal que les conjoints pensent d’abord à leur propre avenir et organisent leur indépendance et leur protection financière future.
Les fluctuations des marchés financiers sont parfois responsables de la baisse de valeur de certains éléments présents dans le patrimoine d’un époux alors que les avoirs détenus par son conjoint ont connu une évolution positive. Ceci est de nature à déséquilibrer les éléments du patrimoine respectif des conjoints qui seront dévolus au survivant et soumis aux droits de succession. LE CONJOINT ET LES ENFANTS Le conjoint survivant souhaite garder un minimum ou maximum d’indépendance vis-à-vis des enfants Les conjoints ont parfois effectué des donations en faveur de leurs enfants, voire de leurs neveux. A l’inverse, le jeune âge de leurs enfants les incite à reporter des dons. Il arrive aussi que l’importance du patrimoine de chaque conjoint le freine dans son souhait d’organiser une planification en faveur de la génération suivante. Il est donc normal que les conjoints pensent d’abord à leur propre avenir et organisent leur indépendance et leur protection financière future.
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La protection légale du conjoint survivant est supérieure à celle du cohabitant. La loi organise la protection du cohabitant moins généreusement que pour un conjoint survivant. Et parmi les cohabitants, le cohabitant légal est mieux protégé que le cohabitant de fait qui ne dispose, selon la loi, d’aucun droit sur la succession du prémourant. Des mesures doivent alors être prises en vue d’attribuer certains droits au cohabitant dans la succession du prémourant tout en limitant la charge fiscale. Pour les conjoints, les solutions doivent être appréciées compte tenu de leur régime matrimonial. DES SOLUTIONS ET DES TECHNIQUES Les solutions légales pour assurer l’avenir du survivant tout en optimalisant la fiscalité sont multiples. La législation offre divers outils pour assurer une meilleure protection au conjoint survivant tout en veillant à réduire les droits de succession. Réaliser une donation, modifier le contrat de mariage ou rédiger un testament sont notamment des solutions à mettre en œuvre aisément et qui peuvent avoir un impact favorable sur la fiscalité applicable à toutes situations particulières.
D’autres mesures sont de nature à favoriser la protection du conjoint survivant dans le souci de la sauvegarde du patrimoine. Elles contribuent en outre à réduire la charge fiscale au décès du prémourant. Ces mesures nécessitent l’intervention de spécialistes. Il n’est jamais trop tard pour en discuter avec son conseiller. Une protection du conjoint survivant peut avoir été mal conçue et dès lors impliquer un risque fiscal important. Mieux vaut prendre les dispositions en temps opportun, voire les faire contrôler pour éviter toute déconvenue financière, et ainsi réduire ou écarter les surprises d’ordre fiscal. Bernard d’Ursel, Estate Planning
DE KEYSERLEI 46- 48, 2018 ANTWERPEN TEL: 03/ 213 50 80 SCHUTTERSHOFSTRAAT 30 bis, 2000 ANTWERPEN TEL: 0 3/ 226 41 44 WWW.SLAETS.EU
Planification successorale | LA DONATION EN CASCADE
LA DONATION EN CASCADE | Planification successorale
LA DONATION EN CASCADE
LE DON À deux
GéNéRATIons TExte Gregory Devroe - PHOTOS Roularta
La donation en cascade, qualifiée de « fideïcommis de residuo » dans le jargon juridique, est une technique qui connaît un succès grandissant auprès des professionnels de la planification successorale. Mais qu’a-t-elle de si spécial et surtout, quels en sont les avantages ? Ils sont en fait nombreux ! Voici venu le moment de donner quelques explications…
Qu’est-ce qu’ “une donation en cascade... La « donation en cascade » se définit traditionnellement comme un don dans le cadre duquel le donateur lègue tout ou partie de ses biens meubles à un premier donataire, étant entendu que le reliquat des biens donnés sera automatiquement recueilli, au décès du premier donataire, par un second donataire. La technique de la donation en cascade est simple et particulièrement efficace. Concrètement, la donation est immédiatement consentie en faveur de deux donataires, mais le second donataire n’en bénéficiera qu’au décès du premier donataire. Le premier donataire peut user de l’objet de la donation à son gré, le consommer et même le vendre : il n’est donc pas tenu par une obligation de conservation. Le second donataire recueillera le reliquat au décès du premier donataire. Le second donataire ne peut donc qu’espérer que le premier donataire ne se comportera pas de manière trop prodigue avec l’objet de la donation. Sachez également que ce type de donation doit obligatoirement intervenir par-devant notaire. Le choix entre un notaire belge ou étranger aura des conséquences sur le taux des droits de donation (cf. infra).
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LES CONSÉQUENCES D’UNE DONATION EN CASCADE Sur le plan civil Grâce à la donation en cascade, le donateur peut facilement exercer un contrôle sur les biens donnés. Le grand avantage tient à ce qu’il est possible de disposer deux fois des mêmes biens. Le donateur peut en effet déterminer ce qu’il adviendra des biens au décès du premier donataire. Il peut de plus arrêter dans une large mesure les droits et pouvoirs du premier donataire dans l’acte de donation. Sur le plan fiscal L’avantage fiscal d’une donation en cascade apparaît immédiatement : les deux dona tions sont soumises au taux des droits de donation en vigueur au moment de la donation initiale. Une première fois lorsqu’intervient la première donation et une seconde fois à l’occasion du décès du premier donataire. Les droits de donation sont calculés sur base du tarif applicable dans chaque région sur les biens meubles. Le taux appliquable dépendra du lien de parenté entre le donateur et le donataire. Depuis peu aussi applicable en région wallonne Jusqu’à l’entrée en vigueur du décret wallon du 22 juillet 2010, la donation en cas-
ÿ TROIS GÉNÉRATIONS. La technique de la donation en cascade est simple et particulièrement efficace.
cade de biens meubles ne pouvait profiter des droits de donation de 3%, 5% ou 7% (selon le cas). À l’époque, seule la première donation effectuée en faveur du premier donataire pouvait être enregistrée à ces taux. La seconde donation devait être enregistrée aux taux progressifs – et élevés – des droits de donation (allant de 30% en ligne directe à 80% entre toutes autres personnes !) Grâce à l’adoption du décret du 22 juillet 2010, il est désormais également possible en Région wallonne d’effectuer une donation en cascade à laquelle le taux fixe – et avantageux – de 3%, 5% ou 7% s’applique aux 2 donations.
Étant donné que le second donataire recueille les biens directement du donateur, il ne sera pas redevable de droits de succession au décès du premier donataire, mais bien de droits de donation (dont le taux dépendra du lien de parenté entre le donateur et le second donataire). LA DONATION EN CASCADE DANS LA PRATIQUE Nous allons tenter de vous démontrer de manière claire, à la lumière de quelques exemples concrets, en quoi la donation en cascade constitue une technique de planification successorale intéressante.
GARDER LE CONTRÔLe DES BIENS DONNÉS ET RÉALISER DES ÉCONOMIES SUBSTANTIELLES ? Octobre 2011 | Analyses | 55
LA DONATION EN CASCADE | Planification successorale
LES DEUX DONATIONS SONT SOUMISES AU TAUX DES DROITS DE DONATION EN VIGUEUR AU MOMENT DE LA DONATION INITIALE. ÿ SANS ENFANT. Au décès d’un enfant célibataire et sans descendance, ce qui subsiste de sa part
ÿ LA SANTÉ MENTALE. Grâce à la donation en cascade, les frères et sœurs d’un enfant handicapé rece-
cession et non d’une « donation en cascade », elle serait redevable de droits de succession élevés. En Région wallonne, un taux élevé de 65% est retenu entre frères et sœurs à partir de 175.000 EUR. La donation en cascade permet de limiter à 3% le coût fiscal de la transmission des biens du premier donataire au second donataire.
Examinons plus avant la situation de Julien. En cas de prédécès de celui-ci, sa part reviendra à ses frères et sœur aux taux très élevés des droits de succession (65% pour les tranches supérieures).
ce type de situation étant donné qu’à défaut, les petits-enfants recueilleraient les biens de leurs parents aux taux élevés des droits de succession (30% en ligne directe à partir de 500.000 EUR par héritier).
permet d’obtenir un résultat à la fois simple et satisfaisant. Il convient toutefois de tenir compte de la situation et des besoins spécifiques des parties. Chaque dossier est en effet unique…
Grâce à la donation en cascade, les frères et sœur de Julien recevront chacun une quotité égale au « reste » de la part de Julien en cas de prédécès de celui-ci et ce, au taux fixe des droits de donation de 3%. Ils recueilleront en effet le « solde » directement de leurs parents et non de Julien.
CONCLUSION La planification successorale est un travail sur mesure qui ne doit cependant pas toujours se traduire par des constructions alambiquées. Au contraire, la technique peu complexe de la « donation en cascade »
Nous nous ferons un plaisir de vous conseiller pour répondre à vos souhaits.
reviendra aux frère(s)/sœur(s) survivant(es).
Dans le cadre d’un arrangement familial lorsqu’un ou plusieurs enfants n’ont pas de descendance Albert et Sophie, un couple résidant en Région wallonne, ont deux enfants majeurs. Thomas, le fils, est célibataire et sans enfant et Nathalie, la fille, est mariée et a des enfants. Le couple a décidé de faire la donation d’une partie substantielle de son patrimoine mobilier – à savoir un portefeuille de titres – à ses enfants. Ayant surmonté leur appréhension à faire cette donation, Albert et Sophie doivent à présent réfléchir à la technique qu’il convient d’employer pour que la donation effectuée en faveur de Thomas, leur fils célibataire et sans enfant revienne de manière fiscalement avantageuse, au décès de ce dernier, à sa sœur survivante.
Dans le cadre d’un arrangement familial lorsqu’un enfant est atteint d’un handicap mental Lorsque des parents ont un enfant handicapé, la question se pose de savoir comment ceux-ci peuvent veiller à ce que cet enfant dispose de suffisamment de ressources financières et que les biens donnés à ce dernier reviennent, à son décès, à ses frères et sœurs sans que ceux-ci ne doivent s’acquitter de droits de succession.
Dans la pratique, la donation initiale sera consentie conjointement aux deux enfants, chacun recueillant une part égale. Au décès de Thomas, le fils célibataire et sans enfant, ce qui subsiste de sa part reviendra à Nathalie, sa sœur survivante. L’économie réalisée est éloquente : si Nathalie avait recueilli le portefeuille de titres dans le cadre d’une suc-
Exemple : Jean et Marie ont quatre enfants. Pierre, Henri et Isabelle sont tous mariés et ont des enfants en bonne santé. Julien, le quatrième enfant, a eu moins de chance et est handicapé mental. Les parents souhaitent donner une partie de leur portefeuille de titres à leurs quatre enfants qu’ils entendent traiter sur un pied d’égalité.
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Dans le cadre d’un arrangement familial entre les grands-parents, les parents et les petits-enfants La donation en cascade s’avère également une technique intéressante lorsque des grands-parents souhaitent faire une donation à leurs enfants tout en gratifiant leurs petits-enfants. Les grands-parents font une donation en cascade à leurs enfants, le solde revenant au décès de ces derniers à leurs petits-enfants. La seconde donation est également une donation en ligne directe à laquelle s’applique le taux fixe – et avantageux – de 3%. La technique de la donation en cascade s’indique particulièrement dans
vront une quotité égale au « reste » de la part de cet enfant en cas de prédécès de celui-ci.
ÿ GRANDS-PARENTS/ENFANTS/PETITS-ENFANTS. La donation en cascade est immédiatement consentie en faveur de deux donataires, mais le second donataire n’en bénéficiera qu’au décès du premier donataire.
Il ne fait aucun doute que la technique que nous venons d’exposer offre diverses possibilités sur le plan de la planification suc-
LES DROITS ET OBLIGATIONS DU PREMIER DONATAIRE
PAS de CARTE BLANCHE
Que peut faire concrètement le premier donataire des biens qui lui ont été donnés ? Les droits et obligations du premier donataire sont définis par le libellé de l’acte de donation. S’il n’est pas tenu de conserver les biens qu’il recueille, le premier donataire n’aura généralement pas carte blanche sur ceux-ci pour autant. Le donateur est ainsi maître de définir les modalités de la donation (il peut insérer une clause d’exclusion en vue d’écarter la belle-famille, se réserver une rente ou l’usufruit, …).
CONTRAIREMENT AUX AUTRES RÉGIONS, LA RÉGION WALLONNE PRÉVOIT TROIS TAUX POUR LES DONATIONS DE BIENS MEUBLES. Octobre 2011 | Analyses | 57
cessorale. En fonction de vos priorités, vous pourrez de cette manière garder le contrôle des biens donnés et réaliser des économies substantielles et ce, en toute simplicité. Au vu de la facilité d’utilisation de cette technique et des nombreux avantages qui l’accompagnent, il n’est pas étonnant que
la donation en cascade soit plus que jamais d’actualité. Il s’agit de la solution idéale, particulièrement dans les exemples évoqués ci-dessus, pour faire donation de biens meubles d’une manière rationnelle, raisonnable et (plus) avantageuse sur le plan fiscal.
J’épargne auprès d’une banque durable, et j’en suis fière.
LES TAUX APPLICABLES À LA DONATION
le notaire néerlandais n’est pas obligé de prélever des droits de donation lorsque le donateur est un « résident belge ».
LE PRIX DÉPEND DE LA Région Les taux applicables à la donation de biens meubles varient selon la région. Des droits de donation ne peuvent être réglés que lorsque l’acte de donation est enregistré en Belgique. Quel intérêt y a-t-il à enregistrer une donation ? À partir du moment où les droits de donation ont été réglés, ces biens échappent définitivement aux droits de succession au décès du donateur, même si celui-ci survient dans les 3 ans suivant la donation. Les taux applicables à la donation de biens meubles en Région flamande et dans la Région de Bruxelles-Capitale sont les suivants : 3% en ligne directe, entre conjoints ou cohabitants (légaux) ; 7% dans tous les autres cas. Contrairement à la Région flamande et la Région de Bruxelles-Capitale, la Région wallonne prévoit trois taux pour les donations de biens meubles, à savoir : 3% en ligne directe, entre conjoints ou cohabitants légaux ; 5% en ligne collatérale (frères, sœurs, entre oncles/tantes et neveux/nièces) ; 7% dans tous les autres cas.
LA SOLUTION des PAYS-BAS
˙
LA DONATION EN CASCADE. 1 don pour 2 générations.
Vous ne serez pas tenu de payer ces droits de donation lorsque vous vous rendez chez un notaire néerlandais (« la solution des Pays-Bas ») : le notaire néerlandais n’est en effet pas obligé de prélever des droits de donation lorsque le donateur est un « résident belge ». Il y a toutefois un inconvénient : étant donné que le notaire n’aura pas prélevé de droits de donation, cette donation devra être déclarée à la succession du défunt si ce dernier décède dans les trois ans de la donation et des droits de succession devront alors être acquittés. Il convient par conséquent de prendre l’âge et l’état de santé du donateur en considération lorsque l’on décide de franchir la frontière néerlandaise. Cette méthode en vaut malgré tout la peine ! En effet, tant que le délai de 3 ans n’est pas écoulé, l’acte peut être enregistré si les circonstances le nécessitent (cas du donateur gravement malade,...) Cette procédure permet d’échapper de justesse aux droits de succession.
« Je ne suis pas une sainte, mon argent doit aussi rapporter. Mais à la Banque Triodos, je sais que mon épargne sert uniquement à financer un monde meilleur pour mes petitsenfants. Un avenir sans abus ni pollution, où la culture rapproche les gens. Grâce à la Banque Triodos, je dors sur mes deux oreilles. » Catherine De Haene, fière d’épargner auprès de la Banque Triodos depuis 2005
Vous aussi, ouvrez un compte d’épargne durable Rendez-vous sur www.triodos.be ou appelez le 02 548 28 52
La banque durable Gregory Devroe, Estate Planning
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PartNerSHIP | Banque Triodos
OLIVIER MARQUET, Directeur Général de TRIODOS
DURABILITÉ
la est dans notre adn Texte © cantilis - PHOTOS © sven everaert et roularta
La Banque Triodos est née en 1980 quand quelques banquiers et académiciens néerlandais ont décidé de créer une banque qui n’investirait que dans des projets durables et offrirait au public un outil pour épargner de manière responsable. En 1993, à l’initiative de deux Belges, la Banque Triodos a posé ses quartiers à Gand avec à peine trois collaborateurs à l’époque. Aujourd’hui, le siège belge de la banque a déménagé à Bruxelles et le nombre de membres du personnel est passé à 86. Nous nous sommes entretenus avec Olivier Marquet, à la tête de la Banque Triodos en Belgique depuis 2003. Un entretien avec un banquier pas comme les autres.
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Monsieur Marquet, en quoi la Banque Triodos se distingue-t-elle des autres banques ? Olivier Marquet : La Banque Triodos a surtout ceci d’unique qu’elle associe durabilité et transparence. Nous finançons uniquement des projets durables et les épargnants qui nous confient leur argent savent exactement à quoi leurs économies sont consacrées. Bien sûr, nous ne sommes pas la seule banque à proposer des fonds de placement éthiques ou durables. Mais j’ose affirmer que nous sommes les seuls à montrer de manière aussi explicite dans quoi les dépôts d’épargne sont précisément investis. Tout le monde peut voir exactement sur notre site internet (www.triodos.be) les crédits que nous accordons. Naturellement, nous avons aussi, comme d’autres banques, l’objectif de réaliser des bénéfices. Les bénéfices sont en effet indispensables si l’on veut assurer la pérennité de la banque. Mais nous préférons l’optimisation à la maximisation des bénéfices. Pour nous, nos investisseurs et nos clients, le return social compte autant que le return financier. Les placements durables supportent-ils la comparaison avec les fonds de placement classiques ? OM : De nombreuses études montrent que le rendement des fonds classiques et des investissements durables à long terme est identique. Mais s’il n’existe pas de différence digne de ce nom en termes de rendement, la différence au niveau du contenu est bel et bien réelle. Il est évident que les clients qui investissent chez nous veulent aussi du
rendement. Ils attendent de nous les mêmes rendements que s’ils investissaient ailleurs avec un risque similaire. Et nous répondons aussi à ces attentes. Comment se traduit le souci de transparence et de durabilité au niveau de l’organisation interne de la Banque Triodos ? OM : Tout d’abord et surtout à travers des communications ouvertes avec nos collaborateurs. Chaque mois, ils reçoivent par exemple un aperçu de la situation financière de la banque. Nous sommes aussi transparents au niveau des rémunérations. Nous n’accordons généralement pas de bonus, et lorsque nous le faisons, il s’agit de montants limités que nous versons sans différence à tout le monde dans le groupe, des membres de la direction aux collaborateurs juniors. Nos collaborateurs représentent une force unique : ils véhiculent en tant qu’ambassadeurs enthousiastes les valeurs sur lesquelles repose la Banque Triodos.
« LE RETURN SOCIAL COMPTE AUTANT QUE LE RETURN FINANCIER. »
ÿ ZEEBRUGGE. La Banque Triodos a financé les premières éoliennes construites en Belgique.
LA BANQUE QUI REND LE MONDE MEILLEUR Les nouveaux clients viennent-ils chez vous dans un souci de rendre le monde meilleur ou pour protester contre les pratiques de certaines banques ? OM : C’est clairement une combinaison des deux. A la suite de la crise financière de 2008, de nombreuses personnes se sont, pour la première fois, interrogées sur la fonction sociale d’une banque. Certains en sont dans ce cas arrivés à des conclusions radicales et ont décidé de transférer leurs économies ou investissements chez Triodos. À titre d’illustration, nous accueillions environ 200 à 300 nouveaux clients par mois avant la
crise. Durant la crise et pendant les mois qui ont suivi, ce chiffre a été multiplié par quatre. Et depuis, l’accroissement se poursuit invariablement parce que la question sur le rôle de la banque dans la société continue à trotter dans la tête des épargnants. Nos clients nous choisissent pour notre attitude unique, mais profitent aussi du fait que notre modèle d’activité implique bien moins de risques que le modèle bancaire classique.
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OLIVIER MARQUET. « La Banque Triodos associe durabilité et transparence. »
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Banque Triodos | PartNerSHIP
exemple développé voici quelques années un prêt hypothécaire permettant aux particuliers de financer l’achat d’une habitation passive ou basse énergie. Un produit unique dans la mesure où nous intégrons les futures économies d’énergie que ces maisons permettront de réaliser dans le calcul de la capacité de remboursement du client, alors que les autres banques se fondent uniquement sur les revenus.
ÿ EXKI. La Banque Triodos soutient le concept de restauration rapide saine.
« EN PUILAETCO DEWAAY, NOUS AVONS TROUVé UN PARTENAIRE QUI PARTAGE LES MÊMES VALEURS. »
L’importante croissance de la Banque Triodos est-elle selon vous le signe qu’une page est en train de se tourner dans notre société ? OM : Absolument ! La Banque Triodos connaît une croissance annuelle moyenne de plus de 20% depuis sa création et ce, dans tous les pays où elle est active. Voici dix ans, nous représentions 100 millions d’euros en Belgique. Aujourd’hui, nous gérons 1 milliard d’euros. Nous restons certes un petit acteur dans le paysage bancaire, mais nous sommes très connus dans les secteurs où nous sommes actifs. Avant la crise, nous étions un peu considérés comme des “originaux”, une banque alternative avec des thèmes comme l’alimentation bio, les énergies renouvelables, etc. Aujourd’hui, ces thèmes sont entrés dans le quotidien et nous sommes reconnus comme la grande autorité dans ces matières, précisément grâce à notre longue expérience. D’autres banques reconnaissent également notre statut de spécialistes et s’adressent à
nous lorsqu’elles veulent par exemple investir dans les énergies renouvelables et recherchent un partenaire. En Belgique, chaque demande d’investissement ou presque pour les énergies renouvelables passe par la Banque Triodos... Et nous en sommes plutôt fiers ! UNE SÉLECTION SÉVèRE Vous recevez sans aucun doute plus de demandes d’investissements que vous ne pouvez ou voulez en financer. Comment se passe la sélection ? OM : Nous appliquons des critères très stricts, en premier lieu au niveau de la durabilité et de la qualité des projets que nous recevons. Nous sommes aussi très exigeants en ce qui concerne les aspects environnementaux. Un projet qui veut par exemple importer de l’huile de palme d’Indonésie pour la brûler chez nous et produire de l’électricité verte au moyen d’une turbine sera tout simplement refusé parce que nous ne trouvons pas responsable de faire acheminer un combustible
LES PLUS BEAUX PROJETS DE LA BANQUE TRIODOS
DES VALEURS QUI ATTIRENT
Voici neuf ans, Triodos a financé le premier magasin EXKi, à une époque où aucune autre banque n’osait miser sur le concept de la restauration rapide saine. Aujourd’hui encore, la Banque Triodos est partenaire d’EXKi pour son expansion en Belgique et à l’étranger. Les premières éoliennes construites en Belgique (à Zeebrugge) ont également été financées par la Banque Triodos, tout comme la plus grande centrale solaire en Belgique, à Furnes.
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de l’autre bout de la planète. Nous veillons aussi à ce que les projets que nous finançons ne soutiennent pas indirectement une industrie qui va à l’encontre de nos valeurs. Si nous accordions par exemple un crédit à un éleveur porcin pour valoriser son lisier à travers une centrale à biomasse, nous soutiendrions en réalité l’élevage intensif de porcs et cela est inconciliable avec notre foi en l’agriculture biologique. Nous refusons donc également de tels projets. Enfin, des critères financiers plus classiques entrent encore en jeu, comme le rapport entre fonds propres et fonds empruntés ou ce genre de choses...
L’ASPECT DURABLE : UNE ÉVIDENCE Triodos collabore depuis 2002 avec Puilaetco Dewaay pour la gestion des grands portefeuilles d’actions. Comment est né exactement ce partenariat unique ? OM : La Banque Triodos a toujours eu une clientèle très variée et il n’y a pas de client Triodos typique. Beaucoup de nos clients ont un niveau de formation supérieur et une préférence marquée pour les projets durables, sociaux et culturels. Et comme chaque banque, nous avons aussi un certain nombre de clients très fortunés qui déposent des montants importants sur des comptes à terme et d’épargne. C’est précisément ce genre de clients qui s’adressent parfois à nous pour que nous nous chargions totalement de la gestion de leurs portefeuilles de placements. Or, la
gestion de portefeuilles ne fait pas partie de nos spécialités. Voilà pourquoi nous sommes partis à la recherche, en 2002, d’un partenaire spécialisé prêt à prendre en charge cet aspect sur la base des sélections d’actions de nos analystes. Cela a conduit à une intense collaboration avec Puilaetco Dewaay qui se poursuit encore aujourd’hui. Quelle est la plus-value de votre collaboration avec Puilaetco Dewaay pour vos clients ? OM : Il est apparu très rapidement que nous avions trouvé en Puilaetco Dewaay un partenaire qui partageait les mêmes valeurs et affichait un niveau très élevé de qualité et de professionnalisme. Nous n’entendons que des éloges de nos clients. Et comme nos clients, nous sommes très contents, chez Triodos, des rendements que notre partenaire obtient année après année. Puilaetco Dewaay considère par ailleurs l’aspect durable des placements comme une évidence, un mainstream. Cela facilite évidemment la collaboration. Notre équipe d’analystes et les gestionnaires de portefeuilles de Puilaetco Dewaay se comprennent particulièrement bien... Deux partenaires satisfaits et des clients communs satisfaits, que demander de plus ?
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Capteurs solaires sous vide. Les prêts hypothécaires de la Banque Triodos intègrent les futures économies d’énergie dans le calcul de la capacité de remboursement.
La Banque Triodos est une banque d’épargne et d’investissement. Voulezvous encore élargir votre offre de produits à l’avenir ? Y aura-t-il bientôt un compte à vue Triodos ? OM : Nous avons déjà un compte à vue pour les entreprises et asbl, car nous ne pourrions pas, autrement, leur accorder de crédits. La Banque Triodos propose par ailleurs déjà un compte à vue avec cartes de débit aux particuliers aux Pays-Bas et en Espagne. Nous étudions aussi cette piste en Belgique, mais nous voulons d’abord être sûrs d’avoir une masse critique suffisante de clients intéressés. Nos clients sont en effet surtout attirés par les valeurs du concept Triodos et nous confient dès lors leur épargne, sans trouver nécessaire de nous confier également l’argent dont ils ont besoin au jour le jour. Nous n’hésitons néanmoins pas à lancer des produits innovants si cela apporte une valeur ajoutée pour nos clients. Nous avons par Octobre 2011 | Analyses | 63
Agences | NAMUR-LIÈGE
NAMUR-LIÈGE | Agences
VÉRONIQUE GRISARD DE LA ROCHETTE, Directrice du bureau de Namur/Liège
L’ESPRIT D’ENTREPRENDRE est NOTRE MARQUE DE FAbRIQUE
TEXTE © Puilaetco Dewaay - PHOTOS © Blueclic Photography, gaetan miclotte
Son parcours au sein de Puilaetco Dewaay démontre que l’esprit d’entreprendre est une seconde nature chez elle. En mars 2006, Véronique Grisard de la Rochette rejoignait l’équipe de Liège – Puilaetco Dewaay ne comptait à cette époque que ce seul bureau en Wallonie. Cette année, elle vient d’ouvrir un second bureau à Jambes (Namur). Interview.
En quelques mots, comment avez-vous pris en main le cadre du développement des activités de la Banque en Wallonie ? Commençons avec vos débuts à Liège... Véronique Grisard de la Rochette : « Mon cadre de mission à Liège consistait à développer les activités commerciales. J’ai tout de suite considéré que le défi du développement ne pouvait être relevé qu’à deux conditions : construire sur l’existant (en prenant point d’appui sur les forces de l’équipe en place), et insuffler ‘l’esprit d’entreprendre’ dans le nouveau modèle de banque souhaité à l’époque par le Comité de Direction. La mise en place d’une nouvelle organisation du travail (engagement de nouveaux collaborateurs et optimisation d’une approche encore davantage au service de la clientèle) a rapidement produit ses effets : une croissance significative des avoirs en gestion à Liège. Du coup, se posait la question d’une éventuelle expansion avec la création d’un second bureau en Wallonie… l’idée a fait son chemin. » Poursuivons avec l’ouverture d’un second bureau à Namur. VG : « Depuis juin 2011, Puilaetco Dewaay compte une nouvelle équipe dans ses rangs wallons. Deux banquiers privés peuvent dès à présent accueillir nos clients et prospects de la région à Jambes. Ils travaillent cependant toujours en étroite collaboration avec leurs collègues (gestionnaires de portefeuille et assistants) établis à Liège. C’est clairement la carte d’une plus grande proximité avec nos clients (et prospects) ainsi que le recrutement de banquiers privés qui connaissent bien cette région qui ont présidé à l’ouverture de ce nouveau bureau.
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A titre personnel, j’ai beaucoup de plaisir à voir que ‘l’esprit d’entreprendre’ devient la marque de fabrique de l’enseigne wallonne. »
« NOTRE MÉTIER EST D’ABORD ET AVANT TOUT BASÉ SUR UNE RELATION DE CONFIANCE. » LES ÉQUIPES À TAILLE HUMAINE Dans un métier à priori plus ‘individualiste’, vous défendez bec et ongles l’approche d’équipe et la complémentarité des compétences. Comment cela se traduit-il pour vous au quotidien ? VG : « Même si le contact privilégié du client reste le banquier privé, je souhaite associer le plus souvent possible les membres de l’équipe. En effet, notre métier est d’abord et avant tout basé sur une relation de confiance. Le fait que les personnes se connaissent (c’est d’ailleurs l’avantage des équipes à taille humaine), permet au client de compter sur une mobilisation commune pour le servir dans la continuité.
ÿ VÉRONIQUE GRISARD et son équipe. « Une mobilisation commune pour servir dans la continuité. »
Au quotidien, je délègue la gestion proprement dite aux gestionnaires de portefeuilles avec qui je travaille en étroite collaboration. Ceci me permet de libérer un maximum de temps pour écouter et rencontrer nos clients actuels et futurs. Je privilégie également les rendez-vous au domicile des clients. Parler de son confort financier est quelque chose « d’intime » et aborder ce sujet dans un environnement familier est plus facile. C’est en outre très pratique puisque la personne a sous la main tous les documents dont nous pouvons avoir besoin. »
Votre quotidien, c’est aussi la vie d’épouse et de maman … comment conciliez-vous vie privée et vie professionnelle ? VG : « Exercer ce métier est à la fois exigeant et passionnant. Même s’il est généralement perçu comme davantage réservé aux hommes, il ne m’empêche pas d’élever quatre beaux enfants à qui je me consacre entièrement à la maison. Tout est une question d’organisation et d’investissement personnel. »
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VÉRONIQUE GRISARD. « Exercer ce métier est à la fois exigeant et passionnant. »
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BUSINESS VENTURES | JOHN-ALEXANDER BOGAERTS
BUSINESS VENTURES | JOHN-ALEXANDER BOGAERTS
John-alexander bogaerts
L’HOMME QUI PARLE À L’OREILLE DES
people TEXTE © CANTILIS - PHOTOS © SVEN EVERAERT ET ROULARTA/REPORTERS
John-Alexander Bogaerts édite le seul journal satirique belge et fait partie de cette communauté qui a un pied à Uccle, où il gère le business club B19, et l’autre à Knokke, où il publie le magazine Zoute People. C’est cependant avec une réelle émotion qu’il évoque les racines ouvrières de feu son père, fondateur de l’école privée Brussels School. Portrait d’un entrepreneur franc-tireur.
ÿ JOHN-ALEXANDER BOGAERTS Entrepreneur franc-tireur.
Q
uel magazine belge peut aujourd’hui se payer le luxe de refuser des annonceurs ? Ne cherchez pas du côté de titres qui ont “kiosque” sur rue. Pour vous procurer le Zoute People, vous ne devrez même pas dépenser le moindre cent – il est gratuit –, il suffit de fréquenter la plus sélecte des stations balnéaires belges, à laquelle il emprunte son titre. Et si c’est le cas, il y a fort à parier que votre photo soit, un jour, publiée dans ses pages. C’est, du reste, le concept même de ce magazine qui, comme il se définit lui-même, “s’inscrit de manière conviviale comme trait d’union quotidien entre les Zoutois”: il ne contient que des portraits glanés par ses photographes au cours des différents événements sportifs, culturels, familiaux ou nocturnes qui, du Zwin à Duinbergen, rassemblent la communauté knokkoise.
Le concept de communauté ‘Communauté’: le mot est de John-Alexander Bogaerts, entrepreneur franc-tireur et l’un des fondateurs d’Inside Editions, la société qui publie cet ‘ovni’ de papier glacé. «Le Zoute People est tout entier bâti sur le concept de la communauté. D’autres magazines publient aussi des galeries de portraits, mais se limitent à un cercle restreint de ‘happy few’. Nous avons recyclé cette idée en rendant le ‘people’ plus populaire, en l’ouvrant à ‘M. Tout-lemonde’ au sein de la communauté zoutoise. On verra, dans le Zoute People, Jean-Claude Van Damme lorsqu’il passe sa soirée au Knokke Out mais aussi tout un chacun, sur le même plan. Certains ne voient aucun intérêt dans ce magazine. Ils m’affirment ‘On me payerait, je ne voudrais pas y être’ mais, lorsque je leur demande ‘Et si votre fils ou votre fille s’y
retrouvait ?’, me répondent ‘Ah oui, là je serais content !’ Voilà la force de notre produit.» Le Zoute People est une réussite fulgurante et souvent moquée. John-Alexander Bogaerts n’en a cure : «Avec John - John Goossens, mon associé au sein d’Inside Editions, nous avons une image de “fils à papa”. On nous regarde de haut mais nous avons la chance d’avoir à nos côtés des annonceurs qui ont cru dans ce projet depuis le début, à l’instar de Puilaetco Dewaay. En quelques années à peine, Inside Editions est devenue rentable.» Entre-temps, sous la direction du troisième partenaire d’Inside Editions, Arnaud Woitrin, le magazine ne manque pas de succès. Et le Zoute People fait même des petits : Hockey People et Golf People. Inside Editions négocie par ailleurs le lancement de nouvelles déclinaisons du concept dans la sphère du football «avec des photos prises aussi bien dans la tribune et les loges présidentielles que dans les gradins. »
« Et si votre fils ou votre fille s’y retrouvait ? ‘Ah oui, là, je serais content !’ Voilà la force de notre produit. » LUXX | 67 19 Octobre 2011 | Analyses
BUSINESS VENTURES | JOHN-ALEXANDER BOGAERTS
LA CLÉ DU SUCCèS
UN HOMME DE RÉSEAUX
“Je sais que je suis catalogué comme un homme de réseaux. Le réseau a un avantage, celui de vous faire gagner du temps. Mais si l’idée est mauvaise et, surtout, si vous êtes mauvais, l’avantage ne dure que le temps d’un rendez-vous. Mon réseau, cela dit, ne m’épargne pas quand il s’agit de me répondre qu’on ne croit pas dans mon projet ou qu’il n’y a pas de budget. Aussi, quand des gens me font confiance, ça ne monte pas à la tête. Je ne veux pas décevoir. Parce que, au final, vous mettez des années à vous construire un réseau, mais vous pouvez l’anéantir en quelques secondes. »
Dans les bureaux où il nous reçoit, c’est cependant à une tout autre activité que JohnAlexander Bogaerts se consacre : la gestion de l’espace B19, un complexe polyvalent s’étendant sur 1 000 m2 et dédié à l’organisation de réunions d’affaires, séminaires, réceptions, cocktails, expositions… Le bâtiment, situé à Uccle, en lisière de la forêt de Soignes, fut un temps la propriété d’une compagnie d’assurance qui y formait son personnel. Le père de John-Alexander, Rudy Bogaerts, le racheta pour y implanter son école privée, la Brussels School, qui prépare aux examens du jury central. Un business club pas comme les autres A la manière du Zoute People, le B19 s’écarte des sentiers battus : “Des centres de séminaires, on en compte par dizaines. Mais tous se ressemblent. Le public est lassé de ces hôtels impersonnels. Ce que nous lui proposons ici, c’est donc en premier lieu un cadre différent : un style contemporain, haut de gamme et cosy tout à la fois, mais où l’on se sent chez soi. Deuxième différence, nous jouons la carte de l’ouverture à notre quartier. Nous disons à nos clients : joignez la mise en forme à vos formations, en faisant une séance de yoga au centre sportif David Lloyd, tout à côté, ou prenez votre lunch dans l’un des restaurants tout proches. » Le B19 sera-t-il l’autre réussite de JohnAlexander Bogaerts ? En tout cas, le projet a séduit une quinzaine d’entreprises de renom qui bénéficient de l’accès au B19 sur la base d’un forfait annuel : outre Puilaetco Dewaay, on y trouve par exemple Porsche qui habille en exclusivité la façade du bâtiment. Leur point commun : “Le besoin de trouver un espace pour recréer du lien entre leurs collaborateurs. C’est Christian Van Thillo, le patron du Persgroep, qui en visitant le B19 m’a poussé à aller de l’avant. Son analyse : la communication électronique a détruit la communication. Le contact entre les gens a perdu en qualité, en profondeur. On croit qu’envoyer un e-mail suffit à régler un problème. De plus en plus, les gens vont devoir sortir de leurs bureaux pour se retrouver. Il faut leur rendre des occasions de se parler. Et pas seulement dans le cadre de journées de team building, mais aussi en travaillant, comme ils le font ici. »
ÿ BOGAERTS ET LE B19. retrouver. »
68 | Analyses | Octobre 2011
« Les gens veulent se
ÿ LE ZOUTE. La popularisation des « happy few ».
D’un groupe de presse à l’autre, c’est auprès de Roularta que John-Alexander Bogaerts a trouvé l’un de ses partenaires pour créer son business club : “L’idée n’est pas de proposer un autre Cercle de Lorraine avec son restaurant. Notre club n’a pas de membres individuels mais rassemble des sociétés. Quatre fois par an, le magazine Trends/Tendances leur organise une conférence avec un chef d’entreprise. Pour la première, nous avons reçu Eric Mestdagh. L’idée est d’offrir aux partenaires du B19 l’occasion de se rencontrer pour discuter ensemble. C’est ma vision du business club. Est-elle bonne ? Je l’ignore. Mais elle est différente ! » Vacances interdites ! Suivre ses propres idées est-ce la clé de la réussite ? En tout cas, c’est un trait de famille que John-Alexander a hérité de son père et qu’il cultive. En créant son école privée, Rudy Bogaerts avait voulu proposer une pédagogie en opposition frontale avec le modèle de l’enseignement ex cathedra. Ce self-mademan, fils d’ouvrier, était également le propriétaire de la feuille satirique Père Ubu dont
John-Alexander a repris la direction : “Tous les lundis, je suis sur le pont à 6 heures du matin pour le bouclage.” On mesure le défi que cela représente pour cet ancien habitué des nuits bruxelloises. Il s’est cependant jeté à corps perdu dans l’aventure : “J’ai connu deux ans de difficultés après le décès de mon père. J’ai perdu 50 % des ventes mais j’ai appris le métier et me suis bien entouré. Au passage, j’ai réussi à fusionner les deux titres, Pan et Père Ubu, qui en était une dissidence. La France et ses 60 millions de lecteurs ne compte que trois journaux satiriques. Vous pensez bien que la Belgique francophone, avec ses 4 millions d’habitants, ne peut s’en permettre autant. Aujourd’hui, nous faisons les meilleures ventes du secteur en Belgique depuis 20 ans. » Autre héritage de son père, John-Alexander Bogaerts éprouve les plus grandes difficultés à décrocher du travail : “A la maison, les vacances étaient interdites ! Mais je ne vais pas me plaindre. La Belgique est un pays formidable en été. J’adore profiter de Bruxelles en juillet et août. Je retourne à Gand où je vois ma famille. Et puis au Zoute bien sûr…”
« Notre club n’a pas de membres individuels mais rassemble des sociétés. » Octobre 2011 | Analyses | 69
SPORT | GOLF
TOURNOI DE GOLF À KNOKKE
Puilaetco Dewaay ANIME LE
Royal zoute golf club
ÿ Le Clubhouse du
TExTe ROULARTA - PhOTOS BLUECLIC, GAETAN MICLOTTE
Royal Zoute Golf Club.
Le 30 juillet dernier, le Royal Zoute Golf Club a une nouvelle fois accueilli le prestigieux tournoi de golf de Puilaetco Dewaay. Plus de 350 participants ont foulé les greens et ouvert avec brio la nouvelle saison estivale. Nicolas Colsaerts, meilleur joueur belge du moment, a honoré le tournoi de sa présence. de sa présence. La remise des prix a été assurée par le président du club, Léopold Lippens. Une fantastique édition, qui comme de coutume, a ravi l’ensemble des participants !
ET Jacques Peters.
ÿ Julie Snyers d’Attenhoven entourée de Charles Velge et Jacques Peters.
ÿ MARTINE LONGEVAL ET LOUISE Tanghe.
ÿ ISABELLE PETEN ET NICOLAS COLSAERTS.
ÿ Annik Peters et 70 | Analyses | Octobre 2011
ÿ Léopold Lippens
Jean CROONENBERGHS.
ÿ Charles Velge ET Léopold Lippens.
ÿ WILLIAM OSTERRIETH, BRIGITTE Lebedoff,
RAYMOND TANGHE ET JEAN-PIERRE VAN TOMME.
SPORT | HOCKEY
LET’S STICK TOGETHER Jérôme Truyens, sportif et analyste financier
texte © CANTILIS - photos Serge Dugailliez ET ROULARTA/REPORTERS
Dans le petit monde – de plus en plus grand à vrai dire – du hockey belge, on le surnomme « Tchouk ». Parce que, tel un train fou, rien ne dévie cet attaquant de sa trajectoire, lauréat du Stick d’Or 2009-2010. En tout cas, Jérôme Truyens (24 ans), pour l’appeler par son nom, a l’énergie d’une locomotive : pilier de son club et de l’équipe nationale, il concilie son agenda de sportif de haut niveau avec sa fonction d’analyste financier au sein de Puilaetco Dewaay.
ÿ JÉRÔME TRUYENS.
L’esprit d’équipe est primordial au hockey.
Quand avez-vous commencé à jouer au hockey ? Jérôme Truyens : « J’ai débuté à l’âge de cinq ans et, depuis lors, je suis resté fidèle au même club, le Racing. Avec six autres joueurs, nous ne nous sommes jamais quittés, tout en progressant avec le même entraîneur pendant presque quinze ans. » Cette fidélité, cela fait partie des valeurs du hockey ? JT : « Oui, le hockey est porteur de très belles valeurs. C’est un sport accessible, à l’ambiance familiale, où le respect occupe une place centrale. Nous n’allons pas au contact volontairement entre joueurs: il ne s’échange jamais un mot plus fort que l’autre sur un terrain. Et le Racing porte ces mêmes valeurs. Il y règne un très bel esprit. De plus, le club n’a pas ménagé ses efforts pour construire une équipe compétitive. » Quel a été le plus beau moment de votre carrière ? JT : « Notre qualification avec les Red Lions, l’équipe nationale, pour les Jeux Olympiques de Pékin. C’était à Manchester, dans le cadre de la petite finale de la Coupe d’Europe 2007. A deux secondes du coup de sifflet final, j’ai marqué et qualifié la Belgique, qui retrouvait les Jeux après 32 ans d’absence. Personne ne nous croyait capable de cet exploit. Nous l’avons fait et cela a considérablement soudé le groupe ! »
« LE HOCKEY EST PORTEUR DE BELLES VALEURS. C’EST UN SPORT OÙ LE RESPECT OCCUPE UNE PLACE CENTRALE. » LUXX | 73 19 Octobre 2011 | Analyses
ÿ COMBINER TRAVAIL ET SPORT DE HAUT NIVEAU. Jérôme Truyens chez Puilaetco Dewaay.
ÿ Sponsoring. Puilaetco Dewaay sponsorise le Racing,
« ENGAGER UN SPORTIF DE HAUT NIVEAU N’EST PAS ENCORE UN RÉFLEXE ÉVIDENT. J’AI LA CHANCE D’AVOIR FRAPPÉ À LA BONNE PORTE CHEZ PUILAETCO DEWAAY. »
74 | Analyses | Octobre 2011
ÿ PéKIN. Jérôme Truyens (avec un masque, suite à une fracture de la pommette)
le club de Jérôme Truyens.
GéRER UN PLANNING SERRé Comment se déroule la préparation d’un joueur de votre niveau ? JT : « Je pratique le hockey quasiment à plein temps. Le lundi soir et le samedi exceptés, je m’entraîne tous les jours de la semaine. En équipe nationale, par exemple, nous nous retrouvons pour deux séances collectives, le mardi matin et le mercredi en soirée. A quoi s’ajoute une session individuelle le lundi midi. Sans oublier un programme continu de fitness. Et cela ne dispense évidemment pas des entraînements avec le Racing, plus le match du dimanche. » Comment parvenez-vous à concilier ce programme avec votre vie professionnelle ? JT : « J’ai la chance d’avoir frappé à la bonne porte chez Puilaetco Dewaay, après avoir essuyé des refus auprès d’autres employeurs. La Banque privée est le parrain de mon club,
aux Jeux Olympiques de 2008.
cela a sans doute aidé. Engager un sportif de haut niveau n’est pas encore un réflexe évident pour les entreprises, contrairement à ce qui se voit par exemple aux Pays-Bas. Je mène une carrière sportive de front avec ma vie professionnelle depuis longtemps. J’ai donc appris à gérer un planning serré. Je suivais déjà le même programme durant mes études universitaires. Mais je reconnais que c’était plus facile à gérer à l’époque. » objectif : LONDRES Quels sont vos prochains objectifs ? JT : « Une médaille aux Jeux Olympiques de 2012 à Londres. Je veux donc être à 100 % de ma condition pendant une année encore. Après cela, le moment sera sans doute venu de revoir mes priorités, en faveur de mon travail, de ma famille aussi, même si je pense aussi à la Coupe du Monde, en 2014. »
éQUIPE NATIONALE
LONDON HERE WE COME !
Le hockey belge ira aux Jeux Olympiques. La réaction de Jérôme Truyens après la qualification. En battant l’Espagne au Championnat d’Europe en Allemagne, la Belgique a empoché son ticket pour le plus grand événement sportif du monde. Jérôme Truyens : « C’était incroyable. Un retournement de situation en deuxième mi-temps alors qu’on a eu des occasions et qu’on méritait de mener à la mi-temps. Puis l’explosion à la fin du match devant notre foule de supporters. La tribune était en folie et tous les joueurs en pleurs. C’était magique. C’est pour ces moments-là qu’on se donne à fond l’année à s’entraîner. » L’équipe belge masculine de hockey peut s’appuyer sur une riche tradition de participation aux Jeux Olympiques. Aux Jeux d’Anvers en 1920, ils ont remporté la médaille de bronze. Huit ans plus tard, ils ont dû se contenter d’une quatrième place. Entre 1936 et 1976, ils ont toujours réussi à se qualifier. Lors de la participation aux Jeux de 2008 à Pékin, le hockey belge a bénéficié d’une forte attention des médias belges. On a tout de suite ressenti les effets de ce coup de projecteur dans les clubs.
Octobre 2011 | Analyses | 75
ART | ARCHITECTURE
ARCHITECTURE | ART
FRANCIS METZGER, Lauréat DU PRIX EUROPA NOSTRA
L’architecture, c’est défendre des
VALEURS TEXTE Puilaetco Dewaay - PHOTOS Georges de Kinder et Marie-Françoise Plissart
Rencontre avec Francis Metzger, l’architecte belge qui ressuscite les chefsd’œuvre oubliés de notre patrimoine.
Europa Nostra vous a attribué le premier prix du patrimoine culturel de l’Union européenne, une distinction considérée comme The Voice of Cultural Heritage in Europe. Que représente ce prix à vos yeux ? Francis Metzger : « C’est un grand sentiment de bonheur et de fierté partagé avec toute mon équipe. D’autant plus que cette distinction fait l’objet d’une belle couverture médiatique qui place la villa ‘Empain’ sous le feu des projecteurs. Ce monument est devenu en quelques mois un fantastique ambassadeur du patrimoine culturel belge ! Et ne boudons pas notre plaisir, Europa Nostra nous avait attribué le second prix en 2005 pour la restauration de la maison Autrique, l’une des perles de l’architecture bruxelloise signée par Victor Horta. »
Homme orchestre, la cinquantaine rayonnante, Francis Metzger dirige le bureau d’architecture MA2. L’excellence de la restauration de la célèbre villa « Empain » à Bruxelles lui a valu de recevoir le prestigieux prix Europa Nostra. Défenseur passionné de la place de l’architecture contemporaine dans la ville, le premier doyen de la nouvelle faculté d’architecture de l’Université libre de Bruxelles incarne la défense intelligente du patrimoine culturel. Conversation avec un architecte, restaurateur et pédagogue.
ÿ FRANCIS METZGER. Architecte, restaurateur et pédagogue.
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Réhabilitation POUR LA VILLA EMPAIN Comment le projet « Empain » est-il né ? FM : « Ce projet est né de la rencontre entre mon bureau MA2 et deux fortes personnalités : la « Fondation Boghossian » (maître de l’ouvrage) et une exceptionnelle « villa art déco ». Redonner ses lettres de noblesse à cet espace historique bâti par l’architecte Michel Polak en 1934 était un réel défi. D’autant plus qu’il s’accompagnait d’un programme culturel innovant et ambitieux porté par Jean Boghossian désirant y installer un centre de dialogues entre les cultures d’Orient et d’Occident. » Vous êtes réputé pour redonner vie aux chefs-d’œuvre oubliés, telle la villa « Empain ». Comment aborde-t-on un chantier comme celui de cette Belle au bois dormant ? FM : « Il faut faire preuve d’un doux mélange de méthode, de respect et d’ouverture. Notre bureau repose sur une équipe multidisciplinaire qui s’attache non seulement à faire parler le bâtiment pour le comprendre à travers son histoire, mais aussi à conduire des interventions selon une philosophie de la restauration qui propose au public une lecture nouvelle du lieu. Remettre à l’honneur la villa « Empain » requiert un délicat travail de rigueur scientifique mêlé à une approche sensible de la pensée de l’architecte Michel Polak, qui dans les années trente était au sommet de son art. Il fit appel aux meilleurs artisans de son époque pour des techniques presque disparues de nos jours. Ce choix nous impose aujourd’hui de retrouver des artisans d’exception. Mais la difficulté du chantier réside aussi dans l’approvisionnement en matières rares. Le salon intime est valorisé par la présence
ÿ VILLA EMPAIN. © 2011–Marie-Françoise Plissart/ droits SOFAM - Belgique
« L’architecture est l’art de converser sur un lieu avec les architectes qui vous ont précédé. »
d’un bois précieux qui se nomme le manilkara. Précisément, il s’agit d’une variété de cette essence tropicale d’Amérique centrale qui est désormais quasiment éteinte. Il en est de même pour d’autres matériaux utilisés. Le restaurateur doit par conséquent partir à la découverte de matières de remplacement. La tâche est à la fois passionnante et ardue et nous demande de faire preuve d’imagination et de sensibilité pour dénicher et sélectionner des matières comparables à celles choisies à l’époque par la famille Empain et son architecte. »
Selon votre regard d’architecte, en quoi la villa « Empain » peut-elle être considérée comme une œuvre d’art totale ? Quels conseils donneriez-vous aux visiteurs pour qu’ils puissent apprécier ce bijou art déco ? FM : « A côté de la qualité des expositions et de la politique de programmation du lieu, et sans oublier de souligner la beauté globale de cette architecture, je me plais à souligner le travail raffiné de Michel Polak sur la lumière. Au sommet de son art, l’architecte va se donner des moyens considérables et travailler remarquablement sur la lumière pour enrichir l’espace et créer des effets de profondeur de champ. Octobre 2011 | Analyses | 77
ART | ARCHITECTURE
ARCHITECTURE | ART
« Retrouver la cohérence historique d’un bien patrimonial donne souvent une très grande plus-value au projet ». ÿ PLAFOND. Rétro éclairage, verre sablé gravé à l’acide et partiellement peint par le maître verrier et décorateur Max Ingrand.
Il commande de splendides ferronnières à Edgar Brandt qu’il installe en contre-jour pour accentuer leur dessin. Mais, le visiteur doit aussi se laisser porter par la vibration des marbres ! Ces derniers sont magnifiques, comme l’Escalette et le Boisjourdan. Ouverts en portefeuille, ce sont des marbres qui séduisent par leur beau contraste. Découpés dans le même bloc, les éléments sont disposés afin de favoriser par leur marbrure une continuité de dessin. L’ensemble de ce travail suscite mon admiration. Je ne peux m’empêcher de penser aux milliers d’heures de patience et de savoir-faire que ces artisans ont donnés pour polir ces marbres, exécuter les cornières en laiton dorées à la feuille ou encore vernir au tampon les boiseries faites d’essences rares. Cet art me touche en tant qu’architecte. »
ÿ LES FERRONNERIES. Les jeux d’ombres
projetées mettent en valeur les ferronneries d’Edgard Brandt.
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ENTRE UN PASSÉ ET UN FUTUR Quelle est votre définition de l’architecture ? FM : « Chaque architecte revendique sa définition de l’architecture. Pour moi, l’architecture est un rapport entre un lieu, un programme et le temps. Notre métier est la vision d’un programme sur un lieu, tout en étant humble par rapport au temps. Je pense - et on ne le souligne pas assez - que les architectes interviennent quelque part sur la ligne du temps entre un passé et un futur. Il y a toujours une histoire avant nous. Je trouve très intéressant l’idée que l’architecture est une conversation entre plusieurs architectes à des moments différents. L’architecture n’est pas un geste définitif comme certains l’ont imaginé pendant très longtemps. C’est pourquoi je suis passionné à la fois par l’architecture contemporaine et par le patrimoine. Cela paraît d’une extrême gourmandise, mais c’est le même métier et les deux sont totalement merveilleux. » Votre approche de l’architecture témoigne d’une grande humilité ! FM : « J’aime citer cette réflexion de Pablo Picasso : s’il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème ! Je pense en effet qu’il n’y a pas de vérité en art. Et, c’est parce qu’il n’y a pas de vérité, qu’il appartient à l’architecte de défendre des valeurs. A partir des mêmes conditions de départ, sur le même lieu, à propos du même programme et dans le même temps, deux
ÿ RéTRO. La Villa Empain d’antan.
architectes ne feront jamais le même projet. Ce constat est formidable. L’aspect humain est au centre des préoccupations de l’architecte. Nous faisons de l’architecture pour des hommes et des femmes. Il s’agit de donner du bonheur aux gens par des espaces de qualité. » LA GLOIRE DE BRUXELLES En ce sens, l’architecte doit-il établir une relation de confiance avec le maître de l’ouvrage ? FM : « Oui, l’architecte est un conseiller comme un conseiller financier. Je pense que le propriétaire possède parfois un bien immobilier, dont il ne se rend pas toujours compte de la qualité. En se promenant en rue, à Bruxelles comme ailleurs, on regrette souvent une érosion du patrimoine, lorsque l’on constate la dégradation d’éléments tels
les châssis, corniches moulurées, sgraffites et autres ferronneries. Je nomme cela la destruction involontaire des éléments qualitatifs. C’est précisément ici que l’architecte joue son rôle de conseiller. Il peut guider le propriétaire et démontrer que le bâtiment peut retrouver facilement son lustre d’antan. Ce moment représente souvent un état, dont la valeur (y compris financière !) est supérieure à la situation d’aujourd’hui pâtissant trop souvent du remplacement des éléments historiques par des éléments standardisés comme des châssis en PVC. Pourtant, retrouver la cohérence historique d’un bien patrimonial donne souvent une très grande plus-value au projet. Je pense, par exemple, à la maison « Delune » avenue Franklin Roosevelt revendue près de trois fois son prix moins de deux ans après les travaux de restauration. »
Vous évoquez Bruxelles. Précisément, quel regard portez-vous sur cette ville et quels sont vos coups de cœur en matière d’architecture ? FM : « On ne le reconnaît peut-être pas suffisamment, mais Bruxelles est une très belle ville de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, possédant, outre l’œuvre de Victor Horta, deux bâtiments hors-normes : le palais de justice et le palais Stoclet. J’apprécie particulièrement les ensembles encore cohérents formés par les maisons, tantôt néoclassiques et éclectiques, tantôt art nouveau et art déco, qui structurent nombre de quartiers bruxellois. Redonner du lustre à ces ensembles, serait un vrai projet bruxellois ! Sans compter partir à la découverte de lieux d’exception qu’on a perdus de vue. C’est un des paradoxes bruxellois : il y a encore plusieurs « villas Empain » qui dorment et qui mériteraient notre attention! »
ÿ L’ENTRÉE PRINCIPALE. Détail du travail d’Alfred François pour la porte d’entrée.
« Bruxelles est une très belle ville. Il y a encore plusieurs « villas Empain » qui mériteraient notre attention! » Octobre 2011 | Analyses | 79
EXPOSITION | ART
ART | EXPOSITION
MUSÉE FÉLICIEN ROPS
Embrassements humains à Namur !
ÿ AUGUSTE RODIN, ‘FEMME NUE ASSISE SANS TÊTE’, Vers 1890. © JEAN DE CALAN, MUSÉE RODIN, PARIS.
˙ FÉLICIEN ROPS, ‘à UN DÎNER D’ATHÉES’, 1883.
TExte CHRISTINE MOSTERT - PHOTOS © MUSéE FéLICIEN ROPS et Musée Rodin
Illustration pour “Les Diaboliques” de Jules Barbey d’Aurevilly. © Collection privée, Anvers.
Au musée Félicien Rops, l’automne se vivra passionnément et offrira à l’amateur de modernité le privilège rare de côtoyer deux talents exceptionnels : Félicien Rops et Auguste Rodin. Voilà deux artistes épicuriens, curieux de littérature et de mythologie, brûlant d’une même passion pour les femmes ! Les deux hommes se croisèrent au début des années 1880. Par bonheur, ils sont à nouveau réunis dans l’écrin du musée Félicien Rops blotti dans le vieux Namur. Une confrontation enrichissante à découvrir absolument.
F
élicien Rops (1833-1898) et Auguste Rodin (1840-1917) se distinguent d’abord par leur riche personnalité propre. Le premier est peintre et illustrateur brillant, le second doit essentiellement sa renommée à son œuvre colossale de sculpteur, mais il s'est également adonné au dessin. Ces deux artistes, épris d’un même refus de l’académisme bourgeois, furent chacun avec leur conviction personnelle des chantres de la modernité.
temps été considéré comme un maître des grandes collections muséales, la fortune de Rops se caractérise par un assez long purgatoire. Il fallut attendre le dernier quart du XXe siècle pour voir l’artiste atteindre – grâce à quelques collectionneurs avisés – une reconnaissance faisant enfin de lui une des très grandes figures de l’art du XIXe siècle. Aujourd’hui, Rops peut même se vanter d’être un des meilleurs ambassadeurs culturels de la Belgique. De fait, en une vingtaine d’années, la cote de l’artiste s’est envolée.
Ce qui les rassemble ? Un même regard renouvelé sur le monde de leur époque ! Leurs créations se nourrissent d’un rapport à la nature contestant toute description conventionnelle des sentiments et des formes, pour nous amener à découvrir un univers plus profond et plus libre.
Quoi qu’il en soit, ne boudons pas notre plaisir et rendons-nous en « voyeur » au Musée Rops. Succubes, bacchanales, sphinges et autres Aphrodite ne vous laisseront pas de marbre !
Pour notre bonheur, les deux artistes rendent visibles, tantôt des expressions humaines, que les officiels du XIXe siècle avaient occultées, tantôt une forme plastique plus vivante que jamais, libérée, tel un vers de Baudelaire, du formalisme de l’époque. Chacun s’y emploie avec ferveur et interroge le monde avec sa technique propre. épanchement dionysiaque de gouache ou d’aquarelle chez Rodin, tracé nerveux, aiguisé et satirique chez Rops. Modelés lumineux et « impressionnistes » des chairs par le sculpteur parisien, anatomies des corps symboliquement surexposés dans leur nudité par l’illustrateur namurois. Pourfendeurs des académismes convenus, les deux artistes se rejoignent aussi autour de thématiques communes traversant leur œuvre comme la vision de l’enfer, la danse et le corps féminin. UNE RECONNAISSANCE TARDIVE Par contre, sur le plan du patrimoine, les œuvres de Rodin et de Rops n’ont pas connu le même itinéraire. Si Rodin a depuis long-
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˙ AUGUSTE RODIN, ‘COUPLE SAPHIQUE DEBOUT’, avant 1917. Mine de plomb et aquarelle. © JEAN DE CALAN, MUSÉE RODIN, PARIS.
Auguste Rodin et Félicien Rops. Les embrassements humains. Exposition organisée par le musée Félicien Rops, province de Namur, et le musée Rodin, Paris. Du 1er octobre 2011 au 8 janvier 2012 au musée Félicien Rops, 12 rue Fumal, 5000 Namur. Tél. : 081.77.67.55. www.museerops.be. Un catalogue est édité chez Hazan et présente des textes de différents spécialistes croisant leur approche de Rodin et Rops.
VOILÀ DEUX ARTISTES, CURIEUX DE LITTÉRATURE ET DE MYTHOLOGIE, BRÛLANT D’UNE MÊME PASSION POUR LES FEMMES ! Octobre 2011 | Analyses | 81
CULTURE | AGENDA
AGENDA
le programme culturel et événementiel TExte CHRISTINE MOSTERT
Belgique
Bruxelles Alina Szapocznikow. Sculpture Undone, 1955-1972 Wiels, jusqu’au 8 janvier 2012 La rétrospective consacrée à l’artiste polonaise coïncide avec la présidence polonaise de l’Union Européenne, et est l’une des premières expositions personnelles de l’artiste en dehors de la Pologne. www.wiels.be Uncensored Musée royal de l’Afrique centrale, jusqu’au 8 juillet 2012 Dernière exposition avant la rénovation du musée, et probablement la dernière chance de visiter un « musée colonial » ! www.africamuseum.be Miniatures flamandes Bibliothèque royale de Belgique, du 30 septembre au 31 décembre 2011 Miniatures des collections des bibliothèques nationales belge et française réunies à Bruxelles puis à Paris. Cent quarante manuscrits enluminés rarement vus seront présentés au public. www.kbr.be Le progrès venait du ciel Musée du Cinquantenaire, du 30 septembre 2011 au 26 février 2012 L’histoire de la Sabena. www.kmkg-mrah.be Afrika XL L’Afrique Musée royal de l’Afrique centrale, du 1er octobre au 31 décembre 2011 Ces dix dernières années, Eddy Van Gestel a photographié l’Afrique du nord au sud et d’est en ouest. Ces photographies montrent la beauté fragile d’un continent en change-
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ment constant. www.africamuseum.be Europalia Brasil Du 4 octobre 2011 au 15 janvier 2012 Une vingtaine d’expositions et des manifestations culturelles pour découvrir les mille facettes de l’histoire et de la culture brésilienne. www.europalia.be Dubuffet, architecte Musée d’Ixelles, du 20 octobre 2011 au 22 janvier 2012 Découvrir l’artiste dans son univers tridimensionnel. www.museedixelles.irisnet.be Germaine Van Parys et le rêve belge Musée du Cinquantenaire, du 21 octobre 2011 au 26 février 2012 Une exposition sous forme d’abécédaire pour cette pionnière de la photographie documentaire belge. www.kmkg-mrah.be Cy Twombly Palais des Beaux-Arts, du 1er février au 29 avril 2012 Une centaine de clichés Polaroid nous immergent dans l’univers sensible de cet immense peintre disparu l’été dernier. Les thèmes capturés illustrent ceux qui l’ont inspiré dans son œuvre peinte et graphique. www.bozart.be Surréalisme à Paris Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, du 29 mars au 1er juillet 2012 Né à Paris dans l’entre-deux-guerres, le surréalisme est probablement le mouvement artistique et littéraire le plus influent du XXe siècle. Une grande exposition aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, en collaboration avec la Fondation Beyeler.
www.fine-arts-museum.be Klimt, Hoffmann et le palais Stoclet Musée du Cinquantenaire, du 30 mars au 1er juillet 2012 Le talent des deux ténors de l’art viennois, Gustav Klimt et Josef Hoffmann, culmine dans la création du Palais Stoclet. Une exposition prestigieuse montée conjointement avec le musée du Belvédère de Vienne, les Musées royaux des Beaux-Arts et le Cinquantenaire. www.kmkg-mrah.be Gand John Constable MSK Gent, jusqu’au 20 janvier 2012 Les esquisses à l’huile du Victoria & Albert Museum de Londres mettent en évidence l’importance et l’influence de cet artiste dans l’histoire de la peinture. www.mskget.be Kaj Franck. Universal designer Design Museum Gent, du 19 novembre 2011 au 26 février 2012 Une rétrospective à l’occasion des 100 ans de la naissance de ce designer qui est décrit comme la « conscience » du design finlandais moderne. www.designmuseumgent.com Anvers Chefs-d’œuvre au MAS MAS, jusqu’au 30 décembre 2012 Le nouveau musée de la ville d’Anvers. www.mas.be Palazzo Rubens. Le maître et l’architecture Rubenshuis, jusqu’au 11 décembre 2012 Exposition unique, sur un aspect moins connu de cet artiste polyvalent. www.rubenshuis.be
ÿ Louis-Léopold Boilly
ÿ Uncensored
ÿ Le progrès venait du ciel
ÿ Georg Baselitz
© Collection particulière - Susanne Nagy
R. Asselberghs © MRAC
© Curatelle La Sabena
© Georg Baselitz
Namur Auguste Rodin et Félicien Rops. Les Embrassements humains Musée Félicien Rops, du 1er octobre 2011 au 8 janvier 2012. Voir article pages 80-81 www.museerops.be Mons Le Modèle a bougé Musée des Beaux-Arts de Mons, jusqu’au 5 février 2012 Comment les artistes captent-ils ce qui n’est que transitoire ? www.bam.mons.be Michel François 45.000 affiches. 1994-2011 MAC’s, du 23 octobre 2011 au 29 janvier 2012 Consacré aux affiches grand format que l’artiste réalise à partir de ses photographies. www.mac-s.be
FRANCE
Paris Beauté, morale et volupté dans l’Angleterre d’Oscar Wilde Musée d’Orsay, jusqu’au 15 janvier 2012 L’« Aesthetic movement ». Dans l’Angleterre matérialiste de la seconde moitié du XIXe siècle, artistes, littérateurs et créateurs définissent un art emprunt de beauté et de sensualité, libéré des principes d’ordre et de moralité victorienne. www.musee-orsay.fr Giacometti et les étrusques Pinacothèque de Paris, jusqu’au 8 janvier 2012 En 1955, Giacometti découvre l’art et la civilisation des étrusques. La pinacothèque offre une rencontre de cet art avec les lon-
gues figures émaciées jusqu’à l’extrême de Giacometti. www.pinacotheque.com Edouard Munch, l’œil moderne 19001944 Centre Pompidou, jusqu’au 9 janvier 2012 Souvent présenté comme un peintre symboliste ou pré-expressionniste, l’exposition montre ici un ensemble d’œuvres majeures de l’artiste norvégien, l’inscrivant pleinement dans la modernité et l’avant-garde du XXe siècle. www.centrepompidou.fr Fra Angelico et les Maîtres de la lumière Musée Jacquemart-André, jusqu’au 16 janvier 2012 Hommage au maître du Quattrocento, entouré ici des peintres illustres qui ont eu une importance significative sur son art, et ceux qu’il a inspirés à son tour. www.musée-jacquemart-andré.com La Cité interdite au Louvre – Empereurs de Chine et rois de France Musée du Louvre, jusqu’au 9 janvier 2012 Cent trente œuvres majeures prêtées par la Chine, retracent l’évolution de la Cité interdite, et sont mises en perspective selon un parcours chronologique construit autour des grands empereurs qui ont dirigés la Chine, du milieu du XIIIe siècle au milieu du XIXe siècle. www.louvre.fr Georg Baselitz sculpteur Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, du 30 septembre 2011 au 29 janvier 2012 Une quarantaine de sculptures en bois exécutées entre 1979 et 2010, mettent en lumière un autre aspect du travail de cet artiste d’abord peintre et graveur. www.mam.fr
Matisse, Cézanne, Picasso… L’aventure des Stein Grand Palais, du 5 octobre 2011 au 16 janvier 2012 Portrait d’une famille de collectionneurs : Léo, Gertrude, Michael et Sarah Stein. Installés à Paris au début du XXe siècle, ils accueillent chez eux toute l’avant-garde et vont contribuer à imposer une nouvelle norme en matière de goût artistique. www.rmn.fr Berlin-Munich 1905-1920 : Der Blaue Reiter vs Die Brücke Pinacothèque de Paris, du 13 octobre 2011 au 11 mars 2012 Confrontation des deux courants fondateurs de l’expressionnisme allemand. www.pinacotheque.com Diane Arbus Jeu de Paume, du 18 octobre 2011 au 5 février 2012 Première rétrospective en France de la photographe new-yorkaise qui a révolutionné l’art de la photographie, en nous révélant la face cachée de l’esprit humain. www.jeudepaume.org Mémoires du futur, la collection Olbricht La Maison Rouge, du 22 octobre au 15 janvier Le collectionneur allemand Thomas Olbricht associe art ancien et art contemporain : objets de curiosités, tableaux, sculptures, installations et photographies. Portrait d’un amateur original et exigeant. www.lamaisonrouge.org Samouraï. Armure du guerrier Musée du quai Branly, du 8 novembre 2011 au 29 janvier 2012 L’univers et la place du guerrier samouraï dans la société japonaise à travers l’évolution Octobre 2011 | Analyses | 83
CULTURE | AGENDA
AGENDA | CULTURE
exploités de la vie et de la pratique artistique du maître du surréalisme. Dessins et collages mais aussi films et photographies rarement présentés, complètent l’exposition. www.albertina.at
ÿ La Cité interdite au Louvre
ÿ Miniatures flamandes
© Musée du Palais impérial
de son apparence extérieure, du XIIe au XIXe siècle. Collection Barbier-Muller. www.quaibanly.fr Danser sa vie Centre Pompidou, du 23 novembre 2011 au 5 mars 2012 Manifestation transdisciplinaire, Danser sa vie consacre les liens et les dialogues entre les arts visuels et la danse, depuis 1900 jusqu’à nos jours. www.centrepompidou.fr Louis Vuitton – Marc Jacobs Musée des Arts Décoratifs, du 24 janvier au 2 septembre 2012 L’histoire de la marque au monogramme crée par Louis Vuitton en 1854 et la contribution du créateur Marc Jacobs à sa renommée mondiale. www.les artsdécoratifs.fr Ai Weiwei Jeu de Paume, du 21 février au 29 avril 2012 Photographies et vidéos de l’artiste et intellectuel chinois. L’exposition se concentre sur la diversité et la polyvalence de son travail et l’importance de son rôle de réseau. www.jeudepaume.org Debussy, la musique et les arts Musée de l’Orangerie, du 21 février au 11 juin 2012 Commémoration des 150 ans de la naissance du musicien « impressionniste ». www.musee-orangerie.fr Henri Matisse Centre Pompidou, du 7 mars au 18 juin 2012 Une soixantaine de chefs-d’œuvre déclinés en paires ou en séries, selon un même motif et de manière chronologique, mettent
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ÿ Germaine Van Parys et le rêve belge ©Fondation Germaine Van Parys
l’accent sur les recherches formelles de Matisse, du pointillisme de 1904 aux ambitieux papiers découpés des années 1950. www.centre pompidou.fr Tim Burton Cinémathèque Française, du 21 mars au 21 mai 2012 Conçue par le Musée d’Art moderne de New York, cette exposition a voyagé à Toronto et Melbourne et arrive enfin en Europe. www.cinematheque.fr Lille Lanskoy, un peintre russe à Paris LaM – Villeneuve-d’Ascq, jusqu’au 15 janvier 2012 Cent cinquante œuvres provenant de collections privées et publiques offrent un regard rétrospectif sur l’œuvre du peintre russe arrivé à Paris en 1921. www.musee-lam.fr Louis-Léopold Boilly (1791-1845) Palais des Beaux-Arts de Lille, du 4 novembre 2011 au 6 février 2012 Première rétrospective depuis 1930 de l’artiste chroniqueur de la vie citadine de l’Ancien Régime à la chute de l’Empire. www.pba-lille.fr Metz Erre, variations labyrinthiques. Centre Pompidou-Metz, jusqu’au 5 mars 2012 Après « Chefs-d’œuvre ? », une seconde grande thématique pour cette deuxième exposition du nouveau centre Pompidou. www.centrepompidou-metz.fr Ronan & Erwan Bouroullec, Bivouac Centre Pompidou-Metz, du 7 octobre 2011 au 30 juillet 2012
Un plateau de mille mètres carrés consacre dix ans de travail des frères du design. www.centrepompidou-metz.fr
Espagne
GrandeBretagne
Londres Post-modernisme : Style et Subversion 1970-1990 Victoria & Albert Museum, jusqu’au 15 janvier 2012 Une mise en lumière d’un des mouvements probablement les plus controversés de l’art et du design. www.vam.ac.uk
Madrid L’Hermitage au Prado Musée National du Prado, du 8 novembre 2011 au 25 mars 2012 Des chefs-d’œuvre dont la diversité et l’ampleur artistique ne peuvent que confirmer l’importance historique des collections de l’Hermitage. www.museodelprado.es
Leonardo da Vinci, peintre à la cour de Milan The National Gallery, du 9 novembre 2011 au 5 février 2012 L’exposition fait revivre l’époque des chefsœuvre qu’il réalisa lorsqu’il était peintre de la cour du Duc Ludovico Sforza à Milan, et sa poursuite de la perfection dans sa représentation de la forme humaine. www.nationalgallery.org.uk
Allemagne
Italie
Cologne MemyselfandI. Photo portrait of Picasso. Museum Ludwig, jusqu’au 15 janvier 2012 Des photographies iconiques et des photographies plus intimes de l’artiste de génie, qui savait jouer de son image pour faire sa propre promotion. www.museum-ludwig.de Munich Georgia O’Keeffe. Life and work Kunsthalle, du 3 février au 13 mai 2012 Rétrospective de la pionnière de l’art américain, laquelle a su l’émanciper des traditions européennes. www.hypo-kunsthalle.de
Autriche
Vienne René Magritte Albertina, du 9 novembre 2011 au 26 février 2012 Organisée avec la Tate Liverpool, l’exposition se penche sur des aspects jusqu’ici peu
Venise éloge du doute Punta della Dogana, jusqu’au 31 décembre 2012 A partir d’œuvres de la collection François Pinault, l’exposition offre un parcours sur la thématique de la force et de la fragilité de la condition humaine. www.palazzograssi.it Le monde vous appartient Palazzo Grassi, jusqu’au 31 décembre 2011 Réflexion sur le rythme vertigineux du monde contemporain nourri par le nomadisme, le cosmopolitisme et le métissage, à travers l’univers d’artistes d’origines diverses. www.palazzograssi.it
Pays-Bas
Amsterdam Rubens, Van Dyck & Jordaens. Peintres flamands de l’Hermitage Hermitage-Amsterdam, jusqu’au 16 mars 2012
Tableaux et dessins des trois géants de l’école d’Anvers, dont la plupart ont étés acquis par Catherine la Grande au XVIIIe siècle. www.hermitage.nl
Suisse
Bâle Louise Bourgeois, à l’infini Fondation Beyeler, jusqu’au 8 janvier 2012 La fondation fait converser les oeuvres de cette grande dame avec celles d’artistes qui ont compté pour elle, tels que Cézanne, Giacometti et Bacon. www.fondationbeyeler.ch
États-Unis
New York De Kooning : une rétrospective MoMA, jusqu’au 9 janvier 2012 Première « vraie » rétrospective du peintre américain d’origine hollandaise. Considéré comme un des plus importants et des plus prolifiques artistes de sa génération, l’exposition fait apparaître, au-delà de ce que l’on connaît le mieux de son œuvre, un parcours mouvementé. www.moma.org Heroic Africans : legendary leaders, iconic sculptures Metropolitan Museum of Art, jusqu’au 29 janvier 2012 Une centaine de pièces majeures de collections européennes. L’exposition pose la question de l’identité de l’élite représentée. www.metmuseum.org Maurizio Cattelan Guggenheim Museum, du 4 novembre 2011 au 22 janvier 2012 Première rétrospective pour ce sublime trublion de l’art contemporain qui vient d’annoncer sa retraite… www.guggenheim.org Cindy Sherman MoMA, du 26 février au 11 juin 2012 Les œuvres présentées retracent l’ensemble de la carrière de la photographe, depuis les séries « Untitled Film Stills » jusqu’aux photographies murales récentes qui seront montrées pour la première fois aux états-Unis. www.moma.org
Salons d’Art octobre - avril FIAC Paris, Grand Palais du 20 au 23 octobre 2011 www.fiac.com PARISTABLEAU. Le salon international de la peinture ancienne Paris. Palais de la Bourse du 4 au 8 novembre 2012 www.paristableau.com Paris Photo Paris, Grand Palais du 10 au 13 novembre 2011 www.parisphoto.fr Art Basel Miami Beach Miami Beach, Florida, USA du 1er au 4 décembre 2011 www.artbaselmiamibeach.com BRAFA Bruxelles, Tour & Taxis du 21 au 29 janvier 2012 www.brafa.be The Armory Show New York, du 8 au 11 mars 2012 www.thearmoryshow.com TEFAF Maastricht, du 16 au 25 mars 2012 www.tefaf.com Eurantica Brussels Bruxelles, du 22 mars au 1er avril 2012 www.eurantica.be Salon du dessin Paris, Palais de la Bourse du 30 mars au 4 avril 2012 www.salondudessin.com Art Paris Art Fair Paris, Grand Palais du 31 mars au 3 avril 2012 www.artparis.fr Pavillon des Arts et du Design Paris, jardin des Tuileries du 5 au 9 avril 2012 www.padparis.net
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DéGUSTER | VIN
VIN | DéGUSTER
GRAND CRU Fiona Morrisson, master of wine
TEXTE © JAN JANSSENS - PHOTOS © Sven everaert et roularta
Fiona Morrisson nous ouvre la porte du Hof te Cattebeke à Oudenaarde, avec un grand sourire et s’excuse de l’effervescence qui règne dans sa propriété : élagage, travaux de rénovation… Maman de deux garçons pleins de vitalité, elle est aussi l’une des trois Masters of Wine de Belgique et une grande habituée du «multitâche» : elle aide son mari Jacques Thienpont à élaborer ses vins, gère la maison de négoce, écrit des articles sur le vin, établit les listes de vins pour SN Brussels Airlines et Auto-Grill, est consultante chez Christie’s, donne des conférences et siège au Comité de Direction de l’Institut des Masters of Wine. Cette débauche d’activités ne l’empêche pas de cultiver la simplicité, la subtilité et la surprise. Comme l’association de la cuisine japonaise au vin de Bordeaux… Rencontre.
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iona Morrisson est l’une des 285 Masters of Wine au monde, et seule femme en Belgique à porter ce titre. Comme elle nous l’explique, ce diplôme fut attribué pour la première fois en 1953, en Grande-Bretagne. Les candidats sont triés sur le volet via un examen d’entrée composé d’une épreuve testant leurs connaissances théoriques et d’une dégustation à l’aveugle. Suivent ensuite deux années d’études obligatoires avant la présentation de l’examen final. Le diplôme met surtout l’accent sur l’aspect pratique des choses : il faut bien sûr déguster beaucoup de vins, mais il faut aussi savoir tailler et vendanger par exemple… Depuis sa création, le diplôme s’est fortement internationalisé et l’examen peut se présenter à Londres, à San Francisco ou en Australie. « J’ai été reçue en 1994, » poursuit Fiona Morrisson. « À l’époque, le taux de réussite était de 10%, il est passé à 25% aujourd’hui, mais l’épreuve reste très sélective. Il faut au moins cinq ans d’expérience dans le monde du vin pour pouvoir y prétendre. En Belgique, nous sommes trois à porter le titre de Master of Wine, mais j’encourage beaucoup de Belges à se lancer dans l’aventure. C’est ma mission en tant que membre du Comité de Direction de l’Institut. » Une passion qui trouve son origine en Écosse Quand on lui demande d’où lui vient sa passion pour le vin, Fiona Morrisson évoque ses racines écossaises. Son grandpère possédait une cave à vins magnifique. « Nous lui rendions visite tous les dimanches et il nous faisait déguster un grand cru pour
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l’occasion. C’est un peu bizarre à dire, mais, heureusement pour nous, il est décédé avant d’avoir bu toute sa cave et c’est mon père qui perpétua la tradition. J’étais fascinée autant par les précieux liquides que par les histoires que mon grand-père nous racontait à propos des étiquettes. » À quatorze ans, Fiona acheta son premier livre sur le vin. En occasion. La passion du vin ne l’a plus quittée : elle rejoignit le club de dégustation de son université et, à la suite d’un concours, eut l’occasion de partir à Bordeaux pour les vendanges. « Ma décision était prise : après mes études, j’allais travailler dans le vin ! » Son père ne vit pas cela d’un très bon œil et lui conseilla de travailler comme journaliste. Elle partit donc à Chicago et, à la première occasion, écrivit une rubrique sur le vin. Ensuite, tout s’est précipité : elle fut contactée par Parteno Imports pour mettre sur pied une affaire d’importation de vins fins italiens et français. Puis, ce fut Seagram Château & Estates et, de 1992 à 1997, elle travailla pour le Comité Interprofessionnel du Vin de Bordeaux en tant que porte-parole pour les pays émergents. Il n’y a pas de hasard : c’est à Bordeaux qu’elle a rencontré son mari, le Belge Jacques Thienpont, issu d’une famille de négociants en vin originaire d’Oudenaarde.
« L’épreuve finale est très sélective. Seul 1 candidat sur 4 obtient le titre de Master of Wine. » ÿ FIONA MORRISSON. « Le vin est une passion et l’œuvre d’une vie »
ÿ Dégustation.
Savoir déguster le vin est un art.
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DéGUSTER | VIN
VIN | DéGUSTER
Frankrijk heeft alles: de knowhow van vele jaren, maar ook de kwaliteit van de terroir en het zachte maritieme klimaat.
Aux investisseurs potentiels, Fiona conseille de préférer les grands vins de garde de la région de Bordeaux.
APPELLATION & COTATION
LE VIN, UN BON INVESTISSEMENT ? ÿ Dégustation. Définir le nez d’un vin, qualifier ses arômes et sa robe sur un papier blanc et ensuite seulement le noter.
Il n’y a pas de hasard : c’est à Bordeaux qu’elle a rencontré son mari, issu d’une famille de négociants en vin. 88 | Analyses | Octobre 2011
Le vin, art ou science ? La famille Thienpont est propriétaire de plusieurs vignobles à Bordeaux, dont le Vieux Château Certan. Fiona Morrisson nous décrit comment son mari acheta en 1979 une parcelle adjacente. « Il devint vigneron, en plus de son activité de négociant. La parcelle du Château Le Pin totalise 2,5 hectares aujourd’hui et nous y produisons un vin considéré comme un petit bijou de Pomerol qui se vend d’ailleurs à des prix extraordinaires (le millésime 2005 se négocie aujourd’hui à plus de 4 000 � la bouteille, ndlr). » Fiona et son époux viennent d’inaugurer le nouveau chai du Château Le Pin, conçu par les architectes belges Paul Robbrecht et Hilde Daem, créateurs, entre autres, du Concertgebouw de Bruges, du Rubens Square de Knokke, de l’extension du Zoo d’Anvers. « Jacques et moi adorons l’architecture, parce que, comme le vin, c’est une discipline qui marie art et science et dont l’expression est, elle aussi, sensuelle. C’est pour cela que nous avons voulu ce nouveau chai qui nous ressemble : discret, en pierres calcaires de la région de Saint-Émilion, jaunes et magnifiques, surmonté d’un
toit en ardoises. Des matériaux locaux, très naturels, très organiques, qui respirent. » Sur sa lancée, elle nous explique le succès du Château Le Pin : « C’est un vin délicieux, du moins nous l’espérons ! (rires). Mon mari et moi, nous essayons de travailler très simplement, très naturellement. C’est l’une des raisons du succès du Château Le Pin : il est vinifié à partir d’un seul cépage (Merlot), dans un seul endroit, par une seule personne et nous n’avons pas de second vin. Il n’y en a qu’un. Nous préservons donc la simplicité du produit final. » C’est dans le même esprit qu’elle et son mari ont renommé la propriété de 6 hectares, acquise l’an dernier à Saint-Emilion. Le domaine s’appelait Haut Plantey, un nom oublié en 30 secondes. Il est devenu L’If (une trouvaille du neveu de Jacques). Parce que l’if, comme le pin, est un arbre à feuilles persistantes. « Mais aussi parce c’est le ‘si’ en anglais. Quand on vinifie, on ne cesse de se poser des questions : Et si on vendangeait demain ? Et si on utilisait cette barrique ? Ou cette cuve ? Même quand on a des années d’expérience, chaque année, l’aventure recommence… »
Le Belge, un amateur de vin éclairé D’après Fiona, les Belges entretiennent un rapport très sain et très naturel avec le vin. « La Belgique n’étant pas un pays producteur, le vin n’y va pas de soi, comme cela peut être le cas en France. « Le Belge aime la table, en famille, entre amis, faire bonne chère, partager une bonne bière ou un bon vin. En Belgique, le vin fait partie de l’éducation. » Fiona offre souvent une dégustation comme cadeau de mariage, par exemple. « C’est un moment extraordinaire, riche et convivial. C’est le rôle du vin. Car, à part les vins exceptionnels comme investissement, il n’y a jamais eu tant de bons vins que de nos jours pour un prix oscillant entre 10 et 20 euros. Je suis très optimiste pour l’avenir. » Elle évoque ensuite avec malice des souvenirs extraordinaires de dégustations à l’aveugle en compagnie de deux amis sommeliers : « Un Flamand, sommelier du Comme Chez Soi, et un Wallon, officiant au restaurant Pazzo à Anvers, qui par un hasard extraordinaire, portent le même nom : William Wouters. Une vraie histoire belge. Nous avons ri, pris du plaisir, mais sans ja-
Fiona Morrisson est convaincue que le vin, les grands crus en particulier, représente un investissement de choix. La demande dépasse presque toujours l’offre. C’est un produit facile à aborder, même si en percevoir toutes les finesses est relativement complexe. Enfin, le produit est facile d’accès, via la cotation sur le Live-ex, l’indice du marché du vin. Aux investisseurs potentiels, Fiona conseille de préférer les grands vins de garde de la région de Bordeaux. Aux plus aventureux, les vins de Bourgogne et quelques vins mythiques d’Italie, d’Espagne et des États-Unis. « Mais, » ajoute-t-elle, « limitez-vous aux appellations de prestige et aux grandes années. Enfin, comme pour tout investissement, tenez compte des taux de change, surtout au vu des prix actuels des Bordeaux 2009 et 2010… »
ÿ Les vins de Bordeaux. Un bon début pour qui souhaite investir dans le vin.
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mais nous prendre au sérieux, malgré nos 30 années d’expérience. Alors, qu’en France, on ne peut pas toujours en dire autant… » La France, terre de vins par excellence Même si, en tant que Master of Wine, elle connaît bien les vins du Nouveau Monde (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud), Fiona Morrisson assure que la France reste la grande nation du vin. « En France, il y a le savoir-faire, mais surtout une qualité de tradition de sol, le climat, très doux jusqu’à maintenant, avec une saison de
« En France, il y a le savoir-faire mais surtout une qualité de tradition de sol, un climat très doux, souvent maritime. »
végétation très longue, un climat souvent maritime qui permet de produire des vins d’une certaine fraîcheur et d’une bonne longévité; sans excès : ni d’alcool, ni de sucre, ni de tanin. Ce sont des vins équilibrés. À mon avis, la France, avec ses différentes régions, produit plus de grands vins que tout autre pays au monde. »
ÿ Beaux jambages. Le vin adhère aux parois du verre.
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Dans sa course vers le futur, elle a changé. Mais elle est restée fidèle à elle-même. La nouvelle 911.
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CONSOMMATION MOYENNE (L/100 KM) : 8,2 - 9,5 / ÉMISSIONS CO2 (G/KM) : 194 - 224.