Cerveau&Psycho n°54 - La parole libérée (extrait)

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Batman : pourquoi tant de violence ?

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NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2012

Cerveau & Psycho • n°54

Cerveau

Psycho

La parole libérée Les orthophonistes face aux troubles du langage La fin du monde : pourquoi certains l’attendent en décembre La couleur des yeux : un reflet du caractère ? Les cellules gliales : les oubliées du cerveau M 07656 - 54 - F: 6,95 E - RD

3:HIKRQF=[U[^Z]:?k@a@p@e@a; n°54 - Bimestriel novembre - décembre 2012

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Éditorial Françoise PÉTRY

www.cerveauetpsycho.fr Pour la Science, 8 rue Férou, 75278 Paris cedex 06 Standard : Tel. 01 55 42 84 00 Directrice de la rédaction : Françoise Pétry Cerveau & Psycho L’Essentiel Cerveau & Psycho Rédactrice en chef : Françoise Pétry Rédacteurs : Sébastien Bohler, Bénédicte Salthun-Lassalle Pour la Science : Rédacteur en chef : Maurice Mashaal Rédacteurs : François Savatier, Marie-Neige Cordonnier, Philippe Ribeau-Gesippe, Guillaume Jacquemont, Sean Bailly Dossiers Pour la Science : Rédacteur en chef adjoint : Loïc Mangin Directrice artistique : Céline Lapert Secrétariat de rédaction/Maquette : Annie Tacquenet, Sylvie Sobelman, Pauline Bilbault, Raphaël Queruel, Ingrid Leroy Site Internet : Philippe Ribeau-Gesippe, assisté de Yoan Bassinet Marketing : Élise Abib Direction financière : Anne Gusdorf Direction du personnel : Marc Laumet Fabrication : Jérôme Jalabert, assisté de Marianne Sigogne Presse et communication : Susan Mackie Directrice de la publication et Gérante : Sylvie Marcé Conseillers scientifiques : Philippe Boulanger et Hervé This Ont également participé à ce numéro : Bettina Debû, Hans Geisemann et Jean-Pierre Mothet Publicité France Directeur de la publicité : Jean-François Guillotin (jf.guillotin@pourlascience.fr), assisté de Nada Mellouk-Raja Tél. : 01 55 42 84 28 ou 01 55 42 84 97 ; Fax : 01 43 25 18 29 Service abonnements Ginette Bouffaré : Tél. : 01 55 42 84 04 Espace abonnements : http://tinyurl.com/abonnements-pourlascience Adresse e-mail : abonnement@pourlascience.fr Adresse postale : Service des abonnements - 8 rue Férou 75278 Paris cedex 06 Commande de livres ou de magazines : 0805 655 255 (numéro vert) Diffusion de Cerveau& Psycho Contact kiosques : A juste Titres - Pascale Delifer Tel : 04.88.15.12.48 Canada : Edipresse : 945, avenue Beaumont, Montréal, Québec, H3N 1W3 Canada. Suisse : Servidis : Chemin des châlets, 1979 Chavannes - 2 - Bogis Belgique : La Caravelle : 303, rue du Pré-aux-oies 1130 Bruxelles Autres pays : Éd. Belin : 8, rue Férou - 75278 Paris Cedex 06 Toutes les demandes d’autorisation de reproduire, pour le public français ou francophone, les textes, les photos, les dessins ou les documents contenus dans la revue « Cerveau & Psycho », doivent être adressées par écrit à « Pour la Science S.A.R.L. », 8, rue Férou, 75278 Paris Cedex 06.© Pour la Science S.A.R.L. Tous droits de reproduction, de traduction, d’adaptation et de représentation réservés pour tous les pays. Certains articles de ce numéro sont publiés en accord avec la revue Spektrum der Wissenschaft (© Spektrum der Wissenschaft Verlagsgesellschaft, mbHD-69126, Heidelberg). En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement la présente revue sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins 75006 Paris).

© Cerveau & Psycho - n° 54 novembre - décembre 2012

Cerveau et langage Le développement du langage chez l’enfant est un perpétuel sujet d’étonnement. De multiples indices et expériences montrent que le bébé comprend avant de parler. Mais comment passe-t-il de la compréhension de ce qu’il entend à la parole qu’il prononce ? Progressivement, les sons deviennent syllabes, les syllabes se combinent, d’abord en mots improbables, puis en mots proches du but, qui se précisent et s’assemblent pour former des phrases. Chez beaucoup, cette progression se déroule « normalement», tout se mettant en place au fil des jours, tant au plan de la production des mots que de leur prononciation. Chez certains, un des maillons de cette chaîne complexe se grippe. Alors, l’orthophoniste intervient, identifiant l’anomalie et sa cause, et mettant en œuvre un apprentissage adapté à l’enfant pour corriger le défaut (voir le dossier L’orthophonie : la parole libérée, page 20). Communiquer ne passe pas seulement par le mot. Mais également par le geste, les expressions faciales et vocales, la voix servant aussi à faire passer des informations sur son état émotionnel. Qui plus est, on ajuste sa voix à son interlocuteur, notamment quand il s’agit de tout-petits : c’est le parler bébé, caractérisé par une intonation chantante, un tempo lent, des répétitions. Or on découvre que les gorilles adoptent avec leurs petits une attitude spécifique, répétant plusieurs fois leurs messages gestuels ou établissant des contacts fréquents, par exemple en leur posant souvent la main sur la tête (voir Les gorilles parlent « bébé », page 90). « Tous les moyens de l’esprit sont enfermés dans le langage » soutenait le philosophe Alain dans ses Propos sur l’éducation (1932). Ce recueil a été publié 30 ans avant l’avènement des sciences cognitives (voir Un pionnier des sciences cognitives, page 74). Depuis, on a étudié et précisé le fonctionnement cérébral. Et l’on a découvert que tous (presque tous ?) les moyens du cerveau sont mis au service du langage, de son apprentissage et de sa production.

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Cinéma : décryptage psychologique

14 The Dark Knight Rises :

Trop de violence ? Le dernier Batman est si sombre qu’il a été le théâtre d’une tuerie dans un cinéma. Y a-t-il un lien de cause à effet ? Serge Tisseron

Psychologie au quotidien

52 Des yeux… au caractère La couleur des yeux livre-t-elle des indications sur le tempérament ? Nicolas Guéguen Images.com / Corbis

Dossier

L’orthophonie : la parole libérée

21 Le thérapeute du langage

et de la voix

40 La voix

et ses troubles

Les orthophonistes prennent en charge les troubles de la parole et de la voix.

On peut corriger les anomalies de production de la voix.

Jean-Marc Kremer

26 Les troubles du langage

chez l’enfant Comment choisir la stratégie de rééducation la mieux adaptée au trouble ? Emmanuelle Lederlé

33 Les troubles du langage

chez l’adulte La faculté de parler menacée par diverses pathologies peut parfois être préservée. Peggy Gatignol et Thierry Rousseau

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Stéphanie Borel

46 La rééducation

de la voix

Des logiciels de rééducation aident à corriger les troubles de la parole. Anne Menin-Sicard et Étienne Sicard

48 Un logiciel d’évaluation

et de remédiation

Un logiciel ludique permet d’adapter les exercices au niveau du sujet. Philippe Revy

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Éditorial

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L’actualité des sciences cognitives

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Psychologie

58 Apocalypse de 2012 :

Qui sont ceux qui y croient ? Regard sur la psychologie de ceux qui croient à l’incroyable.

La tétine entrave le développement émotionnel L’envie de chocolat au cœur du cerveau Sexisme à l’université Et bien d’autres sujets...

Point de vue Des salles d’injection pour les toxicomanes

Romy Sauvayre

10 Marc Valleur

Neurobiologie

66 Les cellules

oubliées du cerveau

L’œil du Psy Notre cerveau a besoin de nature

12

Idées reçues en psychologie L’âge de raison existe-t-il ?

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Psychologie… animale Les gorilles parlent « bébé »

90

Christophe André

Les cellules gliales ont été négligées, alors qu’elles ont un rôle essentiel dans le cerveau. Douglas Fields © Jeff Johnson / Hybrid Medical Animation

Anne Charlet Debray

Dalila Bovet

Analyses de livres Tribune des lecteurs Neuro-BD

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Histoire des neurosciences

74 Un pionnier

des sciences cognitives

Ce numéro comporte un encart d’abonnement Cerveau & Psycho broché sur la totalité du tirage ainsi que deux encarts posés en 4e de couverture : un courrier Cerveau & Psycho offre spéciale Noël sur l’ensemble de la diffusion abonné et un encart Philosophie magazine sur l’édition France.

Dès les années 1960, Marc Jeannerod a contribué à l’essor des sciences du cerveau. Frédérique de Vignemont et Pierre Jacob

80 Les liaisons dangereuses,

ou le bal des pervers Deux siècles avant leur définition en psychiatrie, ce roman décrit le pervers narcissique et le psychopathe. Sebastian Dieguez

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En couverture : © Images.com / Corbis

Psychopathologie des héros

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Développement

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Pouce ou tétine ? La controverse est ancienne. Pour la première fois, plusieurs équipes universitaires (à Clermont-Ferrand, Wisconsin-Madison

Pio3 / Shutterstock.com

L’actualité

des sciences cognitives

La tétine entrave le développement émotionnel

et Jérusalem) se sont penchées sur la question. Cette étude montre que l’usage de la tétine au cours de la journée, chez les garçons, réduit les capacités d’empathie et l’intelligence émotionnelle, ou faculté de discerner et de comprendre ses propres émotions et celles des autres. Les chercheurs ont testé l’hypothèse selon laquelle la présence d’une tétine lors des interactions d’un jeune enfant avec ses parents ou ses éducateurs réduit la mobilité des muscles du visage impliqués dans le mimétisme facial (sourire quand l’autre sourit, exprimer l’inquiétude quand il a l’air inquiet). Or c’est ce mimétisme qui,

comme l’ont montré les études sur les neurones miroirs et les liens entre émotion et motricité, permet à l’enfant de s’approprier un registre d’émotions qu’il peut repérer et comprendre. Les psychologues ont donc filmé le visage d’enfants âgés de sept ans lorsqu’ils observaient des visages animés en train d’exprimer des émotions sur un écran. Ils ont constaté que les enfants ayant sucé la tétine (et non le pouce) au cours de leurs premières années présentaient un mimétisme facial réduit, voire quasi inexistant, au bout de cinq ans d’usage de la tétine. Chez de jeunes adultes âgés de 19 ans, les chercheurs ont ensuite constaté que l’usage précoce de la tétine était lié à une plus faible intelligence émotionnelle : les jeunes gens ont plus de difficultés à identifier les émotions ressenties par leurs interlocuteurs, de même que leurs émotions propres, et à réagir de façon appropriée. Or l’intelligence émotionnelle est étroitement liée au bien-être, à la réussite personnelle et professionnelle. L’Organisation mondiale de la santé recommande de limiter l’usage des tétines. Cette étude précise que c’est lors des interactions de l’enfant avec ses éducateurs pendant la journée, que l’effet peut être néfaste. En revanche, la tétine peut être donnée la nuit ou pendant les périodes de repos. Pour une raison restant à découvrir, cet effet n’affecte que les garçons. L’usage du pouce ne présente, quant à lui, aucun effet de ce type. P. Niedenthal et al., in Basic and Applied Social Psychology, vol. 34, p. 387, 2012

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Sébastien BOHLER

Neurobiologie

En bref

L’envie de chocolat au cœur du cerveau

Le piège du verre à bière Les verres à bière étroits, mais à large col, créent une illusion : on croit boire peu au début, parce que le niveau baisse lentement, et que l’on tient un verre étroit dans la main. Des psychologues de Bristol ont montré que, dans ce cas, on termine sa bière en 7 minutes en moyenne, contre 12 minutes avec un verre droit. Les buveurs croient avoir bu la moitié de leur bière lorsque le niveau est à mi-hauteur, mais ils sont abusés par la forme du récipient. Ces verres incur vés sont évidemment une aubaine pour les bars et restaurants, mais un trompe-l’œil pour le client, sa santé et son por tefeuille.

Morale

Manger du chocolat provoquerait la libération d’endorphines dans une zone particulière du cerveau, impliquée dans le déclenchement de la pulsion alimentaire. Cette découverte a été réalisée à l’Université du Michigan sur des rats à qui l’on donnait à manger des M&Ms. Une canule était implantée dans une partie de leur cerveau nommée néostriatum dorsal, dont on sait qu’elle intervient dans le contrôle des comportements et habitudes liés à des récompenses. Dans une subdivision très précise de cette région cérébrale, de la taille d’une tête d’épingle, les neuroscientifiques ont constaté qu’au moment de consommer les chocolats, la concentration des endorphines nommées enképhalines augmente brusquement (les endorphines sont des analogues produits naturellement par le cerveau de la morphine). Les enképhalines modulent la quantité de dopamine libérée et donc la motivation à se procurer un plaisir, ici sous forme de chocolat.

« Je soussigné, déclare sur l’honneur l’exactitude des informations délivrées ci-dessus. » De telles informations peuvent concerner une déclaration de ressources, un kilométrage annuel pour une souscription d’assurance, ou un patrimoine. Les services fiscaux et les assureurs connaissent bien l’écart qui peut exister entre la déclaration sur l’honneur et la réalité. Et si l’on formulait les choses à l’envers ? « Je soussigné, déclare sur l’honneur l’exactitude des informations délivrées ci-dessous. » Des psychologues de l’Illinois ont constaté que cette simple transformation (faire signer un déclarant en tête d’un formulaire et non à la fin) réduit notablement les petites tricheries de ce genre. L’explication est simple : lorsqu’on signe au début, on se place dans une attitude d’engagement et d’honnêteté, et l’on remplit le formulaire en se trouvant dans cet état moral. Ce qui ne se produit pas dans le cas inverse. L. Shu et al., in PNAS, à paraître

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© A. Difelicenantonio

Signature et honnêteté

Les enképhalines semblent être un déclencheur de l’envie de manger. Lorsqu’on les injecte directement dans le noyau cérébral concerné, le rat se jette sur les chocolats et en consomme l’équivalent de cinq pour cent de son poids, ce qui correspondrait à 3,6 kilogrammes de chocolat pour une personne de 70 kilogrammes ! Par des tests complémentaires, les neuroscientifiques ont constaté que cette hausse de concentration d’enképhalines ne provoque pas d’augmentation du plaisir ressenti par le rat, ni de son attirance pour le sucre : ces molécules semblent déclencher un « désir de manger », sorte de pulsion aussi puissante qu’aveugle. A. Difelicenantonio et al., in Current Biology, vol. 22, pp.1-7, 2012

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Dossier

L’orthophonie : la parole libérée

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a parole est d’argent, mais le silence est d’or. Peut-être vaut-il mieux parfois se taire que de tenir des propos sans intérêt. Mais sans doute ce dicton a-t-il été suggéré par une personne qui parlait sans difficulté. Et ce n’est pas l’avis de ceux qui présentent un trouble du langage, que ce soit une aphasie, c’est-à-dire une incapacité de parler, une élocution hésitante, voire incompréhensible, ou un trouble de la voix – rauque, éraillée ou inaudible. Contraints à un silence qu’ils n’ont pas choisi, ils aspirent à retrouver la parole perdue. Les orthophonistes, ceux qui prennent en charge ces personnes, mettent à leur disposition diverses méthodes qui ont pour objectif de faire disparaître le handicap, de le compenser ou encore de limiter la perte de la parole quand il s’agit de personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative. Car la parole, c’est le support de la communication, c’est le lien avec autrui.

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Le thérapeute du langage et de la voix

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Les troubles du langage chez l’enfant

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Les troubles du langage chez l’adulte

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La voix et ses anomalies

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La rééducation de la voix

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Le thérapeute du langage et de la voix Les orthophonistes prennent en charge les enfants, adolescents et adultes qui présentent des troubles de la parole et de la voix. Ils disposent de diverses méthodes pour corriger leurs handicaps.

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e terme d’orthophonie vient du grec ortho qui signifie droit, régulier et de phonos qui signifie son, voix. Ce mot composé apparaît pour la première fois en France en 1829, lorsque le docteur Marc Colombat ouvre un établissement, l’Institut orthophonique de Paris, destiné au traitement du bégaiement. Dès l’Antiquité, philosophes et médecins se sont interrogés sur la faculté qu’ont les hommes de parler, communiquer et comprendre ce que dit autrui : Hippocrate et Aristote se sont penchés sur l’anatomie, la physiologie et la pathologie des organes de la phonation, la production de la voix et du langage articulé. On sait que le tribun athénien Démosthène bredouillait et qu’il se « rééduquait » en introduisant des petits cailloux dans sa bouche, technique destinée à ralentir son débit verbal. Ou encore que Cicéron « zozotait », l’apex (la pointe) de sa langue étant orné d’une anomalie de la taille d’un pois chiche. Un peu plus tard, au IIe siècle de notre ère, Gallien fera une description plus précise de la fonction phonatoire, où il introduira le rôle du cerveau, mais il faudra attendre Léonard de Vinci et les anatomistes du XVIe siècle pour que les études deviennent plus fiables. Malgré ces prémices, ce n’est qu’au XVIIe siècle que commence vraiment l’histoire de l’orthophonie. En Espagne, Juan de Pablo Bonet s’attache à apprendre à parler aux « muets » et publie en 1620 le premier traité d’orthophonie connu. Après lui, l’intérêt pour les

troubles de la phonation se renforce. En France, au XIXe siècle, l’abbé Charles Michel de l’Épée comprend l’enjeu de la langue des signes pour permettre aux enfants sourds de communiquer et, au tout début du XIXe siècle, le docteur Jean Itard décrit la première rééducation orthophonique de Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux scientifiques européens s’intéressent aux troubles de la communication dus, par exemple, à des dyslalies (difficultés d’articulation résultant de malformations), à l’éducation des sourds, aux troubles de la voix ou de l’audition ou encore aux aphasies (littéralement sans parole). Dans ce domaine, le neurologue français Paul Broca et l’Allemand Carl Wernicke font des découvertes permettant de mieux comprendre les mécanismes de production et de compréhension de la parole.

Jean-Marc Kremer, orthophoniste, enseigne à l’École d’orthophonie Nancy-Lorraine.

En Bref • L’orthophonie a pour objectif de soulager les troubles de la parole et de la voix dus à des anomalies de développement chez l’enfant ou à une pathologie chez l’adulte. • Après une évaluation du trouble, l’orthophoniste propose une méthode de rééducation ou d’apprentissage tenant compte de l’âge du sujet et permettant de corriger le trouble. • L’orthophoniste est à la croisée de plusieurs disciplines : anatomie, physiologie, acoustique, phonétique, psychologie, neurologie, etc.,

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Psychologie au quotidien

Des yeux... au caractère La couleur des yeux livre de précieuses indications sur le tempérament d’une personne. Mais jusqu’où tirer des conclusions, sans verser dans le réductionnisme ?

L Nicolas GUÉGUEN est enseignantchercheur en psychologie sociale à l’Université de Bretagne-Sud, et dirige le Laboratoire d’Ergonomie des systèmes, traitement de l’information et comportement (LESTIC) à Vannes.

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e physique n’est certes pas la chose la plus importante dans la vie. Mais on ne peut nier son influence sur les relations sociales... Par exemple, la taille a un impact sur la réussite professionnelle, les hommes les plus grands ayant plus de succès en société. Les individus les plus beaux ont aussi des situations professionnelles plus élevées…. Le sourire augmente les chances que nos interlocuteurs se souviennent de nous. Que dire des yeux, miroirs de l’âme, et notamment de leur couleur ? La couleur des yeux reflète un héritage génétique issu de la mère et du père ; or le psychologue britannique Anthony Little et ses collègues, de l’Université Saint-Andrews à Fife au Royaume-Uni, ont montré que les hommes et les femmes recherchent plus volontiers un partenaire ayant une couleur des yeux proche de la leur. Cela expliquerait pourquoi on observe souvent une concentration de telle ou telle couleur des yeux dans certaines zones géographiques. Toutefois, l’effet de la couleur des yeux ne s’arrête pas à la préférence des partenaires potentiels : des travaux montrent aujourd’hui que ce critère peut être révélateur de certains traits de personnalité. À l’Université de Dallas au Texas, le psychologue William Tedford a montré que la réactivité dans certains tests des personnes ayant des yeux de couleur foncée est supérieure à celle des personnes aux yeux clairs. Dans cette expérience, des étudiants masculins et féminins devaient appuyer le plus rapi-

dement possible sur une barre de contact pour éteindre une lumière dès qu’elle s’allumait. La vitesse d’exécution était alors prise en compte. Les résultats montrent que les personnes ayant les yeux foncés (noirs ou marron) ont été plus rapides à cette tâche. Pour expliquer ce constat, les chercheurs invoquent une hypothèse dite de « l’instinctivité » : les personnes aux yeux sombres exerceraient un contrôle moins strict sur leurs comportements que celles ayant les yeux clairs, ce qui se traduirait par des temps de réaction plus brefs dans divers domaines. Cette explication peut sembler étrange, mais la théorie de la réactivité est volontiers invoquée par les chercheurs travaillant sur l’influence de la couleur des yeux.

Yeux bruns : instinct et rapidité Certaines expériences montrent ainsi que, dans le domaine sportif, des différences de performances s’observent selon la couleur des yeux. Ainsi, John Beer et Paula Fleming, de l’Université du Kansas, ont fait réaliser à des élèves de primaire une tâche de précision consistant à faire passer un disque à l’intérieur d’un anneau. Les performances des enfants étaient enregistrées en même temps que la couleur de leurs yeux. Les résultats ont montré que les enfants aux yeux marron ont été plus précis que ceux ayant des yeux clairs, bleus ou verts par exemple.

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La théorie de la réactivité (dite aussi de plus faible inhibition), tout comme celle de l’instinctivité, suppose que les personnes aux yeux foncés seraient plus réactives, car elles inhiberaient moins leurs réactions spontanées : elles seraient plus rapides dans les activités sportives. Les personnes aux yeux clairs seraient, en revanche, plus analytiques, plus observatrices, de sorte que leurs temps de réaction seraient supérieurs. En contrepartie, elles inhiberaient plus facilement certaines réactions inappropriées. Et dans le domaine sportif, cette dernière faculté confère des avantages : certains sports requièrent une capacité de réaction instinctive immédiate, d’autres nécessitant de pouvoir freiner les mouvements impulsifs. De fait, les recherches scientifiques mettent en évidence des différences de performances sportives selon la couleur des yeux. Ainsi, en boxe, on constate que les sportifs aux yeux foncés obtiennent de meilleures performances que ceux dont les yeux sont clairs – réflexe, esquive et coup d’œil sont décisifs. C’est nettement moins le cas au bowling, au golf, au tir à l’arc où l’on peut prendre le temps de préparer son coup. Or dans ces disciplines, les sportifs aux yeux clairs se révèlent meilleurs que ceux aux yeux foncés… Dans un même sport, selon la position occupée, l’un ou l’autre prend l’avantage. Par

exemple, au base-ball, les frappeurs aux yeux foncés qui doivent taper à l’instinct avant l’arrivée de la balle ont le dessus, tandis que ceux qui envoient la balle au frappeur, analysent sa position à l’avance et anticipent la trajectoire de la balle, sont statistiquement meilleurs lorsqu’ils ont les yeux clairs. Cette différence entre tempérament instinctif et analytique influe également sur les jugements esthétiques. La psychologue Cynthia Whissell, de l’Université de l’Ontario au Canada, a montré que, dans le domaine du jugement esthétique de formes géométriques, les personnes aux yeux foncés sont plus sensibles à la symétrie, alors que les personnes aux yeux plus clairs portent un intérêt également aux formes asymétriques, par

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En Bref • Les personnes aux yeux sombres et celles aux yeux clairs n’ont, statistiquement, pas les mêmes tempéraments.

• Un individu aux yeux sombres est généralement plus instinctif, moins analytique, et plus doué pour les activités demandant de la vivacité et de la réactivité.

• Les personnes aux yeux clairs, en général, sont plus douées pour les activités nécessitant réflexion, retenue et recul.

• Les individus aux yeux bleus sont plus réservés et sujets au stress, alors que ceux aux yeux sombres sont plus souvent autoritaires.

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Psychologie

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Apocalypse de 2012 : Qui sont ceux qui y croient ?

La fin du monde est proche, selon une prophétie maya reprise par des mouvements millénaristes. Mais comment peut-on croire à l’incroyable ? Et comment les « survivalistes » vivront-ils le premier matin de leur apocalypse ?

Romy Sauvayre est maître de conférences en sociologie à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (UMR 6024 CNRS).

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ls se nomment les survivalistes. On évalue leur nombre à environ 100 000. Non pas les curieux qui écument les forums sur Internet ; non, ceux qui croient vraiment qu’en vertu d’une soi-disant prophétie maya, tout s’arrêtera, la Bourse et le métro, les nuages dans le ciel, le Soleil et la Lune, le 21 décembre 2012. Les survivalistes pensent avoir saisi les signes des temps annonçant cette échéance funeste, et espèrent survivre à cette catastrophe au moyen de rituels rigoureusement codifiés. Ils ont été avertis, disent-ils, qu’un lieu unique sur Terre sera épargné : le village de Bugarach, non loin de Perpignan. Tout va donc prendre fin le 21 décembre 2012. Mais que se passera-t-il pour les intéressés si l’apocalypse annoncée n’a pas lieu ? Que fait-on quand une croyance se heurte à un démenti cinglant de la réalité ? Plus simplement : comment peut-on croire des choses aussi invraisemblables ? Les survivalistes, mais de façon générale ceux qui prédisaient la chute de la station orbitale Mir sur Paris ou qui crurent à l’invasion des extraterrestres en 1938 lorsqu’Orson

Welles inventa le plus grand canular de tous les temps, tous ces fervents croyants sont-ils fous, irrationnels ou simples d’esprit ? Dans les années 1950, une prédiction similaire avait déjà suscité l’incrédulité : aux États-Unis, une certaine Dorothy Martin prédit la survenue d’un cataclysme le 21 décembre 1955.

Croyance contre réalité Les psychologues sociaux Leon Festinger, Henry Riecken et Stanley Schachter s’intéressèrent à la façon dont les fidèles vécurent l’échec de leur prophétie. Ainsi, dans un ouvrage intitulé L’échec d’une prophétie, ils montrèrent que, face au démenti de cette prédiction, les membres du mouvement ufologique n’abandonnèrent pas leurs croyances ; au contraire, ils redoublèrent de ferveur et de prosélytisme. Cela semble incompréhensible à tout observateur extérieur, car on aurait pu s’attendre à ce que ce démenti, à lui seul, provoque une rupture d’adhésion. Une seule explication vient alors à l’esprit de cet observateur : ces fervents adeptes adhérant à des croyances invraisemblables sont sujets à une

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forme d’aveuglement ou de « résistance au changement de croyances ». Pourquoi les preuves scientifiques et les argumentations solides semblent-elles n’avoir aucun effet sur l’adhésion des fervents adeptes ? Contrairement aux idées reçues, les fervents adeptes ne sont ni fous ni irrationnels, encore moins dénués d’une solide formation intellectuelle. Au cours d’une étude menée par le biais d’entretiens, nous avons rencontré 48 anciens adeptes de mouvements marginaux en France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. Nous avons parcouru 70 900 kilomètres et recueilli des témoignages d’une durée totale de 310 heures. Il est alors apparu que la moitié des personnes interrogées avait suivi des études supérieures (14 pour cent avaient poursuivi leurs études cinq années ou plus après le bac). Comment expliquer que ces adeptes adhèrent à des croyances si extrêmes que leur évocation provoque la moquerie ou le scepticisme ? L’adhésion à l’invraisemblable est un processus graduel et fluctuant, fait de doutes, de preuves subjectives et de confiance. L’adepte initialement sceptique tente de mettre à

l’épreuve les propositions qui lui sont faites 1. L’apocalypse est afin de statuer sur la véracité des promesses un thème récurrent des mouvements et préceptes transmis. Il se lance ainsi dans ce de croyance, car elle que l’on nomme une administration profane véhicule une charge de la preuve : quoique ne disposant pas des émotionnelle intense. mêmes moyens qu’un scientifique, il adopte Les fidèles se sentent une démarche semblable, cherchant des preuinvestis d’une mission : ves pour étayer son hypothèse. sauver le monde. Loin des représentations de la brebis dénuée de sens critique, le futur adepte est aux aguets, attentif aux moindres contradictions.

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En Bref • Les personnes qui croient à l’incroyable ne sont pas irrationnelles, et ont généralement un bon niveau d’études. • Leur adhésion se fonde sur des « preuves » se présentant notamment sous la forme de bénéfices affectifs perçus comme extraordinaires. • La plupart du temps, les croyances résistent à l’épreuve des faits. • La fin de l’adhésion survient surtout lorsque la doctrine ou le comportement du fondateur entre en conflit avec les valeurs de l’adepte.

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