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CORPUSCULES
rab! n°3.0 CORPUSCULES Lyon, le 1er novembre 2020
Ça y est. Nous sommes de retour.
Ces quelques pages se veulent proches de vous : RAB! s’inflitre dans votre petit être, vient titiller vos hormones, jouer de vos sentiments, s’amuser de vos humeurs. Et pour cela un mot un peu désuet : corpuscules. Vous voulez jouer ? Car nous, on aime bien jouer. Se jouer de vous surtout. Apprenez à lire entre les lignes de la revue que vous tenez entre les mains. Page après page, laissez vous imprégner de notre folie.
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Vous pouvez plonger les yeux fermés dans ce numéro, et user de votre naïveté pour chercher le lien qui unit tous ces artistes. Après avoir décortiqué, rêvé, perturbé, RAB! s’est de nouveau plié en quatre pour trouver de drôles d’idées. Perchées. Incongrues. Absurdes. Désordonnées. Aberrantes, toujours.
Promis, ce numéro est garanti sans effets secondaires. Si ce n’est une légère impression d’incompréhension. D’excitation. De confusion. D’hormones en ébullition. De troubles de l’expression. Et si Voltaire disait «l’intérieur de mon corps ne peut être pénétré que par des corpuscules très déliés», c’est qu’il est aisé de se laisser envahir par nos infimes particules d’art déjanté. Aberrament vôtre.
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ELLES ONT MIS CORPS ET ÂME dans CE NUMÉRO Justine LEBLANC Alice FEUVRIER Elise MARCEL Lalie MARI Emma LAW-BO-KANG Eva GROSCLAUDE
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sont étudiantes à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon et membres de RAB!
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La Revue des Aberrations est une association reconstituée en 2019 et issue du «Département Des Aberrations». Son but est de diffuser l’art étudiant actuel sous toutes ses formes, sous tous ses angles. Entre expositions et collaborations avec des musées lyonnais, RAB! se lance le défi de promouvoir les talents qui l’entourent. RAB! découle aussi du credo initial du DDA : l’art est partout, accessible à tous, parfois sérieux, toujours aberrant.
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Edito Sommaire
MÉlatonine «Sommeil» Léa ZHANG Bérénice GOHEL RAB!INI Bénédicte LETI Sophiane ORUS-BOUDJEMA La Coronaloc Jeanne FOURCADE & Élise MARCEL Bonbon ●
ENDORPHINE
Amaury FAVIER Alice FEUVRIER Euphorie Lalie MARI Léa ZHANG Bonbon ●
SÉrotonine
Gamin de Joie Anaïs MIEUSSENS Emma LAW-BO-KANG Eva GROSCLAUDE +Lily-Tracy RENCONNET +Anabel LOFTUS Bonbon ●
56 MÉlanine Marilou CARRARO Kendra MEYER Lou RICOME √16+60 +Expo Mélanine Julien MERCIER Paul LE BAIL Anaïs MIEUSSENS Hélène FERRAT Marie ZIMMERMANN Pierrick DURAND GLOUCHKOFF 72 Bonbon ●
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CORPUSCULES
sommaire
74 DOPAMINE Léa ZHANG Justine LEBLANC 80 +Samuel YAL +Sarah BATTAGLIA 2x45+√4 Bonbon ● 97-3 LECTURES 97 PLAYLIST
98 HOROSCOPE (10)²+√4 Si tu sais pas quoi faire 103 crédits
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MÉLATONI 8
« N-acétyl-5méthoxytryptamine : Hormone du sommeil»
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INE «Hormone réagissant à la lumière : n’aimant que l’obscurité, elle n’est secrétée que pendant la nuit» LÉa zhang bÉrÉnice gohel Bénédicte LETI Sophiane ORUS-BOUDJEMA jeanne fourcade & élise marcel
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« La tête vide, sans penser à rien. Je regardais mon visage comme un simple objet. Et celui-ci se séparait peu à peu de moi. Il devenait une pure chose, qui existait là, en même temps que moi. C’est ça, la réalité, me disais-je alors. Les traces de pas qu’on laisse, tout ça, qui s’en soucie ? Et c’est le plus important. Mais maintenant, je ne dors plus. Et depuis que je ne dors plus, j’ai cessé d’écrire mon journal. » Extrait de SOMMEIL de Haruki Murakami, p24
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lÉa zhang
lÉa zhang rab!
sommeil Si j’étais une berceuse, je serais AU CLAIR DE LA LUNE Si j’étais une heure de la nuit, je serais 21h
Si j’étais un écrivain, je serais JULES SUPERVIELLE Si j’étais une couleur, je serais LE TILLEUL
Si j’étais un adjectif, je serais MALADROITE
Si j’étais une partie du corps, je serais L’OEIL
Si j’étais un rêve, je serais un voyage dans l’ESPACE
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lÉa zhang
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rab! berenice gohel
BONJOUR AU REVOIR
FAST AND CURIOUS
berenice gohel
RAB!INI
Haha c’est quoi cette question ? Bonjour
Bérénice Gohel, diplômée en motion design et actuellement en recherche de travail @madame_wishbone sur Instagram
SE dépasser ou dépasser les autres ? Se dépasser
Vendredi
TO DO LIST OR NOT TO DO ?
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lundi ou vendredi ?
To do list, j’adore, j’en fais tout le temps Y’a que comme ça que je reste organisée
PARIS OU LYON ? Lyon le sang Si tu veux en voir plus
passé futur Futur
éléction ou révolution ?
Pas de révolution sans élections L’abstention c’est un aveu d’échec
Kubrick ou Coppola ?
Plutôt Kubrick, je connais pas trop Coppola
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berenice gohel
Beyoncé ou rihanna ? Rihanna !
action vérité Action jusqu’au moment où j’ai la flemme de me lever
film ou série ?
Je regarde mes films en faisant tellement de pauses que ça devient des séries rab!
chien ou chat ?
Chat (et poules, je veux adopter des poules. Une poule coûte autant qu’une pinte à Paris c’est ouf non ?)
boire ou conduire ?
J’AI PAS LE PERMIS, OK ?!
noir et blanc ou couleurs ?
Couleurs, et beaucoup ! Je dis ça et quasiment tout ce que je t’ai envoyé est en noir et blanc …
fiction réalité
Pas de fiction sans une part de réalité
Tiktok ou Instagram ?
Je suis trop vieille pour Tiktok
star wars ou got ?
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J’ai grandi avec Star Wars et je reste dégoûtée par la fin de GoT C’était si bien et ça s’est terminé de façon si nulle
jour nuit
Très très tôt le ma et très très tard le Entre les deux je d
atin soir dors
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berenice gohel
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Bénédicte leti
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Sophiane ORUS-BOUDJEMA
la coronaloc rab!
journée type de la molécule Réveil matin, 15 heures, Mélatonine se réveille comme une fleur, Sérotonine Dans l’Aspartane, a besoin d’un doliprane Réveil matin, 15 heures, Mélatonine se réveille comme une fleur, ça va les globules, bien dormi? Pas de réponse, tant pis Putain les particules, abusé, qui c’est qui a fini la vitamine B ? Oh ça va, ça va, tu vas pas nous gonfler Qu’est-ce qui a gaz, t’as quelque chose à me dire? Beh hier t’étais pas shooté, ouais, t’étais pire! Oh! Prise de conscience, 16 heures, j’fais mine d’aller me piquer Je me lie et je m’accroche Refile le cours de ma soirée, les plaquettes de pilule bleue Quelques flacons d’éthanol me font remonter le temps, oh putain merde, ma fiole! Ta gellule, n’est pas là? Tu n’la pas prise avec toi? T’as du la laisser au milieu du boîtier d’la pharma J’ai la mémoire qui flanche et les yeux rouges et en plus, surprise! Dans ton corps ça bouge Sur ce coup la man, t’as été un atome t’as ramené le croisé de l’aluminium et de l’ammonium T’as de l’hydroxyle, de l’hydroxyle, de l’hydroxyle hé mon frère Quand tu vois double, tu ramènes de la bombe nucléaire
remix des paroles de «désolé pour hier soir», TRYO
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ELISE MARCEL ET JEANNE FOURCADE
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Bonbon (n.m) déf. : Petite confiserie à base de sucre cuit. Populaire : Testicule. Page griffonnable, arrachable, gribouillable à la merci de cet exemplaire de rab!
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trouve le chemin
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endorphi 24
« Substance qui lutte contre la douleur et procure une sensation d’extase, de légèreté, voire de puissance»
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ine «Opium du corps: l’endorphine procure une sensation de bien-être et parfois d’euphorie» amaury favier alice feuvrier Lalie mari lÉa zhang
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Amaury Favier
«
Les uns cheminent, arpentent quand les autres déroulent un ruban de la taille d’une existence.
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»
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La construction d’un individu est un processus que l’on décrit par bien des métaphores; quand certains bâtissent avec patience un palais de subjectivité, d’autres élaborent, parfont un complexe cocktail d’expériences et de sensations. Les uns cheminent, arpentent quand les autres déroulent un ruban de la taille d’une existence. À tâtons, nous tissons méticuleusement des pans de vie, dans des élans spontanés nous bariolons des toiles, avec recueillement, nous polissons les milles facettes d’un univers qui nous est propre, qui nous reconnaît mais que nous appréhendons à peine. Ce sont là de bien belles images pour nous dire au fond qu’on est stylé quand bien même on bégaie pour demander du pain à la boulanj’. Mais passons, en proie à l’incertitude nous serions sans doute heureux de savoir
que nos échecs, nos hésitations et nos erreurs de jugements ne sont pas entièrement dus à notre manque de charisme, notre salaud de destin ou notre éducation bancale. Un individu n’est ainsi pas l’unique fruit de ses réflexions et de ses expériences. Une part importante de son être répond à une biochimie complexe, faite d’hormones et de connexions synaptiques et nerveuses. Nos différents tempéraments sont directement liés à cette biochimie propre à chacun. Cela implique que nous avons tous des prédispositions à ressentir certaines émotions et ce, nonobstant notre vécu, notre époque et notre milieu. Ainsi, quand bien même on voudra vous affubler de quelques cruelles fatalités, si vous avez en vous la joie, bah vous avez en vous la joie. Pour en revenir à la construction de notre individu, il convient donc de replacer l’importance du facteur physiologique dans l’idée que nous nous faisons du développement de la pensée mais aussi dans celle du libre arbitre. Nous pouvons re-questionner le “je pense donc je suis”, n’est-ce-pas le tas de cellules que nous sommes qui nous permet de penser et, de ce fait, penser est-il réellement le propre de l’humain ?
Amaury Favier rab! 6 : 32 Tôt le matin, c’est l’heure des gens musclés, les gens musclés ils aiment l’être parce qu’il paraît que ça fait du bien. Dans ma ville du matin, le pavé il sent la transpi et l’hormone. Les gens musclés ils se lèvent avant les oiseaux, ils disent qu’ils ont un chant plus mélodieux, le chant de l’effort.
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12 : 07 Quand le soleil est au plus haut et qu’il fait bien chaud, les gens pâlots sortent acquérir de la bronzance et de la vitamine C. Ça leur donne la pêche et une apparence basanée qui claque. Pendant ce temps les autres gens ils mangent.
Amaury Favier rab! 14 : 48 L’après-midi c’est la sieste, il y a pas grand yak de gens dehors, sauf ceux qui se font digérer par la vie. Il faut dire que tout le monde devrait faire la sieste ! On a pas idée de se faire digérer par la vie haha.
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17 : 24 Les coups de 17h, ils commencent dès que les gens s’ennuient, passé cette heure on est sûr de s’amuser. Il faut dire qu’il y a pas grand chose à faire dans ma ville. La vacuité ça vous gagne comme l’eczéma et comme dit le dicton : « si t’es pas déter fais tourner le gros TER.»
Amaury Favier rab! 00 : 01 Dans ma ville on se couche avec les poules. C’est pas qu’on soit particulièrement des gens fatigués mais ça vaut toujours mieux que d’écouter Béranger nous raconter ses histoires. Je pense qu’il manque cruellement de sommeil, ses propos sont un brin décousus ce qui a le don d’agacer la plupart des gens.
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alice feuvrier Si j’étais une oeuvre, je serais la vague de hokusai parce que je suis un cliché
Si j’étais un super pouvoir, je serais la tÉlÉportation pour voyager partout instantanément et de manière écolo Si j’étais une couleur, je serais le bleu, il n’y a pas vraiment de raison, ça a toujours été ma couleur préférée Si j’étais une heure de la journée, je serais 12h car c’est l’heure du Crous et qu’il y a encore toute la journée devant nous
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EUPHORIE
Si j’étais un sentiment, je serais le stress car ma vie est un stress constant
Si j’étais une saison, je serais l’été car c’est les vacances et les allergies du pollen sont passées Si j’étais une fleur, je serais une très jolie fleur, oui je sais c’est une réf nulle
Si j’étais une chanson, je serais une fleur pour le comique de répétition
Si j’étais une odeur, je serais ces fameuses odeurs qui te rendent nostalgique
et tout heureux
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la maladie d’amour
Lalie mari rab!
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Tandis que l’une adore les fleurs, l’autre adore la pluie. Nöra rêve d’un voyage en Tanzanie alors que Rose veut retourner en Équateur. Pourtant, comme un arc-en-ciel après l’orage, elles se sont rencontrées, par hasard, dans le coin d’un bar. Elles n’avaient rien en commun. Pas les mêmes amis. Pas les mêmes métiers. Pas les mêmes envies. Mais elles se sont rencontrées et depuis, elles ne se sont plus jamais quittées. Impossible de savoir laquelle des deux a succombé en premier. Ça aurait pu être pendant cette visite au musée, quand Nöra lui a ouvert son cœur devant un buste de femme sculpté. Ou bien ce fameux soir, où Rose a posé ses lèvres sur sa joue pour la remercier du moment partagé. Ni l’une, ni l’autre n’aurait pu l’imaginer, l’inventer, ou même le rêver. Pourtant c’est arrivé! Elles se disputaient parfois, évidemment. Les différences ne permettent pas toujours de s’assembler. Mais leurs disputes n’étaient jamais très longues. Impossible de se savoir loin l’une de l’autre. Impossible de vivre séparées. Impossible de ne plus s’aimer. Oui c’était de l’amour. De l’amour vrai : celui qui dévore, qui anime, ravive, qui rougeoie, éclaircit et grandit. Celui dont on ne veut jamais se défaire parce qu’il rend tout possible, parce que rien que pour lui, tout vaut la peine d’être vécu.
Mais elles l’attrapèrent. Cette fichue maladie. Celle dont tout le monde leur parlait. Celle dont tout le monde se méfiait. Ils l’avaient appelée la maladie d’amour; quelle idée à la con d’associer ces deux mots. Amour devenait presque synonyme de mort. Quelle connerie... Cependant, ce que vous ignorez encore sur Rose et Nöra, c’est que, outre le fait que l’une est blonde, l’autre est rousse, que Rose déteste aussi fort le chocolat que Nöra adore le fromage blanc, et qu’elles s’aiment terriblement, c’est que Nöra et Rose n’ont peur de rien. Et que oui, tomber amoureuses était dangereux, c’est vrai. Oui, l’amour est une terrible aventure dont on ne connaît jamais vraiment la fin. Oui, elles ont pris des risques. Mais non, ce n’était pas insensé. Non, ce n’ était pas irresponsable. Et encore non, ce n’ était pas de la folie. C’était leur plus belle folie à vrai dire! Et malgré leur maladie d’amour, malgré les doutes et les mises en garde, elles ne cessèrent jamais de s’aimer, plus que tout au monde, dans la joie et dans la peine, sous la pluie et sous le soleil, dans la rue et dans les bars. Non, elles n’avaient peur de rien. Et surtout, elles ne doutaient pas de leur histoire. Parce que ça en valait la peine. Et puis, au final, pour elles, ce n’était pas l’amour qui rendait les gens malades, c’était leur peur de vivre.
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Bonbon (n.m) déf. : Petite confiserie à base de sucre cuit. Populaire : Testicule. Page griffonnable, arrachable, gribouillable à la merci de cet exemplaire de rab!
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MOTS croisÉs CARRÉS
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Associée au cercle du plaisir, c’est l’hormone qui te donne envie de manger des aliments sains (normalement)
2 Appelée « hormone des sensations fortes », elle est
sécrétée lors de grands moments de stress (lors de charrette sur un rendu), de colère (lors d’égarements de fichiers importants), de peur (lorsque ton compte en banque affiche un chiffre négatif au 4 du mois)
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Très bon antalgique pour lutter contre la douleur (utilisé uniquement en médecine nan mé oh)
4 Fruit qui pue (à tester entre amis pour plus de fun) 5 Déesse de la chasse (en grec hein, pas en romain) 6 Habit de nuit (à ne pas confondre avec la nuisette s’il -vous-plaît)
7 C’est le plus petit pays du monde (et d’Europe) 8 Moteur de recherche qui plante des arbres (petit + écolo) 9 Grand succès de Thomas Moore
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RÉPONSES : Tu vas voir sur Internet, comme tout le monde !
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sÉrotoni 40
« 5-hydroxytryptamine : impliquée dans la gestion des humeurs et associée à l’état de bonheur»
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ine «La sérotonine intervient dans l’inhibition, l’agressivité et le rapport à la souffrance» anaïs Mieussens EMMA LAW-BO-KANG EVA GROSCLAUDE Lily-tracy renconnet anabel loftus
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gamin de joie rab!
Petit enfant joyeux Noyé parmi ces inconnus Tous foutus , tous perdus Toi qui comprends le sens du mot «heureux» La foule grouille Bruit, vacarme, insolence Inhibant tout sentiment Perdus dans leur démence Toi, seul, les observant Toi gardien de l’innocence
Dans ce monde de fous, il est l’heure Fuyez, bande de sauvages Ils vous auront bien un jour par leur grand âge Ces voleurs d’honneur, voleurs de bonheur
J.L
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anais mieussens
zoom
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Lily-Tracy Rensonnet court mÉtrage «corpuscule»
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« Tout ce qui vit, croit, meurt et disparait.
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«
La vie artistique telle que je l’envisage est une oscillation permanente. À de grands moments de solitude succèdent des bains de foule (toute proportion gardée), à l’introspection se substitue l’exposition. Fondamentalement, c’est assez schizophrénisant mais ces alléeset-venues, qu’ellles soient contingentes ou nécessaires, aident à vivre et alimenter les différents pôles. Et ce, principalement par Mes influences sont multiples, je tente de rentabiliser mon temps de cerveau contraste. disponible au maximum et l’abondance Le tempérament qui est le mien se sent d’oeuvres produites au quotidien rend la relativement à l’aise avec l’idée de ne vivre tâche sisyphéenne. que dans les extrêmes. L’ataraxie n’est En ce moment, je suis baignée des noirs de Soulages. De Man Ray, qu’il s’agisse définitivement pas pour moi. Je passe le plus clair de mon temps dans de ses pains ou ses « paints ». Roger mon cocon/atelier, à créer. Ces réalisations Caillois, ses minéraux et sa manière de sont données à voir dans le cadre de les traiter exercent toujours, en moi, une concerts (je réalise des visuels analogiques certaine fascination. À jamais le côté « en live pour divers projets musicaux) ou petit chimiste » et l’appréhension de la de performances. Parfois, ces créations lumière des liquid light shows 70’s ravira vivent de manière autonome, c’est le cas mon âme d’enfant. En littérature, Anais de « Corpuscule » ou d’autres courts Nin ou Hermann Hesse assouvissent mes (métrages) réalisés pour des artistes qui soifs d’ambiance d’un autre temps quand les emportent alors, sous le bras, au gré de Henri Laborit appose les mots justes. Plus contemporaine, l’oeuvre de Boris leurs tournées. Labbé génère toujours une grande jubilation esthétique mais bien moins que celle de Roger Ballen et son réel transfiguré qui me percute de plein fouet. Liste arbitraire non exhaustive de quelques uns de mes immuables.
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LILY TRACY RENSONNET rab!
Des éléments qui se retrouvent de près ou de loin dans ce premier court métrage d’animation. En effet, à la base, il y avait une volonté bien ancrée de triturer la matière, de mettre les mains dans le cambouis. Ainsi, j’ai pris plaisir à jouer d’encres et de crayonnés. Mais l’intellectualisation n’est jamais bien loin et l’envie d’injecter de la philosophie, qu’elle soit perceptible ou pas, est devenue une évidence. Je souhaitais néanmoins que cela reste de l’ordre de la suggestion. Que la succession d’images soit, au même titre que des nuages, un aménagement de formes cotonneuses qui se plient à la sensibilité de chacun. La sphère et le basculement des échelles ont été de ces outils qui mettent en exergue des intuitions, en espérant générer des sensations.
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«
à la base, il y avait une volonté bien encrée de triturer la matière, de mettre les mains dans le cambouis.
Dans la mesure où il faisait référence à la fois au corps biologique et à la matière, le terme corpuscule s’est assez vite imposé, comme une évidence. Son invisibilité relative n’était pas sans alimenter le fond du propos, du coup, on ne sait plus trop qui de la particule ou de l’humain a façonné l’autre. En ce moment, je travaille d’ailleurs sur deux projets traitant du rapport au corps, principalement féminin; un projet graphique, plus figuratif, cette fois, qui interroge les normes en vigueur et leur impact sur l’esthétique globale. Ainsi qu’un essai s’appuyant sur des récits de femmes concernant la réappropriation et la (mise à) disposition de leurs corps.
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emma law-bo-kang rab! rab!
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CH2OH-CHOH-CH2OH NH3 C6H6 CHH3-COOH C12H22O11 CH4 I2 Br2 H2 CO2 H2O CI2 CO CH2O2 NH3 CH5-COOH CH2OH-CHOH-CH2OH NH3 C6H6 CHH3-COOH C12H22O11 CH4 I2 Br2 H2 CO2 H2O CI2 CO CH2O2 NH3 CH5-COOH CH2OHCHOH-CH2OH NH3 C6H6 CHH3-COOH C12H22O11 CH4 I2 Br2 H2 CO2 H2O CI2 CO CH2O2 NH3 CH5-COOH CH2OH-CHOH-CH2OH NH3 C6H6 CHH3-COOH C12H22O11 CH4 I2 Br2 H2 CO2 H2O CI2 CO CH2O2 NH3 CH5-COOH CH2OH-CHOHCH2OH NH3 C6H6 CHH3-COOH C12H22O11 CH4 I2 Br2 H2 CO2 H2O CI2 CO CH2O2 NH3 CH5COOH CH2OH-CHOH-CH2OH NH3 C6H6 CHH3COOH C12H22O11 CH4 I2 Br2 H2 CO2 H2O CI2 CO CH2O2 NH3 CH5-COOH CH2OH-CHOHCH2OH NH3 C6H6 CHH3-COOH C12H22O11 CH4 I2 Br2 H2 CO2 H2O CI2 CO CH2O2 NH3 CH5
eva grosclaude rab!
s’accorder un temps, ou un moment. cadrer un extrait, ou un instant. vivre maintenant. 49
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INN FERNO
anabel loftus
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anabel loftus
anabel loftus rab!
«
If you had to embody one of the Seven Deadly Sins, which one would it be ?
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It would be sloth, I am not really harming anyone else by being slothful, I would just have to be lazy. That itself, isn’t good for my own productivity but seems the most relaxing. Unless I am harming someone by being lazy from a favour they had asked me to do.
»
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anabel loftus
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Bonbon (n.m) déf. : Petite confiserie à base de sucre cuit. Populaire : Testicule. Page griffonnable, arrachable, gribouillable à la merci de cet exemplaire de rab!
OÙ est charlie ?
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RETROUVE MOI !
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mÉlanine 56
« Molécule responsable de la pigmentation, de la peau et des cheveux entre autres (et qui te protège des tes vilains coups de soleil aussi)»
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e
marilou carraro kendra meyer LOU RICOME julien mercier paul le bail anaïs mieussens hÉlène ferrat marie zimmermann pierrick durand glouchkoff
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marilou carraro
RAB!INI
FAST AND CURIOUS PRINTEMPS hiver HAMSTER OU SOURIS ?
Souris, les hamsters c’est surcôté et c’est pas Keunotor qui dira le contraire.
LAC OU MER ?
L’hiver pour mettre des manteaux et boire des chocolats chauds !
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Océan !
FRENCH KISS OU FRENCH FRIES
Les deux dans la même bouchée ? Par contre, je préviens juste, je suis team mayo.
Rouge ou Bleu ?
Bleu, sauf sur le fromage ou dans la politique
festival concert
C’est un peu comme pain au chocolat ou croissant, autant avoir celui avec les pépites, festival !
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Aquarelle ou Gouache ?
Diluer des pigments dans de l’eau baah c’est comme mettre de l’eau dans son vin ... de loin la gouache !
Netflix ou Jeux de cartes ?
Jeux de cartes sans hésiter ! Élu meilleur outil de sociabilisation en soirée pour les timides non fumeurs.
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marilou carraro
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Ma drogue à moi, c’est l’adrénaline. Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas, mais je pique. Et c’est en piquant que je me pique moi-même à l’adrénaline pure, en utilisant une seringue que je suis toujours seul à utiliser. Mais trop de drogue tue le reste, comme dit le proverbe, alors il ne faut pas abuser, sinon la vie devient dégueulasse comme un Pepsi éventé un jour d’été (…) Extrait de MÉlamine blues de françois gravel
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kendra meyer rab!
«
Bonheur de l’instant où la lumière façonne tendrement un quotidien extraordinaire
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LOU RICOME
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un contact chaud et fÉbrile ombres complices du soleil et de ta peau
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expo mÉlanine capteur de lumière zoom
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En décembre dernier, et dans les pas de son grand frère le DDA, RAB! s’est lancé dans la mise en valeur des travaux étudiants en leur offrant la possibilité d’être exposés. Mêlant le talent des écoles de cinéma lyonnaises et de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, cette exposition se voulait être un plongeon dans le bain corpusculaire dans lequel nous bouillonnons depuis quelques mois. Loin de toute notion scientifique, les artistes se sont joués du concept de «mélanine». Leur démarche est influencée par un vécu, une histoire, par un perception intime du monde.
Derrière leurs objectifs, ils observent. Traquent leur proie. Dévorent des yeux chaque pigment qui les entoure. Saisissent l’instant. On les appelle capteurs de lumière.
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Retour sur images.
J.L
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julien mercier
PAUL LE BAIL rab!
« 66
Commerçant de la maison du fada, il m’accueille avec un sourire radieux. Il partage son amour pour la cité phocéenne, la mer, le soleil, les gens. Je le prends en photo pour me souvenir de cette belle rencontre.
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ANAIS MIEUSSENS
Helene ferrat rab!
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«
Mécanisme Dissemblance Union Dépendance
»
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Lou RICOME
marie zimmermann rab!
«
Ce jour-là comme tous les autres, personne ne nous suit. Ils ne prennent plus le temps de nous attendre.
Une dernière silhouette se meut devant nous avant de disparaître soudainement, nous laissant seuls. Des voix criant aux retardataires de se dépêcher nous forcent à replacer le cache de l’appareil et à accélérer le pas tout droit dans la lumière qui nous prend dans ses bras.
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pierrick durand glouchkoff
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Bonbon (n.m) déf. : Petite confiserie à base de sucre cuit. Populaire : Testicule. Page griffonnable, arrachable, gribouillable à la merci de cet exemplaire de rab!
Français ●
● amabhizinisi
Hongrois ●
● Körperchen
Italien ●
Tchèque ● Chinois ●
Portuguais ● Coréen ●
Vietnamien ● Basque ●
Allemand ● Turc ●
Russe ●
Maori ●
Danois ●
Zoulou ●
● részecskéken ● corpúsculos ● tiểu thể
● корпускулы
● korpuskuluek ● ngatahi ●
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Et toi tu parles quelle langue ?
● těl ●
● corpuscoli
● blodlegemer ● corpuscules ● yuvarlar
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dopamine 74
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e « Hormone du bonheur »
«Procure un sentiment de toute puissance, de motivation et de plaisir» lÉa zhang justine leblanc samuel yal sarah battaglia
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rab! lÉa zhang
justine leblanc
Cette nuit t’as un peu rêvé Tu t’es levé complètement destabilisé Envahi d’un sentiment inconnu T’as envie de tout déchirer Tu te sens ailleurs, prêt à tout gagner T’es tout puissant Le roi du monde en somme Drôles de symptômes ... C’est grave docteur ?
Oups, t’as pas pu résister Ça fait une heure que t’écumes Doctissimo La sentence est tombée «Overdose de dopamine» Ça y est, tu paniques Tu planes un peu aussi C’est peut être ça finalement l’opium du peuple Une douce mélodie Une légère mélancolie Une succession infinie d’insomnies
rab!
overdose
Un matin tu te réveilles avec cette folle envie Pourtant t’es encore un peu endormi T’as du mal à te réveiller Aïe, elle était vraiment dure cette soirée... T’aurais bien besoin d’un petit café Ou plus, sait-on jamais
Retour à la réalité Ça cogne dans ta tête Le diagnostic était peut-être éronné Aspirine, citrate de bétaïne Ça t’apprendra ... La prochaine fois, tu ne boiras pas
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samuel yal corpuscules, sculpture rab!
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Samuel est un artiste français qui se passionne de modelage, du visage et du corps : il s’exprime essentiellement à travers la sculpture, qu’il n’hésite pas à détourner. A travers un échange riche et plein de fantaisie, il nous livre sa version des «corpuscules». RAB! : Je commencerai donc par ce qui me semble être essentiel, qui êtes vous ? Que pourriez-vous me dire de vous, en tant qu’humain et artiste ?
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S.Y. : Question difficile...je me méfie toujours de l’illusion de pouvoir se qualifier soi-même pour les autres... ce n’est pas à moi de me définir au fond... Je n’esquisse pas tant la question car ce faisant je dévoile aussi ce qui m’émeut, c’est-à-dire ce qui
préside à mon propre mouvement: une interrogation sur la complexité de ce qui compose nos êtres, nos corps et sur l’incapacité de se saisir de ce qui nous fait et nous fait face. Tous les procédés que j’emploie reposent sur cette instabilité qui est la condition de la rencontre elle-même. C’est une question d’espace donc de sculpture....C’est valable pour la rencontre d’une personne ou d’une oeuvre, ce qui ,essentiellement, n’est pas très différent ou ne devrait pas l’être en tous cas... RAB! : Vous avez déjà amorcé la question, mais pourquoi s’être entre autres tourné vers la sculpture ?
S.Y. : J’aime beaucoup votre question car on n’achève jamais de se tourner vers la sculpture. C’est le médium par excellence qui, paradoxalement est impossible à cerner du regard quand bien même on en ferait le tour! Mon travail consiste davantage à savoir comment poursuivre cette approche plutôt que de savoir « pourquoi ». Il
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n’y a pas de pourquoi: il y a « ça » ou la mort... et vous savez c’est Freud qui disait « là où « ça » est « je » dois advenir »... Je tâche donc d’advenir sans affirmer que ce soit l’unique voie pour advenir...En ce qui me concerne c’est la découverte jeune de certaines oeuvres qui a initié cette trajectoire. Le cinéma d’animation tient une place importante dans mon travail et ma réflexion. D’une certaine façon c’est lié car l’animation permet en un sens de faire du flux cinématographique une matière meuble dont on déplace chaque molécule une à une, comme c’est le cas avec l’argile au fond...
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RAB! : Je rebondis donc sur vos derniers mots, «des molécules à déplacer comme de l’argile»... Il me semble que «Corpuscule» est un jeu entre matière et vide : comment avez-vous appréhendé la question de la matière dans ce travail ? Si vous rencontriez un inconnu dans la rue et qu’il vous demandait de parler de cette œuvre, que lui en diriez-vous ? S.Y. : C’est exactement cela, corpuscule est l’empreinte d’un corps dans l’espace, realisé avec, disons, le moins de matière possible. Nous sommes en permanence traversés par des neutrinos solaires, soit des particules. La sculpture est une sorte de fixation,
un suspens de ce que seraient ces particules qui traversent notre corps... RAB! : Et quel rapport au corps entretenez-vous dans vos travaux ?
S.Y. : Le corps est présent soit de manière explicite comme pour Corpuscule soit de manière métonymique quand il s’agit de visages. Le corps n’est jamais représenté comme tel mais il est en un sens contourné par rapport à la représentation classique de la sculpture. Ce contournement n’est pas un exercice purement formel, il désigne au travers du corps ce qui est peut-être le centre de mon travail à savoir la restitution d’une présence. Présence au seuil d’une visibilité, fugace, en suspens... Il y a en ce sens un certain rapport à la métamorphose ou disons à différents états de la matière sculpturale qui font écho à celle du corps. En realité, ce qui conduit le deploiement de mes pièces relève d’une expérience très concrète à l’atelier mais c’est bien dans ce rapport concret que s’immisce quelque chose de beaucoup plus complexe et riche au fond.
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L’art est toujours une rÉponse à l’art comme expérience vÉcue. C’est un jeu infini, comme la réflexion sans fin du reflet de miroirs qui se font face
RAB! : Je profite de cette brèche pour vous parler un peu plus de notre prochain numéro de RAB!. On y parle de Corpuscule(s) sous différents aspects, en tant que matériaux corporels mais également d’un point de vue plus «sentimental», où nous cherchons à délier les émotions mêlées, et nous jouer de ce que nos hormones nous font faire. En ce sens, que pourriez-vous me dire de l’implication «émotionnelle» que vous mettez dans votre travail? Comment faites vous ressentir cette fameuse présence que vous évoquez, et comment parvenez-vous à transmettre des ressentis invisibles ?
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S.Y. : Au risque de vous decevoir je me tiens assez à distance de l’aspect « émotionnel ». En tous cas d’une manière consciente. Je crois d’ailleurs que la véritable puissance de l’art réside justement dans le fait qu’une expérience matérielle, gestuelle, technique...peut conduire à un effet émotionnel fort sans que celui-ci ne soit recherché pour lui-même, il y aurait une forme de « propagande psychologique » à agir ainsi et je m’y refuse. Si on prend le terme «émotion » au sens étymologique c’est « ce qui met en mouvement ». Or, ce qui met en mouvement dans l’acte de créer n’est pas d’abord le fait de déclencher quelque chose chez le spectateur. L’art est toujours une réponse à l’art comme expérience vécue. C’est un jeu infini, comme la réflexion sans fin du reflet de miroirs qui se font face... Parvenir à l’alignement le plus éloquent possible entre l’expérience de l’art et la traduction de celle-ci dans sa propre discipline suivant sa propre singularité ne peut que rejoindre une part psychique du spectateur. Mais cette part se révèle à elle-même simultanément à l’appréhension de l’oeuvre si bien que si prise il y a, elle demeure sur l’oeuvre et non sur son effet. Je crois que ce que je tente de préciser ici est tout à fait proche de phénomènes scientifiques. Ainsi, la lumière est-elle à la fois ondulatoire
ET corpusculaire. Les oeuvres qui éclairent notre propre histoire relèvent de cette même complexité paradoxale. On dit d’une oeuvre qu’elle « nous touche » , « nous parle », « nous rejoint » : il y a dans ce vocable quelque chose qui relève des sens et qui induit du coup le fait de se laisser toucher, d’être à l’écoute, de se tenir disposé à être rejoint. Au fond l’art qu’il soit du côté de la réception ou de la création procède d’une attention fondamentale. Cette attention n’est pas de l’ordre de la concentration « volontariste » mais d’une disponibilité. Disponibilité qui est proche de celle qui préside aux véritables rencontres. Je pourrais donner un exemple très concret. Quand Rodin laisse les coutures sur les tirages de ses plâtres c’est qu’il est parvenu à s’extraire des préjugés esthétiques de son temps par une attention particulière à ce qu’il avait devant lui afin de voir ces coutures autrement que comme des défauts à corriger. Ce faisant les sculptures portent une marque de leur origine, de leur matrice comme autant de cicatrices d’un processus qui révèle sa propre genèse, cette réflexivité du médium constitue d’ailleurs une étape dans le déploiement de la modernité de l’art. On peut être très touché de ce que ça dit « émotionnellement » mais est-ce que c’est cela qui a intéressé
RAB! : Je me jette à l’eau, une bien vaste question que je vous pose là, mais quel message essayez-vous de transmettre à travers votre art ?
S.Y : Vous faites bien de vous jeter à l’eau mais ma réponse risque, tel un pavé dans la mare, de faire « flop »! Il n’y a pas de message et on pourrait reprendre la formule « le médium est le média » (Mc Luhan) appliquée à l’art...en ce sens une sculpture propose une expérience. Cette expérience, si elle l’est vraiment, n’est pas réductible à un « message ». On parle aujourd’hui beaucoup du langage non verbal c’està-dire que la manière de transmettre un message peut contredire le contenu purement discursif de ce dernier. Ce qui peut-être complexe ici l’est encore plus pour une oeuvre d’art qui, justement, n’a pas pour enjeu la transmission de la clarté d’un discours. L’art se joue du clair-obscur, de la polysémie, les niveaux de lecture s’imbriquent si bien qu’une oeuvre ne devrait jamais pouvoir être réductible au message qu’elle porterait. Je vais
prendre un exemple simple qui, je l’espère sera éclairant. Quand vous faites un cadeau à quelqu’un, la réussite du cadeau tient à une certaine « connexion » que le cadeau établit entre les personnes: donateur et destinataire. Connexion affective, certes mais il y a dans l’échange d’un cadeau réussi l’idée qu’on partage une expérience, un goût, et qu’on ajoute à l’existence du destinataire un « objet » (livre, disque, fleur, spectacle...) qui va augmenter sa propre expérience du monde. Un cadeau qui ne transmettrait qu’un « message » aurait des chances d’être raté. Si un collégien qui exècre la lecture se voit offrir un pavé, il comprendra qu’on veut l’inciter à lire ou qu’on souligne par là sa carence.. Si le cadeau n’est que le véhicule d’une valeur marchande alors il vaut mieux se voir offrir un chèque. La comparaison vaut ce qu’elle vaut mais il y a dans l’art un échange tacite. L’art est le don fait en retour d’une expérience de l’art qui aura à un moment élargit l’existence: et en cela ce n’est pas une question de message ni de valeur. Quel est le message d’un portrait de Bacon? D’un plâtre de Giacometti? D’un monochrome
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Rodin ? Je ne le pense pas mais c’est au fond très secondaire. Il se peut aussi que Rodin n’ait pas trop su ce qu’il faisait, parfois les choses arrivent de manière fortuite et ça n’enlève rien de leur impact. Il faut viser les conditions d’avènement du caractère fortuit des choses....
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de Klein? Quant à la valeur, quand bien le prix d’une oeuvre serait-il garanti par la plus haute autorité elle pourrait vous laisser de marbre et être mise au rebut par le cours de l’Histoire...
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Cela étant dit, cela ne veut pas dire que le travail artistique se déploierait par un pur débordement qui relèverait d’un infra ou métalangage. En un sens, il n’y a jamais rien de « gratuit » car tout procède d’un sens, d’une direction et chaque choix doit participer de la congruence de l’oeuvre elle-même mais cela est différent de ce que désigne le terme de « message »... RAB! : Je suis intimement convaincue qu’en tant qu’humains nous possédons tous une dose d’aberration en nous, d’après vous quelle est la vôtre?
S.Y. : On peut effectivement penser que « l’erreur est humaine » en entendant la formule comme ainsi: « l’humanité est erreur ». Ça ne me pose pas de problème car effectivement je maintiens la césure entre l’humanité et l’animal dans un sens où ce dernier ne fait pas d’erreurs, ou des erreurs à la mesure de sa propre liberté dont je doute du fondement (ça n’induit absolument pas un rapport de domination mais le fait est: nous
dominons pour le pire bien souvent...y compris en détruisant les conditions biologiques de notre survie). L’art est en ce sens une des expressions de l’aberration spécifiquement humaine. Rationnellement, rien ne me prédisposait à épouser cette voie et celle-ci ne semblait pas la plus évidente. Mais il y a un rapport existentiel extrême qui meut le choix de ce parcours. C’est ça ou rien.... Tout aussi aberrant paraissait le choix de la céramique quand j’ai commencé (fin 90s, 00s). Aujourd’hui c’est « à la mode » mais à l’époque ça ne l’était absolument pas. Il y a donc une espèce d’idiotie à suivre sa petite musique ainsi et à croire que le réel suivra. Ça n’est d’ailleurs jamais acquis mais à mesure qu’on avance on se retourne en pouvant se dire: « c’est passé ». J’ai toujours une réserve à parler de « risques » dans une pratique qui ne représente pas un danger palpable au quotidien comme le seraient les missions de santé, d’humanitaire, d’éducation...reste que je tente de sortir de mes zones de confort en tentant de nouvelles choses. C’est à la fois attendu de la part des artistes mais aussi aberrant à l’heure où la multiplication de l’offre force parfois à être identifiable comme le serait une marque. Je simplifie évidemment et certains pourraient ne pas voir dans mon travail des
je pourrais dire aussi que le choix d’oeuvrer « à échelle humaine » en pratiquant la céramique est une aberration TOTALE au regard du cours du monde.
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Quand, de l’autre coté, le champ sémantique de l’industrie est dans la bouche de tous les artistes: pièces, production, studio, process, recherche, business, réseaux, com’, carrière...
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changements soudains mais j’avance car sinon je m’ennuie.... Quitte à ce que financièrement le temps passé en « recherches » ne soit pas rentable. Parfois on met aussi beaucoup de temps à trouver un process’ qui fait une petite différence mais cette différence est un cap. Je n’ai jamais non plus abandonné le cinéma d’animation, je l’enseigne et je réalise des films avec des enfants, des détenus... moins qu’avant mais j’ai besoin de ce champ de transmission/ créativité collective et recréative. Durant le confinement, j’ai realisé ainsi deux courts-métrages très éloignés en apparence de ma démarche mais il y a des circulations souterraines. Si je prends votre question sous un autre angle, je pourrais dire aussi que le choix d’oeuvrer « à échelle humaine » en pratiquant la céramique est une aberration TOTALE au regard du cours du monde. Sans m’étendre j’aime souligner que le vocabulaire « classique » associé à l’art (création, oeuvre, inspiration, sensibilité, talent, atelier...) est passé du côté des industries et de leurs stratégies marketing....
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Je ne porte pas de jugement et c’est une simplification mais c’est significatif. De la même manière il est évident aujourd’hui que tous les objets techniques qui nous entourent sont valorisés et entourés d’une aura qui leur donne une valeur symbolique bien au-delà de leur valeur fonctionnelle. Quand vous penétrez dans un Apple Store, c’est une cathédrale, les smartphones sont presentés comme de l’orfèvrerie sacrée et les vendeurs s’adressent à vous par votre prénom en vous tutoyant comme si nous appartenions à une communauté et savourions un état paradisiaque en apesanteur digne du paradis (et ce alors que la Pomme est croquée). Face à cela, soit les artistes sont des mastodontes qui rivalisent en terme de moyens avec la capacité de diffusion de ces circuits, soit effectivement l’idée de « réussir » apparait comme abérrante au regard du temps et de l’energie investie. Il faut se pencher sur ces dimensions en se posant la question de ce qui fait que la pratique artistique demeure, en prenant acte de la charge politique et méta-politique que cela instaure. C’est une énérgie phénoménale et indépendamment des oeuvres et de son goût il faut la contempler comme telle: une aberration qui nous rend la part irréductible qui fait que nous ne sommes pas seulement des machines
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Je crois que nous sommes encore tributaires d’une image très romantique empreinte d’une esthétique sacrificielle douteuse qui verrait dans l’artiste une sorte de moine solitaire ayant tout donné à son oeuvre...
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Vous m’invitez sur le terrain plus « intime » (bien que je crains que ce territoire-là, comme d’autres, soit en voie de disparition). Comme aujourd’hui il n’est pas de bon ton de «séparer l’homme de l’oeuvre » je dois être transparent sur l’aberration personnelle qui consiste, en tant qu’artiste, à ne pas avoir renoncé à être père... je suis un récidiviste en la matière car j’ai triplé une peine qui, comme chacun sait, vaut perpet’ ! Je crois (en France au moins) que nous sommes encore tributaires d’une image très romantique empreinte d’une esthétique sacrificielle douteuse qui verrait dans l’artiste une sorte de moine solitaire ayant tout donné à son oeuvre...je suis à cet égard un hérétique assumé bien que cela demeure une aberration. A
l’heure où on nous parle de societé « inclusive » je ne compte pas le nombre de dispositifs à l’endroit des artistes qui relèvent de la pure discrimination à l’égard de celle et ceux qui auraient des enfants. Je ne doute pas de l’intêret de certaines résidences mais quand celles-ci offrent 3 mois en pleine année scolaire dans des zones rurales avec un grand atelier et un petit studio, c’est aussi accessible pour des artistes parents que le serait la tour Eiffel sans ascenseur pour des personnes à mobilité reduite...je ne me plains pas pour autant j’ai la chance d’avoir un atelier-hlm compatible avec mes contraintes mais reste que c’est une dimension qui est rarement envisagée. On peut le comprendre: c’est une aberration!
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productives et fonctionnelles ( robots), ni seulement des êtres biologiques attachés à leur seule survie aussi sensibles soient-ils.... Attention, je ne dis pas que les animaux sont denués de sensibilité ni qu’on ne constate pas des phénomènes artistiques chez eux mais je n’ai jamais vu encore un singe se suicider après avoir fait un carré blanc sur fond blanc...ni des bonobos castrer leurs petits pour en faire des chanteurs hors pairs...ça ne devient jamais aberrant!
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Sarah Battaglia Les corps flottants - 2020
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sarah bataglia rab!
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Les corps flottants, série de 10 dessins, sont une tentative de réminiscences de débris organiques ou usuels qui se cherchent une parenté entre l’absurde et le fétiche. Ils incarnent une résistance à l’éloignement de la vie qui les occupait, une lutte contre l’oubli, en proposant une description précise de leurs matières inertes partagées entre une obscène cruauté et une insondable douceur.
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ceci est un
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Bonbon (n.m) déf. : Petite confiserie à base de sucre cuit. Populaire : Testicule. Page griffonnable, arrachable, gribouillable à la merci de cet exemplaire de rab!
SU DO KU
Dégainez vos plus belles couleurs 3,2,1... SUDOKez 2
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lectures
Quelques idées lectures pour habiller votre ennui
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la chasse au bonheur Jean Giono
Journal d’un corps Daniel Pennac
utopia
Thomas Moore
L’INSOUTENABLE Légèreté de l’être Milan Kundera
LA vie ordinaire
Adèle Van Reeth
LES Corpuscules de krause Sandra Gordon
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LA VIE DES ELFES Muriel Barbery
L’écume des jours Boris Vian
Le lézard lubrique de Melancholy Cove Christopher Moore
La Couleur des pensées : sentiments, émotions, intentions Ruwen Ogien
LE SEL DE LA VIE Françoise Héritier
SOMMEIL
Haruki Murakami
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eva grosclaude
qui nous a bousculés
la playsist rab!
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AU MARCHé du soleil
Hometown
Massila Sound System
regarde-moi
French 79
kids
Moji x Sboy
SONGS ABOUT YOU
Current Joys
Chika
ESPOIR
T MATT
Arven
hot rod
Tayc
Dayglow
are you bored yet ?
BARTH
Wallows
Peur de sombrer
Taïro
Tsew The Kid
Be Honest
Metronomy
Jorja Smith ft Burna Boy
bout de bois
Charlotte Cardin ft Husser
Salut c’est cool
Je ne sais pas danser
Tate McRae
Lonepsi
Ça me gêne
BØRNS
Kemmler
CABEZA
RESTE ENCORE
N’Y PENSE PLUS BAE
AINSI SOIT-IL LOVE LETTERS LIKE IT DOESN’T HURT YOU BROKE ME FIRST Electric Love Laugh Now Cry Later Drake ft Lil Durk Oboy
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HOROSCOPE rab!
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balance
23.09 - 22.10
scorpion
vierge
23.10 - 22.11
23.08 - 22.09
C’est maintenant ou jamais. N’attendez pas que le temps vous arrache vos opportunités, les hormones sont alignées pour vous offrir un maximum sagittaire d’épanouissement. 23.11 - 21.12 Laissez les guider vos choix, en général, elles savent mieux que nous ce qu’il y a de mieux. Le plus important, c’est de savoir bien les écouter.
Nihil novi sub sole comme dirait notre bon vieux Jules, rien de nouveau sous le soleil. Pourtant, c’est bien ce qu’il vous faudrait en ce moment pour faire accroître un peu capricorne la dopamine. vous 22.12 - Ne 20.01 laissez pas avoir par la routine, même si Coelho vous dira qu’elle est mortelle, vous saurez être plus malin qu’elle !
Ne soyez pas trop sûr.e de vous, l’excitation n’est pas toujours une raison pour répondre à l’affirmative à toutes les questions. Plus vous prendrez les choses àverseau tête reposée, tranquillou 21.01 -bilou, 18.02 plus elles vous tomberont dans la main. Ce n’est pas le moment de forcer le destin ! Invitez-le à boire une bière en revanche.
capricorne
22.12 - 20.01
verseau
sagittaire
Saison des amours, saison des emmerdes? Ne vous laissez pas berner aussi facilement par une phrase à l’emporte-pièce ! Si la vie était aussi binaire, vous le sauriez. Les situations compliquées ont toujours leur solution, n’en doutez pas. La bonne communication et les soirées entre amis seront votre meilleur remède.
Mélancolie et euphorie font un drôle de ménage, pourtant vous baignez en plein dedans car votre endorphine est excitée comme une puce sans pour autant que votre tête ne l’écoute. Cette dualité n’est pas forcément facile à vivre mais elle mène à des situations intéressantes qui ne sont pas à ignorer ; soyez innovant !
Vous avez besoin de vacances. Difficile de souffler quand on a énormément à faire, c’est sûr. Mais il n’est jamais trop tard pour prendre le temps de dire stop. Et de s’arrêter. Juste un petit peu pour prendre le temps. Quand on sait s’y prendre, une fois qu’on arrête de faire tourner les roues de la bicyclette, on ne tombe pas.
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Vous êtes débordant.e d’énergie et d’idées. C’est le moment d’être créatif.ve et de laisser libre court à votre imagination. La dopamine vous rend proactif.ve, ne perdez pas gémeau votre temps - 21.06 dans des21.05 futilités mais employez-le pleinement dans ce qui, pour vous, fait sens. On vous conseille de vous essayer aux activités manuelles.
Quelques problèmes d’argent en ce moment ? Ne vous rongez pas les ongles pourtant, c’est mauvais pour l’estomac. Puis l’argent, au fond, c’est comme les journaux, ce ne cancer sont que22.06 des morceaux - 22.07 de papier et puis tous les jours, on en fabrique des nouveaux. Apprenez à gérer autrement votre budget et ça reviendra.
Prenez confiance, vous êtes capable de grandes choses. Votre différence ne fait pas de vous quelqu’un d’à part, mais quelqu’un d’unique ! Ne broyez pas du noir car, comme lionc’est en la mélatonine, 23.07 22.08 vous mettant- au soleil que vous vous montrez terriblement utile et efficace. Le monde a besoin de vous !
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Vous avez quelques doutes et ça vous perturbe. Ne prenez pas de grandes décisions maintenant. Attendez que la sérotonine afflue à nouveau pour vous poser. Mais ce n’est pas très grave de se perdre, comme dit Barbossa, “il faut se perdre pour trouver l’introuvable, sinon tout le monde trouverait l’introuvable!”
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La fortune vous sourit. C’est le moment de profiter, de tout donner, de tout lâcher. balance Endorphine à foison 23.09 - 22.10 dans l’estomac, vous êtes détendu.e à souhait. C’est le moment d’y croire et de réaliser tous vos rêves les plus fous. Certains vous regarderont bizarrement mais souvent, on est jaloux du bonheur des autres.
Souvenez-vous que toute fin est liée à un commencement ! La nuit sera votre meilleure alliée pour vous aider à traverser cette mauvaise passe. A vous de choisir de quelle manière. Trouvez le juste équilibre entre mélatonine et nuit blanche. Apparemment, une vieille endocrinologue a su trouver la parfaite équation.
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23.10 - 22.11
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à Lyon, pour vous mettre dans tous vos États
si tu sais pas quoi faire
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DANSE cute paradox
Le collectif Bawa joue de ses passions face à la raison : venez profitez de l’un des rares spectacles de danse de l’automne, le corps et l’esprit libérés. 5 au 8 novembre, Carré 30 Lyon
Conférence CONFÉrence riad sattouf - L’ARABE DU FUTUR 5
Rencontre avec le célèbre auteur de BD pour la sortie du 5ème tome de L’arabe du Futur. 4 novembre, 18h30, Cinémas Pathé
CONFÉrence sur rien / rétrospective jerôme bel
Jerôme Bel revient sur la conférence artistique donnée en 1949 par John Cage, pour faire revivre un récit autobiographique, plein de poésie et d’utopie. Naît alors une réflexion éthique, qui vous aidera à répondre à la question «où est la joie ?». 16 novembre, Maison de la Danse
THéatre INCERTAIN MONSIEUR TOKBAR
Spectacle fantastique, quasi-imaginaire : voyage dans les temps et hors du temps. Une création «tendrement folle» qui saura vous faire rêver le temps d’une soirée. 10 au 19 décembre 2020
Musique DOCTOR ATOMIC
Rendez-vous pour un concert explosif où le corps et l’esprit prennent part au spectacle : léger sentiment d’euphorie assuré. 16 janvier 2021, 18h, auditorium de Lyon
expositions Picasso. Baigneuses et baigneurs
Exposition autour du thème de la baigneuse, qui mêle les oeuvres de Picasso, Ingres, Cézanne, Renoir mais aussi des contemporains comme Bacon ou Henry Moore Du 15 juillet 2020 au 3 janvier 2021, Musée des Beaux-arts de Lyon
COMME UN PARFUM D’AVENTURE
Exposition inspirée des évènements récents et du confinement, elle saura faire ressortir en vous les émotions vécues pendant cette drôle de période. 7 octobre 2020 au 3 janvier 2021, Musée d’Art Contemporain de Lyon
NUIT EUROPÉENNE DES MUSÉES 2020 / NOCTURNE ÉTUDIANTE Initialement prévue le 16 mai 2020, la nuit européenne des musées a été repoussée à l’automne. Elle accueillera également les oeuvres des étudiants, produites dans la cadre de la Nocturne Etudiante 2020. RAB! présentera notamment son totem lumineux dans la cour du musée, on vous attend nombreux ! 14 novembre, Musée des Beaux Arts de Lyon
Toute l’équipe de rab! remercie Les 22 artistes ayant participé à ce numéro, ainsi que,
Amaury Favier Patricia Norel-Leblanc Charlotte Leblanc Pour leurs relectures.
L’École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon
CRÉDITS PHOTOS
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Véronique Péguy pour son soutien à l’association
Toutes les photos des œuvres ont été prises par les artistes eux-mêmes. 2ème et 4ème de couverture imaginées et réalisées par la rédac de rab!.
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