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N° 87H — décembre 2020 - janvier 2021

ALCHIMIES D’HIVER C H A L E T S , L’ A R T D E S E S S E N C E S B R U T E S L E S P O R T E S D U S O L E I L , S P O R T S D ’ H I V E R E T A RT D E V I V R E

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Le bonheur à tous les étages

MÉRIBEL Le Yana | Étania | Les Chalets Célénia

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N° 87 H

L’ÉD IT O PAR SONI A LAZ Z ARI

chacun sa perception personnelle du temps idéal, certains préféreront toujours aux plaisirs glacés de l’hiver une plage de sable fin écrasée de soleil. Mais tous s’accorderont sur la poésie, la délicatesse d’un matin de neige clair et rose à la montagne. Un miracle météorologique qui donne naissance à un moment d’équilibre et de grâce. Une fragilité sublime qui nous renvoie à nos émerveillements d’enfant, quand une impatience irrésistible faisait oublier tout le reste, bonnet, gants, écharpe et petit déjeuner, un enthousiasme matinal qui, à l’âge adulte, n’abandonnera plus les skieurs, tout à la joie de « monter » et de chausser les skis. En ce début d’hiver, ce sont la patience et l’alternative au ski qui sont requises, bouleversant par là même l’écosystème économique des sports d’hiver. Mais l’incertitude liée à la crise sanitaire et son cortège de restrictions et d’interdictions ne parviendront pas à entamer l’éternelle fascination qu’exercent sur nous cirques enneigés et forêts ouatées. Fort à propos, la mutation et la maturation des stations françaises accompagnent depuis une dizaine d’années cet élan naturel, grâce à l’adaptation de leur offre à la fois sportive et touristique. Jamais nos stations n’ont été plus attractives, avec notamment l’essor du « sans voiture » qui a révolutionné des villages entiers, à l’image d’Avoriaz, au cœur des Portes du Soleil – notre reportage de ce numéro d’hiver –, l’une des pionnières en la matière. Un 100 % ski aux Une étendue couverte de neige comme une page blanche pieds où l’on croise avec bonheur sur laquelle tout est permis, surtout de rêver : une idée de la trentaine de traîneaux et de l’abstraction qui ne peut que nous inspirer après une année calèches qui sillonnent les rues transformées en pistes. La valoride tempêtes, saturée d’informations et d’inquiétudes. sation du patrimoine et de l’architecture, par le biais du Plan d’occupation des sols par exemple, a permis de préserver la beauté typique de villages entiers, comme Morzine, dont on maîtrise depuis longtemps la hauteur des constructions. Dans des stations flanquées d’un domaine skiable au milieu des forêts de sapins, Les Gets en étant le symbole parfait, les sports alternatifs et les activités «nature», ski de randonnée nocturne, chiens de traîneaux ou raquettes, offrent une immersion unique dans ce que la montagne a de meilleur, sa nature sauvage et grandiose. Dans le canton du Valais, le refuge construit à la moitié du XXe siècle par les architectes Heidi et Peter Wenger, sur un éperon rocheux à 2 000 mètres d’altitude, rappelle que la montagne est avant tout, pour ceux qui l’aiment, une philosophie de vie et une C I-D ESS US formidable source d’inspiration. En attendant, donc, la réouverture Objet de recherche et lieu de retraite de nos remontées mécaniques, rien n’interdit de s’extasier sur les des architectes suisses paysages changeants et la pureté de la lumière et d’apprécier, même Heidi et Peter Wenger, en petit comité, la douceur bienfaisante d’un Noël à la montagne. le Trigon mise sur la densité verticale pour se fondre dans le paysage du Haut-Valais. Par Martina Hunglinger. Photo Mads Mogensen.

N° 8 7

LE SOMMA IRE D ÉC E M B R E 2020 - J A NV I E R 20 21

PLAISIRS D’HIVER 52 IC Ô N E T R I G O N E

Dans le Haut-Valais, construite dans les années 1950, la retraite montagnarde et idéale des architectes suisses Heidi et Peter Wenger. Un temple de l’essentiel, classé et protégé, à l’abri du monde.

68 L’ A RT D E L A M AT I È RE

Orme, noyer, mélèze, autant d’essences brutes taillées d’un bloc ou sculptées à la main qui révèlent le savoir-faire particulier de la pièce la plus conviviale de la maison, la cuisine.

DÉCO ET STYLES 42 ARC HI ORG ANI QUE

Dans les Dolomites, l’extension contemporaine d’une ferme du XVIe siècle dont le minimalisme affirmé se fond dans son environnement.

58 CO N CEPT EN BÉ TON

Réveil contemporain pour une ancienne maison de Bâle qui accueille une structure en béton, à la beauté radicale, entre ses ailes de service.

90 LE G R A N D F RI S S O N

D’Abondance à Avoriaz, des Gets à Morzine, le vaste domaine des Portes du Soleil permet d’accéder en toute liberté à douze stations de ski. Une nature grandiose entre lac Léman et Mont-Blanc.

ACTU ET CULTURE 8 F O RC E S VIV ES E N E A U X

DO U C E S Déambulation photographique, intime et poétique en noir et blanc autour de l’emblème franco-suisse qu’est le Léman.

17 S O U S L ES ÉT O IL E S

Bois ouvragés, matières précieuses et motifs chaleureux, une sélection de présents à offrir et de moments à partager.

22 L’ Â ME DU B O I S

Dans sa boutique-atelier des Gets, l’ébéniste Lionel Chauchat dessine des pièces de mobilier qui conjuguent le sur-mesure à tous les temps, du rustique au contemporain.

24 A S CE N S I O N C R ÉAT I VE

À Paris puis Megève, la galeriste et éditrice Armel Soyer inscrit sa trace dans le paysage alpin et expose ses artistes préférés.

28 U N E A L L U R E F O L L E

À Chamonix, au pied du Mont-Blanc, ouverture d’un nouveau lieu multiple de la Folie Douce dans un ancien palace métamorphosé.

30 S O MM ET S D’ A RC H I T ECT UR E Un livre rend hommage à l’ingéniosité et à la créativité humaines en montagne.

32 RE S S O U R C ES N AT U R EL L E S

Une relecture du land art pour mieux réapprendre à rêver l’espace, notamment en altitude.

34 IN S TA N T S D’ A R T

58 Ce numéro comporte un supplément Côté Projets. Ce supplément accompagne également les exemplaires destinés aux abonnés France.

De la lumière maîtrisée de Marc Chagall aux montagnes des Grisons en passant par la peinture romantique suisse du début du XXe et la belle solitude de Giorgio Morandi, des expositions comme autant de paysages intimes.

24 76 JO Y EUX F EST IN S

Pour inspirer les fêtes, des recettes rabelaisiennes au château Renaissance du Clos de Vougeot, repère gourmand de la Confrérie des chevaliers du Tastevin depuis 1934.

84 REL EC TUR E S UISSE

À Verbier, un chalet d’hôtes, judicieusement décalé, ignore les clichés de l’hôtellerie de montagne et affiche un style sobre et épuré.

117 PART IT IO NS MI L LÉ SI MÉ ES

Afin de mettre en valeur leur savoir-faire unique, les maisons de champagne poursuivent leurs audacieuses expériences artistiques et gastronomiques.

126 DÉCO R PANO RAM I QUE

En Champagne, au cœur des vignes, une halte intimiste célèbre l’art de vivre à la française.

128 CUV ÉES D’ EX C EPTI ON

Notre sélection des nouvelles cuvées millésimées ou de prestige.

134 PARC EL LES DE C AR AC TÈR ES Les cuvées parcellaires savent préserver l’essentiel, l’origine et le « style maison ».

136 TAB LES SUR SC ÈNE

Créer une atmosphère sans grandes tablées, les accords de cette fin d’année particulière.

140 BEL LES FL AMBÉE S

Toujours créateurs d’ambiance, les poêles et cheminées nous projettent dans un art de vivre épuré revendiquant l’héritage scandinave.

Couverture nationale et couverture couplage Se réunir autour du feu, l’essence même des plaisirs d’hiver. Le bois taillé et la fonte du poêle contemporain font rejaillir les précieuses pampilles d’un lustre du XIXe dans un chalet des Aravis conçu par les Chalets Bayrou. Par Agnès Benoit. Photo Jean-Marc Palisse. Couverture régionale « Les Portes du Soleil, Sports d’hiver et art de vivre » La chaîne de montagne autour d’Abondance, qui surplombe la forêt, avec le mont de Grange qui culmine à 2 433 m et les Cornettes de Bise, à 2 432 m. Par Agnès Benoit. Photo Christophe Dugied. La couverture Les Portes du Soleil est diffusée dans le département de la Haute-Savoie (74).

N 87H — d cembre 2020 - janvier 2021

N 87H — déc mbre 2020 - janvi r 2021

ALCHIMIES D’HIVER

LES PORTES DU SOLEIL

CHALETS

L’ A R T D E S E S S E N C E S B R U T E S

LES PORTES DU SOLEIL SPORTS D HIVER ET ART DE VIVRE C H A M PA G N E S E T E F F E R V E S C E N C E A R T I S T I Q U E

SPORTS D’HIVER ET ART DE VIVRE

A BO ND A NCE, LES G ET S , M O RZI NE, AV O RI A Z EN 2 6 PA GES

L’ I N S TA N T

FORCES VIVES EN EAUX DOUCES Loin de la carte postale haute en couleur, la déambulation photographique que livre « Léman, bien plus qu’un lac » élargit les horizons de cet emblème franco-helvétique, estompant ses frontières, contrastant ses atours, révélant ses personnages... Un contrechamp inédit, intime et poétique. PA R

Anne-Laure Murier

E S C ALE N ATU R E LL E

Préverenges. L’île aux oiseaux. 02/2017. En témoigne cette halte pour oiseaux migrateurs, « le Léman est un fil d’Ariane tendu entre les neiges d’Hannibal et le soleil de Massalia ».

M IRO IR CON TE MP LATIF PAGE DE GA U CH E Préverenges, 02/2017. « Un lac agrandit le ciel. »

PAGE DE DR OI TE 1. Versoix, 01/2017. 2. Bellevue, 01/2017. « C’est une eau calme, apaisée et apaisante, qui régule les températures et les tempéraments. »

LÉM AN , B IEN P LUS Q U’U N LAC Dans la collection Beaux livres Voyage des éditions Glénat (39,50 €), cet ouvrage accompagne une exposition au musée du Léman à Nyon, en Suisse, à découvrir jusqu’au 15 août 2021. glenat.com et museeduleman.ch

De Nyon à Allaman, les pêcheurs du Léman nous prennent plus d’une fois dans les mailles de leurs filets, délicatesses vif-argent aussi robustes que leurs tenants besogneux. « Quand il n’y a pas de poissons, je vais faire du naval », ricoche une citation pleine page, quelques encablures photographiques plus loin. Entre-temps ont défilé des nageurs en maillot, impression un brin givrée entre fontaine glacée et médailles de la coupe de Noël. Un hors-bord au milieu d’herbes folles, pris de vitesse en vis-à-vis par des bolides routiers. Un salon de jardin, dont la ferronnerie inscrit ses volutes sur fond de villégiature. Une grue portuaire, levier de l’exploitation de carrières calcaires à la Meillerie. La jetée de Saint-Gingolph, hissant pavillon français entre deux tables de café. Un pont de voilier, où deux corps en plein soleil sont plus affalés que les voiles qu’on devine hissées. La proue d’une embarcation, qui flèche l’éclaircie à l’horizon. Une arête de brochet, sculpturale nature morte. Un poêle en fonte et sa bouilloire, parmi le bric-àbrac qu’embarque La Neptune depuis 1904 contre vents et marées. Une travailleuse

d’ascendance voyageuse, ancrée à la pêcherie du Boiron. L’insolite village des Flottins, mikado en bois flotté que déposent chaque année les eaux du Léman sur les rivages d’Évian. La passerelle des Grangettes, qui suspend l’histoire des Ateliers de constructions mécaniques. Un plongeoir et ses silhouettes musculeuses, autre ouvrage d’art à la verticale cette fois. Une contemplation randonneuse, devant un miroir d’eau qui se fait reflet d’âme... D’un point de vue enchanteur à un « accès interdit », d’un vieux scaphandre à un catamaran innovant, le travelling imagé se renouvelle sur près de 240 pages merveilleuses : convergents dans leur sensibilité décalée, Claude Dussez et Vincent Guignet ont passé quatre ans à composer cette fresque, publiée aux éditions Glénat, et à raconter leur Léman, bien plus qu’un lac. « Lago di Losanna, Genfersee, Lac Léman, Lake of Geneva : le nommer, c’est vouloir le posséder et c’est déjà le trahir. Il faut laisser parler les images », introduit l’auteur Blaise Hofmann, suisse lui aussi. Subtilement engagés, ses textes n’en sont pas moins des balises complices pour révéler cette « rétine du monde ».

1. 2.

ME R IN T É R IE UR E PA G E D E G A UC HE 1 . Tolochenaz, Qui Le Thi, dite Oui-Oui. Pêcherie du Boiron, 09/2016. « En vivant sur ses rives, il vous est devenu essentiel. Il vous constitue. » 2 . Lausanne-Ouchy, CGN, bassin de radoub,

01/2017. « Le Léman est à votre image. En amont, le passé. En aval, l’avenir. » PAGE DE D RO ITE Nyon, Christian Lochmeier dit Lolo, pêcheur. 02/2017. « Il est riche de ses algues, de ses poissons.»

Une histoire qui s’écrit avec vous...

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en verre soufflé bouche, avec bouchon Corolle, chaque pièce est unique, H31xD13,5 cm, 1,5L, 115€, L’Atelier du Vin. 3. «Biche», par Françoise Pétrovitch, vase en faïence, pose de l’émail à main levée par l’artiste, H41xD32 cm, collection En attendant les Fleurs, 5000€, Émaux de Longwy. 4. «Odyssée», design Pierre Dubois et Aimé Cécil, lampe en verre soufflé, H69xD21 cm, 760€, Les Héritiers. 5. «Chiara», design Mario Bellini, lampe avec réflecteur en aluminium fini intérieurement avec un film plastique opaque, joint en caoutchouc, H41 x D 20 cm, 375 €, Flos. 6. «Profiterolle», design Sergio Asti, lampe de table ou de sol en aluminium, diffuseur en méthacrylate et polyester avec fibres de verre, H60xD40cm, 1052€, Martinelli Luce. 7. «Platinum», bougie parfumée en parafine, gobelet en verre soufflé, H35cm, 10kg, 435€, Baobab Collection. 8. «Orage», design Inès-Olympe Mercadal, assiette en céramique, fabriquée et colorée à la main, D29 cm, 45€, IOM. 9. «Pumo», design Fabio Novembre, boîte inspirée des porte-bonheur qui ornent les maisons de la région des Pouilles en Italie, D 21 x H 29 cm, 4 coloris, 102 €, Kartell. 17

L’ Œ I L D E L’ E S T

George Nelson, horloge en laiton et aluminium, D76,5cm, 515€, Vitra. 3. «Harpo», miroir composé de rubans composites en polypropylène sur une structure en métal gris anthracite, D100cm, 449€, Gautier. 4. «Orfèvre-Sommelier», design Michael Anastassiades, verre à champagne en verre et métal doré, H12xD7cm, 580€ le set de 2, Puiforcat. 5. « Photophore en bronze patine noir», par Osanna Visconti, réalisé dans une fonderie d’art en Italie par l’artiste bronzier selon la technique du moulage à la cire perdue, pour bougie de 190g, H12xD6,5 cm, 2500€, Diptyque. 6. «Castellum», lampe en acier, inspirée par l’architecture de l’église de Grundtvig à Copenhague, L11 x H18 x P5,5 cm, 199€, AYTM chez The Cool Republic. 7. «Fila», design Daniel Debiasi & Federico Sandri, en verre soufflé bouche, H22,70xD 20 cm, à partir de 134€, Ligne Roset. 8. «Splash», assiette en porcelaine, D29 cm, collection Arty Creation, une série qui rend hommage aux chefs devenus artistes, 21€, Degrenne. 18

SOLEILS D’HIVER 1. «Les Immobiles n°2», design Thomas Dariel, chandelier en métal plaqué finition Champagne brillante, extrait d’une collection hommage aux mobiles réalisés par les artistes majeurs du XXe siècle, H60xD18,7cm, 414€, Maison Dada. 2. «Turbine Clock», design

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PLAISIRS D’ALTITUDE 1. « Hibou », design Aude Clément, assiette en faïence peinte à la main, D 28 cm, collection Forêt, 38 €, Au Bain

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TA L E N T

1. Dans son décor boisé, l’un des trésors de la boutique, un coffre ancien des Grisons. Posés dessus, des cerfs signés Aubry Gaspard. Derrière la porte, l’atelier. 2. Vue du haut des Gets, non loin de la Chèvrerie des Félines, sur l’époustouflante chaîne du Mont-Blanc où l’ébéniste aime s’échapper pour du ski de randonnée l’hiver et de grandes balades l’été. 3. Lionel Chauchat. 4. Table « trois plis » en épicéa, à pieds en métal, l’une des créations de l’artisan, et couteaux Opinel.

Les Gets

L’ÂME DU BOIS

DANS SA BOUTIQUE-ATELIER LAMBRISSÉE DE BOIS ANCIEN, LIONEL CHAUCHAT CÉLÈBRE UN MOBILIER QUI CONJUGUE LE SURMESURE À TOUS LES TEMPS, DU RUSTIQUE AU CONTEMPORAIN. OUTRE SES CRÉATIONS, IL EXPOSE DES PIÈCES DE DÉCORATION DE MONTAGNE, ANTIQUITÉS SAVOYARDES ET SUISSES, FABRIQUÉES PAR DES PAYSANS. PA R Agnès Benoit P H O T O S Christophe Dugied

« Lorsque je réalise des cuisines sur mesure, j’utilise de vraies planches d’épicéa que je vais chercher dans la scierie de Morzine. L’ensemble, caissons compris, est composé à partir de cette essence locale et durable. Je n’envisage pas mon métier autrement qu’en prenant le temps.» Installé aux Gets, dans sa boutique et son atelier adjacent, Lionel Chauchat est un ébéniste d’exception, qui marie savoir-faire et connaissance du patrimoine montagnard. Il vient de livrer à Verbier un très joli buffet d’angle, aux portes à croisillons typiques du Valais, fabriqué dans les règles de l’art. « On me sollicite pour la conception de cuisines et de salles de bains personnalisées, plutôt d’esprit rustique savoyard, et de meubles contemporains très minimalistes “trois plis”, table de salle à manger, table basse, tabouret, toujours en vieux pin associé à des piétements en métal noir, plutôt profilés. » Né en région parisienne, Lionel a passé tous ses étés à la montagne. Un décor qu’il n’a plu voulu quitter après ses études. Ses parents, qui affectionnaient le mobilier ancien, lui ont donné le goût des belles choses. À l’origine peintre en lettres, il a acquis une première brocante à Saint-Jean-d’Aulps, puis a repris celle de Morzine. À ses 22

magnifiques trouvailles, coffres anciens des Grisons ou du Queyras, établi de tailleur de pierre, petit vaisselier valaisan, se mêle une jolie décoration de montagne – couteaux Opinel, plaids Arpin, coussins aux illustrations vintage des Gets, lainages italiens de Biella Fabrics et mobilier Athezza. « Quand je chine, je recherche les meubles des Alpes les plus simples, façonnés par les paysans l’hiver, alors que les bêtes leur demandaient moins de travail. Des ouvrages populaires, souvent témoins d’un métier, exigeant peu d’outillage. » L’artisan regrette que cette tendance déco ne séduise plus autant : même pour un style rusM E U BL E S D E S tique, on lui demande moins de M ON TA G N E S moulures et de découpes, plus — d’épure ! Son jardin accueille un Lionel Chauchat conçoit mazot, création d’un ami, qu’il soudes pièces d’esprit rustique haite mettre en valeur. À retrouver et contemporain et chine chez soi, comme un beau témoides antiquités savoyardes. gnage de l’art de vivre suisse. Adresse page 148

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GALERIE D’ART

S Y N E R G IE A R TI S T IQ U E PA GE D E G A U C HE À l’image de Yellow Trees, le photographe Gilles Pernet opère une mise en couleurs pour transcrire sa trace poétique. PA GE D E DR O ITE

1. Avec White Silence,

tapisserie jacquard faite à Aubusson Felleton, il transpose la neige en faisant glisser son support de création vers un autre matériau. 2. 3. À Megève depuis cinq ans, Armel Soyer et Gilles Pernet partagent leur amour de la montagne. 4. Artiste fidèle, Ema Pradère a créé un coffret inaugural avec trois boules de Noël en porcelaine uniques et signées. 5. À suivre aussi, Agnès Sébyleau est, elle, une révélation.

Megève

EXPLORATRICE DE FORMES DÉCORATIVES QUI GALVANISENT LES RÈGLES DE L’ART, À PARIS PUIS MEGÈVE, LA GALERISTE ET ÉDITRICE ARMEL SOYER INSCRIT SA TRACE DANS LE PAYSAGE ALPIN. AU CŒUR DU VILLAGE-STATION, À QUELQUES KILOMÈTRES DE SA FERME SHOWROOM, UN NOUVEAU LIEU EST À SA SPLENDIDE IMAGE D’AFFRANCHIE. PA R Anne-Laure Murier

ASCENSION CRÉATIVE

GALERIE D’ART

Telle une première de cordée, Armel Soyer hisse ses artistes et designers d’élection sur le devant de la scène depuis presque dix ans. Inaugurée mi-décembre, pour prendre la suite de l’espace transitoire qui lui a fait mettre un pied au cœur de Megève, sa dernière galerie lui assure d’avoir pignon sur rue. Dans le quartier piétonnier, c’est encore un lieu plein d’esprit qu’elle a investi, marqué par l’illustre architecte de montagne Henry Jacques Le Même : pierre angulaire de la station-village, il a signé les façades et l’intérieur de cette ancienne demeure, destinée à un coiffeur parisien de renom en 1945. Déployé sur trois étages, l’écrin est idéal pour amener collectionneurs et amateurs à prendre de la hauteur décorative et les accompagner vers un hors-piste savoyard. « Ma singularité est d’être à la frange, de m’aventurer vers quelque chose de nouveau, de façonner l’œil des gens que je rencontre, d’amener les clients vers d’autres façons de voir », souligne la galeriste. Lançant l’ébéniste américain Casey Mc Cafferty sur le marché français, elle expose ainsi pour la première fois ses étonnantes sculptures fonctionnelles, qui équilibrent tactilité et gravité. Autre révélation à suivre, Agnès Sébyleau fait découvrir une monumentalité qu’elle crochète en ficelle de lin, avec une série intitulée « La ligne ». La vingtaine de créateurs qu’Armel Soyer défend avec fidélité sont pareillement choyés, de la Russe Olga Engel, qui compose d’éclatantes suspensions en biscuit de porcelaine, à son mari, Gilles Pernet, dont les photographies tissent obsessionnellement sa sensibilité paysagère. « Puisque je GA L E R IE A R ME L S O Y E R produis moi-même, je m’inscris dans la — durée. Et pour collaborer à long terme, Design et arts décoratifs du j’ai besoin de tout aimer d’un artiste », XXIe siècle : œuvres murales, partage cette passionnée. Magnifique meubles, luminaires… invitation contemporaine. Adresse page 148

1. Quand elle ne peint pas les Aravis et le Mont-Blanc telle une chorégraphie monumentale, Ema Pradère exprime son union avec la nature dans des céramiques façonnées par ses voyages : une domestication du temps qui passe, coup de cœur d’Armel Soyer depuis plusieurs saisons. 2. Agnès Sébyleau dévoile une série intitulée « La ligne », crochetée en lin grège et blanc : des figures fantasmées, qui évoquent indistinctement le monde animal, végétal, minéral…

NOTES D’HÔTEL

1. Le spectacle est aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur et le contraste de l’un à l’autre, saisissant. Ici dans l’atrium comme dans tout l’hôtel, les volumes sont impressionnants, l’esthétique industrielle s’autorise des clins d’œil au décor alpin, l’effet est renversant. 2. Volupté d’une piscine chauffée à 30° avec vue sur les sommets pour se remettre d’une journée sur les pistes de ski. Le soir, la plus grande terrasse de Chamonix s’égaie d’animations autour des braseros.

Chamonix

UNE FOLLE ALLURE Au pied du Mont-Blanc, c’est le palais de la démesure. Si l’ancien Savoy Palace, bâti en 1901, a gardé ses façades blanches bien ordonnancées, l’intérieur a été transfiguré par le cabinet d’architecture Bachmann Associés, qui a opté pour une écriture très brute faisant la part belle au béton tout en exaltant la structure existante. De quoi loger 250 chambres, 5 restaurants, un lounge, un bar XXL, un club sports & spa de 800 mètres carrés et des espaces communs monumentaux. L’Atrium impressionne par son volume, son esthétique industrielle, ses murs de béton encadrant l’escalier de métal noir et de bois blond. En total contraste, le lobby est baigné de lumière naturelle grâce à l’enfilade de baies vitrées, il juxtapose les tons clairs, des canapés moelleux tapissés de cuir ou de velours et recouverts de peaux de bête, un sol réchauffé de tapis épais, le tout placé sous les feux de lampadaires à la dimension de projecteurs. Le Janssen, bar à cocktails, se coiffe d’un miroir suspendu qui démultiplie l’espace. Il fallait bien cette profusion de matériaux, de mobilier contemporain et vintage pour sublimer les 18 000 mètres carrés de cet hôtel novateur, le premier du groupe 28

La Folie Douce créé par Luc Reversade. Il fut le précurseur de l’après-ski festif il y a quarante ans, réunissant toutes les générations autour d’une cuisine gourmande dans une ambiance clubbing à ciel ouvert. En quelque sorte, Ibiza transposée à la montagne, dans huit stations des Alpes françaises. À La Folie Douce Chamonix, lui et son associé Guillaume Multrier, fondateur du groupe Les Hôtels (très) Particuliers, ont répliqué ce savoir-faire avec une programmation artistique hors du commun (cabaret, danses aériennes, live bands, DJ sets...), et ce du cocktail bar à la terrasse face au Mont-Blanc jusqu’à La Petite Cantine, L A F OLIE D O U C E l’un des restaurants. Ils ont aussi innové HÔT E L S C H AMON IX en proposant dans un même espace — des chambres Premium (niveau 4*), Trois tables au style Access (niveau 3*) et Hostel (sur le différent, alpin au Mayen, modèle de l’auberge de jeunesse). chic à La Fruitière et Un mélange étourdissant de conviviafestif à La Petite Cantine. lité, de fête et d’activités tout schuss. Adresse page 148

IL A MIS LE FEU AUX PISTES ET INVENTÉ LA « BOÎTE DE JOUR EN ALTITUDE » QUI A FAIT MOUCHE. LE CRÉATEUR DU GROUPE LA FOLIE DOUCE TRANSPOSE SON SAVOIR-FAIRE FESTIF DANS CET ANCIEN PALACE SPECTACULAIREMENT MÉTAMORPHOSÉ QUI RÉUNIT PLUSIEURS CATÉGORIES DE CHAMBRES ET DE RESTAURANTS SOUS LE MÊME TOIT. DU HORS-PISTE MAÎTRISÉ. PA R Béatrice Brasseur

LIVRE

1. Telle une plate-forme panoramique, le projet japonais de Kidosaki Architects Studio (2012) fait « vivre sur un nuage » à Nagano, dans les monts Yatsugatake. 2. En Nouvelle-Zélande, dans le district de Central Otago, cette mini-maison de Fearon Hay (2008) maximalise son confort pour jouir de la nature toute l’année. 3. À deux heures de marche de Maloja, le refuge du Suisse Thilo Alex Brunner (2019) miroite entre le Piz Lunghin et le lac de Sils, avec une empreinte quasi nulle.

QU’ELLES ARBORENT BAIES VITRÉES ET BALCONS EN PORTE-À-FAUX POUR EMBRASSER LE PANORAMA OU QU’ELLES AFFICHENT UNE ESTHÉTIQUE SYMBIOTIQUE POUR SE FONDRE DANS L’ENVIRONNEMENT NATUREL, LES MAISONS PRÉSENTÉES DANS LE PA R Anne-Laure Murier LIVRE « HABITER LES MONTAGNES » CONJUGUENT TOUTES BEAUTÉ BRUTE ET INGÉNIOSITÉ HUMAINE.

S’ils ont été construits selon la tradition suisse du Strickbau, qui entrecroise des planches coupées à la scie, les trois chalets imaginés par Peter Zumthor au cœur des Alpes lépontines conjuguent d’emblée le brio contemporain de l’illustre architecte. Sous leur toit en ardoises grossièrement taillées, les vitrages tous azimuts ont l’envergure des sommets alentour. Quant à la sobriété chaleureuse qui boise l’intérieur, ses meubles intégrés ont nécessité de prendre en compte précisément la contraction de la structure avec le temps. Gris clair et inorganique, la maison conçue par Marte.Marte Architects a pris le parti d’un autre minimalisme pour se fondre dans la montagne autrichienne. Telle une tour percée de meurtrières, ceinte à mi-hauteur d’un niveau ouvert, cette abstraction s’enveloppe de béton rugueux, mimant la roche environnante. En rupture avec l’extérieur, il se lisse 30

à couvert, pendant que du chêne naturel contribue à diffuser une douceur sécurisante... Avec le dernier titre de la collection « Habiter », les éditions Phaidon invitent à nouveau à célébrer les éléments naturels, caractérisés ici par leurs reliefs intrinsèques et créatifs. Terrains escarpés, restrictions saisonnières pour le bon déroulement du chantier, nécessité de matériaux spécifiques pour les extrêmes climatiques, préoccupations esthétiques et préservation de l’environnement : défis pour les architectes et les habitants, les montagnes récompensent aussi ceux qui les relèvent. Sélectionnées pour leur virtuosité, en même temps que leur connexion avec la nature, les résidences incluent des palais tropicaux dans les hauteurs brésiliennes, des retraites isolées sur les contreforts marocains ainsi que des réinterprétations alpines jusqu’en Nouvelle-Zélande. Vertigineux panorama.

H AB I T E R LE S M ON TA G N E S

— Un tour du monde de ces maisons contemporaines aux éditions Phaidon. Adresse page 148

ARCHITECTURE EXTRÊME

SINCE 1968

Thermo poêle à granulés avec revêtement en faïence, modèle Isidora Idro H16

MGAGROUP.it

LIVRE

4. 1. Andy Goldsworthy, Feuilles d’orme jaune mouillées. Autour d’un orme lisse, sans écorce, foncé, mouillé et tombé, novembre 2011. Dumfriesshire, Écosse. 2. Steven Siegel, Pont II, 2009. Arte Stella, Borgo Valsugana, Val di Sella, Italie. 3. Jean-Luc Parant, Éboulement, 1999. Grande Cascade de Digneles-Bains à la réserve géologique de Haute-Provence. 4. Richard Harris, 2000 Years old Lime, 2013. Westonbirt, National Arboretum, Angleterre.

RESSOURCES NATURELLES

SPÉCIALISTES SUISSES DES LIVRES D’ART ET CATALOGUES RAISONNÉS, LES ÉDITIONS IDES ET CALENDES PROPOSENT UNE RELECTURE DU LAND ART, COURANT MAJEUR ET ÉVOLUTIF QUI FLEURIT JUSQUE DANS LES RUES. DE PHOTOS INÉDITES EN ENTRETIENS EXCLUSIFS, L’ANALYSE D’ŒUVRES INTERNATIONALES S’HYBRIDE DE RÊVERIE, SEMANT UNE INSPIRATION À TOUT VENT. PA R Anne-Laure Murier

Qu’elle soit associée au paysage, à la biosphère ou à l’environnement, l’idée de nature s’inscrit toujours dans une culture. « Longtemps sillonnée par les artistes qui entreprenaient le Grand Tour, arpentée par les peintres d’après nature, elle est devenue plus qu’un sujet de représentation, se faisant support, muse et matériau de création », introduit Muriel Berthou Crestey au sujet de son dernier champ d’investigation sur les processus de la création contemporaine. Sous la plume de cette docteure en esthétique, philosophe et historienne de l’art, le land art retourne tout d’abord à ses racines, à la fin des années 1960. Avec l’objectif d’échapper au marché de l’art, ses pionniers s’affranchissent des lieux d’exposition pour investir déserts comme forêts, employant terre, végétaux, plumes ou rochers, convoquant le vent, la condensation, la gravité et autres éléments

physiques. Puis cette révolution artistique, conjointe à une réflexion écologique, fait éclore une palette de productions in situ, tantôt en symbiose avec la nature, tantôt défiant ses capacités de résistance. Autant de pratiques singulières que l’auteure est allée sonder, laissant la parole à ces « creuseurs » de nouveaux sillons. Pendant que Jean-Luc Parant utilise ce qu’il a « sous les mains » pour créer ses boules de terre, lesquelles tournent plus rond que ses battements de cœur maladif et arythmique, Andy Goldsworthy se définit avant tout comme un sculpteur du temps, en faisant une expérience de la nature. De commandes grandioses en installations intimistes, d’autres explorent les états de l’eau, solides ou liquides, ou jouent avec le feu, dans des éclats pérennes ou éphémères. Institutionnalisé, le land art ensauvage même le musée.

U N A R T A MO U R E U X D E N AT U RE

— Les œuvres et les réflexions de figures du land art aux éditions Ides et Calendes. Adresse page 148

I N S TA N T S D ’ A R T

Nature intérieure MYSTIQUE DES VITRAUX DE MARC CHAGALL À METZ, ŒUVRES INSPIRÉES DES MONTAGNES DES GRISONS À ÉVIAN, INFLUENCES ROMANTIQUES DE LA PEINTURE SUISSE DU DÉBUT DU XX E SIÈCLE À ZURICH ET, À GRENOBLE, LE SOLITAIRE GIORGIO MORANDI, SES OBJETS ET PAYSAGES INTIMES, POÈMES DÉNUÉS D’ARTIFICES, DISENT CETTE QUÊTE INCESSANTE DE PROFONDEUR QUI, TOUS, LES RASSEMBLE. PA R

Laurence de Calan

instant. N°1 Grenoble Le peintre-graveur Giorgio Morandi (1860-1964) n’aura quitté l’Italie qu’une fois. Bologne, sa ville natale, où il enseignait à l’Académie des beaux-arts, inspira ses natures mortes, paysages, autoportraits. Cinquante toiles collectionnées par son ami Luigi Magnani et des eaux fortes, dessins, aquarelles révèlent sa poésie. « Giorgio Morandi. La collection Magnani-Rocca », jusqu’au 14 mars 2021, Musée de Grenoble, 5 place Lavalette, 38000 Grenoble, museedegrenoble.fr 1. Giorgio Morandi, Nature morte (détail), 1936,

huile sur toile. Mamiano di Traversetolo (Parme), Fondazione Magnani-Rocca. ADAGP, Paris 2020.

I N S TA N T D ’ A R T

1. Der Schmadribachfall, aquarelle sur crayon, stylo brun, rehaussée de blanc, 49,6 x 41,3 cm, du peintre autrichien Joseph Anton Koch, 1794. 2. Le Grand Eiger au soleil levant (Le matin, vue du Grand Eiger), huile sur toile, 106,2 x 139,9cm, de l’artiste suisse Alexandre Calame, 1844. 3. Manfred auf der Jungfrau, huile sur toile, 140,2 x 115 cm, du peintre britannique Ford Madox Brown, 1841-1861. 4. Wettertannen, huile sur toile, 76 x 74,6 cm, de l’artiste suisse Arnold Böcklin, 1849.

Zurich

ÉTERNEL ROMANTISME À notre époque d’hyper rationalisation, la quête de l’inexplicable, la fascination pour le mystère semblent faire leur retour. Dès la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe, les artistes de toute l’Europe se sont saisis de ces thèmes, apportant à leurs toiles des atmosphères envoûtantes, emplies d’émotion. Les paysages de haute montagne, pics, crevasses, abîmes, glaciers, ciels accompagnèrent cet engouement, et la Suisse fut une source d’inspiration majeure autant pour ses propres artistes – des préromantiques Caspar Wolf ou Johann Heinrich Wüest à ceux de la fin du siècle tels Alexandre Calame, Charles Gleyre, Léopold Robert – que pour les peintres de renommée mondiale que furent entre autres Eugène Delacroix, William Turner ou Caspar David Friedrich. Parvenu à rassembler plus de 150 œuvres, peintures, dessins, venus de prêts de collections nationales mais aussi d’Allemagne, d’Autriche, de Grande-Bretagne ou de France, le Kunsthaus montre, à travers films, tables rondes ou encore concerts de musique (Franz Schubert, Johannes Brahms, Arnold Schönberg), que le rayonnement romantique perdure 36

encore aujourd’hui. Préférant parler «d’un romantisme en Suisse plutôt que d’un romantisme suisse», car si la beauté des paysages attira nombre de créateurs de tous pays aux XVIIIe et XIXe siècles, elle favorisa dans le même temps d’intenses échanges artistiques dans les académies des beaux-arts de Paris, Vienne, Dresde... Moins ancrée sur sa seule production qu’ouverte sur le monde, cette exposition nous rappelle dans une période troublée que sentiment et mystère autant que clacissisme et raison habitent le monde depuis la nuit des temps, ce que l’art a toujours su. Le romantisme n’est pas mort bien au contraire, nous dit-elle, ouvrant son espace au débat : est-il politique ? WILD AT HEART. LE aspirer à la passion, à la sincérité, ROMANTISME EN SUISSE adopter une écriture néoroman— tique, est-ce encore possible ? Plus Kunsthaus, Heimplatz 1, encore qu’un merveilleux parcours 8001 Zurich, Suisse. pictural, le réveil d’une nécessité Tél. 41(0)44 253 84 84 mystique qui réchauffe l’âme. kunsthaus.ch

À LA FIN DU XVIII E SIÈCLE, LES ARTISTES SUISSES PARTICIPÈRENT À L’ENGOUEMENT ROMANTIQUE EN EUROPE. LEURS MONTAGNES FURENT SOURCE D’INSPIRATION COMME CELLE DES PEINTRES DES PAYS VOISINS AVEC LESQUELS SE NOUÈRENT DES LIENS. À TRAVERS PA R Laurence de Calan PLUS DE 150 ŒUVRES VENUES DE COLLECTIONS NATIONALES OU ÉTRANGÈRES, UN HYMNE AU RESSENTI.

1. Marc Chagall, Le Monde rouge et noir ou Soleil rouge (carton de tapisserie), 1951. Aquarelle, gouache, pastel gras sur papier fait machine sur papier contrecollé sur papier marouflé sur toile, 244,5 × 189 cm, Collection particulière. 2. Izis, Marc Chagall travaillant sur le vitrail de « La Tribu de Dan » à l’atelier Simon-Marq de Reims, 1961. C’est l’un des douze conçus pour les quatre murs de la synagogue du Centre médical Hadassah à Jérusalem ; avant, la plupart ont été exposés à Paris et New York.

Metz

CHAGALL, DIEU DU VITRAIL

ALORS QUE LA CATHÉDRALE DE METZ, DONT MARC CHAGALL A RÉALISÉ PLUSIEURS VITRAUX, CÉLÈBRE SES 800 ANS, LE CENTRE POMPIDOU-METZ FAIT CONVERGER SON DIXIÈME ANNIVERSAIRE. PARMI SES TEMPS FORTS, UNE EXPOSITION CONSACRE L’ARTISTE PA R Anne-Laure Murier ŒCUMÉNIQUE ET SON ŒUVRE RAYONNANTE, « UNE CHOSE MYSTIQUE QUI PASSE PAR LA FENÊTRE ».

Lorsqu’il conçoit son premier ensemble de grande ampleur, à la cathédrale de Metz entre 1959 et 1968, Marc Chagall s’est à peine essayé au vitrail. Si le sexagénaire est déjà un artiste majeur du siècle, c’est par la grâce de ses gouaches, eaux fortes, sculptures ou céramiques, où éclate sa liberté des couleurs et son univers religieux. «Je ne voyais pas la Bible, je la rêvais», a dit un jour ce Biélorusse naturalisé français en se remémorant son enfance folklorique au sein de la communauté hassidique de Vitebsk. Au-delà de tout dogme, sa spiritualité humaniste multiplie les expressions polysémiques, mêlant la Thora et le Nouveau Testament, passant de la tradition à la subversion, invitant histoire collective et souvenirs intimes. Dans la France de l’après-guerre, son idéalisme singulier aspire encore plus à «apercevoir un trait de lumière qui éclairerait un nouveau sens de la vie». Bien plus qu’une technique, le vitrail constitue alors l’espace où convoquer cette force invisible. La matière du verre fusionne avec la peinture ; cette sublimation s’allie aux rayons célestes et à l’architecture ; devenue interface, l’œuvre s’ouvre à d’infinies dimensions. Pour produire 38

cette alchimie, le peintre s’allie le savoir unique d’un couple de maîtres verriers, Charles Macq et Brigitte Simon, qui trouvent des solutions inédites pour traduire sa palette chatoyante. Tout en mettant en correspondance ce phénomène artistique avec les facettes précédentes du génie, l’exposition détaille aussi le contexte de chaque commande. Après la puissance gothique de la cathédrale de Metz, Jérusalem le confronte à une architecture moderne, rehaussée de l’interdit de la figuration. Consacré par ce défi, il transcende ensuite toute sortes d’édifices, de New York à la Corrèze, en passant par Zurich, le Kent, Nice ou Reims. Profanes ou sacrés, autant d’endroits C HA G AL L, L E PAS SE U R où communier avec sa personnalité D E L UMIÈ R E radieuse. «Pour moi, confiait Chagall, un — vitrail représente la cloison entre mon cœur Jusqu’au 15 mars 2021, et le cœur du monde. Le vitrail est exalCentre Pompidou-Metz, tant, il lui faut de la gravité, de la passion. Tél. 03 87 15 39 39. Il doit vivre à travers la lumière perçue. » centrepompidou-metz.fr

I N S TA N T D ’ A R T

Évian

MISE EN PERSPECTIVE

LES GRISONS, TERRITOIRE SUISSE QUI FASCINE PAR SES MAGNIFIQUES PAYSAGES ALPINS ET CET INCROYABLE SENTIMENT DE LIBERTÉ, ONT INSPIRÉ SIGMUND FREUD, THOMAS MANN, JEAN COCTEAU ET... OLIVIER ASSAYAS. UNE SUPERBE EXPOSITION NOUS RACONTE LA BELLE HISTOIRE D’AMOUR ENTRE LES PEINTRES, AU DÉBUT DU XX E SIÈCLE, ET LA MONTAGNE FERTILE. PA R Agnès Benoit

C’est une rétrospective d’exception que nous offre le Palais Lumière dans son somptueux décor historique d’ancien établissement thermal. Les Grisons, canton helvète situé au milieu de l’arc alpin, en sont la muse géographique, depuis longtemps terre d’accueil et d’inspiration. L’accrochage retrace ainsi la féconde restitution de ces paysages à l’aube du XXe siècle à travers le regard de créateurs, en particulier celui de Giovanni Giacometti. Y sont montrés ses liens et échanges personnels, artistiques et amicaux avec Giovanni Segantini, qui fut son maître et peignit sur le même territoire, mais aussi avec deux de ses contemporains, Cuno Amiet et Ferdinand Hodler, pour lesquels cette région fut également un puissant facteur d’évolution stylistique et d’émulation créatrice. En janvier 1887, alors qu’à Paris le groupe des impressionnistes vient de faire scission, le jeune Giovanni – il a alors 18 ans – débute sa formation artistique à l’Akademie der Bildenden Künste de Munich. Il y rencontre Cuno Amiet, peintre suisse originaire de Soleure, avec qui il se lie d’amitié. Il fera ensuite découvrir sa terre 40

natale, le Bregaglia, commune des Grisons, à son ami, lui-même proche de Ferdinand Hodler. Les Grisons accueillent à cette époque le peintre d’origine italienne Giovanni Segantini, d’abord en 1886 à Savognin, puis en 1894 à Maloja, trait d’union entre la haute vallée de l’Engadine et la vallée de Bregaglia, qui s’enfonce vers l’Italie et le lac de Côme. Giacometti, Amiet et Hodler deviendront les représentants du renouveau de la peinture helvétique au début du XXe siècle. L’exposition explore l’héritage de ce quatuor et fait le lien avec d’autres artistes, figures de l’art moderne puis de la création contemporaine, liées à ces espaces alpins, comme LA MO N TAG N E F E R TILE Alberto Giacometti – le fils de — Giovanni –, Andrea Garbald, Du 27 février au 30 mai 2021, Albert Steiner, Joseph Beuys, Palais Lumière, quai CharlesRémy Zaugg, Kurt Sigrist, Hannes Albert Besson, 74500 Évian. Vogel, Franz Wanner, Florio Tél. 04 50 83 15 90. Puenter et Dominik Zehnder. palaislumiere.fr

1. Alberto Giacometti, La Montagne (Lunghin), 1930. L’artiste dessina et peignit les montagnes du val Bregaglia, sa région natale dans les Grisons, dès sa jeunesse. On y retrouve l’influence du peintre Cézanne sur la décomposition du motif. 2. Giovanni Giacometti, Blick in das obere Albignatal im Bergell, von der Alp Ascella am Septimerpass aus gesehen, 1932, sur le Bergell et le Maloja où était installé son atelier d’été. 3. Kurt Sigrist, Schlittenzeichen (marques de luge), 1979/2011.

HAUT-A DI GE

B AI N DE LUMI È RE Dans le nord-est de l’Italie, cette extension contemporaine d’une ferme classée évoque un tour de passe-passe. Enfouis dans la pente du village de Villandro, ses 200 mètres carrés s’étagent incognito, en servant le paysage alpin sur un plateau.

ARCHI ORGANIQUE Avec son caractère entier, qu’il soit ébéniste ou secouriste de haute montagne, Thomas Erlacher n’a pas tergiversé. Plutôt que de moderniser sa ferme du XVIe siècle, il a longuement mûri une extension contemporaine qui se fonde dans le paysage. Terrier de renard selon lui, temple souterrain selon son architecte, ce camouflage face aux Dolomites est un sommet de design. R E P O R TA G E

Martina Hunglinger

TEXTE

Anne-Laure Murier

PHOTOS

Mads Mogensen 43

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LIGNE S PURE S PAGE DE GAUCH E 1. De plain-pied avec les pièces à vivre, la terrasse est un continuum panoramique. 2. Les suspensions « Gong » de Prandina mettent en lumière les coupelles sculptées par Thomas Erlacher. 3. Son ébénisterie à la rusticité sophistiquée compose avec les céramiques contemporaines d’une galerie de Bolzano. 4. Fait sur mesure, l’îlot de cuisine est un joyau artisanal. PAGE DE DROITE Canapé « Rolf Benz 50 » de Rolpf Benz, guéridon blanc « Parigi » du studio Catoir, autre prototype de table par l’agence Jouin Manku.

ES PA C E N AT U RE L Réalisé par l’entreprise du propriétaire en concertation avec l’architecte, l’agencement intérieur est décloisonné à la faveur de panneaux qui intègrent des rangements, y compris pour la télévision au

grand écran côté salon. Des niches mettent en vitrine des objets choisis, vintage et d’aujourd’hui. Artisanat et design composent cette contemporanéité intemporelle : chaises noires « Branca » de Mattiazzi, plaid violet tricoté main « Pia »

de Paulo Haubert pour Arcade Avec, lampe de sol en métal perle « Grasshopper » de Gubi... Cadrant l’ancienne ferme et la forêt, plein ouest, un puits de lumière s’ajoute aux baies pour faire éclater cette harmonie spatio-temporelle.

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oir sans être vu. Depuis la terrasse panoramique qui embrasse les Alpes italiennes, tellement ouverte sur la vallée de l’Isarco et la chaîne des Dolomites que les animaux de la ferme adjacente s’y invitent allègrement, la gageure laisse admiratif. «Je peux y prendre le soleil tout nu», assure Thomas Erlacher, qui a le naturel montagnard chevillé au corps. Pour se ressourcer entre deux commandes d’aménagement intérieur et autant de voyages professionnels, cet ébéniste par atavisme a jeté son dévolu sur une habitation classée, avec grange et enclos. Non content de l’avoir restaurée dans les règles de l’art, il en a épousé le mode de vie à l’ancienne, se passant de chauffage et autre luxe. Randonneur chevronné, skieur hors piste émérite, ce sacré cabri consacre aussi du temps à ses vaches, ânes, moutons, chèvres et poules. Et quand des amis lui rendent visite, c’est au son de son harmonica ou sur un air de sa guitare qu’il fait rayonner sa joie de vivre. D’emblée, il n’en a pas moins envisagé un contrepoint d’art de vivre, moderne et confortable. Quelques esquisses plus tard au fil des saisons, il s’est rendu à l’évidence : sans l’aide d’un architecte, sa vision n’aurait pas la perfection souhaitée. Ce vœu s’est concrétisé à la faveur d’un ping-pong créatif avec Pavol Mikolajcak, pendant plusieurs années. «La qualité ne peut s’obtenir qu’après des études techniques poussées, une réflexion aussi conceptuelle que contextuelle, une recherche de personnalisation en milieu urbain comme rural», renchérit 48

le jeune Slovaque, qui a un pied dans la ville voisine de Bolzano et est multiprimé pour sa sensibilité novatrice. «L’identité d’un bâtiment résulte d’une synergie entre la fonction et les usages de celui-ci, les particularités du site, les traditions locales et l’excellence artisanale. L’attention à la lumière et aux matériaux est le gage d’une authenticité intemporelle. » Creusée dans la pente selon une orientation optimale, cette extension concertée est éclatante, d’un bout à l’autre de ses 200 mètres carrés. De plain-pied avec la prairie, bien qu’enterrée, elle offre une fluidité spatiale et décorative qui donne l’impression d’un décloisonnement entre la pièce à vivre et sa cuisine en îlot, les deux chambres et leurs salles de bains, le dressing et la buanderie. Pendant que de larges baies vitrées desservent la terrasse, deux puits de lumière complètent cet éclairage naturel jusqu’au soir. Contrastant avec les boiseries patinées de la ferme, du chêne brossé rehausse cette clarté contemporaine, à laquelle concourt du béton brut. « Même si cet espace intérieur a une allure sculpturale, sa géométrie est inspirée par le toit pignon d’antan », commente le duo. Destiné à un garage et autres sas techniques, le sous-sol renouvelle cet allerretour historique; il communique avec le corps d’habitation principale, dont le mur en pierre est rejoint par un escalier design en bois et acier. Et Thomas Erlarcher de souligner que, sous ces atours, il s’agit plutôt d’une entrée de service. «Pour venir me voir, il faut sonner au bâtiment séculaire : c’est une autre façon de l’honorer ! »

AI R S D U TE MP S PA GE DE G A U C HE 1 . Montagnard autant qu’entrepreneur en ébénisterie, Thomas Erlacher a respecté l’esprit des lieux grâce à une épure organique audacieuse. 2 . Variation de la minéralité locale, le béton brut cohabite avec la pierre naturelle et décline son aspect texturé. PA GE DE DR O ITE Avec la même radicalité inspirée, un escalier en métal noir fait le lien entre la nouvelle aile et le bâtiment historique ; il met en relief la déstructuration formelle, qui rompt avec le monolithe rectangulaire de la ferme.

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DE SI GN AU T O P PAG E D E GAUCHE 1 . Sur fond gris clair, la chambre principale est sur un nuage déco : lit et méridienne « Spencer » de Rodolfo Dordoni pour Minotti, lampe de chevet «Taccia» d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni pour Flos, chaise « Aïku » de Jean-Marie Massaud pour Jouin Mank. 2. Des branches de saule et une peau de vache couleur sapin donnent une note végétale. 3 . Dans la salle de bains, kilim turc, miroir « Flip » de Normann Copenhagen.

L ES A D RES SE S D E T H O M AS ERL AC H ER Pour sa menuiserie d’excellence depuis 1905, l’entreprise d’agencement du propriétaire Erlacher Innenausstattung. Pour son architecture visionnaire, l’agence de Pavol Mikolajcak. Pour ses céramiques contemporaines, la galerie TonHaus à Bolzano. Pour ses luminaires aussi stylés que qualitatifs, l’éditeur Prandina.

Pour son mobilier en bois au design italien, l’entreprise familiale Mattiazzi. Pour un séjour entre tradition et modernité, avec jardin et piscine, la résidence Villa Verde à Lagundo. Pour goûter au terroir, le restaurant Steinbock à Villandro. Pour déguster la production du vignoble local, le domaine Röck, à Villandro.

— Adresses page 148

PAG E D E D ROITE Aérienne, la console a été dessinée par Thomas Erlacher et réalisée par ses artisans.

HAUT-VA LAI S

ICÔNE TRIGONE Tel un Toblerone sur pilotis, la retraite montagnarde imaginée par les architectes Heidi et Peter Wenger fond sa perfection équilatérale sur un alpage de Rosswald, en surplomb de Brigue, où le couple suisse possédait sa maison-atelier. Conçue en 1955-56 et classée par le canton du Valais, cette expérimentation remarquable préfigure un édifiant tourisme doux. PA R

Martina Hunglinger

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Anne-Laure Murier

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Mads Mogensen

VISION NA I RE PAG E D E GAUCHE Objet de recherche et lieu de retraite, le Trigon est un rare exemple d’habitat individuel misant sur la densité verticale pour s’intégrer au paysage. PAG E D E D ROITE Embrassant la vallée du Rhône ou les Alpes suisses, ses terrasses se déploient par un ingénieux système artisanal.

raticiens de talent, entrés dans la mémoire pour leurs réalisations ainsi que leur enseignement, Heidi et Peter Wenger considéraient qu’il n’y avait pas de « théorie » de l’architecture. Leur recherche se fondait autant sur la pratique du chantier que sur le ressenti des espaces créés, dans la plaine comme en montagne. Sans aucune voie d’accès, au point qu’il disparaît presque dans le blanc de l’hiver et que de nombreux locaux ignorent encore son existence, leur mayen revisité campe d’emblée son principe organique, à l’équerre de sa géométrie parfaite. Sur un éperon rocheux à 2 000 mètres d’altitude, le bien nommé Trigon s’affranchit ainsi du traditionnel angle droit pour tirer parti du triangle, dans une expérience totalisante. Pentu, bardé et isolé par mimétisme avec les chalets vernaculaires, le toit définit non seulement la forme du bâtiment, mais aussi son espace intérieur. Côté est et côté ouest, alpha et oméga de la course quotidienne du soleil, deux façades vitrées harmonisent une perspective traversante, étagée sur trois niveaux communicants. Sommet d’ingéniosité, chacune d’entre elles est couverte d’équilatères en bois, contrôlés par un système de cordes et de filins. Par beau temps, ils sont hissés telle une voile, se transformant en terrasses à l’appui de piliers rétractables ; pivotant sur un axe en métal, les baies peuvent, elles, s’ouvrir à 180 degrés et ventiler une douce brise d’été. Quand la saison invite au cocon, le repli de ces volets se traduit par un calfeutrage ludique ; perfection faisant, cette isolation est rehaussée par les fondations de la maison, consistant en un jeu de tréteaux posés sur de la pierre naturelle. À l’aune de cette forme constructive, l’agencement et l’ameublement ont doublé la gageure sur mesure. Après un sous-sol circulaire en briques, qui fait office d’entrée, de salle de bains et de stockage, un escalier à vis élève jusqu’à un étage de vie, où éclate du mobilier aussi minimaliste que maximal. Au lieu d’une cuisine en L, qui aurait mangé – et, de surcroît, segmenté – l’espace, une demi- sphère compacte tous les équipements requis, pivotant sur son axe selon l’humeur du temps ; assortie de bancs, une table assoit une autre modularité à l’envi, grâce à un coffrage de 50 centimètres dans le sol et autant de volume de rangement. Les marches terminent leur colimaçon jusqu’à une chambre disposée en mini-loft, dont l’estrade aérée permet de vagabonder entre deux lits avec tiroirs et des étagères. À l’instar d’un tabouret d’Alvar Aalto, quelques signatures design sont l’exception à ce mobilier conçu par le couple. Vice-président de la fondation Heidi + Peter Wenger, l’actuel propriétaire du Trigon conclut : « Ce n’est pas seulement une maison ; elle démontre toute une philosophie de vie. »

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OR G A N I QU E PAG E DE G AUC H E 1. Pour cette maison de vacances proche de chez eux dans le Valais, Heidi et Peter Wenger ont choisi de vivre dans et avec la nature.

2. L’îlot de cuisine maison compacte deux plaques chauffantes, un évier, dix-sept tiroirs et deux compartiments. PAG E D E D ROI T E Chauffé par un poêle à bois, leur mayen

expérimental se dispense de tout superflu ; conçus par le couple, architecture, agencement et mobilier fluidifient l’espace intérieur pour laisser place à l’environnement.

CO NC EPTUEL PAGE DE GAUCHE Rétractable et ajustable, la table module son épure entre coussins de prière bouddhistes et chaises pliables design. PAGE DE DR OI TE 1. Le manteau neigeux inspire la tonalité décorative. 2 . La table de travail semble partie intégrante du dessin architectural. 3 . En sapin, comme son environnement, le Trigon est une expérimentation magistrale de refuge montagnard, écologique et durable.

1. 2 . 3.

BÂL E

T E C HN IQU E D É COR AT IV E

pour les sols, marches et meubles intégrés.

PA GE D E G AU CH E Ici au rez-de-jardin, le béton alterne sa plus simple expression, des murs aux étayages porteurs, et une sophistication blanche,

PA G E DE D RO I TE Comme dans la chambre d’invités au premier, la maison étage des dalles précontraintes sablées dans la masse pour un effet terrazzo.

CONCEPT EN BÉTON Sous ses atours historiques, entre brique cuite, frise en grès de Berne et lambrequin vieux rose, la maison familiale d’Andreas Bründler cache bien son jeu contemporain. Pour rénover cette remise à calèches, l’architecte a inséré entre ses ailes de service une structure en béton, fil décoratif à tous les étages. Aussi brute que raffinée, cette spatialité gigogne est lumineuse. PA R

Kristina Raderschad

TEXTE

Anne-Laure Murier

PHOTOS

Christian Schaulin

ES T HÉT I QU E M IN I M A LI ST E Plein volume, l’espace de vie commune étaye sa portance grâce à des poutres de béton, qui s’harmonisent avec celles du XIXe siècle ; celles-ci ont été mises à nu après un

abaissement du plafond à 2,30 m pour oxygéner les étages. Liant les parties historiques, les contreforts courbés équilibrent la tension de la cheminée. Côté jardin, les baies s’ouvrent intégralement grâce à des rails idoines. De conception maison,

la table en châtaignier massif voisine avec des pièces choisies : canapé « Naviglio » d’Umberto Asnago, peinture de Thomas Hauri, luminaire « Arco » d’Achille Castiglioni, table basse « Kono » de Massimo et Lella Vignelli pour Casigliani en 1983.

1. 2. 3. 4.

GÉ OM É TRIE EXP ÉRI M EN TALE PAG E D E GAUCHE 1. Gigogne, l’architecture diffuse un éclairage naturel et rehausse la complexité spatiale. 2. Collaboration entre l’architecte et le fabricant de meubles Inch, les chaises « Shanghai » structurent la salle à manger. 3. Sous un puits de

lumière, cadrée par l’œuvre Level of Skill (2011) de Fabian Marti et des étagères dessinées par l’architecte, le coin bibliothèque livre un passage vers l’escalier. 4. Avec sa femme, Sandra, Andreas Bründler a architecturé cette rénovation familiale. 5 . Également réalisés par Inch d’après une idée maison, la table « Tuju » et le fauteuil

« Shanghai » sculptent un salon de lecture. PA GE DE DR OI T E Cintrées dans l’esprit des lieux, les fenêtres mettent en lumière un meuble multifonctionnel en chêne massif huilé ; cloisonnant dressing et bibliothèque, son panneau lambrissé se poursuit par un bloc de rangement pour la cuisine.

1. 2.

ofondateur de l’agence Buchner Bründler Architekten en 1997, l’heureux propriétaire peut s’avouer fort de son expérience. Grappe de réalisations circulaires pénétrées par un télésiège, le Pavillon suisse de l’Exposition universelle à Shanghai en 2010 alliait harmonieusement nature et technique, créant un ensemble hybride qui équilibrait ville et campagne : bien que proche de la porte de Spalen, au cœur de l’agitation bâloise, sa nouvelle maison familiale est une oasis à l’abri de grands arbres. Qu’ils rénovent une maison villageoise du Tessin ou construisent un immeuble d’habitation sur leur territoire, les associés bâlois ont fini lauréats du Prix d’architecture Béton 13 : ce matériau a gardé la prédilection d’Andreas pour restructurer, de fond en comble, l’ancienne remise à calèches où il a pris ses quartiers au printemps dernier, avec sa femme et ses deux enfants. Autre réalisation dans la ville suisse, le réaménagement de la Sevogelstrasse a revisité ses vieilles pierres patrimoniales à la faveur d’un vocabulaire de l’architecture moderne : coup de cœur du couple, le pignon et ses volutes boisées ont non seulement motivé l’achat de ce bâtiment datant du XIXe siècle, mais aussi inspiré le motif circulaire qui jalonne la décoration intérieure. « Cette géométrie harmonieuse, qui casse avec l’orthogonalité, nous a permis de faire un lien entre l’existant et le nouveau », explique l’expert au sujet de son acquisition en 2018. Équipée d’une écurie, d’un grenier à foin et d’une pièce de service incluant une sellerie, l’abri à calèches nécessitait de relever une autre gageure. Comment faire pénétrer la lumière du jour, alors que des murs coupe-feu aveuglent l’édifice au sud-est et au sud-ouest ? Décollée de cette structure fondatrice, l’imbrication de béton vient se poser en atrium, sur un air de lévitation qui accentue «la complexité spatiale». Artifices naturels croisés verticalement et latéralement via les fenêtres pivotantes et les découpes courbes, les rayons du soleil déploient une interaction joyeuse dans toutes les pièces, où qu’elles soient situées. Ouvert sur la cour-jardin, dont la pelouse fait place à un bassin volontiers balnéaire l’été, le rez-de-chaussée immerge dans une fluidité d’un seul tenant ; autour d’une cheminée et d’un comptoir moulés sur place, du mobilier fait graviter salon, salle à manger, cuisine et, dissimulés à l’œil, un coin dressing et bibliothèque. Dévolu aux enfants et aux invités, le premier étage se partage à nouveau éléments intégrés en béton et pièces mobiles, dont certaines conçues par Andreas et Sandra Bründler. Puis l’escalier mène à l’espace parental d’esprit mezzanine, qui répète l’effet terrazzo sur le sol en béton sablé. D’un œil de bœuf géant à un Velux plein toit, c’est une autre ronde jusqu’au septième ciel.

HA R M ON IE DUR A B LE PA G E DE G AU CH E 1. Couplée à une très grande longévité, une isolation phonique performante et une inertie thermique énergisante,

la résistance du béton permet des réalisations hautes et complexes, comme cette maison dans la maison, décollée des murs. 2. Coup de cœur du couple, le pignon a été revisité entre tradition et modernité.

PA GE D E DR OI TE Aménagées en mezzanine sous les combles, la chambre parentale et sa salle de bains généreuse sont reliées par des abreuvoirs d’époque, legs de l’écurie agencé au goût du jour.

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L ES AD RE S SE S D ’AND RE A S E T SARAH BR ÜNDLE R

Pour du mobilier contemporain dans les règles de l’ébénisterie, l’entreprise bâloise Inch.

Pour de l’art qui ait une pertinence politique, comme dit ce galeriste qui défriche la scène helvète, Peter Kilchmann à Zurich.

Pour d’autres agencements en bois, le fabricant Hürzeler Holzbau, local aussi.

Pour une autre galerie d’art contemporain à Zurich, Karma International.

Pour des fenêtres aux huisseries stylées, la menuiserie Hunziker, qui ne se cantonne pas au Jura suisse.

— Adresses page 148

Pour des signatures à découvrir encore, cadrées par un édifice classé à Düsseldorf, Sies + Höke.

SENS UALI T É LUM I NE USE PA GE D E GAUCHE 1 . Perchée dans les arbres, la chambre parentale texture une douce épure autour d’un lit « Piure » par Christian Tanner : fauteuil en teck et rotin d’Arne Hovmand Olsen,

mandala en cuivre de Lourdes Paiva, peinture sur bois de Bernd Ribbeck, sculpture de Michel Pfister. 2 . Sa salle de bains prolonge cette sobriété design avec une chaise d’Arne Jacobsen. 3 . Celle des enfants déploie pareille palette de matières brutes,

entre panneaux de bois clair et lavabo en béton. PA GE D E D ROI T E De l’une à l’autre, ici celle dévolue aux parents, le mobilier sanitaire a été moulé sur place, associant confort sophistiqué et décoration sobre avec une goutte d’art.

INS PIRAT ION

L’ A R T D E L A M AT I È R E Orme, noyer, chêne, frêne, mélèze... De ces essences brutes taillées d’un bloc, poncées ou encore sculptées à la main par des artisans naît une vision de la cuisine qui témoigne des savoir-faire hérités de la tradition de l’ébénisterie. Une approche où l’importance donnée aux matériaux naturels comme la pierre guide le choix des associations. PA R

Julie Rebeyrol

AU CŒUR DU B O I S PAGE DE GAUCH E Conçue par les chalets Bayrou, cette cuisine associe structure de métal, sol et plan de travail en pierre de lauze et éléments de vieux bois.

PAGE DE DROITE L’espace à vivre s’ouvre sur une cuisine qui oppose l’énergie du blanc à la force tranquille du bois. Vaisselle et gobelets Degrenne, couteaux de Jean-Michel Wilmotte pour Forge de Laguiole.

VEI N E D’O R

PA GE DE D ROI TE 1. « Osmose », une

conception minérale autour d’un îlot monobloc avec plan de travail stratifié en marbre mat Dark Pulpis S310, coloris D28, façades en Fenix® Beige Arizona F300, coloris A85, réalisation sur mesure, prix sur demande, Perene.

2. « Frame Blade »,

design Carlo Presotto et Andrea Bassanello, un projet combinant le chêne et le grès, les volumes traditionnels déterminés par les espaces de rangement ou des colonnes disparaissent derrière de grandes portes sans plinthes ni poignées allant du sol au plafond, large choix de matières et finitions, prix selon réalisation, Modulnova.

PAG E DE G AUC H E « Ratio », design Vincent Van Duysen, une cuisine modulaire qui oriente sa recherche des matériaux vers la chaleur des bois précieux comme le chêne Mooreiche et le palmier noir, le marbre et le travertin, en association avec des métaux tel l’aluminium bronze, réalisation

sur mesure, prix selon composition, DADA.

E SS E N C E S D’UN STYLE PAG E D E G A UC HE 1. « Aprile », design Piero Lissoni, une proposition qui associe le bois massif d’orme et l’acier, plan de travail en Durinox®, réalisation sur mesure, prix sur demande, Boffi. 2. « b3 », une conception dont la finition artisanale permet de conserver le caractère naturel du matériau, îlot avec plateau de bar en noyer, plan de travail en Inox, portes coulissantes sans poignée en chêne, prix selon réalisation, Bulthaup.

PA GE DE DR OI TE « Mia », design Carlo Cracco, une cuisine professionnelle imaginée par le chef étoilé italien, îlot monobloc en acier avec zones de cuisson et de lavage intégrées dans un plan en acier Inox, structure suspendue avec hotte et vaisselier en aluminium, plan snack en pierre d’Iseoceppo, armoires de rangement avec vitrines pliantes bordées d’un cadre aluminium et verre, différentes finitions, réalisation sur mesure, prix sur demande, Scavolini Store Paris XVII.

PA GE D E D R OI TE 1. « Verrière », l’esprit

PA G E D E G AUC HE Dans ce chalet situé à La Rosière, en Savoie, îlot central en frêne et mélèze étuvé brossé, meubles de rangement en stratifié gris anthracite touché velours, réalisation sur mesure, prix sur demande, Grosset Janin.

industriel d’une cuisine en mélaminé Béton anthracite et chêne à nœuds, réalisation sur mesure, prix sur demande, Godin. 2. Colonne multifonction en Inox combinant le réfrigérateur/ congélateur encastrable « ICBBI48SID » de Sub-Zero et le four

électrique pyrolyse « ICBSO30TE/S/TH » de Wolf. 3. « Quiétude », les façades en mélaminé décor teck grisé rappellent le chêne de la table, plan de travail en marbre Calacatta, espaces de rangements en stratifié, réalisation sur mesure, prix sur demande, Arthur Bonnet. Adresses page 148

ÉBÉ NI S T ER IE CO NT E MP OR A I N E

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AVE C G OÛT

Tarte croustillante à la truffe noire et céleri, compotée d’oignons, royale de lard

MAE S TR IA C U L INAIR E Passer les plats successifs à bonne température et « à l’anglaise » (en servant chaque personne) à 600 convives relève de l’exploit et d’un timing réglé au millimètre entre le chef en cuisine, le maître d’hôtel et son équipe en salle.

JOYEUX FESTINS Depuis 1934, les agapes orchestrées par la Confrérie des chevaliers du Tastevin, à l’occasion de leurs 16 banquets à thèmes annuels ou « chapitres », sont un mythe dans le monde entier. Elles ont pour décor les vignes, le château Renaissance du Clos de Vougeot et son cellier du XIIe siècle. Un bel ouvrage nous en conte les savoureux secrets ainsi que 44 recettes rabelaisiennes ! PA R

Laurence de Calan

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Matthieu Cellard

Dos de bar sauvage, étuvée de fenouil et sauce au crémant de Bourgogne

’est sur invitation que sont priées pas moins de 600 personnes « de bien vouloir prendre place au chapitre du goût et de la gastronomie». Smoking et robe de soirée de rigueur. Accueillis dans un superbe château du XVIe siècle au milieu des vignes, là où jadis les moines de Cîteaux élaboraient leurs crus, les convives sont répartis autour de tables dressées d’assiettes en porcelaine de Limoges, verres de cristal et argenterie, aux noms viticoles prestigieux – Pouilly-Fuissé, Pommard, Chambertin, Corton, Meursault, Chablis..., la Clos de Vougeot étant réservée au grand maître de la Confrérie des 12 000 chevaliers du Tastevin. Ambiance compassée ? Que nenni ! Cette assemblée de gourmets, au fur et à mesure que s’emplissent les verres de la fine fleur des 1 247 « climats » de Bourgogne, bientôt s’anime : discours, histoires, chansons avec la troupe des Cadets de Bourgogne, « boire un petit coup, c’est agréable ! » Lors de ces ripailles géantes, on se régale tard dans la nuit.

Le rite en est immuable. Après l’intronisation des chevaliers postulants vient le dîner au son des trompes de chasse : « Potage, première assiette, deuxième assiette, entremets (l’incontournable œuf en meurette), dorure, issue de table et boutehors. » Le chef Stéphane Ory – que le menu, ou escriteau, nomme avec malice «chef ordinaire des rôtissoires, marmites et autres quincailleries de gueule » – et sa seconde, Alexandra Bouvret, mitonnent produits de la région et de France. Un repas pour pareil nombre demande cinq jours de préparation, puis le ballet des serveurs aux immenses plats torpilleurs en argent sert « à l’anglaise », soit chaque convive, une prouesse! C’est l’épopée que relate le livre Au château du Clos Vougeot. Bon appétit et large soif ! (éditions Glénat) d’Emmanuelle Jary avec les photographies de Matthieu Cellard et 44 recettes du chef pour 12 personnes et leur vin tasteviné conseillé, fidèles à l’adage gravé au bas des escriteaux : « Salut à tous en notre bon maître François Rabelais. » Sans oublier Bacchus !

PATR IMO INE V IVANT Le château Renaissance du Clos de Vougeot fut bâti au milieu de 51 hectares de vignes, autrefois cultivées par les moines cisterciens. Propriété de plusieurs vignerons, elles font partie des 1 247 climats d’origine contrôlée de Bourgogne.

ASSI ETT ES RAFFI NÉE S Les délices du chef Stéphane Ory, à base de légumes de la région, poissons de Bretagne, volailles du Perche, lapins du Gâtinais, sont servis au moment juste sur des assiettes en porcelaine aux très nombreux convives, une prouesse !

Saint-Jacques en coquille, crème de cidre, tartare aux pommes et agrumes

Œufs en meurette des chapitres du château du Clos de Vougeot

ART ET SAVE URS Ouvert toute l’année aux visites et soirées privées, le château du Clos de Vougeot fait aussi la part belle à l’art : œuvre de Maurice Utrillo, sculptures contemporaines ou, comme ici, tapisseries du XXe siècle de Michel Tourlière (1925-2004).

Poire confite à la vigneronne, glace cannelle

Fine tartelette aux framboises du pays beaunois, crème légère vanille et citron vert

Recettes page 144

VE RBIE R

RELECTURE SUISSE À Verbier, la station suisse prisée par les amateurs – célèbres ou pas – de ski et d’après-ski festif, les créateurs d’Experimental Group ont imaginé un chalet qui ignore superbement les clichés de l’hôtellerie de montagne. Fabrizio Casiraghi, un jeune architecte transalpin en vogue, l’a mis en scène avec un sens du décalage garanti. Étonnant ! PA R

Béatrice Brasseur

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Madeleine Grötsch

D ÉCO R PAST EL PAGE DE GAU CHE La plupart des chambres et suites jouissent de superbes vues. PAGE DE DROI TE Au restaurant de l’hôtel, chaises « 811 » créées en 1930 par Josef Hoffmann, rééditées par Wiener GTV Design, et suspension « HMB 25/300 » chez Tecnolumen, une réédition du modèle de 1925 signé Marianne Brandt pour le Bauhaus.

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ES P R I T VIN TA G E PA G E D E G AUC HE 1. Au bar, fauteuils dessinés sur mesure par Fabrizio Casiraghi, table vintage en verre, moquette de chez Ege. 2. Vue sur la cuisine ouverte avec une crédence en carreaux

de céramique sur mesure. Au sol, carreaux de Mosaic Del Sur. 3. Le chef source ses produits localement. PAG E D E D ROI T E 1. Vue alpestre. 2. 3 . 4. Au restaurant Frenchie Verbier, les bûches sont prêtes pour

le feu de cheminée, la lueur des bougies illumine les tables et les boiseries vert pistache. Au lounge, clins d’œil aux grands espaces avec le lustre en bois de cerf ancien, chiné, et un tableau du XXe siècle représentant une vue du Matterhorn.

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3. 4.

e chalet traditionnel datant des années 50 est donc devenu « Experimental », en style et en esprit, dehors comme dedans. Le bâtiment de bois brun illuminé par sa façade blanche et ses volets aussi rouges que le drapeau suisse cache bien son jeu. À l’intérieur, en effet, rien ou presque n’évoque la décoration alpine si l’on excepte des vues de sommets enneigés et de lac alpestres, accrochées çà et là comme autant de clins d’œil kitsch. Romée de Goriainoff, Olivier Bon, Pierre Charles Cros et Xavier Padovani, les quatre têtes d’Experimental Group, ont choisi Fabrizio Casiraghi pour scénographier leur premier établissement de montagne, à Verbier. Il s’ajoute à leur collection d’hôtels à Paris, Londres, Venise et Minorque. L’architecte, très en vogue à Paris où il vit, notamment pour sa relecture des restaurant Drouant et de l’Esplanade, des boutiques Kenzo et Cire Trudon, dit avoir puisé une part de son inspiration dans ses souvenirs de vacances en famille dans un hôtel du Haut-Adige. Pour le reste, il a résolument misé sur l’épure, la sobriété – pas d’accessoire ni de mobilier superflu dans les 39 chambres et suites de ce néo-chalet contemporain – et la juxtaposition d’époques, de matériaux, de couleurs. Il convoque ainsi l’Art déco (pour les têtes de lit et les chevets qu’il a dessinés), le Bauhaus (luminaires en métal), la Belle Époque (au bar et au rez de-chaussée), les années 50 ou 70 avec des pièces design, tandis que les assises sont un hommage à l’architecte et designer Josef Hoffmann, l’une des figures de la Sécession

viennoise. Trait caractéristique du travail de Casiraghi, les arrondis et les arches, qui changent la perception de l’espace et adoucissent l’ambiance. Les tons pastels, blanc crème, gris, vert amande participent également à la sérénité des lieux. Il n’y a pas de lobby, on entre directement par le restaurant, où flotte comme une réminiscence des décors du film de Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel, avec ses murs vert pistache, sa cheminée, ses lustres en bois de cerf. Aux manettes du restaurant Frenchie Verbier, le chef Grégory Marchand – une étoile au Michelin pour son restaurant parisien Frenchie –, qui modernise les classiques de la cuisine traditionnelle alpine, française et suisse tels que rösti, spaetzle ou aligot, et mise sur les productions et la pêche locales. À l’après-ski, on se relaxe au solarium et l’on se remet des pistes impressionnantes du mont Gelé au spa-hammam-Jacuzzi pour profiter des soins personnalisés de la marque française Biologique Recherche. On file ensuite au bar pour déguster, sur ses banquettes de velours et près du feu crépitant, les délicieux cocktails dont l’Experimental Group a le secret – ils en ont relancé la mode avec leur premier « speakeasy » parisien, l’Experimental Cocktail Club dès 2007. Bonne idée : on retrouve ces cocktails maison en petites bouteilles dans le mini-bar des chambres. La soirée se termine immanquablement au Farm Club, la boîte de nuit mythique de la station qui a vu défiler toute la jet-set depuis sa création dans les années 70, et qui a été rachetée par l’hôtel. Ses hôtes y ont bien sûr leur entrée VIP secrète. Adresse page 148

MOTIF S E T M ATIÈ R E S PA GE DE G A U C HE La salle de bains épurée de cette suite se pare de carreaux bleu marine et blancs Ceramica Vogue et du lavabo en céramique « Edouardien » de Burlington. PA GE DE DR O ITE 1. Le spa-hammamJacuzzi. 2. Au-dessus de la tête de lit vert sapin, en bois laqué et laine, dessinée sur mesure par Fabrizio Casiraghi, une vue de montagne. 3. Rien de superflu sur le chemin de la « skiroom ». Les chaises paillées rappellent la rusticité de l’habitat montagnard traditionnel.

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L’ É VASI ON

A U S O MME T PA GE DE GA U C H E Non loin du hameau du Mont, à Abondance, en direction du lac des Plagnes, une belle ferme ancienne perdue dans la montagne. PA GE DE DRO I TE Avoriaz a privilégié une architecture futuriste et écologique, avec ses toitures en forme de carapace de tortue et ses façades en tavaillons de bois.

LE GRAND FRISSON Les Portes du Soleil : ce nom résonne comme un talisman. Le précieux sésame, qui permet d’accéder en toute liberté à douze stations de ski, entre lac Léman et Mont-Blanc, est aussi une invitation à découvrir différents arts de vivre, des somptueuses fermes d’Abondance aux chalets luxueux de Morzine, des hôtels familiaux des Gets aux immeubles futuristes d’Avoriaz. Suivez-nous ! PA R Agnès Benoit P H O T O S Christophe Dugied

étape N°1 Abondance

FERM ES VE RNAC UL AI RE S PAGE DE GAUCHE Depuis la route du lac des Plagnes, vue sur les belles fermes séculaires d’Abondance. PAGE DE DR OI TE 1 . Le clocher de la chapelle Notre-Dame

de la Compassion, bâtie en 1661, domine le centre du village de La Chapelle-d’Abondance. 2 . Une ferme à La Chapelle-d’Abondance. 3 . 4 . Le patrimoine montagnard est riche de belles bâtisses, à l’image de ces fermes à Abondance. Les toits, de faible inclinaison et pourvus de larges

débords, retiennent la neige qui sert alors d’isolant. À l’intérieur, ces bâtiments abritent à l’étage « l’outo » (la pièce de vie) et le « pêle » (la chambre), l’écurie (l’étable) se trouvant positionnée du côté de la pente. Le tout est recouvert par le «denié» (grenier), où est stocké le foin.

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V E RS LE S CI E U X PAG E D E G AU CH E Ces peintures murales du XVe siècle nous invitent à un voyage en Savoie médiévale. Ornant les galeries du cloître de l’abbaye d’Abondance, elles retracent la vie de la Vierge Marie dans des paysages... savoyards !

PA GE DE DR OI TE Les montagnes autour d’Abondance ont pour points culminants le mont de Grange, à 2 433 m, et les Cornettes de Bise, à 2 432 m. La forêt, omniprésente dans la vallée, se déploie jusqu’à 2 000 m d’altitude, et abrite chevreuils, bouquetins et chamois.

étape N°1

A RT ET PAST OR ALISME C’est le point de départ de l’immense domaine franco-suisse créé en 1965, et quelle entrée en scène ! Abondance et La Chapelle-d’Abondance semblent concentrer tout le raffinement architectural du Haut-Chablais, avec un habitat traditionnel que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. C’est à flanc de montagne que surgissent ces vastes fermes aux galeries sculptées, dentelées, rehaussées de couleurs vives, qui égayent le paysage. Ces proportions impressionnantes abritent traditionnellement les pièces d’habitation sur la façade sud, l’étable à l’arrière et une grange qui surmonte le tout. L’activité reine de la vallée, c’est bien sûr l’abondance, ce fromage au goût fruité et aux notes de noisette produit, entre autres, à la Ferme du Nant Favé. Une histoire intimement liée à celle de l’abbaye d’Abondance, qui domine le village depuis

le XIIe siècle. Ce sont les chanoines qui ont compris les premiers que le fromage pouvait représenter une vraie richesse et être utilisé comme monnaie d’échange. Ils ont alors encouragé le développement des alpages et pâturages en altitude où allait pouvoir paître une race de vache qui prendra le nom de la vallée. Ce fromage trouvera vite une place de choix sur les meilleures tables de la Cour de Savoie. La visite de l’abbaye constitue un moment exceptionnel. Le cloître est décoré de peintures murales du XV e siècle qui retracent la vie de la Vierge Marie dans des décors alternant paysages locaux et références italiennes, où l’on distingue des cabanes recouvertes de tavaillons et une Fuite en Égypte évoquant les rives lémaniques, une rareté ! Outre les trompe-l’œil peints par Casimir Vicario au XIXe siècle dans l’église abbatiale, il ne faut pas manquer la

collection d’art sacré installée dans l’ancien monastère. Cette vallée est une terre de traditions et d’excellence, symbolisée par l’hôtel Les Cornettes, propriété de la même famille depuis 1890. Un établissement unique, qui s’étend sur plusieurs bâtiments de bois accueillant aussi bien les ateliers de confection des jambons, saucissons et viandes des Grisons que des vitrines avec les collections du grand-père – dignes du musée Grévin –, l’hôtel, ses nouvelles chambres contemporaines et la ferme ancienne réservée aux banquets. On ne résiste pas non plus à la délicieuse potée proposée sur la carte du restaurant. Pour Jérémy Trincaz, formé chez les plus grands et à la tête de cette belle maison, le bonheur est ici, au cœur des vastes forêts d’épicéas, à randonner au milieu des alpages, en admirant le spectacle du mont Chauffé et des Cornettes de Bise.

U N T RÉSOR DE FRO MAGE PA GE DE GAUCHE Le chien veille sur les vaches de la Ferme GAEC du Nant Favé, où trois races de vaches (abondance, tarine et montbéliarde) assurent la production du lait cru et entier pour l’élaboration du fromage

AOP abondance. Celui-ci est fabriqué exclusivement par une cinquantaine de petits fermiers et fruitières. PAGE DE D RO I T E 1 . Façade du musée du Ski ancien, logé dans une ferme bâtie en 1783 et qui possède une belle collection de matériel de ski.

2 . 3 . Moment de détente dans le salon cosy et déco ou sur la terrasse ensoleillée de La Ferme d’Agathe. 4. La salle de banquet de la ferme ancienne des Cornettes, dont certaines boiseries, chinées par la famille, datent du XVIIIe siècle, et qui abrite également un orgue de Barbarie.

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étape N°2 Morzine

DÉCOR D E BOI S PAGE D E GAUCHE Près de l’église Sainte-Marie-Madeleine, à la belle toiture d’ardoise et inaugurée en 1806, certains bâtiments arborent leurs balcons décorés de palins sculptés, l’une des signatures architecturales de Morzine. PAGE D E DROI TE Morzine se niche entre montagnes et belles forêts de mélèzes et d’épicéas.

VI LLA G E A UT HEN T I QU E PAG E D E G AU CH E La vallée de la Manche, le bout du monde... PAG E D E D R OIT E 1. Les Petits Papiers d’Alice racontent le bel art populaire suisse du papier découpé, inspiré de la vie pastorale

et des scènes du quotidien dans les montagnes de la vallée d’Enhaut. Des œuvres d’une grande délicatesse, qu’Alice Passaquin Marullaz revisite avec des sapins enneigés et des remontées mécaniques. 2. Les belles poteries en terre vernissée de Gérard Menu dans

son atelier-boutique. 3. Une table du restaurant L’Atelier, avec, aux fourneaux, le chef Alexandre Baud-Pachon. 4. Un petit chalet sur les hauteurs de Morzine. 5. Une ferme traditionnelle rouge vif dans la vallée de la Manche.

étape N°2

LUXE ET T RADITIO NS « L’architecture typique de Morzine est un joyau ; maisons au soubassement recouvert de chaux, dont la croupe du toit permet de couper les vents, balcons ornés de palins aux motifs variés... Le centre du village, autour de l’église, en est le plus beau des témoignages », nous rappelle Gérard Menu, le potier aux magnifiques terres vernissées. « Bien avant la création du POS, le Plan d’occupation des sols, les anciens avaient déterminé une hauteur de construction maximale des immeubles, des règles d’urbanisme en quelque sorte ! Morzine est une petite ville charmante, à taille humaine, devenue célèbre pour ses ardoises qui habillent beaucoup de bâtiments officiels des Alpes. On y vit au rythme des saisons et de la vie, très dense l’hiver et l’été grâce aux touristes, le reste de l’année on se retrouve entre nous. C’est une montagne accessible, proche des Valaisans, nos voisins suisses », raconte 100

avec enthousiasme l’architecte et enfant du pays Hervé Marullaz, qui a signé les derniers et fabuleux chalets Lodge des Nants et Tataali à Morzine et prône l’architecture bioclimatique pour créer des cocons luxueux en s’inspirant des techniques ancestrales. Pour cela, il reçoit l’aide précieuse des artisans du village, dont les fameux ardoisiers. Avec la venue de plus en plus importante des touristes anglais, plébiscitant Morzine et Val d’Isère – et dont certains finissent par créer des restaurants et des bars dans le village ! –, les chalets luxueux se multiplient : Zormine, Génépi, Mélodie, plus somptueux les uns que les autres avec leurs suites magistrales et piscines intérieures, des espaces à vivre étourdissants, un grand raffinement dans la décoration qui promet des vacances d’exception. Quant à

la proximité avec les voisins helvètes, on ne pourrait mieux en parler que l’artiste Alice Passaquin Marullaz, qui s’est inspirée de leur tradition du papier découpé. «En Suisse, vous en trouvez partout, au fronton des magasins, sur une boîte à sucre…un art inspiré de la vie pastorale, des scènes du quotidien dans les montagnes. Pour toute occasion, baptême, crémaillère, on fait un découpage dans les familles de la vallée d’Enhaut ». L’ancienne monitrice de ski devenue artiste aime son village, qui a su garder son âme. Elle souhaite qu’il grandisse mais « pas trop fort, pas trop vite », confortée dans cette volonté par d’autres stations presque fermées hors saison. « On travaille à fond pendant quatre mois, témoigne-t-elle, et le reste de l’année, les habitants se retrouvent pour discuter ensemble de la manière dont ils souhaitent préserver ce cadre de vie unique. »

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LUX E ET VO LU PT É 1. À 1a boutique Déco d’En Haut, très cosy chic, literie André Renault, plaid Angel des Montagnes, console et mur lumineux Dialma Brown, lampe Umage, mouton Meier.

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2 . La salle à manger grandiose du chalet Lodge des Nants, dessiné par l’architecte Hervé Marullaz. 3. Au restaurant L’Alpage, qui propose fondue, berthoud, mont-d’or et raclette, la salle du bas s’ouvre sur

les caves d’affinage, vitrées, de la Fruitière de Morzine. Nicolas Baud y produit de l’abondance, du reblochon et le vieux fromage de Nyon. 4. Une chambre de l’hôtel La Bergerie, familial et convivial.

VO Û T E C É L E ST E L’église Sainte-MarieMadeleine, à l’immense nef, a été inaugurée en 1806. Dessinée par l’architecte Claude François Amoudruz, elle est construite sur un plan centré, avec chevet plat et voûte en berceau. Le chœur se termine par une abside demi-circulaire, laquelle est surmontée d’une coupole.

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étape N°3 Les Gets

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E N ALT I TUD E PAGE DE GA UCHE Une ferme ancienne, sur les hauteurs des Gets, à près de 1 400 mètres d’altitude, non loin de la Chèvrerie des Félires, qui abrite l’élevage d’une centaine de chèvres de race alpine chamoisée. PAGE DE DR O ITE Vue sur le village des Gets et la chaîne du Mont-Blanc.

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étape N°3

FAMI L IAL E ET SPO R TIVE « C’est une belle station de ski, mais c’est avant tout notre village. » Les potières Anouk et Nathalie Bonhomme, qui ont grandi dans une ferme et reçoivent randonneurs et touristes dans leur atelier-boutique, sont unanimes. « Tous les matins, je m’extasie sur la chance de travailler ici, sur les lumières et les paysages changeants et beaux en toute saison », s’enthousiasme Nathalie. Nous sommes ici dans un vrai village des Alpes, avec son histoire qui remonte au XIVe siècle mais qui a toujours été ouvert sur l’extérieur. Trois hôtels existaient déjà en 1922 et une école de ski a été créée en 1936. À cette période, les Genevois représentaient à eux seuls 40 à 50 cars de visiteurs et plus de 350 voitures particulières ! Le domaine skiable que la station partage avec Morzine offre un paysage ensoleillé de vallons, de lacs et de haute montagne. On skie l’hiver entre

sapins et alpages, une montagne parfaitement adaptée aux familles grâce à des pistes accessibles. Le passeport des Portes du Soleil reste un atout majeur pour tout bon skieur qui ne choisit pas deux fois le même itinéraire. Le ski de randonnée et ses virées nocturnes séduisent aussi toujours plus. Rappelons que ce domaine figure parmi les plus grands au monde avec 12 stations de ski reliées entre la France et la Suisse et cumulant pas moins de 286 pistes ! Pour se divertir, direction les parcours nocturnes Lumina, les festivals de musique et d’humour Rock the Pistes et Let’s Get Comédie. Loin de toute sensation d’enclavement, le visiteur se trouve à une heure de route de Genève, et est invité à découvrir un art de vivre des plus authentiques. À la Fruitière des Perrières, dans un décor d’autrefois, on fond pour les spécialités fromagères ; au

restaurant Bacchus de l’Hôtel-spa Crychar, une gastronomie d’exception met en valeur le terroir savoyard. Du chalet La Ferme de la Corderie aux suites de l’Hôtel Alpina & Lodge, l’hospitalité est à l’honneur. La poésie des poteries en grès blanc costaud des sœurs Bonhomme embellissent le quotidien. À la Chèvrerie des Félires, un lieu au panorama époustouflant sur la chaîne du Mont-Blanc, Léa et Emmanuel proposent de sublimes crottins et tommes de chèvre, fruit de la production de lait de leur troupeau. Et on n’oublie pas le dernier trésor bien-être de la station, Les Sources du Chéry, une nouvelle expérience avec un spa haut de gamme proposant des soins naturels à base de miel de montagne ou d’orchidée des Alpes, des massages, ou encore un grand bassin relaxant, dans une belle alliance de bois et de pierre.

E SP RI T S AV OYAR D PA GE DE G A U C HE La salle du restaurant La Fruitière des Perrières, installée dans d’anciennes caves voutées, autrefois vouées à l’affinage, est décorée de meubles anciens et de poteries vernissées. Une belle atmosphère d’autrefois. PA GE DE DR O ITE Tout schuss sous les remontées mécaniques des Perrières.

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1. 3.

P LA I S IR S D’ HI V E R 1. À la Chèvrerie des Félires, sur les hauteurs des Gets, Léa parmi ses chèvres avant leur traite, qui donnera naissance à des tommes et crottins savoureux. 2. Une des six suites

du somptueux chalet à louer, la Ferme de la Corderie. 3. Nathalie et Anouk Bonhomme, de la Poterie artisanale des Gets, vous accueillent pour découvrir leurs créations poétiques en grès, visiter leur atelier

2. 4. 5.

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et s’initier à leur art. 4. La suite Junior pour 4 ou 5 personnes de l’Hôtel Alpina. 5. Le baba au rhum du restaurant Bacchus, de l’Hôtel-spa Crychar, dont les Soupers le soir, un menu unique, sont fameux.

LA M ON TAGNE A U CŒUR Vaste salon cathédrale du chalet à louer la Ferme de la Corderie, où l’on se retrouve devant la cheminé. À côté, un billard et une table à manger en chêne, longue de plus de 8 mètres. À l’extérieur, un Jacuzzi.

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S TAT IO N OR G A N I QU E PAG E D E G AU CH E 1. Composition graphique sur les balcons en bois. 2. À Avoriaz, on se déplace à pied ou en traîneaux. À l’époque 1. 2. 3. 4.

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des Trente Glorieuses, imaginer une station sans voitures qui place le ski au centre de son projet semblait insensé. 3 . Le chalet Le Tequila, dans le quartier des Ruches. 4. Les bâtiments sont implantés en

fonction du relief pour profiter de la vue et de l’ensoleillement. La toiture devient une cinquième façade. PA GE D E DR O ITE La station surplombe la vallée depuis une falaise à 1 800 m d’altitude.

étape N°4 Avoriaz étape N°4

AVAN T-GARD ISTE E T ÉCOL OGIQ UE Le saviez-vous ? Morzine et Avoriaz appartiennent à la même commune, mais si l’une est authentique, l’autre est totalement hors norme ! Fruit de la vision de trois hommes – le champion de ski «utopiste» Jean Vuarnet, qui voulait créer une station piétonne et reliée à la Suisse, l’architecte Jacques Labro, qui la souhaitait la plus écologique possible, et Gérard Brémond, un promoteur-artiste qui a créé l’Hôtel des Dromonts en 1966 et le Festival du film fantastique, pour faire venir les célébrités – Avoriaz est bel et bien devenue le Saint-Tropez des neiges. La boîte de nuit de l’hôtel n’était pas vitrée et on y dansait alors en tenue de ski ! Aujourd’hui, l’écologie, ADN de ces trois visionnaires depuis toujours, reste la philosophie-phare de la station, dont l’architecture boisée et organique semble fusionner et disparaître

avec la montagne. Leur slogan : « Depuis cinquante ans, la station de demain!» Parmi les nombreux atouts de celle-ci figurent le développement des énergies renouvelables, à l’image des panneaux solaires pour les remontées mécaniques et des dameuses bientôt hybrides, et un domaine skiable déjà certifié ISO 14001. La station espère atteindre le « zéro déchet » en 2030 et le 100 % hydrogène en 2050. Dernier petit joyau offert aux vacanciers, l’hôtel Le Mil8, design et cocoon, premier hôtel construit depuis celui des Dromonts. Né de l’amitié entre les familles Zégrir et Marullaz, il a été dessiné par l’architecte Hervé Marullaz, ex-collaborateur de Jacques Labro, et décoré par l’Atelier parisien Obermant. «Notre hôtel rend hommage à Jean Vuarnet, dont le fils nous a ouvert les archives familiales, présentes un peu partout aux

murs, de la position de l’œuf cher au champion, résultat d’un travail sur l’aérodynamisme, aux esquisses des premières remontées. La structure rend hommage aux codes d’Avoriaz : mélèze qui vieillit naturellement, architecture atypique et mimétique, dans un esprit montagne citadine, en n’oubliant pas l’accueil familial, personnalisé et chaleureux», explique Karine Zégrir, codirectrice des lieux. Au Mil8, tout peut être qualifié de superlatif, de l’entrée cathédrale à la piscine extérieure qui offre une vue spectaculaire sur la montagne, en passant par le bar. Les chambres, avec leurs ouvertures sur ce paysage à couper le souffle, associent dans une belle harmonie béton, cuir, laiton et acier Corten. Dans les cuisines, le chef Alexis Forns, qui a travaillé auprès d’Anne-Sophie Pic et de Jean Sulpice, nous régale. La promesse de bonheur de votre prochain hiver.

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A DR ES S E PR EM IU M 1. Dans l’hôtel 4* Mil8, le lobby et ses volumes de cathédrale autour de la cheminée. 2. Saumon fumé minute, salade de charlottes au raifort

et œufs de poisson au restaurant La Réserve, une belle table d’Avoriaz. 3. Le bar du Mil8 est meublé de sièges recouverts de tissu Bisson Bruneel. Au mur, paysage d’Avoriaz retravaillé et imprimé sur un papier peint. 4. Une chambre du

2. 3. 4. 5.

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Mil8, avec ses clins d’œil au champion de ski Jean Vuarnet. 5 . 6. Velouté de potiron à la sauge, fromage de chèvre frais, graines de courge au restaurant du Mil8, qui propose la cuisine locavore et raffinée du chef Alexis Forns.

J E UX GRAPHI QUES Dans le lobby du Mil8, signé Catherine et Jérôme Clermont de l’Atelier Obermant, la décoration intérieure épouse l’architecture du bâtiment en jouant la dualité entre rondeurs et angles droits et le mélange des matières chaudes et brutes.

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Liaison directe ? Depuis la route du mont Caly, aux Gets, cette vue grandiose sur la chaîne du Mont-Blanc illustre l’un des grands projets de la vallée : relier Morzine à Avoriaz sans emprunter la route. Pendant longtemps, on l’a appelé EMA, ou « Express Morzine Avoriaz ». Un tronçon stratégique qui aurait permis, grâce à un téléphérique débrayable, de relier les deux stations en quinze minutes, de libérer le cœur de ville de Morzine du trafic et de finaliser le maillage complet du réseau de remontées mécaniques entre les domaines des Portes du Soleil. L’avantage? Une capacité de transport importante, des survols à grande hauteur donc peu de pylônes et même une exploitation nocturne. Mais les dernières élections municipales ont mis fin à l’EMA, dont l’impact sur le paysage et l’environnement, sans oublier le coût financier, était jugé trop élevé. À suivre...

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CARNET DE ROUTE étape N°1 Vallée d’Abondance

SÉJOURNER

LODGE DES NANTS

LE CRYCHAR

Superbe chalet à la vue incroyable sur la vallée ; quatre suites, piscine intérieure et spa pour ce bijou signé de l’architecte Hervé Marullaz.

Référence culinaire de la vallée, les Soupers du Crychar vous proposent un menu unique où le chef Grégory Delechat déploie tout son talent en magnifiant les produits du terroir.

LES CORNETTES

Cet hôtel-restaurant cultive, dans la même famille, l’excellence et la convivialité depuis 1890. Dans un décor d’architectures anciennes et de brocante étonnante, le chef Jérémy Trincaz nous fait vivre une expérience gastronomique unique, avec le meilleur du terroir et les produits maison, comme la charcuterie.

DÉJEUNER/DÎNER

RAPPORTER

RESTAURANT L’ATELIER

Le chef Alexandre Baud-Pachon, qui a repris la maison créée par son grand-père, a fait ses armes au Bateau Ivre et aime travailler, comme le chef Jean-Pierre Jacob, poissons du lac et épices. Menu unique «Inspiration du marché ».

POTERIE ARTISANALE DES GETS

LA FERME D’AGATHE

—

Coup de cœur, en 2012, de Sébastien Garnier pour cette ferme ancienne qu’il a transformée, avec goût, en un lieu cosy et déco, en gardant son côté brut. À louer avec 4 chambres.

RESTAURANT L’ALPAGE

LA CHÈVRERIE DES FÉLIRES

Avec vue sur les caves d’affinage de la fruitière attenante, une belle table pour les produits du terroir et bien sûr la raclette et le berthoud.

Dans leur ferme en altitude, avec vue sur le Mont-Blanc, Léa et Emmanuel produisent avec leur troupeau de délicieuses tommes de chèvre, des crottins aux herbes et le fameux chéry.

—

RAPPORTER

LA FERME DU NANT FAVÉ

GALERIE LES PETITS PAPIERS D’ALICE

Cette ferme GAEC propose fromages de vache et de chèvre, miel et produits régionaux. Le fromage abondance est élaboré exclusivement avec le lait cru et entier de leurs vaches de races abondance, tarine et montbéliarde.

Alice Passaquin Marullaz réalise des papiers découpés, un art traditionnel suisse, de la vallée du pays d’Enhaut, inspiré par la vie pastorale.

S’INSPIRER

— BOUTIQUE POTERIE GÉRARD MENU

DÉCO D’EN HAUT

Le peintre Jean-Luc Danel a transformé cette maison de 1783 en un musée d’art populaire consacré à l’histoire du ski. Sa femme, Elisabeth, sera votre guide érudit entre les raquettes des fermiers de 1880, les premiers sacs à dos et chaussures d’alpinistes. Se visite sur rendez-vous.

étape N°2 Morzine

La crème de la déco pour l’aménagement des beaux chalets de la vallée : tissus Dialma Brown, lampes en bois de Jean-Louis Roydor et Umage, plaid Angel des Montagnes…

Le spa qui manquait à la station, ouvert juste l’année dernière, propose dans un cadre idyllique piscine à jets, hammam, sauna et soins dont de merveilleux massages aux plantes.

étape N°4 Avoriaz

HÔTEL MIL8

étape N°3 Les Gets

En symbiose avec la station avant-gardiste, dessiné par l’architecte Hervé Marullaz et décoré par l’Atelier parisien Obermant, le dernier hôtel en date d’Avoriaz est un superbe cocoon design, à l’âme esthétique et sportive.

SÉJOURNER

DÉJEUNER/DÎNER

HÔTEL ALPINA

LA RÉSERVE

Au choix, les pimpantes chambres boisées rehaussées de rouge de l’Alpina ou le Lodge, un chalet qui privilégie la famille avec ses cinq suites et un espace forme privatif. Belle table et grande piscine intérieure à l’hôtel Alpina.

Haut niveau bistronomique pour cette belle table et ses langoustines juste saisies, ravioles de potimarron et bouillon à la citronnelle.

—

Vue incroyable de la terrasse de l’établissement, où il fait bon prendre un verre après le ski.

CHALET LA FERME DE LA CORDERIE

— L’ÉPICERIE

Décorée par Vicky Jernam, une magnifique ferme ancienne rénovée en un écrin de bois, spacieux et contemporain, avec ses six suites.

RAPPORTER FERME DE SERAUSSAIX

DÉJEUNER/DÎNER

SÉJOURNER

RESTAURANT LA FRUITIÈRE DES PERRIÈRES LA BERGERIE

LES SOURCES DU CHERY

SÉJOURNER

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Bâtie au XIIe siècle, l’abbaye, lieu de vie des moines, témoigne de sa puissance au Moyen Âge. Le cloître est une rareté, avec ses fresques peintes au XVe siècle qui retracent la vie de la Vierge... dans un décor savoyard ! Ne manquez pas non plus l’exposition « De l’histoire à l’art : patrimoines sacrés en vallée d’Abondance », qui vous propose d’explorer, dans une partie de l’ancien monastère, la collection d’art sacré composée d’objets d’exception. Riche mobilier et superbes décors en trompe-l’œil du XIXe siècle dans l’église abbatiale. MUSÉE DU SKI ANCIEN

S’INSPIRER

Découvrez les magnifiques poteries savoyardes en terre vernissée aux couleurs vives de Gérard Menu, qu’il façonne dans sa boutique-atelier.

ABBAYE NOTRE-DAME

—

C’est une jolie imagerie naïve et poétique, composée de poupées russes, d’animaux et de fleurs, qui orne la vaisselle et les objets déco des potières Anouk et Nathalie Bonhomme.

Hôtel familial chaleureux au cœur de la station. Délicieux petits déjeuners et jolies chambres boisées, clins d’œil déco à la montagne.

La fromagerie artisanale de la Fruitière a été créée il y a plus de cent ans et accueille également un restaurant de spécialités fromagères dans un beau décor d’autrefois.

—

Gilles, Sébastien et Pierre-Marie forment le trio dynamique de ce GAEC qui produit, grâce à leurs 50 vaches laitières, abondance, raclette et tommes. Dans leur boutique, dégustation de fromages et salaisons-maison. Impossible à manquer, à la sortie de la station d’Avoriaz !

— Adresses page 148

Tous nos remerciements à Clarisse Mathieu de l’agence AiRPur, Chloé Hallet de l’office de tourisme des Portes du Soleil, Aurélie Berthollier, Chrystelle Felisaz et Michel Buisson. 115

Votre séjour d’exception à la montagne LOCATIONS D’APPARTEMENTS HAUT DE GAMME & SERVICES PERSONNALISÉS

2441 Route des Grandes Alpes, 74260 Les Gets +33 (0)4 22 32 60 93 / lesgets@alpine-residences.fr / www.alpine-residences.fr

EFFERVESCENCE

HYP N OT I QUE S C RAY ÈRES L’une des installations qui illuminent les caves du domaine Pommery à l’occasion de la 15e édition de l’Expérience Pommery. Une occasion spectaculaire pour découvrir les labyrinthiques cathédrales de craie. Augures mathématiques (2020) d’Hicham Berrada.

PA R T I T I O N S M I L L É S I M É E S C U V É E S E T PA R C E L L E S D E C A R A C T È R E TA B L E S D E F Ê T E CLASSIQUES GOURMANDS AU CLOS L’ A R T D U F E U

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération. 117

EFFERVESCENCE

PARTITIONS MILLÉSIMÉES Les maisons de champagne poursuivent l’écriture d’une nouvelle expression à la fois artistique et gastronomique qui valorise la singularité de leur patrimoine, de leurs valeurs et de leur terroir. Des rencontres surprenantes, des réinterprétations audacieuses, des univers croisés, autant de dialogues passionnants qui célèbrent un savoir-faire unique. PA R

Martine Duteil et Sonia Lazzari

MY S TÉ R IE U X AB Y S SE S

PA GE DE DR O ITE 1 . 2 . 15e édition pour l’Expérience Pommery avec, cette année, une réflexion sur l’introspection, autour des œuvres les plus significatives de la collection VrankenPommery. Une occasion spectaculaire pour découvrir les labyrinthiques cathédrales de craie du domaine. Ici, Le Refuge (2007), imaginé par Stéphane Thidet, et l’installation visuelle Vertigo (2007) de Jacqueline Dauriac. 3. Pièce emblématique de la maison Krug, le mur des 400 vins célèbre 150 vins de réserve et 250 vins de l’année, chacun issu d’une parcelle unique.

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PA GE DE G A U C HE Les caves de la maison Gosset, à Épernay, datent du XIXe siècle et abritent jusqu’à 2,5 millions de bouteilles.

1. 2. 3.

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2. 3.

1. 4.

PA GE DE G A U CH E 1. La fraîcheur et les notes printanières de la cuvée 2012 s’accordent à merveille avec les délicates anémones blanches dessinées par Émile Gallé pour la Belle Époque de Perrier-Jouët. 2 . Chez Krug, les accords se font en musique, propres à chaque parcelle grâce au partenariat avec l’Ircam. 3 . Le chef de La Grenouillère Alexandre Gauthier orchestre jusqu’en février 2021, un soir par mois, le menu « Unconventional/ Singulier » chez lui, à Montreuil-sur-Mer. 4 . Des associations gustatives singulières imaginées avec les champagnes de la maison Ruinart, comme salinités et fumaison délicates dans une feuille de chou qui accompagnent le Dom Ruinart Rosé 2007. PA GE DE DR O ITE Les vignobles de la maison Ruinart, qui s’étendent sur quelque 17 hectares, sont cultivés selon les principes de la viticulture raisonnée.

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UN E TE RR E E T D E S H O MME S

EFFERVESCENCE

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EFFERVESCENCE

À FLEUR DE PE AU 1 . 2. 3. 4. 5. C’est dans la région du Lake District, en Angleterre, qu’a été éco-conçu l’étui Seconde peau qui enveloppe de douceur les cuvées R, R Millésimé, Blanc de Blancs et Rosé de

Ruinart. Recyclable et ajustable, la robe blanche rappelle le blanc des célèbres crayères de la maison. Deux ans de recherche ont été nécessaires à son élaboration. La fibre de cellulose, ou pâte à papier, dont la manufacture

James Cropper détient les précieux secrets de fabrication, protège le flacon de la lumière tout en préservant le vin. L’ajout d’un oxyde métallique naturel renforce l’opacité de cette belle seconde peau.

1. 2.

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Photos : P.Masclaux

Chalets Bayrou, une empreinte unique…

Depuis 1890, le savoir-faire d’une lignée de compagnons charpentiers, menuisiers, couvreurs pour des chalets, maisons bois et rénovations sur-mesure.

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BRIANÇON I SUISSE I MEGÈVE

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B UL L ES ART I ST IQUES

des finalistes du Prix Découverte Louis Roederer aux dernières Rencontres de la photographie d’Arles, Lis des champs : Jérusalem, Mosquée Al Aqsa (2020). 4. La maison Bollinger fête ses 40 ans de

partenariat avec les films de James Bond. Ici, coffret en série limitée en étain et placage de bois, contenant un seau à glace en cristal Saint Louis, dessiné par Eric Berthes en hommage à la navette

spatiale Moonraker. 5. Le millésime 2012 a trouvé sa place parmi les plus grandes années champenoises. Chez Charles Heidsieck, il réserve une belle minéralité et une fraîcheur croquante. 6. L’artiste

britannique David Shrigley offre son regard amusé sur les codes de la maison Ruinart au gré de 42 œuvres, comme ici au crayon, ou à la gouache. Adresses page 148

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1. Du soliste à l’orchestre, le coffret d’exception de la maison Krug ou la partition parfaitement orchestrée de trois champagnes pensés

comme une ode à l’année 2006. 2 . La Grande Dame 2012, nouveau millésime Veuve Clicquot, paré de fleurs par l’artiste Yayoi Kusama. 3 . Œuvre de l’artiste Dor Guez, l’un

Gilles&Gils - Photos : Thierry Genand / Laurent Debas

Dallage, margelle et piscine immergée en granit Albiana.

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EFFERVESCENCE

D É C O R PA N O R A M I Q U E Le 25 bis by Leclerc Briant célèbre l’art de vivre à la champenoise. Une halte intimiste créée par l’une des maisons de champagne les plus audacieuses du moment dont les propriétaires américains sont francophiles et épris d’histoire comme de patrimoine. Un cocktail brillant. PA R

Béatrice Brasseur

1. La grande salle de cette demeure historique arbore le papier peint panoramique « Eldorado », créé en 1848. La manufacture Zuber est la dernière au monde à fabriquer ces décors à la planche. 2 . 3. Le mobilier mixe meubles d’époque et mobilier contemporain, souvent scandinave. Les parquets d’origine ont été

Sur la fameuse avenue de Champagne, les Champs-Élysées d’Épernay, jadis baptisée « le Faubourg de la Folie » et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 2015, cette maison d’hôtes invite à la détente tout autant qu’à découvrir le secret de ses vins. Abritée dans la demeure d’un négociant du XVIIIe siècle, cette adresse confidentielle a été acquise par Mark Nunnelly et Denise Dupré, un couple d’Américains amoureux de l’art de vivre à la française, à la tête de la maison de champagne Leclerc Briant, qu’ils ont brillamment relancée, et de l’hôtel cinq étoiles Royal Champagne. Le 25 bis by Leclerc Briant a intégré le club Esprit de France, une collection d’hôtels et de demeures valorisant le patrimoine, l’art et la culture. La rénovation, menée par l’agence de design britannique Ramsey Krause, a préservé les éléments d’origine et s’est attachée à faire revivre l’histoire de la bâtisse et illustrer la passion de son premier propriétaire pour la découverte du monde. La grande salle du rez-de-chaussée, qui accueille le petit déjeuner – au champagne, bien sûr – et, sur demande, la table d’hôtes, est consacrée à la gastronomie et aux 126

voyages. Au mur, le papier peint panoramique « Eldorado » de la manufacture alsacienne Zuber, dont les planches d’impression en bois, sculptées au XIXe siècle, sont classées Monuments historiques. Chacune des cinq chambres, aux dimensions de suites – de 40 à 63 mètres carrés – est singulière, mêlant mobilier ou décors anciens et pièces design signées Ercol ou Carl Hansen & Søn. Dans la chambre n°3, sur les rayons de la double bibliothèque, la collection Blanche de Gallimard, dont le graphisme aurait inspiré celui des étiquettes Leclerc Briant. La boutique, dans son décor de marbre et de bois, fait office d’antichambre à la maison d’hôtes et présente l’ensemble des cuvées. La terrasse est aussi idéale pour les déguster. Pionnière du bio et de la biodynamie en Champagne, la maison Leclerc Briant se distingue comme l’une des plus innovantes en la matière. Son vignoble, pour l’essentiel composé de Grands Crus et de Premiers Crus, se visite sur rendez-vous, et le domaine niché sur les hauteurs d’Épernay se découvre lors de visites intimistes. Son rooftop offre une vue de choix sur la ville. Adresse page 148

conservés. Les chambres et salons se parent de velours et de lin, ici dans un camaïeu de gris. Le marbre des tables et consoles contraste avec celui des cheminées.

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EFFERVESCENCE

4. 3.

8. 7.

Comme chaque année, les maisons de champagne dévoilent de nouvelles cuvées millésimées ou de prestige. Si ce sont principalement les vins de 2012 qui jaillissent cette fois de l’obscurité des crayères à la lumière, quelques pépites plus anciennes et de réjouissantes créations illuminent ces fêtes si particulières. Notre sélection. PA R

1. Dom Pérignon Vintage 2010 (personnalisé) « Il a fallu accepter de perdre une partie de la récolte pour sauver les meilleures parcelles de pinots noirs », explique Vincent Chaperon, le nouveau chef de caves de la mythique institution d’Hautvillers, alors second de l’excellent Richard Geoffroy. Un pari qui trouve son savoureux épilogue dans l’iconique f lacon. Le nez, expressif et ciselé, marie le citron, la mangue et la pêche blanche ; en bouche, le fin cordon de bulles véhicule l’énergie et la richesse de ce vin où le grillé typique de la marque pointe déjà. 150 €. 2. Henriot Hemera 2006 Il est revenu à Alice Tétienne, tout juste nommée à la direction du vignoble et des caves de la maison fondée en 1808 par Apolline Henriot, de présenter le deuxième millésime de la cuvée de prestige de la marque. Composée à parts égales de grands crus de pinot noir et de chardonnay, Hemera (nom de la déesse grecque de la lumière terrestre) brille désormais dans l’Olympe des plus beaux flacons de la Champagne. 169 €.

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Philippe Bidalon

3. Bollinger PN VZ15 La dernière innovation de la mythique maison d’Ay exprime à merveille sa vision singulière du pinot noir (PN). Cette première édition est principalement issue de raisins du grand cru Verzenay (VZ), dans la Montagne de Reims, vendangés en 2015 (15) et vinifiés pour moitié sous bois. À noter aussi, 50 % de vin de réserve (2009) en magnum assurent la richesse et la complexité de l’assemblage. Noyau de cerise, fruits jaunes, poire, figue séchée, aubépine et noisette s’enlacent dans un délicieux cocktail d’arômes. 89 €. 4. Gaidoz Forget Blanc de Noirs 2008 La quatrième génération veille sur ce domaine familial de Ludes, v illage de la Montagne de Reims. Des quelque 10 hectares du v ignoble, A nne et Luc Gaidoz, que leur f ille Bertille a récemment rejoints, tirent des cuvées représentatives de leur (premier) cru. Comme cet assemblage de pinot noir (60 %) et de meunier aux notes d’agrumes confits (mandarine, orange). 38 €.

5. Duval-Leroy Femme de Champagne 2002 Dans la belle maison familiale de Vertus, à la pointe de la Côte des Blancs, les femmes sont à l’honneur. Comme le rappelle cette cuvée signature de la marque, fruit du travail d’orfèvre réalisé par Carol Duval-Leroy et sa chef de caves Sandrine Logette-Jardin. Dans l’expression de ce millésime de légende, ce vin non dosé confine à la perfection. Pour les fêtes, la brodeuse bretonne Céleste Mogador a confectionné une broche sur mesure (150 €) représentant la bouteille. 250 €. 6. Charles Heidsieck 2012 Pour Cyril Brun, le chef de caves, millésimer cette année était une évidence. Et le résultat est à la hauteur, dans le pur style maison: suavité, croquant aromatique et fraîcheur saline. L’attaque minérale traduit la belle tension que recèle cet assemblage de pinots noirs bien charpentés (60 %) et de chardonnays ciselés, dans lequel les notes de coing, de vanille, d’abricot et de pêche de vigne virevoltent. Taillé pour la garde. 88 €.

C U V É E S D ’ EX C E P T I O N

EFFERVESCENCE

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14 . 7. «R» de Ruinart 2011 « Marquée par une précocité exceptionnelle, cette année fut imprévisible et paradoxale », se souvient Frédéric Panaïotis, le chef de caves. À quasi-parité entre pinot noir de la Montagne de Reims et chardonnay de la Côte des Blancs (tous en premiers et grands crus), « le R 2011 saura vous surprendre par son nonconformisme, ainsi que par sa fine structure et son équilibre raffiné entre notes florales et toastées», poursuit l’homme de l’art. Notes de fruits blancs (poire) et d’épices (badiane, coriandre) sont au rendez-vous. 70 €. 8. Jacquart Cuvée Alpha Rosé 2012 Parmi les principaux opérateurs du vin des Sacres, cette coopérative, créée en 1962, réunit 1800 vignerons et exploite 2400 hectares, soit 7 % du vignoble régional. La richesse et la diversité de ses approvisionnements lui permettent de concocter cette cuvée singulière, dont elle lance pour les fêtes le millésime 2012, une version en rosé. «Un millésime soyeux, l’harmonie entre l’épanouissement et la finesse», confie Joëlle Weiss, œnologue et ambassadrice de la marque. 115 €. 9. Boizel Vintage 2012 Une nouvelle génération a pris les commandes de cette marque réputée d’Épernay, mais la quête de qualité demeure identique. Cette dernière livraison du Grand Vintage s’ouvre tout en douceur avant de révéler son intensité de saveurs et ses mat ières radieuses. Au nez, les amandes légèrement toastées et le zeste d’orange confite annoncent d’élégantes notes pâtissières. 52 €. 10. Mailly Grand Cru Nature 2013 C’est la première cuvée zéro dosage élaborée par cette brillante coopérative de la Montagne de Reims. Constitué de 75 % de pinot noir et de chardonnay

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pour le reste, l’assemblage est à l’image de l’encépagement du vignoble de la structure et de celui du grand cru Mailly. Poire juteuse, pomme croquante, clémentine acidulée rebondissent de bulle en bulle. La bouteille est proposée dans une boîte en métal créée par le plasticien Charles Neubach. 49 €. 11. Veuve-Clicquot La Grande Dame 2012 By Yayoi Kusama Pour la sortie du nouveau millésime de la cuvée célébrant sa fondatrice, la maison a demandé à l’artiste japonaise Yayoi Kusama d’en habiller le coffret et le flacon. La rencontre de deux figures féminines qui partagent, à quelques siècles de distance, les mêmes besoins d’engagement, souci d’indépendance et quête d’excellence. « Précis et aérien, ce vin offre une forte minéralité, associée à la fraîcheur de sa jeunesse », confie Didier Mariotti, le chef de caves. Grand potentiel de garde. 190 €. 12. Lanson Le Blanc de Blancs Sélection des meilleurs crus de chardonnay de la Champagne, quasi-absence de fermentation malolactique pour conserver le maximum de fraîcheur, importante part (40 %) de vins de réserve élevés en foudres, élevage en cave d’au moins cinq ans : cette nouvelle référence illustre bien les quatre piliers du style unique de la maison rémoise fondée en 1760. Frais et aromatique. 49 €. 13. Gosset 12 ans de cave a minima La plus ancienne maison de vins de la Champagne maîtrise avec précision l’art du vieillissement, comme l’atteste cette édition limitée qu’Odilon de Varine, le chef de caves, a maintenue pendant douze ans sur ses lies. Un modèle d’équilibre entre vivacité saline et plénitude. Les notes toastées de

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levure et de pain grillé précèdent celles d’un cocktail de fruits blancs et d’agrumes évoluant vers les fruits confits, notamment l’ananas. 85 €. 14. Philipponnat Clos des Goisses 2011 L’iconique maison de Mareuil-sur-Ay possède ce clos, le plus vaste de la Champagne, depuis 1935. Un superbe coteau très pentu de 5,8 hectares sur plombant la Mar ne, où la craie a f f leure. Composé pour la première fois uniquement de pinot noir, le vin exprime bien le profil atypique et particulièrement floral du cépage en 2011. Un champagne riche, intense, à savourer à table et promis à une très longue garde. Magique. 161 €. 15. Leclerc-Briant Blanc de Meuniers Premier Cru (bio) Une pépite de la gamme Les Spécialités de cette maison d’Épernay avant-gardiste et pionnière dans la conduite du vignoble en agriculture biologique et en biodynamie. Fruit d’une vinification douce, sans correction aucune ni dosage, cette cuvée sublime le cépage pinot meunier dans son expression du millésime 2015. Arômes de pomme verte, de raisin frais ; crémeux en final. 135 €. 16. Laurent Perrier Grand Siècle Soleil C’est sur le conseil du général de Gaulle, en 1959, que Bernard de Nonancourt, immense f igure de la Champagne, donna à sa cuvée de prestige le nom du siècle de Louis XIV, apogée de l’art de vivre à la française. Cet assemblage singulier de trois millésimes recrée « l’année parfaite » au fil du temps. Pour les fêtes, la maison de Tours-sur-Marne propose de découvrir la 24 e itération (2004-20062007) de ce vin d’exception, dans une étincelante robe Soleil. Subtiles notes de viennoiserie. 160 €.

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2 4. 23. 17. Nicolas Feuillatte Terroir Premier Cru Gourmet curieux et généreux, Guillaume Roffiaen, le chef de caves du premier groupe coopératif de la Champagne, a imaginé cette cuvée à son image. Ancré dans son temps, ce vin est au service d’une cuisine de saison élaborée, et se veut le reflet de la mosaïque de premiers crus dont il est issu. Douces notes de miel d’acacia, de fruits blancs et d’agrumes. 39 €. 18. Billecart-Salmon Rendez-Vous N°1 Meunier Dans sa nouvelle gamme Rendez-Vous, la maison familiale de Mareuil-sur-Ay met chaque fois à l’honneur un terroir et un cépage. Première rencontre, dans cette cuvée, avec les pinots meuniers de ses parcelles du cœur de la Vallée de la Marne. De délicates notes florales encadrent des arômes de groseille et de poire. 58 €. 19. Bruno Paillard Blanc de Blancs 2012 Depuis la création de la maison, en 1981, l’étiquette de cette cuvée de prestige est réalisée par un artiste choisi par Bruno Paillard, passionné d’art. C’est le plasticien japonais Takehiko Sugawara qui a imaginé la prolongation visuelle des caractères du millésime 2012. Côté dégustation, la fraîcheur du pamplemousse ouvre la voie à la suavité de l’abricot, puis à des notes miellées, de réglisse, de pâte d’amande, d’épices et fruits confits. 80 €. 20. Le Brun de Neuville Autolyse Révolution au sein de la sympathique union de producteurs des coteaux du Sézannais : l’habillage et l’identité de la gamme ont été entièrement repensés afin de mieux mettre en avant le terroir et le savoirfaire de la maison. À l’image de ce Blanc de Blancs dont le nom témoigne de l’empreinte du temps dans l’élaboration du champagne. Lors du vieillissement, les levures meurent et s’autolysent en libérant des micro-organismes qui « nourrissent » le vin. 39 €.

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26. 25. 21. Chassenay d’Arce Bio Brut Nature 2013 Issu de deux parcelles conduites en agriculture biologique à Ville-sur-Arce, au cœur de la Côte des Bar (Aube), ce brut nature (sans dosage) millésimé illustre bien l’engagement et le savoir-faire de cette coopérative à visage humain. Un élevage de cinq ans sur lies, dans les profondeurs des crayères creusées à la main par les vignerons, à la fin des années 1950, lui confère d’agréables notes de fruits blancs (poire, pomme) et une finale minérale. 36 €. 22. Vazart-Coquart & Fils Spécial Club 2012 Un pilier de Chouilly, grand cru de la Côte des Blancs, dont la vendange 2020 a pour la première fois été certifiée bio. Solide gaillard à la passion communicative, Jean-Pierre Vazart élabore des vins à son image : généreux, droits, fidèles à leur terroir et gourmands. Autant de qualités que renferme ce f lacon aux beaux arômes briochés et de fruits jaunes à noyau. Belle finale saline. 47 €. 23. Pol Roger Blanc de Blancs Vintage 2013 Fournisseur off iciel, depuis des lustres, de la couronne brit annique et fabrique des bulles favorites de Winston Churchill – à qui une cuvée légendaire (210 €, le 2009) est dédiée –, la renommée maison d’Épernay livre ici un Vintage pur chardonnay remarquable. Un véritable « champagne de gentlemen », comme l’a écrit Jean-Paul K auffmann au sujet de la marque, au bouquet délicat d’arômes de fruits secs, de fleurs blanches, de brioche, de tabac blond. Belle fraîcheur. 85 €. 24. Vranken Diamant Bleu 2008 « Avize pour la minéralité et l’acidité, Le Mesnil-surOger pour la générosité, et Cramant pour le fruité et la gourmandise », détaille Dominique Pichart, le chef

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de caves et pilier de la maison fondée en 1976 par Paul-François Vranken. Un trio gagnant, dans ce millésime de haut vol, qui donne à ce Blanc de Blancs de subtiles notes de fleur d’acacia, de noisette torréfiée et d’orange confite. 60 €. 25. Perrier-Jouët Belle Époque 2012 «Florale» et «élégante» caractérisent bien cette cuvée iconique. Dans son beau flacon orné d’une envolée d’anémones blanches du Japon, créée en 1902 par Émile Gallé, elle n’est vinifiée que lorsque les conditions semblent idéales aux yeux du chef de caves – moins de 30 millésimes ont été produits depuis son lancement, en 1964. De savoureuses notes de fleurs blanches, de brugnon, de poire et de citron jaune. 140 €. 26. Ayala N°7 Brut 2007 Dans le giron du groupe Bollinger depuis 2005, cette discrète maison d’Ay lance le deuxième opus de sa Collection, autant de cuvées sorties de cave à leur apogée. Celle-ci assemble des chardonnays de cinq grands crus de la Côte des Blancs et des pinots noirs de deux villages mythiques de la Montagne de Reims, tous vinifiés en 2007. Douceur de la mirabelle et du miel se conjuguent avec la fraîcheur de notes d’eucalyptus et mentholées. 70 €. 27. G.H. Mumm Millésimé 2013 Laurent Fresnet, le nouveau chef de caves de la marque au cordon rouge (groupe Pernod-Ricard), loue la « grande richesse aromatique de ce champagne qui révèle toutes les notes élégantes, généreuses et fines du pinot noir ». Le cépage signature de la maison, notamment issu des grands crus de la Montagne de Rei m s, dom i ne en ef fet d a ns l ’a s sembla ge. Gourmandes nuances de fruits jaunes, de brioche, de beurre et de noisette. 38 €. Adresses page 148

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EFFERVESCENCE

PA R C E L L E S D E C A R A C T È R E S En Champagne, royaume du «style maison» et de l’assemblage des crus, la volonté de préserver l’origine court désormais le vignoble. En pleine redécouverte de leur terroir, les vignerons en déclinent les différentes expressions dans de savoureuses cuvées parcellaires. PA R

Philippe Bidalon

«Il ne suffit pas de posséder un grand terroir, il faut le respecter et permettre à la vigne d’en exprimer le caractère », confie Erick de Sousa, magnifique vigneron d’Avize, au cœur de la Côte des Blancs. Aujourd’hui, la remarque sonne comme une évidence, mais elle ne l’était pas il y a encore trente ans. « Dans les années 1990, certains vignerons se sont davantage approprié leur vignoble, constate Geoffrey Orban, œnologue-consultant et fin connaisseur de la Champagne viticole. Ce qui a entraîné une évolution tardive, mais réelle, de leur métier. » Les récoltants-manipulants ont ainsi commencé à «manipuler» leur terroir, en analysant les spécificités de leurs différentes parcelles, un œil tourné vers la voisine Bourgogne et ses fameux climats. Une référence qui peut irriter: «La Champagne a plus besoin d’un modèle vigneron que bourguignon », objecte Orban. «Avec ce retour à la terre, les vignerons sont

aujourd’hui des créateurs de vins de terroir, mais ne renions pas l’assemblage, sur lequel la région a bâti sa réputation», met aussi en garde le Comité Champagne. Reste que ces vins qui arborent leur lieu de naissance – des «champagnes de lieux-dits», comme les appellent joliment Anselme Selosse et Eric Rodez – se multiplient et trônent désormais sur les cartes des plus belles tables de France. Il faut dire que le morcellement du vignoble champenois (275000 parcelles d’une superficie moyenne de 12 ares), s’il a longtemps justifié la nécessité de l’assemblage, permet aujourd’hui aux vignerons d’en sélectionner les meilleures ou les plus typiques pour enrichir leur gamme. De nouveaux domaines sont même fondés sur cette approche, comme ceux d’Antoine Chevalier, dans le Vitryat, et de Christian Gosset, à Ay. En Champagne, une mosaïque des talents recouvre désormais celle des terroirs.

NOTRE SÉLECTION 1. Christian Gosset, Blanc de Pinot Noir Loiselu 2016, 48 €. 2. Francis Boulard & Fille, Les Murgiers, 39 €. 3. Chartogne-Taillet, Les Couarres, 57 €. 4. Larmandier-Bernier, Vieille Vigne du Levant 2010, 87 €. 5. Eric Rodez, Les Genettes 2013 Pinot Noir, 81 €. 6. Antoine Chevalier, Carkonnia Le Bas du Mont de Fourche 2016, 42 €. 7. Etienne Calsac, Les Rocheforts, 38 €. 8. R. Pouillon, Les Blanchiens 2013, 67 €. 9. Elémart Robion, Les Monets, 39 €. Adresses page 148

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1. Dans la mosaïque du vignoble champenois, éclaté en plus de 275 000 parcelles, le climat, le sous-sol et le relief influent sur la typicité des raisins, donc des vins. 2. À Ambonnay, Eric Rodez est passé maître dans l’expression parcellaire des deux cépages de ce grand cru de la Montagne de Reims. 3. Le brut nature Sur le Grand Marais (49 €), d’Eric Taillet, est issu d’une parcelle éponyme de 70 ares complantée de pinot meunier (90 %) et de chardonnay.

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I N S P I R AT I O N T H É ÂTR AL PA GE D E GA U CH E Sur la table nappée d’un noir intense, service floral à l’ancienne, Crown Imperial, candélabres Empire en bronze et vanité en porcelaine de Limoges, collection particulière. Les murs sont tapissés de pages choisies dans l’œuvre de Voltaire, lustre avec abat-jour historié et pampilles de cristal mêlées de clefs. Sur le buffet blanc, Arketipo, buste de Voltaire en abat-jour, luminaires noirs arachnéens « Fine » d’Arpel Lighting et œuvre d’un artiste espagnol.

REPORTAGE ALIX DE DIVES. PHOTO JEAN-MARC PALISSE

PA GE D E DR OI TE Comment parer pour la fête un atelier d’artiste praguois : la grande table contemporaine, Metal & Woods, accueille une sélection d’art de la table, tout en porcelaine et cristal de Bohême, Slavia Vintage, dont les couleurs vibrantes font pétiller l’esprit industriel du lieu. Chaises, Ton.

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REPORTAGE AGNÈS BENOIT. PHOTO JEAN-MARC PALISSE

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TABLES SUR SCÈNE En cette fin d’année si particulière, l’envie de se retrouver, de se réunir, est d’autant plus forte. Associant pièces classiques et camaïeux intenses, design et artisanat, graphismes sophistiqués et éléments naturels, les tables de fête veulent à la fois rassurer et surprendre. À chacun son style et son atmosphère pour réussir des accords brillants. 137

REPORTAGE AURÉLIE DES ROBERT. PHOTO JEAN-MARC PALISSE

I N S P I R AT I O N

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I N S P I R AT I O N O SER L’ AUDAC E PA GE DE GAUCH E Sur une table dessinée par le ferronnier d’art François Pouenat et coiffée d’une suspension reprenant l’énergie rayonnante du corail, Thomas Boog, la tradition réveillée par le design est de mise. Carafes en cristal, et coupelles en céramique de Keramos chinées chez l’antiquaire Jean-Patrick Coppin ; saladier perse du XVIIIe et lampe en laque anodisante, Éric Gizard ; affiches de Giuseppe Arcimboldo, RMN. Fauteuils, Tolix ; lampes, design Léa Padovani et Sébastien Kieffer pour Pool ; lampe « Origami », design François Champsaur.

REPORTAGE AGNÈS BENOIT. PHOTO JEAN-MARC PALISSE

PA G E DE DR OI TE Atmosphère chaleureuse dans un chalet savoyard du XIXe siècle rénové par les frères Veyret. La table en mélèze du Queyras, dressée à l’essentiel mais avec goût, reflète le savant mélange du très bel ancien et du design cher aux antiquaires, spécialistes de l’art populaire savoyard. La salle à manger peinte de jaune offre la toile de fond parfaite, intense et personnelle, à un dîner en pleine forêt. Buste de cheval reproduisant l’un des chevaux de Saint-Marc à Venise, plâtre d’Académie de peinture fin XIXe siècle. Lustre contemporain inspiré des années 1970. Adresses page 148

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Matthieu Cellard

1. Tarte croustillante à la truffe noire et céleri, compotée d’oignons, royale de lard Marché pour 12 personnes Ragoût d’oignons. 500 g d’oignons blancs, 100 g de beurre, 2 gousses d’ail, 250 g de poitrine fumée, 30 g de truffe noire hachée, 0,5 dl de porto, 1 dl de crème liquide, sel, poivre. La pâte filo. 12 feuilles de pâte filo, 60 g de beurre clarifié. Rosaces de truffe noire et de céleri. 1 boule de céleri-rave, 3 truffes de 40 g, 1 gousse d’ail. Crème d’oignons. 2 dl de bouillon de volaille, 1 dl de crème liquide, sel, poivre. Royale de lard. 180 g de poitrine fumée, 1 dl de bouillon de volaille, 0,8 dl de crème liquide, 1 œuf, muscade. Le ragoût d’oignons. Épluchez les oignons et coupez-les en deux, émincez-les puis faites-les revenir dans le beurre avec les gousses d’ail sans coloration. Faites suer les lardons à part, ajoutez les oignons confits et la truffe hachée, incorporez le porto puis la crème, salez, poivrez et mélangez. La pâte filo. Beurrez au pinceau les feuilles de pâte filo avec le beurre clarifié, superposez-les, puis taillez-les à l’emporte-pièce en 12 disques de 8 cm de diamètre. Enfournez à 160°C entre 2 plaques de papier cuisson jusqu’à coloration blonde. Réservez. Les rosaces de truffe et de céleri. Taillez les truffes en tranches fines. Épluchez le céleri et taillez à la mandoline des tranches de 2 mm d’épaisseur, puis faites cuire à l’anglaise quelques minutes. Rafraîchissez à l’eau glacée, taillez à l’emportepièce de la grosseur des truffes. Découpez 12 disques de 8 cm de diamètre dans du papier sulfurisé et frottez-les à l’ail. Étalez au pinceau le beurre clarifié sur les disques, montez la rosace de truffe et de céleri en commençant par le centre. Réservez au frais. La crème d’oignons. Récupérez le surplus de la compotée d’oignons, ajoutez le bouillon de volaille et la crème liquide. Mettez le tout dans une casserole et laissez cuire 5 minutes, vérifiez l’assaisonnement, mixez. La royale de lard. Faites revenir le lard, mouillez avec le bouillon de volaille et la crème 10 minutes.

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Mixez, passez au tamis, ajoutez l’œuf et la muscade. Moulez dans les verres et faites cuire à la vapeur à 70 °C pendant 9 minutes. Finition et dressage. Recouvrez chaque disque de pâte filo avec le ragoût d’oignons aux truffes. Retournez les rosaces de truffe et de céleri sur le ragoût d’oignons et retirez le papier. Enfournez quelques minutes à 90 °C. Mettez au bainmarie les verres de royale de lard, ajoutez la crème d’oignons dessus et une julienne de truffe et de lard. 2. Dos de bar sauvage, étuvée de fenouil et sauce au crémant de Bourgogne Marché pour 12 personnes 4 filets de bar de 600 g. Fenouil : 5 fenouils, 1 dl d’huile d’olive, 2 anis étoilés, 1,5 dl de bouillon de volaille. Tomates : 300 g de tomates, 2 gousses d’ail, 2 tiges de thym, 1 dl d’huile d’olive, 150 g d’échalote, 24 pièces de pâte à ravioli chinois, Sel, poivre. Sauce au crémant : 1 bouteille de crémant de Bourgogne, 100 g d’échalotes, 1,5 dl de crème liquide, 120 g de beurre, sel, poivre. Le bar. Désarêtez les filets de bar, enlevez la peau. Taillez chaque filet en six, assemblez les filets deux par deux pour faire des pavés, assaisonnez, enveloppez dans du thym. Faites cuire à la vapeur 6 à 7 minutes, ôtez le thym, égouttez. Le fenouil. Taillez 2 fenouils en quartiers en enlevant les tiges. Assaisonnez, faites revenir dans une sauteuse avec de l’huile d’olive, l’anis étoilé, le bouillon de volaille, faites cuire à couvert. Enlevez les tiges du fenouil restant, coupez-le en deux, émincez-le puis faites-le revenir à l’huile d’olive, assaisonnez. Ajoutez l’anis étoilé. Mettez à cuire 20 minutes à couvert avec le reste de bouillon de volaille. Les tomates. Enlevez le pédoncule des tomates, plongez-les dans l’eau bouillante 20 secondes, rafraîchissez puis émondez-les en gardant la peau. Coupez 3 tomates en quatre. Enlevez les pépins. Disposez sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, assaisonnez. Ajoutez l’ail coupé en lamelles, le thym, la peau des tomates

et l’huile d’olive. Faites confire au four à 110 °C pendant 45 minutes. Coupez en quatre le reste des tomates, taillez-les en petits dés. Ciselez l’échalote, faites-la revenir à l’huile d’olive, ajoutez les dés de tomates, assaisonnez, faites cuire à couvert jusqu’à évaporation totale. Étalez la pâte à ravioli, mettez au centre le concassé de tomates. À l’aide d’un pinceau, badigeonnez d’un peu d’eau le tour de la pâte. Posez dessus une autre pâte à ravioli. Taillez à l’emporte-pièce rond de 6 cm. Faites cuire à la vapeur 8 minutes. La sauce au crémant. Épluchez et émincez les échalotes, faites-les revenir au beurre sans coloration, déglacez avec le crémant, faites réduire de moitié. Ajoutez la crème, faites réduire, ajoutez le beurre, assaisonnez, passez au chinois. Finition et dressage. Disposez la fondue de fenouil au fond du plat, puis le pavé de bar. Disposez la raviole dessus, ajoutez les quartiers de fenouil, les tomates confites et la sauce.

de cuisson. Lavez les coquilles, faitesles sécher. La crème de cidre. Coupez les pommes en quatre, taillez la garniture en gros morceaux. Faites chauffer le beurre légèrement noisette, mettez les pommes, faites colorer, ajoutez la garniture (échalotes, carotte, ail, thym), puis le miel, le sel et le poivre. Déglacez avec le cidre, faites réduire de moitié et passez au chinois. Remettez la sauce dans une casserole avec la crème, laissez réduire un peu, puis montez au beurre. Le tartare. Taillez les cerneaux de noix et la pomme en petits dés, réservez dans un bol. Taillez les zestes d’orange en dés, faitesles blanchir trois fois pour enlever l’amertume, ajoutez le sucre, faites confire, puis réservez au frais. Taillez la ciboulette. Mélangez le tout, ajoutez l’huile d’olive, le sel, le poivre, le jus du citron, puis dressez. Râpez dessus le citron vert. Finition et dressage. Répartissez le gros sel autour du plat. Poser dessus les SaintJacques dans les coquilles. Saucez. Ajoutez le tartare au centre du plat.

3. Saint-Jacques en coquille, crème de cidre, tartare aux pommes et agrumes Marché pour 12 personnes Saint-Jacques: 60 noix de Saint-Jacques, 120 g de beurre demi-sel, poivre. Crème de cidre: 4 pommes reinettes, 80 g de beurre, 2 bouteilles de cidre brut, 1 dl de crème liquide, 50 g de miel, 100 g d’échalotes, 100 g de carottes, 2 gousses d’ail, thym, sel, poivre. Tartare: 120 g de cerneaux de noix, 1 pomme reinette, 1 orange, 20 g de sucre, 2 bottes de ciboulette, 1 citron vert, 0,3 dl d’huile d’olive, sel, poivre. Finition : 500 g de gros sel. Les Saint-Jacques. Ouvrez les SaintJacques, enlevez la barde et décollez les noix des coquilles. Lavez-les dans l’eau glacée et épongez-les sur un linge. Réalisez un beurre pommade, beurrez votre plat, disposez les SaintJacques puis posez une noix de beurre sur chacune d’elles. Poivrez, réservez au frais 1 heure. Chauffez votre four à 160 °C, faites cuire 4 à 5 minutes, puis récupérez le beurre

4. Œufs en meurette des chapitres du château du Clos de Vougeot Marché pour 12 personnes Œufs en meurette : 24 œufs, 2 dl de vinaigre, 1 baguette de pain, 3 gousses d’ail, 12 tranches de lard. Garniture : 200 g de lardons fumés, 200 g de lardons nature, 400 g de champignons de Paris boutons, 400 g d’oignons grelots, 150 g d’échalotes, 150 g de beurre, ½ bouteille de vin blanc (chardonnay), 30 g de sucre, sel, poivre. Sauce : 300 g de carcasse de canard, 500 g d’ailerons de volaille, 200 g de poitrine de veau, 200 g de gîte de bœuf, 200 g de poitrine de porc, 1,5 dl d’huile d’arachide, 3 bouteilles de vin rouge (pinot noir), ½ tête d’ail, 1 bouquet garni, poivre en grains, coriandre en graines, 5 baies de genièvre. Garniture aromatique: 2 carottes, 2 oignons, 2 échalotes, 3 tomates. Beurre manié : 70 g de beurre, 70 g de farine. Finition de la sauce : 100 g de sang de porc, 80 g de beurre, pluches de persil. Les œufs en meurette. Cassez chaque œuf dans un petit bol. Dans une grande casserole, portez le vinaigre à

Décoration et Intuition : ce credo éternel 1.

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l’hôtel, un lieu de vie ou se côtoient patrimoine et fantaisie, tradition et modernité. On s’approprie le passé et l’histoire, le mobilier détourné s’offre une deuxième vie. La chambre devient un endroit de loisir, de déconnexion et de repos de l’âme. Au final, il y a l’intuition, cette folie totale, enivrante, qui joue avec l’instinctif, qui prédomine et donne le ton. Cette recherche d’émotions est importante pour Anne-Françoise et Claude Buchs, hôteliers.

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1. Scène du rez de chaussée 2. Réception de l’hôtel 3. Chambre No 301 4. Jeux d’échec au salon 5. Mise en scène dans le vestibule d’entrée

RECETTES

ébullition. Remuez avec un fouet pour créer un tourbillon. Incorporez 12 œufs et faites cuire 5 minutes. Récupérez les œufs à l’aide d’une écumoire puis plongez-les dans l’eau glacée. Renouvelez l’opération avec les 12 autres œufs. Ébarbez les œufs (enlevez la partie la moins esthétique), épongez-les. Coupez la baguette de pain en tranches pas trop épaisses (2 tranches par personne). Faites-les dorer au gril et frottez-les à l’ail. Coupez 12 tranches de lard très fines. Posez-les entre deux plaques, puis enfournez à 120°C pendant 40 minutes. La garniture. Faites blanchir les lardons séparément : mouillez à hauteur avec de l’eau froide, portez à ébullition, égouttez (gardez l’eau de la cuisson). Lavez les champignons boutons, égouttez-les, puis faites-les cuire au beurre dans une casserole (faites légèrement colorer). Versez le vin blanc, faites cuire à couvert 5 minutes puis égouttez (gardez la cuisson). Épluchez les oignons grelots, faites-les cuire dans une casserole avec du beurre et le sucre. Faites colorer, mouillez à l’eau à hauteur. Assaisonnez, faites cuire au four à 180 °C à couvert 25 minutes (gardez le jus de la cuisson). Épluchez les échalotes, coupez-les en six et mettezles à confire avec 100 g de beurre dans une casserole. Faites cuire au four à couvert pendant 25 minutes. Mixez au robot. La sauce. Taillez en morceaux les carcasses, les ailerons, la poitrine de porc et de veau. Faites colorer à l’huile dans une casserole. Épluchez la garniture aromatique, taillez-la en morceaux et faites-la colorer dans du beurre. Ajoutez la viande et les carcasses. Mouillez avec le vin rouge, la cuisson des lardons, des champignons, des oignons grelots, ajoutez les épices, le bouquet garni, l’ail. Faites cuire tout doucement 3 heures. Passez le tout au chinois. Réalisez le beurre manié : faites fondre le beurre, ajoutez la farine, mélangez et faites cuire pendant 5 minutes. Incorporez le jus de viande. Vérifiez l’assaisonnement, lié avec le sang sans ébullition et montez

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au beurre. Finition et dressage. Faites chauffer les œufs 1 minute dans l’eau, puis égouttez-les. Faites colorer la garniture au beurre séparément dans une poêle avec la purée d’échalotes. Dressez au centre du plat les lardons, les oignons, les champignons, puis les œufs. Nappez l’ensemble de sauce. Disposez autour du plat les croûtons, le lard séché et les pluches de persil. 5. Poires confites à la vigneronne, glace cannelle Marché pour 12 personnes Poires pochées: 12 poires Comice, 3 l de vin rouge (chinon), 500 g de sucre en poudre, 1 orange, 1 citron vert, 4 bâtons de cannelle, 2 gousses de vanille, 2 clous de girofle, 2 anis étoilés (badiane). Sirop: 150 g de sucre, 1 gousse de vanille. Cristalline de poire : 1 poire Comice. Compotée de poires : 4 poires Comice, 80 g de beurre, 80 g de sucre, ½ gousse de vanille. Glace cannelle : 180 g de lait, 180 g de crème liquide, 10 g de cannelle en poudre, 80 g de sucre, 4 jaunes d’œufs. Les poires pochées. Épluchez et évidez 12 poires. Réservez les épluchures et les pépins. Versez le vin rouge dans une casserole, portez à ébullition, flambez, ajoutez le sucre, la cannelle, la vanille, les clous de girofle, l’anis étoilé et les zestes d’agrumes. Rajoutez les poires et laissez cuire à feu doux 40 minutes. Retirez du feu et mettez au frais 24 heures. Réduisez un quart du jus pour obtenir un jus sirupeux. Le sirop. Récupérez les épluchures et pépins de poires, mouillez à hauteur, ajoutez 150 g de sucre et une gousse de vanille coupée en deux. Laissez cuire 45 minutes jusqu’à obtenir une consistance sirupeuse. Passez au chinois et mettez au frais. La cristalline de poire. À la mandoline, taillez une poire en lamelles très fines. Disposez-les sur une plaque recouverte d’une feuille de papier sulfurisé. Badigeonnez les lamelles de sirop. Couvrez-les d’une autre feuille de papier sulfurisé et d’une plaque. Enfournez à 110 °C durant 35 minutes. La compotée de poires. Épluchez 4 poires, évidez-les puis coupez-les en

dés. Faites-les revenir dans une poêle avec le beurre légèrement doré. Ajoutez 80 g de sucre et ½ gousse de vanille et laissez cuire 10 minutes. Placez au frais. La glace à la cannelle. Faites bouillir le lait et la crème, ajoutez la cannelle. Faites blanchir les jaunes d’œufs avec le sucre, versez le mélange liquide sur les œufs. Remettez le tout dans une casserole et faites cuire jusqu’à 83 °C. Passez à la sorbetière et réservez au congélateur. Moulez pour obtenir une forme ronde. Finition et dressage. Disposez les poires dans le plat, mettez la compotée au centre des poires, ajoutez la glace, le jus réduit et la cristalline. 6. Fine tartelette aux framboises du pays beaunois, crème légère vanille et citron vert Marché pour 12 personnes Pâte sablée : 360 g de farine, 150 g de sucre glace, 150 g de beurre, 6 jaunes d’œufs. Crème légère : 4 dl de lait, 2 gousses de vanille, 4 jaunes d’œufs, 100 g de sucre, 40 g de farine, 20 g de poudre à flan, 20 g de beurre, 200 g de crème liquide, 25 g de sucre glace. Framboises: 900 g de framboises, 120 g de sucre en poudre, sucre glace. Crème chantilly: 200 g de crème liquide, 30 g de sucre glace. Finition : 12 framboises, 2 citrons verts, pluches de menthe. La pâte sablée. Tamisez la farine et le sucre glace, ajoutez le beurre pommade, travaillez la pâte. Incorporez les jaunes d’œufs un à un pour obtenir une pâte homogène. Mettez au frais 1 heure. Abaisser à 3 mm d’épaisseur et foncer 12 cercles de 8 cm de diamètre. Enfournez à 160°C pendant 15 minutes. La crème légère. Fendez la vanille en deux, ajoutez-la au lait et portez à ébullition. Blanchissez les jaunes d’œuf avec le sucre, la farine et la poudre à flan. Versez un peu de lait. Remettez le tout dans une casserole, laissez cuire 2 minutes. Ajoutez le beurre. Montez la crème liquide au batteur avec le sucre glace puis ajoutez la crème pâtissière. Placez au frais. Les framboises. Dans une casserole, portez à ébullition la moitié des framboises et 120 g de

sucre pour réaliser une marmelade. Faites cuire jusqu’à évaporation totale, débarrassez et mettez au frais. Disposez 36 framboises sur une plaque recouverte d’une feuille de cuisson avec du sucre glace. Enfournez à 120 °C pendant 30 minutes. Mixez 24 framboises pour obtenir une poudre. La crème chantilly. Faites une chantilly avec la crème liquide et le sucre glace. Prenez 12 verrines transparentes, mettez la crème chantilly au fond, puis la marmelade de framboises. Finissez par la crème chantilly. Saupoudrez avec la poudre de framboises et la framboise séchée. Montage de la tartelette. Mettez au fond la marmelade, puis la crème légère. Rangez les framboises les unes à côté des autres. Mettez le reste de la crème légère dans une poche avec une douille pas trop grosse et pocher entre chaque framboise. Râper les citrons verts sur les tartelettes. Finition et dressage. Disposer une framboise sur chaque verrine. Dresser les tartelettes autour du plat, les verrines au centre. Ajoutez les pluches de menthe sur les tartelettes.

Recettes tirées de l’ouvrage «Au château du Clos de Vougeot », texte Emmanuelle Jary, recettes Stéphane Ory, photographies Matthieu Cellard, éditions Glénat, 224 pages, 49 €.

ADRESSES 204 pages, 39 €, éditions Ides Calendes, idesetcalendes.com. Archi organique Page 42 Erlacher. Via Brennero 4, 39040 Barbiano, Italie. Tél. +39 0471 067 600 et erlacher.it Pavol Mikolajcak Architectes. Piazza delle Erbe 3, 39100 Bolzano, Italie. Tél. +39 0471 972125 et mikolajcak.com TonHaus. Via della Rogia 28, 39100 Bolzano, Italie. Tél. +39 0471 972125 et tonhaus.it Mattiazzi. Via Sotto Rive 19/2, 33048 San Giovanni Al Natisone, Italie. Tél. +39 0432 757474 et mattiazzi.eu Prandina. prandina.it Villa Verde. Strada Vecchia 12, 39022 Lagundo, Italie. Tél. + 39 0473 861600 et villaverde-meran.com Steinbock. F.-v.-Defreggergasse 14, Villandro, Italie. Tél. +39 0472 843111 et zumsteinbock.com Röck. St. Valentin 22, 39040 Villandro, Italie. Tél. +39 0472 847 130 et roeck.bz

Le restaurant La Fruitière des Perrières, aux Gets, et ses poteries vernissées.

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L’âme du bois Page 22 L’Atelier. 10, chemin de la Pierre, 74260 Les Gets. Tél. 04 50 79 65 04 et atelierdesgets.com Ascension créative Page 24 Armel Soyer. 36, rue SaintFrançois, 74120 Megève. Tél. 06 13 43 88 41 et armelsoyeralps.com Une folle allure Page 28 La Folie Douce Hotels Chamonix. 823, allée Recteur Payot, 74400 Chamonix-MontBlanc. Tél. 04 50 55 10 00 et lafoliedoucehotels.com Architecture extrême Page 30 Habiter les montagnes, livre collectif, 256 pages, 250 illustrations couleur, 39,95 € éditions Phaidon, phaidon.com Ressources naturelles Page 32 Un art amoureux de nature, le land art et ses mutations, livre de Muriel Berthou Crestey,

Concept en béton Page 58 Buchner Bründler Architekten. Utengasse 19, 4058 Bâle. Suisse. Tél. +41 61 306 30 00 et bbarc.ch Galerie Peter Kilchmann. Zahnradstrasse 21, CH-8005 Zurich, Suisse. Tél. +41 44 278 10 10 et peterkilchmann.com Karma International. Weststrasse 70 & 75, 8003 Zurich, Suisse. Tél. +41 43 535 85 91 et karmainternational.ch Sies + Höke. Poststraße 2-3, 40213 Düsseldorf, Allemagne. Tél. +49 211 3014360 et sieshoeke.com Inch. Westquaistrasse, 62, 4057 Bâle, Suisse. Tél. +41 61 321 18 10 et inchfurniture.ch Hürzeler Holzbau. Unterer Batterieweg 85, 4059 Bâle, Suisse. Tél. +41 61 361 45 05 et huerzeler-holz.ch Hunziker Schreinerei. AG Ruederstrasse 23, 5040 Schöftland, Suisse. Tél. +41 62 739 10 10 et ihrschreiner.ch L’art de la matière Page 68 Arthur Bonnet. arthur-bonnet. com Boffi. boffi.com Bulthaup. bulthaup.com Chalets Bayrou. chalets-bayrou.com DADA. dadakitchens.com Degrenne. degrenne.fr Forge de Laguiole. forge-de-laguiole.com Godin. godin.fr Grosset Janin. grosset-

janin.com Modulnova. modulnova.it Scavolini Store Paris XVII. Tél. 01 47 64 01 01 et parisXVII. scavolinistore.net Perene. perene.fr Sub-Zero. subzerowolf.fr Wolf. subzero-wolf.fr Relecture suisse Page 84 Experimental Chalet. Route de Verbier Station 55, 1936 Bagnes, Suisse. Tél. 00 41 27 775 40 00 et experimental chalet.com Le grand frisson Page 90 Étape N°1 Abondance & La Chapelle-d’Abondance Séjourner Hôtel-restaurant Les Cornettes. 43, route des Frasses, 74360 La Chapelle-d’Abondance. Tél. 04 50 73 50 24 et lescornettes.com La Ferme d’Agathe. Lieu-dit L’Édian, Charmy l’envers, 74360 Abondance. Tél. 06 80 89 87 27 et lafermedagathe-portesdusoleil.fr Rapporter Ferme du Nant Favé. 1735, Route des Frasses, La Ville du Nant, 74360 La Chapelled’Abondance. Tél. 04 50 73 20 45 S’inspirer L’Abbaye Notre-Dame d’Abondance. Place de l’Église, 74360 Abondance. Tél. 04 50 81 60 54 et abondance-tourisme. com Musée du Ski ancien. La Ville du Nant, 74360 La Chapelled’Abondance, réserver visite avec Elisabeth. Tél. 07 62 21 88 68 Étape N°2 Morzine Séjourner Hôtel La Bergerie. 103, route du Téléphérique, 74110 Morzine. Tél. 04 50 79 13 69 et hotel-bergerie.com Chalet Le Lodge de Nants. 368A, route des Nants, 74110 Morzine. hunterchalets.com/chalet/ lodge-des-nants Déjeuner/Dîner Restaurant l’Atelier. 9, place de l’Office du Tourisme, 74110 Morzine. Tél. 04 50 79 00 79 et hotel-lesamoyede. com Restaurant l’Alpage. 337, route de la Plagne, 74110 Morzine. Tél. 04 50 79 12 39 et alpage-morzine.com Rapporter Galerie Les petits papiers d’Alice. 82, route de la Combe, 74110 Morzine. Tél. 06 84 18 61 07 Boutique poterie Gérard Menu. Rue du Bourg, 74110 Morzine. Tél. 04 50 74 77 60 Déco d’en Haut. 1992, route de la Plagne, 74410 Morzine. Tél. 04 50 79 56 65

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ADRESSES Étape N°3 les Gets Séjour ner Hôtel Alpina. 55, impasse de la Grange Neuve, 74260 Les Gets. Tél. 04 50 75 80 22 et hotelalpina.fr Chalet La Ferme de la Corderie. 128, route du Bouchet, 74260 Les Gets. theboutiquechalet.com Déjeuner/Dîner Restaurant La Fruitière des Perrières. 137, route des Perrières, 74260 Les Gets.Tél. 04 50 79 70 04 et fruitiere-lesgets. com Restaurant Le Crychar. 135, impasse de la Grange Neuve, 74260 Les Gets. Tél. 04 50 75 80 50 et crychar.com Rapporter Poterie artisanale des Gets. Anouk et Nathalie Bonhomme, 1373, route de Lassarre, 74260 Les Gets. Tél. 06 82 58 28 40 et poterie-des-gets.fr La Chèvrerie des Félires. 2047, route du Mont Caly, 74260 Les Gets. Tél. 06 74 94 03 35 et chevrerie-felires.com S’inspirer Les Sources du Chery. Le Solaret, 2249, route des Grandes Alpes, 74260 Les Gets. Tél. 04 50 49 01 50 et sourcesduchery.com Étape N°4 Avoriaz Séjourner Hôtel MiL8. 241, rue des Traîneaux, 74110 Avoriaz. Tél. 04 58 57 18 00 et hotelmil8.com Déjeuner/Dîner Restaurant La Réserve. Immeuble Épicea, 74110 Avoriaz. Tél. 04 50 74 02 01 et lareserve-avoriaz.com Restaurant l’Épicerie. 287, route des Grolets, 74110 Avoriaz. Tél. 04 50 37 55 41 et epicerie-avoriaz.fr Ferme de Seraussaix. 9609, route d’Avoriaz, 74110 Avoriaz. Tél. 06 71 54 14 69 et lafermedeseraussaix.com Remerciements Agence AiRPur. agence-airpur.fr. Office de tourisme des Portes du Soleil. portesdusoleil.com. avoriaz. com, lesgets.com, hiver.abondance-tourisme.com Effervescence Page 117 Antoine Chevalier. champagneantoinechevalier.com Ayala. champagne-ayala.fr BillecartSalmon. champagne-billecart.fr Boizel. boizel.com Bollinger. champagne-bollinger.com Bruno Paillard. champagnebrunopaillard. com Céleste Mogador. celestemogador.com Charles Heidsieck. charlesheidsieck.com ChartogneTaillet. chartogne-taillet.com Chassenay d’Arce. chassenay.com

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Fondé en 1994 par Élisabeth Lefebvre Société Éditrice Côté Maison, SAS au capital de 10 000 euros Siège social 16, rue de Saint-Pétersbourg, 75008 Paris. RCS 831 991 633 Paris. Président-directeur de la publication François Dieulesaint Principal actionnaire FDL Holding Rédaction Directrice de la rédaction Martine Duteil. Tél. 01 70 19 33 64. mduteil@cotemaison.fr Rédactrice en chef Sonia Lazzari. Tél. 01 70 19 33 72. slazzari@cotemaison.fr Rédactrice graphiste Louba Bilo-Hotzky. Tél. 0170193383. lbilo-hotzky@cotemaison.fr Secrétaire de rédaction Élise Cotineau, Jean-Emmanuel Richomme Ont collaboré à ce numéro Agnès Benoit, Philippe Bidalon, Béatrice Brasseur, Laurence de Calan, Martina Hunglinger, Anne-Laure Murier, Kristina Raderschad et Julie Rebeyrol Photographes et illustrateurs Christophe Dugied, Mads Mogensen et Christian Schaulin © Adagp, Paris 2020, pour les œuvres de ses membres. Site internet www.cotemaison.fr Rédactrice en chef du site Côté Maison Émilie Cointe Tél. 0170193366. ecointe@cotemaison.fr

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