The Red Bulletin Janvier 2017 - FR

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FRANCE

HORS DU COMMUN

DEVENEZ ASTRONAUTE Thomas Pesquet l’a fait, pourquoi pas vous  ? !

UNE PASSION INTACTE MICHAEL

QU’EST-CE QUI FAIT COURIR SEB LOEB  ? Interview cash

LES LOIS DU DAKAR Tout savoir sur le plus engagé des rallyes-raids

FASSBENDER de ses vies antérieures à

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MAGAZINE SPONSORISÉ JANVIER 2017




ELIASELIAS ELHARDT ELHARDT


*Capturer *Capturer Différemment Différemment

STABILISATION STABILISATION VIDÉO VIDÉO ÉTANCHE ÉTANCHE CONTRÔLE CONTRÔLE VOCAL VOCAL


LE MONDE DE RED BULL

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DAKAR DE TOUR

QUELQU’UN… Le point commun entre un astronaute et un pilote automobile ? Combi. Engin puissant. Milieu confiné. Concentration. Sang-froid. Détermination. Investissement. Audace. OK ! Mais, avant de devenir le dixième astronaute français à rejoindre l’espace, Thomas Pesquet était... Thomas Pesquet ; et avant de devenir neuf fois champion du monde des rallyes, Sébastien Loeb était... Sébastien Loeb. Et notre ami Michael Fassbender, en une ce mois-ci, ne fut-il pas un anonyme recalé de bien des castings avant d’interpréter Steve Jobs ou le héros d’Assassin’s Creed ? Leur point commun serait donc, aussi, d’avoir été « personne », avant de devenir... quelqu’un. Leurs conseils en termes d’évolution. Bonne lecture ! Votre Rédaction 6

L’art et la manière de retourner la situation. SIENNA MILLER, PAGE 21

THE RED BULLETIN

JOHN RUSSO/2016 TWENTIETH CENTURY FOX (COVER), ASO/@WORLD/A LAVADINHO/A VIALATTE, MATIAS INDJIC/FIGAROPHOTO/LAIF

Le plus fabuleux des rallyesraids repart le 2 janvier et on vous a dressé une liste de 40 paramètres essentiels à maîtriser pour qui veut (tenter de) le boucler.


JANVIER 2017

24 LE PRO DE LA PERSÉVÉRANCE

De barman à comédien oscarisable, comment Michael Fassbender a toujours tenu bon.

D’UN COUP D’AILES GALERIE 10

PLEIN LES YEUX ! Photos du mois.

BULLEVARD 19

INSPIRATION Des talents motivants.

REPORTAGES 24 Michael Fassbender

JOHN RUSSO, PHANTOMDIVERS.COM, NASA–BILL STAFFORD, FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL, TERO REPO

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Pour devenir star d’Assassin’s Creed, combien d’échecs a-t-il surmontés ?

30 50 degrés

Sous ses skis, de véritables murs de glace, qu’il ride à fond la caisse. Fort !

38 Les 40 lois du Dakar

54 N’AYEZ CRAINTE

Peur des requins ? Changez de point de vue en chillant parmi eux, au Mexique. Une expérience garantie sans risque.

BESOIN D’ESPACE ?

Avant que Thomas Pesquet ne s’installe dans l’espace, il nous a expliqué pourquoi devenir astronaute n’est pas si difficile.

Vous rêviez de faire le rallye Dakar ? Notre guide vous y poussera, ou pas.

50 Les métiers de Loeb

Pour le plaisir de piloter, avant tout.

54 Pas si space...

Tout le monde ou presque pourrait être astronaute. Lui s’en est persuadé.

62 Les héros du mois

Alpiniste spirituel ou directeur d’un néo-cirque, ils changent la donne.

68 Les nuits de Vienne

... ce sont eux qui les font. Rencontre avec les icônes du nightlife autrichien.

50 30 FOU DE VOLANTS

M. Loeb aurait pu prendre sa retraite après 9 titres de champion du monde, mais c’était sans compter sur sa passion. THE RED BULLETIN

LISTE NOIRE

Le film La Liste montre les lignes folles du skieur Jérémie Heitz sur des flancs de montagne à 50 degrés. Sceptique ?

ACTION ! 75

À VOIR. À VIVRE. À FAIRE. Voyages,

gadgets, montres, zik et moteurs. 91 SPÉCIAL Divers sports d’hiver. 98 MAKES YOU FLY Wake et containers.

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THE RED BULLETIN BACKSTAGE JANVIER 2017

CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS

LUKAS GANSTERER

Werner Jessner (milieu) à l’arrivée en Argentine… au bout de 8 000 km.

Survivre au rallye Dakar en 40 règles

Le 2 janvier prochain, au départ de la 39e édition du rallye Dakar, à Asunción (capitale du Paraguay), de multiples dangers guetteront les compétiteurs : anoxie, manque de sommeil, des étapes impitoyables dans le désert… Qu’en coûte-t-il de devenir pilote de rallye ? Quelles sont les caractéristiques de la voiture ? A-t-on besoin d’un permis de conduire pour participer ? Notre rédacteur ès sport auto, Werner Jessner, qui a parcouru les 8 000 km du rallye de 2012, répond aux questions que vous n’avez jamais osé poser. P. 38.

Le photographe autrichien est connu pour ses portraits d’artistes déjantés. C’est à lui qu’est revenue la mission de scruter et shooter la nuit viennoise… sous toutes ses coutures. Page 68.

AUTOUR DU MONDE FLAVIEN DUHAMEL

Le Français, spécialisé en sport auto, documente la carrière de Seb Loeb depuis ses débuts glorieux en WRC. Il a photographié le 9 fois champion du monde à l’approche d’un défi de taille : le Dakar 2017. Page 50.

The Red Bulletin est publié simultanément dans neuf pays. Voici la couverture du magazine suisse allemand. Toutes les éditions : redbulletin.com

MAKING OF LE SHOOTING DU MOIS

« La moindre erreur peut coûter cher. » DOM DAHER

Jérémie, au fond, GoPro sur le casque, en formation groupée.

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« Je sirotais un verre de vin à Genève, et quelques heures plus tard, je dormais sous une tente à 3 800 m d’altitude, par − 20 °C. » Pour shooter le skieur Jérémie Heitz (p. 30), sur les flancs de montagnes les plus dangereux, le photographe Dom Daher s’est tenu en alerte trois mois durant.

THE RED BULLETIN



GALERIE


PHILIP PLATZER/RED BULL CONTENT POOL

ÇA BALANCE

FROMBERG, AUTRICHE PHOTO : PHILIP PLATZER

Faire de la balançoire, c’est amusant, tous les enfants adorent. Mais ce qui est encore plus fun, c’est un Mega Swing de 125 mètres : c’est ce qu’ont pensé les athlètes de l’équipe du Red Bull Skydive. Sur l’image, Marco Fürst se lance (de la nacelle d’une deuxième montgolfière) dans un saut en chute libre de quatre secondes sur sa balançoire, avant d’accélérer à 115 km/h et d’effectuer un demi-arc de cercle, puis de sauter dans le vide à 1 800 mètres. Vidéo du Red Bull Mega Swing : redbull.com

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À FOND ! Le photographe américain Ian Witlen s’est spécialisé dans les photos de concert en zones survoltées. Depuis plus de dix ans, il documente depuis la scène la démence des mosh pits tout comme les fulgurances des shows en direct. Le concert des frères du hard rock JEFF The Brotherhood (Jake, à droite, et Jamin Orrall) au festival de Bonnaroo dans le Tennessee fut tout de même pour Witlen un moment fort. « Ils ont joué sur une scène minuscule et ont donné un concert fou furieux. » Pour en voir plus : ianwitlen.com

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IAN WITLEN

MANCHESTER, USA PHOTO : IAN WITLEN



FRAIS D’ÊTRE MARSEILLAIS EDMONTON, CANADA PHOTO : ANDREAS LANGREITER

Lors de l’étape du Red Bull Crashed Ice tenue à Edmonton, devant 70 000 spectateurs, le Français Pacôme Schmitt (2e depuis la g.) traquait sans succès le Canadien Dylan Moriarity (à dr.), restant aux portes d’un classement dans le top 10. Avec le début de la saison 2017, Schmitt veut exceller en France. Les 13 et 14 janvier prochains, Marseille va en effet prendre un coup de gel en accueillant l’étape du championnat du monde de descente sur glace. Une première sur le territoire. Tout savoir sur le Red Bull Crashed Ice Marseille : redbullcrashedice.com

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ANDREAS LANGREITER / RED BULL CONTENT POOL


LES AÇORES, PORTUGAL PHOTO : ALEXANDRE VOYER

Les apnéistes Marianne Aventurier et Alexandre Voyer exploraient les eaux au large de l’île de Faial aux Açores, lorsqu’ils attisèrent la curiosité de deux requins bleus. « L’eau était sombre et limpide, et il y avait peut-être 2 000 mètres en dessous de nos palmes, explique Voyer. C’était un moment incroyable. » Le cliché de la rencontre de son amie avec l’un des prédateurs lui a valu une place de finaliste dans la catégorie Close Up du concours Red Bull Illume 2016. Plus d’infos sur redbullillume.com

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ALEXANDRE VOYER RED BULL ILLUME 2016

CLUB DE RENCONTRE



SPORTS

tion n en t Ce u x q u i le révo lu lus e t les p roje ts les p a u d a c ie u x

C U LT U R Esement de Le d ive rt is s l’esp ri t, s o us to u te s es form es

HORS DU COMMUN

m onede, le t n e g n a h c i u q x u Ce e t l’ in s p ir e n t

LE MAGAZINE DES HOMMES D’ACTION redbulletin.com Magazine distribué avec le journal Dans la limite des stocks disponibles.

le mercredi 11 janvier.


BULLEVARD INSPIRANTS, DIVERTISSANTS, INNOVANTS : DES PROFILS À PART

FRANC-JEU ART STREIBER/AUGUST

CHRIS PRATT L’ACTEUR QUI A CONQUIS HOLLYWOOD GRÂCE À UNE ARME SECRÈTE : LA SINCÉRITÉ. La vie était douce pour Chris Pratt à 19 ans, un job dans un resto de Maui, des nuits à dormir sur la plage… Puis un client lui offre un rôle dans un film à petit budget et Pratt entrouvre une porte. « J’ai été élevé comme ça, avoue-t-il plus tard. [Il s’agit de] comprendre que votre attitude a des répercussions et qu’il faut se poser les bonnes questions. » Il déménage à L.A., et passe une dizaine d’années à courir les castings, des petits rôles à la télé et au ciné, avant de devenir Andy dans la série Parks and Recreation. En 2014, il intègre les plus gros noms d’Hollywood avec Les Gardiens de la Galaxie, puis Jurassic World (2015), Les Sept Mercenaires (2016) et aujourd’hui Passengers (au ciné le 28 décembre). À 37 ans, Pratt est la preuve que les mecs bons peuvent gagner.

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BULLEVARD 1963

2016

James Alan Hetfield naît en Californie le 3 août de parents de confession chrétienne. Quand il a 16 ans, sa mère meurt des suites d’un cancer, ayant préféré la foi plutôt que la médecine. «Je Je sais où se situent les limites du tout-puissant tout-puissant», exprime-t-il dans la chanson The God Has Failed.

Dans les bacs le 18 nov., Hardwire… To Self-Destruc Self-Destructed est le 10e album studio de Metallica, 8 ans après Death Magnetic. Hetfield et Ulrich sont uniques en leur genre ; Hammett a perdu son iPhone contenant plus d’une centaine d’impros pour l’al l’album, et il ne les avait pas sauvegardées. Après 35 ans dans cet univers, Hetfield continue à dire : « Nous vou voulons juste écrire la musique qu’on aime écouter… et pas mal de gens pensent la même chose que nous, pour pas mal de raisons. »

1981 « Un batteur recherche d’autres joueurs de metal pour jouer du Tygers of Pan Tang, Diamond Head et Iron Maiden. » Voilà l’annonce que Hetfield a vue dans le journal de L.A. The Recycler. Ayant appris le piano, la bat batterie et la guitare, il répond au batteur, Lars Ulrich. Les graines de Metallica sont semées.

Les démos de Metallica et des petits concerts attirent l’attention, mais aucune compagnie de disques ne les produit. Leur promoteur emprunte de l’argent, monte un label en mai et ils entrent au studio. Le guitariste Dave Mustaine, addict à la drogue, est remplacé par Kirk Hammett. Le titre de l’album aussi : Metal Up Your Ass devient Kill ’Em All.

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“CAN I GET A HELL YEAH?” L’amorce du discours de Hetfield lorsque Metallica entre au Rock’n Roll Hall of Fame. (Il obtient ce qu’il veut.) Newsted retourne sur scène pour une nuit à la soi soirée d’ouverture, aux côtés du nouveau bassiste Robert Trujillo. Hetfield continue en remerciant sa femme « de lui avoir sauvé la vie de nombreuses fois » et sa plus grande force, « le cadeau de la musique… elle est ma thé thérapie et j’ai besoin d’elle. »

LA VOIE DU SUCCÈS APRÈS PLUS DE 30 ANS À SORTIR DES TUBES, JAMES HETFIELD, COFONDATEUR DE METALLICA, AVOUE QUE SI LE GROUPE EST TOUJOURS AU SOMMET, C’EST PARCE QU’ILS AIMENT CE QU’ILS FONT.

1986

1992

Avec Hetfield à la guitare rythmique, Ulrich à la batterie, Hammett au chant et Cliff Burton à la basse, Metallica trace sa voie et celle du heavy metal, particulièrement avec leur 3e album, Master of Puppets. Mais leur bus est impliqué dans un accident pendant leur tournée en Suède et Burton meurt. « J’ai vu le bus se coucher sur lui, expliquera Hetfield plus tard. Je voulais tuer [le chauffeur]. »

La malchance grandit pour Hetfield. Il est brûlé au troisième degré par des flammes lors d’un effet pyrotechnique pendant un concert à Montréal. « J’ai baissé les yeux et vu ma peau s’enflammer », se souvient-il. Metallica est en tournée pour propro mouvoir leur cinquième LP, Metallica, connu également sous le nom de Black Album, qui se révèlera la meilleure vente d’albums aux ÉtatsUnis sur la période de 1991 à 2014.

2004 Attendez… ceci montre que Metallica peut se planter. Le documentaire Some Kind Of Monster présente le groupe entre 2001 et 2003, quand Burton est remplacé, Jason Newsted part et Hetfield passe 7 mois en désintox pour dépendance à l’alcool. Les déboires de Hetfield et Ulrich sont mis à nu.

1999 Hetfield est marié et père de famille ; son groupe est l’un des plus reconnus et adulés au monde. Metallica enregistre un album live filmé avec l’Orchestre sym symphonique de San Francisco. S&M essuie quelques cri critiques, mais les 8 millions de disques et de films vendus prouvent que Metallica ne se trompe jamais.

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1983

2009


BULLEVARD

MILLER A SONNÉ SIENNA MILLER APRÈS UNE SÉRIE DE HAUTS ET DE BAS, L’ACTRICE ANGLOAMÉRICAINE EST AU SOMMET DE SON ART.

MATIAS INDJIC/FIGAROPHOTO/LAIF

Au début de la vingtaine, Miller fait une belle entrée au cinéma. Soudain, c’est sa vie privée qui fait les gros titres. En 2006, elle apparaît au casting de Factory Girl, l’ascension et le déclin d’une comédienne. Quelques années plus tard, les critiques font le lien entre le synopsis et la star déchue. Elle réplique en donnant des coups dans G.I. Joe : le réveil du Cobra, mais cela ne l’aide pas à se relever. Pas enterrée pour autant, elle revient en volant quelques scènes dans Foxcatcher, American Sniper et High-Rise, et est maintenant au casting du prochain thriller attendu de Ben Affleck, Live By Night (au ciné le 18 janvier). À34 ans, cette femme dont la notoriété a souvent été mesurée aux titres de la presse à scandale, est enfin reconnue pour ses talents d’actrice. Un beau retournement de situation.

«  J E PENSE, SI JE SUIS HONNÊTE, QUE DEVENIR MÈRE A TOUT CHANGÉ.  »

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BULLEVARD

CARLOS SAINZ JR  . PILOTE DE F1 COMME SON PÈRE, LE FILS D'EL MATADOR AFFIRME QUE LA FORCE MENTALE EST AUSSI PRÉCIEUSE QUE LES PERFS PHYSIQUES.

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jour de repos après une course. « J’essaie de ne rien faire. Pas d’e-mails, pas de rendez-vous, je m’autorise aussi un repas sans restriction, burger ou autre. Le but est d’utiliser cette journée pour récupérer complètement. »

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minutes d’échauffement avant un entraîentraî nement ou une course. La F1 semble être une activité sédentaire, mais brûle un grand nombre de calories et la pression artérielle intense repousse les limites du corps. « Je fais plus de boxe et jongle aussi pour aider la coordination mainsyeux, très importante. Après ça, j’ai éliminé et suis prêt à partir. »

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heure de boxe pendant une session d’entraîned’entraîne ment. « Les pilotes de course ont besoin de réflexes très aiguisés. Je travaille les miens dans une séance avec mon coach. Boxer fait travailler les muscles de la même façon qu’en F1. On combine cela avec différents exercices, parfois aussi avec du crossfit. C’est ce qui me donne le plus de fil à retordre le jour d’après ! C’est vraiment intense. »

STATISTIQUES VITALES

Discipline : pilote de Formule 1 Âge : 22 ans Taille : 1,78 m Poids : 66 kilos Palmarès : ancien pilote de l’équipe Red Bull Junior et champion de Formule Renault 3.5 Series. A fait ses débuts avec l’écurie Scuderia Toro Rosso en 2015, a terminé sa 2e saison complète en F1. Meilleure performance jusqu’à ce jour : 6e position dans la course de son fief, le Grand Prix d’Espagne, en 2016.

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2000 20

jours loin de chez soi. Avec une saison entière au rythme de 21 courses et autant de manifestations personnelles, pour les sponsors, maintenir un régime fitness peut être compromis. « Vous passez 200 jours loin de chez vous, alors [tout régime] doit être flexible. Ma priorité, où que je sois, est une session de car cardio parce que ça régule le décalage horaire et aide à s’adapter aux différents climats. Jogging, vélo ou nage, l’entraînement peut durer entre une demi-heure et trois heures. »

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secondes. La baisse possible du temps au tour de piste cette saison. Les voitures de F1 seront plus rapides et plus lourdes en 2017. Cela signifie plus de stress pour les pilotes. « On va devoir améliorer nos conditions physiques. La forme va faire la différence. »

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minutes de calme et de prépa préparation mentale avant de prendre la piste. « Après l’échauffement, le corps est prêt, pas l’esprit. Il faut se concentrer, se calmer. Avant les qualifs, je fais des exercices de visualisation, je me représente chaque angle, mais je ne le fais pas avant la course. Pendant la compète, je préfère improviser. »

FITNESS TRACKER GARDEZ LA FORME AVEC CES IDÉES.

L’APPLI FREELETICS

Des 2 applis FreeleFreele tics, on préfère celle qui propose des exerexer cices de poids. C’est personnalisable et les idées d’alimentation sont délicieuses. freeletics.com

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Dormez correctement et boostez vos capacicapaci tés physiques et mentales. La nouvelle version de Beddit capte les mouvemouve ments et le rythme cardiaque par le matelas, et non par le bracelet au poignet. beddit.com

LE FUEL VIANDE ROUGE

Consommée avec momo dération, elle est rere commandée pour les muscles. Un bon steak (réduisez la graisse au grill) est bénéfique pour l’activité cérécéré brale, comme l’avance une étude dans la Revue européenne d’épidémiologie. springer.com

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DAVID CLERIHEW/RED BULL CONTENT POOL

LA FORCE EN CHIFFRES


BULLEVARD

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PASSER À L’ACTION, C’EST IMPORTANT. À L’INVERSE, NE RIEN FAIRE NE DEVRAIT PAS ÊTRE SOUS-ESTIMÉ. POUR ATTEINDRE SES OBJECTIFS, IL EST NÉCESSAIRE DE PRENDRE SON TEMPS.

« Je comprends maintenant plus que jamais dans ma vie les vertus de la méditation : apprendre à ne pas s’attas’atta cher, laisser les pensées défiler… »

« Il y a 2 ans, je m’entraînais continuellement, je faisais mon boulot et je rendais les choses plus compliquées. Maintenant, j’essaie de me détendre plus… Les choses que tu fais tous les jours au même rythme te donnent une sensation différente. » ANGELIQUE KERBER, NUMÉRO UN DU TENNIS FÉMININ MONDIAL ACTUEL

ALLISON JANNEY, ACTRICE À LA MAISON BLANCHE

« Quand je pensais que gagner était impor important, j’étais stressé tout le temps. Je voulais réussir et aider mes fils et ma fille à réussir. Puis, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas de perdre ou de gagner, mais d’enseigner aux enfants ce que c’est qu’être un Homme. J’ai enfin lâché la pression. »

« J’ai appris au fil des années que quand tu commences à penser à la course, tu stresses encore plus. J’essaie de me relaxer et d’imaginer ce que je vais faire après la course, pour me détendre. Ce genre de choses m’aide à rester cool avant la compétition. »

RESTOCKS twitter.com/ restocks Marre de passer à côté des éditions limitées de pièces streetwear de chez Supreme, Nike, Adidas? ? Alors suivez bien cette entreprise et vous aurez une longueur d’avance lorsque les marques les plus branchées sortiront de nouveaux articles, réapprovisionneront les stocks ou proposeront des soldes.

USAIN BOLT, L’HOMME LE PLUS RAPIDE DE LA TERRE

SNOOP DOGG, RAPPEUR

« J’ai trois enfants, un chat, une maison pleine et bruyante. Ma détente, c’est le travail. » NOEL GALLAGHER, MUSICIEN

« Pour moi, la solitude est une victoire. Tu ne peux pas vivre H24 sous les projecteurs et rester créatif. » KARL LAGERFELD, FASHION DESIGNER

MARIE FRANCE ROY instagram.com/ mariefranceroy Roy, alias Mofo, est une excellente snowboardeuse qui passe une bonne partie de son temps sur une planche de surf. La FrancoCanadienne vit d’air frais et de chrono: des compétitions internationales à son mode de vie hors réseaux. Et les photos qu’elle poste sont inspirantes.

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WAREABLE

« Pour réussir, il faut que je me consacre du temps tous les jours, pendant et en dehors de mes entraînements. » GWEN JORGENSEN, MÉDAILLE D’OR OLYMPIQUE ET TRIATHLÈTE

facebook.com/ Wareable La toute dernière info sur la technologie que tu portes au poignet, que tu accroches à l’oreille ou que tu gardes dans la poche; la tech qui te contrôle, te rend meilleur(e), te guide; celle qui t’aide à mieux dormir, à travailler plus dur, à communiquer plus intelligemment.

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« PRENEZ VOS

RESPONSABILITÉS


L e 2 1 d é c e m b r e , i l s e r a à l ’a f f i c h e d ’ A s s a s s i n ’s C r e e d , f i l m t r è s a t t e n d u et basé sur le jeu du même nom. D é c o u v r e z M i c h a e l Fa s s b e n d e r, s t a r d’Hollywood déterminée et tenace, qui a su se fortifier lors de chaque étape sur sa route vers le succès. Interview : Rüdiger Sturm Photos : John Russo

OU DEVENEZ

XX JOHN RUSSO/2016 EDITOR TWENTIETH ILLUSTRATOR CENTURY FOX

UNE VICTIME » 25


« J

e suis affamé. » Nombre d’acteurs prononçant ces mots à l’entame d’une interview auraient déjà ordonné à leurs assistants de faire venir le room service sur le champ. Pas Michael Fassbender. Celui-ci ne laisse rien transparaître tout au long de notre entretien qui se déroule à l’hôtel Claridge’s de Londres, et il attendra la fin de l’interview pour s’avouer vaincu par les borborygmes de son estomac – et admettre que la clim’ était en train de le congeler vivant. L’acteur de 39 ans affûte sa capacité de résistance depuis quelques décennies déjà, ce qui explique sans doute pourquoi, parti de la petite bourgade irlandaise de Killarney, il est parvenu aux sommets des plus hautes collines d’Hollywood. Il dévoile aujourd’hui le projet le plus ambitieux de sa carrière : l’adaptation du jeu vidéo Assassin’s Creed. L’occasion pour nous de lui demander de raconter les moments les plus critiques de son existence, ceux qu’il a vécus dans la mer agitée, dans les bars de Londres, ou sur les autoroutes allemandes.

« LA DISCIPLINE QUE JE METS D A N S L E T R AVA I L , C ’ E S T M O N C Ô T É A L L E M A N D E T the red bulletin : Votre personnage dans Assassin’s Creed a vécu une expérience de mort imminente. Avez-vous une idée de ce que l’on ressent lors d’une telle expérience ? michael fassbender : J’ai fait un rêve très étrange une fois, dans lequel je grimpais un col de montagne en vélo, c’était en Irlande du Sud, dans la région où j’ai grandi. Tout d’un coup, je chute violemment avec mon vélo dans une descente, et c’est la mort assurée. C’était une sensation qui me semblait si familière, c’est comme si ça m’était vraiment arrivé. Dans une vie antérieure ? C’est possible. Même si je ne fais pas partie des gens qui tiennent à tout prix à explorer leurs vies antérieures. 26

Vous ne vous êtes jamais trouvé entre la vie et la mort ? Si. Il y a eu quelques situations tendues. Une fois, j’étais sur ma moto quand deux voitures m’ont presque pris en étau alors qu’elles roulaient autour de 220 à l’heure. Je pouvais sentir le souffle qu’elles produisaient en me frôlant à toute allure. Il m’est aussi arrivé de nager dans la mer avec une forte houle, j’ai vraiment cru que j’allais me noyer. Je l’ai aussi échappé belle en haute montagne, où j’ai été piégé par une chute brutale de température. Perdez-vous les pédales dans ces moments-là ? Je sais qu’il n’y a rien à faire. Je finis par me dire qu’à partir du moment où mon heure est venue, eh bien, mon heure est venue.

Vous vivez donc en sachant que la mort peut vous emporter à chaque instant. Cette idée ne vous effraie-t-elle pas ? Non. J’ai bien conscience que je m’achemine lentement vers la mi-temps de mon existence – enfin j’espère qu’il s’agit bien de la mi-temps ! – et que, par la même occasion, c’est la mort qui s’approche. Mais si tu perds ton temps à penser sérieusement à la mort, ne serait-ce qu’un instant, tu commences déjà à mourir. Pourtant, vous prenez des risques… Évidemment. Dans le film, il y a une scène où mon personnage réalise ce qu’on appelle le « saut de la foi », un saut de 40 m dans le vide. D’une certaine manière, il m’est déjà arrivé de réaliser de tels sauts dans la vie. Que tu t’engages THE RED BULLETIN


L A T E N D A N C E À PA R T I R E N V R I L L E , C’EST MON CÔTÉ IRLANDAIS. » dans une nouvelle relation ou que tu plonges du haut d’une falaise, il s’agit toujours d’un saut de la foi. C’est également le cas quand tu te lances dans un projet professionnel ambitieux. Vous prenez alors le risque d’atterrir en catastrophe. Qu’est-ce que vous faites pour vous relever dans ce cas ? Je me dis simplement que la vie continue. Avec ou sans nous. Alors il ne te reste plus qu’à te relever. J’ai de nombreuses années de déceptions derrière moi. Je faisais des tas d’auditions, et j’étais recalé, recalé et encore recalé. Soit tu acceptes de devenir une victime, soit tu prends tes responsabilités et tu remets le pied à l’étrier. La vie n’est pas toujours juste. En fait, elle l’est rarement. J’ai appris cette leçon très tôt. THE RED BULLETIN

Quand était-ce la première fois ? J’étais ado. Il y a des enfants à qui l’on donne certaines choses, et ces choses-là, on ne me les a simplement pas données. Alors j’ai dû travailler très jeune pour les obtenir. Dès l’âge de 12-13 ans, j’ai eu mon premier job d’été, et je travaillais les week-ends. Deux ou trois ans plus tard, je faisais la plonge dans un hôtel cinq étoiles. Parmi mes collègues, il y avait beaucoup d’adultes, l’ambiance était parfois assez tendue, et peu à peu, tu deviens partie intégrante de ce monde. Tu le prends comme il est et tu en tires des enseignements. Tu commences à comprendre à quel point la vie peut te mettre des bâtons

dans les roues. Tu découvres les épreuves qu’elle te réserve. À l’âge de 19 ans, je suis parti à Londres pour devenir acteur. Je n’avais pas beaucoup d’argent, presque rien en fait. Et survivre dans une ville aussi chère, sans moyens de subsistance dignes de ce nom, c’est très dur. Cette précocité explique-t-elle votre succès ces dernières années ? C’est probable. Mais tu dois continuer à entretenir ta foi. C’est donc votre foi qui vous guide ? Je dirais plutôt la passion. C’est comme ça que j’ai découvert le métier d’acteur. À 18 ans, j’ai assuré la mise en scène d’une adaptation théâtrale de Reservoir 27


«   J E N E FA I S PA S PA R T I E D E S G E N S QUI TIENNENT À EXPLORER LEURS VIES ANTÉRIEURES. »

L’acteur germanoirlandais a grandi à Killarney, où ses parents tiennent un restaurant.


LA NAISSANCE D ’ U N E S TA R

PICTUREDESK.COM (3)

C es t ro i s f i l m s o nt p ro p u l sé M i c h a e l Fa ss b e n d e r a u so m m et d ’ H o l l y wo o d . Dogs de Tarantino, mes potes avaient par participé au projet. Je l’avais fait uniquement par amour du projet, en toute naïveté. C’est ce que vous avez en commun avec vos confrères. Sauf que vous avez deux nominations aux Oscars à votre actif, contrairement à l’écrasante majorité des acteurs. Comment saviez-vous que vous aviez l’étoffe d’un acteur ? Au départ, je voulais jouer de la guitare dans un groupe de heavy metal. Je m’exerçais deux heures par jour, tous les jours après l’école. Un jour, un de mes amis s’est pointé chez moi avec sa guitare, et sa maîtrise m’avait totalement bluffé. D’un coup, j’ai compris que lui, il avait le truc, et moi pas. À peu près au même moment, j’ai commencé les cours de théâtre. Dans la plupart des matières, j’étais tout juste moyen. Mais j’ai tout de suite eu une affinité particulière pour le théâtre. Je me sentais libre de m’exprimer. Cette prédisposition a-t-elle pesé dans la balance ? Assassin’s Creed pose le postulat que notre vie est influencée par des existences antérieures. Je crois que notre destinée s’écrit déjà dans le ventre de notre mère. Mais je ne mène pas mon existence en me fiant à ce principe. Je ne reste pas là à me tourner les pouces en espérant que les choses se règlent d’elles-mêmes. Je suis extrêmement engagé dans tout ce que j’entreprends et je travaille dur. Ce n’est peutêtre pas le boulot le plus pénible qui soit, mais je lui consacre beaucoup de temps. Vous voulez dire énormément de temps : il vous aura fallu attendre l’âge de 31 ans pour tourner Hunger, ce drame sur l’armée républicaine irlandaise. C’est aussi une question de chance, à 95 %. Il faut être au bon endroit au bon moment, et faire les bonnes rencontres. En tant qu’acteur, il te faut rencontrer des personnes qui te soutiennent. Jamais je ne serais arrivé là où j’en suis aujourd’hui, si je n’avais pas connu tous ces gens qui m’ont tendu la main sur leur chemin. Pardon, mais, il y a un instant, vous prétendiez qu’il fallait avant tout travailler dur, et maintenant, ce n’est plus qu’une question de chance ? Évidemment, il s’agit aussi de garder l’esprit alerte et de savoir mettre ces rencontres à profit. Avec Hunger, j’étais totalement conscient qu’une telle chance ne se représenterait plus dans les sept ou dix ans à venir, voire plus jamais. J’ai saisi l’opportunité en plein vol et je ne l’ai plus THE RED BULLETIN

HUNGER (2008) Pour jouer un détenu de l’IRA en grève de la faim, Michael Fassbender a perdu 21 kg. Ce rôle lui a valu ses premières récompenses et la reconnaissance de la critique.

SHAME (2011) Après Inglorious Basterds et X-Men : Le Commencement, c’est dans le rôle de Brandon, un sex-addict, qu’il crève véritablement l’écran, un film de et avec Steve McQueen, le réalisateur de Hunger.

STEVE JOBS (2015) Pour Shame, il a été lamentablement oublié par l’académie des Oscars, mais il a été nommé dans la catégorie meilleur acteur en 2016 pour son incarnation de Steve Jobs, fondateur d’Apple.

lâchée, je me suis concentré à fond sur ce projet et ai travaillé très dur. Comment savez-vous qu’une personne est bonne pour vous ? À l’époque où j’avais du mal à joindre les deux bouts, je travaillais en tant que serveur ou barman. J’avais donc en permanence affaire à des gens. Chacun a une personnalité différente, et à chaque personnalité – ou chaque manière de s’habiller – correspond une boisson adaptée. Tu dois alors apprendre à étudier tes clients. Les aimer, et t’intéresser à eux. Vos clients vous aimaient-ils aussi ? Oh, les gens aiment parler au barman. Tu es comme un curé pour eux. Ils sont assis

là et après quelques verres – in vino veritas ! En général, après le boulot, vers 17 heures, tu as devant toi l’employé type. Deux heures plus tard, c’est une autre personne. On m’a d’ailleurs fait des propositions très intéressantes par ce biais… Sur le plan sexuel aussi ? Sur tous les plans. Ça vous manque parfois ? Pas du tout. J’ai fait ça pendant tellement d’années. J’espérais que j’aurais enfin la chance de faire ce qui me plaît vraiment. Maintenant que c’est effectivement ce que vous faites, comment veillez-vous à ne pas perdre de vue vos priorités ? Je m’en tiens aux principes que mes parents m’ont appris : si tu as un boulot, alors fais-le bien. Traite les autres comme tu aimerais qu’ils te traitent. Respecte les gens. Sois honnête, tiens-toi à carreau. Et ne te prends pas trop au sérieux. C’est pourquoi j’aime retourner à Killarney, et renouer avec mes racines. Et parfois, vous avez manifestement besoin d’une virée en moto pour retrouver votre clarté d’esprit. Malheureusement, je n’en ai plus eu l’occasion depuis un an. Mais en effet, prendre la route au lieu de sauter dans l’avion a des vertus cathartiques, purificatrices. Ça te permet d’évacuer tout le stress. J’aime galérer, avaler les kilomètres les uns après les autres. Et puis, sur ta moto, tu te fonds dans le paysage, tu sens la route, le vent. C’est une expérience vraie qui permet de retrouver l’équilibre intérieur. Et tu développes ton endurance par la même occasion. Êtes-vous un fou de vitesse ? J’aime la vitesse, elle me détend. Voilà pourquoi j’aime bien rouler sur les autoroutes allemandes – sans limitation ! Quel est votre record de vitesse ? 260 km/h en voiture et plus de 220 km/h en moto. En descendant de la moto, j’avais les genoux qui flageolaient. Vous avez donc une nouvelle fois risqué votre vie... Comme vous le savez, je suis moitié irlandais, moitié allemand. Mon côté allemand est reconnaissable à la discipline que je mets dans mon travail, et mon côté irlandais a tendance à partir un peu en vrille. Quelles auraient été vos dernières paroles si, et fort heureusement ce ne fut pas le cas, le destin avait décidé que votre heure était venue ? « Bon, voilà. On y est. » foxmovies.com/movies/assassins-creed

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D EG R É S, ET PLUS S k i e r l à o ù d ’a u t r e s s ’e n c o r d e n t   : d a n s son film La Liste, Jérémie Heitz fait paraître toutes les autres montagnes bien plates.

Texte : Werner Jessner Photos : Dom Daher, Tero Repo


Dans la lumière : avec son nouveau film, le skieur extrême suisse s’établit au top de ce genre. Douze montagnes légendaires, douze descentes, pas une de moins de 50 degrés.

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LES EMBÛCHES DE L’A S C E N S I O N Il faut habituellement une à deux heures pour atteindre le sommet avec piolet et crampons. Au delà des 3 000 mètres d’altitude, l’air se fait rare, chaque pas est fatigant. Il faut bien gérer ses forces. « Lors de la descente, tu as besoin de jambes fortes, insiste Heitz, sinon tu peux tout de suite faire demi-tour. »

Jérémie Heitz, 27 ans, étoile montante de la Suisse romande : il y a dix ans, il mettait fin à sa carrière de skieur de compétition pour devenir freerider. La bonne décision.

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TROP RAIDE POUR L E S AVA L A N C H E S La neige ne reste pas au sol, mais glisse vers le bas. Le sol est plutôt un bouclier de glace, légèrement saupoudré de neige par le vent.


i l’on ne sait pas que le gars blond et compact à la barbe clairsemée dans ce café de Martigny est une superstar du freeride, du genre à poser de nouveaux jalons, on ne s’en doute pas. Le jeune homme en chemise à carreaux et au T-shirt avec un motif du parcours de la première ascension du Mont-Blanc est le premier à avoir réussi à skier douze descentes légendaires dans les Alpes occidentales comme personne avant lui ne l’a fait. Il ne les a pas simplement descendues, non : il en a fait une expérience esthétique, légère, pleine de flow. Et extrêmement rapide. Avec Jérémie Heitz, l’escarpement a atteint une nouvelle dimension que d’autres freeriders, même très bons, ont dû abandonner : pour lui, c’est à partir de 50 degrés qu’une pente devient intéressante. Pour comparer : une piste de ski noire a une pente de 22 degrés ou plus. Pour les pentes que Heitz attaque, il n’y a pas de catégorie. Et en fait, on ne peut même plus parler de descente sur neige : « C’est plutôt de la glace. Avec un tel escar escarpement, la neige glisse plus bas. Il faut très bien connaître les conditions pour savoir quand la pente est praticable. » Les journées de

printemps avec quelques degrés au-dessus de zéro sont idéales, lorsque il a plu auparavant, car c’est là que la surface a le plus de prise. « Mais il faut s’attendre à se prendre des coups très violents. Les skis glissent avec fracas, les cuisses brûlent, et il n’y a aucune chance de s’arrêter. À partir du moment où l’on s’engage sur la pente, il faut être conscient du fait que le seul moment pour s’arrêter, c’est tout en bas. »

«   L a p l u s p et i t e d e s e r r e u r s et l a p a r t i e e st f i n i e. Impossible de f r e i n e r, et p a s question de s’a r r êt e r s u r ce s p e n t e s .   »


Recherche de trajectoire : Heitz, qui vient de démarrer au sommet, va entamer la pente au bout de trois virages, à peu près au niveau du petit pli sur l’arête. C’est là que cela devient intéressant.

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Sur certaines montagnes, la montée dure des heures en pente raide, sur d’autres Jérémie a même dû bivouaquer. Tout repose sur ses seules forces.


DUR, ÉTROIT, LONG Les descentes que Jérémie choisit seraient impossibles à pratiquer avec du matériel courant. « Il y a dix ans, cela n’aurait pas pu fonctionner. » Son fournisseur d’équipement, Scott, lui a fabriqué des skis freeride particulièrement durs et plus longs, dont Jérémie consomme autour de six paires par an. Autre contrainte dans les pentes raides : il doit attaquer la montagne en chaussures de course dures sans fonction walk.

Il a investi deux années de sa vie dans un projet qui a commencé par une simple idée : « J’ai fait la liste des versants de montagne où je voulais effectuer une descente. C’est de là que vient le nom du projet : La Liste. » Ces pentes n’avaient en partie plus été descendues depuis des années, d’autres le fascinaient de par leur exposition ou la beauté du relief. Cependant, après le premier hiver, il avait surmonté tout juste cinq montagnes et avait dû faire demi-tour des dizaines de fois. « Si tu n’es pas prêt à abandonner, ce n’est même pas la peine de te mettre en route. » Son beau-père, un sauveteur qui est presque quotidiennement en action en hélico pour mettre en sûreté des accidentés, l’a beaucoup aidé : « Ainsi, j’étais toujours

au courant de l’état de chaque montagne. » Il a pris toutes les décisions avec lui, car il n’y a rien de plus surprenant que la propre montagne locale lors d’un mauvais jour. « J’ai beaucoup appris de lui. Surtout la patience. »

J

érémie Heitz est une personne qui s’ennuie très vite. C’est ce trait de caractère qui lui a valu la fin de sa carrière de skieur de compétition. « Trois heures de voiture simplement pour faire quelques poteaux, non merci. » Et même la carrière de Heitz lors du Freeride World Tour en souffre, alors qu’il continue à atteindre des places sur les podiums. Mais au bout de cinq ans, on connaît les challenges, les pentes, les suspects habituels. En revanche, les pentes raides, elles, ne sont pas ennuyeuses – jamais. Il y a tellement de lignes, tant de choses qui semblent impossibles et qu’il faut rendre possibles – le bon jour, avec les bonnes conditions. Tout cela vaut d’autant plus la peine d’attendre. Pas la peine d’essayer d’y aller au pied-de-biche si la pente a plus de 50 degrés, car même sans on est totalement à la merci de la montagne et ne peut compter que sur sa propre chance. « Une fois, j’ai perdu mon ski droit en pleine descente, la glace ayant cassé ma fixation. J’ai eu chaud. Quelques mètres plus loin et j’aurais percuté les rochers ! » Ces scènes dans La Liste font partie des plus impressionnantes de tout le film. Si l’exercice paraît facile et la jubilation de Heitz flagrante, c’est à travers les erreurs commises que le spectateur peut mesurer le degré de dangerosité des pentes descendues. jeremieheitz.com Première mondiale de La Liste : à partir de novembre sur Red Bull TV.

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QUESTIONS

TEXTE Werner Jessner

FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL

ET LEURS RÉPONSES SUR UN RALLYE-RAID LÉGENDAIRE

Le Rallye Dakar est le plus grand rallyeraid au monde... et le plus dangereux. Rendez-vous pour le départ de la 39e édition le 2 janvier prochain à Asunción, au Paraguay.

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Nº 1

DE QUOI AI-JE BESOIN POUR M’INSCRIRE  ? D’un permis moto ou auto, certes, mais surtout d’une licence internationale de compétition, que vous obtiendrez après une série de tests pratiques et théoriques. Prochaine étape : trouver de l’argent... et adresser en temps voulu un dossier de candidature béton à l’organisateur du fameux rallye, Amaury Sport Organisation, qui décide seul de la sélection des candidats amateurs. Un seul mot d’ordre pour tous ceux qui rêvent de tenter l’aventure : l’humilité.


Comment boire lorsqu’on est lancé sur la piste ? Les coureurs portent un sac d’hydratation contenant une solution isotonique à base d’eau, de sels minéraux et de gels énergisants.

Nº 2

Nº 6

Pourquoi le Dakar a-t-il lieu en Amérique du Sud ? Nº 3

Et les femmes dans tout ça ? Le Dakar n’est pas qu’une histoire de mecs : l’Allemande Jutta Kleinschmidt a même remporté le rallye auto 2001, contre tous ses concurrents masculins. L’Espagnole Laia Sanz a terminé 9e du rallye moto en 2015.

Annulé en 2008 en raison de menaces terroristes, le rallye a lieu depuis 2009 outre-Atlantique et n’est pas près de retrouver le continent africain : les retombées médiatiques et financières (l’événement brasse quelques 270 millions d’euros chaque année) y sont aussi encourageantes que l’accueil du public est enthousiaste. Mais l’esprit du Dakar reste, car on traverse toujours des paysages désertiques.

Tous les coureurs partent-ils en même temps ? Non, les motos et les quads partent en premier, suivis des voitures puis des camions. Les derniers motards essaient d’ailleurs de ne pas se faire rattraper par les voitures, pour ne pas perdre en visibilité. Une autre particularité consiste à faire démarrer une étape par le vainqueur de la veille, qui doit alors tracer la piste. Une raison pour laquelle nombre de coureurs font exprès de terminer leur journée en deuxième position.

REUTERS/JACKY NAEGELEN, GETTY IMAGES

Nº 4

Ai-je besoin d’un permis de conduire ? Oui, parce que vous devrez emprunter le réseau routier de chaque pays, pas simplement les pistes.

Nº 5

Nº 7

Comment peut-on se perdre même avec un GPS et un roadbook ? Vous avez suivi un concurrent qui se perd, ou fait confiance au reste du troupeau (qui fait fausse route). Cela fait une semaine que vous dormez peu, que vous avez la diarrhée ou le mal de l’altitude et vous n’êtes donc pas au top de votre forme. Vous n’avez pas bien étudié votre roadbook la veille, avez pété votre fixation GPS ou votre dérouleur lors d’une chute. Votre copilote n’est pas super efficace. Autre raison : vous avez loupé un des points de passage GPS et vous vous retrouvez hors-réseau.

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Nº 13

Faut-il toujours rouler le plus vite possible ?

Combien de personnes dorment-elles sur le bivouac ? On y retrouve chaque soir les 500 participants, les mécaniciens, l’équipe organisatrice, les journalistes, médecins, cuisiniers... soit près de 3 000 personnes. Une vraie petite ville itinérante !

Pourquoi le Dakar vous pousse hors de vos limites ? Parce qu’il faut affronter tout ça en même temps : le manque de sommeil, les étapes interminables, les pointes à 160 km/h dès qu’on peut, les pannes, les petits bobos qui s’infectent à cause de la transpiration, l’attention qu’il ne faut jamais relâcher sous peine de terminer la course à l’hosto, la nourriture de cantine scolaire, la chaleur intenable, les nuits glaciales, les 4 000 mètres d’altitude, et cette éternelle question sans réponse : « Mais, bon sang, qu’est-ce que je fiche là ? »

Nº 9

EST-CE QU’IL FAUT TOUJOURS RESTER SUR LA PISTE  ? Nº 11

Non, mais les waypoints (points de passage) indiqués sur votre roadbook sont obligatoires.

Qu’est-il arrivé au fils de Margaret Thatcher sur le Dakar en 1982 ? Mark Thatcher a participé cette année-là au Paris-Dakar au volant de sa Peugeot 504 et s’est paumé, mais paumé, à tel point que l’armée (!) algérienne et l’équipe du rallye ont mis six jours à le retrouver, à quelques 50 kilomètres de la ligne de parcours. Une fois secouru, l’apprenti-pilote avait expliqué aux médias : « Pour mon premier ParisDakar, je ne me suis absolument pas préparé ».

À qui le record de participations ? Au Japonais Yoshimasa Sugawara, avec 33 départs de course à son actif, toutes catégories confondues : moto, auto et camion. Chaque soir, son arrivée au bivouac était saluée par une révérence de son équipe de mécaniciens qui s’alignait pour l’occasion, gants blancs et combinaisons de travail assorties. Son dernier départ date de 2016, à l’âge de 74 ans.

Nº 14

Quelle immatriculation s’est le plus souvent retrouvée sur le podium ? Les lettres « BR » de la ville de Braunau, Autriche. C’est de là que proviennent les motos qui ont remporté 15 Dakar d’affilée.

Nº 15

Nº 12

Nº 10

Et la pause technique, ça se fait où ? Où soulager un besoin naturel ? Où vous voudrez. Ne vous inquiétez pas, personne ne vous regarde. La bonne nouvelle : vous transpirez presque tout ce que vous buvez.

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Nº 16

J’emporte quoi dans ma valise ? Les températures oscillant entre 0 °C et 40 °C, emportez plutôt des vêtements très chauds. De toute façon, vous allez transpirer.

PHILIPP HORAK (2), ASO/@WORLD/A LAVADINHO/A VIALATTE (2), REUTERS

Nº 8

Non, seul compte le temps total entre chaque épreuve spéciale. Pour les horaires, mieux vaut arriver au bivouac avant 21 heures : c’est à ce moment que commence le briefing du lendemain.


Nº 17

SUIS-JE OBLIGÉ(E) DE ME LEVER À QUATRE HEURES  ? Si vous voulez boucler 8 000 km en 2 semaines, oui !


Nº 18

QUE DOIT-ON FAIRE EN CAS D’ACCIDENT  ?

FELIPE TRUEBA/EFE/PICTUREDESK.COM, FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL

Si l’on est conscient, il suffit d’appeler l’équipe de secours, ce qui a l’inconvénient de vous sortir automatiquement de la compétition. Si l’accident est plus grave et que le pilote est inconscient, on peut évidemment faire confiance à la solidarité des autres concurrents, ainsi qu’au mécanisme Irritrack qui envoie une alarme au PC course en cas d’arrêt brutal ou de position couchée de la moto.


Nº 19

Qui va remporter le Dakar 2017 ? Les tenants du titre sont Stéphane Peterhansel (auto), Toby Price (moto) et Gerard de Rooy (camion). Parmi les favoris figurent également Sébastien Loeb, Nasser Al-Attiyah et Carlos Sainz (auto), Sam Sunderland et Matthias Walkner (moto), sans oublier les célèbres camions Kamaz.

La tente ? Où ? RÈGLE N° 1 : dès que possible, peu importe la dureté du sol. RÈGLE N° 2 : éviter de s’installer près des toilettes, des douches ou de la cantine. RÈGLE N° 3 : éviter les abords des grosses équipes de pro. RÈGLE N° 4 : se méfier des amateurs fauchés qui profitent de la tombée de la nuit pour réparer leur bécane. RÈGLE N° 5 : les générateurs de courant font du bruit la nuit. RÈGLE N° 6 : fuir les rassemblements de fêtards.

Nº 20

Qu’est-ce qu’on a à dîner ? Des pâtes, du riz, des légumes, de la viande, du poisson, de la salade et même des desserts. Et pour le déj’ : de la conserve, avec eau et boissons sucrées.

Nº 21

VAISJE BIEN DORMIR ? Nº 22

Non. 45


Que gagne-t-on à la fin d’un rallye Dakar ?

Les excès de vitesse sont-ils sanctionnés ?

On remporte un joli trophée (un buste sculpté de touareg), et pas grand chose d’autre. Pour devenir riche, passez votre chemin, car avec un total de 58 000 € de primes distribuées dans la catégorie auto/ camion, le Dakar, c’est surtout pour les honneurs de la gloire.

Et comment ! Sur les étapes de liaison, la vitesse est limitée et contrôlée grâce au GPS. Pour ceux qui dépassent même d’un kilomètre/heure, la note est salée : dix fois le montant d’une prune normale.

Nº 23

Nº 31

Nº 26

Qui pourra réparer ma voiture en cas de pépin technique ? Sur et hors de la piste, vous ne pourrez compter que sur vous-même ou sur votre copilote. Au bivouac, ça dépend : si vous avez pris une assurance mécanique, pas de souci. Optez aussi pour l’assurance individuelle accident.

Où prendre sa douche ?

Qui est à l’origine du Dakar ?

Dans une cabine de chantier, sans eau chaude. Cela va de soi.

Le premier Paris-Dakar a été lancé par Thierry Sabine le 26 décembre 1978 : à l’époque, 170 concurrents, fous de désert et d’aventure, s’élancent depuis le Trocadéro pour une course de 10 000 kilomètres. Lui qui disait que « la véritable douleur du Dakar, c’est quand on ne peut plus le faire » meurt dans un accident d’hélicoptère au Mali le 14 janvier 1986, en même temps que le chanteur Daniel Balavoine.

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QUI VA S’OCCUPER DE MES... LESSIVES  ? Nº 28

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Peut-on avoir la poisse au Dakar? L’Autrichien Heinz Kinigadner, double champion du monde de motocross, n’est arrivé au bout d’aucun des sept Paris-Dakar auxquels il a participé. The Red Bulletin : Pourquoi n’avezvous pu terminer aucun des sept rallyes auxquels vous avez participé ? Heinz Kinigadner : Je les ai bien terminés ces rallyes… mais en hélicoptère ! À trois reprises, en raison de problèmes techniques, et les quatre autres années, des chutes ont mis fin à la course. Considérez-vous que vous avez la poisse ? Non, j’ai vu tellement d’accidents que je peux m’estimer heureux d’avoir survécu. Lors de mon premier Dakar, un des employés du port s’est fait décapiter sous nos yeux par un câble en acier en voulant éteindre un incendie.

Le copilote est-il autorisé à prendre le volant ? Oui, s’il a obtenu une licence de compétition au préalable.

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Vous, et personne d’autre que vous !

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Où faire le plein ? Sur les étapes spéciales, on se ravitaille grâce aux camionsciternes qui jalonnent les pistes. Pour le reste du parcours, il y a les stations-essence locales.

Quels sont les petits bobos les plus fréquents ? Mal de l’altitude, diarrhée, ecchymoses, coupures. Mais il y a aussi des fous furieux pour qui il n’est pas question de s’arrêter même avec une cheville cassée (comme le pilote moto Chris Birch en 2012).

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Les camions fontils vraiment la course ? Nº 29

Mais à quoi peuvent bien servir tous ces boutons ? Parce que chaque commande figure en double sur le tableau de bord, comme dans les avions. Sur celui de la Peugeot 3008 DKR, on a donc deux GPS, deux Tripmaster (compteurs kilomètres) et un chronomètre. C’est le domaine du copilote, qui actionne aussi le klaxon et les essuie-glaces, et qui peut accéder directement aux fusibles si besoin. Autres alliés indispensables : le roadbook, bien sûr, et le cadenceur, pour gérer sa vitesse.

Pas tous, même s’ils ont un numéro de concurrent. Pour participer aux spéciales, il faut obligatoirement faire partie de la compétition, même si votre camion ne fait que transporter du matériel de rechange pour les voitures et les motos. Quant aux camions de course, qui peuvent aller jusqu’à 160 km/h, ils sont eux aussi obligés de transporter du matériel et d’aider sur place au maximum. La règle d’or de ce rallye-raid, c’est la solidarité entre concurrents. THE RED BULLETIN


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UNE JOURNÉE TYPE, C’EST COMMENT  ?

PICTUREDESK.COM (2), MARCO ROSSI, FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL, REUTERS, FREDERIC LE FLOC‘H/DPPI

Lever à 4 heures, démontage de la tente, petit-déjeuner rapide, et départ à 5 heures. Au programme : trois heures sur route, trois heures sur piste où il est permis d’appuyer sur la pédale, puis deux heures en moyenne sur route pour rejoindre le bivouac le soir, avant 21 heures si possible. Ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour admirer le paysage.


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UNE VOITURE QUI GAGNE, ÇA RESSEMBLE À QUOI  ? À la nouvelle Peugeot 3008 DKR, par exemple, qui sera étrennée lors de cette 39e édition. Plus performante, plus légère et plus maniable que la 2008, le nouveau modèle garde ses 2 roues motrices (beaucoup plus légères que les 4×4 et favorisées par le règlement de la course), son double moteur turbo diesel, et ses 350 chevaux. Ses énormes pneus peuvent être gonflés et dégonflés depuis l’habitacle, et les suspensions sont telles que l’engin peut rouler sur un fauteuil sans que le conducteur ne s’en rende compte. Petit plus, qui va sans doute plaire aux pilotes : la climatisation intégrée.


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Comment agir en cas de collision avec un animal sauvage ? Vous êtes en Argentine, le pays du steak ! Faites un bon feu, et profitez-en.

Combien ça coûte de participer au Dakar ? La réponse est simple : ça coûte assez cher. Les petits budgets feront le Dakar à moto sans assistance mécanique. Pour avoir une idée des prix :

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24 000 € Moto KTM Adventure spécialement équipée pour le Dakar 14 800 € Frais d’inscription moto/quad 10 000 € Matériel de rechange 3 000 € Équipement pilote 2 000 € Vols 1 000 € Licences et certificats 1 000 € Visas, budget cadeaux et frais de communication

FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL, GETTY IMAGES

Vous pouvez aussi choisir de faire partie du KTM Satellite Team et de bénéficier de tous ses services. C’est la garantie d’avoir toujours avec soi le meilleur service technique possible. Tous les accompagnants doivent également être enregistrés, de même que leur véhicule : 9 000 € par personne 2 500 € par voiture ou 6 000 € par camping-car COMME SI VOUS Y ÉTIEZ Vous rêvez de devenir le nouveau copilote de Sébastien Loeb sur le Dakar ? C’est possible ! Sur redbull.fr/dakar, montez à la droite de la légende du rallye et accrochez-vous au roadbook.

EST-CE QUE JE PEUX GAGNER ? Nº 39

Si vous avez un profil de champion, et au moins trois rallyes-raids à votre actif, peut-être. Sinon, oubliez.

Où suivre le Dakar à la télé ? Sur Red Bull TV, qui diffusera des reportages inédits et à couper le souffle sur le Dakar :

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SÉBASTIEN LOEB, OFF ROADS VIDÉO À LA DEMANDE Cinq mois passés à suivre l’homme qui a remporté le championnat du monde des rallyes neuf fois de suite. Une légende face au Dakar. PAYING THE PRICE AVANT-PREMIÈRE LE 20 DÉC. Toby Price a dominé le Dakar 2016. La recette de son ascension ? Du sang, de la sueur et des larmes. KAMAZ STORY AVANT-PREMIÈRE LE 20 DÉC. Le Team Kamaz en action pour sortir un tout nouveau camion juste à temps pour le Dakar 2017. La genèse d’un monstre du désert. MATTHIAS WALKNER AVANT-PREMIÈRE LE 27 DÉC. Dakar 2016 : accident, blessures graves et plusieurs semaines de réhabilitation. Mais l’Autrichien tient bon. Un come-back fou. LE RALLYE DAKAR EN DIRECT DU 2 AU 14 JANVIER 2017.

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LES MÉTIERS DE LOEB Il a quitté le rallye, neuf fois champion du monde. Le volant, jamais. Pour la seconde fois sur le Dakar, Seb Loeb s’est risqué dans d’autres missions, quitte à abîmer son statut de légende.

FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL

Texte : PH Camy

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Il attaque le Dakar avec la Peugeot 3008 DKR. Cette fois, le hors-piste n’est pas une inconnue pour Seb.


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FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL

the red bulletin : Seb, est-ce que je m’adresse aujourd’hui à Monsieur Loeb le nonuple champion du monde en rallye WRC, ou au pilote, dans sa globalité ? sébastien loeb : Au pilote. Je ne me lève pas le matin en me disant : « Je suis neuf fois champion du monde ! » C’est intégré, j’en suis fier, mais je n’y pense pas souvent. En 2013, plutôt que de prendre une retraite méritée en patron du rallye, vous décidez de vous lancer dans d’autres disciplines, au risque, en cas d’échec, de ternir un palmarès unique... Je n’ai jamais roulé pour être quelqu’un mais parce que j’aime ça. Mon but premier, ce n’est pas mon image, mais vivre ma vie comme je l’entends. Le plaisir du pilotage, la niaque, l’esprit de compétition, j’en avais besoin. C’est ma motivation. Quand on est une autorité dans une discipline, quel est l’état d’esprit en s’engageant dans de nouveaux challenges, en « bleu » ? Dans les disciplines auxquelles je me suis frotté et me frotte encore, tu ne te pointes pas en observateur, on parle de championnats du monde, tu viens aussi pour apprendre, comprendre, et faire en sorte que ça marche. En 2014 et 2015, en WTCC, vous avez bataillé contre José María López, sans vous imposer. C’était rageant de s’approcher du mec au top et de ne pas y arriver ? C’était parfois frustrant, mais tu es obligé de l’accepter : dans cette discipline-là, il est meilleur que toi. À la différence d’un jeune pilote, je ne jouais pas ma carrière. López est meilleur, c’est la vie (rires) ! Si je bataillais contre lui, c’était pour le plaisir. L’échec, se dire que l’autre est trop fort, ça vous a apporté quoi ?

Plus qu’aucun autre pilote. Pour son premier Dakar en 2016, Seb Loeb s’octroie quatre victoires d’étapes. THE RED BULLETIN


Des villes aux pistes : la Peugeot 3008 DKR de Loeb sur le Dakar 2017 s’inspire d’un SUV grand public.

« Sur un Dakar, avec mon copilote, on doit reconstruire notre façon de fonctionner, on part de zéro. » Ça m’a permis de réaliser que le rallye était adapté à ma façon d’être, ce pilotage au naturel, la découverte, l’improvisation, la lecture du terrain. Sur circuit, en WTCC, c’était beaucoup d’analyses, regarder comment fait l’autre, virage après virage, recopier, répéter... C’est dur, déjà moins amusant. Le Rallycross, dont vous avez bouclé votre première saison, était-il plus attrayant? J’y retrouve le pilotage naturel que j’aime, c’est plus décontracté. Ça se joue à rien, et pour être au top, c’est chaud. Certains week-ends, tu sais que tu peux être le plus rapide, mais tu te prends un coup dans la porte au premier virage... pas de finale. Ne pas tout maîtriser, c’était nouveau pour vous ? En rallye, si tu es le plus rapide, tu es le plus rapide. Là, tu es plus à la merci des autres, c’est excitant. Au départ, tu as beaucoup de tension, avec des caisses qui marchent super fort, la baTHE RED BULLETIN

garre est intense, ça se frotte, ça se touche, il faut s’imposer. Et ce format, pour la télé, le show, c’est sympa. En rallye, sur un super passage où le connaisseur aurait pu dire : « Putain, ce qu’il a fait, c’est magnifique », encore fallait-il qu’il y ait une caméra, et que le téléspectateur comprenne. Ça a pu vous manquer, qu’il ne comprenne pas ? Je ne roule pas pour ça. Votre premier Dakar en janvier 2016, était-ce vraiment l’ultime défi de Seb Loeb ? J’arrivais en rookie, et mon copilote (Daniel Elena, ndlr) avec lequel j’avais remporté mes neuf titres en WRC était dans la même situation. L’expérience pour se guider sur la bonne route, jauger le rythme, on ne l’avait pas. Il nous a fallu nous construire ensemble à nouveau, partir de zéro. Dakar = galères. Est-ce qu’à un moment, vous vous êtes dit : « Qu’est-ce que je fous là, je serais mieux chez moi à contempler mes trophées de WRC… » ?

Je me le suis dit, ouais (sourire). Dans les spéciales hors-piste. Ce n’était pas mon domaine, pas mon terrain. Tu fais des tonneaux, tu essaies de réparer, tu t’enlises. Rouler dans des ornières sur 20 km, c’est inintéressant, ce n’est pas du pilotage ! Il y a tout de même un accomplissement à surmonter l’inconnu. L’apprentissage dans la difficulté vous a-t-il amélioré ? On est différent. C’est un autre métier. Être copilote en WRC ou sur un Dakar, pour Daniel c’est un travail qui n’a rien à voir. Il fallait effacer 15 ans de rallye, le record des titres dans la discipline ne vous était donc d’aucun recours ? Les effacer ou pas, mais tu recommences à zéro, presque à zéro. Au Dakar, on n’a pas de notes, pas de repères, on part juste avec un roadbook, à l’aventure, dans des endroits qu’on ne connaît pas. Daniel a son roadbook qui lui dit par exemple qu’il y a 10 km à faire dans la végétation et qu’on tombera sur une piste. Au bout de 10 bornes, tu arrives à 500 mètres, 400 mètres, 300 mètres, zéro mètre... et pas de piste. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Sébastien Loeb a-t-il dû apprendre à se perdre ? Le problème n’est pas tant de se perdre, car tout le monde, même les meilleurs, se perd. Il faut se retrouver vite. Ça n’est pas que du pilotage. La réflexion, la navigation, la relation avec le copilote, c’est super intéressant comme challenge. Même si on avait notre expérience commune avec Daniel, sur un Dakar, on doit reconstruire notre façon de fonctionner, on part de zéro. Après des années d’excellence en rallye, sans faillir, avec lui à vos côtés, au Dakar, l’erreur de Daniel peut vous coûter la victoire… est-ce que vous l’assumez ? Oui, même si c’est très frustrant. Au Silk Way (rallye-raid de 10 700 km entre la Russie et la Chine en juillet 2016, ndlr), à deux jours de la fin, Daniel rate deux points de passage et on prend quatre heures de pénalité. C’était terminé pour nous. Ça fait par partie de l’expérience, de mon apprentissage et de celui de Daniel. Il faut aussi assumer que, à l’inverse, la victoire de Daniel dépend de vos erreurs ? Bien sûr. L’an dernier au Dakar, on est partis en tonneau ((accident qui a signé leur défaite, et une neuvième place, ndlr), et c’était de ma faute. Mais à un moment, il faut qu’on arrête de chercher qui est fautif, il faut que l’on réussisse ! Continuer à rouler dans d’autres compétitions, finalement, ça valait le coup ? J’ai la chance depuis de nombreuses années de vivre de ma passion, ce qui n’est pas donné à beaucoup, et la réussite dans ma passion m’a permis de continuer à vivre toutes ces expériences qui me procurent du plaisir. Rouler, la course, c’est ce que je sais faire de mieux... alors, est-ce que ça valait le coup ? Oui ! Si je n’avais rien fait, on parlerait de qui ? Du « vieux Loeb » qui a été neuf fois champion du monde « à l’époque » ? Nous, les novices, avons l’impression qu’un pilote exceptionnel est un pilote bon partout. Est-ce que ça peut être le cas ? Ce sont des métiers différents. Le Rallycross et le Dakar sont deux disciplines qui me plaisent, pourtant ce sont les plus opposées du sport auto : le sprint de deux minutes et l’endurance de 6 heures. Si vous reveniez en rallye, fort de ces expériences diverses, seriez-vous un meilleur pilote « qu’à l’époque » ? Concernant l’efficacité du style de pilotage, j’ai beaucoup appris. Mais le fait de ne plus avoir roulé en rallye depuis des années me coûterait sûrement plus cher que ces acquis. Quoique ? Je n’en sais rien… peugeot-sport.com

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PAS SI

SPACE, CE MEC !

L’HOMME EN A TOUJOURS RÊVÉ, MAIS RARES SONT CEUX À ÊTRE ALLÉS DANS L’ESPACE. THOMAS PESQUET SERA LE DIXIÈME FRANÇAIS DE L’HISTOIRE À Y SÉJOURNER. ET SI L’AVENTURE N’ÉTAIT PAS SI EXTRAORDINAIRE ? IL EN EST LE PREMIER ­C ONVAINCU.

ESA © CB PROD

TEXTE : PH CAMY

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C’est un ingénieur et un pilote de ligne, mais pas un surhomme. ­Thomas Pesquet ­s’entraîne depuis 2009 pour sa mission dans l’espace.


Ses épaules passent la porte. Sa tête aussi. L’humilité s’ajoutant à un CV des plus copieux. Thomas Pesquet a 38 ans, mais en paraît 30, parle six langues, pratique une dizaine de sports (dont le judo en ceinture noire), sait jouer du saxophone, est ingénieur et pilote de ligne, mais franchement (c’est ce qu’on est venu vérifier à son contact), s’il est devenu astronaute, c’est surtout parce qu’il s’est toujours appliqué à s’investir dans une diversité de choses, et à bien les faire. Pas parce que son plan de carrière était « devenir astronaute ». Bien sûr, comme vous, il a très tôt rêvé d’aller dans l’espace, mais lui sait concrètement comment on y arrive. Au point final de cet article, votre destin sera peut-être chamboulé par les propos d’un petit-fils d’agriculteur qui, dans l’espace depuis le 15 novembre, a concrétisé le rêve de tout un chacun. 56

the red bulletin : Votre première expérience de l’espace remonte à l’enfance, dans un vaisseau construit par votre père, avec des coussins... et vous êtes finalement devenu astronaute ! Que s’est-il passé depuis les coussins ? thomas pesquet : Je me suis rendu compte très tard qu’il était possible de devenir astronaute. En effet, petit, j’en rêvais, mais des sélections pour devenir astronaute, en Europe, ça arrive tous les 15 ans. La dernière a eu lieu en 2008. J’avais le bon âge, plus de 20 ans, et pas encore 40, et j’avais déjà coché une croix dans la plupart des cases du dossier de sélection. Qu’était-il inscrit à côté des cases ? Quels critères fallait-il honorer pour être éligible à un poste d’astronaute ? Tout d’abord, un parcours académique, car il faut être capable de comprendre comment marchent tous les systèmes dans la station spatiale ISS. Pour cela, je pouvais justifier d’un diplôme d’ingénieur. Deuxièmement, un parcours opérationnel. J’étais pilote de ligne, métier où potentiellement, nos décisions ont des conséquences sur la vie des passagers. Des pilotes de ligne, on en croise dès

Tout là-haut : ISS, la station dans laquelle Thomas séjournera les six prochains mois... à 450 km de la Terre. À bord, il peut y apprécier seize levers et couchers de soleil par « jour ». À droite : Houston, le 9 septembre 2016, au Johnson Space Center de la NASA, Thomas s’immerge dans le plus grand bassin du monde. Deux mois plus tard, il « marchera » dans l’espace. THE RED BULLETIN

NASA, ESA/STEPHANE CORVAJA

« Je ne suis pas Superman. » C’est vrai. L’homme que nous rencontrons dans le lobby d’un hôtel parisien a tout l’air du type accessible. Il pourrait être votre collègue de bureau, sauf qu’il s’apprête à passer six mois dans la Station spatiale internationale.


« PORTER LE ­SCAPHANDRE, C’EST COMME FAIRE DE L’ESCALADE… EN ARMURE. »


qu’on monte dans un avion, alors c’était quoi, votre truc en plus ? Le côté international. L’Agence spatiale européenne (ESA) dont je fais partie collabore avec la Nasa, les Russes, les Canadiens… et les Japonais, et avoir vécu, étudié ou travaillé à l’étranger était apprécié. J’ai passé un an au Canada pour mes études, trois mois de stage au Mexique, mon premier boulot était en Espagne, c’était un atout. Au-delà de l’académique, l’opérationnel et l’international, il y avait les aspects plus personnels. Être sportif, joueur d’équipe. Le collectif est important dans l’espace ? C’est obligatoire quand on doit s’enfermer six mois dans une boîte de conserve avec des gens qu’on n’a pas choisis. Il faut être facile à vivre, patient, savoir communiquer... tout ça ne s’apprend pas à l’école. Je l’ai acquis dans ma pratique sportive, mes activités associatives d’étudiant, comme l’organisation du gala annuel de l’école. Du BDE à l’ISS, il n’y aurait donc qu’un pas ? Ces choses pas si extraordinaires vous ont-elles aussi conduit au métier d’astronaute ?

(Rires) Exactement, des choses que beaucoup de gens peuvent faire. L’impor L’important est de ne pas perdre son temps, de l’exploiter au maximum, en faisant du sport ou de la musique par exemple. Mes parents m’ont donné l’opportunité de faire du sport, j’ai commencé par le judo et le basket, et dès que j’ai été étudiant, j’en ai essayé plein d’autres: parachute, plongée, spéléo, canyoning, etc. En vous disant : « Ça pourra te servir pour devenir astronaute ! » ? Je pensais que devenir astronaute était impossible, hyper présomptueux. Mais à chaque fois que j’avais des petits choix à faire, j’allais vers des choses qui m’orientaient vers tout ce qui constitue le métier d’astronaute. Pourtant, pratiquer ces sports n’était pas une stratégie. Je ne me suis jamais forcé à faire du parachutisme ou de la plongée pour me constituer un profil adapté à la sélection, j’adorais juste ça, et mes goûts correspondaient à ce qu’on recherchait. La sélection – le premier échelon vers l’espace – comment se déroule-t-elle ? Elle dure un an, et entre chaque épreuve,

on attend à peu près un mois. C’est fun tout le temps, je me suis plutôt bien marré. J’adore les trucs comme ça, les tests psychotechniques, avec les suites de chiffres à l’envers qui tournent dans tous les sens, c’est un peu ludique. Et surtout, au début, il y avait zéro stress, j’avais 5 chances sur 10 000 d’être choisi. Vous avez abordé la sélection en vous disant : « On verra bien ! » ? J’aborde toujours les choses sans me mettre la pression. Par contre, je suis un gros bosseur, je me prépare. Avant les épreuves, je passais des coups de fil, j’essayais d’obtenir le plus de renseignements possibles, pour mettre toutes les chances de mon côté. Ça marche, tant mieux, ça ne marche pas, pas grave. Finalement, ça a fonctionné. Épreuve après épreuve. Et la pression montait-elle ? Pas au début, mais de 10 000 candidats, vous passez à 1 000, 200, 50, 20... Arrivé à 10, le dernier step, on se dit : « Merde, sur 10, ils vont en prendre 5, ça serait moche de se rater maintenant ! ». Je pense que mon profil complet a fait la différence. Il ne faut pas avoir un curseur au

GAGARIN COSMONAUT TRAINING CENTRE, ESA/STEPHANE CORVAJA (2)

Un astronaute doit aussi savoir faire du feu et s’abriter. En stage de survie avec S. Cristoforetti, sa collègue italienne.

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THE RED BULLETIN


En haut : apprendre, sans cesse... ici en Russie, à la Cité des étoiles. En bas : c’est dans une capsule Soyouz de ce type que Thomas a rejoint l’espace.

« SIX MOIS DANS UNE BOÎTE DE CONSERVE, FAUT ÊTRE RELAX ! »


Lors de sa première sortie dans l’espace, son cerveau croira qu’il va tomber dans un vide absolu, et il fera tout pour l’en dissuader…

« ON SIMULE LES SORTIES PENDANT SIX HEURES. »


GAGARIN COSMONAUT TRAINING CENTRE , NASA

max et un autre plus bas, tu dois être capable de t’engager dans toutes les activités exigées, à un bon niveau. Une fois « élu », un bon profil pour devenir astronaute suit la formation. Que comprend-elle ? Après le recrutement, c’est l’entraînement de base, à Cologne, en Allemagne, à l’École des astronautes. Le diplôme en poche, on attend d’être désigné sur une mission. Puis la mission désignée, on s’entraîne spécifiquement, avec le véhicule, le programme. Notre véhicule, c’était le Soyouz russe, la destination, la Station spatiale internationale. Le programme détermine si l’on va faire des sorties extra-véhiculaires, de la recherche, de la maintenance… Tout cela se prépare. L’agenda d’un futur astronaute doit être fou, ça implique beaucoup de sacrifices ? Cet entraînement spécifique est réparti entre les différentes agences partenaires, soit beaucoup de temps passé aux USA à la NASA, ou en Russie, mais finalement très peu en Europe, l’Europe n’étant pas le plus gros partenaire de l’ISS. Donc je passe environ 10 % de mon temps chez moi, et encore, chez moi c’est à Cologne, pas en France où sont la plupart de mes amis et ma famille, que je ne vois jamais. Vous avez une femme, des enfants ? J’ai une compagne qui m’a d’abord accompagné à Cologne, et puis elle a trouvé un super boulot à l’ONU, alors elle est partie s’installer à Rome. Elle est complètement extérieure à ce milieu-là, elle a d’autres problématiques dans son quotidien professionnel, comme essayer de résoudre la faim dans le monde. On s’est réparti les rôles, elle essaie de sauver le monde et moi j’essaie de le faire rêver (rires). Est-ce que son regard sur vous a changé le jour où vous avez été choisi ? Non, et c’est bien, parce qu’il est un peu facile de s’enflammer avec des boulots comme ça, où tout le monde vous dit que vous êtes génial, alors que ce n’est pas vrai. Le problème, c’est quand vous commencez à le croire. Vous tenez un discours de « normalité » assez appréciable, mais durant votre formation vous avez dû vivre des moments délicats, éprouvants ? Oui, à commencer par la formation au scaphandre, qui est l’une des choses les plus difficiles. Porter le scaphandre dans l’espace, c’est un peu comme faire de l’escalade… en armure ! Il est pressurisé, c’est difficile de se déplacer avec, le champ de vision est limité, on ne peut pas bouger la tête, le casque est fixe. Bref, être à l’intérieur du scaphandre, c’est lutter contre le scaphandre lui-même, THE RED BULLETIN

« JE SUIS UN MEC NORMAL, JE RESTE OPEN, JE BOSSE. » et au début, il gagne toujours (rires). Comment se prépare-t-on au sol à la réalité du scaphandre dans l’espace ? En enchaînant les entraînements à la NASA, à Houston. Six heures non stop dans un scaphandre, dans la plus grande piscine du monde. Dedans, tu as des maquettes grandeur nature de la Station spatiale qui sont immergées. On descend sur une plateforme, on dit au revoir, et on remonte six heures après. Pendant ces six heures, accompagné de plongeurs, on sort du sas et on simule les sorties. Votre première sortie en scaphandre dans l’espace, vous l’appréhendez ? Quand tu sors du sas de la station, tu fais une espèce de flip, la tête la première, puis tu te rétablis. Souvent, lors de leurs premières sorties, les astronautes s’accrochent comme des malades aux rails disséminés sur les parois de la station. Avec 450 km de vide en bas, ton cerveau te dit que tu vas tomber... Donc, au programme de tout premier spacewalk sont inscrites cinq minutes pour assimiler le fait que tu ne vas pas tomber. Tu te sécurises avec ta longe de sécurité arrimée à l’ISS, et tu lâches, tu pousses comme ça... pchhhhhhh... tu dois apprendre à ton cerveau que tu n’es pas en train de tomber. On vous prépare à « marcher dans l’espace », mais aussi à revenir sur terre, et éventuellement, atterrir en milieu hostile lors de stages de survie... Il y a d’abord un stage dit « générique », pour apprendre à se protéger du froid, faire des abris, du feu... Un astronaute doit savoir faire du feu ?! Oui, et dépecer des lapins pour manger, si nécessaire. Ça fait partie de l’entraînement ! Avec des instructeurs qui surveillent tout ça. Sur ces aspects-là, il s’agissait de membres des Forces spéciales italiennes,

lors d’un stage en Sardaigne, en moyenne montagne. Ensuite, il y en a eu un autre spécifique pour l’hiver, avec les Russes. Pourquoi un stage de survie en milieu « hivernal » ? Si la rentrée atmosphérique du Soyouz ne se passe pas bien, on peut tomber là où les hélicos ne nous attendent pas, soit un peu partout sur la planète, entre plus 50 et moins 50 degrés de latitude : mer, montagne, jungle... On vise la Russie, et le scénario est un retour dans la neige, la forêt, l’hiver, alors pour s’y préparer, les Russes sortent une vraie capsule Soyouz, décommissionnée. Ils nous y installent en scaphandre et chauffent l’intérieur à 28 °C. Et top ! Il faut se changer à l’intérieur de la capsule, c’est hyper exigu, et on est trois là-dedans. On sort et on prend tout ce qui peut servir : la toile et les cordes du parachute de la capsule pour se faire un abri, le kit de survie, la garniture des sièges pour les recycler et fabriquer un traîneau pour la neige... et c’est parti pour trois jours de survie. Il faisait − 25 °C, mais ça s’est bien passé. À quelques semaines de votre voyage dans l’espace, fort de ces expériences, que diriez-vous à tous ceux, notamment les jeunes, qui ont un jour rêvé de projets supposés impossibles, mais ont abandonné et n’ont pas osé les tenter ? Qu’ils ont énormément de possibilités, mais qu’ils ne s’en rendent pas compte ! En Europe, en France, on aime bien se morfondre, se plaindre, mais il faut arrêter de déconner. Je ne suis pas né avec une cuillère en argent dans la bouche... Mes grands-parents étaient agriculteurs, et mes parents ont fait un step en passant leur bac et en allant à la fac. Ils sont devenus enseignants. J’ai suivi des études gratuites, je suis un pur produit du système éducatif français. Si j’avais été aux USA, avec une université à 150 000 dollars par an, je n’aurais pas pu devenir astronaute. Il faut avoir conscience de ça. Certes, mais vos capacités vous ont permis de réaliser le rêve de beaucoup. Les gens s’empêchent de faire ce qu’ils voudraient faire car ils s’autocensurent. Si tu ne te lances pas, tu ne le sauras jamais ! Je n’ai pas la capacité physique d’un champion du monde de quoi que ce soit, ou les capacités mentales d’un prix Nobel. Je suis un mec normal, je fais les choses du mieux que je peux, j’essaie de nouveaux trucs, je reste open, je bosse. Les étapes que je vous ai racontées ne sont pas impossibles. Le plus difficile est d’avoir toutes les cordes à son arc. Chacune prise à part, c’est hyper faisable. L’Instagram spatial de Thomas : @thom_astro

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HÉROS

« BOUDDHISTE, MOI ? NON, RATIONALISTE ! » DAVID LAMA est bon lorsqu’il s’agit d’atteindre des

objectifs très ambitieux. Parce qu’il est capable de changer de plan dans les moments cruciaux.

the red bulletin : M. Lama, dans votre métier, n’importe quelle mauvaise décision, aussi petite soit-elle, peut avoir des conséquences mortelles... david lama : C’est vrai, mais cela n’empêche pas que lors de mes expéditions, je prenne mes décisions exactement comme au quotidien. C’est une question d’expérience et d’autoévaluation. Dans vos films, vous paraissez calme, cool, impassible. Peu importe que vous vous attaquiez à des parois de 62

mille mètres de haut, que vous arpentiez des arêtes de glace en pleine nuit ou que vous soyez obligé d’interrompre une expédition planifiée depuis des années. Vous rayonnez d’une sérénité bouddhiste. Ce que vous appelez bouddhisme, en fait, c’est de la rationalité. Si je devais décrire la tournure d’esprit de grands alpinistes en quelques mots, je dirais : rationnel et objectif. Les vainqueurs du monde du sport et de l’économie ne sont-ils pas plutôt des têtes brûlées ?

En tant qu’alpiniste, vous avez une réputation à entretenir. Comment faitesvous face à des expéditions échouées ? Évidemment, on préfère toujours avoir du succès. Mais indépendamment de cela, chaque expédition regorge de centaines d’expériences enrichissantes. Par exemple ? En 2015, j’ai effectué la toute première ascension du Lunag Ri avec l’Américain Conrad Anker, qui est très expérimenté. Lorsque la météo pour la prochaine nuit annonçait − 35 °C, Conrad a dit : « Au moins on sait qu’il va faire froid. » Vous trouvez cela banal vous ?

« MOINS 35 DEGRÉS ÉTAIENT ANNONCÉS POUR LA NUIT À VENIR. ’COOL, A DIT CONRAD, AU MOINS ON SAIT QU’IL VA FAIRE FROID.’ » Il ne s’agit pas d’essayer de faire sensation. Nous ne nous attaquons à aucune paroi, s’il n’y a pas au moins une toute petite chance d’atteindre le sommet. Nous prenons nos décisions de manière rationnelle : je connais mon coéquipier, vérifie méticuleusement la météo et connais donc les fautes possibles. Il arrive néanmoins que vous subissiez des échecs en montagne. Au printemps, vous avez dû faire demi-tour

En montagne, il faut sans cesse mesurer ses propres idées à la réalité. Un projet n’est rien d’autre qu’une idée, une chose momentanée. 41 montagnes sont plus hautes que l’Annapurna III. Pourquoi elle ? La face sud-ouest n’a encore jamais été gravie. Pour moi, les premières ascensions sont le cœur de l’alpinisme. S’y ajoutent la difficulté et l’isolement du parcours. Nous y retournerons l’année prochaine.

Euh... Sa sérénité m’a beaucoup appris. Par exemple : il ne sert à rien de se plaindre des mauvaises nouvelles, chaque info, quelle qu’elle soit, est un atout – dans ce cas concret : eh bien, tu emmènes une cartouche supplémentaire de gaz. Lors d’une expédition, la somme des petits détails fait la différence. Andreas Rottenschlager Plus d’infos à propos des films de David Lama sur: david-lama.com THE RED BULLETIN

MANUEL FERRIGATO

I

l est le premier à avoir réussi l’ascension libre de la montagne probablement la plus difficile au monde, le Cerro Torre en Patagonie, et a de ce fait écrit une page de l’histoire de l’alpinisme, aussi parce qu’il avait tout d’abord échoué. Deux nouveaux docus sur ses tentatives d’ascension de l’Annapurna III (7 555 m) et du Lunag Ri (6 895 m) au Népal montrent de manière impressionnante à quel point David Lama sait faire face à l’échec. Nous avons discuté de l’art de rester cool au bon moment avec cet Autrichien de 26 ans.

sur la face sud-ouest de l’Annapurna III au Népal… Le mauvais temps nous a absolument empêché de continuer. Peu importe si l’on appelle cela un échec ou non. Nous avons pris la seule bonne décision possible. Tous vos préparatifs se sont avérés vains à ce moment. Cela ne semblait pas vous toucher plus que cela. Bien sûr que cela m’énerve. Mais prendre des décisions rationnelles signifie aussi qu’il faut souvent changer ses plans. C’est ainsi, c’est tout. Certains sportifs de haut niveau diraient probablement le contraire : « Sois persévérant. Ne laisse rien t’empêcher d’atteindre ton but. »


Pour David Lama, il est insignifiant de qualifier un projet d’échec ou non. Ce qui compte, c’est bien la qualité des décisions.


QUAND LE JEU CHANGE LE MONDE SCOTT NICHOLSON enseigne la conception de jeux

T Dans Rogue One: A Star Wars Story, Mads est le créateur génie de l’Étoile de la Mort.

MÉMOIRE SÉLECTIVE MADS MIKKELSEN Le Danois brille dans les rôles physiques et en personnage ambigu. Il a dû se régaler sur le tournage du dernier Star Wars. the red bulletin : Est-ce que la Force est en vous ? mads mikkelsen : Évidemment. Quand je fais du sport. Et comment se manifeste-t-elle ? C’est une belle énergie qui me traverse. Avez-vous un besoin absolu de gagner ? C’est même pour moi le plus important. Je suis un très mauvais perdant. Je ne sais pas gagner avec dignité. Comment ça ? Oui, lorsque je gagne, je parade, je fais le prétentieux. Quelle a été votre plus belle victoire ? Un but au handball, dans ma jeunesse. Et votre pire défaite ? Je l’ai effacée de ma mémoire. Merci. Mais je vous en prie. Rüdiger Sturm starwars.com

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he red bulletin : Scott, on peut dire que vous avez réussi à faire de votre passion un métier. scott nicholson : Oui, j’ai toujours eu la passion des jeux : jeux d’échecs, jeux vidéo, jeux de rôles. Aujourd’hui, j’étudie l’influence des jeux sur notre humeur, et je développe avec mes étudiants de nouveaux jeux vidéo. Pourquoi faire des jeux vidéo un sujet de recherche scientifique ? Parce qu’ils sont un excellent outil de découverte du monde. Un bon joueur s’en sort aussi bien dans le monde virtuel que réel. Tous les jeux de qualité possèdent une dimension éducative, et c’est cela qui me fascine depuis toujours. Vous êtes professeur à la Wilfrid Laurier University de Brantford au Canada, où vous dirigez également un laboratoire de recherche dont le nom annonce la couleur : Changing The World Through Games. Les jeux peuvent-ils vraiment changer le monde ? Bien sûr ! Cela peut paraître très ambitieux à première vue, mais nous travaillons à la conception de jeux qui vont au-delà de la simple accumulation de points ou de bonus. Lorsqu’il possède un rapport avec le monde extérieur, alors oui, un bon jeu vidéo peut vraiment changer le monde. Pouvez-vous nous donner un exemple ?

J’adore les jeux qui nous incitent à regarder autour de nous et à analyser notre environnement pour arriver au but. L’explosion actuelle des jeux d’évasion est donc à ce titre particulièrement intéressante. Ces jeux d’évasion, aussi appelés Escape Games, existent aussi depuis quelques années en grandeur nature, et connaissent un succès grandissant. Pourquoi, à votre avis ? Les Escape Games grandeur nature ont une forte dimension sociale et morale : un petit groupe de joueurs doit s’échapper d’un lieu et pour cela, résoudre toute une série d’énigmes et de problèmes complexes. Le mot d’ordre est le travail en équipe, car il s’agit de s’en sortir ensemble. Et comme tout le monde a le droit d’être le héros de l’histoire à tour de rôle, les énigmes à résoudre sont très variées, permettant à chacun d’exercer ses différents talents : agilité, rapidité, capacités d’analyse et de réflexion. Qu’est-ce qui fait la valeur d’un jeu, selon vous ? Nous aimons tous écouter des histoires qui nous apprennent quelque chose. Autrefois, c’était le rôle des conteurs, et aujourd’hui, ce sont les game designers qui déroulent les histoires. Je dis toujours à mes étudiants qu’il faut savoir utiliser ses talents de narrateur, afin de créer des histoires qui soient absolument uniques. C. Stachel redbullmindgamers.com THE RED BULLETIN

JASON BELL ©2016 MARVEL, NICK WONG

vidéo à la fac. Ceux d’évasion stimuleraient nos compétences sociales et intellectuelles. Jouons !


Scott Nicholson, 54 ans, croit en son jeu : « Nous sommes les conteurs ­d’aujourd’hui.  »


C’est à la fête foraine qu’on apprend le mieux la physique et les maths… C’est Brent Bushnell, 37 ans et ­directeur du cirque, qui le dit.


« UNE IDÉE LE MATIN, UN PROTOTYPE L’APRÈS-MIDI » BRENT BUSHNELL est investi d’une mission : selon

lui, les ados qui jouent à l’ordinateur sont ceux qui seront capables d’apporter des solutions.

RICK RODNEY

T

he red bulletin : Désolé, mais il faut qu’on pose la question. Vous avez grandi dans les années 80 en tant que fils du fondateur d’Atari : cela signifie-t-il que vous pouviez jouer autant que vous vouliez aux jeux vidéo dans votre enfance ? brent bushnell : C’est logique ! Mais c’est amusant parce que finalement, mes frères et sœurs et moi ne jouions pas tant que ça aux jeux Atari. Mon père ramenait en effet toujours toutes sortes de nouvelles consoles à la maison. Et nous, les enfants, étions ses testeurs. Donc votre voie dans cette branche était toute tracée ? Absolument pas. Justement, quand tu as un père connu, tu veux faire les choses par toimême dans un tout autre domaine. J’ai toujours clairement dit que je n’atterrirais jamais dans la branche des jeux ou du divertissement. Mais j’ai rencontré Eric Gradman. Et ensemble, on a redécouvert notre vieille passion pour le jeu. On était deux nerds qui ont commencé à se lancer dans un art interactif déjanté. Et à un moTHE RED BULLETIN

ment, j’en suis arrivé au point où cela a été clair pour moi : « C’est exactement pour ça que je suis sur cette planète. » Vous vous nommez les Two Bit Circus. C’est cela que vous faites ? Du cirque basé sur des jeux ? Exactement. Même si on ne s’est pas réveillés un matin en décidant : maintenant on monte un cirque. Cela s’est passé de la manière suivante : nous avions construit pour le clip du groupe OK Go une immense machine de Rube Goldberg. La vidéo est devenue un hit sur YouTube. Et

d’une mauvaise image. C’est là qu’on sait concevoir : c’est notre truc ! Après avoir réalisé des centaines de projets pour d’autres, nous voulions enfin construire notre propre projet. Et donc votre cirque. On l’appelle le STEAM Carnival. Ce n’est rien d’autre qu’une bonne vieille fête foraine annuelle avec un tas d’attractions. Dans une halle sont exposés des games avec des rayons laser, des murs rotatifs plein de boutons, des jeux où les éléments numériques se fondent dans la réalité de l’espace. Mais nous avons aussi un domaine dédié aux workshops où les enfants et ados découvrent comment construire soi-même de telles

importe si ton idée de projet a l’air géniale, la vraie question c’est : comment est-ce que tu peux gagner un dollar ce weekend avec cette idée ? » Pas un million ni un milliard, mais un dollar. Toute ma vie, j’ai conservé cet état d’esprit : savoir saisir tout le temps et tout de suite ce qu’il y a de nouveau, démarrer petit, tout de suite tester les choses, échouer, retoucher, réessayer. Et cela reste jusqu’à aujourd’hui notre philosophie chez Two Bit Circus : si le matin nous avons une idée pour un jeu, l’après-midi le premier prototype est terminé. On ne peut savoir si c’est amusant qu’une fois qu’on l’a construit. Tu dois le tester et expérimen-

« LES IDÉES BANALES QU’ON LANCE EN PASSANT SONT AU FINAL TOUJOURS BIEN MEILLEURES DANS LEUR RÉALISATION. » tout à coup, on a commencé à recevoir beaucoup d’appels de professeurs. Ils nous racontaient qu’ils utilisaient la vidéo en classe pour expliquer clairement la physique et les maths. Et ils nous parlaient de l’enthousiasme des élèves, notamment ceux qui normalement ne s’intéressent absolument pas aux sciences naturelles et à la technique. Les matières STEAM (les sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques, ndlr) souffrent

machines. Ils apprennent de manière ludique les capacités de base, du design à la programmation en passant par l’électronique. Tout ce dont tu as besoin pour être un inventeur. Parce que c’est ce que nous voulons : inspirer les enfants à devenir des inventeurs et à résoudre les problèmes. Tout comme vous avez été inspiré par votre père ? De mon père, j’ai hérité cet état d’esprit d’entrepreneur qui m’a accompagné : « Peu

ter jusqu’à ce que cela marche. Et si c’est une mauvaise idée ? Alors il faut d’autant plus la tester. Les meilleures idées s’avèrent être des jeux épouvantablement ennuyeux et impraticables une fois concrétisées. Alors que les idées banales qu’on lance en passant sont au final toujours bien meilleures dans leur réalisation. Nora O’Donnell twobitcircus.com

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LES HÉROS DE LA NUIT À

VIENNE Te x t e   : A n d r e a s R o t t e n s c h l a g e r

Photos : Lukas Gansterer

B A L K A N B E AT S, P U N K , C H A M PAG N E E T B A R AQ U E S À S AU C I S S E S. L A C­ A P I TA L E AU T R I C H I E N N E S A I T FA I R E L A F Ê T E J U S Q U ’AU B O U T D E L A N U I T.


LA DJ HOUSE ANNA ULLRICH Photographe et DJ, Anna aime la deep house et mixe partout en Europe. facebook.com/ annaullrichofficial

ANNA ULLRICH «   O N P E U T Y DA N S E R J U S QU ’À 11 H EU R E S DU M AT I N.   » « Si vous êtes à Vienne pour le week-end, voici votre programme clubbing : vendredi soir, je vous conseille le Volksgarten (près de la Hofburg, l’ancienne résidence impériale, dans le centre-ville). On y passe de la bonne house, plutôt mainstream, idéale pour danser, et le public est international. J’ai beaucoup d’amis qui y vont pour rencontrer du monde. C’est bondé entre 2 et 4 heures du matin. Le samedi soir, allez faire un tour au SASS, à Karlsplatz, un club convivial dans lequel je mixe souvent. Comme les proprios aiment donner leur chance aux jeunes DJ’s, c’est là qu’il faut aller pour écouter les derniers courants de techno et tech house. C’est aussi un des rares clubs officiels connus pour ses afters : on peut y danser jusqu’à 11 heures du matin. » 1 2

Karlsplatz 1, sassvienna.com Burgring, volksgarten.at

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BDANSI ELENMONDE V EDENLA UNUITE VIENNOISE

La capitale de l’ancien Empire austrohongrois a vu naître la psychanalyse et Falco, qui a secoué les années 80 avec son Rock Me Amadeus. Classée depuis 5 ans consécutifs comme la capitale la plus agréable à vivre par l’agence Mercer, la métropole de près de 2 millions d’habitants a su prouver qu’elle n’était pas qu’une tranquille belle de jour.

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Insomnia Club Ottakringerstraße 50

das Bach Bachgasse 21

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Bitzinger Augustinerstraße 1

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Volksgarten Club Burgring

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Arena Baumgasse 80

Une ville, des chiffres Deuxième plus grosse ville germanophone après Berlin, Vienne est reliée par un aéroport international, et son métro circule 24h/24 les week-ends. Pour les transports : wienerlinien.at

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SASS Club Karlsplatz 1


L A R O C K S TA R WILD EVEL Un grand nom de la scène nocturne viennoise depuis 15 ans. Les concerts de son groupe de garage punk sont connus pour leur ambiance survoltée. trashbones.com

WILD EVEL « ÊTRE LE CHANTEUR D’UN GROUPE D E P U N K L E T E M P S D ’ U N E N U I T.   » « Pour assister à des concerts rock de qualité et de grande envergure, choisissez la salle de l’Arena (IIIe arrondissement) : aménagé dans des anciens abattoirs, cet immense complexe est le centre de la contre-culture viennoise depuis les années soixante-dix, et est encore aujourd’hui la référence en matière de rock. Mais pour sortir des sentiers battus, j’ai une adresse secrète : das Bach, dans le quartier d’Ottakring (XVIe arrondissement), l’endroit parfait pour des concerts intimistes. Le public est si proche

de la scène qu’on peut aller renifler les aisselles du chanteur. J’adore y jouer en live avec mon groupe The Trashbones, trinquer avec le public et boire la bière que je me fais verser dans mes bottes Chelsea. Les murs sont tapissés de souvenirs laissés par les musiciens qui y sont passés, et lorsqu’un groupe reprend des chansons des Ramones ou de Black Flag, on peut sauter sur scène et hurler dans le micro avec le chanteur. » 3 4

Bachgasse 21, dasbach.at Baumgasse 80, arenavie.com/web/


LE PRODUCTEUR WOLFRAM L’un des producteurs de musique électro et disco les plus connus du pays, il a travaillé pour Moby et Lady Gaga. wolfram.fm

PETER BALON «   L A V R A I E S TA R DE LA MUSIQUE VIENNOISE ? »

WOLFRAM « MANGE DONC DES KÄSEKRAINER ET BOIS DU CHAMP’ ! » « Tous les DJ’s connaissent les meilleures adresses pour calmer une fringale entre minuit et quatre heures du matin. À Vienne, toutes les soirées clubbing se terminent obligatoirement devant un Würstelstand, une baraque à saucisses. Comment savoir si c’est une bonne adresse ? Checkez la qualité du pain et de la moutarde ! Pour ma 72

part, je recommande Bitzinger, derrière l’Opéra national. Vous pouvez y déguster une Käsekrainer, une saucisse fourrée au fromage dégoulinante de graisse, accompagnée d’un verre de champagne. Oubliez votre régime, aucun Würstelstand ne propose de nourriture saine. » 5

Augustinerstraße 1, bitzinger-wien.at

« Okay, tout le monde connaît Falco, le chanteur pop rock et rappeur, mais pour moi, la vraie star de la musique viennoise, c’est Philipp Quehenberger. C’est un musicien de génie qui a étudié le jazz et compose des morceaux de toute beauté au piano. C’est aussi un touche-à-tout qui marie tous les genres, de la noise à la techno intello en passant par le jazz. Cela fait des années que “Quehe” expérimente avec bonheur, rejetant toutes les normes de l’industrie musicale. Pour découvrir son univers, commencez par regarder Uff Uff sur Youtube, un morceau de dark techno, idéal pour une petite promenade nocturne le long du canal du Danube, avec le reflet de la lune dans l’eau. » facebook.com/philipp_quehenberger THE RED BULLETIN


FREDERIKA FERKOVÁ « DANSER SUR DU TURBO-FOLK. » « Sur la Ottakringer Straße (XVIe arrondissement), on fait la fête comme dans les Balkans. Une Balkan party, c’est la garantie d’avoir une ambiance de folie et du turbo-folk, un mélange de musique de mariage, rythmes tsiganes et beats électro des années 90. Certes, les Viennois sont moins fans de cette musique que les jeunes d’ex-Yougoslavie : pourtant, il faut voir l’ambiance qui règne les

vendredis et samedis soir dans des clubs tels que l’Insomnia. La vodka coule à flots, les filles se déhanchent dans des robes ultra-courtes et les mecs jouent les machos. Un conseil ? Apprenez cette phrase en serbe : “Šta piješ?” (prononcez chta pi-èche). Traduction : qu’est-ce que tu bois ? » 6 Ottakringerstraße 50, facebook.com/insomniaclubvienna

L’O R G A N I S AT E U R PETER BALON Proprio de la Grelle Forelle (« La truite acidulée », en bon français), le club techno le plus en vue de la capitale. grelleforelle.com

L’ I N I T I É E FREDERIKA F E R K O VÁ Chroniqueuse de la nuit pour le magazine Vice, elle organise des pyjama raves. facebook.com/ hausgemachtinwien/



À voir. À vivre. À faire.

AC T I O N ! VOYAGES

TOUT BÊTEMENT Plonger sans cage parmi les requins

WILDESTANIMAL/GETTY IMAGES

Les eaux chaudes de la Riviera Maya sur la côte caribéenne au Mexique abritent une vie sousmarine foisonnante. Entre novembre et mars, ces eaux deviennent le terrain de jeux d’un visiteur potentiellement mortel : le requin-bouledogue. On vous emmène dans l’océan voir ces inquiétantes créatures en train de se nourrir, et vous apprend à les respecter, à ne pas en avoir peur, à les accepter.

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VOYAGES

MATOS

MOTEURS

CULTURE

AGENDA

ET SI… 75


ACTION

VOYAGES KIFFEZ LE RÉCIF

Inoffensifs les requinsbouledogues ?

Avec ces 3 sites de plongée.

True colours

L’île Cozumel au Mexique fait partie du système corallien méso-américain, le plus grand du continent. La nuit, une lampe torche révélera une kyrielle de couleurs. phantomdivers.com

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Playa del Carmen, MEXIQUE Cancún Partez côtoyer les requinsbouledogues avec phantomdivers.com

PAROLE DE PRO

« Beaucoup de requins, contrairement aux bouledogues, sont opportunistes. S’ils sentent qu’on ne les a pas à l’œil, ils attaquent. Ne les lâchez pas du regard et ne laissez trahir aucune peur, sans quoi vous deviendrez une proie. »

de « curiosité » ou par « erreur ». « La mor morsure d’attaque, sur une tortue par exemple, est bien plus violente. » L’expérience constitue ici la meilleure défense. « Quand ils sont nerveux, ils se déplacent de manière erratique et rabattent leurs nageoires pectorales. Contrairement au touriste, l’œil averti le perçoit immédiatement. » Une maîtrise des techniques de base de la plongée est donc requise. « Nous n’exigeons pas le niveau d’un plongeur pro mais chacun doit être capable d’effectuer la descente, le pallier de décompression et remonter de manière autonome et respecter les consignes comme rabattre les bras pour éviter qu’un requin ne les croque par inadvertance. » L’objectif principal de ces plongées est de montrer qu’au-delà des rares morsures accidentelles, les requins ne doivent pas être craints. « Ces trente dernières années, leur population a baissé de 80 %. L’idée très répandue que sans requin la mer est plus sûre en est la cause principale. Les mentalités doivent évoluer si on veut sauver les requins. Permettre aux gens de les voir dans leur milieu naturel est un excellent moyen d’y parvenir. Avant la plongée, la plupart sont nerveux et très attentifs et sous l’eau, ils respectent les consignes à la lettre. Après la plongée, nous leur demandons leurs impressions. La plupart décrivent un sentiment de paix. »

Le grand bleu

Blue Corner aux Palaos en Micronésie n’est pas pour les cœurs sensibles : courants forts, murs de récifs abrupts et jusqu’à 13 espèces de requins. palaudive adventures.com

D’est en ouest

L’île Mafia à l’est de la Tanzanie offre de belles plongées dans le récif de l’océan Indien. Sur la côte ouest, on côtoie le requin-baleine en tuba. aqua-firma.co.uk

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PHANTOMDIVERS.COM, JORGE LORIA, AQUA-FIRMA.COM/RALPH PANNELL

« Il y a vingt ans, Playa del Carmen et ses quatre clubs de plongée était une petite ville avec peu de tourisme. En hiver, je pratiquais la chasse sous-marine au milieu de requins qui essayaient de chaparder mes prises. J’ignorais alors tout de la fascination qu’ils suscitaient. Mais j’ai fini par comprendre que cet engouement serait un moyen plus confortable de gagner ma vie au lieu de servir du ceviche (une marinade de fruits de mer, ndlr). » Et voilà comment Jorge Loria se lance dans la plongée découverte du requin-bouledogue sur la Riviera Maya au Mexique. Aujourd’hui, Playa del Carmen recense plus de 60 clubs de plongée dont celui de Loria, Phantom Divers, spécialiste du bouledogue qui, avec le grand blanc et le tigre, est le sélacien le plus dangereux pour l’homme. « Nous contrôlons la plongée grâce à la nourriture, explique Loria. Quand les requins deviennent agressifs, nous refermons le seau à appâts. L’odeur de sang disparaît et ils se calment. Si on veut de l’action, la distribution de poissons reprend. » Toutefois, des mesures de sécurité supplémentaires sont nécessaires lorsque les plongeurs nourrissent les requins. « Ma main porte les marques de trois morsures, prévient Loria. De quoi me convaincre de l’utilité de la cotte de mailles. » Elle protège des morsures dites


ACTION

MATOS

Lunettes 3D Rogue One À l’occasion de la sortie de l’épisode Rogue One, la franchise Star Wars lance ces lunettes 3D Storm-trooper et Death Trooper (ici en photo). Certains cinémas les vendent avec les pop-corn. masterimage3d.com.

Casque fondu Dark Vador Copie conforme du modèle vu dans le Réveil de la Force, ce casque onéreux est produit à seulement 500 unités dont un réservé à Kylo Ren, le reste est déjà épuisé. Mais avec la sortie du nouvel opus, l’espoir est permis. collectibles.starwars.com

GALAXIE DE GOODIES Véritable mine d’or, les produits dérivés Star Wars peuvent aussi être très utiles.

Réfrigérateur R2-D2 mobile Au diable BB-8, le R2-D2 est le plus cool des robots de l’univers. Ce frigo japonais avec télécommande le prouve. Il fournit six canettes fraîches et le projet d’attaque de l’Étoile de la Mort contre l’Alliance Rebelle. aqua-has.com/sw

Faucon Millenium multi-outils

Grille-pain Dark Vador

TB-TT ambulant

Le vaisseau de Han Solo est sans conteste le plus rapide de la galaxie et désormais le plus utile, en témoigne cette version en acier inoxydable comprenant un tournevis, un ouvre-bouteille et 5 clés à œillet. thefowndry.com

Ceux qui ont vu La revanche des Sith savent qu’Anakin Skywalker s’est grillé en passant du côté obscur. Désormais, vous pouvez revivre ce tragique épisode au petit-dèj avec des toasts marqués au fer « Star Wars ». thefowndry.com

Les geeks Star Wars des premières heures savent que la réplique du TB-TT est très prisée. Cette version améliorée vue dans le dernier opus tire des balles de nerf et se télécommande depuis un smartphone. hasbro.com

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ACTION

MATOS

Qui est le cerveau derrière l’ordinateur intelligent capable d’imiter le génie créateur ? Selon vous, l’appli Prisma produit-elle de l’art ?

Non, l’art véritable vient de l’imagination. Prisma utilise le « deep learning », réseau de neurones artificiels pour localiser les détails d’une photo, lignes, formes, cercles, les calibrer et les redessiner entièrement. Il est possible de choisir un des styles disponibles, mais pas d’en créer de nouveaux. Néanmoins, nous comptons bien relever ce défi et permettre la création de styles personnalisés. Nous serons alors plus proches de l’art.

Êtes-vous surpris de l’engouement que suscite cette appli ?

C’est incroyable. Seuls les jeux vidéo présentent une telle croissance et nous n’avons pas dépensé le moindre centime en promo. Un succès quasi naturel. Assister à la diffusion de Prisma à travers le monde est une expérience unique. Cet été, le nombre de photos traitées a atteint trois milliards en quatre mois. Aujourd’hui, nous en sommes en moyenne à 50 millions par jour avec un rush les samedis et un ralentissement les lundis.

Quel est votre modèle économique ? L’appli ne comporte ni pub ni achats intégrés…

Je suis assez confiant sur le fait que l’appli restera gratuite. Nous voulons générer des revenus avec les marques qui souhaitent créer leur propre style. Certaines le font déjà comme Gett, le concurrent de Uber. Il ne s’agit pas de pubs classiques d’une marque, les utilisateurs créent la pub sans utiliser le logo de la marque. Les gens les préfèrent et les partagent plus volontiers. Instagram est un canal très efficace.

Quelle est la meilleure utilisation de Prisma observée ?

Dans une école au Bangladesh, des personnes créent des livres pour enfants. Le cas est intéressant, il encourage l’apprentissage dans différents pays favorisant un monde meilleur. C’est, je crois, la voie à suivre.

Quelle est la prochaine étape ?

La création d’images animées en temps réel. Prisma Video fonctionne déjà sur smartphone sans nécessiter de connexion internet. L’idée est de baser toute l’intelligence dans le téléphone et non sur des super serveurs dans le cloud. L’expérience de l’utilisateur sera partout la même pour tout un chacun. Chacun se baladera avec une véritable intelligence artificielle dans sa poche. C’est un défi qui nous demandera beaucoup de travail.

Le choix des filtres évolue régulièrement. « Nous souhaitons que les gens puissent créer chaque jour de nouvelles images. Pour cela, on remplace certains filtres par d’autres. »

UN HOMME, UNE IDÉE Alexey Moiseenkov, 26 ans Pokémon Go n’est pas la meilleure appli de 2016. Le titre revient à Prisma qui propose de retoucher vos photos en imitant le style des grands peintres: Picasso, Mondrian, Van Gogh… C’est l’œuvre d’un jeune ingénieur russe, ou plus précisément d’une intelligence artificielle empruntée par ce der dernier et son équipe à un projet open source: DeepArt. «J’ai J’ai cher cherché un moyen de par partager cette idée avec le public. La réponse tenait en un mot: la rapidité.» Moiseenkov parvient à multiplier par mille la vitesse du rendu d’image. La génération Instagram l’adopte aussi sec. prisma-ai.com

Les capacités de l’application Prisma évoluent. « Une fois par semaine, nous utilisons les photos des utilisateurs pour améliorer le réseau de neurones. D’un mois à l’autre, une même photo aura un rendu différent. »

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PRISMA-AI.COM

INNOV NOVA NOV VAT ATION L’ESQUISSE D’UN GÉNIE


ACTION

MATOS

MONTRES

par Gisbert L. Brunner

TRADITION MODERNE Smartwatch Frédérique Constant

Les données de suivi d’activité et de sommeil se synchronisent via l’appli MotionX-365 pour iOS et Android.

Pendant près de 150 ans, la montre-bracelet a eu pour sacro-sainte fonction de mesurer le temps. L’avènement de la smartwatch bouleverse la donne. Avec « l’ordinateur bracelet », l’heure n’est qu’une simple fonction parmi d’autres. Certains y voient la fin de la montre analogique. Mais la Suisse, berceau de la haute horlogerie, ne l’entend pas ainsi et élabore la première montre connectée de tradition horlogère. Un cadran avec de vraies aiguilles et un boîtier en acier inoxydable de 42 mm embarquant un module de suivi de sommeil et d’activité qu’il partage avec le smartphone. En pressant la molette, l’aiguille des minutes glisse vers le symbole approprié, un homme qui court à huit heures et une lune à quatre heures. L’aiguille des heures marque le pourcentage effectué par rapport à l’objectif. En cas d’appel ou de SMS, la montre vibre et déplace l’aiguille des minutes vers le symbole correspondant situé à dix et à deux heures. De plus, l’heure se règle automatiquement quel que soit le pays. Mais l’avantage majeur du cadran analogique est qu’il est peu énergivore contrairement aux écrans à LED. Sa batterie dure quatre ans. Plutôt smart, non ? frederiqueconstant.com

LE MEILLEUR DU GENRE

Des montres smart à la bonne heure !

Emporio Armani Connected

Nixon Mission

Michael Kors Access Dylan

Acier inoxydable et cuir noir confèrent à cette montre intelligence et charme. Connectée à l’appli iOS ou Android, elle suit le sommeil et l’activité, gère les notifications et contrôle la musique du téléphone via la molette. armani.com

Le choix du sport extrême. Boîtier en polycarbonate et inox étanche à 100 m et lunette antichoc. Les applis incluses affichent en temps réel les conditions de surf et de neige, et la météo en mer et en montagne. nixon.com

Ton or rose, acier inoxydable, boîtier 46 mm, bracelets interchangeables (silicone noir cuir ou métal) ; affichage jour et nuit automatique, cette montre Android Wear en jette autant que le célèbre couturier new-yorkais. michaelkors.com

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ACTION

MOTEURS La dernière Nissan GT-R : un supercar au cœur tendre.

PRODUITS DÉRIVÉS Des vêtements de conduite mais pas que…

Pour la gloire La marque Ayrton Senna Clothing et Classic Team Lotus s’associent et créent une collection rendant hommage aux victoires des années Lotus du mythique pilote brésilien. ayrtonsennashop.com

LE PLEIN DE PUISSANCE

La Nissan GT-R est plus rapide qu’une Veyron. Mais un supercar ne s’apprécie pas qu’à l’aune de sa vitesse. La donnée qui symbolise le mieux la nouvelle Nissan GT-R n’est ni le nombre de chevaux (562), ni celui du couple (637 Nm), mais bien le nombre de vues de la vidéo sur le net. Plus que pour la LaFerrari, la Veyron et tous les autres supercars. Une prouesse liée à d’autres chiffres clés : de 0 à 100 km/h en 2,6 s, presque une demi-seconde de moins que la McLaren 675LT. J’ai personnellement testé la bête. Mais même avec un tel ADN, la GT-R est étonnamment docile, calme, confortable et raffinée. En mode Normal, le cruiser grogne gentiment en ville. Une expérience qui a un

prix supérieur à la Porsche Cayman GT4, le plaisir du pilote en moins. Pour cela, il faut passer en mode R. La mise en route du bi-turbo vous scotche au siège comme pour un décollage. La GT-R part certes comme une fusée mais n’est pas aussi emballante que les bolides à qui elle grille la politesse. Elle a beau distancer la 675LT, elle n’égale pas l’expérience supercar de la McLaren. En revanche, la GT-R est un cruiser quatre portes avec un vrai coffre. De plus, il n’est pas nécessaire d’être un monstre pour en acquérir une. nissan.fr

Tim Burton, alias Shmee150, est expert des supercars et très suivi sur les réseaux sociaux. Tim partage désormais sa passion avec The Red Bulletin. Vous pouvez visionner le focus vidéo de la voiture du mois sur le site redbulletin.com.

Pour les deux-roues Le partenariat entre le créateur de vêtements moto Belstaff et le circuit historique Goodwood crée un paradis pour les fous de moto. goodwood.com

TOUR DE FORCE

Shmee150 teste la DB11 au QG d’Aston Martin. Ces dernières années, Aston Martin a élargi sa gamme, mais son image reste associée au grand tourisme. La DB11 constitue de ce fait un enjeu crucial pour la marque. Sans surprise, la voiture a belle allure mais l’essentiel est invisible à l’œil. Le nouveau moteur V12 bi-turbo 5,2 l à aspiration naturelle développe 600 ch et un couple de 700 Nm ; elle atteint 100 km/h en 3,9 s avec

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une vitesse de pointe de 320 km/h, grâce à un turbo assez réactif. Les sensations et son bruit assurent. L’habitacle intègre la touche Mercedes. Les plus critiques jugeront la présence high-tech insuffisante mais l’affichage entièrement digital et le GPS très pratique constituent une mise à jour non négligeable avec une ergonomie nickel. Une voiture idéale pour la balade. db11.astonmartin.com

Du volant au manche Que ce soit pour rouler en cabriolet l’hiver ou la jouer pilote de la Seconde Guerre mondiale, le bomber Irvin Flying en cuir de mouton véritable fait le job. motoringclassics.co.uk

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ACTION

CULTURE

LISTE NOIRE

Donnie Darko : « Je te l’avais dit, pas un seul clown morbide à l’horizon. »

Des scénarios primés qui mettent des années avant d’être produits. Florilège…

Argo (2012)

FILM

DONNIE DARKO

20TH CENTURY FOX, OPEN ROAD FILMS, WARNER BROS.

Quinze ans après sa sortie, ce film underground hypnotique reste culte. Le réalisateur Richard Kelly revient sur l’univers désaxé qu’il crée à l’époque. Faire le film n’a pas été une mince affaire ? Pour beaucoup de gens, l’histoire semblait impossible à tourner. Démontrer qu’elle peut être portée à l’écran et que je suis l’homme de la situation devient alors un défi en soi. L’expérience est éprouvante, mais je sais aussi que l’occasion ne se représentera pas deux fois. Nous disposons d’un budget de 4,5 millions, bien trop modeste pour un projet de cette envergure, on s’en est d’ailleurs très vite rendu compte. L’histoire se déroule sur 28 jours jusqu’à l’apocalypse du monde parallèle, c’est aussi le nombre de jours de tournage dont nous disposons et par moments, on a cru que l’apocalypse allait aussi nous emporter. En quoi Jake Gyllenhaal était-il fait pour le rôle ? Quand je l’ai rencontré dans le bureau de Drew Barrymore sur Sunset Boulevard, je l’ai su intuitivement. C’était aussi le bon moment pour lui. Le rôle lui allait comme un gant et il avait très envie de l’incarner. Jake fait partie des acteurs à l’instinct très développé capables d’assumer le poids du personnage. Comment expliquez-vous la popularité persistante du film ? Cela tient à l’idée d’aliénation, ne pas être conforme aux attentes de la société. Un sentiment inhérent à l’adolescence et au passage à l’âge adulte où l’on vit ses premières désillusions. Un phénomène universel, contrairement à ce qu’on veut bien admettre. Cette popularité inspire-t-elle votre travail ? Je suis fier que le film suscite encore des discussions. Cela conforte mon choix de raconter mes propres histoires sans succomber aux lois du marché. Des histoires complexes qui donnent matière à réflexion et résistent à l’épreuve du temps. Donnie Darko ressort ce mois-ci en Blu-ray en restauration 4K.

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Il figure dans l’excellente cuvée 2010 avec American Bluff et Hunger Games. George Clooney, producteur, doit batailler quatre ans avant d’obtenir le feu vert. Pari gagnant : le film d’otages lui vaut à lui et son réalisateur/acteur Ben Affleck l’Oscar du meilleur film 2O12.

LE CHOIX DES FANS

Trois films dont les débuts furent timides avant qu’ils ne deviennent cultes.

Blade Runner (1982) À sa sortie, le chef-d’œuvre de Ridley Scott suscite peu d’engouement. Le succès finit par arriver en 1992 grâce aux ventes des VHS et aux succès télé. La légende est lancée avec le making of puis la version finale et bientôt une suite. Brazil (1985) Un conflit entre le réalisateur et le studio à propos du montage, retarde sa sortie. La dystopie de Terry Gilliam est jugée trop à gauche pour un film grand public. Les fans l’élèvent au rang de classique. Fight Club (1999) Les bastons de Brad Pitt sont éclipsées par une panique morale aux US, poussant certains à révéler la fin inattendue lors d’un show télé. Résultat : peu de spectateurs à sa sortie. Le film sera érigé en monument de la contre-culture.

The Revenant (2015) Les souffrances de Leo pendant le tournage ne sont rien comparées aux difficultés pour concrétiser le projet. Adapté du livre de Michael Punke, le scénario intègre la liste en 2007 mais attendra huit ans pour être à l’affiche avec à la clé l’Oscar du meilleur acteur pour DiCaprio, une consécration qui met fin à une longue attente.

Spotlight (2015) Le récent vainqueur de l’Oscar du meilleur film fait partie de la liste 2013. Le scénario – un scandale de pédophilie dans l’église catholique révélé par des journalistes – rend les studios très nerveux. La prestigieuse distribution finit par donner au film le statut de classique moderne. Résultat : 71 prix et le double en nominations.

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ACTION

CULTURE

LA PLAYLIST MAYNARD JAMES KEENAN

HASHTAG MUSIQUE Pour sa saison de docus courts HASHTAG$ 2, la Red Bull Music Academy explore la subculture musicale émergente du web. Voici 3 tendances à connaître…

Vénérable touche-à-tout, Maynard James Keenan est le leader de groupes rock novateurs à succès comme Tool et A Perfect Circle. La réussite, il la connaît aussi en tant qu’acteur, comique, artiste multimédia et même comme viticulteur. Bien que très populaire, ce quinquagénaire US reste un personnage énigmatique. Sa nouvelle biographie, A Perfect Union Of Contrary Things, permet une incursion dans son univers. Il livre ici 5 titres qui ont influencé Keenan-le-musicien et Keenan-levigneron dont les vins sont sur caduceus.org.

#KAWAII

Dean Martin

Zapp

Ain’t That A Kick In The Head [tiré de You Can’t Love ’Em All]

More Bounce to the Ounce

« Quand ce classique arrive sur ma playlist, je l’écoute toute affaire cessante. À cette époque, les artistes de scène comme Dean Martin et Jerry Lewis savaient tout faire : danser, chanter, jouer de plusieurs instruments, écrire… De véritables athlètes de la scène pour lesquels j’ai une profonde admiration. La génération actuelle a peu conscience de ce que cela représente. Tout lui est dû. »

« Ce morceau évoque un souvenir qui m’est cher. Pendant mes classes à l’armée, la plupart de mes camarades étaient noirs. Dès qu’on avait quartier libre, on écoutait des morceaux funk sur d’énormes ghettos-blasters qu’on portait sur l’épaule. Ce titre de Zapp a toujours fait partie de mes préférés. Impossible de ne pas se déhancher quand on l’écoute à fond. »

Genre Techno accélérée avec mélodies mielleuses et voix aiguës. Origine Kawaii signifie mignon en japonais. Depuis, il a conquis le monde. Lady Gaga adore. À écouter Death Blossom par ALiCE’S EMOTiON.

#GQOM

Fleetwood Mac

Iris DeMent

The Chain [from Rumours]

Let The Mystery [from Infamous Angel]

« Tous ceux qui ont tenté de reprendre ce titre se sont lamentablement plantés. Enlevez-lui un seul élément et le morceau n’a ni queue ni tête. L’équilibre entre les voix et tout le reste a quelque chose de magique. Il a inspiré la cuvée Le Cortigiane Oneste, un vin rare et savamment équilibré composé à parts égales de cépages merlot et barbera, populaire dans le nord de l’Italie. »

« Je découvre ce morceau il y a quelques années. J’ignore presque tout de la vie et la carrière d’Iris DeMent. Ses chansons abordent essentiellement des thèmes religieux. Celui-ci est un modèle de composition. Mystérieux, réconfortant, il prône la sérénité et la tolérance. J’aime l’apprécier avec un verre de Chupacabra, ma cuvée mystère à moi, un vin évolutif issu de mon vignoble. »

Kashmir [tiré de Physical Graffiti] « Je trouve que les albums de Led Zeppelin sont assez homogènes dans l’ensemble. Pourtant, leur titre Kashmir est pour moi le plus intense dans la discographie du groupe. Aucun autre ne pouvait créer un morceau aussi magique. Ce chef-d’œuvre devait être en gestation inconsciente depuis plusieurs années. Il m’a fait comprendre qu’il est vain d’attendre un coup de chance, tout est une question de préparation.»

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LE GADGET Le Basslet

Avec ce bracelet, vous écouterez vos morceaux favoris comme si vous étiez en club. Attaché à votre poignet, ce subwoofer se connecte à votre source audio et transforme les basses fréquences en vibrations qu’il fait résonner dans votre corps. lofelt.com

#HEALTHGOTH

Genre Son industriel brut et ambiances sonores glaciales. Origine Initié en 2013 sur Facebook par le duo pop Magic Fades, il est tendance depuis ; ses fans allient style Goth et vêtevête ments sport futuristes. À écouter Thorium par MESH. Tous les épisodes : redbullmusicacademy. com/hashtags

THE RED BULLETIN

TRAVIS SHINN

Led Zeppelin

Genre House hypnotique, rythmes syncopés et voix hachées. Origine Les townships de Durban où il se popularise avant d’être relayé par des DJ’s comme Kode9 (UK), un son minimal séduisant toujours plus de fans. À écouter Mitsubishi Song par Rudeboyz.



ACTION

CULTURE

MA VIE EN JEUX BILL GREEN

OBJETS BONUS

Du matos ergonomique à potentiel très collector.

Batman: Arkham VR vous met dans la peau de Bruce Wayne. Nous avons rencontré son principal concepteur pour connaître son moteur. LE JEU À EMPORTER SUR UNE ÎLE CIVILIZATION V

Stratégie au tour par tour ; 2010 ; PC, Mac « Un choix difficile mais ça serait Civilization V de Sid Meier en espérant enchaîner avec Civilization VI. Je pourrais passer ma vie à jouer avec cette série de jeux de stratégie au tour par tour et y ajouter aussi quelques mondes, histoire de varier les plaisirs. »

MON DERNIER JEU BATMAN: ARKHAM VR

Action, aventure en RV ; 2016 ; PS4 « Il y a un an, nous étions sur le point de finaliser Batman: Arkham Knight quand Sony nous demande de tester sa PlayStation VR. L’équipe y voit vite une excellente façon de boucler notre travail sur Dark Knight en y incorporant la RV. La conception du nouveau projet m’est confiée et est censée être un moment phare de ma carrière. L’occasion de raconter une histoire sous une perspective inédite, qui plus est avec la franchise avec laquelle j’ai grandi, me galvanise. »

LE PREMIER JEU SUR LEQUEL J’AI BOSSÉ SUDEKI

L’ASTUCE DE BILL GREEN « Soyez comme Batman, ne misez pas uniquement sur les muscles, mais utilisez aussi la tête. Batman: Arkham VR est bourré d’astuces invisibles au premier coup d’œil. Vous les découvrirez en explorant tous les recoins du jeu. »

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Action-RPG ; 2004 ; Xbox, PC «J’ai commencé à créer du contenu pour les jeux avec le premier Doom. Les développeurs de Cossacks: European Wars, jeu de stratégie en temps réel, repèrent mes publications sur les sites de fans et me proposent de lancer une campagne officielle. Sudeki devient ainsi mon premier vrai job de concepteur.»

Pip-Boy Deluxe Conçu pour s’appairer au smartphone via Bluetooth, cet appareil est soit la plus grande et la plus moche des smartwatches, soit la réplique collector de l’ordinateur de poignet Fallout 4. store.bethsoft.com

EN CE MOMENT LUMO

Aventure, réflexion ; 2016 ; PS4, Xbox One, PC, Mac « Je m’éclate avec ce jeu d’aventure rétro indépendant. Au vu de la version bêta, Batterfield devrait m’occuper tout l’hiver. J’attends aussi ma précommande de Civilization VI qui est bien parti pour être mon jeu favori. »

LE PLUS INSPIRANT UNREAL TOURNAMENT

Tir à la première personne ; 1999 ; PC, Mac « À six ans déjà, j’adorais inventer et développer sur papier des jeux 8-bit et faire défiler des jeux à plateforme ou à puzzles. Puis, adolescent, l’accès à de puissants éditeurs de jeux comme Unreal Tournament m’a permis de gagner ma vie en créant des jeux. »

Gears of War 4 : la manette Incroyable mais vrai, cette manette au design brut marquée par les combats et les griffures au laser est compatible avec d’autres jeux que ceux de GoW4. xbox.com

Nintendo Classic Mini Le vintage est meilleur quand il intègre le progrès. Le HDMI, lui, ajoute la HD pour jouer aux 30 jeux préinstallés sans entrer des codes compliqués. nintendo.com

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SébaStien Loeb,

oFF RoaDS à l’epreuve du dakar

* hors du commun

Disponible Depuis le 29 novembre sur redbull.tv

*


ACTION

« Se mesurer aux meilleurs pilotes rallye de la planète, Sébastien Ogier et aussi Jari-Matti Latvala, aura été une incroyable expérience. » Andreas Mikkelsen s’exprimant durant le WRC 2016.

À fond. Suivez la crème des pilotes WRC aux prises avec d’extrêmes conditions.

AU PROGRAMME EN JANVIER

LE MEILLEUR DU SPORT EXTRÊME

L’année débute très fort sur Red Bull TV. Sur deux ou quatre roues, une piste de ski ou sur la poudreuse, décharge d’adrénaline garantie.

WRC – LIVE SERIES LIVE 22 JANVIER Suivez la nouvelle saison WRC. Dans leurs modèles de série, les équipages s’affrontent lors de 13 courses éreintantes sur quatre continents et sur des terrains différents: routes gelées de Suède, cols rocailleux d’Argentine ou asphalte bosselé des vignobles allemands. Premier round: Monte Carlo.

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CULTURE LES TEMPS (TRÈS) FORTS

WORLDIES NOUVEAUTÉ AVANT-PREMIÈRE LE 9 JANVIER

La série originale en format court reprend et honore des sports riches en action, avec à chaque épisode les cinq meilleures perfor performances d’une discipline. Que ça roule ou que ça glisse, ça va envoyer.

ALL.I.CAN FILM 9 JANVIER

REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT Red Bull TV est une télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en direct ou en différé. Le plein de programmes originaux, forts et créatifs. Vivez l’expérience ici : redbull.tv

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JAANUS REE/RED BULL CONTENT POOL (2), DANIEL TENGS/RED BULL CONTENT POOL, SCOTT SERFAS/RED BULL CONTENT POOL, ROCKY MOUNTAIN SHERPAS INC. 2010, SAMO VIDIC/RED BULL CONTENT POOL

Magnifique docu mettant en lien le ski en haute montagne et le changement climatique. Un tournage de deux ans sur six continents pour admirer Sean Pettit, Ingrid Backstrom et Mark Abma à l’œuvre.

STREIF FILM 15 JANVIER

La descente Hahnenkamm à Kitzbühel en Autriche est le théâtre d’inoubliables victoires et de drames. Le film montre le prix que paient les athlètes pour briller lors de cette célèbre course.

ULTIMATE RUSH SEASON 5 NOUVEAUTÉ AVANT-PREMIÈRE LE 17 JANVIER

Pourquoi les athlètes risquent-ils leur vie en s’adonnant à leur passion ? Une nouvelle saison pour découvrir des sportifs horsnorme et leurs projets fous, dans des formats hollywoodiens.

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ACTION

AGENDA AUSSI AU MENU

Du pinceau au ballon, Luc Abalo est l’artiste du hand français.

Du parquet au hors-piste, 2017 sur la bonne lancée.

28 décembre Nuit d’hiver

Le challenge de l’Ubaye, ce sont 3 raids à ski dans 3 stations des Hautes-Alpes. Tout commence avec la Vertical Race nocturne sur les pentes du Sauze (04). Il faut une grosse caisse pour « digérer » les 830 m de dénivelé ! skialp.wixsite.com/ ubaye-ski-alpinisme

29

11-29 janvier La France est hand De Brest à Montpellier

13-14 janvier Aïe aïe ice ! Marseille

3-6 janvier De l’altitude Tignes

La saison du Red Bull Crashed Ice entame son tour du monde et inaugure Marseille en tant que Capitale Européenne du Sport en 2017. La piste de glace réserve le show et le froid aux crazy patineurs qui la dévalent 4 par 4. Spectacle garanti pour les dizaines de milliers de spectateurs attendus sur le site installé tout près du Vieux-Port. redbullcrashedice.com

La station de Tignes innove et organise son tout premier open d’athlétisme indoor avec des épreuves de sprint et de saut, et un beau plateau d’athlètes. À 2 100 m, il faut un invité à la hauteur pour marquer l’événement dans la station savoyarde : ce sera Renaud Lavillenie, recordman du monde de la perche depuis son bond à 6,16 m en février 2014. L’athlète clermontois fera-t-il mieux en ce début d’année ? tignes.net

6-7 janvier Snow system Les Angles L’édition 2017 du festival Garosnow, c’est toujours trois grands étapes de musique et de glisse dans 3 stations pyrénéennes différentes cet hiver. Une seule devise : music, ride et cool attitude! Tout démarre aux Angles (Pyrénées-Atlantiques) avec, entre autres, Panda Dub, Comah, Oxia ou Chinese Man. Sans oublier la scène off. garosnow.com

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On décolle avec Mister Lavillenie.

Le basket fait son réveillon chaque fin d’année à l’AccorHotels Arena Paris en mode All Star Game. Au programme, match exhibition entre les meilleurs Français et les meilleurs étrangers de Pro A. Et les concours de dunks pour booster l’ambiance. lnb.fr

2

janvier Cap au Sud ! Le Dakar innove en s’élançant du Paraguay avec un départ d’Asun d’Asunción. Après 12 jours et un haut passage en Bolivie, le rallye redescend à Buenos Aires pour son final. Peterhansel, Loeb, Sainz et Despres seront à la bagarre. dakar.com

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S.PILLAUD/FFHB, SEBASTIAN MARKO/RED BULL CONTENT POOL, NICOLAS JACQUEMIN/LA CLEF, PICTUREDESK.COM

décembre Panier garni

L’équipe de France masculine de handball est la seule à détenir cinq titres mondiaux et ses joueurs n’usurpent pas leur surnom d’Experts ! Le championnat du monde organisé dans huit villes françaises leur offrira-t-il une couronne de plus à la maison, comme en 2001 ? Finaliste aux JO de Rio, après l’or olympique en 2008 et 2012, la bande à Luc Abalo (photo) est favorite. Elle démarre contre le Brésil, le 11, à Bercy. francehandball2017.com


ACTION

ET SI…

ON SAUTAIT D’UN AVION … sans parachute ! Luke Aikins l’a fait !

« Écartez les bras et les jambes pour freiner la chute, visez un flanc de montagne raide, si possible couvert de neige et dites adieu. » C’est ce que préconise Luke Aikins pour parer à une telle éventualité. Pas très encouencou rageant venant d’un ex-Navy exSEAL, cascadeur d’Iron Man 3 et coach de Felix Baumgartner lors de son saut depuis l’espace en 2012. Pourtant, en suivant ces consignes qu’il a luimême testées lors de son saut sans parachute à 7 620 m d’altitude, vous pouvez vous en sortir. « L’atterrissage s’est fait sans mal, se souvient-il. Mon épaule droite portait la marque d’une raquette de tennis, mais le lendemain il n’y avait plus rien. »

les choses en main 1 Prenez

« L’équipe du projet cherchait quelqu’un pour sauter sans parapara chute, ni wingsuit, et atterrir sur une pente géante. Je n’étais pas très chaud à cause de ma femme et mon fils, mais j’ai fini par accepter à condition de diriger toute l’opéral’opéra tion, l’ingénierie étant un domaine que je maîtrise et ne suis en rien un fou téméraire qui aime défier la mort. Et ils ont dit banco. »

MARK THOMAS

2

Ne servez pas de cobaye

« Aidé de deux cascadeurs croisés sur le tournage de Iron Man 3, j’échafaude un concept de filet d’atterrisd’atterris sage tendu par des grues et des pispis tons pneumatiques pour amortir l’impact. Au départ, on pense utiliser une structure gonflée à l’hélium mais le test avec un mannequin de 99 kg lâché à 300 m provoque un impact brutal, puis je les convaincs de se passer de la structure. Bien ciblé, l’impact devient très léger. »

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votre sang-froid 3 Gardez

« Une chute à 7 620 m implique la présence de turbulences liées au vent et à la vitesse qui perturbent la trajectoire. Il faut s’y replacer lentement. En observant mon saut, on voit que, quand mon équipe s’écarte, ma chute s’accélère brutalement. Cela résulte de la déviation. Restez calme et anticipez en permanence l’influence du vent sur votre trajectoire. »

très réactif 4 Soyez

« J’exécutais un jour un saut en parachute lorsqu’un gars en wingsuit me tombe dessus. Nous dégringolons emmêlés dans mon parachute. Je comprends que si je me libère, il reste ligoté sans pouvoir se défaire. Autrement dit, si je le lâche, il n’a aucune chance de s’en sortir. Après courte réflexion, je décide d’ouvrir mon parachute de secours. »

paniquez pas 5 Ne

« La chute dure 2 minutes. À michemin, la concentration est totale. À 1 500 m j’ai une chose en tête : me mettre sur le dos. L’impact avec le filet plie le corps, atterrir sur le ventre peut briser le dos et les quatre membres. Ne paniquez pas si la situation ne se présente pas comme prévu. Lors de mon saut, je n’arrive pas au centre du filet. J’ai deux secondes pour me remettre au centre en risquant le décalage, c’està-dire arriver sans vitesse horizontale après une rotation parfaite. Une décision éclair calme et réfléchie. »

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PAR LES CRÉATEURS DE

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THE ART OF FLIGHT

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Le chef-d’œuvre tant attendu de Travis Rice en DVD et Blu-ray

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LE GUIDE DU RED BULLETIN

SPORTS DIVERS Profitez sereinement des sports d’hiver grâce à ce matos de pointe qui décuplera le plaisir, l’aventure et l’action sur et hors des pistes.

Garde la vue !

Pourquoi le casque à visière serait-il l’apanage des seuls motards ? Le casque uvex hlmt 300 est esthétique et fonctionnel. Sa visière anti UV et antibuée renforce les contrastes en cas de brouillard, chute de neige ou mauvaise visibilité. uvex-sports.com

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SE SAPER

LE GUIDE DU RED BULLETIN

S’éclater en montagne avec style, en restant au chaud et au sec.

Prise en main

Les gants en cuir Marmot Exum Guide assurent une étanchéité et une isolation thermique totales, grâce entre autres à des coutures extérieures, tout en permettant à vos mains de respirer. marmot.de

Chaud dedans L’aisance sur mesure

Grâce à la technologie Customfit 3D et Custom Shell, la chaussure Salomon QST Pro 130 (1,6 kg seulement) crée le fit ajustable. Résultat : agréable pour skier et aussi pour marcher. salomon.com

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La doudoune Spyder Bernese s’aime extrême : microfibres résistantes, capuche et poignets ajustables empêcheront l’entrée d’air froid. Élégante, elle vous satisfera aussi hors des pistes. spyder.com


Bon pied, bon œil

Monture minimale pour un champ de vision maximal. L’écran sphérique du Smith Optics I/O s’échange en un clin d’œil pour une teinte d’écran adaptée à la luminosité. smithoptics.com

Transport pas commun

Le sac à dos Jack Wolfskin Mountaineer 48 (1 920 g) a tout prévu : compartiment pelle et sonde, fixations pour piolet, corde, casque et système pour la poche à eau. jack-wolfskin.de

Comme un mouton

La fibre synthétique n’est pas toujours idéale. Imperméables, coupe-vent et chaudes, les chemises de montagne McNair sont en laine mérinos, et faites main dans le Yorkshire. mcnairshirts.com

Douceur biologique

La hache en motif imprimé n’implique pas de porter ce pull-over Bleed Clothing Timber qu’en montagne. Le look est rustique mais le coton bio lui assure une douceur incomparable. bleed-clothing.com

Tendance salopette

La neige n’a aucune chance de pénétrer dans le pantalon de ski Mammut Alyeska Pro Bib en Gore-Tex Pro 3 couches. On liiiiiiiike les ventilations latérales et les bas de jambe ajustables. mammut.ch

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RIDER

Un matériel de glisse pointu, innovant et élégant. Selon vos goûts

L’Atomic Custom Studio personnalise vos skis. Il propose huit modèles de ski sur lesquels photos ou motifs peuvent être imprimés. Sur les pistes, l’originalité est garantie. customstudio.atomic.com

Planche de légende

Conçu par Shaun White (2 titres olympiques et 15 aux X-Games), le snowboard Burton TWC Pro a une excellente tenue sur la glace et une grande stabilité pour les superpipes et le slopestyle. burton.com

La fameuse précision suisse

Le ski Stöckli Laser GS comblera les fans de puissance et de vitesse. Très stable à vive allure, l’accroche des carres s’avère aussi excellente sur la neige gelée. Une piste noire s’impose. stoeckli.ch

Pensé pour vous

Que ce soit pour le Snow Parc ou une virée sur la poudreuse, le snowboard Lib Tech Attack Banana EC2 est le partenaire idéal et ce, aussi bien pour les Ut quatur repel Produktname quo quasi comnihit archillento et omni qui nimilis citatiis endunt es débutants que pour les sectendest, officia velitinum apicienest, volectest aut voleniam volupta temporerrum iscit fugia experts. lib-tech.com

Redak. Titel

ipsunt. Pudam con nes et dolorisciis dolendebis nonsedia venimolut dolupta sped. www

Une assise filante

Entre rando et glisse, le Snooc est une alternative au ski ou au snowboard. On monte en skis de randonnée et on redescend confortablement assis sur un siège vissé aux skis. Poids total : 5 kg. snooc.ski

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Les derniers gadgets qui boostent vos aventures et votre sécurité.

Détection très rapide

Le détecteur de victimes d’avalanche à trois antennes est la norme. Mais l’antenne externe du Arva AXIO améliore le concept et augmente portée (60 m), précision et rapidité de localisation. arva-equipment.com

Objet volant indépendant

Le besoin : réaliser une prise de vue aérienne de mes aventures. La solution : le drone Staaker (compatible GoPro) suit en toute autonomie le skieur ou snowboarder à une vitesse de 80 km/h. staaker.com

Un réseau de communication

Ceecoach est un système innovant et facile d’usage permettant à un groupe (max. 6 personnes) de communiquer. Idéal pour les moniteurs, les randonneurs ou les freeriders. ceecoach.de

Une virée toute tracée

LE GUIDE DU RED BULLETIN

OPTIMISER

Ce tracker GPS Trace de 5 cm de diamètre se fixe sur le ski ou le snowboard et fournit une multitude de données sur votre virée : saut le plus élevé, temps passé en l’air, vitesse maxi atteinte… traceup.com

Le film dont vous êtes le héros

La GoPro Hero5, le top en matière de caméra d’action. Avec les applis Quik et Splice, le montage est aisé, et le résultat dément. L’appli Capture permet de visionner et partager photos et vidéos. gopro.com

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Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Contributeur indépendant Boro Petric Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Werner Jessner, Martina Powell, Clemens Stachel, Florian Wörgötter Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), SchinSu Bae, Christian Eberle, Vanda Gyuris, Inmaculada Sánchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Country Editor Pierre-Henri Camy Country Coordinator Christine Vitel Country Manager Leila Domas, leila.domas@fr.redbull.com Partnership Manager Yoann Aubry, yoann.aubry@fr.redbull.com Contributions, traductions, relecture Étienne Bonamy, Susanne & Frédéric Fortas, Claire & Gaëlle Jan, Suzanne Krizenecky, Audrey Plaza, Claire Schieffer, Gwendolyn de Vries Abonnements Prix : 12 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com Siège de la rédaction 12 rue du Mail, 75002 Paris, +33 (0)1 40 13 57 00 Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll, Carita Najewitz Booking photos Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Ellen Haas, Eva Kerschbaum, Tahira Mirza Illustrateur Dietmar Kainrath Directeur d’édition Franz Renkin Emplacements publicitaires Andrea Loprais Solutions créatives Eva Locker (Dir.), Verena Schörkhuber Management par pays & Marketing Stefan Ebner (Dir.), Magdalena Bonecker, Thomas Dorer, Manuel Otto, Kristina Trefil, Sara Varming Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Simone Fischer, Alexandra Hundsdorfer, Mathias Schwarz

THE RED BULLETIN Afrique du Sud, ISSN 2079-4282 Country Editor Louis Raubenheimer Secrétariat de rédaction Nancy James (Chef de service), Davydd Chong (Chef de service adjoint) Country Project & Ventes Andrew Gillett Responsables de la publicité Andrew Gillett, andrew.gillett@za.redbull.com Dustin Martin, dustin.martin@za.redbull.com

Fabrication Michael Bergmeister Production Wolfgang Stecher (Dir.), Walter O. Sádaba, Friedrich Indich, Michael Menitz (Digital) Lithographie Clemens Ragotzky (Dir.), Claudia Heis, Maximilian Kment, Karsten Lehmann Office Management Kristina Krizmanic, Petra Kupec Informatique Michael Thaler Abonnements et distribution Peter Schiffer (Dir.), Klaus Pleninger (Distribution), Nicole Glaser (Distribution), Yoldas Yarar (Abonnements)

THE RED BULLETIN Allemagne, ISSN 2079-4258 Country Editor Arek Piatek Relecture Hans Fleißner Country Channel Management Christian Baur Responsable de la publicité Martin Olesch, martin.olesch@de.redbulletin.com

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MAKES YOU FLY

Habituellement, les wakeboarders sont tractés en ligne droite vers de mini-tremplins. Les pros Dominik Gührs, Felix Georgii (23 ans) et Dominik Hernler préfèrent tourner en rond en créant le premier Wake Park circulaire. Dans le port de Pula, arrimés à une grue à bras pivotant, ils sont ainsi tractés sur un parcours circulaire où ils enchaînent les obstacles parmi lesquels ce redoutable conteneur suspendu. La vidéo à 360 ° est sur redbull.com/wakecrane.

Le wakeboarder pro Felix Georgii teste un obstacle d’un genre nouveau : le conteneur suspendu.

DANIEL DEAK BARDOS

PULA, CROATIE

« La première fois ça fait flipper, mais après, on ne veut plus s’arrêter. »

THE RED BULLETIN NUMÉRO 62 SORTIRA LE 11 JANVIER 2017. 98

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ème

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2016 - 2017

! ! ! S é R V I G S DE S U O V Z E D N E LE R

• VAL THORENS (73)

Sa. 03 et Di. 04 décembre 2016

• GRANVALIRA / PAS DE LA CASA (And)

Ve. 09 et Sa. 10 décembre 2016

• ALPE D’HUEZ (38)

Ve. 16 et Sa. 17 décembre 2016

• ISOLA 2000 / ALPES MARITIMES (06)

Ve. 06 et Sa. 07 janvier 2017

• HAUTES ALPES / REGION PACA (05) Serre Chevalier

Sa 14. et Di. 15 janvier 2017

• LANS EN VERCORS (38)

Ve. 20 et Sa. 21 janvier 2017

• CLERMONT-FERRAND / SUPER BESSE (63)

Sa. 28 janvier 2017


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