Festivals de musique Tour d’horizon Pompidou-Metz Back to the nineties Gerhard Richter Un monstre sacré à la Fondation Beyeler Festival Premières Jeunes metteurs en scène européens
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N°168 été 2014 www.poly.fr
Magazine
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UNITED COLORS OF
BRÈVES
ARCHI
La bulle enchantée - Sarreguemines - Paul Le Quernec / Architectes © Guillaume Duret
Pour leur 14e édition, les Journées de l’Architecture (du 24 septembre au 26 octobre dans tout le Rhin supérieur) aborderont la thématique des “1001 couleurs de l’architecture”. Dans ce cadre, la Maison européenne de l’Architecture organise une grande exposition trinationale de projets colorés. Professionnels du Rhin supérieur, faites parvenir à la MEA (avant le 10 juin) deux photos de la réalisation que vous souhaitez présenter, accompagnées d’un court texte (500 caractères espaces compris) à cette adresse : expo@ja-at.eu www.ja-at.eu
EAU PRÉCIEUSE Dans la tête de Gill’us, il y a une piscine à débordement : d’idées, d’influences, de mots… L’artiste alsacien revient avec Aquatiques, un étonnant livre / CD aux visuels léchés. Surfant sur la vague du dérèglement climatique, il fantasme pour 2113 une Terre submergée par les flots. Alors que les continents sont devenus ridiculement petits, une île émerge au milieu des eaux. Son peuple forme une civilisation nouvelle et utopique. Qui veut connaître la suite écoutera l’album. En concert samedi 28 juin au Festival Les Barovillageoises à Bellemagny.
© Michael Teixeira
www.gillus.fr
AMOURS D’ÉTÉ
La compagnie Roland furieux se lance dans une comédie estivale (5-6 juillet à La Délivrance de Dieuze, 8-9 juillet au Château de Malbrouck à Manderen et 11-12 juillet à Sarralbe), pleine de vitalité, d’humour et d’excentricité. Dans une fièvre érotico-littéraire, les couples de La Double inconstance de Marivaux se font et se défont, quitte à nous laisser cet arrière goût amer des petits arrangements avec nous-mêmes. Séances de rattrapage en novembre à La Coupole de SaintLouis et à l’Opéra-Théâtre Metz-Métropole. www.compagnierolandfurieux.fr
HOMMAGE © Stéphanie Linsingh
Durant une trentaine d’années, Alain Py, boussole à la main, a maintenu le cap vers le Pôle Sud qu’il dirigea de 1979 (à l’époque, il s’agit encore de la MJC de la Meinau) à 2011. Si l’institution strasbourgeoise dédiée au jazz et à la danse contemporaine, « aux esthétiques qui se croisent, se télescopent parfois » (selon ses propres mots), est celle que l’on connaît aujourd’hui, c’est grâce à lui. Alain Py vient de nous quitter. Nos pensées accompagnent sa famille, ses proches et ses collègues. Poly 168 Été 14
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BRÈVES
BEAUX DESSINS
THE
Les médiathèques et bibliothèques du réseau strasbourgeois accueillent jusqu’au 14 juin Fous d’images. L’illustration, la bande dessinée et les arts graphiques sont à l’honneur, avec des invités de renom : le maître Roberto Innocenti (prix Hans Christian Andersen en 2008, l’équivalent du Nobel en illustration) ou les “créatrices de livres” Virginie Bergeret, Camille Nicolle et Céline Delarbre.
© Roberto Innocenti
IS YOURS
www.mediatheques-cus.fr
LES CHOSES
CITY
La Ville de Nancy a laissé carte blanche au designer Robert Stadler. Le résultat ? Une exposition intitulée QUIZ se déployant à la Galerie Poirel (du 13 juin au 12 octobre) présentant des réalisations du créateur de Traits d’union et une large sélection d’œuvres d’artistes et de designers internationaux actuels dont les travaux interrogent le statut des objets à travers sculptures, produits, meubles…
Du 7 juin au 5 juillet, la 4e édition de Bien Urbain réunit une quinzaine d’artistes internationaux à Besançon pour créer des parcours dans (et avec) l’espace public. Au programme : atelier découverte de peinture murale (28 & 29 juin), visites à pied et à vélo, projections de docus et rencontres avec les détournements gorgés d’humour de Brad Downey ou les étranges constellations organiques made in Buenos Aires de Pastel. www.bien-urbain.fr
www.poirel.nancy.fr Friedrich Kiesler, Correalistic Instrument, 1942. Éditeur Wittmann Möbelwerkstätten, Etsdorf
GREEEEEN
Voilà un événement vert, un vrai ! Le Festival du Fossé des Treize (du 20 au 22 juin à Strasbourg) a inventé le flyer biodégradable, avec graines incrustées dans un papier se dissolvant dans l’eau après 30 minutes pour se planter dans du terreau qu’il ne reste qu’à placer et au soleil et à arroser pour avoir de belles pousses ! Chapeau bas pour ce rendez-vous participatif de quartier organisant Flash mob (14 juin place Kléber et 20 juin devant la Cathédrale), concerts et ateliers sportifs et créatifs selon vos envies. www.cscf13.org Poly 168 Été 14
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BRÈVES
RAYÉ
Avec l’exposition Comme un jeu d’enfant, Daniel Buren (lire son portrait dans Poly n°139 ou sur www.poly.fr) présente deux œuvres réalisées in situ, au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg : sur la façade vitrée de l’institution et dans la salle d’exposition temporaire.
Architecture, contre-architecture : transposition, travail in situ, Daniel Buren, octobre 2010, MUDAM, Luxembourg. © DB-ADAGP Paris 2014
www.musees.strasbourg.eu
IN THE
AIR
PAR-DELÀ LES
FRONTIÈRES © Sébastien Grisey
La Saline Royale d’Arc-et-Senans se consacre cette saison à la rencontre des cultures. Du 7 juin au 5 octobre, ce sont
La musique rêveuse de MWTE a tapé dans l’oreille du “laboratoire de découvertes” Sosh aime les inRocKs lab qui considère le groupe messin (seul représentant du Grand-Est) comme faisant partie « des quinze meilleurs espoirs de la scène française ». Convié à jouer à la Gaîté lyrique fin mai, le quatuor a offert au public parisien son electro déjouant les lois de l’attraction, bande son idéale pour chiller cet été. On en reparle en septembre, au moment de la sortie de son second EP produit par Sun Glitters. www.facebook.com/ wearemwte
14 artistes d’horizons multiples que l’on retrouve lors de l’exposition Les Arpenteurs. Les thèmes du territoire, de l’appartenance, de l’identité, de la frontière sont notamment explorés par la peintre Claire Tabouret dans sa série Les Migrants, ou Zineb Sedira (voir photo) qui photographie l’errance. www.salineroyale.com
DANS LA DENTELLE John Cunningham tisse de jolies compos pleines de finesse, des bijoux pop aux magnifiques arrangements, dans la plus pure tradition anglaise sixties. En concert jeudi 12 juin au Troc’afé strasbourgeois, l’artiste britannique sera accompagné de l’ami Mehdi Zannad (alias Fugu), musicien proche de Serge Bozon avec lequel il collabore régulièrement. Un moment précieux à ne pas manquer. www.facebook.com/panimix
John Cunningham © Jean-Baptiste Fauvel Poly 168 Été 14
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BRÈVES
BULLES EN STOCK
Expositions, conférences, rencontres, dédicaces… Le Festival européen de la BD de Strasbourg, Strasbulles est de retour pour sa septième édition (Aubette & place Kléber, du 6 au 8 juin). Placée cette année sous le patronage de Patrick Sobral, la manifestation met la Suisse à l’honneur avec une dizaine d’auteurs helvétiques. À remarquer, la présence exceptionnelle du coréen Kim Jung Gi auteur du récent et brillant Spy games (Glénat, visuel ci-contre). www.strasbulles.fr
GLISSE GLISSE GLISSE COURANT D’AIR CHAUD
C’est la fête à Saint-Louis ! Pour la dixième édition du festival Conc’air, la place de l’Hôtel de Ville accueille quatre soirées pour célébrer l’été joyeusement. Le 25 juillet, une rétrospective revisite les plus grands succès des comédies musicales comme Starmania ou Grease, tandis que le 26, les années 1980 reviennent en force avec Lio et Jimmy Somerville. En août, place au soleil avec une soirée latino le 8, et les Soul Men le 9. What else ?
Les travaux du collectif Brest Brest Brest opèrent par glissement. Il s’emploie à déplacer le regard, à nous prendre par la main pour faire le trajet d’un point identifié vers un autre. Dans Cadavre Husky (à la nancéienne galerie My Monkey jusqu’au 27 juin), le visiteur découvre que ce mouvement se fait en ski, à pied, en mobylette, mais toujours vers une forme d’inconnu… www.mymonkey.fr
www.concair.fr
CHASSE AUX TRÉSORS Plus de 20 000 visiteurs, quelque 70 exposants : le strasbourgeois Marché européen de la Brocante et de la Collection du Broglie (samedi 7 juin de 8 h à 18 h) rassemble brocanteurs généralistes, antiquaires et vendeurs d’objets design et vintage venus de toute la France sur la place Broglie. Au menu, de fantastiques découvertes pour tous les chineurs : livres anciens, meubles, objets pop des seventies…
© Jean-Louis Hess
www.brocantes-strasbourg.fr Poly 168 Été 14
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BRÈVES
PAUSE SONORE © Denis Maraux
Tous les dimanches jusqu’au 6 juillet, les mélomanes se donnent rendez-vous pour les Interludes de la Citadelle à Besançon. Au cœur du chef-d’œuvre de Vauban inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le violoncelle d’Emma Miton se mêle à la contrebasse de Farid Zehar, pour interpréter un duo de Rossini. La compagnie Philémon rejoue La Nef des Fous de Sébastien Brant pour une parenthèse théâtrale, tandis que Nicolas Mathuriau fait résonner son xylophone lors d’une sieste musicale dans la douceur de l’été. www.citadelle.com
BON
CARACTÈRE CIRCUIT
© Renaud Corlouer
Des ateliers de sérigraphie, typo, gravure, reliure ou d’impression 3D. Des conférences (sur l’invention de l’imprimerie, le commerce de l’estampe…), expos, démos et rencontres. L’impression, en public, d’un document à partir d’un plan du XIVe siècle de la façade centrale de la cathédrale. La Fête des Imprimeurs présente sa deuxième édition, les 28 et 29 juin place… Gutenberg (Strasbourg), parcourant une aventure allant de la litho à l’offset. www.gutenberg2014.eu
Extrait du livre Fêtes de Gutenberg, Cortège industriel de Strasbourg 25 juin 1840 Edité à Strasbourg en 1840 par Simon fils
D’ÉTÉ En juin, Saint-Dizier (Haute-Marne) propose des manifestations étonnantes. Le 6, le 4e Critérium Cycliste de la Ville envahit les rues bragardes pour une course de 78 kilomètres : qui succèdera à Aliaksandr Lisouski, champion 2013 ? Le 15, l’ensemble féminin Les Griottes chante à l’abbaye de Trois-Fontaines, et le Groupe Vocal des Pays du Der à la Forgerie à Wassy. Le très sérieux Concours à poissons-chats anime l’étang dit de la Vieille Marne le 21, et le festival Musical’Été enflamme le parc du Jard, du 27 au 29 avec notamment Pascal Obispo et Amel Bent. www.ville-saintdizier.fr
DES PAGES
AUX CIMAISES Pour la saison 2014 / 15, Elodie Royer et Yoann Gourmel, commissaires invités au CEAAC, ont conçu une série d’expositionsportraits autour de Rose, Seymour et Ernesto, trois jeunes gens issus de la littérature, imaginés par Gertrude Stein, J.D. Salinger et Marguerite Duras. Seymour, second volet de la trilogie (du 21 juin au 19 octobre à Strasbourg), rassemble des œuvres de Julien Crépieux, Benoît Maire ou William Wegman, autant d’échos à l’œuvre de Salinger. www.ceaac.org
Buddy Glass, Seymour sketch, 2014 Poly 168 Été 14
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OURS / ILS FONT POLY
Ours Emmanuel Dosda Il forge les mots, mixe les notes. Chic et choc, jamais toc. À Poly depuis une dizaine d’années, son domaine de prédilection est au croisement du krautrock et des rayures de Buren. emmanuel.dosda@poly.fr
Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert)
Thomas Flagel Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes depuis cinq ans dans Poly. thomas.flagel@poly.fr
Émilie Fux Passionnée de photo et de cinéma, la Strasbourgeoise a étudié à la Haute École d’Art et de Design de Genève. En 2012, elle termine un Master cinéma à l’École cantonale de Lausanne. Elle est aujourd’hui photographe et vidéaste indépendante. www.emiliefux.com
Dorothée Lachmann Née dans le Val de Villé cher à Roger Siffer, mulhousienne d’adoption, elle écrit pour le plaisir des traits d’union et des points de suspension. Et puis aussi pour le frisson du rideau qui se lève, ensuite, quand s’éteint la lumière. dorothee.lachmann@poly.fr
Benoît Linder Cet habitué des scènes de théâtre et des plateaux de cinéma poursuit un travail d’auteur qui oscille entre temps suspendus et grands nulles parts modernes. www.benoit-linder-photographe.com
Éric Meyer Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés (chaussures, avions…) s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain, mis en lumière par la gravure. http://ericaerodyne.blogspot.com
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Винни-Пух – prononcez Vinny Puh – le Winnie l’Ourson russe chiné par Céline Metel © Irina Schrag www.poly.fr RÉDACTION / GRAPHISME redaction@poly.fr – 03 90 22 93 49 Responsable de la rédaction : Hervé Lévy / herve.levy@poly.fr Rédacteurs Emmanuel Dosda / emmanuel.dosda@poly.fr Thomas Flagel / thomas.flagel@poly.fr Dorothée Lachmann / dorothee.lachmann@poly.fr Philippine Brucher / stagiaire de la rédaction Ont participé à ce numéro Sarah Krein, Pierre Reichert, Irina Schrag, Daniel Vogel et Raphaël Zimmermann Graphiste Anaïs Guillon / anais.guillon@bkn.fr Maquette Blãs Alonso-Garcia en partenariat avec l'équipe de Poly © Poly 2014. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. ADMINISTRATION / publicité Directeur de la publication : Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Administration, gestion, diffusion, abonnements : 03 90 22 93 38 Gwenaëlle Lecointe / gwenaelle.lecointe@bkn.fr Publicité : 03 90 22 93 36 Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Florence Cornel / florence.cornel@bkn.fr Sophia Laghzaoui / stagiaire commerciale Vincent Nebois / vincent.nebois@bkn.fr Magazine mensuel édité par BKN / 03 90 22 93 30 S.à.R.L. au capital de 100 000 e 16 rue Édouard Teutsch – 67000 STRASBOURG Dépôt légal : Juin 2014 SIRET : 402 074 678 000 44 – ISSN 1956-9130 Impression : CE COMMUNICATION BKN Éditeur / BKN Studio – www.bkn.fr
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sommaire
20 Entretien avec Pascal Mangin du Conseil régional d’Alsace 22 Premières, festival de jeunes metteurs en scène européens 24 Été cour, été jardin, programmation estivale strasbourgeoise
24
26 Notre Cairn prend la route pour La Noce de Brecht 27
John Arnold dévoile Marilyn Monroe avec Norma Jean
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Le Québec à l’honneur au Théâtre du Peuple
29/72 Hors-série spécial Été, pour se cultiver en bronzant 73 Dixième anniversaire de la Symphonie des deux Rives 76 La monumentale sculpture d’Anthony Caro au Musée Würth 78
1984-1999. La Décennie : les nineties à Pompidou-Metz
80 Les sculptures in situ de Felix Schramm au Frac Alsace
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76
81 Expérience hypnotique de Nicolas Clauss à La Filature 82 Un regard sur les Pôles des aimants de Sarkis 84 Rétrospective Gerhard Richter à la Fondation Beyeler 86 Exposition d’Anna Ostoya, inspirée par l’architecture de la Kunsthalle
88
Le monde déglingué de Paul Chan au Schaulager
90 Hack ! Détournements de l’hacktiviste Benjamin Gaulon
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91 Gastronomie : Derrière & Lulu de Cavagnac, L’Endroit & le Train des Brasseurs et Au fil du Vin libre
94 Le design épuré de Konstantin Grcic à Vitra 96 L’Atelier, 36 lofts mulhousiens réalisés par DRLW 98 Last but not least : Riad Sattouf 94
COUVERTURE Ce court texte est censé donner des informations sur l’image de couv’ de Poly… sauf que nous ne disposons d’aucun élément. Tel est le souhait de Yasmine Eid-Sabbagh et Rozenn Quéré qui, avec Vies possibles et imaginaires (lire page 66) content l’histoire fictive de quatre femmes à partir de photographies glanées. Les deux artistes préfèrent conserver le mystère, l’histoire de chaque image. « C’est aussi une façon pour elles de laisser le spectateur dans le doute, en oscillant entre la part authentique et originelle de la photographie (photo d’archive) et son côté artistique (photocollage + interventions) », nous indique-t-on chez Stimultania qui présente l’expo.
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www.stimultania.org
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ÉDITO
fou du foot qui rend fou Par Hervé Lévy
Illustration signée Éric Meyer pour Poly
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S
éville, 8 juillet 1982, stade Ramón Sánchez Pizjuán. Harald Schumacher laminait Patrick Battiston. Les rêves de Coupe du Monde de l’équipe de Michel Platini sombraient dans la nuit andalouse et les gamins de France pleuraient, refaisant le match, le lendemain, version Guerre de 14 avec leurs soldats de plomb qu’ils renommaient pour l’occasion Amoros, Littbarski (la plus belle paire de jambes arquées de l’histoire), Bossis, Breitner… Il faudra attendre encore seize ans pour rire aux éclats dans l’illusion d’une communion nationale black-blanc-beur. Les choses ont bien changé depuis. Platoche a quitté les terrains pour rejoindre les arcanes feutrés de la politique sportive. Devenu président de l’UEFA (et candidat au poste suprême à la FIFA), il a récemment déclaré : « Il faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde et qu’ils sont là pour montrer les beautés de leur pays, leur passion pour le football et que s’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et puis pour la planète football. » Ben oui, les gars faites pas chier, restez chez vous et ne perturbez pas le bonheur planétaire et la joie partagée… Voilà ce que semble penser Platini qui se moque bien, avec de tels propos, d’une situation sociale catastrophique générant des émeutes sanglantes. On préfère ne pas imaginer le message que l’ancien capitaine de l’équipe de France pourra adresser
aux Russes (2018) et au Qataris (2022). Le foot n’est pas devenu est une chose éminemment politique, il l’est depuis toujours. Souvenons-nous, par exemple, du Mondial 1978 organisé sans états d’âmes dans l’Argentine de la dictature militaire du général Videla. Tout cela se passe néanmoins désormais à une autre échelle. Le ballon rond est tout puissant, tentaculaire et brasse des milliards, remplissant de plus en plus efficacement son rôle d’anesthésiant. Il semblerait néanmoins que les Brésiliens aient décidé de secouer le cocotier du consensus. Malgré le pognon, le consumérisme, la métamorphose des joueurs en VRP, les scandales en série, le dévoiement de l’esprit sportif, les matches truqués (liste largement non exhaustive), oui malgré toutes les tares du football moderne on demeurera néanmoins scotchés devant sa télé entre le 12 juin et le 13 juillet. Espérant. Rêvant. Pleurant. Oubliant. Souhaitant que Séville ne se reproduise jamais (on s’est réconciliés avec les Allemands, hein) et se délectant des arabesques des joueurs avec, à l’esprit, les savoureux mots de Montherlant : « Il a conquis le ballon et seul, sans se presser, il descend vers le but adverse / Ô majesté légère, comme s’il courait dans l’ombre d’un dieu / Et ses pieds sont intelligents, et ses genoux sont intelligents. Magnifique est la gravité dure de ce jeune visage ».
LIVRES – BD – CD – DVD
THIS IS NOT
THE END Metz pourrait être le berceau du renouveau intello rock. And We Shelter, duo formé par Sébastien Boess et Magali Dhyvert, sort son premier album, 19Ends. Douze chansons qui réchauffent la cold wave, autant d’histoires à la mélancolie enveloppante où l’espoir finit toujours par l’emporter. L’ensemble, savamment construit, est très bien produit et recèle quelques pépites. Roller Coaster, envolée dramatique servie par des cordes délicates, Darkest Queen, profonde et grave… Asleep enfin, balade
64 nuances de grey Après l’excellent récit intimiste La Tendresse des pierres (voir Poly n°161), Marion Fayolle signe un recueil érotique sur les rapports homme-femme. Une soixantaine d’illustrations surréalistes et symboliques des jeux de domination et de pouvoir où sont rebattus avec vigueur les clichés, les incompréhensions et les fantasmes des deux sexes. Les belles de l’ancienne pensionnaire des Arts déco strasbourgeois sont tour à tour phare, objet de désirs et de frustrations tandis que ses mâles, souvent obsédés par le con et attirés par les rondeurs des poitrines demeurent de grands enfants plus prompts au sport de chambre qu’à la tendresse et au romantisme. (T.F.) Marion Fayolle, Les Coquins, éditions Magnani (9,90 €) www.editions-magnani.com http://marionfayolle.canalblog.com
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chorale qui conclut en beauté un tout plein de promesses. Coup de cœur pour la voix caverneuse et suave du chanteur : on croirait entendre le fils caché de Lou Reed et Damon Albarn, si si. (P.B.) 19Ends, édité par TryptikSound (9,99 €) En concert samedi 21 juin à la Fête de la Musique, devant l’Appartement à Longwy, lundi 23 juin lors du festival Musiques Hors Format à Metz et vendredi 27 juin au Festival La Remorque du Pat à Maizeroy (57) www.andweshelter.com
WHITE TRASH Natif d’Épinal, Nicolas Mathieu, désormais parisien, replonge dans les Vosges avec un polar impressionnant. Dans une zone extrêmement sombre quelque part entre Pierre Pelot et Baru, il livre un premier roman brillantissime, un voyage trash au pays des déclassés. Exit le 88 version la vie en Vosges. Bonjour les usines qui ferment, les pauvres gars qui font de la gonflette, les escrocs à trois balles, les syndicalistes bidons et corrompus, les inspectrices du travail cabossées par l’existence et la jeunesse qui s’emmerde. C’est le chant pathétique des petits blancs frustrés dont la vie stagne dans les banlieues pavillonnaires misérables que l’auteur narre sur fond d’intrigue policière traitée avec brio, dans une construction habile faite de points de vue multiples. Vous rajoutez les réminiscences gluantes de la Guerre d’Algérie et obtenez un livre crépusculaire diablement enthousiasmant. (H.L.) Aux animaux la guerre est paru chez Actes noirs (14,99 €) www.actes-sud.fr
LIVRES – BD – CD – DVD
FESSÉE OR
NOT FESSÉE
L’ÉTÉ
MEURTRIER Passons le dernier disque de Manson’s Child au rayon X. Claviers old school et basse façon New Order (le génial et instrumental Gnoz). Synth’ pop radieuse et guitares tueuses. Sunshine rock de brocante et chanson rétro-futuriste. Le sixième album du groupe colmarien convie à un trip régressif et estival, des étoiles électroniques plein les yeux. Il donne envie de monter la stéréo(lab) à fond et de passer Summer Babe (Pavement) et tout Summer Sun (Yo La Tengo) en boucle, puis de hurler en chœur, avec ces rejetons supposés de Charles Manson, notre amour pour les vieilles cassettes audio, les ritournelles innocentes et la disco kitsch (le remix de Mes K7 offert par KG, voir Poly n°164). (E.D.) Summer, paru chez Parklife Records (10 €) En concert samedi 21 juin pour la Fête de la musique de Kingersheim http://mansonschild.com Compilation digitale Catalogue, regroupant 15 titres de Manson’s Child, disponible sur Modulor Distribution (9,90 €) www.moduledistribution.com
Olivier Douzou (histoire) et l’illustratrice lorraine Frédérique Bertrand s’emparent d’une des rengaines de notre époque : peut-on coller une fessée à nos marmots ? Il y a les pour et les contre, paraît même qu’en Amérique, on paye une amende d’un million de dollars si on fait ça ! Insérant une histoire dans l’histoire – celle de Charles-Édouard, coupé en deux par une mémorable fessée de son père le Roi – les deux auteurs s’engagent dans une fable sur la frontière entre autorité et violence. Car le “Prince en deux” vit l’affaire étrangement, isolant dans une tour sa première moitié révoltée contre cet acte impardonnable pour profiter avec sa seconde du royaume, mais toujours de profil, comme les Égyptiens des hiéroglyphes. La réconciliation des deux sonnera le glas des fessées « cunu », pour le bonheur des petits chenapans, sans rendre les choses plus faciles pour les grands. (I.S.) Le Conte du prince en deux, Éditions du Rouergue (16 €) www.lerouergue.com
TOURISME
INDUSTRIEL Raphaël Favereaux (textes) et Jérôme Mongreville (photographies) proposent une plongée dans le patrimoine industriel du Pays de Montbéliard. Épicentre de cette promenade érudite, deux immenses entreprises qui ont structuré le territoire : Japy (disparue au crépuscule des années 1970) et Peugeot (notamment l’usine PSA de Sochaux, enclave de 259 hectares). À côté de ces deux monstres, sont aussi traitées filatures, horlogeries, fonderies… Des usines aux cités ouvrières en passant par les demeures patronales et les équipements collectifs, voilà une étonnante manière de (re)découvrir cette région. (H.L.) Le Pays de Montbéliard et son patrimoine industriel est paru aux éditions Lieux Dits (25 €) www.lieuxdits.fr
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THÉÂTRE
heureux qui comme érasme Avec Le Voyage d’Érasme, le comédien strasbourgeois Jean-Marc Eder ressuscite la pensée du prince des humanistes tout en s’interrogeant sur ses résonances avec notre monde contemporain. À découvrir pendant le Festival des Caves1 au concept original… Par Dorothée Lachmann Photos de répétition d’Alex Grisward
À Strasbourg, jeudi 12 et vendredi 13 juin. Le spectacle se déroule dans un lieu (cave, sous-sol…) tenu secret. Une fois la place retenue l’équipe rappelle les spectateurs la veille de la représentation pour indiquer le lieu de rendez-vous… 03 81 61 79 53 www.festivaldecaves.fr
1 Jusqu'au 4 juillet dans une cinquantaine de villes de France et d'Europe www.festivaldecaves.fr 2 En complète rénovation aujourd’hui. Réouverture prévue à l’automne 2016 – www.selestat.fr
Voir notre article sur La Route vers la Mecque dans Poly n°135 et sur www.poly.fr
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T
out a commencé par une visite à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat qui recèle d’extraordinaires trésors. En découvrant ce lieu hors du temps2, le comédien et metteur en scène Jean-Marc Eder3 est saisi par « la richesse de la culture d’une époque dans la région rhénane, celle de la naissance de l’édition ». Ses documents les plus précieux sont les écrins de l’humaniste du XVIe siècle, celui du sélestadien Beatus Rhenanus et de ses amis. Parmi eux, le plus grand de tous : Érasme de Rotterdam. « Après cette visite, j’ai lu sa biographie par Stefan Zweig. Elle m’a beaucoup intrigué », raconte Jean-Marc Eder. On y découvre ainsi que ce philosophe et théologien né aux Pays-Bas – dont seul l’Éloge de la folie a résisté à l’oubli – fut, entre 1500 et 1520, l’intellectuel de référence en Europe, conseiller de l’empereur Charles Quint et du Pape. « Il a eu énormément d’influence sur la pensée européenne et sur les gouvernants. Il a beaucoup écrit pour mettre en place la paix, rêvant que l’humanisme pouvait changer le monde. » S’il est si peu présent dans la mémoire collective, c’est peut-être qu’il n’appartient à aucune histoire nationale… Zweig écrivait du reste qu’il était le « premier Européen conscient ».« Érasme refusait la notion
de pays, il vivait partout, en Hollande, en France, en Italie, en Angleterre. Il disait que le monde entier était notre patrie », précise le comédien. Fasciné par la pensée « impertinente » de celui qu’on qualifiait de prince des humanistes, Jean-Marc Eder est surtout interpellé par « la place qu’il accorde à la mesure, cette idée de toujours garder un certain retrait face à toute forme de conflit, à l’opposé de ce qu’on fait aujourd’hui. Mais il ne s’agit pas dans ce spectacle de comparer les deux époques, plutôt de regarder le chemin parcouru depuis cette aube du XVIe siècle, depuis ce moment où un homme a donné une direction pour l’humanité. » Inspiré d’une gravure de Dürer, le décor ressemble au bureau d’un humaniste contemporain, où l’ordinateur remplace le lutrin et l’écran vidéo orne le mur. Le comédien incarne tour à tour Érasme et un conférencier qui s’adresse directement au public, puisant dans les adages du philosophe. Le pertinent montage de textes permet d’aborder, avec limpidité et humour, une pensée exigeante qui dénonce avec force le fanatisme, posant les prémices d’une réflexion sur la pédagogie. « Homines non nascuntur sed finguntur », écrivait Érasme. On ne naît pas homme, on le devient.
une région de culture Pour Pascal Mangin, président, depuis novembre 2012, de la Commission Culture, identité régionale et bilinguisme du Conseil régional d’Alsace, « la culture n’a pas de sexe politique, elle n’est ni de droite, ni de gauche ». L’élu UMP détaille ses priorités dans le domaine.
Par Hervé Lévy Photo d’Émilie Fux pour Poly
Quelle est l’implication de la Région Alsace dans la culture ? Si la vocation première de la Région n’est pas la culture – mais plutôt de faire rouler des trains, de construire des lycées, de s’occuper de formation professionnelle… – elle n’en est pas moins très active dans le domaine et est présente aux côtés de multiples opérateurs dans nombre de manifestations. Cette année, le budget dévolu à la culture, en hausse de près de 15% par rapport à 2013, représente 15,4 millions d’euros1. À côté de fondamentaux solides (le Frac, Fonds régional d’Art contemporain, l’ACA, Agence culturelle d’Alsace et le projet des Régionales), notre volonté est d’investir le champ culturel, de mener une politique cohérente qui ne soit pas faite de coups médiatiques et d’une juxtaposition de subventions saupoudrées. Dans un cadre budgétaire contraint par la crise, le budget est en hausse : pourquoi ce choix ? Pour moi, il est essentiel – et c’est un des deux axes de la politique que je souhaite mener – de relier économie et culture. Au niveau national, un récent rapport2 a montré que la culture était un vecteur de richesse et d’emploi. Nous avons, par exemple, réussi à quantifier l’apport de l’action audio-visuelle de la Région (1,4 million d’euros d’aides). Lorsqu’on met un euro dans le tournage d’un long métrage, l’effet de levier est considérable, puisque cinq à six euros sont investis dans l’économie du territoire (huit euros pour une série) sous différentes formes : hôtellerie, restauration, emploi de techniciens…
1 10,2 millions en fonctionnement et 5,2 en investissement
L’Apport de la culture à l’économie en France réalisé conjointement par l’Inspection générale des Finances et celle des Affaires culturelles, en décembre 2013
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www.bertrandgillig.fr
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http://opendata.alsace.fr
Date limite de dépôt des dossiers le 15 juillet. Il est doté de 10 000, 7 000 et 5 000 euros avec un bonus accordé si le lauréat est une start‐up 5
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L’acteur culturel serait-il un acteur économique comme un autre ? Dans certains cas, évidemment… La Région a ainsi mis en place une aide permettant aux galeries d’art d’être traitées comme des entreprises vendant du vin ou des machines-outils : lorsqu’elles se rendent à une foire, nous finançons la moitié du stand. La Galerie Bertrand Gillig3 a été la première à bénéficier du dispositif pour être présente à Scope New York, en mars. Quel est le second axe de votre politique culturelle ? S’inscrire dans la révolution numérique est primordial : nous avons ainsi augmenté les crédits du fonds d’acquisition du Frac pour enrichir ses collections avec des œuvres numériques. Autre exemple pionnier, la création d’un portail Open Data4 où certaines images de l’inventaire patrimonial – plus de 40 000 sur 120 000 – sont en libre accès.
POLITIQUE CULTURELLE
Les photos ne sont évidemment pas présentées “nues”, mais accompagnées de tout un appareil scientifique. Afin de dynamiser l’ensemble, nous avons lancé un appel à projets5 en direction des développeurs pour imaginer des applications autour de ces éléments. Vous allez aussi lancer une application sur la Neustadt de Strasbourg… Elle sortira en septembre, en trois langues, s’adressant aux adultes et aux enfants, et permettra de découvrir la ville bâtie par l’Empire allemand entre 1871 et 1918. C’est un formidable moyen de rendre accessible un travail scientifique exceptionnel (par sa durée et son envergure) au plus grand nombre. Je souhaite que nous allions plus loin et que cette application interactive soit un work in progress permanent, qu’elle s’enrichisse, à travers les réseaux sociaux, des expériences de chacun. Quel a été le rôle de la Région dans le cadre de l’inventaire de la Neustadt ? On le sait, le Sénateur maire de Strasbourg a souhaité étendre le périmètre de la zone classée au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco à une partie de la Neustadt. Dans ce cadre, le service de l’inventaire a été sollicité : cinq chercheurs et deux photographes vont travailler pendant six ans sur le sujet. La réforme territoriale annoncée – dont les contours demeurent indistincts – vous inquiète-t-elle ? Le plus inquiétant est qu’on parle de géographie avant de se poser en profondeur la question des compétences. Un territoire plus vaste avec des fonctionnalités identiques à aujourd’hui n’a aucun sens, et c’est aussi vrai dans le domaine de la culture. Il serait en outre nécessaire de poser la question des départements qui ont beaucoup de difficultés avec la culture et c’est logique puisqu’ils sont confrontés à une hausse massive des dépenses sociales, un domaine où ils ne décident rien (ni les coûts globaux, ni les bénéficiaires). Le Conseil général du Haut-Rhin a ainsi récemment réduit de 20%, sans préavis, ni concertation, sa subvention à l’Agence culturelle d’Alsace alors que sa mission sur le territoire est essentielle. On peut légitimement se poser la question de savoir si le CG68 possède encore une ambition dans la culture où si elle est devenue une variable d’ajustement pour lui. Poly 168 Été 14
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FESTIVAL
miroirs du monde Premières – festival co-organisé par Le Maillon, le Théâtre national de Strasbourg et le Badisches Staatstheater Karlsruhe – revient dans la capitale alsacienne pour sa neuvième édition. Les jeunes metteurs en scène européens conviés présentent un état de la création théâtrale.
Par Thomas Flagel Photo de Mathilde Delahaye
À Strasbourg, à l’Espace Grüber, au Maillon-Wacken, au TJP-Petite Scène et au TNS (en collaboration avec le Badisches Staatstheater Karlsruhe, Le Maillon et le Théâtre national de Strasbourg), du 5 au 8 juin 03 88 27 61 81 www.maillon.eu 03 88 24 88 24 www.tns.fr www.festivalpremieres.eu
Brunch avec les metteurs en scène du festival, dimanche 8 juin à 11h au Maillon-Wacken, entrée libre
1 Lire nos articles sur Disgrâce (Poly n°164), Crash Course Chit Chat (Poly n°158) et Requiemachine (Poly n°158) à retrouver sur www.poly.fr
Le metteur en scène français créera en Avignon, dans la programmation In du festival, Même les chevaliers tombent dans l’oubli (Peau de Lune), du 14 au 20 juillet. Trois autres anciens de Premières y seront : Gianna Carbunariu (2007) avec Solidaritate du 19 au 27 juillet, Antú Romero Nunes (2008) pour Don Giovanni Letze Party – ein Bastardkomödie du 8 au 11 juillet et Fabrice Murgia
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A
près avoir traversé le Rhin l’an passé direction Karlsruhe, les amateurs de nouvelles formes théâtrales venues des quatre coins de l’Europe se donnent rendez-vous à Strasbourg, ville hôte du festival 2014 qui accueillera donc le public allemand du Badisches Staatstheater, nouveau partenaire pérennisant le Festival Premières créé par Le Maillon et le TNS. Jan Linders, directeur de la section Théâtre de l’institution allemande se réjouit de constater qu’au « moment des célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale, une belle coopération transfrontalière comme celle-ci ait remplacé les bombes d’alors. Nos structures de part et d’autre du Rhin se doivent d’aider la mobilité de la jeune création dont le festival est un défenseur important. » Et Barbara Engelhardt, responsable artistique de la programmation, de louer la « force de l’engagement de nos trois théâtres dans un contexte européen qui voit de nombreux pays stopper tout soutien à la création émergeante comme les Pays-Bas ou la Hongrie. » Après Kornél Mundruczó, Sanja Mitrović ou encore Marta Górnicka1, artistes révélés durant Premières qui furent par la suite programmés dans les saisons du TNS et du Maillon, les organisateurs poursuivent cet accompagnement. Fabrice Murgia (édition 2010) sera ainsi à l’affiche du Maillon en décembre 2014 avec Daral Shaga (créé au Festival d’Avignon du 21 au 27 juillet), Matthieu Roy2 (édition 2009) présentera Martyr de Marius von Mayenburg, au TNS début 2015, et Dániel D. Kovács – dont vous pourrez découvrir Reflex, les 7 et 8 juin au TNS – fera l’ouverture de la saison 2015-16 du Badisches Staatstheater.
Urgence formelle Cette année, neuf spectacles venus de huit pays (Allemagne, Belgique, Finlande, France, Hongrie, Italie, Lettonie et Suisse) sont réunis. S’y dévoilent la construction d’un langage de plateau issu d’une urgence formelle destinée à atteindre un public soumis à des bouleversements sociaux touchants toute l’Europe : des questions identitaires mais aussi une certaine « déception de cette génération qui a grandit avec une promesse de démocratie et d’évolution progressiste des libertés et des droits, forcée de constater le retour d’un populisme politique qui n’est plus communiste, mais plutôt de droite ultra-radicale », assène Barbara Engelhardt. Ainsi, la polonaise Ewelina Marciniak (Amatorki) s’inspire des Amantes, roman de Jelinek marqué par les carcans sociaux des années 1970, pour conter la violence de la désillusion actuelle des femmes, toujours cantonnées à des rôles secondaires. Le monde se débat aussi à partir d’événements historiques passés : dans Legionnaires, a discussion with fight, le collectif réuni autour de Valters Sīlis se penche sur le sort réservé aux anciens soldats lettons enrôlés de force dans l’Armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale qui s’enfuirent en Suède à la fin du conflit pour échapper aux représailles de l’URSS, dominant leur pays d’origine. Dans une narration à épisodes où sont réexposés les arguments de l’époque ayant conduit à la demande d’extradition des anciens soldats, sont questionnés les manipulations politiques visant à purger les “traitres” mais aussi les processus de décision entraînant la répression politique et la désintégration orchestrée de la solidarité nationale en
désignant un sous-groupe comme étranger. Un écho direct aux Malgrés-nous comme aux événements déchirant actuellement l’Ukraine. L’Autre Dans cette lignée, Dániel D. Kovács, dans un travail mélangeant corporalité, énergie et chant revient sur les internements politiques en asile psychiatrique dans la Hongrie de 1956. Dans Reflex, règne une suspicion de tous les instants sur le plateau, nous rappelant que ce types de sanctions pernicieuses a encore cours de nos jours. Bien ancré dans son époque, le théâtre questionne aussi la vaine quête du bonheur parfait (What the hell is happening ? de Codice Ivan) dans une savoureuse agit-prop performative, le rapport à la misère et à la prise en compte de la précarité (Dehors d’Antoine Laubin), mais aussi la dissolution des liens familiaux (Past is présent) malgré la surabondance de moyens de communication qui nous entourent. Point de départ de cette pièce, les vidéos familiales d’un documentariste dont Corinne Maier s’empare pour réfléchir sur les fondements de ce qui unit la famille au XXIe siècle : valeurs, culture, géographie…
Manque d’air Seul spectacle français invité, En Chaque homme il y en a deux qui dansent de Vilma Pitrinaite (ancienne élève passée par l’école du TNS) et Thomas Pondevie (élève dramaturge diplômé en juin), reflète un travail sensible de collage de matériaux variés pour trois comédiens. Une confrontation poétique et difficile au Lac des Cygnes (seule Vilma est une véritable danseuse) avant d’entrer dans une réécriture d’Oxygène, pièce réaliste, violente et sordide de Viripaev. Au meurtre du cygne noir succède celui de la mariée par son conjoint, d’un bon coup de pelle avant de fuir en train avec son amante en se shootant pour atteindre des mondes parallèles. Un montage « où les trois comédiens doivent se battre pour avoir les bons rôles dans la pièce qui n’en contient que deux », explique Thomas Pondevie. « Un travail concret et sans naïveté, dans lequel il nous importe de donner corps plus que d’incarner. Une traversée de fictions où l’on sentirait la fatigue des précédentes », un road-trip finissant dans un champ d’absinthe, un amour disparaissant au fond d’un lac, une quête d’absolu, entre liberté et amour fou.
Premières joue un rôle fondamental dans un contexte européen qui voit de nombreux pays stopper tout soutien à la création émergeante
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Été cour, été jardin
confessions intimes En juillet et en août, les Taps consacrent une programmation éclectique à l’expression musicale. Été cour, été jardin accueille des artistes aux horizons variés, autant d’échappées belles inattendues. Zoom sur deux spectacles poétiques alliant délicatement les mots et les notes.
La harpiste Anja Linder © José Antenat
Par Philippine Brucher
Secrets, au Taps Scala, mercredi 30 juillet à 20h30 La Confession d’un enfant du siècle, au Taps Scala, lundi 18 août à 20h30 www.taps-strasbourg.eu
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Le comédien Nathanaël Kahn © Laetitia Tomassi
«C
’est une erreur de croire qu’une femme peut garder un secret. Elles le peuvent, mais elles s’y mettent à plusieurs. » Visionnaire, Sacha Guitry ? Elles sont en tout cas trois à créer le spectacle musical Secrets, à se partager l’affiche en confirmant joliment l’assertion. « Ce sont des confessions féminines faites au public, des secrets de femmes » explique la harpiste Anja Linder. Avec elle, la soprano Marion Tassou et l’actrice Nathalie Bach accordent
leurs violons pour raconter le déroulement de la journée d’une jeune fille, tel un écho à toute une vie. C’est à l’heure bleue (« une heure incertaine, une heure entre deux », chantait Françoise Hardy) qu’elles parlent d’enfants, d’infidélité, d’amour et de mort, des thèmes universels dont l’infinie possibilité d’exploration permet au trio de s’exprimer avec force et délicatesse. Sans mièvrerie, la comédienne pose son phrasé rythmé sur des extraits d’Un bonheur parfait roman de James Salter paru
musique pour tous
Ma Robe est suspendue là-bas © Arnaud Hembert
Été cour, été jardin offre une grande diversité de spectacles pour petits et grands. Le 23 juillet, le Taps Scala propose Danse à quatre mains ! avec Lara Erbès et Luc Benoît au piano. Les complices donnent (entre autres) une interprétation virevoltante des danses de Dvořák, Brahms ou Tchaïkovski. Sur la même scène, le comédien Alain Moussay ressuscite les vers enflammés de Rimbaud par une lecture musicale d’Une Saison en enfer résolument moderne (le 29). Deux jours après au Taps Gare, la compagnie Les Yeux Comme des Hublots présente aux enfants Ma Robe est suspendue là-bas, l’histoire de Garance, fillette dont la grand-mère vient de mourir. Le spectacle, au décor inspiré de l’œuvre douloureuse de Frida Kahlo, montre avec finesse comment elle retrouve le plaisir de vivre. Le 1er août au Taps Scala, le concert TikaTika embarque ses spectateurs pour un voyage imaginaire et visuel au cœur des musiques du monde. Le 6 enfin, l’accordéoniste Élodie Soulard et la violoncelliste Olivia Gay forment Un Duo insolite d’une rare richesse sonore, offrant aux mélomanes une promenade dans les répertoires de Schumann, Villa-Lobos, Rachmaninov, Piazzolla et Popper. À Strasbourg, aux Taps Scala et Taps Gare-Laiterie, du 11 juillet au 14 août (entrée libre dans la limite des places disponibles). Réservation à la Boutique Culture au 03 88 23 84 65 www.strasbourg.eu — www.taps-strasbourg.eu
en 1975. Assassiné à sa sortie par une critique pudibonde, il « est fait pour être lu dans sa chambre, pas sur une scène », rappelle Anja Linder « ce qui justifie le titre du spectacle ». La musicienne en fauteuil met son extrême sensibilité au service des mots, jouant d’un instrument inédit conçu spécialement pour elle : l’Anjamatic, première harpe au système électropneumatique qui fonctionne sans pédale. Le répertoire mêle Les Berceaux ou Le Secret de Fauré à Tailleferre et Chopin. Michel Legrand aussi est à l’honneur, avec la Chanson de Delphine à Lancien, des Demoiselles de Rochefort. La charismatique Marion Tassou, elle, déploie sa voix enivrante tout au long d’une sélection qui traverse les époques pour servir au mieux les sentiments du texte. « Marion a beau se donner totalement, elle dégage un certain mystère que je n’ai pas, je suis plus spontanée. Mais on se complète » note Anja. Elle résume : « Le texte est au service de la musique et inversement, les deux se répondent, se renforcent, se transcendent. »
L’histoire d’un mec
Au mois d’août, le Théâtre à l’Ancre présente une lecture musicale, l’occasion pour la comédienne Marie-José Kahn de mettre en scène son propre fils, Nathanaël. Ancien étudiant du Cours Florent, le jeune homme se fait le porte-parole d’Alfred de Musset avec la lecture de La Confession d’un enfant du siècle. Publié en 1836, l’unique roman de celui qui aima
passionnément George Sand est d’une exhaustivité qu’il a plu aux deux artistes d’aborder. C’est avant tout un texte engagé, où l’auteur aborde les tracas qui troublent la jeunesse de la Restauration : en perte de repères, sans idéaux ni raisons de se battre, elle a grandi après l’exaltation des batailles napoléoniennes et fait face à l’ennui et au cynisme. En proie au “mal du siècle”, elle se noie dans la débauche et les vaines jouissances. Selon Marie-José Kahn, le propos de Musset est « autant politique et sociologique que personnel ; il écrit sur une époque où la France est dominée par la raison, mortifère car elle dénie, au monde et à l’homme, tout au-delà. ». Et d’ajouter : « Nous proposons un parallèle entre ce constat et le matérialisme dominant de notre époque. » Dans une mise en scène sobre, Nathanaël évolue parmi les pupitres et le public en récitant son texte avec passion. « Amoureux depuis longtemps de cette langue, j’ai voulu la faire résonner de la manière la plus simple et la plus directe possible, l’idée étant de faire ressentir plutôt que de représenter », nuance-t-il. C’est ici qu’intervient le talent de Lisa Erbès, violoncelliste habitée dont les compositions inédites sont distillées subtilement tout au long de la représentation. Le jeune comédien résume : « De la trahison au désespoir et de la débauche à la rédemption, le récit permet au spectacle, entre ironie et lucidité, de progresser jusqu’au point culminant de l’émotion. »
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THÉÂTRE
ces gens-là Après sa belle tournée fluviale en péniche à l’été 20121, le collectif Notre Cairn – fédéré autour d’anciens élèves de l’École du TNS2 – reprend la route avec un chapiteau itinérant pour jouer, de l’Alsace à la Lorraine, La Noce de Brecht.
Par Thomas Flagel
En tournée sous chapiteau en Alsace et en Moselle, à Schiltigheim (15 et 16/07), à Mulhouse (18 et 19/07), à Xouaxange (21/07), au festival de Phalsbourg (du 25 au 27/07), à Eschau (31/07), à Waldersbach (02/08), à Ribeauvillé (4 et 5/08), à Colmar (7 et 8/08), à Kunheim (10/08) et à Strasbourg du (15 au 17/08) 06 85 47 92 65 resa.lanoce@gmail.com http://lagrandroute.blogspot.fr
1 Lire À corps et à flot autour de Sur la grand-route de Tchekhov dans Poly n°150 ou sur www.poly.fr 2 Issus du groupe 39, diplômé en 2011, ces comédiens, metteurs en scène, scénographes, costumiers et régisseurs ont ancré leur compagnie en Alsace
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h qu’ils sont beaux ces descendants des “Cadets” du Théâtre national de Strasbourg – dans les années 1950, les élèves de l’école montaient des pièces itinérantes qu’ils jouaient dans les villages. Sortir des salles, rencontrer des publics inhabituels, prouver que le théâtre de texte peut aussi être populaire… La nouvelle génération de théâtreux dont est issu le collectif Notre Cairn s’inscrit sur un territoire sans choisir la facilité, se lançant dans l’aventure du montage et démontage d’une immense tente rectangulaire et de son gradin de 70 places de villes en villages, tout l’été. En résidence sur la place de l’Hôtel de Ville de Schiltigheim, ils créent la chaotique Noce de Bertolt Brecht sous l’impulsion de Malvina Morisseau, tombée « sous le charme de cette pièce de jeunesse évoquant la rudesse et la complexité des liens familiaux ». Un théâtre de « l’ici et du maintenant dans lequel Brecht capte avec une incroyable acuité le désordre du monde et la manière dont la petite bourgeoisie de l’après Première Guerre mondiale vit, fabrique des liens et reconstruit une famille sur les ruines de l’Empire », poursuit-elle. La pièce dure exactement le temps du récit, une petite heure de banquet avec peu d’invités où se multiplient, dans une ironie mordante, tensions entre les êtres, petites rancœurs, sombres jalousies et grandes aspirations. Tout y est sale et étrange : Brecht capte la gangue sociale engluant chacun sous le poids du regard critique des autres. Inévitablement le vernis de la bienséance craquellera, les corps s’entrechoquant dans un élan libérateur dès que l’occasion se présente pour
une danse endiablée. Les invités de cette noce sont « autant de miroirs les uns des autres, de trajectoires promises comme le couple d’amis, marié depuis sept ans, représentant ce que deviendront peut-être les jeunes époux. À l’inverse, la sœur de la mariée et le jeune homme – fils d’ouvrier, très proche de ce que devait être Brecht lui-même – sont des préhippies, refusant le carcan social qu’on leur impose. » Une immense bâche rouge recouvre la scène du sol au plafond. Un décor en écho à l’expressionnisme de l’époque dans lequel la metteuse en scène choisit la frontalité, les personnages ne pouvant se regarder sans le risque d’exploser, enfermés dans leur criante solitude, jusqu’à ce que tout s’écroule…
parfum de femme En adaptant le roman Blonde de Joyce Carol Oates consacré à Marilyn Monroe, John Arnold fait revivre la grande époque d’Hollywood. Dans Norma Jean, il dévoile, derrière l’icône sexuelle, une femme dont la vie n’a été que la quête désespérée d’un peu d’amour. Par Dorothée Lachmann Photo de Philippe Bellamy
À Besançon, au Centre dramatique national, du 11 au 13 juin 03 81 88 55 11 www.cdn-besancon.fr
«J
e ne crois pas avoir jamais éprouvé des sensations aussi intenses qu’à la lecture du roman-fleuve de Joyce Carol Oates, il y a trois ans. Le livre m'a littéralement aspiré, englouti et a été mon compagnon de nuit » explique John Arnold. Le metteur en scène n’a alors plus qu’une idée en tête : porter ce texte à la scène et le partager avec un public. Devant un pavé de plus de mille pages, le défi était de taille. Il a pris le parti de s’éloigner légèrement du roman pour se nourrir d’autres sources : les interviews de Marilyn, les rapports d’autopsie, ceux du FBI, de la police de Los Angeles, mais aussi le livre de Don Wolfe qui soutient la thèse de l’assassinat de la star par le clan Kennedy. Au final, l’histoire se raconte au présent, ressuscitant tout un monde, celui d’Hollywood, où l’on croise Joe DiMaggio, Arthur Miller, John Kennedy, Darryl Zanuck « Au-delà de la vie de Norma Jean Baker “ alias Marilyn Monroe ”, c’est surtout la convocation d’un rêve, celui d’une vie et des promesses qu’elle recèle », souligne John Arnold. Le fameux rêve américain donne lieu à cette « comédie carnivore comme un conte moderne. C’est l’histoire de Cendrillon revue et visitée par Martin Scorsese qui se situe dans un pays étrange, où, si les citrouilles se transforment en carrosses, elles carburent au whisky et
à la vodka et laissent dans leur sillage des traînées de cocaïne. C’est l’histoire de la rencontre entre une névrose et la société de consommation. » Des années 1930 au début des sixties, Norma Jean retrace le parcours hors du commun d’une petite fille née de père inconnu dans une famille à la limite de la folie, son combat acharné dès l’enfance pour survivre et donner un sens à son existence, sa quête assoiffée d’amour rendue vaine par son statut d’icône sexuelle, puis l’enfermement dans la cage de la gloire. Un parcours d’étoile filante, trop belle, trop brillante, trop fragile. Pour incarner ce tragique conte de fée, cinq actrices et sept acteurs jouent des partitions construites sur le principe des poupées russes, chacune étant le reflet d’un caractère, d’une pensée, d’un désir se déclinant à travers plusieurs rôles. Clins d’œil au cinéma et à la comédie musicale, quelques scènes chantées et dansées jalonnent ce spectacle au rythme ébouriffant. Avec une sobriété de moyens, John Arnold laisse toute la place aux êtres de chair et de sang qui ont participé de près ou de loin à bâtir un mythe enchanteur et effroyable. Au milieu de tous, Blonde, bouleversante héroïne, pleure et rit aux éclats.
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l’épique de l’intime Après la France et la Belgique, Vincent Goethals conclut sa trilogie francophone en mettant à l’honneur le Québec. À Bussang, la nouvelle saison estivale du Théâtre du Peuple donne la parole à la langue délicate de Carole Fréchette.
Par Dorothée Lachmann Photo de Michal Batory
À Bussang, au Théâtre du Peuple, du 12 juillet au 23 août 03 29 61 62 47 www.theatredupeuple.com
U
ne auteure de l’intime pour écrire la traditionnelle grande fresque épique des après-midi estivales de Bussang. Il est comme ça, Vincent Goethals, aimant voir ce qui se cache à contre-courant. Quitte à étonner Carole Fréchette elle-même en lui faisant cette improbable commande d’écriture si éloignée de son univers habituel. Avec Small Talk, on se retrouve donc dans « l’épique de l’intime ». Il fallait oser l’inventer, voilà qui est fait. Intraduisible en français, le small talk pourrait être quelque chose comme l’art de parler de la pluie et du beau temps pour entrer en contact avec les gens. Un art pour lequel Justine, l’héroïne de la pièce, n’a aucun talent. Tout juste sortie de l’adolescence, elle est paralysée par la parole, incapable de nouer des relations. Enfermée dans son silence en public, elle attend d’être seule pour déverser tous les mots qui s’accumulent en elle. « Ces moments de monologue sont très fréchettiens. On retrouve sa langue liquide, ses mots qui coulent », souligne Vincent Goethals. Excellant dans la peinture des rapports délicats entre femmes et hommes, Carole Fréchette s’amuse ici à créer une foule de personnages hauts en couleur qui, tous, ont un problème avec le langage : la mère aphasique, le père taciturne, le frère bavard, la belle-
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mère muette. Handicapée sociale, Justine va décider de se prendre en main et de partir à la conquête du dialogue grâce aux conseils d’une experte en échanges conversationnels. Au long de ce parcours, elle va traverser toutes les étapes : audace, découragement, progrès, échecs, rechutes… « Ce qui fait la spécificité du théâtre québécois, c’est cet art de traiter à la fois des sujets très profonds et très quotidiens », estime le metteur en scène. Composée de scènes courtes qui se déroulent dans des lieux différents, la pièce réunit douze comédiens amateurs et trois acteurs professionnels, français, belge et québécois. De quoi entendre réunis les trois accents qui composent la trilogie francophone initiée par Vincent Goethals à son arrivée au Théâtre du Peuple. Sa scénographie, il l’a imaginée peuplée de paravents qui vont ouvrir « un petit bout de la lorgnette » pour chacun des lieux de la pièce. « Le piège serait de partir dans des décors réalistes. Je préfère donner des codes. Dans un univers neutre, plutôt gris, chaque paravent va dévoiler un monde de couleurs vives, un peu à la Jacques Demy. » L’itinéraire chaotique de Justine finira par croiser la trajectoire de Timothée, un jeune homme désespéré. L’art de la conversation prendra alors une autre dimension...
Un été fantastique ! LE MOTEUR DE RECHERCHE D E L A C U LT U R E
LE MOTEUR DE RECHERCHE D E L A C U LT U R E
agenda • 2014
Alsace, Bade-Wurtemberg, Bâle, Franche-Comté, Lorraine, Luxembourg _ hors série
Les Eurockéennes © Stéphanie Durbic
FESTIVALS DE L’ÉTÉ
décibel, ma belle Beats qui tapent forts ou musiques issues de la sono mondiale ? Soul US old school ou mélopées pop actuelles ? Stars internationales (de Neil Young à Stromae, en passant par Pixies) ou artistes en devenir (les anglais de Temples ou Cotton Claw du côté de chez nous) ? Les festivals d’été, tour d’horizon et sélection. Par Emmanuel Dosda
Temples © James Loveday
Vrombissements électroïdes et beats taillés comme du silex sont ses marques de fabrique. Certes, Skrillex (samedis 28 juin à Rock a Field et 5 juillet aux Eurockéennes) n’invente pas le fil à couper le beurre et ne fait pas dans la dentelle : il crée une musique hyper percutante, des sonorités Grammy Awardisées et des dirty vibes déconstruites qui plaisent aux jeunes gens habillés en gothique new generation avec des coupes improbables. Ses spectacles, à grand renfort de vidéos et de lights, sont autant de colossales cérémonies, entre noirceur dark wave et soleil ragga. Autre égérie des kids, mais aussi des plus de 77 ans : Stromae (vendredi 4 juillet aux Eurocks). Le maestro belge, auteur de Moules Frites (morceau qui parle… des rapports non protégés) évoque des sujets actuels et universels : le racisme, le père absent, les réseaux sociaux qui rendent marteau, la maladie (Quand c’est, sur le cancer), etc. Est-ce la raison de son succès ? Sa sympathique tête de jeune premier, lisse comme les pages des magazines, n’y est pas étrangère. Les anglais de Temples (vendredi 4 juillet aux Eurocks) sont nettement moins célèbres (le monde est trop injuste…), mais ils mériteraient une standing ovation tant leur compos psychédéliques sont magnifiques. La relève de Tame Impala est déjà assurée, avec eux, mais aussi le duo australien Jagwar Ma (samedi 5 juillet aux Eurocks), deux groupes fricotant ensemble et jouant dans la même division, des effluves sixties plein le nez.
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Poly L'agenda de l'été 14
FESTIVALS DE L’ÉTÉ
no format Pour la troisième fois, Metz organise Musiques Hors Format, série de concerts – gratuits ! – partout en ville. Entretien avec Nicolas Tochet, coordinateur d’une programmation mêlant artistes pointus et mainstream de qualité.
Sur des places, dans un parking souterrain, dans un appart ou sur un toit… L’idée est d’occuper toute la ville et de sensibiliser le public à l’ouverture prochaine de la BAM, nouvelle salle de concert qui ouvrira ses portes fin septembre ? Oui, le festival préfigure les trois axes de programmation de la BAM : des artistes confirmés, des groupes plus confidentiels et des locaux. Mais ça n’est pas parce que la BAM arrive que la musique ne doit plus exister ailleurs en ville. Tout Metz va résonner durant ce festival où tous les formats possibles de concert seront mis en avant. Il y aura même des formes croisées avec de la danse. Le folk de The Yokel, la synth pop d’And We Shelter, la new wave francophone de Grand Blanc, etc. Le
Seun Kuti © Johann Sauty
L’an passé, vous avez convié Sébastien Tellier à chanter en toge son amour pour les Pépitos bleus, place de la République : osé comme choix… À côté d’artistes comme Tellier, nous avions des gens comme Orelsan ! Cette année, Morcheeba fera le consensus. C’est important d’attirer le public avec des “locomotives” et de leur faire découvrir Frànçois & the Atlas Mountains (voir Poly n°167) ou les locaux Grand Blanc.
festival permet de faire le focus sur une scène rock messine talentueuse et en pleine effervescence… Derrière Chapelier Fou (lire Poly n°148) ou Cascadeur (voir Poly n°162), il y a un vrai renouvellement ! C’est important de les faire participer au festival car ces jeunes groupes commencent eux aussi à connaître un écho au niveau national. Musiques Hors Format, à Metz, dans divers lieux (aux Trinitaires, place de la République…), du 21 au 29 juin, avec Cascadeur, Yuksek, And We Shelter (lire chronique page 18), Frànçois & the Atlas Mountains, Seun Kuti & Egypt 80 ou Cape Town Effects www.metz.fr
c’est dans les
Neil Young
vieux pots…
Ils ne sont pas de première jeunesse, mais nous servent encore de bonnes soupes. Leur ainé à tous ? Neil Young (vendredi 8 août à La Foire aux Vins d’Alsace), avec 45 ans de carrière musicale, des tonnes de disques, des heures incalculables de route, de très nombreux disciples et toute une armée de fidèles, heureux de retrouver l’auteur du mythique Harvest. Après le folk boisé, la soul authentique avec papy Charles Bradley et mamy Sharon Jones qui partageront la scène (vendredi 4 juillet aux Eurocks), lors d’un plateau dédié au label Daptone Records. Un beau moment cuivré à
vivre sur la plage du lac du Malsaucy. Moins classos que les artistes de l’écurie Daptone, mais pièces maîtresses de l’histoire du rock : les Pixies (vendredi 4 juillet aux Eurocks). Black is back sur les planches belfortaines, un nouvel album dans la poche, dix ans après la dernière prestation eurockéenne du groupe. Seul hic : Kim Deal n’est plus de la partie. Autre légende interplanétaire (dimanche 6 juillet aux Eurocks) : Robert Plant et ses Sensational Space Shifters. L’ex-Led Zep’ nous convie à un voyage rock en ballon, avec un passage obligé au-dessus de l’Afrique, continent qui ne cesse de l’inspirer. Poly L'agenda de l'été 14
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© The Glint
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les 4 fantastiques Comme C2C et les apôtres, ils sont alignés derrière une longue table, prêchant la bonne parole electro hip-hop. Questions à Lilea Narrative, porte parole du quartet bisontin Cotton Claw, groupe de beatmakers qui donne des coups de griffes tapageurs. Chaque membre du groupe a un projet perso en parallèle. Cotton Claw est-il l’addition du travail de Lilea Narrative, Zerolex, Zo aka La Chauve-souris et YoggyOne ? Oui et non. La musique de Cotton Claw reflète la personnalité de chacun, mais nous allons, en collectif, dans une direction différente, vers un son propre : plus club que ce que nous développons en solo. Il ne s’agit pas de faire du Lilea Narrative ou du Zerolex à quatre ! Être quatre vous conduit à composer des titres moins méditatifs qu’en solo, plus directs ? Oui, nous avions envie d’aller vers quelque chose de dansant, efficace, percutant et jouissif… Quelque chose à partager, de moins posé et aérien, tout en restant sensible aux mélodies. Le défi a été de s’accorder, à quatre, là-dessus. Pourquoi avoir décidé de monter un groupe ensemble ? Vous vous ennuyiez, seuls, devant vos ordis ? Cotton Claw est né d’une opportunité : j’étais artiste associé à La Rodia, salle des musiques actuelles de Besançon en 2012, et ai eu la possibilité d’inviter d’autres producteurs… qui sont vite devenus des potes. La condition était de tout jouer live, de faire comme un vrai groupe, sans guitare / basse / 32
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batterie, mais avec des machines. Nous sommes une sorte de band sur pads. Sur scène, on vous voit tripoter tout un tas de machines. C’est compliqué, techniquement, ce que vous faites ? Nous ne sommes pas dans un trip de guitar herœs modernes ! Le pad, sorte de petit sampler, est notre instrument. Nous appuyons sur des petits carrés auxquels sont assignés des sons, une ligne de basse ou une caisse claire pour composer des morceaux en direct. Il n’y a aucune boucle programmée ? Non, et si l’un d’entre nous se met à jouer un titre à 130 BPM au lieu 110, les autres doivent suivre. Nous avions envie de vivre cette sensation, cette dimension live, moins sécurisante que si on se calait sur un séquenceur. À Strasbourg, dimanche 8 juin, dans le cadre de Contre-Temps www.contre-temps.net À Mulhouse, vendredi 27 juin, dans le cadre de Bêtes de scène www.noumatrouff.fr Dusted (sortie vinyle ou digitale, avec des remixes de Kelpe, Slugabed – artiste de Ninja Tune – et Julien Mier), édité par Cascade Records www.cascaderecords.fr www.cottonclaw.com
FESTIVALS DE L’ÉTÉ
electro
Feadz © CameROscope
à gogo Cet été, les festivals sont à haute teneur en BPM. C’est traditionnel pour certains comme ContreTemps, qui convie des sommités telles que le légendaire Carl Craig de Detroit, et Bêtes de scène (Feadz d’Ed Banger ou Danger, véritable électrochoc en live), mais c’est également le cas pour d’autres : Les Eurockéeennes (Gramatik, SBTRKT, Brodinsky, Louisahhh!!!, Salut c’est cool, voir Poly n°166) ou Décibulles (Vitalic, Chinese Man…). Cet été
l’electro se fait davantage dansante que cérébrale, les programmations festivalières rendant même hommage à un genre qui s’était évaporé des grosses manifestations estivales : la house. Levez les bras en l’air et sortez les smileys avec le duo britannique Bondax, les Français de Club Cheval et le Canadien Kaytranada (samedi 5 juillet aux Eurocks) ou encore en compagnie du mythique Moodymann (vendredi 13 juin à Contre-Temps).
please mr.
postman © Gregoire Alexandre
Que celui qui n’aime pas Metronomy (vendredi 4 juillet aux Eurockéennes ; séance de rattrapage lundi 3 novembre à La Laiterie) fasse son coming out, ici et maintenant. Personne ? Difficile de trouver des détracteurs au groupe anglais qui cartonne depuis 2011 et The English Riviera, album qui a mis tout le monde d’accord, la ménagère pointilleuse et le hipster de moins de 50 ans. Dur de résister aux chansons rétro-modernes de Joseph Mount et sa bande, à des titres aussi sautillants que Love Letters qui ressuscite les B-52’s et nous réconcilie avec Michel Gondry, auteur du clip, génial. Leur dernier album, posté il y a quelques mois ? Sucré comme il faut, rond en bouche, mainstream mais pas trop(nomy), il nous fera tout l’été.
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Trois questions à Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes L’an passé, vous étiez sur quatre jours. Pourquoi être revenus à la formule initiale, avec trois jours de festival ? C’était pour les 25 ans des Eurockéennes. Nous aurions pu surfer sur le succès de cette édition – où nous avons réalisé un de nos plus gros scores – et proposer à nouveau quatre jours, mais on ne veut pas entrer dans un systématisme.
Quels sont les artistes que vous êtes le plus fier d’accueillir cet été ? Robert Plant qui n’est pas revenu aux Eurockéennes depuis 1995 où il était accompagné de Jimmy Page. Il a une manière originale de réadapter les morceaux qu’il jouait avec Led Zeppelin. La voix est toujours là et c’est peut être une des dernières fois qu’on le verra sur scène… Sinon, en découverte, je citerais Goat, collectif suédois – avec deux danseuses – qui fait une musique rock, tribale, psyché et sixties. Les Eurockéeennes, du 4 au 6 juillet, à Belfort (avec Stromae, Skrillex, The Black Keys, Pixies, Franz Ferdinand, M.I.A. ou Metronomy) www.eurockeennes.fr
Les Eurockéennes © Stéphanie Durbic
Electro pure (Hermigervill), house classique (Bondax), rock à l’ancienne (The Black Keys, The Fat White Family), hip-hop façon roots (Schoolboy Q) ou soul traditionnelle (le label Daptone) : Les Eurockéennes célèbrent un retour aux sources ? Il ne s’agit pas d’un désir de ma part de faire du old school : c’est un hasard de programmation, sorte de Tetris qui se monte petit à petit en fonction de nos découvertes. C’est vrai que des groupes comme The Fat White Family ont une
base rock très classique, avec un petit plus sulfureux. Je les ai vu au festival Austin South by Southwest au Texas et j’ai pris une claque. Le chanteur est extrême et passe une grande partie du concert dans le public !
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dance machine
Ibibio Sound Machine
Let’s dance ! Lorsqu’Eno Williams, tête pensante et hanches dandinantes d’Ibibio Sound Machine (dimanche 29 juin à Rencontres & Racines et samedi 5 juillet au Jazz Parade de Fribourg, Suisse) nous convie à la fête, impossible de résister. Dans sa belle robe colorée moulée et sur ces hauts talons perchée, la chanteuse anglo-nigériane nous entraine au bout de la nuit africaine, sur des rythmes démoniaques et des sons mêlés : highlife, percus brésiliennes, disco-punk, electro psyché, afrobeat… Entre SKIP&DIE, Konono n°1, James Brown, Fela Kuti (son fils, Seun, se produira dimanche 29 juin lors de Musiques Hors Format) et M.I.A., bad girl à retrouver en concert (samedi 5 juillet) aux Eurocks, pour un show lancé à 130 km/h sur le capot d’une bagnole roulant sur deux roues.
c’est
© Joachim Olaya et David Normant
le luth final
Bachar Mar-Khalifé (vendredi 6 juin au festival Musiques Métisses), fils de Marcel Khalifé, célèbre oudiste libanais, vit en France depuis longtemps, mais garde un orteil, un pied, un bout de cœur dans son pays natal. Ses morceaux, hymnes anti-Bachar (pas lui, l’autre) enflammés ou ballades pianistiques, font le pont entre Occident et Moyen-Orient, musique traditionnelle koweitienne (sa relecture énergique de Ya Nas qui a fait le bonheur d’électroniciens remixeurs) et chanson populaire (sa version très personnelles de Machins Choses signée Gainsbourg). Ce gars-là, c’est le Printemps arabe à lui tout seul, mariant chant posé, notes de piano frappées et beats bien placés.
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bela lugosi’s dead
Natala à Colmar, c’est, je cite l’équipe de Hiéro, « des DJs, des afters, de la pétanque, des apéro-concerts, des concerts et plein d’autres trucs chouettes », en plein air. L’originalité première de ce festival sous les arbres : les ciné-concerts. Cette année, découvrons l’« odyssée electro psychédélique » Déjà-Vu (vendredi 18 juillet), création musicale en direct sur un film réalisé live. À ne pas manquer non plus, la diffusion de Plan 9 from outer space (samedi 19 juillet), film fauché et culte (notamment pour Tim Burton) d’Ed Wood, mis en musique par Volvox Orchestra. Au programme, des sonorités SF et des effets très spéciaux, des soucoupes volantes, des extra-terrestres, des vampires sexy et même Bela Lugosi… pourtant mort au moment du tournage.
festivals : la rock-list Contre-Temps, du 5 au 15 juin, à Strasbourg (avec Carl Craig, Moodymann, Sweet Vandals ou Cotton Claw) www.contre-temps.net Jardin du Michel, du 6 au 8 juin, à Bulligny (avec Skip the Use, FFF, Method Man & Redman, Alpha Blondy ou D-Bangerz) www.jardin-du-michel.fr Musiques Métisses, du 6 au 8 juin, à Colmar (avec Summer Rebellion, Bachar Mar-Khalifé ou La Zikabilo) www.lezard.org
Musiques Hors Format, du 21 au 29 juin, à Metz (avec Cascadeur, Yuksek, Frànçois & the Atlas Mountains, Seun Kuti & Egypt 80 ou Cape Town Effects) gratuit www.metz.fr Rencontres & Racines, du 27 au
Bêtes de scène, du 27 au 29 juin, à
Mulhouse (avec Feadz, Breton, DJ Cam, Cotton Claw, Colt Silvers, voir Poly n° 140, ou Singe Chromés, voir Poly n° 166) www.noumatrouff.fr
Rock a Field, à Luxembourg, du 27 et 29 juin (avec Skrillex, Alice in Chains, Foals, Gold Panda, Interpol, The Hives ou Haim) www.rockafield.lu
Les Eurockéeennes, du 4 au 6 juillet,
à Belfort (avec Stromae, Skrillex, The Black Keys, Pixies, Franz Ferdinand, M.I.A. ou Metronomy) www.eurockeennes.fr
Décibulles, du 11 au 13 juillet, à Neuve-Église (avec Boogers, Vitalic, Morcheeba, Staff Benda Bilili, Action Beat, Chinese Man ou Ky-Mani Marley) www.decibulles.com
29 juin, à Audincourt (Doubs, avec Staff Benda Bilili, Anthony Joseph, Ibibio Sound Machine, Têtes Raides, lire Poly n°167) www.rencontres-et-racines. audincourt.com
Stimmen, du 15 juillet au 3 août, à Lörrach en Allemagne (avec Calexico, Anna Calvi, Babyshambles, The Hives ou Elton John) www.stimmen.com
Zelt Musik Festival, du 16 juillet au 8
Colmar (avec des DJs, des concerts – Snøffeltøffs… – et des ciné-concerts) www.hiero.fr
août, à Fribourg (Allemagne, avec Gregory Porter, Jeff Beck ou Youssou N’Dour) www.zmf.de 36
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Festival Natala, du 17 au 20 juillet, à
Das Fest, du 25 au 27 juillet, à Karlsruhe en Allemagne (avec The BossHoss ou Jupiter Jones) www.dasfest.net Summer Vibration reggae festival, vendredi 25 juillet, à Sélestat (avec The Gladiators, High Tone ou Max Romeo) & Rock your Brain fest, samedi 26 juillet, à Sélestat (avec Les Sheriff ou Les Wampas) www.zone51.net
Festival de la Paille, les 1er et 2 août, à
Métabief dans le Doubs (avec IAM, Carbon Airways ou Airnadette) www.festivalpaille.fr
La Foire aux vins d’Alsace, du 8 au 17 août, à Colmar (avec Neil Young and Crazy Horse, Motörhead ou –M–) www.foire-colmar.com Summerlied, du 13 au 17 août, à Ohlungen (Tri Yann, I Muvrini, Les Hopla Guys, Ny Malagasy Orkestra, ou Goran Bregović) www.summerlied.org No Logo Festival, du 13 au 15 août, aux Forges de Fraisans (Jura, avec Patrice, Jimmy Cliff ou LKJ) www.nologofestival.fr
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mosaïque rythmique Une chose est sûre, à l’Est, le jazz est bien vivant. Les festivals de l’été le prouvent cette année encore en conviant des artistes venus du monde entier à partager leur amour pour cette musique. Par Philippine Brucher
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L
e sommet de l’Olympe se presse sur la scène du Jazz Open de Stuttgart. Il y a d’abord Herbie Hancock & Wayne Shorter, respectivement pianiste et saxophoniste du monstre sacré Miles Davis venus former un duo légendaire. Mais aussi l’infatigable irlandais Van Morrison, dont le temps n’altère ni la voix ni la passion, Jeff Beck, le pionnier de la guitare électrique qui inspira Jimi Hendrix et le plus jeune, Jamie Cullum, véritable boule d’énergie aux lives survitaminés. La relève se tient Au Grès du Jazz avec Keziah Jones, bluesman sorcier chantre du blufunk, le style qu’il a créé, et l’ultra prometteur Gregory Porter, fils spirituel autoproclamé de Nat King Cole, qui joue les morceaux de Liquid Spirit, son opus signé sur le mythique label Blue Note. Les sonorités cubaines de Yo, album solaire de Roberto Fonseca, pianiste (entre autres casquettes) du cultissime Buena Vista Social Club, viennent, elles, (sur)chauffer l’été à La Petite Pierre. Chaleur orientale cette fois : récompensé aux Victoires de la Musique en février, l’immense Ibrahim Maalouf s’arrête à Wolfi Jazz avec Illusions, un cinquième album ensorcelant. Le trublion français Sanseverino prête ses bons mots et sa gouaille au jazz manouche du Trio Rosenberg pour un moment de franche camaraderie tandis que sur la même scène, le tourangeau Ben l’Oncle Soul s’associe aux californiens de Monophonics et produit une soul mâtinée de funk plutôt jouissive. Au festival Météo de Mulhouse, c’est
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le “maître-souffleur britannique” Paul Dunmall, saxophoniste culte du jazz-band Mujician GB qui tient le haut du pavé en réunissant un quartet de quatre improvisateurs parmi les plus respectés d’Europe : Paul Rogers, contrebassiste, le compatriote Mark Sanders, batteur, et Hasse Poulsen, guitariste danois. Quartet encore avec Daniel Humair qui présente Sweet & Sour sur la scène du festival Jazz dans les Vallées, entouré de musiciens de la jeune garde parisienne, prouvant une fois de plus son influence dans l’histoire de la batterie moderne.
Cure de jouvence
Tous les passionnés le diront, le jazz s’aborde sans préjugés, il faut accepter de se laisser surprendre. C’est une musique vivante, que ses multiples talents régénèrent en permanence. En juin, pour sa 33e édition, le Festival Jazz et Musique Improvisée en Franche-Comté s’attaque au cinéma et se démarque par une création d’Art Zoyd autour de Vampyr, film de Carl Theodor Dreyer. Figure de proue de l’avant-garde free, le groupe fuit la routine musicale depuis sa fondation en 1969. La programmation est riche en découvertes comme le trio Split Second ou le duo Hervé Gudin / Xavier Quérel. À Wissembourg, Ramp’Art Festif propose trois jours de trouvailles, avec notamment Michaël Alizon, saxophoniste et directeur de la section jazz du Conservatoire de Strasbourg
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ou l’accordéoniste Vincent Peirani qui présente Thrill Box, son premier album en tant que leader d’un groupe. Mais c’est véritablement au festival Météo que revient la palme de l’éclectisme. La scène internationale du jazz contemporain et des musiques expérimentales donne rendez-vous aux aficionados. À retenir, deux batteurs incontournables de la jeune génération : les Américains Ches Smith et Chris Corsano, passés maîtres dans l’art d’improviser. Ce dernier invite John Edwards, Virginia Genta et la saxophoniste danoise Mette Rasmussen, pour un quartet sauvage qui remodèle la free music. Le festival donne carte blanche à l’un des guitaristes les plus inventifs du moment, Julien Desprez, qui forme un trio explosif avec le platiniste eRikm et le batteur Will Guthrie dont le son électrique ultra-dense fait s’agiter les corps. La Norvège n’est pas en reste avec le Trondheim Jazz Orchestra, l’un des plus créatifs du jazz contemporain en Europe. Y figurent, entre autres, le compositeur-guitariste Kim Myr et la lunaire Jenny Hval, chanteuse dont le dernier album a fait grand bruit dans le milieu des musiques indés grâce au souffle inspiré de John Parish, le producteur de PJ Harvey (rien que ça !). Encore un peu de jeunesse, avec le duo Durio Zibethinus, dont les racines clairement jazz sont bousculées par des instruments peu orthodoxes : piano à lames, tubes PVC, magnétophones… Le jazz se réinvente à l’infini.
festivals : la jazz-list Jazz dans les Vallées, du 17 mai au 2 juillet, à Senones (88) www.scene2.org
Ramp’Art Festif, du 27 au
Jazzdor StrasbourgBerlin, du 3 au 6 juin, au Kes-
Jazz Open, du 13 au 20 juillet,
selhaus, dans la Kulturbrauerei www.jazzdor-strasbourgberlin.eu
Festival Jazz et Musique Improvisée en FrancheComté, du 23 au 28 juin, à Besançon www.aspro-impro.fr
Wolfi Jazz, du 25 au 29 juin, au Fort Kléber de Wolfisheim www.wolfijazz.com
29 juin, à Wissembourg www.relais-culturel- wissembourg.fr à Stuttgart www.jazzopen.com
Festival Météo, du 7 au 30 août, à Mulhouse www.festival-meteo.fr
Au Grès du Jazz, du 7 au 17 août, à La Petite Pierre www.augresdujazz.com
1. Ibrahim Maalouf © Denis Rouvre 2. Wayne Shorter © Robert Ascroft 3. Roberto Fonseca © CarlosPericas 4. Jamie Cullum 5. Kim Myhr & Jenny Hval © DR 6. Paul Dunmall © Pierre Chinellato
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les nuits d’été Organistes pleins de fougue, quatuors à cordes où règne une parfaite harmonie, virtuoses de l’archet ou du clavier, vedettes en herbe, as du théorbe, orchestres à l’histoire centenaire, baroque stars… Au cours de l’été, le Grand Est sera habité par les mille et une facettes de la musique classique. À la découverte des festivals qui comptent. Par Hervé Lévy
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Ombres et lumières
Que devient le Festival de Strasbourg, le plus vieux de France ? Après l’annonce d’un nouveau concept fort excitant, construit par son directeur Philippe Olivier et d’un programme de haute tenue fait de concerts se répondant les uns les autres, il a subi une cure d’amaigrissement suite à des turbulences internes – nous y reviendrons dans un pro-
chain numéro – ne conservant que quinze concerts sur les trente-trois initialement prévus… Demeurent de somptueux éclats que le mélomane aurait tort de bouder. Au nombre de ceux-ci figurent le concert de la Dresdner Philharmonie célébrant le 150e anniversaire de Richard Strauss (9 juin) et la venue de l’immense pianiste Krystian Zimerman pour un récital Beethoven (10 juin), une soirée d’autant plus indispensable que le virtuose, contrairement à la tendance actuelle, a choisi de ne faire que de rares apparitions sur scène chaque saison. Autres pépites, les crépitements baroques de Sir John Eliot Gardiner pour un programme Bach / Rameau / Haendel (11 juin) ou la folie organistique, entre cool attitude, rigueur classique et tempête sonore de Cameron Carpenter (12 juin) qui avait déjà fait souffler un vent de folie sur le Festspielhaus de Baden-Baden, il y a quelques semaines. La manifestation se terminera en apothéose avec l’OPS et son directeur musical Marko Letonja dans la Faust-Symphonie de Liszt (15 juin), une plongée au plus profond de l’esprit de chaque protagoniste du mythe qui s’achève par un chœur final en forme de rédemption et de transfiguration. En espérant que le Festival, lui aussi, trouve l’apaisement dans les années à venir…
Cheminements chambristes
Parmi les nombreux événements dédiés à la musique de chambre, le Festival de Wissembourg – qui fête son dixième anniversaire – annonce de belles aventures avec 22 concerts (contre cinq en 2005 !), poursuivant son compagnonnage avec le pianiste et compositeur Nikita Mndoyants (dont sera créée la Suite pour deux pianos, le 20 août). Notre coup de cœur ? Un programme intégralement consacré au rare compositeur tchèque Josef Suk qui était l’élève de Dvořák, par le Quatuor Zemlinsky (1er septembre). Également en Alsace, Musicalta, à la fois festival au sens traditionnel du terme et “académie classique”, où viennent se perfectionner des étudiants du monde entier propose une amusante promenade vocale de Bach au Beatles (3 août) et de
vendredi, c’est permis ! La Dolce maniera © Anil Eraslan
Les Vendredis de Saint-Pierre-le-Jeune est un attachant festival qui, chaque vendredi de l’été, fait vivre une des plus belles églises de Strasbourg. Au menu, des visites guidées, une rencontre avec Marko Letonja, directeur musical de l’OPS sur le métier de chef d’orchestre (4 juillet) ou encore la création mondiale de Lettura d’Andrea Sarto, compositeur italien qui fut notamment l’élève d’Ivan Fedele (18 juillet). Notre coup de cœur ? Le concert de l’ensemble vocal virtuose, rigoureux et inspiré, La Dolce maniera qui présentera des madrigaux de Carlo Gesualdo (25 juillet). À Strasbourg, en l’Église Saint-Pierre-le-Jeune, du 4 juillet 29 août www.saintpierrelejeune.org
Légende des photos 1. La Philharmonie de Dresde, présente au Festival de Strasbourg © Marco Borggreve 2. Festival international de Colmar © Bernard Fruhinsholz 3. Vladimir Spivakov, directeur artistique du Festival international de Colmar Poly L'agenda de l'été 14
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ans la région, l’épopée musicale la plus excitante de l’été se déroule à nouveau dans le chef-lieu du HautRhin avec un Festival international de Colmar particulièrement dense. Aux manettes de l’événement, Vladimir Spivakov a décidé de rendre hommage à son homologue et compatriote, le chef russe Evgeny Svetlanov (1928-2002), un des monstres sacrés de la direction d’orchestre au XXe siècle, qui participa au Festival de 1992 à 1995, y laissant d’impérissables souvenirs au nombre desquels figure une soirée d’anthologie avec Evgeny Kissin : on retrouvera fort logiquement ce phénomène du piano pour un récital Schubert / Scriabine (13 juillet). Outre la présence de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse (voir page 43), remarquons, dans cette 26e édition de l’événement à la tonalité très russe, celle de Denis Matsuev. Aujourd’hui un des plus grands interprètes de Rachmaninov au monde, cet Hercule du clavier qui sait entrer au plus profond de l’instrument pour en extraire une moelle délicate interprétera la Rhapsodie sur un thème de Paganini (12 juillet). À côté de ces étoiles classiques (catégorie à laquelle appartient aussi le baryton Matthias Goerne qui chantera les poignants Kindertotenlieder de Mahler, le 10 juillet), Colmar continue à faire découvrir de jeunes talents : parmi eux, un quatuor ébouriffant de fougue, dont la violoniste Raphaëlle Moreau est sans doute une des grandes instrumentistes de l’avenir (8 juillet). De musiciens de demain il sera aussi question au Festival d’Echternach où les tout frais lauréats du Concours Reine Elisabeth seront accompagnés par l’Orchestre philharmonique du Luxembourg (17 juin).
La machine à remonter le temps
Parmi les manifestations dédiées à la musique ancienne, le Festival de Ribeauvillé propose, à l’automne, un alléchant programme avec notamment Les Talens Lyriques de Christophe Rousset (28 septembre), tandis que le lorrain
Festival des abbayes invite à un périple entre France et Saint Empire (1648-1914), livrant une réflexion sur les liens entre deux cultures à travers des concerts thématisés : Jacques Mercier et l’Orchestre national de lorraine nous entraînent ainsi sur les traces des “semeurs d’Europe” que furent Mozart et Gouvy (28 juin à Moyenmoutier). Enfin, Froville a une fois encore réuni un plateau relevé avec notamment William Christie et Les Arts Florissants (4 juillet) et Jordi Savall (2 juillet). Autre référence présente dans l’église romane à la parfaite acoustique, Jean-Christophe Spinosi et l’Ensemble Matheus (13 juillet) ont imaginé un concert autour de la trompette avec des pages étincelantes de Vivaldi et Telemann. Pour sa part, le Festival de musique du Haut-Jura invite à se pencher sur l’esprit italien dans la musique baroque. La Cappella Mediterranea nous fera notamment découvrir le rare Diluvio universale de Michelangelo Falvetti (15 juin). Enfin, l’été ne serait pas l’été sans les traditionnels festivals alsaciens qui mettent l’orgue en pleine lumière. À Masevaux qui prend pour thème Lumières éternelles on entendra, en ouverture, The Blenheim Singers et The International Baroque Players pour le Messie de Haendel (20 juillet) tandis que le Festival des orgues d’Alsace se concentre sur la musique sacrée…
en très bons thermes avec
rossini
© Patrick Pfeiffer
FESTIVALS DE L’ÉTÉ
nombreuses cartes blanches aux étudiants du festival. Autre manifestation qui mêle concerts et master-classes, le Festival Lyrique de Montperreux accueille cette année la magique mezzo Karine Deshayes, qui fut une éblouissante Carmen à l’Opéra Bastille, pour un récital (29 juillet). Autre temps fort, un “concert vernissage” où la voix de Sylvia Vadimova rencontrera les toiles de Julien Mestik (23 juillet). Très débridées seront aussi les Nancyphonies avec la désormais traditionnelle Rave du classique (19 juillet), la présence du Quatuor Talich pour une promenade romantique en Europe centrale (11 juillet) ou encore la comédienne MarieChristine Barrault qui évoquera, avec le pianiste Hugues Leclère, l’engagement des femmes durant la Grande Guerre (17 août). Enfin, le Festival aux chandelles propose à nouveau quelques pépites en la merveilleuse Église Saint-Pierre-surl’Hâte dont un récital du pianiste Jean-Marc Luisada (21 août). Lorsque les notes rencontrent la pierre…
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On le sait, the Festival Rossini se tient tous les ans à Pesaro, mais il en existe un autre, passionnant, dans la cité thermale de Bad Wildbad. Parce qu’il y avait pris les eaux en 1856, les organisateurs ont eu l’idée de créer une manifestation où les jeunes chanteurs pourraient faire revivre les œuvres du compositeur italien et de ses contemporains. Pour sa 26e édition, la manifestation propose le Viaggio a Reims en version intégrale (17, 24 et 26 juillet), Adelaide di Borgogna (19, 23 et 25 juillet), un opéra très peu donné et une vraie rareté, Tebaldo e Isolina de Francesco Morlacchi (27 juillet). Sous l’autorité du directeur musical Antonio Fogliani, opéras mis en scène alterneront avec concertantes, récitals et la traditionnelle master-class de Raúl Giménez, pépinière de talents. Un hommage sera également rendu à Adolphe Nourrit, le ténor préféré de Rossini (11 et 13 juillet). En pleine Forêt Noire, les lieux du festival côtoient le Palais thermal, formidable complexe orientaliste qui permet de se métamorphoser en mélomane curiste… À Bad Wilbad, au Königlichen Kurtheaters et dans d’autres lieux, du 10 au 27 juillet www.bad-wildbad.de/rossini
FESTIVALS DE L’ÉTÉ © Yvan Schawandascht
la femme est l’avenir de la
musique
Premier violon super-soliste de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse (voir-ci dessous), Geneviève Laurenceau a toujours eu la volonté de créer un festival sur les terres de son enfance. Mission accomplie il y a quelques années pour la virtuose alsacienne, un des plus délicats archets de la scène classique. La marque de fabrique du Festival de musique de chambre d’Obernai, où elle réunit sa “tribu artistique” ? « Créer des passerelles entre les arts, réunir différents genres de musique et y adjoindre la danse, la littérature… Ne jamais mettre de barrières. » Cette année, elle a souhaité, en neuf concerts, « rendre hommage aux femmes en faisant, par exemple, redécouvrir des compositrices » comme Pauline Viardot, à qui une soirée est dédiée (24 juillet) ou en consacrant une Promenade dans le soir (28 juillet) à
des créatrices comme Rebecca Clarke, Cécile Chaminade ou Kaija Saariaho. Sans oublier Fanny Mendelssohn (la sœur de…) dont les pièces seront accompagnées, dans un ensemble cohérent intitulé Effets de miroirs (30 juillet), par celles de Clara et Robert Schumann. Mais les femmes, nombreuses sur les scènes du festival, se font également muses et égéries. Un des instants les plus excitants de l’événement rassemblera ainsi le pianiste et improvisateur Karol Beffa et Raphael Enthoven pour une circumnavigation pleine d’émotions autour de Proust et d’Albertine (29 juillet). À Obernai, dans différents lieux, du 23 au 30 juillet 03 88 95 64 13 – www.festivalmusiqueobernai.com www.genevievelaurenceau.com
colmar, ville rose
Un des temps forts du très riche Festival international de Colmar (voir page 41) est la venue de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, une des meilleures phalanges de l’Hexagone, et de son chef, l’inspiré et virevoltant Tugan Sokhiev. Au cours d’une première soirée (3 juillet, en l’Église Saint-Matthieu), sera notamment donnée la Symphonie n°2 de Brahms que l’on pourrait comparer à la Pastorale de Beethoven. De somptueux éclairs de joie, souvent tempérés de gravité et de tristesse, parcourent l’œuvre. Dans le second concert (4 juillet en l’Église Saint-Matthieu) nous attend un programme Berlioz / Saint-Saëns / Rimski-Korsakov (avec le tube qu’est Shéhérazade). Quant à la violoniste super-soliste de l’Orchestre, Geneviève Laurenceau, on la retrouvera pour un récital d’une clarté et d’une élégance toutes françaises (9 juillet au Koïfhus) avec son complice, le pianiste David Bismuth. Festival international de Colmar, dans divers lieux, du 3 au 14 juillet 03 89 20 68 97 – www.festival-colmar.com
L’Orchestre national du Capitole et son Directeur musical Tugan Sokhiev © Patrice Nin
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Ars Choralis Coeln © Ordo Essen
« Ultreïa ! » Voilà le cri, celui des pèlerins de Compostelle, que la 22e édition de Voix et Route Romane nous invite à pousser, puisque le festival de musique ancienne a choisi les routes et les chemins du Moyen-Âge comme thème. On y rencontre ainsi Marco Polo, lorsqu’il revient de Chine avec Raga Virga d’Ars Choralis Coeln (29 août, Église Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg), tandis que l’Ensemble Amadis nous entraîne sur les chemins de Saint-Jacques (31 août, Église Saints-Pierre-et-Paul d’Andlau). Autres moments forts, la venue de La Peregrina pour un programme axé sur Pâques (12 septembre, Église Saint-Trophime) et le concert de clôture, Aashenayi du Canticum Novum, un voyage, à Constantinople au milieu du XVe siècle (14 septembre, Église Saint-Martin de Marmoutier). Sur la route romane d’Alsace, du 29 août au 14 septembre 03 90 41 02 01 – www.voix-romane.com
notes & mets Le Quatuor Zaïde © Marco Borggreve
FESTIVALS DE L’ÉTÉ
sur les routes
Le concept des Rencontres culturelles de Fénétrange ? Il est simple : chaque concert est accompagné d’une dégustation. Le menu s’annonce copieux avec la mezzo Sophie Koch dont le concert sera suivi d’une découverte des vins italiens (13 septembre) ou les filles incandescentes du Quatuor Zaïde (28 septembre), un des ensembles les plus intéressants aujourd’hui dont le premier violon, Charlotte Juillard, vient de rejoindre l’OPS au poste de super-soliste. À Fénétrange, à la Collégiale Saint-Rémi, du 7 août au 12 octobre 03 87 07 54 48 – www.festival-fenetrange.org
festivals : la classic-list Festival de musique du Haut-Jura du 6 au 22 juin www.festivalmusiquehautjura.com
Festival de musique de Strasbourg du 8 au 15 juin www.festival-strasbourg.com
Festival d’Echternach
jusqu’au 29 juin www.echternachfestival.lu
Festival de Froville jusqu’au 13 juillet www.festivaldefroville.com Festival des Abbayes en Lorraine du 28 juin au 29 août www.festivaldesabbayes.com
Festival international de Colmar
Festival Rossini de Bad Wilbad du 10 au 27 juillet www.bad-wildbad.de/rossini
Nancyphonies du 11 juillet au 29 août www.nancyphonies
Festival d’orgue de Masevaux du 20 juillet au 21 septembre www.festivalorguemasevaux.com Musicalta (dans le pays de Rouffach) du 22 juillet au 6 août www.musicalta.com
Festival de musique de chambre d’Obernai du 23 au 30 juillet
www.festivalmusiqueobernai.com
Festival lyrique de Montperreux
du 3 au 14 juillet www.festival-colmar.com
du 23 juillet au 3 août www.festival-montperreux.fr
Les vendredis de Saint-Pierrele-Jeune du 4 juillet 29 août
Festival de Fénétrange
www.saintpierrelejeune.org 44
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du 7 août au 12 octobre www.festival-fenetrange.org
Festival international de musique de Wissembourg
du 20 août au 7 septembre www.wissembourg-festival.com
Festival aux chandelles (à Sainte-Marie-aux-Mines), du 21 au 30 août www.festivalauxchandelles.fr
Voix et Route Romane (dans toute l’Alsace), du 29 août au 14 septembre www.voix-romane.com Festival des orgues d’Alsace à partir du 13 septembre www.festivalcallinet.fr
Festival de musique ancienne de Ribeauvillé
du 27 septembre au 26 octobre www.musiqueancienneribeauville.org
Scènes
les de l'été
le festival accueille Summer, Taraf Algar, Toukouleur Orchestra, Mountain Me… Le but ? Éveiller nos oreilles et impulser des rencontres musicales et humaines. Du 6 au 8 juin, dans divers lieux à Colmar www.lezard.org Jardin du Michel
Premières
THÉATRE Le festival co-organisé par Le Maillon, le Théâtre national de Strasbourg et le Badisches Staatstheater Karlsruhe – revient dans la capitale alsacienne pour sa neuvième édition. Les jeunes metteurs en scène européens conviés présentent un état de la création théâtrale. Du 5 au 8 juin Théâtre National de Strasbourg, au Maillon-Wacken et au TJP, à Strasbourg www.festivalpremieres.eu Green Days 2014
ÉCOLO Festival “outdoor de proximité”, Green Days – organisé par MA scène nationale – mêle musique, théâtre, danse, ciné et même gastronomie. Une manifestation à la fois grand
public et aventureuse qui rayonne partout à Montbéliard. Jusqu’au 6 juin à Montbéliard www.1314.mascenenationale.com Imagine
CITOYEN Le festival contre le racisme est articulé sur un programme de spectacles et de concerts variés avec des artistes internationaux, nationaux et régionaux qui se produisent sur trois scènes. Vendredi 6 et samedi 7 juin sur la Barfüsserplatz à Bâle (Suisse) www.imaginefestival.ch Festival de Musiques Métisses
MUSIQUES DU MONDE Entre musiques savantes et populaires, traditions et métissages originaux,
POP/ ROCK Voici venu le temps de la dixième édition du festival. Pendant trois jours pas moins de 45 projets artistiques se déploieront sur trois scènes aux caractéristiques et aux esthétiques variées. Du 6 au 8 juin à Bulligny www.jardin-du-michel.fr
Sans titre [mais poétique] #3
SPECTACLES Pour sa troisième édition, le festival met à l’honneur la poésie contemporaine sous toutes ses formes. Pendant trois jours, musique, théâtre, danse et arts visuels s’exprimeront autour de la poésie du son, de la parole, du geste et de l’image. Du 6 au 9 juin au Hall des Chars, 10 rue du Hohwald, à Strasbourg www.halldeschars.eu Festival de musique de Strasbourg
Vu © Michel Nicolas
CLASSIQUE L’édition 2014, la 76e, du plus ancien des festivals français accueille des stars de la musique classique dans un bouquet multiforme. L’Orchestre philharmonique de Strasbourg y donnera notamment la Faust-Sym-
phonie de Liszt.
Du 7 au 15 juin dans divers lieux à Strasbourg www.festival-musique-strasbourg.com Greenfield Festival
ROCK Le festival le plus rock de Suisse fête ses dix ans ! À cette occasion ont été invitées deux valeurs sûres du rock: Linkin Park et Iron Maiden. Ils vont animer cette fête d’anniversaire ! Autres guest Dropkick Murphys ou les Helvètes d’Eluveitie. Le 12 et 13 juin à Interlaken (Suisse) www.greenfieldfestival.ch Printemps du Tango
DANSE Au-delà de la danse et de la musique, pour cette deuxième édition, le festival souhaite à nouveau nous entraîner dans la culture argentine : la littérature reste ancrée dans la programmation et le cinéma fait son entrée avec courts et longs métrages. Du 12 au 15 juin à Mulhouse www.leprintempsdutango-mulhouse.fr Fundamental Monodrama Festival
SEUL Le monodrame, soit la performance d’un artiste seul sur scène, n’a pas fini de surprendre le public, le faire rire, l’émouvoir, le faire réfléchir, le révolter… Et une fois encore, la diversité et l’éclectisme seront au rendez-vous. Du 13 au 22 juin à Niederanven (Luxembourg) – www.fundamental.lu
du 12 au 14 juin
RENCONTRES AGITÉES Le festival de cirque contemporain et de formes hybrides Melting Pot, organisé du 12 au 14 juin par Les Migrateurs au Théâtre de Hautepierre (Strasbourg) convie magiciens hors pair (The Curtain of Parrhasius de Vu), acrobates (Oktobre), virtuoses du mât chinois et de la roue allemande (Clockwork des Sisters) et jongleur-bougeur de génie (fragment of a mind de Darragh McLoughlin). Le tout est agrémenté du concert de math rock des strasbourgeois de 100% CHEVALIER, pour rugir tout l’été ! // D.V.
Oktobre © Daniel Michelon
www.lesmigrateurs.eu
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Contre-Temps
ELECTRO Précurseurs et nouvelles têtes. ContreTemps, festival dédié à l’electro-groove et aux cultures urbaines, réunit diverses générations d’artistes un peu partout à Strasbourg… Avec Sweet Vandals, Moodymann, Carl Craig, Deetron ou encore Grant Nelson… Du 5 au 15 juin, dans divers lieux à Strasbourg www.contre-temps.net Heidelberger Schlossfestspiele
CLASSIQUE Au programme une production de My Fair Lady et des nombreux concerts de belle qualité dans un des plus beaux cadres de toute l’Allemagne… Du 15 juin au 2 août au Château de Heidelberg (Allemagne) www.theaterheidelberg.de Southside Festival
Du 20 au 22 juin au Take-Off Gewerbepark 157, Neuhausen ob Eck (Allemagne) www.southside.de Festival Jazz et Musique Improvisée
JAZZ À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Louis, le cadet des frères Lumière nés à Besançon, inventeurs du cinématographe. La thématique du 33e festival était toute trouvée… Au programme ciné-concerts, cinéma élargi, cinéma pour l’oreille, cartes postales sonores, performances, expositions… Du 23 au 28 juin à Besançon www.aspro-impro.fr
Wolfijazz
Jours de Danse
JAZZ Le meilleur du jazz français et international à cinq minutes de Strasbourg. Cinq jours de musique pour plus d’une quinzaine de concerts sur deux scènes, une gratuite l’après-midi et une payante le soir, en plein cœur d’un ancien Fort Militaire du XIXe siècle réhabilité.
DANSE Pour cette cinquième édition du festival Jours de danse, la compagnie Pernette invite la danse à envahir les rues de Besançon autour d’une thématique commune : celle du rapport entre le mouvement et le son.
Du 23 au 29 juin au Fort Kléber de Wolfisheim www.wolfijazz.com Rock your brain fest
POP / ROCK Retrouvez Les $heriff, accompagnés de douze mercenaires : Les Wampas, Agnostic Front, Les Sales Majestés, The Brains, The Real Mc Kenzies, Charge 69, Murphy’s Law, Misconduct, The Generators, The Black Zombie Procession et Diego Pallavas. Vendredi 27 juin aux Tanzmatten, au Quai de l’Ill, à Sélestat www.rockyourbrainfest.fr
Vendredi 27 et samedi 28 juin dans les rues de Besançon www.jdd.compagnie-pernette.com Salsa Stras Festival
DANSE Au programme Rene Alvarez Portuondo y su Cuban Combination (27 juin) et Mayito Rivera el poeta de la rumba, ex chanteur vedette du groupe légendaire Los Van Van (28 juin). Du 27 au 29 juin à la Salle des Fêtes, rue du stade, à Lampertheim www.salsastrasfestival.fr Rencontres et Racines
WORLD Danakil, Protoje, Ky-Mani Marley, Les Têtes Raides, Ayo, Taïro, Staff Benda Bilili,
ONJ © Denis Rouvre
POP ROCK Avec Arcade Fire, Volbeat, Mackle-
more & Ryan Lewis, Seeed The Black Keys, Casper, Kraftklub Dropkick Murphys, The Kooks, Interpol, Broilers, Franz Ferdinand, Elbow, Pixies, Bastille, Lykke Li, James Blake, Belle & Sebastian, Lily Allen, The Wombats, Thees Uhlmann & Band White Lies, Passenger, Tocotronic… Un plateau de choix !!!
du 3 au 6 juin
berlin calling Pour la huitième fois, Jazzdor s’exporte outre-Rhin à l’occasion de Jazzdor Strasbourg-Berlin dans l’enceinte d’une ancienne friche industrielle. du 11 juillet au 14 août
LES MOTS ET LES NOTES Avec Été cour, été jardin, les Taps célèbrent les beaux jours ! Une programmation réjouissante privilégie l’expression musicale, entre concerts folk, rock ou musiques de monde, soirées classiques (de Chopin à Dvorák) et lectures (Ulysse, Rimbaud…), sans oublier des spectacles poétiques, pour le jeune public. // P.B. Au Taps Scala, à Neudorf et au Taps Gare-Laiterie, à Strasbourg, du 11 juillet au 14 août www.taps.strasbourg.eu 46
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Les temps forts du festival seront assurés par le clarinettiste Louis Sclavis accompagné de deux jeunes musiciens fougueux pour un show improvisé aux accents rock ou par Caravaggio, projet cinématographique qu’on a pu entendre dans L’Amour est un crime parfait des frères Larrieu. Immanquable : le concert de l’Orchestre National de Jazz dirigé par Olivier Benoît qui interprétera Europa Paris, premier volet d’une série de cartes postales musicales de capitales européennes. Prochaine étape : Europa Berlin, nouveau répertoire composé durant le séjour de l’ONJ dans la métropole (à découvrir jeudi 13 novembre à Pôle Sud, à Strasbourg). À l’occasion du festival berlinois, Jazzdor présentera le première sortie du label Jazzdor Series, enregistrée sur place l’an passé : le Live at Kesselhaus du duo Joëlle Léandre / Vincent Courtois. // E.D. Jazzdor Strasbourg-Berlin, du 3 au 6 juin, au Kesselhaus, dans la Kulturbrauerei www.jazzdor-strasbourg-berlin.eu
Nasser, Systema Solar, Empire Dust et encore beaucoup d’autres sont attendus dans ce festival prenant les couleurs des cinq continents où participent de nombreuses associations humanitaires.
Du 27 au 29 juin à la Filature, 16 allée de la filature à Audincourt www.rencontres-et-racines.audincourt.com Ramp’Art Festif
MUSIQUES Chaque année, le festival propose des concerts en plein air aux pieds des remparts, sur le site du Grabenloch à Wissembourg. Musiques actuelles et festives, les concerts du vendredi sont plutôt blues-rock et ceux du samedi sont plus festifs… Le moment fort de 2014 ? Le concert de La Fanfare en pétard (27 juin). Du 27 au 29 juin Grabenloch, à Wissembourg www.relais-culturel-wissembourg.fr
du 19 au 21 juin
Rock A Field
Kevin Greenlaw © Hayley Madden
ROCK La dixième édition du festival sera célébrée en beauté avec une pléiade d’invités prestigieux : Thirty Seconds to Mars sur scène le premier soir pour ouvrir le bal, suivi le lendemain de Shaka Ponk, Foster the People, Foals, etc. Le dernier soir, place à Wiz Khalifa, The Hives, Haim…
FRENCH TOUCH
Du 27 au 29 juin, à Roser-Crauthem (Luxembourg) www.rockafield.lu
Sept concerts autour de Debussy et de Fauré : voilà ce que nous propose l’Orchestre symphonique de Mulhouse. Une fête de la musique en clair-obscur, une célébration de la mélodie française et de ses saveurs sonores. Ici, pas d’envolées lyriques incontrôlées, ni d’incantations furieuses, mais la mesure des choses musicales. D’autant que choisir Fauré comme compagnon de festival de Debussy, c’est envisager la modernité d’une oreille délicate. // J.I. À Mulhouse, à La Filature, du 19 au 21 juin 03 89 36 28 28 – www.orchestre-mulhouse.fr
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Couleur conte
Aux Chœurs de l’été
CONTE Pour sa 8 édition, la manifestation donne la parole à la Chance et au Hasard. Imprévisibles qui irriguent profondément nos vies et traversent les contes en les ensemençant d’inattendu.
ART VOCAL Cinq concerts permettent de découvrir la diversité du paysage choral. Au programme, l’ensemble féminin Plurielles (6 juin à Neuve-Église), la Maîtrise des Garçons de Colmar (14 juin à Breitenbach), l’Ensemble Convivencia (22 juin à Triembach-au-Val) et la Chorale des enfants Tchèques Jitro (28 juin à Villé).
e
Du 27 juin au 6 juillet à Strasbourg www.couleurs-conte.fr Festival de Wiltz
ÉCLECTIQUE Depuis la création du festival en 1953, ce théâtre en plein air sans pareil, avec le château comme coulisse, est le rendez-vous annuel d’artistes, d’ensembles théâtraux et musicaux d’envergure internationale. Du 27 juin au 27 juillet à Wiltz (Luxembourg) www.festivalwiltz.lu Festival des Abbayes en Lorraine
CLASSIQUE Avec pour thématique “Entre France et Saint-Empire”, c’est à un long voyage que sommes conviés pour cette 11e saison du festival. Musique baroque, classique, romantique ou chansons des XVIIIe et XIXe siècle, celles des chansonniers et du peuple sont au programme pour explorer une plage temporelle allant de 1648 à 1914. Du 28 juin au 20 août en divers Abbayes en Lorraine www.festivaldesabbayes.com
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Jusqu’au 28 juin, dans le Val de Villé www.auxchoeursdelete.com Festival international d’Echternach
ÉCLECTIQUE Le programme du festival va de la musique médiévale à la world music en passant par la musique classique et le jazz.
Jusqu’au 29 juin à Echternach (Luxembourg) www.echternachfestival.lu Concerts du Chemin de Croix
CLASSIQUE Parmi la dense programmation estivale, remarquons concert célébrant le 150 anniversaire de la naissance de Richard Strauss (29 juin) et une soirée avec L’Accademia giocosa (19 juillet).
Du 29 juin au 27 juillet au Altes Kapuzinerkloster, Gymnasiumsstrasse, à Offenburg (Allemagne) www.kreuzgangkonzerte-og.de
de son Festival international de musique en plein air OMNI. Dans l’atmosphère si particulière du parvis de l’Abbaye de Neumünster, artistes et public vivent d’étonnants moments d’émotion collective avec le ciel pour témoin. Du 2 au 17 juillet, à l’abbaye de Neumünster (Luxembourg) www.ccrn.lu Festival International de Colmar
CLASSIQUE Le 26e Festival International de Colmar rendra hommage au grand chef d’orchestre russe Evgueny Svetlanov (1928-2002). Au menu instrumentistes confirmés, jeunes pousses et phalanges de premier plan (comme l’Orchestre national du Capitole de Toulouse). Du 3 au 14 juillet, dans divers lieux à Colmar www.festival-colmar.com
geoise et de la culture festive en plein air depuis 24 ans déjà. Chaque année, le festival offre dix heures de musique live et attire 15 000 amateurs de musique et de bonne ambiance. Dimanche 6 juillet, à Luxembourg-ville www.festivals.lcto.lu Festival Renaissances
ARTS DE RUE Bar-le-Duc donne aux arts de la rue et du cirque les pleins pouvoirs ! Pouvoir sur… Pouvoir de… Laissez-vous mener par le bout du… René. Il s’agit de René 1er (14091480), figure centrale de la manifestation cette année, qui a cumulé les titres de puissant seigneur, duc, comte, marquis et même roi sans jamais l’avoir été, et qui était un grand amateur d’arts… Du 4 au 6 juillet à Bar-le-Duc www.festivalrenaissances.com
Festival Worlds Meyouzik
Les Eurokéennes
MULTICULTUREL Placé sous le signe des rencontres multiculturelles, de la coexistence et de la tolérance, ce festival de musique world tend le miroir à Luxembourg, capitale multiculturelle et cosmopolite par excellence qui affiche un brassage de 159 nationalités sur son territoire.
POP/ ROCK La 26e édition de cette manifestation référence jonglera parmi les mondes et les légendes. Une des têtes d’affiche ? Stromae ! Le maestro belge, auteur de Moules Frites (morceau qui parle… des rapports non protégés) évoque des sujets actuels et universels : le racisme, le père absent, les réseaux sociaux qui rendent marteau, la maladie (Quand c’est, sur le cancer).
Samedi 5 juillet à Luxembourg-ville www.festivals.lcto.lu
Festival Omni
Rock Um Knuedler
ÉMOTIONS Au cœur de l’été, l’Abbaye offre, année après année, une affiche d’exception lors
ROCK Ce festival rock urbain est un pilier incontournable de la scène rock et pop luxembour-
Du 4 au 6 juillet à Belfort www.eurockeennes.fr
Décibulles
Stimmen
MIX Trois jours de musique et d’arts de la rue avec Rodrigo y Gabriela et l’un des fils de Bob Marley, Ky-Mani Marley (11/07), Garland Jeffreys et Morcheeba (12/07) et, en clôture, Heymoonshaker, La Rue Kétanou et Chinese Man (13/07).
VOIX Un extraordinaire hommage à la beauté et à la force de la voix humaine dans les genres les plus variés (classique, gospel, rock, chanson, jazz, hip-hop…). Sont invitées des méga-stars comme Elton John (23 juillet), les Babyshambles (25 juillet), John Grant (17 juillet) ou encore Anna Calvi (21 juillet)… La voix sera dans tous ses états !!!
Du 11 juillet au 13 juillet à Neuve-Église www.decibulles.com Nancyphonies
CLASSIQUE Au cours de l’été le festival propose 28 concerts d’exception. De nombreux temps forts rythmeront l’édition 2014. Le Quatuor Talich fera vibrer son âme tchèque dans les pages romantiques de Dvorak et de Smetana. Pascal Amoyel, le “pianiste aux 50 doigts”, acclamé par la critique, rendra hommage à la vie incroyable de György Cziffra, son maître.
Du 15 juillet au 3 août à Lörrach (Allemagne) www.stimmen.com
Du 11 juillet au 29 août à la Salle Poirel, 3 rue Victor Poirel, à Nancy www.nancyphonies.net
Du 16 juillet au 3 août au Mundenhofgelände, Mundenhoferstraße, Freiburg im Breisgau (Allemagne) – www.zmf.de
Concerts Philharmoniques au Château
Sea you festival 2014
CLASSIQUE Dans le cadre magnifique du Chateau Neuweier, au milieu des vignes badoises, ont lieu les concerts philharmoniques. Dans la très belle cour d’intérieur du château, se produisent ainsi les musiciens de la Philharmonie de Baden-Baden. Vendredi 11 et samedi 12 juillet au Schloss Neuweier, à Baden-Baden (Allemagne) www.philharmonie.baden-baden.de Blues Express
BLUES À l’affiche de cette dixième édition plus de 38 groupes internationaux et nationaux répartis sur 11 scènes. L’événement sera également ponctué par des expositions d’œuvres d’art, la visite du Musée Eugène Pesch et de l’Espace Muséologique à Lasauvage.
Zelt-Musik-Festival
MIX Le ZMF propose tous styles de musique tels que Rock, Pop, Electro, Jazz, musique classique, hip-hop… Depuis trois ans, il propose des workshops.
ELECTRO Un festival différent, une fête près du lac, de la bonne musique avec des gens cools permettent des’arracher pendant trois jours à son quotidien. Du 18 au 20 juillet au Tunisee, Freiburg im Breisgau (Allemagne) www.seayou-festival.de Festival Lyrique de Montperreux
ART VOCAL Six concerts, une exposition de tableaux, des chanteurs de renommée internationale (dont l’extraordinaire Karine Deshayes), deux stages de chant donnés en parallèle, un concert extra muros à Ornans, une représentation d’opéra humoristique avec mise en scène…
Samedi 12 juillet, à Differdange (Luxembourg) – www.bluesexpress.lu
Du 23 juillet au 3 août à Montperreux www.festival-montperreux.fr
Festival de Froville
Food For Your Senses
BAROQUE Depuis 1998, dans ce petit village du sud de la Lorraine, environ 50 000 mélomanes ont entendu des voix telles que celle de Philippe Jaroussky habiter la nef de l’église romane, goûter à cette osmose si particulière entre la voix et la charge spirituelle de ce site millénaire.
DÉCOUVERTES Réparti sur trois scènes, selon la notoriété des groupes et leur couleur musicale, le festival a pour mot d’ordre la découverte, qui a fait sa réputation, avec la présence de Cro, Marteria, SOHN, Baltahzar ou Jacco Gardner ces dernières années.
Jusqu’au 13 juillet à Froville www.festivaldefroville.com
Du 25 au 27 juillet, à Bissen (Luxembourg) www.ffys.eu
du 13 au 17 août
FORÊT ENCHANTÉE Le festival Summerlied fête ses dix ans et rend hommage à la richesse de la musique folk. Avec plus de 70 spectacles et animations, Summerlied 2014 met les petits plats dans les grands. L’événement célèbre le dialecte et les musiques régionales en accueillant des artistes qui ont à cœur de défendre les valeurs de leurs cultures. Sur les scènes de la forêt d’Ohlungen, ils se produiront devant un public toujours plus nombreux, dans une ambiance fantasmagorique qui n’est pas sans évoquer les légendes de leurs aïeux. Les représentants incontestables de la chanson bretonne, Tri Yann, s’allient aux virtuoses de la danse irlandaise d’Avalon Celtic Dances le 13 août, tandis que le lendemain, les deux frères corses d’I Muvrini mêlent leurs voix à celles de 300 choristes français et allemands. Le 15, Ny Malagasy Orkestra, porte-drapeau du chant traditionnel malgache prône la paix et l’entraide entre les hommes. Place à Goran Bregovic et l’orchestre des Mariages et des Enterrements le 16 août : la star du rock balkanique revisite les classiques de la région. // P.B. Summerlied, du 13 au 17 août, à Ohlungen (Tri Yann, I Muvrini, Les Hopla Guys, Ny Malagasy Orkestra, ou Goran Bregovic) 03 88 07 29 61 – www.summerlied.org
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samedi 28 juin
LET’S FOLK Dans la lignée des Fanfarons, la ville d’Ostwald présente la première édition de Folks ! Il s’agit du festival de musiques folks d’ici et d’ailleurs avec les élèves de l’Ecole Municipale de Musique, les Fistoulig (ambiance bretonne celtique), Salmanazar, Big Jeans, Moussaka, Expire et un bal folk. // J.I. À Ostwald, Place des fêtes (en face du Centre Sportif et de Loisirs, quai Heydt), samedi 28 juin dès 17h 03 88 30 17 17 – www.ville-ostwald.fr
Das Fest
E-Lake
MIX La fête est folle avec Seeed, Peter Fox, Juli, Silbermond, Faithless, PUR, Fury in the Slaughterhouse, Apocalyptica, Guano Apes, New Model Army, Tito & Tarantula, Bananafishbones, BAP, Such A Surge, Gentleman, Chumbawamba, H-Blockx, Ska-P, Fünf Sterne deluxe, Simple Minds, Beatsteaks, Sunrise Avenue, Die Fantastischen Vier ou Denyo.
ÉCLECTIQUE Le festival, organisé depuis 1983 par le Club des Jeunes d’Echternach, propose trois jours de concerts live (pop, rock, hip hop, électro, trance, house et techno), des vedettes de la scène DJ et des soirées disco.Très apprécié par les jeunes, il est devenu une des manifestations musicales des plus importantes de la Grande Région et attire tous les ans plus de 20 000 personnes.
Du 25 au 27 juillet à la Günther-Klotz Anlage, Junker-und-Ruh-Weg à Karlsruhe (Allemagne) www.dasfest.de Conc’air
POP/ROCK C’est la fête à Saint-Louis ! Pour la dixième édition du festival, la place de l’Hôtel de Ville accueille quatre soirées pour célébrer l’été joyeusement. Du 25 juillet au 9 août au Forum de l’Hôtel de ville, Place de l’Hôtel de Ville Saint-Louis www.concair.fr Longevity Festival
ELECTRO Longevity est un festival de musiques électroniques et d’arts visuels. Allongé sous les arbres, pieds nus un verre à la main, les bras levés au cœur du dancefloor, avec ses enfants ou entre amis… chacun peut savourer à sa façon une programmation festive. Dimanche 27 juillet au Jardin des deux Rives à Strasbourg www.longevity-festival.com Rock Classics
CULTE Cette édition 2014 offre au public un cocktail impressionnant de grands noms, et une pluralité de styles : James Blunt, Amy MacDonald, Chris de Burgh, Patty Smith et Kansas, notamment. Du 27 juillet au 9 août, au Château de Beaufort (Luxembourg) www.beaufort.lu Mini-Rock-Festival
PUNK/ ROCK Dans la belle vallée du Necker, seront accueillis des groupes comme Anti-Flag, SDP et Trailerpark. Ceux qui veulent enflammer les masses peuvent le faire lors d’un karaoké live ou du concours de skate-board. Vendredi 1er et samedi 2 août à Horb am Neckar (Allemagne) www.mini-rock-festival.de Music in Music’Aout
CHANSON Faire la fête, chanter et danser sur des musiques populaires, traditionnelles et régionales, voilà le mot d’ordre d’une manifestation qui accueille notamment Isaka et Ingo Boje, Armand Geber et Teriya.
Du 1er au 3 août à l’Espace Heyler, 21 rue de La Wantzenau, à Hœrdt www.artistesaupresbytere.monsiteorange.fr Au grès du Jazz
JAZZ Dédié aux musiques jazz et du monde sous toutes leurs coutures, le festival aborde des expressions artistiques et esthétiques variées. Chaque édition est une nouvelle occasion de faire découvrir des musiques différentes, dans un cadre historique et un environnement naturel exceptionnels. Du 7 au 17 août à Petite-Pierre www.augresdujazz.com 50
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Du 8 au 10 août, au Lac d’Echternach (Luxembourg) www.e-lake.lu Summerlied
TRADITION Le Festival Summerlied occupe une place singulière dans le paysage culturel alsacien, il s’est affirmé comme le rendez-vous incontournable des musiques traditionnelles. Cette année, la manifestation accueille des monstres sacrés comme I Muvrini ou Tri-Yann.
Du 13 au 17 août dans la forêt d’Ohlungen www.summerlied.org Open Air Bâle
MIX Depuis cinq ans le centre ville de Bâle prend les couleurs de cette attachant festival. Avec Anna Aaron, Fink, Bonob, Nick Waterhouse… Vendredi 15 et samedi 16 août au Centre ville de Bâle (Suisse) www.openairbs.ch Festival de Musique de Wissembourg
CLASSIQUE Pour les 10 ans du festival, on découvrira notamment le jeune violoncelliste québécois Stéphane Tétreault, le flûtiste Giulio Francesconi, le pianiste Franco Venturini et l’Ensemble de Chambre de Strasbourg… mais aussi l’extraordinaire Samir Golescu (cinq concerts) et le complice de toujours de l’événement Nikita Mndoyants.
Du 20 août au 7 septembre à Wissembourg www.wissembourg-festival.com Folk’Estival
FOLK Durant deux jours, des musiciens de tous horizons prennent possession des rues et des maisons du village ! Au fil de votre visite, découvrez des sonorités variées mêlant musiques folks et traditionnelles. Pour sa 7e édition, le Folk’Estival vous réserve de belles surprises ! Samedi 23 et dimanche 24 août à l’Écomusée d’Alsace, à Ungersheim www.ecomusee-alsace.fr Météo
JAZZ Une des références de free jazz et des musiques improvisées en Europe. Une plongée dans la chair de la musique. Celle qui nous fait passer par tous les états. Celle qui émeut, transcende, exaspère, apaise, exalte… Du 26 au 30 août à Mulhouse www.festival-meteo.fr
Ludwigsburger Schlossfestspiele
CLASSIQUE Au menu des vedettes de la scène classique comme le duo Gautier Capuçon & Frank Braley (programme Debussy, Schubert, Schumann, Britten, le 21 juin), le pianiste Kit Armstrong (récital Beethoven, le 28 juin) ou encore l’extraordinaire Paul Agnew (23 juillet). Jusqu’au 21 septembre à Ludwigsburg (Allemagne) www.schlossfestspiele.de
du 27 juin au 6 juillet
IL N’Y A QUE DES RENDEZ-VOUS Le festival Couleurs Conte embarque petits et grands pour un voyage de fables et de légendes. Il était une fois… une association, C’est Tout Un Art, qui depuis 2007 crée des ponts entre la richesse infinie des mythes du monde entier et les défis quotidiens qui rythment nos vies. Pour sa huitième édition, Couleurs Conte fait se rencontrer les rêveurs autour du thème La Chance et le Hasard. Conteurs, diseuses, chanteurs et musiciens distillent les fables à travers la CUS et font vibrer l’été. Le festival a ses incontournables, des spectacles, conférences contées, ateliers de création d’histoire et d’écriture, des films et une nouveauté pour 2014 : un stage d’initiation au conte par un connaisseur de la tradition orale, Pascal Queré (28 et 29 juin au Fossé des Treize). La Compagnie Beau Sauvage donne le coup d’envoi
avec Le Bal du Quéteux, un spectacle à la Clinique Sainte Barbe le 27. Le lendemain, Françoise Barret raconte Sous le regard des Fées, l’histoire d’amour d’une Geisha et d’un graveur d’estampes, quand Nicole Docin-Julien et ses comparses égrènent des contes qui parlent de Chance et Hasard. Les légendes ont encore un long chemin devant elles. // P.B. À Strasbourg, Illkirch et Lingolsheim, du 27 juin au 6 juillet Réservation à la Boutique Culture – 03 88 23 84 65 www.couleurs-conte.fr
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EXPOS
les de l'été
CLAUDE LAPOINTE
ILLUSTRATION, ETC. Fondateur de l’atelier d’illustration de l’École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg, il est formateur de toute une génération d’illustrateurs.
Jusqu’au 7 juin au Centre Culturel Alsacien, 5 boulevard de la Victoire, à Strasbourg www.centre-culturel-alsacien.eu RAURICH
PEINTURE Ne se réclamant d’aucune école, aussi lancé vers le futur que reconnaissant envers les maîtres du passé qu’il aborde de temps à autres dans certains tableaux : voilà comment se définit l’art du peintre. Du 7 juin au 9 juin à La GrAnge, 36 rue de la Dîme à Weyersheim www.blonk.fr VIES POSSIBLES ET IMAGINAIRES
PHOTOGRAPHIE Tendres, parfois drôles et fantasques teintées d’ordinaire et de rêve, les
faits de matières, ont un âge et peuvent s’user, se casser et se réparer. Ce que l’artiste reconnait dans l’objet qui tourne, c’est sa propre vulnérabilité aux éléments, sa faculté d’adaptation, sa danse innée. D’où vient la poésie du mouvement ? Pour tenter de répondre à cette question, Joseph Kieffer fabrique des objets interrogatifs.
œuvres de Rozenn Quéré et Yasmine EidSabbagh sont la réminiscence d’une mémoire marquée par la guerre civile, les crises et les conflits du Liban. Jusqu’au 29 juin à Stimultania, 33 rue Kageneck, à Strasbourg www.stimultania.org TOMI UNGERER. FEMMES FATALES
DESSIN Pour la première fois, le Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration, présente un accrochage de ses collections sur le thème de la femme. Chez Tomi Ungerer, la figure féminine y est centrale que ce soit dans ses croquis, ses dessins pour enfants, ses œuvres érotiques et satiriques. Jusqu’au 29 juin au Musée Tomi Ungerer, 2 avenue de la Marseillaise, à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu JOSEPH KIEFFER
SCULPTURE Les objets ont des formes, sont
Jusqu’au 28 juin à l’Espace Lézard au 2 boulevard du champ de mars, à Colmar www.lezard.org ÉTATS SECONDS
DUO Frédéric Caillard travaille, à la manière de plaques de gravure, des panneaux de bois qui sont encrés puis essuyés pour révéler les couleurs des couches inférieures, tandis que Laurent Reynès fait surgir sur différentes surfaces une nouvelle cartographie. Jusqu’au 15 juin à l’Etappenstall – Espace Culturel, 16 rue du Général de Gaulle, à Erstein – www.ville-erstein.fr DÉJÀ LOIN
SCULPTURE L’œuvre de Maren Ruben invite à une introspection douce-amère. Elle répond avec une grande force poétique à l’architecture romane multiséculaire de l’abbaye, où le temps n’a déjà plus de prise. Jusqu’au 15 juin à l’Abbaye d’Alspach, à Kaysersberg www.amis-abbaye-alspach.org
NIGHT VISIONS
ART CONTEMPORAIN Les peintures sombres, nocturnes, de Lars Strandh et les surfaces de couleurs laquées de Willi Siber qui flottent dans l’espace avec une mystérieuse profondeur. Jusqu’au 12 juin à Radial Art Contemporain, au 11b quai Turckheim, à Strasbourg www.radial-gallery.eu MAKING PEACE
PHOTOGRAPHIE À travers 124 photos, l’exposition organisée par le Bureau international de la paix illustre les cinq éléments nécessaires à une paix durable. Jusqu’au 30 novembre au Lieu d’Europe, 1 allée Kastner, à Strasbourg www.lieudeurope.strasbourg.eu UNDERGROUND
COLLECTIF Ce projet artistique se focalise sur les peurs contemporaines, conscientes et inconscientes : terrorisme, nucléaire, catastrophes naturelles, crises économiques, chômage… 34 artistes de différents pays d’Europe exposent ensemble dans ce lieu symbolique de la ligne Maginot. Jusqu’au 3 octobre au Fort de Schoenenbourg, rue Commandant Martial Reynier, à Hunspach www.goethe.de
JE SUIS SAOUL DE TOI À la Foire aux Vins d’Alsace de Colmar, les notes ont du bouquet. Un festival de stars, une programmation enivrante…
Casseurs Flowters © David Tomaszewski
Plaza Francia par Renaud Corlouer
Depuis 1948, chaque année, a lieu cet événement bicéphale : la foire commerciale (environ 350 exposants) et le festival, soit une programmation musicale qui, depuis sa création, mêle des artistes défricheurs et mainstream, l’un n’empêchant pas l’autre. Côté foire, les visiteurs peuvent déguster des vins de la région, mais également vagabonder dans les allées, passant des stands d’artisanat du monde, à ceux d’ameublement ou de déco. Côté musique, nous avons l’embarras du choix. Chanson française avec -M-, Bernard Lavilliers, Jean-Louis Aubert ou Stéphane Eicher (« Et je bois je bois, et je suis saoul de toi, saoul de toi ») ? Pop glamour avec Texas (« I don’t want a lover, I just need a Friend ») ? Revival eighties avec Simple Minds (« Don’t you, forget about me ») ? Hip-hop régressif avec Casseurs Flowters (Orelsan + Gringe) ? Hard rock avec Motörhead ? Rock légendaire avec Neil Young ? Chanson made in Buenos Aires avec Catherine Ringer (le projet Plaza Francia) ? Un petit vin blanc, un concert, tout va bien… // J.R.
du 8 au 17 AOÛT
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Foire aux Vins d’Alsace, du 8 au 17 août au Parc des Expositions de Colmar 03 90 50 50 50 – www.foire-colmar.com
NARCISSE, L’IMAGE DANS L’ONDE
PATRICK BAILLY-MAÎTRE-GRAND
EAU Tout au long du parcours, cette exposition autour du mythe de Narcisse permettra à chaque visiteur, à travers les œuvres de nombreux artistes contemporains, de se confronter à sa propre image, à son visage, à sa personne.
PHOTOGRAPHIE En 2012, le photographe faisait don à la Ville de Strasbourg de plus d’une centaine de ses œuvres. Afin de présenter cette importante donation, le MAMCS organise une exposition où le public découvre son travail d’expérimentation caractérisé par la revisitation de certaines techniques anciennes, la recherche de nouveaux modes de construction et de perception de l’image.
Du 14 juin au 14 septembre à la Fondation Francois Schneider, 27 rue de la première armée, à Wattwiller www.fondationfrancoisschneider.org RESTITUTION
PHOTOGRAPHIE Durant une année, une cinquantaine de participants ont suivi les cours de photographie dispensés par Alix Häfner et Camille Bonnefoi à La Chambre, espace d’exposition et de formation à la photographie. Restitution regroupe les différents travaux personnels qui ont vu le jour à l’issue de cette année d’expérimentation. Du 20 au 29 juin au Hall des Chars, 10 rue du Hohwald, à Strasbourg www.halldeschars.eu
LE MONDE AQUATIQUE DE LALIQUE
CRISTAL L’imaginaire Lalique emprunte beaucoup au thème de l’eau. Sirènes, poissons, libellules, grenouilles... tout ce petit monde se retrouve aussi bien dans les bijoux, que dans les arts de la table, les vases, les statuettes. Jusqu’au 11 novembre au Musée Lalique, 40 rue du Hochberg, à Wingen-sur-Moder www.musee-lalique.com CÉLESTE BOURSIER-MOUGENOT
INSTALLATION L’Aubette 1928 présente plusieurs nouvelles installations de l’artiste français. Musicien de formation, il réalise depuis une vingtaine d’années des installations sonores poétiques et intimes, prenant en compte l’environnement pour lesquelles elles sont réalisées. Du 21 juin au 14 septembre, à l’Aubette 1928, place Kléber, à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu TRANSPOSITIONS
ART CONTEMPORAIN Anna Ostoya investit La Kunsthalle Mulhouse et signe sa première exposition monographique française, rendant hommage à l’histoire sociale française de la classe ouvrière. Du 4 juin au 24 août à la La Kunsthalle, 16 rue de la Fonderie, à Mulhouse www.kunsthallemulhouse.fr ART’EXPO
COLLECTIF Une vingtaine de peintres, sculpteurs et créateurs se retrouveront et inviteront les visiteurs à découvrir les multiples facettes de leurs talents. Le 14 et 15 juin au Centre Culturel de Mundolsheim, 22 rue du Général Leclerc, à Mundolsheim www.artistes-libres.org
RÉTROSPECTIVE MICHEL DELMOTTE
TERRE, DESSIN, PEINTURE Son œuvre vécue en parallèle de son engagement d’enseignant, s’articule autour de trois médias de création, la pratique de la terre, du dessin et de la peinture. Cette exposition sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir son œuvre qui n’a que rarement été présentée.
Du 14 juin au 31 août au Musée du Florival, 1 rue du 4 Février à Guebwiller www.arts-ceramiques.org
Du 28 juin au 19 octobre au Musée d’Art Moderne et Contemporain, 1 place HansJean Arp, à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu DANIEL BUREN
RAYURES Considéré comme l’un des artistes français les plus importants de la scène contemporaine, Daniel Buren (né en 1938) est l’auteur d’une œuvre plastique et théorique considérable dont l’apport le plus emblématique pourrait, très sommairement, se résumer à sa compréhension et son usage de la notion d’in situ. Il investit le MAMCS. Du 14 juin au 4 janvier 2015 au Musée d’Art Moderne et Contemporain, 1 place Hans-Jean Arp Strasbourg www.musees.strasbourg.eu RUE DES ARTS
FOIRE D’ART Rue des Arts, transforme chaque année la Grand Rue de Barr en Galerie d’Art à ciel ouvert. Peinture, sculpture, photographie, céramique, dessin : les modes d’expression les plus divers sont représentés.
Le 1er juin, 6 juillet et 3 août, Grand’rue à Barr www.barr.fr ANTHONY CARO
SCULPTURE L’artiste britannique qui fut l’assistant d’Henry Moore, a su donner à la sculpture un nouvel espace à investir dans la seconde moitié du XXe siècle.
Jusqu’au 4 janvier 2015 au Musée Würth, Zone industrielle Ouest, rue Georges Besse, à Erstein www.musee-wurth.fr ANDRÉ PIERRE SCHMITT
PEINTURES SOUS VERRE ET ÉGLOMISÉS Lauréat du Bretzel d’Or, André Pierre Schmitt est une des stars de la peinture sous verre. Il viendra animer des ateliers et des visites commentées avec démonstration à l’appui sur ce passionnant sujet. Jusqu’au 16 novembre au Musée de l’Image Populaire, 24 rue du Docteur Albert Schweitzer, à Pfaffenhoffen www.musees-vosges-nord.org XIV-XVIII LA PHOTOGRAPHIE ET LA GRANDE GUERRE
PHOTO La Grande Guerre aura durablement imprimé l’imaginaire du vingtième siècle. Si ces images nous sont encore si familières, c’est incontestablement lié à l’utilisation de la photographie pendant le conflit. Du 13 juin au 7 septembre à La Chambre, 4 place d’Austerlitz à Strasbourg www.la-chambre.org LIN ET LIENS
DESIGN Des tableaux textiles aux costumes / sculptures, cette exposition offre aux visiteurs une double vision, de l’être au paraître, avec comme fil conducteur le lin teillé.
du 19 au 21 juin Cherry and Martin T Kelly Mason Over Niagara Falls © Robert Wedemeyer
LE GRAND RENDEZ-VOUS Avec plus de 70 000 visiteurs l’an passé, le raz-de-marée Art Basel envahit la ville cette année encore. Art Basel 2014, ce sont 285 galeries internationales de renom sélectionnées sur 34 pays, venues exposer une pléiade d’œuvres du début du XXe siècle à aujourd’hui. Les galeries Van de Weghe Fine Art (New York) et la nouvelle venue, A Gentil Carioca (Rio de Janeiro), font partie des 232 exposants qui composent Galleries, le secteur principal de la foire d’art contemporain. Feature regroupe des productions historiques et contemporaines venues de douze pays, dont une présentation par la galerie tokyoïte Take Ninagawa des nouvelles œuvres de la série Time Memory par Shinro Ohtake, l’un des artistes contemporains japonais les plus reconnus. Statements propose aux collectionneurs comme aux amateurs les travaux individuels d’artistes qui montent et de jeunes galeries. Un secteur complété par Parcours, dédié à une série de sculptures, d’interventions et de spectacles créés par des esthètes internationaux, émergents ou consacrés. Unlimited quant à elle, offre 78 projets grand format, transcendant le cadre traditionnel du stand d’exposition sur un salon d’art. La vidéo trouve sa place dans le programme Film à la trentaine de titres sélectionnée par Marc Glöde, conservateur à Berlin. // P.B. À Bâle, à la Messe, du 19 au 21 juin +41 61 701 20 77 – www.artbasel.com Poly L'agenda de l'été 14
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Jusqu’au 30 décembre au Parc de Wesserling, rue du Parc, à Husseren-Wesserling www.parc-wesserling.fr ART QUILT AWARD 2013
DESIGN Cette exposition d’art textile présente 20 œuvres d’art, fruit du Art Quilt Award 2013. Sur le thème du temps, les œuvres textiles sélectionnées montrent une variété étonnante. Elles parlent de changement et de continuité, de mouvements, d’immobilité et du désir de trouver une place dans l’ici et le maintenant, entre l’éphémère et dans la persistance. Jusqu’au 30 décembre au Parc de Wesserling, rue du Parc, à Husseren-Wesserling www.parc-wesserling.fr IMPRESSIONS D’AFRIQUE – MADE IN ALSACE, VOYAGE ENTRE SAVEURS ET COULEURS
DESIGN Cette exposition se compose de deux parties : une découverte de l’histoire et dufonctionnement de l’usine d’impression de Pfastatt et l’histoire du pagne, de ses thèmes, ses motifs. Jusqu’au 30 décembre au Parc de Wesserling, rue du Parc, à Husseren-Wesserling www.parc-wesserling.fr FOLIE TEXTILE
ARTS DÉCORATIFS Une plongée dans la mode et la décoration du Second Empire, période faste dans le domaine textile, tant pour l’habillement que pour la décoration intérieure.
ARTS DÉCORATIFS En collaboration avec le Conservatoire de la Maison Hermès et le Musée privé Emile Hermès, on découvre tableaux, gravures, sellerie, ayant appartenus à des personnages illustres qui nous font remonter le temps, dans une mise en scène évoquant le Paris du Baron Haussmann. Jusqu’au 12 octobre au Musée de l’Impression sur Étoffes, 14 rue Jean-Jacques Henner, à Mulhouse www.musee-impression.com REGARD SUR LE CHANTIER 2011-2014
PHOTOGRAPHIE Un regard documentaire et artistique sur les coulisses du chantier. Durant trois ans, Jean-Marc Hedoin et Patrick Liecht ont réalisé un reportage photographique. Jusqu’au 9 novembre au Château du Hohlandsbourg, route des Cinq Châteaux, à Wintzenheim www.chateau-hohlandsbourg.com LE JAPON À UNTERLINDEN
COLLECTION FLORINE LANGWEIL Pour célébrer les 150 ans des relations entre l’Alsace et le Japon, le musée Unterlinden propose une sélection des plus beaux objets d’art japonais issus de cette prestigieuse collection.
Jusqu’au 24 novembre au Musée d’Unterlinden, rue d’Unterlinden à Colmar www.musee-unterlinden.com PAPIER/ TECHNIQUES : DESSINS
EXPOSITION Elle permet d’aborder la diversité de la technique du dessin, du XVe au XXe siècle à partir des collections du musée Unterlinden.
Du 5 juillet au 7 septembre au Musée d’Unterlinden, rue d’Unterlinden, à Colmar www.musee-unterlinden.com LA GARDE CIVIQUE DE SAINTADRIEN DE CORNELIS ENGELSZ
RESTAURATION Depuis 1895, date de son achat, le Musée des Beaux-arts de Strasbourg conserve une importante peinture de Cornelis Engelsz. On découvre comment elle a été restaurée… Impressionnant ! Jusqu’au 2 novembre au Musée des BeauxArts, 2 place du Château, à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu YOU CAN’T BEAT TIME
ART CONTEMPORAIN Felix Schramm est sculpteur. D’emblée, son œuvre frappe par le sentiment de puissance qu’elle dégage, par sa capacité à se développer à l’échelle monumentale et par l’audace avec laquelle elle s’impose dans l’espace. Complètement in situ, ces pièces portent en elles quelque chose d'improbable. Jusqu’au 12 octobre au Fonds Régional d’Art Contemporain d’Alsace (Frac), 1 espace Gilbert Estève, à Sélestat www.culture-alsace.org
PEINTURE D’ACIER DE PIERRE GANGLOFF
GRAVURE Pierre Gangloff anoblit l’oxydation du métal en mettant en premier plan de plaque d’acier ses gravures, ses dessins. L’artiste a choisi de travailler sur plaque d’acier, en raison de sa longue pratique de graveur, mais également pour les qualités du matériau en lui-même. Jusqu’au 14 juillet au Musée du Fer, 9 rue Jeanne d’Arc, à Reichshoffen www.webmuseo.com
© Franck Petricenko
Jusqu’au 12 octobre au Musée de l’Impression sur Étoffes, 14 rue Jean-Jacques Henner, à Mulhouse www.musee-impression.com
PROMENADE PARISIENNE
LES PHOTOGRAPHES VUS PAR LES PHOTOGRAPHES
PHOTOGRAPHIE Une représentation, par les membres du GAP, de photographes amateurs ou professionnels en pleine action dans diverses situations… Jusqu’au 15 juillet au Relais Culturel régional de Thann, 51 rue Kléber, à Thann www.relais-culturel-thann.net LUNETTES MOREL : SAVOIR-FAIRE ET CRÉATIVITÉ
DESIGN À distance de toute ambition rétrospective – une histoire faite d’innovation, de challenge, de partage et d’émotion depuis plus de 130 ans – l’exposition Savoir-faire & créativité proposée par Morel vise à mettre en exergue les quatre grandes valeurs de la marque jurassienne : savoir-faire, créativité, dynamisme et proximité. Jusqu’au 6 octobre au Musée de la Lunette, place Jean Jaurès à Morez www.musees-franchecomte.com SARKIS, LES PÔLES DES AIMANTS
LUMIÈRE Pour son exposition personnelle, l’artiste Sarkis, né en 1938 à Istanbul et vivant à Paris, propose une rencontre entre les personnages illustres du Panthéon marquant l’Histoire de France et les personnes anonymes de Montbéliard, qui ont construit l’histoire locale. Les signatures des écrivains, scientifiques et autres inventeurs, transposés en néons bleus, éclairent par leur intensité une centaine de portraits photographiques de Montbéliardais oubliés. Du 5 juin au 5 octobre au Musée du château
DU 25 juillet AU 3 août
Dites 34 Pour sa 34e édition, le festival de théâtre de Phalsbourg sème un vent de fête au cœur de cette ville de 5 000 âmes fortifiée par Vauban. 10 jours de festival. Une quinzaine de spectacles. 15 000 visiteurs pour quelque 80 représentations (des créations originales et des accueils) et des concerts gratuits tous les soirs, en salle ou en plein air, dans les cours, sur les places ou jusque dans les fossés de la muraille de la ville. Ne manquez pas cette année La Noce du collectif Notre Cairn (voir page 26) qui installe son chapiteau en ville. La grande place d’Armes où trône fièrement la superbe église Notre-Dame de L’Assomption sert de décor à la guinguette et aux permanents happenings des diverses compagnies de théâtre et de musique de rue. Situé en lisière du Parc naturel régional 54
Poly L'agenda de l'été 14
des Vosges du Nord, Phalsbourg se pare de rouge pour accueillir les festivaliers dans une ambiance particulièrement chaleureuse. Le pré-festival et son traditionnel feu d’artifice, le 13 juillet, reste encore et toujours le secret le mieux gardé de l’été. Pas question de dévoiler la performance artistique sélectionnée cette année pour illuminer la plus belle des nuits. // J.J. À Phalsbourg (57), du 25 juillet au 3 août 03 87 24 42 42 – www.phalsbourg.fr
des ducs de Wurtemberg, Esplanade du Château, à Montbéliard www.montbeliard.fr
Jusqu’au 6 septembre à l’Espace Gantner, 1 rue de la Varonne, à Bourogne www.espacemultimediagantner.cg90.net
LE MUSÉE MIS À NU – CHAPITRE 1
CET OBSCUR OBJET DE DÉSIRS AUTOUR DE L’ORIGINE DU MONDE
ARCHIVES Examiner, mesurer, photographier, localiser, numéroter, marquer … telles sont les missions inhérentes au travail de « récolement », opération essentielle et réglementaire pour connaître et inventorier une collection publique. C’est un chantier quotidien pour tous les musées, mené au cœur de leurs réserves, ces espaces de rangement où sont soigneusement stockés des milliers d’objets, œuvres, matériel archéologique, animaux naturalisés… Jusqu’au 17 août au Musée du château des ducs de Wurtemberg, Esplanade du Château, à Montbéliard www.montbeliard.fr HACK ! DÉTOURNEMENTS DE BENJAMIN GAULON
RÉCUP’ ELECTRO À travers une archéologie des médias, du détournement des pratiques numériques quotidiennes, cette exposition explore et recycle les rebuts électroniques de notre société de consommation. L’obsolescence programmée des supports – la désuétude des appareils prévue par l’industrie qui les fabrique afin d’en provoquer l’achat de nouveaux – a amené des comportements de consommation qui génèrent toujours plus de déchets. Ils deviennent dans cette exposition la source d’un recyclage créatif.
SCANDALE Très peu connue du vivant de Gustave Courbet et ignorée du grand public jusqu’en 1995. L’Origine du monde (musée d’Orsay) est une œuvre inclassable et ambigüe, aussi fascinante que troublante, qui invite à s’interroger sur les différents regards portés par les artistes sur le sexe féminin. Ce rassemblement d’œuvres allant de la Renaissance à nos jours témoigne de la quête artistique permanente et riche que ce thème a suscité.
Du 7 juin au 1er septembre au Musée Courbet, 1 place Robert Fernier, à Ornans www.musee-courbet.fr 1984-1999 LA DÉCENNIE
GENERATION Le « X » se réfère à l’anonymat de cette génération, constituée d’individus qui ont pour hymne Smells Like Teen Spirit de Nirvana, et qui ont été marqués par le début d’Internet, la fin de l’histoire et des militantismes, le passage de l’âge de la reproduction à celui de l’accès « illimité ». Cette génération est aussi la première à faire revenir, dans l’art, la mémoire des histoires de pionniers et d’explorations, la désincarnation des toons, l’image des premiers pas sur la Lune, la voix transformée d’Arms-
trong. Ensemble, ils définissent d’autres rapports au monde, des modes d’expérimentation, de transgression et de détournements qui s’opposent aux (contre-) révolutions précédentes. Jusqu’au 2 mars 2015 au Centre PompidouMetz, 1 parvis des Droits de l’Homme, à Metz www.centrepompidou-metz.fr PHARES
PEINTURE De Pablo Picasso à Anish Kapoor en passant par Sam Francis, Joseph Beuys et Dan Flavin, Phares offre une traversée de l’histoire de l’art du début de XXe siècle à nos jours, et permet de découvrir des artistes et mouvements essentiels de cette période. Présentée dans la Grande Nef, espace d’exposition unique en Europe par son volume, l’exposition constitue un ensemble exceptionnel d’œuvres monumentales rarement montrées du fait de leur format, telles Polombe de Frank Stella (d’une longueur de plus de huit mètres) et Survivant(s), un ensemble de sept grandes toiles de Yan PeiMing. Jusqu’au 14 février 2015 au Centre Pompidou-Metz, 1 parvis des Droits de l’Homme, à Metz www.centrepompidou-metz.fr MILLE YEUX CLÉMENT RODZIELSKI
ART CONTEMPORAIN On évoque souvent au sujet de Clément Rodzielski son rapport aux
images : découpes, déplacements, décadrages, remontages de ces images qui nous entourent, images dévorantes, de la communication, du cinéma, de la mode, du web... Alors comment réinvestir des images errantes, devenues transparentes à force d’être si visibles, des images dont il semble falloir salir quelque peu l’évidence. Jusqu’au 15 juin au Centre d’Art contemporain la Synagogue de Delme, 33 rue Poincaré, à Delme www.cac-synagoguedelme.org 12e TRIENNALE INTERNATIONALE DE L’AFFICHE POLITIQUE
GRAPHISME Depuis plus de 30 ans, le Concours international de la Triennale de l’Affiche Politique confronte les réalisations des graphistes de tous pays, pour les réunir en une exposition coup de poing qui dénonce certaines pratiques politiques et nous renvoie à nos propres comportements. Véritable ode à la diversité et à la tolérance, les 170 affiches sélectionnées à l’occasion de la 12e édition de la Triennale Internationale de l’Affiche Politique font émerger des questionnements sur l’actualité de ces trois dernières années : les dominations et résistances, les droits des minorités, la problématique environnementale, la mutation de notre société… Jusqu’au 12 octobre au Centre Mondial de la Paix, place Monseigneur Gisty, à Verdun www.cmpaix.eu
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14-18 L’ENFANT DÉCOUPAIT DES IMAGES ET PAOLA DE PIETRI
DESSIN Entre 1915 et 1918, l’Imagerie Pellerin édite sa dernière grande série d’images, comportant feuilles de soldats, pantins et constructions illustrant la vie sur le front. Images pour jouer, elles racontent aux enfants le quotidien des poilus, mais sont aussi des images de propagande.
historiques, sociaux, anthropologiques liés au territoire. Suivant immuablement cette posture, Andreas Brandolini a ainsi convoqué d’anciens outils (des moules) qu’il a remobilisé pour des productions contemporaines, a réinterprété d’anciennes typologies d’objets produits par le passé à Meisenthal ou a détourné certains gestes traditionnels.
Jusqu’au 11 novembre au Musée de l’Image, 42 quai de Dogneville à Épinal www.museedelimage.fr
Jusqu’au 31 octobre à la Maison du Verre et du Cristal de Meisenthal, 1 rue de l’Ancienne Paroisse à Meisenthal www.webmuseo.com
L’ART DANS LES JARDINS 5e ÉDITION
EXPOSITION OPUS 1 LES CINQ ÉLÉMENTS – LA TERRE
ART EN VILLE Un moment de respiration pour tous les messins : respiration dans le calme et la douceur des espaces naturels ; respiration de l’esprit face aux créations d’artistes reconnus. Edith Meusnier et les Simonnet investissent le boulevard Poincaré, le Jardin Botanique et le parvis du Centre Pompidou-Metz pour en proposer une visite sensible, attentive à la richesse de notre environnement. Jusqu’au 21 septembre à Metz www.metz.fr ANDREAS BRANDOLINI
DESIGN Andreas Brandolini, milite pour un design « social », qui ne s’affranchit pas du contexte de sa mise en oeuvre. Créer un objet en verre à Meisenthal implique d’aborder outre des questions techniques, des aspects
BIJOUX Cette exposition compose le 1er acte d’un projet qui va se développer au sein du Pôle Bijou Galerie sur deux années. Autour d’une réflexion sur la théorie des cinq éléments, des artistes vont s’emparer d’un élément après l’autre pour dessiner une cartographie du bijou contemporain. La théorie des cinq éléments est une façon traditionnelle de décrire et d’analyser le monde. Pour l’occident elle nous vient des philosophes grecs, mais existe aussi dans le monde asiatique. Basée sur l’hypothèse selon laquelle tous les matériaux constituant le monde seraient composés d’un ou plusieurs de ces 5 éléments (terre, eau, air/le bois, feu et l’éther/métal), en plus ou moins grande quantité (philosophes grecs notamment d’Empédocle au Ve siècle av. J.-C.) et en réguleraient les principes de
fonctionnement dans des cycles d’engendrement ou de destruction. Du 11 juin au 23 novembre au Pôle Bijou Galerie, 13 rue du Port et divers lieux à Baccarat www.polebijou.com FORMES SIMPLES
MODERNE L’exposition met en scène notre fascination pour les formes simples, qu’elles soient issues de la préhistoire ou contemporaines. Elle montre la façon dont celles-ci ont été fondamentales pour l’émergence de la modernité. Le passage du XIXe au XXe siècle est une période de redécouverte du vocabulaire de l’épure, au travers des grandes expositions universelles qui présentent un nouveau répertoire de formes, dont la simplicité va captiver les artistes et révolutionner le projet moderne. Du 15 juin au 5 novembre au Centre Pompidou-Metz, 1 parvis des Droits de l’Homme, à Metz www.centrepompidou-metz.fr
Regards sur l’École de Paris
PEINTURE Sans prétendre à une histoire de l’art du XXe siècle, les œuvres rassemblées mettent l’accent sur les peintres qui explorent en France des voies nouvelles de l’abstraction après la seconde guerre mondiale. Passés à la postérité sous le nom de Nouvelle École de Paris, ces artistes se détachent du monde visible, mais se souviennent du cubisme, du fauvisme en même temps qu’ils conçoivent leurs œuvres comme des actes totalement libres. Bazaine, Manessier ou Lapicque s’inspirent de la nature quand d’autres peintres abstraits, comme Debré ou Soulages, trouvent dans l’expansivité du geste le vecteur de leurs émotions. Jusqu’au 16 juin au Musée de la Cour d’Or, 2 rue du Haut Poirier, à Metz www.musee.metzmetropole.fr Les migrations de Carole Benzaken
PEINTURE Carole Benzaken est l’une des artistes les plus représentatives de la scène artistique française. Elle s’est fait connaître par sa série Tulipes dès les années 80 et revendiquait une figuration volontairement banale mais dont l’image culte était paradoxalement inscrite dans l’histoire de la peinture. Depuis, elle ne cesse de développer une pratique plus large, utilisant ou inventant toutes sortes de techniques picturales, de la vidéo, des caissons lumineux aux récentes tables et tableaux de verre. Jusqu’au 23 juin au Musée des Beaux-Arts de Nancy, 3 place Stanislas, à Nancy www.mban.nancy.fr Timeless & Wonderland
PHOTOGRAPHIE Ces deux séries photographiques de l’artiste Gaël Lesure invitent à la rêverie. Chaque regard de la galerie de portraits intitulée Timeless fascine et transporte le visiteur dans une autre époque, dans les couloirs ou les escaliers d’une demeure ancienne où s’exposaient alors fièrement les ancêtres de la famille. Jusqu’au 5 juillet à la La GaleriMur, 32 rue des Allemands, à Metz www.lagalerimur.fr
HUNDERTWASSER & ERNST FUCHS
PEINTURE Dans les années 50, le peintre, architecte, graphiste et musicien Ernst Fuchs, 56
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né en 1930, fonda l’école de Vienne du réalisme fantastique. Les œuvres de Fuchs se basent jusqu’à ce jour sur des thèmes bibliques, mythologiques et astrologiques. Le génie universel Hundertwasser, né en 1929 et décédé en 2000, reste dans les annales par ses créations pleines d’imagination touchant à tous les domaines des Beaux-Arts et Arts décoratifs. Jusqu’au 14 septembre à la Kunsthalle Messmer, Grossherzog-Leopold-Platz 1, Riegel am Kaiserstuhl www.kunsthallemessmer.de
LA SURPUISSANCE DE L’INVISIBLE
PEINTURE Cinq des artistes abstraits chinois actuels présentent leurs œuvres Shen Chen (né 1955), Chen Ruo Bing (né 1970), Zhou Yangming (né 1971), Chen Quiang (né 1948). L’exposition montre la force méditative de la peinture abstraite chinoise. Jusqu’au 14 septembre au Museum für aktuelle Kunst - Sammlung Hurrle Durbach, Almstraße 49 à Durbach www.museum-hurrle.de ROLF-GUNTER DIENST – COULEUR 50 ANS DE PEINTURE
PEINTURE Dienst, né en 1942 à Kiel et actif depuis les années 60 à Baden-Baden faisait partie du groupe SYN, fondé en 1967. Caractéristique de sa peinture soignée sont les abréviations de signes qu’il compose. Des formes colorées abstraites développent chez lui une propre vie structurelle et un mouvement singulier.
Jusqu’au 5 octobre au Museum für aktuelle Kunst - Sammlung Hurrle Durbach, Almstraße 49 à Durbach www.museum-hurrle.de ACTION. DÉMONSTRATION. PARTICIPATION. BEUYS. BROCK. VOSTELL.
PERFORMANCE Pour la première fois, les trois artistes les plus importants de l’Allemagne après-guerre sont présentés ensemble dans une grande exposition. En partant de l’expérience de la guerre, de l’holocauste et du système totalitaire, ils ont formés leurs propres positions. Le but commun était l’émancipation radicale de l’individu et la réformation ou la révolution de la vie. Jusqu’au 5 octobre au ZKM | Museum für Neue Kunst, Lorenzstraße 19, Karlsruhe www.on1.zkm.de CESSER URY ET LA LUMIÈRE
PEINTURE Pour la première fois dans le sud de l’Allemagne seront exposés des peintures en huile, des pastelles, des dessins et des imprimés de l’artiste qui vivait de 1887 jusqu’à sa mort à Berlin. Les peintures d’Ury témoignent du cheminement de la lumière de la campagne à la ville. Au XIXe siècle ceci est un sujet palpitant : La lumière de la lune dans la forêt est elle plus froide ou plus chaude que celle du gaz au café ? En tant que peintre, Ury s’aventure à captiver la lumière des surfaces et à représenter en même temps l’existence des hommes et des choses en dessous de celles-ci. Jusqu’au 31 août au Museum für Kunst und Technik des 19. Jahrhunderts, Lichtentaler Allee 8, à Baden-Baden www.museum.la8.de
GRETEL HAAS-GERBER. BLOCS GENEVOIS
PEINTURE L’exposition se compose autour de la peinture « Blocs Genevois » de 1983, qui se positionne de manière originale par rapport à la guerre froide. Initialement colorées du vécu de l’artiste, qui était pendant la guerre à Offenburg, les peintures évoluent vers une provocation par l’image, qu’elle choisit pour figurer l’état d’urgence de la guerre, un état hors norme, qui annule tout ordre social normal. L’artiste a réussit à créer des images qui contrecarrent l’abrutissement émotionnel devant la couverture médiatique quotidienne de la guerre. Jusqu’au 21 septembre à la Städtische Galerie Offenburg, Amand-Goegg-Straße 2, à Offenburg www.offenburg.de JUTTA SPINNER. RETROSPEKTIVE
PEINTURE Couleurs et formes laissent ressentir le tempérament de l’artiste, qui adore le jeu avec le résultat décoratif. Jutta Spinner (1946-2013) travaille avec des pochoirs produits par elle même, sur lesquelles elle projette de la couleur et expérimente pour découvrir de nouveaux ornements. Ornements, points rythmiques, cercles, spirales ou barreaux structurent ses peintures. Jusqu’au 21 septembre à la Städtische Galerie Offenburg, Amand-Goegg-Straße 2, à Offenburg www.offenburg.de
COLLECTIONNEUR ROYAL GUILLAUME I. DE WURTEMBERG – COLLECTIONNEUR ET MÉCÈNE DES ARTS
COLLECTION En tant que gouverneur, il a donné au jeune royaume de Wurtemberg une identité historique, ses initiatives diverses en tant que collectionneur et mécène ont été longtemps oubliés. De nombreuses pièces de la résidence privée de Guillaume I. ainsi que des œuvres majeures de sa collection privée, dispersée après 1918 seront à découvrir. Du 18 juillet au 26 août à la Staatsgalerie Stuttgart, Konrad-Adenauer-Str. 30-32, à Stuttgart www.staatsgalerie.de
KATHARINA GROSSE. SON COMPORTEMENT EST EN CONTRADICTION AVEC SES VÊTEMENTS GALEUX
GRAFFITI En 2014 le prix Oskar Schlemmer, grand prix pour l’art au Bade-Wurtemberg par sa peinture dans l’espace, elle crée des environnements d’une qualité et ambiance propre. Consciemment, elle transgresse des frontières avec sa technique de graffiti, les frontières matérielles de la surface classique. Jusqu’au 7 septembre à la Staatsgalerie Stuttgart, Konrad-Adenauer-Str. 30-32, à Stuttgart www.staatsgalerie.de ART & TEXTILE
MODE L’exposition démontre à l’aide de 100
œuvres de 41 artistes, accompagnés par des pièces dont le créateur est inconnu, ce que le textile – en tant que matériel et idée – signifie pour l’art. Cette exposition est dédié à Markus Brüderlin. Jusqu’au 22 juin à la Staatsgalerie Stuttgart, Konrad-Adenauer-Str. 30-32 à Stuttgart www.staatsgalerie.de COOL PLACE. COLLECTION SCHARPFF
COLLECTION Ute et Rudolf Schaprff collectionnent l’art contemporain depuis les années 1960. Pour rendre leur collection accessible, le couple à commencé il y a six ans à collaborer avec des musées. La Kunsthalle Hamburg, le Kunstmuseum Bonn et la Staatsgalerie Stuttgart et le Kunstmuseum Stuttgart peuvent depuis disposer d’œuvres en dépôt ouvert, pour enrichir leurs collections et expositions. Du 26 juillet au 16 novembre au Kunstmuseum Stuttgart, Kleiner Schloßplatz 1, Stuttgart www.kunstmuseum-stuttgart.de FRISCHZELLE_20 : Otto D. Handschuh
PEINTURE Le Kunstmuseum Stuttgart dédie une grande exposition à la peinture dans la collection Scharpff. Jusqu’au 28 septembre au Kunstmuseum Stuttgart, Kleiner Schloßplatz 1, Stuttgart www.kunstmuseum-stuttgart.de
LUISA RICHTER
PEINTURE Luisa Richter fait partie des artistes avant-gardistes d’Amérique latine. Son œuvre témoigne d’influences européennes et latinoaméricaines. Pendant ses séjours en Allemagne elle créait des peintures expressives et figuratives dans la tradition de Willi Baumeister et Hans Fähnle. À Caracas elle développa sous l’influence de la lumière claire et tropicale des espaces-surfaces, dont la profondeur brisée reflète pour elle la complexité de la vie.
Jusqu’au 29 juin au Kunstmuseum Stuttgart, Kleiner Schloßplatz 1, Stuttgart www.kunstmuseum-stuttgart.de MAX LAEUGER : OEUVRE. D’ART. ENTIÈRE.
TOUCHE À TOUT Il compte parmi un des plus importants artistes universels du XXe siècle en Bade. Son œuvre comporte des céramiques, graphiques, jardins, architectures, meubles, vitraux, mais aussi broderies et tapisseries. La céramique est cependant le thème central de son œuvre. Les récipients et céramiques architecturaux de Kadern comptent parmi les céramiques les plus importants de l’Art Nouveau. Du 28 juin au 19 octobre au Badisches Landesmuseum Karlsruhe, Schloss Karlsruhe www.landesmuseum.de KONSTANTIN GRcIC. PANORAMA
DESIGN Konstantin Grcic est un des designers les plus importants de notre époque. Quelques
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uns de ses dessins comme «Chair_One» de 2004 ou la lampe «Mayday» de 1999 sont déjà aujourd’hui des classiques. Pour l’exposition Grcic a développé une installation dans laquelle il met en scène ses visions de la vie de demain. Pensif, radical et puissant ! Jusqu’au 14 septembre au Vitra Design Museum, Charles-Eames-Str. 1, à Weil am Rhein www.design-museum.de 40 ANS DE COLLECTION – 10 ANS Du MUSÉE FRIEDER BURDA
COLLECTION Pour son 10e anniversaire le Musée Frieder Burda montre cet été les pièces les plus intéressantes de sa collection. Les points forts de l’exposition sont l’expressionnisme allemand avec Ernst Ludwig Kirchner, August Macke et Max Beckmann, des peintures tardives de Picasso ainsi que des œuvres de l’expressionnisme abstrait américain de Jackson Pollock, Willem de Kooning et Mark Rothko. Les artistes contemporains allemands Gerhard Richter, Georg Baselitz, Markus Lüpertz et Sigmar Polke sont également présents. Du 12 juillet au 26 octobre au Museum Frieder Burda, Lichtentaler Allee 8b, à Baden-Baden www.museum-frieder-burda.de
Le monde selon Plonk & Replonk. Special : Vues de Bâle
jusqu'au 29 juin
28 Millimètres: Women Are Heroes, Action dans la Favela Morro da Providência, Escalier, Rio de Janeiro, Brésil, 2008 © JR, 2014
PHOTOS ARE HEROES Des images monumentales en noir et blanc ? Telle est la patte de JR (né en 1983) dont le travail épouse l’architecture des villes… Devenues cultes ses réalisations comme le projet Face 2 face (visant à rapprocher Israéliens et Palestiniens) ou Women are heroes sont évoquées au Musée. Un parcours dans la ville de Baden-Baden complète de belle manière cette présentation. // R.Z. À Baden-Baden, au Museum Frieder Burda, jusqu’au 29 juin +49 72 21 398 980 – www.museum-frieder-burda.de
DÉCALÉ L’humour absurde des frères artistes Plonk & Replonk de La-Chaux-de-Fonds s’est fait une réputation en Suisse romande et en France où ils ont pris à rebours des musées entiers. Parmi leurs créations, on trouve notamment des nains de jardin bétonnés, des tongs en laiton ou des balles de tennis de table en porcelaine, de véritables caricatures tridimensionnelles. Plonk & Replonk ont inventé le roi de la Suisse et ils ont prévu de déposer une demande de brevet concernant le mardi. Jusqu’au 22 juin au Cartoonmuseum Basel, St Alban Vorstadt 28, à Bâle www.cartoonmuseum.ch Du Patchwork à l’illumination la robe des moines boud-dhistes
TRADITION Dans le bouddhisme japonais, le tissu composé de plusieurs pièces assemblées (en japonais «kesa») joue un rôle important. L’exposition montre des textiles et statues bouddhistes provenant de la collection du musée, complétée par des prêts exceptionnels. Le sens complexe de la cape va du symbole de l’enseignement bouddhiste, de l’élément du cérémonial monastique à la fabrication en tant que pratique contemplative, en passant par l’exhibition du pouvoir et de l’influence. Du 22 août au 22 mars 2015 au Museum der Kulturen Basel, Augustinergasse 2, à Bâle www.mkb.ch ON SITE OFF SPACE
The Wrinkles of the City, Berlin, Gustav-Meyer-Allee Uhr, Lucyna Steiner, Berlin, 2013 © JR, 2014 58
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IN SITU Étudiants et diplômés de l’institut d’art de la Hochschule für Gestaltung et de Kunst HGK FHNW à Bâle vont utiliser pendant 3 semaines les lieux du Kunst Raum Riehen en tant que lieu de production, travailler in situ, sans se laisser limiter dans leurs travaux par une date de vernissage. Ils vont utiliser le Kunst Raum comme un lieu d’œuvres et de travaux possibles, en
mettant en question le désir de compréhension du visiteur face à l’inaccomplie.
Du 29 juillet au 14 septembre au Kunst Raum Riehen, im Berowergut, Baselstrasse 71, à Bâle www.kunstraumriehen.ch LA MALLE AUX PERROQUETS. ART POPULAIRE D’AMÉRIQUE LATINE
TRADITION L’exposition « Le coffre aux perroquets » est un vibrant hommage à l’art populaire latino-américain, aux femmes et hommes imaginatifs, à leurs savoir-faire, leurs connaissances et leur poésie. Les objets incarnent les joies, les peurs, les rêves et la nostalgie de nombreux Latino-Américains. Les tisserands, potiers, guérisseurs sont appréciés dans les villages quel que soit leur sexe. Aujourd’hui, de nombreux savoir-faire disparaissent et avec eux, des mondes spirituels et magiques. Les anciennes formes et couleurs fantastiques se modifient inexorablement. Jusqu’au 18 janvier 2015 au Museum der Kulturen Basel, Augustinergasse 2, à Bâle Basel www.mkb.ch SEMIWILD
VOYAGE Une réflexion artistique sur l’exposition permanente « Expéditions ». L’artiste newyorkaise Ania Soliman a entamé son propre voyage de découverte dans les archives et entrepôts du musée. Avec des supports artistiques tels que des journaux et des vidéos, elle interprète des artefacts et propose une réflexion sur les pratiques muséales. Jusqu’au 7 septembre au Museum der Kulturen Basel, Augustinergasse 2, à Bâle www.mkb.ch
Trabant #36 Intermarket Langues disponibilité digitale
ÈRE VISUELLE Sur différents niveaux, l’exposition pose des questions autour de notre monde envahit d’images, qui fait développer chez les jeunes artistes contemporains une nouvelle manière de les traiter. Où commence l’acquisition ? Où finit l’originalité d’une image ? Comment se présente le droit d’auteur en temps de la disponibilité de contenus sur Internet ?
Du 10 août au 24 août à l’Ausstellungsraum Klingental, Kasernenstrasse 23, à Bâle www.ausstellungsraum.ch EXPÉDITIONS. ET LE MONDE DANS NOS VALISES
EXPLORATEURS L’exposition présente six des expéditions initiées par le Musée des cultures. Elles sont d’une importance capitale pour le passé et le présent des principales activités de collection et de recherche du musée. Des expéditions sont parties de Bâle pour explorer le vaste monde et y sont revenues ensuite, enrichies de nombreuses connaissances, d’objets ethnographiques et d’une fascination sans fin pour tout ce qui est « autre ». La confrontation avec le monde étranger a durablement influencé le comportement conscient face aux différences et similitudes culturelles, et c’est encore le cas aujourd’hui. Jusqu’au 31 décembre au Museum der Kulturen Basel, Augustinergasse 2, à Bâle www.mkb.ch
Le monde de Martial : les choses ordinaires Nouvelles acquisitions de photographies de la collection Herzog
PHOTOGRAPHIE L’exposition présente des films et des installations de l’artiste belge Marcel Broodthaers (1924 –1976) appartenant à la Fondation Emanuel Hoffmann. À travers le jeu autour de la relation entre les signes visuels et signes linguistiques, l’artiste met à l’épreuve les catégories esthétiques et leurs institutions. Par exemple, lorsqu’il projette un film sur un écran imprimé plein de numérotations. Du 5 juillet au 19 octobre au Photographie, Kunstmuseum Basel, St Alban-Graben 8, Bâle www.kunstmuseumbasel.ch Charles Ray
SCULPTURE La grande exposition consacrée à l’artiste américain Charles Ray (Né en 1953 à Chicago, vit à Los Angeles) est présentée sur deux lieux, au Kunstmuseum Basel ainsi qu’au Museum für Gegenwartskunst. Ray est l’un des sculpteurs contemporains majeurs et il travaille à une nouvelle figuration plastique, telle qu’on peut la voir dans la sculpture en acier peinte en blanc Boy with Frog. Du 15 juin au 28 septembre au Kunstmuseum Basel, St Alban-Graben 8, à Bâle www.kunstmuseumbasel.ch
KRIŠTOF KINTERA. I AM NOT YOU
DÉCALÉ Avec une ironie farceuse, le jeune artiste tchèque Krištof Kintera chamboule l’art et la vie. À partir de centaines d’ampoules ou de pommes de terre et de câbles, il crée par exemple, un nouveau golem ; avec un landau blinde, il tourne en dérision notre pensée sécuritaire ; dans un magasin de matériel électrique, il s’amuse à vendre un appareil parfaitement conçu pour ne servir à rien. Ses machines tendent à l’absurde et dysfonctionnent, évoquant ainsi l’esthétique de Tinguely. Du 11 juin au 28 septembre au Museum Tinguely, Paul Sacher-Anlage 1, à Bâle www.tinguely.ch GERHARD RICHTER
STAR Gerhard Richter est considéré comme le plus grand artiste de notre temps. Au cours de soixante années de création, il a produit une œuvre caractérisée par une grande diversité thématique et stylistique. Elle comprend des travaux figuratifs, tels que des portraits, des natures mortes et des paysages, aussi bien que des œuvres abstraites dans lesquelles l’artiste puise à un large répertoire de formes et de couleurs changeantes. Cette exposition offre un vaste aperçu du spectre de la création de Richter dans toutes ses dimensions et toutes ses techniques. Jusqu’au 7 septembre à la Fondation Beyeler, Baselstrasse 17, à Riehen www.fondationbeyeler.ch
GOING WEST ! LE REGARD DE LA BD VERS L’OUEST
BD Le musée de la BD de Bâle regarde vers l’Ouest: Going West redessine l’histoire plein de plomb des BD Western aux États-Unis et en Europe, une partie de l’exposition se concentre sur le dessinateur suisse renommé Derib, qui se penche dans son vaste œuvre de manière
sensible sur les indiens, les colons, animaux sauvages et domestiques. L’exposition avec 100 dessins originaux va jusqu’au début américains des années 20 avec George Herrimans «Krazy Kat», James Swinnterton «Little Jimmy» ou Frannk King avec «Gasoline Alley» qui ont fondé le genre, suivit de très près par les premiers parents européens. Du 4 juillet au 2 novembre au Cartoonmuseum Basel, St Alban Vorstadt 28, à Bâle www.cartoonmuseum.ch Paul Chan - Selected Works
ART CONTEMPORAIN Le Schaulager montre la première exposition exhaustive de l’artiste américain Paul Chan (né 1973 à Hong Kong). Chan est un des artistes les plus polyvalents et surprenants de sa génération et surement aujourd’hui une des voix les plus originales de l’art contemporain. Son activité artistique comprend des sculptures, dessins, installations et projections lumières, animations, écritures inventés et interventions spécifiques. À l’occasion de l’exposition le Schaulager et le Chans Verlag Badlands Unlimited sortent trois publications. Jusqu’au 19 octobre au Schaulager, Ruchfeldstrasse 19, à Münchenstein www.schaulager.org NEVER FOR MONEY, ALWAYS FOR LOVE
DESIGN Initiée par Anna Loporcaro et le designer portugais Bruno Carvalho dans le cadre de Design City 2014, l’exposition Never for Money, Always for Love interroge la validité des méthodologies et des modes de production traditionnels en vigueur dans le champ du design pour répondre aux nouveaux défis que posent le contexte social et politique contemporain, tels que la crise économique ou la raréfaction des ressources naturelles.
Du 12 juillet au 12 octobre, au Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, 3 park Dräi Eechelen à Luxembourg www.mudam.lu UN VOYAGE ROMANTIQUE. CHEFS-D’ŒUVRE DE LA COLLECTION RADEMAKERS
PEINTURE La Collection Rademakers, dont une partie a déjà été exposée à l’Hermitage à Saint-Pétersbourg, à la galerie Tretyakov à Moscou et à la Galerie nationale de Prague, réunit une centaine de peintures romantiques de maîtres néerlandais et belges. Paysages estivaux et hivernaux, marines, vues urbaines, natures mortes, nocturnes, portraits et peintures de genre invitent les visiteurs à se lancer dans un voyage romantique. Jusqu’au 14 septembre, au MNHA de Luxembourg, Musée national d'histoire et d'art, Marché-aux-Poissons à Luxembourg www.mnha.public.lu CAPRICCIO
PEINTURE Inspiré par la commande d’une peinture représentative de sa carrière, l’artiste luxembourgeois Roland Schauls a réalisé pour la collection du MNHA non pas une oeuvre mais une vingtaine de toiles autour de ce tableau. Dans l’exposition Capriccio, intitulée d’après l’oeuvre commandée, le public pourra découvrir non seulement les différentes peintures, mais
également un nombre important d’esquisses préparatoires illustrant l’univers de cet artiste intrigant.
Jusqu’au 13 juillet, au MNHA de Luxembourg, Musée national d'histoire et d'art, Marché-aux-Poissons à Luxembourg www.mnha.public.lu AU SECOURS !
HISTOIRE À l’occasion du 150e anniversaire de la première Convention de Genève et du 100e anniversaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise, le Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg vous propose de découvrir l’histoire mouvementée de la plus grande organisation d’aide humanitaire au monde. Jusqu’au 23 mars 2015, au MHVL de Luxembourg, 14, rue du Saint-Esprit www.mhvl.lu HISTOIRES ORDINAIRES D’UNE FAMILLE ALSACIENNE 1914-1918
HISTOIRE L’exposition présente la vie d’une famille alsacienne dans une ferme du Sundgau en 1914. Quel est le quotidien des femmes et des enfants quand le mari et le père sont partis au front ? Photographies, cartes postales, extraits de correspondance et objets du quotidien en lien avec l’époque. Du 28 juin au 2 novembre à l’Écomusée d’Alsace, à Ungersheim www.ecomusee-alsace.fr
Jusqu’au 15 juin, au Mudam Luxembourg Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, 3 park Dräi Eechelen à Luxembourg www.mudam.lu ISTVÁN CSÁKÁNY
SCULPTURE István Csákány est un jeune artiste hongrois dont l’installation Ghost Keeping, présentée à Kassel en 2013 à l’occasion de la documenta, a été particulièrement remarquée. À travers un environnement composé grandeur nature en bois, d’une incroyable précision, l’artiste s’intéresse, entre autres, à l’idée de l’atelier et à la frontière autrefois ténue entre artiste et artisan. Du 28 juin 2014 au 2 février 2015, au Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, 3 park Dräi Eechelen à Luxembourg www.mudam.lu DAMAGE CONTROL
ART CONTEMPORAIN Sans prétendre à une quelconque exhaustivité, Damage Control: Art and Destruction Since 1950 propose un panorama de cet élément central de la culture contemporaine. Rassemblant environ 90 oeuvres de plus de 40 artistes et des médiums aussi variés que la peinture, la sculpture, le dessin, la gravure, la photographie, la vidéo, le film, l’installation et la performance, l’exposition présente certaines des multiples manières dont les artistes ont considéré et invoqué la destruction dans leur travail. Poly L'agenda de l'été 14
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HISTOIRE ET HISTOIRES DU CHâTEAU DES COMTES DE WURTEMBERG-MONTBÉLIARD
PATRIMOINE Le musée a aménagé une exposition retraçant l’histoire du Château des Comtes de Wurtemberg-Montbéliard, construit en 1540 sous la houlette de Georges de Wurtemberg. Tour à tour siège seigneurial, bien national, école communale et lieu d’exposition, le château de Comtes de Wurtemberg-Montbéliard a traversé les époques en conservant son statut de joyau architectural comptant parmi les merveilles de la cité du Dolder. Jusqu’au 11 novembre au Musée de la Communication en Alsace, au Château à Riquewihr www.shpta.com
BIJOUX CELTES – DE TRÉSORS EN CRÉATIONS
ARCHÉOLOGIE Les collections les plus prestigieuses du Musée Historique de Haguenau concernent les bijoux de l’Âge du Fer. L’exposition confronte parures, bracelets, colliers et autres torques à la création contemporaine avec le concours de créateurs indépendants et d’institutions artistiques et joaillières.
Du 21 juin au 9 novembre au Musée Historique de Haguenau, 9 rue du Maréchal Foch, à Haguenau www.ville-haguenau.fr À L’EST DU NOUVEAU ! L’ARCHÉOLOGIE DE LA GRANDE GUERRE EN
ALSACE ET EN LORRAINE
ARCHÉOLOGIE L’archéologie des conflits contemporains, et surtout du premier conflit mondial de 1914 à 1918, est une branche très novatrice de l’archéologie, pour la recherche historique et la compréhension de la vie quotidienne des combattants. Jusqu’au 31 décembre au Musée Archéologique, 2 place du Château, à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu LE RÔLE DES FORTIFICATIONS PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
HISTOIRE L’évolution des armements et des techniques de combat pendant la Première Guerre mondiale modifiera en profondeur la valeur et la rôle des fortifications pendant la première guerre mondiale laissant pressentir, à la fin de la guerre, la primauté de la mobilité sur les positions fortifiées. L’exposition proposera à travers divers exemples européens, allemand, autrichien, belge et français d’illustrer ce constat. Du 1er Juin au 30 septembre au Fort de Mutzig www.fort-mutzig.eu RÉMINISCENCES. DESIGN / ALSACE / TRADITION
PATRIMOINE Le Musée Alsacien présente l’exposition Réminiscences mettant en regard des objets du patrimoine ancien et des créations du design contemporain inspirés de ces objets. L’objectif consiste à créer un dialogue et à
mettre en lumière la dynamique d’évolution des arts et traditions populaires d’Alsace. Jusqu’au 20 octobre au Musée Alsacien, 23 quai Saint-Nicolas à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu REDOUTABLES PRÉDATEURS
BIOLOGIE Cette exposition s’attache à présenter la faune prédatrice souvent détestée, persécutée, piégée, exterminée, dans son rôle écologique indéniable. Une rencontre de ce monde vivant en Alsace en découvrant des animaux issus des collections du musée et de prêts présentes dans leurs milieux. Jusqu’au 23 décembre au Musée d’Histoire Naturelle et d’Ethnographie, 11 rue Turenne à Colmar www.museumcolmar.org MÉMORIAL DU LINGE
HISTOIRE Le Linge est un champ de bataille de la guerre 1914-1918, où un affrontement particulièrement meurtrier eut lieu entre le 20 juillet et le 15 octobre 1915, qui fit 17000 morts. Ensuite, Français et Allemands restèrent face à face jusqu’au 11 novembre 1918. Le Musée Mémorial du Linge montre les objets français et allemands trouvés sur place : armes, munitions, objets personnels et reliques. Jusqu’au 11 novembre au Musée Mémorial du Linge, à Orbey www.linge1915.com 2000 ANS D’HISTOIRE DES POSTES
ET DES TéLÉCOMMUNICATIONS
PATRIMOINE À l’intérieur du Château des Comtes de Wurtemberg-Montbéliard de Riquewihr se trouve un parcours de 2000 ans d’histoire des postes et des télécommunications, de l’époque romaine à nos jours, particulièrement en Alsace et en pays rhénan. Avec en point d’orgue une collection unique en France de diligences et de malles-poste grandeur nature, ainsi que tout ce qui se rapporte à la poste aux Chevaux. Jusqu’au 11 novembre au Musée de la Communication en Alsace, au Château à Riquewihr www.shpta.com FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES RÉCENTES DE LA NÉCROPOLE DE SAINTE-CROIX-EN-PLEINE
ARCHÉOLOGIE La fouille menée par l’INRAP à Sainte-Croix-en-Plaine en 2005 a révélé une importante nécropole protohistorique : monuments funéraires et sépultures de la fin de l’Âge du Bronze, autour de 1050 avant notre ère, jusqu’au début du second Âge du Fer, vers 400 avant notre ère. Les nombreuses parures et poteries mises au jour dans ces sépultures sont présentées pour la première fois dans cette exposition-dossier ; elles témoignent de l’artisanat et des pratiques funéraires de l’époque. Jusqu’au 23 juin au Musée Unterlinden, rue d’Unterlinden, à Colmar www.musee-unterlinden.com
DU 21 JUIN AU 9 NOVEMBRE
ÉTERNELS BIJOUX À Haguenau, une passionnante exposition tricéphale confronte les bijoux celtes à la création contemporaine. Le saviez-vous ? Le Musée historique de Haguenau renferme une imposante collection de bijoux de l’Âge du Fer. Cet ensemble celtique de référence est issu des fouilles menées par l’ancien Maire de la cité, Xavier Nessel (1834-1918), dans la forêt – une des plus vastes de France – où il a découvert plus de 750 tumuli. Dans les salles du Musée et à la Chapelle des Annonciades sont présentées de fascinantes pièces de bronze, mais également des bracelets, des parures, des colliers et autres torques d’or, de fer ou… de corail. À l’Espace Saint-Martin sont 60
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montrées les plus belles réalisations. Ces bijoux celtes sont confrontés de manière féconde à des chefs-d’œuvre de la joaillerie contemporaine et, dans chaque espace, le visiteur est convié à l’expérimentation : au Musée, il se métamorphose ainsi en archéologue… // P.R. À Haguenau, au Musée Historique, à la Chapelle des Annonciades et à l’Espace Saint-Martin, du 21 juin au 9 novembre 03 88 90 29 39 – www.ville-haguenau.fr
JUSQU'AU 31 AOÛT
NOIR C’EST NOIR À la Fondation Fernet-Branca, plus de 80 pièces, peintures, sculptures, dessins et vidéos retracent la trajectoire de l’artiste coréen Lee Bae depuis le milieu des années 1990.
© Fondation Fernet-Branca
Dans le dépouillement de ses œuvres où le noir règne en maître, apparaissent de fascinants paysages intérieurs. Au début de l’exposition, plusieurs sculptures faites de morceaux de charbon de bois liés entre eux hésitent entre pesanteur et évanescence : elles ont la semblance de cœurs carbonisés, mais néanmoins irrigués par une puissante pulsation vitale. Le matériau est partout présent, explicitant un évident rapport entre nature et culture et proposant une réflexion sur le noir. En 2000, « la présence physique du charbon de bois n’est plus essentielle. Seule son image compte » et Lee Bae passe à l’acrylique dans d’immenses tableaux en noir et blanc qu’il « considère comme des performances » où il « suspend le temps dans l’espace de la toile ». Ces structures abstraites et sinueuses invitent à la méditation, à la plongée dans des perspectives intérieures au sein de « zones d’énergie » pleines d’une puissante vitalité. // H.L.
DU JURA AUX SOURCES DU DANUBE, VOYAGES EN TERRE CELTIQUE
ARCHÉOLOGIE Pour célébrer les cinquante ans de jumelage entre Pontarlier et Villingen-Schwenningen en Allemagne du Sud, le Musée de Pontarlier met à l’honneur les liens entre ces deux villes au Premier âge du Fer, il y a 2500 ans. En effet, à proximité de Pontarlier et de Villingen, des tombes ont livré du mobilier archéologique celte exceptionnel. Il témoigne des contacts entre ces communautés qui partageaient des conceptions du monde similaires. Jusqu’au 28 septembre au Musée Municipal de Pontarlier, 2 place d’Arçon, à Pontarlier www.ville-pontarlier.fr OISEAUX : TRÉSORS VOLATILES – SPÉCIMENS RARES ET HISTORIQUES DES MUSÉES DE MONTBÉLIARD
BIOLOGIE 2000 oiseaux naturalisés composent la collection ornithologique soigneusement conservée dans les réserves du musée. L’exposition dévoilera cinquante spécimens exceptionnels. L’origine géographique de la collection ornithologique couvre l’ensemble de la planète. Jusqu’au 2 novembre au Musée d’Art et d’Histoire, Hôtel Beurnier-Rossel, à Montbéliard www.montbeliard.fr OBJETS MATHÉMATIQUES
SCIENCES Le musée du Temps expose une sélection d’objets mathématiques en partenariat avec l’Université de Franche-Comté. Ces objets aux formes surprenantes sont des modélisations en trois dimensions de différentes formules mathématiques. Ils étaient utilisés à titre d’illustration dans l’enseignement universitaire de la discipline au XXe siècle.
À Saint-Louis, à la Fondation Fernet-Branca, jusqu’au 31 août 03 89 69 10 77 – www.fondationfernet-branca.org
Jusqu’au 21 septembre au Musée du Temps, Palais Granvelle, 96 Grande Rue, à Besançon – www.mdt.besancon.fr MIGRATION DE COLLECTIONS
SCIENCES Cette exposition fait découvrir aux visiteurs les différentes étapes du « chantier des collections » : inventaire, prise de vue, mesures, restauration et conditionnement… Autant d’étapes nécessaires pour réaliser ce transfert délicat dans les meilleures conditions. Jusqu’au 29 septembre au Museum Aquarium de Nancy, 34 rue Sainte Catherine www.museumaquariumdenancy.eu
ÉTÉ 1914 NANCY ET LA LORRAINE EN GUERRE
HISTOIRE L’exposition évoque un moment clé du premier conflit mondial au travers d’un ancrage local, les batailles de Lorraine de l’été 1914, en particulier la Bataille du Grand Couronné et la défense de Nancy. Ainsi, l’exposition abordera la manière dont le début de la guerre a été perçu, vécu et ressenti par les soldats, les civils et les artistes. Jusqu’au 21 septembre au Musée Lorrain, 64 grand rue, à Nancy – www.goethe.de
QUE RESTE-T-IL DE LA GRANDE GUERRE ?
HISTOIRE Plus de 600 m² pour découvrir et comprendre la Grande Guerre, son impact sur le XXe siècle, l’Europe et le monde, telle est l’ambition de cette exposition destinée à tous publics. Dès le début du parcours, la bataille de Verdun, symbole de la Première Guerre mondiale dans ses excès, ses atrocités, sa modernité, son acharnement permet une immersion visuelle et sonore des visiteurs dans les réalités du conflit. Jusqu’à fin 2018 au Centre Mondial de la Paix, place Monseigneur Gisty, à Verdun www.cmpaix.eu
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les
loisirs de l'été
Jusqu’au 28 septembre au Château du Hohlandsbourg, route des Cinq Châteaux, à Wintzenheim www.chateau-hohlandsbourg.com Balade Gourmande Grand Cru Bruderthal
Parc Zoologique et Botanique de la Ville de Mulhouse
NATURE Situé à quelques pas du centre-ville de Mulhouse et facilement accessible, le parc zoologique et botanique s’étend sur 25 hectares et accueille dans un cadre naturel exceptionnel plus de 1 200 animaux de 170 espèces différentes et 3500 espèces et variétés de plantes. Un véritable lieu de promenade et d’observation de la faune et de la flore. Avril – Septembre : de 9h à 18h, Mai – Août : de 9h à 19h au Parc zoologique et botanique de la Ville de Mulhouse, 51 rue du Jardin Zoologique à Mulhouse www.zoo-mulhouse.com Jardin de Papillons
ANIMAUX Sur la route des vins entre deux des plus grands sites touristiques Alsaciens, Ribeauvillé et Riquewihr, nous vous présentons pour le plus grand plaisir des yeux, une fascinante collection de papillons exotiques, vivant
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librement parmi une flore luxuriante. Le visiteur se promène au milieu de centaines de papillons d’Afrique, d’Asie et d’Amérique et découvre ainsi la vie cachée de ces bijoux de la nature.
Jusqu’au 1er novembre, route de Ribeauvillé, à Hunawihr www.jardinsdespapillons.fr Randonnées pédestres
SPORT Tout au long de l’année, sont proposées, dans les Vosges, le Donon ou encore en Forêt Noire, des randonnées pédestres. Jusqu’au 31 décembre, au Centre culturel et social Rotterdam, 42 rue d’Ypres, à Strasbourg www.centrerotterdam.org Banquet médiéval
GASTRONOMIE Une alléchante série de dîners aux chandelles, placés sous le signe du MoyenÂge et de ses drôleries ! Ripaille, musique médiévale et commentaires savoureux alterneront joyeusement, dans le cadre reconstitué d’une salle de château fort.
GASTRONOMIE La balade gourmande du Bruderthal est une promenade d’environ 8 km entrecoupée de pauses et dégustations. C’est ainsi que tout au long du parcours vous pourrez découvrir des petits plats. Le menu : pizzettes estivales, velouté à l’ail des ours, verrines chuchi, grillades du Bruderthal, fromage sélection des chartreux, coupe des marcheurs, café, vins assortis des caves de Molsheim. Le 22 juin au Stade du Holtzplatz, rue des sports, à Molsheim www.tourisme-alsace.com Tour du monde culinaire
GASTRONOMIE Offrez à vos papilles un tour du monde des saveurs ! Fort du succès des 4 éditions précédentes, le Collectif d’associations de solidarité internationale Humanis organise le dimanche 29 juin 2014 la 5e édition du Tour du monde culinaire.Pour les amoureux des balades urbaines… Le 29 juin à la Place Broglie à Strasbourg www.tdmc.fr Foire au vin Barr
ALSACE Chaque année, c’est durant le weekend du 14 juillet que l’on peut entendre des
accents de fête dans la cour de la mairie de Barr. Depuis plus de 100 ans, plus d’une trentaine de viticulteurs exposants de Barr et de 14 communes avoisinantes sont là pour accompagner les visiteurs désireux de déguster quelques-uns des 250 vins issus de 32 viticulteurs venus de Barr, Andlau, Mittelbergheim, Heiligenstein, Blienschwiller, Itterswiller, Epfig, Bourgheim, Eichhoffen, Dambach-le-Ville, Gertwiller, Goxwiller et Bernardswiller. Du 12 au 14 juillet à Hôtel de Ville de Barr www.barr.fr Streisselhochzeit
TRADITION C’est par d’heureuses opportunités qu’ont vu le jour les festivités de la Streisselhochzeit de Seebach en 1982. D’abord, des recherches pour la réalisation d’un livre intitulé Seebach, coutumes et traditions d’un village de l’Outre-Forêt (Ed. Coprur) ont remis en mémoire des mariages paysans impressionnants par leur ampleur et durée. 2014 sera la 33e édition d’une des très grandes fêtes populaires de qualité en Alsace et d’une prise de conscience culturelle réussie. Du 18 au 19 juillet à Seebach www.uas.fr Fête du Pinot Noir
ALSACE Samedi toute la soirée : musique, ambiance festive, buvette et tartes flambées, intronisation de la reine du Pinot Noir et de ses dauphines et le soir un bal. Dimanche :
Fête du Gewurztraminer
ALSACE Guinguette le samedi soir et le dimanche toute la journée. Défilé de chars le dimanche à 14h45. Marché aux puces le dimanche de 7h à 18h. Les 26 et 27 juillet à Bergheim www.ribeauville-riquewihr.com Fête du vin
ALSACE Située au cœur même du célèbre village viticole de Mittelbergheim (classé parmi les plus beaux villages de France), dans un cadre pittoresque original et convivial. Les 26 et 27 juillet à Mittelbergheim www.route-des-vins-alsace.com Fête de l’oignon
GASTRONOMIE Dégustez les délicieuses spécialités à base d’oignons (oignons farcies, beignets d’oignons, pizzas et tartes flambées...) lors de la traditionnelle fête de l’oignon de Oermingen, qui attire chaque année plusieurs milliers de gourmands ! Animations musicale assurée par l’orchestre Diamond Star et par Vincent et Fernando. Soupe à l’oignon gratuite à partir de 19h. Les 2 et 3 août à Oermingen www.oermingen.fr Foire aux vins
ALSACE 44e édition de la Foire aux vins organisée par la corporation des vignerons d’Obernai, salle des Saints Patrons de l’Hôtel de Ville. Venez goûter le vin produit par les vignerons, enchantez vos papilles avec les crus obernois. Entrée libre : dégustations, vente de vins, kougelhopf et sandwichs. Du 13 au 17 août Place du Marché à Obernai www.les-vignerons-obernai.com Le Pfifferdaj ou Fête des Ménétriers
TRADITION Cette fête est la plus ancienne d’Alsace. Elle a su conserver les traditions, les costumes, les couleurs et la notoriété que lui donnèrent dès le XIVe siècle des centaines de musiciens et troubadours réunis à Ribeauvillé. Près de 1 500 figurants s’investissent dans la fabrication des chars et durant le défilé qui a lieu le dimanche à 15 heures. Le 7 septembre à Ribeauvillé www.ribeauville.net
Echappées belles en Alsace avec Magots et rapaces...
ANIMAUX Au cœur des Vosges alsaciennes, la Montagne des Singes et la Volerie des Aigles de Kintzheim promettent une bouffée d’air dès ce printemps ! Uniques en leur genre, ces deux parcs animaliers proposent, au pied du Château du Haut - Kœnigsbourg, une véritable immersion au plus proche de remarquables animaux. Jusqu’au 11 novembre à Kintzheim www.montagnedessinges.com Aquarium Les Naïades
ANIMAUX Niché dans un parc de 2 hectares, l’aquarium Les Naïades est un lieu chargé d’histoire. Dès l’entrée du parc, les vestiges d’un moulin des templiers datant du XIIe siècle vous accueillent (restauration partielle prévue en
Jusqu’au 31 décembre, au 30 route de Klingenthal, à Ottrott www.parclesnaiades.com Volerie des Aigles
ANIMAUX En Alsace, tout près du Haut-Kœnigsbourg et de la route des vins, se dressent, en haut d’une colline de sapins noirs, les ruines du château médiéval de Kintzheim. La Volerie des Aigles donne à ses visiteurs l’occasion unique de pouvoir observer et admirer en plein ciel, ou à quelques centimètres d’eux, les plus beaux et les plus grands rapaces du monde, dans un spectacle impressionnant où l’émotion est grande, et les sensations garanties. Jusqu’au 11 novembre, au Château de Kintzheim www.voleriedesaigles.com Alsace Canoë
SPORT des dimanches-rivières ou journées canoëdécouverte avec moniteur(s), - des locations de canoës canadiens avec ou sans transport (grande diversité de parcours pour naviguer en famille ou entre amis), - des week-ends canoë-trappeur dans le centreAlsace (hébergement dans un chalet canadien en rondins, dépaysement garanti), - des randos ados 5 jours/5 rivières (pour les 10-13 ans ou 14-17 ans), - des traversées insolites de Strasbourg en canoë canadien.
Jusqu’au 1er septembre, Moulin de la Chapelle, route de Marckolsheim à Sélestat www.itinerairalsace.com Mathémanip
ENFANTS Trop difficiles les maths ? Le Vaisseau vous prouve le contraire ! Observation, expérimentation, échange : 400 m² d’exposition permettent d’explorer en famille les multiples facettes de cette discipline scientifique. Ici, pas besoin d’être Pythagore ou Einstein ; en famille, créez des formes géométriques avec du savon, faites rouler une roue carrée et approchez les probabilités en estimant le nombre de bonbons collés à un mur… tout cela, sans même avoir la « bosse des maths » ! Les 40 éléments interactifs vous mettent assurément les mathématiques à portée de main !
© G. Weiss
Du 19 au 20 juillet à Rodern www.ribeauville-riquewihr.com
2016). L’aquarium, quand à lui, à été implanté dans une ancienne filature du XIXe. Venez à la rencontre de plus de 250 espèces d’animaux. au fil de 37 bassins, vous pourrez y observer, entre autres, des tortues, des piranhas, des crocodiles et des requins.
TOUR DE PASSE-PASSE Passage309 ? Un projet écolo et transfrontalier, entre Gambsheim (France) et Rheinau (Allemagne), qui porte la Passe à poissons et attire beaucoup de curieux. Dans un cadre idyllique, près de la forêt, de Kilstett (joli village qu’on peut visiter et d’où on peut se balader), d’Offendorf (sur les bords du Rhin, avec son port de plaisance et sa réserve naturelle), Gambsheim se trouve non loin de Rheinau. Le barrage, construit en 1974, est le centre névralgique du Passage309, un “espace écotouristique transfrontalier”. Cet ouvrage, comportant des écluses pour la navigation rhénane, a été créé pour produire de l’énergie hydroélectrique. Afin de faciliter le passage des poissons, rendu difficile du fait du barrage, la Passe à poissons (avec 40 bassins) a vu le jour en 2006, permettant la transition des poissons migrateurs, notamment les saumons et les truites. Les rivières peuvent être repeuplées, grâce à la Passe ! Le but de Passage309 ? Faire découvrir la Passe à poissons au grand public et de l’expliquer en développant l’aspect pédagogique. Un projet dans l’air du temps et en plein développement. // J.R. Passage309 – site rhénan Gambsheim/Rheinau Aux écluses du Rhin à Gambsheim 03 88 96 44 08 – www.passage309.eu
Jusqu’au 31 août au Vaisseau, 1 bis rue Philippe Dollinger, à Strasbourg www.levaisseau.com Parc du Petit Prince
DÉCOUVERTE Le Parc du Petit Prince un lieu remarquable, situé à Ungersheim, à une vingtaine de kilomètres de Mulhouse et de Colmar, aux pieds des ballons des Vosges. L’emplacement du futur parc est celui où tomba, le 7 novembre 1492, la première météorite conservée et étudiée au monde appelée la météorite d’Ensisheim. Des vols en montgolfière, 1 cinéma dynamique 4D, un labyrinthe et pleins d’autres attractions pour petits et grands
© G. Weiss
Messe en plein air à 10h, restauration dès 12h, animation musicale toute la journée.
Du 1er juillet au 31 décembre au Parc du Petit Prince, à Ungersheim www.parcdupetitprince.com
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Fête au pays du Brand
ALSACE Samedi dès 17h : animations musicales et folkloriques dans la grand rue, sur la place de la Mairie et place Sainte-Anne. Dégustation des vins du pays du Brand, spécialités gastronomique, flammakuecha, salade vigneronne.... Exposition d’artistes et d’artisans Dimanche à 11h : apéritif concert animé par l’Harmonie Municipale. Cortège dès 15h Tout au long de l’après midi, animations folkloriques 19h : course de hottes 22h : ronde du Veilleur de Nuit. Le 2 et 3 août à Turckheim www.route-des-vins-alsace.com Promenade en barque à fond plat
DÉCOUVERTE À bord d’une barque menée par un guide passionné par l’environnement qui l’entoure, vous vous laissez glisser au fil de l’eau. La nature s’offre à vous dans un calme ambiant et tellement enchanteur. Une ambiance vraiment particulière, toute en douceur, un pur
moment de bonheur.
Jusqu’au 19 octobre à Office de Tourisme, 35 rue du Rhin, à Rhinau www.grandried.fr 38 Rencontre internationale d’Oldtimer e
VOITURE La rencontre à Baden-Baden est traditionnellement un Concours d’élégance automobile. Les 120 Oldtimers les plus beaux seront primés avec des coupes. Le jury prend en compte l’état et la rareté du véhicule aussi bien que les costumes et la décoration florale.
Du 11 au 13 juillet devant le Kurhaus Baden-Baden, Kaiserallee 1, à Baden-Baden www.oldtimer-meeting.de Europa-Park
ENFANTS De nombreuses découvertes vous attendent aussi lors de la saison 2014 : Dans le quartier autrichien, une nouvelle aire de jeu de 80 m² attend les tout-petits. Pour se rafraîchir, rien de tel qu’un tour à bord de la « Descente des Rapides du Tyrol » en
Autriche. Notre « Arena of Football » dans le quartier anglais s’est mise à l’heure de la coupe du monde de football 2014 grâce à quelques coups de pinceau. Dans l’allée allemande, une exposition ravira les petits et grands enfants. Jusqu’au 2 novembre à Europa-Park-Straße 2, à Rust www.europapark.de Rêves de bulles de savon
ENFANTS Amusant, fascinant, pédagogique: Les bulles de savon fascinent tout le monde. Flottant, beau, coloré, tout petit ou énorme et «blubb», éclaté, parti. Le prochain essaie. Le jeu avec les bulles de savon fascine et rend curieux: comment et pourquoi cela fonctionne ? Quels expérimentations peut on faire ? Des constructions de savon offrent un accès ludique à la mathématique, à la physique et à la chimie. Jusqu’au 20 juillet au Spielzeugmuseum, Baselstrasse 34, à Riehen www.spielzeugmuseumriehen.ch
Spectacle Équestre
ANIMAUX
Du 4 juillet au 13 juillet aux Haras nationaux de Pfaffenhoffen, route de Schalkendorf, à Pfaffenhoffen www.lascene.pfaffenhoffen.org Le château des défis
Le château des défis est une découverte innovante, fort amusante d’un monument historique et l’occasion pour tous de vivre pendant 3h une aventure médiévale que chacun peut faire à son rythme, à la fois,au P’tit Fleck, en forêt et à l’intérieur du château. Propulsés au cœur du 12ème siècle sur les pas de la princesse Mathilde et du chevalier Hugo, vous relevez 20 défis en déjouant les vilains tours du chevalier brigand Loewenstein et de la sorcière Cornélia. Jusqu’au 11 novembre au Château du Fleckenstein, à Lembach www.fleckenstein.fr
L’Épopée d’une Chevaleresse
ENFANTS La dernière création de Cascades et Fantaisies Équestres. Ce spectacle équestre d’inspiration romanesque a été conçu sur mesure pour la Citadelle de Bitche, avec pour ambition d’ouvrir une nouvelle perspective sur son histoire séculaire et souvent ignorée. Le public familial et particulièrement les plus jeunes s’émerveilleront des aventures d’Alix, une princesse d’antan venue révéler ses prodigieux talents chevaleresques. Jusqu’au 31 août à la Citadelle de Bitche www.citadelle-bitche.com Piscine du Wacken
jusqu'au 31 août
EMBARQUEMENT POUR LA SCIENCE Aux mille et une questions que les enfants se posent, Le Vaisseau à Strasbourg apporte bien des réponses dans le domaine scientifique. Dès trois ans, leurs petites têtes bien faites peuvent se cultiver en s’amusant. Les mathématiques d’abord ne sont pas si compliquées. Le Vaisseau propose des jeux et des expérimentations pour aborder la discipline en famille, de façon ludique : on crée des formes géométriques avec du savon, fait rouler une roue carrée (véridique), ou réalise des statistiques en comptant des bonbons. S’il n’est pas besoin d’être Einstein pour avoir la bosse des maths, nul besoin d’être Darwin pour s’intéresser à l’évolution des espèces. Un petit film en 3D explique aux enfants comment les espèces apparaissent, se diversifient ou s’éteignent. Pour les plus manuels, un atelier bricolage permet de se familiariser avec le hérisson en créant un joli portecrayon en carton à rapporter chez soi. Évolution encore : deux amis s’interrogent le temps d’un spectacle sur les nouvelles technologies, leurs avantages, leurs inconvénients et l’importance qu’on leur accorde. Les microbes ne sont pas en reste, une animation théâtralisée familiarise les bambins avec ces minuscules êtres invisibles. // P.B. Le Vaisseau, à Strasbourg, jusqu’au 31 août 03 88 44 65 65 – www.levaisseau.com 64
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SPORT Un bassin sportif est ouvert toute l’année et permet aux nageurs de pratiquer leur activité favorite au grand air. Un bassin de bien-être et apprentissage est accessible du printemps à l’automne. Equipé de banquettes à bulles, cols de cygnes, bouillonnements, buses de massage, il permet de passer un agréable moment de détente. Aux beaux jours, deux bassins d’été dont la profondeur n’excéde généralement pas un mètre accueillent parents et enfants. Des jeux d’eau extérieurs complétent l’offre pour les enfants. Tous les jours de 7h à 20h au 8 rue Pierre Courbertin à Strasbourg www.strasbourg.eu Fun City
ENFANTS Un parc d’attractions couvert de plus de 1200 m2 dédié aux enfants de 1 à 12 ans. Chaussettes obligatoires. Mardi à dimanche à la Zone de Loisirs Le Trèfle, à Dorlisheim www.dorlisheim.fun-city.fr METZ PLAGE
COQUILLAGES ET CRUSTACÉS Metz Plage prend ses quartiers Au centre de l’agglomération, dans un espace de verdure aux abords du plan d’eau : le lieu idéal pour accueillir cet évènement. C’est aux pieds des arbres et sous le chant des oiseaux que cet espace convivial va se transformer le temps de l’été, en véritable station balnéaire. Du 20 juillet au 17 août, au plan d’eau de Metz ‑ www.ete.metz.fr HARMONIE MUNICIPALE DE METZ
CONCERTS Chaque année, l’Harmonie Munici-
pale propose des rendez-vous ouverts à tous et à entrée libre. Aux traditionnels concerts de Noël et de Printemps donnés à l’Arsenal, s’ajoutent ceux du 21 juin au Jardin Botanique à l’occasion de la Fête de la musique et du 14 juillet à l’Esplanade. Sans oublier les concerts en plein air dans les quartiers messins dès la fin mai. Jusqu'au 14 juillet, dans différents lieux à Metz www.ete.metz.fr METZ EN FÊTE
FÊTE L’été, la Ville de Metz fourmille d’animations culturelles avec une centaine de spectacles gratuits dans les rues et sur les places. La municipalité propose chaque année un programme culturel de grande diversité et de qualité. Depuis 2009, la programmation s’est resserrée autour des arts de la rue, des musiques actuelles et du cinéma et a rassemblé des spectateurs toujours plus nombreux entre temps forts et rendez-vous intimistes.
faille des clubs sportifs, associations, bénévoles et artistes. Du 7 juillet au 14 août, dans différents lieux à Metz www.ete.metz.fr FÊTES DE LA MIRABELLE
FÊTE Metz célèbre le fruit d’or lorrain à l’occasion des 64es festivités de la Mirabelle. Rendezvous attendu des Messins, ces fêtes se réinventent à chaque édition en associant les habitants à de nouveaux projets. Cette année, Entrez dans la danse ! est le thème qui réjouira petits et grands. Place à la couleur, à l’émerveillement, au rire, aux jeux subtilement chorégraphiés et aux émotions visuelles ! Du 17 au 31 août, dans différents lieux à Metz www.ete.metz.fr MONTGOLFIADES
BALLON Ce grand meeting messin organisé par l’Association des Pilotes de Montgolfières de Moselle (APIMM) en est à sa 24e édition. C’est l’occasion de venir rêver et admirer l’envol des montgolfières tous les soirs !
Du 21 juin au 9 août, dans différents lieux à Metz www.ete.metz.fr
Du 3 au 7 septembre, au plan d’eau de Metz www.ete.metz.fr
ANIMATION ESTIVALE
SPORT Football, judo, gymnastique, athlétisme, badminton, théâtre, danse, natation, échecs, mais aussi, escalade, équitation, photographie, taekwondo... bien d’autres activités encores seront programmées pour animer l’été des jeunes Messins, grâce à la mobilisation sans
GÉRANIUM, SA BELLE FAMILLE
FLEURS L’exposition de la Maison de la Nature présente les « vrais » géraniums vivaces à ne pas confondre avec les « géraniums » vendus
en début d’été pour fleurir jardinières et potées. Ces derniers sont en fait des pélargoniums. Les différentes présentations vous permettront de les différencier. Jusqu’au 28 septembre, du mercredi au dimanche (14h-18h, sauf jours fériés) à la Maison de la Nature, Parc Sainte-Marie à Nancy www.nancy.fr MARIAGE DE L’AMI FRITZ
FÊTE TRADITIONNELLE En 1973, une poignée de bénévoles eût l’idée de fêter chaque année le Mariage de l’Ami Fritz, inspiré par le roman de deux auteurs mosellans Emile Erckmann et Alexandre Chatrian. Depuis, ce mariage est célébré tous les ans dans la tradition paysanne de la fin du XIXe siècle, attirant un public toujours aussi nombreux. Les 14 et 15 août, à Marlenheim (67) www.mariage-ami-fritz.fr
RENDEZ-VOUS PLACE STANISLAS
PATRIMOINE ARCHITECTURAL Inscrite depuis 1983 au patrimoine mondial de l’UNESCO, la place Stanislas se pare chaque soir de l’été des images, lumières et sons offerts au public grâce au savoir de la Société Spectaculaires, Allumeurs d’images ; une scénographie à base d’images monumentales à la hauteur d’une des plus belles places d’Europe. Du 13 juin au 14 septembre, à Nancy www.rendez-vous.nancy.fr
FESTIVAL DU HOUBLON
MUSIQUES ET DANSES Aujourd’hui, la manifestation est devenue le plus grand festival de folklores du monde dans le Grand-Est, accueillant 500 artistes de qualité des 5 continents et transformant la ville en véritable carrefour interculturel. En l’espace de 6 jours, près de 50 000 personnes viennent à la rencontre des cultures, des traditions et de l’artisanat du monde. Du 19 au 24 août, à Haguenau www.festivalduhoublon.eu
NUIT BLANCHE À DANNEMARIE
FESTIVAL Pendant 4 jours, l’étang du Lattloch prend des dimensions hors du temps avec une soirée de concerts et un spectacle son et lumière autour de l’histoire de Dannemarie. Les festivités seront animées par un feu d’artifice et le marché médiéval proposera une vingtaine d’animations jeux et métiers anciens (forgeron, calligraphe, potier, brodeuse…). Du 14 au 18 août, à l’étang du Lattloch, rue du Bassin à Dannemarie (68) www.festivalnuitblanche.fr LES RENDEZ-VOUS DE LA TOUR
DÉTENTE Ambiance cosy, espace snacking, restauration, piste de danse et scène ouverte au pied de la Tour des Pêcheurs, au bord de la Moder. De nombreuses animations sont proposées tout au long de la saison : concerts, démonstrations, ateliers, expos, soirées théma-
STRASBOURG - WACKEN
PARC DES EXPOSITIONS - PAVILLON K 20 & 21 septembre 2014 ///10h - 19h
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Une offerte Une entrée achetéen=de ce bon sUr présentatio
Prochaine édition : 15 & 16 novembre 2014 Strasbourg événements +33 3 88 37 21 17 - A.Chenkier +33 6 11 75 75 06 strasbourg-events.com
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tiques... Une programmation éclectique entre musique, danse, animations jeunesse, karaoké, humour.
conservées dans les collections du musée de l’École de Nancy.
Jusqu’au 31 août, à Haguenau www.ville-haguenau.fr
Jusqu’au 29 juin, au Musée de l’École de Nancy www.ecole-de-nancy.com
JARDIN D’IRMA ET GALERIE WINKEL
PARC D’AVENTURES DE BRUMATH
PROMENADE ET ART Dans un cadre authentique et typiquement alsacien, découvrez un jardin naturel de plus de 20 ares jointifs aux anciens bâtiments d’exploitation agricole des XVIIIe et XIXe siècles. En parallèle, sur le même domaine prend place la galerie Winkel Art avec une exposition des céramiques et peintures d’Irmgard Boehmer-Saal. Jusqu’au 15 septembre, 8 rue des Francs à Bestchdorf www.winkelart.com
LES ARTISTES DE L’ÉCOLE DE NANCY ET LA GUERRE 14/18
EXPOSITION Les années qui suivent la dissolution de l’École de Nancy, en plein conflit mondial, constituent une période de création peu connue. Pourtant Victor Prouvé, Henri Bergé, Louis Hestaux et les Etablissements Gallé poursuivent tant bien que mal leur production, et se mettent à l’occasion au service de l’effort de guerre. L’exposition présente une trentaine d’oeuvres
SENSATIONS FORTES Idéalement situé dans une superbe forêt de chênes et de hêtres, le Parc d’Aventures vous accueille dans un cadre splendide avec à ses pieds un plan d’eau et une plage de sable. Laissez-vous tenter par des sauts extrêmes, du paint-ball, de la plongée, du canoë ou des parcours dans les arbres.
FESTIVAL Le festival venez c’est tout vert est Manifestation éco-citoyenne ouverte à tous organisée par le centre socioculturel du Fossé des Treize. Expositions, spectacles, concerts, ateliers.. 3 jours de festivités dans le jardin du Palais du Rhin !
Festival Strasbulles
Festival International des Métiers d’Art de Baccarat
BD Le Festival Européen de la Bande Dessinée de Strasbourg est installé en plein cœur de la ville, place Kléber et salle de l’Aubette. De nombreux auteurs, dessinateurs, scénaristes et coloristes, y seront présents pour rencontrer le public autour de tables rondes qui favorisent les discussions.De nombreuses expositions sont aussi mises en place et des conférences auront lieu durant les trois jours du festival. Pour cette 7e édition, la Suisse, berceau de la
À partir d’images récoltées, les deux photographes Yasmine Eid-Sabbagh et Rozenn Quéré ont écrit les Vies possibles et imaginaires de quatre sœurs. « Personne dans la famille ne se doutait de ça. Mon frère, mes sœurs, ils ne se doutaient pas que je n’existais pas. Moi non plus, je ne m’en doutais pas. Quand je suis venue en France, à trente-trois ans, je l’ai appris. Impossible d’avoir mon acte de naissance. Je n’avais été inscrite nulle part. Pourquoi ? Parce que quand je suis née, le bombardement avait commencé sur Jérusalem. » À partir d’archives photographiques familiales (parfois manipulées), Yasmine Eid-Sabbagh et Rozenn Quéré ont tissé une narration fictive, écrivant les Vies possibles et imaginaires de quatre sœurs palestino-libanaises. Un récit photographique, entre documentaire et fiction, un projet sur l’exil qui fut doublement couronné, par la Grand Prix international de photographie de Vevey (2011) et le Prix Découverte 2013 des Rencontres photographiques d’Arles. Un touchant récit se déroulant au Caire, à New York, Paris ou Beyrouth. // E.D.
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Venez c’est tout vert
Du 20 au 22 juin au Palais du Rhin, 2 place de la République, à Strasbourg www.cscf13.org
LA RELECTURE
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Du 6 au 8 juin autour de la place Kléber, à Strasbourg www.strasbulles.fr
De 10h à 19h tous les jours, au Parc d’Aventures de Brumath, plan d’eau de la Hardt – www.brumath-aventure.fr
jusqu'au 29 juin
À Strasbourg, à Stimultania jusqu’au 29 juin 03 88 23 63 11 – www.stimultania.org
bande dessinée, est mise à l’honneur à travers des expositions et la présence d’une dizaine d’auteurs helvétiques.
ARTISANAT La troisième édition du Festival International des Métiers d’Art (FIMA) crée l’événement. À l’heure de la production standardisée d’objets en tous genres, il est en effet essentiel de valoriser des artisans dont les savoir-faire d’exception, permettent d’associer intelligence créatrice et maîtrise du geste, esthétisme et recherche pratique. Du 27 au 29 juin à Baccarat www.fima-baccarat.fr
Festival Automobile de Mulhouse
AUTO En 2014, le Festival automobile revient pour trois jours de fête, de défilés, d’animations, d’expositions, de concerts, qui confèrent à la Ville, le titre de capitale européenne de l’automobile d’exception. Du 4 au 6 juillet à Mulhouse www.festivalauto.mulhouse.fr Festival des Jardins Nomades
Cette nouvelle édition du festival des jardins appréhende, en résonance avec les différentes manifestations, le thème de citoyen du monde en définissant trois domaines fédérateurs : migration et nomadisme des hommes, des animaux, des plantes... Du 1er juin au 19 octobre à Saline Royale, à Arc-et-Senans www.salineroyale.com Alice au Jardin des merveilles 12e Festival des jardins métissés
En 2014, Alice s’invite dans les jardins de Wesserling ! Un voyage extraordinaire se dessine dans les jardins d’artistes au travers d’étonnants univers : un thé extravagant, une course saugrenue, un surprenant terrier, un incroyable terrain de croquet… L’imaginaire
d’un roman, dans la réalité d’un jardin surprenant d’émotions et de poésie. Une dizaine de concepteurs sont invités à créer des jardins extraordinaires et éphémères, invitant au rêve, au repos et au jeu, tout en dialoguant avec l’histoire du site de Wesserling. Une découverte insolite, ludique et remplie de rêve ! Loin des jardins cartes postales, les visiteurs deviennent acteurs du jardin. Celui-ci devient alors un espace de vie convivial, poétique et participatif. Du 5 juin au 8 octobre Parc de Wesserling, rue du Parc, à Husseren-Wesserling www.parc-wesserling.fr ÉCO-HOME
EXPOSITION À travers quatre types d’habitations individuelles représentatives, l’exposition Éco-Home, habiter aujourd’hui les maisons d’hier donne au visiteur les clés d’une rénovation basse consommation du patrimoine bâti alsacien. On pourra aussi comparer les spécificités des différents matériaux employés grâce à une “matériauthèque”.
des animations à la piscine intercommunale (29 juin et 27 juillet). Du 8 au 10 août à Bischwiller – gratuit www.fete-des-fifres.com VITA’RUE
ANIMATION Tous les dimanches, les familles se retrouvent dès 10h30 sur les berges de l’Ill pour tester une nouvelle discipline, s’initier à un sport collectif, découvrir une activité de remise en forme, participer à un atelier créatif, ou tout simplement partager un bon moment dans un cadre verdoyant.
Tous les dimanches jusqu’au 27 juillet, de 10h30 à 12h30 (activités), puis spectacle et pique-nique jusqu’à 15h, le long des berges de l’Ill à Mulhouse www.vitarue.com CAFÉ TRICOT
ANIMATION Le rendez-vous des amoureuses et amoureux du tricot. Deux heures pour tricoter, échanger ses bons plans de laine et passer un agréable moment.
Du 30 mai au 9 juin au Hall du petit manège, rue de la Vieille île à Haguenau www.ville-haguenau.fr
Lundi 16 juin, de 16h à 18h, à la Librairie 47° Nord, à Mulhouse www.47degresnord.com
FÊTE DES FIFRES
L’UNIVERS DU PARFUM
ALSACE La Fête des Fifres a pour thème cette année “Féerie au Parc du Château”, dans les rues du centre-ville et au Parc du Château. En avant-goût, la Ville de Bischwiller propose aussi
SALON Parfums, cartes postales, philatélie, numismatique, art et décorations, brocante de qualité et diverses collections par Les Chasseurs d’Images. Enrichi d’une exposition historique
sur le 100e anniversaire de l’Incorporation de Dornach à Mulhouse et 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. Samedi 7 juin, de 14h à 19h et dimanche 8 juin de 9h à 17h au Palais des sports à Mulhouse www.mulhouse.fr LES BOZAR
GRAFFITI Cette 3e édition des Bozar prend une nouvelle dimension. D’un week-end, l’événement axé sur le graffiti passe à une semaine, avec plus de 70 graffeurs de la région mais aussi de Suisse, d’Allemagne, d’Espagne, du Danemark et des Etats-Unis. Du 7 au 15 juin, dans divers lieux à Mulhouse www.mulhouse.fr LE PRINTEMPS DU TANGO
DANSE Écriture dansée de l’approche amoureuse, ballet d’esquives et de rapprochements : le tango vit son deuxième printemps dans toute la ville de Mulhouse. Au-delà de la danse et de la musique, c’est une véritable immersion dans la culture argentine qui invite la littérature, le cinéma et la gastronomie à cette fête d’une vingtaine de rendez-vous dans 14 lieux. Du 7 au 15 juin, dans divers lieux à Mulhouse www.leprintempsdutango-mulhouse.fr
STARTUP WEEKEND
RENCONTRE Vous avez une idée ou un projet et vous souhaitez trouver une équipe pour y travailler ? Vous aimeriez collaborer et travailler en équipe sur un projet innovant et motivant ? Quelle que soit votre spécialité, le Startup Weekend Mulhouse vous permettra de vivre une nouvelle expérience entrepreneuriale. Du 13 au 15 juin, à La Fonderie à Mulhouse www.mulhouse.startupweekend.org LA FÊTE DU JEU
ANIMATION Avec un programme d’animations pour les enfants sur le thème des pompiers, c’est le rendez-vous annuel du quartier organisé par le centre socioculturel Pax. Samedi 14 juin, de 14h à 17h, au Stade de Bourtzwiller, à Mulhouse www.mulhouse.fr
LA MUSIQUE DANS TOUS SES ÉTATS
ANIMATION Au menu : concerts, projection karaoké, démonstration de dance country, gym avec percussionnistes, spectacle Sous le ciel de Paris… Du lundi 16 juin au samedi 21 juin, à la Maison du temps libre à Mulhouse www.animations.apalib.fr PORTES OUVERTES À LA SPA
ANIMAUX Le week-end du 21 et 22 juin, la Société protectrice des animaux Mulhouse-Haute Alsace ouvre ses portes pour la Grande fête de la
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du 8 juin au 5 octobre
DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR Cet été, Lewis Carroll s’invite au Parc de Wesserling le temps de l’événement Alice au Jardin des merveilles. Vous prendrez bien une tasse de thé ? Le Parc de Wesserling, magnifique témoin de l’aventure textile de la région, convie les curieux à contempler les belles bâtisses industrielles et à visiter son Écomusée afin de découvrir ce patrimoine exceptionnel. Pour la douzième édition du Festival des Jardins métissés – création de jardins éphémères par des paysagistes, architectes ou designers –, le site propose aux visiteurs, petits ou grands, de plonger dans le monde extraordinaire d’Alice au Jardin des merveilles. Passons de l’autre côté du miroir et faisons la rencontre des personnages du roman de Saint-Jean. L’occasion de sensibiliser à la cause animale en général et aux abandons estivaux en particulier. Samedi 21 juin de 14h à 22h et dimanche 22 juin de 10h à 18h, à la SPA de Mulhouse www.spa-mulhouse.fr LES DIMANCHES DU GRAND NORD
ANIMAUX Rencontres avec les soigneurs lors du nourrissage des ours polaires et des bœufs musqués, jeux en plein air... Dimanches 22 et 29 juin, au Parc zoologique et botanique de Mulhouse www.zoo-mulhouse.com MARCHÉ DU TERROIR ET DE L’ARTISANAT
ALIMENTATION Dans le cadre des festivités des fêtes de la Mirabelle. Les 30 et 31 août à Metz www.tourisme-metz.com TOUS À LA FASHION WEEK !
MODE Les Vitrines de Mulhouse invitent enfants, femmes, hommes et seniors à participer à un casting géant. Le but ? Être sélectionné par un jury de professionnels pour Mulhouse cité mode 68
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qui se déroulera samedi 18 octobre au Palais des sports. Samedi 28 juin, de 15h à 18h, rue du Sauvage à Mulhouse www.vitrinesdemulhouse.com SALON DU VÉHICULE D’OCCASION
EXPOSITION 400 véhicules de toutes marques ont été sélectionnés par des professionnels de l’automobile de Haute-Alsace. Les 28 et 29 juin, de 9h à 19h, au Parc Expo à Mulhouse www.mulhouse.fr TOUR DE FRANCE
SPORT Dimanche 13 juillet prochain, Mulhouse accueillera la neuvième étape du Tour 2014, venue de Gérardmer. En attendant le passage de la caravane publicitaire et l’arrivée des coureurs, le public pourra profiter de multiples animations. Dimanche 15 et lundi 14 juillet, dans divers lieux à Mulhouse www.mulhouse.fr ALSACE CANOË
SPORT Le canoë sous toutes ses formes en Alsace avec des “dimanches-rivières”, journées
Carroll, le Chapelier Fou, la reine ou le Lapin blanc. Entrons dans L’Arène rouge pour jouer au croquet géant, ouvrons les Portes sur jardin (à conditions de trouver la bonne clef) et pénétrons dans les méandres du Labyrinthe aux clairières. Nous ne serons pas au bout de nos surprises… // E.D. Alice au Jardin des merveilles, du 8 juin au 5 octobre (de 10h à 18h), au Parc de Wesserling 03 89 38 28 08 – www.parc-wesserling.fr
découvertes avec moniteurs, week-ends façon trappeurs, randonnées pour les ados et traversées insolites de Strasbourg en canoë canadien… Il y en a pour tous les goûts ! Jusqu’au 1er septembre au Moulin de la Chapelle à Sélestat www.itinerairalsace.com
Carac reversera 1 € aux associations : APF, Mécénat chirurgie cardiaque, Arc-en-ciel, Pupilles des Sapeurs Pompiers, Solidarités Nouvelles face au Chômage. Samedi 14 juin de 9h à 12h30, rue Pasteur à Metz www.90ans.carac.fr
LA SÉLECTION
ANIMATIONS GOURMANDES
SCIENCES Des cours pour adultes, afin de comprendre les mécanismes de l’évolution et mieux appréhender les problématiques actuelles que sont l’érosion de la biodiversité ou encore la place de l’espèce humaine dans l’environnement. Un cycle de 12 cours de zoologie sur l’évolution et ses mécanismes est proposé.
PRODUITS LOCAUX Le grand public est convié à (re)découvrir les produits d’une trentaine d’agriculteurs locaux. Les produits de la ferme sont à déguster sur place ou à emporter : fruits et légumes, charcuteries fermières, escargots, foies gras et confits de canards, volailles, viandes d’agneau et viandes bovines, truffes, fromages fermiers, miels et produits de la ruche, confitures, jus de fruits, glaces, pains…
Jusqu’au 24 juin, à l’Amphithéâtre Cuénot (entrée par la rue Godron) à Nancy www.museumaquariumdenancy.eu 90 ANS DE CARAC
BALADE SOLIDAIRE Découvrez votre ville comme vous ne l’avez jamais vue ! Participez à la balade solidaire organisée au départ de l’agence Carac de Metz. Créez le record de la plus grande balade solidaire. Pour chaque participant, la
Les jeudis 12 juin, 10 juillet et 11 septembre de 16h à 21h, place de la République à Metz www.tourisme-metz.com TRÉSORS VOLATILES
SAVOIR Les musées de Montbéliard sont riches de plus de 300 000 échantillons en histoire
LE PATRIMOINE À PORTÉE DE MAIN Au cœur du Pays de Barr et du Bernstein, le bâtiment de la Seigneurie à Andlau est le rendez-vous des amoureux du patrimoine alsacien. L’immense bâtisse romane se dresse, fière et imposante, sur la place de cette jolie petite ville cernée par la forêt et les vignes. Labellisés “ Pôle d’Excellence Rurale ” par l’État, les Ateliers de la Seigneurie proposent aux visiteurs, petits et grands, de découvrir les traits d’excellence de l’ensemble de son territoire et ce qui le compose : les vingt communes, leur architecture fortifiée chargée d’histoire (civile et religieuse), leurs artisans au savoir-faire ancestral, les personnages historiques et ses vignobles locaux. Le meilleur moyen d’en envisager la richesse est encore
de pouvoir la tester concrètement, d’où une approche tactile : à qui se demande comment construire une voûte, faire du vin ou fabriquer du torchis, le premier Centre d’Interprétation du Patrimoine du Bas-Rhin propose tout au long de l’année des activités manuelles et autres stages d’initiation aux techniques d’antan. Se rendre aux Ateliers, c’est renouer avec les vraies valeurs en s’amusant. // P.B.
naturelle. Parmi eux, 2 000 oiseaux naturalisés composent la collection ornithologique soigneusement conservée dans les réserves. L’exposition dévoile cinquante spécimens exceptionnels.
taire de la discipline au XXe siècle.
Jusqu’au 2 novembre, au Musée d’Arts et d’Histoire à Montbéliard www.montbeliard.fr BALADE GOURMANDE GRAND CRU BRUDERTHAL
GASTRONOMIE La balade gourmande du Bruderthal est une promenade d’environ 8 kilomètres entrecoupée de pauses et dégustations. C’est ainsi que tout au long du parcours vous pourrez découvrir des petits plats. Le menu : pizzas estivales, velouté à l’ail des ours, verrines, grillades du Bruderthal... Dimanche 22 juin au Stade du Holtzplatz, rue des sports, à Molsheim www.tourisme-alsace.com 70
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PRESSION DESIGN
DESIGN Organisée par L’Observatoire MAD, cette biennale du design d’auteur de la région du Rhin supérieur fait le focus sur les créateurs européens : designers ou artistes travaillant sur l’objet utilitaire. Une manifestation qui aborde la question du design sous ses aspects culturels et sociétaux. Du 28 juin au 6 juillet à Sélestat (Chapelle Saint-Quirin et autres lieux) www.madartdesign.fr OBJETS MATHÉMATIQUES
SCIENCES Le musée du Temps expose une sélection d’objets mathématiques en partenariat avec l’Université de Franche-Comté. Ces objets aux formes surprenantes sont des modélisations en trois dimensions de différentes formules mathématiques. Ils étaient utilisés à titre d’illustration dans l’enseignement universi-
Place de la Mairie, à Andlau 03 88 08 65 24 – www.lesateliersdelaseigneurie.eu
Jusqu’au 21 septembre à Besançon www.mdt.besancon.fr LA GUINGUETTE DU RHIN
SAISON 4 AU JARDIN DES 2 RIVES De la danse dans un cadre exceptionnel pour tous les danseurs. Venez danser sous un chapiteau avec 200 m2 de piste. Bals, cours de danse, Zumba et une buvette associative. Du 13 juin au 28 septembre, au Jardin des Deux Rives, à Strasbourg-Kehl www.laguinguettedurhin.fr RÉMINISCENCES
EXPOSITION Le Musée alsacien présente l’exposition Réminiscences mettant en regard des objets du patrimoine ancien et des créations du design contemporain inspirés de ces objets. L’objectif consiste à créer un dialogue et à mettre en lumière la dynamique d’évolution des
arts et traditions populaires d’Alsace. Jusqu’au 20 octobre au 3, quai SaintNicolas, à Strasbourg www.musees.strasbourg.eu NOCTURNES DU PLANÉTARIUM
SCIENCES Certains soirs, venez participer aux observations à ciel ouvert réalisées avec la lunette de l’Observatoire et avec différents instruments astronomiques dans les jardins. Jusqu’au 10 juin, au Planétarium, rue de l’Observatoire à Strasbourg www.jardin-sciences.unistra.fr LA VOLERIE DES AIGLES
ENVOLE-MOI Un spectacle de rapaces en vol libre. Impressionnant et instructif, découvrez de près ces oiseaux inapprochables dans la nature. Jusqu’au 11 novembre, à la Volerie des Aigles à Kintzheim www.voleriedesaigles.com
AGENDA DES
BROCANTES Dimanche
8/6
Marché aux puces à Haguenau
De 8h à 18h. Buvette et grillades toute la journée.
Parking SEW Usocome, Route de Soufflenheim à Haguenau 03 88 73 49 04 Marché aux puces à Dorlisheim
À partir de 6h. Pendant la braderie à Dorlisheim dans les rues de la commune. Animations et restauration sur place. À Dorlisheim 03 88 38 11 04
Marché aux puces à Strasbourg Meinau
De 8h à 18h. Vide grenier sur le terrain de sable et le parking du club SC Red Star de Strasbourg. Buvette et petite restauration sur place. Stade Kibitzenau à Strasbourg 09 54 13 80 88
Dimanche
15/6
Bourse des apprentis pirates à Bourbach-le-Haut
De 7h30 à 16h. Vêtements, jouets, livres, accessoires de sports... pour les enfants de 0 à 16 ans. Petite restauration et buvette sur place. Foyer rural de Bourbach-le-haut 03 89 82 41 26 Marché aux puces à Wissembourg
Vide grenier autour de l’abbatiale Saints Pierre et Paul. Buvette et restauration sur place. Autour de L’abbatiale à Wissembourg 03 88 94 16 31 Vide grenier, brocante à Strasbourg
De 6h à 18h. Restauration sur place, scène ouverte, village d’artistes. Rue de l’Université à Strasbourg 06 09 21 95 49
Marché aux puces à Strasbourg – Neuhof
Brocante dans les rues de la Ville.
Chemin du Kammerhof à Strasbourg 06 80 30 69 42
Dimanche
22/6
Marché aux puces à Hoenheim
Buvettte et restauration sur place. À Hoenheim 03 88 19 23 73
Marché aux puces à Obernai
Marché aux puces ouvert exclusivement aux particuliers. Au Stade Municipal à Obernai 07 82 31 18 85
Marché aux puces à Eguisheim
Dès 7h dans les rues de la Ville. À Eguisheim 03 89 23 40 33
Quartier de Viller à Lunéville (54) 06 62 54 11 76
Dimanche
13/7
De 7h à 17h. Animations, repas, grillades et rafraîchissements au programme.
De 6h à 18h. Vide grenier dans les rues de la commune de Wickersheim à l’occasion de la fête du tir. À Wickersheim-Wilshausen 03 88 91 91 06
29/6
À Geispitzen (68) 07 80 40 14 34
De 7h à 17h. Vide grenier sur le Parking du Centre de Réadaptation. À Mulhouse 03 89 46 46 16
Puces musicales du festival Bêtes de Scène
De 14h à 19h. Concerts gratuits à partir de 19h. Buvette et restauration sur place. À Noumatrouff à Mulhouse 03 89 32 94 10
Marché aux puces équestre à Pfaffenhoffen
De 9h30 à 19h. Vide grenier de matériel équestre réservé aux particuliers. Buvette et restauration sur place. Aux Harras de Pfaffenhoffen 03 88 99 38 40 Vide grenier des XV à Strasbourg
De 7h à 17h. Dans les rues du quartier du Conseil des Quinze, place du boulevard de la Marne. Buvette et restauration sur place. Boulevard de la Marne à Strasbourg 03 88 61 20 92
À Zellwiller 06 88 31 25 43
6/7
Marché aux puces à Colmar
De 7h à 18h. Restauration sur place et buvette.
De 8h à 19h. Animations musicales et repas festifs sur place midi et soir, bal sous le chapiteau au centre du village. À Uttwiller (67) 03 88 89 90 17
Dimanche
17/8
Place du Grün à Cernay (68) 06 16 27 74 88 Grand vide grenier à Durlinsdorf
20/7
De 6h à 18h. Exposition de tracteurs, animation musicale, restauration et buvette sur place. À Durlinsdorf (68) 03 89 40 84 59
Marché aux puces à Heiligenberg
De 6h à 18h. Vide grenier dans les rues de la commune et dans la cour de l’école. Buvette et restauration sur place. À Heiligenberg 03 88 50 00 13
Dimanche
24/8
Grand marché aux puces à Wasselonne
De 7h à 18h. Buvette et petite restauration sur place, promenade en poneys (payante).
Marché aux puces à Saint-Hippolyte
De 6h à 18h. Organisé par l’Amicale de Diables Rouges. À Saint-Hippolyte 06 79 61 69 76
À Wasselonne (67) 03 88 59 12 00
Marché aux puces à Strasbourg-Cronenbourg
De 6h à 17h. Vide grenier dans les rues de Cronenbourg dans le cadre de la Fête de la Bière.
27/7
Marché aux puces à Huttenheim
Vide grenier aux abords du plan d’eau de la commune. Buvette et restauration sur place. Au plan d’eau de Huttenheim 03 88 74 43 48
Dimanche
Grande brocante et fête du bretzel à Uttwiller
De 6h à 18h. Restauration et buvette sur place assurée par les organisateurs.
Dès 6h. Buvette et restauration sur place.
Dimanche
10/8
Marché aux puces à Cernay
Marché aux puces à Zellwiller
Dimanche
Marché aux puces à Mulhouse
Dimanche
De 5h à 18h. Buvette et restauration sur place.
Marché aux puces à Geispitzen
Marché aux puces à Wickersheim
Dimanche
Dimanche
Grande brocante à Lunéville
3/8
Marché aux puces à Mothern
De 6h à 19h. Restauration sur place. Place de la Wacht à Mothern 03 88 94 86 67
Rue de la Rotonde et rue Joseph Holterbach, à Strasbourg 03 88 10 80 24
Dimanche
31/8
Grande brocante et fête de la sardine grillée à Luttange
De 7h à 17h. Buvette et restauration toute la journée sur place. Rue du stade à Luttange (57) 06 76 64 49 89
Bourse aux vêtements à Reichstett
De 10h à 16h30. Buvette, petite restauration, café et thé gourmand sur place.
Parking du stadium, rue Ampère à Colmar 06 18 60 48 29
Marché aux puces à Mutzenhouse
À la Salle des fêtes de Reichstett 03 88 19 01 21
Bourse aux livres à Haguenau
De 6h à 18h. Vide grenier dans les rues de Mutzenhouse.
Marché aux puces à Scherwiller
De 11h30 à 17h30. Petite restauration tout au long de la journée. À la SPA de Haguenau, route de Schirrhein 03 88 25 16 32
À Mutzenhouse 06 75 89 30 19
De 6h à 18h. Vide grenier dans les rues de la commune, dans le quartier de l’étang. À Scherwiller 03 88 92 25 62
Poly L'agenda de l'été 14
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MUSIQUE CLASSIQUE
la symphonie rhénane Le dixième anniversaire de la Symphonie des deux Rives, traditionnel concert en plein air de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg coïncide avec celui du chœur de l’OPS. Soirée festive en perspective…
Par Hervé Lévy Photos de Pascal Bastien
À Strasbourg, au Jardin des deux Rives, samedi 28 juin (reporté le lendemain en cas d’intempéries) 03 69 06 37 06 www.philharmonique. strasbourg.eu
Le chœur de l’OPS chantera le Requiem dans sa totalité à Erstein, en l’Église Saint-Martin (jeudi 5 juin) et à Strasbourg, au Temple-Neuf (vendredi 6 juin)
1
2
www.richardgalliano.com
A
ujourd’hui composé de 85 membres – tous amateurs – le chœur de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg a su trouver sa place dans le paysage musical alsacien, montant en puissance au fil des années. « Notre identité reflète celle de la ville de Strasbourg » explique sa directrice Catherine Bolzinger puisque « différents milieux professionnels, générations, et nationalités – une quinzaine au total – s’y côtoient. Tout naturellement, le Chœur est aussi transfrontalier, puisque nos chanteurs vivent de part et d’autre du Rhin ». Il était donc logique qu’il ait une place de choix dans le cru 2014 de la Symphonie des deux Rives où il nous fera notamment partager des extraits d’On the town de Bernstein et du Requiem de Mozart1. « À l’écoute, cette musique ressemble à une évidence, mais l’interpréter est tout sauf simple : il faut faire ressortir la pulsation profonde qui l’habite sans en casser la délicate élégance. Pour cela, il est impératif de faire “danser” les choristes »,
explique Catherine Bolzinger. Parmi les autres invités de marque de cette soirée au cours de laquelle on pourra découvrir la nouvelle violoniste super-soliste de l’OPS, Charlotte Juillard, mentionnons l’accordéoniste Richard Galliano2. Virtuose incandescent du piano à bretelles, il a travaillé avec des stars de la chanson – Barbara ou Serge Reggiani – et a été proche d’Astor Piazzolla à qui il rendit hommage avec Piazzolla Forever. Créateur du “new musette”, complice très jazzy de Chet Baker, Didier Lockwood ou Michel Petrucciani, il est lauréat, en 2014, d’une Victoire de la Musique classique dans la catégorie “compositeur” (pour Fables of tuba). Le virtuose est de plus un extraordinaire passeur qui ne peut s’empêcher de tordre le cou aux genres musicaux et de casser les carcans. Tel est aussi l’objectif de ce concert populaire en plein air qui attire chaque année quelque 12 000 spectateurs sur les bords du Rhin et s’achève en feu d’artifice. Poly 168 Été 14
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la nef des fous
Avec Il Medico dei pazzi, l’Opéra national de Lorraine accueille la création mondiale du dernier opus du compositeur italien Giorgio Battistelli. Une jubilatoire histoire de dingues… Par Hervé Lévy Croquis de Patrick Dutertre pour les états successifs du costume d'Amalia
À Nancy, à l’Opéra national de Lorraine, du 20 au 28 juin. 03 83 85 33 11 ww.opera-national-lorraine.fr www.giorgiobattistelli.it
Conférence de Giorgio Battistelli et Carlos Wagner, jeudi 19 juin à 18h30 (entrée libre)
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Poly 168 Été 14
L
e livret est extraordinairement simple : un jeune homme vit aux crochets de son riche oncle, lui faisant croire que l’argent qu’il envoie en abondance sert à financer des études de médecine, alors qu’il mène une vie de bâton de chaise. Lorsque le bon bourgeois vient à Naples pour vérifier que les sommes sont bien employées, le rusé coquin lui fait croire qu’il est devenu psychiatre. La pension où il vit ? Un asile. Les pensionnaires ? De joyeux dingos. En plus, il a encore besoin d’un paquet de lires pour équiper l’endroit d’un appareil à électrochocs, alors que la somme servira à rembourser… ses dettes de jeu. L’ensemble est librement inspiré de la pièce de 1908 d’Eduardo Scarpetta (1853-1925) Le Médecin des fous, où ont été glissées quelques passages du film éponyme de 1954 mettant en scène la star napolitaine Totò. Une matière idéale pour Carlos Wagner, un ovni dans la production théâtrale de l’époque puisqu’on n’y évoque guère « les thèmes principaux qui l’irriguent, les amours compliquées et le mariage ou les luttes entre classes sociales. » Le metteur en scène y a trouvé le substrat d’une jubilatoire « comédie visuelle » aux référents multiples,
de la Commedia dell’arte à Louis de Funès, en passant par Fellini pour son « esthétique de l’outrance ». Mais à côté de l’aspect éminemment rythmique – une caractéristique centrale de la partition – et burlesque de l’affaire se pose la question de l’autre et de la différence : « En fait, personne n’est fou. Les pensionnaires sont un peu excentriques, certes, mais c’est l’oncle qui se persuade qu’ils sont malades, simplement parce qu’on lui dit qu’ils le sont. La réalité est tordue à ses yeux comme s’il portait des lunettes déformantes. » Pour évoquer cette distorsion progressive du réel, le décor et les costumes sont évolutifs. Accompagnant le changement de la perception de l’oncle, ils perdent leurs couleurs, comme délavés, les vêtements (du début des sixties, l’âge d’or de Cinecittà) prenant en outre des formes de plus en plus exagérées. C’est une hilarante galerie de portraits qui nous est ici proposée. Tout cela est enlevé en diable et plein de joie comme si Le Malade imaginaire croisait des personnages du théâtre de Feydeau.
MAISONS D’OPÉRA
ange pur, ange radieu Pour l’édition 2014 des Pfingstfestspiele, le Festspielhaus de Baden-Baden programme notamment une excitante nouvelle production du Faust de Gounod dans une mise en scène signée Bartlett Sher et un très beau récital d’Anna Netrebko.
Anna Netrebko © Kristian Schuller / DG
Par Hervé Lévy
À Baden-Baden, au Festspielhaus, les 6, 9 et 12 juin (Faust de Gounod) ainsi que mardi 10 juin (récital d’Anna Netrebko) +49 7221 3013 101 www.festspielhaus.de
Production avec Rolando Villazón et Nino Machaidze disponible en DVD chez Deutsche Grammophon www.deutschegrammophon.com
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www.annanetrebko.com
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a musique de Gounod ? Ce tourbillon romantique si français fascine le metteur en scène américain Bartlett Sher qui a déjà monté Roméo et Juliette à Salzbourg, en 20081. Un succès. À Baden-Baden, il s’attaque à son Faust, opéra popularisé par Hergé qui fit régulièrement chanter son Air des bijoux (« Ah ! Je ris de me voir si belle en ce miroir ») à Bianca Castafiore. Avec une baguette de très haut niveau, celle de Thomas Hengelbrock, et un casting vocal de choix (Sony Yoncheva en Marguerite, Erwin Schrott en Méphistophélès et Charles Castronovo dans le rôle-titre), c’est à une plongée dans le psychisme des différents protagonistes à laquelle nous sommes conviés, en particulier dans celui de Marguerite, « personnage central et pivot de l’opéra » pour Bartlett Sher. On la retrouvera ainsi à différents âges de la vie : jeune femme, petite fille et vieille dame… Le début de l’œuvre, où l’on rencontre Faust proclamant la vacuité de toute connaissance humaine, est ainsi inspiré « d’Amour, le film de Michael Haneke, où un vieil homme prend soin de son épouse en fin de vie. Les
corps sont soumis à une lente dégradation physique. C’est ainsi que tout commence avant que le diable n’apparaisse… » Parmi les autres temps forts de ces dix jours, citons un concert pour les lève-tôt (lundi 9 juin à 9h au Museum Frieder Burda), un réveil chambriste en compagnie des virtuoses du quatuor à cordes Voce, et la clôture du cycle Mahler de Jonathan Nott et des Bamberger Symphoniker avec sa Symphonie n°1 “Titan” (samedi 7 juin) où il se libère des formes strictes du genre, conservant néanmoins une grande rigueur structurelle et une extraordinaire richesse mélodique. Mais le grand moment sera sans aucun doute le récital de la soprano Anna Netrebko2 : accompagnée sur scène par le ténor américain James Valenti, la mégasuperstar lyrique – fidèle à BadenBaden depuis 2001 et des débuts remarqués dans Benvenuto Cellini de Berlioz – proposera un récital placé sous le signe de Verdi et du vérisme. Effets pyrotechniques, profondes émotions et puissants frissons garantis !
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SCULPTURE
monument man Matériaux de récupération, morceaux d’acier, d’inox ou de fonte, traverses de bois… La sculpture d’Anthony Caro s’affirme le plus souvent monumentale. À travers une cinquantaine de pièces présentées au Musée Würth se déploie une trajectoire abstraite traversée par les fulgurances figuratives du passé.
Par Hervé Lévy
À Erstein, au Musée Würth, jusqu’au 4 janvier 2015 03 88 64 74 84 www.musee-wurth.fr www.anthonycaro.org
E
ssentiellement connu pour ses œuvres abstraites minimalistes, Anthony Caro (1924-2013), qui fut le dernier assistant de Henry Moore, entre 1951 et 1953, a commencé sa carrière avec des bronzes figuratifs de grande taille, où il ne se souciait guère des proportions. Ils sont absents d’une exposition qui débute, sur le plan temporel, par le très épuré Emma Push Frame (1977 / 78), “dessin en trois dimensions” fait d’éléments recyclés. Il remplit l’espace avec sa structure curviligne et arachnéenne, proposant une réflexion sur le volume et la dialectique entre développements possibles et caractère irrémédiablement fini des formes.
Apocalypse figuratif
Si la figure humaine disparaît dès 1960 chez le sculpteur britannique, elle traverse néanmoins son art en creux, faisant même un éphémère come back dans les années 1990 dans une de ses pièces les plus emblématiques présentée dans la grande salle du Musée Würth aux murs peints d’un rouge sombre qui la métamorphose en chapelle. Un puissant sentiment d’essence sacrée s’empare du visiteur, s’imposant à lui avec violence, écrasant, 76
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lorsqu’il découvre The Last Judgement, réalisation monumentale en 28 stations qu’Anthony Caro débuta en 1995 pour l’achever en 1999 et l’exposer à la Biennale de Venise. Comment ne pas penser à L’Apocalypse selon SaintJean ? « Alors je vis un grand trône blanc et quelqu’un qui était assis dessus, devant la face duquel la terre et le ciel s’enfuirent (…) Je vis ensuite les morts, grands et petits, qui comparurent devant le trône 1. » Originellement liée à la guerre en ex-Yougoslavie, « à ce qu’on voit tous les soirs aux informations télévisées » expliquait son auteur, l’œuvre s’est dégagée de son contexte pour rappeler les massacres et les atrocités du XXe siècle et signifier que l’heure dernière est peut-être venue pour l’Homme. Céramique, béton, bois ou encore laiton se mêlent dans ce Guernica contemporain. La lourde porte de la mort, les éclatantes trompettes du Jugement, des visages grimaçants et souffrants qu’on croirait à peine sortis de la glaise, des formes chtoniennes enchâssées dans des structures aussi proches d’étranges meubles que d’antiques tombeaux, une évocation du passeur Charon, des références à Dante… L’ensemble est oppressant, terrible métaphore de l’humain dont
Duccio Variations n°2 (1999 / 2000) Collection Würth, Inv. 7764 © John Riddy
la destinée semble osciller entre les deux pôles extrêmes que sont malédiction et rédemption.
Genèse abstraite
Tout le reste de l’exposition épouse les canons de l’abstraction même si, bien souvent, des tableaux figuratifs servent de déclencheur comme dans Van Gogh Chair V (où la célèbre toile est comme extraite d’elle-même) ou pour les Duccio variations dont sont présentés deux avatars. Caro s’est emparé de L’Annonciation du primitif italien Duccio di Buoninsegna, pour l’essorer, la réduisant à ses composantes élémentaires et installant une poésie paradoxale dans ces compositions de laiton et de fonte hésitant entre massif et aérien. C’est aussi une transposition qui est le moteur de certaines des “sculptures de table”2 comme The Procession of the magi dont le référent est une Adoration des mages de Mantegna exposée à la Galerie des Offices de Florence. En la regardant, il est aisé de comprendre que l’œuvre est présence plutôt que représentation pour Anthony Caro qui déclarait : « Je pense avoir essayé tout le temps d’éliminer les références, de faire une sculpture réellement abstraite. Cela revient à se servir des choses
The Last Trump, détail de The Last Judgement (1995 / 1999) Collection Würth, Inv. 5417-5441 © Philipp Schönborn
comme de notes de musique. Mais la note ne doit pas trop vous rappeler le monde des objets. » Illustration éclatante en est donnée avec sa dernière pièce majeure, Shadows, dont la pulsation métallique reprend celle des Baigneuses à la rivière de Matisse tout en évoquant la structure architectonique de l’église de Bourbourg3. Il est vrai que la réflexion sur la limite entre sculpture et architecture – manifeste dans Secret message – est une autre thématique qui irrigue des pièces fondées sur les rapports intérieur / extérieur ou ouvert / fermé. À la fin de l’exposition, cinq singulières “sculptures de papier” ressemblent à de délicates miniatures comme la fascinante Obama Ohé4 où se découvre une empreinte de tuiles. Comme si Caro quittait pour un court instant la solennité de ses matériaux de prédilection, s’octroyant une récréation cristalline, irrésistiblement attiré par un espace en deux dimensions où la troisième ne fait que pointer le bout de son nez.
1 Chapitre 20, versets 11-12 (traduction de la Bible par Louis-Isaac Lemaistre de Sacy) 2 Dès 1966, Anthony Caro choisit de faire des œuvres de plus petite taille, créant le plateau où elles reposent et installant un jeu entre support et sculpture 3 Commune du département du Nord dont l’église abrite une œuvre imposante du sculpteur britannique, Chœur de Lumière
Rien à voir avec le président américain : Obama est un village japonais où Anthony Caro a travaillé le papier washi au début des années 1990
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ART CONTEMPORAIN
les yeux de laura Sur un air noisy de Sonic Youth, 1984-1999. La Décennie, exposition du Centre Pompidou-Metz, dévoile la dynamique d’une période pas si lointaine, les nineties. Un arrière-plan sombre pour des créations empreintes d’humour et d’étrangeté lynchienne.
Philippe Parreno, No More Reality (Twin Peaks), 1991
Par Emmanuel Dosda
À Metz, au Centre PompidouMetz, du 24 mai au 2 mars 2015 03 87 15 39 39 www.centrepompidou-metz.fr
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n méli-mélo où l’on croise le visage holographié de Laura Palmer, dont le regard suit les visiteurs, ou les membres de tribus techno immortalisés par l’objectif de Wolfgang Tillmans. Un parcours jalonné par des vidéos, photos, installations, affiches et revues, comme autant de marqueurs d’une période difficile à saisir. Un espace paysagé, scénographié par la plasticienne Dominique Gonzalez-Foerster, observatrice active de cette époque, qui joue sur les effets de miroirs, au propre comme au figuré, créant un dialogue entre les arts plastiques, le design, le ciné1 ou la musique2 et évoquant les
réseaux informels d’artistes qui se sont tissés durant les années 1990, avant l’avènement d’Internet. Ainsi, la musique de Sonic Youth diffusée dans l’un des espaces résonne avec les travaux de Raymond Pettibon, Richard Prince ou Mike Kelley, artistes qui ont réalisé des pochettes de disque pour le groupe new yorkais…
Generation X
Stéphanie Moisdon, commissaire, parle d’un « panorama sur ce qu’est et ce qui a fondé cette scène ». D’où « un cadre décennal débordant », un départ en 1984, année orwelienne.
« Il ne s’agit ni d’une rétrospective, ni d’un inventaire, mais de l’évocation d’un moment particulier de transition, qui s’inscrit dans une période très dépressive : la chute d’un mur, des idéologies ou des récits héroïques, la fin des avant-gardes et l’apparition d’une épidémie, le Sida. » Beaucoup d’œuvres présentes en témoignent : PLA©EBO, plaque de médicaments grand format signée General Idea, par exemple. Dans ce contexte de crise, une nouvelle génération d’artistes, de critiques ou de galeristes (la Generation X de l’écrivain Douglas Coupland, celle des gens nés dans les années 1960 / 1970) va « vivre, penser et produire ensemble. Il ne s’agit pas de créer des chefs-d’œuvre, mais de travailler dans une économie de moyens, librement, avant la mondialisation, que l’art ne devienne un segment de l’industrie culturelle et que le marché ne reprenne ses droits. » Cette décennie « mélancolique, frappée par le souvenir de Kurt Cobain », est une parenthèse désenchantée, mais pleine de vitalité, durant laquelle on cherche à s’inventer des espaces collectifs utopiques, des « contre-mondes » où se réfugier en attendant le bug de l’an 2000 qui n’arrivera jamais.
General Idea, PLA©EBO, 1991
Qui a tué Laura Palmer ?
Dans l’ouvrage édité à l’occasion de l’exposition, Une histoire (critique) des années 19903, Michka Assayas4 évoque des années « traversées par des courants et mouvements contradictoires », une décennie fractale, qui refuse tous les modes de catégorisation. D’où le choix d’une expo kaléidoscopique où l’on erre, sans repères (il n’y a volontairement pas de panneaux de médiation), proche de l’univers de David Lynch, cinéaste qui hante La Décennie. De nombreux artistes furent marqués par l’image de la fantomatique Laura Palmer, comme Philippe Parreno qui avec No More Reality (réplique du panneau de Twin Peaks) rend hommage à la série culte en même temps qu’au cinéaste à l’influence prépondérante : la pierre qui parle de Parreno ou l’âne portant une télé de Cattelan semblent habités d’une bizarrerie rappelant l’auteur de Blue Velvet. Ces deux artistes et beaucoup d’autres utilisent un vocabulaire enfantin et s’accaparent des référents teenage. « Il ne s’agit pas de l’adolescence comme âge, mais d’un état, notamment de régression, comme le montre le travail de Mike Kelley et Paul McCarthy dont est présentée la vidéo Heidi, un véritable choc. » Cette œuvre, sorte de théâtre de marionnette filmé, est basée sur
On Kawara, 3 Nov. 1990
l’histoire de la petite orpheline des alpages, revue à la sauce trash. La confrontation ville / nature, présente dans Heidi, se retrouve dans la scéno de l’expo. Les plasticiens rassemblés ici sont des figures impertinentes et ironiques, des êtres nomades « qui disent quelque chose d’une trajectoire oblique, d’une manière de travailler avec la culture vernaculaire et les refoulés de l’histoire ». Stéphanie Moisdon, protagoniste de cette période (en tant que commissaire ou au sein de revues comme Purple), regrette que cette insolence soit devenue « impensable dans l’institution aujourd’hui. L’exposition La Décennie, sans liens analogiques ni hiérarchie entre les genres, permet de transmettre la radicalité de cette époque, en évitant de la muséifier. »
Une salle de cinéma, située au centre de l’expo, diffuse des vidéos (Dan Graham, Paul McCarthy, Chris Marker, Pipilotti Rist…) et des bandes annonces de films (Chungking Express, Les Idiots…)
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2 Le visiteur est invité à se munir d’un audioguide où est diffusée une banse son (avec des titres de Primal Scream, KLF, NTM, Nirvana ou Massive Attack) et des extraits de conversations (avec Michel Houellebecq, le curateur Hans-Ulrich Obrist, voir page 84, le chorégraphe Jérôme Bel…) 3 Une histoire (critique) des années 1990, de la fin de tout au début de quelque chose, sous la direction de François Cusset, coédité par le Centre Pompidou-Metz et La Découverte 4 Lire entretien dans Poly n°151 ou sur www.poly.fr
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exploration spatiale Les sculptures in situ de l’allemand Felix Schramm sont de grands ovnis qui occupent l’espace en interrogeant la perception du visiteur. Au Frac Alsace, You can’t beat time permet de sortir des sentiers battus et de bousculer les points de vue. Par Philippine Brucher Photo de Jean-Baptiste Dorner
À Sélestat, au Frac Alsace, jusqu’au 12 octobre 03 88 58 87 55 www.culture-alsace.org
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n entre dans cette exposition comme dans une autre dimension. Des panneaux d’un blanc immaculé se dressent dans la grande salle du Frac Alsace, sauvagement transpercés par de gigantesques structures mises en place spécifiquement pour le lieu. Des matériaux de tous genres s’enchevêtrent à des fragments de constructions dans une explosion colorée qui s’impose avec force. Le visiteur se prend à imaginer le fracas que les installations auraient produit en trouant les murs par accident. Ne manquent que la poussière et les débris. Au contraire, tout est propre, fini, radical. Alors pour tenter de comprendre, on s’approche, on tourne autour, on s’immisce et soudain l’ensemble se révèle étonnamment multiple. La puissance qui s’en dégage interpelle : est-ce une réflexion sur le chaos, la ruine, la destruction ? Olivier Grasser, directeur du Frac, explique : « C’est avant tout une démarche de sculpture, dans le sens où l’œuvre d’art n’est pas une paraphrase ni la mise en scène d’un sens précis, mais plutôt une expérience de perception. C’est un rapport esthétique, informel que propose Félix Schramm, bien plus qu’une considération sur le temps présent et son danger quotidien. »
L’artiste fut l’élève de Yannis Kounellis, un des initiateurs dans les années 1970 de l’Arte Povera dont les disciples s’employaient à rendre signifiants des produits “pauvres” : sable, corde, toile de jute... Schramm perturbe les repères du public en posant la question de la matérialité, en même temps que celle, omniprésente, de l’espace. « Sa sculpture est en elle-même un espace, elle le travaille, le crée. Elle offre une infinité de points de vue sans jamais se dévoiler dans sa globalité. Elle génère des conditions spatio-temporelles très nombreuses, auxquelles la question du temps est évidemment liée », analyse le directeur du Frac. You can’t beat time fait référence aux Aventures d’Alice aux pays des merveilles, où, lors de son voyage initiatique, l’héroïne de Lewis Carroll s’entretient avec le Chapelier Fou sur le rapport au temps, concept manipulable que l’on découpe à sa guise. « Tu ne peux pas battre la mesure » traduit Olivier Grasser, pour qui l’œuvre de l’Allemand est plurielle. « Il y a des moments où la structure semble s’étirer, d’autres où elle paraît se compresser, elle joue avec l’espace non construit. Ce sont autant d’altérations du temps et de la perception. »
ART VIDÉO
jeu de hasard Défiant la notion de temps, l’artiste Nicolas Clauss explore dans ses « vidéographies aléatoires » l’infinitude de l’image. Une expérience hypnotique, fruit d’une collision saisissante entre art et technologie à découvrir à La Filature.
Par Dorothée Lachmann Visuels tirés de Arpettes © Nicolas Clauss
À Mulhouse, à La Filature, jusqu’au 29 juin 03 89 36 28 29 www.lafilature.org
À
l’époque où il était peintre, Nicolas Clauss jouait banalement du pinceau. Depuis une quinzaine d’années, il crée à coups d’algorithmes. Pour les non-initiés, « une écriture qui passe par la programmation informatique ». Un scénario rédigé avec des lignes de code, dans lequel est ajoutée une dimension aléatoire, pour générer une image en réécriture constante. « J’explore ce qu’est l’image filmée, en me demandant comment dilater dans le temps le moment capté par l’enregistrement », explique l’artiste. Pour chacune de ses pièces, le matériau de base est extrêmement réduit, quelques secondes d’images tout au plus. Pourtant, l’objet final est bien « un tableau en mouvement, qui se déploie à l’infini sans durée, ni début ni fin ». On pourrait l’observer pendant des heures sans jamais voir la même histoire, revenir des jours plus tard et découvrir que cette poignée de secondes filmées n’en a toujours pas fini de se renouveler dans le présent. Nicolas Clauss explore le temps, mais aussi l’espace de l’image, en générant des détails puisés dans la scène originelle. Ces plans multiples révèlent un rapport de force inédit entre la partie et le tout, comme dans ce triptyque qui revisite une séquence de quatre secondes du Casanova de Fellini. On y voit de jeunes
apprenties couturières autour d’une table, tandis qu’un deuxième écran est envahi par le morceau de dentelle que l’une d’elles tient entre les mains. Dans une troisième projection, son regard se déploie en gros plan. Mais l’instant d’après, l’image voyage déjà ailleurs, quelques millimètres plus loin, pour dévoiler la scène sous un autre jour, au hasard. « Les variations sont imprévisibles, mais la pièce reste quand même très écrite », souligne le créateur, qui entend rester maître de son œuvre aléatoire, même si les pixels sont là pour rappeler la présence de la machine. S’il aime revisiter le patrimoine cinématographique, Nicolas Clauss filme aussi ses propres images, souvent puisées dans la nature : le ballet des fourmis ou le mystère des paysages qui se réinventent à l’infini. Plus étonnante encore, cette scène prise sur une place de Fès au Maroc, pleine de gens qui vont et viennent. La déconstruction de la linéarité du film invite le spectateur à s’approprier une multiplicité d’instants et de détails, mais elle produit également du son. « L’amplitude du saut d’image correspond à la hauteur de la note », précise l’artiste. Sur la place de Fès, c’est une chorégraphie inattendue qui se joue, sans qu’on ne sache plus qui du son ou de l’image gouverne l’autre.
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un regard
Par Raphaël Zimmermann
À Montbéliard, au Musée du Château des Ducs de Wurtemberg, jusqu’au 4 janvier 2015 03 81 99 22 61 www.montbeliard.fr www.sarkis.fr
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les pôles des aimants de sarkis En l’an 2000, Sarkis, (né en 1938) avait donné un nouvel horizon au Panthéon, revivifiant avec La Respiration ce temple érigé par la patrie reconnaissante à ses grands hommes. Dans Les Pôles des aimants, les néons bleus figurant les signatures des illustres (Soufflot, Gambetta, Jaurès, Malraux…) qui, parfois, sont tombés dans l’oubli (Vien, Caprara, Crétet, Thévenard…) entrent en résonance avec des portraits de grand format d’anonymes montbéliardais vieux d’une centaine d’années (provenant de petites plaques de verre conservées au Musée). On les découvre, entourés d’objets des Musées choisis par l’artiste, sur
une bande-son réinterprétant les sonorités des boîtes à musique dont l’Hôtel BeurnierRossel possède une belle collection. C’est comme si l’Histoire entrait en vibration avec l’intime. Militaires, minettes lookées Années folles, dandy regardant l’avenir confiant, les mains dans les poches, charmante jeune fille qu’on croirait sortie d’un opéra de Richard Strauss… Tous posent pour le photographe et pour l’éternité et “font” autant l’Histoire pour l’artiste que les pensionnaires du Panthéon. Voilà un des enseignements de cette exposition qui a la semblance d’un jeu sur la mémoire.
un regard
Par Emmanuel Dosda
Colles et Chimères, à Strasbourg, au Musée d’Art moderne et contemporain, du 28 juin au 19 octobre 03 88 23 31 31 www.musees.strasbourg.eu
hommage à arp de patrick baillymaître-grand Par ici la bonne soupe dada ! Avec cette image de 1988 qui semble tirée d’un livre de recettes minceur, le photographe strasbourgeois Patrick Bailly-Maître-Grand rend hommage aux formes simples et toutes en rondeurs de l’artiste alsacien Jean Arp. Comme les enfants qui s’amusent à composer leur nom à l’aide des nouilles nageant dans le bouillon, le plasticien écrit ARP au fond de l’assiette creuse. Cette “épreuve au chloro-bromure avec virage
par zone” (sic !) est emblématique de la démarche de PBMG qui joue (au sens propre) avec les différents procédés photographiques. Tel un gamin, il s’étonne de tout (sa demeure est un vrai cabinet de curiosités : il collectionne tout ce qu’il peut l’être) et se tient en permanence en équilibre entre « jongleries enfantines et techniques complexes », nous a-t-il confié.
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la loi des séries À la Fondation Beyeler se déploie une rétrospective dédiée à Gerhard Richter (né en 1932). Construite sur la notion de série qui structure la trajectoire de l’artiste allemand, elle permet de découvrir l’intense variété de la création d’un monstre sacré. Par Hervé Lévy
À Riehen (dans le canton de Bâle-Ville), à la Fondation Beyeler, jusqu’au 7 septembre +41 61 645 97 00 www.fondationbeyeler.ch www.gerhard-richter.com
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orsqu’on évoque Gerhard Richter, les superlatifs fusent. Financiers tout d’abord : sa toile Domplatz, Mailand a été adjugée 37,1 millions de dollars en 2013, ce qui en fait le peintre vivant le plus cher au monde à ce jour. Esthétiques ensuite, nos confrères allemands d’Art1 – qui ont édité un numéro spécial à l’occasion de cette exposition helvète – n’hésitant pas à le qualifier d’ÜberMaler (sur-peintre), sans doute parce qu’il ne s’est jamais laissé enfermer dans un style, explorant simultanément des champs extraordinairement variés, aussi bien abstraits que figuratifs. Insaisissable, il répond aux questions des très nombreux journalistes présents à la conférence de presse de la Fondation Beyeler un sourire en coin, le verbe rare. Monosyllabique, parfois, affirmant notamment que « 70% des œuvres proposées aux enchères aujourd’hui sont des déchets vendus à prix d’or. » L’homme n’a pas envie de s’expliquer. C’est un sphinx vaguement ironique qui avait
souhaité placer une phrase de John Cage en exergue d’un entretien reproduit dans le catalogue de Panorama2 : « Je n’ai rien à dire et je le dis. »
Serial painter
Commissionnée, en étroite collaboration avec l’artiste, par Hans-Ulrich Obrist, co-directeur de la Serpentine Gallery de Londres, l’exposition permet de découvrir le caractère multiforme de l’œuvre de Gerhard Richter : immenses abstractions, monochromes gris, raide mosaïque construite comme un nuancier, hyperréalisme tendance floue, miroirs, bandes de couleurs étirées à l’extrême, installations de panneaux de verre… Pour guider le visiteur dans cette orgie formelle, la présentation se concentre à la fois sur le rapport des œuvres avec l’espace et entre elles (un minuscule tableau figuratif vient, par exemple, souvent en contrepoint d’un gigantesque cycle abstrait) ainsi que sur la notion de série. Très
tôt, l’artiste est-allemand passé à l’Ouest a en effet travaillé sous cette forme dans ses “photo-peintures” inspirées de clichés personnels ou d’images parues dans la presse éclatant dans un hyperréalisme brouillé sur la toile comme dans Huit élèves infirmières (1966), saisissants portraits de jeunes filles assassinées aux États-Unis, ou 18 Octobre 1977 (1988), quinze toiles sur la Fraction Armée Rouge. « Il est possible que ces tableaux suscitent des interrogations sur le message politique ou la vérité historique » écrit-il dans ses Notes3, rajoutant : « Ces deux points de vue ne m’intéressent pas. Et bien que ma motivation soit probablement sans importance pour le résultat, j’essaye ici de la définir comme étant l’articulation verbale et parallèle d’une opinion et d’une consternation. » Refusant de se faire le chantre de l’histoire de l’Allemagne – malgré des œuvres directement liées au Troisième Reich, absentes de la présentation helvète – Richter choisit les images qui servent de base à son travail en raison de leur caractère « intangible ».
Thème et variations
Lorsque l’artiste imagine son Annonciation d’après le Titien (1973), il est fasciné par le tableau découvert à Venise, à la Scuola Grande di San Rocco. Dans une série de cinq toiles4, c’est comme s’il proposait, en préservant à chaque fois la palette chromatique et la com-
position de l’œuvre originelle, un passage du figuratif à l’abstraction, le motif se dissolvant peut à peu jusqu’à se métamorphoser en volutes aux couleurs sourdes. Dans la salle dédiée à l’ensemble, une interaction permanente, toute en vibrations, est perceptible entre les cinq pièces du puzzle qui forment en fait une œuvre unique. Il en va de même dans ses imposantes séries abstraites Bach (1992) ou Cage (2006) qu’il serait tentant de relier aux partitions des compositeurs dont elles portent le nom en évoquant la perfection mathématique du premier ou les expérimentations silencieuses du second. Mais toutes les strates interprétatives ne sont-elles pas vaines devant la puissance de l’émotion que suscite Forêt (2005), ensemble de quatre toiles de 3,40 par 2,60 mètres qui fait ressentir physiquement au visiteur le sentiment qui saisit chacun lors d’une promenade ? Il en va de même devant ses monochromes gris qui s’imposent au regard : « Le gris. Au pire, il n’exprime rien, ne suscite ni sentiment ni association d’idée ; en réalité, il n’est ni visible ni invisible. Cette insignifiance lui confère la propriété de communiquer, de mettre en évidence et ceci d’une manière presque illusionniste comme sur une photo. Aucune autre couleur n’est capable de visualiser le néant » écrit le peintre dans une lettre de 1975 à Edy de Wilde5. Gerhard Richter, le magicien, fait là ce qu’aucun n’avait réussi avant lui…
Légendes À gauche, Annonciation d'après le Titien, 1973, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington D.C., Joseph H. Hirshhorn Purchase Fund, 1994 © 2014 Gerhard Richter À droite, Annonciation d'après le Titien, 1973, Kunstmuseum Basel © 2014 Gerhard Richter
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www.art-magazin.de
Exposition présentée au Centre Pompidou, en 2012 www.centrepompidou.fr 2
et 5 À retrouver dans Textes (1962-1993), aux Presses du Réel www.lespressesdureel.com 3
Quatre d’entre elles viennent d’être achetées par le Kunstmuseum Basel où elles seront exposées après l’exposition – www.kunstmuseumbasel.ch
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les temps modernes Inspirée par le passé et l’architecture de la Kunsthalle de Mulhouse, l’exposition d’Anna Ostoya s’inscrit dans une investigation historique, reflétant continuité et rupture. La série Transpositions questionne le processus de travail comme partie prenante de la création artistique. Par Dorothée Lachmann Visuels d'Anna Ostoya Transposition 1, 2013
A Mulhouse, à la Kunsthalle, du 5 juin au 24 août 03 69 77 66 47 www.kunsthallemulhouse.com
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n n a O s t o y a a i me s e cré e r de s contraintes. Lutter contre l’impossible, risquer l’échec. Et finalement s’accorder la liberté de transgresser ses propres règles face à une nécessité esthétique plus forte qu’un impératif conceptuel. Pendant huit mois, l’artiste polonaise qui vit aujourd’hui aux États-Unis a suivi un mode de production directement inspiré par l’ancienne fonderie mulhousienne, dont les beaux jours ont cessé dans les années 1980. La série Transpositions découle ainsi d’une réflexion sur les pratiques et les procédures de travail présentes et passées. Ce faisant, Anna Ostoya réfléchit au rôle et à la place de l’artiste dans la société, à la fois esprit libre, entrepreneur et travailleur. De quoi remettre en cause les stéréotypes. « Elle juxtapose la notion de l’art comme mode d’expression émotionnel, spontané et désintéressé avec celle d’une entreprise rationnelle, contrôlée et déterminée », explique Martha Kirszenbaum, commissaire de l’exposition. Les dix larges panneaux horizontaux d’un mètre sur deux qui constituent la série sont construits sur un leitmotiv : un carré – forme prisée par les modernistes et les suprématistes pour sa pureté – transposé sur chacune des
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dix séquences, « à la manière d’une chaîne de montage ouvrière. La transposition reflète la méthodologie d’Anna Ostoya autant que le mouvement propre du carré d’une toile à l’autre, tout en faisant référence au transfert d’idées et de formes entre différentes cultures et générations. » Dans son travail, la plasticienne porte une attention particulière au recyclage, n’hésitant pas à réutiliser les composantes de ses œuvres précédentes, de la précieuse feuille d’or au quotidien papier journal, de l’industrielle plaque d’aluminium à l’organique hémoglobine. Le choix du matériau répond rarement à une recherche esthétique, toujours à une signification symbolique. Sans barrière dans l’hétérogénéité des techniques, elle mêle peinture à l’huile, acrylique, feuille de palladium, laque, qu’elle découpe, colle, appose, transpose. À travers ses collages, elle déconstruit pour reconstruire à partir de fragments, comme une continuité qui trouverait de nouvelles significations. Une manière de s’inscrire dans l’histoire de l’art qu’elle considère comme un matériau en soi, s’appropriant certains grands courants du XXe siècle – constructivisme, dadaïsme, art informel, expressionnisme et minimalisme – mais transformant le sens de ces conventions pour mieux s’en émanciper.
ART contemporain
odyssée d’un monde barré Le new-yorkais Paul Chan s’empare du Schaulager avec ses œuvres plastiques et ses animations vidéo dans un parcours aux ramifications politiques, sociales et artistiques. Un miroir de tous les travers du monde. Par Thomas Flagel
À Münchenstein (à proximité de Bâle), au Schaulager jusqu’au 19 octobre +41 61 335 32 32 www.schaulager.org
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e visage énigmatique de Paul Chan, illuminé d’une lueur de malice dans le regard, vous est sûrement inconnu. Il est pourtant l’artiste par excellence de son époque, prisé par les grand messes du milieu (Biennale de Venise, documenta 13…). Quarantenaire né à Hong Kong, c’est à New York qu’il grandit, ville-monde foisonnante et légendaire. Gorgé d’interrogations sur les images, leur écriture et leurs liens avec les mots et les troubles de notre société, son travail témoigne d’un brassage conceptuel et référencé, volontairement accrocheur et provocateur, aussi foisonnant que déstabilisant. Chan joint régulièrement le geste artistique à l’action politique, n’hésitant pas à s’engager durablement contre la Guerre en Irak (il attribue ironiquement à Georges W. Bush 4,4 étoiles sur 5 dans une peinture pastichant le fonctionnement des sites Internet participatifs) aux côtés des pirates nouvelle génération proches d’Hakim Bey (chantre des actions artistiques et politiques éphémères). Il passe aussi plusieurs mois à La Nouvelle-Orléans en 2006, un an après le passage dévastateur de l’ouragan Katrina, montant une performance inspirée d’En attendant Godot : un parallèle criant entre les personnages de Beckett et les habitants condamnés à attendre vivres, eau et avenir. Jamais autant d’œuvres de Paul Chan
n’avaient été réunies dans un même lieu. Pour la première fois il est ainsi possible d’admirer les 1005 couvertures de livres peintes par l’artiste (et l’ouvrage édité à cette occasion) sur l’immense mur du sous-sol du Schaulager. Au même niveau, il relie différentes pièces par des câbles, pluggant des traces humaines (chaussures abandonnées par dizaines, objets quotidiens) dévoilant leur absence à l’instar de Nonprojections, vidéoprojecteurs ne diffusant aucune image, pied de nez à la sur-saturation actuelle en publicités et écrans de toutes sortes. En architecte de la pensée, l’artiste réinvente même des alphabets connotés (faits de mots et d’images) sur des thématiques comme la sexualité, les femmes, le mouvement des Black Panthers donnant à repenser les concepts tout en relevant les inégalités et autres clichés sous-jacents et récurrents.
De Fourier à Jay-Z
L’art sera engagé où ne sera pas. Paul Chan brasse large et ratisse à tout va. Dans son œuvre phare Happiness (Finally) After 35 000 years of Civilization (after Henry Darger and Charles Fourier), longue animation vidéo de plusieurs mètres de large suspendue au milieu d’une pièce sombre, il puise dans la culture populaire aussi bien que dans les théories philosophico-sociales les
plus étonnantes. Ce banquet anodin devient chaotique et dégénère en orgie collective, puis en exactions de milices sous les yeux d’une armée ne bronchant pas. Nous y découvrons, pêle-mêle de multiples clins d’œil dans une esthétique pixélisée à la manière des jeux d’arcade : hommes d’affaires prenant leurs jambes à leur cou, téléphones portables disséminés ça et là, silhouettes prises en photo par Diane Arbus, corps mutilés de femmes et d’enfants piochés dans des reportages de guerre, étranges excroissances et difformités rappelant les poupées d’Hans Bellmer ou encore un personnage en flammes sortant d’une maison en feu qui n’est pas sans lien avec la célèbre photo de Nick Ut d’une enfant brulée au napalm pendant la guerre du Vietnam en 1972. Les samples du Big Pimpin’ de Jay-Z voisinent avec la Petite Fugue en sol mineur de Bach dans cette inévitable contre-utopie finissant en guerre civile se répétant en boucle, écho de toutes celles en cours, passées et à venir. Paul Chan ne se veut pas pessimiste. Il pousse simplement à bout un mélange de l’utopie sociale du théoricien Charles Fourier basée sur la « l’attraction passionnée » devant dicter l’organisation de la société et conduire au bonheur de l’humanité (qui donna de nombreux échecs retentissants au XIX e siècle), et l’esthétique déployée par Henry Darger, auteur d’un incroyable opus fantastique de 15 000 pages au cœur d’une bataille entre le bien et le mal sur fond d’esclavagisme.
This is the end
Le chaos et la violence faite aux femmes de cette œuvre se retrouve dans les dessins d’une cartographie des monuments d’une ville imaginaire, composés de sculptures salement mutilées (Building as monuments as graves) : un soldat brandissant une femme nue comme un trophée, une tête empalée sur un obélisque sortant par un œil, une énorme croix sur les branches de laquelle reposent des têtes décapitées… Son Orgy before Man and Storm, florilège de scènes érotiques entre femmes dotées de sexes masculins (dont une ronde
hommage à Matisse) et ses autres personnages féminins broutant de l’herbe à quatre pattes (My birds... trash... the future) nous renvoient à toute la bestialité dont l’humanité est capable. Sachant que nous finirons tous par servir de nourriture pour les vers, pourquoi prendre tout cela si sérieusement ? demande Paul Chan avec une douce ironie (Oh, Why so serious ?) lorsqu’il transforme les touches d’un clavier d’ordinateur en autant de petites pierres tombales et caveaux. Il est vrai qu’à propos de la fin, il ne subsiste guère de mystères…
Légendes Ci-dessus, Paul Chan © Peter Schnetz Ci-dessous, Happiness (Finally) After 35 000 Years of Civilization (after Henry Darger and Charles Fourier), 2000-2003. The Museum of Modern Art, New York © Paul Chan
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ARTS NUMÉRIQUES
ma cité va hacker ! Avec Hack ! Détournements, exposition de l’artiste hacktiviste Benjamin Gaulon, l’Espace multimédia gantner interroge notre usage des technologies et critique l’obsolescence programmée des machines qui envahissent (et régissent) nos vies.
Par Emmanuel Dosda Photos de Samuel Carnovali
À Bourogne, à l’Espace multimédia gantner, jusqu’au 6 septembre 03 84 23 59 72 www.espacemultimedia gantner.cg90.net www.recyclism.com
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www.uglitch.com
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O
n aurait pu s’imaginer qu’à l’ère du tout numérique et donc de la dématérialisation des supports, nos poubelles arrêteraient de se remplir inexorablement… Pourtant, les déchets électroniques sont toujours plus nombreux. Benjamin Gaulon, alias Recylism, artiste et enseignant à l’école d’art Parsons Paris, travaille à partir de ces matériaux, réalisant ce qu’il nomme « un recyclage critique ». ReFunct Media, projet exposé à l’Espace gantner, fonctionne sur ce principe. « L’installation se présente comme une chaîne d’appareils électroniques obsolètes connectés entre eux, créant des boucles sonores et visuelles. Je vois ça comme du “hardware sampling” », explique-t-il, adaptant le principe du sample musical à des circuits électroniques. « L’aspect linéaire est comme une métaphore d’une chaîne de montage, mais aussi du mode linéaire de production de ces technologies : fabrication, consommation et destruction. » Benjamin Gaulon ne s’intéresse pas seulement au matériel informatique qui encombre les déchetteries de nos villes, mais aussi aux fichiers numériques corrompus, à l’esthétique de l’erreur, aux fichiers endommagés – ou “glitchés” – comme l’illustre Corrupt
Yourself. Cette installation participative est générée grâce à un logiciel créé avec Martial Geoffre-Rouland offrant la possibilité aux utilisateurs « de “glitcher” en temps réel l’image de leur webcam et d’enregistrer un clip de dix secondes automatiquement téléchargé sur le site YouGlitch*, parodie de YouTube. Pour l’exposition une borne interactive permet aux visiteurs d’ajuster le niveau de glitch, d’enregistrer leur clip et de les visionner dans une salle de projection adjacente. » Pour notre hacktiviste, recycler et inventer ses propres logiciels, c’est reprendre le contrôle. « Une forme de prise de pouvoir et aussi une façon de comprendre son environnement », précise Benjamin Gaulon pour qui il est primordial de porter un regard critique sur les technologies : le hacking et autres détournements permettent de lire entre les composants électroniques, comme on peut lire un livre entre les lignes, de décrypter les codes qui nous entourent. « Un recyclage créatif et critique questionne nos modes de production, de consommation et d’abandon des technologies. C’est aussi un moyen formidable d’apprentissage par la dissection. »
GASTRONOmie
DEVANT
DERRIÈRE
On déjeune Derrière comme chez des amis. Sis au fond d’une petite cour aménagée en agréable jardinet, le restaurant étonne. Par son décor déjà, fait de meubles de récupération et d’objets des années 1950 à 1970 chinés, hommage délicat aux Trente Glorieuses. Des papiers peints désuets aux tables en bois patinées, en passant par les luminaires délicieusement kitsch, tout semble laissé au hasard, mais il n’en est rien. On s’installe au salon après avoir dégusté au comptoir un blanc sec Custoza de Monte del Fra. Côté cuisine aussi, surprise. Ici, pas de carte mais une courte ardoise renouvelée quotidiennement, à la faveur des produits du marché. Aux fourneaux, le créateur du lieu Julien Longhi est accompagné de sa belle-mère, Anna Ciavara, une Italienne des Abruzzes qui fait honneur à son pays. Tous deux mitonnent de savoureux carpaccios de bresaola et autres steaks d’espadon à l’huile d’olive qu’on arrose d’un rouge Salice Salentino des Pouilles de la réserve Leone de Castris. Et si l’on goûte le tiramisu maison, le risque est grand de faire de Derrière une (bonne) habitude. (P.B.) Derrière, 17 rue de la Chèvre à Metz. Ouvert du mardi au dimanche. Ardoise de 10 à 30 € – 03 87 66 23 63
UN ÎLOT
OCCITAN Il ressemble à un rayon de soleil du Pays basque au cœur de Belfort. Le bistrot Lulu de Cavagnac est un temple dédié aux produits les plus fins, autant de trésors que Ludovic Cachot sélectionne avec passion pour ses habitués (nombreux) et les fins gourmets. L’endroit est aux couleurs de la région, éclairé par des lustres faits de bouteilles, verres à pied ou boîtes de conserve. De hautes étagères en bois patiné, garnies de centaines de produits locaux forment l’épicerie fine. Cassoulet au confit de canard de Castelnaudary, véritable piment d’Espelette, rillons, terrine landaise, foie gras Lafitte, sardines à l’huile, caviar d’Aquitaine, chipirons (de minuscules calamars) à la basquaise… Le choix est vaste et satisfera les connaisseurs. Sous les guirlandes de piments séchés, on prend l’apéritif en picorant dans l’appétissante planchette de jambons et fromages du Sud-Ouest concoctée par le chef. Un plaisir qu’on arrose de l’un des cinquante crus qui composent la cave, sur les conseils avisés de Ludovic. Les plus gourmands feront suivre cette dégustation par un authentique dîner basquais. (P.B.) Lulu de Cavagnac, 16 rue Dreyfus-Schmidt à Belfort. Ouvert du mardi au samedi. Menu à 15 €, planchette à 45 € 03 84 21 94 09 - www.luludecavagnac.com
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GASTRONOmie
THE ENDROIT
TO BE
Des briques apparentes. Une atmosphère épurée et intime à la coloration quelque peu champêtre et florale. On se sent rapidement comme chez soi dans cet écrin contemporain… À L’Endroit, rien n’est à l’envers tant tout semble aller de soi dans le royaume de Yohann et Grégory où chacun est accueilli avec joie. Renouvelée chaque mois, la carte, actuelle et inventive, épouse le rythme des saisons. Graphiques, les plats débarquent sur la table dans une ronde festive où un Risotto aux deux asperges et noix de Saint-Jacques à la parfaite texture suit une très estivale Salade de melon, feta, jambon cru et menthe fraîche à l’altière simplicité. Rajoutez une carte des vins réduite, mais pointue, élaborée en partenariat avec le sommelier Matthieu Ring et vous comprendrez que L’Endroit nous a retournés. (P.R.) L’Endroit, 5 rue de Zurich à Strasbourg. Ouvert le lundi au déjeuner et du mardi au samedi. Menu de 18 € (à midi, sauf samedi) à 36 € 03 88 23 48 45 – www.lendroit-strasbourg.fr
ESTHÈTE
EXPRESS
Attention, embarquement immédiat en gare de Kehl, dimanche 15 juin à 5h20 du matin pour le cinquième Train des brasseurs. Le concept ? Une grande boucle gastronomique de 730 kilomètres entre Rhin, Sarre et Moselle en direction de Coblence, puis retour via Mayence et Heidelberg (arrivée au point de départ à 1h10 pour un coût de 185 €, tout compris). À bord d’un train royal, la Rolls du socialisme ferroviaire, un Classic Courier de 1968, fleuron de feu la République démocratique allemande, on découvrira des paysages fascinants à une vitesse maximale de 100 km/h en bénéficiant de dégustations de choix (l’anti-TGV, en somme) et d’animations culturelles avec la présence des brasseries Karlsberg et Licorne et de diverses bières alsaciennes artisanales. Le repas ? Il sera préparé par les Étoiles d’Alsace sur le bateau Nikolaus Cusanus lors d’une croisière sur la Moselle. Tandis qu’un casse-croute brassicole attend les participants à la brasserie Koblenzer le soir… Let’s go ! (R.Z.) 03 88 25 05 15 – www.etoiles-alsace.fr
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GASTRONOSCOPE
nature & découvertes Depuis quatre ans, Jean Walch de l’échoppe Au fil du Vin libre, défend des rouges et des blancs qui s’expriment librement, produits par des vignerons respectueux du terroir.
Par Emmanuel Dosda Photos de Benoît Linder pour Poly
Au fil du Vin libre 26 quai des Bateliers, à Strasbourg 03 88 35 12 09 www.aufilduvinlibrestrasbourg.com
J’ai bu le vin que vous m’aviez conseillé : un Edelzwicker non filtré de Bruno Schueller. Particulier… Et oui, c’est de l’Edel à l’ancienne : la boisson du vigneron, du petit vin de soif fait avec les fonds de cuves. Il est puissant car les lies sont très protéinées, mais c’est d’une digestibilité extraordinaire ! Qu’est-ce que le vin naturel ? Il n’y a pas vraiment de règles, c’est une philosophie. Ceci dit, l’Association des Vins Naturels* a mis en place un cahier des charges : utilisation de raisin bio issu de la propriété, pas de levurage, des seuils de sulfites très faibles… Il ne s’agit pas seulement de proscrire les produits de synthèse, mais de suivre la matière première et de laisser s’exprimer le millésime, le terroir, le cépage… La culture intensive et les substances chimiques ont tué la minéralité du sol. Le vin doit nous raconter une histoire, il doit y avoir une vibration, une petite chair de poule.
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www.lesvinsnaturels.org
Pourquoi vous êtes-vous converti aux vins naturels ? Par conviction écologique ? L’envie de découvrir de nouveaux bouquets ? Adolescent, je faisais partie de ceux qui ont
combattu l’installation d’une centrale nucléaire à Gerstheim. Dès 14 / 15 ans, je me disais qu’il fallait arrêter de détruire l’environnement pour soit disant gagner en confort de vie. Ensuite, j’ai été chef de cuisine durant vingt ans et ai ouvert mon établissement sur la Route des vins, à Itterswiller. C’est là que j’ai rencontré André Ostertag, Marc Kreydenweiss et Patrick Meyer, des vignerons qui m’ont sensibilisé et initié. Quand on tombe dedans, on ne peut plus en sortir. Vous avez de plus en plus d’“adeptes” : allons-nous passer d’une mode à une norme ? Je l’espère. Plus nous serons nombreux à en boire, plus de vignerons en produiront et plus ça sera profitable au milieu naturel. Très modestement, je défends un type de société, loin de la logique productiviste, où l’on mange et l’on boit mieux. C’est un combat politique. Ça boit beaucoup, un caviste comme vous ? Tout dépend de se qu’on appelle beaucoup, mais le danger des vins naturels est qu’ils ont une forte “buvabilité”…
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archi chic et chichement choc Pour ses 25 ans, le Vitra Design Museum, installé sur le campus de Weil-am-Rhein dans le bâtiment de Frank O. Gehry *, consacre une superbe exposition monographique à Konstantin Grcic. Une plongée dans le Panorama fonctionnel et futuriste du designer allemand.
Par Thomas Flagel
À Weil-am-Rhein (Allemagne), au Vitra Design Museum, jusqu’au 14 septembre +49 7621 702 3200 www.design-museum.de
«L
e design, c’est une aventure, c’est ne pas savoir exactement ce qui va surgir du processus de création. » Celui qui, après avoir débuté sa carrière au début des années 1990 aux côtés de Jasper Morrison, designer minimaliste s’il en est, a rapidement explosé sur la scène internationale avec des hits comme la lampe Mayday (1999) ou la Chair_One (2004) qui tient une place centrale dans cette exposition. Panorama n’est pas de ces hommages conçus comme une compilation d’œuvres alignées à l’image de celles des catalogues clinquants habituels. Composant quatre univers distincts (un intérieur de vie, un espace urbain futuriste, un atelier de design et une accumulation d’objets) ainsi qu’une énorme installation extérieure (Netscape, suspension d’alcôves blanches dans lesquelles se prélasser et se balancer), Grcic nous convie tout autant dans sa boîte noire créatrice que dans un parcours dévoilant ses questionnements intimes d’artiste aux confins de problématiques esthétiques, fonctionnelles, urbaines et sociales.
Bienvenue à Gattaca Lire Les Dessous de Vitra, dossier consacré aux producteurs et éditeurs suisses dans Poly n°139 ou sur www.poly.fr
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Un condensé des influences de ces divers pôles irrigue “Life Space”, première salle en forme de séjour futuriste dans laquelle nous
retrouvons plusieurs de ses créations – dont la superbe chaise longue Karbon (2008) aux lignes envoûtantes – dans un espace minimaliste dont la charge méditative et paisible rappelle le Cabanon du Corbusier. Ce lieu de vie connecté, moderne, ouvert et résolument épuré n’est toutefois pas un refuge coupé du monde. Des objets quotidiens (tapis oriental…) y ajoutent un supplément d’âme, une invitation à y séjourner en amenant une couverture ou en y oubliant un livre ouvert, une tasse Pantone ou son couvre-chef sur le porte-manteau Hut ab, subtil enchâssement de deux tripodes.
Blade Runner
Né à Munich en 1965, le designer se fait visionnaire avec “Public Space”, installation panoramique monumentale (30 mètres linéaires recouvrant toute la salle) signée avec l’artiste Neil Campbell Ross. Il mélange des couches superposées de villes : nature idyllique, centre historique ancien, ruines de fonctionnalisme urbain, banlieue au délabrement suintant vers l’horizon et éclatement chaotique post-industriel. Le tout est recomposé dans une vision postmoderne et faussement nostalgique de cité globalisée grouillant de protubérances anarchiques. Le visiteur en est ainsi séparé par un grillage
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réhaussé de lumières de sécurité clignotantes. L’artiste a beau expliquer directement au visiteur que « le grillage te protège contre le monde tout comme il protège le monde de toi », l’esthétique pénitentiaire impose ses codes, renforçant le sentiment d’oppression. Grcic y installe des Chair_ One en aluminium à socle de béton dont les courbes triangulaires épousent le moule de l’environnement urbain agressif alentour. Dans un subtil jeu avec nos perceptions, le designer propose du mobilier invitant à la rencontre (Landen, structure métallique d’une seule pièce dotée de quatre larges assises se faisant face), déplaçable à l’envi dont chacun peut s’emparer.
Black Box
Grcic se livre complètement dans les deux dernières salles : “Work Space” donne un aperçu de studio ultra moderne, mélange de prototypes de bois brut et de modélisations sur ordinateurs permettant d’appréhender les remises en question perpétuelles d’un perfectionniste livrant sa définition du design en opposition à l’artisanat : « Le designer refuse les apriori fonctionnels là
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où l’artisan les manie avec des savoir-faire parfaits. » Une activité loin d’être dématérialisée, en attestent les étapes de Man Machine, sa chaise de verre flottant sur un amortisseur à air comprimé du type de celui des vieilles DS, du tabouret 360° et ses multiples possibilités d’assises, rotations et ajustements ou encore les inspirations du prototype de Tin chair (2005), autre succès de celui qui s’inspire énormément de l’esthétique industrielle et travaille pour une floppée d’entreprises du secteur (Authentics, Flos, Magis, ClassiCon, Plank, Krups, Muji ou encore Vitra). L’alignement d’objets, affiches et influences esthétiques remplissant l’ensemble du premier étage du musée (un vieux Mac, une chaise en plastique, de vieux ouvrages d’art…) qui forme “Object Space” tisse des liens directs conduisant aux courbes épurées de ses créations : l’ovale du circuit de Monza donne sa ligne incurvée à la chaise éponyme quand ce ne sont pas les matières – ce polypropylène jaune, rouge, blanc dont Konstantin Grcic raffole ! – qui le guide dans un minimalisme oscillant avec doigté entre high-tech dernier cri et low-tech philosophique.
Légendes 1. Visualisation featuring the panoramic image in Room 3 (Public Space) by Neil Campbell Ross © Florian Böhm (montage) 2. KGID Studio © KGID, photo de James Harris 3. Konstantin Grcic © Markus Jans
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ARCHITECTURE
loft story Le cabinet d’architecture DRLW vient de réhabiliter un bâtiment du quartier de La Fonderie de Mulhouse, témoin de l’histoire industrielle de la ville, pour y concevoir L’Atelier, bel ensemble de 36 lofts dans un esprit factory.
Par Emmanuel Dosda
www.drlw-archi.com www.loft-atelier.fr
m
e
a Maison européenne de l’architecture – Rhin supérieur Europäisches Architekturhaus – Oberrhein
Il a participé à l’écriture de Mulhouse, trésors d’usines, sur le passé industriel de la ville, ouvrage de Pierre Fluck, édité par Le Verger www.verger-editeur.fr
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Voir sur le site www.loftcompany.fr
Quelques lots sont tout de même proposés clefs en main. Loft brut à partir de 1100 € / m² (au rez-dechaussée)
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www.km0.info
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www.shadok.strasbourg.eu
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L
e site de DMC ou le quartier gare (voir Poly n°135 et 146) : depuis quelques années, Mulhouse, ville qui mute, cherche à souligner ses richesses patrimoniales en réhabilitant des lieux laissés en friche depuis plusieurs décennies. Les effets de tels chantiers ? Un sentiment de fierté renforcé chez les Mulhousiens et une force d’attraction envers de futurs propriétaires. Le quartier de La Fonderie, du nom du bâtiment abritant l’Université de Haute-Alsace et la Kunsthalle, continue à évoluer avec L’Atelier, ancienne menuiserie (on y fabriquait des caisses pour les pièces métalliques que l’on exportait) appartenant à la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM, qui produisait des machines pour le textile, des moteurs ou même des locomotives) transformée en lieu d’habitations. L’Atelier ? Une opération de réhabilitation d’envergure, à la mesure de DRLW, cabinet mulhousien regroupant une trentaine de personnes, géré par quatre associés (voir photo) qui apprécient les défis techniques en même temps que les programmes de réappropriation de sites industriels. Créée en 1979, cette réunion d’« architectes des villes et des champs », selon Jean-Marc Lesage, un des membres fondateurs, travaille pour toutes sortes de marchés, publics ou privés : La Passerelle de Rixheim, un parking relais à étages à Saint-Louis, une maison de retraite à Bourtzwiller… L’agence s’est fait une réputation au niveau national grâce à ses construc-
tions complexes dans l’aéroportuaire (extension de l’EuroAirport Bale-Mulhouse-Fribourg, construction d’une nouvelle aérogare à l’aéroport de Brest-Bretagne…) ou aux bâtiments extrêmement pointus comme l’atelierdépôt du tramway de Mulhouse.
De la ville sur la ville
« Tombé dedans » quand il était petit, JeanMarc Lesage1 a grandi près du site de DMC, dans un univers de briques rouges. Lorsqu’il s’attaque à la bâtisse de la SACM, l’architecte décide de garder l’enveloppe du bâtiment de 1886 et sa façade caractéristique. Mis à part le plancher haut du rez-de-chaussée (des voutains en briques sur ossature métallique), il n’a rien conservé de l’intérieur, créant des murs en béton perpendiculaires aux façades (répondant ainsi aux normes sismiques ou acoustiques) et des cloisons. Le bâtiment de trois étages, faisant 30 X 60 mètres, est “creusé” pour créer un patio végétalisé, un jardin commun à l’ensemble des copropriétaires, propice aux rencontres entre voisins. Sur le toit, une dizaine de “boîtes”, des penthouses (appartements-terrasses), offrent une vue imprenable sur les Vosges et la Forêt Noire et attirent déjà des acquéreurs aimant prendre de la hauteur. Les autres lofts, plus “classiques”, d’une dimension allant de 70 à 200 m2, tous équipés d’un balcon ou d’une terrasse, sont en duplex, (dans l’esprit de ceux réalisés pour un programme similaire à Bourtzwiller, la Manufac-
L'Atelier, vue nocturne
ture 3402) et bruts : chacun peut les occuper et les cloisonner selon ses envies et besoins3. « Plutôt que d’acheter un appartement clefs en main, les gens peuvent entreprendre une démarche de création pour leur logement, à partir d’un volume sur deux niveaux. » Du sur-mesure architectural avec son supplément de verdure, au centre-ville, dans un secteur en pleine mutation. Jean-Marc Lesage parle de « revitalisation » d’un quartier où va s’installer le KM04, espace dédié au numérique (alter ego haut-rhinois du Shadok5 qui sera situé dans l’entrepôt Seegmuler à Strasbourg), également dans une usine restructurée. Des projets qui feront vivre le quartier, d’autant plus que L’Atelier abritera également un vaste restaurant de 130 places avec une grande terrasse panoramique. Mise en place d’une chaufferie collective, grande qualité d’isolation du bâtiment, toiture photovoltaïque… la construction affiche de surcroit une solide démarche durable. Une unité d’habitations idéale ? « Une façon de vivre autrement dans la cité, loin des modèles standards proposés par les promoteurs. En gardant les enveloppes de bâtiments existants, on refait de la ville sur la ville ! », se réjouit l’architecte. « Durant une longue période, on a réduit en poussière les usines et détruit leurs cheminées car on les associait à l’échec des entreprises. Il faut faire son deuil d’une industrie qui s’est effondrée et le changement de génération permet cette réappropriation. »
L'Atelier dans le quartier de La Fonderie à Mulhouse
Damien Cordier, Denis Dietschy, Jean-Marc Lesage et Christian Weinmann de DRLW
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LAST BUT NOT LEAST
riad sattouf
dessinateur & arabe du futur
Par Hervé Lévy Dessin de Riad Sattouf pour Poly
Dernier fou rire. La dernière fois que je suis allé faire un tour sur le site du tampographe Sardon (http://letampographe.bigcartel.com).
www.riadsattouf.com
Derniere réplique culte entendue pour La Vie secrète des jeunes. « Oueche gros, tu cherches à bédave » prononcé à Rennes, place de la République par un type en Vélib’. Dernière onomatopée imaginée. Tupuduk ! Dernier souvenir de Syrie. Ça sera dans L’Arabe du futur alors je le garde secret. Dernier souvenir de Lybie. C’est dans L’Arabe du futur ! 98
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Dernière voyage. En Italie, à Naples. Dernière indignation. Quand j’ai vu qu’ils avaient rasé la place SaintGermain, à Rennes. Dernier dessin refusé. Cela fait longtemps qu’on ne m’en a pas refusé, je ne me souviens pas de la dernière fois… Dernière volonté. Ne pas avoir à avoir de dernière volonté. Dernier mot. Zzz… Dernier album. L’Arabe du futur, paru chez Allary (20,90 €) – www.allary-editions.fr