FAUT PAS S'Y HABITUER
N°1 décembre 2022
LE RAB! FAIT SON GRAND RETOUR ! (encore)
Suite à l’Assemblée Générale, une armée de passionnés nous ont rejoint pour vous proposer un nouveau numéro.
ASSOCIATIONS
L’Esquisse, le Clap, le BDS, l’Éloquence, et retour sur les REESAP
ADMINISTRATION
L’InterÉlus et retours sur la fermeture à 19h
AR(T)CHITECTURE
Les anecdotes de l’ENSA Lyon
CULTURE
Événements à Lyon, biennale d’art contemporain et appel à projet artistiques
LOISIRS
Malaise d’Archi, les mèmes de l’ENSA Lyon, quiz architectural et mots croisés
Édition Fanzine!
Revue
Respo
Co-présidente
Co-président:
VIAU
Des Aberrations ! Faut pas s'y habituer N°1 | Décembre 2022 Secrétaire
mots croisés : LEFEBVRE Alice Trésorier d'un total de 53€22 : DONNEAUD Clément Co-présidente : LORTON Sacha Co-président : CEEPI Enzo
: BOUQUET Charlotte
Pedro Co-présidente:
Anne Elisabeth Nouveaux membres de l'aberrant Bureau. Ont participé à ce numéro : CEPPI Enzo, FAVIER Amaury, LEFÈBVRE Alice, LORTON Sacha, Pedro. CARRON Stefan, VIAU Anne Elisabeth, BOUQUET Charlotte, THOMAS Lou, LOUPIA Mathilde, GUEUTAL Lise, CHEVROT Maxime, CHAMAYOU Louis Impression : Frédérique GILET
Sommaire
1/ Associations
L’Esquisse : nouveau bureau et nouvelles envies CLAP : les acteurs des séances 2022-2023 BDS : la culture du sport à l’ENSAL L'Éloquence : savoir parler avec style... et éloquence UNEAP : retours sur les REESAP8
2/ Administration
L’interélus : toujours présents pour vous représenter Retours sur la fermeture à 19h
3/
Ar(t)chitecture
ENSA Lyon : une équerre d’argent qui prend l’eau
4/
Culture
Expositions à Lyon Autres événements Sortie cinéma Biennale Appel à projet artistique / Le Chêne
5/ Loisirs
est ce bâtiment ? Mots croisés
Quel
Page 04 04 05 06-07 08 09-13 Page 14 14-15 16-17 Page 18 18-19 Page 20 20 21-22 23-25 26 27-33 Page 34 34 35
L’Esquisse : nouveau bureau et nouvelles envies
L’Esquisse est une association loi 1901 avec pour but d’amener toutes les fournitures et matériaux nécessaires en études d’architecture au sein même de l’ENSAL. On achète les articles au Géant des Beaux-Arts et les revend au prix d’achat, sans faire aucun bénéfice. On organise également des événements type Workshop, Afterwork, etc., sur des thèmes variés, n’hésitez pas à participer !
L’association de l’école qui vend tout le matériel nécessaire pour faire des maquettes et des projets. Les bureaux sont ouverts tous les midis pendant la semaine. Les permanents sont là pour guider et conseiller les étudiants. La matériauthèque permet de découvrir des matériaux insolites et d’emprunter des outils. Et en plus, il paraît qu’on est super sympas !
4 ASSOCIATIONS_
CLAP : les acteurs des séances
Clap c’est l’asso cinéma de l’école ! Elle travaille à promouvoir le cinéma et les festivals de la région sur le campus. Au programme, des projections de films en amphi, des sorties ciné, des review de films et des partenariats avec des grandes salles pour vous permettre de vous rendre aussi souvent que possible au cinéma. Elle souhaite aussi donner aux ensaliens la possibilité de s’exercer à la réalisation audiovisuelle
2022-2023
par le biais d’un futur concours de courts-métrages sur le campus.
Au programme en décembre : annonce du thème pour le concours de courts métrages… Soyez prêts !
ASSOCIATIONS_ 5
BDS : la culture du sport à l’ENSAL
Le Bureau Des Sports vise à promouvoir le sport par le biais du BDS de L’ENTPE, vous permettant d’avoir accès aux infrastructures comme aux tournois. Le BDS c’est aussi une communication avec toutes les autres écoles d’architecture de France via la FSEA (Fédération Sportive des Écoles d’Architecture) et leurs événements tels que les archipiades et les archi glisses.
Cette année, les archipiades sont du 27 au 30 avril, mais le lieu est toujours secret… C’est le seul événement qui regroupe les 21 écoles d’architecture tous les ans dans un tournoi sportif sur 2 jours. Au programme : des soirées, des rencontres, et des supporters en feu ! Bref le sport c’est important pour la santé comme pour la cohésion :))
L’ENSAL au tournoi au de futsal
Pour donner un avant goût des nombreuses disciplines qu'offre à jouer le BDS, voici quelques commentaires sur le tournoi de futsal lancé dernièrement.
Premier match de poule du tournoi futsal de l'ENTPE pour nos Ensaliens face au FC Patrick Bonnel ce mercredi 30 novembre. Les deux équipes se quittent sur un score nul spectaculaire de 4 - 4. Un match fort en rebondissements qui voit les canards concéder le but de l'égalisation à 40 secondes du terme de la rencontre. Les réalisations ensaliennes sont signées Loïc Ferlicot, Hugo Meneghello, Camille Talo et Dylan Lennon.
Un grand merci aux supporters et aux canettes, nos pompom girls qui sont venues mettre une belle ambiance en terre ennemie. On vous attend nombreux pour le match de la semaine prochaine, mardi 6 décembre à 12h40 !
6
ASSOCIATIONS_
ASSOCIATIONS_ 7
Concours d’éloquence : savoir parler avec style... et éloquence
Le Concours d’Éloquence c’est très simple, si tu sais aligner deux mots et que ça forme une phrase un minimum compréhensible c’est fait pour toi. Si tu as envie de prendre la parole devant un public et impressionner ton/ ta crush on t’accueille à bras ouverts. Cet événement prend place une fois dans l’année et se déroule en trois joutes. Ne vous inquiétez pas si vous n’êtes pas réellement initié à cet exercice puisque nous organiserons différents ateliers afin de perfectionner cet art qu’est la parole. Etant donné que nous sommes en partenariat avec les théâtres de la Croix-Rousse, des Célestins, l’Opéra et Le Géant des Beaux-Arts, vous aurez l’occasion d’avoir de jolis prix pour les meilleurs (pour les autres aussi).
Il faut savoir qu’on est la seule école d’architecture à proposer ça donc tout d’abord bravo d’avoir choisi Lyon c’était un bon choix et ensuite on se demande bien pourquoi les autres écoles ne le font pas puisqu’on sait très bien qu’embobiner avec de belles paroles est une qualité indispensable à l’architecte. Plus sérieusement cette association a été fondée en 2017 par des étudiants qui trouvaient que la pratique de la rhétorique manquait à l’école alors que pour présenter un projet c’est bien beau les dessins mais il faut pouvoir l’expliquer et trouver les bons mots pour le vendre correctement et au bon public.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez la moindre question !
8 ASSOCIATIONS_
UNEAP : retours sur les REESAP#8
Du 18 au 20 novembre ont eu lieu les Rencontres des Étudiants en Enseignement Supérieur en Architecture et Paysage (REESAP) labellisées sous le numéro 8. Il s’agit d’un congrès organisé par l’UNEAP, association fédératrice des étudiants en architecture et paysage de la France entière.
L’événement réunit les étudiants de toutes les ENSA(P) de l’hexagone, pour discuter autour de sujets propres à leurs études : enseignement, pédagogie, insertion professionnelle, associations, instances. Cette année, l’UNEAP attendait 160 participants, et en a reçu 80, répartis le vendredi à l’ENSA Paris-La Villette, le samedi à l’ENSA Belleville, et le dimanche au cœur de Paris.
Outre ces deux écoles d’architecture, l’UNEAP a élargi les décors en proposant une soirée au Pavillon de l’Arsenal, et une autre au Live Club “Livebar Bercy”, au pied de l’Accor Arena.
Pour les lyonnais qui découvraient l’événement, ça a été une véritable réussite. Ils ont su qui était l’UNEAP, et ont surtout appris ce qu’il se faisait dans les autres écoles,
ASSOCIATIONS_ 9
parfait pour relativiser ! Les ateliers préférés ont été les tables rondes, dans lesquelles les étudiants échangeaient entre eux autour de sujets tels que : la vie associative, les écoles d’architecture, la pédagogie dans l’enseignement.
Cependant, tout n’est pas rose et certains retours font ressortir le manque d’organisation de l’événement, la densité du programme, et l’impossibilité de profiter pleinement de ce que ces rencontres auraient pu apporter. L’Assemblée Générale a été perçue trop longue, et à la fois trop rapide : les sujets sont toujours ennuyeux lorsqu’on parle administratif, mais il est vrai que certains débats ont dû être raccourcis à cause du temps qu’on avait pour quitter la salle. Ce point là reste finalement mitigé.
10
ASSOCIATIONS_
UNEAP bureau 2022-2023
REESAP
De l’importance de repenser la pédagogie.
Les reesap ont vu s’inviter différents représentants d’institutions gravitant et régissant le cadre des métiers de l’architecture. Nous avons souhaité en évoquer certaines qui nous ont éclairé sur des points et sur des thématiques révélatrices quant à la manière de mener nos études et de nous projeter dans le monde professionnel.
La première table ronde ouvrant les rencontres accueillait Michel Jarleton représentant l’UNSFA ( Union nationale des syndicats français d’architectes ) et Anne Sophie Kehr pour le CNOA ( Conseil national de l’ordre des architectes). Ce premier rendez-vous abordait l’épineuse mais non moins essentielle question de l’insertion professionnelle. Durant l’échange plusieurs problèmes sont soulevés : le manque d’architecte et de diplômés de HMONP, la présence de désert architecturaux, une attractivité pour les études confrontée à un manque de place dans les écoles suivie d’un désaveux pour le cadre d'apprentissage et la manière d’exercer en sortant de l’école. Les deux intervenants soulignent l’importance d’avoir des personnes formées au métier pour développer une pédagogie auprès de la maîtrise d'ouvrage et des population; ceci passant par l’affirmation d’une architecture décloisonnée d’un monde professionnel fermé sur lui même peinant à faire valoir son importance dans un milieu de spécialistes en concurrence. La pédagogie et l’initiation des populations à l’architecture qu’importe le cadre, en faire une discipline transverse et accessible à tous niveaux, ce sont des intentions que l’on a retrouvées dans les discussions. Le but étant de faire de l’architecture une discipline et un outil appropriable par tous. Cette idée passe aussi par la valorisation non pas du métier d’architecte mais DES métiers de l’architecture. Il faut alors repenser l’exercice comme une collaboration d’acteurs formés et rompre avec cette idée toute tracée de l’architecte en surplomb ayant la main sur le projet et sur cette pseudo-grande idée qu’on peut se faire de l’architecture, pour encore une fois réaffirmer que l’architecture est partout et pour tous.
“il faut qu’on puisse parler d’architecture et pas seulement des châteaux-forts"
Ensa et précarités
C’est toujours un réel plaisir de pouvoir discuter, échanger, constater qu’on va dans la bonne direction : merci monsieur Frédéric Gaston le représentant du ministère de la culture. Ce brave monsieur nous a expliqué notre place ( les ensa) au sein du ministère. On nous a expliqué que étant un sous-sous département du ministère de la culture les fonds étaient limités ( déso ). On nous a expliqué que les chantiers de réparations des écoles, ils essayaient d’en prioriser un par an et que c’étant chacun son tour, sauf que des Ensa qui fuient il y en a pas qu’une. D’autres points concernant la qualité de la vie étudiante ont été évoqués comme la vie associative, les formations aux violences sexuelles et sexistes, le recrutement de personnel de santé / administratif ou encore la sécurité et les accidents en atelier. Pour vous faire un topo; TOUTES les avancées sur ces points relèvent d’initiatives étudiantes : mise en place de boîtes à pharmacie, formations à la sécurité, démarchage de formateur·ices aux VSS…etc. Le monsieur nous a alors dit que ces besoins répondaient davantage aux politiques internes des ENSA et que eux ils faisaient déjà de leur mieux, que c’était long et que bah il y avait quand même des petits mieux.
Quant au ministère de l’enseignement supérieur dont nous dépendons aussi, il ne délivre pas de financement mais nous accorde gracieusement le diplôme d'État. Force à L'ensap Bordeaux à qui l’ultimatum de retrait de ce diplôme a été fait s’ils ne réussissent pas à répondre aux attendus pédagogiques du ministère (on vous a dit plus haut qu’on avait pas assez d’ensa et de gens formés ?).
ASSOCIATIONS_ 11
Déserts architecturaux GUEUTAL Lise
Pédagogie
Si les REESAP sont un bon endroit pour grincer des dents entre étudiants sur les conditions de vie, elles sont aussi un lieu de partage de solutions, de discussions qui sont un terreau pour l’amélioration de la vie au sein des ENSA. La dernière des rencontres dont nous voulons vous parler ici concerne la pédagogie. Charlotte Aristide, ancienne étudiante de Paris la Villette est venue nous parler de A^3 ( prononcer “A Cube”). Il s’agit d’une association étudiante dont le but est de créer son propre cadre pédagogique dans le cursus master. A^3 n’est pas encore - bien que l’envie soit là - un master à part entière, il s’agit d’une manière de fonctionner encadrée par des enseignants soutenant la démarche. A^3 revendique un rapport direct avec des professionnels, un adoucissement de la transition milieu scolaire / milieu pro et le suivi d’un projet développant les capacités opérationnelles des étudiants. A la suite de la présentation, les différentes écoles ont pu évoquer des initiatives ou des fonctionnements pédagogiques similaires.La discussion fait apparaître une volonté de surmonter le gap à la sortie de l’école qui passe par une reconsidération de l’apprentissage. Le questionnement des programmes, des intervenants et de la manière de faire de l’architecture doit alors pouvoir servir l’émancipation étudiante . En solution; de l’avis général : l’accès à l’expérimentation, à la possibilité de s’approprier ses études et de construire son enseignement. Cette volonté d’un enseignement différent prend pied dans un manque de sens des études, moins dans leur objet propre que dans la manière dont elles sont menées. Si nous avons évoqué précédemment le cadre de vie, la projection faite de la profession n’est pas reluisante non plus. Un autre blocage à l’expérimentation réside dans la validation de certains professeurs dispensant une vision figée de ce que doit être une architecture et gardant la main sur les clefs de l’enseignement.
“des dinosaures assis sur un trésor qui ne veulent pas bouger”
Il convient alors de reconsidérer ce que l’on apprend; quelles figures nous portons aux nues, quelles formes nous servent d’exemple, sommes-nous astreints à une manière délétère de faire du projet ? Ou au contraire; avons nous la possibilité de reconfigurer nos études et notre pratique.
Le dernier mot revient à l’administration de l’ENSA Lyon, qui a permis à douze étudiants de pouvoir aller gratuitement à Paris pour assister aux REESAP#8. De leur part, à l’attention de l’UNEAP et de l’admin : merci pour tout !
ASSOCIATIONS_ 13
L’InterÉlus a été reconnu par l’administration comme un groupe d’intérêt général au sein de l’ENSA Lyon. Les membres sont les étudiants élus dans l’école, aussi bien dans les instances que dans les promotions : élus CA, élus CFVE, élus délégués…
Le groupe est né suite aux REESAP 7 organisées par l’UNEAP en novembre 2021, s’inspirant à la fois de l’Interasso créée deux ans plus tôt, et de la CVE de l’ENSA Nantes. L’Interasso avait pour avantage de centraliser et harmoniser le paysage associatif de l’ENSA Lyon, et son fonctionnement était tout bête. La CVE de l’ENSA Nantes est une association qui réunit tous les élus de l’école afin de mettre en avant la parole étudiante, avec un poids plus fort que la parole d’un élu seul.
L’InterÉlus centralise les échanges entre élus, structurant ainsi mieux le poids de la représentation étudiante au sein de l’ENSAL. Travaillant avec l’UNEAP et l’Interas-
so, les élus parviennent à toucher ceux qu’ils représentent après une année de structuration. L’échange entre élus, notamment entre les instances CA et CFVE est mieux réparti, et engage mieux la parole étudiante lors de ces réunions.
L’InterÉlus travaille à ce jour beaucoup dans le champ de la représentation, et son activité est très tournée vers les réseaux. Il est possible de trouver toutes les informations sur le compte instagram ci-dessous.
ADMINISTRATION_ 14
L’interélus : toujours présents pour vous représenter
ADMINISTRATION_ 15
Retours sur la fermeture à 19h
Suite à la circulaire du plan de sobriété énergétique du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche du 24 septembre 2022, tous les établissements doivent justifier d’une réduction de 10% sur leur consommation d’énergie sur les deux années à venir. L’ENSA Lyon, école sujette à cette circulaire, a fait le choix d’atteindre ces objectifs en mettant en place les actions suivantes :
• réduction d’ouverture de l’école une heure plus tôt (19h en temps normal, 22h pour les soirées étudiantes) ;
• réduction de l’énergie utilisée pour le maintien de la température (salles de serveur moins rafraîchies, salles de cours moins chauffées) ;
• réduction de l’éclairage et installation d’équipements LEDs ;
• déplacements pris en charge par l’établissement réalisés en mode doux ;
• réalisation d’une campagne de communication vis-à-vis des bonnes pratiques à suivre.
Dans ces mesures, la première est de loin celle qui a le plus impacté le corps étudiant, qui s’est senti lésé et frustré de ne pas avoir été consulté. En effet, cette fermeture contraint la vie étudiante aussi bien dans le volet pédagogique que associatif. Mathilde Silva, une étudiante de Master 2, a répondu au mail de la directrice le mardi 25 octobre, pour mettre en avant l’incongruence d’une telle mesure. L’InterÉlus, dont le rôle est de porter la parole des étudiants, s’est emparé de la question et les deux acteurs ont été convoqués le 7 novembre pour débattre de la question.
La discussion a mené à quelques découvertes de la part des étudiants : d’abord, l’administration affirme que la mesure est mise à l’effet pendant un mois, afin de vérifier si les conséquences rejoignent les attendus en termes de sobriété énergétique. Ensuite, que le chauffage des salles de cours n’est pas modifiable directe-
ment, et donc que la réduction de sa consommation n’est pas envisageable. Enfin, que toutes les solutions annexes proposent une impossibilité logistique d’utilisation des locaux. Quelle que soit la solution apportée par les étudiants, la direction et la logistique s’y opposaient collégialement. En fin de réunion, l’administration a proposé un délai d’un mois pour réfléchir à d’autres solutions. Le même comité se réunira finalement le 8 décembre.
Entretemps, de nombreuses remarques ont été réalisées. D’abord, le BDE a réalisé une étude de consommation du Café des Arts, et est arrivé à la conclusion qu’ils réduirait de 80% sa consommation en arrêtant simplement les deux frigos au fond des locaux, rendant stérile l’argument de fermeture du bar à 19h. D’autre part, de nombreux enseignants se sont plaints de l’impossibilité de travailler en ateliers à cause du manque d’éclairage.
En conséquence de ces nombreux facteurs, l’InterÉlus a écrit une lettre à l’attention de la directrice, pour mettre en avant les travers de la troisième mesure citée plus tôt : réduction de l’éclairage et installation d’équipements
ADMINISTRATION_ 16
LEDs. Aujourd’hui, les ateliers souffrent notamment d’un manque d’équipements LEDs, et surtout d’un éclairage insuffisant empêchant toute pratique de l’architecture.
En ce qui concerne cette affaire, l’InterÉlus s’est engagé à mener le combat contre les mesures qui portent préjudice aux étudiants, et à partager régulièrement l’évolution des échanges.
Remboursez l'ophtalmo, on bosse à la frontale CARRON Stefan
ENSA Lyon : une équerre d’argent qui prend l’eau
Wikipédia c’est vraiment génial. Tu peux apprendre que l’ENSA Lyon a été construite en 1987, et a donc fêté ses 35 ans. C’est normal pour un vieux d’avoir des fuites!
Construite par Françoise-Hélène Jourda et Gilles Perraudin, elle reçoit l’équerre d’argent. Alors pour être plus précis, c’est les Jean Nouvel qui reçoit l’équerre d’argent de 1987 avec l’institut du monde arabe à Paris. L’ENSA Lyon de Jourda et Perraudin reçoivent “seulement” la mention spéciale du jury.
L’école d’architecture de Lyon existe depuis 1906 officiellement. Cinquième école régionale d’architecture de France, elle remplace des enseignements spécialisés aux Beaux-Arts. Comme quoi, l’architecture s’est éloignée des BA bien avant mai 68. L’enseignement est très respectueux de l’école de Tony Garnier, architecte lyonnais phare du début du XXème siècle dans la région.
Vous l’aurez compris, il y a tant à savoir sur l’ENSAL que chacun devrait creuser selon son intérêt. Mais outre les sérieuses présentations, passons aux anecdotes des locaux, que tout bon ensalien se doit de connaître :
1 / L’école construite par Jourda et Perraudin ne contenait pas de toilettes. Ni même d’accès PMR aux ateliers. Des toilettes ont été rajoutées après la livraison, et en 2015 ont fait l’objet d’une rénovation intégrant des WC adaptés pour les PMR. Sacrés archis.
2 / Ce n’est pas de la faute des architectes s’il pleut dans la rue. Les normes de construction imposent une quantité x de fenêtres d’évacuation de l’air pour un volume x3. Si vous regardez bien, les fuites proviennent des fenêtres de désenfumage, c’est donc la faute aux normes s’il pleut. Le toit est bien pensé, et l’eau s’évacue intelligemment à l’intérieur de gouttières longeant les poteaux de bois. À cause des fenêtres de désenfumage, une poutre avait pourri et a été remplacée en 2020 (poutre dans la rue, au-des-
sus de la repro à peu près ; vous pourrez trouver cette poutre par sa teinte encore claire en comparaison aux autres poutres). Donc la question de l’étanchéité à l’eau n’est pas la faute des archis. Par contre, on peut totalement leur en vouloir pour les questions thermiques.
3 / En parlant d’eau, savez-vous que le bar se déverse dans la bibliothèque ? En effet, lors de grands lavages du sol du Café des Arts après les soirées, les responsables bibliothèque se sont aperçues que certains de leurs livres avaient fini trempés. C’est cocasse quand même.
4 / Le troisième étage regorge de merveilles. On ne parle pas des mezzanines d’atelier ici, mais bien de l’étage où se situe le bureau de la directrice et la salle Varrault. En effet, si l’on prend l’escalier de secours de l’atrium, on arrive à une terrasse où personne ne met jamais les pieds, et l’on peut profiter de l’air frais dans une ambiance architecturale bétonnée. Ensuite, au troisième étage se trouve également une maquette de l’école, fabriquée pour le concours. Il
AR(T)CHITECTURE_ 18
(Le bon vieux Tony Garnier et son magnifique chapeau)
Anecdotes
se trouve en face du bureau de la directrice.
5 / Pour revenir au Café des Arts, il est indispensable de savoir qui ont été les artistes de la scène. D’abord, Gilles Perraudin, qui a conçu une magnifique rampe pour accéder à la mezzanine. Le problème, c’est qu’elle n’est pas du tout PMR (trop étroite, une marche au début, virage impossible). En plus, par sa position, elle empêche tout rangement efficace du bar, et agace les respo bar par son aspect peu hygiénique. Enfin, et là c’est tout à fait la faute de Perraudin, on ne peut pas l’enlever parce que “C’est une œuvre architecturale”. La deuxième anecdote est moins sujette à polémique, et il s’agit
de culture générale : c’est l’ancienne directrice, Nathalie Mezureux, qui a dessiné les meubles en aluminium qui remplissent le bar.
6 / Les extensions étaient censées être provisoires. On pose ça là.
7 / Les câbles au-dessus de l’amphi de verdure étaient prévus pour tendre des bâches protégeant du soleil. On peut imaginer qu’elles étaient trop chères…
8 / La repro est placée dans une issue de secours. Heureusement que l’école n’a jamais brûlé !
En espérant que ces anecdotes vous ont mieux fait découvrir votre école ! Pour la visiter et la faire visiter à vos proches en racontant les mêmes anecdotes, NOVA vous propose une visite virtuelle, accessible au lien suivant (ou directement sur le site de l'école) : https://api2.enscape3d.com/v1/view/5dc3135a-1d4f-4614-804a-3f72ae474718
AR(T)CHITECTURE_ 19
Expositions à Lyon - décembre 2022
► Jusqu’au 31 décembre au Musée des Beaux arts : « À la recherche des Hiéroglyphes oubliés »
« L’exposition s’inscrit dans le cadre de la célébration du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens par Jean-François Champollion (1790-1832). L’exposition revient sur la vie de ce découvreur qui occupe une place privilégiée dans l’histoire du musée des Beaux-Arts grâce aux relations scientifiques et amicales qu’il a entretenues avec son premier directeur, François Artaud (1767-1838). »
► Jusqu’au 23 décembre à la fondation Renaud : « Giorda, Portraits et figures »
« Du 12 octobre au 23 décembre prochain, la Fondation Renaud proposera une grande exposition dédiée au peintre lyonnais Patrice Giorda au sein du Fort de Vaise. Événement culturel majeur de l’automne, plus de 150 dessins et peintures seront présentés au public. Le visiteur pourra partir à la découverte de genres artistiques très pratiqués dans l’Histoire de l’art tels que le portrait, l’autoportrait et la figure humaine et se familiariser avec l’une des quêtes principales de l’artiste : « Qui sommes-nous face à l’autre ? » »
tarif plein : 8,00€ // tarif réduit : 5,00€
Table ronde sur Giorda - Mardi 6 décembre 2022 – 19h 3€ tarif étudiant
► Jusqu’au 30 décembre à la fondation Bullukian : « François Réau, destination de nos lointains »
« Pour sa rentrée culturelle, la Fondation Bullukian accueille une importante exposition monographique de l’artiste François Réau, qui poursuit son exploration du dessin avec la présentation d’œuvres inédites, souvent déployées en installations et qui questionnent notre rapport au paysage et notre perception du temps.
À travers cette exposition, François Réau a souhaité rendre hommage à la figure du grand poète et résistant René Char et à son écriture radicale, parfois abrupte mais toujours saisissante ; la poésie devient alors fil d’Ariane d’une proposition sensible qui oscille entre présence et absence. »
Tarif : Gratuit
CULTURE_ 20
Autres événements
► FÊTE DES LUMIÈRES 2022
Il s’agit de la plus importante et plus populaire fête des lumières de France. Elle annonce Noël et clôt l’année en beauté, et ce à travers 4 nuits placées sous les signes de l’enchantement, la fête et la lumière. Elle se déroule du jeudi 8 décembre au dimanche 11 décembre 2022. Retrouvez les projets étudiants de l'ENSA Lyon exposés sur la place Sathonay ! Profitez des œuvres d'art lumineuses et du vin chaud, mais attention à la foule !
Programme :
Du jeudi 8 au samedi 10 décembre : 20h à 00h
Dimanche 11 décembre : 18h à 22h
La Fête des Lumières 2022 se passe à Lyon dans les lieux suivants : périmètre du centre-ville, presqu'île de Bellecour à Terreaux, parc de la Tête d'Or, Parc Blandan.
► MARCHÉ DE NOËL DE PLACE CARNOT
Un marché de Noël traditionnel avec plus de 140 chalets s’installe place Carnot. Un rendez-vous incontournable des fêtes de fin d’année aussi bien pour le shopping que pour flâner dans les allées lumineuses en dégustant une boisson chaude, du 26 novembre au 24 décembre.
Horaires :
De lundi à jeudi : de 11h à 20h
Vendredi de 11h à 22h
Samedi de 10h30 à 22h
Dimanche de 10h30 à 20h
► MARCHÉ DE NOËL DE LA CROIX-ROUSSE • DU 4 AU 23 DÉCEMBRE
20 chalets, une piste de luge, des food trucks de spécialités hivernales, des animations et des nocturnes : c’est le programme du marché de Noël de la Croix-Rousse. Ateliers musicaux, spectacles et lectures de contes sont aussi prévus. Attention vous risquez d’y croiser le père Noël.
► ETSY MADE IN FRANCE • LES 7 ET 8 DÉCEMBRE
Terrariums, papeterie, déco, accessoires pour enfants, mode… La team Etsy lyonnaise se réunira chez In-Sted pour une grande vente de 40 créateurs locaux, le week-end du 8 décembre. Parfait pour des cadeaux de Noël originaux et pour soutenir les petits créateurs.
Etsy Made in France
Chez In-Sted
6 rue de la Part-Dieu, 69003 Lyon De 10h à 19h
► VINTAGE CHRISTMAS • LES 14
ET 15 DÉCEMBRE
Le week-end du 14 décembre, les Puces du Canal. C’est le moment de vendre les affaires que tu n’utilises plus et de te faire un peu d’argent. L’emplacement est à 20€ et tous les bénéfices des inscriptions seront reversés à l’association L’enfant Bleu.
Vintage Christmas
Aux Puces du Canal De 9h à 13h
CULTURE_ 21
► THE MOB LAST CHANCE • LES 21 ET 22 DÉCEMBRE
C’est l’adresse à retenir pour les retardataires : le week-end du 21 décembre, le MOB (l’hôtel emblématique de la Confluence) se transforme en marché de Noël géant. Au programme : mobilier, objets déco, plantes vertes, accessoires de mode, bijoux… Et pour ne rien gâcher, on pourra y boire du vin chaud en écoutant des live et DJ sets !
► KARAOKE À LYON !!
Envie de soirée karaoké pour pas cher ? Rendez-vous au Crazy Dog aux Terreaux, tous les mardis dès 21h.
À noter : - Il faut consommer pour participer - pas de salle privatisée (idée : open Mike)
CULTURE_ 22
Sorties Cinéma:
Avec les conseils de l’association du Clap!, nous vous proposons quelques idées de films à aller voir au cinéma sans plus tarder !
• Revoir Paris, de Alice Winocour
Avec Virginie Efira, Benoît Magimel, Grégoire Colin
Sortie : 7 septembre 2022 Synopsis : À Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Trois mois plus tard, alors qu’elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu’elle ne se rappelle de l'événement que par bribes, Mia décide d’enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d’un bonheur possible.
Critique du Clap! : Même sans avoir été directement touché par les attentats de novembre 2015, qu’on habite ou pas à Paris, aucun d’entre nous n’est insensible aux terribles évènements de cet automne là. Ce film nous plonge dans ces évènements mêlant habilement une documentation fine du sujet à l’aspect beaucoup plus sensible et humain d’un tel traumatisme. La réalisatrice sait mobiliser chacun de nos sens juste quand il le faut afin de nous porter exactement où elle veut. Elle réussit à placer le curseur au bon endroit afin de nous faire voir et entendre juste ce qu’il faut pour que l'on comprenne ce traumatisme sans pour autant nous le faire vivre à notre tour. Est-il vraiment nécessaire de parler de Virginie Effira qui, comme à son habitude, place la barre toujours un peu plus haut.
• Novembre, de Cédric Jimenez
Avec Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain
Sortie : 5 octobre 2022
Synopsis: Une plongée au cœur de l’Anti-Terrorisme pendant les 5 jours d'enquête qui ont suivi les attentats du 13 novembre.
Critique du Clap! : 7 ans après les tragiques attentats de 2015, Novembre retrace les 5 jours d’enquête de la section antiterrorisme de la police. Un réalisme et une immersion complète dans les terrifiants attentats du Bataclan grâce au jeu d’acteur brillant de Jean Dujardin. Novembre est un film captivant et émouvant qui vous donnera sans aucun doute des frissons. Ce film a vocation à garder en mémoire et à rendre hommage aux victimes de novembre 2015. C’est la dernière merveille du réalisateur de Bac Nord, allez le voir.
CULTURE_ 23
• Mascarade, de Nicolas Bedos
Avec Pierre Niney, Marine Vacth, Isabelle Adjani, François Cluzet
Sortie : 2 novembre 2022
Synopsis : Lorsqu’un jeune gigolo tombe sous le charme d’une sublime arnaqueuse, c’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s’offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d’une ancienne gloire du cinéma et d’un agent immobilier ? Passions, crimes, trahisons… Après « M. et Mme Adelman » et « La Belle Époque », Nicolas Bedos tourne en dérision le monde cruel de l’argent roi et nous livre une nouvelle fresque sentimentale.
Critique du Clap! : Valse des émotions au rythme frénétique. 2h15 de film et pourtant ! Je dois avouer m'être laissée emporter par ce monde de bijoux et de verres de champagne hors de prix. Malgré une réalisation que l'on pourrait juger peut-être trop hâtive, pressée de divertir comme si le spectateur risquait de d'ennuyer, les mises en scènes tendent à surprendre et ramènent un petit ton ironique à l'ensemble parfois, je dois dire un peu trop "tape à l'oeil".
In fine, des acteurs au jeu qualitatif et une caricature assumée jusqu'au bout, ce qui permet d'éviter parfois le "borderline" sur certains sujets.
On peut également souligner l'évolution des personnages assez bien mise en scène, élément parfois peu évident pour un film.
• Les amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi
Avec Nadia Tereszkiewicz, Sofiane Bennacer, Louis Garrel
Sortie : 16 novembre 2022
Synopsis : Fin des années 80, Stella, Etienne, Adèle et toute la troupe ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu, l’amour, ensemble ils vont vivre le tournant de leur vie mais aussi leurs premières grandes tragédies
• Bones and all, de Luca Guadagnino
Avec Taylor Russell, Timothée Chalamet Sortie : 23 novembre 2022
Synopsis : Maren part à la recherche de sa mère et rencontre Lee, un adolescent à la dérive qui va l’embarquer dans un road trip enflammé sur les routes de l’Amérique profonde. Leur amour naissant sera-t-il suffisamment fort pour résister à leurs démons, leur passé et le regard d’une société qui les considère comme des monstres ?
CULTURE_ 24
• Metropolis, de Fritz Lang
C’est un film de science- fiction en noir et blanc et muet datant de 1927. Il passe au cinéma le Comoedia, partenaire du clap, qui offre des réductions aux adhérents du pack asso.
Avec Alfred Abel, Brigitte Helm, Gustav Fröhlich, Rudolf Klein-Rogge
Sortie : 5 décembre 2022
Synopsis : En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en une ville haute et une ville basse où les classes sociales sont répartis en deux. Le fils du dirigeant se rend compte, en allant dans la ville basse, de l’horreur qu’y subissent les ouvriers. Il souhaite donc agir. Entre temps, un savant fou créer un androïde à l’apparence d’une femme pour pouvoir contrôler le peuple.
• Avatar 2 : la voie de l’eau, de James cameron
Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver
Sortie : 14 décembre 2022
Synopsis : Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, Avatar 2 raconte l'histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu'ils endurent.
N’hésitez pas à aller consulter la page instagram de l’association Clap!, qui propose des recommandations de films ainsi que des critiques.
CULTURE_ 25
Biennale
La fragilité transcende les disciplines, elle nous compose en tant qu’humain et ne connaît aucune classe sociale. Elle ne reconnaît pas de race, de pays, de fratrie, elle n’appartient à aucun genre, n’obéit à aucun lobby et au grand jamais ne sera jamais la possession de quelconque intérêt. Elle est la raison fondamentale de notre communauté et donc de notre humanité, car elle est notre essence, nos craquelures, nos aspérités, nos chagrins et nos peines. Mais elle est aussi notre unicité, notre complémentarité les uns par rapport aux autres. L’architecture est faite de fragilité, d’instabilité tout autant structurelle qu’humaine, d’une malfaçon mortelle d’un logement provisoire, à l’histoire d’un manoir vétuste jamais réhabilité, de lutte au coin de nos rues, de révolte soupirée, de tissu social froissé, déchiré, d’injustice oublié. L’architecture est fragile, intangible, suspendue, dans l’air du temps, ou déjà en désuétude. Elle sonde nos âmes, elle en est un reflet, à notre image, en nous, vivant, friable, unie, tant que nous respirerons, aussi longtemps que nous serons fragiles.
CULTURE_ 26
Texte de M. Chevrot
Appel à projet artistique
Ensaliennes, ensaliens, nous vous attendons ! Le RAB! est une revue destinée à parler de tout, et nous raffolons des créations artistiques de nos compères. Nous sommes des artistes du fait de nos études, et nombre d’entre nous se plaisent à la création. Alors partagez-nous votre talent !
Qu’il s’agisse de peinture, sculpture, dessin, collage, photos, nouvelles, poèmes ou bien d’autres formats que vous êtes libres d’imaginer, nous voulons être la voix qui portera votre essence créatrice. Anonymement ou pas, nous souhaitons publier dans ces revues mensuelles les œuvres que vous faites naître par passion.
Pour vous donner un avant goût de ce qui peut être fait, nous vous présentons une nouvelle écrite pendant le confinement, et proposant une vision de l’architecture du futur sur la lune. Attention, un enseignant de l’école se cache dans l’histoire. Saurez-vous le retrouver ?
CULTURE_ 27
Les portes s’étaient fermées depuis quelques heures. Ce voyage ne devrait pas durer plus d’un jour, grâce aux progrès de la science. Jean se réveillait à bord de la navette.
C’était l’ultime périple scientifique vers la Lune. Le dernier avant que Le Chêne puisse accueillir des familles. Un architecte ambitieux et rêveur l’avait imaginé il y a vingt ans, en 2025. Aujourd’hui, il est sur le point d’être terminé, et livré. Un arbre gigantesque, défiant les records des plus hauts gratte-ciels, était le symbole de colonisation de l’astre par l’humain. Le tout premier vaisseau, « la graine » avait aluni il y a cinq ans, et avait commencé la construction de cette cité lunaire. La structure s’était développée à la façon d’un arbre, ses branches munies de feuilles en panneaux photovoltaïques, et ses racines puisant les ressources minérales nécessaires, créaient les espaces de vie. Se ramifiant chaque fois davantage, l’arbre grandissait, arrosé par les nombreuses navettes provenant de la planète mère, la Terre. De graine à arbuste, Le Chêne était arrivé à maturité. Ses branches couvraient plusieurs centaines de mètres, et ses galeries, abris troglodytiques, s’étendaient en une ramification complexe et anarchique dans le sol. Cet ultime périple avait pour but de vérifier en personne le travail réalisé. Jean faisait partie de cette expédition.
C’était la deuxième fois qu’il venait. Il avait été moins perturbé par le décollage cette fois-ci, et il avait profité des premières heures de conduite automatique pour dormir. La traversée durait une journée, c’était une excuse suffisante pour se reposer. À son chevet, il y avait ses lunettes, et le livre qu’il lisait. Jean était curieux. Son livre traitait de psychologie, et plus particulièrement des quatre-vingt-huit manières de réagir face à l’adversité. Très studieux, il prenait des notes sur son marque-page. Il s’était installé à la cafétéria pour lire et grignoter. La salle était la plus grande du vaisseau. Il n’y avait ni sol ni plafond, que des murs criblés de barres pour s’y agripper. Les reflets en aluminium des menuiseries étanches traçaient des lignes droites sur les parois blanches et froides. De doux néons éclairaient d’une lumière jaune pâle ses vêtements. De rares fenêtres dessinaient la lumière des étoiles, clouées dans les ténèbres de l’infini. Ce paysage était pourtant splendide.
C’est en tournant une page aux alentours du premier tiers de son livre, que Jean remarqua une femme recroquevillée sur un poste de travail. Elle était petite et ronde. Ses cheveux tout fraichement lavés cachaient ses cernes, ses pupilles dilatées et ses yeux
Le Chêne
rouges. Elle tapait frénétiquement les nombreuses touches de ses trois claviers, grommelant tout bas un langage étrange. Elle prit un autre biscuit et l’engloutit sans même le croquer, comme si elle ne voulait pas perdre une seule miette de temps.
Jean n’était pas seul dans ce vaisseau. L’équipage était composé d’une vingtaine de personnes, qu’il avait dû croiser lors de la formation qu’il avait reçu pour le préparer à la traversée. Il ne se souvenait ni des noms ni des visages de ses compagnons de bord.
Il reprit sa lecture, intrigué par le chapitre qu’il était en train de parcourir. Mais c’est en recommençant plusieurs fois la même phrase qu’il se rendait compte que le bruit des touches mécaniques l’empêchait de se concentrer. Il décidait d’aller à la rencontre de la femme.
- Bonjour, comment allez-vous ?
Malgré sa politesse, il ne savait jamais comment démarrer une discussion. C’était toujours les autres qui venaient le voir. La femme ne répondait pas, et continuait à mitrailler son clavier en grommelant. Elle n’avait pas entendu. Il approcha sa main vers son épaule.
- Excusez-moi ?
Elle sursauta, et dans un cri court et aigu, ses mains se crispèrent brutalement. Pressée et confuse, elle demanda qui la dérangeait.
- Oh ! Je vous présente mes excuses, je ne voulais pas vous effrayer. Je suis Jean, le géologue de l’expédition. Est-ce que vous allez bien ? Vous paraissez fatiguée.
Clara était programmatrice de robots, et avait fait ses preuves en tant que docteur dans le domaine de la construction assistée par des robots. Jean regardait les deux écrans du poste de travail, perdu.
- Je… Je suis un peu sur les nerfs là. Des jours que je leur dis d’utiliser le mode automatique des robots, mais ils ne m’écoutent pas. Ils veulent utiliser le mode manuel. Mais il n’est pas prêt ! Ah ! Comme ils me bouffent la vie ceux-là !
- De quoi parlez-vous ? Les robots ?
- Évidemment les robots ! De quoi je pourrais parler d’autre ?
- C’est vous qui avez programmé tous les robots qui ont construit Le Chêne ? Demandait Jean émerveil-
CULTURE_ 28
lé. C’est un travail remarquable !
- Ah non, je ne les ai pas tous programmés. Moi, je m’occupe de l’interface entre eux. Là, je programme les rapports entre les robots qui construisent les branches du Chêne, et ceux qui leur fournissent les matériaux. C’est un vrai casse-tête ! Le changement de gravité est bien pratique pour construire des structures énormes, mais la mise en œuvre ce n’est pas la même histoire, les facteurs à calculer se multiplient ! Et les promoteurs spéculent déjà sur les logements dans les branches, et mettent la pression à mon boss. J’en peux plus ! Tout retombe toujours sur moi.
Elle n’avait pas dormi depuis deux jours avant le décollage de la navette. Elle racontait que, chaque heure depuis hier, elle prenait des faibles doses de caféine sous forme de pilule. Et encore la tête dans son travail, elle parlait de ce qu’elle faisait. Gêné de déranger, Jean écoutait attentivement, curieux et intéressé.
- Les robots, c’est moi qui les ai proposés au début. Seul l’architecte était enthousiaste ! Tous les membres de notre département avaient peur de la charge de travail qui allait les accabler. Il s’agissait simplement de programmer des machines de manutention qui puissent se déplacer, et effectuer des tâches précises. C’était pas sorcier, puisque nous y sommes arrivés ! Mais lors de l’application de leur effectivité on s’est rendus compte de beaucoup de choses qui manquaient, notamment qu’il fallait créer des programmes pour que les robots interagissent entre eux !
- C’est si compliqué que ça de programmer ces robots ? Qu’est-ce qui prend du temps ?
Dans sa frénésie, Clara parlait et parlait, au point d’oublier qu’elle devait travailler. Selon elle, les robots n’étaient pas si difficiles à programmer et que la faute venait du manque de motivation des autres programmateurs. Les robots n’étaient en réalité que des bras articulés, dont la base se déplaçait sur des rails alimentés. Ce procédé était une sorte d’impression 3D à grande échelle, et était connu et pratiqué depuis presque trente ans sur des modèles d’envergure plus modeste que Le Chêne. Elle expliquait, devant les yeux passionnés de Jean, qu’il y avait plusieurs types de robots, chacun destiné à une fonction bien spéciale. Des robots porteurs, des robots soudeurs, des robots assembleurs, des robots poseurs, des robots fabricateurs d’autres robots, et d’autres destinés à leur réparation ou à leur entretien. Le travail de programmation était déjà colossal, mais il fallait en plus s’occuper des interfaces.
Clara ne s’arrêtait plus de parler. Elle se plaignait du travail « ni fait, ni à faire » de ses collègues, et des ordres démesurés de son patron. Elle relevait les nombreuses erreurs dans les lignes de codes, dans des explications trop ésotériques pour un néophyte comme Jean. Il avait à faire à un véritable langage codé. Clara parlait machinalement, mais son esprit était ailleurs. Soudain, elle s’arrêta. Elle était réveillée, mais fatiguée. Elle reprit calmement.
- Je suis désolée de vous avoir embêté avec tout ça. Je pense que mon corps a besoin de sommeil. Mon cerveau sera très content en tout cas. À plus tard Jean, nous nous reverrons lors de l’alunissage.
Et elle partit, après avoir rangé avec lenteur son poste de travail portable. Elle disparut dans un des couloirs menant à la cafétéria, flottante et somnolente. La cafétéria était désormais vide, il ne restait plus que Jean.
C’est dans un élan de passion pour le savoir, qu’il avait décidé de se rendre à la bibliothèque du vaisseau, dans le but de se renseigner sur les robots et la programmation. C’était fascinant de se dire qu’il était possible de créer de tels outils, capables de réaliser des tâches complexes et difficiles. Lors de sa première visite du Chêne, il y a quatre ans, il ne s’était pas posé la question de la complexité du travail qu’il fallait pour faire bouger les bras mécaniques qui dansaient devant lui. Il se rappelait bien du robot qui creusait ces galeries, et aussi combien il ignorait comment ce dernier fonctionnait, à l’intérieur.
La porte de la bibliothèque s’ouvrait en coulissant dans la paroi de la capsule. Il y avait sept postes de travail, répartis en éventail, dont deux occupés. Pas d’étagères ni de rayons, ce n’était rien de plus qu’une chambre pourvue de bibliothèques numériques, dans lesquelles on choisissait le livre que l’on voulait lire. Une fois l’ouvrage sélectionné, il venait s’afficher sur une liseuse. Il était possible d’utiliser trois liseuses en même temps. Les deux postes occupés accueillaient un homme et une femme du même âge, qui vraisemblablement travaillaient ensemble. Ils tournèrent la tête en même temps lorsque Jean entra, puis se remirent à discuter entre eux. Jean se dirigeait vers le poste le plus éloigné du groupe, pour ne pas déranger. Mais l’homme l’interpela par son nom, avec un ton amical et respectueux, pourtant informel.
- Salut, Jean ! C’est bien ça ton nom, hein ? Confus, Jean hochait de la tête, sans bouger comme lorsqu’un animal sauvage découvre un autre animal qu’il ne connaît pas.
CULTURE_ 29
- Tu te souviens peut-être pas de moi, mais bon. Je suis Paul, le biologiste agricole de l’expédition. On s’était croisés lors de la formation, tu t’en rappelles ?
Toujours un peu étonné de cette approche, Jean continuait de hocher la tête. Paul affichait un grand sourire. De sa voix grave, il demandait à Jean la raison de sa présence, ce qu’il faisait. Il répondait souvent à ses propres questions, et Jean affirmait toujours ce que Paul disait, du même geste de la tête. Sa voix créait une ambiance sonore agréable. Plus Jean l’écoutait parler, et plus il se joignait à la discussion aux aspects de monologue. Parfois de petits mots venaient spontanément ponctuer les phrases de Paul. Ce dernier, anticipant toutes les réactions de son interlocuteur, se posait des questions à lui-même, et y répondait avec passion. C’est lorsqu’il aborda le sujet de son propre rôle dans le voyage que Jean s’intégra à part entière à la discussion.
Paul était biologiste agricole, et avait été sélectionné dans la mission de création du Chêne dans le but de trouver des moyens de nourrir une cité spatiale. C’est lui qui avait proposé de créer des fermes à production de masse souterraines, auxquelles Jean avait participé au forage. Son idée était de produire le plus en consommant le moins. La moindre goutte d’eau devait être utilisée, et il avait dû pour ce faire travailler avec des ingénieurs de mécanique des fluides, dans l’élaboration de systèmes condensateurs de transpiration. Ses fermes à production seraient selon ses recommandations très hautes sous plafond : puisque la gravité était diminuée par rapport à la Terre, il fallait envisager que les plantes poussent plus haut, à la manière de la structure du Chêne. Il avait d’ailleurs été contacté par l’ingénieur chargé de l’ossature porteuse des branches. Ce dernier avait besoin de connaissances dans les arbres, et Paul était le seul contact qu’il avait à ce sujet. Mais Paul travail sur les plantes productrices, sur les fruits et les légumes, sur les baies et les fruits à coques. Il redirigea l’ingénieur vers une experte en la matière.
Sa femme, Louise, était dendrologue. Assise derrière son époux, timide elle hochait de la tête comme le faisait Jean. Lorsque l’ingénieur l’avait contactée, elle avait déjà une idée de ce qui pourrait fonctionner. Son idée était d’utiliser les veines du Chêne pour répartir les charges verticales vers les profondeurs des galeries. C’est d’ailleurs elle qui a proposé le chêne à l’architecte, qui dans une folie artistique, avait légèrement modifié l’aspect visuel de l’arbre, et les détails spécifiques qui le désigne en tant que Quercus, son nom scientifique. Mais cela ne la contrariait pas, au contraire elle était très fière d’être celle qui proposa le nom de la première cité lunaire. La forme de
la cité était entièrement inspirée de l’arbre, dans une démarche architecturale de biomorphisme.
Jean très naïf, ne comprenait pas comment l’ingénieur avait pu s’inspirer de la structure de l’arbre pour réaliser celle du Chêne. Il posa directement la question à Louise. Paul se tut, et l’absence de sa voix créa un vide qui les perturba tous les trois. Louise commença assez vite son explication. Elle dessina un arbre coupé en deux, de telle sorte que l’on voyait les racines en bas et les branches en haut, reliés par le tronc. Elle dessina ensuite une ligne rouge partant du bout d’une branche, suivant le tronc et arrivant jusqu’en bas d’une racine. Elle fit quelques autres lignes de ce genre. Ensuite, elle dessina des traits horizontaux de la largeur du tronc, censés représenter des anneaux. Elle expliquait en même temps que le poids des branches et de ce qu’elles portent suivaient les lignes rouges, pour se poser dans le sol. La structure était par conséquent stable. Les anneaux au centre empêchaient aux lignes verticales de s’écarter, à la manière d’un corset. Louise fit une référence à une cathédrale à Brasilia faite de la même manière, il y a un siècle de ça : la cathédrale de Brasilia, réalisée par Oscar Niemeyer. Jean ne connaissant pas, Paul fit une recherche sur l’un des postes et le lui fit découvrir. Jean s’interrogea alors sur la manière dont étaient réalisés ces grands éléments dessinés en rouge.
- Les éléments porteurs seraient en acier. Même si aujourd’hui, les normes écologiques de l’ONU limitent considérablement son utilisation à cause l’empreinte carbone du matériau, le fait d’avoir trouvé des gisements de fer et de titane dans les montagnes lunaires a permis de réduire considérablement les coûts, de transport et de matière, sans polluer ni la Terre ni l’espace. N’est-ce pas formidable ?
Jean se rappelait en effet que l’un de ces collègues avait fait la découverte lors d’un forage, de minéraux, mais également de combustibles comme du pétrole. Cette découverte avait fait vibrer le monde scientifique, notamment autour des théories sélénologiques. La présence de pétrole était une preuve que la Lune avait accueilli la vie il y a des millions d’années. Il racontait alors à Louise et Paul son voyage d’il y a quatre ans, la découverte géologique que son équipe avait faite. Il songea tout à coup à l’urbaniste qu’il avait rencontré, et avec qui il avait travaillé. Il relata.
Jean à cette époque était déjà géologue, mais ne comprenait pas encore son rôle.L’urbaniste,derrière ses grands dessins, lui expliquait où il fallait creu-
CULTURE_ 30
CULTURE_ 31
ser,et lui demandait si la roche pouvait être creusée. L’urbaniste travaillait sur les plans avec un géomètre et l’architecte. Ce dernier imaginait les racines de l’arbre inspirées par des racines d’un quelconque arbre,mais avant tout par les galeries que creusaient les fourmis. « Qui n’a jamais été émerveillé, enfant, de soulever une dalle du jardin, et de découvrir dans la terre encore fraîche les complexes couloirs creusés par de petits êtres aveugles » défendait-il. Il avançait que ce système de galerie entrecroisées permettait une plus grande connectivité,c’est-à-dire un plus facile accès à chaque endroit en raison du grand nombre de chemins y menant. Mais Jean ne comprenait pas ce que cela voulait dire, il creusait et analysait les sols, sans vraiment savoir pourquoi, jusqu’au jour où en creusant, il tomba sur une salle qu’il avait excavé il y avait plus d’une semaine de ça. Il se remémora tout le chemin qu’il avait fait pour revenir dans cette salle : monter, à droite, à gauche, descendre, repartir à l’horizontal, remonter, aller en biais, faire un quart de tour. En déjeunant avec l’urbaniste, celui lui expliqua dans un sourire calme et ridé qu’il était lui-même très perturbé par cet agencement urbain très particulier. Il ajouta que le repas était très bon.
semblait plutôt vieille. Elle se présenta en utilisant un langage relativement archaïque, mais surtout dans un rythme et un ton de voix très étrange. Elle parlait lentement, comme une mère prenant sur elle pour s’adresser gentiment à des enfants qu’elle vient de gronder. Elle avait l’air un peu perdue, un peu perchée, dans la lune.
- Je suis plasticienne. Ce n’est pas mon nom, loin de moi cette idée. C’est mon métier. Je suis artiste plasticienne.
Malgré ses paroles difficiles à comprendre et à suivre, elle était une mignonne petite mamie. Elle disait que les points de vue qu’elle avait entendu lors des explications de Paul étaient très intéressants. Elle rajoutait souvent à la fin de ses phrases, comme pour se convaincre qu’elle avait raison, « ça fait sens » ou encore « ça fait monde ». Et très souvent, sans gêne ni vraisemblable implication dans ce qu’elle disait, elle parlait d’elle et de son travail, sans être prétentieuse ni pour autant humble. Loin d’être inintéressant, Jean lui présenta son habituelle attention, si bien qu’elle ne s’arrêtait pas. Les sujets qu’elle abordait n’avaient aucun sens, aucune direction, mais ils étaient présentés avec beaucoup de passion et de maîtrise.
Paul acquiesçait les bras croisés et les yeux fermés. Il compléta en rappelant qu’une fois, un tunnel s’était effondré – Jean était bien entendu au courant de cette histoire – et qu’il avait été déblayé en un temps record, puisqu’on pouvait accéder à l’endroit de l’incident par cinq chemins différents.
- C’est fou ! Même si on est sous terre, on a excavé tellement de matière que l’on se croirait à la surface ! Riait-il.
Louise renchérit timidement, à propos de l’incident qui était advenu un an plus tard, cette fois-ci dans les branches. Des météorites avaient plu sur l’arbre encore en cours de construction, mais grâce aux nombreuses ramifications de celles-ci de nombreux robots et d’humains avaient pu accéder aux endroits fragilisés, de telle sorte que les dégâts furent réparés en moins d’un mois.
Les trois astronautes discutaient de la complexité de l’arbre. Jean écoutait avec beaucoup d’attention et d’admiration face à la complexité du travail fourni. Il avait de plus en plus cette vue d’ensemble de l’œuvre. Devant la porte de la cabine, une vieille dame se fit découvrir. Elle écoutait tout ce que les trois jeunes chercheurs disaient.
Elle s’appelait Marie-Claire, elle était très petite et
Son rôle dans ce dernier voyage, était simplement de pratiquer sa profession. L’architecte avait tenu à ce que chaque voyage accueille un artiste. Elle, c’était la première fois qu’elle venait. Paul pensait qu’elle était perturbée parce que c’était son premier vol.
Elle détaillait dans son monologue les diverses nuances de philosophie dans l’espace. Puis elle bifurquait vers ce que représente la Lune pour l’espère humaine. Comme des wagons sur les rails à levier dans les stations de train, elle déviait très souvent. Elle en arriva à parler de l’urbaniste que Jean avait mentionné plus tôt. Elle a dit que c’était lui qui l’avait recommandée à l’architecte pour ce périple. Elle décrivait également la dispute qu’ils ont eu une fois, sur les choix à réaliser lors de l’esquisse d’un plan d’urbanisme. Elle était convaincue qu’il fallait tout miser sur l’humain et la possibilité de création dans l’espace public. Lui au contraire rouspétait qu’il fallait penser fonctionnel et économique. Sans être vraiment convaincue qu’elle avait eu raison dans ce débat, Marie-Claire avoua à la fin de son histoire qu’elle n’avait pas compris ce que disait l’urbaniste. Avant qu’elle n’en expose les raisons, le capitaine de bord s’exprima dans les enceintes de la navette, d’une voix posée et chaleureuse. Il invitait les astronautes à la cafétéria pour dîner avant d’aller dormir. Jean ne s’était pas rendu compte du temps qui avait
CULTURE_ 32
passé depuis son réveil. Le temps passe vite lorsque l’on est bien entouré.
Jean, Marie-Claire, Louise et Paul se rendirent au lieu indiqué. Ils y retrouvèrent les autres membres de l’équipage. Le cuisinier avait innové et proposait autre chose que des produits lyophilisés. Le plat donnait envie à Jean, si bien qu’il en prit. Marie-Claire ne s’était pas arrêtée de parler depuis que le capitaine avait fait son appel. Cependant, lors du repas, elle avait l’air de se soucier un peu plus de ses interlocuteurs et posait des questions. Peut-être qu’elle avait besoin de pauses pour manger.
- Mais sinon, savez-vous pourquoi l’architecte a décidé de faire une partie souterraine à son arbre ? Et si tout se fait sous terre, il est où le programme ? Demanda-t-elle pour prendre sa première bouchée, Jean l’éclaira.
- Le troglodytique apporte de nombreux avantages, même s’ils sont différents sur Terre et sur la Lune. Tout d’abord, on crée de la matière au lieu d’en utiliser. Même si cette matière devient un déchet de chantier, on peut toujours la recycler pour la construction. Aussi, les souterrains sont très bien isolés thermiquement et phoniquement. De plus, on peut dans certains cas exploiter l’énergie géothermique. C’est très pratique quand notre seule source d’énergie sont des panneaux photovoltaïques à la merci d’éventuelles météorites. C’est à l’abri des incendies, et sur la Lune c’est même à l’abri des inondations. Enfin, les racines troglodytiques de l’arbre permettent de répartir sa structure, m’a expliqué Louise. Je trouve que c’est une merveilleuse idée.
- Et vous, Louise, que faites-vous ici ? Continua Marie-Claire, bien qu’elle ait espionné leur conversation plus tôt. Dans un soupir à peine perceptible, Louise la renseigna.
- Je suis dendrologue dans ce projet entier. J’étudie les arbres, et je mets mes connaissances à disposition de l’architecte et de l’ingénieur pour qu’ils s’inspirent de la nature. Je suis également celle qui a proposé de nommer cette cité « Le Chêne ». L’architecte est très ambitieux, et a décidé de créer d’autres cités après celle-là, en leur attribuant le nom d’un arbre à chaque fois différent. Il m’avait dit qu’il choisirait le nom de l’arbre en fonction de l’endroit où la cité serait placée, comme le ferait la nature. C’est un grand rêveur, mais je suis honorée de pouvoir servir ses ambitions.
- C’est fantastique tout ça, ça fait sens. C’est ma première expédition sur la Lune, et je ressens déjà beaucoup d’émotions. Je suis stupéfaite par l’ampleur de
cette construction aussi. Mais pourquoi faire aussi grand ? Elle profitait des moments de pause pour manger goulument. Paul se lança.
- Vous saviez que la gravité sur la Lune était six fois moins importante que sur Terre ? Bien sûr, je sais. Du coup, vous comprendrez que l’on peut créer des structures six fois plus hautes, n’est-ce pas ? Oui, ça, votre esprit d’artiste a bien dû l’imaginer, voire le découvrir avant que je vous ne le dise. Mais vous connaissez probablement la mégalomanie des architectes ? Le désir de rester dans l’histoire, d’avoir la plus grosse infrastructure signée par ses soins ? Je crois sincèrement que vous le savez vous êtes une artiste. Mais-
- Vous avez raison. Elle le coupa, elle venait de terminer son assiette. Le monde est rempli de personnes formidables. Vous êtes des gens formidables. Je suis vraiment contente que vous soyez venus me parler. Et cet équipage est formidable aussi. Malgré toutes nos différences, de culture, de connaissance, nous avons été réunis ici pour travailler ensemble. Ça fait monde, il y a une aventure. Et j’aime beaucoup ce qu’a fait cet architecte. Non pas que ça soit joli, parce que ça n’est pas très beau un arbre gigantesque sur la Lune. Mais il a su réunir de nombreux humains tous différents. C’est là le plus beau symbole de ce Poirier. C’est un message très fort pour l’espère humaine. Face à l’adversité, et malgré ce qui nous sépare, nous nous sommes unis dans un but commun. C’est beau. Je me sens bien quand je pense à tout cet enchevêtrement. Ça fait sens.
Elle se tut, transcendée par ses propres pensées. Elle reprit ses esprits plus tard. Et ils parlaient du Chêne. Marie-Claire ne s’arrêtait pas de changer de sujet. Paul parlait fort et anticipait les paroles de l’aînée. Louise ne disait rien, discrète mais critique. Jean écoutait, émerveillé et toujours en hochant la tête. Lorsqu’ils finirent de manger et allèrent chacun dans leur cabine respective. La navette arrivera dans huit heures. Ce voyage n’aura pas semblé durer plus d’une journée, grâce au savoir de ces femmes et de ces hommes.
CULTURE_ 33
- P
Quel est ce bâtiment ?
Le RAB! t’invite à un jeu ! À chaque numéro, un projet architectural culte que tu dois retrouver, et au numéro d’après on te le présente. Le but est d’élargir la culture de chacun, alors rien n’est inintéressant !
Construit en 1972 à Osaka, ce bâtiment a été le tremplin d’un architecte mondialement connu.
Réponse A : SUZUKI Makoto, Takahashi House
Réponse B : ANDÔ Tadao, Azuma House
Réponse C : ITÔ Toyo, White U House
Réponse D : La réponse D
LOISIRS_ 34
Mots croisés
à 1€ n'empèche
V M L A S L S E B
O S P
C
La première personne à nous remettre la grille complétée se verra remettre une cannette de kro envoie la nous sur insta @revuedesaberrations
LOISIRS_ 35
L
Édition Fanzine!
PROGRAMME
: Annonce du thème pour le concours de courts-métrages L’Esquisse : Calendrier de l’avent NOVA : midibidouilles décoration de noël
lasercut
DÉCEMBRE 2022
AU
DE DÉCEMBRE CLAP!
à la
... RAB! : Faut pas s’y habituer, Fanzine n°1 !