Prix au numéro : 5 ¤ - ISSN : 1155-2859 juillet-août-septembre 2012
N° 86
DOSSIER
Style de vie, management, consommation...
La tentation du slow
portrait
tarun tejpal “SECOUER LES ESPRITS”
découvrir
enrayer la surpêche
parcours
antonio meloto construire contre la pauvreté
juillet-août-septembre 2012
édito
entreprendre
5 Ralentir 6
86 N°
www.interdependances.org
regarder
événements
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ça m’intér’ess
savoir-faire
12 La fondation abritée
parcours d’entrepreneur social 13 A ntonio Meloto, construire contre la pauvreté
10 L’actualité du secteur
11 Agro-écologie en terre rionnaise, lauréat du prix Jeun’ESS
dossier p. 22 Style de vie, management, CONSO...
La tentation du slow zoom 16 Azote liquide les exclusions
opinion
Territoire 19 ESS en Région Centre Développer l’élan
découvrir PORTRAIT 36 Tarun Tejpal “Secouer les esprits”
société débat 46 Euthanasie, suicide assisté... Doit-on légiférer ? handicap 48 A cheval contre l’autisme
58 La bienveillance au cœur
de l’entreprise
Interview de Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde
approfondir
60 Livres, documentaires... pour aller plus loin
CULTURE
61 Expos, photo, docu, musique
choisir
63 Mode, déco, loisirs... responsables
emplois verts 39 Solidaire puissance deux
réfléchir
voyage 41 Eco-tourisme fertile au Sahara
économie 51 Le néolibéralisme, rupture ou continuité ?
bonnes pratiques 44 Enrayer la surpêche
politique 54 Les think tanks à l’assaut du débat public
est une publication trimestrielle de Presscode pour Insertion et Alternatives / Groupe SOS - e-mail : contact@interdependances.org. En ligne : www.interdependances.org Directeur de la publication : Jean-Marc Borello (jmb@groupe-sos.org). Editeur : Gilles Dumoulin (gd@groupe-sos.org). Comité d’orientation : Johanne Azous, Julien Bayou, Rémi CamyPeyret, Eve Chiapello, Stéphane Coste, Vincent David, Hichem Demortier, Hervé Defalvard, Alain Détolle, Myriam Faivre, Tarik Ghezali, Matthieu Grosset, Olivier Joviado, Eric Larpin, JeanMarie Legrand, François Longérinas, Philippe Merlant, Jean-Philippe Milésy, Pierre Rabhi, Florence Rizzo, Patrick Viveret, Laura Winn. Directeur de la rédaction : Nicolas Froissard (nicolas. froissard@interdependances.org). Rédactrice en chef : Louise Bartlett (louise.bartlett@interdependances.org) Secrétaire de rédaction : Magali Jourdan (magali.jourdan@interdependances.org) Ont collaboré à ce numéro : Yann Auger, Coraline Bertrand, Romain Dichampt, Emilie Drugeon, Réjane Ereau, Chloé Goudenhooft, Guillaume Guitton, Olivier Joviado, La Navette, David Le Doaré, Thibaut Ringô, Magali Sennane. Direction artistique : François Bégnez (françois.begnez@presscode.fr) Maquettistes : Blandine Ollivier, Sara Cruz-Fernández (www.presscode.fr). Stagiaire : Mélodie Agnese. Illustrations : Charlotte Moreau. Impression : Graph 2000 - 61203 Argentan (imprimerie certifiée PEFC et Imprim’vert). Dépôt légal : à parution. Commission paritaire : 1011 G 83337. Numéro ISSN : 1155-2859. La reproduction, même partielle, d’articles ou de documents parus dans Interdépendances est soumise à notre autorisation préalable. Pôle média du Groupe SOS : Guillaume Guitton (guillaume.guitton@groupe-sos.org). SOS Insertion et Alternatives est une association loi de 1901. Siège social et délégation générale Groupe SOS : 102, rue Amelot, 75011 Paris - Tél. : 01 58 30 55 55 - Fax : 01 58 30 55 79 - www.groupe-sos.org - Entreprise sociale, le Groupe SOS développe des activités qui concilient efficacité économique et intérêt général. Créé il y a 28 ans, il répond aux besoins fondamentaux de la société : éducation, santé, insertion, logement, emploi… Le Groupe SOS compte aujourd’hui près de 10 000 salariés au sein de 283 établissements et services présents en France métropolitaine, en Guyane, à Mayotte et à la Réunion. Gestion des abonnés : Philippe Morlhon, France Hennique. Tél. : 04 96 11 05 89 (abonnements@interdependances.org). Edition : Presscode - 27, rue Vacon - 13001 Marseille - Tél. : 04 96 11 05 80 - Fax : 04 96 11 05 81 - www.presscode.fr Impression réalisée sur papier 100 % recyclé
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Homard Payette
Édito
Ralentir
louise bartlett, rédactrice en chef
Reconnecter en douceur avec l’essentiel… Combien de fois a-t-on entendu cette proposition, voir ressenti comme une injonction absurde la suggestion de prendre le temps d’apprécier des plaisirs simples, pressés comme on peut l’être à améliorer sa personne et ses performances. Les nombreuses déclinaisons du « slow », anglicisme utilisé en réaction au « fast », fast food dans un premier temps, et progressivement contre des excès en tous genres, proposent avant tout de retrouver un peu de bon sens. Question de consommation, qui dépasse la consommation. Déjà, dans les années 60 et 70, des protestations contre le bonheur en boîte se faisaient entendre. Invitations à prendre le temps de vivre, à ne pas perdre sa vie à la gagner, mouvement peace and love… On peut en sourire aujourd’hui, ou se désoler de constater que quarante ans plus tard, la course se soit intensifiée ; que des bonheurs moins matériels et la simple appréciation des instants soient restés alternatifs. Il ne s’agit pas d’entretenir la nostalgie d’un passé bienheureux. Il n’y a pas d’époque idéale. Ou plutôt tant d’âges d’or ont été célébrés depuis si longtemps, on imagine assez facilement que chaque ère comportait ses disfonctionnements, injustices et insatisfactions. Pour ce numéro d’été, Interdépendances propose un tour d’horizon de pratiques qui, sans s’opposer au monde actuel, y intègrent un rapport plus calme au temps et plus proche des sources. Du mouvement slow né en Italie, au tourisme durable dans le grand Sud marocain, en passant par la façon dont des artistes travaillent la matière sociale, ou encore différentes approches de troubles mentaux, où l’on tente de ne pas se noyer dans la modernité. L’essentiel, dans tout le foisonnement de possibilités, est la rencontre avec l’autre et l’écoute de soi. Le contact réel en somme. Comme souvent, on touche au cliché : ce que l’on fait de certaines évidences à force de les répéter. Heureusement, on peut aussi les vivre. d
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Ed Iron Cloud, réserve de Pine Ridge, Dakota du sud Photo de Stéphane Moiroux (Hans Lucas). Reportage “Wakan, regards sur la folie” réalisé avec Laure Gruel, 2010
Ed est conseiller dans un centre d’aide et de soins pour enfants et adolescents présentant des troubles psychiques, Wakanyeja Pawicayapi (« les enfants d’abord ») à Porcupine, village de la communauté lakota. « Je pense que le soin et le mieux-être passent par le retour à la voie traditionnelle lakota. On est tous déconnectés de nos jours ». Cérémonies, conseils familiaux, équitation, visite des lieux sacrés font partie des soins. « Des adolescents viennent ici avec des diagnostics de schizophrénie, posés par des médecins blancs, explique la directrice du centre, S. Ramona White Plume. Le medicine man pratique la cérémonie Wopasi pour repérer les traumatismes. Les esprits lui indiquent la cause du problème et les soins à pratiquer. Le diagnostic de schizophrénie peut alors tomber. L’homme, seul, n’a pas le pouvoir de guérir. » 6
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Pow wow, réserve de Pine Ridge, Dakota du sud Photo de Stéphane Moiroux (Hans Lucas). Reportage “Wakan, regards sur la folie” réalisé avec Laure Gruel, 2010
Dans le cadre de ce reportage sur la perception de la folie dans la communauté lakota, la coiffe a été photographiée lors d’un pow wow à environ 30 km de Porcupine, à Batesland, dans la même réserve de Pine Ridge. L’événement est organisé par l’école du village et réunit tous les enfants et adolescents danseurs de pow wow de la réserve. Ce rassemblement traditionnel est aujourd’hui très courant et apprécié à Pine Ridge. Il marque un certain retour aux valeurs traditionnelles lakotas, en pleine réémergence depuis la levée d’interdiction sur leur pratique (1975). Aujourd’hui, les habitants de la réserve semblent osciller en permanence entre la voie occidentale et la voie lakota. Chacun se situe à différents degrés sur cet éventail des croyances et des modes de vies. La perception de la folie et les soins proposés dépendent de ce positionnement. juillet-août-septembre 2012 | Interdépendances n ° 86
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parcours d’entrepreneur social | entreprendre
Antonio Meloto Gawad Kalinga
Construire
© Gawad Kalinga Community Development Foundation
contre la pauvreté
Destiné à une brillante carrière de cadre, Antonio Meloto a préféré aider ses concitoyens philippins à sortir de la pauvreté avec son ONG, Gawad Kalinga. Sa méthode ? Insuffler estime de soi, partage et entraide.
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out commence par une prise de conscience : « Les Philippines sont dotées d’importantes richesses naturelles et ne devraient pas être pauvres ». Nous sommes en 1985, Antonio Meloto a 35 ans. Marié, père de quatre enfants, il jouit d’une situation confortable. Directeur des achats chez Procter & Gamble, il s’interroge face à l’ampleur de la pauvreté dans son pays. Issu d’une famille
modeste, le jeune cadre estime que les Philippines souffrent d’un déficit de valeurs, d’une certaine « pauvreté de l’âme », et d’une perte de sens moral. Il décide de travailler sur ces causes, selon lui, de la misère.
A la rencontre des criminels Fervent chrétien, dans un pays très catholique, Antonio Meloto – dit « Tito Tony » – en est convaincu : pour éradi-
quer la pauvreté, il faut que les gens aient des perspectives, des projets. Il tisse des liens avec des membres de gangs et de jeunes délinquants de Bagong Silang, un bidonville de la banlieue de Manille. « Je leur apportais de la nourriture, je leur parlais du sens de leur vie, de Dieu, d’espoir. J’essayais de leur faire prendre conscience de leur humanité », explique le fondateur de Gawad Kalinga (GK). En français,
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entreprendre | parcours d’entrepreneur social
Les GK villages, un concept qui s’exporte Photo ci-dessous : Gawad Kalinga mise sur l’entraide et le bénévolat. Lycéens, étudiants ou employés d’entreprises partenaires prêtent main forte sur leur temps libre. Ils aident à la construction de nouveaux villages et soutiennent moralement les bénéficiaires. Parmi eux, des femmes ont développé un atelier d’artisanat pour un entrepreneur social soutenu par l’ONG.
Photos © Gawad Kalinga Community Development Foundation
Gawad Kalinga commence à susciter l’intérêt hors des frontières philippines. Trois pays ont déjà adopté le principe des GK Villages : l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Cambodge. Pour le moment, ces pays ne comptent qu’entre un et trois GK Villages mais ils ont la volonté de multiplier ce concept sur leurs territoires. Depuis 2011, GK possède une antenne en Australie, où l’on réfléchit à l’adaptation du modèle auprès des Aborigènes. La fondation indienne Tripura a fait le voyage pour étudier l’approche holistique de GK, car elle souhaite créer des Hope Towns dans le sud du pays. Enfin, la Corée du Sud, l’Afrique centrale et l’Amérique du Sud s’intéressent aussi à GK.
Gawad Kalinga se traduit par « prendre soin ». Si Tony Meloto a choisi d’aider les pauvres, il regrette que la plupart des programmes de microfinance ou de lutte contre la pauvreté ne s’adressent qu’aux femmes. Misère et délinquance sont souvent liées et force est de constater que les criminels sont majoritairement des hommes. « Concentrons-nous sur ceux qui ont des comportements à risques. Car une fois que ces hommes se prennent en
Itinéraire
main, leur femme et leur famille vont mieux », explique-t-il.
Des villages de solidarité De 1996 à 1999, Antonio Meloto va à la rencontre de 2 000 criminels. Tout en privilégiant un travail de fond sur les valeurs et la confiance en soi, il met en place des communautés (des villages) où chacun veille sur son voisin, l’aide à construire sa maison, à s’instruire… Le concept de Gawad Kalinga est né. Les
1950
1985 Naissance d’Antonio Meloto, à Bacolod City aux Philippines, dans une famille modeste. Il décroche une bourse pour étudier aux Etats-Unis et obtiendra une licence d’économie.
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premiers GK villages sortent de terre grâce à des bénévoles et des membres de l’association catholique Singles for Christ [NDLR : Célibataires pour le Christ, liée à Couples for Christ, dont Tony Meloto est membre]. Les levées de fonds et l’émergence de ces villages attirent l’attention de la présidente de l’époque, Gloria Arroyo. En 2002, son gouvernement alloue plus de 530 000 € à GK pour construire 1 000 maisons. Ce partenariat permet à l’ONG – fon-
1996 Touché par la « grâce de Dieu », il milite au sein de l’association Couples for Christ, ce qui le sensibilise à la pauvreté.
Expérimentations sociales auprès de jeunes délinquants et criminels de Bagong Silang, un bidonville de Manille.
parcours d’entrepreneur social | entreprendre
dée en 2003 – de gagner en crédibilité pour solliciter le mécénat d’entreprises privées. Car GK s’est fixé un objectif ambitieux : faire disparaître la pauvreté aux Philippines d’ici 2024 !
res, principalement aux Philippines. Avec humour, Tony Meloto encourage les Occidentaux à se former, sur le terrain : « Dans les GK villages, vous apprendrez plus qu’en école de commerce. Vous pourrez même trouver l’amour : l’une de mes filles a épousé un Anglais, ancien bénévole ! » Le Philippin croit fermement à l’émergence économique de l’Asie, qui « ne se résume pas à la Chine ! » Rendez-vous en 2024 ?
Une approche globale de “sortie de la pauvreté”
2003
Coraline Bertrand
Air France-KLM, partenaire impliqué Dès 2009, la compagnie aérienne a accepté de construire 16 maisons à Bagong Silang, dans la banlieue de Manille. Elle finance 40 % de ce projet sur fonds propres et complète son budget par des dons. Selon Julia Godet, directrice commerciale pour l’Asie du Sud-Est, « le projet a évolué avec le temps, nous avons finalement bâti 45 maisons. Convaincus par l’efficacité de la méthode GK, nous sponsorisons les déplacements de Tony Meloto en Europe. Il a le mérite d’impliquer les Philippins dans la construction de leur avenir. » Air France-KLM avait prévu 100 000 pesos philippins par maison. En fait, chacune aura coûté 150 000 PHP (soit l’équivalent de 2 600 €, selon le taux de change actuel).
2010 GK a déjà fondé 70 communautés. Chacune rassemble environ 300 personnes, parfois bien plus. Au programme : entraide, construction de maisons « en dur »…
http://gk1world.com
© Gawad Kalinga Community Development Foundation
Dans un pays où la corruption est répandue, Antonio Meloto est fier de son indépendance. S’il connaît bien l’actuel président Benigno S. Aquino III, il a refusé de faire partie de son gouvernement. Ce qui ne l’empêche pas de travailler à l’adoption, d’ici fin 2012, d’une loi obligeant les autorités locales à créer 50 000 villages sociaux pour les plus démunis, à travers tout le pays. « Il existe trois obstacles au leadership : le pouvoir, l’argent et le sexe. Je n’ai pas soif de pouvoir, je ne suis pas corrompu et j’aime ma femme ! Donc, je suis libre », analyse-t-il. Ces dernières années, GK a multiplié les partenariats avec de grands groupes comme Unilever, Procter & Gamble, Nestlé, Shell ou Air France – KLM [voir encadré ci-contre]. Objectifs : obtenir des financements et bénéficier de l’expertise d’un personnel qualifié, prêt à s’impliquer. Au-delà d’un toit, GK propose aux Philippins une approche globale de « sortie de la pauvreté » : programmes éducatifs pour enfants et adolescents, recyclage des déchets, recours à des technologies vertes au sein des communautés, possibilité de cultiver son lopin de terre pour nourrir sa famille, accès aux soins… Aujourd’hui, le modèle GK commence à s’exporter [voir encadré page 14]. L’ONG compte 2 000 communautés, soit près d’un million de bénéficiai-
A cliquer
2012 Désigné « Entrepreneur social de l’année » par Ernst & Young Philippines. Le Reader’s Digest Asia le place au Top 4 des Philippins les plus dignes de confiance.
Tony Meloto se rend au Forum de Davos (Suisse) et donne plusieurs conférences en France. Lauréat du Skoll Award 2012 pour son action contre la pauvreté.
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Dossier
Style de vie, management, consommation...
La tentation du slow par chloé goudenhooft
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Dictature du temps réel, nouvelles technologies, consommation zapping, sanctions immédiates des marchés financiers… Le XXIe siècle plonge les hommes et les femmes dans des sociétés de vitesse et d’instantané. Face à ce rythme fou, le mouvement slow invite à changer de cadence. Phénomène éphémère ou transformation sociale plus profonde ?
© Stacy Anderson
T
out commence peut-être sur un mal entendu. Le mouvement slow – en français « lent » – est lancé en Italie avec Slow Food, groupe constitué en 1986 par Carlo Petrini. Les protestataires qui le forment dénoncent la construction d’un restaurant McDonald’s dans le centre historique de Rome. Ils adoptent ce nom par pure provocation à l’égard du fast food. Ni plus, ni moins. Dès 1989, ils officialisent le mouvement à Paris. Objectif : défendre le goût à l’échelle internationale. Nulle envie de ralentir. « Au départ, Slow Food n’a rien à voir avec l’idée de lenteur, explique Lucia Penazzi, coordinatrice des projets de Slow Food pour la France. Il ne s’agit même pas de dire qu’il faut prendre son temps pour manger. Dans le fast food, nous critiquons
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© françois bégnez
DOSSIER La tentation du slow
Si le slow est une philosophie de vie, il implique une remise en cause fondamentale du paradigme des sociétés capitalistes la disparition des chefs, garants d’un savoir-faire et de la qualité. Pas l’idée de rapidité, ni de manger un sandwich sur le pouce ! » En même temps, Slow Food ne s’éloigne pas complètement de toute conception du temps. « Le mouvement s’est défini sur l’idée de bien manger et d’utiliser de bons produits, poursuit Lucia Penazzi. Or cela implique de revenir à une agriculture plus respectueuse des 24
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différentes étapes de la nature et donc de prendre en compte le déroulement des saisons. Les producteurs doivent respecter un rythme adapté. Certaines choses méritent qu’on leur redonne du temps. D’où le nécessaire ralentissement. » L’invitation au ralentissement se fait en réaction à la tendance actuelle d’une accélération permanente. Face aux nombreuses incitations à la consommation excessive et frénétique, l’idée séduit. En se nommant ainsi, Slow Food touche à une envie émergente qui semble faire mouche dans nos sociétés modernes. Depuis, les déclinaisons slow n’ont cessé de se multiplier : slow design (décoration écolo-éthique), Cittaslow (réseau de villes engagées dans un urbanisme à visage humain), slow sex… Le phénomène se développe principalement entre l’Europe et les Etats-Unis. Mais Slow Food International, par exemple, compte ses conviviums (groupes locaux) dans quelque 150 pays.
“Qui va piano va sano” Le slow est une philosophie de vie, il implique une remise en cause fondamentale du paradigme des sociétés capitalistes. Slow Food réalise très vite que le bien manger personnel de chacun dépend de toute la chaîne agro-alimentaire. « Pour retrouver
Définir le bon tempo Le slow recouvre donc bien l’idée de lenteur mais ne se fonde pas sur elle et la dépasse largement. « Si vous allez toujours lentement, c’est stupide, et ce n’est pas du tout le but de notre démarche », affirme le fondateur de Slow Food, Carlo Petrini (des propos rapportés par Carl Honoré, dans Eloge de la lenteur, ouvrage qui popularise le mouvement en 2005). « Aller lentement revient à contrôler les rythmes de sa propre vie. Vous décidez à quelle vitesse vous devez aller, dans tel ou tel contexte… Nous nous battons pour le droit à déterminer notre propre tempo. » Ce qui explique la difficulté de définir précisément le concept. Il ne s’agit pas non plus d’un label. Excepté dans le cas des villes labellisées Cittaslow, qui répondent à un cahier des charges précis pour obtenir ce titre, chaque organisme se revendique slow ou non en toute liberté. Mais des valeurs communes unissent ces initiatives. Le mouvement désignerait une envie de renouer avec le bon sens et de revenir à des pratiques ou à un comportement plus respectueux de l’humain et ce qui l’entoure. Il entraîne le retour à un rythme plus « naturel » qui, face à l’accélération actuelle, ne peut paraître que lent. Signe d’un désir grandissant dans le monde moderne, la recherche d’un rythme plus raisonnable a émergé simultanément dans plusieurs pays, sans forcément porter la dénomination slow ni même s’inspirer de Slow Food. Juste en réaction à trop de vitesse et à l’ampleur de la dématérialisation. A l’instar
© Randy Quan
de bons produits dans nos assiettes, le groupe comprend qu’il faut s’inquiéter du sort des petits agriculteurs qui les produisent, souligne Lucia Penazzi. C’est pourquoi le mouvement a évolué. Nous cherchons à défendre une nourriture bonne, donc en termes de goût ; propre, c’est-à-dire sans pesticides et autres produits chimiques ; mais aussi juste, dans le sens social. Nous voulons que le travail des paysans soit respecté et le coût adapté aux consommateurs ». La rentabilité à tout prix est dénoncée. L’organisation lance en 2004 le projet Terra Madre. Cette fondation développe un réseau mondial d’acteurs de la nourriture durable, promeut la sensibilisation à l’échelle locale et soutient des projets dans les pays en développement, pour au final défendre un nouvel ordre mondial de l’agro-alimentaire. Les membres du mouvement sont invités à se réunir lors de biennales internationales ; la prochaine se tiendra en octobre à Turin.
3 questions à…
Carl Honoré, auteur d’Eloge de la lenteur
“Le slow changera le monde” Le mouvement slow décrit dans votre livre prend de l’ampleur. Pour quelles raisons ? La crise économique agit comme un réveil fulgurant. Nous prenons conscience de la nécessité d’un changement dans la manière de gérer nos sociétés et nos vies. Il y a une vraie demande pour ce bouleversement et pour vivre à un rythme juste et non toujours plus rapide. Cette envie vous paraît-elle passagère ? Le slow n’est pas une mode vouée à disparaître dans deux mois. Il consiste en une philosophie puissante qui peut changer le monde. Dans les années 1960, lorsque les féministes ont voulu transformer leur condition, la réaction a été : « Le monde a toujours été comme ça. Vous ne le changerez pas. Retournez à vos cuisines ! » Et regardez aujourd’hui. Un long chemin reste à parcourir pour créer l’égalité de genre. Mais une femme du XXIe siècle s’imagine peu les limites qui s’appliquaient à la vie de ses grand-mères. Que manque-t-il au slow pour qu’il s’impose ? Une révolution culturelle opère si vous avez un besoin de changement, une conscience de ce besoin, et des gens qui veulent le mettre en pratique. Ces éléments sont en place pour le slow. Le mouvement se trouve au même point que le féminisme il y a 30 ou 40 ans. Nous n’allons pas changer le monde le mois prochain, mais cela arrivera.
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voyage | découvrir
© Louise Bartlett
Eco-tourisme fertile au Sahara
Paysages de western, ayant servi de décor pour d’innombrables films, de Cléopâtre à Babel ou Gladiator, le grand Sud marocain offre des images familières. Mais fouler vraiment le sable du Sahara et se laisser bercer au plus près des étoiles par la brise douce et un silence enivrant, est une expérience inoubliable. Et d’autant plus appréciée, quand on sait que l’argent du séjour peut contribuer à la préservation de cet environnement et de sa culture.
O
n découvre le Sahara avec le sentiment que désert est un terme bien mal employé au quotidien. On s’attend à l’espace, à une uniformité de sable qui confinerait au vide. On découvre ses étapes : d’abord les pierres et la poussière, qui laissent place au sable, aux Acacias, aux dunettes où poussent des Tamaris, et enfin, le paysage archi-connu, rêve devenu réalité, mi-or mi-azur, des dunes hautes et du ciel bleu immense. Redessiné en permanence par les vents, en mouvement, le lieu est vivant. Vaste terrain
de jeux pour les uns, le Sahara est aussi le foyer de familles berbères, qui maintiennent autant que possible leur mode de vie nomade. Avec l’implication d’acteurs locaux et les dépenses de visiteurs étrangers, le tourisme peut contribuer au maintien de cette culture, plutôt qu’à sa perte, et au développement local. Ce bénéfice concerne plus largement les habitants du grand sud marocain, agriculteurs, éleveurs et artisans de la vallée du Drâa à M’Hamid, ville « frontière », qui se trouve à la lisière du Hamada, première
étape du désert du Sahara, formée de pierres. C’est à M’Hamid, à 4 heures de route de Ouarzazate et à 90 kilomètres de Zagora, la ville la plus proche, qu’est né Sahara Services, en 1999, première agence fondée par Abdelkhalek Benalila, enfant du pays. Etudiant en économie à Marrakech, il organise ses premiers tours dans le Sahara, randonnées chamelières et en 4x4. Il a depuis fondé Sahara Expérience, en 2006. L’agence propose aujourd’hui des séjours dans l’ensemble du Maroc, mais son cœur se trouve dans le
Photo ci-dessus : Tentes nomades du bivouac d’Erg Chegaga, dans le Sahara, au pied de dunes de près de 300 mètres de haut.
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découvrir | voyage
désert. Les déserts. Agafey à 25 kilomètres de Marrakech, et le Sahara, plus au sud encore.
La caverne d’Ali Barzouk Zagora : à Amzerou, Barzouk Douini collecte depuis 25 ans des pièces anciennes. Dans la “caverne d’Ali Barzouk”, surnom donné par son jeune frère bijoutier, Mahjoub, on découvre des robes tissées de fil d’or et pièces d’argent, vieilles d’un siècle. De lourds bijoux portés lors de mariages, des dagues, fibules, et autres apparats de fête. Des tapis, des meubles, foulards, théières… Certaines pièces sont à vendre, les autres, juste à admirer. Barzouk souhaite exposer ces trésors dans un musée que la famille s’occupe actuellement de construire dans une maison voisine. Riches vestiges qui témoignent également de la présence de familles juives dans la région, dont la majorité sont parties en Israël entre 48 et la guerre des Six jours.
“Le Sahara ne se raconte jamais, il se vit” Photos page de gauche : Ecole itinérante de l’association La main blanche, pour les enfants de familles nomades berbères. Photos page de droite : A gauche : Abdurahmane, 38 ans, est potier depuis l’âge de 10 ans. Il dirige la coopérative de potiers de Tamgrout, qui produit notamment des pièces à l’émail vert, typique de la région : fabriquées avec l’argile de l’oasis, elles sont trempées dans un mélange de manganèse (80 %), de silice (19 %) et de cuivre (1 %). Cette matière gris argenté devient un vert brillant après séchage et cuisson.
Projets à destination des habitants nomades du désert particulièrement, pour éviter l’exode rural : accès à l’eau (construction de puits) et à l’électricité. Accès à l’éducation également. Ainsi l’association La main blanche œuvre au maintien
PHOTOS © Louise Bartlett
A droite : Hamma, 30 ans, vit avec son épouse Akiya et leurs deux jeunes enfants dans le désert, près de l’oasis Mehat Salah, à deux heures du voisin le plus proche. La famille est rémunérée pour accueillir des touristes accompagnés par Sahara Experience, pour le thé ou des repas.
Ce jeune entrepreneur (34 ans) mène son affaire avec un certain pragmatisme. L’agence propose aussi bien des éco-séjours, avec bivouac dans le désert et hébergement chez l’habitant par exemple, que des prestations pour entreprises, ou encore des voyages très haut de gamme. « J’ai créé la structure pour partager, et avoir des échanges avec des voyageurs qui rêvent d’expérimenter le désert à la nomade, de vivre une expérience, et apprendre. » Si aujourd’hui l’agence propose des séjours qui répondent à une plus grande envie de confort, avec des bivouacs de luxe par exemple, « on essaye de rester dans le concept éco-séjour, en gardant une bonne marge pour financer des projets humanitaires ».
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d’une école itinérante pour les enfants de ces familles berbères. Faciliter la scolarisation des enfants dont les parents ont choisi de rester dans le désert, c’est leur donner un choix : il ne s’agit pas de les éloigner des traditions berbères au profit du progrès. Mais de les doter
voyage | découvrir
d’outils, et de savoirs, pour qu’ils puissent décider soit de rester dans le désert une fois adultes et développer leur propre activité. Ou alors partir, mais s’ils le souhaitent, pas uniquement pour survivre. L’école itinérante permet en outre aux familles de maintenir leur mode de vie, plutôt que de devoir s’installer en ville et se sédentariser lorsque leurs enfants sont en âge d’être scolarisés.
Favoriser un tourisme équitable Vice-président du tourisme pour la région de Zagora, Abdelkhalek prône « un tourisme viral, tranquille », reposant, en ce qui concerne Sahara Expérience, sur la bonne réputation de ses services. Il œuvre en faveur d’un marché équitable. « Que tout le monde soit content : les clients, les prestataires et les employés ». Recrutés localement et formés par l’entreprise pour travailler en tant que chauffeurs
guides, dans des restaurants, hôtels et bivouacs, les employés de Sahara Expérience sont rémunérés au-dessus de la moyenne nationale (pour les petits salaires : 300 euros par mois, alors que le salaire moyen est d’environ 200 euros par mois). D’anciens employés qui ont créé leur propre activité sont désormais des partenaires de l’agence. Les randonnées chamelières et repas chez l’habitant assurent des revenus aux nomades, tandis que l’achat de produits agricoles (blé, luzerne, maïs, concombres, pastèques), de lait et de viande par les hôtels et restaurants rapportent aux agriculteurs et éleveurs de la région. Les artisans ne sont pas en reste. Les séjours permettent aux visiteurs de découvrir en chemin des coopératives de productrices de crèmes, huiles et savons à base d’argan (près du col de Tichka), de potiers (à Tamgrout, voir photo), de tapis à Iklane.
Y aller L’aéroport le plus proche de la région est à Ouarzazate (3 h 15 de vol de Paris), on peut sinon venir de Marrakech (2h15 de vol, mais plus de route).
Hébergements
• Le Riad Alegria
à Marrakech, très contemporain, contraste avec le bivouac à Erg Cheggaga dans les dunes. L’eau utilisée par le Riad pour les parties communes, douches et hammam est chauffée par des panneaux solaires, avec un relais gaz en hiver. Les lumières sont basse tension. www.riadalegria.com • L’Hôtel Kasbah à M’Hamid et les bivouacs à Erg Chegaga dans le Sahara sont gérés directement par Sahara Expérience : www.saharaexperience.com
A M’Hamid, l’association El Kasbah pour le développement mène plusieurs projets, de l’agriculture bio à des cours pour les femmes et les enfants. Des ateliers de crochet, tissage et couture aussi. 15 % du prix de vente des pièces issues de l’atelier est reversé à l’association, le reste revient a la femme l’ayant fabriquée. A l’association, on fabrique également des obstacles en branches de palmier pour limiter la désertification. Une étude menée sur cinq ans avec l’université d’Oxford a établi que le Sahara avançait, d’ouest en est, de 60 cm par an environ. M’Hamid risque bien un jour d’être recouvert. Préserver le désert mais également lutter contre sa progression : l’objectif est de protéger l’équilibre dans la région. En essayant de partager le plus possible avec les visiteurs. Louise Bartlett
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CHOISIR
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Le bric à brac © Le CENTQUATRE-Paris - Henriette Desjonquères & Paul Fargues
du 104
Lieu d’innovation et d’expression artistique, le Centquatre abrite un appartement Emmaüs mis en scène par Frank Fellemann. Un bric à brac au décor intimiste où l’on se sent chez soi. Meubles, vêtements, vaisselle, électroménager, livres… L’endroit satisfera les chineurs venus dénicher des pièces insolites ou tout simplement utiles. L’argent récolté permet d’aider à la réinsertion par l’emploi des personnes en grande difficulté. Adresse : 104 rue d’Aubervilliers, 75019 Paris Ouvert du mercredi au vendredi de 15 h à 18 h ; le samedi de 12 h à 18 h. Réception des dons mardi de 15 h à 18 h ; mercredi et samedi de 12 hà 18 h
Vie Pratique
SOS bobo Les vacances comprennent aussi leur lot de bobos. Pour soigner en douceur les petites blessures, Tégarome est une préparation à base d’huiles essentielles bio (lavandin, romarin, sauge, thym, eucalyptus globulus, cyprès, géranium et niaouli d’origine naturelle) issues à 90 % de l’agriculture biologique. A glisser dans sa trousse de voyage pour soigner égratignures ou contusions, ampoules, brûlures superficielles, coups de soleil et certaines piqûres d’insectes. Tégarome, flacon de 50 ml 20,60 € Points de vente sur www.docteurvalnet.com
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photo non contractuelle
CHOISIR
Déco
Authentique
Déco
L’arbre à bijoux Chaque bahut de la ligne de mobilier Java est une pièce unique fabriquée en bois de bateau recyclé, qui donne tout son caractère et son originalité à la gamme. Une résine naturelle est appliquée pour la finition.
Du made in France mêlant design et écologie. Reine Mère, jeune maison d’édition d’objets design, a créé cet arbre à bijoux en bois issu de forêts gérées durablement (hêtre massif, bouleau, chêne). Hauteur 36 cm 37,50 € Disponible dans les boutiques Altermundi de Paris 3e, 11e et 18e arrt
289 € Disponible dans les boutiques Altermundi de Paris 3e, 9e et 18e arrt
présente 3 objets choisis parmi les 45 000 produits référencés sur www.eco-sapiens.com
Un short recyclé L’été est là ! Pourquoi ne pas se laisser tenter par ce short coloré en polyester entièrement recyclé ? La marque auvergnate Picture est spécialisée dans le vêtement de sport et sa passion pour la glisse et l’environnement est bien résumée par son leitmotiv : « Rider, protéger, partager » ! L’engagement ne se limite pas aux mots. Du coton bio aux chutes de tissus recyclées, Picture collectionne les certifications exigeantes : GOTS, l’Ange Bleu, Nordic Ecolabel, Öko-tex ou encore Max Havelaar, ses vêtements sont autant respectueux de l’environnement que des personnes et de leur santé ! Boardshort Family by Picture
Prêt à décoller ?
Soyez gonflés !
Grâce à cette fusée en carton, les enfants vont embarquer pour des aventures extraordinaires tout en respectant la nature ! Un jouet idéal pour développer leur créativité car ils pourront également dessiner ou peindre sur leur engin spatial. Créée en 2005, la marque hollandaise Kidsonroof fabrique des jouets éducatifs et en carton recyclé à au moins 80 %. Ecologiques, ils ne présentent pas de danger sanitaire avec leur colle à l’eau non toxique. Si les produits Kidsonroof sont parfois fabriqués en Chine, ils respectent les normes européennes et la marque s’engage à ce que les conditions de travail et de salaire des ouvriers soient décentes. Leurs usines sont certifiées ISO 9000. Fusée Kidsonroof
Alliez originalité et solidarité avec cette trousse en chambre à air recyclée ! Son look inattendu et sa solidité en font un accessoire de choix pour les écoliers mais aussi pour les grands. Depuis 2009, Marron Rouge soutient l’association Parrainages Inde qui vient en aide aux femmes indiennes isolées. A terme, Marron Rouge souhaite ouvrir un atelier de fabrication textile destiné à ces femmes parrainées. En attendant, toute la production est effectuée par des structures indiennes issues de l’économie sociale et solidaire. Trousse en chambre à air recyclée Marron Rouge
Vos convictions seront à la base de votre projet. Vous pourrez laisser libre court à votre créativité tout en ayant un modèle économique pérenne et innovant.
Vous serez mis en relation avec des experts de la création d’activité en économie sociale et solidaire. Vous accéderez également à de nombreuses ressources (guides pratiques, revues de presse, ouvrages, etc.)... pour passer de l’idée au projet. Futurs créateurs d’activité, prenez rendez-vous avec un de nos conseillers au 01 40 38 40 38 ou par email à rdv@atelier-idf.org
PRÉFET DE LA RÉGION
Horaires d’ouverture de l’espace ressources accessible à tous et sans rendez-vous : le mardi et le mercredi de 14h à 18h, le jeudi de 17h à 20h.