Poly 236 - Juin 2021

Page 1

N°236

JUIN 2021

POLY.FR



BRÈVES

© Juliette Jouannais

PLURIDISCIPLINAIRE

Maylis de Kerangal © Catherine Hélie / Gallimard

Depuis plus de 20 ans, les habitants de Wattwiller hébergent chaque été œuvres et artistes de tous horizons, dans leurs garages ou jardins, pour deux semaines de rencontres, performances et concerts. Avec pour thème “la vie aquatique”, l’édition 2021 de cette Fête de l’eau (départ du parcours Place des tilleuls, 20/06-04/07) plongera le public dans les minutieux et poétiques abysses dessinés de la nancéienne Hélène Bleys, les néothéniques installations d’axolotls d’Apolline Grivelet ou encore les bruissements sonores du mulhousien Brice Jeannin. few-art.org

© TAG by Teona

SOUS L’OCÉAN

DémoStraTif (29/06-03/07), festival de rencontres scéniques initié par le SUAC, propose quelque 33 événements dont 23 créations autour du Magic Mirror installé sur le campus universitaire de Strasbourg. Entièrement gratuite, cette 4e édition est placée par Sacha Vilmar sous le signe des “Affaire(s) sordide(s)”. Une manière d’aborder les tréfonds de l’âme humaine et le voyeurisme qui nous tient. demostratif.fr

LIRE ET RIEN D’AUTRE La session d’été des Bibliothèques idéales enflamme Strasbourg (Opéra, 25-27/06) avec une pluie de rencontres et de débats. On y croisera le jeune académicien François Sureau (pour un merveilleux texte sur Apollinaire), Maylis de Kerangal qui vient de publier un exquis roman, mais aussi un duo de circonstance formé par Olivier Guez et Frédéric Beigbeder… et mille et une autres surprises. On a hâte ! bibliotheques-ideales.strasbourg.eu

CLASSIEUX & CLASSIQUE Immense violoncelliste mondialement célèbre, David Geringas est aussi chef d’orchestre : il débarque en Alsace avec ses musiciens baltes pour deux dates à ne pas manquer (03/07, PMC, Strasbourg & 04/07, Mémorial d’Alsace-Moselle, Schirmeck). Accompagné sur scène de deux jeunes virtuoses, la violoncelliste Dali Gutserieva et le pianiste Adam Gutseriev, il donne des œuvres de Mozart, Schubert et Tchaïkovski. mlprods.com memorial-alsace-moselle.com Poly 236 Juin 21

3



GREEN Scénographe et artiste visuel natif de Mulhouse et formé à la Hear, Stéphane Pauvret est de retour dans l’Est. Aujourd’hui chargé de cours de Cinéma documentaire à l’Université de Strasbourg, il œuvre en parallèle au Maillon « afin d’habiter ce lieu en devenir. Il s’agit d’imaginer un espace de vie des usagers et d’accueil du public », résume-t-il. Celui qui a travaillé dans le passé avec Patrick Bouchain – architecte pionnier H.Q.H. (Haute qualité humaine) visant à

redonner de l’humilité et de l’intelligence aux lieux contemporains – a pour objectif de métamorphoser l’immense hall, mais aussi le patio. Grâce à des éléments mobiles et légers – végétation en suspension, panneaux de bois, etc. – il aspire à (re)structurer l’endroit pour créer un espace d’une extrême convivialité. Work in progress… maillon.eu

© Dominik Fusina

© Stéphane Pauvret

BRÈVES

Joseph Gobin, Audemars Piguet, Le Locle, Suisse

REGGAE ROOTS

WATCHES

Groupe phare et figure tutélaire du reggae français, Broussaï est de retour sur scène au Gueulard Plus de Nilvange (19/06). Voilà belle occasion de découvrir leur dernier album : intitulé Une Seule adresse, il consiste en un retour aux sources. Avec des titres comme La Joie ou Sois le changement, voilà un opus acoustique et organique, écologique et humaniste rempli de (très très) bonnes vibrations. legueulardplus.fr

Une exposition, deux lieux et autant de pays (France et Suisse), six photographes : voilà comment on pourrait résumer Transmissions (jusqu’au 07/11), exposition bicéphale qui se déploie au Musée du Temps (Besançon) et au Musée international d’Horlogerie (La Chaux-de-Fonds). Avec pour sous-titre L’Immatériel photographié, elle explore les savoir-faire horlogers et de mécanique d’art, le fleuron de cette région. mdt.besancon.fr – mih.ch Poly 236 Juin 21

5



BRÈVES

Joyce DiDonato © Simon Pauly

(RE)PRODUIRE Artiste du cru installé à Nantes, Paul Parant s’appuie sur les techniques de (re)production comme la sérigraphie ou la gravure pour détailler ses concepts en séries, en suivant intuitivement le fil conducteur qui lui permettra d’y guetter l’unité dans la multitude, de dégager l’harmonie de la variation. On le découvre à travers l’exposition nancéienne jpeg.jpeg présentée à My monkey (jusqu’au 18/06). mymonkey.fr

ÉBAHIR

© 2021, ProLitteris, Zurich / Photo : Jonas Hänggi

C’est un duo incroyable qui s’annonce pour ce Winterreise au Festspielhaus de Baden-Baden (02/07). La mezzo-soprano star Joyce DiDonato incarnera le triste Wanderer de Schubert dans son voyage sans retour… Elle sera accompagnée au piano par Yannick Nézet-Séguin : si l’on connaît le talent de chef d’orchestre du musicien, ce sera le moment de découvrir qu’il est aussi un sacré pianiste ! festspielhaus.de

RESPLENDIR Les bibliophiles du Grand Est connaissant bien Martin Matrat, fondateur de l’excellente librairie la Jument verte. Voilà moyen de découvrir son autre visage… Sous le pseudonyme de Nitram, il crée en effet de vastes toiles, espaces chromatiques inspirants évoquant Robert Combas ou Keith Haring. Ça claque, ça pulse, ça déménage ! À Strasbourg, ses œuvres sont exposées pour la première fois au Chut (jusqu’au 20/06). hote-strasbourg.fr

OFFRIR Le Kunstmuseum de Bâle vient de recevoir une exceptionnelle donation – de Maja Oeri et de ses deux fils Hans Emanuel et Melchior – avec onze vitrines réalisées par Joseph Beuys (19211986) qui seront exposées dans les collections permanentes. On attend avec d’autant plus d’impatience l’exposition dédiée au plasticien allemand (qui débutera le 23/10). kunstmuseumbasel.ch

Poly 236 Juin 21

7


SOMMAIRE

16 Danse dans l’espace public strasbourgeois avec EXTRAPÔLE

18

16

Interview avec Claudine Galea autour de la création de son texte, Au Bord, au TNS

20 Rêver demain grâce aux artistes d’aujourd’hui avec Les Narrations du futur

22 Deux Shakespeare sinon rien avec York, en pleine forêt vosgienne

23 Les Jours de Danse de Nathalie Pernette

réinvestissent Besançon dans une édition XXL 24

24 Retrouvailles avec Théâtre enfin ! à Dijon, remplaçant Théâtre en Mai

30 À Metz, Paul-Émile Fourny transpose Fidelio de Beethoven dans un univers sombre

32 Dixième édition de Bien Urbain, festival ripolinant Besançon

34 La Fondation Beyeler plongée par Olafur Eliasson dans un bassin naturel façon Extinction Rebellion

20

37 DOSSIER SPÉCIAL

Un été festival 52

L'Agenda de l'été

Scènes, Expositions & Loisirs 78 Balade pour se perdre à Niederbronn-les-Bains 82

Christophe Drouet, pâtissier star

78

35

COUVERTURE Alors on danse… Après des mois de mise à l’arrêt forcée et une année quasi complète d’art triste, les salles de concerts rouvrent enfin leurs portes. Même les festivals de l’été – une partie d’entre eux à tout le moins – auront lieu. L’heure a sonné du retour à la vie, à la fête et à la convulsion joyeuse des corps en transe, que Suzane, photographiée ici par Liswaya, symbolise puissamment. Parce que la danse est acte de résistance. © Liswaya, Courtesy of Suzane & 3e Bureau Wagram Music.

8

Poly 236

Juin 21

18

33


BRÈVES


OURS

Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert)

Thomas Flagel

Sarah Maria Krein

Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes dans Poly.

Cette française de cœur qui vient d’outre-Rhin a plus d’un tour dans son sac : traduction, rédaction, corrections… Ajoutons “coaching des troupes en cas de coup de mou” pour compléter la liste des compétences de SMK.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Julien Schick julien.schick@bkn.fr RÉDACTEUR EN CHEF Hervé Lévy herve.levy@poly.fr RÉDACTEURS Thomas Flagel thomas.flagel@poly.fr Suzi Vieira suzi.vieira@bkn.fr ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO

Julien Schick

Suzi Vieira

Il papote archi avec son copain Rudy, cherche des cèpes dans les forêts alsaciennes, se perd dans les sables de Namibie… Mais comment fait-il pour, en plus, diriger la publication de Poly ?

Après Courrier international ou Books, elle pose ses valises à Poly. Intraitable avec les concepts, elle jongle avec les mots comme son homonyme le faisait avec les ballons à la Coupe du monde 1998.

Éléa Gothié, Pierre Reichert, Florent Servia, Irina Schrag, Apolline Stenger, Daniel Vogel & Raphaël Zimmermann STUDIO GRAPHIQUE Anaïs Guillon anais.guillon@bkn.fr DIGITAL François Agras webmaster@bkn.fr MAQUETTE Blãs Alonso-Garcia en partenariat avec l'équipe de Poly ADMINISTRATION & ABONNEMENTS Mélissa Hufschmitt melissa.hufschmitt@bkn.fr +33 (0)3 90 22 93 30 DIFFUSION Vincent Bourgin vincent.bourgin@bkn.fr +33 (0)3 90 22 93 32

Anaïs Guillon

Éric Meyer

Entre clics frénétiques et plaisanteries de baraque à frites, elle illumine le studio graphique de son rire atomique et maquette à la vitesse d’un Renault Captur lancée entre Strasbourg et Bietlenheim. Véridique !

Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain.

CONTACTS PUB Julien Schick julien.schick@bkn.fr

Pierre Ledermann pierre@poly.fr

Sarah Krein sarah.krein@bkn.fr

Patrice Brogard patrice@poly.fr

Ne ratez aucun Poly, abonnez-vous ! BKN Éditeur & BKN Studio 16 rue Édouard Teutsch 67000 Strasbourg www.bkn.fr

Nom………………………………………………………………………………………………………

Magazine mensuel édité par BKN Dépôt légal : Mai 2021 Impression : CE S.à.R.L. au capital de 100 000 € SIRET : 402 074 678 000 44 ISSN 1956-9130

Prénom………………………………………………………………………………………………… Adresse………………………………………………………………………………………………… Adresse………………………………………………………………………………………………… Mail………………………………………………………………………………………………………… Poly est un magazine gratuit, pour le recevoir dès sa sortie, choisissez votre formule ! 10

Poly 236

Juin 21

r 5 numéros - 20 ¤

r 11 numéros - 40 ¤

"

Envoyez ce coupon avec votre règlement à Magazine Poly - Service abonnement 16 rue Teutsch 67 000 Strasbourg

© Poly 2021 Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs.



ÉDITO

l’été d’après Par Hervé Lévy Illustration d’Éric Meyer pour Poly

12

Poly 236

Juin 21

Le Président de la République l’avait affirmé : « Nous sommes en guerre. » C’était le 6 mars 2020. Il y a un siècle. Il y a une éternité. Outrance du verbe politique, pensions-nous… Reste que la récente réouverture des terrasses (avant celle des salles des restaurants, le 9 juin) lui donne raison, tant le sentiment dominant semble être celui d’une délivrance : explosions de joie, délirium de bonheur, transfiguration bistrotière, extase du Picon bière. « Elle est paf la girafe / Il a bu le zébu / Il est plein le caouin / Il est rond le dindon. » On croirait revivre la Libération, les femmes tondues en moins. Chaque époque a les guerres qu’elle mérite… Puisqu’on est dans la boursouflure, paraphrasons le Général : « Culture ! Culture outragée ! Culture brisée ! Culture martyrisée ! Mais Culture libérée ! » Ironie mise de côté et emphase laissée au vestiaire, ce début d’un retour à la normale a de quoi réjouir. Derrière le masque, on perçoit les sourires dans les salles (de cinéma, de spectacle, de musée…) renaissant à l’intensité

de l’existence. Si l’on ne souhaite pas noircir le tableau – « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire » écrivait Houellebecq – il reste néanmoins à inventer ensemble la “culture d’après”, fragile comme peut l’être la démocratie, avec de nombreuses incertitudes en toile de fond. Comment mieux gérer le régime de l’intermittence, alors que le dispositif “d’année blanche” est prolongé de quatre mois ? De quelle manière les futurs exécutifs régionaux et départementaux élus fin juin vont-il appréhender la culture ? Hypertrophié pendant ces derniers mois, le digital conservera-t-il une place importante ? Si les chantiers et les enjeux sont immenses, il convient néanmoins de ne pas bouder son plaisir : l’été arrive avec sa moisson de possibles. Distanciation sociale, masques, gel hydroalcoolique, quelle importance ? Que ce numéro de juin célèbre avec force et intensité la joie des retrouvailles !



© Mathieu Schoenahl / Jazzdor

CHRONIQUES

UNDERGROUND TILL I DIE…

SOUVENIRS, SOUVENIRS…

ORGANIC TRIP

Entre la broken beat londonienne et l’electro indus’ des clubs berlinois, le duo strasbourgeois Encore, formé en 2015, renoue avec l’essence d’une techno aliénante vouée à la transe. Leur musique, Maria Laurent (claviers) et Clément Chanaud-Ferrenq (batterie) la jouent d’ailleurs au plus près du public, l’un et l’autre dos à dos, directement dans la fosse. Sorti au printemps 2020 et enregistré au retour d’un mémorable Deutschland tour, Autobahn – petit clin d’œil à Kraftwerk ! – crépite de ce gros son joué aux pâles heures de la nuit, quand convulsent les corps en sueur. Privés des mois durant de toute expérience extatique (crise sanitaire oblige), les deux musiciens ont rappelé quelques comparses croisés sur la route européenne des clubs indés pour leur proposer de remixer les cinq titres de l’EP. En résultent d’inébriants Autobahn Remix, qui replongent l’auditeur dans le monde d’avant, celui des danses hallucinées et des numéros échangés, qu’on a tous hâte de retrouver !

Installé à Strasbourg, le musicien helvète Luca Pfaff – directeur musical de l’Orchestre symphonique de Mulhouse entre 1986 et 1996 – publie un livre d’entretiens avec Jean-Charles Golomb et JeanMichel Douiller. Portrait d’Un chef d’orchestre entre deux siècles, cet ouvrage revient sur des figures comme Franco Ferrara (auquel tout un chapitre est dédié), Hans Swarowsky ou Sergiu Celibidache. Il évoque aussi l’évolution du métier ou la place des agents et se plonge sur des compositeurs contemporains à l’image de Mauricio Kagel. Au fil des pages et des nombreuses anecdotes, se dégagent les contours du portrait d’un passionné qui œuvra avec Fellini pour Casanova. Interrompant les séances d’enregistrement, un percussionniste syndicaliste fit dire au réalisateur : « J’ai bien envie de tourner un jour un film sur cette bande de fous que sont les musiciens d’orchestre. » Ce fut Prova d’orchestra dont Giorgio Battistelli fera un opéra en 1995. Sa création mondiale, à Strasbourg, était dirigée par… Luca Pfaff. (H.L.)

Entre sonorités trip-hop liquides et boucles electro aériennes, Untravelled Roads, dernier opus du trio d’expérimentateurs strasbourgeois Polaroid3, transporte l’auditeur dans de lointaines contrées, là où tumulte et contemplation se mêlent. Avec leur univers fantasmagorique – qui n’est pas sans rappeler celui d’un David Lynch – Christine Clément (chant, compositions), Christophe Imbs (claviers) et Francesco Rees (batterie, programmation) explorent avec élégance et finesse la face hypnotique de la musique. Nul refrain accrocheur ici, point de doucereuse mélodie. Les instrumentations tout en clair-obscur sont peaufinées à l’extrême, travaillées à la façon des impressionnistes pour produire un son quasi organique, sur lequel viennent se poser les incantations sensuelles de la chanteuse. Chacun des quatre titres de cet EP est comme un tableau sonore invitant à l’éveil de l’imagination. Un road-trip intense, magnétique. (S.V.)

Paru chez Machette Production (4,95 €) machetteprod.com

Paru aux éditions Delatour (20 €) editions-delatour.com

14

Poly 236

Juin 21

Paru chez collectif OH ! (12 €) collectifoh.com


CHRONIQUES

CHERCHE ET TROUVE

L’AOC AU CRIBLE

COULEURS DE L’AUBE

On savait Léon Maret aussi joueur qu’irrévérencieux. Son nouvel album, publié aux éditions strasbourgeoises 2024, ne déroge pas à la règle : un grand format (26x37cm) plongeant Papa aux enfers dans des pages tout bonnement à l’envers, car l’enfer, c’est le monde inversé ! Cette traversée des 11 cercles infernaux à dos de dragon en peluche regorge de promesses loufoques, d’animaux cradingues et de personnages cauchemardesques. Dans ce “cherche et trouve” où les indications les plus improbables mènent vers des « trucs dégueulasses », admet l’auteur-illustrateur, nous voilà « dans la peau d’un dermatologue ou d’un chineur de faits divers, mais en mode fun et pop. » Et l’on prend un vrai plaisir de (sale) gosse à parcourir dans le détail un Atroce Supermarché, une Effroyable Avenue ou une Odieuse Bibliothèque à la recherche d’idées plus farfelues les unes que les autres. Les (grands) enfants se délecteront même à placer bien où il faut les autocollants livrés avec ! (T.F.)

Dirigé par Serge Wolikow (professeur émérite d’Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne), Olivier Jacquet (chargé de mission auprès de la Chaire Unesco “Culture et Traditions du Vin” à l’Institut de la Vigne et du Vin) et Jacques Gautier (Inspecteur national à l’INAO), cet ouvrage pose une question essentielle : Quel avenir pour les appellations d’origine ? Voilà intéressant bréviaire faisant le point sur l’histoire de la labellisation des produits des terroirs. Vins, viandes, fromages, fruits etc. etc. L’Appellation d’Origine Contrôlée les liant de manière indissoluble à leur terroir vient tout juste de fêter ses cent ans, puisqu’elle découle de la loi du 6 mai 1919. En apprenant la genèse d’un système dont l’objectif initial était de délimiter les aires de productions agricoles pour les protéger contre les fraudes, le lecteur comprend comment, au fil des années, il est devenu une référence qualitative mondiale, les différents produits concernés étant soumis à un contrôle régulier. (P.R.)

Mickaël Jourdan et Claire Lebourg signent Premier bonjour, album à quatre mains plein de douceur (dès 5 ans). S’y dévoile avec une grande tendresse du pinceau, formant des aplats aux couleurs chatoyantes de l’aube naissante, le trajet à vélo d’un gardien de phare qui rentre dans son village côtier. Le long de son chemin serpentant en pleine nature, nous contemplons l’éveil des espèces diurnes et le coucher des noctambules, la beauté de l’éclat des premiers rayons et de la vie qui reprend. Les deux auteurs-illustrateurs installés à Toulouse fonctionnent à l’économie, plaçant çà et là des détails à découvrir dans la contemplation des paysages : des chats vagabondant sur les toitures, une mouette qui s’envole… Si l’on ne retrouve pas l’humour des personnages des livres solo de l’ancienne pensionnaire des Arts décoratifs de Strasbourg (son Mousse à rayure), ni l’inventivité débordante de son acolyte (le très chouette Chips et Biscotte, paru également au Rouergue), ce brin de calme et de sérénité est du plus bel effet. (T.F.)

Paru aux Éditions 2024 (19,50 €) editions2024.com

Paru aux Éditions universitaires de Dijon (20 €) eud.u-bourgogne.fr

Paru aux éditions du Rouergue (15 €) lerouergue.com

Poly 236 Juin 21

15


1

danse au grand air Pour sauver une partie de sa saison, Pôle Sud réactive EXTRAPÔLE, temps fort dans l’espace public en organisant des retrouvailles estivales dans le quartier de la Meinau.

Par Irina Schrag

Dans l’espace public du quartier de la Meinau (Strasbourg), du 27 juin au 9 juillet pole-sud.fr

Légendes 1. Amala Dianor et Denis Lachaud © Delphine Micheli /  Concordance(s) 2. Happy manif de David Rolland © Coralie Bougier

Voir Éphémère Metropolis dans Poly n°171 ou sur poly.fr Lire Phéno-Meinau dans Poly n°209 ou sur poly.fr 1

2

16

Poly 236

Juin 21

P

lus de 200 jours de fermeture forcée depuis le second confinement ont fait d’adaptabilité et d’agilité les maîtres mots de tous les lieux de spectacle vivant. Le Centre de développement chorégraphique national strasbourgeois n’échappe pas à la règle, lui qui a dû annuler, comme l’édition 2020, l’ensemble de son festival EXTRADANSE au printemps. Fatiguée de jouer au fil d’Ariane, sa directrice Joëlle Smadja a pris le parti du grand air afin de s’assurer de la reprogrammation de certaines pièces qu’elle accompagne d’autres, pensées par les artistes compagnons de la maison, pour composer un festival EXTRAPÔLE qui se déploiera dans l’espace urbain. Divers scénarios sont à l’étude en fonction de l’évolution des protocoles de réouverture (spectateurs assis, distanciations, jauges, etc.), les lieux prévus s’ajustant au dernier moment, quitte à se replier sur les espaces privés extérieurs de Pôle Sud (jardin, parking…).

Come-Back Parmi les propositions artistiques à découvrir, nombreuses sont celles à se placer sous le signe de la rencontre et de fidélités artistique. Ainsi en va-t-il de Kubilai Khan Investigations, compagnie qui s’infiltre depuis de nombreuses années dans le bruit du monde. Elle décryptait avec brio, dans Tiger Tiger Burning Bright, l’accélération frénétique du rythme régissant nos vies et nos villes1. Ils reviennent avec une expérience multi-formats rebattant les cartes de la perception et du récit dansé, du rapport à l’espace comme à l’écoute. En duos variables, Jungles explore ainsi l’opposition culture / nature en inventant un plan qui écorne nos a priori à propos des formes du vivant non-humaines. Modulations Of Rhythms fait se percuter les gestes du danseur Idio Chichava et les qualités rythmiques de la percussionniste Yuko Oshima dans un dialogue habité.


FESTIVAL

Face à face Autre retour d’un habitué des scènes strasbourgeoises, Amala Dianor, ancien artiste associé à Pôle Sud2, interprète Xamûma Fane Lay Dëm (Je ne sais pas où je vais). Un dialogue inédit, tissé de complicités entre sa danse inspirée du hip-hop et les textes de Denis Lachaud. Le duo a été réuni par le festival Concordan(s)e de Montreuil qui commande une création à un écrivain et un chorégraphe ne se connaissant pas. Les points communs n’ont pas manqué : la pratique des arts martiaux (taekwondo et karaté), des langues étrangères et des musiques d’ici comme d’ailleurs. Le chorégraphe Julien Carlier devait présenter ses Trajectoires avec la guitariste classique Gaëlle Solal. Sur un Prélude de Bach, s’entremêlaient les mouvements tout en tensions du danseur et l’écoute inspirée de la musicienne dans une per-

formance inhabituelle. C’est finalement avec Collapse que nous le découvriront cet été. Il y questionne les notions de construction par l’accumulation et l’effondrement. Avec l’onirisme qu’on lui connaît, se déploie et s’étire un moment de suspend précédent la bascule d’un renversement. Avec des objets en équilibre et quatre danseurs venant du hip-hop, Julien Carlier fait le pari de trouver de l’humanité dans l’écroulement. Premier solo Si le nom de Sarah Cerneaux ne vous dit sûrement rien, il y a fort à parier que vous l’avez pourtant déjà vue danser. Originaire de la Réunion et des Comores, elle a été l’interprète d’Amala Dianor (Trait d’union), d’Abou Lagraa, de la Liz Roche Company à Dublin ou encore d’Akram Khan, tournant Kaash, trois ans durant dans le

monde entier. Either Way, son premier solo, devait avoir lieu dans le cadre de L’Année commence avec elles, temps fort de janvier 2021 à Pôle Sud. Qu’à cela ne tienne, elle se met à peler les couches de temps et de travail déposées par d’autres qu’elle ayant façonné son corps depuis tant d’années. Elle questionne « la perte, les errements, ces petites morts qui nous créent ». S’invente une manière de se mouvoir racontant le processus qui l’habite pour se retrouver. « Either Way est aussi cette voix qui vient des tréfonds ou cette image oubliée, qui vous rattrape de justesse, lorsqu’en bout de course, le corps est prêt à lâcher, l’esprit s’affole, la logique déraille », explique celle qui entend laisser de la place au hasard et à l’impromptu. Il y aura de la gravité, de l’explosion et du rituel. Une quête de traces dans lesquelles se perdre pour se retrouver.

2

Poly 236 Juin 21

17


THÉÂTRE

une image à soi Stanislas Nordey crée l’incroyable Au Bord, monologue poétique et vertigineux de Claudine Galea. L’occasion rêvée d’un entretien avec l’autrice associée au TNS.

Par Thomas Flagel Photo de Jean-Louis Fernandez

Au Théâtre national de Strasbourg, du 21 au 29 juin tns.fr

Au Bord a malgré tout reçu le Grand Prix de Littérature dramatique en 2011 par le Centre national du Théâtre 2 Un Sentiment de vie sera créé par Jean-Michel Rabeux, du 20 septembre au 15 octobre, au Théâtre de la Bastille – theatre-bastille.com 1

18

Poly 236

Juin 21

Jean-Michel Rabeux avait monté en 2014 ce texte à la frontière du poème libre, qui pourrait ne pas être rangé dans le genre du théâtre 1. Comment vivez-vous la mise en scène épurée de Stanislas Nordey ? Je ne peux que l’aimer dans sa manière de livrer quasiment le texte nu. Stanislas est un très grand directeur d’actrice. Son travail ici avec Cécile Brune est incroyable. Il ne laisse rien passer, avec une précision digne d’un entomologiste. Ils m’ont beaucoup appelée pour me questionner dans leur souci d’être au plus juste. Au final, tout est sur le fil et la possibilité d’être au bord. C’est à cet endroit d’inconfort total qu’il a conduit cette grande comédienne. Vous avez raison de dire que ce texte est peu identifiable a priori. Mon nouveau texte2 est sorti au mois de mai dans la collection “hors cadre” des Éditions Espaces 34. Ils ont en commun ce pas de côté mais rejoignent le théâtre par une écriture faisant profondément appel à l’adresse au public. Au bord part de cette célèbre photo, parue dans le Washington Post, d’une soldate tenant en laisse un prisonnier dans la prison d’Abou Ghraib. Vous finissez par vous pencher sur une de vos relations amoureuses qui vient de s’achever, puis sur votre rapport complexe et violent à votre mère, se nouant dans l’enfance. Il faut risquer de soi pour accoucher d’un tel texte, pour se confronter à autant ? Définitivement oui. Il est tout simplement impossible de parler d’une image aussi innommable sans risquer de soi. Sinon, on se positionne en surplomb. Il faut y plonger et s’y mettre toute entière. Ce n’est pas possible sans se mettre à nu. Voilà pourquoi ce texte est très limite. Il y a quelque chose de profondément scandaleux et obscène dans ce que j’y exprime.

En même temps, quel cadeau vous offrez au lecteur, puis au spectateur, avec ces petits bouts de vous, d’une sincérité et intimité rares… Je sous touchée que vous disiez cela. Mais ce sentiment ne peut venir qu’après. Mon défi, mon horizon durant mes quarante versions avant de réussir à aboutir ce texte, était de trouver comment parler de cette image en m’exposant autant qu’elle suscitait chez moi de scandale, dégoût, fascination et vertige. Beaucoup de temps a passé depuis son écriture en 2005. Comment réentendez-vous cela avec la distance ? Je dois avouer que j’ai été très surprise. La vie a continué depuis 2005 et de la distance s’est insinuée avec ce texte. La mise en scène de Stanislas Nordey me réexpose beaucoup. Je me suis sentie à nouveau très à nu, par cette manière qu’il a de réussir à retrouver le corps de l’écriture dans le jeu de Cécile Brune. C’est le vertige propre à la magie du théâtre. L’amorce descriptive de la photo laisse assez vite place à une introspection personnelle lorsque vous assénez « je suis cette laisse ». Être des deux côtés, celui du bourreau comme de la victime, jusqu’à être le lien, livrer ses doutes, ses failles, ses blessures… ça répare quelque part ? J’ai découvert il y a longtemps que l’écriture ne sauve de rien. Par contre, elle permet de s’approcher d’une compréhension plus grande de l’humain. Cette exploration relève de l’acceptation de sa part monstrueuse. Si


ça ne sauve pas, il y a toujours plus d’abîme à explorer. Tenter de nommer les choses, les sentiments profonds, terribles et emplis d’ambiguïté, c’est aussi redonner du poids et du sens aux mots face au flot d’images sous lesquelles nous croulons ? Nommer est vraiment ma vie ! Ce qui ne l’est pas, nommé, est un gouffre, une mort. Mettre des mots est une manière pour moi de rester vivante. Dans Au Bord, il n’y a pas de réponse, je me heurte à un tas de questions qui demeurent ouvertes, sur le mal, l’humiliation, la violence ou encore le désir. C’est aussi donner du sens à ce qui, apparemment, n’en a pas. Je questionne l’obscénité et le désir contenus dans cette photographie. Je révèle la force sexuelle qui en émane et qui, pour beaucoup, est totalement taboue. Nommer, c’est chercher à comprendre ce qui nous questionne en profondeur et est dangereux en soi. Sous une image se cache toujours une autre, à soi, plus intime, qui rend les choses plus belles, mais aussi plus dures.

passage en revue Parages, revue de réflexion et de création, consacre son 9e opus à Claudine Galea. 220 pages contenant notamment deux textes inédits, une belle Descente à nu de Cécile Brune, guidée par Frédéric Vossier, qui signe aussi un grand entretien avec l’autrice. Ne manquez pas le portrait esquissé par Marie-Sophie Ferdane, qui joue depuis longtemps La 7e vie de Patti Smith, et raconte par l’anecdote sa rencontre avec Claudine / Patti / Claudine, faisant de l’écrivaine une grande chamane de notre époque. Ou encore l’exploration de la dramaturge Juliette de Beauchamp, ancienne pensionnaire de l’École du TNS : « de la petite fille aux idées qui ne cessent de noircir » aux brûlures tyranniques du désir, cette traversée donne envie de (re)lire ses romans, pièces et autres ouvrages pour la jeunesse. Édité par le TNS (15 €) tns.fr/Parages

Poly 236 Juin 21

19


pour demain fou que meure hier Temps fort initié par Le Maillon et le TJP, Les Narrations du futur invitent à rêver tout haut à des lendemains meilleurs malgré les soubresauts d’un présent qui peine à passer.

Par Thomas Flagel Photos des Merveilles par Yvan Clédat (à gauche) et de Farm Fatale par Martin Argyroglo (à droite)

Au Théâtre Le Maillon et au TJP (grande scène), du 18 au 27 juin maillon.eu tjp-strasbourg.com

Lire Quesne le survivant ou Taupes modèles dans Poly n°167 et 196 ou sur poly.fr 2 Voir Poly n°131 et 165 ou sur poly.fr 3 Voir Poly n°234 ou sur poly.fr 1

20

Poly 236

Juin 21

«L

es humains n’ont jamais engagé de grandes transformations sans imaginaire, sans récits à se raconter à soi-même et aux autres. » C’est par ces mots que Renaud Herbin et Barbara Engelhardt cadrent leur première collaboration d’ampleur. 10 jours de spectacles dont 5 créations, accompagnés de laboratoires, rencontres, ateliers et plateaux radio (voir encadré) visant à élargir nos imaginaires comme à décloisonner nos modes de pensée. Parmi ces bien nommées Narrations du futur, plusieurs habitués des scènes strasbourgeoises à l’instar de Philippe Quesne1. Il renoue avec son amour des groupes de musique pour le moins insolites dans Farm Fatale (19 & 20/06, Maillon, en anglais, surtitré en allemand et en français). Après les hard-rockers en panne de voiture dans un paysage enneigé de La Mélancolie des dragons, ou ses taupes géantes et attachantes (L’après-midi des taupes et La Nuit des taupes), le plasticien et metteur en scène initie un quintet punk d’épouvantails animant une sorte de radio pirate indépendante. Entre bottes de paille et fourches, ils

s’inventent des slogans (No nature, no future!) et philosophent, attentifs comme personne aux pulsations de la planète. Derrière les voix déformées de ces clowns contemplatifs se cachent trois acteurs de la troupe permanente du théâtre des Kammerspiele de Munich et deux interprètes fidèles de Philippe Quesne. La gentillesse de ces bonshommes de paille, attachants et drôles, se fait désarmante. Une manière de faire passer en douceur leur utopie de doux rêveurs un brin poètes, bien décidés à échapper au capitalisme déchaîné et à sauver collectivement les vies de ce qui grouille et pense, tout autour de nous. Face aux éléments… Autre artiste, bricoleur de génie et inventeur de spectacles inclassables, Pierre Meunier2 s’en revient avec Marguerite Bordat. Leur Terairofeu (20-23/06, TJP grande scène, dès 6 ans) balaie les quatre éléments, devenues des menaces toxiques pour les jeunes générations actuelles. Le duo de la compagnie La Belle Meunière souhaite réenchanter le monde en lui opposant une rêverie active. Son théâtre


THÉÂTRE

sensible et symbolique présente le destin d’une fille et d’un garçon au milieu d’un monceau de matériaux usés. Ici, tout s’invente à vue, dans le plaisir partagé de voir naître les choses d’un rien. Ils s’en servent pour fabriquer de quoi s’étonner l’un l’autre avec une inventivité joueuse, tirant nos sens de leur léthargie : une fine bâche plastique crée ainsi l’illusion d’une tempête en mer, des débris permettent d’ériger un moulin à vent… … et à l’histoire Couple d’artistes, Coco Petitpierre et Yvan Clédat n’en finissent pas depuis quatre décennies d’interroger les espaces d’exposition et scéniques en mettant leurs propres corps en jeu. Dans des costumes à habiter, ils se font Baigneurs d’un jour en tulle ou donnent vie dans Les Merveilles (2527/06, Maillon, dès 8 ans) aux peuples fantasmagoriques qui hantaient les imaginaires antique et médiéval, comme en témoignent Ovide, Pline l’Ancien ou encore Marco Polo. En partant de leurs écrits, le duo de plasticiens, performeurs et metteurs en scène donne vie et corps à ces monstrueuses créatures qui émerveillaient nos ancêtres dans des récits de lointains et dangereux voyages. Le biotope sculptural et sonore qui s’active sur fond de paysage verdoyant défie tout ce qui nous est connu. La tribu, dont la corporalité des membres est pour le moins perturbante, regroupe un Panotii aux oreilles géantissimes dans lesquelles on pourrait s’endormir, un Sciapode à pied unique et protubérant qui lui sert d’ombrelle, mais aussi un Blemmye étrangement acéphale, le visage porté sur un torse musculeux. Nous voilà dans un long rêve éveillé défiant l’ordinaire et la normalité. De l’Histoire, il est aussi question pour Hubert Colas. Le directeur de Montévidéo, centre de création dédié aux écritures contemporaines à Marseille, devait venir créer Superstructure de l’autrice Sonia Chiambretto, au Théâtre Natio-

nal de Strasbourg, en janvier3. C’est finalement au Maillon que nous le retrouverons pour Texte M. (19 & 20/06). Né d’une commande autour du bicentenaire de la révolte des Guadeloupéens opposés au retour de l’esclavage, ce monologue vertigineux pose une question mordante : « Contre quoi se rebeller aujourd’hui ? » Lui, dont les arrière-grandsparents étaient esclaves à Cayenne, signe un solo pour esclave affranchi, hanté par le souvenir de son asservissement. Face à sa soudaine liberté, celui qui voit les humains comme des animaux prêts à tout affronte la solitude du monde moderne depuis le fond d’un trou. Un espace scénique tout en spirale où le langage tournoie, entremêlant peurs et hallucinations dans un soliloque coloré d’ironie et d’humour.

rendez-vous participatifs Le temps fort a été pensé pour réunir spectateurs, chercheurs, artistes, penseurs, familles et étudiants. Au programme : 7 laboratoires interdisciplinaires et collaboratifs pour explorer les récits du futur (restitutions les 18, 20, 25 & 26/06), 1 jeu d’exploration, 5 ateliers intergénérationnels à vivre dès 6 ans (Fabriquer sa merveille, Découvrir le futuronautisme !, etc.), 1 café philo en famille, 1 table ronde sur notre relation au vivant, 3 plateaux radio, 1 projection de film sur la primatologue et féministe Donna Haraway et 1 conférence de la philosophe Florence Burgat, spécialiste de la question animale et du vivant. maillon.eu – tjp-strasbourg.com

Poly 236 Juin 21

21


il était une fois york Dans un pré dominant la vallée avec vue imprenable sur la forêt vosgienne, les shakespeariens Henri VI et Richard III forment York, duel de clans pour un trône, par la compagnie du Matamore et le Théâtre de la Faveur.

Par Thomas Flagel

Dans la Vallée de la Faveur, Guensthal n°3 (Windstein), du 12 juin au 4 juillet (samedis et dimanches, à 16h) compagniedumatamore.fr Au Point d’eau (Ostwald), samedi 25 septembre lepointdeau.com À La Salle Europe (Colmar), du 4 au 9 octobre salle-europe.colmar.fr

* Lire Back in the woods dans Poly n°221 ou sur poly.fr

22

Poly 236

Juin 21

D

eux ans après y avoir joué Sauvage*, pièce tirée de L’Homme des bois d’Anton Tchekhov, la dizaine de comédiens réunis autour de Serge Lipszyc poursuit son aventure artistique et humaine. Après la création en salle au printemps, ils reviennent à l’été dans le domaine familial du Guensthal où, depuis 30 ans, les parents du comédien Yann Siptrott développent, en sculpteurs réputés, un lieu conçu comme une œuvre d’art évolutive. York remonte aux sources du mal, à la folie sanguinaire de Richard III qui prend racine dans Henry VI. Quatre heures d’épopée avec entracte, sur fond de guerre des Deux-Roses que les comédiens boutonnent au revers de leur veste : rouge pour les Lancastre, blanche pour les York. Deux clans pour une bataille de succession intestine à la couronne d’Angleterre : « Tous les coups seront permis et rendus, dans une ambiance mafieuse où tout se joue à vue grâce à une mécanique très chorégraphiée, obligeant les comédiens, dans ce décor naturel grandiose, à une présence habitée », assure le metteur en scène.

S’il a monté « ces deux pièces qui s’imbriquent parfaitement » il y a deux décennies, « la réflexion qu’elles proposent sur la manière dont naît le monstre et ceux qui le portent » n’ont pas pris une ride. « Derrière le tyran Richard,

qui n’est que le plus intelligent des prédateurs au milieu d’une meute de loups, s’interrogent notre passivité, notre complaisance, notre crédulité ou encore notre cupidité face aux régimes forts et autoritaires. » Il « nettoie » sa mise en scène d’alors, avec une nouvelle équipe d’acteurs, « à la recherche du signe minimum ». Quelques accessoires (un trône, une table, dix chaises et une couronne) sur un plateau en bois monté en haut d’un pré. L’adaptation au grand air de la création dans laquelle la lumière sculptait l’espace saturé de fumée se radicalise dans l’épure. Une sorte de « retour à l’essentiel » pour Serge Lipszyc qui, avec le temps, « a l’impression de ne plus avoir besoin de grand-chose pour faire du théâtre. Mais cette simplicité est le plus dur car elle laisse sans filet, sans artifices. Elle envoie les comédiens dans des zones de jeu qui les déplacent et poussent leurs limites. » Portant beau des costumes revisitant le battledress – « entre gitanerie et mafia calabraise » s’amuse Yann Siptrott qui interprète Richard –, les personnages de cette fresque vengeresse aux atours tarantinesques retourneront à la poussière « en prenant leur temps, dans des images incroyables, sur une langue passant du trivial de Henry VI au lyrisme épique de Richard III. »


FESTIVAL

alors on danse… Pour sa 11e édition, le festival bisontin Jours de danse essaime dans divers lieux de la ville et fait découvrir au plus grand nombre la création chorégraphique contemporaine.

Par Suzi Vieira Photo de Mélune

Dans divers lieux de Besançon, du 23 au 27 juin joursdedanse.compagniepernette.com

«F

aire connaître et aimer la danse contemporaine, en abolissant autant que possible les préjugés et les réticences, la faire sortir des scènes dédiées où elle se joue pour des amateurs avertis et l’amener, le temps d’un festival, à la rencontre d’un public pas forcément habitué à ces chorégraphies et qui souvent même en a peur. » Là est, pour sa directrice Nathalie Pernette, la vocation du festival Jours de danse qui, depuis 2009, investit chaque année en juin l’espace urbain bisontin. Dès le début de l’aventure, l’infatigable danseuse et chorégraphe à la tête de la Compagnie Pernette s’est engagée à prouver que cet art ô combien vivant s’adresse à tous – « adultes et enfants, personnes valides ou en situation de handicap, résidents en EHPAD, etc. » Le dialogue entre compagnies professionnelles et propositions amateurs est d’ailleurs l’une des marques de fabrique de cette manifestation entièrement gratuite, qui offre en outre aux profanes des cours de trente minutes, accessibles à tous, ou encore d’insolites visites dansées au Musée des Beaux-Arts de la ville, pour appréhender autrement les tableaux, à travers mouvements, gestuelles et postures. Après l’annulation contrainte de l’année passée, cette gargantuesque onzième édition s’annonce en format XXL, avec deux fois plus de compagnies invitées et de spectacles

donnés dans différents espaces publics de la ville, du Frac au parc Chamars, des cours d’école à la citadelle. Au gré de leurs déambulations, les passants découvriront, ici la courte pièce en langue des signes L’un-e des nôtres – imaginée par l’association Sors les mains d’tes poches –, là le projet tout en colère et fureur des jeunes élèves du Conservatoire à Rayonnement régional du Grand Besançon Métropole. Et puisque la danse est expérimentation et rencontre, qu’elle doit savoir emprunter tous les chemins possibles pour toucher au plus près le public, la compagnie Pernette a transformé la piscine Lafayette de Planoise en une salle de représentation où jeux de reflets et travail sur la lumière se mêlent, donnant corps à une ensorcelante rêverie chorégraphique. Entre plongeons, ricochets et clapotis, cette poétique Mémoire de l’eau fait resurgir toute une série de naufrages, créatures mythiques et rituels d’un autre âge (dès 8 ans). À ne pas manquer aussi, le tour de force du chorégraphe et danseur souterrain Romain Berthet, dont le stupéfiant Underground le met seul en scène pendant près de trente minutes, dansant tête enfouie en pleine terre ! Planté là dans un trou, le corps sens dessus dessous, il bouge comme si rien ne le gênait de ce monde à l’envers, ni de la poussière qui assèche la bouche ni de la raréfaction de l’air. Renversant. Poly 236 Juin 21

23


FESTIVAL

derniers éclats À défaut de pouvoir organiser comme il se devait la 31e édition de Théâtre en Mai, le Centre dramatique national de Dijon décale son festival vers l’été avec Théâtre enfin !

Par Thomas Flagel Photos de Et c'est un sentiment… par Jérémie Gaston Raoul et Et le cœur fume encore par Loïc Nys

Au Théâtre Dijon Bourgogne, jusqu’au 2 juillet tdb-cdn.com

24

Poly 236

Juin 21

E

ngagées. Les productions accueillies au Théâtre Dijon Bourgogne empoignent avec vigueur le sombre magma de l’époque, dans un écho aux noirceurs de l'époque. Actualité oblige, c’est avec les portraits sensibles de La Situation, signés Bernard Bloch (03-05/06) que nous débutons. Né à Mulhouse, le metteur en scène, qui avait donné la parole à des rescapés de la Shoah (De Lehaïm – à la vie !) ou dépeint la vie en RDA dans les fifties en montant Heiner Müller, fait entendre, avec huit autres comédiens, l’amour de ses habitants pour Jérusalem. Juif ultraorthodoxe persuadé de l’arrivée de l’apocalypse, étudiante palestinienne, sioniste intégriste… La mosaïque de points de vue découle de deux mois d’immersion dans la ville sainte en 2016, au cours desquels il questionne obstinément une soixantaine de personnes : « Y a-t-il dans votre vie un moment, même furtif, cinq minutes, un mois ou deux ans, où vous avez pensé qu’une vie paisible pourrait advenir entre tous les habitants d’Israël et de Palestine ? » Une manière de tisser un pont au-dessus des murs qui nous séparent. Autre déconstruction, celle orchestrée avec brio par la bien nommée compagnie Légendes Urbaines, fondée en 2011, par Zoumana Méïté et David Farjon. Elle entre au cœur de la fabrique de l’image, dans la rédaction d’un journal télévisé, déflorant le chemin plein de

raccourcis de la production et de la mise en scène de l’information. En ligne de mire la mécanique ayant été à l’origine d’un mythe vivace autour des banlieues françaises. Et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois (03-05/06) nous mène à l’été 1981, aux Minguettes, cités HLM de la couronne lyonnaise. Les journalistes s’emparent de petits délits et d’affrontements, multiplient reportages et punchlines politiques pour faire monter une sauce au goût amer. Les quartiers deviennent des repaires à fantasmes, entre chômage et violence endémiques, bassement associées à l’immigration. Entre jeu sur le plateau et images d’archives, l’équipe filme, monte et diffuse le tout, reproduisant le cercle sans fin d’un piège médiatique cadenassant les représentations. Autre proposition alléchante, la plongée dans les enjeux de la décolonisation proposée par Margaux Eskenazi et Alice Carré. Et le cœur fume encore (18-20/06) traverse de la Guerre d’Algérie et sa mémoire trouée de silences grâce à des documents, archives et extraits littéraires (Édouard Glissant, Kateb Yacine…) en plusieurs lignes narratives retraçant le parcours de pieds-noirs, harkis, membres du FLN, travailleurs algériens ou soldats. Se dessine un des visages de la nation française dans laquelle chacun a grandi, fait d’exils, de métissages, d’imaginaires et de violences tues.



OPÉRA

responsable sans être coupable et que de cela, il faudra répondre devant le jugement des hommes. » (H.L.) À l’Opéra national de Lorraine (Nancy), du 22 juin au 1er juillet opera-national-lorraine.fr

Photos de répétition © Klara Beck

Pour le metteur en scène Richard Brunel (qui prendra ses fonctions à la tête de l’Opéra national de Lyon le 1er septembre), Rigoletto est un « opéra intime et politique ». Pour faire entrer en résonance ces deux sphères, il a choisi de transposer l’œuvre de Verdi (adaptée du Roi s’amuse de Victor Hugo) dans le microcosme d’un ballet « hanté par les hiérarchies, les séductions, les jalousies, dirigé par un Duc omnipotent et jouisseur », tandis que Rigoletto (incarné par le baryton espagnol Juan Jesús Rodríguez, dont on attend beaucoup) est un ancien danseur dont le corps est usé par des années de pratique. « Apparemment complice et en réalité plein de haine, il observe le directeur du Ballet, comme un Lorenzaccio, en attente du moment idéal d’exercer une vengeance qu’il ne pourra réaliser que par procuration. » Et de décrire la fin de terrible manière : « Le Duc découvre que l’on peut être

Richard Brunel © Jean-Louis Fernandez

intime & politique

inflexions japonaises Belle fin de saison à l’Opéra national du Rhin avec une nouvelle production de Madame Butterfly de Puccini signée Mariano Pensotti – déjà remarqué dans la maison alsacienne pour Beatrix Cenci – qui s’empare avec bonheur de ce drame intimiste où tout converge vers le personnage central, jouet d’un conflit entre les civilisations. L’histoire célèbre de la geisha japonaise Cio-Cio-San, séduite puis abandonnée par un jeune officier américain faisant escale à Nagasaki, sera portée par un spécialiste de ce répertoire, le chef Giuliano

26

Poly 236

Juin 21

Carella à la tête de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. On attend également beaucoup d’une distribution annoncée de très haut niveau, avec, dans le rôle-titre, Brigitta Kele (inoubliable Suzel dans L’Amico Fritz et charmante Nedda dans Pagliacci à l’ONR) qui donnera la réplique au ténor Leonardo Capalbo. (H.L.) À l’Opéra (Strasbourg), du 18 au 28 juin À La Filature (Mulhouse) dimanche 4 et mardi 6 juillet operanationaldurhin.eu



à corps et à cuivres Des pages pleines d’agilité et de brillance de Moussorgski, Dukas et Aroutiounian sont au menu de l’Orchestre national de Metz. L’occasion de découvrir l’incroyable trompettiste David Guerrier.

Par Hervé Lévy Photo de Karine Peron Le Ouay

À l’Arsenal (Metz), samedi 12 juin citemusicale-metz.fr À l’Opéra de Reims, mardi 15 juin operadereims.com

28

Poly 236

Juin 21

S

ous la baguette de David Reiland, son directeur musical, l’Orchestre national de Metz donne deux tubes du répertoire. À la pyrotechnie de L’Apprenti sorcier de Paul Dukas – popularisé par Walt Disney dans Fantasia – répond l’élégance des Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgski. Cette série de dix pièces pour piano inspirée des peintures de Viktor Hartmann est devenue fameuse grâce à l’orchestration qu’en réalisa Maurice Ravel, considéré comme un des plus grands maîtres dans cet art extraordinairement délicat. Selon Vladimir Jankélévitch, l’auteur du célébrissime Boléro « trouva chez les Russes un aliment inépuisable pour ses curiosités modales, rythmiques et harmoniques. On imagine l’émerveillement des musiciens français, à partir de 1880, devant cette poésie violente, tour à tour rêveuse et très sauvage. » L’auditeur / visiteur est transporté dans un musée imaginaire aux cimaises sonores dont chaque partie renvoie à une toile. Voilà exaltante déambulation passant par l’Italie avec la puissante nostalgie qui sourd du Vecchio Castello, la France – pour une plongée dans l’animation pleine de couleurs et de vie du Marché de Limoges – ou encore la Pologne grâce au pas lourd d’un chariot tiré par deux bœufs. L’oreille bondit de tableau en tableau avec allégresse, du comique

étincelant du Ballet des poussins dans leurs coques au gouffre sombre des Catacombes. La partition ressemble au final à une visite guidée dans une galerie ou un musée, dont chacun ressort tourneboulé et joyeux. Plus rare est le Concerto pour trompette d’Alexandre Aroutiounian (1920-2012), musicien arménien méconnu sous nos latitudes, dont il s’agit sans conteste du chef-d’œuvre. Cette pièce de 1950 fusionne dans un syncrétisme scintillant les musiques traditionnelles du pays du compositeur, la flamboyance du romantisme russe (rappelant qu’il fut formé dans le creuset soviétique) et un certain impressionnisme éminemment occidental, voire français. Tout cela fait une œuvre brillante et dansante, lyrique et périlleuse en diable magnifiant la trompette de David Guerrier, virtuose dont le surnom “l’extra-terrestre – notamment parce qu’il joue avec autant d’aisance du cor que de la trompette – est amplement justifié. Deux fois “Soliste instrumental de l’année” aux Victoires de la Musique classique (2004 et 2007), il est le digne héritier de l’immense Maurice André… qu’il avait rencontré à onze ans, participant à l’École des fans consacrée à celui qui est devenu un mythe.



MUSIQUE

liberté, liberté chérie À l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, Paul-Émile Fourny monte Fidelio, transportant l’unique opéra de Beethoven dans un univers sombre et intemporel. Par Hervé Lévy Croquis des costumes par Giovanna Fiorentini

À l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, du 4 au 8 juin opera.metzmetropole.fr

30

Poly 236

Juin 21

D

ans Fidelio, l’histoire des protagonistes – marquant le triomphe de l’amour conjugal – s’efface devant l’aspect philosophique pétri des idéaux des Lumières, symbolisé par une phrase de Leonore se rendant au cachot : « Wer du auch seist, ich will dich retten » (Qui que tu sois, je veux te sauver). C’est « ce rapport à la liberté comme un absolu » qui a intéressé Paul-Émile Fourny dans sa mise en scène, puisqu’il est « aujourd’hui encore d’une brûlante actualité. Notre époque est malheureusement toujours celle de la violation des Droits de l’Homme et des régimes totalitaires » Il importe alors de se souvenir que le maître de Bonn peut-être considéré comme le barde de la liberté. Il souhaitait originellement intituler sa Symphonie n°3 “Bonaparte” avant d’opter pour “Eroica”. Au début du XIXe siècle, Napoléon apparaissait en effet comme l’homme providentiel, le continuateur de la Révolution, le sauveur de l’Europe… mais les illusions se dissipèrent peu à peu, à mesure que le pouvoir personnel du Consul s’accroissait. L’espoir vécut, les rêves de gloire se brisèrent : le libérateur laissa place au despote. Pour le compositeur, ce militaire, qu’il considérait comme un héros s’est transformé en dictateur le 2 décembre 1804, jour de son sacre. Furieux, il aurait déclaré : « Ce n’est donc rien de plus qu’un homme ordinaire ! Maintenant

il va fouler aux pieds tous les droits humains, il n’obéira plus qu’à son ambition ; il voudra s’élever au-dessus de tous les autres, il deviendra un tyran ! » Avec les vidéos installées dans la production messine, on voit ainsi apparaître obsessionnellement à l’Acte II le célèbre tableau d’Antoine-Jean Gros représentant le futur Empereur au Pont d’Arcole… Le directeur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole a par ailleurs choisi de « délocaliser dans une ville inconnue, à une époque indéterminée », une action se déroulant à Séville, au XVIIe siècle, portée par un casting de choix : Leonore est incarnée par Deirdre Angenent (qu’on avait appréciée dans le rôle de la Mère dans Hänsel und Gretel d’Humperdinck à Nancy, en 2017) et Florestan par Kristian Benedikt. Sur le plateau, l’histoire se déploie dans des atmosphères sombres et oppressantes : un amas de poupées à demi calcinées – jolie métaphore de la violence des dictatures – répond à des vidéos d’un géométrisme parfois étouffant, dans un dispositif scénique à l’avenant… qui rappelle curieusement celui de Giovanna d’Arco (octobre 2010). Il est vrai que « dans un souci de durabilité, nous avions conçu les deux productions ensemble, les décors de l’une devant resservir pour l’autre », explique Paul-Émile Fourny.



Nelio © Bien Urbain, 2019

sur la peau des villes L’édition 2021 du festival Bien Urbain, producteur d’art dans (et avec) l’espace public, célèbre les dix ans d’un rendez-vous populaire créateur de liens comme de lieux communs. Au sens noble.

Par Thomas Flagel

Dans les rues de Besançon, du 3 au 20 juin bien-urbain.fr Exposer aujourd’hui : l’art urbain, colloque international, tables rondes et guinguette, au CDN Besançon Franche-Comté (03-06/06, sur inscription) ou à suivre en direct sur la chaine YouTube de la Fédération de l’Art urbain federationdelarturbain.org

* Voir l’article que nous avions consacré à cette habituée du festival dans Poly n°121 ou sur poly.fr

32

Poly 236

Juin 21

S’

il n’a pas fallu attendre cette année pour comprendre qu’il se passait quelque chose entre Besançon et Saint-Vit, l’anniversaire de l’événement porté par l’association Juste Ici est l’occasion de revenir sur une aventure débouchant sur 342 œuvres réalisées in situ par 133 artistes de 26 nationalités. L’éphémère n’a rien d’une règle ici, puisque les curieux en manque de session de rattrapage peuvent cheminer sur des parcours allant au-devant de 105 créations toujours visibles. Cette première décade se veut aussi un moment de prise de recul réunissant l’Université de Franche-Comté et la Fédération de l’Art urbain pour un colloque international et des tables rondes autour des modalités de monstration de l’art urbain aujourd’hui.

Un Doubs projet Moment phare dans le quartier de Planoise avec La Folie Kilomètre et le graphiste Nicolas Filloque, la seconde semaine du festival se transforme en “Doubs message”. Le collectif d’artistes issus du spectacle vivant, des arts visuels et de l’aménagement du territoire basé à Marseille, a dû renoncer, covid-19 oblige, à la création d’une déambulation artistique participative avec les habitants. Leur proposition se transforme en stands où chacun peut venir composer des pochettes graphiques dans lesquelles confectionner affiches, badges et autres, emballées dans des cornets sérigraphiés. Des livreurs à vélo se chargeront de les acheminer vers le destinataire choisi, tel un mot Doubs. Dans le même temps, sera inaugurée une grande peinture murale sur


Nelio, fresque à Rouen

le thème du racisme, recouvrant le Club Sauvegarde de Besançon fondé par l’ancien champion de karaté Fodé Ndao. Une collaboration née dans le cadre du projet franco-américain FAMA (French American Mural Artists) qui a sélectionné quatre porteurs de projets hexagonaux. Bien Urbain a ainsi convié la bordelaise Rouge, passée par les ArtsVisuels à l’Université de Strasbourg avant d’intégrer les Beaux-Arts de Bordeaux où elle travaille la performance, tournant autour de l’appropriation de lieux, des précarités urbaines et du féminisme. Sa figuration narrative, dont les drapés et le travail de la peau dans les portraits ne sont pas sans rappeler ceux de Huyro* ou Morik, se joindra à celle, non moins saisissante dans ses nuances de gris, de l’américain Reginald O’Neal, alias L.E.OTHER. Deux peintres à la sensibilité vive pour un projet à quatre mains. Graffuturisme Le dernier temps fort d’une programmation foisonnante (25 artistes présents dans toute la ville) se tiendra au parc de

l’ancienne usine de la Rhodiacéta aux Prés-de-Vaux (19 & 20/06) avec le festival Du bitume et des plumes. Terrains de jeu privilégié pour ateliers graphiques, peintures et concerts, cette friche industrielle réhabilitée, chargée d’histoire ouvrière, voisine avec l’actuelle Friche artistique de Besançon occupée par une quinzaine de compagnies et associations culturelles. Nelio, artiste franc-comtois régulièrement invité à Bien Urbain, s’empare de toute la façade du bâtiment, côté route, avec ses formes géométriques entrelacées et superposées en aplats de couleurs. Après deux tunnels pour piétons en 2019, il pourra déployer son esthétique proche du Constructivisme ou du Suprématisme sur un linéaire impressionnant. Son art du volume s’allie à une liberté de composition des formes maîtrisée, dans un amour immodéré pour les traces du passage du temps sur un lieu. Le contraste entre ses figures abstraites oblongues et la rectitude des murs invite à la contemplation. De quoi relancer le débat sur le graffuturisme et le renouveau d’un genre aussi inventif sur toile que dans la rue.

ERICAILCANE, Vieni a Giocare con noi, Besançon, 2017

Poly 236 Juin 21

33


EXPOSITION

eco dream Avec Life, le plasticien superstar Olafur Eliasson plonge la Fondation Beyeler dans un bassin naturel vert fluo aux couleurs des actions d’Extinction Rebellion.

Par Suzi Vieira

À la Fondation Beyeler (Riehen / Bâle), jusqu’au 11 juillet fondationbeyeler.ch olafureliasson.net/life

34

1

Poly 236

Juin 21

O

lafur Eliasson est de ces artistes qui n’ont pas renoncé à faire de l’art un outil pour changer le monde tel qu’il est – et tel qu’il court à sa perte sur la pente du réchauffement climatique. Depuis la création de The Weather Project, l’impressionnante installation crépusculaire qui l’avait révélé au public en 2003 à la Tate Modern de Londres, le plasticien dano-islandais n’a cessé d’élaborer des dispositifs immersifs pour éveiller les sens et les consciences de ses contemporains sur les questions écologiques. Ainsi avaitil, à la veille de l’ouverture de la COP21, en 2015, acheminé sur la place du Panthéon à Paris, pas moins de cent tonnes de banquise du Groenland – correspondant au volume de glace qui fond chaque centième de seconde

dans le monde. Douze morceaux d’iceberg disposés en cercle et intitulés Ice Watch, de façon à suggérer le cadran d’une horloge et intimer aux décideurs politiques l’urgence d’agir… L’homme sait marquer les esprits ! On comprend que ce genre d’opérations coup de poing, répercutant avec pertinence et panache les dégâts causés à l’environnement, lui valent aujourd’hui un statut de véritable superstar de l’art. Dans son hub berlinois, cette figure quasi médiatique emploie près d’une cinquantaine de personnes (chercheurs, architectes, techniciens, historiens, cinéastes, cuisiniers, etc.), qui l’aident à documenter et développer ses créations, comme à en réduire au maximum l’impact environnemental.


EXPOSITION

En immersion Chez Eliasson, art et activisme se confondent inextricablement. Mais il émane toujours aussi de ses grandioses œuvres immersives une puissante charge poétique, voire même romantique. C’est cet aspect qui prédomine dans Life, l’installation avec laquelle il investit – inonde serait sans doute plus approprié ! – la Fondation Beyeler. Pour ce faire, la façade de verre du bâtiment conçu par l’architecte Renzo Piano a été entièrement démontée, ouvrant grand le musée sur l’extérieur, tandis que la petite mare qui s’étend à ses pieds a vu son niveau monter de quelques centimètres, pour mieux déverser ses eaux dans les salles d’exposition aux murs d’un blanc éclatant, déshabillés pour l’occasion des Miró, Monet, Rothko et autres habitués des lieux. Au fil de ses déambulations à travers l’institution culturelle immergée – qu’il parcourt sur des passerelles de bois –, le visiteur est livré à une expérience sensorielle singulière et complète. Le plasticien a en effet coloré l’eau de l’étang en vert avec de l’uranine, une substance chimique phosphorescente et inoffensive pour l’environnement et les êtres humains, souvent utilisée par les activistes d’Extinction Rebellion pour protester contre la destruction des écosystèmes. La lumière changeante du jour ou de la nuit (l’exposition est accessible au public 24h/24) révèle alors un camaïeu de vert et de bleu aux accents parfois surréalistes. Les sons de la rue voisine et du tramway bâlois résonnent au loin, tandis que les enregistrements de pépiements d’oiseaux et autres bruits de faune locale envahissent les lieux. Nénuphars, laitues d’eau et plantes aquatiques ajoutées par l’artiste à celles déjà présentes dans la mare d’origine prolifèrent. Fleurs et feuilles tombées des arbres du parc alentour et flottant à la surface de l’eau exhalent une forte odeur de camphre – perceptible même à travers les masques. Au temps présent Des caméras ont également été installées, qui diffusent des images du site en livestream sur Internet. Chacune est équipée d’un filtre optique particulier reproduisant les perceptions d’autres espèces que la nôtre : vision kaléidoscopique de la mouche, infrarouge de la chauve-souris, etc. Life est une installation mettant en exergue la vie non pas d’un point de vue exclusivement humain, mais dans une perspective plus largement biocentrique. Tout dans cette dynamique infinie des échanges entre l’intérieur et l’extérieur, le dehors et le dedans, la nature et la culture concourt à plonger le visiteur dans une temporalité ralentie, dilatée. Comme si le temps optimisé des aiguilles et des horloges cédait la place au temps présent et vécu qu’éprouve notre conscience. On pense aux théories de Bergson, bien sûr. Et puis à Lamartine : « Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, / Suspendez votre cours ! / Laissez-nous savourer les rapides délices / Des plus beaux de nos jours ! » Parce que plus on s’immerge dans l’œuvre d’Olafur Eliasson et plus on est frappé, au-delà de son évidente dimension conceptuelle et militante, par sa nature profondément sensorielle, émotionnelle, affective. En un mot comme en cent, romantique.

2

3 Légendes Vue d’installation, Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, 2021, courtesy of the artist; neugerriemschneider, Berlin; Tanya Bonakdar Gallery, New York / Los Angeles © 2021 Olafur Eliasson. Photos 1 & 2 de Mark Niedermann et photo 3 de Pati Grabowicz

Poly 236 Juin 21

35


EXPOSITION

big data Au ZKM, l’exposition BarabásiLab. Motifs cachés explore le monde des données, disséquant le réel. Une pensée en réseaux qui donne le vertige !

Par Raphaël Zimmermann

Au ZKM (Karlsruhe), jusqu’au 16 janvier 2022 zkm.de kulturinkarlsruhe.de

Légende Albert-László Barabási, Alexander Gates, Alice Grishchenko, Qing Ke, Onur Varol, 150 Years of Nature, 2019 © BarabásiLab

36

Poly 236

Juin 21

K

ultur in Karlsruhe consiste en une initiative originale et réussie, fédérant plus de trente institutions : Badisches Landesmuseum, Staatliche Kunsthalle, Jakobus-Theater in der Fabrik, Städtische Galerie, etc. Cette action unique est une marque permettant de positionner la ville comme une destination culturelle majeure et de montrer l’originalité d’une cité qui s’est vue décerner, l’année passée, le label Unesco City of Media Arts du Creative Cities Network de l’institution internationale. De cette effervescence témoigne notamment une nouvelle exposition du ZKM. Elle présente les travaux et les réflexions du physicien Albert-László Barabási (né en 1967) et de son laboratoire de recherche, avec pour point nodal le développement de la visualisation de différents réseaux au cours des 25 dernières années. Le point de départ du parcours est un simple constat chiffré : sur la planète, le volume de données produit quotidiennement dépasse celui qui était produit auparavant en plusieurs décennies ! Pour mieux comprendre le monde, analyser phénomènes culturels ou sociaux, une nouvelle science est donc indispensable… Tout peut ainsi être

modélisé, à l’image du Flavour Network examinant les aliments composant les cuisines régionales. Ses interconnexions dévoilent la logique sous-tendant les traditions locales et les inclinations individuelles. On constate ainsi que les plats européens ont tendance à associer des ingrédients ayant une note aromatique commune, tandis que la cuisine asiatique repose plutôt sur la complémentarité d’ingrédients très différents. La mobilité humaine est aussi mise en équations et diagrammes (grâce aux données collectées par les opérateurs mobiles et l’analyse des tweets), tout comme le développement des galaxies depuis le Big Bang (Cosmic Web). En 2016, le BarabásiLab a appliqué les outils de la science des réseaux et des données au monde de l’art avec des renseignements évoquant les expositions passées de plus de 500 000 artistes dans musées et galeries. Le résultat ? Une nouvelle cosmogonie du monde de l’Art révélant des liens invisibles… Au fil des espaces, se déploient des cartographies (à l’aspect souvent esthétique) qui donnent le vertige, nuées, réseaux, (inter)connexions dévoilant la substance de notre monde… à ceux qui veulent bien les examiner.


Poly 236 Juin 21

37


Un été festival

girl power Rythmes soutenus, textes puissants et gestuelle tendue. Avec Toï Toï, Suzane a dynamité l’electro pop française en 2020. Entre festivals et concerts, son retour sur scène fait des étincelles. Par Suzi Vieira

Pour vous, la scène est aussi le lieu d’un rapport singulier au corps. Il émane de votre gestuelle quelque chose de guerrier… La scène, c’est beaucoup d’émotions, un mélange d’envie et de peur. Elle est le ring sur lequel je dois livrer un combat, affronter mes angoisses pour arriver à faire ce que j’aime devant les autres. Je m’y engage totalement, et à la fin de ce corps-à-corps avec moi-même, je suis en transe – une transe nourrie de ce que je donne et reçois en retour du public. C’est très puissant. Je me sens comme en état d’urgence. Tout ce que j’ai dû garder en moi dans ma vie et qu’il aurait fallu que je sorte, sur scène je le vomis, l’expulse par la danse et le mouvement… jusqu’à épuisement. Vous êtes seule face au public. C’est culotté ! C’est une revanche sur l’époque du conservatoire, quand j’étais alignée avec d’autres filles portant toutes le 38

Poly 236

Juin 21

même chignon. Là, j’ai le droit de me tromper sans que ce soit le drame. C’était important de ne pas être prisonnière d’une chorégraphie millimétrée pour proposer des choses spontanées, sans toujours être nécessairement esthétique. Je suis dans l’énergie pure : je veux donner de moi aux autres, lâcher prise, pour que le public aussi se laisse aller. C’est en sortant des cadres qu’on atteint la transe. Aux Victoires de la Musique 2021, vous avez interprété L’Appart Vide évoquant un couple homosexuel. À l’unisson, les discours politiques d’Yseult et de Pomme ont mis en lumière une nouvelle génération de chanteuses qui n’a pas peur de prendre la parole sur les grands sujets de société… La scène française féminine actuelle est très puissante. Beaucoup de femmes ont des choses à dire et s’expriment. Je suis fière d’en faire partie ! Chaque génération a fait émerger des courants artistiques qui tous ont décrit leur époque. La nôtre, me semble-t-il, est plutôt sombre. Depuis petite, j’entends parler de la crise (économique, géopolitique, climatique, etc.). On est les héritiers d’un monde qui, globalement, part en fumée. Sur les réseaux sociaux on voit la forêt amazonienne brûler au Brésil, on assiste à la mort de George Floyd étouffé sous le poids d’un poli-

© Liswaya

Que représente pour vous le retour à la scène après des mois d’arrêt ? C’est la fin d’une longue attente, comme quand on fait la queue à Disney avant de monter dans le manège ! [Rires] J’ai hâte de vivre tous ces rendez-vous manqués. Cela va être un moment unique : celui du retour à la fête et à la joie. Place aux sensations fortes !

cier Blanc, on est témoins du génocide des Ouïghours en Chine, on découvre en direct la maltraitance animale dans les abattoirs… Et je ne parle pas de la question de l’égalité entre hommes et femmes dans la France de 2021 ! Notre génération ne peut être que révoltée. L’engagement fait-il partie de la mission de l’artiste ? Je ne me sens pas engagée, juste concernée par ce qui se passe autour de moi. Je fais le portrait du monde qui est le mien, celui d’une planète qui suffoque (Il est où le SAV ?), celui du harcèlement quotidien des femmes (SLT), de la dépendance aux smart-


Musiques actuelles

En tournée À Décibulles (Neuve-Église), dimanche 11 juillet decibulles.com Aux Nuits de Fourvière (Lyon), jeudi 29 juillet nuitsdefourviere.com À La Laiterie (Strasbourg), mercredi 29 septembre artefact.org À la Rockhal (Luxembourg), mercredi 6 octobre rockhal.lu À La Maison de la Culture de Nevers Agglomération, vendredi 8 octobre maisonculture.fr À La Halle Verrière (Meisenthal), samedi 11 décembre halle-verriere.fr

Édité par Wagram Music / 3e bureau wagram-stories.com

phones (Monsieur Pomme) ou de l’homosexualité féminine (Anouchka). Certains peuvent ne pas être d’accord, mais si d’autres s’y retrouvent, ça me suffit. Et si je peux susciter un débat sur certaines questions de société, alors tant mieux ! Même s’il aborde des sujets anxiogènes, Toï Toï II (réédité début 2021, augmenté de cinq titres) reste lumineux, et dansant… J’aime le clair-obscur. Même si j’aborde des choses assez sombres, j’essaye de garder un message d’espoir, d’acceptation de soi et de respect de l’autre. Quand j’écris P’tit gars, le récit tragique

d’un coming out, c’est pour qu’à la fin ce garçon se sente moins seul en l’écoutant et garde espoir. Ce n’est pas non plus pour fustiger les parents ayant mal réagi à l’annonce de l’homosexualité de leur enfant, mais plutôt pour leur faire prendre conscience de la violence de certains propos. La musique est un outil formidable pour adoucir les mœurs, plus efficace que n’importe quel discours. Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ? Je suis en boucle sur l’album Cold Fact, de Sixto Rodriguez. Et puis Diam’s, toujours. À l’ancienne ! [Rires] Côté

musique actuelle, il y a Clara Luciani, et le très énergique M★ther F★★k de Jul et SCH. J’aimerais assez tenter un duo avec Jul – un garçon du Sud lui aussi, qui travaille beaucoup. Ça pourrait donner quelque chose d’assez épique ! Des projets ? Il y en a beaucoup, malgré le contexte. Notamment un concert en livestream à la Mer de Glace, ce lieu qui souffre tant du réchauffement climatique. Et puis continuer d’écrire, pour sortir peut-être un deuxième album…

Poly 236 Juin 21

39


Yuksek

Un été festival

Pomme © Emma Cortijo

Trois jours de live et une programmation pantagruélique, avec vingt-cinq artistes annoncés, feront à coup sûr renaître l’esprit de la fête au Parc de Champagne, à Reims. Pour sa 4e édition, La Magnifique Society a vu les choses en grand, malgré une jauge réduite à 3 500 spectateurs par jour. L’occasion assez unique pour le public d’applaudir le brésilien Seu Jorge (27/06) – qui sera en tournée au Portugal et fera un crochet par la France pour deux dates seulement –, mais également l’irrévérencieux Philippe Katerine (26/06), la charismatique Catherine Ringer (27/06) reprenant les mélodies incandescentes des Rita Mitsouko ou les arpèges de guitare sur fond de hip-hop de celui qui affole les plateformes de streaming ces derniers mois, Tsew The Kid (27/06). Et pour la première fois, le rémois Yuksek (25/06) himself ! La star de l’electro française, connue du grand public pour l’hypnotique BO d’En Thérapie, a récemment sorti deux albums, dont Afsila, plongée tourmentée dans la musique expérimentale, avec ses bruitages délicieusement dérangeants.

green hill

Le Chena (Neuve-Église), du 9 au 18 juillet decibulles.com

Parc de Champagne (Reims), du 25 au 27 juin lamagnifiquesociety.com

rusty walls

Yseult © Thibault-Théodore

Après un an d’absence, l’alsacien Décibulles marque le coup avec une édition qui, malgré les protocoles (jauges, distanciation, etc.), accueillera sur la colline verdoyante du Chena, pas moins de dix soirées de concerts et deux dimanches de performances d’art de rue ouvertes à tous. La chanson française y sera à l’honneur, avec Monsieur Michel Jonasz, accompagné de ses fidèles acolytes Manu Katché et Jean-Yves D’Angelo (12/07), mais aussi la toute jeune et bouleversante Pomme (10/07) qui chante ses failles sur des couplets pleins de poésie, l’hyperactif Hervé (15/07) ou encore la joyeuse bande de Zoufris Maracas (17/07). Les amateurs de rap ne seront pas en reste, avec les textes de PLK (11/07) – Parisien à la trajectoire de météorite – et les prods old-school de la suissesse KT Gorique (11/07).

bubble park

Réputé pour ses affiches prestigieuses et sa volonté de mettre à l’honneur, aux côtés de la musique, la BD, le cinéma et l’engagement citoyen, l’ardennois Cabaret Vert laisse place cette année au projet Face B, avec une programmation plus resserrée, mais non moins ambitieuse. Sur la plaine de l’ancienne usine métallurgique de La Macérienne, résonneront ainsi les beats aériens du gourou de la pop Sébastien Tellier (26/08), le rap enlevé de Gaël Faye (26/08), la trap intimiste et engagée d’Yseult (27/08) ou encore le brillantissime sextuor parisien de disco pop L’Impératrice (27/08), avec sa french-touch ultra dansante et ses textes ancrés dans le quotidien. La Macérienne (Charleville-Mézières), du 26 au 29 août cabaretvert.com

40

Poly 236

Juin 21


Musiques actuelles

electro libre Figure de proue de la musique expérimentale contemporaine et pilier du clubbing londonien, compositeur exigeant et docteur en neurosciences, Floating Points séduit autant qu’il déroute, entre souffle lyrique et bruissements hypnotiques. Par Suzi Vieira

© Dan Medhurst

le portent vers les rives improvisées du jazz. Au lycée, il se passionne pour le répertoire contemporain. Les expérimentations atonales de Varèse ou Stockhausen et les pionniers de la musique concrète le conduisent à l’electro. En résulte chez cet artiste aussi exigeant qu’ambitieux une furieuse envie de ne jamais se laisser limiter par un genre. Ouvrir des portes, sans cesse.

S

am Shepherd (alias Floating Points) est un électron libre. Mieux, c’est un libre-penseur de l’electro ! Depuis la sortie de son premier et brillant album Elaenia en 2015, le Britannique de 35 ans, docteur en neurosciences et spécialiste d’épigénétique de la douleur, produit une musique finement élaborée et précise, au croisement des sons numériques, du jazz et du classique. Repéré au début des années 2010 pour ses sets de DJ au mythique Plastic People, ce pilier du clubbing londonien a pourtant d’abord fait ses armes… dans la très acoustique cathédrale de Manchester. Fils de pasteur anglican, Mancunien de naissance, Shepherd est en effet formé dès l’enfance au piano classique, s’intéressant très tôt à la composition : Chostakovitch d’abord, puis Debussy et Messiaen (en particulier l’extraordinaire Quatuor pour la fin du Temps) – dont les accents impressionnistes

Pour son dernier opus, Promises (sorti en mars), le compositeur a invité rien moins qu’une légende du free jazz, le saxophoniste Pharoah Sanders (qui joua avec Coltrane – John bien sûr, mais aussi Alice) et le London Symphony Orchestra à articuler sa vision d’une grande œuvre multiforme. Cinq ans de travail pour un album simplement sublime. Composé d’un seul morceau de 46 minutes divisé en neuf mouvements, où un simple motif mélodique évolue sur des orchestrations nuancées de piano, d’orgue et de parcimonieuses nappes psychédéliques, il se dégage de ce disque une puissante sensation de béatitude. Le souffle calme et habité du maître Pharoah Sanders, figure majeure du “spiritual jazz”, monte et descend comme la marée. Ses vocalises sans paroles, chuchotées dans le quatrième mouvement, préparent doucement l’auditeur à la pâmoison… qui arrivera au sixième, avec l’entrée en scène des cordes du LSO. Promises est à l’image de la quête que semble poursuivre Floating Points, dans ses disques comme dans ses DJ sets voués aux danses extatiques – à l’instar de celui qu’il livrera à Bâle. C’est une envolée méditative, une transe cosmique, un voyage dans l’intime, entre exubérance et accalmie. Grisant. Au Polyfon Festival (Bâle), du 12 au 14 août polyfon.ch

Édité par Luaka Bop luakabop.com

Poly 236 Juin 21

41


Un été festival

vapor sunshine Nourri à la chanson française, aux sons de la Jamaïque et à l’electro, Biga*Ranx crée un style très personnel, patchwork d’influences cassant les codes actuels. Rencontre avec la star du “Vapor dub”. © Ste Teug

Par Suzi Vieira

Comment est né votre dernier projet musical, StSoleil, une mixtape de huit morceaux inédits ? C’est un hommage au mouvement artistique haïtien SaintSoleil, né dans les années 1970, et dont j’admire depuis longtemps les œuvres d’art brut. Ils revendiquent un art paysan et reprennent à leur compte la culture vaudou. C’est fort, naïf, coloré et très éclectique. On suit uniquement son intuition, on n’est pas dans l’académisme ni le rationnel. Ce qui compte c’est la sincérité brute de l’émotion. C’est une démarche qui se rapproche de la vôtre, en musique comme dans vos œuvres graphiques conjuguant art brut et collages ? La spontanéité est essentielle. Quand je sors un album, je n’ai pas d’intention précise ni de “projet” en tête. On fait plein de morceaux, en se laissant guider par l’émotion du moment ; ensuite, on tricote un album avec ça, voilà ! C’est très DIY comme processus, quelque chose d’instinctif et de ludique. Beaucoup d’influences se mêlent sur cette mixtape… Ce sont des hybridations musicales. Le lo-fi, l’electro-dub, le reggae, la funk, la chanson française, la trap de Memphis… Dans ma musique, il y a tout ce que j’écoute. Bien sûr, il y a un leitmotiv dub qui glue un peu l’ensemble, mais pour le reste, c’est un melting-pot des influences qui m’ont nourries. Et elles sont vastes ! Vous n’avez pas peur de l’éclectisme ? Je ne veux pas m’enfermer dans le carcan d’un genre qui viendrait limiter ma musique sous prétexte qu’il faut donner une unité à un album. 42

Poly 236

Juin 21

Qu’est-ce que le “Vapor dub”, dont vous êtes le fer de lance ? C’est un dub qui se veut très ralenti, nuageux et bourré d’effets. Cela s’inscrit dans une approche assez expérimentale, avec cette volonté de revenir au “low-fidelity” (versus hi-fi) en utilisant des méthodes d’enregistrement qui vont produire un son plus feutré, brut et un peu crade comme celui des cassettes et bandes magnétiques d’antan. Le mouvement est à l’opposé des sonorités aseptisées et ultra léchées des musiques médiatiques de notre époque, où tout doit être le plus HD possible. Le Vapor dub est un son hybride, entre electro cloud futuriste et retour aux sources analogiques de la musique – avec toute l’esthétique retro qui l’accompagne. Sur ce dernier opus, vous chantez aussi bien en anglais qu’en français, langue autrefois absente de votre répertoire… C’est vrai. Je retourne de plus en plus à ma langue natale et cela change beaucoup mon approche de la musique. Comme si chanter en français ouvrait d’autres perspectives, d’autres images, d’autres émotions – plus poétiques sans doute. À La Laiterie (Strasbourg), samedi 26 juin artefact.org Au No Logo Festival (Fraisans), samedi 14 août nologofestival.fr

Édité par WLab wagram-stories.com


Musiques actuelles

africa now Après une longue mise en stand-by forcée de sa tournée, Mayra Andrade retrouve le chemin de la scène pour défendre Manga, album solaire qui chante la saudade sur de vibrants beats electro. Et quoi de mieux pour cette Capverdienne native de La Havane, ayant longtemps vécu à Paris avant de s’installer à Lisbonne, que de le faire face au public du trinational festival Stimmen, qui joue depuis 28 ans à saute-frontière entre France, Allemagne et Suisse ? Après 20 ans de carrière, l’artiste s’est affranchie des structures de la musique traditionnelle de son pays pour s’ouvrir aux percussions et à l’énergie bouillonnante de l’afrobeat sur lequel bouge toute l’Afrique sub-saharienne d’aujourd’hui. « Je viens d’un petit pays / Mais mon âme est bien plus forte / J’ai l’esprit grand ouvert / Je ne fais pas votre jeu / Ma voix est celle du peuple », affirme-telle dans Limitason – en créole, l’une de ses cinq langues. Au Burghof (Lörrach, Allemagne), jeudi 22 juillet stimmen.com

La Hit list › Les Nuits de Fourvières, Lyon, jusqu'au 31 juillet avec Alain Souchon, Asaf Avidan & Band, Jane Birkin, Louis Chedid, Benjamin Biolay, Stephan Eicher, Selah Sue, Pomme ou encore Mogwai nuitsdefourviere.com › La Magnifique Society Reims, du 25 au 27 juin avec Yuksek, Hervé, Chilla, Philippe Katerine, Seu Jorge & Rogé, Sébastien Tellier, Yseult, Lala&ce, Tsew The Kid, Chester Remington… lamagnifiquesociety.com › Stimmen Lörrach, Saint-Louis, Riehen, du 1er au 25 juillet avec Lisa Simone, Frank London’s Ghetto Songs, Angélique Kidjo, Mayra Andrade, Charlie Cunningham, Passenger, Deep Purple… stimmen.com › Bon Moment Nancy, du 7 au 25 juillet avec Altin Gün, Laake, Unschooling, Heimat, Taxi Kebab, Ippon et bien d’autres ! lautrecanalnancy.fr

› Décibulles Neuve-Église, du 9 au 18 juillet avec Ben Mazuet, Zimmia, Pomme, Blick Bassy, Michel Jonasz, Kid Francescoli, Last Train, Dionysos, Suzane, Altin Gün, Hervé, Dooz Kawa, 47 TER, Josman… decibulles.com › Nuits Sonores Lyon, du 20 au 25 juillet avec Jeff Mills & Jean-Phi Dary, Lala&ce, Pantha du Prince ou bien encore Tryphème. nuits-sonores.com › Polyfon Festival Bâle, du 12 au 14 août avec Sophie Hunger, Floating points, IAMDDB, Viagra Boys, Alyona Alyona, Kikagaku Moyo, Yalla Queen, Ester Poly et Sirens of Lesbos, entre autres. polyfon.ch › No Logo Festival Forges de Fraisans, du 13 au 15 août avec Biga*Ranx, Yaniss Odua, Danakil, Panda Dub, Flavia Coelho, Vandal, Manudigital et Zoufris Maracas. nologofestival.fr

› Face B Charleville-Mézières, du 26 au 29 août avec Balthazar, Gaël Faye, Sébastien Tellier, Hervé, Kid Francescoli, Dionysos, L’Impératrice, IAM, Soso Maness, Chilla, Stephan Eicher, Pomme, Tinariwen… cabaretvert.com

Et à venir en septembre… › Jardin du Michel Toul, du 3 au 5 septembre jardin-du-michel.fr › Maifeld Derby Mannheim, du 3 au 5 septembre maifeld-derby.de › The Peacock Society Paris, les 4 et 5 septembre thepeacocksociety.fr › We love Green Paris, du 10 au 12 septembre welovegreen.fr

Poly 236 Juin 21

43


© Philippe Levy-Stab

Un été festival

Pierrick Pédron

la vie en jazz Depuis des mois, les musiciens ont laissé les autorités improviser à leur place. L’heure est enfin venue pour eux de reprendre leurs instruments. Les festivals de jazz sont de retour. Par Florent Servia

Q

uels sentiments habiteront chacun de nous au moment de retrouver les concerts ? L’excitation, le soulagement, la joie débordante ? Roberto Fonseca (24/06) semble parfait pour les faire exploser au festival Wolfi Jazz. Avec sa virtuosité, son talent pour virevolter sur les 88 touches, il saura incarner cette fête que tout le monde attend. Le pianiste cubain fait naître des émotions vives. Sa musique, de tradition afro-cubaine, table sur le feeling, les joies simples et entraînantes. Et ça marche ! Nommé pour un Grammy Award en 2012, il est une valeur sûre. A-t-il seulement déjà joué devant un public qui ne l’aurait pas accompagné en tapant des mains ? De facture plus “classique”, le jazz straight-ahead de Pierrick Pédron (26/06) et du Moutin Factory quintet (23/06), qui compte quelques-uns des musiciens les plus doués de la scène hexagonale, vaut bien plus que le détour. Avec les frères Moutin (contrebasse et batterie), Paul Lay (piano), Manu Codjia (guitare) et Christophe Monniot (saxophones) concourent à une musique à la fois dense, à flux tendu et diablement intense. Sensiblement dans la même veine, Pierrick Pédron a enregistré son dernier album à New-York, capitale du jazz. Il y a emmené son éternel lyrisme. À Wolfi Jazz, il sera entouré de trois musiciens français. 44

Poly 236

Juin 21

Les années passent et il y a systématiquement du bon à prendre dans la programmation d’Au grès du jazz, à La Petite Pierre, dans le cadre très reposant du Parc naturel régional des Vosges du Nord, en Alsace. On y cultive le goût de la belle mélodie… que le pianiste Thomas Enhco (11/08) et la chanteuse Youn Sun Nah (14/08) déploieront avec la magie et l’extrême sensibilité dont ils savent user. Le premier se produira en solo, un exercice qu’il connaît. Le jeune trentenaire, révélation des Victoires du jazz, en 2013, arpente les scènes depuis l’enfance, avec un talent immense et une sérénité communicative. À ce sujet, Youn Sun Nah est bluffante. On sort de ses concerts en paix avec soi-même. À la Petite Pierre, la chanteuse retrouvera son comparse Ulf Wakenius pour un duo voix-guitare qui a beaucoup voyagé par le passé. Revisitant d’anciennes compositions, le contrebassiste emblématique du jazz français Henri Texier (08/08), 76 ans, est accompagné de musiciens plus jeunes que lui, tel le batteur Gautier Garrigue, de 40 ans son cadet, appelé pour l’album Sand woman puis reconduit sur Chance, deuxième et dernier opus en date. Texier ne tergiverse pas à propos des musiciens de son excellent quintet : « Ils sont formidables. » Avec eux, il se réjouit de se laisser aller au “jouage” et se lancer dans de longues plages d’improvisations habitées.


Jazz Un autre vétéran, le claviériste Cheick Tidiane Seck (07/08) sera de la 18e édition du festival. Figure majeure de la musique malienne, ce maître du groove rendra hommage à Randy Weston, décédé en 2018. Longtemps, ils ont souhaité traduire leur amitié en musique, sur un album. Cheick Tidiane Seck entretient désormais la mémoire du pianiste afro-américain. Sur scène, le Malien aime distribuer des noix de Kola aux spectateurs, pour les vertus stimulantes de leur teneur en caféine. Il faut aller au festival météo les oreilles grandes ouvertes. Comme une expérience à vivre, faite de découvertes, de tensions, d’émerveillements. météo s’inscrit dans une lignée plus expérimentale de la musique, qui peut aussi bien ravir au premier abord que demander à être apprivoisée. Les concerts du quartet H – guitare & oud, violoncelle, percussions (25/08) – et du quatuor de clarinettes WATT (en résidence au festival, 17-21/06) s’annoncent passionnants. Certains bousculeront ou questionneront peut-être les spectateurs. Sont-ils pour autant difficiles d’accès ? La musique de Kepler (26/08), par exemple, est contemplative, froide. Ce qui n’empêche pas d’y plonger avec bonheur ! Le trio formé par Julien Pontvianne, Adrien et Maxime Sanchez (deux saxophonistes et un pianiste) veut « un seul son à emmener jusqu’au bout ». Il se définit comme « une musique de chambre dans l’esprit », lente et minimaliste, où « les morceaux sont relativement écrits et les formes courtes ». Son intensité pousse au recueillement, à une manière de faire le vide intérieur à mesure que le son se propage dans l’espace. De quoi méditer en direct sur le plaisir de retrouver la musique live !

Roberto Fonseca

La Jazz list › Wolfi Jazz Fort Kléber (Wolfisheim), du 23 au 27 juin wolfijazz.com

› Au Grés du Jazz La Petite Pierre, du 7 au 15 août festival-augresdujazz.com

› Jazz à la Petite France Place Saint-Thomas (Strasbourg), du 16 au 18 juillet jazzalapetitefrance.com

› Festival météo Mulhouse, du 24 au 28 août festival-meteo.fr

Poly 236 Juin 21

45


© Franck Juery

Un été festival

Le concert de la Loge

nuits d’été Si l’année 2021 est particulière pour les festivals classiques, elle n’en ressemble pas moins à un feu d’artifice sonore mêlant ensembles vocaux médiévaux, baguettes inspirées, organistes virtuoses et autres stars lyriques. Par Hervé Lévy

D

e plan B en plan C, voire D, les festivals de l’été slaloment entre annulations, transferts vers le digital et jauges réduites… Victime de la situation, l’édition de Colmar dédiée à Ivry Gitlis se déroulera ainsi en 2022, en raison des « restrictions de circulation éventuelles et de la délivrance des visas pour les ressortissants hors union européenne », explique Francis Hirn, le président du festival. Autre événement accueillant des pointures symphoniques, les Ludwigsburger Schlossfestspiele ont subi l’impact de la crise, se transportant en partie sur le Web avec un génial concert d’ouverture visible en streaming, dirigé par Oksana Lyniv (qui sera la première femme dans la “fosse mystique” de Bayreuth cet été). Reste que les organisateurs ont maintenu “en présentiel” certains événements comme une soirée en clair-obscur dirigée par Barbara Hannigan (04/07), scindée en deux avec les scintillantes Bright Lights (Gershwin, Stravinski, etc.) et The Dark Side (avec notamment Verklärte Nacht de Schönberg). N’oublions pas les 46

Poly 236

Juin 21

syncrétiques Sacrées journées de Strasbourg délocalisées en été avec des concerts faisant se rencontrer spiritualités et sonorités. Opéra et cætera Pour sa 39e édition, le Festival international d’Opéra Baroque & Romantique de Beaune propose sept opéras et oratorios avec la présence de stars comme Laurence Equilbey (Lucio Silla de Mozart, 09/07), William Christie (L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato de Haendel, 16/07) ou le contre-ténor Andras Scholl pour un récital de cantates napolitaines (30/07). D’autres extases vocales sont prévues au 32e festival Rossini de Bad Wildbad – notamment le très rare Elisabetta regina d’Inghilterra (10, 17 et 21/07) et mille et une pépites belcantistes – et aux Bregenzer Festspiele. Sur la scène du lac est repris le superbe Rigoletto de Verdi (22/07-22/08, voir poly.fr), tandis que l’excellente Brigitte Fassbaender s’empare de L’Italienne à Alger


© Reiner Pfisterer

Musique classique

Oksana Lyniv

Baroque et compagnie L’été est propice à la plongée dans des sonorités préromantiques : parmi de nombreuses manifestations, mentionnons le passionnant Festival de Musique baroque du Jura, dont la 36 e édition a des accents vénitiens. Vincent Dumestre et son Poème harmonique nous transporteront ainsi dans les ruelles et les palais de la Sérénissime au XVIIIe siècle dans un concert mis en espace (18/06) et donneront le splendide Nisi Dominus de Vivaldi (17/08). Pour sa part, le Festival des Abbayes en Lorraine poursuit son parcours de trois ans intitulé L’Esprit des lieux, exploré grâce à « trois révélateurs : la relique, l’écho et l’empreinte », comme l’explique le directeur artistique Daniel Caquard qui a notamment programmé Canticum novum pour un concert intitulé Samâ-ï (28/08) en forme de voyage sur les routes d’Al-Andalous, de Cordoue à Alep. Il n’est pas étonnant de retrouver l’ensemble d’Emmanuel Bardon pour le même programme (12/09) dans le médiéval festival Voix et Route dont la 29 e édition est intitulée Iberica. Elle s’ouvre par un très attendu concert de Música Antigua explorant les sonorités de L’Espagne des trois cultures au Moyen-Âge (27/08).

Voyages en chambre Propice aux escapades chambristes, l’été voit revenir Musicalta : la 25 e saison de cet événement attachant, à la fois académie classique et festival, permet notamment de découvrir le talent du pianiste Simon Ghraichy dans un récital dont le thème est Don Juan (06/08) où se croisent Albéniz, Liszt ou Mozart. Une similaire exigence artistique irrigue le 17e Festival de Wissembourg rassemblant 16 concerts avec des fidèles comme le Quatuor Zemlinsky dans un programme 100% Dvořák (04/09) ou le pianiste Nikita Mndoyants (28/08). D’autres émotions fortes sont en perspective aux Nancyphonies dont le programme a été composé par le pianiste Hugues Leclère qui a notamment convié l’ex-

© Édouard Barra

de Rossini (16-21/08) dans les murs du Festspielhaus. Quant au Festival Lyrique de Montperreux, il se limite à… une journée avec Le Nozze di Figaro par l’Opéra Clandestin.

ceptionnelle pianiste Lise de la Salle pour un récital au titre alléchant When do we dance ? (21/08) avec des pages de Gershwin, Piazzolla, Saint-Saëns, etc. Dans ce domaine, certains événements mêlent le son à la bonne chère et à la dive bouteille comme le Festival de Fénétrange dont la thématique est Vienne-Budapest : on y retrouve l’as du clavier François-Frédéric Guy accompagné par l’Orchestre national de Metz (11/09). Pesons aussi à Musique & Vin au Clos Vougeot dont la direction artistique bicéphale est assurée par le violoncelliste Gautier Capuçon et le pianiste Jean-Yves Thibaudet. Ils se produiront ensemble (22 & 26 /06), tandis que le premier nommé donnera le Concerto pour violoncelle de Haydn (27/06) avec l’Orchestre des Climats de Bourgogne conduit par Charles Dutoit. Que d’orgues ! Last but not least : deux manifestations alsaciennes rendent hommage à l’orgue ; logique lorsqu’on sait que la région abrite 1 200 des quelque 7 000 instruments de l’Hexagone. Avec pour thématique Nouvelles destinations, le 45e Festival de Masevaux propose de découvrir la maestria de David Cassan (08/08) – étoile montante et improvisateur de génie – ou de Marie-Ange Leurent et Éric Lebrun associés pour le Requiem de Duruflé (18/07). Enfin, la saison 5 de Stras’Orgues faisant vivre le patrimoine exceptionnel de la capitale européenne se place sous le signe des Nouveaux horizons en mêlant musique, danse, peinture…

Festival de Musique baroque du Jura Les Traversées Baroques - Il trionfo della morte Poly 236 Juin 21

47


Photo de répétition © Karl Forster

Un été festival

Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? La scène sur le Lac de Constance des Bregenzer Festspiele accueille un Rigoletto de Verdi brillamment transposé dans un cadre circassien que nous avons vu il y a deux ans. Compte-rendu. Par Hervé Lévy

L

e soleil se couche lentement sur la scène flottant sur le lac. Les 7 000 spectateurs prennent place dans une arène rendue mondialement célèbre par un opus de James Bond, Quantum of Solace. Cette année, c’est au cinéaste allemand Philipp Stölzl – qui a déjà une belle carrière opératique derrière lui avec notamment le classique diptyque Cavalleria rusticana / Pagliacci aux Osterfestspiele Salzburg, en 2015 – qu’a été confiée la mise en scène. Au menu donc Rigoletto… et une gageure : adapter aux dimensions impressionnantes de la scène un sombre drame, plus intimiste que spectaculaire. Pari réussi avec une production pleine de surprises, d’inventions et de complexes machineries servies par la technologie la plus pointue qui nous entraînent dans l’univers du cirque. Tout débute par une parade burlesque, avant que Borsa ne jaillisse d’une trappe placée au sommet de la gigantesque tête de clown située au centre du dispositif pour demander aux spectateurs d’éteindre leur téléphone portable et de le… balancer dans le lac ! Émergent aussi de l’eau les deux mains de la créature – métaphore du bouffon Rigoletto et de sa tragique destinée, puisqu’il perdra ses yeux, ses dents, puis son nez pour se transformer en crâne décharné –, la gauche tenant une montgolfière. Les Wiener Symphoniker lancent les hostilités : grâce aux 800 haut-parleurs du BOA (Bregenz Open 48

Poly 236

Juin 21

Acoustics), le public est enveloppé par le son, spatialisé de belle manière, saisissant les nuances d’un orchestre en pleine forme en cette fin d’été, appréciant la performance de chanteurs… qui sont aussi des acteurs et des équilibristes hors pair : Gilda, par exemple, se joue du vertige, chantant dans un ballon s’envolant dans le ciel, à cheval sur le bastingage de la nacelle à une vingtaine de mètres de haut… Et pourtant, la performance vocale de Stacey Alleaume n’en est pas le moins du monde altérée ! Il en va de même de tous ses compères du soir, soumis eux aussi, à des exigences acrobatiques : mention spéciale à Scott Hendricks dans le rôletitre, verdien accompli et à Pavel Valuzhin, duc de Mantoue tout-terrain… Autour d’eux, les membres du Wired Arerial Theatre bondissent sautent, grimpent, plongent dans l’eau qu’on imagine froide, jonglent… Dans cette joyeuse troupe de circassiens, entre le lanceur de couteaux et Mr. Muscle se trouve une bande de singes, auxiliaires du duc, dont le jeu est parfait, des femmes aux multiples seins qui agitent leur tétons frénétiquement pendant le plus célèbre des airs de l’opéra, La Donna è mobile… À Bregenz (Autriche) sur les bords du Lac de Constance, du 22 juillet au 22 août bregenzerfestspiele.com


temps anciens

Alexandre Kantorow © Sasha Gusov

Pour sa 28 e édition, le baroque Musique et Mémoire entame une collaboration avec l’ensemble A Nocte temporis, formé autour de l’incroyable jeune ténor belge Reinoud Van Mechelen, qui propose trois rendez-vous (23-25/07), dont une incursion dans la musique irlandaise du XVIIIe siècle. Sera aussi fêté le renouveau de l’orgue historique de la basilique Saint-Pierre de Luxeuil-les-Bains à travers plusieurs concerts. Jean-Luc Ho et Les Meslanges dialoguent, par exemple, autour de la Messe pour les principales festes de Nicolas de Grigny, chef-d’œuvre du Grand Siècle (31/07). Dans les Vosges du Sud, du 16 juillet au 1er août musetmemoire.com

barock

Nemanja Radulović © Charlotte Abramow / DG

champagne !

Délocalisé en extérieur, le lorrain Festival de Froville accueille les plus grands noms du répertoire baroque, à l’image de la Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón (05/06) pour une escapade dans le Sud de l’Italie intitulée Amore siciliano autour d’Alessandro Scarlatti et consorts. À ne pas manquer non plus est le concert de clôture avec le rocker de la musique classique, le violoniste Nemanja Radulović (06/07). Accompagné de son ensemble Double Sens, il donnera une version qu’on attend époustouflante du tube parmi les tubes : Les Quatre saisons de Vivaldi ! En plein air, devant l’Église de Froville, jusqu’au 6 juillet festivaldefroville.com

Intitulées Se retrouver, les Flâneries musicales de Reims (« Une mosaïque mêlant toutes les facettes des répertoires » résume leur directeur artistique Jean-Philippe Collard) propose un menu gargantuesque avec près de 40 rendez-vous. Le public y croisera l’immense soprano Véronique Gens (17 juin) ou le pianiste Alexandre Kantorow. Le virtuose a fait trembler l’univers feutré de la musique classique en 2019, devenant le premier Français à remporter l’ultra-sélectif Concours Tchaïkovski de Moscou. Depuis, il ne cesse de séduire. Virtuosité ébouriffante, exquise rondeur et élégance sans esbroufe. On le découvrira dans un concert où il interprète, sous la direction de son père, Jean-Jacques Kantorow (à la tête de l’Orchestre national de Belgique), le Concerto n°2 de Saint-Saëns, enchâssé au milieu de pièces françaises signées Bizet et Fauré. Autre grand moment du festival, un dialogue par-delà les siècles entre Jean-Sébastien Bach et Philippe Hersant mené de main de maître par l’Ensemble Sequenza 9.3 (30/06). Dans différents lieux (Reims), du 17 juin au 9 juillet flaneriesreims.com Alexandre Kantorow se produit aussi à L’Arsenal (Metz), vendredi 25 juin pour un récital Brahms / Liszt / Schumann citemusicale-metz.fr Poly 236 Juin 21

49


Un été festival rêver de nouveaux mondes

Geneviève Laurenceau © Amandine Lauriol

Pour sa 11e édition, le Festival de musique d’Obernai prend l’air avec un esprit festif et un projet d’une grande densité, placé sous le double signe de l’amitié et de l’exigence sonore. Sa directrice musicale, la violoniste Geneviève Laurenceau a concocté un programme dont le mot d’ordre est l’exploration de Nouveaux mondes. Avec le violoncelliste Tristan Cornut et de jeunes musiciens de la Hear elle jouera des Sérénades (23/07) de Tchaïkovski, Elgar, etc., mais proposera aussi un programme Barockissimo (24/07) dans lequel le duo précédent est complété par la mandoline de Julien Martineau. On craque également pour un spectacle jeune public dédié aux Comptines de notre enfance (25/07, dès 4 ans) et le quatuor de saxhorns Opus333 (24/07). Cette formation cuivrée atypique installe un dialogue entre pages contemporaines – comme Encierro écrit pour eux par la compositrice lituanienne Justina Repečkaitė – et des pièces d’Albéniz, Granados, Bernstein… Dans le Parc de la Léonardsau (Obernai), du 23 au 26 juillet festivalmusiqueobernai.com

La Classic list › Festival de Froville Lorraine, jusqu’au 6 juillet festivaldefroville.com

› Nancyphonies Du 9 au 26 juillet nancyphonies.com

› Festival de musique d’Obernai Du 23 au 26 juillet festivalmusiqueobernai.com

› Ludwigsburger Schlossfestspiele Ludwigsbourg (Allemagne), jusqu’au 11 juillet schlossfestspiele.de

› Festival international d’opéra baroque & romantique Beaune, du 9 au 31 juillet festivalbeaune.com

› Musicalta Pays de Rouffach, du 23 juillet au 9 août musicalta.com

› Sacrées journées Strasbourg, du 12 au 20 juin sacreesjournees.eu

› Festival des Abbayes en Lorraine Du 9 juillet au 28 août festivaldesabbayeslorraine.com

› Festival de Fénétrange Du 11 août au 9 octobre festival-fenetrange.org

› Flâneries musicales de Reims Du 17 juin au 9 juillet flaneriesreims.com › Festival de musique baroque du Jura Du 18 au 20 juin, du 16 au 18 août, puis du 14 au 16 octobre festival-musique-baroque-jura.com

› Musique et mémoire Du 16 juillet au 1er août musetmemoire.com › Festival Lyrique de Montperreux Samedi 17 juillet festival-montperreux.org

› Musique & Vin au Clos Vougeot Du 22 au 27 juin musiqueetvin-closvougeot.com

› Festival d’orgue de Masevaux Du 18 juillet au 12 septembre festivalorguemasevaux.com

› Festival Rossini Bad Wilbad (Allemagne), du 8 au 25 juillet rossini-in-wildbad.de

› Bregenzer Festspiele Bregenz (Autriche), du 21 juillet au 22 août bregenzerfestspiele.com

50

Poly 236

Juin 21

› Stras’Orgues Du 20 au 28 août strasorgues.fr › Festival international de Wissembourg Du 21 août au 5 septembre wissembourg-festival.com › Voix et Route Romane Dans toute l’Alsace, du 27 août au 12 septembre voix-romane.com



L'agenda de l'été Bas-Rhin Mithridate Portée par l’esthétique sombre et stylisée d’Éric Vigner, la pièce de Racine retrouve le chemin du TNS. Jusqu’au 08/06, Théâtre national de Strasbourg 22-25/06, La Comédie (Reims) tns.fr Toutes leurs robes noires Un enfant prend son envol et découvre le monde, n’en déplaise à sa mère qui l’a si bien protégé. 08-11/06, Théâtre national de Strasbourg tns.fr

tation très libérée des œuvres de Tchekhov. 13/06, Musée Würth (Erstein) musee-wurth.fr Les Scènes Sauvages Un festival au cœur de la Vallée de la Bruche mêlant créations originales et spectacles issus du paysage théâtral français et européen. 13-27/06, Vallée de la Bruche les-scenes-sauvages.com LIRE P. 26 Madame Butterfly Lorsque Puccini s’enflamme pour l’émouvante histoire de Cio-Cio-San, il ne se doute pas que son opéra va devenir l’un des plus populaires de tout le répertoire. 18-28/06, Opéra national du Rhin (Strasbourg) 04 & 06/07, La Filature (Mulhouse) operanationaldurhin.eu

Asséchés La séparation brutale entre un frère et une sœur dans le cimetière où ils ont grandi, à l’écart du monde. 10-15/06, Théâtre de Hautepierre (Strasbourg) tns.fr

Autour de Puccini Des musiciens de l’OPS jouent Donizetti, Puccini et Verdi. 19/06, Nouveau centre des congrès (Wissembourg) 23/06, Opéra (Strasbourg) philharmonique.strasbourg.eu

Yseult Mêlant ambiance planante et écriture brute, l’artiste se livre, lors d’un concert piano / voix. 11/06, La Laiterie (Strasbourg) artefact.org

Madame Chrysanthème Des extraits de l’opéra d’André Messager inspiré du roman de Pierre Loti qui est le fondement de Madame Butterfly. 19/06, Comédie de Colmar 26/06, Opéra (Strasbourg) operanationaldurhin.eu

The Circle of Dancers Un spectacle de la compagnie Mira qui porte en lui la forme originelle et à l’état brut des battles de danse hip-hop. 13/06, Le Point d’eau (Ostwald) lepointdeau.com La Balle La Compagnie Le Veilleur propose une adap-

Au Bord LIRE P. 18 Spectacle poétique et cru autour des rapports de pouvoir, de la volonté d’humiliation, de l’enfance et de la sexualité. 21-29/06, Théâtre national de Strasbourg tns.fr

Thundermother D’origine suédoise, ce groupe rock’n’roll composé de quatre femmes repart en tournée et fait étape dans la capitale alsacienne. 22/06, La Laiterie (Strasbourg) artefact.org Mark Padmore Le ténor britannique donne récital autour du répertoire de Schumann et Schubert accompagné par le pianiste Till Fellner. 23/06, Opéra (Strasbourg) operanationaldurhin.eu Degree + Global Network La scène electro française s’installe dans le parc du Musée. 25/06, Musée Würth (Erstein) musee-wurth.fr Antoinette et son maire Antoinette veut devenir une star grâce à son accent, mais c’est sans compter sur Raymond, prêt à tout pour lui voler la vedette. 25-27/06, Théâtre de la Choucrouterie (Strasbourg) theatredelachouc.com On n’ira pas par 34 chemins L’équipe de Roger Siffer prend la route dans le cadre de sa 34e tournée d’été pour un concert multilingue à base de danse acrobatique et de hip-hop ! 25/06, Salle des Sports et Loisirs (Kaysersberg) 12/07, Stade Joffre Lefebvre (Lingolsheim) 14/07, Parking Vieille Île (Haguenau) 16/07, Square Ehm (Sélestat) 24/07, Bürger Park (Offenbourg) 29 & 30/07, Place du marché (Strasbourg Neudorf) 25/09, L’Aronde (Riedisheim) theatredelachouc.com

NANCY THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE 01-03 /07

STEEL LOVING YOU Carole Thibaut a passé toute son enfance en Lorraine, à Longwy. Plusieurs générations d’hommes de sa famille ont trimé dans les hauts-fourneaux de ce qu’on affublait alors du sobriquet de “petit Texas français”. À la manière d’une conférencière, elle revient sur les luttes ouvrières des années 1970 face à la désindustrialisation annoncée qui allait ravager tout un territoire. Derrière elle, défilent extraits de journaux télévisés, archives de presse, tracts et images de son enfance. Longwy-Texas raconte aussi cette époque où les femmes étaient réduites au domestique. (I.S.)

COLMAR COMÉDIE DE COLMAR

© Jacques Thibaut

07-09 /07

01-03/07, Théâtre de la Manufacture (Nancy) theatre-manufacture.fr 07-09/07, Comédie de Colmar comedie-colmar.com 52

Poly 236

Juin 21

RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR


Scènes Biga*Ranx LIRE P. 42 Producteur à la tête du mouvement “Vapor Reggae”, l’artiste revient sur scène avec un nouvel album Sunset Cassette. 26/06, La Laiterie (Strasbourg) artefact.org

MULHOUSE LA FILATURE 21/06

Inflammation du verbe vivre Mis en scène par Wajdi Mouawad, ce spectacle est l’histoire d’un homme qui, dans une traversée cauchemardesque au pays des ombres, retrouve, contre toute attente, la force d’exister. 26/06-02/07, Théâtre national de Strasbourg tns.fr Concert de présentation de saison Aziz Shokhakimov dirige l’OPS et décrit la saison prochaine ! 01/07, PMC (Strasbourg) philharmonique.strasbourg.eu Concerts aux fenêtres L’Espace Django revient avec une nouvelle édition des concerts au pied des immeubles pour que les habitants puissent découvrir des artistes depuis leurs fenêtres. 01-23/07, différents lieux (Strasbourg) espacedjango.eu

La Traversée de l’été La 2 e édition d’un programme d’actions culturelles et artistiques avec de la lecture, de l’écriture, de la pratique théâtrale, des visites… pour renouer le lien entre artistes et public. 10/07-28/08, différents lieux (Strasbourg) tns.fr

Montbéliard, Belfort, Mulhouse Colmar Alcina Servi par un beau plateau vocal, l’opéra de Haendel est donné en version de concert abrégée, crise sanitaire oblige. 05/06, Théâtre municipal (Colmar) 13 & 15/06, La Sinne (Mulhouse) operanationaldurhin.eu Musique Sacrée L’Orchestre symphonique de Mulhouse joue Haydn et Fauré.

Remember Stan Getz © Sylvain Gripoix

Brain Damage Concerts live mémorables avec le pionnier du Dub en France ! 03 & 04/07, Espace Django (Strasbourg) espacedjango.eu

Jazz à la Philharmonie 05 & 06/06, Église Saint-Étienne (Mulhouse) orchestre-mulhouse.fr

vers des spectacles et des concerts. 11-13/06, divers lieux à Mulhouse leprintempsdutango-mulhouse.fr

Le Voyage Supersonique Thierry Balasse se transforme en commandant de bord d’un étrange vaisseau pour un voyage musical ludique et époustouflant ! 09/06, La Filature (Mulhouse) lafilature.org

Cirk’ô Markstein C’est sur les hauteurs du massif vosgien que se dresse le chapiteau de ce festival circassien. 14-30/06, Le Markstein cirkomarkstein.com

Loto C’est un véritable loto que Rémy Barché a choisi de mettre en scène. Mais le déroulement de la soirée est perturbé… 09-11/06, Comédie de Colmar comedie-colmar.com

Pourquoi pas ! Pourquoi ne seraient-ce pas les papas qui donneraient naissance aux enfants, les nourriraient au sein et changeraient leurs couches ? Ce spectacle de marionnettes bouscule avec humour la répartition des rôles. 16-19/06, La Filature (Mulhouse) lafilature.org

Le Printemps du Tango La découverte de la culture argentine à tra-

Poly 236 Juin 21

53


L'agenda de l'été Liberté L’OSM interroge in concept philosophique de saison avec Le Cantique de la Liberté d’Aaron Copland et la Symphonie n°9 de Beethoven. 18 & 19/06, La Filature (Mulhouse) lafilature.org Jazz à la Philharmonie Pour la Fête de la Musique, Sylvain Rifflet conduit les musiciens à travers l’univers sinueux et voluptueux du géant du jazz, Stan Getz. 21/06, La Filature (Mulhouse) lafilature.org Chantons sous la pluie L’OSM présente un ciné-concert de Chantons sous la pluie, pilier de la comédie musicale américaine. 25 & 26/06, La Filature (Mulhouse) lafilature.org 1336 (Paroles de Fralibs) Autour de la fermeture de l’usine Fralib et de la nouvelle marque des thés produits par la SCOP créée par les ouvriers, ce spectacle raconte une aventure sociale d’exception. 15-17/07, Comédie de Colmar comedie-colmar.com Les Pluralies Une pluralité des spectacles pour mettre en valeur le patrimoine architectural de la ville dans un moment de convivialité. Avec notamment HK et Michel Jonasz. 21-24/07, divers lieux (Luxeuil-lesBains) pluralies.net Les Mangeurs de lune Loin des salles classiques, la volonté de donner lieu et vie aux créateurs de tous genres, alliée à l’envie de partager des cultures d’ici et d’ailleurs, ont fait naître ce projet : des concerts de musique du monde, sous un cha-

piteau de cirque en milieu rural. 18-21/08, Rouffach lesmangeursdelune.fr

avec d’autres nouvelles comme Le Horla. 10-12/06, Parvis Saint-Jean (Dijon) tdb-cdn.com

Festival des Mômes Cette manifestation culturelle, ludique et éducative s’adresse aux enfants de 18 mois à 13 ans. Au programme, des spectacles au théâtre et en salle pour les plus jeunes, des spectacles de rue et des ateliers ludiques. Fin août (dates à venir), Montbéliard festivaldesmomes.fr

Le Basset et le Basson Alexandros Markeas imagine l’histoire d’un basset qui rencontre un basson, le coup de foudre est immédiat. 11/06, Espace Lamartine (Morez) 12/06, Auditorium du Conservatoire (Besançon) ovhfc.com

Franche-Comté (Sud) & Bourgogne

Tiens ta garde Le collectif Marthe revisite l’histoire avec humour, des Suffragettes aux dissidentes d’aujourd’hui. 29/06-02/07, Parvis Saint-Jean (Dijon) tdb-cdn.com

Les Détours de la Paille Une synergie entre musique et tourisme ; le Collectif Organisation vient mettre en valeur la richesse musicale et le patrimoine naturel du Haut Doubs avec des concerts live dans les lieux emblématiques de la région. Jusqu’en juillet (dates précises à venir), de Chaux-Neuve à Métabief festivalpaille.fr Mozart, l’air de rien Des célèbres morceaux de Mozart repris par le grand pianiste de jazz Baptiste Trotignon. 03/06, Kursaal (Besançon) scenenationaledebesancon.fr Amore Siciliano Un mélange entre traditions populaires et musiques savantes de l’Italie du Sud dans une forme dramatique originale. 04/06, Auditorium (Dijon) opera-dijon.fr Boule de Suif Françoise Dô propose une adaptation de ce classique français de Maupassant, imbriquée

Sarre, Lorraine, Luxembourg Macbeth Underworld L’opéra de Pascal Dusapin, compositeur français en résidence à l’institution sarroise. 03 & 06/06, Saarländisches Staatstheater (Sarrebruck) staatstheater.saarland Hair La comédie musicale culte est de retour. Peace, drugs & love ! 04 & 05/06, Saarländisches Staatstheater (Sarrebruck) staatstheater.saarland Face to face Une série inédite qui devrait continuer tout l’été : après inscription, chaque spectateur est seul dix minutes durant avec un musicien

SUMMERTIME

REIMS MANÈGE 11-18 /07

Origami de Satchi Noro et Sylvain Ohl

Comme en 2020, le Manège de Reims a concocté une pas si « mini » saison estivale, avec des spectacles de théâtre, de cirque, de danse, des concerts et des activités à foison, en intérieur comme en extérieur et dans divers lieux de la ville pour… Que vive l’été ! À ne pas manquer seront Origami, poétique spectacle de danse aérienne né de la collaboration entre le chorégraphe Satchie Noro et le scénographe Sylvain Ohl (8 & 9/07, parc de la Patte d’Oie), ainsi que L’Étang (5 & 6/07, au théâtre), déroutante adaptation par Gisèle Vienne d’une pièce de Robert Walser, portée ici par les comédiennes Adèle Haenel et Ruth Vega Fernandez. (S.V.) 11-18/07, Manège (Reims) manege-reims.eu

54

Poly 236

Juin 21

RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR



L'agenda de l'été en musique au cours des XVII e et XVIIIe siècles. 12/06, Arsenal (Metz) citemusciale-metz.fr

BESANÇON AUDITORIUM DU CONSERVATOIRE 12 /06

Klub des Loosers Le Klub des Loosers revient avec son nouvel album Vanité, entre rap égo-trip et pop mélancolique. 12/06, BAM (Metz) citemusicale-metz.fr

© J-C Polien

Muschel Rockt La série de concerts dans le Jardin francoallemand offre un large spectre de concerts pour tous les goûts : sons latino avec Musicandes (15/06), bluesrock avec Muddy What ? (17/06), le cross-over rap de Tiavo, ou encore la pop française de Dom Colmé (20/07). 15/06-29/08, Deutsch-französischer Garten (Sarrebruck) saarbruecken.de Orchestre Victor Hugo pour un concert tout en intimité. À partir du 06/06, Theater im Viertel (Sarrebruck) dastiv.de

tour de films cultes, de courts et de longs métrages sur le thème de la science-fiction. 09-13/06, plusieurs lieux (Metz) festival-subversif.com

Fidelio LIRE P. 30 Inspiré d’un fait-divers authentique, cette œuvre de Beethoven est un hymne à la liberté, la fraternité et la force de l’amour conjugal. 04-08/06, Opéra-Théâtre de Metz Métropole opera.metzmetropole.fr

Rondeurs & Couleurs Un spectacle musical et interactif pour les plus jeunes ! 10-12/06, Philharmonie Luxembourg philharmonie.lu

The Curious Bards De la musique traditionnelle irlandaise et écossaise du XVIIIe siècle interprétée avec émotion, authenticité et une énergie communicative ! 08/06, Arsenal (Metz) citemusicale-metz.fr Festival du film subversif Les amateurs de cinéma se retrouvent au-

Sybil Une soirée d’alchimie auditive et visuelle à travers des représentations de chant et de danse formant un pan singulier du travail de l’artiste sud-africain William Kentridge. 11-13/06, Grand Théâtre de Luxembourg theatres.lu Le Singe et l’épouvantail Les musiciens de la maîtrise de la Cathédrale de Metz rendent hommage aux fables mises

Sébastien Tellier Une musique fantaisiste transcendée par une pop nourrie de R’n’B, de new wave, de reverbe et d’acoustique. 17/06, L’Autre Canal (Nancy) 18/06, BAM (Metz) sebastientellier.com CharlElie Couture L’artiste multifacette remonte sur scène avec son dernier album Même pas sommeil. 19/06, L’Autre Canal (Nancy) lautrecanalnancy.fr Musique de chambre Les musiciens de l’Orchestre national de Metz se retrouvent en petit effectif pour faire découvrir au public la richesse du répertoire de musique de chambre. 20/06, Musée de la Cour d’Or (Metz) citemusicale-metz.fr Marilyn, ma grand-mère et moi Une actrice, accompagnée d’un pianiste, sous prétexte de rendre hommage à Marilyn Monroe, entremêle le destin de la star et celui de sa grand-mère, née la même année qu’elle. Un hommage poignant à deux femmes qui risquent leur vie pour une liberté chère payée. 22-24/06, Théâtre de la Manufacture (Nancy) theatre-manufacture.fr Rigoletto LIRE P. 26 Le metteur en scène Richard Brunel s’attache à retracer une histoire de vengeance, du refoulement au passage à l’acte. 22/06 - 01/07, Opéra national de Lorraine (Nancy) opera-national-lorraine.fr D’autres mondes Ce concert dansé invite le public dans un monde de rêves et crée une échappatoire

56

Poly 236

Juin 21

RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR


Scènes visuelle et sonore. Les différentes matières sonores évoluent et se déploient grâce à un logiciel et des vidéos immersives ! 24/06, Arsenal (Metz) citemusicale-metz.fr Nuit du Jazz Une nuit pleine de promesses aux côtés de trompettistes, parmi les plus enthousiasmants de la scène française 29/06, Arsenal (Metz) citemusicale-metz.fr Concert des parfums Un concert hors du commun qui mêle sons et fragrances. 02/07, Saint-Pierre-aux-Nonnains citemusicale-metz.fr Faso Danse Théâtre La danse de Serge Aimé Coulibaly, d’inspiration africaine et d’influence universelle, questionne le monde et aborde des thèmes complexes en étant porteuse d’espoir. 07 & 08/07, Grand Théâtre de Luxembourg theatres.lu Rhapsody in Blue Dans le cadre de l’exposition Chagall. Le passeur de lumière, l’Orchestre national de

Metz rend hommage au peintre. 09/07, Arsenal Metz citemusicale-metz.fr Un amour de basson russe À mi-chemin entre conte et récit guerrier, la nouvelle création du compositeur Michel Godard présente les sonorités uniques du basson russe. 11/07, Arsenal Metz citemusicale-metz.fr Festival Perspectives Exceptionnellement un deuxième point fort pour ce festival du théâtre franco-allemand qui réunit le meilleurs artistes émergeants des deux pays. 29/07-01/08, en Lorraine et en Sarre festival-perspectives.de

Bade-Wurtemberg (Nord) Sonya Yoncheva La diva chante Puccini, Verdi et Bellini avec le Sinfonieorchester Basel 12/06, Festspielhaus (Baden-Baden) festspielhaus.de

STRASBOURG ORCHESTRE UE PHILHARMONIQ G DE STRASBOUR

© Jérôme Dorkel / Strasbourg Eurométropole

26 /06

Les nuits d’été de Baden-Baden La grande fête musicale en plein air enchante la ville thermale chaque été. 01-04/07, Parc du Kurhaus (BadenBaden) badenbadenevents.de Tosca Le chef-d’œuvre de Puccini en version de concert par le Mariinsky. 22 & 25/07, Festspielhaus (BadenBaden) festspielhaus.de Kurpark Meeting Une fête pour les oreilles et le palais mêlant de nombreux groupes musicaux et des spécialités gastronomiques choisies ! 27/08-05/09, Kurgarten am Kurhaus (Baden-Baden) badenbadenevents.de Kamehameha Festival Le meilleur de la musique electro avec Sven Väth, Fritz Kalkbrenner, Bebetta, Boston 168, Fjaak, Farrago, etc. 21/08, Am Flugplatz (Offenbourg) kamehameha-festival.de

Bade-Wurtemberg (Sud) Concerts d’orgue à l’heure du marché L’organiste du Freiburger Münster ouvrira cette série de concerts, auxquels de nombreuses sommités internationales sont invitées. À partir du 05/06, tous les samedis (10h30 & 11h30) dans la Cathédrale (Fribourg-en-Brisgau) muensterorgelkonzerte.de Les Vents Français Cycle de musique de chambre avec les stars des cuivres : Emmanuel Pahud, Paul Meyer, François Leleux et Radovan Vlatkovic. 08/06, Hochschule für Musik (Fribourg-en-Brisgau) albert-konzerte.de

FIESTA SONORE Les ingrédients de la Symphonie des deux rives – dont c’est cette année la 17e édition – sont bien connus. Prenez les membres de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, Marko Letonja (qui donne là son dernier concert en tant que directeur musical) et quelques virevoltants solistes. Installez-les sur les bords du Rhin. Rajoutez des spectateurs venus de France et d’Allemagne, et attendez le coucher du soleil. Préparez un programme festif. Ajoutez, en guise de touche finale, des feux d’artifice colorés. Vous obtenez un concert en plein air (gratuit), véritable institution populaire. (H.L.) 26/06 (report le lendemain en cas d’intempéries), Jardin des Deux Rives (Strasbourg) philharmonique.strasbourg.eu

Stimmen Festival Culte ! Avec notamment Lisa Simone, Sarah McCoy, Shirley Davis & Silberbacks, etc. 24/06-24/07, Burghof Lörrach & centre-ville stimmen.com Beethoven 250 – The Power of Humanity 250 ans après la naissance du géant de la musique ses idées avant- gardistes sont toujours d’actualité. 03/07, Konzerthaus (Fribourg-enBrisgau) albert-konzerte.de Poly 236 Juin 21

57


L'agenda de l'été contrent trois collègues européens autour d’un Straight Ahead Jazz plein de swing ! 18-21/08, The Bird’s eye Jazz Club (Bâle) birdseye.ch

LUXEUILLES-BAINS DIVERS LIEUX 21-24/07

Zürcher Theater Spektakel Le théâtre de rue envahit à nouveau les rues de la cité avec une scène mouvante et une fixe sur la Landiwiese. Un point phare de l’été culturel. 19/08-05/09, Zurich theaterspektakel.ch

Champagne-Ardenne Compagnie Basinga © Antoine Repesse

À nos vertiges L’une est une artiste aérienne évoluant dans des sangles, entre ciel et terre, l’autre est un acrobate qui se joue des équilibres. Corentin Diana et Emma Verbeke défient avec audace les lois de la gravité. 04 & 05/06, Le Manège (Reims) manege-reims.eu

Les Pluralies Lang Lang Au programme de cette soirée de piano exceptionnelle : les Variations Goldberg de Bach. 05/07, Konzerthaus (Fribourg-enBrisgau) albert-konzerte.de Alpirsbacher Kreuzgangkonzerte Trois jours de concerts classiques dans un cadre enchanteur avec entre autres, la Sinfonia di Vetro, concert sur et avec des verres. 10/07, 24/07 & 31/07, Cloître bénédictin (Alpirsbach) kreuzgangkonzerte.de Duo Tal & Groethuysen Le duo de piano composé par l’israélienne Yaara Tal et son partenaire allemand Andreas Groethuysen enflamme régulièrement les salles de concert. 23/07, Hochschule für Musik (Fribourg-en-Brisgau) albert-konzerte.de

Suisse

en scène par Simon McBurney tandis que la soprano Regula Mühlemann y incarne une excellente Pamina. 06-27/06, Theater Basel theater-basel.ch Alte Tiere Hochgestapelt Le conte des frères Grimm Les Musiciens de Brême est présenté sous forme d’opéra avec des ballades pop, folk et classiques par le collectif Les Reines Prochaines & Friends (en différentes langues avec sous-titres anglais). 08-25/06, Theater Basel theater-basel.ch Summer Blues Basel Une journée sous le signe du blues en plein centre-ville ! 02/07, Bâle summerblues.ch Skins, Strings & Winds La musique de Lucio Marellis réunit rythmes indiens et jazz, mais aussi folk et tonalités brésiliennes. 07-10/07, The Bird’s eye Jazz Club (Bâle) birdseye.ch

Hyper Duo L’ensemble helvète formé autour du pianiste Gilles Grimaître et du batteur Julien Mégroz explore un répertoire expérimental. 02/06, Gare du Nord (Bâle) garedunord.ch

Em Bebbi sy Jazz Ce festival de jazz, le plus grand dans son genre, transforme la ville en scène, avec plus de 70 orchestres, 10 streetbands et 3 chorales. 20/08, Bâle embebbisyjazz.ch

La Flûte enchantée Le plus magnifique de tous les opéras est mis

Jazz Legacy Allstars Quand trois grand noms new-yorkais ren-

58

Poly 236

Juin 21

Opus Dans ce spectacle d’une précision hypnotique, le chorégraphe grec Christos Papadopoulos dirige quatre danseurs sur une œuvre de Bach. 10/06, Théâtre (Reims) manege-reims.eu Tableaux d’une exposition LIRE P. 28

Les musiciens de l’Orchestre national de Metz font revivre les Tableaux d’une exposition de Moussorgski. 12/06, L’Arsenal (Metz) 15/06, Opéra de Reims operadereims.com Performing bal disco Dans une ambiance festive au rythme des tubes disco, chacun y trouve l’occasion de révéler la star qui sommeille en lui. 21/06, Maison de Quartier Orgeval (Reims) manege-reims.eu The World Was on Fire Cinq héroïnes partent à la conquête de leur propre existence à travers une chorégraphie envoûtante. 22/08, Cirque (Reims) manege-reims.eu Danse à la Patte d’Oie Un cinéma en plein air diffuse des courtsmétrages de danse. 27/08, Parc de la Patte d’Oie (Reims) manege-reims.eu

RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR



L'agenda de l'été Bas-Rhin Le dessin de presse satirique en France, 1960-2003 Cette exposition propose 140 œuvres et documents provenant de collections particulières et d’institutions. Jusqu’au 04/07, Musée Tomi Ungerer (Strasbourg) musees.strasbourg.eu Transmergence #02 - Entre nous Comment appréhender l’espace qui nous entoure dans un monde en perpétuelle transformation et qui, depuis la pandémie, voit ses repères bouleversés ? Des artistes répondent… Jusqu’au 04/07, Frac Alsace (Sélestat) frac.culture-alsace.org Land* : héros ordinaires Grâce aux photographies de Barbara Stern, se déploie un monde rural en voie de disparition. Cette série est un témoignage visuel des arts et traditions d’Alsace. Jusqu’au 22/08, Musée du Pays de Hanau (Bouxwiller) museedupaysdehanau.eu Ode à la nature Une exposition autour du vocabulaire commun aux musées, à l’art contemporain et à

la forêt. Une ode à la nature, à la contemplation et à un retour aux sources. Jusqu’au 10/10, Musée Historique (Haguenau) ville-haguenau.fr

LET’s GO Petits et grands se retrouvent autour de réalisations en briques de LEGO ®. 19 & 20/06, Point d’eau (Ostwald) lepointdeau.com

Christo et Jeanne-Claude Recouvrements, accumulations et empaquetages : le Musée Würth dédie une emballante rétrospective construite comme une chronologie inversée. un hommage à deux monstres sacrés de l'Art. Jusqu’au 20/10, Musée Würth (Erstein) musee-wurth.fr

Bade-Wurtemberg (Nord)

Circuits courts Une mise en lumière des artistes et mécènes qui participent à la vitalité de la création contemporaine émanant, non pas d’un territoire aux contours stricts, mais plutôt d’une direction, large et ouverte à d’autres horizons : l’Est. Jusqu’au 07/11, MAMCS (Strasbourg) musees.strasbourg.eu Michel Aubry Une immersion à la fois artistique, transdisciplinaire et pédagogique dans l’univers de l’artiste Michel Aubry. L’exposition amène le visiteur à apprécier la grande polysémie du mot jeu. Jusqu’au 04/12, L’Aubette 1928 (Strasbourg) musees.strasbourg.eu La Beauté du geste Cette exposition est un remerciement fait aux Amis du MAMCS qui soutiennent depuis plus de trente ans la réalisation d’expositions, d’éditions et participent avec ferveur à l’enrichissement des collections. Jusqu’au 09/01/2022, MAMCS (Strasbourg) musees.strasbourg.eu Dans la place L’illustratrice Ariane Pinel oriente le regard vers les espaces publics à travers les “lunettes du genre”, interrogeant la place des femmes et des hommes dans l’espace public. 05/06-19/09, 5e Lieu (Strasbourg) 5elieu.strasbourg.eu

BADEN-BADEN KURGARTEN 31/07-05/09

kunst findet stadt – Jeppe Heim Jeppe Hein, Mirror Balloons, 2015 / Courtesy KÖNIG GALERIE, Berlin / London, 303 GALLERY, New York, und Galleri Nicolai Wallner, Kopenhagen / Foto: Morten Kjoer 60

Poly 236

Juin 21

Le centenaire de la Police Judiciaire de Strasbourg Au début du XXe siècle, Georges Clémenceau créait les célèbres “Brigades du Tigre”. Alors sous occupation allemande, Strasbourg devra attendre 1920 pour se voir doter d’une telle structure, dont les évolutions accompagneront celles de la criminalité à travers le siècle, notamment en matière de police technique et scientifique. 18-26/06, Bibliothèque nationale et universitaire (Strasbourg) bnu.fr

Simplement brillant Focus sur la libération à l’œuvre en joaillerie dans les années 1960 et 1970 en coopération avec le Cincinnati Art Museum. Jusqu’au 27/06, Schmuckmuseum (Pforzheim) schmuckmuseum.de Aiko Tezuka L’artiste japonaise consacre son travail au tissu, devenu un bien jetable issu de la production de masse. À partir de fragments existants, trouvés ou achetés, elle crée des nouvelles étoffes. Jusqu’au 27/06, Kunsthalle Mannheim kuma.art Avec tous les sens Monet, Pissarro, Renoir… L’Impressionisme français est à découvrir à travers 60 pièces dont 33 n’ont encore jamais été exposées. Jusqu’au 04/07, Staatsgalerie (Stuttgart) staatsgalerie.de Chirahu Shiota Avec son installation Connected to life, l’artiste japonaise rappelle que « le monde est aujourd’hui un hôpital » comme le formule Peter Weibel. Jusqu’au 11/07, ZKM (Karlsruhe) zkm.de Traces cachées Le visiteur découvre artistes et architectes juifs qui furent actifs dans la ville, entre 1900 et 1950, avec l’expressionisme de Hanns Ludwig Katz et les dessins minutieux de Gustav Wolf. Jusqu’au 08/08, Städtische Galerie (Karlsruhe) staedtische-galerie.de L’Impressionisme en Russie Les artistes russes s’inspirèrent de la peinture française : adaptant ce style à leur imaginaire, il leur servit de tremplin vers d’autres horizons. Passionnant. Jusqu’au 15/08, Museum Frieder Burda (Baden-Baden) museum-frieder-burda.de Anselm Kiefer Un des plus importants artistes allemands RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR


Expositions RIEGEL AM KAISERSTUHL KUNSTHALLE MESSMER ➜ 18/07

The Beatles, London, 1967 © Paul McCartney Photographe Linda McCartney Janis Joplin à Fillmore East avec “Ball and Chain”, New York, 1967 © Paul McCartney Photographe Linda McCartney

contemporains se confronte aux questions essentielles dans les domaines politiques, religieux, mystiques, alchimiques ou encore cosmologiques. Jusqu’au 22/08, Kunsthalle Mannheim kuma.art Belle et dangereuse Voyage en haute mer, au XIXe siècle. Entre création artistique, littéraire et objets insolites pour la découverte des profondeurs. Jusqu’au 06/09, Museum LA8 (Baden-Baden) museum.la8.de Gurs 1940 L’expulsion et l’assassinat de la population juive du sud-ouest de l’Allemagne expliqué autour du camp méconnu du sud de la France. Jusqu’au 03/10, Stadtmuseum Prinz-Max-Palais (Karlsruhe) karlsruhe.de State and Nature À travers des pièces exposées hors les murs, dans le parc environnant et la ville, l’institution explore la relation entre l’État et la nature à travers des œuvres d’artistes contemporains. Photographie, installations d’objets et sonores sont au rendez-vous. Jusqu’au 17/10, Staatliche Kunsthalle Baden-Baden & alentours kunsthalle-baden-baden.de Critical Zones Une exploration de l’état actuel de notre pla-

SWINGING SIXTIES Une photographe parmi les musiciens : voilà comment on pourrait définir Linda McCartney (1941-1998) à qui cette exposition intitulée The Sixties and more est dédiée. Née Linda Louise Eastman, elle fut l’épouse du chanteur des Beatles. Chroniqueuse de son époque, elle en montre les grandes figures, d’Aretha Franklin aux Doors, en passant par Janis Joplin, Jimi Hendrix, Simon and Garfunkel, etc. – en saisissant l’esprit d’une décennie incandescente et révolutionnaire parfaitement condensée dans une image des Rolling Stones de 1966. Entre intimité et explosivité rock ! À côté des ces icones, se déploient des visions de sa vie quotidienne (avec des clichés pris au cours de ses voyages, véritables “Roadworks” expressifs) et les expérimentaux Sunprints exposés à la lumière du jour, fascinantes compositions oniriques. (R.Z.) Jusqu’au 18/07, kunsthalle messmer (Riegel am Kaiserstuhl) kunsthallemessmer.de

nète, accompagnée d’une recherche de nouveaux rapports au monde plus respectueux de toutes les formes de vie. Jusqu’en janvier 2022, ZKM (Karlsruhe) zkm.de Doux comme le fer L’histoire du bijou en fer, du XVIIIe siècle à la Première Guerre mondiale à travers les pièces de la collection privée de Klaus-Peter et Judith Thomé. 16/07-06/02/22, Schmuckmuseum (Pforzheim) schmuckmuseum.de Talking Tubes Dans un monde de l’interconnectivité, JeanRemy attire l’attention sur la valeur du dialogue direct. 02/07-19/09, ZKM (Karlsruhe) zkm.de Inventing Nature Pour fêter ses 175 ans, avant fermeture pour rénovation, l’institution pose un regard sur

notre relation au monde des plantes à travers des œuvres des 500 dernières années. 24/07-31/10, Staatliche Kunsthalle (Karlsruhe) kunsthalle-karlsruhe.de Mange-moi ! La place des fruits et des légumes dans l’art ainsi que des questionnements pratiques (« Combien d’eau pour cultiver un avocat ? », par exemple) font de cette exposition une destination pour le jeune public. 24/07-31/10, Staatliche Kunsthalle (Karlsruhe) kunsthalle-karlsruhe.de kunst findet stadt – Jeppe Heim Dans le cadre de la nouvelle action artistique “L’Art a lieu en ville”, Jeppe Hein présente plusieurs de ses pièces dans le jardin devant le Kurhaus. Ses œuvres se réfèrent autant aux sources d’eau de la ville qu’aux bancs de repos typiques du parc. 31/07-05/09, Kurgarten (Baden-Baden) badenbadenevents.de Poly 236 Juin 21

61


L'agenda de l'été Memphis : 40 years of Kitch and Elegance Le collectif italien bâti autour d’Ettore Sottsass a revolutionné le genre dans les années 1980. Un voyage dans un univers fait de couleurs vives et d’ésthétique BD. Jusqu’au 23/01/22, Vitra Design Museum (Weil am Rhein) design-museum.de

MULHOUSE KUNSTHALLE 01/07-31/10

Kilian Saueressig Sous le titre Chiave della luce, est présenté un artiste travaillant avant tout avec des ressources renouvelables pour créer ses œuvres qui traitent toujours de sujets au cœur du débat politique et social. 09/07-08/08, kunsthalle messmer (Riegel am Kaiserstuhl) kunsthallemessmer.de

Circumnavigation jusqu’à épuisement Clarissa Tossin, “A Queda do Céu” (The Falling Sky), 2019, Commissioned and produced by Samdani Art Foundation for DAS 2020, Courtesy of the artist, Commonwealth and Council, Los Angeles and Samdani Art Foundation

Bade-Wurtemberg (Sud)

d’œuvres un nouveau regard sur la production artistique dans la région entre 1933 et 1945. Jusqu’au 10/10, Musée des trois pays (Lörrach) dreilaendermuseum.eu

Peter Bosshart Le lauréat du Oberrheinischer Kunstpreis capture notre quotidien dans ses peintures avec une palette réduite et un certain humour. Jusqu’au 20/06, Städtische Galerie (Offenbourg) galerie-offenburg.de

De fleur en fleur Les extraordinaires clichés d’abeilles sauvages d’Ingo Arndt rencontrent l’œuvre de l’artiste et apicultrice Jeanette Zippel qui regarde le monde par les yeux de cet animal fascinant. Jusqu’au 01/11, Museum Haus Löwenberg (Gengenbach) museum-haus-loewenberg.de

Le design allemand 1949-1989 Une exploration du design allemand d’aprèsguerre qui compare dans Deux pays, une histoire l’évolution ésthétique à l’Ouest et à l’Est. Jusqu’au 05/09, Vitra Design Museum (Weil am Rhein) design-museum.de Pictogrammes, signes de vie, émois L’histoire de notre société du signe commence aux débuts des années 20 explorant les liens entre design et changement sociétal. Jusqu’au 12/09, Museum für neue Kunst (Fribourg-en-Brisgau) freiburg.de Le trésor des moines Sous-titrée Vie et études à l’Abbaye de Saint-Blaise, cette exposition revient sur l’avant-garde scientifique formée par les Bénédictins. Jusqu’au 19/09, Augustinermuseum (Fribourg-en-Brisgau) freiburg.de Art et nazisme L’exposition jette à travers une centaine 62

Poly 236

Juin 21

1870/71, Voisins en guerre Oubliée de la mémoire collective, cette guerre fut néanmoins un événement historique important : images et documentation d’époque en retracent les enjeux. Jusqu’au 09/01/22, Musée des trois pays (Lörrach) dreilaendermuseum.eu freiburg.archäologie Dans le cadre des 900 ans de la ville, une invitation à partir sur les traces laissées par les ancêtres des Fribourgeois d’aujourd’hui. Jusqu’au 09/01/22, Museum für neue Kunst (Fribourg-en-Brisgau) freiburg.de Animaux toxiques On saura tout sur les mécanismes de défense du scorpion, du cobra royal ou de la mygale. À quel point leur poison peut-il nuire à l’homme ? Comment ses vertus sont utilisées en médécine ? Jusqu’au 23/01/22 , Museum Natur und Mensch (Fribourg-en-Brisgau) freiburg.de

Suisse Lettres d’auteurs exilés En coopération avec la Bibliothèque universitaire de Bâle, une immersion épistolaire à partir des archives d’Otto Kleiber. Jusqu’au 13/06, Historisches Museum / Barfüsserkirche (Bâle) hmb.ch Sophie Taeuber-Arp Une impressionnante rétrospective sous le titre Abstraction vivante. Jusqu’au 20/06, Kunstmuseum (Bâle) kunstmuseumbasel.ch Ensor / Picasso Une rencontre de deux monstres sacrés de l’art moderne. Jusqu’au 20/06, Kunstmuseum (Winterthur) kmw.ch La Côte oubliée Une passionante plongée dans un projet archéologique auquel participe le musée sur les côtes du Honduras. Jusqu’au 27/06, Museum Rietberg (Zürich) rietberg.ch La Terre aux limites D’une brulante actualité, cette exposition dresse un état des lieux d’une planète au bord de l’asphyxie. Jusqu’au 03/07, Naturhistorisches Museum (Bâle) nmbs.ch Art préhistorique Les peintures rupestres de l’expédition Frobenius ont transformé l’idée qu’on avait des débuts de l’art. Un voyage dans le temps ! Jusqu’au 11/07, Museum Rietberg (Zürich) rietberg.ch RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR



L'agenda de l'été Gerhard Richter. Paysage Un genre pictural central dans l’œuvre du peintre contemporain allemand, exposé pour la première fois dans l’institution zurichoise. Jusqu’au 25/07, Kunsthaus (Zürich) kunsthaus.ch Life LIRE P. 34 Olafur Eliasson transforme le lieu à travers son installation immersive questionnant le lien entre nature et culture. Jusqu’en juillet, Fondation Beyeler (Riehen près de Bâle) life.fondationbeyeler.ch Géante = Création L’artiste bernois Adolf Wölfli passa la plupart de sa vie dans un hôpital psychiatrique où il créa un univers bien particulier. Jusqu’au 15/08, Zentrum Paul Klee (Berne) zpk.org Big City Life La ville et sa place dans la bande dessinée à travers l’œil de douze dessinateurs majeurs.

VANDŒUVRELÈS-NANCY

Jusqu’au 15/08, Cartoonmuseum (Bâle) cartoonmuseum.ch Hodler, Klimt et la Wiener Werkstätte L’apogée de la Sécession viennoise autour de Hoffmann, Hodler et Klimt est à découvrir à travers peintures, dessins, meubles, bijoux et objets. Jusqu’au 29/08, Kunsthaus (Zürich) kunsthaus.ch Je ne veux rien savoir En quête de nouvelles formes picturales, sur les traces de l’« origine de l’art », Paul Klee étudiait les dessins enfantins, l’art brut et préhistorique. Jusqu’au 29/08, Zentrum Paul Klee (Berne) zpk.org Au-delà des frontières Une plongée dans l’art de la Corée du Nord et du Sud en provenance de la Collection Sigg qui fait ressortir le fort contraste entre ces deux pays. Jusqu’au 05/09, Kunstmuseum (Berne) kunstmuseumbern.ch Ombres Elle souligne, réduit à l’essentiel, donne du volume... La représentation de l’ombre sur papier, de la Renaissance jusqu’à nos jours. Jusqu’au 26/09, Kunstmuseum (Bâle) kunstmuseumbasel.ch

CCAM ➜ 09/07

Kaunas,Lituanie

Sanglier et salade Les Faïences de Strasbourg et l’art de la table sont à l’honneur! Jusqu’au 31/12, Historisches Museum / Haus zum Kirschgarten (Bâle) hmb.ch

FOUTOGRAPHIE Bogdan Konopka est une figure majeure et atypique de la photographie européenne. L’exposition Sur mon chemin ! rend hommage à l’artiste disparu en 2019, laissant derrière lui une œuvre profonde et mélancolique, inspirée par ses voyages. Nous pénétrons dans l’univers d’un homme qui se définissait comme un “foutographe” photosensible et utilisait son appareil comme une arme à débusquer le réel, recueillant le souffle de lumière qui réactive le quotidien. (P.R.) Jusqu’au 09/07, CCAM (Vandœuvre-lèsNancy) centremalraux.com 64

Poly 236

Juin 21

Étiquette et mascarade À travers des portraits miniatures du baroque, l’exposition explore le rôle de l’art sous Louis XIV. Jusqu’au 16/01/22, Kunstmuseum (Winterthur) kmw.ch Making the World – Mondes vécus En collaboration avec le Kunstmuseum, le musée montre comment l’être humain façonne le monde. Jusqu’au 23/01/22, Museum der Kulturen (Bâle) mkb.ch Illuminé Une exploration de l’Univers des Bouddhas avec des pièces rares. Jusqu’au 23/01/22, Museum der Kulturen (Bâle) mkb.ch

Un monde animé Une plongée fascinante dans le monde de Steiff, entreprise allemande familiale qui produit (entre autres) le fameux ours en peluche, mais aussi de superbes tableaux mécaniques animés, depuis 1890. Jusqu’au 09/10/22, Spielzeug Welten Museum (Bâle) swmb.ch Animaux modernes Les sculptures animalières d’August Gaul (1869-1921) sont des œuvres pionnières mettant en scène des animaux domestiqués ou sauvages comme créatures dotées d’une personnalité propre. 04/06-24/10, Kunstmuseum (Berne) kunstmuseumbern.ch Kara Walker La première exposition monographique pour cette artiste américaine qui traite des sujets comme le racisme ou l’esclavage. 06/06-26/09, Kunstmuseum (Bâle) kunstmuseumbasel.ch Des singes humanisés La corporation du Singe, parmi les plus anciennes sociétés d’artisans de la ville possède une collection impressionnante de scènes comiques et satiriques qui font rire… tout en transmettant un message moral. 08/06-29/08, Kunstmuseum (Berne) kunstmuseumbern.ch Nature Culture Cette présentation de la collection de l’institution s’intéresse, en référence à l’exposition d’Olafur Eliasson, à la relation entre nature et culture dans l’art. 13/06-21/09, Fondation Beyeler (Riehen près de Bâle) fondationbeyeler.ch In memoriam Aljoscha Ségard Le petit-fils de Paul Klee, récemment décédé, travaillait à la diffusion du travail de son grand-père. Il a aussi créé une œuvre variée sous pseudonyme : ambigüe, poétique et humoristique, entre mots et images. 02/07-22/08, Zentrum Paul Klee (Berne) zpk.org Posy Simmonds Connue pour ses dessins élégants et profonds, l’artiste britannique se voit dédiée une première rétrospective en Suisse. 28/08-24/10, Cartoonmuseum (Bâle) cartoonmuseum.ch Tacita Dean Pour la première fois en Suisse est présentée l’œuvre complexe de cette artiste britannique autour de son projet de film sur Antigone. 28/08/21-09/01/22, Kunstmuseum (Bâle) kunsthaus.ch RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR


Expositions région Saar-Lor-Lux. Un cabinet des merveilles étonnant ! Jusqu’au 27/06, Weltkulturerbe Völklinger Hütte (Völklingen) voelklinger-huette.org

BÂLE MUSEUM DER KULTUREN ➜ 23/01/22

Figure in Print Avec une sélection de plus de 170 œuvres, présentées sur deux lieux, l’exposition met en lumière la richesse de la production graphique du Luxembourg, de 1945 à nos jours. Jusqu’au 27/06, MNHA & BnL (Luxembourg) mnha.lu Chasse aux images Charlotte Boulc’h met en lumière la frénésie animale alimentant notre société de consommation. L’artiste expose une collection participative constituée de photos de représentations animales chinées. Jusqu’au 27/06, Musée Aquarium (Nancy) museumaquariumdenancy.eu Sculpture de Papouasie-Nouvelle-Guinée face à L’Apôtre Saint-Jacques Le Majeur du Greco, vers 1600/04 Kunstmuseum Basel, Achat 1935; Rednerpult teket

Franche-Comté & Bourgogne Glory Hole Une installation monumentale de Paloma Varga Weisz composée de deux marionnettes à taille humaine, qui s’animent grâce à des câbles suspendus au plafond. Jusqu’au 20/06, Le Consortium (Dijon) leconsortium.fr New York : The Eighties Le Consortium présente le troisième volet d’un accrochage thématique des œuvres de sa collection, centré sur l’art des années quatre-vingt à New York. Jusqu’au 20/06, Le Consortium (Dijon) leconsortium.fr Storefront Le projet de Guillaume Boulley interroge et explore les limites du medium peinture : la nature d’un espace et la perception que nous en avons, changent-elles si sa couleur change ? Quelle est la limite entre le mur et le tableau ? Jusqu’au 27/06, Bains du Nord / FRAC Bourgogne (Dijon) frac-bourgogne.org Juliette Roche l’insolite Cette première rétrospective depuis les années 1960 vise à faire découvrir une artiste méconnue, peintre, dessinatrice et écrivaine, ayant participé aux avant-gardes artistiques du début du XXe siècle.

Jusqu’au 19/09, Musée des BeauxArts et d’Archéologie (Besançon) mbaa.besancon.fr Transmissions Deux lieux et de pays, six photographes : voilà comment on pourrait résumer cette exposition bicéphale. Avec pour sous-titre L’Immatériel photographié, elle explore les savoir-faire horlogers et de mécanique d’art. Jusqu’au 07/11, Musée du Temps (Besançon) & Musée international d’Horlogerie (La Chaux-de-Fonds) mdt.besancon.fr – mih.ch À Table À la découverte de l’évolution de la vaisselle de table utilisée sur le territoire dijonnais, de l’époque mérovingienne au début du XXe. Jusqu’au 21/11, Musée archéologique (Dijon) musees.dijon.fr Danser sur un volcan Une exposition collective avec des œuvres de Matthew Barney, Ann Veronica Janssens, Steve Paxton, Bill Viola, etc. Jusqu’au 02/01/22, Frac FrancheComté (Besançon) frac-franche-comte.fr

Sarre, Lorraine, Luxembourg et Trier Mon Trésor Des objets archéologiques, techniques, artistiques symbolisant les particularités de la

Margot l’enragée Mad Meg s’invite dans les collections du Musée ! Féministe, décoloniale, écologiste, elle analyse et critique le monde par son dessin. Jusqu’au 29/06, Musée des BeauxArts (Nancy) musee-des-beaux-arts.nancy.fr Traits très noirs Synonyme de vitesse et de liberté mais aussi souvent de chute, la bicyclette est rapidement devenue l’un des sujets favoris de l’imagerie populaire. Jusqu’au 26/07, Musée de l’Image (Épinal) museedelimage.fr À plusieurs Le parcours s’articule autour d’un processus de déplacement des rôles et des points de vue. Conçue comme une plateforme ouverte et multipolaire, l’exposition fait apparaître des espaces d’échange artistique fondés sur des communautés d’expériences. Jusqu’au 15/08, Frac Lorraine (Metz) fraclorraine.org Aurélie de Heinzelin Pour la sixième occurrence de Degrés Est, l’artiste présente un projet in situ revisitant le thème du gisant, mêlant expressionnisme onirique et références au grotesque. Jusqu’au 15/08, Frac Lorraine (Metz) fraclorraine.org Compositions monumentales Le Parcours Chagall présente une nouvelle exposition temporaire permettant de jeter un regard nouveau sur le célèbre artiste ! Jusqu’au 30/08, Musée du Pays de Sarrebourg www.sarrebourg.fr Poly 236 Juin 21

65


L'agenda de l'été Un lieu particulier Plongée dans l’histoire de l’Université qui a fortement marqué la ville. Jusqu’au 05/09, Stadtmuseum Simeonstift (Trêves) museum-trier.de Future Lab I Un nouveau format avec pour questions centrales : le inhouse-farming, le changement climatique et les zones frontalières. Jusqu’au 05/09, Weltkulturerbe Völklinger Hütte (Völklingen) voelklinger-huette.org Écho L’aura de l’Antiquité est un dialogue entre l’art ancien et son interprétation poétique et contemporaine par Werner Kroener. Jusqu’au 12/09, Rheinisches Landsmuseum (Trêves) landesmuseum-trier.de Les Émaux, l’or bleu de Longwy 200 chefs-d’œuvre issus de la faïencerie des Carmes de Longwy entre 1796 et 1977, véritables arcs-en-ciel nourris de voyages lointains et de merveilles des mille et une nuits. Jusqu’au 19/09, Abbaye des Prémontrés (Pont-à-Mousson) abbaye-premontres.com

Rethinking Landscape Cinq postures d’artistes portant un regard photographique sur les représentations du paysage et montrant de nouvelles approches esthétiques. Entre fiction, sublimation et distanciation. Jusqu’au 17/10, MNHA (Luxembourg) mnha.lu Monuments de la guerre Autour du Cycle de l’Hôtel de ville de Sarrebruck d’Anton Werner, thématisant la guerre franco-prussienne 1870/71, cette exposition examine la mise en scène de la guerre et de la nation. Jusqu’au 31/10, Historisches Museum Saar (Sarrebruck) historisches-museum.org Show Time Une archéologie du futur avec les œuvres de Sabine Groß qui joue avec les notions du temps et expose des futures trouvailles archéologiques. Jusqu’au 07/11, Museum für Vor-und Frühgeschichte (Sarrebruck) kulturbesitz.de Endroits de la vie juive Cette recherche de traces à l’aide d’interviews jette un nouveau regard sur des endroits connus de la ville, dévoilant leur

fabuleuse histoire cachée. Jusqu’au 14/11, Stadtmuseum Simeonstift (Trêves) museum-trier.de Face à Arcimboldo Une visite inédite, à rebours de toute chronologie, dans les méandres de la pensée de ce peintre mystérieux du XVIe siècle montrant toute l’actualité de son vocabulaire stylistique. Jusqu’au 22/11, Centre Pompidou (Metz) centrepompidou-metz.fr Astérix l’Européen Une exposition événement plongeant dans l’univers du plus célèbre des Gaulois de la bande dessinée. Jusqu’au 28/11, Château de Malbrouck (Manderen) chateau-malbrouck.com Sketch La première exposition institutionnelle en Europe uniquement dédiée à l’esquisse avec les “coulisses” du graffiti, cette partie peu connue du grand public et qui pourtant en est l’essence même. 03/06-12/09, L’Arsenal (Metz) citemusicale-metz.fr Terracotta Domestica Une immersion dans l’univers de l’atelier Polyhedre, studio de création et de production de céramique dont la démarche s’inscrit aux frontières des arts plastiques et des arts décoratifs à travers une approche expérimentale et artisanale du matériau. 05/06-09/01/22, Musée de Blies (Sarreguemines) sarreguemines-museum.eu

MONTBÉLIARD LE 19 CRAC ➜ 22/08

Les visages de la ruralité #5 Des photographies réalisées pour la valorisation du monde rural, dans le cadre d’ateliers de pratique artistique. 17/06-19/09, Château de Lunéville crideslumieres.org Photography ! Chef d’œuvres du SCHAUWERK Sindelfingen présente le gotha de la photographie internationale. 19/06-03/10, Moderne Galerie Saarlandmuseum (Sarrebruck) kulturbesitz.de

Marie-Luce Schaller, Plan de l’exposition Cahin-Caha d’Hélène Bertin, 2020. 66

Poly 236

Juin 21

Laby-foot Un terrain de football pour le labyrinthe végétal du parc central du Kirchberg. Ses formes et ses matériaux insolites permettent au public de l’explorer, de participer à des matchs de football et d’en repenser les règles. 25/06-05/09, Cnsc d’Coque (Luxembourg) casino-luxembourg.lu RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR


Expositions Unique & multiple Une incursion dans l’art de Jean Messagier. Jusqu’au 19/09, Musée d’Art et d’Histoire Hôtel Beurnier-Rossel (Montbéliard) — montbeliard.fr

STRASBOURG STIMULTANIA ➜ 19/09

Héritage de la lagune, 2021

LE ROMANTISME DE LA CONSERVATION Vincent Chevillon n’enseigne pas pour rien l’Espace et le Volume à la Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg. Artiste inclassable évoluant aux Lisières de l’anthropologie, de la géophysique ou de l’iconologie, le voilà qui suit les traces des animaux, consigne ses pensées en prises de vue. Dans cette nouvelle exposition, il s’intéresse à ces curieuses arches renversées que composent les muséums : y gisent des restes naturalisés, parfois les dernières présences matérielles d’espèces et d’environnements disparus. Le voilà qui interroge la conservation de ces collections et de ces espaces mêlant vie et mort, civilisé et primitif, scientifique et romantisme. (J.J.) Jusqu’au 19/09, Stimultania (Strasbourg)

stimultania.org

Joy in the pain Les sculptures impressionnantes de l’artiste nord-irlandaise Claire Morgan (spécialement conçues pour ces lieux) réunissent art et nature de manière surprenante. 10/07-06/02, Moderne Galerie Saarlandmuseum (Sarrebruck) kulturbesitz.de Brave new world order Une exposition de grande ampleur visant à soutenir les jeunes artistes contemporains. 02/07-29/08, Rotondes et Casino Luxembourg (Luxembourg) casino-luxembourg.lu

Montbéliard, Belfort, Mulhouse Colmar Objet abstrait non identifié Les sculptures linéaires en acier peint de Frédéric Bertuglia sont de grands dessins. Jusqu’au 14/06, Espace Lézard (Colmar) — lezard.org Échos contemporains d’un manuscrit du XIVe siècle Cette exposition présente le Manuscrit 508 daté du XIVe siècle, une des pierres fondatrices du couvent d’Unterlinden. Jusqu’au 26/07, Pôle Edmond Gerrer (Colmar) — colmar.fr Tohu-Bohu Hélène Bertin situe ses œuvres en céramique dans des “paysages” (arbres, rideaux

de céréales, sables colorés) faisant écho aux territoires à l’origine des sculptures ou aux lieux de leur présentation. Jusqu’au 22/08, Le 19 CRAC (Montbéliard) le19crac.com Suān tian kŭ là Sont présentés quatre photographes d’horizons différents : Zhang Xiao, Ren Hang, Sun Yanchu et Lu Yanpeng. Les travaux de chacun évoquent quatre regards différents où le documentaire social alterne avec le journal intime ou encore les réminiscences d’une tradition poétique. Jusqu’au 28/08, La Filature (Mulhouse) — lafilature.org Œuvres vives Carte blanche à Géraldine Husson, cette présentation est un cheminement à travers une série d’installations qui questionnent tant le matériau que la notion d’espace. Jusqu’au 29/08, Musée des BeauxArts (Mulhouse) musees-mulhouse.fr Le Petit musée des illusions Trente tableaux où se mêlent illusions d’optique et références au monde artistique. Jusqu’au 05/09, Le Pavillon des sciences (Montbéliard) pavillon-sciences.com Histoires d’avions Un voyage dans l’univers fascinant de l’aéronautique, grâce à des avions-jouets mythiques et insolites. Jusqu’au 19/09, Musée du Jouet (Colmar) museejouet.com

Les Territoires de l’eau Art contemporain et pièces extra-européennes dialoguent dans une odyssée aquatique co-produite avec le Musée du quai Branly-Jacques Chirac. Jusqu’au 26/09, Fondation François Schneider (Wattwiller) fondationfrancoisschneider.org Dualités Les collections du Musée revisitées ! Jusqu’au 18/09/22, Musée du Château des Ducs de Wurtemberg (Montbéliard) — montbeliard.fr Circumnavigation jusqu’à épuisement À travers ses sculptures, photographies, installations, Clarissa Tossin s’intéresse à l’homme comme agent principal d’un système qu’il a fait advenir et dont il est responsable. 01/07-31/10, Kunsthalle Mulhouse kunsthallemulhouse.com Veste noire, sweat-shirt gris Artiste basé à Mexico City, Jorge Satorre sera en résidence au centre d’art où il produira une série d’installations in situ. 24/06-26/09, Crac Alsace (Altkirch) cracalsace.com Perspectives Toute la richesse des liens unissant papier peint et architecture au travers de plus de 160 documents et pièces inédites. 18/07-03/10, Musée du Papier Peint (Rixheim) — peint.org

Champagne-Ardenne Mes histoires découpées Hélène Druvert et Antoine Guilloppé dévoilent leurs univers d’illustrateurs à la découpe laser ! À l’occasion du 34 e Salon régional du Livre pour la Jeunesse, cette exposition explore leurs imaginaires qui font écho aux collections d’animaux naturalisés. Jusqu’au 29/08, Muséum d’Histoire naturelle (Troyes) musees-troyes.com Le cabinet des arts graphiques Une des nouveautés des galeries fraîchement rénovées. Dessins, pastels, gravures… ce sont plus de 3 200 œuvres qui pourront être exposées par roulement au sein de cet écrin spécialement aménagé. Jusqu’au 31/10, Musée des BeauxArts et d’Archéologie (Troyes) musees-troyes.com Poly 236 Juin 21

67


L'agenda de l'été Bas-Rhin Salon bien-être artisanat et minéraux Conférences, thérapies alternatives, produits et belles pierres sont à découvrir ! 12 & 13/06, Salle des fêtes (Oermingen) libre-events.fr Championnat d’Alsace-Lorraine de motocross Les pilotes assurent le spectacle pour une journée pleine de sensations ! 13/06, Terrain du Hinterberg (Mothern) tourisme-pays-seltz-lauterbourg.fr Festival Au cœur des métiers d’art La 14e édition du festival Au cœur des métiers d’art, dédié aux métiers de la tradition, du patrimoine, et aux savoir-faire rares. Cette année, les métiers de la pierre sont à l’honneur. 25/06 - 27/06, Parc Richmond (Andlau) fremaa.com

Foire Saint-Jean Pommes d’amour, train fantôme, auto-tamponneuses et manèges à sensations fortes pour passer un agréable moment en famille ou entre amis. 01-19/07, Parc expo (Strasbourg) ete.strasbourg.eu Mariage de l’Ami Fritz La tradition se réinvente sous une autre forme. Les viticulteurs et associations partenaires ouvrent leurs portes aux visiteurs pour profiter de la traditionnelle fête folklorique et rencontrer Fritz et Suzel ! 14 & 15/08, Marlenheim mariage-ami-fritz.fr Alsace Rallye Festival Plus qu’une compétition sportive, le festival Alsace Rallye est un véritable musée vivant réservé aux voitures historiques de rallye des années de 1960 à 1990. 26-28/08, Molsheim alsace-rallye-festival.com Foire de printemps Le plus grand salon de l’habitat en Alsace du Nord !

ANDLAU

© Manon Badermann

ATELIERS DE LA SEIGNEURIE 25-27/06

GRAVÉ DANS LA ROCHE Dans le cadre du festival Au cœur des métiers d’art organisé chaque année à Andlau par la Frémaa (Fédération des métiers d’art d’Alsace), les Ateliers de la Seigneurie ouvriront de nouveau grand leurs portes. Pour cette 14e édition, les métiers de la pierre sont à l’honneur avec démonstrations de sculpteurs, tailleurs de pierre et autres émailleurs sur lave. Petits curieux et grands amoureux de savoir-faire rares pourront aussi participer (sur réservation uniquement) à divers ateliers d’initiation. Ambiance familiale et festive ! (S.V.) 25-27/06, Ateliers de la Seigneurie (Andlau), lesateliersdelaseigneurie.eu 68

Poly 236

Juin 21

Loisirs 27-29/08, Halle aux Houblons et Salle des Corporations (Haguenau) foire-printemps-haguenau.com La Montagne des Singes Une sortie idéale pour se reconnecter avec la nature après cette période de confinement. L’occasion de découvrir le macaque de Barbarie, espèce menacée et protégée mise à l’honneur cette année. Le parc propose aussi un nouveau service : une visite privée d’une heure et demi avant l’ouverture du site, un moment privilégié avec les singes garanti ! Montagne des Singes (Kintzenheim) montagnedessinges.com La bière et ses secrets La plus ancienne brasserie de France en activité ouvre ses portes au public et dévoile ses secrets de fabrication et ses quatre siècles d’histoire. Un instant de dégustation s’impose à la fin de la visite ! Avec modération, il va sans dire. Villa Meteor (Hochfelden) brasserie-meteor.fr Les Petits Explorateurs du 5e Lieu Tout au long de ce parcours immersif et ludique consacré à Strasbourg, son histoire et ses paysages, les énigmes et les jeux du livret invitent les enfants à tous les secrets ! 5e Lieu (Strasbourg) 5elieu.strasbourg.eu La Volerie des Aigles Une occasion unique de pouvoir observer et admirer de très près ou en plein ciel les plus étonnants et les plus grands rapaces du monde, lors d’une présentation riche en émotions. Volerie des Aigles (Kintzheim) voleriedesaigles.com La science en s’amusant Le Vaisseau rassemble plus de 120 éléments interactifs répartis dans différents espaces comme les Animaux avec sa fourmilière pour observer la vie de ces insectes, le Jardin, ou encore l’espace Être humain pour découvrir l’anatomie. Les petits visiteurs deviennent des jardiniers de la créativité technique dans le nouvel espace, la Pépinière. Le Vaisseau (Strasbourg) levaisseau.com Terrasse culturelle Ateliers et activités artistiques, pédagogiques et culturels, concerts, dj-sets, pratiques sportives, service de bar et restauration, La Grenze propose à tous les publics une ribambelle d’activités. La Grenze (Strasbourg) lagrenze.eu Chemin des Cîmes Avec une longueur totale de 1 050 mètres, un sentier d’une hauteur de 5 à 23 mètres, le Chemin des Cimes Alsace est une structure RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR



L'agenda de l'été unique en France qui offre de nouveaux horizons sur la plaine du Rhin, la ForêtNoire et les Vosges du Nord. Drachenbronn chemindescimes-alsace.fr

Montbéliard, Belfort, Mulhouse, Colmar Team Factory, Plongez dans des univers fascinants et vivez une aventure dont vous êtes le héros ! Fouillez une salle, résolvez les énigmes, et tentez de sortir victorieux en moins d’une heure ! À partir du 09/06, Team Factory Escape Game (Mulhouse) teamfactoryescape.com Fête Éco-bio Un événement festif, familial et participatif pour découvrir une grande diversité de produits bio et promouvoir l’écologie. 13/06, Chavannes-sur-l’Étang aep-chavannes-sur-letang.fr Convention Geek Unchained La plus grande convention geek d’Alsace ! Des jeux vidéo, des animations, du cosplay, des mangas, des comics, des figurines, des découvertes et de la convivialité sur plus de 13 000m². 19 & 20/06, Parc Expo (Mulhouse) convention.geekunchained.fr Initiation à l’art Visites et ateliers pour les 6 à 12 ans proposés à tous les enfants qui souhaitent exercer leur regard et s’initier à une pratique artistique. 23/06, Le Crac 19 (Montbéliard) le19crac.com Salon Made in Elsass S’inscrivant dans un mouvement de transition globale en proposant des alternatives à DRACHENBRONN

© EAK France Poly 236

Parade vénitienne Les passionnés de costumes vénitiens donnent une ambiance italienne à la cité alsacienne. 03 & 04/07, Riquewihr À la conquête de l’ouest américain Un voyage au XIXe siècle, à la rencontre des cowboys et des indiens. Dans un décor du far-west, spectacles et ateliers pédagogiques garantissent une aventure hors du commun. 04/07-22/08, Château du Hohlandsbourg (Wintzenheim) chateau-hohlandsbourg.com Festiv’été Plus de 350 animations gratuites pour les petits et les grands ! Ateliers créatifs, structures gonflables, initiation à la danse, balades contées, visites guidées ou encore concerts : de quoi ravir toute la famille ! 04/07-30/08, Belfort belfort.fr Trail du pays welche Cette course de montagne sillonne des sentiers offrant des paysages à couper le souffle ! 10/07, au départ d’Orbey traildupayswelche.org Tour d’Alsace Cette course cycliste attire les plus belles équipes du monde pendant cinq jours à travers les plaines et les montagnes. 21-25/07, au départ de Sausheim touralsace.fr Soirée Country Passez une soirée festive et conviviale avec le groupe Rodeo. Chaussez vos bottes et participez à une grande soirée country, avec

musique, danseurs et line dance. 23/07, Château du Hohlandsbourg (Wintzenheim) chateau-hohlandsbourg.com Fête foraine Manèges, jeux, attractions, c’est l’événement incontournable de l’été dans la capitale haut-rhinoise ! 27/07-15/08, Place Scheurer-Kestner (Colmar) tourisme-colmar.com Salon de la Gastronomie Événement gourmand dans la vallée de Munster ! 31/07 & 01/08, Salle des Fêtes (Wihr-Au-Val) Le rêve d’Icare accessible à tous Observez le château tel un oiseau en plein vol avec cette étonnante visite immersive… grâce à un casque de réalité virtuelle et les commentaires d’un guide. Découvrez les différentes perspectives captées par drone. Une expérience insolite ! 29/08, Château du Hohlandsbourg (Wintzenheim) chateau-hohlandsbourg.com L’aventure des mines Patrimoine archéologique exceptionnel, les mines sont telles que les mineurs les ont abandonnées. Des visites uniques ! Sainte-Marie-aux-Mines asepam.org

Franche-Comté (Sud) & Bourgogne Grand prix de l’Âge d’or Cet évènement pionnier en matière de compétitions historiques retrouve sa notoriété d’antan. Tenu sur un circuit apprécié et doté de stands rénovés, il est un rendez-vous prisé des pilotes comme des spectateurs. 04/06-06/06, Circuit Dijon-Prenois (Prenois) circuit-dijon-prenois.com Guinguette du Moloco Une guinguette itinérante dans le pays de Montbéliard. Entre concerts, dj sets, ateliers parents / enfants, bar et restauration dans un cadre bucolique, chacun devrait y trouver son bonheur ! 11/06-13/06, L’île aux oiseaux d’Audincourt 09/07-11/07, Longevelle-sur-Doubs 16/07-18/07, Château E. Peugeot d’Hérimoncourt lemoloco.com Évasion Rafting Entre rafting, canoraft, hydrospeed, jeu

CHEMIN DES CÎMES

70

nos habitudes de consommation, une cinquantaine d’artisans de tous horizons sont à découvrir. Alimentaire, textile, céramique, bijoux, nature, bien-être, arts de la table… 24/06-27/06, Ecomusée (Ungersheim) ecomusee.alsace

Loisirs

Juin 21

RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR



L'agenda de l'été

Loisirs Sarre, Lorraine, Luxembourg

PAYS DE MONTBÉLIARD GUINGUETTE ITINÉRANTE DU MOLOCO

Jardin d’altitude Situé dans les Vosges, sur la route des crêtes, le jardin d’altitude du Haut-Chitelet présente 2 500 espèces alpines. Un véritable tour du monde des plus beaux massifs montagneux à travers leur flore ! Jusqu’au 30/09, Col de la Schlucht (Xonrupt-Longemer) parc-ballons-vosges.fr

d’énigmes et trottinette électrique, plusieurs activités sont possibles pour découvrir le parc naturel régional de Morvan. Chalaux evasionraftingmorvan.fr Domaine D’Alosnys Des animaux, un jardin en permaculture avec des fruits et légumes curieux et anciens, un jardin mandala insolite, des espaces de jeux pour les enfants… Le paradis ! alosnys.com Parc de l’Auxois Au cœur de l’Auxois, un écrin de verdure de 40 hectares où s’ébattent plus de 500 animaux. Arnay-sous-Vitteaux parc-auxois.fr

Puits de schnaps Un moyen insolite de déguster les eaux de vies typiques de la région est cette destination qu’on peut atteindre à pied en se baladant le long du Schnapsbrunnenweg ou en randonné à partir de Kappelrodeck. Schnapsbrunnen am Hagenberg (Sasbachwalden) sasbachwalden.de

Baden-Wurtemberg (Sud)

Naturgarten Kaiserstuhl Le jardin naturel du Kaiserstuhl propose ses paysages magnifiques tout autour de la ville pour des balades buccoliques dans les vignes. Riegel am Kaiserstuhl naturgarten-kaiserstuhl.de

900 ans Fribourg La ville de Fribourg-en-Brisgau n’ayant pu fêter son jubilé en 2020 a choisi de prolonger les festivités. Au menu : visites guidées, journée des jardins particuliers ouverts (12/06), exposition Frei-Burg au domaine Dilger (13-27/06) ou encore Easy Street Straßentheaterfestival (24-27/06) dédié au théâtre de rue. Pour la mi-juillet est en outre prévue une semaine festive pour clore cette année d’anniversaire. Jusqu’à mi-juillet, Fribourg-enBrisgau 2020.freiburg.de L’année du jardin Les villes allemandes et suisses, autour d’un des plus beaux lacs d’Europe, fleurissent particulièrement cette année avec des centaines de manifestations en plein air autour du jardin : expositions, visites, élection de la reine des roses... Autour du Lac de Constance bodensee.eu 72

Poly 236

Juin 21

Schlossbergbahn Pour découv r ir la v ille sous un autre angle, on prend de la hauteur avec un train de montagne pour profiter d’une vue panoramique au milieu d’une nature luxuriante. Schlossbergbahn (Fribourg-enBrisgau) schlossberg-bahn.de

Fascination & Phantasie Les châteaux et jardins du Bade-Wurtemberg invitent le public à découvrir un patrimoine riche. Des dizaines de châteaux, châteaux forts, cloîtres et jardins du Land se mettent sur leur trente-et-un avec des visites guidées, fêtes et animations autour de la thématique de l’année : l’exotisme. À découvrir ! Tout l’été dans divers lieux du Bade-Wurtemberg schloesser-und-gaerten.de Chemin du vin Le Weinweg est le premier chemin de randonnée transfrontalier dédié au vin. Entre Weil am Rhein, Lörrach et Riehen on peut marcher à travers un paysage de vignes. Le chemin est bordé par des domaines viticoles qui invitent à la dégustation. Toute l’année, Weinweg (Lörrach) derweinweg.de

Parc d’attraction de Fraispertuis Un parc d’attractions familial sur le thème du western. 35 attractions pour amuser les petits comme les grands ! Réouverture 03/07, Jeanmenil fraisepertuis-city.fr Les vieux métiers d’Azannes Venez plonger dans l’univers de la vie rurale du XIXe siècle au Village des Vieux Métiers d’Azannes en Meuse. Une promenade passionnante à la rencontre des artisans du passé, dans le village à remonter le temps. 04/07-01/08, Domaine des Roises (Azannes et Soumazannes) vieuxmetiers.com St. Wendel Magique Plus de 20 magiciens de rue investissent le centre ville historique pour enchanter leur public. 06-08/08, St. Wendel sankt-wendel.de Parc animalier de Sainte-Croix Évadez vous au milieu de 1 500 animaux en semi-liberté. La nouveauté de cette saison : deux nouvelles volières immersives pour observer le Grand Tétras. Parc de Sainte-Croix (Rhodes) parcsaintecroix.com Zoo d’Amnéville 18 hectares de verdure habités par plus de 2 000 animaux sauvages et fascinants provenant des cinq continents. Amnéville zoo-amneville.com Le Ranch des Bisons En plein cœur du pays de Bitche, l’endroit propose un safari au plus près de ses animaux et des installations venues tout droit des États-Unis. Petit Rederching ranchdesbisons.com Tepacap Accrobranche, laser game, trampolines, sentiers pieds nus et parcours acrobatique ! Bitche tepacap-bitche.fr RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR



L'agenda de l'été Bostalsee En plein centre du parc naturel SaarHunsrück, ce lac propose de nombreuses activités nautiques, natation, surf, bateau, voile et des espaces verts magnifiques… Bostalsee (Nohfelden-Bosen) bostalsee.de Parc de la culture européen À cheval sur le territoire lorrain et sarrois, ce parc met en scène les trouvailles archéologiques d’une cité romaine, on peut également observer les archéologues au travail. Parc culturel européen BliesbruckRheinheim europaeischer-kulturpark.de ScienceCenter Ferrodrom® Installé dans une usine monumentale, le Patrimoine mondial Völklinger Hütte est un des espaces les plus étonnants d’Europe. Son centre des sciences fait découvrir les éléments de manière ludique. Jusqu’à fin octobre, Patrimoine mondial Völklinger Hütte (Völklingen) voelklinger-huette.org Gondwana Prähistorium Cette institution fait découvrir le monde des dinosaures, des libellules géantes et des scorpions monstrueux à travers des animations plus vraies que nature. Tout l’été, Gondwana Prähistorium (Schiffweiler) gondwana-das-praehistorium.de Route du baroque Elle relie Sarrebruck, Ottweiler, Zweibrücken et Blieskastel, quatre villes abritant les anciennes résidences des ducs de NassauSaarbrücken. De magnifiques demeures et bâtiments invitent à la visite et à la flânerie. Barockstrasse Saar-Pfalz saarpfalz-touristik.de

KINTZENHEIM

Mine de Velsen Cette mine interactive montre à quoi ressemblait le travail des mineurs : des anciens employés font la démonstration des machines et proposent des visites guidées. Tout l’été, Mine de Velsen (Saarbrücken-Klarenthal) erlebnisbergwerkvelsen.de Le chemin des étoiles Ce chemin de randonnée sur les traces des pélérins de Saint-Jacques de Compostelle traverse les paysages magnifiques de la Rhenanie-Palatinat, de la Sarre, de la Lorraine et de l’Alsace et relaie de nombreux monuments historiques qui valent la visite. sternenweg.net Jardin-franco allemand Ce parc d’une surface de 50 hectares offre une énorme diversité de paysages (jardin des roses, la vallée des fleurs, orgue d’eau, etc.) et d’activités (train, mini-golf, téléphérique). Un havre de paix et de plantes à découvrir. Toute l’année (Sarrebruck) saarbruecken.de Jardin de Wiltz Jardin d’art aménagé et entretenu par des personnes handicapées, des chômeurs de longue durée, des participants d’ateliers temporaires, des artisans et des artistes. Ouvert toute l’année (Wiltz) visitluxembourg.com Conservatoire national de Véhicules historiques Un lieu qui rassemble de nombreuses voitures anciennes et retrace l’histoire de l’automobile, depuis ses débuts jusqu’aux années 1970. Conservatoire national de Véhicules historiques (Diekirch) cnvh.lu

Parc Le’h Adventures Plus de 100 stations différentes réparties sur sept parcours avec filets, ponts de singe, surf, tyroliennes… Ouvert jusqu’en octobre (Dudelange) aventure.lu

Baden-Wurtemberg (Nord) Karlsruhe résonne – Music to go Opéras dans la rue, musique de chambre devant la boutique de mode, samba dans les rues commerçantes. Étudiants et professeurs de la Hochschule für Musik sortent la musique des salles pour la ramener au plus près du public. 26/06, Centre-ville (Karlsruhe) karlsruhe-erleben.de Fête des sens L’événement transforme Karlsruhe en paysage d’été : programme pour enfants, spécialités gastronomiques, marchés, etc. 03 & 04/07, Centre-ville (Karlsruhe) karlsruhe-event.de Gasometer Pforzheim Une plongée dans les profondeurs du Great Barrier Reef avec les panoramas incroyables de Yadegar Asisi. Jusqu’en 2022, Gasometer (Pforzheim) gasometer-pforzheim.de Wildpark Pforzheim La réserve de gibier de la ville de Pforzheim est une destination familiale idéale. De nombreux animaux sauvages – élans, lynx, biches, sangliers – attendent les visiteurs. Toute l’année, tickets à réserver en ligne, Wildpark (Pforzheim) pforzheim.de Geroldsauer Wasserfall La Cascade est une destination romantique pour une promenade dans l’ombre fraîche de la Forêt-Noire. Wasserfallstraße (Baden-Baden) baden-baden.com

LA MONTAGNE DES SINGES

Suisse Cycle Week Le plus grand festival dédié à la bicyclette en Suisse ! Conférences, ateliers et concours sont notamment au programme. 04-08/08 (Zurich) cycleweek.ch Natation dans le Rhin Une plongée dans le Rhin avec pas moins de 6 000 nageurs ! 74

Poly 236

Juin 21

RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR


Loisirs 17/08 (24/08 en cas d’intempéries) Schaffhauserrheinweg 93 (Bâle) rheinschwimmen.ch

S ARC-ET-SENAN LA SALINE ROYALE

Zoo Basel Ouvert depuis 1874, ce premier zoo de Suisse est une attraction pour toute la famille avec des animaux exotiques et domestiques dans le zoo des enfants. Ceux-ci peuvent participer aux activités des soigneurs (sur inscription, à partir de 8 ans) pour approcher au plus près des animaux, les nourrir et nettoyer leurs étables. Zoo (Bâle) zoobasel.ch

Moulin à papier de Bâle Dans les murs d’une papeterie médiévale, toute la famille suit les traces du papier, des matières premières jusqu’au livre. Les enfants sont invités à participer et à s’essayer dans l’art de sa fabrication. Basler Papiermühle (Bâle) papiermuseum.ch Bâle by bateau La Compagnie de navigation bâloise fait découvrir la ville et le Rhin sous de nouvelles perspectives. Brunch sur l’eau, croisières au coucher de soleil, visite des écluses... Les offres sont nombreuses. Départ Basel Schifflände, Basler Personenschifffahrt basel.com Augusta Raurica Parc archéologique où il est possible de confectionner des poteries ou de cuire son pain à la mode romaine, de participer à des fouilles, de visiter une villa ou de pique-niquer dans l’amphithéâtre, l’endroit est un formidable musée en plein air. Augusta Raurica (Augst) augustaraurica.ch

ChampagneArdenne M-Beach Guinguette festive rassemblant des activités sportives, des concerts, un espace de restauration et un bar à cocktails. 09/06-31/08, Mesnil-Saint-Père mbeach.fr Nigloland Le 3e meilleur parc d’attractions d’Europe offre une expérience unique à vivre en fa-

DR

Polyterrasse Un incontournable pour notre magazine : montez avec le Polybähnli à la terrasse du même nom qui donne une vue imprenable sur la ville et le lac de Zurich. zuerich.com

JARDINS EN MOUVEMENTS Les actuels jardins éphémères du Festival éponyme qui rythmait les étés de La Saline royale se transforment en quatre triptyques thématiques (la graine, le sol, la vie, l’adaptation, la photosynthèse, la collaboration…) visitables toute l’année, selon le principe du « jardin en mouvement » de Gilles Clément. Les premiers à profiter de ce nouveau terrain de jeu sont Plonk & Replonk. Le collectif, spécialiste des photomontages désopilants et du détournement de vieilles cartes postales revisite l’histoire de La Sucrine royale. (J.J.) 13/06-24/10, La Saline royale (Arc-et-Senans) salineroyale.com

mille ou entre amis grâce à quatre univers époustouflants. 12/06-14/11, Dolancourt nigloland.fr Un dimanche à la campagne Une journée riche en découvertes sur l’agriculture auboise, la ruralité et la culture. Retrouvez plus de 250 acteurs sur 60 sites. 13/06, Terres et Vignes (Troyes) troyeslachampagne.com Ardennes Méga Trail Trois courses et un challenge arpentent des chemins forestiers et des singles souvent inédits au fil des vallées de Meuse & Semoy. Une immersion unique dans le massif ardennais ! 02/07-01/08, Les Hautes-Rivières ardennes-megatrail.com Visite nocturne aux flambeaux Découverte du château à la lueur des flambeaux avec un détour par le chemin de ronde, habituellement fermé au public, qui offre une vue imprenable sur la cour. 13/07-21/08, Château Fort de Sedan chateau-fort-sedan.fr

La route du champagne Entièrement balisée, cette route serpente au milieu des vignes, sur des coteaux découpés où s’accrochent villages champenois, châteaux et églises. L’accueil des vignerons promet des échanges conviviaux autour de dégustations (avec modération) et de visites de caves en Champagne. Au départ de Vitry-le-François tourisme-en-champagne.com Aux poils d’Assenay De la bête au vêtement, l’élevage d’animaux producteurs de laine accueille les curieux pour découvrir les étapes de la transformation. Assenay auxpoilsdassenay.com Festi’Vallée Des points de vue insoupçonnés surplombant la vallée de la Marne et des sensations fortes garanties en quad ou en buggy. Festigny festi-vallee51.fr

Poly 236 Juin 21

75


Dreisamtal © Klaus Hansen

lumières sur la forêt-noire Nature, gastronomie et culture se mêlent avec élégance sur les pentes de la Forêt-Noire. Visite dans l’une des plus belles régions d’Allemagne.

Par Hervé Lévy Photos de Chris Keller / Schwarzwald Tourismus

schwarzwald-tourismus.info foretnoire.info tourismus-bw.de Distribuée gratuitement dans 148 communes par plus de 10 000 hébergeurs, la Carte KONUS permet d’utiliser tous les transports en commun également gratuitement

76

Poly 236

Juin 21

E

n France, la ligne bleue des Vosges. De l’autre côté du Rhin, les charmes romantiques de la Forêt-Noire culminant à 1 493 mètres au Feldberg. L’Abnoba silva celte renvoyant à une déesse sombre – ensuite assimilée à Diane – laissa la place à la Silva nigra des Romains. Un nom dérivant de son caractère impénétrable et de l’obscurité régnant entre les troncs de ses conifères. Somptueux, les paysages inspirèrent les écrivains, Friedrich Hölderlin et Hermann Hesse en tête, offrant un refuge aux philosophes comme Martin Heidegger dont on peut encore voir le chalet à Todtnauberg. Le massif fascina nombre de Français comme le très oublié et tout aussi prolifique Amédée Achard (18141875) qui écrivit cette charmante description pastorale : « Les eaux claires d’un ruisseau traversent la prairie ; quelques maisons se groupent autour d’une humble chapelle, qui n’élève pas bien haut son petit clocher. Une auberge est bâtie au bord de la route ; des troupeaux de vaches paissent l’herbe çà et là. »


ESCAPADE

Lac du Feldsee

© René Riis / Traube Tonbach

Presque 24 000 kilomètres de sentiers soigneusement balisés permettent au randonneur de partir à l’assaut du massif, mais 8 000 kilomètres d’itinéraires VTT et de nombreuses pistes cyclables invitent aussi à l’excursion. Parmi eux, on apprécie les chemins entourant l’abbaye d’Allerheiligen. Ils permettent de découvrir de célèbres chutes d’eau. Ici, la Lierbach tombe de plus de 90 mètres avec plusieurs étages de cascades au milieu de falaises encaissées et vertigineuses générant un puissant sentiment qui renvoie pêle-mêle aux toiles de Caspar David Friedrich, à la figure éminemment germanique du Wanderer ou à la musique de Franz Schubert, tendance Winterreise. La Forêt-Noire mêle l’authenticité de ses bourgades enchâssées dans de mignonettes vallées – où le costume traditionnel avec son chapeau à pompons n’est pas une attraction –, la tranquillité de ses prairies, la beauté de ses lacs (Mummelsee aux mille légendes ou Titisee) et la qualité de ses vignobles. Ayant donné son nom à un célèbre gâteau, elle est également un paradis pour les gastronomes où se cotoient, sans-façon, plats d’une altière simplicité – avec une impressionnante déclinaison de recettes autour de la truite – et raffinements de la haute gastronomie (voir encadré).

© Klaus Hansen

une cité, sept étoiles

Parmi les mille et un charmes de la Forêt-Noire, on citera, parmi nos préférés le Schwarzwälder Freilichtmuseum Vogtsbauernhof (Gutach) : sur plus de cinq hectares, cet écomusée permet une plongée dans le passé en visitant des fermes préservées, dont la plus ancienne fut érigée en 1599 ! Également marquant est la Baumwipfelpfad (Bad Wildbad) véritable sentier suspendu de 1 250 mètres de long permettant de se promener au cœur de la canopée et d’avoir une vue époustouflante ! Enfin, last but not least, on ne manquera pas l’épicentre horloger de la région : capitale mondiale du coucou, Triberg abrite de multiples enseignes permettant d’admirer (et d’acquérir) cet incontournable de la Forêt-Noire !

Avec un peu moins de 15 000 habitants, Baiersbronn compte une concentration de restaurants étoilés inégalée au Guide Michelin. Toutes situées dans des hôtels, ces tables rayonnent : deux sont pourvues d’une étoile, le Schlossberg dans l’Hôtel Sackmann et la Köhlerstube à la Traube Tonbach. Dans ce même établissement, se trouve la triplement étoilée Schwarzwaldstube (dans sa version “temporaire” jusqu’à fin 2021, le bâtiment ayant été ravagé par les flammes en début d’année). Torsten Michel y officie avec pour credo : « Une cuisine française classique faisant le choix de la légèreté. » C’est de perfection dont il s’agit ici – et de sacré, d’une certaine manière – avec des réalisations à la transcendante simplicité. Autre hôtel, le Bareiss, autre chef triplement étoilé (depuis 2007) en la personne de Claus-Peter Lumpp qui affirme : « Je suis très traditionnel. Un bon produit, un bon goût, rien de plus. Le reste est trop moderne pour moi. » L’innovation à tout crin ? L’avant-garde ? Le show off ? Ce n’est pas l’affaire d’un homme privilégiant l’authenticité, refusant tout artifice… et imaginant des plats d’anthologie. hotel-sackmann.de traube-tonbach.de bareiss.com

Poly 236 Juin 21

77


doux dos-d’âne Jouant à saute-mouton entre Alsace et Lorraine, cette randonnée autour de Niederbronn-les-Bains alterne gentilles montées et aimables descentes. Nobles ruines médiévales, vestiges romains, pierres suintantes de sanguinaires légendes et souvenirs goethéens en font le sel.

78

Poly 236

Juin 21


PROMENADE

Par Hervé Lévy Photos de Stéphane Louis pour Poly

B

ourg thermal aux couleurs passées et aux séductions surannées, Niederbronn-les-Bains développe des charmes tout droits sortis d’un cliché de Raymond Depardon. Malgré la modernité revendiquée du Casino Barrière, c’est en effet la “France d’à-coté” qui se déploie sous nos yeux. La première partie de la randonnée confirme cette impression. Sur une langue goudronnée s’alignent un habitat et des signes urbanistiques composites : colombages pavillonnaires néo-ruraux, architecture wilhelminienne avec pierres de grès en bossage, enclos où s’ébattent des lamas (« Quand lui fâché, etc. »), volière dans laquelle bondissent des oiseaux verts et jaunes, scierie en vrac, voie ferrée victime de la politique erratique d’une SNCF soumise au diktat du tout-TGV ne desservant plus les zones périphériques ou encore mignonette chapelle du Breitenwasen protégée par un Christ seventies en lévitation. On y croise même une 205 dans sa version utilitaire, c’est dire. Après ce bond dans le passé, nous quittons le bitume pour une promenade toute en dos-d’âne. Vue en coupe, elle ressemblerait à une sinusoïde de faible amplitude. Montée descente Le soleil d’un hiver à l’agonie chauffe une accorte prairie piquetée de buissons disposés de manière erratique : nous longeons un terrain de football campagnard où ont été construits des baraquements de bois branlants à la fonction indéterminée. L’ami François Nussbaumer adorerait le photographier ! La montée vers

le col du Schlangenthal est molle et convient parfaitement aux moins ingambes, une caractéristique qui s’adapte aussi à cette rando’ postconfinement, alors que les pattes sont encore rouillées. Marcheurs, encore un effort pour arriver au Grand Arnsbourg fièrement posé sur une barre de grès. Un donjon élancé, un délicat arc en plein cintre… On ne discerne que peu de l’appareil castral, l’accès aux ruines étant interdit. Et pour être sûres que personne ne grimpe, les autorités, toujours soucieuses du bien-être du citoyen-randonneur, ont jeté à bas l’échelle métallique qui permettait de grimper au sommet de cette sentinelle de la vallée de la Zinsel. Les plus téméraires et ceux qui n’ont cure de la loi trouveront toujours une voie d’accès. Il est agréable de pique-niquer dans une tache de soleil, au pied de ces volutes de grès rose où des crétins de toutes les époques ont gravé leur nom. Dérisoire désir de postérité pour caniches décérébrés. Mention spéciale à Kevin 1998 et au dandy alsacien Prummel qui n’a pas laissé la date de son forfait, mais dont l’application et la précision typographique trahissent la fin du XIXe siècle. Descente montée La marche se poursuit, l’esprit un brin altéré par les vapeurs du Champagne bu à midi, un simple et efficace Mumm millésimé 2008 faisant l’effet d’un agréable coup de trique. Nous arrivons devant la tour du Wasenkoepfel : d’une hauteur de dix mètres, elle est noyée dans la canopée vosgienne. La vue qu’elle offre est tout sauf panoramique. Dommage

Poly 236 Juin 21

79


PROMENADE

c’était sa fonction originelle. N’en reste pas moins qu’on l’adore avec son faux air de pièce de jeu d’échecs et sa plaque célébrant le poète alsacien Auguste Stoeber (1808-1884). Descente. Montée. Épisode on ne sait plus combien ; ces mini montagnes russes finissent, l’air de rien, par casser les pattes. Heureusement, l’arrivée au Jardin des fées distrait nos esprits des petites douleurs du corps : sur cette immense dalle de grès, les hommes du Néolithique adoraient le soleil et pratiquaient des sacrifices humains selon l’archéologue Charles Matthis (1851-1925), demi-frère du célèbre duo de poètes. Les habitants du coin croyaient également que les sorcières s’y réunissaient pour de délirants sabbats où elles copulaient sauvagement avec de lubriques démons. Il est vrai que l’atmosphère du lieu avec ses arbres aux silhouettes déchiquetées et ses cailloux aux formes alambiquées est propice au mystère. Quelques pas plus tard, nous tombons sur des pierres à cupules à l’histoire tout aussi trouble. Autre espace cultuel destiné à des rituels sanglants ou paisibles formations géologiques recouvertes d’une large palette de mousses ? Dans un élan régressif, un de nous chantonne alors le générique des Quat’z’amis où l’inénarrable Fabrice était entouré de trois marionnettes, le volatile aux plumes rouges Toucancan, la coquette Belle Belle et Pousse Moussu, dont le nom dispense de toute description. Une légère descente plus loin et nous abordons les ruines du Wasenbourg, merveille de l’Alsace romantique (que certains attribuent au génie d’Erwin von Steinbach) avec son titanesque mur bouclier haut de dix-huit mètres et épais de trois, sa tête sculptée ou sa délicate fenêtre aux neuf lancettes surmontées de sept rosaces. L’endroit fascina Goethe qui le visita en 1770 – une plaque écrite en gothique en témoigne – et écrivit, emporté par une bourrasque lyrique : « De la tour, on pouvait observer toute l’Alsace en contrebas et la flèche caractéristique de la Cathédrale situait Strasbourg. » À quelques encablures se situe une tour de guet posée sur un piton de grès. Y était installé un temple romain dédié à Mercure, même si les monumentales colonnes replacées par Charles Matthis n’ont absolument rien d’antique. Qui fouillera bien les murs du château trouvera la dédicace latine du temple. C’est bercé par une réflexion sur l’authenticité des vestiges que nous descendons en douceur vers Niederbronn-les-Bains où nous retrouvons le bruit des camions et les odeurs méphitiques de la civilisation qui se répandent en répugnants effluves soufrés stagnant dans l’étroite vallée. 80

Poly 236

Juin 21


PROMENADE

au-dessus de niederbronn-les-bains Distance 16 km Temps estimé 4h Dénivelé 350 m

Sarrebruck 75 km

Chapelle du Breitenwasen Wasenbourg

D

NIEDERBRONN-LES-BAINS

Col de l’Ungerthal

Grand Arnsbourg

NORD T

ou

fe r du Wa s e n ko e p

l

Strasbourg 50 km

se perdre avec nous Vous avez aimé cette randonnée ? Vous allez adorer l’ouvrage Balades pour se perdre qui en contient vingt-cinq (dont celle du Climont, voisine des terres ici arpentées). On y retrouve les « deux polissons misanthropes » – comme les qualifia un confrère à la plume gracile –, le photographe Stéphane Louis et l’auteur de ces lignes. Nous vous invitons à redécouvrir les Vosges avec ces promenades explorant avec poésie l’Histoire et l’âme d’un massif dont nous sommes amoureux. Mots choisis et images carrées, cette littéraire invitation au voyage entraîne le lecteur sur ses sentiers bien connus (comme le Mont SainteOdile) mais lui fait aussi découvrir des lieux secrets tels le Hilsenfirst. Voilà exaltante et indispensable lecture pour un été ensoleillé ! Paru La Nuée bleue / Magazine Poly (25 €) nueebleue.com

espace protégé La randonnée se déroule dans le Parc naturel régional des Vosges du Nord qui déploie ses séductions entre Bas-Rhin et Moselle depuis sa création, en 1975. D’une surface de 1 200 kilomètres carrés (couverte à 65% de forêt), il regroupe 102 communes et des paysages variés dont le fil rouge est la moyenne montagne gréseuse puisque son point culminant est le Grand Wintersberg (581 mètres). Il y a de quoi s’amuser et découvrir sur les 1 648 kilomètres de sentiers pédestres balisés entretenus par le Club vosgien. Plus de renseignements à la très dynamique Maison du Parc au château de La Petite Pierre ! www.parc-vosges-nord.fr

Poly 236 Juin 21

81


GASTRONOMIE

tourbillon pâtissier Finaliste de La meilleure Boulangerie de France, Christophe Drouhet défend une gastronomie au plus près du terroir. Rencontre dans sa boutique de Luxeuil-les-Bains, tout au nord de la Comté.

Par Suzi Vieira Photos de Christophe Drouet, entouré de sa femme et de Christophe Robin et du Tourbillon de Luxeuil

Maison Drouhet, 6, rue du docteur Gilles-Cugnier (Luxeuil-les-Bains)  /boulangerie.patisserie. drouhet

Votre joli parcours sur M6 vous a rendu célèbre. Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à l’émission ? C’était une expérience inoubliable. La télé, les caméras… C’est un univers très loin du nôtre. Au début, j’étais réticent, mais il s’agit d’une opportunité unique de mettre en avant notre commerce et la région. Il nous tenait à cœur de mettre la ville de Luxeuilles-Bains en lumière. C’est une commune de quelque 6 000 habitants, nichée tout au nord de la Franche-Comté, près des Vosges, avec un beau patrimoine et des spécialités gastronomiques trop peu connues ! Vous avez fait forte impression avec des produits ancrés dans le terroir… C’était important pour moi et mon binôme (prénommé Christophe lui aussi), l’un des boulangers de l’équipe. D’ailleurs, la spécialité maison qui nous a qualifiés pour l’émission – et à laquelle le Meilleur Ouvrier de France Bruno Cormerais a attribué la note maximale – n’est autre que le Tourbillon de Luxeuil, qui met à l’honneur le jambon séché de la cité, frotté aux baies de genièvre et vin rouge d’Arbois, dont la recette est ancestrale. Il est intégré à un pain focaccia roulé avec de la confiture d’oignons au vin rouge et du jus de Griottines de Haute-Saône. Depuis l’émission, il a un succès fou ! On nous appelle

82

Poly 236

Juin 21

même de toute la France pour en commander. C’est la première fois qu’on expédie sous vide et en colis frais. La tarte Majesté avec laquelle on a accédé à la finale est également très demandée. Là encore, c’est une création qui rend hommage au terroir : une tarte aux poires, pinot rouge et cassis, ornée du lion franc-comtois et des fleurs de lys bourguignonnes. C’est une belle reconnaissance… Cela fait plaisir, on est fiers. J’étais loin d’imaginer toutes les retombées. Beaucoup de gens, notamment des professionnels reconnus, nous envoient des messages de félicitation et nous remercient de faire honneur au métier et à la gastronomie traditionnelle. Mon père de 92 ans, qui avait repris cette petite boulangerie en 1958, est venu ce matin lire toutes les lettres. C’était très émouvant. Quels sont vos projets ? Je suis un pâtissier dans l’âme, mais cette aventure m’a donné envie d’explorer un peu plus le pain. Et elle nous a renforcés dans notre volonté de toujours innover. Pour ce qui est de l’entreprise, on va bientôt embaucher deux personnes, investir dans du matériel supplémentaire et agrandir les locaux. On réfléchit aussi à mettre en place un site internet pour développer la vente à distance.




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.