N°208
avril april 2018
poly.fr
Magazine Magazin
Georg BASELITZ BRUCE NAUMAN ROBYN ORLIN MILO RAU BANKSY
BRÈVES | in kürze
ÉLECTRONIQUE ANTIQUE ANTIK
Dans le cadre du nancéien Manu Jazz Club, on découvre Cabaret contemporain (Théâtre de la Manufacture, 05/04). Le groupe ressemble à une boîte à rythme géante balançant une techno artisanale et vivante inspirée de Kraftwerk, Jeff Mills ou encore James Holden.
Der 1912 errichtete Gasometer Pforzheim beherbergt im Jahr 2018 das größte 360° Panorama der Welt von Yadegar Asisi. Unter dem Titel Rome 312 zeigt es auf einer Fläche von 3500 m2 und einer Höhe von 32 Metern die Hauptstadt des Römischen Reiches im 4. Jahrhundert, zur Zeit Kaiser Konstantins. Nach dem Modell eines Panoramas von 1889 gebaut, ist der Blick atemberaubend. Eine Ausstellung begleitet diese unglaubliche Erfahrung!
Les Fumeurs, Die Raucher, artiste inconnu, unbekannter Künstler, vers, um 1825, Kol. Kupferstich, Slg. D. Ante
gasometer-pforzheim.de
© Flavien Prioreau
Construit en 1912, le Gazomètre de Pforzheim abrite, au cours de l’année 2018, le plus grand panorama à 360° du monde signé par Yadegar Asisi. Intitulé Rome 312, il décrit, sur 3 500 m2 et une hauteur de 32 mètres, la capitale de l’empire au IVe siècle, au temps de Constantin. Construite sur le modèle d’un panorama réalisé en 1889, la vue est à couper le souffle. Une exposition accompagne cet ébouriffante expérience !
ELEKTRONISCH Im Rahmen des Manu Jazz Clubs in Nancy entdeckt man Cabaret contemporain (Théâtre de la Manufacture, 05.04.). Die Gruppe erinnert an einen riesigen Drumcomputer, der hausgemachten und lebendigen Techno produziert, welcher sich von Kraftwerk, Jeff Mills oder auch James Holden inspirieren lässt. theatre-manufacture.fr – nancyjazzpulsations.com
SATIRIQUE SATIRISCH Le Museum LA8 de Baden-Baden expose les Images de Krähwinkel (jusqu’au 02/09), cité imaginaire créée au XIXe siècle et peuplée de bourgeois ridicules. Les quelque 200 gravures présentées brocardent avec allégresse leur étroitesse d’esprit, instillant une critique sociale à l’ère Biedermeier. Das Museum LA8 in Baden-Baden zeigt Bilder aus Krähwinkel (bis zum 02.09.), einer fiktiven Stadt, voller lächerlicher Kleinbürger, die im 19. Jahrhundert erfunden wurde. Die fast 200 Gravuren verspotten mit Freude ihre Engstirnigkeit und träufeln somit ein wenig Sozialkritik in die Ära des Biedermeiers. museum.la8.de
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ÉVÉNEMENTS
L’édition 2018 du Carnet du Parc naturel régional des Vosges du Nord vient de paraître. Totalement gratuit, ce petit ouvrage permet de tout savoir sur un espace naturel préservé : présentation des musées, sorties nature, conférences, animations pour les petits, etc., etc.
EREIGNISSE
Die diesjährige Auflage des Carnet du Parc naturel régional des Vosges du Nord ist gerade erschienen. Das kostenlose Werk erlaubt es alles über den Naturpark zu erfahren: Präsentation der Museen, Ausflüge, Konferenzen, Animationen für Kinder, etc., etc. parc-vosges-nord.fr
INSTRUMENTS De nouvelles pièces prestigieuses ont rejoint la collection du Musée de la musique de Bâle, allant d’une basse de la légende du rock progressif Teddy Riedo à un rare basson baroque. À découvrir dans un musée qui mérite de l’être ! Neue wertvolle Stücke haben die Sammlung des Musikmuseums in Basel bereichert: Vom Bass der ProgressivRock-Legende Teddy Riedo bis zu einem seltenen Fagott aus dem Barock. Zu entdecken in einem sehenswerten Museum! hmb.ch
Panther, étui à bijoux, Schminketui, Cartier, Paris, 1925 © Schmuckmuseum Pforzheim
Viola da braccio 18. Jh., Inv.1887.131. © HMB Natascha Jansen
ORNEMENTS ORNAMENTE Des splendeurs Art déco issues de la collection du Prince et de la Princesse Sadruddin Aga Khan : voilà le contenu de l’exposition L’Est rencontre l’Ouest proposée par le Schmuckmuseum de Pforzheim (05/05-06/01/2019). Produites par les plus grandes maisons – Cartier, Van Cleef & Arpels, Boucheron, Bulgari, etc. –, ces merveilles sont des chefs-d’œuvre de précision et d’extravagance. Die Glanzstücke des Art déco aus der Sammlung des Prinzen und der Prinzessin Sadruddin Aga Khan: Das zeigt die Ausstellung Ost trifft West im Schmuckmuseum Pforzheim (05.05.-06.01.2019). Diese Schmuckstücke, die von den größten Häusern – Cartier, Van Cleef & Arpels, Boucheron, Bulgari, etc. – produziert wurden, sind Meisterwerke der Präzision und Extravaganz. schmuckmuseum.de Poly 208
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AVANT-GARDE À Sarrebruck, la Moderne Galerie du Saarlandmuseum accueille une exposition dédiée aux travaux sur papier des artistes appartenant à Die Brücke (jusqu’au 21/05). Les œuvres sont issues des riches collections de l’institution qui possède environ 400 pièces signées Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Karl Schmidt-Rottluff et Max Pechstein. En contrepoint, sont accrochées des gravures japonaises des XVIIIe et XIXe siècles. In Saarbrücken empfängt die Moderne Galerie des Saarlandmuseums eine Ausstellung, die den Papierarbeiten der Künstlergruppe Die Brücke (bis zum 21.05.) gewidmet ist. Die Werke stammen aus der großen Sammlung der Institution, die ungefähr 400 Stücke von Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Karl Schmidt-Rottluff und Max Pechstein besitzt. Ihnen gegenüber werden japanische Gravuren aus dem 18. und 19. Jahrhundert ausgestellt.
© Jacques Tellitocci
young
Pour sa 4e édition, le Festival Wowox investit le Pays de Bitche (09-20/04). Sa vocation est de placer le jeune public au cœur d’une programmation de spectacles créatifs et inventifs d’une grande diversité, qui contribueront à éveiller et nourrir sa curiosité. Für seine 4. Auflage erobert das Festival Wowox das Pays de Bitche (09.-20.04.). Seine Aufgabe ist es, das junge Publikum ins Herz eines Programms mit kreativen und einfallsreichen Aufführungen von großer Vielfalt zu stellen, das seine Neugierde weckt und nährt. halle-verriere.fr – cc-paysdebitche.fr
René Magritte, Les Grâces naturelles, 1964, Kunsthaus Zürich © 2017 ProLitteris Zürich
Erich Heckel, Weiße Pferde, 1912
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kulturbesitz.de
MODERN
Sous le tire Objectivité visionnaire (jusqu’au 08/07), le Kunsthaus Zürich montre des œuvres de Modernes qui sont restés figuratifs tels les “naïfs” Henri Rousseau et Élie Lascaux, les tenants de la Nouvelle Objectivité comme Adolf Dietrich ou les surréalistes René Magritte et Salvador Dalí. Unter dem Titel Visionäre Sachlichkeit (bis zum 08.07.) zeigt das Kunsthaus Zürich Werke aus der Moderne, die figurativ geblieben sind, wie die „Naiven“ Henri Rousseau und Élie Lascaux, die Verfechter der Neuen Objektivität, wie Adolf Dietrich oder die Surrealisten René Magritte und Salvador Dalí.
kunsthaus.ch Poly 208
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© Marc Perrey / Ville de Besançon
#JAIDIXANS
Window With, 2015 © Sean Scully, Courtesy The artist
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CONFLICTS Six mois de festivités et une application dédiée, Besançon célèbre les dix ans de l’inscription de sa Forteresse Vauban au Patrimoine mondial de l’Unesco. Au programme : un spectacle grandiose son et lumière (07/07) ou encore un hommage à Hugo au Musée du Temps et dans sa Maison natale (16/06-27/01/2019). Sechs Monate Feierlichkeiten und ein App, Besançon feiert zehn Jahre der Aufnahme der VaubanFestung ins Weltkulturerbe der Unesco. Auf dem Programm: Ein grandioses Spektakel mit Licht und Ton (07.07.) oder auch eine Hommage an Hugo im Musée du Temps und seinem Geburtshaus (16.06.27.01.2019).
Avec Vita Duplex (Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, jusqu’au 05/08), on découvre l’artiste irlandais Sean Scully. Une centaine d’œuvres résultant du conflit entre corps et âme, instinct et réflexion, profondeur et superficialité. Mit Vita Duplex (Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, bis zum 05.08.) entdeckt man den irischen Künstler Sean Scully. Fast hundert Werke, die aus einem Konflikt zwischen Körper und Seele, Instinkt und Reflexion, Tiefe und Oberflächlichkeit resultieren. kunsthalle-karlsruhe.de
dixans.besancon.fr
© Alex Florès
VIÊT’MIAM
Un look sobre et contemporain. Une cuisine healthy et traditionnelle. La Rizière strasbourgeoise (14 place Saint-Étienne) est un coin de paradis blanc où l’on déguste les nems de maman Phuc, un parfumé lap de bœuf, un bò bún craquant ou même de moelleux bánh mì (sandwiches variés) pour les fringales les plus urgentes. Le Viêt-Nam à portée de baguettes ! Ein nüchterner und zeitgenössischer Look. Eine gesunde und traditionelle Küche. La Rizière in Straßburg (14 place Saint-Étienne) ist ein Stückchen Paradies, in dem man die Nem von Mama Phuc, parfümierten Lap mit Rind, einen knackigen Bò Bún oder sogar weiche Bánh Mì (verschiedene Sandwichs) für die Eiligen, genießt. Vietnam vor der Haustür! la-rizière.fr Poly 208
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sommaire | INHALTSVERZEICHNIS
18 Coup de projecteur sur la 41e édition de l’excellent festival francoallemand Perspectives Die 41. Auflage des exzellenten deutsch-französischen Festivals Perspectives im Rampenlicht
26 L’Afrique est au cœur du festival strasbourgeois EXTRADANSE
Afrika steht im Zentrum des Straßburger Festivals EXTRADANSE
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icolas Stemann tire le suc du Werther de Goethe sur scène N Nicolas Stemann holt das Beste aus Goethes Werther auf die Bühne
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46 Chaton sort ses griffes musicales et nous hérisse le poil
Chaton zeigt seine musikalischen Krallen und wir bekommen Gänsehaut
48 La plantureuse chanteuse HollySiz secoue la bête en belle moderne ! Die üppige Sängerin HollySiz ist die moderne Schöne!
55 Waut Koeken signe un Bal masqué de Verdi sacrément baroque Waut Koeken präsentiert einen sehr barocken Maskenball von Verdi
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76 Le Schaulager regorge de néons, dessins, vidéos et installations de l’inclassable Bruce Nauman Das Schaulager quillt vor Neonröhren, Zeichnungen, Videos und Installationen des unberechenbaren Bruce Naumann über
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e grand Antoine Watteau est la star de l’exposition La France L au siècle des Lumières et de la galanterie Der große Antoine Watteau ist der Star der Ausstellung Frankreich zwischen Aufklärung und Galanterie
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82 Les dessous de la grande expo Baselitz à la Fondation Beyeler Hinter den Kulissen der großen Baselitz-Ausstellung in der Fondation Beyeler
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’artiste le plus secret du monde, Banksy, envahit la Völklinger L Hütte Banksy, der geheimnisvollste Künstler der Welt, erobert die Völklinger Hütte
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la redécouverte De la Table et du Banquet grâce aux À Staatliche Schlösser und Gärten Entdeckung Von Tisch und Tafel in den Staatlichen Schlössern und Gärten
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Un dernier pour la route : un précurseur jurassien Auf ein letztes Glas: Ein Vorreiter im Jura
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COUVERTURE Titelbild Appartenant à la série des Mangeurs d’oranges, bien représentée à l’exposition de la Fondation Beyeler (voir page 82), ce tableau montre la confrontation de l’artiste avec les esthétiques des années 1980. Comment ne pas penser ici à Basquiat ?
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Dieses Gemälde, das zur Serie der Orangenesser gehört, die in der Ausstellung der Fondation Beyeler (siehe Seite 82) gut vertreten ist, zeigt die Konfrontation des Künstlers mit der Ästhetik der 1980er Jahre. Wie sollte man hier nicht an Basquiat denken? Georg Baselitz, Mangeurs d’orange (IX) Orangenesser (IX), 1981. Huile et tempera sur toile, Öl und Tempera auf Leinwand 146 x 114 cm, Skarstedt, New York © Georg Baselitz, 2018 Photo : Friedrich Rosenstiel, Cologne Köln
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OURS · ILS FONT POLY | IMPRESSUM · SIE MACHEN POLY
Ours Emmanuel Dosda
Il forge les mots, mixe les notes. Chic et choc, jamais toc. Son domaine de prédilection est au croisement du krautrock et de Buren. Er schmiedet Worte, mixt Noten mit Chic und Schock, vorzugsweise an der Kreuzung von Krautrock und Burens Streifen. emmanuel.dosda@poly.fr
Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert)
Impressum Liste aller Mitarbeiter einer Zeitschrift (Duden)
Thomas Flagel
Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes. Balkantheater, experimenteller Tanz, afrikanische Autoren... seine Neugierde ist grenzenlos ! thomas.flagel@poly.fr
Sarah Krein
Cette française de cœur qui vient d’outre-Rhin a plus d’un tour dans son sac : traduction, rédaction, corrections… Ajoutons “coaching des troupes en cas de coup de mou”. Diese Französin im Herzen ist mit allen Wassern gewaschen: Übersetzung, Redaktion, Korrektion... Fügen wir „Truppenmotivation im Falle von Durchhängern“ hinzu.
Anaïs Guillon
Entre clics frénétiques et plaisanteries de baraque à frites, elle illumine le studio graphique de son rire atomique. Zwischen frenetischen Klicks und Wurstbuden-Humor erhellt sie das Graphik-Studio mit ihrem atomaren Lachen.
Julien Schick
Il papote archi avec son copain Rudy, cherche des morilles dans les forêts alsaciennes… Mais comment fait-il pour, en plus, diriger la publication de Poly ? Er plaudert mit seinem Freund Rudy über Architektur, sucht Morcheln in den elsässischen Wäldern. Aber wie schafft er es nebenbei Herausgeber von Poly zu sein?
Éric Meyer
Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain. Miesepeter und Lebenskünstler. Zu seinem poetischen Universum von Objekten aus Blech kommt ein weiteres hinzu, die bissige und virtuose Beschreibung unserer zeitgenössischen Welt, die er graviert.
Christian Pion
Bourguignon, héritier spirituel d’une famille qui consacre sa vie au vin depuis trois générations, il partage avec nous ses découvertes, son enthousiasme et ses coups de gueule. Der Burgunder und spirituelle Erbe einer Familie, die ihr Leben seit drei Generationen dem Wein widmet wird mit uns seine Entdeckungen, seinen Enthusiasmus und seine Protestschreie teilen.
Luna Lazzarini
D’origine romaine, elle injecte son “sourire soleil” dans le sombre studio graphique… Luna rêve en vert / blanc / rouge. Mit ihren römischen Wurzeln und ihrem sonnigen Lächeln erhellt sie unser Graphikbüro… Luna träumt in grün / weiß / rot.
Sarah a vu l'ours ! (Fribourg-en-Brisgau) Sarah hat den Bären gesehen! (Freiburg im Breisgau) www.poly.fr RÉDACTION / GRAPHISME Redaktion/ Graphische Gestaltung redaction@poly.fr / +33 (0)3 90 22 93 49 Responsable de la rédaction Chefredakteur Hervé Lévy / herve.levy@poly.fr Rédacteurs Redakteure Emmanuel Dosda / emmanuel.dosda@poly.fr Thomas Flagel / thomas.flagel@poly.fr Anissa Bekkar, stagiaire de la rédaction Praktikantin der Redaktion Traductrice (allemand) Übersetzerin (deutsch) Sarah Maria Krein / sarah.krein@bkn.fr Ont participé à ce numéro Haben an dieser Ausgabe teilgenommen Amélie Deymier, Alex Florès, Stéphane Louis, Christian Pion, Pierre Reichert, Irina Schrag, Daniel Vogel, Cécile Walschaerts & Raphaël Zimmermann Graphistes Graphiker Anaïs Guillon / anais.guillon@bkn.fr Luna Lazzarini / luna.lazzarini@bkn.fr Développement web Webentwicklung Vianney Gross / vianney.gross@bkn.fr Maquette Layout Blãs Alonso-Garcia en partenariat avec l’équipe de Poly © Poly 2018. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. ADMINISTRATION / publicité Anzeigenschaltung Directeur de la publication Herausgeber Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Administration, gestion Geschäftsführung, abonnements +33 (0)3 90 22 93 30 Mélissa Hufschmitt / melissa.hufschmitt@bkn.fr Diffusion Vertrieb +33 (0)3 90 22 93 32 Vincent Bourgin / vincent.bourgin@bkn.fr Publicité Anzeigenschaltung : +33 (0)3 90 22 93 36 Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Sarah Krein / sarah.krein@bkn.fr Rudy Chowrimootoo / rudy@bkn.fr Magazine mensuel édité par BKN Monatliches Magazin, herausgegeben von BKN +33 (0)3 90 22 93 30 S.à.R.L. au capital de 100 000 e 16 rue Édouard Teutsch – 67000 STRASBOURG Dépôt légal : mars 2018 SIRET : 402 074 678 000 44 – ISSN 1956-9130 Impression Druck : CE COMMUNICATION Kommunikation BKN Éditeur / BKN Studio – www.bkn.fr
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edito
sarre-moi très fort frankreich, mon amour I Par Von Hervé Lévy Illustration de von Éric Meyer pour für Poly
nitiatives cosmétiques, structures administratives évoquant des villages Potemkine, coquilles vides en guise de projets culturels : malgré des annonces enthousiastes, les réalisations transfrontalières et bilingues sont rares, faute de réelle volonté politique (et des financements subséquents). Bien sûr, il y a le MuseumsPass, des festivals comme Perspectives, les Journées de l’architecture et… Poly qui publie un quart de ses numéros en deux langues. Réjouissons-nous ainsi de la politique volontariste de la Sarre. Plus
petit des Länder allemands – avec un million d’habitants –, elle a décidé de tout mettre en œuvre pour devenir la première entité géographique bilingue du pays à l’horizon 2043. Ambition affichée : 100% de Sarrois parlant couramment la langue de Molière. Mise en place depuis 2013, cette Stratégie France, accompagnée de mesures concrètes à tous les niveaux d’éducation et dans la vie quotidienne, a pour objectif de former toute une génération. On aimerait que cette initiative de l’ex-Ministerpräsidentin Annegret KrampKarrenbauer fasse tache d’huile. Politiques frileux, sachez que la décision d’AKK lui a porté chance puisqu’elle est, depuis quelques semaines, à la tête de la CDU et fait figure de successeur désignée d’Angela Merkel. Prenezen de la graine !
K
osmetische Initiativen, administrative Strukturen, die an Potemkinsche Dörfer erinnern, leere Hüllen, die als Kulturprojekte verkleidet werden: Trotz enthusiastischer Ankündigungen, sind grenzüberschreitende und zweisprachige Umsetzungen selten, mangels echtem politischem Willen (und entsprechenden Finanzierungen). Natürlich gibt es den MuseumsPass, Festivals wie Perspectives, die Architekturtage und... Poly das ein viertel seiner Ausgaben in zwei Sprachen herausbringt. Freuen wir uns also über die entschiedene Politik des Saarlandes. Das kleinste aller Bundesländer hat sich dazu entschieden alles Nötige zu tun um bis 2043 das erste zweisprachige Bundesland Deutschlands zu sein. Ziel: 100% der Saarländer sollen die Sprache Molières sprechen. Diese Frankreichstrategie, die seit 2013 in Kraft getreten ist, wird auf allen Ebenen der Ausbildung und des täglichen Lebens von konkreten Maßnahmen begleitet, die eine ganze Generation formen sollen. Wir hätten gerne, dass diese Initiative der Ex-Ministerpräsidentin Annegret Kramp-Karrenbauer um sich greift. An alle ängstlichen Politiker, die Entscheidung von AKK hat ihr Glück gebracht, denn seit einigen Wochen ist sie der Kopf der CDU und wird als Nachfolgerin von Angela Merkel gehandelt. Nehmt euch ein Beispiel!
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© Christophe Urbain
chroniques
SOUNDMACHINE Deuxième enregistrement réalisé et produit par le label Percussions de Strasbourg, Drum-Machines est une éblouissante rencontre entre la formation alsacienne et eRikm – plasticien, musicien et inlassable expérimentateur – qui a assuré la composition, la production musicale et le mixage du CD. Créée a Musica en octobre 2016, l’œuvre est un objet artistique fascinant, repoussant les limites traditionnelles du répertoire des Percus, entre empreinte sonore caractéristique du rasoir électrique et bruits de billes. (H.L.) Die zweite Aufnahme die vom Label Percussions de Strasbourg realisiert und produziert wurde, Drum-Machines ist eine faszinierende Begegnung zwischen der elsässischen Formation und eRikm – Bildhauer, Musiker und unermüdlicher Experimentator – der die Komposition, die musikalische Produktion und die Tonmischung übernommen hat. Das bei Musica im Oktober 2016 kreierte Werk ist ein faszinierendes künstlerisches Objekt, das die traditionellen Grenzen des Registers der Percussions überschreitet, zwischen Klängen, die aus einem Elektrorasierer zu stammen scheinen und Murmel-Klickern. Édité par Herausgegeben von Les Percussions de Strasbourg (17 €) percussionsdestrasbourg.com
LE LIVE DE LA JUNGLE Elle glisse sur le sol en ondulant, s’approche discrètement et bondit avant de cracher son venin sans crier gare, dans un fiévreux désordre post-rock. La musique reptilienne de La Strizza, projet du trio Uibo / Posty / Rees issu du strasbourgeois Collectif Oh!, fait feu de tout boa, mêlant offensives jazzistiques, riffs guitaristiques et ambiances cinématographiques, sauvages impros live et minutieuses trouvailles de studio, agilité de la vipère et force de l’Elephant. La Strizza garde son sang froid et effectue une mue permanente, tout au long d’un mordant premier album, Serpents. (E.D.)
DAS DSCHUNGEL-live Sie rutscht schlängelnd über den Boden, nähert sich diskret und springt hoch, bevor sie in einem fieberhaften Postrock-Chaos ihr Gift verspritzt. Die Reptilien-Musik von La Strizza, Projekt des Trios Uibo/ Posty/ Rees aus dem Straßburger Collectif Oh!, mischt Jazzoffensiven, Gitarren-Riffs und Filmstimmung, wilde Impros und Studiofunde. La Strizza bleibt kaltblütig und erneuert sich permanent im Laufe dieses beißenden ersten Albums, Serpents. Édité par le Herausgegeben von Collectif Oh! (10 €) collectifoh.com
PANIQUE AU CAMPUS Qui a déclenché Le Scandale de Strasbourg ? Une poignée de jeunes gens en[r]gagés qui, en 1966, ont fait souffler un vent anarchico-dadaïste aux alentours de Notre-Dame. Élus à la tête de l’AFGES, ils transforment les soirées au Caveau de la Gallia en bacchanales rock’n’roll alcoolisées, vident les caisses de l’association, se rapprochent de Debord et de L’Internationale situationniste, puis éditent un brûlot traitant De la misère en milieu étudiant. S’opposant à l’Université considérée comme « une organisation institutionnelle de l’ignorance » et à l’ensemble de la société jugée trop conformiste, ils veulent « vivre sans temps mort et jouir sans entraves », annonçant Mai 68, l’opposition au vieux monde et à l’ordre marchand. Une passionnante aventure collective, un épisode strasbourgeois Mis à nu par ses célibataires, même, le duo d’André(s), Bertrand et Schneider, qui furent aux premières loges. (E.D.) Édité par L’Insomniaque (25 €) insomniaqueediteur.org
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vinyle œcuménique ökumenische schallplatte L’espace immaculé de la Synagogue de Delme est baigné d’une aveuglante lumière et d’une bande-son bourdonnante qui hante le lieu plutôt qu’il ne l’habite. Les musiciens JeanLuc Guionnet et Thomas Tilly, expérimentateurs ayant lancé le projet Stones, Air, Axioms en 2010, occupent des édifices sacrés avec des installations sonores réalisées in situ, tenant compte de mesures prises par le duo, sorte de plan architectural en creux. Via un système de diffusion complexe, ils ont rempli le Centre d’Art contemporain le temps d’une exposition (14/02-24/05/2015) de fréquences, notes de cornemuses et de voix récitant une prière dogon, en français ou en hébreu. Les onze pièces, nommées Objets, composées à l’occasion, sont aujourd’hui réunies sur un beau double 33 tours mystique et œcuménique. À écouter religieusement. (E.D.)
Der makellose Raum der Synagogue de Delme ist in gleißendes Licht getaucht, eine Hintergrundmusik spukt durch die Räume. Die Musiker Jean-Luc Guionnet und Thomas Tilly, Experimentierer die das Projekt Stones, Air, Axioms 2010 gestartet haben, bevölkern heilige Orte mit Klanginstallationen, die vor Ort realisiert werden. Diese beziehen sich auf die vom Duo vorgenommenen Messungen, eine Art architektonischer Plan in Musik. Anhand eines komplizierten Beschallungssystems haben sie für die Dauer einer Ausstellung (14/02-24/05/2015) das Centre d’Art contemporain mit Frequenzen, Dudelsack-Klängen und Stimmen erfüllt, die ein Gebet der Dogon auf Französisch oder Hebräisch rezitieren. Die elf Stücke mit dem Titel Objets sind heute auf einer schönen Platte vereint, die gleichzeitig mystisch und ökumenisch ist.
Concert de Jean-Luc Guionnet et Thomas Till, et lancement de Stones, Air, Axioms / Delme, dimanche 13 mai (16h30). Lire article page 86
Konzert von Jean-Luc Guionnet und Thomas Till, sowie Erscheinen von Stones, Air, Axioms / Delme, am Sonntag den 13. Mai (16h30). Siehe Seite 86 cac-synagoguedelme.org
HAUTE CUISINE
Der von Ralf Frenzel herausgegebene Band Die Kochlegende Marc Haeberlin (Tre Torri Verlag ) portraitiert in der Tat einen der größten Vertreter exzellenter Spitzenküche im Elsass. Wunderschöne Aufnahmen aus seiner Auberge de l’Ill in Illhäusern, Gespräche mit dem Meister über Familientradition und Schnaps, den Spagat zwischen Dreisterneküche mit „Mousselline de grenouilles“ und bodenständigen Gerichten wie Forelle blau sowie seine Lehrjahre in Deutschland. Ein umfassendes Werk, mit anregender Lektüre und zahlreichen inspirierenden Rezepten. (S.M.K.) Erschienen im Tre Torri Verlag (39,90€) tretorri.de
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festival
now or never Quarantenaire qui se porte à merveille, le festival franco-allemand Perspectives invite à des découvertes scéniques transgenres. Als topfitter Übervierzigjähriger lädt das deutschfranzösische Festival Perspectives zu BühnenEntdeckungen jenseits der Genregrenzen ein.
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Par Von Thomas Flagel
En Allemagne (Sarrebruck, Saarlouis) et en France (Forbach, Sarreguemines), du 17 au 26 mai In Deutschland (Saarbrücken, Saarlouis) und Frankreich (Forbach, Sarreguemines), vom 17. bis 26. Mai festival-perspectives.de
Légendes Bildunterschriften 1. Speakeasy © Christophe Raynaud de Lage 2. Five Easy Pieces © Phile Deprez
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Voir Poly n°202 ou sur poly.fr
Lire A History of Violence sur Compassion. L’histoire de la mitraillette et Hate Radio présenté à Perspectives en 2016 dans Poly n°192 et n°197 ou sur poly.fr 2
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ouant à saute frontières entre Lorraine et Sarre, ce rendez-vous dédié aux arts de la scène propose une cinquantaine de rendez-vous rôdant vers le théâtre documentaire et la performance, le nouveau cirque ou la danse où le passé éclaire le présent. Parce que L’Avare n’a pas pris une ride – et n’en prendra sûrement jamais à moins que nous ne soyons, un jour, définitivement remplacés par des robots – Ludovic Lagarde se joue des travers de notre époque dans une mise en scène aussi déjantée que radicale. Son acteur fétiche, l’excellent Laurent Poitrenaux, campe un Harpagon insaisissable, parano tendance psychopathe prêt à dégainer son fusil et à malmener tout ceux qui menaceraient son or, son précieux. Le tout dans l’envers d’un décor, où tout n’est que containers, boites et cartons, accumulations de biens et de rien. De l’insolence il est aussi question avec L’Amicale de production qui réinvente la création du monde par le langage dans Germinal1, pièce auto-générative et caustique. Quatre personnages dans un espace nu pour redécouvrir un système afin de communiquer, interagir, se rencontrer et partager, dynamitant toutes les règles avec un grain de folie jouissif. The Untouchables Changement d’époque, direction les ÉtatsUnis dans un tripot des années 1930, avec The Rat Pack qui rend un hommage circassien au 7e art. À mi-chemin des films de genre signés
Scorcese, Tarantino et De Palma, Speakeasy plonge dans la prohibition en détournant les codes de ces huis clos gorgés de testostérone, de gangsters flamboyants aux mafieux crasseux en passant par des policiers véreux aussi honnis que Les Incorruptibles. Sur des compositions electro métissées signées Chinese Man, les protagonistes multiplient les acrobaties à la roue Cyr, au mât chinois ou à la voltige leur permettant de maintenir un rythme effréné dans une histoire aussi stylisée qu’un bon vieux polar en noir et blanc. Mais le grand événement de cette 41e édition sera le retour de Milo Rau2 avec son théâtre documentaire, politique et engagé. Dans Five Easy Pieces, spectacle pour adultes incarné par sept enfants de 8 à 13 ans, il évoque la vie et les crimes de Marc Dutroux. Père du pédophile, victimes et parents, policier en charge de l’enquête ou encore Roi des Belges sont joués par des bambins dont l’âge empêche toute prise de conscience globale. Un coach (Dutroux himself ?), caméra au poing, les interroge. Une pièce étonnante, glaçante de réalisme et de distance, de tabous et d’interdits effleurés qui questionne l’art de la représentation et du jeu. D’une puissance rare.
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ieses Rendez-vous der Bühnenkünste, das spielerisch die Grenze zwischen Lothringen und dem Saarland überwindet, bietet fast fünfzig Termine zwischen Dokumentar-Theater und Performance, Neu-
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em Zirkus oder Tanz an, in denen die Gegenwart im Licht der Vergangenheit gezeigt wird. Da Der Geizige nicht eine Falte hat – und sicher nie welche bekommen wird, es sei denn wir werden eines Tages definitiv durch Roboter ersetzt – spielt Ludovic Lagarde mit den Schwächen unserer Zeit, in einer Inszenierung, die ebenso durchgeknallt wie radikal ist. Sein Lieblings-Schauspieler, der exzellente Laurent Poitrenaux, spielt einen nicht zu fassenden Harpagon, einen Paranoiker mit Tendenz zum Psychopathen, der jederzeit bereit ist, seine Waffe zu ziehen und jeden zu bedrängen, der sein Gold bedroht, seinen Schatz. Das Ganze vor einem Dekor, der nur aus Containern, Kisten und Kartons, gehorteten Wertsachen und Nutzlosem besteht. Um Respektlosigkeit geht es auch bei L’Amicale de production, die die Erschaffung der Welt durch die Sprache in Germinal neu erfindet, einem auto-generativen und sarkastischen Stück. Vier Figuren in einem leeren Raum, die ein System finden müssen um zu kommunizieren, zu interagieren, sich zu begegnen und zu teilen, wobei sie jegliche Regel mit einer erfreulichen Verrücktheit sprengen. The Untouchables Epochenwechsel, ab in Richtung Vereinigte Staaten, in eine Spielhölle der 1930er Jahre mit The Rat Pack, die der 7. Kunst mit Zirkus huldigen. Auf halbem Weg zwischen Genrefilmen von Scorcese, Tarantino und De Pal-
ma, taucht Speackeasy in die Prohibition ein, indem es die Codes dieser abgeschlossenen Räume voller Testosteron verfremdet, von funkelnden Gangstern bis hin zu den dreckigen Mafiosi über zwielichtige Polizisten, die ebenso schändlich sind wie Die Unbestechlichen. Zu Elektro-Kompositionen von Chinese Man vervielfältigen die Protagonisten die Kunststücke an der Roue Cyr, am chinesischen Mast oder am Trapez, was es ihnen erlaubt mit einem höllischen Rhythmus eine Geschichte zu erzählen, die ebenso stilisiert ist wie ein alter Schwarzweiß-Krimi. Aber das Großereignis dieser einundvierzigsten Auflage ist die Rückkehr von Milo Rau* mit seinem politischen und engagierten DokumentarTheater. In Five Easy Pieces, einem Stück für Erwachsene, gespielt von sieben Kindern zwischen 8 und 13 Jahren, behandelt er das Leben und die Verbrechen von Marc Dutroux. Der Vater des Pädophilen, Opfer und Eltern, der zuständige Polizist oder auch der belgische König werden von Kindern gespielt, deren Alter jegliches globale Bewusstsein verhindert. Ein Coach (Dutroux himself?) befragt sie mit der Kamera in der Hand. Ein erstaunliches Stück, das den Zuschauer vor Realismus und Distanz, Tabus und gestreiften Verboten erstarren lässt und die Kunst der Repräsentation und des Spiels in Frage stellt. Von seltener Stärke.
* Lesen Sie Hate Radio präsentiert bei Perspectives im Jahr 2016 in Poly Nr. 197 oder auf poly.fr
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face to face Le festival international de théâtre de rue de Rastatt, Tête à Tête, fête sa 13e édition avec un focus sur la… France ! Par Von Irina Schrag Photo de von Véronique Balege (Les Commandos Percu)
À Rastatt, du 29 mai au 3 juin In Rastatt, vom 29. Mai bis 3. Juni tete-a-tete.de
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Das Internationale Straßentheaterfestival in Rastatt, Tête à Tête feiert seine 13. Auflage mit einem diesjährigen Fokus auf... Frankreich!
endant allemand de Chalon dans la rue, le festival Tête à Tête joue le rôle de plateforme européenne pour les diffuseurs et programmateurs découvrant les dernières créations de théâtre de rue, mais aussi de creuset de rencontres pour les jeunes artistes. Crossing Lines, énorme production portée par Pan.Optikum (Fribourg-en-Brisgau) symbolise le champ des possibles de la culture et du rôle que peut y jouer la Commission européenne avec son projet Power of Diversity. 40 interprètes entre acrobaties, hip-hop et théâtre à destination d’un public adolescent évoquent les questions de la génération ayant hérité d’un monde divisé par la guerre. Autre temps fort de ce 25e anniversaire, un clin d’œil aux origines de l’événement qui célèbre cette année les productions françaises, lui qui était franco-allemand à sa création en 1993 ! Les Commandos percu hantent la nuit de leur Silence ! si particulier : feux follets pyrotechniques et rythmes endiablés pour des visions infernalement efficaces. Tout aussi fou se veut Be Fioul, spectacle décalé pour égarés de la Route 66 entre pneus en feu, couteaux aiguisés et humour de loosers magnifiques.
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ls deutsches Pendant zu Chalon dans la rue spielt das Festival Tête à Tête die Rolle einer europäischen Plattform für Organisatoren und Programmgestalter, die dort die aktuellsten Kreationen des Straßentheaters entdecken, aber auch jene eines Schmelztiegels für junge Künstler. Crossing Lines, eine Riesen-Produktion von Pan. Optikum (Freiburg im Breisgau) symbolisiert die große Bandbreite der kulturellen Möglichkeiten und die Rolle, die die Europäische Kommission mit ihrem Projekt Power of Diversity spielen kann. 40 Interpreten zwischen Akrobatik, Hip-Hop und Theater thematisieren für ein jugendliches Publikum eine Folgegeneration, die eine vom Krieg geteilte Welt erbt. Ein weiterer Höhepunkt dieses 25jährigen Jubiläums ist gleichzeitig ein Seitenhieb auf die Ursprünge des – bei seiner Entstehung 1993 deutsch-französischen – Ereignisses, das heute die französischen Produktionen feiert! Les Commandos percu bevölkern die Nacht mit ihrer so besonderen Silence!: zwei pyrotechnische Irrlichter und teuflische Rhythmen für höllisch gute Visionen. Genauso verrückt ist Be Fioul, ein ungewöhnliches Stück für Verirrte an der Route 66 zwischen Reifen und Feuer, mit scharfen Messern und einem wunderbaren Verlierer-Humor.
Bestie di Scena © Masiar Pasquali
more than naked Les deux Scènes nationales de Montbéliard et Belfort signent une nouvelle édition d’Europe en scènes, festival aux formes inattendues. Die beiden Nationalbühnen in Montbéliard und Belfort organisieren eine neue Auflage von Europe en scènes, ein Festival mit unerwarteten Formen.
Par Von Irina Schrag
À MA Scène nationale (Montbéliard) et au Granit (Belfort), jusqu’au 7 avril In MA Scène nationale (Montbéliard) und im Granit (Belfort), bis zum 07. April mascenenationale.com legranit.org
Lire Funérailles à la sicilienne dans Poly n°183 et Strip-tease de l’âme Poly n°175 ou La Mamma et les putains dans Poly n°126 ou sur poly.fr
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2 Lire Mort d’un vieux lion solitaire dans Poly n°132, L’ivresse de la chute dans Poly n°138 et Haut et court dans Poly n°140 ou sur poly.fr
Siehe Sizilianische Bestattung in Poly Nr.183 oder auf poly.fr
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ertains diraient prises de risque dans un contexte difficile, d’autres parleraient d’audace. Yannick Marzin manie les deux avec doigté à MA Scène nationale depuis 2010. Si le Ministère de la culture vient de lui confier, en sus, la direction du Granit de Belfort, c’est pour déployer un projet aussi ambitieux que celui qu’il mène sur le territoire de l’ex Pays de Montbéliard, collant aussi au rapprochement des deux villes au sein du Syndicat mixte de l’aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt-Delle. Europe en Scènes, le festival printanier qui donnait corps jusqu’alors à des soucis convergeants de programmation, prend cette année les atours de premier événement monocéphale. Et force est de constater que la ligne artistique ne dévie pas d’un poil. Après des éditions ayant vu défiler, parmi d’autres, les exaltants Tiago Rodrigues et Sanja Mitrović, voilà que cette année les têtes d’affiche se nomment Emma Dante et Josse De Pauw.
La Belle et les Bêtes L’enfant terrible du théâtre italien, Emma Dante 1, ne s’est pas assagie. Depuis plusieurs décennies, elle pourfend inlassablement les carcans sociaux ne reculant devant aucun des tabous actuels : les mystères des relations entre fratries, nos relations à la mort, les troubles existentiels, l’inceste, la violence, l’Église, la mafia, la liberté sexuelle ou encore l’homosexualité. Bestie di Scena (03/04, Théâtre de Montbéliard, dès 16 ans), l’un de ses plus décriés, regroupe 16 comédiens et comédiennes entièrement nus dans une chorégraphie ou l’insolence le dispute au désordre. Ni texte, ni décor. Une intrigue se devinant dans le rapport de l’individu au groupe, dans les différences corporelles et les jeux plus ou moins accessoirisés allant de la bataille rangée à l’étreinte sans fard, du statut de bête de foire dont on rit grassement à celui, plus jaune, de personne à poil obéissant à un chef de troupe fort peu sympathique. Une réflexion
Les Héros © Kurt Van Der Elst
sur la contrainte et le regard, la dérision, le dénuement du monde factice des objets et le dénudé des êtres. We could be heroes L’immense comédien Josse De Pauw 2 s’interroge dans un monologue accompagné par les créations musicales de Dominique Pauwels sur Les Héros (06/04, Granit de Belfort). Comme s’il reprenait à son compte les premiers mots de David Bowie « I, I wish you could swim / Like the dolphins / Like dolphins can swim », il s’imagine au bord d’une rivière, voyant une jeune femme se noyer et ne rien pouvoir faire, car il ne sait pas nager. Mis au ban de la société pour ne pas l’avoir sauvée, il explore le sentiment de responsabilité, les limites de l’appartenance à une communauté. Une réflexion en forme de mise en abîme intime, physique et picturale, sur l’héroïsme et ses figures potentielles actuelles. Pas celles des ados, qu’ils soient sportifs ou rappeurs, mais plutôt celles capables de faire don de leur vie, prêtes à se sacrifier à la guerre ou à disparaître en se retirant du monde tels les samouraïs du Japon ancien.
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inige würden von einem Risiko in einem schwierigen Kontext sprechen, andere nennen es Kühnheit. Yannick Marzin beweist beides seit 2010 in MA Scène nationale mit viel Fingerspitzengefühl. Wenn das französische Ministerium für Kultur ihm noch dazu, vor Kurzem, die Leitung des Granit de Belfort anvertraut hat, dann um ein Projekt zu entwickeln, das genauso ambitiös ist, wie jenes, das er auf dem Gebiet des ehemaligen Pays de Montbéliard verwirklicht. Europe en Scènes, das Frühjahrsfestival, das bisher Wert auf ein übereinstimmendes Programm legte, putzt sich erstmals als Ereignis mit einem Kopf und zwei Körpern heraus. Nach Auflagen mit, unter anderem, den aufregenden Tiago Rodrigues und Sanja Mitrović, heißen die Zugpferde dieses Jahr Emma Dante und Josse De Pauw. Die Schöne und die Biester Das Enfant terrible des italienischen Theaters, Emma Dante 1, ist nicht braver geworden. Seit mehreren Jahrzehnten
bekämpft sie unermüdlich die sozialen Zwänge und schreckt dabei vor keinem aktuellen Tabu zurück: Die Geheimnisse von Geschwisterbeziehungen, unser Verhältnis zum Tod, die existentiellen Fragen, Inzest, Gewalt, Kirche, Mafia, sexuelle Freiheit oder auch Homosexualität. Bestie di Scena (03.04., Théatre de Montbéliard, ab 16 Jahren), eines ihrer umstrittensten Stücke vereint 16 vollkommen nackte Schauspieler und Schauspielerinnen in einer Choreographie, in der Frechheit und Unordnung aufeinandertreffen. Weder Text noch Bühnenbild. Man errät eine Handlung in der Beziehung des Individuums zur Gruppe, in den körperlichen Unterschieden und den mehr oder weniger mit Accessoires bereicherten Spielen vom Handgemenge bis zur unverblümten Umarmung, vom Status des Freaks, über den laut gelacht wird, bis zum gezwungenen Lachen über nackte Personen, die einem sehr unsympathischen Truppenchef gehorchen. Eine Überlegung zum Zwang und zum Blick, zum Spott, zur Armut einer Welt voller künstlicher Objekte und der Entblößung der Menschen. We could be heroes Der unglaubliche Schauspieler Josse De Pauw, stellt sich in einem Monolog Fragen über Les Héros (06.04., Granit de Belfort), in Begleitung musikalischer Kreationen von Dominique Pauwels. So als ob er die ersten Worte von David Bowie wieder aufnähme „I, I wish you could swim / Like the dolphins / Like dolphins can swim“, stellt er sich vor am Ufer eines Flusses zu stehen und einer jungen Frau beim Ertrinken zuzusehen, ohne etwas tun zu können, da er nicht schwimmen kann. Von der Gesellschaft geächtet, weil er sie nicht gerettet hat, erkundet er das Gefühl der Verantwortung, die Grenzen der Zugehörigkeit zu einer Gemeinschaft. Eine Überlegung in Form einer intimen Bewegung am Abgrund, physisch und bildlich, über Heldentum und seine aktuellen potenziellen Figuren. Nicht jene der Jugendlichen – Sportler oder Rapper – sonder eher jene, die dazu fähig sind, ihr Leben zu geben, dazu bereit sind, sich für den Krieg zu opfern oder durch einen Rückzug aus der Welt zu verschwinden, wie die Samurai im alten Japan. Poly 208
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à la conquête de l’espace Pour sa 23e édition, Pisteurs d’étoiles accueille, sous le chapiteau d’Obernai, une vingtaine de spectacles, témoins de la vitalité et de la diversité du cirque contemporain.
die eroberung des raums Für seine 23. Auflage empfängt Pisteurs d’étoiles in einem Zirkuszelt in Obernai fast zwanzig Aufführungen, die von der Vitalität und Vielfalt des zeitgenössischen Zirkus zeugen. Par Von Cécile Walschaerts
À Obernai, du 27 avril au 5 mai In Obernai, vom 27. April bis 5. Mai pisteursdetoiles.com
Légendes Bildunterschriften 1. Ring, Cie Kiai © David Martins 2. L’Homme de boue, Cie Jardin des délices © Milan Szypura 3. Santa Madera, Cie MPTA © Christophe Raynaud de Lage
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n ouverture du festival, la compagnie bretonne le P’tit Cirk présentera sa nouvelle création Les Dodos (2729/04) où se rencontrent voltige aérienne et acrobaties improbables. Les cinq artistes redoublent d’insolence pour échapper à la gravité tandis qu’une gamme d’instruments à cordes (contrebasse, violon, guitare) tempère leur respiration… et la nôtre. « L’objectif est d’offrir aux spectateurs une vision transdisciplinaire du cirque, parfois très éloignée du jongleur et des animaux en piste, mais qui reste toutefois accessible au jeune public », explique Julie Guingand qui a travaillé, au sein de l’Espace Athic, à la programmation et aux animations prévues en marge de Pisteurs d’étoiles. Avec la compagnie Le Jardin des Délices, les spectateurs sont propulsés dans l’univers troublant et poétique de Nathan Israël, mis en scène par Luna Rousseau dans L’Homme de boue (03/05) et Gadoue (02/05, dès 5 ans). Dans le premier spectacle, un jongleur nous plonge dans un voyage sensoriel surprenant à travers la matière de la terre. Dans le second, le public s’installe tout autour d’une piste recouverte de boue blanche. Au centre, le jongleur est vêtu d’un complet veston et enchaîne les expérimentations époustouflantes. « Pour rendre tous ces spectacles accessibles au plus grand nombre, il faut casser un peu le côté élitiste du cirque contemporain à l’aide de toute une série d’animations connexes. Le point commun de notre programmation est la dramaturgie, la trame narrative et le côté pluridisciplinaire des artistes en piste. On n’est pas devant une succession de séquences mais on entre vraiment dans une histoire », ajoute-t-elle. Parmi les artistes européens pré-
sentés, Claudio Stellato interroge avec quatre complices l’équilibre fragile entre l’être humain et l’élément naturel à l’aide de bûches de bois dans La Cosa (28/04). Construction puis déconstruction, ce sont nos propres repères au cirque, au théâtre ou à la danse contemporaine qui voltigent ! En plein air, les Espagnols de la Compañia de Circo Eia présentent Espera (05/05), un cirque empreint de coutumes et de traditions ancestrales. Toujours à l’extérieur, le quatuor normand-gersois-catalan Marcel et ses Drôles de Femmes dévoilera Miss Dolly (01/05), une forme scénique autour d’un cadre aérien. En équilibre sur le fil de fer, Marion Hergas jouera son Concerto pour camionneuse accompagnée d’innombrables chaussures rouges. Et, en soirée de clotûre, la compagnie régionale Kiaï propose Ring (05/05), spectacle énergique qui marie la danse aux différentes disciplines du cirque à partir de la forme du cercle, le tout dans une ambiance electro.
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ur Eröffnung des Festivals präsentiert die bretonische Truppe P’tit Cirk ihre neue Kreation Les Dodos (27.-29.04.), in der Trapeznummern und unwahrscheinliche Akrobatik aufeinandertreffen. Die fünf Künstler verdoppeln die Frechheit um der Schwerkraft zu entkommen, während eine Reihe von Saiteninstrumenten (Kontrabass, Geige, Gitarre) den Rhythmus vorgibt. „Ziel ist es, dem Betrachter eine transdisziplinäre Vision des Zirkus zu präsentieren, die manchmal sehr weit vom Jongleur oder Tiernummern entfernt ist, aber trotzdem auch für ein junges Publikum zugänglich bleibt“, erklärt Julie Guingand, die im Espace Athic am Programm und den zusätzlichen Animationen zu Pisteurs d’étoiles gearbeitet hat.
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Mit der Gruppe Le Jardin des Délices werden die Zuschauer in das seltsame und poetische Universum von Nathan Israël geschleudert, das von Luna Rousseau in L’Homme de boue (03.05.) und Gadoue (02.05., ab 5 Jahren) in Szene gesetzt wird. In der ersten Vorstellung nimmt uns ein Jongleur mit auf eine überraschende Sinnesreise durch die Materie der Erde. Im Zweiten setzt sich das Publikum rund um eine Manege mit weißem Schlamm. Im Zentrum steht der Jongleur, im Jackett, der atemberaubende Experimente aneinanderreiht. „Um alle diese Aufführungen für das breitmöglichste Publikum zugänglich zu machen, muss man ein bisschen mit dem Elitären des zeitgenössischen Zirkus brechen, anhand einer Reihe von Animationen, die miteinander in Verbindung stehen. Die Gemeinsamkeit unserer Programmpunkte liegt in der Dramaturgie, dem Erzählstrang und der pluridisziplinären Seite der Künstler in der Manege. Man sieht nicht eine Abfolge von Sequenzen, sondern taucht wirklich in eine Geschichte ein“, fügt sie hinzu. Zu den euro-
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päischen Künstlern gehört Claudio Stellato, der in La Cosa (28.04.) mit vier Komplizen anhand von Holzscheiten das zerbrechliche Gleichgewicht zwischen dem menschlichen Wesen und Naturelementen hinterfragt. Konstruktion, dann Dekonstruktion, unsere eigenen Anhaltspunkte zum Zirkus, zum Theater oder dem zeitgenössischen Tanz wirbeln durch die Luft! Unter freiem Himmel präsentieren die Spanier der Compañia de Circo Eia Espera (05.05.), einen Zirkus, der von Bräuchen und altüberlieferten Traditionen getränkt ist. Immer noch draußen enthüllt das Quartett Marcel et ses Drôles de Femmes Miss Dolly (01.05.), eine Bühnenform in luftigem Rahmen. In Begleitung unzähliger roter Schuhe auf einem Eisendraht balancierend, spielt Marion Hergas ihr Concerto pour camionneuse. Und am Abschlussabend präsentiert die regionale Truppe Kiaï Ring (05.05.) eine energiegeladene Nummer, die Tanz mit verschiedenen Disziplinen des Zirkus auf der Basis von Kreisformen mischt, das Ganze in einer Elektro-Stimmung. Poly 208
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african mood L’Afrique est au cœur de la quatrième édition du festival Extradanse qui réunit pionniers de la danse contemporaine, performeurs à suivre et jeunes pousses culottées. Afrika steht im Zentrum der vierten Auflage des Festivals Extradanse, das Pioniere des zeitgenössischen Tanzes, Performancekünstler und mutige junge Hüpfer vereint.
Par Von Thomas Flagel
À Pôle Sud, au Théâtre de Hautepierre et au TNS (Strasbourg), du 5 au 19 avril pole-sud.fr Rencontre avec Salia Sanou à l’Université de Strasbourg, au Portique, vendredi 6 avril à 14h30 Projection du documentaire Finding Fela ! signé Alex Gibney, dimanche 15 avril au Cinéma Star à 17h
In Pôle Sud, im Théâtre de Hautepierre und im TNS (Straßburg), vom 5. bis 19. April pole-sud.fr Begegnung mit Salia Sanou in der Université de Strasbourg, im Gebäude Le Portique, am Freitag den 6. April um 14:30 Uhr Vorführung des Dokumentarfilms Finding Fela ! von Alex Gibney, am Sonntag den 15. April im Cinéma Star um 17 Uhr
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ien installé dans le paysage chorégraphique du Grand Est, ce rendez-vous des amateurs de découvertes corporelles d’horizons lointains prend de beaux atours africains. Honneur au grand Fela Kuti auquel Serge Aimé Coulibaly rend un hommage jubilatoire. Le chorégraphe de Kalakuta Republik (17 & 18/04, Pôle Sud) s’empare de la fièvre afrobeat du créateur de cette république utopique et indépendante au Shrine, son club de Lagos. Les vibrations du saxophone se répandent au plateau et animent des corps habités par une rage hypnotique, une envie de révolution esthétique et politique. Aussi sensuel et engagé que Fela, l’avant-garde africaine se déploie ici dans tous ses excès, ivre de liberté, de sexe et d’alcool. Autre grand nom, Salia Sanou se penche avec pudeur et empathie sur l’exil (Du Désir d’horizons, 05 & 06/04, Pôle Sud)1. Autour d’empilements de lits de camp de fortune, il livre le fruit de ses rencontres avec des réfugiés maliens au nord du Burkina Faso. Poésie et force de vivre, joie d’enfants, marches épuisantes, états de corps perdus, pieds ancrés dans le sol et volonté de s’échapper de sa condition, au risque du plus grand des périls. Non moins connue mais plus rare ces dernières saisons, la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin signe son grand retour avec un solo au titre impossible : And so you see… our honorable blue sky and ever enduring sun… can only be consumed slice by slice... (06 & 07/04, TNS). Le danseur, performer et “songoma” (guérisseur traditionnel) Albert Ibokwe Khoza s’y dévoile sous toutes les coutures, multipliant personnages et points de vue modifiant sans cesse la place des spectateurs (complices, voyeurs…). Un ogre scé-
nique déchirant des oranges et jouant du grotesque qui emporte tout sur son passage. Homosexuel revendiqué, il exhibe ses formes XXL, filmées en gros plans ou emballées dans du film plastique, se fait reine nubienne ou diva autoritaire dictant à deux spectateurs de la laver avec vaporisateurs et gants en latex. De vrais actes politiques questionnant pêlemêle le regard, le genre, l’identité, sa place et son rapport à l’autre comme à l’inconnu ou à ce qui nous est étranger. Enfin, ne manquez pas la dernière création de Dorothée Munyaneza, l’éblouissante chorégraphe du sombre Samedi détente2. Dans Unwanted (10 & 11/04, Théâtre de Hautepierre, dès 16 ans), elle revient sur scène accompagnée d’une chanteuse afro-américaine (Holland Andrews) et d’un compositeur (Alain Mahé) pour conter les viols et leurs conséquences générationnelles : la difficulté de vivre avec ce traumatisme – comme avec les enfants nés de ces crimes – et de porter l’histoire de ces violences. Des témoignages bruts dans une économie d’effets qui tranchent avec le flot de matières environnantes qui cogne, gratte, frappe, grince et tremble dans un frémissement de notes hachées et de corps hantés.
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ieses Rendezvous für Liebhaber von körperlichen Entdeckungen ferner Horizonte, das mittlerweile ein fester Termin im choreographischen Kalender Ostfrankreichs ist, putzt sich dieses Jahr afrikanisch heraus. Die Ehre gebührt Fela Kuti, dem Serge Aimé Coulibaly huldigt. Der Choreograph von Kalakuta Republik (17. & 18.04., Pôle Sud) greift das Afrobeat-Fieber des Gründers dieser utopischen und unabhängigen Republik im Shrine, seinem Club
Kalakuta Republik, d.r.
in Lagos, auf. Die Vibrationen des Saxophons übertragen sich auf die Bühne und animieren Körper, die von einer hypnotisierenden Wut ergriffen sind, einer Lust auf eine ästhetische und politische Revolution. Genauso sinnlich und engagiert wie Fela entfaltet sich die afrikanische Avantgarde hier in all ihren Exzessen, trunken von Freiheit, Sex und Alkohol. Ein anderer großer Name, Salia Sanou widmet sich mit Feingefühl und Empathie dem Exil (Du Désir d’horizons, 05. & 06.04., Pôle Sud)1. Inmitten von übereinander gestapelten behelfsmäßigen Feldbetten präsentiert er das Ergebnis seiner Begegnungen mit Flüchtlingen aus Mali im Norden Burkina Fasos. Poesie und Lebenskraft, kindliche Freude, anstrengende Märsche, herumirrende Körper und der Wille seinen Lebensumständen zu entkommen, unter Einsatz des Lebens. Nicht weniger bekannt, aber in den vergangenen Spielzeiten seltener, ist der südafrikanische Choreograph Robyn Orlin, der mit einem Solo mit unmöglichem Titel seine Rückkehr ankündigt: And so you see… our honorable blue sky and ever enduring sun… can only be consumed slice by slice... (06. & 07.04., TNS). Der Tänzer, Perfomer und „songoma“ (traditioneller Heiler) Albert Ibokwe Khoza zeigt sich von allen Seiten, vervielfältigt Figuren und Standpunkte, indem er ohne Un-
terlass den Platz des Betrachters verändert (Komplize, Voyeur...). Ein Bühnenmonster, das Orangen zerpflückt, mit dem Grotesken spielt und alles auf seinem Weg mitreißt. Als bekennender Homosexueller zeigt er seine XXL-Formen, in Großaufnahme gefilmt oder in Plastikfolie eingewickelt, wird zur nubischen Königen oder autoritären Diva, die zwei Zuschauern befiehlt sie mit einem Wasser-Zerstäuber und Latexhandschuhen zu waschen. Echte politische Handlungen, die kunterbunt durcheinander den Blick, das Geschlecht, die Identität, seinen Platz und seine Beziehung zum Anderen wie zum Unbekannten oder dem uns Fremden in Frage stellen. Und schließlich sollte man nicht die neueste Kreation von Dorothée Munyaneza verpassen, der faszinierenden Choreographin des düsteren Samedi détente2. In Unwanted (10. & 11.04., Théâtre de Hautepierre, ab 16 Jahren) ist sie in Begleitung einer afroamerikanischen Sängerin (Holland Andrews) und eines Komponisten (Alain Mahé) auf der Bühne zurück, um von Vergewaltigungen und ihrem generationsübergreifenden Einfluss zu berichten: Die Schwierigkeit mit diesem Trauma zu leben – wie mit den Kindern, die aus diesen Verbrechen hervorgehen – und die Geschichte dieser Gewalttaten weiterzutragen.
Spectacle également en tournée du 12 au 14/04 au 104 (Paris) – 104.fr
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2 Lire Une saison de machettes dans Poly n°187 ou sur poly.fr, en tournée au Festival Theaterformen de Braunschweig le 16/06 theaterformen.de
Ebenfalls vom 12. bis 14.04. auf Tournee im 104 (Paris) – 104.fr
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2 Auf dem Festival Theaterformen in Braunschweig am 16.06. theaterformen.de
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home sweet home
La 4e édition de La Semaine Extra se place sous le thème “D’Ailleurs, je suis d’ici”. Morceaux choisis d’un festival par et pour les ados !
Par Irina Schrag Photo de A House in Asia
Dans différents lieux de Thionville, du 13 au 18 avril nest-theatre.fr semaineextra.com
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emps fort de la saison initié par Jean Boillot, La Semaine Extra est bien plus qu’un empilement festivalier de formes spectaculaires. Avec les artistes associés, Isabelle Ronayette et Régis Laroche, se composent des ateliers (écriture, jeu, chant, graff), des rencontres et des projets participatifs irriguant le temps scolaire et extra scolaire de jeunes citoyens de demain. En ouverture, les Barcelonais de Señor Serrano revisitent la géopolitique mondiale, des attentats du 11 septembre aux minutieux préparatifs des Navy Seals pour l’assaut de la maison où se cachait Oussama Ben Laden au Pakistan. A House in Asia (13 & 14/04, Théâtre en Bois) déploie une heure durant une iconographie de jeu vidéo et de sons assourdissants. La traque de l’ennemi public mondial n°1 se déroule à la manière d’un jeu d’enfant, avec figurines de cow-boys (les gentils Américains) et d’indiens (les méchants djihadistes) filmées en direct au plateau avec de mini-caméras. Dans un chaos savamment agencé, des GIF en boucle du Capitaine Achab et de chefs indiens tirés de vieux films en noir et blanc, icônes de la culture US, sont passés au crible des jeux vidéo guerriers on-line. Un miroir grossissant de ce que fut la lutte du Bien contre le Mal façon Bush, une certaine idée de la mondia-
lisation des conflits et des rapports de force. De notre incapacité à mûrir aussi. Bérangère Vantusso, quant à elle, redonne vie à la radio pirate Lorraine Cœur d’Acier, créée en 1979 à Longwy par la CGT. Longueur d’ondes (14 & 15/04, Théâtre en Bois) rend hommage à seize mois de luttes populaires contre le démantèlement de la sidérurgie dans la région. Avec Paul Cox aux images, la metteuse en scène joue des mots dans un kamishibaï ambiance Nuit Debout. Fabrice Schillaci s’empare des Jours Radieux (16-18/04, Théâtre de Thionville) du belge Jean-Marie Piemme, inventeur d’un grand soir des partis d’extrême droite, vainqueurs des élections dans les pays de cette Europe malade de haine et de peurs incontrôlées. Un mal qui se niche au plus profond d’une famille, bien blanche et bien blonde, craignant les étranges étrangers, le changement des choses, incapable de prendre pied dans un monde en mutation. Enfin, Jean Boillot crée Les Imposteurs (14/04, Théâtre en Bois), ode au métier d’acteur pour Isabelle Ronayette et Régis Laroche. Une occasion de nouer des liens, de faire connaissance et de rêver avec les nouveaux artistes choisis par le directeur pour son troisième mandat à la tête du Nord Est Théâtre.
monter sur le ring Avec la sixième édition de RING, le Théâtre de la Manufacture de Nancy frappe fort : tout un programme percutant autour des innovations et de la recherche numérique. Par Amélie Deymier Photos de Gengiskhan Production et Daniele Molajoli (Falaises de V)
Au Théâtre de la Manufacture (Nancy) du 12 au 20 avril theatre-manufacture.fr À L’Autre Canal (Nancy), du 15 au 19 avril lautrecanalnancy.fr nancyringtheatre.fr
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Voir Poly n°207 ou sur poly.fr
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branler la normalité de notre quotidien. » Telle est la vocation des Rencontres internationales des nouvelles générations, depuis leur création en 2011. Et pour se faire, tous les coups sont permis : spectacles haut-débit, rencontres mégabits, excursions numériques… Ici, la réalité est forcément virtuelle ou augmentée, l’intelligence éminemment artificielle. Dans cette biennale d’anticipation les artistes imaginent des mondes – pas si éloignés du nôtre – pour questionner les évolutions digitales. La pièce Stage your city dépeint un univers dystopique où tout n’est que contrôle, calme et efficacité. Syndrome U est régi par La Masse, un système informatique qui n’a rien à envier à HAL
9000. Quelques raccourcis clavier plus loin et nous voilà projetés dans Worldwidewestern, chevauchée dans un Far West nommé Net. Une façon comme une autre de prendre l’air avant d’aller s’enfermer dans l’hôpital pénitentiaire des Falaises de V. où les détenus rachètent leur peine en vendant leurs organes, le tout en réalité virtuelle, comme si on y était… Quoi d’autre ? Les Bons moments de l’Autre Canal, une programmation dans la programmation. La promesse de quelques agréables parenthèses. Parmi elles, Quadriphonia VR, un concert de transréalité musicale virtuelle et organique inscrit dans un jeu vidéo où l’on se retrouve littéralement immergés pour ne pas dire absorbés. Mais encore, Artefact*, du théâtre robotique pour mettre en scène les rêves de planches d’une intelligence artificielle. Et pourquoi pas Connected, du théâtre d’anticipation interactif et transmédia qui se joue des codes de la téléréalité et des jeux du cirque pour interroger la place des médias en politique. Si à ce stade vous n’êtes pas encore KO, il est temps de passer à l’action dans les Moments d’inventions, “laboratoire de réflexion et d’expérimentation” initié par La Métropole du Grand Nancy. L’occasion d’échanger autour du numérique et de la création avec des artistes, chercheurs et entrepreneurs. Mais aussi de découvrir plusieurs installations qui brouillent, déplacent, questionnent notre rapport au réel. Apertures par exemple, est une sculpture sonore interactive où le geste et l’écoute seront nos seuls outils de perception et d’appréhension. Poly 208
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droit de cité La Maison Théâtre poursuit son travail de terrain à Strasbourg en passant une commande d’écriture à l’auteur Sébastien Joanniez, invité à se pencher sur la Cité Spach.
Par Thomas Flagel Photo de Pierre Brunel
Cabaret Sébastien Joanniez, au Théâtre du Tambourin (Strasbourg), vendredi 6 avril lamaisontheatre.eu
Groupe identitaire héritier du GUD qui s’est récemment installé dans le quartier en ouvrant le local l’Arcadia
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2 L’Association des résidents de l’Esplanade est un centre socioculturel
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oincé entre la rue Vauban et l’Avenue de la Forêt Noire, le quartier a une réputation difficile. Entre L’Esplanade et le Conseil des XV, se déploie « un espace que nous avons laissé, collectivement, aux dealers comme au Bastion social1 », lâche Laurent Bénichou, comédien et metteur en scène qui a mis en sommeil la compagnie Plume d’Éléphant pour créer avec d’autres artistes La Maison Théâtre, multipliant la médiation artistique et la pratique amateur au Théâtre du Tambourin adossé à l’Ares2. La saison passée, Christophe Tostain passe deux semaines dans la Cité Spach, créant deux courts textes de cinq minutes et cinquante-cinq secondes (Spach Land et Spach a dit) donnant lieu à une déambulation sensible et poétique dans le quartier. Le tout joué par des enfants participant aux stages de l’association, des allophones, des adultes et des comédiens du Conservatoire de Colmar. « Un mélange de populations comme de cultures qui ne se croisent habituellement pas. Les dealers en bas des immeubles n’étaient pas contents, il y eut quelques pressions, mais nous avons eu le sentiment de regagner du terrain » assure l’homme de théâtre, convaincu qu’il est « nécessaire de reconquérir cette place de la culture qui fait la différence à tous les niveaux. » L’art d’y croire En janvier 2018, Sébastien Joaniez passe à son tour une semaine en résidence à la Cité Spach avant de revenir, début avril pour une seconde débouchant sur un cabaret avec mises en jeu, lectures, improvisations à partir de ses textes, au Théâtre du Tambourin. Par le biais de l’Ares, il rencontre des habitants, des membres d’associations comme La Ruche 35, profitant des liens tissés par la structure.
« Je prends mon temps, discute longuement avec les gens pour dépasser les freins à ce type de rencontres », confie l’écrivain installé dans un village ardéchois de 500 âmes. Il s’est aussi accordé des balades, « comme ça, sans objectif, pour voir le coin et faire des rencontres impromptues ». Il a déjà arpenté des quartiers bien plus chauds : La Villeneuve à Grenoble et Pissevin à Nimes. « Au final, en ville comme à la campagne, les gens ont les mêmes problèmes pour remplir leur frigos et habiller leurs gamins », sourit-il. « Parfois les rencontres débouchent sur des choses intimes, ou des destins terribles comme les nombreux migrants que j’ai rencontré ici. Loin du sensationnel, l’ordinaire m’intéresse. » L’art d’y croire, la thématique qui lui est imposée, « appelle des choses très variées dans une société où les lieux de partages se sont segmentés et où la curiosité de l’autre est faible. Je me sens responsable du miroir que je vais tendre, avec mon texte, aux gens rencontrés. J’essaie de m’en défaire mais ils m’attendent à un endroit où je ne serais pas. À moi de ne pas les décevoir et d’apporter quelque chose… »
quiproquo Élevée à Londres, Catriona Morrison s’est installée en France sur un coup de tête. Dans I Kiss You, elle se penche avec malice et intelligence sur les embrouilles langagières et culturelles. Par Thomas Flagel Photo d’Alain Julien
À L’Espace 110 (Illzach), samedi 7 avril espace110.org Au Taps Laiterie (Strasbourg), du 10 au 14 avril taps.strasbourg.eu À la Salle Europe (Colmar), vendredi 20 avril salle-europe.colmar.fr À La Maison d’Elsa (Jarny), lundi 14 et mardi 15 mai ccpicasso.fr À La Menuiserie (Mancieulles), jeudi 17 et vendredi 18 mai theatreicietla.com À La Passerelle (Rixheim), vendredi 25 mai la-passerelle.fr
I Kiss You ou l’hétéroglossie du bilinguisme est paru aux Éditions Rhubarbe – éditions-rhubarbe.com
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2 Devenu La Comédie de l’Est, sous l’impulsion de Guy-Pierre Couleau qui succéda à Matthew Jocelyn en 2008
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asard du calendrier, quelques jours avant la première de sa nouvelle pièce, Catriona Morrison obtenait officiellement la nationalité française. C’est donc en tant qu’anglo-française qu’elle interprète avec humour son nouveau texte1 mis en scène par Laurent Crovella autour de « la dyslexie langagière et culturelle qui touche tous ceux qui, comme moi, sont dans cet état d’entre-mondes ». Tout est parti de ce moment de panique qui la saisit lorsqu’elle constate qu’elle commence à perdre sa langue maternelle, cherchant ses mots et « bien pire, construit grammaticalement en anglais des phrases sur le modèle français ! » L’impression de ne plus maîtriser aucune des deux s’accompagne d’un trouble identitaire. Elle comprendra où se nichent les interférences lors d’études de traduction, totalement fascinée par les processus neurologique à l’œuvre. « Si le langage met en forme la pensée, mettre en mots est déjà une forme de traduction », livre-t-elle dans un sourire. Il n’était pas question pour elle de faire un spectacle autobiographique. Pourtant, au final, on la trouve derrière tout ce qui le compose : quiproquos et question de l’identité intérieure, mouvante, sans cesse redéfinie. Catriona Morrison traverse la Manche pour la première fois en 1988 pour les vacances. Amoureuse, aussi tête butée que tête en l’air, elle a 18 ans et ne rentrera que six ans plus tard de Paris ! Son envie de théâtre nécessite de gros progrès dans cette nouvelle langue qu’elle apprend
dans la rue ou grâce à un professeur lui faisant « réciter des poèmes de Prévert avec un stylo dans la bouche, pour apprendre à placer l’accent tonique ailleurs que n’importe où ! » La jeune femme zélée travaille dans un salon de thé guindé tenu par des intellos du 1er arrondissement et fume de l’herbe à Bondy, le soir venu. Elle tente les concours du TNS et du Conservatoire. Deux échecs qui la poussent au retour. Direction la London Academy of Music & Dramatic Art avant d’être rappelée en France par Matthew Jocelyn et le Théâtre de l’Écrou à Fribourg. « Rebelote. Arrivée pour 8 mois, j’y reste 8 ans avec pour seules affaires un sac à dos. Je m’installe à Colmar et deviens artiste associée à L’Atelier du Rhin2. » I Kiss You évoque ce déracinement, cette sensation de n’être jamais à sa place, pas totalement d’ici, ni plus vraiment de làbas. Mais aussi les incompréhensions liées aux niveaux de langue, « le plus dur à acquérir, ces nuances qui font que “ça m’ennuie” est plus acceptable que “ça me fait chier” ! » La pièce joue de cette dichotomie intime qui fait « qu’une partie de soi existe dans une langue et une autre uniquement ailleurs : même dans l’intimité, une barrière fait qu’on parle en français. Passer à l’anglais serait comme la sensation d’enlever un vêtement. Si on perd la capacité d’une prise de position absolue car on a toujours un autre point de vue, l’ouverture d’esprit est plus grande, au point de donner souvent le vertige. »
gangrène Figure phare du théâtre et du cinéma hongrois, Kornél Mundruczó s’inspire d’un sombre fait divers dans Imitation of life, critique en règle du racisme et du populisme irriguant l’Europe. Par Thomas Flagel Photo de Marcell Rév
Au Maillon-Wacken (Strasbourg), du 18 au 21 avril (en hongrois surtitré en français) maillon.eu
Présenté en 2008 durant le défunt festival Premières festivalpremieres.eu
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2 Lire Affreux, sales et méchants dans Poly n°143 ou sur poly.fr
Lire Un Cri court dans la nuit dans Poly n°164 ou sur poly.fr
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ornél Mundruczó poursuit son entreprise de dénonciation des rapports de domination entre les hommes initiés par Frankenstein – Project1, Hard to be a god2 et Disgrâce3. Au cœur de sa nouvelle pièce, le sort des tziganes dans une Hongrie au nationalisme incandescent. Dans un petit appartement, une vieille femme, veuve depuis une poignée de jours, voit débarquer un organisme de recouvrement d’impayés. Avec sa maigre pension d’invalidité (175 €/ mois), elle avait bidouillé pour survivre et ne plus payer l’électricité. Pas question pour elle de divulguer son nom, bien décidée à ne pas faciliter le processus d’expulsion qui se profile après la dénonciation dont elle a été victime : une vidéo d’un élu municipal d’extrême droite. L’échange filmé en gros plan dévoile les raisons de sa précarité, des humiliations d’enfance (aspergée de force d’insecticide par les autorités et lavée par un homme muni de gants dans un campement de fortune) à celles quotidiennes (un logement à « commodités modérées », comprenez sans eau et sans toilettes). Son origine ethnique entrave même, malgré son état, la venue d’une ambulance dans son HLM. L’opérateur téléphonique
du SAMU avoue sans fard que s’il répondait à toutes les sollicitations des tziganes, « la population hongroise périrait ». Un rejet que son fils n’a pas supporté, lui qui, après avoir passé son corps à l’eau de javel pour le blanchir, vend son corps dans un bordel de la ville voisine. Sans esthétisation, cette violence du propos est portée par des comédiens jouant dans un réalisme cru, corps investis et visages marqués par la rudesse de vies peu épargnées. Dans un superbe effet scénique, l’appartement fera un tour complet sur luimême, envoyant valdinguer vivres et ustensiles, meubles et bibelots avant d’accueillir une mère paumée, victime de violences, et son jeune fils. Elle aussi cache son appartenance à la minorité honnie. Même à cet ex violent qui la harcèle au téléphone. Le deux pièces sens dessus dessous, mi cloaque mi dernier refuge la séparant de la rupture sociale, lui sera cédé contre du cash, exclusivement. De quoi mettre son préadolescent à l’abri du dehors tandis qu’elle s’y aventure, la nuit venue, mue par de contradictoires sentiments la tenant aux tripes, à la recherche de lendemains qui ne déchantent…
THÉÂTRE
kafka sur le rivage L’univers de Terry Gilliam, l’étrangeté fantastique de Franz Kafka et la poésie de Michel Gondry, autant d’inspirations pour Mohamed Rouabhi et sa nouvelle création, Alan. Par Thomas Flagel Photos de Pascal Gely
Au Théâtre national de Strasbourg (dès 10 ans), du 10 au 21 avril tns.fr
Paru aux éditions Actes sud-Papiers (15 €) actes-sud.fr
En lisant votre pièce, j’ai eu l’impression de voir le héros des Oiseaux de Tarjei Vesaas projeté dans l’univers bureaucratique et déshumanisant de Brazil… Ce sont des références qui me vont ! Je suis un lecteur assidu de Kafka dont je suis allé jusqu’à lire intégralement ses Correspondances. L’univers autour duquel je gravite est peuplé de personnages décalés, penchant vers la schizophrénie et des mondes hantés par la claustrophobie. Alan a cette vie monotone et solitaire, il prend le bus et va travailler dans un bureau sans adresser la parole à quiconque, si ce n’est à lui-même. Votre travail d’écriture, très proche du roman, brouille les cartes : peu de dialogues, sauf avec une voix intérieure ou un double d’Alan à tête de lapin appelé l’Étranger. Le doute est entretenu sur qui parle, ce qui est de l’ordre de la réalité et de l’imaginaire… Ma mise en scène simplifie les choses. Je voulais faire parler une voix intérieure à luimême, ce qui nous arrive souvent sans qu’on y prête attention. Alan paraît un peu fou avec ses voix plurielles qui se contredisent. Le trouble est identique à celui du personnage récurrent d’Harry dans les romans d’Hubert Shelby Jr. qui se parle sans cesse. Nous en-
trons dans son cerveau et partageons ainsi une grande intimité avec lui. Sur scène, tout cela est en voix off, sauf ses échanges avec Mademoiselle Jones qui brisent son isolement et son repli sur soi lorsqu’il découvre l’amour. Cette plongée dans l’imaginaire du personnage est renforcée par le recours à la poésie de l’image animée. Combien de dessins Stéphanie Sergeant, ancienne pensionnaire des Beaux-Arts de Nancy, a-t-elle réalisés ? Plus de 15 000 ! En 2D, entièrement à la main ! Cela représente deux ans de travail. On s’approche ainsi de l’imaginaire enfantin pour des scènes de rêve ou pour pénétrer dans le livre de botanique qu’Alan adore. J’avais envie d’immerger le spectateur dedans, avec la naïveté véhiculée par ce type d’animation assez ancien. Stéphanie a créé plusieurs univers picturaux. Nous mélangeons le mapping sur l’ensemble du décor et la rétroprojection. Il vous fallait un “bougeur” comme Hervé Sika pour interpréter Alan ? Je ne voulais surtout pas être dans l’illustration du texte. Corps et voix off sont souvent désynchronisés, très décalés. Nous suivons Hervé Sika dans sa manière d’écrire dans l’espace. Ce danseur passe son temps à compter et prendre des repères dans la scénographie. Poly 208
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souffrances Plus de vingt ans après sa création, le Werther passé à la moulinette par Nicolas Stemann continue d’offrir sa lecture jouissive du chef-d’œuvre de Goethe. Par Thomas Flagel Photo de Samuel Rubio
À La Filature (Mulhouse), du 11 au 13 avril (en français et en allemand, surtitré en français) lafilature.org Rencontre-débat à l’issue du spectacle, “(psych)analyse d’une œuvre” avec Alain Jamain, jeudi 12 avril
* Lire Burnin’ and Lootin’ autour de Nathan !? dans Poly n°203 ou sur poly.fr
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ordre en une heure à peine le grand roman épistolaire allemand qui marqua plusieurs générations – des vagues de suicide qu’entraîna sa publication fin XVIIIe aux larmes de fiel de nos aînés –, voilà le tour de force de celui qui concassait à l’automne Nathan le sage* au TNS. Il coupe gaiement, s’amuse de sauts dans le temps en égrenant les jours sans commentaires, multiplie les ellipses, coups de feu et trouvailles de mises en abyme, faisant une confiance totale au talent de l’excellent Philipp Hochmair. Dans ces Souffrances du jeune Werther à nulles autres pareilles, il est ce grand héros romantique de la littérature qui longtemps anima les premiers émois d’une jeunesse découvrant les joies et les peines de la fin des illusions de l’enfance. Précurseur du Sturm und Drang, Johann Wolfgang von Goethe n’incline guère au rire, qui pourtant irrigue l’adaptation de Stemann. Assis comme à une conférence-lecture devant un bureau, avec son pot de fleurs et son micro sur pied, Werther lit les premières lettres comme à une dédicace dans un salon, texte en main. Allemand et français s’enchaînent. Cette sage introduction sert de parfait écrin pour créer
l’empathie avec un jeune homme goûtant les plaisirs de sa solitude sans attaches, d’un rapport à une nature merveilleuse et bienveillante. Avec sa mini-caméra projetant ses images sur un immense écran derrière lui, celui qui, clope au bec, arbore un couvrechef de cow-boy et un veston noir sur un battle dress se moque encore de cette humanité qui travaille pour vivre et s’effraie du peu de liberté qu’elle a, s’efforçant de s’en débarrasser. Notre tranquillité n’est « qu’une résignation fondée sur des revers nous rendant prisonniers ». Mais sa rencontre avec Charlotte change tout. L’amour damne son âme si pure. Tout bascule et s’enflamme : la belle, promise à un autre, s’avère être une idylle impossible, prétexte à un jeu de sorties, de grimage – Cyrano, autre grand amoureux incompris – mais aussi postures caricaturales et risibles de passions filmées torse poil et couronne de fleurs sur la tête. On passe d’un Perfect Day de Lou Reed à un O Tannenbaum désespéré. Avec brio, Philipp Hochmair se donne à fond, jusqu’à le toucher.
leiden Mehr als zwanzig Jahre nach seiner Kreation bietet der Werther, der von Nicolas Stemann durch den Wolf gedreht wurde, eine sehr amüsante Lektüre von Goethes Meisterwerk. Von Thomas Flagel Photo von Samuel Rubio
In La Filature (Mulhouse), vom 11. bis 13. April (in Französisch und Deutsch, mit französischen Übertiteln) lafilature.org
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n knapp einer Stunde den großen deutschen Briefroman zusammenzufassen, der Generationen von Lesern beeinflusste – von den Selbstmordwellen, die seine Veröffentlichung Ende des 18. Jahrhunderts auslöste zu den Krokodilstränen unserer Vorfahren – das ist der Kraftakt von jenem, der im Herbst Nathan le Sage im TNS zerkleinerte. Er beschneidet fröhlich, amüsiert sich mit Zeitsprüngen, lässt ganze Tage kommentarlos ausfallen, multipliziert Ellipsen, Schüsse und Mises en abyme und vertraut dabei völlig auf das Talent des exzellenten Philipp Hochmair. In diesen unvergleichlichen Leiden des jungen Werthers ist er der große romantische Held der Literatur, der lange die ersten Erregungen einer Jugend bestimmte, die Freuden und Leiden der verlorenen Kindheitsillusionen entdeckte. Der Vorreiter des Sturm und Drang, Johann Wolfgang von Goethe, lädt nicht zum Lachen ein, das jedoch die Adaption von Stemann durchzieht. Wie bei einer Konferenz an einem Bürotisch sitzend, mit seinem Blumentopf und seinem Mikrophon, liest Werther die ersten Briefe wie bei einer Lesung. Deutsch und Französisch gehen nahtlos ineinander über. Diese Einleitung bietet den perfekten
Rahmen um Empathie für einen jungen Mann zu erzeugen, der die Freuden der Einsamkeit genießt, genauso wie sein Verhältnis zu einer wunderbaren und wohlwollenden Natur. Mit seiner Mini-Kamera wirft er Bilder auf einen riesigen Bildschirm hinter sich, er der, mit der Kippe im Mundwinkel, einen Cowboyhut, eine schwarze Weste und eine Militärhose zur Schau trägt, macht sich über die Menschheit lustig, die arbeitet um zu Leben und aus Angst vor der wenigen Freiheit, die sie hat, sich dieser zu entledigen versucht. Unsere Ruhe ist nichts anderes als „eine Resignation über die Schicksalsschläge, die uns zu Gefangenen machen“. Aber seine Begegnung mit Charlotte verändert alles. Die Liebe verdammt sein so reines Herz. Alles stürzt um und entflammt sich: Seine Schöne, die einem anderen versprochen ist, entpuppt sich als unmögliche Idylle, die Vorwand für eine Maskerade ist, aber auch für karikaturale und komische Posen von mit nacktem Oberkörper gefilmter Leidenschaft mit Blumenkrone auf dem Kopf. Man kommt von einem Perfect Day von Lou Reed zu einem verzweifelten O Tannenbaum. Mit Bravour gibt Philipp Hochmair alles, bis zum Absturz. Poly 208
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© Simon Gosselin
En 1995, des réalisateurs danois, Thomas Vinterberg et Lars von Trier en tête, signaient le manifeste Dogme95 en opposition radicale à l’esthétique hollywoodienne et aux avant-gardes passées. Une vingtaine d’années plus tard, Cyril Teste adapte Festen, premier film tourné selon ces préceptes, et renouvèle le genre théâtral grâce à la “performance filmique”. Un savant mélange des outils du 7e art et de la scène pour inventer un « cinéma vivant, en temps réel et à vue, dans lequel le spectateur oscille du film au jeu. » Bien plus qu’un remake, voici une pièce débutant par un long plan séquence projeté sur un écran surplombant le décor : Christian arrive en taxi devant le théâtre, téléphone en main, passe par les coulisses où les convives se préparent pour arriver sur scène au repas d’anniversaire organisé pour les 60 ans de son père. Ce dîner dans un manoir, véritable repas composé par un chef auquel quelques spectateurs sont conviés, tournera au règlement de compte familial sur fond de révélations de secrets, d’inceste, de racisme, de misogynie, de mépris de classe et de silence complice. Grâce à un steadicam traversant cloisons et vitres sans tain, le metteur en scène multiplie les points de vue, gros plans vidéo au plus près de l’action et tableau d’ensemble, allers-retours possibles entre ce qu’on donne à voir et ce qu’on cache, ce qui est de l’ordre de la vérité et du non-dit. (T.F.) À la Comédie de Reims, du 10 au 12 avril lacomediedereims.fr
Marc Lainé est un fondu de films de genre. Celui qui vient de signer la mise en scène d’une étrange pièce de Simon Diard sous haute tension psychologique (La Fusillade sur une plage d’Allemagne, voir Poly n°206 ou sur poly.fr) avait déjà fureté du côté du road-movie avec Vanishing Point. Dans Hunter, fraîchement paru chez Actes Sud-Papiers, il s’attaque au film d’horreur tendance gore, avec trucages et effets spéciaux (fonds verts, prothèses, maquillage et litres de faux sang) fabriqués à la vue du public, dans un astucieux dispositif mêlant théâtre et tournage vidéo en direct. Le pavillon de banlieue de Claire et David, couple de trentenaires aisés, est représenté sur scène par un décor de cinéma clos sur lui-même, quadrillé par quatre caméras. Des ouvertures donnent sur le public qui observe ces images d’intérieur projetées sur un écran suspendu. L’avant-scène est dévolu aux apparitions d’Irina, sorte de louve-garou, séquestrée avec son frère par leur père, car « le monstre est en elle ». Celui qui la pousse à mordre violement David lorsqu’il la 38
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© Simon Gosselin
désir monstre retrouve prostrée dans son abri de jardin. Entre comptines hantées, pulsions fétides et violence ténue, ce sont les tensions du couple qui se révèlent à compter de cette étrange intrusion dans un quotidien – apparemment – bien rangé. Et si tout cela n’était qu’une projection fantasmatique ? Le reflet sombre des désirs inavouables d’un couple ? (T.F.) Au Théâtre Dijon Bourgogne, du 3 au 6 avril tdb-cdn.com À La Manufacture (Nancy), vendredi 20 avril dans le cadre du festival RING (12 au 20 avril, lire page 29) nancyringtheatre.fr
© Samuel Rubio
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sélection scènes bühnenauswahl Sous la peau Nouvelle création de l’excellente Nathalie Pernette, Sous la peau explore le désir sous toutes ses coutures : jeux de séduction, de regards, d’approche et de refus, effeuillages… Un langage du toucher, hérité du quotidien et magnifié par une danse sensuelle réveillant les corps et les sens. Eine neue exzellente Kreation von Nathalie Pernette, die Begierde in all ihren Formen erkundet: Das Spiel der Verführung, Blicke, Annäherung und Ablehnung, Striptease... Eine Sprache des Anfassens, die vom Alltag abgeleitet ist und von sinnlichem Tanz verzaubert wird, der Körper und Sinne weckt. 03-05/04, L’Espace (Besançon) les2scenes.fr
Nachlass
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Événement à Bâle avec le retour attendu de Rimini Protokoll avec son installation immersive livrant les intérieurs et la parole de personnes en fin de vie. Dans des pièces sans personne, le public pénètre muni parfois d’écouteurs pour cheminer dans les souvenirs et expériences d’anonymes laissant une trace infime et touchante. Poignant ! Ereignis in Basel mit dem lange erwarteten Comeback von Rimini Protokoll mit seiner Installation, die die Wohnräume und Aussagen von Personen am Lebensende abbildet. Das Publikum tritt, manchmal mit Kopfhörern, in personenleere Räume ein, um in den Erinnerungen und Erfahrungen von 40
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Anonymen herumzuwandern, die eine winzige berührende Spur hinterlassen. Ergreifend! 03-09/04, Kaserne (Bâle), en anglais, français et allemand 03.-09.04. Kaserne (Basel), in Englisch, Französisch und Deutsch kaserne-basel.ch
Illusions Julia Vidit s’empare des Illusions d’Ivan Viripaev, un des auteurs russes actuels les plus influents. Ce huis clos à ciel ouvert prend les atours d’une partie d’échecs entre deux couples, entre émergence brutale des émotions et erreur des sens. Auto-tromperie de la vie jusqu’à la mort dans un vertige d’une finesse inouïe. Julia Vidit konfrontiert sich mit Illusions von Ivan Viripaev, einem der einflussreichsten zeitgenössischen Autoren Russlands. Ein abgeschlossener Raum wird zum Schachspiel zwischen zwei Paaren, zwischen brutalem Auftreten von Emotionen und Verwirrungen. Selbstbetrug bis zum Tod, in einem Schwindel von enormer Finesse. 05/04, Le Carreau (Forbach) 05.04., Le Carreau (Forbach) mit deutschen Übertiteln carreau-forbach.com
La Fresque Angelin Preljocaj pioche dans un conte chinois (La Peinture sur le mur) la trame et l’essence de sa nouvelle chorégraphie (dès 10 ans). Deux voyageurs réfugiés dans un temple découvrent un vieil ermite qui les guide vers une fresque cachée
toi, le père que je n’ai jamais eu Directeur artistique des Méridiens, Laurent Crovella s’empare de L’Apprenti, texte fulgurant de Daniel Keene, dont il avait déjà monté trois pièces courtes. Dans un dispositif circulaire, se déploie l’histoire d’un jeune garçon se cherchant un père de substitution. Un beau jour, Julien (Gaspard Liberelle, impeccable de tonicité et de précision) aborde Pascal (Xavier Boulanger, complexe à souhait), attablé à un café, faisant paisiblement des mots croisés. Sa décision est prise : cet homme qu’il ne connaît pas sera ce père qu’il n’a jamais eu, car le sien est trop absent, lointain, décevant ou un peu tout cela en même temps. Une relation se noue : au départ, le jeune garçon semble un brin inquiétant, évoquant curieusement un personnage de Michael Haneke, mais au fil des mois c’est une aventure humaine pleine de tendresse servie par une écriture minimaliste, mais acérée, qui s’offre au yeux des spectateurs placés au plus près des comédiens jouant parmi eux. (H.L.)
© A. Muller
Dans le cadre des Régionales Au Brassin (Schiltigheim), mardi 3 avril À la Salle communale (Siegen), vendredi 13 avril (dans le cadre des Sentiers du Théâtre) À L’Espace Malraux (Geispolsheim), mardi 17 avril À L’Espace rhénan (Kembs), mercredi 18 avril À L’Espace 110 (Illzach), samedi 21 avril culture-alsace.org
de femmes dansant. L’une d’elle attire irrépressiblement un jeune homme. Cette traversée du miroir, superposition de dimensions temporelles mêle désir et rêve, immobilité et rappel à l’ordre. Angelin Preljocaj pickt sich aus einem chinesischen Märchen (Die Farbe auf der Wand) die Handlung und seine neue Choreographie (ab 10 Jahren) heraus. Zwei Reisende, die sich in einen Tempel geflüchtet haben, entdecken einen alten Einsiedler, der sie zur versteckten Freske tanzender Frauen führt. Eine von ihnen zieht einen jungen Mann unbändig an. Diese Durchschreitung des Spiegels, Überschneidung verschiedener zeitlicher Dimensionen, mischt Wunsch und Traum. 10/04, Théâtre de la Rotonde (Thaon-les-Vosges) scenes-vosges.com
Autobiography Le chorégraphe britannique Wayne McGregor se penche sur le récit de sa propre vie, s’intéressant à son corps en tant qu’archive vivante. Cette pièce performative aux contours mouvants ressemble à une méditation abstraite intérieure prenant les atours de pulsions vitales ultra énergiques. Der britische Choreograph Wayne McGregor widmet sich dem Bericht seines eigenen Lebens, indem er sich für seinen Körper als lebendes Archiv interessiert. Diese Performance mit sich bewegenden Konturen erinnert an eine abstrakte Meditation voller Energie. 27 & 28/04, Grand Théâtre (Luxembourg) theatres.lu Poly 208
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in her eyes La pop tirée à quatre épingles de Her s’invite sur les scènes du Grand Est. Joie et tristesse ! Der wie aus dem Ei gepellte Pop von Her lädt sich auf die Bühnen in Ostfrankreich ein. Freude und Tristesse!
Par Von Emmanuel Dosda Photo de von Julot Bandit
À L’Autre Canal (Nancy), vendredi 13 avril (dans le cadre d’Off Kultur, 04-14/04) In L’Autre Canal (Nancy), am Freitag 13. April (im Rahmen von Off Kultur, 04.-14.04.) lautrecanalnancy.fr offkultur.com À l’Espace Django (Strasbourg), samedi 14 avril Im Espace Django (Strasbourg), am Samstag 14. April espacedjango.eu À L’Olympia (Paris), mercredi 25 avril Im Olympia (Paris), am Mittwoch den 25. April olympiahall.com À La Filature (Audincourt), dimanche 1er juillet (dans le cadre de Rencontres et Racines, 29/06-01/07) In La Filature (Audincourt), am Sonntag den 1. Juli (im Rahmen von Rencontres et Racines, 29.06.-01.07.) rencontresetracines. audincourt.fr
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l faut écouter A Change is gonna come de Sam Cooke repris par les deux membres de Her, chemises blanches boutonnées jusqu’au cou et vestons impeccables, pour confirmer une première impression : ce groupe a la soul à fleur de peau. Quant à leur “tube” international, Five minutes, il équivaut à un peu plus de trois minutes trente de pop aux contours groove qui fait mouche en concurrençant les Britanniques de Jungle sur leur propre terrain electro-sensuelofunk. Voilà pour l’entrée en matière. Après une poignée de titres, Victor Solf et Simon Carpentier (ex-The Popopopops) sortent un premier album éponyme mêlant leurs voix et influences. Un beau disque nimbé d’une triste et d’une étrange émotion : avant sa sortie Simon meurt, en été 2017, d’un cancer. Il a 27 ans. Son copain de toujours, Victor, décide de continuer à porter le flambeau seul, sans son « frère d’armes ». À l’image des visuels qui accompagnent les morceaux du duo, son style est tout en courbes, soyeux, sexy. L’album est à la fois rétro et actuel, flirtant parfois avec le hip-hop d’aujourd’hui, notamment sur On & On qui convie Roméo Elvis (voir ci-contre) à rapper son aversion pour les réseaux sociaux lorsqu’ils ramollissent les cerveaux.
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an muss die Coverversion von Sam Cookes A Change ist gonna come der beiden Mitglieder von Her hören, mit ihren bis zum Kragen geschlossenen weißen Hemden und tadellosen Westen, um einen ersten Eindruck zu bestätigen: Diese Gruppe hat eine überempfindliche Seele. Ihr internationaler Hit Five minutes entspricht ein bisschen mehr als drei Minuten Pop mit Groove-Konturen, der den Briten von Jungle auf ihrem Elektro-Sensuel-Funk-Terrain Konkurrenz macht. So viel zur Einleitung. Nach einer handvoll Titeln, bringen Victor Solf und Simon Carpentier (Ex-The Popopopops) ein erstes gleichnamiges Album heraus, das Stimmen und Einflüsse mischt. Ein schöne Platte, die von Tristesse und einer komischen Emotion umgeben ist: Vor ihrem Erscheinen im Sommer 2017, stirbt Simon an Krebs. Er ist 27 Jahre alt. Sein ewiger Freund Victor entscheidet sich dazu, die Flamme weiterzutragen, ohne seinen „Waffenbruder“. So wie die Bilder, die die Stücke des Duos begleiten, ist sein Stil kurvig, samtig und sexy. Das Album ist gleichzeitig retro und aktuell, flirtet manchmal mit dem Hip-Hop von heute, vor allem auf On & On, der Roméo Elvis (siehe rechts) dazu einlädt, über seine Abneigung gegenüber den sozialen Netzwerken zu rappen, die das Hirn aufweichen.
l’autre elvis Loin du bling-bling et de l’ego-trip, des Strauss & Paillettes, Roméo Elvis fait du rap belge et ça n’est pas une blague. Chaussures de sport taille 16 aux pieds, il débarque dans l’Est.
der andere elvis
Weit ab von der Protzerei und dem Ego-Trop von Strauss & Paillettes, macht Roméo Elvis belgischen Rap und das ist kein Witz. Mit Sportschuhen in Größe 16 an den Füßen kommt er nach Ostfrankreich. Par Von Emmanuel Dosda Photo de von Martin Gallone
À L’autre Canal (Nancy), jeudi 29 mars, à La Cartonnerie (Reims), vendredi 30 mars, à La Laiterie (Strasbourg), jeudi 5 avril, au Bataclan (Paris), jeudi 3 mai, à La Rockhal (Luxembourg), vendredi 4 mai, à La Rodia (Besançon), samedi 5 mai, Festival Décibulles (NeuveÉglise), vendredi 13 juillet In L’autre Canal (Nancy), am Donnerstag den 29. März, in La Cartonnerie (Reims), am Freitag den 30. März, in La Laiterie (Straßburg), am Donnerstag den 5. April, im Bataclan (Paris), am Donnerstag den 3. Mai, in La Rockhal (Luxemburg), am Freitag den 4. Mai, in La Rodia (Besançon), am Samstag den 5. Mai, Festival Décibulles (Neuve-Église) am Freitag den 13. Juli romeoelvis.com
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e raz-de-marée rap francophone charrie son lot de pépites parmi lesquelles il y a Roméo Elvis, jeune gaillard venu du plat pays qui est le sien. Le belge produit « de la musique de djeun’s faite par un babtou », il impose un flow volontiers slow et pose ses lyrics nonchalantes. Lover proposant à sa belle de « s’épuiser sur le divan » en sa compagnie, la flattant en disant qu’elle embrasse « comme une sorte de dauphin sophistiqué », ce Roméo a un sens très personnel du romantisme… et du hip-hop qu’il pratique à sa sauce, y injectant une grosse dose d’humour. Né d’un père dans la musique et d’une mère comédienne, celui qui chante « Bruxelles c’est devenu la jungle » ne pouvait que devenir artiste (toute comme sa sœur, Angèle, chanteuse qui monte). Accompagné de son fidèle beatmaker nommé Le Motel, il entre « dans le jeu comme dans un film de guerre » et nous invite dans le game.
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ie Flutwelle des frankophonen Raps spült zahlreiche Goldstücke an, darunter Roméo Elvis, einen jungen Kerl aus dem flachen Land. Der Belgier macht „Musik für die Jungen, gemacht von einem Weißen“, mit einem bewusst langsamen Flow und lässigen Texten. Als Lover, der seiner Schönen vorschlägt sich gemeinsam „auf dem Diwan zu verausgaben“, ihr schmeichelt indem er sagt sie küsse „wie eine Art mondäner Delphin“, hat dieser Roméo eine sehr persönliche Interpretation von Romantik... und vom Hip-Hop, den er auf seine Art praktiziert, mit einer großen Dosis Humor. Der Sohn eines Musikers und einer Schauspielerin, der „Brüssel ist zum Dschungel geworden“ singt, konnte nur Künstler werden (genau wie seine Schwester Angèle, eine Sängerin, die gerade im Kommen ist). In Begleitung seines treuen Beatmakers Le Motel „steigt er in das Spiel ein wie in einen Kriegsfilm“ und bestimmt bald das game. Poly 208
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le monk est à eux Après une décennie de silence, Married Monk, meilleur groupe rock français du monde, est de retour avec un disque monstre à la pochette rose pompon.
der monk ist aufgegangen Nach zehn Jahren Stille ist Married Monk, die beste französische Rockgruppe der Welt, zurück mit einer monströsen Platte in bonbonrosa.
Par Von Emmanuel Dosda Photo de von Elie Jorand
À l’Espace culturel de Vendenheim, samedi 14 avril (avec Toxic Kiss) Im Espace culturel de Vendenheim, am Samstag den 14. April (mit Toxic Kiss) vendenheim.fr bloodymarymusicandrecords.com Headgearalienpoo sort le 25 mai sur erscheint am 25. Mai bei Ici, d’ailleurs icidailleurs.com
Totalement anglo-saxonne, son écriture est une des rares à être racée et cabossée à la fois
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Voir Poly n°203 ou sur poly.fr
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Voir Poly n°206 ou sur poly.fr
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eadgearalienpoo débute de manière vrombissante, comme la plupart des albums de Married Monk. Un démarrage sur les chapeaux de roue ressemblant à une course poursuite. Steve McQueen n’est pas loin et Lalo Schifrin, compositeur de la musique de Bullitt, doit sans doute se trouver au carrefour. John Barry (dont MM a repris You Only Live Twice sur The Belgian Kick en 2004) aussi. « Nous consommons des musiques de film de manière compulsive », éclaire Christian Quermalet, tête pensante de la formation, qui cite Nino Rota, Angelo Badalamenti (« pour le côté légèrement malsain de ses BO pour Lynch ») et le générique de Gloria de Cassavetes par Bill Conti : « Un chant saisissant et les lamentations d’une guitare espagnole, suivies d’un saxophone discordant puis d’envolées hollywoodiennes de violons. » Un de leurs titres, la ballade folk Tell Her, Tell Her, a été utilisé dans À La Verticale de l’été de Tran Anh Hung, mais l’aura internationale du groupe, produit un temps par Jim Waters (Jon Spencer…) dans son studio de Tucson, ne suffira pas à faire résonner sa musique auprès d’un large public. Nombreux sont ceux qui évoquent une carrière sous forme de plantage partiel, estimant comme Stéphane Grégoire du label nancéien Ici d’Ailleurs1, que le groupe « à l’écriture racée et cabossée à la fois » n’est largement « pas aussi reconnu qu’il le mérite ». Ayant débuté au même moment que l’ami et collaborateur Yann Tiersen, il n’a pas rencontré le même engouement. La faute aux différents clashs au sein d’une bande à géométrie (trop) variable ? Au caractère bien trempé de son noyau dur ? À un manque d’assurance sur scène et l’aspect foutraque de ses prestations ? Au « bâclage » de sa promotion au moment où le label indé Rosebud (leur première maison) a été mangé par Barclay incapable de
« mettre ses petites croix dans les cases » ? À leur musique génialement inclassable, un tantinet étrange (« On n’est pas les Residents non plus », tempère Christian), voire freaky car mixant les références, convoquant des genres disparates (musique de film, jazz, folk, new wave) et conviant des invités inattendus? Comme le “monstre” médiatique travesti Vincent McDoom sur Elephant People (2008), collection de morceaux commandés par le metteur en scène Renaud Cojo 2 pour son spectacle musical éponyme et joué live par la bande de Quermalet. « Ayant fait partie des musiciens / performers Les Tétines noires durant cinq ans, je suis assez à l’aise avec ce qui est dérangeant, voire déviant dans la création. » Pas de femmes à barbe sur Headgearalienpoo, mais quand même des Siamese Twins (reprise de Cure), un intimidant Love Commander (déjà présent sur The Belgian Kick) faisant son come-back et d’autres éléments “odieux” (Obnoxious One et Two). Des mélodies magnifiques et des dissonances lynchiennes. Un album tant attendu qui va enfin faire le succès de Married Monk. « Cette fois nous sommes prêts ! »
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eadgearalienpoo beginnt mit Brummen, wie die meisten Alben von Married Monk. Ein Start mit quietschenden Reifen, der an eine Verfolgungsjagd erinnert. Steve McQueen ist nicht weit und Lalo Schifrin, Komponist der Musik von Bullitt steht sicherlich an der nächsten Kreuzung. John Barry (von dem MM You Only Live Twice auf The Belgian Kick im Jahr 2004 übernommen hat) ebenso. „Wir konsumieren Filmmusik auf zwanghafte Weise“, erklärt Christian Quermalet, der Kopf der Gruppe, der Nino Rota, Angelo Badalamenti („für die leicht kranke Seite seiner Filmmusik für Lynch“) und den Soundtrack von Glo-
ria von Cassavetes mit Bill Conti zitiert: „Ein ergreifender Gesang und das Jammern einer spanischen Gitarre, gefolgt von einem disharmonischen Saxophon und Geigen à la Hollywood.“ Einer ihrer Titel, die Folk-Ballade Tell Her, Tell Her wurde in The Vertical Ray of the Sun von Tran Anh Hung benutzt, aber die internationale Aura der Gruppe, die eine Zeit lang von Jim Waters (Jon Spencer...) in seinem Studio in Tucson produziert wurde, reicht nicht um ihre Musik bei einem breiten Publikum bekannt zu machen. Viele sprechen von einer Karriere in Form eines Teil-Absturzes und bestätigen, wie Stéphane Grégoire vom Label Ici d’Ailleurs aus Nancy, dass die Gruppe „mit ihren gleichzeitig rassigen und verbeulten Texten“ nicht so „anerkannt ist, wie sie es verdient“. Obwohl sie gleichzeitig mit ihrem Freund und Mitarbeiter Yann Tiersen begannen, erfuhren sie nicht die selbe Begeisterung. Liegt der Fehler bei den verschiedenen Streitereien in einer Band mit (zu oft) wechselnden Mitgliedern? Am starken Charakter des harten Kerns? Am mangelnden Selbstbewusstsein auf der Bühne und den chaotischen Auftritten? An der „Hudelei“ bei der Promotion als das unabhängige Label Rosebud (ihr erstes) von Barclay geschluckt
wurde und unfähig war „sich klar einordnen zu lassen“? An ihrer auf geniale Weise nicht zu kategorisierenden Musik, die ein bisschen komisch ist („Wir sind nicht die Residents“, beschwichtigt Christian), oder sogar freaky, da sie verschiedene Referenzen vermischt, ungleiche Musikstile zitiert (Filmmusik, Jazz, Folk, New Wave) und unerwartete Gäste einlädt? Wie das mediale Travestie-„Monster“ McDoom auf Elephant People (2008), einer Sammlung von Songs, die vom Regisseur Renaud Cojo für sein gleichnamiges Musical bestellt und live von Quermalets Band gespielt wurden. „Da ich fünf Jahre lang zu den Musikern / Performancekünstlern von Les Tétines gehörte, fühle ich mich wohl mit dem was in der Kreation stört oder von der Norm abweicht.“ Keine Frauen mit Bart auf Headgearalienpoo, aber trotzdem Siamese Twins (Coverversion von Cure), ein einschüchterndes Comeback von Love Commander (schon präsent auf The Belgian Kick) und andere „widerliche“ Elemente (Obnoxious One und Two). Wunderschöne Melodien und Dissonanzen à la Lynch. Ein langersehntes Album, das Married Monk endlich erfolgreich machen wird. „Diesmal sind wir bereit!“
Sein total angelsächsischer Schreibstil ist selten rassig und gleichzeitig verbeult
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near-death experience Punchlines autotunées, haikus de la street posés sur du dub minimaliste, Chaton, ex-Chanteur démodé s’offre une renaissance avec un disque lo-fi de chanson-rap qui se lape. Y a-t-il une vie après la mort ? Possible ! Punchlines, Auto-Tune, Haikus von der Straße zu minimalistischem Dubstep, Chaton war ein aus der Mode gekommener Sänger, der sich mit einer Platte voller Chanson und Rap ein Comeback gönnt. Gibt es ein Leben nach dem Tod? Possible! Par Von Emmanuel Dosda Photo de von Alex Flores pour für Poly
Aux Trinitaires (Metz), vendredi 6 avril In Les Trinitaires (Metz), am Freitag den 6. April trinitaires-bam.fr Dans le cadre des Nuits du Botanique (Bruxelles), vendredi 4 mai Im Rahmen der Nuits du Botanique (Brüssel), am Freitag den 4. Mai botanique.be Dans cadre du festival We Love Green (Paris), samedi 2 juin Im Rahmen des Festivals We Love Green (Paris), am Samstag den 2. Juni welovegreen.fr
Possible, édité par erschienen bei Arista / Sony sonymusic.fr
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«I
l en dit quoi Patrick Bruel ? » demande Chaton sur un des morceaux de son premier album où il ne s’adonne pas au name-dropping gratos, mais raconte une fâcheuse phase de sa vie d’avant… Pas si lointaine. Celle d’un auteur-compositeur qui, après une période plutôt faste à écrire pour Jenifer ou Yannick Noah, se retrouve « au fond du fond de la piscine », sans le sou, sans espoir, ni réponse du chanteur à minettes n’ayant pas pris le risque de se casser la voix pour l’appeler. « J’ai récemment réécouté le titre et je ne comprends vraiment pas pourquoi il n’a pas donné suite », s’amuse-til aujourd’hui, dans un café strasbourgeois après son showcase à la Fnac. Simon, son vrai nom, se souvient aussi des paroles qu’il est parvenu à « faire chanter » à Natasha St-Pier sur La Princesse : « Le dimanche soir elle panique, alors elle sort rouler des pelles. Et tous les jours, elle lutte entre la princesse et la pute. Le lundi, elle s’adore, le mardi, elle se rebute. » Osé, mais c’est passé… Le chanteur à la longue tignasse ondulée se remet à tirer la gueule (de matou) lorsqu’il nous parle – il tchatche beaucoup – de la genèse du titre Pas de doute : « Une artiste m’a demandé de réécrire totalement une commande, ce que j’ai refusé. J’étais tellement en colère que j’en ai fait une chanson. » Impossible de lui tirer les vers du nez : Simon restera muet quant à l’identité de cette « personne connue », même après quelques verres. La mésaventure lui enfonce davantage la tête sous l’eau… qui n’est pas l’élément favoris des fluets félins. Cette « déchéance » est décrite tout au long d’un disque déboulant de nulle part ou presque, après un single chaloupé et désabusé, Poésies, racontant sans fard ce passage à vide « à la fois désastreux et miraculeux » où il débranche son téléphone pour ne pas avoir à expliquer ses incertitudes et inquié-
tudes. Il est « au bord de la faillite » sociale, tourne à « l’alcool fort coupé aux larmes », mais rencontre Lola, sa belle, et parvient à se convaincre que oui, c’est Possible de changer de cap à trente ans passés en éditant des complaintes désespérées détonnant sur un reggae lo-fi cool. En nous assurant venir de sortir « l’objet créatif le plus honnête de [s] a vie », Chaton se saisit de son sac refermant son matériel (deux ou trois machines électroniques légères et élémentaires) : il a un train pour Paris à prendre et une série de concerts à préparer. Les « shoots d’adrénaline » que lui procure la scène sont une drogue dure : il faut le voir, extatique, les bras en l’air, se dandinant sur place les yeux clos durant ses sets pour saisir cette nécessité du live à sa « santé mentale ».
„W
as sagt Patrick Bruel dazu?“ fragt Chaton auf seinem ersten Album, was kein NameDropping ist, sondern ein unbequemer Satz aus seinem vorherigen Leben... Jenes eines Autors und Komponisten, der sich nach fetten Jahren, in denen er für Jenifer oder Yannick Noah schrieb, „auf dem Abgrund des Schwimmbades wiederfindet“, geld-und hoffnungslos, ohne Antwort von jenem Sänger, dem seine Stimme zu schade war um ihn anzurufen. „Ich habe vor kurzem den Titel noch einmal gehört und ich habe wirklich nicht verstanden, warum er nicht angerufen hat“ lacht er heute in einem Straßburger Café nach einem Showcase in der Fnac. Simon, sein richtiger Name, erinnert sich auch an die Liedtexte, die er Nathasa St-Pier auf La Princesse in den Mund legte: „Sonntags hat sie Panik, also zieht sie los und gibt Zungenküsse. Montags liebt sie sich, dienstags findet sie sich abstoßend.“ Gewagt aber es kam durch... Der Sänger mit der langen Lockenmähne, der
gerne und viel quatscht, erzählt auch von der Genese seines Titels Pas de doute: „Ein Künstler bat mich einen Titel total neu zu schreiben, was ich ablehnte. Ich war so wütend, dass ich daraus ein Lied machte.“ Unmöglich ihn auszuquetschen. Auch einige Drinks später verrät er den Namen dieser „bekannten Person“ nicht. Dieses Missgeschick zieht ihn weiter herunter. Sein „Niedergang“ wird auf der gesamten Platte beschrieben, die wie aus dem Nichts kommt, nach einem wiegenden und lustlosen Poésies, das unverblümt diese Zeit der Leere erzählt, „die gleichzeitig ein Desaster und ein Wunder war“, während der er sein Telefon abstellte um nicht seine Unsicherheiten und Sorgen erklären zu müssen. Er ist „am Rande des sozialen Absturzes“, funktioniert „mit von Tränen verlängertem Alkohol“ aber trifft auf Lola,
seine Schöne, und kommt schließlich zu der Überzeugung, dass alles Possible ist, indem man die Richtung wechselt und zu coolem Lo-Fi verzweifelte Klagelieder erklingen lässt. Während er uns versichert mit diesem Album „das ehrlichste kreative Objekt seines Lebens“ herausgegeben zu haben, schnappt sich Chaton seine Tasche mit Material (zwei oder drei leichte und elementare elektronische Maschinen): Er muss einen Zug nach Paris erwischen und eine Reihe von Konzerten vorbereiten. Die „Adrenalin-Schübe“, die ihm die Bühne liefert sind eine harte Droge: Man muss ihn in Ekstase sehen, mit den Armen in der Luft, während er sich mit geschlossenen Augen hin und her wiegt, um zu verstehen, dass Live-Auftritte für seine „mentale Gesundheit unabdingbar“ sind. Poly 208
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holly motors Le moteur de Cécile Cassel, alias HollySiz ? L’envie d’expériences musicales et la colère. Entretien avec une jeune femme qui a les nerfs. Was treibt Cécile Cassel, alias HollySiz an? Die Lust auf musikalische Experimente und Wut. Gespräch mit einer gereizten jungen Frau.
Par Von Emmanuel Dosda Photos de von Dimitri Coste
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Durant cet entretien, je vais tenter de faire preuve « de rigueur, de mesure et de décence journalistiques »… Avec plaisir ! Vous faites référence à ma réaction, suite une série d’articles où mes propos étaient totalement déformés : je me devais de remettre les choses à leur place ! Je pense que ces journalistes avaient déjà une idée de ce qu’ils voulaient raconter avant même de me rencontrer et m’ont fait dire ce qu’ils auraient voulu entendre…
Est-ce possible de devenir autre chose qu’artiste lorsqu’on évolue dans une famille comme la vôtre, avec un père et un frère comédien ? Bien sûr : on ne parle jamais de ma mère qui ne travaille pas dans un domaine artistique, mais les relations publiques dans le sport… ou la culture, certes. Que vous a appris votre père ? La rigueur et le respect. Suivant son exemple,
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je me suis mise très tôt à la danse classique et c’est le meilleur enseignement qu’on puisse avoir. Il nécessite un travail quotidien, parfois ingrat et impose l’humilité. Je me vois comme un artisan qui essaye d’améliorer sa proposition jour après jour. Votre second album, largement moins monolithique que My Name Is, explore les genres : electro orientale, latino pop, reggae, ballade acoustico-rap… Reflètet-il New York où il a été composé ? Je suis allé à NY pour passer un ou deux mois, mais j’y ai posé mes valises, croisé plein de personnes et suis sortie de ma zone de confort de petite parisienne. J’ai écrit mon album làbas. Rather Than Talking est le fruit de cette période de retrait où j’ai beaucoup voyagé, notamment à La Havane me reconnectant avec la musique latine. De retour à Paris, nous avons fait le tri, en compagnie de Yodelice et Xavier Caux. Je voulais une production hiphop, mais avec beaucoup de “vraies” percussions, du piano, des voix… Je suis revenue à ce qui m’a marquée ado : la musique de Pharrell avec N.E.R.D ou Neptunes. Chaque titre est voulu comme un portrait de femme… Oui, mon album est une galerie de portraits, mais les hommes sont très présents également : c’est par eux que le drame arrive et c’est grâce à eux que l’avenir est possible. Quelles femmes ont compté dans votre construction artistique ? Janis Joplin : il y a eu un avant et après ma découverte de Pearl ! Ensuite, je reste fascinée par Tina Turner, Liza Minelli ou Madonna, des femmes de scène. J’ai récemment vu Annie Lennox en concert et c’était la plus jeune de toute la salle. Je veux bien vieillir, si c’est comme elle ! Während dieses Interviews werde ich versuchen „journalistische Genauigkeit, Takt und Anstand“ zu beweisen... Mit Freude! Sie beziehen sich auf meine Reaktion auf eine Reihe von Artikeln, in denen meine Aussagen total verzerrt wurden und ich die Dinge zurechtrücken musste! Ich denke, dass diese Journalisten schon im Kopf hatten was sie erzählen wollten bevor sie mich trafen und sie haben mich das sagen lassen, was sie hören wollten... Ist es möglich etwas anderes als Künst-
ler zu werden, wenn man in einer Familie wie der ihrigen aufwächst, in der Vater und Bruder Schauspieler sind? Natürlich: Man spricht nie über meine Mutter, die nicht in einem künstlerischen Bereich sondern in der Öffentlichkeitsarbeit für Sport... oder, ja, für Kultur arbeitet. Was haben Sie von ihrem Vater gelernt? Disziplin und Respekt. Seinem Beispiel folgend habe ich sehr früh mit klassischem Tanz begonnen und das ist die beste Ausbildung, die man erhalten kann. Es fordert tägliche Arbeit, die manchmal mühselig ist und zu Demut zwingt. Ich sehe mich wie einen Handwerker, der Tag für Tag versucht seine Arbeit zu verbessern. Ihr zweites Album, das sehr weniger zusammenhängend ist als My Name Is, erkundet die Musikstile: Orientalische Elektromusik, Latino-Pop, Reggae, Acoustic-Rap-Balladen... Spiegelt es New York wider, wo es geschrieben wurde? Ich bin nach New York gegangen um dort ein oder zwei Monate zu bleiben, aber ich habe mich dort niedergelassen, viele Leute getroffen und meine Komfortzone der kleinen Pariserin verlassen. Ich habe mein Album dort geschrieben. Rather Than Talking ist das Ergebnis dieser Periode des Rückzugs, in der ich viel gereist bin, vor allem nach Havanna, wo ich die lateinamerikanische Musik wiedergefunden habe. Zurück in Paris haben wir mit Yodelice und Xavier Caux aussortiert. Ich wollte eine Hip-Hop-Produktion aber mit vielen echten Schlagzeugen, Klavier, Stimmen... Ich bin zu dem zurückgekehrt, was mich als Jugendliche geprägt hat: Die Musik von Pharrell mit N.E.R.D. oder Neptunes. Jeder Titel soll das Portrait einer Frau sein... Ja, mein Album ist eine Galaxie von Portraits, aber Männer sind ebenfalls sehr präsent: Durch sie kommt es zum Drama und dank ihnen ist die Zukunft möglich. Welche Frauen waren in ihrer künstlerischen Laufbahn wichtig? Janis Joplin: es gab ein Vorher und Nachher meiner Entdeckung von Pearl! Dann bleibe ich fasziniert von Tina Turner, Liza Minelli oder Madonna, Frauen der Bühne. Ich habe vor kurzem Annie Lennox bei einem Konzert gesehen und sie war die Jüngste im Saal. So möchte ich auch altern!
J’ai récemment vu Annie Lennox en concert et c’était la plus jeune de toute la salle Ich habe vor kurzem Annie Lennox bei einem Konzert gesehen und sie war die Jüngste im Saal
Rather Than Talking, Parlophone / Warner Music À La BAM (Metz), jeudi 12 avril In La BAM (Metz), am Donnerstag den 12. April Au Moulin de Brainans, samedi 28 avril Im Moulin de Brainans, am Samstag den 28. April À La Laiterie (Strasbourg), vendredi 18 mai, dans le cadre de Fair : Le Tour In La Laiterie (Straßburg), am Freitag den 18. Mai im Rahmen von Fair : Le Tour À La Vapeur (Dijon), samedi 19 mai In La Vapeur (Dijon), am Samstag den 19. Mai hollysiz.com
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spring break Avec le protéiforme festival Musique & Culture, Colmar fête l’arrivée du printemps en mêlant des sonorités variées. Du classique à la world, du jazz au baroque. Mit dem vielfältigen Festival Musique & Culture feiert Colmar die Ankunft des Frühlings und mischt verschiedene Musikstile. Von Klassik bis Weltmusik, von Jazz bis Barock. Par Von Pierre Reichert Photo de von N’Krumah Lawson Daku (Lura)
En l’Église Saint-Matthieu et à la Salle des Catherinettes (Colmar), du 31 mars au 14 avril In der Église Saint-Matthieu und der Salle des Catherinettes (Colmar), vom 31.03. bis 14.04. printemps-colmar.com
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ne douzaine de rendez-vous célèbrent l’arrivée des beaux jours. On découvrira ainsi la voix ensoleillée de la chanteuse Lura (11/04) qui fait se rencontrer saudade portugaise et réminiscences capverdiennes évoquant l’immense Cesária Évora, mais aussi l’Orchestre royal de chambre de Wallonie. La formation dirigée par Frank Braley donnera deux concerts : le premier entraîne l’auditeur sur des chemins buissonniers en compagnie de Frederick Delius ou Aaron Copland (06/04), tandis que le second, servi par des solistes d’exception comme le violoniste Augustin Dumay, est d’un grand classicisme, rassemblant Mozart, Ravel et Mendelssohn (07/04). Changement radical d’atmosphère avec The Speakeasies Swing Band (31/03) : sept potes grecs balancent des mélopées permettant de remonter le temps. Nous voici dans les bars clandestins de l’époque de la prohibition pour un mix de swing, de blues et de hot jazz. N’oublions pas d’autres joyaux tels le soulman ghanéen Myles Sanko (09/04), l’Orchestre de chambre La Follia pour un programme très très trompette (12/04) ou encore le bondissant Electric Swing Circus (08/04).
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reizehn Termine feiern die Rückkehr des Frühlings. Man entdeckt die sonnige Stimme der Sängerin Lura (11.04.) bei der die portugiesische Saudade auf Erinnerungen an die Kapverdischen Inseln trifft, die an die unglaubliche Cesária Évora erinnern, aber auch das Königliche Kammerorchester von Wallonien. Die Gruppe unter der Leitung von Frank Braley gibt zwei Konzerte: Das Erste entführt den Zuhörer auf neue Wege in Begleitung von Frederick Delius oder Aaron Copland (06.04.), während das Zweite mit außergewöhnlichen Solisten wie dem Violonisten Augustin Dumay mit Mozart, Ravel und Mendelssohn (07.04.). klassisch ist. Radikaler Stimmungswechsel mit The Speakeasies Swing Band (31.03.): Sieben griechische Kumpels drehen mit ihrem Singsang die Zeit zurück. Man findet sich in einer der illegalen Bars der Prohibitionszeit wieder, mit einem Mix aus Swing, Blues und Hot-Jazz. Zu erwähnen sind ebenfalls andere Schmuckstücke wie der ghanaische Soulman Myles Sanko (09.04.), das Kammerorchester La Follia mit einem sehr trompetenlastigen Programm (12.04.) oder auch der rasende Electric Swing Circus (08.04.).
festival
des sourires et des hommes Haguenau accueille la 27e édition de L’Humour des notes, dont la programmation éclectique conjugue humour, musique et performance.
von lachen und menschen Haguenau empfängt die 27. Auflage von L’Humour des notes, dessen eklektisches Programm Humor, Musik und Performances vereint.
tion centrée autour d’un jeu de construction et de décomposition des blocs de béton qui leur servent de décors, en écho à l’incessant changement des paysages qui nous entourent. Enfin, le Cirque démocratique de la compagnie belge Pol et Freddy invite les spectateurs à voter pour le contenu de la représentation : un cabaret d’apparence classique qui sert de prétexte à une enquête humoristique sur les limites du mécanisme électoral…
D Par Von Anissa Bekkar Photo de von D.Tucker (Block)
À Haguenau, du 5 au 13 mai In Haguenau, vom 5. bis 13. Mai humour-des-notes.com
C
réé en 1991, L’Humour des notes invite à découvrir une multitude de créations musicales, théâtrales et circassiennes. Cette année, ce sont plus de 50 compagnies et 180 artistes qui se produisent. Une sélection hétéroclite de propositions pour tous les publics avec, dans un registre burlesque et décalé, la compagnie Le Mythe de la Taverne qui s’essaie à des Exercices de style d’après Raymond Queneau, tandis que les Québécois de Zeugma, collectif de folklore urbain, investissent l’espace public avec Cube, leur dernière création de danse percussive. Avec Péronnille, la compagnie Dis donc n’hésite pas, quant à elle, à adapter librement le roman de Marie Darrieussecq Péronnille la chevalière afin d’interroger les méandres du sentiment amoureux. Le festival s’ouvre également aux créations européennes : Block signe ainsi la rencontre des compagnies britanniques Nofit State et Motionhouse sur une convergence du cirque et de la danse. Une proposi-
as 1991 gegründete Festival lädt uns dazu ein, eine Vielzahl von musikalischen, theatralischen und zirzensischen Kreationen zu entdecken. In diesem Jahr treten mehr als 50 Zirkustruppen und 180 Künstler auf. Eine bunt zusammengewürfelte Auswahl von Vorschlägen für jedes Publikum mit der Gruppe Le Mythe de la Taverne aus dem Bereich Burleske und Unerwartetes, die sich Exercices de Style nach Raymond Queneau hingibt, während Zeugma aus Quebec, ein urbanes Folklore-Kollektiv, den öffentlichen Raum mit Cube einnimmt, ihrer aktuellsten Kreation in PercussionTanz. Mit Péronnille, zögert die Gruppe Dis donc ihrerseits nicht den Roman von Marie Darrieussecq, Péronnille la chevalière frei zu adaptieren, um die Wirrungen der Liebes zu hinterfragen. Das Festival öffnet sich auch für europäische Kreationen: So ist Block das Resultat der Begegnungen der britischen Gruppen Nofit State und Motionhouse zu einer Mischung von Zirkus und Tanz. Eine Aufführung rund um ein Spiel mit Konstruktion und Dekonstruktion von Betonblocks, die als Bühnenbild dienen, als Echo auf die ständige Veränderung der Landschaften, die uns umgeben. Und schließlich lädt der Demokratische Zirkus der belgischen Kompanie Pol et Freddy die Zuschauer dazu ein, über den Inhalt der Repräsentation abzustimmen: Ein Kabarett mit klassischer Allüre, das als Vorwand zu einer humorvollen Erforschung der Grenzen des Wahlmechanismus dient... Poly 208
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darklands Avec un cocktail mixant Brahms et Tchaïkovski, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg interprète de sombres standards. Mit einem Cocktail aus Brahms und Tschaikowski interpretiert das Orchestre philharmonique de Strasbourg düstere Standardwerke. qu’est la Symphonie n°6 “Pathétique” (1893) de Tchaïkovski consiste en une douloureuse introspection, comme une prémonition inconsciente de la mort prochaine du compositeur. Au fil de la partition, l’auditeur peut en effet ressentir la souffrance qui étreint le musicien russe pris dans les rets d’un destin tragique. Sa musique atteint son paroxysme dramatique dans une œuvre crépusculaire d’une extraordinaire maîtrise. Se terminant par l’inéluctable triomphe des ténèbres, ce chant funèbre est une expérience mystique d’essence universelle qui n’a ni chapelle, ni confession.
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Par Von Hervé Lévy Photo de von Martin Bubandt (Thomas Søndergård)
Au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg), jeudi 19 et vendredi 20 avril Im Palais de la Musique et des Congrès (Straßburg), am Donnerstag den 19. und Freitag den 20. April philharmonique.strasbourg.eu
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a fougue du chef danois Thomas Søndergård et l’expérience du pianiste américain Garrick Ohlsson – lauréat en 1970 du graal qu’est le Concours Chopin de Varsovie – devraient faire merveille dans le Concerto pour piano et orchestre n°2 (1881) de Brahms, ardu techniquement et éprouvante physiquement. L’obscurité et la tristesse illuminent bien souvent une partition d’essence joyeuse de leurs rayons noirs. Autre pièce de la fin du XIXe siècle, le tube
er Elan des dänischen Dirigenten Thomas Søndergård und die Erfahrung des amerikanischen Pianisten Garrick Ohlsson – Preisträger des Grals, den der Warschauer Chopin-Wettbewerb darstellt – sollten beim 2. Klavierkonzert (1881) von Brahms, das technisch schwierig und physisch anspruchsvoll ist, Wunder wirken. Finsternis und Tristesse erhellen an vielen Stellen eine Partition mit fröhlichem Kern mit ihren schwarzen Strahlen. Ein anderes Stück vom Ende des 19. Jahrhunderts, Tschaikowskis Hit 6. Symphonie (Pathétique) von 1893 ist eine schmerzhafte Introspektion, wie eine unterbewusste Vorahnung des baldigen Todes des Komponisten. Im Laufe der Partition kann der (aufmerksame) Zuhörer in der Tat das Leiden nachempfinden, das den russischen Musiker packt, der im Netz eines tragischen Schicksals gefangen ist. Seine Musik erreicht seinen dramatischen Höhepunkt in einem Dämmerwerk von außerordentlichem Können. Der mit einem unausweichlichem Triumph der Finsternis endende Trauergesang ist eine mystische Erfahrung von einer Universalität, die weder Kapelle noch Beichte benötigt.
the sopranos À l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, Joël Lauwers installe Il Barbiere di Siviglia de Rossini dans un univers rappelant celui du Parrain. In der Opéra-Théâtre de Metz Métropole versetzt Joël Lauwers Il Barbiere di Siviglia von Rossini in ein Universum, das an jenes des Paten erinnert. Par Von Hervé Lévy Photo de von Sabine Burger
À l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, du 15 au 19 avril In der Opéra-Théâtre Metz Métropole, vom 15. bis 19. April opera.metzmetropole.fr
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n livret virevoltant adapté de Beaumarchais et une musique pétillante au service d’une intrigue où alternent sans répit intercessions amoureuses, courriers secrets, coups de théâtre et habiles stratagèmes, entraînent les protagonistes dans la plus effrénée des sarabandes. Il Barbiere di Siviglia est un divertissement qui souffre parfois de ses « blagues un peu épaisses », explique le metteur en scène belge Joël Lauwers qui a choisi, en contrepoint de cette atmosphère potache, d’installer l’action de l’opera buffa de Rossini dans « un cadre plus sombre, plus sérieux ». Il a ainsi téléporté tout ce petit monde dans un « village sicilien ou des environs de Chicago », créant « une ambiance mafieuse des années 1930 / 1940 ». Tout cela demeure néanmoins pétri d’humour avec un tueur maniant la tronçonneuse, une batte de baseball en forme de clin d’œil aux Incorruptibles de Brian De Palma et une poignée de mafiosos archétypaux cachés derrière des lunettes noires. Impossible d’avoir le Mafia blues avec cette production servie par une distribution prometteuse à l’image de l’excellent ténor Sébastien Droy qui incarne le Comte Almaviva.
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in umherwirbelnder Operntext nach Beaumarchais und prickelnde Musik stehen im Dienste einer Intrige, in der sich ohne Unterlass Vermittlungen für Verliebte, geheime Briefe, plötzliche Wendungen und geschickte Strategien abwechseln, die die Protagonisten in das verrückteste Spektakel reißen. Il Barbiere di Siviglia ist eine Unterhaltung, die manchmal ein bisschen an ihren „etwas zotigen Witzen leidet“, erklärt der belgische Regisseur Joël Lauwers, der als Gegengewicht zu dieser Pennäler-Atmosphäre entschieden hat, die opera buffa von Rossini in einem „nüchternerem, ernsteren Rahmen“ zu situieren. So hat er diese ganze kleine Welt in ein „Dorf in Sizilien oder um Chicago herum“ teleportiert, um „eine Mafia-Atmosphäre der 1930er / 1940er“ zu kreieren. All dies bleibt trotzdem voller Humor, mit einem Mörder, der die Motorsäge schwingt, einem Baseballschläger in Form eines Seitenhiebs auf Die Unbestechlichen von Brian de Palma und eine Handvoll archetypischer Mafiosi, die sich hinter schwarzen Brillengläsern verstecken. Einen Psychotherapeuten braucht man nicht bei dieser Produktion, die von vielversprechenden Sängern profitiert, wie dem exzellenten Tenor Sébastien Droy, der den Grafen Almaviva spielt.
OPÉRA OPER
bal baroque Waut Koeken monte Un Ballo in maschera de Verdi, apportant une touche baroque à un opéra où se mêlent politique et amour.
barocker ball
Waut Koeken inszeniert Un Ballo in maschera von Verdi und verleiht einer Oper, die Politik und Liebe vermischt, einen Hauch Barock.
Par Von Hervé Lévy Maquettes de décors de Modell des Bühnenbildes von Luis F. Carvalho
À l’Opéra national de Lorraine (Nancy), jusqu’au 8 avril In der Opéra national de Lorraine (Nancy), bis zum 8. April opera-national-lorraine.fr Au Grand Théâtre (Luxembourg), du 17 au 22 avril Im Grand Théâtre (Luxemburg), vom 17. bis 22. April theatres.lu
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vec pour fondement l’assassinat de Gustave III au cours d’un bal masqué, en 1792, Un Ballo in maschera est un aller-retour permanent entre tableaux historiques grandioses et instants intimes. Il est ici présenté dans sa version originale : l’action narre en effet le meurtre du Roi de Suède et non celle du gouverneur de Boston Riccardo, que Verdi avait imaginé pour contourner la censure à une époque où il n’était pas bon de montrer le meurtre d’un monarque dans un spectacle. Pour le metteur en scène Waut Koeken, cette tragique affaire « trouve dans le baroque sa meilleure expression » : décors et costumes, « par touches évocatrices, et anachroniques » sur des vêtements des an-
nées 1850, période de la création de l’opéra, s’en inspirent sur le plateau. Jeux de pouvoir, histoires d’amours et trahisons en série : l’œuvre, quintessence de l’opéra verdien, se déploie autour d’une « maquette servant de fil conducteur qu’il s’agira de construire, de déconstruire en permanence », métaphore du théâtre qui dévoile ses ficelles au public. Il s’agit de « nous amener à prendre conscience de ce que nous sommes, du fonctionnement du monde qui nous entoure ».
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or dem Hintergrund der Ermordung König Gustavs III. auf einem Maskenball im Jahr 1792, ist Un Ballo in maschera ein permanentes Hin und Her zwischen grandiosen historischen Tableaus und intimen Momenten. Er wird hier in seiner Originalversion gezeigt: Die Handlung erzählt in der Tat die Ermordung des schwedischen Königs und nicht jene des Gouverneurs von Boston, Riccardo, die Verdi sich ausgedacht hatte um die Zensur einer Epoche zu umgehen, in der es nicht ratsam war, die Ermordung eines Monarchen in einem Bühnenstück zu zeigen. Für den Regisseur Waut Koeken findet diese tragische Affäre „im Barock ihren schönsten Ausdruck“: Dekor und Kostüme „mit vielsagendem Stil und anachronistischen Elementen“ auf Kleidungsstücken der 1850er Jahre, der Entstehungsperiode dieser Oper, lassen sich davon inspirieren. Machtspiele, Liebesgeschichten und Verrat in Serie: Das Werk, die Quintessenz der verdischen Oper, entfaltet sich rund um ein „Modell, das als roter Faden dient und den es permanent zu (de)konstruieren gilt“, eine Metapher für das Theater, das dem Publikum seine Geheimnisse verrät. Es geht darum „uns bewusst zu machen, was wir sind, wie die Welt funktioniert, die uns umgibt“. Poly 208
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fêtes galantes Le pianiste virtuose Philippe Cassard rend hommage à Debussy, alors qu’on célèbre le centenaire de la disparition du compositeur.
galante festlichkeiten Der Klaviervirtuose Philippe Cassard huldigt dem Komponisten Debussy, dessen hundertjähriger Todestag dieses Jahr gefeiert wird.
Par Von Hervé Lévy Photo de von Jean-Baptiste Millot
À la Cité de la musique et de la danse (Strasbourg), jeudi 29 mars In der Cité de la musique et de la danse (Straßburg), am Donnerstag den 29. März À l’Opéra de Dijon, samedi 7 avril In der Opéra de Dijon, am Samstag den 7. April Au Musée d’Orsay (Paris), jeudi 17 mai Im Musée d’Orsay (Paris), am Donnerstag den 17. Mai philippecassard.com
Paru chez Actes Sud (16,50 €) actes-sud.fr
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laude Debussy hante Philippe Cassard qui vient de publier un passionnant essai sur le compositeur, entre souvenirs rassemblés pendant près de 50 ans de compagnonnage avec l’œuvre de l’auteur de Pelléas et Mélisande et analyse érudite. Le pianiste arpente les routes, faisant découvrir ses inspirations et les influences qu’il a exercées (donnant lieu à un récital à Strasbourg et Paris) dans un programme où se croisent Liszt – qu’il avait entendu jouer Au bord d’une source, à Rome en 1886 – ou La Berceuse de Chopin, introduction idéale à Reflets dans l’eau, mais aussi Tombeau de Claude Debussy, hommage jazzy signé Baptiste Trotignon donné en création mondiale. À Dijon, c’est une autre affaire qui se profile puisque le virtuose propose un Marathon Debussy en quatre concerts (11h, 15h, 18h et 21h), interprétant l’intégrale de son œuvre pour piano, des mignonettes pièces du Children’s corner écrites pour sa fille aux deux cycles des Images, en passant par ses douze Études visionnaires où il livre sans conteste la quintessence de son art pianistique, entre abstraction lumineuse et poésie absolue.
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laude Debussy lässt Phillippe Cassard, der gerade einen sehr interessanten Essay über den Komponisten veröffentlich hat, keine Ruhe: Zwischen Erinnerungen an fast 50 Jahre mit dem Werk eines Autors, der Pelléas et Mélisande schrieb und einer kenntnisreichen Analyse. Der Pianist durchstreift die Straßen, lässt seine Inspirationen und den Einfluss, den er ausübte, erkennen (der Anlass für ein Konzert in Straßburg und Paris war), in einem Programm in dem sich Liszt – den er 1886 in Rom Au bord d’une source spielen hörte – oder die Berceuse von Chopin treffen, die ideale Einleitung für Reflets dans l’eau, aber auch Tombeau de Claude Debussy, eine Jazz-Hommage von Baptiste Trotignon, die uraufgeführt wird! In Dijon sieht die Sache anders aus, denn der Virtuose bietet einen Marathon Debussy mit vier Konzerten an (11, 15, 18 und 21 Uhr), der sein gesamtes Werk für Klavier interpretiert, von den süßen Stücke aus dem Children’s corner, die er für seine Tochter schrieb, zu den zwei Zyklen der Images über seine zwölf visionären Études, in denen er ohne Frage die Quintessenz seiner Klavierkunst liefert, zwischen strahlender Abstraktion und absoluter Poesie.
© Greg Dezecot
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sélection musique musikauswahl L’Âme polonaise Reconnu comme un des plus grands interprètes de Chopin, le pianiste François Dumont explore son répertoire tandis que l’ONL joue la Symphonie n°3 “Polonaise” de Tchaïkovski. Der als einer der größten Interpreten von Chopin anerkannte Pianist François Dumont erkundet sein Repertoire bevor das ONL die 3. (Polnische) Sinfonie von Tschaikowski spielt. 06/04, L’Arsenal (Metz) orchestrenational-lorraine.fr
Forever Pavot
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Auteur de clips pour Dizzee Rascal, Alt-J ou Disclosure, Forever Pavot (voir Poly n°176 ou sur poly.fr) est un compositeur de BO imaginaires à nulles autres pareilles. L’artiste et son groupe s’en reviennent sur scène avec leur nouvel album, La Pantoufle (Born Bad Records). Attention voyage ! Forever Pavot, Clip-Autor für Dizzee Rascal, Alt-J oder Disclosure ist ein unvergleichbarer Komponist. Der Künstler und seine Gruppe kommen mit ihrem neuen Album La Pantoufle auf die Bühne zurück. 13/04, Les Trinitaires (Metz) trinitaires-bam.fr 25/05, Jardin des 2 rives (Strasbourg) dans le cadre du Pelpass Festival pelpass.net
La Bohème Une nouvelle prod’ du chef-d’œuvre de Puccini signée Frank Hilbrich. Eine neue Produktion des Meisterwerks von Puccini von Frank Hilbrich. 21/04-20/07, Theater Freiburg im Breisgau theater.freiburg.de
London Symphony Orchestra Avec son directeur musical Sir Simon Rattle, la phalange britannique interprète deux œuvres posthumes de Gustav Mahler sa Symphonie n°9, partition presque testamentaire marquée par les épreuves subies par le compositeur autri58
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chien, puis, le lendemain, la Symphonie n°10, page inachevée jouée dans la version complétée par Deryck Cooke. Mit seinem musikalischen Direktor Sir Simon Rattle, interpretiert das britische Orchester zwei posthume Werke von Gustav Mahler, seine 9. Sinfonie, eine fast testamentarische Partition, die das Leiden des österreichischen Komponisten widerspiegelt, dann am Folgetag die 10. Sinfonie, eine unbeendete Seite, die in der Kompletversion von Deryck Cooke gespielt wird. 23 & 24/04, La Philharmonie (Luxembourg) philharmonie.lu
Marlon Williams Sorte de réincarnation de Leonard Cohen, le chanteur néozélandais biberonné aux chœurs d’église et au punk maori, embarque dans un univers ouaté et profond, classieux et habité. Als eine Art Reinkarnation von Leonard Cohen nimmt uns der Sänger aus Neuseeland, der mit Kirchenchorgesang und Maori-Punk aufwuchs, mit in ein behagliches Universum. 26/04, La Rodia (Besançon) larodia.com 27/04, Le Point éphémère (Paris) pointephemere.org
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La chanteuse soul à voix cuivrée Ayo, auteure d’une ode à Paname est en tournée avec un album portant son nom. Ayo, Soulsängerin mit der volltönenden Stimme, Autorin einer Ode an Panama, ist auf Tournee mit einem Album. 27/04, Den Atelier (Luxembourg) atelier.lu 28/04, BAM (Metz) trinitaires-bam.fr
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“Impulsions, Mutations : mêmes droits pour tous”. Tel est le mot d’ordre des 24e Journées culturelles européennes de Karlsruhe. „Umbrüche, Aufbrüche: Gleiche Rechte für alle”. Das ist das Motto der 24. Europäischen Kulturtage in Karlsruhe. Par Von Raphaël Zimmermann Photo de von Felix Grünschloß / Staatstheater Karlsruhe (Hair)
À Karlsruhe, du 20 avril au 5 mai In Karlsruhe, vom 20. April bis 5. Mai europaeische-kulturtage.de
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année 2018 est riche sur le plan de l’esprit révolutionnaire puisqu’on commémore trois dates importantes de l’Histoire de l’Allemagne : 1848, 1918 et 1968. Sous la bannière de la revendication de droits identiques pour tous, Karlsruhe – où siège la Cour constitutionnelle allemande – propose ses Journées culturelles européennes. Elles rassemblent plus de 80 événements qui, dans tous les domaines, portent un regard sur cette thématique, de la musique (avec une ébouriffante et emblématique version de Hair au Badisches Staatstheater, 04/05) au cinéma, en passant par le théâtre, de multiples conférences et autres tables rondes, sans oublier un large bouquet d’expositions. Dans cette catégorie, mentionnons la prometteuse Révolution! Pour débutant(e)s au Badisches Landesmuseum (21/04-11/11) – dont on reparlera dans un prochain numéro –, Open Borders dédiée à de jeunes artistes œuvrant dans des villes jumelées avec Karlsruhe (Nancy, Nottingham, Timisoara et Krasnodar) sur le thème “Impulsions révolutionnaires” (22/0413/05, Orgelfabrik de Durlach) ou encore Bougez-vous ! (27/04-14/10, Stadtmuseum Karlsruhe) qui analyse les conséquences des mouvements de 1968 sur la ville.
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as Jahr 2018 ist für revolutionäre Geister ein reiches, denn man feiert drei Daten der deutschen Geschichte: 1848, 1918 und 1968. Unter dem Banner der gleichen Rechte für alle präsentiert Karlsruhe, Sitz des Bundesverfassungsgerichts, seine Europäischen Kulturtage. Sie vereinen mehr als 80 Ereignisse, die in allen Bereichen einen Blick auf diese Thematik werfen, von Musik (mit einer unglaublichen und symbolträchtigen Version von Hair im Badischen Staatstheater, 04.05.) bis Kino, über Theater, zahlreiche Konferenzen und Diskussionsrunden, ohne eine breite Auswahl von Ausstellungen zu vergessen. In dieser Kategorie ist die vielversprechende Ausstellung Revolution! Für Anfänger*innen (21.04.-11.11.) zu erwähnen – auf die wir in einer der kommenden Ausgaben zurückkommen werden –, Open Borders die jungen Künstlern gewidmet ist, die in den Partnerstädten von Karlsruhe (Nancy, Nottingham, Timisoara und Krasnodar) zum Thema der revolutionären Umbrüche arbeiten (22.04.-13.05., Orgelfabrik Durlach) oder auch Bewegt euch! (27.04.-14.10., Stadtmuseum Karlsruhe), die die Konsequenzen der 68er-Bewegegung auf die Stadt untersucht.
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our generation Illustrateur, auteur de BD et peintre helvète, Andreas Gefe présente son univers dans une exposition bâloise intitulée Nous voilà. Der Schweizer Illustrator, Comicautor und Maler Andreas Gefe präsentiert sein Universum in einer Ausstellung mit dem Titel Da sind wir in Basel. Par Von Hervé Lévy
Au Cartoonmuseum Basel, jusqu’au 17 juin Im Cartoonmuseum Basel, bis zum 17. Juni cartoonmuseum.ch gefe.ch Kuratorenführung mit Anette Gehrig, Sonntag, 27. Mai (14h) Visite en français, dimanche 10 juin (14h)
Légendes Bildunterschriften 1. Le Bonheur est dans la rue, Das Glück liegt auf der Strasse, 2009 2. Silence, Still, 2012
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n 1999, la parution de Madame Lambert, album scénarisé par le romancier américain Jerome Charyn fait connaître Andreas Gefe (né en 1966) du grand public. Jusque-là, le dessinateur s’était illustré dans la revue Strapazin ou en contribuant à fonder le festival Fumetto de Lucerne. Le Cartoonmuseum revient sur une création multiple avec des planches sombres tirées du Chant des Généraux, BD se déroulant à l’époque des Colonels en Grèce (textes de José-Luis Bocquet), des extraits du roman graphique Zwei mal Zwei où se découvre un trait délicat, des illus’ pour la presse (Die Weltwoche, NZZ Folio, etc.) ou encore de sensibles peintures à l’acrylique. S’y déploie le portrait doux-amer d’une génération, celle d’urbains mélancoliques du XXIe siècle débutant : une scène de pique-nique d’une intense tristesse aux teintes sourdes côtoie le portrait d’une jeune fille couchée sur son lit dont la solitude est palpable. Plongée dans d’abyssales réflexions, un livre posé sur les draps froissés, elle cherche l’oubli dans une position fœtale. Seul un chien, fidèle et joyeux compagnon, semble être un élément de réconfort dans sa complète détresse.
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m Jahr 1999 wird Andreas Gefe (geboren 1966) mit dem vom amerikanischen Schriftsteller Jerome Charyn geschriebenen Comicalbum Madame Lambert einem breiten Publikum bekannt. Bis dahin hatte sich der Zeichner in der Zeitschrift Strapazin und als Mitbegründer des Festivals Fumetto in Luzern einen Namen gemacht. Das Cartoonmuseum kommt auf eine vielfältige Kreation zurück, mit dunklen Bildtafeln aus Der Gesang der Generäle, einem Comic, der sich zur Zeit der Obristen-Diktatur in Griechenland (Text von José-Luis Bocquet) abspielt, Auszügen aus dem Graphikroman Zwei mal Zwei in dem man einen feinen Zeichenstrich entdeckt, Presseillustrationen (Die Weltwoche, NZZ Folio, etc.) oder auch sensiblen Acrylgemälden. Auf diesen entfaltet sich das zartbittere Portrait einer Generation, melancholischer Städter vom Anfang des 21. Jahrhunderts: Eine Picknick-Szene von intensiver Traurigkeit in dumpfen Tönen steht neben dem Portrait eines jungen Mädchens auf seinem Bett, dessen Einsamkeit greifbar ist. In tiefe Überlegungen versunken, ein Buch auf dem zerknitterten Bett-Tuch, sucht sie in Fötus-Haltung nach dem Vergessen. Nur ein Hund, treuer und fröhlicher Begleiter, scheint ein tröstendes Element in ihrer tiefen Verzweiflung zu sein.
EXPOSITION AUSSTELLUNG
trait fin Les Vues du monde du dessinateur de presse Hans Geisen sont exposées au Cartoonmuseum qui conserve plus de 8 000 de ses œuvres.
mit spitzer feder Die Weltansichten des Pressezeichners Hans Geisen werden im Cartoonmuseum ausgestellt, das mehr als 8 000 seiner Werke aufbewahrt.
Par Von Hervé Lévy
Au Cartoonmuseum Basel, jusqu’au 17 juin Im Cartoonmuseum Basel, bis zum 17. Juni cartoonmuseum.ch Kuratorenführung mit Willi Herzig, ehemaligem Leiter des Ressorts Politik der Basler Zeitung, Sonntag 8. April (14h) Visite en français, dimanche 10 juin (14h)
Légende Bildunterschrift Hans Geisen, 1971, Collection Sammlung Cartoonmuseum Basel
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n petit corbeau rigolo est la marque de fabrique de Hans Geisen (19191992). Amusé, circonspect, inquiet, dépité… Présent dans tous ses dessins, le volatile fait figure d’observateur privilégié. Le caricaturiste du Basler Zeitung – de 1967 à sa disparition – s’est intéressé à tous les événements marquants de la seconde partie du XXe siècle, les croquant de son trait incisif. On lui doit un Khomeiny assis sur une montagne de crânes libérant une ironique colombe de la paix en 1988 (date de la fin de la Guerre entre Iran et Irak), un mini Gorbatchev tentant de déplacer un énorme soldat de l’Armée rouge incarnant l’immobilisme soviétique ou encore un Kohl en pyjama se rêvant en chancelier de l’Allemagne réunifiée. Le visiteur apprécie
la liberté des compositions et leur caractère caustique, parfois désabusé : dans un lit, un couple s’abandonne aux bras de Morphée, tandis qu’à l’extérieur les usines chimiques bâloises balancent leurs fumées toxiques dans l’atmosphère. Ce dessin de 1986 avait été publié après la pollution massive du Rhin par Sandoz. Les choses ont-elles véritablement changé ? Dormez braves gens…
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in kleiner lustiger Rabe ist das Markenzeichen von Hans Geisen (1919-1992). Amüsiert, besonnen, besorgt, verdrossen... Der in allen Zeichnungen präsente Vogel dient als privilegierter Beobachter. Der Karikaturist der Basler Zeitung – von 1967 bis zu seinem Tod – hat sich für alle markanten Ereignisse der zweiten Hälfte des 20. Jahrhunderts interessiert, die er mit seinem beißenden Strich skizzierte. Man verdankt ihm einen Khomeini auf einem Berg aus Schädeln, der im Jahr 1988 (Ende des Krieges zwischen dem Iran und dem Irak) eine ironische Friedenstaube aufsteigen lässt, einen MiniGorbatschow, der versucht einen riesigen Soldaten der Roten Armee zu bewegen, welcher die sowjetische Trägheit symbolisiert oder auch einen Kohl im Schlafanzug, der davon träumt der Kanzler des wiedervereinten Deutschlands zu werden. Der Besucher erfreut sich an der Freiheit der Kompositionen und ihrem Sarkasmus, der manchmal desillusioniert ist: In einem Bett lässt sich ein Paar in Morpheus Arme gleiten, während draußen die Basler Chemie-Maschinen ihren giftigen Rauch in die Atmosphäre pumpen. Diese Zeichnung von 1986 wurde nach der massiven Verschmutzung des Rheins durch Sandoz veröffentlicht. Haben sich die Dinge wirklich verändert? Schlaft ruhig, rechtschaffene Leute... Poly 208
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un peu de tendresse ! Avec Drama and Tenderness – Flemish, Spanish and Italian Art of the Baroque, le MNHA nous plonge dans un émouvant clair-obscur. Exceptionnel. Par Emmanuel Dosda
Au MNHA (Luxembourg), jusqu’au 1er octobre mnha.lu
Légendes 1. Maître de l'Annonce aux bergers, L’Adoration des bergers vers 161230, Inv. 2016-D001/002, collection privée © Colnaghi Foundation 2. José de Ribera, Archimède, 1re moitié du XVIIe siècle, Inv. 2016D015/001, collection privée © KIKIRPA, Brussels
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ace à Archimède de José de Ribera, situé entre Thalès et Héraclite, le spectateur est intimidé par tant de prestance. Une lumineuse présence. Se détachant sur un fond sombre, il a le regard satisfait de celui qui semble s’apprêter à s’écrier « Eurêka ! », des papiers griffonnés de formules mathématiques dans une main, une plume posée sur un parchemin vierge de l’autre. Vêtu de haillons qui laissent découvrir sa poitrine blanche, le scientifique grec de l’Antiquité est prêt à écrire LA formule qui révolutionnera la géométrie ou la mécanique statique. Magnifique huile sur toile de la première moitié du XVIIe siècle, cette peinture du plus caravagesque des peintres espagnols est l’un des chefs-d’œuvre exposés au Musée national d’Histoire et d’Art qui rassemble un étourdissant ensemble donnant le vertige aux amateurs d’art baroque. Parmi les autres trésors provenant du Musée royal des Beaux-Arts
d’Anvers (qui rouvrira ses portes en 2019), de deux collections privées et des collections du MNHA, il y a aussi une belle Adoration des bergers (1612-30), grand format d’un maître napolitain anonyme avec un enfant Jésus vers lequel tous les regards se tournent tendrement. Nous retrouvons le Messie, à l’âge adulte, tristement étendu, toujours au centre de la toile et dénudé, le corps meurtri dans La Lamentation du Christ d’Anthony van Dyck (vers 1635) ou dans une Pietà (vers 1622) de Theodoor van Loon. De la piété en clair-obscur, toujours, avec la Mater Dolorosa (XVIIe siècle) de Bartolomé Esteban Murillo où la Vierge, pleine de grâce… et de douleur, penche affectueusement la tête. Le drame et la tendresse s’entremêlent dans les salles de cette exposition rassemblant Zurbarán, Rubens ou Burgos Mantilla pour mettre en exergue les similitudes entre la peinture italienne, flamande et espagnole de l’époque.
EXPOSITION AUSSTELLUNG
ein bisschen zärtlichkeit! Mit Drama and Tenderness – Flemish, Spanish and Italian Art of the Baroque, taucht uns das MNHA in ein bewegendes Hell-Dunkel. Außergewöhnlich.
Von Emmanuel Dosda
Im MNHA (Luxemburg), bis zum 1. Oktober mnha.lu
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eim Anblick von Archimedes von José de Ribera, der zwischen Thales und Heraklit hängt, ist der Betrachter von so viel Stattlichkeit beeindruckt. Eine strahlende Präsenz. Er hebt sich von einem dunklen Hintergrund ab und zeigt den zufriedenen Ausdruck von jenem, der „Heureka!“ schreien möchte, mit Papieren voller mathematischer Formeln in der einen und einer Feder auf einem jungfräulichen Pergament in der
anderen Hand. Mit Lumpen bekleidet, die seine weiße Brust freigeben, ist der griechische Wissenschaftler der Antike bereit, DIE Formel zu schreiben, die die Geometrie oder die statische Mechanik revolutionieren sollte. Als wunderschönes Ölgemälde aus der ersten Hälfte des 17. Jahrhunderts, ist die Malerei dieses Caravaggios unter den spanischen Malern eines der Meisterwerke, das im Musée national d’Histoire et d’Art ausgestellt wird, welches ein schwindelerregendes Ensemble präsentiert, das jedem Barockliebhaber den Kopf verdreht. Zu den anderen Schätzen aus dem Koninklijk Museum voor schone Kunsten Antwerpen (das 2019 seine Türen wieder öffnen wird), den beiden Privatsammlungen und den Sammlungen des MNHA, gehört auch eine schöne Anbetung der Hirten (1612-30), ein Großformat eines anonymen neapolitanischen Meisters mit einem Jesuskind, das alle zärtlichen Blicke auf sich zieht. Wir finden den Messias im Erwachsenenalter wieder, auf traurige Weise nackt auf einem Tuch ausgestreckt, mit geschundenem Körper in Die Beweinung Christi von Anthony van Dyck (um 1635) oder einer Pieta (um 1622) von Theodoor van Loon. Frömmigkeit in Hell-Dunkel mit der Mater Dolorosa (17. Jahrhundert) von Bartolomé Esteban Murillo, auf denen die Jungfrau, voll der Gnade... und des Schmerzes zärtlich den Kopf neigt. Drama und Zärtlichkeit vermischen sich in den Sälen dieser Ausstellung, die Zurbarán, Rubens oder Burgos Mantilla vereint, um die Ähnlichkeiten zwischen der italienischen, flämischen und spanischen Malerei dieser Epoche hervorzuheben. Bildunterschriften 1. Meister der Verkündigung an die Hirten, Die Anbetung der Hirten, um 1612-30, Inv. 2016-D001/002, Privatsammlung © Colnaghi Foundation
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2. José de Ribera, Archimedes, 1. Hälfte 17. Jh., Inv. 2016-D015/001, Privatsammlung © KIK-IRPA, Brussels
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hélène, je m’appelle hélène Difficile d’imposer son prénom lorsqu’on est la sœur de la plus célèbre des Simone. Hélène de Beauvoir, sort de l’ombre, le temps d’une exposition au Musée Würth.
ihr name ist hélène Es ist schwierig sich einen Namen zu machen, wenn man die Schwester der berühmtesten aller Simones ist. Hélène de Beauvoir steht mit einer Ausstellung im Musée Würth im Rampenlicht. Par Von Emmanuel Dosda
Au Musée Würth (Erstein), jusqu’au 9 septembre Im Musée Würth (Erstein), bis zum 9. September musee-wurth.fr Hélène, l’autre 2 Beauvoir du Théâtre de Choucrouterie, dimanche 29 avril (17h), dans le cadre de l’exposition theatredelachouc.com
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élène de Beauvoir (1910-2001) n’est pas qu’une “sœur de”, mais aussi une “femme de”, contrainte de suivre son diplomate de mari (depuis 1942), Lionel de Roulet, appelé au Maroc, au Portugal, en Italie ou même en Alsace. Suite à la nomination de son époux au Conseil de l’Europe en 1958, le couple s’installe à Goxwiller dans un ancien corps de ferme où elle poursuit ce qui l’anime depuis son plus jeune âge : la création artistique. « Toute jeune, elle aimait dessiner », écrira Simone à propos d’Hélène qui intègre l’École Art et publicité de Paris en 1928. Si ses voyages nourrissent son œuvre, ses nombreux déménagements joueront en défaveur de sa carrière. En 1936, elle expose à la galerie Bonjean à Paris, remarquée par Picasso himself qui, selon l’intéressée, apprécie son art. Une petite poignée d’années plus tard, elle quitte la capitale pour rejoindre Lionel et sera « coupée dans son élan » comme le résume, lapidaire, Claire Hirner, commissaire de l’expo. Le scénario se reproduira en 1960 quand la Manufacture des Gobelins lui commande une tapisserie : alors que les regards se
tournent enfin à nouveau vers elle, son compagnon prépare les bagages pour Strasbourg. « Lorsqu’on quitte Paris, on quitte tout », affirmera Hélène, lasse… Et si sa non-reconnaissance était simplement due à un déficit de talent comme le pense sa sœur qui aura des mots très durs envers elle, voire à un manque de “touche” propre ? Proche de Sonia Delaunay, elle aura sa phase abstraite aux couleurs fauves. En Italie, elle se nourrira de futurisme, conquise par ce courant. Elle vénère le cubisme et, tout schuss, glissera sur les pentes fractionnées de montagnes enneigées. « En recherche constante d’un style », selon Claire Hirner, Hélène de Beauvoir ne convainc pas ses contemporains. Elle illustre Colette ou Wilde en réalisant des séries de gravures… mais ne sera jamais publiée ! Dommage : dessinatrice avant d’être peintre, c’est une excellente croqueuse qui possède un impressionnant coup de crayon et de burin. Ses gravures sur bois faites pour accompagner Le Géant égoïste d’Oscar Wilde (1928) sont admirables. Tout comme l’éton-
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nante plaque de plexiglas gravée de 1970 avec des femmes nues menacées par une horde d’animaux sauvages. Hélène, artiste engagée (pour Mai 1968 ou le féminisme) ne jouit pas de l’indépendance de sa sœur qui affirma qu’« on ne naît pas femme, on le devient ». Hélène passe sa vie à tenter de se faire une place à côté de celle qui l’écrase de son aura, s’émancipant tant bien que mal d’une éducation bourgeoise et catholique asphyxiante et du poids d’un père qui avance qu’« une femme n’est pas créatrice ».
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élène de Beauvoir (1910-2001) ist nicht nur eine „Schwester von“, aber auch eine „Frau von“, die dazu gezwungen war ihrem Diplomaten-Ehemann Lionel de Roulet nach Marokko, Portugal, Italien und sogar ins Elsass zu folgen. Nach der Nominierung ihres Gatten in den Europarat im Jahr 1958 installiert sich das Paar in Goxwiller in einem alten Bauernhof, wo sie das fortsetzt, was sie seit ihrer frühesten Jugend begeistert: das kreative Schaffen. „Schon ganz jung liebte sie es zu zeichnen“, schreibt Simone über Hélène, die im Jahr 1928 die École Art et publicité de Paris besucht. Selbst wenn ihre Reisen ihre Werke nähren, wirken sich ihre häufigen Umzüge negativ auf ihre Karriere aus. Im Jahr 1936 stellt sie in der Galerie Bonjean in Paris aus, wird von Picasso himself bemerkt, der, nach ihren Angaben, ihre Kunst wertschätzt. Ein paar Jahre später verlässt sie die Hauptstadt um zu Lionel zu ziehen und wird „in ihrem Elan gebremst“ wie es die Kuratorin der Ausstellung, Claire Hirner trocken formuliert. Das Szenario spielt sich erneut ab, als die Manufacture des Gobelins bei ihr 1960 einen Wandteppich in Auftrag gibt: Als sich endlich wieder alle Blicke auf sie richten, packt ihr Partner die Koffer für Straßburg. „Wenn man Paris verlässt, verlässt man alles“, stellt Hélène ernüchtert fest...
Colette oder Wilde in Gravurserien... wird aber nie veröffentlicht! Schade: Diejenige, die in erster Linie Zeichnerin und dann Malerin war, besitzt eine beeindruckende Linienführung beim Zeichnen und Gravieren. Ihre Holzgravuren zu Der selbstsüchtige Riese von Oscar Wilde (1928) sind bemerkenswert. Genauso wie die erstaunliche gravierte Plexiglasscheibe von 1970 mit nackten Frauen, die von einer Horde wilder Tiere bedroht werden. Hélène, die engagierte Künstlerin (für Mai 68 oder den Feminismus) erfreut sich nicht der gleichen Unabhängigkeit wie ihre Schwester, die behauptet, dass „man nicht als Frau geboren wird, sondern eine wird“. Hélène versucht sich ein Leben lang einen Platz neben jener zu erobern, die sie mit ihrer Aura erdrückt, emanzipiert sich mehr schlecht als recht von einer erdrückenden bürgerlichen und katholischen Erziehung und der Last eines Vaters, der sagt, dass „eine Frau keine Künstlerin ist“.
Légendes Bildunterschriften 1. Illustration inédite pour Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde Unveröffentlichte Illustration zu Das Portrait von Dorian Gray von Oscar Wilde, vers um 1930 © Collection Sammlung Ute Achhammer, APP München 2. Autoportrait, Selbstportrait, 1955, Collection privée, Privatsammlung, photo : Ch. Kempf
Und wenn ihre Nicht-Anerkennung einfach mit fehlendem Talent zusammenhinge, wie es ihre Schwester denkt, die ihr gegenüber sehr harte Worte wählt, oder sogar einer mangelnden „persönlichen Note“? Die Vertraute von Sonia Delaunay wird eine abstrakte Phase mit fauvistischen Farben haben. In Italien wird sie sich vom Futurismus begeistern und inspirieren lassen. Sie verehrt den Kubismus und gleitet über die zerteilten Pisten der verschneiten Berge. Laut Claire Hirner „auf ständiger Suche eines Stils“, überzeugt Hélène de Beauvoir ihre Zeitgenossen nicht. Sie illustriert
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EXPOSITION AUSSTELLUNG
architecture Dans des compositions strictes à la géométrie implacable, le photographe allemand Axel Bleyer livre sa vision du monde. In strengen Kompositionen von erbarmungsloser Geometrie, liefert der deutsche Photograph Axel Bleyer seine Vision der Welt.
Par Von Raphaël Zimmermann
À la Städtische Galerie Offenburg, jusqu’au 3 juin In der Städtischen Galerie Offenburg, bis zum 3. Juni galerie-offenburg.de axelbleyer.com
Légende Bildunterschrift Halle et petit arbre, Halle und Bäumchen, 2000
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es images d’Axel Bleyer (né à Fribourgen-Brisgau, en 1946) sont construites avec une extrême rigueur, architecturées comme des toiles du XVIIIe siècle : arc de cercle impeccable d’un barrage aux eaux apaisées, détail du fuselage d’un avion qui tend vers une étonnante abstraction mécanique, plante d’un vert irréel poussant de surréaliste manière dans le blanc immaculé d’un espace contemporain lumineux et vide, tôles rivetées attaquées par le temps dans un gazomètre de Berlin… Le photographe aime particulièrement se colleter avec les lignes : deux vues en contre-plongée – un angle qu’il affectionne – juxtaposent le gothique flamboyant d’une cathédrale et la surface lisse d’un gratte-ciel de verre pour une confrontation d’un extrême esthétisme. Une photographie de haut d’une usine qui aurait pu être prise d’un drone, avec ses tuyaux, cuves et autres passerelles de fer évoque autant une toile conceptuelle qu’un voyage dans un monde déserté par l’Homme, une constante dans le travail de Bleyer où l’être humain brille par son absence.
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ie Bilder von Axel Bleyer (geboren 1946 in Freiburg im Breisgau) sind mit extremer Sorgfalt aufgebaut, wie Gemälde aus dem 17. Jahrhundert: Die perfekte Rundung eines stillen Wasserspeichers, ein Detail eines Flugzeugrumpfes mit Hang zu einer erstaunlichen mechanischen Abstraktion, eine Pflanze von irreellem Grün, die auf surrealistische Weise im makellosen Weiß eines zeitgenössischen, hellen und leeren Raumes wächst, das genietete Blech eines Gasometers in Berlin, der die Spuren der Zeit trägt... Der Photograph schlägt sich besonders gerne mit Linien herum: Zwei Ansichten aus der Froschperspektive – eine Blickrichtung, für die er eine Vorliebe hat – stellen die Spätgotik einer Kathedrale und die glatte Oberfläche eines Wolkenkratzers aus Glas gegenüber, für eine Konfrontation von extremer Ästhetik. Eine Photographie vom Dach einer Fabrik aus – die mit einer Drohne aufgenommen zu sein scheint – mit ihren Rohren, Kesseln und Eisenstegen erinnert genauso an ein konzeptuelles Gemälde wie eine Reise in eine menschenverlassene Welt, eine Konstante in Bleyers Arbeit, in der der Mensch durch Abwesenheit glänzt.
EXPOSITION AUSSTELLUNG
l’exposition universelle À Baden-Baden, la Staatliche Kunsthalle propose Exposer l’exposition, un passionnant voyage des cabinets de curiosités aux pratiques curatoriales du XXIe siècle.
weltausstellung In Baden-Baden präsentiert die Staatliche Kunsthalle mit Ausstellen des Ausstellens eine begeisternde Reise von der Wunderkammer zur kuratorischen Praxis des 21. Jahrhunderts. Par Von Hervé Lévy
À la Staatliche Kunsthalle (Baden-Baden), jusqu’au 17 juin In der Staatlichen Kunsthalle (Baden-Baden), bis zum 17. Juni kunsthalle-baden-baden.de
Légende Bildunterschrift Fabian Knecht, Isolation (Stamm), 2018, Courtesy l’artiste et Courtesy der Künstler und Alexander Ievy, Berlin
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omment était montré l’art hier ? Quelle est la manière de le présenter aujourd’hui ? Qu’en sera-t-il demain ? Ce triple questionnement a irrigué la réflexion du directeur de la Staatliche Kunsthalle Johan Holten, lorsqu’il a élaboré cette exposition / mise en abyme. Elle débute par un flash-back : une huile du XVIIe siècle d’Adriaen van Stalbemt ou une photographie sur papier salé du Salon de Paris de 1852 signée Gustave Le Gray témoignent des prémices de l’accrochage. Les œuvres sont placées les unes à côté des autres, sans presque d’espace pour respirer. Le parcours se poursuit avec des dizaines de vues, jusqu’à une récente image de l’open space du Louvre-Lens
© Judit Fruszina Jesse 70
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et un cliché de la modernité cool du Weather Project d’Olafur Eliasson (Tate Modern, 2003). Sont aussi évoquées les modifications des vitrines, des éclairages, des cadres, voire des… banquettes dans les musées. Le visiteur est invité à réfléchir à la notion d’expo à partir d’exemples comme celui de Frederick Kiesler qui imagina, en 1942, le design de l’Art of This Century Gallery de Peggy Guggenheim, dont est reconstitué l’esprit novateur dans une salle avec notamment ses fameux “sièges socles”. Les propositions contemporaines peuplent les espaces comme la Prise électrique de Musée de Kamen Stoyanov, interrogation sur le statut des infrastructures techniques indispensables à l’exposition, ou la vidéo d’Andrea Fraser Little Frank and His Carp, dans laquelle l’artiste questionne de manière mutine la pertinence des audioguides. Avec sa vision futuriste, la plasticienne polonaise Goshka Macuga revisite, pour sa part, le révolutionnaire Cabinet des abstraits exécuté par El Lissitzky pour présenter la collection d’Art moderne du Landesmuseum de Hanovre, dans les années 1920. Créées spécialement, Les Fenêtres de Simon Dybbroe Møller repensent le rapport dedans / dehors : elles s’ouvrent sur les murs de la Kunsthalle, mais permettent de s’en abstraire avec leur échappées belles de billets de banque et de feuilles qui semblent emportés par le vent. Il était logique que le cheminement se poursuive hors les murs dans une vingtaine de lieux de la cité : un arbre vieux de 140 ans emprisonné dans un white cube préfab’ éclairé au néon construit sur la Lichtentaler Allee – effet wahou garanti pour cette autre variation inside / outside de Fabian Knecht –, deux appétissants gâteaux
à l’avocat et à la banane signés Pae White dans la vitrine de l’institution qu’est la Confiserie Rumpelmayer, une installation (minimale pour un effet maximal) de Claudia de la Torre dans la Librairie Straß… Toutes ces propositions in situ permettent d’approfondir la réflexion sur la notion d’exposition initiée intra muros.
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ie wurde Kunst gestern gezeigt? Auf welche Art sollte man sie heute zeigen? Wie wird es morgen aussehen? Diese dreifache Fragestellung hat die Überlegungen des Direktors der Staatlichen Kunsthalle, Johan Holten begleitet, während er diese Ausstellung ausarbeitete. Sie beginnt mit einer Rückblende: Ein Ölgemälde aus dem 17. Jahrhundert von Adriaen van Stalbemt oder eine Photographie des Pariser Salons auf Salzpapier von Gustave Le Gray, die von den Anfängen des Aufhängens zeugen. Die Werke werden nebeneinander platziert, fast ohne Platz zum Atmen. Der Parcours setzt sich mit zahlreichen Ansichten fort, bis zu einem neuen Bild des open space im Louvre-Lens und einer Aufnahme der coolen Modernität des Weather Project von Olafur Eliasson (Tate Modern, 2003). Außerdem wird der Wandel der Vitrinen, Beleuchtungen, Rahmen und sogar der... Sitzbänke in den Museen angesprochen. Der Besucher ist dazu eingeladen über den Begriff der Ausstellung nachzudenken, ausgehend von Beispielen wie jenen von Frederick Kiesler, der 1942 das Design der Art of This Century Gallery des Peggy Guggenheim entwarf, dessen innovativer Charakter in einem Saal mit den berühmten „Sockel-Sitzen“ nachempfunden wird.
Die zeitgenössischen Vorschläge bevölkern die Räume, wie die Steckdose des Museums von Kamen Stoyanov, eine Überlegung zum Status der technischen Infrastruktur, die für eine Ausstellung unabdingbar ist, oder das Video von Andrea Fraser Little Frank and His Carp, in dem die Künstlerin auf rebellische Art die Relevanz der Audioguides in Frage stellt. Mit ihrer futuristischen Vision interpretiert die polnische Bildhauerin Goshka Macuga ihrerseits das revolutionäre Kabinett der Abstrakten von El Lissitzky neu, um die Sammlung für Moderne Kunst des Landesmuseums Hannover in den 1920er Jahren zu präsentieren. Die speziell entworfenen Fenster von Simon Dybbroe Møller denken die Beziehung Innen / Außen neu: Sie öffnen sich zu den Wänden der Kunsthalle, aber erlauben sich davon zu distanzieren, mit ihren wie vom Winde verwehten Blättern und Banknoten. Es war logisch, dass sich der Gedankengang außerhalb des Museums in fast zwanzig Orten der Stadt fortsetzt: Ein 140 Jahre alter Baum ist in einem white cube gefangen, der mit Neonlampen ausgestattet auf der Lichtentaler Allee steht – Wow-Effekt garantiert für diese weitere Variation inside / outside von Fabian Knecht –, zwei verlockende Kuchen mit Avocado oder Banane von Pae White in der Vitrine der Institution, die sich Confiserie Rumpelmayer nennt, eine (minimale) Installation (mit maximalem Effekt) von Claudia de la Torre in der Buchhandlung Straß... Alle diese Kunstwerke in situ erlauben es die Überlegungen zum Begriff Ausstellung zu vertiefen, die man zwischen den Wänden der Kunsthalle begonnen hat.
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nonsense Avec Sens contresens, la Fondation Fernet-Branca expose une brochette d’illustrateurs passés maîtres de l’absurde, du bizarre et du second degré. Mit Sens contresens stellt die Fondation Fernet-Branca einen ganzen Schwung von Illustratoren aus, die Meister des Absurden und des Komischen sind.
Par Von Emmanuel Dosda
À la Fondation Fernet-Branca (Saint-Louis), jusqu’au 6 mai In der Fondation Fernet-Branca (Saint-Louis), bis zum 6. Mai fondationfernet-branca.org
Légende Bildunterschrift Roland Topor, Sans titre Ohne Titel 1978, courtesy Galerie Anne Barrault
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Voir Poly n°180 ou sur poly.fr
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«J
e prenais conscience que le club pouvait être en grande difficulté financière. » Cette phrase est la légende d’une des illustrations réalisées à l’encre et au crayon de papier par Glen Baxter, le dandy du dessin. On y voit des footballeurs sur un terrain, jouant de nuit, des bougies allumées accrochées sur leurs têtes. Ingénieux, les sportifs ont même prévu une chandelle pour repérer le ballon dans l’obscurité et ainsi poursuivre cette partie nocturne sans recours à l’électricité ! Difficile de rester insensible à l’humour so british de cet expert du non-sens et ses personnages évoquant autant Blake & Mortimer que Monty Python. Sacré Baxter ! Il joue avec brio sur le décalage entre grand sérieux et grand n’imp’. Pour Pierre-Jean Sugier, directeur de la Fondation, les artistes rassemblés ici, « évitent l’académisme, se servent du classicisme, de la ligne, du dessin dans l’ultime objectif de tordre le cou à l’attendu, au consensuel, au politiquement correct et donnent à voir le déconcertant, le surprenant, le déroutant, l’inconvenant, le drôle et l’irrévérencieux. » Ils vont dans le sens contraire de la marche et demeurent hors du temps, à la mode pour toujours. Tomi Ungerer, autre grande figure exposée à Fernet-Branca, ne nous contredira pas. Nelly Maurel, dans un style totalement différent car flirtant avec l’abstraction, joue également avec les « juxtapositions » et « l’incongruité ». Didier Paquignon, artiste qui a notamment exposé ses Muses ici-même il y a deux ans*, collecte et illustre des faits divers défiant la fiction comme cette histoire de garçonnet de six ans ayant appelé la police pour dénoncer… son père qui venait de brûler un feu rouge ! Autre artiste présent, et pas des moindres : Roland Topor, génie du trait qui souligne la gravité des choses du monde, d’un léger coup de crayon.
„M
ir war bewusst, dass der Club große finanzielle Schwierigkeiten darstellen könnte“. Dieser Satz ist die Bildunterschrift einer der Tuscheund Bleistiftzeichnungen von Glen Baxter, dem Dandy der Zeichnung. Man sieht darauf Fußballspieler auf dem Spielfeld, die nachts mit Kerzen auf dem Kopf spielen. Die einfallsreichen Sportler haben sogar eine Kerze für den Fußball vorgesehen, um ihn in der Dunkelheit zu sehen und diese nächtliche Partie ohne Elektrizität fortzusetzen! Es ist schwierig, diesem so britischen Humor und seinen Figuren zu widerstehen, die sowohl an Blake & Mortimer als auch an Monty Python erinnern. Baxter spielt mit Bravour mit dem Gegensatz zwischen großer Ernsthaftigkeit und großem Nonsens. Laut Pierre-Jean Sugier, dem Direktor der Fondation „vermeiden die hier versammelten Künstler den Akademismus, benutzen den Klassizismus, die Linie, die Zeichnung mit dem einzigen Ziel das Erwartete, das Unumstrittene, das politisch Korrekte umzukehren und Erstaunliches, Überraschendes, Verwirrendes, Unanständiges, Witziges und Despektierliches zu zeigen.“ Sie schwimmen gegen den Strom und bleiben zeitlos, für immer modisch. Tomi Ungerer, ein anderer großer Name, der in Fernet-Branca ausgestellt wird, würde uns nicht widersprechen. Nelly Maurel, mit einem ganz anderen Stil, der mit der Abstraktion flirtet, spielt ebenfalls mit „Gegenüberstellungen“ und „Merkwürdigkeiten“. Didier Paquignon, ein Künstler, der vor zwei Jahren seine Muses hier ausstellte, sammelt und illustriert Lokalnachrichten, die besser sind als Fiktion, wie die Geschichte dieses Sechsjährigen, der die Polizei anrief... um seinen Vater anzuzeigen, der bei Rot über die Ampel gefahren war! Ein weiterer großer Künstler: Roland Topor, das Genie der Linie, das die Ernsthaftigkeit der weltlichen Dinge mit einem leichten Zeichenstrich unterstreicht.
EXPOSITION AUSSTELLUNG
au bal masqué Aristocrates, pirates ou mousquetaires : à Bâle est proposée une plongée dans les Costumes exquis des bals du carnaval de Venise.
maskenball Aristokraten, Piraten oder Musketiere: In Basel taucht man in Exquisite Kostüme venezianischer Karnevalsbälle ein.
Par Von Pierre Reichert
Au Jouet Mondes Musée Bâle, du 21 avril au 7 octobre Im Spielzeug Welten Museum Basel, vom 21. April bis 7. Oktober spielzeug-welten-museumbasel.ch Visites guidées en allemand, français, anglais et russe à réserver auprès de Basel Tourismus Geführte Besichtigungen in deutscher, französischer, englischer und russischer Sprache können bei Basel Tourismus reserviert werden. Geführte Besichtigung am 1. Samstag des Monats um 14 Uhr baseltourismus.ch
Légende Bildunterschrift Les Mousquetaires de Louis XIII, Atelier Jacky Blanchard, France, 2000 Die Musketiere von Ludwig XIII., Atelier Jacky Blanchard, Frankreich, 2000 Photo mise à disposition par Photo zur Verfügung gestellt von SWMB
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es bals extravagants, une silhouette à la rare élégance entr’aperçue au coin d’un canal, un regard mutin deviné derrière le rideau d’une précieuse moretta coupée dans un velours délicat : nous sommes à Venise, pendant le Carnaval. Cette exposition permet d’en revivre la magie grâce à des dizaines de costumes issus d’une collection privée – rassemblée par un couple se rendant régulièrement dans la Cité des Doges – réalisés par des artisans de pointe comme Michel Heurtault (ombrelles et parapluies) ou Sylvain Le Guen (éventails) avec les matériaux les plus nobles et des techniques ancestrales. Le visiteur croise un couple qu’on dirait échappé de la Cour du Roi Soleil, Joséphine de Beauharnais, rayonnante incarnation des fastes de l’Empire, deux amoureux ayant adopté un look de baroque stars – véritables symboles de l’esprit de Venise –, une dame aux mimosas époque Napoléon III ou une pirate hyper glamour. Mention spéciale à un éblouissant duo de Mousquetaires du Roy, lui hiératique et gracieux, elle sexy en diable avec ses cuissardes mixant esthétique du XVII e siècle et clin d’œil à Emma Peel.
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xtravagante Bälle, eine Silhouette von seltener Eleganz, die man an der Ecke eines Kanals bemerkt, ein schelmischer Blick hinter dem wertvollen Vorhang einer Moretta Muta aus zartem Samt: Wir sind in Venedig, zur Saison des Karnevals. Anhand von zahlreichen Kostümen aus einer Privatsammlung – die von einem Paar zusammengetragen wurde, das regelmäßig in die Stadt der Dogen fährt – erlebt man den Zauber, der von erstklassigen Handwerksmeistern wie Michel Heurtault (Sonnen-und Regenschirme) oder Sylvain Le Guen (Fächer) mit den edelsten Materialien und altüberlieferten Techniken erschaffen wird. Der Besucher trifft auf ein Paar, das vom Hofe des Sonnenkönigs geflüchtet zu sein scheint, Joséphine de Beauharnais als strahlende Inkarnation der Pracht des Ersten Kaiserreiches, ein Liebespaar mit dem Look von BarockStars – ein echtes Symbols des Geistes von Venedig –, eine Dame mit Mimosen aus der Zeit Napoléons III. oder eine sehr glamouröse Piratin. Eine besondere Erwähnung gebührt dem faszinierenden Duo der Musketiere des Königs, er feierlich und anmutig, sie teuflisch sexy mit ihren kniehohen Stiefeln, die die Ästhetik des 17. Jahrhunderts und einen Seitenhieb auf Emma Peel mischen.
EXPOSITION
the true artist Néons, dessins, vidéos, installations… Le Schaulager convoque l’art protéiforme et inclassable de Bruce Nauman pour Disappearing Acts, rétrospective regroupant 170 œuvres. Neonröhren, Zeichnungen, Videos, Installationen... Das Schaulager bestellt für Disappearing Acts die vielförmige und schwer einzuordnende Kunst von Bruce Nauman ein, in einer Retrospektive, die 170 Werke vereint.
Par Von Hervé Lévy
Au Schaulager (Münchenstein / Bâle), jusqu’au 26 août Im Schaulager (Münchenstein / Basel), bis zum 26. August schaulager.org L’exposition se prolonge au Kunstmuseum Basel où sont montrées trois pièces monumentales Die Ausstellung setzt sich im Kunstmuseum Basel fort, wo drei monumentale Werke ausgestellt werden kunstmuseumbasel.ch
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ouleverser la vision du monde du visiteur, le mettre à l’épreuve sur le plan psychique et physiologique : tel est le credo de Bruce Nauman (né en 1941). Installant un « équilibre entre des pièces célèbres – de véritables icônes de l’Histoire de l’Art – et des œuvres rarement montrées », l’exposition (qui sera ensuite montrée au MoMA de New York, du 21 octobre au 17 mars 2019) construite chronologiquement est « fidèle à cette ambition », explique Isabel Friedli, une des commissaires de l’événement « même si l’artiste est aujourd’hui plus méditatif et mélancolique qu’à ses débuts, marqués par une plus grande violence ». One Hundred Live and Die (1984) ressemble ainsi à un coup de batte de base-ball en pleine face avec ses cent phrases impératives écrites avec des néons de toutes les couleurs qui clignotent ad nauseam, hypnotiques, autour des verbes vivre et mourir mis à toutes les sauces : fuck and
live, kill and die, cry and live, cut and die, etc. S’il s’avère périlleux de définir le style de celui qui fut récompensé deux fois à la Biennale de Venise (1999 et 2009), il demeure possible de déterminer certaines de ses préoccupations récurrentes comme le sort fait aux animaux (Leaping Foxes, sculpture monumentale en forme de fragile pyramide de formes préfabriquées utilisées par les taxidermistes, créée spécialement pour le Schaulager) ou la ligne de démarcation ténue existant entre le Bien et le Mal. Seven Virtues / Seven Vices (1983-1984) est ainsi un ensemble de sombres plaques de calcaire évoquant des pierres tombales où sont gravés des mots contradictoires (comme HOPE / ENVY) dont les lettres s’entremêlent tellement étroitement qu’il devient impossible de les distinguer. Objets inutiles dont le but est de déstabiliser la perception comme Device to Stand In (1966), néons dérivés de leur usage publicitaire pour questionner la condition humaine (Sex and Death by Murder and Suicide, 1985), œuvres auxquelles le visiteur est invité à participer telle l’angoissante Corridor installation (1970), présentation et mise en scène de l’atelier considéré comme espace matriciel de la création où le chacun est convié (Mapping the Studio II with color shift, flip, flop & flip / flop (Fat Chance John Cage), 2001)… L’œuvre de Bruce Nauman ne se laisse pas saisir au premier regard, mais permet, si on accepte l’expérimentation, de féconds questionnements existentiels. Par sa simplicité et sa radicalité l’installation sonore Get Out of my Mind, Get Out of the Room (1968) en est un fulgurant résumé : dans une petite pièce éclairée d’une ampoule, une voix sortie de nulle part – alternativement grognement, hurlement, plainte, etc. – dont le volume varie nous ordonne de dégager. Rester ? C’est un risque à prendre.
AUSSTELLUNG
D
ie Weltsicht des Betrachters durcheinander zu bringen, ihn physisch und psychisch auf die Probe zu stellen: Das ist das Kredo von Bruce Nauman (geboren 1941). Indem sie „eine ausgeglichene Mischung von berühmten Stücken – wahrhaften Ikonen der Kunstgeschichte – und selten gezeigten Werken“ installiert, ist die chronologisch aufgebaute Ausstellung (die anschließend vom 21. Oktober bis 17. März 2019 im MoMa in New York gezeigt wird) „dieser Ambition verhaftet“, erklärt Isabel Friedli, eine der Kuratorinnen dieses Ereignisses „selbst wenn der Künstler heute meditativer und melancholischer als zu seinen Anfängen ist, die von einer größeren Gewalt geprägt waren“. One Hundred Live and Die (1984) erinnert an einen Schlag ins Gesicht mit einem Baseball-Schläger, mit seinen hundert Imperativsätzen, die mit Neonröhren in allen Farben geschrieben sind und ad nauseam blinken, hypnotisierend, rund um die Verben leben und sterben in allen Kontexten: fuck and live, kill and die, cry and live, cut and die, etc. Selbst wenn es gefährlich ist, den Stil von jenem definieren zu wollen, der zweimal bei der Biennale von Venedig ausgezeichnet wurde (1999 und 2009) ist es möglich einige seiner wiederkehrenden Themen zu ermitteln, wie den Umgang mit Tieren (Leaping Foxes, eine monumentale Skulptur in Form einer zerbrechlichen Pyramide aus vorgefertigten Elementen, die von Tierpräparatoren benutzt werden, wurde speziell für das Schaulager kreiert) oder die schmale Demarkationslinie zwischen Gut und Böse. Seven Virtues / Seven Vices (1983-1984) ist ein Ensemble von Kalksteinplatten, die an Grabsteine erinnern, auf denen widersprüchliche Wortkombinationen (wie HOPE / ENVY) eingraviert sind, deren Buchstaben derart eng miteinander vermischt sind, dass man sie nicht entziffern kann. Unnütze Objekte deren Ziel es ist die Wahrnehmung zu destabilisieren wie Device to Stand In (1966), Neonröhren, die aus ihrem Werbekontext entrissen wurden um die Situation des Menschen zu hinterfragen (Sex and Death by Murder and Suicide, 1985), Werke bei denen der Besucher zur Teilnahme eingeladen wird, wie bei der beklemmenden Corridor installation (1970), eine Präsentation und Installation des Ateliers, das als Matrix des künstlerischen Schaffens betrachtet wird, in die jeder eingeladen ist (Mapping the Studio II with color shift, flip, flop & flip / flop (Fat Chance John Cage), 2001)… Das Werk
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von Bruce Nauman ist auf den ersten Blick nicht zu fassen, wirft aber – wenn man das Experiment zulässt – fruchtbare existentielle Fragen auf. Das resümiert die Klanginstallation Get Out of my Mind, Get Out of the Room (1968) auf einfache und radikale Weise: In einem kleinen Raum, der nur von einer Glühbirne erhellt ist, befiehlt uns eine Stimme, die wie aus dem Nichts kommt – abwechselnd knurrend, schreiend, klagend, etc. – in unterschiedlicher Lautstärke den Raum zu verlassen. Bleiben? Das Risiko muss man eingehen.
Légendes Bildunterschriften 1. Sex and Death by Murder and Suicide, 1985, Emanuel HoffmannStiftung, Depositum in der Öffentlichen Kunstsammlung Basel, © Bruce Nauman / 2017, ProLitteris, Zürich, Photo : Tom Bisig, Basel 2. Vue de l’exposition Ausstellungsansicht : Leaping Foxes, 2018 (Collection the artist, Courtesy Sperone Westwater, New York © Bruce Nauman / 2018, ProLitteris, Zurich) Photo : Tom Bisig, Basel
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EXPOSITION AUSSTELLUNG
violence et passion Le Museum Haus Löwenberg accueille deux expositions parallèles, confrontant tapisseries du XVIe siècle et installations contemporaines.
gewalt und leidenschaft Das Museum Haus Löwenberg empfängt zwei parallele Ausstellungen, die Wandteppiche aus dem 16. Jahrhundert zeitgenössischen Installationen gegenüberstellen.
Par Von Pierre Reichert
Au Museum Haus Löwenberg (Gengenbach), jusqu’au 17 juin Im Museum Haus Löwenberg (Gengenbach), bis zum 17. Juni museum-haus-loewenberg.de
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a Passion en soie et or rassemble les célèbres tapisseries de Gengenbach (réalisées entre 1590 et 1620) : elles sont mises en relation avec le contexte historique dans lequel elles ont été tissées et confrontées avec les contemporaines Übermalungen d’Arnulf Rainer qui recouvre leurs reproductions de peinture, injectant une dose d’abstraction dans ces chefs-d’œuvre du patrimoine où se déploient des scènes bibliques d’une grande élégance. Inspirées de gravures de Dürer – et d’artistes proches
de lui – les représentations font en effet partie des plus saisissantes expressions de la Passion. En contrepoint sont présentées deux installations de Reinhard End faisant écho aux humiliations subies par Jésus et aux railleries auxquelles il a été exposé. Honte à toi ! confronte le visiteur aux discours de haine qui sont monnaie courante sur Internet, tandis que Saute alors ! aborde le suicide prenant pour fondement un fait divers qui s’est déroulé à Baden-Baden l’été dernier : des passants ont poussé un homme à se jeter dans le vide. Glaçant.
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ie Leidenschaft in Seide und Gold vereint die berühmten Gengenbacher Passionsteppiche (realisiert zwischen 1590 und 1620): Sie werden in ihren historischen Kontext gesetzt, in dem sie gewebt wurden und mit den zeitgenössischen Übermalungen von Arnulf Rainer konfrontiert, der ihre Reproduktionen mit Farbe übermalt und so eine Prise Abstraktion zu diesen Meisterwerken des Kulturerbes hinzufügt, auf denen sich biblische Szenen von großer Eleganz entfalten. Die Repräsentationen, die sich von Gravuren Dürers – und ihm nahestehenden Künstlern – inspirieren lassen, gehören in der Tat zu den ergreifendsten Ausdrücken der Passionsgeschichte. Als Kontrapunkt werden zwei Installationen von Reinhard End präsentiert, die an die von Jesus erfahrenen Demütigungen und Verspottungen anknüpfen, denen er ausgesetzt war. Schäm dich! konfrontiert den Betrachter mit den Hasstiraden, die im Internet an der Tagesordnung sind, während Spring doch! Selbstmord vor dem Hintergrund einer Szene thematisiert, die sich im vergangenen Sommer in Baden-Baden abgespielt hat: Passanten haben einen Mann dazu angefeuert in den Abgrund zu springen. Erschreckend. 78
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allumer les lumières À Fribourg-en-Brisgau, La France au Siècle des Lumières et de la galanterie présente gravures et eaux-fortes, entre délicatesse graphique et critique sociale.
im licht der aufklärung In Freiburg im Breisgau präsentiert La France zwischen Aufklärung und Galanterie Gravuren und Radierungen zwischen graphischer Finesse und Sozialkritik.
Par Von Hervé Lévy
À la Maison des Arts graphiques de l’Augustinermuseum (Fribourg-en-Brisgau), jusqu’au 3 juin Im Haus der Graphischen Sammlung des Augustinermuseums (Freiburg im Breisgau), bis zum 3. Juni freiburg.de Visite guidée avec la commissaire Hélène Iehl, jeudis 12 avril et 17 mai à 15h Kuratorenführung mit Hélène Iehl, Donnerstag 26. April um 15 Uhr
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e XVIIIe siècle français est un âge d’or pour l’estampe : à la mort d’Antoine Watteau (1684-1721), Jean de Jullienne (1686-1766) entreprend, par exemple, de faire graver l’œuvre complet du peintre pour réunir cet ensemble dans un recueil. Dans l’exposition, plusieurs pièces témoignent de cette épopée éditoriale pharaonique mettant en évidence l’importance du couple formé par l’auteur du dessin et le graveur (au nombre desquels figurent de jeunes artistes promis à un bel avenir, comme François Boucher), le second cherchant à restituer avec le plus de finesse possible l’art du premier. « L’eauforte permet de reprendre la spontanéité et la
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vivacité du trait du dessinateur », explique la commissaire Hélène Iehl. Illustration avec des compositions légères, presque vaporeuses de Watteau, gente dame ajustant sa mantille ou mystérieux personnage masqué. Combinée à la gravure au burin, « au rendu plus géométrique », cette technique crée les plus belles des quelque 80 œuvres ici rassemblées (et présentées de manière thématique : Nature, Couple d’amants, Facettes de la société, etc.) issues de la riche collection de Josef Lienhart, en partie donnée à l’Augustinermuseum par l’avisé bibliophile, en 2016. Scènes galantes et esthétique rococo forment le substrat d’une élégante exposition. S’y croisent une gravure intitulée Bon Voyage irriguée d’un érotisme diffus, des ornementations décoratives composées de complexes rocailles où s’ébattent putti ou dragons, des scènes tirées des Métamorphoses d’Ovide – Jupiter, perfide, ruse pour séduire la nymphe Callisto – ou encore des animaux, lion s’en allant en guerre chez Jean de La Fontaine et chat coquin qui vient de bondir sur la table d’une cuisine pour y subtiliser de quoi se sustenter. En plein Siècle des Lumières, la satire s’invite souvent dans des gravures illustrant des ouvrages comme Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift ou La Pucelle d’Orléans. Voltaire s’y moque de Louis XV, tournant aussi le catholicisme en dérision : on voit notamment un moine libidineux débarquant aux Enfers et Jeanne partant combattre totalement nue – après qu’on lui eut volé son armure – des Anglais occupés à violer les pensionnaires d’un couvent. Rythmée par de raffinées statuettes de porcelaine, l’exposition ressemble à une réflexion sur les Lumières
dans laquelle voisinent scènes officielles – comme un fastueux festin royal qui s’est tenu en 1782, belle image de propagande pour Louis XVI – et images poissardes d’une rixe dans une taverne ouvrière illustrant La Pipe cassée poème de Jean-Joseph Vadé, populaire vers 1750 : deux mondes séparés qui allaient se rencontrer avec violence quelques années plus tard.
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as 18. Jahrhundert ist die Blütezeit der Graphik in Frankreich: Nach dem Tod von Antoine Watteau (1684-1721) beginnt Jean de Julienne (1686-1766) damit, das Gesamtwerk des Malers gravieren zu lassen, um das Ensemble in einem Sammelband herauszugeben. In der Ausstellung zeugen mehrere Stücke von diesem pharaonischen Buch-Epos, der den Stellenwert des Paares hervorhebt, das der Autor der Zeichnung und der Graveur (zu welchen junge Künstler wie François Boucher gehören, die später Karriere machen) bilden, wobei letzterer versucht mit der größtmöglichen Finesse die Kunst des Ersten wiederzugeben. „Die Radierung erlaubt es die Spontaneität und die Lebendigkeit des Zeichenstils eines Künstlers zu übernehmen“, erklärt die Kuratorin Hélène Iehl. Den Beweis liefern leichte, fast nebelhafte Kompositionen von Watteau, mit einer liebreizenden Dame, die ihre Mantille zurechtrückt oder einer mysteriösen Figur mit Maske. In Kombination mit Kupferstichen „mit eher geometrischen Ergebnissen“ entstehen mit dieser Technik die schönsten der fast 80 Werke, die hier versammelt sind (und die auf thematische Weise präsentiert werden: Natur, Liebespaare, Facetten der Gesellschaft, etc.). Sie stammen aus der umfassenden Sammlung des Bücherliebhabers Josef Lienhart, der im Jahr 2016 einen Teil davon an das Augustinermuseum gegeben hat. Galante Szenen und Rokoko-Ästhetik bilden das Substrat einer eleganten Ausstellung. Darin trifft eine Gravur mit dem Titel Gute Reise von diffuser Erotik mit dekorativen Ornamenten aus Muschelwerk in denen Putten und Drachen herumtollen, auf Szenen aus Ovids Metamorphosen – der hinterhältige Jupiter nutzt eine List um die Nymphe Callisto zu verführen – oder auch Tiere, wie der Löwe, der in den Krieg zieht von Jean de La Fontaine und der schelmische Kater, der auf den Küchentisch gesprungen ist um dort eine Stärkung zu stehlen. Im Jahrhundert der Aufklärung lädt sich die Satire häufig in Gravuren
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ein, die Werke wie Gullivers Reisen von Jonathan Swift oder Die Jungfrau von Orléans illustrieren. Voltaire macht sich darin über Louis XV lustig und zieht dabei auch den Katholizismus ins Lächerliche: Man sieht einen lüsternen Mönch, der in die Hölle kommt und Jeanne d’Arc, die – nachdem ihre Rüstung gestohlen wurde – völlig nackt die Engländer bekämpft, die damit beschäftigt sind die Bewohnerinnern eines Klosters zu vergewaltigen. Die Ausstellung, deren Rhythmus von raffinierten Porzellanfiguren bestimmt wird, gleicht einer Überlegung zur Aufklärung, in der offizielle Szenen – wie ein prächtiges königliches Festessen, das 1782 abgehalten wurde, ein schönes Propagandabild für Louis XVI – und vulgäre Bilder einer Rauferei in einer Arbeitertaverne, die das um 1750 populäre Gedicht La Pipe cassée von Jean-Joseph Vadé illustrieren, nebeneinander stehen: Zwei getrennte Welten, die einige Jahre später mit Gewalt aufeinandertreffen sollten.
Légendes Bildunterschriften 1. Bon Voyage Gute Reise, 1727, gravure de Gravur von Benoît II Audran d’après nach Antoine Watteau © Augustinermuseum, Städtische Museen Freiburg. Photo : Axel Killian 2. La Pipe cassée Die zerbrochene Pfeife, 1796, gravure de Gravur von Alexandre Clément d’après nach Nicolas André Monsiau © Augustinermuseum, Städtische Museen Freiburg. Photo : Axel Killian
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en pleine figure La Fondation Beyeler consacre une importante exposition à Georg Baselitz : visite avec Nadine Koller qui a travaillé au commissariat aux côtés de Martin Schwander.
mitten ins gesicht Die Fondation Beyeler widmet Georg Baselitz eine wichtige Ausstellung: Besichtigung mit Nadine Koller, die gemeinsam mit Martin Schwander die Ausstellung als Kuratorin betreut hat.
Par Von Hervé Lévy
À la Fondation Beyeler (Riehen / Bâle), jusqu’au 29 avril In der Fondation Beyeler (Riehen/ Basel), bis zum 29. April fondationbeyeler.ch
Quelle est l’ambition de cette exposition dédiée à Georg Baselitz1 ? Nous souhaitons retracer de manière chronologique, en une centaine de pièces – 90 peintures et 12 sculptures –, l’intégralité de la trajectoire de l’artiste, à l’occasion de son 80e anniversaire. Nous avons travaillé avec sa complicité pour dresser les contours d’une rétrospective où sont présentées ses œuvres les plus marquantes. Afin que le panorama soit complet, le Kunstmuseum montre également ses travaux sur papier2. Quels sont les thèmes essentiels que le visiteur découvre ? La figure humaine est au cœur de l’exposition. Elle y est montrée dans tous ses états. On y croise souvent l’artiste et sa femme Elke. Dans son autoportrait de 2017 Avignon ade, il ne cherche pas à embellir son corps marqué par l’âge. Il se représente, nu, comme coupé en deux verticalement. Son pied est arraché, renvoyant, dans ce jeu d’allers-retours permanents dans son œuvre, à une composition de 1963.
Voir Sens dessus dessous dans Poly n°206 ou sur poly.fr
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2 Jusqu’au 29 avril (Bâle) kunstmuseumbasel.ch 2 Bis zum 29. April (Basel) kunstmuseumbasel.ch
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Le parcours débute en 1959 : comment qualifier les premiers tableaux exposés ? Ils sont marqués par la brutalité et des teintes sombres, à la fois dans le traitement et dans les motifs comme ces Pieds pandémoniques, onze vues de pieds coupés que je viens d’évoquer. Ils préfigurent des toiles des années 1966-1968 de la série des Fractures, où les êtres humains et les animaux sont représentés en morceaux, évoquant des
puzzles mélangés : il est fasciné par la fragmentation de la figure. Baselitz s’est en outre toujours attaché à créer un lien avec l’Histoire de l’Art dans ses compositions : il revisite ici le cubisme… avec une certaine ironie ! Une autre série célèbre des sixties, dont on voit quatre exemples, se nomme Héros… Il pose la question : qu’est-ce qu’un héros ? Sa réponse est de montrer des êtres solitaires, blessées – physiquement et mentalement – de retour de la guerre évoluant dans des paysages eux aussi “blessés”. C’est une manière de se confronter à l’Allemagne du Troisième Reich, une thématique essentielle chez le peintre qui revient dans ses Remix, initiés en 2005, sur le début de sa carrière, jetant un regard nouveau sur des séries comme Héros, avec des techniques différentes. Une toile de 1969 montre un paysage retourné : pour l’artiste « peindre à l’envers évite de poser le problème du sujet ». Depuis ce renversement opéré dans Der Wald auf dem Kopf c’est sa “marque de fabrique”… Il s’agit aussi d’une étape logique dans son parcours de réflexion sur la représentation de la figure : dans Das Kreuz (1964), accroché dans la deuxième salle de l’exposition, apparaît déjà, dans le coin supérieur de la toile, un motif peint à l’envers ! L’évolution se poursuit jusqu’à aujourd’hui…
Was ist das Ziel dieser Georg Baselitz gewidmeten Ausstellung? Wir wollten auf chronologische Weise, in etwa hundert Exponaten – 90 Gemälde und 12 Skulpturen – die gesamte Laufbahn des Künstlers anlässlich seines 80. Geburtstags nachzeichnen. Wir haben mit ihm zusammengearbeitet um die Konturen einer Retrospektive zu zeichnen, die seine markantesten Werke zeigt. Damit das Panorama komplett ist, präsentiert das Kunstmuseum ebenfalls seine Arbeiten auf Papier2. Was sind die essentiellen Themen, die den Besucher erwarten? Der menschliche Körper steht im Zentrum der Ausstellung. Er wird in allen möglichen Zuständen gezeigt. Man trifft oft auf den Künstler und seine Frau Elke. In seinem Selbstportrait von 2017 Avignon ade versucht er nicht seinen vom Alter gezeichneten Körper zu schönen. Er repräsentiert sich nackt, wie vertikal in zwei Hälften zerteilt. Sein Fuß ist abgerissen und verweist in diesem permanenten Hin und Her seines Werkes auf eine Komposition von 1963. Der Rundgang beginnt 1959: Wie würden Sie seine ersten Werke einstufen? Sie sind von Brutalität und düsteren Farbtönen geprägt, gleichzeitig in der Verarbeitung und den Motiven wie jenen dieser P.D. Füsse, elf Ansichten von Füßen, die ich gerade erwähnt habe. Sie lassen die Gemälde aus den Jahren 1966-1968 der Serie der Frakturbilder erahnen, in der menschliche Wesen oder Tiere in Teilen repräsentiert werden, was an gemischte Puzzles erinnert: Er ist von der Fragmentierung des Körpers fasziniert. Baselitz hat außerdem immer Wert darauf gelegt, in seinen Kompositionen eine Beziehung zur Kunstgeschichte herzustellen: Hier interpretiert er, mit einer gewissen Ironie, den Kubismus neu! Eine weitere bekannte Serie aus den Sechzigerjahren, aus der man vier Beispiele sieht, heißt Helden... Er stellt sich die Frage: Was ist ein Held? Als Antwort zeigt er einsame, – physisch und psychisch – verletzte Wesen, die aus dem Krieg zurückkommen und sich in ebenfalls „verletzten“ Landschaften bewegen. Das ist eine Art und Weise sich mit dem Deutschland des Dritten Reiches auseinanderzusetzen, einem grundlegenden Thema des Malers, der in seinen Remix von 2005 auf die Anfänge sei-
ner Karriere zurückkommt und mit anderen Techniken einen neuen Blick auf Serien wie Helden wirft.
Légende Bildunterschrift Avignon Ade, 2017, Collection privée Privatsammlung © Georg Baselitz, 2018. Photo : Jochen Littkemann, Berlin
Ein Gemälde von 1969 zeigt eine umgekehrte Landschaft: Für den Künstler bedeutet „auf dem Kopf zu Malen das Problem des Themas zu vermeiden“. Seit dem Umkehren von Der Wald auf dem Kopf ist das sein Markenzeichen... Es handelt sich auch um eine logische Fortsetzung in seinen Überlegungen zur Repräsentation des Körpers: In Das Kreuz (1964) im zweiten Ausstellungssaal erscheint schon in der oberen Ecke des Gemäldes ein umgekehrtes Motiv! Die Entwicklung setzt sich bis heute fort... Poly 208
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EXPOSITION AUSSTELLUNG
haut en couleurs Des sixties à aujourd’hui, la kunsthalle messmer retrace la trajectoire d’Otmar Alt dans une rétrospective d’ampleur.
farbenfroh Von den Sechzigerjahren bis heute zeichnet die kunsthalle messmer die Laufbahn von Otmar Alt in einer großen Retrospektive nach.
Par Von Hervé Lévy
À la kunsthalle messmer (Riegel am Kaiserstuhl), jusqu’au 27 mai In der kunsthalle messmer (Riegel am Kaiserstuhl), bis zum 27. Mai kunsthallemessmer.de otmar-alt.de
Légende Bildunterschrift L’Arche de Noé, Arche Noah, 2013
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lève d’Hermann Bachmann, Otmar Alt (né en 1940) plonge tout d’abord son pinceau dans les canons de l’Art informel – une étonnante toile de 1964 en témoigne, évoquant Cy Twombly – mais trouve rapidement sa voie, celle de la couleur pure. Œuvre manifeste de 1965, Le Rêve de la prairie constitue le point de départ d’une odyssée chamarrée et joyeuse où les bleus, verts, rouges et autres jaunes s’assemblent en élégants puzzles générant créatures et paysages. Représentant de la Nouvelle Figuration regroupant des plasticiens tels HAP Grieshaber qui réinventent la représentation après sa prise en otage par l’art du Troisième Reich, il crée des formes organiques – parfois, Arp n’est pas loin – se combinant comme par ma-
gie. Sculptures et tableaux ordonnés en séries (hommages à Botticelli, réflexions sur des épisodes bibliques…) composent un kaléidoscope éclatant dans lequel brillent particulièrement les pièces de Schwarzwaldliebe (2017) où des espaces blancs font leur apparition au milieu d’une mosaïque multicolore pour un voyage onirique dans la Forêt noire qui se peuple de teintes chatoyantes.
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ls Schüler von Hermann Bachmann taucht Otmar Alt (geboren 1940) zunächst seinen Pinsel in den Kanon der Informellen Kunst – davon zeugt ein erstaunliches Gemälde von 1964, das an Cy Twombly erinnert – findet aber schnell seinen Weg, jenen der reinen Farbe. Das Offenbarungswerk von 1965, Der Traum der Wiese stellt den Ausgangspunkt einer bunt verzierten und fröhlichen Odyssee dar, in der sich verschiedene Nuancen von Blau, Grün, Rot und Gelb zu eleganten Puzzeln zusammenfügen, die Kreaturen und Landschaften darstellen. Als Vertreter der Neuen Figuration, zur der Bildhauer wie HAP Grieshaber gehören, die die Repräsentation nach der Vereinnahmung durch die Kunst des Dritten Reichs neu erfinden, kreiert er organische Formen – manchmal nicht weit von Arp entfernt – die sich wie von Zauberhand miteinander kombinieren. Skulpturen und Gemälde, die nach Serien geordnet sind (Hommage an Botticelli, Überlegungen zu biblischen Szenen...) bilden ein strahlendes Kaleidoskop, in dem die Arbeiten zur Schwarzwaldliebe (2017) besonders strahlen, auf denen weiße Flächen erstmals in einem bunten Mosaik auftauchen, für eine Traumreise in den Schwarzwald, der von unzähligen Farben erfüllt wird.
EXPOSITION AUSSTELLUNG
together La Synagogue de Delme accueille une grande Assemblée, vaste exposition collective retraçant 25 ans d’histoire et de rencontres artistiques. La Synagogue de Delme empfängt eine große Assemblée, breite Kollektivausstellung, die 25 Jahre Geschichte und künstlerische Begegnungen nachzeichnet. Par Von Emmanuel Dosda
À La Synagogue de Delme, jusqu’au 20 mai In La Synagogue de Delme, bis zum 20. Mai cac-synagoguedelme.org Projection du film Le Déparleur d’Olive Martin et Patrick Bernier, samedi 14 avril (14h) Projection du film What shall we do next (sequence #2) de Julien Prévieux, samedi 28 avril (14h) Visite guidée insolite de l’exposition avec l’artiste Dominique Gilliot, dimanche 20 mai (16h) Projections de films liés à l’expo chaque samedi et dimanche, à la Gue(ho)st House
Légendes Bildunterschriften 1. Centre d’art contemporain la Synagogue de Delme Gue(ho)st House, Berdaguer & Péjus - 2012 © Adagp Paris 2012 / Berdaguer & Péjus, photo de von OHDancy photographe 2. Christian Hidaka, La Mistralenco, 2016 © photo de von Marc Domage
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epuis un quart de siècle, la Synagogue de Delme est « un lieu de rassemblement, une agora, un espace de paroles et de débats partagés, un lieu polyphonique qui croise les singularités », selon son équipe. Les trois piliers de l’institution ? Pensée, action et liberté. L’expo anniversaire du centre d’art en témoigne à travers un parcours d’œuvres faisant écho à son histoire, mais aussi son espace. Ainsi, Violaine Lochu, exploratrice du langage et chercheuse vocale, a créé une installation sonore in situ, constituée d’envolées de voix féminines qui, telles celles de sirènes, envoûtent le public, ensorcelé par ces litanies aux allures sacrées convenant si bien à l’endroit, chargé de spiritualité, se prêtant à ce type d’installation immatérielle (lire chronique page 18). Comme l’exposition « embrasse la diversité des pratiques, des gestes et des récits, et se fait l’écho de la vitalité artistique et intellectuelle », bien d’autres formes font partie de l’Assemblée présente à la Synagogue où le poétique croise le politique. Delphine Coindet utilise des matériaux pauvres pour son Phylactère, panneau de carton peint à la semblance d’une banderole de manif’ résonnant avec l’actualité et les commémorations liées à l’anniversaire de Mai 68.
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L’artiste, née un an après les événements, joue avec l’esthétique révolutionnaire et transforme l’institution en zone d’expression. Un autre monde est possible avec Mathieu Copeland, Yona Friedman, Edith Dekyndt, Julien Prévieux et les autres.
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eit einem Vierteljahrhundert ist die Synagogue de Delme lautes ihres Teams „ein Treffpunkt, eine Agora, ein Ort des Wortes und der Diskussion, ein mehrstimmiger Ort, in dem Besonderheiten aufeinandertreffen“. Die drei Säulen der Institution? Denken, Aktion und Freiheit. Die Jubiläumsausstellung des Kunstzentrums zeugt davon, anhand eines Werkparcours, der sich ebenso auf seine Geschichte wie auf seinen Raum bezieht. So hat Violaine Lochu, Sprach-und Stimmforscherin eine Installation in situ kreiert, die aus einem Gewirr weiblicher Stimmen besteht, die wie Sirenen das Publikum in ihren Bann ziehen, das von Litaneien mit religiösem Anklang verzaubert, so gut zu diesem Ort passt, der voller Spiritualität ist und sich für diese Art der immateriellen Installation anbietet (siehe Chronik Seite 18). Da die Ausstellung „die Diversität der Praktiken, der Gesten und Erzählungen umfasst und zum Echo der künstlerischen und intellektuellen Vitalität wird“, sind zahlreiche andere Formen Teil der Versammlung in der Synagoge, in der Poesie und Politik aufeinandertreffen. Delphine Coindet nutzt arme Materialien für ihren Phylactère, ein bemaltes Pappschild, das an das Spruchband einer Demonstration erinnert, was sowohl an die aktuellen Ereignisse als auch die Gedenkfeiern zum Jubiläum von Mai 68 denken lässt. Die Künstlerin, die ein Jahr nach den Ereignissen geboren wurde, spielt mit der revolutionären Ästhetik und verwandelt die Institution in einen Ort des Ausdrucks. Eine andere Welt ist möglich, mit Mathieu Copeland, Yona Friedman, Edith Dekyndt, Julien Prévieux und den anderen.
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Burning Archer’s Books Dismaland, September 2015
banksy palace hotel La Völklinger Hütte, monumentale et centenaire usine sidérurgique sarroise, expose une quarantaine de photographies de projets cinglants de Banksy – Dismaland et Walled Off Hotel – signées Barry Cawston. Die Völklinger Hütte, die monumentale und hundertjährige Eisen-und Stahlfabrik im Saarland stellt vierzig Photographien zweier beißender Projekte von Banksy – Dismaland und Walled Off Hotel – von Barry Cawston aus. Par Von Thomas Flagel Photos de von Barry Cawston
Au Patrimoine culturel mondial Völklinger Hütte (Völklingen), jusqu’au 4 novembre Im Weltkulturerbe Völklinger Hütte (Völklingen), bis zum 4. November voelklinger-huette.org
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onnue pour accueillir l’UrbanArt Biennale1 au cœur de plus de 40 000 m2 inscrits au Patrimoine culturel mondial de l’Unesco, la Völklinger Hütte célèbre le Brexit à sa façon, par un double hommage. Avant de s’intéresser à la Reine Elisabeth II (19/05-06/01/2019), c’est l’artiste le plus secret du monde qui a les honneurs d’un accrochage au milieu du maillage de béton brut et de tuyauteries impressionnantes : Banksy ! Star internationale du street art, connue pour ses accrochages sauvages de toiles détournées dans les musées comme ses happenings en plein New York, l’insaisissable gentleman graffeur fait passer – tel un Moriarty arty
d’aujourd’hui – les détectives de Scotland Yard pour de piteux benêts. Sont ici réunies des photographies témoignant de deux projets pharaoniques de l’artiste, immortalisés par Barry Cawston. Dismaland, sorte de paradis perdu, est né en 2015 non loin de Bristol, du détournement des parcs d’attraction façon Disneyland. Il a offert un mois durant une vision sans concession du monde actuel. Le château de la Princesse a des airs de manoir hanté ayant cramé. Sa pêche aux canards se déroule dans une marée de pétrole, Cendrillon s’est crashée avec son carrosse comme Lady Di et le carrousel pour bambins est décimé par un tueur cuisinant les chevaux en bois. Le tout
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sous le regard d’un personnel en gilet flashy, oreilles de Mickey et moue démoralisée de circonstance. Quant à Walled Off Hotel2 c’est un établissement ouvert à Bethléem, dont les fenêtres donnent une vue imprenable – « la pire du monde » selon lui ! – sur le mur de la honte en Cisjordanie. Celui-là même qu’il avait investi avec ses pochoirs quelques années auparavant. Ses chambres sont peuplées d’œuvres décalées et engagées à l’image de cette bataille de polochons entre un soldat israélien et un palestinien visage encagoulé dans un keffieh. Entre jacuzzi au réservoir troué par les balles et suite présidentielle comportant tout ce dont un chef d’état corrompu a besoin, des toiles gorgées de gilets oranges échoués parmi l’écume et les rochers, une visite guidée des environs et même un cours de créations de pochoirs sont proposés. L’art de la satire sauce Banksy est aussi savoureux que notre monde peut paraître déprimant.
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ie Völklinger Hütte, die dafür bekannt ist, die UrbanArt Biennale1 im Herzen ihrer mehr als 40 000 m2 zu empfangen, die zum Weltkulturerbe der Unesco gehören, feiert den Brexit auf ihre eigene Art mit einer doppelten Hommage. Bevor sie sich für Queen Elisabeth II. (19.05.-06.01.2019) interessiert, wird der geheimnisvollste Künstler der Welt mit einer Ausstellung inmitten von Beton und beeindruckenden Röhrensystemen geehrt: Banksy! Der internationale Star der Street Art, der für wilden Aufhängungen von Gemälden in Museen wie für seine Happenings mitten in New York bekannt ist, lässt als nicht zu fassender Graffiti-Gentleman – wie ein Kunst-Moriarty unserer Zeit – die Detektive von Scotland Yard wie erbärmliche Dummköpfe aussehen. Hier sind Photographien vereint, die von zwei pharaonischen Projekten des Künstlers zeugen, welche von Barry Cawstons verewigt wurden. Dismaland eine Art verlorenes Paradies, ist 2015 unweit von Bristol entstanden, eine ironische Übertragung der Freizeitparks à la Disneyland. Es hat einen Monat lang eine konzessionslose Vision der heutigen Welt gezeigt. Das Prinzessinenschloß sieht aus wie ein abgebranntes Spukschloss. Sein Entenangeln spielt sich in einem Ölteich ab, Aschenputtel ist in ihrem Wagen wie Lady Di verunglückt und das Kinder-Karussell wurde von einem Killer dezimiert, der die Holzpferde kocht. Das Ganze unter den Augen des Personals in grellen Westen, mit Mickey-Ohren und den
Umständen entsprechend demoralisiertem Schmollgesicht. Walled Off Hotel2 seinerseits ist eine Einrichtung, die in Bethlehem eröffnet wurde, deren Fenster eine unverbaubare Aussicht – nach ihm „die schlimmste der Welt!“ – auf die Schandmauer im Westjordanland bieten. Genau dieselbe, die er einige Jahre zuvor mit seinen Schablonen bemalt hatte. Seine Zimmer sind von unerwarteten und engagierten Werken bevölkert, wie jene Kissenschlacht zwischen einem israelischen Soldaten und einem mit einer Kuffiya vermummten Palästinenser. Zwischen einem von Gewehrkugeln gelöcherten Jacuzzi und einer Präsidentensuite, die alles beinhaltet, was der korrupte Staatschef benötigt, Gemälden voller orangefarbener Westen, die zwischen Gischt und Felsen gestrandet sind und einer geführten Besichtigung der Umgebung wird sogar ein Kurs zur Herstellung von SpraySchablonen angeboten. Die Kunst der Satire nach Banksy ist im gleichen Maße köstlich wie unsere Welt deprimierend erscheinen kann.
Lire Art of Steel dans Poly n°197 ou sur poly.fr Lesen Sie Art of Steel in Poly Nr. 197 oder unter poly.fr
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walledoffhotel.com
The Walled Off Hotel Doorman, Juli 2017 Poly 208
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1 Laurence Demaison, Saute d’humeur, 2004
sélection expositions ausstellungsauswahl Tel qu’elles
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Les photographes Laurence Demaison, Valérie Graftieaux, Fernande Petitdemange et Nathalie Savey exposent des univers transdisciplinaires, entre mode, musique, danse, peinture et sculpture. Die Photographen Laurence Demaison, Valérie Graftieaux, Fernande Petitdemange und Nathalie Savey stellen transdisziplinäre Universen zwischen Mode, Musik, Tanz, Malerei und Skulptur aus. Jusqu’au Bis zum 22/04, Espace Apollonia (Strasbourg) apollonia-art-exchanges.com
Plein jeu #1 Premier volet d’une série d’expositions dédiées à la scène artistique émergente, celle-ci secoue nos habitudes (et celles des artistes). Voir Poly n°206 ou sur poly.fr. Der erste Teil einer Ausstellungsreihe, die der aufkommenden Kunstszene gewidmet ist, die uns aus dem Schlaf rüttelt. Jusqu’au Bis zum 29/04, Frac Champagne-Ardenne (Reims) frac-champagneardenne.org
Brouillon général L’art du sculpteur Peter Briggs – qui se tient à l’écart des courants dominants – est fait d’installations, d’accumulations, voire d’hybridations, interrogeant l’histoire de la sculpture. Explorant les possibilités d’une gamme étendue de matériaux, il assemble des éléments contemporains et des pièces historiques pour donner un sens particulier à l’espace. Die Kunst des Bildhauers Peter Briggs – der eine Distanz zu 90
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vorherrschenden Strömungen hält – besteht aus Installationen, Anhäufungen, Hybriden, die die Geschichte der Skulptur hinterfragen. Indem er vielfältige Materialien erkundet, vereint er zeitgenössische Elemente und historische Stücke um dem Raum einen besonderen Sinn zu verleihen. Jusqu’au Bis zum 21/05, Tour 46 (Belfort) musees.belfort.fr
Soleil blanc Une installation de Pierre Jodlowski et David Coste qui mettent en scène des flux d’images de la Première Guerre mondiale, de sons et de lumières, dans une reconstitution de baraquement en bois. Une expérience sensorielle, cartographique et réflexive, où se mêlent sons de la nature, bruits des bombes, musiques… Eine Installation von Pierre Jodlowski und David Coste, die einen Bilderstrom aus dem Ersten Weltkrieg inszenieren, in einer rekonstruierten Holzbaracke. Eine sinnliche, kartographische Erfahrung, in der sich Klänge aus der Natur, Bombenlärm und Musik vermischen... Jusqu’au Bis zum 21/05, Mémorial de Verdun memorial-verdun.fr
Talents contemporains Pour cette 6 édition, sont présentées des œuvres autour de l’eau : flux interactif, gouffre dessiné, thermes photographiés, fleuve filmé, station de lavage chorégraphiée ou onde moulée. e
Für diese 6. Auflage werden Werke rund um Wasser präsentiert: Interaktive Ströme, gezeichnete Abflüsse, photogra-
phierte Thermen, gefilmte Flüsse, Waschstraßen mit Choreographien oder Wellenformen. Jusqu’au Bis zum 27/05, Fondation F. Schneider (Wattwiller) fondationfrancoisschneider.org
French Cancans Présentation d’une collection privée européenne exceptionnelle qui compte plus d’une centaine d’affiches et d’estampes choisies parmi les plus spectaculaires d’Henri de ToulouseLautrec. Die Präsentation einer außergewöhnlichen europäischen Privatsammlung, die mehr als hundert Plakate und Drucke zählt, darunter die beeindruckendsten von Henri de Toulouse-Lautrec. Jusqu’au Bis zum 10/06, Fondation Gianadda (Martigny) gianadda.ch
João Penalva
Der portugiesische Künstler erfindet poetische Fiktionen, die unsere Phantasie anregen. Seine visuellen Erzählungen, intime Werke oder riesige Installationen vereinen Malerei, Photographie, Video mit Dokumenten, Bildern, Text und Klang. Jusqu’au Bis zum 16/09, Mudam (Luxembourg) mudam.lu
Maison des coiffes & Ça des coiffes[!]
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Deux expositions parallèles pour découvrir d’un côté la diversité du couvre-chef alsacien traditionnel et, de l’autre, admirer les interprétations contemporaines de 14 créateurs membres de la Frémaa. Zwei Parallel-Ausstellungen um die Vielfalt der elsässischen Kopfbedeckung auf der einen Seite zu entdecken und zeitgenössische Interpretationen von 14 Mitgliedern der Frémaa zu bewundern. Jusqu’au Bis zum 04/11, Écomusée d’Alsace (Ungersheim) ecomusee.alsace
Zoospective Une exposition du sculpteur contemporain Corda dont les chimères réalistes côtoient quelques pièces de Barye et de Pompon, entre rétrospective animalière et safari inédit sont montrées près de 90 pièces au gré d’un parcours en extérieur et d’une exposition en intérieur. Eine Ausstellung des zeitgenössischen Bildhauers Corda, dessen realistische Hirngespinste Werken von Barye und Pompon gegenüberstehen, zwischen tierischer Retrospektive und Safari werden fast 90 Stücke im Innen-und Außenraum gezeigt.
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Is this you in the video ? L’artiste allemand Aram Bartholl interroge notre rapport aux moyens de communication. Distinction entre réalité et virtuel, tension entre public et privé et soif de nouvelles technologies au quotidien sont autant de thématiques qu’il explore via de surprenants procédés. Son projet Dead drops consiste ainsi à cimenter des clés USB dans des murs : une invitation à participer à un système de peer-to-peer en chair et en os. Der deutsche Künstler Aram Bartholl hinterfragt unsere Beziehung zu Kommunikationsmitteln. Unterscheidung zwischen Realität und Virtuellem, Spannung zwischen Öffentlichem und Privatem und Verlangen nach neuen Technologien im Alltag werden auf überraschende Weise thematisiert: In Dead drops zementiert er USB-Sticks in Mauern ein, eine Einladung zum peer-to-peer mit Haut und Haaren. 05/04-06/05, La Chaufferie (Strasbourg) hear.fr
01/04-15/07, Citadelle de Besançon citadelle.com Poly 208
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© Nicola De Rienzo
L’artiste portugais invente des fictions poétiques qui stimulent notre imagination. Ses contes visuels, œuvres intimistes ou grandes installations font se côtoyer peintures, photographies, vidéos et documents, images, textes et sons.
royales agapes De la Table et du banquet est un voyage culinaire à travers l’Histoire proposé par les Staatliche Schlösser und Gärten du Bade-Wurtemberg.
Par Raphaël Zimmermann Photos de Lothar Bertrams (Staatliche Schlösser und Gärten BadenWürttemberg)
Dans différents lieux du BadeWurtemberg, jusqu’au 30 décembre schloesser-und-gaerten.de tisch-tafel-2018.de
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egroupés au sein des Staatliche Schlösser und Gärten – structure chargée d’administrer plus de cinquante sites d’exception – les plus beaux châteaux, jardins, couvents et autres joyaux patrimoniaux du Bade-Wurtemberg déploient chaque année leurs activités estivales autour d’une thématique. Pour 2018, quinze monuments invitent ainsi le visiteur à la table des rois, princes et évêques dans un tourbillon de délicatesse, au milieu d’une vaisselle raffinée et de curiosités – comme un paon crachant du feu ou une tête de sanglier de porcelaine – qui métamorphosent le festin en véritable pièce de théâtre ! Occasion sera aussi donnée de découvrir la signification symbolique de différents mets possédant un lien étroit avec la religion : agneau, mais aussi grenades, figues ou fraises. Le programme est vaste : visites guidées de lieux exceptionnels – comme la cuisine datant de 1916 du Schloss Bebenhausen, témoignage de l’Art de la chasse à l’époque wilhelminienne –, découverte de charmants bâtiments tel le Kloster Maulbronn, où sont nées, selon la légende, les Maultaschen, exquises ravioles de la cuisine souabe, exposition de la vaisselle précieuse conservée
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au Residenzschloss Ludwigsburg qui abrite aussi, dans ses caves, le plus grand tonneau de vin de la région. Autre spot marquant, le Schloss Favorite de Rastatt où la margrave Sibylla Augusta von Baden-Baden (1675-1733) a élevé la gastronomie au rang des Beaux-Arts. Dans son parc imaginé par Johann Michael Schweyckert dans un style so british se déroulera, par exemple, un estival Pique-nique en blanc (17/06) – que ne renierait pas Eddie Barclay – rappelant que le château est un espace tout entier dédié à l’élégance où se découvre une exceptionnelle collection de porcelaines anciennes et de verres de l’époque baroque. Y seront organisées des Soirées pour les gourmets (25/05, 13/07 et 14/09), des visites avec dégustation de gâteaux préparés selon d’ancestrales recettes (10/06 et 23/09), mais également une grande exposition (21/07-21/10) célébrant les 300 ans de la construction de l’ermitage par l’architecte Michael Ludwig Rohrer dans le parc. À quelques encablures des fastes du château, ce petit édifice à l’atmosphère mystique permettait à la souveraine d’expérimenter l’ascèse…
königlicher festschmaus Von Tisch und Tafel ist eine kulinarische Reise durch die Geschichte, die dieses Jahr von den Staatlichen Schlössern und Gärten in Baden-Württemberg angeboten werden.
Von Raphaël Zimmermann Photos von Lothar Bertrams (Staatliche Schlösser und Gärten Baden-Württemberg)
An verschiedenen Orten in Baden-Württemberg, bis zum 30. Dezember schloesser-und-gaerten.de tisch-tafel-2018.de
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nter der gemeinsamen Dachmarke Staatliche Schlösser und Gärten – einer Struktur, die mehr als fünfzig außergewöhnliche Orte des Kulturerbes verwaltet – entfalten die schönsten Schlösser, Gärten, Klöster und andere Schmuckstücke des baden-württembergischen Kulturerbes jedes Jahr ihre sommerlichen Aktivitäten zu einem Thema. In 2018 laden fünfzehn Monumente die Besucher an den Tisch von Königen, Prinzen und Bischöfen, in einem zarten Strudel, inmitten von raffiniertem Geschirr und Kuriositäten – wie einem feuerspeienden Pfau oder einem Wildschweinkopf aus Porzellan – die das Festessen in ein echtes Theaterstück verwandeln! Es wird ebenfalls die Gelegenheit geboten die symbolische Bedeutung mehrerer Speisen zu entdecken, die eine enge Verbindung zur Religion haben: Lamm, aber auch Granatapfel, Feigen oder Erdbeeren. Das Programm ist vielfältig: Geführte Besichtigungen an außergewöhnliche Orte – wie die Küche von 1916 in Schloss Bebenhausen, ein Zeuge der Jagdkunst in der Wilhelminischen Zeit – die Entdeckung charmanter Gebäude wie des Klosters Maulbronn, wo der Legende nach die schwäbischen Maul-
taschen geboren sind, eine Ausstellung des wertvollen Geschirrs, das im Residenzschloss Ludwigsburg konserviert wird, das in seinen Kellern ebenfalls das größte Weinfass der Region birgt. Ein weiterer markanter Spott ist das Schloss Favorite in Rastatt in welchem die Markgräfin Sibylla Augusta von BadenBaden (1675-1733) die Gastronomie in die Sphäre der Hohen Künste erhob. In seinem Park, der von Johann Michael Schweyckert in einem britischen Stil entworfen wurde, findet zum Beispiel ein sommerliches Picknick in Weiss (17.06.) statt, das Eddie Barclay nicht verleugnen würde. Es erinnert auch daran, dass das Schloss ein Raum ist, der ganz und gar der Eleganz verschrieben ist, in dem man eine außergewöhnliche Sammlung von altem Porzellan und Gläsern aus der Barockzeit entdeckt. Hier werden Genießerabende (25.05., 13.07. und 14.09.) organisiert, Besichtigungen mit Verköstigung von Kuchen nach altüberlieferten Rezepten (10.06. und 23.09.), aber auch eine große Ausstellung (21.07.-21.10.), die die 300 Jahre der Errichtung der Ermitage durch den Architekten Michael Ludwig Rohrer im Park feiern. Einen Steinwurf vom Prunkschloss entfernt, erlaubte es dieses kleine Gebäude mit mystischer Atmosphäre der Landesmutter sich in Askese zu üben... Poly 208
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garden party Depuis vingt ans, au Jardin de France, Stéphan et Sophie Bernhard font rayonner l’art culinaire hexagonal à Baden-Baden. Seit zwanzig Jahren lassen Stéphan und Sophie Bernhard im Jardin de France in Baden-Baden die französische Kochkunst erstrahlen. Par Von Hervé Lévy Photo de von Stéphane Louis pour für Poly
Le Jardin de France se trouve Lichtentalerstraße 13 (BadenBaden). Restaurant fermé dimanche et lundi. Menus de 37 € à 115€ Le Jardin de France liegt in der Lichtentalerstraße 13 (BadenBaden). Das Restaurant ist sonntags und montags geschlossen. Menüs von 37€ bis 115€ lejardindefrance.de Stéphan Bernhard est également chef consultant au Relais de la Poste (La Wantzenau) Stéphan Bernhard ist ebenfalls beratender Chef im Relais de la Poste (La Wantzenau) relais-poste.com
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ne petite ambassade de France » : voilà comment Stéphan Bernhard (une Étoile au Michelin) définit son établissement niché dans le secret de la cour intérieure d’un immeuble Jugendstil de Baden-Baden. Il a pour unique credo « de servir ce [qu’il] a envie de manger ». Avec sa souriante épouse Sophie en salle – accompagnée par une équipe qui n’a guère changé depuis des années, signe de belle santé – peut débuter un repas en forme de symphonie parfaitement maîtrisée où se déploie une « cuisine du cœur » explorant le spectre complet de la gamme gustative des produits, le chef, en perpétuelle quête d’équilibre, rehaussant telle caractéristique, amoindrissant telle autre. On y découvre quelques “plats signature” comme un tartare de filet de bœuf, foie gras, œuf de caille, parmesan, mais aussi un très printanier filet de turbot impeccablement rôti, accompagné d’une délicate purée de petits pois, de légumes aux olives et d’un aérien bouillon parfumé au laurier frais si bien qu’en sortant nous viennent à l’esprit de verlainiennes pensées : « Ayant poussé la porte étroite qui chancelle / Je me suis promené dans le petit jardin / Qu’éclairait doucement le soleil du matin / Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle. »
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ine kleine französische Botschaft“: So definiert Stéphan Bernhard (ein Michelinstern) sein Etablissement in einem versteckten Innenhof eines Jugendstil-Gebäudes in Baden-Baden. Sein einziges Kredo lautet „das zu servieren, was er essen möchte“. Mit seiner fröhlichen Ehefrau Sophie im Service – die von einem Team begleitet wird, das seit Jahren beständig ist, Zeichen eines gesunden Arbeitsklimas – beginnt ein Essen in Form einer perfekt beherrschten Sinfonie, in der sich eine „Küche von Herzen“ entfaltet, die das gesamte Spektrum der geschmacklichen Tonleiter der Produkte erkundet. Der Küchenchef unterstreicht in einer permanenten Suche nach Ausgeglichenheit die Charakteristiken des Einen um jene eines Anderen abzumildern. Man entdeckt einige „Signatur-Gerichte“ wie ein Rinderfilettartar mit Foie Gras, Wachtelei und Parmesan aber auch ein sehr frühlingshaftes Steinbutt-Filet, das perfekt gebraten ist, in Begleitung eines zarten Erbsenpürees, Gemüse an Oliven und einem leichten Bouillon mit frischem Lorbeer, so dass wir beim Verlassen des Restaurants folgende Worte von Verlaine im Kopf haben: „Ich stieß die schmale Tür auf, die wankt und greint / Ich spazierte durch den kleinen Garten / Den die zarte Morgensonne erhellte / Die jede Blume mit strahlender Feuchtigkeit besetzte“.
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arts et métiers Placées sous le signe des Futurs en transmissions, les Journées européennes des Métiers d’Art ont une programmation particulièrement dense dans la Région Grand Est.
kunst und können Unter dem Zeichen von Zukunft und Weitergabe bieten die Europäischen Tage des Kunsthandwerks in Ostfrankreich ein besonders dichtes Programm an. Par Von Pierre Reichert Photos de von Pascal Bodez / Région Grand Est
Dans toute la France, du 3 au 8 avril In ganz Frankreich, vom 3. bis 8. April journeesdesmetiersdart.fr metiersdart.grandest.fr
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isites d’ateliers, rencontres avec des professionnels (près de 400 dans le Grand Est, dont une centaine sont labellisés “Entreprise du Patrimoine Vivant”), expositions comme L’Art de la main au Musée Lalique de Wingen-sur-Moder (jusqu’au 08/04) : le programme des 12e Journées européennes des Métiers d’Art entraîne les curieux de cristalliers en fabricants de costumes, de vanniers en luthiers. On pourra ainsi pousser la porte de la manufacture vosgienne Counot Blandin à Liffol-le-Grand où sont produits des meubles d’exception, découvrir les établissements Bianchi de Maizières-lès-Metz (57), horlogers et bijoutiers de haut-niveau, ou encore entrer dans l’antre de la céramiste strasbourgeoise Barbara Lebœuf dont les luminaires, assiettes, saladiers et autres bols sont de fascinantes épures. On adore sa vaisselle sobre et sensuelle, à la fois. « Je souhaite aller aux limites de la matière avec des créations très fines aux formes évidentes, le plus souvent de couleur crème. Malgré leur aspect fragile, ces pièces ne le sont pas », nous affirme-t-elle.
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telierbesichtigungen, Begegnungen mit Sachkundigen (mehr als 400 in Ostfrankreich, darunter fast hundert mit dem Label „Unternehmen des lebendigen Kulturerbes“), Ausstellungen wie Die Kunst der Hand im Musée Lalique in Wingen-surModer (bis zum 08.04.): Das Programm der 12. Europäischen Tage des Kunsthandwerks nimmt Neugierige von Kristallglasherstellern zu Kostümschneidern und von Korbmachern zu Geigenbauern mit. So kann man durch die Tür der Manufaktur Counot Blandin in Liffol-le-Grand in den Vogesen treten, wo außergewöhnliche Möbel produziert werden, die Werkstätten von Bianchi in Maizièreslès-Metz (57) besuchen, einem Uhrmacher und Juwelier von höchstem Niveau oder auch in die Höhle der Straßburger Keramikerin Barbara Lebœuf eintreten, deren Lampen, Teller, Salatschüsseln und andere Schalen von faszinierender Schlichtheit sind. Wir lieben ihr nüchternes und gleichzeitig sinnliches Geschirr. „Ich möchte an die Grenzen des Materials gehen, mit sehr feinen Kreationen in eindeutigen Formen, meist in Creme-Farben. Trotz ihres zerbrechlichen Aussehens sind die Stücke robust“, erklärt sie uns.
UN DERNIER POUR LA ROUTE AUF EIN LETZTES GLAS
un temps d’avance Dans le Jura, à Pupillin, Pierre Overnoy, vigneron attentif et précurseur, a inventé et mûri une voie singulière qui a fait école.
ein schritt voraus Im Jura hat der aufmerksame und wegbereitende Winzer Pierre Overnoy in Pupillin einen besonderen Weg erfunden und reifen lassen, der Schule macht.
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es vins du Jura n’ont pas toujours bonne réputation auprès du grand public, échaudé par le caractère parfois dérangeant de breuvages oxydatifs à la maturité inaboutie et à l’acidité mordante. Cette région connaît une véritable renaissance et produit aujourd’hui des bouteilles à forte personnalité, que les sommeliers avertis se disputent. Symbole de ce réveil, Pierre Overnoy prend la responsabilité du domaine familial à la fin des années 1960, décidant très tôt de rejeter les herbicides et les molécules de synthèse proposées par l’industrie chimique et de travailler ses vignes dans le plus pur respect de l’environnement. C’est à cette époque un véritable précurseur, isolé et têtu. Influencé par Jules Chauvet, viticulteur et grand dégustateur, considéré comme un des pères du mouvement des vins naturels, il embouteille sans soufre dès 1984. Emmanuel Ouillon a pris, à la suite de son Pierre spirituel, les rênes du domaine depuis quelques années. Un modèle à suivre pour bien des apôtres du vin nature qui devraient s’inspirer de cette rigueur impeccable, de cette grande exigence, issue d’une observation attentive de chaque détail, dans la vigne conduite en biodynamie et dans le chai pour offrir à nos sens émerveillés des crus d’une pureté et d’une vie qui montrent le chemin !
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ie Weine des Juras haben nicht immer einen guten Ruf beim breiten Publikum, das vom manchmal störenden Charakter der oyxdativen Gebräue mit nicht abgeschlossener Reifung und beißender Säure enttäuscht ist. Diese Region erlebt eine echte Renaissance und produziert heute Flaschen mit starker Persönlichkeit, die sich sachverständige Sommeliers streitig machen. Als Symbol dieses Erwachens übernimmt Pierre Overnoy die Verantwortung für den Familienbetrieb Ende der 1960er Jahre und entscheidet sich sehr früh dazu, die Pflanzengifte und synthetischen Moleküle der Chemieindustrie wegzulassen und seine Weinberge auf umweltbewusste Art zu bebauen. Zu dieser Zeit ist er damit ein echter, isolierter und sturer Vorreiter. Unter dem Einfluss des Winzers und großen Verkosters Jules Chauvet, der als Vater der Bewegung für natürliche Weine angesehen wird, füllt er seine Flaschen seit 1984 ohne Schwefel ab. Emmanuel Ouillon hat auf den Spuren seines spirituellen Vaters seit einigen Jahren die Zügel übernommen. Ein Modell von dem sich viele Apostel des natürlichen Weins eine Scheibe abschneiden können: Genauigkeit, hohe Ansprüche, aufmerksame Beobachtung des kleinsten Details, biodynamische Weinberge und Weinkeller, die unseren begeisterten Sinnen große Weine voller Reinheit und Lebendigkeit bieten, die richtungsweisend sind!
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération
Par Von Christian Pion