© Yann Orhan
BRÈVES IN KÜRZE
O’BROTHER Matriochka confirme que Jérémy Frérot est l’un des artistes français les plus populaires de sa génération. Avec ses chansons intimes et universelles, ses volutes synthétiques et autres crescendos rythmiques, il est en tournée à la Halle Verrière de Meisenthal (15/02). Matriochka bestätigt, dass Jérémy Frérot einer der populärsten französischen Künstler seiner Generation ist. Mit seinen intimen und universellen Chansons, seinen synthetischen Windungen und anderen rhythmischen Crescendos kommt er bei seiner Tournee in die Halle Verrière nach Meisenthal (15.02.). halle-verriere.fr
Picasso, Arlequin, 1923, Collection privée Privatsammlung © Succession Picasso / 2020, ProLitteris, Zurich
© Gela Megrelidze
FRIENDS
BAND OF BROTHERS Après son concert avec l’OPS intitulé La Danse des cordes (05 & 06/03), l’immense violoniste Vadim Repin propose un rendezvous chambriste avec ses complices, le violoncelliste Alexander Kniazev et le pianiste Andrei Korobeinikov (07/03, PMC, Strasbourg). Un programme Chostakovitch / Tchaïkovski immanquable ! Nach seinem Konzert Der Streichertanz (05. & 06.03.) mit dem OPS präsentiert der große Violinist Vadim Repin ein Kammerkonzert mit seinen Komplizen dem Violoncellospieler Alexander Kniazev und dem Pianisten Andrei Korobeinikov (07.03., PMC, Straßburg). Ein Programm zu Schostakowitsch und Tschaikowski, das man nicht verpassen darf!
Attention événement. Picasso, Chagall, Jawlensky est la troisième exposition consacrée aux chefs-d’œuvre de la Collection Im Obersteg au Kunstmuseum Basel (22/02-24/05). Elle permet de jeter un œil sur ce prestigieux ensemble autour de thématiques comme la découverte de Soutine ou le rôle joué par Karl Im Obersteg lors des années d’infortune d’Alexej von Jawlensky, entre 1939 et 1945. Achtung Ereignis. Picasso, Chagall, Jawlensky ist die dritte Ausstellung die den Meisterwerken der Sammlung im Obersteg im Kunstmuseum Basel (22.02.- 24.05.) gewidmet wird. Sie erlaubt es, dieses wertvolle Ensemble aus verschiedenen Blickwinkeln heraus zu betrachten, wie der Entdeckung von Soutine oder der Rolle, die Karl Im Obersteg in den Unglücksjahren von Alexej von Jawlensky zwischen 1939 und 1945 spielte. kunstmuseumbasel.ch
philharmonique.strasbourg.eu Poly 228
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BRÈVES IN KÜRZE
Vase Tourbillons en verre Wirbelstürme aus Glas, 1926 © Studio Y. Langlois, Musée Lalique, collection privée Privatsammlung
LOVE
Peter Bosshart, Sommerregen, 2011 © Bernhard Strauss
À Wingen-sur-Moder, l’exposition Un Amour de Lalique (01/02-15/03, Musée Lalique) dévoile le lien existant entre la cristallerie et le village où elle est établie depuis 1921 : objets, images, anecdotes drôles ou émouvantes… Ce sont des fragments d’histoires personnelles qui entrent délicatement en résonance avec l’Histoire pour composer un tableau kaléidoscopique d’une épopée artistique et économique. Die Ausstellung Un Amour de Lalique in Wingen-sur-Moder (01.02.15.03.) enthüllt die Verbindung zwischen der Kristallfabrik und dem Dorf, in dem sie seit 1921 installiert ist: Objekte, Bilder, komische und rührende Anekdoten... Es sind Fragmente von persönlichen Geschichten, die in einen Dialog mit der Geschichte treten um ein facettenreiches Bild einer künstlerischen und wirtschaftlichen Epoche zu zeichnen. musee-lalique.com
© Samuel Berthet
PRIZE SONGS Depuis des années, Les Cris de Paris ont initié différentes formes de collectes de chants de traditions orales du monde entier : berceuses, comptines et autres ritournelles. Avec la complicité du compositeur Pierre-Yves Macé, ils réinvestissent aujourd’hui ces chants a cappella dans Jardins partagés (Opéra de Reims, 08/02). Seit Jahren haben Les Cris de Paris verschiedene Formen von Gesängen und mündlich überlieferten Traditionen aus der ganzen Welt gesammelt: Wiegenlieder, Abzählreime und Ritornellen. Mit dem Komponisten Pierre-Yves Macé interpretieren sie heute diese Lieder a cappella in Jardins partagés (Opéra de Reims, 08.02.). operadereims.com
Récompensant un artiste du Rhin supérieur (allemand, français ou suisse), le triennal Oberrheinischer Kunstpreis vient de couronner Peter Bosshart (né en 1966 Lörrach). Exposition consacrée au peintre à venir à la Städtische Galerie d’Offenbourg (18/10/2020-15/02/2021). Der Oberrheinische Kunstpreis, der alle drei Jahre einen deutschen, französischen oder schweizerischen Künstler auszeichnet, ist an Peter Bosshart (geboren 1966 in Lörrach) verliehen worden. Die dem Künstler gewidmete Ausstellung wird im Herbst in der Städtischen Galerie Offenburg (18.10.2020-15.02.2021) gezeigt. galerie-offenburg.de
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© Bernard Martinez / Sony Music
BRÈVES IN KÜRZE
LYRISM Une soprano exceptionnelle, une manière de jouer inspirée et des choix singuliers : Patricia Petibon est en récital (Opéra de Strasbourg, 05/02). Dans un programme intitulé L’Amour, la mort, la mer se croisent Copland, Fauré ou… John Lennon et Yann Tiersen ! Eine außergewöhnliche Sopransängerin, eine inspirierte Art zu spielen und besondere Stücke: Patricia Petibon im Konzert (Opéra de Strasbourg, 05.02.). In einem Programm mit dem Titel Die Liebe, der Tod, das Meer treffen Copland, Fauré oder John Lennon und Yann Tiersen aufeinander! operanationaldurhin.eu
Man Ray, Les larmes, Glastränen Foto : Rheinisches Bildarchiv Köln, rba_d001710 © Man Ray Trust / VG Bild-Kunst, Bonn 2019
SURREALISM À Sarrebruck, la Moderne Galerie du Saarlandmuseum pose un regard sur Man Ray – Retour en Europe (jusqu’au 08/03), rappelant les liens étroits que l’artiste a entretenu avec une cité où il séjourna en 1952. Il y a de plus collaboré aux mythiques expositions commissionnées par Otto Steinert. L’exposition montre les rares traces de cette présence et analyse l’importance de cette période dans son œuvre… In Saarbrücken erinnert die Moderne Galerie des Saarlandmuseums mit Man Ray – Zurück in Europa (bis zum 08.03.) an die engen Beziehungen, die der Künstler mit der Stadt unterhielt, in der er sich 1952 aufhielt. Er hat dort außerdem an legendären Ausstellungen teilgenommen, die von Otto Steinert kuratiert wurden. Die Ausstellung zeigt seltene Spuren dieser Präsenz und analysiert den Stellenwert dieser Periode für sein Werk... kulturbesitz.de
© Christine Riel
MULTICULTURALISM À Neuried-Altenheim, le peintre français Pierre Gangloff (voir photo) dialogue avec le sculpteur allemand Werner Ewers (Forum européen sur le Rhin, 02/02-05/04). Une exposition comme une métaphore des liens existant entre les deux pays. In Neuried-Altenheim geht der französische Maler Pierre Gangloff (siehe Photo) einen Dialog mit dem deutschen Bildhauer Werner Ewers ein (Europäisches Forum am Rhein, 02.02.05.04.). Eine Ausstellung wie eine Metapher der Beziehungen zwischen den beiden Ländern. forum-am-rhein.eu Poly 228
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Bert Stern, The Last Sitting, 1962 © Bert Stern
1962
Les clichés de nu sur fond rouge réalisés par Tom Kelley côtoient ceux du célébrissime shooting de Bert Stern intitulé The Last Sitting. À ce corpus répondent des œuvres d’Andy Warhol, Erró, Mimmo Rotella ou Arman dans une exposition dédiée à Marilyn Monroe (voir Poly n°224) présentée à la Kunsthalle Messmer de Riegel am Kaiserstuhl qui se voit prolongée jusqu’au 1er mars. Die Aktphotographien vor rotem Grund von Tom Kelley werden neben dem berühmten Shooting von Bert Stern mit dem Titel The Last Sitting gezeigt. Auf diesen Korpus antworten Werke von Andy Warhol, Erró, Mimmo Rotella oder Arman in einer Ausstellung, die Marilyn Monroe (siehe Poly Nr. 224) in der Kunsthalle Messmer in Riegel am Kaiserstuhl gewidmet ist und die nun bis zum 1. März verlängert wird. kunsthallemessmer.de
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1920 Le Historische Museum Sarrebruck se penche sur les Années 1920 (jusqu’au 24/05) explorant une période déterminante pour la Sarre, une ère bouillonnante où le Charleston se marie avec l’Art déco, alors que la région est placée sous mandat de la Société des Nations. Das Historische Museum Saarbrücken widmet sich den 1920er Jahren (bis zum 24.05.), eine für das Saarland wichtige Epoche, in der sich Charleston und Art déco verbinden, während die Region unter dem Mandat des Völkerbundes stand.
Pour célébrer ses 15 ans, Le Vaisseau, espace de loisirs et culture scientifique strasbourgeois organise une journée événement (22/02). Envoyez-lui votre déclaration d’amour (du 07 au 29/02), sous forme de texte, enregistrement audio ou vidéo ou dessin, pour tenter d’y gagner une nuit VIP pour 5 personnes. Um sein 15jähriges Jubiläum zu feiern organisiert Le Vaisseau, ein Zentrum für wissenschaftliche Aktivitäten (auch in deutscher Sprache) in Straßburg einen Ereignistag (22.02.). Schicken Sie ihre Liebeserklärung (vom 07. bis 29.02.) in Form von Texten, Audio-oder Videoaufnahmen oder Zeichnungen um eine VIP-Nacht für 5 Personen zu gewinnen. levaisseau.com
historisches-museum.org Poly 228
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SOMMAIRE INHALTSVERZEICHNIS
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Danse sur la Symphonie inachevée de Schubert avec Maud Le Pladec Tanz zu Die Unvollendete von Schubert mit Maud Le Pladec
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L’Iran intime d’Amir Reza Koohestani Der intime Iran von Amir Reza Koohestani
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Focus sur les 50 jeunes artistes du Festival GéNéRiQ Fokus auf 50 junge Künstler des Festivals GéNéRiQ
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Tournée du directeur musical du London Symphony Orchestra, Sir Simon Rattle Tournee des musikalischen Direktors des London Symphony Orchestra, Sir Simon Rattle
50
Kafka à l’opéra dans Les Châtiments de Brice Pauset Kafka in der Oper mit Les Châtiments von Brice Pauset
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Une 17e édition d’art Karlsruhe de haute volée Eine erstklassige 17. Auflage der art Karlsruhe
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Exploration de la vie de Nietzsche à Bâle Erkundung des Lebens von Nietzsche in Basel
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Le passé demande des comptes au présent dans Fiction Congo Die Vergangenheit zieht die Gegenwart zur Verantwortung in Fiktion Kongo
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Habsbourg et Ottomans : retour au XVII avec Empereur et Sultan Habsburger und Osmanen: Reise ins 17. Jahrhundert mit Kaiser und Sultan
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Invitation dans les cuisines du Restaurant Bareiss Einladung in die Küchen des Restaurants Bareiss
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(1535/40), Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, acquis avec le concours de la Ernst von Siemens Kunststiftung Loth und seine Töchter (1535/40), Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, erworben mithilfe der Ernst von Siemens Kunststiftung
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COUVERTURE TITELBILD Découpé en quatre fragments à une date inconnue dont un a été perdu, sans doute accroché dans une collection privée, incarne l’élégance avec laquelle Hans Baldung Grien (voir page 60) mêle sacré et profane. Il s’agit d’un épisode de la Genèse Zu einem unbekannten Zeitpunkt in vier Teile zerschnitten, von denen einer verloren gegangen ist, der sicherlich in einer Privatsammlung hängt, verkörpert Lot und seine Töchter die Eleganz mit der Hans Baldung Grien (siehe Seite 60) Heiliges und Unheiliges vermischt. Es handelt sich um eine Episode der Genesis, in der die Töchter des alten Mannes diesen betrunken machen um mit ihm zu schlafen und den Fortbestand ihres Stammes zu gewährleisten kunsthalle-karlsruhe.de 10
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OURS"·"ILS FONT POLY | IMPRESSUM SIE MACHEN POLY
Ours
Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert)
Impressum
Liste aller Mitarbeiter einer Zeitschrift (Duden)
Thomas Flagel Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes dans Poly. Balkantheater, experimenteller Tanz, afrikanische Autoren... seine Neugierde ist grenzenlos !
Florent Lachèvre Après quelques mois passés à la rédac’ en 2015, il l’intègre. Alias Abdel Boumaza pour les intimes, il a tracé sa route, de l’écriture de scénarios en collaboration à la PQR normande. Sa plume fait entrer à Poly… le death métal ! Nachdem er 2015 einige Monate in der Redaktion verbrachte, wird er jetzt Teil von ihr. Er ist seinen Weg gegangen, von Drehbüchern bis zur Regionalpresse. Mit seiner Feder hält Death Metal Einzug in Poly!
Sarah Maria Krein Cette française de cœur qui vient d’outre-Rhin a plus d’un tour dans son sac : traduction, rédaction, corrections… Ajoutons “coaching des troupes en cas de coup de mou” pour compléter la liste des compétences de SMK. Diese Französin im Herzen ist mit allen Wassern gewaschen: Übersetzung, Redaktion, Korrektion... Fügen wir „Truppenmotivation im Falle von Durchhängern“ hinzu.
Anaïs Guillon Entre clics frénétiques et plaisanteries de baraque à frites, elle illumine le studio graphique de son rire atomique et maquette à la vitesse d’une Renault Captur lancée entre Strasbourg et Bietlenheim. Véridique ! Zwischen frenetischen Klicks und Wurstbuden-Humor erhellt sie das Graphik-Studio mit ihrem atomaren Lachen.
Julien Schick Il papote archi avec son copain Rudy, cherche des cèpes dans les forêts alsaciennes, se perd dans les sables de Namibie… Mais comment fait-il pour, en plus, diriger la publication de Poly ? Er plaudert mit seinem Freund Rudy über Architektur, sucht Morcheln in den elsässischen Wäldern. Aber wie schafft er es nebenbei Herausgeber von Poly zu sein?
Irene Picon De Paris à Strasbourg (où il y a même un Apple Store, dingue), elle est en stage à Poly. Préférant la Roma à la Lazio, elle écrit sans relâche des papiers sur… Tchékhov. Fini, Le Lundi au soleil. Von Paris nach Straßburg (wo es sogar einen Apple Store gibt, wahnsinn!), ist sie im Praktikum bei Poly. Sie, die Roma Lazio vorzieht schreibt ohne Unterlass Texte über… Tschechow. Vorüber, Der Montag in der Sonne.
Der Braune Mutz, Basel, 2020 © SMK & HL
poly.fr RÉDACTION / GRAPHISME REDAKTION/ GRAPHISCHE GESTALTUNG redaction@poly.fr – +33 (0)3 90 22 93 49 Directeur de la publication Herausgeber Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Responsable de la rédaction Chefredakteur Hervé Lévy / herve.levy@poly.fr Rédacteurs Redakteure Thomas Flagel / thomas.flagel@poly.fr Florent Lachèvre / florent.lachevre@bkn.fr Stagiaire de la rédaction / Irene Picon Traductrice (allemand) Übersetzerin (deutsch) Sarah Krein / sarah.krein@bkn.fr Ont participé à ce numéro Haben an dieser Ausgabe teilgenommen Sarah Maria Krein, Éric Meyer, Christian Pion, Pierre Reichert, Irina Schrag, Daniel Vogel & Raphaël Zimmermann Graphistes Graphiker Anaïs Guillon / anais.guillon@bkn.fr Élisabeth Amarin / elisabeth.amarin@bkn.fr Développement web Webentwicklung François Agras / webmaster@bkn.fr Maquette Layout Blãs Alonso-Garcia en partenariat avec l'équipe de Poly Administration, gestion, Geschäftsführung abonnements +33 (0)3 90 22 93 30 Mélissa Hufschmitt / melissa.hufschmitt@bkn.fr Diffusion Vertrieb +33 (0)3 90 22 93 32 Vincent Bourgin / vincent.bourgin@bkn.fr
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Contacts pub Anzeigenschaltung +33 (0)3 90 22 93 36 Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Sarah Krein / sarah.krein@bkn.fr Linda Marchal-Zelfani / linda.m@bkn.fr Aurélie Fanara / aurelie@poly.fr Pierre Ledermann / pierre@poly.fr Patrice Brogard / patrice@poly.fr COMMUNICATION KOMMUNIKATION BKN Éditeur / BKN Studio – bkn.fr Magazine mensuel édité par BKN S.à.R.L. au capital de 100 000"€ 16 rue Édouard Teutsch – 67000 STRASBOURG Dépôt légal": janvier 2020 SIRET": 402 074 678 000 44 – ISSN 1956-9130 Impression": CE © Poly 2020. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs.
ÉDITO
ludwig for ever ! L’ D Par Von Hervé Lévy Illustration de von Éric Meyer pour für Poly
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avalanche est annoncée. Irrépressible. Pour célébrer le 250e anniversaire de la naissance de Beethoven (1770-1827), maisons de disques, orchestres, télévisions ou encore éditeurs ont mis les petits plats dans les grands. Nous avons envie de placer symboliquement l’année sous le signe de celui qui fit entrer la musique dans la contemporanéité, s’extirpant du carcan du classicisme de Haydn, s’épanouissant dans un romantisme ébouriffé et ouvrant toutes grandes les portes de la modernité. Symbole d’une Europe posSymphonie n°9 a positeur natif de Bonn incarne l’esprit rhénan qui nous anime, cet esprit jouant à saute-frontières entre France, Allemagne, Luxembourg et Suisse. Sa musique est celle de la liberté, de la provoc’ (pas étonnant que Stanley Kubrick l’ait utilisée jusqu’à la nausée dans Orange mécanique) et de la joie, celle que chante Léo Ferré : « Dans la rue la Musique ! Music ? In the street ! / La Musica ? Nelle strade ! Beethovenstrasse ! / Muss es sein ? Es muss sein ! Cela doit-il être ? Cela est ! »
ie Lawine ist angekündigt. Unaufhaltsam. Um den 250. Geburtstag von Beethoven (1770-1827) zu feiern haben sich Musiklabels, Orchester, Fernsehsender und Verlage mächtig ins Zeug gelegt. Wir möchten das Jahr symbolisch jenem widmen, der die Musik in die Gleichzeitigkeit wilden Romantik entfaltet und die Türen für die Modernität weit öffnet. Als Symbol für 9. Sinfonie körpert der in Bonn geborene Komponist den rheinischen Geist, der uns animiert, diesen Geist, der zwischen Frankreich, Deutschland, Luxemburg und der Schweiz Grenzspringer spielt. Seine Musik ist jene der Freiheit, der Provokation (kein Wunder, das Stanley Kubrick sie in Clockwork Orange bis zum Überdruss verwendet hat) und der Freude, wie sie Léo Ferré besang: „Dans la rue la Musique ! Music ? In the street ! / La Musica ? Nelle strade ! Beethovenstrasse ! / Muss es sein ? Es muss sein ! Cela doit-il être ? Cela est !“
CHRONIQUES
THE GREAT ESCAPE
ALL NIGHT LONG
Depuis la “Grande Fuite”, les animaux ont déserté la terre pour laisser place à une société cybernétique où tout est fictif jusqu’à la simili-food. Lorsque le jeune Samuel ne parvient plus à communiquer avec son chien connecté Eddie, il prend conscience des limites de ce monde excessivement informatisé. Déterminé à retrouver son meilleur ami et à élucider le mystère des Exilés, il décide de s’aventurer vers l’inconnu, bien que plein d’appréhension. Incompris des adultes et moqué par ceux de son âge, il peut toutefois compter sur le soutien du souriant Jacky et de l’habile Esmée. Fraîchement diplômée du Master Métiers de l’Édition à Strasbourg, l’auteur Alice Dozier travaille auprès de La Bouquinette. Elle publie sa première œuvre, fine et entraînante, Eddie, Cyber-Chien. Composé de brefs chapitres, ce roman d’anticipation s’adresse aux enfants dès 9 ans en questionnant la dépendance de l’Homme aux machines. (I.P.)
Après Minuit (2017), Claire Faravarjoo nous embarque au cœur de la nuit dans Nightclub, son premier album. Autodidacte, cette artiste strasbourgeoise compose musique et texte en français, mêlant groove funk, synthé disco et beat electro pop. Un cocktail détonnant qui donne vie à une musique entraînante. Rendez-vous à sa Release party à La Laiterie (15/02) pour découvrir ses expériences nocturnes, grattées dans les fumoirs des clubs, aux influences qui traversent les genres. (F.L.) Nach Minuit (2017) nimmt uns Claire Faravarjoo mit ihrem ersten Album Nightclub mit ins Zentrum der Nacht. Als Autodidaktin komponiert diese Künstlerin aus Straßburg Musik und französische Texte, mischt Funk, Disco-Synthesizer und Elektro-PopBeats. Ein explosiver Cocktail, der zu einer mitreißenden Musik führt. Rendez-vous bei ihrer Release Party in La Laiterie (15.02.) um ihre nächtlichen Experimente zu entdecken, die sie in den Rauchsalons der Clubs aufgesammelt hat, mit genreübergreifenden Einflüssen.
Paru chez Actes Sud Junior (12,80 €) actes-sud-junior.fr
Paru chez Erschienen bei #14records (12 €) diese14.com
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DREAM HOTEL Toilé et racé, cet ouvrage (paru dans trois versions, en français, allemand et anglais) écrit par Urs Kienberger, arrière-petit-fils des fondateurs, célèbre les 111 ans de L’Hôtel Waldhaus à Sils (voir Poly n°200). Photographies de Stefan Pielow, textes et témoignages, décrivent un établissement helvète mythique. Le livre retrace une épopée familiale mêlant grande Histoire et anecdotes, puisque l’établissement accueillit cinéastes (Chabrol y tourna Rien ne va plus) plasticiens, musiciens (Bowie, Honegger…) ou écrivains, comme Thomas Mann, un fidèle. (H.L.) Dieses elegante Werk (in französischer, deutscher und englischer Version), das von Urs Kienberger, dem Ur-Enkel des Gründers geschrieben wurde, feiert das 111jährige Jubiläum des Hotels Waldhaus Sils (siehe Poly Nr. 200). Photographien von Stefan Pielow, Texte und Zeugnisse beschreiben ein legendäres Etablissement in der Schweiz. Das Buch erzählt einen Familienepos, der große Geschichte und Anekdoten verbindet, denn das Haus empfing Filmstars (Chabrol drehte hier Das Leben ist ein Spiel), Bildhauer, Musiker (Bowie, Honegger...) oder Schriftsteller, wie Thomas Mann, einen Stammgast. Paru chez Erschienen bei Scheidegger & Spiess (48 €) scheidegger-spiess.ch
© Bartosch Salmanski
CHRONIKEN
CLIP AND HIT
QUARTET
Le quintet strasbourgeois Ozma, autoproclamé « french explosive jazz », dévoile Hyperlapse, premier clip de l’album éponyme. Juliette Ulrich, la réalisatrice, a suivi le groupe dans la tournée mondiale de Welcome Home (Cristal Records, 2016), carnet de voyage de ce nouvel opus. L’utilisation de l’hyperlapse nous plonge dans le rythme frénétique des rencontres et découvertes culturelles de la tournée. Une poésie visuelle rythmée par l’explosivité des cuivres et de l’electro ozmiesque, à moins que ça ne soit l’inverse. (F.L.) Das Straßburger Quintett Ozma, das sich selbst als „french explosive jazz“ einstuft, enthüllt Hyperlapse, den ersten Clip des gleichnamigen Albums. Juliette Ulrich, die Regisseurin, ist der Gruppe auf der Welttournee von Welcome Home (Cristal Records, 2016) gefolgt, für ein Reisetagebuch dieses neuen Werkes. Die Benutzung des Hyperlapse lässt uns in einen frenetischen Rhythmus der Begegnungen und kulturellen Entdeckungen auf dieser Tournee eintauchen. Eine visuelle Poesie, die von der Explosivität der Blechbläser und der Elektromusik von Ozma getaktet wird.
Ensemble nancéien fondé en 1984, le Quatuor Stanislas vient de publier un coffret de huit disques regroupant les seize Quatuors à cordes de Beethoven. Captée en live entre 1994 et 2019, essentiellement à la Salle Poirel (mais aussi à l’Opéra national de Lorraine), cette intégrale permet de découvrir un monument du répertoire et d’accompagner un compositeur qui s’extirpe peu à peu du modèle classique pour ouvrir toute grande la porte de la modernité. L’interprétation est ample, léchée, parfois âpre. En un mot : séduisante. (H.L.) Das Quatuor Stanislas, ein Ensemble aus Nancy, das 1984 gegründet wurde, hat gerade eine Sammlung von acht Platten herausgegeben, die die vier Streichquartette von Beethoven zusammenfassen. Hauptsächlich in der Salle Poirel (aber auch in der Opéra national de Lorraine) live zwischen 1994 und 2019 aufgenommen, erlaubt es dieses Integralwerk ein Monument des klassischen Repertoires zu entdecken und einen Komponisten zu begleiten, der sich peu à peu dem klassischen Modell entzieht um sich einer großen Modernität hinzugeben.
Paru chez Erschienen bei Cristalrecords (13€) cristalrecords.com
AU PAYS DE JO Entre Peter Pan et Alice au pays des merveilles, la jurassienne Camille Jourdy signe un conte aussi truculent que joyeusement absurde. Les Vermeilles déborde de couleurs chatoyantes et de rebondissements rocambolesques. L’ancienne étudiante des Beaux-Arts d’Épinal et des Arts décoratifs strasbourgeois imagine les aventures de Jo, qui fuit le camping imposé par son père avec belle-mère et demi-sœurs. Direction la forêt où elle croise d’élégants lutins sur de minuscules destriers. Passant de l’autre côté d’un tunnel, elle atterrit au milieu d’une clique de drôles de personnages, mi-humains, mi-animaux, bien décidés à libérer les vermeilles (chevaux miniatures et multicolores) des griffes d’un gros matou les enfermant en son château. Mais qu’on ne s’y trompe pas, derrière ses aquarelles douces et vivaces, le récit initiatique de cette chipie n’est pas destiné aux seuls bambins avec ses vannes incessantes et ses clins d’œil carrolliens savoureux. (T.F.) Paru chez Actes Sud BD (21,50 €) actes-sud.fr
Paru chez Erschienen bei Forgotten Records (40 €) forgottenrecords.com – ensemble-stanislas.com
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liquid storm La montée des eaux envahit la dernière création d’Adrien M & Claire B : Acqua Alta, projet en trois temps de danse au milieu de projections numériques. Das Hochwasser überflutet die aktuelle Kreation von Adrien M & Claire B: Acqua Alta, ein dreiteiliges Tanzprojekt inmitten digitaler Projektionen.
Par Von Irina Schrag Photo de von Romain Étienne
À La Filature (Mulhouse), mardi 11 et mercredi 12 février In La Filature (Mulhouse), am Dienstag den 11. und Mittwoch den 12. Februar Acqua Alta – La Traversée du miroir, livre pop-up en réalité augmentée (dès 8 ans) et Acqua Alta – Tête-à-tête, réalité virtuelle (dès 13 ans), entrée libre Au Theater Freiburg (Fribourgen-Brisgau), vendredi 14 et samedi 15 février Im Theater Freiburg (Freiburg im Breisgau), am Freitag den 14. und Samstag den 15. Februar theater.freiburg.de
Voir nos articles autour de Cinématique, Hakanaï ou Le Mouvement de l’air dans Poly n°146, 166 et 196 ou sur poly.fr *
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A
près les jongleurs et mondes imaginaires de Cinématique ou le poétique Mouvement de l’air *, Adrien Mondot et Claire Bardainne poursuivent leurs explorations visuelles fécondes. La rencontre des univers de la plasticienne et de l’ancien scientifique atypique de l’Institut national de recherche en informatique et automatique de Grenoble, pratiquant en autodidacte le jonglage, donne depuis quelques années des spectacles innovants. Ils s’appuient sur le développement par Adrien de son propre logiciel informatique : eMotion, à la fois “émotion” et “electronic motion”. Cette technologie permettant d’animer et de jouer avec des projections numériques en temps réel sur des tulles tendus exerce un incroyable pouvoir de fascination, donnant vie à des paysages dans lesquels les danseurs se meuvent pour émouvoir. Référence à Venise, sans cesse menacée par la montée des eaux, Acqua Alta met aux prises un homme et une femme dans leur maison. Leur discorde est chamboulée par l’arrivée de la pluie qui engloutit tout sous une mer d’encre. La femme disparait et il n’en reste qu’une chevelure… vivante ! De ces catastrophes rythmant l’actualité, le duo crée un écrin fantasmagorique pour une danseuse et un circassien aux prises avec les éléments, le
courant et une eau changeante et mouvante. Ici, tout est possible, le virtuel rend l’imaginaire bien réel. Ainsi passer l’aspirateur, c’est voir un typhon de pixels de matière aspirés en volutes. Les vagues prennent la forme de centaines de balles rebondissantes et l’on se débat au milieu de bulles de savons gigantesques. Friands de nouveauté, Adrien M & Claire B proposent trois variations sur cette histoire. Une heure avant et après le spectacle, deux expériences entrent en résonnance avec lui. Armés d’une tablette, nous voilà invités à La Traversée du miroir : les pages d’un livre pop-up, dont les dessins à l’encre de chine et les volumes en papier forment les décors de la pièce, se transforment en réalité augmentée où deux personnages luttent contre les éléments, une femme à chevelure virevoltante sortant du livre jusqu’à la taille. L’effet est encore plus saisissant dans Tête-à-tête qui propose de revivre l’une des scènes en expérience immersive grâce à un casque de réalité virtuelle. Nous voilà au même plan que les danseurs et tout prend vie.
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ach den Jongleuren und den Phantasiewelten von Cinématique oder dem poetischen Mouvement de l’Air setzen Adrien Mondot und Claire Bardain-
DANSE TANZ
ne ihre fruchtbaren visuellen Erkundungen fort. Die Begegnung der Universen der Bildhauerin und des atypischen ehemaligen Wissenschaftlers am Nationalen Forschungsinstitut für Informatik und Automatisierung in Grenoble, der das Jonglieren als Autodidakt praktiziert, führt seit einigen Jahren zu innovativen Aufführungen. Sie stützen sich auf sein eigenes Computerprogramm: eMotion, gleichzeitig „Emotion“ und „Electronic motion“. Diese Technologie, die es erlaubt mit digitalen Projektionen zu animieren und mit ihnen zu spielen, übt eine unheimliche Anziehungskraft aus, die den Landschaften, in denen die Tänzer sich bewegen, Leben verleihen. Als Anspielung auf Venedig, das ohne Unterlass vom Hochwasser bedroht ist, zeigt Acqua Alta einen Mann und eine Frau in ihrem Haus. Ihr Streit wird vom eintretenden Regen gestört, der alles unter einem TintenMeer bedeckt. Die Frau verschwindet und es bleibt nur eine... lebende (!) Haarpracht. Aus diesen Katastrophen, die die Aktualität beschäftigen, kreiert das Duo einen phantastischen Rahmen für eine Tänzerin und einen Zirkusartisten, die mit den Elementen, dem
Strom und wogenden Gewässern kämpfen. So wird der Gebrauch des Staubsaugers zu einem Taifun aus aufgesaugten Materialpixeln. Die Wellen nehmen die Form von hunderten springenden Bällen an und man kämpft inmitten gigantischer Seifenblasen. Versessen auf Neues, präsentieren Adrien M & Claire B drei Varianten dieser Geschichte. Eine Stunde vor und eine Stunde nach der Aufführung treten zwei Experimente mit ihr in einen Dialog. Mit einem Tablet ausgestattet werden wir dazu eingeladen den Spiegel zu durchschreiten: Die Seiten eines Popup-Buchs, dessen Tuschezeichnungen und Papierformen das Bühnenbild des Stücks formen, verwandeln sich in erweiterte Realität, in der zwei Personen gegen die Elemente kämpfen, eine Frau mit herumwirbelnden Haaren, die bis zur Hüfte aus dem Buch herausschaut. Der Effekt ist noch ergreifender in Tête-à-tête, das es ermöglicht eine der Szenen, dank eines Virtual-Reality-Headsets, als Erfahrung zum Eintauchen zu erleben. So sind wir auf der selben Ebene wie die Tänzer und alles wird zum Leben erweckt.
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DANSE TANZ
repentirs Avec Twenty-seven perspectives, Maud Le Pladec multiplie les variations autour de la Symphonie inachevée de Schubert qu’elle met en mouvement.
pentimenti Mit Twenty-seven perspectives liefert Maud Le Pladec zahlreiche Variationen rund um die Die Unvollendete von Schubert, die sie in Bewegung umsetzt.
Par Von Thomas Flagel Photos de von Konstantin Lipatov
À L’Arsenal (Metz), vendredi 7 février In L’Arsenal (Metz), am Freitag den 7. Februar citemusicale-metz.fr
* Ensemble de musique contemporaine chantre d’hybridations en tout genre, voir Poly n°223 ou sur poly.fr
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n s’emparant d’un monument classique passé au tamis de la musique sérielle et minimaliste, la directrice du Centre chorégraphique national d’Orléans s’inscrit dans les pas d’illustres aînés. Maud Le Pladec s’inspire du suisse Rémy Zaugg qui avait tenté d’épuiser les possibilités d’interprétations d’un tableau de Cézanne en proposant 27 esquisses perceptives personnelles. Parti de l’image pour arriver au mot, l’artiste bâlois installé à Pfastatt quelques années avant sa disparition en 2005, avait par exemple inscrit en lettres chaque aplat de couleur de la toile. Avec la complicité du compositeur Pete Harden, la chorégraphe a pour sa part inventé trente-cinq variations sur les deux premiers
mouvements de la Symphonie n°8 “inachevée” de Franz Schubert. Le duo travaille par sections de 40 secondes, isolant la basse, les lignes mélodiques et rythmiques dans une décomposition des couches du compositeur afin de donner à entendre, puis à voir, son instrumentarium. Une déconstruction en règle aux accents techno multipliant les élans répétés et la puissance de la partition initiale, triturée et charcutée jusqu’à l’écriture par Harden du troisième mouvement manquant. Pas de quoi faire peur à celle qui avait déjà étroitement collaboré avec Tom Pauwels de l’excellent ensemble Ictus*. Sur la lame blanche toute en largeur, recourbée aux deux extrémités comme une rampe de skate, constituant la scénographie, dix danseurs éclatent dans l’espace avec une verticalité confinant à l’étirement, un dynamisme sans ruptures. Vêtus de hauts amples à motifs géométriques et texturés, ils évoluent entre personnalité des gestes et sobriété d’expression en un mouvement perpétuel. Rapidement, les samples de motifs sonores se répercutent dans les corps, à moins que ce ne soient les éléments du répertoire de ballet classique utilisés, dans un jeu d’effets de déjà-vu, en des intensités et dimensions différentes qui troublent notre perception. À la fluidité initiale, ses tournoiements et déploiements, sa multitude de fentes et de courbes pour mieux s’élever dans les airs, succède un slow motion cadencé sur une poignée de secondes, entrecoupées de mouvements fugaces à vitesse réelle. Les lumières atmosphériques simulent l’obscurité lunaire et le jour naissant, quand le plateau n’est pas écrasé d’un soleil brut. Dans cette danse très écrite, laissant peu de place au lâcher-prise, les interprètes se dépouillent, petit à petit, de leurs couches de vêtements et rentrent dans
le rang du collectif, à l’unisson. Les quelques isolations orchestrées se frottent au silence d’une musique matiérée qui, planante, retrouve un regain de grandiloquence avec ses cordes syncopées finales.
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ndem sie sich eines klassischen Monuments annimmt, folgt die Direktorin des Nationalen Zentrums für Choreographie in Orléans den Spuren illustrer Vorgänger. Maud Le Pladec lässt sich vom Schweizer Rémy Zaugg inspirieren, der versucht hatte die verschiedenen Interpretationsmöglichkeiten eines Gemäldes von Cézanne auszuschöpfen, indem er seine persönlichen 27 perspektivischen Skizzen präsentierte. Vom Bild ausgegangen um beim Wort anzukommen, hatte die Künstlerin aus Basel, die einige Jahre vor ihrem Tod im Jahr 2005 in Pfastatt lebte, zum Beispiel in Buchstaben jede Farbfläche des Gemäldes notiert. Gemeinsam mit dem Komponisten Pete Harden hat die Choreographin fünfunddreißig Variationen zu den beiden ersten Bewegungen der 8. „Unvollendeten“ Sinfonie erfunden. Das Duo arbeitet in Abschnitten von 40 Sekunden, indem es die Bässe, die melodischen und rhythmischen Linien, isoliert und so die Komposition in einzelne Schichten zerlegt, um ihr Instrumentarium hör-und sehbar zu machen. Eine regelkonforme Dekonstruktion mit Technoakzenten, die Schwung und Kraft der ursprünglichen Partition verstärken, die zerkleinert und zerschnipselt wird, bis hin zur dritten, fehlenden Bewegung, die Harden schrieb. Das macht jener keine Angst, die schon eng mit Tom Pauwels vom exzellen-
ten Ensemble Ictus kollaborierte. Auf einer weißen, breiten Klinge, deren beide Extremitäten wie eine Skate-Rampe hochgebogen sind, explodieren zehn Tänzer im Raum, mit einer Vertikalität und einer ununterbrochenen Dynamik. Mit weiten Oberteilen voller geometrischer Motive bekleidet, entwickeln sie sich, zwischen Persönlichkeit der Gesten und Nüchternheit des Ausdrucks, in einer unaufhörlichen Bewegung. Sehr schnell schlagen sich die Samples der Klangmotive in den Körpern nieder, es sei denn es handelt sich um Elemente des klassischen Balletts, die hier in einem Spiel mit Déjà-vu-Effekten benutzt werden, mit andersartiger Intensität und unterschiedlichen Dimensionen, die unsere Wahrnehmung in die Irre führen. Auf die ursprüngliche Lebhaftigkeit, ihr Kreisen und ihr Ausbreiten, ihre Vielzahl von Rissen und Kurven um sich besser in die Lüfte zu erheben, folgt eine rhythmische slow motion von wenigen Sekunden, die von flüchtigen Bewegungen in realer Geschwindigkeit unterbrochen werden. Die atmosphärischen Lichter simulieren den Mondschein und die Morgendämmerung, wenn die Bühne nicht von einer knallenden Sonne erdrückt wird. In diesem sehr geschriebenen Tanz, der wenig Platz für das Loslassen gibt, entledigen sich die Tänzer nach und nach ihrer Kleiderschichten und reihen sich einvernehmlich in die Reihen des Kollektivs ein. Die wenigen orchestrierten Isolationen treffen auf die Stille einer schwebenden Musik voller Materie, die mit ihren synkopierten Streichern am Ende zu ihrem Bombast zurückfindet.
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me we us Le chorégraphe Salia Sanou revient en scène dans Multiple-s, un triple face-à-face avec Nancy Huston, Germaine Acogny et Babx. Der Choreograph Salia Sanou ist mit Multiple-s zurück, einer dreifachen Gegenüberstellung mit Nancy Huston, Germaine Acogny und Babx.
Par Von Irina Schrag Photos de von Laurent Philippe
À Pôle Sud (Strasbourg), mardi 4 et mercredi 5 février In Pôle Sud (Straßburg), am Dienstag den 4. und Mittwoch den 5. Februar pole-sud.fr Conférence Mémoire des corps, entre héritage et transmission avec Germaine Acogny, Nancy Huston, Salia Sanou et Guillaume Sintès, à l’Université de Strasbourg (Atrium), lundi 3 février à 18h, entrée libre
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apporte l’autre, j’apporte l’absolument différent. Je suis l’angoisse, la curiosité, le besoin de comprendre. Je me demande, je me pose des questions, j’exige de savoir où ? Depuis quand ? De quelle manière ? (…) Je suis ailleurs que là où je suis, je vis dans le passé et dans l’avenir. » La langue de l’écrivaine Nancy Huston claque dans l’air, avec cette pointe d’accent instillant l’idée d’un ailleurs. Multiple-s, ce sont trois figures de la littérature, de la danse et de la chanson française invitées par le burkinabé Salia Sanou sur un plateau blanc. Altérité des corps et tendresse régissant les rapports entre ces personnalités qui s’offrent à nous sur une tournette au lent tournoiement. De poses bras en l’air, buste vers l’arrière et tête vers les étoiles, en prose, leur souffle est le vent, la scène un espace de dialogue et de confrontation féconde. Révolution des êtres et ondulation des épaules, du geste à la note, ils bougent, agités de spasmes ou tout en dignité par la grâce d’une présence charismatique électrisante, à l’instar de Germaine Acogny, la doyenne de l’aventure, 75 ans, qui forma Salia lorsqu’il était jeune. Malice et respect, tendresse et grande écoute pour agiter les corps et les esprits.
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ch bringe den Anderen, ich bringe das absolut Unterschiedliche. Ich bin die Angst, die Neugierde, der Drang zu Verstehen. Ich frage mich, ich stelle mir Fragen, ich will wissen wo? Seit wann? Auf welche Weise? (...) Ich bin woanders als da wo ich bin, ich lebe in der Vergangenheit und in der Zukunft.“ Die Sprache der Schriftstellerin Nancy Huston knallt durch die Luft, mit diesem Hauch von Akzent, der die Idee eines woanders in sich trägt. Multiple-s, das sind drei Figuren der Literatur, des Tanzes und des Französischen Chansons, die vom Burkiner Salia Sanou auf eine weiße Bühne eingeladen werden. Andersartigkeit der Körper und Zärtlichkeit bestimmen die Beziehungen zwischen diesen Persönlichkeiten, die sich uns auf einer langsam kreisenden Drehbühne präsentieren. Posen mit hochgestreckten Armen, nach hinten geneigtem Oberkörper und gehobenem Kopf, in Prosa, ihr Atem ist der Wind, die Bühne ein Raum des Dialogs und der fruchtbaren Konfrontation. Wesensrevolution und wogende Schultern, von der Geste zur Note bewegen sie sich, von Krämpfen geschüttelt oder ganz würdevoll mit der Anmut des Charismas, wie bei Germaine Acogny, der mit 75 Jahren ältesten Teilnehmerin an diesem Abenteuer, die Salia ausbildete, als er jung war. Schalkhaftigkeit und Respekt, Zärtlichkeit und große Aufmerksamkeit um Körper und Geist aufzurütteln.
a dance of one’s own La nouvelle création du chorégraphe israélien Gil Harush avec le Ballet de l’Opéra national du Rhin s’intéresse à la vie de Virginia Woolf. Die neue Kreation des israelischen Choreographen Gil Harush mit dem Ballett der Opéra national du Rhin interessiert sich für das Leben von Virginia Woolf. Par Von Thomas Flagel Photo de répétitions Probenphoto von Agathe Poupeney
À La Filature (Mulhouse), du 6 au 9 février In La Filature (Mulhouse), vom 6. bis 9. Februar À l’Opéra (Strasbourg), du 18 au 21 février In der Opéra (Straßburg), vom 18. bis 21. Februar operanationaldurhin.eu À l’Opéra national de Lorraine (Nancy), jeudi 2 et vendredi 3 avril In der Opéra national de Lorraine (Nancy), am Donnerstag den 2. und Freitag den 3. April ballet-de-lorraine.eu Retrouvez un long entretien avec Gil Harush sur poly.fr
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ours, Virginia. Un titre en forme de signature de correspondance, un des nombreux matériaux laissés par cette figure littéraire du XX e siècle. Bouleversé par le biopic The Hours, Gil Harush n’a eu de cesse de traverser tout ce qu’il trouvait : livres, essais, correspondances, affinant les contours du caractère et de la personnalité de Woolf, loin de la seule mélancolie maladive à laquelle on la renvoie souvent. « Elle a toujours dit que ses docteurs l’avaient rendu comme cela, dépressive, sombre. Je pense avoir appris à la croire avec le temps et mes recherches. Dans toute sa vie, on lui a renvoyé l’impression qu’elle était folle, au point d’en avoir la sensation. » Si danseurs et danseuses apparaissent clairement séparés en ouverture, il fera « éclater cette frontière, montrant qu’elle n’est qu’une image créée par la société. Tous seront le reflet d’une part de Virginia. » Il crée des îles dont chacune est un signe lisible comme un mot. Au spectateur de faire les liens, les mouvements allant du plus lent au plus énergique, du plus fort, tout en muscles, au plus doux possible, « dansé avec les os ». Devant un mur de cristal, bout de rivière mis sur le plateau, l’avant-scène se fait réalité consciente, le fond, lieu de l’inconscient. Virginia s’y dévoile à travers les sentiments de son mari. Bouleversant.
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ours, Virginia. Ein Titel in Form einer Briefsignatur, eines der zahlreichen Materialien, das von dieser literarischen Figur des 20. Jahrhunderts hinterlassen wurde. Vom Biopic The Hours angeregt, hat Gil Harush alles konsultiert, was er finden konnte: Bücher, Essaies, Briefwechsel, die die Konturen des Charakters und der Persönlichkeit von Woolf zeichnen, fern der krankhaften Melancholie, auf die man sie oft beschränkt: „Sie hat immer gesagt, dass ihre Ärzte sie so depressiv und düster gemacht haben. Ich glaube ich habe gelernt ihr, mit der Zeit und nach meinen Recherchen, zu glauben. Ihr ganzes Leben lang hat man ihr den Eindruck verliehen, sie sei verrückt, bis sie selbst dieses Gefühl hatte.“ Auch wenn die Tänzer und Tänzerinnen bei der Ouvertüre klar getrennt bleiben, wird er „diese Grenze aufsprengen, zeigen, dass sie nur ein von der Gesellschaft geschaffenes Bild ist. Alle werden einen Teil von Virginia widerspiegeln.“ Es liegt am Zuschauer Beziehungen herzustellen, mit Bewegungen, die von der Langsamsten zur Energiegeladensten gehen, der Stärksten, voller Muskeln, zur möglichst Zarten, „die mit den Knochen getanzt wird“. Vor einer Wand aus Kristall, einem Stück Fluss auf der Bühne, wird der vordere Teil zur Realität und der Hintere zum Ort des Unterbewussten. Virginia enthüllt sich hier anhand der Gefühle ihres Ehemannes. Überwältigend. Poly 228
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sympathy for the devil Le chorégraphe Akram Khan s’inspire du mythe de Gilgamesh dans Outwitting the devil, trajectoire d’un héros, de sa volonté de puissance destructrice à la sagesse. Der Choreograph Akram Khan lässt sich für Outwitting the devil von Gilgameshs Legende inspirieren und erzählt die Laufbahn eines Helden, von seinem destruktiven Streben nach Macht bis zur Weisheit.
Par Von Thomas Flagel Photos de von Jean-Louis Fernandez
À la MALS (Sochaux), mardi 18 février In der MALS (Sochaux), am Dienstag den 18. Februar mascenenationale.eu
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n roi. Un héros. Un Dieu des Enfers sumérien. Entre le Tigre et l’Euphrate, actuel sud-est irakien, s’écrivit l’un des plus anciens récits épiques, vingt-six siècles trale de la pièce d’Akram Khan. L’épisode qui le voit avec son compagnon sauvage Enkidu détruire une immense forêt de cèdres qui les avait pourtant subjugués de beauté, sert de métaphore à la nature aujourd’hui mise à mal par l’Homme, dévorée par les flammes, de l’Amazonie à l’Australie. Dans Outwitting the devil, il prend les traits d’un vieil homme aux allures de va-nu-pieds, visage émacié, vêtu il se remémore sa toute-puissance passée au milieu des démons qui l’accompagnèrent dans
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sa propre folie destructrice visant à assujettir le monde à ses désirs. Un cauchemar éveillé dans un champ de ruines apocalyptique de pierres sombres qui pourrait aussi bien être un cimetière pour âmes damnées. Les fantômes qui l’accompagnent sur le chemin pour Tromper le diable sont secoués, possédés par une intensité rare des corps et des faciès, bouches hurlantes en silence et regards foudroyants sur une partition musicale grondante de puissance tellurique. Le chorégraphe londonien d’origine bangladaise propose une expérience visuelle et sensorielle inspirée, dans laquelle un jeune Gilgamesh fait face à
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saccadé, possessions terrifiantes et danse aussi vive que vibrante, venant à l’assaut des interprètes par vagues successives. Le gardien de la forêt, victime collatérale de la folie du Dieu despote, rompt avec la tension permanente, ne laissant aucun répit aux spectres le hantant avec une énergie gorgée de testostérone. Son pas de deux avec une déesse protectrice de la nature en sari doré, entièrement tournée vers le ciel, offre un contrepoint à la danse martelant le sol de ceux qui l’entourent en rondes d’oiseau de mauvais augure, lancés dans des courses circulaires effrénées quand ils ne forment pas des tableaux vivants épiques, au ralenti. Un rituel de crépuscule d’idole éprouvant, à la recherche d’un savoir ancestral perdu, celui d’un homme ayant mis à feu et à sang le monde avant d’en reconnaître la grandeur et s’ouvrir à une sagesse millénaire.
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in König. Ein Held. Ein sumerischer Höllengott. Zwischen Tigris und Euphrat, dem aktuellen Südosten des Irans, wurde sechsundzwanzig Jahrhunderte vor unserer Zeit eine der ältesten epischen Erzählungen geschrieben. Gilgamesh ist die zentrale Figur des Stückes von
Akram Khan. Die Episode, in der man ihn sieht, während er gemeinsam mit seinem wilden Begleiter Enkidu einen riesigen Zedernwald zerstört, obwohl dessen Schönheit ihnen den Atem raubte, dient als Metapher für die Natur, die heute vom Menschen zunichte gemacht, von den Flammen vom Amazonas bis nach Australien verschlungen wird. In Outwitting the devil nimmt er die Züge eines alten Mannes mit den Allüren eines Landstreichers an, mit abgemagertem Gesicht, nur mit einer Hose bekleidet. Da er sein nahes Ende spürt, erinnert er sich an seine vergangene Allmacht inmitten der Dämonen, die ihn in seinem eigenen destruktiven Wahnsinn begleiteten, in dem er die Welt seinem Willen unterwerfen wollte. Ein Wachalbtraum in einem apokalyptischen Ruinenfeld aus dunklen Steinen, das ebenso ein Friedhof für verdammte Seelen sein könnte. Die Gespenster, die ihn auf seinem Weg begleiten um Den Teufel zu täuschen sind erschüttert, besessen von einer seltenen Intensität der Körper und Gesichtsausdrücke, still schreiende Münder und vernichtende Blicke zu einer musikalischen Partition, die mit der Macht der Erde grollt. Der Londoner Choreograph, der aus Bangladesch
stammt, präsentierte eine inspirierte, visuelle und sensorielle Erfahrung, in der der junge Gilgamesh mit seinem gealterten Antlitz konfrontiert wird, wo die plötzlichen Anfälle der Einen in den umstehenden Körpern Verpuffungen erzeugen. Festgefrorene Positionen, die in ruckartigem Rhythmus zerplatzen, erschreckende Besessenheit und Tanz, der ebenso lebendig wie vibrierend ist und die Interpreten reihum erfasst. Der Hüter des Waldes, ein Kollateralopfer des Wahnsinns des tyrannischen Gottes, bricht mit der permanenten Spannung, lässt den Geistern, die ihn heimsuchen keine Ruhe, mit einer testosterongeladenen Energie. Sein Pas de deux mit einer Schutzgöttin der Natur in goldenem Sari, ganz dem Himmel zugewandt, bietet ein Gegengewicht zum Tanz, der den Boden jener erzittern lässt, die ihn wie Unglücksboten umzingeln, wilde Rundtänze ausführen, wenn sie nicht epische lebende Gemälde formen. Ein bedrückendes Untergangsritual eines Idols, auf der Suche nach einem altüberlieferten, verlorenen Wissen, jenes eines Mannes, der die Welt mit Krieg überzieht, bevor er ihre Größe erkennt und sich für eine tausend Jahre alte Weisheit öffnet. Poly 228
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time after time Avec Summerless, le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani raconte un pays en pièces dont les femmes sont, comme partout ailleurs, en première ligne à prendre les coups et à résister. Mit Summerless erzählt der iranische Regisseur Amir Reza Koohestani ein zerstörtes Land, in dem die Frauen, wie überall, zuerst getroffen werden und Widerstand leisten.
Par Von Thomas Flagel Photos de von Luc Vleminckx
Au Carreau (Forbach), jeudi 6 février (en persan surtitré en français et en allemand) Im Carreau (Forbach), am Donnerstag den 6. Februar (auf Persisch mit französischen und deutschen Übertiteln) carreau-forbach.com Navette disponible depuis Metz Bustransfer ab Saarbrücken
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es hasards de l’actualité font de cette pièce, qui illumina le festival d’Avignon 2018, un témoignage rare de la vie d’un pays placé sous les regards du monde entier. Avec son talent de la métaphore, de la suggestion toute en retenue et des images contemplatives, Amir Reza Koohestani livre depuis une quinzaine d’années des portraits sensibles des contradictions et des mouvements agitant la société iranienne. Souvent point le désir de liberté face au plafond de verre islamique. L’autocensure, les jeux de pouvoir et la peur entraînant les secrets abiment les âmes et les relations jusque dans l’intime. Le
metteur en scène clôt ici sa trilogie initiée par Timeloss1 et Hearing2. Summerless nous entraîne à la rencontre de trois personnages : un peintre, une surveillante d’école et une jeune mère. Les deux premiers se fréquentèrent, un temps. Mais l’envie de vivre de son art de celui dont, malheureusement, les toiles ne se vendaient pas, n’était guère compatible avec celle d’avoir, pour elle, un enfant avant qu’il ne soit trop tard. Chargée de faire redécorer l’école, la surveillante se tourne vers la seule personne qu’elle connaît, son ancien amant, pour recouvrir les slogans s’étalant sur les murs depuis la Révolution. Le peintre prend
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son temps, discutant chaque jour avec une maman attendant la sonnerie, assise sur le tourniquet des enfants. Petit à petit, elle découvre que c’est son portrait qui prend forme sur le mur… Amir Reza Koohestani approche la solitude de ses personnages dans un récit courant sur neuf mois. Le politique s’y noue dans l’individu, passé et présent fusionnent les espoirs déchus et les rêves de possibles en trois saisons, sans été en pente douce, au plus près des êtres et de leur fragilité. Avec douceur, la pièce dévoile ses surprises, cheminant patiemment d’implicites en dévoilements. Il y a du Asghar Farhadi dans cette manière de lier l’intime et l’universel, d’utiliser le silence et de jouer avec une intensité rentrée. De retenir les effets pour mieux en déployer les répercussions.
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ie Zufälle der Aktualität machen aus diesem Stück, dass das Festival von Avignon im Jahr 2018 erhellte, ein seltenes Zeugnis eines Lebens in einem Land, das von der ganzen Welt beobachtet wird. Mit seinem Talent für Metaphern, zurückhaltende Suggestion und beschauliche Bilder liefert Amir Reza Koohestani seit mehr als fünfzehn Jahren sensible Portraits der Widersprüche und Bewegungen, die die iranische Gesellschaft beschäftigen. Oft kommt die Suche nach Freiheit im Angesicht der islamischen Glasdecke zum Vorschein. Die Selbstzensur, die Machtspiele und die Angst, die zu Geheimnissen führen, beschädigen die Seelen und die Beziehungen bis ins Intimste. Der Regisseur schließt hier seine Trilogie ab, die er mit Timeloss und Hearing begonnen hatte. Summerless lässt uns drei Figuren begegnen: Einem Maler, einer Schulaufseherin und einer jungen Mutter. Die beiden ersten verkehrten eine Zeitlang miteinander. Aber der Wunsch von seiner Kunst zu leben, von jenem, dessen Gemälde sich leider nicht verkauften, war nicht kompatibel mit dem ihrigen ein Kind zu bekommen, bevor es zu spät ist. Die Aufseherin, die damit beauftragt wird, die Schule neu zu dekorieren, wendet sich an die einzige Person, die sie kennt, ihren ehemaligen Liebhaber, um die Slogans zu übermalen, die seit der Revolution die Wände bedecken. Der Maler nimmt sich Zeit, diskutiert jeden Tag mit einer Mutter, die auf dem Karussell der Kinder sitzend auf das Klingeln der Schulglocke wartet. Nach und nach entdeckt sie, dass es ihr Portrait ist, das an der Wand Form annimmt... Amir Reza Koohestani nähert sich der Einsamkeit der Figuren in einer Erzählung, die sich über neun
Monate erstreckt. Die Politik verknotet sich darin mit dem Individuum, Vergangenheit und Gegenwart verschmelzen die enttäuschten Hoffnungen und die möglichen Träume in drei Jahreszeiten, ohne Sommer, auf leichtem Gefälle, so nah wie möglich an den Wesen und ihrer Zerbrechlichkeit. Mit Fingerspitzengefühl enthüllt das Stück seine Überraschungen, bewegt sich geduldig vom Impliziten zur Offenbarung. Es liegt etwas von Asghar Farhadi in dieser Weise das Intime und das Universelle zu verbinden, die Stille zu nutzen und mit einer verinnerlichten Intensität zu spielen. Die Effekte zurückzuhalten um ihre Schlagkraft besser zu entfesseln.
Timeloss est en tournée dans le Grand Est au Nord Est Théâtre (Thionville), mardi 17 et mercredi 18 mars puis au Centre culturel André Malraux (Vandœuvre-lès-Nancy), vendredi 20 et samedi 21 mars (en persan surtitré en français) avec le soutien du Festival Passages-Metz
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2 Lire notre article sur Hearing dans Poly n°164 ou sur poly.fr
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back to the future Majipoor, nouvelle création de la compagnie Les Objets Volants, propose un voyage scénique et technologique jonglé. Majipoor, die neue Kreation der Zirkustruppe Les Objets Volants ist eine inszenierte und technologische, jonglierte Reise. Par Von Irene Picon Photo de von Vincent Muller / Agence culturelle Grand Est
Création avec le soutien du Réseau des Scènes du Nord Alsace au Théâtre de Haguenau (28/01), à l’Espace Rohan de Saverne (30/01), à La Castine de Reichshoffen (04/02) et à La Saline de Soultz-sousForêts (11/02) et à la MAC de Bischwiller (13/02) scenes-du-nord.fr Puis en tournée au Théâtre de la Madeleine de Troyes (0607/02), au Théâtre d’Auxerre (01/04) et au Relais culturel de Thann (15/05) Kreation mit der Unterstützung des Netzwerkes der Bühnen im Nordelsass im Théâtre de Haguenau (28.01.), im Espace Rohan von Saverne (30.01.), in der Castine von Reichshoffen (04.02.), in der Saline von Soultz-sous-Forêts (11.02.), in der MAC von Bischwiller (13.02.) scenes-du-nord.fr Und dann im Théâtre de la Madeleine von Troyes (06.07.02.), im Théâtre d’Auxerre (01.04.) und im Relais culturel von Thann (15.05.)
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nspiré du roman Le Château de Lord Valentin dans lequel Robert Silverberg mêle science-fiction et fantasy, ce spectacle emprunte les outils du théâtre pour mettre en scène du cirque. Équipés de costumes tout droit sortis de l’anticipation des années 1970, les performeurs sont accompagnés d’une musique electro rappelant les synthétiseurs moog, tantôt paysage sonore tantôt synchronisée aux gestes des acrobates. Contraints manipulent des agrès traditionnels tels que des anneaux ou des massues qui semblent se modifier sous l’effet de morphing. L’atmosphère colorée est consolidée par l’utilisation de balles lumineuses, connectées et sensibles aux mouvements aériens et tactiles. En ponctuant le tout de jeux de lumière, le directeur artistique de la compagnie, Denis Paumier, explore le paradoxe du jongleur qui « s’exprime avec son art tout en se cachant derrière les objets pour trouver son identité ».
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iese Aufführung, die vom Roman Valentines Fluch inspiriert ist, in dem Robert Silverberg Science-Fiction und Fantasy mischt, entleiht Elemente des Theaters um sie für den Zirkus zu verwenden. Mit Kostümen ausgestattet, die direkt aus dem Klassiker der 1970er Jahre zu kommen scheinen, werden die Performancekünstler von Elektromusik begleitet, die an die MoogSynthesizer erinnert, mal als Klanglandschaft, mal synchron mit den Gesten der Akrobaten. Von den verschiedenen Bühnenbildern bepulieren sie traditionelle Geräte, wie Ringe oder Jonglierkeulen, die sich zu verformen scheinen. Die bunte Atmosphäre wird vom Einsatz von Lichtbällen unterstrichen, die sensibel auf die Bewegungen in der Luft und Berührungen reagieren. Der künstlerische Direktor der Truppe, Denis Paumier erkundet, indem er das Ganze mit Lichtspielen unterstreicht, das Paradox des Jongleurs, der „sich mit seiner Kunst ausdrückt und sich gleichzeitig hinter den Objekten versteckt um seine Identität zu finden“.
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say it loud La verve et l’engagement de l’écrivain américain James Baldwin sont au cœur de deux puissantes pièces signées Élise Vigier.
Par Thomas Flagel Photos de Tristan Jeanne Valès
Richard Avedon – James Baldwin : Entretiens imaginaires, à l’École d’Art de Belfort G. Jacot, mercredi 12 février puis à La Comédie de Colmar, jeudi 13 (adapté en langue des signes française) et vendredi 14 février legranit.org comedie-colmar.com Harlem Quartet, au Granit (Belfort), mardi 11 février legranit.org
* Les Éditions Taschen ont réédité l’ouvrage, épuisé et introuvable depuis de nombreuses années, en
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i le grand public en France l’a découvert grâce au superbe documentaire de Raoul Peck, I am Not Your Negro, le style littéraire et les combats de cet intellectuel et homosexuel afro-américain ayant lutté pour l’égalité entre communautés et la liberté sexuelle, resplendissent dans Harlem Quartet. Cette adaptation du roman Just above my head, signée Kévin Keiss, prend corps sur fond de musique acoustique et du slam de Saul Williams. Des années 1970 à celles d’avant la guerre de Corée, les portraits croisés de fratries mêlent amours libres, drogue et révolte dans une langue organique à l’érotisme pulsionnel. Le long flashback narratif mené par Hall sur son histoire familiale, prend pour point de départ la mort de son frère Arthur, chanteur star de soul, dans un bar londonien. Hall fut le manager de son premier groupe, un quatuor de gospel. Avec en toile de fond la ségrégation raciale américaine et son flot de violence, le rejet de l’homosexualité, la lente évolution des mœurs et des rapports sociaux, se déploient des personnages au destin chaotique. L’amie d’enfance, prêcheuse évangéliste en culottes courtes et son petit frère Jimmy, futur amant d’Arthur, impuissant à l’empêcher de sombrer dans les tentations qui le guettent sur le chemin du succès. La chair de corps passionnés, la harangue des mots et des cris, voisine avec
des images d’archives en noir et blanc ou du New York d’aujourd’hui. Sans allusion Le second projet réunit une nouvelle fois la metteuse en scène Élise Vigier et son dramaturge Kévin Keiss pour l’adaptation de Nothing Personal, livre publié en 1964* par Richard Avedon et James Baldwin. Le célèbre photographe de mode s’y engage avec des clichés saisissants autour des conditions de vie dans l’Amérique d’alors, du traitement psychiatrique aux lignes de frottement politique entre suprématistes blancs et activistes pro Droits civiques. Malcolm X voisine avec Eisenhower, Allen Ginsberg avec des nazillons brandissant des drapeaux confédérés. Les photos sont accompagnées d’écrits au vitriol signés Baldwin autour d’une expérience personnelle de harcèlement par un policier, illustration des clivages et de l’injustice gangrénant la société. Cette confrontation des mondes et des pensées permet à Élise Vigier d’orchestrer un dialogue avec l’époque contemporaine. Marcial Di Fonzo Bo et Jean-Christophe Folly incarnent ces Entretiens imaginaires entre Avedon et Baldwin, tissant des parallèles entre leurs vies, reliant Harlem à Barbès, Buenos Aires au Togo. Ils donnent à penser la France actuelle et ses lignes de fracture, son besoin de fraternité, d’amour de l’autre et de plaies à panser. Poly 228
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l’image manquante Camille Dagen et Emma Depoid, diplômées de l’École du TNS en 2017, signent leur premier spectacle, Durée d’exposition, recherche de réalité par le prisme du procédé photographique.
Par Thomas Flagel Photo de Marie Charbonnier
Au Maillon (Strasbourg), mardi 4 et mercredi 5 février maillon.eu
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omme un jeu de contrainte dada visant à bousculer le morne train-train quotidien et la confortable position du spectateur, réceptacle passif d’histoires connues et de signes lisibles. Animal Architecte, fondé par la comédienne Camille Dagen et la scénographe Emma Depoid après leur rencontre à Strasbourg, est à l’origine de cette performance théâtrale révélatrice de réel. L’acte photographique argentique, procédé complexe avec ses étapes immuables, est utilisé à la lettre par deux comédiens dans une tentative de reconnexion à la vraie vie. Point d’ancrage à la pièce, ils suivent un manuel avec ce qu’il comporte d’incongru au plateau pour des interprètes démunis d’appareil mais pas d’outils, à la recherche d’une image manquante. Sensation. Émotion. Trace de l’autre. « Être là, regarder, choisir un sujet, cadrer,
régler, déclencher, rembobiner, développer, tirer. » De l’image latente à l’image finale visible, grâce au tirage, ses bains de révélateur, d’arrêt, de fixateur. Son rinçage aussi. Cette tant une quête d’instants essentiels à trouver dans l’ordinaire des choses et des actes au plateau. Avec force errements et autres digressions déroutantes, le duo d’interprètes part en recherche de procédés pour toucher à la vie, le spectateur envisagé comme pellicule témoin, « surface sensible qui, au contact d’un rayonnement lumineux, réagit chimiquement ». Les émotions se traduisent bien en ondes électriques déferlant dans le corps, en transpiration, puis en rêves et souvenirs. Durée d’exposition est l’histoire d’un manque sur lequel rebâtir, à combler par du désir. À créer depuis l’impalpable. Elle ne manque pas d’humour dans son énonciation terre à terre et frontale de données précises et incongrues sur le cadre de scène, les comédiens et les membres de l’équipe. Leurs vies, leurs champs d’actions et leurs limites. Il faut bien un sujet à tout projet, photographique ou théâtral. Le leur ? La séparation. Se télescopent des tirades de Bérénice et un monologue pastiché jusque dans son accent de Baisers volés de Truffaut, des actes performatifs au milieu de la fumée sur fond de musique electro atmosphérique et minérale. Le minuscule et l’anodin prennent la puissance de révélations grandioses, la répétition machinale des étapes d’un procédé transcrites dans les corps épuise les ressors du geste et, peut-être, fait advenir cet obscur objet du désir, les yeux dans les yeux avec le public. Il en faut des chocs pour s’extraire de la torpeur de l’habitude : bassines d’eau jetées à la figure, harangue punk hurlée aux absents, bouts de poème à la simplicité nue, mais porteurs d’un lyrisme chatouillant les peines… Peu importe, finalement, cette image manquante, tant que le cheminement intérieur nous reconnecte avec l’autre, donc avec nous-même.
THÉÂTRE
face à la mère En créant L’Éden Cinéma de Marguerite Duras, Christine Letailleur revient sur la jeunesse de l’autrice en plein colonialisme triomphant, entre amours interdites et désir de changer la vie.
Par Thomas Flagel Photos de répétitions de Jean-Louis Fernandez
Au Théâtre national de Strasbourg, du 4 au 20 février tns.fr
Le style de Duras est unique au théâtre. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette langue du récit, avec des dialogues très forts tournant autour de ce qui n’est pas dit, laissant énormément de place au spectateur pour remplir de nombreux silences… J’ai ressorti ce texte durant la tournée des Liaisons dangereuses. Ma mère était souffrante et j’ai fait un voyage un peu particulier avec ce texte, sans avoir en tête de le monter. Ma mère est décédée peu après et Duras m’a sauté au visage, comme le pressentiment d’une perte que j’allais éprouver et que je pressentais. L’Éden Cinéma m’est apparu comme une évidence : comme celle de Duras c’était une femme du Nord de la France, ma grand-mère avait aussi été veuve à cause de la guerre, se retrouvant seule à élever ses enfants, à ne pas manger de viande pour que ce soit les frères qui l’aient… J’étais marquée par la forme de ce texte, entre roman, cinéma et théâtre avec flashbacks, ellipses, voix-off. Je ne savais pas pourquoi elle me racontait quelque chose, aujourd’hui si : elle invente une forme car elle cherche avec mêlant réalité et inventions, mensonges et -
france et une douleur. Le temps y est mouvant, car il est vécu. Et puis sa langue est un peu culottée, de mêler tout cela ensemble. Comme de parler de la mère en sa présence, mais à sa place… Elle est passive dans la construction du récit porté par ses enfants qui racontent ce qu’ils veulent. Elle apparait comme un souvenir qui prend forme et se revit par la suite. Duras revient sans cesse à l’enfance : est-ce pour se réinventer une histoire ? Pour retrouver des sensations passées ? Elle a dit qu’elle trouvait Un Barrage contre le Pacifique trop écrit, trop enfermée dans un carcan masculin. Elle ne s’en est pas encore extraite. En 1977, elle retraverse ce roman autrement et l’on voit le chemin parcouru où émerge le style durassien. Cette prégnance en toile de fond de ce Sud-Ouest du Cambodge, alors un protectorat français : la plaine adossée à la montagne, la brousse tout autour, l’océan qui menace à chaque hiver, les odeurs de charogne et de poisson, les feux de bois vert éloignant les tigres… Comment l’apportez-vous sur scène ? Nous créons des ambiances sonores fortes, racontant l’océan comme la forêt. Je travaille sur les traces fugaces, la mémoire qui chamboule, comme lorsque la mère apparait au piano de L’Éden Cinéma, avant de disparaître aussitôt. Ce champ d’écoute accompagne l’aridité du texte et lui fait du bien. Il y aura aussi de l’image et un travail subtil de lumière, pour retrouver les sensations qui m’ont envahi à la lecture. J’aime leur contamination, être à la recherche des traces qui m’habitent. J’ai passé l’été à chiner quel film muet projeter pour tomber sur une histoire d’amour de 1920 qui raconte aussi celle de Suzanne et son frère. Un signe de plus pour moi, mais tout est fugace. Duras avait deux frères qu’elle fusionne ici en un seul, comme si elle gardait ce qu’elle aimait de chacun. Il est dési-
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rable, chasseur émérite, violent… Comme un grand amour impossible, le drame de Suzanne qui vit dans la peur qu’il parte. Comment approchez-vous ce désir ? C’est très important dans la pièce. Les comédiens sont les figures du récit mais dans notre travail sur les rapports entre Suzanne et Joseph, il faut se rappeler que Duras parle d’inceste. Mais un inceste inassouvi, un désir fou sans passage à l’acte. Ils sont comme deux amants devant un amour interdit, absolu, au-dessus de tout. Un thème récurrent, comme dans Agatha, un autre de ses livres, paru en 1981, sur le même sujet. La mère elle-même a une préférence pour son fils. On voit leur amour lorsqu’ils dansent ensemble dans la cantine de Réam. Elle cède à ses caprices, lui donne de l’argent, lui obéit tout en étant brutale avec sa fille. L’interdit est aussi présent avec Mr. Jo dans une forme de ségrégation raciale. À l’époque il était mal vu que Suzanne puisse fréquenter un Chinois. Les blancs ne se mêlaient pas aux indigènes. Mr. Jo est conscient de ce racisme, mais son amour impossible décuple son désir.
Leur relation est aussi biaisée par une différence de classe sociale : il représente pour elle « la clé pour fermer le passé et ouvrir l’avenir », rembourser les usuriers de sa mère qui la pousse dans ses bras… Tout à fait. D’ailleurs Suzanne l’exprime sans fard en disant que c’était « sa première prostitution ». La mère a un rapport à l’argent extraordinaire : elle pense qu’il amène la réussite. Tout est motivé par cela. Si elle vend sa fille, elle pourra reconstruire des barrages et faire des récoltes. Suzanne n’a, contrairement à L’Amant, pas d’attirance pour Mr. Jo. Ils ne couchent pas ensemble. C’est terrifiant pour lui car il comprend que seul son argent l’attire. L’argent est le monstre intérieur de la mère, décrite par sa progéniture comme folle ? Comme ses rêves pour les pauvres et les déshérités mourant dans les rizières, contre le colonialisme ? Cette dimension l’amène peut-être à la folie, même s’il ne faut pas oublier le rôle clé de l’injustice subie par le régime colonial. Sa naïveté l’a poussée à croire
pouvoir acheter des concessions alors qu’elle s’est faite avoir : pour ne pas avoir payé en sous-main les fonctionnaires chargés de l’attribution, elle s’est retrouvée avec des terres impropres à la culture. Mais j’aime son combat. Les eaux du Pacifique envahissent ses terres et les gorgent de sel, mais elle recommence, entraîne les paysans dans l’érection de barrages de fortune. Elle hypothèque tout, met la vie de ses enfants en péril. Le « vampirisme colonial » et le système capitaliste ont brisé sa vie, l’ont rendue folle et fini par la tuer. Duras a plus de 60 ans lorsqu’elle réécrit son propre double, Suzanne, qui n’a pas froid aux yeux… C’est une féministe et une militante. Elle a été signataire du Manifeste des 343 “salopes”, elle avoue qu’elle a avorté, se positionne contre la guerre d’Algérie… Son écriture est au féminin sur le désir, la jouissance. Le passé nous rattrape à un certain âge, on rejoue les scènes de sa vie, revient à l’enfance, là où tout se joue.
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SPECTACLE
qui les dépasse : l’un s’en croit le maître tandis que l’autre se laisse prendre par l’enjeu, quitte à oublier son humanité pour échapper à la manipulation. Deux fauves en cage, sans réelle issue. (T.F.) Au Théâtre de Haguenau, mardi 4 février (dès 15 ans) relais-culturel-haguenau.com À la Salle Europe (Colmar), vendredi 13 mars (dès 15 ans) salle-europe.colmar.fr
en temps réel Avec sa table lumineuse, ses pinceaux et ses couleurs, l’illustratrice strasbourgeoise Sherley Freudenreich construit en direct les images projetées sur grand écran Dans ma forêt. Ce petit bijou de poésie visuelle est né avec la complicité de Fabrice Kieffer, qui œuvre à la vielle à roue électroacoustique en jouant d’une pédale Loop, et de la metteuse en scène Claudia Pellarin-Raveau de la compagnie Les Yeux comme des Hublots. De part et d’autre de la scène, les deux artistes se font face et se répondent dans le périple quasi mythologique d’un enfant partant à la rencontre de ses ancêtres et du monde qui l’entoure. Encres et fragments de corps 34
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© Christian Houllé
Avec Après la fin, Catherine Javaloyès s’attaque à la langue crue de Dennis Kelly dans une exploration des désirs inavouables régissant les relations entre les êtres. Louise se réveille, enfermée dans l’abri anti atomique de Mark, acheté avec son appartement. Il dit à celle qu’il couve d’un regard trop insistant l’avoir sauvée. Mais ici comme à l’extérieur, elle ne comprend rien et se refuse à jouer le jeu malsain que le jeune homme, un peu bizarre, lui propose avec insistance. Dans ce huis clos où il dicte les règles, rationne et affame, les pulsions, les rêves tus et la violence du rapport à l’autre submergent ce couple de circonstance, coupé de la réalité et en perte de repères. Les mécanismes de domination du dramaturge anglais guident une scénographie évoquant l’enfermement mental et le délitement des barrières de la bienséance. L’espace froid d’un mobilier d’échafaudage se perdant dans l’obscurité renforce la tension musicale ambiante, et fait des personnages les pions d’une partie
© Raoul Gilibert
point de non-retour
forment de vastes paysages à arpenter, des lignes de la main de son grand-père à la nuque fleurie de sa voisine. Passée par les Beaux-Arts d’Épinal, celle qui a longtemps couvé ce projet devenu depuis un album (paru aux éditions Elitchka) manie aussi bien caméra que transparents, pinceaux, tampons homemade, silhouettes de théâtre d’ombre et matières naturelles plongées dans des bacs d’eau pour donner vie aux remous de son récit initiatique, dans une succession de dessins disparaissant aussi vite qu’elle les crée. (T.F.) À l’Espace K (Strasbourg), du 4 au 8 février (à partir de 5 ans) espace-k.com
first step Créé en 2012 par un collectif strasbourgeois, October Tone est devenu un label incontournable de musique alternative. Das 2012 gegründete Straßburger Kollektiv October Tone ist zu einem unumgänglichen Label für alternative Musik geworden.
Par Von Florent Lachèvre Photo von d’Hermetic Delight par von Paola Guigou
Au Noumatrouff (Mulhouse), jeudi 13 février Im Noumatrouff (Mulhouse), am Donnerstag den 13. Februar noumatrouff.fr
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vec les soirées October Tone et le festival biennal October Tone Parties qui cartonnent, Atef, le coordinateur du label, défend « une musique alternative peu diffusée en France, que l’on voyait se développer dans les pays anglophones. » Couronné de succès en 2013 lors de sa présentation au Molodoï, October Tone a pris conscience « qu’il y avait une attente locale. Le label sert de vitrine pour montrer ce qui se fait à Strasbourg et à l’étranger afin de faire émerger des tendances. » Cette soirée annuelle de présentation est dans la continuité de la politique. Cinématographique, la musique d’IPPON (fuzz électronique) use de la distorsion pour rendre accessible une electro brute. Hermetic Delight (indie) nous transporte dans un paysage pop façonné par ses compositions élégantes défendant l’héritage punk do it yourself. Le groupe BBCC (new wave) et le DJ electro Rachid Bowie, complètent la soirée mulhousienne avec une proposition rock / electro tribale léchée et l’expérience transcendantale d’une musique qui s’affranchit des codes. Un avant-goût de la prochaine édition de l’October Tone Parties qui annonce son grand retour en octobre 2020. Stay tuned!
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it den October Tone-Abenden und dem zweijährlichen Festival October Tone Parties, die ein großer Erfolg sind, verteidigt Atef, der Koordinator des Labels „eine alternative Musik, die in Frankreich wenig vertrieben wird und sich in den anglophonen Ländern entwickelt.“ Nach der erfolgreichen Präsentation im Molodoï, im Jahr 2013, ist sich October Tone bewusst geworden, „dass es eine lokale Nachfrage gibt. Das Label dient als Vitrine, um zu zeigen, was in Straßburg und im Ausland passiert, um neue Tendenzen hervorzubringen.“ Dieser jährliche Präsentationsabend steht in einer Kontinuität mit ihrer Politik. Kinematographisch nutzt die Musik von IPPON (Elektronischer Fuzz) die Verzerrung um eine reine Elektromusik zugänglich zu machen. Hermetic Delight (Indie) trägt uns in ein Poplandschaft, die von eleganten Kompositionen geprägt wird, welche das Erbe des Do-it-yourself-Punks verteidigen. Die Gruppe BBCC (New Wave) und der Elektro-DJ Rachid Bowie runden den Abend in Mulhouse mit einem Rock-Elektro-Konzert ab, der transzendentalen Erfahrung einer Musik, die sich von sämtlichen Codes befreit. Ein Vorgeschmack auf die kommende Saison der October Tone Parties, die im Oktober 2020 zurückkehren. Stay tuned!
my5tic experience Avec son cinquième album, le groupe de metal français Hypno5e signe une histoire de fantômes en quête de sens. Mit ihrem fünften Album erzählt die französische Metalband Hypno5e eine Geschichte von Gespenstern auf Sinnsuche. Par Von Florent Lachèvre
À La Laiterie (Strasbourg), mercredi 5 février In La Laiterie (Straßburg), am Mittwoch den 5. Februar artefact.org À L’Autre Canal (Nancy), jeudi 6 février In L’Autre Canal (Nancy), am Donnerstag den 6. Februar lautrecanalnancy.fr
Édité chez Erschienen bei Pelagic Records (12€) pelagic-records.com hypno5e.com
Groupe de death metal français reconnu à l’international Weltweit bekannte französische Death-Metal-Gruppe
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ur fond de samples d’œuvres littéraires et de films (L’Étranger de Camus et Pierrot le fou de Godard), Hypno5e se démarque par sa musique scénarisée et imagée. Pionner auto-proclamé du « metal cinématographique », le groupe est fondé en 2003 par Thibault Lamy (percussions) et Emmanuel Jessua (guitares et voix). Devenu quatuor, il est repéré par Gojira1 qui le prend sous son aile en 2013 lors d’une tournée européenne, lui permettant d’intégrer la programmation du festival Hellfest en 2015. Une consécration. Dans le récent A distant (dark) source, Hypno5e poursuit le voyage intérieur d’un homme qui pourchasse ses démons et souvenirs perdus, thème de prédilection du groupe depuis Des Deux L’Une Est L’Autre (2007). L’album fait réapparaître les vestiges du lac Tauca, disparu il y a 15 000 ans en Bolivie, et de ses riverains fantômes, le temps d’une nuit. Musique viscérale, ponctuée de moments de tension et d’explosion dont le metal a le secret, Hypno5e conte l’histoire de retrouvailles mystiques éphémères.
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or dem Hintergrund von Samples literarischer Werke und Filme (Der Fremde von Camus und Elf Uhr nachts von Godard) hebt sich Hypno5e durch seine inszenierte und bildhafte Musik hervor. Die Gruppe, selbsternannter Pionier des „Film-Metals“, wurde 2003 von Thibault Lamy (Schlagzeug) und Emmanuel Jessua (Gitarren und Stimme) gegründet. Zum Quartett gewachsen, werden sie von Gojira1 entdeckt, die sie 2013 auf einer Europatournee unter ihre Fittiche nehmen, was es ihnen erlaubt 2015 auf dem Programm des französischen Festivals Hellfest zu stehen. Eine Anerkennung. Im vor Kurzem erschienenen A distant (dark) source, setzt Hypno5e die innere Reise eines Mannes fort, der von seinen Dämonen und verlorenen Erinnerungen verfolgt wird, einem Lieblingsthema der Truppe seit Des Deux L’Une Est L’Autre (2007). Das Album lässt für eine Nacht die Überreste des Tauca-Sees, der vor 15 000 Jahren in Bolivien verschwunden ist und seiner geisterhaften Anwohner, wiederauftauchen. Eine tiefgründige Musik, die von Spannungsmomenten getaktet wird, sowie den Explosionen, die das Geheimnis des Metal sind: Hypno5e erzählt die Geschichte eines flüchtigen mystischen Wiedersehens. Poly 228
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loving angels instead Ange fête son cinquantième anniversaire avec une méga-tournée. L’occasion de (re)découvrir un groupe mythique du rock progressif. Ange feiern ihren fünfzigsten Geburtstag mit einer riesigen Tournee. Die Gelegenheit, die legendäre Progressive-Rock-Gruppe (wieder) zu entdecken.
Par Von Raphaël Zimmermann Photo de von Alexandre Marchi
À la BAM (Metz), vendredi 7 février Aux Tanzmatten (Sélestat), samedi 8 février Chez Paulette (Pagney), dimanche 9 février À La Niche (Dommarien), vendredi 21 février In La BAM (Metz), am Freitag den 7. Februar Im Tanzmatten (Sélestat), am Samstag den 8. Februar Chez Paulette (Pagney), am Sonntag den 9. Februar In La Niche (Dommarien), am Freitag den 21. Februar ange-updlm.com La tournée se poursuit à Audincourt (23/04), SaintDizier (15/05), Villersexel (02/08), Épinal (14/08), Longlaville (16/10) et Chenove (21/11) Die Tournee setzt sich in Audincourt (23.04.), SaintDizier (15.05.), Villersexel (02.08.), Épinal (14.08.), Longlaville (16.10.) und Chenove (21.11.) fort
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lus de six millions d’albums vendus : depuis 1969, Ange a parcouru un sacré chemin, devenant une légende du rock hexagonal. Si sa composition a largement fluctué au fil des ans, Christian Décamps est toujours l’âme du groupe. Inoxydable, le musicien de 73 ans au physique à la Orson Welles a été rejoint par son fils Tristan et une palanquée d’instrumentistes talentueux. Pour fêter ce demi siècle, ceux qui faisaient les premières parties de Johnny Hallyday dans les seventies sont de retour sur scène. Ils revisitent les grands moments de leur carrière, des délires medevial fantasy des débuts aux morceaux de la maturité qui les positionnent comme les rejetons plus ou moins légitimes de King Crimson ou Procol Harum, pionniers du rock progressif made in UK. Taxé de Genesis à la française, Ange balance sa poésie engagée et ses rythmiques enragées avec un bonheur communicatif rendant l’auditeur Heureux, titre de leur dernier opus sorti en 2018 qui affirme, en ouverture, que L’Autre est plus précieux que le temps.
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ehr als sechs Millionen verkaufte Alben: Seit 1969 hat Ange einen weiten Weg zurückgelegt, so dass sie heute im Hexagon eine Legende des Rocks sind. Auch wenn die Besetzung sich im Laufe der Jahre sehr gewandelt hat, ist Christian Décamps immer noch die Seele der Gruppe. Der unverwüstliche Musiker von 73 Jahren mit einem Erscheinungsbild à la Orson Welles hat sich mit seinem Sohn Tristan und einer Unmenge talentierter Instrumentalisten zusammengetan. Um dieses halbe Jahrhundert zu feiern, sind jene, die in den Siebzigern als Vorgruppe von Johnny Hallyday auftraten, auf der Bühne zurück. Sie blicken auf die großen Momente ihrer Karriere, von den Delirien der medevial fantasy der Anfänge bis zu den reifen Stücken, die sie als mehr oder weniger legitime Nachfahren von King Crimson oder Procol Harum positionieren, den Pionieren des Progressive Rocks made in UK. Als französische Genesis bezeichnet, schleudert Ange ihre engagierte Poesie und ihre rasenden Rhythmen heraus, mit einem kommunikativen Glück, das den Zuhörer glücklich macht, wie es der Titel ihres zuletzt 2018 erschienen Albums Heureux ausdrückt.
overdooz Figure d’un rap qui transpire le bitume, le strasbourgeois Dooz Kawa retrace son parcours physique et spirituel dans Nomad’s Land. Der Straßburger Dooz Kawa, Figur eines Raps, der nach Asphalt riecht, erzählt seinen physischen und spirituellen Lebensweg in Nomad’s Land.
Par Von Florent Lachèvre Photo de von Mathilde Cybulski
À La Laiterie (Strasbourg), samedi 15 février In La Laiterie (Straßburg), am Samstag den 15. Februar artefact.org
Édité chez Erschienen bei Modulor Records (12€) modulor-records.com
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parais tellement vrai que j’dois être l’original de mon reflet » rappe Dooz Kawa dans Rester vrai (2001), alors qu’il est membre du collectif T-Kaï Cee qu’il crée en 1998, avant de faire carrière solo. Cette envie viscérale de partager son vécu et ce que la société l’inspire, pousse le rappeur, qui a grandi en Allemagne emménageant à 16 ans en banlieue de Strasbourg, à être garant de la véracité de ses textes. Pour rester vrai dans sa musique, aussi bien que dans ses émotions, il n’hésite pas à mélanger des sonorités tziganes empruntées au jazz comme voisine de palier, ce qui le pousse à collaborer avec Mandino Reinhardt, fils du guitariste Django Reinhardt d’origine alsacienne, dans Ballaïka samples hip-hop au saveur nineties. Catégorisé rap politisé, il revendique une musique qui a du fond et assume se nourrir de l’actualité et des autres arts (littéraire, plastique et cinématographique). Dans Nomad’s Land, son 5e album, Dooz Kawa, avec la tristesse gaie qui le caractérise, accepte les années qui défilent et retrace avec nostalgie ces instants de bonheur qui nous relient.
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ch erscheine so echt, dass ich das Original meines Spiegelbildes sein könnte“ rappt Dooz Kawa auf Rester vrai (2001), während er Mitglied des Kollektivs T-Kaï Cee ist, das er 1998 gründete, bevor er seine Solokarriere begann. Diese tief verwurzelte Lust Erlebtes und seinen Blick auf die Gesellschaft zu Teilen, bringt den Rapper, der in Deutschland aufwuchs und mit 16 Jahren in einen Vorort von Straßburg zog, dazu, Garant für den Wahrheitsgehalt seiner Texte zu sein. Um sowohl in seiner Musik, als auch in seinen Emotionen echt zu bleiben, zögert er nicht Anleihen beim Gypsy-Jazz zu Nachbarschaft auf, was ihn dazu bringt mit Mandino Reinhardt, dem Sohn des Gitarristen Django Reinhardt mit Wurzeln im Elsass, auf Ballaïka diese mit Hip-Hop-Samples zu Mischen, die an die Neunziger erinnern. Sein Rap wird als politisch eingestuft, er verteidigt eine Musik mit Inhalten, die von der Aktualität und den anderen Künsten (Literatur, Bildende Kunst und Film) lebt. In Nomad’s Land, seinem 5. Album, akzeptiert Dooz Kawa, mit der fröhlichen Tristesse, die ihn charakterisiert, die vorbeiziehenden Jahre und schildert mit Nostalgie diese Glücksmomente, die uns verbinden.
music rush La 13e édition du festival de musiques actuelles GéNéRiQ dévoile ses perles, les distillant dans cinq villes de l’axe Rhin-Rhône. GéNéRiQ enthüllt ihre Perlen, die sich auf fünf Städte zwischen Rhein und Rhône verteilen.
Par Von Florent Lachèvre Photo de von Ho99o9 par von Nick Fancher et und photo de von Videoclub par von Julie Reynaud Au Moloco (Audincourt), à La Poudrière (Belfort), à La Rodia (Besançon), à La Vapeur (Dijon), au Noumatrouff (Mulhouse), du 5 au 9 février Im Moloco (Audincourt), in La Poudrière (Belfort), in La Rodia (Besançon), in La Vapeur (Dijon), im Noumatrouff (Mulhouse), vom 5. bis 9. Februar generiq-festival.com
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e définissant comme le « Festival des Tumultes Musicaux en Villes », GéNéRiQ rassemble et mélange, depuis 2007, cités et genres dans une programmation éclectique (pilotée par les cinq Smac* fort, Besançon, Dijon, Mulhouse et du Pays Belfort) : 5 jours, 5 villes, 50 artistes. Ce qui anime le festival ? « Faire découvrir des talents et sortir la musique, issue de la nouvelle scène française et internationale, des lieux conventionnels », promet Olivier Dieterlen, directeur du Noumatrouff à Mulhouse. Pour tenir cette promesse, les concerts investissent des espaces publics (édifices religieux, écoles, musées et bibliothèques) et privés (péniches, appartements, etc). Et ça marche ! Entre la redécouverte du patrimoine, l’accessibilité des concerts (dont la moitié est gratuite) et la coopération des acteurs locaux, le festival apporte une effervescence « sociale, culturelle et économique à l’axe Rhin-Rhône » précise Kathlyne Choquart de GéNéRiQ.
La ville devient scène Du rock à l’electro, en passant par le rap, le festival permet le croisement d’identités aux antipodes. Ainsi, Videoclub, groupe juvénile pop à suivre qui allie une rythmique electro et langoureuse à un style vintage coloré, laisse place à Ho99o9, electro punk rap, duo charismatique du New Jersey dont les textes et les sonorités transpirent la violence d’un monde sombre sans foi ni loi, sur la scène de La Rodia (07 et 08/02, Besançon). Un grand écart des styles qui sert de terrain de jeu à Marlène Bretzel, DJ mulhousienne, qui s’exprime en jonglant avec ses vinyles et que l’on retrouve au Séchoir (09/02, Mulhouse). Un des groupes à découvrir est anglais. Squid, également annoncé dans la programmation des Eurokéennes 2020, incarne l’esprit punk des seventies léchée à la sauce pop contemporaine. La dernière sensation rock britannique embrasera, entre autres, la scène de La Poudrière (07/02, Belfort). L’electro est l’invitée d’honneur de cette édition avec une soirée
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dédiée dans chacune des villes. Ainsi, Dan Deacon, équipé de son synthé, transportera à La Vapeur (07/02, Dijon), le public dans son monde psychédélique. Le point d’orgue du festival sera une soirée house au Noumatrouff (08/02, Mulhouse), avec comme tête d’affiche Popof, figure incontournable du mouvement dans les années 1990 et à l’origine du collectif Heretik System, pilier de la scène underground en Europe. La force de GéNéRiQ, c’est « d’être au plus près de la création du moment qui transpire la musique, tout en profitant de l’expérience des valeurs sûres » conclut Olivier Dieterlen.
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eit 2007 vereint und mischt GéNéRiQ das „Festival der musikalischen Tumulte in den Städten“ Orte und Musikgenres in einem eklektischen Programm (unter der Leitung der fünf Smac* çon, Dijon, Mulhouse und Pays de Montbé5 Tage, 5 Städte, 50 Künstler. Das Ziel des Festivals? „Talente zu entdecken und die Musik der neuen französischen und internationalen Szene aus den konventionellen Orten herauszuholen“, verspricht Olivier Dieterlen, der Direktor des Noumatrouffs in Mulhouse. Um dieses Versprechen zu halten, finden die Konzerte an öffentlichen (Religiöse Gebäude, Schulen, Museen und Bibliotheken) und privaten Orten (Hausboote, Appartements, etc.) statt. Und es läuft! Zwischen der Wiederentdeckung des Kulturerbes, der Zugänglichkeit der Konzerte (von denen die Hälfte kostenlos ist) und der Kooperation der lokalen Akteure trägt das Festival zu einer „sozialen, kulturellen und wirtschaftlichen Stimulierung der Rhein-Rhône-Axe bei“ präzisiert Kathlyne Choquart von GéNéRiQ.
der Gruppen, die es zu entdecken gilt, kommt aus Großbritannien. Squid, die ebenfalls auf dem Programm der diesjährigen Eurokéennes stehen, verkörpern den Punk-Geist der Seventies, begleitet von zeitgenössischem Pop. Die aktuelle britische Rock-Sensation wird unter anderem die Bühne von La Poudrière (07.02., Belfort) entflammen. Elektromusik ist der Ehrengast der diesjährigen Ausgabe mit einem besonderen Abend in jeder Stadt. So nimmt Dan Deacon mit seinem Synthesizer das Publikum in La Vapeur (07.02., Dijon) mit in seine Welt. Der Höhepunkt des Festivals wird ein House-Abend im Noumatrouff (08.02., Mulhouse) sein, mit Popof als Headliner, einer der zentralen Figuren der Bewegung in den 1990er Jahren und Gründer des Kollektivs Heretik System, Pfeiler der europäischen Underground-Szene. Die Stärke von GéNéRiQ ist es „so nah wie möglich am Moment der Kreation zu sein, der Musik schwitzt, und gleichzeitig von der Erfahrung der etablierten Musiker zu profitieren“ fasst Olivier Dieterlen zusammen.
* Scène de musiques actuelles : label donné aux salles de concert par le Ministère de la Culture selon certains critères * Bühne für aktuelle Musik: Label, das Konzertsälen vom französischen Ministerium für Kultur anhand gewisser Kriterien verliehen wird
Die Stadt wird zur Bühne Von Rock bis Elektro über Rap erlaubt das Festival das Aufeinandertreffen von Identitäten, die sich normalerweise diametral gegenüberstehen. So macht Videoclub, eine jugendliche Popgruppe, die man im Ohr behalten sollte und die rhythmische Elektromusik und einen verführenden Vintage-Stil verbindet Platz für Ho99o9: Elektro-Punk-Rap, ein charismatisches Duo aus New Jersey, dessen Texte und Melodien von einer düsteren Welt erzählen, die weder Gott noch Gebot kennt, auf der Bühne von La Rodia (07. & 08.02., Besançon). Ein großer Spagat zwischen den Stilen, der als Spielfeld für Marlène Bretzel dient, DJ aus Mulhouse, die mit ihren Platten im Séchoir (09.02., Mulhouse) jongliert. Eine Poly 228
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think local Les jeunes cuivres virtuoses du Local Brass Quintet sont en tournée alsacienne dans le cadre de la 59e saison de l’Ajam1. Die jungen Blechbläser-Virtuosen des Local Brass Quintets gehen im Rahmen der 59. Saison der Ajam1 auf Tournee durch das Elsass.
Par Von Hervé Lévy Photo de von Marie-Clémence David
Au Im Théâtre municipal (Sainte-Marie-aux-Mines), 01.02. À la In der Cité de la Musique et de la danse (Strasbourg), 03.02. Au Im Château des Rohan (Saverne), 04.02. Au Im Théâtre municipal (Colmar), 05.02. Au Im Pôle culturel (Drusenheim), 07.02. À la In der Halle au blé (Altkirch), 08.02. Au Im Cheval blanc (Schiltigheim), 09.02. ajam.fr localbrassquintet.com
Amis des jeunes artistes musiciens, association alsacienne destinée à aider les instrumentistes à se produire à l’aube de leur carrière 2 Stay tuned 1 Freunde der jungen Musiker, ein elsässischer Verein, der jungen Instrumentalisten am Beginn ihrer Karriere zu Auftritten verhilft 2 Stay tuned 1
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iplômés il y a peu du Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, les cinq souffleurs du Local Brass Quintet (fondé en 2015) se sont déjà forgés une jolie réputation. Après un premier disque2 remarqué paru l’an passé, les trompettistes Javier Rossetto et François Petitprez, le corniste Benoît Collet, le tromboniste Romain Durand ainsi que le tubiste Tancrède Cymerman se frottent avec ardeur à la scène. Son élégant, complicité artistique née d’une amitié et d’un compagnonnage de plus de dix ans et phrasé ciselé sont la marque de fabrique de ces cinq garçons dans le vent proposant un programme bouillonnant pour cette tournée. S’y croisent les sonorités ibères de Granados, le swing de Gershwin, une valse d’une infinie délicatesse signée Debussy (avec un arrangement de La Plus que lente) ou des extraits de la BO de La La Land transcrits pour leur effectif. À côté de ces hardiesses, le quintette propose également la création mondiale d’une pièce de Jean-Claude Gengembre dont le titre annonce clairement la couleur : Résonances du souffle.
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ie fünf Musiker des Local Brass Quintets (gegründet 2015), seit Kurzem das Diplom des Pariser Konservatoriums in der Tasche, haben sich bereits einen Ruf gemacht. Nach einer ersten bemerkenswerten CD2, die im vergangenen Jahr erschien, konfrontieren sich die Trompeter Javier Rossetto und François Petitprez, der Hornist Benoît Collet, der Posaunist Romain Durand sowie der Tubaspieler Tancrède Cymerman mit der Bühne. Eleganter Klang, ein künstlerisches Einverständnis, das aus einer Freundschaft heraus entstanden ist sowie mehr als zehn Jahre der gemeinsamen Ausbildung und ein ausgefeilter Ausdruck sind das Markenzeichen dieser fünf Jungs, die auf dieser Tournee ein aufbrausendes Programm präsentieren. Darin treffen die iberischen Klänge von Granados, der Swing von Gershwin, ein unendlich feinfühliger Walzer von Debussy (mit einem Arrangement von La Plus que lente) oder Ausschnitte der Filmmusik von La La Land aufeinander. Neben diesen Wagnissen spielt das Quintett ebenfalls die Uraufführung eines Stücks von Jean-Claude Gengembre, dessen Titel alles sagt: Resonanz des Atems.
MUSIQUE MUSIK
love actually Dirigé par Aziz Shokhakimov, l’Orchestre philharmonique de Strasbourg fête la Saint-Valentin avec Wagner et Mozart. Unter der Leitung von Aziz Shokhakimov feiert das Orchestre philharmonique de Strasbourg den Valentinstag mit Wagner und Mozart.
Par Von Hervé Lévy Photo de von Mischa Blank
Au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg), jeudi 13 et vendredi 14 février Im Palais de la Musique et des Congrès (Straßburg), am Donnerstag den 13. und Freitag den 14. Februar philharmonique.strasbourg.eu
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idèle du pupitre de l’OPS, le jeune chef ouzbek Aziz Shokhakimov se révéla au monde classique en 2010, lorsqu’il fut lauréat du prestigieux Concours Mahler de Bamberg. Baguette incandescente s’il en est, il signe un séduisant programme amoureux qui débute avec la love story par excellence, Tristan und Isolde : extraits de l’opéra de Wagner, le Prélude et la Mort d’Isolde ont la semblance d’un océan sonore frémissant de sensualité où le désir se noie dans la douleur, manifestant avec éclat les liens entre Eros et Thanatos. Ensuite, se poursuit l’intégrale symphonique de Mahler initiée par la phalange alsacienne avec une “cinquième” s’ouvrant par une lugubre marche funèbre baignée de souffrance. Au fil de la partition, l’auditeur marche vers la lumière aux côtés des instrumentistes, en particulier dans le merveilleux Adagietto Visconti, dans Mort à Venise lire une brûlante déclaration d’amour du compositeur à Alma Schindler.
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er junge usbekische Dirigent Aziz Shokhakimov, den die Welt der klassischen Welt 2010 entdeckte, als er zum Preisträger des prestigeträchtigen MahlerWettbewerbs in Bamberg nominiert wurde, ist dem OPS treu. Der lebhafte Taktstock präsentiert ein Programm für Verliebte, das mit der ultimativen Liebesgeschichte von Tristan und Isolde beginnt: Auszüge aus der WagnerOper, die Vorgeschichte und Isoldes Tod erinnern an einen Klangozean, der vor Sinnlichkeit erschaudern lässt, in dem sich Verlagen in Schmerz ertränkt und so auf eindrückliche Weise die Beziehung zwischen Eros und Thanatos aufzeigt. Anschließend setzt sich das Sinfonische Gesamtwerk von Mahler, das von den elsässischen Musikern initiiert wurde,
mit einer „Fünften“ fort, die durch einen düsteren Trauermarsch voller Leiden eröffnet wird. Im Laufe der Partition wendet sich der Zuhörer an der Seite der Instrumentalisten dem Licht zu, insbesondere in einem wunderbaren Adagietto aus dem man die brennende Liebeserklärung des Komponisten an Alma Schindler herauslesen kann. Poly 228
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MUSIQUE MUSIK
king rattle Directeur musical du London Symphony Orchestra, Sir Simon Rattle est en tournée : au menu, une pincée de Berg et du bon, du beau Beethoven ! Der musikalische Direktor des London Symphony Orchestra, Sir Simon Rattle geht auf Tournee: Auf dem Menü steht eine Prise Berg und guter, schöner Beethoven!
Par Von Hervé Lévy Portrait de von Sir Simon Rattle par von Stefan Rabold
Au Festspielhaus (BadenBaden), jeudi 20 et vendredi 21 février Im Festspielhaus (BadenBaden), am Donnerstag den 20. und Freitag den 21. Februar festspielhaus.de À La Philharmonie (Luxembourg), dimanche 23 février In La Philharmonie (Luxemburg), am Sonntag den 23. Februar philharmonie.lu
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ne chevelure blanche qui vole au vent. Une baguette ductile en diable se glissant avec aisance et élégance dans les arcanes des partitions les plus rétives. Un discours musical où la technique le dispute à l’émotion. Une empathie grande pour ses musiciens. Tel est Sir Simon Rattle, chef so british anobli par la Reine en 1994, qui présida aux destinées du Philharmonique de Berlin pendant une quinzaine d’années. Back home, il est désormais à la tête du London Symphony Orchestra. En tournée, il est de retour au
la résidence des Berliner Philharmoniker qui sant un dialogue aux accents viennois entre Beethoven (dont on fête cette année le 250e anniversaire) et Berg, faisant entrer en résonance le monument qu’est la Symphonie n°9 avec la Lulu Suite, fragments symphoniques de l’opéra éponyme (21/02). Dans une autre soirée (20/02 ; programme également donné à Luxembourg, 23/02), le public découvrira l’unique oratorio de Beethoven : intitulée Le Christ au Mont des Oliviers, annonce par bien des aspects Fidelio sente un fils de Dieu humain, trop humain, accablé de souffrances, si bien qu’on en vient presque à oublier son essence divine. De là à penser que le compositeur dresse son propre portrait, il n’y a qu’un pas… aisé à franchir ! Il nous transporte dans le Jardin de Gethsémani, où Jésus se recueillit après son dernier repas. Doute. Angoisse. Espérance. Effort pour reprendre pied. Le prisme des sentiments explorés dans la première partie de
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la pièce est large, tandis que la seconde retranscrit son s’achève dans une jubilation séraphique. L’œuvre entrera en vibration avec une autre ode à la douleur, le Concerto pour violon et orchestre “À la mémoire d’un ange” de Berg, interprété par la solaire Lisa Batiashvili. L’ange se nomme Manon Gropius, morte à 18 ans en 1935, fille de l’architecte Walter Gropius et d’Alma Schindler, veuve depuis 1911 de Gustav Mahler, que le compositeur aimait beaucoup. La partition ressemble à un aller-retour permanent entre la lumière de la vie et les limbes de la mort. Deux mouvements évoquent cette dualité, le premier fait résonner la joie de vivre et la gaieté exubérante d’une jeune existence alors que le second est marqué du sceau de la maladie et de la souffrance… jusqu’à la délivrance finale, ascension éthérée évoquant la sérénité du début de l’œuvre. Un ange est passé, les ailes toutes chargées de diaphane émotion.
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eißes Haar, das im Wind flattert. Ein teuflisch formbarer Taktstock, der mit Leichtigkeit und Eleganz in die Geheimnisse der widerspenstigsten Partitionen eintaucht. Ein musikalischer Diskurs, in dem Technik auf Emotion trifft. Eine große Empathie für seine Musiker. So ist Sir Simon Rattle, der so britische Dirigent, der von der Queen 1994 in den Adelsstand erhoben wur-
de und die Berliner Philharmonikern fast fünfzehn Jahre lang leitete. Back home steht er von nun an der Spitze des London Symphony Orchestra. Auf Tournee ist er zurück im für zwei Daten, die einen Dialog mit Wiener Akzent zwischen Beethoven (dessen 250. Geburtstag in diesem Jahr gefeiert wird) und Berg organisieren: Die monumentale 9. Sinfonie trifft auf die Lulu Suite, sinfonische Fragmente der Oper des selben Namens (21.02.). An einem anderen Abend (20.02. ; ein Programm, das auch in Luxemburg gespielt wird, 23.02.) wird das Publikum das einzige Oratorium von Beethoven entdecken: Unter dem Titel Christus am Ölberge präsentiert das völlige Opernwerk Fidelio menschlichen Gottessohn, der vom Leiden gequält wird, so sehr, dass man fast sein göttliches Wesen vergisst. Man muss keine großen Umwege machen, um zu denken, dass der Komponist hier sein eigenes Portrait zeichnet... Er versetzt uns in den Garten Getsemani, wo Jesus sich nach seinem letzten Mahl sammelt. Zweifel. Angst. Hoffnung. Anstren-
gung um wieder Fuß zu fassen. Das Prisma der Gefühle, die im ersten Teil des Stücks erkundet werden ist breit, während endet. Das Werk tritt mit einer anderen Ode an den Schmerz in einen Dialog, dem Violinkonzert „Dem Andenken eines Engels“ von Berg, welches von der strahlenden Lisa Batiashvili interpretiert wird. Der Engel heißt Manon Gropius, die 1945 mit 18 Jahren verstarb, Tochter des Architekten Walter Gropius und von Alma Schindler, seit 1911 Witwe von Gustav Mahler, die der Komponist sehr liebte. Die Partition ist ein permanentes Hin und Her zwischen dem Licht des Lebens und der Vorhölle des Todes. Zwei Bewegungen schildern diese Dualität, die erste spiegelt die Lebensfreude und die überbordende Fröhlichkeit einer jungen Existenz wider, während die zweite vom Siegel der Krankheit und des Leidens geprägt ist... bis zur Erlösung, einer ätherischen Himmelfahrt, die an die Gelassenheit vom Anfang des Werkes erinnert. Ein Engel ist vorbeigezogen, mit Flügeln voller durchscheinender Emotion.
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ghosts Dans le cadre de sa trilogie Verdi, Paul-Émile Fourny présente sa mise en scène spectrale de La Traviata à l’Opéra-Théâtre de Metz. Im Rahmen der Verdi-Trilogie präsentiert Paul-Émile Fourny seine gespenstische Inszenierung von La Traviata in der Opéra-Théâtre in Metz.
Par Von Hervé Lévy Photos de von Philippe Gisselbrecht / Metz Métropole
À l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, du 2 au 8 février In der Opéra-Théâtre de Metz Métropole, vom 2. bis 8. Februar opera.metzmetropole.fr
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a saison lyrique messine est placée sous le double signe de Verdi et de « la violence faite aux femmes, qu’elle soit physique ou psychologique. Il s’agit d’une thématique qui me tient à cœur depuis longtemps, c’est pourquoi, il y a plus de deux ans, en imaginant la saison 2019 / 2020, j’ai souhaiter l’aborder », explique Paul-Émile Fourny, directeur de l’Opéra-Théâtre. Après avoir monté Rigoletto « Une fille recluse par son père, surprotégée Giovanna d’Arco (05-11/06), il s’attaque à La Traviata, un des tubes du répertoire opératique dont l’histoire est inspirée de La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas. Le public est emporté dans un tourbillon tragique, celui de l’existence de Violetta, « jeune courtisane tuberculeuse qui laisse de sa vie fulgurante l’image d’une beauté ravie par la mort », écrivit Marcel Proust. Pour le metteur en
scène, littéralement hanté par le personnage, l’œuvre évoque « une violence sociale, celle imposée à une jeune femme afin d’échapper à son statut, celle d’un milieu – incarné par le père d’Alfredo dont elle est éperdument éprise – qui refuse le bonheur à un couple où les deux amoureux ne sont pas de la même condition. » L’œuvre sera servie par un « trio vocal fabuleux » composé de Tuuli Takala (VioPersonne ne la connaît en France où elle fait ses débuts, mais je peux vous garantir qu’elle est exceptionnelle Jonathan Boyd (Alfredo Germont) et Stefano Meo (Giorgio Germont).« Ils ne viennent pas seulement avec un timbre d’exception pour faire du “sport vocal”, mais fouillent au tréfonds de la partition afin d’approcher au plus près de leurs personnages respec-
tifs », explique Paul-Émile Fourny. Dans cette production admirable (créée en 2013), nous sommes transportés dans un univers spectral : complexions blafardes des différents protagonistes, couleurs sourdes (mis à part de « grands ciels “magrittiens” » lorsque Violetta croit que son amour sera vainqueur et sa maladie vaincue) et tulles rendant la perception du spectateur plus fantomatique encore… La mort est omniprésente sur le plateau. Les revenants entourant la jeune fille « sont-ils ont-ils encore de ce monde ? Estelle déjà passée de l’autre côté, revivant son existence ? », questionne Paul-Émile Fourny qui a bâti un univers onirique et angoissant, rappelant Cocteau ou Le Portrait de Dorian Gray, puisque Violetta est accompagnée de son reflet dans un miroir, double mortifère dont la trajectoire épouse celle de sa tragique destinée.
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ie lyrische Saison in Metz steht im doppelten Zeichen von Verdi und der „Gewalt gegenüber Frauen, ob physisch oder psychologisch. Es handelt sich um eine Thematik, die mir seit Langem am Herzen liegt, deswegen wollte ich sie vor mehr als zwei Jahren, bei der Vorbereitung der Saison 2019/ 2020 einbringen“ erklärt Paul-Émile Fourny, der Direktor der Opéra-Théâtre. Nachdem er im Herbst Rigoletto Ein Mädchen, das von seinem Vater eingesperrt und überbeschützt wird und davor Giovanna d’Arco (05.-11.06.), geht er nun La Traviata an, einen der Hits des Opernrepertoires, dessen Geschichte von der Kameliendame von Alexandre Dumas inspiriert ist. Das Publikum wird in einem tragischen Wirbelsturm mitgerissen, jenem von Violettas Existenz, „einer jungen tuberkulosekranken Kurtisane, die von ihrem rasend schnellen Leben das Bild einer vom Tod geraubten Schönheit hinterlässt“, schrieb Marcel Proust. Für den Re-
gisseur, der buchstäblich von der Figur heimgesucht wird, bringt das Werk eine „soziale Gewalt zur Sprache, jene, die einer jungen Frau aufgezwungen wird um ihrem Status zu entkommen, jene eines Milieus – verkörpert von Alfredos Vater, in den sie hoffnungslos verliebt ist – das das Glück eines Paares verweigert, in dem die beiden Verliebten nicht von gleichem Stande sind.“ Das Werk wird von einem „wunderbaren Stimmentrio“ aufIn Frankreich, wo sie am Anfang steht, kennt sie keiner, aber ich garantiere Ihnen, dass sie außergewöhnlich ist than Boyd (Alfredo Germont) und Stefano Meo (Giorgio Germont). „Sie kommen nicht nur mit einer außergewöhnlichen Stimmfarbe um „Vokal-Sport“ zu betreiben, sondern wühlen sich bis ins Innerste der Partition um so nah wie möglich an ihren jeweiligen Figuren zu sein“, erklärt Paul-Émile Fourny. In dieser bewundernswerten Produktion (Kreation 2013) werden wir in ein gespenstisches Universum entführt: Fahle Komplexion der verschiedenen Protagonisten, dumpfe Farben (abgesehen von den „großen Magritte-Himmeln“ als Violetta an den Sieg ihrer Liebe und jenen gegen die Krankheit glaubt) und Tüll machen die Wahrnehmung durch den Zuschauer noch unwirklicher... Der Tod ist auf der Bühne omnipräsent. Die Geister, die das junge Mädchen umgeben „sind sie noch von dieser Welt? Ist sie schon auf der anderen Seite, erlebt ihre Existenz erneut?“ fragt Paul-Émile Fourny, der ein beängstigendes Traumuniversum geschaffen hat, das an Cocteau oder Das Bildnis des Dorian Gray erinnert, denn Violetta wird von ihrem Spiegelbild begleitet, einem tödlichen Doppelgänger, dessen Laufbahn mit jener ihres tragischen Schicksals zusammenfällt.
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écrits et châtiments Présenté en création mondiale à Dijon, Les Châtiments de Brice Pauset est un opéra fondé sur trois textes de Kafka.
schreiben und strafe Les Châtiments von Brice Pauset, das als Uraufführung in Dijon gezeigt wird, ist eine Oper auf der Basis dreier Texte von Kafka.
Par Von Hervé Lévy Photos de répétition de Probenphotos von Gilles Abegg / Opéra de Dijon.
À l’Opéra de Dijon, du 12 au 16 février In der Opéra de Dijon, vom 12. bis 16. Februar opera-dijon.fr Rencontre avec les artistes à l’issue de la représentation du 16/02
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a résidence au long cours de Brice Pauset à l’Opéra de Dijon s’achève avec un opéra, première pièce « d’une constellation de six évoquant des événements ou des idéologies du XXe siècle ayant contribué à façonner notre époque », affirme le compositeur quinquagénaire. Il s’est plongé dans l’œuvre de Kafka, ce « prophète qui ne savait pas ce qu’il prophétisait, comme le décrivait Walter Benjamin », utilisant trois nouvelles fulgurantes, Le Verdict, La Métamorphose et Dans La Colonie pénitentiaire. Leur auteur avait souhaité les réunir sous le titre de La Trilogie des Châtiments : « Je me suis aperçu qu’elle entrait en résonance avec deux types de préoccupations éminemment actuelles : la
présence au pouvoir d’une génération prête à sacrifier la suivante pour maintenir son style de vie dans les deux premier textes et l’existence d’un État tout puissant qui perd la boule dans le dernier. » Dans son opéra, le compositeur installé à Fribourg-en-Brisgau a conservé la langue de Kafka, « cet allemand qu’on parlait à Prague, si particulier, utilisant beaucoup de petits mots ne servant pas à grand-chose, si ce n’est à créer une scansion très régulière, un peu monocorde et mécanique » qui se prête particulièrement bien au récitatif. Le débit rythmique des chanteurs s’approche ici de la voix parlée, dans un étonnant retour aux sources,
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puisqu’il est difficile de ne pas penser à Monteverdi. L’orchestre, lui, est ample, « brucknérien. Ce qui m’intéressait était de pousser tous les curseurs au maximum, de passer de déferlements sonores spectaculaires à la plus grande intimité, aller des bruissements des cuivres – avec huit cors – à leur explosion solaire. » Dans l’œuvre, se déploie le versant comique de Kafka qu’une certaine exégèse française, « avec les textes d’Alexandre Vialatte ou de Marthe Robert, a occulté au profit des aspects métaphysiques, dramatiques ou existentiels », résume Brice Pauset. Au plateau, c’est « cette coexistence du burlesque le plus outré et du désespoir prophétique que nous voudrions faire exister », affirme le metteur en scène David Lescot. La transformation de Gregor Samsa prend ainsi « l’apparence terrifiante d’un corps soumis à des mutations, celles causées par des radiations. On songe aux conséquences de tel désastre sanitaire ou industriel de l’époque contemporaine. La machine de La Colonie pénitentiaire, loin de rester invisible comme lors de certaines adaptations est ici exhibée, exposée. C’est son fonctionnement qui produit l’effet d’attente et la catastrophe. Pour représenter Kafka, je crois qu’il faut être littéral, montrer les choses, non pas essayer de les abstraire ou de les occulter », conclut-il. Die lange Künstlerresidenz von Brice Pauset in der Oper von Dijon endet mit einer Oper, einem ersten Stück „aus einer Konstellation von sechs, die Ereignisse oder Ideologien des 20. Jahrhunderts thematisieren, welche unsere Epoche geprägt haben“, sagt der fünfzigjährige Komponist. Er ist in das Werk Kafkas eingetaucht, dieses „Propheten, der nicht wusste, dass er prophezeite, wie es Walter Benjamin beschrieb“, indem er drei starke Novellen benutzt, Das Urteil, Die Verwandlung und In der Strafkolonie. Ihr Autor hatte sie unter dem Titel Trilogie der Strafen vereinen wollen: „Mir ist aufgefallen, dass sie mit zwei Typen der aktuellen Besorgnis in einen Dialog treten: Die Macht einer Generation, die bereit ist, die Nächste zu opfern um ihren Lebensstil beizubehalten in den ersten beiden Texten und die Präsenz eines allmächtigen Staates, der durchdreht im Letzten.“ In seiner Oper behält der Komponist, der in Freiburg im Breisgau wohnt die Sprache Kafkas bei, „dieses Deutsch, das man in Prag sprach, so besonders, mit vielen kleinen über-
flüssigen Worten, die dazu dienen ein sehr regelmäßiges Skandieren zu ermöglichen, ein bisschen eintönig und mechanisch“, das sich sehr für eine Erzählung eignet. Der rhythmische Redefluss der Sänger nähert sich hier der gesprochenen Stimme an, in einer erstaunlichen Rückkehr zu den Ursprüngen, denn es ist schwierig nicht an Monteverdi zu denken. Das Orchester seinerseits ist breitgefächert, „wie bei Bruckner. Das was mich interessierte war es alle Regler maximal hochzuschieben, von spektakulären Klangwogen zur größten Intimität zu gleiten, vom Rauschen der Blechbläser – mit acht Hörnern – bis zu ihrer Explosion.“ Im Werk entfaltet sich der komische Aspekt von Kafka, den eine gewisse französische Exegese „mit den Texten von Alexandre Vialatte oder Marthe Robert zugunsten der metaphysischen, dramatischen oder existentiellen Aspekte kaschiert hat“, fasst Brice Pauset zusammen. Auf der Bühne ist es „diese Koexistenz der überzeichneten Burleske und der prophetischen Verzweiflung, die wir existieren lassen wollen“ unterstreicht der Regisseur David Lescot. Die Verwandlung von Gregor Samsa nimmt so „die erschreckende Erscheinung eines Körpers an, der Mutationen unterworfen ist, jenen die von Strahlen ausgelöst werden. Man denkt an die Konsequenzen eines jeden sanitären oder industriellen Desasters der zeitgenössischen Epoche. Die Maschine in Die Strafkolonie, ist nicht wie bei einigen Inszenierungen unsichtbar, sie wird gezeigt, ausgestellt. Es ist ihr Betrieb, der den Effekt des Wartens und der Katastrophe produziert. Um Kafka darzustellen, muss man, denke ich, buchstäblich sein, die Dinge zeigen, nicht versuchen die Dinge zu abstrahieren oder zu kaschieren“, sagt er abschließend.
Pour les plus jeunes est organisé un atelier de création d’instruments de musique contemporaine (08/02, dès 6 ans) ainsi qu’un atelier d’arts visuels autour des Châtiments (16/02, pendant la représentation) Brice Pauset interprète les Variations Goldberg de Bach (16/06) Brice Pauset interpretiert die Goldberg-Variationen von Bach (16.06.)
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galeries à tous prix 210 galeries venues de 15 pays, un focus sur la collection Hans-Peter Haas et plus de 50 000 visiteurs attendus : zoom sur la 17e édition d’art Karlsruhe.
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Par Hervé Lévy
Au Parc des expositions (Karlsruhe), du 13 au 16 février art-karlsruhe.de
Légendes 1. Moritz Götze, Superstar 2.0 (Luther), 2017, Galerie Rothamel (Erfurt/Frankfurt) 2. Hans-Peter Haas au travail dans son atelier © Jürgen Burkhardt
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anifestation majuscule dans le sillon rhénan, art Karlsruhe a su trouver sa place, drainant des galeries de premier plan venues présenter des œuvres modernes et contemporaines. Parmi elles, mentionnons les strasbourgeoises Pascale Froessel et Radial. Impossible de citer tout le monde, mais évoquons tout de même également la participation à la manifestation, pour la sixième fois, de Várfok, institution pionnière fondée à Budapest il y a 30 ans. Elle présente des œuvres de Françoise Gilot, peintre âgée de 98 ans au minimalisme grois comme le trentenaire Máté Orr et son inquiétant surréalisme. Les contemporains germaniques comme Gerhard Richter (invité sur six stands), Georg Baselitz, Karin Kneffel ou Neo Rauch seront évidemment de la partie avec des créations tout juste sorties d’atelier. Tout comme le génial Markus Lüpertz, notamment exposé à la galerie Bernd Bentler (Bonn) avec des pièces inspirée du titan de la mythologie grecque Atlas. Traditionnellement, l’événement laisse une place importante aux sculptures monumentales installées,
comme dans une ville, sur une vingtaine de places (auxquelles s’ajoute un vaste jardin cette année) qui rythment la déambulation du visiteur, où se découvrira, par exemple, un colossal oiseau signé Matthias Garff. Un focus est en outre mis sur les estampes avec un espace dédié permettant d’acquérir des pièces à prix plus que raisonnable et ainsi, pourquoi pas, débuter une collection. L’occasion est donnée de découvrir quelque 150 pièces d’exception appartenant à la collection HPH, un acronyme signifiant Hans-Peter Haas (né en 1935). Formé par Luitpold Domberger, un pionnier dans le domaine, celui qui est installé à Leinfelden-Echterdingen (BadeWurtemberg) a travaillé main dans la main avec des artistes comme Niki de Saint Phalle, Salvador Dalí, Max Ernst, Lucio Fontana ou Victor Vasarely. L’ensemble qu’il a rassemblé est ainsi représentatif de l’évolution de l’art après 1950. À propos de l’artisan, le peintre et sculpteur Heinz Mack affirme qu’il « est l’imprimeur des artistes et l’artiste parmi les imprimeurs. »
KUNST
kunst um jeden preis 210 Galerien aus 15 Ländern, ein Schwerpunkt zur Sammlung von Hans-Peter Haas und mehr als 50 000 erwartete Besucher: Ausblick auf die 17. Ausgabe der art Karlsruhe.
Von Hervé Lévy
In der Messe (Karlsruhe), vom 13. bis 16. Februar art-karlsruhe.de
Bildunterschriften 1. Moritz Götze, Superstar 2.0 (Luther), 2017, Galerie Rothamel (Erfurt/Frankfurt) 2. Hans-Peter Haas bei der Arbeit in seinem Atelier © Jürgen Burkhardt
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ls große Veranstaltung im Rheingraben hat die art Karlsruhe ihren Platz gefunden, mit erstklassigen Galerien die hier moderne und zeitgenössische Werke präsentieren. Dazu gehören die Straßburger Pascale Froessel und Radial. Unmöglich alle zu zitieren, erwähnen wir trotzdem die sechste Teilnahme von Várfok, einer Pionier-Institution, die vor 30 Jahren in Budapest gegründet wurde. Sie präsentiert Werke von Françoise Gilot, einer 98-jährigen Malerin mit buntem rische Künstler wie den dreißigjährigen Máté Orr und seinen besorgniserregenden Surrealismus. Die zeitgenössischen Deutschen wie Gerhard Richter (zu Gast an sechs Ständen), Georg Baselitz, Karin Kneffel oder Neo Rauch sind natürlich mit dabei, mit Kreationen, die frisch aus dem Atelier kommen. Genau wie der geniale Markus Lüpertz, der besonders von der Galerie Bernd Bentler (Bonn) ausgestellt wird, mit Werken, die vom Titanen der griechischen Mythologie, Atlas inspiriert sind. Traditionellerweise lässt die Veranstaltung einen großen Platz für monumentale Skulpturen, die wie in einer Stadt, auf fast
zwanzig Plätzen installiert sind (zu denen in diesem Jahr ein großer Garten hinzukommt), die die Rundgänge des Besuchers begleiten und wo man, zum Beispiel, einen kolossalen Vogel von Matthias Garff entdeckt. Ein weiterer Fokus liegt auf den Druckgrafiken, mit einem eigenen Raum, der es erlaubt Originale zu mehr als vernünftigen Preisen zu erstehen und so, warum nicht, eine Sammlung zu beginnen. Außerdem wird die Gelegenheit geboten, mehr als 150 außergewöhnliche Stücke aus der Sammlung HPH, einem Akronym, das für Hans-Peter Haas (geboren 1935) steht, zu entdecken. Von Luitpold Domberger ausgebildet, einem Pionier in dieser Domäne, hat jener, der in Leinfelden-Echterdingen (Baden-Württemberg) lebt, Hand in Hand mit Künstlern wie Niki de Saint Phalle, Salvador Dalí, Max Ernst, Lucio Fontana oder Victor Vasarely gearbeitet. Das Ensemble, das er vereint hat, ist somit repräsentativ für die Entwicklung der Kunst ab 1950. Über den Kunsthandwerker sagt der Maler und Bildhauer Heinz Mack, dass er „der Drucker der Künstler und der Künstler unter den Druckern ist“.
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coulisses Amélie Cabocel documente grâce au cinéma et à la photographie le vieillissement du lieu-dit lorrain Les Blanches Terres.
kulissen Amélie Cabocel dokumentiert anhand von Film und Photographie die Alterung des Ortes Les Blanches Terres in Lothringen.
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Par Von Irene Picon
À Stimultania (Strasbourg), jusqu’au 22 mars In Stimultania (Straßburg), bis zum 22. März stimultania.org
Légendes Bildunterschriften Les Blanches Terres 2. Les Robes de Michelle Die Kleider von Michelle, 5/8, 2018 3. Les Portraits individuels Die individuellen Portraits, Michelle, 2018
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l’origine, le désir de l’artiste était de réaliser un film sur l’isolement dans le village de son enfance, dans lequel vit encore sa grand-mère Michelle, avec ses cousins et quelques amis. Lors du tournage, Les Blanches Terres est aussi devenu un projet photo. Ce long-métrage tourné en plan fixe, sorti en 2019, est consacré aux deux-tiers à des moments de vie quotidienne. Le reste montre les coulisses des shootings pour, précise la photographe, exposer les « processus de création d’une image ». Le public voit simultanément le déroulé des séances photos et leurs rendus. Debout, parfois appuyés sur des cannes, les habitants posent dans leurs jardins, ateliers ou fermes, seuls ou avec leurs chiens. Cette série d’une trentaine de clichés en couleur, réalisés à l’argentique, comporte des portraits de dos, de face ou de profil. Intéressée également par les « représentations et les portraits que souhaitent donner » ses sujets, Amélie Cabocel leur a laissé le choix du décor et des tenues. Suite à une première installation au CCAM (Vandœuvre-lès-Nancy), Les Blanches Terres se dévoile à Stimultania en « version augmentée » avec de nombreux inédits : l’image du buffet familial qui occupe l’un des pans de mur, donnant une impression
d’intrusion et de convivialité, ou encore un leporello compilant différentes photos de Michelle tout au long de sa vie. Classés de manière thématique non chronologique, ces clichés apparaissent modifiés. Seuls les motifs des robes de la grand-mère sont parfois conservés, tout comme certains paysages, à la différence des membres de la famille et même des chats, allègrement rognés. À l’entrée, un portrait de famille en noir et blanc, agrandi et retouché : dans une parfaite illusion, Michelle et ses deux cousins se tiennent aux côtés de leurs ancêtres immortalisés des décennies plus tôt. Au centre, des photos de robes sont exposées, comme pendues sur des tringles. Ce sont les créations de la grand-mère, ancienne couturière, qui a d’ailleurs souhaité être immortalisée avec l’un de ses vêtements. Après sa série Les 7 Familles sur les foyers homoparentaux, l’anthropologue de formation Amélie Cabocel continue d’étudier le visible et l’invisible, en donnant une place aux personnes âgées, rarement représentées. Un hommage familial et territorial qui ne s’intéresse pas au passé mais à l’avenir, l’objectif étant de comprendre « comment sont envisagés le futur et la mort par ceux qui subsistent » dans cet espace aujourd’hui délaissé.
EXPOSITION AUSSTELLUNG
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rsprünglich war es der Wunsch dieser Künstlerin mit ihren Cousins und einigen Freunden, einen Film über die Isolation in diesem Dorf ihrer Kindheit zu drehen, in dem noch ihre Großmutter Michelle lebt. Beim Dreh ist aus Les Blanches Terres auch ein Photographie-Projekt geworden. Dieser Spielfilm, der mit statischer Einstellung gefilmt wurde und 2019 erschien, ist zu zwei Dritteln Alltagsmomenten gewidmet. Der Rest zeigt die Kulissen des Shootings um, so präzisiert die Photographin, „den Kreationsprozess eines Bildes auszustellen“. Das Publikum sieht gleichzeitig den Ablauf der Photoaufnahmen und ihr Resultat. Aufrecht, manchmal auf Stöcke gestützt, posieren die Bewohner in ihren Gärten, Ateliers oder Bauernhöfen, alleine oder mit ihren Hunden. Diese Serie von fast dreißig Farbaufnahmen, die analog aufgenommen wurden, beinhaltet RückenFront-oder Seitenansichten. Da sie auch daran interessiert war, welche „Darstellungen und Portraits ihre Subjekte zeigen wollen“ ließ sie ihnen freie Wahl des Dekors und der Kleidung. Nach einer ersten Installation im CCAM (Vandoeuvre-lès-Nancy) wird Les Blanches Terres in Stimultania in „erweiterter Version“ , mit neuen Ausstellungsstücken gezeigt: Das Bild eines Familienbuffets, das eine der Wände einnimmt und den Eindruck eines Eindringens und einer Geselligkeit verleiht oder auch das Leporello, das verschiedene Photographien von Michelle im Laufe ihres Lebens vereint. Diese thematisch und nicht chronologisch organisierten Bilder sind bearbeitet. Nur die Motive auf den Kleidern der Großmutter werden manchmal beibehalten, genau wie einige Landschaften, die nicht wie die Familienmitglieder und sogar die Katzen ausgespart wurden. Am Eingang ein Familien portrait in schwarz-weiß, vergrößert und bearbeitet: In einer perfekten Illusion stehen Michelle und ihre beiden Cousins neben ihren Vorfahren, die Jahrzehnte vorher photographiert wurden. Im Zentrum werden Bilder von Kleidern ausgestellt, die an einer Kleiderstange zu hängen scheinen. Es handelt sich um die Kreationen der Großmutter, einer ehemaligen Schneiderin, die übrigens mit einem ihrer Kleidungsstücke verewigt werden wollte. Nach ihrer Serie Die 7 Familien über Regenbogenfamilien führt die gelernte Anthropologin die Studie des Sichtbaren und Unsichtbaren fort, indem sie den selten dargestellten Alten einen Platz gibt. Eine familiäre und territoriale Hommage, die sich nicht für die Vergangenheit sondern die Zukunft interessiert, mit dem Ziel zu verstehen „wie Zukunft und Tod von jenen gesehen werden, die bleiben“, an diesem heute verlassenen Ort.
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move your body Avec D’après Nature + TTT, Christian Rizzo expérimente les liens entre l’espace et le corps dans la danse. Mit D’après Nature + TTT spielt Christian Rizzo mit den Beziehungen zwischen Raum und Körper im Tanz. Par Von Irene Picon Photos de von Christian Rizzo et und Iuan-Hau Chiang pour für TTT
Au Centre Culturel André Malraux (Vandœuvre-lèsNancy), jusqu’au 13 février Im Centre Culturel André Malraux (Vandœuvre-lèsNancy), bis zum 13. Februar centremalraux.com Et aussi und ebenso: b.c, janvier 1545, fontainebleau. de Christian Rizzo, mardi 11 février à 20h30 Sakina Göze Çöp Batar de Christian Rizzo, jeudi 13 février à 19h b.c, janvier 1545, fontainebleau. von Christian Rizzo, am Dienstag den 11. Februar um 20:30 Uhr Sakina Göze Çöp Batar von Christian Rizzo, am Donnerstag den 13. Februar um 19 Uhr
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ccompagnés d’une musique aux sonorités proches du piano, deux projets vidéos où le « virtuel dialogue avec l’organique » sont réunis dans une seule exposition au CCAM. Le premier, D’Après Nature, conçu avec Sophie Laly, questionne l’influence du lieu sur une chorégraphie. En tournant des extraits de ses pièces Ad noctum et D’à côté sur plusieurs sites, Christian Rizzo montre comment « le paysage peut gagner du terrain ou s’effacer en faveur du mouvement ». Le second, TTT : Tourcoing – Taipei – Tokyo, imaginé avec Iuan-Hau Chiang, est un triptyque filmé qui place « la danse comme moyen de faire bouger l’espace ». Fom 1, l’une de ces vidéos, résulte d’une motion capture de déplacements réalisés par Rizzo et représentés par une image de fumée de synthèse. À la moindre action, elle s’évapore. Ses gestes « sont inscrits hors de son corps, qui disparaît par le mouvement ». Seule l’immobilité lui permet de rester visible.
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n Begleitung von Musik, die an Klavier erinnert, werden zwei Videoprojektionen oder der „virtuelle Dialog mit dem Organischen“ in einer einzigen Ausstellung im CCAM vereint. Die erste, D’Après Nature, die er zusammen mit Sophie Laly konzipiert hat, hinterfragt den Einfluss des Ortes auf eine Choreographie. Indem er Auszüge seiner Stücke Ad noctum und D’à côté an verschiedenen Orten aufnimmt, zeigt Christian Rizzo, wie „die Landschaft sich in den Vordergrund stellen oder zugunsten der Bewegung zurücknehmen kann“. Die zweite, TTT : Tourcoing – Taipei – Tokyo, die er sich mit Iuan-Hau Chiang ausgedacht hat, ist ein gefilmtes Triptychon, das „den Tanz als Mittel einsetzt um den Raum zu verändern“. So ist Fom 1, eines dieser Videos, eine motion capture von Rizzos Bewegungen, die von künstlichem Rauch symbolisiert werden. Bei der kleinsten Aktion löst er sich auf. Seine Gesten „sind außerhalb seines Körpers festgehalten, der durch die Bewegung verschwindet.“ Nur die Immobilität erlaubt es ihm sichtbar zu bleiben.
EXPOSITION AUSSTELLUNG
nietzsche not dead Bâle, où il fut professeur, accueille une exposition dédiée à Friedrich Nietzsche pour le 175e anniversaire du philosophe. Basel, wo er Professor war, empfängt eine Ausstellung rund um Friedrich Nietzsche, anlässlich des 175. Geburtstages des Philosophen.
Par Von Hervé Lévy
Au Historisches Museum / Barfüsserkirche (Bâle), jusqu’au 22 mars Im Historischen Museum / Barfüsserkirche (Basel), bis zum 22. März hmb.ch Tous les textes de l'exposition, les éléments audio et vidéo sont disponibles en français, anglais et allemand Alle Ausstellungstexte, Audiound Videoaufnahmen in deutscher, französischer und englische Sprache verfügbar Konferenz Wie Sturmvögel vor der Wetterkatastrophe – Karl Jaspers über Kierkegaard und Nietzsche, Prof. Dr Philipp Schwab, 18.02. (18 Uhr) Konferenz Nietzsche in Erz. Der Philosoph und seine Philosophie im Spiegel von Medaillen, Prof. Dr Urs Sommer, 17.03. (18 Uhr)
ui était Friedrich Nietzsche ? Telle est la question sous-tendant cette exposition palpitante en trois parties orchestrée par Benjamin Mortzfeld et destinée aux nietzscholâtres aussi bien qu’aux profanes. Il seur annonciateur du nazisme, un misogyne, sereine de ses textes à travers 75 objets, mais aussi des stations audio et vidéo ainsi que de nombreuses citations rythmant le parcours dans des caissons lumineux. Avec la première section biographique intitulée Mondes de vie, le visiteur découvre « l’homme derrière le culte », résume le commissaire : sont notamment montrés un buste de jeunesse signé Alexander Zschokke où il apparaît sans sa légendaire moustache, d’émouvants témoignages de son arrivée à l’Université de Bâle où il enseigne la philologie classique en 1869, à 24 ans, démissionnant en 1878 à la suite de problèmes de santé… Le visiteur se plonge aussi dans la relation triangulaire passionnée qu’il entretint avec Lou von Salomé et Paul Rée : sur une photo, les deux hommes posent, hiératiques, tandis que la mutine jeune fille les menace d’un martinet ! On l’accompagne ensuite dans ses voyages de penseur errant, de Venise à Sils-Maria : alors que sa santé chancelante et sa myopie croissante rendent son travail difficile, il expérimente une étonnante boule à écrire présentée dans une vitrine. Expliqués avec soin et simplicité, ses concepts intitulée Mondes de pensée, tandis que des vidéos confrontent avec limpidité des analyses de deux experts autour de quatre ouvrages majeurs : Le Gai savoir, Ainsi parlait Zarathoustra, Par-delà le bien et le mal et L’Antéchrist. Dans une dernière partie est explorée
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la Postérité du philosophe qui débute par son effondrement mental en 1889 avec la lettre vit à son ami Jacob Burckhard et des billets rédigés durant son séjour en psychiatrie qu’il signait « Le Crucifié » ou « Dionysos ». Est aussi examinée l’instrumentalisation de son œuvre après sa disparition, le 25 août 1900, par sa sœur qui fit publier La Volonté de puissance en 1901, ouvrage qu’il n’avait jamais écrit, fait de notes éparses rassemblées. Le parcours s’achève par le travestissement de ses idées à des fins de propagande pendant les deux guerres mondiales, puis leur passage dans la culture populaire avec, par exemple, des barres énergétiques à son effigie. Une dernière station d’écoute permet de découvrir un versant mal connu de celui qui affirmait que « sans la musique, la vie serait une erreur », la composition de partitions… qui ne passèrent pas à la postérité !
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er war Friedrich Nietzsche? Das ist die Frage, die hinter dieser spannenden dreiteiligen Ausstellung steht, die von Benjamin Mortzfeld kuratiert wurde und sich ebenso an Nietzsche-Fans wie Profane richtet. Es geht darum, die SteNationalsozialismus, ein Frauenfeind, ein türe seiner Texte anhand von 75 Objekten, aber auch Audio-und Videostationen sowie zahlreichen Zitaten zu ermöglichen, die den Rundgang in Leuchtkästen begleiten. Mit dem ersten biographischen Teil unter dem Titel Lebenswelten entdeckt der Besucher den „Mann hinter dem Kult“, wie es der Kurator zusammenfasst: Insbesondere wird eine Büste aus seiner Jugendzeit von Alexander Zschokke gezeigt, auf der er ohne seinen legendären Schnurrbart erscheint, sowie berüh-
rende Zeugnisse seiner Ankunft an der Basler Universität wo er 1869, mit nur 24 Jahren, klassische Philologie lehrt, bevor er 1878 aufgrund gesundheitlicher Probleme aus dem Dienst scheidet... Der Besucher taucht auch in eine leidenschaftliche Dreiecksbeziehung ein, die er mit Lou von Salomé und Paul Rée führt: Auf einem Photo posieren die beiden Männer feierlich während das aufsässige junge Mädchen sie mit einer Peitsche bedroht! Man begleitet ihn anschließend auf seinen Reisen als wandernder Denker, von Venedig nach Sils-Maria: Da seine sich verschlechternde Krankheit und seine sich verschlimmernde Kurzsichtigkeit ihm die Arbeit erschweren, probiert er eine erstaunliche Schreibkugel aus, die in einer Vitrine gezeigt wird. Seine grundlegenden Konzepte, die hier mit entfalten sich im zweiten Teil mit dem Titel Denkwelten, während Videos Analysen von je zwei Experten zu seinen vier Hauptwerken präsentieren: Die fröhliche Wissenschaft, Also sprach Zarathustra, Jenseits von Gut und Böse und Der Antichrist. In einem letzten Teil werden die Nachwelten des Philosophen erkundet, die mit seinem mentalen Zusammenbruch im Jahr 1889 beginnen, mit Burckhard schrieb und Briefchen, die er während seinem Aufenthalt in der Psychiatrie verfasste und mit „Der Gekreuzigte“ oder „Dionysos“ unterzeichnete. Auch die Instrumentalisierung seines Werkes nach seinem Tod am 25. August 1900 durch seine Schwester wird betrachtet, die im Jahr 1901 Wille zur Macht herausbringen ließ, ein Werk, das er nie geschrieben hatte und das aus verstreuten Fragmenten zusammengesetzt wurde. Der Rundgang endet mit der Verzerrung seiner Ideen während der beiden Weltkriege für Propagandazwecke und ihrem Übergang in die Pop-Kultur, zum Beispiel mit Energieriegeln mit seinem Antlitz. Eine letzte Hörstation präsentiert eine unbekannte Seite von jenem, der sagte, dass „das Leben ohne Musik ein Fehler wäre“, der Komposition von Partituren... die keine Berühmtheit erlangten.
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Légendes Bildunterschriften 1. Lou von Salomé, Paul Rée, Friedrich Nietzsche, vers um 15. Mai 1882 à Lucerne in Luzern © Lou Andreas-Salomé Archiv, Göttingen Schreibkugel der Firma Malling-Hansen, vers um 1878 © HNF Heinz Nixdorf Museumsforum GmbH, photo : Jan Braun
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EXPOSITION AUSSTELLUNG
toujours vert Avec Hans Baldung Grien, Sacré/Profane, la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe consacre une impressionnante rétrospective à l’un des artistes majeurs de la Renaissance germanique.
immergrün Mit Hans Baldung Grien, Heilig/Unheilig, widmet die Staatliche Kunsthalle Karlsruhe einem der größten Künstler der deutschen Renaissance eine beeindruckende Retrospektive.
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es chiffres qui donnent le vertige : 200 peintures, gravures, dessins et vitraux de Hans Baldung Grien (1484/1485-
dont 62 tableaux (soit deux tiers de l’œuvre peint préservé). Cette rétrospective, la plus importante depuis 1959, permet de jeter un regard neuf sur un homme dont le surnom dérive sans doute de son tropisme pour le vert (grün en allemand). Il coloriait ainsi parfois le papier sur lequel il dessinait, comme dans son Autoportrait de jeunesse (1501/1502) plein de finesse. Commissionnée avec brio par Holger Jacob-Friesen, l’exposition nous entraîne dans un parcours d’essence chronologique. Au fil des salles, le visiteur accompagne une évolution du gothique tardif médiéval où plane encore l’ombre de Grünewald (comme dans une Vierge de douleur de 1516/1517) à la “libération” de la Renaissance. Il est ponctué de stations thématiques : l’une d’elles analyse le lien puissant entretenu avec Dürer, auprès duquel HBG se forma à Nuremberg. À côté de dessins de visages de profil, où l’oreille est travaillée avec une précision anatomique, montrant que l’élève œuvre pour s’approcher du maître, ou de gravures aux sujets similaires est exposée une mèche de cheveux blonds reçue à la disparition de Dürer, en 1528. Sacré À son époque, HBG renouvela l’art religieux, peignant des panneaux expressifs qui saisissent encore le visiteur contemporain avec force : dans une Nativité de 1539, l’enfant Jésus est blafard et bougon, la pâleur cadavé-
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rique de son teint réunissant, dans la même image troublante, la naissance et la mort du Christ, dont on ne sait plus s’il est emmailloté dans des langes ou déjà glissé dans un suaire. Dans une autre composition au même sujet (vers 1530), un bébé fluorescent éclaire toute la crèche d’une lueur si aveuglante que Joseph et les anges doivent détourner le regard : seule sa mère n’est pas éblouie par celui qui incarne la lumière du monde. Bien souvent, la Vierge est une femme sensuelle au pouvoir érotique puissant, fixant le visiteur dans les yeux comme dans une étonnante Marie avec enfant et perroquet (1533). Si le message luthérien relayé à partir de 1520 à Strasbourg, où Baldung fit l’essentiel de sa carrière, irrigue plusieurs de ses gravures tale alsacienne dans une exposition dédiée à son œuvre graphique faisant écho à celle de des commandes aux différentes confessions. Son chef-d’œuvre ? Il est visible sur des écrans (permettant d’en apprécier les détails) dans l’exposition, mais il faudra faire quelques kilomètres pour le contempler, puisqu’il s’agit du maître-autel de la Cathédrale de Fribourgen-Brisgau. Profane Dans une œuvre essentielle acquise par le musée, Loth et ses filles (1535/1540) sacré et profane se fondent, renvoyant au Couple mal assorti (vers 1530) rassemblant un barbon libidineux et une frêle damoiselle au visage d’une grande tristesse, bien plus jeune que lui, visiblement enceinte, à qui il a glissé une poignée de pièces d’or : le jugement moral est manifeste, à l’opposé de deux autres tableaux au même titre. Dans l’un, Baldung représente une courtisane coquine visiblement en train de masturber hors-champ un homme plus âgé, dans l’autre Cranach montre une fille de joie piquant allègrement dans la bourse de son vieux schnock édenté, sous le charme. Se découvrent aussi des compositions mythologiques (un incroyable combat entre Hercule et Antée de 1531, où la tension physique est d’une rare intensité) ou une section dédiée aux sorcières : sabbats infernaux, femme nue chevauchant un bouc dans le ciel, assemblée évoquant autant une scène de triolisme saphique qu’une réunion diabolique et accouplement avec le démon. C’est une sexualité débridée qui se déploie illustrant tout l’art du dessinateur… qui éclate dans son Livre d’esquisses de Karlsruhe (consultable numériquement) rassemblant une centaine de
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travaux préparatoire à la mine d’argent dont s’est emparé le plasticien néerlandais quinquagénaire Marcel van Eeden pour un cycle de 25 feuillets (rassemblés au Cabinet des estampes), étrange polar pictural en noir et blanc montrant, s’il le fallait, toute la modernité de Baldung.
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chwindelerregende Zahlen: 200 Gemälde, Gravuren, Zeichnungen und Fenster von Hans Baldung Grien (1484/1485-
Gemälde (also zwei Drittel des erhaltenen gemalten Werkes). Diese Retrospektive, die Größte seit 1959, erlaubt es einen neuen Blick auf einen Mann zu werfen, dessen Spitzname sicherlich von seiner Vorliebe für die Farbe Grün abgeleitet ist. So färbte er manchmal das Papier, auf dem er zeichnete, wie in seinem Jugendlichen Selbstbildnis (1501/1502) voller Finesse. Die brillant von Holger JacobFriesen kuratierte Landesausstellung nimmt uns mit auf einen chronologischen Rundgang. Im Laufe der Säle begleitet der Besucher eine Entwicklung von der mittelalterlichen Spätgotik, über der noch der Schatten von Grünewald schwebt (wie in einer Schmerzensmutter von 1516/1517), bis hin zur „Befreiung“ der Renaissance. Er wird von thematischen Stationen strukturiert: Eine von ihnen analysiert die starke Beziehung, die er zu Dürer un-
Par Von Hervé Lévy
À la Staatliche Kunsthalle Karlsruhe, jusqu’au 8 mars In der Staatlichen Kunsthalle Karlsruhe, bis zum 8. März kunsthalle-karlsruhe.de Regards sur Baldung Grien, Musée de l’Œuvre Notre-Dame (Strasbourg), jusqu’au 08/03 Aspekte aus dem Schaffen von Baldung Grien, Musée de l’Œuvre Notre-Dame (Straßburg), bis zum 08.03. musees.strasbourg.eu Secrets des tableaux, Les peintures de Baldung Grien, Augustinermuseum (Fribourgen-Brisgau), jusqu’au 19/04 Geheimnisse der Bilder, Baldung Griens Gemälde, im Augustinermuseum (Freiburg im Breisgau), bis 19.04. freiburg.de
Légendes Bildunterschriften 1. Nativité Die Geburt Christi, vers um 1539, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe 2. Couple mal assorti Ungleiches Liebespaar, 1528, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe 3. Sabbat de sorcières Hexensabbat, 1510, Stiftung Schloss Friedenstein Gotha
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EXPOSITION AUSSTELLUNG
Hauptstadt gezeigt werden, in einer Ausstellung, die seinem graphischen Werk gewidmet ist und auf jene in Karlsruhe die verschiedenen Konfessionen. Sein Meisterwerk? In der Ausstellung auf Bildschirmen zu sehen (die es erlauben an Details heranzuzoomen), aber man muss einige Kilometer zurücklegen um es zu betrachten, denn es handelt sich um den Hochaltar des Freiburger Münsters.
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terhält, bei dem HBG in Nürnberg lernt. Neben Zeichnungen von Gesichtern im Profil, bei denen das Ohr mit anatomivuren mit ähnlichen Themen, wird eine blonde Haarlocke ausgestellt, die er bei Dürers Tod 1528 erhält. Heilig Zu seiner Zeit erneuert HBG die religiöse Kunst, indem er expressive Tafeln malt, die auch den zeitgenössischen Betrachter stark fesseln: In einer Geburt Christi von 1539 ist das Jesuskind fahl und griesgrämig, mit einer Leichenblässe, die im selben Bild auf aufwühlende Weise Geburt und Tod Christi vereint. Man weiß nicht ob er in Windeln oder schon in ein Leichentuch gewickelt ist. In einer anderen Komposition zum gleichen Thema (um 1530) erhellt ein grell leuchtendes Baby die gesamte Krippe mit einem so blendenden Licht, dass Joseph und die Engel den Blick abwenden müssen: Nur die Mutter ist nicht von jenem geblendet, der das Licht der Welt verkörpert. Oft ist die Jungfrau eine sinnliche Frau mit erotischer Macht, die dem Betrachter direkt in die Augen schaut, wie in einer erstaunlichen Maria mit Kind und Papageien (1533). Auch wenn Luthers Botschaft, die ab 1520 in Straßburg verkündet wird, wo Baldung den größten Teil seiner Karriere verbrachte, mehrere seiner
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Unheilig In einem grundlegenden Werk, das vom Museum angekauft wurde, Lot und seine Töchter (1535/ 1540) verschmelzen Heiliges und Weltliches, verweisen auf das Ungleiche Liebespaar (um 1530), das einen lüsternen Graubart und ein schwaches Fräulein mit sehr traurigem Gesicht zeigt, das sehr viel jünger ist als er, sichtlich schwanger, dem er eine Handvoll Goldstücke zugesteckt hat: Die moralische Verurteilung ist augenscheinlich, ganz im Gegenteil zu zwei weiteren Gemälden mit dem selben Titel. Auf dem einen stellt Baldung eine frivole Kurtisane dar, die sichtlich dabei ist, außerhalb des Bildes einen älteren Mann zu masturbieren, auf dem anderen zeigt Cranach ein Freudenmädchen, das sich fröhlich aus der Geldbörse seines zahnlosen alten Knackers bedient, der völlig ihrem Charme erlegen ist. Man entdeckt auch mythologische Kompositionen (einen unglaublichen Kampf zwischen Herkules und Antaios von 1531, in dem die physische Spannung so intensiv wie selten ist) oder einen Bereich, der den Hexen gewidmet ist: Höllischer Sabbat, nackte Frauen, die auf einem Bock durch den Himmel reiten, Versammlungen, die sowohl an lesbische Dreier als auch an eine Teufelsbeschwörung erinnern und Paarungen mit dem Dämonen. Eine zügellose Sexualität entfaltet sich, die die Kunstfertigkeit des Zeichners unter Beweis stellt... welche in seinem Karlsruher Skizzenbuch gipfelt (digital einsehbar), das hunderte vorbereitende Zeichnungen vereint, derer sich der niederländische Bildhauer Marcel van Eeden angenommen hat, um einen Zyklus von 25 Blättern zu produzieren (ausgestellt im Kupferstickkabinett), einen bizarren Schwarz-Weiß-Krimi, der zeigt, wenn es denn nötig ist, wie modern Baldung ist.
À GAGNER GEWINNSPIEL 3 x 1 Catalogue de l’exposition 3 x 1 Ausstellungskatalog sur unter /mag.poly
EXPOSITION AUSSTELLUNG
tomorrow never dies Le Musée Rietberg de Zurich porte un regard critique sur le discours occidental entourant l’art africain. Dans Fiction Congo, le passé demande des comptes au présent. Das Museum Rietberg in Zürich wirft einen kritischen Blick auf den westlichen Diskurs zur afrikanischen Kunst. In Fiktion Kongo, zieht die Vergangenheit die Gegenwart zur Verantwortung.
Par Von Thomas Flagel
Au Musée Rietberg (Zurich), jusqu’au 15 mars Im Museum Rietberg (Zürich), bis zum 15. März rietberg.ch Kongo-Remix, le 29/02 (15h22h), une journée dédiée à l’art, la littérature, la musique et la gastronomie avec des artistes comme David Shongo, Michèle Magema, Hardy Nimi, Sapeurs et Fiston Mwanza Mujila Kongo-Remix, am 29.02. (15-22 Uhr), ein Tag, der Kunst, Literatur, Musik und Gastronomie gewidmet ist, mit Künstlern wie David Shongo, Michèle Magema, Hardy Nimi, Sapeurs und Fiston Mwanza Mujila
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a République démocratique du Congo est un pays au bouillonnement créatif sans égal. Le musée des arts du monde zurichois ajoute un point de vue original à cette célébration artistique en confrontant l’incroyable fonds d’objets, de photographies et d’écrits de l’ethnologues Hans Himmelheber au regard d’artistes congolais actuels. Les détails de son expédition (1938-1939) permettent d’interroger la domination coloniale belge et ses vagues de destructions systématiques des objets d’art et de culte pour leur rôle de résistance à l’occupant et à la christianisation forcée. Steve Bandoma critique ainsi par la toile Papotage le rôle de l’Église avec une vue du Pape dont le visage disparait sous des couches de lamelles de bois finissant par une figure Mbangu, masque des
Légendes Bildunterschriften 1. Yves Sambu, Sans titre [homme avec pipe] tiré de la série Vanité apparente Ohne Titel [Mann mit Pfeife] aus der Serie «Vanité apparente», 2012 2. Monsengo Shula, Ata Ndele Mokili (Tôt ou tard le monde changera), 2014. Collection Sammlung Henri et Farida Seydoux
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Pendé totalement asymétrique, proche de l’esthétique des masques de maladie. Aimé Mpane s’amuse lui à graver des panneaux de bois sur les deux faces : l’une est un masque brut en bas-relief, l’autre coloriée comme le firent les artistes européens s’inspirant de “l’art nègre” au début du XXe siècle. La collecte des artefacts et autres sculptures à des fins d’études et de conservation revêt aujourd’hui les contours d’une véritable spoliation, pointée du doigt par Sammy Baloji. Face au malaise de ces objets exilés loin de leurs terres de création et de leurs royaumes d’action, le célèbre plasticien s’est immergé en résidence au musée pour tenter de leur redonner voix. Trois parties de l’exposition traversent d’importantes questions. Design & Élégance regroupe des ustensiles en bois (coupes, couverts…) et signes de prestige des masques royaux Kuba, pagnes de danse de plusieurs mètres en raphia aux motifs abstraits, perles de verre et cauris, dont s’inspirèrent notamment Klee, Picasso et Matisse. Les Sapeurs actuels, dandys vénérant la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes, sont immortalisés à Kinshasa par Yves Sambu, mais aussi dans la diaspora européenne par les photos de Fiona Bobo réalisées à Zurich. Pouvoir & Politique Performance & Initiation qui plonge dans l’importance des rites initiatiques masques chez les Luluwa (avec scarifications faciales), Songye (leurs superbes sillons géométriques creusés) et Pendé. L’art de représentation par la sculpture devient sous la domination coloniale un acte de résistance à l’interdiction des sociétés secrètes initiatiques qui régissaient l’organisation et l’équilibre social des pouvoirs entre mythes et croyances animistes, culte des ancêtres et divination. De même les Nkisi, statuettes anthropomorphes souvent perforées de clous et “activées” lors de cérémonies rituelles par des féticheurs, initiant par l’ajout de substances (alcool, sang, poils, fibres…) un dialogue avec l’invisible. Des photos d’imagerie par
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rayon X montrent les couches cachées de matières ajoutées dans les sculptures. Avec son Nkissi numérique, Hilary Balu Kuyangiko retravaille ces figures avec des pièces électroniques usagées, symboles du délitement du rapport à la terre et aux matières nobles sous l’effet de l’avidité du capitalisme mondialisé pour les matières premières, comme le coltan extrait des mines congolaises.
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ie Demokratische Republik Kongo ist ein Land, das wie kein anderes vor Kreativität strotzt. Das Museum der Kunst der Welt in Zürich fügt zu dieser künstlerischen Feier einen originellen Blickwinkel hinzu, indem es seine unglaubliche Sammlung von Objekten, Photographien und Schriftstücken des Ethnologen Hans Himmelheber mit den Positionen aktueller kongolesischer Künstler konfrontiert. Die Details seiner Expedition (19381939) erlauben es, die Kolonialmacht Belgien zu untersuchen und ihre Wellen der systematischen Zerstörung der Kunst-und Kultobjekte, aufgrund ihrer Rolle im Widerstand gegen die Besatzer und die erzwungene Christianisierung. So kritisiert Steve Bandoma mit dem Gemälde Papotage die Rolle der Kirche mit einer Ansicht des Papstes, dessen Gesicht unter feinen Holzscheiben verschwindet, die mit einer MbanguFigur enden, einer Maske der Pende, die total asymmetrisch ist und sich der
Ästhetik der Krankenmasken annähert. Aimé Mpane seinerseits amüsiert sich damit Holztafeln beiderseits zu gravieren: Auf der einen Seite ein Maske als Flachrelief, die andere Seite bunt wie es die europäischen Künstler machten, die sich Anfang des 20. Jahrhunderts von der „Negerkunst“ inspirieren ließen. Das Sammeln von Artefakten und anderen Skulpturen zu Forschungszwecken hat heute die Konturen eines echten Kunstraubs, was von Sammy Baloji aufgezeigt wird. Angesichts des Unbehangens beim Betrachten dieser Objekte, die im Exil, weit entfernt von den Orten sind, an denen sie geschaffen wurden und an denen sie wirken, ist der berühmte Bildhauer während seiner Künstlerresidenz im Museum in ihr Universum eingetaucht um ihnen eine Stimme zu verleihen. Die drei Kapitel der Ausstellung beschäftigen sich mit wichtigen Fragen. Design und Eleganz versammelt Werkzeuge aus Holz (Kelche, Bestecke...) und Prestigeobjekte wie die königlichen KubaMasken, mehrere Meter lange Tanzstoffe aus Raffia, mit abstrakten Motiven, Glasperlen und Kaurischnecken, von denen sich besonders Klee, Picasso und Matisse inspirieren ließen. Die aktuellen Sapeurs, Dandys, die der Gesellschaft der Unterhalter und eleganten Personen angehören, wurden in Kinshasa von Yves Sambu festgehalten, aber auch in der europäischen Diaspora, mit Photographien, die Fiona Bobo in Zürich
realisierte. Power und Politik Performance und Initiation ergänzt wird, das den Stellenwert der InitiatiRolle der Statuen und Masken bei den Benalulua (mit Gesichtsskarifikationen), Songye (ihre wunderschönen geometrischen Furchen) und Pende. Die Kunst der Repräsentation in Form von Skulpturen wird unter der Kolonialherrschaft ein Akt des Widerstandes, angesichts des Verbots der Geheimgesellschaften, die für die Organisation und das soziale Gleichgewicht der Mächte zwischen animistischen Mythen und Glauben, dem Kult der Vorfahren und der Wahrsagerei verantwortlich waren. Das gleiche gilt für die Nkisi, menschenähnliche Figuren, die oft von Nägeln durchlöchert sind und bei rituellen Zeremonien von Hexen „aktiviert“ wurden, die durch das Hinzufügen von Substanzen (Alkohol, Blut, Haaren, Fasern...) einen Dialog mit dem Unsichtbaren eingingen. Röntgenaufnahmen zeigen die versteckten Schichten an Materie, die zu den Skulpturen hinzugefügt wurden. Mit seinem Digitalen Nkissi arbeitet der Künstler Hilary Balu Kuyangiko diese Figuren mit gebrauchten Elektronikteilen um, ein Symbol für die sich auflösende Verbindung zur Erde und den noblen Materialien, unter dem Einfluss der Gier des weltweiten Kapitalismus für die Rohstoffe, wie das Coltan, das in den kongolesischen Minen abgebaut wird. Poly 228
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globalization Avec Standard Deviations, le Kunst Museum Winterthur s’intéresse à Walead Beshty. Plongée dans le monde de l’art, à moins que ce ne soit l’inverse. Mit Standard Deviations interessiert sich das Kunst Museum Winterthur für Walead Beshty. Eintauchen in die Welt der Kunst, es sei denn, es ist umgekehrt. magées : plaques fêlées, cubes lézardés ou lames étoilées… Le hasard a créé des objets destinés au rebut dans le processus économique, délicieusement abîmés. Présentés sur les boites qui ont servi à les acheminer, ils illustrent la violence de la globalisation. À côté d’œuvres tout juste sorties de l’atelier, seront aussi accrochées ses images iconiques telles les Travel Pictures, photographies prises en 2006 à Berlin, dans l’ancienne ambassade d’Irak en RDA alors totalement abandonnée. L’artiste a transporté le film jusqu’à L.A. (où il réside), passant sous les machines à rayons X des aéroports. Les clichés altérés deviennent ainsi autant la mémoire d’un lieu que celle du voyage de leur auteur.
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FedEx® Large Kraft Box ©2008 FEDEX 330510 REV 6/08 GP, International Priority, Los Angeles–Tokyo trk#778608492245, March 9–13, 2017, International Priority, Tokyo–Los Angeles trk#805795452137, July 13–14, 2017, International Priority, Los Angeles–Nagoya trk#775538964386, June 21–26, 2019, 2017 © Courtesy des Künstlers
Par Von Raphaël Zimmermann
Au Kunst Museum Winterthur / Beim Stadthaus (Winterthur), jusqu’au 19 avril Im Kunst Museum Winterthur / Beim Stadthaus (Winterthur), bis zum 19. April kmw.ch
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endu célèbre grâce à ses FedEx Sculptures ticien britannique Walead Beshty (né en 1976) questionne le monde de l’art, considéré comme un microsystème de la société capitaliste. Illustration avec ses œuvres faites de verre feuilleté envoyées dans la planète entière (à musées ou galeries) via le célèbre transporteur américain et arrivées endom-
er britische Bildhauer Walead Beshty (geboren 1976), der durch seine FedEx Sculptures bekannt wurde
gezeigt wird Frage, die als ein Mikrosystem der kapitalistischen Gesellschaft betrachtet wird. Illustration mit seinen Werken aus VerbundSicherheitsglas, die er mit dem berühmten amerikanischen Transportservice (an Museen und Galerien) in der ganzen Welt verschickt: gesprungene Platten, gerissene Würfel oder sternförmige Einschläge... Der Zufall hat Objekte geschaffen, die im ökonomischen Ablauf für den Müll bestimmt sind, herrlich ruiniert. Auf den Kisten ausgestellt, in denen sie verpackt waren, illustrieren sie die Heftigkeit der Globalisierung. Neben Werken, die gerade erst aus dem Atelier kommen, werden auch seine ikonischen Bilder präsentiert, wie die Travel Pictures, Photographien, die er 2006 in der ehemaligen Botschaft des Iraks in der DDR in Berlin aufgenommen hat, die total verlassen war. Der Künstler hat den Film bis nach Los Angeles transportiert (wo er wohnt), während er durch die Körperscanner an den Flughäfen ging. Die beschädigten Bilder werden somit gleichzeitig zur Erinnerung an einen Ort und an die Reise ihres Autors.
la croix et le croissant Le Badisches Landesmuseum fête son centenaire avec Empereur et Sultan, explorant les liens entre Habsbourg et Ottomans au XVIIe siècle.
kreuz und halbmond Das Badische Landesmuseum feiert sein hundertjähriges Bestehen mit Kaiser und Sultan, einer Ausstellung, die die Beziehung zwischen den Habsburgern und den Osmanen im 17. Jahrhundert erkundet.
Par Von Hervé Lévy
Au Badisches Landesmuseum (Karlsruhe), jusqu’au 19 avril Im Badischen Landesmuseum (Karlsruhe), bis zum 19. April landesmuseum.de Visite guidée en français, 29/02 (16h) Geführte Besichtigung donnerstags (16.30 Uhr), samstags (15 Uhr), sonntags und feiertags (11 & 15 Uhr) Abend mit Kostümführung und kulinarischen Höhepunkten, 21.02., 27.03. (Anmeldung erforderlich) Familienführungen an den Sonn-und Feiertage (14.20 Uhr)
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lambiquée, l’histoire de l’Europe orientale avec ses circonvolutions byzantines, est souvent méconnue. Entre 1600 et 1700, Hongrie, Transylvanie et péninsule balkanique se métamorphosent en zone de friction entre deux forces politiques et religieuses majeures, la monarchie des Habsbourg régnant sur le Saint Empire romain germanique et la Sublime Porte. Se déployant sur deux étages, cette dense exposition s’ouvre par une vidéo résumant de manière drolatique la période. Rassemblant quelque 350 pièces, le parcours proposé au visiteur brosse un tableau vivifiant, rappelant qu’il y eut d’incessants conflits au cours du XVIIe siècle, que ce soit la Guerre de Quinze ans (1593-1606) ou la Guerre austro-turque de 1663 / 1664. Une immense toile signée Franz Geffels montre ainsi la bataille qui se déroula sur la colline du Kahlenberg mettant fin au siège de Vienne, le 12 septembre 1683 : l’œil erre au milieu de milliers de soldats s’entredéchirant ou de tentes alignées comme à la
parade dans le lointain. Vainqueur, le roi de Pologne Jean III Sobieski rapporta au pays la célèbre “Tente bleue” de Cracovie, chefd’œuvre de soie brodé de fils d’or et d’argent qui occupe toute une salle avec ses dix-huit mètres de long sur cinq de haut permettant au visiteur d’admirer d’édéniques arabesques. Sont aussi présentées de nombreuses armes, hache d’apparat finement ciselée ayant appartenu à un membre de la garde de Mehmed III, yatagan de janissaire1 ou cuirasse de celui qui fut surnommé “Louis le Turc”2 en raison de ses nombreuses victoires et rapporta en Allemagne le vaste “butin turc” de Karlsruhe, point de départ de cette exposition. Se découvrent également, les intenses échanges culturels et la fascination réciproque entre les deux blocs dont les liens s’enchevêtrent de manière indissoluble. Les turqueries excitaient alors l’imagination dans toute l’Europe : en témoignent une série de portraits archétypaux d’une danseuse sur les bords du Bosphore et d’une Arménienne d’Istanbul
EXPOSITION AUSSTELLUNG
de soie et de brocart des plus exotiques du margrave Louis-Guillaume de Bade-Bade. L’époque est aussi celle de l’introduction de techniques nouvelles, de la popularisation ou de l’émerveillement devant la calligraphie illustré par un fabuleux Coran enluminé. Adversaires certes, Habsbourg et Ottomans étaient cependant avant tout des voisins au cœur du continent dont les échanges furent multiples et les relations placées sous le sceau de la complexité.
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ie komplizierte Geschichte Osteuropas, mit ihren zahlreichen Wendungen, ist meist unbekannt. Zwischen 1600 und 1700 verwandeln sich Ungarn, Transsylvanien und die Balkanhalbinsel in eine Zone des Konflikts zwischen zwei großen politischen und religiösen Mächten, der Monarchie der Habsburger, die über das Heilige Römische Reich herrschen und den Osmanen. Über zwei Etagen erstreckt sich eine sehr dichte Ausstellung, die mit einem humorvollen Video in den geschichtlichen Kontext einführt. Der Rundgang mit fast 350 Ausstellungsstücken, der dem Besucher geboten wird, zeichnet ein lebendiges Bild, das daran erinnert, dass das 17. Jahrhundert von unaufhörlichen Konflikten geprägt war, vom Langen Türkenkrieg (1593-1606) bis zum Türkenkrieg (1663/1664). Ein riesiges Gemälde von Franz Geffels zeigt die Schlacht am Kahlenberg, die die Belagerung Wiens am 12. September 1683 beendete: Das Auge schweift zwischen den tausenden Soldaten, die sich gegenseitig zerreißen und den aneinandergereihten Zelten in der Ferne umher. Als Sieger brachte der polnische König Johann III. Sobieski das berühmte Blaue Zelt aus Krakau mit zurück, ein Meisterwerk aus mit Gold-und Silberfäden bestickter Seide, das mit seiner Länge von achtzehn Metern und fünf Metern Höhe einen ganzen Saal einnimmt und es dem Besucher erlaubt, paradiesische Arabesken zu entdecken. Auch zahlreiche Waffen werden gezeigt, wie ein fein ziseliertes Streit-Beil eines Wächters des Sultans Mehmed III., Jatagane der Janitscharen1 oder die Kürass von jenem der „Türkenlouis“2 genannt wurde und die große „Türkenbeute“ von Karlsruhe mit nach Deutschland brachte, den Ausgangspunkt dieser Ausstellung.
Zu entdecken ist ebenfalls der intensive kulturelle Austausch und die gegenseitige Faszination zwischen den beiden Lagern, deren Beziehungen sich auf unaufhebbare Weise verknüpfen. Die Turquerien regten damals die Phantasie in ganz Europa an: Davon zeugen archetypische Portraits einer Tänzerin an den Ufern des Bosporus und einer Armenierin der Steiermark in den 1680er Jahren vorstellMarkgrafen Ludwig Wilhelms von Baden-Baden aus Seide und Brokat. Die Epoche ist auch geprägt von der Einführung neuer Techniken, der Verbreitung von Produkten wie dem Kaffür die Kalligraphie, die anhand eines wunderschönen mit Buchmalereien verzierten Koran illustriert wird. Obwohl Gegner, waren Habsburger und Ottomanen vor allem Nachbarn in der Mitte des Kontinents, mit vielerlei Austausch und komplexen Beziehungen.
Légendes Bildunterschriften Figurenuhr Elefant Augsburg, vers um 1580 © Collection Fondation privée Sammlung Privatstiftung Esterhazy, Eisenstadt, Burg Forchenstein, Photo: Manfred Horvath 2. Margrave Louis-Guillaume de Bade-Bade dans le costume d’un Osman, vers 1700-1706, attribué à Ludwig Ivenet Markgraf Ludwig Wilhelm von Baden-Baden im Kostüm eines Osmanen Rastatt, um 17001706, Ludwig Ivenet zugeschrieben © Staatliche Schlösser und Gärten Favorite, Rastatt, Photo: Adi Bachinger
1 Soldats d’élite de l’infanterie ottomane, ils étaient des esclaves de confession chrétienne 2 Le margrave Louis-Guillaume de Bade-Bade (1655-1707) fut surnommé “Louis le Turc”, car il participa à de nombreuses batailles 1 Elitesoldaten der türkischen Infanterie, die Sklaven christlicher Konfession waren 2 Der Markgraf Ludwig Wilhelm von Baden-Baden (1655-1707) wurde Türkenlouis genannt, da er an zahlreichen Schlachten teilnahm
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trendy town rence, un cadre agréable : bienvenue à l’Outlet City Metzingen. Eine unglaubliche und luxuriöse Auswahl, konkurrenzlose Preise, ein angenehmer Rahmen: Willkommen in der Outlet City Metzingen.
Par Von Hervé Lévy Photos de von Outletcity Metzingen
Outlet City Metzingen Maienwaldstraße 2 (Metzingen) outletcity.com
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ous sommes à quelques encablures de Stuttgart, à Metzingen, dans le berceau de l’entreprise Hugo Boss. C’est là que s’est installé son premier magasin d’usine au cours des années 1970, étape fondatrice d’une Outlet City qui s’est considérablement développée pour atteindre 40 000 m2 aujourd’hui, abritant le plus grand outlet Boss de la planète, ouvert à l’automne 2019 avec ses 5 000 m2. L’endroit attire 4 millions de visiteurs par an. C’est que le choix s’est grandement élargi avec plus de cent enseignes internationales représentées. Elles proposent des prix défiant toute concurrence (les rabais de 50% ou 70% ne sont pas rares) pour des vêtements des collections actuelles exempts de défauts. Les édifices où l’on déambule possèdent de plus une architecture souvent audacieuse : Prada et son cube noir austère et élégant, Gucci dont le bâtiment installe un dialogue entre le béton et le verre, Bottega Veneta et sa façade délicatement ajourée…
Les enseignes de luxe s’alignent comme à la parade, des escarpins sexy en diable de Jimmy Choo à l’inimitable tartan de Burberry, en passant par Kaiser Karl Lagerfeld ou les chronographes Breitling. Mais il y en a pour tous les goûts avec la présence de marques de sport en nombre (Adidas, Puma, Nike, etc.), d’icônes populaires comme Levi’s, Tommy Hilfiger ou Swatch. Liste très largement non exhaustive. Rajoutons que le visiteur trouvera bien plus que des sapes avec les gracieux chocolats Lindt ou les ustensiles de cuisines rutilants de WMF (acronyme signifiant Fabrique d’objets métalliques du Wurtemberg). Plus que dans bien d’autres structures de ce type, l’Outlet City Metzingen est également un espace urbain avec ses rues, ses places, ses arcades, loin des “parcs d’attraction commerciaux” que constituent (trop) souvent ces lieux. Si l’on y vient évidemment pour les prix et le choix, il est aussi agréable d’y chiller. Non
négligeable, d’autant que de chouettes espaces de restauration sont proposés comme Almresi qui offre une escapade alpine. Le restaurant nous entraîne dans un véritable refuge de montagne avec ses serveuses vêtues de charmantes robes à fleurs. Chalet rustique, chic et choc, sa carte est faite de mets toniques (salade croquante garnie de fromage de chèvre et de noix) et roboratifs comme des röstis plus que réussis… Voilà de quoi se sustenter pour retourner shopper un brin.
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ir sind einen Steinwurf von Stuttgart entfernt, in Metzingen, in der Wiege des Unternehmens Hugo Boss: Hier wurde im Laufe der 1970er Jahre das erste Fabrikgeschäft installiert, eine grundlegende Etappe für die Outlet City, die sich seitdem beträchtlich weiterentwickelt hat und heute 40 000 m2 groß ist, mit dem größten Boss-Outlet der Welt, der im Herbst 2019 auf 5000 m2 eröffnet wurde. Der Ort zieht pro Jahr 4 Millionen Besucher an. Das liegt auch daran, dass die Auswahl mit mehr als hundert internationalen Marken riesig ist. Sie bieten unschlagbare Preise (Rabatte von 50% oder sogar 70% sind keine Seltenheit) für makellose Kleidungsstücke aus aktuellen Kollektionen. Die Gebäude, durch die man streift sind oft von kühner Architektur: Prada und sein eleganter und strenger schwarzer Würfel, Gucci, dessen Gebäude ein Gleichgewicht zwischen Beton und Glas herstellt, Bottega Veneta mit einer zart durchbrochenen Fas-
sade... Die Luxusmarken reihen sich auf wie Perlen an einer Kette, teuflisch sexy Pumps von Jimmy Choo, der unnachahmbare Tartan von Burberry, der Kaiser Karl Lagerfeld oder die Zeitmesser von Breitling. Für jeden Geschmack ist etwas dabei, mit zahlreichen Sportmarken (Adidas, Puma, Nike, etc.), populären Ikonen wie Levi’s, Tommy Hilfiger oder Swatch. Eine absolut unvollständige Liste. Fügen wir hinzu, dass der Besucher mehr als Kleidung findet, mit dem Schokoladenfabrikanten Lindt oder den funkelnden Küchenutensilien von WMF (Württembergische Metallwarenfabrik). Mehr als andere Strukturen dieses Typs ist die Outlet City Metzingen auch ein urbaner Raum mit seinen Straßen, Plätzen und Arkaden, fern ab jener „kommerziellen Freizeitparks“, die diese Zentren (zu) oft sind. Auch wenn man natürlich für die Preise und die große Auswahl kommt, kann man hier auch angenehm chillen. Dazu laden gemütliche Restaurants wie das Almresi ein, das einen Ausflug in die Berge anbietet. Das Restaurant nimmt uns mit seinen Bedienungen in charmanten Blumenkleidern mit in eine echte Skihütte. Ein rustikales Chalet, schick und schock, mit einer Karte voller kräftigender Speisen (Knuspersalat mit Ziegenkäse und Nüssen) und sättigend mit mehr als gelungenen Röstis... Alles um sich zu stärken, bevor man noch ein bisschen einkaufen geht.
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GASTRONOMIE
dances with wolf Une enclave contemporaine dans la cité médiévale de Fribourgen-Brisgau : telle est la Wolfshöhle Eine zeitgenössische Enklave in der mittelalterlichen Stadt Freiburg im Breisgau: Das ist die Wolfshöhle, in der Sascha Weiß tätig ist.
Par Von Hervé Lévy Photos de von Michael Wissing BFF
La Wolfshöhle est située Konviktstraße 8 (Fribourg-enBrisgau). Ouvert du mardi au samedi. Menus de 37 à 99 € Die Wolfshöhle liegt in der Konviktstraße 8 (Freiburg im Breisgau). Geöffnet dienstags bis samstags. Menüs von 37 bis 99€ wolfshoehle-freiburg.de
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ne bâtisse du XVIIIe siècle située à quelques encablures de la Cathédrale. La façade semble être celle d’un Gasthof servant une cuisine badoise traditionnelle. Il suffit de passer la porte de la Wolfshöhle (littéralement “grotte du loup”) pour découvrir un écrin épuré tout de bois où les toiles abstraites dialoguent avec les statuettes de verre et de bronze signées Rudolf Mucha, où les serveurs vêtus de noir et chaussés de sneakers aux couleurs vives composent un ballet millimétré chorégaphié avec souplesse par Manuela Weiß. Dans ce cadre contemporain s’épanouissent depuis 2010 les plats qui ne le sont pas moins de son époux Sascha, distingué par une Étoile au Guide Michelin. Fluide, sa cuisine impose son naturel et ses influences multiples, comme dans un graphique loup de mer accompagné de chou-fleur et de mousse de homard. Pêchant ses influences en France, en Italie ou en Asie, le chef imagine des plats glam’ en diable aux séductions immédiates qu’on accompagnera avec des vins du coin, comme ceux de Fritz Waßmer qui produit un génial Spätburgunder.
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in Gebäude aus dem 18. Jahrhundert, das nur einen Steinwurf vom Münster entfernt liegt. Die Fassade erinnert an jene eines Gasthofes, der traditionelle badische Küche serviert. Man muss nur durch die Tür der Wolfshöhle treten um ein kleines Schmuckkästchen ganz aus Holz zu entdecken, in dem die abstrakten Gemälden mit den kleinen Statuen aus Glas-und Bronze von Rudolf Mucha in einen Dialog treten und in dem schwarz gekleidete Kellner mit bunten Sneakers ein millimetergenaues Ballett aufführen, das von Manuela Weiß choreographiert wird. In diesem zeitgenössischen Rahmen entfalten sich seit 2010 die Gerichte ihres Ehemannes Sascha, der mit einem Stern im Guide Michelin ausgezeichnet wurde. Seine fließende Küche überzeugt durch ihre Natürlichkeit und ihre vielfältigen Einflüsse, wie bei einem graphischen Wolfsbarsch in Begleitung von Blumenkohl und Hummer-Schaum. Der Küchenchef, der seine Inspirationen in Frankreich, Italien oder Asien sucht, erfindet glamouröse Kompositionen, welche sofort verführen und die man mit einem Wein aus der Region genießt, wie jenem von Fritz Waßmer, der einen genialen Spätburgunder produziert.
bib, bib, biiiiib Sur les 72 nouveaux Bib Gourmands du Guide Michelin, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté en totalisent… cinq. Passage en revue. Von den 72 Bib Gourmands des Guide Michelin haben die Regionen Grand Est und Bourgogne-Franche-Comté... fünf bekommen. Ein Überblick.
Par Von Hervé Lévy
Le Bon Accueil (Richardménil, Meurthe-et-Moselle) aubonaccueil-restaurant.com Madame (Nancy, Meurthe-etMoselle) madamerestaurant.fr Les Grands Arbres, Munster (Haut-Rhin) vertevallee.com L’AO - L’Aigle d’Or, Rimbachprès-Guebwiller (Haut-Rhin) hotelaigledor.com Le Bouchon bourguignon (Tournus, Saône-et-Loire) restaurant-greuze.f
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aigre moisson sur zone pour le Bib Gourmand qui récompense les adresses proposant « un menu de qualité à un prix raisonnable » (entrée, plat, dessert pour 34 € maximum). À côté des plats mijotés tendance cuisine familiale aux accents lyonnais de Yohann Chapuis au bien nommé Bouchon bourguignon (Tournus) se découvre l’esprit guinguette chic du Bon accueil (Richardménil), où officie Romain Kruch. À Nancy, Karin Lépine régale de ses créations bistronomiques dans une carte faisant la part belle aux vins nature chez Madame, tandis que le nouveau restaurant de La Verte Vallée (Munster) a été totalement repensé l’an passé : décor contemporain épuré et assiettes créatives signées Thony Billo sont au menu. Notre chouchou ? L’AO pour Aigle d’Or. Dans cet établissement situé au pied du Grand Ballon tenu par la famille Marck depuis 1927, Thibaut a décidé de perpétuer la tradition en y apportant quelques touches inattendues, même si on craque pour la très classique Choucroute pomme de terre, collet, lard, viennoise d’Alsace et Montbéliarde : produits parfaits, goût expressifs. Que demande le peuple ?
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ine magere Ernte für die Region im Bib Gourmand, der Adressen auszeichnet, die „ein qualitatives Menü zu vernünftigen Preisen“ anbieten (Vorspeise, Hauptgericht, Dessert für maximal 34€). Neben den familiären Gerichten mit Zitaten aus der Lyoner Küche von Yohann Chapuis im Bouchon bourguignon (Tournus) entdeckt man den Geist einer schicken Schenke im Bon acceuil (Richardménil), in dem Romain Kruch wirkt. In Nancy verwöhnt Karin Lépine mit ihren Bistro-Kreationen, auf einer Karte, die den Naturweinen im Madame einen großen Platz einräumt, während das neue Restaurant La Verte Vallée (Munster) im vergangenen Jahr komplett neuerfunden wurde: Eine puristische zeitgenössische Dekoration und kreative Teller von Thony Billo stehen auf dem Menu. Unser Liebling? Der AO für Aigle d’Or. In dieser Institution am Fuße des Grand Ballon, die seit 1927 von der Familie Marck geführt wird, hat sich Thibaut dazu entschlossen, die Tradition fortzusetzen, der er einige unerwartete Neuerungen hinzufügt, selbst wenn man für die sehr klassische Choucroute mit Kartoffeln, Schweinekamm, Speck sowie Würstchen aus Wien und Montbéliard schwach wird: Perfekte Produkte, ausdruckstarker Geschmack. Was will man mehr?
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haute tradition Depuis 1992, Claus-Peter Lumpp tient les cuisines du Restaurant Bareiss de main de maître. Visite dans le royaume enchanté d’un des plus grands chefs allemands. Seit 1992 führt Claus-Peter Lumpp mit Meisterhand die Küchen des Restaurants Bareiss. Besuch im verzauberten Königreich eines Küchenchefs, der zu den Größten in Deutschland gehört.
Par Von Hervé Lévy Photos de von Günter Standl
Le restaurant Bareiss est situé dans l’hôtel du même nom, Hermine-Bareiss-Weg 1 (Baiersbronn). Ouvert du mercredi au dimanche. Menus de 125 à 245 € sich im Hotel gleichen Namens, Hermine-Bareiss-Weg 1 (Baiersbronn). Geöffnet mittwochs bis sonntags. Menüs von 125 bis 245 € bareiss.com
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laus-Peter Lumpp est un homme discret. La starisation galopante dans le métier ? Très peu pour le cuisinier. Loin de lui l’idée de succomber au miroir aux alouettes de la célébrité médiatique, d’ouvrir plusieurs adresses ou de multiplier les shows au quatre coins de monde. Il est présent à chaque service : « Lorsque je ne suis pas là, cela veut dire que le restaurant est fermé », glisse-t-il. Au mitan de la cinquantaine, il est pourtant une toque de très haut niveau, récompensé par trois étoiles au Guide Michelin depuis 2007. Humble, il ne se paie pas de dans des assiettes où éclatent la vérité du produit et la perfection d’un art acquis au contact de chefs comme Eckart Witzigmann et Heinz Winkler, deux des pères spirituels de la gastronomie allemande, ou Alain Ducasse. « Je me suis retrouvé chez lui, au Louis XV de
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Monte-Carlo, sans parler un mot de français. Heureusement, il y avait deux Alsaciens dans la brigade [rires]. C’était très dur, mais j’ai beaucoup appris de cette cuisine tellement naturelle. » Stylé Depuis qu’il a pris les rênes, en 1992, du Restaurant Bareiss (installé dans l’hôtel du même nom), il y développe une cuisine dont il résume le credo de manière claire : « Je suis très traditionnel : un bon produit, un bon gout, rien de plus. Le reste est trop moderne pour moi », s’amuse-t-il, se revendiquant « artisan ». La modernité à tout crin ? L’avant-garde ? Le show off ? Ce n’est pas l’affaire d’un homme privilégiant l’authenticité, refusant tout artifice, qui a été choqué l’année passée par la perte de la troisième Étoile, après plus de cinquante ans, de L’Au-
berge de l’Ill. Comme si le guide rouge avait voulu faire un exemple en sanctionnant en Marc Haeberlin l’un des plus brillants défenseurs du patrimoine culinaire. Avec des bases stylistiques françaises, la carte imaginée par Claus-Peter Lumpp donne un bel éclairage sur cette vision avec un tropisme pour le gibier. Il est vrai que la maison possède sa propre chasse d’une surface de quelque 500 hectares au cœur de la Forêt noire. Illustration dans la noblesse d’une selle de chevreuil rôtie, classiquement accompagnée de choux de Bruxelles braisés, dont la délicate puissance s’amuse de la vive sucrosité d’une poignée de cynorrhodons, plus communément nommés gratte-culs. Voilà graphique création entrant en résonance avec une compote d’épaule de l’animal associée au légume en purée. Double plaisir… Il en va de même avec un inimitable terre / mer dans lequel une brassée de risoni riz, également surnommées langues de moid’un érotique duo où des cubes de filet de turbot breton jouent à cache-cache avec de larges copeaux de truffe blanche d’Alba pour une symphonie aux fragrances complexes. Une assiette saucée avec jubilation et application ! Architecturé Salées ou sucrées, les spécialités de la maison, construites avec un soin méticuleux, sont placées sous le sceau de l’absolue perfection. En témoigne également la composition d’un strict et tendre tartare de filet de veau de lait, posé sur une crème de parmesan valsant élégamment avec des tubercules de cerfeuil brai-
sées pour un ensemble mélodieux piqueté de quelques câpres. Œuvrant depuis seize ans de concert avec le chef pâtissier Stefan Leitner tartelette aux limettes et à la noix de coco, point focal d’une assiette exotique où la mandarine est traitée en granité, tandis que le chef demeure d’une modestie confondante. « Le restaurant n’est qu’une pièce de l’ensemble. Tout fonctionne en harmonie » au Bareiss, hôtel magique possédant un des ensemble aquatiques les plus chics d’Allemagne, adresse de très grand luxe, véritable anti-palace où l’accueil demeure chaleureux, sans esbroufe, mais avec une grande prévenance, où chaque élément du décor est pensé avec un soin extrême. La cuisine de Claus-Peter Lumpp est un bel étendard pour cette adresse familiale d’exception.
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laus-Peter Lumpp ist ein diskreter Mann. Der galoppierende Starkult der Profession? Nichts für den Koch. Fern liegt ihm die Idee, der Mogelpackung der mediatisierten Berühmtheit zu erliegen, mehrere Adressen zu eröffnen oder an Shows in aller Welt teilzunehmen. Er ist bei jedem Service anwesend: „Wenn ich nicht da bin heißt das, dass das Restaurant geschlossen ist“, flüstert er. Der Mitte-Fünfzigjährige ist nichtsdestotrotz eine Kochmütze von sehr hohem Niveau, die seit 2007 von drei Sternen im Guide Michelin belohnt wird. Bescheiden nen die Wahrheit des Produkts und die Poly 228
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rer eine Exempel statuieren wollte, indem er Marc Haeberlin abstrafte, einen der brillantesten Verteidiger des kulinarischen Kulturerbes. Mit ihrer französischen stilistischen Basis illustriert dies die Karte von Claus-Peter Lumpp auf perfekte Weise, mit einer Vorliebe für Wild. In der Tat besitzt das Haus sein eigenes Jagdrevier mit einer Fläche von mehr als 500 Hektar inmitten des Schwarzwaldes. Illustration mit einem edlen gebratenen Rehrücken, der klassisch von Rosenkohl begleitet wird, deren zarte Macht sich mit der lebendigen Süße einer Handvoll Hagebutten amüsiert. Eine graphische Kreation, die einen Dialog mit einem Kompott aus der Schulter des Tieres eingeht, die mit dem Gemüsepuree vereint wird. Eine doppelte Freude... Genauso ist es mit einer unvergleichlichen Begegnung von Erde und Meer, in der cremige Kritharaki erinnern und auch Reisnudeln genannt werbei dem Würfel von bretonischem Steinbutt mit großen Scheiben von Weißer Trüffel aus Alba Verstecken spielen, für eine Sinfonie mit komplexen Geschmacksnoten. Ein Teller, der mit Jubel und Sorgfalt bis zum letzten Krümmel geleert wird!
Perfektion einer Kunst erstrahlen, die er bei Meistern wie Eckart Witzigmann und Heinz Winkler, zwei spirituellen Vätern der deutschen Gastronomie, oder Alain Ducasse erlernt hat. „Ich fand mich bei ihm im Louis XV in Monte-Carlo wieder, ohne ein Wort Französisch zu sprechen. Glücklicherweise gab es zwei Elsässer in der Brigade [lacht]. Es war sehr hart, aber ich habe von dieser so natürlichen Küche sehr viel gelernt.“ Stil Seit er 1992 die Zügel des Restaurants Bareiss (im gleichnamigen Hotel) übernommen hat, entwickelt er dort eine Küche deren Credo er auf klare Weise formuliert: „Ich bin sehr traditionell: Ein gutes Produkt, ein guter Geschmack, nichts weiter. Der Rest ist zu modern für mich“, amüsiert sich jener, der sich als „Handwerker“ bezeichnet. Die absolute Modernität? Die Avantgarde? Die Prahlerei? Damit hat dieser Mann nichts zu tun, der die Authentizität vorzieht, alles Künstliche ablehnt und im vergangenen Jahr geschockt darüber war, dass L’Auberge de l’Ill nach mehr als fünfzig Jahren ihren dritten Stern verlor. So als ob der rote Gastronomiefüh78
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Architektur Ob salzig oder süß, die Spezialitäten des Hauses, die mit peinlicher Sorgfalt konstruiert werden, tragen das Siegel der absoluten Perfektion. Davon zeugt ebenfalls die Komposition eines strengen und zarten Tartars vom Milchkalb, auf einer Parmesancreme, die elegant mit gedämpften Kerbelwurzeln tanzt, für ein melodisches Ensemble, das von einigen Kapern übersät ist. Der Chefkoch, der seit sechzehn Jahren mit dem Patissier Wunderwerke wie ein Limettentörtchen mit Kokosnuss verdankt, inmitten eines exotischen Tellers, auf dem Mandarine in Granité verwandelt wird, während die Yuzu eine bescheiden. „Das Restaurant ist nur ein Teil des Ganzen. Alles funktioniert in Harmonie“, im Bareiss, einem magischen Hotel, mit einer der schicksten Badelandschaften Deutschlands, einer Adresse von großem Luxus, einem echten Anti-Palast, in dem der Empfang herzlich bleibt, ohne Bluff, aber mit viel Zuvorkommenheit, in dem jedes Element des Dekors mit extremer Sorgfalt überlegt ist. Die Küche von Claus-Peter Lumpp ist ein schönes Aushängeschild für dieses außergewöhnliche familiäre Haus.
GASTRONOMIE
noblesse oblige À Obernai, La Fourchette des Ducs fête ses vingt ans. Visite dans l’âme alsacienne.
adel verpflichtet In Obernai feiert La Fourchette des Ducs ihr zwanzigjähriges Stamm und Serge Schaal, in dem die elsässische Seele höher schlägt.
Par Von Hervé Lévy Portrait de von Aline Gérard et und photo de von Lucas Muller
La Fourchette des Ducs est située 6 rue de la Gare / Place Anne-Sophie Pic (Obernai). Ouvert du mardi au samedi au dîner et le dimanche au déjeuner. Menus de 140 à 175 € La Fourchette des Ducs liegt in der 6 rue de la Gare / Place Anne-Sophie Pic (Obernai). Geöffnet dienstags bis samstags abends und sonntags mittags. Menüs von 140 bis 175€ lafourchettedesducs.com
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n endroit où chacun puisse se sentir bien » : voilà la définition du “grand restaurant“ des années 2020 donnée par Serge Schaal. Le directeur de salle1 revendique « un service qui ne se voit pas, une envie de faire plaisir. En un mot, il s’agit d’aimer les gens. » Mission accomplie dans une Fourchette des Ducs récompensée par deux Étoiles au Guide Michelin depuis 2005. Installé dans une maison centenaire voulue par Ettore Bugatti, l’établissement offre un décor gracieux où se mobilier moderne chic et œuvres de Charles Spindler, comme un portrait de Sainte-Odile entourée de grappes de raisin peint sur le trumeau d’une cheminée, où éclate une dou-
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ceur et un hiératisme hérités de l’Art nouveau rhénan. Une image qui va comme un gant aux assiettes de Nicolas Stamm : « Ma cuisine n’est pas une “cuisine Instagram”. Elle ne fume pas, ne fait pas de bruit. Dans mes plats, il y a de la mâche, de la matière », résume-t-il. Sensibilité, bienveillance, classicisme : voilà quelques mots qui pourraient décrire le travail d’une toque (trop) discrète qui semble mettre ses pas dans ceux du délicat Alain Chapel2. Si l’esprit de la région respire dans le décor, il nimbe aussi les costumes des serveuses (à quand ceux des garçons ?), où la tradition est passée au tamis de la modernité, et le choix des vins avec un sommelier qui incite à la découverte de bouteilles locales regroupées dans une carte spécifique : « En quelques années, elles sont passées de 30% des ventes à plus de 50% », explique Serge. Cette identité alsacienne qui piquète les assiettes de touches graciles constitue également une boussole pour la cuisine raffinée en diable de Nicolas, dont l’étendard est un filet de Saint-Pierre rôti, meunière au beurre noisette et ses cuisses de grenouilles, lentilles beluga, sabayon au raifort. Un plat devenu un classique. Tout aussi exaltante est la raviole de purée de potimarron du Kochersberg à l’amaretti dont chaque bouchée a la semblance d’une explosion de bonheur. Ensuite, les jeunes pousses de légumes accompagnant une côte de veau de lait tempèrent avec grâce les ardeurs pleines d’acidité d’un jus réduit au citron. Pour finir, les saveurs hivernales d’une sphère au chocolat se lovant dans une -
GASTRONOMIE
semble parcouru de nerveuses irradiations fours, délirantes mignardises, avec pour seul regret, pour le dîneur, de ne point pouvoir les essayer toutes.
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in Ort, an dem sich jeder wohlfühlen kann“: Das ist die Definition eines „großen Restaurants“ im Jahr 2020, gemäß Serge Schaal. Der Saalchef 1 fordert „einen Service, den man nicht sieht, Lust darauf Freude zu bereiten. Kurz, es geht darum, die Leute zu lieben.“ Mission erfüllt in einer Fourchette des Ducs, die seit 2005 von zwei Sternen im Guide Michelin ausgezeichnet wird. In einem hundert Jahre alten Haus installiert, das von Ettore Bugatti in Auftrag gegeben wurde, bietet das Etablissement einen anmutigen Dekor, in dem sich wertvolle modernes Mobiliar und Werke von Charles Spindler vermischen, wie ein Portrait der Heiligen Odilia inmitten von Weintrauben als Kaminbild, in dem eine Sanftmut und Feierlichkeit erstrahlen, die ein Erbe des rheinischen Art Nouveau-Stils sind. Ein Bild, das perfekt zu den Tellern von Nicolas Stamm passt: „Meine Küche ist keine Instagram-Küche“. Sie raucht nicht, sie macht keinen Krach. Auf meinen Tellern gibt es etwas zu beißen, da ist Materie“, fasst er zusammen. Sensibilität, Wohlwollen, Klassik: Mit diesen drei Worten könnte man die Arbeit einer (zu) diskreten Kochmütze beschreiben, die den Spuren des sensiblen Alain Chapel2 zu folgen scheint.
Der Geist der Region spiegelt sich nicht nur in der Dekoration wieder sondern auch in den Uniformen der Bedienungen (ab wann bei den Herren?), wo die Tradition modernisiert wurde, sowie in der Weinauswahl eines Sommeliers, der zum Entdecken lokaler Weine einlädt, die auf einer spezifischen Karte aufgeführt sind: „In wenigen Jahren sind sie von 30% der Bestellungen zu 50% aufgestiegen“, erklärt Serge. Diese elsässische Identität, die die Teller mit zarten Einflüssen übersät, ist ebenfalls ein Kompass für die teuflisch raffinierte Küche von Nicolas, dessen Aushängeschild ein gebratener Petersfisch nach Müllerinart mit Frosch-Schenkeln, BelugaLinsen und Meerrettich-Zabaione ist. Ein Gericht, das zum Klassiker wurde. Genauso aufregend sind die Ravioli mit Hokkaidokürbis vom Kochersberg mit Amaretti, bei denen jeder Biss eine Geschmacksexplosion ist. Anschließend begleiten junge Gemüse eine
Rippe vom Milchkalb, um auf elegante Weise die Säure eines reduzierten Zitronensaftes auszugleichen. Und zum Schluss der winterliche Geschmack einer Schokoladenkugel in semble, das von nervösen MandarinenschaPetits fours folgt, die so unglaublich fein sind, dass der Gast nur eins bedauert: sie nicht alle probieren zu können.
Il a été distingué par le titre de “directeur de salle de l’année” dans le Gault & Millau 2020 gaultmillau.com 2 Chef mythique (1937-1990) de la nouvelle cuisine célèbre pour avoir marié saveurs nouvelles et tradition du terroir 1 Er wurde mit dem Titel „Saalchef des Jahres“ im Gault & Millau 2020 ausgezeichnet gaultmillau.com 2 Legendärer Küchenchef (19371990) der Nouvelle Cuisine, der berühmt war für seine Verbindungen aus neuen Geschmackserlebnissen und regionalen Traditionen 1
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UN DERNIER POUR LA ROUTE AUF EIN LETZTES GLAS
small is beautiful Sven Enderle et Florian Moll ont fondé un domaine d’à peine plus de Sven Enderle und Florian Moll haben ein Weingut mit nicht mehr als zwei Hektar gegründet, auf dem sie einen der besten Pinot Noir Deutschlands anbauen.
baies noires, subtilement épicé et minéral. Un vin immédiat, sans chichis. Buntsandstein provient de vignes dominant Münchweier, un terroir de grès pauvre en humus et riche en pierres, offrant à ce vin son caractère original, complexe, dense et épicé. Une grande douceur au final, qui donnera tout son potentiel après un long mûrissement en cave. La dernière cuvée nommé Muschelkalk, dont les raisins de très vieilles vignes ont tutoyé le calcaire, est sans doute la plus bourguignonne, conjuguant avec grâce toute la finesse des petits fruits rouges qui “pinotent” avec une minéralité au grain très fin et une acidité pimpante.
Par Von Christian Pion
Enderle & Moll Hinterhöfen 4 (Münchweier) enderle-moll.de
82
Poly 228
Février Februar 20
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nderle & Moll est un domaine créé en 2007 à Münchweier (entre Offenbourg et Fribourg-en-Brisgau) dont chaque parcelle est entretenue comme un jardin, avec toute l’attention requise par le sous-sol, l’observation attentive de la plante et de ses besoins. Une viticulture haute couture ! Aux petits soins, le raisin n’a plus qu’à révéler la singularité de son terroir, la beauté du paysage qui l’a vu naître, l’amitié du vigneron. Trois cuvées de pinot noir expriment cette symbiose. Liaison, le “village” du domaine parle déjà d’élégance et de finesse, d’un fruit juteux de
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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nderle & Moll ist ein Weingut, das 2007 in Münchweier (zwischen Offenburg und Freiburg im Breisgau) gegründet wurde, auf dem jede Parzelle wie ein Garten gepflegt wird, mit der ganzen Aufmerksamkeit, die der Boden fordert, der Beobachtung der Pflanzen und ihrer Bedürfnisse. Weinbau wie Haute Couture! Die Trauben müssen nur noch die Besonderheiten ihres Anbaugebiets, die Schönheit der Landschaft in der sie wachsen und die Freundschaft des Winzers widerspiegeln. Drei Pinot Noir Jahrgänge drücken diese Symbiose aus. Liaison, der Ortswein des Weinguts spricht schon von Eleganz und Finesse, von fruchtigen, schwarzen Früchten mit subtilen Mineral-und Gewürznoten. Ein direkter Wein, ohne Getue. Buntsandstein kommt von den Weinbergen oberhalb von Münchweier, einer Lage mit wenig Humus und viel Sandstein, der diesem Wein seinen originelle Charakter verleiht, komplex, dicht und würzig. Eine große Milde am Ende, die nach einer langen Reifung im Keller ihr gesamtes Potenzial ausleben wird. Der letzte Jahrgang mit dem Namen Muschelkalk, dessen Trauben an sehr alten Reben auf Kalkboden wuchsen, vereinigen mit Anmut die ganze Finesse der kleinen roten Früchten, die mit einer feinen Mineralität und einer schicken Säure „pinotieren“.