CERVEAU & PSYCHO • AVRIL 2025

Page 1


LE SUCRE

Quels effets sur notre cerveau ?

Derrière le plaisir, l’impact sur la mémoire, l’impulsivité, l’humeur…

SOCIÉTÉ

L’idéologie qui a porté Trump et Musk au pouvoir

PSYCHOLOGIE

Cinq clés pour réussir son entretien d’embauche

NEUROSCIENCES

L’art de faire une pause efficace pour booster son cerveau

SANTÉ Syndrome prémenstruel : quand les règles dérèglent l’humeur

10H-11H

GRAND BIEN VOUS FASSE !

ALI REBEIHI

photo : © Christophe Abramowitz / RF

Qédito

Adieu femmes, climat, équité !

SÉBASTIEN

uand on passe un entretien d’embauche, il faut savoir se raconter, et connecter les uns aux autres les petits bouts de notre vie

Car c’est cette histoire, soigneusement préparée (voir page 62) qui va servir à notre interlocuteur à se faire une idée de qui nous sommes

Ce caractère intrinsèquement narratif de l'esprit, Lionel Naccache le relie au fait que notre conscience ne peut se représenter qu’une chose à la fois (voir page 78). Il en découle de multiples conséquences Ainsi, en page 38, Sebastian Dieguez explique comment la légende de Rosa Parks, icône de la lutte pour les droits civiques, s’est forgée par simplifications successives, parce que notre cerveau a besoin d’histoires simples. Le psychologue Laurent Sovet analyse en ce sens la série Severance (voir page 42) : lorsque l’individu ne peut plus tracer un fil cohérent entre les

différents aspects de sa vie (comme le travail et la sphère privée), il se dissocie et risque l’implosion. L'important, pour Naccache, est que nos fictions personnelles se confrontent au réel. La dérive du pouvoir incarnée par Trump et Musk (voir page 34) tient au fait que leurs fictions (suprémacisme blanc masculin et déni du réchau ffement climatique) tentent d’abolir ce contrepoids du réel, en interdisant l’emploi des mots « femme », « équité » et « climat » dans les rapports scientifiques et en effaçant les données climatiques des satellites. Que vient faire notre dossier sur le sucre dans cette histoire de narration ? Rien, et c’est ce qui me désole ! Il faut parfois suspendre la logique narrative... Ce que permettent certaines pratiques comme la méditation avancée (voir page 72) Si on y initiait les grands de ce monde ?

Ils ont contribué à ce numéro

p. 30

Sylvie Granon chercheuse et professeuse à l’université Paris-Saclay, elle met en lumière les effets des édulcorants sur notre cerveau.

p. 42

Laurent Sovet maître de conférences en psychologie différentielle à l’université Paris Cité, il propose un accompagnement au sens pour les salariés.

p. 62

François Maquestiaux professeur de psychologie à l’université de Rouen Normandie, il étudie les grandes fonctions cognitives (attention, mémoire, perception et action).

p. 78

Lionel Naccache chercheur à l’institut du Cerveau, il explore les bases neuronales de la conscience et de la subjectivité.

p. 6

l’actualité des sciences cognitives

Familles : y a-t-il un enfant préféré ?

p. 7 Jambon, bacon ou saucisson : quel risque pour le cerveau ?

p. 8 Les neurones de la « satiation »

p. 9 Parkinson : les promesses de la kétamine

P. 14 L’IMAGE DU MOIS

Au microscope, le cerveau d’un poisson-zèbre

Albane Clavere

P. 16 FOCUS

Santé mentale des enfants : il est temps de réagir !

Agnès Florin

cerveau & société

P. 34 DERRIÈRE L'INFO, LA PSYCHO

L’idéologie qui a porté Trump et Musk au pouvoir

Nicolas Gauvrit

P. 38 LES CLÉS DE L'HISTOIRE

Rosa Parks : ainsi notre cerveau fabrique les icônes…

Sebastian Dieguez

P. 42 UN PSY AU CINÉMA

« Severance » : quand le travail n’a plus de sens

Laurent Sovet

P. 48 À MÉDITER

Culpabilité ou culpabilisation ?

Christophe André

Ce numéro comporte un encart d’abonnement Cerveau & Psycho, broché en cahier intérieur, sur toute la diffusion kiosque en France métropolitaine Il comporte également un courrier de réabonnement, posé sur le magazine, sur une sélection d’abonnés En couverture : © NataLyaroArt/Shutterstock

à la une Le sucre

Quels effets sur notre cerveau ?

Aliment-plaisir par excellence, le sucre pourrait entraîner des perturbations de la mémoire, de l’humeur et de la prise de décision.

p. 20 Ce que les glucides font à notre cerveau

Martine Cador

p. 26 « Tout le monde peut dire stop aux sucres ajoutés ! »

Entretien avec Xavier Fioramonti

p. 30 Édulcorants : des perturbateurs « décisionnels » !

Sylvie Granon et Héloïse Hamelin

santé & bien-être

P. 50 CHRONOBIOLOGIE

Comment la lumière améliore notre humeur

Frank Luerweg

P. 58 L’ENVERS DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

Être pleinement soi-même : une quête illusoire ?

Yves-Alexandre Thalmann

P. 60 CORPS & ESPRIT

Avec les mitochondries, faites le plein d’énergie ! Nathalie Rapoport

neurosciences & psychiatrie

P. 72 NEUROSCIENCES

La méditation avancée : vers de nouveaux états cérébraux

Matthew Sacchet et Judson Brewer

P. 78 L’INTERVIEW DES LABOS

« Nous sommes en train de construire

une science du sujet »

Entretien avec Lionel Naccache

P. 82 LE CAS CLINIQUE

Félicie et ses « règles » de l’humeur

Grégory Michel

P. 62 SCIENCES COGNITIVES

Comment réussir son entretien d’embauche ?

François Maquestiaux, Morgan Lyphout-Spitz, Lucas Rotolo et Steeven-Lee Chaloyard

P. 68 MON CERVEAU & MOI

L’art de faire une bonne pause

Jean-Philippe Lachaux psycho

l’actualité des sciences cognitives

PSYCHOLOGIE

Famille : y a-t-il

des enfants préférés ?

Demander à quelqu’un s’il a un enfant préféré est parfois jugé indécent, voire scandaleux . Un parent ne doit-il pas aimer tous ses enfants de la même façon ? Pourtant, dans les faits, les parents reconnaissent le plus souvent qu’ils ont un chouchou ou une chouchoute. Et cela a des conséquences : plusieurs décennies de recherches ont montré que, en général, les enfants qui jouissent d’un traitement de faveur réussissent mieux dans leur vie professionnelle et personnelle, ont moins de problèmes de santé mentale ou de comportement, et des relations plus apaisées avec leur entourage. Une forme d’injustice, donc, dans la façon dont les parents distribuent leur attention et leur

Les résultats d’une compilation de 44 études viennent de répondre à cette question taboue.

a ffection, et dans les conséquences qui en découlent

Mais qui sont les petits favorisés et défavorisés dans une famille ? Pour le savoir, des chercheurs de l’université Brigham, dans l’Utah, ont réuni les résultats de 44 études et banques de données européennes et étatsuniennes concernant 19 469 enfants dont les relations avec leurs parents avaient été étudiées par le biais de suivis des familles, d’entretiens ou d’observations des relations à l’intérieur du cercle familial. Ces études mesuraient essentiellement les di fférences d’a ffection, de proximité, de chaleur, de soutien apporté par un parent à ses di fférents enfants, le degré d’autonomie ou de

tolérance à l’égard de ces derniers ainsi que les situations d’hostilité, de conflit, voire les comportements marqués par l’indi fférence, la froideur ou la sanction répétée

Le chouchou… est une chouchoute

La première conclusion ne surprendra personne : ce sont les derniers-nés qui, statistiquement, font l’objet de plus d’a ffection, de protection, de soutien et de chaleur Une exception concerne le degré de contrôle exercé sur les aînés : on leur laisse plus d’autonomie et de latitude pour prendre leurs propres décisions, choisir leurs relations ou décider de leurs déplacements Perçus comme

moins fragiles, ils suscitent moins de préoccupation… Mais un troisième constat étonne : dans la famille, le chouchou est le plus souvent… une chouchoute Peut-être parce que les filles sont généralement moins « di fficiles » à éduquer (c’est du moins ce qui ressort des études), de sorte que leurs parents seraient enclins à plus de bienveillance Mais ce n’est qu’une hypothèse, et la di fférence reste modeste tout en étant statistique : ce constat ne préjuge en rien des situations rencontrées au cas par cas. Être la petite dernière, en tout cas, pourrait avoir du bon

Une fois le constat dressé, quelle leçon en tirer ? Pour les auteurs, de telles études ont pour principal intérêt d’attirer l’attention des parents et des professionnels de la petite enfance – voire des professionnels de santé – afin qu’ils sachent reconnaître éventuellement des situations de favoritisme potentiellement toxique : quand les besoins fondamentaux de reconnaissance et de protection d’un enfant ne sont plus remplis, à cause d’un trop grand déséquilibre dans l’attitude de ses parents Est-ce à dire que ces derniers devraient se policer en permanence afin de toujours donner à tous leurs enfants la même dose d’a ffection, de soutien et de valorisation ? Pas du tout, car l’égalité en matière d’a ffection n’a guère de sens. Chaque relation est particulière. D’où le conseil des professionnels : quelles que soient les petites préférences que l’on peut avoir pour l’un ou l’autre, faire comprendre à chaque enfant qu’il est unique et qu’il sera toujours soutenu. Et cela , ce n’est pas une a ff aire de préférence £

Sébastien Bohler

A. C. Jensen et M. A. Jorgensen-Wells, Parents favor daughters, Psychological Bulletin, 2025.

Retrouvez toutes les actualités sur CERVEAU&PSYCHO.FR

NUTRITION

Jambon,

bacon ou saucisson : quel risque pour le cerveau ?

Bien-être animal, conscience écologique ou budget serré… Chacun a ses raisons, ou non, de limiter sa consommation de viande. Mais quelle influence a-t-elle sur notre cerveau ? Selon une récente étude américaine, une consommation élevée de viande rouge, surtout transformée (bacon, saucisson, etc.) est associée à un risque élevé de démence et à un vieillissement cérébral accéléré En analysant les habitudes alimentaires et la santé cognitive de 133 000 Américains sur plusieurs décennies, les chercheurs ont observé qu’audelà de deux portions de viande rouge transformée par semaine (environ 85 g par portion) le risque de démence augmente de 13 % et le déclin cognitif subjectif – car autodéclaré par les participants – de 14 % , par comparaison avec une ration inférieure à trois portions par mois Une consommation élevée

de viande rouge non transformée a également un impact négatif, bien que moins marqué, sur le déclin cognitif subjectif

Pourquoi un tel effet ? La viande rouge, riche en graisses saturées, réduirait les facteurs neurotrophiques du cerveau, essentiels à la croissance et à la survie des neurones, et favoriserait un taux de cholestérol élevé, altérant l’intégrité de ces cellules. Quant aux viandes transformées, elles contiennent des substances nocives (nitrites, benzopyrènes, sel) qui contribuent au risque élevé de démence Mais, bonne nouvelle, remplacer une portion quotidienne de viande rouge transformée par des noix ou des légumineuses réduirait ce risque de 19 % , et ralentirait le déclin cognitif… £ Albane Clavere

Y. Li et al., Long-term intake of red meat in relation to dementia risk and cognitive function in US adults, Neurology, 2025.

Fioramonti

de recherche au laboratoire

NutriNeuro du Neurocampus de Bordeaux et rattaché au département

Alimentation humaine de l’Inrae.

Tout

le monde peut dire stop aux sucres ajoutés !

Sodas, pâtisseries, bonbons, yaourts, jus de fruits : les sucres ajoutés sont partout et affaiblissent notre santé mentale et psychique. Pour réduire leur impact, quelques mesures simples suffisent.

Propos recueillis par Sébastien Bohler

Consommons-nous trop de sucre aujourd’hui ?

Xavier Fioramonti : Beaucoup trop Et surtout, les jeunes ! Enfants et ados reçoivent des quantités bien trop élevées de sucres ajoutés. Les recommandations françaises sont de 100  g de sucre par jour maximum pour un adulte, de 75  g pour un enfant de 8 à 12 ans et de 60  g entre 4 et 7 ans Mais cette dose prend en compte à la fois les sucres naturels , contenus notamment dans les fruits, et les sucres ajoutés présents dans les aliments transformés. Or le problème ne vient pas des fruits, il ne faut surtout pas limiter leur apport, car ils procurent un bon équilibre entre les différents glucides – glucose, fructose et saccharose y sont en proportions différentes selon les fruits. Non, ce qui est urgent, c’est de limiter très fortement, voire de bannir les sucres ajoutés

Que sont ces fameux « sucres ajoutés » ?

X. F. Ceux introduits par l’industrie agroalimentaire dans les sodas, les pâtisseries, les petits gâteaux, les bonbons, les yaourts, les jus de fruits industriels, tout ce qu’on appelle les produits transformés… Il y en a partout et ils font tellement partie de notre environnement que nous n’y faisons plus attention. Ils ont un effet délétère sur notre santé, en augmentant le risque de diabète, de surpoids et d’atteintes cérébrales. Cette situation est le résultat d’une transformation en profondeur de notre société.

Comment s’est opérée cette transformation ?

X. F. C’est la longue histoire du sucre ! Jusqu’en  1820, on mangeait moins de 3 grammes de sucre par jour C’était une denrée rare, en partie pour des raisons historiques. L’Angleterre détenait alors le monopole de la production sucrière, du saccharose isolé de la canne à sucre Puis

sont venues les guerres napoléoniennes… En France, Olivier de Serres avait inventé un procédé pour extraire le sucre de la betterave, et Napoléon jugeait qu’il était temps de changer l’ordre des choses et qu’il ne fallait plus laisser aux Anglais la mainmise sur un produit qui faisait plaisir à la population Finalement, plusieurs décennies plus tard, les Anglais ont lâché la bride sur les barrières douanières et le sucre a déferlé sur le continent Puis, à la fin du xixe siècle, la production industrielle a démocratisé l’accès au sucre et aujourd’hui… nous en consommons en moyenne plus de 100 grammes par jour, autour de 40 fois plus qu’en 1820 !

Avec quels effets concrets sur notre santé ?

X. F. Inutile de vous faire un dessin Nous sommes pour beaucoup en surpoids , le diabète touche 4  millions de personnes en France, et on commence à voir les effets sur le cerveau Les

rapports de l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire ) font apparaître des liens entre la surconsommation de sucre prolongée et des troubles de la mémoire, du sommeil… Au niveau fondamental, on mène des recherches pour mieux identifier ces effets Notamment sur le phénomène d’insulinorésistance cérébrale… En bref , l’insuline est une hormone qui fait entrer le sucre dans les cellules pour créer des réserves ; elle régule la glycémie . Dans le diabète de type 2 se produit une résistance des cellules à l’insuline : celle-ci parvient moins à faire entrer le sucre dans les cellules. Or cette résistance a lieu aussi dans les neurones. Du coup, certains réseaux de

neurones se mettent à moins bien fonctionner, ceux en particulier qui utilisent le neuromédiateur sérotonine, impliqué dans la régulation des émotions. Et les patients atteints de diabète de type 2 ont des taux plus élevés d’anxiété et de dépression . L’insulinorésistance cérébrale peut aussi toucher les neurones fonctionnant avec de la dopamine , ce qui peut aller de pair avec des troubles du plaisir et de la motivation

Alors, pourquoi mangeons-nous tant de sucre ? Simplement parce qu’il y en a partout autour de nous ?

X. F. Et aussi parce que nous aimons cela ! Disons-le : l’industrie du sucre s’est construite sur l’appétence pour cet aliment. Jamais on n’aurait pu produire 177  millions de tonnes de sucre par an comme c’est le cas actuellement (plus de 300 kilogrammes par minute !) si les humains n’étaient pas spontanément friands de cette denrée . Mais il y a un vice caché. Le sucre consommé à grande échelle – et produit en masse par l’industrie – est le saccharose , une molécule composée pour moitié de glucose et pour moitié de fructose Dans cette association, le glucose est relativement inoffensif , il est vite utilisé comme source d’énergie pour faire des efforts ou travailler mentalement , ou bien il

est stocké sous forme de glycogène qui servira de réserve énergétique. Mais le fructose est plus dangereux Tant qu’il est consommé dans des fruits, il ne pose pas de problème parce qu’il est accompagné de fibres et d’autres nutriments qui exercent un effet positif sur le microbiote et sur sa métabolisation Mais pris dans divers aliments industriels ( les sodas sont une catastrophe de ce point de vue), il devient contestable car l’organisme ne sait pas quoi en faire. En effet, ce glucide-là n’est pas exploitable pour produire de l’ATP, la molécule qui sert de carburant aux cellules. Notre foie le transforme donc… en gras ! C’est le phénomène de stéatose hépatique, typique du diabète de type 2.

Pourquoi mettre du fructose dans l’alimentation ? Pourquoi ne pas privilégier à la place le glucose ?

X. F. C’est beaucoup moins cher Les procédés d’extraction du sucre produisent facilement du saccharose , qui contient 50 % de fructose Vous pouvez en mettre partout, notamment dans les sodas qui atteignent des concentrations énormes de fructose Il serait vraiment temps de mettre le holà sur ces sucres.

Justement, qui peut mettre le holà sur ces sucres ?

X. F. Vous - même , en tant que consommateur. En étant particulièrement vigilant sur l’alimentation ultratransformée, et en la remplaçant par des produits frais Un peu de sucre de temps en temps, pourquoi pas, tant que ce sont des produits faits maison le risque est beaucoup moins grand Si vous préparez un gâteau, vous saurez combien de sucre cristallisé vous y introduisez , et ce ne sera pas du fructose libre comme celui des sirops qui entrent dans la composition des aliments transformés. Évitez surtout la consommation régulière, gardez le sucre pour les occasions, afin de préserver la sensibilité de votre circuit cérébral du plaisir et de la récompense Ce n’est pas si difficile ; contrairement à ce que l’on dit parfois, il n’y a pas d’addiction au sucre comme il peut y en avoir pour l’alcool ou le tabac, c’est une question d’habitude et on peut sans problème réduire à presque rien sa consommation de sucres ajoutés. Enfin, sachez cibler vos envies : une petite sucrerie n’est pas sans intérêt, car elle fait office de coupefaim. Nous possédons dans notre hypothalamus des neurones spéciaux qui font naître un sentiment de satiété quand nous absorbons du sucre . Notre laboratoire a même identifié le mécanisme moléculaire sous - jacent : il existe un canal dans ces neurones qui, en présence de sucre, laisse pénétrer des ions dans les neurones et les met en activité. On a

On trouve suffisamment de sucre dans les fruits, les hydrates de carbone des pâtes, l’amidon des féculents ou la farine. Inutile d’en rajouter. ££
40 fois plus de sucre

dans nos assiettes en 2020 qu’en 1820.

alors moins faim. Vous voyez, l’idée n’est pas de dire : « Ne mangez plus jamais de sucre », ni de mettre à bas le savoir-faire traditionnel de la pâtisserie et de la boulangerie Au contraire, en fuyant les produits de la grande distribution, vous protégerez votre santé et des emplois.

Notre organisme et notre cerveau ne manqueront de rien si nous réduisons fortement le sucre ?

X. F. Pas du tout Ils trouveront tous les glucides dont ils ont besoin dans les fruits ou dans les hydrates de carbone des pâtes , dans l’amidon des féculents ou de la farine , qui représentent 50  à 60 % de nos apports alimentaires quotidiens . Et , surtout , protégez les enfants . Quand on est enceinte , il faut limiter au maximum sa consommation de sucre, et ne pas en donner aux petits avant l’âge de 2 ans Le pire, ce sont les sucres qui viennent de produits transformés. Sucettes , chocolats , bonbons , glaces , gâteaux… Les sodas , c’est le summum , le sucre est liquide , il passe

instantanément dans le sang, produisant un indice glycémique énorme

Ne faudrait-il pas davantage de régulation au niveau législatif ?

X. F. C’est clair. Mais il y a la réalité politique et économique Souvenons-nous que les différents gouvernements ont à ce jour refusé de rendre le Nutri-score obligatoire, sous la pression de l’industrie agroalimentaire. Le pire, c’est qu’en  2016, les quotas sucriers ont été supprimés dans l’Union européenne . Avant , chaque pays pouvait produire une quantité et une qualité de sucre données. Maintenant , tout le monde est libre de faire ce qu’il veut et de produire des tonnes de fructose sans problème . Cela diminue le prix de la matière première et on se retrouve avec de plus en plus de mauvais sucre dans nos assiettes. Alors, mieux vaut être le propre gardien de sa propre assiette et de son propre cerveau £

DERRIÈRE L’INFO, LA PSYCHO

NICOLAS GAUVRIT

psychologue du développement et enseignant-chercheur en sciences cognitives à l’université de Lille.

L’idéologie qui a porté Trump et Musk au pouvoir

Annexer le Groenland et le Canada ; s’approprier la bande de Gaza et le canal de Panamá : quelle ivresse a pris le pouvoir américain ? Derrière ces gonflements de biceps se joue une évolution majeure de la société : la montée de « l’alt-right ».

Le 9 janvier dernier, Elon Musk se livrait , sous les yeux d’internautes abasourdis , à un échange surréaliste avec Alice Weidel , codirigeante du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD, Alternative für Deutschland). Une discussion où il est notamment question de Hitler… À ce sujet , Elon Musk interroge son interlocutrice sur les rapports entre l’AfD et le nazisme : celle - ci se déclare à l’opposé de l’idéologie hitlérienne , non pas à cause du racisme d’État ou de la volonté d’éradication des Juifs , des homosexuels et des communistes , mais parce que Hitler, analyse Alice Weidel , était

avant tout un homme de gauche (socialiste , voire communiste).

Quelques jours plus tard, la Toile s’enflamme quand Musk accomplit ce qui ressemble fort à un salut nazi, lors de l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Mais réduire ces séquences aux accointances avec le nazisme serait une erreur, car au cours de l’échange avec la politicienne allemande les Martiens seront également évoqués C’est que Musk espère toujours sauver (une partie de) l’humanité en colonisant la Planète rouge Mais il compte aussi, avoue-t-il, sur les aliens pour nous aider en cas de besoin,

comme les États-Unis contribuèrent à secourir le reste du monde à plusieurs reprises au XXe siècle.

Ce méli-mélo de tolérance vis- à-vis de l’intolérance et d’espoirs échevelés nous plonge dans le monde de l’alt- right Autrement dit, une frange de l’extrême droite antiféministe, sexiste, antisémite, conspirationniste, opposée à l’immigration et militant pour le suprémacisme blanc Un mouvement idéologique qui, désormais, s’a ffiche volontiers dans l’espace public et auquel Donald Trump doit probablement beaucoup L’idée d’une culture occidentale blanche en péril sous le joug de l’étranger, d’une épidémie d’homosexualité contre laquelle il faudrait lutter (Musk répète à l’envi que « le virus woke a tué son fils ») et un sentiment nationaliste vigoureux comptent parmi ses piliers Et les déclarations loufoques du président américain (rappelez - vous , les migrants qui mangeaient les chats et les chiens des habitants de Springfield) sont tout à fait dans l’esprit de beaucoup de publications de

cette droite alternative que d’aucuns pourraient qualifier de « déjantée ».

Le paradoxe est que Musk ou Trump, tout en représentant ce courant , se situent à des années-lumière du profil type de leurs sympathisants, qui sont loin de rouler sur l’or Certes, ils sont souvent blancs, mais plutôt issus de classes délaissées dans leur pays

Les États-Unis en proie aux inégalités

Selon les études de sociologie et de psychologie sociale, l’alt- right serait une position de refuge pour une partie de la population qui se sent particulièrement déclassée . Telle est l’hypothèse explorée récemment par cinq chercheurs étatsuniens : Erin Cooley, Jazmin Brown-Iannuzzi , Nava Caluori , Nicholas Elacqua et William Cipolli Le processus s’ancrerait, selon eux, dans le creusement des inégalités économiques du pays En 1983, la frange la plus aisée de la population

Un geste atterrant au moment de l’investiture du président des États-Unis. Mais qui reflète probablement en partie l’évolution des mentalités outre-Atlantique.

Ironie de la situation, l’homme le plus riche du monde capitalise sur le ressentiment de millions de pauvres qui s’estiment déclassés. ££

des États - Unis affichait des revenus 3,4 fois supérieurs à la moyenne, et 28 fois plus élevés que ceux des classes défavorisées. Si l’écart était déjà patent, il a encore dramatiquement augmenté au fil du temps. En 2016, les revenus des classes aisées représentaient 7,4 fois ceux des classes moyennes… et 75 fois ceux des plus démunis Un facteur décisif, car on sait – notamment grâce aux récents travaux de 2020 du psychologue social et mathématicien Alexander Stewart, de l’université de l’Indiana –, que les inégalités économiques se traduisent par une exacerbation de la polarisation sociale et politique, poussant notamment les plus pauvres vers les extrêmes, dans un mélange de repli sur soi et de quête illusoire de justice

Blanc et pauvre ? Intolérable !

Mais pourquoi l’alt- right concentre - t- elle des Blancs, et non… des Noirs, par exemple ? En e ffet , ces derniers sont défavorisés socialement et économiquement en ce qui concerne les revenus, de sorte qu’on pourrait s’attendre à ce qu’ils se radicalisent bien plus En ce qui concerne les patrimoines, le décalage est encore plus frappant et creuse un fossé abyssal entre les groupes ethniques C’est ainsi que l’Américain blanc médian possédait en 1983 un patrimoine 8 fois supérieur à celui de l’Américain noir médian… Un décalage qui a augmenté pour atteindre un rapport de 13 en 2016. Or cette disparité, au lieu de créer plus de révolte parmi les Noirs américains désargentés, sur lesquels pèse le double poids d’un désavantage à la fois collectif et individuel, suscite au contraire un résultat inattendu : un sentiment d’injustice culminant chez les perdants du groupe caucasien

Selon les chercheurs , les inégalités économiques mettent l’accent sur les écarts de fortune entre les groupes ethniques , exacerbant

bibliographie

E. Cooley et al., White Americans who perceive themselves to be “last place” in the racial status hierarchy are most drawn to alt-right extremism, Communications Psychology, 2024.

les stéréotypes qui leur sont associés C’est ainsi que « les Blancs » sont généralement considérés comme riches, et « les Noirs » comme pauvres. Un lieu commun dont les racines sont bien réelles et mesurables . Du fait de la prégnance de ces clichés , un Américain blanc et pauvre aura un sentiment de déchéance particulièrement aigu, parce qu’il ne se compare pas au citoyen moyen, mais à l’individu moyen de son groupe tel qu’il l’imagine Et c’est donc par comparaison avec le Blanc moyen , censément riche, qu’il évalue sa place – peu enviable – dans la société

C’est en tout cas ce qui ressort des tout récents travaux d’Erin Cooley et ses collègues auprès de 2 000 Blancs américains, à qui ils ont demandé de placer plusieurs points sur une ligne allant des revenus les plus bas aux plus élevés de la société : l’un des points devait représenter le revenu moyen des Blancs, un autre celui des Noirs et un troisième le revenu du participant à l’étude. Résultat : si le revenu des Blancs était placé toujours plus à droite de celui des Noirs, c’est quand la personne se plaçait elle-même beaucoup plus bas que les Blancs (et à plus forte raison, que les Noirs) qu’elle se trouvait soutenir le plus fortement le mouvement alt-right. Le sentiment d’être laissé pour compte apparaissait ainsi clairement comme le facteur le plus puissant pour pousser les Blancs pauvres vers cette idéologie Et, ironie du sort, elle est aujourd’hui brandie par l’homme le plus riche du monde. £

L’ENVERS DU DÉVELOPPEMENT

PERSONNEL

Être pleinement soi-même : une quête illusoire ?

Devenir pleinement soi-même. Une promesse aguicheuse de tout courant de développement personnel qui se respecte Mais qu’est-ce que cela signifie, être soi-même ? Serait-ce libérer le « vrai soi » des attentes et diktats sociaux qui pèsent sur chacune et chacun d’entre nous, comme le prétendent certains ? Quoi qu’il en soit, une question vertigineuse à laquelle il est délicat de répondre : au fond, qui suis-je vraiment ? Mais cette question a-t-elle seulement un sens ?

J’ai eu un sérieux doute en visionnant le documentaire produit par Arte intitulé Amnésie : où se cache la mémoire ? Le film suit le parcours d’un neurologue victime d’une amnésie générale temporaire, qui cherche à en savoir plus sur le fonctionnement de la mémoire. Cette personne s’est réveillée à l’hôpital n’ayant pas le moindre souvenir de quelques heures de sa vie. Plus troublant encore, aucune explication à cet événement, ni aucune lésion visible dans

professeur de psychologie au collège Saint-Michel, collaborateur scientifique à l’université de Fribourg, en Suisse.

son cerveau Comme si rien ne s’était passé…

Mais ma surprise monte d’un cran quand le neurologue s’entretient, à la fin de l’enquête, avec un jeune homme prénommé Max . Celui-ci raconte qu’à l’âge de 17 ans, il a fait une chute sur la place publique de son village, entraînant une commotion cérébrale Quand il revient à lui, il a perdu tout souvenir. Le trou noir. Sa mémoire épisodique a été intégralement eff acée, comme un disque dur qu’on aurait réinitialisé. Di fficile d’imager l’a ffolement d’être une personne vide, sans histoire. Comme une nouvelle naissance, mais terrifiante puisque vous rencontrez de nombreux individus qui vous parlent de vous-même, à part que ce « vous-même » ne fait écho à rien Et ces gens a ffi rment être vos amis, vos parents, que vous ne parvenez pas à identifier, comme si vous les voyiez pour la première fois Max témoigne que cette période a été terrible pour lui Son amnésie rétrograde le privait non seulement de

son passé, mais surtout de qui il était Il ne se reconnaissait pas, ne se retrouvait pas. Au point de commettre, totalement désespéré, une tentative de suicide heureusement sans succès. Mais avec une conséquence salvatrice : persuadé que ce n’était pas son heure, Max décide alors de faire le deuil de son ancien soi et de commencer une nouvelle vie

Je ne sais plus trop qui je suis…

Alors que l’ancien Max aimait les chi ff res et se destinait à une profession en lien avec la comptabilité, le nouveau a développé une passion pour le commerce des cigares Il s’adonne avec plaisir au golf, tandis que son alter ego préamnésique pratiquait assidûment la course à pied, avec plusieurs marathons à son actif. Et, cerise sur le gâteau, à la question du neurologue : « Comment vous entendriez-vous avec l’ancien Max si vous le rencontriez ? », il avance cette réponse déroutante : « Je crois qu’on se tolérerait, mais guère

YVES
Devenir pleinement

soi-même

est une promesse aguicheuse du développement personnel. Mais quand on cherche à en comprendre le sens, elle s’en révèle tout à fait dénuée.

plus Je ne pense pas que nous serions amis. Il est tellement di fférent de moi : plutôt introverti, à se fixer des objectifs de course en solitaire… »

La nouvelle version de Max a ffi rme qu’elle ne serait pas amie avec qui il était avant l’accident, car les deux sont trop opposés. À l’en croire, son degré d’extraversion ne correspond pas à ce qu’on lui a relaté de son ancien soi. Des tests de personnalité effectués avant et après le drame révéleraient des profils foncièrement di fférents Autrement dit, il semble bien que l’on ait a ff aire à deux personnes distinctes La même génétique, le même cerveau, mais des personnalités di fférentes ! À se demander qui est le véritable Max : le sportif solitaire introverti qui se destine à devenir comptable ? Ou le bon vivant extraverti qui s’active dans le commerce international de cigares ?

Le commun des mortels change plutôt sur le mode d’une évolution progressive, par à-coups successifs. Un constat appuyé par une étude signée par Peter Haehner et ses collègues,

à l’université de Zürich, basée sur des métaanalyses regroupant environ 200 000 cas : les événements de la vie ont la capacité de nous transformer, de faire de nous des personnes di fférentes. Oui mais alors, si vous êtes autre après, qui est le vrai « vous-même » : celui d’avant, ou celui de maintenant ?

Ainsi, l’expression « être pleinement soi-même » paraît vide de sens si on la prend au sens littéral Comme Max en témoigne, la recherche de qui il était vraiment l’a conduit dans une impasse (et à la dépression). C’est au moment où, dit-il, il a fait le deuil de la personne qu’il était avant, qu’il a pu rebondir Il a alors réorienté ses choix de vie en fonction de ses aspirations du moment. La leçon à en tirer ? Calquer nos actions sur nos valeurs et préférences qui évoluent constamment, plutôt que de chercher à savoir qui on est vraiment une fois pour toutes. £

Retrouvez les chroniques de Y.-A. Thalmann sur CERVEAU&PSYCHO.FR

P. Haehner et al., Life events and personality trait change : A coordinated data analysis, à paraître. bibliographie

Avec les mitochondries faites le plein d’énergie !

Saviez-vous que votre joie après une bonne nouvelle ou l’émerveillement face à un coucher de soleil peuvent avoir un impact direct sur vos cellules, et plus particulièrement vos mitochondries ?

Ces minuscules organites, présents par centaines dans chaque cellule, sont les véritables « batteries » de notre corps. Mais les mitochondries sont bien plus que des centrales énergétiques Elles réagissent à nos humeurs, modulent notre énergie et influencent notre santé à long terme Nos émotions ont en effet un impact direct sur notre biologie, et cela jusqu’au plus profond de nos cellules

Les mitochondries, nos « batteries émotionnelles »

Les mitochondries produisent l’ATP (adénosine triphosphate), une molécule essentielle pour alimenter toutes nos fonctions vitales

Chaque battement de cœur, chaque

NATHALIE RAPOPORTHUBSCHMAN

directrice de l’Institut de médecine corps-esprit à Paris, médecin et psychothérapeute.

respiration et chaque pensée nécessitent cette énergie. Mais elle n’est pas illimitée Lorsque nous sommes stressés, notre corps en mobilise une grande partie pour augmenter notre fréquence cardiaque, libérer du cortisol ou préparer nos muscles à réagir Et comme l’a montré Martin Picard, professeur de médecine comportementale et chercheur

à l’université Columbia , aux ÉtatsUnis, le stress chronique a ffecte le fonctionnement des mitochondries C’est notamment le cas de personnes soumises à une charge de stress régulière comme des mères d’enfants autistes, que le chercheur et son équipe ont étudiées Ils ont ainsi noté qu’un indice composite reflétant la capacité fonctionnelle des mitochondries, l’« index de santé

Comment recharger ses batteries ?

Voici une pratique simple et accessible pour donner plus de place aux émotions dans votre vie et revigorer vos mitochondries. Commencez par repérer un moment agréable, qu’il s’agisse de savourer une tasse de café, de ressentir la chaleur du soleil sur votre peau ou de croiser le sourire d’une personne. Nul besoin de chercher quelque chose d’extraordinaire. Puis, plongez dans le ressenti en fermant les yeux (si possible), et prenez un instant pour ressentir pleinement cette émotion : où la ressentez-vous dans votre corps ? Est-ce une chaleur dans la poitrine, une sensation de légèreté dans le ventre ? Enfin, laissez ce moment durer en évitant de vous précipiter vers la prochaine tâche. Accordez-vous quelques secondes supplémentaires pour prolonger cet instant, en maintenant l’attention sur l’émotion et son effet. Vous pouvez inspirer profondément, comme pour « ancrer » cette sensation dans votre corps.

mitochondriale », est altéré chez ces femmes. Mais ils ont aussi noté que cet index s’améliore rapidement en réponse à une humeur positive. Comment créer cette humeur ? En cherchant des émotions gratifiantes comme le contentement, la gratitude, le sentiment d’appartenance à une communauté soudée. En instaurant un sentiment de sécurité, ces dernières favorisent un environnement propice à la réparation cellulaire et à la bonne santé des mitochondries. Comme l’explique Elissa Epel, professeuse de psychologie de l’université de Californie à San Francisco, ces émotions participent à un état de « sécurité psychologique et biologique », où le mental et le corps s’apaisent, donnant aux cellules la possibilité de se concentrer sur des tâches de long terme, comme la réparation de l’ADN et l’entretien des mitochondries

Se régénérer au jour le jour

Or, malgré leur rôle crucial, les émotions positives passent souvent inaperçues dans notre quotidien. Pensez à votre dernière bonne nouvelle

Les mitochondries sont de minuscules organites jouant le rôle de centrales énergétiques dans nos cellules.

positifs, les laissant s’évaporer aussi vite qu’ils sont apparus. Pourtant, prêter attention à ces moments satisfaisants permet de prolonger les bénéfices qui en découlent, sur le mental et sur le corps De nombreux travaux ont montré depuis une vingtaine d’années que les émotions positives ont des effets concrets sur notre santé. Par exemple, une étude ayant suivi 70 021 femmes sur une période de huit ans a mis en évidence que les plus optimistes présentaient un risque de mortalité par déficience cardiaque inférieur de 38 % par rapport aux moins optimistes. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’agit pas de changer de vie ou de « penser positif » Il su ffit d’apprendre à remarquer et à savourer les moments satisfaisants qui jalonnent votre journée (voir l’encadré page ci-contre). L’étude des liens entre émotion et biologie révèle que ces moments ne sont pas simplement des îlots de bien-être et de calme : ils ont des effets tangibles sur le fonctionnement profond de nos cellules et sur la santé de notre corps Dès lors, c’est en s’y engageant de façon régulière que l’on commence à en retirer les bénéfices…

bibliographie

M. Picard et al.,

A mitochondrial health index sensitive to mood and caregiving stress, Biological Psychiatry, 2018.

D. Crosswell et al., Deep rest : An integrative model of how contemplative practices combat stress and enhance the body’s restorative capacity, Psychological Review, 2024.

D. Kubzansky et al., Positive psychological well-being and cardiovascular disease :

neurosciences & psychiatrie

Matthew Sacchet professeur associé et directeur du programme de recherche sur la méditation à la faculté de médecine de Harvard et à l’hôpital général du Massachusetts.

Judson Brewer professeur et directeur de la recherche et de l’innovation au Centre de la pleine conscience et à l’École de santé publique de l’université Brown.

La méditation avancée : vers de nouveaux états cérébraux

La méditation avancée, forme la plus poussée des pratiques méditatives, se donne en autres objectifs de transformer en profondeur notre rapport au monde et d’accéder à des états de bien-être insoupçonnés.

en bref

£ La méditation « de pleine conscience » a apporté de multiples bénéfices à des millions de personnes dans le monde. £ Nous sommes actuellement dans une troisième vague de recherches sur la méditation. Elle porte le nom de « méditation avancée ».

£ Des laboratoires de recherche examinent ses effets sur notre cerveau, notamment une réduction des ondes cérébrales associées à la représentation de soi.

£ Le résultat est une plus grande acceptation de la réalité et l’accès à des états de joie profonde. Ce dont pourraient bénéficier au premier chef les personnes souffrant de troubles psychiques.

Aujourd’hui, des millions de personnes dans le monde pratiquent la méditation de pleine conscience, que ce soit pour améliorer leur bien-être, réduire leur stress ou être plus productives au travail Certains pays comme le RoyaumeUni ont approuvé son recours dans le traitement de la dépression . De plus en plus, pour tout un chacun, des applications mobiles proposent ces techniques sur smartphone Que de chemin parcouru depuis les débuts de cette épopée ! Sur le plan des recherches scientifiques, cette évolution s’est déclinée en plusieurs vagues qu’il est bon de rappeler. Une première située entre le milieu des années 1990 et le début des années 2000 a permis d’évaluer le potentiel clinique et thérapeutique de la méditation pour le traitement d’un large éventail de problèmes de santé psychologiques et physiques. Puis, au début des années 2000, une deuxième vague s’est concentrée sur les mécanismes de l’e fficacité de la pleine conscience, révélant pourquoi elle apporte des bénéfices pour la santé mentale qui sont parfois comparables à ceux que l’on obtient avec des produits pharmaceutiques Nous sommes aujourd’hui au cœur de la troisième phase Elle aborde un phénomène nouveau : la méditation avancée.

Qu’est-ce que la méditation avancée ?

Il s’agit ici d’explorer des stades méditatifs plus profonds et intenses Une pratique qui demande souvent un entraînement prolongé . Plusieurs programmes de recherche universitaires se sont penchés sur ces états au cours des dernières années . Nos propres travaux en font partie Ce qu’ils révèlent ? La méditation off re la possibilité d’atteindre un état qui va au- delà du

simple bien-être et semble amorcer une transformation psychologique profonde. Tout d’abord, ne nous méprenons pas sur le terme. Si vous pensez à des moines en soutane, détrompez-vous On peut avoir une vie parfaitement normale et accéder à la méditation avancée Ensuite, sachez que les recherches en neurosciences ont mis en évidence des transformations objectives dans le cerveau de ceux qui la pratiquent, et que ces modifications vont de pair avec des états mentaux très particuliers Par exemple, des chercheurs du Centre de la pleine conscience de l’université Brown, dirigés par le neuroscientifique Judson Brewer, ont découvert des signatures d’activité cérébrale qui semblent induire des sentiments d’intemporalité et ce que l’on appellera des « états de conscience accrue » – nous y reviendrons Le but de ces recherches est de former des gens qui souhaitent atteindre ces états – et notamment des personnes atteintes de troubles psychiques comme des dépressions majeures ou des troubles anxieux généralisés Et au-delà , plus que gérer les symptômes de ces maladies, il s’agit de favoriser un sentiment de bien- être profond et omniprésent capable de déteindre favorablement sur tous les aspects de la vie.

Une imagerie du cerveau à haute intensité

En mai  2024, notre équipe de recherche à Harvard a publié une étude sur les bases neuroscientifiques d’une forme particulière de méditation avancée La « méditation d’absorption concentrative avancée », dont une des formes traditionnelles est la méditation jh āna issue du bouddhisme therav ā da Au plus fort de cette pratique, les adeptes décrivent un état de calme

intérieur absolu, une clarté d’esprit et une transcendance de soi, c’est-à-dire un dépassement du concept de soi et une atténuation des frontières entre soi et les autres

Pour mener ces expériences, nous avons utilisé un appareil d’imagerie à résonance magnétique (IRM) à haute puissance fourni par l’hôpital général du Massachusetts , qui permet de cartographier le cerveau dans son intégralité, à haute résolution Ce qui inclut certaines zones

Attention accrue, sensation de joie, aisance et fluidité mentale, égalité a ffective (l’équanimité, sentiment de calme et de stabilité émotionnelle), traitement narratif des pensées (organisation des informations en une histoire structurée) ou impression de ne plus être confiné à son propre corps : pour chacun de ces états intérieurs, nous avons identifié une activité cérébrale particulière. Une ébauche de cartographie mentale de la méditation avancée

Notre perception de nous-mêmes dépend de croyances à propos de notre propre personne. Les états méditatifs avancés suspendent en partie ce processus. ££

profondes tels le tronc cérébral et le cervelet , un détail qui a son importance, car il s’agit de régions essentielles au bon fonctionnement à la fois de l’esprit et du corps Le tronc cérébral, notamment, contrôle la respiration et le rythme cardiaque, conditions préalables à la conscience et à la vigilance Notre objectif au cours de cette étude était d’établir une carte détaillée de l’activité de ces aires profondes pendant la méditation, et de pouvoir mettre cette carte en parallèle avec ce que ressentent les méditants intérieurement.

Au fil de vingt- sept périodes de collecte de données IRM étagées sur cinq jours, nous avons fini par concentrer nos investigations sur un méditant doté de plus de vingt-cinq ans d’expérience et 20 000 heures de méditation. Dans son cerveau, nous avons vu que de nombreuses aires présentaient une activité modifiée quand il était en pleine action. Il s’agissait aussi bien de zones du cortex (notamment du cortex frontal), que de territoires sous-corticaux comme le thalamus, le tronc cérébral et le cervelet. Et puis , ces modifications étaient effectivement associées à des ressentis intérieurs

Au cours d’une autre étude, menée pour cette occasion au Centre de méditation de l’université du Massachusetts , les chercheurs ont étudié trente méditants avancés utilisant des pratiques issues de la tradition bouddhiste tibétaine. Cette fois, ils ont utilisé la méthode d’électroencéphalographie, qui consiste à mesurer les courants électriques engendrés par le cerveau à l’aide d’électrodes posées à la surface du crâne Lorsque le soi se met en retrait…

Résultat : chez un méditant avancé, la densité des courants électriques apparaît plus faible dans les régions cérébrales impliquées dans la pensée centrée sur soi (quand on réfléchit à propos de soi-même , ou que l’on se rappelle des souvenirs autobiographiques) et dans les régions de contrôle exécutif (qui nous permettent de planifier des actions, d’élaborer des stratégies, de maîtriser nos gestes ou nos pensées). Une telle diminution d’intensité correspond au fait que la méditation avancée permet de se décentrer de sa position personnelle (ce qu’on appelle parfois l’« autotranscendance »), de constater les choses

sans les analyser ou les juger (un état dit « de vacuité ») et de développer sa compassion par l’atténuation des frontières entre le soi et le reste du monde…

D’autres découvertes ont été faites Nous avons ainsi relevé une plus forte activité à haute fréquence dans le cortex cingulaire antérieur, le précuneus et le lobule pariétal supérieur, ainsi qu’une élévation de l’onde cérébrale de la bande bêta dans l’insula . De telle sorte que, dans l’ensemble , ces résultats livrent de premières preuves de l’existence de marqueurs électrophysiologiques propres aux pratiques méditatives avancées Ces signatures de l’activité cérébrale sont particulièrement pertinentes pour les états non autoréférentiels que les méditants avancés peuvent atteindre, connus sous le nom d’« états non duels ».

Les « événements de cessation »

permettent d’éteindre la conscience

Dans une troisième étude, notre équipe de Harvard et de l’hôpital général du Massachusetts a étudié ce que l’on appelle les « événements de cessation ». Il s’agit d’états mentaux caractérisés par une perte totale de conscience. Rien à voir avec la perte de conscience causée par une anesthésie, un coma , des traumatismes crâniens, ni même par le sommeil. Non : ici, les événements de cessation sont une expérience mentale de pointe Un moment durant lequel la conscience de soi « ordinaire » et le traitement sensoriel sont temporairement suspendus

Et cela fait du bien. Ce qu’en disent les méditants qui vivent un événement de cessation, c’est qu’il s’agit d’un sentiment de profond changement de perspective et de bien-être, accompagné d’une sensation de clarté et de renouveau En bouddhisme theravā da , ces événements sont appelés nirodha ; ils représentent un aboutissement de la discipline

Restait à savoir ce qui se passait dans le cerveau de ces pionniers du « non-être ». Nous avons concentré nos recherches sur un méditant ayant plus de 23 000 heures d’entraînement à son actif, et nous avons mesuré l’activité électrique de son cerveau au cours de trente -sept événements de cessation . En outre, après chacun d’entre eux , nous lui avons demandé de décrire ce qu’il avait éprouvé au fond de lui L’idée étant d’établir une

connexion entre les états intérieurs vécus subjectivement en première personne et les données objectives recueillies grâce à la neuro -imagerie

Ce qui nous a permis de noter un fait remarquable : deux signaux électriques à l’intérieur du cerveau se mettent à décliner environ quarante secondes avant une séance de méditation et reviennent à la normale également quarante secondes après sa fin Ces signaux sont d’une part la « puissance spectrale alpha » –  quantité d’énergie contenue dans les ondes alpha de fréquence comprise entre 8 et 12 hertz – et d’autre part la « connectivité fonctionnelle alpha », ou degré de synchronisation et de communication entre di fférentes aires cérébrales sur la fréquence alpha . Ces deux signaux atteignaient leur point le plus bas juste avant le début d’un épisode de cessation et juste après son arrêt. Sans entrer dans le détail, cela reflète une diminution du « traitement prédictif hiérarchique », c’est- à- dire la tendance de notre cerveau à percevoir le monde en faisant des prédictions sur ce qui l’entoure et en confrontant le résultat concret à ses attentes Dans le domaine de la perception de soi, cela implique que la nôtre dépend de croyances et de récits que nous entretenons sur notre propre personne. Le processus de cessation, par conséquent, aboutirait à une interruption de ce type de conscience de soi, pour permettre l’émergence d’une forme

L’équipe de Matthew Sacchet, à l’hôpital général du Massachusetts, propose à des moines tibétains ayant des dizaines d’heures de méditation à leur actif de passer dans un scanner d’IRM afin d’analyser leur cerveau.

de conscience et de pensée profondément présente qui accepte tout ce qui se présente, que ce soit positif ou négatif, sans idée préconçue Et nos expériences mettent en évidence un changement cérébral qui serait associé à cette expérience particulière

À

la manière des psychédéliques

Quels bénéfices peut- on retirer de la pratique de la méditation avancée ? Tout comme les psychédéliques , elle peut s’accompagner d’expériences psychologiques di fficiles, de sorte qu’elle doit être pratiquée avec l’aide de praticiens qualifiés . Les premières incursions dans la science de la méditation avancée que nous avons décrites doivent nous aider à mieux comprendre scientifiquement ce qui facilite l’accès à ces pratiques . Que ce soit assis sur le sol ou sur une chaise , les yeux ouverts ou fermés, il est possible de s’entraîner en ce sens, que l’on se place dans une logique de soin en clinique ou hors de tout parcours médical. Retenons que ce domaine de la méditation a le potentiel de réduire massivement ou de modifier la pensée narrative et autoréférentielle , mais aussi d’améliorer l’attention et de créer les conditions d’un sentiment de joie et de satisfaction qui va probablement au- delà de ce qu’o ff re la méditation de pleine conscience Cette dernière, redisons-le, vient en aide à des millions de personnes, mais les recherches sur sa version avancée pourraient bien réorganiser le domaine de la santé mentale en o ff rant des voies entièrement nouvelles pour le traitement des troubles psychiques et , plus généralement , pour favoriser un sentiment de bien- être. Depuis quelques années s’accumulent les preuves de l’efficacité des psychédéliques dans le traitement de certains troubles psychiatriques, en particulier la dépression et le stress post-traumatique Notre avis est que des progrès similaires peuvent être réalisés grâce à la méditation . Les recherches futures gagneront certainement à examiner les liens entre ces deux approches Et leur capacité à créer une synergie pour soulager les symptômes de la psychopathologie

Joie, uidité mentale et équanimité sont des caractéristiques de la méditation avancée..

A priori, cette nouvelle forme de méditation peut être intégrée aux techniques établies basées sur la pleine conscience, mais aussi aux thérapies qui lui sont liées, comme la thérapie cognitive basée sur la méditation qui est utilisée avec succès dans le traitement de la dépression Sans oublier les approches innovantes visant à moduler des réseaux neuronaux spécifiques par le biais du neurofeedback et de la stimulation cérébrale Dans le premier cas , le patient peut observer l’activité de son propre cerveau sur un écran et s’appuyer dessus pour moduler son activité cognitive ; dans le second , une équipe spécialisée de soignants envoie des ondes électromagnétiques dans le cerveau du patient en ciblant des zones potentiellement impliquées dans son trouble, de manière à le soulager Ainsi, la stimulation magnétique du cerveau est parfois utilisée pour soigner la dépression , les troubles anxieux ou les addictions , avec des résultats probants, de sorte qu’il serait intéressant de voir dans quelle mesure ce type de thérapie peut être combiné avec la méditation avancée, qui module en profondeur l’activité du cerveau . Associer ces diverses approches pourrait permettre aux personnes de faire l’expérience d’états méditatifs avancés sans forcément avoir à suivre une formation longue et approfondie Et au-delà des perspectives étonnantes qu’elle ouvre pour réduire la sou ff rance et aider les individus à s’épanouir, cette approche pourrait ouvrir la voie à des façons entièrement nouvelles de comprendre ce qui fait notre humanité £

bibliographie

T. Sparby et M. Sacchet, Toward a unified account of advanced concentrative absorption meditation : A systematic definition and classification of jhāna, Mindfulness, 2024.

M. Sacchet et al., Modulating selfreferential processing through meditation and psychedelics : Is scientific investigation of self-transcendence clinically relevant ?, World Psychiatry, 2024.

W. F. Z. Yang et al., Intensive whole-brain 7T MRI case study of volitional control of brain activity in deep absorptive meditation states, Cereb Cortex, 2024.

y associant des techniques de relaxation et un travail sur les « biais d’attribution causale des symptômes » sur lesquels elle s’était construite depuis son adolescence. En effet, comme elle ne comprenait pas que ses sautes d’humeur étaient provoquées par des fluctuations hormonales liées à la puberté, la jeune fille a fragilisé son estime d’elle-même, se sentant responsable de ce qui lui arrivait et se culpabilisant de ses di fficultés.

Cycles menstruels sur smartphone

Cette prise de conscience que ses menstruations sont la cause de toutes ses sou ff rances sera la clé de sa TCC . Elle installe sur son smartphone une application de santé connectée qui lui propose un suivi rigoureux et didactique de son cycle menstruel composé de trois phases, la folliculaire pour la première moitié du cycle, celle de l’ovulation, de quelques jours, et la lutéale, la deuxième moitié du cycle avant les règles. Elle comprend alors mieux ses sensations corporelles et ses ressentis au fil des jours, et cherche des moyens d’anticiper ses symptômes pour mieux gérer ses douleurs et ses émotions Lectrice avertie, elle se plonge aussi dans la littérature sur le thème du corps féminin et découvre un manuel féministe sorti en 1977 intitulé Notre corps , nous - mêmes, réactualisé récemment par un collectif français ; il renferme plus de 400 témoignages de femmes sur leurs vécus, leurs analyses et leurs ressources pour comprendre et s’approprier leur corps. Un chapitre porte sur les règles

Le parcours de Félicie pour la reconnaissance de ses difficultés psychologiques en lien avec ses menstruations n’est pas anodin La prise en compte du genre des patients pour mieux les traiter est devenue un enjeu indispensable dans le domaine médical, notamment en psychopathologie. Le trouble dysphorique prémenstruel en est un exemple flagrant tant il est sous-estimé, voire remis en cause en étant interprété comme une pathologisation d’un vécu normal. « Ce n’est que la puberté ! », diront certains. Ainsi Félicie s’est sans doute confrontée de façon inconsciente à une sorte de tabou autour de ses règles et des sou ff rances qui y sont associées…

Pour se sentir vraiment mieux, la jeune femme a prolongé durant quelques années ses séances de psychothérapie pour travailler sur l’histoire de sa puberté, de sa féminité et de sa sexualité lors

50 à 90 % des femmes présentent une forme « subclinique » du syndrome prémenstruel qui s’accompagne de douleurs physiques et de troubles de l’humeur plus ou moins importants. neurosciences

de la poursuite de ses études dans l’école de ses rêves, qu’elle a réussi à intégrer. Aujourd’hui, son trouble dysphorique prémenstruel est bien soigné. Néanmoins, elle reste émotionnellement fragile durant quelques jours avant ses règles, sans que cela ait de réel impact sur son quotidien Elle se connaît mieux Elle gère mieux ces « dérèglements émotionnels », selon son expression, qu’elle considère désormais comme des dérèglements hormonaux £

bibliographie

H. Marais-Thomas et al., Trouble dysphorique prémenstruel : prises en charge médicamenteuses et psychothérapeutiques, une revue de littérature, L’Encéphale, 2024.

A. Dutta et A. Sharma, Prevalence of premenstrual syndrome and premenstrual dysphoric disorder in India : a systematic review and meta-analysis, Health Promot. Perspect., 2021.

J. R. Read et al., Ways of coping with premenstrual change : development and validation of a premenstrual coping measure, BMC women’s health, 2014.

OFFRE D’ABONNEMENT

2 FORMULES AU CHOIX

Le magazine papier 11 numéros par an

Le magazine en version numérique 11 numéros par an

Accès à cerveauetpsycho.fr

Actus, dossiers, archives depuis 2003

COMMANDEZ PLUS SIMPLEMENT !

Pour découvrir toutes nos o res d’abonnement et e ectuer un paiement en ligne, scannez le QR code ci-contre avec votre téléphone ou rendez-vous sur cerveauetpsycho.fr/abonnements

BULLETIN D’ABONNEMENT

Une question ? Contactez notre service clients à l'adresse : serviceclients@groupepourlascience.fr

J’indique mes coordonnées

Nom :

Adresse :

Je choisis ma formule (merci de cocher)

• 11 nos du magazine numérique

• Accès illimité aux contenus en ligne

• 11 nos du magazine (papier et numérique)

• Accès illimité aux contenus en ligne

Prénom :

Code postal Ville : Téléphone

Courriel : (indispensable)

J'accepte de recevoir les o res commerciales de Cerveau & Psycho par e-mail

Je retourne le bulletin d'abonnement et mon règlement 3

J’émets un chèque à l’ordre de Pour la Science du montant de l’abonnement. J’adresse le bulletin et mon chèque par courrier postal à l’adresse suivante : Abonn’escient – TBS Group Service abonnement Groupe Pour la Science 20 rue Rouget de Lisle - 92130 Issy les Moulineaux

de Cerveau&Psycho pour 7,50 €

la Science ne commercialise ni ne loue vos données à caractère personnel à des tiers. Les données collectées sont exclusivement destinées à Pour la Science. Nous vous invitons à prendre connaissance de notre charte

Confronté à une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : 1) combattre ; 2) ne rien faire ; 3) fuir.

Henri Laborit

Henri Laborit (1914-1995) est l’auteur de travaux pionniers qui ont mené à la découverte du premier neuroleptique utilisé dans le traitement des psychoses, mais aussi du rôle des cellules gliales dans le cerveau et des mécanismes de l’agression. Dans son ouvrage Éloge de la fuite (1976), il décrivait les principales réactions du système nerveux face aux menaces : l’immobilisation, la fuite, ou l’attaque, un triptyque connu sous le nom de « fight-flight-freeze », en anglais. Laborit nous invite à privilégier la fuite, seule voie possible pour s'extraire des rapports de domination et de soumission qui caractérisent selon lui l'espèce humaine

© Marc Garanger
/ Aurimages via AFP

Abonnez-vous formule intégrale

à partir de 6,90 € / mois sans engagement

• Tout cerveauetpsycho.fr

• Le téléchargement PDF

• Les archives depuis 2003

• Le magazine (11 numéros / an)

Pour s’abonner et découvrir toutes nos o res, flashez ici.

Projection-débat autour du flm

Vivre avec les loups de Jean-Michel Bertrand.

Projection-débat

Vivre avec les loups

Samedi 17 mai à 14h30

Il y aura bientôt des loups un peu partout en France, il faut donc apprendre à vivre avec eux. Au-delà de la fascination qu’ils peuvent susciter, ces grands prédateurs sont un marqueur de la richesse biologique des territoires qu’ils occupent. Pourtant leur protection est remise en cause au niveau national et européen.

Si la question de la cohabitation des éleveurs avec les loups est récurrente dans le débat public, certains d’entre eux cherchent avec pragmatisme des solutions pour protéger leurs troupeaux.

Au-delà des polémiques, quelles sont les pistes pour partager les territoires avec ces animaux intelligents et opportunistes ?

Gratuit sur réservation

Retrouvez toute notre programmation ici :

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.